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78/2010). Demande de rente d'invalidité à la SUVA, rejetée. Recours

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ARRÊT DE LA COUR DES ASSURANCES DU 2 MAI 2011 EN LA CAUSE X. CONTRE <strong>SUVA</strong> (AA<br />

<strong>78</strong>/<strong>2010</strong>).<br />

<strong>Deman<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>rente</strong> <strong>d'invalidité</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>SUVA</strong>, <strong>rejetée</strong>. <strong>Recours</strong> auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong>s<br />

assurances, rejeté.<br />

Art. 19 al. 1 LAA.<br />

Acci<strong>de</strong>nt, puis ma<strong>la</strong>die (cancer).<br />

Notion <strong>de</strong> causalité dépassante (consid. 3.3).<br />

En l'espèce, les mesures <strong>de</strong> réadaptation en raison <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt étaient<br />

toujours en cours <strong>à</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> l’incapacité <strong>de</strong> travail totale liée aux problèmes<br />

oncologiques du recourant. C’est donc avec raison que l’intimée a refusé tout droit au<br />

recourant <strong>de</strong> toucher une <strong>rente</strong> d’invalidité <strong>de</strong> l’assurance acci<strong>de</strong>nt (consid. 4).<br />

.


RÉPUBLIQUE ET CANTON DU JURA<br />

TRIBUNAL CANTONAL<br />

COUR DES ASSURANCES<br />

Prési<strong>de</strong>nt a.h. : Raphaël Arn<br />

Juges : Sylviane Liniger Odiet et Pierre Theuril<strong>la</strong>t<br />

Greffière : G<strong>la</strong>dys Winkler<br />

ARRET DU 2 MAI 2011<br />

en <strong>la</strong> cause liée entre<br />

X.,<br />

- représenté par Me C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Jeannerat, avocat <strong>à</strong> 2800 Delémont,<br />

et<br />

AA <strong>78</strong> / <strong>2010</strong><br />

recourant,<br />

<strong>la</strong> Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’acci<strong>de</strong>nts, Fluhmattstrasse 1,<br />

Case postale 4358, 6002 Lucerne,<br />

intimée,<br />

re<strong>la</strong>tive <strong>à</strong> <strong>la</strong> décision sur opposition <strong>de</strong> l’intimée du 12 juillet <strong>2010</strong>.<br />

En fait :<br />

______<br />

CONSIDERANT<br />

A. L’assuré a travaillé en qualité <strong>de</strong> manœuvre au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société Y. SA <strong>de</strong>puis le<br />

1 er janvier 1995.<br />

B. En avril 1996, l’assuré a fait l’objet d’une amputation du rectum pour un<br />

adénocarcinome Duke A (cancer du côlon). Cette amputation a été complétée par<br />

<strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> chimio et <strong>de</strong> radiothérapie. Une hémicolectomie gauche é<strong>la</strong>rgie du<br />

côlon transverse et une colostomie transverse terminale ont été pratiquées le 19<br />

février 2000 suite <strong>à</strong> une hémorragie digestive basse sur adénocarcinome <strong>de</strong> l’angle<br />

splénique. Neuf polypes ont été observés sur le côlon résiduel. L’assuré a donc été<br />

<strong>à</strong> nouveau opéré pour une colectomie totale et iléostomie définitive le 20 juin 2001<br />

(p. 63 du dossier <strong>SUVA</strong>).


C. Le 15 février 2004, le recourant a été victime d’un acci<strong>de</strong>nt alors qu’il vou<strong>la</strong>it<br />

déneiger <strong>la</strong> parabole qui se trouvait sur le toit <strong>de</strong> son habitation (p. 1 du dossier<br />

<strong>SUVA</strong>). Il a glissé et il est tombé. Il a souffert d’une fracture comminutive ouverte du<br />

pilon tibial gauche (jambe gauche), qui a nécessité son hospitalisation du 15 février<br />

au 17 mars 2004 (p. 6 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

3<br />

Le jour <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt, <strong>la</strong> fracture ouverte a fait l’objet d’une stabilisation primaire par<br />

le biais d’un fixateur externe (p. 7 du dossier <strong>SUVA</strong>). Le 10 mars 2004, le recourant<br />

a subi une ostéosynthèse du tibia avec greffe osseuse (p. 24 du dossier <strong>SUVA</strong>). Le<br />

12 mai 2004, il a été procédé <strong>à</strong> l’ab<strong>la</strong>tion du fixateur externe (p. 33 du dossier<br />

<strong>SUVA</strong>). En raison d’une évolution vers une pseudarthrose métaphysaire et<br />

diaphysaire, l’assuré a subi, le 9 septembre 2004, une cure <strong>de</strong> pseudarthrose du<br />

tibia avec mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> greffons autologues et stabilisation par une p<strong>la</strong>que LCP<br />

tibia distal sous compression, ostéotomie <strong>de</strong> raccourcissement du péroné<br />

stabilisées par p<strong>la</strong>que tiers tibe 3,5 (p. 26 du dossier <strong>SUVA</strong>). Les mé<strong>de</strong>cins<br />

craignaient <strong>à</strong> l’époque une arthrose <strong>à</strong> titre <strong>de</strong> dommage permanent (not. p. 35 et 41<br />

du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

D. L’assuré a <strong>de</strong>mandé une mesure <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssement <strong>à</strong> l’AI, <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> son ancienne<br />

activité apparaissant compromise (p. 22 du dossier <strong>SUVA</strong>). Par décision du 23 mars<br />

2005, l’AI a admis une mesure d’orientation professionnelle <strong>de</strong> l’assuré en vue <strong>de</strong><br />

déterminer ses possibilités <strong>de</strong> réinsertion (p. 40 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

E. Le 14 juillet 2005, l’assuré a repris une activité auprès <strong>de</strong> son ancien employeur, <strong>à</strong><br />

titre thérapeutique. Suite <strong>à</strong> <strong>la</strong> réapparition <strong>de</strong> douleurs <strong>à</strong> sa jambe, il a dû<br />

rapi<strong>de</strong>ment cesser cette activité, non adaptée <strong>à</strong> son handicap. Par ailleurs, il se<br />

p<strong>la</strong>ignait <strong>de</strong> nouveaux problèmes <strong>à</strong> l’estomac (p. 59 du dossier <strong>SUVA</strong>). Selon un<br />

rapport médical du Dr Z. du 5 octobre 2005 (p. 67 du dossier <strong>SUVA</strong>), le handicap<br />

subi par l’assuré <strong>à</strong> <strong>la</strong> jambe l’empêcherait toujours d’effectuer <strong>de</strong>s travaux lourds.<br />

