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Élevage en Milieu tropical - Association française de cuniculture

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Métho<strong>de</strong>s et Techniques d'<strong>Élevage</strong> du Lapin<br />

<strong>Élevage</strong> <strong>en</strong> <strong>Milieu</strong> <strong>tropical</strong><br />

2 ème édition révisée<br />

du<br />

LE GUIDE PRATIQUE DE L’ÉLEVEUR DE LAPINS<br />

EN AFRIQUE DE L’OUEST<br />

DJAGO A. Yaou<br />

KPODEKON Marc<br />

Révision par F. Lebas<br />

2007<br />

Editeur : <strong>Association</strong> "Cuniculture" 31450 Corronsac – France<br />

Docum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> libre accès sur le Web à : http://www.<strong>cuniculture</strong>.info/ Docs/Elevage/Tropic-01.htm


Plan général<br />

INTRODUCTION (les raisons et les objectifs du docum<strong>en</strong>t)<br />

Prés<strong>en</strong>tation du Docum<strong>en</strong>t<br />

- FAIRE CONNAISSANCE AVEC LE LAPIN (races, digestion, alim<strong>en</strong>tation, reproduction, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, terminologie, ...)<br />

- CRÉER UN ÉLEVAGE (choix <strong>de</strong>s lapins, manipulations, logem<strong>en</strong>t - bâtim<strong>en</strong>ts, cages , ...)<br />

- CONDUIRE SON ÉLEVAGE (nourrir, faire reproduire, contrôler l'état sanitaire)<br />

- PRÉPARER LE LAPIN POUR LA VENTE (abattre, dépouiller, commercialiser, cuisiner)<br />

- CONTRÔLER ET ASSURER LA RENTABILITÉ DE L'ÉLEVAGE (gestion technique et gestion économique)<br />

CONCLUSIONS (les <strong>de</strong>rnières recommandations pour réussir son élevage)<br />

Liste <strong>de</strong>s référ<strong>en</strong>ces bibliographiques utilisées<br />

Le docum<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>té ici est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la reproduction <strong>de</strong> la brochure publiée par Y.A. Djago et<br />

M. Kpo<strong>de</strong>kon <strong>en</strong> 2000 sous le titre "Le gui<strong>de</strong> pratique <strong>de</strong> l'éleveur <strong>de</strong> lapins <strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'Ouest" , éditée par le<br />

Cecuri avec l'appui <strong>de</strong> la coopération belge et <strong>de</strong> la FAO, et à ce jour (début 2007) épuisée. Cette première<br />

version <strong>de</strong> 106 pages imprimées au format 18 x 25, a été révisée et complétée <strong>en</strong> 2007 par F. Lebas. Les<br />

illustrations ont égalem<strong>en</strong>t été <strong>en</strong> partie complétées à partir du fond docum<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> "Cuniculture" mais elles<br />

compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la totalité <strong>de</strong>s illustrations originales simplem<strong>en</strong>t rehaussées par une mise partielle <strong>en</strong> couleur.<br />

Ce docum<strong>en</strong>t est disponible dans sa version pour le Web, facile à lire à l'écran, mais aussi <strong>en</strong> version *.pdf<br />

conçue pour être imprimée et consultée tranquillem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute connexion Internet. Pour que ce<br />

docum<strong>en</strong>t conserve l'équilibre voulu par les auteurs <strong>de</strong> la brochure originale, tous les chapitres ont été repris,<br />

même si pour certains d'<strong>en</strong>tre eux, concernant la biologie du Lapin <strong>en</strong> particulier, les explications sont plus<br />

complètes dans la partie Biologie du site Web www.<strong>cuniculture</strong>.info<br />

Les auteurs :<br />

Mr DJAGO A.Yaou, principal auteur, est technici<strong>en</strong> supérieur <strong>en</strong> production animale. Il est le responsable <strong>de</strong>s<br />

installations expérim<strong>en</strong>tales et <strong>de</strong> la formation au sein du CECURI (C<strong>en</strong>tre cunicole <strong>de</strong> recherche et<br />

d'information), organisme public implanté sur le campus <strong>de</strong> l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin.<br />

Mr KPODEKON Marc est Docteur vétérinaire, Professeur agrégé <strong>de</strong> l'Université vétérinaire <strong>de</strong> Dakar. Il est le<br />

Directeur <strong>de</strong> l'Ecole Polytechnique d'Abomey Calva au Bénin et égalem<strong>en</strong>t le directeur-fondateur du Cecuri.<br />

Mr LEBAS François est Ingénieur Agronome, Directeur <strong>de</strong> recherches honoraire, anci<strong>en</strong> Directeur <strong>de</strong> la Station<br />

<strong>de</strong> Recherches Cunicoles <strong>de</strong> l'INRA (Toulouse - France), Présid<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'association <strong>française</strong> "Cuniculture" et<br />

Secrétaire Général <strong>de</strong> la World Rabbit Sci<strong>en</strong>ce <strong>Association</strong> (WRSA).


AVANT - PROPOS<br />

INTRODUCTION GÉNÉRALE<br />

Les petites espèces animales prolifiques et faciles à élever (tant par la pratique que par le<br />

coût <strong>de</strong> l'investissem<strong>en</strong>t) peuv<strong>en</strong>t servir d'appoint et pallier l'insuffisance <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> dans<br />

les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t.<br />

Le lapin plus que toutes autres espèces répond à cette préoccupation.<br />

Le C<strong>en</strong>tre Cunicole <strong>de</strong> Recherche et d'Information (CECURI) du Bénin s'est alors donné pour<br />

objectif fondam<strong>en</strong>tal, <strong>de</strong>puis sa création <strong>en</strong> 1987, <strong>de</strong> promouvoir l'élevage <strong>de</strong>s lapins.<br />

Il manquait, à cette <strong>en</strong>treprise, un outil, un gui<strong>de</strong> susceptible <strong>de</strong> répondre <strong>de</strong> prime abord,<br />

aux nombreuses questions qui se pos<strong>en</strong>t aux acteurs du développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>cuniculture</strong><br />

(éleveurs, animateurs et ag<strong>en</strong>ts du développem<strong>en</strong>t rural…). C'est dans cette optique que le<br />

prés<strong>en</strong>t gui<strong>de</strong> est conçu. Il permettra d'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre la <strong>cuniculture</strong> et <strong>de</strong> la conduire à bon<br />

port. Il se veut pratique et accessible à tous les opérateurs <strong>de</strong> la filière <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par<br />

les éleveurs (élevages familiaux et élevages commerciaux).<br />

Il suffit d'avoir du cœur à l'ouvrage !<br />

INTRODUCTION<br />

Dans les temps anci<strong>en</strong>s, nos ancêtres vivai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> la pêche et <strong>de</strong> la chasse, ceux-ci étant<br />

<strong>en</strong>core abondants dans la brousse. De nos jours, le gibier est <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus rare alors que la population ne<br />

cesse <strong>de</strong> s'accroître au fil <strong>de</strong>s années. Hier, il y avait donc beaucoup <strong>de</strong> gibier pour peu d'habitants tandis<br />

qu'aujourd'hui, il y a peu <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> pour une gran<strong>de</strong> population.<br />

Pour mieux se nourrir et mieux vivre, la famille peut élever le lapin. En effet, parmi les animaux<br />

domestiques, le lapin est l'espèce animale qui donne le plus <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> <strong>en</strong> peu <strong>de</strong> temps (par exemple : 1,3 kg<br />

<strong>de</strong> carcasse <strong>en</strong> 4 mois dans nos conditions climatiques).<br />

L'élevage du lapin, pratiqué à une petite échelle, peut permettre à chaque famille <strong>de</strong> produire <strong>de</strong> la<br />

vian<strong>de</strong> pour ses besoins c'est-à-dire pour l'autoconsommation. Mais sa production <strong>en</strong> gran<strong>de</strong> quantité peut<br />

générer <strong>de</strong>s rev<strong>en</strong>us, <strong>de</strong>s profits pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la famille.<br />

Comm<strong>en</strong>t peut-on élever <strong>de</strong>s lapins avec succès ?<br />

C'est à cette question ess<strong>en</strong>tielle que se propose <strong>de</strong> répondre ce gui<strong>de</strong>.<br />

Le lapin est un animal domestiqué qui vit facilem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> élevage à proximité <strong>de</strong> l'homme<br />

Le lapin est un mammifère lagomorphe, herbivore par excell<strong>en</strong>ce, très prolifique. Il vivait et vit<br />

<strong>en</strong>core à l'état sauvage <strong>en</strong> Europe du sud ouest (Espagne, Portugal, France) et a été domestiqué <strong>de</strong>puis<br />

<strong>en</strong>viron 500-600 ans seulem<strong>en</strong>t. (voir à ce propos la partie consacrée à l'Historique <strong>de</strong> la domestication et <strong>de</strong>s<br />

métho<strong>de</strong>s d'élevage sure le site www.<strong>cuniculture</strong>.info)<br />

Une lapine <strong>en</strong> climat <strong>tropical</strong> peut produire jusqu'à 30 ou 40 lapereaux <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par an. Son alim<strong>en</strong>tation<br />

est simple, elle peut être constituée <strong>de</strong> fourrages tels que les herbes <strong>de</strong> bords <strong>de</strong>s champs, les feuilles <strong>de</strong>s<br />

arbres, <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> céréales. Elle n'<strong>en</strong>tre pas nécessairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compétition avec celle <strong>de</strong> l'homme.<br />

La petite taille <strong>de</strong> l'animal et sa docilité constitu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> grands atouts dans la pratique <strong>de</strong> son élevage. Avec un<br />

petit investissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> départ, il est possible <strong>de</strong> démarrer un élevage cunicole, l'installation peut se faire<br />

partout, sur quelques mètres carrés, le long d'un mur ou sous un arbre. Facile à manipuler, même par les<br />

<strong>en</strong>fants et les personnes âgées, le lapin peut être une activité féminine par excell<strong>en</strong>ce. Les cages et les<br />

bâtim<strong>en</strong>ts d'élevage peuv<strong>en</strong>t être construits avec <strong>de</strong>s matériaux locaux tels que bois, terre <strong>de</strong> barre, rotin,<br />

feuille <strong>de</strong> palmier, bambou <strong>de</strong> Chine, etc...<br />

<strong>Élevage</strong> du Lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Introduction - page 1


Tout est utilisable dans les produits issus du lapin<br />

Lors <strong>de</strong> l'abattage, le lapin est dépouillé <strong>de</strong> sa peau qui peut être séchée et tannée dans certaines<br />

conditions. La carcasse débarrassée <strong>de</strong>s viscères est directem<strong>en</strong>t utilisable <strong>en</strong> cuisine dans <strong>de</strong>s plats<br />

savoureux.<br />

Les déjections (crottes mêlées aux urines) issues <strong>de</strong> l'élevage sont relativem<strong>en</strong>t sèches et utilisables<br />

comme <strong>en</strong>grais organique ou pour l'élaboration <strong>de</strong> compost, tous <strong>de</strong>ux recherchés <strong>en</strong> production végétale<br />

(maraîchage par exemple).<br />

La vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin est très goûteuse et<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> valeur alim<strong>en</strong>taire<br />

La vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin mérite d'être connue<br />

et consommée par les grands comme les petits.<br />

Elle prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s qualités diététiques<br />

indiscutables. Riche <strong>en</strong> protéines et <strong>en</strong><br />

vitamines, relativem<strong>en</strong>t pauvre <strong>en</strong> graisse et <strong>en</strong><br />

cholestérol, elle est souv<strong>en</strong>t recommandée par<br />

les mé<strong>de</strong>cins.<br />

Exemple <strong>de</strong> composition 100g <strong>de</strong> partie comestible<br />

d'un lapin prêt à cuire. Variations <strong>en</strong> fonction du morceau<br />

considéré (Ouhayoun et Delmas, 1986)<br />

- Protéines (g) 18,1 - 21,9<br />

- Lipi<strong>de</strong>s (g) 4,3 - 12,2<br />

- Eau (g) 67 - 73<br />

160 - 220 kcalories<br />

- Apport énergétique<br />

670 - 920 kJoules<br />

L'élevage du lapin est facile et sa productivité intéressante<br />

Du fait <strong>de</strong> sa docilité, le lapin est un animal d'élevage très agréable. La prolificité <strong>de</strong> la lapine permet<br />

d'obt<strong>en</strong>ir rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t un nombre <strong>de</strong> lapereaux important. Par exemple, dans <strong>de</strong> bonnes conditions d'élevage,<br />

<strong>en</strong> climat <strong>tropical</strong>, une bonne lapine peut donner <strong>en</strong>viron 40 lapereaux par an, soit 50 à 60 kg <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> par<br />

an à commercialiser<br />

<strong>Élevage</strong> du Lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Introduction - page 2


Le lapin (Oryctolagus<br />

cuniculus) est un mammifère<br />

autrefois classé dans l'ordre <strong>de</strong>s<br />

Rongeurs mais finalem<strong>en</strong>t classé dans<br />

celui <strong>de</strong>s Lagomorphes (lièvres,<br />

lapins, …). C'est un animal à mœurs<br />

crépusculaires et nocturnes,<br />

constructeurs <strong>de</strong> terriers <strong>en</strong> pleine<br />

nature. Avant la mise bas, la femelle<br />

construit un nid avec ses poils et les<br />

matériaux secs <strong>de</strong> son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

(herbes ou feuilles sèches,…). C'est<br />

aussi un animal calme, peu bruyant,<br />

docile et qui aime être traité avec<br />

beaucoup <strong>de</strong> douceur.<br />

Les caractéristiques externes du lapin<br />

domestique se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t comme<br />

l'indique la figure 1. ci-contre.<br />

Chapitre 1<br />

FAIRE CONNAISSANCE AVEC LE LAPIN<br />

1.1. Les races <strong>de</strong> lapin<br />

Les différ<strong>en</strong>tes races <strong>de</strong> lapin se distingu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la couleur du poil et du<br />

format <strong>de</strong> l'animal.<br />

D'après la nature du poil :<br />

- Les races ordinaires sont caractérisées par la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> poils <strong>de</strong> bourre (<strong>en</strong>viron 2 cm) et <strong>de</strong> poils<br />

<strong>de</strong> jarre nettem<strong>en</strong>t moins nombreux mais plus épais et plus long (3-4 cm). Les jarres sont aussi<br />

parfois appelés "poils <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>".<br />

- Les rex ou races dites à poils ras sont <strong>de</strong>s races où bourre et jarres ont la même longueur (2cm)<br />

donnant un aspect velouté à la fourrure.<br />

- Les races à "laine", les angoras qui fourniss<strong>en</strong>t du poil <strong>de</strong> 5 à 6 cm <strong>de</strong> long. En raison <strong>de</strong> l'épaisseur<br />

<strong>de</strong> ce pelage <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pousse (avant la mue), les lapins <strong>de</strong> ce type support<strong>en</strong>t très mal les fortes<br />

chaleurs.<br />

Par ailleurs, il existe une gamme très variée <strong>de</strong> couleur <strong>de</strong> ce poil et <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s couleurs comme<br />

l'indique la figure 2 ci-<strong>de</strong>ssous (Deux exemples <strong>de</strong> races pour chacun <strong>de</strong>s 8 types <strong>de</strong> répartitions <strong>de</strong>s couleurs)<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 3


D'après le format (chez le lapin les<br />

femelles pès<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 2 et<br />

10% <strong>de</strong> plus que les mâles)<br />

Les petites races : le mâle adulte pèse<br />

moins <strong>de</strong> 3 kg.<br />

Ce sont par exemple :<br />

- le Petit Russe<br />

- l'Arg<strong>en</strong>té Anglais<br />

- le Noir et Feu<br />

Leur conformation est excell<strong>en</strong>te, leur<br />

précocité bonne, leur chair fine.<br />

Les races moy<strong>en</strong>nes : le mâle adulte pèse<br />

<strong>de</strong> 3 à 5 kg.<br />

Ce sont par exemple :<br />

- l'Arg<strong>en</strong>té <strong>de</strong> Champagne<br />

- le Fauve <strong>de</strong> Bourgogne<br />

- le Néo-Zélandais Blanc<br />

- le Blanc et le Bleu <strong>de</strong> Vi<strong>en</strong>ne<br />

- le Californi<strong>en</strong>…<br />

Ce sont <strong>de</strong>s races commerciales par<br />

excell<strong>en</strong>ce, bonne précocité, format<br />

correspondant à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>en</strong> Afrique,<br />

conformation satisfaisante, chair fine et<br />

d<strong>en</strong>se<br />

Les races géantes Les mâles adultes ont un poids vif <strong>de</strong> 5 à 7 kg, voire plus. Ce sont par exemple :<br />

- le Géant Blanc <strong>de</strong> Bouscat<br />

- le Géant Papillon Français<br />

- le Bélier Français<br />

- le Géant <strong>de</strong>s Flandres<br />

De croissance relative l<strong>en</strong>te, elles possèd<strong>en</strong>t une chair longue au grain grossier. Elles fourniss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s<br />

dites <strong>de</strong> fabrication (pâté, rillettes…). Elle sont souv<strong>en</strong>t assez peu prolifique.<br />

Pour la production <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> commerciale, il est rare d'utiliser <strong>en</strong> Europe <strong>de</strong>s races pures. Le plus<br />

généralem<strong>en</strong>t ce sont <strong>de</strong>s croisem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s lignées spécialisées par sélection et issues <strong>en</strong>tre autre <strong>de</strong>s<br />

races Californi<strong>en</strong> et Néo Zélandais Blanc.<br />

Les internautes curieux <strong>de</strong> l'aspect d'autres races <strong>de</strong> lapins, peuv<strong>en</strong>t se reporter à la photothèque du site<br />

www.<strong>cuniculture</strong>.info où ils trouveront <strong>en</strong>viron 450 photos illustrant une c<strong>en</strong>taine <strong>de</strong> races et variétés <strong>de</strong> lapins.<br />

1.2. L'appareil digestif du lapin<br />

1.2.1. Particularités du tube digestif du lapin<br />

Le lapin est un monogastrique (ne possè<strong>de</strong> qu'un seul estomac) par opposition aux bovins ou aux<br />

chèvres qui ont plusieurs estomacs. Au sein <strong>de</strong>s mammifères monogastriques (chi<strong>en</strong>, porc,…) le lapin se<br />

distingue par l'importance <strong>de</strong> son cæcum. Les d<strong>en</strong>ts du lapin pouss<strong>en</strong>t continuellem<strong>en</strong>t contrairem<strong>en</strong>t à celle<br />

<strong>de</strong>s bovins ou <strong>de</strong>s chevaux. Il les use et les affûte <strong>en</strong> les frottant les unes contre les autres par <strong>de</strong>s<br />

mouvem<strong>en</strong>ts fréqu<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s mâchoires.<br />

L'appareil digestif du lapin est prés<strong>en</strong>té par les figures 3a et 3b ci-après<br />

Fauve <strong>de</strong> Bourgogne Géant Blanc du Bouscat<br />

Californi<strong>en</strong> NéoZélandais Blanc<br />

Bélier Français Géant <strong>de</strong>s Flandres<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 4


Figure 3a :Viscères abdominaux <strong>en</strong> place chez un mâle<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 5


Figure 3b : Schéma et caractéristiques <strong>de</strong>s principaux élém<strong>en</strong>t du système digestif du lapin<br />

1.2.2 La spécificité anatomo-physiologique du tube digestif du lapin<br />

Après leur ingestion, les particules alim<strong>en</strong>taires séjourn<strong>en</strong>t brièvem<strong>en</strong>t dans l'estomac, progress<strong>en</strong>t<br />

dans l'intestin grêle et y sont attaquées par les sécrétions <strong>de</strong> l'intestin et du pancréas. La bile prov<strong>en</strong>ant du<br />

foie facile l'action <strong>de</strong>s <strong>en</strong>zymes cont<strong>en</strong>ues dans les sécrétions pancréatiques et intestinales. Les élém<strong>en</strong>ts<br />

assimilables sont alors libérés et absorbés par la paroi <strong>de</strong> l'intestin. Cette première phase dure <strong>en</strong>viron 4 à 5<br />

heures (3-4 h dans l'estomac + 1½ h <strong>en</strong>viron dans l'intestin grêle).<br />

Les particules non digérées et les restes <strong>de</strong>s sécrétions arriv<strong>en</strong>t dans le caecum et sont attaquées par<br />

les <strong>en</strong>zymes <strong>de</strong>s bactéries qui y viv<strong>en</strong>t et s'y multipli<strong>en</strong>t. Des élém<strong>en</strong>ts assimilables issus <strong>de</strong> l'activité <strong>de</strong>s<br />

bactéries sont là aussi directem<strong>en</strong>t absorbés.<br />

Après 12 à 18 heures, le cont<strong>en</strong>u du caecum est évacué dans le côlon, partie terminale <strong>de</strong> l'intestin.<br />

Selon l'heure du jour, le côlon va produire 2 types <strong>de</strong> crottes :<br />

- dans le courant <strong>de</strong> la matinée <strong>de</strong>s crottes molles ou caecotrophes, <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> grappes <strong>de</strong> 5 à 10 petites<br />

boules, <strong>en</strong>robées <strong>de</strong> mucus, qui sont happées par le lapin directem<strong>en</strong>t à leur sortie <strong>de</strong> l'anus.<br />

- <strong>de</strong>s crottes dures aux autres mom<strong>en</strong>ts. Elles sont ron<strong>de</strong>s, riches <strong>en</strong> fibres, évacuées dans la litière.<br />

Les crottes molles, riches <strong>en</strong> aci<strong>de</strong>s aminés et <strong>en</strong> vitamines se retrouv<strong>en</strong>t dans l'estomac et elles sont<br />

"traitées" comme le reste <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts. De ce fait un particule donnée très peu digestible peut faire plusieurs<br />

fois (<strong>de</strong> 1 jusqu'à 3 ou 4 fois) la trajet bouche -anus avant d'être éliminé dans une crotte dure.<br />

Ce comportem<strong>en</strong>t physiologique conduisant à la production <strong>de</strong> 2 types <strong>de</strong> crottes<br />

et à l'ingestion d'un seul s'appelle la caecotrophie.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 6


Un bon fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la caecotrophie est absolum<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable à la santé du lapin. Tout<br />

dysfonctionnem<strong>en</strong>t peut <strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s diarrhées parfois mortelles. Parmi les facteurs jouant directem<strong>en</strong>t un<br />

rôle favorable sur la caecotrophie, on peut citer :<br />

• le calme et une bonne ambiance générale <strong>de</strong> l'élevage avec une gran<strong>de</strong> régularité au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong><br />

l'éclairage, <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>tions humaines, <strong>de</strong>s horaires <strong>de</strong>s repas,<br />

• une d<strong>en</strong>sité modérée dans les cages (d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t),<br />

• la qualité <strong>de</strong> l'abreuvem<strong>en</strong>t (une eau <strong>de</strong> qualité <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, une eau que l'éleveur accepterait <strong>de</strong><br />

boire lui même)<br />

• la composition <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier l'équilibre "protéines-fibres–amidon" qui est tout<br />

particulièrem<strong>en</strong>t déterminant dans le bon fonctionnem<strong>en</strong>t du caecum.<br />

1.3 L'alim<strong>en</strong>tation<br />

Le nombre <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> repas est évalué <strong>en</strong>tre 20 à 30 fois par jour et notamm<strong>en</strong>t la nuit. La quantité<br />

moy<strong>en</strong>ne d'alim<strong>en</strong>ts consommés par jour (alim<strong>en</strong>t sec distribué à volonté) est <strong>de</strong> :<br />

• 150 à 350 g par lapine suivant son sta<strong>de</strong> physiologique,<br />

• 100 à 120 g par lapereau <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Le lapin est un gros consommateur d'eau potable <strong>en</strong> particulier les lapines allaitantes et les lapereaux <strong>en</strong><br />

croissance. La consommation d'une femelle allaitante est <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1 litre par jour. Celle d'une femelle avec<br />

ses petits est <strong>de</strong> 1,5 à 2 litres par jour.<br />

1.4 La reproduction et l'élevage <strong>de</strong>s jeunes<br />

Les différ<strong>en</strong>tes caractéristiques sont :<br />

• Femelle à ovulation provoquée par la saillie (la lapine est une femelle non cyclée)<br />

• Durée <strong>de</strong> gestation 31 jours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne (30 à 32 jours)<br />

• Age <strong>de</strong> la femelle au 1e accouplem<strong>en</strong>t : <strong>en</strong>viron 5 mois<br />

• Age du mâle au 1er accouplem<strong>en</strong>t : <strong>en</strong>viron 6 mois<br />

• Nombre <strong>de</strong> lapereaux à la naissance par portée : 1 à 12 (5 à 7 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> zone <strong>tropical</strong>e)<br />

• Nombre <strong>de</strong> femelles par mâle : 8 à 9 femelles pour 1 mâle<br />

• Mise Bas <strong>de</strong> lapereaux nus (ou glabres) et aveugles, à motricité très réduite.<br />

• Allaitem<strong>en</strong>t exclusif <strong>de</strong>s petits par la mère p<strong>en</strong>dant les premiers 18-20 jours <strong>en</strong>viron, puis<br />

alim<strong>en</strong>tation mixte lait + alim<strong>en</strong>t soli<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la 3ème semaine <strong>de</strong> vie<br />

• Nombre <strong>de</strong> portées par an et par femelle : 5 à 7<br />

• Remise au mâle 10 à 12 jours après la mise bas ou après le sevrage <strong>de</strong> la portée précéd<strong>en</strong>te.<br />

• Sevrage <strong>de</strong>s jeunes : classique 35 jours après la mise bas, mais possible sans problème dès 28 jours.<br />

• Installation <strong>de</strong>s jeunes sevrés dans <strong>de</strong>s cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

• Reproduction stimulée par la lumière (14 à 16h <strong>de</strong> lumière par jour)<br />

• Durée moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> production d'une femelle : 1 à 2 ans.<br />

1.5 L'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

• Production <strong>de</strong> déjections formées <strong>de</strong> crottes dures et d'urine, à évacuer périodiquem<strong>en</strong>t mais<br />

utilisables comme <strong>en</strong>grais : <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 10 kg par lapin produit et par an (voir chapitre digestion<br />

pour la composition).<br />

• <strong>Élevage</strong> à faire à l'abri <strong>de</strong>s nuisibles (chi<strong>en</strong>, chat, serp<strong>en</strong>t, rat, etc…)<br />

• Installation du lapin à l'abri <strong>de</strong> la chaleur et du soleil, recherche d'une atmosphère bi<strong>en</strong> v<strong>en</strong>tilée, <strong>en</strong><br />

évitant les courants d'air forts<br />

1.6 Quelques chiffres<br />

La v<strong>en</strong>te intervi<strong>en</strong>t à l'âge <strong>de</strong> 3 à 4 mois, soit :<br />

• 35 jours <strong>de</strong> la naissance au sevrage, puis 60 à 90 jours d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

• Poids à la v<strong>en</strong>te : 2,0 à 2,5 kg vif <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne.<br />

• Nombre <strong>de</strong> lapins v<strong>en</strong>dus par femelle et par an : 25 à 35<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 7


1.7 Terminologie<br />

La <strong>cuniculture</strong> (ou cuniculiculture les 2 termes sont corrects) est l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces, techniques et<br />

pratiques permettant l'élevage <strong>de</strong> lapins domestiques.<br />

Le cuniculteur (ou cuniculiculteur, ou éleveur <strong>de</strong> lapins) est la personne conduisant l'élevage.<br />

L'unité <strong>de</strong> mesure <strong>en</strong> <strong>cuniculture</strong> est la femelle reproductrice ou la cage-mère. Pour toute opération <strong>de</strong><br />

rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t du cheptel il faut évaluer l'importance <strong>de</strong>s troupeaux <strong>en</strong> cages-mère ou <strong>en</strong> femelles<br />

reproductrices. La cage-mère est une cage équipée d'une boite à nid dans laquelle une lapine met bas et élève<br />

ses petits jusqu'au sevrage. Il faut au moins une cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t par cage-mère et plus généralem<strong>en</strong>t 15<br />

à 18 cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t pour 10 cages-mère.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 1 -Faire connaissance avec le Lapin Page 8


Chapitre 2<br />

CRÉER un ÉLEVAGE <strong>de</strong> LAPINS<br />

2.1 Mettre <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> élevage suppose<br />

2.2 Un élevage forme un tout<br />

2.3 Comm<strong>en</strong>t choisir ses lapins ?<br />

2.4 Comm<strong>en</strong>t manipuler les lapins ?<br />

2.4.1 Comm<strong>en</strong>t saisir un lapin ? saisies conseillées, dangereuses<br />

2.4.2 Comm<strong>en</strong>t transporter <strong>de</strong>s lapins dans l'élevage ?<br />

2.4.3 Comm<strong>en</strong>t reconnaître le sexe d'un lapereau ou le<br />

sexage ?<br />

2.5 Comm<strong>en</strong>t loger vos lapins ?<br />

2.5.1 Le bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins<br />

2.5.1.1 Pourquoi installer <strong>de</strong>s cages sous un abri ?<br />

2.5.1.2 Quels sont les types <strong>de</strong> bâtim<strong>en</strong>ts que l'éleveur peut<br />

construire ?<br />

2.5.1.3 Quels matériaux choisir ?<br />

Plan du Chapitre 2<br />

2.5.1.4 Quelques conseils pour bi<strong>en</strong> v<strong>en</strong>tiler les bâtim<strong>en</strong>ts<br />

<strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> zone <strong>tropical</strong>e. échappem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'air, <strong>en</strong>trées d'air,<br />

écrans naturels, lapins et vitesse d'air, conclusion sur la v<strong>en</strong>tilation<br />

2.5.2 Les cages<br />

2.5.2.1 Pourquoi utiliser <strong>de</strong>s cages ?<br />

2.5.2.2 Quels sont les types <strong>de</strong> cages que l'on peut<br />

fabriquer pour les lapins ?<br />

2.5.2.3 Dim<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s cages (maternité, mâles,<br />

<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, att<strong>en</strong>te)<br />

2.5.3 L'élevage au sol<br />

2.5.4 Le matériel d'élevage<br />

2.5.4.1 Les mangeoires<br />

2.5.4.2 Les abreuvoirs<br />

2.5.4.3 Les Boites à Nid<br />

2.5.4.4 Les râteliers à fourrage<br />

2.1. Mettre <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> élevage suppose<br />

• <strong>de</strong> les choisir<br />

• <strong>de</strong> les loger<br />

• <strong>de</strong> les nourrir et <strong>de</strong> les abreuver<br />

• <strong>de</strong> les faire se reproduire et d'élever les petits<br />

• <strong>de</strong> les surveiller et <strong>de</strong> les soigner<br />

• <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouveler progressivem<strong>en</strong>t le cheptel<br />

• <strong>de</strong> trouver un débouché pour les animaux produits et <strong>de</strong> les commercialiser.<br />

L'importance d'un élevage est définie par l'effectif <strong>de</strong> lapins qui assure la reproduction. On les appelle les<br />

reproducteurs ; ils compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s femelles ou mères lapines et <strong>de</strong>s mâles.<br />

Les mâles sont nécessaires pour les saillies, les femelles assur<strong>en</strong>t la gestation, la mise bas et l'allaitem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s jeunes lapereaux jusqu'au sevrage. En général, 10 à 12 jours après la mise bas, elles sont saillies à<br />

nouveau (une nouvelle gestation comm<strong>en</strong>ce donc p<strong>en</strong>dant la fin <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t, si la saillie est fécondante<br />

c'est-à-dire positive). Les capacités <strong>de</strong> production d'une lapine sont limitées dans le temps, il est donc<br />

nécessaire <strong>de</strong> les r<strong>en</strong>ouveler <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leurs performances (voir chapitre 6).<br />

Les jeunes sevrés sont placés <strong>en</strong> cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t après sexage. P<strong>en</strong>dant cette phase, on déterminera<br />

si le jeune, <strong>en</strong> particulier la femelle, peut être gardé pour assurer le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t du cheptel. Les autres<br />

seront soit v<strong>en</strong>dus pour leur chair, soit cédés comme reproducteurs pour d'autres élevages.<br />

2.2. Un élevage forme un tout<br />

Pour réussir et r<strong>en</strong>tabiliser un élevage, il est nécessaire <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte tous les facteurs d'élevage<br />

avec leurs interactions, <strong>en</strong> particulier faire un choix raisonné :<br />

• <strong>de</strong>s animaux (mères lapines et mâles)<br />

• <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation<br />

• du bâtim<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> son équipem<strong>en</strong>t (cages, abreuvoirs, mangeoires, boîtes à nids, etc..)<br />

• <strong>de</strong> la conduite d'élevage théorique qui doit être adaptée aux 3 élém<strong>en</strong>ts précéd<strong>en</strong>ts.<br />

Mais aussi il faudra pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération l'éleveur et sa pratique c'est-à-dire la conduite réelle<br />

d'élevage ainsi que l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (qualité et vitesse <strong>de</strong> l'air, microbisme, etc…).<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 9


2.3. Comm<strong>en</strong>t choisir ses lapins ?<br />

Les lapins élevés <strong>en</strong> Afrique, et surtout au Bénin, sont <strong>de</strong>s races à vian<strong>de</strong>. Ils sont le plus souv<strong>en</strong>t<br />

croisés mais <strong>de</strong> manière anarchique. On les désigne par le terme <strong>de</strong> " lapin commun ". Les lapins diffèr<strong>en</strong>t<br />

par le coloris <strong>de</strong> leur robe qui va du blanc uniforme au noir, <strong>en</strong> passant par le blanc tacheté <strong>de</strong> noir, le fauve,<br />

le gris, le pelage agouti, etc… Certains traits <strong>de</strong> ces animaux rappell<strong>en</strong>t les caractéristiques <strong>de</strong>s races élevées<br />

sur d'autres contin<strong>en</strong>ts. C'est ainsi que certains sont appar<strong>en</strong>tés au Néo-Zélandais Blanc d'autres au Fauve <strong>de</strong><br />

Bourgogne ou au Papillon Français, au Géant <strong>de</strong>s Flandres, au Bleu <strong>de</strong> Vi<strong>en</strong>ne, au Lapin créole, etc… . Les<br />

races moy<strong>en</strong>nes ou les produits <strong>de</strong> leurs croisem<strong>en</strong>ts sont recommandés pour la production <strong>de</strong> lapins <strong>de</strong> chair<br />

<strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'Ouest.<br />

Figure 4 : Quelques exemples <strong>de</strong> coloris <strong>de</strong> lapins r<strong>en</strong>contrés <strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (lapins communs photographiés au<br />

Bénin et au Togo) Pour avoir les photos <strong>de</strong> quelques unes <strong>de</strong>s races pures <strong>de</strong> lapin, se reporter au Chapitre 1 et pour un<br />

plus grand nombre, à la Photothèque du site www.<strong>cuniculture</strong>.info<br />

2.4 Comm<strong>en</strong>t manipuler les lapins ?<br />

Toute manipulation mal réalisée est traumatisante pour les animaux. Il est donc nécessaire <strong>de</strong><br />

manipuler les lapins avec précaution. Si elle est bi<strong>en</strong> faite, les lapins s'y habitu<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong>. De plus, cela<br />

évitera à l'éleveur d'être griffé.<br />

2.4.1 Comm<strong>en</strong>t saisir un lapin ?<br />

Saisies conseillées :<br />

• Saisie d'une seule main, <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant à pleine main la peau au niveau <strong>de</strong>s épaules - voir figures 5 a et b. Une<br />

fois l'animal saisi, il est conseillé <strong>de</strong> lui sout<strong>en</strong>ir l'arrière train (photo <strong>de</strong> la figure 5c).<br />

• saisie au niveau du râble, uniquem<strong>en</strong>t pour les lapereaux. A éviter sur les adultes - voir figure 6<br />

• la saisie la plus utilisée et la moins risquée pour la lapine est <strong>de</strong> la pr<strong>en</strong>dre ainsi : une main saisit la<br />

peau du dos et place l'animal sur l'autre avant-bras dès la sortie <strong>de</strong> la cage - voir figure 7a et photo <strong>de</strong><br />

la figure 7b<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 10


Figure 5a saisie dans la cage et 5b t<strong>en</strong>ue d'une main pour un<br />

court laps <strong>de</strong> temps<br />

Figure 5c sout<strong>en</strong>ir l'arrière train du lapin si le<br />

déplacem<strong>en</strong>t est prolongé<br />

Figure 6 : saisie et cont<strong>en</strong>tion d'un lapereau<br />

la tête <strong>en</strong> bas<br />

Figure 7a : Transport d'un lapin sur l'avant bras Figure 7b : Le transport sur l'avant bras est conseillé pour les<br />

déplacem<strong>en</strong>ts longs<br />

Saisies dangereuses, car traumatisantes pour le lapin<br />

qui peut se débattre :<br />

• saisie par les oreilles - voir figure 8<br />

• saisie par les pattes - voir figure 9<br />

Lorsqu'un lapin se débat il risque <strong>de</strong> blesser la<br />

personne qui le ti<strong>en</strong>t (la griffer) , mais surtout il risque<br />

<strong>de</strong> se casser une patte, ou pire, <strong>de</strong> se briser la colonne<br />

vertébrale, ce qui le condamne à très court terme.<br />

Figure 8 : Ne pas pr<strong>en</strong>dre<br />

un lapin par les oreilles<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 11<br />

Figure 9 : Ne pas pr<strong>en</strong>dre un<br />

lapin par les pattes arrières


2.4.2. Comm<strong>en</strong>t transporter<br />

<strong>de</strong>s lapins dans l'élevage ?<br />

Le déplacem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lapins au<br />

sein d'élevage est toujours<br />

délicat et peut <strong>en</strong>traîner le<br />

stress <strong>de</strong> l'animal, aboutissant<br />

à <strong>de</strong>s conduites agressives vis<br />

à vis <strong>de</strong>s autres lapins, à <strong>de</strong>s<br />

pertes <strong>de</strong> poids et <strong>de</strong>s baisses<br />

<strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>. Ainsi<br />

pour transporter individuellem<strong>en</strong>t<br />

les lapins, il faut<br />

procé<strong>de</strong>r comme l'indique la<br />

figure n°7 (voir ci-<strong>de</strong>ssus).<br />

Pour <strong>de</strong>s effectifs plus<br />

importants, lors du sevrage<br />

ou <strong>de</strong> la v<strong>en</strong>te par exemple,<br />

Figure 10a : Transport <strong>de</strong> lapins <strong>en</strong> groupe<br />

dans un chariot<br />

nous conseillons d'utiliser un chariot comme le montre la figure 10a ci-contre. Un panier, si possible avec<br />

couvercle, peut aussi être utilisé.<br />

2.4.3. Comm<strong>en</strong>t reconnaître le sexe d'un lapereau ou le sexage ?<br />

Il est possible <strong>de</strong> reconnaître dès la naissance, un lapereau mâle<br />

d'un lapereau femelle <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> exergue son sexe par évagination.<br />

Quand il s'agit d'un mâle, le pénis apparaît comme un rond. Par contre<br />

chez la femelle, la vulve se prés<strong>en</strong>te sous forme d'une f<strong>en</strong>te, comme le<br />

montre la figure 11<br />

Chez les lapereaux plus âgés (1 mois et plus), une légère<br />

pression fait facilem<strong>en</strong>t ressortir le pénis <strong>de</strong>s mâles ou met bi<strong>en</strong> <strong>en</strong><br />

évid<strong>en</strong>ce la f<strong>en</strong>te vulvaire <strong>de</strong> la femelle - voir les figures 12 et 13<br />

Figure 12 : Positionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins pour le sexage<br />

Figure 13 : Sexes <strong>de</strong> mâle et <strong>de</strong> femelle à 6 semaines et chez l'adulte<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 12<br />

