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Tichri 5771 - Ohaley Yaacov

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• Beth Hakenesset Ohr Hanania / Ohel Yehoshoua • Talmud Thora • Beth Hamidrach • Yéchiva •<br />

• Kollel • Centre féminin d’études juives • Centre communautaire •<br />

<strong>Ohaley</strong> <strong>Yaacov</strong> - 11, rue Henri Murger 75019 Paris - Tél. 01 42 49 25 00 - Fax 09 59 75 25 00<br />

E-mail : secretariat@ohaley-yaacov.org - www.ohaley-yaacov.org<br />

DR


SoftCoMPANY<br />

5, avenue de la Porte de Clichy 75017 PAriS<br />

tél. +33 (0)1 44 85 51 51


CONSEIL D’ADMINISTRATION 2010<br />

Attribution des délégations de fonctions<br />

Nom Délégation<br />

ELKAIM André Président<br />

SAYADA Eric Vice Président<br />

MARCIANO David<br />

BEN SOUSSAN Isaac<br />

LEVI Jo<br />

CATTAN Elie<br />

ABEHSSERA Albert<br />

AMOCH Marc<br />

BITTAN Daniel<br />

Vice Président<br />

(Commission Limoud et<br />

Commission Jeunesse)<br />

Secrétariat Général<br />

(Coordination et suivi des projets)<br />

Trésorier<br />

(Commission Evénementiel)<br />

Adjoint au Trésorier<br />

(Chargé de la culture)<br />

Développement Limoud<br />

(Commission Finance)<br />

Animation Jeunesse,<br />

Evénementiel<br />

Travaux immobiliers, Sécurisation<br />

du bâtiment<br />

KARSENTY Joseph Jeunesse, Actions de sécurité<br />

MREJEN Raphael Juridique<br />

ATLANI Moshé<br />

Directeur<br />

(Commission Secrétariat Général)<br />

LEVY Dov Chargé de communication<br />

Le Rav Daniel Abdelak,<br />

le Président André Elkaim,<br />

l'ensemble du Conseil d'Administration,<br />

l'équipe rédactionnelle de Kol <strong>Yaacov</strong><br />

souhaitent à tous les fidèles<br />

de bonnes fêtes de <strong>Tichri</strong> <strong>5771</strong>.<br />

Dédié à la mémoire de Marat Reina Ouaknine (l"z)<br />

bat Mali’ha et David, décédée le 16 tichri 5768<br />

3 Ko lYa a c o v<br />

L’Edito du Président<br />

L’année 5770 a été extrêmement riche en émotions, tristes ou plus<br />

joyeuses. Tristes d’abord avec les disparitions par trop précoces de<br />

plusieurs piliers de notre communauté.<br />

Plus joyeuses ensuite avec la confirmation par notre Rav D. ABDELHAK de son<br />

souhait de poursuivre son énorme travail à la tête de notre communauté.<br />

L’année a également été marquée par le renouvellement de la moitié de<br />

notre Conseil d’Administration. Je tiens à remercier les membres sortants<br />

pour leur investissement tout au long de leur mandat.<br />

Les années passent depuis la création de votre communauté en 1973,<br />

mais son objectif reste immuable : privilégier l’étude et la prière dans une<br />

ambiance amicale et détendue. C’est dans cette optique que votre Conseil<br />

d’Administration a institué cette année, sous l’égide du Rav plusieurs<br />

nouveautés. Les plus marquantes sont sans doute :<br />

L’étude mensuelle du dimanche matin qui a connu un grand succès grâce<br />

aux Rabbanim qui nous ont dispensé leurs enseignements : Rav M. NEZRI,<br />

Rav A. CHEKEIDY (Roch Yéchiva d’Armentières), Rav I. EZRAHI (Roch Yéchivat<br />

MIR), Rav Y. SIMONY (Roch Kollel OHR Hanania), Rav I.Z BERGMAN (Roch<br />

Kollel Bnei Berak), Rav Y. M STERN (Dayan à Bnei Berak), véaharon haviv, Rav<br />

D. ABDELHAK.<br />

L’étude quotidienne du HOK LEISRAEL assurée par Rav D. ABDELHAK avant<br />

Minha ou après Arvit en fonction de la période de l’année.<br />

Un office de shabbat matin pour les jeunes de 8 à 13 ans, qui permet de les<br />

prendre en charge tout en leur apprenant à faire l’office.<br />

Surtout, nous avons encore de nombreux projets, qui j’espère verront le jour<br />

en <strong>5771</strong>, avec l’aide d’HACHEM, parmi lesquels : l’augmentation du nombre<br />

d’événements communautaires (shabbat pleins, sorties communautaires…),<br />

la création d’une soirée Beth HAMIDRACH le jeudi soir, d’un Beth HAMIDRACH<br />

des Jeunes le dimanche matin (suite au succès de celui du shabbat après<br />

midi), l’organisation d’un cours hebdomadaire de guémara béiyoun (niveau<br />

élevé) qui serait donné par le Rav S. FRECH, une étude AVOT OUBANIM (père<br />

/ fils) les vendredis soirs d’hiver après Arvit, la reprise de conférences MELAVE<br />

