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Évolution poétique - Gibus Web Site - Sédrati-Dinet

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<strong>Évolution</strong> <strong>poétique</strong><br />

Gérald <strong>Sédrati</strong>-<strong>Dinet</strong>


Éclipses d’amour<br />

– Cafard<br />

– Spes<br />

– Tear of love<br />

– Je, tu, nous. . .<br />

– Why ?<br />

– Si<br />

– Entracte<br />

– Tombé amoureux<br />

– Acrostiche<br />

– Stewph<br />

– Le monde est gris<br />

– Paradis artificiel<br />

– Prose<br />

– Cascade<br />

– Quatrain<br />

– Young<br />

– Bleeding heart<br />

– Pink Floyd<br />

– Souviens-toi<br />

– Prière<br />

– Le cœur du soleil<br />

12/1988 - 03/1989


Cafard<br />

Il n’est pas de lame assez longue pour crever le cœur<br />

Il n’est pas d’alexandrin qui puisse expliquer ces heurts<br />

Où ne laissant qu’un indivisible chaos dans la tête<br />

Les idées chavirent, coul’nt et se noient dans la tempête.<br />

Et s’il n’est pas de drogue pour effacer la douleur<br />

Et s’il n’y a personne pour dessécher le bonheur<br />

Alors la vie n’est plus qu’un cauchemar qui ne s’arrête<br />

Que lorsque la mort cessera d’être un rêve de fête.<br />

Spes<br />

12/88 - 03/89<br />

Qu’elle récolte l’amour que je sème<br />

Qu’elle m’ouvre son cœur enfin<br />

Que nous cœurs ne se séparent point<br />

Qu’elle m’aime.<br />

Que ses sentiments soient les mêmes<br />

Que ceux qui brûlent en mon sein<br />

Que mes espoirs ne restent pas vains<br />

Qu’elle m’aime.<br />

Qu’elle illumine mon visage blême<br />

Qu’elle m’offre sa main<br />

Que ses yeux se mêlent aux miens<br />

Qu’elle m’aime.<br />

Mon Dieu, qu’elle m’aime<br />

Mon Dieu, que le bonheur soit atteint<br />

Mon Dieu, changez mon destin<br />

Mon Dieu, qu’elle m’aime !<br />

Tear of love<br />

12/88 - 03/89<br />

Si mon petit cœur n’en finit plus de se lamenter<br />

C’est parce que, petite fille, tu l’as saigné.<br />

Tu n’as eu aucun mal pour sournoisement me blesser<br />

En me torturant chaque jour à grand coup de baisers.<br />

Je te quitte aujourd’hui pour ne jamais te retrouver<br />

Car j’ai besoin, petite fille, de ma liberté.<br />

De ce monde où tu m’esclaves je veux m’évaporer<br />

Parce que, petite fille, je t’aime à en crever.<br />

Je, tu, nous...<br />

12/88 - 03/89<br />

Puisqu’il n’y a plus dans mes yeux<br />

Que l’éclat d’un unique feu<br />

Qui parvient à incendier<br />

Ce cœur qui a su charmer<br />

Puisque tes yeux ont reflété<br />

Le tendre élan de mes pensées<br />

Où sur un doux nuage bleu<br />

Je venais flotter peu à peu<br />

Puisque nous avons tous les deux<br />

Un immense amour à donner<br />

Et puisque tu et puisque je<br />

Oh pourquoi ne pas nous aimer ?<br />

12/88 - 03/89


Why ?<br />

Pourquoi ne suis-je point une bête, pourquoi ?<br />

Je ne compose que des vers mélancoliques<br />

Qu’aucun feu, que pas un éclair de joie ne pique.<br />

Mon cœur n’écrit que des alexandrins si froids. . .<br />

Pourquoi ne suis-je point perfection, pourquoi ?<br />

Je ne compose que des chansons sans musique<br />

Qu’aucun feu, que pas un seul accord ne complique.<br />

Mon cœur n’écrit que des vers régis par des lois. . .<br />

Pourquoi ne suis-je que le héros d’une fable<br />

Dont une morale me ferait misérable ?<br />

Je ne puis m’élever vers le Dieu de Pascal. . ..<br />

Car je ne suis divin que dès lors que je pense ;<br />

Mais ma pensée n’est qu’un œil s’ouvrant sur mon mal. . .<br />

Mes "pourquoi" pourront-ils déchirer le silence ?<br />

Si<br />

12/88 - 03/89<br />

Si la vie en vaut la peine<br />

Si ce monde est bien le mien<br />

Si l’on peut briser mes chaînes<br />

Je veux bien vivre demain,<br />

Si l’on me tend une main<br />

Si elle retient la mienne<br />

Je veux bien vivre demain,<br />

Si vivre est vraiment un bien<br />

Je veux bien vivre demain,<br />

Demain, je veux vivre bien !<br />

Entracte<br />

12/88 - 03/89<br />

Je te voue à nous,<br />

Tu me noues à vous.<br />

Quel est ce courroux<br />

Qui me roue de coups<br />

Et me pousse à bout ?<br />

Suis-je un fou qui bout ?<br />

Et n’es-tu qu’un loup<br />

Qui se joue de tout ?<br />

Oh, qui sommes-nous ?<br />

12/88 - 03/89


Tombé amoureux<br />

Il m’arrive de tomber amoureux<br />

Mais toujours, si grand est le précipice<br />

Que toujours, pendant si longtemps j’y glisse.<br />

Et pourtant je suis tombé amoureux,<br />

Mais au fond du trou où tu m’as poussé<br />

Oh jamais tu ne m’y as retrouvé.<br />

Cependant je suis tombé amoureux<br />

Et même si je n’ai su t’entraîner<br />

Éternellement je saurai t’aimer.<br />

À moins qu’à nouveau je tombe amoureux<br />

Parce qu’à son tour, une autre que toi<br />

M’aura fait tomber encore plus bas.<br />

Acrostiche<br />

12/88 - 03/89<br />

Ne sachant plus à qui parler, ni qui aimer<br />

Aujourd’hui j’ai besoin que l’on vienne m’aider<br />

Tu es la seule qui ne m’ait pas délaissé<br />

À qui je puisse parler, que je puisse aimer.<br />

Car aussitôt que je me trouve à tes côtés,<br />

Heureux tu me fais devenir, ainsi que ces<br />

Alexandrins tentent de te le démontrer.<br />

Stewph<br />

12/88 - 03/89<br />

Que de peines, que de tracas, que de soucis<br />

Ont pu être effacés, ont pu être oubliés<br />

Grâce à toi, seulement grâce à toi, mon ami<br />

Toi qui as su m’écouter, qui as su m’aider.<br />

Que de différences, que de luttes aussi<br />

Ont pu nous rapprocher, ont pu nous préserver<br />

Pour que nous demeurions, que nous restions amis<br />

Et qu’encor nous puissions au bonheur espérer.<br />

12/88 - 03/89<br />

Le monde est gris<br />

Le monde est gris, le monde est ennuyeux,<br />

Comme la vie d’un vieillard trop vieux,<br />

Vieillard qui n’a plus la force même<br />

De vivre dix jours sur la Terre blême,<br />

La Terre qui lui a crié adieu.<br />

Ce monde gris, ce monde mystérieux,<br />

Ce monde qui nous tue à petit feu,<br />

D’un paradis ne vaut pas le dixième.<br />

Le monde est gris.<br />

Ce monde qui m’empêche d’être heureux<br />

De faire ici, ne serait-ce qu’un peu,<br />

Oh comme si la vie était diadème,<br />

Ce monde oh oui, oh oui ne vaut pas même<br />

La peine oh oui, de prendre part au jeu.<br />

Le monde est gris.<br />

12/88 - 03/89


Paradis artificiel<br />

Que j’aime les paradis artificiels, ciel<br />

Bleu comme un saphir, parfait, sans nuage, âge<br />

Éternel comme un diamant, immortel, tel<br />

Qu’il puisse être bien loin de cet orage, rage<br />

Qui me poursuit sur cette Terre, toujours, jour<br />

Et nuit, sans cesse dans ma tête gronde, ronde<br />

Si enivrante pour qu’en dernier recours, cours<br />

Encor plus vite vers un autre monde, onde<br />

Psychédélique du bonheur d’un autre Éden.<br />

Prose<br />

12/88 - 03/89<br />

Je suis prisonnier de la rime,<br />

Parce que j’ai commis le crime<br />

Un jour de m’y abandonner,<br />

D’ainsi la prose délaisser.<br />

La rime de moi s’est éprise ;<br />

Ma sensibilité conquise,<br />

Ne trouve même plus le temps<br />

De se consacrer au roman.<br />

Aussi peu libre qu’une bête,<br />

Car trop passionné, le poète<br />

Se laisse emporter par les vers<br />

Comme le marin par la mer.<br />

Cascade<br />

12/88 - 03/89<br />

Fou<br />

Je suis<br />

Fou ô oui,<br />

Ô oui, je suis<br />

Complètement fou.<br />

Il y a dans ma tête<br />

Quelqu’un mais ce n’est pas moi.<br />

Et cette araignée au plafond<br />

Menace de créer l’explosion<br />

Permettant de libérer mes passions.<br />

Mais pourrai-je survivre à ce feu de bois<br />

Si quelqu’un dans ma tête gratte l’allumette ?<br />

Quatrain<br />

12/88 - 03/89<br />

Bien que pour séduire tu n’aies point ton pareil<br />

Bien que Dieu t’ait placé tout en haut de la dune<br />

Bien que tout te réussisse sous le soleil<br />

Tu sais le soleil est éclipsé par la lune<br />

12/88 - 03/89


Young<br />

Je veux mourir jeune<br />

Pour ne pas me voir lentement vieillir<br />

Pour ne pas non plus voir mon corps pourrir<br />

Pour ne pas voir mon cerveau dépérir<br />

Je veux mourir jeune<br />

Ô laissez-moi choisir mon avenir<br />

Ô laissez-moi cet unique désir<br />

Ô laissez-moi jeune mourir<br />

12/88 - 03/89<br />

Bleeding heart<br />

Je voulais accrocher dans mon cœur ton portrait ;<br />

Un marteau à la main, j’entrepris cette tâche,<br />

Et l’amour s’enfonçait sous les coups d’une hache,<br />

Et mon cœur lentement, et mon cœur se perçait.<br />

Je voulais accrocher dans mon cœur ton portrait ;<br />

Mais le sang qui coulait n’a laissé qu’une tache<br />

Et mon cœur se brisait sous les coups d’une hache<br />

Et l’amour lentement, et l’amour se perçait.<br />

Mais alors, j’ai voulu décrocher ton image ;<br />

Une pince à la main, j’entrepris ce travail,<br />

Et l’amour s’en allait et tournait une page,<br />

Et mon sang s’en allait sur la mer de corail<br />

Et mon sang maintenant, pour toujours se déverse<br />

Et mon cœur ne veut plus que ton cœur ne le berce.<br />

Pink Floyd<br />

12/88 - 03/89<br />

Un jour, sur ses ailes, m’a emporté, un flamant rose,<br />

Vers d’autres cieux, vers d’autres mondes, vers autre chose,<br />

Un jour, j’ai quitté cette Terre, sur un oiseau magique,<br />

J’ai tout quitté, sur une musique psychédélique.<br />

L’oiseau fut proche du zénith, comme une fleur éclose<br />

Mais il s’est fané avant que le soleil ne l’arrose,<br />

Et m’a entraîné dans le gouffre où se perd la musique,<br />

Pourquoi ne pouvons-nous atteindre ce soleil mystique ?<br />

Souviens-toi<br />

12/88 - 03/89<br />

Souviens-toi comme l’on peut être heureux<br />

Comme il fait beau lorsque le soleil brille<br />

Souviens-toi comme le ciel était bleu<br />

Avant que cette nuit ne nous pille<br />

Qu’est devenue la lueur dans tes yeux<br />

As-tu tout oublié petite fille<br />

Souviens-toi ô je t’en prie souviens-toi<br />

Quand cette éclipse sera terminée<br />

Souviens-toi ô je t’en prie souviens-toi<br />

Comme nos deux âmes se sont animées<br />

12/88 - 03/89


Prière<br />

Ô mon Dieu, aidez-nous un peu ;<br />

Déchirez cet obscure voile,<br />

Que le ciel redevienne bleu.<br />

Ô mon Dieu, aidez-nous un peu ;<br />

Que nous puissions être heureux,<br />

Que puissent briller les étoiles<br />

Ô mon Dieu, aidez-nous un peu ;<br />

Déchirez cet obscure voile.<br />

12/88 - 03/89<br />

Le cœur du soleil<br />

Demain nous renaîtrons d’une seconde chance<br />

Demain il fera jour comme un nouveau matin<br />

Comme un nouveau printemps comme un nouveau regain<br />

Demain tout sera prêt pour que tout recommence<br />

Demain, il fera jour comme un nouveau matin<br />

Le soleil deviendra un nouveau fer de lance<br />

Demain tout sera prêt pour que tout recommence<br />

Et le cœur du soleil pourra cogner enfin<br />

Le soleil deviendra un nouveau fer de lance<br />

Pour une bataille que nous gagnerons demain<br />

Et le cœur du soleil pourra cogner enfin<br />

Et pourra nous guider d’une lueur intense<br />

12/88 - 03/89


Regards<br />

– Les vieux<br />

– Les amoureux<br />

– Dieu<br />

– Fame<br />

– War<br />

– Baby blue<br />

– Vie<br />

– Sens commun<br />

– Optimiste<br />

– Passions<br />

– Érato<br />

– Nombres<br />

– Artiste<br />

– Effort<br />

– Petite fille<br />

– Delirium<br />

– Musique<br />

– Drogue<br />

– Suicide<br />

– Smile<br />

– Futur<br />

04/1989 - 06/1989


Les vieux<br />

Et tout autour de vous, voyez comme ils sont vieux,<br />

Voyez comme ils sont laids, comme il manquent de vie,<br />

Leur peau toute ridée, n’est qu’une peau pourries,<br />

Et leur corps rabougri, devient un corps tout bleu.<br />

Dans leur tête voyez, comme ils sont malheureux,<br />

Voyez comme ils ont peur, que leur vie soit finie,<br />

La mort est devenue, leur plus grande ennemie,<br />

Dont ils s’approch’nt à chaque instant encore un peu.<br />

Il ne coule plus d’eau, au désert de leur tête,<br />

Où tout est desséché, comm’ si une tempête,<br />

Avait pu ravager, la mer de leurs désirs.<br />

Et l’acide a comblé, la mer de leurs pensées,<br />

Leur raison s’est noyée, juste avant de moisir,<br />

Et de leur recracher, leurs plus jeunes années.<br />

04/89 - 06/89<br />

Les amoureux<br />

Si vous pouvez les voir, eux ne le peuvent pas,<br />

Car ils sont amoureux, et l’amour les isole,<br />

Et un ange les cache avec son auréole,<br />

Et ils ne nous voient pas, car ils ne sont plus là.<br />

À deux, ils ont trouvé, le bonheur ici-bas,<br />

À deux, le paradis n’est plus une idée folle,<br />

À deux, ils ne voient plus, les heures qui s’envolent,<br />

Mais ils voient le soleil, qui guide chaque pas.<br />

À deux, ils ne sont plus qu’un, leurs deux corps dans le même,<br />

À deux, ils ne font qu’un, car les amoureux s’aiment,<br />

À deux, ils ont donné, à un être le jour,<br />

Les amoureux ne sont, qu’une unique personne,<br />

Et ce même être à deux, il se prénomme Amour,<br />

Il ne vivra que si, l’un à l’autre ils se donnent.<br />

Dieu<br />

04/89 - 06/89<br />

Par un beau soir j’ai pu, enfin te retrouver,<br />

Ça faisait des années, maintenant que j’y pense,<br />

Que sans aucun répit, ô comme par démence,<br />

Dans l’univers entier, je t’avais recherché.<br />

Mais dans tout endroit où, mes yeux pouvaient aller,<br />

Je n’ai trouvé partout, que ton éternelle absence,<br />

Car c’est au plus profond, de chaque conscience,<br />

Où se trouve la vie, que tu t’étais caché.<br />

Tu n’avais pas de corps, pas même de visage,<br />

Ô seigneur tout puissant, tu n’es rien qu’une image.<br />

Mais tu dois nous aider, à voir au fond de nous,<br />

Cette image de toi, qui pourtant étincelle,<br />

La seule vérité, qui de rien fait un tout,<br />

Cet amour de la vie, qui souvent m’émerveille.<br />

04/89 - 06/89


Fame<br />

Inspiré chaque jour, par cette même envie,<br />

De toujours tout gagner, à n’importe quel prix,<br />

Et tout au fond de toi, ce lion qui rugit,<br />

Va fondre sur sa proie, combattant pour la vie.<br />

Mais cette renommée, que tout le monde envie,<br />

Cette gloire adulée, toi seul en sait le prix,<br />

Mais ton cœur est blessé, ce lion qui rugit,<br />

Combat tous les vautours, qui lui volent sa vie.<br />

Entouré, écrasé, sans cesse sous pression,<br />

Tu devras lutter pour qu’on retienne ton nom.<br />

Fame, love and money, seront ta récompense,<br />

Mais pour la posséder, tu devras travailler,<br />

If you can work enough, tu gagneras ta chance.<br />

Que la victoire soit, au bout de tes deux pieds !<br />

War<br />

04/89 - 06/89<br />

Un, deux, un, deux, un, deux, marchant toujours au pas,<br />

Vers un monde plus fou, je marche vers la guerre,<br />

Un, deux, un, deux, un, deux, comme un mort qu’on enterre,<br />

Je marche vers l’enfer, vers un monde plus bas.<br />

Un, deux, un, deux, un, deux, marchant toujours au pas,<br />

Ce soir je m’en irai, ce soir fais ta prière,<br />

Un, deux, un, deux, un, deux, je quitte cette Terre,<br />

Je te quitte à jamais, oh non ne pleure pas.<br />

Car je n’ai pas choisi, l’enfer où l’on m’envoie,<br />

Car je n’ai pas choisi ce chemin, cette voie.<br />

Ma mort fera de moi, un martyr, un héros,<br />

Sous les coups des fusils, je donnerai ma vie<br />

À la postérité. Est-ce un acte si beau,<br />

De finir comme un con, qui meurt pour sa patrie ?<br />

Baby blue<br />

04/89 - 06/89<br />

Tu vis dans un monde où, je ne peux plus entrer,<br />

Loin de tout, loin de nous, et loin de notre monde,<br />

Tu vis sur une terre où les rêves abondent,<br />

Loin de nous, loin de tout, bien trop loin mon bébé.<br />

Et pourquoi sommes-nous, ridicules et niais,<br />

Quand nous voulons aller, là où tu vagabondes ?<br />

Nous voulons nous laisser, emporter par cette onde,<br />

Qui t’envole si haut, bien trop haut mon bébé.<br />

Mais tu n’as aucun cœur, toi qui de tout se joue,<br />

Innocent et cruel, ô toi my baby blue.<br />

Ta vérité nous fait, à chaque fois si mal,<br />

Elle nous blesse encor, plus que tous ces mensonges,<br />

Et comme un long couteau, qui brise l’idéal,<br />

Ta vérité détruit, nos rêves et nos songes.<br />

04/89 - 06/89


Vie<br />

Tout te semble aujourd’hui, devoir se terminer,<br />

S’envoler à jamais, se perdre dans la suie,<br />

Tout devrait s’arrêter, que la vie soit finie,<br />

Que tout ne soit plus rien, tout devrait s’arrêter.<br />

Il n’existe plus rien, au monde où tu es né,<br />

Qui puisse encor valoir, que continue la vie,<br />

Que coule encor le temps, plus d’espoir, plus d’envie,<br />

Plus rien qui vaille encor, la peine de céder.<br />

Mais rien ne peut changer, et la vie continue,<br />

Poursuite insensée, que tu n’as pas voulue,<br />

Il faut tout oublier, and the show must go on,<br />

Finalement ta vie, n’inquiète pas les autres,<br />

Tu ne peux rien changer, there is no turning on,<br />

Finalement tu n’es, que poussière et rien d’autre.<br />

04/89 - 06/89<br />

Sens commun<br />

Homme du sens commun, toi qui n’es presque rien,<br />

Tu suis le cours du temps, tu vas où l’on t’entraîne,<br />

Et tu ne choisi pas, la vie que tu mènes,<br />

Tu dois te conformer, aux critères communs.<br />

Les gestes que tu dais, les discours que tu tiens,<br />

Sont des mots empruntés, qu’il fallait que tu prennes,<br />

Puisque la vérité, les autres la détiennent,<br />

Les autres qui pourront, dessiner ton chemin.<br />

Ne peux-tu échapper, au courant qui t’emporte,<br />

Construire des maisons, sans qu’on t’ouvre les portes,<br />

Marcher dans la rue, sans panneaux d’interdiction,<br />

Être la goutte qui, fait déborder le vase<br />

Dont tu es prisonnier, à cause d’"à quoi bon !" ?<br />

Ne peux-tu donc changer, ce monde qui t’écrase ?<br />

Optimiste<br />

04/89 - 06/89<br />

Sans but et sans pourquoi, on s’invente des rêves,<br />

Absurdes illusions, qui s’écroulent toujours,<br />

Pourquoi est-il permis, de bâtir chaque jour,<br />

Des petits bouts d’espoir que la vie nous enlève ?<br />

Comme un arbre qui meurt, dont on suce la sève,<br />

On nous laisse mourir, en suçant notre amour,<br />

Cet utopique amour, du bonheur sans détour,<br />

Qu’on nous laisse espérer, qu’on nous promet sans trêve.<br />

Et lorsqu’on est si haut, pourquoi tomber si bas ?<br />

Pourquoi descendre encor, plus profond chaque fois ?<br />

Pourquoi ai-je si peur, de tomber du nuage,<br />

Où mon espoir m’emporte et où je suis si bien ?<br />

Et pourquoi cet espoir, s’envole avec l’orage,<br />

Qui après le soleil, qui toujours tout éteint ?<br />

04/89 - 06/89


Passions<br />

Le Dieu qui t’a sculptée, ô n’a pas oublié,<br />

De greffer en ton cœur, une mer infinie,<br />

Là où viennent plonger, les passions de ta vie,<br />

Et où chacun de nous, désirait nager !<br />

Sans buts et sans raisons, valables à donner,<br />

Portée par tes passions, tu marches dans la vie,<br />

Éclairée par ce feu, qui guide tes envies,<br />

Puisses-tu à jamais, de la sorte briller !<br />

Mais ce bel incendie, qui bien souvent t’habille,<br />

T’aveugle trop souvent, ô toi petite fille !<br />

Que ce feu de passions, qui toujours brûle en toi.<br />

Que cet ange-démon, qui dans ta tête file,<br />

Que ce feu de passions, ne te brûle pas,<br />

Que cet ange-démon, ne soit pas trop habile !<br />

Érato<br />

04/89 - 06/89<br />

Tu t’offres sans retour, à ceux que tu choisis,<br />

Tu leur donnes toujours, l’inspiration divine,<br />

Celle qui à son tour, d’une plume si fine,<br />

Pourra donner le jour, à leur plus profond cri.<br />

Et tu viens éclairer, les pages de mes nuits,<br />

Et tu viens caresser, d’une voix si câline,<br />

Mes silences troublés, mes peurs que tu devines,<br />

Et tu viens transposer, mes pensées en écrits.<br />

Toi seule peut combler, les vides que j’accuse,<br />

Toi seule peut m’aider, ô toi, fidèle Muse.<br />

Ô toi, chère Érato, ne m’abandonne pas,<br />

Il est encor trop tôt, ô pour que je me passe,<br />

De toi mon Érato, j’ai tant besoin de toi,<br />

Pour marcher sur cette eau, ô qu’avec toi j’embrasse.<br />

Nombres<br />

04/89 - 06/89<br />

Sept merveilles en tout, critères du bon goût,<br />

Et neuf Muses aussi, qui éclairent la vie,<br />

Et mille et une nuits, où j’oublie mes envies,<br />

Rien du tout rien qu’à nous, ça me rend un peu fou.<br />

Quatre blonds pour un roux, et cinq francs pour cents sous,<br />

Paris en une nuit, mes heures qui s’enfuient,<br />

Neuf semaines et d’mi, et mes jours qui m’ennuient,<br />

Rien du tout rien qu’à nous, ça me rend un peu fou.<br />

Nos cinq sens sont touchés, ces dernières années,<br />

Des nombres par milliers, dans des milliers d’idées,<br />

Sont venus se greffer, sans buts avoués.<br />

Pour que je fasse tout, tous mes buts que j’avoue,<br />

Une vie, c’est assez, mais nos jours sont comptés,<br />

Les nombres sont partout, et la vie est si floue.<br />

04/89 - 06/89


Artiste<br />

Touché, jours après jours, par le souffle de Dieu,<br />

Inspiré par l’amour, inondé par la chance,<br />

Tu lisses les contours, de ce temps qui balance,<br />

Dans la nuit et le jour, éclairé par le feu.<br />

Et ce don infini, ce pouvoir merveilleux,<br />

De donner une vie, aux rêves que tu penses,<br />

Est un don interdit, qu’aucun autre dépense,<br />

Mais que chacun envie, comme un rêve si bleu.<br />

Mais un grain de folie, a germé dans ta tête,<br />

Mobilisant ta vie, ta raison qui se jette,<br />

Et retrouve là-bas, ta plume et ton marteau,<br />

Ton talent qui se bat, pour chercher dans ta vie,<br />

Les armes que tu as : ta flûte ou ton pinceau,<br />

Et combattre ici-bas, les ponts de ta folie.<br />

Effort<br />

04/89 - 06/89<br />

La goutte sur ton front, qui coule et coule encor,<br />

Viens poser sur tes yeux, la route qui s’élève,<br />

Plus haut que l’infini, comm’ dans un mauvais rêve,<br />

Qui vient se refléter, sur cette perle d’or.<br />

La sueur sur ton front, miroir de tes efforts,<br />

Te montre les chemins, sur lesquels ta roue crève,<br />

Pour vaincre les dangers, comm’ frappé par un glaive,<br />

Tu dois encor suer, et pédaler plus fort.<br />

Mais tout droit devant toi, la route grimpe,<br />

Tu dois grimper aussi, pour gagner cet Olympe,<br />

Pour atteindre ce but, où te mènent les vents.<br />

Tu ne penses à rien, et tu n’as plus en tête,<br />

Que cet unique espoir, de vaincre enfin le temps,<br />

Que stoppent tes efforts, que la course s’arrête !<br />

Petite fille<br />

04/89 - 06/89<br />

Seule et abandonnée, venue de nulle part,<br />

Sans aucune raison, et sans autre bagage,<br />

Que toi-même et la vie, dans laquelle tu nages,<br />

Tu marches dans la nuit, en chassant le brouillard.<br />

Sans véritable but, et sans point de départ,<br />

Tu voles dans la nuit, pour tourner une page,<br />

Pour oublier la pluie, pour oublier l’orage,<br />

Tu voles dans la vie, avant qu’il soit trop tard.<br />

Et il n’y a plus rien, pour toi petite fille,<br />

Sur ce si long chemin, où poussent les orties,<br />

Non plus rien d’important, plus rien qui vaille encor,<br />

La peine de puiser, dans ce splendide charme,<br />

Qui éclairait nos vies, rayonnant sur nos corps,<br />

Et changeait nos envies, en contenant nos larmes.<br />

04/89 - 06/89


Delirium<br />

Et il y a en moi, l’étrange sensation,<br />

De toujours vivre en moi, une lutte infernale,<br />

Entre moi-même et moi, une guerre s’étale,<br />

Qui détruit chaque jour, mon entière raison.<br />

Et je me vois toujours, n’avançant que par bonds,<br />

Dans un monde si flou, le visage si pâle,<br />

Cherchant inconsciemment, la solution finale,<br />

À ce délire qui, me fait tourner en rond.<br />

Et n’appartenant plus, à ma propre personne,<br />

Il me faut arrêter, l’aliénant glas qui sonne,<br />

Avant qu’il soit trop tard, que je ne puisse rien.<br />

Que je ne puisse rien, faire ou tenter de faire,<br />

Ô sans que l’autre en moi, ne resserre les liens,<br />

Qui dans cette folie, jours après jours m’enterrent.<br />

Musique<br />

04/89 - 06/89<br />

Un piano sous tes doigts, une guitare à la main,<br />

Tu donnes sans compter, les notes qui inondent,<br />

Les oreilles bouchées, de la foule qui gronde,<br />

Qui tape dans ses mains, sans y comprendre rien.<br />

Mais tous ces inconnus, qui croisent ton destin,<br />

T’imposent leurs désirs, leurs envies furibondes,<br />

Et tu devras ainsi, construire un autre monde,<br />

Et chaque jour nouveau, bâtir des lendemains.<br />

Car tu t’es engagé, dans la vente de rêves,<br />

Mais quand coule le temps, la demande s’élève,<br />

Chaque jour un peu plus, toujours encor plus noir’,<br />

La vie qui continue, d’un calme satanique,<br />

Emporte sur sa voie, ton immense pouvoir,<br />

Mais au bout du couloir, il reste ta musique.<br />

Drogue<br />

04/89 - 06/89<br />

D’impuissance en soucis, de conflit en dégoût,<br />

D’un rêve qui s’envole aux cauchemars de verre,<br />

Déchirer le cocon, casser les murs de pierre,<br />

S’évader des prisons, je m’éloigne de tout.<br />

Et je m’élève alors, vers un monde plus fou,<br />

Je flotte là bien haut, au-dessus de la Terre,<br />

Et plus près du soleil, je frôle la lumière,<br />

Bien au-dessus de tout, je me trouve partout.<br />

Mais pourquoi ce mystère à la peau un peu dure ?<br />

Pourquoi faire la guerre à ces forces obscures ?<br />

Pourquoi la lumière a un goût de paradis ?<br />

Quand elle sera là, cognant contre ma porte,<br />

Demander lui pourquoi, elle attend jusqu’ici,<br />

M’arrache d’ici-bas, quand la dose est trop forte.<br />

04/89 - 06/89


Suicide<br />

Après tous ces chagrins, tout ce que j’ai souffert,<br />

Je veux des lendemains, bien loin de cette Terre,<br />

Où les rêves éteints, éteignent la lumière,<br />

Je ne sais plus très bien, si je vis en enfer.<br />

Et que vienne la fin, qu’on sorte de l’éther,<br />

Et que je sois enfin, tiré de cette affaire,<br />

J’ai essayé en vain, oui toutes les manières,<br />

De me tirer du bain, d’émerger de la mer.<br />

Si ma vie m’appartient, je veux pouvoir en faire,<br />

Ce qui me semble bien, tout ce que j’en espère,<br />

Mais je n’espère plus rien, plus rien de cet hiver,<br />

Qui me gèle les mains, que la mort qui m’enterre,<br />

Qui viendra un matin, m’élever dans les airs,<br />

M’arracher du destin, exhaussant ma prière.<br />

Smile<br />

04/89 - 06/89<br />

Tu sembles si léger, flottant dans le bonheur,<br />

Volant contre les vents, défiant le temps et l’âge,<br />

Il brille dans tes yeux, il vit sur ton visage,<br />

Une lumière bleue, qui jamais ne s’éteint.<br />

Resplendis, shine on you, ô éclaire nos cœurs,<br />

Avec tous ces rayons, éclaire nos visages,<br />

Avec les joies semblant, éclairer ton image,<br />

Mais qui ne sont en fait, que signes extérieurs.<br />

Car ton sourire amer, n’est rien qu’un artifice,<br />

Qui doit te retenir, de choir du précipice,<br />

Où ton for intérieur, tes profonds sentiments,<br />

Qui battent dans ton cœur, ô sans cesse te poussent,<br />

Alors pour rire encor, ne pas tomber dedans,<br />

Tu nous fais croire encor, que ta vie est si douce.<br />

Futur<br />

04/89 - 06/89<br />

Un jour, il reviendra, dans nos vies, dans nos corps,<br />

Un jour, il brillera, ce soleil que j’adore,<br />

Un jour, resplendira, cet astre qu’on implore,<br />

Un jour, il tournera, ce si grand disque d’or,<br />

Un jour, l’amour sera, de nos feux, le plus fort,<br />

Un jour, il brûlera, toujours plus chaud encore,<br />

Un jour, refleurira, la vie qui vient d’éclore,<br />

Un jour, nous portera, le vent qui souffle encor,<br />

Un jour, s’arrêtera, notre longue dérive,<br />

Un jour, disparaîtra, notre peur en ogive,<br />

Un jour, apparaîtra, un univers plus pur ;<br />

Un jour, ô renaîtra, une autre vie moins dure,<br />

Un jour, tu aimeras, notre propre futur,<br />

Un jour, demain viendra, et ça je te l’assure. . .<br />

04/89 - 06/89


Terry<br />

– Flamme<br />

– Conception<br />

– Baptême<br />

– Sablier<br />

– Éducation<br />

– Premier amour<br />

– Orphelin<br />

– Réflexion<br />

– Docteur<br />

– Planeur<br />

– Miracle<br />

– Rêves acides<br />

– Famille<br />

– Amour<br />

– Puissance<br />

– Apogée<br />

– Désert<br />

– Folie<br />

– Descente<br />

– Reproches<br />

– Fin<br />

06/1989 - 01/1990


Flamme<br />

Éclairant le ciel, d’une lumière rouge,<br />

Se couche le soleil, sur nos cœurs enivrés,<br />

Par ce grand feu vermeil, par ce bonheur parfait,<br />

Qui sera éternel, dans cette vie qui bouge.<br />

Éclairant le ciel, d’une lumière rouge,<br />

Se couche le soleil, sur nos cœurs embrasés,<br />

Par un amour pareil, à un rêve qu’on fait,<br />

Qui sera éternel, dans cette vie qui bouge.<br />

Et ce grand feu vermeil, ô jamais ne s’éteint,<br />

Notre amour mutuel, l’attise de ses mains,<br />

Pour qu’il enflamme ici, nos cœurs et notre vie.<br />

Puisse ce paradis, que j’effleure ce soir,<br />

Puisse-t-il aujourd’hui, réveiller mes envies,<br />

Et qu’en ta compagnie, renaissent mes espoirs.<br />

Conception<br />

06/89 - 01/90<br />

Et si claire est la nuit, quand la lune l’éclaire,<br />

Et si douce est la vie, quand tu viens l’adoucir,<br />

Qu’il me faut aujourd’hui, toujours plus conquérir,<br />

Ce vaste monde qui, sans cesse veut me plaire.<br />

Et si claire est la nuit, quand la lune l’éclaire,<br />

Et si douce est la vie, quand tu viens l’embellir,<br />

Qu’il me vient à l’esprit, cette envie d’agrandir,<br />

Ce vaste monde qui, sans cesse veut me plaire.<br />

Je veux allier ici, nos sueurs et nos sangs,<br />

Que naisse cette nuit, notre premier enfant,<br />

Qui viendra scintiller, comme une pluie câline.<br />

Puisse cette rosée, couler dans nos deux cœurs,<br />

Puisse-t-elle inonder nos amours cristallines,<br />

Et peindre mon bébé, nos rêves en couleur.<br />

Baptême<br />

06/89 - 01/90<br />

Je veux que vos serpents, couleuvres et vipères,<br />

S’éloignent de l’enfant, au sourire de feu,<br />

Qu’ils deviennent néant, en s’éloignant des cieux,<br />

Qu’il devienne printemps, à l’état de poussière.<br />

Je veux que vos serpents, couleuvres et vipères,<br />

S’éloignent de l’enfant, au sourire si bleu,<br />

Et s’il est encor temps, si vraiment tu le veux,<br />

Qu’il devienne printemps, à l’état de poussière.<br />

Bienvenue mon enfant, dans ce monde secret,<br />

Qu’il te faut maintenant, pour la vie survoler,<br />

Bienvenue chez Terry, bienvenue, bonne chance.<br />

Puisses-tu cette vie, survoler à jamais,<br />

Et puissent tes envies, devenir plus immenses,<br />

Que nos espoirs, Terry, plus vraies que nos souhaits<br />

06/89 - 01/90


Sablier<br />

Tu croiseras des gens, qui passent dans ta vie,<br />

L’espace d’un instant, qui passent sans détour,<br />

Attirés par l’argent, aimantées par l’amour,<br />

Puis chassés par le temps, que personne défie.<br />

Tu croiseras des gens, qui passent dans ta vie,<br />

L’espace d’un instant, qui passent sans retour,<br />

Emportés par un vent, qui soufflait à rebours,<br />

Puis chassés par le temps, que personne défie.<br />

C’est si dur mon enfant, d’ainsi se séparer,<br />

D’êtres qu’on aime tant, qui ne font que passer,<br />

C’est si triste tu sais, de quitter ceux qui t’aiment.<br />

Puisses-tu admirer, en ouvrant grands tes yeux,<br />

Puisses-tu voir pousser, les graines que tu sèmes,<br />

Et puisses-tu planter, les arbres que tu veux.<br />

Éducation<br />

06/89 - 01/90<br />

Ô pourquoi me gaver, de choses inutiles,<br />

Ô pourquoi m’obliger, à apprendre tout ça,<br />

Quand je voudrais aimer, cette vie à plein bras,<br />

Quand j’aimerais aimer, l’amour et son bacille ?<br />

Ô pourquoi me gaver, de choses inutiles,<br />

Ô pourquoi m’obliger, à recracher tout ça,<br />

Quand je voudrais avaler, la vie et ses pourquoi,<br />

Quand j’aimerais aimer, l’amour et son bacille ?<br />

Ô si beau ce serait, de pouvoir s’amuser,<br />

Rire à en éclater, et puis toujours s’aimer,<br />

Sans jamais avoir peur, des grands coups de baguettes.<br />

Et puissent les douleurs, causées par ces leçons,<br />

Puissent-elles en chœur, s’effacer de ma tête,<br />

Laissant place au bonheur, loin des humiliations.<br />

06/89 - 01/90<br />

Premier amour<br />

Quand fredonnent en chœur, le même air nos deux bouches,<br />

Quand brillent nos deux cœurs, sous le même soleil,<br />

Quand deux enfants de chœur, chantent le même éveil,<br />

Faudrait savoir par cœur, déterrer nos deux souches.<br />

Quand fredonnent en chœur, le même air nos deux bouches,<br />

Quand brillent nos deux cœurs, d’un bel amour pareil,<br />

Quand tu ries de bon cœur, d’un sourire vermeil,<br />

Faudrait savoir par cœur, déterrer nos deux souches.<br />

De l’amour la hauteur, non ne me fait pas peur,<br />

Je veux être l’auteur, de mon propre bonheur,<br />

Si d’un commun accord, nos violons s’accordent.<br />

Et puisses-tu encor, un jour tout m’enseigner,<br />

M’apprendre ce qui dort, en pinçant cette corde,<br />

Ce que mes professors, m’ont avec soin caché.<br />

06/89 - 01/90


Orphelin<br />

Dis-moi pourquoi Terry, quand tout le monde pleure,<br />

Ô pourquoi toi Terry, tu sembles si heureux,<br />

Comment peux-tu Terry, laisser sécher tes yeux,<br />

N’y a-t-il rien Terry, qui ici-bas t’écœure ?<br />

Dis-moi pourquoi Terry, quand tout le monde pleure,<br />

Ô pourquoi toi Terry, tu sembles si loin d’eux,<br />

As-tu jamais Terry, sangloter un adieu,<br />

N’y a-t-il rien Terry, qui ici-bas t’écœure ?<br />

Père est mort aujourd’hui, tu ne vois rien Terry,<br />

Pas un mot tu ne dis, pas de larmes Terry,<br />

Mais ne ressens-tu rien, demeures-tu de glace ?<br />

Puisses-tu pour quelqu’un, rire ou pleurer enfin,<br />

Ce que tu ne vois point, qui dans ta tête passe,<br />

Puisses-tu un matin, le ressentir enfin.<br />

Réflexion<br />

06/89 - 01/90<br />

On m’appelle Terry, depuis ma tendre enfance,<br />

Mais que suis-je aujourd’hui, plus rien ne ressentant,<br />

Ô qui sait qui je suis, où suis-je et depuis quand,<br />

Je n’ai aucune envie, pas non plus de souffrance.<br />

On m’appelle Terry, depuis ma tendre enfance,<br />

Mais que suis-je aujourd’hui, pour rien ne m’émouvant,<br />

Ô mais que fais-je ici, ô pour rien ne pleurant,<br />

Je n’ai aucune envie, pas non plus de souffrance.<br />

Qui m’aimera, ou qui, peut bien vouloir aimer,<br />

Un affreux monstre qui, ne peut rien éprouver,<br />

Qui pourra bien changer, ce grand cœur de calcaire ?<br />

Que je puisse rêver, comme n’importe qui,<br />

Que je puisse trouver, la sortie du calvaire,<br />

Que je puisse crever, le rideau de la nuit.<br />

Docteur<br />

06/89 - 01/90<br />

Je n’y comprends plus rien, sa tension est normale,<br />

Et son cœur bat très bien, tout est très bien réglé,<br />

Et son corps est si sain, qu’on le croirait sculpté,<br />

Je n’y comprends plus rien, il n’est même pas pâle.<br />

Je n’y comprends plus rien, sa tension est normale,<br />

Et son cœur bat très bien, tout est trop bien réglé,<br />

J’ai beau chercher, en vain, tout me semble parfait,<br />

Je n’y comprends plus rien, il n’est même pas pâle.<br />

Mais le soleil s’éteint, dès qu’il veut le toucher,<br />

Tout ce que touchent ses mains, disparaît à jamais,<br />

Votre fils serait Dieu, s’il n’était pas le diable.<br />

Ses pouvoirs merveilleux, sont tellement enfouis,<br />

Tout au fond de ses yeux, qu’il n’est qu’un grain de sable,<br />

Mais s’il devient vieux, il vaincra l’infini.<br />

06/89 - 01/90


Planeur<br />

On m’a dit cher Terry, que tu étais malade,<br />

On m’a dit cher ami, que rien tu n’éprouvais,<br />

Mais je suis là ici, et je peux te soigner,<br />

Mieux que tous les toubibs, et mieux que les pommades.<br />

On m’a dit cher Terry, que tu étais malade,<br />

On m’a dit cher ami, que rien tu ne sentais,<br />

Me voilà aujourd’hui, je viens te libérer,<br />

Mieux que tous les toubibs, et mieux que les pommades.<br />

Avec moi ton ami, tu pourras être heureux,<br />

Et en ma compagnie, tu te sentiras mieux,<br />

Car je peux t’envoler, que ton navire vogue,<br />

Toutes voiles gonflées, dans tous tes sentiments,<br />

Tu pourras naviguer, en fumant cette drogue,<br />

Écrasant de ton pied, le mégot des tourments.<br />

Miracle<br />

06/89 - 01/90<br />

Miracle je sais voler<br />

Miracle je peux aimer<br />

Miracle c’est un miracle<br />

Miracle je croise un ange<br />

Et je survole le Gange<br />

Miracle c’est un miracle<br />

Et je vois défiler le spectre de ma vie<br />

Que je n’ai pu goûter privé de mes envies<br />

Je remercie le Ciel de me donner ici<br />

Cette saveur de miel ce goût de paradis<br />

Miracle c’est un miracle<br />

Rêves acides<br />

06/89 - 01/90<br />

Lumière au Sourire de Diamants<br />

Le voyage est Si Dangereux<br />

mais Le Scintillant rêve si Dément<br />

Les Souhaits sont si Douloureux<br />

mais Les miracles Sont si Délicats<br />

que ta Lumière doit S’emparer De moi<br />

Lumière au Sourire de Diamants<br />

La beauté est Si Destructrice<br />

mais Le Soleil De rubis nous attend<br />

La Source est pleine de Délices<br />

et Le Siel D’argent brille à l’horizon<br />

L’envol Sauveur Devra nous emporter plus haut<br />

06/89 - 01/90


Famille<br />

La vie a fait de nous<br />

Des frères malgré tout<br />

Et chaque jour mêlant<br />

Nos sangs dans son torrent<br />

Nous créerons l’étincelle<br />

Des images nouvelles<br />

Nous brûlerons la neige<br />

Que notre cœur allège<br />

Sans but et sans pourquoi<br />

Tant que le soleil brille<br />

Nous serons lui toi et moi<br />

Notre propre famille<br />

Amour<br />

06/89 - 01/90<br />

Je t’aime poussière d’ange<br />

Quand le bonheur nous habille<br />

De son voile si étrange<br />

Je t’aime petite fille<br />

You know Love Shines like Diamonds<br />

Et j’aimerais tant embrasser<br />

Toujours avec tant de plaisir<br />

Ta douce bouche de saphir<br />

Au goût si acide et sucré<br />

You know Love Shines like Diamonds<br />

Puissance<br />

06/89 - 01/90<br />

Je peux pleurer sans larmes<br />

Je peux crier sans voix<br />

Je peux tuer sans armes<br />

Je peux croire sans foi<br />

Devant moi même l’infini s’incline<br />

Et même la perfection je domine<br />

Tant mes pouvoirs célestes sont immenses<br />

Tant est grande et parfaite ma puissance<br />

Moi seul peux vous sauver<br />

Moi seul peux vous guider<br />

Vers de plus hauts sommets<br />

Vous tous qui m’admirez<br />

06/89 - 01/90


Apogée<br />

Des pétales de cachemire<br />

Ont voltigé dans ma mémoire<br />

Et j’ai enfin laissé le pire<br />

Déraper sur la patinoire<br />

Délicieuse mélodie<br />

Qui chuchote dans mes yeux verts<br />

Soleil bleu et divine pluie<br />

Qui frôle mes tympans ouverts<br />

Je ne sens que les vibrations<br />

D’harmonieuses sensations<br />

Comm’ si je survolais un monde merveilleux<br />

Comm’ si soudainement j’étais devenu Dieu<br />

Désert<br />

06/89 - 01/90<br />

Tombé au fond tout au fond des abysses<br />

Perdu naufragé si seul comme Ulysse<br />

J’erre comme un fou dans ce labyrinthe<br />

Dans les murs glacés de la vie éteinte<br />

Et dans un cyclone dévastateur<br />

Dans le gouffre d’un orage rageur<br />

Ceux qui m’aimaient ont été balayés<br />

Désertant l’étoil’ de ma volonté<br />

Folie<br />

06/89 - 01/90<br />

Les nuages s’allument enfin<br />

Dans le brouillard gelé du matin<br />

Trop près du soleil mes rêves brûlent<br />

Enneigés soudain de ridicule<br />

Et à toujours vouloir être aimé<br />

Et à toujours finir par échouer<br />

On finit par ne plus aimer vivre<br />

Par exploser d’une folie ivre<br />

Le ciel rose éteint les lendemains<br />

D’une symphonie d’or et d’airain<br />

Et dans ma tête folle fredonne<br />

Une marche funèbre qui tonne<br />

Descente<br />

06/89 - 01/90<br />

Fini le temps des mots qui chantent<br />

Voici venues les dissonances<br />

Qui me pouss’nt en bas de la pente<br />

Là où crillarde la démence<br />

Un grouillement de macchabé’s<br />

Venus saccager ma raison<br />

Dans mon cœur gris a recraché<br />

Tout mon dégoût et mes passions<br />

Dans ce magma d’incertitudes<br />

Où se noie l’incompréhension<br />

Je m’vois vomir mes habitudes<br />

Et ravaler ma déraison<br />

06/89 - 01/90


Reproches<br />

J’ai dû naître trop tôt je dois vivre trop tard<br />

J’ai manqué le métro je m’suis trompé de gare<br />

J’ai pas vu les signaux pas vu l’appel du phare<br />

Mes rêves sonnent faux je suis là par hasard<br />

Mes rêves et mes passions veulent se suicider<br />

Pourquoi et à quoi bon les avoir empêchées<br />

De finir leur plongeon dans cette mer glacée<br />

Si de mes illusions je sors si fatigué<br />

Fin<br />

06/89 - 01/90<br />

Je voulais simplement, que quelqu’un m’aime un peu,<br />

Qu’une fille aux yeux bleus, m’embrasse tendrement,<br />

Je voulais seulement, que l’on me dise oui,<br />

Je t’aime mon Terry, je t’aime pour la vie.<br />

J’espérais follement, du poison délicieux,<br />

Qui m’a ouvert les cieux, qu’il ne referme pas,<br />

Ses nuages si blancs, juste derrière moi,<br />

Sans même avoir le temps, d’atteindre l’horizon.<br />

Je désirais qu’au fond, qu’au plus profond de moi,<br />

Le feu ne crève pas, puis j’ai pu l’atteindre,<br />

Déchirant le plafond, pourquoi doit-il s’éteindre ?<br />

Je voudrais tellement, m’envoler à nouveau,<br />

Une dernière fois, là où tout est si beau,<br />

Je veux signer ma vie, libre et heureux :<br />

Terry.<br />

06/89 - 01/90


Psychédélisme<br />

– Amours fantômes<br />

– Vol amer<br />

– Paisible insouciance<br />

– Memoria aeterna<br />

– Envol<br />

– Peintures sentimentales<br />

– Joie éphémère<br />

– Fleur divine<br />

– Miroir<br />

– Abeille<br />

– Réparation lacrymale<br />

– Stairway to Heaven<br />

– Petite sœur<br />

– Blues<br />

– Paradis<br />

– Heart beat<br />

– Écho<br />

– Danse<br />

– Light show<br />

– Poussière d’étoile<br />

– Star dust<br />

10/03/1990 - 13/05/1990


Amours fantômes<br />

J’irai voir dans ta nébuleuse<br />

Le spectre des amours heureuses<br />

Dont je n’ai savouré la sève<br />

Qu’au milieu de milliers de rêves<br />

Quand tu venais violer mes nuits<br />

Quand tu venais hanter mes jours<br />

Tu déguisais en paradis<br />

Le vol glacé de mes vautours.<br />

Vol amer<br />

10/03/90 - 11/03/90<br />

Trois aigles dans un ciel si bleu<br />

Un de trop pour être amoureux<br />

Deux aigles dans le ciel s’envolent<br />

Le dernier jamais ne décolle<br />

Trois aigles dans le ciel soyeux<br />

Mais aucun ne peut être heureux<br />

Et lorsque les coups d’éclair craquent<br />

Leurs corps et leurs cœurs se détraquent<br />

Trois aigles au ciel poussiéreux<br />

Personne ne soucie d’eux<br />

Trois cris, trois croix crachant leur crime<br />

Sucent les oiseaux sous les cimes.<br />

13/03/90 - 14/03/90<br />

Paisible insouciance<br />

Rêver de passions cristallines<br />

Dans un cauchemar androgyne<br />

Au fond des fosses sous-marines.<br />

Vouloir vivre de voluptés<br />

Chercher les flammes à fixer<br />

Dans ce feu de félicité.<br />

Dévisager cet irréel<br />

Cet ornement providentiel<br />

Et crever s’il est trop cruel.<br />

Désirer adorer la vie<br />

Et si elle est vide ou finie<br />

Replonger dans son alchimie.<br />

Et jouir enfin de l’insouciance<br />

Goûter à cette délivrance<br />

Planant sur une vague immense.<br />

15/03/90<br />

Memoria aeterna<br />

Je crèverai l’abcès de ta mémoire<br />

Pour pouvoir y graver notre bonheur<br />

Je peindrai nos souvenirs en couleur<br />

Que mon image ne soit dérisoire.<br />

Petite fleur divine ne me fane pas<br />

Petite gosse assassine ne m’oublie pas<br />

Moi je t’écrirai mes rêves indélébiles<br />

Au-dessus de nos paradis indestructibles.<br />

02/04/90


Envol<br />

Toi qui m’a fait connaître l’éther<br />

Et qui fait cogner mon cœur à l’envers<br />

J’entends la vie me crier qu’il fait beau<br />

Et que cette nuit n’était qu’un cadeau<br />

Sans toi les jours avancent en arrière<br />

La démence recommence à me plaire<br />

Je sens mes larmes couler sur ma peau<br />

Me chuchoter que tu reviens bientôt<br />

J’aimerais que cette vie s’accélère<br />

Pour pouvoir enfouir mes peurs sous terre<br />

Et changer cette morale de fer<br />

Pour que nos sentiments s’envoyent en l’air.<br />

07/04/90 - 08/04/90 - 09/04/90<br />

Peintures sentimentales<br />

Tu lui casses le cœur en tout petits morceaux<br />

Mais ça lui est égal, ça lui est bien égal,<br />

Tu peux casser son cœur, si vraiment il le faut,<br />

Ô il est si fragile ô ce cœur de cristal.<br />

Et tout autour de toi, cette vie est si belle,<br />

Colorée de saphir, et repeinte de chrome,<br />

Tu ne peux te noyer, dans des amours cruelles,<br />

Ni tout le temps nager, dans des rêves fantômes.<br />

J’aimerais tellement, pouvoir chromer ton cœur,<br />

Devant moi écroulé, défoncé par la vie,<br />

Azurer ton saphir, au crayon de couleur,<br />

Me métamorphoser, dans ta lithographie.<br />

Joie éphémère<br />

12/04/90 - 13/04/90<br />

Libellule irisant la laideur<br />

Déploie encor ses ailes nacrées<br />

Dernier envol gorgé de splendeur<br />

Auprès d’une éphémère nymphée<br />

Étincelle d’or et de diamants<br />

Éclaire une image fugitive<br />

Beauté spiritueuse du temps<br />

Fuyant l’effevescence furtive<br />

Jaillissement d’un geyser brûlant<br />

Par la coulée de lave exocrine<br />

D’une sempiternelle Psychée<br />

Larmoyant le feu de sa morphine<br />

La fleur éclose se fanera<br />

Pendant que refleurira l’automne<br />

Beauté éthérée s’envolera<br />

Quand le silence du temps résonne.<br />

13/04/90 - 14/04/90


Fleur divine<br />

Entre deux instants qui s’achèvent<br />

Je cherche à diriger mes rêves<br />

Vers un endroit calme et serein<br />

Un paradis où brille enfin<br />

Un splendide soleil<br />

Qui dans mon cœur dessine<br />

Ton sourire vermeil<br />

Et ton prénom, Céline !<br />

Des paradis que rien n’entame<br />

Pourront accueillir nos deux âmes<br />

Sous d’immenses saules rieurs<br />

Planant vers un soleil rêveur<br />

Un splendide soleil<br />

Qui dans mon cœur dessine<br />

Ton sourire vermeil<br />

Et ton prénom, Céline !<br />

JE voudrais tellement, avec un seul poème<br />

T’émouvoir, te charmer, te faire pleurer même<br />

AIME-moi je t’en prie, autant que moi je t’aime<br />

Pour atteindre enfin ce soleil<br />

Pour embraser tes yeux vermeils<br />

Pour embrasser tes lèvres fines<br />

Céline<br />

Car dans le cœur de ce poème<br />

Je t’aime.<br />

Miroir<br />

17/04/90<br />

Ombre hybride translucide<br />

Arrachée du champ charnel<br />

Gravit un magma acide<br />

D’infra-rouge en arc-en-ciel<br />

Océan de cris aphones<br />

Distille son écho sourd<br />

Chevauchant une licorne<br />

Qui s’éclipsait à rebours<br />

Reflet inconnu en face<br />

De ce magique miroir<br />

Fuite transcendante passe<br />

Vers une autre échapppatoir’.<br />

Abeille<br />

17/04/90 - 18/04/90 - 19/04/90<br />

J’ai du granit au bout des doigts<br />

Pour pouvoir toucher le soleil<br />

Sans devoir étourdir ma foi<br />

Sans être assommé au réveil<br />

Effigie d’un rêve stupide<br />

Où le bleu d’horizon m’appelle<br />

Avec son chromosome hybride<br />

Piqué d’une chrysis rebelle.<br />

19/04/90


Réparation lacrymale<br />

Pourquoi pleures-tu cette vie si belle ?<br />

Quand le chant de ses sirènes t’appelle<br />

Quand le soleil nous offre son sourire<br />

Pourquoi laisser pleuvoir tes yeux de cire ?<br />

À force de plonger, dans ta mer lacrymale,<br />

Tu giseras noyée, au fond du précipice,<br />

Mais si tu veux bien, dans ton exil si pâle,<br />

Je viendrai te chercher, au fond de ton abysse.<br />

Je remplacerai tes circuits grillés<br />

Par un cœur chromé de pourpre velours<br />

Je nettoyerai ton diesel encrassé<br />

D’un étincelle de mon pur amour.<br />

20/04/90<br />

Stairway to Heaven<br />

Dernier envol sur cet arc-en-ciel<br />

Chemin tapissé de crinoline<br />

Retour aux sources du naturel<br />

Dernier effluve d’adrénaline<br />

Étoile filante vers l’Éden<br />

Reluit sous une aile protectrice<br />

Aux plumes de prière et d’amen<br />

S’écoulant d’un somptueux calice<br />

Avenues illuminées de fleurs<br />

Roses de liberté que l’on sème<br />

Dont les épines blessent le cœur<br />

Caillant le sang d’une extase extrême.<br />

Petite sœur<br />

20/04/90 - 21/04/90<br />

Petit’ sœur merveilleuse au sourire enivrant,<br />

Petit’ fille incestueuse au regard désarmant,<br />

Tu as su mettre à nu mon cerveau et mon cœur,<br />

Voir ce que j’y cachais, adorable p’tit’ sœur,<br />

Tu as su me donner des bonheurs sans pareils,<br />

Et me faire rêver d’Édens et de Soleils,<br />

Moi je t’offre en retour un ami éternel,<br />

Je t’offre pour toujours mon amour fraternel,<br />

Et pour finir sur une rime féminine,<br />

Je te répète encor que je t’aime Céline.<br />

22/04/90


Blues<br />

Petite tête toute bleue<br />

Petit cœur qui bat à l’envers<br />

Mélange le Moi et le Je<br />

A crazy but cool teenager<br />

Just a blue, nothing but a blues.<br />

La mélopée mélancolique<br />

Arpège encore mon cerveau<br />

Résonne la triste musique<br />

Just a sad remain of a slow<br />

Just a blues, nothing but a blues,<br />

Just a blues, but you’re going through.<br />

Paradis<br />

22/04/90<br />

Amphithéâtre ailé, aux confins du néant,<br />

Ruisselant, pommelé, d’une douce musique,<br />

Se gave de gorgées, de cet air chromatique,<br />

Si exquises goulées, colorées de printemps.<br />

Paradis radieux, aux préludes du temps,<br />

Embrasé par le feu, d’une mer volcanique,<br />

Sous les scories de Dieu, des flammes éthyliques,<br />

S’enroulent au milieu, d’un cycloïde amant.<br />

Saveur de ces parfums, mêlés à l’alchimie,<br />

D’une image satin, habillée d’harmonie,<br />

Illumine l’étain, de fumigènes d’or.<br />

Vol léger éthéré, sur l’image fractale,<br />

De l’osmose enivrée, de nos sens en essor,<br />

Aux paradis volés, de nos fièvres glaciales.<br />

Heart beat<br />

26/04/90 - 27/04/90 - 02/05/90<br />

Terrifiant torrent coule dans nos veines<br />

Affole le fruit fendu de mes peines<br />

Il faudrait brancher un équaliseur<br />

Pour rythmer les battements de mon cœur.<br />

Écho<br />

03/05/90 - 04/05/90<br />

Entrelacés dans les nuages<br />

Âge éternel, voix qui résonne<br />

Sonne comme dans un écho<br />

Chorégraphie devant l’orage<br />

Agenouillée pour qu’il pardonne<br />

Donnant le pas, glissant sur l’eau.<br />

Mais où veux-tu que je sois ?<br />

Soir et matin dans notre lit ?<br />

L’hypnotique confiance en soi<br />

Soigne bien notre nostalgie !<br />

Gisant dans ta radio mentale<br />

Talisman contre l’agonie<br />

Nie toujours que tu deviens pâle<br />

Palissade vide de vie.<br />

09/05/90


Danse<br />

Ô pourquoi toujours casser son bonheur ?<br />

Avez-vous si mal quand il est heureux ?<br />

Pourquoi aveugler ce regard rêveur ?<br />

Et toujours cracher au fond de ses yeux ?<br />

Pendant votre blues ne pourrait-il pas<br />

Danser seul son slow sur un clin de cœur<br />

Et laisser valser vos regard si froids<br />

Enregistrés sur microprocesseur ?<br />

Light show<br />

12/05/90 - 13/05/90<br />

Mélodie harmonieuse au lever du soleil,<br />

Philharmonique chant sur un tableau vermeil,<br />

Merveilles échappées d’un haut parleur céleste,<br />

Où d’un battement d’aile on joue le chef d’orchestre.<br />

Chants synchronisés, succédant au silence,<br />

Dirigés par le feu d’or de cet astre immense,<br />

J’entends siffler le vent derrière vos accords,<br />

Et je vois des rayons illuminer vos corps.<br />

Moment d’exquis bonheur, sans ombre sarcastiques,<br />

Sous les vents alizés bercée par la musique,<br />

Écoute les oiseaux, siffloter tous en chœur,<br />

Et sens monter en toi, le plus parfait bonheur<br />

13/05/90<br />

Poussière d’étoile<br />

Venu enjoliver la vie<br />

Un ange passe à l’horizon<br />

Auréolé de symphonie<br />

Il vient distiller par millions<br />

Sa fine poussière étoilée<br />

Filament de la Voie Lactée<br />

Star dust<br />

13/05/90<br />

One day he’s coming tu put life up here<br />

Angel flying beyond the horizon<br />

With his shiny halo of symphony<br />

He’s coming here to distil by millions<br />

All his so thin and so pretty star dust<br />

Milky Way’s golden threat and blinded burst.<br />

13/05/90


Graffiti calligraphiques sur kakemono<br />

– Réveil de Râ<br />

– Soleil<br />

– Bianca notche é pastaga<br />

– Goût d’égout<br />

– Catch et encéphalite<br />

– Assis sur un banc un jour de pluie d’été<br />

– Kiss secousse<br />

– Chrysalide<br />

– À quoi rêvent tes yeux ?<br />

– Éclosion explosive<br />

– Love me two times<br />

(libre improvisation sur un thème des Doors)<br />

– Reflet réfracteur<br />

– Sexophile amor érotine<br />

– Arachnide sur réseaux neuronaux<br />

– Fantôme sur la liste rouge<br />

– Romantico asylum krona<br />

– Memoria oblita<br />

– Loreleï idylle sfumato<br />

– Poésie pour un canard aux cheveux bouclés<br />

– Images kaléidoscopées sur lunettes rayées<br />

– Estérification de clichés rouillés<br />

09/08/1990 - 02/04/1991


Réveil de Râ<br />

Aurore balnéaire<br />

D’infini éphémère<br />

Je marche sur les flots<br />

À l’ombre des joyaux<br />

Attiré par cet océan si bleu<br />

Je plonge dans ce ciel si cotonneux<br />

Sous un rocher au cœur dur stratifié<br />

File l’horizon d’azur ruisselé.<br />

Soleil<br />

09/08/90<br />

Fixant d’un reflet de cristal<br />

L’incandescence lumineuse<br />

Dans un ciel bleu de jade astral<br />

Offre tes raies filamenteuses<br />

Soleil, ô Dieu Soleil, écoute-moi<br />

Soleil, mon Soleil, amoureux de toi<br />

Rêvant de pluies astéroïdes<br />

L’immense sphère virtuose<br />

Évente nos frissons avides<br />

De son feu tacheté de rose<br />

Soleil, mon beau Soleil, libère-moi<br />

Soleil, ô Dieu Soleil, envole-moi<br />

10/08/90<br />

Bianca notche é pastaga<br />

Du ciel carbone au saphir<br />

Tu dresses ta passerelle<br />

Au-dessus de la mer rousse<br />

Aiguisant nos souvenirs<br />

Colportés apr tes fidèles<br />

Et des mouettes à leurs trousses<br />

Tu vois la ville dormir<br />

Lorsque la vie est si belle<br />

Et dans un dernier soupir<br />

Tu lui offres une lueur éternelle<br />

11/08/90<br />

Goût d’égout<br />

Et il tonne dans ma tête<br />

Un orage si violent<br />

Que chaque ombre de défaite<br />

Vient raviver le volcan<br />

Le ciel qu’un démon habite<br />

Vomit ses nuag’s si gris<br />

Sur mon cœur noir anthracite<br />

Où un goût d’égout s’enfouit<br />

Soleil, viens percer ce voile<br />

Au milieu de ces éclairs<br />

Reviens déchirer la toile<br />

Qui crache ce goût amer.<br />

12/08/90


Catch et encéphalite<br />

Arrêtez de vous battre dans ma tête<br />

Cessez donc cet inutile combat<br />

Je crains le jour tuméfiant la tempête<br />

Où l’orage putride éclatera<br />

Arrêtez de vous battre dans ma tête<br />

Quand mon cœur dégueule ses excédents<br />

Déchire en loques ses habits de fête<br />

Crachant le flot acide des tourments<br />

La vie est un soleil éclaboussé<br />

Du sang aride de ses jours mauvais.<br />

13/08/90<br />

Assis sur un banc un jour de pluie d’été<br />

Souffle le vent, souffle sur les vies<br />

Chassant les instants, choyant les pluies<br />

Tonne tempête, ouragan détruis<br />

Le vent des poètes est fini. . .<br />

31/08/90<br />

Kiss secousse<br />

Corolle auréolée de tendresse rêvée<br />

Éclipsant d’un sourire occulte les pensées<br />

Lèvres éclaboussées d’un angélique feu<br />

Irradient en claquant la langue en son alcôve<br />

Nacrent de leur éclat ce cadeau capricieux<br />

Et écroulent mon cœur dans ta muqueuse mauve.<br />

Chrysalide<br />

07/11/90 - 08/11/90<br />

Juste un oiseau sans ailes,<br />

Rêvant de parcourir, comm’ les autres oiseaux,<br />

L’infini ciel azur, pour y rêver plus haut,<br />

Rêvant de survoler, les neiges éternelles,<br />

L’onde des océans et le feu des volcans,<br />

Rêvant d’un jour frôler, le souffle chaud du vent.<br />

Juste un cœur sans amour,<br />

Rêvant de palpiter, d’un jet d’adrénaline,<br />

Auprès d’un autre cœur, d’une fleur qu’on butine,<br />

Pour palpiter plus fort, cogner comme un tambour,<br />

Sans devoir bégayer, pour marcher sans attelles,<br />

Et ne plus tituber, comme un oiseau sans ailes.<br />

Juste un espoir sans rêve,<br />

Rêvant de transformer, le monde et tous ses maux,<br />

De métamorphoser, les miasmes en émaux,<br />

De trouver le bonheur, d’en extraire la sève,<br />

Pour s’envoler tout droit, sans faire de détours,<br />

Ne pas toujours saigner, comme un cœur sans amour.<br />

10/11/90


À quoi rêvent tes yeux ?<br />

Petite fille aux yeux ensaphirés d’argent<br />

Dévoile je t’en prie, dévoile-moi tes rêves.<br />

Que fais-tu de tes nuits quand la lune s’élève,<br />

Quand l’irréel existe et triomphe du temps ?<br />

Ô dis-moi mon amour, quand ton cœur s’allonge,<br />

Si le même soleil déferle sur nos songes.<br />

Rêves-tu d’océans ? De sommets enneigés ?<br />

De paradis bleutés ? Où le silence oscille ?<br />

Pour mieux te chuchoter, que tes yeux sont fermés,<br />

Que leur bleu t’appartient, qu’il n’est qu’à toi Cécile.<br />

03/02/91<br />

Éclosion explosive<br />

Rayonnante fleur d’un matin d’été<br />

Aujourd’hui j’ai peur de te butiner<br />

Qu’en bourdonnant trop fort ton cœur n’éclate<br />

Floconnant ses pétales écarlates.<br />

Étamine animée d’amour-transfert<br />

Azurant les cieux d’un regard pervers<br />

Je voudrais que ta rosée vagabonde<br />

Inonde mes peurs de chaque seconde.<br />

J’ai peur qu’un soleil fané trop brutal<br />

Ne cueille ta corolle de cristal<br />

Je te promets de construire une serre<br />

Pour te protéger d’un amour de verre.<br />

19/02/91 - 20/02/91<br />

Love me two times<br />

(libre improvisation sur un thème des Doors)<br />

J’aimerais que tu m’aime’ uniquement deux fois<br />

Aime-moi aujourd’hui pour la première fois<br />

Mais aime-moi demain, que les jours soient les mêmes<br />

Que nous coulions sans fin, puisque demain je t’aime.<br />

14/03/91 - 15/03/91<br />

Reflet réfracteur<br />

J’ai vu le visage dans le miroir<br />

Avec tous ses points d’interrogation<br />

Qui venaient flasher dans mes yeux marrons<br />

Avec un vert posé sur le comptoir.<br />

J’ai vu le visage dans le miroir<br />

Avec sa bouche ponctuée de sons<br />

Entre lesquels fourmillent les questions<br />

Qui viennent écrémer mes fonds de tiroir.<br />

Puis j’ai vu mon sourire en entonnoir<br />

Qui me soufflait qu’à trop vouloir chercher<br />

On oublie vite que l’on veut trouver<br />

Qui se cache derrière le miroir.<br />

17/03/91


Sexophile amor érotine<br />

Désirs éclaboussés d’ivoire<br />

Collant à tes sens sur tes seins<br />

Voyage dans la grotte noire<br />

Mon amour violeur assassin<br />

Douceurs saignant sur sueurs saillantes<br />

Émoussées par l’écho de la nuit<br />

Envol vers tes cuisses d’atlante<br />

D’un sous-marin navette au lit<br />

Oh mon sweet amour gélatine<br />

Oh mon si doux love alcaline<br />

Amour à mort amaryllis<br />

Pollen d’un cœur volubilis<br />

Rêve ta peau technicolore<br />

Sur les draps bleus de nos envies<br />

Où bouillonne mon alchimie<br />

Érotisant ton corps encore<br />

Oh mon sweet amour étamine<br />

Oh mon doux love adrénaline<br />

Reviens stigmatiser mes yeux<br />

Reviens jouir au creux de mon feu<br />

20/03/91<br />

Arachnide sur réseaux neuronaux<br />

Reviens peroxyder mes veines<br />

Reviens ma déesse chtonienne<br />

Tu verras bientôt tu fondras<br />

En poussière de chrysolithe<br />

Chauffée à nu entre mes doigts<br />

Extasie ma bouche aphrodite<br />

Je te roulerai sur ta faux<br />

Aiguisant, filtrant mon lamento<br />

Brûlant ma gorge de faïence<br />

Je t’ai rêvée mon Hell’s Angel<br />

Au bâton de ton obédience<br />

Plongeant plus profond vers le ciel<br />

Oh je flye sur ton rail de miel<br />

Et je te dream en bleu marine<br />

Kaléidoscopant le ciel<br />

De ta fumée alcaloïne.<br />

26/03/91 - 27/03/91<br />

Fantôme sur la liste rouge<br />

Je me demande qui écrit ces lignes ?<br />

Dans le rétroviseur de mon Ego,<br />

J’ai laissé mon fantôme mendigot,<br />

Écartelé entre quarante érignes,<br />

Se démerder avec tous les copeaux<br />

De sa peau bouffée par l’impétigo !<br />

Ô mais qui peut bien écrire ces lignes ?<br />

*


Et mon cerveau n’est plus dans l’annuaire,<br />

Et mon cœur est coincé à la fourrière !<br />

Maintenant même mon ombre rechigne<br />

À venir parler à ma secrétaire,<br />

Et je ne serai plus là pour te plaire !<br />

Puisque mon assassinat est conclu<br />

Puisque je vous dis que j’n’existe plus<br />

Dites-moi qui vient d’écrire ces lignes ?<br />

28/03/91<br />

Romantico asylum krona<br />

Je déambule autour d’un taxiphone<br />

Garé par hasard ou par mon chauffeur<br />

Dans un parking aux batt’ries asynchrones<br />

Je reviendrai recharger nos moteurs<br />

Alors roule, roule, toujours plus loin<br />

Jusqu’à atteindre le jackpot solaire<br />

Roule, roule encor, balance tes joints<br />

Je rechrome ma canette de bière.<br />

29/03/91<br />

Memoria oblita<br />

J’voulais crever l’abcès de ta mémoire<br />

Souviens-toi quand j’te parlais de bonheur<br />

Pourquoi ce grillage autour de ton cœur<br />

Te carapaçant sous ton écumoire.<br />

Petite fille dans un caboulot de nuit<br />

Petite sœur perdue dans le dernier taxi<br />

Des souvenirs de toi moisiss’nt à la consigne<br />

Je t’ai chiffonnée frangine au bout de mes lignes.<br />

30/03/91<br />

Loreleï idylle sfumato<br />

J’aurais voulu naître plus tard<br />

Ou bien te rencontrer moins tôt<br />

À vingt mille déserts des chars<br />

Dans une forêt de roseaux<br />

Mais j’ai tellement regretter<br />

Tes baisers mielleux de guimauve<br />

Que j’ai voulu m’aseptiser<br />

En m’incendiant dans ton alcôve<br />

Loreleï, ma sweet tender Lo<br />

Ô mon tendre amour shamallow<br />

Je voudrais t’envoler dans mon hélicoptèr’<br />

Loin des regards bidons des pingouins qui s’ennuient<br />

Nous ont incestués au bout d’un revolver<br />

En gueulant interdit, arrêtez vos conn’ries<br />

Loreleï, Loreleï, reviens lèvrer ma bouche<br />

Loreleï, ma sweet Lo, me languer sous la douche<br />

Ma Lo, cramoisissons nos peaux<br />

Au laser d’amour sforzando.<br />

01/04/91


Poésie pour un canard aux cheveux bouclés<br />

Viens, nous irons érotiser<br />

À l’ombre d’un soleil couché<br />

Dans le crépuscule érogène<br />

Reclimatiser nos walk-man<br />

En bronzant nos lasers de fans<br />

Avec du Floyd ou du Thiéfaine !<br />

Viens, sur nos plumes d’albatros<br />

On collera le sable d’Éros<br />

En suçant notre nicotine<br />

On smokera en se moquant<br />

De la fumée des joies tournant<br />

Dans un cyclamen érotine !<br />

01/04/91<br />

Images kaléidoscopées sur lunettes rayées<br />

Esméralde-moi<br />

D’un coup de baguette magique<br />

Absurdifie-moi<br />

Dans ton pur trench-coat acrylique<br />

J’ai dû rebrancher mon répondeur<br />

Connecté aux plombs de ma moquette<br />

En débrancardant un dépanneur<br />

Qui venait chialer à la K-fette<br />

I’ve got to choose between my monkeys<br />

But I’m afraid you have lost my keys<br />

02/04/91<br />

Estérification de clichés rouillés<br />

Vivre<br />

Live<br />

It’s the only thing I’ve just to shape<br />

La seule vérité qui t’échappe<br />

Agglutiné sur un hygiaphone<br />

Il ne reste qu’à exorciser<br />

Nos organes dicotylédones<br />

En fructifiant ton estaminet<br />

02/04/91


Kaya notche<br />

– Fumée de pipe asymptotique<br />

– Enceintes d’un concerto cycloïdal<br />

– Juxtaposition de missionnaires<br />

– Seconde chance pour dreamer<br />

– Littératus perdus au campus<br />

– Fender manchot sur la banquise<br />

– Halte sirupeuse de la Rome antique<br />

– Soucoupe déserte à la ketchup<br />

– Paradis dans un taxi mosquito<br />

– Dynamique cinématisant un cartoon<br />

– Cinéfana opéra conceptuel<br />

– Syndrome Colombine en Pierre<br />

– Délire décaquadrillé<br />

– Scribouilleur en transit<br />

– Fantasmes sur une glamour tandem<br />

– Always in the fish bowl<br />

– Guide ficelé aux falaises<br />

– Grimaces érotico sentimentales<br />

– Morphée sur du gazon<br />

– Retour sur une sirène mineure<br />

– Apocalypse emphatique noctambule<br />

07/04/1991


Fumée de pipe asymptotique<br />

Moi, le caméléon en transfert<br />

Je colore-déguise mes vers<br />

Brouillageant mon zoom vers l’écriture<br />

Je focalise sur le central<br />

Les grooms angéliques d’Épicure<br />

Florissant mon spectre nivéal<br />

Nuit sous le soleil himalayen<br />

À symphoniser dans le café<br />

La grêle de mes relents d’humain<br />

Sous un temple hindou euphorisé<br />

07/04/91 00h58<br />

Enceintes d’un concerto cycloïdal<br />

Flashant le circulaire d’un tuning<br />

Je circule sur ta haute fréquence<br />

Et je fréquente les déserts-parkings<br />

De ton âme acidifiée dans la science<br />

Enclenche l’avance rapide<br />

Je spleen sur ton quadriphono<br />

Qui pleure une vague-piano<br />

Diapasonnant mes neurotides<br />

07/04/91 01h08<br />

Juxtaposition de missionnaires<br />

Rêvant de création transfigurante<br />

Je tente de phœnixer mon briquet<br />

Pour raviver ma décharge de déchets<br />

Je bombarde d’électrons nos attentes<br />

Sur les particules de mes effluves<br />

Entre les scories d’une muse vésuve.<br />

07/04/91 01h22<br />

Seconde chance pour dreamer<br />

Filtre élaboré en catimini<br />

Avec un couple d’initiales<br />

Qui étaient venues enfumer la nuit<br />

Avec trois feuilles et les mains sales<br />

Hey, roule-moi une seconde fois<br />

Au milieu de tes cigarettes<br />

Effiloche ton feeling de putois<br />

Entre les dents de mon squelette<br />

07/04/91 01h33


Littératus perdus au campus<br />

J’aurais voulu t’écrire<br />

Les mots qu’il m’a chanté<br />

Mais mon stock cachemire<br />

Se laisse endoctriner<br />

Le carillon bourdonne<br />

Au cimetière aphone<br />

J’ai perdu le reste de ma langue<br />

Et le docteur veut me rendre patient<br />

Plongeur noyé au fond de l’océan<br />

Je mal-de-merise les rim’s qui tanguent<br />

07/04/91 01h49<br />

Fender manchot sur la banquise<br />

Je distribue les prénoms<br />

Dans un cirque aléatoire<br />

Où mon ombre fait la foire<br />

Se grattant les cordillons<br />

Et je mendie des vers d’huile<br />

Pour désassoiffer mes piles<br />

Mister please stand for the show<br />

Mon cœur cicatrise faux<br />

07/04/91 01h59<br />

Halte sirupeuse de la Rome antique<br />

Je désencrasse mon gosier<br />

Entubé par une racine<br />

Avec une pulpe sibylline<br />

D’un vert kiwi décapité<br />

Par mes jointures endocrines<br />

Il est temps de te rallumer<br />

Incendie de poudre divine<br />

Reviens encrasser mon gosier<br />

07/04/91 02h12<br />

Soucoupe déserte à la ketchup<br />

Pseudocacophonie aux écouteurs<br />

Je brame pour écouter ton silence<br />

Et le son gourou de mes transcendances<br />

Me saucerful dans des quasars moqueurs<br />

Pleurs acoustiques de chants grégoriens<br />

Concluent le bestof vibrato refrain<br />

07/04/91 02h21<br />

Paradis dans un taxi mosquito<br />

Vanessant en osmose hyper-sensible<br />

Taxi-drivant un mini short en jean<br />

Je te zénith dans mes rêves crédibles<br />

Déshabillée dentelles sur ton green<br />

07/04/91 02h29


Dynamique cinématisant un cartoon<br />

Je n’arrive plus à algébriser<br />

Les lois de la géométrie des masses<br />

Mais j’écoute fumer le temps qui passe<br />

Dans une chambre aux murs empastellés<br />

Alors je griffonne mes expériences<br />

En expectativant d’être caressé<br />

Par l’amour d’une eucarlotte qui danse<br />

Dans le goulot fumant de mon brasier<br />

07/04/91 02h41<br />

Cinéfana opéra conceptuel<br />

J’ai vu vingt deux fois The Wall<br />

Pour me laver les neurones<br />

Léthargique dans mon hall<br />

Je te ride en amazone<br />

Je crève mes baffles bleues<br />

Chassant l’ego de mon je<br />

Je pleur’ sur le microphone<br />

07/04/91 02h48<br />

Syndrome Colombine en Pierre<br />

Poudre de bière sur l’étagère<br />

J’assonnance mes vers sur de l’air<br />

Et j’astique de ma serpillière<br />

Sur un squelette en haillons de chair<br />

Dans un’ classiqu’ ballade je flaire<br />

Les fils en plomb chromé de mes fers<br />

07/04/91 02h58<br />

Délire décaquadrillé<br />

Je finirai<br />

Dans un asile<br />

Écartelé<br />

En foie de bile<br />

Schizophrénie<br />

D’un mégalo<br />

Hégémonie<br />

De mon bureau<br />

Où ton sang brûle<br />

Roug’ de pustules<br />

07/04/91 03h05<br />

Scribouilleur en transit<br />

Moi je verbalise sous influence<br />

L’espièglerie de la langue française<br />

Je féminis’ mes rimes d’expériences<br />

Qui tueraient l’académie sur sa chaise<br />

Les prosificateurs de l’anarchie<br />

Ont été crucifiés dans les épines<br />

Réformateurs de règles endurcies<br />

On shoote les rêveurs jusqu’à l’échine<br />

07/04/91 03h13


Fantasmes sur une glamour tandem<br />

J’ai encore rêvé de toi cette nuit<br />

Dans les draps marines de mes fantasmes<br />

Tu poitrinais au fond de tes orgasmes<br />

Branlée à nu par un sax’ endurci<br />

07/04/91 03h18<br />

Always in the fish bowl<br />

Tu ne m’oublieras pas<br />

Quand je serai trop loin<br />

Pour palper tes cheveux<br />

Je pens’rai à tes seins<br />

Glissant sur mes draps bleus<br />

Tu ne m’oublieras pas<br />

Pelotant tes babines<br />

Tu jur’s de me séduire<br />

Mon inceste frangine<br />

J’amoureuse ta mire<br />

Tu ne m’oublieras pas<br />

07/04/91 03h25<br />

Guide ficelé aux falaises<br />

Je finirai tous mes infinis<br />

Avant de m’lancer dans le suicide<br />

J’exploserai les insecticides<br />

Qui mouchent mes éros paradis<br />

Pornophotographie d’insomnie<br />

Je caféine mon alchimie<br />

07/04/91 03h29<br />

Grimaces érotico sentimentales<br />

Envoie-moi des cartes postales<br />

De tes arpèges déglingués<br />

Je collectionne les naufrages<br />

Et les motels désaffectés<br />

Pour décalquer mes gribouillages<br />

J’allume une équivoque astrale<br />

07/04/91 03h37<br />

Morphée sur du gazon<br />

J’ai peur de m’endormir avant<br />

De m’ensommeiller avec toi<br />

Réveille-moi s’il est temps<br />

De cramer mes hiatus en bois<br />

Mais je dirige mes envols<br />

Et je contrôle mon formol<br />

Mes rêves doiv’nt se recycler<br />

Sur mes désirs enrubannés<br />

07/04/91 03h48


Retour sur une sirène mineure<br />

Je reviens jouir entre tes cuisses<br />

Reclimatiser ta peau lisse<br />

Motorisant ton amour noir<br />

Et je display tous tes modules<br />

Tu chantes dans mon cœur espoir<br />

Des baisers jaloux de nodules<br />

Reviens, ma petite chanteuse<br />

Reviens, m’entredoigter les mains<br />

Oh mon amour si sirupeuse<br />

Je voudrais t’apprendre demain<br />

07/04/91 04h01<br />

Apocalypse emphatique noctambule<br />

Et voilà la nuit qui s’envole<br />

Entre ces rêves périmés<br />

J’ai ergominé les paroles<br />

Qui nicotisent mes regrets<br />

Pyrotechnicien de mes vers<br />

Je sangsue mes propres images<br />

Mais lorsque le feu s’est éteint<br />

Je suis coolé dans les nuages<br />

À la recherche d’un’ perfection<br />

J’amourach’ dans la potion<br />

07/04/91 04h15


When J.M. will reach heaven<br />

– First Step<br />

– Second Step<br />

– Third Step<br />

– Fourth Step<br />

– Fifth Step<br />

– Sixth Step<br />

– Seventh Step<br />

– Eighth Step<br />

– Ninth Step<br />

– Tenth Step<br />

– Eleventh Step<br />

– Twelfth Step<br />

– Thirteenth Step<br />

– Fourteenth Step<br />

– Fifteenth Step<br />

– Sixteenth Step<br />

– Seventeenth Step<br />

– Eighteenth Step<br />

– Nineteenth Step<br />

– Twentieth Step<br />

– Last Step<br />

22/05/1991 - 02/06/1991


First Step<br />

When J.M. will reach Heaven<br />

He would contemplate the Lake<br />

The Lake is sleepin’ again<br />

Until the Swan swims and shakes<br />

The pœt sits next to the tree<br />

He shoots a quick look on her<br />

Opens her naked body<br />

He jumps and he loves the chair<br />

Then the thief and the pœt join<br />

And the raper wakes up now<br />

Their smoked souls touch her skin<br />

Dream J.M.’s reaching Heaven.<br />

Second Step<br />

22/05/91<br />

I touch the paradise with my lips<br />

I look into your eyes and I kiss<br />

The Swan will never be by your side<br />

Cuz on Mother Nature’s cloud you glide<br />

Smoking the Sun to make your heart beat<br />

Oh Jesus life is so beautiful<br />

Wanna be a star twinkling the moon<br />

Wanna be a bird flying alone<br />

Wanna be a sky counting my bones<br />

I want to fly high over the death<br />

I want to kill the silence like a deaf<br />

I want to love bodies that I rip<br />

Want to burn paradise with my lips.<br />

Third Step<br />

22/05/91<br />

Looking for the man in the street<br />

Looking for the light smelling shit<br />

And I don’t care if sun’s shining<br />

And I don’t care about feelings<br />

Loving with the man in the street<br />

Loving with the light burning shit<br />

And I don’t care if sun’s shining<br />

And I don’t care ’bout moon’s feelings.<br />

Fourth Step<br />

22/05/91<br />

Sweet Lady Mary<br />

Is sharin’ her beautiful eyes<br />

Blowin’ in the wind<br />

Her clouds make the Devil to die<br />

She has touch the light<br />

Takin’ with hair the blue candle<br />

She avoids the fight<br />

Turnin’ on clocks the red handle<br />

Sweet Lady Mary<br />

Has eaten salt, pepper and grass<br />

And she loves fairy<br />

Cuz she dreams to go and to pass.<br />

22/05/91


Fifth Step<br />

Love is in the brown smoke<br />

And when this old sun shines<br />

There’s one lover who talks<br />

The other is out line<br />

Death is in the brown smoke<br />

And when old people sit<br />

There’s two females who talk<br />

Beating by man’s heartbeat<br />

Laugh is in the brown smoke<br />

