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ISOTROPIE DE L'ELLIPSE TORE - Seconde Nature

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<strong>ISOTROPIE</strong> <strong>DE</strong> L’ELLIPSE <strong>TORE</strong><br />

INSTALLATION SONORE & TACTILE<br />

une création de Julien Clauss


<strong>ISOTROPIE</strong> <strong>DE</strong> L’ELLIPSE <strong>TORE</strong> est une sculpture destinée à des églises. Une structure<br />

en bois permet au public de s’adosser pour éprouver une composition sonore qui circule<br />

dans l’église et la structure. Le dispositif produit un espace sculptural qui conjugue la nature<br />

religieuse du lieu, la dimension monumentale de la sctructure et la dimension physique de<br />

l’expérience sonore.<br />

TECHNIQUES : bois, acier, son, vibrations solidiennes.<br />

structure bois : diamètre extérieur 7.5m, hauteur 2,7m.<br />

son : diffusion sonore par ordinateur, spatialisation 16 canaux.<br />

sonorisation 12 canaux dans la structure bois : 180 haut-parleurs de contact.<br />

sonorisation 6 canaux dans l’espace : 8 haut-parleurs + 2 caissons de graves.


La structure forme un plan incliné circulaire. Vingt cinq personnes peuvent s’adosser dans<br />

une position intermédiaire entre la station verticale et allongée. 180 haut-parleurs vibrants<br />

fixés sur la face extérieure diffusent des sons dans la structure. L’auditeur les ressent et les<br />

entend par transmission solidienne en s’adossant sur le plan incliné.<br />

La composition sonore est constituée d’ un motif cylique spatialisé dans un mouvement plafond-sol-structure-plafond.<br />

Ce mouvement débute en haut de la nef, plonge vers le centre de<br />

la sculpture hémisphérique, se disperse au sol dans l’ensemble de l’édifice, remonte dans le<br />

corps des auditeurs et le plan incliné puis dans l’espace vers la nef. Le cycle débute avec un<br />

son aérien qui tombe comme un filet d’eau. Arrivée au sol, la matière sonore se charge de<br />

fréquences graves et couvre le sol de l’église, se diffuse de bas en haut dans le plan incliné<br />

puis remonte dans la nef. Le son évolue du grave vers l’aigu pendant la montée, puis s’éteint<br />

avec une consistance aérienne en fin de cycle.<br />

Les mouvements du son structurent la composition qui se fait à la fois dans l’espace de<br />

l’église et sur le corps de l’auditeur. La répétition du cycle produit une composition sonore<br />

minimale. Elle concrétise la matière sonore, suggèrant l’idée du cycle de l’eau, de condensation<br />

et d’évaporation. Après avoir rempli l’espace et atteint le sommet de la nef, le son décroît<br />

puis laisse place au silence jusqu’à la chute suivante.


SCULPTURE, MATIERE SONORE ET ESPACE<br />

“En fait, commençait à penser Morris, cette réduction au profit d’une forme de plus en plus<br />

simple ne sert qu’à dépouiller et rendre plus évidents les changements provoqués par chaque<br />

nouveau positionnement de la forme dans l’espace...”<br />

Isotropie de l’Ellipse Tore est composée d’une structure circulaire en hêtre de 7 mètres de<br />

diamètre sur 3 m de haut. La forme hémisphérique de la structure évoque un récipient dont<br />

la nature oscille entre l’objet, la sculpture, le mobilier et l’architecture. Cette indétermination<br />

objet-mobilier-architecture est nourrie par la forme globale, la valeur d’usage, la facture et la<br />

taille de la structure, intermédiaire entre le corps humain et l’église.<br />

Elle est réalisée en bois massif et maintenue par un cerclage en acier. Les procédés de<br />

construction renvoient à la menuiserie, la construction en bâtiment ou la construction navale.<br />

Laissés apparent, ils suscitent une expérience physique de l’objet et de la forme.<br />

Il ne s’agit pas de créer une relation harmonieuse entre l’oeuvre et le lieu, l’oeuvre visant<br />

plutôt une réappropriation de l’espace par le déplacement de l’usage du lieu. Installée dans<br />

un édifice religieux, l’oeuvre ne doit être ni un signe, ni un monument. Elle vise l’évidence du<br />

mobilier. Il ne s’agit pas d’une affirmation de la forme ni de la structure mais d’une sculpture<br />

en tant que lieu. L’oeuvre est à la fois spacieuse et située. La sculpture re-définit l’endroit<br />

auquel elle appartient. Sa présence dans l’espace acquiert une sorte de banalité calculée,<br />

au même titre que le mobilier de l’église. Elle affiche une dépendance résolue à son environnement<br />

et son autonomie se déclare par l’expérience sonore au contact de l’objet. Par sa<br />

valeur d’usage, les limites de la sculpture se déplacent vers le champ de l’architecture et son<br />

insertion dans le contexte social.


