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La révolution industrielle du 19 ème . Utopies et réformes sociales

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COURS 18 :<br />

<strong>La</strong> <strong>révolution</strong> <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> <strong>du</strong> <strong>19</strong><strong>ème</strong> <strong>La</strong> <strong>révolution</strong> <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> <strong>du</strong> <strong>19</strong><strong>ème</strong> UTOPIES ET RÉFORMES SOCIALES<br />

FOURA MOHAMED


LES SOURCES DE L’UTOPIE


Origines de l’utopie<br />

Thomas More (1477-1535), humaniste anglais<br />

publia en 1516 la première édition de son Utopie.<br />

Le mot « utopie » est forgé par Thomas More à<br />

partir <strong>du</strong> grec ou-topos, « non lieu », « nulle<br />

part » <strong>et</strong> « eu-topos »,« lien de bohneur ».<br />

Dans « Utopia », qui est présentée sous forme de<br />

dialogue, Thomas More s’inspire de la<br />

« République » de Platon pour en fait<br />

démontrer la situation économique <strong>et</strong> sociale<br />

difficile en Angl<strong>et</strong>erre où il décrit un mode de<br />

vie contraire à la situation qui dominait à<br />

l’époque.<br />

« Utopia » était un pays où régnaient<br />

l’harmonie <strong>et</strong> le bonheur <strong>et</strong> où la<br />

raison gouvernait, un monde libéré <strong>du</strong><br />

fanatisme religieux.<br />

Les cinquante quatre cités de l’île d’utopie<br />

sont planifiées d’une manière rigoureuse,<br />

possède la même organisation spatiale <strong>et</strong><br />

comporte des édifices identiques : Cinquante<br />

quatre cités, « toutes de plan identique <strong>et</strong><br />

d'aspect semblable, pour autant que leur<br />

assi<strong>et</strong>te naturelle le leur perm<strong>et</strong> ». L'auteur<br />

ajoute : « Qui connaît une seule cité les<br />

connaît toutes, tant elles sont semblables<br />

entre elles.<br />

Thomas More (BNF)<br />

Plan de l'ile d'Utopia dessinée par<br />

Thomas More.


Origines de l’utopie<br />

<strong>La</strong> fin <strong>du</strong> 18<strong>ème</strong> siècle verra ainsi<br />

l’avènement de l’architecture<br />

symbolique <strong>et</strong> visionnaire de<br />

Ledoux <strong>et</strong> Boullée.<br />

Inspiré certainement par Thomas<br />

More, Ledoux va dessiner des<br />

villes pavillonnaires dont les<br />

constructions sont alignées <strong>et</strong> qui<br />

ne s’intègre d’aucune façon au<br />

site.<br />

C’est le cas de la cité idéale de<br />

Chaux, ville en forme de cercle, qui<br />

ne verra jamais le jour mais<br />

deviendra « l’archétype<br />

de la ville utopique » .<br />

Olivier Jonas<br />

Vue perspective de la cité idéale de Chaux imaginée par<br />

C.N. Ledoux.<br />

.<br />

C<strong>et</strong>te vision qui ne sera jamais réalisée deviendra l'archétype<br />

de la ville utopique.


Origines de l’utopie<br />

Le proj<strong>et</strong> qui se rapproche de la cité idéale de chaux <strong>et</strong><br />

qui sera réalisé sera <strong>La</strong> Saline Royale d’Arc-<strong>et</strong>-Senans,<br />

formant un demi-cercle, où Ledoux n’observe aucune<br />

hiérarchie <strong>et</strong> dira à ce suj<strong>et</strong> : «Pour la première fois on<br />

verra sur la même échelle la magnificence de la<br />

guingu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> <strong>du</strong> palais ».<br />

C’est sans doute le premier site in<strong>du</strong>striel intégré qui a<br />

anticipé les phalanstères, les familistères <strong>et</strong> les cités<br />

ouvrières qui apparaîtront au siècle suivant, celui de la<br />

<strong>révolution</strong> <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>.<br />

Dans la Saline, l’ensemble est pensé de manière à<br />

maximiser la pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> à rationaliser le travail<br />

tout en ré<strong>du</strong>isant le traj<strong>et</strong> vers le lieu de travail.<br />

L’organisation spatiale devient un instrument de<br />

contrôle en perm<strong>et</strong>tant une surveillance continue des<br />

ouvriers.<br />

Ainsi, la « maison <strong>du</strong> directeur » est placée en plein<br />

milieu de la cité, de part <strong>et</strong> d’autres les locaux de<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> sel <strong>et</strong>, refermant le demi-cercle, les<br />

maisons collectives <strong>et</strong> différents magasins sont<br />

entourés de jardins potagers <strong>et</strong> d’une enceinte.<br />

<strong>La</strong> Saline apparaît évidemment comme un centre<br />

concentrationnaire. Ainsi, Ledoux, s’appuyant sur les<br />

idées progressistes <strong>du</strong> siècle des Lumières, vise à<br />

modeler le comportement social par une nouvelle<br />

organisation <strong>du</strong> travail.


Manufacture royale <strong>du</strong> XVIIIe siècle, la Saline d’Arc <strong>et</strong> Senans fut<br />

conçue par le célèbre architecte visionnaire, Claude-Nicolas Ledoux.<br />

Aujourd’hui classée patrimoine mondial de l’UNESCO, elle est un<br />

témoignage unique dans l’histoire de l’architecture <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>.


NAISSANCE DE LA CITÉ<br />

OUVRIÈRE


Naissance de la cité ouvrières<br />

Pendant que les cités ouvrières tentent de<br />

résoudre des probl<strong>ème</strong>s circonscrits <strong>et</strong><br />

localisés, les utopistes vont proposer de<br />

nouvelles formes de vie collective, lançant<br />

ainsi un appel à la rénovation d'une société<br />

qui a montré ses limites face au chaos <strong>et</strong> au<br />

délabrement des villes.