Figure10b : Exemple <strong>de</strong> chariot<br />

commercialisé <strong>en</strong> Europe pour les<br />

transport <strong>de</strong>s lapins (Marque Chabeauti)<br />

Figure 11 : Sexage <strong>de</strong>s lapereaux<br />

à la naissance


2.5 Comm<strong>en</strong>t loger vos lapins ?<br />

Il faut distinguer dans l'élevage <strong>de</strong>s lapins, 2 pério<strong>de</strong>s :<br />

• la première <strong>en</strong> maternité<br />

• puis la <strong>de</strong>uxième <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Nous allons développer ci-<strong>de</strong>ssous les différ<strong>en</strong>ts besoins <strong>en</strong> bâtim<strong>en</strong>t, cages, matériel.<br />

2.5.1. Le bâtim<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins<br />

2.5.1.1. Pourquoi installer <strong>de</strong>s cages sous un abri ?<br />

Le rôle <strong>de</strong> l'abri est <strong>de</strong> protéger les lapins <strong>de</strong> la pluie, du soleil, <strong>de</strong>s fortes chaleurs, <strong>de</strong>s courants d'air<br />

viol<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>s voleurs et <strong>de</strong>s prédateurs (chat, chi<strong>en</strong>, musaraigne, souris, serp<strong>en</strong>t, etc…). Il doit aussi favoriser<br />

un bon confort pour le travail <strong>de</strong> l'éleveur.<br />

La construction d'un bâtim<strong>en</strong>t à lapins nous semble indisp<strong>en</strong>sable lorsque le cheptel à mettre <strong>en</strong> place atteint<br />

<strong>en</strong>viron 10 cages-mère. De plus, à partir <strong>de</strong> 50 reproductrices, la séparation <strong>en</strong>tre la maternité et<br />

l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t est fortem<strong>en</strong>t recommandée. Un petit élevage familial n'a pas nécessairem<strong>en</strong>t besoin d'un<br />

bâtim<strong>en</strong>t. Pour ce type d'élevage, les cages peuv<strong>en</strong>t être installées sous les arbres, sous les auv<strong>en</strong>ts ou dans la<br />

cour d'une habitation. Mais dans tous les cas, les animaux seront installés à l'abri du soleil direct et <strong>de</strong> la<br />

pluie.<br />

2.5.1.2. Quels sont les types <strong>de</strong> bâtim<strong>en</strong>ts que l'éleveur peut construire ?<br />

Le bâtim<strong>en</strong>t lapin peut pr<strong>en</strong>dre la forme classique d'un poulailler tel qu'il est recommandé <strong>en</strong> climat<br />

<strong>tropical</strong>, c'est-à-dire le type semi-plein air. On peut facilem<strong>en</strong>t monter un " clapier " avec les matériaux<br />

locaux disponibles. Les photos et <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong>s figures 14 à 16 prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t quelques types <strong>de</strong> bâtim<strong>en</strong>ts.<br />

Figure 14 : Quatre exemples d'élevages <strong>en</strong> cages placées sous <strong>de</strong>s arbres, sous un auv<strong>en</strong>t débordant, ou dans <strong>de</strong>s<br />

bâtim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> construction artisanale<br />

Figure 15 : Deux exemples <strong>de</strong> bâtim<strong>en</strong>t qu'il est possible <strong>de</strong> construire pour abriter les lapins<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 13


Figure 16 : Plan <strong>de</strong> coupe d'un bâtim<strong>en</strong>t pour 25 cages-mères et plus<br />

2.5.1.3. Quels matériaux choisir ?<br />

Il est nécessaire <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte les conditions<br />

climatiques. Si le climat est <strong>de</strong> type <strong>tropical</strong> comme au<br />

Bénin, la chaleur, la pluie et le v<strong>en</strong>t dominant <strong>en</strong> constitu<strong>en</strong>t<br />

les facteurs ess<strong>en</strong>tiels. Lorsqu'il fait trop chaud dans<br />

l'élevage, les lapins ne mang<strong>en</strong>t plus bi<strong>en</strong>, ne grandiss<strong>en</strong>t<br />

plus correctem<strong>en</strong>t et se reproduis<strong>en</strong>t mal. P<strong>en</strong>dant les mois<br />

les plus chauds <strong>de</strong> l'année, il est habituel <strong>de</strong> constater une<br />

baisse <strong>de</strong> production dans les élevages cunicoles. Lors <strong>de</strong> la<br />

construction d'un abri pour les lapins, il faut veiller à ce qu'il<br />

favorise une certaine fraîcheur (plantation d'arbres, choix<br />

raisonné <strong>de</strong>s matériaux pour les murs et la toiture). Les<br />

matériaux locaux comme la terre <strong>de</strong> barre, le rotin, le<br />

bambou, les poteaux <strong>en</strong> bois, les couvertures <strong>en</strong> chaume, <strong>en</strong><br />

branches <strong>de</strong> palmier ou <strong>de</strong> cocotier répond<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> aux<br />

Figure 16b : Vue intérieure <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts<br />

cunicoles du Cecuri<br />

exig<strong>en</strong>ces du lapin. De grands auv<strong>en</strong>ts contribueront à la protection <strong>de</strong>s cages contre la pluie, les v<strong>en</strong>ts<br />

orageux, le soleil et donc la chaleur.<br />

2.5.1.4. Quelques conseils pour bi<strong>en</strong> v<strong>en</strong>tiler les bâtim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> zone <strong>tropical</strong>e.<br />

La v<strong>en</strong>tilation est un élém<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t important dans la construction d'un abri. Quel que soit le climat,<br />

elle ne peut fonctionner correctem<strong>en</strong>t que si l'air a la possibilité <strong>de</strong> circuler librem<strong>en</strong>t dans l'élevage. Un bon<br />

circuit d'air implique donc :<br />

• <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées d'air suffisantes et variées <strong>en</strong> partie moy<strong>en</strong>ne et <strong>en</strong> partie basse du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

• un " échappem<strong>en</strong>t " <strong>de</strong> l'air <strong>en</strong> partie haute.<br />

L'échappem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'air :<br />

1 - Avec une couverture <strong>en</strong> tôle ondulée<br />

Un échappem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> conçu est particulièrem<strong>en</strong>t important avec ce type <strong>de</strong> couverture, qui absorbe<br />

beaucoup <strong>de</strong> chaleur. Un solution a prévoir dès le départ : le lanterneau avec <strong>de</strong>ux possibilités :<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 14


• Lanterneau ouvert <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés<br />

• Lanterneau ouvert d'un seul côté, <strong>en</strong> décalé, comme le montr<strong>en</strong>t les figures 17 et 18<br />

Figure 17 : Lanterneau symétrique Figure 18 : Lanterneau asymétrique.<br />

Mal ori<strong>en</strong>té, ce type <strong>de</strong> lanterneau provoquera <strong>de</strong>s chutes d'air sur les<br />

lapins et créera un risque élevé <strong>de</strong> problèmes respiratoire<br />

A défaut <strong>de</strong> lanterneau, si le bâtim<strong>en</strong>t est déjà construit, prévoir un échappem<strong>en</strong>t avec un volet <strong>en</strong><br />

matériau léger sur les <strong>de</strong>ux pignons, à positionner le plus haut possible. Protéger l'ouverture contre les<br />

intrusions <strong>de</strong> nuisibles (grillage <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce). Prévoir un réglage <strong>de</strong>puis le sol avec une cor<strong>de</strong> prolongée par<br />

une chaînette <strong>de</strong> 1m <strong>en</strong>viron, et un point fixe (clou par exemple). Vous pourrez ainsi régler l'ouverture du<br />

volet, maillon par maillon, selon les besoins. Voir les figures 19 et 20.<br />

Figure 19 : Position du volet mobile, le plus haut possible<br />

2 - Avec un toit <strong>en</strong> feuilles <strong>de</strong> palmiers<br />

ou <strong>en</strong> paille.<br />

Ces matériaux sont moins durables que<br />

la tôle. Mais ils sont disponibles toujours et<br />

partout, gratuitem<strong>en</strong>t ou à <strong>de</strong>s coûts raisonnables.<br />

Parmi leurs avantages :<br />

• ces matériaux isol<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> contre la chaleur et<br />

le froid.<br />

• la couverture respire et laisse échapper une<br />

certaine quantité d'air, d'humidité et <strong>de</strong> chaleur.<br />

Voir figure 21.<br />

Figure 20 : Position du volet<br />

- vue <strong>en</strong> coupe longitudinale du bâtim<strong>en</strong>t -<br />

3 - Les auv<strong>en</strong>ts : un point très important<br />

Prévoir <strong>de</strong>s auv<strong>en</strong>ts d'une dim<strong>en</strong>sion Figure 21 : Même avec un toit <strong>de</strong> paille prévoir <strong>de</strong>s volets<br />

suffisante, c'est à dire <strong>de</strong> 70 à 80 cm. Cela<br />

limitera les effets du soleil et donc <strong>de</strong> la chaleur, mais surtout les <strong>en</strong>trées d'eau <strong>en</strong> saison <strong>de</strong> pluies. P<strong>en</strong>sez<br />

égalem<strong>en</strong>t au débord au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s pignons si vous installez <strong>de</strong>s volets d'échappem<strong>en</strong>t hauts.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 15


Les <strong>en</strong>trées d'air<br />

Comme évoqué plus haut, elles doiv<strong>en</strong>t être suffisantes et variées. Elles permettront donc <strong>de</strong> s'adapter à la<br />

saison, à la température et au régime <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>ts. Les différ<strong>en</strong>tes possibilités sont résumées sur la figure 22<br />

Figure 22 : Les différ<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>trées d'air<br />

Intérêt <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées d'air basses bi<strong>en</strong> positionnées : elles permett<strong>en</strong>t<br />

• le circuit "asc<strong>en</strong>dant" naturel <strong>de</strong> l'air et un bon balayage <strong>de</strong>puis le sol<br />

• une bonne oxygénation <strong>de</strong>s animaux sans courant d'air direct. Des volets réglables permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

limiter les <strong>en</strong>trées basses <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> besoin.<br />

• d'évacuer l'humidité <strong>de</strong>s fosses à déjection <strong>en</strong> favorisant leur déshydratation.<br />

Ecrans naturels<br />

Ils sont très utiles pour protéger l'élevage du<br />

soleil et <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>ts. En zone <strong>tropical</strong>e, les ess<strong>en</strong>ces<br />

végétales à pousse rapi<strong>de</strong> sont nombreuses. Nous<br />

vous conseillons <strong>de</strong> les planter tout autour <strong>de</strong>s<br />

bâtim<strong>en</strong>ts et dans la cour <strong>de</strong> l'élevage. Elles<br />

permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> protéger la toiture, les côtés et<br />

d'apporter un surplus <strong>de</strong> confort à vos lapins. C'est <strong>de</strong><br />

plus une opération peu coûteuse. Voir figure 24.<br />

Figure 23 : Entrées d'air vues du côté du bâtim<strong>en</strong>t<br />

Figure 24 : utilisation <strong>de</strong>s écrans naturels<br />

Influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s vitesses d'air sur les températures<br />

ambiantes perçues par les lapins.<br />

Les lapins, tout comme les humains, support<strong>en</strong>t mieux la chaleur lorsqu'il y a un léger mouvem<strong>en</strong>t<br />

d'air. La température ress<strong>en</strong>tie est alors inférieure à la température réelle. Pour une température ambiante <strong>de</strong><br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 16


25°C, la vitesse <strong>de</strong> l'air au niveau même <strong>de</strong>s lapins<br />

<strong>de</strong>vra être <strong>de</strong> 0,5 à 0,6 m/secon<strong>de</strong> pour leur confort.<br />

Si la température ambiante est <strong>de</strong> 32-35°C, pour le<br />

confort <strong>de</strong>s lapins, la vitesse <strong>de</strong> l'air <strong>de</strong>vra atteindre<br />

1m/s, mais <strong>en</strong> aucun cas elle ne <strong>de</strong>vrait dépasser<br />

1m/s cette valeur pour éviter coryza et diarrhées.<br />

Rappelons à toutes fins utiles que 1 m/s cela<br />

correspond à seulem<strong>en</strong>t 3,6 km/h. Un v<strong>en</strong>t est<br />

généralem<strong>en</strong>t considéré comme faible quand il<br />

dépasse 12 km/h, <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> cette valeur les<br />

météorologues parl<strong>en</strong>t <strong>de</strong> v<strong>en</strong>t calme, voir d'abs<strong>en</strong>ce<br />

Figure 25 : Estimation <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> l'air avec une<br />

simple bougie<br />

<strong>de</strong> v<strong>en</strong>t. La vitesse <strong>de</strong> l'air dans une cage peut être<br />

estimée simplem<strong>en</strong>t à l'ai<strong>de</strong> d'une bougie comme indiqué sur la figure 25.<br />

En conclusion sur la v<strong>en</strong>tilation<br />

Une v<strong>en</strong>tilation bi<strong>en</strong> conçue, <strong>de</strong>s circuits d'air corrects, contribu<strong>en</strong>t à améliorer le confort <strong>de</strong>s<br />

animaux, mais aussi celui <strong>de</strong> l'éleveur, les performances <strong>de</strong>s reproducteurs et la croissance <strong>de</strong>s lapins <strong>de</strong><br />

chair. Une vitesse d'air contrôlée et sans excès, est un élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> confort. La température " ress<strong>en</strong>tie<br />

" est la combinaison <strong>de</strong> la température "réelle" et <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> l'air. Le lapin peut supporter <strong>de</strong>s vitesses<br />

maximales <strong>de</strong> 1 mètre par secon<strong>de</strong> au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 30°C <strong>de</strong> température réelle.<br />

Les quelques recommandations cont<strong>en</strong>ues dans ce chapitre, faciles à mettre <strong>en</strong> œuvre, doiv<strong>en</strong>t vous<br />

permettre d'éviter <strong>de</strong>s erreurs lors <strong>de</strong> la conception ou d'<strong>en</strong>visager les transformations d'une installation<br />

existante. Elles contribueront, nous l'espérons, à la réussite <strong>de</strong> votre élevage.<br />

2.5.2. Les cages<br />

2.5.2.1. Pourquoi utiliser <strong>de</strong>s cages ?<br />

La conduite d'un élevage <strong>de</strong> lapins est un peu différ<strong>en</strong>te <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s autres animaux <strong>de</strong> la basse-cour.<br />

Le lapin est un animal qui nécessite <strong>de</strong>s soins quotidi<strong>en</strong>s et une surveillance régulière, mais surtout qui peut<br />

<strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir agressif pour ses congénères dans un espace restreint. En outre, il a besoin <strong>de</strong> vivre dans un <strong>en</strong>droit<br />

propre. Une cage bi<strong>en</strong> conçue lui permet <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> croître et <strong>de</strong> se reproduire dans <strong>de</strong> bonnes conditions.<br />

26a Pour préparer son nid, une<br />

lapine peut choisir le trou dans<br />

le mur (1), la poterie (2) ou ou<br />

le trou dans le sol (3). Le fait<br />

qu'un emplacem<strong>en</strong>t soit "déjà<br />

occupé" n'arrête pas la future<br />

mère.<br />

26b Ces lapereaux risqu<strong>en</strong>t d'être<br />

tués si une autre lapine choisi <strong>de</strong><br />

mettre bas précisém<strong>en</strong>t dans ce<br />

trou du sol. Le "bon" <strong>en</strong>droit est<br />

souv<strong>en</strong>t le même pour toutes les<br />

femelles !<br />

26c : Dans le cas d'un élevage au<br />

sol <strong>en</strong> groupe il est généralem<strong>en</strong>t<br />

très difficile <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir une<br />

bonne hygiène (les lapins<br />

march<strong>en</strong>t sur leurs déjections<br />

puis se lèch<strong>en</strong>t => risque <strong>de</strong><br />

coccidiose).<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 17<br />

26d : Dans la quasi totalité <strong>de</strong>s<br />

cas d'élevage <strong>en</strong> groupe au sol,<br />

l'alim<strong>en</strong>tation (fourrages <strong>en</strong><br />

particulier) est mise sur le sol.<br />

Pour pouvoir manger, les lapins<br />

la piétin<strong>en</strong>t, la souill<strong>en</strong>t =><br />

nouveau risque <strong>de</strong> coccidiose<br />

Figures 26 : Exemples d'élevage <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> groupe au sol, avec les inconvéni<strong>en</strong>ts associés<br />

Dans les élevages traditionnels d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest les lapins étai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t logés <strong>en</strong> groupes au sol<br />

dans un bâtim<strong>en</strong>t ou un <strong>en</strong>clos. Ce système est acceptable pour les lapins <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t mais rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />

lorsque les lapins <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pubères (à l'âge <strong>de</strong> 2½ à 3 mois) la reproduction <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t incontrôlable. La<br />

séparartion <strong>de</strong>s sexes résout partiellem<strong>en</strong>t le problème, mais les mâles pubères se batt<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre eux, avec comme<br />

<strong>en</strong>jeu la castration <strong>de</strong> «l'adversaire». Plus grave, les lapines sont agressives vis à vis <strong>de</strong>s petits <strong>de</strong>s autres lapines,<br />

surtout au mom<strong>en</strong>t où elles prépar<strong>en</strong>t leur propre nid pour mettre bas. Par agressive, il faut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu'une lapine<br />

peut parfaitem<strong>en</strong>t tuer les petits d'une autre femelle qu'elle trouve dans la partie <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>clos (trou creusé dans le<br />

sol, boite à nid aménagée, ...) où elle-même a prévu <strong>de</strong> mettre bas. L'élevage <strong>en</strong> groupe <strong>de</strong> lapines <strong>en</strong> reproduction<br />

<strong>en</strong>traîne <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> jeunes lapereaux, pas toujours visibles pour l'éleveur. Par voie <strong>de</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, la<br />

seule solution efficace pour élever les lapins est l'utilisation <strong>de</strong> cages. Les adultes reproducteurs (mâles ou


femelles) sont placés chacun dans une cage. Les lapereaux <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être élevés <strong>en</strong> petits groupes<br />

(4-8 sujets <strong>de</strong> même sexe) dans <strong>de</strong>s cages où il sera facile <strong>de</strong> surveiller les év<strong>en</strong>tuelles bagarres.<br />

Une cage représ<strong>en</strong>te un volume dans lequel l'animal doit effectuer différ<strong>en</strong>tes activités, les zones<br />

ess<strong>en</strong>tielles sont les zones d'alim<strong>en</strong>tation, d'abreuvem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> repos, <strong>de</strong> nidification et d'allaitem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>fin la<br />

zone où le lapin urine et fait ses déjections. Pour ce <strong>de</strong>rnier point, il faut savoir que les adultes adopt<strong>en</strong>t une<br />

partie <strong>de</strong> leur cage pour y faire régulièrem<strong>en</strong>t leurs déjections. A l'inverse, les jeunes ont t<strong>en</strong>dance à émettre<br />

leurs crottes p<strong>en</strong>dant qu'ils mang<strong>en</strong>t. Les crottes sont donc émises là où on leur donne à manger, c'est à dire<br />

<strong>de</strong>vant les mangeoires ou les râteliers s'il y <strong>en</strong> a, ou sur l'aire d'alim<strong>en</strong>tation si on commet l'erreur <strong>de</strong> les<br />

nourrir <strong>en</strong> mettant la nourriture directem<strong>en</strong>t sur le sol.<br />

Chaque cage doit compr<strong>en</strong>dre une trappe d'accès pour permettre la manipulation <strong>de</strong>s lapins et<br />

l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> dans la cage. Une trappe <strong>de</strong> taille suffisante, positionnée sur le <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce ou un côté <strong>de</strong><br />

la cage permet un accès aux lapins et lapereaux. Protéger le pourtour <strong>de</strong> l'ouverture ou limer soigneusem<strong>en</strong>t<br />

le grillage pour éviter les blessures tant pour les lapins que pour l'éleveur.<br />

On peut distinguer plusieurs types <strong>de</strong> cages <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> leur usage : cage-mère (ou cages <strong>de</strong><br />

reproduction), cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, cage mâle, cage futur reproducteur et att<strong>en</strong>te-gestation.<br />

2.5.2.2. . Quels sont les types <strong>de</strong> cages que l'on peut fabriquer pour les lapins ?<br />

Il existe beaucoup <strong>de</strong> modèles <strong>de</strong> cages. Il est possible <strong>de</strong> les fabriquer avec du bois, <strong>de</strong>s bambous <strong>de</strong><br />

Chine, du rotin, du cim<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> la terre <strong>de</strong> barre ou avec du grillage et <strong>de</strong> multiples combinaisons <strong>en</strong>tre ces<br />

élém<strong>en</strong>ts. Quelques exemples sont fournis par les photos <strong>de</strong>s figure 27 (a à d).<br />

Figure 27a : Cage <strong>en</strong> bois et<br />

grillage. L'ouverture se fait<br />

par le <strong>de</strong>ssus<br />

Figure 27b : Cage <strong>de</strong><br />

maternité <strong>en</strong> bambou. Pour<br />

la mise bas, une boite à nid a<br />

été ajoutée<br />

Figure 27c : Cage<br />

d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bambou<br />

et bois ronds<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 18<br />

Figure 27d : Cage<br />

métallique construite par<br />

l'éleveur avec du grillage<br />

importé<br />

De façon générale, tous les matériaux sont bons pour construire une cage. Mais ce qui importe le<br />

plus, c'est la confection du fond <strong>de</strong> cage.<br />

Le fond <strong>de</strong> cage doit être <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> grillage métallique galvanisé et si possible démontable<br />

(amovible) si la cage n'est pas elle-même amovible (facile à <strong>en</strong>lever <strong>de</strong> son<br />

support). Pour éviter <strong>de</strong> blesser les pattes <strong>de</strong>s animaux, le fil constituant le<br />

grillage doit avoir un diamètre minimum <strong>de</strong> 2,2 à 2,5 mm pour les adultes et au<br />

moins 1,8 à 2,5 mm <strong>de</strong> diamètre pour les jeunes à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Il faut aussi bi<strong>en</strong> souligner que le grillage généralem<strong>en</strong>t appelé "grillage<br />

à lapin" (mailles <strong>en</strong> losange, fil ayant un diamètre <strong>de</strong> 0,4 à 0,5 mm ou moins<br />

(figure 27e) a été conçu pour empêcher les lapins <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s dégâts aux<br />

cultures (protection <strong>de</strong>s champs eux-même, ou <strong>de</strong>s arbres dans les champs). Il<br />

peut être utilisé pour construire les parois <strong>de</strong>s cages, mais <strong>en</strong> aucun cas il ne<br />

doit servir à faire les fonds <strong>de</strong> cage. Il est très peu soli<strong>de</strong>, et surtout blessant<br />

pour les pattes <strong>de</strong>s lapins.<br />

Figure 27e : Ce type <strong>de</strong> grillage<br />

à fil fin et mailles <strong>en</strong> losanges<br />

DOIT être RÉSERVÉ au<br />

couvercles et parois <strong>de</strong>s cages<br />

Le fond le plus recommandé est un fond grillagé amovible ou une cage indép<strong>en</strong>dante à fond grillagé<br />

comme l'indiqu<strong>en</strong>t les figures 28a à 28d. L'amovibilité du fond permet <strong>de</strong> le retirer facilem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> le nettoyer<br />

régulièrem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> le désinfecter. Il assure le passage <strong>de</strong>s déjections <strong>de</strong> telle façon que l'animal se trouve<br />

toujours dans un <strong>en</strong>droit propre. Cette disposition (figure 28a) permet égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> réduire le parasitisme <strong>en</strong><br />

évitant la re-contamination par les déjections. Par contre le fond amovible nécessite une fixation qui ne doit<br />

pas être source d'accumulation <strong>de</strong> déjections. Si la cage elle même est indép<strong>en</strong>dante (facile à retirer <strong>de</strong> son<br />

support pour les nettoyages) il est conseillé <strong>de</strong> faire un peu remonter le grillage du fond sur les côtés (figure


28b), ce qui donne <strong>de</strong> la rigidité à l'<strong>en</strong>semble et surtout cela évite l'accumulation <strong>de</strong>s déjections dans les<br />

angles puisque dans ce cas il n'y a pas besoin d'armature ni <strong>de</strong> fixation au niveau du fond <strong>de</strong> la cage.<br />

Figure 28a : Schéma pour un fond <strong>de</strong> cage amovible <strong>en</strong><br />

grillage<br />

Figure 28c : Schéma du montage correct d'un fond grillage<br />

dans le cas d'une cage à structure <strong>en</strong> bois<br />

Figure 28b : Schéma pour la conception d'une cage grillagée<br />

Figure 28d: Exemple <strong>de</strong> cage mobile grillagée avec un fond<br />

construit avec un grillage différ<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s parois<br />

A défaut <strong>de</strong> grillage métallique, l'éleveur peut fabriquer les fonds <strong>de</strong> cage avec les matériaux locaux<br />

qui se trouv<strong>en</strong>t à sa portée, par exemple avec du bambou <strong>de</strong> Chine ref<strong>en</strong>du ou à la rigueur avec <strong>de</strong>s lattes <strong>de</strong><br />

bois dur (voir figures 29a à 29d). Mais dans ce cas, la désinfection n'est pas facile et l'hygiène est moins bi<strong>en</strong><br />

assurée.<br />

Figure 29a : Schéma d'un<br />

fond <strong>de</strong> cage <strong>en</strong> bambou<br />

(caillebotis bambou)<br />

Figure 29b: Exemple d'une<br />

cage avec un fond <strong>en</strong> bambou,<br />

<strong>en</strong> cours <strong>de</strong> construction<br />

Figure 29c: Exemple d'une<br />

cage <strong>en</strong> service, avec un<br />

fond <strong>en</strong> bambou.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 19<br />

Figure 29d : Schéma d'un<br />

fond <strong>de</strong> cage <strong>en</strong> lattes <strong>de</strong><br />

bois (caillebotis bois)<br />

Pour le fond <strong>de</strong> cage, l'écart à respecter <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux lattes <strong>de</strong> bois dur ou <strong>de</strong> bambou est <strong>de</strong> 1,1 à 1,5<br />

cm (soit la largeur approximative du petit doigt - l'auriculaire). Cet écart <strong>en</strong>tre les lattes est très important, car<br />

il permet aux crottes <strong>de</strong> tomber <strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la cage. Si l'écart est trop petit, il reti<strong>en</strong>t les crottes et la cage


est sale. S'il est trop grand, les lapereaux peuv<strong>en</strong>t se coincer le pied <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux lattes et se casser la patte <strong>en</strong> voulant<br />

la retirer <strong>en</strong> force. Les lattes <strong>en</strong> bambou ref<strong>en</strong>du (<strong>en</strong> 4 <strong>en</strong> général) peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>de</strong> 3 à 5 cm <strong>de</strong> large, la partie<br />

bombée (et lisse) étant celle au contact <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong>s lapins (figures 29b et 29c). Pour les lattes <strong>en</strong> bois dur, il faut<br />

fabriquer <strong>de</strong>s lattes <strong>de</strong> 2 cm <strong>de</strong> large <strong>en</strong>viron. Si on <strong>en</strong> la possibilité, il est souhaitable que la section <strong>de</strong>s lattes soit<br />

parallélépipédique . La partie la plus large est alors placée vers le haut au contact <strong>de</strong>s lapins, car cela facilite<br />

l'évacuation <strong>de</strong>s crottes.<br />

Si l'éleveur dispose<br />

régulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> litière sèche<br />

<strong>en</strong> quantité suffisante, il peut<br />

construire <strong>de</strong>s cages avec un<br />

plancher bois ou béton. Ce type<br />

<strong>de</strong> logem<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t utilisé<br />

autrefois <strong>en</strong> Europe nécessite<br />

un nettoyage très régulier <strong>de</strong>s<br />

litières. Cela veut dire que <strong>de</strong> la<br />

litière propre est rajoutée tous<br />

les 2 à 3 jours et que la totalité<br />

<strong>de</strong> la litière doit être r<strong>en</strong>ouvelée<br />

tous les 7 à 10 jours (<strong>de</strong> 1 fois<br />

par semaine à 2 fois toutes les 3<br />

semaines au moins). Dans ce<br />

cas, l'aménagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la cage<br />

doit être conçu pour éviter<br />

toutes <strong>de</strong>s zones d'accumulation<br />

<strong>de</strong>s déjections, les zones<br />

Figure 29e : Schéma <strong>de</strong> construction d'une cage <strong>en</strong> bois avec litière<br />

humi<strong>de</strong>s et les angles vifs que les lapins rong<strong>en</strong>t trop facilem<strong>en</strong>t. Une indication <strong>de</strong>s précautions à pr<strong>en</strong>dre est<br />

indiquée sur la figure 29e. Si l'éleveur construit une cage avec un sol plein (bois ou béton) il doit ret<strong>en</strong>ir que le<br />

danger pour ses lapins vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s qui peuv<strong>en</strong>t se créer dans les cages (urine, eau <strong>de</strong> boisson<br />

gaspillée ou r<strong>en</strong>versée, ...) et qui favoris<strong>en</strong>t la recontamination <strong>de</strong>s lapins par les coccidies (source <strong>de</strong> diarrhées<br />

très souv<strong>en</strong>t mortelles, surtout chez les jeunes).<br />

Enfin, si l'éleveur <strong>en</strong> a les moy<strong>en</strong>s, il peut acheter <strong>de</strong>s cages dans le commerce. Il peut s'agir <strong>de</strong> cages<br />

importées dans le pays <strong>en</strong> général <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance <strong>de</strong>s pays europé<strong>en</strong>s (France, Espagne ou Italie). La qualité est<br />

généralem<strong>en</strong>t bonne, mais leur prix <strong>de</strong> revi<strong>en</strong>t est toujours très élevé (prix europé<strong>en</strong>s + frais <strong>de</strong> transport + frais <strong>de</strong><br />

douane + commission du rev<strong>en</strong><strong>de</strong>ur). Les cages peuv<strong>en</strong>t aussi être fabriquées sur place dans le pays par un bon<br />

sou<strong>de</strong>ur, <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s fers ronds <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>ts diamètres. Un exemple <strong>de</strong> cage ainsi fabriquée est illustré sur les<br />

figures 30a à 30d.<br />

Figure 30a : Exemple <strong>de</strong> cage<br />

fabriquée au Bénin avec <strong>de</strong>s fers<br />

rond. Cage indép<strong>en</strong>dante<br />

fermée.<br />

Le couvercle dispose d'une<br />

poignée, ce qui facilite<br />

l'ouverture.<br />

Figure 30b : La même cage que<br />

ci-contre, ouverte. Remarquer<br />

que les "barreaux" sont plus<br />

espacés pour les parois et le<br />

couvercle (2 à 3 cm) que pour<br />

le fond (1,3 cm)<br />

Figure 30c : Une essai <strong>de</strong><br />

fabrication locale <strong>de</strong> fond <strong>de</strong><br />

cage : les tiges sont inutilem<strong>en</strong>t<br />

grosses, pas assez espacées (il<br />

n'y a que 5 à 8 mm <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s<br />

<strong>en</strong>tre 2 tiges) et il reste <strong>de</strong>s<br />

bavures <strong>de</strong> soudure (agressif<br />

pour les pattes <strong>de</strong>s lapins)<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 20<br />

Figure 30d : Un exemple <strong>de</strong><br />

cage <strong>de</strong> fabrication locale<br />

utlisée comme cage<br />

d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Le fourrage<br />

vert distribué <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> la<br />

prov<strong>en</strong><strong>de</strong> est bloqué <strong>en</strong> hauteur<br />

par le couvercle. L'abreuvem<strong>en</strong>t<br />

est assuré dans <strong>de</strong>s pots <strong>de</strong><br />

plastique (vite rongés)<br />

Les cages peuv<strong>en</strong>t être posées sur un cadre métallique ou <strong>en</strong> bois appelé support <strong>de</strong> cage. Celui-ci<br />

doit avoir une hauteur <strong>de</strong> 0,50 à 1,00 m au <strong>de</strong>ssus du sol. Il est conseillé à l'éleveur <strong>de</strong> creuser <strong>de</strong>s trous ou<br />

fosses sous les cages pour recueillir les déjections


2.5.2.3. Dim<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s cages<br />

Bi<strong>en</strong> adapter les dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong>s cages à la taille, au type,<br />

et au nombre <strong>de</strong> lapins qui doiv<strong>en</strong>t y vivre<br />

Cage <strong>de</strong> reproduction ( = cage mère ou cage <strong>de</strong> maternité ou cage <strong>de</strong> femelle)<br />

La cage <strong>de</strong> reproduction est la cage dans laquelle une femelle met bas et élève ses lapereaux jusqu'au<br />

mom<strong>en</strong>t du sevrage. Elle doit être équipée d'une boite à nid (BN) ou au minimum d'une zone aménagée où la<br />

lapine pourra construire le nid où elle mettra bas. Non seulem<strong>en</strong>t la lapine y mettra bas, mais elle vi<strong>en</strong>dra y<br />

allaiter ses lapereaux p<strong>en</strong>dant au moins les 3 premières semaines (<strong>en</strong>suite il n'y a plus <strong>de</strong> lieu privilégié pour<br />

l'allaitem<strong>en</strong>t). La boîte à nid doit être amovible pour qu'il soit facile <strong>de</strong> la nettoyer à l'extérieur du local<br />

d'élevage. Elle peut être soit extérieure soit intérieure à la cage. Les dim<strong>en</strong>sions globales <strong>de</strong> la cage varieront<br />

<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> ce critère.<br />

Dans le cas où la boite à nid est installée dans la cage, celle-ci sera plus vaste. Les dim<strong>en</strong>sions<br />

préconisées sont : longueur : 70-80 cm, largeur : 50-55 cm (soit <strong>en</strong>viron 0,40-0,45 m²), hauteur : 40-50 cm.<br />

Si le support <strong>de</strong> cage et l'aménagem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong>s cages dans le local permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> placer la boîte à nid à<br />

l'extérieur (conseillé), les dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> la cage seront : longueur : 70-75 cm, largeur: 40-45 cm (soit <strong>en</strong>viron<br />

0,35 m²), hauteur : 30-35 cm au minimum. Les dim<strong>en</strong>sions et les aménagem<strong>en</strong>t conseillés pour une cage <strong>de</strong><br />

maternité sont résumés sur la figure 31a . Les figures 31b , 31c et 31d sont <strong>de</strong>s illustrations <strong>de</strong> cas concrets<br />

(voir aussi la figure 27b avec sa BN <strong>en</strong> bois dans une cage <strong>en</strong> bambou)<br />

Figure 31b : Cage <strong>de</strong> maternité<br />

métallique avec une boite à nid<br />

intérieure construite <strong>en</strong> bois dur<br />

Figure 31a : Schéma d'une cage <strong>de</strong> maternité avec la boîte à nid extérieure<br />

(<strong>en</strong> faça<strong>de</strong>)<br />

Figure 31c : Cage <strong>de</strong> maternité<br />

métallique avec mangeoire et boite à<br />

nid extérieures<br />

Figure 31d : Cage <strong>de</strong> maternité<br />

métallique avec une boite à nid placée<br />

<strong>en</strong> faça<strong>de</strong>.<br />

Cage <strong>de</strong> mâle<br />

C'est la cage où vit un mâle. C'est aussi la cage dans laquelle seront effectuées les saillies. La cage du<br />

mâle peut avoir <strong>de</strong>s dim<strong>en</strong>sions un peu plus réduites que celle <strong>de</strong>s mères, <strong>en</strong>fait celle d'une cage <strong>de</strong> femelle<br />

utikisée avec une boit à nid extérieure. Mais dans beaucoup <strong>de</strong> cas, les éleveurs choisiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s cages <strong>de</strong><br />

mêmes dim<strong>en</strong>sions que celles <strong>de</strong>s femelles, ce qui facilite l'évolution ultérieure <strong>de</strong> l'installation.<br />

ATTENTION ! Les trop petites ouvertures (<strong>en</strong> particulier la trappe ou portes d'accès), ainsi que les<br />

cages trop profon<strong>de</strong>s r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la saisie <strong>de</strong>s lapins et l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> <strong>de</strong>s cages plus difficiles. Il est toujours plus<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 21


commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pratiquer les opérations d'élevage par <strong>de</strong>s ouvertures prévues sur le <strong>de</strong>ssus que sur la faça<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la cage. Ceci est particulièrem<strong>en</strong>t important pour les cages <strong>de</strong> mâles car on doit pouvoir y placer les femelles<br />

à saillir et les récupérer sans difficulté. Une lapine soulevée par la peau du dos ne peut se déf<strong>en</strong>dre. Si on doit<br />

la tirer <strong>en</strong> avant pour la retirer <strong>de</strong> la cage, elle a t<strong>en</strong>dance à s'accrocher au grillage et alors il y a un fort stress<br />

<strong>de</strong> la lapine, ... et <strong>de</strong> l'éleveur.<br />

Figure 32a : Construire une cage circulaire pour les mâles est<br />

typique <strong>de</strong> la FAUSSE "bonne idée". Lors d'une t<strong>en</strong>tative<br />

d'accouplem<strong>en</strong>t, une femelle non réceptive ne peut effectivem<strong>en</strong>t<br />

plus se réfugier dans un coin. Mais elle court <strong>en</strong> rond le long <strong>de</strong> la<br />

paroi, le mâle <strong>de</strong>rrière elle, et tous <strong>de</strong>ux s'épuis<strong>en</strong>t. Le résultat final<br />

<strong>de</strong>s saillies est moins bon qu'avec une cage rectangulaire.<br />

Figures 32b et 32c : Une paroi pleine <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux cages <strong>de</strong><br />

mâles évitera qu'ils ne s'urin<strong>en</strong>t l'un sur l'autre, histoire <strong>de</strong><br />

"marquer" leur territoire, au mépris <strong>de</strong> l'hygiène. Cette paroi<br />

peut être faite <strong>en</strong> tôle, <strong>en</strong> bois, ou avec une feuille <strong>de</strong> plastique<br />

bloquée <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux panneaux <strong>de</strong> grillage.<br />

Cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

Les cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t sont <strong>de</strong>stinées à l'élevage <strong>de</strong>s lapereaux sevrés. Les lapereaux y sont<br />

élevés <strong>en</strong> groupe <strong>de</strong> leur sevrage jusqu'à l'âge <strong>de</strong> v<strong>en</strong>te ou d'abattage (voir figure 33a). Une d<strong>en</strong>sité ne<br />

dépassant pas 14 à 16 lapins par m² <strong>de</strong> plancher <strong>de</strong>vra être respectée. Par exemple dans une cage <strong>de</strong> 80 cm x<br />

40 cm <strong>de</strong> plancher (0,32 m²), on pourra <strong>en</strong>graisser 5 lapins. Un autre mo<strong>de</strong> d'estimation <strong>de</strong> la d<strong>en</strong>sité<br />

optimum consiste à prévoir un nombre <strong>de</strong> lapins tel qu'à la fin <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, le poids <strong>de</strong>s lapins vivant<br />

dans cette cage ne dépasse pas 35 à 38 kg par m² , équival<strong>en</strong>t à 16 lapins <strong>de</strong> 2,2-2,4 kg pour 1 m². Si les<br />

lapins sont v<strong>en</strong>dus au poids moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> 2,0 kg, il sera possible <strong>de</strong> mettre un peu plus <strong>de</strong> lapins dans la cage<br />

sans risquer la surd<strong>en</strong>sité. Par exemple dans une cage où il est possible d'<strong>en</strong>graisser 5 lapins jusqu'à 2,3-2,4<br />

kg (0,32 m²), il est possible d'<strong>en</strong> <strong>en</strong>graisser 6 si le poids final ne dépasse pas 2,0 kg.<br />

