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La démarche diagnostique en médecine - Médecine Générale

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<strong>La</strong> <strong>démarche</strong> <strong>diagnostique</strong> <strong>en</strong> <strong>médecine</strong><br />

H. Falcoff, C. Ghasarossian, F. Noël<br />

H. Partouche, L. Rigal, A. Simavonian,<br />

Faculté de <strong>Médecine</strong> Paris Descartes<br />

Module 1 - février 2008


Ressources utilisées pour ce cours<br />

Décision médicale ou la quête de l’explicite. F.<br />

Junod, M. Nandaz. G<strong>en</strong>ève, Ed. <strong>Médecine</strong> et<br />

Hygiène, 2007<br />

Pati<strong>en</strong>t-c<strong>en</strong>tred diagnosis. N. Summerton. Oxford,<br />

Radcliff Publishing, 2007<br />

Sculier JP, Les séances anatomo-cliniques.<br />

Introduction.www.oncorea.com/AnClinEx/seance_<br />

anatomoclinique.html<br />

Pewsner D. et coll. Sur la voie de l’intuition!?<br />

Théorème de Bayes et diagnostic <strong>en</strong> <strong>médecine</strong><br />

générale, Partie II. Forum médical suisse, 17<br />

janvier 2001, www.medicalforum.ch<br />

Wagner J. et coll. Does this pati<strong>en</strong>t have<br />

app<strong>en</strong>dicitis!? JAMA 1996!; 276!: 1589-1594<br />

Redelmeier D. et coll. The cognitive psychology of<br />

missed diagnoses. Ann Intern Med 2005!;142!:<br />

115-120, www.annals.org/cont<strong>en</strong>t/vol142/issue2/


PLAN<br />

Les différ<strong>en</strong>tes manières de parv<strong>en</strong>ir à un<br />

diagnostic<br />

- Reconnaissance immédiate<br />

- Démarche probabiliste<br />

- Scores cliniques<br />

- Arbres de décision<br />

- Approche hypothético-déductive +++<br />

- Approche inductive!: à éviter!!<br />

Raccourcis et erreurs <strong>diagnostique</strong>s


RECONNAISSANCE IMMEDIATE<br />

(pattern recognition)<br />

• Processus par lequel les observations<br />

cliniques sont rattachées immédiatem<strong>en</strong>t,<br />

sans raisonnem<strong>en</strong>t, à une maladie apprise<br />

antérieurem<strong>en</strong>t.<br />

• S’applique à des cas simples et typiques.<br />

• Nécessite une bonne culture médicale.


Citer d’autres exemples…


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?<br />

Goutte


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?<br />

Goutte<br />

Diagnostic immédiat dont la méconnaissance peut mettre<br />

<strong>en</strong> danger la vie du pati<strong>en</strong>t?


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?<br />

Goutte<br />

Diagnostic immédiat dont la méconnaissance peut mettre<br />

<strong>en</strong> danger la vie du pati<strong>en</strong>t?


Diagnostic immédiat dont la méconnaissance implique une<br />

perte de chance par retard au diagnostic?<br />

Goutte<br />

Diagnostic immédiat dont la méconnaissance peut mettre<br />

<strong>en</strong> danger la vie du pati<strong>en</strong>t?<br />

Purpura fulminans


Démarche probabiliste


Démarche <strong>diagnostique</strong> probabiliste<br />

Prés<strong>en</strong>tation du pati<strong>en</strong>t (probabilité initiale)<br />

Anamnèse<br />

Exam<strong>en</strong><br />

physique<br />

Explorations<br />

complém<strong>en</strong>taires<br />

Probabilité post anamnèse<br />

Probabilité post exam. phys.<br />

Probabilité finale (suffisante pour l’action)


Les « informateurs »<br />

Un symptôme, un signe clinique, le résultat d’un dosage<br />

biologique, d’un exam<strong>en</strong> d’imagerie, sont des informateurs<br />

dont les résultats nous r<strong>en</strong>seign<strong>en</strong>t sur la probabilité plus ou<br />

moins grande d’un diagnostic.<br />

Exemple : chez un adulte de moins de 60 ans qui se plaint de<br />

douleur abdominale aiguë, la recherche de la notion de<br />

migration secondaire de la douleur abdominale vers la FID<br />

est un informateur pour le diagnostic d’app<strong>en</strong>dicite aiguë.<br />

