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Traitement chirurgical par voie basse du prolapsus rectal extériorisé

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ation des pressions de repos et en<br />

contraction et de la compliance après<br />

Altemeier (25).<br />

Altemeier versus Delorme<br />

Malheureusement, nous ne disposons<br />

que d’une seule étude com<strong>par</strong>ant ces<br />

deux techniques et encore s’agit-il d’une<br />

étude de cohortes com<strong>par</strong>ant un petit<br />

nombre d’interventions de Delorme à<br />

deux groupes ayant subi une intervention<br />

d’Altemeier avec ou sans myorraphie<br />

des releveurs (12). L’étude statistique<br />

est impossible, compte tenu<br />

<strong>du</strong> petit effectif <strong>du</strong> groupe Delorme<br />

(respectivement 8, 32 et 21 malades).<br />

Néanmoins, les résultats semblent en<br />

défaveur <strong>du</strong> Delorme : succès 62 %<br />

versus 87 à 95 %, et moindre amélioration<br />

<strong>du</strong> score d’incontinence.<br />

QUAND ET POURQUOI<br />

LES CHOISIR PAR RAPPORT<br />

À LA VOIE HAUTE ?<br />

D o ssie r th m ati q ue<br />

Tableau VI. Étude com<strong>par</strong>ant trois cohortes de malades traités <strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> selon des techniques différentes avec un suivi moyen de 25 mois (12).<br />

La contre-indication à la chirurgie <strong>par</strong><br />

<strong>voie</strong> abdominale chez un malade fragile<br />

est sûrement la moins bonne indication<br />

à la <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> en termes de récidive.<br />

Dans ce cas de figure, il n’est pas<br />

certain que les variantes alourdies des<br />

techniques <strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> remplissent<br />

alors l’objectif de la moindre morbidité.<br />

Le risque élevé de devoir, quelques<br />

mois ou années plus tard, discuter une<br />

nouvelle intervention devrait faire préférer<br />

d’emblée l’intervention ayant le<br />

plus de chances d’être définitive. Heureusement,<br />

les progrès accomplis <strong>par</strong><br />

l’anesthésie ont fait diminuer cette<br />

mauvaise indication à la <strong>voie</strong> <strong>basse</strong>.<br />

Les meilleurs résultats sont obtenus<br />

après sélection des malades sur des<br />

critères anatomiques et fonctionnels,<br />

relativement bien décrits pour l’intervention<br />

de Delorme (<strong>prolapsus</strong> <strong>du</strong> bas<br />

rectum, sans entérocèle, sans périnée<br />

descendant en poussée > 9 cm, absence<br />

de diarrhée chronique et/ou d’incontinence),<br />

encore à définir pour celle<br />

d’Altemeier. Si les conditions anatomiques<br />

et fonctionnelles idéales sont<br />

réunies, la moindre morbidité de la <strong>voie</strong><br />

<strong>basse</strong> et ses grandes chances de succès<br />

la feront préférer chez les sujets fragiles<br />

mais aussi chez des sujets jeunes<br />

sélectionnés. Une autre bonne indication<br />

à la <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> est la présence d’une<br />

constipation ou d’une dyschésie, ou<br />

bien le refus de voir ap<strong>par</strong>aître ce type<br />

de complication en post-opératoire. Une<br />

autre pathologie proctologique pourra<br />

être traitée dans le même temps <strong>par</strong><br />

<strong>voie</strong> <strong>basse</strong>, les hémorroïdes surtout.<br />

L’existence d’un <strong>prolapsus</strong> au niveau<br />

d’une autre filière pelvienne est souvent<br />

le témoin d’une fragilité diffuse et fait<br />

supposer une mauvaise indication à la<br />

<strong>voie</strong> <strong>basse</strong>, d’autant plus qu’un abord<br />

<strong>par</strong> <strong>voie</strong> abdominale permettra de corriger<br />

l’ensemble des anomalies dans<br />

le même temps.<br />

CONCLUSION<br />

Altemeier Altemeier<br />

Delorme (n = 8) sans myorraphie avec myorraphie<br />

(n = 32) (n = 21)<br />

Succès 62 % 87 % 95 %<br />

Score d’incontinence anale pré/postopératoire 16/11 16/7 16/5<br />

Les atouts <strong>du</strong> traitement <strong>chirurgical</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>prolapsus</strong> <strong>rectal</strong> <strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>basse</strong><br />

sont sa moindre morbidité immédiate,<br />

la guérison fréquente de la dyschésie<br />

et l’absence de risque d’ap<strong>par</strong>ition<br />

d’une constipation. Le premier argument<br />

a de moins en moins de poids,<br />

108<br />

compte tenu des progrès de l’anesthésie.<br />

En revanche, la chirurgie <strong>par</strong> <strong>voie</strong><br />

abdominale n’a pas encore résolu sa<br />

mauvaise gestion de la constipation et<br />

de la dyschésie. C’est sur ce point que<br />

les techniques <strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> conservent<br />

leur avantage majeur.<br />

Il ne faut pas oublier que le risque de<br />

récidive est plus important après chirurgie<br />

<strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>basse</strong> qu’après rectopexie.<br />

Cela peut être amélioré <strong>par</strong> une sélection<br />

des malades sur des critères anatomiques<br />

et fonctionnels bien définis<br />

pour le Delorme. Reste le risque faible,<br />

mais réel, d’aggravation d’une incontinence<br />

pouvant faire proposer un bilan<br />

préopératoire de la fonction sphinctérienne<br />

pour affiner la sélection des<br />

malades. ■<br />

R É F É R E N C E S<br />

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Le Courrier de colo-proctologie (IV) - n° 4 - oct.-nov.-déc. 2003

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