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these etude des interactions entre une proteine ... - Lionel Tcatchoff

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Université de Versailles Saint Quentin<br />

Ecole Doctorale : "Des Génomes Aux Organismes"<br />

THESE<br />

Présentée par<br />

<strong>Lionel</strong> TCATCHOFF<br />

Pour l’obtention du titre de<br />

Docteur en Biochimie de l’Université de Versailles saint Quentin<br />

ETUDE DES INTERACTIONS ENTRE UNE PROTEINE<br />

HUMAINE DE LIAISON AUX ODORANTS<br />

ET SES PARTENAIRES,<br />

ODORANTS ET RECEPTEURS OLFACTIFS<br />

Composition du jury<br />

Président : Marc NADAL<br />

Rapporteurs : Catherine RONIN<br />

Michael O'DONOHUE<br />

Examinateur : Gilles SICARD<br />

Soutenue le 18 octobre 2007<br />

Directeur de thèse : Jean-Claude PERNOLLET


REMERCIEMENTS<br />

Au terme de ce travail réalisé au laboratoire de Biochimie de l’olfaction et de la<br />

gustation à l’INRA de Jouy-en-Josas, je tiens à remercier Jean-Claude Pernollet qui m’a<br />

permis de réaliser cette thèse dans son équipe, pour la confiance qu’il m’a accordée et sa<br />

disponibilité. Mes plus sincères remerciements vont aussi à Loïc Briand qui a su me montrer<br />

le chemin tout en me laissant suffisamment de liberté. Merci pour le temps qu’il a passé avec<br />

moi lors de nombreuses discussions et l’aide précieuse qu’il m’a accordée pour réaliser cette<br />

thèse.<br />

Ce travail a été réalisé en équipe et je profite de cette page pour remercier ceux qui<br />

m’ont aidé au cours de ces quelques années : Claude Nespoulous, Valérie Bézirard, Claire<br />

Schlegel, Florence Blon, et Jean-Claude Huet. Merci pour votre aide, d’un point de vue<br />

technique et scientifique. Outre les permanents, je tiens à remercier les stagiaires avec qui j’ai<br />

travaillé, Yann Nédelec et Abir Laib Achraf qui ont activement participé à mon travail.<br />

Je souhaite exprimer ma reconnaissance à Marc Nadal, d’<strong>une</strong> part pour m’avoir fait<br />

confiance pour réaliser <strong>des</strong> enseignements à l’université, d’autre part pour avoir accepté de<br />

présider le jury de thèse. Mes remerciements s’adressent aussi à Catherine Ronin-Vaisse et<br />

Michael O’Donohue qui ont accepté de lire et d’évaluer ce travail. Je remercie de même<br />

Gilles Sicard qui a bien voulu participer au jury de la thèse.<br />

Parce que l’atmosphère dans laquelle on travaille a souvent un impact sur les résultats,<br />

je voulais témoigner de ma reconnaissance à l’ensemble de l’équipe :<br />

Claude, nos nombreuses discussions, ta rigueur, ta philosophie, ta façon toujours<br />

positive de tourner les choses m’ont énormément aidé. Après avoir beaucoup discuté<br />

randonnées, nous irons peut-être un jour ensemble. Valérie, il est plus facile de travailler dans<br />

la bonne humeur et grâce a toi, ça a été le cas pendant tout ce temps. Ta joie de vivre est un<br />

moteur pour l’ambiance dans le laboratoire et je t’en remercie. Merci aussi pour la relecture<br />

de ce manuscrit. Claire, toujours d’humeur égale, toujours prête à rendre service, je te


emercie pour toute l’aide que tu m’as fournie, et en particulier pour le temps que tu m’as fait<br />

gagner pour l’imagerie calcique. Hélène, je te remercie pour ta bonne humeur, ton soutien et<br />

pour m’avoir permis de découvrir l’enseignement en réalisant un monitorat à l’université.<br />

Bien évidement, mes remerciements vont aussi aux autres membres de l’équipe ; Mariam, en<br />

particulier pour ses conseils et son aide lors de la phase de rédaction ; Florence, notamment<br />

pour son assistance sur certaines manipulations ; Danièle pour sa gentillesse et sa disponibilité,<br />

ainsi que Jean-Claude (Huet), Petro, Marta et Guenhaël.<br />

Les stagiaires de plus ou moins longue durée participent aussi grandement à la vie du<br />

laboratoire. Je tenais à remercier en particulier la bande <strong>des</strong> daltons, Yann, Sébastien et<br />

Yannick, mais aussi : Abir, Brice, Fallou, Isabelle, Emeline, Floraine, Elodie Mounia, Arnaud<br />

et bien sûr ceux que j’ai oublié…<br />

Je remercie chaleureusement les membres <strong>des</strong> équipes BIOBAC et PAPPSS pour<br />

notre bon voisinage de ces quelques années. En particulier Céline, Alain et Coralie.<br />

Je remercie en outre ceux qui ont permis quelques moments de détente même au plus<br />

dur de la rédaction, Mickael, Statis, Jasna, Mariam, Liliana, Stéphane, Michal et Karine.<br />

Je remercie évidement les amis qui m’ont été d’un grand soutien aux cours de ces trois<br />

ans, notamment Raphaël, Elodie, Bastien, Pascal, Elizabeth, Jérôme, Ali, Sébastien, Aline<br />

Christophe, Thibaut…<br />

Pour finir, je remercie affectueusement, mes parents et mon frère Ivan pour leur<br />

soutien permanant, leur tolérance et leur confiance.


SOMMAIRE<br />

ABREVIATIONS 1<br />

LISTE DES FIGURES 3<br />

LISTE DES TABLEAUX 5<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 6<br />

PREAMBULE 7<br />

I- PERCEPTION OLFACTIVE 11<br />

1. Le stimulus olfactif : les molécules odorantes 11<br />

2. Physiologie de l’organe olfactif, de la périphérie aux c<strong>entre</strong>s nerveux 13<br />

3. Le codage <strong>des</strong> odeurs 17<br />

3.1. Au niveau de l’épithélium olfactif 17<br />

3.2. Au niveau du bulbe olfactif 19<br />

4. Les récepteurs olfactifs 19<br />

4.1. Aspects génétiques 21<br />

4.2. Classification <strong>des</strong> récepteurs olfactifs 22<br />

4.3. Aspects structuraux 23<br />

4.4. Fonctionnement <strong>des</strong> récepteurs olfactifs 24<br />

4.5. Etude de l’activation <strong>des</strong> RO par les odorants 26<br />

4.6. Etude du site d’interaction RO-Odorant 27<br />

II- LES PROTEINES DE LIAISON AUX ODORANTS 29<br />

1. Propriétés générales <strong>des</strong> protéines de liaison aux odorants 29<br />

2. Propriétés structurales <strong>des</strong> OBP 29<br />

3. Propriétés de liaison <strong>des</strong> OBP 32<br />

4. Les protéines humaines de liaison aux odorants 33<br />

5. Eléments structuraux de la fixation <strong>des</strong> odorants dans la poche de l’OBP humaine 36<br />

6. Rôles physiologiques <strong>des</strong> OBP 36<br />

7. Comparaison avec le système olfactif <strong>des</strong> insectes 38<br />

1. Organisation péricellulaire 38<br />

2. Mécanismes péricellulaires de l’olfaction chez les insectes 39<br />

3. Aspects structuraux <strong>des</strong> OBP d’insectes 40<br />

4. Aspects fonctionnels 41<br />

III- OBJECTIFS DE CE TRAVAIL 43


CHAPITRE I - APPROCHE STRUCTURALE DES INTERACTIONS OBP - ODORANTS 45<br />

I- ARTICLE 49<br />

II- COMPLEMENTS CONCERNANT L’ARTICLE ET D’AUTRES MUTANTS 58<br />

1. Matériel et métho<strong>des</strong> 58<br />

1. Mutagenèse dirigée de hOBP-2A 58<br />

1.1. Vecteur d’expression en levure 58<br />

1.2. Vecteur d’expression en bactérie 58<br />

1.2. Amplifications et purifications de plasmi<strong>des</strong> 59<br />

1.3. Electrophorèse sur gel d’agarose 59<br />

1.4. Mutagenèse dirigée 59<br />

1.4.1. Mutagenèse par PCR d’après la méthode de Ho et al. 59<br />

1.4.1.1. Principe 59<br />

1.4.1.2. Protocole 61<br />

1.4.1.3. Construction <strong>des</strong> vecteurs d’expression en levure 62<br />

1.4.2. Mutagenèse dirigée adaptée du Kit « Site directed mutagenesis » 63<br />

1.4.2.1. Principe 63<br />

1.4.2.2. Construction du vecteur d’expression de hOBP-2A en bactérie 63<br />

1.4.2.3. Protocole de mutagenèse 64<br />

1.5. Transformations de bactéries 64<br />

1.6. Sélection <strong>des</strong> clones 65<br />

1.6.1. Test de la présence de l’insert 65<br />

1.6.2. Séquençage 66<br />

1.6.2.1. Principe du séquençage 66<br />

1.6.2.2. Protocole 66<br />

2. Expression <strong>des</strong> protéines recombinantes 66<br />

2.1. Expression en levure Pichia pastoris 67<br />

2.1.1. Transformation de Pichia pastoris 67<br />

2.1.2. Sélection <strong>des</strong> clones producteurs d’OBP 67<br />

2.1.3. Electrophorèse dénaturante sur gel de polyacrylamide 67<br />

2.1.4. Production d’OBP recombinantes 68<br />

2.1.5. Purification <strong>des</strong> OBP recombinantes 68<br />

2.2. Expression en bactérie 69<br />

2.2.1. Expression <strong>des</strong> protéines de fusion GST-OBP 69<br />

2.2.2. Purification <strong>des</strong> protéines de fusion 69<br />

2.2.3. Obtention de protéase TEV 70<br />

2.2.4. Purification <strong>des</strong> OBP 70<br />

3. Caractérisation <strong>des</strong> OBP recombinantes 71<br />

3.1. Estimation <strong>des</strong> concentrations protéiques 71<br />

3.2. Séquençage N-terminal 71<br />

3.2.1. Principe du séquençage d’Edman 71<br />

3.2.2. Protocole 72<br />

3.3. Spectrométrie de masse 72


3.3.1. Principe de la spectrométrie de masse MALDI-TOF 72<br />

3.3.2. Mesure de masse totale <strong>des</strong> protéines 73<br />

3.3.3. Détermination <strong>des</strong> cartes peptidiques 73<br />

3.3.3.1. Réduction-alkylation 73<br />

3.3.3.2. Digestion par trypsinolyse 74<br />

3.3.3.3. Clivage chimique au bromure de cyanogène (BrCN) 74<br />

3.3.3.4. Analyse MALDI-TOF <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> 74<br />

3.4. Spectre de fluorescence du tryptophane 75<br />

3.5. Dichroïsme circulaire 75<br />

4. Mesure d’affinité par compétition de son<strong>des</strong> fluorescentes 76<br />

4.1. Principe 76<br />

4.2. Protocole 77<br />

4.2.1. Fixation <strong>des</strong> son<strong>des</strong> 77<br />

4.2.2. Compétition de ligands 78<br />

5. Modélisation moléculaire et arrimage moléculaire 78<br />

2. Résultats complémentaires relatifs à l’article 80<br />

1. Mutagenèse dirigée de l’OBP humaine 80<br />

1.1. Mutagenèse article 80<br />

1.2. Nouveaux mutants 80<br />

2. Production <strong>des</strong> OBP sauvages et mutées 80<br />

2.1. Production en levure Pichia pastoris (Article) 80<br />

2.1.1. Transformation <strong>des</strong> levures 80<br />

2.1.2. Sélection <strong>des</strong> clones les plus producteurs 81<br />

2.1.3. Production <strong>des</strong> protéines recombinantes 82<br />

2.1.4. Purification <strong>des</strong> OBP recombinantes 84<br />

2.2. Production <strong>des</strong> OBP en bactérie 84<br />

2.2.1. Production de fusions GST-OBP 84<br />

2.2.2. Purification 87<br />

3.2.1. Production de la protéase TEV 87<br />

3.2.2. Purification <strong>des</strong> OBP 88<br />

3. Intégrité <strong>des</strong> protéines produites 89<br />

3.1. Intégrité chimique 89<br />

3.1.1. Séquençage N-terminal 89<br />

3.1.2. Mesure de masse molaire <strong>des</strong> protéines mutées 90<br />

3.1.3. Validation <strong>des</strong> mutations par analyse <strong>des</strong> masses peptidiques 90<br />

3.2. Intégrité structurale 94<br />

3.2.1. Fluorescence du tryptophane 94<br />

3.2.2. Dichroïsme circulaire 95<br />

4. Etude fonctionnelle <strong>des</strong> mutants 95<br />

4.1. Tests de fixations pour les mutants de l’article 95<br />

4.1.1. Mesure <strong>des</strong> constantes d’affinité de son<strong>des</strong> fluorescentes 95<br />

4.1.2. Déplacement de son<strong>des</strong> fluorescentes 99<br />

4.2. Nouveaux mutants 102<br />

5. Modélisation moléculaire et arrimage moléculaire 104<br />

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 106


CHAPITRE II – IMPACT DES OBP SUR LES RECEPTEURS OLFACTIFS 110<br />

I- MATERIEL ET METHODES 115<br />

1. Culture cellulaire 115<br />

2. Imagerie calcique 115<br />

3. Traitement <strong>des</strong> données 117<br />

4. Production d’OBP humaine 117<br />

1. hOBP-2A fusionné à <strong>une</strong> queue poly histidine 117<br />

1.1. Construction <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong> 117<br />

1.2. Production en levure 118<br />

2. Fusion GST 118<br />

II- RESULTATS 119<br />

1. Influence de hOBP-2A sur le niveau d’activation de OR1G1 119<br />

2. Modification du mode de production de hOBP-2A 119<br />

1. Stratégies 119<br />

2. Validation du nouveau mode de production 120<br />

3. Validation de l’approche en VOFA 121<br />

1. Contrôles positifs 121<br />

2. Contrôle négatif 122<br />

3. Effet <strong>des</strong> OBP sur le seuil d’activation du récepteur OR1G1 122<br />

4. Effet de la concentration en OBP 125<br />

5. Aspect cinétique de l’action de hOBP-2A sur OR1G1 126<br />

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 131<br />

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 135<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 139


ABREVIATIONS<br />

ACN Acétonitrile<br />

ADN Acide Désoxyribonucléique<br />

AMPc Adénosine Mono Phosphate Cyclique<br />

ATP Adénosine Tri Phosphate<br />

BMD Milieu de production de protéine pour <strong>des</strong> levures<br />

BMGY Milieu pour <strong>une</strong> croissance cellulaire <strong>des</strong> levures<br />

BMMt Milieu de production de protéine pour <strong>des</strong> levures<br />

BrCN Bromure de cyanogène<br />

CSP Protéine de liaison aux composés chimiosensoriels ("Chemosensory Protein")<br />

CNG Canal ionique AMPc dépendant ("Cyclic-nucleotide-gated ion channel")<br />

DAUDA Acide 11-(5-(diméthylaminonaphthalenyl-1-sulfonyl)amino)undécanoïque<br />

ddNTP Didéoxynucléoti<strong>des</strong><br />

dNTP Déoxynucléoti<strong>des</strong><br />

DTT Dithiothreitol<br />

EDTA Acide éthylène diamino tétra acétique<br />

ExB Tampon d’extraction<br />

GOBP Protéine de liaison aux odorants généraux ("General Odorant Binding Protein")<br />

GST Glutathion S-transférase<br />

GTP Guanosine Tri Phosphate<br />

HEK Cellules embryonnaires de foie<br />

HEPES acide sulfonique n-2-hydroxyéthylpipérazine-n-2-éthane<br />

HH Hanks HEPES<br />

IBMP 2-isobutyl-3-methoxypyrazine<br />

IMAC Chromatographie d’affinité sur colonne de métal immobilisé<br />

IP3 Inositol 1,4,5 triphosphate<br />

IPTG Isopropyl β-D thiogalactoside<br />

LB Luria-Bertani, milieu de culture pour bactéries<br />

LB-LS Milieu de culture pour bactéries a faible teneur en sel ("Luria-Bertani Low Salt")<br />

MALDI Ionisation par désorption laser assistée par matrice<br />

MEM Milieu de culture de cellules de mamifère ("Minimum Essential Medium")<br />

MES Acide 4-Morpholine éthanesulfonique<br />

MeOH Méthanol<br />

1


MUP Protéine majeure de l’urine ("Major Urinary Protein")<br />

NPN N-phényl-1-naphthylamine<br />

OBP Protéine de liaison aux odorants ("Odorant Binding Protein")<br />

PBP Protéine de liaison aux phéromones ("Pheromone Binding Protein")<br />

PCR Réaction de polymérisation en chaîne ("Polymerase Chain Reaction")<br />

pI Point isoélectrique<br />

IP2 Phosphatidyl inositol biphosphate<br />

PITC Isothiocyanate de phényle<br />

PLC Phospholipase C<br />

PVDF Difluorure de polyvinylidène<br />

QAE Ethyl amino quaternaire<br />

RBP Protéine de liaison du rétinol ("Retinol Binding Protein")<br />

RCPG Récepteur couplé aux protéines G<br />

RO Récepteur olfactif<br />

rpm Rotations par minutes<br />

SDS Dodécyl sulfate de sodium<br />

SDS-PAGE Electrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence de SDS<br />

SOB-Mg Milieu de culture pour bactéries (préparation de bactéries chimiocompétentes)<br />

SOC Milieu de culture pour bactéries (après un choc thermique)<br />

TAE Tampon Tris acétate EDTA<br />

TEMED Tetraméthyl-éthylène-diamine<br />

TEV Tobacco etch virus (Nom d’<strong>une</strong> protéase codée par un virus du tabac)<br />

TFA Acide trifluoro acétique<br />

TOF Temps de vol<br />

Tris Tris(hydroxméthyl)aminométhane<br />

VNO Organe voméro nasal ("Vomeronasal Organ")<br />

VOFA Test fonctionnel en mode vapeur ("Volatile Odorant Functional Assay ")<br />

YNB Source de nutrition minérale et azotée pour les levures ("Yeasty Nitrogen Base ")<br />

YPDS Milieu de culture pour bactéries (après électroporation)<br />

2


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

14<br />

15<br />

16<br />

17<br />

18<br />

19<br />

20<br />

21<br />

22<br />

23<br />

24<br />

25<br />

26<br />

27<br />

28<br />

29<br />

LISTE DES FIGURES<br />

Quelques exemples d’odorants<br />

Coupe schématique transversale de la cavité olfactive humaine<br />

Organisation de l’épithélium olfactif<br />

Organisation du bulbe olfactif<br />

Représentation schématique <strong>des</strong> projections du système olfactif dans le<br />

système nerveux central<br />

Représentation schématique du système de codage <strong>des</strong> odorants<br />

Représentation schématique d’un récepteur couplé aux protéines G<br />

Evolution du nombre de récepteurs olfactifs chez les mammifères<br />

Représentation de la séquence en aci<strong>des</strong> aminés d’un récepteur de souris<br />

Cascade de transduction de récepteurs olfactifs<br />

Modèle moléculaire d’un récepteur olfactif<br />

Alignement de quelques OBP de vertébrés<br />

Représentation de la structure tridimensionnelle <strong>des</strong> OBP de vertébré<br />

Séquence nucléotidique et protéique de hOBP-2A<br />

Mesure de l’affinité de hOBP-2A en fonction de la taille <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> et <strong>des</strong><br />

aldéhy<strong>des</strong><br />

Organisation du système olfactif <strong>des</strong> insectes<br />

Représentation de structures 3D d’OBP d’insectes<br />

Vue en coupe du modèle tridimensionnel de hOBP-2A<br />

Schématisation de la cavité de l’OBP humaine<br />

Principe de la mutagenèse dirigée par PCR selon la méthode de Ho et al.<br />

Représentation schématique <strong>des</strong> constructions réalisées dans pGAPZα<br />

Représentation schématique <strong>des</strong> constructions réalisées dans pGEX-2T<br />

Principe de la mesure de l’affinité par déplacement de sonde fluorescente<br />

Criblage <strong>des</strong> clones de Pichia pastoris<br />

Cinétiques de production <strong>des</strong> différents mutants<br />

Purification <strong>des</strong> fusions GST-OBP<br />

Production et purification de protéase TEV<br />

Suivi de purification <strong>des</strong> OBP produites en bactérie<br />

Carte peptidique de hOBP-2A et hOBP-2A-K82A après trypsinolyse<br />

12<br />

13<br />

14<br />

16<br />

16<br />

18<br />

20<br />

22<br />

24<br />

25<br />

28<br />

30<br />

31<br />

34<br />

35<br />

38<br />

41<br />

47<br />

48<br />

60<br />

62<br />

64<br />

76<br />

82<br />

83<br />

86<br />

87<br />

88<br />

92<br />

3


30<br />

31<br />

32<br />

33<br />

34<br />

35<br />

36<br />

37<br />

38<br />

39<br />

40<br />

41<br />

42<br />

43<br />

44<br />

45<br />

46<br />

47<br />

48<br />

49<br />

Carte peptidique de hOBP-2A, hOBP-2A-K62A et hOBP-2A-K112A après<br />

clivage au BrCN<br />

Spectres de fluorescence du tryptophane de hOBP-2A et <strong>des</strong> mutants K62A,<br />

K82A et K112A<br />

Spectres d’émission du NPN, et du DAUDA, effet de hOBP-2A<br />

Fixation du NPN sur hOBP-2A et les mutants K62A, K82A et K112A<br />

Fixation du DAUDA sur hOBP-2A et les mutants K62A, K82A et K112A<br />

Mesures de déplacement du NPN pour divers ligands de hOBP-2A<br />

Intégrité de hOBP-2A et hOBP-2ABac<br />

Fixation du NPN et déplacement par le tridécanal pour hOBP-2ABac<br />

Alignement de quatre lipocalines connues pour interagir avec les aldéhy<strong>des</strong> et<br />

aci<strong>des</strong> gras<br />

Représentation <strong>des</strong> <strong>interactions</strong> <strong>entre</strong> les OBP et ses partenaires<br />

Représentation schématique du test fonctionnel VOFA<br />

Détournement de la cascade de transduction <strong>des</strong> récepteurs olfactifs<br />

Contrôles de la viabilité <strong>des</strong> cellules HEK293 et de leur capacité à répondre<br />

Répartition de l’odorant dans les phases vapeur ou aqueuse au cours du VOFA<br />

avec ou sans OBP<br />

Influence de l’OBP sur la réponse calcique <strong>des</strong> cellules soumises à différentes<br />

concentrations d’odorant<br />

Influence de la concentration en odorant sur le nombre de cellules activées<br />

avec ou sans OBP<br />

Influence de la concentration en OBP sur le nombre de cellules activées<br />

Cinétiques d’activation du récepteur OR1G1 pour différentes concentrations<br />

en tridécanal<br />

Effet cinétique de l’OBP sur l’activation de OR1G1 à différentes<br />

concentrations de tridécanal<br />

Effet de la concentration en OBP sur la cinétique d’activation du récepteur<br />

OR1G1<br />

93<br />

95<br />

96<br />

97<br />

98<br />

101<br />

102<br />

103<br />

108<br />

111<br />

112<br />

113<br />

121<br />

123<br />

124<br />

125<br />

126<br />

128<br />

129<br />

130<br />

4


1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

LISTE DES TABLEAUX<br />

Séquences <strong>des</strong> oligonucléoti<strong>des</strong> utilisés lors de la mutagenèse dirigée.<br />

Pepti<strong>des</strong> issus de la digestion trypsique de hOBP-2A et hOBP-2A-K82A<br />

Pepti<strong>des</strong> issus du clivage au BrCN de hOBP-2A, hOBP-2A-K62A et hOBP-<br />

2A-K112A<br />

Constantes d'affinité de différentes familles d'odorants à 8 carbones<br />

61<br />

91<br />

93<br />

99<br />

5


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE


PREAMBULE<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Toutes les espèces animales possèdent <strong>des</strong> capacités sensorielles permettant d’assurer<br />

leur survie en interagissant avec leur environnement immédiat. Ces sens leur permettent de<br />

détecter et de caractériser leur milieu, notamment en assurant les fonctions essentielles, telles<br />

la recherche de nourriture, la détection de prédateurs, l’établissement de relations sociales ou<br />

encore la reproduction. L'olfaction est un sens prédominant chez la plupart <strong>des</strong> animaux qui<br />

s'appuient très largement sur celui-ci pour toutes ces fonctions vitales.<br />

La vie contemporaine de l’homme stimulant majoritairement les sens de l’ouïe ou de<br />

la vue, la perte de ces sens s’avère beaucoup plus handicapante que la simple perte de<br />

l’olfaction (anosmie). L’intérêt immédiat de l’étude de l’audition ou de la vue ainsi que leur<br />

accessibilité par <strong>des</strong> moyens d’investigation simples expliquent pourquoi les mécanismes de<br />

l’audition ou de la vision sont bien mieux connus que ceux de l’olfaction. Toutefois, au cours<br />

<strong>des</strong> 30 dernières années, la consommation est venue au c<strong>entre</strong> <strong>des</strong> préoccupations de la société.<br />

Le secteur agroalimentaire a vu son pouvoir augmenter en même temps que son intérêt pour le<br />

bien être du consommateur. En outre, l’olfaction nous permet de qualifier notre<br />

environnement en fonction d’<strong>une</strong> valeur hédonique, notamment en permettant l’établissement<br />

<strong>des</strong> préférences alimentaires, ce qui intéresse particulièrement l’agroalimentaire, la parfumerie<br />

ou la cosmétique. Ces évolutions de la société ont conduit à un regain d’intérêt pour les<br />

mécanismes de perception <strong>des</strong> odeurs. En effet, étudier le fonctionnement de cette modalité<br />

sensorielle est un enjeu capital, pour comprendre les arcanes de la communication chimique<br />

<strong>entre</strong> les animaux mais aussi d’un point de vue économique, pour l’industrie agroalimentaire,<br />

ou encore les parfumeurs.<br />

Les premières découvertes ont été réalisées grâce à <strong>des</strong> techniques<br />

d’électrophysiologie qui ont d’abord permis de mesurer l’activation de l’épithélium olfactif,<br />

siège <strong>des</strong> premières étapes de la détection <strong>des</strong> odeurs puis, avec l’évolution <strong>des</strong> techniques,<br />

directement celle <strong>des</strong> neurones olfactifs. Ces approches ne permettent toutefois pas d’étudier<br />

les mécanismes moléculaires mis en jeu dans la détection et la reconnaissance <strong>des</strong> stimulus<br />

olfactifs. Ainsi jusqu’à la fin <strong>des</strong> années 1970, le terme de récepteur olfactif désignait les<br />

7


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

neurones olfactifs et la recherche <strong>des</strong> récepteurs olfactifs au sens pharmacologique progressait<br />

assez peu.<br />

Afin d’identifier les récepteurs olfactifs, <strong>une</strong> approche pharmacologique classique a<br />

consisté à chercher les sites de fixation de molécules marquées radioactivement sur <strong>des</strong><br />

épithélium olfactifs. Cette approche a conduit à l’identification de sites de fixation du<br />

camphre chez le rat et la grenouille (Fesenko et al., 1979). Par la suite, Paolo Pelosi, en<br />

utilisant le 2-isobutyl-3-methoxypyrazine (IBMP) marqué, <strong>une</strong> <strong>des</strong> molécules au seuil de<br />

détection le plus bas chez l’homme (odeur de poivron), réussit à démontrer l’existence chez la<br />

vache d’<strong>une</strong> protéine soluble de faible masse moléculaire capable de lier les odorants, qu’il<br />

nomme OBP pour « Odorant-Binding Protein » (Pelosi et al., 1981, Pelosi et al., 1982). Ces<br />

premières découvertes ont été rapidement suivies par la confirmation de la présence de ces<br />

OBP chez d’autres espèces, notamment le rat (Pevsner et al., 1986), le porc et le lapin (Dal<br />

Monte et al., 1991). Au cours <strong>des</strong> années 80, il a été montré en particulier <strong>une</strong> expression<br />

spécifique <strong>des</strong> OBP au niveau de l’épithélium olfactif (Pevsner et al., 1986). De plus, les<br />

affinités de l’OBP de porc pour <strong>des</strong> dérivés de la pyrazine sont d’autant plus fortes que les<br />

seuils de détection (chez l’homme) sont bas, suggérant bien un rôle <strong>des</strong> OBP dans la<br />

perception <strong>des</strong> odorants (Pevsner et al., 1985).<br />

Au cours <strong>des</strong> années 80, la communauté scientifique accumule <strong>des</strong> informations sur le<br />

fonctionnement du système olfactif. Les mammifères possèdent un système olfactif capable<br />

de reconnaître <strong>des</strong> milliers d’odeurs différentes (Lancet, 1986). Il a été montré que le siège de<br />

cette reconnaissance se trouve au niveau <strong>des</strong> cils olfactifs. En effet l’ablation spécifique <strong>des</strong><br />

cils conduit à <strong>une</strong> perte de réponse olfactive (Bronshtein et Minor, 1977). L’exposition de cils<br />

olfactifs de rat à <strong>des</strong> odorants conduit à <strong>une</strong> stimulation rapide de l’adénylate cyclase puis à<br />

<strong>une</strong> augmentation de la quantité d’AMPc (Pace et al., 1985, Sklar et al., 1986, Breer et al.,<br />

1990). Certains odorants induisent <strong>une</strong> augmentation d’inositol triphosphate (Boekhoff et al.,<br />

1990). Par ailleurs, il a été montré l’expression d’<strong>une</strong> protéine de liaison au GTP (protéine G),<br />

spécifique <strong>des</strong> neurones olfactifs, appelée Golf (Jones et Reed, 1989) et nécessaire à la réponse<br />

<strong>des</strong> neurones. D’autres étu<strong>des</strong> axées vers la compréhension de la transduction du message<br />

olfactif indiquent que c’est l’ouverture de canaux ioniques activés par l’AMPc qui conduit à<br />

la dépolarisation <strong>des</strong> neurones (Nakamura et Gold, 1987, Dhallan et al., 1990). Diverses<br />

étu<strong>des</strong> <strong>des</strong> voies de transduction de neuromédiateurs ou de récepteurs aux hormones<br />

8


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

semblaient indiquer que les voies impliquant l’AMPc ou l’inositol triphosphate, ont pour<br />

premier intermédiaire <strong>une</strong> protéine G. Dans tous les cas décrits, les protéines G sont activées<br />

par un membre d’<strong>une</strong> large famille de récepteurs nommés récepteurs couplés aux protéines G<br />

(RCPG). Le nombre très élevé de stimulus indique l’implication d’<strong>une</strong> large famille de<br />

récepteurs conduisant à l’activation de voies spécifiques <strong>des</strong> RCPG. Les OBP sont <strong>des</strong><br />

protéines solubles et malgré les <strong>interactions</strong> qu’elles présentent avec les odorants, elle<br />

n’apparaissent pas capables de générer de façon directe <strong>des</strong> variations d’AMPc dans les<br />

neurones, à l’origine du signal nerveux. Ainsi les OBP ne semblaient pas être de bonnes<br />

candidates en tant que récepteur olfactif (RO) qui sont plus probablement <strong>des</strong> RCPG.<br />

Tirant parti de l’avènement <strong>des</strong> techniques de biologie moléculaire et notamment de la<br />

« Polymerase Chain Reaction » (PCR), Linda Buck et Richard Axel, ont pu montrer<br />

l’expression spécifique dans l’épithélium olfactif de rat de 18 gènes codant <strong>une</strong> nouvelle<br />

classe de RCPG, les récepteurs olfactifs (Buck et Axel, 1991). Dans la même étude, ils<br />

montrent l’existence de plus de 200 gènes de cette même famille chez le rat, tout en suggérant<br />

que cette famille pourrait être bien plus importante.<br />

L’équipe de Linda Buck et Richard Axel ainsi que de nombreuses autres ont ensuite<br />

pu s’intéresser aux mécanismes moléculaires de l’olfaction. D’autres récepteurs ont été<br />

découverts au sein de divers organismes, l’activation <strong>des</strong> récepteurs par <strong>des</strong> odorants dans <strong>des</strong><br />

systèmes hétérologues a rapidement apporté la preuve de leur implication dans l’olfaction<br />

(Raming et al., 1993, Krautwurst et al., 1998). Certains travaux ont permis d’apporter <strong>une</strong><br />

meilleure compréhension <strong>des</strong> mécanismes de codage <strong>des</strong> odeurs, d’autres <strong>des</strong> mécanismes de<br />

transduction, ou encore du fonctionnement <strong>des</strong> récepteurs. Les travaux de Buck et Axel ont<br />

ainsi ouvert la voie de l’étude <strong>des</strong> récepteurs olfactifs qui, par la suite, se sont révélés former<br />

la plus grande famille de gènes <strong>des</strong> mammifères avec plus de 1% du génome exprimé pour les<br />

rongeurs. La communauté scientifique a reconnu l’ensemble <strong>des</strong> travaux <strong>des</strong> deux chercheurs<br />

en leur décernant le prix Nobel de médecine en 2004.<br />

Même si les récepteurs fonctionnent seuls (Raming et al., 1993, Krautwurst et al.,<br />

1998), les odorants pour les atteindre doivent être solubilisés dans le mucus olfactif, riche en<br />

OBP. Un amphibien modèle, le xénope, possède deux systèmes olfactifs. L’un est aquatique,<br />

9


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

l’autre aérien apparaît à la fin du développement lors de la mise en place de la respiration<br />

aérienne. L’OBP de xénope est exprimée uniquement lorsque se met en place la cavité<br />

olfactive aérienne et est limitée à celle-ci (Millery et al., 2005), ce qui suggère un rôle <strong>des</strong><br />

OBP lié à la respiration aérienne. Par ailleurs, ce sont d’un point de vue physiologique les<br />

premières molécules de l’organisme en contact avec les molécules odorantes et leur capacité à<br />

lier ces molécules laisse supposer <strong>une</strong> fonction de transport <strong>des</strong> odorants à travers le mucus<br />

olfactif.<br />

En parallèle <strong>des</strong> recherches sur les vertébrés, il a aussi été montré l’existence chez les<br />

insectes de protéines de liaisons aux odorants. Leur structure est très différente de celles <strong>des</strong><br />

OBP de vertébrés mais leur localisation au voisinage <strong>des</strong> neurones olfactifs et leurs capacités<br />

comm<strong>une</strong>s de liaison <strong>des</strong> odorants laissent supposer <strong>des</strong> fonctions proches. Kim et ses<br />

collaborateurs ont généré <strong>des</strong> mutants de drosophile et observé les variations de<br />

comportement face à l’éthanol. Les drosophiles sauvages fuient face à ce composé alors<br />

qu’<strong>une</strong> souche mutante, est au contraire attirée par l’alcool. La mutation consistait en <strong>une</strong><br />

délétion d’un gène unique codant <strong>une</strong> OBP qu’ils ont nommée LUSH. La réintroduction du<br />

gène de LUSH dans <strong>des</strong> drosophiles mutées restaure un comportement olfactif de drosophile<br />

sauvage indiquant bien <strong>une</strong> fonction de l’OBP dans la détection de certains composés (Kim et<br />

al., 1998, Kim et Smith, 2001). Par la suite, il a été montré que LUSH fixait un phtalate, un<br />

composé de plastique contaminant l’alcool (Zhou et al., 2004) ; toutefois, il s’agissait de la<br />

première mise en évidence claire du rôle d’<strong>une</strong> OBP dans les mécanismes de détection <strong>des</strong><br />

odorants. En outre, la poursuite <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de l’équipe de Dean Smith a permis de montrer<br />

que LUSH était nécessaire pour l’activation de neurones spécifiques d’<strong>une</strong> phéromone (le 11cis-vaccenyl<br />

acétate) impliquée dans le comportement d’agrégation observé chez la<br />

drosophile (Xu et al., 2005, Ha et Smith, 2006).<br />

L’analogie <strong>entre</strong> les systèmes olfactifs de vertébré et d’insecte permet de s’interroger<br />

sur le positionnement <strong>des</strong> OBP de vertébrés dans le système de détection <strong>des</strong> odeurs<br />

comprenant le récepteur olfactif et les odorants. Existe-t-il <strong>une</strong> triade Odorant-OBP-RO et<br />

quelle est la fonction de l’OBP dans ce cas ?<br />

10


I- PERCEPTION OLFACTIVE<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

L’odeur est <strong>une</strong> sensation résultant de la reconnaissance d’un mélange complexe de<br />

molécules chimiques, les odorants. Cette perception est fondée sur la reconnaissance<br />

stéréochimique <strong>des</strong> molécules odorantes, c’est à dire que le système olfactif distingue les<br />

molécules en fonction de leurs diverses fonctions chimiques ainsi que de leurs différentes<br />

conformations ou isomères. La première étape de détection <strong>des</strong> odorants chez les mammifères<br />

s’effectue au sein de l’épithélium olfactif situé dans la partie supérieure de la cavité nasale.<br />

Les odorants pénètrent dans la cavité nasale, traversent le mucus olfactif et se lient<br />

spécifiquement à <strong>des</strong> récepteurs couplés aux protéines G localisés dans les membranes <strong>des</strong><br />

neurones olfactifs sensoriels. L’activation de ces récepteurs induit l’ouverture de canaux<br />

ioniques qui conduit à la dépolarisation de la membrane cellulaire puis à un signal nerveux<br />

qui est ensuite transmis vers le bulbe olfactif. Après un premier traitement de l’information,<br />

celle-ci est relayée vers le cerveau (Reed, 2004).<br />

1. Le stimulus olfactif : les molécules odorantes<br />

On appelle odorant toute molécule pouvant atteindre et stimuler un neurone olfactif<br />

pour générer <strong>une</strong> sensation olfactive ou odeur. Il s’agit de composés chimiques comportant<br />

seulement 1 ou 2 groupes hydrophiles donc suffisamment volatils pour atteindre l’épithélium<br />

olfactif. Ils sont ainsi généralement hydrophobes et ont <strong>une</strong> masse inférieure à 350 Da<br />

(Chastrette, 1997). Ces molécules appartiennent à <strong>des</strong> familles chimiques très variées telles<br />

les alcools, aldéhy<strong>des</strong>, aci<strong>des</strong>, cétones ; ils peuvent être cycliques ou linéaires (Figure 1).<br />

Même si la structure et les fonctions chimiques d’un odorant peuvent être liées à la sensation<br />

qu’il génère, il est actuellement difficile de prédire l’odeur d’un odorant à partir de sa<br />

structure. Par exemple, <strong>des</strong> odorants de structures chimiques très différentes comme un alcool<br />

linéaire (octanol), <strong>une</strong> cétone linéaire (nonan-3-one), <strong>une</strong> cétone cyclique (S-carvone) ou<br />

encore un alcène linéaire (cis-3-héxénol), ont <strong>une</strong> note olfactive comparable (herbacée). De<br />

même <strong>une</strong> note florale a été attribuée au n-nonanal et à l’acétophénone, <strong>des</strong> composés ayant<br />

<strong>des</strong> structures et <strong>des</strong> fonctions très différentes même si la sensation générée est différente<br />

(odeurs de rose et d’oranger respectivement) (Figure 1).<br />

11


Alcools<br />

Octanol<br />

OH<br />

Frais, orange, rose, herbacé<br />

Décanol<br />

Fruité, gras<br />

1-Octène-3-ol<br />

Champignon<br />

Eugénol<br />

Girofle<br />

Cis-3-héxénol<br />

Herbacé<br />

Menthol<br />

C<br />

H 3<br />

CH 3<br />

CH 3<br />

OH<br />

Boisé, menthé, légèrement<br />

camphré<br />

OH<br />

Aldéhy<strong>des</strong><br />

Citronellal<br />

CHO<br />

Rosé, citronné, vert boisé,<br />

puissant<br />

n-Nonanal<br />

CHO<br />

Gras, puissant. Floral, frais et<br />

plaisant à forte dilution<br />

Cétones<br />

Nonan-3-one<br />

Acide<br />

O<br />

Herbacée, fruitée<br />

Heptan-2-one<br />

Fromage<br />

Heptanoate d'éthyle<br />

Fruitée, vineuse<br />

Acide octanoïque<br />

O<br />

O<br />

OH<br />

Huile rance, transpiration<br />

Figure 1. Quelques exemples d’odorants<br />

O<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Cycliques<br />

Acétophénone<br />

O<br />

CH 3<br />

Floral (oranger), amandé,<br />

piquant<br />

Anisole<br />

CH 3<br />

Phénolique, anisé, pétrole<br />

O<br />

S-carvone<br />

O<br />

Herbacée, cumin<br />

R-carvone<br />

O<br />

Menthe verte, florale à forte<br />

dilution<br />

C<br />

H 3<br />

β –Ionone<br />

CH 3<br />

*<br />

O<br />

CH 3<br />

Floral (violette), fruité<br />

(framboise), boisé<br />

Indole<br />

N<br />

Animal,<br />

H<br />

fécal, déplaisant,<br />

florale à forte dilution<br />

Les molécules odorantes sont classées en fonction de leurs classes chimiques (aldéhy<strong>des</strong>,<br />

aci<strong>des</strong>, alcools, cétones) et de leur structure, linéaire ou cyclique. On a indiqué ici le nom<br />

usuel <strong>des</strong> molécules, leur formule développée ainsi que leur note olfactive (en italique),<br />

c'est-à-dire la sensation perçue en leur présence. Les notes herbacées et fruitées sont<br />

surlignées en vert et ja<strong>une</strong> pour montrer qu’<strong>une</strong> note olfactive ne dépend pas<br />

nécessairement de la structure ni de la fonction chimique <strong>des</strong> odorants.<br />

12


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Par exemple la S-carvone et R-carvone sont deux stéréo-isomères évoquant<br />

respectivement <strong>une</strong> odeur de cumin et de menthe verte (Laska et Teubner, 1999). Ainsi, la<br />

nature exacte du stimulus porté par l’odorant n’est pas connue. On définit la notion d’odotope<br />

qui correspond à la disposition spatiale relative <strong>des</strong> éléments moléculaires déterminant l’odeur<br />

d’<strong>une</strong> classe de molécules. En outre, la quantité d’odorant joue aussi un rôle dans sa<br />

perception. Par exemple, l’indole ayant <strong>une</strong> note déplaisante (animale, fécale), prend <strong>une</strong><br />

odeur florale à plus forte dilution. Dans la nature, <strong>une</strong> odeur résulte très rarement d’un corps<br />

pur mais est générée par un mélange complexe de molécules odorantes en proportions<br />

variables. Une modification même faible de la composition du mélange peut changer<br />

complètement sa perception. De plus, certains composés inhibent la perception de certains<br />

autres. Toutefois, malgré la complexité <strong>des</strong> stimulus mis en jeux, les systèmes olfactifs<br />

humain et animaux permettent la différenciation et la reconnaissance de nombreuses<br />

molécules et mélanges (Lehrner et al., 1999).<br />

2. Physiologie de l’organe olfactif, de la périphérie aux c<strong>entre</strong>s nerveux<br />

Chez l’homme, les molécules odorantes sont détectées dans la cavité nasale. Les<br />

molécules odorantes pénètrent dans la cavité nasale après <strong>une</strong> inspiration (voie orthonasale)<br />

ou par la voie rétronasale, c'est-à-dire en remontant de la bouche en passant par les choanes<br />

derrière le pharynx (Figure 2).<br />

Bulbe olfactif<br />

Nerf olfactif<br />

Epithelium olfactif Lame criblée<br />

Cavité nasale<br />

Voie orthonasale<br />

Cornets<br />

Figure 2. Coupe schématique transversale de la cavité olfactive humaine<br />

Les flèches rouge et bleues indiquent le passage de l’air respectivement par la voie<br />

rétronasale par les choanes et la voie orthonasale par le nez. L’air circule dans les cornets<br />

où il est réchauffé avant d’atteindre l’épithélium olfactif, siège de la reconnaissance <strong>des</strong><br />

molécules odorantes.<br />

13


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Cette voie rétronasale permet la reconnaissance <strong>des</strong> molécules libérées lors de la mise<br />

en bouche de nourriture. En effet, l’aliment mastiqué dégage <strong>des</strong> molécules odorantes qui<br />

agissent sur les neurones olfactifs. La reconnaissance <strong>des</strong> odorants en provenance de la cavité<br />

buccale explique l’importance de l’olfaction dans la détermination <strong>des</strong> préférences<br />

alimentaires.<br />

L’épithélium olfactif se situe dans la partie supérieure de la cavité nasale, séparé du<br />

cerveau uniquement par la lame criblée. Il est constitué de cellules de soutien, de<br />

neurorécepteurs, de glan<strong>des</strong> à mucus, les glan<strong>des</strong> de Bowman ainsi que d’<strong>une</strong> couche de<br />

cellules basales (Figure 3).<br />

Lame criblée<br />

Vaisseau sanguin<br />

Lame basale<br />

Cellule basale<br />

Axone<br />

Neurone olfactif<br />

Cellule de soutien<br />

Dendrites<br />

Mucus<br />

Figure 3. Organisation de l’épithélium olfactif<br />

Glande de<br />

Bowman<br />

Cerveau<br />

Cet épithélium est constitué de neurones olfactifs assurant la reconnaissance <strong>des</strong> odorants,<br />

<strong>des</strong> cellules basales (cellules souches) assurant le renouvellement <strong>des</strong> neurones et de<br />

cellules de soutien. Les dendrites <strong>des</strong> neurones olfactifs baignent dans un mucus aqueux<br />

dans la cavité nasale, alors que leurs axones assurant la transmission du message nerveux<br />

passent la lame criblée pour atteindre le bulbe olfactif. Les glan<strong>des</strong> de Bowman assurent le<br />

renouvellement du mucus olfactif et <strong>des</strong> protéines le composant, dont les OBP.<br />