Des d<strong>en</strong>sités supérieures à celles m<strong>en</strong>tionnées ci-<strong>de</strong>ssus ont pour conséqu<strong>en</strong>ces un ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

la croissance, <strong>de</strong>s lapins irréguliers <strong>en</strong> poids et favoris<strong>en</strong>t les batailles et les blessures, voire la mortalité.<br />

Dans beaucoup d'élevages, les cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t sont du même type que celles utilisées pour les<br />

femelles, seul le nombre <strong>de</strong> lapins est adapté. Les essais conduits avec <strong>de</strong>s cages plus gran<strong>de</strong>s ont montré que<br />

<strong>de</strong>s cages <strong>de</strong> 0,8 ou 1 m² pouvant accueillir 12 à 16 lapins est un maximum avec ces d<strong>en</strong>sités. Au <strong>de</strong>là, les<br />

performances baiss<strong>en</strong>t et la mortalité augm<strong>en</strong>te <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s perturbations <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par les grands<br />

mouvem<strong>en</strong>ts d'animaux dans ces (trop) gran<strong>de</strong>s cages. La hauteur <strong>de</strong>s cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t n'a pas une très<br />

gran<strong>de</strong> importance pour les performances. Il est cep<strong>en</strong>dant conseillé d'avoir <strong>de</strong>s cages ayant <strong>de</strong> 30 à 40 cm <strong>de</strong><br />

hauteur.<br />

Figure 33a : Schéma d'une cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. La mangeoire (ou trémie) est souv<strong>en</strong>t d'une plus gran<strong>de</strong> capacité que<br />

celle d'une cage <strong>de</strong> maternité. Un seul point d'abreuvem<strong>en</strong>t est suffisant pour une cage quelque soit le nombre <strong>de</strong> lapins<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 22


Figure 33b : Six lapins <strong>de</strong> 2,4 kg<br />

occup<strong>en</strong>t presque la totalité <strong>de</strong> la surface<br />

<strong>de</strong> 0,375 m² <strong>de</strong> la cage qui leur est<br />

allouée (plancher <strong>de</strong> 85 x 44 cm)<br />

Figure 33c : Engraissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins dans une cage<br />

métallique du même modèle que celui servant comme<br />

cage femelle. Un large couvercle facilité la prise <strong>en</strong><br />

main <strong>de</strong>s lapins lors <strong>de</strong>s manipulations.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 23<br />

Figure 33d : Engraissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

lapins à raison <strong>de</strong> sept sujets par<br />

cage<br />

Cage d'att<strong>en</strong>te, <strong>de</strong> futurs reproducteurs ou <strong>de</strong> gestation<br />

A partir <strong>de</strong> l'âge <strong>de</strong> 2½ mois à 3 mois les futurs reproducteurs, <strong>en</strong> particulier les mâles doiv<strong>en</strong>t être<br />

logés dans <strong>de</strong>s cages individuelles <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant qu'on les place définitivem<strong>en</strong>t dans une cage <strong>de</strong> reproduction<br />

(<strong>de</strong> mâle ou <strong>de</strong> femelle selon le sexe). Cela évite les bagarres et les blessures. Chez les jeunes femelles cela<br />

évite aussi <strong>de</strong> voir certaines d'<strong>en</strong>tre elle <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir pseudo-gestantes si on les gar<strong>de</strong> <strong>en</strong> groupe. La conséqu<strong>en</strong>ce<br />

<strong>de</strong> cette pseudo-gestation qui dure 18 à 20 jours est <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>r d'autant le mom<strong>en</strong>t où il est possible <strong>de</strong> les<br />

faire fécon<strong>de</strong>r. Ces cages peuv<strong>en</strong>t avoir une surface représ<strong>en</strong>tant <strong>en</strong>viron la moitié <strong>de</strong> celle d'une cage <strong>de</strong><br />

maternité. Souv<strong>en</strong>t les éleveurs utilis<strong>en</strong>t une cage <strong>de</strong> maternité qu'ils divis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2 par une cloison grillagée<br />

par exemple. La seule précaution est <strong>de</strong> prévoir 2 points d'abreuvem<strong>en</strong>t et 2 mangeoires.<br />

Ces mêmes cages peuv<strong>en</strong>t servir aussi à loger temporairem<strong>en</strong>t les lapines vi<strong>de</strong>s ou déjà saillies, mais<br />

<strong>en</strong>core loin du mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> mettre bas. Elles peuv<strong>en</strong>t aussi servir à isoler provisoirem<strong>en</strong>t un lapin <strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t agressif, sans avoir à utiliser toute une cage d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t pour un seul<br />

animal.<br />

2.5.3. L'élevage au sol<br />

Quand on n'a pas suffisamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s pour acquérir ou construire <strong>de</strong>s cages, il est possible<br />

d'élever provisoirem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins au sol, dans la basse-cour d'une maison. Un <strong>en</strong>clos est alors à prévoir. Le<br />

sol doit être assez dur pour empêcher les lapins <strong>de</strong> creuser <strong>de</strong>s terriers (figure 34a). Un sol cim<strong>en</strong>té ou<br />

fortem<strong>en</strong>t empierré peut faire l'affaire.<br />

L'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t au sol <strong>de</strong>s lapins peut se faire dans un local désaffecté ou aménagé à cet effet. Dans<br />

ce cas, le sol et les parois du local <strong>de</strong>vront être badigeonnés périodiquem<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> la chaux vive, pour<br />

assurer la désinfection. Toutefois, l'éleveur <strong>de</strong>vra veiller à l'hygiène, <strong>en</strong> disposant une couche <strong>de</strong> litière <strong>de</strong><br />

bonne épaisseur sur le sol avant d'installer les animaux. Cette litière <strong>de</strong>vra être r<strong>en</strong>ouvelée périodiquem<strong>en</strong>t (1<br />

à 4 fois par mois suivant l'effectif) afin <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir l'espace toujours propre et sec. Dans ce cas, il est<br />

conseillé <strong>de</strong> ne jamais dépasser 8 à 9 lapins par m² <strong>de</strong> sol.<br />

Figure 34a : Installation schématique<br />

d'un élevage dans une arrière cour <strong>de</strong><br />

maison.


Figure 34b : Exemple d'élevage au sol<br />

dans une basse cour. Les lapins<br />

peuv<strong>en</strong>t aussi accé<strong>de</strong>r à l'intérieur d'un<br />

petit bâtim<strong>en</strong>t<br />

Figure 34c : <strong>Élevage</strong> dans un local<br />

clos. Les murs sont passés à la chaux<br />

(ici il faudrait <strong>en</strong> remettre). Le sol<br />

cim<strong>en</strong>té doit être nettoyé tous les jours<br />

pour rester propre<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 24<br />

Figure 34d : Si le sol du local<br />

d'élevage au sol n'est pas assez dur, les<br />

lapins peuv<strong>en</strong>t creuser <strong>de</strong>s terriers et<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t s'échapper.<br />

2.5.4. Le matériel d'élevage<br />

Il compr<strong>en</strong>d ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les mangeoires, les abreuvoirs, les boîtes à nid, le râtelier à fourrage.<br />

2.5.4.1 Les mangeoires<br />

Une mangeoire est toujours nécessaire dans une cage pour assurer la distribution <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t. Il est<br />

possible <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s mangeoires avec <strong>de</strong>s matériaux locaux ou avec <strong>de</strong> la tôle galvanisée importée. Les<br />

figures 35 montr<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes sortes <strong>de</strong> mangeoires utilisables :<br />

Tous les matériaux sont bons pour fabriquer une mangeoire. Ce qui importe, c'est <strong>de</strong> respecter les critères<br />

suivants :<br />

1. Fixer soli<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t la mangeoire pour que les lapins ne la r<strong>en</strong>vers<strong>en</strong>t pas.<br />

2. Replier les bords <strong>de</strong> la mangeoire pour éviter le gaspillage d'alim<strong>en</strong>ts qui sont coûteux à l'achat. Cela évitera <strong>en</strong><br />

outre les blessures <strong>de</strong>s lapins.<br />

3. Donner à la mangeoire un minimum <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, <strong>en</strong>viron 7cm, pour faciliter la préh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong> la nourriture.<br />

4. Les mangeoires <strong>en</strong> bois ou <strong>en</strong> bambou risquant d'être rongées, elles seront r<strong>en</strong>ouvelées plus souv<strong>en</strong>t.<br />

Figure 35a : Mangeoire <strong>en</strong><br />

bambou<br />

Figure 35e : Mangeoire faites<br />

avec une boite <strong>de</strong> conserve<br />

Figure 35i : Mangeoire <strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t<br />

faite par l'éleveur. De faible<br />

capacité elle peut nécessiter 2<br />

remplissages par jour dans <strong>de</strong>s<br />

cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t par exemple<br />

Figure 35b : Mangeoire <strong>en</strong><br />

maçonnerie<br />

Figure 35f : Mangeoires <strong>en</strong> bambou<br />

accrochées à la paroi<br />

Figure 35j : Mangeoire <strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

cours <strong>de</strong> fabrication. La cloison et les 2<br />

barreaux limit<strong>en</strong>t le gaspillage et la<br />

souillure <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t par les lapins.<br />

Figure 35c : Mangeoire faite<br />

avec une boite <strong>de</strong> conserve<br />

Figure 35g : Mangeoire <strong>en</strong> bois<br />

avec arceaux <strong>de</strong> protection<br />

Figure 35k : Mangeoire<br />

industrielle <strong>en</strong> tôle <strong>en</strong> essai au<br />

Cecuri. Sous les cages <strong>de</strong>s toiles<br />

récolt<strong>en</strong>t le gaspillage qui peut<br />

représ<strong>en</strong>ter jusqu'à 30% <strong>de</strong> l'ingéré<br />

avec certains alim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> farine<br />

Figure 35d : Mangeoire<br />

industrielle <strong>en</strong> tôle galvanisée<br />

Figure 35h : Mangeoire <strong>en</strong> cim<strong>en</strong>t.<br />

Trop ouverte, les lapins y march<strong>en</strong>t<br />

Figure 35l : Mangeoire <strong>en</strong> poterie.<br />

Le resserrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'ouverture<br />

limite fortem<strong>en</strong>t le gaspillage


2.5.4.2 Les abreuvoirs<br />

Tous les matériaux locaux utilisés pour fabriquer les mangeoires et susceptibles <strong>de</strong> garantir<br />

l'étanchéité, peuv<strong>en</strong>t servir aussi à la fabrication <strong>de</strong>s abreuvoirs. Il est impératif <strong>de</strong> les fixer soli<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t pour<br />

que les lapins ne les r<strong>en</strong>vers<strong>en</strong>t pas. Plusieurs possibilités s'offr<strong>en</strong>t à l'éleveur pour la fabrication <strong>de</strong>s<br />

abreuvoirs, quelques-unes sont illustrées sur les figures 36, <strong>de</strong> même que certains dispositifs fabriqués<br />

industriellem<strong>en</strong>t.<br />

Figure 36a : Abreuvem<strong>en</strong>t<br />

avec une poterie <strong>en</strong> terre cuite<br />

Figure 36e : En alim<strong>en</strong>tation<br />

au sol, l'eau est facilem<strong>en</strong>t<br />

souillée. Il faut la r<strong>en</strong>ouveler<br />

souv<strong>en</strong>t (1-2 fois /jour)<br />

Figure 36i: Le même type <strong>de</strong><br />

poterie peut servir comme<br />

mangeoire ou comme<br />

abreuvoir. Une forme rétrécie<br />

<strong>en</strong> haut est souhaitable<br />

Figure 36b : Abreuvoir<br />

sabot utilisant une<br />

bouteille retournée et un<br />

récipi<strong>en</strong>t plat<br />

Figure 36f : Exemple<br />

d'abreuvoir sabot proposé<br />

dans le commerce<br />

(Marque la Lapinière)<br />

Figure 36j : Exemple<br />

d'abreuvoir commercial<br />

semi automatique<br />

garantissant la qualité <strong>de</strong><br />

l'eau.<br />

Figure 36c : Système<br />

d'alim<strong>en</strong>tation automatique<br />

avec réserve d'eau<br />

Figure 36g : Abreuvem<strong>en</strong>t<br />

automatique. Les tétines<br />

placées verticalem<strong>en</strong>t perd<strong>en</strong>t<br />

moins d'eau<br />

Figure 36k: Les tétines<br />

d'abreuvem<strong>en</strong>t automatique<br />

peuv<strong>en</strong>t être placées sur <strong>de</strong>s<br />

rallonges <strong>de</strong> longueur<br />

variable <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la<br />

hauteur <strong>de</strong> la cage (Marque<br />

Lubing)<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 25<br />

Figure 36d : L'eau à la<br />

disposition <strong>de</strong>s lapins doit<br />

toujours être propre<br />

Figure 36h : Les récipi<strong>en</strong>ts<br />

utilisés pour l'abreuvem<strong>en</strong>t<br />

doiv<strong>en</strong>t ne pas être<br />

r<strong>en</strong>versables par les lapins<br />

Figure 36l: Exemple <strong>de</strong> tétine<br />

d'abreuvem<strong>en</strong>t automatique<br />

alim<strong>en</strong>tée avec une<br />

canalisation simple et <strong>de</strong>s T<br />

pour les raccor<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts.<br />

2.5.4.3. Les Boites à Nid<br />

Les lapines sauvages creus<strong>en</strong>t un terrier (la rabouillère) dans lequel elles font leur nid, avec les<br />

matériaux secs disponibles (paille, feuilles, …) et les poils qu'elles s'<strong>en</strong>lèv<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>tre pour dégager les<br />

tétines. Les lapereaux naiss<strong>en</strong>t nus et aveugles dans la rabouillère qui les protège du froid ou <strong>de</strong>s fortes<br />

chaleurs, du v<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s prédateurs. Le lapin domestique a toujours gardé ce comportem<strong>en</strong>t ancestral. Dans<br />

les conditions d'élevage <strong>en</strong> cage, la rabouillère sera remplacée par la boîte à nid (BN).<br />

Les dim<strong>en</strong>sions classiques d'une boîte à nid sont : longueur : 40 à 50cm, largeur : 25cm, hauteur :<br />

25cm, ouverture : 15 cm <strong>de</strong> diamètre (ron<strong>de</strong> ou carrée). La forme est schématisée sur la figure 37a.


Lorsque les boîtes à nid sont placées à l'extérieur <strong>de</strong> la<br />

cage, faire <strong>en</strong> sorte :<br />

• que le l'ouverture soit placée d'un côté <strong>de</strong> la BN<br />

et non au c<strong>en</strong>tre. Cela permet à la lapine <strong>de</strong><br />

faire le nid "au fond" et <strong>de</strong> r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> <strong>en</strong><br />

tournant dans la BN sans risquer d'écraser ses<br />

lapereaux.<br />

• que le fond du nid soit positionné 10 cm sous le<br />

niveau du fond <strong>de</strong> la cage: cela limite les sorties<br />

prématurées <strong>de</strong> jeunes lapereaux<br />

• que la partie basse l'ouverture soit au niveau du<br />

plancher : cela facilite le retour <strong>de</strong>s lapereaux<br />

qui sont sortis.<br />

Ces dispositions permett<strong>en</strong>t aux lapereaux <strong>de</strong> regagner<br />

seuls le nid, s'ils <strong>en</strong> sont sortis accid<strong>en</strong>tellem<strong>en</strong>t, le plus<br />

souv<strong>en</strong>t accrochés aux mamelles <strong>de</strong> la lapine.<br />

Figure 37b : Utilisation<br />

d'une porterie (canari)<br />

comme boite à nid<br />

Figure 37c : Exemple <strong>de</strong><br />

boite à nid <strong>en</strong> bois<br />

Figure 37d : Exemple <strong>de</strong><br />

poterie utilisée comme boite<br />

à nid<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 2 – Créer un élevage <strong>de</strong> Lapins Page 26<br />

Figure 37e: Exemple <strong>de</strong> boites<br />

à nid à placer dans la cage, avec<br />

un fond <strong>en</strong> bambou<br />

Le fond <strong>de</strong> la boite à nid doit être "drainant" pour éviter l'humidité générée par l'urine <strong>de</strong>s lapereaux. On<br />

peut utilise un fond perforé ou un fond <strong>en</strong> bambou (figue 37e) ou <strong>en</strong> planches ajourées. Sur le fond, une litière<br />

épaisse <strong>de</strong> paille ou <strong>de</strong> copeaux <strong>de</strong> bois doit toujours être ajoutée.<br />

Dans certains cas, un système <strong>de</strong> fermeture <strong>de</strong> la boîte sera à prévoir. Dans <strong>de</strong>s installations sommaires, la<br />

boîte à nid peut être fabriquée <strong>en</strong> matériaux divers comme le montre la figure 37b. Si la boite à nid est trop petite,<br />

la lapine ne peut allaiter correctem<strong>en</strong>t ses petits. Mais à l'inverse, il n'y a aucun avantage à avoir une boite à nid<br />

trop gran<strong>de</strong>.<br />

2.5.4.4 Les râteliers à fourrage.<br />

Le râtelier sert à mettre à la disposition du lapin, du fourrage vert ou sec <strong>de</strong> manière hygiénique tout <strong>en</strong><br />

évitant le gaspillage. Il peut être fabriqué avec du bois, du grillage ordinaire à lapin ou <strong>de</strong>s tiges métalliques, et<br />

accroché à une paroi (figure 38). Il est vivem<strong>en</strong>t déconseillé <strong>de</strong> déposer le fourrage sur le plancher <strong>de</strong>s cages<br />

comme le font beaucoup trop d'éleveurs. Dans ce cas, les lapins le souill<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leurs déjections. Ceci limite la<br />

consommation <strong>de</strong>s fourrages et surtout augm<strong>en</strong>te les risques d'infection <strong>en</strong> particulier d'auto-infestation<br />

parasitaire. La meilleure façon <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s fourrages aux lapins est <strong>de</strong> les mettre dans un râtelier. A défaut, les<br />

bottes <strong>de</strong> fourrage peuv<strong>en</strong>t être attachées <strong>en</strong> haut <strong>de</strong> la cage ou simplem<strong>en</strong>t posées sur le toit grillagé <strong>de</strong>s cages.<br />

Figure 38 : Positionnem<strong>en</strong>t d'un<br />

râtelier à fourrage le long d'une<br />

paroi<br />

Figure 39 : Râtelier à<br />

fourrages <strong>en</strong> grillage, ici<br />

rempli <strong>de</strong> paille, pour <strong>de</strong>s<br />

lapins <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Figure 37a : Dim<strong>en</strong>sions à respecter pour une boite à<br />

nid<br />

Figure 40: Un aménagem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

parois <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> V <strong>en</strong>tre 2<br />

cages forme un râtelier facile à<br />

remplir. Si le V ne <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dait par au<br />

niveau du plancher, ce serait mieux<br />

Figure 41: A défaut <strong>de</strong> râtelier,<br />

positionner le fourrage sur le<br />

<strong>de</strong>ssus grillagé <strong>de</strong> la cage. Les<br />

lapins le tir<strong>en</strong>t très facilem<strong>en</strong>t.


3.1 Comm<strong>en</strong>t nourrir vos lapins ?<br />

3.1.1 Les besoins alim<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>s lapins.<br />

3.1.1.1 Besoins <strong>en</strong> eau<br />

3.1.1.2 Besoins <strong>en</strong> énergie<br />

3.1.1.3 Besoins <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s<br />

3.1.1.4 Besoins <strong>en</strong> cellulose (fibres)<br />

3.1.1.5 Besoins <strong>en</strong> protéines<br />

3.1.1.6 Besoins <strong>en</strong> minéraux et <strong>en</strong> vitamines<br />

3.1.1.7 Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s besoins<br />

3.1.2 Le choix <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation <strong>de</strong>s fourrages<br />

prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> 80 fourrages utilisables sous les tropiques<br />

3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial : <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts composés.<br />

3.1.3 Les déjections <strong>en</strong> production du lapin <strong>de</strong> chair<br />

3.1.3.1 Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s déjection<br />

3.1.3.2 Quantité et qualité <strong>de</strong>s déjections.<br />

3.1 Comm<strong>en</strong>t nourrir vos lapins ?<br />

Chapitre 3<br />

CONDUIRE son ÉLEVAGE<br />

Alim<strong>en</strong>tation et Reproduction<br />

Plan du Chapitre 3<br />

3.2 Comm<strong>en</strong>t assurer la réussite <strong>de</strong> la reproduction et<br />

organiser la production <strong>de</strong>s lapereaux dans un élevage ?<br />

3.2.1 La saillie<br />

3.2.1.1 La pratique <strong>de</strong> la saillie<br />

3.2.1.2 L'âge à la première saillie<br />

3.2.1.3 L'intervalle mise bas => saillie<br />

3.2.2 La palpation : le diagnostic <strong>de</strong> gestation<br />

3.2.3 La préparation <strong>de</strong> la boîte à nid<br />

3.2.4 La mise bas<br />

3.2.5 L'adoption <strong>de</strong>s lapereaux<br />

3.2.6 La surveillance <strong>de</strong>s lapereaux sous la mère et<br />

l'allaitem<strong>en</strong>t contrôlé<br />

3.2.7 Le sevrage<br />

3.3 L'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

3.4 Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s reproducteurs<br />

3.4.1 Les reproducteurs à r<strong>en</strong>ouveler<br />

3.4.2 Choisir ses reproducteurs <strong>en</strong> auto-r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />

3.4.3 R<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s lapereaux d'un jour<br />

3.4.4 Tri et élimination<br />

Dans la nature, un animal se nourrit <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> son organisme et <strong>de</strong> ses mœurs, <strong>de</strong> la<br />

disponibilité <strong>de</strong> la nourriture, <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s populations cohabitant sur le même milieu. Les lapins<br />

élevés <strong>en</strong> colonie ou <strong>en</strong> cage, dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'éleveur pour leur nutrition. Celui-ci doit apporter<br />

chaque jour l'eau et la nourriture à ses animaux. Les lapins doiv<strong>en</strong>t toujours avoir <strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong> la nourriture<br />

à leur disposition. Les mangeoires et les abreuvoirs ne doiv<strong>en</strong>t jamais être vi<strong>de</strong>s. Les lapins bi<strong>en</strong> nourris sont<br />

robustes et ont un beau pelage. Ils grandiss<strong>en</strong>t vite, font beaucoup <strong>de</strong> lapereaux et tomb<strong>en</strong>t rarem<strong>en</strong>t mala<strong>de</strong>s.<br />

L'étu<strong>de</strong> du lapin domestique a permis <strong>de</strong> cerner le problème <strong>de</strong>s besoins alim<strong>en</strong>taires du lapin, <strong>en</strong> particulier<br />

<strong>en</strong> matières minérales, vitamines, cellulose (ou alim<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lest), lipi<strong>de</strong>s, protéines, gluci<strong>de</strong>s libérant <strong>de</strong><br />

l'énergie, etc... La ration alim<strong>en</strong>taire correspond à la quantité <strong>de</strong> tous les alim<strong>en</strong>ts consommés sur une journée<br />

par l'animal. Équilibrée, elle doit satisfaire ses besoins.<br />

3.1.1 Les besoins alim<strong>en</strong>taires <strong>de</strong>s lapins.<br />

3.1.1.1 Besoins <strong>en</strong> eau<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à ce que bon nombre d'éleveurs p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t, le lapin boit <strong>de</strong> l'eau. Il est vrai que cet herbivore<br />

lorsqu'il est alim<strong>en</strong>té exclusivem<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong> l'herbe fraîche et riche <strong>en</strong> eau, boit peu. Mais nourris avec <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts secs (foin, granulé ou farine), les jeunes <strong>en</strong> croissance boiv<strong>en</strong>t 1,5 à 2 plus que la quantité d'alim<strong>en</strong>t<br />

sec qu'ils mang<strong>en</strong>t tandis que la lapine allaitante boit 2 à 2,5 fois plus d'eau qu'elle ne mange d'alim<strong>en</strong>t.<br />

Comme celle <strong>de</strong>s humains, cette eau doit être potable pour ne pas <strong>en</strong>traîner <strong>de</strong> maladies. Si l'eau est sale,<br />

même s'il a soif, le lapin ne boit pas.<br />

Cet élém<strong>en</strong>t vital et ses qualités conditionn<strong>en</strong>t la santé <strong>de</strong>s lapins tant <strong>en</strong> maternité qu'<strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t,<br />

permettant une bonne lactation et une bonne croissance <strong>de</strong> la naissance à l'abattage. L'eau est un facteur <strong>de</strong><br />

réussite, mais peut aussi être source <strong>de</strong> problèmes selon l'att<strong>en</strong>tion qu'on y porte.<br />

Prévoir <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par jour :<br />

• 0,2 à 0,3 litres d'eau par lapin <strong>en</strong> croissance<br />

• 0,6 à 0,7 litres d'eau pour une lapine allaitante<br />

• un litre et plus par jour pour une lapine et sa portée au cours <strong>de</strong> la semaine précédant le sevrage<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 27


Att<strong>en</strong>tion au gaspillage, aux abreuvoirs peu stables qui se r<strong>en</strong>vers<strong>en</strong>t trop facilem<strong>en</strong>t. Comme pour l'alim<strong>en</strong>t,<br />

le lapin boit un grand nombre <strong>de</strong> fois au cours <strong>de</strong> la journée et <strong>de</strong> la nuit (25 à 30 fois <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par 24 h).<br />

Bi<strong>en</strong> veiller à ce que les bacs et les abreuvoirs soi<strong>en</strong>t remplis <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> particulier le soir avec une<br />

quantité suffisante pour la nuit.<br />

Si l'eau est polluée par <strong>de</strong>s microorganismes, on peut la désinfecter simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> y ajoutant <strong>de</strong><br />

l'hypochlorite <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> (eau <strong>de</strong> Javel). Le dosage préconisé est <strong>de</strong> 2 ml d'eau <strong>de</strong> javel dosant 12°<br />

chlorométriques pour 10 litres d'eau (ou 200 ml pour 1 m3 d'eau ce qui est la même chose). On peut aussi<br />

utiliser d'autres produits pour désinfecter l'eau, tels que les solutions iodées ou le permanganate <strong>de</strong><br />

potassium. La propreté <strong>de</strong>s abreuvoirs, la purge régulière e le nettoyage <strong>de</strong>s bacs, <strong>de</strong>s tuyaux <strong>de</strong>s rampes<br />

d'abreuvem<strong>en</strong>t doiv<strong>en</strong>t être une préoccupation perman<strong>en</strong>te du cuniculteur. Par ailleurs si l'eau est polluée par<br />

<strong>de</strong>s minéraux ou <strong>de</strong>s matières organiques, c'est <strong>en</strong> amont, à la source d'approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau qu'il faut<br />

interv<strong>en</strong>ir pour obt<strong>en</strong>ir une eau potable (mêmes normes que pour l'alim<strong>en</strong>tation humaine)<br />

Enfin, l'eau ne doit pas chauffer au soleil : les lapins ne boiv<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> l'eau chau<strong>de</strong>. Parfois les lapins et les<br />

abreuvoirs sont bi<strong>en</strong> à l'abris du soleil direct, mais les réservoirs et/ou les canalisations d'alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> tube<br />

noir (un tuyau opaque est bi<strong>en</strong> pour éviter la pullulation d'algues dans les tuyaux) sont exposés au soleil<br />

direct et ce qui arrive aux lapins c'est <strong>de</strong> l'eau chau<strong>de</strong>. Il faut absolum<strong>en</strong>t éviter cette situation.<br />

3.1.1.2 Besoins <strong>en</strong> énergie<br />

Le besoin quotidi<strong>en</strong> <strong>en</strong> énergie du lapin varie <strong>en</strong> fonction du type <strong>de</strong> production mais aussi avec la<br />

température ambiante. Ce besoin <strong>en</strong> énergie du lapin <strong>en</strong> croissance ou <strong>en</strong> reproduction (gestation , lactation)<br />

peut être couvert par <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts distribués à volonté cont<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> 2200 à 2700 kcal d'énergie digestible par<br />

kg. Le lapin régule assez bi<strong>en</strong> la quantité d'alim<strong>en</strong>t à consommer tant que la température ne dépasse par 25-<br />

26°C. Lorsqu'il fait plus chaud (30°C par exemple), son appétit diminue et sa croissance ou sa production<br />

laitière ral<strong>en</strong>tiss<strong>en</strong>t.<br />

Dans l'alim<strong>en</strong>t, l'énergie est fournie par les gluci<strong>de</strong>s (sucres et fécul<strong>en</strong>ts), les lipi<strong>de</strong>s (ou graisses), la fraction<br />

digestible <strong>de</strong>s fibres et secondairem<strong>en</strong>t par l'apport <strong>de</strong> protéines.<br />

3.1.1.3 Besoins <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s<br />

Le besoin <strong>en</strong> lipi<strong>de</strong>s (ou graisses) est couvert avec une ration cont<strong>en</strong>ant 2,5 à 3% <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s. C'est la t<strong>en</strong>eur<br />

spontanée <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts naturels <strong>en</strong>trant dans la ration. Il n'est donc pas nécessaire d'ajouter <strong>de</strong>s<br />

corps gras aux alim<strong>en</strong>ts du lapin pour couvrir ses besoins énergétiques car les matières premières utilisées <strong>en</strong><br />

conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t suffisamm<strong>en</strong>t. Certaines sont même particulièrem<strong>en</strong>t riches comme les sons <strong>de</strong> riz (3 à 16% <strong>de</strong><br />

lipi<strong>de</strong>s suivant qu'ils ont été déshuilé ou non) ou certains tourteaux obt<strong>en</strong>us par pression simple (ex. 8 à 9%<br />

<strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s dans <strong>de</strong>s tourteaux expeller <strong>de</strong> coprah ou <strong>de</strong> palmiste)<br />

3.1.1.4 Besoins <strong>en</strong> cellulose (fibres)<br />

La cellulose est un composant végétal qui, combiné avec la lignine, <strong>de</strong>s hémicelluloses et <strong>de</strong>s pectines<br />

constitue les parois <strong>de</strong>s cellules végétales, l'élém<strong>en</strong>t majeur <strong>de</strong> rigidité <strong>de</strong> la plante.<br />

Le lapin est un pseudo-ruminant sinon un faux-ruminant. Son tube digestif a besoin <strong>de</strong> lest pour bi<strong>en</strong><br />

fonctionner et celui-ci est fourni par les parois <strong>de</strong>s végétaux qu'il mange. De plus, grâce aux microorganismes<br />

<strong>de</strong> son caecum le lapin est capable <strong>de</strong> digérer <strong>en</strong> partie ces élém<strong>en</strong>ts fibreux. Ses besoins sont<br />

donc plus importants que d'autres espèces d'élevage comme le porc ou le poulet.<br />

Pour les lapins <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, le taux <strong>de</strong> cellulose brute d'un alim<strong>en</strong>t complet (dosage par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

We<strong>en</strong><strong>de</strong>) <strong>de</strong>vra être <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 14 à 16% c'est-à-dire un taux nettem<strong>en</strong>t plus élevés que celui <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

pour volailles. Les lapines reproductrices pourront se satisfaire d'un alim<strong>en</strong>t ne cont<strong>en</strong>ant que 12 à 13% <strong>de</strong><br />

cellulose brute. En plus <strong>de</strong> la cellulose <strong>en</strong> partie digestible (25 - 30%) le lapin doit trouver dans sa ration au<br />

moins 4 à 5% <strong>de</strong> lignine, élém<strong>en</strong>t indigestible mais qui assure un fonctionnem<strong>en</strong>t régulier au tube digestif et<br />

réduit fortem<strong>en</strong>t le risque <strong>de</strong> diarrhée.<br />

3.1.1.5 Besoins <strong>en</strong> protéines<br />

Les protéines (ou matières organiques azotées) sont les molécules les plus originales <strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong>s<br />

êtres vivants (animaux et végétaux). Les lapins <strong>en</strong> ont besoin pour la constitution <strong>de</strong> leur propre corps, elles<br />

sont donc nécessaires pour la croissance et pour la production (vian<strong>de</strong>, lait, embryons, lapereaux). De réc<strong>en</strong>ts<br />

travaux <strong>de</strong> recherche, conduits <strong>en</strong> Europe, ont montré qu'il existe une relation certaine <strong>en</strong>tre l'efficacité<br />

alim<strong>en</strong>taire et la qualité <strong>de</strong>s protéines. Ainsi parmi les 21 aci<strong>de</strong>s aminés qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans la constitution <strong>de</strong>s<br />

protéines, il y <strong>en</strong> a 10 qui sont <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s aminés ess<strong>en</strong>tiels (non fabriqués par l'organisme du lapin). Lorsque<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 28


les protéines alim<strong>en</strong>taires apport<strong>en</strong>t ces aci<strong>de</strong>s aminés indisp<strong>en</strong>sables, la ration peut ne cont<strong>en</strong>ir que 15 à<br />

16% <strong>de</strong> protéines brutes pour les lapins à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Chez la lapine reproductrice, le taux optimal <strong>de</strong><br />

protéines brutes est d'<strong>en</strong>viron 17 à 18%. Lorsque la température moy<strong>en</strong>ne est supérieure à 25 - 27°C, il est<br />

souhaitable d'accroître <strong>de</strong> 1 point <strong>en</strong>viron la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts (16 - 17% pour l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t,<br />

18 à 19 % pour les lapines allaitantes).<br />

3.1.1.6 Besoins <strong>en</strong> minéraux et <strong>en</strong> vitamines<br />

Les minéraux (calcium, phosphore, sodium, magnésium, etc...) sont indisp<strong>en</strong>sables au fonctionnem<strong>en</strong>t et à la<br />

constitution <strong>de</strong> l'organisme du lapin. Ils <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier dans la constitution <strong>de</strong>s os et du lait mais<br />

permett<strong>en</strong>t aussi le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> favorisant les équilibres intra et extra-cellulaires. En phase<br />

d'allaitem<strong>en</strong>t, la femelle est particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible à un bon apport minéral (ex. calcium 1,1 à 1,3%,<br />

phosphore 0,6 à 0,7% <strong>de</strong> la ration). Les besoins <strong>en</strong> sels minéraux sont couverts <strong>en</strong> général par l'alim<strong>en</strong>t<br />

commercial. Toutefois, les apports peuv<strong>en</strong>t être améliorés par les complém<strong>en</strong>ts minéraux commerciaux.<br />

Les vitamines se trouv<strong>en</strong>t dans les divers alim<strong>en</strong>ts qui sont distribués aux lapins. Les sources sont les<br />

fourrages verts, les céréales, les tourteaux, les sous-produits agroalim<strong>en</strong>taires, les restes <strong>de</strong> cuisine et les<br />

alim<strong>en</strong>ts composés. La prov<strong>en</strong><strong>de</strong> apporte généralem<strong>en</strong>t les composés correspondant aux besoins <strong>de</strong>s lapins.<br />

Les vitamines liposolubles (A, D, E et K) doiv<strong>en</strong>t être apportées par l'alim<strong>en</strong>tation. Par contre si les lapins<br />

sont <strong>en</strong> bonne santé (pas <strong>de</strong> diarrhée) les vitamines hydrosolubles (C et toutes celles du groupe B) sont<br />

fournies par le flore digestive et <strong>en</strong> particulier par l(ingestion <strong>de</strong>s caecotrophes. Un apport <strong>de</strong> vitamine C peut<br />

ai<strong>de</strong>r les lapins à mieux supporter la chaleur, mais cette vitamine n'est pas très stable un fois mise dans les<br />

alim<strong>en</strong>ts ou l'eau <strong>de</strong> boisson.<br />

3.1.1.7 Tableau récapitulatif <strong>de</strong>s besoins<br />

Le tableau 1 (page 30) résume les apports nutritionnels souhaitables pour les alim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>stinés aux lapins <strong>de</strong><br />

différ<strong>en</strong>tes catégories <strong>de</strong> lapins, élevés <strong>en</strong> élevage int<strong>en</strong>sif (Europe). En Afrique, on pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> considération<br />

surtout les recommandations pour un alim<strong>en</strong>t mixte.<br />

3.1.2 Le choix <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts<br />

Le choix <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts à distribuer aux lapins dép<strong>en</strong>d du type d'élevage.<br />

3.1.2.1 Pour un petit élevage : utilisation <strong>de</strong>s fourrages<br />

Le cuniculteur possédant quelques lapins pour sa consommation peut leur donner <strong>de</strong>s fourrages, <strong>de</strong>s déchets<br />

domestiques, <strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong>s champs et du jardinage. La ration ne sera pas parfaitem<strong>en</strong>t<br />

équilibrée, mais son prix <strong>de</strong> revi<strong>en</strong>t restera très faible. Les fourrages sont les herbes et les feuilles pouvant<br />

servir <strong>de</strong> nourriture aux animaux. Le lapin est un herbivore ; parmi les fourrages les plus courants <strong>en</strong> Afrique<br />

<strong>de</strong> l'ouest, il aime manger :<br />

- herbe à lapin (Tridax procumb<strong>en</strong>s)<br />

- feuille <strong>de</strong> palmier (Elaeis guine<strong>en</strong>sis)<br />

- herbe <strong>de</strong> Guinée (Panicum maximum)<br />

- haricot sauvage (C<strong>en</strong>trosema pubesc<strong>en</strong>s)<br />

- feuille <strong>de</strong> patate aquatique (Ipomoea aquatica)<br />

- feuille <strong>de</strong> patate douce (Ipomoea batatas)<br />

- Sida acuta<br />

- Aspilia africana<br />

- Ficus umbellata.<br />

- tiges et feuilles <strong>de</strong> Stylo (Stylosanthes scabra secca)<br />

- Boerhavia erecta<br />

- Gliricidia sepium<br />

- Paspalum vagitatum<br />

- kudzu <strong>tropical</strong> (Pueraria phaseoloi<strong>de</strong>s)<br />

- herbe à éléphant (P<strong>en</strong>isetum purpureum)<br />

- Vernonia pauciflora<br />

La composition chimique sommaire <strong>de</strong> ces différ<strong>en</strong>ts fourrages ainsi que <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes autres plantes aussi<br />

utilisables pour l'affouragem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong>, est fournie au tableau 1a. (n = 80 fourrages)<br />

En supplém<strong>en</strong>t à ce tableau <strong>de</strong> composition (pages 31 à 33), a été élaborée une fiche <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>tation rapi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> chaque fourrage, prés<strong>en</strong>tation incluant 4 à 5 photos. Cette série <strong>de</strong> 80 fiches fait partie d'un autre<br />

docum<strong>en</strong>t *.pdf. Ces plantes sont regroupées dans le tableau 1a, par famille (graminées, légumineuses, ...)<br />

et/ou par type <strong>de</strong> plante (arbres et arbuste, ou plantes herbacées). Compte t<strong>en</strong>u <strong>de</strong>s multiples sources <strong>de</strong><br />

variation affectant la composition du fourrage fourni par chaque plante (sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> maturité, fraction <strong>de</strong> la<br />

plante utilisée, conditions <strong>de</strong> production climatiques ou <strong>de</strong> fumure, etc...) toutes les valeurs sont données <strong>en</strong><br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 29


"fourchette" et non pas <strong>en</strong> valeurs moy<strong>en</strong>nes qui donnerai<strong>en</strong>t une illusion <strong>de</strong> précision sans relation avec les<br />

conditions réelles d'utilisation sur le terrain.<br />

Tableau 1: Recommandations pour la composition <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts complets pour lapins<br />