MALKA (samedi soir en hiver) sur un rythme mensuel plus régulier.<br />

Dans ce contexte résolument proactif, l’ensemble du Conseil d’Administration<br />

et notre Rav D. ABDELHAK s’associent à moi pour souhaiter à chacun d’entre<br />

vous, à vos familles respectives, à vos proches, et à tout Israël une excellente<br />

année <strong>5771</strong>.<br />

Que HACHEM vous comble de ses bénédictions spirituelles et matérielles<br />

et vous permettent d’en profiter dans l’union et la paix au sein de votre<br />

communauté OHALEY YAACOV<br />

CHANA TOVA OUMEVORKHET.<br />

André Elkaim<br />

d"sb


EST-CE SI IMpORTANT,<br />

LE RESpECT D'AuTRuI ?<br />

La Guemara (baba batra ; 16 ; A)<br />

nous enseigne qu’il y eut dans<br />

l’histoire deux personnes, dont<br />

le comportement pouvait paraître<br />

négatif, mais en réalité partait<br />

d’une bonne intention, ce fut le<br />

satan, et Penina (Penina et Hana<br />

étaient les épouses d’Elkana, le<br />

père de Chemouel Hanavi).<br />

Voici le contexte dans lequel ces événements<br />

eurent lieu:<br />

Le Satan avait accusé Iyov (job) lorsque<br />

HACHEM vantait ses qualités d’homme<br />

« intègre, droit, craignant D ; et s’écartant<br />

du mal ».<br />

L’accusateur prétendit que la piété d’Iyov,<br />

était due au fait qu’il jouissait de merveilleuses<br />

conditions de vie; en effet, il avait de<br />

beaux enfants, une richesse colossale et une<br />

parfaite santé. Il n’avait donc évidemment<br />

aucune difficulté à servir Hachem, mais s’il<br />

avait été soumis à des épreuves, il aurait<br />

certainement réagi différemment et se serait<br />

révolté contre le ciel.<br />

C’est pour cette raison qu’ Iyov dû subir tant<br />

de souffrances, afin de tester sa foi. Suite a<br />

quoi, il perdit malheureusement tous ses<br />

biens, ses enfants et sa santé.<br />

Nos sages révèlent que le Satan s’en était<br />

pris a Iyov pour la raison suivante : constatant<br />

la grande considération qu’Hashem<br />

accordait à ce dernier, il craignit qu’ Iyov<br />

fasse de l’ombre à Avraham Avinou et que<br />

l’affection de Hakadosh barouh hou, au lieu<br />

d’être portée à l’égard d’Avraham et sa descendance,<br />

qu’elle soit plutôt orientée vers<br />

Iyov, alors que lui, Avraham, avait dû surmonter<br />

dix rudes épreuves pour sanctifier<br />

le Nom du Créateur.<br />

La seconde personne qui fut également<br />

animée d’une bonne volonté, malgré l’apparence<br />

négative de son attitude, fut Penina<br />

et dans le contexte suivant.<br />

Hanna était mariée à Elkana depuis de<br />

longues années, or elle n’avait toujours<br />

pas d’enfants. Son brave mari ne lui en faisait<br />

aucune remarque, puisqu’il était déjà<br />

comblé, ayant eu déjà dix fils de sa seconde<br />

épouse Penina.<br />

Néanmoins, Hanna souffrait beaucoup<br />

de sa stérilité car sa rivale accentuait sa<br />

4 Ko lYa a c o v<br />

Scènes de la vie de<br />

Hannah, sur la gauche,<br />

sans enfants Hannah<br />

pleure ; à côté d'elle<br />

se trouve Peninna,<br />

seconde épouse de<br />

Elkana, berçant un bébé<br />

dans ses bras. Dans une<br />

ambiance architecturale<br />

des tours et un pignon,<br />

Hannah met un jeune<br />

taureau sur l'autel<br />

comme un sacrifice.<br />

DR<br />

douleur par des comportements cruels. A<br />

chaque repas, lorsqu’elle servait ses enfants,<br />

Penina lui faisait remarquer ironiquement,<br />

qu’attendait-elle pour aller servir les siens ?<br />

Pareillement, lorsqu’elle leur achetait des<br />

vêtements, elle agissait de la sorte.<br />

On peut aisément imaginer, le profond chagrin<br />

que pouvait ressentir Hanna, à chaque<br />

fois que Penina sa concurrente remuait le<br />

couteau dans la plaie.<br />

Mais pourquoi est ce que Penina agissait de<br />

la sorte, d’une telle bassesse morale ?<br />

Nos maîtres nous révèlent la raison !<br />

Penina avait constaté que Hanna restait indifférente<br />

et que sa stérilité ne la gênait pas<br />

trop. En effet son mari la choyait tellement,<br />

qu’elle se sentait amplement comblée,<br />

même sans progéniture.<br />

D’ailleurs ElKana lui disait pour la consoler «<br />

j’agirais envers toi avec bienveillance, mieux<br />

encore qu’une dizaine d’enfants réunis »<br />

C’est pourquoi Penina décida de la stimuler,<br />

en lui faisant ressentir le manque, et ce,<br />

afin de l’inciter à prier. Concrètement, cette<br />

démarche porta ses fruits, puisque finalement<br />

Hanna est allée épancher son cœur au<br />

devant d’Hachem dans le Tabernacle, ses


supplications étaient accompagnées de tant<br />