Cavité nasale<br />

Les cellules basales sont <strong>des</strong> cellules souches non différenciées assurant le<br />

renouvellement constant <strong>des</strong> neurones olfactifs au cours de la vie (Caggiano et al., 1994). En<br />

effet, si les neurones olfactifs sont les seuls neurones exposés au milieu extérieur, ils font<br />

14


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

aussi partie <strong>des</strong> rares neurones pouvant être renouvelés. Une fois devenus neurones matures,<br />

les cellules en différentiation migrent vers la surface de l’épithélium et remplacent les<br />

neurones en place qui dégénèrent. Les glan<strong>des</strong> de Bowman assurent en partie le<br />

renouvellement du mucus olfactif dont le rôle principal est de protéger la muqueuse olfactive.<br />

Le mucus est un mélange aqueux riche en protéines sécrétées, dont environ 47% remplissent<br />

<strong>des</strong> fonctions de protection (anti-inflammatoire, anti-microbien, inhibiteur de protéases et<br />

anti-oxydant). D’autres fonctions sont représentées plus faiblement telles que le transport, la<br />

régulation ou le métabolisme (Debat et al., 2007).<br />

Les molécules odorantes sont détectées par les neurones olfactifs, <strong>des</strong> neurones<br />

bipolaires assurant la reconnaissance et la transmission du message olfactif. Les dendrites (ou<br />

cils olfactifs) portent les récepteurs olfactifs ainsi que <strong>des</strong> canaux ioniques permettant la<br />

détection du signal olfactif. Ils sont recouverts par le mucus olfactif aqueux. L’axone assure la<br />

transmission du message, il passe au travers de la lame criblée, <strong>une</strong> structure osseuse<br />

recouverte par l’épithélium olfactif puis vers le glomérule situé dans le bulbe olfactif, organe<br />

assurant un premier traitement du message olfactif. Le bulbe olfactif est organisé en couches<br />

concentriques. A la périphérie, on trouve les glomérules, où convergent les axones de<br />

neurones olfactifs qui forment <strong>des</strong> synapses avec les cellules mitrales constituant <strong>une</strong> couche<br />

plus interne du bulbe olfactif. Des cellules granulaires, formant la couche interne du bulbe<br />

olfactif, assurent <strong>des</strong> connexions latérales <strong>entre</strong> différentes cellules mitrales, et pourraient<br />

permettre <strong>une</strong> modulation du message olfactif. (Figure 4). Par la suite, au contraire de toute<br />

autre information sensorielle, le message olfactif n’est pas traité par le thalamus mais par le<br />

cortex olfactif primaire (réponses transitoires), l’amygdale (impliquée dans les phénomènes<br />

d’aversion) puis l’hippocampe et le cortex orbito-frontal, sièges de la mémorisation et <strong>des</strong><br />

réponses durables (Figure 5).<br />

15


Cellule granulaire<br />

Cellule mitrale<br />

Cellule à panache<br />

Cellule<br />

periglomérulaire<br />

Axones <strong>des</strong><br />

neurones olfactifs<br />

Vers le<br />

tractus olfactif<br />

Fibres afférentes<br />

du système<br />

nerveux central<br />

Glomérules<br />

Lame criblée<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Figure 4. Organisation du bulbe olfactif<br />

Les neurones olfactifs projettent leurs<br />

axones à la périphérie du bulbe olfactif<br />

au niveau <strong>des</strong> glomérules. Les cellules<br />

mitrales transmettent l’information vers le<br />

cortex olfactif après modulation par les<br />

cellules périglomérulaires et les cellules<br />

granulaires (D’après Carleton et al.,<br />

2002).<br />

Figure 5. Représentation schématique <strong>des</strong> projections du système olfactif dans<br />

le système nerveux central<br />

Les signaux nerveux en provenance de l’épithélium olfactif (1) rejoignent le bulbe olfactif (2).<br />

L’information après un premier traitement est dirigée vers le cortex olfactif primaire (3), qui<br />

assure les réponses transitoires (flairage), et le cortex entorhinal (4). A partir de ce dernier,<br />

le message est transmis au c<strong>entre</strong> de la mémoire, l’hippocampe (6). A partir du cortex<br />

olfactif primaire <strong>des</strong> informations nerveuses sont transmises à l’amygdale (5) à l’origine <strong>des</strong><br />

comportements aversifs et au thalamus (7) qui transmet au cortex orbitofrontal (8), à<br />

l’origine <strong>des</strong> réponses durables (discrimination, jugement hédonique). Extrait de Zald et<br />

Pardo (2000).<br />

16


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

La physiologie de l’organe olfactif permet de comprendre comment un odorant active<br />

un récepteur puis un neurone. Le cerveau analyse alors le message comme <strong>une</strong> odeur.<br />

Cependant on est capable de reconnaître et discriminer <strong>des</strong> milliers d’odeurs différentes ; quel<br />

est le système de codage qui assure la reconnaissance <strong>des</strong> odorants ?<br />

3. Le codage <strong>des</strong> odeurs<br />

3.1. Au niveau de l’épithélium olfactif<br />

Chaque neurone n’exprime qu’un seul gène de récepteur olfactif (Strotmann et al.,<br />

1994, Malnic et al., 1999, Serizawa et al., 2000) grâce à un système de répression de<br />

l’expression <strong>des</strong> autres gènes de RO (Serizawa et al., 2004). De nombreuses équipes ont<br />

montré qu’un récepteur olfactif pouvait être activé par un grand nombre de molécules<br />

odorantes. Une approche consistant à augmenter in vivo la proportion de neurones exprimant<br />

un récepteur olfactif donné a permis de montrer que le récepteur rOR17 de rat répondait à de<br />

nombreux odorants (Zhao et al., 1998). Ce résultat est le premier montrant qu’un récepteur<br />

donné a <strong>une</strong> spécificité large. Une autre étude sur la souris a permis à l’équipe de Linda Buck<br />

d’identifier 13 récepteurs olfactifs et de caractériser leurs capacités de liaison pour 17<br />

odorants, montrant que chaque récepteur reconnaît plusieurs odorants, mais que chaque<br />

odorant peut se fixer sur plusieurs récepteurs (Malnic et al., 1999). Ces résultats s’accordent<br />

avec les données obtenues lors de mesures d’électrophysiologie montrant que <strong>des</strong> neurones<br />

olfactifs isolés de rat sont activés par un grand nombre d’odorants (Duchamp-Viret et al.,<br />

1999). Par ailleurs, un odorant étant capable d’activer de nombreux récepteurs, pour chaque<br />

odorant ou mélange d’odorants va correspondre un ensemble de récepteurs activés qui lui est<br />

spécifique et dépend aussi de la présence d’inhibiteurs. La carte d’activation <strong>des</strong> neurones<br />

étant spécifique de chaque odorant (ou mélange), elle correspond à <strong>une</strong> carte sensorielle. En<br />

d’autres termes le cerveau peut retrouver l’ensemble <strong>des</strong> neurones activés et ainsi l’associer à<br />

<strong>une</strong> odeur (Figure 6).<br />

17


A<br />

A<br />

A<br />

A<br />

A<br />

A<br />

A<br />

A<br />

1 2 3 Odorants<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

B C D E<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Récepteur olfactif<br />

Bulbe olfactif<br />

Différentes cartes d’activation possibles<br />

1 A,B<br />

2 A,C<br />

3 C,E<br />

1+2 A,B,C<br />

1+3 A,B,C,E<br />

2+3 A,C,E<br />

1+2+3 A,B,C,E<br />

Figure 6. Représentation schématique du système de codage <strong>des</strong> odorants<br />

Un odorant, (1, 2 ou 3) peut activer plusieurs récepteurs olfactifs. Chaque neurone<br />

n’exprimant qu’un seul récepteur, et chaque neurone exprimant le même récepteur se<br />

projetant dans le même glomérule, à l’exclusion <strong>des</strong> autres, alors la carte d’activation <strong>des</strong><br />

récepteurs au niveau de l’épithélium se retrouve au niveau du bulbe olfactif. Cette carte<br />

représentée ici avec <strong>des</strong> ronds de couleurs pour chaque glomérule activé, peut être<br />

spécifique de chaque odorant ou mélange d’odorants. Adapté de Malnic et al., (1999).<br />

18


3.2. Au niveau du bulbe olfactif<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Les neurones exprimant le même RO sont répartis de façon aléatoire dans <strong>une</strong> <strong>des</strong><br />

quatre zones de l’épithélium olfactif (Ressler et al., 1993). Ces neurones se projettent au<br />

niveau de structures à la périphérie du bulbe olfactif, appelées glomérules. Les neurones<br />

exprimant les mêmes récepteurs se projettent dans les mêmes glomérules (Treloar et al., 2002,<br />

Strotmann et Breer, 2006), ainsi, pour chaque odorant ou mélange d’odorants, il y a un<br />

ensemble unique de glomérules activés (Figure 6). La carte sensorielle d’activation<br />

apparaissant au niveau de l’épithélium olfactif est transmise au niveau du bulbe olfactif. Plus<br />

simplement, à chaque sensation olfactive correspond sur l’épithélium <strong>une</strong> carte <strong>des</strong> récepteurs<br />

activés dont on retrouve l’image au niveau <strong>des</strong> glomérules. De plus, en utilisant un traceur<br />

génétique, l’équipe de Linda Buck a pu mettre en évidence la projection de cette carte<br />

sensorielle sur <strong>des</strong> neurones spécifiques du cortex olfactif (Zou et al., 2001). Ainsi, la carte<br />

apparaissant au niveau du cortex olfactif résulte <strong>des</strong> neurones activés et permet la<br />

reconnaissance d’<strong>une</strong> odeur.<br />

Ce système où un odorant est reconnu par plusieurs récepteurs et où chaque récepteur<br />

reconnaît plusieurs odorants permet la mise en place d’<strong>une</strong> combinatoire et donc de<br />

discriminer un nombre d’odorants beaucoup plus important qu’il n’existe de récepteurs<br />

olfactifs. De plus, tous les récepteurs activés par un odorant n’ont pas un seuil de réponse<br />

identique (Malnic et al., 1999, Kajiya et al., 2001, Hamana et al., 2003). C’est pourquoi pour<br />

deux concentrations différentes d’odorant, la carte sensorielle <strong>des</strong> neurones activés est<br />

différente et donc la perception que l’on a de la molécule, l’odeur, paraît différente. Ainsi, on<br />

le voit bien, les récepteurs sont les premiers éléments de la réponse olfactive. C’est leur<br />

fonctionnement qui détermine la reconnaissance de l’odorant. Il est en outre intéressant de<br />

noter qu’un odorant pur et un mélange complexe d’odorants aboutissent tous deux à<br />

l’activation d’<strong>une</strong> carte sensorielle donc à <strong>une</strong> sensation olfactive dont on ne peut dire si elle<br />

résulte d’un mélange d’odorants ou d’un composé pur.<br />

4. Les récepteurs olfactifs<br />

19


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Les RO appartiennent à la superfamille de récepteurs couplés aux protéines G (RCPG)<br />

(Buck et Axel, 1991). Il s’agit d’<strong>une</strong> large famille de récepteurs membranaires capable de<br />

reconnaître et d’effectuer la transduction de signaux extracellulaires aussi variés que <strong>des</strong><br />

photons, <strong>des</strong> odorants, <strong>des</strong> phéromones, <strong>des</strong> oses ou <strong>des</strong> macromolécules. Les RCPG ont été<br />

regroupés en trois classes sur <strong>des</strong> critères d’homologie de séquence. Les membres d’<strong>une</strong><br />

même classe comportent au moins 25 % d’identité. La première classe, la plus abondante<br />

comprenant les récepteurs olfactifs a été séparée en trois familles (a, b ou c). La famille a,<br />

comprenant la rhodopsine et les récepteurs olfactifs, est caractérisée par un domaine<br />

extracellulaire très court (20 à 30 aci<strong>des</strong> aminés). De nombreuses étu<strong>des</strong> ont permis la<br />

compréhension de la structure <strong>des</strong> RCPG de façon indirecte, jusque la publication de la<br />

structure tridimensionnelle de la rhodopsine obtenue par cristallisation (Palczewski et al.,<br />

2000). Cette structure, la seule connue pour les RCPG, a permis de confirmer la présence d’un<br />

ectodomaine N-terminal extracellulaire et de 7 domaines transmembranaires formés<br />

d’enchaînement d’aci<strong>des</strong> aminés hydrophobes. Les 7 domaines transmembranaires repliés en<br />

hélice α forment la structure comm<strong>une</strong> à tous les RCPG (Figure 7).<br />

Boucles cytosoliques<br />

Boucles extracellulaires<br />

Héliceα<br />

Transmembranaire<br />

22-24 a.a. hydrophobes<br />

Figure 7. Représentation schématique d’un récepteur couplé aux protéines G<br />

Schéma d’un RCPG. Ceux-ci comprennent 7 domaines transmembranaires notés TM1-7.<br />

Les boucles extracellulaires et intracellulaires sont notées E1-3 et I1-3. Les boucles<br />

intracellulaires et la partie C-terminale interagissent avec la sous unité α de la protéine G<br />

(appelée Golf dans le cas <strong>des</strong> récepteurs olfactifs). Pour les RO, la boucle E2 est<br />

particulièrement longue alors que l’extrémité N-terminale est très courte.<br />

20


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

En outre l’analyse de cette structure montre la position du site de liaison au rétinal<br />

<strong>entre</strong> les 7 domaines transmembranaires. Il a donc été supposé que tous les membres de la<br />

famille 1a, dont les récepteurs olfactifs, ont un site putatif à ce niveau.<br />

4.1. Aspects génétiques<br />

Les RO constituent la plus grande famille multigénique mise en évidence chez les<br />

mammifères avec plus de 1 % du génome chez l’homme, soit 906 gènes pour 322 protéines<br />

fonctionnelles (Glusman et al., 2001). Les récepteurs olfactifs sont très anciens d’un point de<br />

vue de l’évolution. En effet, on les observe chez de nombreux organismes comme les insectes,<br />

les némato<strong>des</strong>, les poissons ou les vertébrés. Leur répartition sur l’ensemble <strong>des</strong> chromosomes<br />

<strong>des</strong> organismes les plus évolués, exceptés les chromosomes 20 et Y chez l’homme (Rouquier<br />

et al., 2000), indique que leur origine est liée à la duplication d’un gène ancestral commun.<br />

Parmi les primates, les singes de l’ancien monde (les plus évolués) comportent environ 30%<br />

de pseudogènes de RO et l’homme près de 70%. En revanche, les singes du nouveau monde<br />

en ont <strong>entre</strong> 15 et 20%, ce qui est similaire à ce qui est trouvé chez la souris (Rouquier et al.,<br />

2000, Gilad et al., 2004, Rouquier et Giorgi, 2007). Il a été observé que le singe hurleur, seul<br />

singe du nouveau monde à posséder comme l’homme et les singes de l’ancien monde <strong>une</strong><br />

vision en couleur (Gilad et al., 2004), possédait lui aussi un nombre important de pseudogènes.<br />

On pense que l’acquisition d’un caractère comme la vision en couleur a fortement influencé<br />

<strong>une</strong> baisse de la pression de sélection sur le système olfactif et donc <strong>une</strong> pseudogénisation<br />

importante pour les organismes ayant acquis la capacité de voir en couleur (Rouquier et<br />

Giorgi, 2007) (Figure 8). On peut aussi noter que l’apparition de la station debout lors de la<br />

spéciation de l’homme a probablement défavorisé le système olfactif en éloignant l’organe<br />

olfactif <strong>des</strong> sources odorantes, le plus souvent proche du sol (Shepherd, 2004).<br />

21


Apparition de la<br />

vision en couleur<br />

MA 150 130 80 60 35 0<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Figure 8. Evolution du nombre de récepteurs olfactifs chez les mammifères<br />

Représentation d’un arbre phylogénétique indiquant l’échelle de temps por la séparation <strong>des</strong><br />

différents groupes en millions d’années (MA). L’apparition de la vision en couleur chez les<br />

vertébrés est indiquée par <strong>une</strong> flèche. A droite, comparaison du nombre de récepteurs<br />

olfactifs pour chaque espèce (D’après Rouquier et Giorgi, 2007).<br />

4.2. Classification <strong>des</strong> récepteurs olfactifs<br />

Homme 350<br />

Singes de l’ancien monde ~ 700<br />

Singes du nouveau monde ~ 850<br />

Lémuriens ~ 850<br />

Vache nd<br />

Souris 1000<br />

Chien 1000<br />

Opossum nd<br />

Ornithorynque nd<br />

Les RO humains sont répertoriés dans <strong>une</strong> base de données nommée HORDE (Human<br />

Olfactory Receptor Data Exploratorium), consultable sur le site<br />

http://bioportal.weizmann.ac.il/HORDE/. Les récepteurs olfactifs humains sont classés en<br />

deux grands groupes, les récepteurs de classes I et II. Les récepteurs de classe I correspondent<br />

aux récepteurs ayant <strong>une</strong> forte homologie avec les récepteurs olfactifs de poisson alors que<br />

ceux de classe II sont apparus avec la vie aérienne. Les récepteurs sont classés en fonction de<br />

leurs similarités de séquences. Les RO sont organisés en familles et sous-familles, soit <strong>des</strong><br />

ensembles de gènes comportant respectivement plus de 40% et plus de 60% d’identité. Par<br />

exemple, le récepteur OR1A2 est le deuxième membre de la sous famille A appartenant à la<br />

famille 1 (Glusman et al., 2000). Une autre base de donnée, ORDB (pour Olfactory Receptor<br />

DataBase) consultable sur le site http://senselab.med.yale.edu/ordb/, répertorie les RO de<br />

diverses espèces dont l’homme (Crasto et al., 2002). La nomenclature utilisée est différente<br />

22


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

de celle de HORDE. Elle indique l’espèce et la localisation chromosomique associées à un<br />

numéro de séquence propre à la base de donnée. Ainsi pour un même récepteur on pourra<br />

avoir deux notations dans la littérature. Par exemple le récepteur OR17-209 utilisé dans<br />

l’étude d’<strong>interactions</strong> avec <strong>une</strong> protéine de liaison aux odorants par Matarazzo et al. (2002)<br />

est identique à OR1G1 dont le répertoire de ligands a été établi au laboratoire (Sanz et al.,<br />

2005).<br />

4.3. Aspects structuraux<br />

Les récepteurs olfactifs ainsi que la rhodopsine appartiennent à la sous-famille 1a <strong>des</strong><br />

RCPG. Ils comportent un ectodomaine très court, de 20 à 30 aci<strong>des</strong> aminés et fixent <strong>des</strong><br />

ligands de petite taille au sein d’<strong>une</strong> cavité située <strong>entre</strong> les domaines transmembranaires 3 et 6.<br />

Ils ont <strong>une</strong> séquence courte, de 300 à 350 aci<strong>des</strong> aminés, sans peptide signal défini. Les RO<br />

possèdent en particulier <strong>une</strong> très longue boucle extracellulaire de 38-40 aci<strong>des</strong> aminés,<br />

contenant <strong>une</strong> paire de cystéines très conservées (Zhao et Firestein, 1999). Cette boucle est<br />

beaucoup plus longue que pour tous les autres RCPG et est conservée pour tous les RO<br />

suggérant un rôle important. Il a notamment été suggéré que cette boucle serait un site<br />

potentiel d’interaction avec <strong>des</strong> partenaires comme les protéines de liaison aux odorants<br />

(OBP). Les récepteurs olfactifs présentent <strong>des</strong> similarités de séquence de moins de 40 à plus<br />

de 90%. Outre <strong>des</strong> portions très conservées, en particulier dans les domaines<br />

transmembranaires 2, 6 et 7, ils possèdent <strong>des</strong> zones hypervariables au sein <strong>des</strong> domaines<br />

transmembranaires 3, 4 et 5 (Zozulya et al., 2001). Il a été montré par mutagenèse que ces<br />

zones hypervariables étaient impliquées dans l’interaction avec les odorants (Katada et al.,<br />

2005, Abaffy et al., 2007) (Figure 9). Par ailleurs, les séquences conservées interagiraient<br />

avec la machinerie de transduction, comm<strong>une</strong> pour tous les récepteurs olfactifs.<br />

23


souris<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Figure 9. Représentation de la séquence en aci<strong>des</strong> aminés d’un récepteur de<br />

Représentation de la séquence en aci<strong>des</strong> aminés du récepteur de souris mOR-EG. Les<br />

aci<strong>des</strong> aminés en rouge sont situés dans <strong>des</strong> zones hypervariables alors que ceux en bleu<br />

sont conservés dans la famille <strong>des</strong> RCPG. Les aci<strong>des</strong> aminés entourés en rose, en ja<strong>une</strong> et<br />

en noir sont ceux dont la mutation affecte fortement, faiblement ou pas du tout les capacités<br />

de fixation du récepteur (extrait de Katada et al., 2005).<br />

4.4. Fonctionnement <strong>des</strong> récepteurs olfactifs<br />

Lors de l’activation <strong>des</strong> RCPG induite par la fixation d’un ligand, le premier<br />

intermédiaire de la cascade de transduction est <strong>une</strong> protéine G. Il s’agit d’<strong>une</strong> protéine<br />

trimérique constituée de 3 sous unités nommées α, β et γ. La sous unité α fixe et hydrolyse le<br />

GTP, conduisant à l’activation spécifique d’<strong>une</strong> voie de signalisation intra cellulaire en<br />

fonction du type de sous unité α. Il en existe quatre familles différentes (αS, αi, αq et α12) qui<br />

donnent le nom <strong>des</strong> familles de protéines G correspondantes (GS, Gi, Gq et G12). Les<br />

différentes protéines GS activent la voie de l’adénylate cyclase, alors que les Gi l’inhibent. Les<br />

membres de la famille <strong>des</strong> Gq et G12 permettent respectivement l’activation de la<br />

phospholipase C et <strong>des</strong> facteurs d’échange de guanine. Pour les récepteurs olfactifs, <strong>une</strong><br />

24


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

protéine GS, notée Golf a été décrite comme agissant directement après activation <strong>des</strong><br />

récepteurs olfactifs (Jones et Reed, 1989, Ma et Shepherd, 2000, Zheng et al., 2001).<br />

L’activation de la Golf conduit à l’activation de l’adénylate cyclase qui catalyse la formation<br />

d’AMPc. Ce second messager agit sur <strong>des</strong> canaux AMPc dépendant dont l’ouverture permet<br />

l’entrée de calcium ou de sodium extracellulaire. Cette entrée de cations induit <strong>une</strong><br />

dépolarisation de la cellule nerveuse. Une voie plus controversée a été décrite impliquant<br />

l’activation d’<strong>une</strong> phospholipase C par <strong>des</strong> protéines Gq (Okada et al., 1994, Boekhoff et al.,<br />

1997, Barry, 2003, Ko et Park, 2006). Cette voie, via le clivage du phosphatidylinositol<br />

biphosphate en inositol triphosphate permet la libération <strong>des</strong> stocks de calcium du réticulum<br />

endoplasmique, ce qui génère la dépolarisation de la cellule nerveuse (Figure 10).<br />

IP3<br />

PLC<br />

Odorant<br />

Gq<br />

PIP2<br />

Ca 2+<br />

β<br />

γ<br />

R-IP3<br />

Réticulum<br />

endoplasmique<br />

Gq<br />

GTP<br />

RO<br />

Golf<br />

GDP<br />

β<br />

γ<br />

Golf<br />

AC<br />

ATP AMPc<br />

Ca 2+<br />

Na +<br />

Figure 10. Cascade de transduction de récepteurs<br />

olfactifs<br />

L’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs exprimés dans la<br />

membrane <strong>des</strong> neurones olfactifs induit l’activation d’<strong>une</strong><br />

protéine Gα (Golf) qui active l’adénylate cyclase (AC).<br />

Cette enzyme catalyse la cyclisation de l’AMPc qui agit<br />

sur un canal AMPc dépendant (CNG) permettant l’entrée<br />

de cations extracellulaires. Cette entrée d’ions dépolarise<br />

la cellule aboutissant à l’influx nerveux. Une autre voie a<br />

été observée impliquant l’activation de la phospholipase<br />

C (PLC) par <strong>une</strong> protéine Gq. La PLC dégrade le<br />

phosphatydilinositol-4,5-biphosphate (PIP2) en inositol<br />

triphosphate (IP3). L’IP3 agit sur <strong>des</strong> récepteurs canaux<br />

(R-IP3) qui permettent alors le passage <strong>des</strong> ions calcium<br />

du réticulum endoplasmique vers le cytoplasme créant<br />

<strong>une</strong> dépolarisation membranaire.<br />

25


4.5. Etude de l’activation <strong>des</strong> RO par les odorants<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Des mesures électrophysiologiques sur <strong>des</strong> neurones isolés ont permis de montrer<br />

qu’un neurone répondait à plusieurs odorants (Duchamp-Viret et al., 1990, Duchamp-Viret et<br />

al., 1999). Les démonstrations de l’expression d’un seul gène de récepteur olfactif par<br />

neurone (Strotmann et al., 1994, Malnic et al., 1999, Serizawa et al., 2000) permettent<br />

d’appliquer ces résultats aux récepteurs olfactifs au sens pharmacologique. Des étu<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />

propriétés de liaisons <strong>des</strong> récepteurs olfactifs ont été effectuées notamment grâce à la mise au<br />

point de systèmes d’expression hétérologue dans lesquels un gène de récepteur est exprimé<br />

dans <strong>une</strong> cellule eucaryote qui ne l’exprime pas naturellement, et son activité mise en<br />

évidence par <strong>des</strong> mesures révélant l’activation de la cascade de transduction. Très peu de<br />

récepteurs olfactifs ont pu être caractérisés de cette façon ; en effet, on se heurte à d’énormes<br />

difficultés, notamment au problème de l’adressage <strong>des</strong> récepteurs à la membrane.<br />

Les quelques succès sont liés à la fusion du récepteur avec la séquence d’adressage à<br />

la membrane d’un autre RCPG, par exemple la séquence N-terminale de la rhodopsine bovine<br />

(Krautwurst et al., 1998, Hatt et al., 1999, Sanz et al., 2005) ou la coexpression de facteurs<br />

d’adressage (Hague et al., 2004, Saito et al., 2004, Abaffy et al., 2007). En plus du récepteur,<br />

<strong>une</strong> protéine Gα pouvant être activée par le récepteur olfactif est souvent co-exprimée. Ainsi,<br />

Gα15 et Gα16 ont été utilisées avec succès pour détourner la voie de l’AMPc vers celle de la<br />

phospholipase C. L’utilisation de son<strong>des</strong> cytoplasmiques, dont la fluorescence augmente en<br />

même temps que la concentration en calcium, permet de suivre les fluctuations du calcium<br />

intra cytoplasmique liées à l’activation du récepteur. Ainsi, les variations de fluorescence<br />

mesurées sont corrélables avec le niveau d’activation du récepteur olfactif. Ce système dit<br />

d’imagerie calcique a été initialement employé avec succès sur quelques récepteurs de souris<br />

(Krautwurst et al., 1998, Touhara et al., 1999, Kajiya et al., 2001, Gaillard et al., 2002), de rat<br />

(Abaffy et al., 2006) et d’homme. Une autre méthode consiste à doser de façon enzymatique<br />

le taux d’AMPc intra cellulaire (Kajiya et al., 2001).<br />

Chez l’homme, ces métho<strong>des</strong> d’imagerie calcique ont permis jusqu'à maintenant<br />

d’étudier et de caractériser les ligands de seulement 7 récepteurs. Ainsi, l’équipe de Hanns<br />

Hatt a montré l’activation du récepteur OR17-40 par l’hélional (Hatt et al., 1999, Wetzel et al.,<br />

1999) ainsi que celle du récepteur OR17-4 par le bourgeonal (Spehr et al., 2003). Le<br />

répertoire de OR17-40 a été établi très récemment (Jacquier et al., 2006). Deux étu<strong>des</strong><br />

26


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

publiées simultanément ont permis de caractériser les récepteurs OR1G1 et OR52D1 dans<br />

l’équipe (Sanz et al., 2005) ainsi que OR17-210 et OR17- 209 (identique à OR1G1) dans<br />

l’équipe de Catherine Ronin (Matarazzo et al., 2005). Les répertoires de OR1A1 et OR1A2<br />

ont aussi été déterminés (Schmiedeberg et al., 2007).<br />

L’étude menée par Sanz et al. présente deux intérêts majeurs. Tout d’abord, les<br />

odorants ont été appliqués seuls et en mélange ce qui a permis de confirmer l’existence de<br />

phénomènes d’antagonisme au niveau <strong>des</strong> récepteurs olfactifs, déjà montré pour le récepteur<br />

OR17-4 (Spehr et al., 2003, Spehr et al., 2004), au niveau d’un récepteur d’aldéhy<strong>des</strong> chez le<br />

rat (rORI7) (Araneda et al., 2004), ou encore un récepteur de l’eugénol chez le rat (Oka et al.,<br />

2004). Dans le cas de OR1G1, il a été observé <strong>une</strong> activation du récepteur par <strong>des</strong> ligands de 8<br />

à 10 carbones, alors que <strong>des</strong> ligands de même nature mais plus petits se sont révélés être <strong>des</strong><br />

inhibiteurs de l’activation du récepteur. D’autre part, cette étude est la première à utiliser un<br />

mode d’application biomimétique. Contrairement aux autres approches où les odorants sont<br />

solubilisés dans un solvant servant à leur application par mélange liquide-liquide, les odorants<br />

sont présentés en mode vapeur au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> cellules exprimant le récepteur étudié et la<br />

protéine Gα16. Ce mode d’application appelé VOFA pour Volatile-Odorant Functionnal assay,<br />

permet la diffusion de l’odorant en mode vapeur en imitant le système olfactif.<br />

4.6. Etude du site d’interaction RO-Odorant<br />

Des alignements de séquences ont permis de déterminer comme on l’a vu <strong>des</strong> régions<br />

<strong>des</strong> récepteurs olfactifs conservées et d’autres hypervariables (Zozulya et al., 2001). Ces<br />

régions hypervariables sont considérées comme constituant le site potentiel d’interaction avec<br />

les odorants. En absence de structure tridimensionnelle de récepteur olfactif, <strong>des</strong> modèles<br />

moléculaires ont été établis à partir de la structure cristallisée de la rhodopsine bovine<br />

(Palczewski et al., 2000). Ces modèles permettent de situer les zones hypervariables à<br />

l’intérieur <strong>des</strong> 7 hélices transmembranaires, au niveau du site putatif de liaison (Floriano et al.,<br />

2000, Singer, 2000, Man et al., 2004). Par analogie avec d’autre RCPG de la famille 1a et en<br />

comparant les récepteurs de souris mORI7 et de rat rOR17, deux orthologues n’ayant que 15<br />

aci<strong>des</strong> aminés différents et fixant respectivement l’heptanal (Krautwurst et al., 1998) et<br />

l’octanal (Zhao et al., 1998), Krautwurst et ses collaborateurs ont montré qu’<strong>une</strong> unique<br />

substitution au niveau du site hypothétique inverse les préférences <strong>des</strong> deux récepteurs,<br />

confirmant le modèle moléculaire de Singer et al. (2000), même si ces données de liaisons ont<br />

27


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

par la suite été contestées pour ces deux récepteurs (Bozza et al., 2002, Gaillard et al., 2002).<br />

Deux étu<strong>des</strong> sur <strong>des</strong> récepteurs de souris ont permis de caractériser les sites de liaisons, par<br />

mutagenèse, confirmant la position du site d’interaction <strong>des</strong> odorants.<br />

Le site de liaison de l’eugénol sur un récepteur de souris, mOR-EG, a été finement<br />

caractérisé. 33 mutations ponctuelles ont permis de montrer que les résidus impliqués dans la<br />

reconnaissance <strong>des</strong> odorants sont hydrophobes et que le site d’interaction se situe dans <strong>une</strong><br />

cavité <strong>entre</strong> les domaines transmembranaires 3, 5 et 6 (Katada et al., 2005). Une autre équipe<br />

a montré récemment, toujours par mutagenèse, quels aci<strong>des</strong> aminés sont impliqués dans la<br />

fixation <strong>des</strong> ligands d’<strong>une</strong> famille de récepteur de souris (mOR42) (Abaffy et al., 2007)<br />

(Figure 11).<br />

N-terminal<br />

C-terminal<br />

Figure 11. Modèle moléculaire d’un récepteur olfactif<br />

Domaine<br />

extracellulaire<br />

Membrane<br />

Domaine<br />

intracellulaire<br />

Modèle construit par homologie du récepteur de souris mOR42-3 (Abbafy et al., 2006). Le<br />

domaine extracellulaire est orienté vers le haut. Les 7 hélices transmembranaires sont<br />

représentées par <strong>des</strong> cylindres numérotés en chiffres romains. Les aci<strong>des</strong> aminés dont la<br />

surface moléculaire est symbolisée par <strong>des</strong> points sont ceux différant du récepteur mOR42-<br />

1. Les résidus dont la mutation affecte la spécificité du récepteur sont indiqués en rouge.<br />

Ceux-ci se trouvent dans le tiers supérieur <strong>des</strong> hélices, au niveau d’<strong>une</strong> poche<br />

correspondant au site de liaison. (D’après Abbafy et al., 2006).<br />

28


II- LES PROTEINES DE LIAISON AUX ODORANTS<br />

1. Propriétés générales <strong>des</strong> protéines de liaison aux odorants<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Lors de la recherche <strong>des</strong> récepteurs olfactifs, Paolo Pelosi a prouvé que les mucus<br />

olfactifs de bovin, de rat et de lapin possédaient un site de fixation de l’IBMP saturable et<br />

spécifique (Pelosi et al., 1982). Chez la vache, ce site est <strong>une</strong> protéine homodimèrique de 44<br />

kDa exprimée au niveau de l’épithélium olfactif. Ces protéines, nommées protéines de liaison<br />

aux odorants (OBP pour odorant-binding protein) ont été décrites chez toutes les espèces de<br />

vertébrés étudiées, en particulier la vache, le porc, le lapin, la souris, le rat, le xénope,<br />

l’éléphant et l’homme (Bignetti et al., 1985, Pevsner et al., 1988, Ganni et al., 1997, Garibotti<br />

et al., 1997, Pes et al., 1998, Briand et al., 2000b, Scaloni et al., 2001, Briand et al., 2002,<br />

Lazar et al., 2002, Millery et al., 2005). Les OBP de vertébrés sont sécrétées dans <strong>des</strong><br />

concentrations de l’ordre du millimolaire, spécifiquement dans le mucus olfactif au niveau de<br />

l’épithélium olfactif (Steinbrecht, 1998) par les glan<strong>des</strong> de Bowman (Pevsner et al., 1986)<br />

ainsi que par les glan<strong>des</strong> nasales latérales. Ce sont <strong>des</strong> protéines de faible poids moléculaire<br />

(17-20 kDa) et ne possédant habituellement pas de modifications post-traductionnelles.<br />

Différentes sous-types d’OBP ont été décrits chez <strong>une</strong> même espèce. Ainsi, trois OBP ont été<br />

décrites chez le porc (Scaloni et al., 2001), quatre chez la souris (Utsumi et al., 1999), trois<br />

chez le rat (Löbel et al., 1998) et 8 chez le porc-épic (Felicioli et al., 1993). Ces OBP lient<br />

<strong>une</strong> grande variété d’odorants de classes chimiques variées avec <strong>des</strong> constantes de<br />

dissociation de l’ordre du micromolaire.<br />

2. Propriétés structurales <strong>des</strong> OBP<br />

Les OBP de vertébrés appartiennent à la superfamille structurale <strong>des</strong> lipocalines<br />

(Flower et al., 2000) qui possèdent peu d’homologie de séquences (<strong>entre</strong> 10 et 40%), mais<br />

dont la structure tridimensionnelle est très conservée. Les lipocalines possèdent en commun<br />

<strong>une</strong> hélice α C-terminale et 8 feuillets β antiparallèles formant un calice hydrophobe<br />

constituant un site d’interaction avec <strong>des</strong> molécules lipophiles. Ces protéines interviennent<br />

dans <strong>des</strong> processus physiologiques très différents, mais possèdent généralement <strong>une</strong> fonction<br />

29


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

comm<strong>une</strong> de transporteurs de composés hydrophobes. Par exemple, la rétinol binding protein<br />

(RBP) transporte le rétinol dans le sang (Goodman, 2006). Les OBP comportent comme la<br />

plupart <strong>des</strong> lipocalines un motif GxW vers la quinzième position formant <strong>une</strong> hélice 310 courte.<br />

Un autre motif, YxxxYxG, dans le deuxième feuillet β, est lui aussi conservé pour la majorité<br />

<strong>des</strong> OBP mais pas pour toutes les lipocalines (Tegoni et al., 2000) (Figure 12).<br />

GxW<br />

hOBP-2A -------LSFTLEEEDITGTWYVKAMVVDKDFPED---RRPRKVSPVKVTALG---GGNL 47<br />

RnorOBP2 ------QEAPPDDQEDFSGKWYTKATVCDRNHTDG---KRPMKVFPMTVTALE---GGDL 48<br />

Rpip CQADLPPVMKGLEENKVTGVWYGIAAASNCKQFLQ--MKSDNMPAPVNIYSLN---NGHM 55<br />

RnorOBP3 --EEASFERGNLDVDKLNGDWFSIVVASDKREKIE--ENGSMRVFVQHIDVLE--NSLGF 54<br />

Xlae ---VDIPADPNFTVDNLLGEWTGVAAASNCPLFMK--MKEVMKTEPVTKYWMD---GGNM 52<br />

MmusOBP1b -----------------QGQWKTTAIMADNIDKIE--TSGPLELFVREITCDEGCQKMKV 41<br />

Btau ----AQEEEAEQNLSELSGPWRTVYIGSTNPEKI--QENGPFRTYFRELVFDD--EKGTV 52<br />

Ssrc -----QEPQPEQDPFELSGKWITSYIGSSDLEKIGFTENAPFQVFMRSIEFDD--KESKV 53<br />

MmusOBP1a ---------------AMEGPWKTVAIAADRVDKIE--RGGELRIYCRSLTCEKECKEMKV 43<br />

Emax ----LEEPLLDEYCSEISGTWYTIYEASANIEVLS--ENSPLRGYFRLIKFTCHPDGETL 54<br />

RnorOBP1 -----HHENLDISPSEVNGDWRTLYIVADNVEKVA--EGGSLRAYFQHMECGDECQELKI 53<br />

____________ _______ ___<br />

A B C<br />

YxxxYxG<br />

hOBP-2A EATFTFMREDRCIQKKILMRKTEEPG-KFSAYGGRK-LIYLQELPGTDDYVFYCKDQRRG 105<br />

RnorOBP2 EVRITFRGKGHCHLRRITMHKTDEPG-KYTTFKGKK-TFYTKEIPVKDHYIFYIKGQRHG 106<br />

Rpip KSSTSFQTEKGCQQMDVEMTTVEKGHYKWKMQQGDS--ETIIVATDYDAFLMEFTKIQMG 113<br />

RnorOBP3 TFR--IKENGVCTEFSLVADKTAKDGEYFVEYDGEN--TFTILKTDYDNYVMFHLVNVNN 110<br />

Xlae MCSSKFRTSEGCQERKVTLKEAGKGQ-YTYTELGQS--LMTIIKLTPSLCLEHTTTTMSN 109<br />

MmusOBP1b TFYVFTKQNGQCSLTTVTGYKQEDGKTFKNQYEGEN--NYKLLKATSENLVFYDENVDRA 99<br />

Btau DFYFSVKRDGKWKNVHVKATKQDDGT-YVADYEGQN--VFKIVSLSRTHLVAHNINVDKH 109<br />

Ssrc YLNFFSKENGICEEFSLIGTKQEGNT-YDVNYAGNNKFVFTVSYASETALIISNINVDEE 112<br />

MmusOBP1a TFFTYVNENGQCSLTTITGYLQEDGKTYKTQFQGNN--RYKLVDESPENLTFYSENVDRA 101<br />

Emax LVIFYTKENGTCQLYNKQGQRIDENG-YTTNYEGKV--DFSFIQQAKDFLLIHAFTINKN 111<br />

RnorOBP1 IFN--VKLDSECQTHTVVGQKHEDGR-YTTDYSGRN--YFHVLKKTDDIIFFHNVNVDES 108<br />

___ ______ ____ ______ ____<br />

C D E F G<br />

hOBP-2A GLRYMG---KLVGRNPNTNLEALEEFKKLVQHKGLSEEDIFMPLQTGSCVLEH--- 155<br />

RnorOBP2 KSYLKG---KLVGRDSKDNPEAMEEFKKFVKSKGFREENITVPELLDECVPGSD-- 157<br />

Rpip AEVCVT--VKLFGRKDTLPEDKIKHFEDHIEKVGLKKEQYIRFHTKATCVPK---- 163<br />

RnorOBP3 GETFQL--MELYGRTKDLSSDIKEKFAKLCVAHGITRDNI-IDLTKTDRCLQAR-- 161<br />

Xlae GDVYFD---LKLYKKGAESPKELGQFTKYALSLGLKKENVVFFKKGEKCTFN---- 158<br />

MmusOBP1b SRKTKLLFTYILGKGEALTHEQKERLTELATQKGIPAGN--LRELAHEDTCPE--- 150<br />

Btau GQTTE--LTELFVK-LNVEDEDLEKFWKLTEDKGIDKKNVVNFLENEDHPHPE--- 159<br />

Ssrc GDKTI--MTGLLGKGTDIEDQDLEKFKEVTRENGIPEENIVNFTIIERDDCPAK-- 164<br />

MmusOBP1a DRKTKFTLLFILGHG-PLTSEQKEKFAELAEEKGIPAGN--IREVLITDYCPE--- 151<br />

Emax EEGNVFEVVGALAREKDISEENYQAFLEFAVENGIPKEN--IVKVIDTDTCPETLT 165<br />

RnorOBP1 GKETN--VILVAGKREDLNKAQKQELRKLAEEYNIPNENTQFTHLVPTDTCNQ--- 159<br />

_________ _____________<br />

H Hélice α<br />

Figure 12. Alignement de quelques OBP de vertébrés<br />

La séquence protéique de l’OBP humaine hOBP-2A a été alignée sur diverses OBP de<br />

vertébrés (ClustalW) : les OBP de rat (RnorOBP1, RnorOBP2 et RnorOBP3), l’OBP de<br />

vache (Btau), celle de porc (Ssrc), deux OBP de souris (MmusOBP1a et MmusOBP1b), <strong>une</strong><br />

d’éléphant (Emax) ainsi que les OBP de xénope (Xlae) et grenouille (Rpip). Les aci<strong>des</strong><br />

aminés communs avec hOBP-2A sont surlignés en ja<strong>une</strong>. Les séquences caractéristiques<br />

<strong>des</strong> OBP et la position <strong>des</strong> feuillets β sont indiquées en gras et numérotés de A à F,<br />

respectivement au <strong>des</strong>sus et en <strong>des</strong>sous de l’alignement.<br />

30


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Les structures d’<strong>une</strong> OBP porcine (Vincent et al., 2000) et d’<strong>une</strong> OBP bovine<br />

(Bianchet et al., 1996, Tegoni et al., 1996), obtenues par cristallographie aux rayons X, ont<br />

révélé que huit feuillets β antiparallèles forment un tonneau délimitant <strong>une</strong> cavité apolaire<br />

conformément à la famille <strong>des</strong> lipocalines (Figure 13).<br />

A B<br />

Figure 13. Représentation de la structure tridimensionnelle <strong>des</strong> OBP de vertébré<br />

(A) Représentation de la structure tridimensionnelle de l’OBP porcine (numéro d’accès PDB :<br />

1A3Y) dont le repliement avec 8 feuillets β antiparallèles formant un tonneau longé par<br />

<strong>une</strong> hélice α est caractéristique <strong>des</strong> lipocalines.<br />

(B) Représentation en ruban de l’OBP bovine (numéro d’accès PDB : 1OBP). Les sous<br />

unités de cet homodimère (représentées en bleu et rouge) échangent leur hélice α par un<br />

mécanisme de « domain swapping », phénomène exceptionnel chez les OBP.<br />

Les représentations ont été réalisées avec le logiciel VMD.<br />

Cette cavité a un volume de 500-550 Ǻ 3 et 780 Ǻ 3 pour les OBP bovine et porcine<br />

respectivement. Elles possèdent un à deux ponts disulfure dont l’un, très conservé, forme <strong>une</strong><br />

liaison <strong>entre</strong> le quatrième feuillet β et l’hélice α, stabilisant la portion C-terminale de la<br />

protéine. Le tryptophane du motif GxW présent chez toutes les OBP dans l’hélice 310 est<br />

localisé au fond de la poche hydrophobe. Il n’est généralement pas en contact avec la cavité<br />

ou le solvant.<br />

31


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Certaines OBP ont été décrites comme <strong>des</strong> monomères telle que l’OBP porcine<br />

(Vincent et al., 2000), d’autres comme <strong>des</strong> dimères telles l’OBP-1 de rat (Nespoulous et al.,<br />

2004) ou l’OBP bovine (Bianchet et al., 1996). Les OBP dimériques possèdent un site de<br />

fixation dans chac<strong>une</strong> <strong>des</strong> sous-unités. Dans le cas exceptionnel de l’OBP bovine, les sous<br />

unités sont associées par échange de leur hélice α le long de la sous unité adjacente. Cette<br />

association par échange de domaine (domain swapping) dû à la perte d’un pont disulfure crée<br />

un troisième site putatif de liaison aux odorants, à l’interface <strong>des</strong> deux sous unités (Bianchet<br />

et al., 1996, Tegoni et al., 1996, Ikematsu et al., 2005).<br />

Des approches spectroscopiques et de microcalorimétrie ont montré que la structure<br />

tridimensionnelle <strong>des</strong> OBP pouvait être légèrement modifiée par la fixation de ligands dans la<br />

cavité hydrophobe. Ces modifications conduisent vraisemblablement à rendre inaccessible un<br />

<strong>des</strong> sites de fixation <strong>des</strong> odorants pour les OBP dimériques comme l’OBP-1 de rat<br />