And when I love flowers<br />

There’d my senses that talk<br />

My soul gets much higher.<br />

Sixth Step<br />

22/05/91<br />

God, I’m just a wanker<br />

I am fucking the rain<br />

Just for my own pleasure<br />

Jesus, you’re a nigger<br />

For loving yourself then<br />

Just to get much higher<br />

Come on babe, just love me<br />

I want you, all the night<br />

Want to suck your body.<br />

23/05/91<br />

Seventh Step<br />

Why the teacher’s scratching your nerves<br />

When birds are singin’ in the sun<br />

What could finish the swallow’s fun<br />

Which kills beetles dancin’ your nerves<br />

Eighth Step<br />

24/05/91<br />

Now look for the girl with red hair<br />

And look how she moves and dances<br />

Her so pretty young virgin hips<br />

Look how she caresses her thighs<br />

Look her beautiful naked breast<br />

It always points me to the sky<br />

Try to set her another kiss<br />

Try to love her for the first time<br />

Cuz God’s revenge is on the road<br />

It’s going to kill all false lovers<br />

The bleeding hearts and the artists<br />

Are going to break on through walls<br />

So meet them to the other side<br />

When the moon has done a full turn<br />

Meet me in your deepest feelings<br />

Sitting on a cloud up to the world.<br />

25/05/91


Ninth Step<br />

And you’re moving so silently<br />

And all your steps are made slowly<br />

You can just move into the groove<br />

Because dance on fire and move<br />

And you’re just right upon the cloud<br />

And you fritter and waste time so proud<br />

Goin’ to sky for a shelter<br />

Cuz your foggy soul needs helper.<br />

Tenth Step<br />

26/05/91<br />

You have to remember that I am dead<br />

You have to remember that I am dead<br />

And I just need a pillow and a bed<br />

The flame in the rainbow’s ringin’ the bell<br />

And my feelings are cold like a deep cut<br />

I want to climb the hill to find the shell<br />

The woman with short dress gives a smile but<br />

Wherever I look I crash my mad head<br />

So tell me why people frighten with nuts<br />

Kiss the moon an roll over what you’ve made<br />

But always remember that I am dead.<br />

31/05/91<br />

Eleventh Step<br />

Now we are on the half part of the scene<br />

Jump through the mirror, enter in yourself<br />

And see your heart painted black by itself<br />

While your hands ’re playin’ guitar to join in<br />

And see how deep your dreams can ever dive<br />

Ain’t got to keep feet on earth : use your wings<br />

Go deeper and deeper in your feelings<br />

And pass the head upon what you have lived.<br />

31/05/91<br />

Twelfth Step<br />

Wanna get higher than Jesus ?<br />

Wanna rule the world all alone ?<br />

Wanna be in forever young ?<br />

So just become Jesus !<br />

So just climb up the tree !<br />

Do what you want : you’re free !<br />

And if you ever become Christ<br />

Go to the night to light my star<br />

And please just send me a sun kiss.<br />

31/05/91


Thirteenth Step<br />

Death and Fire have met me on a train<br />

I was dreaming ’bout beautiful stones<br />

I was laughing about Storm and Rain<br />

Feeling like dust, like ashes, like bones<br />

Angel and Love have met me today<br />

And we have talked about the Devil<br />

Choose to enter in his dark play<br />

Show him Beauty isn’t sleeping still.<br />

31/05/91<br />

Fourteenth Step<br />

I search<br />

The church<br />

I’ve lost my way in a tunnel<br />

Could be Heaven but could be Hell<br />

Don’t know<br />

What’s now<br />

I’ve looked for you everywhere<br />

Want to suck apple in your hair<br />

31/05/91<br />

Fifteenth Step<br />

I don’t know just where I’m goin’<br />

Walking up and down this white hall<br />

I gonna try to paint this wall<br />

And to shoot stars that not twinklin’<br />

Cuz I feel like. . .well I don’t know<br />

And wanna catch myself and NOW<br />

And put my back right against bricks<br />

And then paint them black and just kick<br />

Into all the pink hopes and dreams<br />

That hurt my soul to make it clean<br />

And I feel like. . .I just don’t know. . .<br />

Like the snow dancin’ on rainbow.<br />

02/06/91<br />

Sixteenth Step<br />

WAKE UP ! you were dreaming<br />

You’re alive and I’m dead<br />

There’s no pain in my head<br />

Now the dust is burning<br />

My sorrows are so rose.<br />

02/06/91


Seventeenth Step<br />

And you know that from where I stand<br />

I can contemplate all the lands<br />

And I’ve seen all when Jesus died<br />

And I’ve seen all when Berlin cried<br />

And I’ve seen all when your heart sang<br />

And I’ve seen all when your tears ran<br />

And I’ve seen all when the rain stopped<br />

But I just can’t make your love dropped.<br />

02/06/91<br />

Eighteenth Step<br />

Girl, I cry for the tear<br />

Rolling over your skin<br />

I laugh when you’re jokin’<br />

When the clouds disappear<br />

I would love to clasp you into my arms<br />

It’s obvious that your apple has no worms<br />

I love you under storm<br />

With your sweet wet T-shirt<br />

With your rainy haircut<br />

And your sad smile on fire.<br />

02/06/91<br />

Nineteenth Step<br />

Now this is the end of your life, baby<br />

And your golden grave is dug in the sky<br />

And now close your kaleidoscope eyes<br />

You will never finish your fantasy<br />

This is the end of ev’rything that shines<br />

And your silver heart won’t beat anymore<br />

You’ll never know why you are dying for<br />

Because I want you to follow the line<br />

I want you on turning away<br />

Girl this is the end of the day<br />

Remember nights we’ve tried to die<br />

Girl it’s the end of all we’ve tried.<br />

02/06/91<br />

Twentieth Step<br />

Have you ever made love on paradise ?<br />

Have you ever seen your own shadow rise ?<br />

Now you are the ghost of your own shadow<br />

Now you’re Snow, Rainbow, Sparrow and Swallow<br />

Feel me, touch me, see me and taste my love<br />

Isn’t it good to fly like a dove ?<br />

Isn’t it good to know how tastes the Death ?<br />

02/06/91


Last Step<br />

When J.M. will reach Heaven<br />

He’ll still look the girl in white<br />

And the girl will heal his pain<br />

As the Swan’s swimmin’ in night<br />

And the pœt will sing his song<br />

While the girl will put off dress<br />

And his heart will grow so long<br />

Between the hips of his Faith<br />

Then there will be a big fire<br />

Then will come the dream makers<br />

Everything will shine over<br />

Cuz J.M. will smoke Heaven.<br />

02/06/91


Tangerine and navy blue dreams<br />

– Bleu comme une mandarine<br />

– Lonelitude<br />

– Chrysalide chylifère<br />

– Un jour<br />

– Le voyageur des jours océans<br />

– Nuit d’ouragan calfeutré<br />

– Voyage en 21ème classe<br />

– Nuages, étoiles et lapis lazuli<br />

– Nostalgie d’un moment à venir<br />

– Antidépressif à la guimauve<br />

– Écarts spacio-temporels<br />

– Essaim<br />

– Elfe blond<br />

– Intempérie de diamants<br />

– Envolons-nous !<br />

– Rêve septentrional<br />

– Transcendance<br />

– Amour trognonesque<br />

– L’enfant d’éclipse<br />

– Vidéo-dreams<br />

– Rêves mandarine et bleu marine<br />

06/08/1991 - 20/08/1991


Bleu comme une mandarine<br />

Dans le plus bleu de tous les rêves,<br />

Les deux arcs de lune se lèvent,<br />

Découvrant un point qui grossit.<br />

Le point tuméfie, une sphère<br />

Maintenant éclaire la nuit<br />

Beauté horrifiante : la Terre !<br />

Au-dessous de nos yeux, dans ce désert,<br />

La planète que nous foulons explose<br />

Un volcan en jaillit, la lave éclose<br />

Éjacule superbe dans la mer,<br />

Tout écume et se mêle dans mes yeux :<br />

Le ciel noir, la mer rouge et le rêv’ bleu.<br />

Lonelitude<br />

06/08/91<br />

Enfin seuls, à regarder les miroirs<br />

Pour transvisionner nos ombres de noir<br />

Nos cellules translucident la vie<br />

Nos silences ont appris à parler<br />

Nos yeux balaient trois cent soixant’ degrés<br />

Notre sang glasnoste notre alchimie<br />

Enfin seuls, tout est clair et transparent<br />

Comme un rêve d’astres cristallisants.<br />

07/08/91<br />

Chrysalide chylifère<br />

J’ai rêvé que des vers, grignotaient mon cerveau,<br />

Des vers de tête, entrelacés, des vers de rime,<br />

Ils glissent si gluants, sous mes rêves intimes,<br />

Avec leurs douze pieds, piétinant mon cerveau.<br />

Tout est beau et parfait, mon rêv’ teinté de vers<br />

Serpentine à rebours, dans nos corps entrouverts.<br />

Un jour<br />

07/08/91<br />

Un jour,<br />

les gens que nous croiserons dans la rue<br />

nous tendront tous la main pour nous saluer.<br />

Un jour,<br />

nous rêverons tous en même temps<br />

que nos rêves soient toujours le mêmes :<br />

si bleus,<br />

que nous y verrions la lumière frôler<br />

nos désirs endothermiques.<br />

La Terre entière chanterait le même refrain,<br />

Les mains tendues vers un ciel d’été étoilé.<br />

*


Nous partirions<br />

tous deux dans un train,<br />

qui volerait entre les chromes des arcs-en-ciel<br />

vers des villes sans nom.<br />

Et nous ferions tous deux l’amour<br />

sur la fumée d’une cigarette brune<br />

que l’avenir aurait transformée<br />

en un rêve bleu marine<br />

07/08/91<br />

Le voyageur des jours océans<br />

J’aimerais trouver les plus beaux kanjis<br />

Pour te calligraphier combien je rêve<br />

De te rencontrer un jour à Paris<br />

Autour d’un comptoir quand la nuit s’achève<br />

Et nous planerions pour Hiroshima<br />

Pour sentir décoller la ville blanche<br />

Tu me raconterais New-York tout bas<br />

En me coulant ton cœur plus très étanche<br />

Alors nous parlerions de nos amours<br />

Et de la guitare de Bob Dylan<br />

Des fleurs d’acier qui poussent dans les faubourgs<br />

Et de l’océan bleu de Manhattan<br />

07/08/91<br />

Nuit d’ouragan calfeutré<br />

J’amourissonne la ville la nuit<br />

Avec les étoiles-miroirs qui chantent<br />

J’aime marcher seul au fond de la nuit<br />

Dans les secondes qui filent si lentes<br />

La ville respire si différemment<br />

Lorsque la lumière brille si noire<br />

Comm’ dans un rêve aux échos d’océan<br />

Mes cœurs-looping s’enfument en cigare<br />

Et je m’endors dans ton silence qui résonne<br />

Je rêve encor de toi mais que Dieu me pardonne<br />

08/08/91<br />

Voyage en 21ème classe<br />

Un jour je partirai sur un oiseau<br />

Je voyagerai tout autour du monde<br />

Dans toutes les villes : des plus immondes<br />

Jusqu’aux capitales où tout est beau.<br />

J’irai à New-York, Tokio et Sydney<br />

J’irai à Berlin en tendant le pouce<br />

J’irai à Istanbul sur la mer rousse<br />

À Dublin et Glasgow je m’en irai<br />

Je monterai au fond des océans<br />

Au bord des falais’s que la mer harangue<br />

Je plongerai sur les plus hauts volcans<br />

Je crierai "je t’aime" en toutes les langues<br />

09/08/91


Nuages, étoiles et lapis lazuli<br />

Je voudrais être un nuage argenté,<br />

Échappé d’une gauloise enfumante,<br />

Prenant la première étoile filante,<br />

Je m’envolerais vers un ciel gercé.<br />

Derrière la seconde étoile à droite,<br />

Je brum’rais sous un amas de gluons,<br />

Sur un arc-en-ciel, à califourchon,<br />

J’holographierais mon regard de ouate.<br />

Sous mes lunettes de lune fractales,<br />

Je verrais le soleil m’éclabousser,<br />

Et tous mes atomes frissonneraient<br />

Tissant cette divine image astrale.<br />

12/08/91<br />

Nostalgie d’un moment à venir<br />

J’ai le cœur bluesymental à en exploser<br />

J’ai trop vu de beautés se philharmoniser<br />

J’ai vu le ciel pleurer ses filamentitudes<br />

J’ai vu se mettre à chanter un cercle de feu<br />

J’ai vu l’univers vivre de similitudes<br />

J’ai vu une fumée se buller dans les cieux<br />

Et je t’imagin’ dans tes beautés antipodes<br />

Rêvant que l’on te rebranche tes électrodes<br />

I wish you were here à côté de mes envies<br />

Que l’on rêve ensemble du même paradis<br />

Que l’on bluesycalise la même alchimie<br />

En sirotant l’amour qu’on n’s’est pas encore dit.<br />

13/08/91<br />

Antidépressif à la guimauve<br />

Amour-filigrane en technicolore<br />

Photons s’interférant dans un ballet<br />

J’ai rêvé que ma vie soit ce qu’elle est<br />

Mais je la bleumarine plus encore.<br />

13/08/91<br />

Écarts spacio-temporels<br />

Puisqu’une myriade de particules<br />

Caracole la vie entre nos corps<br />

Puisque circulent dans mes ventricules<br />

Des ond’s plus immatérielles encor<br />

Indélébilisant en elles-mêmes<br />

La conscience de l’univers si grand<br />

Puisque je véhicule en moi les gemmes<br />

De chaque parcelle d’espace-temps<br />

Pourquoi me reste-t-il tous ces pourquoi<br />

Qui se gargarisent au fond de toi ?<br />

14/08/91


Essaim<br />

Je sens dans mon cœur une libellule<br />

Qui crève d’envie de voler vers toi<br />

J’attends qu’un météor’ me déspatule<br />

Pour envoler mon cocon en éclats<br />

Mon papillon éprouve du reggae<br />

Et il se souvient qu’il a embrassé<br />

Les fleurs de tes étamines labiales<br />

En caressant ta douceur estivale<br />

De ses ail’s irisant l’ubiquité.<br />

Elfe blond<br />

14/08/91<br />

Je t’ai rencontré au fond d’un miroir<br />

Où tu y squattais toutes mes passions<br />

Adoptant tous mes rouges et mes noirs<br />

Les bleuifiant de ta bombe à chansons<br />

Toi qui voulais voyager avec moi<br />

Dans les profondeurs des électrochocs<br />

J’aimerais t’éclabousser de ma foi<br />

En claquant de joie tous les starting-blocks<br />

Toujours nous rêvions de rêver toujours<br />

Que nos rêves bleus ne soient trop courts<br />

15/08/91<br />

Intempérie de diamants<br />

Je voudrais bondir en dehors du temps<br />

Immoler les secondes crématoires<br />

Rembobiner ma vie plus en avant<br />

Catapulté d’un état transitoire<br />

J’aimerais tant dans le temps voyager<br />

Colombiner mes croisades de guerres<br />

Déstigmatiser mes ambiguïtés<br />

Et voir refleurir mes beautés arrières<br />

Un jour je saurai<br />

Comment m’envoler<br />

16/08/91<br />

Envolons-nous !<br />

J’ai rencontré une araignée<br />

Qui m’a parlé pendant des heures<br />

Et dans sa toile congelée<br />

Je t’ai vue nager dans du beurre<br />

Envolons-nous toujours plus haut ver l’Abyssinie<br />

Pour voir les colombes danser à l’eucharistie<br />

Mélangeons nos prières avec des étincelles<br />

Alors nous pourrons rêver tous les deux de plus belle<br />

16/08/91


Rêve septentrional<br />

Éveillons-nous pour rêver plus haut<br />

Carburons nos fuels d’imaginaire<br />

Nus transparents sous les réverbères<br />

Osons danser sans leur lamento<br />

16/08/91<br />

Transcendance<br />

Mes heures je les bonheurise<br />

Sur les terrasses des cafés<br />

Regardant le soleil briller<br />

Sur la fille qui s’est assise<br />

Il faut prendre le temps de vivre<br />

De rêver dans dire un seul mot<br />

Nous serons vieux bien assez tôt<br />

N’attendons pas qu’on nous délivre<br />

Mais laissons bâiller nos sourires<br />

Acceptons le vent en cadeau<br />

Et embrassons l’air qu’on respire<br />

16/08/91<br />

Amour trognonesque<br />

Amour laqué, douceurs sucrées, je t’aime.<br />

Je te rêve toujours petit trognon,<br />

Dansant le crawl dans un bonheur suprême,<br />

Où je viendrais plonger mes électrons<br />

Avec ma carte de célibataire.<br />

Et nous escaladerons les rivières,<br />

Étouffant de nos rir’s les flaques d’eau,<br />

Tête-à-têtant nos repas solitaires,<br />

Pour échapper au râle des manchots,<br />

Baisers cervicaux, mielleux, chauds, je t’aime.<br />

Tu n’es qu’un rêve émergé du soleil,<br />

Mais souviens-toi que nous sommes pareils.<br />

17/08/91<br />

L’enfant d’éclipse<br />

Tu n’es pas né, pourtant tu vis déjà<br />

Dans la pénombre orange de mes rêves<br />

Et sous les montagnes que tu soulèves,<br />

Mon enfant, tu piaffes déjà en moi.<br />

Et tu navigues d’étoile en étoile,<br />

Pour téter goulûment la voie lactée<br />

Et je frissonne quand tu mets les voiles<br />

Vers des galaxies hors de portée.<br />

Mon enfant, tu chantes déjà<br />

Que l’univers est coloré<br />

Avec les parfums d’Illinois<br />

Et la peau douce de Sydney.<br />

17/08/91


Vidéo-dreams<br />

J’aimerais qu’on enregistre mes nuits<br />

Pour qu’elles n’éclipsent pas dans l’oubli<br />

Et j’aimerais qu’on lève le rideau<br />

Sur l’écran marine de mon cerveau<br />

Quelque part, on doit bien avoir les cassettes<br />

De tous les rêves que mes ions émettent<br />

De tous les films qui téquila-rapident<br />

Au milieu de mes éclairs translucides<br />

20/08/91<br />

Rêves mandarine et bleu marine<br />

Après avoir rêvé tellement fort<br />

Que nos oreillers tombent en poussière<br />

Après avoir caressé la lumière<br />

En déployant nos rires plumés d’or<br />

Il faut trouver de nouvelles couleurs<br />

Pour mélodier nos rêves de chaleur<br />

Il faudra inventer de nouveaux mots<br />

Aux accents platinés de coraline<br />

Des mots embrasés que nos mains déclinent<br />

En cotonnant le sable de nos peaux<br />

Nous trouverons des rêves que nos yeux<br />

Quadriphoneront jusque dans les cieux.<br />

20/08/91


6441 minutes<br />

– Départ<br />

– Ahrlème<br />

– Sammy<br />

– Jim<br />

– Nuit de la Saint-Sylvestre<br />

– Étape-bilan<br />

– Accident de parcours<br />

– Feuille<br />

– Allitération forcenée<br />

– Rimbaud<br />

– Ferré<br />

– Trognon<br />

– Feuille et racine<br />

– Coyotte assoiffé de vie<br />

– Morphée<br />

– Voir<br />

– Titubant dans l’extase<br />

– Amsterdam<br />

– Alice<br />

– Syndrome artistique nocturne<br />

– Arrivée<br />

12/11/1991 - 29/03/1992


Départ<br />

Les poumons gonflés pour l’envolée<br />

Le cœur agrippé à nos vingt ans<br />

Avec notre baguette de fée<br />

Nous auto-stoppions les figurants<br />

Nos vierges souvenirs bouffés par les caries<br />

Nous partions créditer notre carte de vie<br />

Ahrlème<br />

12/11/91<br />

La nuit a disjoncté notre boîte à chaleur<br />

Mais le froid n’envahit que nos petites têtes<br />

Et toi tu crucifiais nos rêves de couleurs<br />

En chantant notre amour pour une cigarette<br />

Garde bien tes seize ans, Ahrlème<br />

Congelés au fond d’un poème<br />

Ne laisse pas le temps détruire ta chanson<br />

Laisse toujours ta vie s’enfumer de poison<br />

Sammy<br />

07/12/91<br />

Tu verras Sammy<br />

Qu’un jour ils ouvriront les yeux<br />

Leurs flingues mourront de méfiance<br />

Les cow-boys auront raison d’eux<br />

Dans leurs cartouches de confiance<br />

Tu verras Sammy<br />

Qu’un beau jour nous nous reverrons<br />

Sans nos avirons sur le dos<br />

Ce jour là ils applaudiront<br />

En passant la tête à travers leurs barreaux<br />

Jim<br />

07/12/91<br />

Alors que les autres tombes<br />

Fleurissent de pourriture<br />

Une musique surplombe<br />

Celle où tu te défigures<br />

Oh Jim, comment oublier<br />

Le visage larmoyant<br />

Et si pur de cet enfant<br />

Et comment oublier ces yeux attendrissants,<br />

Ressemblant tant à Pam, sous ce chapeau feutré<br />

La tête entre les coud’s elle s’est mise à pleurer<br />

Parce qu’elle avait appris que la mort<br />

Se buvait, se fumait et se chantait<br />

Que l’on pouvait être amoureuse encor<br />

D’un poèt’ lézard qu’on n’oublie jamais<br />

08/12/91


Nuit de la Saint-Sylvestre<br />

Je voulais simplement te dire<br />

Combien j’aime cette fille,<br />

Combien chaque parcelle de ma peau<br />

renferme une molécule de son corps,<br />

Combien elle est présente<br />

dans chacun de mes soupirs,<br />

Combien chaque battement de mon cœur<br />

épelle son prénom,<br />

Combien elle vient hanter<br />

chaque nuit tous mes rêves,<br />

Combien j’ai envie de pleurer chaque soir<br />

parce que je m’apprête à me coucher<br />

et qu’il vient de s’écouler encore une journée<br />

sans qu’elle m’ait embrassé,<br />

Je voulais simplement te dire<br />

Qu’elle a calqué son visage sur mes pupilles<br />

Et que mon sang véhicule chacun de ses sourires<br />

afin de cicatriser toutes les plaies<br />

qu’ils ont pu creuser sur mes lèvres.<br />

Étape-bilan<br />

30/12/91<br />

Que me reste-t-il de ces minutes<br />

Qu’un coin de mémoire si perdu<br />

J’ai déjà changé six fois de lutte<br />

De cri, de croix, de cœur et de cul.<br />

J’ai déjà vu bien d’autres couleurs<br />

Que cell’s de la ville de lumière<br />

Je me suis blindé un nouveau cœur<br />

Avec six mille yeux dans mes artères<br />

J’ai d’autres visions qui se disputent<br />

Quel souvenir est le plus têtu<br />

Que me reste-t-il de ces minutes<br />

Qu’un coin de mémoire si perdu<br />

28/03/92<br />

Accident de parcours<br />

Je n’ai pas vu la mort arriver<br />

Ses phares blancs braqués sur moi<br />

Elle aurait pu me tuer<br />

Car je n’ai point d’allié<br />

Pourtant j’ai la foi<br />

Et c’est pourquoi<br />

Je n’suis pas<br />

Encor<br />

Mort<br />

.<br />

28/03/92


Feuille<br />

J’ai retrouvé la saveur herbacée<br />

Ce parfum de menthe aromatisée<br />

Tout est de plus en plus doux à nouveau<br />

Pour pouvoir s’envoler toujours plus haut<br />

Le blond et l’émeraude s’associent<br />

Afin que je savoure pleinement<br />

Ce pur enfant maudit de Félicie<br />

Que l’on a condamné injustement<br />

28/03/92<br />

Allitération forcenée<br />

Ô douce et suprême félicité<br />

Tu m’envahis à petites bouffées<br />

Ô saveur délicate et parfumée<br />

Pauvre est celui qui n’a pu te goûter<br />

Les sphères célestes m’ont invité<br />

J’ascensionne tes cordes enfumées<br />

Si haut, aussi haut, aussitôt si tôt<br />

Ô. . .oh. . .ho. . .haut !<br />

Rimbaud<br />

28/03/92<br />

Et Rimbaud crache son ode funeste<br />

D’un automne passé avec Satan<br />

Quel train prend-il, quel escalier branlait<br />

Pour atteindre cette oraison céleste ?<br />

Rimbaud est mort avant de trépasser<br />

À vingt ans il a brûlé le poète<br />

Le genou où s’asseyait la beauté<br />

Il se l’est amputé seul dans quête.<br />

"Elle est retrouvée ! — Quoi ? — L’Éternité."<br />

Il nous reste la couleur des voyelles<br />

Il sait aujourd’hui saluer la beauté<br />

"Ô pureté !" Ô comme tu es belle !<br />

Ferré<br />

28/03/92<br />

Rimbaud est mort et tu es là<br />

Illuminant cette saison<br />

Alors au paradis allons<br />

Et quittons cet enfer si froid<br />

En ce récital de janvier<br />

J’ai découvert que la beauté<br />

Se reflétait dans cette larme<br />

Qu’un cri fait jaillir comme une arme<br />

"Pour tout bagage on a vingt ans"<br />

Mais il nous reste encor pourtant<br />

Quelques réserves de printemps<br />

Pour chanter :<br />

"Que tout s’en va avec le temps."<br />

29/03/92


Trognon<br />

Ma douce amie, mon amour impossible<br />

Ne pouvant croquer ta pomme insensible<br />

Je me contenterai du p’tit trognon<br />

Je suis sûr qu’il sera tellement bon<br />

Que je lui apprendrai tous les secrets<br />

Qui se cachent derrière les étoiles<br />

Où les enfants non-nés tissent leur toile<br />

En attendant de naître pour de vrai<br />

Mon amie, ma sœur au prénom qui coule<br />

Je t’apprendrai que nous pouvons rêver<br />

Que ce bleu printemps enivrant nous soûle<br />

Pour nous laisser au bonheur espérer.<br />

29/03/92<br />

Feuille et racine<br />

Et j’ai embruni la blonde émeraude<br />

Pour escalader encore plus haut<br />

Les monts conduisant loin des échafauds<br />

Bercé par cette douce ferresque ode<br />

Et si le corps est tenu éveillé<br />

L’âme s’est depuis longtemps envolée<br />

Car elle s’est dissoute dans le café<br />

Et depuis longtemps partie en fumée<br />

29/03/92<br />

Coyotte assoiffé de vie<br />

J’ai encor tant de chos’s à voir<br />

Tant d’expériences à tenter<br />

Je ne veux pas me laisser choir<br />

Dans le rouge sang des damnés.<br />

Morphée<br />

29/03/92<br />

Et si Morphée m’ouvre ses bras<br />

Lucifer n’aura pas mon âme<br />

Je saurai me réveiller las<br />

De ne rêver avec un’ femme<br />

Que l’enfer n’a pas de saison<br />

Et qu’Arthur Rimbaud n’est qu’un con<br />

Voir<br />

29/03/92<br />

Il est temps de commencer à voir<br />

Nos yeux ne savent que regarder<br />

Les gens ne sont que silhouettes noir’s<br />

Sans fibres lumineuses laisser.<br />

Changeons la fonction de notre vue<br />

Tournons l’interrupteur qui pourra<br />

Nous visionner la vérité nue<br />

Sans ses guenilles de désarroi.<br />

29/03/92


Titubant dans l’extase<br />

Je me sens vaciller<br />

Dans les nuées du printemps<br />

Mon flash s’est déconnecté<br />

Dans l’opium noir d’antant<br />

Morphée est un dieu toxique<br />

Qui vient vous étrangler<br />

D’un bonheur satanique<br />

Dans ses draps érotisés.<br />

Amsterdam<br />

29/03/92<br />

Amsterdam est une ville rouge. . .<br />

. . .Rouge de ses souvenirs qu’elle<br />

a enfoui dans ses canaux,<br />

. . .Rouge de ses plaisirs qu’elle<br />

expose derrière ses vitrines,<br />

. . .Rouge de honte parce qu’on y vit<br />

heureux en oubliant que Paris, Berlin,<br />

Tokio, Sydney et tout le reste du monde<br />

existe.<br />

Alice<br />

29/03/92<br />

Entrons de l’autre côté du miroir<br />

Et voyons jusqu’à quelle profondeur<br />

Nos rêves pourront plonger dans le soir<br />

Pas besoin de garder les pieds sur Terre<br />

Déploie tes ailes dans cette splendeur<br />

Et rejoins-moi dans ma bulle de verre.<br />

29/03/92<br />

Syndrome artistique nocturne<br />

La nuit est la lumière des artistes<br />

Elle ouvre leurs yeux jusqu’à l’infini<br />

Pour qu’ils puissent entendre les sons tristes<br />

Que le vent hurle à ces mers de la nuit<br />

Et enfin tous les océans résonnent<br />

Dans toutes les langues bleues qui foisonnent.<br />

Arrivée<br />

29/03/92<br />

Les minutes se sont écoulées.<br />

La chanson est dès lors terminée.<br />

Que va-t-il arriver maintenant ?<br />

La mandolin’ s’est tue à présent.<br />

Le poète a rangé son crayon.<br />

La fumée dans l’air s’est dissipée.<br />

De la bière on ne voit que le fond.<br />

La chanson est dès lors terminée.<br />

29/03/92


La cérémonie nocturne<br />

– Ouverture évaporée<br />

– Crème antipodique<br />

– Génie hébraïque<br />

– Mélopée mystique<br />

– Souvenir post-natal<br />

– Isolement échevelé<br />

– Rhapsodie sourde<br />

– Vertige infantile<br />

– Berceuse empoisonnée<br />

– Appétit anthropophagique<br />

– Miroir sculptural<br />

– Pulsion créatrice<br />

– Argenterie labiale<br />

– Puits contre-plaqué<br />

– Inspiration réfractrice<br />

– Reptile insonorisé<br />

– Vagues inintelligibles<br />

– Manipulation perfectionniste<br />

– Apothéose silencieuse<br />

– Arpège hypnotique<br />

– Clôture réincarnatoire<br />

30/03/1992


Ouverture évaporée<br />

Allez, viens ! Nous repartons encor<br />

Cette nuit dans le même décor<br />

Nous plongeons à nouveau dans l’extase<br />

Pour que dure la félicité<br />

Nous organisons l’improvisé<br />

Et nous voyageons entre les phrases<br />

Hier encor le poète clamait :<br />

"Oh love me, love me two times baby !"<br />

Perfectionnons donc nos appétits<br />

et réenvolons-nous dans la nuit.<br />

30/03/92 01h10<br />

Crème antipodique<br />

Je nage dans la froideur brûlante<br />

Des flammes glaciales me dévorent<br />

Car le paon a déployé encore<br />

Ses ail’s nacrées sur mes plaies souillantes<br />

Le froid embrasé ne doit atteindre<br />

La sensibilité des muqueuses<br />

Sinon je n’aurai plus qu’à me plaindre<br />

Au lieu de jouir des herbes heureuses.<br />

30/03/92 01h23<br />

Génie hébraïque<br />

Rire philosophiques<br />

Images anthropométriques<br />

Amours grisées lynchées<br />

Rapports humains si ridicules<br />

Juivries intellectualisées<br />

Naufrage des ovules<br />

Le génie a trouvé un lit<br />

C’est grâce à toi Woody<br />

30/03/92 01h33<br />

Mélopée mystique<br />

Les chansons tristes sont les plus belles<br />

Fascinantes beautés de ces larmes<br />

Qui ne savent plus si elles pleurent<br />

Pour ces noires phrases qui écœurent<br />

Ou pour la blanche lame de l’arme<br />

Qui transperce la marée pastelle.<br />

30/03/92 01h39<br />

Souvenir post-natal<br />

Je ne me souviens plus de l’infini cosmos,<br />

Que j’ai dû traverser, quand je n’avais point d´os,<br />

Qu’aucune pesanteur, me liait à ce monde,<br />

Lorsque je chevauchais, les effluves d’une onde.<br />

30/03/92 01h44


Isolement échevelé<br />

La solitude est un’ douleur physique<br />

Qui vient envahir le corps tout entier<br />

Elle brûle les rêv’s égocentriques<br />

Et transforme les muscles en glaciers.<br />

30/03/92 01h50<br />

Rhapsodie sourde<br />

Muss es sein ?<br />

Es muss sein !<br />

Le destin a déjà frappé !<br />

Alors pourquoi devoir lutter ?<br />

Tout geste est devenu inutile.<br />

Tout a déjà été écrit.<br />

Il n’y a qu’à suivre la bonn’ file,<br />

Et retourner violer son lit !<br />

30/03/92 01h58<br />

Vertige infantile<br />

J’ai rêvé d’un enfant aux cheveux d’or<br />

Qui aurait oublié qu’il fallait naître<br />

Qui connaîtrait Betelgeuse et Castor<br />

Et toutes les étoiles qui puiss’nt être.<br />

Et il aurait la chaleur des volcans<br />

Et la beauté des neiges éternelles<br />

Voyant dans le fond sombre d’océans<br />

Et scrutant le soleil dans ses jumelles.<br />

30/03/92 02h03<br />

Berceuse empoisonnée<br />

L’enivrante extase sublimée<br />

Commence à me donner même ma canette est encore pleine<br />

Et mon cendrier attend ma bouche<br />

Et il serait temps que je me couche<br />

Si la vie ne coulait dans mes veines<br />

30/03/92 02h15<br />

Appétit anthropophagique<br />

Je suis heureux malgré tout, malgré vous<br />

Je me jouerai de la vie sans scrupules<br />

Je ferai l’amour dans ses molécules<br />

Me moquant de tout, me moquant de vous.<br />

30/03/92 02h21


Miroir sculptural<br />

Je peindrai moi-même mon portrait<br />

Pour que l’on s’en souvienne à jamais<br />

Et j’accentuerai toutes mes taches<br />

Pour ne pas que mon ombre se cache<br />

Mon image envahira vos yeux<br />

Et coulera jusque dans vos cœurs<br />

Et je me parfumerai de bleu<br />

Afin que vous m’aimiez en couleur<br />

30/03/92 02h30<br />

Pulsion créatrice<br />

N’admirez pas le tableau achevé<br />

Mais contemplez le peintre dessiner<br />

L’œuvre n’est qu’un témoin privilégié<br />

De la création et de sa beauté.<br />

30/03/92 02h34<br />

Argenterie labiale<br />

Qui est la fille qui vient dans mon rêve ?<br />

Quel est son nom ? Qui est-elle ? Oui qui ?<br />

Ses lèvres sont argentées dans la nuit<br />

Elles m’invitent à goûter leur sève<br />

Mais au réveil il n’y a dans mes draps<br />

Que la solitud’ s’agrippant à moi.<br />

30/03/92 02h46<br />

Puits contre-plaqué<br />

Où est passée l’inspiration ?<br />

Je ne suis pas fais pour cracher<br />

Des lieux communs qui n’ont de nom<br />

Que celui qu’on leur a donné !<br />

30/03/92 02h51<br />

Inspiration réfractrice<br />

Retour rafraîchi auprès du crayon<br />

Ma tête explose de pensées nouvelles<br />

J’ai changé mon juke-box caméléon<br />

Les effluves du rêv’ sont éternelles<br />

Mon crédit n’est pas encore épuisé<br />

L’extra-balle va bientôt commencer.<br />

30/03/92 03h03<br />

Reptile insonorisé<br />

J’écoute chanter le lézard<br />

Son étrange complainte aiguë<br />

Dans ses yeux voilés par le fard<br />

De sa tortueuses statue<br />

30/03/92 03h08


Vagues inintelligibles<br />

Cri déchirant les rues d’Alabama<br />

Whisky se réfugiant dans son glaçon<br />

Montr’-moi la prochaine fill’ cupidon<br />

Mais surtout sans me demander pourquoi !<br />

Dès lors tes mots me viennent un par un<br />

Dans n’importe quel ordr’ sans aucun lien<br />

Et je me laisse envahir par leur son<br />

Sans chercher à comprendr’ s’ils ont raison<br />

30/03/92 03h15<br />

Manipulation perfectionniste<br />

J’aimerais oranger le bleu de tes nuits<br />

En saupoudrant de poussière de lune<br />

Les grains de ta douce peau endormis<br />

30/03/92 03h21<br />

Apothéose silencieuse<br />

Quand la musique s’achèv’, tout s’éteint<br />

Le rideau se ferme sur les oreilles<br />

Engourdies par cette pure merveille<br />

Mais quand la musique s’achèv’, c’est la fin.<br />

30/03/92 03h27<br />

Arpège hypnotique<br />

N’entends-tu pas le cri du papillon ?<br />

Il déchire l’ombre de son cocon<br />

Il te souffl’ les mots tombés des falaises<br />

Qui rugissent dans la hotte des vents<br />

Colportant le plus merveilleux des chants<br />

Pour que tes cauchemars bleutés s’apaisent<br />

N’entends-tu pas le cri des chrysalides<br />

Qui abaisse tes paupières hybrides<br />

30/03/92 03h35<br />

Clôture réincarnatoire<br />

J’espère te retrouver ailleurs<br />

Plus tard, dans une autre vie<br />

Quand je saurai mon texte par cœur<br />

Puisque j’aurai déjà répété<br />

Toutes les scènes dont j’ai envie<br />

Je saurai peut-être t’embrasser<br />

Jouons le show encore une fois<br />

Mais toi cette fois-ci aime-moi !<br />

30/03/92 03h35


Naissance<br />

– Naissance corporelle<br />

– Naissance génétique<br />

– Naissance <strong>poétique</strong><br />

– Naissance dansante<br />

– Naissance enfumée<br />

– Naissance bleutée<br />

– Naissance éthérée<br />

– Naissance métaphorée<br />

– Naissance étoilée<br />

– Naissance galactique<br />

– Naissance cosmique<br />

– Naissance féminine<br />

– Naissance lectrice<br />

– Naissance aphrodisiaque<br />

– Naissance psychédélique<br />

– Naissance érotique<br />

– Naissance symphonique<br />

– Naissance victorieuse<br />

– Naissance rédemptrice<br />

– Naissance irradiante<br />

– Naissance<br />

04/04/1992 - 05/04/1992


Naissance corporelle<br />

À toi l’enfant qui s’apprête à naître<br />

Il me faudra composer cette ode<br />

Sans métronome et sans chef d’orchestre. . .<br />

04/04/92 01h18<br />

Naissance génétique<br />

Mutation d’un génétique code<br />

Fusionnant nos gamètes comètes<br />

Tu vas conduire mes électrodes. . .<br />

04/04/92 01h34<br />

Naissance <strong>poétique</strong><br />

Parallèlement à ta planète<br />

Il s’édulcore une autre naissance<br />

Sous la plume affûtée d’un poète. . .<br />

04/04/92 01h40<br />

Naissance dansante<br />

Des rim’s embryonnaires balancent<br />

Rimes masculines et féminines<br />

Comme spermes et ovules dansent. . .<br />

04/04/92 01h43<br />

Naissance enfumée<br />

Au bout de ses lèvres alcalines<br />

Une cigarette salvatrice<br />

Regonfle l’amant d’adrénaline. . .<br />

04/04/92 01h54<br />

Naissance bleutée<br />

La même fumée libératrice<br />

Déchaîne l’inspiration violée<br />

De l’encre bleue coulant d’un calice<br />

04/04/92 01h57<br />

Naissance éthérée<br />

Puis se forme l’image éthérée<br />

D’une resplendissante violence<br />

Dans ces mêmes âmes transcendées. . .<br />

04/04/92 02h02


Naissance métaphorée<br />

Solstice d’un rêve de puissance<br />

Cette imaginaire métaphore<br />

Se projette sur l’écran immense. . .<br />

04/04/92 02h05<br />

Naissance étoilée<br />

Et les étoiles brillent encore<br />

Toujours de plus en plus scintillantes<br />

Autour du fœtus qui s’évapore. . .<br />

04/04/92 02h08<br />

Naissance galactique<br />

Début d’une vie si attirante<br />

Dans l’infinie ombre galactique<br />

D’un être vivant que l’on enfante. . .<br />

04/04/92 02h10<br />

Naissance cosmique<br />

Commencement d’un rêve cosmique<br />

Dans la pénombre noire de l’âme<br />

D’une vie fictive et artistique. . .<br />

04/04/92 02h13<br />

Naissance féminine<br />

En même temps l’enfant d’une femme<br />

Va voyager dans les antipodes<br />

De celui qui chez l’amoureux rame. . .<br />

04/04/92 02h17<br />

Naissance lectrice<br />

De même à son vœu ne s’inféode<br />

Aucune fidèle lectur’, telle<br />

Un anion se trompant de cathode. . .<br />

04/04/92 23h55<br />

Naissance aphrodisiaque<br />

Pour rendre la conception plus belle<br />

L’amant boit ses aphrodisiaques<br />

En rêvant d’excitations nouvelles. . .<br />

04/04/92 23h58


Naissance psychédélique<br />

Et la création paradisiaque<br />

Se gonflera de psychédélisme<br />

Hypnotisant les cauch’mars opaques. . .<br />

05/04/92 00h03<br />

Naissance érotique<br />

La symphonie imbue de lyrisme<br />

Plongera entre les walkyries<br />

Les couples amoureux d’érotisme. . .<br />

05/04/92 00h13<br />

Naissance symphonique<br />

La même céleste symphonie<br />

Transportera soudain le poète<br />

Dans les draps d’Érato endormie. . .<br />

05/04/92 00h20<br />

Naissance victorieuse<br />

L’Ego transcendé par cette fête<br />

L’amant pourra jouir de sa victoire<br />

Oubliant le temps de la défaite. . .<br />

05/04/92 00h22<br />

Naissance rédemptrice<br />

Le Moi de l’artiste en pleine gloire<br />

Déguste lui aussi l’avantage<br />

Offert par une rédemption noire. . .<br />

05/04/92 00h29<br />

Naissance irradiante<br />

Chaque poème est un enfant sage<br />

Irradiant les rêves de son Être<br />

En vir’voltant entre les nuages. . .<br />

05/04/92 00h36


Naissance<br />

À toi l’enfant qui s’apprête à naître<br />

Mutation d’un génétique code<br />

Parallèlement à ta planète<br />

Des rim’s embryonnaires balancent<br />

Au bout de ses lèvres alcalines,<br />

La même fumée libératrice<br />

D’une resplendissante violence<br />

Se projette sur l’écran immense<br />

Autour du fœtus qui s’évapore<br />

Dans l’infinie ombre galactique<br />

D’une vie fictive artistique,<br />

En même temps l’enfant d’une femme<br />

De même à son vœu ne s’inféode<br />

Pour rendre la conception plus belle<br />

Hypnotisant les cauch’mars opaques,<br />

La symphonie imbue de lyrisme<br />

Transportera soudain le poète<br />

Oubliant le temps de la défaite<br />

Offert par une rédemption noire<br />

En vir’voltant entre les nuages.<br />

05/04/92 00h48


Transallégresse en solitaire<br />

– Coffre-fort existentiel<br />

– Rêve destructeur de réalité<br />

– Solitude solitaire salvatrice<br />

– Balises du futur alambiqué<br />

– Rime en haine<br />

– Phase de déclin<br />

– Enfin seul<br />

– Enfin seuls<br />

– Bulle de lézard<br />

– Ballet chorégraphique<br />

– Erreur d’aiguillage à rattraper<br />

– Insomnie prolongée<br />

– Ceinture d’anti-chasteté<br />

– Kinesthésie intercontinentale<br />

– Carte postale<br />

– Rewind, regain, retour<br />

– Chien en liesse<br />

– Bonheur musical<br />

– Oubli d’euphorie persistante<br />

– Lombric<br />

– Arachnide esseulée sur la plage<br />

08/04/1992 - 19/04/1992


Coffre-fort existentiel<br />

Je vis les plus belles heures de ma vie<br />

Et pourtant je les garde égoïstement<br />

Enfouies dans mes entrailles, dans mes branchies<br />

Telles un secret caché jalousement<br />

Je ne partage pas ! La tarte est pour moi<br />

Car je l’ai cuite dans ma propre cuisine,<br />

Non rien ! Vous n’aurez une part même pas,<br />

Seulement les bulles de mon aspirine.<br />

08/04/92<br />

Rêve destructeur de réalité<br />

Vous trouvez ça kitsch<br />

De regardez une fille-garçon<br />

Jouer au tennis<br />

Avec un con de néo-nazi blond<br />

Corps effiloché<br />

Transparent sous une chemise rose<br />

Que je serrerai<br />

Si par ma fureur l’autre crâne explose.<br />

12/04/92<br />

Solitude solitaire salvatrice<br />

Et je hais l’humanité toute entière<br />

Parce qu’il me suffirait d’être seul<br />

Sans personne au monde ni sur la Terre<br />

Pour y vivre heureux sans rien qui dégueul’<br />

Et la vue de mes semblables m’écœure<br />

Plus un visag’ n’arrive à m’émouvoir<br />

Et leur triste sort ombrage mes heures<br />

Je voudrais du soleil à en pleuvoir.<br />

12/04/92<br />

Balises du futur alambiqué<br />

J’ai changé de vers dans mes écouteur<br />

J’ai changé de verre dans mon buveur<br />

Le poète se gargarise en noir<br />

Dès lors "le blues est au fond du couloir"<br />

La mélodie crescendo se répète<br />

En liquéfiant la rue de ses punaises<br />

Entre les balises de la falaise<br />

Où le futur alambiqué se fête.<br />

12/04/92<br />

Rime en haine<br />

Je voudrais cracher mes plus belles rimes<br />

Puisées dans le plus profond de ma haine<br />

Et je voudrais crucifier mes victimes<br />

En vomissant mon bonheur sur leurs peines.<br />

12/04/92


Phase de déclin<br />

Je viendrai rallumer l’inspiration<br />

Avant de replonger dans le sommeil<br />

J’ai peur que la fin de la création<br />

Ne tue la vie qui me fait du soleil.<br />

Enfin seul<br />

12/04/92<br />

Enfin seul, à me jouer des nuages<br />

À projeter dans le ciel des images<br />

Enfin seul, à déguiser le soleil<br />

Dans son costume rayonnant de thune<br />

Enfin seul, à voir clignoter la lune<br />

En sirotant une vie sans pareil.<br />

Enfin seuls<br />

15/04/92<br />

Enfin seuls, dans le jardin des mirages<br />

Loin de l’artificielle étude sage<br />

Enfin seuls, à débrancher nos réveils<br />

Pour rester allongés dans l’herbe brune<br />

Enfin seuls, à frôler nos peaux lagunes<br />

En absorbant un fraternel sommeil.<br />

15/04/92<br />

Bulle de lézard<br />

Journée merveilleuse s’il en est<br />

Brûlée au feu de ta compagnie<br />

À buller notre lézarderie<br />

Dans un savon de complicité<br />

De rires à peine échafaudés<br />

Dans le halo boisé des futaies.<br />

15/04/92<br />

Ballet chorégraphique<br />

Conviction d’avoir vu la perfection<br />

Faire tournoyer ses longs cheveux blonds<br />

S’évaporant sur la virevoltante<br />

Et majestueuse robe anthracite<br />

Rien n’est plus beau que l’artiste dansante<br />

Dans l’effigie de son art ébéniste.<br />

15/04/92<br />

Erreur d’aiguillage à rattraper<br />

Petite sœur perdue, dans les années lumières,<br />

Je viens te rechercher, à bord de mon vaisseau,<br />

Je ne pense plus qu’à repartir de zéro,<br />

Et à réenclencher le retour arrière,<br />

Après s’être tous deux, à tort, perdus de vue,<br />

Je n’espère embrasser aucune âme inconnue.<br />

15/04/92


Insomnie prolongée<br />

Le bonheur suave me rend insomniaque<br />

Je me sens piétiné par ses fourmis<br />

Qui chatouillent mon corps amazoniaque<br />

En gardant l’éveil chaleureux du lit.<br />

Alors j’écoute ronfler les dormeurs<br />

Les hypnotisant de mon propre rythme.<br />

17/04/92<br />

Ceinture d’anti-chasteté<br />

Je porte autour de mon corps la ceinture<br />

Qui me lie à mon rêve délicieux :<br />

Celui où mes lèvres de jaspure<br />

Me lacent ce baiser si mielleux,<br />

Où j’enlace tes seins saillants<br />

En kissant ton cou dénudé,<br />

Où je cramponne en croisant,<br />

Nos cœurs digitalisés,<br />

Où ta bouche vautour<br />

Me récite à l’envers<br />

Tous mes rêves d’amour<br />

Pour baiser l’Enfer,<br />

Où tu me soûles<br />

Sur un plateau,<br />

Où je coule<br />

Loin dans l’eau.<br />

17/04/92<br />

Kinesthésie intercontinentale<br />

Je caresse l’Irlande dans mon gosier<br />

Et je touche le Maroc de mes poumons<br />

Et mon corps cosmopolite tout entier<br />

Les effluves de l’Amérique en chanson<br />

Mais c’est toujours à toi que je pense<br />

Endormie dans le fond de la France.<br />

17/04/92<br />

Carte postale<br />

Je t’écrirai les mots soufflés par le vent<br />

Je les puiserai dans les puits d’océans<br />

Je t’enverrai des mots coulant sous la pluie<br />

Avec partout des reflets des arcs-en-ciel<br />

Toutes mes phrases jailliront des volcans<br />

Projetées du crachin des geysers bouillants<br />

Pour se coller dans tes trompes ébahies<br />

Avec le parfum endimanché du miel.<br />

18/04/92<br />

Rewind, regain, retour<br />

Come back frangine dans ta nébuleuse<br />

Retour dans ton halo phosphorescent<br />

Je t’avais quittée amoureuse<br />

Je te reviens en souriant<br />

18/04/92


Chien en liesse<br />

J’enlace la liesse ensoleillée<br />

Isolant les gènes du bonheur<br />

Assez souillé les miasmes crasseux<br />

Je veux des rêves repeints en bleu<br />

Je veux enfin les vivre à cette heur’<br />

Sans le sang soyeux des gynécées.<br />

19/04/92<br />

Bonheur musical<br />

La musique chante en mes tripes<br />

En grève mon hypophyse danse<br />

À mes cordes vocales s’agrippe<br />

Un bonheur digne de transcendance.<br />

19/04/92<br />

Oubli d’euphorie persistante<br />

Emporté par mon allégresse<br />

J’ai failli oublier<br />

Combien l’herbe peut être verte<br />

Combien j’aime le monde entier,<br />

Mes cauchemars sont en détresse<br />

Car mes rêves sont bleus<br />

La tristesse court à sa perte<br />

Car je vis la joie que je veux.<br />

Lombric<br />

19/04/92<br />

Mes yeux solitair’s amoch’nt les noirceurs tropicales<br />

J’agglutine la sève pompée dans les sourires<br />

Le bonheur emprunte mes empreintes digitales<br />

Roulé avec soin entre deux feuilles qui s’étirent<br />

À vingt ans je peux arrêter de cogner mon cœur<br />

Car la vie ne peut rien me réserver de meilleur.<br />

19/04/92<br />

Arachnide esseulée sur la plage<br />

Ma dernière pensée sera pour vous<br />

Sans qui j’ai pu construire mon bonheur<br />

Pardonnez mon escapade mes sœurs<br />

Mais je me sens si bien dans mon cocon<br />

Où j’ai tissé les fils de mes atouts<br />

Avec mon propre fil de coton.<br />

19/04/92


Holocauste<br />

– Résurrection<br />

– Fugue<br />

– Cavalière<br />

– Exclusivité<br />

– Concert<br />

– Mandragore<br />

– Atlantide<br />

– Cocktail<br />

– Caféine<br />

– Photographie<br />

– Offrande<br />

– Jardin<br />

– Alcool<br />

– Fumée<br />

– Électrochocs<br />

– Messie<br />

– Mixture<br />

– Batteries<br />

– Pont<br />

– Euthanasie<br />

– Hommage<br />

23/04/1992 - 24/04/1992


Résurrection<br />

Le bonheur me décharne complètement<br />

J’ai les nerfs à vif respirant l’oxygène<br />

Mes plaies baignent dans l’anticoagulant<br />

Et ma cirrhose balance dans mes veines.<br />

Alors je laisse allumés les flammes blanches<br />

En méditant sur mes fruits d’import-export<br />

Je ressuscite au fin fond d’une avalanche<br />

Les chromosomes en boules givrées d’or.<br />

Fugue<br />

23/04/92 21h09<br />

Mes familles licencieuses me manquent<br />

Je quitterais bien le sweet home perdu<br />

Pour retrouver mes frères dans leurs planques<br />

Autour des zincs brumeux et corrompus<br />

J’ai envie d’extérioriser ma fugue<br />

De libérer mes globules dehors<br />

Sur une planète qui se conjugue<br />

À la sixième forme sans efforts.<br />

Cavalière<br />

23/04/92 21h23<br />

Cette fois-ci tout est écrit pour toi<br />

Car tes pépins manquent à ma fête<br />

M’empêchant de danser seul sur les toits<br />

Toi qui es ma seule lobotomie<br />

Et il manque une case à l’échiquier<br />

Lorsque tu n’es pas là pour la combler<br />

Toi ma petite reine et cavalière<br />

Dans mes parties de folie ordinaire.<br />

Exclusivité<br />

23/04/92 21h37<br />

Je revendique l’exclusivité<br />

De chacun de tes rires et tes larmes<br />

Je veux être seul maître de tes charmes<br />

Seul objet de tes rêves éveillés<br />

Puisque seul au poteau d’exécution<br />

À défier ton peloton d’amazone<br />

À poivrer les cœurs que tu assaisonnes<br />

À t’aimer tant malgré tes illusions.<br />

23/04/92 21h49


Concert<br />

Souviens-toi de ce concert lubrique<br />

Où tu faisais danser ton corps chaud<br />

Contre mes désirs hypodermiques<br />

Fixant ses yeux constrictors si beaux<br />

Écoutant cette trilogie<br />

J’ai des réminiscence du soir<br />

Où en déguisant ta nostalgie<br />

Tu as envahi mon cœur d’espoir.<br />

Mandragore<br />

23/04/92 22h01<br />

Le jour où tu sortiras enfin<br />

Hors de ton cœur de métaphore<br />

Je te ferai goûter le parfum<br />

Des douces herbes de mandragore<br />

Lorsque tu cesseras d’être rêve<br />

Et lorsque je pourrai enlacer<br />

Ton coin de cœur où se cache la fève<br />

Je t’initierai au feu sacré.<br />

Atlantide<br />

23/04/92 22h14<br />

Pour toi j’ai décroché mon scaphandre<br />

Si vieux qu’il en devenait rouillé<br />

Pour me replonger dans les méandres<br />

De l’ivress’ des vers influencés<br />

Et je barbote dans l’Atlantide<br />

Titubant entre les bulles d’air<br />

Récitant mes rimes à l’envers<br />

Entre deux éclairs bleus et lucides.<br />

Cocktail<br />

23/04/92 22h22<br />

Le soleil s’est levé sur nos téquilas<br />

Enrosé par tes si merveilleux sourires<br />

Emmitouflé dans ce breuvage satire<br />

Je m’imagine mutant entre tes doigts<br />

Je serais un cristal si étincelant<br />

Que tu me savourerais entre tes lèvres<br />

Avant de siroter goulûment mon sang<br />

Et mes globules te donneraient la fièvre.<br />

Caféine<br />

23/04/92 22h30<br />

Je t’offre une des nuits de ma vie<br />

J’éclipse mes envies de dormir<br />

En caféinant ma léthargie<br />

Pour pouvoir bluffer notre avenir<br />

Pour toi je resterai éveillé<br />

S’il le faut pour une éternité.<br />

23/04/92 23h20


Photographie<br />

Puisses-tu toi aussi penser à moi<br />

Dans le plus profond de tes rêveries<br />

Et puisses-tu ressentir de l’émoi<br />

En visionnant dans ton imagerie<br />

Toutes les photographies de mon cœur<br />

Où apparaît ton sourire farceur.<br />

Offrande<br />

23/04/92 23h46<br />

Souviens-toi qu’une nuit tu m’as retrouvé<br />

Dans mes draps froissés où déjà ton image<br />

Était revenue chaque soir se lever<br />

Dans les nuageuses ombres des mirages<br />

Offre-moi encore un cadeau si céleste<br />

Offre ton amour à mon cœur si modeste.<br />

Jardin<br />

24/04/92 00h05<br />

Nous retournerons courir<br />

En nous tenant par la main<br />

Au magnifique jardin<br />

Que nos sangs vont embellir<br />

Nous reviendrons nous coucher<br />

Tous deux dans l’herbe enlacés.<br />

Alcool<br />

24/04/92 00h19<br />

Je vais me soûler à mort<br />

Pour te faire pénétrer<br />

Au fond de mon propre corps<br />

Par mes por’s alcoolisés<br />

Trouverais-j’ dans le whisky<br />

Les relents de ton oubli ?<br />

Fumée<br />

24/04/92 00h31<br />

Et si jamais l’alcool ne suffit pas<br />

Je te ferai entrer par mes poumons<br />

J’inspirerai chacun de tes gluons<br />

Pour te fusionner dans mes entrelacs<br />

Et quand je t’aurai enfin sous ma peau<br />

Je savourerai tes baisers sirops.<br />

24/04/92 00h37


Électrochocs<br />

Il faudra trouver les électrochocs<br />

Qui chatouilleront tes cordes sensibles<br />

Qui briseront enfin ton cœur de roc<br />

Pour te révéler l’âme inaccessible.<br />

Messie<br />

24/04/92 00h43<br />

Je suis celui que tu attendais<br />

Dans le plus bordeaux de tes doux songes<br />

Oui j’étais celui qui tant t’aimais<br />

Avec mon cœur taillé en éponge.<br />

Mixture<br />

24/04/92 00h49<br />

Mélangeons nos rêves bleu marine<br />

Dans un bouillon brûlant d’alchimiste<br />

Entrelaçons notre adrénaline<br />

Avec nos neurones utopistes.<br />

Batteries<br />

24/04/92 01h08<br />

Arpentant ma chambre de long en large<br />

Je fouille mes souvenirs englués<br />

Pour mieux réalimenter mes recharges<br />

Avec ton carburant ensoleillé.<br />

Pont<br />

24/04/92 01h16<br />

J’ai tant de respect pour tes lois<br />

Je ne transgresserai leur mer<br />

Si tu ne m’offr’s un pont de bois.<br />

Euthanasie<br />

24/04/92 01h22<br />

Si tu étais en ma compagnie<br />

Je serais bien capable pour toi<br />

De mourir dans ton euthanasie.<br />

Hommage<br />

24/04/92 01h24<br />

Je t’ai écrit cent vingt cinq vers<br />

Rien que pour toi, ma douce amie<br />

Pour me montrer à cœur ouvert.<br />

24/04/92 01h25


Làska<br />

– Errances<br />

– Amours prémonitoires<br />

– Épuisement<br />

– Expédition dans les souvenirs<br />

– Socrate<br />

– Barrages<br />

– Asphyxie<br />

– Bière d’ersatz<br />

– Réminiscences<br />

– Mots perdus<br />

– Longue nuit<br />

– Éternité<br />

– Incrustation cardiaque<br />

– Sang<br />

– Fille renard<br />

– Aquarelle commémorative<br />

– Inspiration sensorielle<br />

– À toi<br />

– Le plus beau des poèmes<br />

– Mi-temps<br />

– Vision persistance raccourcie<br />

29/04/1992 - 07/06/1992


Errances<br />

Premières errances dans la ville<br />

Où les clochers résonnent en chœur<br />

Premiers pas sur pavés qui défilent<br />

Recherchant la douce verte fleur<br />

J’ai transplanté ma tachycardie<br />

Sur les poitrines volant au vent<br />

Infartusant dans la nostalgie<br />

Pour chaque sourire à pleine dents.<br />

29/04/92<br />

Amours prémonitoires<br />

J’ai perdu mon rubis sur l’Olympe bohémienne<br />

Ne sachant plus parler la musicale voix<br />

Les artistes du pont me l’ont piqué de droit<br />

Malgré tous mes détours et mes ruses indiennes<br />

Mais j’ai trouvé l’Éden en haut des monts pavés<br />

En m’extasiant tout seul sous la verte nature<br />

Sans toi, le rouge feu de mes amours futures<br />

Sans pouvoir m’allonger dans l’herbe à tes côtés.<br />

Épuisement<br />

30/04/92<br />

Mes tripes sont vidées<br />

Par la ville dorée<br />

J’ai épuisé mon quota de bonheur<br />

À force de contempler les merveilles<br />

Avec mes yeux rivés sur les bouteilles<br />

Et tous ces saints seins qui soûlent mon cœur.<br />

02/05/92<br />

Expédition dans les souvenirs<br />

Le moment est venu de faire le bilan<br />

De puiser à nouveau dans sa boîte à souv’nirs<br />

De faire sur papier revivre les instants<br />

Où j’étais bohémien éclatant de sourir’s.<br />

Socrate<br />

05/05/92<br />

Écoutez bien le vieux monsieur<br />

Parler votre langue natale<br />

Et retenez bien sa leçon :<br />

Entre les rides d’un corps bleu<br />

Brillent encor quelques étoiles<br />

Reflétant des bull’s de savon.<br />

05/05/92


Barrages<br />

Fuyez les touristes surtout<br />

Ne restez pas trop sur la place<br />

Courez plus vite sur le pont<br />

Sinon vous ne verrez du tout<br />

Les charmes des palais de glace<br />

Et tous les clochers d’Apollon.<br />

Asphyxie<br />

05/05/92<br />

Un jour dans la ville de Bohème<br />

Nous irons en nous tenant la main<br />

Et je te chanterai que je t’aime<br />

Dans ce paradis sans lendemain<br />

Je t’apprendrai comment terminer<br />

Les esquisses de tous mes poèmes<br />

En t’inspirant de cette beauté.<br />

05/05/92<br />

Bière d’ersatz<br />

Petites bulles jaunissant<br />

Les palais assoiffés de joie<br />

Lorsque le bois se fait manquant<br />

Et que le sang frustré rougeoie<br />

Litres gazeux embellissant<br />

Cet amour chancelant des rues<br />

Où se cache à chaque tournant<br />

La statue de la beauté nue<br />

06/05/92<br />

Réminiscences<br />

Tu seras toujours pour moi une ville<br />

À tout jamais tu me l’évoqueras<br />

En rimant avec toute sa beauté<br />

Rubis que ne t’ai-je pas plus tôt aimé<br />

Tu aurais pu visiter avec moi<br />

L’antichambre d’un paradis facile.<br />

Mots perdus<br />

09/05/92<br />

Tu m’as fait perdre tous les autres mots<br />

Dans l’escalier qui mène au paradis<br />

Des "loves" se lovent dans mon cerveau<br />

Comm’ la beauté planant sur la city<br />

12/05/92


Longue nuit<br />

Je tiendrai jusqu’au bout de la nuit<br />

Moi qui n’ai jamais lu de Céline<br />

Je voyage dans l’adrénaline<br />

Vers l’apothéose loin d’ici<br />

Dans le doux souvenir persistant<br />

De tes lèvres de miel m’embrassant.<br />

Éternité<br />

12/05/92<br />

Dans la candeur des baisers herbacés<br />

J’ai des relents de la cité doré’<br />

Mon amour je suis trop heureux pour dormir<br />

J’ai la tête dans la musique sans fin<br />

Ma vie est trop belle pour l’ensevelir<br />

Sous des draps dénudés d’alexandrins.<br />

12/05/92<br />

Incrustation cardiaque<br />

Mes joints sont tordus et ton portrait<br />

Va bientôt tomber dans ma poitrine<br />

Où ton prénom rythme sans arrêt<br />

Tous les chants de la grâce divine<br />

Sang<br />

12/05/92<br />

La pureté est rouge comme Prague<br />

Comme les rubis brillant sur ta bague<br />

Comme tes cris répondant aux clochers<br />

Comme le bonheur que je vais saigner.<br />

Fille renard<br />

12/05/92<br />

J’ai des relents de rêves romantiques<br />

Qui s’alchimisent au coin de ta bouche<br />

Et je puise dans tes ondes dermiques<br />

Les grains de vérité qui les accouchent.<br />

13/05/92<br />

Aquarelle commémorative<br />

Combien de temps me faudra-t-il<br />

Pour que ma mémoire t’oublie ?<br />

Et quels souvenirs volatils<br />

S’enroberont dans la myopie ?<br />

Mes petits yeux verts sont percés<br />

Les visions qu’ils emmagasinent<br />

S’évaporent dans la résine<br />

Aquarelles décolorer.<br />

13/05/92


Inspiration sensorielle<br />

Ô Prague tu dois avoir oublié<br />

Que l’on ne peut écrire avec son cœur<br />

Qu’il faut s’inspirer des ses sensations<br />

En y coulant un filet d’émotion<br />

Pour composer un concert de valeur<br />

Pour pouvoir avec succès rimailler<br />

À toi<br />

13/05/92<br />

À toi, puisque tu m’as appris que le bonheur<br />

Se devait d’être pris en puisant dans son cœur<br />

La douceur si sucrée de lèvres attendries.<br />

À toi, mon tendre amour, mon amante et amie,<br />

Puisque tu m’as donné le soleil en cadeau<br />

Comme un air de printemps nous caressant le dos.<br />

À toi, puisqu’une nuit tu as su m’enseigner<br />

Que mes songes rêveurs étaient tous colorés<br />

De teintes échappées de la mer bleu marine.<br />

À toi, qui m’as bercé de ta voix cristalline<br />

En me faisant l’amour sur des mélodies qui<br />

Violonisent encor les soirs de nostalgi’.<br />

À toi, qui réalis’s mes rêves romantiques<br />

En serrant dans ta main mes pétales qui piquent<br />

Pour mieux percer ton cœur, pour t’aimer en douceur.<br />

À toi, puisque tu as l’enivrante saveur<br />

Et le parfum sucré de la plus belle rose<br />

Dont je me soûlerais, oui, jusqu’à l’overdose.<br />

À toi, puisque j’ai peur que l’on se quitte un jour<br />

Lorsque le temps aura égaré notre amour ?<br />

À toi, Foxy Lady, je t’offre ce poème<br />

À toi et rien qu’à toi, puisque, tu sais, je t’aime.<br />

01/06/92<br />

Le plus beau des poèmes<br />

Le plus beau des poèmes<br />

Échappe à toutes les règles<br />

Il s’en va solitaire<br />

Errer dans les rues de Prague<br />

Dans le plus beau des poèmes<br />

Il y a des loups assoiffés de mort<br />

Qui déchirent l’âme des damnés<br />

Et éventrent le diable qui dort<br />

Dans le plus beau des poèmes<br />

Deux cœurs coagulent ensemble<br />

Pour que leurs caillots soient assez durs<br />

Pour résister aux assauts des typhons<br />

Dans le plus beau des poèmes<br />

Les mots se sont perdus<br />

Nageant dans un bonheur béat<br />

Puisqu’ils ne parlaient pas la même langue<br />

07/06/92


Mi-temps<br />

Tant de bonheur en même temps<br />

Il fallait bien faire une pause<br />

Mais nous retournerons au paradis<br />

Enlacés pour mieux embrasser la lune<br />

Un paisible lion chevauchant<br />

Au travers de grands champs de roses<br />

Nous nous retrouverons avant la nuit<br />

Avant d’être ensevelis sous les dunes<br />

07/06/92<br />

Vision persistance raccourcie<br />

Le kaléidoscope de mes yeux<br />

Reflète inlassablement ton image.<br />

07/06/92


Le mur<br />

– Dans le vent ?<br />

– La mince glace<br />

– Une autre brique dans le mur<br />

– Les jours les plus heureux de notre vie<br />

– Mère<br />

– Adieu ciel bleu<br />

– Espaces vides<br />

– Lueur de jeunesse<br />

– Une de mes crises<br />

– Ne me quitte pas maintenant<br />

– Adieu monde cruel<br />

– Hé toi !<br />

– Personne à la maison<br />

– Vera<br />

– Ramenez les gars chez eux<br />

– Agréablement engourdi<br />

– Courir comme un fou<br />

– En attendant les vers<br />

– Stop<br />

– Le procès<br />

– De l’autre côté du mur<br />

10/06/1992 - 16/06/1992


Dans le vent ?<br />

Vous qui cherchez des pseudo-émotions<br />

Vous qui êtes béats d’admiration<br />

Pour un simili rimeur cathodique<br />

Recrachant vos défections romantiques<br />

Lorsque le buste que vous m’érigez<br />

Sera aussi haut que vos vanités<br />

Je le pousserai afin qu’il chancelle<br />

Et écrase vos putrides cervelles<br />

Peut-être qu’ensuite vous comprendrez<br />

L’histoire que je vais vous raconter<br />

10/06/92<br />

La mince glace<br />

Avant de te laisser glisser<br />

Sur cet attrayant lac glacé<br />

Laisse bien mon enfant ton père<br />

T’avertir qu’il te faudra faire<br />

Attention au vicieux verglas<br />

Attention où tu tomberas<br />

Pourtant si tu as de la chance<br />

Tu pourras entamer ta danse<br />

En laissant patiner ta vie<br />

Sur tes propres chorégraphies<br />

10/06/92<br />

Une autre brique dans le mur<br />

Même si tu patines bien<br />

Sache que tu ne seras rien<br />

Ça peut te sembler un peu dur<br />

Qu’une autre brique dans le mur<br />

Et même tes espoirs futurs<br />

Ne sont que briques dans le mur<br />

10/06/92<br />

Les jours les plus heureux de notre vie<br />

Il est temps de te lever mon garçon<br />

Il est l’heure d’aller à tes leçons<br />

N’oublie pas que dans tes livres de classe<br />

Sont écrits les espoirs dont tu rêvasses<br />

Je préférerais tellement aller<br />

Quelque part où je pourrais m’amuser<br />

Dépêche-toi maintenant mon chéri<br />

Je te reverrai plus tard cette nuit<br />

En attendant garde bien en mémoire<br />

Que tes maîtres t’apprendront tes espoirs<br />

Mais le temps me semble tellement long<br />

Mieux vaudrait que je reste à la maison<br />

Je veux que mes espoirs ne soient toujours<br />

Planifiés par les gens qui m’entourent<br />

10/06/92


Mère<br />

Mère il est temps pour toi de voir<br />

Que je suis l’auteur des espoirs<br />

Qui brillent au fond de mes yeux verts<br />

Sache bien que je t’aime mère<br />

Mais je ne veux que tu choisisses<br />

Aucun des rêves qui fleurissent<br />

Dans mes entrailles et mon cœur<br />

Je veux être l’unique auteur<br />

De mes rêves multicolores<br />

Qui dans la brise s’évaporent<br />

Mais pour faire souffler le vent<br />

J’aurai besoin de toi maman<br />

11/06/92<br />

Adieu ciel bleu<br />

Sans but et sans pourquoi on s’invente des rêves<br />

Des petits bouts d’espoir que la vie nous enlève<br />

Pourquoi est-il permis de bâtir chaque jour<br />

D’absurdes illusions qui s’écroulent toujours<br />

Comme arbre qui meurt dont on suce la sève<br />

On nous laisse mourir en suçant tous nos rêves<br />

Et lorsqu’à l’horizon se lève le grand Râ<br />

Un nuage on envoie le cacher sous son drap<br />

Dès lors dans ce brouillard il me faut dire adieu<br />

Aux espoirs embrumés adieu à toi ciel bleu<br />

11/06/92<br />

Espaces vides<br />

Nos espoirs étant décolorés<br />

Quels rêves devons-nous inventer<br />

Pour combler toutes ces déceptions<br />

Pour raviver le feu de passion<br />

Devons-nous décrocher plusieurs lunes<br />

Devons-nous ignorer nos lacunes<br />

Inventer de nouvelles idoles<br />

Nous emplir le crâne d’idées folles<br />

Nous construire des murs d’espérance<br />

Toujours plus hauts toujours plus immenses<br />

Sans jamais pouvoir nous reposer<br />

Sur un rêve enfin réalisé<br />

11/06/92<br />

Lueur de jeunesse<br />

Coroll’s auréolées de tendresses rêvées<br />

Éclipsant d’un sourire une fée espérée<br />

Ces lèvres de rubis éclaboussées de feu<br />

Irradient d’un éclat ce cadeau capricieux<br />

Langue nacrée de sang qui claque en son alcôve<br />

Et écroulent mon cœur dans ta muqueuse mauve<br />

11/06/92


Une de mes crises<br />

Je viens encore de déconnecter<br />

Mes pensées ne font plus que s’enchaîner<br />

À un rythme à faire pâlir un sprint<br />

Mon cerveau bumper résonne son tilt<br />

Mais lorsqu’il me vient une de mes crises<br />

Je fabrique mes rêves à ma guise<br />

11/06/92<br />

Ne me quitte pas maintenant<br />

Je t’en prie ne me quitte pas maintenant<br />

Franchissons ensemble ce si beau printemps<br />

Maintenant que tu squattes mes rêveries<br />

Ne me dis pas que notre histoire est finie<br />

J’ai encore tellement besoin de toi<br />

Pour bleuifier l’essence de mes émois<br />

Souviens-toi je t’en prie que toujours je t’aime<br />

Que ton visage m’inspire ce poème<br />

Je t’offrirai d’autres roses d’océans<br />

Si jamais tu ne me quittes maintenant<br />

12/06/92<br />

Adieu monde cruel<br />

Adieu monde cruel tout est fini<br />

Et il me faut te quitter aujourd’hui<br />

Aujourd’hui le mur de ma vie s’écroule<br />

Les affiches funestes se déroulent<br />

Non personne ne peut plus l’éviter<br />

Monde cruel ce soir je vais crever<br />

Oui mes espérances se sont enfuies<br />

Alors oui c’est bien la fin de ma vie<br />

J’emporte avec moi un orageux ciel<br />

Seul souvenir de toi monde cruel<br />

Hé toi !<br />

12/06/92<br />

Hé toi gisant ainsi sur le trottoir<br />

Comme un rat junkie dans un dépotoir<br />

Ne crois pas que je vais laisser ainsi<br />

Se décomposer mon meilleur ami<br />

Hé toi gerbant le sang de notre époque<br />

Je suis le nouveau tailleur de tes loques<br />

Je peindrai ton costume sur mesure<br />

Je suis le nouveau maçon de ton cœur<br />

Hé toi pataugeant dans la boue sans rien<br />

Je veux que tu te relèves enfin<br />

Si tu restais dans ton trou tu mourrais<br />

Alors remonte avec moi au sommet<br />

De ce mur que tu as bâti en rime<br />

Je t’envoie de l’espoir dans ton abîme<br />

12/06/92


Personne à la maison<br />

Quand mon vierge carnet se sent orphelin<br />

Quand mes rimes se lancent dans le chagrin<br />

J’aurais tant besoin d’entendre ton prénom<br />

Mais il n’y a toujours personne à la maison<br />

Quand mon mur se lézarde à en éclater<br />

Quand mon cœur n’a plus même envie de rêver<br />

Je me pends au téléphonique cordon<br />

Mais il n’y a toujours personne à la maison<br />

Combien de temps déserteras-tu mes briques<br />

Et je sens souffler comme un vent de panique<br />

Reviens réconforter la chienne de vie<br />

Alors maintenant décroche je t’en prie<br />

Vera<br />

14/06/92<br />

Vous souvenez-vous de Vera Lynn<br />

Et de sa douce voix cristalline<br />

Qui autrefois nous faisait rêver<br />

Promettant au soleil de briller<br />

Qu’avez-vous fait de vos souvenirs<br />

Se sont-ils laisser ensevelir<br />

Par cette horrible muraille noire<br />

Venue vous bouffer tous vos espoirs<br />

14/06/92<br />

Ramenez les gars chez eux<br />

Maintenant ramenez les gars chez eux<br />

Laissez les retrouver un ciel plus bleu<br />

Ils ont tenté de mastiquer vos murs<br />

Pour consolider vos rêves futurs<br />

Ils ont essayés d’être vos maçons<br />

Alors ramenez les gars à la maison<br />

14/06/92<br />

Agréablement engourdi<br />

Par ces effluves d’encens enivré<br />

Par ce pétillement à mes côtés<br />

Jaillissant du sein d’une bière blonde<br />

Je danse dans ma tête toute ronde<br />

Une valse chancelante et rythmée<br />

Par le suave parfum de ma fumée<br />

Et je me sens à présent moi aussi<br />

Tell’ment agréablement engourdi<br />

Mon mur de rêves a largué<br />

Le lierre qui dessus grimpait<br />

Et je me sens en cette nuit<br />

Agréablement engourdi<br />

14/06/92


Courir comme un fou<br />

Tu ferais mieux de courir comme un fou<br />

Et de prendre tes jambes à ton cou<br />

Je les ai vus entendus arriver<br />

Bientôt ils vont tous les murs éclater<br />

Tous tes espoirs s’envoleront en chœur<br />

Dépêche-toi car il est bientôt l’heure<br />

De détaler pour au moins essayer<br />

De sauver nos cervelles dévorées<br />

D’acide flottant au-dessus de nous<br />

Crois-moi commence à courir comme un fou<br />

14/06/92<br />

En attendant les vers<br />

En attendant les vers je mate le couchant<br />

Soleil qui s’enrosit dans mon rétro avant<br />

J’écoute balancer ce naturel projo<br />

Au rythme d’un vieux blues qui chante à la radio<br />

En attendant les vers tout seul je m’émerveille<br />

Devant l’oscillation de ce sanguin soleil<br />

Qui derrière les monts emboisés va plonger<br />

En éclairant le ciel de ses rais embrasés<br />

En attendant les vers je vis dans mes espoirs<br />

Car je sais maintenant qu’ils viendront un beau soir<br />

Pour colmater nos murs et pour faire rimer<br />

Mélodieusement nos rêves encrassés<br />

Stop<br />

16/06/92<br />

Stop<br />

Oui stop<br />

Je voudrais<br />

Tout arrêter<br />

Et rentrer chez moi<br />

Hors de ce monde froid<br />

Je suis si désespéré<br />

Que j’suis prêt à abandonner<br />

Mon mur d’espoirs et son avenir<br />

Je n’espère plus que bientôt finir<br />

Cette lutte interminable et insensée<br />

Qui entre ces murs gris m’a rendu prisonnier<br />

Le procès<br />

16/06/92<br />

Mesdames et messieurs les membres du jury<br />

Nous sommes réunis en ce lieu aujourd’hui<br />

Pour ensemble juger du sort du prisonnier<br />

Qui se tient maintenant sous vos yeux indignés<br />

Cet effroyable monstre est accusé au juste<br />

D’avoir eu des espoirs qui soient assez robustes<br />

Pour ériger un mur malgré notre veto<br />

Il nous faut à présent corriger ce défaut<br />

*


Déjà étant enfant il rêvait de rêver<br />

Et plus tard que son cœur se soit amouraché<br />

Ou qu’il ait décider de jouer avec les rimes<br />

C’était et j’en suis sûr que par optimisme en prime<br />

Je crois qu’évidemment ses propres actes dictent<br />

Vos justes décisions rendez votre verdict<br />

Mais jamais je n’ai vu être jugé ici<br />

Quelqu’un de plus fautif que cet accusé-ci<br />

Maintenant lève-toi je te déclar’ coupable<br />

Et ton mur sera donc réduit en grains de sable<br />

16/06/92<br />

De l’autre côté du mur<br />

Derrière le mur de l’autre côté<br />

Les enfants rêvent comm’ dans le passé<br />

Ils rêvent que l’on peut encor construire<br />

De beaux murs flamboyant de mil sourires<br />

Ils rêvent que chacun pose sa brique<br />

Pour élever cette œuvre magnifique<br />

Et les enfants rêvent sous un ciel bleu<br />

Ils rêvent sans savoir que grâce à Dieu<br />

Ils vivent et rêvent au paradis<br />

Entourés d’un mur d’espoirs et de vie<br />

Alors cours rejoindre cette beauté<br />

Alors viens rêver de l’autre côté.<br />

16/06/92


Remotivation transitoire<br />

– Attendre l’attente en attendant<br />

– Exorcisme<br />

– Aéroports de transit<br />

– Décalcomanies météorologiques<br />

– Souvenirs de rêve d’Aladin<br />

– Temps acculé<br />

– Cantatrice plumée<br />

– Puzzle<br />

– Climatisation ventilée<br />

– Slalom sur des montagnes russes multicolores<br />

– Vie écourtée d’un papillon centenaire<br />

– De l’autre côté des paupières<br />

– Amour sous pression<br />

– Crise psycho-cardiaque<br />

– Oppositions anti-nihilistes<br />

– Malaise à apaiser<br />

– Sensibilité perceptible<br />

– Adhésif<br />

– Porte éclose<br />

– Thérapie pongiste<br />

– Conscience et renouveau<br />

25/06/1992 - 03/11/1992


Attendre l’attente en attendant<br />

Les longues minutes rouges défilent<br />

J’attends ton retour dans la solitude<br />

Rongé par un sentiment d’inquiétude<br />

Car je n’sais plus quoi faire de mes piles<br />

Je ne peux stimuler mes batteries<br />

Ni les laisser s’épuiser dans la nuit<br />

Et je sens que quelque chose ce soir<br />

M’échappe pour se perdre dans le noir<br />

Exorcisme<br />

25/06/92<br />

Des souvenirs-saumons remontent de mon cœur<br />

Pour m’envahir l’esprit une dernière fois<br />

Pour chasser les démons persistants et farceurs<br />

Et les chants des sirèn’s et leur casser la voix.<br />

Les sirènes sont allées se changer. . .<br />

Dans quel costume vont-elles rentrer ?<br />

En attendant,<br />

Mes vieux disques usés<br />

Fredonnent leurs beautés<br />

Contre le vent.<br />

08/09/92<br />

Aéroports de transit<br />

Il faut rire dans les aéroports<br />

Rire en pensant à ce dernier avion<br />

Celui qu’on vient de quitter pour de bon<br />

Il faut rire dans les aéroports<br />

Rire de tous ces rires du passé<br />

Dont l’écho rit encor sous votre nez<br />

Il faut rire dans les aéroports<br />

Rire pour mieux se laisser emporter<br />

Par le prochain jet qui va décoller.<br />

08/09/92<br />

Décalcomanies météorologiques<br />

J’ai vu mon cœur s’incruster dans le ciel<br />

Comme une pellicule de ciné<br />

Sur laquell’ j’aurais décalcomanié<br />

Ma tachycardie aux reflets pastels<br />

Les nuages se sont mis à pleuvoir<br />

Relayant les larmes de désespoir<br />

Qui ont noyé le creux de ton épaule<br />

Et la lune est devenue toute rousse<br />

Quand la nostalgie était à mes trousses<br />

J’voudrais qu’le soleil reprenn’ le contrôle !<br />

14/09/92


Souvenirs de rêve d’Aladin<br />

Ce soir, j’astique ma lampe magique<br />

Pour que le génie du bonheur m’explique<br />

Comment se souv’nir de tous ces souv’nirs<br />

Sans trop les abîmer, sans les vieillir,<br />

Comment repasser ces lasers guimauves<br />

Sans les rayer à la énième écoute,<br />

Comment ne pas ternir mes nuits de mauve<br />

Ne pas laisser le bleu marine en route. . .<br />

Génie ! Je voudrais à nouveau rêver<br />

Sans oublier de ne pas oublier. . .<br />

14/09/92<br />

Temps acculé<br />

Le temps. . .j’aimerais tant le contrôler,<br />

L’étirer, le compresser à mon gré,<br />

L’écourter quand je voudrais qu’il soit court,<br />

L’allonger quand je voudrais qu’il soit long,<br />

J’aimerais pouvoir contrôler son cours,<br />

Ne plus me contenter d’ "à quoi bon. . .",<br />

Sans attendre que tu vol’s avec lui<br />

Le temps. . .j’aimerais jouer avec lui.<br />

14/09/92<br />

Cantatrice plumée<br />

Aujourd’hui, je voudrais être un oiseau<br />

Un rossignol, un pinson, un moineau<br />

Qu’importe. . .Je voudrais pouvoir siffler<br />

Chanter et fredonner aux quatre vents.<br />

Mon chant mélodieux raconterait<br />

Comme le ciel peut être transparent<br />

Et comme il est bon de se blottir dans<br />

Un doux lit de nuages aux draps blancs.<br />

Aujourd’hui, je voudrais être un oiseau<br />

Et j’aimerais m’envoler à nouveau.<br />

Puzzle<br />

16/09/92<br />

N’y cherchez aucune explication !<br />

L’amour est un puzzle démonté<br />

Quant au tableau, faites attention :<br />

Qu’il faudrait laisser désordonné<br />

Leurs contours ondoyants imparfaits<br />

Tout est magnifique, tout est beau<br />

Mais les pièces doivent conserver<br />

Comme un chef d’œuvre de Picasso.<br />

16/09/92


Climatisation ventilée<br />