Par ailleurs, ses problèmes <strong>de</strong> côlon constituaient aussi un sérieux handicap,<br />

notamment pour l’image <strong>de</strong> l’assuré orienté vers sa force physique dans le cadre <strong>de</strong><br />

son travail. Compte tenu également <strong>de</strong> son caractère, le mé<strong>de</strong>cin ne pensait pas<br />

qu’un travail régulier en intérieur serait envisageable. Par décision du 30 novembre<br />

2005, l’Office AI du Jura a décidé <strong>de</strong> prendre <strong>à</strong> sa charge les frais d’une mesure<br />

d’instruction en entreprise d’un mois (p. <strong>78</strong> du dossier <strong>SUVA</strong>). Un stage d’orientation<br />

professionnelle a été par <strong>la</strong> suite décidé, l’assuré <strong>de</strong>vant assumer une activité <strong>de</strong><br />

concierge (p. 89 du dossier <strong>SUVA</strong>). Ce stage n’a cependant pas été concluant en<br />

raison <strong>de</strong> ses douleurs au pied (p. 98 du dossier <strong>SUVA</strong>). A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ce stage, les<br />

mesures AI ont été suspendues en raison <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> l’assuré.<br />

F. Au début du mois <strong>de</strong> septembre 2006, l’assuré a subi une ab<strong>la</strong>tion du matériel<br />

imp<strong>la</strong>nté dans le tibia et le péroné ainsi que <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ques LCP tibia distal et tierstube,<br />

y compris quatre vis cassées au niveau du tibia (p. 117 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Cette intervention a eu un effet négatif sur son état <strong>de</strong> santé qui a nécessité le<br />

blocage <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion par arthrodèse. Selon un rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> clinique<br />

orthopédique <strong>de</strong> Liestal, une prothèse était <strong>à</strong> cette époque contre-indiquée.


4<br />

L’arthrodèse avait pour objectif <strong>de</strong> libérer rapi<strong>de</strong>ment l’assuré <strong>de</strong> ses douleurs (p.<br />

134 du dossier <strong>SUVA</strong>). Le 4 avril 2007, l’assuré a subi cette intervention (p. 140 et<br />

149 du dossier <strong>SUVA</strong>). Elle a conduit dans un premier temps <strong>à</strong> une diminution <strong>de</strong>s<br />

douleurs ressenties, avant que celles-ci ne reprennent, malgré <strong>de</strong>s infiltrations <strong>de</strong><br />

cortisone (p. 153ss du dossier <strong>SUVA</strong>). Par décision <strong>de</strong> l’Office AI du Jura du 13 juin<br />

2007, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong> l’assuré a été <strong>rejetée</strong> en raison<br />

<strong>de</strong> son état <strong>de</strong> santé (p. 146 du dossier <strong>SUVA</strong>). Par certificat médical du 19 mars<br />

2009, le Dr W., mé<strong>de</strong>cin chef en chirurgie orthopédique <strong>à</strong> l’hôpital <strong>de</strong> A., relève une<br />

tendance <strong>à</strong> <strong>la</strong> décompensation au niveau sous-jacent, avec <strong>la</strong> constitution d’une<br />

arthrose moyenne (p. 196 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

G. Il ressort d’un entretien entre le responsable du cas auprès <strong>de</strong> l’intimée et <strong>la</strong><br />

responsable du dossier AI du 24 mars 2009 que le recourant s’est montré réticent <strong>à</strong><br />

un rec<strong>la</strong>ssement dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> camion non seulement en<br />

raison <strong>de</strong> son problème au pied, mais également car il s’estimait partiellement<br />

invali<strong>de</strong> en raison <strong>de</strong> son cancer (p. 187 du dossier <strong>SUVA</strong>). L’Office AI considérait<br />

quant <strong>à</strong> elle que <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ne représentait pas <strong>à</strong> cette époque quelque chose<br />

d’invalidant, ou du moins pas plus que ce<strong>la</strong> ne l’était antérieurement (p. 197 du<br />

dossier <strong>SUVA</strong>). Le 10 juillet 2009, l’intimée a été informée du fait qu’une tumeur<br />

avait été découverte au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> l’assuré et une autre sur ses reins (p.<br />

212 du dossier <strong>SUVA</strong>). Le 22 juillet 2009, lors d’un contact téléphonique, l’assuré a<br />

averti l’intimée qu’il souffrait <strong>de</strong> pertes d’équilibre et <strong>de</strong> paralysie sur le côté droit (p.<br />

207 du dossier <strong>SUVA</strong>). Un certificat médical du 5 août 2009 fait état d’un cancer<br />

rénal avec <strong>de</strong>s métastases cérébrales (p. 213 du dossier <strong>SUVA</strong>). Celui-ci nécessitait<br />

<strong>de</strong>s traitements médicaux <strong>de</strong> longue durée interférant complètement avec sa<br />

capacité <strong>de</strong> travail. Sur cette base, un nouvel examen <strong>de</strong> son dossier a été effectué<br />

par l’Office AI. Un rapport SMR Suisse roman<strong>de</strong> relève que l’assuré souffre d’une<br />

arthrodèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheville ainsi que d’une tumeur rénale avec métastases cérébrales.<br />

S’agissant du cancer, l’affection était considérée comme non-stabilisée, alors que<br />

pour <strong>la</strong> cheville, les limitations fonctionnelles suivantes étaient relevées : « pas <strong>de</strong><br />

dép<strong>la</strong>cements en terrain irrégulier. Eviter port <strong>de</strong> poids répété au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 10kg.<br />

Eviter montées et <strong>de</strong>scentes <strong>de</strong> pentes ou d’escaliers. » (p. 214 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

H. Par décision du 2 septembre 2009, l’Office AI du Jura a octroyé <strong>à</strong> l’assuré une <strong>rente</strong><br />