<strong>La</strong> valeur de cet informateur est exprimée par : s<strong>en</strong>sibilité,<br />

spécificité, rapports de vraisemblance positif et négatif


Performances de l’indicateur migration secondaire de la<br />

douleur abdominale vers la FID (Wagner 1996) :<br />

Se = 0,62<br />

Sp = 0,82<br />

RV+ = 3,7<br />

RV- = 0,42<br />

Probabilité pré-test = préval<strong>en</strong>ce de l’app<strong>en</strong>dicite dans une<br />

population d’adultes < 60 ans se prés<strong>en</strong>tant aux urg<strong>en</strong>ces<br />

pour une douleur abdominale aiguë = 0,25<br />

Cf diapo 61 à 70


Application du théorème de Bayes à notre exemple<br />

Théorème de Bayes : cote post-test = RV x cote pré-test<br />

<strong>La</strong> probabilité pré-test est la préval<strong>en</strong>ce de l’app<strong>en</strong>dicite dans la<br />

population de référ<strong>en</strong>ce (études antérieures)<br />

Probabilité pré-test 0,25<br />

Cote pré-test 0,33<br />

Cote pré-test x RV 0,33 x 3,7<br />

Cote post-test 1,23<br />

Probabilité post-test 0,55<br />

Parmi les adultes de moins de 60 ans qui consult<strong>en</strong>t aux urg<strong>en</strong>ces pour<br />

douleur abdominale aiguë et qui ont eu une migration secondaire de la<br />

douleur vers la FID, la probabilité d’app<strong>en</strong>dicite est 0,55.


Probabilité pré-test<br />

Cote pré-test<br />

Cote pré-test x RV<br />

Cote post-test<br />

Probabilité post-test<br />

Le nomogramme de Fagan<br />

FASTIDIEUX !<br />

Simplification par le nommogramme de Fagan<br />

Probabilité pré-test RV Probabilité post-test


Test = une machine à modifier les probabilités<br />

probabilité après test<br />

Se, Sp et donc RV+ et RVsont<br />

caractéristiques du test.<br />

Si la probabilité avant test<br />

est faible, un test positif,<br />

même avec RV élevé, apporte<br />

peu de chose à la décision.<br />

=> Exemple : douleur<br />

abdominale aiguë d’un adulte<br />

avant 60 ans vu <strong>en</strong> consultation<br />

de <strong>médecine</strong> générale.<br />

(Probabilité avant test<br />

pour l’app<strong>en</strong>dicite = 1,6%)


0,016<br />

3,7<br />

0,055<br />

<strong>en</strong>viron


Pewsner 2001<br />

Combinaison de plusieurs tests<br />

RV d’un pati<strong>en</strong>t qui consulte pour<br />

une douleur abdominale aiguë<br />

et qui a :<br />

1 - douleur FID<br />

2 - migration secondaire de la<br />

douleur vers la FID<br />

3 - caractère nouveau de la<br />

douleur<br />

7 x 3 x 1,5 = 31,5


Pewsner 2001<br />

A vous de jouer


Que dit la littérature ? (1/3)


Que dit la littérature ? (2/3)<br />

RV+


Que dit la littérature ? (3/3)<br />

l’inflammation<br />

RV


Probabilité à la fin de l’évaluation clinique<br />

X 1,5<br />

X 3,2<br />

X 7,3<br />

X 1,2<br />

X 2,4<br />

= 101 !