D'après Lebas et al., 1996 et Lebas, 2004<br />

Composants d’un alim<strong>en</strong>t<br />

à 89% <strong>de</strong> matière sèche<br />

Jeune <strong>en</strong><br />

croissance<br />

(4-12 semaines)<br />

Lapine<br />

allaitante<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 30<br />

Alim<strong>en</strong>t «mixte»<br />

<strong>en</strong>graisssem<strong>en</strong>t,<br />

maternité, etc...<br />

Protéines brutes % 16 18 16<br />

Protéines digestibles % 12 13,5 12,4<br />

Aci<strong>de</strong>s aminés principaux<br />

Aci<strong>de</strong>s aminés soufrés (méthio.+cystine) 0,55 0,62 0,6<br />

Lysine 0,75 0,85 0,8<br />

Arginine 0,8 0,8 0,9<br />

Thréonine 0,55 0,7 0,6<br />

Tryptophane 0,13 0,15 0,14<br />

Énergie digestible kcal/kg 2400 2700 2400<br />

Rapport prot. digest. /énergie digest. g/ 1000 kcal 45 53 48<br />

Lipi<strong>de</strong>s % 2,5 4 3<br />

Fibres<br />

Cellulose brute (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> We<strong>en</strong><strong>de</strong>) % 15 12 14<br />

Ligno-cellulose (ADF) % minimum 19 14 16<br />

Lignine (ADL)% minimum 5 3 5<br />

Cellulose "vraie" (ADF – ADL) % mini 13 9 11<br />

Ratio lignine / cellulose vraie 0,4 0,35 0,4<br />

Hémicellulose (NDF – ADF) % mini 12 9 10<br />

Amidon % maxi 14 libre 16<br />

Minéraux<br />

Calcium 0,7 1,2 1,1<br />

Phosphore 0,4 0,6 0,5<br />

Potassium 0,7 1 1<br />

Sodium 0,22 0,25 0,22<br />

Chlore 0,28 0,35 0,3<br />

Magnésium 0,3 0,4 0,3<br />

Vitamines<br />

Vit. A <strong>en</strong> UI/kg (maximum 15 000 UI) 6 000 10 000 10 000<br />

Vit. D <strong>en</strong> UI/kg (maximum 1500 UI) 1 000 1 000 1 000<br />

Vit. E <strong>en</strong> ppm minimum 30 50 50<br />

Vit. K <strong>en</strong> ppm 1 2 2<br />

Vit. C <strong>en</strong> ppm (+250 ppm <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> chaleur) 0 0 0<br />

Vit. B1 <strong>en</strong> ppm 2 2 2<br />

Vit. B2 <strong>en</strong> ppm 6 6 6<br />

Vit. B6 <strong>en</strong> ppm 2 2 2<br />

Vit. B12 <strong>en</strong> ppm 0,01 0,01 0,01<br />

Aci<strong>de</strong> folique <strong>en</strong> ppm 5 5 5<br />

Aci<strong>de</strong> pantothénique <strong>en</strong> ppm 20 20 20<br />

Niacine <strong>en</strong> ppm 50 40 40<br />

Biotine <strong>en</strong> ppm 0,1 0,2 0,2


Plantes utilisées comme fourrage<br />

pour l'alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s lapins<br />

Tableau 1a : Composition chimique <strong>de</strong> 80 plantes fourragères<br />

Matière<br />

Sèche<br />

(% frais)<br />

Proteines<br />

brutes<br />

% MS<br />

Cellulose<br />

brute<br />

% MS<br />

C<strong>en</strong>dres<br />

% MS<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 31<br />

Lipi<strong>de</strong>s<br />

%MS<br />

Arbres et arbuste <strong>de</strong> famille <strong>de</strong>s Légumineuses (= Fabacées) dont le feuillage peut être utilisé comme fourrage<br />

- Acacia albida Balanzan 18-35% 17-20% 12-20% 7-10% 1-2%<br />

- Albizia falcata (=A. moluccana, ...) 25-35% 16-18% 25-30% 5-7% 1-3%<br />

- Bauhina variegata Arbre orchidée,<br />

Chapeau <strong>de</strong> Napoléon<br />

36-50% 13-19% 11-26% 6-10% 2-6%<br />

- Cajanus cajan Pois d'Angole 25-30% 21-24% 30-35% 6-9% 5-6%<br />

- Calliandra calothyrsus 25-35% 20-22% 35-45% 5-7% 3-5%<br />

- Cassia tora Séné sauvage 35-42% 12-14% 18-21% 9-10% 4-5%<br />

- Erythrina variegata Arbre corail (= E.<br />

lithosperma, ...)<br />

30-35% 16-26% 17-23% 6-8% 5-6%<br />

- Gliricidia sepium (= G. maculata) 25-28% 18-28% 15-30% 7-8% 2-3%<br />

- Indigofera arrecta 26-32% 20-25% 17-25% 7-10% 2-4%<br />

- Indigofera tinctoria - 18-25% 18-26% 7-10% -<br />

- Leuca<strong>en</strong>a leucocephala 28-32% 21-26% 15-25% 6-9% 3-6%<br />

- Sesbania grandiflora (= S. formosa,<br />

Robinia grandiflora)<br />

16-21% 23-30% 15-23% 7-11% 3-6%<br />

- Sesbania sesban (= S. aegyptica) 25-32% 18-27% 15-20% 8-10% 1-3%<br />

- Stylosanthese scabra secca Stylo 22-24% 15-18% 25-30% 10-12% 2-3%<br />

Arbres et arbustes d'autres familles dont le feuillage peut être utilisé comme fourrage<br />

- Azadirachta indica Margouzier 32-35% 13-17%<br />

35-40%<br />

65-70% NDF<br />

5-10% 4-6%<br />

- Carica papaya Papayer 20-25% 21-33% 7-15% 11-15% 1-2%<br />

- Elaeis guine<strong>en</strong>sis Palmier à huile 42-50% 13-14% 22-29% 5-7% 5-6%<br />

- Ficus elastica Caoutchouc 26-30% 8-9% 26-28% 8-9% 4-5%<br />

- Ficus umbellata 48-52% 10-13% 15-22% 12-13% 3-5%<br />

- Mangifera indica Manguier 20-30% 8-10% 23-30% 8-12% 2-5%<br />

- Manihot escul<strong>en</strong>ta (= M. utilissima)<br />

Manioc (feuilles)<br />

14-18% 22-30% 15-26% 7-9% 5-6%<br />

- Morus alba Mûrier blanc 20-40% 15-28% 10-15% 11-19% 5-7%<br />

- Morus nigra Mûrier noir 25-28% 20-22% 13-15% 10-11% 5-6%<br />

- Musa sp Bananier plantain (feuilles) 14-18% 8-12% 25-32% 13-16% 4-8%<br />

- Sida acuta 33-38% 14-19% 13-15% 8-12% 3-4%<br />

Graminées (= Poacées) utilisables comme fourrage<br />

- Andropogon gayanus Herbe <strong>de</strong> Gambie 20-28% 6-13% 20-30% 8-10% 1-3%<br />

- Brachiaria brizantha (= Urochloa<br />

brizantha, Panicum brizanthum)<br />

28-32% 4-9% 29-33% 10-12% 1-2%<br />

- Brachiaria ruzizi<strong>en</strong>sis Herbe du Congo 20-22% 7-14% 27-35% 8-9% 2-3%<br />

- Brachiaria mutica Herbe <strong>de</strong> Para 20-32% 5-12% 30-35% 8-12% 2-4%<br />

- Chloris gayana Herbe <strong>de</strong> Rho<strong>de</strong>s 20-29% 7-10% 33-39% 7-13% 1-2%<br />

- Cynodon dactylon Herbe <strong>de</strong>s Bermu<strong>de</strong>s,<br />

Gros chi<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

- Digitaria <strong>de</strong>cumb<strong>en</strong>s Pangola (= D.<br />

eriantha)<br />

30-40% 8-14% 27-33% 7-12% 1-2%<br />

15-20% 7-13% 30-35% 7-11% 2-4%<br />

- Panicum maximum Herbe <strong>de</strong> Guinée, Grand mil 15-25% 5-12% 25-37% 9-12% 1-2%<br />

- Paspalum sp 20-30% 6-10% 26-30% 10-11% 1-2%<br />

…/…


- P<strong>en</strong>nisetum purpureum Herbe à éléphants,<br />

Napier<br />

- Rhynchelytrum rep<strong>en</strong>s Herbe <strong>de</strong> Natal,<br />

Tricholène rose<br />

- Setaria sphacelata Sétaire géante (= S.<br />

spl<strong>en</strong>dida) (8 sem.)<br />

- Setaria sphacelata Sétaire géante (= S.<br />

spl<strong>en</strong>dida) (20 sem.)<br />

Tableau 1a suite<br />

20-25% 7-10% 30-35% 10-15% 1-3%<br />

20-30% 7-12% 27-35% 6-10% 1-2%<br />

18-20% 14-16% 24-26% 10-13% 2-3%<br />

35-40% 6-11% 28-36% 8-15% 3-4%<br />

- Zea mays Maïs (tiges et feuilles) 15-20% 8-10% 28-31% 6-10% 1-4%<br />

Légumineuses (= Fabacées) herbacées utilisables comme fourrage<br />

- Arachis glabrata Arachi<strong>de</strong> pér<strong>en</strong>ne A. à<br />

rhizomes<br />

- Arachis hypogaea Arachi<strong>de</strong> (partie<br />

aéri<strong>en</strong>ne verte)<br />

- Arachis hypogaea Arachi<strong>de</strong> (fanes après<br />

récolte <strong>de</strong>s graines)<br />

15-20% 14-22% 22-28% 8-11% 2-3%<br />

25-27% 17-18% 20-21% 8-9% 2-3%<br />

85-92% 9-11% 20-22% 8-10% 2-3%<br />

- Arachis pintoi Arachi<strong>de</strong> vivace - 16-22% 25-28% 8-10% 2-3%<br />

- C<strong>en</strong>trosema pubesc<strong>en</strong>s Haricot sauvage 15-20% 23-25% 30-32% 7-10% 3-4%<br />

- Chamaecrista rotundifolia (= Cassia<br />

rotundofolia)<br />

- Clitoria ternatea Liane <strong>de</strong> ternate, Pois<br />

bleu<br />

- 14-17% 30-35% 6-7% 2-3%<br />

- 17-20% 30-38% 8-9% 4-5%<br />

- Crotalaria juncea Chanvre du B<strong>en</strong>gale - 14-16% 28-35% 6-9% 2-6%<br />

- Crotalaria ochroleuca (= C. cannabina) 19-20% 19-30% 36-40% 6-9% 2-3%<br />

- Desmodium distortum (= Hedysarum<br />

distortum)<br />

- Desmodium heterophyllum (= Hedysarum<br />

heterophyllum)<br />

- Dolichos lablab Dolique lablab, Dolique<br />

pourpre, ....<br />

16-18% 20-24% 24-28% - -<br />

25-30% 9-18% 25-30% 11-13% 1-2%<br />

15-20% 16-17% 28-35% 9-15% 3-5%<br />

- Macroptilium lathyroi<strong>de</strong>s 20-26% 14-25% 30-37% 6-8% 2-4%<br />

- Neotonia wightii (=Glycine wightii) Soja<br />

vivace<br />

- Psophocarpus tetragonolobus Pois carré,<br />

Haricot à côtes<br />

- Pueraria phaseoloï<strong>de</strong>s Puero, Kudzu<br />

<strong>tropical</strong><br />

- 15-18% 32-37% 4-6% -<br />

16-20% 17-30% 20-38% 9-10% 2-3%<br />

22-30% 18-21% 34-43% 6-9% 2-3%<br />

- Stylosanthes fruticosa (= S. mucronata) - 8-11% 34-38% 8-10% 1-2%<br />

- Stylosanthes guian<strong>en</strong>sis Stylo 20-24% 16-19% 27-32% 8-10% 1-3%<br />

- Stylosanthes hamata Stylo - 12-20% 25-30% 8-10% 1-3%<br />

- Vigna mungo Haricot mungo, Mongo<br />

(feuilles et tiges)<br />

- Vigna umbellata Haricot riz (vert partie<br />

aéri<strong>en</strong>ne)<br />

- Vigna unguiculata Niébé (vert partie<br />

aéri<strong>en</strong>ne)<br />

- Vigna unguiculata Niébé (fanes après<br />

récolte <strong>de</strong>s grains)<br />

15-18% 18-20% 25-30% 14-16% 2-3%<br />

28-30% 16-19% 28-32% 6-8% 1-3%<br />

12-18% 20-30% 18-24% 10-14% 2-4%<br />

88-92% 17-18% 24-26% 7-8% 1-2%<br />

- Vigna unguiculata Niébé (gousses vi<strong>de</strong>s) 90-93% 12-14% 32-35% 7-8% 1%<br />

…/…<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 32


Tableau 1a suite et fin<br />

Composées (= Asteracées) herbacées utilisables comme fourrage<br />

- Aspilia africana 34-36% 15-20% 12-15% 3-4% 2-3%<br />

- Bid<strong>en</strong>s pilosa Amour sec, Piquants noirs 12-18% 24-28% 12-14% 12-16% 3-4%<br />

- Eupatorium odoratum (= Chromola<strong>en</strong>a<br />

odorata)<br />

20-30% 24-30% 9-12% 8-12% 1-4%<br />

- Melanthera scand<strong>en</strong>s (= M. madagascari) 18-22% 20-23% 13-17% 11-14% 3-4%<br />

- Sonchus oleraceus Laiteron commun, laitue<br />

<strong>de</strong> lièvre<br />

8-13% 18-27%<br />

6-10%<br />

25% NDF<br />

14-23% 5-6%<br />

- Synedrella nodiflora 26-27% 21-22% 13-14% 11-13% 2-3%<br />

- Tridax procub<strong>en</strong>s Herbe à lapins 10-12% 20-23% 18-20% 14-15% -<br />

- Vernonia galam<strong>en</strong>sis (= V. pauciflora) - 12-14% 20-25% - -<br />

Autres plantes herbacées utilisables comme fourrage<br />

- Amaranthus spinosus Amaranthe épineuse 15-17% 22-23% 7-9% 9-15% 3-5%<br />

- Boehmeria nivea Ramie, Ortie <strong>de</strong> Chine 14-17% 11-17% 25-30% 15-17% 2-5%<br />

- Boerhavia erecta 12-15% 12-13% 20-24% 8-9% 3-4%<br />

- Brassica oleracea Chou pommé ou Chou<br />

fourrager<br />

- Commelina b<strong>en</strong>ghal<strong>en</strong>sis Herbe aux<br />

cochons<br />

- Daucus carota Carotte (tiges + feuilles =<br />

fanes vertes)<br />

- Eichhornia crassipes Jacinthe d'eau (plante<br />

avec racines)<br />

12-14% 17-18% 14-16% 14-16% 2-3%<br />

19-20% 18-19% 31-33% 14-16% -<br />

15-17% 11-13% 15-17% 17-20% 2-3%<br />

6-14% 8-12%<br />

18-25%<br />

65-75% NDF<br />

12-15% 1-3%<br />

- Ipomoea aquatica Liseron d'eau 11-13% 20-28% 10-14% 16-21% 1-2%<br />

- Ipomoea batatas Patate douce (partie<br />

aéri<strong>en</strong>ne)<br />

20-23% 17-22% 12-18% 10-11% 2-3%<br />

- Ipomoea involucrata 15-21% 16-22% 13-17% 10-12% 2-3%<br />

- Merremia tubersosa (=Ipomoea tuberosa)<br />

Liane à tonnelle<br />

- Pistia stratiotes Laitue d'eau (plante avec<br />

racines)<br />

- Talinum triangulare Epinard sauvage,<br />

Grand pourpier<br />

Figure 42 : Exemple <strong>de</strong><br />

séchoir à fourrage<br />

- 23-25% 15-20% - -<br />

6-7% 8-12% 55-65% NDF 20-22% 4-6%<br />

9-12% 20-21% 10-12% 19-22% 2-3%<br />

Les lapins aim<strong>en</strong>t aussi manger les rafles <strong>de</strong> maïs, les fanes d'arachi<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />

haricot, etc… (voir liste <strong>de</strong>s 80 fourrages ci-<strong>de</strong>ssus). Certains <strong>de</strong> ces fourrages<br />

et <strong>en</strong> particulier les plantes aquatiques, ne pouss<strong>en</strong>t qu'<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />

l'humidité ambiante. D'autres comme le Panicum peuv<strong>en</strong>t être séchés <strong>en</strong> foin<br />

pour permettre une distribution <strong>en</strong> différé. Dans ce cas, faire un préfanage<br />

(séchage sur place après la coupe p<strong>en</strong>dant 1 à 2 jours), puis sécher au soleil le<br />

plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t possible, par retournem<strong>en</strong>t successif ou usage <strong>de</strong> petits<br />

séchoirs <strong>en</strong> bois (trépied <strong>de</strong> 2,5 à 3 m <strong>de</strong> haut) dans les pério<strong>de</strong>s où le sol reste<br />

trop humi<strong>de</strong> (figure 42). La conservation doit se faire <strong>en</strong>suite dans un local<br />

abrité bi<strong>en</strong> sec et à l'abri <strong>de</strong>s animaux (rats, volailles, etc…).<br />

ATTENTION. Les foins et plus généralem<strong>en</strong>t les fourrages moisis ou ferm<strong>en</strong>tés peuv<strong>en</strong>t être toxiques<br />

Les feuilles <strong>de</strong> palmier par exemple sont toujours disponibles. Il est préférable donc <strong>de</strong> les réserver pour les<br />

pério<strong>de</strong>s où les autres fourrages sont rares. Ceci évitera <strong>de</strong> nuire <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce à leur développem<strong>en</strong>t.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, leur valeur alim<strong>en</strong>taire est faible.<br />

La composition chimique d'un fourrage varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son sta<strong>de</strong> végétatif. Un jeune fourrage est<br />

toujours plus riche qu'un fourrage âgé et plus lignifié. Lors <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong>s fourrages, l'éleveur doit donc<br />

préférer les jeunes plantes aux plantes plus âgées.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 33


Le tableau 2 indique le cal<strong>en</strong>drier <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong> 16 fourrages classiquem<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'ouest.<br />

Certains fourrages sont disponibles toute l'année, mais la plupart ne sont disponibles que p<strong>en</strong>dant la ou les<br />

saisons pluvieuses<br />

Tableau 2 : Cal<strong>en</strong>drier <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong> fourrages <strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'Ouest (sauf zone du Sahel) - Source : Djago,<br />

1999. Blanc : abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> production - Jaune : prés<strong>en</strong>ce. Vert : pério<strong>de</strong> la plus favorable<br />

Fourrages<br />

Mois <strong>de</strong> l'année<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Herbe à lapin -Tridax procumb<strong>en</strong>s a a a a p f f f p p p p<br />

Feuille <strong>de</strong> palmier - Elaeis guine<strong>en</strong>sis p p p p p p p p p p p p<br />

Herbe <strong>de</strong> Guinée - Panicum maximum a a p p p f f f f p p p<br />

Haricot sauvage - C<strong>en</strong>trosema pubesc<strong>en</strong>s f f f f f f f f f f f f<br />

Sida acuta a a a a a f f f f f f a<br />

Feuilles patate aquatique Ipomoea aquatica f f f f f f f f f f f f<br />

Puero Pueraria phaseoloï<strong>de</strong>s f f f f f f f f f f f f<br />

Aspilia africana a a a f f f f f f a a a<br />

Stylosanthes scabra secca a a a a p p p p p p p a<br />

Ficus umbellata f f f f f f f f f f f f<br />

Gliricida sepium f f f f f f f f f f f f<br />

Boerhavia erecta a a a p p f f f f p p p<br />

Feuilles <strong>de</strong> patate douce Ipomoea batatas a a a a f f f f f f f a<br />

Paspalum vaginatum f f f f f f f f f f f f<br />

Vernonia pauciflora a a a f f f f f f a a a<br />

Herbe à éléphants P<strong>en</strong>nisetum purpureum a a a p p f f f f p p a<br />

Une poignée d'herbes ne suffit pas pour bi<strong>en</strong> élever un lapin. En plus <strong>de</strong>s fourrages distribués même <strong>en</strong><br />

quantité importante, l'éleveur <strong>de</strong>vra distribuer une nourriture complém<strong>en</strong>taire plus conc<strong>en</strong>trée ou<br />

complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires.<br />

Ce sont<br />

a) Les produits simples distribués seuls ou <strong>en</strong><br />

mélange,<br />

Parmi les produits simples distribués seuls ou<br />

<strong>en</strong> mélange, figur<strong>en</strong>t le son <strong>de</strong> maïs, les<br />

drêches <strong>de</strong> dolo et <strong>de</strong> brasserie, les restes <strong>de</strong><br />

cuisine, les grains <strong>de</strong> maïs ou <strong>de</strong> sorgho, les<br />

rejets <strong>de</strong> choux ou <strong>de</strong> carotte, le son <strong>de</strong> blé, le<br />

son <strong>de</strong> riz, les tourteaux <strong>de</strong> palmiste, <strong>de</strong> soja ou<br />

<strong>de</strong> coton, etc…<br />

b) Les prov<strong>en</strong><strong>de</strong>s ou alim<strong>en</strong>ts composés<br />

Ils sont prés<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> farine ou <strong>en</strong> granulé, mais<br />

la forme granulée est la mieux consommée. De<br />

plus elle est la meilleure car elle ne permet pas<br />

aux lapins <strong>de</strong> trier. Elle peut être complète et<br />

ne nécessite alors plus d'apport <strong>de</strong> fourrage<br />

complém<strong>en</strong>taire.<br />

Pour <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir un petit élevage, on peut aussi<br />

distribuer comme complém<strong>en</strong>t alim<strong>en</strong>taire aux<br />

fourrages, les mélanges obt<strong>en</strong>us à partir <strong>de</strong><br />

Tableau 3. Groupes <strong>de</strong> matières premières usuelles<br />

et manières <strong>de</strong> les combiner.<br />

Groupe Matières premières<br />

A<br />

B<br />

C<br />

D<br />

- Tourteau <strong>de</strong> soja<br />

- Tourteau d'arachi<strong>de</strong><br />

- Haricots bouillis secs<br />

- Tourteau <strong>de</strong> palmiste<br />

- Tourteau <strong>de</strong> coton<br />

- Farine <strong>de</strong> maïs, riz, sorgho, mil<br />

- Son <strong>de</strong> maïs, riz, sorgho ou mil<br />

- Manioc séché<br />

- Patate douce séchée<br />

différ<strong>en</strong>tes matières premières. Quelques exemples sont fournis au tableau 3 <strong>en</strong> se basant sur <strong>de</strong>s poids et non<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 34<br />

T<strong>en</strong>eur <strong>en</strong><br />

protéines %<br />

42 à 46<br />

50<br />

18<br />

15 à 19<br />

41<br />

Combinaisons possibles :<br />

4 parties <strong>de</strong> C + 1 partie <strong>de</strong> A (soit 80% <strong>de</strong> C + 20% <strong>de</strong> A )<br />

3 parties <strong>de</strong> C + 2 parties <strong>de</strong> B<br />

2 parties <strong>de</strong> D + 2 parties <strong>de</strong> B + 1 partie <strong>de</strong> A<br />

Source : Fielding, 1993<br />

7<br />

9<br />

2<br />

2


pas sur <strong>de</strong>s volumes. Les volumes occupés par 1 kg <strong>de</strong> chaque matières première vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet<br />

énormém<strong>en</strong>t d'une matière première à l'autre et pour une même matière première <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> sa<br />

prés<strong>en</strong>tation..<br />

Le tableau 4 montre, à titre d'exemple, un calcul <strong>de</strong> valeur <strong>en</strong> protéines brutes d'une combinaison issue du<br />

tableau 3.<br />

Tableau 4 : Exemple <strong>de</strong> calcul du pourc<strong>en</strong>tage <strong>de</strong> protéines brutes d'un mélange<br />

Combinaison Matières premières utilisées Calcul<br />

4 C + 1 A<br />

4 <strong>de</strong> farine <strong>de</strong> maïs<br />

1 <strong>de</strong> tourteau <strong>de</strong> soja<br />

80 x 7 % = 5,6<br />

20 x 42 % = 8,4<br />

Taux <strong>de</strong> protéines<br />

brutes<br />

du mélange final<br />

5,6 + 8,4 = 14%<br />

3.1.2.2 Pour un élevage à caractère commercial . utilisation d'alim<strong>en</strong>ts composés<br />

Lorsque son cheptel <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t plus important (plus <strong>de</strong> 10 reproductrices), l'éleveur doit plutôt distribuer <strong>en</strong><br />

gran<strong>de</strong> quantité un alim<strong>en</strong>t composé équilibré (ou prov<strong>en</strong><strong>de</strong>) et un peu d'herbe comme complém<strong>en</strong>t si<br />

nécessaire.<br />

Le lapin préfère un alim<strong>en</strong>t granulé à un alim<strong>en</strong>t farineux. L'intérêt du granulé est qu'il est fabriqué suivant<br />

les besoins spécifiques <strong>de</strong> l'animal et que ce <strong>de</strong>rnier ne pouvant trier, consomme exactem<strong>en</strong>t la ration prévue<br />

pour lui. Cep<strong>en</strong>dant il vaut mieux distribuer une bonne prov<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>en</strong> farine avec un peu <strong>de</strong> fourrage qu'un<br />

granulé <strong>de</strong> mauvaise qualité. Pour limiter le gaspillage <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t farineux, fréqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulier dans les<br />

jours suivant le sevrage, il est conseillé <strong>de</strong> ne remplir les mangeoires qu'à la moitié ou au plus aux 2/3, ou d'y<br />

installer un système antigaspillage. Cette recommandation conduit à distribuer l'alim<strong>en</strong>t au moins une fois<br />

par jour <strong>de</strong> manière à ce que au moins un jour sur <strong>de</strong>ux les lapins finiss<strong>en</strong>t l'alim<strong>en</strong>t farineux qui leur est<br />

distribué.<br />

Les besoins <strong>de</strong>s animaux vari<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l'âge et du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> production (voir les recommandations du<br />

tableau 1). On distribuera donc différ<strong>en</strong>tes sortes d'alim<strong>en</strong>ts pour les lapins à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, ou pour les<br />

lapines <strong>en</strong> reproduction si <strong>de</strong> tels alim<strong>en</strong>ts sont disponibles dans le commerce. Cep<strong>en</strong>dant, il n'existe souv<strong>en</strong>t<br />

qu'un alim<strong>en</strong>t mixte répondant toutefois assez bi<strong>en</strong> aux besoins <strong>de</strong> tous. Ces difér<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>ts sont élaborés<br />

à partir <strong>de</strong> formules calculées par <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>tifiques et <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s matières premières dont on analyse<br />

périodiquem<strong>en</strong>t la composition.<br />

Notez bi<strong>en</strong> : un élevage commercial est <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>table<br />

si la dép<strong>en</strong>se <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>ts représ<strong>en</strong>te à peu près 60 à 65% <strong>de</strong>s dép<strong>en</strong>ses <strong>de</strong> production.<br />

Rations (ou quantités consommées par jour) à prévoir <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production :<br />

• Lapin reproducteur mâle : 120 à 150 g par jour <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> son format, et <strong>de</strong> la température.<br />

• Lapine : 120 à 350 g par jour suivant le sta<strong>de</strong> physiologique (vi<strong>de</strong>, ou gestante, ou allaitante ou<br />

gestante + allaitante)<br />

• Lapine + portée <strong>de</strong> 6-7 lapereaux <strong>de</strong> 4 semaines : 600 à 700 g<br />

• Lapereau <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t : 100 à 120 g par jour <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

3.1.3 Les déjections <strong>en</strong> production du lapin <strong>de</strong> chair<br />

Quand un lapin consomme 100 g <strong>de</strong> matière sèche (soit 110 g <strong>de</strong> granulé ou 300 à 400 g <strong>de</strong> fourrage vert), il<br />

élimine dans les litières ou sous sa cage <strong>en</strong>viron 35 g <strong>de</strong> matière sèche <strong>de</strong> crottes (à 45-50% <strong>de</strong> MS soit 75 à<br />

80 g <strong>de</strong> crottes fraîches). En fonction <strong>de</strong> la température, il éliminer aussi 60 à 75 g d'urine. Les poids et les<br />

volumes <strong>de</strong> déjection à éliminer dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> collecte et <strong>de</strong> stockage.<br />

3.1.3.1 Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s déjections<br />

Souv<strong>en</strong>t dans les petits élevages, les déjections tomb<strong>en</strong>t sous les cages et sont balayées tous les jours ou tous<br />

les <strong>de</strong>ux jours par l'éleveur, pour être <strong>en</strong>treposées <strong>en</strong> tas à l'extérieur <strong>de</strong> l'élevage (hors du bâtim<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong><br />

l'<strong>en</strong>clos d'élevage)<br />

Pour éviter trop <strong>de</strong> manipulations, les déjections peuv<strong>en</strong>t être stockées provisoirem<strong>en</strong>t sous les cages dans les<br />

fosses <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes profon<strong>de</strong>urs.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 35


- mini fosses <strong>de</strong> 20 cm, posées sur le sol (<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s rangs <strong>de</strong> briques <strong>de</strong> cim<strong>en</strong>t par exemple), nécessitant une<br />

évacuation assez fréqu<strong>en</strong>te du fumier (tous les mois <strong>en</strong>viron)<br />

- fosses profon<strong>de</strong>s ou semi-profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 0,50 à 1 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, étayées <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce avec <strong>de</strong>s murets <strong>en</strong><br />

cim<strong>en</strong>t pour éviter les éboulem<strong>en</strong>ts. Dans ce cas, l'évacuation <strong>de</strong>s déjections peut ne se faire qu'une fois par<br />

an, au mom<strong>en</strong>t où elles sont utilisées dans les champs comme fumure avant la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong>s cultures, ce<br />

qui ne fait qu'une seule manipulation au total.<br />

Les déjections mélangées avec les débris <strong>de</strong> litière et <strong>de</strong> fourrage vont au fil du temps se transformer par<br />

compostage <strong>en</strong> fumier <strong>de</strong> bonne valeur fertilisante, apprécié par les jardiniers, les maraîchers et les<br />

agriculteurs <strong>en</strong> général.<br />

Important: pour bi<strong>en</strong> fonctionner, une fosse doit impérativem<strong>en</strong>t rester à l'abri <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées d'eau. Une<br />

v<strong>en</strong>tilation bi<strong>en</strong> conçue , avec <strong>de</strong>s <strong>en</strong>trées d'air basses (voir chapitre logem<strong>en</strong>t) contribue à assécher les<br />

déjections, évite les mauvaises o<strong>de</strong>urs (ammoniac, …) et favorise le compostage. En bâtim<strong>en</strong>t fermé, vi<strong>de</strong>r<br />

nécessairem<strong>en</strong>t les fosses profon<strong>de</strong>s avant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fortes chaleurs, le phénomène <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong>s<br />

fumiers produisant par lui-même <strong>de</strong> la chaleur.<br />

3.1.3.2 Quantité et qualité <strong>de</strong>s déjections.<br />

Pour simplifier les choses, on peut compter récupérer un poids <strong>de</strong> déjections à peu près équival<strong>en</strong>t au poids<br />

<strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué, tant <strong>en</strong> maternité qu'<strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Cela représ<strong>en</strong>te un volume d'<strong>en</strong>viron 0,5 à 0,6<br />

m3 <strong>de</strong> fumier par cage-mère et par an. Le tableau 5 récapitule la composition chimique <strong>de</strong>s déjections <strong>de</strong><br />

lapins telles que récupérées dans le pays à climat tempérés. De manière logique, la composition minérale <strong>de</strong>s<br />

déjections dép<strong>en</strong>d beaucoup <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts employés pour alim<strong>en</strong>ter les lapins. La t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> azote<br />

dép<strong>en</strong>d aussi <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts mais aussi largem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> compostage. Un tas <strong>de</strong><br />

compost qui "s<strong>en</strong>t l'ammoniac" correspond à un compost qui est <strong>en</strong> train <strong>de</strong> perdre une partie <strong>de</strong> son azote<br />

dans l'atmosphère. C'est souv<strong>en</strong>t le cas <strong>de</strong>s composts trop humi<strong>de</strong>s.<br />

Tableau 5 : Composition moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s déjections (valeurs mesurées <strong>en</strong> Europe)<br />

Critère Sur produit brut Critère Sur produit brut<br />

- pH 8 à 8,5 - Potassium (K) 7 à 9 g/kg<br />

- Matière sèche 25 à 30 % - K exprimé <strong>en</strong> K2O 9 à 11 g/kg<br />

- Protéines brutes 4 à 5 % - Cuivre 15 à 18 mg/kg<br />

- Matières minérales 4 à 6 % - Magnésium (Mg) 1,6 g/kg,<br />

- Azote total 6 à 9 g/kg - Mg exprimé <strong>en</strong> MgO 2,6 g/kg<br />

- Calcium 10 g/kg - Manganèse 50 à 55 mg / kg<br />

- Phosphore (P) 2 à 3 g/kg - Fer 130 à 300 mg / kg<br />

- P exprimé <strong>en</strong> P2O5 5 à 6 g/kg - Zinc 50 à 60 mg/kg<br />

3.2. Comm<strong>en</strong>t assurer la réussite <strong>de</strong> la reproduction et donc organiser la production<br />

<strong>de</strong>s lapereaux dans un élevage ?<br />

Chez la lapine, l'ovulation n'a lieu qu'à la suite <strong>de</strong> l'accouplem<strong>en</strong>t. La lapine est <strong>en</strong> effet une espèce à<br />

ovulation provoquée. En outre, l'ovulation est multiple, ce qui peut donner <strong>de</strong>s portées ayant jusqu'à 10 à 12<br />

lapereaux à la naissance, voire plus.<br />

Pour <strong>en</strong> savoir plus sur la physiologie <strong>de</strong>s femelles comme <strong>de</strong>s mâles, consulter sur ce site les chapitres<br />

consacrés à la fonction <strong>de</strong> reproduction dans la partie Biologie du Lapin.<br />

3.2.1. La saillie<br />

3.2.1.1 La pratique <strong>de</strong> la saillie<br />

La saillie ou accouplem<strong>en</strong>t a toujours lieu dans la cage du mâle.<br />

Avant <strong>de</strong> transférer la femelle, il est nécessaire <strong>de</strong> contrôler son état <strong>de</strong> santé et d'observer la vulve afin <strong>de</strong><br />

savoir si elle est <strong>en</strong> phase <strong>de</strong> chaleur, c'est-à-dire à un sta<strong>de</strong> hormonal où elle est <strong>en</strong> mesure d'accepter le<br />

mâle. La lapine <strong>en</strong> chaleur a une vulve rose foncé à rouge. Par contre, toute vulve rose pâle, violette ou<br />

blanche indique qu'elle sera peu ou pas réceptive.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 36


Lorsque la femelle est réceptive, elle est introduite dans la cage du mâle. Elle s'immobilise rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t,<br />

s'étire et relève légèrem<strong>en</strong>t l'arrière-train, ce qui permet au mâle <strong>de</strong> la chevaucher et <strong>de</strong> réaliser la saillie. Si<br />

l'accouplem<strong>en</strong>t réussit, le mâle tombe sur le côté <strong>en</strong> poussant parfois un cri.<br />

Il est préférable <strong>de</strong> faire saillir <strong>de</strong>ux fois la femelle avant <strong>de</strong> la retirer <strong>de</strong> la cage et <strong>de</strong> contrôler visuellem<strong>en</strong>t<br />

les <strong>de</strong>ux saillies pour s'assurer que le mâle n'a pas éjaculé "à côté" dans le poil <strong>de</strong> l'arrière train <strong>de</strong> la femelle.<br />

Il faut éviter <strong>de</strong> laisser mâle et femelle <strong>en</strong>semble sur <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s, surtout si la femelle montre <strong>de</strong>s<br />

signes d'agressivité vis à vis du mâle. Si une femelle doit accepter un mâle, cela se fait dans les 3 à 4 minutes<br />

suivant l'introduction <strong>de</strong> la femelle dans la cage du mâle. Passé ce délai, il est inutile d'insister.<br />

Les saillies doiv<strong>en</strong>t se faire tôt le matin ou tard le soir, à la "fraîche", au moins par un temps frais.<br />

A la fin <strong>de</strong> chaque accouplem<strong>en</strong>t, l'éleveur doit noter sur les fiches individuelles, la date <strong>de</strong> l'accouplem<strong>en</strong>t et<br />

le numéro <strong>de</strong>s individus accouplés. Des fiches générales pour l'élevage seront aussi à t<strong>en</strong>ir. L'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong><br />

ces fiches sert au suivi <strong>de</strong> l'élevage, donc permet d'apprécier la prolificité <strong>de</strong>s femelles et l'efficacité <strong>de</strong>s<br />

mâles.<br />

Le mâle domine la femelle Il lui flaire l'arrière train La saille proprem<strong>en</strong>t dite<br />

Figure 43 : Les différ<strong>en</strong>tes phases <strong>de</strong> la saille chez le Lapin<br />

Le mâle se laisse tomber sur le<br />

côté une fois qu'il a éjaculé.<br />

3.2.1.2 L'âge à la première saillie<br />

Les jeunes femelles doiv<strong>en</strong>t avoir 5 mois avant d'être saillies pour la première fois. Elles doiv<strong>en</strong>t avoir un<br />

poids minimum <strong>de</strong> 2,4 kg si le poids <strong>de</strong>s femelles adultes est <strong>de</strong> 3 à 3,5 kg (au moins 75% du poids adulte <strong>de</strong><br />

la souche)<br />

Les mâles sont mis <strong>en</strong> reproduction à un âge un peu plus avancé, soit 5 mois½, voire 6 mois, avec un poids<br />

d'au moins 2,6 kg pour le même type <strong>de</strong> lapin.<br />

Limiter le nombre <strong>de</strong> saillies à:<br />

- 1 double saillie la première semaine <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> reproduction,<br />

- 2 la 2 ème semaine,<br />

- 3 la 3 ème semaine et les semaines suivantes<br />

Pour la 1 ère saillie, proposer au mâle une femelle ayant déjà eu plusieurs accouplem<strong>en</strong>ts et surtout une<br />

femelle qui est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> chaleur.<br />

3.2.1.3 L'intervalle mise bas =>saillie<br />

Le délai <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la femelle au mâle après la mise bas dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> la portée et <strong>de</strong><br />

la qualité <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t distribué.<br />

Si l'alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s lapines est constituée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> fourrages auxquels on ajoute ou non un<br />

complém<strong>en</strong>t, l'éleveur doit att<strong>en</strong>dre le sevrage avant <strong>de</strong> saillir à nouveau la lapine.<br />

Par contre si l'éleveur emploie un alim<strong>en</strong>t composé équilibré, l'intervalle mise bas =>saillie peut être <strong>de</strong> 10 à<br />

15 jours. Mais plus la portée est nombreuse, plus l'intervalle doit être allongé, par exemple :<br />

- pour une portée <strong>de</strong> 4 à 6 lapereaux, l'intervalle possible est <strong>de</strong> 10 jours<br />

- pour une portée <strong>de</strong> 7 et plus, l'intervalle conseillé est <strong>de</strong> 15 jours<br />

- à l'inverse, pour une portée <strong>de</strong> 1 à 3 lapereaux, l'intervalle possible est <strong>de</strong> 7 jours.<br />

3.2.2 La palpation (diagnostic <strong>de</strong> gestation)<br />

La seule métho<strong>de</strong> efficace pour vérifier si la lapine est gestante ou non, est la palpation abdominale.<br />