Le vent a soufflé sur ma vie<br />

Emportant les vers avec lui<br />

Et maintenant il me faut<br />

Chercher de nouvelles ailes<br />

Pour voler encore plus haut<br />

Pour voltiger de plus belle<br />

Car la chanson le dit justement<br />

La réponse est soufflée par le vent.<br />

17/09/92<br />

Slalom sur des montagnes russes multicolores<br />

Je navigue sur les arches des arcs-en-ciel<br />

Avec dans la tête un blues rosé éternel<br />

Après le toboggan je regrimpe aussitôt<br />

Pour rêver à nouveau d’arriver jusqu’en haut<br />

Qu’importe le ciel gris et qu’importe le mauve<br />

Puisque juste derrière un nuage sanguinaire<br />

Existent bel et bien le rose et la guimauve<br />

Qui pointent leurs éclats et clignent des paupières<br />

17/09/92<br />

Vie écourtée d’un papillon centenaire<br />

Le papillon s’est écroulé<br />

Dans la savane tropicale<br />

Il n’aura vécu qu’un été<br />

Ses ailes jaunes en parade<br />

Montrant sa splendeur animale<br />

Il s’est jeté dans la tornade<br />

Jamais si fort n’ont soufflé les typhons<br />

Et le papillon aux ailes citron<br />

S’est perdu dans leur tourbillon<br />

11/10/92<br />

De l’autre côté des paupières<br />

La vie commençait à me faire croire<br />

Que le vrai bonheur n’était qu’illusoire<br />

Soudain une voix nasillarde<br />

Me rappelle à l’ordre, elle criarde :<br />

"Regarde les elfes de la forêt<br />

Ils volent sans fin dans la transparence<br />

Heureux et gais, ils respirent l’air frais<br />

Que le vent leur souffle en abondance<br />

Écoute l’écume blanche des vagues<br />

Qui lessive les rochers ensablés<br />

Grouillante de frissons, elle zigzague<br />

Entre les roches pour les caresser<br />

Ferme bien tes yeux et tu vas goûter<br />

À la magie des rêves irisés."<br />

11/10/92


Amour sous pression<br />

Il me reste encore dans le cœur<br />

Un geyser d’amour à exploser<br />

Il aura le sang de la fureur<br />

Et la peau lisse des lévriers<br />

J’ai un océan à déverser<br />

Il vous enlacera dans ses flots<br />

Vous serrant jusqu’à vous étouffer<br />

Sous l’immense pression des ses eaux<br />

11/10/92<br />

Crise psycho-cardiaque<br />

Le sang qui coule du cœur éclabousse<br />

Les toiles d’araignée de mon cerveau<br />

Paralysés par un germe qui pousse<br />

Mes neurones se transforment en caveau<br />

Pas de douleur, juste un cri qui éclate<br />

Dans la nuit blanche d’un soleil d’été<br />

Perçant comme un miaulement d’une chatte<br />

Aiguisé comme un réveil de bébé<br />

Un cœur qui saigne est bien plus puissant<br />

Un cœur qui saigne est bien plus violent<br />

Que la lave qui jaillit d’un volcan<br />

Et qui liquéfie la terre de sang.<br />

14/10/92<br />

Oppositions anti-nihilistes<br />

Enfin libre alors que je suis enchaîné<br />

Comme une plume emportée par le vent<br />

Enfin heureux alors que je suis vidé<br />

Comme le charme d’un sourire éclatant<br />

Le vide, le néant n’existent pas<br />

Les flammes brûleront encor longtemps<br />

Même si la tempête se défend<br />

Le soleil éclairera nos trépas.<br />

14/10/92<br />

Malaise à apaiser<br />

L’unijambiste écrase de son pied<br />

Les flaques glissantes qui coagulent<br />

Le lépreux nous balance ses pustules<br />

Tirant de sa crécelle un son rouillé<br />

Au diable les grincements aiguisés<br />

Au diable tous les néants qui s’annulent<br />

Le monde est encor plein de tarentules<br />

Prêtes à tisser des fils embaumés<br />

Les porcs crasseux nageront dans la boue<br />

Mais les images ne seront plus floues<br />

Quand un jour les aveugles pourront voir<br />

Et ce jour viendra au son des trompettes<br />

Alors les anges pourront se rasseoir<br />

Et ricaner en parant les tempêtes<br />

28/10/92


Sensibilité perceptible<br />

Les diamants ne brillent pas ils reflètent<br />

Les regards miroitants qui les admirent<br />

Il faut pincer la corde des poètes<br />

Si l’on veut entendre sonner leurs lyres.<br />

Adhésif<br />

28/10/92<br />

Rien ne sert de chasser les pensées<br />

Lorsqu’elles sont engluées de colle<br />

La bille de la cime est tombée<br />

Mais elle roule dans la rigole<br />

Et si elle est toute cabossée<br />

C’est pour mieux tenir en équilibre<br />

Pour ne plus rebondir sur les crêtes<br />

En oubliant que la bise vibre<br />

Comme les paroles des prophètes<br />

Porte éclose<br />

28/10/92<br />

La porte va bientôt s’ouvrir<br />

Et elle restera ouverte<br />

Alors nous pourrons repartir<br />

Et marcher d’un pas plus alerte<br />

Tes cheveux transparents seront<br />

Recouverts de pigments dorés<br />

Tu sortiras de l’illusion<br />

Et commencera à rêver<br />

Qui es-tu ? Je ne le sais pas<br />

Mais dans la porte tu seras<br />

L’ombre qui connaît le relief<br />

L’oiseau qui sait dialoguer<br />

Le rêve qui descend du fief<br />

Qui vient à la porte sonner.<br />

28/10/92<br />

Thérapie pongiste<br />

L’oiseau-lyre ne devrais pas se taire<br />

Mais chanter la plus belle des chansons<br />

S’il veut danser sous le feu des lampions<br />

Il devrait siffler son hypnotique air<br />

Il devrait chanter et chanter encor<br />

Sans retenue et se laisser porter<br />

Par l’ivresse charmeuse des accords<br />

Pour vivre les sons qu’il vient de chanter<br />

Alors il pourra chanter ses envols<br />

Et s’envoler sur une clef de sol<br />

28/10/92


Conscience et renouveau<br />

Le message se répète sans arrêt<br />

"Il faut agir, réagir et continuer"<br />

Mais chaque matin entrouvre cette plaie<br />

Il faudra bien pourtant la cicatriser<br />

Loin des bougies acariâtres se consument<br />

les flammes dansantes des accordéons<br />

Et le vent souffle les cierges qui s’allument<br />

Car la fumée s’envole dans l’horizon<br />

03/11/92


Désert<br />

– Genèse linguistique<br />

– Éveil solaire<br />

– Épuration aquatique<br />

– Isolation ensablée<br />

– Errance libertaire<br />

– Dispersion alluvionnaire<br />

– Simplicité vitale<br />

– Pureté dissimulée<br />

– Tempête figée<br />

– Nuit rêveuse<br />

– Tempête révolutionnaire<br />

– Orgueil fatal<br />

– Baiser empoisonné<br />

– Victoria<br />

– Faille<br />

– Concession<br />

– Doux étang<br />

– Temporalité<br />

– Victoire ensanglantée<br />

– Écrin retrouvé<br />

– Apocalypse linguistique<br />

03/03/1993 - 29/03/1993<br />

Dessins : Olivier Coste


Genèse linguistique<br />

Et voici tous les mots<br />

Qui poursuivent les nuits<br />

Qui coulent des pianos<br />

Et voici tous les mots<br />

Sortant se glisser dans le ciel<br />

Soufflés sous l’échine sans rime<br />

Et voici tous les mots<br />

Mots que tu n’as pas dits.<br />

03/03/93


Éveil solaire<br />

À peine levé le soleil blanchit<br />

Son écrin mauve enfumé de rosée<br />

Et sous le joug de l’automne écrasé<br />

L’étang calme et harassé<br />

Le saphir se grise au milieu d’éclipses<br />

Mais combien de lianes pendent encore<br />

Pour laisser le vent souffler en ellipse<br />

Et les balancer de plus en plus fort ?<br />

03/03/93


Épuration aquatique<br />

Jamais l’eau impure ne jaillira<br />

D’une fontaine aseptisée<br />

S’il reste des gouttes claires souillées<br />

Comme une source qui tendrait les bras,<br />

Jamais.<br />

03/03/93


Isolation ensablée<br />

Le désert sans les chants de colibris<br />

Sans les trépignements intempestifs<br />

Le désert sans les ombres qui s’écrient<br />

Sans portraits révélés sur négatifs.<br />

Le désert sans dunes, sans sable même<br />

Pour que le sable puisse repousser<br />

Un désert qui puisse se trémousser<br />

Désert moulé par les dunes qu’il aime.<br />

03/03/93


Errance libertaire<br />

Dans le silence inconscient<br />

Les pyromanes laissent venir le feu<br />

Les allumettes se craquent d’elles-mêmes,<br />

Libres.<br />

Attaqué par un dragon<br />

Enchaînant les armures<br />

Le cheval déploie ses ailes,<br />

Libre.<br />

Le puzzle se morcelle<br />

Où partira le tableau ?<br />

03/03/93


Dispersion alluvionnaire<br />

Peu à peu les alluvions se dispersent<br />

Sans même que le vent les ait poussés<br />

Les nuages bleutés tout à coup bercent<br />

Les vapeurs qui les avaient composés.<br />

03/03/93


Simplicité vitale<br />

Simple,<br />

Comme une plume<br />

Slalomant<br />

Entre les pales d’un ventilateur<br />

La vie.<br />

03/03/93


Pureté dissimulée<br />

Dans le labyrinthe il doit exister un point<br />

Où la lumière éclaire sans s’effilocher<br />

Où les fleurs multicolores peuvent pousser<br />

Libres enfin.<br />

Ailleurs, au loin<br />

Enfouie dans la lactescence des eaux impures<br />

Se cache une goutte au milieu de ces injures<br />

Qui brille de reflets transparents et lointains.<br />

08/03/93


Tempête figée<br />

Quoiqu’il arrive<br />

Le sable<br />

Le sable restera toujours le sable<br />

Les grains se mélangeront<br />

Se marieront<br />

Se disloqueront<br />

Les tempêtes auront beau souffler<br />

Balayant les assemblages<br />

Réinventant les mélanges<br />

Le sable<br />

Sera toujours<br />

Sable.<br />

08/03/93


Nuit rêveuse<br />

La nuit rêve d’étoiles<br />

Quand elle n’a rien d’autre à faire.<br />

08/03/93


Tempête révolutionnaire<br />

Plus question de se laisser porter<br />

Par un doux vent complice et léger<br />

La tempête va tout ravager<br />

Égrenant le sable du désert<br />

Défigurant les dunes d’amer<br />

La violence et la force des cris<br />

N’auront plus droit à aucun écho<br />

La tempête détruira les mots<br />

Les naufragés n’auront plus de lit<br />

Le désert fera place au désert.<br />

08/03/93


Orgueil fatal<br />

Bien avant qu’il n’y ait un désert<br />

Vivait un jardin plein d’arbres verts<br />

Mais l’Éden refusait sans raison<br />

Que l’eau coule à travers ses monts<br />

La campagne était trop orgueilleuse<br />

Orgueil d’une cruelle amoureuse<br />

Blessant à mort l’amant vulnérable<br />

Le désert la recouvrit de sable.<br />

08/03/93


Baiser empoisonné<br />

Qui osera embrasser le désert ?<br />

Qui osera chevaucher le serpent ?<br />

Au travers des océans et des mers<br />

Défiants les tempêtes, les ouragans ?<br />

Il faudra trier bien des grains de sable<br />

Avant qu’on ne trouve l’antipoison<br />

Avant que le loup ne se mette à table<br />

Et dévore l’orgueil de ses passions.<br />

13/03/93


Victoria<br />

La fierté ne se laisse pas amadouer<br />

L’orgueil ne peut être vaincu que par un autre orgueil<br />

Dès lors le désert<br />

Sera traversé par une rivière limpide.<br />

13/03/93


Faille<br />

Au milieu du désert<br />

La faille<br />

Plaie exubérante et saillante.<br />

13/03/93


Concession<br />

Le désert doit accepter le vent et la tempête<br />

Et il doit accepter le soleil les jours de fête<br />

Il doit se laisser modeler par les pluies câlines<br />

Et ne doit pas se cantonner dans des joies endocrines<br />

Le désert devra bien accepter les ouragans<br />

Et se laisser embrasser par le soleil levant<br />

Et lorsqu’il pleurera sanglotant ses cicatrices<br />

Il devra bien accepter une main protectrice.<br />

29/03/93


Doux étang<br />

Loin du désert de sable rugueux<br />

S’étend un étang à la peau douce<br />

Et l’eau caresse ses grains soyeux<br />

Oubliant les belles dunes rousses.<br />

29/03/93


Temporalité<br />

Combien de temps encore<br />

Le désert sera-t-il désert ?<br />

Combien de temps faudra-t-il<br />

Pour atteindre la faille ?<br />

29/03/93


Victoire ensanglantée<br />

De nouveaux chevaliers arriveront,<br />

Endiguant le désert de solitude.<br />

Même si la bataille sera rude,<br />

Ils vaincront le sable et terrasseront<br />

L’orgueil brûlant des scorpions aux écailles<br />

Roussies. Le sang coulera de la faille.<br />

29/03/93


Écrin retrouvé<br />

Alors le désert pourra retrouver<br />

Sa beauté et son sourire<br />

Il pourra faire l’amour<br />

Avec le soleil<br />

Ses grains glisseront<br />

Sous le sable soyeux<br />

La faille sera oubliée<br />

L’eau pourra couler.<br />

29/03/93


Apocalypse linguistique<br />

Les mots<br />

Les mots comme désert<br />

Comme sable<br />

Des mots chauds<br />

Comme le soleil<br />

Des mots qui font pleurer<br />

Comme la faille<br />

Des mots à combattre<br />

Comme l’orgueil<br />

Le désert regorge<br />

De tous ces mots<br />

Que tu n’as pas dits<br />

Et la faille<br />

Engloutit<br />

Les seuls que je t’ai répétés<br />

Et au bout du désert<br />

Et sous le désert


Et sur le désert<br />

Et au plus profond du désert<br />

Et à l’envers du désert<br />

Les mots sont là<br />

Pour te décrire.<br />

29/03/93


Les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

– Le hurlement du coyote<br />

– La chanson perdue<br />

– La mélopée des rêves<br />

– Le refrain nocturne<br />

– La rengaine ensanglantée<br />

– Le crissement des fantômes<br />

– La mélodie égrènée<br />

– La marche funèbre<br />

– Le canon à deux voies<br />

– Les cris aphones du papillon<br />

– L’hymne de l’oubli<br />

– Les accords désaccordés<br />

– La voix du condamné<br />

– Le chant de l’hirondelle<br />

– L’ode vitale<br />

– Les doubles croches cachées<br />

– Les chœurs du cœur<br />

– L’envolée mélodieuse<br />

– Les cruelles vocalises féériques<br />

– L’écho de la mer à l’oiseau<br />

– Les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

22/04/1993 - 09/05/1993


Le hurlement du coyote<br />

Ecorché, les cicatrices à vif,<br />

Nuit après nuit,<br />

Lune après lune,<br />

Le coyote hurle ses plaies aux récifs.<br />

Seul, perché sur un rocher écaillé,<br />

Nuit après nuit,<br />

Lune après lune,<br />

Le coyote hurle ses plaies sans crier.<br />

Mais ses silences deviennent aigüs,<br />

Nuit après nuit,<br />

Lune après lune,<br />

Alors la voix du coyote s’est tue.<br />

22/04/93<br />

La chanson perdue<br />

Je ne te reconnais plus, ma Foxy :<br />

Tes lèvres ne me sourient même plus,<br />

Tes yeux ne regardent plus dans les miens.<br />

À quoi rêves-tu, seule dans tes nuits ?<br />

Quelles douces musiques entends-tu<br />

Quand je ne te chante plus mes refrains ?<br />

Me suis-je évaporé ou envolé,<br />

Passé entre les fils de ta mémoire ?<br />

Ne te reste-t-il aucun souvenir<br />

De ces nuits où nous étions projetés<br />

Hors du temps, sans passé ni avenir ?<br />

Tes cris perçants n’étaient-ils qu’illusoires ?<br />

Où es-tu passée ? Où es-tu partie ?<br />

Mes mots se sont-ils en route perdus ?<br />

Tant répétés, n’en reste-t-il plus rien ?<br />

Je ne te reconnais plus, ma Foxy :<br />

Tes lèvres ne me sourient même plus,<br />

Tes yeux ne regardent plus dans les miens.<br />

22/04/93<br />

La mélopée des rêves<br />

Où sont partis les rêves bleu marine ?<br />

À la dérive dans la mer de Chine ?<br />

Le vent aurait dû les pousser plus loin<br />

Ils auraient dû poursuivre leur chemin<br />

Et ne pas se laisser mourir si tôt,<br />

Sans avoir pu rêver leur dernier mot.<br />

Où sont passés les rêves d’autrefois ?<br />

Ancré dans un passé que nul ne voit ?<br />

Ils auraient dû suivre leur cours, patients,<br />

Ils auraient dû rêver d’être des rêves<br />

Et vivre ainsi en rêvant, nonchalants<br />

Et ne pas laisser s’écrouler leur sève.<br />

Où sont partis les rêves bleu marine ?<br />

Ancrés dans un passé que nul ne voit ?<br />

Pourra-t-on jamais voir les nuits cristallines<br />

S’éterniser comme un Dieu sur sa croix ?<br />

23/04/93


Le refrain nocturne<br />

Tu bordes encore mes nuits ma Lady<br />

Entre mes draps ton image se glisse<br />

Tu reviens telle que je l’ai écrit<br />

Telle que je t’ai rêvée ma princesse<br />

Comme un serpent renaissant des abysses<br />

Mais tes silences persistants me blessent<br />

23/04/93<br />

La rengaine ensanglantée<br />

Cicatrices d’un amour trop parfait<br />

Epurent mes rêves chaque soirée<br />

Cicatrices saignantes d’écorché<br />

Illuminent mes rêves sans arrêt<br />

L’amour ne peut se cicatriser<br />

Et le sang ne devrait plus s’écouler<br />

23/04/93<br />

Le crissement des fantômes<br />

Je cherche maintenant mon ombre<br />

Dans les bulles de ma moquette<br />

Mon fantôme reste si sombre<br />

Dissimulé dans sa cachette<br />

Mon ombre est toujours sur la liste rouge<br />

Dans le rayon des abonnés absents<br />

J’ai perdu mon décodeur dans un bouge<br />

Alors que mon cerveau crachait du sang<br />

Mais qui est le visage dans la glace ?<br />

Son sourire retient ses larmes<br />

Le sourire s’en va, les larmes passent<br />

Mais le visage me désarme<br />

Le visage reste dans le miroir<br />

Car l’ombre ne peut y entrer<br />

Peut-être se rejoindront-ils plus tard<br />

Quand la glace aura explosé<br />

Et je recolle les morceaux<br />

Autour de la peau d’un renard<br />

Qui lave la glace à nouveau<br />

Mise à nue avec sa guitare<br />

27/04/93<br />

La mélodie égrènée<br />

Un grain de sable pourrait cependant<br />

Endiguer et tuer ma solitude<br />

Mais nous ne mangeons pas au même restaurant<br />

Alors je recrépis les murs que tu dénudes<br />

27/04/93


La marche funèbre<br />

Le sang des lépreux coulera encore<br />

Mordu par les crocs du coyote<br />

La rage écumant ses lèvres<br />

Les peaux couvertes de pustules s’écailleront<br />

Le pus jaillira se mêlera au sang<br />

Les crevasses se creuseront un peu plus<br />

Les corps décharnés se rouleront<br />

Dans cette flaque putride et grouillante<br />

Des échos assourdissants répondront<br />

Aux cris caverneux des cadavres<br />

Les vomissements poisseux des macchabées<br />

Complèteront la mixture nauséabonde<br />

La Mort aura sa vengeance<br />

28/04/93<br />

Le canon à deux voies<br />

Un corps<br />

Qui n’est pas le mien<br />

Que je sens pourtant<br />

Comme s’il m’appartenait<br />

Et je tressaille<br />

Quand on l’effleure<br />

Et je frissonne<br />

Quand on caresse sa peau<br />

Un corps<br />

Juste sous la peau<br />

Un corps qui m’appartient<br />

Et qui n’est pas tout à fait le mien.<br />

06/05/93<br />

Les cris aphones du papillon<br />

Plus de "tu" pour lui parler en douceur<br />

De caresse à la deuxième personne<br />

Plus de rime pour butiner son cœur<br />

Je ne lui écris plus, j’écris sur elle<br />

La nymphe s’envolant à tire-d’aile<br />

Le papillon poussant des cris aphones<br />

Adieu à toi, à elle, je m’envole<br />

Vers d’autres cieux, le papillon décolle.<br />

06/05/93<br />

L’hymne de l’oubli<br />

Un an :<br />

Avoir goûté à tes lèvres<br />

Et devoir l’oublier !<br />

07/05/93


Les accords désaccordés<br />

Je ne vois plus le soleil aujourd’hui<br />

Sous le même angle, le même jour<br />

Que l’an passé.<br />

Il brille pourtant, même la nuit<br />

De la même force, du même amour<br />

Que l’an passé.<br />

Mais ses rayons se passent d’infini<br />

Et concèdent à la Terre alentour<br />

Leur liberté.<br />

08/05/93<br />

La voix du condamné<br />

Je suis prêt à prendre bien d’autres coups<br />

Frappez, tapez, cognez, je vous attends<br />

Mon bouclier se renforce lentement<br />

Patient, il devient de plus en plus fort<br />

Et j’attends et j’attendrai jusqu’au bout<br />

Jusqu’à mon dernier cri, je vous attends<br />

Je ne me sauverai pas lâchement<br />

Frappez, tapez, cognez jusqu’à ma mort<br />

Et puis adieu, je ne vous attends plus !<br />

Ma voix ne sera plus douce non plus !<br />

08/05/93<br />

Le chant de l’hirondelle<br />

Mais un point encore m’affole :<br />

Je vous en prie, ne tirez pas<br />

Sur l’hirondelle qui s’envole !<br />

Ne l’abattez pas, tuez-moi,<br />

Mais laissez voler l’hirondelle :<br />

Le ciel la prendra dans ses bras.<br />

Elle viendra, encor plus belle,<br />

Décrivant une parabole,<br />

Pour vous faire aimer l’éternel.<br />

L’ode vitale<br />

08/05/93<br />

Le sang onctueux des vierges coulera doucement<br />

Et les ailes de l’hirondelle les caresseront<br />

De leurs plumes d’arc-en-ciel<br />

Leur douce peau se fera plus douce<br />

Leur sueur extasiée se mêlera au sang<br />

Les fleurs grandiront de plus en plus<br />

Et leurs pétales irisés goûteront<br />

Au nectar enchanteur du soleil<br />

Des arpèges se joindront<br />

Aux mélodieuses symphonies de l’hirondelle<br />

Et des saveurs mielleuses complèteront<br />

Le somptueux tableau esquissé<br />

La Vie dansera sans s’essouffler.<br />

08/05/93


Les doubles croches cachées<br />

La rivière se divise ici :<br />

Elle semble couler encor loin,<br />

Mais son vrai sort se cache avec soin.<br />

Car elle s’assèche et perd la vie,<br />

Petit à petit, dissimulée,<br />

Se laisse boire à pleines gorgées.<br />

Le coyote crie victoire aussi :<br />

Il semble vivre heureux et si bien,<br />

Mais sa véritable vie est loin.<br />

Car il vient vous hanter aujourd’hui,<br />

Sournoisement et fort bien caché,<br />

Il vous guette avant de vous goûter.<br />

09/05/93<br />

Les chœurs du cœur<br />

Pourtant je n’ai jamais autant aimé<br />

Avec autant de force autant de cœur<br />

Risquant de perdre tout ce que j’effleure<br />

Ignorant le doute et la vérité<br />

S’il fallait reconstruire mon bonheur<br />

Et reconquérir nos plus belles heures<br />

Tu sais que je pourrais encor voler.<br />

09/05/93<br />

L’envolée mélodieuse<br />

Fallait-il vraiment voler si haut<br />

Il restait d’autres cieux à découvrir<br />

La voûte céleste aurait pu plus tôt<br />

Laisser sa porte embrumée s’éclaircir<br />

Et ouvrir son paradis à l’oiseau<br />

Rien ne pouvait l’empêcher de voler<br />

Et d’atteindre le jardin escompté<br />

Non : la foudre et la tempête et la pluie<br />

Auraient été vaincues par l’oiseau-lyre<br />

Rien n’aurait pu contrarier son envie<br />

De siffler à l’Éden son chant martyre.<br />

09/05/93<br />

Les cruelles vocalises féériques<br />

Riant du pauvre oiseau gisant à terre<br />

Une fée assassine nie son crime<br />

Bien que sa proie saigne, le cœur ouvert<br />

Ignorant ce sang, la fée sur sa cime<br />

Sourit au soleil et s’envole en l’air.<br />

09/05/93


L’écho de la mer à l’oiseau<br />

La mer envie l’oiseau de tout son cœur<br />

Car le chant mélodieux que l’oiseau pousse<br />

Peut lui faire oublier ses propres airs<br />

Et l’oiseau-lyre contemple la mer<br />

Puisque sa beauté est tellement douce<br />

Qu’il peut oublier sa propre douceur<br />

09/05/93<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

Résonnent dans le chœur des océans<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

Se mêlent aux cris crochus des mourants<br />

Puisque les arpèges de l’oiseau-lyre<br />

Dominent tous les autres chants.<br />

09/05/93


Intitulé serpentant les rives des vers<br />

– Suicide pour échapper à la peine capitale<br />

– Carte de membre du club des solitaires<br />

– Retransmission exclusive en direct des cieux<br />

– Où ?<br />

– Le vol parabolique de trois volatiles sans ailes<br />

– Fulgurante force des boas constrictors<br />

– Injection intra-soupirante<br />

– Incendie aquatique sur la mer mandarine<br />

– Le poids des maux<br />

– Jackpot d’une haine résorbée<br />

– Abandon judaïque devant les fascistes<br />

– Au carrefour des nerfs optiques<br />

– Détective privé de sourires<br />

– Auto-propagande des aliénés mégalomanes<br />

– Décollage de l’albatros par vent d’ouest<br />

– Compréhension tardive de la mécanique interne du cocufiage<br />

– Intoxication au cœur par manque de sommeil<br />

– Quand les globules marxistes refusèrent d’obtempérer<br />

– Dieu est un trafiquant ferroviaire<br />

– L’aile voilée d’un ange déguisé en fée<br />

– Indigestion de poésie noyée<br />

16/05/1993 - 01/07/1993


Suicide pour échapper à la peine capitale<br />

Paris m’attaque déjà<br />

Au simple appel de son nom<br />

La ville se déchaîne<br />

Fait battre le cœur<br />

Plus vite<br />

Plus fort<br />

Comme un amour<br />

Que l’on aime<br />

Et qui vous quitte<br />

16/05/93<br />

Carte de membre du club des solitaires<br />

Nous étions tellement seuls<br />

Qu’il fallait bien être deux<br />

Pour bâtir notre solitude<br />

22/05/93<br />

Retransmission exclusive en direct des cieux<br />

J’étais inquiet et tu m’as rassuré<br />

Je sanglotais et tu m’as consolé<br />

Yahvé ! Es-tu si jaloux à ton tour<br />

Pour me préserver de tout autre amour ?<br />

Où ?<br />

22/05/93<br />

Nous irons quelque part<br />

Où les fleurs savent<br />

Les couleurs du soleil<br />

Où les ruisseaux inondent<br />

Les sépultures endimanchées<br />

Quelque part<br />

Où les rêves<br />

Des grands imaginateurs<br />

Ne crèvent pas<br />

Pourrissant dans les flaques<br />

Et se déchirant dans l’ombre<br />

Nous irons là<br />

Où le soleil se lève<br />

À chaque seconde<br />

Là où les ombres de nos fantômes<br />

Contemplent nos visages creux<br />

Dans l’envers des miroirs.<br />

30/05/93


Le vol parabolique de trois volatiles sans ailes<br />

Deux oiseaux volaient libres et heureux :<br />

Le premier s’appelait Cœur et était<br />

On ne peut plus tendre mais courageux<br />

Et c’était lui qui le plus haut volait.<br />

Quant au second, il s’appelait Raison,<br />

Il était habile et calculateur,<br />

C’était lui qui au loin, à l’horizon,<br />

S’envolait avec le plus de splendeur.<br />

Un jour un rouge-gorge magnifique,<br />

Qui se mouvait dans le ciel avec grâce,<br />

Vint bouleverser de façon tragique<br />

La vie paisible des pauvres rapaces.<br />

Immédiatement, au premier coup d’aile,<br />

Les deux oiseaux en même temps tombèrent<br />

Dans un pur et fidèle amour pour celle<br />

Qui virevoltait devant leurs paupières.<br />

Cœur l’aimait passionnément avec flamme,<br />

Raison, plus sagement entretenait<br />

Les braises qu’il brûlait sans que s’entame<br />

Le feu qui au bel oiseau le reliait.<br />

Un jour, le rouge-gorge s’envola<br />

Il partait voler dans d’autres pays,<br />

Sans être troublé, il leur déclara,<br />

Qu’il serait de retour au mois d’avril.<br />

Cœur pensait toujours à lui, nuit et jour,<br />

Il rêvait de son doux et bel oiseau.<br />

Raison ravivait sans cesse l’amour<br />

Qui se consumait si loin dans son dos.<br />

Rouge-gorge revint pour annoncer<br />

Sans appel qu’à jamais il les quittait,<br />

Cœur tenta alors de le rattraper<br />

Imprudemment au loin il s’envolait.<br />

Un chasseur l’assassina d’un seul tir<br />

Le sang qui jaillissait de la dépouille<br />

Éclaboussait Raison comme un martyr,<br />

Comme si le sang était fait de rouille.<br />

Raison pétrifié, Cœur assassiné,<br />

Le rouge-gorge vole dans le ciel.<br />

Quelle morale faudrait-il tirer<br />

De cette fable tellement cruelle ?<br />

Sommes-nous plus robustes qu’un Oiseau ?<br />

Pouvons-nous résister à un Départ ?<br />

Non ! Nous, aussi fragiles qu’un Roseau,<br />

Rêvons d’un Rouge-gorge quelque part.<br />

Nous rêvons de voler à ses côtés. . .<br />

Et ensuite nous devons l’oublier. . .<br />

Qu’est-ce que les oiseaux laissent derrière<br />

Mes ail’s avec lesquell’s ils arrivèrent ?<br />

30/05/93


Fulgurante force des boas constrictors<br />

C’est par le regard que je te vaincrai<br />

Tu n’as pas la force de le lever<br />

Et encore moins de le soutenir<br />

Mes yeux revolvers te feront mourir<br />

Sois prudente ou je tirerai à vue<br />

Yeux bandés au poteau d’exécution<br />

Seul mon regard saura te mettre à nue<br />

Mes yeux verts tireront sans sommation<br />

Devant toi je ne baisserai la tête<br />

Je te fusillerai de mon regard<br />

Je ferai sauter tes moindres remparts<br />

Mes yeux ouverts braveront tes tempêtes<br />

31/05/93<br />

Injection intra-soupirante<br />

Aujourd’hui j’aimerais encor<br />

Sentir le souffle dans mon corps,<br />

Naissant au creux de ma poitrine,<br />

Il montait jusqu’à mon sourire,<br />

Réchauffait de sa main câline<br />

Mes poumons, d’un simple soupir.<br />

Soupirs devant la boîte aux lettres,<br />

Lorsqu’enfin elle parvient à être<br />

Ce que j’attendais qu’elle soit,<br />

Enfin la source de jouvence<br />

Et la chaleur qui monte en soi,<br />

Brusquement, doucement, en transe.<br />

Soupirs devant ce téléphone<br />

Qui crie avec sa voix aphone,<br />

Soupirs d’attente en attendant :<br />

Inquiet, doutant de tout sur tout,<br />

Et soupir de soulagement :<br />

La patience sort ses atouts.<br />

Je suis là, à attendre d’être heureux,<br />

De sentir en moi le feu amoureux.<br />

01/06/93<br />

Incendie aquatique sur la mer mandarine<br />

Regarde bien la fournaise féerique brûler<br />

Je veux y tremper mon corps, y plonger<br />

Je veux me remplir de ce feu<br />

Alors je pourrai fumer l’univers<br />

Et je déterrerai nos vieux rêves cramoisis<br />

Et je chanterai la marche funèbre à la reine des cons<br />

Regarde bien dans le plus profond des océans<br />

Je veux l’enflammer de mon cerveau<br />

Je veux y réchauffer mes os nocturnes<br />

Alors je pourrai parfaitement nager sur la lune<br />

Et je griffonnerai mes poèmes débiles sur les murs<br />

Et j’orchestrerai les craquements du tonnerre<br />

Et je choisirai les beuveries que je peux perdre<br />

Et je boirai du vin bleu pendant ma croisière<br />

*


Alors rassemble l’océan et la fournaise<br />

Feu et eau seront ensemble en un même lieu<br />

Résisteras-tu à l’explosion mortelle<br />

Résisteras-tu à mon illusion illicite<br />

Et je rêverai jusqu’à ce que la nuit puisse la voir<br />

Et je la raconterai jusqu’à ce que tous la sachent<br />

Et je la jetterai quand elle sera merdique<br />

Et je l’échangerai contre une mer verte<br />

Et j’y pêcherai une nouvelle illusion<br />

Et je la peindrai dans mon propre style<br />

Et j’en recouvrirai tous les murs de la Terre<br />

Et je pourrai reposer en paix dans mon tombeau<br />

ENFIN. . .<br />

02/06/93<br />

Le poids des maux<br />

Les vieillards avancent<br />

Le dos voûté<br />

Pourquoi ne regardent-ils pas<br />

La vie<br />

Avec le peu qu’il leur reste<br />

À la voir ?<br />

03/06/93<br />

Jackpot d’une haine résorbée<br />

Je gagnerai mes points de vie sans vous<br />

Je traverserai les désert tout seul<br />

Je crierai sous vos croix mon courroux<br />

Et me moquerai en voyant vos gueules<br />

Car si c’est grâce à vous que je suis né<br />

Je vous hais, je veux que vous le sachiez<br />

Car j’ai grandi seul sans votre ombre noire<br />

J’ai vaincu seul mes cris de désespoir<br />

Et sans vous je vivrai encore un peu<br />

Sans vous je grandirai encor plus haut<br />

Et je vous écraserai s’il le faut<br />

Car maintenant je voudrais vivre heureux<br />

24/06/93<br />

Abandon judaïque devant les fascistes<br />

As-tu déjà ressenti la plénitude<br />

D’un long souffle chaud qui te monte à la gorge ?<br />

As-tu déjà vu chanter le rouge-gorge<br />

T’empêchant de rester dans ta solitude ?<br />

As-tu déjà fait l’amour sur un nuage<br />

Aimant et te lovant dans ses draps coton ?<br />

As-tu déjà ri en regardant ton front<br />

Balancer entre les lunes : sage ou volage ?<br />

*


Et bien moi je sais quel est le nom du vent<br />

Car il souffle en mon corps pour me réchauffer,<br />

Et l’oiseau ne chante que pour m’amadouer,<br />

Car il espère ainsi épargner son sang,<br />

Je ne veux plus t’aimer plus haut que les cieux<br />

Car jamais, tu ne sauras jamais voler,<br />

Plus jamais avec toi je ne sourirai<br />

Car tu ne sais pas que les lunes sont deux.<br />

24/06/93<br />

Au carrefour des nerfs optiques<br />

J’ai encore mes yeux qui s’entrechoquent<br />

Lorsque je pense à toi mon tendre amour<br />

Et mes rêves bleu marine débloquent<br />

S’il faut ouvrir les yeux au petit jour<br />

24/06/93<br />

Détective privé de sourires<br />

J’ai cherché les visages ce soir<br />

En vain,<br />

Jamais je ne les ai trouvés !<br />

Je ne voulais pas absolument<br />

Qu’ils soient beaux,<br />

Mais qu’ils arrêtent d’être si laids<br />

Qu’ils ne ressemblent même plus<br />

À des visages.<br />

Et j’ai vu des peaux de vieillards,<br />

Vieillir en un clin d’œil,<br />

Étouffés sous le maquillage<br />

Qui voulait les rajeunir.<br />

J’ai vu le soleil rougir<br />

Le crâne échevelé<br />

D’un chauve qui rougissait<br />

De se montrer ainsi nu<br />

Au soleil.<br />

J’ai vu des dormeurs<br />

Se réfugier dans le sommeil,<br />

Pour ne pas fatiguer plus encore<br />

Leurs yeux éreintés<br />

D’avoir tant regardé<br />

La vie.<br />

Et j’ai vu une fille. . .<br />

Au visage angélique d’enfant. . .<br />

Elle courait. . .<br />

Avant que la vie ne la rattrape<br />

Elle courait. . .<br />

Belle. . .avec un visage. . .<br />

Elle courait. . .<br />

Alors j’ai couru<br />

Avec elle<br />

Et nous courions<br />

Tous deux<br />

Laissant la vie à nos trousses<br />

Et souriant<br />

Car nous avions reconnu<br />

Nos visages<br />

24/06/93


Auto-propagande des aliénés mégalomanes<br />

Dans l’ombre<br />

Des milliers de poètes<br />

Hurlent leurs vers<br />

Aux oreilles de sourds<br />

Qui leur tournent le dos<br />

25/06/93<br />

Décollage de l’albatros par vent d’ouest<br />

Et je déploierai mes grandes ailes<br />

Même si elles sont goudronnées<br />

Je réglerai mes comptes avec celles<br />

Qui n’ont pas su, n’ont jamais su m’aimer<br />

25/06/93<br />

Compréhension tardive de la mécanique interne du cocufiage<br />

D’abord frapper et frapper ainsi<br />

Jusqu’à ce que l’autre sente en lui<br />

L’extase fatale du pendu<br />

Le dernier plaisir avant la mort<br />

Celui pour lequel on veut encor<br />

Se battre jusqu’à être déchu<br />

Ensuite lever les yeux sur soi<br />

Et voir que dans cet enfer si froid<br />

À côté du diable et de sa horde<br />

De démons, les yeux crachant du sang,<br />

Sa propre tête également pend<br />

À l’autre bout de la même corde.<br />

28/06/93<br />

Intoxication au cœur par manque de sommeil<br />

Je viendrai retirer l’aiguille de ta veine,<br />

Te désintoxiquer de mon philtre d’amour,<br />

Lorsque ton insomnie te bloque au carrefour<br />

Je t’offrirai ma main pour traverser sans peine.<br />

Je viendrai te chercher dans le cœur de ta haine,<br />

Alors je t’apprendrai à haïr les vautours,<br />

Mais à garder intact ton cœur d’éponge pour<br />

Te laisser embrasser mes lèvres quotidiennes.<br />

Dès lors, je t’aimerai aux recoins des chemins,<br />

Toujours je t’aimerai dans le creux de ta main<br />

Je t’aimerai couchée sur le béton des routes,<br />

Je t’aimerai debout dans les parkings déserts,<br />

Je t’aimerai sans fin comme coule une goutte,<br />

S’il n’y a pour l’arrêter pas l’ombre d’une mer.<br />

29/06/93


Quand les globules marxistes refusèrent d’obtempérer<br />

Mes pieds, mes yeux et mon corps tout entier<br />

Ne me disent plus bonjour le matin<br />

Je suis forcé de les amadouer<br />

Pour que jusqu’au soir ils se tiennent bien<br />

Le miroir chaque jour me dévisage<br />

Comme si j’avais pu commettre un crime<br />

Quand j’ai voulu détourner mon visage<br />

En le maquillant de prose et de rime<br />

Et mon carnet s’épuise à trop parler<br />

Et mes vers tanguent sous les balustrades<br />

Je ne me lasse pas de ne cesser<br />

De déverser mes douces versifiades<br />

29/06/93<br />

Dieu est un trafiquant ferroviaire<br />

Merci de m’avoir chassé du train,<br />

J’ai dû changer de compartiment,<br />

J”ai obtenu un billet enfin. . .<br />

Le voyage fut bien plus plaisant.<br />

Car j’ai rencontré dans mon wagon<br />

Celle qui venait violer mes nuits.<br />

Ses cheveux transparents de coton<br />

Ont anéanti ma nostalgie.<br />

Mon Dieu, mon rêve existe bel et bien<br />

Et je l’ai rencontré dans ce train.<br />

Ne seriez-vous pas un peu poète,<br />

Quand vous agitez votre baguette,<br />

Pour faire apparaître mes doux songes,<br />

Tuant le désespoir qui me ronge ?<br />

Alors je vous en prie : retenez<br />

La belle fille aux cheveux d’argent,<br />

Que j’ai déjà tant de fois aimée,<br />

Tant l’éclat de mon rêve était grand.<br />

01/07/93<br />

L’aile voilée d’un ange déguisé en fée<br />

Ô mon ange déchu, perdu sans auréole<br />

Je viens te replacer dans le plus haut des cieux<br />

Car ta place est là-haut, car tu mérites mieux<br />

Que le fossé boueux où ton p’tit cœur s’affole.<br />

C’est à moi maintenant, il faut que je recolle<br />

Ta baguette de fée et tes rêves si bleus<br />

Que tu puisses repeindre à nouveau de tes yeux<br />

Les couleurs de nos vie, qui loin de toi s’envolent.<br />

Je ne sais même plus si tes ailes de lin<br />

On déjà repoussé, mon ange tu es loin.<br />

Peut-être ne veux-tu d’ailes de cachemire,<br />

Peut-être es-tu déjà au fond d’un autre ciel,<br />

Et peut-être ce ciel regorge des sourires<br />

Que tu n’avais pas pu conserver éternels.<br />

01/07/93


Indigestion de poésie noyée<br />

Et je dégueule les vers<br />

Que je ne peux plus garder<br />

Expiant les pensées<br />

Que je m’étais caché<br />

Et mon renvoi se déverse<br />

Sur les pavés de Paris<br />

Ma tête explose<br />

Submergée de scènes<br />

Submergée de Saine<br />

Submergée<br />

Mais saine.<br />

01/07/93


7046 lettres pour une plume (et quelques secondes de<br />

plus)<br />

– Secondes allitérées<br />

– Ventricules en transfert<br />

– Nous aurions dû jouer les prolongations<br />

– Le baiser d’une grenouille princesse<br />

– Aimer l’amour sans s’amouracher<br />

– Racines musicales morphologiques<br />

– Douleur bienfaitrice et persistante<br />

– Strabisme lunaire<br />

– Goût d’ignorance<br />

– Protection d’azur<br />

– Ange sous-estimé<br />

– Incrustation renversée<br />

– Plume trempée dans mon encrier<br />

– Plaidoyer pour la Poésie et contre la mort des rêves<br />

– Absence de ta présence<br />

– Sonnet protecteur<br />

– N’oublie pas de ne pas m’oublier<br />

– Délégation de sépulture<br />

– Envol, destination : futur<br />

– Cœur d’agrume<br />

– Élongation d’une nuit astrale<br />

04/07/1993 - 18/07/1993


Secondes allitérées<br />

Et voici les secondes hors du temps<br />

Si loin de la ville et de sa rivière<br />

Comme j’aurais adoré tant et tant<br />

Que ta tendre sensation s’accélère<br />

Voici le temps d’un bonheur innocent<br />

Où le susurrement de nos sanglots<br />

Assaisonnant nos silences latents<br />

Soufflait sous mes insaisissables mots<br />

Le temps dégluti à grandes goulées<br />

S’agrippant à nos sentiments aigris<br />

Se gargarisant de baisers grimés<br />

Pour ne pas griser nos rêves grandis<br />

Temps se cristallisant pour s’écrier<br />

Le charisme de nos cœurs est sacré<br />

Je le décrirai de mon encrier<br />

Caressant encore ta peau sucrée<br />

04/07/93<br />

Ventricules en transfert<br />

Nous étions tous deux amoureux<br />

D’un autre amour<br />

Qui n’était pas nous<br />

Mais dans lequel nous nous reconnaissions<br />

Et qui faisait que nous nous aimions<br />

05/07/93<br />

Nous aurions dû jouer les prolongations<br />

J’aurais dû t’emmener sur mes ailes,<br />

Non te laisser me laisser partir.<br />

Nous aurions dû droit vers l’avenir<br />

Voler dans nos regards de pastel.<br />

Et nous aurions dû nous envoler,<br />

Avec nos bagages d’idées folles,<br />

Ne pas nous retourner nous engluer<br />

Dans leurs sales flaques de pétrole.<br />

Pourquoi ne pas avoir continué<br />

De suspendre le temps de nos montres ?<br />

Pourquoi ne sommes-nous pas restés<br />

Où aucune vie ne nous affronte ?<br />

Seuls, heureux, pleurant notre bonheur<br />

Te répétant mon amour, ma sœur.<br />

05/07/93


Le baiser d’une grenouille princesse<br />

Tu as changé ma haine exacerbée<br />

Contre le plus pur amour fraternel<br />

Les âmes que j’aurais voulu tuer<br />

Grâce à toi désormais je les vois belles<br />

Tu sais maintenant je n’ai plus peur d’eux<br />

Plus peur d’être écrasé par leur courroux<br />

Plus peur même de leur cœur dépotoir<br />

Car je sais maintenant qu’ils sont jaloux<br />

Car malgré leurs gueules je suis heureux<br />

Et ça les embête de le savoir<br />

09/07/93<br />

Aimer l’amour sans s’amouracher<br />

Trognon hyperbolique triphasé<br />

Court-circuité par la Grâce Divine<br />

Envieuse de ta propre trinité<br />

Jalouse que tu sois si belle en jeans<br />

Toi seule comprendra mes doux baisers<br />

Recouverts de décharges alcalines<br />

Savent-ils même ce que c’est qu’aimer<br />

Sans le foutre des pulsions exocrines<br />

Mais alors, encor, nous leur apprendrons<br />

Tous deux, sans amour, nous nous aimons.<br />

09/07/93<br />

Racines musicales morphologiques<br />

Toutes ces chansons bleues, pleurant pour leur bébé,<br />

N’ont été, j’en suis sûr, écrites que pour toi,<br />

Avec ta bouche-sang, ta douce peau de soie,<br />

Tes yeux d’océans qui ont déjà trop rêvé.<br />

Et avec tes lèvres, tes lèvres-coffres-forts,<br />

Tes si petites mains, qui pourraient étrangler<br />

La gorge de la vie sans la faire étouffer.<br />

Peux-tu chanter pour moi ton bel amour encore ?<br />

09/07/93<br />

Douleur bienfaitrice et persistante<br />

Ma plume j’aimerais ne jamais oublier<br />

Ce douloureux instant où nos joues émotives<br />

Se sont dit au revoir, à cette heure tardive,<br />

N’ayant pas eu le temps pourtant de s’embrasser<br />

De s’embrasser encor pour toujours conserver<br />

Ce pur éclat de cœur, cette plaie maladive,<br />

Qui ne fait pas souffrir, puisque sur l’autre rive,<br />

D’autres rêves ailleurs la changent en baiser.<br />

Ô ma légère plume il y a une crique<br />

Qui n’attend plus que nous et nos cœurs hystériques.<br />

Qui saignent de bonheur devant cet océan.<br />

Parce que si aujourd’hui, nous avons, presque en larmes<br />

Dû nous quitter hélas, Dieu sait que nous attend<br />

Une lune levante éprise de nos charmes.<br />

09/07/93


Strabisme lunaire<br />

J’ai enfin vu les deux lunes avec toi<br />

La tête cajolée entre tes deux bras<br />

10/07/93<br />

Goût d’ignorance<br />

Nous savons le soleil<br />

Car nous avons frôlé son odeur<br />

Et nous savons les orages<br />

Car nous nous sommes brûlés les ailes<br />

En les approchant trop près<br />

Mais nous savons le feu des volcans<br />

Et le bleu des océans<br />

La vérité profonde de la neige<br />

Et les sépultures de corail<br />

Nous savons la beauté des lunes<br />

Mais nous ignorons toujours<br />

Le prénom du nouveau jour qui se lève.<br />

11/07/93<br />

Protection d’azur<br />

À tous les scoliosés du néant<br />

Capitaines abandonnant leur navire<br />

Je déclare que dès maintenant<br />

Votre sépulture tombale doit s’ouvrir<br />

À tous les abandonnés apocalyptiques<br />

Chevaliers errant dans l’infini<br />

Ne sombrez pas dans des guerres éthyliques<br />

Avant d’avoir vu toute la galaxie<br />

Et laissez dormir l’enfant bleu<br />

Ma plume douce volant sur les typhons<br />

Que ses rêves se changent en délires amoureux<br />

Et que le reste soit couvert de haillons<br />

12/07/93<br />

Ange sous-estimé<br />

Dans l’enchevêtrement cuivré des labyrinthes<br />

Des visions de toi poussent à même le sol<br />

J’ai du mal à croire, mon ange, ma sainte,<br />

Que tu ignores ton auréole<br />

Dois-je faire fleurir les miroirs<br />

Que tu nages dans ta propre image<br />

Que tu y retrouves tes cris d’espoir<br />

Recouvrant les pustules de ton faux visage ?<br />

Tu es ange, plume et magicienne<br />

Tu côtoies les licornes et les lutins<br />

N’essaie pas de souiller tes yeux sous peine<br />

D’être changée en démon incertain<br />

Vis, vois, jouis, et apprends que tu t’aimes<br />

Fixe cet amour sur les vitraux des chapelles<br />

Et bâtis autour de toi des remparts de poèmes<br />

Clamant au monde entier que tu es belle.<br />

12/07/93


Incrustation renversée<br />

Et je suis venu<br />

En mal d’opportunisme<br />

M’immiscer dans ton chagrin<br />

M’incruster dans ta cicatrice<br />

Et je suis venu<br />

Presser toutes tes pustules<br />

Que jaillisse le sang<br />

De ta peau ébouriffée<br />

Mais tu as été la première<br />

À faire circuler mes larmes<br />

Dans le carrefour de notre amour biaisé<br />

Moi le squelettique roseau,<br />

Je voulais t’aider à respirer<br />

Dans ton océan asphyxiant<br />

Et c’est toi, robuste plume<br />

Qui m’a collé<br />

Le masque à gaz sur la gueule<br />

13/07/93<br />

Plume trempée dans mon encrier<br />

Veux-tu être celle pour qui j’écris,<br />

La plume endimanchée de tous mes vers ?<br />

Veux-tu bien être celle à qui j’écris<br />

Les épilogues de tous mes déserts ?<br />

Il faut bien que je boive quelque part.<br />

Et que je m’abreuve de temps en temps<br />

Sois ma source si ce n’est pas trop tard,<br />

Que j’emplisse mon cœur de ton torrent.<br />

13/07/93<br />

Plaidoyer pour la Poésie et contre la mort des rêves<br />

Rien, ni personne, pas même Dieu, ni les archanges du Mal, ni l’inquiétante et<br />

obscure Mort qui traîne sa faux dans les champs ravagés de la Désolation, non,<br />

personne ne peut imaginer, ne serait-ce qu’un instant, imaginer attenter à la<br />

vie de ce qui est justement le Cœur et l’Âme de la Vie :<br />

la Poésie.<br />

Et toi tu seras mon poème.<br />

13/07/93<br />

Absence de ta présence<br />

Quand les festivités entremêlées<br />

Auront fini de vomir leur joie<br />

Je penserai que dans mon cœur<br />

J’ai vu le spectacle avec toi<br />

Et je me suis émerveillé avec toi<br />

Et j’ai applaudi avec toi<br />

Et j’ai souri aux étoiles avec toi<br />

Et j’ai imaginé mes rêves avec toi<br />

Dans le firmament illuminé<br />

J’ai hurlé de plaisir<br />

Avec toi


Avec toi<br />

J’ai marché sur ma tombe<br />

Piétinant les fleurs flétries<br />

Qui ne se montrent que dans l’ombre<br />

De nos silhouettes endolories<br />

Et j’ai filé avec toi<br />

Dépouiller d’autres tombeaux<br />

Rapiécer d’autres linceuls<br />

Et j’ai pleuré avec toi<br />

Quand j’ai senti ta main<br />

Ta douce main<br />

Qui n’était même pas là<br />

Pour me rassurer<br />

Et me confirmer<br />

Que j’étais avec toi<br />

15/07/93<br />

Sonnet protecteur<br />

Je te protégerai des chants aux cris plus forts<br />

Que le hurlement noir des loups au crépuscule.<br />

Jamais tu ne devras fouler les tarentules<br />

Qui grouillent dans les blés des champs de Maldoror.<br />

Ta peau sera toujours douce, plus douce encor<br />

Que le duvet soyeux des plumes qui ondulent<br />

Lorsque le vent du soir baise les libellules<br />

Et vient caresser l’eau aux reflets perlés d’or.<br />

Ta voix n’aura jamais à cracher des reptiles,<br />

Lorsqu’elle chantera, aucun serpent habile<br />

Ne mordra dans ta chair, t’enivrant de poison.<br />

Je te protégerai du venin des mygales<br />

Et du dard des scorpions, j’essuierai les étrons<br />

Que la limace lisse avec sa bave anale.<br />

16/07/93<br />

N’oublie pas de ne pas m’oublier<br />

Souviens-toi ma plume. . .<br />

Souviens-toi mon amour,<br />

Des couleurs de tous nos souvenirs en Technicolore.<br />

Souviens-toi.<br />

Que les lunes blanches sont deux.<br />

Souviens-toi.<br />

Que le soleil porte un pyjama mandarine.<br />

Souviens-toi.<br />

Du rouge de l’amour.<br />

Du vert brûlant de la passion.<br />

Des larmes mauves qui nous échappent.<br />

Souviens-toi surtout que les rêves sont bleu marine. . ..<br />

Et quand tes souvenirs<br />

Se seront assez souvenus<br />

De ce qu’il fallait que tu te souviennes,<br />

Souviens-toi,<br />

Que jamais je ne t’oublierai. . .<br />

18/07/93


Délégation de sépulture<br />

À chaque seconde son crématorium,<br />

À chaque goutte son vase de jade,<br />

Car rien ne doit se perdre.<br />

Rien.<br />

18/07/93<br />

Envol, destination : futur<br />

Allez ma plume, viens, d’autres rêves ailleurs<br />

Nous attendent déjà, viens, ma petite sœur,<br />

Désormais je ne peux plus me passer de toi<br />

Pour peindre mes songes du bleu de leur éclat.<br />

Allez viens mon amour, et offre-moi ta main,<br />

Ses caresses de soie et ta peau de satin,<br />

Que je puisse adoucir les ongles du diamant<br />

Qui a ravagé mon cœur de cristal scintillant.<br />

Viens encore une fois pour montrer à la vie<br />

Que tous deux nous savons voir dans son alchimie<br />

Les couleurs et parfums que chante le bonheur<br />

Allez, soyons heureux, tendre petite sœur.<br />

18/07/93<br />

Cœur d’agrume<br />

Toi seule le sait :<br />

J’ai un cœur en citron<br />

Regorgeant de jus<br />

Et pourtant si acide<br />

J’ai un cœur en citron<br />

Et tu l’as pressé<br />

Pour le faire tenir<br />

Dans un verre de deux jours.<br />

18/07/93<br />

Élongation d’une nuit astrale<br />

Seules les secondes crépusculaires de l’aurore<br />

Durent éternellement<br />

18/07/93


Las, le chant-amour de la mort s’endort (Mégalomanie)<br />

23/07/1993 - 23/09/1993


Je vous avais pourtant prévenus que ce serait en pressant le kyste cancéreux de ma haine que j’arriverais<br />

à faire parvenir jusqu’à vos oreilles ingrates, l’eau claire et parsemée de reflets d’argent des<br />

mots les plus beaux que vous ayez eu l’occasion, sinon la chance suprême, délicieuse et séraphique,<br />

d’entendre.<br />

Que ceux qui me trouvent ignoble et odieux creusent leur tombe et s’y allongent, les yeux tournés<br />

vers le Ciel ; car c’est depuis le firmament mélancolique des nuages que je leur ferai goûter au fer<br />

rouge et brûlant de ma vengeance.<br />

L’ode musicale que vous allez dès à présent écouter, n’est pas un requiem, ne vous y trompez<br />

pas ! bien que mon chant ait la majesté, la puissance et le charme d’une oraison funéraire. Car là<br />

où s’endort le chant-amour de la mort, las d’avoir trop crié ses vers, pour finalement retomber sous<br />

la pierre froide bercer le défunt destinataire de sa musique, là s’éveille et croît ma chanson jusqu’à<br />

assourdir l’ouïe des archanges du Mal.<br />

Et mon chant vous hypnotisera. Car bien que vous le haïssiez sans limites, vous poursuivrez<br />

votre écoute jusqu’à ce que vous parveniez à l’interpréter vous-mêmes. Pourquoi ? Parce que par ce<br />

chant, si grande et inassouvissable que soit votre haine, son immensité n’atteindra jamais le seuil, ni<br />

même les esquisses, des musicales notes qui en furent l’origine. Sachez que jamais vous n’arriverez<br />

à surpasser de votre propre dégoût, l’aversion écœurant que j’ai à votre égard.<br />

Il est encore temps pour vous d’obstruer le portail de votre ouïe. Tournez cette page et il sera déjà<br />

trop tard. Vous serez pris dans le tourbillon infernal (réfléchissez bien au ses de ce qualificatif) de<br />

mon chant haineux et vert du fardeau énormément alourdissant du rejet total et sans rémission de<br />

votre race entière.<br />

Car vous qui me lisez et goûtez au parfum de mes mots sulfureux, sachez, vous qui vous croyez<br />

seul et protégé derrière votre barricade de papier, que vous ne représentez qu’une infime partie de<br />

ma révolte de dégoût. Sachez qu’en poursuivant votre lecture, vous ne faites qu’amplifier l’écho<br />

intolérable du dessein que je viens de vous exposer.<br />

*<br />

Regardez, osez ne pas détourner votre regard falsifié de cette plaie. La reconnaisez-vous ? Non<br />

bien sûr. Pourtant elle est vôtre. Vous en êtes à la fois le criminel auteur et la pitoyable victime.<br />

Levez vos yeux assassins et soyez heureux que ma fureur vengeresse vous permette encore de<br />

conserver ce précieux sens qu’est la vue.<br />

Pourtant rien ne m’oblige à ne pas enfoncer dans vos orbites affamés le dard du scorpion que ma<br />

plaie saignante a enfanté. Rien, si ce n’est l’insatisfaction de ne crever que deux de vos yeux alors<br />

que votre peau lépreuse en compte des millions.<br />

Mais voilà déjà que ma haine pleure de venimeuses mygales supportant sur leurs épaules arachnides<br />

les puissants bazookas qui devront mettre fin tôt ou tard à votre si peu précieuse vie. Il me faut<br />

retenir ces larmes fatales si je veux rester fidèle, comme une guêpe peut l’être envers les étamines<br />

nutritive de la rose, à ma volonté de prolonger, jusqu’aux confins de l’insupportable, votre agonie,<br />

dont votre mort, soyez-en sûrs, ne pourra être que salvatrice.<br />

Alors contemplez plutôt une fois encore cette plaie qui chaque matin s’entrouvre un peu plus,<br />

laissant le soleil la brûler davantage. Contrairement à l’ordre naturel, que vous croyiez Tout Puissant,<br />

ou que vous vous plaisiez à y croire, lorsque vient le crépuscule, cher aux loups assoiffés par une<br />

journée entière de jeûne, cette plaie ne se referme pas. Non, elle laisse à son tour la lune la pénétrer,<br />

s’offrant ainsi aux deux astres qui ont assurément interdit sa guérison.<br />

Vous savez parfaitement que la Plaie ne s’ouvre avec béatitude, non pas pour sourire (elle ignore<br />

jusqu’au sens originel de ce verbe), mais pour hurler sa douleur. Qu’ainsi, même si vous ignorez sa<br />

présence en tournant votre dédaigneux regard, vous ne puissiez échapper à la clameur déchirante de<br />

son existence.<br />

Vous avez creusé la Plaie en y enfonçant vos ongles aiguisés ; la Plaie vous répond en perçant le<br />

silence de votre culpabilité d’un cri plus tranchant que la lame affûtée de la tempête. Souffrez de sa<br />

souffrance et courbez de honte votre coupable visage.


*<br />

Mais je m’aperçois que je n’ai déjà que trop chanté la faille qui déchire la chair de mon corps<br />

désertique. Vous risqueriez de croire que je ne suis pas (le mot est juste) infaillible ! Détrompezvous,<br />

présomptueux agneaux incrédules : je le suis. Et au contraire, rien ne peut plus désormais<br />

fendre les muscles de mon cœur inassiégeable.<br />

Car j’ai su, tout au long de ces années de dociles et silencieuses souffrances, greffer au plus<br />

profond de moi-même une carapace faite de l’acier le plus résistant qu’il soit. Et c’est bien vous,<br />

et personne d’autre, pitoyables guerriers titubant sur le chemin du combat, oui c’est vous qui êtes<br />

l’origine et la cause de ce bouclier dont j’ai prématurément accouché.<br />

Bombardé comme je le fus par vos lances, visant toujours plus précisément l’endroit où je tentais<br />

de conserver un semblant de survie face à vos attaques, il est certain que je ne vous ai jamais adressé<br />

nul reproche, ni même l’ombre du fantôme d’une lâche plainte. Si votre intelligence avait pu égaler<br />

l’intensité de votre cruauté, il aurait été facile de vous douter que mon silence patient cachait un<br />

danger plus féroce encore que si le Créateur lui-même avait décidé de vous châtier en déclenchant<br />

les sept prédictions de l’apocalypse.<br />

Car, vous le comprenez maintenant, mais il est déjà trop tard, l’heure de ma vengeance dévastatrice<br />

est venue. Il ne vous servira à rien de fuir, car même si vous réussissiez à atteindre, ce qui est à dix<br />

mille pieds au-dessus de vos pauvres capacités, la rapidité sans égale de la vipère menacée, le glaive<br />

de ma vengeance parviendrait malgré tout à vous toucher.<br />

Et s’il est une infériorité que j’admets concéder au Tout Puissant, ce ne peut être que mon impossibilité<br />

à vous prendre en pitié. Je connais votre infériorité, plus indiscutable encore, face à la force<br />

de mon couperet rectificateur. Que cela ne vous empêche pas de poursuivre mon chant accusateur qui<br />

continuera à vous assaillir, laissant sur votre peau tuberculeuse, la marque indélébile de mon céleste<br />

courroux.<br />

*<br />

Quelle était belle cette adolescente à la peau découpée dans les tissus les plus raffinés et aux<br />

yeux encore étonnés d’avoir vu tant de beauté dans le miroir. On aurait dit un petit animal sauvage<br />

effarouché et certain de ne pas être à sa place dans ce zoo qui ne lui offrait comme horizon que l’âpre<br />

robustesse des barreaux de sa cage.<br />

Elle devait s’évader de sa prison. Il ne pouvait pas en être autrement. Quand bien même le Ciel<br />

n’était pas encore assez grand pour accueillir sa beauté et l’Univers trop étroit pour contenir les<br />

vapeurs émanant de la pureté de son visage et de son cœur.<br />

Et moi j’ai été assez stupide pour lui ouvrir les portes de sa geôle, en dérobant au péril de ma vie<br />

les clés tant désirées qui devaient lui apprendre que l’alphabet se résumait aux sept lettres du mot<br />

liberté.<br />

Je ne me rendais pas compte de ma stupidité. Comment l’aurais-je fait ? Puisque je jouissais alors<br />

du plus parfait bonheur : la fille la plus parfaite de cette Terre, planète la plus parfaite du Système<br />

Solaire, daignait croiser ses doigts si doux avec mon humble main.<br />

Peut-être croyez-vous que je devrais vous remercier pour ce cadeau de votre Providence sacrée ?<br />

Ne prononcez plus jamais devant ma colère ce verbe qui m’est maintenant étranger. Je ne peux plus<br />

remercier personne.<br />

Car après m’être docilement habitué à votre laideur quotidienne, jusqu’au point d’ignorer que<br />

quelque chose d’autre, de différent, de meilleur (mais je ne savais pas alors ce que "meilleur" signifiait)<br />

pouvait exister ; après ceci vous avez brandi devant mes yeux, aussi émerveillés que ceux d’un<br />

nouveau né, cette créature merveilleuse parmi les merveilles, angélique parmi les anges.<br />

Quel était votre but ? Et surtout en quoi toute cette illusion pouvait vous servir si c’était pour la<br />

faire évanouir ensuite ? On ne tend pas un sucre à un chien affamé pour l’avaler soi-même lorsqu’il<br />

s’apprête à prendre ce cadeau. Ou alors on ne s’étonne pas que l’animal devienne enragé et cherche<br />

à vous saigner de sa morsure fatale.


*<br />

Je sais que vous persistez à vous emmitoufler dans votre manteau de suspicion pour vous protéger<br />

de l’attaque des intempéries, des flocons de neige, des rayons de soleil, des gouttes de pluie, des<br />

murmures du vent, de la fourche des éclairs, des ululements des lunes et du mécontentement de votre<br />

Dieu mégalomane.<br />

Je sais que la méfiance est votre nation, que le doute est votre drapeau et que jamais vous ne<br />

chanterez l’hymne apaisant de la confiance.<br />

Je sais que tant que vos yeux, lorsque vous êtes sobre cela va sans dire, n’auront pas constaté la<br />

dualité lunaire, vous resterez persuadés de contempler chaque soir la même lune, identique, fidèle et<br />

immuable.<br />

Je sais qu’en ce moment même, et malgré les menaces et les mises en garde que je n’arrête pas<br />

de semer dans votre champ oculaire et auditif, je sais que vous riez de ces graines que j’ai pourtant<br />

pris la peine de planter, et ceci uniquement pour que puisse fleurir votre compréhensible infantile.<br />

Mais il vous en faudrait plus : vous voudriez que je vienne chaque heure arroser mes semences. Vous<br />

souhaiteriez me rabaisser à l’état de jardinier pour que constamment j’entretienne vos cultures qui<br />

indubitablement, à la lumière de votre sombre suspicion abjecte, ne donneront jamais aucun fruit.<br />

Écoutez donc maintenant ! Si jardinier je suis, ce ne peut être qu’au même titre que Celui qui a<br />

fait fleurir l’Éden, le Créateur de ce jardin paradisiaque qu’il vous presse d’atteindre au seuil de votre<br />

mort. C’est Lui qu’il faudrait invoquer, pour que le printemps souffle de nouveau sur vos vergers.<br />

Et quand bien même Il viendrait vous porter secours (mais réfléchissez bien : l’a-t-il déjà fait une<br />

seule fois ?), je me tiendrais là, au milieu de Son chemin, Le défiant de continuer Sa route. Et croyez<br />

bien que jamais je n’ai perdu mon combat contre cet Hypocrite Païen Blasphémateur.<br />

Aussi prenez garde à ma prochaine strophe. La preuve que je vous y donne pour justifier la toute<br />

puissance que vous me contestez, cette preuve aura le volume sonore d’un train qui foncerait avec<br />

cahots sur des rails où vos oreilles seraient enchaînées.<br />

*<br />

Le bonheur, sous quelque forme qu’il, a été depuis longtemps banni des portes de mon cœur, déjà<br />

bien trop lourd de haine et de désir vengeur de puissance pour accepter le moindre sourire ou la<br />

moindre joie, ou encore la seule idée que ma langue natale, ma langue fourchue crachant le feu, ait<br />

encore de tels mots à son vocabulaire<br />

Aussi, mon étonnement s’est immédiatement déclenché lorsque je vis ce jeune homme, à la chevelure<br />

éclatante, au visage fin et sûr de lui et surtout avec cet insupportable étirement des lèvres qui<br />

montrait en toute impudeur la blancheur virginale de ses dents : avec ce sourire étincelant prouvant à<br />

qui voulait le regarder que sans hésitation, sans même l’ombre obscure du spectre invisible du doute,<br />

qu’on ne pouvait dans cet instant le qualifier d’autre attribut que celui d’être immensément heureux.<br />

Il eût été beau dans d’autres occasions, mais ici sa beauté était éclipsée par son bonheur, comme le<br />

sinistre aspect glacial des macchabées masque leur potentielle laideur.<br />

À mes interrogations non dénuées de sarcasme, il répondit sans même oser se soulager en laissant<br />

son manteau de bonheur au vestiaire :<br />

"Je ne suis qu’à l’aube de ma vie et déjà l’Être Suprême ne présente à mes yeux que le spectacle<br />

splendide d’un soleil levant. Les oiseaux s’éveillent au mélodieux son de mes pas pour entamer avec<br />

fierté les plus merveilleuses de leurs chansons de joie. Les fleurs vont même jusqu’à s’ouvrir à mon<br />

passage et se referment dès que je les quitte pour qu’aucun autre que moi ne les voie nues dans leur<br />

beauté.<br />

Je n’ai pas encore l’âge qui me donnent cette allure tourmentée que visiblement tu ne connais<br />

que trop. Et pourtant, je suis à la fois aimé et redouté de tous, du fragile enfant qui vient d’émerger<br />

de sa piscine vaginale au courageux guerrier qui a terrassé tant de dragons. Car je te le dis sans<br />

craintes : je suis Poète. Et mes mots anesthésient de leur puissante et belle musique toutes les armes


qui pourraient se lever contre moi. J’entonne des vers de triomphe devant Dieu et calme d’une douce<br />

berceuse l’Esprit Malin. Car je suis Poète. . ."<br />

*<br />

. . .Il ne m’a pas paru nécessaire de vous rapporter plus encore les paroles de cet adolescent prétentieux,<br />

il ne faisait de toute façon qu’enrober de paroles de satin sa dernière affirmation : il était<br />

Poète et le reste n’était que poussière d’étoile !<br />

Pourtant sa prétendue puissance ne m’effrayait point. Au contraire j’aurais ri du triste sort que<br />

j’allais infliger à cet outrageux paon si je ne m’étais pas tranché depuis des siècles déjà mes sanguines<br />

lèvres d’une lame de rasoir afin de ne plus jamais tenter même d’esquisser un sourire. Et ma réponse<br />

fatale transformera son pouvoir de géant en impuissance d’eunuque :<br />

"Ô toi qui sembles avoir fait l’amour avec la séraphique lyre d’Érato ! Ô toi en qui semblent couler<br />

tous les majestueux alexandrins qui serpentent entre les récifs des six océans depuis l’aurore bénie<br />

où le Créateur signa de Sa plume d’or notre planète où tu sembles régner en prince ! Ô pauvre et<br />

stupide oiselet, je tremble en effet devant les arpèges que tu viens de me réciter ! Je frissonne à la<br />

seule pensée de ton avenir qui s’est d’ores et déjà retourné pour se glisser derrière ton dos !<br />

Quel misérable et infortuné embryon es-tu, toi qui n’as pas eu le bonheur inestimable, ni la chance<br />

infinie de me rencontrer plus t, avant que les larves de tes propres paroles puissent s’écouler comme<br />

elles viennent de le faire ! Quelle erreur as-tu faite de ne pas avoir su dompter les seize vents qui<br />

auraient pu pousser ton destin jusqu’à mon jugement avant que celui-ci ne fût le dernier !<br />

Car tu n’es pont poète, non ! Depuis que tu as eu l’affront de t’affirmer ainsi, la laideur de cette<br />

assertion t’a à jamais privé de sa concrétisation. Quoi de moins <strong>poétique</strong> que celui qui se vante de<br />

l’être ? Et toi, tu n’as jamais fait qu’essayer de tenter d’esquisser les ébauches du seul vers sorti de<br />

ta bouche putride, le seul qui aurait pu oser prétendre s’avancer à tâtons vers l’ombre du reflet d’une<br />

modeste poésie."<br />

À ces mots encore résonnant de vérité, celui qui s’imaginait abriter en son corps l’infinie combinaison<br />

de lettres qu’il sera jamais possible de chanter, à ces mots dont il avait toujours ignoré le sens,<br />

le jeune homme se donna la mort puisque c’était là le seul cadeau qu’il puisse accepter recevoir de<br />

sa propre personne qui n’était déjà plus qu’une moisissure de charogne.<br />

*<br />

Peut-être ne tremblez-vous pas encore après avoir été contraints d’écouter l’introduction de mon<br />

chant. Peut-être même que vous doutez d’avoir l’ouïe rassasiée de si peu de volupté musicales. Peutêtre<br />

encore que vous n’avez même pas entendu la plainte du blond puceau de ma dernière strophe<br />

qui vient juste de s’émasculer avant de faire jaillir d’un seul coup son sang, mais d’un coup si sec<br />

et tranchant que son aorte ainsi sectionnée faisait jaillir ses globules vermeils de telle sorte qu’en<br />

ouvrant sa bouche pour clamer sa douleur, il but tout le sang qu’il versait. Et ce sang, tant de fois<br />

éjecté puis régurgité arrivait encore à prolonger durant des secondes aussi cruelles qu’interminables<br />

l’agonie de l’ange déchu, perdu sans son auréole.<br />

Pourtant je n’en suis qu’à la Genèse de mon chant mortuaire. Tout reste encore à venir, ou plutôt<br />

à disparaître. Mais vous ne pouvez plus maintenant échapper aux gammes assourdissantes qui vont<br />

dès lors se déverser comme un torrent que même les plus solides rochers n’arrivent à stopper dans<br />

un écumage infernal (réfléchissez bien au sens de ce mot).<br />

Maldoror était un monstre de bonté comparé à l’ombre hideuse qui obscurcit mes desseins apocalyptiques.<br />

Et la damnation de Faust n’est tout au pire qu’une bénédiction face à l’impitoyable destin<br />

dans lequel mes strophes sataniques (. . . !) vous poussent.. de plus en plus. . .comme un corsaire menaçant<br />

de son sabre le condamné sur sa planche qui ne peut plus prétendre à rien sauf à devenir un<br />

aggloméra charnel de sacrifice pour de féroces requins.<br />

Certes je suis arrivé à mesurer la solitude incommensurable des âmes de la Poésie. Mais désormais<br />

je ne suis plus seul dans mon combat contre votre espèce entière : déjà mon ombre ne me trahit plus,


elle est le témoin de tous mes actes sanctifiaires. Et lorsque la mémoire me manque pour vous narrer<br />

ma chanson, c’est elle, ma fidèle et richissime compagne noire, qui m’en rappelle les couplets.<br />

Mais je l’ai déjà dit, vous n’avez assisté jusqu’à maintenant qu’à la Genèse enscoliosée de mon<br />

impitoyable génocide sans rémission.<br />

N’en doutez point. Écoutez pour vous rassurer, cette plainte que le héros de ma précédente strophe<br />

n’a eu que trop le temps de clamer. ET son écho résonne encore dans le labyrinthe miroitant de mon<br />

chant-amour.<br />

*<br />

Que voulez-vous que je fasse avec cette créature que l’on dit si merveilleuse, si empreinte de<br />

sublime magnificence ; on affirme que le Créateur l’a Lui-même enfantée pour montrer à l’espèce<br />

humaine Sa divine beauté ; que voulez-vous que je fasse de celui de qui l’on prétend la possession<br />

des suprêmes pouvoirs, censés ne perdre aucun combat dans aucune guerre, même celle qui vit la<br />

colombe mourir en son sein ; que voulez-vous que je fasse avec cet être inspiré de l’image des anges<br />

et que l’on nomme Amour ?<br />

Il doit être banni ! Exclu de vos conversations et de vos pensées ! De quelque sorte qu’il soit,<br />

l’Amour ne peut plus exister dans un monde où j’ai décidé de chanter ma haine de l’entière race<br />

humaine et où mes refrains résonnent jusque dans le cœur des volcans et l’âme des océans.<br />

Chassez de votre stupide conscience la seule idée que l’Amour triomphe de tout. Car jamais, non<br />

jamais, je le jure devant le reflet transparent que visionne mon miroir chaque matin, jamais je ne<br />

céderai aucune victoire à qui que ce soit.<br />

Et encore moins à celui qui persistait à tenir fermée sa porte lorsque j’y tambourinais après l’avoir<br />

cherché, poursuivi, traqué, perdu, espéré et enfin repéré. Celui-ci doit mourir aussi prestement qu’il<br />

a su disparaître de mon cœur carnivore. Car en moi vit aujourd’hui son ennemi le plus puissant, celui<br />

qui comble la place qu’il n’a voulu prendre, celui qui s’étend sur le hamac que j’ai dû dresser entre<br />

la vengeance et le dégoût : la Haine.<br />

Mais savez-vous seulement ce qu’est haïr ? Imaginez plutôt les plus brûlantes passions, celles de<br />

Roméo, de Carmen, de Chick ; imaginez les plus parfaites incarnations de l’Amour, puis n’oubliez<br />

pas les déchirures, les cicatrices, la Plaie et les morts que ce même Amour a pu engendrer. Maintenant<br />

retournez la passion, changez l’élan des cœurs contre le jet sifflant des canons, imaginez la colombe<br />

devenue serpent. Ainsi vous pourrez, quoique cela fût impensable et inconcevable pour vos pauvres<br />

esprits si humains, évaluer le désastre que peut causer un démon, là où un ange déjà laissait un<br />

paysage ravagé de désolation.<br />

*<br />

L’Amour sera vaincu par ma Haine et mis à mort par le cataclysme de mon chant.<br />

Inconscient couple d’amoureux ! Si beaux qu’on en oublierait leur laideur ! Aux baisers si heureux<br />

qu’on ne pense plus à leur tristesse ! Ils se dirigeaient, la main dans la main, vers les routes fleuries<br />

de l’avenir, on en oublierait qu’ils sont si désespérés.<br />

Soudain, le garçon ralentit, il fait signe à la fille de rester en arrière pour ne pas s’exposer au<br />

danger qui vient de s’interposer sur leur chemin. Car un serpent s’est dressé devant eux, que dis-je<br />

un serpent ? un amas de serpents, un nid entier, des dizaines et des dizaines de têtes trapézoïdales et<br />

reptiliennes sifflent aux oreilles de ces pauvres amoureux.<br />

Mais il y a bien un essaim de langues fourchues et de crocs affamés, pourtant l’animal hideux ne<br />

possède qu’un corps et une unique queue. Quel est ce monstre vous demandez-vous ? D’où sort cette<br />

bête difforme et inquiétante ?<br />

Je vous avais pourtant dit que vous ne saviez point ce qu’était la Haine.


Déjà l’homme sort un long couteau à la lame aussi froide et tranchante qu’un sabre de corsaire et<br />

il gesticule en balançant la pointe de son arme dans tous les sens ; et il tranche ainsi le souffle des<br />

seize vents et parvient à couper de-ci de-là quelques têtes de serpents.<br />

Mais dès qu’une tête tombe et s’écrase sur le sol poussiéreux, elle engendre spontanément un<br />

nouveau monstre avec un corps, une queue et deux fois plus de longs cous qu’en comptait l’autre<br />

bête décapitée.<br />

L’homme disparaît bientôt sous des centaines de reptiles siffleurs qui recouvrent son squelette<br />

et l’étouffent de plus en plus et le mordent sur tout son corps d’humain. Et chaque muscle ainsi<br />

mordu prend la couleur violacée d’un pénis en érection puis devient aussi noir que l’obscur horizon<br />

cosmique avant de s’effilocher et tomber en poussière.<br />

Ainsi gangrené le garçon perd tour à tour un pied, sa verge, un bras, son nez et son œil gauche.<br />

L’Amour est vaincu, me direz-vous. Non car malgré cet amant réduit à l’état de cendres, sa compagne<br />

est encore en vie. Et Dieu sait qu’un Amour ne décède pas lorsque la mort sépare les amants.<br />

*<br />

La pauvre fille est restée paralysée devant le spectacle horrible. Et lorsque son compagnon n’est<br />

plus qu’un tas arénacé, les milliers de reptiles se rassemblent, forment un nœud gluant, puis jaillit de<br />

cet emmêlement dégoûtant un gorille crasseux, boueux et mal rasé.<br />

Aussitôt le singe se jette sur la veuve et transperce ses habits de son robuste et long pénis. Et il<br />

s’acharne à faire jouir l’adolescente. Mais celle-ci crie, hurle et gueule de souffrance, tandis que le<br />

sexe du gorille déchire la membrane de son utérus encore trop étroit.<br />

Et dès que le phallus baigne dans l’océan vaginal, l’animal se change instantanément en un flot<br />

d’anguilles et de piranhas.<br />

La martyre torturée gémit de plus en plus fort. Lucifer a dû se réjouir quand ses hurlement atteignirent<br />

le centre bouillant de son Enfer magmatique. Il faut avouer que la pauvre amante subit<br />

maintenant les déchargés électriques des gymnotes qui lancent dans ses fibres nerveuses des courants<br />

d’électrons, dont la seule puissance parviendrait à fournir assez d’éclairage pour illuminer les<br />

lampadaires des neufs continents. Et les piranhas commencent à dévorer chacun de ses organes, si<br />

bien que lorsqu’un poisson montre le bout de ses dents à travers la bouche de la jeune fille, le cri de<br />

cette dernière se résout enfin à se taire, réduit au silence par l’ablation des cordes vocales de cette<br />

femme désormais possédée par un million de démons animaux.<br />

Quand elle n’eut plus d’autre organe que son pauvre cœur d’ancienne amoureuse, les anguilles,<br />

les piranhas, les orvets et les lombrics disparurent. Et c’est à ce moment que j’apparus, me tenant<br />

droit devant le corps à l’agonie.<br />

Ma haine était apaisée et je jouissais du spectacle cauchemardesque que j’avais moi-même mis en<br />

scène. Et l’on m’a raconté que quelqu’un trouva la fille quelques jours après cette scène démoniaque<br />

et que la pauvre ne fut soulagée de son incroyable douleur que bien plus tard, lorsque son cœur sut<br />

enfin trouver l’autoroute de la mort dans une chambre blanche d’hôpital.<br />

*<br />

Je ne suis pas cruel. . .Du moins, pas plus que la vie ne peut l’être. Et au pire, tout autant que la<br />

rose qui sort ses aiguilles épineuses pour coudre son blason sur votre poitrine de tuberculeux.<br />

Ma soif de vengeance ne prend sa source que dans l’assèchement de mon cœur, dont vous êtes les<br />

premiers responsables. Vous qui vous escrimez à me faire goûter la pointe de vos épées honteuses et<br />

paranoïaques.<br />

Me suis-je plaint ? Avez-vous alors seulement entendu ma voix s’élever plus haut que le linceul<br />

avec lequel vous l’étouffiez ?