Est-ce assez<br />

pour faire opérer<br />

ce pati<strong>en</strong>t ?<br />

Probabilité post-test : 0,6


Summerton 2007<br />

Seuils de décision<br />

Probabilité de la maladie<br />

0 1<br />

Ne ri<strong>en</strong> faire<br />

Seuil<br />

Exploration<br />

Continuer à<br />

explorer<br />

Seuil<br />

Traitem<strong>en</strong>t<br />

Traiter


Fin de l’histoire (1/3)<br />

• On ne peut pas opérer si P = 0,6<br />

• On ne peut pas non plus arrêter.<br />

• On doit explorer. Comm<strong>en</strong>t ?<br />

- echographie RV+ = 8, RV- = 0,25<br />

- scanner RV+ = 9, RV- = 0,04<br />

- scan. Hélicoïdal avec injection de produit<br />

de contraste RV+ = 48, RV- = 0,02


Fin de l’histoire (2/3)<br />

• Autre test possible : l’« épreuve du temps »<br />

• Avantages : pas cher, bi<strong>en</strong> accepté le plus souv<strong>en</strong>t<br />

(pas par les grands anxieux !)<br />

• Inconvéni<strong>en</strong>ts : si vrai positif : retard au<br />

diagnostic, donc pour certaines maladies<br />

seulem<strong>en</strong>t.<br />

• Conditions : malade informé et ayant compris,<br />

surveillance acceptée et possible<br />

• Test utile +++ dans la pratique quotidi<strong>en</strong>ne


Fin de l’histoire (3/3)<br />

• Information du malade et de son épouse.<br />

• Malade r<strong>en</strong>voyé chez lui.<br />

• Contacts téléphoniques quotidi<strong>en</strong>s avec le médecin.<br />

• J2 : douleur nettem<strong>en</strong>t diminuée, pas d’élém<strong>en</strong>t<br />

péjoratif nouveau, apyrexie.<br />

• J7 : pati<strong>en</strong>t tout à fait rétabli.


Et si l’histoire<br />

s’était déroulée<br />

aux urg<strong>en</strong>ces<br />

(P=0,25) ?<br />

Probabilité post-test > 0,95


Remarques<br />

• Les tests doiv<strong>en</strong>t être indép<strong>en</strong>dants les uns des<br />

autres.<br />

• Les tests ont une valeur informationnelle<br />

inférieure lorsqu’ils sont appliquées à une<br />

population dans laquelle la préval<strong>en</strong>ce de la maladie<br />

est inférieure (biais de diversité ou spectrum bias)<br />

• Bibliographie sur la valeur des symptômes et des<br />

signes : « Rational clinical examination »<br />

www.sgim.org/clinexam-rce.cfm


Démarche <strong>diagnostique</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>médecine</strong> générale : difficultés<br />

• Faible préval<strong>en</strong>ce des maladies<br />

• Stade de début souv<strong>en</strong>t indiffér<strong>en</strong>cié<br />

• Biais de diversité (qs), manque de<br />

recherche spécifique sur les stratégies<br />

<strong>diagnostique</strong>s <strong>en</strong> <strong>médecine</strong> générale)<br />

• Accès plus difficile au plateau technique


Faible préval<strong>en</strong>ce des maladies <strong>en</strong> <strong>médecine</strong> générale<br />

White KL et coll. The ecology of medical care. N Engl J Med. 1961 Nov 2;265:885-92.<br />

1000 personnes<br />

750 ont eu un pb<br />

de santé dans le<br />

mois précédant<br />

250 ont consulté<br />

<strong>en</strong> <strong>médecine</strong><br />

générale<br />

3 hospitalisations,<br />

1 à 2 avis<br />

spécialisés


Stade de début souv<strong>en</strong>t indiffér<strong>en</strong>cié<br />

Symptômes de méningite méningococcique chez les <strong>en</strong>fants<br />

Symptôme<br />

Délai moy<strong>en</strong><br />

d’apparition (heures)<br />

% de malades qui<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le symptôme<br />

Fièvre 1 94<br />

Irritabilité 4 67<br />

Somnol<strong>en</strong>ce 7 81<br />

Coloration anormale de la peau 10 19<br />

Extrémités froides 12 43<br />

Rash hémorragiques 13 61<br />

Douleur ou raideur de la nuque 13 35<br />

Photophobie 15 28<br />

Confusion ou délire 16 45<br />

Thompson, <strong>La</strong>ncet 2006


Maladie de Parkinson idiopathique (MPI)<br />

• Affection dégénérative d’étiologie inconnue, touchant initialem<strong>en</strong>t les neurones dopaminergiques<br />

du locus niger et atteignant <strong>en</strong>viron 1,5 % de la population âgée de plus de 65 ans.<br />