Naissance de la cité ouvrières<br />

En fait, on avait besoin d’un nouveau type de<br />

concepteur, un urbaniste était nécessaire,<br />

quelqu'un qui pourrait superviser le<br />

fonctionnement d'une ville dans son<br />

intégralité pour qu'elle soit un lieu de vie sain<br />

<strong>et</strong> décent. Son rôle allait se développer au<br />

cours <strong>du</strong> siècle suivant.


Naissance de la cité ouvrières<br />

L’aménagement urbain était laissé à la charge<br />

des utopistes (philanthropes, critiques <strong>et</strong><br />

romanciers, médecins ayant une conscience<br />

sociale) de réclamer des actions en faveur de<br />

ceux qui étaient condamnés à vivre dans la<br />

misère noire.<br />

Les idées utopiques paraissent importantes<br />

car elles incitent à la réflexion <strong>et</strong> provoquent<br />

l'émergence de solutions originales.


Naissance de la cité ouvrières<br />

L’utopie au <strong>19</strong> <strong>ème</strong> siècle est la réaction d’une<br />

classe par rapport à l’ordre établit. C’est la<br />

vision d’une société idéale dans une cité<br />

idéale.<br />

Au cours su <strong>19</strong> <strong>ème</strong> siècle, les utopistes étaient<br />

représentés par deux courants principaux, les<br />

progressistes <strong>et</strong> les culturalistes, les deux<br />

fondées sur l’idéologie sociétaire <strong>et</strong><br />

hygiéniste.


L’utopie progressiste <strong>et</strong> culturaliste<br />

L’utopie se reflètera dans l’urbanisme culturaliste <strong>et</strong> progressiste selon Françoise<br />

Choay.<br />

L’utopie culturaliste se fonde sur une référence aux villes <strong>du</strong> passé, sur la<br />

diversité <strong>et</strong> sur la dimension esthétique.<br />

L’utopie progressiste a une conception de l’être humain comme type universel,<br />

« un homme-type qui a des besoins-types ».<br />

L’urbanisme, issu de l’utopie progressiste, sera une discipline qui m<strong>et</strong>tra l’accent<br />

sur l’habitat, qui dominera à travers les valeurs de progrès social, technique,<br />

scientifique <strong>et</strong> de l’hygiène, pour élaborer un modèle d’espace standardisé <strong>et</strong><br />

éclaté.<br />

L’urbanisme tendra à pro<strong>du</strong>ire des espaces habités normalisés, dont sont exclus<br />

les dimensions culturelles <strong>et</strong> la diversité des comportements sociaux, con<strong>du</strong>isant<br />

à la négation des permanences <strong>et</strong> des pratiques <strong>sociales</strong>, considérant les<br />

habitants comme une masse indifférenciée, comme T. More l’avait recommandé.<br />

L’urbanisme progressiste contribuera à l’uniformisation <strong>et</strong> l’universalisation des<br />

formes urbaines comme on le verra dans la deuxi<strong>ème</strong> partie.


L’UTOPIE PROGRESSISTE.


L’utopie progressiste.<br />

Nicolas Ledoux est le premier à avoir imaginé<br />

Nicolas Ledoux est le premier à avoir imaginé<br />

une ville ouvrière modèle pour les Salines<br />

d'Arc <strong>et</strong> Senans, à la fin <strong>du</strong> 18éme siècle.


L’utopie progressiste.<br />

L’utopie progressiste est animée par Robert<br />

Owen, Charles Fourier, Jean Pierre Godin,<br />

Eugène Cab<strong>et</strong> <strong>et</strong> d’autres qui fondent leurs<br />

théories sur le progrès scientifique <strong>et</strong><br />

technique. Ils ont une même conception de<br />

l’indivi<strong>du</strong> comme type universel, identique en<br />

tous temps <strong>et</strong> en tous lieux.


L’utopie progressiste.<br />

Dans les années 1820, l’in<strong>du</strong>striel Robert<br />

Owen veut m<strong>et</strong>tre fin aux conséquences<br />

désastreuses de la ville <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong><br />

proposant des proj<strong>et</strong>s de villages modèles,<br />

précurseurs des cités-jardins d’Ebenezer<br />

Howard, où vivront ensemble agriculteurs<br />

<strong>et</strong> manufacturiers.


L’Utopie progressiste: village modèle de R.Owen


Le « Phalanstère de Fourrier<br />

A la même époque, Charles Fourier, en<br />

France, prône des établissements réunissant<br />

les familles dans une sorte d’autogestion.<br />

L’organisation sociale de l’avenir sera réalisé<br />

dans des communautés idéales appelées<br />

« phalanstères » dont le rôle sera de sauver<br />

l’humanité grâce à des coopératives<br />

agricoles <strong>et</strong> manufacturières.


Le « Phalanstère » de Fourrier<br />

Charles Fourier est l’inventeur <strong>du</strong> « Phalanstère », un « Versailles <strong>du</strong> peuple » .<br />

<strong>La</strong> pensée de Charles Fourier se situe entre celle de Saint-Simon <strong>et</strong> de celle <strong>du</strong><br />

socialiste britannique Robert Owen.<br />

<strong>La</strong> grandeur de sa vision radicale est explicitée en détail dans son utopie:<br />

« Nouveau monde in<strong>du</strong>striel », ouvrage publié en 1829. Fourier recommande<br />

une société « non-répréssive » qui devrait dépendre de l’établissement de<br />

communautés idéales qu’il appellera « Phalanxes », ou « Palais social ». Dans<br />

ces communautés idéales, les rapports entre les indivi<strong>du</strong>s devraient être basés<br />

sur le principe psychologique de « l’attraction passionnée » .<br />

« L'idée de s'éloigner de la ville <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> s'accompagne <strong>du</strong> souhait d'isolement<br />