(Nespoulous et al., 2004), même si pour l’OBP bovine ou l’OBP porcine aucun changement<br />

significatif de structure n’a été observé par cristallographie sur <strong>des</strong> complexes odorants-OBP<br />

(Vincent et al., 2000, Vincent et al., 2004).<br />

3. Propriétés de liaison <strong>des</strong> OBP<br />

Les premières approches ayant permis l’identification <strong>des</strong> OBP utilisaient <strong>des</strong> ligands<br />

radioactifs. Ces techniques, malgré leur succès initial, restent problématiques en raison de la<br />

volatilité <strong>des</strong> molécules marquées et de la nécessité de marquer de nombreux odorants. Par la<br />

suite, la plupart <strong>des</strong> équipes ont utilisé <strong>une</strong> méthode de déplacement de son<strong>des</strong> fluorescentes.<br />

Cette méthode a notamment permis de déterminer que les OBP porcine et bovine<br />

présentaient <strong>une</strong> faible spécificité et étaient capable de fixer <strong>des</strong> ligands très divers<br />

(aliphatiques, aromatiques, terpènes…)(Tegoni et al., 2000). D’autres OBP, comme les OBP<br />

de rat, présentent <strong>une</strong> plus grande affinité pour <strong>une</strong> famille chimique donnée. Ainsi, l’OBP-1<br />

de rat fixe préférentiellement les hétérocycles, l’OBP-2 les longues chaînes carbonées <strong>des</strong><br />

aldéhy<strong>des</strong> et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> gras, alors que l’OBP-3 fixe les cycles saturés ou non. (Löbel et al.,<br />

2002). De même, l’OBP humaine hOBP-2A présente <strong>une</strong> spécificité proche de celle de<br />

l’OBP-2 de rat, restreinte aux aldéhy<strong>des</strong> et aux aci<strong>des</strong> aliphatiques (Briand et al., 2002, Löbel<br />

et al., 2002). Des métho<strong>des</strong> plus directes, par exemple le titrage calorimétrique isotherme, ont<br />

permis d’étudier l’OBP porcine (Burova et al., 1999) ainsi que les OBP-1 et 3 de rat (Löbel et<br />

32


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

al., 2001, Nespoulous et al., 2004). Toutes les OBP étudiées (chez le porc, le bœuf, le rat et<br />

l’homme) lient les molécules odorantes avec <strong>des</strong> constantes d’affinité de l’ordre du<br />

micromolaire (Burova et al., 1999, Briand et al., 2002, Löbel et al., 2002, Nespoulous et al.,<br />

2004).<br />

4. Les protéines humaines de liaison aux odorants<br />

Une approche génétique a permis à Lacazette et ses collaborateurs, qui cherchaient <strong>des</strong><br />

lipocalines de larme, de montrer l’existence de deux gènes putatifs d’OBP humaine (hOBPIIa<br />

et hOBPIIb) ayant 97,5% d’identité localisés sur le chromosome 9q34 (Lacazette et al., 2000).<br />

Ces deux gènes sont transcrits dans la sphère orale pour hOBPIIa et dans les sphères orale et<br />

génitale pour hOBPIIb. Par <strong>une</strong> analyse protéomique de prélèvements à différents niveaux de<br />

la cavité olfactive, la présence de fragments protéiques correspondant à l’expression de<br />

hOBPIIa ou hOBPIIb a été montrée spécifiquement dans la partie supérieure de la cavité nasale,<br />

au niveau de l’épithélium olfactif (Briand et al., 2002). Une protéine recombinante<br />

correspondant à hOBPIIa nommée hOBP-2A a été produite en levure Pichia pastoris et<br />

caractérisée. La protéine mature comporte 155 aci<strong>des</strong> aminés pour <strong>une</strong> masse moléculaire de<br />

17 983 Da. Son point isoélectrique théorique est de 7,9 ce qui est relativement élevé comparé<br />

aux autres OBP qui sont généralement aci<strong>des</strong>. Elle possède en outre un pont disulfure<br />

conservé pour les OBP de vertébrés <strong>entre</strong> les cystéines 59 et 151 (Figure 14).<br />

33


CTG TCC TTC ACT CTG GAG GAA GAG GAC ATC ACC<br />

L S F T L E E E D I T<br />

1 11<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

GGT ACC TGG TAC GTC AAG GCT ATG GTT GTC GAC AAG GAT TTC CCA<br />

G T W Y V K A M V V D K D F P<br />

12 26<br />

GAG GAT CGT AGA CCT AGA AAG GTC TCC CCT GTT AAG GTC ACC GCT<br />

E D R R P R K V S P V K V T A<br />

27 34 41<br />

CTG GGT GGA GGT AAC CTG GAA GCC ACT TTC ACC TTC ATG CGT GAA<br />

L G G G N L E A T F T F M R E<br />

42 49 51 56<br />

GAC CGT TGT ATT CAG AAG AAG ATC CTG ATG AGA AAG ACT GAG GAA<br />

D R C I Q K K I L M R K T E E<br />

57 62 71<br />

CCT GGA AAG TTC TCT GCC TAC GGT GGA AGA AAG CTG ATT TAC CTG<br />

P G K F S A Y G G R K L I Y L<br />

72 78 82 86<br />

CAG GAG TTG CCT GGA ACC GAC GAT TAC GTT TTC TAC TCT AAG GAC<br />

Q E L P G T D D Y V F Y S K D<br />

87 101<br />

CAA AGA CGT GGT GGA CTG CGT TAC ATG GGT AAG CTG GTT GGA CGT<br />

Q R R G G L R Y M G K L V G R<br />

102 112 114 116<br />

AAC CCA AAC ACC AAC CTG GAG GCC TTG GAA GAG TTC AAG AAG CTG<br />

N P N T N L E A L E E F K K L<br />

117 131<br />

GTC CAA CAC AAG GGT TTG TCC GAG GAA GAC ATC TTC ATG CCA CTG<br />

V Q H K G L S E E D I F M P L<br />

132 146<br />

CAA GCC GGT TCT TGT GTC TTG GAG CAC TAA<br />

Q A G S C V L E H *<br />

147 155<br />

Figure 14. Séquence nucléotidique et protéique de hOBP-2A<br />

Les aci<strong>des</strong> aminés sont numérotés à partir du premier résidu de la protéine mature. Le pont<br />

disulfure est indiqué par <strong>une</strong> ligne reliant les cystéines 59 et 151. Les résidus mutés au<br />

cours de cette étude, les lysines K62, K82 et K112 les valines V34 et V114, l’alanine A49, la<br />

phénylalanine F51 et la tyrosine Y78 sont indiquées en gras. L'astérisque indique le codon<br />

stop. (D’après Briand et al., 2002)<br />

34


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Des mesures de déplacement de son<strong>des</strong> fluorescentes ont été effectuées montrant que<br />

hOBP-2A avait <strong>une</strong> affinité plus importante pour les aldéhy<strong>des</strong> à longue chaîne et les aci<strong>des</strong><br />

gras que pour d’autres familles chimiques. De plus, l’interaction de hOBP-2A avec les aci<strong>des</strong><br />

gras ou les aldéhy<strong>des</strong> était d’autant plus forte que la chaîne carbonée était grande avec, pour<br />

les aldéhy<strong>des</strong>, un maximum atteint pour <strong>une</strong> chaîne de 11 carbones (Figure 15).<br />

Constante d’affinité (µM -1 )<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

Aldéhy<strong>des</strong><br />

0<br />

6 8 10 12 14 16<br />

Longueur de chaîne (nombre de carbones)<br />

Aci<strong>des</strong><br />

aliphatiques<br />

Figure 15. Mesure de l’affinité de hOBP-2A en fonction de la taille <strong>des</strong> aci<strong>des</strong><br />

gras et <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong><br />

Les affinités de hOBP-2A pour <strong>des</strong> ligands aliphatiques sont reportées en fonction de la<br />

taille du ligand, montrant <strong>une</strong> corrélation taille - affinité pour ces deux classes de ligands, les<br />

aldéhy<strong>des</strong> (en rouge) et les aci<strong>des</strong> aliphatiques (en bleu) (d’après Briand et al., 2002).<br />

Ce spectre de liaison de hOBP-2A est proche de celui de l’OBP-2 de rat (Löbel et al.,<br />

2002) avec laquelle hOBP-2A possède 45% d’homologie (Briand et al., 2002). Cette<br />

spécificité d’interaction est à opposer avec la fixation d’odorants dans la cavité <strong>des</strong> OBP<br />

porcine et bovine qui ne semblent pas lier de classe chimique préférentiellement à d’autres.<br />

L’autre variant, hOBP-2B (gène hOBPIIB), ayant 95% d’homologie avec hOBP-2A,<br />

s’exprime aussi dans la cavité nasale (R. Ramoni, communication personnelle). Toutefois les<br />

mesures de fixation <strong>des</strong> odorants sur cette protéine indiquent que contrairement aux OBP de<br />

rat, les deux variants humains ont <strong>des</strong> répertoires très similaires (Cristiani, 2005).<br />

35


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

5. Eléments structuraux de la fixation <strong>des</strong> odorants dans la poche de l’OBP humaine<br />

Les OBP bovine et porcine ont été cristallisées en présence de divers ligands. Ceux-ci<br />

prennent <strong>des</strong> positions variables dans la cavité, c'est-à-dire que leurs positions n’ont pas révélé<br />

d’<strong>interactions</strong> spécifiques avec un ou plusieurs aci<strong>des</strong> aminés de la cavité, la plupart <strong>des</strong><br />

<strong>interactions</strong> sont de type hydrophobes et opportunistes (Vincent et al., 2000, Vincent et al.,<br />

2004). En revanche, la spécificité de l’OBP humaine hOBP-2A pour les aldéhy<strong>des</strong> et les<br />

aci<strong>des</strong> aliphatiques indiquent un mode de fixation différent. Les lysines peuvent former <strong>une</strong><br />

liaison hydrogène <strong>entre</strong> leur fonction amine et la fonction carbonyle <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> et <strong>des</strong><br />

aci<strong>des</strong> gras. Par mutagenèse, Liou et ses collaborateurs ont montré l'importance <strong>des</strong> lysines<br />

dans l'interaction <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> gras avec <strong>des</strong> « fatty acid-binding proteins » (Liou et Storch,<br />

2001). De plus, <strong>une</strong> interaction <strong>entre</strong> <strong>des</strong> lysines de la cavité hydrophobe d'<strong>une</strong> lipocaline, la<br />

β-lactoglobuline et le groupement hydrophile d'un acide gras, l'acide palmitique a été mise en<br />

évidence par co-cristallisation (Cho et al., 1994, Wu et al., 1999, Kontopidis et al., 2002). Le<br />

nombre important de structure de lipocalines résolues, ainsi que leur repliement très conservé,<br />

permettent de modéliser la structure <strong>des</strong> OBP de façon relativement fiable, même avec <strong>des</strong><br />

homologies de séquences faibles (souvent inférieure à 30%). Ainsi, un modèle moléculaire de<br />

hOBP-2A a été établi à partir de la structure de l’allergène équin et a révélé la présence de<br />

trois lysines (K62, K82 et K112) favorables à l’interaction avec <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong><br />

aliphatiques. L’<strong>une</strong> de ces lysines pourrait être impliquée dans la stabilisation <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong><br />

et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> gras dans la cavité de hOBP-2A (Briand et al., 2002).<br />

Les structures résolues <strong>des</strong> OBP bovine et porcine (Vincent et al., 2000, Ramoni et al.,<br />

2002, Vincent et al., 2004) indiquent que la cavité de l’OBP est inaccessible au solvant, ce qui<br />

implique <strong>des</strong> mouvements au moins de quelques chaînes latérales d’aci<strong>des</strong> aminés pour laisser<br />

<strong>entre</strong>r les ligands. Une approche spectroscopique ainsi que <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de dynamique<br />

moléculaire ont suggéré l’implication de résidus aromatiques (tyrosine et phénylalanine)<br />

localisés à l’entrée de la cavité. Ces résidus, conservés dans la famille <strong>des</strong> lipocalines seraient<br />

impliqués dans l’entrée <strong>des</strong> ligands (Nespoulous et al., 2004, Hajjar et al., 2006, Golebiowski<br />

et al., 2007).<br />

6. Rôles physiologiques <strong>des</strong> OBP<br />

36


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Jusqu’à ce jour, les OBP ont été découvertes chez tous les animaux aériens chez qui<br />

elles ont été cherchées. Par ailleurs, <strong>une</strong> OBP de xénope est exprimée de façon concomitante<br />

avec l’apparition de l’olfaction aérienne. Son expression est limitée au système olfactif aérien<br />

et inexistante dans le système olfactif aquatique de cet animal modèle (Millery et al., 2005).<br />

Ces résultats sont <strong>des</strong> arguments forts en faveur d’un rôle important <strong>des</strong> OBP de vertébrés<br />

dans l’olfaction.<br />

Le rôle suggéré dès leur découverte était un rôle de transporteur. Les OBP exprimées<br />

en quantité importante dans le mucus olfactif aideraient à solubiliser les ligands hydrophobes<br />

dans le mucus olfactif aqueux. Dans ce cas, les OBP pourraient libérer leur ligand au niveau<br />

du récepteur olfactif ou être reconnues en tant que complexe OBP-Odorant. Les premières<br />

étu<strong>des</strong> d’<strong>interactions</strong> ont montré que l’OBP bovine interagit avec les membranes <strong>des</strong><br />

épithéliums olfactif et respiratoire mais pas avec les cils olfactifs, sites d’expression <strong>des</strong><br />

récepteurs olfactifs (Boudjelal et al., 1996). Cette étude suggère la fixation d’OBP sur<br />

d’autres sites que les récepteurs olfactifs. Cependant, <strong>une</strong> étude plus récente montre <strong>une</strong><br />

interaction <strong>entre</strong> <strong>une</strong> OBP porcine et le récepteur olfactif humain OR17-210 en absence de<br />

ligand avec <strong>une</strong> constante de dissociation de 9,5 nM (Matarazzo et al., 2002). Ces résultats<br />

sont en accord avec un rôle <strong>des</strong> OBP dans la détection et peut-être le codage <strong>des</strong> odeurs<br />

(Matarazzo et al., 2002). Dans le cas où l’OBP agirait comme transducteur, les légers<br />

changements de conformation suggérés par la modélisation (Hajjar et al., 2006) ainsi que<br />

ceux observés expérimentalement (Nespoulous et al., 2004) pourraient expliquer <strong>une</strong><br />

reconnaissance différente de l’OBP avec ou sans ligand.<br />

La présence de plusieurs variants dans <strong>une</strong> même espèce, laisse supposer que les<br />

variants ont un rôle complémentaire de solubilisation <strong>des</strong> ligands. L’interaction de chaque<br />

variant avec un groupe d’odorants différent suggère <strong>une</strong> fonction de discrimination <strong>des</strong><br />

odorants.<br />

Un autre rôle avancé est celui de la protection. En effet, l’épithélium olfactif est <strong>une</strong><br />

zone de contact direct <strong>entre</strong> le cerveau et le milieu extérieur. Le mucus olfactif qui couvre<br />

l’épithélium contient près de 19% de protéines dont le rôle est de protéger l’épithélium (Debat<br />

et al., 2007). Les OBP, en capturant les molécules odorantes souvent toxiques, pourraient<br />

avoir pour rôle d’empêcher leur action sur la muqueuse olfactive. L’OBP de porc et l’OBP<br />

bovine présentent la propriété d’avoir <strong>une</strong> bonne affinité pour le 4-hydroxy-2-nonenal qui est<br />

un produit final de dégradation de lipi<strong>des</strong>. De plus, ces OBP ont la capacité d’empêcher les<br />

37


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

dommages causés par ce composé sur <strong>des</strong> cultures de cellules épithéliales (Grolli et al., 2006).<br />

En plus de cette fonction de détoxication, on peut imaginer les OBP comme <strong>des</strong> absorbeurs<br />

dont le rôle serait d’empêcher la saturation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs en limitant la quantité<br />

d’odorant l’atteignant.<br />

Une étude publiée récemment indique <strong>une</strong> diminution de l’ARNm de l’OBP-1 de rat<br />

au niveau de la muqueuse olfactive après un jeûne de 48h suggérant un rôle dans la<br />

physiologie de l’alimentation (Badonnel et al., 2007).<br />

7. Comparaison avec le système olfactif <strong>des</strong> insectes<br />

1. Organisation péricellulaire<br />

Chez les insectes, la perception <strong>des</strong> odorants est réalisée au niveau <strong>des</strong> sensilles<br />

olfactives. Il s’agit d’appendices situés sur les antennes (Figure 16) constitués d’<strong>une</strong><br />

extension de cuticule ouverte sur <strong>des</strong> pores et enfermant les dendrites de un à trois neurones<br />

sensitifs.<br />

Figure 16A. Organisation du système olfactif <strong>des</strong> insectes<br />

Le siège de la détection <strong>des</strong> molécules volatiles se trouve notamment au niveau <strong>des</strong><br />

antennes. Chez la drosophile, un agrandissement montre les structures impliquées : les<br />

sensilles indiquées par <strong>des</strong> flèches. La barre d’échelle mesure 0,2 µm (Wilson et al., 2007).<br />

38


Récepteur olfactif<br />

OBP<br />

Cuticule<br />

Neurone<br />

Axone<br />

Figure 16B. Organisation du système olfactif <strong>des</strong> insectes<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Schéma d’<strong>une</strong> sensille. Il s’agit d’<strong>une</strong> extension de cuticule enfermant le dendrite d’un<br />

neurone olfactif. Celui-ci baigne dans la lymphe sensillaire très riche en OBP, en contact<br />

avec l’air extérieur grâce à la présence de pores dans la cuticule (d’après Steinbrecht 1992).<br />

Ce neurone baigne dans la lymphe sensillaire, équivalente au mucus olfactif <strong>des</strong><br />

vertébrés, et exprime à sa membrane <strong>des</strong> récepteurs olfactifs. Ainsi, comme chez les vertébrés,<br />

on observe un obstacle hydrophile <strong>entre</strong> le récepteur et les odorant volatils et hydrophobes.<br />

Toutefois, il a été découvert dans la lymphe sensillaire de nombreuses espèces, <strong>des</strong> protéines<br />

de liaison en quantité importante, de l’ordre de 10 mM (Vogt, 1981, Steinbrecht et al., 1995).<br />

Ces protéines ont été découvertes chez le papillon (Bombyx mori) (Steinbrecht et al., 1992,<br />

Steinbrecht et al., 1995), la drosophile (Drosophila melanogaster) (Graham et Davies, 2002),<br />

l’abeille domestique (Apis mellifera) (Danty et al., 1997, Danty et al., 1999) ou encore le<br />

moustique (Anopheles gambiae) (Fox et al., 2001, Vogt et al., 2002)<br />

2. Mécanismes péricellulaires de l’olfaction chez les insectes<br />

Dendrite<br />

Epithélium<br />

Les récepteurs olfactifs d’insectes ont été découverts en premier lieu chez la<br />

drosophile (Clyne et al., 1999, Gao et Chess, 1999). Ces récepteurs sont <strong>des</strong> récepteurs à 7<br />

domaines transmembranaires couplés aux protéines G mais présentent très peu d’homologie<br />

de séquence avec les récepteurs olfactifs de vertébrés. Ils comportent un domaine N-terminal<br />

intracellulaire et fonctionnent à l’état d’hétérodimères (Benton et al., 2006). Si, chez les<br />

vertébrés terrestres, le nombre de récepteurs olfactifs potentiels est important, les insectes ont<br />

Pore<br />

Lymphe sensillaire<br />

Hémolymphe<br />

39


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

en général un nombre plus faible de récepteurs olfactifs. Il y en a 163 chez l’abeille, 62 chez<br />

la drosophile et 79 chez le moustique (Robertson et Wanner, 2006).<br />

En revanche, le nombre d’OBP est quant à lui très important ainsi l’abeille possède 21<br />

gènes d’OBP (Foret et al., 2007), la drosophile en comprend 51 dont au moins <strong>une</strong> trentaine<br />

sont exprimés (Hekmat-Scafe et al., 2002), et le moustique en possède plus de 70 (Foret et al.,<br />

2007). Cette diversité est un argument dans le sens d’un rôle de discriminant <strong>des</strong> OBP au<br />

moins chez les insectes. Par ailleurs, Nardi et al. (2003) ont montré un profil d’expression<br />

spécifique de 6 OBP du papillon Manduca sexta. Chaque OBP étant exprimée dans certaines<br />

sensilles spécifiquement, on peut supposer un rôle de ces OBP dans la discrimination.<br />

3. Aspects structuraux <strong>des</strong> OBP d’insectes<br />

Hormis la localisation et la capacité <strong>des</strong> OBP d’insectes à fixer <strong>des</strong> odorants, ces<br />

dernières divergent complètement <strong>des</strong> OBP de vertébrés d’un point de vue structural. Ce ne<br />

sont pas <strong>des</strong> lipocalines et elles ont <strong>des</strong> structures constituées uniquement d’hélices α. On<br />

distingue trois familles de protéines de liaison aux odorants chez les insectes : les protéines de<br />

liaison aux phéromones (PBP), les OBP liant <strong>des</strong> odorants généraux (GOBP) et les CSP<br />

(Chemosensory protein) qui lient <strong>des</strong> composés divers de la communication chimique. Les<br />

PBP et les GOBP sont <strong>des</strong> petites protéines de 120 à 150 aci<strong>des</strong> aminés. Elles comportent 6<br />

cystéines formant 3 ponts disulfures stabilisant <strong>une</strong> structure constituée de 6 hélices α<br />

(Sandler et al., 2000). Leurs séquences ont <strong>des</strong> pourcentages d’identité très variables (<strong>entre</strong> 6<br />

et 99%). Les CSP sont <strong>des</strong> protéines plus petites (environ 110 aci<strong>des</strong> aminés) constituées elles<br />

aussi d’hélices α (Lartigue et al., 2002) (Figure 17). Elles ne possèdent que deux ponts<br />

disulfure et fixent un plus grand nombre de ligands que les PBP ou les GOBP.<br />

Certaines PBP et CSP présentent d’importantes modifications de structure en présence<br />

de leurs ligands, notamment la PBP de Bombyx en présence de bombykol (Sandler et al.,<br />

2000). Par ailleurs, la PBP de Bombyx subit d’importantes variations de structure en fonction<br />

du pH (Horst et al., 2001). Il a été suggéré que <strong>des</strong> différences de pH à proximité <strong>des</strong><br />

dendrites <strong>des</strong> neurones permettent le changement de conformation de la PBP qui relargue<br />

alors son ligand à proximité <strong>des</strong> récepteurs. En outre, ces modifications de structure<br />

pourraient être nécessaires pour la reconnaissance par un récepteur du complexe OBPphéromone.<br />

Effectivement, l’effet de certaines PBP sur l’activité <strong>des</strong> récepteurs phéromonaux<br />

40


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

<strong>des</strong> deux papillons (Bombyx mori et Heliothis virescens) a été démontré (Groβe-Wilde et al.,<br />

2006, Groβe-Wilde et al., 2007).<br />

A B<br />

Figure 17. Représentation de structures 3D d’OBP d’insectes<br />

(A) Représentation de ASP2, <strong>une</strong> GOBP d’abeille co-cristallisée avec un ligand artéfactuel,<br />

le n-butyl-benzene-sulfonamide, un composé de plastique représenté en rouge<br />

(Lartigue et al., 2004).<br />

(B) Représentation de la CSP de Mamestra brassicae. La couleur de bleu vers rouge<br />

donne l’orientation de N vers C-terminal. (Lartigue et al., 2002).<br />

Les représentations ont été effectuées à l’aide de VMD à partir <strong>des</strong> fichiers de la base de<br />

donnée PDB : 1TUJ et 1KX8 respectivement pour ASP2 et la CSP de papillon.<br />

4. Aspects fonctionnels<br />

Ainsi, même si les OBP de vertébrés ou d’insectes se révèlent très différentes d’un<br />

point de vue structural, les deux familles de protéines conservent suffisamment d’éléments<br />

communs pour que leurs fonctions puissent être comparées. Kim et ses collaborateurs ont<br />

généré <strong>des</strong> mutants de drosophile et observé les variations de comportement face à l’éthanol.<br />

Les drosophiles sauvages fuient face à ce composé alors qu’<strong>une</strong> souche mutante, pour un gène<br />

unique codant <strong>une</strong> OBP, est au contraire attirée par l’alcool (Kim et al., 1998). La<br />

réintroduction par transgénèse de ce gène, nommé LUSH, restaure le comportement de fuite<br />

41


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

<strong>des</strong> drosophiles mutantes, ce qui valide l’importance de LUSH dans l’olfaction. Par la suite, il<br />

a été montré que LUSH fixait un phtalate, un composé de plastique contaminant l’alcool,<br />

(Zhou et al., 2004) ; toutefois, il s’agissait de la première mise en évidence claire du rôle<br />

d’<strong>une</strong> OBP dans les mécanismes de détection <strong>des</strong> odorants. La poursuite <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de<br />

l’équipe de Dean P. Smith a, par la suite, permis de montrer que LUSH était nécessaire pour<br />

l’activation de neurones spécifiques d’<strong>une</strong> phéromone (le 11-cis-vaccenyl acétate) impliquée<br />

dans le comportement d’agrégation observé chez cette espèce (Xu et al., 2005, Ha et Smith,<br />

2006).<br />

Un autre exemple de fonction <strong>des</strong> OBP concerne les fourmis du feu (Solenopsis<br />

invicta). Ces fourmis présentent deux type de colonies : certaines ont <strong>une</strong> reine unique,<br />

d’autres en ont plusieurs. Ce comportement social est déterminé par un polymorphisme d’un<br />

locus unique, le gène GP-9 qui code <strong>une</strong> PBP. Les ouvrières possédant un allèle B du gène<br />

GP-9 ne tolèrent qu’<strong>une</strong> seule reine et éliminent d’éventuelles rivales, contrairement à celles<br />

possédant l’allèle b, probablement moins sensibles à <strong>une</strong> phéromone de reconnaissance <strong>des</strong><br />

reines (Krieger et Ross, 2002). Ces résultats sont cependant à considérer prudemment puisque<br />

le gène GP-9 est exprimé au niveau de l’abdomen et non au niveau <strong>des</strong> antennes <strong>des</strong> fourmis<br />

du feu. Une autre étude sur la drosophile a montré par mutagenèse et expression ectopique<br />

l’importance de deux CSP dans l’activation de neurones olfactifs par le CO2 (Jones et al.,<br />

2007).<br />

En outre, Pophof a montré que deux PBP de deux papillons, Antheraea polyphemus et<br />

Bombyx mori pouvaient modifier les réponses électrophysiologiques de certains neurones à la<br />

phéromone qu’elles lient. Cette modification est dépendante de l’espèce, ce qui est en accord<br />

avec <strong>une</strong> interaction avec un récepteur différent <strong>entre</strong> les deux espèces (Pophof, 2002, Pophof,<br />

2004). De même, <strong>une</strong> PBP de B. mori, BmorPBP active un seul récepteur phéromonal sur<br />

deux exprimés dans un système hétérologue (Groβe-Wilde et al., 2006). De façon similaire,<br />

<strong>une</strong> seule <strong>des</strong> deux PBP connues de H. virescens (HvirPBP2) affecte fortement la spécificité<br />

du récepteur HR13 (Groβe-Wilde et al., 2007). L’existence de couples spécifiques PBP-<br />

récepteurs chez ces deux insectes montre bien un rôle de discrimination <strong>des</strong> PBP, suggérant<br />

<strong>une</strong> fonction dans le codage de la perception chimique.<br />

Ces exemples montrent l’importance fondamentale <strong>des</strong> OBP d’insectes dans la<br />

détection chimique et, par analogie, on peut supposer que cette fonction dans l’olfaction existe<br />

aussi chez les vertébrés.<br />

42


III- OBJECTIFS DE CE TRAVAIL<br />

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Chez les vertébrés, le système olfactif est comparable à celui <strong>des</strong> insectes, avec <strong>des</strong><br />

récepteurs olfactifs exprimés à la membrane de neurones olfactifs recouverts d’<strong>une</strong> phase<br />

aqueuse protectrice contenant <strong>des</strong> protéines de liaison aux odorants. Toutefois, si chez les<br />

insectes, l’importance <strong>des</strong> OBP dans l’olfaction est clairement démontrée, chez les vertébrés,<br />

le rôle <strong>des</strong> OBP reste hypothétique. On a vu que les mécanismes de discrimination <strong>des</strong><br />

stimulus olfactifs étaient intégrés très tôt, dans le processus olfactif, dès l’interaction <strong>entre</strong> le<br />

récepteur et l’odorant. Quel rôle peut jouer l’OBP qui, physiologiquement, est en contact avec<br />

les odorants avant le récepteur olfactif ? Dans le contexte actuel de l’olfaction, il parait<br />

important de positionner les OBP dans ce système tripartite : Odorant-OBP-RO. L’objectif de<br />

ce travail était d’apporter <strong>des</strong> éléments de réponse sur l’implication <strong>des</strong> OBP de vertébrés<br />

dans l’olfaction.<br />

Diverses étu<strong>des</strong>, en particuliers sur les OBP de rat, laissent à penser que les OBP<br />

auraient un rôle dans la discrimination <strong>des</strong> odorants (Löbel et al., 2002). Chez l’homme, il a<br />

été trouvé un variant d’OBP (hOBP-2A), exprimé au niveau de l’épithélium olfactif, qui<br />

partage <strong>une</strong> forte homologie de séquence (45%) avec l’OBP2 de rat ainsi qu’<strong>une</strong> préférence<br />

pour les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> aliphatiques (Briand et al., 2002). Les données<br />

cristallographiques obtenues à partir de complexes OBP-ligand pour l’OBP de porc et de<br />

bœuf indiquent <strong>une</strong> interaction opportuniste de ligands dans la cavité, c'est-à-dire qu’ils n’ont<br />

pas de positionnement privilégié. La spécificité de hOBP-2A dénote un mécanisme original<br />

de stabilisation <strong>des</strong> ligands dont on a voulu dans un premier temps comprendre les<br />

déterminismes moléculaires. Par ailleurs, on a cherché à comprendre les mécanismes d’entrée<br />

<strong>des</strong> ligands dans la cavité de l’OBP. En d’autres termes, quels sont les résidus d’aci<strong>des</strong> aminés<br />

impliqués dans la spécificité et dans l’entrée <strong>des</strong> ligands dans la cavité de hOBP-2A.<br />

Pour répondre à ces questions, on a utilisé <strong>une</strong> approche de mutagenèse dirigée. Les<br />

mutations ponctuelles ont été sélectionnées à partir de l’analyse de modèles moléculaires. Les<br />

protéines sauvages et mutées ont été produites en système hétérologue chez la levure et<br />

caractérisées. Des mesures de déplacements de son<strong>des</strong> fluorescentes ont ensuite permis<br />

d’évaluer l’impact <strong>des</strong> mutations sur la liaison OBP-Odorant. Les métho<strong>des</strong> et les résultats<br />

obtenus sont détaillés dans le premier chapitre de ce travail. Une partie <strong>des</strong> résultats a donné<br />

43


SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

lieu à <strong>une</strong> publication jointe (<strong>Tcatchoff</strong> et al., 2006), alors que d’autres résultats sont encore<br />

préliminaires.<br />

Dans la deuxième partie de ce travail, on s’est intéressé au rôle <strong>des</strong> OBP dans<br />

l’olfaction. Une <strong>des</strong> fonctions supposée <strong>des</strong> OBP serait de transporter les molécules odorantes<br />

hydrophobes à travers le mucus hydrophile vers les récepteurs olfactifs, puisqu’il a été montré<br />

l’interaction <strong>entre</strong> un récepteur olfactif humain et <strong>une</strong> OBP de porc (Matarazzo et al., 2002).<br />

On s’est donc interrogé sur le rôle <strong>des</strong> OBP dans le fonctionnement <strong>des</strong> récepteurs olfactifs.<br />

Un système d’expression fonctionnel <strong>des</strong> récepteurs olfactifs mis au point au<br />

laboratoire a permis d’établir le répertoire d’un récepteur olfactif humain, OR1G1 (Sanz et al.,<br />

2005). Cette étude a révélé que ce récepteur présentait <strong>une</strong> préférence pour les aldéhy<strong>des</strong>. Son<br />

meilleur activateur s’avère être le tridécanal (A. Tromelin et G. Sanz, communication<br />

personnelle), qui est aussi le meilleur ligand de l’OBP humaine. En utilisant le système<br />

biomimétique d’application <strong>des</strong> odorants en mode vapeur (VOFA) développé au laboratoire<br />

(Sanz et al., 2005), on a voulu déterminer si la présence d’OBP pouvait affecter l’activation<br />

du récepteur OR1G1 par les odorants. Cette approche a nécessité la mise au point d’un<br />

nouveau système de production de l’OBP humaine, en bactérie.<br />

44


CHAPITRE I - APPROCHE STRUCTURALE DES<br />

INTERACTIONS OBP - ODORANTS


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Les protéines de liaison aux odorants peuvent jouer un rôle clef dans les mécanismes<br />

péricellulaires de l’olfaction. En effet, ce sont potentiellement les premières protéines en<br />

contact avec les odorants au moment où ceux-ci pénètrent dans la cavité nasale. Certains<br />

auteurs ont proposé pour ces protéines <strong>une</strong> fonction dans la discrimination <strong>des</strong> odorants, en<br />

particulier chez le rat ou trois OBP ont <strong>des</strong> spectres de fixation <strong>des</strong> odorants complémentaires<br />

(Löbel et al., 2002). Une étude réalisée au laboratoire a permis de montrer l’expression de<br />

protéine humaine de liaison aux odorants, au niveau de l’épithélium olfactif (Briand et al.,<br />

2002). Un variant d’OBP humaine, hOBP-2A a été exprimé en levure Pichia pastoris et<br />

caractérisé. Il s’agit d’un monomère de 155 aci<strong>des</strong> aminés comportant un pont disulfure<br />

conservé au sein de la famille <strong>des</strong> OBP de vertébrés. Il présente en outre la séquence GxW<br />

caractéristique <strong>des</strong> lipocalines (Figure 9), ainsi qu’un repliement constitué majoritairement de<br />

feuillets β. Des mesures de déplacement de son<strong>des</strong> fluorescentes ont permis de montrer qu’il<br />

lie les molécules odorantes de façon réversible et présente <strong>une</strong> affinité plus grande pour les<br />

aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> gras aliphatiques comparativement à d’autres classes chimiques. En<br />

outre, l’affinité croît avec la taille <strong>des</strong> ligands avec, pour les aldéhy<strong>des</strong>, un maximum pour<br />

l’undécanal (11 carbones) (Figure 12). L’augmentation d'affinité observé pour les aldéhy<strong>des</strong><br />

ainsi que l’affinité plus faible <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> gras de taille équivalente, laisse supposer la <strong>des</strong><br />

<strong>interactions</strong> <strong>entre</strong> le groupe aldéhyde et <strong>des</strong> résidus du calice de hOBP-2A (Briand et al.,<br />

2002).<br />

Les lysines peuvent jouer un rôle dans les <strong>interactions</strong> protéines – aci<strong>des</strong> gras ou<br />

protéines – aldéhy<strong>des</strong> comme cela a notamment été démontré pour la Fatty acid-binding<br />

protein (Liou et Storch, 2001) ou la β-lactoglobuline (Cho et al., 1994, Wu et al., 1999,<br />

Kontopidis et al., 2002). Ainsi, on a supposé que l’interaction <strong>entre</strong> l’OBP et certains de ses<br />

ligands, pouvait être stabilisée par <strong>une</strong> liaison <strong>entre</strong> la fonction aldéhyde et la chaîne latérale<br />

d’<strong>une</strong> lysine de l’OBP. Or la modélisation moléculaire de hOBP-2A réalisée à partir de la<br />

structure cristallisée de l’allergène équin, a révélé la présence de trois lysines dans sa cavité<br />

hydrophobe, en position 62, 82 et 112 (Figure 18) (Briand et al., 2002). Nous avons voulu<br />

valider l’hypothèse qu’<strong>une</strong> de ces trois lysines interagissait avec les groupements polaires <strong>des</strong><br />

odorants. Les alanines étant <strong>des</strong> résidus non chargés, de petite taille et modifiant peu la<br />

structure <strong>des</strong> protéines, dans ce travail on a substitué par mutagenèse dirigée <strong>une</strong> alanine à<br />

chac<strong>une</strong> de ces lysines dans trois mutants indépendants. Des comparaisons de constantes<br />

46


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

d’affinité mesurées par compétition de son<strong>des</strong> fluorescentes ont permis de suivre l’implication<br />

de ces lysines dans la spécificité d’interaction de hOBP-2A avec les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong><br />

gras. Ces résultats ont été publiés (cf. article joint) (<strong>Tcatchoff</strong> et al., 2006), cependant <strong>des</strong><br />

compléments sont apportés dans ce chapitre afin d’aider à mieux comprendre l’approche et<br />

son aboutissement.<br />

Figure 18. Vue en coupe du modèle tridimensionnel de hOBP-2A<br />

La flèche ja<strong>une</strong> indique l’entrée de la cavité hydrophobe. Les lysines candidates (K62, K82<br />

et K112) comme point d’ancrage <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> ou <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> gras sont indiquées en rouge.<br />

Le seul tryptophane de la protéine (W14) situé au fond de la cavité est représenté en bleu<br />

(D’après Briand et al., 2002).<br />

A la lumière de ces résultats publiés, nous avons par la suite cherché à mieux<br />

comprendre l’effet de la taille <strong>des</strong> ligands sur l’interaction avec l’OBP, notamment en<br />

modifiant la spécificité de l’OBP humaine. En effet, la modélisation moléculaire a permis<br />

d’identifier les résidus d’aci<strong>des</strong> aminés ayant <strong>une</strong> chaîne latérale orientée vers l’intérieur de la<br />

cavité de hOBP-2A. Parmi ceux-ci, les valines en position 34 et 114 ainsi que l’alanine en<br />

position 49 sont situées à <strong>une</strong> hauteur intermédiaire dans le calice (Figure 19). On a donc<br />

substitué chacun de ces résidus par <strong>une</strong> lysine, l’objectif étant pour ces mutants d’augmenter<br />

l’affinité envers les petits ligands en ajoutant un point d’ancrage aux aldéhy<strong>des</strong> dans la cavité.<br />

47


A49<br />

V34<br />

K112<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

V114<br />

W14<br />

Figure 19. Schématisation de la cavité de l’OBP humaine<br />

La lysine 112 (en rouge) réalise <strong>une</strong> interaction avec l’undécanal symbolisé en vert. Les<br />

résidus en bleu (V34, A49 et V114) sont ceux positionnés à un niveau intermédiaire de la<br />

cavité et orientés vers la cavité. Le tryptophane au fond de la cavité est représenté en<br />

orange.<br />

Les diverses données cristallographiques obtenues sur les OBP indiquent que la cavité<br />

hydrophobe formant le site d’interaction n’est pas accessible au solvant (Vincent et al., 2000,<br />

Ramoni et al., 2002, Vincent et al., 2004). Ainsi, l’entrée du ligand implique nécessairement<br />

<strong>des</strong> mouvements <strong>des</strong> résidus d’aci<strong>des</strong> aminés. Il a été montré pour l’OBP-1 de rat que la<br />

tyrosine 82 (et dans <strong>une</strong> moindre mesure la tyrosine 78) présentait <strong>une</strong> exposition au solvant<br />

dépendante de la présence de ligands de l’OBP-1 de rat, suggérant <strong>une</strong> conformation<br />

différente de ces résidus en présence de ligands (Nespoulous et al., 2004). Une étude de<br />

dynamique moléculaire indique que les résidus 78 et 82 de cette OBP sont impliqués dans un<br />

changement de conformation intervenant lors de la liaison <strong>entre</strong> l’OBP-1 de rat et le thymol<br />

(Hajjar et al., 2006). Cette étude indique en outre l’interaction possible de la phénylalanine en<br />

position 55 lors de l’entrée du thymol dans la cavité hydrophobe. Par ailleurs, le même type<br />

d’approche a montré que la tyrosine 82 de l’OBP de porc était cruciale dans le mécanisme<br />

d’entrée <strong>des</strong> ligands dans la cavité. Elle constituerait un point d’ancrage du ligand au niveau<br />

de l’entrée de la cavité (Golebiowski et al., 2007). De plus, les tests de fixation de l’OBP de<br />

porc marquée à l’iode radioactive sur deux récepteurs humains indiquent l’importance d’au<br />

moins deux résidus tyrosine dans la liaison avec un <strong>des</strong> deux récepteurs olfactifs testés<br />

(Matarazzo et al., 2002). L’alignement de différentes OBP, a révélé que la phénylalanine 55<br />

48


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

et la tyrosine 82 de l’OBP de rat étaient très conservées, respectivement en position 51 et 78<br />

chez l’homme (Figure 12), (Article joint, Figure 3C). Cette conservation suggère un<br />

mécanisme commun d’entrée <strong>des</strong> ligands dans la cavité. Afin de comprendre le mode d’entrée<br />

<strong>des</strong> ligands dans le calice de hOBP-2A, on a donc voulu vérifier par mutagenèse le rôle de ces<br />

résidus dans l’interaction de hOBP-2A avec ses ligands. On a donc construit <strong>des</strong> mutants de la<br />

phénylalanine 55 et de la tyrosine 78 en les substituant par <strong>des</strong> alanines.<br />

Les mutants non publiés (V34K, A49K, V114K, F51A et Y78A) ont été produits<br />

différemment <strong>des</strong> mutants dont l’étude est publiée (K62A, K82A et K112A). En effet, le<br />

travail réalisé porte d’<strong>une</strong> part sur les <strong>interactions</strong> OBP-Odorants et, d’autre part, sur le rôle de<br />

l’OBP sur le fonctionnement <strong>des</strong> récepteurs olfactifs. Ce dernier aspect est détaillé dans le<br />

deuxième chapitre de ce travail. Des résultats préliminaires inattendus nous ont amené à<br />

modifier la stratégie de production et de purification <strong>des</strong> protéines. En effet, la production en<br />

levure décrite dans l’article conduit à l’obtention de protéines fonctionnelles pour ce qui est<br />

de la fixation <strong>des</strong> molécules odorantes, mais non utilisables dans les tests cellulaires ultérieurs.<br />

La purification <strong>des</strong> OBP humaines recombinantes a été réalisée jusqu’à ce jour dans <strong>des</strong><br />

conditions où la protéine peut être co-purifiée avec d’éventuels contaminants (Briand et al.,<br />

2002) (article joint). C’est pourquoi <strong>une</strong> nouvelle méthode de production <strong>des</strong> OBP a été mise<br />

au point. Diverses stratégies ont été développées, exposées dans le deuxième chapitre, ayant<br />

pour but d’immobiliser l’OBP sur <strong>une</strong> colonne d’affinité afin d’éliminer les contaminants par<br />

différents lavages. On a finalement opté pour <strong>une</strong> production d’OBP en bactérie, fusionnée à<br />

la Glutathion S-transférase (GST) que l’on peut purifier par chromatographie d’affinité.<br />

Les nouveaux mutants devant être produits selon la même stratégie, le détail du<br />

changement de mode de production est donné dans ce chapitre, parallèlement aux<br />

compléments apportés à l’article.<br />

I- ARTICLE<br />

<strong>Tcatchoff</strong>, L., Nespoulous, C., Pernollet, J-C. and Briand, L. (2006) A single lysyl residue<br />

defines the binding specificity of a human odorant-binding protein for aldehy<strong>des</strong> FEBS Lett<br />

580, 2102-8.<br />

49


FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108<br />

A single lysyl residue defines the binding specificity of a human<br />

odorant-binding protein for aldehy<strong>des</strong><br />

<strong>Lionel</strong> <strong>Tcatchoff</strong>, Claude Nespoulous, Jean-Claude Pernollet, Loïc Briand *<br />

Biochimie de l’olfaction et de la gustation, Neurobiologie de l’Olfaction et de la Prise Alimentaire, UMR 1197 – INRA-Université Paris XI,<br />

INRA, Domaine de vilvert, Bâtiment 526, F 78352 Jouy-en-Josas Cedex, France<br />

Abstract Odorant-binding proteins (OBPs) are small abundant<br />

soluble proteins belonging to the lipocalin superfamily, which are<br />

thought to carry hydrophobic odorants through aqueous mucus<br />

towards olfactory receptors. Human variant hOBP-2A has been<br />

demonstrated to bind numerous odorants of different chemical<br />

classes with a higher affinity for aldehy<strong>des</strong> and fatty acids. Three<br />

lysyl residues of the binding pocket (Lys62, Lys82 and Lys112)<br />

have been suggested as candidates for playing such a role. Here,<br />

using site-directed mutagenesis and fluorescent probe displacements,<br />

we show that Lys112 is the major determinant for governing<br />

hOBP-2A specificity towards aldehy<strong>des</strong> and small carboxylic<br />

acids.<br />

Ó 2006 Federation of European Biochemical Societies. Published<br />

by Elsevier B.V. All rights reserved.<br />

Keywords: Lipocalin; Olfactory mucus; Olfaction; Odorantbinding<br />

protein<br />

1. Introduction<br />

Odorant-binding proteins (OBPs) are abundant small soluble<br />

proteins secreted in the mucus of a variety of species, from<br />

insects to vertebrates [1] including human beings [2]. Vertebrate<br />

OBPs belong to the lipocalin superfamily. Although lipocalins<br />

display low sequence similarity, they share a conserved<br />

8-stranded b-barrel scaffold, defining a central apolar cavity,<br />

called calyx, whose role is to bind hydrophobic molecules [3].<br />

OBPs reversibly bind odorants with dissociation constants in<br />

the micromolar range and are good candidates for carrying<br />

airborne odorants, which are commonly hydrophobic molecules,<br />

through the aqueous nasal mucus towards olfactory<br />

receptors [4,5]. OBP binding properties, investigated in rat,<br />

demonstrated that the three OBP subtypes are specially t<strong>une</strong>d<br />

toward distinct chemical classes of odorants [6] suggesting a<br />

role in odorant discrimination. Although OBP physiological<br />

function is not clearly understood in vertebrates, their essential<br />

role in eliciting the behavioural response and odour coding<br />

have been clearly demonstrated in the fruit fly [7].<br />

* Corresponding author. Fax: +33 1 34 65 27 65.<br />

E-mail address: loic.briand@jouy.inra.fr (L. Briand).<br />

Abbreviations: DAUDA, 11-(5-(dimethylaminonaphthalenyl-1-sulfonyl)amino)undecanoic<br />

acid; MALDI, matrix assisted laser <strong>des</strong>orption<br />

ionization mass spectrometry; NPN, N-phenyl-1-naphthylamine; OBP,<br />

odorant-binding protein; TOF, time of flight<br />

Received 31 January 2006; revised 3 March 2006; accepted 6 March 2006<br />

Available online 15 March 2006<br />

Edited by Hans Eklund<br />

By measuring the displacement of fluorescent probes, we<br />

have previously shown that human recombinant variant<br />

hOBP-2A is able to bind numerous odorants of different chemical<br />

classes with a higher affinity for aldehy<strong>des</strong> and fatty acids<br />