• Les Critères cliniques de la Maladie<br />

– Tremblem<strong>en</strong>t de repos, bradykinésie, rigidité –<br />

– Aasymétrie, l’abs<strong>en</strong>ce de signe atypique, l’abs<strong>en</strong>ce d’autre étiologie, et une réponse marquée à<br />

la L-Dopa.<br />

• 100 cas de MPI diagnostiqués cliniquem<strong>en</strong>t, ont fait l’objet d’un exam<strong>en</strong> neuropathologique<br />

au Royaume-Uni, ne confirmant le diagnostic de MPI que dans 76 de ces<br />

cas.<br />

• Les VPP (probabilité d’avoir une MPI confirmée à l’exam<strong>en</strong> neuropathologique)<br />

étai<strong>en</strong>t les suivantes :<br />

– 1- Le tremblem<strong>en</strong>t : 91 % lorsqu’il était prédominant<br />

– 2. L’asymétrie des symptômes : 85 %.<br />

– 3. Le syndrome akinéto-rigide : 82 % lorsqu’il était associé, et seulem<strong>en</strong>t 57 % lorsqu’il était<br />

prédominant.<br />

– 4. <strong>La</strong> réponse clinique à la L-Dopa obt<strong>en</strong>ait une VPP de 78 % <strong>en</strong> cas d’efficacité marquée sur<br />

les symptômes.<br />

• Le diagnostic de MPI peut être remis <strong>en</strong> cause à tout mom<strong>en</strong>t . Il est adapté à l’évolution<br />

de la maladie<br />

HAS 2000


Démarche <strong>diagnostique</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>médecine</strong> générale : atouts<br />

• Connaissance médicale antérieure du pati<strong>en</strong>t, de sa<br />

manière « normale » d’être malade<br />

(MG = « spécialiste de ses pati<strong>en</strong>ts »)<br />

• Connaissance du contexte (social, familial, professionnel,<br />

énvironnem<strong>en</strong>tal…)<br />

• Diagnostic « c<strong>en</strong>tré pati<strong>en</strong>t » : exploration fine des<br />

p<strong>en</strong>sées, des craintes, des souhaits du pati<strong>en</strong>t = tests.<br />

Souv<strong>en</strong>t « transformateurs de probabilités » et parfois<br />

transformateurs du tableau clinique lui même !


Scores cliniques<br />

(clinical prediction rules)<br />

• De l’implicite à l’explicite<br />

• Réalisation rigoureuse (dérivation,<br />

validation, impact)<br />

• Qui connaît les scores de…Wells,<br />

Fagerström, Audit, Mc Isaac, MMS, HAD…<br />

• Site Medal.org<br />

• Application à notre agriculteur…


Score clinique App<strong>en</strong>dicite<br />

(François Y, Gastro<strong>en</strong>térol Clin Biol 1991)<br />

Facteurs de diagnostic positif Facteurs de diagnostic négatif<br />

Sexe masculin +2 Sexe féminin -1<br />

Age ! 50 ans* +3 Age <strong>en</strong>tre 20 et 39 ans* -1<br />

Durée des symptômes<br />

1,5 jour +2<br />

2 jours +1<br />

Durée des symptômes<br />

3 jours ou plus -3<br />

Exist<strong>en</strong>ce d’une déf<strong>en</strong>se +3 Abs<strong>en</strong>ce de déf<strong>en</strong>se -3<br />

Leucocytes > 13 000 Giga/l +2 Leucocytes < 10 000 Giga/l -3<br />

Masse pararectale droite -3<br />

Signes génito-urinaires -3<br />

*Selon ce score les malades âgés de 40 à 49 ans sont comptés 0<br />

Score compris <strong>en</strong>tre -14 et +12.<br />

Si < - 6 pas d’app<strong>en</strong>dicite ; si > +2 app<strong>en</strong>dicite


Arbre de décision<br />

(ou algorithme, ou organigramme décisionnel)<br />

• Instrum<strong>en</strong>t qui propose à chaque étape<br />

chronologique de pr<strong>en</strong>dre une décision <strong>en</strong> fonction<br />

de la prés<strong>en</strong>ce ou non d’un symptôme ou d’un signe,<br />

ou de la positivité ou non d’un ou de plusieurs<br />

tests.<br />

• Un arbre peut avoir comme objectif d’affirmer ou<br />

d’écarter une hypothèse <strong>diagnostique</strong>, ou bi<strong>en</strong> de<br />

parv<strong>en</strong>ir à un diagnostic à partir de d’un tableau<br />

clinique de départ.<br />

• En pratique peu d’arbres <strong>diagnostique</strong>s disponibles.