« L'idée de s'éloigner de la ville <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> s'accompagne <strong>du</strong> souhait d'isolement<br />

volontaire de l'expérience : pour préserver la communauté des attaques de<br />

l'environnement, il faut l'isoler dans sa pur<strong>et</strong>é. <strong>La</strong> solution idéale n'est-elle pas<br />

alors de s'installer en zone vierge, pour éviter d'avoir, comme le préconise Fourier,<br />

à construire quatre enceintes autour de la colonie ? C'est que l'innovation, en fait,<br />

touche l'ensemble de la configuration sociale, <strong>et</strong> pas seulement le niveau matériel<br />

<strong>du</strong> travail <strong>et</strong> de son organisation. <strong>La</strong> Phalange n'est autre que la Communauté<br />

idéale constituée selon la libre-attraction mutuelle, <strong>et</strong> selon c<strong>et</strong> idéal<br />

communautaire, qui dépasse certains clivages entre par exemple Fourier <strong>et</strong> Saint-<br />

Simon. Le salut réside dans la fuite hors de la Société <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>, pour préserver<br />

la pur<strong>et</strong>é de la Communauté, en grande partie contre l'Etat moderne en voie de<br />

consolidation ».


Le « Phalanstère de Fourrier<br />

Le Phalanstère: ce majestueux palais social imaginaire, à<br />

mi-chemin entre le Palais-Royal de Paris <strong>et</strong> le château de<br />

Versailles, contrairement à ceux-ci, loge "l'homme", <strong>et</strong> pas<br />

seulement "quelques hommes". En fait, il réunit<br />

idéalement mille six cent vingt sociétaires.


L’architecture <strong>du</strong> Phalanstère<br />

Fourier ne se contente pas de décrire l’implantation géographique <strong>et</strong><br />

la composition sociologique de la Phalange, il la dote d’un bâtiment, à<br />

la fois lieu de vie <strong>et</strong> de travail. De tous les néologismes inventés par<br />

Fourier, celui par lequel il désigne ce lieu est sans doute un des rares<br />

qui a laissé une trace <strong>du</strong>rable dans le langage commun : il s’agit en<br />

eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> « Phalanstère », mot créé par Fourier à partir <strong>du</strong> radical<br />

phalan(ge), <strong>et</strong> <strong>du</strong> suffixe emprunté à (mona)stère. L’ensemble des<br />

prescriptions architecturales contenues dans les descriptions<br />

fouriéristes <strong>du</strong> Phalanstère ne vise qu’un seul <strong>et</strong> même but, faciliter<br />

les relations interindivi<strong>du</strong>elles afin de perm<strong>et</strong>tre le déploiement<br />

intégral des eff<strong>et</strong>s de l’attraction passionnée : de c<strong>et</strong>te ambition<br />

témoignent la volonté de rapprocher les différents bâtiments les uns<br />

des autres, la multiplication des « rues-galeries », passages abrités <strong>et</strong><br />

chauffés destinés à faciliter la circulation, ou encore la multiplication<br />

des salles de réunions - ou « séristères » - de toutes tailles. En 1822,<br />

Fourier n’a pas eu la possibilité d’insérer dans son traité les plans <strong>du</strong><br />

Phalanstère qu’il imaginait, plans qu’il jugeait pourtant «<br />

indispensables quand il s’agit de dispositions inusitées en architecture<br />

». Ce n’est donc qu’en 1829, dans Le nouveau monde in<strong>du</strong>striel, que<br />

ces plans furent repro<strong>du</strong>its.


Pland’unPhalanstère<br />

Lenouveaumondein<strong>du</strong>striel,1829,pp.122-123<br />

Chaque phalange est logée dans une maison-cité que Fourier appelle le<br />

"phalanstère". Il décrit très précisément son phalanstère idéal : un château de trois à<br />

cinq étages. Au premier niveau, des rues rafraîchies en été par des j<strong>et</strong>s d’eau,<br />

chauffées en hiver par de grandes cheminées. Au centre se trouve une Tour d’ordre<br />

où sont installés l’observatoire, le carillon, le télégraphe Chappe, le veilleur de nuit.


Vue générale <strong>du</strong> « Phalanstère » de Fourrier


Le « Familistère deGodin<br />

L’application la plus rapprochée <strong>du</strong><br />

phalanstère entreprise par J.B. Godin à Guise<br />

(1871), concrétisée dans le « familistère » où<br />

est expérimentée pour la première fois l’idée<br />

de logement social.<br />

Séparé de l'usine par un cours d'eau, le<br />

familistère (château des ouvriers) comporte<br />

aussi une crèche, une bibliothèque <strong>et</strong> un<br />

théâtre.


Le « Familistère » deGodin<br />

Le Familistère, créé par l’assemblage de ces trois quadrilatères,<br />

comporte une série d’équipements collectifs. Les verrières qui<br />

recouvrent les cours intérieures <strong>et</strong> les coursives d’accès aux logements<br />

abritent la vie quotidienne <strong>et</strong> donnent un cadre pour les fêtes<br />

principales telles que fête de la jeunesse, fête <strong>du</strong> travail <strong>et</strong>c. Le<br />

familistère offre aussi de nombreux équipements extérieurs, un<br />

théâtre, deux écoles, une coopérative, des bains publics, une buanderie<br />

<strong>et</strong>c. Le plus remarquable de tous est sans doute la crèche-jardin<br />

d’enfants où ces derniers sont élevés selon les dernières règles de<br />

l’hygiène <strong>et</strong> disposant de mobilier fait à leurs dimensions.<br />

Dans son livre « Solutions <strong>sociales</strong> », Godin définit ce qu’il appelle « une<br />

approche scientifique » <strong>du</strong> probl<strong>ème</strong> de l’habitat en justifiant son choix<br />

de groupement: « …Chaque logement a des fenêtres, donnant sur le<br />

parc, aussi bien devant que derrière <strong>et</strong> sur les côtés... aucune construction<br />

ne faisant face au familistère, il n’y a pas de curieux pour regarder par des<br />

fenêtres ouvertes ou fermées. Par une belle soirée d’été, chaque habitant<br />

n’a qu’à fermer la porte ouvrant sur le grand hall pour fumer sa pipe ou lire<br />

en paix devant la fenêtre ouverte <strong>et</strong> à l’abri de toute indiscrétion, comme<br />

s’il était le propriétaire d’une villa isolée dans son jardin ».