[2]. We proposed that highest affinity for aldehy<strong>des</strong> could result<br />

from an interaction between aldehyde function and lateral<br />

chain of a lysyl residue, stabilizing odorant docking. A 3D<br />

model of hOBP-2A suggested that three lysyl residues<br />

(Lys62, Lys82 and Lys112) located in the binding cavity are<br />

good candidates for playing such a role. Here, we report the<br />

comparison of the binding behaviours of the three point mutants<br />

(K62A, K82A and K112A) demonstrating that Lys112<br />

is the major determinant of higher affinity of hOBP-2A for<br />

aldehy<strong>des</strong>.<br />

2. Materials and methods<br />

2.1. Mutagenesis procedure and production of hOBP-2A and mutants<br />

The coding sequence of wild-type hOBP-2A [2] was amplified by<br />

PCR and inserted in Pichia pastoris expression vector pGAPZaa<br />

allowing to secrete hOBP-2A in the culture medium using the yeast<br />

prepropeptide signal from Saccharomyces cerevisiae a mating-factor<br />

under the control of the constitutive glyceraldehyde-3-phosphate dehydrogenase<br />

promoter. We have previously reported that recombinant<br />

wild-type hOBP-2A secreted by the yeast P. pastoris showed a variable<br />

alkylation of the single free Cys99 (numbering according to the mature<br />

full-length protein) [2]. In apolipoprotein D, this residue has been removed<br />

by site-directed mutagenesis without a resultant loss of ligand-binding<br />

activity [8]. To create a homogeneous recombinant<br />

hOBP-2A, the codons for the unpaired Cys99 and potentially O-glycosylated<br />

Thr148 were replaced using sequential steps of PCR mutagenesis<br />

by a Ser and Ala codon, respectively. Using fluorescent<br />

probe displacements, we found that double mutation C99S/T148A<br />

did not affect the ligand binding properties of the protein (data not<br />

shown). The C99S/T148A mutant is referred afterwards as hOBP-<br />

2A. Using this construct as a template, lysyl residues in position 62,<br />

82 and 112 were independently substituted for alanine using PCR, generating<br />

K62A, K82A and K112A mutants. Construct DNA sequences<br />

were confirmed by DNA sequencing using an ABI Prism 310 (PE<br />

Biosystens). The expression plasmids were transferred into the P. pastoris<br />

X33 strain through electroporating method. hOBP-2A and<br />

mutants were expressed and purified as <strong>des</strong>cribed previously [2].<br />

2.2. Protein characterization<br />

SDS–PAGE, N-terminal amino acid sequence, mass spectrometry<br />

and circular dichroism analysis were performed as already <strong>des</strong>cribed<br />

[2]. To ensure that the lysine mutation was the only alteration of<br />

hOBP-2A, unmodified protein and mutants were submitted to tryptic<br />

digestion and chemical cleavage using cyanogen bromide [2]. In both<br />

conditions, the resulting pepti<strong>des</strong> were analyzed by matrix assisted<br />

laser <strong>des</strong>orption ionization-time of flight (MALDI-TOF) mass<br />

spectrometry.<br />

0014-5793/$32.00 Ó 2006 Federation of European Biochemical Societies. Published by Elsevier B.V. All rights reserved.<br />

doi:10.1016/j.febslet.2006.03.017


L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108 2103<br />

2.3. Fluorescence-based ligand binding<br />

Fluorophore ligand binding experiments were performed with 2 lM<br />

hOBP-2A solutions in 50 mM K phosphate buffer, pH 7.5, as reported<br />

previously [2]. Briefly, the fluorescent probes were dissolved in 100%<br />

MeOH as 1 mM stock solutions. Successive 1-lL N-phenyl-1-naphthylamine<br />

(NPN) probe aliquots were added to 1 mL of hOBP<br />

solutions. After 3 min incubation time, spectra were recorded at<br />

25 °C using a SFM 25 Kontron fluorometer. The excitation wavelength<br />

of NPN and 11-(5-(dimethylaminonaphthalenyl-1-sulfonyl)amino)<br />

undecanoic acid (DAUDA) were 337 and 345 nm, respectively.<br />

Dissociation constants (K d) were calculated from a plot of fluorescence<br />

intensity versus concentration of free ligand, obtained with a standard<br />

non-linear regression method as previously <strong>des</strong>cribed [2].<br />

The competitive binding assays were performed with 2 lM of hOBP-<br />

2A solutions using 3 lM of NPN or DAUDA. After addition of competitor<br />

ligands dissolved in 100% MeOH, the fluorescence of probes<br />

was recorded after stabilization of signal (3–4 min). The concentrations<br />

causing fluorescence decay to half-maximal intensity were taken as<br />

IC 50 values. The apparent K diss values were calculated as K diss =<br />

[IC50]/(1 + [L]/Kd) with [L] being the free fluorophore concentration<br />

and Kd the OBP-fluorophore complex dissociation constant. Tryptophan<br />

fluorescence spectra were recorded between 300 and 400 nm<br />

using an excitation wavelength of 285 nm with 2 lM of hOBP-2A<br />

solutions in 50 mM K phosphate buffer, pH 7.5.<br />

2.4. Molecular modelling<br />

Three-dimensional models of hOBP-2A were built as previously <strong>des</strong>cribed<br />

[9], using 1.8 A ˚ crystal structure of human tear lipocalin [10]<br />

(PDB code 1XKI) except for sequence analysis and pairwise alignments<br />

performed on the EBI (http://www.ebi.ac.uk/) web site. Models<br />

were minimized using DISCOVER and CFF91 force field (InsightII,<br />

Accelrys) and submitted to molecular dynamics simulations in a water<br />

box. Undecanal was built using Biopolymer module (InsighII, Accelrys)<br />

and manually docked inside hOBP-2A pocket before automated<br />

docking using Autodock3 [11]. The tertiary structure predictions of<br />

rat OBP-2, rat OBP-3 were obtained using the modelling server<br />

http://www.expasy.ch/swissmod/SWISS-MODEL.html [12]. Rat<br />

OBP-1 3D model was built as previously <strong>des</strong>cribed [9].<br />

3. Results<br />

3.1. Production and characterization of hOBP-2A mutants<br />

In order to identify the lysyl residue involved in the higher<br />

affinity of hOBP-2A for aldehy<strong>des</strong>, three single-mutations<br />

K62A, K82A and K112A were independently introduced into<br />

hOBP-2A using site-directed mutagenesis. Proteins were secreted<br />

using the yeast P. pastoris and purified as already <strong>des</strong>cribed<br />

[2]. In all the purification steps, recombinant mutants<br />

behaved like hOBP-2A protein. After purification, homogeneous<br />

proteins were obtained as shown by SDS–PAGE<br />

(Fig. 1A), and ascertained by N-terminus sequencing. Typical<br />

purification yields were in the range of 4–8 mg per litre of culture.<br />

In order to test the integrity of hOBP-2A mutants, purified<br />

proteins were submitted to mass spectrometry analysis.<br />

MALDI-TOF mass spectra (Fig. 1B) showed for each protein<br />

a major peak exhibiting a molecular mass of 17732.5, 17732.4<br />

and 17730.3 Da for K62A, K82A and K112A mutants, respectively.<br />

These measured masses were in agreement with molar<br />

masses calculated assuming the replacement of one lysyl residue<br />

for an alanine residue (17727.3 Da). To ensure that the lysine<br />

mutation was the only alteration of hOBP-2A, proteins<br />

were submitted to trypsolysis and the resulting pepti<strong>des</strong> were<br />

analyzed by MALDI-TOF mass spectrometry. Because trypsin<br />

cleaves Lys-X and Arg-X bonds, substitution of lysine for alanine<br />

knocks out a proteolytic cleavage site and consequently<br />

alters peptidic mass map of hOBP-2A. As expected, trypsinolysis<br />

of hOBP-2A and K82A mutant gave different pepti<strong>des</strong>,<br />

Fig. 1. Recombinant protein characterization of hOBP-2A and<br />

mutants. (A) SDS–PAGE analysis of purified hOBP-2A and mutants.<br />

The lane MM shows mass standards. (B) MALDI-TOF mass spectra<br />

of purified hOBP-2A and mutants. (C) Circular dichroism spectra of<br />

hOBP-2A (solid line), K62A (broken line), K82A (dotted line) and<br />

K112A mutants (half broken and dotted line).<br />

identified as Leu83-Lys100 (2164.09 Da) and Ala82-Lys100<br />

(2235.11 Da), respectively. In each case, measured masses were<br />

in perfect agreement with the calculated value. Because tryptic<br />

pepti<strong>des</strong> containing K62A and K112A substitutions were too<br />

small to be identified using MALDI-TOF mass spectrometry,<br />

the corresponding proteins were submitted to chemical cleav-


2104 L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108<br />

age using cyanogen bromide. The masses of the pepti<strong>des</strong> containing<br />

substitution were in perfect agreement with their theoretical<br />

molecular weights. Peptide Arg55-Met66 mass changed<br />

from 1555.88 Da for hOBP-2A to 1498.82 Da, for K62A and<br />

peptide Gly111-Met144 mass was found to be 3778.88 Da<br />

for K112A mutant instead of 3836.04 Da for hOBP-2A. Taking<br />

together, all <strong>these</strong> data demonstrated that the mass reduction<br />

of the mutated proteins only originated in lysine–alanine<br />

substitution at expected positions.<br />

Far-UV CD spectra of hOBP-2A and mutants showed that<br />

all proteins were well conformed and had very close secondary<br />

structures (Fig. 1C). The shape of the spectra, i.e., the maximum<br />

and minimum, respectively, at 195 nm and 215 nm, are<br />

typical of a fold with a high content of b-structure, indicating<br />

that mutations did not affect protein folding. Tryptophan fluorescence<br />

spectroscopy is a very sensitive tool for probing structure<br />

and conformational changes of proteins. hOBP-2A<br />

contains a conserved single tryptophan residue (Trp14) located<br />

Fig. 2. NPN and DAUDA fluorescence binding assay. Titration curves of NPN (A) and DAUDA (B) for hOBP-2A (s), K62A (h), K82A (j) and<br />

K112A mutants (d). Fluorescence emission spectra were recorded at 25 °C at 400 and 490 nm for NPN and DAUDA, respectively, with excitation<br />

wavelengths of 337 and 345 nm. Protein concentration was 2 lM. NPN and DAUDA formulas are inserted. Competitive binding assays of NPN (C)<br />

and DAUDA (D) with undecanal. Excitation, emission wavelengths and protein concentrations were as in (A) and (B). Probe concentrations were<br />

3 lM. Fluorescence of probe-protein complexes were assigned to 100% in absence of competitor. Competitive binding assays of NPN (E) and<br />

DAUDA (F) with palmitic acid. Experimental conditions were as above.


L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108 2105<br />

at the very bottom of the binding pocket whose fluorescence is<br />

highly dependent from environmental differences. Tryptophan<br />

fluorescence spectra of each protein were not significantly different<br />

(data not shown), confirming that the mutagenesis of lysyl<br />

residues did not change the three-dimensional<br />

conformation of hOBP-2A.<br />

3.2. NPN and DAUDA titrations<br />

To measure the binding affinities of hOBP-2A and mutants<br />

for odorants, we first measured the ability of <strong>these</strong> proteins<br />

to bind the fluorescent probe NPN and the fatty acid fluorescent<br />

analog DAUDA, as previously reported [2]. As shown in<br />

Fig. 2A and B, titration of hOBP-2A and mutants with NPN<br />

and DAUDA were saturable with one binding site per monomer.<br />

The dissociation constants for NPN were found to be<br />

comparable with K d values of 2.24 ± 0.77, 3.27 ± 0.77,<br />

3.01 ± 1.66 and 6.78 ± 1.76 lM for hOBP-2A, K62A, K82A<br />

and K112A mutants, respectively. For DAUDA, the dissociation<br />

constants were observed to be also similar with K d values<br />

of 2.91 ± 0.24, 3.02 ± 0.76, 3.29 ± 0.26 and 3.42 ± 1.05 lM for<br />

hOBP-2A, K62A, K82A and K112A mutants, respectively.<br />

3.3. Fluorescent probe displacement by undecanal and palmitic<br />

acid<br />

To evaluate the impact of mutagenesis, we first tested the<br />

ability of the strongest ligands for hOBP-2A (undecanal and<br />

palmitic acid) to displace NPN [2]. As shown in Fig. 2C, for<br />

hOBP-2A, K62A and K82A mutants, the fluorescence intensity<br />

of the hOBP-NPN complexes were severely reduced by<br />

addition of undecanal with Kdiss values of 0.21, 0.27 and<br />

0.28 lM, respectively. Interestingly, only a weak decrease of<br />

NPN fluorescence emission was observed with increasing con-<br />

centration of undecanal for the K112A mutant, which exhibited<br />

a K diss value of 2.52 lM (Table 1). In contrast, palmitic<br />

acid exhibited very similar NPN displacement properties for<br />

all proteins (Fig. 2E) with close Kdiss values clustered between<br />

0.36 and 0.74 lM (Table 1). To confirm <strong>these</strong> results, we also<br />

determined the ability of undecanal and palmitic acid to displace<br />

DAUDA (Fig. 2D and F). As observed with NPN,<br />

hOBP-2A, K62A and K82A mutants, exhibited similar undecanal<br />

competiting behaviour with Kdiss values of 0.13, 0.30,<br />

and 0.14 lM, respectively. As expected, K112A mutant exhibited<br />

a higher K diss value (1.01 lM), also indicating a lower<br />

affinity for undecanal. In the case of palmitic acid, hOBP-<br />

2A, K62A, K82A and K112 mutants exhibited similar DAU-<br />

DA displacement properties (Fig. 2F) with Kdiss values of<br />

0.17, 0.27, 0.18 and 0.16 lM, respectively. Since all dissociation<br />

constants were comparable whatever the probe used, we<br />

monitored only the displacement of NPN to measure the binding<br />

affinities of mutants for other odorants.<br />

3.4. NPN displacement by aldehy<strong>des</strong> and aliphatic acids of<br />

increasing size<br />

We investigated the ability of aldehy<strong>des</strong> of different size<br />

(from 6- to 13-carbon chain length) to displace NPN. As observed<br />

with undecanal, for all aliphatic aldehy<strong>des</strong>, K62A and<br />

K82A mutants behaved like hOBP-2A. For efficient aldehy<strong>des</strong><br />

(from 7- to 13-carbon chain length), <strong>these</strong> proteins exhibited<br />

also very close Kdiss values for each tested ligand (Table 1).<br />

As expected, K112A mutant exhibited a dramatically decrease<br />

of affinity for efficient aldehy<strong>des</strong>, with a 3.0- to 17.6-fold increase<br />

of their Kdiss values (Table 1) with a higher impact observed<br />

with nonanal (9-carbon chain length). To investigate<br />

steric hindrance influence on binding properties, we also tested<br />

Table 1<br />

Affinity of ligands for hOBP-2A and mutants<br />

Ligands Kdiss (lM)<br />

hOBP-2A K62A K82A K112A<br />

Aldehy<strong>des</strong><br />

Hexanal (C6) 4.42 ± 1.20 5.61 ± 1.50 5.30 ± 1.35 6.97 ± 1.02<br />

Heptanal (C7) 1.16 ± 0.03 1.35 ± 0.25 0.72 ± 0.25 7.00 ± 3.08<br />

Octanal (C8) 0.69 ± 0.15 0.70 ± 0.13 0.54 ± 0.19 3.95 ± 1.67<br />

Nonanal (C9) 0.38 ± 0.06 0.41 ± 0.04 0.22 ± 0.02 6.70 ± 2.82<br />

Decanal (C10) 0.46 ± 0.07 0.26 ± 0.01 0.31 ± 0.01 4.90 ± 1.95<br />

Undecanal (C11) 0.21 ± 0.01 0.27 ± 0.04 0.28 ± 0.07 2.52 ± 0.48<br />

Dodecanal (C12) 0.97 ± 0.24 0.36 ± 0.08 0.34 ± 0.11 2.91 ± 1.20<br />

Tridecanal (C13) 0.17 ± 0.05 0.21 ± 0.04 0.15 ± 0.01 0.63 ± 0.01<br />

Other aldehy<strong>des</strong><br />

3-Ethoxy-4-hydroxybenzaldehyde 4.22 ± 1.10 5.57 ± 2.22 5.51 ± 1.64 6.70 ± 0.63<br />

4-Hydroxy-3-methoxy-benzaldehyde 3.67 ± 0.47 4.10 ± 0.35 4.90 ± 0.51 6.62 ± 1.51<br />

Benzaldehyde 3.59 ± 0.36 3.33 ± 0.01 6.46 ± 0.29 4.65 ± 2.85<br />

Paramethoxybenzaldehyde 3.26 ± 0.45 3.49 ± 0.51 5.26 ± 1.99 5.10 ± 3.67<br />

3-Phenyl-2-propenal 1.79 ± 0.29 2.83 ± 0.71 2.10 ± 0.65 4.77 ± 0.32<br />

3,7-Dimethylocta-2,6-dienal 1.15 ± 0.19 1.40 ± 0.23 0.91 ± 0.05 6.93 ± 3.06<br />

Aliphatic acids<br />

Octanoic acid (C8) 5.05 ± 1.52 5.28 ± 1.38 4.34 ± 1.41 6.20 ± 1.33<br />

Nonanoic acid (C9) 2.75 ± 0.27 3.15 ± 0.42 3.52 ± 0.69 5.71 ± 1.35<br />

Decanoic acid (C10) 1.98 ± 0.41 2.68 ± 0.60 2.49 ± 0.73 5.51 ± 1.05<br />

Dodecanic acid (C12) 0.63 ± 0.08 0.49 ± 0.05 0.48 ± 0.02 4.41 ± 2.08<br />

Myristic acid (C14) 0.71 ± 0.24 0.46 ± 0.10 0.92 ± 0.25 1.13 ± 0.54<br />

Palmitic acid (C16) 0.74 ± 0.14 0.59 ± 0.08 0.36 ± 0.01 0.42 ± 0.14<br />

Affinity constants (K diss) are the mean of at least three independent competitive assays against NPN with standard deviation (S.D.). K diss are apparent<br />

dissociation constant obtained by Kdiss = [IC50]/(1 + [L]/Kd) with [L] for the free probe concentration and Kd the measured dissociation constants of<br />

OBP-probe complexes. Experimental procedures were those of Fig. 2.


2106 L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108<br />

structurally diverse aldehy<strong>des</strong>. As expected, for 3,7-dimethylocta-2,6-dienal<br />

and 3-phenyl-2-propenal, which are the best<br />

NPN competitors of this class of compounds, K62A and<br />

K82A mutants behaved like hOBP-2A, whereas K112A mutant<br />

exhibited a significant decrease of affinity, with K diss values<br />

of 6.93 and 4.77 lM, respectively. For other less efficient<br />

benzenic and heterocyclic aldehy<strong>des</strong>, all the three mutants be-<br />

haved like hOBP-2A with Kdiss values ranging between 3.26<br />

and 6.70 lM (Table 1).<br />

We also examined the impact of mutations on binding<br />

capacities of hOBP-2A for aliphatic acids of different size<br />

(from 8- to 16-carbon chain length). In the case of fatty acids<br />

with a chain length greater than 12-carbons, hOBP-2A and the<br />

three mutants showed approximately the same ability to dis-<br />

Fig. 3. 3D model of hOBP-2A and sequence comparison of vertebrate OBPs. (A) Ribbon drawing of hOBP-2A model showing Lys62, Lys82 and<br />

Lys112 in the binding pocket. (B) Vertical section of hOBP-2A binding pocket showing Lys112 interacting with undecanal. Undecanal, Lys112 and<br />

Lys82 (stick representation) are coloured according to element type. (C) Amino acid sequence alignment of hOBP-2A with other vertebrate OBPs of<br />

known binding specificity. Amino acids are numbered from the first Leu of the mature sequence of hOBP-2A. OBPs are: hOBP-2A (Swiss-Prot code<br />

Q9NY56), RnorOBP1 (Rat OBP-1; EMBL code Q9QYU9), RnorOBP2 (Rat OBP-2; GenBank code NM173148), RnorOBP3 (Rat OBP-3, GenBank<br />

code NM001033959), SsrcOBP (porcine OBP; EMBL code Q8WMH1), and BtauOBP (Bovine OBP; EMBL code P07435). Amino acid sequences<br />

were aligned based on structural similarities. Residues involved in the binding pocket are represented white on a blue background. Lysyl residues<br />

Lys62, Lys82, Lys112 and conserved lysines in rat OBP-2 sequence are coloured red on yellow background. Residues lining cavity of bovine OBP<br />

(PDB code 10BP) and porcine OBP (PDB code 1A3Y) were defined in [3,22], respectively.


L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108 2107<br />

place NPN, with similar Kdiss values, clustered between 0.36<br />

and 1.13 lM (Table 1). Interestingly, for aliphatic acids from<br />

9- to 12-carbons, while K62A and K82A mutants and<br />

hOBP-2A displayed similar binding properties, K112A was<br />

shown to inefficiently bind <strong>these</strong> compounds, with K diss values<br />

between 4.41 and 5.71 lM.<br />

3.5. Molecular modelling<br />

In absence of experimental crystallographic data, 3D molecular<br />

modelling of hOBP-2A has been performed using human<br />

tear lipocalin as a template [10] because it exhibits 45.2% sequence<br />

identity and was demonstrated to interact with a broad<br />

array of fatty acids [13]. The final model was selected according<br />

to energetic and geometric criteria and had the initial best<br />

objective function before minimization. When superimposed<br />

with its template, the backbone trace of the hOBP-2A model<br />

displayed a 0.744 A ˚ root mean square deviation on 132 Ca<br />

atoms. The Ramachandran plot indicated that all residues presented<br />

u and w angles in the core of allowed regions and, most<br />

bond lengths and angles were in the range of expected values.<br />

The predicted structure of hOBP-2A exhibited a binding pocket<br />

with a volume of 620 A ˚ 3 (approximate dimension 8 · 13 A ˚ ).<br />

The molecular model of hOBP-2A also revealed that Lys62 is<br />

located at the entrance of the cavity, while residues Lys82 and<br />

Lys112 are situated more deeply inside the binding pocket<br />

(Fig. 3A). Docking experiments gave a set of undecanal positioning,<br />

complementary to the cavity of the binding pocket.<br />

In 90% of undecanal conformations, the aldehyde function<br />

was close to the Lys112 amine function, with a distance between<br />

both groups of 2.24 ± 0.76 A ˚ (Fig. 3B).<br />

4. Discussion<br />

With the aim of determining the molecular parameters guiding<br />

the affinity of hOBP-2A, K62A, K82A and K112A mutants<br />

were generated. Careful analysis on hOBP-2A mutants<br />

indicated that the expected mutations were the only alterations<br />

of hOBP-2A. Competitive binding experiments performed<br />

with aliphatic aldehy<strong>des</strong> and acids of different size indicated<br />

that Lys62 and Lys82 are not involved in hOBP-2A binding<br />

specificity (Fig. 4). In contrast, they revealed that Lys112 is a<br />

major determinant for the binding of medium size aldehy<strong>des</strong><br />

and small aliphatic acids. Moreover, docking experiments con-<br />

firmed that undecanal could be accommodated in hOBP-2A<br />

binding pocket with its aldehyde function forming H-bond<br />

with the amine function of Lys112.<br />

Interestingly, we also observed that hOBP-2A and K112A<br />

mutant exhibited similar capacity to bind tridecanal (13-carbon<br />

chain length) and larger fatty acids (14- and 16-carbon<br />

length), suggesting that <strong>these</strong> compounds bind onto hOBP-<br />

2A without involvement of Lys112. Hydrophobic <strong>interactions</strong><br />

are likely the main forces driving the binding of <strong>these</strong> compounds.<br />

Because hOBP-2A exhibited an affinity increasing<br />

with the size of aldehy<strong>des</strong> from 6 to 13 carbons, excepted dodecanal<br />

(12-carbon chain length), which showed a weaker affinity<br />

(Fig. 4 and Table 1), we can speculate that dodecanal is too<br />

large to interact with Lys112, whereas it is too small to make<br />

efficient hydrophobic <strong>interactions</strong>. Our binding data also revealed<br />

a weaker affinity for benzenic and heterocyclic aldehy<strong>des</strong><br />

(Table 1) suggesting a strong correlation between the<br />

bulkiness or the degree of unsaturation of the different aldehy<strong>des</strong><br />

and their affinity with hOBP-2A. We can hypothesize<br />

that the rigidity of <strong>these</strong> aldehy<strong>des</strong> hampers the interaction<br />

of aldehyde function with the amine function of Lys112.<br />

We were surprised to found that neither Lys62 nor Lys82,<br />

both located at the rim of the calyx, were involved in binding<br />

of aldehy<strong>des</strong> and aliphatic acids. Indeed, using crystallographic<br />

analysis, bovine b-lactoglobulin has been shown to<br />

interact with palmitic acid within its central cavity, involving<br />

an H-bound between the fatty acid and Lys69, located at the<br />

open entrance of the cavity [14], although <strong>these</strong> data have been<br />

controversed [15,16]. Using a combinatorial protein <strong>des</strong>ign approach,<br />

Skerra and coworkers created artificial lipocalins<br />

called ‘‘anticalins’’ with novel ligand specificities [17,18].<br />

Hence, they showed that residues located within the four loops<br />

at the entrance of the b-barrel have a deep impact on the binding<br />

specificity of the new <strong>des</strong>igned lipocalins. In addition,<br />

a1-microglobulin, which is a plasma lipocalin, has been demonstrated<br />

to carry chromophores covalently attached to three<br />

lysyl residues also near the entrance of the lipocalin pocket<br />

[19]. All <strong>these</strong> observations are in contrast to our demonstration<br />

that a lysyl residue, buried in the ligand binding pocket,<br />

is involved in the binding specificity of hOBP-2A.<br />

Binding specificities of OBPs have been extensively investigated<br />

in some vertebrates. In rat, 3 OBP subtypes have been<br />

reported to be t<strong>une</strong>d towards distinct chemical classes of odorants.<br />

Rat OBP-1 preferentially binds heterocyclic compounds<br />

Fig. 4. Relationships between size and Kdiss of aliphatic aldehy<strong>des</strong> and acids. Dissociation constant resulting from NPN competition experiments<br />

(Table 1) of hOBP-2A (s), K62A (h), K82A (n) and K112A mutants (d) for aldehy<strong>des</strong> and fatty acids. Data are an average of at least three<br />

independent measurements and the error bars represent the S.D. of the mean derived from the differences between the measurements. For S.D. under<br />

0.2, bars are not visible. Experimental conditions were those of Fig. 2.


2108 L. <strong>Tcatchoff</strong> et al. / FEBS Letters 580 (2006) 2102–2108<br />

such as pyrazine derivatives and OBP-2 appears to be more<br />

specific for long-chain aliphatic aldehy<strong>des</strong> and carboxylic<br />

acids, whereas OBP-3 was <strong>des</strong>cribed to interact strongly with<br />

odorants composed of saturated or unsaturated ring structures<br />

[6]. In contrast, porcine and bovine OBPs were demonstrated<br />

to bind a broad range of odorants belonging to various chemical<br />

classes including aldehy<strong>des</strong> [20,21]. Crystal structures of<br />

<strong>these</strong> OBPs complexed with odorant molecules revealed that<br />

odorant molecules, including undecanal, interact in the cavity,<br />

with alternative conformations revealing absence of specific<br />

<strong>interactions</strong> [3,22]. Alignment of amino acid sequences of<br />

OBPs of known binding specificity revealed that none exhibit<br />

any charged amino acids in their binding pocket (Fig. 3C), except<br />

hOBP-2A and rat OBP-2 which both possess Lys82 and<br />

Lys112 residues. Interestingly, hOBP-2A and rat OBP-2 share<br />

a common narrow binding specificity t<strong>une</strong>d towards aldehy<strong>des</strong><br />

and fatty acids. The conservation of Lys112 is in agreement<br />

with our demonstration of a crucial role of this lysyl residue<br />

in hOBP-2A binding specificity and we can speculate that rat<br />

OBP-2, uses a similar mechanism for aldehyde binding.<br />

Acknowledgements: We thank Y. Nedelec, V. Bézirard, F. Blon and<br />

J.-C. Huet for their technical help. This work was supported in part<br />

by a ‘‘Sesame’’ grant (1652) of the Ile-de-France Region. Mass spectrometry<br />

and Edman sequencing experiments were performed by the<br />

Plateau d’Analyse Protéomique par Séquençage et Spectrométrie de<br />

Masse (INRA, Jouy-en-Josas).<br />

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Biochem. 271, 3832–3842.


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

II- COMPLEMENTS CONCERNANT L’ARTICLE ET D’AUTRES<br />

1. Matériel et métho<strong>des</strong><br />

1. Mutagenèse dirigée de hOBP-2A<br />

MUTANTS<br />

1.1. Vecteur d’expression en levure<br />

Le plasmide pGAPZα (Invitrogen) a été utilisé pour l’expression <strong>des</strong> OBP sauvage et<br />

mutées (K62A, K82A et K112A) sous le contrôle du promoteur constitutif de la<br />

glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase (pGAP). Le plasmide comporte la séquence du<br />

prépropeptide du facteur α de Saccharomyces cerevisiae permettant la sécrétion dans le<br />

milieu de culture de la protéine produite et clivé par KEX2, <strong>une</strong> protéase endogène. Le<br />

vecteur pGAPZα contient le gène de résistance à la Zéocine TM , placé sous le contrôle de deux<br />

promoteurs permettant l’expression constitutive chez Escherichia coli et Pichia pastoris. Ce<br />

vecteur contient <strong>une</strong> origine de réplication d’E. coli (ColE1) permettant la propagation du<br />

plasmide en bactérie. Ce plasmide n’est pas répliqué par la levure P. pastoris, l’intégration<br />

dans le génome se fait par recombinaison homologue au niveau du promoteur pGAP.<br />

1.2. Vecteur d’expression en bactérie<br />

Le plasmide pGEX-2T (Amersham Biosciences) a été utilisé pour l’expression de la<br />

protéine sauvage et de la nouvelle série de mutants (V34K, A49K, V114K, F51A et Y78A).<br />

Ce plasmide comporte un gène lac I q permettant de réprimer le promoteur tac inductible à<br />

l’isopropyl β-D thiogalactoside (IPTG). Ce promoteur contrôle l’expression de la Glutathion<br />

S-transférase (GST) fusionnée à la protéine d’intérêt. La GST interagissant de façon<br />

spécifique avec son substrat, le glutathion, cela permet <strong>une</strong> purification par chromatographie<br />

d’affinité. Un site de clivage à la protéase TEV a été inséré afin de pouvoir par la suite<br />

éliminer la GST. Il s’agit du nom usuel du domaine catalytique de 33,5 kDa d’<strong>une</strong> protéase<br />

(Nuclear Inclusion a) d’un virus de tabac, tobacco etch virus (TEV). Cette protéase présente<br />

les avantages d’être très spécifique, et de pouvoir être produite facilement au laboratoire en<br />

grande quantité. Son site de clivage se situe <strong>entre</strong> la glutamine et la glycine (ou sérine) dans la<br />

séquence E-X-X-Y-X-Q-(G/S) (Parks et al., 1994). La séquence la plus couramment<br />

58


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

employée, par exemple pour cliver <strong>une</strong> étiquette d’affinité d’<strong>une</strong> protéine produite en système<br />

hétérologue est ENLYFQG (Phan et al., 2002, van den Berg et al., 2006). En outre, la<br />

protéase TEV utilisée comporte <strong>une</strong> queue de poly-histidines additionnelle permettant de la<br />

purifier sur <strong>une</strong> colonne de chromatographie d’affinité avec <strong>des</strong> ions métalliques immobilisés<br />

(IMAC) et de la séparer <strong>des</strong> autres protéines du milieu.<br />

1.2. Amplifications et purifications de plasmi<strong>des</strong><br />

La souche DH5α d’E. coli a été utilisée pour les clonages et la propagation <strong>des</strong><br />

plasmi<strong>des</strong>. Une culture de 5 mL de milieu LB-LS (bacto-tryptone 10 g/L, extrait de levure 5<br />

g/L, NaCl 5 g/L ajusté à pH 7,5) supplémentée avec de la Zéocine TM à 25 µg/mL ou de<br />

l’ampicilline à 100 µg/mL en fonction du gène de résistance du plasmide à amplifier<br />

(respectivement pGAPZα ou pGEX-2T) a été ensemencée par <strong>une</strong> colonie de bactéries<br />

transformées par un plasmide et placée en culture à 37°C agitée à 200 rpm pour la nuit. Les<br />

plasmi<strong>des</strong> ont été purifiés en utilisant le kit "QIAprep Spin miniprep" de Qiagen en suivant les<br />

instructions du fournisseur. La purification repose sur <strong>une</strong> adsorption sélective <strong>des</strong> aci<strong>des</strong><br />

nucléiques sur <strong>des</strong> particules de gel de silice en présence de sels chaotropes permettant <strong>une</strong><br />

séparation <strong>des</strong> constituants cellulaires.<br />

1.3. Electrophorèse sur gel d’agarose<br />

L’ADN plasmidique ou les fragments de PCR ont été analysés par électrophorèses sur<br />

gel d’agarose 1% (m/v) réalisé avec du tampon TAE (Tris 4 M à pH 8,3, acétate de sodium 2<br />

M, EDTA 0,1 mM). Le même tampon a été utilisé pour la migration <strong>des</strong> échantillons qui sont<br />

déposés additionnés de 1 µL de bleu de dépôt (bleu xylène 10% (p/v) dans du glycérol 50%<br />

(v/v)). Après migration pendant 20 minutes à 100 V, le gel a été placé 30 minutes dans <strong>une</strong><br />

solution de bromure d’éthidium à 0,5 µg/mL. Le marqueur de masse moléculaire était le<br />

Smart Ladder (Eurogentec) ou le 2-log DNA Ladder (New England Biolabs) permettant<br />

également <strong>une</strong> quantification <strong>des</strong> échantillons déposés.<br />

1.4.1.1. Principe<br />

1.4. Mutagenèse dirigée<br />

1.4.1. Mutagenèse par PCR d’après la méthode de Ho et al.<br />

59


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

La mutagenèse dirigée pour obtenir les mutants K62A, K82A et K112A a été réalisée<br />

par PCR selon la méthode de Ho et al. (1989) (Figure 20). Dans un premier temps, deux PCR<br />

indépendantes permettent d’amplifier la séquence de part et d’autre de la mutation souhaitée.<br />

L’oligonucléotide central porte dans les deux cas <strong>une</strong> mutation. Les deux produits de PCR<br />

obtenus possèdent donc <strong>une</strong> portion chevauchante modifiée par rapport à la séquence sauvage.<br />

Ils servent d’amorce lors du premier cycle d’<strong>une</strong> nouvelle PCR ce qui permet finalement<br />

l’amplification de la séquence complète portant la mutation.<br />

3’<br />

5’Fα α<br />

B-Mut<br />

A-Mut<br />

5’ 3’AOX1 3’<br />

PCR1<br />

5’Fα + A-Mut<br />

AA-Mut<br />

5’Fα<br />

AA-Mut<br />

PCR2<br />

AA-Mut + BB-Mut<br />

5’Fα + 3’AOX1<br />

BB-Mut<br />

Figure 20. Principe de la mutagenèse dirigée par PCR selon la méthode de Ho et al.<br />

Deux premières PCR indépendantes schématisées dans le cadre rouge permettent <strong>une</strong><br />

amplification de part et d’autre d’<strong>une</strong> mutation à générer. Les amorces centrales A-Mut et B-<br />

Mut portent la mutation symbolisée par un carré bleu. Après purification <strong>des</strong> fragments<br />

obtenus (AA-Mut et BB-Mut), <strong>une</strong> deuxième PCR décrite dans le cadre bleu regroupant les<br />

produits de la première PCR qui se recouvrent au niveau de la modification de séquence<br />

assurent la formation de la séquence complète portant la mutation. Les amorces <strong>des</strong><br />

extrémités (5’Fα et 3’AOX1) permettent d’obtenir la séquence complète de hOBP-2A<br />

contenant la mutation désirée.<br />

5’<br />

PCR1<br />

3’AOX1 + B-Mut<br />

BB-Mut<br />

3’AOX1<br />

60


1.4.1.2. Protocole<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

La première PCR de mutagenèse a été effectuée dans <strong>des</strong> volumes de 50 µL avec 50<br />

ng de plasmide pGAP-hOBP-2A comme matrice, 20 pmol de chaque amorce (synthétisée par<br />

MWG Biotech), 5 mM de chaque désoxynucléotide (dNTP) (Eurogentec), 0,75 unité de Pfu<br />

polymérase (Promega), 10% (v/v) de tampon Pfu polymérase 10X. Les oligonucléoti<strong>des</strong> sont<br />

décrits dans le tableau 1. Le programme de PCR était composé de 30 cycles comprenant 30<br />

secon<strong>des</strong> à 94°C, 30 secon<strong>des</strong> à 55°C et 90 secon<strong>des</strong> à 72°C.<br />

5'Fα 5’CTATTGCCAGCATTGCTGC3’<br />

3'AOX1 5’GCAAATGGCATTCTGACATCC3’<br />

A-K62A 5’CAGGATCTTAGCCTGAATACAACG3’<br />

B-K62A 5’CGTTGTATTCAGGCT AAG ATC CTG3’<br />

A-K82A 5’GTAAATCAGAGCTCTTCCACCGTA3’<br />

B-K82A 5’TACGGTGGAAGAGCTCTGATTTAC3’<br />

A-K112A 5'ACGTCCAACCAGAGCACCCATGTA3’<br />

B-K112A 5’TACATGGGTGCTCTGGTTGGACGT3’<br />

5'BamHI 5’GCTACCAGGGGGATCCGAAAACCTGTATTTTCAGGGC<br />

GSThOBP-2A CTGTCCTTCACTCTGGAGGAAGAG3’<br />

hOBP2A-V34KFor 5’CAGAGGATCGTAGACCTAGAAAGAAGTCCCCTGTTAAGGTCAC3’<br />

hOBP2A-V34KRev 5’GTGACCTTAACAGGGGACTTCTTTCTAGGTCTACGATCCTCTG3’<br />

hOBP2A-A49KFor 5’CTGGGTGGAGGTAACCTGGAAAAGACTTTCACCTTCATGCG3’<br />

hOBP2A-A49KRev 5’CGCATGAAGGTGAAAGTCTTTTCCAGGTTACCTCCACCCAG3’<br />

hOBP2A-F51AFor 5’GGTAACCTGGAAGCCACTGCCACCTTCATGCGTGAAGA3’<br />

hOBP2A-F51ARev 5’TCTTCACGCATGAAGGTGGCAGTGGCTTCCAGGTTACC3’<br />

hOBP2A-Y78AFor 5’CCTGGAAAGTTCTCTGCCGCCGGTGGAAGAAAGCTGAT3’<br />

hOBP2A-Y78ARev 5’ATCAGCTTTCTTCCACCGGCGGCAGAGAACTTTCCAGG3’<br />

hOBP2A-V114KFor 5’CTGCGTTACATGGGTAAGCTGAAGGGACGTAACCCAAACACCAAC3’<br />

hOBP2A-V114KRev 5’GTTGGTGTTTGGGTTACGTCCCTTCAGCTTACCCATGTAACGCAG3’<br />

hOBP-2A-HT-Nter 5’GTATCTCTCGAGAAAAGACATCATCATCATCATCATCAGCTGTCCT<br />

TCACTCTGGAG3’<br />

hOBP-2A-HT-Cter 5’CGCGGATCCCTTAAGAATATGATGATGATGATGATGGTGCTCCAAGA<br />

CACAAGA3’<br />

Tableau 1. Amorces utilisées lors <strong>des</strong> mutagenèses par PCR<br />

Séquence nucléotidique <strong>des</strong> différentes amorces utilisées. Les amorces porteuses <strong>des</strong><br />

mutations possèdent <strong>des</strong> nucléoti<strong>des</strong> modifiés (indiqués en gras) par rapport à la séquence<br />

sauvage de hOBP-2A.<br />

61


5’<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

La taille <strong>des</strong> fragments obtenus a été vérifiée par électrophorèse sur gel d’agarose. Les<br />

fragments de PCR ont été purifiés après excision <strong>des</strong> ban<strong>des</strong> sous ultraviolet en suivant les<br />

instructions du fournisseur du kit "QIAquick gel extract" de Qiagen. La deuxième PCR a été<br />

effectuée dans <strong>des</strong> volumes de 50 µL avec 1,25 unité de Taq polymérase (Promega), 20<br />

pmoles <strong>des</strong> amorces 5’Fα et 3’AOX1, 25 mM de MgCl2, 5 mM de chacun <strong>des</strong> dNTPs, 10%<br />

(v/v) de tampon Taq polymérase 10X ainsi que 40 ng <strong>des</strong> deux fragments issus de la première<br />

PCR. Le programme de PCR était le même que celui utilisé lors de la première PCR.<br />

1.4.1.3. Construction <strong>des</strong> vecteurs d’expression en levure<br />

Les fragments issus de la deuxième PCR ainsi que le plasmide pGAPZα ont été<br />

digérés par les enzymes XhoI (Eurogentec) et EcoRI (Eurogentec) à 10 unités/µg d’ADN à<br />

37°C pendant 2 heures. Après purification du plasmide pGAPZα linéarisé et <strong>des</strong> fragments de<br />

PCR digérés, la ligase du phage T4 (Eurogentec) a été utilisée pour intégrer les séquences<br />

codantes <strong>des</strong> différentes OBP au niveau du site de restriction XhoI en 5’ et EcoRI en 3’. Elles<br />

ont été insérées en phase avec le peptide de sécrétion ou prépropeptide du facteur α de S.<br />

cerevisiae (Figure 21).<br />

Promoteur<br />

constitutif pGAP<br />

Figure 21. Représentation schématique <strong>des</strong> constructions réalisées dans<br />

pGAPZα<br />

Les séquences amplifiées après mutagenèse ont été intégrées au niveau <strong>des</strong> sites de<br />

restriction EcoRI et XhoI. Ainsi, l’expression a été réalisée en utilisant le vecteur pGAPZα,<br />

en phase avec le prépropeptide du facteur α (noté Fα) qui assure la sécrétion de la protéine<br />

dans le milieu de culture.<br />

Les ligations ont été effectuées à 16°C pendant 1 à 4 heures en présence d’<strong>une</strong> unité de<br />

ligase pour 20 µL de mélange de ligation. Les plasmi<strong>des</strong> créés portent chacun <strong>une</strong> mutation<br />

<strong>des</strong> lysines en position 62, 82 et 112 dans la séquence codante de hOBP-2A. Ils ont été<br />

nommés respectivement pGAPZα-hOBP-2A-K62A, pGAPZα-hOBP-2A-K82A et pGAPZα-<br />

hOBP-2A-K112A.<br />

Fα<br />

XhoI<br />

5’Fα<br />

hOBP-2A sauvage ou mutée<br />

TAA<br />

EcoRI<br />

3’AOX1 TT<br />

3’AOX1<br />

62<br />

3’


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

1.4.2. Mutagenèse dirigée adaptée du Kit « Site directed mutagenesis »<br />

1.4.2.1. Principe<br />

La méthode utilisée ici est adaptée du Kit « QuikChange Site directed mutagenesis »<br />

de Stratagène. Dans <strong>une</strong> première étape, à partir d’un plasmide parental et de deux amorces<br />

complémentaires portant la mutation, on amplifie un plasmide portant la mutation. Une<br />

digestion par l’enzyme de restriction DpnI permet ensuite l’élimination du brin parental,<br />

méthylé au profit du plasmide portant la mutation. Le plasmide muté peut ensuite être<br />

amplifié après transformation dans <strong>des</strong> cellules compétentes.<br />

1.4.2.2. Construction du vecteur d’expression de hOBP-2A en bactérie<br />

Une PCR a été réalisée dans 50 µL en utilisant 50 ng du plasmide pGAPZα-hOBP-2A<br />

comme matrice, 10 pmol <strong>des</strong> amorces 3’AOX1 et 5’BamHIGSThOBP-2A, 10 mM de chaque<br />

dNTP, 0,75 unités de Pfu polymérase (Promega) 10% (v/v) de tampon Taq polymérase 10X.<br />

Le programme de PCR était composé de 30 cycles comprenant 10 secon<strong>des</strong> à 98°C, 30<br />

secon<strong>des</strong> à 50°C et 30 secon<strong>des</strong> à 72°C. Cette PCR permet d’ajouter en 5’ de la séquence de<br />

hOBP-2A le site de restriction de l’enzyme de restriction BamHI ainsi que le site de clivage à<br />

la protéase TEV. Les fragments issus de cette PCR ainsi que le plasmide pGEX-2T<br />