AI <strong>à</strong> 100 % <strong>à</strong> compter du 15 février 2005, en considérant que son incapacité <strong>de</strong><br />

travail était totale <strong>à</strong> compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> son acci<strong>de</strong>nt (p. 216 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Le projet <strong>de</strong> décision fait état <strong>de</strong> l’aggravation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>puis août 2009,<br />

alors que l’incapacité <strong>de</strong> travail initiale faisait suite <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt survenu le 15 février<br />

2004. L’Office AI a indiqué que <strong>la</strong> <strong>rente</strong> entière a été octroyée <strong>à</strong> raison <strong>de</strong> 50 % pour<br />

ma<strong>la</strong>die et 50 % pour acci<strong>de</strong>nt (p. 219 du dossier <strong>SUVA</strong>). Dans un examen médical<br />

final, le mé<strong>de</strong>cin-conseil <strong>de</strong> l’intimée, a estimé l’atteinte <strong>à</strong> l’intégrité suite <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>à</strong> 20 % ainsi qu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> limitation fonctionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> sousastragalienne<br />

(p. 222ss du dossier <strong>SUVA</strong>). Ce mé<strong>de</strong>cin pose l’appréciation<br />

suivante : « Au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheville gauche évocation <strong>de</strong> douleurs mécaniques et<br />

météo-dépendantes, qui s’amen<strong>de</strong>nt lentement au repos. A présent et pour ces<br />

aspects <strong>de</strong>s choses, traitement symptomatique en fonction <strong>de</strong>s douleurs. (…) A


5<br />

présent, il n’y a pas <strong>de</strong> mesures diagnostiques ou thérapeutiques qui s’imposent ;<br />

M. X. gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> toute façon et <strong>à</strong> vie le droit <strong>de</strong> rechute. (…) Les aspects fonctionnels<br />

d’activités adaptées du point <strong>de</strong> vue médico-théorique sont (…) <strong>de</strong>s activités<br />

légères, sé<strong>de</strong>ntaires, avec alternance entre <strong>la</strong> position assise et <strong>de</strong>bout, en évitant<br />

les positions <strong>à</strong> genoux et accroupies, comme les escaliers et les échelles, <strong>la</strong><br />

capacité <strong>de</strong> travail dans le contexte <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces parfaitement adaptées étant<br />

complète. »<br />

I. Par décision du 20 novembre 2009 (p. 232 du dossier <strong>SUVA</strong>), l’intimée a octroyé <strong>à</strong><br />

l’assuré une <strong>rente</strong> d’invalidité en retenant une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> gain <strong>de</strong><br />

16 %, <strong>à</strong> savoir un montant mensuel <strong>de</strong> Fr 648.75. L’intimée lui a par ailleurs octroyé<br />

une in<strong>de</strong>mnité pour atteinte <strong>à</strong> l’intégrité d’un montant <strong>de</strong> Fr 21'360.-, correspondant<br />

<strong>à</strong> une atteinte <strong>de</strong> 20 %.<br />

J. Par courrier du 23 décembre 2009 (p. 238 du dossier <strong>SUVA</strong>), le recourant, par son<br />

mandataire, a fait opposition <strong>à</strong> <strong>la</strong> décision du 20 novembre 2009, celle-ci portant<br />

uniquement sur le taux <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rente</strong>. Il estimait que le taux qui <strong>de</strong>vait être retenu était<br />

<strong>de</strong> 36 %.<br />

K. Dans un courrier du 18 juin <strong>2010</strong>, l’intimée a averti le recourant que suite <strong>à</strong> un<br />

examen complémentaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation, elle considérait que l’on se trouvait dans<br />

cette affaire face <strong>à</strong> un cas <strong>de</strong> causalité dépassante en raison du cancer dont le<br />

recourant est atteint. Elle l’a averti d’un risque que <strong>la</strong> décision rendue soit revue <strong>à</strong><br />

son détriment. Elle a imparti un dé<strong>la</strong>i pour que le recourant puisse déterminer s’il<br />

retirait son opposition <strong>à</strong> <strong>la</strong> décision octroyant une <strong>rente</strong> sur <strong>la</strong> base d’un taux <strong>de</strong> 16<br />

%. Son courrier se fon<strong>de</strong> sur une constatation du mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> l’assurance du 7 juin<br />

<strong>2010</strong> qui considère que le taux <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> l’intégrité calculé en raison <strong>de</strong>s<br />

suites <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt a été calculé correctement, mais que l’on se trouve dans un cas<br />

<strong>de</strong> causalité dépassante suite au nouveau cancer dont est atteint l’assuré (p. 249 du<br />

dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Par courrier du 7 juillet <strong>2010</strong>, l’assuré, par son mandataire, a fait part <strong>de</strong> son<br />

intention <strong>de</strong> maintenir son opposition, un taux minimum <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong>vant selon lui<br />

être retenu <strong>à</strong> titre <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> gain.<br />

L. Par décision sur opposition du 12 juillet <strong>2010</strong>, l’intimée a rejeté l’opposition et<br />

modifié sa décision au détriment <strong>de</strong> le recourant, en refusant ex tunc tout droit <strong>à</strong> une<br />

<strong>rente</strong> d’invalidité. Dans cette décision, elle constate en premier lieu que <strong>la</strong> décision<br />

du 20 novembre 2009 est entrée en force s’agissant <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnité pour atteinte <strong>à</strong><br />

l’intégrité.<br />

Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rente</strong> d’invalidité, l’intimée considère que l’on se trouve face <strong>à</strong><br />

un cas <strong>de</strong> causalité dépassante. En effet, le cancer dont souffre le recourant<br />

entraîne, d’un point <strong>de</strong> vue médical, une incapacité <strong>de</strong> travail totale et durable au vu<br />

<strong>de</strong>s rapports médicaux qui se trouvent au dossier. Ainsi, <strong>de</strong>s faits médicaux<br />

étrangers <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt survenu chez le recourant ont causé en été 2009 un préjudice


6<br />

économique réel total au recourant qui dépasse le risque <strong>de</strong> préjudice économique<br />

partiel lié <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt. Ainsi, les conditions pour l’octroi d’une <strong>rente</strong> d’invalidité due<br />

aux séquelles <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt assuré ne sont pas réalisées. C’est <strong>la</strong> raison pour<br />

<strong>la</strong>quelle l’intimée a revu sa première décision au détriment du recourant en lui<br />

déniant tout droit <strong>à</strong> une <strong>rente</strong> d’invalidité.<br />