Le « Familistère » deGodin


Le « Familistère » deGodin<br />

Le Familistère de Guise, qui est toujours conservé, présente un type d’habitat<br />

ayant des caractéristiques très particulières. C’est un ensemble collectif que<br />

Godin appelle « le Palais social », comme Fourier pour la reprise de l’idée <strong>du</strong><br />

château de Versailles pour son phalanstère.<br />

Godin prévoit des bâtiments en forme de quadrilatère, mais tous les deux,<br />

Fourier avec sa « rue galerie » <strong>et</strong> Godin avec ses cours intérieures couvertes avec<br />

des verrières <strong>et</strong> les coursives de dessertes des logements, prévoient des espaces<br />

sociaux qui lui paraissent primordiales.<br />

Chaque familistère s’organise autour d’une cour centrale couverte autour de<br />

laquelle s’articulent les logements desservis par un couloir donnant sur c<strong>et</strong><br />

espace central.<br />

Les « fontaines » ou points d’eau, sanitaires <strong>et</strong> salles d’eau sont disposés aux<br />

angles de chacun des quatre étages, à proximité des circulations.<br />

Godin rationalise tout, le fonctionnement des robin<strong>et</strong>s, aux points d’eau qui<br />

existent à chaque étage, sur lesquels il suffit d’accrocher son sceau pour que<br />

l’eau coule.


Le « familistère de Godin (Coupe <strong>et</strong> Plan)


L’Utopie progressiste: le familistère de<br />

Guise


L’Utopie progressiste: le familistère de<br />

Guise


Façade d’un familistère


Façade d’un familistère


Dans le Familistère deGuise, l’organisation de la vie matérielle <strong>et</strong> sociale<br />

était construite <strong>et</strong> réelle, tout en laissant à l’esprit la plus grande liberté<br />

que la peur <strong>du</strong> lendemain ne venait pas ternir.


Intérieur <strong>du</strong> Familistère en 2005


<strong>La</strong> cité-jardin<br />

Vers fin <strong>du</strong> <strong>19</strong> <strong>ème</strong> siècle toute l’Europe était concernée par<br />

la question <strong>du</strong> logement. Par conséquent, le probl<strong>ème</strong> de<br />

la qualité de vie des ouvriers, mais aussi la notion de ville<br />

moderne saine faisaient partie des priorités.<br />

<strong>La</strong> solution la plus radicale de l'époque fut la création de<br />

<strong>La</strong> solution la plus radicale de l'époque fut la création de<br />

nouvelles villes où le logement pour les grand nombre<br />

domine. Certains proposent des cités-jardins, d’autres<br />

des cités <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>s


<strong>La</strong>Cité-jardin<br />

L’idée de la cité-jardin n’aurait pas pu se concrétiser sans le développement <strong>du</strong><br />

chemin de fer à la fin <strong>du</strong> <strong>19</strong> <strong>ème</strong> siècle. En eff<strong>et</strong>, le chemin de fer va être l’élément<br />

déterminant des deux modèles de cités-jardins.<br />

Il faut comprendre aussi que ces deux modèles ont une différence fondamentale<br />

qui provient de l’attitude à l’égard <strong>du</strong> transport ferroviaire.<br />

Ebenezer Howard voulait éliminer le traj<strong>et</strong> « domicile/travail/domicile », le chemin<br />

Ebenezer Howard voulait éliminer le traj<strong>et</strong> « domicile/travail/domicile », le chemin<br />

de fer étant réservé aux marchandises plutôt qu’aux indivi<strong>du</strong>s, alors que la cité<br />

linéaire de Soria Y Mata était expressément conçue pour faciliter les<br />

communications.


<strong>La</strong>citéjardindeSoriaYMata<br />

En 1880, l’espagnol Soria Y Mata<br />

propose son modèle de cité-jardin<br />

linéaire. Adoptant une structure axiale<br />

linéaire, Soria y Mata voyait sa ville<br />

dynamique, indépendante, structurée<br />

sur une seule voie de communication<br />

(dans ce cas le chemin de fer ) d’environ<br />

500 mètres de largeur <strong>et</strong> dont la<br />

longueur pouvait atteindre Bruxelles,<br />

Saint-P<strong>et</strong>ersbourg ou Pékin. <strong>La</strong> citéjardin<br />

espagnole serait de type régional,<br />

non limitée <strong>et</strong> même « continentale »,<br />

comme l’appelle Soria y Mata, « une<br />

colonne vertébrale de locomotion »<br />

constituée, en plus des transports, par<br />

les services essentiels de la ville moderne<br />

(eau courante, gaz, électricité)<br />

compatible avec les besoins de la<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>. <strong>La</strong> cité-jardin<br />

linéaire est l’antithèse de celle à plan<br />

radial. Elle est aussi un moyen de<br />

développement dans un réseau<br />

triangulaire de voies préexistantes,<br />

reliant un ensemble de centres<br />

régionaux traditionnels.


Urbanisme progressiste: Le premier véritable modèle<br />

d'urbanisme progressiste est proposé en 1882 sous le nom<br />

de « Ciudad lineal » (Cité linéaire) par un Espagnol,Arturo<br />

Soria y Mata.