de pleurs et de sanglots, au point où en effet<br />

Hakadoch Barouh Hou lui accorda le fruit<br />

des entrailles.<br />

Hanna donna alors naissance à 5 enfants<br />

(3 garçons et 2 filles) dont le prophète<br />

Chemouel. (Voir chemouel 1 chapitre 2 passouk<br />

21).<br />

Après cet épisode, Hanna composa un<br />

merveilleux cantique pour rendre gloire à<br />

Hachem, elle devint depuis, la référence en<br />

matière de tefila.<br />

Mais qu’est il advenu de Penina? A priori,<br />

tout le mérite lui revenait puisque c’est elle<br />

qui avait réussi à promouvoir la tefila de<br />

Hanna ?<br />

Là encore, nos maîtres nous dévoilent une<br />

chose terrible, Penina paya très cher la peine<br />

et le chagrin qu’elle avait causé à Hanna ;<br />

puisqu’à chaque fois que Hanna donnait<br />

naissance à un enfant, Penina en perdait<br />

deux des siens, au point où finalement elle<br />

perdit ses 8 enfants lorsque Hanna eut son<br />

quatrième.<br />

C’est là que Penina réalisa et prit conscience<br />

que sa catastrophe était directement liée à<br />

Hanna et donc avant que Hanna n’accouche<br />

BAMIDBAR BAMIDBAR<br />

La parution du livre de BAMIDBAR en 2 volumes<br />

est prévue pour la fin de l'année 2010.<br />

Béréchite, Chémote ou Vayikra<br />

au prix de 70,00 euros l'un<br />

son cinquième, ce qui aurait pu entraîner la<br />

mort de ses deux derniers, elle vint supplier<br />

Hanna de lui pardonner et de prier Hachem<br />

en faveur de ses enfants. Effectivement ils<br />

survécurent et furent considérés comme les<br />

enfants de Hanna puisque grâce à sa prière<br />

ils furent sauvés de la mort.<br />

Ainsi on comprendra qu’il n’y a pas de<br />

contradiction quant au nombre des enfants<br />

de Hanna, car dans un verset (5) il est écrit<br />

« la femme stérile en a eu 7 » et dans le verset<br />

(21) on nous dit qu’elle n’en eu que « cinq ».<br />

En effet, les 5 enfants étaient sa descendance<br />

biologique tandis que les 2 supplémentaires<br />

étaient le fruit de sa prière, c’est à dire les<br />

derniers fils de Penina considérés comme<br />

les siens, puisque c’est elle qui leur sauva la<br />

vie. Evidemment au-delà de l’émotion qui<br />

se dégage de ce récit, on reste perplexe et<br />

étonné : Pourquoi donc penina fut si gravement<br />

sanctionnée ? Pourtant sa motivation<br />

était positive et de plus, c’est grâce à sa démarche<br />

que Hanna pu finalement concevoir<br />

une progéniture ?<br />

La réponse est donnée par le Rav Hayim<br />

Chmoulevits, qui explique que porter un<br />

préjudice moral à autrui, c’est comme si<br />

35, rue François Miron<br />

75004 paris<br />

Tél. 01 42 72 01 27<br />

Fax 01 42 72 83 27<br />

5 Ko lYa a c o v<br />

SpECIAL TICHRI<br />

on mettait sa main au feu, on se brûle dans<br />

tous les cas de figure, que ce soit avec bonne<br />

ou mauvaise intention, volontairement ou<br />

par inadvertance.<br />

Vu la gravité de ce sujet, on ne peut pas faire<br />

fi de la sensibilité d’autrui. On se doit de<br />

prendre à cœur le respect des autres, et dans<br />

ce domaine, il faut tout faire pour « rectifier<br />

le tir » si on avait commis une erreur.<br />

La halakha est que, seules les fautes commises<br />

vis-à-vis d’Hachem seront pardonnées<br />

à Kippour après avoir fait techouva. Tandis<br />

que les torts causés à son prochain, ne<br />

seront effacés qu’après réconciliation.<br />

Selon certains avis, il y a une corrélation<br />

entre ces 2 domaines. Tant qu’on n’aura pas<br />

obtenu le pardon des autres, on ne pourra<br />

pas non plus bénéficier de celui du Ciel.<br />

En conclusion : en cette période de jugement<br />

où l’on espère vivement la réconciliation en<br />

Israël et son Père Céleste ,investissons nous<br />

davantage dans le rétablissement d’une paix<br />

et de respect mutuel, afin de mériter une<br />

chana tova oumévorekhet.<br />

Rav Daniel Abdelhak<br />

(tiré essentiellement du Leket Elyaou)<br />

Bruno Zerbib<br />

Membre de notre communauté


SpECIAL TICHRI<br />

lubhjc lhbpk ubtyja tyj kg<br />

RéFLExION<br />

SuR L’éDuCATION<br />

Comme toujours, quand on se<br />

penche sur l’état des écoles juives<br />

en france, on diagnostique immédiatement<br />

un écart, effrayant<br />

parce qu’il se creuse chaque<br />

année, entre les moyens mis en<br />

œuvre et les résultats obtenus. En<br />

clair : nous n’avons pas su instaurer<br />

la rupture, comme nous nous<br />

étions engagés avec les idéologies<br />

soixante-huitardes qui ont aussi<br />

plombé les écoles juives. Pour<br />