M. Contre cette décision sur opposition, l’assuré a recouru le 23 juillet <strong>2010</strong> en retenant<br />

les conclusions suivantes :<br />

1. Accepter le recours et annuler <strong>la</strong> décision attaquée,<br />

2a. Principalement, dire que le recourant a droit <strong>à</strong> une <strong>rente</strong> d’invalidité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>SUVA</strong><br />

<strong>de</strong> 16 % au moins <strong>à</strong> compter du 1 er décembre 2009,<br />

2b. Subsidiairement, renvoyer le dossier <strong>à</strong> l’intimée pour complément d’instruction<br />

et nouvelle décision,<br />

3. Sous suite <strong>de</strong>s frais et dépens.<br />

Reprenant les rapports et certificats médicaux au dossier, le recourant souligne que<br />

son droit <strong>à</strong> toucher une <strong>rente</strong> <strong>de</strong> l’assurance acci<strong>de</strong>nt aurait pu prendre naissance<br />

en 2007 déj<strong>à</strong>, <strong>à</strong> savoir <strong>à</strong> un moment où ses problèmes oncologiques n’avaient<br />

aucune inci<strong>de</strong>nce sur sa capacité <strong>de</strong> travail. Ainsi, le fait qu’il soit <strong>de</strong>venu par <strong>la</strong><br />

suite incapable <strong>de</strong> travailler, en particulier en raison <strong>de</strong> problèmes oncologiques, ne<br />

peut libérer l’assurance acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> sa responsabilité. En outre, l’AI ne s’est pas<br />

fondée uniquement sur l’incapacité <strong>de</strong> gain liée <strong>à</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die pour allouer une <strong>rente</strong><br />

d’invalidité, mais elle a souligné que cette incapacité était due initialement <strong>à</strong><br />

l’acci<strong>de</strong>nt du 15 février 2004. Cet élément fait également obstacle <strong>à</strong> l’application <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce en matière <strong>de</strong> causalité dépassante. Enfin, le recourant subit un<br />

préjudice financier en raison <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> <strong>rente</strong> versée par l’intimée. En effet, le<br />

montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rente</strong> AI ne correspond même pas <strong>à</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> ce qu’il touchait au<br />

moment <strong>de</strong> son acci<strong>de</strong>nt.<br />

S’agissant du pourcentage <strong>de</strong> 16 % retenu dans <strong>la</strong> première décision par l’intimée <strong>à</strong><br />

titre <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> gain, le recourant considère que, vu son âge, son absence <strong>de</strong><br />

formation professionnelle, les activités exercées jusqu’<strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt et les très<br />

importantes limitations fonctionnelles dont il est atteint, il n’aurait pu espérer toucher<br />

que le sa<strong>la</strong>ire minimum et son employeur aurait pris en considération une perte <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment. La réduction <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire par rapport <strong>à</strong> celui versé pour <strong>de</strong>s postes<br />

compatibles avec sa situation doit être évaluée <strong>à</strong> 25 %, ce qui aurait pour<br />

conséquence <strong>de</strong> retenir une perte <strong>de</strong> gain <strong>de</strong> 36 %. Dans tous les cas, les<br />

recherches effectuées par l’intimée en vue <strong>de</strong> déterminer sa capacité résiduelle <strong>de</strong><br />

gain sont insuffisantes. Si <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s assurances considère qu’elle ne dispose<br />

pas <strong>de</strong>s informations pour statuer, elle <strong>de</strong>vra retourner le dossier <strong>à</strong> l’intimée pour<br />

complément d’instruction.<br />

N. Dans sa réponse du 11 août <strong>2010</strong>, l’intimée a conclu au rejet du recours. Cette<br />

réponse renvoie quant <strong>à</strong> son argumentation <strong>à</strong> <strong>la</strong> décision sur opposition, en<br />

particulier <strong>à</strong> <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce topique citée. Selon elle, <strong>la</strong> situation décisive est celle<br />

au moment <strong>de</strong> l’octroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>rente</strong> et non celle au moment <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt. Or, le


7<br />

diagnostic <strong>de</strong> cancer a été posé en août 2009, alors que <strong>la</strong> situation du recourant du<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> son acci<strong>de</strong>nt pouvait être considérée comme stable uniquement <strong>à</strong><br />

compter <strong>de</strong> mi-novembre 2009. En particulier, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong> l’AI<br />

n’étaient pas terminées en août 2009. Si, contre toute attente, <strong>la</strong> décision <strong>de</strong>vait être<br />

annulée, <strong>la</strong> <strong>rente</strong> <strong>à</strong> allouer ne pourrait être supérieure <strong>à</strong> 16 %. En effet, les<br />

<strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong> poste <strong>de</strong> travail fournies sont compatibles avec les limitations<br />

fonctionnelles décrites par le mé<strong>de</strong>cin-conseil <strong>de</strong> l’intimée. Il n’y a enfin pas lieu <strong>de</strong><br />

déduire un certain pourcentage pour tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation personnelle du<br />

recourant sur le montant <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires retenus.<br />

O. Dans sa réplique du 25 octobre <strong>2010</strong>, le recourant a renvoyé en ce qui concerne <strong>la</strong><br />

causalité dépassante <strong>à</strong> son mémoire <strong>de</strong> recours. Pour le reste, lorsque le nouveau<br />

cancer s’est déc<strong>la</strong>ré, le droit <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>rente</strong> avait déj<strong>à</strong> pris naissance si l‘on se base sur<br />

les rapports médicaux au dossier. Par ailleurs, l’intimée s’est fondée, pour fixer le<br />

sa<strong>la</strong>ire que le recourant pourrait obtenir, sur <strong>de</strong>s activités dans lesquelles le<br />

recourant n’a aucune expérience, si bien que seul le sa<strong>la</strong>ire minimum proposé par<br />

ces éventuels employeurs doit être retenu.<br />

P. Dans sa duplique du 29 octobre <strong>2010</strong>, l’intimée a retenu l’absence d’arguments<br />

nouveaux, contestant par ailleurs que le rapport du Dr D. invoqué par le recourant<br />

puisse conduire <strong>à</strong> conclure <strong>à</strong> <strong>la</strong> stabilisation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé du recourant.<br />