(Amersham Biosciences) ont été digérés par les enzymes BamHI et EcoRI (Eurogentec) à 10<br />

unités/µg d’ADN à 37°C pendant 2 heures. Après purification du plasmide pGEX-2T<br />

linéarisé et <strong>des</strong> fragments de PCR digérés, la ligase du phage T4 (Eurogentec) a été utilisée<br />

pour intégrer les séquences codantes <strong>des</strong> différentes OBP au niveau du site de restriction<br />

BamHI en 5’ et EcoRI en 3’. Elles ont été insérées en phase avec la séquence de la GST<br />

(Figure 22). Les ligations ont été effectuées à 20°C pendant 2 heures en présence d’<strong>une</strong> unité<br />

de ligase pour 20 µL de mélange de ligation. Le plasmide obtenu a été nommé pGEX-2ThOBP-2A.<br />

63


5’<br />

Promoteur<br />

Inductible à l’IPTG<br />

GST<br />

BamHI<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Figure 22. Représentation schématique <strong>des</strong> constructions réalisées dans pGEX-2T<br />

Après <strong>une</strong> PCR ayant permis d’intégrer le site de restriction BamHI et la séquence codant le<br />

site de reconnaissance de la protéase TEV en 5’ de la séquence sauvage de hOBP-2A, le<br />

fragment a été inséré au niveau <strong>des</strong> sites de restriction BamHI et EcoRI, en phase avec la<br />

séquence codante de la GST.<br />

1.4.2.3. Protocole de mutagenèse<br />

Une PCR a été réalisée dans <strong>des</strong> volumes de 50 µL avec 50 ng de plasmide pGEX-2T-<br />

hOBP-2A comme matrice, 50 pmoles de deux amorces en fonction du mutant à générer<br />

(hOBP2A-V34KFor et hOBP2A-V34KRev, hOBP2A-A49KFor et hOBP2A-A49KRev,<br />

hOBP2A-F51AFor et hOBP2A-F51ARev, hOBP2A-Y78AFor et hOBP2A-Y78ARev ainsi<br />

que hOBP2A-V114KFor et hOBP2A-V114KRev) (synthétisées par MWG Biotech). Les<br />

oligonucléoti<strong>des</strong> sont décrits dans le tableau 1. On a ajouté 10 mM de chaque<br />

désoxynucléotide (dNTP) (Eurogentec), 3 unités de Pfu polymérase (Promega), 10% (v/v) de<br />

tampon Pfu polymérase 10X. Le programme de PCR était composé de 15 cycles comprenant<br />

30 secon<strong>des</strong> à 95°C, 30 secon<strong>des</strong> à 58°C et 12 minutes à 72°C. La présence de plasmide<br />

amplifié a été vérifiée par électrophorèse sur gel d’agarose. Le produit de PCR a été digéré<br />

par 40 unités de DpnI (NEB - Ozyme) pendant 2 heures à 37°C. Après digestion, <strong>des</strong> bactéries<br />

DH5α chimiocompétentes ont été transformés par 5 µL de la réaction. L’amplification et la<br />

purification <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong> à partir de clones résistants à l’ampicilline ont été effectuées<br />

comme décrit précédemment. Les plasmi<strong>des</strong> générés ont été nommés pGEX-2T-hOBP-2A-<br />

V34K, pGEX-2T-hOBP-2A-A49K, pGEX-2T-hOBP-2A-F51A, pGEX-2T-hOBP-2A-Y78A<br />

et pGEX-2T-hOBP-2A-V114K.<br />

1.5. Transformations de bactéries<br />

Site de clivage à<br />

la protéase TEV<br />

5’BamHIGSThOBP-2A<br />

hOBP-2A sauvage ou mutée<br />

TAA<br />

EcoRI<br />

3’AOX1<br />

64<br />

3’


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Les souches congelées <strong>des</strong> bactéries ont été étallées sur boîte SOB-Mg (bacto-tryptone<br />

20 g/L, extrait de levure 5 g/L, NaCl 0,58 g/L, KCl 0,19 g/L). Une culture de 5 mL de LB<br />

liquide a été ensemencée par <strong>une</strong> colonie isolée à placée la nuit à 37°C avec <strong>une</strong> agitation à<br />

200 rpm. Une culture de 100 mL a été ensemencé par les 5 mL de préculture et incubée à<br />

37°C à 150 rpm j’usqu’a obtenir <strong>une</strong> DO à 650 nm de 0,6. La culture est ensuite arrétée en la<br />

laissant 15 min sur glace. La culture a été centrifugée 10 min à 4°C à 700 x g. Le culot<br />

cellulaire a été repris dans 33 mL de tampon RF1 (acétate de potassium 30 mM, chlorure de<br />

potassium 100 mM, chlorure de calcium 10 mM, chlorure de manganèse 50 mM, glycérol<br />

15% (v/v)) et laissé 30 min sur glace. Les cellules ont été centrifugées 10 min à 4°C à 700 x g.<br />

Le culot a été repris dans 8 mL de tampon RF2 (MOPS 10 mM pH 7, chlorure de potassium<br />

10 mM, chlorure de calcium 75 mM, glycérol 15% (v/v)). Après 15 min sur glace, la<br />

suspension cellulaire a été aliquotée, plongée dans l’azote liquide quelques minutes puis<br />

placée à -80°C.<br />

Des bactéries chimiocompétentes (100 µL) de la souche DH5α ont été mélangées à 10<br />

ng à 20 ng de plasmide issu de la réaction de ligation. Après 20 minutes sur glace, les<br />

bactéries ont été soumises à un choc thermique à 42°C pendant 90 secon<strong>des</strong> puis replacées 5<br />

minutes sur glace. Elles ont ensuite été réchauffées à température ambiante 10 minutes avant<br />

d’être additionnées de 900 µL de SOC (bacto-tryptone 20 g/L, extrait de levure 5 g/L, NaCl<br />

0,58 g/L, KCl 0,19 g/L, MgCl2 et MgSO4 0,02 M et glucose 0,02 M). Après 1 heure<br />

d’incubation à 37°C avec agitation à 200 rpm, 200 µL de bactéries ont été ensemencées sur<br />

boîte de Petri, sur un milieu solide LB-LS (bacto-tryptone 10 g/L, extrait de levure 5 g/L,<br />

NaCl 5 g/L pH 7,5, agar 15 g/L) supplémenté en Zéocine TM (Invitrogen) ou en ampicilline<br />

(Eurobio) suivant le vecteur à <strong>des</strong> concentrations de 25 et 100 µg/mL respectivement. Les<br />

boîtes de Petri ont été incubées à 37°C pendant la nuit.<br />

1.6. Sélection <strong>des</strong> clones<br />

1.6.1. Test de la présence de l’insert<br />

Les clones de bactéries ont été testés pour la présence de l’insert par PCR à partir<br />

d’<strong>une</strong> fraction de colonie bactérienne. Le volume <strong>des</strong> réactions de PCR était de 20 µL dans les<br />

mêmes conditions que la deuxième PCR de mutagenèse (§1.4.1.2. Page 45). Les amorces<br />

étaient les oligonucléoti<strong>des</strong> 5’Fα et l’oligonucléotide central correspondant au mutant testé<br />

(A-K62AhOBP, A-K82AhOBP, A-K112AhOBP, hOBP2A-V34KRev, hOBP2A-A49KRev,<br />

65


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

hOBP2A-F51ARev, hOBP2A-Y78ARev ou hOBP2A-V114KRev et hOBP2A-V114KRev)<br />

(Tableau 1). Le programme de PCR était identique à la première PCR de la mutagenèse. La<br />

présence de fragments amplifiés a été vérifiée par électrophorèse sur gel d’agarose à 1%.<br />

1.6.2. Séquençage<br />

1.6.2.1. Principe du séquençage<br />

Le séquençage de l’ADN a été effectué au laboratoire selon la méthode "dideoxy chain<br />

terminator" mise au point par Sanger (Sanger et al., 1977). Elle nécessite <strong>une</strong> PCR en<br />

présence de didéoxynucléoti<strong>des</strong> triphosphates (ddNTP) dépourvus de groupements<br />

hydroxyles en 3’, et qui stoppent l’élongation de la molécule d’ADN par les ADN<br />

polymérases. Les ddNTP utilisés sont marqués chacun avec un fluorophore spécifique. Ainsi,<br />

après dénaturation, lorsque les fragments sont séparés par électrophorèse capillaire, <strong>une</strong><br />

analyse automatique par un système laser permet d’identifier le fluorophore terminateur <strong>des</strong><br />

fragments dont la taille varie en fonction de la position d’intégration du ddNTP. Ceci permet<br />

d’obtenir la séquence de la portion d’ADN amplifiée.<br />

1.6.2.2. Protocole<br />

Les plasmi<strong>des</strong> d’<strong>une</strong> colonie positive pour l’insert de hOBP-2A ont été amplifiés<br />

comme décrit précédemment. Ils ont été purifiés en suivant les instructions du fournisseur du<br />

kit "Plasmid minipurification" commercialisé par Qiagen. Une mesure photométrique à 260<br />

nm a permis de quantifier l’ADN plasmidique purifié. Pour 20 µL final, on a utilisé 4 µL de<br />

mélange réactionnel contenant <strong>une</strong> ADN polymérase et un mélange de dNTP et de ddNTP,<br />

ces derniers étant couplés chacun à un chromophore différent. Une quantité de 1 µg de<br />

plasmide a été utilisée comme matrice et 10 pmol de l’amorce 5’Fα pour les plasmi<strong>des</strong><br />

pGAPZα et ses dérivés ou 5’pGEX-2T pour les plasmi<strong>des</strong> pGEX-2T. Le programme PCR a<br />

consisté en 25 cycles à 96°C pendant 10 secon<strong>des</strong>, 50°C pendant 5 secon<strong>des</strong> et 60°C pendant<br />

4 minutes. Les produits d’extension ont été purifiés par précipitation à l’éthanol. Les<br />

séquences ont été réalisées à l’aide d’un appareil de modèle ABI Prism 310 (PE-Biosystems).<br />

2. Expression <strong>des</strong> protéines recombinantes<br />

66


2.1. Expression en levure Pichia pastoris<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

2.1.1. Transformation de Pichia pastoris<br />

Environ 5 µg <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong> d’expression pGAPZα-hOBP-2A-K62A, pGAPZα-<br />

hOBP-2A-K82A, pGAPZα-hOBP-2A-K112A, ont été linéarisés par 10 unités d’enzyme de<br />

restriction BspHI pour 1 µg d’ADN, à 37°C pendant 2 heures. La levure P. pastoris (souche<br />

X33 sauvage) a été transformée par électroporation en suivant les indications du manuel<br />

d’expression de Pichia (version C, Invitrogen) avec un électroporateur GenPulser (Biorad)<br />

réglé à 1500V, 25 µF et 200Ω. Les clones obtenus ont été sélectionnés sur boîtes YPDS<br />

(extrait de levure 10 g/L, peptone 20 g/L, dextrose 2% (v/v), sorbitol 1 M, agar 20 g/L)<br />

supplémentées en Zéocine TM à <strong>une</strong> concentration de 50 µg/mL.<br />

2.1.2. Sélection <strong>des</strong> clones producteurs d’OBP<br />

Des précultures de 10 mL de milieu BMGY (10 g/L extrait de levure, 20 g/L de<br />

peptone, tampon phosphate de potassium 0,1 M à pH 6, YNB 1,34% (m/v), 0,4 mg/L biotine<br />

et glycérol 1% (v/v)) ont été ensemencées dans <strong>des</strong> fioles d’Erlenmeyer de 50 mL par <strong>une</strong><br />

colonie d’un clone transformé et mis à incuber à 29°C et 250 rpm. Après 24 heures, les<br />

cultures ont été centrifugées à 700 x g pendant 5 minutes à température ambiante. Les culots<br />

ont été resuspendus avec 10 mL de milieu BMD (α-lactalbumine 20 g/L, phosphate de<br />

potassium 0,1 M à pH 8, YNB 1,34% (m/v), dextrose 20 g/L, biotine 0,4 mg/L, EDTA 5 mM)<br />

puis replacés à 29°C et 250 rpm. Après 48 heures de production de la protéine d’intérêt, 1 mL<br />

de chaque miniculture a été prélevé et centrifugé 5 minutes à 9000 x g. Une fraction de 50 µL<br />

de surnageant a été séchée sous vide et analysée par électrophorèse dénaturante en présence<br />

de SDS.<br />

2.1.3. Electrophorèse dénaturante sur gel de polyacrylamide<br />

Les échantillons séchés ont été resuspendus avec 15 µL de tampon de dépôt (Tris-HCl<br />

0,3 M à pH 6,8, SDS 3,5% (m/v), glycérol 12% (v/v), dithioérythritol 0,2 M, bleu de<br />

bromophénol 0,04% (m/v)) et soumis à <strong>une</strong> électrophorèse sur gel de polyacrylamide à 12%<br />

en présence de SDS (SDS-PAGE 12%). Le gel de séparation était composé d’acrylamide<br />

12,5% (v/v), bis-acrylamide 0,33% (v/v), Tris-HCl 0,375 M à pH 9, SDS 0,1% (v/v),<br />

TEMED 0,05% (v/v) et persulfate d’ammonium 0,07% (m/v). Le gel de concentration était<br />

composé d’acrylamide 4,2% (v/v), bis-acrylamide 0,11% (v/v), Tris-HCl 0,125 M à pH 6,8,<br />

67


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

SDS 0,1% (v/v), TEMED 0,1% (v/v) et persulfate d’ammonium 0,05% (m/v). La migration a<br />

été effectuée à l’aide du tampon d’électrode (Tris 0,05 M, glycine 0,384 M, SDS 0,1% (m/v)).<br />

Le marqueur de masses moléculaires utilisé était un mélange de marqueurs « low range » et<br />

« polypeptide » (Biorad). La migration a duré 15 minutes à 10 mA avec <strong>une</strong> tension maximale<br />

réglée à 200 V puis 1 heure à 20 mA avec la même tension maximale. Les gels ont été fixés<br />

45 minutes dans <strong>une</strong> solution d’éthanol 50% (v/v) acide acétique 10% (v/v), puis colorés dans<br />

du Serva blue G250 à 0,025% (m/v) dans de l’acide acétique 10% (v/v) pendant 1 heure 30<br />

minutes. Les gels ont ensuite été décolorés à l’acide acétique 10% (v/v).<br />

2.1.4. Production d’OBP recombinantes<br />

Une préculture de 10 mL de milieu BMGY tryptone (10 g/L extrait de levure, 20 g/L<br />

de tryptone, phosphate de potassium 0,1 M à pH 6, YNB 1,34% (m/v), 0,4 mg/L biotine,<br />

glycérol 1% (v/v)) a été ensemencée par le clone le plus producteur pour chac<strong>une</strong> <strong>des</strong><br />

protéines. Ces précultures, incubées 24 heures à 29°C et agitées à 250 rpm, ont servi à<br />

inoculer 1 L du même milieu à raison de 1 mL de préculture pour 250 mL de milieu BMGY<br />

tryptone additionné d’antimousse (Antifoam 289, Sigma) dans <strong>des</strong> erlenmeyers à baffles.<br />

Après 24 heures dans les mêmes conditions, les cultures ont été centrifugées à 700 x g et le<br />

culot resuspendu dans 1 L de milieu BMMt (phosphate de potassium 0,1 M à pH 8, YNB<br />

1,34% (m/v), méthanol 0,5% (v/v), biotine 0,4 mg/L, EDTA 5 mM et tryptone 20 g/L). La<br />

culture a été replacée dans l’incubateur en présence d’antimousse pendant trois jours avec un<br />

ajout de 1,25 mL de MeOH deux fois par jour afin de maintenir <strong>une</strong> concentration de 0,5%<br />

(v/v).<br />

2.1.5. Purification <strong>des</strong> OBP recombinantes<br />

Les cultures ont été centrifugées à 6000 x g pendant 30 minutes à 4°C puis le<br />

surnageant a été clarifié par filtration (0,45 µm). Le surnageant de culture a été dialysé contre<br />

de l’eau distillée pendant 2 jours à 4°C dans <strong>des</strong> tubes de dialyse au seuil de coupure <strong>entre</strong> 12<br />

et 14 kDa (Spectrapor, VWR). La dialyse a été poursuivie les trois jours suivants contre de<br />

l’acide acétique 0,01% (v/v). Ces conditions permettent la précipitation sélective de l’OBP.<br />

Afin d’obtenir <strong>une</strong> précipitation du mutant hOBP-2A-K112A produit en plus faible<br />

concentration que les autres protéines recombinantes, le surnageant de culture de ce mutant,<br />

après filtration, a été concentré à 4°C sous azote en cellule de concentration (AMICON) en<br />

68


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

utilisant <strong>une</strong> membrane au seuil de coupure à 3 kDa, puis dialysé comme les autres. Les<br />

précipités obtenus contenant l’OBP ont été resuspendus dans du tampon phosphate de<br />

potassium 50 mM de pH 7,5 et déposés sur <strong>une</strong> colonne de chromatographie à échange<br />

d’anion QAE Vydac (300 VHP, 7,5 X 50 mm, Interchim) équilibrée avec du tampon<br />

phosphate de potassium 50 mM de pH 7,5. Le débit était de 1 mL/min et l’absorbance était<br />

mesurée à 278 nm. La fraction non retenue contenant les OBP recombinantes a été fractionnée<br />

en tubes de 0,5 mL et conservés à -20°C.<br />

2.2. Expression en bactérie<br />

2.2.1. Expression <strong>des</strong> protéines de fusion GST-OBP<br />

Des bactéries E. coli chimiocompétentes (100 µL) de souche Bl21 préparées comme<br />

décrit précédemment pour la souche DH5α ont été transformées avec 0,2 ng <strong>des</strong> différents<br />

plasmi<strong>des</strong>. Des précultures ont été réalisées à 37°C avec <strong>une</strong> agitation à 200 rpm pendant la<br />

nuit dans 25 mL de milieu LB additionné d’ampicilline à 100 µg/mL. Des cultures de 1L de<br />

milieu 2xYT (Tryptone 16 g/L, extrait de levure 10g/L, NaCl 5 g/L à pH 7,0) ont été<br />

ensemencées par 10 mL de ces précultures et placées à 37°C avec <strong>une</strong> agitation de 200 rpm.<br />

Quand la DO atteint 0,5-0,6, on refroidit la culture à 22°C. Lorsque la DO atteint 0,6-0,8, on<br />

réalise l’induction de la production avec 0,5 mM d’IPTG pendant <strong>une</strong> nuit à 22°C sous<br />

agitation 200 rpm.<br />

2.2.2. Purification <strong>des</strong> protéines de fusion<br />

Les cultures ont été centrifugées à 4°C pendant 10 minutes à 1500 x g. Les culots<br />

bactériens ont été resuspendus dans 40 mL de tampon d’extraction (ExB) (NaCl 140 mM,<br />

Na2HPO4 10 mM, KH2PO4 1.8 mM, pH 7.5) et soniqués 2 minutes sur glace avec <strong>des</strong><br />

impulsions de 2 secon<strong>des</strong> toutes les 2 secon<strong>des</strong>. Le lysat obtenu a été centrifugé à 4°C<br />

pendant 30 minutes à 47000 x g et le surnageant contenant les protéines solubles à été passé<br />

sur un filtre 0,22 µm. Cette fraction à été incubée avec 4 mL de résine Glutathione-Uniflow<br />

(Clontech) équilibrée par du tampon ExB pendant 1 h à 4°C avec <strong>une</strong> agitation douce. La<br />

résine a ensuite été laissée à décanter. Après l’élimination de la fraction non retenue, la résine<br />

a été lavée par 80 mL de tampon ExB, 20 mL d’eau, 20 mL de Triton X-100 1% (v/v), 20 mL<br />

d’eau, 20 mL de MeOH 5% et 20 mL de tampon ExB. Finalement les fusions GST ont été<br />

éluées par 20 mL de glutathion réduit (10 mM dans du tampon ExB).<br />

69


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

2.2.3. Obtention de protéase TEV<br />

Le plasmide pTH24:TEVsh permettant l’expression de la TEV a été fourni par<br />

Berglund (Institut Karolinska, Suède). Le protocole de production et de purification est décrit<br />

par Van den Berg et al. (2006). Il correspond à celui utilisé pour la production <strong>des</strong> fusions<br />

GST-hOBP-2A avec quelques modifications. La production a été effectuée en bactéries E.<br />

coli de souche Bl21(pLysS). Les phases de croissance et de production se font dans un milieu<br />

2xYT additionné de 100 µg/mL d’ampicilline et 34 µg/mL de chloramphénicol. La<br />

production se fait <strong>une</strong> nuit à 20°C. Les cellules ont été resuspendues dans un tampon LysB<br />

(Na2HPO4 50 mM, NaCl 300 mM et β-mercaptoéhanol 2 mM) avant d’être lysées comme<br />

dans le cas de la fusion GST-hOBP-2A. Le lysat obtenu a été centrifugé à 4°C pendant 30<br />

minutes à 47000 x g et le surnageant contenant les protéines solubles à été passé sur un filtre<br />

0,22 µm. Cette fraction soluble a été incubée avec 2 mL de résine TALON TM IMAC<br />

(Clontech) contenant du cobalt immobilisé, équilibrée dans un tampon LysB, pendant 1 h à<br />

4°C avec <strong>une</strong> agitations douce. La résine a ensuite été laissée à décanter. Après avoir éliminé<br />

la fraction non retenue, la résine a été lavée par 10 mL de LysB, 40 mL de tampon de lavage<br />

(Na2HPO4 50 mM, NaCl 300mM, imidazole 20 mM). Finalement la protéase TEV a été éluée<br />

par 10 mL de tampon d’élution (NaH2PO4 50 mM, NaCl 300mM, imidazole 250 mM).<br />

L’échantillon a été dialysé la nuit à 4°C contre un tampon contenant : NaH2PO4 25 mM, NaCl<br />

200 mM, EDTA 2 mM à pH 8,0, 2 mM DTT et 10% glycérol. La résine IMAC a été<br />

régénérée par passage de 20 mL de tampon MES (20 mM pH 5), 10 mL d’eau, 20 mL<br />

d’EDTA (0,2 M), 20 mL d’eau, 20 mL de CoCl2 (50 mM), 20 mL d’eau, 10 mL NaCl (0,3 M)<br />

et 10 mL d’eau. La colonne a été stockée dans l’éthanol à 20%. Après estimation de la<br />

concentration par spectroscopie d’absorption, la concentration finale de glycérol a été ajustée<br />

à 50% (v/v). La protéase purifiée a été fractionnée et stockée à -80°C.<br />

2.2.4. Purification <strong>des</strong> OBP<br />

Après avoir purifié les protéines de fusion par chromatographie d’affinité, elles ont été<br />

digérées par la protéase TEV en présence de dithiothréitol (DTT) (1mM) et d’EDTA (0,5<br />

mM), ce qui permet la séparation de la GST et de l’OBP, laissant <strong>une</strong> glycine additionnelle en<br />

N-terminal de l’OBP. On a utilisé environ 5% (m/m) de protéase TEV par rapport à la fusion.<br />

70


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Après digestion pendant <strong>une</strong> nuit à 20°C, les échantillons ont été dialysés trois jours contre 1<br />

L de tampon ExB afin d’éliminer le glutathion réduit, l’EDTA et le DTT incompatibles avec<br />

les colonnes Imac. Les dialyses ont été réalisées à 4°C et le tampon a été changé deux fois par<br />

jour.<br />

La résine Glutathione-Uniflow a été régénérée par deux passages successifs de 20 mL<br />

de tampon TrisHCl 0,1 M, NaCl 0,5 M pH 8,8 puis acétate de sodium 0,1 M, NaCl 0,5 M pH<br />

4,8. Elle a été équilibrée par du tampon ExB et incubée en présence <strong>des</strong> échantillons<br />

contenant l’OBP humaine (notée hOBP-2ABac) (ou un <strong>des</strong> mutants V34K, A49K, V114K,<br />

F51A ou Y78A), la GST clivée et la protéase TEV. Après <strong>une</strong> heure d’incubation à 4°C sous<br />

<strong>une</strong> agitation modérée et décantation de la résine, la fraction non retenue contenant l’OBP et<br />

la TEV a été collectée. Cette fraction a été incubée pendant 1 h à 4°C sous agitation douce en<br />

présence de résine TALON TM IMAC (Clontech) équilibrée dans un tampon ExB. Après<br />

décantation, la fraction non retenue contenant uniquement l’OBP a été collectée. La<br />

concentration en protéine a été déterminée par spectroscopie d’absorption. Les échantillons<br />

ont ensuite été fractionnés et congelés à -20°C.<br />

3. Caractérisation <strong>des</strong> OBP recombinantes<br />

3.1. Estimation <strong>des</strong> concentrations protéiques<br />

Les concentrations en protéines en solution ont été déterminées par spectroscopie UV<br />

en utilisant les coefficients d’extinction molaire moyens de 14245, 36130 et 58790 M -1 .cm -1 à<br />

276 nm pour les OBP (Briand et al., 2002), la TEV et les protéines de fusion respectivement.<br />

3.2. Séquençage N-terminal<br />

3.2.1. Principe du séquençage d’Edman<br />

La séquence <strong>des</strong> résidus N-terminaux <strong>des</strong> différentes protéines recombinantes a été<br />

vérifiée par dégradation récurrente selon la méthode d’Edman. Celle-ci repose sur la réaction<br />

de l’isothiocyanate de phényle (PITC) en milieu basique avec la fonction amine libre du<br />

résidu N-terminal de la chaîne polypeptidique. Le passage en milieu acide fragilise la liaison<br />

peptidique <strong>entre</strong> le dernier acide aminé et l’avant dernier. Cette liaison est hydrolysée par de<br />

l’acide trifluoro acétique (TFA), libérant le groupement NH2 du second acide aminé et un<br />

71


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

acide aminé lié au PITC. Ce composé, libéré de la chaîne polypeptidique fixée par interaction<br />

avec un support de difluorure de polyvinylidène (PVDF), est transformé en un thiohydantoïne<br />

de phényle acide aminé qui est identifié et quantifié par chromatographie liquide haute<br />

performance. Ces étapes sont répétées de façon cyclique pour obtenir la séquence N-terminale<br />

de la protéine.<br />

3.2.2. Protocole<br />

Après électrophorèse SDS-PAGE 12%, les ban<strong>des</strong> électrophorétiques correspondant<br />

aux différentes OBP ont été excisées. Les fragments de gel séchés sous vide ont été recouverts<br />

par un tampon Tris 0,2 M pH 8,4 SDS 2% pendant 30 minutes à température ambiante. Les<br />

échantillons ont été agités 24 heures à température ambiante en présence d’<strong>une</strong> membrane de<br />

PVDF (Problott, PE-Biosystems) humidifiée au méthanol et de l’équivalent en eau de 5<br />

volumes de gel. Cette incubation permet le transfert passif <strong>des</strong> protéines du gel vers la<br />

membrane de PVDF. Les membranes ont ensuite été rincées cinq fois avec <strong>une</strong> solution de<br />

MeOH 10% dans de l’eau puis le séquençage a été réalisé avec un séquenceur de type 494<br />

Protein Sequencer (Applied-Biosystems) avec les protocoles et réactifs du fabriquant.<br />

3.3. Spectrométrie de masse<br />

3.3.1. Principe de la spectrométrie de masse MALDI-TOF<br />

Lors de l’ionisation par désorption laser assistée par matrice (MALDI – pour « Matrix<br />

Assisted Laser Desorption Ionisation »), <strong>une</strong> irradiation laser permet l’expansion en phase<br />

gazeuse du mélange matrice-protéines co-cristallisé sur <strong>une</strong> plaque métallique. La matrice, un<br />

acide organique, absorbe l’énergie du laser et la transmet à l’échantillon protéique qui forme<br />

<strong>des</strong> ions mono- ou multichargés par transfert de protons. Ces ions, principalement<br />

monochargés, sont accélérés dans le vide par <strong>une</strong> impulsion de haute tension puis volent dans<br />

le vide en absence de champ électrique jusqu’à un détecteur ; la mesure du temps de vol (TOF<br />

pour time of flight) permet de déterminer le rapport masse sur charge <strong>des</strong> échantillons<br />

atteignant le détecteur.<br />

72


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

3.3.2. Mesure de masse totale <strong>des</strong> protéines<br />

La mesure de la masse totale <strong>des</strong> protéines recombinantes a été effectuée afin de<br />

s’assurer de la correspondance avec la masse attendue et notamment détecter la présence<br />

éventuelle de clivages. Un volume de 0,5 mL de chaque protéine purifiée a été dialysé <strong>une</strong><br />

nuit à 4°C contre de l’eau distillée. Les échantillons ont été séchés sous vide puis resuspendus<br />

dans de l’eau à <strong>une</strong> concentration de 10 pmol/µL.<br />

Pour chaque protéine, <strong>une</strong> fraction de 1 µL a été déposée sur <strong>une</strong> plaque d’analyse.<br />

Après séchage, ces dépôts ont été recouverts avec 1 µL de matrice à l’acide sinapinique (acide<br />

3,5 diméthoxy-4-hydroxycinnamique) à <strong>une</strong> concentration de 10 mg/mL dans 50% (v/v) de<br />

TFA à 0,3% (v/v) et 50% (v/v) d’acétronitrile (ACN). Après séchage à l’air, les dépôts ont été<br />

ionisés par un faisceau laser à 337 nm. La tension d’accélération appliquée était de 25 kV et<br />

les spectres ont été enregistrés en mode linéaire. Un échantillon contenant du cytochrome c et<br />

de la trypsine (Sigma) de masses respectives 12361,96 Da et 23464,5 Da a servi à la<br />

calibration externe <strong>des</strong> mesures.<br />

3.3.3. Détermination <strong>des</strong> cartes peptidiques<br />

Afin de caractériser finement les protéines mutées, nous avons réalisé les cartes<br />

peptidiques <strong>des</strong> différentes protéines après digestion trypsique, qui permet un clivage <strong>des</strong><br />

liaisons peptidiques en C-terminal <strong>des</strong> lysines et <strong>des</strong> arginines, ou un clivage chimique au<br />

bromure de cyanogène (BrCN) qui clive les liaisons peptidiques en C-terminal <strong>des</strong><br />

méthionines. Pour les différents mutants, les pepti<strong>des</strong> issus <strong>des</strong> clivages doivent comporter<br />

<strong>des</strong> variations de masses prédictibles, ce qui permet de vérifier la mutation.<br />

3.3.3.1. Réduction-alkylation<br />

Une étape de réduction alkylation permet de réduire les ponts disulfures et de bloquer<br />

les cystéines qui pourraient en reformer. Les ban<strong>des</strong> protéiques colorées au bleu de<br />

Coomassie ont été excisées. Les protéines dans le gel d’électrophorèse ont été réduites par<br />

ajout de 60 µL de dithothréitol 20 mM dans un tampon Tris 0,067 M, chlorure de guanidine 6<br />

M à pH 8,4 et incubées 2 heures à 45°C. Elles ont ensuite été alkylées en remplaçant la<br />

solution par 70 µL d’acrylamide 50 mM dans un tampon Tris 0,067 M, chlorure de guanidine<br />

6 M pH 8,4, et en laissant incuber 1 heure à température ambiante et à l’obscurité.<br />

73


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

L’alkylation a été arrêtée par ajout de 2 % (v/v) de β-mercaptoéthanol pur. Les gels ont<br />

ensuite été lavés trois fois 10 minutes dans 400 µL d’eau avec agitation.<br />

3.3.3.2. Digestion par trypsinolyse<br />

Après réduction alkylation, les fragments de gels électrophorétiques ont été lavés 3<br />

fois 10 minutes dans 200 µL de mélange CH3CN 50% (v/v), 50% (v/v) d’hydrogéno-<br />

carbonate d’ammonium 50 mM, puis séchés 30 minutes sous vide. Les gels ont ensuite été<br />

incubés toute la nuit à 37°C avec 40 µL de NH4HCO3 50 mM additionné de 0,5 µg de<br />

trypsine modifiée (Promega) par réaction. Les réactions ont été arrêtées par ajout de 1 µL de<br />

TFA 5% (v/v).<br />

3.3.3.3. Clivage chimique au bromure de cyanogène (BrCN)<br />

Après réduction-alkylation, les fragments de gels ont été lavés 3 fois 10 minutes dans<br />

200 µL de mélange 50% (v/v) de CH3CN, 50% (v/v) de TFA 70% (v/v), puis séchés 30<br />

minutes sous vide. Ils ont ensuite été incubés 24 heures à température ambiante et à<br />

l’obscurité en présence de 60 µL de BrCN à 20 mg/mL. Les surnageants additionnés de 120<br />

µL d’eau et <strong>des</strong> deux surnageants de deux lavages avec 40 µL de CH3CN 50% (v/v) de 30<br />

minutes à l’obscurité ont été séchés sous vide. Les échantillons ont été incubés 1 heure en<br />

présence de 10 µL de TFA pur puis séchés sous vide. Finalement, ils ont été repris dans 40 µL<br />

de CH3CN 20% (v/v).<br />

3.3.3.4. Analyse MALDI-TOF <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong><br />

Une fraction de 1 µL <strong>des</strong> solutions issues de la digestion trypsique ou du clivage<br />

chimique au BrCN a été déposé sur la plaque MALDI et séché à l’air. Un volume de 1 µL de<br />

matrice, l’acide α cyano 4-hydroxy cinnamique (Aldrich) en solution à <strong>une</strong> concentration de 5<br />

mg/mL dans 30% de CH3CN avec 0,1% (v/v) de TFA, a été ajouté sur les dépôts. Après<br />

séchage à l’air, les pepti<strong>des</strong> ont été ionisés par un faisceau laser à 337 nm. La tension<br />

d’accélération utilisée était de 20 kV. Les spectres enregistrés en mode reflectron ont été<br />

calibrés en externe pour les clivages au BrCN sur <strong>une</strong> solution de bradykinine (757,40 Da),<br />

d’angiotensine II humaine (1046,54 Da), d’un fragment 18-39 d’ACTH humaine (2465,20 Da)<br />

74


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

et l’insuline bovine (3494,65 Da). Pour les digestions à la trypsine, les spectres ont été<br />

calibrés en interne sur deux pepti<strong>des</strong> issus de l’autolyse de la trypsine dont le rapport m/z est<br />

connu (2211,10 et 842,51 Da).<br />

3.4. Spectre de fluorescence du tryptophane<br />

Afin d’évaluer l’impact <strong>des</strong> différentes mutations sur la structure de hOBP-2A, on a<br />

effectué <strong>des</strong> mesure d’émission de fluorescence de l’unique tryptophane de cette protéine<br />

(Trp-14) avec un spectrofluorimètre SFM 25 Kontron ayant <strong>une</strong> bande passante de 5 nm pour<br />

l’excitation et l’émission. Après purification, 1 mL de solution protéique à 2 µM a été placé<br />

dans <strong>une</strong> cuve en quartz de 1 cm. On a enregistré à 25°C les spectres d’émission de<br />

fluorescence <strong>des</strong> solutions protéiques <strong>entre</strong> 310 et 400 nm pour <strong>une</strong> excitation à 285 nm. Afin<br />

de comparer les différentes OBP, chaque spectre a été normalisé pour <strong>une</strong> émission de<br />

fluorescence de 100% à 330 nm.<br />

3.5. Dichroïsme circulaire<br />

Les solutions d’OBP sauvages et mutées, à <strong>des</strong> concentration d’environ 10 µM, ont été<br />

placées dans <strong>des</strong> cuves de trajet optique de 0,05 cm. La mesure a été effectuée sous azote à 3<br />

bars et à un débit de 8 L/min à l’aide d’un spectropolarimètre JASCO J-810. Une ligne de<br />

base a été enregistrée avec un tampon phosphate 50 mM pH 7,5 <strong>entre</strong> 180 et 260 nm et<br />

soustraite aux spectres obtenus avec les différentes protéines. L’abondance relative <strong>des</strong><br />

structures secondaires a été mesurée en utilisant l’algorithme de Deléage et Geourjon<br />

(Deleage et Geourjon, 1993).<br />

75


4. Mesure d’affinité par compétition de son<strong>des</strong> fluorescentes<br />

Excitation à<br />

337 nm<br />

4.1. Principe<br />

Excitation à<br />

337 nm<br />

NPN<br />

Excitation à<br />

337 nm<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Emission à<br />

400 nm<br />

Figure 23. Principe de la mesure de l’affinité par déplacement de sonde<br />

La sonde fluorescente, ici la N-phényl-1-naphthylamine (NPN), émet de la fluorescence à<br />

400 nm quand elle se trouve dans la poche hydrophobe de l’OBP sous <strong>une</strong> excitation à 337<br />

nm. En présence d’odorant, il y a <strong>une</strong> compétition avec le NPN pour l’occupation du site de<br />

fixation. On mesure alors <strong>une</strong> décroissance de la fluorescence qui peut être reliée à l'affinité<br />

pour l’OBP.<br />

Cette mesure repose sur l’utilisation de son<strong>des</strong> fluorescentes dont le rendement<br />

quantique de fluorescence est très dépendant de l’environnement. La fluorescence est faible<br />

dans un milieu polaire, mais augmente significativement en milieu hydrophobe. Certaines de<br />

ces son<strong>des</strong> lorsqu’elles sont fixées dans la cavité <strong>des</strong> OBP, présentent alors <strong>une</strong> fluorescence<br />

caractéristique d’un environnement hydrophobe. La fixation de la sonde dans le site de liaison<br />

de l’OBP peut alors être suivie par mesure de la fluorescence. De plus, les ligands de la<br />

protéine peuvent déplacer la sonde du site de fixation par compétition (Figure 23); <strong>des</strong><br />

76


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

mesures de fluorescences pour différentes concentrations de ligand permettent alors de<br />

déterminer <strong>une</strong> valeur d’IC50, correspondant à la concentration en ligand nécessaire pour faire<br />

diminuer la fluorescence de moitié.<br />

4.2. Protocole<br />

4.2.1. Fixation <strong>des</strong> son<strong>des</strong><br />

Les expérimentations de fluorescence ont été réalisées dans <strong>des</strong> cuves en quartz<br />

contenant 1 mL de protéine à 2 µM. Les son<strong>des</strong> fluorescentes utilisées était le N-phényl-1-<br />

naphthylamine (NPN - Acros Organics) et l’acide 11-(5-(diméthylaminonaphthalenyl-1sulfonyl)amino)undécanoïque<br />

(DAUDA- Acros Organics). Les son<strong>des</strong> ont été préparées dans<br />

100% de MeOH à <strong>une</strong> concentration de 1 mM. Des ajouts successifs de 1 µL de son<strong>des</strong> à<br />

partir de cette solution ont été effectués dans la solution de protéine à 2 µM. Les spectres ont<br />

été enregistrés à 25°C avec un spectrofluorimètre SFM 25 Kontron ayant <strong>une</strong> bande passante<br />

de 5 nm pour l’excitation et l’émission. Après un temps d’incubation de 4 minutes permettant<br />

d’atteindre un équilibre, la proportion de sonde liée à l’OBP a été déterminée par mesure en<br />

unités arbitraires de la fluorescence émise à 400 nm avec <strong>une</strong> excitation à 337 nm pour le<br />

NPN et à 490 nm avec <strong>une</strong> excitation à 345 nm pour le DAUDA. Les constantes de<br />

dissociations (Kd) ont été déterminées avec le logiciel Sigma Plot 4.11 à partir <strong>des</strong> mesures de<br />

la fluorescence à 400 ou 490 nm, en appliquant <strong>une</strong> méthode de régression non linéaire.<br />

L’équilibre réactionnel <strong>entre</strong> la sonde (S) et la protéine (P), en considérant un seul site<br />

de fixation s’écrit P + S PS avec <strong>une</strong> constante d’affinité Ka = [PS] / (p.s) avec [PS] la<br />

concentration en complexe sonde-OBP, p et s les concentrations en protéine et sonde libre. On<br />

notera P et S les concentrations en protéine et en sonde totale. Soit T le taux de liaison<br />

correspondant au rapport de concentration en protéine liée ([PS]) sur la concentration en<br />

protéine totale (P), T = [PS] / P, d’où [PS] = TP. Alors on a Ka = TP / (p.s). D’après la<br />

conservation de masse P = [PS] + p, d’où p = P – [PS] soit p = P – TP et S = [PS] + s d’où<br />

s = S – TP. Ainsi, Ka<br />

=<br />

T<br />

( 1−T) ( S−TP) d’où l’équation du second degré<br />

T 2 KaP + T ( − KaS − KaP − 1)<br />

+ KaS = 0 dont la seule solution valable physiquement est<br />

77


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

1 ( P+ S)Ka<br />

( P − S)<br />

T<br />

2 Ka 2 ( + −<br />

+ 2( P+ S)<br />

Ka + 1)<br />

=<br />

2PKa<br />

. Si l’on admet que la fluorescence F<br />

mesurée est proportionnelle au taux de liaison <strong>entre</strong> la sonde et de la protéine, alors<br />

F = F0 – T . (F0 - Fm) avec F la fluorescence relative, F0 la fluorescence pour <strong>une</strong> quantité<br />

nulle de sonde et Fm la fluorescence maximale. En remplacant T par la formule précédente,<br />

on obtient la formule utilisée pour la régression non linéaire :<br />

1 ( P+ S)Ka<br />

( P − S)<br />

F F0<br />

2 Ka 2<br />

( + − ( + 2( P + S)Ka<br />

+ 1)<br />

)<br />

= −<br />

2PKa<br />

( F0 − Fm)<br />

4.2.2. Compétition de ligands<br />

Les déplacements de son<strong>des</strong> fluorescentes ont été réalisés à partir de solutions d’OBP<br />

purifiées à 2 µM, avec 3 µM de NPN ou de DAUDA. Les odorants testés étaient préparés<br />

dans 100% de MeOH à <strong>une</strong> concentration finale de 1 mM. Ils ont été ajoutés par fractions de<br />

1 µL. Après chaque injection, le mélange était incubé à l’obscurité avec agitation pendant 3<br />

minutes avant enregistrement d’un spectre d’émission <strong>entre</strong> 500 et 350 nm pour le NPN et<br />

<strong>entre</strong> 400 et 600 nm pour le DAUDA. Il s’agit d’<strong>une</strong> compétition, qui permet de déterminer<br />

expérimentalement la valeur de l’IC50 qui correspond à la concentration en compétiteur<br />

induisant <strong>une</strong> diminution de moitié de la fluorescence à 400 ou 490 nm pour le NPN et le<br />

DAUDA respectivement. Les constantes de dissociation apparentes (Kdiss) ont été calculées<br />

comme décrit par Ramoni et al. (2001) avec la formule Kdiss = IC50 / (1 + [S]/Kd) avec [S] la<br />

concentration en sonde totale et Kd la constante de dissociation du complexe sonde-OBP.<br />

5. Modélisation moléculaire et arrimage moléculaire<br />

Les alignements de séquence ont été exécutés en utilisant les algorithmes BLAST2 et<br />

ClustalW sur le serveur de l'EBI (site Web de http://www.ebi.ac.uk/). Cinquante modèles<br />

tridimensionnels ont été construit avec le logiciel de MODELLER (Sali et Blundell, 1993) en<br />

utilisant la structure cristallographique de la lipocaline de larme humaine comme matrice<br />

(numéro d’accès pdb : 1XKI) (Breustedt et al., 2005). Outre <strong>une</strong> forte homologie de séquence<br />

(environ 44%), cette lipocaline, dont la fonction exacte n’est pas encore connue, possède de<br />

78


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

même que l’OBP humaine, <strong>une</strong> bonne affinité pour les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> aliphatiques.<br />

La structure cristallisée de la lipocaline de larme à 1.8 Å indique <strong>une</strong> cavité constituée de<br />

deux lobes. L'énergie <strong>des</strong> structures et les paramètres géométriques ont été minimisés en<br />

utilisant DISCOVER (InsightII, Accelrys) et les modèles ont été évalués en utilisant<br />

PROCHECK (Laskowski et al., 1993). L’undécanal a été construit avec le module<br />

Biopolymer (InsighII, Accelrys). Le ligand était tout d’abord positionné dans la cavité de<br />

hOBP-2A et la conformation résultante a été employée comme position de départ l'amarrage<br />

automatisé effectué avec Autodock3 (Goodsell et al., 1996).<br />

79


2. Résultats complémentaires relatifs à l’article<br />

1. Mutagenèse dirigée de l’OBP humaine<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

1.1. Mutagenèse article<br />

La mutagenèse dirigée a été réalisée par PCR à partir de la méthode développée par<br />

Ho et al. (1998). Cela a permis l’intégration dans le plasmide pGAPZα de trois séquences<br />

mutées respectivement en position 62, 82 et 112, générant trois vecteurs, pGAPZα-hOBP-2A-<br />

K62A, pGAPZα-hOBP-2A-K82A et pGAPZα-hOBP-2A-K112A. Les séquences mutées de<br />

hOBP-2A ont été placées en phase avec le prépropeptide du facteur α permettant la sécrétion<br />

de la protéine recombinante dans le milieu de culture sous le contrôle du promoteur constitutif<br />

pGAP. Le séquençage <strong>des</strong> constructions selon la méthode de Sanger a bien révélé les<br />

mutations aux positions attendues pour chacun <strong>des</strong> mutants ainsi qu’<strong>une</strong> mutation<br />

surnuméraire silencieuse, donc sans conséquence pour la protéine, pour chacun <strong>des</strong> mutants<br />

K112A et K82A : pour le mutant K112A, le codon de l’arginine en position 108, (CGT) a été<br />

muté en CGA; pour le mutant K82A, le codon (GCC) en position 77 a été muté en (GCT),<br />

codant aussi pour <strong>une</strong> alanine.<br />

1.2. Nouveaux mutants<br />

Pour les nouveaux mutants (V34K, A49K, V114K, F51A et Y78A), on a utilisé <strong>une</strong><br />

méthode adaptée du Kit Stratagene (QuikChange Site directed mutagenesis). Celle-ci a permis<br />

l’obtention de façon directe <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong> d’expression <strong>des</strong> différents mutants à partir du<br />

plasmide pGEX-2T-hOBP-2A construit au préalable. Les plasmi<strong>des</strong> obtenus permettent<br />

l’expression sous le contrôle d’un promoteur inductible à l’IPTG d’<strong>une</strong> protéine de fusion<br />

