ELP Spinoza-Lacan

9h30-12h30
GABriEL ALBiAc
professeur de philosophie à l'Université
Complutense de Madrid
Le sujet du sacrifice: Lacan devant spinoza
YosHiHiko icHidA
philosophe, professeur à l'Université de Kobé
deux « tourniquets »: des concepts et du désir - Althusser
comme missing link entre philosophie et psychanalyse.
14h30-17h30
cHristiAN siMAtos
psychanalyste, ancien secrétaire
de l’École Freudienne de Paris
Lacan en crise, fantaisie
stÉPHANE NAdAud
psychiatre, philosophe
Le concept est-il l'apanage du philosophe?
Avec: JEAN ALLoucH, JosÉ AttAL,
FrANçois MAtHEroN, ÉLiANE sokoL,
MAYEttE ViLtArd.
Lectures: Sonia Pavlik, comédienne.
« Il n’y a qu’un seul problème en vérité je vous le dis, c’est le
problème Lacan, parce que c’est la question de la psychanalyse
en France », était-il écrit par l’IPA en 1964, à propos du rapport
Turquet.
Exclu de l’IPA, c’est un Lacan en crise qui se tourne alors
vers Althusser qui écrira : c’est « un homme brisé par ses
ennemis, cassé, pourtant encore plein de génie… ». Dans le
vide qui se présente, propice à une nouvelle fondation,
Althusser ne se contente pas d’accueillir le séminaire de
Lacan à l’ENS. Avec Spinoza et Machiavel qui furent pour
lui la « voie royale » vers Marx, il prend en charge Lacan à
sa façon. Il se fait le conseiller machiavélien d’un Prince
nouveau qui lui-même s’identifie à Spinoza excommunié
(c’est par « excommunication » que Lacan traduit « herem »).
Ainsi se met en marche un chassé-croisé inédit où Althusser
va vouloir faire entrer la psychanalyse dans son système
philosophique général, mais aussi faire entrer le marxisme
dans la psychanalyse. Il cherchera à faire de Lacan
l’instrument de propagation de sa doctrine. Il envoie ses
propres élèves, ses « chiens-lions » au séminaire de Lacan,
avec pour mission de ne pas le lâcher, de le harceler de
questions (et de réponses), de lui fournir sans répit de
nouveaux éléments de réflexion… Et Althusser récupère la
mise à son propre séminaire…
Ce projet ne sera pas longtemps du goût du Prince Lacan qui
au bout de quelques mois sortira de l’influence du caïman,
même si, dans le destin politique de certaines organisations
lacaniennes après la dissolution de L’E.F.P (conjoncture qui
ramène Althusser en ce vide qui s’ouvre à nouveau), cela en
reste la matrice aujourd’hui encore active.
Reconnaître Lacan sans Spinoza, que Lacan quitte en effet
en juin 1964 en disant: « sa position n’est pas tenable pour
nous », ouvre dès ce moment, une série de chantiers quant à
l’éthique, l’ontologie, le désir de l’analyste, le statut du
concept, l’importance du signe, entre autres… Ce serait alors
admettre que la psychanalyse sans Althusser est… une affaire
non classée.