Il est hautem<strong>en</strong>t souhaitable d'appr<strong>en</strong>dre à palper les femelles, car cela permet <strong>de</strong> remettre immédiatem<strong>en</strong>t à<br />

saillir une lapine détectée vi<strong>de</strong> et donc d'augm<strong>en</strong>ter la productivité <strong>de</strong> l'élevage. Toutefois, une palpation trop<br />

brutale peut faire avorter les lapines. Dans ce cas il vaut mieux s'abst<strong>en</strong>ir et att<strong>en</strong>dre la mise bas pour<br />

connaître le résultat <strong>de</strong> la saillie, ou 33-34 jours après une saillie infécon<strong>de</strong>, pour prés<strong>en</strong>ter à nouveau une<br />

lapine au mâle.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 37


Pour faire la palpation, le procédé est le suivant : une main saisit la peau au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s reins et soulève<br />

l'arrière-train. L'autre main passe doucem<strong>en</strong>t sous l'abdom<strong>en</strong> au niveau du bas-v<strong>en</strong>tre (figure 44). et avec un<br />

mouvem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> va-et-vi<strong>en</strong>t, repère <strong>de</strong>s embryons sous forme <strong>de</strong> petites boules souples et glissantes au toucher<br />

<strong>en</strong> cas <strong>de</strong> gestation. Ces embryons ne sont pas à confondre avec les crottes qui par contre sont dures au<br />

toucher. La palpation chez la lapine peut se faire aisém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le 12e et le 14e jour après la saillie (à partir<br />

du 10e jour pour les éleveurs très expérim<strong>en</strong>tés). Réaliser une palpation plus tard ou trop brutalem<strong>en</strong>t, peut<br />

provoquer <strong>de</strong>s avortem<strong>en</strong>ts. Plus tôt, elle n'est pas possible, les embryons ne sont pas <strong>en</strong>core assez<br />

développés pour être détectés.<br />

3.2.3 La préparation <strong>de</strong> la boîte à nid<br />

Figure 44 : Diagnostic <strong>de</strong> gestation par palpation abdominale<br />

Trois jours avant la date présumée <strong>de</strong> la mise bas, une<br />

boîte à nid propre, désinfectée et garnie <strong>de</strong> copeaux <strong>de</strong><br />

bois, <strong>de</strong> paille ou d'un foin <strong>de</strong> graminées bi<strong>en</strong> sec, sera<br />

installée suivant le modèle <strong>de</strong> cage utilisée, à l'intérieur<br />

ou à l'extérieur <strong>de</strong> la cage-mère, appuyée contre la paroi.<br />

Dans ce <strong>de</strong>rnier cas, veiller à ce que l'orifice d'accès soit<br />

au niveau du plancher <strong>de</strong> la cage. L'éleveur ne doit pas<br />

oublier d'ouvrir la boîte à nid <strong>en</strong> fin d'installation, pour<br />

que la femelle puisse y aménager le nid.<br />

La lapine <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> gestation va alors arracher <strong>de</strong>s poils <strong>de</strong> son abdom<strong>en</strong> et <strong>de</strong> ses flancs pour les mélanger à<br />

la litière et constituer un nid confortable et chaud. Lors <strong>de</strong> la première mise bas, certaines femelles ne<br />

constitu<strong>en</strong>t pas correctem<strong>en</strong>t leur nid. Si cela se r<strong>en</strong>ouvelle, la femelle sera réformée <strong>en</strong> priorité et sa<br />

<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dance ne sera pas utilisée pour la reproduction.<br />

3.2.4 La mise bas.<br />

La lapine met bas généralem<strong>en</strong>t la nuit. La durée <strong>de</strong> la gestation est <strong>de</strong> 31 jours <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne plus ou moins 1<br />

journée. La mise bas dure généralem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 15 à 20 minutes pour l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la portée. Les premiers nés<br />

comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à téter leur mère p<strong>en</strong>dant que celle-ci termine <strong>de</strong> mettre bas.<br />

A la naissance, les lapereaux ont le corps nu (= glabre) et les yeux fermés. Ces <strong>de</strong>rniers s'ouvr<strong>en</strong>t vers l'âge<br />

<strong>de</strong> 10 à 11 jours. Les poils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à être visibles vers 6-7 jours. Aussitôt après la mise bas, la femelle<br />

mange le plac<strong>en</strong>ta (<strong>en</strong>veloppes embryonnaires), ce qui est un réflexe normal.<br />

Ensuite, les restes <strong>de</strong> plac<strong>en</strong>ta s'il y <strong>en</strong> a, ainsi que les morts nés év<strong>en</strong>tuels <strong>de</strong>vront être retirés <strong>de</strong> la boîte à<br />

nid le plus rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t possible. Une lapine produit <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 6 à 7 lapereaux par portée dans les<br />

conditions <strong>tropical</strong>es. L'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s mises bas est indisp<strong>en</strong>sable au suivi <strong>de</strong> l'élevage (utilisation <strong>de</strong><br />

fiches individuelle et collective voir plus loin)<br />

3.2.5 L'adoption <strong>de</strong>s lapereaux<br />

Figure 45 : Lapine préparant son nid avec <strong>de</strong> la paille<br />

ou un fourrage sec <strong>de</strong> graminées<br />

L'adoption consiste à faire élever par une femelle un ou plusieurs lapereaux d'une autre portée, née à 2 jours<br />

d'intervalle au maximum. Elle est possible <strong>en</strong> cas d'abandon par la mère <strong>de</strong> ses lapereaux ou à la suite <strong>de</strong> la<br />

mort <strong>de</strong> la femelle, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> refus d'allaitem<strong>en</strong>t ou d'allaitem<strong>en</strong>t insuffisant. Mais l'adoption permet surtout<br />

d'égaliser les tailles <strong>de</strong>s portées ou <strong>de</strong> répartir rationnellem<strong>en</strong>t les lapereaux afin <strong>de</strong> favoriser un allaitem<strong>en</strong>t<br />

régulier. Les lapereaux à adopter seront pris dans les portées <strong>de</strong> taille égales ou supérieures à 7 lapereaux. On<br />

les choisira parmi les plus vigoureux <strong>de</strong> la portée d'origine afin <strong>de</strong> favoriser leur adaptation dans leur<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 38


nouvelle portée qui aura moins <strong>de</strong> 7 lapereaux et donc <strong>de</strong>s lapereaux égalem<strong>en</strong>t vigoureux. On conseille <strong>de</strong><br />

ne pas faire adopter plus <strong>de</strong> 2 lapereaux supplém<strong>en</strong>taires à une lapine.<br />

La réussite <strong>de</strong> l'adoption sera facilitée s'il est possible <strong>de</strong> fermer le nid p<strong>en</strong>dant 24 heures, donc d'empêcher<br />

l'accès <strong>de</strong> la femelle p<strong>en</strong>dant ce temps. Ceci est r<strong>en</strong>du possible par le fait que la lapine n'allaite normalem<strong>en</strong>t<br />

ses petits qu'une fois par jour.<br />

3.2.6 La surveillance <strong>de</strong>s lapereaux sous la mère et l'allaitem<strong>en</strong>t contrôlé<br />

Les lapereaux morts et non retirés du nid peuv<strong>en</strong>t être responsables <strong>de</strong> nombreuses maladies. Il est important<br />

d'effectuer un contrôle journalier, les <strong>de</strong>ux premières semaines, pour déceler rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les lapereaux non<br />

allaités et retirer les morts. La boîte à nid sera retirée <strong>de</strong> la cage-mère vers le 21e jour après la naissance. Elle<br />

doit toujours cont<strong>en</strong>ir une litière propre.<br />

L'allaitem<strong>en</strong>t contrôlé est une technique très intéressante née <strong>de</strong> l'observation du comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines<br />

sauvages. La lapine ne visite ses lapereaux dans le terrier qu'une fois par jour pour les allaiter. La tétée dure<br />

alors quelques minutes seulem<strong>en</strong>t.<br />

En élevage rationnel, p<strong>en</strong>dant les 15 à 20 jours suivant la mise bas, l'éleveur donnera, à la lapine, accès au<br />

nid 15 à 30 minutes par jour. Il peut aussi se cont<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> ne le faire aussi que quelques jours après la mise<br />

bas. Il contrôlera <strong>en</strong>suite la portée et repérera facilem<strong>en</strong>t le ou les lapereaux qui n'ont pas suffisamm<strong>en</strong>t tété.<br />

Le lapereau <strong>en</strong> bonne santé, <strong>en</strong> effet, a le v<strong>en</strong>tre rebondi. Dans les 4-5 jours qui suiv<strong>en</strong>t la naissance on peut<br />

même voir le lait dans l'estomac à travers la paroi abdominale <strong>en</strong>core fine. L'allaitem<strong>en</strong>t contrôlé est plus<br />

facile avec <strong>de</strong>s boîtes à nid extérieures, munies d'une trappe <strong>de</strong> fermeture. Mais certains éleveurs plac<strong>en</strong>t les<br />

boîtes à nid, chaque matin dans les cages, puis les stock<strong>en</strong>t empilées dans un coin abrité <strong>de</strong> l'élevage. La<br />

technique <strong>de</strong> l'allaitem<strong>en</strong>t contrôlé prés<strong>en</strong>te plusieurs avantages :<br />

• bon confort du nid,<br />

• meilleure hygiène, les lapines ne peuv<strong>en</strong>t pas uriner ou faire leurs crottes dans le nid,<br />

• égalisation <strong>de</strong>s portées et adoptions plus aisées, meilleure régularité <strong>de</strong>s lapereaux, tri et élimination<br />

plus faciles.<br />

3.2.7. Le sevrage<br />

La séparation <strong>de</strong>s lapereaux <strong>de</strong> la mère doit avoir lieu <strong>en</strong>viron 33-35 jours après la mise bas lorsque l'éleveur<br />

nourrit ses animaux avec un alim<strong>en</strong>t composé. Dans un élevage familial dont l'ess<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> la nourriture est<br />

basé sur les fourrages, le sevrage peut être plus tardif et interv<strong>en</strong>ir 40-45 jours après la mise bas. La<br />

séparation à 28 jours d'âge est possible mais comporte <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> mortalité un peu accrue à<br />

l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Un sevrage à plus <strong>de</strong> 45 jours est un non-s<strong>en</strong>s.<br />

Au mom<strong>en</strong>t du sevrage, les lapereaux sont pesés et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t marqués (tatouage à l'oreille). Les mâles<br />

sont séparés <strong>de</strong>s femelles après sexage.<br />

3.3 L'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

Les jeunes lapins et lapines vont désormais séjourner dans les cages d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t et le cas échéant dans<br />

un bâtim<strong>en</strong>t "Engraissem<strong>en</strong>t". Ils y resteront 2 à 3 mois <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la race (type génétique), <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation et du poids final recherché. En fin d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, certains lapins seront sélectionnés pour<br />

la reproduction. En général, les mâles sont ret<strong>en</strong>us pour leur vitesse <strong>de</strong> croissance et leur conformation. Les<br />

femelles (<strong>en</strong> bon état) sont ret<strong>en</strong>ues d'après la taille <strong>de</strong>s portées produites par leur mère, les qualités<br />

maternelles <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière (nid, allaitem<strong>en</strong>t), d'où l'intérêt <strong>de</strong> fiches d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ues. Les<br />

lapins restants sont livrés, abattus pour la boucherie ou v<strong>en</strong>dus vivants.<br />

Alors qu'à la maternité, les lapines sont élevées <strong>en</strong> cages individuelles, à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t les lapereaux sont<br />

élevés <strong>en</strong> cages collectives. La d<strong>en</strong>sité <strong>de</strong>s lapereaux, par cage à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, est <strong>de</strong> 12 à 14 lapins par<br />

mètre carré. A la fin <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t (soit 3,5 à 4 mois après la naissance), les lapins ont un poids moy<strong>en</strong><br />

<strong>de</strong> 2 à 2,5 kg. Au terme du 3 ème mois, il peut y avoir <strong>de</strong>s bagarres <strong>en</strong>tre les mâles et les femelles, d'où la<br />

nécessité <strong>de</strong> les séparer.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 39


3.4 Le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s reproducteurs<br />

Dans un élevage, tous les reproducteurs n'ont pas les mêmes performances. Pour maint<strong>en</strong>ir un effectif<br />

homogène, il est donc indisp<strong>en</strong>sable <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce :<br />

- à l'élimination <strong>de</strong>s animaux défaillants<br />

- au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t immédiat <strong>de</strong>sanimaux morts ou éliminés<br />

3.4.1 Les reproducteurs à r<strong>en</strong>ouveler<br />

Pour remplacer sans tar<strong>de</strong>r, il faut anticiper <strong>en</strong> préparant <strong>de</strong>s jeunes reproducteurs à l'avance. Cela concerne<br />

les mâles et les femelles <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> quarantaine lorsque l'introduction <strong>de</strong> reproducteurs<br />

<strong>de</strong> l'extérieur est <strong>en</strong>visagée.<br />

Pour bi<strong>en</strong> gérer le troupeau, il est nécessaire <strong>de</strong> définir un taux <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t minimum. En règle<br />

générale, il est compris <strong>en</strong>tre 70 et 100% à répartir sur l'année <strong>en</strong>tière.<br />

Pour illustrer notre propos, pr<strong>en</strong>ons l'exemple d'un éleveur disposant <strong>de</strong> 50 cages-mères. Il <strong>de</strong>vra prévoir la<br />

mise <strong>en</strong> reproduction <strong>de</strong> :<br />

- 1 jeune femelle prête à saillir chaque semaine avec 100% <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t,<br />

- 1 jeune femelle prête à saillir tous les 10 jours avec un taux <strong>de</strong> 70% (ou 3 femelles par mois)<br />

Il <strong>en</strong> est <strong>de</strong> même pour les mâles. S'il a 6 mâles, il lui faudra 1 mâle prêt à saillir chaque 2 mois avec 100%<br />

<strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t.<br />

Pour parv<strong>en</strong>ir à un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t efficace, il sera aussi nécessaire <strong>de</strong> trier, <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, les meilleurs<br />

futurs reproducteurs lors <strong>de</strong> la v<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s lapins <strong>de</strong> chair. Il faut t<strong>en</strong>ir compte d'une mortalité et d'une<br />

élimination <strong>de</strong> 20 à 25% pour la pério<strong>de</strong> allant du tri à la mise <strong>en</strong> reproduction.<br />

Dans notre exemple, c'est donc 50 + 25% soit 63 jeunes femelles qui <strong>de</strong>vront être triées chaque année au taux<br />

classique <strong>de</strong> 100% <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t. Au démarrage <strong>de</strong> l'élevage, l'auto-r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t (ou r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />

à partir <strong>de</strong>s lapins nés dans l'élevage) n'étant pas <strong>en</strong>visageable, il est bon <strong>de</strong> prévoir :<br />

- d'<strong>en</strong>trer 20 à 25% <strong>de</strong> femelles et <strong>de</strong> mâles <strong>en</strong> plus <strong>de</strong> l'effectif théorique <strong>de</strong> l'élevage,<br />

- d'<strong>en</strong>visager <strong>de</strong> s'approvisionner provisoirem<strong>en</strong>t chez le fournisseur initial <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> mortalité et<br />

d'élimination.<br />

C'est la seule technique efficace <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> parv<strong>en</strong>ir à l'autor<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t pour obt<strong>en</strong>ir une production<br />

régulière dès le démarrage et d'éviter un trou financier vers le 6e mois <strong>de</strong> production.<br />

Deux solutions s'offr<strong>en</strong>t à l'éleveur :<br />

1 - acheter <strong>de</strong>s reproducteurs auprès d'un fournisseur spécialisé ou d'un autre éleveur. Nous conseillons, si<br />

l'éleveur est satisfait <strong>de</strong> son fournisseur <strong>de</strong> lui rester fidèle pour conserver une certaine continuité dans<br />

l'équilibre microbi<strong>en</strong>. Ne pas négliger néanmoins le respect <strong>de</strong> la quarantaine (voir prophylaxie)<br />

2 - r<strong>en</strong>ouveler lui-même <strong>en</strong> choisissant la <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>s reproducteurs les plus performants. Cette<br />

technique est dénommée auto-r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t.<br />

3.4.2 Comm<strong>en</strong>t choisir ses reproducteurs <strong>en</strong> auto-r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t ?<br />

Les critères <strong>de</strong> choix à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte sont :<br />

* pour les femelles. Elles sont sélectionnées <strong>en</strong> partie d'après les performances <strong>de</strong> leur mère, les critères<br />

concern<strong>en</strong>t donc aussi cette <strong>de</strong>rnière<br />

- d'abord une bonne santé individuelle et une conformation correcte<br />

- être née d'une mère donnant <strong>de</strong>s portées <strong>de</strong> bonne taille à la naissance et ayant <strong>de</strong> bonnes qualités<br />

maternelles (bon nid, allaitem<strong>en</strong>t régulier)<br />

- la mère doit avoir un bon taux <strong>de</strong> sevrage (peu ou pas <strong>de</strong> pertes <strong>en</strong>tre naissance et sevrage). Il est<br />

conseillé d'att<strong>en</strong>dre la 3e mise bas <strong>de</strong> la mère pour bi<strong>en</strong> estimer ses capacités.<br />

* pour les mâles : Ils sont sélectionnées <strong>en</strong> partie d'après les performances <strong>de</strong> leur père, les critères<br />

concern<strong>en</strong>t donc aussi ce <strong>de</strong>rnier<br />

- d'abord le bonne santé individuelle, et une conformation correcte<br />

- avoir eu <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t une vitesse <strong>de</strong> croissance élevée par rapport à ses contemporains.<br />

- être nés d'un père ayant une bonne ar<strong>de</strong>ur sexuelle et un bon taux <strong>de</strong> mise bas<br />

Pour choisir <strong>en</strong> toute connaissance, l'emploi régulier <strong>de</strong>s fiches individuelles femelles et mâles est<br />

indisp<strong>en</strong>sable. Cela permet <strong>en</strong> outre d'éviter la consanguinité.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 40


Pour éviter la consanguinité <strong>de</strong>s lapins au sein <strong>de</strong> l'élevage (accouplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre eux <strong>de</strong> reproducteurs<br />

appar<strong>en</strong>tés donnant <strong>de</strong>s lapereaux moins productifs et moins résistants <strong>en</strong> général), il est conseillé d'acheter à<br />

l'extérieur une mâle <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>ux. Les femelles par contre peuv<strong>en</strong>t être systématiquem<strong>en</strong>t<br />

remplacées par auto-r<strong>en</strong>ouvellm<strong>en</strong>t.<br />

3.4.3 R<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s lapereaux d'un jour achetés à l'extérieur.<br />

Cette technique est largem<strong>en</strong>t utilisée <strong>en</strong> Europe. Son avantage est <strong>de</strong> limiter les risques sanitaires liés à<br />

l'introduction <strong>de</strong> futurs reproducteurs âgés <strong>de</strong>puis l'extérieur. Les critères <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>s reproducteurs sont<br />

ceux décrits ci-<strong>de</strong>ssus. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, cela implique pour le fournisseur <strong>de</strong> maîtriser le sexage.<br />

La technique consiste à transporter <strong>de</strong>s lapereaux ayant tété au moins 1 fois le colostrum <strong>de</strong> leur mère, vers<br />

un autre élevage, dans une boîte isolante avec litière, toutes <strong>de</strong>ux bi<strong>en</strong> désinfectées. Ces lapereaux seront<br />

adoptés par une femelle ayant mis bas un ou 2 jours avant la reproductrice sélectionnée, ce qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un<br />

minimum <strong>de</strong> synchronisation. Le délai classique est <strong>de</strong> 22 à 25 heures <strong>en</strong>tre la <strong>de</strong>rnière tétée dans l'élevage<br />

d'origine et la première tétée dans l'élevage <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination (voir les précautions dans la partie sur les<br />

adoptions), mais dans les cas extrême il peut atteindre 36 heures.<br />

Il faudra mettre <strong>en</strong> place une id<strong>en</strong>tification <strong>de</strong>s lapereaux introduits avec une petite bague ou une petite<br />

incision à la marge <strong>de</strong> l'oreille.<br />

3.4.4 Tri et élimination.<br />

- Éviter <strong>de</strong> laisser "traîner" un animal atteint d'une maladie au milieu d'autres apparemm<strong>en</strong>t sains. Il peut être<br />

plus faible et donc plus s<strong>en</strong>sible que ses congénères. Isolez le rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t, seul ou avec d'autres lapins<br />

mala<strong>de</strong>s. Cela évitera <strong>de</strong> contaminer les lapins sains et vous permettra d'appliquer un traitem<strong>en</strong>t spécifique.<br />

- Éliminer sans faiblir les lapins atteints et à la traîne qui ont peu <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> guérir. Les risques <strong>de</strong><br />

contamination seront réduits. Cela concerne aussi bi<strong>en</strong> les reproducteurs mâles et femelles, que les lapereaux<br />

au nid, au sevrage ou <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Ne jamais utiliser un futur reproducteur douteux.<br />

Fin du chapitre 3<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 3 – Conduire son élevage (alim<strong>en</strong>tation & reproduction) Page 41


Chapitre 4<br />

Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'élevage<br />

Maladies, Santé, Hygiène<br />

4.1 Les maladies <strong>de</strong> l'appareil digestif<br />

4.1.1 Les coccidioses<br />

4.1.2 Les <strong>en</strong>térotoxémies<br />

4.1.3 La colibacillose et la typhlite<br />

4.1.4 La parésie caecale (ou maladie du caecum dur)<br />

4.1.5 L'<strong>en</strong>térite mucoï<strong>de</strong><br />

4.1.6 L'Entéropathie Epizootique du lapin (EEL)<br />

4.1.7 Les vers parasites du lapin<br />

4.1.7.1 L'oxyurose<br />

4.1.7.2 La cysticercose<br />

4.2 Les maladies respiratoires<br />

4.2.1 Le coryza<br />

4.2.2 Les pneumonies<br />

4.3 Les maladies virales<br />

4.3.1 La maladie virale hémorragique (VHD)<br />

4.3.2 La myxomatose<br />

Plan du Chapitre 4<br />

4.4 Les maladies externes<br />

4.4.1 Les gales<br />

4.4.2 Les <strong>de</strong>rmatomycoses ou teignes<br />

4.4.3 La nécrose <strong>de</strong>s pattes<br />

4.5 Les maladies <strong>de</strong>s reproductrices<br />

4.5.1 Les abcès et les mammites<br />

4.5.2 Frigidité et stérilité<br />

4.5.3 Fausse gestation ou Pseudo-gestation<br />

4.5.4 Les accid<strong>en</strong>ts à la mise bas<br />

4.5.5 Mortalité au nid <strong>de</strong>s lapereaux avant la 4e semaine<br />

4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale (la prév<strong>en</strong>tion)<br />

4.6.1 La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène<br />

4.6.2 La prophylaxie médicale : prév<strong>en</strong>tion à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

médicam<strong>en</strong>ts ou <strong>de</strong> vaccins<br />

4.7 La pratique <strong>de</strong>s autopsies <strong>de</strong>s lapins morts ou mala<strong>de</strong>s<br />

4.8 La pharmacie <strong>de</strong> l'élevage<br />

Comm<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ir un bon état sanitaire dans un élevage <strong>de</strong> lapins ? Sachant que toute réunion d'animaux<br />

dans un espace restreint augm<strong>en</strong>te les risques <strong>de</strong> microbisme, <strong>de</strong> parasitisme, <strong>de</strong> stress, il est nécessaire <strong>de</strong><br />

connaître les maladies les plus courantes <strong>de</strong>s lapins d'élevage. Cela permet d'<strong>en</strong>visager <strong>de</strong> les traiter mais<br />

surtout d'avoir une action prév<strong>en</strong>tive afin d'éviter l'installation <strong>de</strong>s maladies et leur propagation<br />

Toute activité d'élevage ne peut se faire sans une action sanitaire prév<strong>en</strong>tive marquée par un volet<br />

perman<strong>en</strong>t d'hygiène rigoureuse et raisonnée.<br />

4.1 Les maladies <strong>de</strong> l'appareil digestif<br />

Chez le lapin, les maladies <strong>de</strong> l'appareil digestif se traduis<strong>en</strong>t presque toujours par <strong>de</strong> la diarrhée. Les<br />

maladies sont <strong>de</strong> plusieurs ordres : psychique, alim<strong>en</strong>taire et microbi<strong>en</strong>.<br />

- les causes psychiques<br />

Le surpeuplem<strong>en</strong>t, le changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> personne soignante, les rats, les chi<strong>en</strong>s, les <strong>en</strong>fants, les bruits viol<strong>en</strong>t,<br />

caus<strong>en</strong>t une décharge d'adrénaline qui bloque le péristaltisme intestinal, <strong>en</strong> particulier au niveau <strong>de</strong><br />

l'évacuation du cæcum. Cela <strong>en</strong>traîne le développem<strong>en</strong>t d'une flore anormale, surtout colibacillaire, ces<br />

bactéries étant déjà prés<strong>en</strong>tes dans le tube digestif mais à faible niveau.<br />

- les causes alim<strong>en</strong>taires<br />

Le déficit <strong>de</strong> la ration <strong>en</strong> fibres, ou plus précisém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cellulose et <strong>en</strong> lignine (voir la partie "alim<strong>en</strong>tation"),<br />

<strong>en</strong>traîne un ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t du transit digestif et accroît très fortem<strong>en</strong>t la s<strong>en</strong>sibilité <strong>de</strong>s lapins aux autres<br />

facteurs. A défaut d'un alim<strong>en</strong>t complet granulé cont<strong>en</strong>ant les bonnes proportions <strong>de</strong> fibres, les éleveurs<br />

utilis<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la prov<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>en</strong> farine pauvre <strong>en</strong> fibres. Dans ce cas, un apport complém<strong>en</strong>taire et<br />

suffisant d'un fourrage appétant lui même riche <strong>en</strong> fibres est indisp<strong>en</strong>sable.<br />

Par ailleurs, les matières premières constituant les alim<strong>en</strong>ts granulés comme les prov<strong>en</strong><strong>de</strong>s farineuses<br />

peuv<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s moisissures et les mycotoxines qu'elles ont produit. C'est malheureusem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t le<br />

cas <strong>de</strong>s tourteaux d'arachi<strong>de</strong> par exemple (prés<strong>en</strong>ce d'aflatoxines). Les mycotoxines provoqu<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong><br />

consommation et <strong>de</strong>s diarrhées. Le risque <strong>de</strong> production <strong>de</strong> mycotoxines est particulièrem<strong>en</strong>t important<br />

lorsque les matières premières ou l'alim<strong>en</strong>t préparé ne sont pas stockés dans un milieu bi<strong>en</strong> sec et aéré.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 42


- les causes infectieuses<br />

Des colibacilles sont toujours prés<strong>en</strong>ts dans le tube digestif <strong>de</strong>s lapins. Cep<strong>en</strong>dant, seuls certains d'<strong>en</strong>tre eux<br />

sont pathogènes voire très pathogènes. Les salmonelles, les klebsielles peuv<strong>en</strong>t aussi provoquer <strong>de</strong>s<br />

diarrhées.<br />

Les principales causes <strong>de</strong>s maladies digestives sont prés<strong>en</strong>tées ci-après.<br />

4.1.1 Les coccidioses<br />

Ce sont les maladies les plus fréqu<strong>en</strong>tes et les plus dangereuses chez le lapin. Il y a plusieurs formes <strong>de</strong><br />

coccidioses : Les coccidioses intestinales et la coccidiose hépatique * les causes<br />

Les coccidies sont <strong>de</strong>s protozoaires parasites du tube digestif. Il existe chez le lapin, plusieurs espèces <strong>de</strong><br />

coccidies (11 espèces d'Emeria) dont une seule affecte le foie. Les 10 autres parasit<strong>en</strong>t l'intestin.<br />

* les symptômes et lésions<br />

- Pour les coccidioses intestinales :<br />

Les principaux symptômes r<strong>en</strong>contrés sont le gros v<strong>en</strong>tre chez le lapereau, une légère diarrhée,<br />

l'amaigrissem<strong>en</strong>t, la sous-consommation d'alim<strong>en</strong>t et d'eau, la mort. Chaque espèce <strong>de</strong> coccidie a un lieu<br />

préfér<strong>en</strong>tiel <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t dans le tube digestif (les unes dans le duodénum ou l'iléon, d'autres dans le<br />

cæcum ou dans le côlon, …) où elle provoque une réaction <strong>de</strong> l'épithélium intestinal plus ou moins visible<br />

selon l'espèce. Par ailleurs, les lésions spécifiques tant macroscopiques que microscopiques sont<br />

particulièrem<strong>en</strong>t fugaces et sont très souv<strong>en</strong>t "effacées" par les pathologies <strong>de</strong> complication dues à d'autres<br />

ag<strong>en</strong>ts.<br />

- Pour la coccidiose hépatique<br />

Celle-ci débute par une forme sil<strong>en</strong>cieuse (symptômes non visibles extérieurem<strong>en</strong>t) qui dure 15 jours<br />

<strong>en</strong>viron. L'amaigrissem<strong>en</strong>t survi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite avec une augm<strong>en</strong>tation du volume <strong>de</strong> l'abdom<strong>en</strong> qui correspond à<br />

celle du foie. La mortalité est rare, mais dans les cas graves, elle survi<strong>en</strong>t vers la 5e semaine d'évolution. Les<br />

lésions concern<strong>en</strong>t le foie, avec la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> nombreux nodules jaunâtres (petits r<strong>en</strong>flem<strong>en</strong>ts), <strong>de</strong> formes et<br />

tailles irrégulières. Att<strong>en</strong>tion ! Un foie qui r<strong>en</strong>ferme <strong>de</strong>s nodules ne peut être v<strong>en</strong>du, par contre la carcasse<br />

peut être v<strong>en</strong>due si elle ne r<strong>en</strong>ferme par d'autre lésion.<br />

* les traitem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s coccidioses<br />

Le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la coccidiose est possible. Toutefois, le traitem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cé dès la première mortalité ne<br />

pourra sauver que les sujets atteints <strong>de</strong>puis moins <strong>de</strong> 7 jours. En dépit du traitem<strong>en</strong>t, les lapins atteints <strong>de</strong>puis<br />

plus <strong>de</strong> 7 jours vont continuer <strong>de</strong> mourir, au moins p<strong>en</strong>dant les 4 premiers jours.<br />

Les médicam<strong>en</strong>ts couramm<strong>en</strong>t utilisés contre la coccidiose s'appell<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s anticoccidi<strong>en</strong>s. Ce sont<br />

principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s sulfami<strong>de</strong>s:<br />

- La Sulfadiméthoxine® : elle est très active à la dose <strong>de</strong> 0,5 g/litre d'eau <strong>de</strong> boisson.<br />

- Le Trisulmix® : 1g/l d'eau (une cuillère à café pour 5 litres d'eau) p<strong>en</strong>dant 3 jours à titre prév<strong>en</strong>tif ou<br />

p<strong>en</strong>dant 5 jours à titre curatif.<br />

- Le Sulfa 33® : 5ml /litre d'eau p<strong>en</strong>dant 3 jours à titre prév<strong>en</strong>tif ou p<strong>en</strong>dant 5 jours à titre curatif<br />

- Le Darvisul® : est à administrer p<strong>en</strong>dant 5 jours à la dose d'une cuillerée à café (<strong>en</strong>viron 5 g) dans 5<br />

litres d'eau <strong>de</strong> boisson.<br />

D'autres médicam<strong>en</strong>ts anticoccidi<strong>en</strong>s plus nouveaux sont égalem<strong>en</strong>t très efficaces <strong>en</strong> traitem<strong>en</strong>t curatif : le<br />

Diclazuril® ou le Tottrazuril®.<br />

Pour une efficacité maximale, les précautions à respecter sont les suivantes : il est nécessaire d'éviter une<br />

sous-consommation d'eau médicam<strong>en</strong>teuse. Les jours <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t, il convi<strong>en</strong>t donc <strong>de</strong> ne pas donner <strong>de</strong><br />

verdure ou <strong>de</strong> racine.<br />

En cas <strong>de</strong> préparation d'une pâtée humi<strong>de</strong> (prov<strong>en</strong><strong>de</strong> mouillée), celle-ci doit être mouillée avec l'eau<br />

médicam<strong>en</strong>teuse. La régularité du traitem<strong>en</strong>t est une condition ess<strong>en</strong>tielle <strong>de</strong> son succès. Enfin, il faut savoir<br />

que le traitem<strong>en</strong>t n'aboutit pas à une guérison définitive.<br />

La meilleure solution est donc <strong>de</strong> respecter rigoureusem<strong>en</strong>t les mesures d'hygiène et <strong>de</strong> prophylaxie. Il faut<br />

aussi savoir que ces médicam<strong>en</strong>ts sont aussi agressifs pour le lapin lui même <strong>en</strong> particulier au niveau rénal, et<br />

que leur utilisation prolongée doit donc être proscrite.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 43


* La prophylaxie (la prév<strong>en</strong>tion)<br />

- la prophylaxie sanitaire (l'hygiène)<br />

Les clapiers dont le sol est un grillage ou un caillebotis propre, constitu<strong>en</strong>t déjà un remè<strong>de</strong>, car les crottes<br />

cont<strong>en</strong>ant les coccidies tomb<strong>en</strong>t par terre et ne peuv<strong>en</strong>t donc plus recontaminer les animaux.. Les clapiers, les<br />

cages doiv<strong>en</strong>t être nettoyés régulièrem<strong>en</strong>t, séchés au soleil et désinfectés. Avant le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong><br />

<strong>de</strong> l'eau et <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>t, les mangeoires et les abreuvoirs doiv<strong>en</strong>t être nettoyés soigneusem<strong>en</strong>t.<br />

Tout lapin étranger <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 25 jours doit subir une quarantaine avant d'être introduit dans un élevage.<br />

- la prophylaxie médicale<br />

Juste après le sevrage, le traitem<strong>en</strong>t systématique <strong>de</strong>s lapereaux à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sulfami<strong>de</strong>s ou d'autres<br />

anticoccidi<strong>en</strong>s (voir ci-<strong>de</strong>ssus les produits <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t) est un bon moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion. L'incorporation <strong>de</strong><br />

coccidiostatiques tels que le Cycostat® (Robénidine) ou la Salynomycine® à l'alim<strong>en</strong>t est un moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> lutte<br />

très efficace contre les coccidies même les plus pathogènes.<br />

4.1.2. Les <strong>en</strong>térotoxémies (intoxication par les toxines <strong>de</strong> certains microbes anaérobies qui se développ<strong>en</strong>t dans l'intestin)<br />

* Les causes<br />

Certains microbes pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pathogènes <strong>de</strong> type " anaérobies " (ne se développant qu'à l'abri <strong>de</strong> l'air et<br />

<strong>de</strong> l'oxygène) peuv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>contrer dans l'intestin <strong>de</strong> sujets bi<strong>en</strong> portants. Sous l'influ<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> certains<br />

facteurs tels qu'une alim<strong>en</strong>tation inadéquate (manque <strong>de</strong> fibres <strong>en</strong> particulier), une insuffisance<br />

d'abreuvem<strong>en</strong>t (eau abs<strong>en</strong>te ou souillée), <strong>de</strong>s stress d'origines diverses, ces microbes et notamm<strong>en</strong>t les<br />

clostridies se multipli<strong>en</strong>t brutalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> façon excessive <strong>en</strong> produisant une toxine très dangereuse qui est la<br />

cause du décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la maladie.<br />

* Les symptômes et lésions<br />

Chez les sujets atteints, l'<strong>en</strong>térotoxémie provoqu<strong>en</strong>t une mort subite surtout chez les adultes. Les symptômes<br />

et les lésions observés sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t la diarrhée et l'hypothermie (chute <strong>de</strong> la température<br />

corporelles).:<br />

Sur les lapins morts d'<strong>en</strong>térotoxémie, on observe un gonflem<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t excessif <strong>de</strong> l'abdom<strong>en</strong>, à la suite<br />

d'une accumulation <strong>de</strong> gaz produit par les germes anaérobies. Le v<strong>en</strong>tre résonne comme un tambour. La<br />

putréfaction du cadavre est rapi<strong>de</strong>, mais att<strong>en</strong>tion une forte chaleur ambinate peut aussi être responsable <strong>de</strong> la<br />

putréfaction rapi<strong>de</strong>.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Celui <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térotoxémies reste aléatoire si on ne supprime pas les causes favorisantes. Pour ce faire, il faut<br />

surtout veiller au rétablissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong> fibres dans la ration et éviter les excès <strong>de</strong> protéines. Ce sont <strong>en</strong><br />

effet surtout les alim<strong>en</strong>ts trop riches <strong>en</strong> matières azotées et pauvres <strong>en</strong> lignine qui favoris<strong>en</strong>t l'apparition <strong>de</strong> la<br />

maladie.<br />

L'emploi du Dimétridazole® p<strong>en</strong>dant 5 jours est très efficace sur les <strong>en</strong>térotoxémies. La dose recommandée<br />

est <strong>de</strong> 100g <strong>de</strong> Dimétridazole® 40% pour 100 l d'eau p<strong>en</strong>dant 7 jours, puis 60g <strong>de</strong> Dimétridazole® 40% pour<br />

100 l p<strong>en</strong>dant les 7 jours suivants. Il est aussi conseillé d'acidifier l'eau <strong>de</strong> boisson avec du vinaigre à raison<br />

<strong>de</strong> 10 à 15 ml par litre d'eau p<strong>en</strong>dant le traitem<strong>en</strong>t. Le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>térotoxémies au Trisulmix® à la dose<br />

d'une cuillerée à café dans 5 litres d'eau <strong>de</strong> boisson s'est égalem<strong>en</strong>t révélé efficace.<br />

* La prév<strong>en</strong>tion<br />

Proposer un alim<strong>en</strong>t composé complet et équilibré est <strong>de</strong> loin la mesure prév<strong>en</strong>tive la plus efficace contre les<br />

<strong>en</strong>térotoxémies ; éviter la suralim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s animaux et éviter la distribution <strong>de</strong> jeunes fourrages surtout les<br />

légumineuses qui sont souv<strong>en</strong>t trop riches <strong>en</strong> azote.<br />

4.1.3. La colibacillose et la typhlite<br />

* Les symptômes<br />

La colibacillose se manifeste par une diarrhée très liqui<strong>de</strong>, quelques fois brun-noirâtre, souillant l'arrièretrain.<br />

Elle apparaît brutalem<strong>en</strong>t chez un sujet <strong>en</strong> bonne santé appar<strong>en</strong>te, souv<strong>en</strong>t peu <strong>de</strong> temps après le<br />

sevrage. La mort survi<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t après le début <strong>de</strong>s symptômes. A l'autopsie, la paroi du cæcum est<br />

rouge (= typhlite) ainsi que celle <strong>de</strong> l'intestin grêle.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 44


* Les causes.<br />

Une mauvaise hygiène, le surpeuplem<strong>en</strong>t, les déséquilibres alim<strong>en</strong>taires favoris<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

colibacilloses à partir <strong>de</strong>s colibacilles initialem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts dans le tube digestif <strong>de</strong>s lapins.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

S'assurer que l'abreuvem<strong>en</strong>t est suffisant et <strong>de</strong> bonne qualité (accepteriez-vous <strong>de</strong> boire l'eau qui est la<br />

disposition <strong>de</strong> vos lapins dans leur cage?). Il faut éviter les bruits et toute cause <strong>de</strong> frayeur ou d'insécurité. Il<br />

est nécessaire d'augm<strong>en</strong>ter l'apport <strong>de</strong> fibres par la mise à disposition d'une quantité suffisante <strong>de</strong> fourrage<br />

(plantes plus âgées, plus cellulosiques). Si le nombre <strong>de</strong> cas augm<strong>en</strong>te, un traitem<strong>en</strong>t aux antibiotiques est<br />

fortem<strong>en</strong>t indiqué.<br />

L'utilisation <strong>de</strong> l'Entoconimycine® à la dose d'une cuillerée à soupe rase par litre d'eau <strong>de</strong> boisson p<strong>en</strong>dant 3<br />

jours, permet <strong>de</strong> bloquer le processus microbi<strong>en</strong> final.<br />