quelle raison a-t-on échoué ?<br />

D’abord, parce que nous n’avons jamais mené<br />

ce projet de redressement de façon continue.<br />

Chaque responsable est resté juste le temps<br />

qu’il faut pour ne rien faire, hors quelques<br />

réformes, avortées ou cosmétiques, qui n’ont<br />

rien changé au fond.<br />

Du coup, nous avons perdu aussi la bataille des<br />

idées. Depuis les années 1980, nous n’avons<br />

cessé de vivre dans les erreurs de ce qu’on<br />

peut qualifier la « pédagogie de l’hameçon »,<br />

dans l’illusion qu’il faudrait d’abord motiver<br />

les enfants pour les faire travailler ensuite. On<br />

met la « main à la pâte », on sort les guitares<br />

en classe, on agrémente les cours de films, de<br />

musique, de jeux, bref, de démagogies diverses<br />

visant à accrocher les élèves comme on prend<br />

les poissons. On essaie de les appâter en se<br />

persuadant qu’on les fera travailler plus tard,<br />

lorsqu’ils seront bien « ferrés ».<br />

A première vue, l’idée paraît bonne. Mais si l’on<br />

y réfléchit un peu, on comprend vite qu’elle est<br />

superficielle et fausse. Pourquoi ? Parce que le<br />

travail précède l’intérêt, ou pour le dire plus<br />

simplement : on ne se passionne vraiment que<br />

ce pour quoi on a d’abord beaucoup travaillé.<br />

Et, c’est un fait, nos enfants ne travaillent pas<br />

sans un minimum de contraintes -- tout le<br />

contraire donc, de la logique de l’hameçon.<br />

Nous avons tous rencontré dans nos parcours<br />

6 Ko lYa a c o v<br />

scolaires deux ou trois « grands professeurs »,<br />

qui nous ont marqués pour la vie entière. Or,<br />

qu’est ce qu’un « grand professeur », sinon<br />

quelqu’un qui vous donne passionnément le<br />

goût de l’effort parce qu’il a réussi à vous faire<br />

entrer dans une discipline ou une œuvre dont<br />

a priori on ne voulait rien savoir ?<br />

Sans qu’on y prenne garde, c’est toute l’idée<br />

du ‘Hinouch qui est ici en cause car il existe<br />

un lien invisible et indissoluble entre la valorisation<br />

du travail et les principes qui la fondent.<br />

L’école juive repose sur la conviction<br />

qu’il existe des valeurs communes, des normes<br />

collectives, incarnées par les programmes, qui<br />

dépassent l’individu et que chacun doit s’efforcer<br />

de réaliser dans sa vie comme à l’école.<br />

Voilà du reste pourquoi l’enfant s’appelle un<br />

« élève », quelqu’un qu’on invite à se « hisser »<br />

jusqu’à la réalisation d’idéaux supérieurs. Le<br />

but de l’éducation est clairement de faire en<br />

sorte qu’au terme du processus il devienne «<br />

autre » que ce qu’il était au départ.<br />

Les trente dernières années ont vu se développer<br />

une tout autre conception de l’éducation,<br />

celle selon laquelle le but n’est pas que l’enfant<br />

devienne autre qu’il n’est, mais au contraire<br />

qu’il devienne ce qu’il est. Avec la fameuse critique<br />

de « l’aliénation », nous sommes passés<br />

de l’instruction publique à l’épanouissement de<br />

la personnalité. De là une préférence marquée<br />

pour les dispositifs pédagogiques qui cultivent<br />

d’autres qualités que les traditionnelles valeurs<br />

méritocratiques : l’expression de soi plutôt que<br />

le souci des héritages transmis, l’esprit critique<br />

plutôt que le respect des autorités, la spontanéité<br />

plutôt que la réceptivité, l’innovation plutôt<br />

que la tradition, le ludique et l’éveil plutôt que<br />

l’effort et le travail, le culte de la différence<br />

plutôt que le souci du collectif....<br />

Radicalisée à l’extrême, l’idéologie du « droit<br />

à la différence » conduit à l’abolition de toute<br />

hiérarchie des valeurs, et sur le plan communautaire,<br />

la disparition des projets collectifs,<br />

suspectés a priori d’être contraires à l’épanouissement<br />

de l’individu. Par-delà la bonne<br />

volonté affichée, elle risque de perpétuer les<br />

inégalités spirituelles et les inégalités sociales,<br />

d’enfermer les élèves dans ce qu’ils sont au lieu<br />

de les ouvrir à l’appropriation de ce qui n’est<br />

pas soi. Aucun retour en arrière n’est possible,<br />

ni même souhaitable. L’histoire est passée et<br />

les Restaurations sont toujours des échecs.<br />

Voilà pourquoi il est urgent de comprendre que<br />

l’amour des enfants ne suffit pas à l’éducation,<br />

que la loi et les savoirs leur sont aussi indispensables,<br />

et que c’est à l’école d’y veiller. Je crois<br />

que l’école juive a un rôle à jouer dans cette<br />

transformation.<br />

Meyer Saghroun


Fruits – Légumes<br />