En droit :<br />

1. Interjeté dans les forme et dé<strong>la</strong>i légaux, le recours est recevable et il y a lieu d'entrer<br />

en matière.<br />

2.<br />

2.1 A titre préliminaire, il sied <strong>de</strong> constater que l'in<strong>de</strong>mnité pour atteinte <strong>à</strong> l'intégrité<br />

corporelle <strong>de</strong> 20 % allouée par l'intimée n'a pas été contestée par le recourant dans<br />

<strong>la</strong> procédure d'opposition ni remise en cause par l'intimée dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

reformatio in peius, <strong>de</strong> telle sorte que <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> l'intimée est entrée en force sur<br />

ce point (ATF 119 V 345).<br />

2.2 Le présent litige porte en premier lieu sur le point <strong>de</strong> savoir si, en raison <strong>de</strong><br />

l’aggravation du cancer du recourant, l’incapacité <strong>de</strong> travail qui aurait pu être causée<br />

par l’acci<strong>de</strong>nt survenu en 2004 n’est pas en définitive due intégralement <strong>à</strong><br />

l’aggravation <strong>de</strong>s problèmes oncologiques du recourant. Si tant est que <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong>s<br />

assurances admette le recours sur ce point, et écarte donc toute causalité<br />

dépassante, il faudra ensuite se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si le taux retenu par l’intimée <strong>à</strong> titre <strong>de</strong><br />

perte <strong>de</strong> gain a été calculé conformément aux dispositions applicables ou s’il y a lieu<br />

<strong>de</strong> retenir un taux différent.<br />

3.<br />

3.1 Selon l'article 18 al. 1 LAA, si l'assuré est invali<strong>de</strong> <strong>à</strong> 10 % au moins par suite d'un<br />

acci<strong>de</strong>nt, il a droit <strong>à</strong> une <strong>rente</strong> <strong>d'invalidité</strong>. Est réputée invalidité l'incapacité <strong>de</strong> gain


8<br />

totale ou partielle qui est présumée permanente ou <strong>de</strong> longue durée (art. 8 LPGA).<br />

Est réputée incapacité <strong>de</strong> gain toute diminution <strong>de</strong> l’ensemble ou d’une partie <strong>de</strong>s<br />

possibilités <strong>de</strong> gain <strong>de</strong> l’assuré sur le marché du travail équilibré qui entre en<br />

considération, si cette diminution résulte d’une atteinte <strong>à</strong> sa santé physique, mentale<br />

ou psychique et qu’elle persiste après les traitements et les mesures <strong>de</strong><br />

réadaptation exigibles (art. 7 LPGA).<br />

3.2 Pour qu’une <strong>rente</strong> d’invalidité puisse être accordée, il doit en particulier exister un<br />

lien <strong>de</strong> causalité naturelle et adéquate entre l’acci<strong>de</strong>nt assuré et l’atteinte <strong>à</strong> <strong>la</strong> santé<br />

qui entraîne l’invalidité. C’est dans ce cadre que <strong>la</strong> notion <strong>de</strong> causalité dépassée et<br />

dépassante doit être examinée.<br />

Le rapport <strong>de</strong> causalité naturelle existe lorsqu’il y a lieu d’admettre que, sans<br />

l’événement acci<strong>de</strong>ntel, le dommage ne se serait pas produit du tout, ou qu’il ne<br />

serait pas survenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière. Il n’est pas nécessaire, en revanche, que<br />

l’acci<strong>de</strong>nt soit <strong>la</strong> cause unique ou immédiate <strong>de</strong> l’atteinte <strong>à</strong> <strong>la</strong> santé ; il faut et il suffit<br />

que l’événement dommageable, associé éventuellement <strong>à</strong> d’autres facteurs, ait<br />

provoqué l’atteinte <strong>à</strong> <strong>la</strong> santé physique ou psychique <strong>de</strong> l’assuré, c’est-<strong>à</strong>-dire qu’il se<br />

présente comme une condition sine qua non <strong>de</strong> celle-ci. Savoir si l’événement<br />

assuré et l’atteinte <strong>à</strong> <strong>la</strong> santé sont liés par un rapport <strong>de</strong> causalité naturelle est une<br />

question <strong>de</strong> fait, que l’administration ou, le cas échéant, le juge examine en se<br />

fondant essentiellement sur <strong>de</strong>s renseignements d’ordre médical, et qui doit être<br />

tranchée en se conformant <strong>à</strong> <strong>la</strong> règle du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce prépondérante,<br />

appliquée généralement <strong>à</strong> l’appréciation <strong>de</strong>s preuves dans l’assurance sociale.<br />

Ainsi, lorsque l’existence d’un rapport <strong>de</strong> cause <strong>à</strong> effet entre l’acci<strong>de</strong>nt et le<br />

dommage paraît possible, mais qu’elle ne peut pas être qualifiée <strong>de</strong> probable dans<br />

le cas particulier, le droit <strong>à</strong> <strong>de</strong>s prestations fondées sur l’acci<strong>de</strong>nt assuré doit être<br />

nié (ATF 129 V 181 consid. 3.1, 406 consid. 4.3.1, 119 V 337 consid. 1, 118 V 289<br />

consid. 1b et les références ; TF U 149/04 du 6 septembre 2004).<br />

3.3 Il y a causalité dépassée ou dépassante lorsqu’un dommage aurait en soi pu être<br />

causé par un fait, mais qu’il est en réalité <strong>la</strong> conséquence d’autres circonstances<br />

(ATF 135 V 269 consid. 5.3). Il s’agit donc <strong>de</strong> l’hypothèse où par exemple un<br />

acci<strong>de</strong>nt entraînerait un certain dommage, mais qu'avant <strong>la</strong> survenance <strong>de</strong> celui-ci,<br />

une ma<strong>la</strong>die se déc<strong>la</strong>re ou s’aggrave et cause le dommage qu’aurait entraîné<br />

ultérieurement l’acci<strong>de</strong>nt (voir l’explication théorique donnée dans l’arrêt<br />

5C.125/2003 du 31 octobre 2003 = SJ 2004 I 407, consid. 3.3). Ainsi, le premier fait<br />

est dépassé par le second, l’acci<strong>de</strong>nt ayant créé un risque <strong>de</strong> dommage qui ne s’est<br />

pas réalisé en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> survenance du dommage par suite d’une ma<strong>la</strong>die ou <strong>de</strong><br />

son aggravation.<br />

Pour déterminer si l’on se trouve dans l’hypothèse d’une causalité dépassante, il ne<br />

faut pas prendre uniquement en compte l’enchaînement chronologique <strong>de</strong>s<br />

