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Dossier Pédagogique - Théâtre de l'aquarium

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Espace entre <strong>de</strong>ux<br />

> entre ville et paysage, entre nature et culture, espace précaire (en carton ?), terrain vague à la<br />

frontière <strong>de</strong> la cité, frontière poreuse où la nature lutte encore pour ses droits, où le sable peut<br />

recouvrir les constructions humaines…<br />

> entre rêve et réalité<br />

> entre vie et mort<br />

> entre enfance et âge adulte<br />

> entre folie et raison<br />

Pistes pour la scénographie<br />

Parce que toute la pièce est comme un conte raconté en même temps qu’il est vécu par les<br />

protagonistes, comme un jeu <strong>de</strong> rôle qui s’improviserait en direct sous nos yeux (ou plutôt « dans<br />

nos yeux »), Ma mère qui chantait sur un phare a lieu à l’endroit même <strong>de</strong> la représentation<br />

théâtrale : là où la parole fait surgir le mon<strong>de</strong>. Soit donc un simple ri<strong>de</strong>au, tendu à l’avant-scène,<br />

<strong>de</strong>vant lequel les <strong>de</strong>ux garçons viendraient pour nous raconter, pour vivre et rêver leur histoire…<br />

De chaque côté, les coulisses : là, d’autres personnages (le Conducteur d’engin, sa Femme)<br />

peuvent aussi assister au déroulement <strong>de</strong> l’action, quitte à intervenir soudain pour y ajouter leur<br />

point <strong>de</strong> vue, leur grain <strong>de</strong> sel…<br />

Et parce que la Mère, qui est chanteuse dans le civil, est le centre vi<strong>de</strong> mais fascinant <strong>de</strong> la<br />

pièce (tel un chant <strong>de</strong> sirène qui attire tous les personnages !), son pupitre <strong>de</strong> soliste sera planté à<br />

l’avant-scène, désespérément esseulé et inutile… D’autres pupitres habiteront les coulisses <strong>de</strong><br />

côté, habité par les autres personnages qui sont comme un chœur <strong>de</strong> tragédie, un chœur<br />

abandonné par la soliste, dont on entendra très au loin l’écho <strong>de</strong> son chant <strong>de</strong> douleur hurlé à<br />

l’océan : seul fil d’Ariane qui permet aux <strong>de</strong>ux enfants <strong>de</strong> ne pas trop se perdre dans le labyrinthe<br />

<strong>de</strong> la vie.<br />

Le ri<strong>de</strong>au d’avant-scène pourra soudain s’ouvrir <strong>de</strong> manière « magique » ou théâtrale, et<br />

laisser entrer brusquement un nouveau personnage (la Fille, le Père), et l’escamoter soudain –<br />

comme <strong>de</strong>s apparitions. Il sera d’ailleurs d’une matière transluci<strong>de</strong>, blanchâtre, qui laissera à<br />

peine transparaître les corps placés <strong>de</strong>rrière, comme <strong>de</strong>s zombies, <strong>de</strong>s ombres, <strong>de</strong>s fantômes qui<br />

hantent le lieu et les esprits…<br />

Ce ri<strong>de</strong>au sera aussi composite, bricolé, portant la trace du temps : d’un blanc un peu sale,<br />

marqué par la poussière et la rouille, présentant d’antiques réparations au scotch, comme <strong>de</strong>s<br />

rustines sur une vieille roue ou <strong>de</strong>s sparadraps sur une peau meurtrie… Matière peu noble donc,<br />

mo<strong>de</strong>ste, mon<strong>de</strong> en jachère, comme ces espaces abandonnés à la sortie <strong>de</strong>s villes, ces terrains<br />

vagues envahis <strong>de</strong> carcasses <strong>de</strong> voitures, <strong>de</strong> squelettes <strong>de</strong> machines burinées par l’eau et le soleil.<br />

Ce ri<strong>de</strong>au pourra soudain être arraché, éventré par les enfants, qui ont besoin <strong>de</strong> pousser<br />

plus loin leur quête pour rejoindre leur mère et leur père, quitte à tout bousculer ! D’autres<br />

ri<strong>de</strong>aux apparaîtront donc, semblables et différents, s’ouvrant, tombant, s’effondrant, et<br />

dégageant peu à peu l’espace <strong>de</strong> la scène… jusqu’à la pleine mer finale où tangue la petite<br />

embarcation du Père : espace vi<strong>de</strong>, brûlé par la lumière blanche d’un soleil <strong>de</strong> mort.

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