L’Utopie Progressiste:<br />

la cité linéaire de Soria Y Mata


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

Au début <strong>du</strong> 20 <strong>ème</strong> siècle, en France, la remise en ordre de<br />

certaines villes <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>s qui s’étaient développées<br />

pendant le <strong>19</strong>è siècle, donneront à Tony Garnier des<br />

exemples concr<strong>et</strong>s pour la conception de son proj<strong>et</strong><br />

utopique de la « Cité In<strong>du</strong>strielle ».<br />

Une Cité In<strong>du</strong>strielle a pour principes directeurs l'analyse <strong>et</strong><br />

la séparation des fonctions urbaines (habiter, travailler, se<br />

récréer, circuler), l'exaltation des espaces verts qui jouent le<br />

rôle d'éléments isolants, l'utilisation systématique de<br />

matériaux nouveaux, en particulier le béton armé. Dans la<br />

description de la ville imaginée par Tony Garnier, le zonage<br />

occupe une place centrale.


L’UTOPIE PROGRESSISTE:<br />

LA CITÉ INDUSTRIELLE DE TONY<br />

GARNIER


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

Tony Garnier (fin <strong>du</strong> <strong>19</strong> <strong>ème</strong> <strong>et</strong> début <strong>du</strong> 20 <strong>ème</strong> s.) publie « Une<br />

cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>; Étude pour la construction des villes », série<br />

d'études, de planches <strong>et</strong> de réflexions, ouvrage publié pour la<br />

première fois en <strong>19</strong>01.<br />

Tony Garnier veut édifier une ville pour ses contemporains,<br />

une ville pour une vie quotidienne moderne, une ville où les<br />

techniques participent pleinement au mieux-être général.<br />

Dans sa Cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>, les diverses activités (travail,<br />

administration, é<strong>du</strong>cation, sports <strong>et</strong> loisirs, <strong>et</strong>c.) sont répartie<br />

sur le territoire - un zonage avant l'usage <strong>du</strong> mot -, les<br />

transports mécaniques facilitent les déplacements, les<br />

matériaux nouveaux (le béton, le verre, <strong>et</strong>c.) perm<strong>et</strong>tent t des<br />

architectures plus variées (les maisons indivi<strong>du</strong>elles ont des<br />

toits terrasses, par exemple). Le Corbusier avare de<br />

complaignent pour ses condisciples, fera l'éloge de Tony<br />

Garnier <strong>et</strong> lui empruntera quelques thématiques.


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

L’organisation urbaine méticuleuse de la cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> était<br />

aussi en avance sur l’époque de Garnier : une zone<br />

résidentielle sans espaces clos m<strong>et</strong>tant en valeur des espacés<br />

verts continus ainsi que des rues piétonnes, des écoles en<br />

plein air , des hôpitaux conçus en blocs séparés , un grand<br />

nombre de terrains de sport , un centre civique qui servira de<br />

modèles aux futurs centres socioculturels , la séparation de la<br />

circulation piétonnière de celle des véhicules, une n<strong>et</strong>te<br />

distinction entre les fonctions de la ville moderne en secteur<br />

d’habitat, de travail, de loisirs, d’é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> de circulation.<br />

Toutes ces idées hygiénistes contribueront aux fondements<br />

de l’urbanisme moderne. Elles seront à la base de la théorie<br />

des C.I.A.M (congrès internationaux de l’architecture<br />

moderne) synthétisée dans la Charte d’Athènes (<strong>19</strong>33).


L’utopie progressiste:<br />

<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

« <strong>La</strong> Cité In<strong>du</strong>strielle » est le premier manifeste<br />

de l'urbanisme moderne au 20 <strong>ème</strong> siècle dont les<br />

valeurs sont le progrès social <strong>et</strong> technique,<br />

l'efficacité <strong>et</strong> l’hygiène, reposant sur un modèle<br />

d’espace uniforme, standardisé <strong>et</strong> éclaté.<br />

Les idées de T. Garnier vont jouer un rôle clé dans<br />

les modèles que propose Le Corbusier tels que «<br />

<strong>La</strong> ville radieuse » <strong>et</strong> la « charte d’Athènes » qui<br />

aboutiront à la réalisation sans précédent de<br />

grands ensembles urbains d’habitation<br />

consistant en tours <strong>et</strong> barres.


L’Utopie progressiste: <strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong><br />

de Tony Garnier


L’Utopie progressiste:<br />

<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

Disposition Générale<br />

Tony Garnier décrit la cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> en la décomposant en<br />

trois zones principales :<br />

1. <strong>La</strong> ville proprement dite : quartiers d'habitation <strong>et</strong> leurs<br />

différents services.<br />

2. Le complexe in<strong>du</strong>striel.<br />

3. Les établissements sanitaires; équipements hospitaliers <strong>et</strong><br />

para-hospitaliers.<br />

Le principe d'organisation consiste à assurer l'isolement des<br />

zones les unes par rapport aux autres. D'une part chaque<br />

secteur se définit par des besoins fonctionnels <strong>et</strong> hygiénistes<br />

différents. D'autre part c<strong>et</strong>te organisation perm<strong>et</strong><br />

l'extension de chacune sans rem<strong>et</strong>tre en cause la structure<br />

des secteurs limitrophes. En outre, c<strong>et</strong>te décomposition<br />

perm<strong>et</strong> au proj<strong>et</strong> de conserver son aspect théorique.


L’Utopie progressiste:<br />

<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> de Tony Garnier


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

Le béton armé utilisé comme matériau de<br />

construction, engendre les formes simples <strong>et</strong><br />

fonctionnelles dont Tony Garnier fût l'un des<br />

précurseur <strong>et</strong> qu'il défendit en tant que<br />

vocabulaire architectural de base afin de<br />

rationaliser la construction, en ré<strong>du</strong>ire les<br />

coûts <strong>et</strong> normaliser les modèles.