La structure créé un découpage dans l’espace et instaure une relation complexe au lieu. Trois<br />

contenants [ bâtiment - structure hémisphérique - corps ] délimitent trois espaces imbriqués.<br />

De façon analogue à certains couloirs de Serra ou de Nauman, la sculpture est une frontière.<br />

Elle crée un volume intérieur, lieu de passage ou de stationnement et fait se dégager un extérieur<br />

qui la contient. Cette articulation spatiale créée par l’objet se prolonge dans le champ<br />

acoustique. Une matière sonore traverse successivement les trois espaces et se transforme<br />

selon un principe de contraction et de dilatation. Les sons sont soit projetés en un flux vertical<br />

depuis le haut de la nef, soit conduits de façon solidienne directement sur le corps des<br />

visiteurs adossés à la structure, soit diffusés dans l’ensemble de l’architecture pour la remplir<br />

comme un fluide ou un gaz. Les matières sonores excitent et révèlent les structures par des<br />

mouvements, des masses et des résonances acoustiques ( réverbération dans l’église, transmission<br />

solidienne dans le bois et les os). La diffusion du son par contact direct avec le corps<br />

du visiteur renforce les articulations entre les espaces : objet-mobilier dans l’église, corps du<br />

visiteur sur la structure, espace sonore sur et dans le corps du visiteur adossé.<br />

La dimension tactile du dispositif sonore modifie la sensation d’équilibre chez l’auditeur. Les<br />

vibrations sonores appliquées des pieds à la tête sur la face postérieure du corps agissent<br />

sur les capteurs neuromusculaires. Ces vibrations composent des sensations d’équilibre ou<br />

de déséquilibre en diffusant des informations de positions fictives de membres ou du corps<br />

entier. L’a-pesanteur et l’instabilité perçue dans le corps dialoguent avec la stabilité affirmée<br />

de la structure et la soumission à la pesanteur évoquée par la forme.


Les durées, la stabilité des formes qui se matérialisent dans l’église ainsi que la récurrence<br />

d’un cycle court confèrent une permanence et une qualité sculpturale au son : étirement<br />

aérien dans l’église, vagues sourdes irriguant la structure en bois et le corps des auditeurs,<br />

brouillard harmonique s’élevant lentement dans la nef...<br />

Le dispositif met en regard différentes matérialités. Il propose une lecture de l’espace via le<br />

son qui contrarie l’habituelle perception visuelle. Parcourus et traversés par le son, les visiteurs<br />

ressentent leur propre corps : résonnant, inerte, plein, creux... Cette modification dans<br />

la perception du schéma corporel se répercute sur l’espace environnant et sa mise en son<br />

: espace vide ou plein, église saturée de matière, sensation d’immersion ou de flottement.<br />

Ce jeu de déformations, transformations, pertes de l’intégrité physique ou de l’équilibre se<br />

résume dans la question : “quel effet cela fait d’être un corps ?”


AXE <strong>DE</strong> RECHERCHE ART / SCIENCE<br />

Un programme de recherche art-science se déroule durant la création de l’installation. Il est<br />

réalisé en partenariat avec le laboratoire de Neurobiologie de la Cognition du CNRS et de<br />

l’université Aix-Marseille, dans le cadre d’une résidence à l’IMERA ( Institut Méditerranéen de<br />