ludo primeurs<br />

23, Avenue secrétan 75019 paris Tél. : 01 48 03 06 90<br />

7 Ko lYa a c o v


SpECIAL TICHRI<br />

LA SIxIEME HEuRE<br />

Du SIxIEME JOuR :<br />

DEBuT DE REALISATION<br />

DE LA pROpHETIE...<br />

L’intitulé de cet article, volontairement<br />

énigmatique, évoquerait davantage<br />

le titre d’un film de science<br />

fiction que celui d’un exposé sur<br />

les fêtes de tichri et en particulier<br />

sur la commémoration solennelle<br />

de roch Hachana. Pour résoudre<br />

cette énigme, nous allons nous<br />

référer à l’enseignement de nos<br />

maîtres concernant l’emploi du<br />

temps d’Adam Harichone lors de<br />

sa création, le premier jour de<br />

roch Hachana.<br />

Traité talmudique de Sanhedrin page 38b :<br />

« Rabbi Aha fils de Hanina a dit : la journée<br />

a douze heures.<br />

A la première heure a été réunie sa poussière.<br />

A la deuxième, elle est devenue masse de<br />

matière informe.<br />

A la troisième, ses membres en ont été<br />

étirés.<br />

A la quatrième, c’est l’âme qui a été versée.<br />

A la cinquième, il s’est mis debout sur ses<br />

jambes. « Amad al raglav »<br />

A la sixième, il a donné des noms (aux<br />

autres créatures).<br />

A la septième, il a reçu Eve pour compagne.<br />

A la huitième, ils sont montés à deux et en<br />

sont redescendus quatre.<br />

A la neuvième, ordre lui a été donné de ne<br />

pas manger de l’Arbre (de la connaissance)<br />

A la dixième, il a commis la faute.<br />

A la onzième, il a été jugé.<br />

A la douzième, il a été chassé (du jardin<br />

d’Eden) et a dû s’en aller, ainsi qu’il est<br />

dit : « Adam n’a même pas passé une seule<br />

nuit dans sa gloire. »<br />

Texte pour le moins curieux dont on cher-<br />

8 Ko lYa a c o v<br />

cherait en vain un quelconque intérêt pour<br />

nous, juifs du XXIème siècle. Il faudra attendre<br />

le Gaon de Vilna (1720 -1797) pour<br />

saisir le caractère historique et messianique<br />

de cet extrait talmudique. Ce maitre prestigieux<br />

est souvent cité dans les milieux yéchiviques<br />

d’obédience lithuanienne. Il est<br />

une référence incontestable, irréfutable. Il<br />

a révolutionné l’étude du Talmud. Son intuition,<br />

son génie font date dans la longue<br />

lignée des rabbanims depuis Moché rabénou.<br />

Il est le digne successeur du précédent<br />

rabbin porteur de ce titre, si souvent galvaudé<br />

de nos jours, Saadia Hagaon (882-942).<br />

Paradoxalement, on constate une étonnante<br />

crispation dans ces lieux d’étude à propos<br />

des textes du Gaon de Vilna relatifs au processus<br />

de la Guéoula, de la rédemption.<br />

On va même jusqu’à les ignorer. Pour le<br />

rav Haim Friedlander, il s’agit d’une grave<br />

erreur. Il affirme en effet, dans sa préface à<br />

l’ouvrage Kol Hator (livre qui récapitule tout<br />

ce que le Gaon a écrit sur les temps messianiques<br />

et sur son acteur principal, Machiah<br />

ben Yossef), que toute l’oeuvre du Gaon est<br />

par essence « Torat Hagéoula », une Torah<br />

orientée vers la compréhension profonde du<br />

terme de l’aventure humaine.<br />

Nous connaissons le Gaon de Vilna comme<br />

commentateur incontournable du Talmud et<br />

du Choulchan Arouch mais ses connaissances<br />

encyclopédiques en matière de Kabbalah<br />

s’expriment pleinement dans ses gloses sur


Sifra Ditsniouta Ce livre, hermétique et énigmatique,<br />

est fondé sur les six premiers chapitres<br />

du livre de la Genèse. Le livre expose<br />

allusivement, et sans aucune explication, les<br />

divers concepts du Zohar. Voici un extrait du<br />

commentaire du Gaon sur un passage du<br />

chapitre 5.<br />

« Et sache que ces 6 jours (6 jours du commencement)<br />

sont une allusion au 6000 ans<br />

de l’histoire qui sont les 6 jours, et (comme<br />

le dit le Zohar) les 6000 ans dépendent des<br />

six antérieurs. (Les 6 jours du Maasseh<br />

Béreshit). Et tous les détails qui sont dans<br />

ces 6 jours-là, se retrouveront dans les 6000,<br />

chacun dans son jour et dans son heure. Et<br />

de là, tu apprendras ce que sera le Quets<br />

de la délivrance lorsqu’elle vient en son<br />

temps, ‘has ve shalom, D-ieu préserve (car<br />

le peuple est sans mérite et cela signifie que<br />

les catastrophes vont arriver) »<br />

Et quand ils n’auront pas de mérite et il s’agit<br />

de la fin ultime (il n’y a pas d’autres date de<br />

rendez vous possible après). « Et je fais jurer<br />

le lecteur au nom du D-ieu d’Israël, qu’il ne<br />

dévoile pas cela »<br />

Dans le livre «Hatekoufa Haguedola» du rav<br />