Exemple d’utilisation d’un score<br />

clinique puis d’un arbre de décision<br />

Objectif : affirmer ou écarter une<br />

embolie pulmonaire chez un adulte<br />

ayant une douleur thoracique et une<br />

dyspnée modérées.<br />

Deux étapes<br />

- évaluation clinique<br />

- exam<strong>en</strong>s complém<strong>en</strong>taires


Probabilité clinique d’embolie pulmonaire<br />

Cancer évolutif (tt <strong>en</strong> cours dans les 6 mois ou palliatif) + 1<br />

Symptômes cliniques de thrombose veineuse + 3<br />

Fréqu<strong>en</strong>ce cardiaque supérieure à 100 + 1.5<br />

Immobilisation ou chirurgie dans le mois précéd<strong>en</strong>t + 1.5<br />

Antécéd<strong>en</strong>t thromboembolique veineux + 1.5<br />

Hémoptysie + 1<br />

Abs<strong>en</strong>ce d’alternative <strong>diagnostique</strong> + 3<br />

Score < 2: probabilité faible<br />

Score = 2 à 5: probabilité modérée<br />

Score > 5: probabilité forte<br />

Wells et al. Thromb Haemost 2000; 83: 416


Traitem<strong>en</strong>t<br />

Traitem<strong>en</strong>t<br />

Traitem<strong>en</strong>t<br />

Thrombose veineuse<br />

proximale<br />

Probabilité clinique (PC)<br />

Échographie veineuse<br />

D-dimères<br />

> 500 µg.L -1 < 500 µg.L -1 EP exclue<br />

Normale<br />

Scanner spiralé<br />

Thrombus segm<strong>en</strong>taire Normal<br />

Thrombus<br />

Forte<br />

Faible, modérée<br />

PC forte PC moy<strong>en</strong>ne ou faible<br />

Angiographie<br />

Normale EP exclue


Processus hypothético-déductif (1/2)<br />

• <strong>La</strong> reconnaissance immédiate est rare.<br />

• Les méthodes probabilistes (RV, scores, arbres de<br />

décision) ont des limites +++.<br />

• Les données sci<strong>en</strong>tifiques sont :<br />

- produites dans une population rarem<strong>en</strong>t<br />

comparable à celle r<strong>en</strong>contrée par le clinici<strong>en</strong> ;<br />

- rarem<strong>en</strong>t disponibles au lit du malade ;<br />

- lourdes voire impossibles à mobiliser dès qu’une<br />

situation clinique conduit à évoquer plusieurs<br />

hypothèses.<br />

• Le processus mise <strong>en</strong> œuvre le plus souv<strong>en</strong>t (et<br />

pas toujours consciemm<strong>en</strong>t) est appelé<br />

HYPOTHÉTICO-DÉDUCTIF


Processus hypothético-déductif (2/2)<br />

• Le médecin repère les élém<strong>en</strong>ts clés de la situation clinique qui lui<br />

paraiss<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiels pour le diagnostic (cadrage du problème).<br />

• Il formule <strong>en</strong>suite plusieurs hypothèses <strong>diagnostique</strong>s pour t<strong>en</strong>ter<br />

d’expliquer la situation.<br />

• Il évalue <strong>en</strong>suite chaque hypothèse de deux manières :<br />

- les élém<strong>en</strong>ts observés « coll<strong>en</strong>t-ils » avec l’hypothèse ?<br />

- dans le cas où l’hypothèse serait juste, les élém<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>dus sont-ils<br />

prés<strong>en</strong>ts ?<br />

• <strong>La</strong> confrontation des deux processus permet de réfuter plusieurs<br />

hypothèses et d’aboutir à un ou plusieurs diagnostics plausibles ; il<br />

convi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong>suite soit de les confirmer par des explorations<br />

complém<strong>en</strong>taires, ou par l’« épreuve du temps », soit de traiter.<br />

• Le médecin expérim<strong>en</strong>té choisit les meilleurs élém<strong>en</strong>ts clés pour<br />

cadrer de manière opérationnelle la situation, et émet d’emblée les<br />

hypothèses <strong>diagnostique</strong>s les plus pertin<strong>en</strong>tes. Celles-ci sont peu<br />

nombreuses.


