Les bons plans de l'été

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Gens d’ici
des Tricastins qui font la ville
Jean-Pierre Bardaine
Toujours une saison
d’avance
La main verte ne suffit pas, encore faut-il
avoir l’intelligence naturelle, le sens de
l’écosystème. Aux serres du Moulin ce sont
les abeilles qui assurent la pollinisation
et les larves de coccinelles qui déciment
les pucerons. « La preuve qu’il est possible
d’être en accord avec l’avenir de la
planète et d’assurer une production de
qualité » explique Jean-Pierre Bardaine,
responsable de l’exploitation. Ici les
insecticides et les fongicides n’ont plus
droit de cité. « Les traitements chimiques
ne sont pas une fatalité et c’est bon pour
la santé des horticulteurs de la serre »
précise le propriétaire. Sous les 5 500 m 2
couverts et 7 500 m 2 en extérieur, plantes,
« Arrosez toujours
tôt le matin... »
légumes, fleurs
s’épanouissent
lentement. Pour
les produire et
les faire grandir
dans un strict respect des temps et des
saisons, avant leur commercialisation les
plantes passent du temps en plein air. Ici,
l’équipage dispose d’une saison d’avance,
pour fournir les jardiniers en temps
opportun. « Ainsi nous sommes à l’heure
au printemps pour les légumes et les fleurs,
ou pour les chrysanthèmes en octobre »
confirme Jean-Pierre Bardaine. Heureux
il confie deux conseils aux néophytes :
« Arrosez toujours tôt le matin. Le soir, vous
favoriserez la formation des champignons.
Ayez toujours de nombreuses variétés au
jardin, plus vous en cultivez, moins vous
aurez de problèmes. »
Mathis Degeorges
Plus d’une tour
dans son sac
Un quart d’heure plus tôt il sortait du
CM1 de l’école Plein Soleil. Pour l’instant,
afin de répondre à nos questions, il saute
de son vélo et l’abandonne de manière
très aléatoire. Il égrène ses réponses, la
voix assurée, de la même manière dont il
déplace ses pions sur l’échiquier. Mathis
Degeorges, 9 ans, une graine de champion.
En avril, le Petit Prince de l’échiquier
participait aux championnats de France
d’échecs jeunes, à Montluçon. Dans la
capitale du Bourbonnais, il représentait
son club l’Échiquier des Trois Châteaux et
obtenait une place très honorable de 35 e .
« J’aime réfléchir et me concentrer sur le
jeu. Préparer des coups, comploter et tendre
des pièges », explique-t-il avec une belle
assurance et un sympathique franc-parler.
Il pratique le maître des jeux de stratégie
depuis deux ans, initié par son père, « que
je bats régulièrement » lance-t-il. En
revanche, son frère de onze ans lui donne
plus de mal, « on est ex aequo » affirme-t-il.
Dans son club, ils sont une dizaine de cet
âge à manier tour, fou, cavalier, roi et reine
sur les cases bicolores. Intarissable sur cette
passion, il aime particulièrement les tours,
« une pièce parfaite pour la défense dans la
partie et à la fin pour mettre son adversaire
mat. » Difficile de dire quel métier il compte
faire plus tard, mais, catégorique, il affirme :
« être fort, très fort aux échecs et faire des
tournois, beaucoup de tournois. »
Louis Ioskowitsch
Auprès de mon
arbre, je vivais
heureux
L’ex-ébéniste bourguignon traîne sous
les semelles de ses souliers la sciure et les
copeaux de quelques centaines de milliers
de kilomètres à travers la planète. Comme
pour les belles souches, c’est sur les cernes
du tronc que l’on compte son âge : 74 ans.
Louis Ioskowitsch, les mains habiles et
l’œil pétillant de malice, suit du doigt ses
itinéraires biographiques, comme l’on
caresse les veines du bois qu’il travailla
toute sa vie et sculpte encore.
Son métier de
menuisier ébéniste
maîtrisé, il commence
à bouger. « J’ai fait la
route, j’avais le goût
« Je suis un
globe-trotter
heureux »
de l’aventure et des voyages. » Il avoue en
riant : « Je suis un globe-trotter heureux ».
Il vit entre l’Ardèche cévenole l’été, et
Saint-Paul l’hiver, où il anime les soirées
diapos de l’ACT. « Désormais, je passe
beaucoup de mon temps à l’ordinateur.
Grâce à lui, j’assemble, je polis, comme je
le faisais avec les meubles, mes voyages
et mes souvenirs. Comme avec le bois, je
colle, je coupe, je taille, mais ce sont des
photos, des textes et des sons. Là aussi, je
produis des copeaux, en laissant sous le
tapis bien des images. » Pour lui tout est
bons souvenirs, « l’esprit recycle sans cesse
les émotions, les moments vécus portent
un lot d’émotions. Pourtant, je ne pensais
pas qu’en assemblant mes voyages dans
de multiples montages vidéo, je vivrais,
sur écran, d’autres voyages », conclut-il très
joyeux.