Recherche Appliqué). Le projet alterne résidence en milieu scientifique, expérimentation et<br />

création artistique et résidences en milieu médical.<br />

Il s’agit dans un premier temps d’enrichir la compréhension des effets audiotactiles sur le<br />

corps : jusqu’à présent les stimuli tactiles ou sonores ont été étudié séparément par le milieu<br />

scientifique. Il ressort de l’usage des dispositifs audiotactiles que ces stimuli sonores et<br />

tactiles fusionnent (d’une façon proche des stimulations audio-visuel) et que cette intégration<br />

multisensorielle qui associe récepteur somatosensoriels et audition par conduction osseuse<br />

ne soit pas traité de façon indépendante au niveau du cerveau.<br />

Une seconde phase du projet concerne l’intégration et la composition d’illusions kinesthésiques<br />

dans l’installation artistique via un jeu sur la perception du schéma corporel.<br />

La dernière phase du projet consiste en l’exploration des effets vibro-acoustique en milieu<br />

médicale, avec la constitution d’un pole mêlant médecine dure ( psychiatrie, kinésithérapie),<br />

médecine alternative ( thérapie corporelle, ostéopathie...), recherche scientifique ( neurobiologie<br />

de la cognition) et travail artistique audio- tactile.


RECHERCHE ET <strong>DE</strong>VELOPPEMENT APPLIQUES AU PROJET<br />

Les dispositifs audio-tactiles permettent de générer des illusions de mouvements. Ces illusions<br />

kinesthésiques sont provoquées par une stimulation musculaire entretenue pendant<br />

quelques secondes pour des fréquences de vibrations comprises entre 70Hz et 120 Hz. De<br />

nombreux laboratoires de neurobiologie utilisent des vibreurs pour explorer la proprioception.<br />

Les haut-parleurs de contacts utilisés dans les dispositifs audio-tactiles produisent les même<br />

stimulations si on leur applique des signaux sinusoïdaux. Dans le cadre artistique des projets<br />

audio-tactiles, l’aspect vibro-musculaire n’a encore jamais été isolé. En outre, la dimension<br />

sonore des stimuli contribue à projeter l’auditeur dans des espaces imaginaires. Ces espaces<br />

sonores sont parfois uniquement situés sur le corps de l’auditeur, mais peuvent aussi déborder<br />

dans l’espace architectural dans lequel l’auditeur se trouve si des haut-parleurs y sont<br />

placés et que les sons circulent entre les dispositifs de diffusion sur le corps et celui dans<br />

l’espace. Des auditeurs de concerts ont ainsi témoigné d’illusions kinesthésiques à l’issue de<br />

concerts : mouvement du corps, élévation des jambes, allongement des bras...<br />

L’objectif de la coopération avec le laboratoire de neurobiologie de la perception est de travailler<br />

sur la perception du schéma corporel du visiteur en jouant sur sa sensation d’équilibre,<br />

sa perception de la gravitation et sur des illusions d’élévation des membres : «L’équilibre est<br />

une abstraction et fait appel à des modèles internes et à la cognition....Comme l’alternance du<br />

jour et de la nuit, le champ de gravitation créé par la masse de la terre fait partie des contraintes<br />

éthologiques ayant agi depuis la nuit des temps. La gravité, qui donne et retire l’équilibre<br />

corporel, « enveloppe le corps « et agit sur tous les segments corporels en même temps....La<br />

posture tranquille du corps sur un sol stable structure les objets et le monde de la perception<br />

en ce qu’elle est la référence constante. Ainsi, le maintien du corps en équilibre participe à la


constitution de la verticale subjective comme axe de référence du monde perçu.<br />

Toutes nos activités perceptives se déroulent sur le fond d’une expérience constante, qui est<br />

celle de pouvoir librement nous mouvoir à partir du repos, et de pouvoir à notre gré aussi demeurer<br />

au repos sur un sol, qui est lui-même appréhendé comme immuable. L’équilibre qui<br />

est une conséquence de la lutte contre la gravité exprime notre résistance active à l’attraction<br />

terrestre, et les émotions et la subjectivité se révèlent à travers nos attitudes corporelles.»*<br />

Pour Michèle Sinapi, la représentation de la spatialisation du son est affaire de construction<br />

mentale liée à une théorie de l’image. La représentation de la matière sonore serait elle toujours<br />

réductible au registre de perception visuel ? A l’encontre de la phénoménologue contemporaine,<br />

certains spécialistes soutiennent une théorie physicaliste du son selon laquelle la<br />

prétendue « abstraction » de la musique du XXème et XXIème siècle peut être appréhender<br />

comme une évolution vers le concret, vers une mise en perspective du matériau son. Depuis<br />