L'Oxytétracycline® à 5%, à la dose <strong>de</strong> 1 à 2 ml pour 10kg <strong>de</strong> poids vif, p<strong>en</strong>dant 3 à 5 jours, est aussi efficace<br />

contre la typhlite.<br />

Mais att<strong>en</strong>tion ces traitem<strong>en</strong>ts antibiotiques ne supprim<strong>en</strong>t que les conséqu<strong>en</strong>ces, pas les causes.<br />

4.1.4. La parésie caecale (ou maladie du caecum dur)<br />

Cette maladie sporadique a <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces économiques graves <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t car elle touche <strong>de</strong>s<br />

animaux <strong>en</strong> pleine croissance, <strong>en</strong> provoquant <strong>de</strong>s mortalités importantes.<br />

* Les symptômes et les lésions<br />

La maladie atteint le plus souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. A la palpation, le cæcum est pâteux ou durci,<br />

et simultaném<strong>en</strong>t le lapin a <strong>de</strong>s difficultés respiratoires. Avant <strong>de</strong> mourir, les lapins cri<strong>en</strong>t <strong>de</strong> douleur et<br />

s'accroch<strong>en</strong>t quelques fois au grillage avec les d<strong>en</strong>ts.<br />

A l'autopsie, les signes spécifiques sont un cæcum et un estomac pleins, mais un intestin grêle quasi vi<strong>de</strong>,<br />

cont<strong>en</strong>ant parfois du mucus dans le côlon (qui ressemble à du blanc d'œuf cru). La vessie est pleine et les<br />

poumons congestionnés.<br />

* Les causes<br />

La parésie caecale n'est pas liée directem<strong>en</strong>t à un germe ou à un parasite id<strong>en</strong>tifié, mais à un <strong>en</strong>semble <strong>de</strong><br />

causes favorisantes :<br />

- pathologiques : parasitisme <strong>en</strong> particulier la coccidiose ; microbisme : pasteurellose et colibacillose<br />

intestinale.<br />

- alim<strong>en</strong>taires : excès <strong>de</strong> cellulose et hémicellulose (fractions digestibles), pollution fongique,<br />

déséquilibre métabolique.<br />

- <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales : sous-v<strong>en</strong>tilation mais égalem<strong>en</strong>t sur-v<strong>en</strong>tilation.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

- A titre curatif :<br />

Peuv<strong>en</strong>t être efficace Dimetridazole® utilisé p<strong>en</strong>dant 5 à 7 jours, Trisulmix® , les solutions diurétiques et<br />

détoxifiantes comme le sulfate <strong>de</strong> magnésium 50% à la dose <strong>de</strong> 10 à 20 grammes par litre p<strong>en</strong>dant 3 à 5<br />

jours.<br />

- En prév<strong>en</strong>tif :<br />

Améliorer les conditions d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Choisir un alim<strong>en</strong>t dont les fibres soi<strong>en</strong>t mieux équilibrées et sans<br />

excès. Améliorer l'abreuvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> qualité et <strong>en</strong> quantité <strong>en</strong> sucrant l'eau à raison <strong>de</strong> 5 à 10 grammes par litre.<br />

Enfin, un jour par semaine additionner l'eau <strong>de</strong> boisson avec 10 g/l <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> magnésium 50%.<br />

4.1.5. L'<strong>en</strong>térite mucoï<strong>de</strong><br />

* Les symptômes<br />

L'<strong>en</strong>térite mucoï<strong>de</strong> se caractérise par un cont<strong>en</strong>u gélatineux du côlon, ressemblant à du blanc d'œuf. Elle peut<br />

<strong>en</strong>traîner <strong>de</strong>s mortalités importantes.<br />

* Les causes<br />

Signe d'un déséquilibre ou d'une alim<strong>en</strong>tation mal adaptée, <strong>en</strong> particulier un taux <strong>de</strong> fibres insuffisant, <strong>de</strong>s<br />

alim<strong>en</strong>ts souillés avec interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> germes pathogènes comme les colibacilles ou les coccidies <strong>en</strong> tant<br />

qu'élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> complication.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 45


* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Modification <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation, distribution <strong>de</strong> paille <strong>de</strong> qualité dans les cages ou d'un fourrage sec<br />

cellulosique, bi<strong>en</strong> conservé. Traitem<strong>en</strong>t par les antibiotiques : Colistine® , Fluméquine® , ou <strong>de</strong>s sels<br />

d'ars<strong>en</strong>ic comme l'acetarsol sodique.<br />

4.1.5. L'Entéropathie Epizootique du Lapin (EEL)<br />

L'<strong>en</strong>téropathie épizootique du lapin est une maladie réc<strong>en</strong>te décrite <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1996. Au Bénin, les<br />

premiers cas d'animaux soupçonnés <strong>de</strong> d'EEL ont été observés <strong>en</strong> 2007.<br />

C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins <strong>de</strong> tous âges. Cette maladie est <strong>en</strong>core mal connue. Son<br />

apparition dans un élevage pourrait être favorisée par <strong>de</strong>s facteurs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et par une mauvaise<br />

gestion technique <strong>de</strong> l'élevage.<br />

* Les causes<br />

L'ag<strong>en</strong>t responsable <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>téropathie épizootique du lapin n'a pas été id<strong>en</strong>tifié jusqu'à prés<strong>en</strong>t. Il s'agit d'une<br />

maladie plurifactorielle, car <strong>de</strong>s facteurs alim<strong>en</strong>taires et génétiques peuv<strong>en</strong>t moduler son expression.<br />

* Les symptômes<br />

Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'abdom<strong>en</strong> avec un «bruit d'eau» (quand on<br />

agite doucem<strong>en</strong>t l'animal), une sous-consommation d'eau et d'alim<strong>en</strong>t, une constipation, <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong><br />

douleur (lapin mordant la cage), une dilatation <strong>de</strong> la pupille et une chute <strong>de</strong> poids.<br />

Parfois; l'animal mala<strong>de</strong> fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute dans<br />

un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité <strong>de</strong>s lapereaux <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t. Une<br />

mortalité <strong>de</strong>s lapereaux sous la mère ou <strong>de</strong>s reproducteurs eux-mêmes peuv<strong>en</strong>t se produire <strong>de</strong> manière moins<br />

fréqu<strong>en</strong>te.<br />

* Les lésions<br />

A l'autopsie on observe :<br />

• un estomac dilaté avec un cont<strong>en</strong>u très liqui<strong>de</strong> (source du «bruit d'eau» m<strong>en</strong>tionné plus haut);<br />

• un intestin grêle cont<strong>en</strong>ant du liqui<strong>de</strong> et du gaz;<br />

• un caecum avec un cont<strong>en</strong>u très sec ou liqui<strong>de</strong>;<br />

• un côlon vi<strong>de</strong> ou rempli d'un liqui<strong>de</strong> ou fortem<strong>en</strong>t dilaté par la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mucus;<br />

• une abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes<br />

*Transmission <strong>de</strong> la maladie<br />

Les alim<strong>en</strong>ts repris dans les mangeoires d'animaux ou dans <strong>de</strong>s élevages atteints sont très dangereux et<br />

peuv<strong>en</strong>t contaminer les autres lapins.<br />

*Le diagnostic<br />

Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec <strong>de</strong>s animaux ballonnés prés<strong>en</strong>tant une<br />

diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces signes doiv<strong>en</strong>t être accompagnés <strong>de</strong>s lésions décrites ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

*Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Il n'existe pas <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t agissant avec certitu<strong>de</strong> pour le mom<strong>en</strong>t. Toutefois, l'usage d'antibiotiques permet<br />

<strong>de</strong> réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose quotidi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong><br />

100 mg <strong>de</strong> poudre par kg <strong>de</strong> poids vif. Le traitem<strong>en</strong>t au Bacivet peut débuter dès qu'un premier cas <strong>de</strong><br />

mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau <strong>de</strong> boisson. Il est conseillé <strong>de</strong><br />

préparer d'abord une solution-mère avant <strong>de</strong> faire la dilution finale. Le traitem<strong>en</strong>t se fait p<strong>en</strong>dant 14 jours, et<br />

peut être prolongé 7 jours <strong>de</strong> plus si la mortalité continue.<br />

D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi<br />

utilisés pour prév<strong>en</strong>ir et traiter l'EEL.<br />

* Prophylaxie<br />

L'<strong>en</strong>térocolite épizootique du lapin est une maladie <strong>en</strong>core mal connue, redoutée et qui doit être prév<strong>en</strong>ue <strong>en</strong><br />

respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tant correctem<strong>en</strong>t<br />

les mères et <strong>en</strong> évitant <strong>de</strong> distribuer à d'autres lapins. les alim<strong>en</strong>ts prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> cages ou d'élevages infectés<br />

Le rationnem<strong>en</strong>t (réduction d'<strong>en</strong>viron 30% par rapport à la consommation volontaire) contribue à réduire<br />

s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t la morbidité et la mortalité par EEL.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 46


4.1.6. L'<strong>en</strong>téropathie épizootique du lapin (EEL)<br />

L'<strong>en</strong>téropathie épizootique du lapin est une maladie réc<strong>en</strong>te décrite <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1996. Au Bénin, les<br />

premiers cas d'animaux soupçonnés <strong>de</strong> d'EEL ont été observés <strong>en</strong> 2007.<br />

C'est une maladie contagieuse qui attaque les lapins <strong>de</strong> tous âges. Cette maladie est <strong>en</strong>core mal connue.<br />

Son apparition dans un élevage pourrait être favorisée par <strong>de</strong>s facteurs <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et par une<br />

mauvaise gestion technique <strong>de</strong> l'élevage.<br />

* Les causes<br />

L'ag<strong>en</strong>t responsable <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>téropathie épizootique du lapin n'a pas été id<strong>en</strong>tifié jusqu'à prés<strong>en</strong>t. Il s'agit<br />

d'une maladie plurifactorielle, car <strong>de</strong>s facteurs alim<strong>en</strong>taires et génétiques peuv<strong>en</strong>t moduler son expression.<br />

* Les symptômes<br />

Chez un animal atteint d'EEL, on observe un ballonnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'abdom<strong>en</strong> avec un «bruit d'eau» (quand<br />

on agite doucem<strong>en</strong>t l'animal), une sous-consommation d'eau et d'alim<strong>en</strong>t, une constipation, <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong><br />

douleur (lapin mordant la cage), une dilatation <strong>de</strong> la pupille et une chute <strong>de</strong> poids.<br />

Parfois; l'animal mala<strong>de</strong> fait une diarrhée claire peu abondante avec du mucus quand la maladie débute<br />

dans un élevage. Ces symptômes sont accompagnés d'une forte mortalité <strong>de</strong>s lapereaux <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

Une mortalité <strong>de</strong>s lapereaux sous la mère ou <strong>de</strong>s reproducteurs eux-mêmes peuv<strong>en</strong>t se produire <strong>de</strong> manière<br />

moins fréqu<strong>en</strong>te.<br />

* Les lésions<br />

A l'autopsie on observe :<br />

• un estomac dilaté avec un cont<strong>en</strong>u très liqui<strong>de</strong> (source du «bruit d'eau» m<strong>en</strong>tionné plus haut);<br />

• un intestin grêle cont<strong>en</strong>ant du liqui<strong>de</strong> et du gaz;<br />

• un caecum avec un cont<strong>en</strong>u très sec ou liqui<strong>de</strong>;<br />

• un côlon vi<strong>de</strong> ou rempli d'un liqui<strong>de</strong> ou fortem<strong>en</strong>t dilaté par la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> mucus;<br />

• une abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> toute lésion inflammatoire visible sur les parois digestives et les autres organes<br />

*Transmission <strong>de</strong> la maladie<br />

Les alim<strong>en</strong>ts repris dans les mangeoires d'animaux ou dans <strong>de</strong>s élevages atteints sont très dangereux et<br />

peuv<strong>en</strong>t contaminer les autres lapins.<br />

*Le diagnostic<br />

Il est visuel et basé sur une mortalité inhabituelle assez forte avec <strong>de</strong>s animaux ballonnés prés<strong>en</strong>tant une<br />

diarrhée à l'anus. Pour un bon diagnostic, ces signes doiv<strong>en</strong>t être accompagnés <strong>de</strong>s lésions décrites ci-<strong>de</strong>ssus<br />

page 76.<br />

*Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Il n'existe pas <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t agissant avec certitu<strong>de</strong> pour le mom<strong>en</strong>t. Toutefois, l'usage d'antibiotiques<br />

permet <strong>de</strong> réduire les mortalités. L'antibiotique le plus utilisé est la bacitracine (Bacivet®) à la dose<br />

quotidi<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> 100 mg <strong>de</strong> poudre par kg <strong>de</strong> poids vif). Le traitem<strong>en</strong>t au Bacivet® peut débuter dès qu'un<br />

premier cas <strong>de</strong> mortalité par EEL est confirmé. La bacitracine est donnée aux lapins dans l'eau <strong>de</strong> boisson. Il<br />

est conseillé <strong>de</strong> préparer d'abord une solution-mère avant <strong>de</strong> faire la dilution finale. Le traitem<strong>en</strong>t se fait<br />

p<strong>en</strong>dant 14 jours, et peut être prolongé 7 jours <strong>de</strong> plus si la mortalité continue.<br />

D'autres antibiotiques comme la spiramycine, l'apramycine, la tylosine et surtout la tiamuline sont aussi<br />

utilisés pour prév<strong>en</strong>ir et traiter l'EEL.<br />

* Prophylaxie<br />

L'<strong>en</strong>térocolite épizootique du lapin est une maladie <strong>en</strong>core mal connue, redoutée et qui doit être prév<strong>en</strong>ue<br />

<strong>en</strong> respectant les règles d'hygiène (nettoyage et désinfection du matériel d'élevage), <strong>en</strong> alim<strong>en</strong>tant<br />

correctem<strong>en</strong>t les mères et <strong>en</strong> évitant <strong>de</strong> distribuer à d'autres lapins. les alim<strong>en</strong>ts prov<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> cages ou<br />

d'élevages infectés Le rationnem<strong>en</strong>t (réduction d'<strong>en</strong>viron 30% par rapport à la consommation volontaire)<br />

contribue à réduire s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t la morbidité et la mortalité par EEL.<br />

4.1.7. Les vers parasites du lapin<br />

4.1.7.1 L'oxyurose<br />

Les oxyures sont <strong>de</strong> très petits vers prés<strong>en</strong>ts dans le gros intestin (cæcum, côlon) du lapin, jusqu'à l'anus<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 47


*Les symptômes<br />

Ils peuv<strong>en</strong>t être très nombreux. Ils se manifest<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s troubles digestifs graves à savoir météorisation,<br />

diarrhée, amaigrissem<strong>en</strong>t pouvant prêter confusion avec les coccidioses et l'<strong>en</strong>térotoxémie. L'évolution <strong>de</strong> ces<br />

troubles est plus l<strong>en</strong>te et peut conduire à la mort. C'est une cause importante <strong>de</strong> "nervosité ambiante", tant<br />

chez les reproducteurs que chez les lapins <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t, provoquée <strong>en</strong> particulier par les démangeaisons<br />

au niveau <strong>de</strong> l'anus.<br />

*Les causes<br />

Les troubles sont dus à la prés<strong>en</strong>ce dans le gros intestin et à la marge <strong>de</strong> l'anus du lapin, <strong>de</strong> petits vers<br />

(némato<strong>de</strong>s). Ce sont <strong>de</strong> loin les vers les plus fréqu<strong>en</strong>ts chez le lapin. Ils sont <strong>de</strong> très petite taille, difficiles à<br />

observer. On peut néanmoins les voir dans les crottes dures réc<strong>en</strong>tes ou dans le cont<strong>en</strong>u caecal <strong>de</strong>s lapins qui<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t juste d'être sacrifiés pour la consommation.<br />

*Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'oxyurose se réalise avec un vermifuge comme le Soluverm® (ou équival<strong>en</strong>t) à raison d'une<br />

cuillerée à café par 5 litres d'eau <strong>de</strong> boisson p<strong>en</strong>dant 5 jours consécutifs, à répéter toutes les trois semaines<br />

pour totaliser 4 traitem<strong>en</strong>ts. Ceci doit être consolidé par <strong>de</strong>s mesures prév<strong>en</strong>tives.<br />

* La prophylaxie<br />

L'utilisation <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> cage <strong>en</strong> grillage métallique, leur <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> fréqu<strong>en</strong>t et surtout la distribution d'un<br />

alim<strong>en</strong>t granulé complet est un remè<strong>de</strong> efficace pour prév<strong>en</strong>ir les oxyuroses. Il est prud<strong>en</strong>t d'éviter la<br />

cueillette <strong>de</strong>s fourrages sur les tas d'ordure et les bords <strong>de</strong> routes. L'administration par exemple <strong>de</strong><br />

Pipérazine® à la dose <strong>de</strong> 5ml pour 10 kg <strong>de</strong> poids vif <strong>en</strong> une seule prise ou <strong>de</strong> Soluverm® tous les 3 mois est<br />

un traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif efficace.<br />

4.1.7.2 La cysticercose<br />

* Les symptômes<br />

Aucun symptôme n'est appar<strong>en</strong>t du vivant <strong>de</strong> l'animal. Les cysticerques sont <strong>de</strong>s larves <strong>de</strong> ver plat et se<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sous formes <strong>de</strong> petites vésicules <strong>de</strong> la grosseur d'un pois remplies d'un liqui<strong>de</strong> clair et cont<strong>en</strong>ant<br />

un point blanc <strong>de</strong> 2mm <strong>en</strong>viron. Les zones d'élection <strong>de</strong>s cysticerques sont le foie, le més<strong>en</strong>tère, le long <strong>de</strong><br />

l'intestin et <strong>de</strong> l'estomac. Sur les foies atteints, on observe <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> nécrose sous forme <strong>de</strong> lésions<br />

blanchâtres allongées.<br />

*Les causes<br />

Le Ta<strong>en</strong>ia pisiformis est à l'origine <strong>de</strong> la maladie. Il vit dans l'intestin du chi<strong>en</strong>. Le lapin se contamine <strong>en</strong><br />

absorbant les œufs <strong>de</strong> ce ténia déposés sur les herbes souillées par les excrém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s chi<strong>en</strong>s parasités. La<br />

contamination du chi<strong>en</strong> peut avoir lieu suite à la consommation <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin ou <strong>de</strong> ses viscères.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Aucun traitem<strong>en</strong>t n'est prescrit puisqu'il est difficile <strong>de</strong> remarquer la maladie sur un lapin vivant. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

on peut rompre le cycle parasitaire du ténia <strong>en</strong> déparasitant les chi<strong>en</strong>s pouvant souiller les stocks <strong>de</strong><br />

fourrages, <strong>en</strong> évitant <strong>de</strong> leur servir les viscères <strong>de</strong> lapin et <strong>en</strong> évitant <strong>de</strong> donner aux lapins <strong>de</strong>s herbes<br />

récoltées <strong>en</strong> bordure <strong>de</strong> chemins ou sur les tas d'ordures.<br />

4.2 Les maladies respiratoires<br />

Outre les affections du tube digestif, les maladies respiratoires sont égalem<strong>en</strong>t très répandues et redoutées <strong>en</strong><br />

élevage cunicole. Les plus couramm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrées sont le coryza contagieux et les pasteurelloses. Dans la<br />

majorité <strong>de</strong>s cas, les maladies respiratoires sont liées à un défaut dans l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat du lapin.<br />

Les facteurs favorisants sont :<br />

• Les facteurs climatiques (froid ou chaleur excessive)<br />

• Les facteurs d'ambiance comme une aération insuffisante, un air trop humi<strong>de</strong> et surtout <strong>de</strong>s courants<br />

d'air (voir la partie Logem<strong>en</strong>t)<br />

• La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> poussière dans l'air ou dans l'alim<strong>en</strong>t (un alim<strong>en</strong>t est poussiéreux si <strong>de</strong>s particules<br />

fines se soulèv<strong>en</strong>t quand on souffle doucem<strong>en</strong>t sur l'alim<strong>en</strong>t)<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 48


• La conc<strong>en</strong>tration excessive <strong>de</strong> gaz irritant comme l'ammoniac (plus <strong>de</strong> 10-15 ppm).<br />

• Les situations physiologiques délicates (gestation, sevrage, …)<br />

• Les facteurs pathologiques (parasitisme par exemple).<br />

4.2.1. Le coryza<br />

On distingue <strong>de</strong>ux formes <strong>de</strong> coryza (inflammation <strong>de</strong> la muqueuse <strong>de</strong>s cavités<br />

nasales), le coryza aigu et le coryza chronique.<br />

* Les symptômes<br />

Ils sont variés selon qu'il s'agit <strong>de</strong> la forme aiguë ou chronique, d'un coryza<br />

primitif ou compliqué d'une pleuro-pneumonie.<br />

En cas <strong>de</strong> coryza aigu, l'écoulem<strong>en</strong>t nasal est abondant, séreux ou séro-purul<strong>en</strong>t et<br />

peut souiller toute la région périnasale. L'animal se frotte le nez avec les pattes<br />

antérieures, <strong>en</strong>traînant la souillure <strong>de</strong> ces membres sur leur face "intérieure"<br />

(indicateur pour reconnaître le coryza). Les éternuem<strong>en</strong>ts sont fréqu<strong>en</strong>ts. La maladie peut évoluer sous une<br />

forme chronique ou se compliquer d'une otite moy<strong>en</strong>ne accompagnée quelquefois <strong>de</strong> torticolis, d'une<br />

pneumonie, d'une pleurésie.<br />

Le coryza aigu peut évoluer <strong>en</strong> coryza chronique. Le lapin éternue mais il n'y a plus <strong>de</strong> jetage nasal. Les<br />

sujets atteints maigriss<strong>en</strong>t à la longue.<br />

* Les causes<br />

Les bactéries telles que Pasteurella multocida et Bor<strong>de</strong>tella bronchiseptica mais aussi <strong>de</strong>s staphylocoques et<br />

<strong>de</strong>s streptocoques sont responsables <strong>de</strong> la maladie. Les facteurs favorisants cité plus haut rest<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiels.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Il n'existe pas <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t à coup sûr efficace si les facteurs favorisants ne sont pas contrôlés.. On peut<br />

t<strong>en</strong>ter toutefois d'utiliser la Sulfadiméthoxine® (0,5 g/litre d'eau <strong>de</strong> boisson) ou l'Oxytétracycline® par voie<br />

intramusculaire à la dose <strong>de</strong> 1 à 2 ml pour 10 kg <strong>de</strong> poids vif p<strong>en</strong>dant 3 à 5 jours. On peut aussi utiliser la<br />

Sulfamérazine® <strong>en</strong> injection p<strong>en</strong>dant 3 jours ou un traitem<strong>en</strong>t dans l'eau <strong>de</strong> boisson à la dose <strong>de</strong> 1 ml pour 3<br />

kg <strong>de</strong> poids vif p<strong>en</strong>dant 5 jours. L'utilisation du Trisulmix® dans l'eau <strong>de</strong> boisson à la dose d'une cuillerée à<br />

café dans 5 litres d'eau p<strong>en</strong>dant 5 jours permet <strong>de</strong> limiter les dégâts. L'emploi du Corylap® (ou équival<strong>en</strong>t) à<br />

la dose d'une cuillerée à café par 2 litres d'eau <strong>de</strong> boisson p<strong>en</strong>dant une pério<strong>de</strong> parfois assez longue peut<br />

v<strong>en</strong>ir à bout <strong>de</strong> la maladie.<br />

* La prophylaxie<br />

Il faut isoler les mala<strong>de</strong>s, sacrifier les sujets les plus atteints, pratiquer la quarantaine avant l'introduction <strong>de</strong><br />

nouveaux sujets, et surtout revoir les conditions d'élevage (hygiène, température, humidité, v<strong>en</strong>tilation)<br />

4.2.2. Les pneumonies<br />

Figure 46 : Lapin se<br />

frottant le nez<br />

Elles sont surtout d'origine pasteurellique. Les bor<strong>de</strong>telles et d'autres bactéries sont souv<strong>en</strong>t associées.<br />

Comme pour le coryza, les facteurs d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t jou<strong>en</strong>t un rôle ess<strong>en</strong>tiel.<br />

* Les symptômes.<br />

La pasteurellose respiratoire se manifeste par une respiration difficile, bruyante, rauque, <strong>de</strong> la toux et la<br />

dégradation <strong>de</strong> l'état général du lapin. On peut facilem<strong>en</strong>t percevoir les bruits respiratoires incongrus (râles)<br />

<strong>en</strong> plaçant les mains sur les côtes du sujet mala<strong>de</strong>, ce qui r<strong>en</strong>d facilem<strong>en</strong>t perceptible les " raclem<strong>en</strong>ts "<br />

respiratoires.<br />

La transmission <strong>de</strong> cette maladie se fait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par contact avec les mangeoires et les abreuvoirs<br />

souillés ou par contact avec <strong>de</strong>s animaux mala<strong>de</strong>s. Dans les cas graves, la mort intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 3 ou 4 jours<br />

mais le plus souv<strong>en</strong>t, surtout chez les adultes, <strong>en</strong> 7 à 8 jours. Dans d'autres cas, certains sujets développ<strong>en</strong>t<br />

une pasteurellose chronique, ils sont peu productifs et contamin<strong>en</strong>t les autres. Il faut les éliminer.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t.<br />

Le traitem<strong>en</strong>t à base d'antibiotiques ou <strong>de</strong> sulfami<strong>de</strong>s est <strong>en</strong> général <strong>en</strong>trepris, souv<strong>en</strong>t sans grand succès. Les<br />

produits sont mes mêmes que pour le coryza.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 49


*La prophylaxie sanitaire<br />

Lors <strong>de</strong> la construction du clapier, il faut s'intéresser aux conditions d'élevage (température, humidité,<br />

v<strong>en</strong>tilation). Il faut éliminer les sujets trop atteints dans les élevages où la maladie sévit.<br />

En cas d'épidémie, il est nécessaire <strong>de</strong> faire le vi<strong>de</strong> sanitaire et repr<strong>en</strong>dre l'élevage avec <strong>de</strong>s sujets sains car<br />

les animaux "guéris" sont porteurs <strong>de</strong> germes (microbes).<br />

4.3 Les maladies virales<br />

4.3.1. La maladie virale hémorragique (VHD)<br />

Elle est <strong>en</strong>core appelée <strong>en</strong> anglais Viral Haemorragic Disease (V.H.D) ou hépatite virale ou hépatite virale<br />

hémorragique ou <strong>en</strong>core maladie X ou maladie hémorragique virale. La VHD est une maladie réc<strong>en</strong>te. Elle<br />

est apparue sous forme épizootique, la première fois dans le mon<strong>de</strong> <strong>en</strong> Chine <strong>en</strong> 1984, puis <strong>en</strong> Europe et <strong>en</strong><br />

Amérique <strong>en</strong> 1988. Lorsqu'elle atteint un pays, sa vitesse <strong>de</strong> propagation est foudroyante. La première<br />

apparition <strong>de</strong> la VHD au Bénin eut lieu <strong>en</strong> 1995. Les pertes <strong>en</strong>registrées ont été très sévères et<br />

correspondai<strong>en</strong>t à une époque où la <strong>cuniculture</strong> était <strong>en</strong> plein essor. Plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s exploitations du sud du<br />

pays ont été touchées avec <strong>de</strong>s mortalités allant <strong>de</strong> 80 à 100%.<br />

*Les symptômes<br />

- Forme classique (foudroyante, aiguë)<br />

La maladie atteint les reproducteurs et les jeunes adultes. Dans la forme classique, la plus répandue, les<br />

lapins <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 6 semaines ne sont pas atteints. Lorsque le virus <strong>de</strong> la VHD atteint un élevage, après une<br />

courte incubation <strong>de</strong> 1 à 3 jours, la maladie se décl<strong>en</strong>che à une vitesse excessivem<strong>en</strong>t rapi<strong>de</strong>.<br />

Le lapin mala<strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> manger et <strong>de</strong> boire. Il est prostré (profond abattem<strong>en</strong>t), fiévreux avec une<br />

respiration rapi<strong>de</strong>, puis prés<strong>en</strong>te d'int<strong>en</strong>ses difficultés respiratoires aboutissant à la mort par asphyxie et avec<br />

<strong>de</strong>s douleurs int<strong>en</strong>ses. A la phase terminale, le lapin agonisant se jette sur le sol <strong>en</strong> poussant <strong>de</strong>s cris <strong>de</strong><br />

détresse et <strong>de</strong> forts tremblem<strong>en</strong>ts. On retrouve le cadavre, la tête souv<strong>en</strong>t rejetée <strong>en</strong> arrière. La plupart <strong>de</strong>s<br />

cadavres prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> sang aux narines. Sur une durée allant d'une <strong>de</strong>mi-journée à 3 jours, la<br />

maladie virale hémorragique provoque la mort <strong>de</strong> 60 à 100% <strong>de</strong>s sujets adultes lorsqu'elle apparaît pour la<br />

première fois dans un élevage.<br />

- Forme subaiguë<br />

Des formes insidieuses ont été observées <strong>en</strong> Europe au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années. Les symptômes les plus<br />

caractéristiques m<strong>en</strong>tionnés ci-<strong>de</strong>ssus sont abs<strong>en</strong>ts ou peu appar<strong>en</strong>ts, comme par exemple le saignem<strong>en</strong>t<br />

nasal. La mortalité peut atteindre égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> jeunes lapereaux. Dans ces cas, la VHD a été confirmée par<br />

<strong>de</strong>s tests sérologiques et la recherche du virus responsable<br />

* Les causes<br />

La VHD est due à un Calicivirus. Ce virus est très résistant à la congélation, à l'éther, au chloroforme et aux<br />

<strong>en</strong>zymes protéolytiques. Par contre, il peut être détruit avec l'eau <strong>de</strong> Javel, la sou<strong>de</strong>, les phénols. La<br />

transmission du virus se fait par contact <strong>en</strong>tre lapins ou avec <strong>de</strong>s objets ou personnes ayant été <strong>en</strong> contact<br />

avec lapins atteints <strong>de</strong> VHD. La maladie se transmet aussi par le v<strong>en</strong>t (le virus "déposé" sur les particules <strong>de</strong><br />

poussière transportées par le v<strong>en</strong>t)<br />

* Les lésions<br />

A l'autopsie, on observe :<br />

=> Une trachée très congestionnée r<strong>en</strong>fermant souv<strong>en</strong>t du mucus hémorragique mousseux.<br />

=> Des poumons congestionnés et hémorragiques.<br />

=> Un thymus excessivem<strong>en</strong>t hypertrophié atteignant le volume du cœur (alors que normalem<strong>en</strong>t à 10<br />

semaines, il est atrophié et à peine visible)<br />

=> Un foie hypertrophié, décoloré, d'aspect cuit, friable et dont les lobules sont très marqués. Le sang<br />

prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> coagulation.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t et la prophylaxie<br />

Aucun traitem<strong>en</strong>t n'est possible. Par contre, la vaccination est très efficace, même dans un élevage infecté<br />

où sévit la maladie (ce qui est rare pour un vaccin). Une protection efficace peut être acquise <strong>en</strong> vaccinant <strong>en</strong><br />

urg<strong>en</strong>ce tous les lapins <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4 semaines dès qu'il y a suspicion <strong>de</strong> VHD dans l'élevage. Dans ce cas, la<br />

rapidité d'interv<strong>en</strong>tion est déterminante. Il faut dans le même temps assurer une ceinture vaccinale autour <strong>de</strong><br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 50


ce foyer (vacciner les élevages <strong>de</strong> lapins <strong>de</strong>s <strong>en</strong>virons). La vaccination protège efficacem<strong>en</strong>t les animaux dès<br />

le 4e ou le 5e jour suivant l'injection. Plusieurs types <strong>de</strong> vaccins sont sur le marché (Cunical®, Lapinject®,<br />

Haemorrvac®, etc…). Il est conseillé <strong>de</strong> lire att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t le mo<strong>de</strong> d'emploi du vaccin avant son utilisation.<br />

4.3.2. La myxomatose<br />

Cette maladie est causée par le virus <strong>de</strong> Sanarelli (Poxvirus). Elle a été introduite <strong>en</strong> Europe <strong>en</strong> 1952.. En est<br />

la conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d'une part <strong>de</strong> ce virus prés<strong>en</strong>t chez <strong>de</strong>s lapins américains (Sylvilagus<br />

brasili<strong>en</strong>sis, …) sans les affecter outre mesure et d'autre part <strong>de</strong>s lapins europé<strong>en</strong>s (Orycyolagus cuniculus)<br />

qui s'avèr<strong>en</strong>t très s<strong>en</strong>sibles. Elle existe désormais à l'état <strong>en</strong>démique là où viv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapins europé<strong>en</strong>s à l'état<br />

sauvage qui serv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> réservoir (France, Espagne, Australie, …), mais elle n'est pas <strong>en</strong>core signalée <strong>en</strong><br />

Afrique occid<strong>en</strong>tale, probablem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l'abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lapins sauvages servant <strong>de</strong> réservoir. Les lièvres<br />

qui eux exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afrique sont <strong>en</strong> effet ins<strong>en</strong>sibles.<br />

C'est une maladie qui peut être transmise par les insectes piqueurs et différ<strong>en</strong>ts vecteurs inanimés. La lésion<br />

caractéristique est le myxome, nodule (r<strong>en</strong>flem<strong>en</strong>t) circulaire <strong>en</strong> relief au niveau <strong>de</strong> la peau et <strong>de</strong>s muqueuses<br />

(face, oreilles, organes génitaux). Il n'existe aucun traitem<strong>en</strong>t curatif pour soigner les lapins atteints <strong>de</strong><br />

myxomatose, par contre il est possible <strong>de</strong> les vacciner à titre prév<strong>en</strong>tif.<br />

4.4 Les maladies externes<br />

4.4.1. Les gales<br />

En Afrique, les gales sont fréqu<strong>en</strong>tes chez les lapins.<br />

* Les causes<br />

Ces maladies sont dues à <strong>de</strong>s acari<strong>en</strong>s qui sont <strong>de</strong>s ectoparasites. Les gales du lapin sont <strong>de</strong>s maladies<br />

contagieuses qui affect<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t les élevages caractérisés par une gran<strong>de</strong> promiscuité <strong>de</strong>s animaux<br />

et une mauvaise hygiène. Elles peuv<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre l'allure <strong>de</strong> véritables épizooties. Les sources <strong>de</strong> parasites sont<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t les animaux porteurs, mais aussi <strong>de</strong>s supports inertes. Les formes infestantes sont les larves,<br />

les nymphes, les femelles fécondées. Les animaux sains se contamin<strong>en</strong>t par contact direct mais aussi<br />

indirectem<strong>en</strong>t à partir d'objets souillés et contaminés.<br />

* Les symptômes<br />

Les gales se manifest<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s démangeaisons. Les lapins s'agit<strong>en</strong>t et se gratt<strong>en</strong>t, ce qui <strong>en</strong>traîne <strong>de</strong>s<br />

dépilations et l'apparition <strong>de</strong> croûtes.<br />

En cas <strong>de</strong> gale <strong>de</strong>s oreilles, les croûtes grisâtres localisées dans l'oreille, l'oblig<strong>en</strong>t à secouer la tête. Les<br />

complications inflammatoires <strong>de</strong> l'oreille et les lésions nerveuses <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s torticolis. La tête est alors<br />

inclinée, on note parfois <strong>de</strong>s convulsions. Dans les gales du corps le parasite peut s'installer dans les<br />

différ<strong>en</strong>tes parties du corps, avec une forte prop<strong>en</strong>sion à atteindre les extrémités du corps (tête, extrémités<br />

<strong>de</strong>s pattes, …<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Certains cuniculteurs utilis<strong>en</strong>t un mélange d'huile <strong>de</strong> palme et <strong>de</strong> pétrole ou un mélange d'huile <strong>de</strong> palme et<br />

<strong>de</strong> sodium <strong>en</strong> application sur les zones atteintes. Dans<br />

d'autres régions d'Afrique on pr<strong>en</strong>d une poignée <strong>de</strong>s<br />

feuilles <strong>de</strong> la plante Phytolacca do<strong>de</strong>candra qu'on pile<br />

pour <strong>en</strong> extraire le jus. Ce jus est mélangé à l'huile <strong>de</strong><br />

palme légèrem<strong>en</strong>t chauffée (moitié moitié). On obti<strong>en</strong>t<br />

ainsi, une lotion qui est appliquée <strong>de</strong>ux fois par jour<br />

sur la zone infectée (oreilles ou corps)<br />

L'efficacité du traitem<strong>en</strong>t effectué avec ces divers<br />

mélanges est toujours fonction du sta<strong>de</strong> d'évolution <strong>de</strong><br />

la maladie : plus le traitem<strong>en</strong>t est précoce, meilleures<br />

sont ses chances <strong>de</strong> réussite. Pour un traitem<strong>en</strong>t<br />

efficace <strong>de</strong> la gale <strong>de</strong>s oreilles, il est nécessaire <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir<br />

verticalem<strong>en</strong>t les 2 oreilles, d'y verser le produit et <strong>de</strong><br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 51


masser le bas <strong>de</strong> l'oreille pour faciliter la pénétration. Cela évite au lapin <strong>de</strong> rejeter mécaniquem<strong>en</strong>t le produit<br />

<strong>en</strong> secouant la tête.<br />

En cas d'infestation massive d'un troupeau, il est recommandé <strong>de</strong> désinfecter les locaux et le matériel<br />

d'élevage avec Le K-Othrine 2,5 PM afin <strong>de</strong> détruire les acari<strong>en</strong>s et insectes parasites prés<strong>en</strong>ts dans le milieu.<br />

Toutefois, <strong>en</strong> cas d'infestation sévère et généralisée, l'Ivermectine® est <strong>de</strong> loin le produit le plus efficace.<br />

Deux injections <strong>en</strong> sous-cutané <strong>de</strong> 200 mg par kilogramme <strong>de</strong> poids vif, à 8 jours d'intervalle, ont un effet<br />

curatif très remarquable sur la maladie.<br />

4.4.2. Les <strong>de</strong>rmatomycoses ou teignes<br />

* Les causes<br />

Les <strong>de</strong>rmatomycoses sont dues à <strong>de</strong>ux champignons <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>res Trychophyton et Achorion. Elle sont<br />

favorisées par une ambiance chau<strong>de</strong> et humi<strong>de</strong>, une v<strong>en</strong>tilation mal conçue.<br />

* Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission<br />

Comme dans le cas <strong>de</strong>s gales, les animaux se contamin<strong>en</strong>t par contact direct avec les sujets mala<strong>de</strong>s ou à<br />

partir <strong>de</strong>s objets souillés par les champignons.<br />

* Les symptômes<br />

Les teignes se caractéris<strong>en</strong>t par <strong>de</strong>s dépilations circulaires, farineuses et non prurigineuses, à la tête, au cou et<br />

aux pattes et par <strong>de</strong>s go<strong>de</strong>ts <strong>en</strong>tourant une touffe <strong>de</strong> poils. La peau est irritée et <strong>en</strong>flammée. C'est une<br />

affection très contagieuse, souv<strong>en</strong>t transmissible aux autres animaux domestiques (chi<strong>en</strong>, chat) et parfois à<br />

l'homme.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Pour traiter cette maladie, l'utilisation d'antimycosiques est recommandée. La Griséofluvine® et le Soufre<br />

sont efficaces contre la maladie. Un traitem<strong>en</strong>t régulier <strong>de</strong> la litière disposée dans la boîte à nid avec <strong>de</strong> la<br />