événements (acci<strong>de</strong>nt puis ma<strong>la</strong>die ou vice versa). Il faut au contraire se référer au<br />

moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> survenance du dommage. Ainsi, si un assuré est entièrement invali<strong>de</strong><br />

en raison d’une cause étrangère <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt, il n’y a plus <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce pour une


9<br />

limitation supplémentaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> travail du fait <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt. Il en est ainsi<br />

même si l’acci<strong>de</strong>nt aurait fait naître le droit <strong>de</strong> toucher une <strong>rente</strong> (RAMA 2006, p. 74,<br />

consid. 2.4 et les références citées).<br />

Dans le cadre d’une contestation du lien <strong>de</strong> causalité naturelle concernant une <strong>rente</strong><br />

d’invalidité, il s’agit, pour trancher <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir si un droit <strong>à</strong> une <strong>rente</strong><br />

d’invalidité existe, <strong>de</strong> déterminer <strong>à</strong> quel moment l’invalidité ouvrant droit <strong>à</strong> une <strong>rente</strong><br />

<strong>de</strong> l’assurance acci<strong>de</strong>nt est intervenue et <strong>la</strong> comparer avec <strong>la</strong> date <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong><br />

l’incapacité <strong>de</strong> travail liée <strong>à</strong> une ma<strong>la</strong>die (ATF 135 V 269 consid. 5.3 et suivant ainsi<br />

que les références citées).<br />

Une <strong>rente</strong> d’invalidité prend naissance dès le moment où il n’y a plus lieu d’attendre<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> continuation du traitement médical une sensible amélioration <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong><br />

l’assuré (ATF 116 V 44) et où les éventuelles mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong><br />

l’assurance invalidité ont été menées <strong>à</strong> terme (art. 19 LAA).<br />

Doivent être considérées comme <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong> l’assurance<br />

invalidité au sens <strong>de</strong> cette disposition les mesures <strong>de</strong> réinsertion préparant <strong>à</strong> <strong>la</strong><br />

réadaptation professionnelle, les mesures d’ordre professionnel (orientation<br />

professionnelle, formation professionnelle initiale, rec<strong>la</strong>ssement, p<strong>la</strong>cement ou ai<strong>de</strong><br />

en capital), les mesures <strong>de</strong> formation sco<strong>la</strong>ires spéciales ainsi que l’octroi <strong>de</strong><br />

moyens auxiliaires (art. 8 LAI).<br />

4.<br />

4.1 Au cas d’espèce, il ressort du dossier que le recourant a mentionné pour <strong>la</strong><br />

première fois une reprise <strong>de</strong> ses problèmes oncologiques en mars 2009, alors qu’il<br />

s’agissait pour lui d’effectuer une tentative <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssement en qualité <strong>de</strong> chauffeur<br />

<strong>de</strong> camion. Toutefois, l’Office AI considérait <strong>à</strong> cette époque qu’il n’existait pas<br />

encore d’aggravation <strong>de</strong> l’état du requis entraînant <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> revoir sa situation<br />

par rapport <strong>à</strong> cette assurance en raison <strong>de</strong> ses problèmes <strong>de</strong> cancer. Ce n’est que<br />

vers fin juillet 2009 que le recourant a averti l’intimée <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé très<br />

importants causés par <strong>de</strong> graves troubles liés <strong>à</strong> son cancer (p. 207-208 du dossier<br />

<strong>SUVA</strong>). Il ressort par ailleurs <strong>de</strong>s différents certificats médicaux au dossier que les<br />

tumeurs ont été détectées <strong>à</strong> fin juillet 2009 (p. 208, 212-213 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

C’est donc cette pério<strong>de</strong> qui doit être considérée comme déterminante pour retenir<br />

une incapacité <strong>de</strong> travail liée <strong>à</strong> sa ma<strong>la</strong>die. Cette incapacité <strong>de</strong> travail s’est très<br />

rapi<strong>de</strong>ment avérée totale, dans <strong>la</strong> mesure où il ressort du dossier que l’assuré était<br />

dès juillet 2009 pris <strong>de</strong> vertiges, avait <strong>de</strong>s pertes d’équilibre, le côté droit paralysé et<br />

l’oreille droite qui fonctionnait moins bien qu’avant (p. 207 du dossier <strong>SUVA</strong>). Les<br />

rapports médicaux ont très vite confirmé <strong>la</strong> gravité du nouveau cancer dont le<br />

recourant était atteint (p. 213 du dossier <strong>SUVA</strong>, rapport du Dr D.). Ainsi, l’incapacité<br />

<strong>de</strong> travail liée aux nouveaux problèmes oncologiques du recourant doit être<br />

considérée comme totale <strong>à</strong> compter <strong>de</strong> juillet 2009.<br />

4.2 Il convient ensuite <strong>de</strong> déterminer, pour voir si <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> causalité dépassante<br />

se pose, si l’on peut conclure sur <strong>la</strong> base du dossier qu’antérieurement au mois <strong>de</strong><br />

juillet 2009, il n'y avait plus lieu d'attendre <strong>de</strong> <strong>la</strong> continuation du traitement médical


10<br />

suite <strong>à</strong> l’acci<strong>de</strong>nt une sensible amélioration <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> l'assuré et ce qu’il en était<br />

<strong>de</strong>s éventuelles mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong> l'assurance-invalidité.<br />

La <strong>de</strong>rnière intervention subie par le patient suite <strong>à</strong> son acci<strong>de</strong>nt remonte <strong>à</strong> l’année<br />

2007. A cette époque, il était question <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r <strong>à</strong> <strong>la</strong> pose d’une prothèse, mais <strong>la</strong><br />

clinique orthopédique <strong>de</strong> Liestal considérait cette opération comme contre-indiquée.<br />