GST-hOBP. Le séquençage <strong>des</strong> constructions selon la méthode de Sanger a confirmé les<br />

mutations aux positions attendues pour chacun <strong>des</strong> mutants.<br />

2. Production <strong>des</strong> OBP sauvages et mutées<br />

2.1. Production en levure Pichia pastoris (Article)<br />

2.1.1. Transformation <strong>des</strong> levures<br />

80


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Des levures P. pastoris ont été transformées par électroporation avec les plasmi<strong>des</strong><br />

obtenus. Les clones ayant intégré par recombinaison homologue la cassette d’expression ont<br />

été sélectionnés par résistance à <strong>des</strong> concentrations croissantes en Zéocine TM (de 10 à 50<br />

µg/mL) sur un milieu YPDS. Les transformations ont permis d’obtenir plus de 100 clones<br />

pour les plasmi<strong>des</strong> pGAPZα-hOBP-2A-K62A et pGAPZα-hOBP-2A-K82A contre <strong>une</strong><br />

trentaine pour pGAPZα-hOBP-2A-K112A.<br />

2.1.2. Sélection <strong>des</strong> clones les plus producteurs<br />

Les clones de K62A, K82A et K112A ont été réisolés et testés pour leur capacité à<br />

produire de l’OBP-2A. En effet, la production peut varier non seulement en fonction du<br />

nombre de copies de transgène intégré mais aussi en fonction <strong>des</strong> sites d’insertion dans<br />

l’ADN chromosomique. Des tests de production dans <strong>des</strong> fioles d’Erlenmeyer de 50 mL ont<br />

donc été effectués avec <strong>une</strong> préculture de 24 heures dans un milieu BMGY (permettant la<br />

croissance <strong>des</strong> cellules) et <strong>une</strong> phase de production de 48 heures dans un milieu BMD. Les<br />

milieux de culture contenant les protéines sécrétées par les différents clones ont été analysés<br />

par SDS-PAGE après élimination <strong>des</strong> cellules par centrifugation. Ces électrophorèses (Figure<br />

24) ont révélé la présence dans le surnageant de culture d’<strong>une</strong> protéine en quantité variable en<br />

fonction <strong>des</strong> clones, migrant à environ 20 kDa, masse attendue pour l’OBP humaine. Par<br />

ailleurs, l’électrophorèse a montré la présence de pepti<strong>des</strong> résultant vraisemblablement d’<strong>une</strong><br />

dégradation protéolytique migrant à <strong>des</strong> poids moléculaires <strong>entre</strong> 4 et 7 kDa.<br />

hOBP-2A-K62A<br />

PM II-1.4 II-1.5 II-1.6 II-1.7 II-1.8 II-2.1 II-2.2 II-2.3 II-2.4<br />

97,4<br />

66,2<br />

45<br />

31<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

3,5<br />

81


hOBP-2A-K82A<br />

PM I-1.1 I-1.2 I-1.3 I-1.4 I-1.5 I-1.6 I-1.7 I-1.8 I-2.1<br />

kDA<br />

97,4<br />

66,2<br />

45<br />

31<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

3,5<br />

hOBP-2A-K112A<br />

PM I-1.1 I-1.2 I-1.3 I-1.4 I-1.5 I-1.7<br />

kDa<br />

97,4<br />

66,2<br />

45<br />

31<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

3,5<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Figure 24. Criblage <strong>des</strong> clones de Pichia pastoris<br />

Les électrophorèses effectuées après miniproduction ont permis de détecter un clone pour<br />

chaque mutant dont la production paraissait supérieure aux autres. Ces clones retenus<br />

(respectivement II-1.5, I-1.5 et I-1.5 pour K62A, K82A et K112A) sont indiqués par un cercle<br />

rouge. Pour chaque mutant, plusieurs dizaines de clones ont été testés de la sorte. Les<br />

poids moléculaires sont indiqués à gauche <strong>des</strong> électrophorèses colorées au bleu de<br />

Coomassie.<br />

2.1.3. Production <strong>des</strong> protéines recombinantes<br />

Les clones les plus producteurs <strong>des</strong> protéines mutées hOBP-2A-K62A, hOBP-2A-<br />

K82A et hOBP-2A-K112A (respectivement les clones II.1.5, I.1.5, I.1.7) (Figure 24) ont été<br />

retenus. Ils ont été utilisés pour <strong>des</strong> productions dans <strong>des</strong> fioles d’Erlenmeyer de 2 L, selon le<br />

protocole développé au laboratoire pour la protéine sauvage, hOBP-2A (Briand et al., 2002).<br />

La croissance cellulaire a été effectuée dans un milieu BMGY qui a été remplacé dans la<br />

phase de production de protéine par du milieu BMMt, un milieu plus simple facilitant la<br />

purification <strong>des</strong> protéines. Afin d’optimiser le temps de fermentation, <strong>des</strong> cinétiques de<br />

82


A<br />

kDa<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

3,5<br />

kDa<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

3,5<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

sécrétion ont été réalisées à partir de prélèvements de surnageants de culture et analysés par<br />

SDS-PAGE (Figure 25A).<br />

hOBP-2A K62A K82A<br />

PM 0h 24h 48h 72h kDa PM 0h 24h 48h 72h kDa PM 0h 24h 48h 72h<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

26,6<br />

21,5<br />

16,9<br />

14,4<br />

6,5<br />

K112A<br />

PM 0h 24h 48h 72h<br />

3,5<br />

Figure 25A. Cinétiques de production <strong>des</strong> différents mutants<br />

Les clones retenus présentent tous <strong>une</strong> accumulation croissante d’OBP au cours du<br />

temps avec un maximum atteint après 72 heures de sécrétion pour le mutant hOBP-2A-<br />

K112A et environ 48 heures pour tous les autres clones. De plus, les électrophorèses ont<br />

révélé que les OBP étaient accumulées en quantité comparable dans le surnageant <strong>des</strong> cultures<br />

<strong>des</strong> deux mutants K62A et K82A et de la protéine de sauvage. En revanche pour <strong>des</strong> raisons<br />

non élucidées, le mutant K112A était produit en plus faible quantité. Des essais ont été<br />

3,5<br />

Electrophorèses SDS-PAGE <strong>des</strong> surnageants de culture après<br />

0, 24, 48 ou 72 heures de production <strong>des</strong> différents clones de P.<br />

pastoris produisant l'OBP sauvage ou les mutants K62A, K82A<br />

et K112A.<br />

Les flèches rouges indiquent la protéine d’intérêt (hOBP-2A,<br />

K62A, K82A et K112A). Les poids moléculaires (mélange de<br />

« Low range » et de « polypepti<strong>des</strong> » - Biorad) sont indiqués à<br />

gauche <strong>des</strong> électrophorèses colorées au bleu de Coomassie.<br />

83


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

effectués, notamment en remplaçant le milieu BMMt par <strong>des</strong> milieux enrichis en tryptone lors<br />

de la phase de production. Ces essais n’ont malheureusement pas permis d’augmenter la<br />

production de hOBP-2A-K112A. La présence d’<strong>une</strong> double bande au poids moléculaire<br />

attendu laisse supposer <strong>une</strong> protéolyse partielle <strong>des</strong> deux mutants K62A et K112A ainsi que<br />

de hOBP-2A. Cependant, la protéolyse observée lors de la sélection <strong>des</strong> clones producteurs<br />

n’a pas été observée pour les productions dans <strong>des</strong> volumes de 1 L.<br />

2.1.4. Purification <strong>des</strong> OBP recombinantes<br />

Les protéines mutées ont été purifiées en suivant le protocole décrit pour l’OBP<br />

humaine hOBP-2A (Briand et al., 2002). Les surnageants de culture, après centrifugation et<br />

filtration, ont été dialysés deux jours contre de l’eau osmosée avec <strong>une</strong> membrane de seuil de<br />

coupure 10-14 kDa. Ceci a permis d’éliminer la majorité <strong>des</strong> composés de petite taille,<br />

notamment les sels, les pigments et les petits pepti<strong>des</strong>. Une précipitation acide a ensuite<br />

permis d’éliminer le propeptide du facteur α, dont la concentration est très élevée dans le<br />

surnageant. De plus la dénaturation ménagée de la protéine lors de sa précipitation permet de<br />

relarguer <strong>des</strong> ligands éventuels présents dans la cavité, comme cela a été montré pour la<br />

lipocaline de larme (Gasymov et al., 1998). Les précipités obtenus ont été resuspendus dans<br />

du tampon phosphate de potassium et purifiés par chromatographie d’échange d’anions.<br />

L’analyse <strong>des</strong> différentes fractions par électrophorèses SDS-PAGE a montré la présence<br />

d’<strong>une</strong> bande majoritaire à 20 kDa dans la fraction non retenue, alors que la majorité <strong>des</strong><br />

contaminants protéiques étaient retenus sur la résine échangeuse d’anions. Toutefois, il faut<br />

noter que si les OBP sauvages et mutées ne sont pas retenues sur la colonne échangeuse<br />

d’anion, alors la purification peut donc être incomplète puisque <strong>des</strong> contaminants peuvent être<br />

co-purifiés avec l’OBP.<br />

2.2. Production <strong>des</strong> OBP en bactérie<br />

2.2.1. Production de fusions GST-OBP<br />

Afin d’améliorer la qualité <strong>des</strong> protéines recombinantes, la protéine sauvage ainsi que<br />

la nouvelle série de mutants ont été produite dans un système hétérologue bactérien, en fusion<br />

avec la GST. Ainsi, la protéine de fusion peut être immobilisée sur <strong>une</strong> colonne d’affinité et<br />

subir différents lavages favorisant <strong>une</strong> meilleure purification.<br />

84


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Des bactéries E. coli de souche Bl21 ont été transformées par les plasmi<strong>des</strong> pGEX-2ThOBP-2A<br />

ou un <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong> portant les mutations (V34K, A49K, V114K, F51A et Y78A).<br />

Ceux ci ont permis l’expression, induite par l’IPTG, dans le cytoplasme <strong>des</strong> protéines de<br />

fusion GST-OBP. La fraction soluble après différents temps d’induction a été déposée sur un<br />

gel d’électrophorèses SDS-PAGE (Figure 25B).<br />

kDa<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

21,5<br />

14,4<br />

PM 0h 2h 6h 12h<br />

Figure 25B. Cinétiques de production <strong>des</strong> différents mutants<br />

Electrophorèses SDS-PAGE de la fraction soluble de bactéries E. coli Bl21 transformées<br />

par pGEX-2T-hOBP-2A. Les bactéries ont été lysées après 0, 2 6 ou 12 heures d’induction.<br />

Les flèches rouges indiquent la fusion GST-hOBP-2A. Les poids moléculaires « Low<br />

range » (Biorad) sont indiqués à gauche de l’électrophorèses colorée au bleu de Coomassie.<br />

Cette électrophorèse montre l’accumulation d’<strong>une</strong> protéine aux alentours de 45 kDa,<br />

ce qui correspond à la masse attendue pour la fusion GST-hOBP-2A (masse réelle : 44,2 kDa).<br />

La GST permet l’immobilisation de la fusion, ce qui nous a permis de réaliser <strong>des</strong> lavages <strong>des</strong><br />

OBP. En effet, lors de productions de lipocalines en levure ou en bactérie, il a été observé la<br />

co-purification de composés hydrophobes se fixant dans le calice ou à la surface de la protéine.<br />

Ces contaminants ont été éliminés avec succès par <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’extraction au méthanol et<br />

au chloroforme pour l’OBP de porc et la lipocaline de larme (Burova et al., 1999, Burova et<br />

al., 2000). Les lavages en présence de méthanol et de triton X-100 permettent de réaliser <strong>une</strong><br />

dénaturation ménagée de la protéine et d’éliminer <strong>des</strong> contaminants éventuels. Après les<br />

lavages, les protéines de fusion ont été éluées par du glutathion réduit. Les fractions collectées<br />

après chaque étape de purification ont été analysées par électrophorèse SDS-PAGE (Figure<br />

85


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

26). L’élution révèle <strong>une</strong> protéine unique migrant aux alentours de 45 kDa ce qui correspond<br />

au poids moléculaires de la fusion GST-OBP (sauvage ou mutée).<br />

GST-hOBP-2A GST- hOBP-2A -V34K<br />

kDa PM Lysat NR Lavage Elution kDa PM NR Lysat Elution<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

21,5<br />

14,4<br />

GST- hOBP-2A-F51A GST- hOBP-2A-Y78A<br />

kDa PM Lysat NR Lavage Elution kDa PM Lysat NR Lavage Elution<br />

200<br />

97,4<br />

116<br />

97<br />

66,2<br />

66,2<br />

45<br />

45,0<br />

31,0<br />

21,5<br />

200<br />

116<br />

97<br />

66<br />

45<br />

Figure 26. Purification <strong>des</strong> fusions GST-OBP<br />

Electrophorèses SDS-PAGE <strong>des</strong> étapes de purification <strong>des</strong> fusions GST-OBP, pour la<br />

protéine sauvage (GST-hOPB-2A et les mutants GST-hOPB-2A-V34K GST-hOPB-2A -<br />

F51A et GST-hOPB-2A -Y78A). Le lysat contient l’ensemble <strong>des</strong> protéines solubles <strong>des</strong><br />

bactéries. Le puits noté NR correspond à la fraction non retenue sur <strong>une</strong> colonne de<br />

glutathion immobilisé alors que l’élution correspond aux protéines éluées de cette colonne.<br />

Le lavage correspond à un passage de tampon sur la colonne immobilisant la fusion. Les<br />

marqueurs « Low range » pour GST-hOBP-2A et GST- hOBP-2A-F51A, et « Broad range »<br />

pour GST- hOBP-2A -V34K et GST- hOBP-2A-Y78A sont indiqués à gauche de chaque gel<br />

d’électrophorèse coloré au bleu de Coomassie. Les protéines de fusion sont indiquées<br />

d’<strong>une</strong> flèche rouge.<br />

31<br />

21,5<br />

14,4<br />

31<br />

6,5<br />

21,5<br />

14,4<br />

86


2.2.2. Purification<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

3.2.1. Production de la protéase TEV<br />

Les fusions GST-OBP comportent un site de clivage à la protéase TEV. Il s’agit d’<strong>une</strong><br />

séquence spécifique en aci<strong>des</strong> aminés (ENLYFQG) que la protéase reconnaît et clive au<br />

niveau de la liaison peptidique <strong>entre</strong> l’acide glutamique et la glycine. Ce clivage permet la<br />

séparation de la GST et de l’OBP (sauvage ou mutée). Cette protéase présente l’avantage de<br />

pouvoir se produire facilement et en assez grande quantité au laboratoire.<br />

La production a été faite en bactérie E. coli souche Bl21(plysS). La protéine<br />

s’accumule sous forme soluble lors de l’induction par l’IPTG. Elle comporte <strong>une</strong> queue de<br />

polyhistidine en position C-terminale ce qui permet de la purifier sur <strong>une</strong> colonne de métal<br />

immobilisé. Après élution, on a observé par électrophorèse la présence d’<strong>une</strong> bande unique<br />

dans l’éluant migrant vers 33 kDa ce qui correspond bien à la masse attendue pour la protéase<br />

TEV (33,5 kDa) (van den Berg et al., 2006) (Figure 27) . La protéase purifiée a été<br />

fractionnée et stockée à -80°C.<br />

kDa PM 0 1h 20h NR Lavage Elution<br />

97,4<br />

66,2<br />

45,0<br />

31,0<br />

21,5<br />

14,4<br />

Figure 27. Production et purification de protéase TEV<br />

TEV<br />

Electrophorèse SDS-PAGE <strong>des</strong> fractions solubles lors de l’expression de protéase TEV<br />

après induction par l’IPTG (0, 1 et 20 h d’induction). La fraction non retenue sur <strong>une</strong> colonne<br />

IMAC (NR), le lavage de la colonne par du tampon LysB ainsi que la fraction éluée par 250<br />

mM d’imidazole ont été déposés sur le gel. La protéase TEV est indiquée par <strong>une</strong> flèche<br />

rouge. Les marqueurs moléculaires sont indiqués à gauche de l’électrophorèse.<br />

87


21,5<br />

14,4<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

3.2.2. Purification <strong>des</strong> OBP<br />

Après avoir purifié les différentes fusions d’OBP humaine, sauvages et mutées, celleci<br />

ont été digérées par la protéase TEV ce qui permet d’obtenir un mélange GST, OBP, TEV<br />

et éventuellement de la fusion non clivée GST-OBP. On notera hOBP-2ABac la protéine<br />

sauvage produite en bactérie, par opposition à la protéine sauvage hOBP-2A produite en<br />

levure. La protéine hOBP-2ABac comporte <strong>une</strong> glycine surnuméraire en position N-terminale<br />

par rapport à hOBP-2A. La GST seule ainsi que la TEV ont été éliminées respectivement par<br />

passage sur <strong>une</strong> colonne de glutathion immobilisé puis sur <strong>une</strong> colonne IMAC. Les fractions<br />

collectées après chaque étape de purification ont été analysées par électrophorèse SDS-PAGE.<br />

Après clivage, on a bien obtenu trois protéines migrant à environ 33, 27 kDa et 21 kDa, en<br />

accord avec les masses moléculaires respectivement de la fusion GST-hOBP-2A (44,2 kDa),<br />

de la GST (26 kDa) et de la TEV (33,5 kDa) (Figure 28).<br />

hOBP-2ABac Y78A<br />

+TEV +TEV<br />

kDa PM 1h 12h Glutathion IMAC<br />

97,4<br />

66,2<br />

kDa PM Fusion 0 12h Dialyse Glutathion IMAC<br />

200<br />

116<br />

97<br />

66<br />

45,0<br />

Fusion 45<br />

31,0<br />

TEV<br />

GST 31<br />

OBP<br />

21,5<br />

14,4<br />

V114K<br />

+TEV<br />

kDa PM Fusion 0 12h Dialyse Glutathion IMAC<br />

200<br />

116<br />

97<br />

66<br />

45<br />

31<br />

21,5<br />

Fusion<br />

TEV<br />

GST<br />

OBP<br />

Figure 28. Suivi de purification <strong>des</strong> OBP produites en bactérie<br />

Electrophorèse SDS-PAGE <strong>des</strong> différentes étapes de purification <strong>des</strong> fusions GST-hOBP-<br />

2A, GST-Y78A et GST-V114K. Les fusions ont été digérées par la protéase TEV, dialysées,<br />

et les fractions non retenues de passages successifs sur <strong>des</strong> colonnes de glutathion et de<br />

cobalt immobilisé (IMAC) ont été analysées. Les flèches rouges indiquent les positions <strong>des</strong><br />

protéines sur chaque gel. Les masses <strong>des</strong> marqueurs moléculaires (Low range pour hOBP-<br />

2ABac et Broad range pour Y78A et V114K – Biorad) sont indiquées à gauche <strong>des</strong> gels<br />

d’électrophorèse colorés au bleu de Coomassie.<br />

Fusion<br />

TEV<br />

GST<br />

OBP<br />

88


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

En ce qui concerne l’OBP humaine produite en bactérie, hOBP-2ABac, on a bien<br />

observé dans un premier temps l’élimination de la GST clivée et de la protéase TEV, lors <strong>des</strong><br />

chromatographies d’affinité sur glutathion puis cobalt immobilisé (Figure 28). Cette<br />

production a été utilisée lors <strong>des</strong> tests concernant le rôle de l’OBP humaine dans le<br />

fonctionnement d’un récepteur olfactif. Cette approche est détaillée dans la deuxième partie<br />

de ce travail. Une fois cette étude terminée <strong>une</strong> nouvelle série de mutants de l’OBP humaine<br />

ont été construits (V34K, A49K, V114K, F51A et Y78A). A ce stade pour un nouveau lot de<br />

protéine sauvage ainsi que pour les mutants, la purification <strong>des</strong> OBP produites en bactérie<br />

s’est révélée incomplète. En effet, les électrophorèses (Figure 28) révèlent que les<br />

chromatographies d’affinité n’éliminent pas la GST clivée par la protéase ni cette dernière,<br />

suggérant <strong>une</strong> altération de la fonctionnalité de la GST au cours de la purification, empêchant<br />

sa fixation sur la colonne d’affinité. Des composés nécessaires au fonctionnement de la<br />

protéase TEV (EDTA, DTT) étant incompatibles avec les chromatographies d’affinité<br />

utilisées ici, on a supposé que ceux-ci pouvaient être en cause dans cette purification<br />

incomplète. Toutefois, malgré <strong>une</strong> dialyse plus longue après le clivage par la TEV, on n’a pu<br />

pour le moment obtenir d’OBP ayant <strong>une</strong> pureté satisfaisante, pour hOBP-2ABac ou pour les<br />

mutants.<br />

3. Intégrité <strong>des</strong> protéines produites<br />

3.1. Intégrité chimique<br />

3.1.1. Séquençage N-terminal<br />

Afin de s’assurer de la présence d’un clivage N-terminal normal, la séquence Nterminale<br />

<strong>des</strong> protéines produites en levure a été vérifiée. Après électrophorèse SDS-PAGE,<br />

les ban<strong>des</strong> protéiques révélées au bleu de Coomassie ont été excisées et les protéines<br />

transférées par transfert passif sur <strong>des</strong> membranes de PVDF. Ces membranes ont servi de<br />

support pour un séquençage N-terminal selon la méthode d’Edman. S’il y avait un clivage<br />

interne de la protéine, deux séquences seraient déterminées simultanément, ce qui ne fut pas<br />

le cas. Pour chac<strong>une</strong> <strong>des</strong> protéines mutées, <strong>une</strong> séquence LSFTLE correspondant aux 6<br />

premiers aci<strong>des</strong> aminés de la séquence de hOBP-2A mature a été obtenue de façon très<br />

majoritaire. Ces résultats montrent d’<strong>une</strong> part que les protéines n’ont pas subi ni de clivage N-<br />

terminal, d’autre part que le clivage du propeptide du facteur α s’est effectué correctement.<br />

89


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

3.1.2. Mesure de masse molaire <strong>des</strong> protéines mutées<br />

Afin de vérifier la présence d’un éventuel clivage C-terminal, les masses molaires <strong>des</strong><br />

trois protéines mutées et de la protéine sauvage ont été mesurées par spectrométrie de masse<br />

MALDI-TOF. Les masses théoriques attendues étaient de 17784,4 Da pour la protéine<br />

sauvage et de 17727,3 Da pour les trois mutants. Cette différence de masse de 57,1 Da<br />

correspond à la substitution d’<strong>une</strong> lysine par <strong>une</strong> alanine. Les spectres obtenus pour hOBP-2A<br />

et hOBP-2A-K62A, hOBP-2A-K82A et hOBP-2A-K112A montrent un pic majoritaire à<br />

17784,6 Da pour la protéine sauvage et à 17732,5, 17732,4 et 17730,3 Da pour chaque mutant,<br />

ce qui correspond aux valeurs attendues (Article joint, 2006, Figure 1B). Auc<strong>une</strong> protéine<br />

recombinante ne présentait donc de clivage artéfactuel.<br />

3.1.3. Validation <strong>des</strong> mutations par analyse <strong>des</strong> masses peptidiques<br />

La trypsine clive les protéines en C-terminal <strong>des</strong> lysines et <strong>des</strong> arginines. Ainsi, la<br />

substitution d’<strong>une</strong> lysine par <strong>une</strong> alanine pour les mutants élimine un site de digestion par la<br />

trypsine, modifiant la carte peptidique de la protéine mutée qui peut alors être identifiée par<br />

analyse <strong>des</strong> masses <strong>des</strong> digestions trypsiques. La liste <strong>des</strong> fragments peptidiques issus de la<br />

trypsinolyse de hOBP-2A-K82A et de hOBP-2A ainsi que leurs masses monoisotopiques<br />

monochargés théoriques et mesurées par spectrométrie de masse MALDI-TOF sont indiquées<br />

dans le Tableau 2. Les spectres obtenus (Figure 29) ont montré comme attendu un<br />

remplacement de la masse du peptide L83-K100 par celle du peptide A82-K100 de la protéine<br />

mutée en position 82.<br />

La même étude appliquée aux deux mutants hOBP-2A-K62A et hOBP-2A-K112A n’a<br />

pas été concluante. En effet, le mutant hOBP-2A-K62A aurait dû être identifié par la<br />

disparition du peptide C59-K62, remplacé par le peptide C59-K63, alors que le mutant hOBP-<br />

2A-K112A aurait dû être identifié par la disparition <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> Y109-K112 et L113-R116,<br />

remplacé par le peptide Y109-R116. Cependant tous ces pepti<strong>des</strong> (excepté le Y109-R116)<br />

présentent <strong>une</strong> masse proche de 500 Da qui correspond à la masse limite sous laquelle les<br />

pepti<strong>des</strong> peuvent ne pas être ionisés correctement par la matrice utilisée, ce qui explique qu’ils<br />

n’aient pu être observés.<br />

90


Peptide<br />

hOBP-2A hOBP-2A-K82A<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

M+H-monoisotopique M+H-monoisotopique<br />

Peptide<br />

Théorique Mesurée<br />

Théorique Mesurée<br />

L1-K17 2031,00 2031,01 L1-K17 2031,00 2031,00<br />

A18-K23 662,35 662,3455 A18-K23 662,35 662,29<br />

D24-R29 778,34 - D24-R29 778,34 -<br />

R30-K32 428,27 428,27 R30-K32 428,27 -<br />

V34-R38 529,34 - V34-R38 529,34 -<br />

V39-R55 1784,90 1784,94 V39-R55 1784,90 1784,91<br />

E56-R58 419,19 - E56-R58 419,19 -<br />

C59-K62 562,30 - C59-K62 562,30 -<br />

I64-R67 532,33 - I64-R67 532,33 -<br />

T69-K74 660,32 - T69-K74 660,32 -<br />

F75-R81 757,36 757,41 F75-R81 757,36 757,36<br />

L83-K100 2164,09 2164,09 A82-K100 2235,12 2235,11<br />

D101-R103 418,21 - D101-R103 418,21 -<br />

G105-R108 402,25 - G105-R108 402,25 -<br />

Y109-K112 498,24 - Y109-K112 498,24 -<br />

L113-R116 444,29 - L113-R116 444,29 -<br />

N117-K129 1518,74 1518,79 N117-K129 1518,74 1518,76<br />

L131-K135 624,38 - L131-K135 624,38 -<br />

G136-H155 2246,05 2246,04 G136-H155 2246,05 2246,03<br />

Tableau 2. Pepti<strong>des</strong> issus de la digestion trypsique de hOBP-2A et hOBP-2A-K82A<br />

Les masses monoisotopiques calculées et mesurées <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> sont indiquées (en Da).<br />

Les tirets indiquent <strong>des</strong> masses de pepti<strong>des</strong> non obtenues lors de l’analyse. Le peptide dont<br />

la masse varie <strong>entre</strong> la protéine sauvage et le mutant hOBP-2A-K82A sont surlignés en<br />

ja<strong>une</strong>.<br />

91


Intensité (%)<br />

Intensité (%)<br />

2164,09 Da<br />

Masse (Da)<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

hOBP-2A<br />

hOBP-2A-K82A<br />

2235,11 Da<br />

Figure 29. Carte peptidique de hOBP-2A et hOBP-2A-K82A après trypsinolyse<br />

Les pics correspondant aux pepti<strong>des</strong> L83-K100 et A82-K100, spécifiques de la protéine<br />

sauvage et du mutant hOBP-2A-K82A sont entourés en rouge, leurs masses sont indiquées<br />

en italique. La flèche rouge indique l’absence de masse sur le spectre du mutant hOBP-2A-<br />

K82A.<br />

Pour contourner ce problème, le BrCN permettant le clivage <strong>des</strong> liaisons peptidiques<br />

en position C-terminale <strong>des</strong> méthionines a été utilisé sur les mutants non validés par<br />

trypsinolyse. En effet, la mutation d’<strong>une</strong> lysine en alanine induit dans ce cas <strong>une</strong> modification<br />

de la masse du peptide portant la mutation. Les pepti<strong>des</strong> issus du clivage ainsi que leurs<br />

masses monoisotopiques théoriques et mesurées sont indiqués dans le Tableau 3. Les<br />

spectres de masse obtenus par MALDI-TOF (Figure 30) ont confirmé le remplacement de la<br />

masse de 1555,90 Da pour le peptide R55-M66 sauvage par <strong>une</strong> masse de 1498,86 Da pour le<br />

92


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

même peptide de la protéine mutée hOBP-2A-K62A. De la même façon, la masse mesurée de<br />

3836,04 Da du peptide sauvage G111-M144 est remplacée par la masse de 3778,88 Da pour<br />

le mutant hOBP-2A-K112A.<br />

Intensité (%)<br />

Intensité (%)<br />

Intensité (%)<br />

1224,45 Da<br />

1224,60 Da<br />

1224,60 Da<br />

1498,86 Da<br />

1555,90 Da<br />

2201,10 Da<br />

2201,10 Da<br />

2201,07 Da<br />

Masse (Da)<br />

hOBP-2A<br />

hOBP-2A-K62A<br />

hOBP-2A-K112A<br />

3836,04 Da<br />

3829,09 Da<br />

3836,04 Da<br />

3829,02 Da<br />

3778,88 Da<br />

3829,01 Da<br />

Figure 30. Carte peptidique de hOBP-2A, hOBP-2A-K62A et hOBP-2A-K112A<br />

après clivage au BrCN<br />

Spectres de masse MALDI-TOF <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> résultant du clivage chimique au BrCN de<br />

hOBP-2A, hOBP-2A-K62A et hOBP-2A-K112A. Les masses mesurées <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> R55-<br />

M66 (surlignées en ja<strong>une</strong>) et G111-M144 (surlignées vert) sont spécifiques respectivement<br />

de la mutation en position 62 et 112.<br />

93


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

hOBP-2A hOBP-2A-K62A hOBP-2A-K112A<br />

Peptide<br />

M+H-monoisotopique<br />

Théorique Mesurée<br />

M+H-monoisotopique<br />

Théorique Mesurée<br />

M+H-monoisotopique<br />

Théorique Mesurée<br />

L1-M19 2185,07 2201,10 2185,07 2201,10 2185,07 2201,07<br />

V20-M54 3829,04 3829,09 3829,04 3829,02 3829,04 3829,01<br />

R55-M66 1555,88 1555,90 1498,82 1498,86 1555,88 -<br />

R67-M110 5140,64 - 5140,64 - 5140,64 -<br />

G111-M144 3836,04 3836,04 3836,04 3836,04 3778,98 3778,88<br />

P145-H155 1224,60 1224,45 1224,60 1224,60 1224,60 1224,60<br />

Tableau 3. Pepti<strong>des</strong> issus du clivage au BrCN de hOBP-2A, hOBP-2A-K62A et<br />

hOBP-2A-K112A<br />

Les masses monoisotopiques calculées et mesurés <strong>des</strong> pepti<strong>des</strong> sont indiquées. Les tirets<br />

indiquent <strong>des</strong> masses de pepti<strong>des</strong> non obtenues lors de l’analyse. Les pepti<strong>des</strong> dont la<br />

masse varie en raison de la mutation sont indiqués en ja<strong>une</strong> hOBP-2A-K62A et en vert pour<br />

hOBP-2A-K112A.<br />

3.2. Intégrité structurale<br />

3.2.1. Fluorescence du tryptophane<br />

Les résidus tryptophanes, lorsqu’ils sont excités à 285 nm, émettent <strong>une</strong> fluorescence<br />

dont le maximum est fortement dépendant de l’environnement. La mesure de la fluorescence<br />

est donc un outil efficace pour évaluer l’état structural ou les changements de conformation<br />

<strong>des</strong> protéines, au voisinage de tels résidus. hOBP-2A comprend un unique tryptophane en<br />

position 14 situé au fond du calice, dans un environnement hydrophobe. Les spectres de<br />

fluorescence du tryptophane mesurés sur les différentes protéines indiquent un maximum<br />

d’émission à 330 nm, typique d’un environnement hydrophobe, sans différence significative<br />

<strong>entre</strong> les protéines sauvages ou mutées. On a ainsi pu en déduire que les mutations<br />

n’affectaient pas significativement le repliement local de hOBP-2A au niveau du tryptophane<br />

(Figure 31).<br />

94


Fluorescence relative (%)<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

329<br />

0<br />

310 330 350 370 390<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

hOBP-2A<br />

K62A<br />

K82A<br />

K112A<br />

Figure 31. Spectres de fluorescence du tryptophane de hOBP-2A et <strong>des</strong> mutants<br />

K62A, K82A et K112A<br />

Mesure de la fluorescence <strong>entre</strong> 300 et 400 nm de solutions protéiques à 2 µM dans un<br />

tampon phosphate 50 mM pH 7,5 lors d’<strong>une</strong> excitation à 285 nm.<br />

3.2.2. Dichroïsme circulaire<br />

Afin d’évaluer le repliement à un niveau plus global, on a réalisé <strong>des</strong> spectres de<br />

dichroïsme circulaire <strong>des</strong> différentes protéines. Ceux-ci présentent un maximum et un<br />

minimum respectivement à 195 et 215 nm, représentatifs d’un repliement contenant<br />

majoritairement <strong>des</strong> feuillets β (Article joint, Figure 1C). En outre, les spectres obtenus<br />

étaient similaires suggérant que les mutations n’affectent pas le repliement de hOBP-2A.<br />

4. Etude fonctionnelle <strong>des</strong> mutants<br />

Longueur d’onde (nm)<br />

4.1. Tests de fixations pour les mutants de l’article<br />

4.1.1. Mesure <strong>des</strong> constantes d’affinité de son<strong>des</strong> fluorescentes<br />

L’affinité de son<strong>des</strong> se liant à hOBP-2A, le NPN et le DAUDA a été mesurée pour<br />

hOBP-2A et les trois mutants. La figure 32 montre que la fluorescence <strong>des</strong> deux son<strong>des</strong> NPN<br />

et DAUDA varie en fonction de leur environnement. Elle est augmentée en présence d’OBP.<br />

Pour le NPN, le spectre d’émission a un maximum déplacé vers 400 nm, alors que le NPN<br />

seul présente <strong>une</strong> fluorescence faible avec un maximum vers 450 nm. L’OBP seule ne<br />

95


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

présente pas de fluorescence significative <strong>entre</strong> 350 et 400 nm pour <strong>une</strong> excitation à 337 nm.<br />

De même pour le DAUDA, on observe un maximum de fluorescence vers 545 nm dans le<br />

tampon alors que la fluorescence est fortement augmentée en présence d’OBP avec un<br />

maximum décalé vers 480 nm. L’OBP seule ne présente pas de fluorescence significative<br />

<strong>entre</strong> 350 et 400 nm pour <strong>une</strong> excitation à 337 nm.<br />

Fluorescence relative (%)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

NPN DAUDA<br />

0<br />

350 400 450 500<br />

Figure 32. Spectres d’émission du NPN, et du DAUDA, effet de hOBP-2A<br />

Enregistrement <strong>des</strong> spectres d’émission de la N-phényl-1-naphthylamine (NPN) et de l’acide<br />

11-(5-(diméthylaminonaphthalenyl-1-sulfonyl)amino)undécanoïque (DAUDA) dans le<br />

tampon seul ( ), en présence d’OBP ( ) et fluorescence de hOBP-2A dans le<br />

tampon( ). Les formules développées du NPN et du DAUDA sont indiquées. Les<br />

longueurs d’onde d’excitation <strong>des</strong> son<strong>des</strong> sont respectivement 337 et 345 nm pour le NPN<br />

et le DAUDA.<br />

Les différentes protéines mutées présentent un comportement identique. Les courbes<br />

de titration obtenues (Figure 33) par ajout progressif de sonde dans <strong>une</strong> solution de protéine<br />

ont permis de calculer les valeurs <strong>des</strong> constantes de dissociations (Kd) <strong>des</strong> complexes formés<br />

par le NPN et le DAUDA pour chac<strong>une</strong> <strong>des</strong> protéines testées. La valeur du Kd du NPN a été<br />

calculée à 2,24 ± 0,77, 3,27 ± 0,77, 3,01 ± 1,66 et 6,78 ± 1,76 µM pour hOBP-2A, hOBP-2A-<br />

K62A, hOBP-2A-K82A et hOBP-2A-K112A respectivement en utilisant <strong>une</strong> méthode de<br />

régression non linéaire.<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

400 450 500 550 600<br />

Longueur d’onde (nm) Longueur d’onde (nm)<br />

96


Fluorescence relative (%) Fluorescence relative (%)<br />

Fluorescence relative (%)<br />

A<br />

B<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

350 400 450 500 350 400 450 500<br />

350 400 450 500 350 400 450 500<br />

Longueur d’onde (nm) Longueur d’onde (nm)<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

hOBP-2A K62A<br />

K82A<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Concentration en NPN (µM)<br />

K112A<br />

hOBP-2A<br />

K62A<br />

K82A<br />

K112A<br />

Figure 33. Fixation du NPN sur hOBP-2A et les mutants K62A, K82A et K112A<br />

(A) Spectres de fluorescence <strong>des</strong> différentes protéines à 2 µM pour <strong>une</strong> excitation à 337<br />

nm et <strong>des</strong> concentrations croissantes en NPN, de 0 à 30µM (fluorescence croissante).<br />

(B) Courbes de titration du NPN pour les quatre protéines résultant de la mesure de la<br />

fluorescence à 400 nm en fonction de la concentration en NPN.<br />

97


A<br />

Fluorescence relative (%) Fluorescence relative (%) Fluorescence relative (%)<br />

B<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

400 450 500 550 600 400 450 500 550 600<br />

400 450 500 550 600 400 450 500 550 600<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

hOBP-2A K62A<br />

K82A K112A<br />

Longueur d’onde (nm) Longueur d’onde (nm)<br />

0 10 20 30<br />

Concentration en NPN (µM)<br />

hOBP-2A<br />

K62A<br />

K82A<br />

K112A<br />

Figure 34. Fixation du DAUDA sur hOBP-2A et les mutants K62A, K82A et K112A<br />

(A) Spectres de fluorescence <strong>des</strong> différentes protéines à 2 µM pour <strong>une</strong> excitation à 345<br />

nm et <strong>des</strong> concentrations croissantes en NPN, de 0 à 30µM (fluorescence croissante).<br />

(B) Courbes de titration du NPN pour les quatre protéines résultant de la mesure de la<br />

fluorescence à 490 nm en fonction de la concentration en NPN.<br />

98


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Pour le DAUDA (Figure 34), les constantes de dissociations obtenues étaient de 2,91<br />

± 0,24, 3,02 ± 0,76, 3,29 ± 0,26 et 3,42 ± 1,05 µM. Ces valeurs comparables indiquent <strong>une</strong><br />

capacité de fixation <strong>des</strong> deux son<strong>des</strong> similaires <strong>entre</strong> les différentes protéines mutées et la<br />

protéine sauvage (Article joint, Figure 2A-B). En outre, ces valeurs sont aussi comparables à<br />

celles obtenues dans les travaux de Briand et al. (2002), qui étaient de 3,3 ± 1,9 et 1,5 ± 1,3<br />

µM pour le NPN et le DAUDA respectivement. Ainsi, la mutagenèse n’a pas affecté la<br />

fixation <strong>des</strong> son<strong>des</strong>.<br />

4.1.2. Déplacement de son<strong>des</strong> fluorescentes<br />

Dans un premier temps, <strong>des</strong> déplacements <strong>des</strong> deux son<strong>des</strong> fluorescentes (NPN et<br />

DAUDA) ont été réalisés avec les ligands pour lesquels hOBP-2A a révélé la meilleure<br />

affinité : l’undécanal et l’acide palmitique (Briand et al., 2002). Les résultats obtenus<br />

indiquent que seul le mutant de la lysine en position 112 présente <strong>une</strong> perte importante<br />

d’affinité pour l’undécanal (Article joint, Figure 2 et Tableau 1). Les résultats étant<br />

comparables pour les deux son<strong>des</strong>, NPN et DAUDA, les mesures de déplacement ont par la<br />

suite été effectués uniquement pour le NPN.<br />

L’effet <strong>des</strong> différentes mutations sur la capacité de liaison <strong>des</strong> ligands de 8 carbones<br />

ayant <strong>des</strong> fonctions chimiques variables a été vérifié. Le Tableau 4 récapitule les constantes<br />

d’affinité (Ka) obtenues pour hOBP-2A et pour les différents mutants pour les ligands à 8<br />

carbones.<br />

Ligand hOBP-2A K62A K82A K112A<br />

Acide octanoïque<br />

Octanol<br />

Octanone<br />

Octène<br />

Octanal<br />

0,21 ± 0,08<br />

0,31 ± 0,13<br />

0,25 ± 0,00<br />

0,32 ± 0,08<br />

1,48 ± 0,31<br />

0,20 ± 0,06<br />

0,28 ± 0,20<br />

0,20 ± 0,03<br />

0,27 ± 0,00<br />

1,46 ± 0,26<br />

0,25 ± 0,08<br />

0,30 ± 0,06<br />

0,25 ± 0,04<br />

0,40 ± 0,17<br />

1,99 ± 0,58<br />

0,17 ± 0,04<br />

0,13 ± 0,03<br />

0,10 ± 0,00<br />

0,14 ± 0,03<br />

0,28 ± 0,10<br />

Tableau 4. Constantes d'affinité de différentes familles d'odorants à 8 carbones<br />

Mesures <strong>des</strong> constantes d’affinité (en µM -1 ) de hOBP-2A et <strong>des</strong> 3 mutants K62A, K82A et<br />

K112A pour 5 odorants de familles chimiques différentes et de même taille, 8 carbones.<br />

Chaque valeur correspond à la moyenne associée à l’écart-type de trois expérimentations<br />

indépendantes.<br />

99


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Comme attendu, hOBP-2A présente <strong>une</strong> plus forte affinité pour l’octanal que pour<br />

d’autres ligands de même taille mais avec <strong>des</strong> fonctions chimiques différentes. Pour les deux<br />

mutants hOBP-2A-K62A et hOBP-2A-K82A, on observe <strong>des</strong> affinités comparables avec<br />

hOBP-2A pour les différents ligands indiquant que ces mutations n’affectent pas les capacités<br />

de fixation de l’OBP. En revanche l’affinité de hOBP-2A-K112A pour l’octanal est environ 5<br />

fois plus faible que celle de la protéine sauvage pour le même ligand, indiquant que cette<br />

mutation affecte les capacités de liaison de hOBP-2A pour l’octanal.<br />

Afin de tester l’impact de la taille du ligand sur l’affinité de la protéine, <strong>des</strong><br />

compétitions avec <strong>des</strong> ligands linéaires de taille variable comportant <strong>une</strong> fonction aldéhyde ou<br />

acide ont été effectuées. Ceci a permis de montrer un fort impact de la mutation K112A sur la<br />

liaison <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> de taille intermédiaire (de 8 à 12 carbones) ainsi que sur les aci<strong>des</strong><br />

aliphatiques de 9 à 12 carbones. En revanche auc<strong>une</strong> <strong>des</strong> mutations effectuées n’affecte la<br />

fixation d’un aldéhyde de grande taille, ni le tridécanal ni les aci<strong>des</strong> aliphatiques supérieurs à<br />

14 carbones (Article joint, Tableau 1) (Figure 35). L’étude précédente sur l’OBP humaine<br />

(Briand et al., 2002) a montré qu’à taille égale les aldéhy<strong>des</strong> se lient mieux à l’OBP que les<br />

aci<strong>des</strong> aliphatiques. Or les résultats publiés ici montrent pour le tridécanal (13 carbones) <strong>une</strong><br />

affinité proche pour le mutant K112A et la protéine sauvage (0,17 et 0,63 µM respectivement),<br />

indiquant que le mode de fixation de ce ligand est indépendant de la lysine en position 112.<br />

Par ailleurs, la liaison <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> de grande taille étant indépendante de cette lysine, on peut<br />

supposer que les mécanismes de fixation <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> aliphatiques de 14 et 16 carbones ainsi<br />

que de l’aldéhyde à 13 carbones sont similaires. L’affinité étant croissante avec la longueur de<br />

chaîne, on peut supposer que seules <strong>des</strong> <strong>interactions</strong> de type hydrophobe interviennent dans la<br />

fixation de ces grands ligands.<br />

100


Fluorescence relative (%)<br />

Fluorescence relative (%) Fluorescence relative (%)<br />

A<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

100<br />

75<br />

50<br />

B<br />

100<br />

75<br />

50<br />

C<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

25<br />

Acide nonanoïque Acide décanoïque<br />

0<br />

0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20<br />

Concentration en odorant (µM)<br />

25<br />

Hexanal Acide octanoïque Octène Benzaldéhyde<br />

0<br />

0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20<br />

Concentration en odorant (µM)<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

Heptanal Octanal Nonanal Décanal<br />

Undécanal<br />

Tridécanal Acide myristique Acide palmitique<br />

0<br />

0 5 10 15 20 0 5 10 15 20 0 5 10 15 20<br />

Concentration en odorant (µM)<br />

Acide dodécanoïque<br />

Figure 35. Mesures de déplacement du NPN pour divers ligands de hOBP-2A<br />

Les déplacements ont été mesurés sur <strong>des</strong> échantillons de 2 µM de protéine et 3 µM de<br />

NPN à 400 nm pour <strong>une</strong> excitation de 337 nm pour <strong>des</strong> concentrations d’odorant <strong>entre</strong> 0 et<br />

20 µM. La fluorescence du complexe OBP-NPN à été normalisée à 100% en absence<br />

d’odorant.<br />

(A) Ensemble de ligands dont la fixation est affectée par la mutation K112A.<br />

(B) Quelques ligands présentant peu de fixation sur les protéines sauvages et mutées.<br />