Edgar Varèse, puis la décomposition « paramétrique » des sériels et la synthèse xenakienne<br />

et ligetienne, la représentation du « matériau » musical sous la forme d’un espace à n dimensions<br />

devient de plus en plus précise et englobante.<br />

En matière de registres sensoriels, il est manifeste que les phénoménologues se sont surtout<br />

intéressés aux registres visuels et tactiles. Le paradigme qui sert de fil conducteur aux analyses<br />

de la perception chez Husserl commande un investissement tout particulier de la vision.<br />

De façon assez cartésienne pour le philosophe, percevoir, c’est tout d’abord voir (5). Merleau-<br />

Ponty, suggère que la spatialité du sonore est également un espace de perception particulier;<br />

un espace imageant : non pas l’espace externe, objectivé de réception, mais l’espace de la<br />

résonance interne immanent à la conscience. Un espace sonore redoublant l’espace physique<br />

d’un nouveau rapport sensoriel au monde : « Dans la salle de concert, quand je rouvre<br />

les yeux, l’espace visible me paraît étroit en regard de cet autre espace ou tout à l’heure la<br />

musique se déployait, et même si je garde les yeux ouverts pendant que l’on joue le morceau,<br />

il me semble que la musique n’est pas vraiment contenue dans cet espace précis et mesquin.<br />

Elle s’insinue à travers l’espace visible une nouvelle dimension où elle déferle, comme, chez<br />

les hallucinés, l’espace claire des choses perçues se redouble mystérieusement d’un « espace<br />

noir » ou d’autres présences sont possibles».<br />

L’espace immanent du registre sonore relève d’une spatialité corporelle, incarnée, charnelle<br />

: un espace de l’intériorité, du corps, lié à la fonction religieuse du bâtiment, mettant les participants<br />

en situation d’écoute ritualisée. C’est à travers cette prise de conscience de l’espace<br />

physique redoublé d’un espace sonore de l’intime, de l’intériorité, que le participant s’ouvre<br />

sur un monde de fiction. «Les autres présences possibles» dont parle Merleau-ponty, à partir<br />

de cette potentialité qu’à le son de nous transporter ailleurs sont en jeux. Un glissement fictionnel<br />

opère entre le lieu physique, historique et symbolique de l’édifice religieux, et le lieu<br />

de l’intériorité, du corps, du sensible et de l’invisible.


CALENDRIER <strong>DE</strong> REALISATION<br />

Début de production : Décembre 2011 / Fin de la production : Mars 2013<br />

- Etape 1 : Prototype : janvier 2012 à juin 2012<br />

- Etape 2: Recherche et développement : septembre 2012 à décembre 2012<br />

- Etape 2 : Réalisation et Finalisation : de janvier 2013 à Mai 2013.<br />

I. Développement Maquette I Prototype d’un module<br />

Phase 1 : Janvier 2012<br />

Prototypage modèle 1:1 et modèle 1:100<br />

validation inclinaison, nombres HP, type de HP, type de bois<br />

Phase 2: Février à Juin 2012<br />

Construction d’un module<br />

II. Recherche et Développement<br />

Phase 3 : Octobre 2012<br />

Premiers échanges avce les chercheurs<br />

Travail sur les illusions de mouvement<br />

Phase 4: Novembre 2012<br />

Résidence autour de la spatialisation du son<br />

Phase 5: Décembre 2012<br />

Résidence autour de la synthèse sonore<br />

III. Réalisation et Finalisation<br />

Phase 6 : Janvier -Février 2013<br />

Résidence de recherche IMéRA<br />

Phase 7: Février - Mai 2013<br />

Découpe , Assemblage, Montage, cablage HP, conditionnment.<br />

Présentation en avant première au centre d’art de chelles .<br />

Première dans le cadre de la programmation de Marseille Provence 2013.