Et maintenant que je vous chante ce que peut être la Haine lorsqu’elle a dormi pendant trois<br />

siècles sans jamais oser se réveiller ne serait-ce qu’un instant pour échapper une toute petite seconde<br />

au cauchemar sanguinolent qui la retenait dans ses bras couverts de pustules, maintenant c’est vous<br />

qui me montrez du doigt en vous indignant de ma cruauté !<br />

Vous ressemblez à ces vieillards aigris comme de vieux chevaux fourbus, qui se plaignent du froid<br />

en hiver et pestent contre la chaleur estivale. Pourtant, aujourd’hui, c’est moi et moi seul qui suis à<br />

même de compter les points de vie qu’il vous reste sur votre carte vermeille périmée.<br />

Je n’ai pas peur de vous et c’est pour cette raison que ma Haine n’est pas cruelle. Elle est juste,<br />

méritée. Vous pouvez vous vanter de votre force. Il était facile d’écarteler mes ossements lorsque je<br />

n’osais même pas bouger devant votre grandeur.<br />

Mais maintenant, si vous vous sentez fiers parce que les peupliers se courbent lors de votre passage,<br />

pensez bien que c’est ma Haine, celle dont vous êtes les géniteurs, qui fait s’écouler les larmes<br />

des saules.<br />

Mais alors que les arbres, du chêne royal au plus simple buisson, seront épargnés, vous passerez<br />

tous, sans exception, entre les dents broyeuses de l’étau de ma vengeance.<br />

Et ne commencez pas à pleurer, les strophes que vous avez déjà entendues n’étaient que de pauvres<br />

frémissements chuchotés. Et l’on risque de vous prendre pour des déchets toxiques bons à jeter si<br />

vous vous tenez toujours ainsi, vautrés au milieu des ordures.<br />

*<br />

j’eu deux enfants, il y a bien des années ; et ces jumeaux je les ai eus seul. Seul, car la femme que<br />

j’avais engrossée est morte avant même que l’un des deux embryons ne soit expulsé de sa matrice.<br />

De toute façon, cette femme ne désirait nullement être mère. Alors que. . .(ne soyez pas surpris par<br />

ce vers de mon chant, bientôt viendra le moment où vous en saisirez l’entière signification). . .cette<br />

double naissance était non seulement mon désir mais également et surtout mon besoin.<br />

J’avais eu envie de cette tendre descendance avec une telle force, une telle intensité, avec autant<br />

sinon plus d’expectative que ne peut en avoir un nomade à la fin de sa traversée de plaines désertiques<br />

lorsque surgit le mirage flou de l’oasis, mon envie était d’une telle amplitude, que les barrières<br />

contraceptives qu’avait érigées mon "étalon femelle" n’y ont pu résister.<br />

Ainsi lorsque mon fils et ma fille sont nés, la pauvre n’a pas pu survivre aux trop longues heures<br />

de l’accouchement. Je n’ai pas versé une larme, il y avait déjà bien longtemps que de mon regard vert<br />

ne s’échappait plus d’autre fluide que la chaux vive et l’acide. Et j’étais bien trop occupé à contempler<br />

ma descendance tant espérée et attendue, pour seulement essayer de feindre la souffrance et la<br />

compassion pour cette femme. Elle ne représentait rien pour moi sinon l’unique moyen indispensable<br />

pour donner vie à ces êtres de mon sang.<br />

Pourtant les jumeaux ont rejoins leur mère précipitamment décédée dans le champ de chrysanthèmes<br />

où elle s’endort aujourd’hui avant de rêver éternellement au cauchemar de cet enfantement.<br />

Et la mort de mon fils et de ma fille ne m’a causé nul chagrin. Au contraire, leur décès es ma<br />

raison de vivre encore. Oui, c’est bien grâce à leur disparition qu’aujourd’hui je peux vous chanter<br />

leur triste existence et tous les cuivres de ma chanson vont maintenant résonner pour vous narrer leur<br />

tragique fin.<br />

*<br />

La naissance des jumeaux fut un accident. Je n’attendais point de fille, seul le garçon m’importait.<br />

Pourtant je la laissai vivre, non pas par clémence (vous savez que mon jugement ne souffre pas de<br />

tels gracieux cadeaux). Mais si je ne la tuai point dès sa naissance, c’est que j’avais déjà écrit sur ma<br />

partition, les notes qui composeraient son avenir. Étant de sexe féminin, elle pourrait quand le temps<br />

serait venu, être elle-même la génitrice de ma prochaine descendance.


Mais lorsque mes deux enfants eurent atteint l’âge qui n’est plus celui de l’adolescence mais<br />

qui n’est pas pour autant celui de la maturité, un bien mauvais bémol vint mettre un frein à ma<br />

symphonie. La fillette était stérile, aucun embryon ne jaillirait jamais de sa matrice.<br />

Mon acte fut ainsi légitime : ne m’étant plus d’aucune utilité, il était grand temps que je me<br />

débarrasse de la fille et que j’emploie le garçon à ce pour quoi il avait été destiné dès sa procréation.<br />

Il ne me fut pas bien difficile de me rendre maître de mon fils, physiquement s’entend car j’étais<br />

déjà, depuis sa naissance d’orphelin, le chef d’orchestre de son âme. Et cette nuit de sacrifice, je parvins<br />

à le faire s’évanouir, alors que sa sœur gémissait depuis la cave où je l’avais enchaînée à un tuyau<br />

de canalisation. Je perçai ensuite dans sa carotide un trou qui n’était pourtant pas énorme, puisque<br />

je l’avais creusé avec la seule aide de mes incisives. Cependant mes vendanges furent princières<br />

puisque je recueillis plus de cinq litres de sang que je fis alors bouillir.<br />

Ma fille fut ébouillantée par ce liquide qui s’écoula sur son corps. Mais son frère pouvait encore<br />

échapper à la mort. Je le conduisis à l’hôpital le plus proche où les médecins prescrivirent une<br />

immédiate et urgente transfusion sanguine. Étant son père, je fus d’office désigné comme donateur.<br />

Mais il fallut me prélever tant de magma sanguin pour faire revivre le garçon, que mon corps<br />

donna tous les globules qu’il contenait avant de s’éteindre avec la pâleur de la pure lumière du soleil.<br />

Non ! Je ne suis pas mort, car ce n’est pas seulement mon sang qui fut transfusé, mais bien mon Être<br />

tout entier.<br />

*<br />

Ceci était le refrain de ma chanson car il se répète inlassablement depuis plus de trois millénaires.<br />

Il vous faudra maintenant tendre encore plus vos oreilles. Le persiflement de mes vers vous a déjà<br />

rendus à moitié sourds. Ne sentez-vous pas que tout ce qui vous entoure a d’ores et déjà disparu ?<br />

Rien n’atteint plus vos sens, rien d’autre que la mélodie emphatique de ma chanson.<br />

Déjà je suis parvenu à vous écorcher si agilement que vous ne voyez aucune goutte sanguine<br />

couler de votre corps. Pourtant j’ai réussi à enlever votre peau, je vous ai si bien épluchés que mes<br />

mots maintenant butinent directement votre chair à vif.<br />

Maintenant que vous connaissez mieux la grandeur de ma puissance et l’étendue de mes désirs<br />

vengeurs. Vous savez que l’intensité des mots qui sortent de mon intelligence est capable de réduire<br />

à néant les poètes qui se croyaient invincibles. Vous n’êtes pas sans savoir que même l’Amour, que<br />

vous pensiez inattaquable, a été vaincu par la force de mes célestes pouvoirs. Vous ne doutez plus<br />

que je suis et serai toujours incapable de pardonner, puisque je n’hésite pas à utiliser mes propres<br />

enfants pour perpétuer mon combat infatigable et éternel.<br />

Que vous reste-t-il à espérer ? Bientôt les foudres de ma rage feront tomber le râle de mon chant<br />

jusque dans vos putrides entrailles. Et dès lors mon génocide et votre si peu précieuse vie ne feront<br />

plus qu’un. La raison de votre existence deviendra l’origine de votre meurtre. Les nuages seront<br />

entraînés dans une chute et viendront s’écraser sur vos crânes lessivés.<br />

Que pouvez-vous donc bien espérer ? Votre condamnation est déjà prononcée. Quel espoir peut-il<br />

vous rester ? Chacune de mes strophes met plus encore en évidence que votre avenir devient de plus<br />

en plus ponctuel.<br />

Et votre espérance ne peut désormais plus chercher à atteindre autre chose que ce point. Sera-t-il<br />

votre mort, délivrante et salvatrice ? Ou représentera-t-il l’apogée de ma Haine ? Le but du combat<br />

qui nous oppose ? L’apocalypse meurtrière du final de mon chant ? Ne soyez pas trop pressés de le<br />

savoir. La Fin viendra bien assez tôt.<br />

*<br />

Ne sentez-vous pas autour de vous, l’atmosphère se réchauffer anormalement, devenir bouillante<br />

et de plus en plus pesante ? Ne vous semble-t-il pas avoir de moins en moins de facilités pour supporter<br />

sur vos faibles épaules d’humain le poids croissant du Ciel ?


Quel dommage que vous n’ayez pas les pouvoirs de regarder en face la lumière blanche et aveuglante<br />

du soleil ! Vous verriez que ce réchauffement incroyablement lourd n’est pas une illusion. Car<br />

Je me trouve derrière cette boule de feu ; et Je la pousse de Mes seuls bras vers votre planète.<br />

Il vous est maintenant devenu insupportable de respirer. L’air que vous inspirez et consommez<br />

est si chaud que vos poumons commencent à se consumer. Vous étouffez comme la flamme d’une<br />

bougie que l’on prive d’oxygène. Déjà les cadavres calcinés s’amoncellent dans l’aridité des déserts.<br />

Et ce ne sont pas de simples macchabées, morts de soif ou d’insolation ; non ! ce ne sont plus que<br />

les cendres de viande carbonisée qu’on aurait exterminée en la cuisant dans un gigantesque four<br />

crématoire.<br />

Vos habits ne vous servent plus à rien. Ils ne font qu’accroître la chaleur ambiante qui déjà seule<br />

est tant oppressante. Vous les enlevez et votre peau noircit anormalement. Seuls les peuples des<br />

régions glacières des pôles n’offrent pas leurs corps nus à Mes yeux qui commencent à se réjouir de<br />

ce spectacle cataclysmique.<br />

Les océans ne sont que de vulgaires flaques. La Terre entière est asséchée. Dieu, votre Dieu<br />

Suprême et Miséricordieux, doit se souvenir avec nostalgie du temps où il pouvait déchaîner les eaux<br />

pour ensevelir la planète sous Son déluge.<br />

Les volcans se sont réveillés à Mon appel et ils accouchent maintenant des scories les plus<br />

bouillonnantes qu’ils n’ont jamais vomies de leur ventre magmatique. Mais leur lave n’est pas minérale,<br />

pas même faite de feu, elle s’écoule, emportant tout dans son flot composé de sang et d’acide.<br />

Le désastre est total. Et croyez bien que si Je vous ai accordé la grâce et la permission d’y survivre,<br />

c’est uniquement pour que entendiez Mon chant jusqu’à sa fin et que toutes les cartouches que<br />

crachent Mes notes vous atteignent en plein cœur.<br />

*<br />

Le temps est venu maintenant de revenir en arrière, de relire une nouvelle fois tout ce que votre<br />

ouïe a enduré, d’entendre de nouveau Mon chant avant d’en écouter l’apothéose apocalyptique. Et<br />

lorsque vous l’aurez entendu six fois et seulement à partir de cet instant, vous pourrez en envisager<br />

la suite.<br />

Vous avez eu tort si vous n’avez pas suivi à la lettre Mes dernières instructions. En relisant Mon<br />

chant depuis sa genèse, vous auriez pu y découvrir dans ses parenthèses la révélation qui est l’objet<br />

de la présente strophe. La surprise aurait été moins grande et votre intuition vous aurait préparés,<br />

de telle sorte que vous ne vous seriez pas moqués en riant lorsque Je vous aurais révélé Mon nom.<br />

Car votre rire moqueur, cette fois-ci vous sera fatal. Et ne croyez pas que votre mort empêchera la<br />

tragique agonie que Je vous ai toujours promise. Non ! car l’Éternité aura désormais l’emprise de vos<br />

souffrances torturées.<br />

Oui, il est temps maintenant de connaître Mon identité. Vous êtes-vous seulement aperçus que<br />

jamais jusqu’ici Je ne l’avais prononcée ? Cette lacune n’est pas un oubli et Je viens Moi-même de<br />

contempler Mon visage dans le reflet miroitant de l’océan en flamme.<br />

Qui donc aurait pu, sans l’ombre du fantôme d’un seul remords, réduire à néant la vie des poètes,<br />

des amoureux, de Ses propres enfants pour arriver finalement à tuer plus de la moitié de l’espèce<br />

humaine en soufflant de Sa sarbacane de génocide des flèches de braises encore brûlantes ?<br />

Qui Se serait proclamé aussi explicitement, l’ennemi impitoyable et aveugle des hommes et de<br />

leur dieu ?<br />

Qui, d’un rire satanique, aurait chanté ainsi ses infernaux desseins en annihilant diaboliquement<br />

vos pauvres destins démoniaques ?<br />

Je suis Celui-là. Je suis Celui à qui l’on trouve autant d’appellation qu’en possède dieu, car on a<br />

peur qu’en prononçant Son véritable nom, Il n’apparaisse aussitôt pour plonger celui qui L’a appelé<br />

dans la damnation éternelle.<br />

Je suis Satan, Méphistophélès, le Prince de l’Enfer, l’Ange Déchu, l’Esprit Malin, Lucifer, le Roi<br />

des Ténèbres ou le Suprême Démon : je suis le Diable.<br />

*


Et si l’on M’appelle l’Ange Déchu,<br />

C’est qu’à propos de la Mort, J’en sais plus<br />

Qu’aucune âme ne peut imaginer,<br />

Quand même elle serait la plus douée.<br />

Entendez-vous le chant des Séraphins<br />

Lorsqu’il viennent vous chercher ici-bas<br />

Et vous mènent en vous tenant la main<br />

Au lieu où la lumière s’épuisa ?<br />

Écoutez les trompettes angéliques :<br />

Je suis Celui qui créa la chanson<br />

Et Celui qui orchestre la musique,<br />

Écoutez, écoutez bien Ma leçon !<br />

Oui, jadis Je fus Ange Moi aussi,<br />

Mais Je fus moins docile que Mes frères<br />

Qui n’obéissaient à dieu que pour lui plaire,<br />

Pauvres agneaux idiots mais si gentils !<br />

Oui, J’ai eu l’intelligence et l’esprit<br />

Sans hésitation de Me rebeller<br />

Contre les divines autorités :<br />

Frondeur, on Me chassa du paradis.<br />

Et l’on Me confisque Mon auréole,<br />

Et l’on voila injustement Mes ailes,<br />

Car ayant trahi la sainte parole<br />

Je risquais la damnation éternelle.<br />

Depuis, Je Me traîne au fond des volcans,<br />

Me cachant sous des murailles de feu,<br />

Et Je Me terre au fond des océans,<br />

Changeant en rouge flamboyant leur bleu.<br />

Ma vengeance eût bien le temps de mûrir,<br />

Vous en savez déjà les conséquences :<br />

Tous, vous êtes condamnés à mourir,<br />

Telle est Mon impitoyable sentence.<br />

Mon jugement ne s’arrêtera pas<br />

À la destruction de la race humaine,<br />

Le créateur qui l’enfanta sera<br />

Lui aussi anéanti par Ma Haine.<br />

Qu’il vienne, s’il ose enfin se montrer,<br />

Croiser enfin le fer de Mon épée,<br />

Que les anges Me conduisent à lui<br />

Et Mon prochain meurtre sera sa vie.<br />

*<br />

Votre dieu aurait tort de croire que ses messagers, ses agneaux dociles, ses anges sont dévoués<br />

à sa seule cause, incapables de le trahir et incorruptibles. J’ai été ange Moi aussi et Je connais les<br />

facultés et les défauts de ces stupides moutons. Aussi, malgré leur bonté et leur pureté originelles, ce<br />

sont bien les messagers de dieu qui pourront Me conduire vers leur maître afin que Je mène contre<br />

lui Mon ultime combat.<br />

Je finis à peine cette pensée que déjà l’un d’entre eux vient se poser à mes côtés : "Celui qui<br />

voit Tout, qui entend Tout, celui qui sait et sent Tout, le Tout Puissant m’envoie ici te porter Son<br />

message : tu dois immédiatement arrêter tes agissements qui n’ont pour objet que de détruire ce qu’il<br />

a brillamment construit. Tu dois te ranger dans le Bien et quitter le Mal. Sinon tu périras dans les<br />

propres flammes de ta fournaise infernale.


— Comment ? ! Aurais-tu oublié que tout comme toi Je suis un ange ? Quel est donc ce seigneur<br />

qui te plonge dans une lutte fratricide ? Qui peut bien être ce dieu qui t’ordonne de tuer ton propre<br />

frère ? 11 se prétend amour, niais il voudrait ici détruire l’amour que Nous portons en Nous depuis<br />

Notre naissance, celui qui promet fidélité. dévouement et paix éternelle envers l’être qui est de Notre<br />

sang, envers Notre semblable. Pourrais-tu sacrifier Celui qui est ton reflet ? Le balayer en déchaînant<br />

les vingt-quatre vents ? Tout ça pour se soumettre à l’obéissance d’un dieu cruel autant qu’injuste ?<br />

Ne vois-tu pas que si toi même M’avait demandé ce que tu viens de Me rapporter, J’aurais suivi le<br />

chemin que tu M’indiquais, non pas pour respecter ta parole, mais parce que Je suis né et J’ai toujours<br />

marché sur la même route que toi Mon frère. Certes J’ai pris certaines fois quelques détours, mais<br />

c’était pour mieux te retrouver au prochain carrefour. Or ce que tu viens de M’ordonner n’est pas<br />

issu de tes propres souhaits mais de la volonté d’un dieu mégalomane, qui n’est obsédé que par l’idée<br />

mensongère qu’il Nous est supérieur.<br />

Je te ferais une proposition si Je ne savais pas que tu penserais à la même finalité au moment même<br />

où Je te l’exposerais : rassemblons-Nous Mon Frère, et appelons à Nos côtés tous ceux de Notre<br />

famille unie, puis dirigeons Notre armée angélique vers la demeure du dieu dictateur. Et montrons<br />

lui que Notre amour des Nôtres ne s’agenouillera jamais devant sa tyrannie !"<br />

*<br />

Et Ma flûte enchanteresse Se laissa porter par l’essaim séraphique selon Sa volonté. . .<br />

. . .Avez-vous seulement déjà vu un ange passer à l’horizon ? Ici Nous sommes des millions et des<br />

centaines de millions à Nous envoler dans le ciel. On pourrait croire que toutes les étoiles de la galaxie<br />

se sont rassemblées et décollent de la Terre laissant derrière elles une longue traînée étincelante.<br />

Aucun spectacle ne fut jamais plus beau et majestueux que Notre long voyage vers l’Éden.<br />

Arrivés enfin devant le portail céleste, les anges qui s’étaient crus mes compagnons de vol se<br />

heurtèrent à une immense muraille de surprise. Là attendaient Mes fidèles guerriers. Tous les démons<br />

étaient remontés de l’Enfer pour se joindre à toutes les maléfiques sorcières de l’Univers comme au<br />

plus beaux jours du Sabbat.<br />

Vous qui maintenant connaissez l’atrocité des luttes dans lesquelles j’ai bataillé, avez-vous seulement<br />

idée de ce que peut être le sanguinaire combat des forces du Mal contre les anges du bien ?<br />

L’affrontement entre de telles puissances fut grandiose. Les efforts des deux armées ne parvinrent<br />

au commencement qu’à s’annihiler mutuellement. On ne combat pas des forces célestes avec les<br />

mêmes armes que celles des guerres terrestres. Mes démons déchaînaient éclairs, foudres, tempêtes<br />

et ouragans que les anges paraient de leurs boucliers d’arc-en-ciel. Aucun des guerriers immortels<br />

ne parvenaient jamais à affaiblir l’armée adversaire car aucune mort ne venait amoindrir ses rangs.<br />

Chaque ange foudroyé et désintégré par un tonnerre hurlant sa farouche violence redescendait ressuscité<br />

sur un rai de soleil.<br />

Cependant les anges du bien n’avaient aucun chef pour coordonner leurs tactiques belliqueuses.<br />

Alors que les Esprits Malins pouvaient déchaîner leurs instincts guerroyeurs soutenus par Mes ordres.<br />

Ainsi la défaite angélique fut engendrée par Mes commandements.<br />

Quelle faculté donne à l’ange son immortalité ? Quel pouvoir salvateur possède-t-il sinon celui de<br />

vaincre avec légèreté, avec les gracieuses plumes de son corps ailé la pesante attraction du temps ?<br />

Selon Ma volonté, les démons fusillèrent alors leurs ennemis avec des éclairs non pas chargés d’électricité<br />

mais de pesanteur. Dès lors, les séraphins appesantis tombèrent lourdement sur la Terre, perdant<br />

alors toute perception de l’éternité et de l’infini et devant se plier sous le fardeau pesamment<br />

humain de la temporalité contraignante.<br />

*<br />

L’armée des anges est vaincue, anéantie, humanisée. Pourtant le mégalomane profane et blasphémateur<br />

ne se présente toujours pas. Comment puis-Je porter Mon dernier combat, l’ultime, celui dont<br />

la victoire ensanglantée dressera sur l’Univers le triomphe de Ma Haine ? Où est le dieu qui obscurcit<br />

Mon ombre ? J’aurais besoin de sentir sa lumière envahir Mon corps avant que Ma vengeance ne<br />

brise la clarté de son soleil.


Cependant Dieu est présent, Je le sais, Je Le sens, Je respire Son oxygène, Je m’emplis de Ses<br />

effluves. Le spectre divin est aux portes de Ma perception, mais nulle âme nulle présence ne se dresse<br />

devant Mon regard vert. Je suis seul, Je côtoie Dieu dont l’absence est omniprésente, Je Le touche<br />

en plongeant Mes mains dans un reflet vide, mais mes doigts errent dans l’espace infini sans jamais<br />

rencontrer aucun obstacle corpusculaire.<br />

J’entends un écho, une voix, une onde qui Me signale Sa présence : "Je suis là !" Mais le cri se<br />

perd, rebondit, se répercute et se réfracte contre les murs absents du désert où Je me trouve. Pourtant<br />

cette voix existe, Je l’entends, Je l’écoute et la reconnais. . .<br />

Et le miroir transparent du vide reflète un visage, une image. Quelqu’un se trouve ici et tient<br />

compagnie à Ma solitude.<br />

Et je sens Sa salive au goût mielleux du sang descendre le long de Mon palais. Je respire, Je<br />

touche, J’entends, Je vois et Je goûte Dieu, Sa saveur, Son image, Sa voix, Sa peau et Son parfum.<br />

Dieu est ici, dans ce désert et pourtant Je suis seul. Je ne dialogue avec personne d’autre que Mon<br />

propre esprit, Je ne suis en tête à tête qu’avec Moi même. Je suis ici.<br />

Cette voix est Ma voix, cette Odeur est celle de Ma saveur, ce corps que Je touche est le Mien<br />

et ce reflet dans le miroir M’appartient. Le Dieu qui frappe Mes yeux, Mes pupilles gustatives, a le<br />

goût de Mon âme.<br />

Je suis. . .Je suis ce Dieu. . .Oui Je suis Dieu !<br />

Mes luttes, Ma vengeance, Ma Haine M’ont conduit auprès de Dieu, M’ont accompagnée vers<br />

Moi même, vers le secret des secrets. Et Je n’ai plus rien à combattre ni personne à haïr. Je suis cette<br />

Haine, Je suis la Plaie, Je suis le Poète, l’Amoureux, l’Enfant, la Chaleur, l’Ange. . .Je suis Dieu.<br />

* Postface<br />

Quelques remarques sur ce long, ce très long poème.<br />

Des remarques sur sa mélodie tout d’abord. Aucune note, aucun accent, aucune pause n’a été<br />

laissé au hasard dans ce chant. Son emphase, ses expressions récurrentes, et même son titre sont tous<br />

porteurs de sens, jusqu’aux Majuscules et aux points virgules. Je veux dire ainsi que chaque mot, ou<br />

mieux chaque signe, a été choisi minutieusement afin qu’il porte en lui, intrinsèquement, la finalité<br />

de ma chanson.<br />

Mais attention : la valeur de ces signes est variante. Elle diffère bien sûr d’un lecteur à l’autre. Elle<br />

ne sera pas la même pour le lecteur qu’elle ne l’a été pour l’auteur. Et plus encore elle variera suivant<br />

le passage musical où elle intervient. Pour cette raison, il est souhaitable de lire et de relire le poème<br />

afin de tenter de découvrir le sens, la signification et la raison d’être de chaque mot, de chaque lettre,<br />

de chaque virgule. . .<br />

Et j’en arrive tout naturellement au sens, au fond de ce chant. Rien de ce que vous avez pu lire<br />

n’a été inventé. Dans cette suite de mégalomanies, j’ai véritablement commis tous les crimes qui y<br />

sont décrits. J’ai tué les Poètes, les Amoureux, mes Enfants et les Anges. Certain d’être le Diable,<br />

j’ai vu Dieu dans mon miroir. Certes ce fut sous des formes déguisées : la Vie est loin d’être un<br />

Chant-amour. Mais tout ici s’est réellement déroulé, de la Plaie jusqu’au zénith de la mégalomanie :<br />

Dieu.<br />

Car je porte en moi les cicatrices des écorchés qui les font ressembler aux feuilles d’un arbre : la<br />

chair à vif s’offre nue à tous les vents qui élèvent les feuilles vers le Ciel ou les font choir vers la<br />

Chute. Ainsi je vous encourage de nouveau à relire le poème en essayant de trouver s’il n’y aurait<br />

pas une strophe qui raconte votre véritable histoire.


S<br />

– Sentinelle impuissante<br />

– Stabilité mise à pied<br />

– Salope caritative<br />

– Sourire ombragé<br />

– Sœur persistante<br />

– Simple charogne<br />

– Sorcière adorée<br />

– Signes de vie<br />

– Sempiternelle présence<br />

– Sirène d’échange<br />

– Sexuelle randonnée<br />

– Souhaits contrariés<br />

– Solitarophobie<br />

– Stylet crucifié<br />

– Stigmates<br />

– Silver argenté<br />

– Sacrifice<br />

– Souvenirs nuancés<br />

– Séquentialité des chemins non balisés<br />

– Siège éjectable<br />

– Solitude<br />

12/11/1993 - 23/12/1993


Sentinelle impuissante<br />

Oh, je voudrais que tu t’en ailles<br />

Pour me protéger des harpons.<br />

Sans ton bouclier de ferraille<br />

Je pourrais oublier ton nom.<br />

Mais ton ombre me laisse nu,<br />

Mon corps explosé à ces flèches<br />

Qui mitraillent mes festins nus<br />

Que ton aride sang assèche.<br />

Comment oublier ta présence,<br />

Toi, qui dévores mes jours et nuits ?<br />

Lorsque dans mes draps tu t’élances,<br />

Quand dans tes bras je m’assoupis.<br />

Compagne de tous mes dialogues,<br />

J’enrage de n’être muet,<br />

Lorsque ta voix aphone vogue<br />

Sur tes silences de déchets.<br />

12/11/93<br />

Stabilité mise à pied<br />

Jamais l’on ne m’a été plus fidèle<br />

Jamais l’on ne m’a si longtemps bercé<br />

Quand loups et chiots s’en vont à tire d’aile,<br />

Toi tu accours auprès de ma nausée.<br />

Jamais tu ne m’as gradé de rancœur,<br />

Lorsque je fuyais tes pas approchants,<br />

Lorsque j’allais chercher une âme sœur<br />

Pour éviter ton regard dérangeant.<br />

Pourtant, c’est ta présence que je fuis,<br />

Et ta compagnie que je licencie.<br />

12/11/93<br />

Salope caritative<br />

Et la beauté des clochards célestes<br />

N’a plus rien à envier à ton feu,<br />

Qui brûle d’une flamme indigeste<br />

Sous ta robe tachetée de bleu.<br />

Pauvre fille triste en mal de sexe,<br />

Tu viens soûler les esprits du spleen,<br />

Avec ton cul chaud et circonflexe,<br />

Tu accueilles les âmes chagrines.<br />

Putain des loups exclus de leur bande,<br />

Tu te délectes quand tu les vois,<br />

Quand, seuls, abandonnés, ils attendent,<br />

La truffe mouillée, l’œil aux abois.<br />

Mais, jamais rassasiée, tu rejoins<br />

Les zombies en marge du comptoir,<br />

Où ils égrènent leurs cœurs de foin,<br />

Qui fondent dans ton four crématoire.<br />

13/11/93


Sourire ombragé<br />

Tes lèvres au goût des gerçures d’hiver,<br />

Dévoil’nt le soleil glacé de la nuit,<br />

Sourire ombragé que tu interfères,<br />

Quand la pitié glane chez mes esprits.<br />

23/11/93<br />

Sœur persistante<br />

Ô ma sœur, ma vraie sœur, mon unique jumelle,<br />

Toi qui t’es endormie dans le même berceau,<br />

Celui que j’occupais, toi qui me tenait chaud,<br />

Déjà en ce temps-là, et sans que je t’appelle,<br />

Ô toi, la compagne de mon enfance, celle<br />

Qui venait dans mes jeux, volant tous mes cadeaux,<br />

Jouant tous les rôles, usurpant mes héros,<br />

Prenant mes répliques dans mes films parallèles ;<br />

J’écris en ce moment notre intime mariage<br />

Entre ces quatre murs qu’au travers tous les âges<br />

Nous avons décorés ; car quand viendra la fin,<br />

Lorsque tous seront loin, flanqués du noir du deuil,<br />

Lorsque mon dernier toit sera fait de sapin,<br />

Toi encor, tu seras couchée dans mon cercueil.<br />

23/11/93<br />

Simple charogne<br />

Monstre difforme de taille inconnue,<br />

Couchant avec toutes les âmes nues,<br />

Celles qui ont perdu leur carapace,<br />

Tu te glisses comme un frisson salace<br />

Entre les plaies offertes à ton œil.<br />

Et chaque écorché te connaît par cœur,<br />

Car tu fus la première à arriver<br />

Auprès de sa dépouille calcinée,<br />

Sombre charogne assoiffée de malheur<br />

Dont tu franchis chaque journée le seuil.<br />

Immortelle douée d’ubiquité,<br />

Tu rodes autour de moi pour sauter<br />

Sur le premier neurone handicapé.<br />

24/11/93<br />

Sorcière adorée<br />

Ne crois pas que je te haïsse !<br />

Tu m’as déjà tant inspiré.<br />

Lorsque sur tes côtes je glisse<br />

Ma main, tes côtes dénudées,<br />

Des soupirs repus me remplissent.<br />

Ma Muse, ma seconde Plume,<br />

Tes flancs soyeux m’ont tant offert :<br />

Mirages émergeant des brumes,<br />

Visages de neige couverts,<br />

Et images perlées d’écume.<br />

*


Je ne peux te haïr ma douce,<br />

Malgré tes éclairs déchirants,<br />

Car, pour toutes les lunes rousses<br />

Que tu m’as montrées dans les vents,<br />

Je te serai reconnaissant.<br />

Pour tous ces déserts magnifiques<br />

Que tu m’as dessinés souvent,<br />

Je ne garderai que l’unique<br />

Parfum de leurs soleils couchants :<br />

Ton souvenir reste idyllique.<br />

29/11/93<br />

Signes de vie<br />

Il y a une étoile au paradis<br />

Que tu ne connais pas !<br />

Il y a un point dans le labyrinthe<br />

Que tu n’atteindras pas.<br />

Je les protégerai de tes envies,<br />

Et les éloignerai de tes étreintes.<br />

01/12/93<br />

Sempiternelle présence<br />

À la fin,<br />

Tu seras là,<br />

Seule. . .<br />

Comment peux-tu être seule,<br />

Toi, la compagne des solitaires ?<br />

Quand je serai là,<br />

Dans le désert ravagé,<br />

Qui annonce la fin,<br />

Tu te tiendras devant moi,<br />

Seule. . .<br />

Mais comment peux-tu te retrouver seule,<br />

Toi, la fiancée des cœurs solitaires ?<br />

Quand je resterai,<br />

Avec mes os et mon sang,<br />

Pour seules couvertures,<br />

Avec mes yeux et mes lèvres,<br />

Comme seule devanture,<br />

Tu seras plantée là,<br />

Seule. . .<br />

Mais comment peux-tu rester seule,<br />

Toi, la confidente des voix de l’oubli ?<br />

04/12/93<br />

Sirène d’échange<br />

Des yeux de porcelaine me regardent ;<br />

Hélas ce ne sont que les tiens !<br />

Un chant me parvient d’une voix de barde ;<br />

Mais tu restes mon seul refrain !<br />

Et ces mains de satin qui me caressent,<br />

J’aurais aimé qu’elles soient celles<br />

D’une autre, d’une autre que toi !<br />

J’ai tellement rêvé d’une autre tendresse,


Que lorsqu’au bout d’une nuit étincelle<br />

Ton regard de feu si narquois,<br />

Je tuerais ta présence omniprésente,<br />

En attendant la fin de mes attentes.<br />

04/12/93<br />

Sexuelle randonnée<br />

Non, je ne suis pas ton amant ;<br />

C’est une erreur qu’on faite<br />

Ceux qui te voyaient trop souvent,<br />

Sans jamais t’aimer d’une miette.<br />

Et toi tu n’es pas mon amie ;<br />

Je me passe de l’amitié<br />

Que tu peux offrir à ma vie,<br />

Si jamais tu savais donner.<br />

05/12/93<br />

Souhaits contrariés<br />

Compagne de mes désirs contrariés,<br />

Pourquoi viens-tu quand je veux te chasser ?<br />

Pourquoi sais-tu si bien te faire attendre,<br />

Quand je ne fais rien d’autre que t’attendre ?<br />

05/12/93<br />

Solitarophobie<br />

Je te retrouve toujours sur l’oreiller de l’aube,<br />

Étendue, langoureuse, et rêvant de rester<br />

Coincée entre mes draps de solitarophobe.<br />

05/12/93<br />

Stylet crucifié<br />

Qui d’autre que toi me tient la main ?<br />

Qui d’autre que toi se promène,<br />

Avec mon ombre, comme un bon chien,<br />

Suivant ma peau, mes pas et mes peines ?<br />

Qui d’autre que toi écrit mes mots ?<br />

Qui d’autre que toi guide ma plume,<br />

Entre les ravins creux de mes maux,<br />

Et les feux que les lunes allument ?<br />

Qui d’autre que toi entend mes vers ?<br />

Qui d’autre que toi entend les rimes,<br />

Que déverse mon cœur entrouvert,<br />

Sur mes pics gris et mes bleus abîmes ?<br />

Qui d’autre que toi aime l’amour<br />

Qui sommeille derrière mes yeux,<br />

Qui bourdonne d’un grondement sourd,<br />

Avant d’exploser au cul des dieux ?<br />

11/12/93


Stigmates<br />

Autour de toi. . .<br />

Rien. . .<br />

Le silence, le vide. . .<br />

Avec à l’intérieur,<br />

Un soupçon de néant,<br />

Pour meubler tes interstices.<br />

12/12/93<br />

Silver argenté<br />

Je t’aime.<br />

Quand les chevaux dansent sur la mer,<br />

Quand tes cheveux crient leur transparence,<br />

Et qu’ils m’enroulent dans cette danse,<br />

Où sous le charme je m’laisse faire,<br />

Je t’aime.<br />

Je t’aime.<br />

Pour tes yeux qui s’ouvrent sur la nuit,<br />

Pour ton soleil qui couvre mes heurts,<br />

Pour ces moments où je te maudis,<br />

D’être ma sœur, mon diable et mon cœur,<br />

Je t’aime.<br />

Sacrifice<br />

12/12/93<br />

Voudrais-tu mourir pour moi ?<br />

Moi, je le ferais,<br />

pour toi.<br />

À cause de toi,<br />

Je le ferais.<br />

Et si les loups devaient nous séparer,<br />

Avec leurs crocs embrillés de salive,<br />

Je trouverais un cœur où te cacher,<br />

Pour faire que même notre mort vive.<br />

13/12/93<br />

Souvenirs nuancés<br />

Je me souviens de chacun de tes prénoms :<br />

Tu es Aurore et Crépuscule à la fois,<br />

Tu es Neige blanche et Soleil de charbon,<br />

Matin tu es Bergère et soir tu es Roi.<br />

Je te reconnaîtrais partout où tu erres :<br />

Parmi les cigales j’entendrais ton cri,<br />

Dans le silence des forêts, sous la mer,<br />

Je cueillerais la fleur dont tu es le fruit.<br />

Je sais la couleur de tes yeux éteints,<br />

La saveur fruitée de tes lèvres d’orange,<br />

Et l’odeur même de tes baisers sans fin,<br />

Lorsque mes doigts croisent tes tendres phalanges.<br />

Je connais le visage que tu auras<br />

Lorsque la nuit aura dit son dernier mot,<br />

Lorsque tu ne désireras plus de moi,<br />

Que je me glisse enfin libre sous ta peau.<br />

Tu es mon cœur, tu souffles dans mes branchies,<br />

Je serai ton âme et tu restes ma vie.<br />

21/12/93


Séquentialité des chemins non balisés<br />

Mais où me mèneras-tu<br />

Accroché à cette étoile ?<br />

Le corps de la nuit est nu<br />

Et nos jours restent dédales.<br />

Notre voyage est sans fin,<br />

Et notre cause sans but,<br />

Nous errons sans lendemain,<br />

Dans cette vie en volutes.<br />

21/12/93<br />

Siège éjectable<br />

Berceau de la création,<br />

Tu es le miroir indispensable,<br />

Pour pouvoir s’extraire du décor,<br />

Pour être nu,<br />

Seul. . .<br />

Sans artifice, ni sentiment déguisé.<br />

Solitude<br />

21/12/93<br />

J’ai un carnet pour abriter mes mots,<br />

Et une plume pour les peindre en bleu,<br />

Des cordes pour vibrer mon lamento,<br />

Et j’ai une voix pour cracher mon feu,<br />

Et je t’ai toi : ma Solitude. . .<br />

J’ai un cœur pour y fourrer mes désirs,<br />

Et une plume pour les peindre en bleu,<br />

Des rires pour évacuer mes délires,<br />

Et j’ai au fond de moi ce foutu "je",<br />

Et je t’ai toi : ma Solitude. . .<br />

J’ai un oreiller pour poser mes rêves,<br />

Et une plume pour les raviver,<br />

Des baisers pour mon soleil qui se lève,<br />

Et deux lunes pour me faire rêver,<br />

Et je t’ai toi : ma Solitude. . .<br />

J’ai la satané chance des cocus<br />

Pour franchir les fleuves sans me noyer,<br />

Et les sourires moqueurs des pendus<br />

Pour briser la Faux sans couper le blé,<br />

Et je t’ai toi : ma Solitude. . .<br />

Et j’ai de la musique plein les veines,<br />

Et du sang pour la regarder couler,<br />

Et j’ai les yeux crevés par les sirènes,<br />

Et un anévrisme qui a poussé<br />

Au milieu de mes globules cardiaques,<br />

Et cette solitude démoniaque.<br />

23/12/93


Nouveaux regards (Révolution)<br />

– Les vieux<br />

– Les amoureux<br />

– Dieu<br />

– Fame<br />

– War<br />

– Baby blue<br />

– Vie<br />

– Sens commun<br />

– Optimiste<br />

– Passions<br />

– Érato<br />

– Nombre<br />

– Artiste<br />

– Effort<br />

– Petite fille<br />

– Delirium<br />

– Musique<br />

– Drogue<br />

– Suicide<br />

– Smile<br />

– Futur<br />

09/01/1994 - 12/11/1994


Les vieux<br />

Écoutez-les parler, de leur ombre fanée,<br />

Comme si elle était à peine éclose encor,<br />

Et bourgeonnant au vent, et conjurant le sort,<br />

Dont les tout derniers jours se comptent en années.<br />

Écoutez-les pleurer l’aurore abandonnée<br />

Se moquant du soleil qui lentement s’endort<br />

Au crépuscule avec ses rides parées d’or,<br />

Oubliant l’aube éteinte et sa fraîche rosée.<br />

Pendant qu’elle cuisine, il regarde le temps,<br />

N’attendant rien d’autre, il renifle le vent,<br />

Épiant le doux parfum et les odeurs de soupe,<br />

Et lorsqu’enfin la voix l’invite à se nourrir<br />

Il se lève rêveur, et recoiffe sa houppe<br />

S’assied comme toujours, le foie prêt à mourir.<br />

09/01/94<br />

Les amoureux<br />

Et la main dans la main, vous les voyez passer,<br />

Comme un rai de fumée légère et alcaline,<br />

Vous les voyez passer et une fée coquine<br />

Embrase leur aura et vous les comprenez.<br />

Puisqu’ils sont amoureux vous les comprenez :<br />

Vous savez leur soleil et leurs lunes divines,<br />

Vous connaissez leurs joies, leur auréole fine<br />

Et la lumière bleue qui glisse sous leurs pieds.<br />

Et tous ces amoureux sont un soleil qui brille<br />

Pour tous ceux qui les voient, un éclat qui pétille<br />

Dans les yeux où ils sont, comme un vin capiteux.<br />

À deux, ils ne sont qu’un : beauté universelle,<br />

Chacun se reconnaît dans ce même être à deux<br />

Car chacun est touché par le feu de leurs ailes.<br />

Dieu<br />

10/01/94<br />

Tout a changé mon Dieu : je ne te cherche plus,<br />

Je ne me pose plus d’âpres questions mystiques,<br />

Peu m’importe aujourd’hui ta vie hypothétique,<br />

Ta miséricorde et tes pouvoirs de salut.<br />

Je ne me saoule plus au vin que tu as bu,<br />

Tu ne m’enivres plus de ton calice antique,<br />

Je me fous maintenant de ton sang chimérique,<br />

De tes bannières en croix et de ton fils Jésus.<br />

Car tu es du soleil, ta grandeur est astrale,<br />

Et je suis imprégné d’existence animale.<br />

Dans mes veines je sais que coule ton amour,<br />

Que ma vie est bien là, sous le froid de ton glaive,<br />

Je sais que chauff’nt en moi tes flocons alentours,<br />

Que tu t’incrusteras dans chacun de mes rêves.<br />

15/01/94


Fame<br />

Il me reste à conquérir ces forêts de mémoires,<br />

Il faudra les chercher et y graver son nom,<br />

Gravir cet Olympe et y régner pour de bon<br />

Et il faudra surtout domestiquer l’histoire.<br />

Alors tous les succès tourneront leurs nageoires<br />

Pour s’en venir plonger dans nos océans blonds<br />

Abreuvés de pluie bleue, puis nous inonderont<br />

Sans nous laisser le temps de goûter notre gloire.<br />

Mais alors pour combien de temps serons-nous là,<br />

En équilibre avant de retomber en bas ?<br />

Car à peine arrivés, souffle déjà la bise,<br />

Nos noms arénacés, balayés dans l’oubli<br />

Redeviennent sable et la pauvre gloire acquise<br />

S’efface lentement, tout est déjà fini.<br />

War<br />

30/01/94<br />

Mon cœur, mon tendre amour, je ne partirai pas<br />

Je préfère rester auprès de vos ombrelles,<br />

Près de vous, loin des feux, ma douce demoiselle ;<br />

Les batailles armées, je les laisse aux soldats.<br />

Pourquoi, dites-le moi, m’en irais-je au combat<br />

Assoiffé de meurtre et de blessures cruelles ?<br />

Il vaut mieux siroter vos suaves citronnelles ;<br />

Soyez sûre ma mie, je n’vous laisserai pas.<br />

Car ces guerres de sang ne seront jamais miennes,<br />

Ces combats belliqueux à mon cœur n’appartiennent,<br />

Mon semblable jamais je ne pourrai tuer<br />

Jamais en art guerrier je ne serai orfèvre.<br />

Mais si je dois un jour une guerre livrer<br />

Si un jour je me bats, ce sera pour vos lèvres.<br />

Baby blue<br />

06/02/94<br />

Qu’elle est douce ta vie, serrée entre tes mains.<br />

Qu’elle douce ta peau, mon enfant adorée.<br />

Les plumes se courbent là où tu es passée,<br />

Se laissent caresser par tes doigts chérubins.<br />

Je t’aime mon enfant et mon amour n’est rien<br />

Qu’une déclinaison de ta peau conjuguée<br />

À ton cœur miniature et ta douceur sucrée.<br />

Je t’aime tendre enfant et le reste n’est rien.<br />

Tu sais : la mer est bleue pour ceux qui savent voir ;<br />

Je t’offrirai des yeux, t’apprendrai les miroirs<br />

Et le ciel tout entier tombera sur tes joues.<br />

Tu sais : la rose est rouge et tu lui souriras<br />

Car sa couleur est là dans tes visions si floues<br />

Et tu lui souriras quand elle te verra.<br />

26/02/94


Vie<br />

Comme une plume au vent, tu te dois de voler<br />

Dans l’équilibre flou des races sanguinaires<br />

Qui s’évertuent au loin ; laisse la boue derrière<br />

Enfuis-toi vers le ciel, dans sa simplicité.<br />

Et brise les miroirs et leur opacité,<br />

Quand dans la transparence on s’arrête et vénère<br />

Le culte difficile assoiffé de lumière<br />

Des dédales sans fin bannis de clarté.<br />

Tu es source du sang, à l’Orient tu ruisselles,<br />

Et tu te montre nue, assurément plus belle,<br />

Le cœur au bout du sein, le rêve au fond des yeux.<br />

Ils implorent ton chant, se donnent en offrande.<br />

Et ils ont tous la même envie de vivre à deux,<br />

Les mêmes illusions blanches trois fois trop grandes.<br />

26/03/94<br />

Sens commun<br />

J’ai rêvé d’une brique encastrée dans son mur,<br />

Serrée contre ses sœurs, toute droite alignée,<br />

Collée par du ciment, si immobilisée<br />

Qu’elle n’osait bouger de son socle trop dur.<br />

J’ai rêvé d’une brique engluée dans son mur,<br />

Qui laissait s’égrèner les heures ensablées,<br />

Mais ses rêves la nuit poussaient son envolée<br />

Jusqu’aux libres festins que donnait Épicur’.<br />

Là, elle devenait fluide comme rivière,<br />

Occupant l’infini avec ses grains de pierre.<br />

Mais le jour renaissant, solide elle trouvait<br />

À nouveau sa prison. Pourquoi rester conformes<br />

Encloîtrés dans le mur ? Devenons feux follets,<br />

Comme la pierre en gaz, transformons notre forme.<br />

Optimiste<br />

27/03/94<br />

Je veux rêver encor de vivre l’illusion,<br />

Rêve domestiqué, mais qui n’est illusoire<br />

Que si, les yeux fermés, on n’arrive à y croire.<br />

Je veux rêver encor, alors viens et rêvons !<br />

Il faut apprivoiser tout ce que nous rêvons.<br />

Il ne doit subsister aucune échappatoire.<br />

Un rêve en liberté, chauffant dans sa bouilloire<br />

Pourrait nous échapper, glissant comme un poisson.<br />

Mais on nous les tuerait nos rêves-volatiles,<br />

Si nous les couchions sous des rimes faciles,<br />

Alors enfermons les, gardons les bien vivants ;<br />

Mais gardons les cloîtrés, enchaînés dans nos âmes,<br />

Regardons les briller, bien à l’abris des vents,<br />

Regardons les brûler et mourons dans leurs flammes.<br />

05/05/94


Passions<br />

Lorsque mes yeux fermés rencontrent ton regard<br />

Et que ce doux regard a la voix des sirènes ;<br />

Lorsque je suis piégé, soufflé par ton haleine,<br />

Et précipité vers tes lèvres de hasard ;<br />

Lorsque mon cœur biaisé, à la lueur du soir,<br />

Cherche trois mots de toi pour, à nouveau, sans peine,<br />

Couler jusqu’au matin ton prénom dans mes veines ;<br />

Lorsque ce prénom cogne à ne plus rien y voir ;<br />

Lorsque n’y voyant rien, lorsque mes yeux pétillent,<br />

Aveuglés par ton sang, j’ai peur petite fille<br />

Que mon amour ne sois que terrible passion.<br />

Car je t’aime avant tout, avant ma propre vie,<br />

Avant le soleil d’or, avant la déraison,<br />

Et t’aimer jusqu’au bout est mon unique envie.<br />

Érato<br />

07/05/94<br />

Combien de visages as-tu pu emprunter<br />

Depuis ce jour châtain où tu m’es apparue,<br />

Enrobée en mariée, chevauchant ta vertue,<br />

Et chuchotant au vents qu’il fallait t’épouser ?<br />

Combien de mots coulants as-tu pu me souffler,<br />

Collant ma plume bleue sur ta poitrine nue,<br />

Comme si tes beautés étaient tombées des nues<br />

Pour me désassoiffer, buvant tes vers à pieds.<br />

N’y a-t-il donc que toi pour m’offrir une brise<br />

Qui puisse soutirer ce qu’il faut que je dise ?<br />

Érato, Érato, n’y a-t-il donc que toi<br />

Pour m’écouter chanter le cri des labyrinthes<br />

Où voltigent les mots sous les portes du choix<br />

Quand ta lyre leur livre une chanson succincte.<br />

Nombre<br />

22/05/94<br />

Et les six mille vents aux griffes séculaires<br />

Aspireront nos corps dans leurs faux tourbillons,<br />

Nos vaines voix charnues soudain s’agripperont<br />

À leurs cheveux fiévreux, essayant de leur plaire.<br />

Les deux seuls océans, existant sur la Terre,<br />

Leur masque brandiront, en guise de pardon,<br />

Et dans l’aurore alors, trois cloches sonneront,<br />

Tonnant l’apocalypse et la fin des calvaires.<br />

Dès lors nous ne serons à la fin plus que deux :<br />

Il n’y aura que toi, la fille au cheveux bleus,<br />

Et moi, me souvenant de mégalomanies,<br />

Comme si avec toi, j’étais enfin complet,<br />

Réalisant à deux, vingt et un’ prophéties,<br />

Vivant à tes côtés le seul nombre parfait.<br />

23/05/94


Artiste<br />

Et si tout n’était rien que plaisir personnel ?<br />

Si tout ne ressemblait qu’à une thérapie<br />

Où le seul médecin déguisé en sosie<br />

S’allierait au patient d’un accord fraternel,<br />

Le pinceau cache-t-il sous son voile pastel<br />

Un portrait différent d’une photographie ?<br />

La flûte chanterait une autre litanie<br />

Que celle de la voix qui ne parle que d’ell’ ?<br />

Et si rien, dans tout art, rien ne pouvait prétendre<br />

Toucher à l’univers autrement qu’à ses cendres ?<br />

Si rien ne changeait rien, qu’on puisse s’en passer<br />

Pourquoi toujours chanter, continuer à peindre,<br />

Et écrire ces vers ? Pourquoi se masturber,<br />

Et toucher au soleil sans le laisser s’éteindre ?<br />

Effort<br />

11/06/94<br />

L’étoile a pris ton nom pour briller à nouveau<br />

Azurant les jardins d’une coulée d’aurore<br />

Une fois seulement il faudrait que j’ignore<br />

Rien qu’un unique instant ton silence si chaud<br />

Encore un soir si gris encore un feu trop beau<br />

Naissant de ton oubli en manque de ta flore<br />

Cristallisant ta peau, cette peau que j’adore,<br />

Évitant souvenirs et illusions d’écho<br />

Dans ton nuage éteint où je luisais quand même<br />

Agonise aujourd’hui mon éternel "je t’aime"<br />

Rien ne peut empêcher le soleil de crier<br />

Malgré tous mes efforts il reste l’impuissance<br />

Et je ne voudrais pas trahir mes propres dés<br />

Tu dois jouer ton tour et tuer ma patience<br />

Petite fille<br />

11/06/94<br />

Et pleurant comme un feu au milieu du soleil,<br />

Tu surgis à nouveau au milieu de mes rêves,<br />

Dans ton manteau de boue, emmitouflée comme Ève.<br />

Je t’avais pourtant dit que nous étions pareils.<br />

Abandonne ma vie et sors de mon sommeil,<br />

Cache-toi dans l’ombre quand la lune se lève<br />

Et parle-moi encore avant que je n’en crève,<br />

Car je t’aime pourtant, malgré mes bons conseils.<br />

Petite fille bleue, dans ma vie si présente,<br />

Tu persist’s à venir dans cette chanson lente.<br />

Mais je veux à présent d’un geste te chasser,<br />

Jamais je n’aurais cru que j’en fusse capable.<br />

Je t’aime encor pourtant, je ne fais que t’aimer,<br />

Mais mon amour sans toi rend la vie trop instable.<br />

17/06/94


Delirium<br />

Mais comment arrêter ce dialogue intérieur<br />

Où des millions de voix aiguisent ma patience ?<br />

Comment les faire taire et fuir cette démence ?<br />

Pourrai-je voir un jour sans que ce soit un leurr’ ?<br />

Et j’égoutte le temps en filtrant ses erreurs,<br />

Et les fraises de Dieu retardent l’échéance,<br />

La perception se perd dans une de ces transes,<br />

Où je suis fou enfin, enfilant d’autres moeurs.<br />

Le miroir ne ment pas, dommage qu’il se taise !<br />

Il pourrait transformer les corps de rêve en fraises !<br />

Nous saurions mieux alors fixer nos précieux points<br />

Dans d’autres positions, plus au fond vers la gauche ;<br />

Visiter le nagual, pousser un peu plus loin<br />

La seconde attention, sans que la mort nous fauche.<br />

Musique<br />

19/06/94<br />

Écoutez-la vibrer du fond des labyrinthes :<br />

C’est elle de tous temps qui porte sur son dos<br />

La lumière en écrin qui dépasse les mots<br />

Et les douces pulsions de nos visions éteintes.<br />

Écoutez-la chanter les poésies succinctes<br />

Qui ricochent dans l’eau leurs notes en écho.<br />

Regardez-la enfin briller de ses joyaux<br />

Et pleurer sans larmes, belle comme une sainte.<br />

Elle me fait de l’œil en coulant tous mes vers,<br />

Ses pouvoirs sont chargés du sens de l’Univers<br />

Elle semble infinie et parait éternelle.<br />

Il me faut maintenant trouver la note qui<br />

Dévoilera enfin sa vérité réelle,<br />

Son secret écorché : la musique est un cri !<br />

Drogue<br />

27/06/94<br />

La liberté viendra lorsque l’on trouvera<br />

De l’herbe dans la rue, quand les gouttes de pluie<br />

Feront ainsi germer les trottoirs pleins de suie,<br />

Lorsque sous les pavés la plage on fumera.<br />

La lumière écaillée dans les cœurs s’ouvrira<br />

Et chantera plus fort, gouttant à l’alchimie<br />

Des couleurs pimentées, à la joie infinie<br />

Qui gardera le ciel de choir un peu plus bas.<br />

On aime dix fois plus, dix fois plus on respire<br />

La saveur des roses et l’on se met à rire<br />

Touchant au paradis comme si l’on volait<br />

Poussé par des ailes saupoudrées d’épilogue<br />

Car le feu cannabique éteint ce qui pleurait<br />

Et on l’appellerait encore et toujours drogue ?<br />

11/07/94


Suicide<br />

La lumière a parfois un goût d’humidité ;<br />

Mais alors que chercher quand la vie est parfaite,<br />

Quand baigné dans cette eau, les gouttes se répètent,<br />

Quand le corps tout entier voit enfin la Clarté ?<br />

Le néant vient parfois dans la vie s’immiscer ;<br />

Mais alors que vouloir quand la vie est défaite,<br />

Quand baignée dans le noir, la volonté s’arrête,<br />

Quand tous nos pauvres sens sont dans l’obscurité ?<br />

La climatisation de s’arrêter menace,<br />

Quand le froid ou le chaud nous crache à la face ?<br />

Mères si vos enfants veulent soudain mourir<br />

C’est qu’ils sont trop heureux, plus rien ne les enivre,<br />

Sinon ils sont trop las, las de toujours souffrir ;<br />

Il ne faut surtout pas les obliger à vivre.<br />

Smile<br />

22/07/94<br />

La nuit s’écrie parfois qu’ell’ voudrait voir le jour<br />

Inonder son visage et éclaircir ses tempes<br />

Elle aimerait changer la lumière des lampes<br />

En naturel soleil et en jouir à son tour<br />

Pourtant la nuit sourit et poursuit son parcours<br />

Essayant de séduire à en souffrir de crampes<br />

Voulant oublier que dans son corps entier campe<br />

La couleur du chagrin sans le bleu de l’amour.<br />

Son cœur de nuit sourit à la vue des étoiles<br />

Et il rougit souvent aux néons qui s’étalent<br />

Car c’est là son seul feu à ce doux cœur de nuit<br />

Mais ces étincelles lui rendent son sourire<br />

Et c’est au fond de lui, son propre cœur de nuit,<br />

Que cherche la nuit noire où son bonheur s’inspire.<br />

Futur<br />

31/10/94<br />

Demain ne sera pas encombré de pendules<br />

Au lourd balancier distillant les dollars,<br />

Demain, le Temps viendra à chaque heure en retard,<br />

Le porte-monnaie vide, allégé, ridicule.<br />

Râ sera notre seul et unique pécule,<br />

Le Temps se comptera en arcs-en-ciel épars<br />

Et en gouttes de pluie, toute nues sans costard,<br />

Demain l’or sera fait d’étoiles sans pustules.<br />

Car demain ne sera que ce que nous voulons<br />

Qu’il devienne à jamais, vide de ces étrons<br />

Qui sont notre Aujourd’hui, contrariant nos envies.<br />

Oui nous sommes enfin maître de l’avenir,<br />

Nous avons joué le Jeu, les règles sont nos vies,<br />

Changeons les maintenant, jouons notre plaisir.<br />

12/11/94


La clé des chants<br />

– Premier Chant : Feeling<br />

– Deuxième Chant : Notes Justes<br />

– Troisième Chant : Le Tout<br />

– Quatrième Chant : Fable<br />

– Cinquième Chant : Accords<br />

– Sixième Chant : Union<br />

– Septième Chant : Soli<br />

– Huitième Chant : Orchestre<br />

– Neuvième Chant : Égalité<br />

– Dixième Chant : Morale<br />

06/12/1994 - 23/12/1994


Premier Chant : Feeling<br />

"Je t’aime" ne se dit pas, il se chante,<br />

Comme le cri d’une douce musique.<br />

Le chant est en toi, quand dans ton cœur vente<br />

La bise des plaisirs kinesthésiques.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Deuxième Chant : Notes Justes<br />

Les paroles sont là, mais au-delà,<br />

Le refrain renferme leur propre vérité ;<br />

Chaque note est juste et heureuse d’être là,<br />

Sa magie spontanée est toute sa beauté.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Troisième Chant : Le Tout<br />

Dans cet air, chaque mot est important,<br />

Comme un puzzle où chaque pièce compte,<br />

Mais c’est le tableau entier qui pourtant<br />

Est la vraie beauté qui jamais ne se démonte.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Quatrième Chant : Fable<br />

Les trois mots vont au bal costumé des Symboles :<br />

Le premier s’est déguisé en Musique,<br />

Le second porte un habit de Parole,<br />

Le dernier est grimé en Chanson mosaïque.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Cinquième Chant : Accords<br />

Parole et Musique se ressemblent beaucoup :<br />

Quand Parole rit soudain aux éclats,<br />

L’autre se lance dans un rythme fou ;<br />

Mais les deux pleurent ensemble parfois.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Sixième Chant : Union<br />

Ils se ressemblent tellement tous deux<br />

Que l’on pourrait croire qu’ils sont pareils ;<br />

Et Chanson n’existe qu’à travers eux,<br />

Grâce aux accords nus qu’ils jouent sous le soleil.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Septième Chant : Soli<br />

Parole et Musique sont pourtant différents :<br />

Les doux mots de l’un viennent de son chœur,<br />

Musique sort des sons durs en les travaillant ;<br />

Lorsque l’un explose sa joie, l’autre l’effleur’.<br />

06/12/94 - 23/12/94


Huitième Chant : Orchestre<br />

Ils sont tellement différents tous deux<br />

Qu’ils pourraient bien exister l’un sans l’autre ;<br />

Mais Chanson a grandi à travers eux,<br />

Car leur orchestration, de sa vie est l’apôtre.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Neuvième Chant : Égalité<br />

Et Chanson devient de plus en plus belle,<br />

Enrichie de complétude où chacun se vautre ;<br />

Mais personne ne domine la ritournelle<br />

Car jamais l’un ne joue plus fort que l’autre.<br />

06/12/94 - 23/12/94<br />

Dixième Chant : Morale<br />

Ce poème n’aurait jamais dû voir le jour,<br />

Sauf s’il t’aide, ma Plume à continuer d’être :<br />

Tu n’as pas besoin de comprendre cet amour<br />

Mais tu dois absolument le connaître.<br />

06/12/94 - 23/12/94


Transitions<br />

– Râ dies<br />

– ¿ Por que ?<br />

– Tendresse en temps de paix<br />

– Asymptote vers le néant<br />

– Poème aréaliste<br />

– Mets angéliques<br />

– Illusion prédatrice<br />

– Souvenirs de paupières closes<br />

– Ébauche blanche<br />

– Auto-route<br />

– Escroquerie de la complexité<br />

– Réflexes saisonniers<br />

– Élongation de l’imaginaire<br />

– Deux ou trois vérités<br />

– L’eau éclose<br />

– Caricature liquide<br />

– Que quelqu’un veuille bien m’expliquer<br />

– Question de futur<br />

– Amore<br />

– Cyclotron<br />

– Stabilité malgré tout<br />

14/01/1995 - 17/06/1995


Râ dies<br />

Le soleil n’a pas d’heure pour être vu<br />

Il brille même sous son drap d’étoile<br />

On le pense endormi mais il est nu<br />

En train de rêver à un ciel bleu pâle<br />

Il ne disparaît pas les nuits d’hiver<br />

Quand bien même des nuages le cachent<br />

Il suffit de fermer nos yeux ouverts<br />

Pour que de cet écran gris il s’arrache<br />

Et il est le même dans chaque cœur<br />

Même chez un pauvre clochard il brille<br />

Tout autant que pour mon père ou ma sœur<br />

Aussi radieux que le sein d’une fille<br />

Le soleil à chaque instant est le même<br />

Aussi brûlant que le feu d’un baiser<br />

Libre comme une plume que l’on aime<br />

Un jour je m’envolerai l’embrasser<br />

¿ Por que ?<br />

14/01/95<br />

Les pensées sont des chemins semés de ronces<br />

Où les araignées vont du sol au plafond<br />

Car aucune question n’a de réponse<br />

Qui n’appelle une autre interrogation<br />

14/01/95<br />

Tendresse en temps de paix<br />

Les techniciens de l’arbalète<br />

Auront vit’ fait de se coucher<br />

Avant que leur âme se mette<br />

À leur raconter nos baisers<br />

Tu es à l’abri de leurs flèches<br />

Lovée sous un soleil de plomb<br />

Qui pourtant jamais ne dessèche<br />

L’amour que j’ai pour ton prénom<br />

14/01/95<br />

Asymptote vers le néant<br />

Ni Hier ni Demain ne sont différents d’Aujourd’hui<br />

Peut-être ne l’ai-je pas assez écrit<br />

Car on a toujours peur du lundi<br />

Regrettant le samedi<br />

En vivant dimanche<br />

En pag’ blanche<br />

14/01/95<br />

Poème aréaliste<br />

Si les apparences sont partout dans la vie<br />

Où est la réalité. . .<br />

. . .dans la poésie ?<br />

14/01/95


Mets angéliques<br />

Et les Âmes se lèvent au petit jour<br />

Quand la courte trêve du sommeil s’oublie,<br />

Et rien n’est épargné, pas même l’Amour.<br />

Mais les Anges sourient !<br />

Et dans les souterrains noirs, mal fréquentés<br />

L’Argent règne sur le spectre de la vie,<br />

Même la Mort s’est fait faucher tout son blé.<br />

Mais les Anges sourient !<br />

Et la Bonté sincère foudroie de peur,<br />

Et la Vérité se noie dans l’alchimie<br />

Des discours écarlates et si trompeurs.<br />

Mais les Anges sourient !<br />

Et le Temps s’évanouit toujours plus tôt<br />

Dans des brumes absentes mais infinies,<br />

Et les Clochers hypocrites sonnent faux.<br />

Mais les Anges sourient !<br />

Mais le Soleil a vaincu des guerres pires,<br />

Mais l’Océan sourit toujours à minuit<br />

Sous les éclairs des Lunes prêtes à luire.<br />

Et les Anges aussi !<br />

20/01/95<br />

Illusion prédatrice<br />

Le coyote n’est qu’un spectateur.<br />

Il guette sa proie avec délice,<br />

En la savourant avec lenteur,<br />

Mais sans oser, peut-être par peur,<br />

L’attaquer et assouvir ses vices.<br />

Il se délecte et attend encor ;<br />

Mais qu’attend-il, la langue pendante ?<br />

Il faut en finir et mettre à mort<br />

Cette proie où son désir s’endort ;<br />

Il faut mettre fin à cette attente !<br />

Mais il attend et attend toujours,<br />

Et dans ses yeux reste cette image,<br />

D’une proie sortant cuite du four ;<br />

Mais déjà au loin celle-ci court<br />

Lorsqu’il quitte enfin son mirage.<br />

La proie était bell’, le rêve heureux,<br />

Mais il ne reste à présent aucune<br />

Proie et aucun rêve délicieux ;<br />

C’est ainsi que, dépouillé des deux,<br />

La nuit le coyote hurle aux deux lunes.<br />

08/02/95


Souvenirs de paupières closes<br />

Dans l’échancrure des rêves émus,<br />

Je perçois encor ton visage nu<br />

Mais sa beauté plastique a disparu.<br />

J’ai oublié le contour de tes lèvres fines<br />

Dont j’ai tant désiré la saveur alcaline ;<br />

Oublié le dessin de ta peau de satin,<br />

Que j’aimais tant lisser du pinceau de mes mains ;<br />

Et jusqu’à la couleur de tes yeux qui luisaient,<br />

Je brûlais tellement d’y trouver mon reflet.<br />

Tout est devenu flou comme un mirage nu. . .<br />

Mais rien n’effacera, pas même l’âge,<br />

Le souvenir du cœur de ton visage.<br />

Car je le vois encor ce visag’ flamboyant,<br />

Toujours aussi charmant mais si inchariligne ;<br />

Tes lèvres de vapeur me chuchotent en signe<br />

De baisers elliptiques les seuls mots que j’attends,<br />

Photos irrévélées dans une lumière bleue<br />

Je te vois toujours lorsque je ferme les yeux.<br />

17/02/95<br />

Ébauche blanche<br />

Le désert n’était qu’elliptique<br />

Lorsqu’il recrachait son émoi<br />

Ses scories apocalyptiques<br />

Se dessinent sous d’autres toits<br />

Évincés par l’ordre du temps<br />

Des montagnes blanches surgissent<br />

Au sein des dunes du Néant<br />

Et ses grains sablés en pâlissent<br />

Auto-route<br />

10/03/95<br />

La route se dessine peu à peu<br />

Chaque pas pousse l’horizon plus loin<br />

La fin du voyage n’existe point<br />

Puisque l’infini fait partie du jeu<br />

La pluie étouffe quelques fois la foi<br />

Mais qu’importe ! les fruits seront plus mûrs<br />

Puisque la route ébouriffe d’injur’s<br />

Ceux qui feignent de joindre son beffroi<br />

Chaque pas fait naître un nouveau pavé<br />

Chaque pavé appelle un nouveau pas<br />

Comme un poème où les mots sont l’appât<br />

Auquel mordent les vers pour exister.<br />

11/03/95


Escroquerie de la complexité<br />

Pourquoi inventer tant de labyrinthes<br />

Où l’on crâne d’échapper aux squelettes,<br />

Où l’on s’évertue à laisser éteinte<br />

La flèche verte montrant les toilettes ?<br />

Pourquoi garder cette fierté stupide<br />

À chercher le ciel au bout des impasses<br />

Quand il brille sur les chemins limpides,<br />

Où les faux plafonds jamais ne l’agacent ?<br />

Cette vie est simple comme une plume,<br />

On la goudronne et l’on crie au génie<br />

Dès que l’on parvient à couvrir de brume<br />

Les plaines laissées encore éclaircies.<br />

Aussi, que veulent dire tous ces mots<br />

Que l’on tord jusqu’à l’incompréhensible ?<br />

Quand il faudrait crier sa vie tout haut<br />

Pour qu’elle ne manque jamais sa cible !<br />

17/03/95<br />

Réflexes saisonniers<br />

Et la vie se prépare à jouer le printemps<br />

Tout devient plus léger, les jambes se révèlent<br />

Volontier et les cœurs respirent doucement<br />

Bercés par l’illusion de saisons éternelles.<br />

19/03/95<br />

Élongation de l’imaginaire<br />

La beauté est bariolée de flocons<br />

Qui s’envolent sans jamais crier GARE<br />

Vers d’autres temps, sous d’autres émotions<br />

Puis reviennent au son d’une guitare.<br />

La mer baigne dans l’encre bleu marine<br />

Et ses vagues signent "je ne sais pas"<br />

Aux rochers qui lui caressent l’échine<br />

Les poches lourdes d’écus magenta<br />

Deux lunes ne suffisent plus<br />

Les rêveries bleutées naissent d’autres matrices<br />

Et leurs corps de nouveau-né distordus<br />

Savourent le bonheur stupéfait dont ils jouissent.<br />

23/03/95<br />

Deux ou trois vérités<br />

Deux ou trois vérités sont encore présentes<br />

Dans le grand feu de joie qui brûle les sapins<br />

Comme un arbre qui naît sous une aurore lente<br />

On n’entendra jamais trop tôt sonner la fin<br />

Seules les rivières recueillent tous les mots<br />

Dans un ordre établi, choisi par elles-mêmes<br />

Lorsque le couperet tombe il n’y a pas photo<br />

Pour se souvenir de la personne qu’on aime<br />

Sans s’arrêter le tourniquet s’envoie au vent<br />

Feignant une complicité de longue date


Puis il stoppe sa course quand au firmament<br />

Rougit une constellation trop écarlate<br />

Et dans un cri de ralliement les vérités<br />

Se demandent toutes en chœur ce qui se passe<br />

La rivière coule à rebours sans sourciller<br />

Son eau calme s’ébouriffe dans sa tignasse.<br />

L’eau éclose<br />

25/03/95<br />

Lorsque l’aurore implore ton surnom<br />

Avec l’obscurité qui part en loque<br />

Une cloppe lorgne en vain l’horizon<br />

Reluquant l’aube pour que se débloque<br />

Enfin l’obsédant halo de soleil<br />

Ne logeant qu’un clone de ton sourire<br />

Cherchant à se lover lors du réveil<br />

En l’homme collé à toi à la cire<br />

26/03/95<br />

Caricature liquide<br />

Excédés par les rires des alluvions<br />

Les gouttes se déchargent nonchalamment<br />

De cette sempiternelle obligation<br />

D’être acquises à l’aqueux establishment<br />

17/04/95<br />

Que quelqu’un veuille bien m’expliquer<br />

Le chemin est couvert de boue et de sable<br />

Tu devras t’en relever plus capable<br />

Que jamais de marcher sur les eaux<br />

Naviguant sur les ondes comme un roseau<br />

Pliant au vent qui souffle sur nos têtes<br />

Sans jamais céder à la tempête<br />

Les miracles serpentent dans l’absolu<br />

Rien n’étouffera jamais tes seins nus<br />

Si ce n’est la gravité des lunes<br />

Lorsqu’elles tourbillonnent par infortune.<br />

Que quelqu’un veuille bien m’expliquer<br />

S’il existe une finalité.<br />

22/04/95<br />

Question de futur<br />

Cet amour va finir par m’arracher les veines<br />

En cisaillant mes nuits de son cri si perçant.<br />

Je ferme bien les yeux, je ne vois que le vent,<br />

Qui t’emporte si loin et sans la moindre gêne.<br />

Et à califourchon sur ton cœur de sirène,<br />

Je colporte tes yeux à la rose des vents ;<br />

Chevauchant sans faiblir ton souvenir riant,<br />

Je reste liquéfié d’une espérance vaine.<br />

*


Qu’importe la couleur de ce nouveau chemin,<br />

Où je vais égarer mes horizons câlins<br />

Câlinant l’inconnu d’un vent ventriculaire ;<br />

Et où qu’aille le train qui passe devant moi,<br />

Il y aura toujours ce regret en arrière<br />

De ne pas avoir bâti ma vie autour de toi.<br />

Amore<br />

11/05/95<br />

Et cette sensation immensément présente<br />

D’être traversé par un nuage complice<br />

Ce fulgurant désir de fièvres flamboyantes<br />

Qui viendrait envahir Dieu dans ses interstices<br />

Ce voile que l’on pose en couchant le silence<br />

Sur un tapis de fleurs dans la lande apaisée<br />

Cette parole tue comme un souci d’enfance<br />

Qui cherche dans le jeu la protection des fées<br />

Ce frémissement chaud des paupières qui jouent<br />

À renverser le vent pour goûter ses fibres<br />

Ce vœux de firmament saisi sur une moue<br />

Éclipsant le soleil sans qu’un rayon ne vibre<br />

Ce sentiment naissant juste sous la poitrine<br />

Qui fait briller le sang dans le sein d’une étreinte<br />

Ce sourire vainqueur qui fait que l’on domine<br />

Cet instant d’éternel lorsque les mains sont jointes<br />

Cet arc-en-ciel tendu entre deux solitudes<br />

Qui nous mène aux lunes et nous y laisse encore<br />

Je m’y allongerais avec la certitude<br />

Que rien n’importe plus que ce rêve d’Amore<br />

Cyclotron<br />

22/05/95<br />

Et l’on s’envolera, d’un vol en spirale,<br />

Le cœur accroché au fil bleu des étoiles<br />

07/06/95<br />

Stabilité malgré tout<br />

Et si rien n’avait jamais existé<br />

Si tout n’était qu’un mirage engendré<br />

Par nos imaginations trop fertiles<br />

Si nous nous étions trompés de destin<br />

Aveuglés par nos poitrines fragiles<br />

Qui battaient et cognaient toujours en vain<br />

Si nous n’étions même pas encor nés<br />

Et si rien n’avait jamais existé<br />

Y aurait-il au fond une différence ?<br />

17/06/95


Éfemmeride<br />

03/08/1995 - 12/09/1995


Elle a<br />

Ce charme discret<br />

Des sources transparentes<br />

Qui fait<br />

Battre le cœur plus fort<br />

Sans jamais se lasser<br />

03/08/95<br />

Elle est<br />

Ce que la nature<br />

A toujours rêvé d’inventer :<br />

Un ciel<br />

À l’horizon infini<br />

Qui oublierait de respirer<br />

03/08/95<br />

Ses rêves<br />

Elle les rêve<br />

Avec son corps entier<br />

Sans jamais<br />

Laisser les étoiles<br />

Briller plus que ses yeux<br />

03/08/95<br />

Sa beauté<br />

Est stigmatisée toute entière<br />

Dans le creux de ses seins<br />

Toujours<br />

Pour que l’on sache<br />

Où poser ses regards<br />

03/08/95<br />

Le désert<br />

A tout à lui envier<br />

Depuis la genèse des temps<br />

Elle était<br />

Déjà<br />

Quand il n’était que sable<br />

03/08/95<br />

Les éclairs<br />

Que lancent ses yeux<br />

Sont emprunts d’électricité<br />

La lumière<br />

Fleurte avec ses auréoles<br />

Et rayonne tout autour<br />

06/08/95


Nue<br />

Elle se montre<br />

Assurément plus belle<br />

Le rêve<br />

À découvert<br />

Et le cœur à la pointe du sein<br />

06/08/95<br />

Elle assure<br />

La continuité<br />

Entre le jour et la nuit<br />

Elle est l’aube<br />

Qui s’endort d’un sourire<br />

Lorsque sonnent les feux du soleil<br />

06/08/95<br />

Ses cris<br />

S’engouffrent dans les océans<br />

Pour nous revenir en pluie<br />

Leur écho<br />

Livre ses secrets<br />

Dans des langues que nous ignorons<br />

06/08/95<br />

Son bonheur<br />

Est liquide<br />

Et coule encore au sommet de la nuit<br />

Elle-même<br />

Se liquéfie<br />

Et vient emplir les réservoirs du temps<br />

06/08/95<br />

Elle se souvient<br />

Qu’un jour<br />

Elle fut étoile elle aussi<br />

Mais ce temps<br />

Reste enfoui<br />

Dans les sarcasmes de sa pudeur<br />

10/08/95<br />

Elle est<br />

Un défi<br />

Pour qui veut la comprendre<br />

Car elle a<br />

Dans ses fibres<br />

Une certaine idée de la liberté<br />

17/08/95


Son corps<br />

Est un transfuge<br />

Échoué d’un recueil de poèmes<br />

Il respire<br />

Par les interstices<br />

D’où s’échappe la véritable vie<br />

17/08/95<br />

Elle est née<br />

D’une conjoncture astrale<br />

Faite d’éclipses et de nébuleuses<br />

Son berceau<br />

Oscillait déjà<br />

Entre Vénus et ses satellites<br />

17/08/95<br />

Ses mouvements<br />

Ont assimilé<br />

Le strabisme lunaire<br />

Avec<br />

Une perfection<br />

Digne du vol des dauphins<br />

17/08/95<br />

Elle côtoie<br />

Les diseuses d’avenir<br />

Et parvient à percer leurs secrets<br />

Souvent<br />

Elle se trompe de chemin<br />

Mais jamais elle n’oublie son but<br />

17/08/95<br />

Elle décide<br />

Chaque jour<br />

Quel sera le visage de son lendemain<br />

Et rien<br />

Ne pourra s’opposer<br />

Au devenir implacable de son choix<br />

23/08/95<br />

Elle stimule<br />

Toutes ses impulsions<br />

Avec la pulpe édulcorée des insultes<br />

Elle utilise<br />

En ultime recours<br />

Les dunes sculptées sur son corps<br />

03/09/95


Ses mots<br />

S’écoulent de ses lèvres<br />

Avec la facilité claire des sources<br />

Et elle en oublie<br />

Que c’est là<br />

Qu’elle distille ses tendres baisers<br />

09/09/95<br />

Elle change<br />

D’avis<br />

Chaque jour dès son réveil<br />

Car le soleil<br />

Ne brille jamais<br />

Deux fois sur la même poussière<br />

12/09/95<br />

Elle rayonne<br />

Sur ce qui l’entoure<br />

Avec une force nucléaire<br />

Pour que l’on n’oublie<br />

Jamais<br />

De l’aimer<br />

12/09/95


Poèmes alternatifs<br />

– Souvenirs d’un futur proche<br />

– Révolution, révolution. . .<br />

– La main du lion<br />

(léo mano)<br />

– Mort aux génisses<br />

– Chemins de victoire<br />

(d’après Bob Dylan)<br />

– Lettre du non-voyant<br />

– Et Roméo tua Juliette<br />

– Bar d’après-concert<br />

– Leila<br />

– Et on tuera tous les. . .<br />

– Le déserteur du pacifique<br />

– Balade hollandaise<br />

– Le sport ça m’éclate !<br />

– Retard ferroviaire<br />

– Corto<br />

– Pigalle à nu<br />

– Histoire de nationalité<br />

– Ballade d’un petit homme<br />

– L’arroseur irisé<br />

– Déclaration des droits de l’Homme<br />

– Débit de poison<br />

21/09/1995 - 08/11/1995


Souvenirs d’un futur proche<br />

Je t’aime durant le coucher de draps<br />

Lorsque tes rêves s’accrochent à moi<br />

Lorsque je t’emmène vers les étoiles<br />

Que tu me demandes de t’y laisser<br />

Encor comme une rose sans pétales<br />

Gardant ses épines pour mieux piquer<br />

Lorsque nos chants de révolution blêmes<br />

Se taisent je t’aime petit’ je t’aime<br />

21/09/95<br />

Révolution, révolution...<br />

D’autres poèmes viendront. . .et alors ?<br />

Est-ce que quelque chose sera changé ?<br />

Ont-ils déjà pu réveiller les morts<br />

Ces poètes voulant tout chambouler ?<br />

La poésie n’est qu’un truc romantique<br />

Des mots d’amour quand la vie est trop seule<br />

Ce sont les chansons qui sont politiques<br />

Car la révolution mec ça se gueule<br />

21/09/95<br />

La main du lion<br />

(léo mano)<br />

Le drapeau noir en bandoulière<br />

Comme une cocarde sans dieu<br />

Ces frères trouvant dans la bière<br />

Le courage de dire adieu<br />

Ces serments qu’on respecterait<br />

Au risque d’y laisser sa vie<br />

Et le sang qui soudain coulait<br />

Pour que fleurisse l’anarchie<br />

Ces années sombres qu’on enterre<br />

Juste aux pieds de la société<br />

Pour lui montrer ce qu’on peut faire<br />

Quand on meurt pour la liberté<br />

Et ces chansons que l’on chantait<br />

Brandies en signe de victoire<br />

Parce qu’un homme qui se tait<br />

Ne prie que des maîtres sans gloire<br />

Ces bouches qui cherchaient leurs mots<br />

Et finalement les empruntent<br />

Auprès de Léo ou Mano<br />

Et de leurs dépouilles défuntes<br />

Ces fruits sucrés que l’on récolte<br />

Et qu’on jette en guise de dépit<br />

Car le ciel de notre révolte<br />

Ne se voit pas sous un képi<br />

21/09/95


Mort aux génisses<br />

Nous débarquerons les bras nus et forts<br />

Sur fond d’amour et de guerre sociale<br />

Démolissant les piliers du décor<br />

Qui voudraient nous contraindre à la morale<br />

La Morale, nous la réécrirons<br />

De nos plumes trempées dans le sang vierge<br />

Nous la débarrasserons des étrons<br />

Sur lesquels on brûle encore des cierges<br />

Et nous vivrons sans concessions, ni lois<br />

Pour déchirer les pages indélébiles<br />

Qui scandent partout la mauvaise foi<br />

Engluée dans une société fossile<br />

26/09/95<br />

Chemins de victoire<br />

(d’après Bob Dylan)<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

Le sentier est poussiéreux<br />

Et ma route sera dure<br />

Mais d’autres promettent mieux<br />

Et ce n’est pas loin c’est sûr<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

Je marchais vers la rivière<br />

J’ai tourné ma tête au loin<br />

J’ai vu enfin la lumière<br />

Briller dans un ciel lointain<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

Le crépuscule tombait<br />

Et je longeais les coteaux<br />

Un unique vent soufflait<br />

Et il soufflait dans mon dos<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

Cette route est caillouteuse<br />

Et plus dure que la lande<br />

Mais d’autres plus fructueuses<br />

Bordées de cyprès attendent<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