(C) Ligands ayant <strong>une</strong> bonne affinité pour hOBP-2A, non affectés par les mutations.<br />

Ref<br />

K62A<br />

K82A<br />

K112A<br />

101


Intensité relative (%)<br />

4.2. Nouveaux mutants<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

La masse molaire du premier lot de la protéine hOBP-2ABac, c'est-à-dire celle où la<br />

GST clivée et la protéase TEV ont bien été éliminées, a été mesurée à 17 803,24 Da par<br />

spectrométrie de masse MALDI-TOF ce qui est en accord avec la masse théorique de 17841,4<br />

Da. Ainsi, cette nouvelle protéine est chimiquement intègre sans clivage artéfactuel (Figure<br />

36) . Le spectre de fluorescence du tryptophane de hOBP-2ABac a été mesuré. Il est<br />

comparable avec celui de la protéine hOBP-2A produite en levure avec un maximum de<br />

fluorescence à 330 nm. Ainsi, le repliement local de hOBP-2A au niveau du tryptophane est<br />

similaire pour ces deux protéines (Figure 36).<br />

A B<br />

100<br />

17803,24 Da<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

10 18<br />

Masse (kDa)<br />

26<br />

Fluorescence relative (%)<br />

120<br />

100<br />

Figure 36. Intégrité de hOBP-2A et hOBP-2ABac<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

hOBP-2A<br />

hOBP-2ABac<br />

329<br />

0<br />

310 330 350 370 390<br />

Longueur d’onde (nm)<br />

(A) Spectre de masse MALDI TOF de hOBP-2ABac purifiée.<br />

(B) Spectre d’émission de fluorescence du tryptophane de hOBP-2A et hOBP-2ABac.<br />

Mesure de la fluorescence <strong>entre</strong> 310 et 400 nm de solutions protéiques à 2 µM dans du<br />

tampon phosphate 50 mM pH 7,5 lors d’<strong>une</strong> excitation à 285 nm.<br />

Des tests préliminaires ont montré que l’OBP fixait le NPN avec <strong>une</strong> constante de<br />

dissociation de 2,58 ± 0,92 µM. Cette valeur est comparable aux valeurs publiées sur l’OBP<br />

produite en levure (3,33 ou 2,24 µM respectivement pour Briand et al. (2002) et <strong>Tcatchoff</strong> et<br />

al. (2006)). En outre, <strong>des</strong> mesures de déplacement du NPN ont été effectuées avec le<br />

102


Fluorescence relative (%)<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

tridécanal, le ligand ayant la plus forte affinité pour hOBP-2A. Une constante de dissociation<br />

de 0,37 ± 0,17 µM a été mesurée, ce qui correspond à celle publiée (0,17 µM) (<strong>Tcatchoff</strong> et<br />

al., 2006) (Figure 37).<br />

A B<br />

350 400 450 500<br />

Longueur d’onde (nm)<br />

Fluorescence relative (%)<br />

C<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

0 5 10 15 20<br />

Concentration en NPN (µM)<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Concentration en odorant (µM)<br />

Figure 37. Fixation du NPN et déplacement par le tridécanal pour hOBP-2ABac<br />

(A) Spectres de fluorescence <strong>des</strong> différentes protéines à 2 µM pour <strong>une</strong> excitation à 337<br />

nm et <strong>des</strong> concentrations croissantes en NPN, de 0 à 20 µM.<br />

(B) Courbe de titration du NPN résultant de la mesure de la fluorescence à 400 nm en<br />

fonction de la concentration en NPN.<br />

(C) Mesures de déplacement du NPN par le tridécanal. Le déplacement a été mesuré sur<br />

un échantillon de 2 µM de protéine et 3 µM de NPN à 400 nm pour <strong>une</strong> excitation de<br />

337 nm pour <strong>des</strong> concentrations d’odorant <strong>entre</strong> 0 et 10 µM. La fluorescence du<br />

complexe OBP-NPN à été normalisée à 100% en absence d’odorant.<br />

103


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Ces résultats ont montré que la protéine était fonctionnelle, c'est-à-dire que ces<br />

propriétés sont identiques à celles de la protéine produite en levure. Par ailleurs, on a pu<br />

réaliser l’étude du rôle de l’OBP sur la fonctionnalité <strong>des</strong> récepteurs olfactifs puisque<br />

l’incubation de hOBP-2ABac ne produit pas de réponses artefactuelles <strong>des</strong> cellules exprimant<br />

OR1G1 (voir Chapitre II). Ceci suggère que les éventuels contaminants ont bien été éliminés<br />

lors de la purification. Après la construction <strong>des</strong> nouveaux mutants (V34K, A49K, V114K,<br />

F51A et Y78A) dans le plasmide pGEX-2T, on n’a obtenu d’OBP mutée ou sauvage qu’en<br />

mélange avec la GST. Le mélange de protéine n’a donc pas permis de tester l’impact <strong>des</strong><br />

mutations sur l’affinité de l’OBP humaine.<br />

5. Modélisation moléculaire et arrimage moléculaire<br />

Lors de la première étude sur hOBP-2A (Briand et al., 2002), le modèle ayant permis<br />

de déterminer la position <strong>des</strong> résidus lysines dans la cavité de hOBP-2A avait été réalisé à<br />

partir de la structure de l’allergène équin (Lascombe et al., 2000). Cependant la structure<br />

cristallisée de la lipocaline de larme humaine, dont l’homologie de séquence avec hOBP-2A<br />

est supérieure, a été publiée <strong>entre</strong> temps avec <strong>une</strong> résolution de 1,8 Å (Breustedt et al., 2005)<br />

(code d’accès PDB : 1KKI). En effet, parmi les membres de la superfamille <strong>des</strong> lipocalines<br />

dont la structure 3D est connue, la lipocaline de larme humaine comprend 44% d’identité avec<br />

hOBP-2A. Cinquante modèles dérivés <strong>des</strong> coordonnées de cette lipocaline ont été générés.<br />

Après un premier criblage <strong>des</strong> modèles produits selon <strong>des</strong> critères énergiques et géométriques,<br />

un ensemble de dix modèles ont été présélectionnés et le modèle choisi final était celui avec le<br />

plus faible niveau énergétique. Le diagramme de Ramachandran du modèle indique que tous<br />

les résidus présentent <strong>des</strong> angles ϕ et ψ dans la gamme <strong>des</strong> valeurs autorisées. La cavité de<br />

hOBP-2A se compose d'<strong>une</strong> cavité principale (dimension approximative 7x15 Å) additionné<br />

d’un lobe latéral (diamètre 5 Å) pour un volume total de 541 Å 3 . La lysine 62 est située au<strong>des</strong>sus<br />

de la cavité et les lysines 82 et 112 à l'intérieur la molécule, leur groupe amine étant<br />

orienté à l’intérieur de la cavité, comme 6 autres modèles parmi les 10 présélectionnés.<br />

104


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

L'amarrage automatisé a donné un ensemble de conformations de l’undécanal dans la<br />

cavité de hOBP-2A. Au sein <strong>des</strong> conformations les plus stables, il a été observé que le groupe<br />

aldéhyde de l’undécanal était dans 90% <strong>des</strong> cas orienté vers la fonction amine de la lysine 112.<br />

La distance <strong>entre</strong> l'oxygène de l'undécanal et l'hydrogène de l'amine était de 2.24 ± 0.76 Å, ce<br />

qui est compatible avec la formation d’<strong>une</strong> liaison hydrogène <strong>entre</strong> ces deux fonctions<br />

(Article joint, Figure 3B). Les résultats expérimentaux étant en accord avec les résultats de<br />

modélisation, on peut considérer que la position <strong>des</strong> trois lysines dans le modèle est validée,<br />

ce qui conforte les observations réalisées sur le modèle.<br />

105


CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

Les spécificités de hOBP-2A et de l’OBP-2 de rat, qui reconnaissent spécifiquement<br />

les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> aliphatiques, présentent l’intérêt d’être relativement originales au<br />

sein de la famille <strong>des</strong> OBP. Ainsi, dans un premier temps, nous nous sommes intéressé à<br />

l’aspect biochimique de la spécificité de hOBP-2A. Le travail présenté ici avait pour objectif<br />

de démontrer l’implication de certains aci<strong>des</strong> aminés dans la spécificité d’interaction d’<strong>une</strong><br />

protéine humaine de liaison aux odorants, hOBP-2A, avec les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong><br />

carboxyliques à longue chaîne. Le rôle clef <strong>des</strong> lysines dans ce type d’interaction a été décrit<br />

dans la littérature, c’est pourquoi ces résidus ont été ciblés lors de notre étude. Par mutagenèse<br />

dirigée, chac<strong>une</strong> <strong>des</strong> trois lysines sélectionnées d’après un premier modèle moléculaire (K62,<br />

K82 et K112) a été substituée par <strong>une</strong> alanine, conduisant à l’obtention de 3 trois mutants<br />

indépendants de hOBP-2A. Les constructions ont été effectuées dans un plasmide permettant<br />

la sécrétion dans le milieu de culture par la levure P. pastoris. Les protéines produites ont été<br />

purifiées et finement caractérisées par spectrométrie de masse et séquençage N-terminal.<br />

Nous avons montré que les aci<strong>des</strong> aminés K62 et K82 situés à l’entrée du calice ont un<br />

faible impact sur la fixation <strong>des</strong> ligands. Ces résultats s’opposent à ceux décrits pour d’autres<br />

lipocalines, qui soulignent l’importance <strong>des</strong> résidus <strong>des</strong> boucles dans la fixation <strong>des</strong> ligands.<br />

Ainsi, Korndorfer et ses collaborateurs ont montré par mutagenèse l’importance <strong>des</strong> boucles<br />

situées à l’entrée du calice dans l’interaction de ligands avec <strong>une</strong> lipocaline d’insecte la<br />

« bilin-binding protein » (Korndorfer et al., 2003). Par <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> cristallographiques, il a été<br />

montré que la β-lactoglobuline bovine présentait <strong>une</strong> interaction avec l’acide palmitique par<br />

l’intermédiaire de deux lysines (K60 et K69) situées elles aussi dans <strong>des</strong> boucles à l’entrée du<br />

calice de la β-lactoglobuline (Wu et al., 1999). En revanche, la mutation de la lysine 112<br />

affecte la fixation de certains ligands de l’OBP humaine. Les composés testés sur l’OBP<br />

humaine ont pu être séparés en trois groupes :<br />

- ceux à faible affinité ne comportant pas de fonction aldéhyde ou acide, les aldéhy<strong>des</strong><br />

cycliques, les petits aldéhy<strong>des</strong> et aci<strong>des</strong> linéaires (respectivement 6 et 8 carbones).<br />

- <strong>une</strong> catégorie de ligands ayant <strong>une</strong> bonne affinité, aldéhy<strong>des</strong> et aci<strong>des</strong> linéaires <strong>entre</strong> 7<br />

et 11 carbones dont la fixation est fortement affectée par la mutation K112A<br />

106


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

- <strong>une</strong> autre série de ligands ayant <strong>une</strong> forte affinité, ligands à longue chaîne, 13 carbones<br />

pour les aldéhy<strong>des</strong> et supérieurs à 14 carbones pour les aci<strong>des</strong> aliphatiques, dont la<br />

fixation n’est pas affectée par la mutation K112A.<br />

Ainsi, on a pu mettre en évidence deux mo<strong>des</strong> d’interaction <strong>des</strong> ligands dans la cavité<br />

de hOBP-2A. Le premier ferait intervenir <strong>une</strong> liaison hydrogène <strong>entre</strong> la lysine en position<br />

112 et la fonction aldéhyde <strong>des</strong> ligands de taille intermédiaire. Le second n’implique pas la<br />

lysine 112. Il a été observé que hOBP-2A présente <strong>une</strong> affinité croissante pour les aldéhy<strong>des</strong><br />

de 6 à 13 carbones, excepté pour le dodécanal (12 carbones) qui présente <strong>une</strong> affinité plus<br />

faible pour hOBP-2A (Briand et al., 2002) (article joint). On peut supposer que ce ligand est<br />

trop encombrant pour interagir avec la lysine 112, sa fonction aldéhyde se positionne trop loin<br />

de la lysine 112 pour créer <strong>une</strong> interaction. Il est encore trop petit pour interagir au même titre<br />

que le tridécanal (aldéhyde de 13 carbones) ou les aci<strong>des</strong> aliphatiques de 14 et 16 carbones.<br />

Ainsi les <strong>interactions</strong> stabilisant les ligands de gran<strong>des</strong> tailles sont probablement <strong>des</strong><br />

<strong>interactions</strong> de type hydrophobe telles celles décrites pour les OBP de porc ou de bœuf où les<br />

ligands prennent <strong>des</strong> positions opportunistes dans le site d’interaction (Vincent et al., 2000,<br />

Vincent et al., 2004). On pourra envisager par la suite de vérifier ces hypothèses sur les<br />

<strong>interactions</strong> ligands OBP en établissant <strong>des</strong> structures tridimensionnelles de hOBP-2A cocristallisée<br />

avec <strong>des</strong> ligands, aci<strong>des</strong> ou aldéhy<strong>des</strong> ayant <strong>des</strong> longueurs de chaîne variables.<br />

Dans un second temps, à la lumière <strong>des</strong> résultats obtenus dans cette première partie, on<br />

a commencé <strong>une</strong> étude sur le mode d’entrée et de stabilisation <strong>des</strong> ligands dans la cavité<br />

hydrophobe de hOBP-2A. Pour cela, diverses mutations ont été envisagées. Une première<br />

série de mutants (V34K, A49K, V114K) a été construite pour lesquels <strong>une</strong> lysine a été placée<br />

au milieu de la cavité de hOBP-2A. L’objectif étant de mieux appréhender la question de la<br />

taille dans la cavité de l’OBP. En effet pour ces mutants, la lysine étant dans <strong>une</strong> position<br />

intermédiaire, on a supposé que la mutation pouvait augmenter l’affinité pour <strong>des</strong> ligands<br />

(aldéhy<strong>des</strong> ou aci<strong>des</strong>) de petite taille. Par ailleurs, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de modélisation du trajet<br />

d’entrée <strong>des</strong> ligands <strong>des</strong> OBP de porc et de rat ont montré l’implication de résidus très<br />

conservés à l’entrée du calice de ces OBP (Hajjar et al., 2006, Golebiowski et al., 2007). Un<br />

alignement (Article joint, Figure 3C) montre la conservation de ces résidus, chez l’homme,<br />

la phénylalanine 51 et la tyrosine 78. De plus, la modélisation moléculaire révèle l’orientation<br />

de ces résidus vers la cavité. Ainsi, ces deux résidus ont été substitués par <strong>des</strong> alanines dans<br />

deux mutants indépendants (F51A et Y78A), afin de vérifier leur rôle dans l’interaction de<br />

107


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

hOBP-2A avec ses ligands. Toutefois, cette approche n’a pu être menée à son terme. En effet,<br />

les protéines produites à ce stade n’étaient pas suffisamment pures pour être testées en<br />

fluorescence. Afin de valider nos hypothèses, il faudra résoudre le problème de la copurification<br />

de la GST avec l’OBP. Si la résine ne retient plus la GST, on pourra envisager la<br />

chromatographie d’exclusion, la GST et l’OBP ayant <strong>des</strong> masses différentes (45 kDa pour la<br />

GST sous sa forme dimérique et 17,8 kDa pour hOBP-2A).<br />

hOBP-2A .......... .......... LSFTLEE..E DITGTWYVKA<br />

OBP-2 de rat MKSRLLTVLL LGLMAVLKAQ EAPPDDQ..E DFSGKWYTKA<br />

Lipocaline de larme MKP.LLLAVS LGLIAALQAH HLLASDEEIQ DVSGTWYLKA<br />

β-Lactoglobuline .......... .....LIVTQ TMKGLDI..Q KVAGTWYSLA<br />

hOBP-2A MVVDKDFPED RR..PRKVSP VKVTALGGGN LEATFTFMRE<br />

OBP-2 de rat TVCDRNHTDG KR..PMKVFP MTVTALEGGD LEVRITFRGK<br />

Lipocaline de larme MTVDREFPEM NL..ES.VTP MTLTTLEGGN LEAKVTMLIS<br />

β-Lactoglobuline MAASDISLLD AQSAPLRVYV EELKPTPEGD LEILLQKWEN<br />

62 82<br />

hOBP-2A DRCIQKKILM RKTEEPGKFS AYGG.RKLIY LQELPGTDDY<br />

OBP-2 de rat GHCHLRRITM HKTDEPGKYT TFKG.KKTFY TKE.PVKDHY<br />

Lipocaline de larme GRCQEVKAVL EKTDEPGKYT ADGG.KHVAY IIRSHVKDHY<br />

β-Lactoglobuline GECAQKKIIA EKTKIPAVFK IDALNENKVL VLDTDYKKYL<br />

112<br />

hOBP-2A VFYSKDQRRG GLRYMGKLVG RNPNTNLEAL EEFKKLVQHK<br />

OBP-2 de rat IFYIKGQRHG KSYLKGKLVG RDSKDNPEAM EEFKKFVKSK<br />

Lipocaline de larme IFYCEGELHG KPVRGVKLVG RDPKNNLEAL EDFEKAAGAR<br />

β-Lactoglobuline LFCMENSAEP EQSLACQCLV RTPEVDDEAL EKFDKALKAL<br />

hOBP-2A GLSEEDIFMP LQAGSCVLEH .<br />

OBP-2 de rat GFREENITVP ELLDECVPGS D<br />

Lipocaline de larme GLSTESILIP RQSETCSPGS D<br />

β-Lactoglobuline PMHIRLSFNP TQLEEQCHI. .<br />

Figure 38. Alignement de quatre lipocalines connues pour interagir avec les<br />

aldéhy<strong>des</strong> et aci<strong>des</strong> gras<br />

Alignement de hOBP-2A, l’OBP-2 de rat, lipocaline humaine de larme et de la β-<br />

lactoglobuline bovine. Les résidus conservés par rapport à la séquence de l’OBP humaine<br />

hOBP-2A sont surlignés en bleu. Les lysines 62, 82 et 112 de hOBP-2A ainsi que les lysines<br />

correspondantes <strong>des</strong> autres protéines sont surlignées en ja<strong>une</strong>.<br />

Trois autres lipocalines ont été décrites comme interagissant préférentiellement avec<br />

les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> gras : l’OBP-2 de rat (Löbel et al., 2002), la lipocaline humaine de<br />

larme (Gasymov et al., 2002) et la β-lactoglobuline bovine (Wu et al., 1999). Un alignement<br />

108


CHAPITRE I – INTERACTIONS OBP-ODORANTS<br />

de ces différentes lipocalines montre la conservation de la lysine 112 (Figure 38) pour la<br />

lipocaline de larme et l’OBP-2 de rat. Ainsi, on peut supposer un mode de fixation <strong>des</strong><br />

aldéhy<strong>des</strong> comparable pour ces lipocalines. En revanche elle n’est pas conservée pour la β-<br />

lactoglobuline qui fixe <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> aliphatiques à l’aide de lysines à l’entrée de la cavité<br />

hydrophobe.<br />

Les données de Löbel et al. (2002) indiquent que chacun <strong>des</strong> 3 sous types d’OBP de<br />

rat possède un profil de liaison spécifique. Ces résultats, ainsi que l’existence de différents<br />

sous types pour chaque espèce (Utsumi et al., 1999, Löbel et al., 2001, Scaloni et al., 2001)<br />

laissent supposer que les OBP auraient un rôle de discrimination <strong>des</strong> odorants. Des mesures<br />

d’interaction <strong>entre</strong> récepteurs olfactifs humains et <strong>une</strong> OBP de porc indique que l’OBP<br />

interagit avec un <strong>des</strong> deux récepteurs testés. On peut donc émettre l’hypothèse d’un système<br />

combinatoire faisant intervenir les sous types d’OBP sur certains récepteurs en fonction <strong>des</strong><br />

odorants mis en présence de l’organe olfactif. Des résultats obtenus chez l’insecte sont en<br />

accord avec ces hypothèses (Groβe-Wilde et al., 2006, Groβe-Wilde et al., 2007).<br />

Cependant, chez l’homme, un autre variant d’OBP à été mis en évidence (R. Ramoni,<br />

communication personnelle). Ce variant, hOBP-2B, possède 95% d’homologie avec hOBP-<br />

2A (dont la lysine 112 conservée) ce qui explique sa spécificité très proche de celle de hOBP-<br />

2A (Cristiani 2005). Ainsi chez l’homme, le rôle discriminatoire <strong>des</strong> OBP est peu probable<br />

même si on peut émettre l’hypothèse que ces deux OBP interviennent dans la discrimination<br />

<strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> pour lesquels l’homme a <strong>des</strong> seuils de détection faibles, parfois meilleurs que<br />

ceux du chien ou du rat (Laska et al., 2000). Ce rôle pourrait être lié à <strong>une</strong> fonction de<br />

transporteur <strong>des</strong> odorants dont l’étude est développée dans le deuxième chapitre.<br />

109


CHAPITRE II – IMPACT DES OBP SUR LES RECEPTEURS<br />

OLFACTIFS


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Les mécanismes de l’olfaction mettent en jeu les trois partenaires, Odorant, RO et<br />

OBP dont les <strong>interactions</strong> restent à élucider. Certains auteurs ont mis en évidence <strong>des</strong> relations<br />

<strong>entre</strong> ces composés. Ainsi, l’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs par <strong>des</strong> odorants a été mise en<br />

évidence dans divers systèmes d’expression en absence de protéine de liaison (Raming et al.,<br />

1993 ; Krautwurst et al., 1998, Hatt et al., 1999, Sanz et al., 2005). Par ailleurs, les OBP lient<br />

les odorants avec <strong>des</strong> constantes de l’ordre du micromolaire, (Tegoni et al., 2000, Briand et<br />

al., 2002, Löbel et al., 2002). Matarazzo et al. ont montré <strong>une</strong> interaction de l’OBP de porc et<br />

du récepteur humain (OR17-210) avec <strong>une</strong> constante de dissociation de 9,5 nM, en absence de<br />

ligand. Cette forte affinité ainsi que la présence d’OBP en forte concentration dans le mucus<br />

suggèrent l’existence d’un complexe OBP-RO présent au niveau <strong>des</strong> cils olfactifs avant<br />

l’activation par un odorant (Figure 39).<br />

Figure 39. Représentation <strong>des</strong> <strong>interactions</strong> <strong>entre</strong> les OBP et ses partenaires<br />

Les cadres bleus et ja<strong>une</strong>s schématisent les positions respectives du mucus olfactif et de la<br />

membrane <strong>des</strong> neurones ofactifs exprimant les récepteurs olfactifs (RO). Les ordres de<br />

grandeur <strong>des</strong> constantes de dissociation sont indiqués en rouge sur les flèches pleines<br />

quand l’interaction est démontrée. Les pointillés indiquent <strong>des</strong> <strong>interactions</strong> hypothétiques<br />

<strong>entre</strong> les partenaires ou <strong>des</strong> complexes démontrés.<br />

Cette interaction semble dépendre du récepteur puisque la même OBP de porc ne se<br />

fixe pas sur un autre récepteur humain, OR17-209. Ainsi les auteurs ont proposé un modèle<br />

selon lequel les OBP seraient fixées sur certains récepteurs en absence de ligand. Parmi les<br />

rôles évoqués pour les OBP, les données de liaison aux récepteurs semblent en accord avec<br />

<strong>des</strong> fonctions de détoxication ou de désensibilisation <strong>des</strong> récepteurs déjà proposées<br />

111


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

(Matarazzo et al., 2002). La formation d’un complexe odorant-OBP-RO reste toutefois à<br />

démontrer dans le cas d’un rôle <strong>des</strong> OBP dans la transduction du signal. En effet, l’approche<br />

employée par Matarazzo et al. ne permet pas d’évaluer l’impact de la présence d’OBP de porc<br />

sur le fonctionnement du récepteur olfactif OR17-210 auquel elle est fixée.<br />

Afin d’étudier le rôle fonctionnel <strong>des</strong> OBP dans le transport <strong>des</strong> odorants hydrophobes<br />

vers les RO, on a cherché quel pouvait être l’impact de l’OBP sur l’activation <strong>des</strong> récepteurs<br />

olfactifs. Un système d’application <strong>des</strong> odorants en mode vapeur mis au point au laboratoire a<br />

permis d’établir le répertoire de deux récepteurs olfactifs humains, OR1G1 et OR52D1 (Sanz<br />

et al., 2005). Dans cette étude, les odorants ont été appliqués en mode volatile. L’odorant est<br />

libéré dans l’atmosphère par évaporation d’<strong>une</strong> goutte qui n’<strong>entre</strong> pas directement en contact<br />

avec le milieu de culture <strong>des</strong> cellules HEK293co-exprimant le récepteur olfactif et la protéine<br />

Gα16. Ce test appelé VOFA pour « Volatile Odorant Functionnal Assay » permet la libération<br />

sous forme volatile de l’odorant dans le puit clos (Figure 40).<br />

Figure 40. Représentation schématique du test fonctionnel VOFA<br />

Les cellules HEK293 cultivées sur <strong>une</strong> plaque 96 puits sont chargées avec la sonde<br />

fluorescente Fluo4 et couvertes par 60 µL (environ 1,8 mm) de tampon HH contenant ou<br />

non de l’OBP. Une goutte de 1 µL d’odorant dilué dans du méthanol est déposée avec <strong>une</strong><br />

seringue Hamilton de 10 µL sous le plastique transparent couvrant le puits (goutte<br />

pendante). Le méthanol et l’odorant s’évaporent dans l’espace de tête du puits conduisant à<br />

<strong>une</strong> activation progressive <strong>des</strong> cellules suivie par un microscope à épifluorescence et<br />

enregistrée par <strong>une</strong> caméra digitale.<br />

112


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

L’odorant active progressivement les récepteurs, induisant <strong>une</strong> cascade de transduction<br />

impliquant la protéine Gα16 et la voie de l’IP3, conduisant à la libération de calcium<br />

intracellulaire. Ainsi, la voie classique d’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs, impliquant <strong>une</strong><br />

protéine Gs (Golf) et activant la voie de l’adénylate cyclase, est détournée. Une sonde<br />

fluorescente cytoplasmique, le Fluo-4, émet <strong>une</strong> fluorescence dont l’intensité varie en<br />

fonction de la présence de calcium. Ainsi en chargeant les cellules exprimant les récepteurs et<br />

la protéine Gα16 avec du Fluo-4, on peut suivre de façon indirecte l’activation du récepteur par<br />

les odorants (Figure 41).<br />

IP3<br />

PLC<br />

G α16<br />

PIP2<br />

Ca2+ Ca2+ R-IP3<br />

Reticulum<br />

endoplasmique<br />

Ca2+ Ca2+ Odorant<br />

β G α16<br />

γ<br />

GTP<br />

GDP<br />

Fluo-4<br />

RO<br />

Figure 41. Détournement de la cascade de transduction <strong>des</strong> récepteurs olfactifs<br />

L’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs exprimés dans la membrane <strong>des</strong> cellules HEK 293 induit<br />

l’activation de la protéine Gα16 cotransfectée avec le récepteur OR1G1 qui active la<br />

phospholipase C (PLC). La PLC dégrade le phosphatydilnositol-4,5-bisphosphate (PIP2) en<br />

inositol triphosphate (IP3). L’IP3 agit sur <strong>des</strong> récepteurs canaux (R-IP3) qui permettent alors<br />

la libération du calcium dans le cytoplasme. Les cations calcium sont fixés par la sonde<br />

fluorescente Fluo4 qui émet de la fluorescence rapportant l’activation du récepteur.<br />

113


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

En mesurant les variations de fluorescence au cours du temps lors de l’activation par<br />

un odorant, on peut quantifier la capacité de l’odorant à activer le récepteur olfactif. Le mode<br />

d’application en VOFA peut être considéré comme biomimétique puisque la monocouche de<br />

cellules exprimant le récepteur est recouverte d’<strong>une</strong> couche de tampon hydrophile assimilable<br />

au mucus olfactif que l’odorant hydrophobe doit atteindre pour jouer son rôle d’activateur.<br />

Le récepteur OR1G1 présente un niveau d’activation plus important que le récepteur<br />

OR52D1 (Sanz et al., 2005). La poursuite de son étude dans l’équipe a montré <strong>une</strong> forte<br />

activation par le tridécanal (Sanz et al., Soumis). Ainsi, dans ces conditions biomimétiques<br />

quel peut-être l’impact de la présence d’OBP humaine pour qui le tridécanal s’est aussi révélé<br />

être le ligand ayant la plus forte affinité (Kdiss = 0,17µM) (<strong>Tcatchoff</strong> et al., 2006) ?<br />

L’utilisation d’un ligand commun de l’OBP humaine et du récepteur olfactif humain OR1G1<br />

devrait nous permettre de comprendre, en s’approchant au mieux <strong>des</strong> conditions<br />

physiologiques, le rôle de l’OBP dans l’olfaction. Par ailleurs, le tridécanal est le ligand de<br />

OR1G1 le plus hydrophobe, donc celui pour lequel l’effet de l’OBP devrait être le plus grand.<br />

Ainsi, pour le tridécanal, la réponse calcique <strong>des</strong> cellules exprimant le récepteur devrait être<br />

augmentée en présence d’OBP dans le cas où l’OBP aurait un rôle de transducteur ou de<br />

transporteur puisque dans ce cas elle aiderait à solubiliser le tridécanal et à traverser la<br />

barrière hydrophile du tampon. Si, au contraire, le rôle de l’OBP est de désactiver les<br />

récepteurs ou de protéger l’épithélium, elle devrait piéger les molécules odorantes tout en<br />

diminuant la réponse calcique <strong>des</strong> cellules exprimant le récepteur en présence d’OBP.<br />

114


1. Culture cellulaire<br />

I- MATERIEL ET METHODES<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Des cellules HEK293 ont été transformées de façon stable avec les plasmi<strong>des</strong><br />

pcDNA3.1/HygroG16 et pCMVRhoTagOR1G1 comme décrits précédemment (Sanz et al.,<br />

2005). Ces plasmi<strong>des</strong> permettent l’expression respectivement de la sous unité Gα16 et du<br />

récepteur OR1G1 sous <strong>une</strong> forme chimérique comportant les 36 aci<strong>des</strong> aminés N-terminaux<br />

de la rhodopsine bovine, favorisant l’adressage du récepteur à la membrane ainsi que les 10<br />

aci<strong>des</strong> aminés de l’épitope c-myc permettant <strong>une</strong> reconnaissance <strong>des</strong> récepteurs par <strong>des</strong><br />

anticorps.<br />

Les cellules HEK293 exprimant de façon stable la sous unité Gα16 et OR1G1 ont été<br />

cultivées dans du MEM (Minimum Essential Medium) (GIBCO, Invitrogen Corporation)<br />

supplémenté avec 10% de sérum de veau fœtal (Eurobio), 2 mM L-Glutamine (GIBCO), <strong>des</strong><br />

aci<strong>des</strong> aminés non essentiels de Eagle (Eurobio), ainsi que les antibiotiques hygromycine et<br />

néomycine (Sigma) respectivement à 300 µg/mL et 1 mg/mL. Les cultures ont été réalisées à<br />

37°C dans un incubateur humidifié sous 5% de CO2.<br />

2. Imagerie calcique<br />

Les cellules ont été ensemencées dans <strong>une</strong> plaque 96 puits (µClear) traitées à la polylysine<br />

à <strong>une</strong> densité de 1x10 5 cellules par puits dans un volume de 100 µL. Vingt-quatre<br />

heures après l’ensemencement, les cellules ont été lavées <strong>une</strong> fois avec <strong>une</strong> solution saline de<br />

tampon Hanks (Eurobio) supplémenté par de l’HEPES (acide sulfonique n-2hydroxyéthylpipérazine-n-2-éthane)<br />

20 mM à pH 7,2 (tampon Hanks Hépès ou HH). Pour ce<br />

lavage, 60 µL du milieu de culture ont été prélevés, 100 µL de HH ajoutés puis éliminés. Les<br />

cellules ont ensuite été incubées 30 minutes à 37°C avec 2,5 µM du précurseur de la sonde<br />

calcium dépendante, l’acétoxyméthyl ester de Fluo-4 (Molecular Probes) dans un milieu HH<br />

additionné de 0,025% (m/v) d’acide pluronique et de 1% (m/v) d’albumine sérique bovine<br />

(volume dans le puit de 140 µL). Un nouveau rinçage a été réalisé afin d’éliminer la sonde en<br />

excès : 100 µL de tampon ont été retirés de chaque puits, 100 µL de HH ajoutés puis a<br />

nouveau éliminés. On a ensuite ajouté 20 µL de HH ou de HH contenant de l’OBP à <strong>une</strong><br />

115


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

concentration déterminée, de façon à obtenir un volume final de 60 µL. Les cellules ont<br />

ensuite été incubées 10 minutes à 37°C puis 10 minutes à 28°C à l’obscurité. L’imagerie<br />

calcique a été réalisée à 28°C en utilisant un microscope inversé à épifluorescence (CK40<br />

Olympus) équipé d’<strong>une</strong> caméra numérique (ORCA-ER, Hamamatsu Photonics). Les tests<br />

d’activation ont été réalisés en utilisant la technique de VOFA qui permet de stimuler les<br />

cellules avec <strong>des</strong> odorants en phase vapeur (Sanz et al., 2005). Les puits contenant les cellules<br />

incubées en présence ou non d’OBP ont été recouverts d’un film adhésif transparent<br />

préalablement ventilé afin d’éliminer les molécules volatiles contaminantes. Les odorants ont<br />

été dilués dans du méthanol 100% à <strong>des</strong> concentrations allant de 1 à 100 µM. Le film<br />

plastique à été percé avec <strong>une</strong> pointe de seringue et 1 µL d’odorant a été déposé avec <strong>une</strong><br />

seringue Hamilton de 10 µL dans la partie supérieure <strong>des</strong> puits avant de reboucher le trou<br />

dans le film adhésif avec de la graisse inodore (Viewesal, Greiner Bio-one). Le méthanol<br />

s’évapore librement dans le puits conduisant à <strong>une</strong> activation progressive <strong>des</strong> cellules.<br />

La capacité <strong>des</strong> cellules à produire <strong>une</strong> réponse calcique (témoin positif) a été évaluée<br />

en appliquant de l’ATP à 100 µM qui stimule un récepteur purinergique intrinsèque aux<br />

cellules HEK293. Ce récepteur active la voie de l’IP3 par <strong>des</strong> protéines G endogènes<br />

conduisant à la libération de calcium intracellulaire. De même, la proportion de cellules<br />

exprimant la protéine Gα16 a été évaluée par analyse de la réponse calcique d’un récepteur β2adrénergique<br />

endogène activé par 10 µM d’isoprotérénol et couplé à cette protéine G<br />

(Krautwurst et al., 1998). Les odorants ont été testés sur <strong>une</strong> lignée cellulaire de HEK293<br />

transfectées avec le plasmide pcDNA3.1/HygroG16 seul. Ce témoin négatif permet de vérifier<br />

l’absence de réponse en absence de récepteur olfactif. De plus on s’est assuré que les<br />

concentrations d’odorant utilisées n’ont pas d’impact sur les cellules HEK293. En appliquant<br />

du MeOH 100% en VOFA, on a vérifié qu’il n’induisait pas de réponses calciques sur les<br />

cellules HEK293 exprimant le récepteur OR1G1 et la protéine Gα16.<br />

Les variations de fluorescence ont été enregistrées pour <strong>une</strong> excitation de 485 nm et à<br />

<strong>une</strong> longueur d’onde d’émission de 510 nm, à un grossissement de 10x, ce qui permet de voir<br />

environ 400 cellules dans le champ. Juste après l’introduction de l’odorant, <strong>une</strong> image est<br />

enregistrée toutes les secon<strong>des</strong> pendant 10 minutes. Le logiciel SimplePCI (Hamamatsu,<br />

Compix) a été utilisé pour l’acquisition et le traitement <strong>des</strong> données.<br />

116


3. Traitement <strong>des</strong> données<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Les films obtenus permettent de sélectionner visuellement les cellules ayant <strong>une</strong><br />

réponse calcique lors de l’expérimentation. Pour chaque cellule isolée, le signal calcique a été<br />

exprimé comme <strong>une</strong> variation de fluorescence au cours du temps : ∆F/F = (F-F0)/F0 avec F<br />

l’intensité de fluorescence à un instant et F0 l’intensité avant stimulation. On n’a compté<br />

comme cellules activées que les celles présentant <strong>une</strong> variation de fluorescence supérieure à<br />

deux fois la fluorescence initiale (Sanz et al., 2005). Deux approches ont été menées en<br />

parallèle sur les enregistrements : tout d’abord en comptant le nombre de cellules activées<br />

dans chaque condition, ce qui permet d’évaluer le niveau d’activation du récepteur. En effet,<br />

les amplitu<strong>des</strong> de variation de fluorescence sont corrélées au nombre de cellules activée (Li et<br />

al., 2002, Sanz et al., 2005). Par ailleurs, l’absence de réponse synchrone empêche de mesurer<br />

la variation moyenne de fluorescence sur le puit. On a ensuite réalisé <strong>des</strong> cinétiques <strong>des</strong><br />

activations, en comptant le nombre de cellules activées dans un intervalle de temps au cours<br />

de l’enregistrement.<br />

4. Production d’OBP humaine<br />

Les résultats <strong>des</strong> premières expérimentations de VOFA avec hOBP-2A produite en<br />

levure ont conduit à émettre l’hypothèse d’<strong>une</strong> copurification de la protéine avec <strong>des</strong><br />

composés générant <strong>des</strong> flux calciques lors de l’incubation avec les cellules HEK293<br />

exprimant le récepteur OR1G1 et la protéine Gα16. Des constructions ont donc été réalisées<br />

afin de produire de l’OBP comportant <strong>une</strong> étiquette qui permette de l’immobiliser lors d’<strong>une</strong><br />

chromatographie d’affinité. Après fixation sur un support, la protéine peut être lavée par<br />

divers solutions ou détergents faibles qui permettent de séparer la protéine et les molécules<br />

éventuellement associées.<br />

1. hOBP-2A fusionné à <strong>une</strong> queue poly histidine<br />

1.1. Construction <strong>des</strong> plasmi<strong>des</strong><br />

Dans un premier temps, on a envisagé de produire l’OBP en levure fusionnée à <strong>une</strong><br />

queue de poly histidines, en position N ou en C-terminale. Deux PCR ont été réalisées dans<br />

117


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

50 µL en utilisant 50 ng du plasmide pGAPZα-hOBP-2A comme matrice, 10 pmol <strong>des</strong><br />

amorces 3’AOX1 et hOBP-2A-HT-Nter ou 5’Fα et hOBP-2A-HT-Cter (Tableau 1), 10 mM<br />

de chaque dNTP, 0,75 unités de Pfu polymérase (Promega) 10% (v/v) de tampon Taq<br />

polymérase 10X. Le programme de PCR était composé de 30 cycles comprenant 10 secon<strong>des</strong><br />

à 98°C, 30 secon<strong>des</strong> à 50°C et 30 secon<strong>des</strong> à 72°C. Ces deux PCR permettent d’ajouter six<br />

histidines respectivement en position N et C-terminale de la séquence de hOBP-2A. Les<br />

fragments issus de ces PCR ainsi que le plasmide pGAPZα-hOBP-2A ont été digérés par les<br />

enzymes XhoI et EcoRI (Eurogentec) à 10 unités/µg d’ADN à 37°C pendant 2 heures. Après<br />

purification du plasmide pGAPZα linéarisé et <strong>des</strong> fragments de PCR digérés, la ligase du<br />

phage T4 (Eurogentec) a été utilisée pour intégrer les séquences codantes <strong>des</strong> différentes OBP<br />

au niveau du site de restriction XhoI en 5’ et EcoRI en 3’. Elles ont été insérées en phase avec<br />

la séquence du prépropeptide du facteur α. Les ligations ont été effectuées à 20°C pendant 2<br />

heures en présence d’<strong>une</strong> unité de ligase pour 20 µL de mélange de ligation. Les plasmi<strong>des</strong><br />

obtenus ont été nommés pGAPZα-hOBP-2AHT-Cter et pGAPZα-hOBP-2AHT-Nter.<br />

1.2. Production en levure<br />

Les plasmi<strong>des</strong> construits permettent la production en levure P. pastoris de hOBP-2A<br />

fusionnée à <strong>une</strong> queue de poly histidine en position N ou C-terminale. La transformation <strong>des</strong><br />

levures et la sélection de clones producteurs ont été réalisées comme décrit dans la première<br />

partie de ce travail.<br />

2. Fusion GST<br />

Un autre mode de production a été mis en place, déjà détaillé dans le chapitre I.<br />

Brièvement, la production de protéines de fusion GST-hOBP-2A a été réalisée en bactérie<br />

sous forme soluble. La fusion GST permet <strong>une</strong> purification par chromatographie d’affinité sur<br />

du glutathion immobilisé. Après divers lavages permettant l’élimination de composés pouvant<br />

s’associer à la protéine, la fusion est clivée par la protéase TEV dont le site spécifique a été<br />

intégré <strong>entre</strong> les séquences de la GST et de l’OBP. Après élimination de la GST et de la TEV<br />

comportant <strong>une</strong> queue poly histidine, par chromatographies d’affinité sur du glutathion et du<br />

cobalt immobilisé respectivement, on obtient <strong>une</strong> protéine purifiée nommée hOBP-2ABac.<br />

118


II- RESULTATS<br />

1. Influence de hOBP-2A sur le niveau d’activation de OR1G1<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Lors de premières expériences, on a pu observer que l’application d’OBP humaine<br />

hOBP-2A produite en levure Pichia pastoris conduisait à <strong>des</strong> réponses anormales <strong>des</strong> cellules<br />

exprimant OR1G1. Les mesures de fluorescence suivant les flux calciques montraient <strong>des</strong><br />

oscillations importantes alors qu’aucun ligand n’était appliqué, pour <strong>des</strong> concentrations<br />

d’OBP variant <strong>entre</strong> 2 et 20 µM. Toutefois, ces oscillations sont absentes quand l’OBP est<br />

incubée en présence de cellules HEK293 exprimant uniquement la protéine Gα16 ainsi que lors<br />

d’incubation en présence du mutant K112A de hOBP-2A. Or ce mutant étudié précédemment<br />

(<strong>Tcatchoff</strong> et al., 2006) avait révélé <strong>une</strong> perte de capacité de fixation pour certains composés,<br />

interagissant avec l’OBP sauvage, a savoir <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> aliphatiques. La<br />

purification <strong>des</strong> OBP humaines produites en levure Pichia pastoris étant réalisée dans <strong>des</strong><br />

conditions où la protéine peut être co-purifiée avec d’éventuels contaminants (Briand et al.,<br />

2002) (<strong>Tcatchoff</strong> et al., 2006), on peut émettre l’hypothèse que certains composés issus de la<br />

levure peuvent être co-purifiés avec la forme sauvage de l’OBP et non avec la forme mutée et<br />

activer le récepteur OR1G1 de façon atypique. Ce type de co-purification a déjà été montré<br />

dans le cas d’expression d’autres protéines par la levure Pichia pastoris. Par exemple, de<br />

l’ergostérol a été identifié lors de la production d’élicitines (protéines mycéliennes) dans le<br />

même système (Boissy et al., 1999). En outre, étant donnée la sensibilité importante <strong>des</strong><br />

récepteurs olfactifs, on peut supposer que même à l’état de trace, <strong>des</strong> composés peuvent<br />

induire l’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs. On a donc voulu améliorer la pureté de l’OBP<br />

humaine utilisée en introduisant <strong>une</strong> étape de purification par affinité. Cette étape permet<br />

d’immobiliser la protéine sur <strong>une</strong> colonne et de réaliser divers lavages qui permettent<br />

d’éliminer les contaminants issus de la production.<br />

2. Modification du mode de production de hOBP-2A<br />

1. Stratégies<br />

119


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Les constructions permettant <strong>une</strong> production en levure P. pastoris avec <strong>une</strong> queue de<br />

polyhistidines en position N ou C-terminale n’ont pas permis d’obtenir de clone producteur<br />

d’OBP malgré <strong>des</strong> tests sur plus de 50 clones pour chac<strong>une</strong> <strong>des</strong> constructions. Des cas de<br />

toxicité et de faible production ont déjà été décrits lors de productions en levure de protéines<br />

associées à <strong>une</strong> queue de poly histidines en position N-terminale (Muraki, 2006). La conduite<br />

en parallèle d’<strong>une</strong> stratégie de production en bactérie semblant plus prometteuse nous a amené<br />

à abandonner la voie de la production en levure.<br />

Les résultats obtenus lors de la production en bactérie sont détaillés dans le premier<br />

chapitre. Brièvement : l’OBP humaine a été produite en fusion avec la GST qui assure<br />

l’immobilisation sur <strong>une</strong> colonne de glutathion, ce qui permet de réaliser <strong>une</strong> dénaturation<br />

ménagée de la protéine et d’éliminer <strong>des</strong> contaminants éventuels. La purification après clivage<br />

par la protéase TEV a permis d’obtenir <strong>une</strong> protéine nommée hOBP-2ABac migrant à la taille<br />

attendue sur électrophorèse dénaturante (Figure 28).<br />

2. Validation du nouveau mode de production<br />

Le spectre de masse réalisé par spectrométrie de masse MALDI-TOF indique <strong>une</strong><br />

masse de 17803,24 Da ce qui correspond à la masse attendue (17841,4 Da), révélant l’absence<br />

de protéolyse. Cette protéine a un spectre de fluorescence du tryptophane comparable à celui<br />

de l’OBP produite en levure indiquant un repliement similaire de ces protéines dans les deux<br />

mo<strong>des</strong> de production (Figure 36). Par ailleurs, <strong>des</strong> mesures de fixation du NPN ont été<br />

réalisées, ce qui a permis d’obtenir <strong>une</strong> constante de dissociation de 2,58 ± 0,92 µM. Cette<br />

valeur est comparable aux valeurs publiées sur l’OBP produite en levure (3,33 ou 2,24 µM<br />

respectivement pour Briand et al. (2002) et <strong>Tcatchoff</strong> et al. (2006) (publication jointe). En<br />

outre <strong>des</strong> mesures de déplacement du NPN ont été effectuées avec le tridécanal, le ligand<br />

ayant la plus forte affinité pour hOBP-2A. Une constante de dissociation de 0,37 ± 0,17 µM a<br />