"fleur <strong>de</strong> soufre" <strong>en</strong> poudre (1 cuillerée à soupe par boite à nid) est un complém<strong>en</strong>t intéressant et peu<br />

coûteux. Améliorer la v<strong>en</strong>tilation est une mesure complém<strong>en</strong>taire souv<strong>en</strong>t nécessaire pour éviter les rechutes.<br />

4.4.3. La nécrose <strong>de</strong>s pattes<br />

Elle est <strong>en</strong>core appelée "maux <strong>de</strong> pattes" ou "mal aux pattes"<br />

* Les causes<br />

C'est une infection microbi<strong>en</strong>ne née à la suite d'une plaie plantaire, favorisée par <strong>de</strong>s microlésions servant <strong>de</strong><br />

portes d'<strong>en</strong>trée aux microbes. Celles-ci sont provoquées par un plancher " agressif " (grillage irrégulier ou à<br />

fil trop fin, caillebotis <strong>de</strong> bois mal raboté), favorisées par la macération sur une litière humi<strong>de</strong>. Comme pour<br />

la teigne, une ambiance humi<strong>de</strong> et une mauvaise v<strong>en</strong>tilation, une hygiène défaillante sont <strong>de</strong>s causes<br />

favorisantes.<br />

* Les symptômes<br />

La nécrose <strong>de</strong>s pattes se manifeste par <strong>de</strong>s lésions purul<strong>en</strong>tes rougeâtres, recouvertes d'une croûte touchant<br />

principalem<strong>en</strong>t les adultes, <strong>en</strong> particulier les laines reproductrices. Une lapine atteinte <strong>de</strong> nécrose se réfugie<br />

dans la boîte à nid pour limiter le contact douloureux avec le plancher <strong>de</strong> la cage. De façon générale, les<br />

lapins nécrosés t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d'atténuer leur douleur <strong>en</strong> clopinant.<br />

L'ext<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s lésions peut <strong>en</strong>traîner un amaigrissem<strong>en</strong>t et la mort du sujet atteint. Chez les reproducteurs<br />

(mâles et femelles), c'est une cause importante d'infertilité.<br />

* le traitem<strong>en</strong>t<br />

L'efficacité est liée à la rapidité d'interv<strong>en</strong>tion. Il faut traiter les plaies avec une solution désinfectante : io<strong>de</strong>,<br />

bleu <strong>de</strong> g<strong>en</strong>tiane + aluminium <strong>en</strong> bombe si possible. Améliorer l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, le confort <strong>de</strong> la cage et du<br />

nid. Lorsque les plaies sont trop importantes, l'élimination <strong>de</strong>s reproducteurs <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t la seule solution.<br />

4.5 Les maladies <strong>de</strong>s reproductrices<br />

4.5.1. Les abcès et les mammites<br />

Les abcès sont <strong>de</strong>s accumulations <strong>de</strong> pus qui se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t sous la forme d'une boule dans le tissu musculaire,<br />

<strong>de</strong>rmique ou glandulaire. Ils peuv<strong>en</strong>t être très fréqu<strong>en</strong>ts chez le lapin. Ils peuv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir énormes et se<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 52


développer très vite sans que la santé appar<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l'animal ne soit altérée. Mais les risques <strong>de</strong> contaminer les<br />

autres reproducteurs <strong>de</strong>meur<strong>en</strong>t.<br />

Chez la lapine, on trouve souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s abcès sous-cutanés (régions mammaires, parfois sous-maxillaires ou<br />

plantaires). Ces trois sortes d'abcès sont souv<strong>en</strong>t la cause <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong>s reproductrices. Les lapereaux<br />

issus <strong>de</strong> mères contaminées peuv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> nombreux petits abcès, d'aspect sec, répartis sur tout le<br />

corps : pattes, tête, dos, etc…<br />

* Les causes<br />

Les pasteurelles, les staphylocoques et les streptocoques sont la cause ess<strong>en</strong>tielle mais les traumatismes<br />

divers, le manque d'hygiène, les lactations successives sont souv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s causes favorisantes ou déterminantes<br />

à l'origine <strong>de</strong>s abcès et <strong>de</strong>s mammites. Certaines pasteurelles peuv<strong>en</strong>t être très pathogènes et provoquer <strong>de</strong>s<br />

épidémies très graves.<br />

* Les symptômes<br />

- les abcès<br />

Les abcès provoqués par les pasteurelles produis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s pus crémeux, souv<strong>en</strong>t localisés sous le cou et le<br />

maxillaire. En cas <strong>de</strong> staphylococcie, les abcès à pus blanchâtre et formant <strong>de</strong>s croûtes se localis<strong>en</strong>t aux<br />

articulations, sur le corps et sur les yeux <strong>de</strong>s très jeunes lapereaux<br />

Très rare, le bacille <strong>de</strong> la nécrose provoque <strong>de</strong>s abcès à pus épais, généralem<strong>en</strong>t situés sous la peau du cou et<br />

<strong>de</strong> l'abdom<strong>en</strong>. Certaines formes peuv<strong>en</strong>t atteindre les oreilles qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t alors un aspect <strong>de</strong> feuille<br />

<strong>de</strong>sséchée.<br />

- les mammites<br />

C'est une affection <strong>de</strong>s mamelles <strong>de</strong>s lapines nourrices, se traduisant par <strong>de</strong> la tuméfaction, <strong>de</strong> la chaleur, <strong>de</strong><br />

la rougeur et une agalaxie (abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> production <strong>de</strong> lait), ce qui <strong>en</strong>traîne une diarrhée jaune souv<strong>en</strong>t<br />

mortelle chez les lapereaux. C'est une affection microbi<strong>en</strong>ne surv<strong>en</strong>ant dans <strong>de</strong>s clapiers malpropres. Elle<br />

peut être aussi due aux erreurs <strong>de</strong> sevrage.<br />

* Le traitem<strong>en</strong>t<br />

Quand la mammite est seulem<strong>en</strong>t au sta<strong>de</strong> congestif (mamelle dure, rouge mais sans pus), on peut éviter<br />

l'infection par un traitem<strong>en</strong>t antibiotique par voie générale (trois jours) et l'application 2 fois par jour sur la<br />

mamelle <strong>de</strong> topiques cutanés astring<strong>en</strong>ts (type vinaigre) pour décongestionner. Aucun traitem<strong>en</strong>t n'est<br />

économiquem<strong>en</strong>t efficace contre les abcès ou les mammites purul<strong>en</strong>tes. La réforme du mala<strong>de</strong> est à<br />

conseiller dans ce cas. Chez les lapereaux couverts <strong>de</strong> micro-abcès, il n'existe pas <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t efficace. La<br />

réforme est égalem<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>visager.<br />

* La prophylaxie<br />

Prév<strong>en</strong>ir les abcès et les maux <strong>de</strong> pattes <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vigilance. La désinfection <strong>de</strong>s cages, <strong>de</strong>s boîtes à nid,<br />

du matériel <strong>de</strong>vra être faite soigneusem<strong>en</strong>t et régulièrem<strong>en</strong>t. Rappelons qu'une exposition <strong>de</strong>s surfaces<br />

(propres) aux rayons directs du soleil est une métho<strong>de</strong> efficace et économique pour désinfecter du matériel.<br />

La litière <strong>de</strong>s boîtes à nid <strong>de</strong>vra être brûlée immédiatem<strong>en</strong>t et surtout pas jetée sous les cages ou dans les<br />

fosses. L'élimination <strong>de</strong>s animaux maladies est la solution la plus économique.<br />

4.5.2. Frigidité et stérilité<br />

Il existe <strong>de</strong>s cas où la lapine refuse obstiném<strong>en</strong>t l'accouplem<strong>en</strong>t. Il convi<strong>en</strong>t alors <strong>de</strong> la prés<strong>en</strong>ter à différ<strong>en</strong>ts<br />

mâles pour éliminer les possibilités d'incompatibilité d'humeur. En cas d'échec, il faut p<strong>en</strong>ser à :<br />

=> un excès <strong>de</strong> graisse par suite d'une alim<strong>en</strong>tation trop riche. Ce mal peut être corrigé par un rationnem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> la lapine.<br />

=> une car<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> vitamine ou <strong>en</strong> minéraux (vitamine E et phosphore le plus souv<strong>en</strong>t). L'emploi <strong>de</strong><br />

Topherol® (préparation <strong>de</strong> vitamine E commerciale) à la dose d'une cuillerée à café par 5 litres d'eau <strong>de</strong><br />

boisson (ou 5 gouttes par lapine), 10 jours par mois, s'est révélé efficace.<br />

Un traitem<strong>en</strong>t avec du phosphore liqui<strong>de</strong> (solution d'aci<strong>de</strong> phosphorique à 60% - att<strong>en</strong>tion, c'est un produit<br />

très agressif) peut ai<strong>de</strong>r à débloquer certaines situations. On peut le distribuer aux femelles et aux mâles, à<br />

raison <strong>de</strong> 1 ml par litre d'eau <strong>de</strong> boisson les 2 premiers jours, puis 2 ml par litre p<strong>en</strong>dant 5 ou 6 jours. Cette<br />

cure peut être r<strong>en</strong>ouvelée périodiquem<strong>en</strong>t. L'usage d'un alim<strong>en</strong>t correctem<strong>en</strong>t équilibré <strong>en</strong> phosphore est<br />

toutefois nettem<strong>en</strong>t préférable quand cela est possible.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 53


4.5.3. Fausse gestation ou Pseudo-gestation<br />

Bi<strong>en</strong> que l'ovulation soit théoriquem<strong>en</strong>t provoquée par l'accouplem<strong>en</strong>t, la proximité du mâle, son o<strong>de</strong>ur, mais<br />

surtout l'excitation <strong>en</strong>tre femelles logées dans une même cage, peuv<strong>en</strong>t provoquer une ovulation. Bi<strong>en</strong> qu'il<br />

ne puisse pas y avoir <strong>de</strong> fécondation dans ce cas, les corps jaunes se développ<strong>en</strong>t sur les ovaires et p<strong>en</strong>dant<br />

15 à 18 jours la lapine ayant ovulé est <strong>en</strong> situation hormonale id<strong>en</strong>tique à celle d'une lapine effectivem<strong>en</strong>t<br />

gestante (jusqu'au mom<strong>en</strong>t où normalem<strong>en</strong>t les secrétions <strong>de</strong>s annexes <strong>de</strong>s embryons doiv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir compléter<br />

celles <strong>de</strong>s ovaires). On parle alors <strong>de</strong> pseudo-gestation ou <strong>de</strong> fausse gestation. Durant cette pério<strong>de</strong>, la lapine<br />

refuse l'accouplem<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> cas d'acceptation, il n'y a pas fécondation car il n'y a pas d'ovulation.<br />

Si les fausses gestantes sont fréqu<strong>en</strong>tes dans un élevage, il est recommandé <strong>de</strong> mettre les mâles dans <strong>de</strong>s<br />

cages éloignées <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s femelles et d'éviter <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s femelles vi<strong>de</strong>s <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant <strong>de</strong> les<br />

accoupler.<br />

Pour cette raison, les femelles futures reproductrices doiv<strong>en</strong>t être logées <strong>en</strong> cages individuelles (et non par 2<br />

ou par 3), trois semaines au moins avant la première saillie. En effet une femelle " dominante " peut<br />

provoquer une pseudo-gestation chez une femelle " dominée " qu'elle aura chevauchée. Si <strong>de</strong> la litière ou du<br />

fourrage sont à sa disposition, une lapine <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> pseudo-gestation (15-16 jours après l'événem<strong>en</strong>t l'ayant<br />

provoqué) cherche généralem<strong>en</strong>t à construire un nid (voir les figures 45a et b dans la partie reproduction).<br />

4.5.4. Les accid<strong>en</strong>ts à la mise bas<br />

*Abandon <strong>de</strong>s portées.<br />

Avant <strong>de</strong> mettre bas, certaines lapines ne s'arrach<strong>en</strong>t pas les poils pour faire leur nid. Cette anomalie est plus<br />

fréqu<strong>en</strong>te lors <strong>de</strong> la première portée d'une jeune lapine. Dans ces conditions, la femelle généralem<strong>en</strong>t n'allaite<br />

pas ces petits et les laisse mourir. Il s'agit d'un mauvais comportem<strong>en</strong>t maternel. Il est alors recommandé <strong>de</strong><br />

faire adopter par d'autres lapines, les lapereaux <strong>de</strong> la portée abandonnée. En cas <strong>de</strong> récidive, la lapine est à<br />

réformer.<br />

*Cannibalisme<br />

Il peut arriver que <strong>de</strong>s lapines dévor<strong>en</strong>t leurs lapereaux à la naissance. Le plus souv<strong>en</strong>t, ce sont <strong>de</strong>s cas isolés,<br />

<strong>en</strong> particulier lorsque la mère n'a pas mis bas dans sa boite à nid et que les lapereaux sont déjà presque froids.<br />

Il est peu fréqu<strong>en</strong>t que la lapine récidive à la portée suivante, mais dans ce cas il faut l'éliminer.<br />

Si ce phénomène est observé chez plusieurs lapines à la même pério<strong>de</strong>, ce comportem<strong>en</strong>t peut être du à une<br />

erreur alim<strong>en</strong>taire :<br />

=> Abreuvem<strong>en</strong>t insuffisant au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mise bas.<br />

=> T<strong>en</strong>eur insuffisante <strong>de</strong> la ration <strong>en</strong> protéines.<br />

La solution est <strong>de</strong> rectifier immédiatem<strong>en</strong>t ces erreurs alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> abreuvant correctem<strong>en</strong>t les animaux et<br />

<strong>en</strong> leur donnant une ration assez riche <strong>en</strong> protéines.<br />

* Mise bas <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la boîte à nid<br />

Les mises bas <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la boîte à nid sont souv<strong>en</strong>t dues à l'inconfort <strong>de</strong> la femelle dans cette boîte<br />

(mauvaise accessibilité, manque <strong>de</strong> quiétu<strong>de</strong>, prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> souris dans la boite à nid,etc…). C'est un<br />

comportem<strong>en</strong>t possible chez les femelles primipares.<br />

* Retard <strong>de</strong> mise bas<br />

Ce retard est surtout constaté lorsque la taille <strong>de</strong> la portée est faible (1 à 3 lapereaux). La gestation <strong>de</strong> la<br />

lapine dure <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 31 jours. Si la lapine n'a pas mis bas au 33e jour <strong>de</strong> la gestation, il est recommandé<br />

<strong>de</strong> faire une palpation pour s'assurer qu'il n'y a pas erreur. Si la gestation est confirmée, on peut provoquer la<br />

mise bas par injection d'ocytocine au 33e jour <strong>de</strong> gestation.<br />

* Torsion et prolapsus du vagin (ou sortie du vagin)<br />

Les torsions <strong>de</strong> l'utérus ne sont pas rares, et ne sont souv<strong>en</strong>t découvertes qu'à l'autopsie. Elles survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

plus fréquemm<strong>en</strong>t lorsque la taille <strong>de</strong> la portée est élevée et si la lapine a été dérangée au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la mise<br />

bas. Les prolapsus du vagin survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi lorsque la taille <strong>de</strong> la portée est élevée. Ces accid<strong>en</strong>ts sont<br />

difficiles à prév<strong>en</strong>ir. Il faut garantir le calme aux animaux.<br />

* Mortalité <strong>de</strong>s lapines autour <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise bas<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 54


Il n'est pas rare que <strong>de</strong>s lapines meur<strong>en</strong>t brutalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> gestation ou dans les quelque jours suivant la<br />

mise bas. En général ce sont <strong>de</strong>s jeunes femelles <strong>en</strong> assez bonne santé appar<strong>en</strong>te autour <strong>de</strong> la 2e ou <strong>de</strong> la 3e<br />

mise bas, et ri<strong>en</strong> ne laisse prévoir leur mort. C'est une maladie métabolique et il n'y a aucun traitem<strong>en</strong>t. Si le<br />

phénomène pr<strong>en</strong>d <strong>de</strong> l'ampleur, il convi<strong>en</strong>t d'allonger le délai mise bas - saille suivante au début <strong>de</strong> la<br />

carrière <strong>de</strong>s lapines et <strong>de</strong> limiter la taille <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong>s lapines primipares (1 ères portées) à 1 ou 2 lapereaux<br />

<strong>en</strong> <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la taille moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s portées à la naissance observée <strong>de</strong> l'élevage.<br />

4.5.5. Mortalité au nid <strong>de</strong>s lapereaux avant la 4 e semaine<br />

La plus gran<strong>de</strong> mortalité <strong>de</strong>s lapereaux se situe <strong>en</strong>tre la naissance et le sevrage et surtout au cours <strong>de</strong> la<br />

première semaine. Les principales causes <strong>de</strong> cette mortalité <strong>en</strong> climat <strong>tropical</strong> sont les suivantes :<br />

• mortalité <strong>de</strong> la mère lapine<br />

• défaut <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> la boîte à nid (accès difficile à la lapine ou aux lapereaux, non respect <strong>de</strong>s<br />

normes, <strong>de</strong>s règles d'hygiène, etc …)<br />

• qualité et hygiène défectueuses <strong>de</strong> l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat <strong>de</strong> la portée<br />

• abs<strong>en</strong>ce ou insuffisance <strong>de</strong> matériaux pour faire le nid (paille, copeaux, foin, etc...)<br />

• allaitem<strong>en</strong>t insuffisant ou agalactie due aux mammites ou à une ration trop pauvre <strong>en</strong> protéines ou à<br />

un défaut d'abreuvem<strong>en</strong>t.<br />

Cette mortalité <strong>de</strong>s lapereaux est principalem<strong>en</strong>t située dans la semaine qui suit la naissance. Elle est<br />

favorisée par la fragilité <strong>de</strong>s lapereaux nouveau-nés. En effet, ils naiss<strong>en</strong>t le corps glabre (nu), les yeux<br />

fermés et avec <strong>de</strong> faibles capacités à se déplacer. Ils sont très s<strong>en</strong>sibles au froid et à la chaleur. En outre, la<br />

mère lapine ne s'occupe pas directem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sa portée <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la déf<strong>en</strong>se qu'elle assure parfois, mais pas<br />

toujours, à l'<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> la boîte à nid. Elle leur donne à téter <strong>en</strong> général une seule fois par 24 heures, <strong>en</strong><br />

quelques minutes seulem<strong>en</strong>t.<br />

La survie <strong>de</strong>s lapereaux au nid dép<strong>en</strong>d donc <strong>de</strong> l'éleveur. Une mortalité <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 à 15% se situe dans<br />

les limites <strong>de</strong> la "normale", même si <strong>de</strong>s mortalités nettem<strong>en</strong>t plus faibles peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>ues.<br />

La finalité <strong>de</strong> l'élevage étant <strong>de</strong> produire beaucoup <strong>de</strong> lapins commercialisables ; l'éleveur doit travailler à<br />

réduire constamm<strong>en</strong>t les mortalités <strong>en</strong>tre la naissance et le sevrage. Pour ce faire, il doit d'abord bi<strong>en</strong><br />

surveiller la portée p<strong>en</strong>dant les jours qui suiv<strong>en</strong>t la naissance, retirer les morts et veiller à ce que la litière<br />

reste extrêmem<strong>en</strong>t propre. Il doit respecter l'âge du sevrage, t<strong>en</strong>ir compte <strong>de</strong>s facteurs cités plus haut. La<br />

pratique <strong>de</strong> l'adoption <strong>de</strong>s lapereaux dès la naissance avec une réduction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s portées les plus<br />

gran<strong>de</strong>s permet <strong>de</strong> limiter cette mortalité avant sevrage.<br />

4.6 La prophylaxie sanitaire et médicale (la prév<strong>en</strong>tion)<br />

Lorsqu'on élève un grand nombre d'animaux sur une petite surface (cas <strong>de</strong> l'élevage <strong>de</strong>s lapins ou <strong>de</strong>s poulets<br />

par exemple) l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat <strong>de</strong>s animaux t<strong>en</strong>d à se contaminer avec <strong>de</strong>s microbes, <strong>de</strong>s parasites<br />

ou <strong>de</strong>s gaz <strong>de</strong> toutes sortes. Si l'éleveur ne veille pas <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce à la propreté <strong>de</strong>s lieux, il ne gagnera<br />

jamais d'arg<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant ce ne sera pas suffisant, car si malgré les mesures d'hygiène <strong>de</strong>s animaux tomb<strong>en</strong>t<br />

mala<strong>de</strong>s, il faudra interv<strong>en</strong>ir rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t pour éviter la contagion. Le Lapin a <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong><br />

matière d'hygiène. Si son confort physiologique n'est pas respecté, il doit lutter pour rester <strong>en</strong> bonne santé et<br />

il s'affaiblit.<br />

En matière <strong>de</strong> santé, le dicton populaire " Prév<strong>en</strong>ir vaut mieux que guérir " <strong>de</strong>vra attirer l'att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>s<br />

éleveurs. En effet, pour assurer la bonne réussite d'un élevage cunicole, il faut m<strong>en</strong>er la lutte contre les<br />

microbes sur un double front sanitaire et médical tout <strong>en</strong> accordant une att<strong>en</strong>tion constante au nettoyage et à<br />

la désinfection.<br />

4.6.1. La prophylaxie sanitaire : l'Hygiène<br />

Prophylaxie veut dire "Prév<strong>en</strong>ir les maladies"; la prophylaxie sanitaire ou hygiène c'est "prév<strong>en</strong>ir" les<br />

maladies <strong>en</strong> mettant l'animal dans les meilleures conditions possibles d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.<br />

* Les précautions préliminaires : la conception <strong>de</strong> l'élevage, <strong>de</strong>s cages, du matériel<br />

Ce sont <strong>en</strong> définitive les plus importantes. Si au départ tout n'est pas prévu pour être facilem<strong>en</strong>t nettoyable et<br />

désinfectable, par la suite ce travail sera mal fait ou pas fait du tout. De même, si l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t est<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 55


défavorable au départ (mauvaise v<strong>en</strong>tilation, bruit, prés<strong>en</strong>ce d'autres animaux, <strong>de</strong> rats, etc…) il sera difficile<br />

<strong>de</strong> respecter les règles <strong>de</strong> prophylaxie hygiénique.<br />

* Les mesures perman<strong>en</strong>tes<br />

L'éleveur et le personnel<br />

Avant d'<strong>en</strong>trer dans un élevage, les précautions suivantes doiv<strong>en</strong>t être prises :<br />

• Port obligatoire <strong>de</strong> blouse et <strong>de</strong> bottes réservées à l'élevage et régulièrem<strong>en</strong>t lavées. Prévoir une<br />

blouse pour la maternité et une autre pour l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

• Désinfection <strong>de</strong>s mains avant toute opération dans l'élevage et après avoir manipulé un mala<strong>de</strong> ou un<br />

cadavre, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> cas d'abcès et <strong>de</strong> mammites<br />

• Trempage <strong>de</strong>s bottes dans un pédiluve efficace<br />

• Éviter les visiteurs<br />

Le matériel<br />

A chaque mise bas, à chaque sevrage, le matériel précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t utilisé est remplacé par du matériel propre.<br />

L'idéal serait <strong>de</strong> disposer d'une réserve <strong>de</strong> cages pour pouvoir assurer la rotation. La litière utilisée dans les<br />

boîtes à nid doit être r<strong>en</strong>ouvelée immédiatem<strong>en</strong>t si elle est souillée et particulièrem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant les 15<br />

premiers jours après la mise bas. Tous les cadavres doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>fouis <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce avec <strong>de</strong> la chaux ou<br />

incinérés, toujours loin <strong>de</strong> l'élevage.<br />

On doit porter une att<strong>en</strong>tion toute particulière à la propreté <strong>de</strong> l'eau, <strong>de</strong>s fourrages et <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts, car ils sont<br />

les vecteurs <strong>de</strong> maladies du lapin (microbes, champignons, coccidies, vers, etc…). Il faut :<br />

• Eviter <strong>de</strong> distribuer l'alim<strong>en</strong>t sur le sol <strong>en</strong> utilisant <strong>de</strong>s récipi<strong>en</strong>ts (mangeoire, râtelier) faciles à<br />

nettoyer.<br />

• Veiller à la qualité <strong>de</strong> l'eau distribuée et à la propreté <strong>de</strong>s abreuvoirs car le lapin ne boit jamais l'eau<br />

sale qui est <strong>de</strong> surcroît un milieu favorable au développem<strong>en</strong>t microbi<strong>en</strong>. L'eau doit être<br />

fréquemm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ouvelée.<br />

• Veiller à la propreté <strong>de</strong>s bacs <strong>de</strong> stockage d'eau (brossage une fois par semaine au moins) et <strong>de</strong>s<br />

abreuvoirs. Si l'élevage est doté d'un système automatique, nettoyer les pipettes avec une éponge<br />

imbibée d'eau javellisée une fois par semaine.<br />

• L'alim<strong>en</strong>t doit être stocké dans un <strong>en</strong>droit sec, propre et non accessible aux animaux domestiques ou<br />

sauvages (chi<strong>en</strong>, chat, petits rongeurs, oiseaux, reptiles, …).<br />

Les animaux<br />

Un animal mala<strong>de</strong> est un danger pour les autres. Il faut donc interv<strong>en</strong>ir sans att<strong>en</strong>dre. Une att<strong>en</strong>tion toute<br />

particulière <strong>de</strong>vra être portée aux reproducteurs car s'ils ne sont pas eux-mêmes <strong>en</strong> bonne santé, les lapereaux<br />

qu'ils donn<strong>en</strong>t ne seront pas <strong>en</strong> bonne santé. Les pertes <strong>en</strong> <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t sont le plus souv<strong>en</strong>t liées à un<br />

mauvais état <strong>de</strong>s femelles <strong>en</strong> maternité.<br />

*Les mesures occasionnelles.<br />

Il faut procé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> temps <strong>en</strong> temps au nettoyage et à la désinfection du matériel d'élevage et <strong>de</strong>s locaux. En<br />

général, les cages, les mangeoires, les abreuvoirs et les boites à nid, ainsi que les supports <strong>de</strong>s cages, doiv<strong>en</strong>t<br />

être régulièrem<strong>en</strong>t et proprem<strong>en</strong>t nettoyés à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> brosses trempées dans un désinfectant. Les<br />

désinfectants couramm<strong>en</strong>t employés sont le crésyl (<strong>en</strong> émulsion blanche stabilisé) et <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> Javel (25 ml<br />

par litre d'eau).<br />

Une fois par semaine, il est recommandé <strong>de</strong> nettoyer complètem<strong>en</strong>t le bâtim<strong>en</strong>t (murs, <strong>en</strong>trées d'air, points<br />

lumineux, supports <strong>de</strong>s cages, …). Veiller à la propreté <strong>de</strong>s bacs <strong>de</strong> stockage d'eau (brossage un fois par<br />

semaine au moins) et <strong>de</strong>s abreuvoirs.<br />

En climat <strong>tropical</strong>, les moustiques, les cafards (blattes), moucherons, certains coléoptères pullul<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

dans les élevages. Il faut les détruire à l'ai<strong>de</strong> d'insectici<strong>de</strong>s.<br />

* La quarantaine.<br />

Elle consiste à isoler et à gar<strong>de</strong>r <strong>en</strong> " observation " les animaux qui doiv<strong>en</strong>t être introduits dans un élevage <strong>en</strong><br />

fonctionnem<strong>en</strong>t. Cela concerne surtout le cheptel <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t mâle et femelle s'il est réalisé avec <strong>de</strong>s<br />

animaux sevrés. La quarantaine sera faite dans un lieu séparé et <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce suffisamm<strong>en</strong>t éloigné <strong>de</strong><br />

l'élevage principal.<br />

Deux phases sont à respecter.<br />

• Une phase d'observation <strong>de</strong> 15 à 20 jours: les animaux <strong>en</strong>trants sont placés seuls <strong>en</strong> cages<br />

individuelles <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 56


• Une phase <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> 15 à 20 jours. Des lapins <strong>de</strong> chair <strong>de</strong> l'élevage sont installés dans le local <strong>de</strong><br />

quarantaine dans <strong>de</strong>s cages proches <strong>de</strong>s animaux <strong>en</strong>trants.<br />

L'observation <strong>de</strong>s réactions <strong>de</strong>s animaux au cours <strong>de</strong> ces 2 phases, permettra <strong>de</strong> limiter les risques avant<br />

l'introduction réelle dans l'élevage. Si nécessaire, il peut être plus sage <strong>de</strong> ne pas <strong>en</strong>trer d'animaux douteux<br />

afin <strong>de</strong> ne pas contaminer l'<strong>en</strong>semble du troupeau. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> quarantaine est mise à profit pour effectuer<br />

traitem<strong>en</strong>t antiparasitaire, vaccination, etc…, avant la mise <strong>en</strong> production.<br />

4.6.2. La prophylaxie médicale : prév<strong>en</strong>tion à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> médicam<strong>en</strong>ts ou <strong>de</strong> vaccins<br />

La prophylaxie médicale <strong>de</strong>s maladies parasitaires (coccidiose et vers intestinaux) permet <strong>de</strong> maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong><br />

général un bon état sanitaire <strong>de</strong> l'élevage. A cet effet, il existe <strong>de</strong>s sulfami<strong>de</strong>s très efficaces dans la<br />

prév<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> la coccidiose. Une vermifugation périodique est égalem<strong>en</strong>t souhaitable. L'usage abusif <strong>de</strong>s<br />

antibiotiques est à proscrire.<br />

Afin <strong>de</strong> ne pas créer les foyers <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilité, l'usage <strong>de</strong> vaccins contre la VHD et la myxomatose n'est<br />

recommandé qu'<strong>en</strong> milieu contaminé. P<strong>en</strong>ser à détruire les flacons après décontamination longue dans l'eau<br />

<strong>de</strong> Javel.<br />

4.7 La pratique <strong>de</strong> l'autopsie <strong>de</strong>s lapins morts ou mala<strong>de</strong>s<br />

Les signes cliniques, c'est-à-dire les constats tirés <strong>de</strong> l'observation <strong>de</strong>s animaux mala<strong>de</strong>s permett<strong>en</strong>t déjà <strong>de</strong><br />

se faire une idée sur les problèmes sanitaires <strong>de</strong> l'élevage. L'éleveur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra l'appui <strong>de</strong> son technici<strong>en</strong> ou<br />

d'un vétérinaire pour confirmer ses conclusions.<br />

Nous l'<strong>en</strong>gageons toutefois à réaliser <strong>de</strong>s autopsies sommaires <strong>de</strong>s lapins morts, ce qui lui donnera une idée<br />

<strong>de</strong> la localisation et <strong>de</strong>s organes atteints. S'il abat lui-même ses lapins <strong>de</strong> chair, une observation att<strong>en</strong>tive <strong>de</strong>s<br />

carcasses, <strong>de</strong>s viscères, lui donnera assez tôt <strong>de</strong>s informations précieuses.<br />

La figure 47 (page 56) vous permet <strong>de</strong> localiser les principaux organes et <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ter d'id<strong>en</strong>tifier<br />

sommairem<strong>en</strong>t les év<strong>en</strong>tuels problèmes. Une paire <strong>de</strong> ciseaux correctem<strong>en</strong>t aiguisée est suffisante.<br />

Bi<strong>en</strong> se savonner les mains et les ciseaux après usage, puis les désinfecter.<br />

4.8 La pharmacie <strong>de</strong> l'élevage<br />

Nous distinguerons 2 types <strong>de</strong> produits à utiliser <strong>en</strong> élevage.<br />

* Les produits perman<strong>en</strong>ts ou <strong>en</strong>trant dans un programme <strong>de</strong> prophylaxie<br />

Tous ces produits <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion particip<strong>en</strong>t au mainti<strong>en</strong> d'une bonne hygiène et d'un état sanitaire stabilisé.<br />

L'éleveur aura intérêt à <strong>en</strong> disposer <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce et à les r<strong>en</strong>ouveler régulièrem<strong>en</strong>t (pour éviter les<br />

altérations). Ce sont:<br />

• Désinfectants : eau <strong>de</strong> Javel (hypochlorite <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>), solutions iodées, ammonium quaternaire, crésyl<br />

ou désinfectant du commerce<br />

• Insectici<strong>de</strong>s et ratici<strong>de</strong>s<br />

• Antiparasitaires : produit anti-gale <strong>de</strong>s oreilles, anti-mycosique (teigne), vermifuges, anticoccidi<strong>en</strong>s,<br />

sulfate <strong>de</strong> magnésium 50%, sel sodique d'ars<strong>en</strong>ic<br />

• Aseptisant pour traiter les plaies (mal <strong>de</strong> pattes, nécroses débutantes <strong>de</strong>s pattes) : teinture d'io<strong>de</strong>, bleu<br />

<strong>de</strong> g<strong>en</strong>tiane, sulfami<strong>de</strong>s, savon liqui<strong>de</strong>, fleur <strong>de</strong> soufre.<br />

• Tonique et complexes vitaminiques : phosphore liqui<strong>de</strong>, vitamines A, D3, E, vitamines du groupe B.<br />

* Les produits à usage occasionnel.<br />

L'éleveur <strong>de</strong>vra s'assurer qu'il peut <strong>en</strong> disposer rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> besoin, pour interv<strong>en</strong>ir sans tar<strong>de</strong>r <strong>en</strong><br />

cas <strong>de</strong> doute ou <strong>de</strong> problème avéré. Il s'agit <strong>en</strong> particulier :<br />

• <strong>de</strong>s vaccins, comme le vaccin contre la VHD (<strong>en</strong>trant dans le programme FAO-CARDER-CECURI<br />

au Bénin)<br />

• <strong>de</strong>s antibiotiques et anti-infectieux buvables ou injectables.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 57


Figure 47 : Schéma <strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s principales maladies<br />

* L'efficacité<br />

Un traitem<strong>en</strong>t n'est vraim<strong>en</strong>t efficace que s'il est appliqué<br />

- rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t<br />

- la bonne dose<br />

- <strong>en</strong> respectant les durées.<br />

Ne pas respecter le dosage et la durée contribue à créer <strong>de</strong>s résistances <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s germes pathogènes, tout<br />

<strong>en</strong> limitant l'efficacité et la perman<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la protection recherchée. Dans certains cas on doit appliquer le<br />

traitem<strong>en</strong>t à l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s animaux concernés.<br />

=============================================================================<br />

Fin du chapitre 4<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 4 – Assurer la bonne santé <strong>de</strong> l'animal (maladies, santé, hygiène) Page 58


5.1 Abattre : quand et comm<strong>en</strong>t ?<br />

5.2 Dépouiller le lapin pour la v<strong>en</strong>te<br />

5.1 Abattre : quand et comm<strong>en</strong>t ?<br />

Chapitre 5<br />

Préparer le lapin pour la v<strong>en</strong>te<br />

Plan du Chapitre 5<br />

5.3 Savoir le commercialiser<br />

5.4 Savoir le cuisiner<br />

Dans les élevages semi-commerciaux et commerciaux d'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, l'abattage <strong>de</strong>s lapins se fait à<br />

l'âge <strong>de</strong> 3 à 4 mois, c'est-à-dire lorsqu'ils atteign<strong>en</strong>t un poids situé <strong>en</strong>tre 2,0 et 2,5 kg. A titre <strong>de</strong> comparaison<br />

dans les pays europé<strong>en</strong>s producteurs, les lapins atteign<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 2,4 à 2,6 kg à 10 semaines (2 mois ½<br />

). Cette croissance plus rapi<strong>de</strong> provi<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les génotypes (<strong>en</strong> Europe<br />

utilisation lapins plus lourds mais beaucoup plus exigeants au plan <strong>de</strong> l'alim<strong>en</strong>tation tant <strong>en</strong> qualité qu'<strong>en</strong><br />

quantité), d'une alim<strong>en</strong>tation granulée très bi<strong>en</strong> équilibrée et <strong>en</strong>fin d'un climat plus tempéré permettant aux<br />

lapins une plus forte ingestion par kg <strong>de</strong> poids vif (évacuation facile <strong>de</strong> la chaleur générée par la<br />

consommation et la transformation <strong>de</strong>s alim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> muscles et dépôts adipeux).<br />

Dans les élevages à caractère ext<strong>en</strong>sif ou familiaux africains (moins <strong>de</strong> 10 mères) où les lapins sont nourris<br />

avec un alim<strong>en</strong>t peu riche, leur abattage peut interv<strong>en</strong>ir plus tard, vers l'âge <strong>de</strong> 4 à 6 mois. Cep<strong>en</strong>dant, il n'est<br />

pas conseillé <strong>de</strong> les gar<strong>de</strong>r au <strong>de</strong>là du temps indiqué ci-<strong>de</strong>ssus, car leur indice <strong>de</strong> consommation se dégra<strong>de</strong><br />

affectant la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage.<br />

Quel que soit le mo<strong>de</strong> d'alim<strong>en</strong>tation, l'abattage le plus r<strong>en</strong>table est effectué lorsque les lapins ont atteint 55 à<br />

65% au maximum du poids adulte <strong>de</strong> leurs par<strong>en</strong>ts. Par exemple, si les adultes pès<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 3,5 kg il<br />

est souhaitable d'abattre les jeunes lorsqu'ils atteign<strong>en</strong>t 2,0-2,2 kg. Pour <strong>de</strong>s lapins adultes pesant 3,0 kg (cas<br />

<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> populations locales africaines) le poids d'abattage <strong>de</strong>vrait être <strong>de</strong> 1,8 à 2,0 kg.<br />

Figure 48 : Etourdissem<strong>en</strong>t et saignée d'un lapin<br />

Pour abattre un lapin, il faut d'abord l'étourdir (le r<strong>en</strong>dre ins<strong>en</strong>sible mais <strong>en</strong>core vivant, pour que le coeur<br />

batte <strong>en</strong>core au mom<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la saignée). Pour ce faire, le t<strong>en</strong>ir par les pattes arrière, la tête <strong>en</strong> bas puis lui<br />

donner un petit coup sec sur la nuque à l'ai<strong>de</strong> d'un bâton. Il est aussi possible <strong>de</strong> lui "casser le cou" <strong>en</strong><br />

retournant la tête avec une main tandis que l'autre ti<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble les 2 pattes arrières. Dans les abattoirs<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la v<strong>en</strong>te Page 58


industriels europé<strong>en</strong>s, cette anesthésie est obt<strong>en</strong>ue par un choc électrique prov<strong>en</strong>ant d'un équipem<strong>en</strong>t<br />

spécialisé (électronarcose).<br />

Après l'étourdissem<strong>en</strong>t, on pratique rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t la saignée <strong>de</strong> l'animal <strong>en</strong> coupant les caroti<strong>de</strong>s (artères<br />

importantes au niveau du cou) à l'ai<strong>de</strong> d'un couteau pointu bi<strong>en</strong> aiguisé. On susp<strong>en</strong>d <strong>en</strong>suite l'animal la tête<br />

<strong>en</strong> bas quelques minutes pour favoriser l'écoulem<strong>en</strong>t du sang. Ces opérations sont illustrées par la figure 48.<br />

5.2 Dépouiller le lapin pour la v<strong>en</strong>te.<br />

Après l'abattage, on dépouille le lapin <strong>de</strong> sa peau <strong>en</strong> procédant d'abord à une incision circulaire à la base <strong>de</strong><br />

chacune <strong>de</strong>s pattes arrières, juste au <strong>de</strong>ssus du talon. Une incision longitudinale est faite <strong>en</strong>suite jusqu'au<br />

pubis. On sépare la peau <strong>de</strong>s 2 cuisses, puis <strong>en</strong> tirant la peau jusqu'à la tête on sépare la peau <strong>de</strong> la carcasse<br />

comme un fourreau. On fait ressortir les épaules et les pattes avant. La peau est alors accrochée seulem<strong>en</strong>t à<br />

la tête. Suivant les habitu<strong>de</strong>s du pays, la tête peut être dépouillée à l'ai<strong>de</strong> d'un couteau, ou sectionnée et<br />

retirée avec la peau. Ensuite on coupe le bout <strong>de</strong>s pattes antérieures (manchons avant). Puis on ouvre la<br />

cavité abdominale pour éviscérer l'animal <strong>en</strong> faisant att<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> ne pas rompre le tube digestif, ce qui<br />

souillerait la carcasse. La vésicule biliaire est retirée soigneusem<strong>en</strong>t. Pour terminer, on coupe les manchons<br />

<strong>de</strong>s pattes postérieures (manchons arrières).<br />

Ce schéma classique <strong>de</strong> dépouille est illustré sur la figure 49. Les figure 50 à 68 illustr<strong>en</strong>t d'un part cette<br />

technique et d'autre part le dépouillem<strong>en</strong>t sans accrochage pratiqué par 2 opérateurs. Cette <strong>de</strong>rnière technique<br />

ne nécessite aucune installation mais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> temps et <strong>de</strong> main d'œuvre pour dépouiller un lapin que<br />

la technique utilisant un lapin attaché par les pattes arrières ou comme <strong>en</strong> Europe bloqué par les pattes<br />

arrières dans un V <strong>de</strong> fixation (voir illustrations <strong>de</strong>s figures 50 et suivantes). En outre, la technique à <strong>de</strong>ux<br />

sans installation <strong>en</strong>traîne une assez forte contamination bactéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> par les mains <strong>de</strong>s opérateurs,<br />

et ne doit donc être employée que si la vian<strong>de</strong> est immédiatem<strong>en</strong>t mise à cuire.<br />

Pour la v<strong>en</strong>te <strong>de</strong>s lapins <strong>en</strong> carcasses, puisque la majorité <strong>de</strong>s acheteurs préfèr<strong>en</strong>t acheter un lapin dépouillé<br />

et conditionné plutôt que sur pied, il faut employer la métho<strong>de</strong> d'abattage avec l'animal fixé par les pattes<br />

arrières, beaucoup plus hygiénique si elle est pratiquée correctem<strong>en</strong>t.<br />

Figure 49 : Les différ<strong>en</strong>tes étapes <strong>de</strong> la dépouille d'un lapin<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la v<strong>en</strong>te Page 59


Figure 50 : Exemple d'étrier<br />

servant à bloquer les pattes <strong>de</strong>s<br />

lapins lors <strong>de</strong> l'abattage<br />

Figure 53 : Les lapins à la fin<br />

<strong>de</strong>s opérations sur une chaine<br />

d'abattage. Il ne sont fixés ici<br />

que par une seule patte<br />

Figure 57 : Le lapin est d'abord<br />

assommé, puis saigné<br />

Figure 61 : Puis ils tir<strong>en</strong>t<br />

chacun <strong>de</strong> leur côté pour<br />

dépouiller l'animal<br />

Figure 65 : La paroi<br />

abdominale est sectionnée avec<br />

un outil bi<strong>en</strong> tranchant, pour<br />

retirer les viscères<br />

Figure 51 : Dépouille d'un<br />

lapin dans un abattoir<br />

industriel. Une <strong>de</strong>s 2 pattes est<br />

ici bloquée dans un étrier<br />

Figure 54 : Les différ<strong>en</strong>tes<br />

phases <strong>de</strong> l'éviscération d'un<br />

lapin , ici <strong>en</strong> abattage familial<br />

Figure 52a : Détail <strong>de</strong>s pattes<br />

dans les étriers simples<br />

Figure 55 : Abattage familial<br />

traditionnel à <strong>de</strong>ux, <strong>en</strong> France<br />

Décomposition d'un abattage traditionnel à <strong>de</strong>ux <strong>en</strong> Afrique <strong>de</strong> l'Ouest<br />

Employer cette métho<strong>de</strong> seulem<strong>en</strong>t pour l'abattage familial<br />

Figure 58 : Il est <strong>en</strong>suite laissé<br />

quelques minutes la tête <strong>en</strong> bas<br />

pour que le sang s'écoule<br />

Figure 62 : A la fin <strong>de</strong> la<br />

dépouille il faut faire att<strong>en</strong>tion<br />

pour faire sortir les pattes<br />

Figure 66 : Prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la<br />

carcasse éviscérée. Cette<br />

métho<strong>de</strong> <strong>en</strong>traîne <strong>de</strong><br />

nombreuses contaminations<br />

bactéri<strong>en</strong>nes (contacts <strong>en</strong>tre<br />

mains et vian<strong>de</strong>).<br />

Figure 59 : La peau est incisée<br />

au milieu du dos (elle sera jetée)<br />

Figure 63 : Les pattes arrières<br />

son sectionnées au niveau du<br />

talon<br />

Figure 67 : La carcasse est<br />

immédiatem<strong>en</strong>t découpée et les<br />

morceaux mis dans le récipi<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> cuisson.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la v<strong>en</strong>te Page 60<br />

Figure 52b : Dans cet autre<br />

abattoir, les pattes sont bloquées<br />

dans <strong>de</strong>s étriers doubles<br />

Figure 56 : Dépouille<br />

traditionnelle à <strong>de</strong>ux dans un<br />

élevage au Maroc<br />

Figure 60 : Chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

opérateur saisi la peau <strong>de</strong> son côté<br />

Figure 64 : La tête non dépouillée<br />

est sectionnée, puis les pattes<br />

avant sont sectionnées.<br />

Figure 68 : La vian<strong>de</strong> est<br />

immédiatem<strong>en</strong>t mise à cuire. Ce<br />

délai très court évite que les<br />

contaminations bactéri<strong>en</strong>nes ai<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces sur la santé <strong>de</strong>s<br />

consommateurs.


