Psychiatrie et Relation d'aide

Forum de l’ABRIF
Session 1 – 8 mars 2010
Paul Millemann, Pasteur et psychologue

LE PSYCHOLOGUE possède une formation universitaire
centrée sur la compréhension du comportement humain. Le
psychologue connaît les techniques d'entretien.
LE PSYCHIATRE est un médecin spécialisé dans le
traitement des troubles mentaux graves nécessitant, la
plupart du temps, la prescription de médicaments. Il utilise
aussi des techniques d'entretien et la psychothérapie pour
traiter ses patients.

LE PSYCHANALYSTE utilise une des approches en
psychothérapie, la psychanalyse, inventée par Sigmund
Freud. Il s'agit presque toujours d'un psychiatre ou d'un
psychologue qui a suivi une formation spécialisée en
psychanalyse.
LE PSYCHOTHÉRAPEUTE est celui ou celle qui offre des
services de psychothérapie. Le titre de psychothérapeute
peut alors être utilisé par des psychologues et des
psychiatres qui offrent des services de psychothérapie, mais
aussi par toute autre personne, qu'elle possède une
formation adéquate ou non.

Approche fondée par Sigmund FREUD, elle a pris
« différentes colorations selon les auteurs (ADLER, JUNG,…).
Elle établit un lien entre les difficultés actuelles et les
expériences ou les conflits refoulés et non résolus de
l'histoire personnelle.
La personne est ainsi amené à prendre progressivement
conscience de l'influence de ses conflits inconscients et à s'en
dégager progressivement.
La psychanalyse est une approche très déterministe qui
considère que tout problème est le fruit d’un traumatisme
non résolu dans l’enfance.

Les approches qui sont regroupées sous le terme de
psychologie existentielle se fondent sur la capacité de l'être
humain à diriger son existence et à se réaliser pleinement.
L'accent est mis sur le moment présent, sur la capacité de la
personne à prendre conscience de ses difficultés actuelles, à
les comprendre et à modifier en conséquence sa façon d'être
ou d'agir.
Le psychologue facilite ainsi l'exploration de soi engagée par
celui qui consulte, de même que l'expérimentation de
nouvelles façons d'être ou d'agir.
C’est en particulier les thérapies développées par Carl
ROGERS qui se font souvent groupe.

Les spécialistes de ce groupe d'approches considèrent que
les difficultés psychologiques sont liées à des pensées
(cognitions) ou des comportements inadéquats, appris par
une personne dans son environnement quotidien
Il s'agit donc d'analyser ces comportements et pensées, ainsi
que le milieu de vie de la personne, et d'apprendre de
nouveaux comportements, de remplacer ces pensées ou
émotions non désirées par d'autres qui sont d'avantage
adaptées.
Les thérapies cognitives ont montré un intérêt certain dans
l’accompagnement des dépendances.

Dans cette approche, on considère que les problèmes
personnels surgissent et se maintiennent à la faveur
d'interactions entre une personne et son entourage (famille,
amis, équipe de travail, etc.).
Après analyse de la situation problématique, l'objectif de la
thérapie est de modifier les relations entre la personne et
son entourage. Il est ainsi fréquent que le psychologue
rencontre des membres importants de l'entourage de celui
ou celle qui le consulte.
Certaines thérapies familiales sont des exemples de cette
orientation de type systémique.

Les approches thérapeutiques dites " corporelles", c'est-àdire
faisant appel à l'énergie corporelle ou au mouvement
comme agents thérapeutiques.
Ces différentes méthodes ont un fondement très discutable,
basé sur les religions orientales, en règle générale.
Si certaines techniques de relaxation sont tout-à-fait
acceptables, d’autres en revanche sont à rejeter.

Nouvelle venue dans les courants de la psychothérapie, la
psychothérapie intégrative vise à faire appel aux outils de
toutes les approches thérapeutiques.
Ainsi, elle va mettre en balance , l’usage de techniques
d’écoute, les concepts de la psychanalyse, des thérapies
cognitives et autres.
C’est une forme de « synthèse » de toutes les approches, qui
est discutable sur le plan théorique, mais qui se veut
proposer des outils adaptés aux personnesL

Sophrologie
Corporelle
Energétique
Rebirthing
Thérapies
familiales
Haptonomie
Psychanalyse
Psychodynamique
Analytique
Hypnose
Se Analyse
comprendre transactionnelle
Être bien
?
Être
soi
Existentielle
Gestalt
Humaniste
Autodéveloppement
Thérapies centrées sur
la personne
Être en Être
relation adapté
Systémique
Comportementale
Interactionnelle
Cognitive Thérapies
Programmation
comportementales
Thérapies
Traitement des
neuro linguistique
systémiques
dépendances

2. Quatre modèles
Psychologie
Psychologie
Psychologie
Psychologie
Foi
Foi
Foi
Foi

Psychologie
La psychologie et l’accompagnement n’ont rien à
voir avec le travail de l’église
Psychologie séparée de la foi…
Etre humain en trois composantes :
Traitement du corps = médecin
Traitement de l’âme = psychologue
Traitement de l’esprit = pasteur
Foi