Le 4 avril 2007, l’assuré a subi une arthrodèse (p. 140 et 149 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Cette opération a conduit dans un premier temps <strong>à</strong> une diminution <strong>de</strong>s douleurs<br />

ressenties (p. 153 du dossier <strong>SUVA</strong>), avant que celles-ci ne reprennent, malgré <strong>de</strong>s<br />

infiltrations <strong>de</strong> cortisone (p. 154ss du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Dans son rapport du 11 septembre 2007, le mé<strong>de</strong>cin-conseil <strong>de</strong> l’intimée retenait<br />

que le status après arthrodèse était cliniquement stable. Il existait cependant une<br />

sous-astragalienne douloureuse, ce qui l’a amené <strong>à</strong> se poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong><br />

l’intégrité <strong>de</strong> cette articu<strong>la</strong>tion. Il considérait nécessaire <strong>de</strong> refaire le point <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

situation trois mois plus tard, tout en <strong>de</strong>mandant <strong>de</strong>s examens complémentaires (p.<br />

156 du dossier <strong>SUVA</strong>). Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation médicale, il lui semb<strong>la</strong>it<br />

prématuré <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s mesures professionnelles. La radiologie pratiquée<br />

le 21 septembre 2007 a permis <strong>de</strong> conclure que l’arthrodèse était consolidée (p. 158<br />

du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> douleurs, le Dr W. a proposé <strong>à</strong> l’assuré une série<br />

d’infiltrations <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-astragalienne. Il prévoyait par ailleurs l’éventualité, dans un<br />

dé<strong>la</strong>i situé entre 12 et 24 mois, d’une ab<strong>la</strong>tion du matériel d’ostéosynthèse, qui<br />

pourrait selon lui quelque peu améliorer les douleurs ressenties (p. 159 du dossier<br />

<strong>SUVA</strong>, certificat du 26 septembre 2007). Au mois <strong>de</strong> juin 2008, il était envisagé, au<br />

vu <strong>de</strong>s douleurs ressenties, <strong>de</strong> bloquer le reste <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion (p. 170 du dossier<br />

<strong>SUVA</strong>). Un rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> clinique orthopédique <strong>de</strong> Liestal du 12 juin 2008 relève que<br />

les conséquences dues <strong>à</strong> son arthrose lui avaient été expliquées et que pour le<br />

reste, il s’agissait d’attendre l’évolution avant toute prise <strong>de</strong> décision (p. 171 du<br />

dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Il ressort <strong>de</strong> ces différents éléments qu’entre 2007 et 2008, les avis médicaux se<br />

rejoignaient pour considérer que <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’assuré ne pouvait être considérée<br />

comme stable et que <strong>de</strong>s mesures thérapeutiques seraient peut-être nécessaires,<br />

ce malgré <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’attente décidée. Ainsi, diffé<strong>rente</strong>s opérations ont été<br />

envisagées au début 2008, <strong>la</strong> décision ayant cependant été prise d’attendre<br />

quelques mois pour se prononcer sur les éventuelles mesures thérapeutiques <strong>à</strong><br />

prendre.<br />

Le dossier relève que l’assuré s’est par <strong>la</strong> suite p<strong>la</strong>int d’une aggravation <strong>de</strong> ses<br />

douleurs, notamment en 2009.<br />

Toutefois, dans un rapport du 5 juin 2009, suite <strong>à</strong> un examen du 14 mai 2009, le<br />

Dr W. indique qu’aucun traitement n’est en cours et qu’il conviendrait <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

un avis <strong>à</strong> l’hôpital <strong>à</strong> Liestal concernant l’arthrodèse sous-astragalienne. Pour le


11<br />

reste, il a indiqué <strong>à</strong> son patient qu’il n’y avait pas lieu <strong>de</strong> prévoir d’autres traitements<br />

thérapeutiques (p. 201 du dossier <strong>SUVA</strong>).<br />

Les rapports du Dr W. permettent <strong>de</strong> conclure que suite <strong>à</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’observation<br />

qu’il s’était fixée en septembre 2007 afin <strong>de</strong> voir si <strong>de</strong> nouveaux traitements étaient<br />

nécessaires, le Dr W. a considéré que tel n’était pas le cas en mai 2009, tout en<br />

conseil<strong>la</strong>nt que le recourant soit examiné en raison d’une arthrodèse sousastragalienne<br />

(p. 204 du dossier <strong>SUVA</strong>). Ce pronostic a été posé en mai 2009, alors<br />

que les p<strong>la</strong>intes du recourant étaient connues. Cette appréciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation a<br />

été par <strong>la</strong> suite confirmée par le mé<strong>de</strong>cin-conseil <strong>de</strong> l’intimée qui a considéré en<br />

novembre 2009 qu’aucune mesure diagnostique ou thérapeutique ne s’imposait. Le<br />

rapport du SMR du 17 août 2009 (p. 214 du dossier <strong>SUVA</strong>) va dans le même sens.<br />

Il relève en effet qu’après plusieurs interventions, le recourant a subi une arthrodèse<br />

qui a mis fin <strong>à</strong> ses douleurs. Alors que l’AI s’apprêtait <strong>à</strong> lui octroyer <strong>de</strong>s mesures<br />

d’ordre professionnel, son état <strong>de</strong> santé s’est notoirement aggravé avec l’apparition<br />

d’une tumeur rénale avec <strong>de</strong>s métastases au cerveau.<br />

Il découle donc <strong>de</strong>s rapports médicaux au dossier qu’aucune mesure thérapeutique<br />

ne pouvait être proposée en vue d’apporter une amélioration sensible <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong><br />

l’assuré <strong>à</strong> compter du mois <strong>de</strong> mai 2009. Cette date est antérieure <strong>à</strong> celle où est<br />

intervenu le dommage lié <strong>à</strong> l’incapacité <strong>de</strong> travail totale en raison <strong>de</strong> ses problèmes<br />

<strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die. Il appert ainsi que dès 2008, mais au plus tard en mai 2009, l’état <strong>de</strong><br />

santé du recourant consécutif <strong>à</strong> son acci<strong>de</strong>nt était stabilisé. En outre, au vu <strong>de</strong><br />

l’appréciation médicale du mé<strong>de</strong>cin-conseil <strong>de</strong> l’intimée du 11 septembre 2007,<br />

confirmé le 10 novembre 2009 (p. 156 et 223 du dossier <strong>SUVA</strong>), il est établi que dès<br />

septembre 2007, le recourant n'était plus en mesure <strong>de</strong> reprendre son activité et<br />

que <strong>de</strong>s mesures professionnelles s’imposaient.<br />

4.3 Reste <strong>à</strong> examiner ce qu’il en est <strong>de</strong>s éventuelles mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong><br />

l’assurance invalidité.<br />

Cette assurance était d’accord, fin 2008, <strong>de</strong> permettre au recourant <strong>de</strong> suivre une<br />

formation pour obtenir son permis poids lourd ainsi que <strong>de</strong> prévoir une observation<br />

pour déterminer si un rec<strong>la</strong>ssement dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> camions était<br />

possible (p. 179 du dossier <strong>SUVA</strong>). La mesure n’a par <strong>la</strong> suite pas pu être mise en<br />