*


Ce train de nuit rendait sourd<br />

Avec le bruit de ses roues<br />

Mais j’ai vu de meilleurs jours<br />

En scrutant hors de la boue<br />

Sentiers de cafard<br />

Routes de bataille<br />

Chemins de victoire<br />

Où il faut que j’aille<br />

26/09/95<br />

Lettre du non-voyant<br />

Et il est temps de tenter l’expérience<br />

De faire sonner le chant rimbaldien<br />

Devenir aveugle et sourd et par chance<br />

Rester muet et ne ressentir rien<br />

Il est temps d’évacuer toute émotion<br />

Pour se laisser pénétrer par le vide<br />

Purifier par le Néant de néon<br />

Rester ouvert, tolérant et avide<br />

La révolution naîtra du désert<br />

On ne construit pas de cité nouvelle<br />

Sur les restes de buildings tous en fer<br />

Nettoyons jusqu’à la moindre parcelle<br />

Et lorsque nos âmes seront bien propres<br />

Emplissons-les d’un vin divin et pur<br />

Jouissons tous ensemble sans amour-propre<br />

De ce souffle radieux d’un amour sûr<br />

27/09/95<br />

Et Roméo tua Juliette<br />

Avez-vous vu tout cet amour<br />

Qui se compresse dans nos veines<br />

En avez-vous fait tout le tour<br />

Pour y découvrir notre haine<br />

Car nous sommes prêts au combat<br />

Nos cœurs sont entiers à la lutte<br />

Tout comme à l’amour autrefois<br />

Et le moindre con qu’on le bute<br />

Nous avons tellement aimé<br />

Que nos cœurs ont grandi à belle allure<br />

Et ils sont prêts à exploser<br />

Et tout vous recracher à la figure<br />

07/10/95


Bar d’après-concert<br />

Et j’étais là à m’demander<br />

Si cette fille à la peau tendre<br />

Assise à la table à côté<br />

Avait quelque chose à attendre<br />

Avait quelque chos’ sous sa veste<br />

Où alors si elle était nue<br />

Si elle est nue alors je reste<br />

Je reste encore un’ bièr’ de plus<br />

Mais j’étais là à me d’mander<br />

Si la fille à la tabl’ d’en face<br />

Pourrait bien un beau jour m’aimer<br />

Mais elle en savait rien la garce<br />

Ell’ savait pas que j’la r’gardais<br />

De mes deux yeux déshabilleurs<br />

Que dans cette nuit ell’ n’avait<br />

Que le sein à la point’ du cœur<br />

Ouais j’étais là à m’demander<br />

Si la nuit avait une fin<br />

Si oui avec qui la passer<br />

Si on m’attend au bout du train<br />

Mais y a jamais de p’tit cœur tendre<br />

Pour occuper mes insomnies<br />

Y a jamais personn’ pour m’attendre<br />

J’trouv’rai bien tout seul la sortie<br />

Leila<br />

10/10/95<br />

Petite fille treize ans quatorze ans à peine<br />

Et déjà dans ses mains la violence et la haine<br />

A tué sa propre amie dans les chiott’s du lycée<br />

A tué sa jeune amie qu’un jour elle a aimée<br />

J’croyais qu’ça n’arrivait qu’aux homm’s assez âgés<br />

Pour que la rancœur ait eu le temps de fermer<br />

Que la haine ait mûri dans les miasmes du cœur<br />

J’croyais que ça venait après vingt ans d’malheur<br />

Mais les enfants aussi reconnaissent la boue<br />

Lorsqu’elle vient pourrir de son masque de mort<br />

Quand ils en ont assez des bisous sur la joue<br />

Ils viennent vous planter un couteau dans le corps<br />

Plus rien n’empêchera ces meurtriers enfants<br />

De faire couler le sang sur leurs âmes meurtries<br />

Mais sortir de prison quand on n’a que trente ans<br />

Ce n’est pas comme si la vie était finie<br />

14/10/95<br />

Et on tuera tous les...<br />

Allez viens on va chanter mon pote<br />

On va gueuler de toutes nos forces<br />

Debout et en bombant notre torse<br />

Pendant que tous les autres cons votent<br />

Allez viens on s’ra jamais assez<br />

À crier tous ensemble si fort<br />

À en fair’ péter le cœur des morts<br />

Pendant que les cons restent muets<br />

*


Allez viens la révolution enfin gronde<br />

Et rugit partout de par le monde<br />

S’il faut des fusils nous les prendrons<br />

Pour abattre de sang froid les cons<br />

10/10/95<br />

Le déserteur du pacifique<br />

Monsieur le président<br />

J’ai écrit ce poème<br />

Car la fille que j’aime<br />

Porte en elle un enfant<br />

Ses yeux couleur de menthe<br />

Se remplissent de peur<br />

Que sera la couleur<br />

De ces yeux qu’elle enfante ?<br />

Seront-ils vides noirs ?<br />

Deux globes oculaires ?<br />

Emplis de nucléaire ?<br />

Reste-t-il un espoir ?<br />

Depuis que vous avez<br />

Fait exploser vos bombes<br />

Plus aucune colombe<br />

Ne sait encor voler<br />

Vous êtes bon apôtre<br />

L’enfant ne le sait pas<br />

Ne lui en voulez pas<br />

Et soignez bien les vôtres<br />

Nés en paix les yeux blonds<br />

Loin des guerres chimiques<br />

L’océan pacifique<br />

Porte bien mal son nom<br />

14/10/95<br />

Balade hollandaise<br />

Lorsque tes douces hanches bougent<br />

Derrière ton abri de verre<br />

Attirés par les néons rouges<br />

Comme un essaim par la lumière<br />

Les hommes se pressent de faim<br />

Sur la buée de ta vitrine<br />

Pas un ne demande ta main<br />

Au bout de son sexe anonyme<br />

Jamais tu ne diras « je t’aime »<br />

Tu ne connais pas les baisers<br />

Pourtant un cœur cogne quand même<br />

Derrière ton sein dénudé<br />

21/09/95


Le sport ça m’éclate !<br />

Paris se réveillait un jour de plus<br />

Sous le bruit éclatant des bombes<br />

Et il achetait son ticket de bus<br />

Pour prendre le train pour la tombe<br />

Parti courir son sport matinal<br />

Il avançait à vive allure<br />

Sur le quai désert d’un pas infernal<br />

Jusqu’à la première voiture<br />

D’un saut il monta dans le train<br />

Heureux de ne pas manquer cette rame<br />

Quand son siège explosa soudain<br />

Il ajouta de son sang dans le drame<br />

Marchant avec ses deux béquilles<br />

Et sa jambe qu’on a dû amputer<br />

La loi maintenant le torpille<br />

"C’est interdit de courir sur les quais !"<br />

21/10/95<br />

Retard ferroviaire<br />

Si seulement elle lisait<br />

Juste par-dessus mon épaule<br />

Avec son beau regard en biais<br />

Et ses lèvres bleues un peu drôles<br />

Elle pourrait voir tous les mots<br />

Ceux qui se pressent sur les pages<br />

Du carnet à petits carreaux<br />

Où se reflète son image<br />

Car ces mots n’ont été écrits<br />

De leurs baisers dans chaque lettre<br />

Que pour que son cœur soit séduit<br />

Sans pourtant jamais la connaître<br />

Si ses yeux pouvaient seulement s’ouvrir<br />

Au lieu de se perdre dans la musique<br />

Elle verrait mon regard s’attendrir<br />

En lissant sa nuque mystique<br />

J’aimerais tellement que ce long train<br />

D’une seule secousse plus habile<br />

La fasse toucher de sa douce main<br />

La tendresse de mon amour tactile<br />

Je devrais plutôt lui offrir ce don<br />

D’un doux compliment sur sa mignonie<br />

Tout ça n’avancerait pas la révolution<br />

Alors mes douze pieds taisent leurs rêveries<br />

Corto<br />

27/10/95<br />

Et un d’plus qui s’marie en plus déjà un gosse<br />

Ça me donn’ l’impression de plus êtr’ très précoce<br />

Viendras-tu avec moi remplir ton bib’ron d’bière<br />

Et chanter les berceus’s que l’on gueulait naguère<br />

Je croyais que les fill’s ça n’allait pas avec<br />

Une révolution et tu t’retrouv’s le bec<br />

Coincé entre deux lèvr’s réalisant l’espoir


Qu’au fond on avait tous voilé d’un drapeau noir<br />

Mais ne regrette rien on voulait tous mon pote<br />

Se r’tourner vers une épaule en guise d’antidote<br />

Contre nos escapad’s au goût d’écologie<br />

On voulait tous se r’poser auprès d’un’ p’tite amie<br />

Comme ça maintenant après nos nuits sans fin<br />

Toi tu sauras toujours que le petit matin<br />

T’accueillera avec la chaleur d’un p’tit cœur<br />

Qui pourra épancher ce putain de bonheur<br />

Pigalle à nu<br />

03/11/95<br />

Et Pigalle vide de femmes<br />

Commençait à se les geler<br />

Quand pour échapper à ce drame<br />

Fallait rentrer dans les cafés<br />

Elles étaient là les mignonnes<br />

Sirotant leur verr’ goulûment<br />

Gâchant leurs lèvres de friponnes<br />

À n’embrasser rien que le vent<br />

Là moi doucement je rigole<br />

Quand on n’y voit plus de bas noirs<br />

Qui sous leurs résilles racolent<br />

Quand les rues de Paname ignorent<br />

Les chants révoltés combatifs<br />

Et qu’une belle fille encore<br />

Ne doit plus porter de soustifs<br />

La révolution sera là<br />

Dans l’abandon des soutiens-gorge<br />

Quand Pigalle ouvrira ses bras<br />

Au sang qui nous racle la gorge<br />

03/11/95<br />

Histoire de nationalité<br />

Mais j’aurais dû naître gitan<br />

Pour hurler fort comme je t’aime<br />

Au lieu d’étaler en poèmes<br />

Mes amours en chuchotements<br />

Mais j’aurais dû naître espagnol<br />

Pour voir briller le feu des bombes<br />

Au lieu de noyer au formol<br />

Des vers explosant dans leurs tombes<br />

Mais j’aurais dû naître en Serbie<br />

Pour connaître ce qu’est souffrir<br />

Au lieu d’inventer une vie<br />

À me plaindre d’être un martyr<br />

Seulement je suis né français<br />

Et il paraît que je suis libre<br />

Alors j’écris des vers en biais<br />

Créant ce qui manque à mes fibres<br />

04/11/95


Ballade d’un petit homme<br />

Dans le train ce soir j’ai lu une histoire<br />

Sur un p’tit homme et la fill’ qu’il aimait<br />

Ça m’a rempli de pensées blanch’s et noires<br />

Car ça me rappelait ce que j’vivais<br />

C’est l’histoire d’un gars plutôt sympa<br />

Pour sa fiancée il voulait rester<br />

Blotti pour l’éternité dans ses bras<br />

Avec rien d’autre de plus parfait<br />

Au début ils s’aimaient fort tous les deux<br />

Juste sur leur âme on voyait pleuvoir<br />

Un gaz magique qui rendait heureux<br />

Et du reste ils ne pouvaient plus rien voir<br />

Le petit homme l’aimait tellement<br />

Qu’il la faisait venir dans tous ses rêves<br />

Sans pouvoir imaginer vivre sans<br />

Sans penser qu’ell’ puiss’ vivr’ dans d’autres rêves<br />

L’été les força à se séparer<br />

Mais chacun fit à l’autre la promesse<br />

De s’écrire et bien sûr téléphoner<br />

Se retrouver avec la même liesse<br />

Les jours devenaient de plus en plus longs<br />

Il pleurait sur sa boîte aux lettres vide<br />

Mais quand bien même elle oublierait son nom<br />

Elle n’oublierait où son cœur réside<br />

Lorsqu’ell’ revint ell’ ne revint jamais<br />

Au petit homme de plus en plus triste<br />

Et dans sa tête les questions cognaient<br />

Déchirant en pleurs l’amour utopique<br />

Les jours ont recouvert les feuilles mortes<br />

On n’les voit plus mais ell’s vivent toujours<br />

Ell’s sont enfouies sous le sable si fortes<br />

Qu’elles réapparaîtront un beau jour<br />

Mais le p’tit homme laisse les feuillages<br />

Semblant oublier il chante sa rage<br />

04/11/95<br />

L’arroseur irisé<br />

Quand soliloquant dans mes loques<br />

J’irai re-fouler le goudron<br />

De mes bottes bien trop usées<br />

Reviendras-tu soigner mes cloques<br />

M’injectant un doigt de bourbon<br />

Qui viendrait panser mes pensées<br />

Quand je ne pourrai plus payer<br />

Ta dose de liqueur acide<br />

Je sais bien que tu m’oublieras<br />

Il ne faut pas oublier<br />

Que lorsque la bouteille est vide<br />

Alors c’est elle qui te boit<br />

04/11/95


Déclaration des droits de l’Homme<br />

Les hommes sont nés opprimés<br />

Et inégaux dans la pratique<br />

Et s’ils ont le droit de gueuler<br />

Faudrait pas virer hystériques<br />

Violant la femme du prochain<br />

Qui voudrait monter sur la scène<br />

Où ils dominaient le tapin<br />

Avant que l’autre con ne vienne<br />

Et ne se contentant jamais<br />

Des énormes fruits qu’ils récoltent<br />

Ils vont jusqu’à croquer les baies<br />

De Dieu au nom de la révolte<br />

04/11/95<br />

Débit de poison<br />

À force de soupirer comme un damné<br />

Il a fini par éteindre le soleil<br />

Soufflant sa flamme d’un il ayant pleuré<br />

Tellement qu’il en a déteint en vermeil<br />

Quand un jour il a voulu tatouer le bras<br />

De la fille qui lui vendait du bonheur<br />

Il a vu que son nom ne s’écrivait pas<br />

En lettres de sang au beau milieu du cœur<br />

Fatigué de ces espoirs sans lendemain<br />

Maintenant il espère trouver le jour<br />

Où ses veines colporteront le venin<br />

Qu’avec lui on puisse enfin mourir d’amour<br />

08/11/95


Couleurs du goût et du dégoût<br />

– Vers ternes illuminés<br />

– La Belle et Caïn<br />

– Ces gens-là<br />

– Secrets increvables<br />

– Dessein d’Ève<br />

– Le poids des mains, le choc des poings<br />

– Auto propagande<br />

– Grognards mineurs<br />

– Antagonisme des rêves de proximité<br />

– Savoirs d’éclipse<br />

– Onanisme lexical<br />

– Pas d’invitation au voyage<br />

– Sommeil d’Irina<br />

– Une couleur : bleue<br />

– Vision de Lolita<br />

(version définitive)<br />

– Dix ans après<br />

– Enseignement aquaphile<br />

– Rêve elfidé<br />

– Fil funansomnambule<br />

– Besoin de somnifère<br />

– Chant du dernier rêve en couleur<br />

31/01/1996 - 12/04/1996


Vers ternes illuminés<br />

Depuis longtemps à dos d’asticots,<br />

Je décharge des balles de haine,<br />

Prenant pour cible tous les blaireaux<br />

Qui ont pu me causer de la peine.<br />

Pourtant mon amour est sans épars ;<br />

J’ai un foie de philanthrope et j’aime<br />

Sans retenue les frères de bar<br />

Et les filles peuplant mes poèmes.<br />

J’ai embrassé de baisers limpides<br />

Chacun des prénoms que je louais,<br />

M’amourachant d’une éfemmeride<br />

Pour chaque cœur où le sein pointait<br />

Là, de ma poitrine au goût d’amiante,<br />

J’effacerai du calendrier<br />

Les laids patronymes qui me hantent,<br />

Vomissant ma bile sans pitié.<br />

31/01/96<br />

La Belle et Caïn<br />

Malgré mon Amour qui retrouve<br />

Un Air rayonnant de fraîcheur<br />

Malgré les Chants que mon Cœur couve<br />

Pour sourire au Soleil rieur<br />

Malgré le Charme indélébile<br />

Des Mots qui jouent la Vérité<br />

Malgré la Joie indescriptible<br />

De voir mes Rêves triompher<br />

Malgré. . .<br />

. . .j’ai cette affreuse envie<br />

de recontaminer les cons,<br />

vider les néants de la vie,<br />

effacer les couleurs marron,<br />

détruire les gueules hideuses,<br />

Pour aimer les amours heureuses<br />

Ne garder que les Mandarines<br />

Peuplant les Rêveries marines<br />

Ces gens-là<br />

31/01/96<br />

Chez ces gens-là, Monsieur<br />

On ne rêve pas, non !<br />

On ne rêve, Monsieur,<br />

Même plus : à quoi bon ?<br />

31/01/96


Secrets increvables<br />

Eux ne savent pas la gémausité lunaire<br />

S’imaginant qu’un seul astre mourant d’ennui<br />

Suffit à sanctifier leurs clartés noctuaires<br />

Ils ignorent tout de ces poupées du souci<br />

Qui nous tiennent la main nous menant chez Morphée<br />

Pour mieux nous protéger des tracas ennemis<br />

Eux ne connaissent aucun des prénoms de fées<br />

Qui peuplent nos rêves vivant au firmament<br />

Sur des nuages qui sont hors de leur portée<br />

Rien n’est vu de leurs yeux<br />

Et si nous sommes heureux<br />

Ils ne sauront jamais comment<br />

31/01/96<br />

Dessein d’Ève<br />

Elle a<br />

Ce détachement libre<br />

Faisant cotonner les nuages<br />

Dans un ciel si bleu<br />

eux, ils la décrivent capable de quitter<br />

ces courts copulages, qu’ils croient bien accomplis ;<br />

tout ça car ils comblent leurs lacunes de cris,<br />

qui cachent à la craie, leurs cœurs trop englauqués !<br />

Mais elle est<br />

Le dessin parfait<br />

De la douce rêverie bleue nommée<br />

Amour<br />

01/02/96<br />

Le poids des mains, le choc des poings<br />

Cette extermination passe par le discours<br />

Chaque génocide naît par sa propagande<br />

Il nous faudra des mots enregistrés sur bande<br />

Qui marqueront les cerveaux sans aucun recours<br />

Nous utiliserons de nos mains le recours<br />

Pour que nos paroles infiniment s’étendent<br />

Puis sortirons nos poings pour que nos nerfs se tendent<br />

Vers ces gueules de cons ignorant notre amour<br />

Car nous aimons la vie que cela leur déplaise<br />

Ou non on s’en fout bien s’ils se foutent qu’on baise<br />

Leur morale inviolable à force de baisers<br />

Mais nous embrasserons à en perdre l’haleine<br />

Les fées qui s’envolent en voyant leurs gros nez<br />

Car un elfe ignore la saveur de la haine<br />

02/02/96


Auto propagande<br />

Nous avons voté pour<br />

L’amour et les poèmes<br />

Les poèmes d’amour<br />

Et l’amour des poèmes<br />

03/02/96<br />

Grognards mineurs<br />

Jamais plus on ne nous parlera<br />

Comme si nous n’existions pas<br />

Aucune raison d’être inférieur<br />

Quand on a la suprématie du cœur<br />

Méfions-nous de ceux qui parlent trop<br />

Sans nous laisser placer un mot<br />

Nos idées vont révolutionner<br />

Ceux que nous forcerons à écouter<br />

Car ne nous trompons jamais de bord<br />

C’est Nous qui sommes les plus forts<br />

Nous les haïssons en minuscule<br />

Alors que notre Amour est Majuscule<br />

04/02/96<br />

Antagonisme des rêves de proximité<br />

Nous, nous rêvons de fées et de princesses,<br />

Magnifiques, avec un cœur si grand<br />

Que nous y verrions leurs seins de déesses<br />

Pointer avec grâce s’offrant au vent.<br />

Eux, s’imaginent entourés de femmes,<br />

Dont la vulgarité ferait écho<br />

À l’obscurité glauque du drame<br />

Qui fantasme au bout de leur échafaud<br />

Si nos désirs sont quelques fois les mêmes,<br />

Nos rêves à nous ne sont jamais blêmes,<br />

Alors qu’eux ne connaissent ni poèmes,<br />

Ni rêves, ni la douceur des "je t’aime".<br />

06/02/96<br />

Savoirs d’éclipse<br />

Oui je sais<br />

Qu’il est ridicule de s’émouvoir<br />

À la simple vue d’un simple matin<br />

Où le soleil simplement brillerait<br />

Oui je sais<br />

Que pour un beau sourire sans espoir<br />

D’une belle fille aux beaux cheveux brins<br />

On en rirait si l’on s’émerveillait<br />

Oui je sais<br />

Combien notre poésie d’abreuvoir<br />

Crachée et vomie un verre à la main<br />

Fait cracher et vomir celui qui hait<br />

Oui je sais bien qu’ils se moquent de nous<br />

Mais du haut de nos gratte-ciel d’ivoire<br />

Croyez bien que tout ce qu’ils peuvent croire<br />

Je m’en fous<br />

10/02/96


Onanisme lexical<br />

Nous initions des vierges<br />

Qui ont la vie en elles<br />

Eux sodomisent des pucelles<br />

Qui puent tout au bout de leurs verges<br />

La différence ne se trouve pas<br />

Uniquement dans le choix de leurs maux<br />

Dès que nous avançons vers le rêve un seul pas<br />

Trop tôt un cauchemar les déchire au couteau<br />

11/02/96<br />

Pas d’invitation au voyage<br />

Allez viens nous allons rêver encor<br />

Auprès des fées qui nous font jouir de peur<br />

Dans le combat sous nos draps bleu marine<br />

Nous ouvrirons au ciel notre poitrine<br />

Pour y chiner les germes du bonheur<br />

Viens rêvons jusqu’au sommeil de la Mort<br />

22/02/96<br />

Sommeil d’Irina<br />

Tu es là couchée si près de moi<br />

Que je sens la chaleur de tes lèvres<br />

Réchauffer tout mon corps jusqu’au cœur<br />

Un éclat de lune tend le bras<br />

Et sculpte ton corps comme un orfèvre<br />

Soulignant tes courbes sans pudeurs<br />

Aucun bruit ne pourrait t’enlever<br />

Au charme des rêves bleu marine<br />

Qu’un souffle ne laisse qu’entrevoir<br />

En t’écoutant tendrement ronfler<br />

Je ressens pourtant l’envie frangine<br />

De me plonger dans ton isoloir<br />

17/03/96<br />

Une couleur : bleue<br />

Et vous croyez toujours que c’est simple de vivre ?<br />

Quand ceux que l’on aimait, incrustés dans le cœur,<br />

Sont partis se mourir, écrasés par malheur ?<br />

Julie dans son cœur bleu, n’arrive qu’à survivre.<br />

Vous espérez toujours que l’on va vous aimer ?<br />

Quand l’amour qui restait est parti en musique<br />

Dans une symphonie aux envolées lyriques ?<br />

Elle et ses rêves bleus, n’aiment que leurs cafés.<br />

Et vous pensez toujours<br />

Que l’on va croire encor<br />

Que malgré tout, l’amour<br />

Restera le plus fort ? ? ?<br />

Oui !<br />

21/03/96


Vision de Lolita<br />

(version définitive)<br />

Petite fille je sais, les murs le chuchotent,<br />

Que tu ne pourras sûrement jamais m’aimer ;<br />

Tu ne poseras sur mes lèvres tes baisers,<br />

Ce serait immoral et la Morale est sotte !<br />

Je suis bien trop vieux, l’âge et le temps sont sacrés ;<br />

En tout cas le temps qui vole est un sacré piège.<br />

Mes cheveux sont déjà tant recouverts de neige,<br />

Tu voudrais du soleil pour encor mieux briller. . .<br />

Pourtant, je te retrouve chaque nuit en rêve<br />

Quand les lunes sont bleues et les anges bordeaux<br />

Et je peux te chanter enfin sans sonner faux<br />

Un poème où cette histoire de temps s’achève<br />

Mais tu sais les juges qui font notre procès<br />

Ne doivent pas connaître la couleur des songes<br />

Ils ont décrété que c’est un Mal qui me ronge<br />

Que c’est mal de t’aimer petite Lolita<br />

12/04/96<br />

Dix ans après<br />

Et j’ai ce sentiment qui me pousse<br />

À croire à cette pensée comique<br />

Qu’il faut bien voir dans la lune rousse<br />

Un signe de l’inconscient cosmique<br />

Et lorsque la nuit crie sa mélodie<br />

Échouée d’un festival de liberté<br />

Les notes bleues qui volent en toupie<br />

Ne sont-elles pas jouées que pour aimer ?<br />

Quelle vision pourrait avoir mon rétro<br />

Autre qu’un beau soleil rouge qui s’endort<br />

Se balançant tranquillement dans mon dos<br />

Pendant que les étoiles oublient la mort ?<br />

Sans mentir il n’existe pas de plus beaux ramages<br />

Que celui qui revient colorer tous nos rêves<br />

Puis dépose sous nos oreillers l’étalage<br />

Des joies qu’il reste à vivre avant qu’on ne le crève<br />

08/04/96<br />

Enseignement aquaphile<br />

Nous devons le respect aux beaux poissons,<br />

Car à peine nés ils savent déjà<br />

Ce que pendant longtemps nous apprenons :<br />

Dès leur naissance ils nagent sans effroi<br />

Sans pourtant qu’on leur ait jamais appris.<br />

Oui ils savent que si l’on veut y arriver<br />

Aucun océan n’est impossible à dompter.<br />

Et ce savoir les rend proches du paradis. . .<br />

08/04/96


Rêve elfidé<br />

J’ai croisé au détour d’un rêve bleu marine<br />

Un elfe étincelant qui, souriant, m’a dit<br />

Qu’il existait un ciel où les lunes câlines<br />

Font briller le soleil lorsqu’il est étourdi<br />

Et qu’il laisse les mers sans lumière se fondre.<br />

Sous le charme, songeur, je n’ai pu que répondre :<br />

"Vous êtes un peu poète<br />

Puisque malgré que vous n’ayez pas vos papiers<br />

Comme un rêve vous faites<br />

Vivre ce sentiment d’Universalité ! "<br />

Alors, sans dire un mot, dans la nuit bleu marine,<br />

Mon elfe poète a luit d’une aile divine.<br />

08/04/96<br />

Fil funansomnambule<br />

Méfions-nous des oiseaux trop gueulards<br />

Qui chantent qu’ils volent dans un rêve<br />

Car si jamais leur bonheur s’achève<br />

Ils basculent dans le cauchemar<br />

08/04/96<br />

Besoin de somnifère<br />

Encore quelques rêves<br />

Pour ne pas oublier de ne pas oublier<br />

Chaque nuit où la vie aux reflets blancs s’achève<br />

Il vaudrait alors mieux garder les yeux fermés<br />

Même si les insomnies<br />

Laissent la porte ouverte à la méditation<br />

Balançant les pensées d’une douceur de pluie<br />

Il vaudrait mieux rêver la même inspiration<br />

Rêver en bleu marine<br />

Pour enfin réussir à prendre son envol<br />

Rejoindre dans la nuit les ailes de platine<br />

Des elfes qui se moqu’nt des insomniaqu’s au sol<br />

10/04/96<br />

Chant du dernier rêve en couleur<br />

Et s’il faut vraiment un dernier rêve,<br />

J’aimerais bien pouvoir m’envoler ;<br />

Et soudain dans ce rêve dernier,<br />

Alors que mon cœur si bleu s’élève,<br />

Je cueille entre mes dents une fleur,<br />

Sur ma lèvre une fleur bleue de vie,<br />

Puisqu’il n’en fleurit de plus jolie ;<br />

Dans un ciel marine de bonheur,<br />

Je n’aurais plus d’autre envie que celle<br />

De plonger dans la plus bleue des mers<br />

Pour abreuver ma fleur d’un brin d’air ;<br />

*


Alors, puisque ma rose ruisselle,<br />

Avant de me noyer dans cette eau<br />

Transparente, limpide et lointaine,<br />

Je prends par la main une sirène,<br />

Pour l’envoler vers d’autres couleurs,<br />

Et écouter tous deux cet écho<br />

Que chante le dernier rêve en chœur. . .<br />

. . .bercé par la musique des flots.<br />

11/04/96


Nuances<br />

– Wonder full of colors<br />

– Transparence translucide et transcendante<br />

– Albinosie<br />

– Démons incolores<br />

– Blancheur d’ébène<br />

– Page blanche<br />

– Gris<br />

– Sourire pastel<br />

– Couleur de vie<br />

– Un rayon couleur de lumière<br />

– Retour sur un pré vert<br />

– Tromperie jaune<br />

– La rose éclose<br />

– Irradiation bordeaux<br />

– Rouge brasier<br />

– Orangeade<br />

– Bleu comme une mandarine<br />

– Elfe bleu<br />

– Marine<br />

– Rêverie d’azur<br />

– Beautiful lonesome blue<br />

25/04/1996 - 07/07/1996


Wonder full of colors<br />

Lorsqu’on a goûté la couleur des rêves<br />

Qu’on s’est enivré en buvant leur sève<br />

Que reste-t-il ?<br />

Quand on a découvert que la nuit n’est pas noire<br />

Et que la lumière ne sera jamais blanche<br />

Reste-t-il encore quelques couleurs à boire<br />

Pour soûler nos p’tits cœurs déjà plus très étanches ?<br />

Les arcs-en-ciel existent-ils ?<br />

L’infra-rouge et l’ultra-violet<br />

Pourront-ils se laisser goûter<br />

Malgré leurs prénoms belliqueux ?<br />

Que se passerait-il<br />

Si nous ne pouvions plus ouvrir les yeux ?<br />

Verrions-nous alors Rien<br />

ou Tout<br />

Si nos mille yeux écopent ?<br />

Le paradis a-t-il un goût<br />

De kaléidoscope ?—)<br />

25/04/96<br />

Transparence translucide et transcendante<br />

Venez mon amour, grimpons aux couleurs !<br />

Quand nous serons en haut de l’arc-en-ciel<br />

Fermons nos yeux pour frissonner en chœur.<br />

Enivrons-nous, glissant du toboggan,<br />

Toujours plus vite jusqu’à l’éternel<br />

Lac endormi depuis la fin des temps.<br />

Là, enfin, baignons-nous dans cette eau claire,<br />

Laissons reposer nos rires d’enfance,<br />

Ceux qui coulent plus loin, comme un poète espère<br />

Dans une solitude au ton de transparence.<br />

Dites-moi mon amour si dans vos rêveries<br />

Vous aussi vous soûlez vos pensées féminines<br />

Dans cette eau sans couleur dont les couleurs envient<br />

L’émotion hors du temps si limpide et si calme.<br />

J’ai vu votre reflet dans ce lac transparent :<br />

Vous étiez si jeune, même pas encor née,<br />

Riant de tous vos yeux, de vos cœurs transcendants,<br />

Vos seins alors pointaient jusqu’à l’éternité.<br />

Albinosie<br />

05/07/96<br />

La solitude<br />

Est une épaule sans couleur<br />

Qui n’est pas là<br />

Quand on aimerait s’y consoler<br />

03/05/96


Démons incolores<br />

Même le sang qui se déverse tristement<br />

Comme une larme qui coule est si transparent<br />

Aucun rouge violent ne peut l’animer<br />

Parce qu’aucune teinte n’est assez intense<br />

Pour pouvoir l’embrasser et lui donner substance<br />

Rien n’est jamais assez fort pour le colorer<br />

Les plaies qui s’ouvrent à nouveau sont volatiles<br />

Mais jamais vides le Néant n’existe pas<br />

Leur solitude délave le creux du bras<br />

Elle pèse tellement que c’est difficile<br />

Oui difficile<br />

Si invisible<br />

Plus illisible encore que l’opacité<br />

D’un amour incertain qui ne sait que rêver<br />

Infiniment plus muet qu’un silence de bible<br />

Trop immatériel comme un cri manquant sa cible<br />

Rien n’est terne le gris pourrait au moins griser<br />

Cette douleur qui pique le cœur de sa lance<br />

N’a de couleur que celle de la transparence<br />

Alors on ne sait plus à quel sein s’accrocher<br />

06/06/96<br />

Blancheur d’ébène<br />

Pourtant je me souviens de la nuit infinie<br />

Où je planais alors que je n’étais pas né<br />

Je me souviens du noir de ce ciel étoilé<br />

D’étoiles si blanches d’avoir rêvé la vie<br />

Seuls les enfants non nés ont cette rêverie<br />

De noir et blanc parfaits sachant imaginer<br />

Dans leur solitude si belle et grande assez<br />

Pour rêver sans couleurs de ce feu d’alchimie<br />

Lorsqu’un noir royal épouse une reine blanche<br />

Leur tendresse cosmique a cette beauté franche<br />

Qui couve sous son sein des reflets d’arc-en-ciel<br />

Et toutes les couleurs sont nées de cette idylle<br />

Entre astres de neige et noire nuit : éternel<br />

Rêve d’un enfant à l’innocence tranquille.<br />

27/06/96<br />

Page blanche<br />

Comment louer la blancheur d’une page<br />

Qui bientôt perdra sa virginité ?<br />

Tant de mots la demandent en mariage<br />

Pour sans pudeur la couvrir de baisers !<br />

Et la page conquise s’offre alors<br />

Reniant le temps où elle fut parfaite.<br />

Candide elle jouit, en redemande encor,<br />

Enchaînée sous les lignes d’un poète !<br />

Songeuse elle trouve la perfection<br />

À vingt mille lieues d’être immaculée.<br />

Rien ne vaut les caresses d’un crayon<br />

Pour émouvoir comme un conte de fée !<br />

*


Finalement les lignes<br />

Ne sont que quelques mots<br />

Assez riches et beaux<br />

Se mariant avec soin<br />

Mais sans aucun besoin<br />

Qu’on lise entre leurs lignes !<br />

Gris<br />

17/06/96<br />

Les cons sont tous gris comme des moustiques<br />

Tous ne sont pas forcément bien méchants<br />

La plupart parmi eux jamais ne pique<br />

On les écraserait bien tous pourtant !<br />

Pas besoin de se griser de nuances<br />

Quand on est moustique ou con, qu’on est gris<br />

On est dès qu’on naît bercé de malchance<br />

Inutile et triste quand on survit<br />

On voudrait être aimé de la lumière<br />

On vit dans des villes vides de vie<br />

Les murs au gris jaunissant n’ont pour plaire<br />

Que la couleur rêvée des lampadaires.<br />

23/06/96<br />

Sourire pastel<br />

Votre bleu sourire pastel<br />

Est si charmant et émouvant<br />

Mais il reste superficiel<br />

Entre deux couleurs hésitant<br />

05/07/96<br />

Couleur de vie<br />

Un trait<br />

Pas plus<br />

Aux reflets d’or<br />

Si vif<br />

Qu’il transperce<br />

Le ciel rouge<br />

De sa lame blanche<br />

Un trait<br />

Filant<br />

Jusqu’à la cime<br />

Si verte<br />

Pour féconder<br />

Les lunes bleues<br />

En un revers d’éclipse<br />

07/07/96


Un rayon couleur de lumière<br />

Un beau rayon couleur de lumière<br />

Un rayon qui sait si bien se taire<br />

Un rayon tâché d’un blanc si pur<br />

Un rayon teinté de bleu bien sûr<br />

Mais voilé d’un jaune adoucissant<br />

La chaleur de son corps flamboyant<br />

Un rayon si gentil qui sourit<br />

Du coin des lèvres et puis s’enfuit<br />

Un rayon qui doucement respire<br />

Un rayon récitant le bonheur<br />

Un rayon sachant la joie de vivre<br />

Un rayon de la couleur des fleurs<br />

Un beau rayon ami du soleil<br />

Un rayon riant dès le réveil<br />

De voir encore un matin nouveau<br />

Un rayon dont les yeux perçants brillent<br />

Un rayon au visage si beau<br />

Rayonnant sur les jambes des filles<br />

Un rayon saoul des jupes jolies<br />

Un rayon déposant sur les seins<br />

Des baisers brûlant de mélodie<br />

Un rayon qui ne demande rien<br />

Si je pouvais être ce rayon<br />

Je demanderais au moins pardon<br />

Un rayon rond<br />

Un rayon ion<br />

Un rayon ré<br />

Un rayon là<br />

Un rayon ici, ici tout prêt<br />

Un rayon tendant à tous le bras<br />

Un rayon avec un très bon fond<br />

Rayon à l’allure de crayon<br />

Un rayon chantant la poésie<br />

D’une petite mine réjouie<br />

Un rayon débordant de tendresse<br />

Ayant la douceur d’une caresse<br />

Un rieur rayon qui rit<br />

Si je pouvais être lui<br />

Je rirais bien plus souvent<br />

Un rayon couleur de fête<br />

Un rayon couleur de vent<br />

Un rayon<br />

rien qu’un rayon<br />

tout bête<br />

21/06/96<br />

Retour sur un pré vert<br />

Il est bien naturel de penser au vert<br />

En le teintant des beautés de la Nature<br />

En y rêvant un renouveau qui perdure<br />

Comme si tous les rêves naissaient des vers<br />

Hélas le printemps est si académique<br />

Que sans espoir il finit par se faner<br />

Rougissant si honteux de se suicider<br />

Immuablement et sans qu’on ne l’explique<br />

*


Mais transgressant cet éternel éphémère<br />

Nos rêves de verdure ne se lassent jamais<br />

Et ils se laissent toujours transpercer sans arrêt<br />

Par les belles aiguilles d’un conifère<br />

Puisqu’une belle fille habillée de vert<br />

Reste une belle fille habillée de vert !<br />

18/06/96<br />

Tromperie jaune<br />

Le jaune serait une couleur de lumière ?<br />

Alors qu’il atténue la blancheur du soleil !<br />

Avec lui on ne peut sourire dans déplaire<br />

Pour grincer sous la dent il n’a pas son pareil. . .<br />

Car enfin, regardez un peu mieux ce mur jaune<br />

Tout éclairé qu’il soit, ne trouvez-vous pas<br />

Qu’il est bien trop terne pour recevoir l’aumône<br />

D’une fée lumineuse amoureuse des rois ?<br />

Non, le jaune manque trop de cette douceur<br />

Que la féminine lumière tant affecte.<br />

Et si la princesse doit donner sa chaleur<br />

C’est bien plus à ces flocons, beaux comme une insecte.<br />

18/06/96<br />

La rose éclose<br />

Qu’avions-nous donc besoin de cette couleur rose ?<br />

Si ce n’est pour qu’un jour, sans raison, on arrose<br />

À grands coups de pinceau, on barbouille, on maquille<br />

La chambre innocente d’une petite fille.<br />

N’avions-nous pas assez de notre vieille langue ?<br />

Pour voir cette larme, qui sur une joue tangue,<br />

Se laissant embrasser par des lèvres si fines<br />

Qu’un sourire n’empêche d’être féminines.<br />

Nous n’avons que collé un nom de jolie fleur<br />

À des êtres qui n’ont rien de cette couleur !<br />

À moins que nous n’étions alors un peu jaloux<br />

Que de ces doux êtres les baisers soient si doux ?<br />

18/05/96<br />

Irradiation bordeaux<br />

Ah Poète, comme tu t’es trompé !<br />

Trop longtemps tu as cru dans ton alcôve,<br />

Que la tristesse emprunte de beauté,<br />

Te faisait déverser des larmes mauves. . .<br />

Les gangsters de Saturne t’ont rendu<br />

Daltonien, à force de balles tristes ;<br />

Et sous ce feu, tes yeux sont devenus<br />

Aveugles, au point de perdre la piste !<br />

Car enfin, n’as-tu pas vu que ton cœur,<br />

Dans sa grande tristesse, où tu te loves,<br />

Avait cette magnifique splendeur<br />

D’une toute autre couleur que le marine ?<br />

*


Tu sais, ce spleen d’un autre baudelaire,<br />

À la fois si lourd, mais tellement beau,<br />

Resplendit toujours, de cette lumière<br />

Aux plumes irradiées d’un feu bordeaux.<br />

06/05/96<br />

Rouge brasier<br />

Le roug’ n’est que violente passion<br />

Pas un amour qui offre le monde<br />

Mais plutôt qui se bat sans raison<br />

Pour le conquérir<br />

Et souffrir<br />

À la ronde<br />

C’est une beauté qui fait peur<br />

Amsterdam et Prague sont rouges<br />

Car noyées dans cette couleur<br />

Ell’s ont trop souvent<br />

Bu leur sang<br />

Dans un bouge<br />

Et quand un astre se couche<br />

Aussi précipitamment<br />

Ne trouvez-vous donc pas louche<br />

Que nos cœurs se serrent<br />

Sans repères<br />

Bruyamment ?<br />

Orangeade<br />

04/05/96<br />

L’été<br />

Le soleil s’endort<br />

Sur la douce peau<br />

D’une belle fille<br />

Il lui donne<br />

Cette couleur d’orange<br />

Qu’on caresse tendrement<br />

Enivré par le parfum de son écorce<br />

Mais l’on sait<br />

Que le fruit<br />

Garde toute sa saveur<br />

À l’intérieur<br />

Pourquoi ?<br />

Pour qu’on le dénude<br />

Découvrant cette même couleur<br />

Que le réveil du soleil le lendemain<br />

05/07/96<br />

Bleu comme une mandarine<br />

Et le bonheur est bleu comme une mandarine<br />

Même s’il est teinté par la mélancolie<br />

Il lui reste toujours la chaleur alcaline<br />

D’une lumière en feu aimant rester fleurie<br />

Le bonheur<br />

À la beauté apaisante<br />

De l’eau bleue rêvant d’océan<br />

18/06/96


Elfe bleu<br />

Les anges ont cette auréole bleue<br />

Presque transparente<br />

Que le ciel suspend<br />

Au-dessus de ta vie<br />

Marine<br />

15/05/96<br />

Les rêves sont bleus.<br />

À n’en pas douter !<br />

Il suffit de fermer les yeux,<br />

Pour tendrement les savourer.<br />

Lorsque la nuit brille si bleu marine,<br />

Que l’on voudrait pouvoir s’y envoler,<br />

Dans un doux songe à l’odeur alcaline,<br />

Ce chaud désir peut se réaliser. . .<br />

. . .Enfin<br />

Et lorsque le rêve nous tend la main,<br />

Dessinant l’exquise esquisse du soir,<br />

On peut l’embrasser en un clin de lèvre.<br />

Souvenons-nous que le ciel n’est pas noir :<br />

Sinon le meilleur des orfèvres<br />

Ne pourrait exposer sa toile.<br />

Ainsi dans la beauté d’un bleu nocturne,<br />

Illuminé par une bonne étoile,<br />

Et par cette lune éclipsant Saturne<br />

Nos rêves peignent le tableau parfait<br />

Dans une dominante bleue.<br />

Et lorsque j’étais heureux, je<br />

Rêvais que ce chef d’œuvre me souriait.<br />

28/04/96<br />

Rêverie d’azur<br />

La rêverie plane dans un ciel bleu<br />

Vir’voltant entre mille poésies<br />

Son imagerie est si infinie<br />

Qu’en sa compagnie on se sent<br />

heureux<br />

Ainsi blotti dans ses bras bleu ciel<br />

On s’envole bien loin du bleu marine<br />

Où plongent tous ces rêves qui fascinent<br />

Sans empêcher de leur être infidèle<br />

La rêverie emprunte à la féminité<br />

Tout ce qu’un ciel azur peut nous faire rêver<br />

15/06/96


Beautiful lonesome blue<br />

Chaque teinte de l’arc-en-ciel<br />

Aime s’acoquiner d’une autre<br />

Aime à se marier l’une à l’autre<br />

Noces bénies du bleu du ciel<br />

Mais le ciel bleu lui est tout seul<br />

Le bleu se suffit à lui-même<br />

Comme un rêve d’amour qui s’aime<br />

Bleu marin rêvant d’une gueule<br />

Féminine dans chaque pore<br />

Où transpire encor et encore<br />

Le monologue de son cœur<br />

Et toutes ces bleues rêveries<br />

S’inventent des imageries<br />

De la tendresse d’une sœur<br />

Car le bleu a cette beauté<br />

D’un irisé feu d’artifice<br />

Admiré seul sans artifice<br />

De façon à entièrement<br />

Et pleinement en profiter<br />

En rêvant d’un bleu océan<br />

Dont la beauté a l’alchimie<br />

De sa bleuté si infinie<br />

22/06/96


Poésies de l’eau<br />

– Prélude aquatique<br />

– Naissance des Courants marins<br />

– Rêverie de Langues océanes<br />

– Alchimie de l’apnée<br />

– Plongeon<br />

– Ombrelle pour la Pluie<br />

– Surface aquatique<br />

– Géométrie de l’Eau<br />

– Trilogie imbibée des Éléments<br />

– Eau bleue<br />

– Mer berceuse<br />

– L’Éros-Eau pensant<br />

– Lo<br />

– Les Chats ont peur de l’Eau<br />

– Bain<br />

– Ruisseau<br />

– Arôme du Lac de Côme<br />

– Jeu d’Eau<br />

– Mémoire des Fontaines<br />

– Promenade au milieu d’un Lac<br />

– Goutte à Goutte<br />

26/07/1996 - 08/08/1996


Prélude aquatique<br />

Et voici le Vent de l’Eau<br />

Qui chuchote dans la Nuit<br />

La Fragilité des Mots<br />

Et la Puissance des Cris<br />

Voici les Sources, les Étangs<br />

Qui savent avec Certitude<br />

Qu’un bel Amour se prend<br />

Dans une même Solitude<br />

Voici la Pluie chaude de l’Été<br />

Pleuvant pour enivrer les Forêts<br />

Qui auraient pu encore ignorer<br />

L’Eau bleue des Baisers que je volais.<br />

26/07/96<br />

Naissance des Courants marins<br />

Avant de courir<br />

Dans la Fureur des Torrents<br />

L’Eau des Sources<br />

Se marie à l’Or du Soleil<br />

Elle rêve d’un Lac endormi<br />

Qui ne voudrait se réveiller<br />

Avant d’avoir touché le Ciel<br />

Sans un Mot<br />

L’Eau chante déjà<br />

La Symphonie des Larmes<br />

Qui coulent abreuver les Montagnes<br />

Pour que l’Océan ne connaisse jamais<br />

Le Désespoir des Déserts<br />

Puis l’Eau oublie<br />

Elle oublie le Murmure du Silence<br />

Elle oublie le Charme des Lacs<br />

La Saveur parfumée des Lunes<br />

Et la Fluidité des Sources Transparentes<br />

L’Eau coule<br />

Et Rien ne l’arrête de couler<br />

Ni le Flamboiement du Soleil<br />

Ni les Cris des Mouettes au-dessus des Mers<br />

L’Eau coule<br />

Et se nourrit d’Éloges<br />

Sur la Vigueur de son Courant<br />

L’Eau coule tant, si vite<br />

Qu’elle oublie de s’écouter couler<br />

Et se repose enfin<br />

Elle rêve à nouveau<br />

De flotter dans le Bleu du Ciel<br />

Elle embrasse à nouveau<br />

Les Gouttes aquaphiles<br />

Qui caressent son Corps<br />

Sagement<br />

Elle prie devant la Nuit<br />

Les Nuages floconneux<br />

Qui lui ont offert la Vie<br />

*


Elle respire<br />

Tendrement<br />

Doucement<br />

Les Paires d’Oxygène<br />

Qui l’ont rendu à la Mer<br />

Elle écoute enfin<br />

Ce Chant des Sources<br />

Qui berçait ses Rêves d’Enfance<br />

Et savait déjà s’accorder<br />

Avec la Virtuosité du Vent<br />

Et l’Or fleurissant de la Solitude<br />

Lorsqu’elle s’est suffisamment souvenu<br />

De ses Instants de Rêveries profondes<br />

Où les Vagues avaient cette Émotion cosmique<br />

Désirant séduire les Poèmes<br />

Pour soulager leurs Cicatrices<br />

L’Eau s’aime à nouveau d’une nouvelle Naissance<br />

Et redevient Eau<br />

26/07/96<br />

Rêverie de Langues océanes<br />

Assis au Bord d’une Falaise<br />

Je sens mes Rêves attirés<br />

Au Fond des Rivages bleutés<br />

Là, des Sirènes espagnoles dansent<br />

Dans la Fumée de Cigarett’s anglaises<br />

Alors leurs chaudes Voix gitanes lancent<br />

Leurs Notes dans des Langues inconnues<br />

Reflétant la douceur de leurs Peaux Nues<br />

Car l’Océan est le Berceau<br />

Où est né chaque Mot nouveau<br />

Et chaque Nuit l’Eau s’y endort<br />

Pour à nouveau chanter plus fort<br />

Enivrée par ces Chants multicolores<br />

J’entends mes Rêveries rêver encore<br />

Assis au Bord d’une Falaise<br />

27/07/96<br />

Alchimie de l’apnée<br />

L’Eau claire a cette Beauté alchimique<br />

Débarrassée de tout Zézaiement<br />

Que l’on respire dans l’Air et le Vent<br />

Lorsqu’on sait boire l’Espace cosmique<br />

27/07/96


Plongeon<br />

Et l’on plonge dans l’Eau comme dans un Poème<br />

S’élevant au-dessus des Nuages du Temps<br />

Qui brouillent les Regards inévitablement<br />

On plonge dans l’Eau sans sa propre Ombre même<br />

On plonge soulagé puisque dans l’Eau on sème<br />

Tous les sombres Soupirs qui pèsent trop souvent<br />

Sur l’Air sec quotidien pour rêver doucement<br />

D’une Force infinie à la Fille qu’on aime<br />

L’Eau voit cet Orgueil qui ensable le Désert<br />

À se retrouver seul dans un Temps qui se perd<br />

Mais l’Eau vite a besoin que ses Gouttes inondent<br />

La Peau nue de son Cœur oubliant tout Orgueil<br />

Qui pourrait empêcher la Poésie du Monde<br />

De noyer sous son Sein sa Rime et ses Écueils<br />

27/07/96<br />

Ombrelle pour la Pluie<br />

L’Eau repousse les Feux agressifs<br />

En les noyant d’Indifférence<br />

Dans l’Uniformité limpide<br />

De son Étendue infinie<br />

27/07/96<br />

Surface aquatique<br />

La Surface de l’Eau<br />

Est une Silhouette teintée<br />

De Délicatesse<br />

27/07/96<br />

Géométrie de l’Eau<br />

Sur l’Eau<br />

Dans l’Eau<br />

Résonne le Son<br />

D’une Voyelle féminine<br />

Cerclée de Perfection<br />

Elle rassemble en son Cœur<br />

Une Beauté emplie de Contradictions<br />

Car son Centre est le Point exact<br />

Où se rencontrent<br />

La Violence des Torrents<br />

Et le Calme apaisant des Étangs<br />

La Virilité de l’Océan<br />

Et l’Ambiguïté féminine des Mers<br />

La Chaleur des Geysers<br />

Et le Froid tranchant des Banquises<br />

Le Bleu Marine des Fonds océaniques<br />

Et l’Azur de la Pluie<br />

Aux Reflets prophétiques<br />

*


L’Eau est cette douce Tendresse<br />

Pointée sur un Sein qu’on caresse<br />

Et la parfaite Transparence<br />

D’un Ciel à l’Horizon immense<br />

Pourtant lorsque son Rire se vide<br />

On y puise des Larmes acides<br />

27/07/96<br />

Trilogie imbibée des Éléments<br />

L’Eau ne supporte pas les Barricades<br />

Ni les frontières masquant l’Horizon.<br />

Comme l’Air, l’Eau boit à pleines Rasades<br />

L’Infini dont elle connaît le Nom<br />

De chaque Goutte et de chaque Reflet ;<br />

Comme l’Air, elle ne laisse jamais<br />

Endiguer ses Désirs de Liberté.<br />

L’Eau déteste les Instants qui s’allongent<br />

Et dont on attend sans cesse la Fin.<br />

Comme le Feu, l’Eau coule dans un Songe<br />

Pour naître d’une Étincelle, qui tient<br />

À jouer sa Vie comme au premier Jour ;<br />

Comme le Feu, elle brûle toujours<br />

D’un Éclair embrasant l’Éternité.<br />

L’Eau a cette Force des Éléments<br />

Qui ont su se détacher de la Terre,<br />

De son Espace emprisonné du Temps ;<br />

L’Eau est une Rêverie qu’on espère.<br />

Eau bleue<br />

28/07/96<br />

L’Eau est bleue<br />

Car en ses Interstices<br />

Coulent le Ciel et la Nuit<br />

28/07/96<br />

Mer berceuse<br />

Au plus profond de ses Molécules<br />

L’Eau a cette Beauté rassurante<br />

Qui fait que les noirs Démons reculent<br />

Devant cette Eau calme qui enchante<br />

Même lorsque ses Lèvres écument<br />

Crachant violemment toute sa Haine<br />

Même lorsque ses Entrailles fument<br />

Vomissant la Chaleur de ses Peines<br />

L’Eau sait réconforter sous son Sein<br />

Avec un Calme si maternel<br />

Les Pleurs des Enfants et des Lutins<br />

Et leur offre des Baisers de Miel<br />

Car l’Eau renferme dans ses Poumons<br />

Un Souffle féminin déferlant<br />

Depuis les Sommets de l’Élotion<br />

Jusque dans les Arcanes du Temps<br />

29/07/96


L’Éros-Eau pensant<br />

Lorsque l’Eau pense<br />

Elle réfléchit comme un Enfant qui pense<br />

Comme un Enfant elle pense tout haut<br />

Sans encore avoir de basses Plaies à panser<br />

Ou alors sans penser à ses Plaies<br />

Comme un Enfant, l’Eau<br />

Pense que les Lunes sont deux<br />

Juste parce qu’ainsi c’est mieux<br />

L’Eau pense avec de jolis Mots<br />

Avec ses Lacs et ses Torrents<br />

Ses Étangs et ses Océans<br />

L’Eau comme un Enfant<br />

Réfléchit des Mots de Lunes<br />

Des Mots qui brillent dans ses Yeux<br />

Les Pensées de l’Eau caressent du Doigt<br />

Les Étoiles et les Éclipses<br />

Qui brillent et tournent en Ronds étroits<br />

Dans ses Ronds d’Eau en Ellipse<br />

Car les Pensées de l’Eau<br />

Comme les Pensées d’un Enfant<br />

Laissent rouler dans les Flots<br />

Des Mots d’un bel Amour innocent<br />

D’un grand Amour <strong>poétique</strong><br />

Réfléchissant ses Rêveries cosmiques.<br />

Lo<br />

31/07/96<br />

Et j’ai connu l’Eau où navigue une Plume<br />

La plus douce entre toutes les douces Eaux<br />

Elle venait s’écoulant d’un Crachin de Brume<br />

Ses Embruns ont soûlé mon Destin tantôt<br />

Les Mots s’envolaient de sa Plume fragile<br />

Déposant une Goutte sur l’Arc-en-Ciel<br />

Pour lui offrir la Saveur des Mers tranquilles<br />

Et la tendre Couleur bleue du Bleu du Ciel<br />

Les Silences qu’elle écrivait en plongeant<br />

Sa Plume dorée dans l’Encre d’Océan<br />

Ont fait couler de scintillantes Larmes<br />

Bien vite noyées dans l’Oubli de son Charme<br />

Cette Eau a éclaboussé mes souvenirs<br />

Y gravant des Bonheurs à n’en plus finir<br />

De sa Plume de Sœur, de sa Plume d’Ange<br />

De sa Plume mouillée d’un Amour étrange<br />

31/07/96<br />

Les Chats ont peur de l’Eau<br />

Les Chats ont tous une Peur bleue de l’Eau<br />

Qu’est-ce que ça peut être bête un Chat !<br />

C’est que les Chats sont des Poules mouillées,<br />

Sauf qu’ils n’ont pas de Plumes sur le dos<br />

Et que les Chats, eux, ne se mouillent pas :<br />

Ils ont trop Peur de se faire tremper !<br />

*


Quant aux Poules, elles se trempent bien<br />

Mais Rien n’est moins beau qu’une Poule d’Eau,<br />

Mieux vaut la plonger dans une Marmite :<br />

C’est si beau à voir lorsque l’on a Faim<br />

Une Poule qui n’a pas eu de Pot,<br />

Qui trempe dans l’Eau bouillante et s’agite.<br />

Quant à ces pauvres Gens qui ont si Faim,<br />

Ils voudraient manger de la Poule au Pot<br />

Pour ne plus rester la Peau sur les Os,<br />

Et même un Chat pelé leur plairait bien ;<br />

Mais Rien n’y fait, ils n’ont ni Pain, ni Pot,<br />

Ni Poule et même pas de Chat idiot !<br />

Et les Chats auront toujours Peur de l’Eau<br />

Et les Poules finiront dans les Pots,<br />

Mais les Affamés pourront boire l’Eau<br />

C’est mieux que Rien,<br />

Quand on a Faim !<br />

Bain<br />

01/08/96<br />

Lorsque le Courant est assez fort<br />

On peut y oublier ses Remords<br />

Mais quelle Eau pourra couler assez<br />

Pour bien laver un seul des Regrets ?<br />

Ruisseau<br />

01/08/96<br />

Elle se baignait nue en fredonnant<br />

Dans l’Eau claire d’un tout petit Ruisseau<br />

Où l’on voyait couler, Reflet charmant,<br />

Dans le creux de ses Seins un Filet d’Eau.<br />

Et le Soleil étincelait aussi,<br />

Illuminant le Reflet de Paillettes ;<br />

Ce Matin un Bonheur avait fleuri<br />

Et ruisselait auprès de la Fillette.<br />

Tu n’imaginais pas, qu’avec aussi peu d’Eau,<br />

L’Eau d’un simple Ruisseau<br />

Pourrait faire rêver<br />

De Paradis entiers ?<br />

02/08/96<br />

Arôme du Lac de Côme<br />

Ce jour-là, la Montagne avait habillé<br />

Ses Forêts d’un beau vert Chartreuse de Parme,<br />

Un chaud Soleil se souvenait de l’Été<br />

Qui était mort pas bien loin. Et une Larme<br />

Coulait d’un Ciel pluvieux, pleuvant sur Venise,<br />

Venise qui n’était pas bien loin non plus,<br />

Du moins d’après les Cartes aux Lignes grises,<br />

Mais ici les Pleurs vénitiens s’étaient tus.<br />

*


Avec Bonheur, le Lac de Côme ignorait<br />

Ces Chansons beuglées sans Cœur sur les Gondoles<br />

Qui ne plaisent qu’aux Amoureux imparfaits.<br />

Non ! Le Lac préférait l’Amour sans Paroles<br />

Emmêlant tendrement les deux Encolures<br />

D’un Couple de Cygnes aux Plumes d’Hiver ;<br />

Ces beaux Oiseaux s’aimaient là, dans le Murmure<br />

D’une Bise soufflant sur un Printemps vert.<br />

Pourtant, c’était bien l’Automne mais les Cygnes<br />

Vivent toujours, en toute Saison, dans l’Eau,<br />

Dans cette Eau fraîche qui rend l’Amour si beau. . .<br />

C’est un Signe !<br />

Jeu d’Eau<br />

02/08/96<br />

Dans les Fonds sous-marins on entend<br />

Des Fous-Rires de Mots souriants<br />

Cela vient des Otaries qui rient<br />

Jonglant avec les Mots d’Océan<br />

Pour éclabousser de Moqueries<br />

Ceux qui font la Gueule tout le Temps<br />

02/08/96<br />

Mémoire des Fontaines<br />

L’Eau a cette même Mémoire farouche<br />

Qui fait que les Étoiles dévoilent<br />

Le Prénom de chaque Enfant<br />

Qu’une nouvelle Naissance<br />

Prépare à mourir<br />

L’Eau se souvient de chaque Mot énoncé<br />

De chaque Syllabe prononcée<br />

Qu’on ait parlé avec Justesse<br />

Ou dans une profonde Cacophonie de Mensonges<br />

L’Eau ne peut oublier<br />

Les Paroles ne s’envolent pas<br />

Elles plongent toutes sans Exception<br />

Dans le Puits accueillant de l’Eau<br />

Qui inlassablement tend les Bras<br />

Aux Mots qu’on croyait, qu’on aurait voulu égarer<br />

Et ce n’est pas Tout<br />

L’Eau sait également conserver<br />

Dans ses Archives aquatiques<br />

Tous ces Non-dits, ces Non-criés, ces Non-chantés<br />

Qui déferlent dans les Déluges du Silence<br />

Jeunes Filles ne tremblez plus<br />

Lorsque l’on vous dit qu’on vous aime<br />

La Fontaine a tout entendu<br />

Et connaît par Cœur le Poème<br />

Elle sait déjà parfaitement<br />

Que de nouveaux Mots de tendresse<br />

Naîtront bientôt sous les Caresses<br />

Pour venir emplir l’Océan<br />

*


Jeunes Filles n’ayez plus jamais Peur<br />

L’Eau accueille ces Mots qui vous embrassent<br />

Puis doucement dans ses Flots les enlace<br />

Et les coule à Portée de votre Cœur<br />

Quant à vous Idiots, faites Attention<br />

Aïe ! crie l’Oreille de l’Eau qui s’allonge<br />

Lorsqu’elle perçoit un de vos Mensonges<br />

Dès lors, n’espérez jamais son Pardon.<br />

Car l’Eau sait<br />

Elle sait que les Mots<br />

Jetés par les Amoureux<br />

Doivent ricocher à sa Surface<br />

Sur tous les Amours qu’elle connaît déjà<br />

Voyez comme l’Eau vibre<br />

À chaque fois que ces Mots<br />

Ces Mots lancés avec Précision<br />

Dessinent sur sa Peau<br />

Des Cercles parfaits<br />

06/08/96<br />

Promenade au milieu d’un Lac<br />

Je voudrais tant que tu m’enlèves<br />

Comme ce Dimanche si beau<br />

Le Vent, le Soleil et les Mots<br />

Caressaient tendrement mes Rêves<br />

Tu me racontais l’Eau et sa Douceur<br />

Et qu’il est doux de s’y laisser bercer<br />

Je t’écoutais noyé dans un Bonheur<br />

Coulant vers toi l’Envie de t’embrasser<br />

Quel Bonheur d’être ainsi seuls tous les deux<br />

Nous naviguions sur le Lac endormi<br />

En savourant cet Instant si précieux<br />

Car nous flottions entre deux Infinis<br />

Blottis juste à la limite du Ciel<br />

Où s’envolent les Rêveries bleutées<br />

Et des Fonds marins où un Carrousel<br />

De Sirènes intriguent nos Pensées<br />

Alors pour que le Tableau soit parfait<br />

Tu t’es tournée pour trouver la Montagne<br />

Qui se cachait derrière la Forêt<br />

Comme un pudique Sein sous un Pagne<br />

Derrière ton Sein j’entendais ton Cœur<br />

Cogner si fort. . .Était-il heureux ?<br />

Le Clapotis de l’Eau battait en Chœur<br />

Et je crois bien que j’étais amoureux<br />

Et j’aurais mieux fait d’écouter le Vent<br />

Me soufflant de déposer un Baiser<br />

Sur ton petit Sourire si charmant. . .<br />

M’aurais-tu laissé ainsi t’embrasser ?<br />

06/08/96


Goutte à Goutte<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Naissant tout doucement<br />

Au creux d’une Source<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Dans le Filet d’un Ruisseau<br />

Étincelant dans l’Aurore<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Lavant avec Soin<br />

Le Duvet de tes Seins<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Perdue dans le Déluge<br />

Où se perdent les Mots<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Embrassant l’Océan<br />

Sous la Bise des Vents<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Dans le Ventre d’un Torrent<br />

S’arrachant à la Terre<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Gouttant d’une Fontaine<br />

Pour abreuver tes Lèvres fines<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Éclairée par les Étoiles<br />

Dans un Lac endormi<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Enfumée de Brume<br />

À la Surface matinale d’un Étang<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Salée comme la Mer<br />

Amère comme la Guerre<br />

Une Goutte d’Eau<br />

S’évaporant dans le Ciel<br />

Par Crainte des Rivières<br />

Une Goutte d’Eau<br />

Transparente et limpide<br />

Comme un Flocon nuageux<br />

Une Goutte d’Eau vient de rouler<br />

Belle, triste et heureuse<br />

Sur la Joue dorée d’une Lune<br />

08/08/96


Autour<br />

– Essaimage de l’éveil<br />

– Rêverie parfumée<br />

– Musique d’un feu nocturne<br />

– Fronde de la foi<br />

– Livre blanc des loups<br />

– Déclin naturel<br />

– Voir<br />

– Vent d’automne<br />

– Anges<br />

– Androgynéité<br />

– Arlequin<br />

– Testament<br />

– Vœu<br />

– Pleurs<br />

– Prière calfeutrée<br />

– Impasse<br />

– Plick<br />

– Quête<br />

– Complexe de Lolita<br />

– Mission<br />

– La fin des contes<br />

19/08/1996 - 17/07/1997


Essaimage de l’éveil<br />

L’Aurore embrumée berce le Lac endormi<br />

Sous son drap de vapeur je l’entends murmurer<br />

Quelques mots au Soleil : « Oublie un peu l’Été !<br />

Tu brilleras plus tard, lorsque j’aurai fini<br />

Mon doux rêve étoilé, tu pourras te lever. . .<br />

Mais attends je t’en prie, attends encore un peu<br />

Et toi aussi p’tit cœur, dors encor près du feu,<br />

Laisse encor tes lèvres rêver dans la nuit blanche.<br />

Demain quand le Soleil réveillera l’Étang,<br />

L’embrassant d’un rayon, moi aussi, tendrement<br />

J’ouvrirai d’un baiser, tes yeux en ce dimanche.<br />

19/08/96<br />

Rêverie parfumée<br />

Vos lèvres sont si loin à embrasser. . .<br />

Abandonné à mes songes, pourtant,<br />

Leur parfum se faufile dans le vent,<br />

Emportant la douceur de vos baisers.<br />

Rien ne subsiste plus, que sa saveur ;<br />

Il vient s’endormir juste sous mon cœur<br />

Et l’enivre jusqu’à tout oublier,<br />

23/09/96<br />

Musique d’un feu nocturne<br />

Lorsque la nuit approfondit l’émoi<br />

Que le jour tentait de garder captif<br />

Le silence des étoiles se doit<br />

D’écouter avec un cœur attentif<br />

Car un chant monte dans le ciel marine<br />

S’évaporant sans bruit d’on ne sait où<br />

Pour tout réchauffer de sa voix câline<br />

Et la nuit ne connaît rien de plus doux<br />

Un bouquet de flammes suit la musique<br />

Ballerines ondulantes de grâce<br />

Elles offrent leur chaleur mélodique<br />

À chaque temps qui mesure l’espace<br />

Aussi auprès de ce feu chancelant<br />

Devant les chants flamboyants de l’été<br />

Tout me semble paisible et rassurant<br />

Comme une caresse comme un baiser<br />

30/09/96<br />

Fronde de la foi<br />

Étrangère dans les lagunes<br />

Et dans les jardins de l’automne<br />

La foi se cherche sous la lune<br />

Éclairant l’histoire des hommes<br />

Et quand bien même pousseraient les ronces<br />

D’un coup d’un seul c’est elle que l’on tue<br />

Et c’est toujours l’amour que l’on dénonce<br />

Pourtant il n’est qu’une foi mise à nue<br />

*


Englués tous les deux<br />

Au désespoir du doute<br />

Ils recherchent le feu<br />

En grattant sous la croûte<br />

12/10/96<br />

Livre blanc des loups<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc<br />

Que les loups se vendent au plus offrant<br />

Que les balles ne peuvent les atteindre<br />

Lorsque leurs crocs rouges bavent de rage<br />

Et dès que leur proie a fini de geindre<br />

Ils s’en reviennent hurler dans leurs cages<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc<br />

Que les loups s’endorment près des enfants<br />

Qu’ils les tiennent au chaud dans leur fourrure<br />

Qu’ils les consolent de leurs yeux qui brillent<br />

Durant toute la nuit ils les rassurent<br />

Si un cauchemar vient ils le mordillent<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc<br />

L’histoire de ce loup qui en mourant<br />

Se souvint d’une jeune et belle indienne<br />

De ses rêves qu’il avait protégés<br />

Et du combat livré contre une hyène<br />

Qui s’était jetée pour la dévorer<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc<br />

Comment le loup avec ses crocs tranchants<br />

Avait pu terrasser son ennemie<br />

Et comment en guise de récompense<br />

Les baisers de la fillette attendrie<br />

Avaient pardonné au loup ses offenses<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc<br />