été mesurée proche de celle obtenue pour l’OBP humaine produite en levure P. pastoris (0,17<br />

µM) (publication jointe) (Figure 37). Ces résultats ont montré que la protéine était<br />

fonctionnelle et utilisable pour l’étude du rôle de l’OBP sur la fonctionnalité <strong>des</strong> récepteurs<br />

olfactifs. Les premiers tests d’imagerie calcique à diverses concentrations d’OBP ont montré<br />

que hOBP-2ABac ne présentait pas les artefacts observés avec hOBP-2A produite en levure.<br />

En effet, la fluorescence <strong>des</strong> cellules incubées en présence de cette OBP ne varie pas en<br />

120


∆F/F0<br />

80<br />

40<br />

0<br />

120<br />

80<br />

40<br />

0<br />

80<br />

40<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

absence de ligand, comme c’était le cas lors de l’incubation en présence de l’OBP humaine<br />

produite en levure.<br />

3. Validation de l’approche en VOFA<br />

1. Contrôles positifs<br />

Dans un premier temps, la capacité <strong>des</strong> cellules HEK293 à générer <strong>des</strong> réponses<br />

calciques a été testée par mesure de l’activation calcique en présence d’ATP. L’ATP agit sur<br />

un récepteur purinergique intrinsèque aux cellules HEK293, couplé à l’IP3 et activant la<br />

libération de calcium par le réticulum endoplasmique. On a pu observer comme cela a été<br />

montré précédemment (Sanz et al., 2005), que près de 90% <strong>des</strong> cellules observées au<br />

microscope présentent <strong>une</strong> réponse calcique (Figure 42) lors d’<strong>une</strong> stimulation avec de l’ATP.<br />

Le champ du microscope couvrant environ 400 cellules, on considère les observations comme<br />

représentatives de l’activité <strong>des</strong> cellules dans le puits.<br />

A - Isoprotérénol<br />

B - ATP<br />

C - Méthanol<br />

0<br />

0 200 400<br />

Temps (s)<br />

600<br />

Figure 42. Contrôles de la viabilité <strong>des</strong> cellules<br />

HEK293 et de leur capacité à répondre<br />

Mesures <strong>des</strong> variations de fluorescence de cellules<br />

HEK293 exprimant le récepteur OR1G1 et la sous-unité<br />

Gα16 en présence d’isoprotérénol 10 µM (A), d’ATP 100<br />

µM (B) ou de 1 µL de méthanol 100% appliqué en mode<br />

vapeur (C). Les réponses calciques ont été enregistrées<br />

pendant 10 minutes, excepté pour l’isoprotérénol<br />

enregistré pendant 3 minutes. Les tracés sont présentés<br />

en variation d’intensité de fluorescence (∆F/F0) et<br />

correspondent à l’enregistrement de 10 cellules ayant<br />

<strong>une</strong> réponse représentative. Pour l’isoprotérénol et l’ATP,<br />

environ 90% <strong>des</strong> cellules montrent <strong>une</strong> réponse calcique<br />

alors que le méthanol n’induit de réponse que pour <strong>une</strong><br />

dizaine de cellules sur 400 cellules dans un champ du<br />

microscope.<br />

121


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Dans les cellules HEK293, il a été montré que l’activation de la voie calcique par<br />

certains RO pouvait dépendre de la cotransfection de la sous unité Gα16 (Krautwurst et al.,<br />

1998), ce qui est notamment le cas pour OR1G1 (Sanz et al., 2005). Des récepteurs<br />

adrénergiques endogènes sont couplés à <strong>des</strong> protéines Gα exprimées par les cellules HEK293.<br />

L’expression hétérologue de la protéine Gα16 est vérifiée par la mesure <strong>des</strong> réponses calciques<br />

en présence de l’isoprotérénol, un agoniste de ces récepteurs. Au cours de notre étude on a pu<br />

observer que 90% <strong>des</strong> cellules répondant à l’ATP répondent aussi à l’isoprotérénol ce qui<br />

indique qu’<strong>une</strong> majorité <strong>des</strong> cellules expriment cette sous unité de protéine G et que les<br />

cellules sont donc capables de générer <strong>des</strong> réponses calciques par la voie de l’IP3.<br />

2. Contrôle négatif<br />

On s’est assuré que le méthanol solubilisant les odorants n’induisait pas de réponse<br />

calcique <strong>des</strong> cellules HEK293 exprimant OR1G1 et la protéine Gα16. En effet, lorsque il est<br />

appliqué en mode vapeur au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> cellules exprimant les récepteurs olfactifs il n’y a pas<br />

de réponses calciques de celles-ci, en présence ou en absence d’OBP (Figure 42). Seulement<br />

<strong>une</strong> dizaine de cellules sont activées dans un champ comprenant approximativement 400<br />

cellules, ce qui indique que les fluctuations de calcium intracellulaire observées par la suite<br />

sont bien dues à l’application d’odorant dans le puits.<br />

3. Effet <strong>des</strong> OBP sur le seuil d’activation du récepteur OR1G1<br />

On a fait l’hypothèse que la présence d’OBP dans le mucus olfactif favorise<br />

l’activation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs. En effet, l’équilibre <strong>entre</strong> les deux phases, vapeur ou<br />

liquide, peut être déplacé vers la phase soluble du fait de la présence d’OBP. Ainsi, dans un<br />

espace fermé avec <strong>une</strong> quantité d’odorant fixée, la fraction d’odorant en solution est plus<br />

importante quand la solution contient de l’OBP (Figure 43). Il a été montré que deux<br />

lipocalines en solution, l’OBP de rat et l’aphrodisine de hamster, étaient capable de fixer <strong>des</strong><br />

ligands dans <strong>une</strong> phase gazeuse lors de tests de liaisons (Briand et al., 2000a, Briand et al.,<br />

2000b, Briand et al., 2004). Sur la base de ce raisonnement, on peut poser l’hypothèse que<br />

l’OBP facilite l’accès de l’odorant aux récepteurs en le solubilisant. Afin de le vérifier, on a<br />

effectué <strong>des</strong> enregistrements <strong>des</strong> variations de l’activité calcique <strong>des</strong> cellules exprimant<br />

OR1G1 en présence de concentrations croissantes de tridécanal (1, 10 et 100 µM), avec ou<br />

122


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

sans OBP (2 µM). Chez l’homme, <strong>une</strong> étude protéomique du mucus (Debat et al., 2007)<br />

semble indiquer que la concentration en OBP est plus faible que pour d’autres mammifères où<br />

elle est de l’ordre du millimolaire (Pevsner et al., 1986, Lazar et al., 2002). De plus, l’étude<br />

<strong>des</strong> <strong>interactions</strong> <strong>entre</strong> l’OBP de porc et le récepteur OR17-210 a permis de calculer <strong>une</strong><br />

constante de dissociation de l’ordre du nanomolaire, indiquant le fonctionnement possible de<br />

l’OBP à <strong>des</strong> concentrations de l’ordre du micromolaire. C’est pourquoi les mesures réalisées<br />

ici ont été effectuées avec <strong>des</strong> concentrations en OBP de cet ordre de grandeur.<br />

Figure 43. Répartition de l’odorant dans les phases vapeur ou aqueuse au cours<br />

du VOFA avec ou sans OBP<br />

Les cellules HEK293 cultivées sur <strong>une</strong> plaque 96 puits sont chargées avec la sonde<br />

fluorescente Fluo4 et couvertes par 60µL de tampon HH contenant ou non de l’OBP.<br />

L’odorant s’évapore dans le puits et un équilibre se crée <strong>entre</strong> les deux phases, vapeur ou<br />

aqueuse. En présence d’OBP (à droite), l’OBP, en fixant <strong>une</strong> partie <strong>des</strong> molécules<br />

odorantes en solution, déplace l’équilibre, augmentant la proportion d’odorant dans la phase<br />

liquide.<br />

En absence d’OBP, on a pu observer comme déjà décrit (Sanz et al., 2005) que<br />

l’intensité de la réponse calcique <strong>des</strong> cellules augmente avec la dose d’odorant appliquée, ce<br />

qui correspond à <strong>une</strong> réponse dose dépendante du récepteur OR1G1 au tridécanal. De plus, la<br />

réponse est d’autant plus précoce que la dose d’odorant est forte. On a observé <strong>des</strong> réponses<br />

calciques similaires <strong>des</strong> cellules dans les mêmes conditions en présence de 2 µM de hOBP-2A<br />

(Figure 44).<br />

123


∆F/F0<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

Sans hOBP-2ABac<br />

1 µM 1 µM<br />

10 µM 10 µM<br />

100 µM 100 µM<br />

0 200 400 600<br />

Temps (s)<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Avec hOBP-2ABac 2µM<br />

0 200 400 600<br />

Temps (s)<br />

Figure 44. Influence de l’OBP sur la réponse calcique <strong>des</strong> cellules soumises à<br />

différentes concentrations d’odorant<br />

Mesure <strong>des</strong> variations de fluorescence de cellules HEK293 exprimant le récepteur OR1G1<br />

et la sous unité Gα16 en présence de quantités croissantes de tridécanal (1, 10 et 100 µM)<br />

en absence (à gauche) et en présence de hOBP-2ABac (à droite). Les réponses calciques<br />

ont été enregistrées pendant 10 minutes. Les courbes représentent les variations d’intensité<br />

de fluorescence (∆F/F0) de 10 cellules ayant <strong>une</strong> réponse calcique représentative.<br />

Le comptage <strong>des</strong> cellules activées résumé dans la figure 45, montre que le nombre de<br />

cellules activées augmente avec la concentration en tridécanal de la même manière en<br />

présence ou en absence d’OBP. Le nombre de cellules activées est similaire avec et sans OBP<br />

quelle que soit la concentration en ligand (1, 10 ou 100 µM). Ainsi, la présence de hOBP-2A<br />

n’affecte pas, dans nos conditions le seuil de réponse du récepteur OR1G1 au tridécanal.<br />

124


Nombre de cellules<br />

activées<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

9 3<br />

MeOH 1µM 10µM 100µM<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Sans OBP<br />

Avec OBP<br />

Figure 45. Influence de la concentration en odorant sur le nombre de cellules<br />

activées avec ou sans hOBP-2ABac<br />

Décompte du nombre de cellules activées en présence de quantités croissantes de<br />

tridécanal (0, 1, 10 et 100 µM) avec ou sans hOBP-2ABac (2µM). Dans un champ du<br />

microscope (grossissement x10) comptabilisant environ 400 cellules, <strong>une</strong> cellule a été<br />

considérée comme activée si, au cours <strong>des</strong> 10 minutes d’enregistrement, la fluorescence<br />

observée augmente au moins de deux fois par rapport à la fluorescence initiale. Les barres<br />

verticales indiquent les écarts-types obtenus. Le nombre d’enregistrements analysés est<br />

indiqué au <strong>des</strong>sus de chaque barre de l’histogramme.<br />

4. Effet de la concentration en OBP<br />

3<br />

On a voulu vérifier si un accroissement de la concentration d’OBP pouvait avoir un<br />

impact sur l’activité calcique <strong>des</strong> cellules exprimant OR1G1. On a donc effectué <strong>des</strong><br />

enregistrements de 10 minutes en imagerie calcique <strong>des</strong> cellules exprimant le récepteur en<br />

présence de concentrations variables de hOBP-2ABac et pour <strong>une</strong> même concentration de<br />

tridécanal (10 µM). Pour <strong>des</strong> concentrations d’OBP <strong>entre</strong> 2 et 17 µM, on a obtenu <strong>entre</strong> 18 et<br />

29 cellules qui répondent contre 32 pour <strong>une</strong> activation en absence d’OBP. Le nombre de<br />

cellules répondant à cette dose de tridécanal n’est donc pas modifié significativement quelle<br />

que soit la quantité de hOBP-2A (Figure 46). Ainsi hOBP-2ABac ne semble pas avoir un effet<br />

sur l’intensité de l’activation du récepteur OR1G1 pour les concentrations de tridécanal<br />

testées.<br />

2<br />

17<br />

10<br />

2<br />

2<br />

125


Nombre de cellules<br />

activées<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

17<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

0 µM<br />

2 µM<br />

4 µM<br />

8 µM<br />

17 µM<br />

Figure 46. Influence de la concentration en OBP sur le nombre de cellules<br />

activées<br />

Décompte du nombre de cellules activées en présence de quantités croissantes de hOBP-<br />

2ABac pour <strong>une</strong> application de 10 µM de tridécanal en VOFA. Les cellules sont<br />

comptabilisées de la même façon que pour la figure 45. Les différentes concentrations de<br />

hOBP-2A sont indiquées à droite du graphique. Les barres verticales indiquent les écart<br />

types obtenus. Le nombre d’enregistrements analysés pour chaque concentration en OBP<br />

est indiqué au <strong>des</strong>sus de chaque barre de l’histogramme.<br />

On a observé que <strong>des</strong> cellules répondent plusieurs fois en présence d’odorant lors d’un<br />

enregistrement de dix minutes. Ces réponses multiples sont interprétées comme <strong>une</strong><br />

désactivation <strong>des</strong> récepteurs puis <strong>une</strong> réactivation conduisant à <strong>des</strong> réponses calciques<br />

successives. Une <strong>des</strong> fonctions proposées pour les OBP est d’empêcher leur saturation pour<br />

permettre leur éventuelle réactivation (Pelosi, 1996). On a donc cherché si la présence d’OBP<br />

affectait le nombre de cellules présentant <strong>des</strong> réponses multiples. Lors <strong>des</strong> 17 enregistrements<br />

de l’activation <strong>des</strong> cellules exprimant OR1G1 par 10 µM de tridécanal, on a pu observer que<br />

16 ± 11% <strong>des</strong> cellules activées répondent plus d’<strong>une</strong> fois à l’odorant. En présence d’OBP à 2,<br />

4, 8 et 17µM, respectivement 12 ± 7%, 13 ± 2%, 6 ± 8% et 14 ± 12% <strong>des</strong> cellules activées<br />

ont montré <strong>une</strong> réponse multiple, indiquant que l’OBP humaine ne semble pas agir sur la<br />

désensibilisation ou la réactivation du récepteur olfactif OR1G1.<br />

5. Aspect cinétique de l’action de hOBP-2A sur OR1G1<br />

10<br />

2<br />

Le nombre de cellules activées restant inchangé en fonction de la présence ou non<br />

d’OBP humaine, on s’est demandé s’il ne pouvait pas y avoir <strong>une</strong> variation d’ordre cinétique,<br />

c'est-à-dire <strong>une</strong> réponse plus (ou moins) rapide <strong>des</strong> cellules incubées en présence d’OBP. En<br />

6<br />

5<br />

126


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

effet, si l’OBP déplace l’équilibre <strong>entre</strong> la phase vapeur et la phase aqueuse (Figure 43), alors<br />

les odorants atteignent plus rapidement les récepteurs qui répondent donc plus vite. On a donc<br />

effectué le rapport du nombre de cellules activées à différents intervalles de temps sur le<br />

nombre total de cellules activées dans un champ du microscope pendant 10 minutes pour <strong>des</strong><br />

activations avec 10 µM de tridécanal. Cela permet d’observer l’augmentation progressive du<br />

nombre de cellules s’activant en présence d’odorant au cours de l’enregistrement. Cette<br />

augmentation déjà observée pour les ligands de OR1G1 (Sanz et al., 2005) est liée à la<br />

solubilisation progressive de l’odorant atteignant progressivement les récepteurs à la surface<br />

<strong>des</strong> cellules.<br />

En comparant les cinétiques d’activation pour <strong>des</strong> concentrations en tridécanal de 1,<br />

10 et 100 µM, on observe bien que les cellules répondent plus tôt en présence de<br />

concentration croissante en odorant, c'est-à-dire que l’activation intervient d’autant plus tôt<br />

que la concentration en odorant est forte (Figure 47). Les profils cinétiques restent similaires<br />

en présence d’OBP à 2µM.<br />

127


Pourcentage de cellules activées (%)<br />

Pourcentage de cellules activées (%)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0<br />

2<br />

A<br />

3<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

B<br />

17 2<br />

10<br />

2<br />

Sans OBP<br />

Avec OBP<br />

Temps (s)<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

Temps (s)<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Tridécanal<br />

1 µM<br />

10 µM<br />

100 µM<br />

Tridécanal<br />

1 µM<br />

10 µM<br />

100 µM<br />

Figure 47. Cinétiques d’activation du récepteur OR1G1 pour différentes<br />

concentrations en tridécanal<br />

Pourcentage de cellules activées dans un intervalle de temps (en secon<strong>des</strong>) par rapport au<br />

nombre total de cellules activées au cours d’enregistrements de 10 minutes, sans (A) ou<br />

avec hOBP-2ABac (2µM) (B). Les cellules exprimant OR1G1 ont été activées par 1, 10 ou<br />

100 µM de tridécanal appliqué en VOFA. Les barres verticales indiquent les écarts-types<br />

obtenus. Le nombre d’enregistrements analysés est indiqué au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> barres de<br />

l’histogramme, au niveau du premier intervalle de temps pour chaque concentration en<br />

odorant.<br />

On a ensuite voulu comparer les proportions de cellules activées en fonction du temps<br />

avec et sans OBP à 2µM. Pour les trois concentration en ligand testées (1, 10 et 100µM), on<br />

128


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

observe que la proportion de cellules activées est comparable avec et sans OBP pour tous les<br />

intervalles de temps (Figure 48).<br />

Pourcentage de cellules<br />

activées (%)<br />

Pourcentage de cellules<br />

activées (%)<br />

Pourcentage de cellules<br />

activées (%)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

A<br />

3<br />

B<br />

1 µM Tridécanal<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

17<br />

2<br />

10 µM Tridécanal<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

C<br />

3<br />

2<br />

2<br />

100 µM Tridécanal<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

Temps (s)<br />

Sans OBP<br />

Avec OBP<br />

Sans OBP<br />

Avec OBP<br />

Sans OBP<br />

Avec OBP<br />

Figure 48. Effet cinétique de l’OBP sur l’activation de OR1G1 à différentes<br />

concentrations de tridécanal<br />

Pourcentage de cellules activées dans un intervalle de temps (en secon<strong>des</strong>) par rapport au<br />

nombre total de cellules activées au cours d’enregistrements de 10 minutes, en absence ou<br />

en présence de hOBP-2ABac (2 µM). Les cellules exprimant OR1G1 sont activées par 1, 10<br />

ou 100 µM de tridécanal, respectivement (A), (B) et (C). Les barres verticales indiquent les<br />

écarts-types obtenus. Le nombre d’enregistrements analysés pour chaque condition est<br />

indiqué au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> barres de l’histogramme, au niveau du premier intervalle de temps.<br />

129


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Ainsi, à 2µM, l’hOBP-2ABac n’induit pas de variation dans la précocité de la réponse<br />

de OR1G1 au tridécanal. Cet aspect cinétique a été vérifié pour diverses concentrations en<br />

OBP (4, 8 et 17µM). Pour chaque intervalle de temps, la proportion de cellules activées est<br />

comparable quelle que soit la concentration en hOBP-2ABac (Figure 49) . Ces résultats<br />

indiquent que l’OBP n’a pas d’impact cinétique sur l’activation du récepteur OR1G1 pour les<br />

concentrations en tridécanal testées.<br />

Pourcentage de cellules activées (%)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

17<br />

10<br />

5<br />

6<br />

2<br />

0 à 100 100 à 200 200 à 300 300 à 400 400 à 500 500 à 600<br />

Temps (s)<br />

OBP 0 µM<br />

OBP 2 µM<br />

OBP 4 µM<br />

OBP 8 µM<br />

OBP 17 µM<br />

Figure 49. Effet de la concentration en OBP sur la cinétique d’activation du<br />

récepteur OR1G1<br />

Pourcentage de cellules activées dans un intervalle de temps (en secon<strong>des</strong>) par rapport au<br />

nombre total de cellules activées par 10 µM de tridécanal au cours d’enregistrement de 10<br />

minutes, pour différentes concentration de hOBP-2ABac. Les barres verticales indiquent les<br />

écart types obtenus. Le nombre d’enregistrements analysés est indiqué au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong><br />

barres de l’histogramme, au niveau du premier intervalle de temps.<br />

130


CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

Un <strong>des</strong> rôles supposés <strong>des</strong> OBP est de prendre en charge les odorants et les convoyer<br />

vers les récepteurs olfactifs (Pelosi, 1996). Ainsi, l’OBP interviendrait comme transporteur<br />

<strong>des</strong> odorants hydrophobes en les solubilisant dans le mucus hydrophile. Une autre fonction<br />

associée serait d’empêcher la saturation <strong>des</strong> récepteurs olfactifs en piégeant les molécules<br />

odorantes. L’OBP aurait en outre un rôle de transducteur du signal olfactif dans le cas ou<br />

certains récepteurs pourraient reconnaître les complexes OBP-odorant ou l’odorant seul<br />

relargué par l’OBP à son niveau.<br />

Dans un système d’imagerie calcique où l’odorant est appliqué en mode vapeur<br />

(VOFA), ce qui a permis de déterminer le répertoire d’interaction du récepteur OR1G1 (Sanz<br />

et al., 2005), on s’est demandé quel pouvait être l’impact de la présence d’OBP humaine<br />

hOBP-2A sur la fonctionnalité du récepteur OR1G1. Cette approche présente l’avantage de<br />

mimer les conditions physiologiques auxquelles le système olfactif est soumis. En effet, les<br />

OBP sont présentes dans un tampon qui, à l’instar du mucus olfactif, couvre les cellules qui<br />

expriment le récepteur olfactif.<br />

Dans un premier temps il a fallu changer le mode de production de hOBP-2A. La<br />

production en bactérie a permis d’obtenir <strong>une</strong> protéine bien conformée et fonctionnelle. Cette<br />

protéine ne génère pas de réponse <strong>des</strong> cellules exprimant le récepteur OR1G1 en absence de<br />

ligand indiquant qu’elle n’est pas contaminée par <strong>des</strong> composés co-purifiés comme celle<br />

produite en levure. Les mesures d’activation en présence et en absence de hOBP-2ABac<br />

produite en bactérie ont permis de montrer qu’elle n’a pas d’impact sur l’activation du<br />

récepteur OR1G1 par le tridécanal : le seuil d’activation n’est pas modifié par la présence<br />

d’OBP à diverses concentrations. La concentration en OBP dans le mucus humain n’est pas<br />

connue. Toutefois <strong>une</strong> approche de protéomique réalisée au laboratoire (Debat et al., 2007)<br />

suggère <strong>des</strong> concentrations relativement faibles comparées aux valeurs de l’ordre du<br />

millimolaire chez d’autres mammifères (Getchell et al., 1984). Les concentrations testées,<br />

<strong>entre</strong> 2 et 17 µM, sont normalement suffisantes pour envisager <strong>une</strong> interaction comme dans le<br />

cas de l’OBP de porc et le récepteur OR-17-210 (Matarazzo et al., 2002). De plus, nous<br />

n’avons pas observé de modification de l’intensité ou de la cinétique <strong>des</strong> réponses en présence<br />

d’OBP. En outre, hOBP-2A n’affecte pas la désensibilisation ou la réactivation du récepteur<br />

olfactif OR1G1 dans les conditions testées. Ainsi, nous avons montré que l’OBP humaine,<br />

131


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

dans notre système et pour les conditions testées, n’avait pas d’effet sur la réponse du<br />

récepteur OR1G1. Il faut noter cependant que l’épaisseur de tampon utilisée est d’environ 1,8<br />

mm soit près de 60 fois plus que le mucus olfactif dont l’épaisseur a été estimée à 30 µm<br />

(Getchell et al., 1984). L’aspect biomimétique du système est donc relativement<br />

limité d’autant que cette épaisseur de tampon ne peut pas être diminuée. En effet, lors de la<br />

préparation <strong>des</strong> cellules, le volume dans le puits est au minimum à 40 µL, volume sous lequel<br />

les cellules affleurent à la surface du ménisque formé au fond du puits. Si les cellules sont<br />

asséchées au cours <strong>des</strong> lavages, les réponses calciques sont perturbées. Chez le rat,<br />

l’activation <strong>des</strong> glomérules olfactifs est fortement accrue en absence de mucus olfactif,<br />

indiquant que le mucus olfactif et ses constituants jouent un rôle important dans la régulation<br />

de la réponse olfactive in vivo (Oka et al., 2006). Or le mucus olfactif est très différent du<br />

tampon utilisé dans notre étude, à la fois en terme de composition et de viscosité. Il contient<br />

de nombreuses protéines parmi lesquelles, chez l’homme, 19 % ont un rôle de protection de<br />

l’épithélium (Debat et al., 2007). On peut ainsi imaginer que les OBP (ou d’autres protéines<br />

du mucus olfactif) captent les odorants, empêchant leur accès aux récepteurs olfactifs.<br />

L’utilisation d’<strong>une</strong> OBP de porc marquée à l’iode radioactif a permis à Matarazzo et al.<br />

(2002) de déterminer, en absence de ligand, <strong>une</strong> constante de dissociation de l’OBP pour le<br />

récepteur humain OR17-210 de 9,5 nM. Les auteurs ont proposé un modèle selon lequel<br />

l’OBP est fixée au récepteur en absence d’odorant et intervient en facilitant l’accès de<br />

l’odorant au récepteur. Ces résultats vont dans le sens d’un rôle de l’OBP dans la transduction<br />

du message porté par la molécule odorante, ce qui n’exclut pas un rôle de transporteur de<br />

l’odorant. L’approche développée dans notre étude consistait à étudier l’effet fonctionnel sur<br />

OR1G1 d’<strong>une</strong> OBP capable de fixer les mêmes ligands que ce récepteur. On sait que le<br />

récepteur OR1G1 (encore nommé OR17-209) n’interagit pas avec l’OBP de porc (Matarazzo<br />

et al., 2002). Dans ce cas où le rôle de l’OBP est de transporter, ou de solubiliser l’odorant,<br />

<strong>une</strong> interaction <strong>entre</strong> le récepteur et l’OBP n’est pas nécessaire. En dépit du très faible nombre<br />

de récepteurs testés, on peut supposer qu’il existe deux classes de récepteurs, pouvant<br />

interagir ou non avec les OBP (Matarazzo et al., 2002). De plus, si dans les conditions de<br />

notre d’étude il n’a pas été mis en évidence d’impact de l’OBP humaine hOBP-2A sur le<br />

fonctionnement du récepteur OR1G1, on ne peut exclure <strong>une</strong> interaction avec d’autres<br />

récepteurs olfactifs. Par ailleurs, un seul ligand a été testé alors que OR1G1 est activé par<br />

différents ligands (Sanz et al., 2005), ces autres ligands peuvent avoir <strong>une</strong> action altérée sur la<br />

132


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

fonction de OR1G1 en présence d’OBP. Afin de vérifier ces hypothèses, on peut envisager de<br />

tester d’autres récepteurs olfactifs humains. En particulier, le récepteur OR17-210 qui<br />

interagit avec l’OBP de porc semble être un bon candidat à l’interaction avec l’OBP humaine.<br />

Ce récepteur est en outre capable de lier les cétones (Matarazzo et al., 2005). Cette différence<br />

de répertoire de fixation de OR17-210 et de l’OBP humaine conduit à émettre l’hypothèse que<br />

les OBP pourraient agir en modifiant le répertoire <strong>des</strong> récepteurs, peut-être en favorisant les<br />

faibles agonistes. L’étude de ce récepteur et ses <strong>interactions</strong> avec l’OBP devrait donc être<br />

menée en parallèle au niveau fonctionnel et biochimique. Le niveau fonctionnel peut être<br />

étudié par exemple en utilisant la méthode VOFA développée ici afin de savoir si l’OBP<br />

humaine modifie les propriétés de liaison du récepteur. Des résultats préliminaires obtenus par<br />

l’équipe de Catherine Ronin (communication personnelle) en utilisant hOBP-2A produite en<br />

levure montrent de façon encourageante <strong>une</strong> interaction <strong>entre</strong> cette OBP et le récepteur OR17-<br />

210. De plus la réponse calcique de ce récepteur à ses deux ligands (ionone et acétophénone)<br />

(Matarazzo et al., 2005) est diminuée en présence d’OBP humaine. Par ailleurs, le répertoire<br />

d’un autre récepteur olfactif (OR52D1) a été décrit au laboratoire (Sanz et al., 2005). Ce<br />

récepteur présente <strong>une</strong> légère affinité pour les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> de taille intermédiaires<br />

(<strong>entre</strong> 8 et 10 carbones). On peut donc se demander si l’OBP pourrait agir sur le<br />

fonctionnement de ce récepteur en augmentant son activation pour ces ligands.<br />

Le champ d’investigation développé ici est relativement restreint puisqu’il part de<br />

l’idée d’<strong>une</strong> action de l’OBP sur les récepteurs olfactifs. Le système d’expression<br />

fonctionnelle choisi exclut donc toute possibilité d’identification d’autres partenaires dans le<br />

processus impliquant les récepteurs olfactifs et les OBP. Il a déjà été montré <strong>une</strong> interaction<br />

spécifique de l’OBP bovine avec les membranes <strong>des</strong> épithéliums olfactif et respiratoire, mais<br />

pas avec les cils olfactifs, sites d’expression <strong>des</strong> récepteurs olfactifs (Boudjelal et al., 1996).<br />

Cette étude suggère la fixation d’OBP sur d’autres sites que les récepteurs olfactifs. On ne<br />

peut donc pas exclure d’autres récepteurs pour l’OBP. Ainsi, <strong>des</strong> récepteurs de lipocalines ont<br />

été mis en évidence, notamment la Megaline, ce récepteur cytoplasmique de 600 kDa<br />

intervenant dans la réabsorption de protéines de l’urine au niveau du rein. Elle est en<br />

particulier capable de fixer spécifiquement la RBP, la protéine de liaison de la vitamine D,<br />

l’α-microglobuline et l’OBP1a de souris (Leheste et al., 1999). Le récepteur de la lipocaline<br />

de larme, a lui aussi été identifié. Il s’agit d’un récepteur à 9 domaines transmembranaires<br />

appelé LIMR qui permet l’internalisation de la lipocaline de larme et sa prise en charge dans<br />

le système de dégradation intracellulaire (Wojnar et al., 2001, Wojnar et al., 2003). Il est<br />

133


CHAPITRE II– IMPACT D’UNE OBP SUR UN RO<br />

important de souligner que l’OBP humaine et la lipocaline de larme présentent 40%<br />

d’homologie ce qui est relativement important dans cette famille de protéine. On peut donc se<br />

demander si le récepteur de la lipocaline de larme peut lier l’OBP humaine. Afin d’identifier<br />

les couples OBP-récepteur, <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> moins restrictives devront être envisagées. D’autres<br />

organismes modèles, comme le rat, peuvent permettre à partir d’épithélium olfactif isolé, <strong>des</strong><br />

approches de co-immunoprécipitation. Ce type d’approche a permis de montrer l’interaction<br />

<strong>entre</strong> un récepteur de l’organe voméronasal de souris et <strong>des</strong> protéines du complexe majeur<br />

d’histocompatibilité (Loconto et al., 2003). De même, Saito et al. (2004) ont montré<br />

l’importance d’<strong>une</strong> famille de protéines membranaires dans l’adressage <strong>des</strong> récepteurs<br />

olfactifs à la membrane. L’approche ayant permis l’identification du récepteur de la RBP<br />

(STRA6) (Kawaguchi et al., 2007) apparaît aussi intéressante : la liaison chimique du<br />

récepteur et de la RBP, induite après incubation avec un composé photo-réactif liant les<br />

protéines a permis par western blot de mettre en évidence les complexes RBP-récepteur en<br />

vue d’<strong>une</strong> identification ; l’aspect fonctionnel pouvant être abordé dans <strong>des</strong> tests ultérieurs.<br />

Un dernier aspect qui n’a pas été étudié ici est la fonction de discrimination <strong>des</strong> OBP<br />

fortement suggérée pour les trois OBP de rat (Löbel et al., 2002). En effet, les OBP de rat ont<br />

<strong>des</strong> spectres de fixations <strong>des</strong> odorants complémentaires, chac<strong>une</strong> fixant préférentiellement<br />

certaines classes chimiques. L’hypothèse de l’existence de couples OBP-RO spécifiques a été<br />

conforté par les mesures de fixation différentes de l’OBP de porc sur deux récepteurs<br />

différents (Matarazzo et al., 2002). Toutefois, chez l’homme, il existe deux gènes d’OBP<br />

(Lacazette et al., 2000) et le deuxième variant d’OBP nommé hOBP-2B présente un spectre<br />

de fixation <strong>des</strong> odorant très proche de hOBP-2A (Cristiani, 2005). Ainsi le rôle<br />

discriminatoire <strong>des</strong> OBP pour les odorants semble compromis chez l’homme. Cet aspect<br />

pourrait être exploré plus en détail chez le rat pour lequel les ligands de quelques récepteurs<br />

commencent à être connus (Zhao et al., 1998, Araneda et al., 2004, Oka et al., 2004, Abaffy<br />

et al., 2006). Ainsi, à partir du modèle rat, s’ouvrent de nombreuses possibilités de<br />

combinaison <strong>entre</strong> les récepteurs et les différentes OBP. De plus, le modèle rat permet aussi<br />

<strong>des</strong> approches électrophysiologiques, impossibles chez l’homme. Ces métho<strong>des</strong> ont<br />

notamment permis d’élucider les mécanismes de codage du signal olfactif en déterminant le<br />

fait qu’un neurone (et donc un récepteur olfactif) répond à plusieurs odorants (Duchamp-Viret<br />

et al., 1999). On peut ainsi se demander quel peut être l’impact <strong>des</strong> OBP sur la réponse <strong>des</strong><br />

neurones en présence <strong>des</strong> différentes OBP.<br />

134


CONCLUSION ET PERSPECTIVES


CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

L’objectif de ce travail était d’apporter <strong>des</strong> éléments de réponse sur l’implication <strong>des</strong><br />

OBP de vertébrés dans l’olfaction. Un variant d’OBP humaine, hOBP-2A, étudié au<br />

laboratoire, présente <strong>une</strong> spécificité d’interaction avec les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> aliphatiques<br />

(Briand et al., 2002). Cette spécificité restreinte est à opposer avec celle plus large <strong>des</strong> OBP<br />

de porc et de bœuf. Par mutagenèse dirigée et mesures de déplacement de son<strong>des</strong><br />

fluorescentes, on a montré dans cette étude l’importance fondamentale de la lysine en position<br />

112 dans la fixation <strong>des</strong> aldéhy<strong>des</strong> et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> aliphatiques de taille intermédiaire.<br />

Chez le rat les trois OBP ont <strong>des</strong> répertoires complémentaires, suggérant <strong>une</strong> fonction<br />

de discrimination pour les OBP (Löbel et al., 2002). Toutefois cela ne semble pas être le cas<br />

pour les OBP humaines. En effet, un autre variant, hOBP-2B, étudié au laboratoire présente<br />

un répertoire de fixation <strong>des</strong> odorants similaire à hOBP-2A (Cristiani 2005). Les aldéhy<strong>des</strong><br />

étant <strong>des</strong> composés pour lesquels l’homme présente <strong>des</strong> seuils de perception bas (Laska et<br />

Teubner, 1999), on peut supposer que les OBP transportent spécifiquement ces composés vers<br />

certains récepteurs olfactifs, améliorant la perception que l’on a de ces composés par rapport à<br />

d’autres non fixés par ces OBP.<br />

Dans la deuxième partie de ce travail, on s’est intéressé aux rôles potentiels <strong>des</strong> OBP<br />

sur l’activation d’un récepteur olfactif, OR1G1, dont le répertoire inclut <strong>des</strong> ligands de hOBP-<br />

2A (Briand et al., 2002, Sanz et al., 2005). Le système d’imagerie calcique associé a <strong>une</strong><br />

application <strong>des</strong> odorants en mode vapeur (VOFA) ayant servi à la caractérisation du<br />

répertoire de OR1G1 a été utilisé en présence ou en absence d’OBP humaine. Cette approche<br />

biomimétique n’a toutefois pas permis de montrer un impact de l’OBP humaine sur<br />

l’activation du récepteur OR1G1 par le tridécanal. Ni le seuil, ni la cinétique d’activation de<br />

OR1G1 ne sont affectés par la présence d’OBP. Les limites de notre système ont été discuté<br />

précédemment, notamment le fait de n’avoir utilisé qu’un seul récepteur et un seul odorant.<br />

Toutefois, <strong>une</strong> approche identique d’imagerie calcique chez les insectes a montré qu’un<br />

récepteur de phéromone de papillon (Bombyx mori) BmOR-1 était activé en présence de<br />

bombykol solubilisé dans du DMSO ou en présence de PBP (Groβe-Wilde et al., 2006). Par<br />

ailleurs chez un autre papillon (Heliothis virescens), <strong>une</strong> famille de récepteurs aux composés<br />

phéromonaux a été identifiée dont HR13, HR14 et HR16. Une seule <strong>des</strong> deux PBP connues de<br />

H. virescens (HvirPBP2) affecte fortement la spécificité du récepteur HR13, exprimé dans un<br />

136


CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

système hétérologue, alors qu’elle n’a pas d’effets sur les autres récepteurs (Groβe-Wilde et<br />

al., 2007). Ainsi, chez l’insecte, les PBP agissent bien comme <strong>des</strong> transporteurs <strong>des</strong> composés<br />

hydrophobes vers les récepteurs. En outre, la spécificité <strong>des</strong> couples HR13-HvirPBP2 et<br />

BmOR-1-BmorPBP montre bien un rôle de discrimination de la PBP, suggérant <strong>une</strong> fonction<br />

<strong>des</strong> OBP dans le codage de la perception chimique. Par ailleurs, il a été montré par<br />

inactivation de gène qu’<strong>une</strong> OBP de drosophile, LUSH est impliqué dans la perception<br />

chimique (Kim et al., 1998, Kim et Smith 2001). Cette OBP est exprimée spécifiquement<br />

dans certaines sensilles olfactives (Shanbhag et al., 2001). Son rôle est de diminuer l’activité<br />

<strong>des</strong> neurones de ces sensilles en présence de phéromone d’agrégation (11-cis vaccenyl acetate)<br />

(Xu et al., 2005) dont le récepteur a été identifié et est lui aussi exprimé au niveau de ces<br />

sensilles (Ha et Smith 2006).<br />

En outre, les étu<strong>des</strong> de Groβe-Wilde et al. (2006 et 2007) montrent la faisabilité de<br />

notre approche. En effet le système d’expression hétérologue <strong>des</strong> récepteurs olfactifs a été<br />

utilisé de façon très similaire dans notre étude. Nous avons choisi d’appliquer les odorants en<br />

mode vapeur et non en solution en présence ou non de protéine de liaison comme Groβe-<br />

Wilde et ses collaborateurs (2006 et 2007). Leurs travaux ont été réalisés avec <strong>des</strong><br />

concentrations de PBP relativement faible (1 µM), on peut donc s’interroger sur l’effet <strong>des</strong><br />

PBP à <strong>des</strong> concentrations croissantes puisque les sensilles peuvent contenir jusqu’a 10 mM de<br />

PBP, chez Bombyx mori (Steinbrecht et al., 1995). De plus, l’application en solution ne<br />

permet pas d’analyse cinétique sur le rôle <strong>des</strong> PBP dans l’activation <strong>des</strong> récepteurs.<br />

Parmi les rôles proposés pour les OBP de vertébrés, certains n’ont pas été étudiés ici.<br />

Celui de transducteur, notamment, nécessite de connaître au préalable le couple OBP-RO. Des<br />

résultats préliminaires obtenus sur le récepteur OR17-210 et l’OBP humaine dans l’équipe de<br />

Catherine Ronin (Communication personnelle), indiquent <strong>une</strong> interaction <strong>entre</strong> ces deux<br />

partenaires. Il apparaît donc nécessaire à ce stade de répondre à deux questions. Dans un<br />

premier temps, quel est l’effet fonctionnel de l’OBP sur le récepteur OR17-210 qui fixe <strong>des</strong><br />

cétones contrairement à hOBP-2A (Matarazzo et al., 2005) ? Dans un deuxième temps, il<br />

faudra caractériser le site d’interaction <strong>entre</strong> l’OBP et le récepteur. Les récepteurs olfactifs se<br />

distinguent <strong>des</strong> autres RCPG par la présence d’<strong>une</strong> boucle extracellulaire de grande taille (40<br />

aci<strong>des</strong> aminés environ) qui relie les domaines transmembranaires 4 et 5. Cette boucle<br />

137


CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />

renferme <strong>des</strong> motifs très conservés qui ont été suggérés comme étant un site putatif<br />

d’interaction avec les OBP. Des approches de mutagenèse dirigée associées à <strong>des</strong> mesures<br />

d’<strong>interactions</strong> réalisées par <strong>des</strong> approches biochimiques (co-précipitation) ou cellulaire (colocalisation,<br />

mesure de FRET « Fluorescence Resonance Energy Transfert ») pourront<br />

permettre de valider l’implication de cette boucle dans l’interaction avec les OBP.<br />

Le rôle de protection a été avancé pour l’OBP bovine et porcine, capables de protéger<br />

<strong>une</strong> couche de cellules en culture contre un composé aldéhyde toxique, le 4-hydroxy-2nonenal<br />

(Grolli et al., 2006). On peut se demander s’il en est de même pour l’OBP humaine,<br />

d’autant plus que deux autres lipocalines, la lipocaline 2 et la lipocaline de larme présentant<br />

20 et 45% d’homologie avec l’OBP humaine ont toutes deux <strong>des</strong> activités antimicrobiennes<br />

(Flo et al., 2004, Fluckinger et al., 2004). En outre, les aldéhy<strong>des</strong> étant <strong>des</strong> composés<br />

généralement toxiques pour les cellules, le répertoire de l’OBP humaine paraît bien adapté à<br />

cette fonction. Par ailleurs, chez l’homme, 19 % <strong>des</strong> protéines du mucus olfactif ont un rôle de<br />

protection de l’épithélium (Debat et al., 2007). Cette fonction de protection est essentielle<br />

puisque l’épithélium constitue <strong>une</strong> voie d’entrée directe de molécules toxiques vers le cerveau.<br />

138


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RESUME<br />

Les molécules odorantes, généralement hydrophobes, activent les récepteurs olfactifs<br />

exprimés à la membrane <strong>des</strong> neurones sensitifs recouverts d’<strong>une</strong> couche de mucus hydrophile. Il a<br />

été proposé que <strong>des</strong> protéines liant les odorants, les OBP pour « Odorant-Binding Protein » présentes<br />

dans le mucus olfactif transportaient les odorants à travers le mucus olfactif vers les récepteurs<br />

olfactifs. On s’est intéressé dans ce travail à un variant humain de protéine de liaison aux odorants,<br />

hOBP-2A qui présente <strong>une</strong> spécificité de liaison pour les aldéhy<strong>des</strong> et les aci<strong>des</strong> aliphatiques. Par <strong>une</strong><br />

approche de mutagenèse dirigée, on a voulu définir les déterminants biochimiques de cette spécificité<br />

ainsi que les mécanismes d’entrée <strong>des</strong> ligands dans la cavité. On a ainsi pu montrer le rôle<br />

fondamental dans la fixation de certains aldéhy<strong>des</strong> et aci<strong>des</strong> aliphatiques d’<strong>une</strong> lysine (en position 112)<br />

situé dans la cavité hydrophobe de hOBP-2A. L’expression fonctionnelle d’un récepteur olfactif,<br />

OR1G1, a montré son activation par <strong>des</strong> composés se liant à hOBP-2A. Le rôle putatif de transporteur<br />

<strong>des</strong> OBP a été évalué en réalisant <strong>une</strong> étude comparative de l’activation de OR1G1 avec et sans OBP.<br />

Celle-ci a révélé que hOBP-2A n’avait pas d’impact sur l’activité du récepteur OR1G1. On ne peut<br />

toutefois pas exclure l’existence d’autres tria<strong>des</strong> odorant-récepteur-OBP, ainsi que la possibilité que<br />

les OBP interviennent dans d’autres processus biologiques.<br />

Mots clés :<br />

Lipocaline, Mutagenèse dirigée, OBP, Odorant, Olfaction, Récepteur olfactif<br />

ABSTRACT<br />

Odorant molecules, generally hydrophobic, activate the olfactory receptors embedded in the<br />

membrane of sensitive neurons which are covered with an aqueous layer of mucus. It was proposed<br />

that odorant-binding proteins, named OBP, secreted in the olfactory mucus, transport hydrophobic<br />

odorants through olfactory mucus towards the olfactory receptors. In this work we studied a human<br />

OBP variant, hOBP-2A, which has a narrow specificity for aliphatic aldehy<strong>des</strong> and acids. Using site<br />

directed mutagenesis, we wanted to define the biochemical determinants of this specificity as well as<br />

the mechanisms of ligand entrance in the cavity. We thus have demonstrated the fundamental role of<br />

a lysin (in position 112) located in the hydrophobic cavity of hOBP-2A in the interaction with some<br />

aldehy<strong>des</strong> and aliphatic acids. The functional expression of an olfactory receptor, OR1G1, revealed an<br />

activation of this receptor by some compounds that bind to hOBP-2A. The putative role of odorants<br />

transport by the OBP was evaluated by making a comparative study of the activation of OR1G1 with<br />

and without hOBP-2A. This study revealed that hOBP-2A did not have impact on OR1G1 activity. One<br />

cannot however exclude the existence of other odorant-receptor-OBP complexes, as well as the<br />

possibility that the OBP is involved in other biological processes.<br />

Keywords :<br />

Lipocalin, OBP, Odorant, Olfaction, Olfactory receptor, Site-directed mutagenesis

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