Représ<strong>en</strong>tation du processus hypothético-déductif<br />

Plainte(s), symptôme(s)<br />

Cadrage du problème<br />

Génération d’hypothèses <strong>diagnostique</strong>s<br />

Vérification d’hypothèse(s)<br />

Diagnostic final ou<br />

diagnostic(s) « de travail »<br />

Acquisition de données<br />

supplém<strong>en</strong>taires<br />

Interprétation des données<br />

Adapté de Junod et N<strong>en</strong>daz, 2003


A vous de jouer<br />

Mr H, 53 ans, chauffeur livreur, vi<strong>en</strong>t consulter pour une douleur<br />

thoracique modérée, qui le gêne depuis 3 jours.<br />

Il a une toux productive. Les crachats sont sales.<br />

Il n’est pas réellem<strong>en</strong>t essoufflé, mais s<strong>en</strong>t sa poitrine « serrée ». De<br />

plus il a une douleur de type « point de côté » au niveau de la paroi<br />

latérale gauche du thorax. Il ress<strong>en</strong>t cette douleur spontaném<strong>en</strong>t et<br />

la douleur est un peu plus vive à l’inspiration profonde.<br />

Il avait 38° ce matin.<br />

L’auscultation cardio-pulmonaire est normale, le rythme cardiaque est<br />

rapide (FC = 110) et régulier, il y a un souffle systolique léger au foyer<br />

aortique.<br />

PA 150/80.<br />

Mr H fume un paquet par jour depuis l’âge de 19 ans.


Problème cardiovasculaire :<br />

- infarctus<br />

- angor instable<br />

- embolie pulmonaire<br />

- dissection aortique<br />

- péricardite<br />

Problème pulmonaire<br />

- pneumopathie<br />

- exacerbation BPCO<br />

- pleurésie<br />

- pneumothorax<br />

- cancer du poumon<br />

- tuberculose<br />

Problème musculo-squelettique<br />

Problème gastro-oesophagi<strong>en</strong><br />

Problème psychologique<br />

ou psychiatrique<br />

Douleur non spécifique<br />

Hypothèses


Exam<strong>en</strong>s complém<strong>en</strong>taires<br />

Radio du thorax : image de cond<strong>en</strong>sation alvéolaire mal<br />

limitée, siégeant dans la pyramide basale du lobe<br />

inférieur gauche.<br />

D-Dimères normaux<br />

Rappel : ECG : normal


<strong>La</strong> méthode inductive : à éviter !<br />

• Abord du diagnostic par exploration exhaustive de<br />

toutes les hypothèses possibles même les plus<br />

rares et les plus improbables.<br />

• Typique du médecin novice qui procède d’emblée à<br />

de très nombreux exam<strong>en</strong>s complém<strong>en</strong>taires sans<br />

hiérarchiser les hypothèses.<br />

• A déconseiller, méthode fastidieuse, coûteuse,<br />

dangereuse car risques liés aux exam<strong>en</strong>s et aux<br />

décisions prises sur des faux-positifs.


Heuristiques et erreurs<br />

• Heuristiques médicales = raccourcis de la<br />

p<strong>en</strong>sée générés par des expéri<strong>en</strong>ces<br />

antérieures, la tradition, des idées reçues…<br />

• Souv<strong>en</strong>t utilisées de façon appropriée, elles<br />

font gagner du temps.<br />

• Mais elles peuv<strong>en</strong>t être à l’origine d’erreurs<br />

<strong>diagnostique</strong>s.


Quelques heuristiques et autres<br />

sources d’erreurs <strong>diagnostique</strong>s<br />

• Heuristique de représ<strong>en</strong>tation.<br />

• Heuristique de disponibilité.<br />

• Heuristique d’ancrage.<br />

• Biais de regret.<br />

• Effet de cadrage.<br />

• Clôture prématurée.