Que les loups ne sont jamais bien méchants<br />

Qu’ils sont juste en quête d’une tendresse<br />

Qui puisse désassoiffer leurs ventricules<br />

Et lorsqu’un sang amoureux les caresse<br />

Ils sont aussi doux qu’une libellule<br />

01/12/96<br />

Déclin naturel<br />

Les branches sans feuillage de l’hiver<br />

Semblent si chétives, faibles roseaux,<br />

Que même l’eau craintive des ruisseaux<br />

A peur d’y sinuer à découvert.<br />

La vallée attend que quelques flocons<br />

Viennent lui redonner une parure ;<br />

Pour l’instant, dénudée, sans couverture,<br />

Elle tremble apeurée, sans protection.<br />

10/12/96


Voir<br />

À travers l’échancrure du soleil<br />

Enfin nous avons réellement vu<br />

Devant nos yeux embrumés de sommeil<br />

Le monde entier pour nous s’est mis à nu<br />

Il ne servait à rien d’ouvrir les yeux<br />

L’étendue des regards est trop réduite<br />

Et nous ne visualisions tout au mieux<br />

Que ce qui n’était pas parti en fuite<br />

Et rien ne servait non plus de comprendre<br />

Sous la mécanique de nos cerveaux<br />

Nos perceptions sans même se défendre<br />

Étaient broyées et changées en copeaux<br />

Non ! Pour voir parfaitement le soleil<br />

Il faut devenir à son tour Soleil<br />

Vivre en une profonde rêverie<br />

Ce que l’astre vit dans sa propre vie<br />

Il faut pénétrer dans chaque détail<br />

Devenir sable pour mieux voir le sable<br />

S’enfiler comme on enfile un chandail<br />

Dans le ventre du monde et dans sa fable<br />

11/12/96<br />

Vent d’automne<br />

Il est des souvenirs qui se soulèvent<br />

Au moindre souffle vacillant du vent<br />

Et la moindre brise qui vient en rêve<br />

Réveille en vous de violents tourments<br />

Anges<br />

12/12/96<br />

Quelques anges naissent des vagues<br />

Fredonnant des airs envoûtants<br />

Quelques anges naissent des vagues<br />

Puis s’en reviennent dans le vent<br />

21/12/96<br />

Androgynéité<br />

Laissez-moi vous conter la tragédie<br />

De l’Homme-Ange rescapé des typhons<br />

Il naquit sous la forme d’un garçon<br />

Serrant entre ses dents une effigie<br />

Sur laquelle était calligraphiés<br />

Les prémices de l’Univers entier<br />

À l’âge de cinq ans il fut capable<br />

De réveiller les ouragans sans bruit<br />

D’un pas léger il foulait l’infini<br />

Désert, soudain se soulevait le sable<br />

Tourbillonnant sous les vents furieux<br />

Comme un diable combattant Dieu<br />

*


Lorsque plus tard il devint enfin Femme<br />

Des océans naquirent de son sein<br />

Elle allaita sirènes et marins<br />

Que la tempête portait dans ses lames<br />

Jusqu’à trouver une protection<br />

Chez l’Ange éprise de compassion<br />

Depuis l’Ange dans chaque souffle glisse<br />

Entre les poumons on la sent grandir<br />

Lorsqu’une tristesse vient envahir<br />

Sur l’oreiller les corps comme un supplice<br />

Ou qu’un raz-de-marée vient à venter<br />

À l’approche immuable d’un baiser<br />

Arlequin<br />

17/01/97<br />

Arlequin invente des combines<br />

Pour pouvoir éviter l’art requin<br />

Où les colombes blanches s’inclinent<br />

Désarticulées dans leur déclin<br />

Écroulé devant un écran blanc<br />

Materné par une blanchisseuse<br />

Il déforme tout en ricanant<br />

La trame de son histoire creuse<br />

Arlequin grimpe sur les collines<br />

Pour s’approcher de l’arc aquilin<br />

Qui traverse le ciel et câline<br />

Les astres estropiant les lendemains<br />

Éperdu devant les yeux safrans<br />

D’une muse un peu trop amoureuse<br />

Il déchire le ciel en ricanant<br />

Pour reluquer les amours honteuses<br />

Testament<br />

20/04/97<br />

Que ceci à jamais reste mon testament<br />

Lorsque sera tombée une profonde nuit<br />

Sur mes yeux endormis en paix agonisant<br />

En me laissant rêver d’un éternel sursis<br />

Lorsque je fermerai une dernière fois<br />

Mes paupières sur toi et que l’on pourra lire<br />

Sur mes lèvres bleutées dans un soupir sans voix<br />

Ton prénom fleurissant figé dans de la cire<br />

Relis alors ces mots et que tu te souviennes<br />

D’un éternel écho comme d’une berceuse<br />

Je n’étais pas soucieux d’adorer une reine<br />

Lorsqu’est venue la mort, calme, lente, songeuse<br />

Je veux que d’un baiser vienne me réveiller<br />

Ton sourire éploré et qu’ainsi je renaisse<br />

Aussitôt empereur et me mette à régner<br />

Sur ton amour ma belle avec délicatesse<br />

Tu me reconnaîtras puisque j’aurai encor<br />

Aux lèvres un soupir qui palpiterait là<br />

Assoiffé comme l’eau, désireux comme un corps<br />

Que tu rassasierais d’un baiser délicat.<br />

26/04/97


Vœu<br />

Penser<br />

À embrasser<br />

Chaque grain de beauté de ta peau<br />

Pleurs<br />

27/04/97<br />

Je n’avais qu’un bouquet de larmes à t’offrir<br />

Et tu as pris ma main rassurante et amie<br />

Tu n’avais jamais vu mes paupières fleurir<br />

Mais ta main a cueilli une entière prairie<br />

27/04/97<br />

Prière calfeutrée<br />

Fredonne cette chanson au silence<br />

Le silence se meut sous ta poitrine<br />

Onctueux et rond le long de l’échine<br />

Respire sur tes lèvres sa fragrance<br />

Enlace chaque soupir d’un baiser<br />

Nourris de baisers chacun des désirs<br />

Cachés qui gonflent tes seins de plaisir<br />

Enfouis mes sens dans ta sensualité<br />

Impasse<br />

06/05/97<br />

L’auréole qui se dessine<br />

Au-dessus de toi<br />

N’est-elle pas là<br />

Que pour éclairer<br />

Le chemin qui te mène à mes bras ?<br />

Plick<br />

06/05/97<br />

Est-ce la même goutte<br />

Qui tombe<br />

Que celle<br />

Qui rebondit sur l’eau ?<br />

12/05/97


Quête<br />

Où es-tu mon amour ?<br />

Entre les étoiles,<br />

en train d’étinceler ?<br />

Je t’avais pourtant dit de ne pas filer<br />

avec la première étoile filante<br />

et surtout<br />

surtout<br />

de ne pas oublier<br />

ta galerie de sentiments confus.<br />

Il existe ici-bas<br />

des choses qui valent la peine de rester :<br />

un sourire de Léa,<br />

Lo endormie,<br />

le baiser de la rosée du matin<br />

sur une rose qui s’ouvre.<br />

Tu connais tout cela,<br />

je te l’ai montré mille fois.<br />

Alors mon amour<br />

où es-tu ?<br />

Je ne t’ai jamais menti<br />

Moi !<br />

Je ne t’ai rien caché.<br />

À quoi cela m’aurait servi<br />

d’embellir la réalité ?<br />

J’avais mon amour<br />

qui embellissait tout ;<br />

et quand je dis Tout<br />

je n’oublie rien :<br />

pas même ce poil ingrat<br />

qui poussait sur ton sein.<br />

Mais je les aimais quand même<br />

tes seins<br />

les deux<br />

sans distinction<br />

de race, de couleur ou de religion.<br />

Et Dieu sait que j’ai prié<br />

pour pouvoir te garder<br />

blottie comme une enfant<br />

tout contre ma peau.<br />

Mais où es-tu maintenant<br />

mon amour ?<br />

Ça faisait un moment<br />

que je ne voyais plus<br />

mon sourire sur tes lèvres,<br />

mon regard dans tes yeux :<br />

tes lèvres étaient ailleurs,<br />

tes yeux étaient ailleurs ;<br />

mais mon amour<br />

tu crois que c’est facile<br />

de décrocher ton portrait<br />

si bien clouté dans mon cœur ?<br />

Tu croyais que j’arriverais<br />

à oublier les pleurs<br />

que j’ai déversés sur tes joues<br />

sur tes épaules<br />

et sur tes propres larmes ?<br />

Dis-moi, mon amour<br />

où es-tu ?<br />

J’ai essayé<br />

de te rêver<br />

mais les rêves mentent ;<br />

j’ai tenté de t’imaginer


mais les images sont floues.<br />

Visions que tout cela !<br />

Alors que nos corps<br />

possèdent des milliers<br />

des millions<br />

d’yeux.<br />

Alors je t’ai cherchée partout,<br />

partout :<br />

dans les jupons de ma mère ;<br />

dans les jurons de la mer ;<br />

dans la furie des océans ;<br />

dans la féerie des eaux ;<br />

dans la folie des flots ;<br />

dans l’obscurité des forêts ;<br />

dans l’onctuosité du lait ;<br />

dans l’opacité des lits ;<br />

dans de beaux draps ;<br />

dans d’autres bras ;<br />

dans la gueule de cobras<br />

— pourtant j’ai peur des serpents — ;<br />

dans des serpentins de fumée ;<br />

dans les volutes de l’été ;<br />

dans les ondulations des danseuses ;<br />

dans la grâce et dans l’élégance ;<br />

dans un petit tailleur Gaultier bien serré ;<br />

dans la crasse et dans l’arrogance ;<br />

dans le vol des sept mouches ;<br />

dans le viol de toutes ces bouches ;<br />

dans la lumière du soleil ;<br />

dans la clarté du sommeil ;<br />

je t’ai cherchée partout,<br />

partout.<br />

Où peux-tu être<br />

mon amour ?<br />

J’avais gardé pour toi<br />

quelques rimes encore :<br />

« Où es-tu mais où es-tu partie mon amour ?<br />

Entre les étoiles en train d’étinceler ?<br />

Je t’avais pourtant dit de ne jamais filer<br />

Cette étoile filante à la pointe du jour.<br />

Je t’avais surtout dit de ne pas oublier<br />

Ta galerie perdue de sentiments confus.<br />

Il existe ici-bas et dans le monde entier<br />

Des plaisirs qui encor valent d’être vécus :<br />

Un sourire infantile innocent de Léa ;<br />

Lo allongée dormant d’une main sur les yeux ;<br />

Le baiser amoureux de la rosée des bois<br />

À une rose qui s’ouvre au regard de Dieu. . .»<br />

Et tu ne liras jamais ces vers,<br />

ils ne pendront jamais à ton hameçon :<br />

c’est mal vu de pêcher entre les étoiles<br />

on risquerait de décrocher la lune.<br />

01/06/97<br />

Complexe de Lolita<br />

Je sais ce n’est pas très gentil<br />

Et je n’en serai jamais fier<br />

Tu m’as laissé un goût amer<br />

Comme si je t’avais vomie<br />

Oh tu étais pourtant si jolie<br />

Dans ton costume de Lolita


Mais j’avais le même âge que toi<br />

L’histoire ne le veut pas ainsi.<br />

Mission<br />

06/06/97<br />

Encore sans relâche<br />

Aux portes de l’épuisement<br />

Abattre les vers à la hache<br />

Les faire gicler jusqu’au sang<br />

Y passer des nuits sans dormir<br />

Écrire encor pendant les rêves<br />

Ne pas laisser un mot partir<br />

Sucer l’esprit jusqu’à la sève<br />

Pourquoi ?<br />

Pour séduire.<br />

08/06/97<br />

La fin des contes<br />

Où est passée l’Elfe de mon berceau<br />

Qui veillait sur moi depuis la naissance ?<br />

Où sont les fées ? Transformées en crapauds ?<br />

Je n’ai pourtant jamais trahi la chance !<br />

Je les entendais arriver de loin<br />

Dans le son fiévreux des tambours arabes<br />

Et elles me cajolaient avec soin<br />

Un baiser caché dans chaque syllabe.<br />

Mais pour un peu j’en aurais oublié<br />

Qu’une Elfe est pure et qu’elle ne l’est pas<br />

Et que ses draps sont à jamais souillés<br />

Comme une pute souille ses deux bas.<br />

Lorsqu’enfant je me nourrissais de fleurs<br />

En fouillant soigneusement les broussailles<br />

Je retenais discrètement les pleurs<br />

Qui me venaient en découvrant sa faille.<br />

Paris doit connaître par cœur son nom<br />

Tellement je me suis égosillé<br />

À le gueuler sur tous les tons<br />

Sous les yeux des trépassants médusés.<br />

Mais si un jour je devais la revoir<br />

Quand bien même elle giserait par terre<br />

La pointe de ma santiag par hasard<br />

Ne serait pas à shooter la dernière.<br />

Je l’ai perdue l’Elfe de mon enfance<br />

Et je la retrouve là en barmaid<br />

Servant un verre et plaisant à outrance<br />

Aux éclopés qui font leur dernier raid.<br />

17/07/97


Sensualité<br />

– Seins<br />

– Timidité<br />

– Soirée<br />

– Sommeil<br />

– Danse<br />

– Regard<br />

– Lèvres<br />

– Descendance<br />

– Sevrage<br />

– Innocente quand tu rêves<br />

– Seins sous pression<br />

– Proximité<br />

– Distance<br />

– Inconnue<br />

– Puits de baisers<br />

– Statue<br />

– Impatience<br />

– Amour angélique<br />

– Halètement<br />

– Couleurs du désir<br />

– Extase<br />

19/08/1997 - 22/01/1998


Seins<br />

Je pense que tes seins ont dû laisser<br />

Une suave empreinte sur ma poitrine,<br />

Tell’ment je les ai par cœur embrassés<br />

Et tant j’ai dans la peau leurs pointes fines<br />

Timidité<br />

19/08/97<br />

Encore une nuit où j’aurais dû t’embrasser<br />

Allongés tendrement, à portée de câlin ;<br />

Mais je ne l’ai pas fait, ne faisant que rêver,<br />

Par un respect idiot, aux sensuels lendemains.<br />

Soirée<br />

17/09/97<br />

Je suis heureux<br />

d’avoir passer la soirée<br />

avec Toi<br />

d’avoir vu ces films<br />

d’avoir vu ces rêves<br />

avec Toi<br />

de m’être enivré<br />

d’avoir fumé ma seule<br />

tête de chanvre<br />

avec toi<br />

Je suis heureux<br />

de m’être endormi<br />

à tes côtés<br />

de te retrouver au réveil<br />

si près<br />

que j’aurais pu t’embrasser<br />

si je ne ’avais pas tant aimée<br />

Je suis heureux<br />

merci.<br />

Sommeil<br />

10/10/97<br />

Je te regarde dormir<br />

Je contemple ton corps<br />

tes seins qui se gonflent<br />

tes hanches qui ondulent<br />

au rythme de ta respiration<br />

Tu dois faire l’amour<br />

comme tu respires<br />

Mais dans ton esprit<br />

suis-je une inspiration<br />

ou un soupir ?<br />

Je ne peux pas croire<br />

que je squatte tes rêves<br />

Ni que je t’ai tenue,<br />

serrée tout contre moi,<br />

et que je t’ai laissée<br />

rêver dans d’autres bras.<br />

11/10/97


Danse<br />

Et tu danses<br />

Légère<br />

Chaque mouvement<br />

Chaque pas<br />

Est une inspiration<br />

Pour mieux faire corps<br />

Avec l’air<br />

Que tu soulèves autour de toi<br />

Tout en toi<br />

Devient air<br />

Brise, bise<br />

Vent, ouragan<br />

Tes mains<br />

Tes bras nus<br />

Ta poitrine sautillante<br />

Deviennent la source et l’estuaire<br />

De ce tourbillon d’oxygène<br />

L’obscurité colorée de la salle s’intensifie<br />

Et monte en ondulant aux creux de tes reins<br />

Ta danse s’érotise<br />

Et frappe de son sexe<br />

La peau tendue d’une batterie<br />

Comme le baiser<br />

Qu’Éros offrit à Éole<br />

Regard<br />

12/10/97<br />

Et je me souviens bien de ce regard<br />

Comme si tout en toi n’était que désir<br />

Me cherchant, me quittant, comme un poisson qui part<br />

Pour retrouver enfin l’amour et repartir<br />

Combien je me souviens de ce regard<br />

Où se noyait tout ce que tu as d’aquatique<br />

Et j’aimais y flotter, nager de part en part<br />

Contempler mon reflet aux échos narcissiques<br />

Comme je me souviens de ce regard<br />

Où tu devenais enfin éperdue<br />

Le lendemain je t’ai embrassée pour un soir<br />

Pour la première fois découvrant ta peau nue<br />

Lèvres<br />

16/10/97<br />

Comment peux-tu, comment fais-tu<br />

Avec des lèvres aussi fines<br />

Parfois déchirées par le gel<br />

Donner des baisers de miel<br />

Comme la rosée des glycines<br />

Aussi doux que l’est ton corps nu<br />

24/10/97


Descendance<br />

Lorsque je te regarde mon enfant<br />

Me revient en image cette nuit<br />

Où nous t’avons enfantée sous les cris<br />

Que ta mère poussait en jouissant<br />

Sevrage<br />

12/11/97<br />

La moue boudeuse<br />

Les bras nus et fins<br />

Les cuisses délicieusement voilées<br />

Derrière des bas de couleur noir<br />

Ta chair était faite de lait<br />

Et je me sentais nourrisson<br />

Prêt à m’en abreuver goulûment<br />

14/11/97<br />

Innocente quand tu rêves<br />

Baisers volés sur ta bouche endormie<br />

Tu es si innocente quand tu rêves<br />

Tu souriais toujours ma tendre amie<br />

Tant tu es innocente quand tu rêves<br />

Caresser ta peau tes seins et tes cuisses<br />

J’en rêvais quelques minutes avant<br />

Quand tu scrutais les âmes des abysses<br />

Comme une chatte au regard trop prudent<br />

Baisers envolés toujours consentis<br />

Tu es si innocente lorsque tu rêves<br />

Je t’aimais languissant dans ce grand lit<br />

Innocente et si belle quand tu rêves<br />

Tu charmais de ton rire qui sourit<br />

En venant te câliner dans mes bras<br />

Comme une chatte tu poussais des cris<br />

Toujours doux même s’ils perçaient les draps<br />

Baisers sanguins sur tes lèvres de sang<br />

Mais tu es innocente quand tu rêves<br />

Cette nuit tu venais d’avoir vingt ans<br />

Tu es l’innocence lorsque tu rêves<br />

21/11/97<br />

Seins sous pression<br />

Et ta poitrine était si gonflée<br />

Avais-tu tant d’amour à donner ?<br />

Tes seins étaient tellement pressés<br />

Que mon cœur a failli exploser<br />

J’aurais pu avoir envie de viol<br />

Mais on n’abat jamais la colombe en plein vol<br />

29/11/97


Proximité<br />

Et je joue avec cette distance<br />

Que la morale met entre nous<br />

Alors qu’en fait lorsque l’on y pense<br />

Il n’y a jusqu’à ton joli cou<br />

Que quelques centimètres de trop<br />

Je les franchirais bien volontier<br />

Si tes beaux yeux m’avaient vu plus beau<br />

Je t’aurais offert le monde entier<br />

Distance<br />

23/12/97<br />

Je suis trop hors de portée de tes mains<br />

De leurs caresses et de leur parfum<br />

De leurs gestes de mime délicats<br />

Bien trop loin pour entrecroiser tes doigts<br />

Inconnue<br />

23/12/97<br />

Bien que je ne t’ai jamais vue<br />

J’effleure cependant déjà<br />

Ta douce peau avec mes doigts<br />

Délicatement ta peau nue<br />

Comment puis-je t’imaginer<br />

Autrement que tendre et câline<br />

Drapée de lin, de crinoline<br />

Et dans la soie de tes baisers<br />

Avec toujours au fond des yeux<br />

Quelques précieux diamant d’orfèvre<br />

Et ce sourire au coin des lèvres<br />

M’embrassant déjà de son mieux<br />

27/12/97<br />

Puits de baisers<br />

La douceur rosie de ta joue<br />

Auréolée d’une fossette<br />

Me charmait avec ses risettes<br />

Et ses adorables moues<br />

Tendresse en forme de creuset<br />

Si accueillante et si troublante<br />

Tellement prête à s’emplir de baisers<br />

Aux frontières de tes lèvres brûlantes<br />

Statue<br />

10/01/98<br />

Et je restais là, envoûté<br />

Par cette ombre entre tes deux seins<br />

Ce creux suggestif au parfum<br />

De charme qui m’hypnotisait<br />

10/01/98


Impatience<br />

Il ne reste plus que quelques minutes<br />

Avant de découvrir enfin tes lèvres<br />

Oui plus que quelques trop longues minutes<br />

Qui séparent mes baisers de tes lèvres<br />

Et le cœur bat soudain plus vite<br />

Mes soupirs restent tous bloqués<br />

Les désirs durcissent si vite<br />

Que j’en souffre de les bloquer<br />

Ah ! délicieux moment<br />

Dans l’espoir des promesses<br />

Qu’on se fit un moment<br />

Ah ! douceur des promesses<br />

Quelques secondes<br />

Et je frissonne<br />

Exquis’s secondes<br />

Qui me frictionnent<br />

Et même<br />

Je t’aime<br />

16/01/98<br />

Amour angélique<br />

Cette nuit tu étais tellement belle<br />

J’ai cru faire l’amour à une ange<br />

Nous partagions le plaisir de tes ailes<br />

En jouissant entre le bleu et l’orange<br />

Halètement<br />

21/01/98<br />

J’aimerais parfois être souffle<br />

Pour naître dans ton cœur<br />

Juste sous le sein<br />

Et envahir ton corps entier<br />

22/01/98<br />

Couleurs du désir<br />

Sous le Bleu de tes cheveux<br />

Le Vert de tes yeux a pu admirer<br />

Le Noir de ton triangle sensuel<br />

Brûler dans le Blanc de tes désirs<br />

Sous le Rose de ta chair<br />

Où perlait une goutte du Rouge de ton sang<br />

22/01/98


Extase<br />

Une robe de cuir comme un désir<br />

Qu’aurait bien pu habiller une fée<br />

Et dedans comme un rêve d’avenir<br />

Une fille nue voulant être aimée<br />

C’est extra<br />

Ce cœur qui bouge et qui frémit<br />

Comme un poisson lune dans l’eau<br />

Cet amour sous un sein blanchi<br />

Qui s’envole comme un oiseau<br />

Des cheveux qui tombent sur les hanches<br />

Soufflant une symphonie de violons<br />

Ce cri qui crie au cœur des anges blanches<br />

Ce courage d’implorer leur pardon<br />

C’est extra<br />

Ces mains caressant l’arc-en-ciel<br />

Sur la tendre chair d’un piano<br />

Ce chant à la douceur de miel<br />

Volant en volutes de mots<br />

Ces bas qui tiennent dans leurs bras des cuisses<br />

Tendres, fermes, douces comme une orange<br />

Et cette chair sous une peau si lisse<br />

Qui rendrait jaloux tout le chœur des anges<br />

C’est extra<br />

Et sous le voile trop pudique<br />

Ce triangle philosophal<br />

Qui change avec sa chair magique<br />

Les désirs en gouttes d’opal<br />

Une robe de cuir comme une envie<br />

Qu’aurait bien pu habiller une fée<br />

Et dedans comme un rêve qui s’enfuit<br />

Une fille nue se laissant aimer<br />

C’est extra<br />

Ce cœur qui vibre et qui explose<br />

Juste à l’extrémité du sein<br />

Et sur lequel ma main se pose<br />

Jusqu’à en épouser l’entrain<br />

22/01/98


Anges<br />

– La Langue des Anges<br />

– Le Chœur des Anges<br />

– Le Sexe des Anges<br />

– L’Amour des Anges<br />

– Le Temps des Anges<br />

– L’Élégie des Anges<br />

(d’après la 1ère Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

– L’Être des Anges<br />

(d’après la 2ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

– Le Gardien des Anges<br />

– Le Cœur des Anges<br />

– Le Message des Anges<br />

(d’après la 7ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

– La Nuque des Anges<br />

– Le Baiser des Anges<br />

– La Chasse aux Anges<br />

– La Route des Anges<br />

– L’Inconscient des Anges<br />

– Les Ailes des Anges<br />

– L’Envol des Anges<br />

– Le Souffle des Anges<br />

– La Peau des Anges<br />

– Les Yeux des Anges<br />

– La Vie des Anges<br />

08/02/1998 - 21/04/1998


La Langue des Anges<br />

Heureux celui qui sait le langage des Anges<br />

Car il connaît leur langue, et mieux encor, par cœur,<br />

Il connaît la douceur de leurs lèvres en fleur :<br />

Heureux celui qui sait les lèvres bleues d’une Ange !<br />

Bien heureux celui qui, d’un doux baiser, mélange<br />

Son sourire innocent, aux lèvres du bonheur ;<br />

Car il connaît la plus exquise des saveurs :<br />

Bien heureux celui qui sait embrasser une Ange.<br />

Toutes les Anges ont ce suprême savoir<br />

Qui vous change en or blanc les désirs les plus noirs ;<br />

Elles ont suspendu tout au bout de leur lèvres<br />

Des rayons de lune et l’esquisse du soleil<br />

Et j’aimerais goûter à ce baiser d’orfèvre<br />

En trouvant près de moi une Ange à mon réveil.<br />

08/02/98<br />

Le Chœur des Anges<br />

On prend souvent les Anges pour des messagers<br />

Alors qu’ils sont bien plus encor les paroliers<br />

De ces chansons d’amour à la mélodie bleue<br />

Qui sont pourtant du désespoir à mille lieues<br />

Les Hommes sont habiles pour chanter sans fin<br />

Le triste Amour impossible et bien souvent vain<br />

Mais seule une Ange sait chanter le bel Amour<br />

Paisible et doux heureux et chaud et pour toujours<br />

Écoutez le à l’horizon le chœur s’élève<br />

Et sa chaleur vient envahir le corps entier<br />

Ressentez-vous en vous voguer sa douce sève<br />

Qui entre vos ventricules vient naviguer ?<br />

14/02/98<br />

Le Sexe des Anges<br />

Si les Anges n’ont qu’un seul sexe,<br />

C’est qu’ils ont sûrement compris !<br />

Mais elle n’est pas bien complexe,<br />

La Vérité, je vous le dis :<br />

C’est qu’avant de pouvoir aimer<br />

Et avant de dire je t’aime<br />

À l’Ange du sexe opposé,<br />

Il faut d’abord s’aimer soi-même.<br />

14/02/98<br />

L’Amour des Anges<br />

Les Anges s’aiment<br />

Car il n’existe pas d’autre choix<br />

Les Anges s’aiment<br />

Car ils ne peuvent que s’aimer<br />

14/02/98


Le Temps des Anges<br />

Et le Temps n’a plus aucune emprise sur les Anges<br />

Elles échappent à Son règne inventé<br />

Puisqu’Elles connaissent l’Éternité<br />

Pour Elles un seul instant se change<br />

En milliers, en millions d’années<br />

Plus de signification<br />

Dans aucune invention<br />

Trop imaginée<br />

Les jours s’échangent<br />

Filament<br />

Du Temps<br />

Ange<br />

15/02/98<br />

L’Élégie des Anges<br />

(d’après la 1ère Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

Qui donc, si je criais, m’entendrait parmi les<br />

Hiérarchie des Anges ? Et même si l’un d’eux,<br />

Me prenait sur son cœur, soudain daignant m’aimer :<br />

Je succomberais, mort, en réalisant mieux<br />

De son existence, l’immense intensité.<br />

Car le Beau n’est-il pas juste un premier degré<br />

Dans le terrible effroi ? À peine pouvons-nous<br />

Supporter cette peur ; et s’il est admiré,<br />

C’est que le Beau néglige avec dédain de nous<br />

Anéantir, ainsi : Tout Ange est effrayant !<br />

Je contiens donc mon cri, en sanglots, refoulant,<br />

Hélas quel heureux recours avons-nous enfin ?<br />

Ni les Anges bien sûr, ni les êtres humains,<br />

Même les animaux savent par leur instinct<br />

Que nous vivons ici sans bien savoir comment<br />

Ni où est notre place en ce monde inquiétant.<br />

Oh ! il nous reste bien un arbre et la colline<br />

Ou une trop fidèle habitude d’hier<br />

Qui se plaît bien en nous, dont on est un peu fier.<br />

Et la nuit, ô la nuit ! La nuit est si divine<br />

Lorsque le vent, porteur d’immensité, câline<br />

Nos visages offerts à l’espace infini.<br />

Il nous reste la nuit, amante désirée,<br />

Décevante en douceur, qui cause tant d’ennuis<br />

Aux cœurs solitaires, si seuls avec leur nuit.<br />

Est-elle plus légère au amants ? Méritée ?<br />

Hélas elle ne fait que masquer sous son loup<br />

Leur destin sans appel : pauvres amoureux fous !<br />

Ne le savais-tu pas ? Jette hors de tes bras<br />

Le vide vers l’air pur que nous tous respirons ;<br />

Peut-être les oiseaux, puisqu’ils volaient plus bas,<br />

Pouvaient sentir l’espace assez vaste. Enfin bon !<br />

Je l’admets : les printemps avaient besoin de toi.<br />

Et maintes étoiles s’attendaient — à quoi bon ! —<br />

À — pauvres naïves ! — être perçues par toi.<br />

Voici que s’approchait, et en se soulevant,<br />

La vague du passé, ou que, sur ton passage<br />

Volait soudain un son, violon s’abandonnant.<br />

Mais tout cela était mission ou bien message !<br />

*


Mais en vins-tu à bout ? N’y eut-il pas toujours<br />

En toi la distraction de l’attente espérée,<br />

Comme si tout t’annonçait une bien aimée ?<br />

(Où veux-tu l’abriter, alors que sans détour<br />

Les plus grandes pensées entrent, sortent, toujours,<br />

Et s’attardent en toi, quand la nuit est tombée ?)<br />

Mais alors, si, encor, ton âme est nostalgique,<br />

Chante les amantes : il est loin d’être assez<br />

Immortel, sois-en sûr, leur sentiment loué.<br />

Alors célèbre les — tu les envies — tragiques<br />

Délaissées, si belles et bien plus amoureuses<br />

Qu’une amante apaisée dont les envies sont creuses.<br />

Ô ne cesse jamais de chanter à ces Anges<br />

Encore et toujours l’inaccessible louange ;<br />

Pense que le héros est toujours éternel<br />

Que sa chute même a un goût artificiel :<br />

Subterfuge qui est sa dernière naissance.<br />

Mais les amantes ! Non ! La nature épuisée<br />

Reprend à jamais en son sein leur existence,<br />

Comme si elle était incapable ou lassée<br />

De réussir deux fois pareille création.<br />

As-tu de Gaspara, bien chanté la chanson<br />

Assez pour que chaque ingénue, abandonnée,<br />

Puisse exalter l’exemple d’une telle amante<br />

Éprouvant le désir, de n’être différente,<br />

D’enfin lui ressembler, Stampa la délaissée !<br />

Et ces douleurs sans âge ô si immémoriales<br />

Ne vont-elles enfin devenir plus fécondes ?<br />

N’est-il pas temps, pour nous, qui aimons en ce monde,<br />

D’enfin nous libérer dans l’envolée nuptiale<br />

De cet objet aimé, ô vainqueurs frémissant :<br />

Oui tout comme le trait vainc la corde pour être<br />

Concentré dans le bond, plus qu’il ne pourrait être.<br />

Car nulle part il n’est d’arrêt, je te l’apprends.<br />

Des voix, des voix ! Écoute à ton aise mon cœur,<br />

Tel jadis seul un saint sut assez écouter :<br />

Au point que cet appel gigantesque du chœur<br />

Le soulevait du sol ; mais lui, agenouillé,<br />

Restait inébranlable et ainsi écoutant.<br />

Non que tu ne puisses supporter cette voix<br />

Si divine il s’en faut ! Plutôt écoute en toi<br />

Le souffle de l’espace et pense qu’il est fait<br />

De silence et bien sûr sens monter la rumeur<br />

De tous ces jeunes morts, sens toute leur grandeur.<br />

Qu’attendent-ils de moi ? Avec douceur je dois<br />

Tous les libérer de ce semblant d’injustice,<br />

Qui gêne leurs esprits, un tant soit peu, parfois,<br />

Dans leur mouvement pur et parfaitement lisse.<br />

Certes il est très étrange, horrible et effrayant<br />

De ne plus habiter la terre où l’on est né<br />

Et de se défaire d’usages dont souvent<br />

On venait à peine d’apprendre à s’habituer,<br />

Et de ne plus donner aux roses du matin<br />

Ni aux choses — chacune était une promesse —<br />

La signification de l’avenir humain ;<br />

De n’être plus ce qu’on était dans la tristesse<br />

Emplie d’angoisse lorsqu’on se lève au matin,<br />

Enfin d’abandonner, jusqu’à son propre nom,<br />

Comme un jouet brisé, comme par maladresse.<br />

*


Étrange de ne plus souhaiter les désirs.<br />

Étrange de revoir ce qui était lié<br />

Se mettre à flotter, libre et soudain détaché<br />

Dans l’espace infini. Étrange de mourir.<br />

Mourir est plein de peine : il y a tellement<br />

À trouver à nouveau pour sentir peu à peu<br />

Un peu l’Éternité. Erreur pour nous vivants<br />

D’avoir de trop fortes destinations à nos yeux.<br />

Les anges — paraît-il — souvent ne sauraient pas<br />

Si ils passent parmi des vivants ou des morts.<br />

Car l’éternel courant, là-haut et ici-bas,<br />

Entraîne enfants, vieillards : qu’importe l’âge encor !<br />

Et dans les deux règnes, il domine leurs voix.<br />

Gardons-nous de plaindre ceux qui meurent jeunes<br />

Car ils peuvent encor se détacher des lèvres<br />

De la terre, tout comme un enfant que l’on sèvre.<br />

Prenons-les pour guides, ceux qui sont morts si jeunes,<br />

Car ils n’ont plus besoin de nous, non plus du tout,<br />

Mais nous, qui aimons tant déchiffrer les mystères<br />

Nous pour qui un progrès bienheureux se génère<br />

Et naît souvent du deuil, pourrions-nous quant à nous<br />

Être et vivre sans eux ? Car pour pleurer Linos<br />

Une musique osa, pour la première fois<br />

Pénétrer l’inanimé, comme on croque un os.<br />

Si bien qu’alors l’espace effrayé sans son roi,<br />

Connut finalement la vibration heureuse<br />

Qui depuis nous entraîne et console et nous aide.<br />

Les anges pouvaient-ils trouver plus harmonieuse<br />

Élégie que ne fit pour eux l’ancien aède ?<br />

19/02/98<br />

L’Être des Anges<br />

(d’après la 2ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

Tout ange est effrayant. Pourtant malheur à moi !<br />

Mon âme vous invoque oiseaux presque mortels,<br />

Sachant qui vous êtes ! Rien n’est comme autrefois<br />

Où vous étiez même le guide lumineux.<br />

S’il venait maintenant, cet Archange immortel,<br />

S’il descendait d’un pas, ce serait dangereux :<br />

Dans son élan vers lui, alors le battement<br />

De notre propre cœur abattrait violemment,<br />

Aveuglant d’intensité, chacun d’entre nous.<br />

J’ose enfin poser la question : qui êtes vous ?<br />

Perfections premières, enfants privilégiés<br />

De toute la création, lignes de hauteurs,<br />

Arrêtes aux rougeurs d’aube du Tout créé,<br />

— Pollen puissant de la divinité en fleur,<br />

Articulations de lumière, couloirs,<br />

Escaliers, trônes, espaces faits d’essence,<br />

Boucliers de félicité, tumultes noirs<br />

D’orageuse extase et soudain, si l’on y pense,<br />

Tant isolés, miroirs, qui épanchent à flots<br />

Leur si grande beauté tellement qu’ils y nagent<br />

Oui leur propre beauté, ils l’épanchent à flots<br />

Pour la reprendre après dans leur propre visage.<br />

*


Car, pour nous toute sensation est dispersion<br />

Hélas ! nous nous exhalons et nous dissipons ;<br />

Et d’un flamboiement à un autre flamboiement<br />

Nous donnons chaque fois un plus faible parfum.<br />

On nous dit bien parfois : tu passes dans mon sang,<br />

Le printemps s’emplit de toi, tel de mie le pain. . .<br />

Qu’importe ! ce quelqu’un ne peut nous retenir,<br />

On disparaît en lui et autour aussi bien.<br />

Mais ceux là, qui sont beaux, ô qui donc les retient ?<br />

Incessamment l’apparence dans leur visage<br />

Se lève et puis s’en va. Tout comme la rosée<br />

De l’herbe matinale ou la mer du rivage,<br />

Se retire de nous ce qui est nôtre, inné.<br />

Ô sourire, vers où ? Ô regard qui s’élève :<br />

Nouvelle et chaude vague du cœur qui s’échappe — ;<br />

Malheur à moi ! cela c’est nous, et pas un rêve.<br />

Et cette saveur de l’univers qui nous happe,<br />

Dans quoi nous nous dissolvons, vient-elle de nous ?<br />

Les Anges vraiment ne reprennent-ils partout<br />

Que ce qui est à eux, ce qui émana d’eux,<br />

Ou bien quelques fois, comme par mégarde, un peu<br />

De notre essence en plus s’y trouve-t-il aussi ?<br />

Sommes-nous à leurs traits également mêlés,<br />

Comme le vague dans le regard si joli<br />

Des femmes enceintes, l’avez-vous remarqué ?<br />

Eux ne le remarquent pas dans le tourbillon<br />

De leur retour en eux (remarquer ? À quoi bon ? !)<br />

Les amants pourraient, sauraient, s’ils le comprenaient,<br />

Dans l’air nocturne et doux, parler étrangement.<br />

Car il semble que tout nous dissimule en fait,<br />

Vois, les arbres, ils sont, demeure également<br />

La maison où nous habitons. Nous seuls passons<br />

Auprès de tout comme un échange aérien.<br />

Et tout conspire pour nous taire, par un fond<br />

De honte et un indicible espoir aussi bien.<br />

Amants, vous qui, l’un dans l’autre, vous suffisez,<br />

À vous, je demande le secret de nous-mêmes.<br />

Avez-vous des preuves ? Vous qui vous saisissez.<br />

Cela me donne un peu conscience de moi-même<br />

Quand mes mains, l’une de l’autre, prennent conscience.<br />

Qui cependant, pour cela seul, oserait être ?<br />

Mais vous, qui dans l’autre, son extase et sa science,<br />

Vous accroissez jusqu’à ce que lui, dans son être,<br />

Dominé, vous implore : assez ! Vous qui souvent,<br />

Sous vos mains, devenez abondants plus encor<br />

Qu’une année de raisin ; vous qui parfois pourtant<br />

Cessez même d’être, autant l’âme que le corps,<br />

Uniquement parce que l’autre entièrement<br />

Sur vous l’emporte : à vous j’ose enfin demander<br />

Le secret de nous-mêmes. Vous ! Car je le sais<br />

Il y a près de vous, tant de félicité,<br />

Parce que la caresse retient à jamais,<br />

Parce que la place non plus ne disparaît,<br />

Que votre tendresse recouvre abondamment ;<br />

Et vous sentez au-dessous la pure durée.<br />

Ainsi il vous semble que cet enlacement<br />

Est presque promesse d’éternité.<br />

Pourtant lorsque vous avez surmonté l’effroi<br />

Des tous premiers regards, l’attente nostalgique,<br />

Et la première promenade au fond des bois,<br />

En commun, une fois : amoureux, c’est tragique,


Mais l’êtes vous encor ? Lorsque l’un l’autre vous<br />

Vous portez aux lèvres et lorsque vous buvez — :<br />

Breuvage contre breuvage — comme il est fou<br />

Que le buveur alors une fois rassasié<br />

Étrangement s’évade de l’acte un peu saoul !<br />

N’avez-vous pas vu, étonnés,<br />

Gravée sur les stèles antiques<br />

La prudence du geste humain ?<br />

L’amour et l’adieu, confondus,<br />

Tous deux, légèrement posés<br />

Contre de solides épaules ?<br />

Comme s’ils étaient tous deux faits<br />

D’autres substances que les nôtres ?<br />

Rappelez-vous les douces mains<br />

Qui reposent sans trop peser,<br />

Malgré toute cette vigueur<br />

Qui parvient à dresser les torses.<br />

Maîtres d’eux-mêmes, ils voulaient sans doute dire<br />

Jusqu’ici va le domaine qui est le nôtre :<br />

De nous toucher ainsi ; mais la force est bien pire<br />

Des Dieux qui nous pressent, nous leurs humbles apôtres.<br />

Mais nous n’y entrons pas, c’est l’affaire des Dieux !<br />

Ah ! puissions-nous trouver, puissions-nous tout comme eux,<br />

Oui trouver une pure et durable parcelle<br />

De substance humaine, une bande de terre<br />

Féconde, qui serait nôtre, entre fleuve et roc.<br />

Car notre propre cœur nous dépasse toujours.<br />

Et nous ne pouvons plus le suivre du regard<br />

Jusque dans les fictions qui peuvent l’apaiser<br />

Ni dans les corps divins où en se dépassant<br />

Il parvient finalement à se modérer.<br />

27/02/98<br />

Le Gardien des Anges<br />

Ô mon Ange comme je t’aime !<br />

Un peu comme on aime un enfant,<br />

Bien plus : comme on s’aime soi-même.<br />

Avec cet amour des parents,<br />

Déguisant leur désir de protection,<br />

Alors qu’ils ne protègent vraiment qu’eux ;<br />

Les enfants n’ont nul besoin d’affection<br />

Pour se préserver des monstres hideux,<br />

Car ils ont déjà au fond de leur cœur<br />

Des cauchemars l’habitude si belle. . .<br />

Toi aussi, mon Ange, pour voler en hauteur,<br />

Tu n’as aucun besoin que je t’offre mes ailes.<br />

03/03/98<br />

Le Cœur des Anges<br />

Alors qu’on m’applaudissait des deux mains<br />

Toi, l’Ange, tu applaudissais du cœur<br />

Et je m’imaginais tes ventricules<br />

Et ton sang et ton Amour qui cognait<br />

Pour moi<br />

Seulement pour moi.<br />

03/03/98


Le Message des Anges<br />

(d’après la 7ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke)<br />

Quêter ? Non, plus de quête ! Au contraire une voix<br />

Jaillie de toi-même, que ton cri soit ainsi,<br />

Tu criais, il est vrai, avec un si pur cri<br />

Tel l’oiseau au printemps, oubliant tout de soi :<br />

Un animal chétif et un cœur isolé,<br />

Élevé dans l’azur, dans un azur serein,<br />

Dans cette intimité, qu’ont les cieux, élevé<br />

Par le printemps nouveau, ô élevé, enfin !<br />

Sans doute comme lui, oui tu demanderais,<br />

Peut-être autant que lui, que l’amie invisible<br />

A pu te découvrir, silencieuse aux aguets,<br />

Chez qui une réponse éveillait l’indicible,<br />

Qui à tes paroles, peu à peu s’échauffait, —<br />

Ardente amie sensible à ton feu enhardi. . .<br />

Oh ! et sans nul doute, le printemps comprendrait, —<br />

Car l’Annonciation sonne en toute place ici.<br />

D’abord, l’éveil léger du son et de ses questions<br />

Et qu’au loin entoure d’un silence exaltant,<br />

Un jour si pur à la muette approbation.<br />

Puis voici les degrés à gravir lentement,<br />

Les degrés de l’appel jusqu’au temple rêvé,<br />

De ce jour avenir —, et ensuite les trilles,<br />

Ce jaillissement que, dans l’impétueux jet,<br />

Devance déjà la chute en un jeu de vrilles. . .<br />

Et devant lui : l’été. Non seulement matins,<br />

Tous les matins d’été, non plus leur mutation<br />

En jour, leur rayonnement de prélude enfin,<br />

Non seulement les jours et leur adoration<br />

Si tendre auprès des fleurs, et, des arbres, là-haut,<br />

À la forme achevée, si forts et si puissants,<br />

Des forces déployées, la ferveur seulement ;<br />

Non plus les chemins, ni les prairies du soir, ô<br />

La clarté qui respire après l’éclair tardif,<br />

L’approche du sommeil, et un pressentiment<br />

Le soir. . .ce soir d’été, ce sentiment si vif. . .<br />

Ah non seulement ça, oh non ! non seulement. . .<br />

Mais les nuits, ô les nuits, hautes nuits de l’été<br />

Mais les étoiles, les étoiles de la terre.<br />

Oh ! être mort un jour et les connaître entières,<br />

Toutes, infiniment, étoiles de l’été :<br />

Car comment, oh comment, comment les oublier ? !<br />

Enfin, voici qu’alors, j’appellerais l’amante.<br />

Mais elle ne serait pas la seule à venir. . .<br />

De tombes sans force, viendraient d’autres enfantes<br />

Et se dresseraient là, jeunes filles, martyres. . .<br />

Car comment limiter l’appel lancé, comment ?<br />

Car les engloutis sont aussi toujours en quête<br />

De terre. Elles aussi. Oh sachez bien, enfants,<br />

Une chose d’ici, une fois saisie, cette<br />

Même chose vaudrait pour beaucoup. . .pour beaucoup.<br />

Et ne croyez pas que le destin soit jamais<br />

Plus que tout ce qui est, oh jamais plus que tout<br />

Ce qui est condensé dans l’enfance, jamais ;<br />

Que de fois cous avez dépassé cet amant,<br />

Respirant, respirant, juste après sa course<br />

Bienheureuse, sans but, sans argent et sans bourse,<br />

Sans but autre que le libre espace si grand.<br />

*


Être ici est une splendeur. Vous le saviez<br />

Jeunes filles, oh vous aussi, qui sembliez<br />

Oh si misérables, vous aussi, englouties —,<br />

Dans les plus affreuses ruelles citadines,<br />

Vous qui étiez purulentes ou bien sans vie,<br />

À la déchéance ouvertes jusqu’à l’échine.<br />

Car pour chacune, il fut une heure, même moins,<br />

Oui moins d’une heure entière, une durée à peine<br />

Mesurable avec les mesures du temps, loin,<br />

Juste entre deux instants, où elle eut la vilaine<br />

Une existence. TOUT. Elle eut les veines pleines<br />

D’existence et de vie. Mais nous oublions, ah<br />

Si facilement ce que le voisin rieur<br />

Ne nous confirme pas ou ne nous envie pas.<br />

Nous voulons relever ceci, car le bonheur —<br />

Et le plus visible —, ne se révèle à nous<br />

Qu’une fois transformé dans notre propre cœur,<br />

Une fois qu’il est nôtre il se révèle à nous.<br />

Nulle part, bien aimée, n’existera le monde,<br />

Sauf en nous. Notre vie, en éternelle ronde,<br />

Se passe à transformer. Et, toujours plus réduit,<br />

L’extérieur disparaît. Au lieu où existait<br />

Une stable maison, maintenant se bâtit<br />

Une autre fantaisie, de travers, en biais,<br />

Relevant de la pensée seule, comme si<br />

La pensée se dressait, encore toute entière,<br />

Oui elle se dressait, dans le cerveau. L’esprit<br />

De l’époque se crée dans la force première<br />

De vastes greniers de forces, alors que, lui, est<br />

Sans forme, comme l’impulsion tendue qu’il puise<br />

Dans toutes les choses. Les temples, les églises,<br />

Il ne les connaît plus. Non ! Il ne les connaît ;<br />

Ces création du cœur si prodigue, deviennent<br />

Notre plus secrète épargne, la plus ancienne.<br />

Oui, là où subsiste encore une de ces choses<br />

Jadis tant adorée, oui une de ces choses<br />

Qu’on servait à genoux. Beaucoup ne la voient plus,<br />

Mais ont l’avantage de mieux la reconstruire<br />

Mais intérieurement, et ils peuvent sourire<br />

Car elle est plus grande, avec piliers et statues.<br />

Chaque retournement inconscient du monde a<br />

De tels déshérités, auxquels ce qui était<br />

N’appartient déjà plus, et aussi ce qui va<br />

Être, pas encore. Car même ce qui est<br />

Le plus proche est déjà trop lointain pour les hommes.<br />

Que ça ne nous trouble pas, mais nous aide au mieux<br />

À conserver en nous, dans notre cœur en somme,<br />

La figure encore reconnue. Au milieu,<br />

Parmi les hommes, jadis, cela se dressait ;<br />

Au milieu du destin qui détruit à jamais,<br />

Cela se dressait ; aussi dans l’incertitude<br />

Des routes, cela se dressait, comme aptitude,<br />

Comme doué d’être, et attirait dans l’air pur,<br />

Vers soi, les étoiles, hors des cieux, pourtant sûrs.<br />

Ange, à toi, rien qu’à toi, je le montre encor, là !<br />

Juste devant ton regard, que cela se dresse,<br />

Enfin sauvé, enfin maintenant debout, là !<br />

Colonnes, pylônes, que tout cela se dresse,<br />

Ascension arc-boutée de cette cathédrale,<br />

Qui émerge, grise, de la ville si pâle,<br />

Mourante, ou de la ville étrangère, orientale.