Quartier d’habitations de<br />

la cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTony<br />

Garnier<br />

Modèles d'habitations<br />

indivi<strong>du</strong>elles.


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

L'espace non bâti entre les habitations est<br />

important <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de circuler librement, les<br />

voies sont larges, aérées, plantées,<br />

hiérarchisées en fonction des moyens de<br />

locomotion envisagés.<br />

Les immeubles comportent trois étages<br />

seulement, des toits en terrasse, des baies<br />

vitrées, des passages...


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTony<br />

Garnier<br />

"Habitation en communs" vue<br />

d'ensemble.


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

L’Ecole verte. <strong>La</strong> cité jardin.


<strong>La</strong> cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong> deTonyGarnier<br />

L’Hôpital.<br />

<strong>La</strong> zone <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>


<strong>La</strong> gare de la cité <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>


L’UTOPIE CULTURALISTE:<br />

LA CITÉ JARDIN


L’utopie culturaliste: la cité jardin<br />

L’utopie culturaliste est animée<br />

principalement en Angl<strong>et</strong>erre par<br />

W. Pugin, J. Ruskin, W. Morris <strong>et</strong><br />

Ebenezer Howard.<br />

Le modèle culturaliste est fondé<br />

sur le concept de culture.<br />

L'espace culturaliste doit<br />

répondre à un certain nombre de<br />

critères.<br />

<strong>La</strong> cité modèle est circonscrite à<br />

l'intérieur de limites précises;<br />

elle forme un contraste avec la<br />

nature environnante; ses<br />

dimensions sont modestes,<br />

inspirées par celles des cités<br />

médiévales.<br />

Elle ne présente aucune trace de<br />

géométrisation irrégularité <strong>et</strong><br />

asymétrie sont la marque de son<br />

ordre organique.<br />

Elle fait régner la différence <strong>et</strong><br />

exclut toute standardisation.


L’utopie culturaliste: la cité jardin<br />

L’utopie culturaliste a été<br />

dominé par le<br />

mouvement des citésjardins,<br />

né en Angl<strong>et</strong>erre<br />

à la fin <strong>du</strong> <strong>19</strong><strong>ème</strong> à la fin <strong>du</strong> <strong>19</strong> siècle,<br />

<strong>ème</strong> siècle,<br />

fera largement écho de<br />

ses idées à travers le<br />

monde, surtout au début<br />

<strong>du</strong> 20è siècle.<br />

<strong>La</strong> théorie de Ebenezer<br />

Howard a été publiée<br />

dans un livre en 1898,<br />

dont le titre, tra<strong>du</strong>it<br />

littéralement est<br />

« Demain : une voie<br />

pacifique vers une<br />

réforme sociale » (« Les<br />

cités-jardins de demain »,<br />

tra<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> édition<br />

française, <strong>19</strong>69).


<strong>La</strong> cité jardin de Ebenezer Howard<br />

<strong>La</strong> théorie de E. Howard a été publiée dans un livre en<br />

1898, dont le titre, tra<strong>du</strong>it littéralement est « Demain :<br />

une voie pacifique vers une réforme sociale » ( « Les<br />

cités-jardins de demain », édition française, <strong>19</strong>69 ). C<strong>et</strong><br />

ouvrage développe la théorie des cités-jardins <strong>et</strong> des<br />

villes satellites, en s’appuyant sur des diagrammes <strong>et</strong><br />

leurs descriptions (voir ci-contre), dont le nombre<br />

d’habitants serait strictement limité.<br />

Proposant une ville à la campagne, la cité jardin est la<br />

solution à tous les probl<strong>ème</strong>s de l’habitat, l’idée était la<br />

création d’une commune qui serait maîtresse de la<br />

propriété foncière tout en profitant à elle seule de<br />

l’augmentation de la valeur des terrains à bâtir dont les<br />

revenus reviendront exclusivement à la collectivité <strong>et</strong><br />

par conséquent éliminant toute spéculation


« Demain : une voie pacifiquevers une<br />

<strong>réformes</strong>ociale » ( « Les cités-jardins<br />

de demain », édition française, <strong>19</strong>69 ).


<strong>La</strong> cité jardin de Ebenezer Howard<br />

Ainsi, Les probl<strong>ème</strong>s que pose le développement urbain à la fin <strong>du</strong> <strong>19</strong> <strong>ème</strong> siècle,<br />

qui sont loin d'être résolus, vont alimenter des discours anti urbains <strong>et</strong><br />

donneront naissance au modèle de la cité-jardin qui opposait à la confusion<br />

des grandes villes <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>s l'ordre vertueux de la campagne.<br />

<strong>La</strong> cité idéale imaginée par Ebenezer Howard est un modèle de<br />

développement urbain qui veut apporter une réponse au probl<strong>ème</strong> de l'habitat<br />

à l'ère <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>. C’est une forme urbaine radicale.<br />

<strong>La</strong> cité-jardin est de taille limitée (la population ne doit pas dépasser trente<br />

mille personnes), elle regroupe toutes les fonctions administratives <strong>et</strong> les<br />

activités tertiaires au centre, lui même entouré de jardins <strong>et</strong> d'avenues<br />

arborées bordées d'habitations <strong>et</strong> de commerces.<br />

Le modèle prôné est celui de «ville à la campagne» alliant les avantages des<br />

deux environnements: l'animation sociale d'une cité qui reste cependant à<br />

dimension humaine <strong>et</strong> la qualité de vie d'un espace calme, non pollué, où la vie<br />

est bon marché <strong>et</strong> qui s'inscrit en harmonie avec les zones rurales.