Les « styles <strong>diagnostique</strong>s »<br />

des médecins expérim<strong>en</strong>tés<br />

Caractéristiques communes<br />

aux médecins<br />

- Clarification des plaintes du pati<strong>en</strong>t<br />

- Questions-clés posées<br />

précocem<strong>en</strong>t<br />

- Résumé et synthèse des<br />

informations recueillies<br />

- Diagnostic final généré et évalué<br />

précocem<strong>en</strong>t<br />

Junod et N<strong>en</strong>daz, 2003<br />

Caractéristiques différ<strong>en</strong>tes<br />

<strong>en</strong>tre médecins<br />

- Quantité dʼinformation récoltée<br />

- But de lʼinformation recherchée<br />

- Stratégies de progression durant<br />

la consultation<br />

- Types dʼhypothèses <strong>diagnostique</strong>s<br />

générées<br />

- Récolte de données ori<strong>en</strong>tée <strong>en</strong><br />

fonction dʼhypothèses <strong>diagnostique</strong>s<br />

pertin<strong>en</strong>tes


Méningo-<strong>en</strong>céphalite ?<br />

Ça suffit !<br />

Le cours est terminé.<br />

Hystérie<br />

de conversion. !<br />

Epilepsie !


RAPPELS SUR<br />

L’EVALUATION D’UN TEST<br />

DIAGNOSTIQUE, A UTILISER<br />

SI BESOIN


Evaluer la valeur de l’informateur<br />

• Utilisation de l’exemple de la migration de la douleur abdominale.<br />

Inclusion de tous les pati<strong>en</strong>ts qui se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t avec cette plainte aux Urg<strong>en</strong>ces sur une<br />

certaine période.<br />

• On <strong>en</strong>registre pour tous les pati<strong>en</strong>ts le « résultat du test » :<br />

Test + ou Test -.<br />

• On soumet tous les pati<strong>en</strong>ts au « gold standard » : suivi ± chirurgie.<br />

Si app<strong>en</strong>dice pathologique à l’anapath = Malade<br />

Si app<strong>en</strong>dice saine à l’anapath ou guérison sans chirurgie = Non malade


Test : positif chez 29 sujets<br />

négatif chez 71 sujets<br />

Résultats<br />

« Gold standard » (le vrai diagnostic)<br />

- 25 « MALADES » : app<strong>en</strong>dicites à l’anapath<br />

- 75 « NON MALADES » compr<strong>en</strong>ant 65 non opérés,(disparition<br />

des douleurs ou autre diagnostic) + 10 opérés, app<strong>en</strong>dice saine à<br />

l’anapath.<br />

Intégration des 2 séries de résultats dans un tableau à 4 cases.


Test<br />

positif<br />

Test<br />

négatif<br />

Malades<br />

VP<br />

FN<br />

VP + FN<br />

Résultats<br />

Non<br />

Malades<br />

FP<br />

VN<br />

FP + VN<br />

VP + FP<br />

FN + VN<br />

VP + FP +<br />

FN + VN


Test<br />

positif<br />

Test<br />

négatif<br />

Malades<br />

16<br />

9<br />

25<br />

Résultats<br />

Non<br />

Malades<br />

13<br />

62<br />

75<br />

29<br />

71<br />

100


Les performances du test <strong>diagnostique</strong> : s<strong>en</strong>sibilité (Se),<br />

spécificité (Sp), rapport de vraisemblance positif (RV+),<br />

rapport de vraisemblance négatif (RV-)<br />

Test<br />

positif<br />

Test<br />

négatif<br />

Malades Non<br />

Malades<br />

Se = VP/VP+FN = 16/25 = 0,64<br />

16<br />

VP<br />

9<br />

FN<br />

25<br />

VP+FN<br />

13<br />

FP<br />

62<br />

VN<br />

75<br />

FP+VN<br />

29<br />

71<br />

100<br />

Sp = VN/VN+FP = 62/75 = 0,82<br />

RV+ = (VP/(VP+FN))/(FP/(FP+VN))<br />

=(16/25)/(13/75) = 3,7<br />

RV- = (FN/(VP+FN))/(VN/(FP+VN)<br />

= (9/25)/(62/25) = 0,43


Diverses façons de dire la même<br />

chose à propos de la s<strong>en</strong>sibilité<br />

• <strong>La</strong> s<strong>en</strong>sibilité décrit la capacité du test à repérer correctem<strong>en</strong>t les malades.<br />