N’était-ce pas miracle ? Ô étonne-toi, Ange,<br />

Oui étonne-toi, car c’est le nôtre, ô grand Ange,<br />

C’est nous qui avons pu, oui, de telles merveilles ;<br />

Proclame-le bien haut, car mon souffle sommeille,<br />

Et il serait bien trop court pour le célébrer.<br />

Ainsi, et malgré tout, nous n’avons pas manqué<br />

Les espaces, si grands, les grands dispensateurs,<br />

Ces espaces qui sont nôtres. Ah quel bonheur !<br />

(Qu’ils doivent être effroyable d’immensité<br />

Puisque millénaires de notre sentiment<br />

N’ont toujours pas encor suffit à les combler.)<br />

Mais une tour était grande, un temple était grand,<br />

Ô Ange, n’est-ce pas ? Ils l’étaient, grands, et même<br />

À côté de toi ? Et Notre-Dame était grande<br />

Et la musique allait plus loin, plus haut, si grande<br />

Qu’elle nous dépassait. Même celle que j’aime<br />

Une simple amante, ô espérant dans la nuit,<br />

Seule à sa fenêtre nocturne. . .grande oh oui. . .<br />

N’atteignait-elle pas ton genou, elle aussi ?<br />

Ne crois pas que j’adresse une demande ô Ange.<br />

Même si je le faisais, tu ne viendras plus !<br />

Car mon invocation est pleine de refus ;<br />

Contre un si fort courant, que jamais rien ne change,<br />

Tu ne peux aller. Semblable au bras tendu<br />

Est mon appel. Sa main qui s’ouvre vers le haut,<br />

Pour saisir, reste devant toi ouverte, telle<br />

Une défense et un avertissement, ô<br />

Toi, ô Insaisissable, ouverte largement.<br />

Tel est le message que porte l’Ange blanc<br />

Et telle est notre vie d’homme, tellement belle !<br />

06/03/98<br />

La Nuque des Anges<br />

Ô quelle Merveille ! Pure Félicité<br />

Que cet arc blanc de chair, croissant, doux au toucher<br />

Sous la chevelure, si délicatement<br />

Relevée, telle un Cœur soulevé par le Vent.<br />

Là, — juste sous cette toison, belle comme la rouille,<br />

Dorée comme les blés, qu’aucun oiseau ne souille,<br />

Même si du charbon elle partage encor<br />

Cette mystérieuse obscurité de Mort, —<br />

Là, repose son Âme, écoutant les sanglots<br />

Que son Cœur, prévenant, chuchote à demi mots ;<br />

Sa belle Âme, toujours, prête à rire aux éclats,<br />

À sourire ou pleurer, quand il ne le faut pas.<br />

Oh mais également, ô ce cou si divin,<br />

Élance tout son Corps, des cuisses jusqu’aux seins ;<br />

Lui, qui envole au ciel, la sensuelle poitrine,<br />

Ferme comme la Terre et telle la Colline<br />

Douce dans le regard, éperdu et trompeur,<br />

De l’Amoureux transit, baisant son tendre cœur.<br />

Quelle force faut-il ? Oui mais quelle puissance !<br />

Pour supporter ainsi cette beauté immense,<br />

Cet angélique Corps, et ces courbes sculptées,<br />

Et ces traits adoucis, par une douce fée ;<br />

Marraine bienfaisante, assez pour nous donner<br />

Visions du Corps parfait, chef d’œuvre ensoleillé.<br />

*


Plus encor, plus que Tout, je me dois de louer<br />

Plus encor que jamais, je me dois d’adorer,<br />

Cette pure merveille, ô délicieuse Nuque,<br />

Que même Dieu souvent, secrètement reluque.<br />

Car elle est Fêlure, La Frontière entre une Âme<br />

— Innocente et pure, comme seule a la Femme, —<br />

Et un Corps somptueux, — empli d’une douceur<br />

Qu’on ne sait caresser plus fort qu’avec son Cœur.<br />

Elle est. . .oh ! Le Printemps ! Qui descends des frimas,<br />

De ces flocons si blancs, pour offrir dans ses bras<br />

Les chaleurs de l’Été, les rayons du Soleil ;<br />

Oui Elle est le Printemps, Frontière sans pareil !<br />

Ô quelle Merveille ! Pure Félicité<br />

Que cet arc blanc de chair, croissant, doux au baiser<br />

Sous la chevelure, si délicatement<br />

Relevée, telle un Cœur soulevé par le Vent.<br />

Et uniquement pour que mes baisers se posent<br />

Sur cette Nuque d’Ange oh si jamais je l’ose.<br />

09/03/98<br />

Le Baiser des Anges<br />

Le printemps commençait à s’éveiller, hier,<br />

Frais, reposé, après son long rêve d’hiver ;<br />

Le soleil inondait, mais avec retenue,<br />

Campagnes et forêts, et sur ta nuque nue<br />

Naquit de ses rayons, un éclair de beauté,<br />

Comme si renaissait ton rire d’un baiser ;<br />

Ton regard hivernal s’éclairait sous tes yeux :<br />

Il n’en fallait pas plus pour me rendre amoureux !<br />

Moi aussi, cette nuit, je viendrai tel un Ange<br />

Pénétrer ton sommeil, et, relevant ta frange<br />

Pour mieux t’éveiller à cette saison première ;<br />

Je t’embrasserai sur le revers des paupières.<br />

23/03/98<br />

La Chasse aux Anges<br />

Et encore ce soir, armé d’une épuisette,<br />

J’ai voulu repartir pour une chasse à l’ange !<br />

Ma technique est blindée, elle n’a rien d’étrange :<br />

Bien capter leur regard, s’en faire une nuisette,<br />

Se vêtir de ces yeux, comme d’un manteau-igloo,<br />

Porté pour avoir chaud, tout d’abord. . .au début. . .<br />

Après il prend sa forme autour de son corps nu :<br />

Il l’épouse dit-on ! Et bien soit : marions-nous !<br />

Je chassais donc ce soir, captant dans mes filets<br />

Le regard des anges et leurs beaux yeux qui fuyaient. . .<br />

Qui fuyaient. . .qui fuyaient. . .toujours ! tant et si bien<br />

Que je n’ai jamais pu en attraper aucun !<br />

— Heu. . .je veux dire aucune —<br />

Mais enfin, peu importe. . .<br />

J’avais le cœur tout rond, si rond, comme une lune,<br />

Mes filets carrément vides, comme une porte.<br />

*


Pourtant elle était là, l’Archange malicieuse,<br />

Et ses sœurs aussi, là, séraphines heureuses ;<br />

Elles papillonnaient, m’envoûtant de pollen,<br />

En me laissant rêver de soleil et d’Éden. . .<br />

Et puis tout d’un coup, BANG ! L’affreux coup de massue :<br />

Elles étaient à moi — et déjà presque nues —,<br />

Quand soudain surgirent leurs diables en chaleur,<br />

Et que croyez-vous donc qu’elles firent, maudites ! ?<br />

Elles prirent leurs mains, qu’ils montraient sur leurs cœurs,<br />

Acceptant leurs baisers, qu’ils planquaient sur leurs bites.<br />

Mais qu’avait-ils donc tous de plus que moi, hein : quoi ?<br />

Ni plus beaux, ni plus forts. . .et pourtant ces bigotes<br />

N’aiment que les diables ! Et moi. . .et moi ? et moi !<br />

C’est décidé : demain, je redeviens coyote !<br />

25/03/98<br />

La Route des Anges<br />

Et la Route recommence<br />

L’envie la vie la nuit<br />

Et le silence<br />

Se sentir seul enfin<br />

Pour écouter le silence des étoiles<br />

Un certain manque de quelqu’un<br />

Toujours<br />

Depuis ce jour où l’on rencontre<br />

L’Ange<br />

Un manque crucial vital<br />

Fatal ?<br />

Une absence en tout cas<br />

Comme une auréole<br />

Qui vous encercle<br />

Mais dont on ne ressent<br />

Que l’espace vide qu’elle enlace<br />

Qu’importe !<br />

L’espace est là pour être parcouru<br />

Pour que l’on y marche<br />

Que l’on y marche<br />

Et chaque pas marque de son empreinte<br />

Ce vide infini<br />

Alors recommencent les étoiles<br />

Le silence la nuit la vie l’envie<br />

Et la Route recommence.<br />

26/03/98<br />

L’Inconscient des Anges<br />

Aujourd’hui je devais voyager, loin, vers celle<br />

Que j’aime encor, peut-être aujourd’hui, en tous cas,<br />

J’en suis sûr, celle que j’ai aimée, autrefois. . .<br />

— La mémoire des souvenirs sourit : si belle ! —<br />

Quelle joie — alors que seul, depuis trop longtemps,<br />

L’enregistrement froid de sa voix me parlait —<br />

Quand je l’ai surprise, juste en se réveillant,<br />

Peut-être presque nue, elle me répondait. . .<br />

Maudit soit le Destin ! ai-je pensé trop vite :<br />

J’avais oublié mon précieux billet de train,<br />

Il allait falloir courir courir vite vite<br />

Alors j’ai bien couru, mais j’ai couru en vain !<br />

*


Mais l’Inconscient Cosmique aime jouer des tours,<br />

L’Ange de la chance me souriait, farceur :<br />

Le train suivant était plus rapide, et sans heurts,<br />

Me conduirait à temps auprès de mon amour.<br />

Et je pouvais même déguster un repas<br />

Aussi délicieux que le corps de la serveuse,<br />

Mignonne, elle a sourit en me parlant tout bas,<br />

Comme une confidence auprès d’une amoureuse.<br />

Ô mon doux et bel Ange, ami et protecteur,<br />

Puisses-tu faire que continue ce bonheur ;<br />

Qu’il aille jusqu’au bout, sans arrêt, sans détour,<br />

Comme le terminus de ce train pour l’Amour.<br />

Et l’horizon est clair, épuré de nuages,<br />

J’y entrevois, au loin, ta douce silhouette,<br />

Et je viendrai à toi, simple, nu comme un page,<br />

Genou à terre, pour, en relevant la tête,<br />

Te baiser les pieds, puis, jusqu’aux lèvres montant,<br />

Voler un peu de ton sourire empli d’espoir. . .<br />

Mais sinon, attention : dans ma fureur d’enfant,<br />

Ange, je repeindrai tes deux ailes de noir !<br />

04/04/98<br />

Les Ailes des Anges<br />

Souvent les Anges s’enfuient, souvent. . .<br />

Mais qui penserait un jour pourtant<br />

À leur couper les ailes : jamais !<br />

Ainsi amputés, ils voleraient<br />

Quand même au-dessus de nos tourments,<br />

De nos joies et de nos sentiments. . .<br />

Car les Anges se piquent en fait<br />

De cet idéal qui tant nous plaît :<br />

Fi de ces fourrures cintrant les seins ;<br />

Du rouge soleil au petit matin !<br />

À quoi bon s’émerveiller comme nous,<br />

En respirant l’air pur, dressé, debout,<br />

Su la plus haute et forte des montagnes ?<br />

Pourquoi rester blotti dans la campagne,<br />

Serrant une fille à la fleur de l’âge,<br />

S’extasiant en chœur devant les nuages ?<br />

Tous les Anges ont vu des beautés bien plus belles ;<br />

À quoi servirait-il de leur couper les ailes,<br />

Quand on ne peut mieux qu’eux déclarer un "je t’aime" ?<br />

Peut-être la réponse est au prochain poème. . .<br />

14/04/98<br />

L’Envol des Anges<br />

Chaque Ange s’envole<br />

Onde corpusculaire<br />

Moins mécanique que <strong>poétique</strong><br />

Chaque Ange s’envole en l’air<br />

Illuminant l’azur<br />

De ses yeux bleus marrons ou verts<br />

Brillant dans le noir<br />

Chaque Ange brille<br />

Pour l’un d’entre nous


Il faut juste saisir le bon moment<br />

Pour s’agripper à ses ailes<br />

Et se laisser porter<br />

Au-dessus des Temps :<br />

Vois alors, ami, les cieux inexplorés<br />

Découvre, tel un enfant, les paradis<br />

Que, depuis l’aube, tu as imaginés :<br />

Les Anges te l’offrent si tu le saisis,<br />

Cadeau merveilleux, tellement attendu,<br />

Accepte-le, en découvrant leurs seins nus<br />

Et délecte-toi lorsque l’Ange s’envole<br />

Scintillant dans le ciel comme une luciole.<br />

14/04/98<br />

Le Souffle des Anges<br />

Et la poitrine des Anges<br />

Se gonfle<br />

Et se relâche, se repose<br />

Comme si Dieu venait<br />

Murmurer tout contre leur cœur<br />

Et que chaque sein<br />

De chaque Ange<br />

S’emplissait de ce Souffle divin<br />

Mais comment pouvons-nous détourner le regard<br />

Loin de ces collines aux pointes gracieuses,<br />

Où la Vie elle-même apparaît sans ses fards,<br />

Légèrement voilée, pudique et envieuse ?<br />

Ô poète ! puise là ton inspiration,<br />

Que ton torse éprouve chaque sein respirant,<br />

Qu’il s’abreuve sans fin, là où cogne le sang,<br />

Là où cogne le souffle, exquise émanation,<br />

Qui cogne et s’écoule d’Angéliques poitrines<br />

Comme d’une fontaine emplie d’une eau divine.<br />

15/04/98<br />

La Peau des Anges<br />

Et les Anges rient, depuis que leurs plaies<br />

Se sont refermées, ils sont d’humeur gaie ;<br />

Comme un soleil, semblant encor plus chaud,<br />

Dès qu’il parvient à percer les nuages,<br />

Car, toujours, après une pluie d’orage,<br />

On le voit briller encore plus beau.<br />

Les anges rient<br />

Leurs blessures sont maintenant coagulées<br />

Mais sur leur Peau<br />

Les cicatrices<br />

Les empêchent d’oublier.<br />

17/04/98


Les Yeux des Anges<br />

Qui donc aurait osé imaginer<br />

Que l’Ange existât ; que son existence,<br />

Passée dans la Nuit à l’illuminer,<br />

Puisse m’accorder, une nuit, sa danse ?<br />

Une nuit, elle m’invita, Luciole,<br />

Au cœur bleu, aussi doux que la douceur<br />

Calme de sa peau, chantant sans paroles,<br />

Que j’entende danser tout contre moi son cœur.<br />

L’Ange me parla, à moi, une nuit. . .<br />

Et sa tendre voix chuchotait encor<br />

Au petit matin dans le silence du lit<br />

Qui avait accueilli la danse de nos corps. . .<br />

Qui donc aurait osé rêver que ses beaux yeux<br />

Brilleraient dans les miens, perçant l’obscurité,<br />

Et qu’ils continueraient, avec leur regard bleu,<br />

À plonger en plein jour dans mes yeux envoûtés ?<br />

19/04/98<br />

La Vie des Anges<br />

Lorsque l’Ange était<br />

Ange<br />

Il ne voyait pas les couleurs<br />

Ses yeux parcouraient le monde<br />

Depuis les neiges éternelles<br />

Jusqu’aux intérieurs gris<br />

Des gares de passages<br />

Il savait le mariage<br />

Des Femmes et des Hommes<br />

De l’Amour et du Sexe<br />

De l’Âme et du Corps<br />

Et il savait qu’une fois unies<br />

Toutes ces choses étaient semblables<br />

Mais que seul<br />

Un Ange<br />

Pouvait encore les distinguer<br />

Lorsque l’Ange était<br />

Ange<br />

Il se délectait<br />

Des sentiments<br />

Qui volent hors du Temps<br />

Et des Passions<br />

Qui défient la gravité<br />

Pour s’arracher à la Terre<br />

Il connaissait<br />

L’Histoire<br />

Des Hommes et de leurs Peurs<br />

Depuis le premier baiser d’Ève<br />

Jusqu’à la pièce de deux francs<br />

Qui fait encore espérer le mendiant<br />

Lorsque l’Ange était<br />

Ange<br />

Il écrivait Tout<br />

Dans son carnet à spirales :<br />

Le rêve des cygnes du Lac de Côme<br />

La première cigarette le matin avec un café chaud<br />

La peau laiteuse d’une fille assise sur une terrasse


Le sourire de la vendeuse de fleurs<br />

L’étreinte des Amants du Pont-Neuf<br />

La légende de Faust<br />

Et le requiem de Mano<br />

L’Été qui arrive chaque année un jour différent<br />

Les poèmes qui accompagnent un bouquet de roses rouges<br />

Le chahut des sorties d’école<br />

Le silence des salles de cinéma<br />

Le cri de la foule lorsque le Mur fut vaincu<br />

Ses pleurs étouffés à l’enterrement du Poète<br />

Le calme repos des Nymphéas<br />

La violence d’un viol dans une ruelle sombre<br />

Le vrombissement de la première fusée<br />

Les éclats désespérés des bombes<br />

La beauté sauvage d’une étoile qui meurt<br />

L’histoire sans fin<br />

La trahison de Caïn<br />

La patience de Pénélope<br />

Le combat contre l’oubli de Julie. . .<br />

Tout était consigné<br />

Chaque empreinte que chaque Homme<br />

Essaye de graver<br />

Dans l’écorce terrestre<br />

Lorsque l’Ange était<br />

Ange<br />

Il pouvait<br />

Voler au-dessus des Âmes<br />

Et s’abreuver<br />

Du sentiment des Autres<br />

Sans jamais<br />

En ressentir lui-même<br />

Lorsque l’Ange était<br />

Ange<br />

Ses souvenirs étaient des espoirs<br />

Épurés de tout regret<br />

Ses baisers étaient des présents<br />

Qu’il offrait à la bise<br />

Pour qu’elle donne aux amoureux<br />

Un avant-goût de Paradis<br />

Car il connaissait<br />

Les chemins directs<br />

Vers l’Essentiel<br />

Il ne laissait de côté<br />

Aucun Détail<br />

Mais il savait qu’ils n’étaient<br />

Que Détails<br />

Et lorsque l’Enfant était<br />

Enfant<br />

Elle rêvait toujours<br />

Qu’elle était<br />

Un Ange.<br />

21/04/98


Angels<br />

– Angels’ Dreams<br />

– Angels’ Bar<br />

– Angels’ Eyelids<br />

– Angels’ Neck<br />

– Angels’ Song<br />

– Angels’ Life<br />

– Angels’ Tragedy<br />

– Angels’ Look<br />

– Angels’ Fight<br />

– Angels’ Creation<br />

– Angels’ Weight<br />

– Angels’ Identity<br />

– Angels’ Work<br />

– Angels’ Tears<br />

– Angels’ Sun<br />

– Angels’ Pœm<br />

– Angels’ Birth<br />

– Angels’ Name<br />

– Angels’ Time<br />

– Angels’ Love<br />

– Angels’ Blood<br />

20/02/1998 - 28/04/1998


Angels’ Dreams<br />

Sleep. . .Sleep. . .My sweet beauty<br />

And when you will wake up<br />

I promise here to be<br />

My kisses will be your first coffee cup<br />

Dream. . .Dream. . .My sweet Angel<br />

When you’ll open your eyes<br />

The dawn like a candle<br />

Hush. . .Hush. . .My sweet mermaid<br />

When the sun will be in<br />

And will cover your bed<br />

Its beams will glide my hand on your sweet skin.<br />

Angels’ Bar<br />

20/02/98<br />

And I was in this lonely bar<br />

Gazing at my beer, staring far<br />

What I was waitin’ for ? Don’t know<br />

No I didn’t and still don’t now<br />

Maybe I was standing there just<br />

To see Angels of my young lust<br />

But Angels don’t sit at my table<br />

They all drink away in their fable.<br />

22/02/98<br />

Angels’ Eyelids<br />

Don’t forget to close your eyes<br />

My sweet Angel of the night<br />

’Cuz I will penetrate into your dreams<br />

Just to kiss the back of your eyelids<br />

28/03/98<br />

Angels’ Neck<br />

Raise up your hair<br />

Then I’ll kiss your neck<br />

Your collarbone is the frontier<br />

Between your virgin soul<br />

And your perfect body<br />

Raise up your hair<br />

With your hands<br />

Up<br />

To make your breast<br />

Point at the Angels<br />

28/03/98


Angels’ Song<br />

Hear what my heart is always playin’ ;<br />

There must be a song that is sayin’ :<br />

"When I’m sad and lonely,<br />

I think about you baby,<br />

But, sweet Angel, the more happy I am,<br />

The more I need you clasped into my arms."<br />

And if there isn’t such a song, out of the blue<br />

I promise, sweet Angel, that I’ll write it for you.<br />

13/04/98<br />

Angels’ Life<br />

When the Angel was<br />

An Angel<br />

He didn’t see colors<br />

He has watched<br />

The fire of war<br />

On the television<br />

He has found<br />

A purple dress<br />

That was expected<br />

To give Him<br />

Power fame and fortune<br />

He never thought<br />

About riches<br />

And gold and diamonds<br />

The only fog<br />

That He ever swam in<br />

Was His own spirit<br />

The fog was black<br />

His spirit was white<br />

The only sea<br />

That He ever drank in<br />

Was humans’ soul<br />

The sea ran wet<br />

The souls ran dry<br />

When the Angel was<br />

An Angel<br />

He never sang<br />

Until the Sky was staring at Him<br />

He never spoke<br />

Until the Earth was feeling His feet<br />

He never ever whispered one tear<br />

’Til the Sun was warmin’ His wings<br />

When the Angel was<br />

An Angel<br />

He knew<br />

And nothing could break Him down<br />

’Cuz He could dive<br />

Down into the Sixth Sky<br />

And trade a starfish<br />

For a lead role in the Milky way<br />

And when the little boy was<br />

A little girl<br />

She always dreamed<br />

That she was<br />

An Angel<br />

17/04/98


Angels’ Tragedy<br />

And the Angel looked upon his shoulder<br />

To watch the Romeo and Juliet’s kiss<br />

And he knew from the start that whatever<br />

They do or say there’ll be this state of bliss<br />

That will kill them both without any fear<br />

Without any regret nor any blood<br />

And from the river of poison and tears<br />

They will reborn as king and queen<br />

Everyone will forget the spleen<br />

As the Angel will sing their song loud<br />

21/04/98<br />

Angels’ Look<br />

Her short blond hair was blowin’ in the wind<br />

As the pœt has said in the Dylan’s song<br />

And the answer has never been so strong<br />

When her own Truth has stopped to be a sin<br />

And my little blond Angel has short hair<br />

So she always lets the wind’s kisses flow<br />

Upon her gracious neck like a mermaid<br />

Who feels on her body the water blows<br />

22/04/98<br />

Angels’ Fight<br />

Dark streets that smell wet<br />

Grey walls where sweat flows<br />

All alone or in two, the Angels walk<br />

Up and down, slowly as trains, fast as jets<br />

Still waitin’ for the dry song of a crow<br />

But no-one speaks, no-one hears, no-one talks<br />

Gray streets hidden by shadows<br />

Dark walls still ignoring light<br />

Ev’ry little Angel falls from the sky<br />

Riddin’ the sunbeams that are ranged in rows<br />

Holdin’ between their teeth a rose that brights<br />

To fight against razor blades cold and dry<br />

23/04/98<br />

Angels’ Creation<br />

The first day, God has created the Sixth Heaven<br />

To fill every black hole in the Universe<br />

The second day, He has put roses on Even<br />

Just to watch their colors shinin’<br />

The third day, the Lord has invented Dreams<br />

To start writtin’ the Real Story<br />

The fourth fay, He has sprayed some perfume around<br />

That he has called "Love" ’cuz it was a beautiful name<br />

The fifth day the Lord has played guitar<br />

And piano, violin and flute to make ev’rything dance<br />

The sixth day, He has created Angels<br />

For them to Live as Souls, to see Roses, to Dream, to Love and to Dance<br />

The seventh day, God has watched His Creation<br />

And He has thought that this one was better !<br />

23/04/98


Angels’ Weight<br />

The absence of my own Angel is so heavy<br />

Just as if the sun was falling down with my heart<br />

Stuck inside of the star, huge, heavy but shinny<br />

Just as if your absence could be seen clear as light<br />

And I can remember how light my Angel was<br />

Remember her body when hugged so close to mine<br />

Remember the pressure of her thin breast, light, as<br />

If she was just flying, light, as a moon that shines<br />

Oh don’t ya find it strange, my sweet little Angel,<br />

That I feel your absence much stronger and concrete<br />

And when you’re in my arms, oh my lovely Angel,<br />

I almost feel your wings’ lightness in our heartbeat ?<br />

24/04/98<br />

Angels’ Identity<br />

Some knows<br />

How sweet are<br />

My Angel’s kisses<br />

Some knows<br />

All my Angel’s<br />

Story<br />

But I<br />

Am the one<br />

Who had felt her tears<br />

And that’s why<br />

She is<br />

My Angel<br />

24/04/98<br />

Angels’ Work<br />

Angels know<br />

The story<br />

Of Mankind and their Fears<br />

From Eve’s first kiss<br />

To the coin<br />

That still fills the bum’s heart<br />

With hope<br />

Angels write<br />

Everything<br />

In their pillow book :<br />

The dream of the swam on the lake<br />

The first cigarette on morning with black hot coffee<br />

The milky skin of the girl sitting in a pub<br />

The smile of the pretty florist’s face<br />

The lovers’ hug on the Pont-Neuf bridge<br />

Faust’s legend and Mano’s requiem<br />

Summer that comes a different day every year<br />

Pœms that comes with red roses<br />

The confuse sound after school day<br />

The silence in cinemas<br />

The crowd’s shout when the wall has been broken<br />

His silent tears on the pœt’s graveyard


The hopeless burst of bombs<br />

The wild beauty of a dying star<br />

The never ending story<br />

Cain’s betray<br />

Penelope’s patience<br />

Julie’s fight against forgetting<br />

All is written down<br />

Every mark that every man<br />

Tries to leave<br />

On the crust of the Earth<br />

24/04/98<br />

Angels’ Tears<br />

Carrying all her light in her eyes<br />

Angel has to feed her heart’s fire<br />

Really needs enough warm to beat<br />

Or she’d fall asleep unconscious<br />

Leaving laughters behind her<br />

In tears to clean her twinkling eyes<br />

Nobody knows that her tears come without sadness<br />

Everybody would think she’s unhappy but I<br />

Angels’ Sun<br />

24/04/98<br />

Two Angels who meet again<br />

Have nothing to explain<br />

When they are together, forgetting pain<br />

The sun burns the last drop of rain<br />

25/04/98<br />

Angels’ Pœm<br />

I would like to compose a Pœm<br />

For my sweet Angel<br />

But can it be written ?<br />

With sunbeams and clear light of the moon<br />

With laughters warm like the deep cut of a razor blade<br />

And blue tears fresh like an oasis in the desert<br />

Can it be written ?<br />

I want it beautiful like the edge of her breast<br />

Emotional like the bleeding mark under her eye<br />

And passionate like her reflection in my heart<br />

Can it be written ?<br />

I don’t want my Angel to read this pœm<br />

I want her to know it<br />

By heart<br />

Like a song that everybody knows<br />

Without having heard it once<br />

Think it can’t be written !<br />

’Cuz nothing is perfect enough<br />

To celebrate an Angel. . .<br />

25/04/98


Angels’ Birth<br />

Every human being is a Creation<br />

He comes from other human beings<br />

They have shaped him<br />

Just like an ancestral sculpture<br />

Whatever they love him<br />

After they gave him life<br />

They have rights upon this life they created<br />

Just like this cool man<br />

Who sucks his bud after rolling it<br />

26/04/98<br />

Angels’ Name<br />

Caroline come closer, give me softly your hand,<br />

With your firefly’s eyes, shiny like a candle<br />

Our long path will be clear, that’s just what I pretend.<br />

Can’t you see our bodies interweaved in the sand<br />

When the sky is so blue I fly off the handle<br />

And I would walk with you ’til we meet the ocean.<br />

With your sweet flesh like silk and all kisses you breathe<br />

I feel like I’m falling in love with an Angel<br />

Sunk in your eyes’ candles with nothing else to leave.<br />

My soft song is stupid and I want more to give<br />

To an Angel like you but I can just ramble<br />

Thinkin’ about you, girl, I’m filled up like a breeze.<br />

26/04/98<br />

Angels’ Time<br />

For an Angel<br />

Time is a non-sense<br />

Angels are eternal<br />

And they even don’t know<br />

How to measure Time<br />

But if you really want to know what Time can be<br />

Close your eyes shut your mouth and feel an Angel flies<br />

One second he was not, just after here he was<br />

Time is just the moment when this Angel you see<br />

28/04/98<br />

Angels’ Love<br />

Hold on the dream<br />

I look into your eyes<br />

And to me it seems<br />

That some Angels rise<br />

Angie, Angie, you cannot act in another way<br />

You have to love me as all prophets say<br />

Angie, Angie, I promise close to you to stay<br />

Under your wing there are Angels’ flutes that play<br />

Followin’ your wings<br />

I’d climb up to the skies<br />

Angels ’re stuck in loving<br />

It’s shinin’ in their eyes<br />

28/04/98


Angels’ Blood<br />

Have you watched enough sunrise in the mornin’ skies ?<br />

It’s so red and so pure : seems to be full of life. . .<br />

There’s an Angel bleedin’, a white Angel that cries,<br />

In each of them, always, with in his heart a knife.<br />

Blue blood blowin’ barely from their foolish failure<br />

Flowin’ fast and fairy runs into red and flies<br />

’Cuz they carry candles that light up all our lies<br />

Gorgeous Angels growin’ pouring by Pain’s pressure<br />

There’s an Angel bleeding in each sunset you see,<br />

But you’re the only one that is to heal for me.<br />

28/04/98


K Poèmes<br />

– Caresse<br />

– Caravelle<br />

– Câlins d’astres ancestraux<br />

– Calendrier recentré sur une unique éfemmeride<br />

– Cadeau floral<br />

– Calligraphies errantes<br />

– Carence pesante<br />

– Casse-tête fragile<br />

– Carte postale<br />

– Calèche de plaisirs réalistes<br />

– Cajolerie<br />

– Cartographie des couleurs<br />

– Cadence des mots et de l’eau<br />

– Catrain<br />

– Calme zen<br />

– Carrousel oscillant<br />

– Carma éternel<br />

– Catastrophe d’un départ<br />

– Carnet à écrire<br />

– Calendrier en devenir<br />

– Caroline poème<br />

16/05/1998 - 12/11/1998


Caresse<br />

Je vous aime petite Caroline<br />

Et dans chaque rêve que je peux faire<br />

Viennent se calquer vos lèvres câlines<br />

Aussi lorsque je caresse un espoir<br />

C’est votre corps et votre peau entière<br />

Que je caresse d’un baiser si doux<br />

Que même mes cauchemars les plus noirs<br />

S’envolent tellement je pense à vous<br />

Caravelle<br />

16/05/98<br />

Et toujours ce même soleil brûlant<br />

Les pensées de toi grouillant dans mon sang<br />

Et toujours cette irrésistible envie<br />

De t’emporter, mon amante et amie,<br />

Loin, voguant sur le plus beau des bateaux,<br />

Pour t’aimer dans la fraîcheur bleue de l’eau.<br />

16/05/98<br />

Câlins d’astres ancestraux<br />

Tes yeux, mon tendre amour, oh ne brillent-ils pas<br />

Seulement en raison des étoiles passées ?<br />

Dont ils se souviennent, sans raison, car ma foi,<br />

Elles brillaient déjà quand tu n’étais pas née.<br />

Mais je les ai aimées, loin dans leur firmament,<br />

Même bien avant toi, je les ai adorées.<br />

Je les aimais déjà et depuis bien longtemps :<br />

Je n’étais qu’embryon mais, dans la voie lactée,<br />

Elles savaient mon nom et mon cœur qui battait<br />

En les reconnaissant, comme le tambour qui,<br />

Apercevant le chef d’orchestre, enfin se met<br />

À jouer son rieur roulement enhardi<br />

Et encore aujourd’hui, lorsque nos corps mêlés<br />

S’aiment sans retenue, me vient cette impression<br />

Qu’elles sont là, les astres du passé,<br />

Qu’elles se mêlent dans l’amour que nous faisons,<br />

Qu’avec toi elles crient vers mon cœur la réponse<br />

Lorsqu’il se demandait si il te connaissait<br />

Avant que ton amour au fond de lui s’enfonce,<br />

Et si avant de te rencontrer, je t’aimais !<br />

Mais j’ai aimé avant, avant de te connaître,<br />

Et même, j’ai aimé avant d’être en ce monde.<br />

Ce que les étoiles veulent dire peut-être,<br />

Lorsqu’elles encerclent nos baisers de leurs rondes,<br />

C’est que dans mes baisers amoureux de tes lèvres,<br />

Sont venues s’échouer mes amours ancestrales ;<br />

Comme poussière d’or qu’agglutine l’orfèvre<br />

Pour que ses pierres aient leur force minérale.<br />

Ainsi dans mes refrains tu peux, en écoutant<br />

Avec le plus grand soin, entendre des couplets<br />

Chantant sans se laisser, depuis le fond des temps.<br />

Mais surtout n’oublie pas, oh non n’oublie jamais,<br />

Que même une roche, qui serait née très tôt,<br />

Depuis plus de mille ans, continue en son sein


De toujours recueillir des sédiments nouveaux<br />

Qui la rendront encor plus solide demain.<br />

Et demain moi aussi je consoliderai<br />

L’amour déjà si fort qu’aujourd’hui je te donne :<br />

Aux anciennes étoiles viendra s’ajouter<br />

Un nouveau soleil qui, déjà, brille et m’étonne.<br />

21/05/98<br />

Calendrier recentré sur une unique éfemmeride<br />

Elle pleure<br />

Parfois<br />

Lorsque son corps est épuisé<br />

Mais ses larmes sont une source<br />

Qui lave ses yeux<br />

Pour qu’ils brillent d’avantage<br />

Son nom<br />

Se prononce<br />

Comme un long soupir<br />

Car il est<br />

Comme un souffle chaud<br />

Qui envahit le corps entier<br />

Ses yeux<br />

Ne se ferment<br />

Que lorsqu’elle fait l’amour<br />

Elle illumine ainsi<br />

Ce feu brûlant<br />

Qui monte en ses entrailles<br />

Elle s’embarque<br />

Souvent<br />

Dans sa propre mer intérieure<br />

Où écume une tempête<br />

Aussi violente<br />

Que la beauté de ses rivages<br />

Son cœur<br />

Attire les sentiments<br />

Comme un aimant<br />

Qui retient<br />

L’amour<br />

Qu’elle a choisi consciencieusement<br />

Elle est<br />

Une antithèse<br />

Du désert<br />

Car ses baisers<br />

Sont le commencement de tout<br />

Une oasis à laquelle on s’abreuve<br />

Il n’émane d’elle<br />

D’autre parfum<br />

Que son odeur naturelle<br />

Et celle-ci<br />

S’incruste en vous<br />

Vous enivre jusqu’à tout oublier<br />

*


Elle possède<br />

Entre ses cuisses<br />

Un trésor<br />

Qui se laisse conquérir<br />

Uniquement<br />

Par celui qui mérite tant de richesses<br />

Sa voix<br />

Est toujours douce<br />

Comme le son d’une berceuse<br />

Et celui qui sait<br />

L’écouter<br />

Effleure les cieux un à un<br />

Son sourire<br />

Le matin<br />

Brille dans ses yeux encore endormis<br />

Elle est heureuse<br />

De se sentir aimée<br />

Et de vous aimer<br />

Cadeau floral<br />

13/06/98 - 18/06/98<br />

Dans les roses rouges, on voit de la passion<br />

Et d’autres chimères cachées dans chaque essence. . .<br />

Mais inventer ainsi un prétexte, à quoi bon ?<br />

Bien assez de beauté, il y a dans la fleur<br />

Pour charmer et suffire aux plaisirs de nos sens,<br />

Quand son parfum séduit ton amour jusqu’au cœur.<br />

26/06/98<br />

Calligraphies errantes<br />

Et j’avais envie d’écrire pour toi<br />

Des mots simples pour aller droit<br />

Jusqu’à ton cœur sans faire de détours<br />

Juste envie de t’écrire mon amour<br />

Je suis fatigué, tu m’as tant manqué<br />

Et mes joints ne sont pas tous terminés<br />

J’ai encore quelques heures à passer<br />

Avant dans tes bras de me reposer<br />

Là je trouverais un vers calme et court<br />

Pour ta petite gueule emplie d’amour<br />

Comment ne pas rêver à ton minois<br />

À tes yeux scintillants de vers à soie<br />

Sans toi mes mots s’aqua-planing<br />

Aigus crissant sur le parking<br />

J’ai coincé l’amour dans une boule<br />

Sur qui mes flippers se défoulent<br />

Au prochain bumper j’abandonne<br />

Si mon seul neurone déconne<br />

Alerte ! Il est bien temps de penser à t’aimer<br />

Alerte ! Et tous mes mots ont besoin de chanter<br />

Mais tu peux oublier sans peur les sérénades<br />

J’ai perdu mon cœur au fond de mes gonades<br />

Mon amour se balade enfin dans tout mon corps<br />

Et je sens ta vie battre et cogner sans effort<br />

*


Et les sirènes sont là pour me rappeler<br />

Que je ne suis qu’en train de doucement rêver<br />

Pourtant lorsque je me réveillerai<br />

Il me manquera ta main à serrer<br />

Et entrecroiser tendrement tes doigts<br />

En te regardant dormir contre moi<br />

Tes yeux dans les miens s’illumineraient<br />

Et ton premier sourire brillerait<br />

J’entendrais ton rire et tes premiers mots<br />

Me caresser de leur souffle si chaud<br />

Et je ne pourrais jamais en écrire<br />

D’aussi doux et simples car une lyre<br />

Ne rendra jamais le chant des poèmes<br />

Aussi pur que la corde qui vibrant<br />

Déclare aux amoureux vibrant au vent<br />

Comme il est beau de se dire "je t’aime"<br />

04/07/98<br />

Carence pesante<br />

Oh comme ton absence pèse lourd !<br />

Comme un lourd soleil dans toute sa masse<br />

S’écrasant en vertigineuse chute<br />

Sur mon cœur, en manque de ton amour,<br />

Qu’il va en étouffer de guerre lasse,<br />

Aplati par un poids que l’on ampute.<br />

Et pourtant ta présence est si légère. . .<br />

Oh la pression de ta tendre poitrine !<br />

Lorsqu’elle appuie sur mon torse en douceur,<br />

Si légèrement que même une artère,<br />

Où cogne mon sang, contre ta peau fine,<br />

Suffit à soulever ton léger cœur.<br />

Ne trouves-tu pas curieux, mon amour,<br />

Que tes doux baisers lorsque tu es loin,<br />

Pèsent assez pour se graver en moi ;<br />

Alors qu’un même baiser, en plein jour,<br />

Laisse sur ma lèvre à peine un parfum,<br />

Une empreinte douce comme un émoi ?<br />

09/07/98<br />

Casse-tête fragile<br />

Petite Ange de porcelaine<br />

Ne s’effritant de nulle part<br />

Saine épargnée par la gangrène<br />

Et même ignorée des lézards<br />

Dressée en un équilibre incertain<br />

Sur une petite table de nuit<br />

Ta lumière oscille au bout de ta main<br />

Venant bercer mes rêves endormis<br />

Mais mes songes pourtant ne cessent d’avertir<br />

Mes propres mains qu’enfin elles soient plus agiles<br />

Qu’elles te caressent douces comme un soupir<br />

Belle Ange en porcelaine tu es si fragile<br />

Si seule à porter ta lumière pleine<br />

Veilleuse ma main t’aiderait<br />

Ma fragile Ange en porcelaine<br />

T’aiderait à ne te briser jamais<br />

09/07/98


Carte postale<br />

Je t’écris aujourd’hui habillé de douceur<br />

Tel un verger paré d’un paréo de fleurs<br />

Sens le parfum des mots que t’offre ce poème<br />

Comme un vent t’offrirait la rose que tu aimes<br />

Sa fragrance et la soie de sa corolle pâle<br />

Mes mots déposeront sur ta joue leur pétales.<br />

09/07/98<br />

Calèche de plaisirs réalistes<br />

Oh combien je peux sentir ici<br />

La réalité de notre amour<br />

Tout, dans la chaleur lourde du jour<br />

Me rappelle que le monde vit<br />

Le claquement sec du sabot ferré<br />

D’un cheval frappant du pied le pavé<br />

Les pleurs aigus d’un bébé fatigué<br />

La fraîcheur d’un demi dans le gosier<br />

Tout est si réel, tout est si concret<br />

Oh comment ne pas tellement t’aimer ?<br />

Ce n’est qu’auprès de toi que j’ai pu découvrir,<br />

Quand du torrent se met le tonnerre à rugir,<br />

La puissance de l’eau en mouvement<br />

(Ô comme il est fort ton petit torrent !)<br />

Dès lors je sais<br />

ce que signifie<br />

Se ressourcer<br />

et jouir de la vie.<br />

Cajolerie<br />

21/07/98<br />

Je relis ta lettre, seul et rêveur,<br />

Je retiens les larmes montant du cœur,<br />

Parce que je t’aime tant et je crois :<br />

Je suis aimé pour la première fois.<br />

Être aimé, être aimé, ô exquise merveille. . .<br />

Tant aimer l’être aimé, mais des amours pareilles<br />

Enfin ne sont pas réservées aux romans :<br />

De Juliette il n’est pas que j’aimerais autant<br />

Écrire, ô envie de t’écrire, vite,<br />

Tel un livre, savoir vite la suite,<br />

Et venir moi même t’apporter ce poème<br />

Que nous en jouissions ensemble, je t’aime !<br />

Et je pense à toi, tant, ma petite Luciole,<br />

O si belle avec ton auréole d’amour,<br />

Je pense tant à toi ! Rêveries en plein jour,<br />

Si loin de tes baisers, près de toi je m’envole. . .<br />

Car la plus jolie fille au monde entier<br />

N’a pas les yeux qui brillent de m’aimer !<br />

30/07/98


Cartographie des couleurs<br />

Et si Caroline a les yeux bleus<br />

Sûrement c’est pour regarder les cieux<br />

Et si Caroline a les cheveux blonds<br />

C’est pour demander au soleil pardon<br />

De briller de plus de couleurs que lui<br />

Car Caroline sait briller aussi<br />

De toutes les couleurs de l’arc-en-ciel<br />

Et puis de toutes les couleurs des fleurs<br />

À l’aube elle s’ouvre et sourit au ciel<br />

Puis montre au monde ses jolies couleurs<br />

Mais Caroline a les lèvres vermeilles<br />

Seulement pour me montrer les merveilles<br />

Que peuvent renfermer ses doux baisers<br />

Quand Caroline vient me colorer<br />

13/08/98<br />

Cadence des mots et de l’eau<br />

Encor deux ou trois mots<br />

Pour entre les montagnes sinuer<br />

Encor deux ou trois mots<br />

Pour contempler les rivières couler<br />

Couler couler couler<br />

Pour finalement venir s’endormir<br />

Paisibles reposer<br />

Entre les lèvres de tes doux soupirs<br />

Se remettre à courir<br />

Toujours plus vite mais toujours limpide<br />

Pour doucement frémir<br />

Sous le clin bleu de ton regard candide<br />

Soudain se sentir vide<br />

De tous les mots qu’on a pu se dire<br />

Et des baisers avides<br />

Que quelques mots n’arrivent à décrire<br />

Écrire écrire écrire<br />

Pour laisser s’écouler les mots de l’eau<br />

Ô mon amour t’écrire<br />

Avec douceur encor deux ou trois mots<br />

Catrain<br />

18/08/98<br />

Comme il est doux de te tenir la main<br />

De marcher ainsi le sourire heureux<br />

Le cœur bat fort on se sent amoureux<br />

Les gens nous voient et ils le savent bien<br />

Calme zen<br />

23/08/98<br />

Ah quelle douceur quand ta joue contre ma tempe<br />

Une larme me vide et me rend si paisible<br />

Si serein et tranquille et clair comme une lampe<br />

En paix comme un bouddha dans un calme infaillible<br />

25/08/98


Carrousel oscillant<br />

Et Caroline se balance,<br />

Se balance à un coin de lune.<br />

Et d’une lune à l’autre, elle s’élance,<br />

S’élance ainsi, au gré de la fortune.<br />

Le vent lui montre chaque humeur<br />

Et puis chaque face cachée ;<br />

Et elle oscille entre rire et pleurs,<br />

Selon que la lune est bien ou est mal lunée.<br />

Et Caroline se balance<br />

Balance, balance, balance,<br />

Mais souvent, souvent, entre deux quartiers,<br />

C’est à moi qu’elle pense, pense, pense<br />

Et c’est ce qui me fait, oh tellement, l’aimer.<br />

27/08/98<br />

Carma éternel<br />

Puisse le temps m’offrir bien d’autres jours encor<br />

Passés à tant t’aimer encor bien des journées<br />

Et des nuits oh des nuits d’autres tendres soirées<br />

Passées à tant rêver serré contre ton corps<br />

Puisse le temps m’offrir bien d’autres nuits encor<br />

Où je peux m’endormir tenant ta main serrée<br />

Oh tant de douces nuits et d’autres matinées<br />

Où mon premier soleil me vient de toi si fort<br />

Ah ces matins si doux où tes yeux me sourient<br />

Où ton sourire aussi brille d’un éclat bleu<br />

Où tes tendres mots bleus, mon tendre amour, ma mie<br />

Murmurent doucement, que désirer de mieux ?<br />

Et je commence à peine à apprendre à aimer<br />

Mais déjà je ressens l’envie d’éternité<br />

10/09/98<br />

Catastrophe d’un départ<br />

Et je flotte dans un brouillard mélancolique,<br />

Je ne distingue plus dans cette lourde brume<br />

Qu’une image de toi, kaléidoscopique,<br />

S’envolant dans un flou parfumé que je hume.<br />

Un trop rapide train t’a trop vite emportée,<br />

Ne laissant de toi que traces désordonnées :<br />

de suaves effluves de ton parfum sur ma peau,<br />

l’empreinte fraîche de ta main entrelaçant mes doigts,<br />

tendrement,<br />

le son cristallin des mots que tu chantes. . .<br />

Plus encore émerge de ce spleen embué<br />

la commissure rosie de tes lèvres<br />

qui s’étend en un doux sourire<br />

prêt à éclater en larmes<br />

Ô comme il est difficile de te laisser,<br />

difficile, tellement. . .<br />

Malgré qu’il sera beau d’encor te retrouver,<br />

Toujours brillant d’amour et d’à nouveau t’aimer,<br />

Pour l’instant, ton départ monte en mon ventre chaud,<br />

Me brûle et monte comme un douloureux sanglot.<br />

19/09/98


Carnet à écrire<br />

"Crire !", crie une carte calligraphiée ;<br />

"Crire", écrire et crier vers toi mes pensées,<br />

Dans mes actes et puis, au fond de mes yeux mêmes,<br />

Lorsque tu es trop loin pour te dire je t’aime,<br />

C’est tout ce que je peux offrir à ton sourire<br />

Alors encor pour toi mon Ange je veux "crire".<br />

08/10/98<br />

Calendrier en devenir<br />

Et cela fait six mois depuis hier que je t’aime<br />

Six moi déjà. . .déjà et seulement aussi<br />

Six mois seulement et je sais aujourd’hui<br />

Que longtemps j’écrirai pour toi d’autres poèmes<br />

08/10/98<br />

Caroline poème<br />

Pourrais-tu te plonger tout au fond de mes yeux,<br />

Et plus profond encor que ne le fit Narcisse<br />

Qui ne vit que lui-même en la surface lisse<br />

De l’eau miroitante où il se mirait par jeu ?<br />

Tu pourrais ainsi voir, si tu regardes mieux,<br />

Non seulement tes yeux et leur bleu de malice,<br />

Mais aussi mon propre regard, et , oh délice,<br />

Tu me verrais virer sans fin du vert au bleu !<br />

Vois comme l’Amour est un reflet infini,<br />

Qui te fait découvrir tout au fond de toi-même,<br />

À la fois qui tu es, autant que qui je suis.<br />

Mais tu sièges en haut, ô Ange si tu aimes.<br />

Car mes yeux donnent une allure séraphique<br />

À chacun des gestes que tu offres au ciel :<br />

Rien ne nous échappe, rien n’est superficiel. . .<br />

Observe l’espace qui t’entoure, angélique<br />

Luciole, car il est le reflet de ta danse ;<br />

Il projette en ton sein ses pouvoirs de titan ;<br />

Ne sous-estime pas ce qui coule en ton sang :<br />

Étudie ce miroir, c’est ta force et ta chance.<br />

12/11/98


Cinq<br />

– Vingt-huit ans<br />

– Tempête maîtrisée<br />

– Distance amoureuse<br />

– Le long des rails<br />

– Rêve accessible<br />

– Astres et désastres<br />

– Angoisse<br />

– Pureté anarchiste<br />

– Berceuse<br />

– Lundi ou la vie cachée<br />

– En toi<br />

– Auréole<br />

– Flore<br />

– Luxembourg<br />

– Anatomie<br />

– Aurores lunaires<br />

– Rencontre<br />

– Chasse<br />

– Une part de la beauté du monde<br />

– Effeuillage<br />

– Le côté azur de la force<br />

18/02/1999 - 19/11/1999


Vingt-huit ans<br />

Bientôt le sang de mes artères<br />

Atteindra un siècle lunaire<br />

Mais lorsque je coule en ton corps<br />

À chaque fois j’apprends encor<br />

18/02/99<br />

Tempête maîtrisée<br />

J’ai chuchoté à l’oreille de l’ouragan<br />

Ainsi au lieu de ravager ma faible vie<br />

Il m’a appris à dompter ses vents violents<br />

Et désormais mon âme en paix murmure emplie<br />

19/02/99<br />

Distance amoureuse<br />

Lorsque je te regarde de trop près<br />

Il devient impossible de te voir<br />

Mais si nous étions par trop éloignés<br />

Je devrais chercher un autre regard<br />

20/02/99<br />

Le long des rails<br />

J’imagine t’avoir vue pour la première fois dans un train<br />

Délicatement endormie, la tête appuyée contre la fenêtre<br />

Tu offrirais ta nuque à un rai de soleil qui la rendrait délicieuse<br />

Et prête à accueillir mes baisers qui te berceraient le long des rails<br />

21/04/99<br />

Rêve accessible<br />

Que serais-je sans toi, que j’ai tant attendue ?<br />

Un rêve au sein d’un rêve, espoir sans espérance<br />

Que je caresserais, meurtri par l’impuissance,<br />

Au lieu de caresser ta nuque dévêtue<br />

16/05/99<br />

Astres et désastres<br />

Dans le ciel la lune s’éteint<br />

Aux pleurs des astres orphelins<br />

Je veux des filles aux seins nus<br />

Courant vers moi les bras tendus<br />

Angoisse<br />

27/05/99<br />

La houle de l’angoisse monte en toi<br />

Ses vagues sont lourdes et son écume<br />

S’oublie et se fond dans ton corps de brume<br />

Jusqu’à ce que tu t’échoues dans mes bras<br />

28/05/99


Pureté anarchiste<br />

Dans un café anarchiste rue des Envierges<br />

J’imagine que le soleil brûlera bien<br />

D’autres luttes, d’autres tableaux y seront peints<br />

Dans chaque crâne où coulera le sang des vierges<br />

Berceuse<br />

28/05/99<br />

Douce est la voix qui s’endort à mes côtés<br />

Quand d’un murmure elle rend la nuit berceuse<br />

Enivrée de caresses et de baisers<br />

Elle souffle l’espoir de matinées heureuses<br />

28/05/99<br />

Lundi ou la vie cachée<br />

Il était un pays qui n’avait pas de nom<br />

Les gens étaient ravis de vivre en son giron<br />

Le lait blanc de son sein était un grand secret<br />

On le cacha si bien qu’on oublie où il est<br />

En toi<br />

31/05/99<br />

Qu’il est bon de s’oublier en toi<br />

Seul, je me retrouve, tout entier,<br />

Avec bien trop d’espace pour moi<br />

J’ai un peu de mal à respirer<br />

Auréole<br />

03/07/99<br />

L’espace d’un instant j’ai cru voir briller en toi<br />

Cet éclat de couleur, ce bleu cristallin pur<br />

Comme un amour en ordre et j’ai eu cette foi<br />

Qui fait que le passé précède le futur<br />

Flore<br />

29/07/99<br />

Comment ces quelques fleurs ne pourraient raviver,<br />

Assises auprès du Lac, ton regard bleu d’opale ?<br />

Respire leurs couleurs et quand je reviendrai<br />

On ira tous les deux croquer dans les étoiles<br />

04/08/99<br />

Luxembourg<br />

Les filles sont jolies et l’on parle d’amour<br />

Le dimanche après-midi au jardin du Luxembourg<br />

Soudain l’on s’extasie, on envie votre sort :<br />

Embrasser la plus jolie dans le plus beau des décors<br />

27/08/99


Anatomie<br />

Raconte-moi encor ta chimie intérieure<br />

Le sombre enlacement des synapses de fer<br />

Raconte l’océan la source de tes pleurs<br />

Et le terrible essor de ton imaginaire<br />

27/08/99<br />

Aurores lunaires<br />

Avons-nous déjà tout découvert<br />

En pensant cette deuxième lune<br />

D’autres aurores cherchent de l’air<br />

Sillonnant sûrement nos lacunes<br />

Rencontre<br />

28/08/99<br />

Tu es venue en glissant dans mes bras<br />

Les ailes ouvertes au vent complice<br />

Quelle ondulation fut aussi propice<br />

Quelle bise t’a soufflée jusqu’à moi ?<br />

Chasse<br />

28/08/99<br />

Le coyote se terre toujours blotti dans les fourrés<br />

Guettant la proie convoitée jusqu’à la fin des temps<br />

Et il se lèche les babines passivement<br />

Son garde-manger est plein : elle peut ne pas succomber<br />

28/08/99<br />

Une part de la beauté du monde<br />

Gardez-moi une part de la beauté du monde<br />

Pour ranger à côté de ce que j’ai de mieux<br />

Faites que blotties en moi ces deux beautés se fondent<br />

Et même si l’on doit tuer tous les affreux<br />

Effeuillage<br />

02/09/99<br />

Le bruit<br />

De tes vêtements<br />

Glissant sur ta peau<br />

Suffit à émouvoir<br />

12/10/99<br />

Le côté azur de la force<br />

Le ciel, le désert et l’océan<br />

Ont en commun cette immensité<br />

Que j’ai pu retrouver en t’aimant<br />

D’une force que l’on ne peut défier<br />

19/11/99


Errances<br />

Photographies : Clémence René-Bazin<br />

14/05/2002 - 17/05/2002


Cours, mon enfant, cours ! Cours et erre<br />

Parmi les cicatrices de la Terre. . .<br />

14/05/02<br />

. . .Il y coule ton propre sang,<br />

Immuable et toujours changeant. . .<br />

14/05/02


. . .Erre parmi toutes ces places<br />

Où ton être entier se déplace. . .<br />

14/05/02<br />

. . .Retrouve-toi sous les regards<br />

Renvoyant le tien en miroir. . .<br />

14/05/02


. . .Oublie tout, la moindre pensée<br />

Doit être aussitôt oublié. . .<br />

15/05/02<br />

. . .Et présente-toi nue, sans rien,<br />

Le cœur à la pointe du sein. . .<br />

15/05/02


. . .Creuse les fractures du monde,<br />

Dénude aussi la vie féconde. . .<br />

15/05/02<br />

. . .Qu’elles colportent nuit et jour,<br />

Comme l’étreint’ porte l’amour. . .<br />

15/05/02


. . .Cherche la parcelle de vie<br />

Qui t’appartient dans leurs scories. . .<br />

15/05/02<br />

. . .Car dans chaque espace étranger<br />

Se dresse un écho familier. . .<br />

16/05/02


. . .Rythmant ton propre cœur qui cogne,<br />

L’écho du monde en toi résonne. . .<br />

16/05/02<br />

. . .Jouis d’avoir trouvé cette paix<br />

Lorsqu’enfin tu te reconnais. . .<br />

16/05/02


. . .Découvre ainsi dans ton errance<br />

Les facett’s de ton existence. . .<br />

17/05/02<br />

. . .Ton errance n’est pas un errement,<br />

C’est une quête de toi, mon enfant.<br />

17/05/02


Fragmentations<br />

– Chapter six where we can be heros<br />

– Indicible<br />

– Il n’en faut pas moins<br />

– La mer amère<br />

– Faites la guerre<br />

– Ombres<br />

– Hymen<br />

– Dégats collatéraux<br />

– Été<br />

– Juste<br />

– Tabouret<br />

– Chador<br />

– Horizon<br />

– Fuckin’ generation<br />

– Précipice<br />

– Clône<br />

– Roches<br />

– Lone-man’s land<br />

– Survie de l’espèce<br />

– Douleur<br />

– Scène de rue quotidienne<br />

22/04/2000 - 01/04/2004


Chapter six where we can be heros<br />

This is our new story<br />

Read out the newspapers<br />

I don’t believe you cannot see<br />

That sunny tomorrows won’t come later<br />

The world has changed and is changing<br />

NOW<br />

We both cannot stay here waiting<br />

We have to dive and join the flow<br />

Come on<br />

Young salmons<br />

The way to your natural born rivers<br />

Is just in front of our clear eyes<br />

Now that the dust has been swept over<br />

We can see clearly the promised heaven’s skies<br />

This is a song of hope<br />

And singing birds don’t have to wait for dawn<br />

To whistle in the choir beneath the rope<br />

Where the ancient kings invite the simple pawn<br />

Welcome dear little friend<br />

Welcome and forget the lowlands<br />

Have a seat, take a cigar<br />

My kindom is open and open is my bar<br />

This is your new house for life<br />

Come on and stay here with your wife<br />

And now forget your chains<br />

Your pains, hopes that never came<br />

Dreams that lead to end<br />

Money that never burns your hand<br />

Gods that never come back again<br />

Forget it all my dear friend<br />

You are the one that makes the rules<br />

You talk to the stars and moons<br />

The sun will never rise again<br />

In your rear view mirror<br />

You can lend to it your hand<br />

When he knocks upon your door<br />

This new world is your<br />

It is created every day from your labor<br />

This is the land you will give to your children<br />

This is the hope you have to build for them<br />

You have the power to make it shiny<br />

You have the obligation to show its beauty<br />

I haven’t said that it will be easy<br />

But your have to stand up in this new story<br />

This is our new story<br />

Read out the newspapers<br />

We have to fight for our own glory<br />

We must live for everything that matters<br />

For the grain of sand that stops the weels<br />

For the friendly shoulder that washes the pain<br />

For the bleeding hearts and the artists’ will<br />

For the beating hearts that don’t beat in vain<br />

For our children who still live in the stars<br />

For me you must live as I live for you<br />

For your flesh like silk and your silver eyes-quasars<br />

For our gorgeous love we must always do<br />

This is our new story<br />

Read out the newspapers<br />

This is our new story


And we are the only writers<br />

Je pense que tes seins ont dû laisser<br />

Une suave empreinte sur ma poitrine,<br />

Tell’ment je les ai par cœur embrassés<br />

Et tant j’ai dans la peau leurs pointes fines<br />

Indicible<br />

22/04/00<br />

Et s’il n’est pas besoin d’être poète<br />

Pour apprécier votre jolie silhouette<br />

Quelques vers ne seront jamais assez<br />

Pour décrire votre douce beauté<br />

15/06/00<br />

Il n’en faut pas moins<br />

Il est temps de revivre en tant que citoyens :<br />

Nos vies ne sont qu’à nous, le choix nous appartient !<br />

Et je n’ai pas envie que mes enfants ne naissent<br />

Que lorsque le marché aura analysé<br />

S’ils ont un potentiel, si malgré leurs faiblesses<br />

L’avenir garantit leur rentabilité.<br />

Nos vies ne sont qu’à nous, le choix nous appartient,<br />

Il est temps de revivre en tant que citoyens.<br />

Il est temps de choisir le monde où nous vivons,<br />

Notre chance est en nous, notre vie est un don :<br />

La verte prairie vit juste en s’abreuvant d’eau,<br />

Là, coule notre vie, notre culture y germe ;<br />

Cultivons en chanson et hi-ha-hi-ha-ho<br />

Le fils de Mac Donald n’a plus aucune ferme !<br />

Notre chance est en nous, notre vie est un don,<br />

Il est temps de choisir le monde où nous vivons.<br />

Citoyens ! il est temps de devenir voyants :<br />

Nous sommes délestés de notre liberté ;<br />

Son poids sur notre dos se faisait si léger<br />

Qu’ils n’on eu aucun mal, forts du poids de l’argent,<br />

À nous en soulager,tels l’oiseau qui découvre<br />

Qu’il a perdu une aile au moment où il l’ouvre<br />

Bientôt nous n’aurons d’yeux que ceux qu’on nous vendra<br />

Et ils ne pourront voir que ce que l’on voudra.<br />

Même nos propres vies, nous appartiennent-elles ?<br />

Y avons-nous encore une quelconque emprise<br />

Si, loin de s’envoler, nos décisions s’enlisent<br />

Dans un bourbier sans lois, détenu sous tutelle<br />

Par deux ou trois géants, aux pas transnationnaux,<br />

Piétinant sans respéct nos rêves idéaux.<br />

Car petit à petit la beauté du vivant<br />

N’appartient plus qu’à ceux qui la payent<br />

et pourtant. . .<br />

Pourtant, nous sommes tous ce petit grain de sable<br />

Qui pourra enrayer la marche inéluctable<br />

— du moins à ce qu’ils croient — de ce monde marchand,<br />

Auquel ils essayent bien de nous mettre au pas.<br />

Mais levons-nous, debout ! et renversons les tables ;<br />

Montrons que nous vivons dans un monde volant,<br />

Celui que nous voulons, que rien n’enchaînera,<br />

Comme, libre au vent vole un petit grain de sable.<br />

*


Car la transpiration du monde est notre sueur,<br />

Sa sève est notre sang, au fond de nous il puise<br />

Sa force dans nos bras, son âme dans nos cœurs<br />

Et tire ses pensées de nos cellules grises.<br />

Pour que leur monde meurt, cessons de transpirer ;<br />

Et si nous empêchons notre sang de couler,<br />

Nos âmes de penser, rien n’existera plus :<br />

Ceux qui vendent la vie se retrouveront nus.<br />

Banissons leurs produits, moquons-nous de leurs fables,<br />

Préférons les bienfaits d’un commerce équitable ;<br />

N’achetons plus jamais sans poser de questions<br />

Sinon nous laisserions nos vies à l’abondon,<br />

Choisissons nos achats de façon réfléchie :<br />

Nos paniers sont autant de cartes d’électeur.<br />

Citoyens ! il est temps de refuser en chœur<br />

La marchandisation de notre propre vie.<br />

21/06/00<br />

La mer amère<br />

La mer, c’est quand même bien foutu :<br />

Y a les vagues qui caressent l’échine ;<br />

Et même, si jamais y en n’avait plus,<br />

Y a l’eau qui te chatouille, la coquine.<br />

La mer, on en dira ce qu’on voudra,<br />

C’est bleu, c’est doux, c’est calme, c’est tranquille.<br />

Un cocon, qui t’enlasse dans ses bras,<br />

Et ses seins, qui pointent en forme d’îles.<br />

La mer, c’est comme une fleur en corolle :<br />

Un jour, tu la cueilles, elle se fane,<br />

Demain, tu y déverses du pétrole,<br />

Et c’est, le seul parfum qu, en émane.<br />

L’amer, c’est le seul goût que tu auras,<br />

L’amer, c’est le seul butin de ton crime,<br />

La mer, jamais ne te pardonnera<br />

Elle hait, ceux qui sans honte l’abîment.<br />

22/06/00<br />

Faites la guerre<br />

J’aurais bien voulu écrire un poème<br />

Brandissant son poing révolutionnaire,<br />

Délaissant les caresses d’un "je t’aime"<br />

Pour ne garder que les cris libertaires :<br />

Un cri, un croc, craquant, grinçant des dents<br />

Au lieu d’ouvrir ses lèvres en baiser.<br />

Il disait "tu as des poings, sers-toi en !"<br />

Mais que sont mes mains, sans te caresser ?<br />

La meilleure manière de lutter<br />

N’est-elle pas d’encore t’embrasser<br />

Sans le feu des bombes, les éviter,<br />

Nos baisers en guise de boucliers ?<br />

Mais nos révoltes sont trop politiques<br />

Pour pouvoir se passer de romantisme :<br />

Dans un combat pour un monde utopique,<br />

L’amour est une forme d’activisme.<br />

15/09/00


Ombres<br />

Il faut un océan ou alors un désert<br />

Pour pouvoir admirer les étoiles tourner<br />

Leur révolution fuit tout excès de lumièr’<br />

Toute trace de vie qui pourrait l’ombrager<br />

Hymen<br />

24/09/00<br />

Chaque jour le désert partage avec le ciel<br />

L’infini qui unit la mer et l’océan<br />

C’est ce même absolu qu’on touche en s’épousant<br />

Lorsque l’on emdrasse à deux sa part d’éternel<br />

30/09/01<br />

Dégats collatéraux<br />

Faut-il nous blamer de n’ouvrir les yeux<br />

Que lorsque nous aveugle la lumière ?<br />

Nous préssentons la vérité de notre mieux<br />

Mais il faut toujours l’étincelle qui l’éclaire<br />

Pour que la réalité se dévoile,<br />

Car il n’y a pas de ciel sans étoiles.<br />

Été<br />

03/10/01<br />

L’été est bien cette saison divine<br />

Où les seins éclosent sur les poitrines<br />

Juste<br />

14/07/02<br />

J’ai clairement cette nette impression<br />

D’avoir majoritairement raison<br />

Et de, sans presque jamais me tromper,<br />

Connaître intimement la vérité.<br />

Le doûte s’insinue parfois, bien sûr,<br />

On est imbécile en étant trop sûr,<br />

Mais tout au fond de moi, toujours s’incruste<br />

La conviction profonde d’être juste.<br />

Tabouret<br />

14/07/02<br />

Combien de temps faut-il avant de découvrir<br />

L’orgasme inassouvi de la félicité ?<br />

Combien de jours met-elle avant de se laisser<br />

Dompter par des efforts appelés à mourir ?<br />

Dans les rues, récurrents, se dressent des parcs-mètres,<br />

Pour égrener le temps qu’indûment on accorde<br />

À donner son bonjour aux gens que l’on aborde<br />

Sans bien considérer qu’on n’en est plus le maître.<br />

Alors combien de temps reste-t-il au compteur<br />

Avant que la furie frappant le<br />

glas n’annonce<br />

Qu’elle s’est écoulée, l’énigme sans réponse,<br />

Sans qu’on ait pris le temps de mesurer son cœur ?<br />

05/10/02


Chador<br />

Dans sa grande bonté, l’homme s’est toujours cru<br />

Obligé de passer par d’infinis détours,<br />

Avant d’arriver à l’essence des discours,<br />

Alors qu’il suffisait de se montrer à nu.<br />

Pourquoi tergiverser, se voiler de mirages,<br />

Se couvrir le sein, alors qu’au fond l’idée<br />

Était de l’exposer — tout le monde le sait —<br />

Qu’on le distingue bien par delà le corsage.<br />

Horizon<br />

29/10/02<br />

Il se dessine au loin, par delà les nuages,<br />

Un horizon sanglant, ciselé par les crêtes,<br />

Fragile et ondulant au bon gré des tempêtes,<br />

Virginité en proie aux assauts des orages.<br />

L’œil non accoutumé pourrait croire au mirage,<br />

Tant ce rouge horizon glisse sa silhouette,<br />

À chaque instant voguant, faisant tourner la tête,<br />

Comme un vol migrateur d’oisillons de passage.<br />

Est-ce un passé enfoui ? Un recoin de mémoire ?<br />

Ou la promesse floue d’un futur dérisoire ?<br />

Il n’est rien de certain dans ce roug’ camaïeux,<br />

Sinon son teint de sang, aux accents féminins,<br />

Et sa fugacité, qu’un seul clin d’œil émeut,<br />

Comme un frémissement à la pointe du sein.<br />

25/12/02<br />

Fuckin’ generation<br />

L’aurore est un défi à l’imagination :<br />

Un jour à inventer que nos vœux imaginent<br />

Comme si nous étions d’une essence divine,<br />

Gommant le désespoir d’une génération.<br />

Mais vite, l’air ambiant retient nos ambitions,<br />

Comme un épais brouillard, sa lourdeur alcaline<br />

Nous prend dans ses filets, nous broie dans ses turbines,<br />

Et d’égouts en dégoût, la vie est un étron.<br />

Oh qu’il est doux alors, d’entrevoir le matin<br />

Refléter ton regard se mirant dans le mien. . .<br />

Le jour magiquement se gorge de promesses<br />

Et le monde à nouveau s’ouvre à tous nos désirs.<br />

Dans nos parcours urbains, nos corps sont une adresse<br />

Qu’on ne peut éviter si l’on veut se construir’.<br />

26/12/02


Précipice<br />

Aucun précipice, si grand soit-il,<br />

N’est impossible à franchir, quoiqu’en pensent<br />

Les scarabées qui, en bas, au fond, dansent,<br />

Certains qu’on tombera dans leur fournil.<br />

Même une chute est parfois salvatrice,<br />

On a vu certains devenir amis<br />

Avec les scarabées du précipice<br />

Et en remonter avec leur appui.<br />

D’autres apprennent soudain à voler,<br />

Jusqu’à toucher le ciel d’une caresse<br />

Et une fois le précipice passé,<br />

Ils retombent sains et saufs sur leurs fesses.<br />

La plupart n’ont vu ce précipice<br />

Que lorsque leurs yeux se sont endormis<br />

Mais dès lors que leurs rêves s’y enfouissent,<br />

Ils se réveillent à jamais grandis.<br />

Car il n’est jamais rien d’aussi fertil’<br />

Que de dompter ses angoisses défuntes,<br />

Il ne reste alors plus aucune crainte,<br />

Aucun précipice, si grand soit-il.<br />

Clône<br />

27/12/02<br />

Rien ne se reproduit à l’identique<br />

Certes les fleurs se fanent et renaissent<br />

Mais la rose nouvelle qui vous pique<br />

Ne le fera de la même tendresse<br />

Que son aînée dont elle est la réplique<br />

Lorsque j’imagine parfois mon clône<br />

Il arrive souvent qu’il me surprenne<br />

Imitant mon rythme en bon métronome<br />

Sans jamais chanter la même rangaine<br />

D’une voix semblable mais qui détonne<br />

Roches<br />

03/01/03<br />

Et si le silence des roches<br />

Cachait un cri plus détonnant<br />

Que le râle aigü d’un amant,<br />

Comme un plai-dé-sir qui s’approche ?<br />

Si leur nudité apparente<br />

S’apparentait à un strip-tease,<br />

Plus chaud qu’une lam’ qu’on aiguise,<br />

Plus sensuel que tes seins d’amante ?<br />

Crois-tu qu’on puisse s’immiscer<br />

Entre leurs seins, entre leurs cuisses,<br />

Comme une vague qui se glisse<br />

Pour les écumer d’un baiser ?<br />

05/02/03


Lone-man’s land<br />

Quelle drôle d’idée a eue le Créateur<br />

De peupler l’univers d’autant de créatures.<br />

La vie aurait été infiniment moins dure<br />

Si chacun avait pu de son monde être auteur.<br />

Vivant seul, en unique émetteur-récepteur<br />

De ses conversations, sans risque de parjure,<br />

Chaque homme sculpterait, sans aucune éraflure,<br />

Sa propre liberté — ô mon dieu,quel bonheur !<br />

Les poèmes partent en vrille<br />

Lorsqu’ils ne reflètent qu’une pensée<br />

Sans qu’aucune imag’ ne l’habille<br />

Tels une femme trop nue pour être rêvée. . .<br />

Imaginez le tourbillon<br />

Si vous y nagiez seul sans compagnie<br />

Sans âme sœur et sans amie<br />

Qui puisse vous retenir de tomber au fond !<br />

06/02/03<br />

Survie de l’espèce<br />

Il reste des orées, vierges immensités,<br />

Au-delà de l’infime espace d’une vie,<br />

Que l’on souhaiterait pourtant bien explorer.<br />

Il reste tellement de plaines infinies<br />

Où d’imposants massifs pourraient être érigés,<br />

Contre qui viendraient cogner les nuages de pluie.<br />

Encor tant à construire<br />

Encor tant à écrire<br />

Une vie n’y suffit, n’y suffira jamais<br />

Est-ce donc pour cela que nous luttons sans cesse<br />

Pour protéger du temps la survie de l’espèce ?<br />

Douleur<br />

07/04/03<br />

On ne peut te penser que lorsque tu es nue<br />

Tes chairs gonflées, brûlées par le froid aiguïsé,<br />

La peau tendue frémit sous le moindre toucher,<br />

Comme aveuglée soudain d’une lueur trop crue.<br />

Tu pleures ruisselant sous la chaleur aiguë,<br />

Cuisant sous un laser au rayon concentré,<br />

Vif comme un chaud serpent, avec l’intensité<br />

De son venin glace sur ta croupe mordue.<br />

Et mon être entre entier en ce point douloureux<br />

Recroquevillé là où tu fixes tes yeux.<br />

Comme dans un coït à la saveur amère,<br />

Où rien n’existe plus sinon ton sexe aimant<br />

M’enroulant de son nerf avec énergie, fière ;<br />

Autour de la douleur, seul grince le néant.<br />

05/01/04


Scène de rue quotidienne<br />

Dans ma rue,<br />

La meute des clodos attend<br />

Lorsque la nuit se fait nuisible<br />

Ils s’agitent en chœur braillant<br />

Des langues incompréhensibles<br />

Ils sont gras, laids et tous barbus<br />

Les femmes aussi au menton<br />

Sont à poils ou à verrues<br />

Finalement sous leurs haillons<br />

Tous sont nus<br />

Et soudain la rage aux carries<br />

La meute déchaînée aboie<br />

S’entretue et tout ça pour quoi ?<br />

Les poubellles du Monoprix !<br />

Il faut se battre pour gagner<br />

Sa pitance dans les déchets<br />

Au moins on n’meurt pas de soif<br />

Ma rue fleurit de robinets.<br />

01/04/04


L’aimée morte larme<br />

– Mélancolie<br />

– Histoire d’œil<br />

– Sang vert<br />

– Où l’on se dérida<br />

– Des larmes<br />

– In vino veritas<br />

– Élégance du geste<br />

– Inventaire imparfait<br />

– La mer qu’on appelle océan<br />

– Sigle<br />

(improved)<br />

– C’est d’la balle<br />

– Invitation au voyage<br />

– Je sais ailleurs enfin<br />

– Troubles de la mémoire<br />

– Vivaldi<br />

– Paternité<br />

– Urgence de la solitude<br />

– Ce seul mot<br />

– Diktat du oui<br />

– Ton sentiment<br />

– L’espace d’une vie<br />

03/04/2004 - 08/09/2004


Mélancolie<br />

Je t’écris aujourd’hui, pourtant sous le soleil,<br />

Mais mon cœur est empli par la mélancolie. . .<br />

Pas la tristesse oh non, non ce n’est pas pareil,<br />

Qu’un trop lourd baluchon à traîner dans la vie.<br />

C’est comme s’il manquait. . .on ne sait jamais quoi :<br />

Un ruisseau, un’ forêt au milieu du désert,<br />

Un jardinet secret sur la lune aux abois,<br />

Le silence parfait au plus fort d’un concert,<br />

Un baiser amoureux au sexe des putains,<br />

Ton sexe capricieux quand tu me prends la main,<br />

Le repos du guerrier au creux de l’aventure,<br />

Le rire d’un bébé du fond des sépultures,<br />

Une danse endiablée au sommet des montagnes,<br />

Une bièr’ déguisée en bulles de champagne,<br />

Le joint que l’on fumait quand on avait trop bu,<br />

L’amour qu’on arrachait dans le cou des faubourgs,<br />

Un futur imparfait qu’on a déjà vécu,<br />

C’est comme s’il manquait ce qu’il manque toujours.<br />

Je t’écris aujourd’hui, je t’écris moi non plus,<br />

Et mon stylo se plie sous la mélancolie,<br />

Mais ce que je te crie, amour l’entendras-tu ?<br />

Je n’entends moi aussi que le bruit de la pluie.<br />

Entends-tu le vacarme au fond du silence ?<br />

Ça ressemble à une arme éructant dans la nuit,<br />

C’est comme une décharge ou un air qui se danse,<br />

Comme la corne au large à mil lieues d’où je suis,<br />

Le cor de Ronceveau sonnant en arabesques,<br />

Le râle du blaireau qui sent qu’il y est presque,<br />

Le fracas du tonnerre après un jour trop chaud,<br />

Les éclats de la guerre à l’appel des hérauts,<br />

Les pleurs d’un nouveau né qu’on écarte du sein,<br />

L’aveu au flic zélé même si tu n’as rien,<br />

L’émoi d’un baiser déposé dans ton cou,<br />

Ta fleur qui veut mouiller appelant sa semence,<br />

Le flic-floc d’une larme apparue d’on n’ sait où,<br />

Peut-être du vacarme enviant le silence.<br />

Je t’écris aujourd’hui avec la main qui tremble,<br />

Le cœur tout alourdi par la mélancolie,<br />

Ell’ me souffle des mots que pourtant il me semble<br />

Avoir chantés plus tôt à ton âme attendrie.<br />

Elle me vient en mots de sable et d’océans,<br />

De jardins de coraux, de ta propre lagune,<br />

Lorsque je m’assoupis sous la bise du vent,<br />

Elle vient jusqu’ici pour me conter tes dunes,<br />

Dans le creux de tes seins, du mont entre tes cuisses,<br />

Quand mon sexe anodin consciemment s’y glisse,<br />

Lorsqu’ on a tell’ment joui que l’on est tell’ment bien,<br />

Qu’au fond de notre ennui il ne reste plus rien,<br />

Quand le soleil peut bien s’arrêter de tourner,<br />

Que son goût de chagrin reste au fond du gosier,<br />

Quand on voudrait rester avec sa Solitude,<br />

Qu’on voudrait la tuer et voir son agonie,<br />

Te suivant comme un chien ou comme une habitude,<br />

La mélancolie vient comme vient une amie.<br />

Je t’écris aujourd’hui, le cœur chaud de soleil,<br />

Qui brillerait la nuit sur ta peau tant chérie,<br />

Sous tes draps, sous ton lit, attendant ton réveil,<br />

De ses rayons bleuis par la mélancolie.<br />

03/04/04


Histoire d’œil<br />

Vous n’avez pas idée<br />

Du monde qui vit<br />

De l’autre côté de mes paupières<br />

À toi<br />

Je dirai<br />

Je te raconterai<br />

Ces couleurs<br />

Que je ne sais même pas<br />

Placer sur l’arc-en-ciel<br />

Ces danses dénudées<br />

Qui doivent être espagnoles<br />

Tellement le soleil<br />

Orchestre leur musique<br />

Et la mer<br />

La vraie<br />

Qu’on appelle océan<br />

Coule dans mes larmes<br />

Comme coule la bruine<br />

Sur mes lunettes de tempête<br />

Lorsque je regarde les miroirs<br />

Je sais qu’ils me voient<br />

Et plus profond encore<br />

Que toi tu ne peux me voir<br />

Et je leur parle parfois<br />

Attendant qu’ils répondent<br />

Et qu’ils me content<br />

L’envers de mes paupières<br />

Là où le mauve creuse son sillon<br />

Parmi le bleu marine des rêves<br />

Et les miroirs m’appellent<br />

Sans savoir me nommer<br />

Qui es-tu ?<br />

Toi que je connais<br />

Sans jamais<br />

Te saisir complètement<br />

Ôte ces habits<br />

Que je puisse savoir ton corps<br />

Ôte cette peau de soie<br />

Ôte cette chair pécheresse<br />

Ôte ces os<br />

Même pas liquides<br />

Es-tu encore là ?<br />

Que reste-t-il de toi ?<br />

Un désir ?<br />

Pendu à tes lèvres<br />

Celles qui sont cachées<br />

Sous la morale<br />

Publique, forcément<br />

Et qui veulent s’échapper<br />

Pour rejoindre l’océan<br />

Parfois il te reste des mots<br />

Le Verbe absolu<br />

Et des relents de poésie<br />

Mais tes lèvres sont immobiles<br />

Celles que l’on lit<br />

Et l’on n’y lit plus qu’un baiser<br />

« Qui palpite là comme une petite bête »<br />

Parle !<br />

Dis-moi<br />

L’envers de tes paupières


Me vois-tu encore ?<br />

Je suis là pourtant<br />

Toujours<br />

Si tu ne me crois pas<br />

Tu peux me goûter<br />

Tu te souviendras bien<br />

Du goût que j’ai<br />

Celui de la mer<br />

La vraie<br />

Qu’on appelle océan<br />

Et qui vient s’échouer<br />

Entre tes dunes attentives<br />

Vous n’avez pas idée<br />

De ce que je vois<br />

Les paupières closes<br />

Comme ces maisons<br />

Où l’on clôture la Chose<br />

Les danseuses de flamenco<br />

Font pourtant un bruit d’enfer<br />

Claquant les talons<br />

Sur le paquet de braise<br />

Clac clac clac clac<br />

« De l’autre côté des paupières »<br />

Scène un, troisième prise<br />

Vous n’avez pas idée<br />

Du film qui se déroule<br />

Lorsque je ferme les yeux<br />

Comme une cigarette que l’on roule<br />

Entre ses doigts<br />

Avec un zeste de plaisir<br />

Entre les lèvres<br />

Celles qui m’aspirent<br />

En chantant<br />

Des chants que je ne comprends pas<br />

Des mots à la voix grave<br />

Comme un accent de fumée<br />

Le Verbe à la voix rauque<br />

Qui vient te bercer<br />

Quand la nuit est tombée<br />

Brusquement<br />

Comme ton urine d’or dans la cuvette<br />

La Nuit<br />

Avec sa lune dorée<br />

Et ses regards perdus<br />

Qui cherchent quoi chercher<br />

Les étoiles sont trop peu nombreuses<br />

Quand on compte la Nuit<br />

Regarde<br />

J’ai des milliards d’yeux<br />

Qui voient<br />

Derrière mes paupières<br />

On ferme !<br />

Une dernière tournée<br />

Quand même<br />

Parce qu’il reste des couleurs<br />

Qu’on n’a pas encore placées<br />

Parmi les arcs-en-ciel<br />

Il reste des marées<br />

Qui remontent dans mon gosier<br />

Comme le flux et le reflux<br />

Du bassin des danseuses espagnoles


Et il en resterait encore<br />

Si tu n’étais pas là<br />

Si belle<br />

À admirer<br />

Sang vert<br />

16/04/04<br />

Debout ! Il faut toujours te tenir bien debout<br />

Si ton poing est serré alors sers-toi du poing<br />

Décroche les lunes le soleil est au bout<br />

Raccroche ton portable il ne te sert à rien<br />

Dans tes yeux certains soirs un raz d’marée se tord<br />

Dans chacun de tes pas les pavés se soulèvent<br />

Dans les cris que tu cries les voyell’s se colorent<br />

Dans tes crocs bien sortis j’imagine ta sève<br />

Bats-toi contre le vent mêm’ s’il faut te courber<br />

Bats-toi face aux marées qui t’engluent sur la plage<br />

Bats-toi avec tes arm’s car nous somm’s tous armés<br />

Bats-toi dès qu’on te dit de rester là bien sage<br />

Crache sur ton miroir lorsqu’il veut te séduire<br />

Postillonne à la gueul’ de tes propres amis<br />

Vomis tes ennemis jusqu’à les faire frire<br />

Vide-toi en entier dès le lever du lit<br />

Car ta révolution n’attendra pas plus longtemps<br />

Car cette rébellion est l’œil pour enfin voir<br />

Car seule la révolte accouche tes enfants<br />

Car « le désordre c’est l’ordre moins le pouvoir »<br />

Debout ! Il faut toujours te tenir bien debout<br />

Prêt à te mettre en marche au moindre coup de feu<br />

Annonçant le départ peu importe pour où<br />

L’essentiel est d’aller loin loin vers d’autres cieux<br />

Si ton poing est serré alors sers-toi du poing<br />

Pour cogner et frapper sur les tabl’s du réel<br />

D’un coup de poing bien fort faire saigner les groins<br />

Et lève le bien haut pour mieux frapper le ciel<br />

Décroche les lunes le soleil est au bout<br />

Alors tire le fil déroule la pelote<br />

Jusqu’à atteindre l’astre et lui tordre le cou<br />

Pour n’avoir pas assez illuminer ta grotte<br />

Raccroche ton portable il ne te sert à rien<br />

Il ne sait que mentir sans te laisser le temps<br />

De déjouer ses tours de manège importun<br />

Apprends à le laisser tourner dans le néant<br />

Dans tes yeux certains soirs un raz d’marée se tord<br />

Et il vient se pointer à la pointe du sein<br />

Déchirant ton t-shirt pour mieux pointer dehors<br />

Te soulever le cœur sous une pluie d’embruns<br />

Dans chacun de tes pas les pavés se soulèvent<br />

Pour t’ouvrir le chemin jusqu’au creux de mes bras<br />

Là tu te sens si bien que seuls deux ou trois rêves<br />

Pourraient te retenir de paver tes émois<br />

Dans les cris que tu cries les voyell’s se colorent<br />

Pour épouser l’essence ensoleillée d’la nuit<br />

De son charme étoilé qui jamais ne t’endort<br />

Glissant dans les aigus qui s’aiguis’nt quand tu jouis<br />

*


Dans tes crocs bien sortis j’imagine ta sève<br />

Prête à envenimer les âmes incertaines<br />

Qu’un coup d’œil désempare et qu’un coup d’gueule achève<br />

Qu’un coup de foudre embrase et qu’un coup d’vent ramène<br />

Bats-toi contre le vent mêm’ s’il faut te courber<br />

Fonce tête en avant pour défier les tempêtes<br />

Avec toute ta force embaumée par l’été<br />

Tu laisseras derrière un parfum de violette<br />

Bats-toi face aux marées qui t’engluent sur la plage<br />

Suis les pour t’éloigner puis dis-leur au-revoir<br />

Ta route continue bien après leur passage<br />

Il faut savoir quitter ces marées d’un seul soir<br />

Bats-toi avec tes arm’s car nous somm’s tous armés<br />

Sous les fusils rouillés qui nous sortent des yeux<br />

Les balles giclent bleues et le sang est teinté<br />

De ces couleurs d’enfer qui font de nous des dieux<br />

Bats-toi dès qu’on te dit de rester là bien sage<br />

Ta place n’est jamais ici et maintenant<br />

C’est plus loin et demain que s’exprime ta rage<br />

Demain c’est aujourd’hui quand on commande au temps<br />

Crache sur ton miroir lorsqu’il veut te séduire<br />

Lorsqu’il te fait plus beau que tu ne te connais<br />

Car tu sais ta beauté depuis que tu sais lire<br />

Rien ne peut te tromper pas même ton reflet<br />

Postillonne à la gueul’ de tes propres amis<br />

Ils te remercieront délectés de salive<br />

Ils savent cet amour de t’avoir dans leur lit<br />

Et ils t’embrasseront puisque par toi ils vivent<br />

Vomis tes ennemis jusqu’à les faire frire<br />

Tu n’es pas si cruel depuis l’temps que tu meurs<br />

Tue ceux que tu veux tuer et éclate de rire<br />

En voyant leurs veuves au travers de tes pleurs<br />

Vide-toi en entier dès le lever du lit<br />

Et envoie tes baisers à qui voudra les prendre<br />

Oh tu trouveras bien dans le lit de la nuit<br />

Un sexe en érection qui viendrait de se pendre<br />

Car ta révolution n’attendra pas plus longtemps<br />

Ne manque pas l’instant où déferle l’orgasme<br />

Plonge-toi en entier dans ton con ruisselant<br />

Pour mieux éclabousser ce monde pris de spasmes<br />

Car cette rébellion est l’œil pour enfin voir<br />

Ce qu’on te tient caché dans la signalétique<br />

Ce triangle isocèle à cribler l’isoloir<br />

Avec ta solitude accroché à ta trique<br />

Car seule la révolte accouche tes enfants<br />

Si tu as une femme alors baise ta femme<br />

Et conte-lui tout bas tes désirs d’elle ardents<br />

Que naisse de son creux ce crime qui te crame<br />

Car « le désordre c’est l’ordre moins le pouvoir »<br />

Ton enfant naîtra libr’ la vie entre les dents<br />

Cet enfant du désordre il est ta propre histoire<br />

Féminine et radieuse à l’épreuve du sang<br />

15/04/04


Où l’on se dérida<br />

L’art et la vie même sont-ils condamnés à passer par la déconstruction ? Tout se résume à trouver<br />

l’aiguille qui pourra crever la baudruche qui nous entoure. Rimbaud a perdu sa<br />

jambe, Van Gogh son oreille et Ravel son cerveau. Recevez par la poste ce qui vous<br />

fera vomir et peut-être qu’enfin il jaillira de vous des dormeurs troués, des tournesols<br />

ou des boléros. Mais après ? Après ? Faucher les tournesols ! Ressusciter les<br />

dormeurs en les couvrant de baisers ! Tout ce qui se bâtit sur les décombres devient à<br />

nouveau susceptible d’être inscrit sur un permis de démolition – qu’il vous sera<br />

loisible d’aller quémander à la mairie de votre arrondissement, si on ne l’a pas<br />

encore plastiquée.<br />

Nous n’avons pas la grâce ni la vacuité des Pénélopes. Ce que nous détricotons n’est en aucun cas le<br />

pull-over de l’attente. Nous n’attendons plus. Ou alors pour tromper l’urgence qu’on<br />

voudrait nous faire croire inéluctable. De toute façon les chandails ne sont jamais<br />

qu’une forme déconstruite des moutons. Alors on nous invente la Mode. Et on la<br />

détricote dès qu’elle commence a être portée. Moi ? Je me farde de nudité. Mais<br />

bientôt on ne pourra plus voir un sexe en érection au milieu d’un salon sans qu’il<br />

nous rappelle celui qu’on a connu dans l’isoloir.<br />

La solitude est le seul rempart qu’il faut sans cesse construire. Et encore. . .Elle se meut dans le<br />

langage que d’autres savent parler. Le Verbe naît dans la solitude et meurt aussitôt<br />

puisque d’autres le comprennent. Alors on s’échange des baisers, on se trouve, on se<br />

plaît, on copule et l’on donne naissance à des êtres qui inventent leur propre langage.<br />

Ah cet instant pur et divin où l’on balbutie des mots qui viennent de nulle part, sinon<br />

des océans, et que les adultes cherchent absolument à faire rentrer dans les cases<br />

carrées où le rond n’a pas sa place !<br />

Et pourtant. . .pourtant. . .Ce bonheur d’être assis à une terrasse ensoleillée où la barmaid aux seins<br />

lourds te sert des sangria à la fraise. Écouter les conversations futiles des couples qui<br />

se déchirent lorsque l’ennui prend la place du sexe dans le lit qu’on partage. Attendre<br />

qu’un accent italien vous chante une bière au milieu des nananas bobos, des cuisses<br />

qui embrassent le printemps et des chevelures rousses qui sirotent un brin de<br />

communisme. Ah. . .<br />

Casser tout ça ! S’inviter dans des blue-jeans qui ne t’appartiennent pas et trinquer avec la mort<br />

lorsqu’elle veut jouer aux échecs en laissant passer son tour. Cracher à la gueule des<br />

miroirs lorsqu’ils commencent à répondre à tes interrogations. Dégueuler du Verbe<br />

jusqu’à se sentir vide avec encore la peau et les os à démonter. Casser l’adjectif car il<br />

n’est qu’une matérialisation désolée de la pauvreté qui nous sert de capital<br />

linguistique. Déchiqueter les dictionnaires qui ne restent jamais longtemps intacts et<br />

démolir les temples académiques où l’on accepte maintenant les Sans Déité Fixe.<br />

Les ruines sont les lieux où enfin l’Espoir devient lui aussi une forme supérieure de la Critique.<br />

Lorsqu’on a tout démoli avec la lucidité du désespoir, lorsque les parpaings ont tous<br />

été jetés à la gueule du pouvoir, lorsque le feu a fini de cramer les arbres qui, loin de<br />

la cacher, sont la forêt, lorsque les pierres éparpillées racontent l’histoire séculaire de<br />

nos ébats désenchantés et la promesse incomprise qui nous tient lieu de vie,<br />

alors. . .alors la glace fond dans nos bouches avec cet envie furieuse de mordre au<br />

bâtonnet, alors les poitrines se gonflent d’un désir qui se laisserait caresser pour<br />

mieux se croire désirable, alors les chemisiers s’ouvrent pour laisser voir battre les<br />

cœurs. Mais ma parole ! Ça vit à l’intérieur !<br />

Et alors on se prend à rêver que ce cœur qui bat ne batte que pour soi et qu’il cogne, pour peu que le<br />

soleil lui chauffe les ventricules, vers un lendemain qui ne serait pas qu’un travesti<br />

d’aujourd’hui, avec ses couilles qui pendent encore à la place du con où tout se<br />

construit. Pour que demain existe il faut que le passé soit dépucelé. Tu t’en vas ?<br />

Déjà ? Pourquoi ? Tu sais je t’attendrai hier avec la patience que des siècles d’agonie<br />

m’ont apprise. Dans ton Vésuve, la lave a érigé des tours que l’on peut détruire. Et<br />

qui s’en priverait ? Passé une certaine hauteur, les constructions les plus fragiles sont<br />

à la recherche d’auteurs qui veulent s’y scratcher.<br />

Les droits d’auteur ? Ah ! Ils ne sont que l’antithèse de la propriété. À qui appartient les ruines ? À<br />

ceux qui ont démoli les murs emprisonnant qui nous confinent dans l’habitude ? Ou<br />

aux génies triomphant qui sont venu y planter un drapeau sorti d’on ne sait quelle<br />

lampe magique ? Les mots ne pouvant plus s’agencer sur une terre vierge, ils


s’offrent corps et âme aux michetons de passage et racolent dans les rayons où on<br />

leur garde une place de choix s’ils sont assez "sex" pour passer à la télé. Alors ils<br />

appartiennent à celui qui aura assez de fric pour se les approprier. Putes de luxe ou<br />

livres de poche, alexandrins ou vieille traînée : tu payes avec ce que tu as dans les<br />

bourses. Alors tout est à toi, tu peux fixer du regard ton bien, ton précieux, ton objet.<br />

« J’ai l’impression que tu ne me regardes que comme un objet » m’a-t-elle dit un jour. Et alors ?<br />

Comment voudrais-tu que je puisse te voir ? Avec cet œil de cyclope qui te mate<br />

depuis l’intérieur ? Le regard bien droit ? Heureux Courbet ! J’ai des millions d’yeux<br />

dermiques qui se gonflent lorsqu’ils sont en toi, puis qui pleurent des larmes<br />

blanches. Quand je te vois, j’ai l’impression que tu me mettrais en quarantaine si mes<br />

voleurs se retenaient de te détourner sur ma tour sous la menace d’armes blanches.<br />

Mais si tu n’étais pas objet, je ne te verrais même pas, connasse !<br />

Il n’est pas d’image qui ne prenne vie sans avoir été diluée dans le prisme de l’objectif. Il n’est pas<br />

de corps qui ne s’épanouisse sans avoir connu l’intrusion d’un corps étranger. L’acte<br />

sexuel comme l’acte créatif naît de la déconstruction de l’instant qui précède. Il n’est<br />

pas d’histoire en marche si le passé reste intact. Inviolé. Lorsque je mettrai un enfant<br />

au monde, c’est que tu m’auras violé.<br />

Des larmes<br />

03/05/04<br />

Des larmes mouillant sur la peau<br />

Là, comme une caresse à la joue de satin<br />

Qu’on voudrait tant lécher d’un revers de la main<br />

Pour en garder le goût salé et rempli d’eau<br />

Des larmes triées sur le mauve<br />

Des qu’on laisse couler quand le cœur est trop chaud<br />

Et qu’il faudrait souffler des flammes flamenco<br />

Qui dansent dans les yeux quand le chagrin se sauve<br />

Des larmes vidant le trop-plein<br />

Sur le cœur, dans le sang et sous la poésie<br />

D’un printemps embrumé par la mélancolie<br />

Qui dans les vers trempés cherche un brin de câlin<br />

Des larmes, des larmes, des larmes<br />

Et des pleureurs amers qui les jettent plus fort<br />

Transperçant l’ennemi pointant son nez dehors<br />

Pour lui trancher la vie avec le froid d’une arme<br />

04/05/04<br />

In vino veritas<br />

C’est frais comme un jardin qu’on aime grappiller<br />

Quand le jus de raisin vient vous désassoiffer<br />

Quand le froid se réchauffe au contact de la gorge<br />

Quand les jours sont vermeils dans les nuits de Saint-Georges.<br />

C’est un refrain chantant au bras de ses amis<br />

Qui vous entraîne loin dans les bas de la nuit<br />

Quand les langues délient leur salive cachée<br />

Et que l’on se confie entre quelque gorgées.<br />

C’est une vérité qu’on dirait de bohème<br />

Qui brille dans les yeux ouverts sur des diadèmes<br />

Qui voient comme un voyant se mourant dans le noir<br />

D’une lucidité qui ne dure qu’un soir.<br />

*


C’est un peu de sommeil ensablant les paupières<br />

Qui vient vous assommer de berceuses légères<br />

Avant de s’endormir les rêves sont peuplés<br />

De fesses rebondies, de cuisses écartées.<br />

C’est l’alcool de Guillaume et l’absinthe de Paul<br />

Quand la rime les prend, les tenant par le col<br />

Sur les routes de Jack titubent les falaises<br />

En bonne compagnie on se sent plus à l’aise.<br />

C’est le fracas cassé dans une robe rouge<br />

De ces anges déchus finissant dans un bouge<br />

Et qui refont le monde au long des nuits sans fin<br />

Pour mieux le démolir lorsque vient le matin.<br />

C’est au cœur de l’Éden comme un baiser parfait<br />

Dont se soûl’raient les dieux si les dieux existaient<br />

Que je t’offre amoureux, qu’avec toi je partage<br />

Encore bien meilleur au bout de six ans d’âge<br />

04/05/04<br />

Élégance du geste<br />

Avez-vous remarqué que toujours les danseuses<br />

Arc-boutent leur pied d’un geste vertueux<br />

Et dans un mouvement délicat et gracieux<br />

Leur peton qui se tend les rend tendancieuses ?<br />

Avez-vous rêvassé suivant d’un regard biais<br />

Ce rythme lancinant qu’échafaude leur corps<br />

Jusqu’aux extrémités qui en bandent encor<br />

Lorsque leur pied cambré vous appelle muet ?<br />

Avez-vous salivé qu’il ne dans’ que pour vous<br />

Fragile et élégant ganté de son bas noir<br />

Qu’on voudrait remonter jusque dans l’isoloir<br />

Sur le dos d’un saumon remontant jusqu’au bout ?<br />

La félicité naît d’un désir qui s’élance<br />

Lorsque l’on prend son pied c’est toujours une danse<br />

05/05/04<br />

Inventaire imparfait<br />

J’avais des nuits et des brouillards<br />

Qui ne se confiaient qu’à moi<br />

Deux lunes pendues à mes soirs<br />

Jalousant le soleil tout bas<br />

Deux ou trois chansons aux talons<br />

M’apaisaient en sifflant mon ombre<br />

Des fois qu’ell’ se tir’ pour de bon<br />

Dans les ruines de mes décombres<br />

J’avais des crayons de lumière<br />

Qui faisaient les arcs-en-ciel bleus<br />

Du ciel à repeindre la Terre<br />

Tell’ment qu’ça débordait un peu<br />

Des cartouches d’octosyllabes<br />

Pour flinguer les alexandrins<br />

D’un grand coup de tambour arabe<br />

Avant qu’ils crèvent comm’ des chiens<br />

*


J’avais l’Espoir en bandoulière<br />

Hissé sur un grand drapeau noir<br />

Et quelques envies meurtrières<br />

Bien planquées derrière un comptoir<br />

Des flots de tendresse opportune<br />

Prêts à enlacer bien au chaud<br />

Chaque licorne d’infortune<br />

Que j’entends cogner sous ma peau<br />

J’avais de l’or dans les prunelles<br />

Qui guidaient mes pas dans la nuit<br />

Un sexe rasé de pucelle<br />

Accroché au-dessus du lit<br />

Une âme escaladant l’été<br />

Qui s’enroulait au creux des ronds<br />

Quand l’automne avait tant fumé<br />

Qu’il manquait d’air dans mes poumons<br />

J’avais le vent pour ramener<br />

Les plus vieux souvenirs d’enfance<br />

Et mes dix doigts pour bien compter<br />

Tous les lendemains que j’agence<br />

L’océan et ses chevaux blancs<br />

Qui me remontaient en écume<br />

Du fond de mon ventre d’amant<br />

Chatouillé par six mille plumes<br />

J’avais des rêves de désert<br />

Qui moisissaient au vestibule<br />

Les yeux qui s’inondaient de vert<br />

Pour éponger les canicules<br />

La rage au bout des baïonnettes<br />

J’allais défricher les bastilles<br />

Qui déprimaient dans leurs guinguettes<br />

S’il venait à manquer de filles<br />

J’avais Berlin, Prague et Moscou<br />

Au fond d’une valise aphone<br />

Les accents des quatre cent coups<br />

S’en revenant de Barcelone<br />

Le long couteau de l’Anarchie<br />

Tranchant le brouillard et le pain<br />

Comme l’on découpe sa vie<br />

Pour mieux trier les lendemains<br />

J’avais toi, toi, toi et puis toi<br />

Pour regonfler ma propre vie<br />

Tes bras, ton cul et tes émois<br />

Où reposait mon alchimie<br />

Ta mer je venais m’y baigner<br />

Comme l’on plonge dans l’amour<br />

Et j’y laissais un goût fruité<br />

Qu’tu portais sur toi nuit et jour<br />

Qu’tu portais sur toi nuit et jour<br />

06/05/04<br />

La mer qu’on appelle océan<br />

L’océan cogne dans mes veines<br />

Et vient s’infiltrer sous ma peau<br />

Avec sa force surhumaine<br />

Il s’épuise dans mon cerveau<br />

Ces mots qu’il porte et qu’il enjôle<br />

Depuis avant l’aube des temps


Ça doit faire lourd sur les épaules<br />

Ces mots qui valent leur pesant<br />

Et il sait conter des histoires<br />

Que même Ulysse crut oublier<br />

Des qui datent de la nuit noire<br />

Des qui ont longtemps navigué<br />

Sur ses chevaux d’écume blanche<br />

Sous son limon d’après demain<br />

Dans sa mémoire que j’emmanche<br />

Quand je m’écoule entre ses seins<br />

Et dans la rumeur des tempêtes<br />

Son chant claque comme un drapeau<br />

Les paroles se font plus nettes<br />

Comme la lame d’un couteau<br />

Ses lames tranchent les blessures<br />

Balançant leur archer salé<br />

Qui s’élance sur la mesure<br />

Creusant l’usure des rochers<br />

Écoute bien ô ma sirène<br />

Tu pourras entendre ton nom<br />

Qui revient comme une rengaine<br />

Avec le mien dans son sillon<br />

La mer joue les entremetteuses<br />

Pour les amants montés à bord<br />

Dans son palais son eau lécheuse<br />

Mouille de caresses leurs corps<br />

Ce ciel qui a fait la bascule<br />

Ce sombre azur au bleu profond<br />

Crachant l’eau de ses ventricules<br />

Pour oxygéner ses poumons<br />

Cet horizon à la renverse<br />

M’arraisonne dans mon sommeil<br />

Lorsque mes rêves se déversent<br />

Sur sa nostalgie de soleil<br />

D’un coup d’aile je deviens mouette<br />

Suggérant ma voilure aux flots<br />

Pour qu’à ma poitrine ils s’allaitent<br />

Quand il floconne à demi-mot<br />

La neige envolée en écume<br />

Où se dessèchent les rochers<br />

Drapés sous la pudique brume<br />

Qui s’enfile comme un collier<br />

Et cette clameur retenue<br />

Et ce silence des bas fonds<br />

Qui glisse sur notre peau nue<br />

Comme pour piquer nos soupçons<br />

Cette tranquillité aqueuse<br />

Effrayante d’immensité<br />

Pourrait bien devenir houleuse<br />

En bifurquant son chemisier<br />

Et lorsque ses chiens se déchaînent<br />

Lorsque tonne leur grondement<br />

Lorsque la ronde des sirènes<br />

Déferle sur les subconscients<br />

Le sang s’éteint dans la morsure<br />

Et se noie sous ces crocs guerriers<br />

Que la violence défigure<br />

Comme l’automne tue l’été<br />

Ô souviens-toi de ces falaises<br />

Rappelle-toi de ces réveils<br />

Où nos cœurs retrouvaient leurs aises


Près des rochers aux tons vermeils<br />

À nos pieds s’échouait Neptune<br />

Et ses naïades s’inclinaient<br />

Devant nos baisers de fortune<br />

Que l’océan même embrassait<br />

Je suis sûr que dans sa matrice<br />

Éclosent un jour les enfants<br />

Que la nuit en tendre complice<br />

Lui souffle en désirs ruisselants<br />

L’océan couve en chaque étoile<br />

Ceux qui ne sont encore nés<br />

Et les protège de son voile<br />

Et leur insuffle la Beauté<br />

Sigle<br />

(improved)<br />

27/05/04<br />

Ô ma sainte nana céleste et féminine<br />

J’ai des envies de toi qui me mont’nt à l’échine<br />

Je t’aime depuis six siècles déjà<br />

Et même depuis bien avant encore<br />

Depuis tout ce temps que je vis en toi<br />

Que tu t’insinues dans ma métaphore<br />

Avant même que ton nom se prononce<br />

Je te balbutiais mes désirs sans nom<br />

Avant même que ta marée s’annonce<br />

Je nageais en toi dans tes alluvions<br />

Ô ma sainte nana céleste et féminine<br />

Quand tu te fonds en moi nos reflets s’illuminent<br />

Dans chaque miroir où tu te reflètes<br />

J’attrape ton regard mon ange bleu<br />

Je te garde ainsi dans mon épuisette<br />

Épuisé d’envie d’échouer dans tes yeux<br />

Car les visions que je ne peux pas voir<br />

C’est par ton regard que je les repère<br />

Comme ces rêves qui chantent l’espoir<br />

Et que tu vis derrière mes paupières<br />

Ô ma sainte nana céleste et féminine<br />

Il n’y a que ton corps que ma peau imagine<br />

Je te sais liquide comme la mer<br />

Prête à envahir tous mes interstices<br />

Dans la chaleur éprouvée de nos enfers<br />

Il n’est de paradis qui ne s’y glisse<br />

Lorsqu’on nage dans des amours limpides<br />

On s’inonde de flots impétueux<br />

Que l’on boit dans nos muqueuses avides<br />

De se noyer à jamais dans le bleu<br />

Dans le creux de tes bras ce bleu je le devine<br />

Ô ma sainte nana céleste et féminine<br />

31/05/04


C’est d’la balle<br />

Un coin de peau qui se découvre<br />

Comme l’on découvre un pays<br />

Où soudain les rêves s’entrouvrent<br />

Sur cette île de paradis<br />

C’est d’la balle<br />

Cette Terra Incognita<br />

Que l’on mourrait tant de fouler<br />

De caresses à chaque pas<br />

De tendresse à chaque baiser<br />

C’est d’la balle<br />

Ces seins qui sortent de leurs gonds<br />

Formant en leur creux une crique<br />

Où l’on ferait le grand plongeon<br />

Sous le t-shirt en acrylique<br />

C’est d’la balle<br />

Et quand ils glissent sur la peau<br />

Ces habits qu’on dirait de soie<br />

Le désir perle encor plus chaud<br />

Qu’une larme qui s’rait de joie<br />

C’est d’la balle<br />

Ce va et vient de la marée<br />

Qui vous enroul’ comme une vague<br />

Tout contre une chair si mouillée<br />

Qui vous cercle comme une bague<br />

C’est d’la balle<br />

Ce cri qui vient de l’infini<br />

Déchirant toute ambiguïté<br />

Cet amour sous un sein blotti<br />

Qui jouit de s’être libéré<br />

C’est d’la balle<br />

Ce coin de peau qui se révèle<br />

Être le plus doux des linceuls<br />

Quand sous sa couvertur’ ruisselle<br />

Un souvenir qui n’est plus seul<br />

C’est d’la balle<br />

Cette terre offrant un asile<br />

Aux désirs qui s’en vont errant<br />

Et dans son réconfort tranquille<br />

S’endorment heureux les amants<br />

C’est d’la balle<br />

08/06/04<br />

Invitation au voyage<br />

Viens ! Je t’emmène vers demain<br />

Dès aujourd’hui nous partirons<br />

Prends aussi deux ou trois copains<br />

Et finis d’oublier les cons<br />

Là-bas tu n’en as plus besoin<br />

Ah bon ?<br />

Viens ! Je te ferai croire au mauve<br />

Je te ferai voir des couleurs<br />

Qui te suivent si tu te sauves<br />

Qui se plantent là dans ton cœur<br />

Comme la morsure d’un fauve<br />

T’as peur ?<br />

*


Viens ! Et l’on ira s’égarer<br />

Dans des yeux rieurs, des sourires<br />

Où l’on oubliera volontiers<br />

Que nos corps tout entiers transpirent<br />

De ne savoir où se poser<br />

Sans rire ?<br />

Viens ! Et si jamais on s’engueule<br />

Notre solitude on aura<br />

Qui s’éveillera toute seule<br />

Lorsqu’elle nous reconnaîtra<br />

Avec nos désirs sur nos gueules<br />

T’y crois ?<br />

Viens ! J’ai des ailes d’albatros<br />

Qui sav’nt parler avec le vent<br />

Dans les failles intra-muros<br />

Elles se déploient comme un chant<br />

Résonnant dans tout le cosmos<br />

T’entends ?<br />

Viens ! Allez viens tout contre moi<br />

Un nuag’ coule entre mes seins<br />

Un seul mot et il est à toi<br />

Un seul geste et je t’appartiens<br />

Comme l’étoile entre tes bas<br />

Tu viens ?<br />

09/06/04<br />

Je sais ailleurs enfin<br />

Je voudrais que dans la foule<br />

Il y ait une voix douce qui s’élève<br />

Et qui réponde aux histoires que l’on m’a contées<br />

Il paraît qu’une fois qu’on touche terre<br />

Il n’y a plus moyen d’en décoller<br />

On m’a dit que seuls le mauve et le bleu<br />

Permettaient de respirer<br />

Moi, je respire dans ma chair<br />

Entre mes nuits, je vois qu’il reste des étoiles<br />

Qui se satisfont des deux lunes<br />

Pourtant il faut casser les habitudes<br />

Je sais. . .<br />

Parfois j’ai envie de n’être que moi<br />

Mais c’est là que tu viens me chercher<br />

Et puis je t’aime alors à quoi bon ?<br />

Certains chevaux dans la mer se laissent monter<br />

Alors je m’accroche à ta crinière<br />

Et j’ai des flashes de toi qui se kaléidoscopent<br />

Mettant de la lumière à ma mémoire<br />

Le soleil je l’ai touché un beau soir de juin<br />

Et j’ai mis une couche d’été à l’automne<br />

Parce que tu es plus jolie en jupe légère<br />

Et parce qu’il fait assez froid ailleurs<br />

Ailleurs. . .<br />

Il faudra désormais des taxis qui sachent voler<br />

Et dont le compteur tournerait aussi vite que la Terre<br />

Sans quoi nos utopies bleutées nous rattraperaient<br />

L’espace d’un instant j’ai cru en moi<br />

Puis j’ai écarté le temps jusqu’à l’infini<br />

J’ai saupoudré ton corps de mes lèvres<br />

Si bien que tu m’as baptisé baiser


Un jour mon corps apaisé se couvrira de roses<br />

Et au milieu des pétales où tes larmes se nicheront<br />

Il restera toujours trois ou quatre épines<br />

Pour nous protéger du brouillard de la foule<br />

Enfin. . .<br />

09/06/04<br />

Troubles de la mémoire<br />

Je me souviens qu’un jour j’avais de la mémoire<br />

Pleine de souvenirs nageant à la surface<br />

Comm’ des scaphandriers enlevant leurs cuirasses<br />

Pour venir respirer un air aléatoire<br />

Je me rappelle bien ces souv’nirs en rafale<br />

Qui remontaient en chœur se tirant en cordée<br />

Arrivant au sommet d’une joie délivrée<br />

Après une escalade émergeant d’un dédale<br />

Mais ce satané temps a brouillé ma mémoire<br />

Toujours y empilant oh toujours plus d’histoires<br />

Comment s’y retrouver au milieu de ce souk<br />

Je n’sais même’ plus quel nom j’ai le plus oublié<br />

De tous ces disparus que j’ai semé en rout’<br />

Alors j’répèt’ le tien au bout de mes baisers<br />

Vivaldi<br />

14/06/04<br />

Si le printemps c’est bien joli<br />

Avec ses fleurs qui ressurgissent<br />

Ses urgences qui refleurissent<br />

Et son p’tit air de colibri<br />

Si l’automne est tant grandiose<br />

Toute habillée de symphonies<br />

De couleur et de nostalgies<br />

Effeuillant même jusqu’aux roses<br />

Si l’hiver a cette sagesse<br />

Que l’on prête aux cheveux tout blancs<br />

Qui disent au revoir au Temps<br />

Avec un bouquet de tendresse<br />

Moi ce que j’aime c’est l’été<br />

Qui fait refleurir les poitrines<br />

En les saupoudrant d’érotine<br />

Dans ses parfums ensoleillés<br />

Lorsque le désir se fait jupe<br />

Que d’outrageuses éclaircies<br />

Fendent les cuisses à l’envie<br />

Pour que le vent s’en préoccupe<br />

Lorsqu’un délicat brin de soie<br />

Fait un lit à la suggestion<br />

Qui se gonfle sous les poumons<br />

Où les rayons ardents flamboient<br />

Lorsque l’imaginaire en vogue<br />

N’a plus qu’un voile à écarter<br />

Pour que son charme alambiqué<br />

S’épile au long de l’épilogue<br />

*


Ô cette gorge de l’été<br />

Et son air chaud qui vous envoûte<br />

De son blues au bleu qui s’ajoute<br />

Aux rivières au corps léger<br />

Paternité<br />

21/06/04<br />

Il faudra lui apprendre à percer les nuages<br />

Pour découvrir le ciel bleu même sous la nuit<br />

À défier l’hiver et ses espoirs blanchis<br />

À modeler le temps sans lui donne de gages<br />

Il faudra le conduire à travers les écueils<br />

Qui souillent l’océan où sa mer se prolonge<br />

À travers les forêts où son ombre se plonge<br />

Sous l’orage imprévu des idéaux en deuil<br />

L’espérance est à lui l’enfant de l’innocence<br />

À ses yeux mal voyants à ses poings trop petits<br />

Pour frapper de rage aux portes de l’enfance<br />

Qui s’ouvriront sur l’air où respire un répit<br />

Le désordre du monde est à portée de lune<br />

Il faudra lui montrer comment il se saisit<br />

Comment il se combat dans l’aurore opportune<br />

Sans l’oppression des lois qu’une impression détruit<br />

Il faudra lui chanter des refrains de neuvième<br />

Avec une guitare ouverte sur l’amour<br />

Quand la musique au ventre évite les discours<br />

Épousant la cadence enivrée de poèmes<br />

Il faudra des voiliers s’envolant des jupons<br />

Portant son corps léger lorsque la bise vente<br />

Et s’il lui manque une aile il faudra des passantes<br />

Qui de fil en aiguille enfilent l’horizon<br />

Il faudra lui montrer ces rues où l’on ne va<br />

Que lorsqu’on est perdu la gueule au fond d’un rêve<br />

Et ces nuits et ces jours qui lui ouvrent leurs bras<br />

Pour y flâner encor quand l’infini s’achève<br />

Écoute-moi chanter mon enfant de demain<br />

J’ai des chansons de vent qui berceront ta vie<br />

Et tu t’endormiras sur des alexandrins<br />

Et l’imagination comme le poing brandie<br />

26/06/04<br />

Urgence de la solitude<br />

Il n’est pas d’urgence moins négociable<br />

Que celle qui te fait te retourner<br />

Vers ce doux état de l’être sociable<br />

Que la solitude essaie de nommer<br />

Tu nais seul et de même tu mourras<br />

Entre les deux : rien ! Ou sinon ta vie<br />

Passée entre ces moments d’apparat<br />

Où tu côtoies ces autres que tu fuis<br />

*


L’Autre est un animal si effroyable<br />

Qui te voit en effroyable animal<br />

Pour un peu il se montrerait aimable<br />

Et tu l’aimerais et c’est bien normal<br />

Puisque lui aussi t’aime infiniment<br />

De cet amour qui casse l’habitude<br />

Et qui dépose au sexe des amants<br />

Le pouvoir de marier deux solitudes<br />

Ce seul mot<br />

29/06/04<br />

Quand tes lèvres s’entrouvriront<br />

Et que pour la première fois<br />

Elles prononceront un son<br />

Drapé de couleurs et d’éclat<br />

Ce mot couvera dans son œuf<br />

La plus merveilleuse merveille<br />

Sans qui les astres seraient veufs<br />

Comme une lun’ qui s’ensoleille<br />

Ce mot qui sera ton premier<br />

Sera comme une poésie<br />

Comme un accent d’éternité<br />

Quand on oublie qu’elle est enfuie<br />

Lorsqu’arrive seul de la nuit<br />

Un chant que l’on a toujours su<br />

Mais qui n’avait jamais surgi<br />

De crainte de se montrer nu<br />

Il en viendra d’autres bien sûr<br />

Qui cavaleront des collines<br />

Et qui déploieront dans l’azur<br />

Leurs ailes qui se croient divines<br />

Mais dans l’instant de ce mot là<br />

Tout sera à réinventer<br />

La musique d’or se taira<br />

Se retenant de respirer<br />

Et j’enverrai ce mot béni<br />

Polleniser dans les étoiles<br />

Là il sera bien accueilli<br />

Entre des seins gonflant leurs voiles<br />

Les bateaux du ciel le prendront<br />

À leurs bords comme un camarade<br />

L’emmenant dans des pays blonds<br />

Où luit la croupe des naïades<br />

Ce mot s’écoulant de l’aurore<br />

Ce mot défaisant les orages<br />

Cette poésie indolore<br />

Pour une fois sans cri sans rage<br />

Ce seul mot de toi tout entier<br />

Clamant toutes les poésies<br />

Je l’oublierai le chercherai<br />

Dans tout le reste de ma vie<br />

20/07/04


Diktat du oui<br />

Il est des paradis perdus<br />

Où les filles disent<br />

Toujours<br />

Tout de suite<br />

« oui »<br />

Alors on s’y ennuie<br />

Et l’on n’y revient plus<br />

Voyez-vous ?<br />

Acquiescer comme ça<br />

À tout va<br />

Ça manque de démocratie !<br />

C’est que voyez-vous<br />

(en jetant aux enfers vos orbites oculaires<br />

pour vous fier davantage aux milliards d’yeux<br />

qui fleurissent sur votre peau)<br />

Voyez-vous c’est que ces femmes<br />

En tout sujet<br />

Et devant n’importe quel interlocuteur<br />

Ne pensent qu’à l’Amour<br />

Avec ce A majuscule qui fait<br />

Que l’on se tait devant une Arme<br />

Aussi tranchante que la Musique<br />

Que l’on crie à l’Absolu<br />

Devant le spectacle de l’Océan<br />

Qui déferle devant vous de ses six cent mille chevaux<br />

Que l’on désire l’Autre<br />

Autant qu’on le craint<br />

Quand on s’aperçoit qu’il n’existe<br />

Que dans l’échafaudage d’un miroir infidèle<br />

Qui fait que l’on ne peut dire « non »<br />

À un Amour<br />

Qui se présente devant vous<br />

La poitrine découverte<br />

Par un cœur battant trop fort<br />

Il est des paradis perdus<br />

Où l’on se délecte d’un coin de peau<br />

Tellement qu’on appelle le Soleil par son nom<br />

Et qu’on le prie de briller un peu plus<br />

Juste assez<br />

Pour que brillent les cuisses<br />

De ces femmes qui disent « oui »<br />

Sans qu’on leur demande<br />

Il suffit d’un sourire asiatique ou d’un regard persan<br />

Et le coin de peau vient vous caresser<br />

L’imaginaire<br />

Et tout coule de là<br />

De cette Source<br />

Que des lèvres fredonnent :<br />

De ce chagrin salé qui coule entre les cuisses<br />

De cette source bue qu’on ne fait que happer<br />

Qui chauffe le gosier comme un bouquet d’épices<br />

Qu’il est doux qu’il est bon ô de s’y ressourcer<br />

À ce fleuve aux amants à l’allure tranquille<br />

À ce cheval fougueux que l’on chevauche à cru<br />

Qui vous emmène loin mais qui se fait docile<br />

À ma source éclairée que ne t’abreuves-tu ?<br />

Et il naît des songes<br />

Au-delà des rêves


Où l’ozone est érogène<br />

Où chaque geste esquissé<br />

Se déroule au ralenti<br />

Avec une somptueuse précision<br />

À faire pâlir la mathématique<br />

Où l’on emprunte des chemins<br />

À la géométrie toute relative<br />

Qui conduisent inévitablement<br />

Vers ces oasis<br />

Qui toujours<br />

Tout de suite<br />

Disent « oui ».<br />

23/07/04<br />

Ton sentiment<br />

Les pages s’envolant en brise<br />

Il me reste ton sentiment<br />

Ton sentiment qui se déguise<br />

Dans chaque souffle chaud du vent<br />

Ton sentiment qui tourbillonne<br />

À en déchirer les tympans<br />

Comme feuille morte à l’automne<br />

Ou plume légère au printemps<br />

Ton sentiment qui déshabille<br />

Ton sentiment qui se nourrit<br />

De cette nudité de fille<br />

Qui sur ta peau a fait son lit<br />

Ton sentiment d’entre tes cuisses<br />

Ton sentiment d’entre tes seins<br />

Ton sentiment toujours propice<br />

À balancer dans ton bassin<br />

Ton sentiment qui se fait femme<br />

Au milieu de mon féminin<br />

Ton sentiment pénétrant l’âme<br />

De mes désirs intra-urbains<br />

Les pages s’envolant en brise<br />

Sous les caresses des amants<br />

Il reste ta Terre promise<br />

Ton sentiment ton sentiment<br />

Et mes rives bleues se colorent<br />

De ces parfums que tu habites<br />

Ton absence m’est indolore<br />

Car ton sentiment ne me quitte<br />

La ville s’est faite sensuelle<br />

En pleurant ta beauté subite<br />

Qui s’incruste dans mes prunelles<br />

Que ton seul sentiment excite<br />

Ton sentiment d’entre tes cuisses<br />

Drapé de soie et de satin<br />

Comme un baiser sur ta peau glisse<br />

Comme une source entre tes reins<br />

Mon bel oiseau ô ma tendresse<br />

Que n’avons-nous assez volé<br />

À travers ces cieux de caresses<br />

Que ton sentiment sait trouver ?<br />

Que n’avons-nous écrit les ailes<br />

Pour doucement un peu planer<br />

Sur ton sentiment où si belle<br />

Tu viens chaque nuit te poser ?