L’utopie de Ebenezer<br />

Howard:<br />

Les cité jardins de<br />

demain


L’utopie de Ebenezer Howard:<br />

les cités jardins de demain


L’utopie de Ebenezer<br />

Howard:<br />

les cités jardins de demain


L’utopie de Ebenezer Howard<br />

E. Howard conçoit la ville-jardin sur le principe<br />

de la réunion de la ville <strong>et</strong> de la campagne qui<br />

devait réunir 35000 personnes.<br />

L'organisation interne de la ville est marquée<br />

L'organisation interne de la ville est marquée<br />

par la rigoureuse séparation des fonctions:<br />

culture, loisirs <strong>et</strong> administrations au centre,<br />

habitat à quelques distances, in<strong>du</strong>stries en<br />

périphérie, l’agriculture formant une ceinture<br />

verte.


Le diagramme de la cité-jardin de Ebenezer<br />

Howard


Le centre de la cité-jardin de Ebenezer Howard


<strong>La</strong> cité jardin de L<strong>et</strong>chworth<br />

L’application des diagrammes de Howard<br />

sera expérimentée naïvement à la l<strong>et</strong>tre dans<br />

un premier prototype, « L<strong>et</strong>chworth » (<strong>19</strong>03),<br />

suivant un tracé néo-médiéval par l’architecte-<br />

urbaniste Raymond Unwin, très influencé par<br />

les théories néo-médiévales de Camillo Sitte<br />

<strong>et</strong> la philosophie de Ruskin.


Plan général de la cité<br />

jardin de L<strong>et</strong>chworth


Vue par satellite de L<strong>et</strong>chworth


Plan général de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


Plan <strong>du</strong> centre de<br />

L<strong>et</strong>chworth


Détail de l’organisations spatiale montrant le « close


Organisationspatiale: groupement<strong>et</strong> close


Organisationspatiale: groupement<strong>et</strong> close


Un close de L<strong>et</strong>chworth


Espace vert <strong>et</strong> habitations


Rue de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


Rue de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


Rue de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


Le centre de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


Habitations de la cité jardin de L<strong>et</strong>chworth


CAMILLO SITTE: L’ART DE BÂTIR<br />

LES VILLES


Influences sur la conceptionde cités-jardins<br />

Pour l’élaboration des deux proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> leur réalisation, E.<br />

Howard fait appel à deux architectes, Raymond Unwin, Barry<br />

Parker.<br />

L’application des diagrammes de Howard sera expérimentée<br />

naïvement à la l<strong>et</strong>tre dans un premier prototype,<br />

« L<strong>et</strong>chworth » (<strong>19</strong>03), suivant un tracé néo-médiéval par<br />

l’architecte-urbaniste Raymond Unwin très influencé par les<br />

théories néo-médiévales de Camillo Sitte <strong>et</strong> la philosophie de<br />

Ruskin.<br />

Unwin reprendra beaucoup de préceptes de Sitte pour<br />

l’élaboration de son livre <strong>et</strong> que l’on peut considérer comme une<br />

anticipation de « l’ Urban design « .<br />

Le grand intérêt de Unwin <strong>et</strong> de son premier collaborateur,<br />

Barry Parker , pour les villes irrégulières <strong>du</strong> moyen âge venait<br />

de l’étude comparative de certaines villes médiévales<br />

allemandes . Ces modèles seront à la base <strong>du</strong> tracé pittoresque<br />

de Hampstead Garden Suburb , commencé près de Londres en<br />

<strong>19</strong>07 .


RaymondUnwin: «Town planning in practice »<br />

Raymond Unwin reprendra beaucoup de<br />

préceptes de Camillo Sitte pour<br />

l’élaboration de son livre « Town planning in<br />

practice « (version française: « L'Etude<br />

pratique des Plans de Villes »), publié en <strong>19</strong>09<br />

<strong>et</strong> que l’on peut considérer comme une<br />

anticipation de « l’Urban design ».


Camillo Sitte :L’art de bâtir les villes<br />

C’est un livre qui critique les<br />

transformations de la capitale<br />

autrichienne, Vienne, par François<br />

Joseph.<br />

C'est aussi un livre de théorie faisant<br />

écho aux recherches qui, dans la<br />

Vienne des années 1880-1890,<br />

donnaient naissance à la<br />

psychanalyse, à la psychologie de la<br />

forme - EHREN­FELS -, à l'ébauche<br />

d'une science de l'art - de FIDLER à<br />

RIEGL -.<br />

Le succès de ce livre <strong>et</strong> l'application de<br />

ses principes furent immédiats dans<br />

les pays germaniques.<br />

En Grande-Br<strong>et</strong>agne ce p<strong>et</strong>it ouvrage<br />

a marqué la conception <strong>et</strong> la<br />

réalisation des cité-jardin <strong>et</strong> des villes<br />

nouvelles.


Camillo Sitte: L’art de bâtir les villes<br />

Camillo Sitte est l’auteur <strong>du</strong> livre «L'art de bâtir<br />

les villes - l'urbanisme selon ses fondements<br />

artistiques – (Stadtebau nach seinen<br />

Künstlerischen Grundsiitzen) » (1889).<br />

Ce livre traite que de la seule dimension<br />

esthétique de la ville, qui veut remplacer la<br />

pauvr<strong>et</strong>é formelle des espaces urbains <strong>du</strong> <strong>19</strong> <strong>ème</strong><br />

siècle, symétriques, standardisés, réguliers<br />

illustrés dans la modernisation de Paris <strong>et</strong> de<br />

Vienne, oppose la richesse des espaces urbains<br />

antiques, médiévaux, classiques <strong>et</strong> baroques.