S'il n'y a pas <strong>de</strong> chaîne <strong>de</strong> froid (conservation à +4°C avant la v<strong>en</strong>te, possible p<strong>en</strong>dant 3 à 4 jours), les<br />

carcasses doiv<strong>en</strong>t être commercialisées le jour même <strong>de</strong> l'abattage et la vian<strong>de</strong> cuisinée au plus tard le<br />

l<strong>en</strong><strong>de</strong>main. Une solution parfois employée est la congélation <strong>de</strong>s carcasses (-18°C). Celle-ci permet un<br />

meilleur ajustem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre l'organisation <strong>de</strong>s abattages et <strong>de</strong>s v<strong>en</strong>tes plus ou moins irrégulières. Mais il faut<br />

pour cela disposer <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> congélation et <strong>de</strong> stockage à -18°C <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la v<strong>en</strong>te.<br />

Figure 69 : Le magasin <strong>de</strong> v<strong>en</strong>te<br />

<strong>de</strong> lapins d'un gros éleveur au<br />

Bénin<br />

5.3 Savoir le commercialiser.<br />

Figure 70: Les lapins sont<br />

emballés et conservés au<br />

congélateur à -18°C<br />

Figure 71 : Les carcasses<br />

congelées sont pesées lors <strong>de</strong><br />

la v<strong>en</strong>te<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Préparer le lapin pour la v<strong>en</strong>te Page 61<br />

Figure 72 : Si posible, les<br />

carcasses congelées sont<br />

placées dans un sac isotherme<br />

pour le transport par l'acheteur<br />

Le bon cuniculteur doit avoir une bonne connaissance du marché. La cli<strong>en</strong>tèle est <strong>en</strong> général constituée par<br />

les restaurants, les maquis, les hôtels, les boucheries, les supermarchés et les particuliers qui<br />

s'approvisionn<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t chez l'éleveur. On peut égalem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dre ses lapins sur les marchés locaux au<br />

même titre que les poulets, les pinta<strong>de</strong>s, les canards, les pigeons, etc…<br />

Pour atteindre un plus grand nombre <strong>de</strong> cli<strong>en</strong>ts, l'éleveur doit chercher à se faire connaître et à faire connaître<br />

ses produits par tous les moy<strong>en</strong>s possibles (bouche à oreille, cartes <strong>de</strong> visite, foire, distribution d'affichettes,<br />

fléchage publicitaire, panneaux publicitaires…)<br />

Il est conseillé d'adhérer au groupem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> producteurs, aux associations et aux réseaux <strong>de</strong> producteurs pour<br />

autant qu'il <strong>en</strong> existe. Cela permet d'échanger <strong>de</strong>s informations et le cas échéant <strong>de</strong> se regrouper pour<br />

rationaliser l'offre, les transports, etc…<br />

A l'instar du poulet et <strong>de</strong> la din<strong>de</strong>, il est possible <strong>de</strong> v<strong>en</strong>dre égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s découpes <strong>de</strong> lapin. Ceci permettrait<br />

<strong>de</strong> mettre la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin à la portée <strong>de</strong>s couches sociales peu nanties. Au Bénin par exemple, certains<br />

éleveurs commercialis<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s découpes <strong>de</strong> lapins fumés, par l'intermédiaire <strong>de</strong>s v<strong>en</strong><strong>de</strong>uses <strong>de</strong> boissons<br />

locales ou dans <strong>de</strong>s gargoteries (petits restaurants populaires). Cette expéri<strong>en</strong>ce a connu un bon succès dans<br />

les régions où elle a été essayée.<br />

5.4 Savoir le cuisiner<br />

En règle générale, il faut ret<strong>en</strong>ir que la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin ne nécessite pas <strong>de</strong> longues cuissons. Pour manger du<br />

lapin, on peut le préparer dans différ<strong>en</strong>tes sauces :<br />

• sauce tomate<br />

• sauce d'arachi<strong>de</strong><br />

• sauce <strong>de</strong> sésame<br />

• sauce légumes (bouillon <strong>de</strong> feuilles)<br />

• sauce gluante (gombo, crincrin, etc…)<br />

On peut aussi manger du lapin frit à l'huile avec <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre, <strong>de</strong> l'igname frit, <strong>de</strong> l'amiwo, du riz, du<br />

moyo, <strong>de</strong> l'akassa accompagnés <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> tomate. Les brochettes <strong>de</strong> lapin sont aussi délicieuses, surtout<br />

lorsqu'elles sont accompagnées <strong>de</strong> pain ou d'akassa.<br />

Dans les pays du Nord (Europe, Amérique), il se mange grillé, sous forme <strong>de</strong> civet, <strong>de</strong> rillettes, <strong>de</strong> pâté, <strong>de</strong><br />

lapin au vin, etc… Il existe <strong>de</strong>s c<strong>en</strong>taines <strong>de</strong> recettes différ<strong>en</strong>tes pour préparer la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> lapin (voir partie<br />

recettes du site)<br />

Le lapin : Quel délice pour les fins gourmets ! ! !<br />

__________________________________________________________________<br />

Fin du chapitre 5


Chapitre 6<br />

Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> son élevage<br />

6.1 La gestion technique <strong>de</strong> l'élevage<br />

6.1.1 Le planning d'élevage<br />

6.1.1.1 Planning casier<br />

6.1.1.2 Planning linéaire<br />

6.1.2.3 Planning circulaire<br />

6.1.2 Les inscriptions nécessaires pour bi<strong>en</strong> suivre<br />

l'élevage<br />

6.1.2.1 A la maternité<br />

6.1.2.2 A l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

Plan du Chapitre 6<br />

6.1.3 Les paramètres <strong>de</strong> la gestion technique <strong>de</strong><br />

l'élevage cunicole<br />

6.2 La gestion économique<br />

Les objectifs <strong>de</strong> production (gestion technique et<br />

financière<br />

La gestion technico-économique (ou GTE) d'un élevage est un élém<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable qui permet d'apprécier<br />

ses performances et sa r<strong>en</strong>tabilité. La GTE est l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s opérations qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contrôler et <strong>de</strong><br />

suivre les performances d'un élevage. C'est un outil très précieux pour l'éleveur et ses part<strong>en</strong>aires<br />

économiques. Pour sa valorisation maximale, la gestion technique doit être pratiquée au sein d'un groupe<br />

d'éleveurs par exemple l'ABEC au Bénin (<strong>Association</strong> Béninoise <strong>de</strong>s Cuniculteurs). Pour l'éleveur, elle<br />

permet <strong>de</strong> :<br />

• faire un diagnostic précis et rapi<strong>de</strong> (détermination <strong>de</strong>s points faibles, recherche <strong>de</strong>s causes)<br />

• connaître son niveau <strong>de</strong> production au sein <strong>de</strong> sa région et <strong>de</strong> son groupem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> producteurs<br />

• comparer et déterminer son choix (conception et évolution d'élevage, <strong>de</strong> matériel, <strong>de</strong> technique<br />

d'élevage)<br />

Pour le part<strong>en</strong>aire économique, elle permet <strong>de</strong> :<br />

• faire une analyse <strong>de</strong>s résultats techniques et économiques globaux par rapport aux investissem<strong>en</strong>ts,<br />

aux charges, aux temps <strong>de</strong> travail<br />

• apprécier le prix <strong>de</strong> revi<strong>en</strong>t, le coût <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts postes d'élevage (alim<strong>en</strong>tation, frais généraux, frais<br />

financiers, amortissem<strong>en</strong>t, etc…)<br />

• apprécier la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage<br />

• déterminer les besoins <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'élevage<br />

En l'amont <strong>de</strong> l'élevage, elle ai<strong>de</strong> le technici<strong>en</strong> à apprécier et à comparer l'efficacité <strong>de</strong> la souche (génétique),<br />

du matériel, du bâtim<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> l'ambiance, <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> l'élevage ainsi qu'à optimiser les choix.<br />

La GTE <strong>de</strong> groupe bi<strong>en</strong> conduite permet <strong>en</strong> outre d'établir <strong>de</strong>s Référ<strong>en</strong>ces (<strong>de</strong>s exemples à suivre),<br />

particulièrem<strong>en</strong>t utiles pour les candidats éleveurs, les organismes <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t ou <strong>de</strong> conseil ou <strong>de</strong><br />

crédit.<br />

6.1 La gestion technique <strong>de</strong> l'élevage<br />

6.1.1 Le planning d'élevage<br />

Le planning permet <strong>de</strong> programmer systématiquem<strong>en</strong>t toutes les opérations qui se déroul<strong>en</strong>t à la maternité où<br />

il est installé<br />

Il existe plusieurs types <strong>de</strong> planning dont trois sont fréquemm<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong> élevage cunicole. On distingue :<br />

• le planning casier<br />

• le planning linéaire<br />

• le planning circulaire<br />

6.1.1.1 Le planning casier (figures 73 et 74)<br />

Le planning casier peut se faire aisém<strong>en</strong>t avec du bois. On construit simplem<strong>en</strong>t une gran<strong>de</strong> boîte dans<br />

laquelle on dispose <strong>de</strong>s casiers <strong>en</strong> nids <strong>de</strong> pigeon. On dispose 31 cases horizontales correspondant aux jours<br />

du mois, installées sur 4 niveaux correspondant aux opérations ci-après :<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 62


• Niveau 1 = pratique <strong>de</strong> la saillie<br />

• Niveau 2 = contrôle <strong>de</strong> gestation (palpation)<br />

• Niveau 3 = préparation <strong>de</strong>s mises bas : pose et ouverture <strong>de</strong>s boites à nid<br />

• Niveau 4 = sevrage<br />

Ce qui aboutit à un total <strong>de</strong> 124 casiers. La rangée correspondant aux mises bas peut être dédoublée (une<br />

rangée préparation <strong>de</strong>s boites à nid et une rangée prévision <strong>de</strong> mise bas) si la préparation <strong>de</strong>s boites à nid se<br />

fait plus <strong>de</strong> 2-3 jours avant la date prévue pour la mise bas (30 jours après la saillie positive).<br />

Chaque femelle est représ<strong>en</strong>tée par une fiche. On emploie <strong>de</strong>ux couleurs <strong>de</strong> fiches, par exemple bleue pour le<br />

sevrage et verte pour les autres opérations telles que saillie, palpation, préparation <strong>de</strong>s mises bas. On déplace<br />

alors la fiche <strong>de</strong> la femelle <strong>en</strong> la mettant dans la case correspondant au jour et à l'opération à effectuer.<br />

Il est à utiliser dès que le nombre <strong>de</strong> reproductrices atteint la vingtaine. Il est très fonctionnel et facile à<br />

réaliser. Son inconvéni<strong>en</strong>t est qu'il n'a aucune mémoire puisqu'il ne laisse aucune trace, d'où la nécessité<br />

d'une gran<strong>de</strong> rigueur <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s casiers..<br />

6.1.1.2 Le planning linéaire (figure 75)<br />

Une ligne est attribuée à chaque femelle. On indique à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> punaises <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tes couleurs, les<br />

opérations à effectuer dans les colonnes correspondant aux jours où elles doiv<strong>en</strong>t être réalisées (les jours sont<br />

inscrits <strong>de</strong> 1 à 365). Chaque couleur <strong>de</strong> punaise correspond à une opération <strong>de</strong> l'élevage (saillie, palpation,<br />

date présumée <strong>de</strong> la mise bas, etc). Ce planning permet d'éviter les multiples <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts mais il<br />

nécessite un panneau et du papier <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dim<strong>en</strong>sions ainsi que <strong>de</strong>s punaises <strong>de</strong> couleur.<br />

6.1.1.3 Le planning circulaire (figure 76)<br />

Il est constitué d'un disque circulaire, découpé <strong>en</strong> secteurs représ<strong>en</strong>tant chacun un jour. Les femelles faisant<br />

l'objet <strong>de</strong> la manipulation sont repérées par une punaise numérotée mise <strong>en</strong> place le jour <strong>de</strong> la saillie. Des<br />

cercles conc<strong>en</strong>triques numérotés (<strong>de</strong> 1 à 3 ou 4) permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> placer <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus vers le c<strong>en</strong>tre les<br />

femelles qui sont resaillies suite à une palpation négative, <strong>de</strong> manière à pouvoir procé<strong>de</strong>r aux éliminations.<br />

Chaque jour, on fait tourner le disque d'un secteur. Les punaises arriv<strong>en</strong>t alors face au jour <strong>de</strong> l'opération à<br />

effectuer. Ce planning existe dans le commerce mais peut-être fabriqué aussi par l'éleveur avec du<br />

contreplaqué.<br />

Figure 73 : Schéma <strong>de</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

d'un planning casier<br />

Figure 74 : Exemple <strong>de</strong><br />

planning casier à 5 rangées<br />

dans un élevage français (à<br />

droite sur la photo)<br />

Figure 75 : Exemple <strong>de</strong><br />

planning linéaire<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 63<br />

Figure 76 : Exemple <strong>de</strong> planning<br />

circulaire utilisé <strong>en</strong> France , ici<br />

avec 2 fois 31 jours<br />

La gestion informatisée<br />

Il existe dans le commerce, <strong>en</strong> Europe ou au Canada, plusieurs programmes ou logiciels utilisables sur<br />

micro-ordinateurs, pouvant contribuer à la conduite d'élevage. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> appoint à ceux<br />

décrits plus haut ; il ne les exclut pas nécessairem<strong>en</strong>t.<br />

6.1.2 Les inscriptions nécessaires pour bi<strong>en</strong> suivre l'élevage.<br />

L'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts paramètres zootechniques <strong>de</strong>s animaux permet à l'éleveur <strong>de</strong> suivre dans le<br />

temps et l'espace, l'évolution <strong>de</strong> son élevage. Cet <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t sert aussi <strong>de</strong> base pour les travaux <strong>de</strong><br />

sélection. Les <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts indisp<strong>en</strong>sables pour le bon suivi d'un élevage sont les suivants :<br />

6.1.2.1 A la maternité<br />

Les fiches individuelles <strong>de</strong>s mâles et femelles, les fiches <strong>de</strong> sevrage, les fiches collectives doiv<strong>en</strong>t être t<strong>en</strong>ues<br />

rigoureusem<strong>en</strong>t à jour. Elles doiv<strong>en</strong>t être mises dans <strong>de</strong>s pochettes et classées pour éviter les pertes<br />

év<strong>en</strong>tuelles et les erreurs.


Des modèles <strong>de</strong> fiches individuelles pour femelle ou pour mâle couramm<strong>en</strong>t utilisés dans les élevages sont<br />

représ<strong>en</strong>tés sur les figures 77 et 78. Sur la fiche femelle, le nombre <strong>de</strong> lapereaux retirés ou ajoutés (adoptés)<br />

est m<strong>en</strong>tionné <strong>de</strong> manière à pouvoir bi<strong>en</strong> déterminer les pertes <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> laissés (nés vivants +<br />

retirés + adoptés) et le nombre <strong>de</strong> sevrés.<br />

Il est aussi utile <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> outre une fiche collective qui se prés<strong>en</strong>te comme l'indique la figure 79. La fiche<br />

collective a l'avantage <strong>de</strong> permettre à l'éleveur <strong>de</strong> faire rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les calculs <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> mise bas, <strong>de</strong> taux <strong>de</strong><br />

fertilité, <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> mortalité <strong>en</strong>tre la naissance et le sevrage, d'apprécier la prolificité <strong>de</strong> l'élevage, le taux <strong>de</strong><br />

fonte, etc…<br />

Figure 77 : Exemple <strong>de</strong> fiche femelle Figure 78 : exemple <strong>de</strong> fiche mâle Figure 79 : Exemple <strong>de</strong> fiche collective<br />

NB : ces 3 exemples sont repris aux pages 66 et 67 au format d'usage (pour impression)<br />

6.1.2.2 A l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t.<br />

L'éleveur doit aussi <strong>en</strong>registrer :<br />

• le nombre <strong>de</strong> lapins sevrés, et le nombre <strong>de</strong> lapins abattus<br />

• le poids <strong>de</strong>s lapins sevrés, et celui <strong>de</strong>s lapins abattus (poids vif, poids <strong>de</strong> carcasses)<br />

• l'évolution <strong>de</strong> la mortalité<br />

• la consommation d'alim<strong>en</strong>ts<br />

Cela lui permet <strong>de</strong> calculer la vitesse <strong>de</strong> croissance, la mortalité, l'indice <strong>de</strong> consommation d'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t,<br />

le r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à l'abattage.<br />

6.1.3. Les paramètres <strong>de</strong> la gestion technique <strong>de</strong> l'élevage cunicole<br />

Les paramètres à ret<strong>en</strong>ir sont les suivants.<br />

► Nombre <strong>de</strong> cages-mères(CM)<br />

C'est le nombre <strong>de</strong> cages équipées <strong>de</strong> boites à nids à la maternité permettant à une lapine <strong>de</strong> mettre bas et<br />

d'allaiter ses lapereaux jusqu'au sevrage. *Femelles prés<strong>en</strong>tes (ou femelles reproductrices) (FP)<br />

Il s'agit <strong>de</strong>s femelles saillies au moins 1 fois et effectivem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes dans l'élevage.<br />

► Taux d'occupation <strong>de</strong>s cages-mères <strong>en</strong> %<br />

Il s'agit du rapport <strong>en</strong>tre le nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> femelles prés<strong>en</strong>tes (FP) p<strong>en</strong>dant une pério<strong>de</strong> et le nombre total<br />

<strong>de</strong> cages-mères ou cages équipées <strong>de</strong> boites à nid disponibles dan l'élevage sur la même pério<strong>de</strong>: Taux = FP /<br />

CM x 100<br />

► Taux <strong>de</strong> fonte du cheptel <strong>en</strong> %<br />

C'est le rapport <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> femelles mortes et reformées (FM) et le nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> femelles<br />

prés<strong>en</strong>tes p<strong>en</strong>dant une pério<strong>de</strong> donnée: Fonte = FM / FP x 100.<br />

► Taux annuel <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s femelles <strong>en</strong> %<br />

C'est le rapport <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> femelles r<strong>en</strong>ouvelées et saillies pour la première fois dans l'année <strong>de</strong><br />

production et le nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> femelles reproductrices prés<strong>en</strong>tes dans la même année.<br />

►C'est le rapport <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> mises bas observées (MB) et le nombre <strong>de</strong> saillies réalisées (SR) :<br />

Fertilité = MB / SR x 100<br />

► Nombre <strong>de</strong> nés totaux par mise bas<br />

Le nombre total <strong>de</strong> lapereaux nés par mise bas (LN), <strong>en</strong>core appelé prolificité, résulte du rapport <strong>en</strong>tre le<br />

nombre total <strong>de</strong> lapereaux nés (vivants + morts) et le nombre <strong>de</strong> mises bas (MB) : LN / MB.<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 64


C'est, <strong>en</strong> fait, la moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s portées à la mise bas.<br />

► Taux <strong>de</strong> mortinatalité<br />

C'est le rapport <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> lapereaux trouvés morts lors du premier contrôle (le jour <strong>de</strong> la mise bas<br />

dans les élevages bi<strong>en</strong> t<strong>en</strong>us) et le nombre total <strong>de</strong> lapereaux nés (vivants + morts).<br />

► Taux <strong>de</strong> mortalité naissance-sevrage <strong>en</strong> %<br />

C'est le pourc<strong>en</strong>tage moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> la mortalité observée pour les lapereaux nés vivants <strong>en</strong>tre la naissance et le<br />

sevrage.<br />

► Nombre <strong>de</strong> sevrés par mise bas<br />

Il s'agit du nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> lapereaux vivants au mom<strong>en</strong>t du sevrage rapporté au nombre total <strong>de</strong> mises bas<br />

sur une pério<strong>de</strong> donnée. Il est souv<strong>en</strong>t confondu avec le nombre lapereaux <strong>de</strong> sevrés par sevrage (taille<br />

moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong>s portées ayant au moins un lapereau vivant au mom<strong>en</strong>t su sevrage) qui lui n'inclut pas les<br />

portées totalem<strong>en</strong>t disparues <strong>en</strong>tre la naissance et le sevrage.<br />

► Nombre <strong>de</strong> sevrés par sevrage<br />

Rarem<strong>en</strong>t employé dans les systèmes <strong>de</strong> GTE, mais souv<strong>en</strong>t observés par les éleveurs, c'est la taille moy<strong>en</strong>ne<br />

<strong>de</strong>s portée effectivem<strong>en</strong>t sevrées (voir ci-<strong>de</strong>ssus). Il a l'inconvéni<strong>en</strong>t «d'oublier» les porteés totalem<strong>en</strong>t<br />

mortes<br />

► Taux <strong>de</strong> mortalité sevrage-v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> %, ou mortalité à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t<br />

Pou une pério<strong>de</strong> donnée, c'est rapport <strong>en</strong>tre le nombre <strong>de</strong> lapereaux morts <strong>en</strong>tre le sevrage et le mom<strong>en</strong>t<br />

prévu pour la v<strong>en</strong>te d'une part et le nombre total <strong>de</strong> lapereaux sevrés d'autre part.<br />

►Nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> lapereaux sevrés par femelle par unité <strong>de</strong> temps<br />

C'est le cumul <strong>de</strong>s lapereaux sevrés au cours d'une pério<strong>de</strong> donnée divisé par le nombre miy<strong>en</strong> <strong>de</strong> femelles<br />

prés<strong>en</strong>tes dans l'élevage. Il est fonction <strong>de</strong> l'intervalle <strong>en</strong>tre mises bas successives, <strong>de</strong> la prolificité et du taux<br />

<strong>de</strong> mortalité naissance-sevrage.<br />

►Nombre <strong>de</strong> lapins produits par cage-mère et par an.<br />

Le critère est calculé <strong>en</strong> additionnant sur un an les lapins v<strong>en</strong>dus et conservés pour le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t du<br />

cheptel et divisant ce total par le nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> cages mères <strong>de</strong> l'élevage. On calcule <strong>de</strong> la même manière<br />

le Nombre <strong>de</strong> lapins produit par femelle et par an<br />

►Intervalle moy<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre 2 mises bas par femelle<br />

C'est le nombre moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> jours qui sépar<strong>en</strong>t 2 mises bas consécutives d'une même femelle. Il traduit la<br />

productivité <strong>de</strong>s lapines et dép<strong>en</strong>d du rythme <strong>de</strong> reproduction utilisé (int<strong>en</strong>sif, semi-int<strong>en</strong>sif ou ext<strong>en</strong>sif) et du<br />

taux <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong>s saillies.<br />

►Nombre <strong>de</strong> saillies par cage-mère par an<br />

C'est le nombre total <strong>de</strong> saillies effectuées p<strong>en</strong>dant une année, divisé par le nombre <strong>de</strong> cages-mères <strong>de</strong><br />

l'élevage<br />

►Nombre <strong>de</strong> mises bas par cage-mère par an<br />

C'est le nombre total <strong>de</strong> mises bas p<strong>en</strong>dant une année, divisé par le nombre <strong>de</strong> cages-mères <strong>de</strong> l'élevage.<br />

► Nombre <strong>de</strong> sevrés par cage-mère et par an<br />

C'est le nombre total <strong>de</strong> lapereaux sevrés p<strong>en</strong>dant un an, divisé par le nombre <strong>de</strong> cages-mères..<br />

► Indice <strong>de</strong> consommation économique.<br />

Il se calcule <strong>en</strong> divisant la consommation totale annuelle d'alim<strong>en</strong>ts composés (maternité et <strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t,<br />

mâles, futurs reproducteurs) par le poids <strong>de</strong> lapins v<strong>en</strong>dus.<br />

► Marge sur coût alim<strong>en</strong>taire par cage-mère et par an<br />

C'est l'<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s recettes annuelles réalisées par cage-mère moins les dép<strong>en</strong>ses alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>gagées<br />

pour la même pério<strong>de</strong><br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 65


<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 66


<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 67


6.2 La gestion économique<br />

Pour apprécier la r<strong>en</strong>tabilité d'un élevage, l'éleveur doit avoir un cahier pour <strong>en</strong>registrer les recettes et les<br />

dép<strong>en</strong>ses. Les lapins sortis pour l'auto-consommation familiale ou offerts à <strong>de</strong>s amis doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>tionnés<br />

dans la rubrique <strong>de</strong>s recettes, et comptés pour une valeur id<strong>en</strong>tique à celle <strong>de</strong>s lapins effectivem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dus.<br />

Une att<strong>en</strong>tion particulière doit être accordée au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t du cheptel reproducteur. Lorsque l'éleveur<br />

fait <strong>de</strong> l'auto-r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t, tous les lapins sélectionnés à l'<strong>en</strong>graissem<strong>en</strong>t pour remplacer les reproducteurs<br />

<strong>en</strong> fin <strong>de</strong> carrière, doiv<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>registrés dans la partie <strong>de</strong>s recettes.<br />

Lors du calcul <strong>de</strong> la r<strong>en</strong>tabilité, l'éleveur doit t<strong>en</strong>ir aussi compte <strong>de</strong> l'amortissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts, <strong>de</strong>s cages<br />

et du petit matériel. Que la main d'œuvre soit familiale ou salariée, elle doit être prise <strong>en</strong> compte au mom<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> l'évaluation <strong>de</strong> l'exploitation. Un bon éleveur doit à la fin <strong>de</strong> chaque année faire le bilan financier <strong>de</strong> son<br />

exploitation.<br />

Les objectifs <strong>de</strong> production (gestion technique et financière)<br />

Une gestion bi<strong>en</strong> comprise et efficace nécessite <strong>de</strong> se fixer <strong>de</strong>s objectifs <strong>en</strong> matière d'effectif et <strong>de</strong> résultats<br />

techniques et financiers.<br />

Un exemple <strong>de</strong> résultats actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visageables au Bénin est consignée au Tableau 6<br />

Tableau 6 : Objectifs indicatifs pour les performances d'élevage<br />

Production par cage mère 35 lapins v<strong>en</strong>dus par an<br />

Taux <strong>de</strong> mise bas annuel moy<strong>en</strong> 70%<br />

Taille moy<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> portée à la mise bas 6,5 lapereaux vivants<br />

Mortalité <strong>en</strong>tre la naissance et le sevrage 10% <strong>de</strong>s nés vivants<br />

Mortalité <strong>en</strong>tre le sevrage et la v<strong>en</strong>te 10% <strong>de</strong>s lapereaux sevrés<br />

Poids vif <strong>de</strong>s lapins à la v<strong>en</strong>te 2,2 kg<br />

Taux <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lapines reproductrices<br />

la première année<br />

la <strong>de</strong>uxième année et suivantes<br />

100%<br />

75%<br />

De ces quelques chiffres, l'éleveur doit tirer son programme <strong>de</strong> travail et son tableau <strong>de</strong> bord technique et<br />

financier. Pour un éleveur ayant 40 cages mères (cages avec boîtes à nid), cela nous donne les résultats<br />

consignés au tableau 7 . Le travail <strong>de</strong> l'éleveur est <strong>de</strong> s'assurer qu'il y a bi<strong>en</strong> 7 saillies <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par<br />

semaine, puis <strong>de</strong> vérifier que les autres critères sont bi<strong>en</strong> conformes aux valeurs théoriques att<strong>en</strong>dues.<br />

Tableau 7 : Objectifs annuels et hebdomadaires d'un élevage <strong>de</strong> 40 cages-mères (50 lapines <strong>en</strong> production)<br />

Objectifs <strong>de</strong> production<br />

Par cage-mère<br />

et par an<br />

pour 40 CM / an pour 40 CM / semaine<br />

Lapins produits / Cage Mère 35 1400 v<strong>en</strong>dus 27<br />

Effectifs au sevrage (+10%) 38,5 1540 sevrés 30<br />

Effectif à la naissance (+10%) 42,35 1694 nés vivants 33<br />

Nombre <strong>de</strong> mises bas / 6,5 6,51 vivants / mise bas 260 mises bas 5<br />

Nombre <strong>de</strong> saillies<br />

70% <strong>de</strong> saillies<br />

fécondantes<br />

372 saillies effectives 7 saillies au moins<br />

Poids <strong>de</strong> lapins v<strong>en</strong>dus 2,2 kg vif par tête 3080 kg au total 60 kg vifs<br />

Fin du chapitre 6<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Contrôler et assurer la r<strong>en</strong>tabilité <strong>de</strong> l'élevage Page 68


Conclusion<br />

La chair <strong>de</strong> lapin est t<strong>en</strong>dre, savoureuse, peu grasse et très nutritive. C'est l'une <strong>de</strong>s vian<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

fins gourmets. C'est aussi, par excell<strong>en</strong>ce, la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnes ayant <strong>de</strong>s problèmes<br />

cardiovasculaires placés sous régime, parce quelle conti<strong>en</strong>t un très faible taux <strong>de</strong> cholestérol<br />

(substance dont l'excès constitue un danger pour l'organisme humain).<br />

Le poil <strong>de</strong> lapin normal et celui <strong>de</strong>s lapins Angora sont utilisés <strong>en</strong> filature (mais l'élevage <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>rniers est vivem<strong>en</strong>t déconseillé dans les pays chauds)<br />

• La peau du lapin sert dans la maroquinerie.<br />

• Les excrém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> lapin peuv<strong>en</strong>t être transformés <strong>en</strong> <strong>en</strong>grais / compost pour fertiliser le<br />

sol.<br />

• Le lapin peut être élevé à la basse-cour avec du matériel sommaire à condition <strong>de</strong> veiller à<br />

l'hygiène<br />

• Les cages, les abris <strong>de</strong> lapins peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t se réaliser avec <strong>de</strong>s matériaux locaux.<br />

• Les mangeoires et abreuvoirs se réalis<strong>en</strong>t aisém<strong>en</strong>t. Pour peu qu'on soit bricoleur, on peut<br />

sans difficulté les fabriquer.<br />

• Le lapin, ce petit mammifère très prolifique, se nourrit facilem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'herbe (existant<br />

<strong>en</strong> gran<strong>de</strong> quantité surtout <strong>en</strong> saison pluvieuse). Mais son alim<strong>en</strong>tation doit être variée et<br />

équilibrée avec <strong>de</strong>s céréales ou <strong>de</strong> la prov<strong>en</strong><strong>de</strong> granulée.<br />

• Le lapin n'est pas du tout agressif. C'est même un ami <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants.<br />

• La haute productivité <strong>de</strong>s femelles est un avantage majeur.<br />

• Par tous ces atouts, l'élevage <strong>de</strong>s lapins se révèle être une source <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>us certaine.<br />

T<strong>en</strong>ez ! Dans les régions <strong>tropical</strong>es, une lapine peut produire <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne une tr<strong>en</strong>taine<br />

à une quarantaine <strong>de</strong> lapins par an. Quelle aubaine !<br />

Toutefois, la bonne réussite d'un élevage dép<strong>en</strong>d aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s conditions d'élevage que <strong>de</strong><br />

l'éleveur. Le plus souv<strong>en</strong>t lorsque les problèmes surgiss<strong>en</strong>t dans un élevage, on a t<strong>en</strong>dance à<br />

ignorer les facteurs humains tout <strong>en</strong> incriminant uniquem<strong>en</strong>t les animaux et les conditions<br />

d'élevage. De nos jours, il n'est pas rare <strong>de</strong> constater que dans un même groupem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

producteurs appliquant les mêmes techniques et recevant les mêmes conseils, il y a <strong>de</strong>s éleveurs<br />

qui réussiss<strong>en</strong>t merveilleusem<strong>en</strong>t alors que d'autres échou<strong>en</strong>t. Ceci nous amène à p<strong>en</strong>ser que le<br />

comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'éleveur est déterminant dans la réussite <strong>de</strong> son <strong>en</strong>treprise.<br />

Un bon éleveur doit avant tout être un travailleur intellig<strong>en</strong>t et infatigable.<br />

Il doit avoir du flair et un bon esprit d'observation.<br />

Le " nez " <strong>de</strong> l'éleveur doit l'ai<strong>de</strong>r efficacem<strong>en</strong>t à apprécier l'ambiance <strong>de</strong> l'élevage, les<br />

mauvaises o<strong>de</strong>urs (animaux morts, lapereaux morts aux nids, mauvaise v<strong>en</strong>tilation, etc…). Le coup<br />

d'œil att<strong>en</strong>tif et vigilant lui permettra <strong>de</strong> vite repérer les animaux mala<strong>de</strong>s (anorexie,<br />

amaigrissem<strong>en</strong>t, poils hérissés, œil terne, adynamie, diarrhée, ballonnem<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>tre), ou les<br />

animaux <strong>en</strong> bonne santé (œil vif, pelage luisant, bon déplacem<strong>en</strong>t, embonpoint raisonnable, …).<br />

Un bon éleveur est un homme qui sait écouter att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t et mettre <strong>en</strong> application les conseils<br />

utiles. Il est toujours à la recherche <strong>de</strong>s informations nécessaires à la bonne marche <strong>de</strong> son<br />

<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Conclusions et Bibliographie Page 69


exploitation. Il doit être pati<strong>en</strong>t, persévérant, t<strong>en</strong>ace. Il ne doit pas hésiter à se remettre <strong>en</strong><br />

cause <strong>en</strong> particulier dans ses pratiques, à rechercher <strong>de</strong>s informations et surtout <strong>de</strong>s formations<br />

complém<strong>en</strong>taires (évolution <strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong>s connaissances). Le savoir-faire <strong>de</strong> l'éleveur est<br />

l'élém<strong>en</strong>t moteur qui détermine sa réussite. Comme le souti<strong>en</strong>t Raidou, un éleveur pratici<strong>en</strong> :<br />

" En élevage, la chance, la malchance, la veine, la déveine n'exist<strong>en</strong>t pas.<br />

Ce qui existe, c'est l'effort, le savoir-faire adroit et intellig<strong>en</strong>t.<br />

Le succès obéit à <strong>de</strong>s lois ".<br />

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<strong>Élevage</strong> du lapin <strong>en</strong> milieu <strong>tropical</strong> – Chapitre 5 – Conclusions et Bibliographie Page 71

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