EQUIPE ET PARTENARIAT <strong>DE</strong> PRODUCTION<br />

Le projet est porté par <strong>Seconde</strong> <strong>Nature</strong>, en tant que producteur délégué.<br />

Chef de projet : Mathieu Vabre<br />

www.seconde nature.org<br />

Lieu permanent de développement au cœur du centre ville d’Aix-en-Provence et festival annuel,<br />

<strong>Seconde</strong> <strong>Nature</strong> défend une dynamique artistique, culturelle et territoriale articulée autour<br />

de quatre axes : le soutien à la création et à la production, la diffusion, l’éducation artistique et<br />

la médiation culturelle, ainsi qu’un volet d’échanges internationaux.<br />

C’est, suivant le fil de l’histoire commencée, il y a plus de dix ans, par Biomix et par Terre Active,<br />

et de l’engagement précurseur des deux associations aixoises sur le terrain des musiques<br />

électroniques et des arts multimédia que <strong>Seconde</strong> <strong>Nature</strong> développe depuis 2007 une initiative<br />

dans l’environnement de ces pratiques artistiques à l’ère du numérique qui, constamment,<br />

expérimentent et inventent de nouvelles formes et de nouveaux langages.<br />

IMERA, Institut méditerranéen de recherches avancées.<br />

http://www.imera.fr/<br />

L’IMéRA est un Institut d’Etudes Avancées (IEA), destiné à accueillir en résidence des chercheurs<br />

internationaux de haut niveau, émergents et confirmés, de toutes origines disciplinaires,<br />

pour leur permettre de se rencontrer, de mener à bien des travaux qui exigent plusieurs mois<br />

de liberté sans contrainte administrative ou d’enseignement, et d’approfondir les liens avec les<br />

centres de recherche et d’enseignement supérieur de la région.<br />

Totalement interdisciplinaire, il est à la fois un lieu de résidence et le moteur d’un projet collectif<br />

de longue haleine, « contribuer à construire l’interdisciplinarité future », en s’engageant au-delà<br />

des limites disciplinaires et en mettant l’accent sur la condition humaine des sciences.<br />

Fondé par les trois universités d’Aix-Marseille et le CNRS, l’IMéRA est membre, avec les IEA<br />

de Paris, Lyon et Nantes, du Réseau Français des Instituts d’Etudes Avancées (RFIEA), l’un<br />

des treize réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) créés par l’Etat comme autant<br />

de pôles d’excellence scientifique.<br />

L’IMéRA se caractérise par trois choix affirmés :<br />

• Son ouverture à toutes les disciplines scientifiques - sciences dures et sciences humaines et<br />

sociales - mais aussi à la littérature et à la création artistique, afin de stimuler des échanges<br />

novateurs qui permettront de dépasser les limites disciplinaires ;<br />

• L’accent mis sur l’accueil de jeunes équipes interdisciplinaires et internationales, qui pourront<br />

développer leurs projets dans un cadre privilégié en relation avec des chercheurs seniors<br />

expérimentés, en résidence à l’IMéRA ou menant leurs recherches dans la région ;<br />

• Son orientation méditerranéenne, dont le but est d’associer à l’Institut, de manière privilégiée,<br />

des chercheurs issus de la zone méditerranéenne pour leur offrir une structure souple et<br />

ouverte favorisant les débats d’idées.<br />

Laboratoire de Neurobiologie et de la cognition du CNRS et de l’Université d’Aix Marseille


EQUIPE <strong>DE</strong> TRAVAIL<br />

Jean BLOUIN, Directeur de recherche CNRS,<br />

Laboratoire de Neurobiologie de la Cognition CNRS et Aix Marseille Universite<br />

Julien CLAUSS, Artiste.<br />

Laurence MOUCHNINO, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences du Sport, (HC<br />

2010)<br />

Université de la Méditerranée,<br />

Lab. Neurobiologie de la Cognition UMR 6155 Aix-Marseille Université-CNRS<br />

BIOGRAPHIE<br />

Jean BLOUIN<br />

Jean Blouin est directeur de recherche CNRS au sein du Laboratoire de neurobiologie de la cognition (LNC),<br />

unité mixte Université de Provence-CNRS Il s’intéresse aux bases neurobiologiques du contrôle des mouvements<br />

volontaires et de la posture chez l’humain. Son travail porte sur les processus de base de ce contrôle tels que les<br />

transformations sensorimotrices et le maintien de leur précision lors d’altérations des systèmes sensorimoteurs. A<br />

l’aide d’études neurophysiologiques et comportementales, il cherche à<br />

comprendre les liens entre informations sensorielles, représentations internes et production du mouvement (e.g.,<br />

mouvements oculaire et manuelle, marche). Un intérêt particulier est consacré à la fusion d’informations sensorielles<br />