Menahem Kacher, on nous communique<br />

un calcul découlant de ce texte du Gaon de<br />

Vilna: Adam fut mis sur pied à la cinquième<br />

heure du sixième jour, comme cela est écrit<br />

dans le traité de Sanhédrin.<br />

Une journée est comptée mille ans pour<br />

D-ieu ; Le jour étant de 24H : Chaque jour<br />

vaudrait : 1000 : 24 = 41 ans + 8 mois. La<br />

journée commence la veille au soir, 500 ans<br />

se passent donc avant le jour (qui correspondent<br />

à la nuit qui précède le jour). Nous<br />

parlions de la 5ieme heure du jour (41 ans<br />

+ 8 mois) x 5 = 208 ans<br />

TOTAL: 5000 (sixième millénaire) + 500<br />

(nuit) + 208 (5eme heure accomplie) =<br />

5708 ou 1948. De la même manière que<br />

le premier Homme se leva à la cinquième<br />

heure, l’Etat d’Israël « se leva » à la fin de<br />

la cinquième heure du sixième millénaire<br />

en 1948. Prodigieux. Vertigineux. Le Gaon<br />

QuEL BONHEuR !!<br />

Lors de l’élection du nouveau<br />

Conseil d’Administration d’ohaley<br />

Yaakov , les nouveaux responsables<br />

ont eu l’excellente idée<br />

de mettre en place une grille de<br />

Limoud avec des jours et des<br />

horaires qui pourrait vraiment<br />

convenir à un grand nombre de<br />

fidèles du Kahal.<br />

Personnellement je fus attiré par le cours de<br />

Hok LeISRAEL (Thora, Neviim, Ketouvim,<br />

Michna…) qui a lieu tous les jours, quarante<br />

minutes avant Minha et Maariv et dirigé<br />

par notre Rav.<br />

Dès le premier cours, je fus littéralement<br />

séduit tout d’abord par les commentaires<br />

et explications du Rav. Je tiens aussi à préciser<br />

que nous avons profité de la chance<br />

d’avoir tout le Hok traduit en français, avec<br />

des commentaires clairs et précis et je tiens<br />

également à féliciter Mr. ELKOUBY et son<br />

9 Ko lYa a c o v<br />

SpECIAL TICHRI<br />

fait jurer qu’on ne dévoile pas la date avant<br />

qu’elle n’arrive. Mais maintenant que cela<br />

s’est produit…<br />

Nous comprenons à présent l’intention subtile<br />

de l’enseignement de nos maitres dans la<br />

description heure par heure de l’emploi du<br />

temps du premier Homme. Le Talmud dans<br />

le traité de Sanhédrin nous livre les clefs de<br />

compréhension des mécanismes historiques<br />

de la fin des temps. Et le Gaon, détenteur<br />

de la tradition ésotérique la plus authentique,<br />

traduit en langage contemporain ces<br />

concepts de la kabbalah.<br />

Roch Hachana marque le début de l’année<br />

religieuse mais aussi, et compte tenu<br />

de l’analyse faite, elle célèbre la mutation<br />

d’identité que notre génération a connue<br />

avec la création de l’Etat d’Israël. Pour<br />

employer une formule chère au rav Léon<br />

Ashkenazi (Manitou) : De juifs nous redevenons<br />

des Hébreux.<br />

Guemah hatima tova<br />

Daniel Elkouby<br />

équipe de traducteurs pour le travail<br />

gigantesque qu’ils ont réalisé<br />

ce qui nous aide à comprendre<br />

les Textes d’une façon limpide,<br />

enfin un grand Bonheur !!<br />

En écrivant ces quelques lignes,<br />

il me vient à l’esprit un Midrash<br />

commenté par notre Rav qui m’a<br />

beaucoup intéressé :<br />

Moché Rabeinou demande à<br />

Hashem de lui accorder une<br />

faveur : puisqu’il ne pouvait pas<br />

entrer et voir Erets Israël, qu’il<br />

puisse au moins y être enterré<br />

comme Yossef le fut.<br />

Hashem répondit par la négative<br />

; la raison de cette différence<br />

est la suivante. Yossef méritait<br />

bien qu’on l’enterre en Israël,<br />

car pendant son séjour en prison, alors<br />

qu’il interprétait le rêve de l’échanson il lui<br />

demanda « d’où es tu » et il répondit « je<br />

suis un hébreu » en étant fier de son origine.<br />

Quand Moché sauva les filles de Yitro et qui<br />

leur demanda « qui est cet homme qui vous<br />

est venu en aide », elles répondirent « c’est<br />

un égyptien » et Moché n’a pas relevé.<br />

Voilà chers amis, je ne peux que vous inciter<br />

à venir nous rejoindre pour assister à ce<br />

cours, afin de poursuivre l’étude des textes<br />

de la Thora, avec les commentaires de notre<br />

Rav.<br />

HAG SAMEAH à tous !<br />

Chalom Abitbol


SpECIAL TICHRI<br />

où peut-on trouver, fin juin, une<br />

température de 100° fahrenheit<br />

(environ 38° Celsius) à peu près<br />

en permanence, c’est-à-dire à<br />

la limite de la syncope ? Mais où,<br />

par contre, peut-on aussi jouir de<br />

malls au luxe sobre et rafraîchissant,<br />

climatisés à souhait et où<br />

tout le monde se réfugie naturellement<br />

