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ENglish PagEs : 11<br />

haiti<br />

observateur<br />

Par Jolibois Petit-Homme<br />

NEW YORK, 27 septembre<br />

— Le président haïtien, Mi -<br />

chel Martelly, a participé à la<br />

(Collaboration spéciale)<br />

VoL. XXXXii, no. 57 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 3-10 octobre, 2012<br />

Pendant que se déroulait la rencontre de Michel Martelly avec la communauté haïtienne, des<br />

manifestants exhibent des pancartes et crient des slogans hostiles (photo Moryl Gatereau jr).<br />

Le gouvernement Martelly/<br />

Lamo the s’est engagé dans<br />

une véritable partie de bras de<br />

fer avec l’opposition qui em -<br />

bra se les principales régions<br />

du pays depuis quelques se -<br />

maines. En guise d’une politi -<br />

que d’apaisement, le président<br />

Martelly a donné des si gnes<br />

manifestes de son en gagement<br />

à défendre son pouvoir par<br />

« tous les moyens », à l’occasion<br />

de son retour de New<br />

York où il participait à la 67 e<br />

réunion de l’Assemblée générale<br />

des Nations Unies.<br />

Contrairement aux règlements<br />

du protocole, qu’un<br />

chef d’État doit suivre plus ou<br />

moins à la lettre, M. Martelly<br />

s’est converti en chef de ban -<br />

des, à son arrivée à l’aéroport<br />

67 e Assemblée générale de<br />

l’ONU. Il a prononcé un discours<br />

traditionnel à la tribune<br />

de l’organisme mondial dans<br />

le quel il prône l’avènement<br />

Toussaint-Louverture, le lundi<br />

1 er octobre dernier. Selon un<br />

plan échafaudé scrupuleusement<br />

sur sa demande expresse,<br />

des bandes de rara l’attendaient<br />

aux portes du seul aéroport<br />

international du pays,<br />

présentant un spectacle hideux<br />

tant aux visiteurs qu’aux vo -<br />

ya geurs réguliers. Mal heu reu -<br />

sement pour la réputation du<br />

pays, à l’heure de son arrivée,<br />

plusieurs avions de ligne internationale,<br />

dont Air Fran ce,<br />

American Airlines et Spirit<br />

Air, transitaient sur le tarmac.<br />

Mais, la fin justifiant les mo -<br />

yens, cela ne genait nullement<br />

le président et sa suite, même<br />

si cette arrivée inoportune de<br />

centaines de gens enivrés par<br />

le son du tambour et l’alcool<br />

projetait l’image d’un pays<br />

barbare, voire moyenâgeux.<br />

C’ est donc de pure perte que<br />

Lè manke gid, pèp la gaye !<br />

d’ un monde plus juste dans<br />

lequel il n’y aura que des États<br />

égaux. Dans le cadre de cette<br />

vi site, il a également sollicité<br />

le déblocage des fonds promis<br />

par les bailleurs pour la re -<br />

ce même gouvernement entreprend<br />

une campagne pour attirer<br />

les touristes, alors que le<br />

ministre titulaire dudit département,<br />

Stéphanie Balmir Vil -<br />

le drouin, était du comité d’acceuil<br />

du président de la république.<br />

Quatre kilomètres<br />

à pied<br />

sous un soleil<br />

brûlant<br />

Afin de répondre à ses détracteurs<br />

qui, la veille, avaient<br />

organisé la plus grande manifestation<br />

entreprise à la capitale<br />

contre le pouvoir en perte<br />

de popularité flagrante, Mi -<br />

chel Martelly s’engageait de<br />

par courir à pied les quatre ki -<br />

lomètres reliant l’aéroport à<br />

ses bureaux, au Palais natio-<br />

cons truction d’Haïti. Il a par lé<br />

de changement puis de l’établissement<br />

d’un État de droit<br />

en Haïti. Autrement le chef<br />

d’État haïtien n’a apporté rien<br />

de nouveau, sinon, ont noté<br />

certains observateurs, les mê -<br />

mes promesses de tous les<br />

jours ressassées lancées au<br />

cours de la campagne électorale<br />

du candidat Michel Mar -<br />

telly.<br />

État de droit ou<br />

droi ts de l’État<br />

incompris<br />

Le gouvernement haïtien parle<br />

de l’établissement de l’État de<br />

droit alors qu’il n’y a aucun<br />

effort fait en ce sens. Pourtant,<br />

les droits de paisibles citoyens<br />

sont violés au quotidien. Le<br />

cas du Dr André Morno en est<br />

un exemple. Le gouvernement<br />

veut à tout prix le forcer à ven -<br />

dre sa maison pour l’expulser<br />

du quartier où se trouve la<br />

résidence privée du président<br />

de la République, qui y avait<br />

trouvé son voisin Morno déjà<br />

établi lorsqu’il acheta la propriété<br />

vacante. Le gouvernement<br />

n’a jamais démenti un tel<br />

fait. La violation de la Cons -<br />

titution est monnaie courante.<br />

Kreyòl : Paj 6<br />

Fondé à New York,<br />

cet hebdomadaire est édité<br />

par la société<br />

Haïti-Observateur Group, Inc.<br />

www.haiti-observateur.net<br />

Haïti-Observateur<br />

P.O. Box 356237<br />

Briarwood, NY 11435-6235<br />

Tél. (718) 812-2820<br />

haiti_observateur@yahoo.com<br />

New York: $1,00<br />

Partout ailleurs : 1,50 $<br />

Haïti: 20 gourdes<br />

Tél. (718) 812-2820<br />

EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />

Rencontre du président Martelly<br />

avec la communauté haïtienne<br />

La chute de Port-au-Prince entraînera<br />

la fin du pouvoir Martelly/Lamothe<br />

LES MANIFESTANTS ENGAGÉS PAR LA PRÉSIDENCE N’ONT PAS TOUCHÉ LEUR DÛ<br />