(par exemple, visuelle, proprioceptive, vestibulaire) lors de la planification, l’exécution et l’apprentissage du<br />

mouvement et lors de la mise à jour de l’espace.<br />

Julien CLAUSS<br />

www.cycliq.org<br />

Artiste. Il réside souvent à Marseille et parfois à Berlin. Il est membre de Locus Sonus, laboratoire post diplôme<br />

en art sonore (École supérieure d’Art d’Aix en Provence, École Nationale Supérieure d’Arts La Villa Arson, Nice)<br />

depuis 2007. Il a étudié la musique, la mécanique physique et l’acoustique. Il a assisté Pierre Henry de 2001 à<br />

2007 lors de ses concerts. Il a créé les installations audiotactiles PAUSE et STIMULINE ainsi que le projet IMMUN-<br />

SYSTEM avec Lynn Pook.<br />

Inspiré par la littérature d’anticipation, il crée des oeuvres fondées sur l’espace qui mixent les lieux, les évènements<br />

et le public pour s’ancrer dans le réel et le manipuler. Proche de la sculpture, son travail sonore met en jeu les<br />

dimensions spatiale et tactiles du son pour engager physiquement l’auditeur dans les processus d’écoute. Souvent<br />

sonores, ses travaux mêlent installations, performances, musiques spatialisées ou art sonore.<br />

Laurence MOUCHNINO<br />

Maître de Conférences à la Faculté des Sciences du Sport, son parcours dans le domaine du contrôle du mouvement<br />

et plus particulièrement dans celui des ajustements posturaux anticipés associés au mouvement volontaire<br />

a subi 3 évolutions marquantes : dans une première phase (1990-1996), au sein de l’UPR de Neurobiologie et<br />

Mouvements dirigée par Jean Massion, elle s’est intéressée au contrôle de l’équilibre lors de la réalisation de mouvement<br />

impliquant un membre inférieur. En effet, la réalisation de tels mouvements pose un problème spécifique<br />

car le membre impliqué dans l’action assure au préalable le support du corps. Des ajustements posturaux anticipés<br />

sont alors déclenchés pour délester le membre qui va initier le mouvement c’est-à-dire créer les conditions de sa<br />

réalisation. Dans une deuxième phase (1996-2006), au sein de l’UMR Mouvement et Perception, elle a axé son<br />

travail sur l’identification des informations sensorielles à partir desquelles la coordination entre les ajustements<br />

posturaux anticipés et le mouvement était contrôlée. En d’autres termes, sur la base de quelles informations se<br />

construit une représentation interne du corps et de sa position par rapport à la gravité ; représentation interne qui<br />

est construite et mise à jour de façon à programmer les ajustements posturaux adaptés au mouvement à exécuter.<br />

Depuis janvier 2007, au sein du laboratoire Neurobiologie de la Cognition, ses études ont comme objectifs de<br />

déterminer les bases neurales liées à la planification et au contrôle en cours d’exécution du mouvement, ceci à<br />

partir d’un modèle de mouvement volontaire comme l’initiation de la locomotion.


SELECTION D’ OEUVRES<br />

1/ JULIEN CLAUSS<br />

ISO<br />

2009<br />

Installation dans l’esapce public<br />

16 Haut-parleurs, boitier PVC - spatialisation sonore 16 pistes.<br />

ISO est un régulateur de vitesse pour piéton, destiné à l’espace public. Il s’agit d’une oeuvre spéculative inspirée du Guérisseur de<br />

Cathédrale de Phillip K Dick. Une voix synthétique répète en boucle une consigne, soutenue par un signal sonore régulier qui parcourt le<br />

passage dans les deux sens.<br />

“Nous vous rappelons que la régulation de flux piéton est en vigueur dans les espaces public depuis le premier octobre. Des signaux<br />

sonores vous indiquent les vitesses de marche. Pendant vos déplacements, respectez les vitesses et les voies de circulations.» «We<br />

remind you that the regulation of pedestrian flow is effective in public spaces since October first. Audio signals indicate walking speed.<br />

During your displacements, respect speeds and lanes.“<br />

L’objectif de la consigne est d’imposer une vitesse minimum au piéton pour fluidifier le déplacement des piétons sur la voie public.<br />