Modèle séparatiste
Avantages :
Possibilité de travail pluridisciplinaire
Approche selon les domaines spécialisés
Inconvénients :
Anthropologie biblique
Dichotomiste ?
Trichotomiste ?
Frontières floues entre les domaines
Pas ou peu de collaboration possibles

Psychologie
La Bible suffit…
« Si cela va mal, tu n’as qu’à prier ».
Il y a un rejet total de la psychologie
La psychologie est inutile et inutilisable.
Les chrétiens doivent se tenir à l’écart.
Il convient :
de mettre en lumière les péchés.
d’exhorter à coup de versets bibliques adéquats.
Foi

Avantages
Position centrale de Bible.
Dimension du péché.
Responsabilité personnelle
Inconvénients
Négation de la souffrance des personnes
Absence d’écoute des conseillers
Mise de côté de l’aspect relationnel
Tout ne se réduit pas forcément à un péché !
Approche normative

Psychologie
Foi
Psychologie à la sauce chrétienne
Dans ce modèle « amalgame », on prend des concepts de
la psychologie qui sont mélangés à la foi.
En définitive, c’est l’approche psychologique qui domine
et qui oriente l’accompagnement de la souffrance.
C’est l’exemple classique des tempéraments :
flegmatique, colérique, mélancolique et sanguin.
En définitive, c’est la psychologie qui « domine »

Psychologie à la sauce chrétienne
Avantages
Spécificité de l’être humain.
Intérêt aux aspects relationnels
Nécessité d’un travail sur soi.
Environnement, Réactions et Prédispositions
Inconvénients
Négation de la place de Dieu
Séduction liée au fait que cela doit marcher.
Mise de côté du péché et de la responsabilité de l’être
humain

Psychologie
Foi
Une petite variante, le modèle « filtre »
Walter Barrett et Jeff de Vriese parlent d’un quatrième
modèle « filtre » dans lequel, la psychologie contient de
bons et mauvais éléments qui sont filtrés par la Bible.
Ce modèle ressemble un peu à la psychologie à la sauce
chrétienne, dans la mesure où on essaye de faire entrer
des concepts psychologiques dans la foi.
Ce modèle est incomplet : il faut aussi que la foi puisse
évaluer ce qui est « sorti » du filtre

Psychologie
Foi
Psychologie et foi en interaction
Ce quatrième modèle plaide en faveur d’une
collaboration saine de deux domaines différents.
La Relation d’aide englobe les deux et manque de clarté.
Les notions d’accompagnement spirituel et de soin
permettent de faire la différence.
L’accompagnement spirituel est du domaine pastoral.
Le soin est du domaine médical (psychiatrie).

Psychologie
Foi
Psychologie et foi en interaction
Distinguer deux cadres et deux domaines d’intervention
ne veut pas dire séparer.
Un travail pastoral peut se poursuivre avec des personnes
hospitalisées en psychiatrie (prière, contact avec la
famille, visite quand c’est possible,…).

Source : Documents du docteur Samuel PFEIFER
Psychiatre, Médecin chef, Sonnenhalde

3.1. Description des termes
Maladies psychiques graves
5 % 20 40 « personnes en bonne santé »
100
Psychiatrie
Angoisses, dépr. légères, troubles de la personnalité, dépendance
Difficultés d‘adaptation, problèmes d‘existence
Psychothérapie
P S Y C H O L O G I E
Relation d‘aide

Degré de gravité
Psychiatrie Psychothérapie/relation d ’aide
Troubles aigus
schizophrénie
dépression profonde
troubles cérébraux
Aptitude croissante au dialogue
Troubles plus légers
angoisses, doutes
sentiments d’infériorité
troubles de l’existence

Comportement (Eph 4.22)
Attitude (Rom 8.6; 12.2)
DISPOSITION
Neurobiologie
Personnalité
Constitution
Faiblesse
2 Cor. 12.9
R E A C T I O N
Sentiments - pensée
volonté - action
Problèmes
psychiques
ENVIRONNEMENT
Existence
réseau relationnel
constitution
Fardeau
Affliction
Épreuve
Tentation
Gal. 6.2
2 Cor. 6.4
1 Pi. 1.6
1 Cor. 10.13

Expérience
intérieure
Besoins, désirs,
pulsions, impulsions,
émotions
I D E A U X
Je veux faire ce qui est juste
et bon, ce qui plait à Dieu.
Solidarité, honnêteté,
CROYANCES
R E A L I T E
Situation générale, réseau
social, TRAUMA
Constitution
Physique/émotionelle
Règles et limites
(sous)culturelles
Cadre extérieur

Huit sources de conflits dans notre foi chrétienne
1. Conflit interne ou tension (idéaux contre réalité).
2. Conflits de loyauté par rapport à la famille.
3. Déception par les personnes religieuses.
4. Direction divine ou responsabilité propre ?
5. Craintes et images déformée de Dieu.
6. Sentiments fondamentaux de culpabilité.
7. Légalisme religieux contre liberté personnelle.
8. Gérer la détresse et les mauvaises conduites.