été comme hiver ?<br />

Où le Ciel nous offre-t-il les charmes d’une<br />

capitale en pleine nature, immeubles de<br />

haut standing perdus dans la forêt, à deux<br />

pas du métro le plus moderne qui soit ? Où<br />

peut-on avoir la chance de prier, en pays<br />

anglophone, dans une synagogue dont le<br />

kahal semble sortir tout droit de son Fès<br />

natal ? Où notre ohalien suffoquant s’étonne-t-il<br />

de tomber, dans tous les rayons du<br />

premier centre commercial venu, sur des<br />

produits estampillés U ou K (i.e. cachers),<br />

souvent accompagnés de la mention D<br />

(dairy, i.e. ‘halavi) ? Dans quel pays (en<br />

dehors d’Israël) un Juif peut-il aller kippa<br />

sur la tête sans le moindre risque et pouvoir<br />

porter chabbat en toute quiétude dans<br />

n’importe quel quartier ? Où peut-on rencontrer<br />

un rabbin sur une plage, circulant à<br />

vélo, ne parlant qu’hébreu et judeo-arabe,<br />

se réclamant du Rabbi et cherchant des<br />

Juifs à ramener au bercail ? Savez-vous où<br />

se trouve le Musée le plus riche et le plus<br />

uN OHALIEN<br />

à WASHINgTON ?<br />

exhaustif concernant la Shoah ? Dans quel<br />

pays goÿ peut-on lire des articles sur Israël<br />

qui ne distillent pas de fiel antisioniste et<br />

acheter des media qui ne passent pas leur<br />

temps et leur intelligence (?) à délégitimer<br />

Israël ?<br />

Bien sûr, vous avez trouvé ! Il s’agit des<br />

Etats-Unis d’Amérique et, plus particulièrement<br />

de sa capitale administrative<br />

10 Ko lYa a c o v<br />

Washington DC. Ce portrait correspond en<br />

tout cas stricto sensu à la période fin juin/<br />

début juillet 2010, où nous avons eu la<br />

chance de découvrir un Washington caniculaire,<br />

mais tout de même séduisant.<br />

Ville majestueuse, construite à l’origine sur<br />

les marécages bordant le Potomac et que le<br />

travail des hommes a transformée en une<br />

mégapole ultra-moderne, avec des quartiers<br />

qui fleurent bon encore son Europe originelle<br />

(Georgetown) et une végétation omniprésente<br />

et même envahissante dès que<br />

l’on s’éloigne du centre même de DC. Des<br />

musées magnifiques tous concentrés autour<br />

du Mall historique, qui offrent gratuitement<br />

les plus belles collections de chef-d’œuvres,<br />

rivalisant avantageusement avec les plus<br />

grands musées européens et agencés de<br />

façon à rendre le périple du visiteur le plus<br />

agréable possible, avec jardins intérieurs,<br />

aires de repos féeriques, cafétérias luxueuses<br />

et air parfaitement conditionné.<br />

Le Musée de l’Holocauste (hélas pas très<br />

heureusement nommé !) est une réussite<br />

muséographique totale ; visite de quatre<br />

heures qui vous mène, sur quatre étages,<br />

des origines de l’antisémitisme chrétien à<br />

la shoah, en passant par toutes les variantes<br />

de l’antisémitisme européen, s’appuyant


sur des archives filmiques insoupçonnées<br />

et des pièces à conviction bouleversantes :<br />

objets, témoignages de survivants, immersion<br />

dans un vrai wagon de la reichsbann.<br />

Apothéose de la création de l’Etat d’Israël<br />

qui est présentée comme la victoire la plus<br />

éclatante sur la barbarie nazie, avec, en fin<br />

de parcours, une salle immense, sœur jumelle<br />

de celle de Yad Vashem où brûlent<br />

des centaines de nerot neshama, au-dessus<br />

d’un peu de terre d’Auschwitz. Sommet<br />

d’une pédagogie sobrement anti-négationniste.<br />

Mais surtout, ce qui frappe le visiteur juif<br />

parisien, c’est le respect évident des particularités<br />

ethniques dans ce pays. De toutes les<br />

particularités, y compris, bien sûr, la nôtre.<br />

Les Américains sont d’un abord agréable,<br />

toujours très polis, souriants, serviables,<br />

tout est fait dans les services publics et<br />

dans les lieux publics pour faciliter la vie<br />

des usagers : un personnel considérable est<br />

à votre disposition dans le métro, dans les<br />

centres administratifs, commerciaux, etc..<br />

pour répondre à la moindre de vos questions,<br />

les gens n’ont pas l’air important et<br />

buté du Parisien moyen, grimaçant sur son<br />

journal dans un métro étouffant et souvent<br />

nauséabond.<br />

Tout le monde ne sait peut-être pas qu’il<br />

existe de vraies dynasties juives marocaines<br />

installées aux Etats-Unis depuis des décennies<br />

qui ont (bli âyïn râ) parfaitement réussi<br />

et dont une grande partie a su garder intact<br />

le patrimoine juif ancestral. Cela donne<br />

une communauté exemplaire comme celle<br />