RaymondUnwin: «Town planning in practice »


Raymond Unwin: « Town planning in practice »<br />

version française: « Plan des villes »<br />

Raymond Unwin construisit avec Barry Parker la citéjardin<br />

de L<strong>et</strong>chworth <strong>et</strong> fut l'un des premiers<br />

professeurs d'urbanisme en Grande-Br<strong>et</strong>agne.<br />

Son livre "Town planning in Practice" fut publié en<br />

français en <strong>19</strong>22 sous le titre "Plan des Villes".<br />

Unwin ne repousse pas l'architecture <strong>du</strong> passé,<br />

considérant que l'on peut en tirer parti sans la copier.<br />

Il préconise les écrans de ver<strong>du</strong>re, l'aménagement de<br />

parcs, de terrains de jeux <strong>et</strong> même de champs cultivés<br />

dans les grandes villes.<br />

Contrairement aux urbanistes progressistes, il<br />

considérait en eff<strong>et</strong> que l'entassement n'était pas<br />

rentable.


Town planning in practice


Illustration tirée <strong>du</strong> livre town planning in practice


Illustration tirée <strong>du</strong> livre town planning in practice


Illustration tirée <strong>du</strong> livre « town<br />

planning in practice ».


Illustration tirée <strong>du</strong> livre « town planning in practice ».


Illustration tirée <strong>du</strong> livre town planning in practice


Illustration tirée <strong>du</strong> livre town planning in practice


Les cité-jardin sur le terrain<br />

Le grand intérêt R. Unwin <strong>et</strong> de son premier<br />

collaborateur, Barry Parker, pour les villes<br />

irrégulières <strong>du</strong> moyen âge venait de l’étude<br />

comparative de certaines villes médiévales<br />

allemandes.<br />

Ces modèles seront à la base <strong>du</strong> tracé<br />

pittoresque de Hampstead Garden Suburb,<br />

commencé près de Londres en <strong>19</strong>07 <strong>et</strong><br />

Welwyn commencé en <strong>19</strong><strong>19</strong> <strong>et</strong> jamais<br />

terminée.


Plan général de HampsteadGardenSuburb


Plan général de la cité jardin par satellite


Plan <strong>du</strong> centre de Hampstead garden city


Hampstead Garden Suburb; peinture de William Ratcliffe,<br />

<strong>19</strong>14


Hampstead garden suburb: Groupement de<br />

maisons en « close »


Habitations de Hampstead garden city


Welwyn Garden City<br />

Après la 1 ère guerre mondiale, Raymond Unwin avec la collaboration<br />

d’un architecte de formation classique (beaux-arts de Paris), le<br />

français Louis de Soissons, vont faire le plan de Welwin Garden City,<br />

commencée en <strong>19</strong><strong>19</strong> mais jamais terminée en vérité (voir ci-contre).<br />

<strong>La</strong> stratégie urbaine des deux architectes se fait en deux étapes. <strong>La</strong><br />

première est d’utiliser le terrain comme un support de la nouvelle<br />

croissance, respectant les anciens chemins, certains arbres<br />

centenaires, la topographie générale, afin de déterminer<br />

l’emplacement des quartiers résidentiels <strong>et</strong> la zone <strong>in<strong>du</strong>strielle</strong>.


Welwyn Garden City<br />

Dans la deuxi<strong>ème</strong> étape, ils superposent deux<br />

conceptions de la ville tout à fait différentes comme<br />

structure générale : celle de la ville classique, une<br />

influence de Louis de Soissons, avec sa symétrie <strong>et</strong> sa<br />

rigueur pour le centre civique <strong>et</strong> administratif, <strong>et</strong> celle<br />

de la ville médiévale avec ses variétés irrégulières pour<br />

les quartiers résidentiels voir ci-contre.<br />

Dans c<strong>et</strong>te conception, les deux architectes voulaient<br />

arriver à une forme urbaine m<strong>et</strong>tant en valeur le<br />

traitement pittoresque <strong>et</strong> la notion <strong>du</strong> « Close », un<br />

espace privé formé par le groupement de maisons<br />

autour d’un cul-de-sac (sorte d’impasse).


<strong>La</strong> cité jardin de<br />

Welwyn<br />

Plan de Raymond<br />

Unwin


Plan de Raymond<br />

Unwin de la cité<br />

jardin deWelwyn


Habitation type de la cité jardin deWelwyn


Organisation spatiale de la cité jardin deWelwyn


Organisation spatiale de la cité jardin deWelwyn


Le « close »<br />

Le close est un ensemble de logements ou<br />

pavillons groupés autour d'un espace<br />

centrale, privé ou semi-privé.<br />

On y accède par un porche ou portique le plus<br />

souvent inclus dans un front bâti sur rue ou<br />

par une voie de desserte se terminant en<br />

impasse sur l’espace centrale.<br />

Ce type d'habitat a été développé <strong>et</strong> employé<br />

par R. Unwin dans sa conception des cités<br />

jardins.


Le « Close »


Le « close »


Le « close »


Le « close »


Welwyn garden city


Vue satellitaireWelwyn garden city


Vue satellitaireWelwyn garden city


Conclusion<br />

<strong>La</strong> cité-jardin est la source de l'urbanisme<br />

culturaliste au 20 <strong>ème</strong> siècle, dont les valeurs<br />

sont, la richesse des relations humaines <strong>et</strong><br />

la permanence des traditions culturelles<br />

proposant un modèle spatial circonscrit,<br />

clos <strong>et</strong> différencié.


Conclusion<br />

Bien que son importance diminuera avec<br />

l’application des théories urbaines progressistes <strong>du</strong><br />

mouvement moderne, la théorie d’Ebenezer Howard<br />

persistera dans la planification urbaine de beaucoup<br />

de pays, particulièrement dans l’établissement de<br />

« villes nouvelles » jusqu’aux années <strong>19</strong>70.<br />

En eff<strong>et</strong>, ce mouvement créera une nouvelle école<br />

en urbanisme dont les théories s’opposent au<br />

machinisme, préconisant le « désurbanisme » des<br />

grandes agglomérations <strong>et</strong> le respect de leur<br />

contexte urbain existant.

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