• Se = probabilité qu’un malade ait un test positif.<br />

• Se = 100% test positif pour tous les malades.<br />

• Snout : « a S<strong>en</strong>sitive test, wh<strong>en</strong> Negative rules OUT the illness ».<br />

• Image = « nasse à mailles très fines », reti<strong>en</strong>t tous les « poissons » que l’on<br />

recherche


Diverses façons de dire la même<br />

chose à propos de la spécificité<br />

• <strong>La</strong> spécificité décrit la capacité du test à repérer correctem<strong>en</strong>t les non<br />

malades.<br />

• Sp = probabilité qu’un non malade ait un résultat négatif.<br />

• Sp = 100% test négatif pour tous les non malades.<br />

• Spin : « a Specific test, wh<strong>en</strong> Positive rules In the illness ».<br />

• Image = « nasse à mailles très larges », ne reti<strong>en</strong>t que des « poissons » que l’on<br />

recherche


Faux Positifs, Faux Négatifs<br />

• Le « prix à payer » pour un test très s<strong>en</strong>sible est qu’il classe comme positifs<br />

presque tous les malades, mais aussi « un certain nombre » de non malades :<br />

les FAUX POSITIFS<br />

• Le « prix à payer » pour un test très spécifique est qu’il classe comme négatifs<br />

presque tous les non malades, mais aussi « un certain nombre » de malades :<br />

les FAUX NEGATIFS


Valeur Prédictive Positive (VPP)<br />

Valeur Prédictive Négative (VPN)<br />

• Se et Sp ont peu d’intérêt <strong>en</strong> pratique,<br />

à la différ<strong>en</strong>ce de VPP et VPN.<br />

• VPP : probabilité qu’un sujet dont le test est positif<br />

soit malade.<br />

• VPN : probabilité qu’un sujet dont le test est négatif<br />

soit exempt de la maladie.<br />

• Dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de la préval<strong>en</strong>ce de la maladie<br />

dans la population => exemple.


Les RV combin<strong>en</strong>t Se et Sp<br />

• RV+ = Likelihood ratio + = « rapport de probabilités + »<br />

Probabilité que le test soit positif chez les malades<br />

Probabilité que le test soit positif chez les non malades<br />

• Autrem<strong>en</strong>t dit : RV+ = Se / (1-Sp)<br />

• RV- = Likelihood ratio - = « rapport de probabilités - »<br />

Probabilité que le test soit négatif chez les malades<br />

Probabilité que le test soit négatif chez les non malades<br />

• Autrem<strong>en</strong>t dit : RV- = (1-Se)/Sp


Probabilité et cote<br />

• Théorème de Bayes : cote post-test = RV x cote pré-test<br />

• Cote = Odds = notion « tordue » !<br />

• Exemple = Tirage au sort d’un jour de la semaine (dimanche)<br />

Probabilité de tirer au sort le dimanche :<br />

Cote du dimanche : 1/6 ; il y a 1 possibilité de tirer au sort le dimanche contre 6 de tirer<br />

au sort d’autres jours.<br />

Le dimanche est à « 6 contre 1 » (expression des turfistes)<br />

• Calculer la cote (C) connaissant la probabilité (P) : C = P/(1-P)<br />

C = (1/7)/(1-(1/7)) = 0,166 = 1/6<br />

• Calculer la probabilité (P) connaissant la cote (C) : P = C/(C+1)<br />

P = (1/6)/((1/6)+1) = 0,143 = 1/7<br />

retour


Intérêt des RV dans la <strong>démarche</strong> <strong>diagnostique</strong><br />

Théorème de Bayes :<br />

cote post-test = RV x cote pré-test<br />

Probabilité pré-test<br />

Cote pré-test<br />

Cote pré-test x RV<br />

Cote post-test<br />

Probabilité post-test

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