œuvre pour plusieurs motifs. En premier lieu, le recourant se p<strong>la</strong>ignait toujours <strong>de</strong><br />

douleurs <strong>à</strong> sa jambe. Il a par <strong>la</strong> suite éprouvé <strong>de</strong>s craintes par rapport <strong>à</strong> son cancer<br />

dès mars 2009 (p. 187 du dossier <strong>SUVA</strong>). Une reconversion professionnelle en tant<br />

que chauffeur <strong>de</strong> poids lourds était envisagée. D’ailleurs, le Dr Z. avait donné son<br />

autorisation pour que le recourant effectue le permis poids lourds. Un relevé<br />

téléphonique du 22 juillet 2009 (p. 207 du dossier <strong>SUVA</strong>) souligne <strong>à</strong> ce propos que :<br />

« Il (le recourant) est allé voir le Dr Z. pour faire ces tests pour le permis <strong>de</strong> poids<br />

lourds. C’est en ordre, il n’y a aucune contrindication médicale <strong>à</strong> ce qu’il conduise<br />

un tel véhicule. » Or quelques jours plus tard, le pronostic d’une aggravation <strong>de</strong> son<br />

état ma<strong>la</strong>dif en raison <strong>de</strong> problèmes oncologiques a empêché <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong><br />

cette mesure <strong>de</strong> réadaptation. Les mesures <strong>de</strong> réadaptation <strong>de</strong> l’assurance


12<br />

invalidité étaient donc toujours en cours <strong>à</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> l’incapacité <strong>de</strong><br />

travail totale liée aux problèmes oncologiques du recourant. C’est donc avec raison<br />

que l’intimée a considéré que l’on se trouvait au cas d’espèce dans une situation <strong>de</strong><br />

causalité dépassante et qu’elle a, sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> cette constatation, refusé tout droit<br />

au recourant <strong>de</strong> toucher une <strong>rente</strong> d’invalidité <strong>de</strong> l’assurance acci<strong>de</strong>nt. Les<br />

conditions <strong>de</strong> l'article 19 al. 1 LAA n'étaient en effet pas réalisées au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

naissance <strong>de</strong> l'incapacité <strong>de</strong> travail totale liée aux problèmes oncologiques du<br />

recourant.<br />

5. Au vu <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, le recours doit être rejeté et <strong>la</strong> décision sur opposition <strong>de</strong><br />

l'intimée du 12 juillet <strong>2010</strong> confirmée.<br />

6. La procédure est gratuite (art. 61 litt. a LPGA). Il n'est pas alloué <strong>de</strong> dépens au<br />

recourant qui succombe (art. 227 al. 1 Cpa), ni <strong>à</strong> l'intimée qui a agi dans l’exercice<br />

d’une tâche publique (art. 230 al. 1 Cpa ; ATF 126 V 143).<br />

le recours ;<br />

PAR CES MOTIFS<br />

LA COUR DES ASSURANCES<br />

rejette<br />

qu'il n'est pas prononcé <strong>de</strong> frais judiciaires ni alloué <strong>de</strong> dépens ;<br />

dit<br />

informe<br />

les parties <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> recours selon avis ci-après ;<br />

ordonne<br />

<strong>la</strong> notification du présent arrêt :<br />

- au recourant, par son mandataire, Me C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Jeannerat, avocat <strong>à</strong> Delémont ;<br />

- <strong>à</strong> l'intimée, <strong>la</strong> Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’acci<strong>de</strong>nts, Fluhmattstrasse 1,<br />

Case postale 4358, 6002 Lucerne ;<br />

- <strong>à</strong> l'office fédéral <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique, Case postale, 3003 Berne.<br />

Porrentruy, le 2 mai 2011


13<br />

AU NOM DE LA COUR DES ASSURANCES<br />

Le prési<strong>de</strong>nt a.h. : La greffière :<br />

Raphaël Arn G<strong>la</strong>dys Winkler<br />

Communication concernant les moyens <strong>de</strong> recours :<br />

"Il vous est loisible <strong>de</strong> déposer un recours en matière <strong>de</strong> droit public auprès du Tribunal fédéral contre le<br />

présent jugement, conformément aux dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> LTF, en particulier aux art. 42, 82 ss et 90 ss LTF, dans<br />

un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 30 jours <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> date où ce jugement vous a été notifié (art. 100 LTF). Ce dé<strong>la</strong>i ne peut pas être<br />

prolongé (art. 47 al. 1 LTF).<br />

Le mémoire <strong>de</strong> recours sera adressé au Tribunal fédéral, Schweizerhofquai 6, 6004 Lucerne.<br />

Le mémoire doit indiquer les conclusions, les motifs et les moyens <strong>de</strong> preuve, et être signé. Il doit exposer<br />

succinctement en quoi l'acte attaqué viole le droit (art. 42 al. 2 LTF).<br />

Le recours ne peut critiquer les constatations <strong>de</strong> fait que si les faits ont été établis <strong>de</strong> façon manifestement<br />

inexacte ou en vio<strong>la</strong>tion du droit au sens <strong>de</strong> l'art. 95, et si <strong>la</strong> correction du vice est susceptible d'influer sur le sort<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cause (art. 97 al. 1 LTF). Si <strong>la</strong> décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus <strong>de</strong><br />

prestations en espèces <strong>de</strong> l'assurance-acci<strong>de</strong>nts ou <strong>de</strong> l'assurance-militaire, le recours peut porter sur toute<br />

constatation incomplète ou erronée <strong>de</strong>s faits (art. 97 al. 2 LTF).<br />

Les pièces invoquées comme moyen <strong>de</strong> preuve doivent être jointes au mémoire. Il en va <strong>de</strong> même du jugement<br />

attaqué (art. 42 al. 3 LTF)."

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