Proverbes 16.24; 18.21
1 Thessaloniciens 5.15
Hébreux 10.24-25
M É D I C A M E N T S
antidepresseurs,
neuroleptiques
tranquillisants etc.
Ésaïe 38.21
1 Timothée 5.23
D I A L O G U E
attention, sympathie
compréhension, conseil
consolation, encouragement,
instruction
Personne
AIDE PRATIQUE
visiter - décharger
activer - aider à
l‘indépendance
Galates 6.2
Matthieu 25.35-40
Proverbes 3.27

1. La relation d‘aide chrétienne diffère de la psychothérapie
séculaire premièrement au niveau du contenu.
2. Le cadre de référence des points de vue du contenu et
théologique découle des Saintes Écritures (attitude,
comportement, croissance, sanctification, justification, etc.)
3. Le contexte idéologique et moral résulte des fondements
bibliques et de la compréhension communautaire écclésiale
(sub-culture).
4. La relation d‘aide utilise de manière constructive les
références de foi du „patient“ pour renforcer un effet
thérapeutique (consolation, encouragement , correction,
exhortation, enseignement, etc.).

5. Elle est aussi consciente des modèles déformés de
religiosité et tâche de les traiter d‘un point de vue biblique.
6. La relation d‘aide entretient - de différentes manières
selon l‘orientation- l‘application de pistes traditionnelles
(prière, confession, Sainte Cène, onction, imposition des
mains, prière de délivrance de puissances démoniaques).
7. La relation d‘aide se sert des possibilités thérapeutiques
des structures communautaires de soutien et d‘élabo-ration
d‘autres chrétiens, qui partagent les mêmes convictions.
8. Au cours d‘un entretien-conseil, le conseiller spirituel à
orientation blique compte sur l‘intervention surnaturelle du
Saint-Esprit pour lui et le patient.

1
La relation d’aide biblique est
A – une forme de
psychothérapie
C – une discussion
entre amis, une
recherche de conseils
et d’aide
B – une démarche
spirituelle face à une
difficulté de la vie
D – un soin

2
A – que le
bénéficiaire se sente
mieux dans sa
relation avec Dieu
C – que le
bénéficiaire avance
dans la maturité
spirituelle pour vivre
à l’image de Christ
L’objectif de la RA
chrétienne est
B – que le
bénéficiaire ait un
comportement plus
adapté aux
exigences morales
D – que le
bénéficiaire gère
mieux ses relations
dans l’église

3
A –
se base uniquement sur la
Bible et le Saint-Esprit
C –
Ne garde des différentes
thérapies que ce qui
révèle une vérité biblique
Pour être biblique la
Relation d’Aide
B – intègre les
techniques « psy » du
moment qu’elles ne sont
pas en opposition
flagrantes avec la Bible
D –
ne se préoccupe que des
problèmes spirituels

4
C’est pourquoi les personnes
les plus qualifiées pour faire
de la Relation d’Aide biblique
A – sont les chrétiens
maîtrisant ce que dit
la Parole sur l’homme
et sur Dieu
C – sont les chrétiens
pleins de bonne
volonté
B – sont les
professionnels
D – sont les Jedi
(« que la force soit
avec eux… »)

5
Les techniques d’entretien
utilisées en psychothérapie
A – sont sans aucun
danger
C – sont un moyen de
manipuler le
bénéficiaire
B – sont la plupart du
temps tout à fait
acceptables pour la
RA biblique
D – sont inutiles, ce
qui se pense
clairement s’énonce
aisément…
clairement

6
A – sont la plupart du
temps tout à fait
acceptables pour la
RA biblique
C – sont
interchangeables
quelles que soient les
situations
Les techniques de recueil
des données utilises en
psychothérapie
B – dépendent de la
théorie sous jacente
et doivent être
examinées
D – sont trop
compliquées à
apprendre

7
Les théories qui sous tendent les
techniques de thérapies séculières
A – sont à exclure
parce qu’elles ont
une fausse vision de
l’homme
C – sont bonnes à
prendre du moment
que ça marche
B – sont bonnes à
prendre du moment
qu’on en garde la
maîtrise
D – sont a exclure
parce que nous ne
sommes pas des
thérapeutes

8
A – nécessite d’être
validée par le
bénéficiaire
C – dépend d’une
analyse biblique des
problèmes
Une bonne interprétation
des données
B – nécessite d’avoir
de bonnes bases de
psychologie
D – est facile, les
problèmes sont
toujours du même
ordre

9
A – sont mieux
acceptées si elles
découlent de la
« découverte » du
bénéficiaire
C – ne doivent pas
être confondus avec
leurs applications
Les solutions bibliques
B – ne doivent pas
êtres confondues
avec la morale
D – se trouvent
quand on les cherche
vraiment !

PASTEUR PSYCHOLOGUE