de Maguen David à Washington DC, seule<br />

synagogue vraiment séfarade. Elle vous accueille<br />

dans un bel édifice oriental récent,<br />

spacieux et confortable, où vous aurez<br />

l’immense bonheur de trouver un sidour<br />

anglo-hébreu impeccablement relié et dont<br />

le contenu est strictement identique à notre<br />

légendaire Patah Elyahou. Votre joie sera<br />

double lorsque vous constaterez que les<br />

nigounim sont, à une ou deux exceptions<br />

près, identiques, que la Kriat hatorah obéit<br />

aux mêmes règles de cantilation et vous<br />

serez au comble du bonheur quand vous<br />

serez interpellés et invités par des dizaines<br />

de francophones, pour la plupart implantés<br />

depuis des lustres.. Et si, en plus, vous découvrez<br />

tout à coup que vous êtes assis à<br />

la place de Michel A.., strict homonyme de<br />

votre ami d’<strong>Ohaley</strong> <strong>Yaacov</strong>, alors là, vous<br />

êtes vraiment convaincu que D.. fait décidément<br />

très bien les choses !<br />

Si vous êtes un peu sioniste (qui ne l’est<br />

pas ici ?), vous n’en croirez pas vos yeux<br />

de lire le texte du calicot qui recouvre toute<br />

la façade de l’édifice : «We support Israël».<br />

Couronnement à motsai chabbat, avec une<br />

bircat halevana totalement décomplexée et<br />

sonore sous un ciel lui-même complice ?<br />

Il faut dire qu’il s’agit là des «orthodoxes<br />

modernes», chez lesquels vous serez surpris<br />

de voir une jeune fille (de 12/13 ans)<br />

monter sur la teba, à la fin de l’office de<br />

chabbat, pour lire avec un garçon du même<br />

âge le texte de âlenou lachabea’h. Vous ne<br />

manquerez pas de noter que pas mal de fidèles<br />

arrivent à l’office après avoir garé leur<br />

voiture devant la synagogue, venant parfois<br />

de très loin.<br />

Vous apprenez également que l’on n’est pas<br />

trop regardant sur la judéité de la mère d’un<br />

bar-mitsva. Ce qui pourrait choquer les fidèles<br />

de nos choules est, ici, chose admise.<br />

Nous avons eu aussi la chance d’être invités<br />

chez des cousins de Silver Spring (au nord<br />

de DC) qui prient eux dans une synagogue<br />

haredit, où ce genre de fantaisie n’a pas<br />

11 Ko lYa a c o v<br />

SpECIAL TICHRI<br />

droit de cité. Ceci dit, même là, on tombe<br />

facilement sous le charme de la réunion<br />

communautaire post office dont l’atmosphère<br />

bon enfant n’a qu’un très lointain<br />

rapport avec l’austérité de Mea Chearim ou<br />

de Bne Braq.<br />

N’interrogez pas ces Juifs (surtout les premiers)<br />

sur le Président qu’ils ont élu voici<br />

deux ans dans leur immense majorité : ils<br />

regrettent, mais n’osent pas trop le dire<br />

encore ! Bientôt, peut-être ?<br />

Finalement, ce qui nous frappe, c’est la<br />

similitude entre la nation américaine et la<br />

«nouvelle» nation israélienne. L’Amérique<br />

a 230 ans (environ), Israël 60. A l’échelle<br />

européenne, ce sont toutes deux de très<br />

jeunes nations, l’une comme l’autre farouchement<br />

attachée à ses valeurs fondamentales<br />

: identité, démocratie, spiritualité,<br />

confiance en soi et dans ses principes ;<br />

autant de valeurs aux antipodes de celles<br />

en vigueur aujourd’hui dans la vieille<br />

Europe décadente et sceptique. L’alliance<br />

entre Israël et l’Amérique n’est pas seulement<br />

une affaire d’intérêts égoïstes, c’est<br />

le résultat d’une identité de destins et de<br />

valeurs. On est surpris, en arrivant de Paris,<br />

de constater l’omniprésence du drapeau<br />

américain et l’insistance permanente sur la<br />

fierté d’être américain. Rappelons d’ailleurs<br />

que seule la Rive Gauche a cru que l’échec<br />

(apparent) de George W. Bush était le signe<br />

du déclin d’une Amérique triomphante et<br />

sure d’elle. Le soutien à Israël est en fait<br />

un sentiment naturel dans le public américain,<br />

ce qui devrait peut-être nous inciter<br />

à moins de pessimisme quant aux derniers<br />

développements négatifs de la politique<br />

américaine.<br />

Essayez donc de vous assurer auprès d’une<br />

bonne agence de prévisions météo et,<br />

une fois obtenue une garantie anti-canicule,<br />

n’hésitez pas à consommer le produit<br />

«Amérique» sans modération, pour ceux<br />

qui n’y auraient pas encore goûté.<br />

Bon voyage et chana tova oumetouka !<br />

Joseph Boumendil<br />

I.S.C.&.P.<br />

IMPRIMERIE<br />

Typo - Offset - Relief<br />

Paris France<br />

Mobile : 06 66 20 86 43

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