L’installation à été créée pour Luxembourg 2007 et installée pendant un mois dans la passage du Glacis. Elle était présentée comme un<br />

dispositif officiel, de la façon la plus plausible possible. Aucun cartel ne mentionnait qu’il s’agissait d’une oeuvre d’art. Elle a ensuite été<br />

installé au musée Marc Chagall de Nice. Il s’agit de la première pièce que j’ai réalisé pour l’espace public. L’idée était d’ouvrir un espace<br />

de fiction, mais aussi de conserver une ambiguité sur la nature du dispositif. La partie sonore spatialisées qui complétait les voies de<br />

synthèse apportait une dimension cinétique et sculpturale.


2/ JULIEN CLAUSS ET LYNN POOK<br />

PAUSE<br />

2005<br />

Installation audio-tactile<br />

Composition sonore en 14 canaux, ampli, cartes sons, câbles, ordinateur, casques anti bruit, métal, textile, mousse, bois.<br />

Cinq lits suspendus à des arceaux d’acier sont équipés chacun de 14 hauts-parleurs vibrants. Un système mécanique à poulies et ressorts<br />

relie les lits et transmet les oscillations de chaque lit aux autres.<br />

En s’allongeant dans un des cinq hamacs, le visiteur se connecte à un système audio-tactile autonome. Curieux travelling de sensation,<br />

Pause est une expérience intimiste contrastée. Elle a inspiré une mise à l’épreuve du corps vivant et plus largement une réflexion sur des<br />

phénomènes de distorsion tactile et sonore. Est née alors une volonté d’explorer une sorte de sas de la perception où le toucher et l’ouïe<br />

hésitent, où la matière se fait duelle. De cette dualité qui trouble les organes sensoriels naît une perception augmentée du corps physique,<br />

dans laquelle la peau et l’oreille perdent leurs habitudes du réel et ne sont plus aptes à le fixer.<br />

Production : association Dédale, ars numerica.<br />

Ce projet a bénéficié du soutient du ministère de la culture et d’Ars Numérica, de la Hfg-karlsruhe, et du Kulturamt Karlsruhe.


STIMULINE<br />

2009<br />

Concert audio-tactile<br />

Durée du concert : 55min + 45min d’équipement du public.<br />

Equipés d’interfaces futuristes connectées à d’étranges concentrateurs, 28 auditeurs assistent à un concert à destination du corps.<br />

Chaque auditeur est bardé de 15 haut-parleurs miniatures dirigés vers lui et répartis des pieds à la tête. Muni des mêmes interfaces,<br />

les 2 auteurs jouent en live une musique tactile et sonore en mouvement qui oscille entre ambient et noise. En contact direct avec les<br />

haut-parleurs, le public perçoit de fines vibrations localisées se déplaçant à la surface de son corps en même temps qu’il les entend par<br />

conduction osseuse. En complément du son diffusé localement à travers la combinaison, le son est par moment aussi diffusé sur une<br />

quadriphonie de haut-parleurs «classiques» et un sub. Ces sons exterieurs permettent de faire ressentir des vibrations plus globales, de<br />

faire dialoguer l’architecture intime du corps avec un espace environnant et parfois de créer la sensation troublante d’une extension et<br />

d’un flottement du corps.<br />

Vous pouvez consulter une video sur http://vimeo.com/7202890.<br />

Conception, réalisation, composition : Julien Clauss & Lynn Pook / design du mobilier : Alexandre Chinon / costumes : Sarah Veillon / consultant en<br />

ingénérie électronique : Manfred Foxl / production : Catherine Launay, ass. Cycliq / Co-productions : Festival Scopitone, Nantes (F), Kawenga «territoire<br />

Numériques», Montpellier (F).<br />

Réalisé avec le soutien du Haupstadtkulturfonds, Berlin (D), du Ministère de la culture et de la communication (DICREAM, DDAI) , du Conseil Régional et<br />

de la Direction des Affaires Culturelle de la Région Languedoc Roussillon.


Mathieu Vabre<br />

Production déléguée<br />

<strong>Seconde</strong> <strong>Nature</strong><br />

27bis rue du 11 novembre, 13100 Aix-en-Provence, France.<br />

Tel : +33 [0]4 42 64 61 01<br />

contact@secondenature.org<br />

[+] www.secondenature.org

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