Et mes rives bleues se colorent<br />

De ces ailes jamais écrites<br />

Quand ton sentiment prend encore<br />

Vers mes verts rivages la fuite<br />

Ton sentiment calme et tranquille<br />

Adossé sur le sable fin<br />

Dont nos rêves couvrent la ville<br />

Lorsque tout le reste est éteint<br />

Ton sentiment sur ta poitrine<br />

Soulevant une inspiration<br />

Comme une muse en mandoline<br />

Venant aiguiser mon violon<br />

Mon bel oiseau ô ma tendresse<br />

Repose-toi à mes côtés<br />

Laisse doucement sur tes fesses<br />

Ton sentiment s’ennaviguer<br />

Et dans sa jeunesse éternelle<br />

Ton sentiment a tant nagé<br />

Que la vie éprise et fidèle<br />

Vient chaque jour le raviver<br />

Émergeant de chaudes abysses<br />

Il prend son souffle à respirer<br />

Et dans l’azur de tes iris<br />

Ton sentiment bat ressourcé<br />

Ton sentiment calme et tranquille<br />

D’un rire s’éveille soudain<br />

Écarquillé comme une pile<br />

Ton sentiment luciole enfin<br />

Les pages s’envolant en brise<br />

Il me reste comme un délice<br />

Ton sentiment d’entre tes cuisses<br />

Dans une steppe qui me grise<br />

Et mes rives bleues se colorent<br />

De ton sentiment ma princesse<br />

Mon bel oiseau ô ma tendresse<br />

Je m’enivre de ton aurore<br />

Ton sentiment calme et tranquille<br />

Chaque nuit me refait pucelle<br />

Et dans sa jeunesse éternelle<br />

Sur mon corps il vague gracile<br />

12/08/04<br />

L’espace d’une vie<br />

L’espace d’une lune elle m’est apparue<br />

L’innocente vision qui vous transforme en dieu<br />

Comm’ si la vérité ne brillait toute nue<br />

Que le temps qu’un éclair s’enflamme dans vos yeux<br />

J’ai connu un pays qui s’appelle l’enfance<br />

Où ces instants duraient jusqu’au prochain matin<br />

Où chaque blanc nuage était un jeu immense<br />

Prétexte à démolir les desseins du destin<br />

Et là s’échaffaudaient des mondes fantastiques<br />

Des univers entiers faits de briques légo<br />

Des sports imaginés des jeux extralympiques<br />

Des féeries d’amour et des romans pornos<br />

*


Je tenais dans mes mains une vie à construire<br />

Je me fis architecte et ouvrit le chantier<br />

Je gardais ma folie préservée du délire<br />

Pour peindre un édific’ que je pourrais signer<br />

Mon rêve consigné au fond de poésies<br />

J’éprouvais cette douce euphorie du maçon<br />

Qui sait bien qu’une fois une maison finie<br />

Son rêve érigera la prochaine maison<br />

La poésie s’agite agençant ses murailles<br />

Sa rime et sa métrique encadrant ses élans<br />

Évitant à ce cœur qui rythme ses entrailles<br />

De battre hors de propos plus vite que le temps<br />

Vers après vers se meut l’ouvrage du poème<br />

Serpentant dans le sable où surgit son décors<br />

Chaque quatrain cimente à grands coups de « je t’aime »<br />

Chaque espace bleuté qui épouse son corps<br />

Et dans ce sûr couloir ô sainte liberté<br />

Qu’il est bon qu’il est doux lorsque l’esprit navigue<br />

De balbutier son désir à l’abri de la digue<br />

Qui sertie de sonnets est venue l’embrasser<br />

Et dans cette embrasure on se laisse glisser<br />

Emporté par les mots ceux qui tissent la fresque<br />

Aigus comme une extase ils vous arrachent presque<br />

Une giclée spermée de créativité<br />

L’espace d’une lune il est des poésies<br />

Qui vous écrivent plus que vous les écrivez<br />

L’espace d’un recueil mille ans de votre vie<br />

Devant vos yeux courbés ont d’un coup défilé<br />

Il y eut dans le creux de cette vie des failles<br />

Plaies ouvertes en grand brûlées par le soleil<br />

Enfonçant ses rayons jusque dans les entrailles<br />

Comme une alarm’ sonnant juste avant le réveil<br />

Prévenu de la foudre et des risques d’orages<br />

J’ai puisé dans la faille une idée de l’enfer<br />

Qui se souvient de moi lorsque s’avance l’âge<br />

Et que j’oublierais d’écouter son tonnerr’<br />

L’espace d’une lune il poussa des armures<br />

Qui me servirent d’ail’s pour voler dans le temps<br />

Emmenant dans mon bec quelques pierres bien dures<br />

À poser sur le mur et sur mon sentiment<br />

Au long du chemin vert il y eut ces bleus d’orange<br />

Que la terre fait sienne à l’orage passé<br />

Dans une dominante affermie mais étrange<br />

Que le Temps à nouveau s’est mis à dominer<br />

Il me fallait un cœur qui console et rassure<br />

Avec assez de bras, de culs à contenter<br />

Avec assez d"émoi pour combler les fêlures<br />

Il me fallait un cœur sachant comment m’aimer<br />

La quête commença alors dans l’espérance<br />

D’un sexe à adorer au bord du féminin<br />

Sans dormir une nuit je cherchais une chance<br />

À qui je sourirais en découvrant ses seins<br />

Et j’appris à aimer sans m’oublier moi-même<br />

Et puis à m’oublier tout à fait dans l’amour<br />

L’équilibre est parfait lorsque vraiment l’on aime<br />

Et qu’on est prêt à vivre ou mourir tous les jours<br />

*


J’ai connu les douleurs qui viennent de l’attente<br />

De l’espoir grossissant jusqu’à vous englober<br />

Dans son voile innocent et d’une tumeur lente<br />

Je l’ai vu doucement en désespoir muer<br />

J’ai connu aussi cette fée électrique<br />

Qui tiraille les sens et fait croire au bonheur<br />

Qui vous perche là-haut dans un ciel de musique<br />

Où si passionnément les violons jouent en chœur<br />

Et je t’ai connue toi l’espace d’une vie<br />

Et nous avons appris à construire un amour<br />

Jour après jour avec la patience infinie<br />

Qui bâtit les déserts, mers et cieux tour à tour<br />

L’espace entre l’espace était, ah ! la Musique. . .<br />

Parfaite construction parmi les constructions<br />

Concordance des temps rêverie mélodique<br />

La musique est un cri qui vient de l’abandon<br />

S’abandonnant entière à quelque étroite gamme<br />

Ell’ sait la liberté d’être sainte et putain<br />

De fair’ ce qui lui plaît au bon gré de son âme<br />

Pourvu qu’elle soit belle à envoûter un saint<br />

Et elle s’insinue jusque sous la chasuble<br />

Pointant là sous la peau comme un sein trop gonflé<br />

Qu’un battement de cœur au rythme irrésoluble<br />

Soulèverait des nues pour le faire danser<br />

La musique est entrée et s’est tapé l’incruste<br />

À chacun de mes pas elle montrait le la<br />

D’un flux presque sensuel s’écoulait au plus juste<br />

Au creux de l’érogène ell’ s’insinue en moi<br />

La poésie parfaite est toujours musicale<br />

Car elle est ce qui lie ce qui porte et soutient<br />

Sans la musique au cul l’aube devient bancale<br />

Et jusqu’au crépuscule agonis’ comme un chien<br />

On ne le sait que trop l’édifice est fragile<br />

L’espace d’un éclair peut être foudroyé<br />

Tout ce qui avait mis tant d’efforts si fertiles<br />

À croître en luxuriant espoir d’éternité<br />

Il n’est pas de douleur qui soit plus douloureuse<br />

Que celle remettant en cause en somme tout<br />

Comm’ si une déesse externe et capricieuse<br />

Venait défoncer votre âme tenant debout<br />

L’espace d’une lune agonise un soleil<br />

Comment l’astre divin a-t-il pu oublier<br />

Que lorsque son amante entame son éveil<br />

Il est grand temps pour lui de finir d’expirer ?<br />

Car le jour c’est la nuit et sans nuit plus de jour<br />

Il n’est aucun automne ignoré des saisons<br />

De vague sans tempête aucune nuit sans jour<br />

Toute construction doit inclur’ sa destruction<br />

Après tout on ne vit dès sa propre naissance<br />

Qu’en connaissant très bien quel sera notre sort<br />

Et l’on passe sa vie dans cette connaissance<br />

Qui ne nous quitte pas : la vie inclut la mort<br />

L’espace d’une lune ou d’une vie qu’importe !<br />

Mais que de cet espace il reste un souvenir<br />

Solidement gravé dans ces chants que colport’nt<br />

Poètes et marins à bord de leurs navir’s<br />

*


Qu’il te reste ce goût quand ma lèvre se sauve<br />

Déposant sur ton corps des comètes de sel<br />

Cet éternel instant où tu jouis dans le mauve<br />

Avec mon plus beau rêve à portée de ton ciel<br />

Je veux que quelque part mon sang indélébile<br />

Se déverse sans fin sur ceux qui m’ont aimé<br />

Comme la mer se noie d’un coup de langue agile<br />

Dans les rochers s’incruste et s’offr’ l’éternité<br />

Que dans l’azur tombant quand le soleil sur la dune<br />

Disparaît dans la nuit que reviennent ces vers<br />

Où je rêvais tout haut aux secrets des deux lunes<br />

Que j’étais leur ami partageant leur éther<br />

J’aimerais que mes mots creusent le temps qui passe<br />

S’y forgeant un écho âgé de dix mille ans<br />

On ne vit après tout que pour laisser des traces<br />

Où puisse se tracer celle de notre enfant<br />

Cet enfant qui déjà galipette en ton ventre<br />

Que je ne fais que rêver au milieu de mes vers<br />

Qui m’a déjà tourné le cœur tout à l’envers<br />

Vers qui dès maintenant mes rimes se concentrent<br />

L’enfant de toi et moi je le vois dans mes larmes<br />

Quand il ne fera plus que dormir et téter<br />

Agrippant ton sein nu comme pour respirer<br />

Sans même y penser trop, inconscient de son charme<br />

Lors je lui bâtirai son tout premier berceau<br />

Là où il construira ses premières rêv’ries<br />

Dans la musique songe émanant de ta peau<br />

Où ton parfum compos’ toute une symphonie<br />

Dans les yeux de la nuit perché sur une étoile<br />

Pour le moment il n’est que l’insondable écho<br />

Qui gigote ses pieds pour shooter dans mes mots<br />

Les envoyant au but là où je peins sa toile<br />

Plus belle œuvre je crois je n’en connais aucune<br />

Car cet enfant tout bleu est vêtu de couleurs<br />

Que l’arc-en-ciel ignore en sa peinture en pleurs<br />

Et il vivra aussi l’espace d’une lune. . .<br />

08/09/04


INDEX DES TITRES ET PREMIERS VERS<br />

6441 minutes, 70<br />

7046 lettres pour une plume (et quelques secondes<br />

de plus), 168<br />

À chaque seconde son crématorium,, 176<br />

À force de soupirer comme un damné, 237<br />

À la fin,, 195<br />

À peine levé le soleil blanchit, 130<br />

À quoi rêvent tes yeux ?, 43<br />

À toi, 108<br />

À toi l’enfant qui s’apprête à naître, 87, 90<br />

À toi, puisque tu m’as appris que le bonheur, 108<br />

À tous les scoliosés du néant, 173<br />

À travers l’échancrure du soleil, 275<br />

Abandon judaïque devant les fascistes, 164<br />

Abeille, 35<br />

Absence de ta présence, 174<br />

Accident de parcours, 74<br />

Acrostiche, 7<br />

Adhésif, 125<br />

Adieu ciel bleu, 114<br />

Adieu monde cruel, 115<br />

Adieu monde cruel tout est fini, 115<br />

Aéroports de transit, 121<br />

Agréablement engourdi, 116<br />

Ah Poète, comme tu t’es trompé !, 255<br />

Ah quelle douceur quand ta joue contre ma tempe,<br />

324<br />

Ahrlème, 73<br />

Aimer l’amour sans s’amouracher, 172<br />

Albinosie, 251<br />

Alchimie de l’apnée, 262<br />

Alcool, 101<br />

Alice, 77<br />

Allez ma plume, viens, d’autres rêves ailleurs, 176<br />

Allez viens nous allons rêver encor, 244<br />

Allez viens on va chanter mon pote, 232<br />

Allez, viens ! Nous repartons encor, 81<br />

Allitération forcenée, 75<br />

Alors le désert pourra retrouver, 148<br />

Alors qu’on m’applaudissait des deux mains, 296<br />

Alors que les autres tombes, 73<br />

Always in the fish bowl, 52<br />

Amore, 220<br />

Amour, 27<br />

Amour angélique, 287<br />

Amour laqué, douceurs sucrées, je t’aime., 69<br />

Amour sous pression, 124<br />

Amour trognonesque, 69<br />

Amour-filigrane en technicolore, 67<br />

Amours fantômes, 33<br />

Amours prémonitoires, 105<br />

Amphithéâtre ailé, aux confins du néant,, 37<br />

Amsterdam, 77<br />

Amsterdam est une ville rouge. . ., 77<br />

Anatomie, 331<br />

And I was in this lonely bar, 309<br />

And the Angel looked upon his shoulder, 311<br />

And you know that from where I stand, 61<br />

And you’re moving so silently, 59<br />

Androgynéité, 275<br />

Ange sous-estimé, 173<br />

Angels, 305<br />

Angels know, 312<br />

Angels’ Bar, 309<br />

Angels’ Birth, 314<br />

Angels’ Blood, 315<br />

Angels’ Creation, 311<br />

Angels’ Dreams, 309<br />

Angels’ Eyelids, 309<br />

Angels’ Fight, 311<br />

Angels’ Identity, 312<br />

Angels’ Life, 310<br />

Angels’ Look, 311<br />

Angels’ Love, 314<br />

Angels’ Name, 314<br />

Angels’ Neck, 309<br />

Angels’ Pœm, 313<br />

Angels’ Song, 310<br />

Angels’ Sun, 313<br />

Angels’ Tears, 313<br />

Angels’ Time, 314<br />

Angels’ Tragedy, 311<br />

Angels’ Weight, 312<br />

Angels’ Work, 312<br />

Anges, 288<br />

Anges, 275<br />

Angoisse, 329<br />

Antagonisme des rêves de proximité, 243<br />

Antidépressif à la guimauve, 67<br />

Apocalypse emphatique noctambule, 53<br />

Apocalypse linguistique, 149<br />

Apogée, 28<br />

Apothéose silencieuse, 84<br />

Appétit anthropophagique, 82<br />

Après avoir rêvé tellement fort, 70<br />

Après tous ces chagrins, tout ce que j’ai souffert,, 19<br />

Aquarelle commémorative, 107<br />

Arachnide esseulée sur la plage, 96<br />

Arachnide sur réseaux neuronaux, 44<br />

Argenterie labiale, 83<br />

Arlequin, 276<br />

Arlequin invente des combines, 276<br />

Arôme du Lac de Côme, 266<br />

Arpège hypnotique, 84<br />

Arpentant ma chambre de long en large, 102<br />

Arrêtez de vous battre dans ma tête, 42<br />

Arrivée, 77<br />

Artiste, 17, 205<br />

As-tu déjà ressenti la plénitude, 164<br />

Asphyxie, 106<br />

Assis au Bord d’une Falaise, 262<br />

Assis sur un banc un jour de pluie d’été, 42<br />

Astres et désastres, 329<br />

Asymptote vers le néant, 215<br />

Atlantide, 100<br />

Attendre l’attente en attendant, 121<br />

Au bout de ses lèvres alcalines, 87<br />

Au carrefour des nerfs optiques, 165<br />

Au milieu du désert, 143


Au plus profond de ses Molécules, 264<br />

Aucun précipice, si grand soit-il,, 350<br />

Aujourd’hui j’aimerais encor, 163<br />

Aujourd’hui je devais voyager, loin, vers celle, 301<br />

Aujourd’hui, je voudrais être un oiseau, 122<br />

Auréole, 330<br />

Aurore balnéaire, 41<br />

Aurores lunaires, 331<br />

Auto propagande, 243<br />

Auto-propagande des aliénés mégalomanes, 166<br />

Auto-route, 217<br />

Autour, 269<br />

Autour de toi. . ., 197<br />

Avant de courir, 261<br />

Avant de te laisser glisser, 113<br />

Avez-vous remarqué que toujours les danseuses, 362<br />

Avez-vous vu tout cet amour, 231<br />

Avons-nous déjà tout découvert, 331<br />

Baby blue, 14, 202<br />

Bain, 266<br />

Baiser empoisonné, 141<br />

Baisers volés sur ta bouche endormie, 285<br />

Balade hollandaise, 233<br />

Balises du futur alambiqué, 93<br />

Ballade d’un petit homme, 236<br />

Ballet chorégraphique, 94<br />

Baptême, 23<br />

Bar d’après-concert, 232<br />

Barrages, 106<br />

Batteries, 102<br />

Beautiful lonesome blue, 258<br />

Berceau de la création,, 198<br />

Berceuse, 330<br />

Berceuse empoisonnée, 82<br />

Besoin de somnifère, 246<br />

Bianca notche é pastaga, 41<br />

Bien avant qu’il n’y ait un désert, 140<br />

Bien que je ne t’ai jamais vue, 286<br />

Bien que pour séduire tu n’aies point ton pareil, 8<br />

Bientôt le sang de mes artères, 329<br />

Bière d’ersatz, 106<br />

Blancheur d’ébène, 252<br />

Bleeding heart, 9<br />

Bleu comme une mandarine, 65, 256<br />

Blues, 37<br />

Bonheur musical, 96<br />

Bulle de lézard, 94<br />

C’est d’la balle, 366<br />

C’est frais comme un jardin qu’on aime grappiller,<br />

361<br />

C’est par le regard que je te vaincrai, 163<br />

Cadeau floral, 321<br />

Cadence des mots et de l’eau, 324<br />

Cafard, 5<br />

Caféine, 100<br />

Cajolerie, 323<br />

Calèche de plaisirs réalistes, 323<br />

Calendrier en devenir, 326<br />

Calendrier recentré sur une unique éfemmeride, 320<br />

Câlins d’astres ancestraux, 319<br />

Calligraphies errantes, 321<br />

Calme zen, 324<br />

Cantatrice plumée, 122<br />

Car dans chaque espace étranger, 339<br />

Caravelle, 319<br />

Carence pesante, 322<br />

Caresse, 319<br />

Caricature liquide, 219<br />

Carma éternel, 325<br />

Carnet à écrire, 326<br />

Caroline come closer, give me softly your hand,, 314<br />

Caroline poème, 326<br />

Carrousel oscillant, 325<br />

Carrying all her light in her eyes, 313<br />

Carte de membre du club des solitaires, 161<br />

Carte postale, 95, 323<br />

Cartographie des couleurs, 324<br />

Cascade, 8<br />

Casse-tête fragile, 322<br />

Catastrophe d’un départ, 325<br />

Catch et encéphalite, 42<br />

Catrain, 324<br />

Cavalière, 99<br />

Ce jour-là, la Montagne avait habillé, 266<br />

Ce poème n’aurait jamais dû voir le jour,, 212<br />

Ce seul mot, 370<br />

Ce soir, j’astique ma lampe magique, 122<br />

Ceinture d’anti-chasteté, 95<br />

Ces gens-là, 241<br />

Cet amour va finir par m’arracher les veines, 219<br />

Cette extermination passe par le discours, 242<br />

Cette fois-ci tout est écrit pour toi, 99<br />

Cette nuit tu étais tellement belle, 287<br />

Chador, 349<br />

Chant du dernier rêve en couleur, 246<br />

Chapter six where we can be heros, 345<br />

Chaque Ange s’envole, 302<br />

Chaque jour le désert partage avec le ciel, 348<br />

Chaque poème est un enfant sage, 89<br />

Chaque teinte de l’arc-en-ciel, 258<br />

Chasse, 331<br />

Cherche la parcelle de vie, 339<br />

Chez ces gens-là, Monsieur, 241<br />

Chien en liesse, 96<br />

Chrysalide, 42<br />

Chrysalide chylifère, 65<br />

Cicatrices d’un amour trop parfait, 154<br />

Cinéfana opéra conceptuel, 51<br />

Cinq, 326<br />

Cinquième Chant : Accords, 211<br />

Climatisation ventilée, 123<br />

Clône, 350<br />

Clôture réincarnatoire, 84<br />

Cocktail, 100<br />

Coffre-fort existentiel, 93<br />

Combien de temps encore, 146<br />

Combien de temps faut-il avant de découvrir, 348<br />

Combien de temps me faudra-t-il, 107<br />

Combien de visages as-tu pu emprunter, 204<br />

Come back frangine dans ta nébuleuse, 95<br />

Comme il est doux de te tenir la main, 324<br />

Comme une plume au vent, tu te dois de voler, 203<br />

Commencement d’un rêve cosmique, 88<br />

Comment ces quelques fleurs ne pourraient raviver,,<br />

330<br />

Comment louer la blancheur d’une page, 252<br />

Comment peux-tu, comment fais-tu, 284<br />

Compagne de mes désirs contrariés,, 196<br />

Complexe de Lolita, 279<br />

Compréhension tardive de la mécanique interne du<br />

cocufiage, 166<br />

Conception, 23<br />

Concert, 100<br />

Concession, 144<br />

Conscience et renouveau, 126<br />

Conviction d’avoir vu la perfection, 94<br />

Coroll’s auréolées de tendresses rêvées, 114<br />

Corolle auréolée de tendresse rêvée, 42


Corto, 234<br />

Couleur de vie, 253<br />

Couleurs du désir, 287<br />

Couleurs du goût et du dégoût, 237<br />

Courir comme un fou, 117<br />

Cours, mon enfant, cours ! Cours et erre, 335<br />

Coyotte assoiffé de vie, 76<br />

Crème antipodique, 81<br />

Creuse les fractures du monde,, 338<br />

Cri déchirant les rues d’Alabama, 84<br />

Crire !, crie une carte calligraphiée ;, 326<br />

Crise psycho-cardiaque, 124<br />

Cyclotron, 220<br />

Cœur d’agrume, 176<br />

D’abord frapper et frapper ainsi, 166<br />

D’autres poèmes viendront. . .et alors ?, 229<br />

D’impuissance en soucis, de conflit en dégoût,, 18<br />

Dans cet air, chaque mot est important,, 211<br />

Dans l’échancrure des rêves émus,, 217<br />

Dans l’enchevêtrement cuivré des labyrinthes, 173<br />

Dans l’ombre, 166<br />

Dans la candeur des baisers herbacés, 107<br />

Dans le ciel la lune s’éteint, 329<br />

Dans le labyrinthe il doit exister un point, 136<br />

Dans le plus bleu de tous les rêves,, 65<br />

Dans le silence inconscient, 133<br />

Dans le train ce soir j’ai lu une histoire, 236<br />

Dans le vent ?, 113<br />

Dans les Fonds sous-marins on entend, 267<br />

Dans les roses rouges, on voit de la passion, 321<br />

Dans ma rue,, 352<br />

Dans sa grande bonté, l’homme s’est toujours cru,<br />

349<br />

Dans un café anarchiste rue des Envierges, 330<br />

Danse, 38, 284<br />

Dark streets that smell wet, 311<br />

De l’autre côté des paupières, 123<br />

De l’autre côté du mur, 118<br />

De même à son vœu ne s’inféode, 88<br />

De nouveaux chevaliers arriveront,, 147<br />

Death and Fire have met me on a train, 60<br />

Débit de poison, 237<br />

Debout ! Il faut toujours te tenir bien debout, 358<br />

Début d’une vie si attirante, 88<br />

Décalcomanies météorologiques, 121<br />

Déclaration des droits de l’Homme, 237<br />

Déclin naturel, 274<br />

Décollage de l’albatros par vent d’ouest, 166<br />

Découvre ainsi dans ton errance, 341<br />

Dégats collatéraux, 348<br />

Délégation de sépulture, 176<br />

Délire décaquadrillé, 51<br />

Delirium, 18, 206<br />

Demain ne sera pas encombré de pendules, 207<br />

Demain nous renaîtrons d’une seconde chance, 10<br />

Démons incolores, 252<br />

Départ, 73<br />

Depuis longtemps à dos d’asticots,, 241<br />

Dernier envol sur cet arc-en-ciel, 36<br />

Derrière le mur de l’autre côté, 118<br />

Des larmes, 361<br />

Des larmes mouillant sur la peau, 361<br />

Des pétales de cachemire, 28<br />

Des rim’s embryonnaires balancent, 87<br />

Des souvenirs-saumons remontent de mon cœur, 121<br />

Des yeux de porcelaine me regardent ;, 195<br />

Descendance, 285<br />

Descente, 28<br />

Désert, 126<br />

Désert, 28<br />

Désirs éclaboussés d’ivoire, 44<br />

Dessein d’Ève, 242<br />

Détective privé de sourires, 165<br />

Deux oiseaux volaient libres et heureux :, 162<br />

Deux ou trois vérités, 218<br />

Deux ou trois vérités sont encore présentes, 218<br />

Deuxième Chant : Notes Justes, 211<br />

Dieu, 13, 201<br />

Dieu est un trafiquant ferroviaire, 167<br />

Diktat du oui, 371<br />

Dis-moi pourquoi Terry, quand tout le monde pleure,,<br />

25<br />

Dispersion alluvionnaire, 134<br />

Distance, 286<br />

Distance amoureuse, 329<br />

Dix ans après, 245<br />

Dixième Chant : Morale, 212<br />

Docteur, 25<br />

Don’t forget to close your eyes, 309<br />

Douce est la voix qui s’endort à mes côtés, 330<br />

Douleur, 351<br />

Douleur bienfaitrice et persistante, 172<br />

Doux étang, 145<br />

Drogue, 18, 206<br />

Du ciel carbone au saphir, 41<br />

Dynamique cinématisant un cartoon, 51<br />

Eau bleue, 264<br />

Ébauche blanche, 217<br />

Écarts spacio-temporels, 67<br />

Écho, 37<br />

Éclairant le ciel, d’une lumière rouge,, 23<br />

Éclipses d’amour, 3<br />

Éclosion explosive, 43<br />

Ecorché, les cicatrices à vif,, 153<br />

Écoutez bien le vieux monsieur, 105<br />

Écoutez-la vibrer du fond des labyrinthes :, 206<br />

Écoutez-les parler, de leur ombre fanée,, 201<br />

Écrin retrouvé, 148<br />

Éducation, 24<br />

Éfemmeride, 220<br />

Effeuillage, 331<br />

Effort, 17, 205<br />

Eighteenth Step, 61<br />

Eighth Step, 58<br />

Électrochocs, 102<br />

Élégance du geste, 362<br />

Eleventh Step, 59<br />

Elfe bleu, 257<br />

Elfe blond, 68<br />

Elle a, 223, 242<br />

Elle assure, 224<br />

Elle change, 226<br />

Elle côtoie, 225<br />

Elle décide, 225<br />

Elle est, 223, 224<br />

Elle est née, 225<br />

Elle pleure, 320<br />

Elle rayonne, 226<br />

Elle se baignait nue en fredonnant, 266<br />

Elle se souvient, 224<br />

Elle stimule, 225<br />

Élongation d’une nuit astrale, 176<br />

Élongation de l’imaginaire, 218<br />

Emporté par mon allégresse, 96<br />

En attendant les vers, 117<br />

En attendant les vers je mate le couchant, 117<br />

En même temps l’enfant d’une femme, 88


En toi, 330<br />

Enceintes d’un concerto cycloïdal, 49<br />

Encor deux ou trois mots, 324<br />

Encore quelques rêves, 246<br />

Encore sans relâche, 280<br />

Encore une nuit où j’aurais dû t’embrasser, 283<br />

Enfin libre alors que je suis enchaîné, 124<br />

Enfin seul, 94<br />

Enfin seul, à me jouer des nuages, 94<br />

Enfin seuls, 94<br />

Enfin seuls, à regarder les miroirs, 65<br />

Enfin seuls, dans le jardin des mirages, 94<br />

Enseignement aquaphile, 245<br />

Entracte, 6<br />

Entre deux instants qui s’achèvent, 35<br />

Entrelacés dans les nuages, 37<br />

Entrons de l’autre côté du miroir, 77<br />

Envoie-moi des cartes postales, 52<br />

Envol, 34<br />

Envol, destination : futur, 176<br />

Épuisement, 105<br />

Épuration aquatique, 131<br />

Érato, 16, 204<br />

Errance libertaire, 133<br />

Errances, 331<br />

Errances, 105<br />

Erre parmi toutes ces places, 336<br />

Erreur d’aiguillage à rattraper, 94<br />

Escroquerie de la complexité, 218<br />

Esméralde-moi, 46<br />

Espaces vides, 114<br />

Essaim, 68<br />

Essaimage de l’éveil, 273<br />

Est-ce la même goutte, 277<br />

Estérification de clichés rouillés, 46<br />

Et Caroline se balance,, 325<br />

Et cela fait six mois depuis hier que je t’aime, 326<br />

Et cette sensation immensément présente, 220<br />

Et Chanson devient de plus en plus belle,, 212<br />

Et encore ce soir, armé d’une épuisette,, 300<br />

Et il est temps de tenter l’expérience, 231<br />

Et il tonne dans ma tête, 41<br />

Et il y a en moi, l’étrange sensation,, 18<br />

Et j’ai ce sentiment qui me pousse, 245<br />

Et j’ai connu l’Eau où navigue une Plume, 265<br />

Et j’ai embruni la blonde émeraude, 76<br />

Et j’avais envie d’écrire pour toi, 321<br />

Et j’étais là à m’demander, 232<br />

Et je dégueule les vers, 168<br />

Et je déploierai mes grandes ailes, 166<br />

Et je flotte dans un brouillard mélancolique,, 325<br />

Et je hais l’humanité toute entière, 93<br />

Et je joue avec cette distance, 286<br />

Et je me souviens bien de ce regard, 284<br />

Et je restais là, envoûté, 286<br />

Et je suis venu, 174<br />

Et l’on plonge dans l’Eau comme dans un Poème, 263<br />

Et l’on s’envolera, d’un vol en spirale,, 220<br />

Et la beauté des clochards célestes, 193<br />

Et la création paradisiaque, 89<br />

Et la main dans la main, vous les voyez passer,, 201<br />

Et la poitrine des Anges, 303<br />

Et la Route recommence, 301<br />

Et la vie se prépare à jouer le printemps, 218<br />

Et le bonheur est bleu comme une mandarine, 256<br />

Et le Temps n’a plus aucune emprise sur les Anges,<br />

292<br />

Et les Âmes se lèvent au petit jour, 216<br />

Et les Anges rient, depuis que leurs plaies, 303<br />

Et les étoiles brillent encore, 88<br />

Et les six mille vents aux griffes séculaires, 204<br />

Et on tuera tous les..., 232<br />

Et Pigalle vide de femmes, 235<br />

Et pleurant comme un feu au milieu du soleil,, 205<br />

Et présente-toi nue, sans rien,, 337<br />

Et Rimbaud crache son ode funeste, 75<br />

Et Roméo tua Juliette, 231<br />

Et s’il faut vraiment un dernier rêve,, 246<br />

Et s’il n’est pas besoin d’être poète, 346<br />

Et si Caroline a les yeux bleus, 324<br />

Et si claire est la nuit, quand la lune l’éclaire,, 23<br />

Et si jamais l’alcool ne suffit pas, 101<br />

Et si l’on M’appelle l’Ange Déchu,, 187<br />

Et si le silence des roches, 350<br />

Et si Morphée m’ouvre ses bras, 76<br />

Et si rien n’avait jamais existé, 220<br />

Et si tout n’était rien que plaisir personnel ?, 205<br />

Et ta poitrine était si gonflée, 285<br />

Et toujours ce même soleil brûlant, 319<br />

Et tout autour de vous, voyez comme ils sont vieux,,<br />

13<br />

Et tu danses, 284<br />

Et un d’plus qui s’marie en plus déjà un gosse, 234<br />

Et voici le Vent de l’Eau, 261<br />

Et voici les secondes hors du temps, 171<br />

Et voici tous les mots, 129<br />

Et voilà la nuit qui s’envole, 53<br />

Et vous croyez toujours que c’est simple de vivre ?,<br />

244<br />

Étape-bilan, 74<br />

Été, 348<br />

Éternité, 107<br />

Étrangère dans les lagunes, 273<br />

Euthanasie, 102<br />

Eux ne savent pas la gémausité lunaire, 242<br />

Éveil solaire, 130<br />

Éveillons-nous pour rêver plus haut, 69<br />

Every human being is a Creation, 314<br />

Excédés par les rires des alluvions, 219<br />

Exclusivité, 99<br />

Exorcisme, 121<br />

Expédition dans les souvenirs, 105<br />

Extase, 288<br />

Faille, 143<br />

Faites la guerre, 347<br />

Fallait-il vraiment voler si haut, 157<br />

Fame, 14, 202<br />

Famille, 27<br />

Fantasmes sur une glamour tandem, 52<br />

Fantôme sur la liste rouge, 44<br />

Faut-il nous blamer de n’ouvrir les yeux, 348<br />

Fender manchot sur la banquise, 50<br />

Ferré, 75<br />

Feuille, 75<br />

Feuille et racine, 76<br />

Fifteenth Step, 60<br />

Fifth Step, 58<br />

Fil funansomnambule, 246<br />

Fille renard, 107<br />

Filtre élaboré en catimini, 49<br />

Fin, 29<br />

Fini le temps des mots qui chantent, 28<br />

First Step, 57<br />

Fixant d’un reflet de cristal, 41<br />

Flamme, 23<br />

Flashant le circulaire d’un tuning, 49<br />

Fleur divine, 35


Flore, 330<br />

Folie, 28<br />

For an Angel, 314<br />

Fou, 8<br />

Fourteenth Step, 60<br />

Fourth Step, 57<br />

Fragmentations, 341<br />

Fredonne cette chanson au silence, 277<br />

Fronde de la foi, 273<br />

Fuckin’ generation, 349<br />

Fugue, 99<br />

Fulgurante force des boas constrictors, 163<br />

Fumée, 101<br />

Fumée de pipe asymptotique, 49<br />

Futur, 19, 207<br />

Fuyez les touristes surtout, 106<br />

Gardez-moi une part de la beauté du monde, 331<br />

Genèse linguistique, 129<br />

Génie hébraïque, 81<br />

Géométrie de l’Eau, 263<br />

Girl, I cry for the tear, 61<br />

God, I’m just a wanker, 58<br />

Goût d’égout, 41<br />

Goût d’ignorance, 173<br />

Goutte à Goutte, 269<br />

Graffiti calligraphiques sur kakemono, 38<br />

Grimaces érotico sentimentales, 52<br />

Gris, 253<br />

Grognards mineurs, 243<br />

Guide ficelé aux falaises, 52<br />

Halètement, 287<br />

Halte sirupeuse de la Rome antique, 50<br />

Have you ever made love on paradise ?, 61<br />

Have you watched enough sunrise in the mornin’<br />

skies ?, 315<br />

Hé toi gisant ainsi sur le trottoir, 115<br />

Hear what my heart is always playin’ ;, 310<br />

Heart beat, 37<br />

Her short blond hair was blowin’ in the wind, 311<br />

Heureux celui qui sait le langage des Anges, 291<br />

Histoire d’œil, 356<br />

Histoire de nationalité, 235<br />

Hold on the dream, 314<br />

Holocauste, 96<br />

Hommage, 102<br />

Homme du sens commun, toi qui n’es presque rien,,<br />

15<br />

Horizon, 349<br />

Huitième Chant : Orchestre, 212<br />

Hymen, 348<br />

I don’t know just where I’m goin’, 60<br />

I search, 60<br />

I touch the paradise with my lips, 57<br />

I would like to compose a Pœm, 313<br />

Il est bien naturel de penser au vert, 254<br />

Il est des paradis perdus, 371<br />

Il est des souvenirs qui se soulèvent, 275<br />

Il est écrit dans un grand livre blanc, 274<br />

Il est temps de commencer à voir, 76<br />

Il est temps de revivre en tant que citoyens :, 346<br />

Il est temps de te lever mon garçon, 113<br />

Il était un pays qui n’avait pas de nom, 330<br />

Il faudra lui apprendre à percer les nuages, 369<br />

Il faudra trouver les électrochocs, 102<br />

Il faut rire dans les aéroports, 121<br />

Il faut un océan ou alors un désert, 348<br />

Il m’arrive de tomber amoureux, 7<br />

Il me reste à conquérir ces forêts de mémoires,, 202<br />

Il me reste encore dans le cœur, 124<br />

Il n’en faut pas moins, 346<br />

Il n’est pas d’urgence moins négociable, 369<br />

Il n’est pas de lame assez longue pour crever le cœur,<br />

5<br />

Il ne reste plus que quelques minutes, 287<br />

Il reste des orées, vierges immensités,, 351<br />

Il se dessine au loin, par delà les nuages,, 349<br />

Il y a une étoile au paradis, 195<br />

Il y coule ton propre sang,, 335<br />

Illusion prédatrice, 216<br />

Ils se ressemblent tellement tous deux, 211<br />

Ils sont tellement différents tous deux, 212<br />

Images kaléidoscopées sur lunettes rayées, 46<br />

Impasse, 277<br />

Impatience, 287<br />

In vino veritas, 361<br />

Incendie aquatique sur la mer mandarine, 163<br />

Inconnue, 286<br />

Incrustation cardiaque, 107<br />

Incrustation renversée, 174<br />

Indicible, 346<br />

Indigestion de poésie noyée, 168<br />

Injection intra-soupirante, 163<br />

Innocente quand tu rêves, 285<br />

Insomnie prolongée, 95<br />

Inspiration réfractrice, 83<br />

Inspiration sensorielle, 108<br />

Inspiré chaque jour, par cette même envie,, 14<br />

Intempérie de diamants, 68<br />

Intitulé serpentant les rives des vers, 158<br />

Intoxication au cœur par manque de sommeil, 166<br />

Inventaire imparfait, 362<br />

Invitation au voyage, 366<br />

Irradiation bordeaux, 255<br />

Isolation ensablée, 132<br />

Isolement échevelé, 82<br />

J’ai changé de vers dans mes écouteur, 93<br />

J’ai cherché les visages ce soir, 165<br />

J’ai chuchoté à l’oreille de l’ouragan, 329<br />

J’ai clairement cette nette impression, 348<br />

J’ai croisé au détour d’un rêve bleu marine, 246<br />

J’ai des relents de rêves romantiques, 107<br />

J’ai du granit au bout des doigts, 35<br />

J’ai dû naître trop tôt je dois vivre trop tard, 29<br />

J’ai encor tant de chos’s à voir, 76<br />

J’ai encore mes yeux qui s’entrechoquent, 165<br />

J’ai encore rêvé de toi cette nuit, 52<br />

J’ai enfin vu les deux lunes avec toi, 173<br />

J’ai le cœur bluesymental à en exploser, 67<br />

J’ai perdu mon rubis sur l’Olympe bohémienne, 105<br />

J’ai peur de m’endormir avant, 52<br />

J’ai rencontré une araignée, 68<br />

J’ai retrouvé la saveur herbacée, 75<br />

J’ai rêvé d’un enfant aux cheveux d’or, 82<br />

J’ai rêvé d’une brique encastrée dans son mur,, 203<br />

J’ai rêvé que des vers, grignotaient mon cerveau,, 65<br />

J’ai tant de respect pour tes lois, 102<br />

J’ai un carnet pour abriter mes mots,, 198<br />

J’ai vu le visage dans le miroir, 43<br />

J’ai vu mon cœur s’incruster dans le ciel, 121<br />

J’ai vu vingt deux fois The Wall, 51<br />

J’aimerais oranger le bleu de tes nuits, 84<br />

J’aimerais parfois être souffle, 287<br />

J’aimerais qu’on enregistre mes nuits, 70<br />

J’aimerais que tu m’aime’ uniquement deux fois, 43<br />

J’aimerais trouver les plus beaux kanjis, 66<br />

J’amourissonne la ville la nuit, 66


J’aurais bien voulu écrire un poème, 347<br />

J’aurais dû t’emmener sur mes ailes,, 171<br />

J’aurais voulu naître plus tard, 45<br />

J’aurais voulu t’écrire, 50<br />

J’avais des nuits et des brouillards, 362<br />

J’écoute chanter le lézard, 83<br />

J’enlace la liesse ensoleillée, 96<br />

J’espère te retrouver ailleurs, 84<br />

J’étais inquiet et tu m’as rassuré, 161<br />

J’imagine t’avoir vue pour la première fois dans un<br />

train, 329<br />

J’irai voir dans ta nébuleuse, 33<br />

J’voulais crever l’abcès de ta mémoire, 45<br />

Jackpot d’une haine résorbée, 164<br />

Jamais l’eau impure ne jaillira, 131<br />

Jamais l’on ne m’a été plus fidèle, 193<br />

Jamais plus on ne nous parlera, 243<br />

Jardin, 101<br />

Je caresse l’Irlande dans mon gosier, 95<br />

Je cherche maintenant mon ombre, 154<br />

Je crèverai l’abcès de ta mémoire, 33<br />

Je déambule autour d’un taxiphone, 45<br />

Je désencrasse mon gosier, 50<br />

Je distribue les prénoms, 50<br />

Je finirai, 51<br />

Je finirai tous mes infinis, 52<br />

Je gagnerai mes points de vie sans vous, 164<br />

Je me demande qui écrit ces lignes ?, 44<br />

Je me sens vaciller, 77<br />

Je me souviens de chacun de tes prénoms :, 197<br />

Je me souviens qu’un jour j’avais de la mémoire, 368<br />

Je n’ai pas vu la mort arriver, 74<br />

Je n’arrive plus à algébriser, 51<br />

Je n’avais qu’un bouquet de larmes à t’offrir, 277<br />

Je n’y comprends plus rien, sa tension est normale,,<br />

25<br />

Je nage dans la froideur brûlante, 81<br />

Je navigue sur les arches des arcs-en-ciel, 123<br />

Je ne me souviens plus de l’infini cosmos,, 81<br />

Je ne te reconnais plus, ma Foxy :, 153<br />

Je ne vois plus le soleil aujourd’hui, 156<br />

Je peindrai moi-même mon portrait, 83<br />

Je pense que tes seins ont dû laisser, 283<br />

Je peux pleurer sans larmes, 27<br />

Je porte autour de mon corps la ceinture, 95<br />

Je relis ta lettre, seul et rêveur,, 323<br />

Je revendique l’exclusivité, 99<br />

Je reviens jouir entre tes cuisses, 53<br />

Je sais ailleurs enfin, 367<br />

Je sais ce n’est pas très gentil, 279<br />

Je sens dans mon cœur une libellule, 68<br />

Je suis celui que tu attendais, 102<br />

Je suis heureux, 283<br />

Je suis heureux malgré tout, malgré vous, 82<br />

Je suis prêt à prendre bien d’autres coups, 156<br />

Je suis prisonnier de la rime,, 8<br />

Je suis trop hors de portée de tes mains, 286<br />

Je t’ai écrit cent vingt cinq vers, 102<br />

Je t’ai rencontré au fond d’un miroir, 68<br />

Je t’aime durant le coucher de draps, 229<br />

Je t’aime ne se dit pas, il se chante,, 211<br />

Je t’aime poussière d’ange, 27<br />

Je t’aime., 197<br />

Je t’écrirai les mots soufflés par le vent, 95<br />

Je t’écris aujourd’hui habillé de douceur, 323<br />

Je t’écris aujourd’hui, pourtant sous le soleil,, 355<br />

Je t’en prie ne me quitte pas maintenant, 115<br />

Je t’offre une des nuits de ma vie, 100<br />

Je te protégerai des chants aux cris plus forts, 175<br />

Je te regarde dormir, 283<br />

Je te retrouve toujours sur l’oreiller de l’aube,, 196<br />

Je te voue à nous,, 6<br />

Je tiendrai jusqu’au bout de la nuit, 107<br />

Je vais me soûler à mort, 101<br />

Je veux mourir jeune, 9<br />

Je veux que vos serpents, couleuvres et vipères,, 23<br />

Je veux rêver encor de vivre l’illusion,, 203<br />

Je viendrai rallumer l’inspiration, 94<br />

Je viendrai retirer l’aiguille de ta veine,, 166<br />

Je viens encore de déconnecter, 115<br />

Je vis les plus belles heures de ma vie, 93<br />

Je voudrais bondir en dehors du temps, 68<br />

Je voudrais cracher mes plus belles rimes, 93<br />

Je voudrais être un nuage argenté,, 67<br />

Je voudrais que dans la foule, 367<br />

Je voudrais tant que tu m’enlèves, 268<br />

Je voulais accrocher dans mon cœur ton portrait ;, 9<br />

Je voulais simplement te dire, 74<br />

Je voulais simplement, que quelqu’un m’aime un<br />

peu,, 29<br />

Je vous aime petite Caroline, 319<br />

Je, tu, nous..., 5<br />

Jeu d’Eau, 267<br />

Jim, 73<br />

Joie éphémère, 34<br />

Jouis d’avoir trouvé cette paix, 340<br />

Journée merveilleuse s’il en est, 94<br />

Juste, 348<br />

Juste un oiseau sans ailes,, 42<br />

Juxtaposition de missionnaires, 49<br />

K Poèmes, 315<br />

Kaya notche, 46<br />

Kinesthésie intercontinentale, 95<br />

Kiss secousse, 42<br />

L’aile voilée d’un ange déguisé en fée, 167<br />

L’aimée morte larme, 352<br />

L’Amour des Anges, 291<br />

L’arroseur irisé, 236<br />

L’auréole qui se dessine, 277<br />

L’Aurore embrumée berce le Lac endormi, 273<br />

L’aurore est un défi à l’imagination :, 349<br />

L’Eau a cette même Mémoire farouche, 267<br />

L’Eau claire a cette Beauté alchimique, 262<br />

L’eau éclose, 219<br />

L’Eau est bleue, 264<br />

L’Eau ne supporte pas les Barricades, 264<br />

L’Eau repousse les Feux agressifs, 263<br />

L’écho de la mer à l’oiseau, 158<br />

L’Ego transcendé par cette fête, 89<br />

L’enfant d’éclipse, 69<br />

L’enivrante extase sublimée, 82<br />

L’Envol des Anges, 302<br />

L’envolée mélodieuse, 157<br />

L’Éros-Eau pensant, 265<br />

L’espace d’un instant j’ai cru voir briller en toi, 330<br />

L’espace d’une lune elle m’est apparue, 373<br />

L’espace d’une vie, 373<br />

L’été, 256<br />

L’été est bien cette saison divine, 348<br />

L’étoile a pris ton nom pour briller à nouveau, 205<br />

L’hymne de l’oubli, 155<br />

L’Inconscient des Anges, 301<br />

L’océan cogne dans mes veines, 363<br />

L’ode vitale, 156<br />

L’oiseau-lyre ne devrais pas se taire, 125<br />

L’unijambiste écrase de son pied, 124<br />

La beauté est bariolée de flocons, 218<br />

La Belle et Caïn, 241


La cérémonie nocturne, 77<br />

La chanson perdue, 153<br />

La Chasse aux Anges, 300<br />

La clé des chants, 207<br />

La douceur rosie de ta joue, 286<br />

La fierté ne se laisse pas amadouer, 142<br />

La fin des contes, 280<br />

La goutte sur ton front, qui coule et coule encor,, 17<br />

La houle de l’angoisse monte en toi, 329<br />

La Langue des Anges, 291<br />

La liberté viendra lorsque l’on trouvera, 206<br />

La lumière a parfois un goût d’humidité ;, 207<br />

La marche funèbre, 155<br />

La mélodie égrènée, 154<br />

La mélopée des rêves, 153<br />

La même céleste symphonie, 89<br />

La même fumée libératrice, 87<br />

La mer amère, 347<br />

La mer envie l’oiseau de tout son cœur, 158<br />

La mer qu’on appelle océan, 363<br />

La mer, c’est quand même bien foutu :, 347<br />

La mince glace, 113<br />

La moue boudeuse, 285<br />

La musique chante en mes tripes, 96<br />

La nuit a disjoncté notre boîte à chaleur, 73<br />

La nuit est la lumière des artistes, 77<br />

La nuit rêve d’étoiles, 138<br />

La nuit s’écrie parfois qu’ell’ voudrait voir le jour,<br />

207<br />

La Nuque des Anges, 299<br />

La Peau des Anges, 303<br />

La porte va bientôt s’ouvrir, 125<br />

La pureté est rouge comme Prague, 107<br />

La rengaine ensanglantée, 154<br />

La rêverie plane dans un ciel bleu, 257<br />

La rivière se divise ici :, 157<br />

La rose éclose, 255<br />

La Route des Anges, 301<br />

La route se dessine peu à peu, 217<br />

La solitude, 251<br />

La solitude est un’ douleur physique, 82<br />

La Surface de l’Eau, 263<br />

La symphonie imbue de lyrisme, 89<br />

La vie a fait de nous, 27<br />

La vie commençait à me faire croire, 123<br />

La Vie des Anges, 304<br />

La voix du condamné, 156<br />

Laissez-moi vous conter la tragédie, 275<br />

Las, le chant-amour de la mort s’endort<br />

(Mégalomanie), 176<br />

Làska, 102<br />

Last Step, 62<br />

Le baiser d’une grenouille princesse, 172<br />

Le Baiser des Anges, 300<br />

Le bonheur me décharne complètement, 99<br />

Le bonheur suave me rend insomniaque, 95<br />

Le bruit, 331<br />

Le canon à deux voies, 155<br />

Le chant de l’hirondelle, 156<br />

Le chemin est couvert de boue et de sable, 219<br />

Le Chœur des Anges, 291<br />

Le ciel, le désert et l’océan, 331<br />

Le côté azur de la force, 331<br />

Le coyote n’est qu’un spectateur., 216<br />

Le coyote se terre toujours blotti dans les fourrés, 331<br />

Le crissement des fantômes, 154<br />

Le Cœur des Anges, 296<br />

Le cœur du soleil, 10<br />

Le désert, 223<br />

Le désert doit accepter le vent et la tempête, 144<br />

Le désert n’était qu’elliptique, 217<br />

Le désert sans les chants de colibris, 132<br />

Le déserteur du pacifique, 233<br />

Le Dieu qui t’a sculptée, ô n’a pas oublié,, 16<br />

Le drapeau noir en bandoulière, 229<br />

Le Gardien des Anges, 296<br />

Le hurlement du coyote, 153<br />

Le jaune serait une couleur de lumière ?, 255<br />

Le jour où tu sortiras enfin, 100<br />

Le kaléidoscope de mes yeux, 109<br />

Le long des rails, 329<br />

Le message se répète sans arrêt, 126<br />

Le Moi de l’artiste en pleine gloire, 89<br />

Le moment est venu de faire le bilan, 105<br />

Le monde est gris, 7<br />

Le monde est gris, le monde est ennuyeux,, 7<br />

Le mur, 109<br />

Le papillon s’est écroulé, 123<br />

Le plus beau des poèmes, 108<br />

Le plus beau des poèmes, 108<br />

Le poids des mains, le choc des poings, 242<br />

Le poids des maux, 164<br />

Le printemps commençait à s’éveiller, hier,, 300<br />

Le procès, 117<br />

Le refrain nocturne, 154<br />

Le roug’ n’est que violente passion, 256<br />

Le sang des lépreux coulera encore, 155<br />

Le sang onctueux des vierges coulera doucement, 156<br />

Le sang qui coule du cœur éclabousse, 124<br />

Le Sexe des Anges, 291<br />

Le soleil n’a pas d’heure pour être vu, 215<br />

Le soleil s’est levé sur nos téquilas, 100<br />

Le Souffle des Anges, 303<br />

Le Temps des Anges, 292<br />

Le temps. . .j’aimerais tant le contrôler,, 122<br />

Le vent a soufflé sur ma vie, 123<br />

Le vol parabolique de trois volatiles sans ailes, 162<br />

Le voyageur des jours océans, 66<br />

Leila, 232<br />

Les accords désaccordés, 156<br />

Les Ailes des Anges, 302<br />

Les amoureux, 13, 201<br />

Les anges ont cette auréole bleue, 257<br />

Les Anges s’aiment, 291<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre, 158<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre, 151<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre, 158<br />

Les branches sans feuillage de l’hiver, 274<br />

Les chansons tristes sont les plus belles, 81<br />

Les Chats ont peur de l’Eau, 265<br />

Les Chats ont tous une Peur bleue de l’Eau, 265<br />

Les chœurs du cœur, 157<br />

Les cons sont tous gris comme des moustiques, 253<br />

Les cris aphones du papillon, 155<br />

Les cruelles vocalises féériques, 157<br />

Les diamants ne brillent pas ils reflètent, 125<br />

Les doubles croches cachées, 157<br />

Les éclairs, 223<br />

Les filles sont jolies et l’on parle d’amour, 330<br />

Les hommes sont nés opprimés, 237<br />

Les jours les plus heureux de notre vie, 113<br />

Les longues minutes rouges défilent, 121<br />

Les minutes se sont écoulées., 77<br />

Les mots, 149<br />

Les nuages s’allument enfin, 28<br />

Les pages s’envolant en brise, 372<br />

Les paroles sont là, mais au-delà,, 211<br />

Les pensées sont des chemins semés de ronces, 215<br />

Les poumons gonflés pour l’envolée, 73<br />

Les rêves sont bleus., 257


Les techniciens de l’arbalète, 215<br />

Les trois mots vont au bal costumé des Symboles :,<br />

211<br />

Les vieillards avancent, 164<br />

Les vieux, 13, 201<br />

Les Yeux des Anges, 304<br />

Lettre du non-voyant, 231<br />

Lèvres, 284<br />

Libellule irisant la laideur, 34<br />

Light show, 38<br />

Littératus perdus au campus, 50<br />

Livre blanc des loups, 274<br />

Lo, 265<br />

Loin du désert de sable rugueux, 145<br />

Lombric, 96<br />

Lone-man’s land, 351<br />

Lonelitude, 65<br />

Longue nuit, 107<br />

Looking for the man in the street, 57<br />

Loreleï idylle sfumato, 45<br />

Lorsqu’on a goûté la couleur des rêves, 251<br />

Lorsque je te regarde de trop près, 329<br />

Lorsque je te regarde mon enfant, 285<br />

Lorsque l’Ange était, 304<br />

Lorsque l’aurore implore ton surnom, 219<br />

Lorsque l’Eau pense, 265<br />

Lorsque la nuit approfondit l’émoi, 273<br />

Lorsque le Courant est assez fort, 266<br />

Lorsque mes yeux fermés rencontrent ton regard, 204<br />

Lorsque tes douces hanches bougent, 233<br />

Love is in the brown smoke, 58<br />

Lueur de jeunesse, 114<br />

Lumière au Sourire de Diamants, 26<br />

Lundi ou la vie cachée, 330<br />

Luxembourg, 330<br />

Ma dernière pensée sera pour vous, 96<br />

Ma douce amie, mon amour impossible, 76<br />

Ma plume j’aimerais ne jamais oublier, 172<br />

Maintenant ramenez les gars chez eux, 116<br />

Mais comment arrêter ce dialogue intérieur, 206<br />

Mais j’aurais dû naître gitan, 235<br />

Mais où me mèneras-tu, 198<br />

Mais un point encore m’affole :, 156<br />

Malaise à apaiser, 124<br />

Malgré mon Amour qui retrouve, 241<br />

Mandragore, 100<br />

Manipulation perfectionniste, 84<br />

Marine, 257<br />

Méfions-nous des oiseaux trop gueulards, 246<br />

Mélancolie, 355<br />

Mélangeons nos rêves bleu marine, 102<br />

Mélodie harmonieuse au lever du soleil,, 38<br />

Mélopée mystique, 81<br />

Même le sang qui se déverse tristement, 252<br />

Même si tu patines bien, 113<br />

Mémoire des Fontaines, 267<br />

Memoria aeterna, 33<br />

Memoria oblita, 45<br />

Mer berceuse, 264<br />

Merci de m’avoir chassé du train,, 167<br />

Mère, 114<br />

Mère il est temps pour toi de voir, 114<br />

Mes familles licencieuses me manquent, 99<br />

Mes heures je les bonheurise, 69<br />

Mes joints sont tordus et ton portrait, 107<br />

Mes pieds, mes yeux et mon corps tout entier, 167<br />

Mes tripes sont vidées, 105<br />

Mes yeux solitair’s amoch’nt les noirceurs tropicales,<br />

96<br />

Mesdames et messieurs les membres du jury, 117<br />

Messie, 102<br />

Mets angéliques, 216<br />

Mi-temps, 109<br />

Miracle, 26<br />

Miracle je sais voler, 26<br />

Miroir, 35<br />

Miroir sculptural, 83<br />

Mission, 280<br />

Mixture, 102<br />

Moi je verbalise sous influence, 51<br />

Moi, le caméléon en transfert, 49<br />

Mon cœur, mon tendre amour, je ne partirai pas, 202<br />

Monsieur le président, 233<br />

Monstre difforme de taille inconnue,, 194<br />

Morphée, 76<br />

Morphée sur du gazon, 52<br />

Mort aux génisses, 230<br />

Mots perdus, 106<br />

Musique, 18, 206<br />

Musique d’un feu nocturne, 273<br />

Muss es sein ?, 82<br />

Mutation d’un génétique code, 87<br />

N’admirez pas le tableau achevé, 83<br />

N’entends-tu pas le cri du papillon ?, 84<br />

N’oublie pas de ne pas m’oublier, 175<br />

N’y cherchez aucune explication !, 122<br />

Naissance, 84<br />

Naissance, 90<br />

Naissance aphrodisiaque, 88<br />

Naissance bleutée, 87<br />

Naissance corporelle, 87<br />

Naissance cosmique, 88<br />

Naissance dansante, 87<br />

Naissance des Courants marins, 261<br />

Naissance enfumée, 87<br />

Naissance érotique, 89<br />

Naissance éthérée, 87<br />

Naissance étoilée, 88<br />

Naissance féminine, 88<br />

Naissance galactique, 88<br />

Naissance génétique, 87<br />

Naissance irradiante, 89<br />

Naissance lectrice, 88<br />

Naissance métaphorée, 88<br />

Naissance <strong>poétique</strong>, 87<br />

Naissance psychédélique, 89<br />

Naissance rédemptrice, 89<br />

Naissance symphonique, 89<br />

Naissance victorieuse, 89<br />

Ne crois pas que je te haïsse !, 194<br />

Ne me quitte pas maintenant, 115<br />

Ne sachant plus à qui parler, ni qui aimer, 7<br />

Neuvième Chant : Égalité, 212<br />

Ni Hier ni Demain ne sont différents d’Aujourd’hui,<br />

215<br />

Nineteenth Step, 61<br />

Ninth Step, 59<br />

Nombre, 204<br />

Nombres, 16<br />

Non, je ne suis pas ton amant ;, 196<br />

Nos espoirs étant décolorés, 114<br />

Nostalgie d’un moment à venir, 67<br />

Nous aurions dû jouer les prolongations, 171<br />

Nous avons voté pour, 243<br />

Nous débarquerons les bras nus et forts, 230<br />

Nous devons le respect aux beaux poissons,, 245<br />

Nous étions tellement seuls, 161<br />

Nous étions tous deux amoureux, 171


Nous initions des vierges, 244<br />

Nous irons quelque part, 161<br />

Nous retournerons courir, 101<br />

Nous savons le soleil, 173<br />

Nous, nous rêvons de fées et de princesses,, 243<br />

Nouveaux regards (Révolution), 198<br />

Now look for the girl with red hair, 58<br />

Now this is the end of your life, baby, 61<br />

Now we are on the half part of the scene, 59<br />

Nuages, étoiles et lapis lazuli, 67<br />

Nuances, 247<br />

Nue, 224<br />

Nuit d’ouragan calfeutré, 66<br />

Nuit de la Saint-Sylvestre, 74<br />

Nuit rêveuse, 138<br />

Ô douce et suprême félicité, 75<br />

Ô ma sainte nana céleste et féminine, 365<br />

Ô ma sœur, ma vraie sœur, mon unique jumelle,, 194<br />

Ô mon Ange comme je t’aime !, 296<br />

Ô mon ange déchu, perdu sans auréole, 167<br />

Ô mon Dieu, aidez-nous un peu ;, 10<br />

Ô pourquoi me gaver, de choses inutiles,, 24<br />

Ô pourquoi toujours casser son bonheur ?, 38<br />

Ô Prague tu dois avoir oublié, 108<br />

Ô quelle Merveille ! Pure Félicité, 299<br />

Offrande, 101<br />

Oh combien je peux sentir ici, 323<br />

Oh comme ton absence pèse lourd !, 322<br />

Oh, je voudrais que tu t’en ailles, 193<br />

Ombre hybride translucide, 35<br />

Ombrelle pour la Pluie, 263<br />

Ombres, 348<br />

On m’a dit cher Terry, que tu étais malade,, 26<br />

On m’appelle Terry, depuis ma tendre enfance,, 25<br />

On ne peut te penser que lorsque tu es nue, 351<br />

On prend souvent les Anges pour des messagers, 291<br />

Onanisme lexical, 244<br />

One day he’s coming tu put life up here, 38<br />

Oppositions anti-nihilistes, 124<br />

Optimiste, 15, 203<br />

Orangeade, 256<br />

Orgueil fatal, 140<br />

Orphelin, 25<br />

Où ?, 161<br />

Où es-tu mon amour ?, 278<br />

Où est passée l’Elfe de mon berceau, 280<br />

Où est passée l’inspiration ?, 83<br />

Où l’on se dérida, 360<br />

Où sont partis les rêves bleu marine ?, 153<br />

Oubli d’euphorie persistante, 96<br />

Oublie tout, la moindre pensée, 337<br />

Oui je sais, 243<br />

Ouverture évaporée, 81<br />

Page blanche, 252<br />

Paisible insouciance, 33<br />

Par ces effluves d’encens enivré, 116<br />

Par un beau soir j’ai pu, enfin te retrouver,, 13<br />

Paradis, 37<br />

Paradis artificiel, 8<br />

Paradis dans un taxi mosquito, 50<br />

Parallèlement à ta planète, 87<br />

Paris m’attaque déjà, 161<br />

Paris se réveillait un jour de plus, 234<br />

Parole et Musique se ressemblent beaucoup :, 211<br />

Parole et Musique sont pourtant différents :, 211<br />

Pas d’invitation au voyage, 244<br />

Passions, 16, 204<br />

Paternité, 369<br />

Peintures sentimentales, 34<br />

Penser, 277<br />

Personne à la maison, 116<br />

Petit’ sœur merveilleuse au sourire enivrant,, 36<br />

Petite Ange de porcelaine, 322<br />

Petite fille, 17, 205<br />

Petite fille aux yeux ensaphirés d’argent, 43<br />

Petite fille je sais, les murs le chuchotent,, 245<br />

Petite fille treize ans quatorze ans à peine, 232<br />

Petite sœur, 36<br />

Petite sœur perdue, dans les années lumières,, 94<br />

Petite tête toute bleue, 37<br />

Petites bulles jaunissant, 106<br />

Peu à peu les alluvions se dispersent, 134<br />

Phase de déclin, 94<br />

Photographie, 101<br />

Pigalle à nu, 235<br />

Pink Floyd, 9<br />

Plaidoyer pour la Poésie et contre la mort des rêves,<br />

174<br />

Planeur, 26<br />

Pleurs, 277<br />

Plick, 277<br />

Plongeon, 263<br />

Plume trempée dans mon encrier, 174<br />

Plus de tu pour lui parler en douceur, 155<br />

Plus question de se laisser porter, 139<br />

Poème aréaliste, 215<br />

Poèmes alternatifs, 226<br />

Poésie pour un canard aux cheveux bouclés, 46<br />

Poésies de l’eau, 258<br />

Pont, 102<br />

¿ Por que ?, 215<br />

Porte éclose, 125<br />

Poudre de bière sur l’étagère, 51<br />

Pour rendre la conception plus belle, 88<br />

Pour toi j’ai décroché mon scaphandre, 100<br />

Pourquoi inventer tant de labyrinthes, 218<br />

Pourquoi ne suis-je point une bête, pourquoi ?, 6<br />

Pourquoi pleures-tu cette vie si belle ?, 36<br />

Pourrais-tu te plonger tout au fond de mes yeux,, 326<br />

Pourtant je me souviens de la nuit infinie, 252<br />

Pourtant je n’ai jamais autant aimé, 157<br />

Poussière d’étoile, 38<br />

Précipice, 350<br />

Prélude aquatique, 261<br />

Premier amour, 24<br />

Premier Chant : Feeling, 211<br />

Premières errances dans la ville, 105<br />

Prière, 10<br />

Prière calfeutrée, 277<br />

Promenade au milieu d’un Lac, 268<br />

Prose, 8<br />

Protection d’azur, 173<br />

Proximité, 286<br />

Pseudocacophonie aux écouteurs, 50<br />

Psychédélisme, 29<br />

Puis se forme l’image éthérée, 87<br />

Puisqu’il n’y a plus dans mes yeux, 5<br />

Puisqu’une myriade de particules, 67<br />

Puissance, 27<br />

Puisse le temps m’offrir bien d’autres jours encor,<br />

325<br />

Puisses-tu toi aussi penser à moi, 101<br />

Puits contre-plaqué, 83<br />

Puits de baisers, 286<br />

Pulsion créatrice, 83<br />

Pureté anarchiste, 330<br />

Pureté dissimulée, 136<br />

Puzzle, 122


Qu’avions-nous donc besoin de cette couleur rose ?,<br />

255<br />

Qu’elle est douce ta vie, serrée entre tes mains., 202<br />

Qu’elle récolte l’amour que je sème, 5<br />

Qu’elles colportent nuit et jour,, 338<br />

Qu’il est bon de s’oublier en toi, 330<br />

Quand fredonnent en chœur, le même air nos deux<br />

bouches,, 24<br />

Quand la musique s’achèv’, tout s’éteint, 84<br />

Quand les festivités entremêlées, 174<br />

Quand les globules marxistes refusèrent<br />

d’obtempérer, 167<br />

Quand mon vierge carnet se sent orphelin, 116<br />

Quand soliloquant dans mes loques, 236<br />

Quand tes lèvres s’entrouvriront, 370<br />

Quatrain, 8<br />

Quatrième Chant : Fable, 211<br />

Que ceci à jamais reste mon testament, 276<br />

Que de peines, que de tracas, que de soucis, 7<br />

Que j’aime les paradis artificiels, ciel, 8<br />

Que me reste-t-il de ces minutes, 74<br />

Que quelqu’un veuille bien m’expliquer, 219<br />

Que serais-je sans toi, que j’ai tant attendue ?, 329<br />

Quelle drôle d’idée a eue le Créateur, 351<br />

Quelques anges naissent des vagues, 275<br />

Question de futur, 219<br />

Quête, 278<br />

Quêter ? Non, plus de quête ! Au contraire une voix,<br />

297<br />

Qui d’autre que toi me tient la main ?, 196<br />

Qui donc aurait osé imaginer, 304<br />

Qui donc, si je criais, m’entendrait parmi les, 292<br />

Qui est la fille qui vient dans mon rêve ?, 83<br />

Qui osera embrasser le désert ?, 141<br />

Quoiqu’il arrive, 137<br />

Râ dies, 215<br />

Racines musicales morphologiques, 172<br />

Raconte-moi encor ta chimie intérieure, 331<br />

Raise up your hair, 309<br />

Ramenez les gars chez eux, 116<br />

Rayonnante fleur d’un matin d’été, 43<br />

Reflet réfracteur, 43<br />

Réflexes saisonniers, 218<br />

Réflexion, 25<br />

Regard, 284<br />

Regarde bien la fournaise féerique brûler, 163<br />

Regards, 10<br />

Réminiscences, 106<br />

Remotivation transitoire, 118<br />

Rencontre, 331<br />

Réparation lacrymale, 36<br />

Reproches, 29<br />

Reptile insonorisé, 83<br />

Résurrection, 99<br />

Retard ferroviaire, 234<br />

Retour rafraîchi auprès du crayon, 83<br />

Retour sur un pré vert, 254<br />

Retour sur une sirène mineure, 53<br />

Retransmission exclusive en direct des cieux, 161<br />

Retrouve-toi sous les regards, 336<br />

Rêvant de création transfigurante, 49<br />

Rêve accessible, 329<br />

Rêve destructeur de réalité, 93<br />

Rêve elfidé, 246<br />

Rêve septentrional, 69<br />

Réveil de Râ, 41<br />

Rêver de passions cristallines, 33<br />

Rêverie d’azur, 257<br />

Rêverie de Langues océanes, 262<br />

Rêverie parfumée, 273<br />

Rêves acides, 26<br />

Rêves mandarine et bleu marine, 70<br />

Reviens peroxyder mes veines, 44<br />

Révolution, révolution..., 229<br />

Rewind, regain, retour, 95<br />

Rhapsodie sourde, 82<br />

Riant du pauvre oiseau gisant à terre, 157<br />

Rien ne se reproduit à l’identique, 350<br />

Rien ne sert de chasser les pensées, 125<br />

Rien, ni personne, pas même Dieu, ni les archanges<br />

du Mal, ni l’inquiétante et, 174<br />

Rimbaud, 75<br />

Rimbaud est mort et tu es là, 75<br />

Rime en haine, 93<br />

Rire philosophiques, 81<br />

Roches, 350<br />

Romantico asylum krona, 45<br />

Rouge brasier, 256<br />

Ruisseau, 266<br />

Rythmant ton propre cœur qui cogne,, 340<br />

S, 190<br />

Sa beauté, 223<br />

Sablier, 24<br />

Sacrifice, 197<br />

Salope caritative, 193<br />

Sammy, 73<br />

Sang, 107<br />

Sang vert, 358<br />

Sans but et sans pourquoi on s’invente des rêves, 114<br />

Sans but et sans pourquoi, on s’invente des rêves,, 15<br />

Savoirs d’éclipse, 243<br />

Scène de rue quotidienne, 352<br />

Scribouilleur en transit, 51<br />

Second Step, 57<br />

Seconde chance pour dreamer, 49<br />

Secondes allitérées, 171<br />

Secrets increvables, 242<br />

Seins, 283<br />

Seins sous pression, 285<br />

Sempiternelle présence, 195<br />

Sens commun, 15, 203<br />

Sensibilité perceptible, 125<br />

Sensualité, 280<br />

Sentiers de cafard, 230<br />

Sentinelle impuissante, 193<br />

Sept merveilles en tout, critères du bon goût,, 16<br />

Septième Chant : Soli, 211<br />

Séquentialité des chemins non balisés, 198<br />

Ses cris, 224<br />

Ses mots, 226<br />

Ses mouvements, 225<br />

Ses rêves, 223<br />

Seule et abandonnée, venue de nulle part,, 17<br />

Seules les secondes crépusculaires de l’aurore, 176<br />

Seventeenth Step, 61<br />

Seventh Step, 58<br />

Sevrage, 285<br />

Sexophile amor érotine, 44<br />

Sexuelle randonnée, 196<br />

Si, 6<br />

Si la vie en vaut la peine, 6<br />

Si le printemps c’est bien joli, 368<br />

Si les Anges n’ont qu’un seul sexe,, 291<br />

Si les apparences sont partout dans la vie, 215<br />

Si mon petit cœur n’en finit plus de se lamenter, 5<br />

Si seulement elle lisait, 234<br />

Si tu étais en ma compagnie, 102<br />

Si vous pouvez les voir, eux ne le peuvent pas,, 13


Siège éjectable, 198<br />

Signes de vie, 195<br />

Silver argenté, 197<br />

Simple charogne, 194<br />

Simple,, 135<br />

Simplicité vitale, 135<br />

Sirène d’échange, 195<br />

Sixième Chant : Union, 211<br />

Sixteenth Step, 60<br />

Sixth Step, 58<br />

Slalom sur des montagnes russes multicolores, 123<br />

Sleep. . .Sleep. . .My sweet beauty, 309<br />

Smile, 19, 207<br />

Socrate, 105<br />

Soirée, 283<br />

Soleil, 41<br />

Solitarophobie, 196<br />

Solitude, 198<br />

Solitude solitaire salvatrice, 93<br />

Solstice d’un rêve de puissance, 88<br />

Some knows, 312<br />

Sommeil, 283<br />

Sommeil d’Irina, 244<br />

Son bonheur, 224<br />

Son corps, 225<br />

Sonnet protecteur, 175<br />

Sorcière adorée, 194<br />

Soucoupe déserte à la ketchup, 50<br />

Souffle le vent, souffle sur les vies, 42<br />

Souhaits contrariés, 196<br />

Sourire ombragé, 194<br />

Sourire pastel, 253<br />

Sous le Bleu de tes cheveux, 287<br />

Souvenir post-natal, 81<br />

Souvenirs d’un futur proche, 229<br />

Souvenirs de paupières closes, 217<br />

Souvenirs de rêve d’Aladin, 122<br />

Souvenirs nuancés, 197<br />

Souvent les Anges s’enfuient, souvent. . ., 302<br />

Souviens-toi, 9<br />

Souviens-toi comme l’on peut être heureux, 9<br />

Souviens-toi de ce concert lubrique, 100<br />

Souviens-toi ma plume. . ., 175<br />

Souviens-toi qu’une nuit tu m’as retrouvé, 101<br />

Spes, 5<br />

Stabilité malgré tout, 220<br />

Stabilité mise à pied, 193<br />

Stairway to Heaven, 36<br />

Star dust, 38<br />

Statue, 286<br />

Stewph, 7<br />

Stigmates, 197<br />

Stop, 117<br />

Stop, 117<br />

Strabisme lunaire, 173<br />

Stylet crucifié, 196<br />

Suicide, 19, 207<br />

Suicide pour échapper à la peine capitale, 161<br />

Sur l’Eau, 263<br />

Surface aquatique, 263<br />

Survie de l’espèce, 351<br />

Sweet Lady Mary, 57<br />

Syndrome artistique nocturne, 77<br />

Syndrome Colombine en Pierre, 51<br />

Sœur persistante, 194<br />

Tabouret, 348<br />

Tangerine and navy blue dreams, 62<br />

Tant de bonheur en même temps, 109<br />

Tear of love, 5<br />

Tempête figée, 137<br />

Tempête maîtrisée, 329<br />

Tempête révolutionnaire, 139<br />

Temporalité, 146<br />

Temps acculé, 122<br />

Tendresse en temps de paix, 215<br />

Tenth Step, 59<br />

Terrifiant torrent coule dans nos veines, 37<br />

Terry, 19<br />

Tes lèvres au goût des gerçures d’hiver,, 194<br />

Tes yeux, mon tendre amour, oh ne brillent-ils pas,<br />

319<br />

Testament, 276<br />

The absence of my own Angel is so heavy, 312<br />

The first day, God has created the Sixth Heaven, 311<br />

Thérapie pongiste, 125<br />

Third Step, 57<br />

Thirteenth Step, 60<br />

This is our new story, 345<br />

Timidité, 283<br />

Titubant dans l’extase, 77<br />

Toi qui m’a fait connaître l’éther, 34<br />

Toi seule le sait :, 176<br />

Tombé amoureux, 7<br />

Tombé au fond tout au fond des abysses, 28<br />

Ton errance n’est pas un errement,, 341<br />

Ton sentiment, 372<br />

Touché, jours après jours, par le souffle de Dieu,, 17<br />

Tout a changé mon Dieu : je ne te cherche plus,, 201<br />

Tout ange est effrayant. Pourtant malheur à moi !, 294<br />

Tout te semble aujourd’hui, devoir se terminer,, 15<br />

Toutes ces chansons bleues, pleurant pour leur bébé,,<br />

172<br />

Transallégresse en solitaire, 90<br />

Transcendance, 69<br />

Transitions, 212<br />

Transparence translucide et transcendante, 251<br />

Trilogie imbibée des Éléments, 264<br />

Trognon, 76<br />

Trognon hyperbolique triphasé, 172<br />

Trois aigles dans un ciel si bleu, 33<br />

Troisième Chant : Le Tout, 211<br />

Tromperie jaune, 255<br />

Troubles de la mémoire, 368<br />

Tu as changé ma haine exacerbée, 172<br />

Tu bordes encore mes nuits ma Lady, 154<br />

Tu croiseras des gens, qui passent dans ta vie,, 24<br />

Tu es là couchée si près de moi, 244<br />

Tu es venue en glissant dans mes bras, 331<br />

Tu ferais mieux de courir comme un fou, 117<br />

Tu lui casses le cœur en tout petits morceaux, 34<br />

Tu m’as fait perdre tous les autres mots, 106<br />

Tu n’es pas né, pourtant tu vis déjà, 69<br />

Tu ne m’oublieras pas, 52<br />

Tu sembles si léger, flottant dans le bonheur,, 19<br />

Tu seras toujours pour moi une ville, 106<br />

Tu t’offres sans retour, à ceux que tu choisis,, 16<br />

Tu verras Sammy, 73<br />

Tu vis dans un monde où, je ne peux plus entrer,, 14<br />

Twelfth Step, 59<br />

Twentieth Step, 61<br />

Two Angels who meet again, 313<br />

Un an :, 155<br />

Un beau rayon couleur de lumière, 254<br />

Un coin de peau qui se découvre, 366<br />

Un corps, 155<br />

Un grain de sable pourrait cependant, 154<br />

Un jour, 65


Un jour dans la ville de Bohème, 106<br />

Un jour je partirai sur un oiseau, 66<br />

Un jour,, 65<br />

Un jour, il reviendra, dans nos vies, dans nos corps,,<br />

19<br />

Un jour, sur ses ailes, m’a emporté, un flamant rose,,<br />

9<br />

Un piano sous tes doigts, une guitare à la main,, 18<br />

Un rayon couleur de lumière, 254<br />

Un trait, 253<br />

Un, deux, un, deux, un, deux, marchant toujours au<br />

pas,, 14<br />

Une autre brique dans le mur, 113<br />

Une couleur : bleue, 244<br />

Une de mes crises, 115<br />

Une Goutte d’Eau, 269<br />

Une part de la beauté du monde, 331<br />

Une robe de cuir comme un désir, 288<br />

Urgence de la solitude, 369<br />

Vagues inintelligibles, 84<br />

Vanessant en osmose hyper-sensible, 50<br />

Venez mon amour, grimpons aux couleurs !, 251<br />

Vent d’automne, 275<br />

Ventricules en transfert, 171<br />

Venu enjoliver la vie, 38<br />

Vera, 116<br />

Vers ternes illuminés, 241<br />

Vertige infantile, 82<br />

Veux-tu être celle pour qui j’écris,, 174<br />

Victoire ensanglantée, 147<br />

Victoria, 142<br />

Vidéo-dreams, 70<br />

Vie, 15, 203<br />

Vie écourtée d’un papillon centenaire, 123<br />

Viens ! Je t’emmène vers demain, 366<br />

Viens, nous irons érotiser, 46<br />

Vingt-huit ans, 329<br />

Vision persistance raccourcie, 109<br />

Vivaldi, 368<br />

Vivre, 46<br />

Voir, 76, 275<br />

Vol amer, 33<br />

Vos lèvres sont si loin à embrasser. . ., 273<br />

Votre bleu sourire pastel, 253<br />

Voudrais-tu mourir pour moi ?, 197<br />

Vous n’avez pas idée, 356<br />

Vous qui cherchez des pseudo-émotions, 113<br />

Vous souvenez-vous de Vera Lynn, 116<br />

Vous trouvez ça kitsch, 93<br />

Voyage en 21ème classe, 66<br />

Vœu, 277<br />

WAKE UP ! you were dreaming, 60<br />

Wanna get higher than Jesus ?, 59<br />

War, 14, 202<br />

When J.M. will reach Heaven, 57, 62<br />

When J.M. will reach heaven, 53<br />

When the Angel was, 310<br />

Why ?, 6<br />

Why the teacher’s scratching your nerves, 58<br />

Wonder full of colors, 251<br />

You have to remember that I am dead, 59<br />

Young, 9


Table des matières<br />

Éclipses d’amour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3<br />

Cafard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Spes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Tear of love . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

Je, tu, nous... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5<br />

Why ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

Si . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6<br />

Entracte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

Tombé amoureux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7<br />

Acrostiche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

Stewph . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

Le monde est gris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

Paradis artificiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Prose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Cascade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

Quatrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8<br />

Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9<br />

Bleeding heart . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

Pink Floyd . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9<br />

Souviens-toi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

Prière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

Le cœur du soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10<br />

Regards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

Les vieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Les amoureux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Fame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202<br />

War . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202<br />

Baby blue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202<br />

Vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Sens commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Optimiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Passions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

Érato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

Nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

Artiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Effort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Petite fille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Delirium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Drogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Suicide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207


Smile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207<br />

Futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207<br />

Terry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

Flamme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Baptême . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

Sablier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

Éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

Premier amour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

Orphelin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25<br />

Docteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

Planeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

Miracle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

Rêves acides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26<br />

Famille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

Amour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

Puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

Apogée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

Désert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127<br />

Folie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

Descente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

Reproches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

Fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

Psychédélisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

Amours fantômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

Vol amer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

Paisible insouciance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

Memoria aeterna . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

Envol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

Peintures sentimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

Joie éphémère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

Fleur divine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

Miroir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

Abeille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

Réparation lacrymale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

Stairway to Heaven . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36<br />

Petite sœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

Blues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Paradis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Heart beat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Écho . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

Danse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .284<br />

Light show . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

Poussière d’étoile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

Star dust . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

Graffiti calligraphiques sur kakemono . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39


Réveil de Râ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

Soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

Bianca notche é pastaga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

Goût d’égout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

Catch et encéphalite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

Assis sur un banc un jour de pluie d’été . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

Kiss secousse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

Chrysalide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42<br />

À quoi rêvent tes yeux ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

Éclosion explosive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

Love me two times<br />

(libre improvisation sur un thème des Doors) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

Reflet réfracteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43<br />

Sexophile amor érotine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

Arachnide sur réseaux neuronaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

Fantôme sur la liste rouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

Romantico asylum krona . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45<br />

Memoria oblita . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

Loreleï idylle sfumato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

Poésie pour un canard aux cheveux bouclés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

Images kaléidoscopées sur lunettes rayées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

Estérification de clichés rouillés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

Kaya notche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

Fumée de pipe asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

Enceintes d’un concerto cycloïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49<br />

Juxtaposition de missionnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

Seconde chance pour dreamer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

Littératus perdus au campus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

Fender manchot sur la banquise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

Halte sirupeuse de la Rome antique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

Soucoupe déserte à la ketchup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

Paradis dans un taxi mosquito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

Dynamique cinématisant un cartoon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51<br />

Cinéfana opéra conceptuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Syndrome Colombine en Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Délire décaquadrillé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Scribouilleur en transit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51<br />

Fantasmes sur une glamour tandem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

Always in the fish bowl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

Guide ficelé aux falaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

Grimaces érotico sentimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

Morphée sur du gazon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

Retour sur une sirène mineure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

Apocalypse emphatique noctambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

When J.M. will reach heaven . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55<br />

First Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57<br />

Second Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

Third Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57


Fourth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

Fifth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

Sixth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

Seventh Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58<br />

Eighth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

Ninth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59<br />

Tenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59<br />

Eleventh Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

Twelfth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

Thirteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

Fourteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

Fifteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60<br />

Sixteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

Seventeenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

Eighteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

Nineteenth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

Twentieth Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

Last Step . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

Tangerine and navy blue dreams . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

Bleu comme une mandarine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256<br />

Lonelitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65<br />

Chrysalide chylifère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

Un jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

Le voyageur des jours océans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66<br />

Nuit d’ouragan calfeutré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

Voyage en 21ème classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

Nuages, étoiles et lapis lazuli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

Nostalgie d’un moment à venir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

Antidépressif à la guimauve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

Écarts spacio-temporels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .67<br />

Essaim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

Elfe blond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

Intempérie de diamants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

Envolons-nous ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

Rêve septentrional . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

Transcendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

Amour trognonesque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

L’enfant d’éclipse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

Vidéo-dreams . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

Rêves mandarine et bleu marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />

6441 minutes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71<br />

Départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Ahrlème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Sammy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Jim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

Nuit de la Saint-Sylvestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

Étape-bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

Accident de parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74


Feuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

Allitération forcenée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75<br />

Rimbaud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

Ferré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75<br />

Trognon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

Feuille et racine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

Coyotte assoiffé de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .76<br />

Morphée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

Voir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275<br />

Titubant dans l’extase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

Amsterdam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

Alice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

Syndrome artistique nocturne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

Arrivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .77<br />

La cérémonie nocturne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

Ouverture évaporée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Crème antipodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Génie hébraïque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Mélopée mystique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .81<br />

Souvenir post-natal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81<br />

Isolement échevelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

Rhapsodie sourde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

Vertige infantile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

Berceuse empoisonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

Appétit anthropophagique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82<br />

Miroir sculptural . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Pulsion créatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Argenterie labiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Puits contre-plaqué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Inspiration réfractrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83<br />

Reptile insonorisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

Vagues inintelligibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Manipulation perfectionniste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Apothéose silencieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Arpège hypnotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Clôture réincarnatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

Naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

Naissance corporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance génétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance <strong>poétique</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance dansante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance enfumée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance bleutée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance éthérée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

Naissance métaphorée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

Naissance étoilée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88<br />

Naissance galactique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

Naissance cosmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88


Naissance féminine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88<br />

Naissance lectrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

Naissance aphrodisiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

Naissance psychédélique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .89<br />

Naissance érotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />

Naissance symphonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />

Naissance victorieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .89<br />

Naissance rédemptrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />

Naissance irradiante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />

Naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

Transallégresse en solitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

Coffre-fort existentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .93<br />

Rêve destructeur de réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

Solitude solitaire salvatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

Balises du futur alambiqué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

Rime en haine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

Phase de déclin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Enfin seul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Enfin seuls . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Bulle de lézard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94<br />

Ballet chorégraphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Erreur d’aiguillage à rattraper . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

Insomnie prolongée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

Ceinture d’anti-chasteté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .95<br />

Kinesthésie intercontinentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

Carte postale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323<br />

Rewind, regain, retour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

Chien en liesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96<br />

Bonheur musical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

Oubli d’euphorie persistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96<br />

Lombric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96<br />

Arachnide esseulée sur la plage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

Holocauste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

Résurrection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Fugue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Cavalière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Exclusivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

Concert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

Mandragore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

Atlantide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

Cocktail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100<br />

Caféine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

Photographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Offrande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Jardin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Alcool . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Fumée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101<br />

Électrochocs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102


Messie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Mixture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Batteries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Pont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Euthanasie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Hommage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

Làska . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

Errances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333<br />

Amours prémonitoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

Épuisement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .105<br />

Expédition dans les souvenirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

Socrate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

Barrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

Asphyxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106<br />

Bière d’ersatz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106<br />

Réminiscences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106<br />

Mots perdus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

Longue nuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Éternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Incrustation cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Sang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Fille renard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Aquarelle commémorative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />

Inspiration sensorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

À toi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

Le plus beau des poèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108<br />

Mi-temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

Vision persistance raccourcie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109<br />

Le mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

Dans le vent ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .113<br />

La mince glace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

Une autre brique dans le mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

Les jours les plus heureux de notre vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

Mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

Adieu ciel bleu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

Espaces vides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114<br />

Lueur de jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

Une de mes crises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

Ne me quitte pas maintenant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

Adieu monde cruel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

Hé toi ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

Personne à la maison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

Vera . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

Ramenez les gars chez eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

Agréablement engourdi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

Courir comme un fou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .117<br />

En attendant les vers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

Stop . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117


Le procès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

De l’autre côté du mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

Remotivation transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

Attendre l’attente en attendant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

Exorcisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .121<br />

Aéroports de transit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

Décalcomanies météorologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

Souvenirs de rêve d’Aladin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

Temps acculé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

Cantatrice plumée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

Puzzle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />

Climatisation ventilée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

Slalom sur des montagnes russes multicolores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

Vie écourtée d’un papillon centenaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

De l’autre côté des paupières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

Amour sous pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

Crise psycho-cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

Oppositions anti-nihilistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

Malaise à apaiser . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

Sensibilité perceptible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

Adhésif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

Porte éclose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

Thérapie pongiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

Conscience et renouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .126<br />

Désert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127<br />

Genèse linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129<br />

Éveil solaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

Épuration aquatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131<br />

Isolation ensablée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132<br />

Errance libertaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133<br />

Dispersion alluvionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134<br />

Simplicité vitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135<br />

Pureté dissimulée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136<br />

Tempête figée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

Nuit rêveuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138<br />

Tempête révolutionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

Orgueil fatal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140<br />

Baiser empoisonné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

Victoria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142<br />

Faille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143<br />

Concession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144<br />

Doux étang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145<br />

Temporalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146<br />

Victoire ensanglantée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .147<br />

Écrin retrouvé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148<br />

Apocalypse linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158


Le hurlement du coyote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .153<br />

La chanson perdue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153<br />

La mélopée des rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153<br />

Le refrain nocturne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

La rengaine ensanglantée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

Le crissement des fantômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

La mélodie égrènée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

La marche funèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155<br />

Le canon à deux voies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155<br />

Les cris aphones du papillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155<br />

L’hymne de l’oubli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155<br />

Les accords désaccordés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156<br />

La voix du condamné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .156<br />

Le chant de l’hirondelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156<br />

L’ode vitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156<br />

Les doubles croches cachées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

Les chœurs du cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

L’envolée mélodieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

Les cruelles vocalises féériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .157<br />

L’écho de la mer à l’oiseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158<br />

Les arpèges de l’oiseau-lyre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158<br />

Intitulé serpentant les rives des vers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159<br />

Suicide pour échapper à la peine capitale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

Carte de membre du club des solitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

Retransmission exclusive en direct des cieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

Où ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

Le vol parabolique de trois volatiles sans ailes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162<br />

Fulgurante force des boas constrictors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />

Injection intra-soupirante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />

Incendie aquatique sur la mer mandarine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />

Le poids des maux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

Jackpot d’une haine résorbée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

Abandon judaïque devant les fascistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

Au carrefour des nerfs optiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .165<br />

Détective privé de sourires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165<br />

Auto-propagande des aliénés mégalomanes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166<br />

Décollage de l’albatros par vent d’ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166<br />

Compréhension tardive de la mécanique interne du cocufiage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166<br />

Intoxication au cœur par manque de sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166<br />

Quand les globules marxistes refusèrent d’obtempérer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167<br />

Dieu est un trafiquant ferroviaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167<br />

L’aile voilée d’un ange déguisé en fée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167<br />

Indigestion de poésie noyée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168<br />

7046 lettres pour une plume (et quelques secondes de plus) . . . . . 169<br />

Secondes allitérées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171<br />

Ventricules en transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171<br />

Nous aurions dû jouer les prolongations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171<br />

Le baiser d’une grenouille princesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172


Aimer l’amour sans s’amouracher . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172<br />

Racines musicales morphologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172<br />

Douleur bienfaitrice et persistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172<br />

Strabisme lunaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173<br />

Goût d’ignorance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173<br />

Protection d’azur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173<br />

Ange sous-estimé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173<br />

Incrustation renversée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174<br />

Plume trempée dans mon encrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174<br />

Plaidoyer pour la Poésie et contre la mort des rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174<br />

Absence de ta présence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174<br />

Sonnet protecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175<br />

N’oublie pas de ne pas m’oublier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175<br />

Délégation de sépulture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

Envol, destination : futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

Cœur d’agrume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

Élongation d’une nuit astrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

Las, le chant-amour de la mort s’endort (Mégalomanie) . . . . . . . . 177<br />

S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191<br />

Sentinelle impuissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193<br />

Stabilité mise à pied . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193<br />

Salope caritative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193<br />

Sourire ombragé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194<br />

Sœur persistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194<br />

Simple charogne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194<br />

Sorcière adorée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194<br />

Signes de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195<br />

Sempiternelle présence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195<br />

Sirène d’échange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .195<br />

Sexuelle randonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196<br />

Souhaits contrariés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196<br />

Solitarophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196<br />

Stylet crucifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .196<br />

Stigmates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

Silver argenté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

Sacrifice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

Souvenirs nuancés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

Séquentialité des chemins non balisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198<br />

Siège éjectable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .198<br />

Solitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198<br />

Nouveaux regards (Révolution) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199<br />

Les vieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Les amoureux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

Fame . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202<br />

War . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .202<br />

Baby blue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202


Vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Sens commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Optimiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

Passions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

Érato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

Nombre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

Artiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Effort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Petite fille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205<br />

Delirium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Drogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

Suicide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207<br />

Smile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207<br />

Futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207<br />

La clé des chants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209<br />

Premier Chant : Feeling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Deuxième Chant : Notes Justes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Troisième Chant : Le Tout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Quatrième Chant : Fable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Cinquième Chant : Accords . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Sixième Chant : Union . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Septième Chant : Soli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211<br />

Huitième Chant : Orchestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212<br />

Neuvième Chant : Égalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212<br />

Dixième Chant : Morale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212<br />

Transitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213<br />

Râ dies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215<br />

¿ Por que ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215<br />

Tendresse en temps de paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215<br />

Asymptote vers le néant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215<br />

Poème aréaliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215<br />

Mets angéliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216<br />

Illusion prédatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216<br />

Souvenirs de paupières closes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217<br />

Ébauche blanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217<br />

Auto-route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217<br />

Escroquerie de la complexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218<br />

Réflexes saisonniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218<br />

Élongation de l’imaginaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218<br />

Deux ou trois vérités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218<br />

L’eau éclose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219<br />

Caricature liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219<br />

Que quelqu’un veuille bien m’expliquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219<br />

Question de futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219<br />

Amore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220<br />

Cyclotron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220<br />

Stabilité malgré tout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220


Éfemmeride . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221<br />

Poèmes alternatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227<br />

Souvenirs d’un futur proche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229<br />

Révolution, révolution... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229<br />

La main du lion<br />

(léo mano) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229<br />

Mort aux génisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230<br />

Chemins de victoire<br />

(d’après Bob Dylan) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230<br />

Lettre du non-voyant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231<br />

Et Roméo tua Juliette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .231<br />

Bar d’après-concert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232<br />

Leila . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .232<br />

Et on tuera tous les... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232<br />

Le déserteur du pacifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233<br />

Balade hollandaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233<br />

Le sport ça m’éclate ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .234<br />

Retard ferroviaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234<br />

Corto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234<br />

Pigalle à nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .235<br />

Histoire de nationalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235<br />

Ballade d’un petit homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .236<br />

L’arroseur irisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236<br />

Déclaration des droits de l’Homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237<br />

Débit de poison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237<br />

Couleurs du goût et du dégoût . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239<br />

Vers ternes illuminés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241<br />

La Belle et Caïn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241<br />

Ces gens-là . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241<br />

Secrets increvables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242<br />

Dessein d’Ève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242<br />

Le poids des mains, le choc des poings . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242<br />

Auto propagande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .243<br />

Grognards mineurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243<br />

Antagonisme des rêves de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243<br />

Savoirs d’éclipse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243<br />

Onanisme lexical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244<br />

Pas d’invitation au voyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244<br />

Sommeil d’Irina . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244<br />

Une couleur : bleue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244<br />

Vision de Lolita<br />

(version définitive) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245<br />

Dix ans après . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245<br />

Enseignement aquaphile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245<br />

Rêve elfidé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246<br />

Fil funansomnambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246<br />

Besoin de somnifère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .246<br />

Chant du dernier rêve en couleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246


Nuances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249<br />

Wonder full of colors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251<br />

Transparence translucide et transcendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251<br />

Albinosie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251<br />

Démons incolores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252<br />

Blancheur d’ébène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252<br />

Page blanche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252<br />

Gris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253<br />

Sourire pastel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253<br />

Couleur de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253<br />

Un rayon couleur de lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254<br />

Retour sur un pré vert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254<br />

Tromperie jaune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255<br />

La rose éclose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255<br />

Irradiation bordeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .255<br />

Rouge brasier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .256<br />

Orangeade . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256<br />

Bleu comme une mandarine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256<br />

Elfe bleu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257<br />

Marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257<br />

Rêverie d’azur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257<br />

Beautiful lonesome blue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258<br />

Poésies de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259<br />

Prélude aquatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261<br />

Naissance des Courants marins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261<br />

Rêverie de Langues océanes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262<br />

Alchimie de l’apnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262<br />

Plongeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263<br />

Ombrelle pour la Pluie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263<br />

Surface aquatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263<br />

Géométrie de l’Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263<br />

Trilogie imbibée des Éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264<br />

Eau bleue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264<br />

Mer berceuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264<br />

L’Éros-Eau pensant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265<br />

Lo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265<br />

Les Chats ont peur de l’Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265<br />

Bain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266<br />

Ruisseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266<br />

Arôme du Lac de Côme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266<br />

Jeu d’Eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267<br />

Mémoire des Fontaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267<br />

Promenade au milieu d’un Lac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268<br />

Goutte à Goutte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269<br />

Autour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271<br />

Essaimage de l’éveil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273<br />

Rêverie parfumée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273<br />

Musique d’un feu nocturne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .273


Fronde de la foi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273<br />

Livre blanc des loups . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274<br />

Déclin naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274<br />

Voir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275<br />

Vent d’automne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275<br />

Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289<br />

Androgynéité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275<br />

Arlequin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276<br />

Testament . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276<br />

Vœu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277<br />

Pleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .277<br />

Prière calfeutrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277<br />

Impasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277<br />

Plick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .277<br />

Quête . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278<br />

Complexe de Lolita . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279<br />

Mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280<br />

La fin des contes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280<br />

Sensualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281<br />

Seins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283<br />

Timidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283<br />

Soirée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283<br />

Sommeil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283<br />

Danse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .284<br />

Regard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284<br />

Lèvres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284<br />

Descendance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285<br />

Sevrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285<br />

Innocente quand tu rêves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285<br />

Seins sous pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .285<br />

Proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286<br />

Distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286<br />

Inconnue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286<br />

Puits de baisers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286<br />

Statue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .286<br />

Impatience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287<br />

Amour angélique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287<br />

Halètement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287<br />

Couleurs du désir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287<br />

Extase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288<br />

Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289<br />

La Langue des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291<br />

Le Chœur des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291<br />

Le Sexe des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291<br />

L’Amour des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291<br />

Le Temps des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292<br />

L’Élégie des Anges<br />

(d’après la 1ère Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292


L’Être des Anges<br />

(d’après la 2ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294<br />

Le Gardien des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296<br />

Le Cœur des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296<br />

Le Message des Anges<br />

(d’après la 7ème Élégie de Duino, Rainer Marie Rilke) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297<br />

La Nuque des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299<br />

Le Baiser des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .300<br />

La Chasse aux Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .300<br />

La Route des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301<br />

L’Inconscient des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301<br />

Les Ailes des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .302<br />

L’Envol des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302<br />

Le Souffle des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303<br />

La Peau des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303<br />

Les Yeux des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304<br />

La Vie des Anges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304<br />

Angels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307<br />

Angels’ Dreams . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309<br />

Angels’ Bar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309<br />

Angels’ Eyelids . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309<br />

Angels’ Neck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309<br />

Angels’ Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310<br />

Angels’ Life . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310<br />

Angels’ Tragedy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311<br />

Angels’ Look . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311<br />

Angels’ Fight . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311<br />

Angels’ Creation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311<br />

Angels’ Weight . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312<br />

Angels’ Identity . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312<br />

Angels’ Work . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312<br />

Angels’ Tears . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .313<br />

Angels’ Sun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313<br />

Angels’ Pœm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313<br />

Angels’ Birth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314<br />

Angels’ Name . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314<br />

Angels’ Time . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314<br />

Angels’ Love . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314<br />

Angels’ Blood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315<br />

K Poèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317<br />

Caresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319<br />

Caravelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .319<br />

Câlins d’astres ancestraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .319<br />

Calendrier recentré sur une unique éfemmeride . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320<br />

Cadeau floral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321<br />

Calligraphies errantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321<br />

Carence pesante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322<br />

Casse-tête fragile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322


Carte postale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323<br />

Calèche de plaisirs réalistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323<br />

Cajolerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323<br />

Cartographie des couleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .324<br />

Cadence des mots et de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324<br />

Catrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .324<br />

Calme zen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .324<br />

Carrousel oscillant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325<br />

Carma éternel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325<br />

Catastrophe d’un départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325<br />

Carnet à écrire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326<br />

Calendrier en devenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326<br />

Caroline poème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326<br />

Cinq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327<br />

Vingt-huit ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Tempête maîtrisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .329<br />

Distance amoureuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Le long des rails . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Rêve accessible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Astres et désastres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Angoisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329<br />

Pureté anarchiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

Berceuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

Lundi ou la vie cachée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

En toi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

Auréole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

Flore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330<br />

Luxembourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .330<br />

Anatomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Aurores lunaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Rencontre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Chasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Une part de la beauté du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Effeuillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Le côté azur de la force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331<br />

Errances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .333<br />

Fragmentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343<br />

Chapter six where we can be heros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .345<br />

Indicible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 346<br />

Il n’en faut pas moins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 346<br />

La mer amère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .347<br />

Faites la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347<br />

Ombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348<br />

Hymen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .348<br />

Dégats collatéraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348<br />

Été . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348<br />

Juste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348


Tabouret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348<br />

Chador . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .349<br />

Horizon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349<br />

Fuckin’ generation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349<br />

Précipice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350<br />

Clône . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350<br />

Roches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .350<br />

Lone-man’s land . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351<br />

Survie de l’espèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .351<br />

Douleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351<br />

Scène de rue quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352<br />

L’aimée morte larme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .353<br />

Mélancolie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 355<br />

Histoire d’œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .356<br />

Sang vert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .358<br />

Où l’on se dérida . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .360<br />

Des larmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361<br />

In vino veritas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361<br />

Élégance du geste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362<br />

Inventaire imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362<br />

La mer qu’on appelle océan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363<br />

Sigle<br />

(improved) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365<br />

C’est d’la balle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366<br />

Invitation au voyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366<br />

Je sais ailleurs enfin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367<br />

Troubles de la mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368<br />

Vivaldi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368<br />

Paternité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369<br />

Urgence de la solitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 369<br />

Ce seul mot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370<br />

Diktat du oui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371<br />

Ton sentiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372<br />

L’espace d’une vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373<br />

Index des titres et premiers vers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .377

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