Suite en page 3<br />

Malgré les démentis formulés,<br />

tant par le Premier ministre haïtien<br />

que par le directeur général<br />

de la Direction générale des im -<br />

pôts (DGI), le projet de vente de<br />

la Haitel faisait l’objet de négociations<br />

intenses avec une compagnie<br />

basée à New York. Si les<br />

pourparlers entre les deux par-<br />

La mise en place d’un C.E.P<br />

fait sur mesure en témoigne.<br />

De toue évidence, une féroce<br />

dictature est en train de pren -<br />

dre racine. Ce n’est pas sans<br />

raison que les manifestations<br />

se multiplient dans les principales<br />

villes du pays, réclamant<br />

l’amélioration des conditions<br />

de vie, dénonçant la hausse<br />

des prix des produits de première<br />

nécessité, la corruption<br />

chronique et pandémique, d’ -<br />

im pôts perçus illégalement<br />

($1,50 sur tous les transferts<br />

d’argent effectués à destination<br />

d’Haïti par les rudes travailleurs<br />

de la diaspora. De<br />

même que les 5 centimes par<br />

minute prélevés sur les appels<br />

entrants. C’est un fait illégal<br />

d’ailleurs, puisqu’aucune loi<br />

n’a été votée à cet effet. Con -<br />

sidérant tout cela, ce gouvernement<br />

devrait présenter une<br />

déclaration annuelle d’impôts<br />

sur le revenu que constituent<br />

les impôts imposés sur les<br />

Haïtiens vivant à l’extérieur<br />

d’Haïti.<br />

Le gouvernement ne peut<br />

bénéficier d’exonération fiscale<br />

puisqu’il ne s’agit pas d’une<br />

organisation à but non lucratif,<br />

comme le prescrit le (501) (c)<br />

Suite en page 2<br />

La vente de la Haitel :<br />

Plus difficile qu’avait<br />

pensé Laurent Lamothe<br />

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DGI<br />

EN PLEIN DANS LES DÉMARCHES<br />

Laurent Lamothe (à g.) et Jean-Baptiste Clark Neptune s’unissent<br />

pour liquider la Haitel (en catimini).<br />

ties se sont ralentis depuis<br />

l’éclatement de cette affaire par<br />

Haïti-Observateur, c’est plutôt<br />

suite à une certaine réticence af -<br />

fichée par le preneur. Ayant<br />

découvert que la transaction<br />

peut ne pas aboutir dans les dé -<br />

lais souhaités, ce dernier semble<br />

Suite en page 5


2 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />

Rencontre du président Martelly<br />

avec la communauté haïtienne<br />

Suite de la page 1<br />

(3) aux États-Unis. En plus, un<br />

gouvernement étranger ne peut<br />

pas prélever de taxes sur des<br />

citoyens d’origine haïtienne vi -<br />

vant et travaillant sur des territoires<br />

étrangers. Dans tous les<br />

pays du monde, les manifestations<br />

répétées sont la conséquence du<br />

mauvais fonctionnement de l’appareil<br />

d’État ou une mauvaise gestion<br />

des affaires du pays. Les<br />

mêmes causes produisent toujours<br />

les mêmes effets. Malgré l’apport<br />

de la diaspora dans la survie du<br />

pays, elle ne bénéficie d’aucun<br />

droit de participation dans les<br />

affaires politiques et sociales de<br />

leur pays. Toutes ces revendications<br />

légitimes vont dans le même<br />

sens. Certains protestataires vont<br />

jusqu’à réclamer le dé part immédiat<br />

du président Martelly.<br />

Rencontre du président<br />

Martelly avec<br />

la diaspora au<br />

Brooklyn College<br />

La curiosité a motivé la grande<br />

Le chanteur du Tabou Combo Shoubou donnant l’abraso au<br />

PM Lamothe au Brooklyn Collège.<br />

majorité à faire le déplacement au<br />

Brooklyn College. Le président a<br />

encore tenu le même discours,<br />

promettant ce qu’il ne peut donner<br />

et n’a pas. Il parlait de ses réalisations<br />

et tout ce qu’il a inauguré<br />

La candidate malheureuse Rodneyse Bichotte qui briguait la<br />

campagne pour le 42e district de Brooklyn.<br />

sans même souligner que la pose<br />

de la première pierre de ces projets<br />

avait été faite par son prédécesseur.<br />

D’aucuns font croire qu’il a<br />

inauguré même des arbustes. Le<br />

Un manifestant brandit une pancarte dénonçant les impôts<br />

imposés sur les transferts et le minutes pour les appels entrants.<br />

public s’était montré docile mais<br />

prenait notes.<br />

Plus d’un millier de personnes,<br />

impeccablement vê tues<br />

étaient présentes pour saluer le<br />

pré si dent Martelly. La plupart<br />

sor tait de leur travail quotidien.<br />

Cependant, il faut dire que la présence<br />

des nostalgiques des bals de<br />

Sweet Micky, où l’obscénité et la<br />

dépravation régnaient souverainement,<br />

était fortement remarquée,<br />

allant de « De Facto », à « El<br />

hombre que nunca faya », en passant<br />

par «Père Brigitte ».<br />

Fait remarquable, à cette occasion<br />

: le protocole a laissé beaucoup<br />

à désirer. C’était comme un<br />

carnaval d’automne, ou un carnaval<br />

des fruits et légumes, une<br />

bande de rara paradait sur le<br />

podium.<br />

À la table réservée au président<br />

Michel Martelly, on a vu des<br />

personnages de la diaspora dont la<br />

mauvaise renommée fait peur et<br />

ne projette pas une bonne image<br />

pour le président et son personnel<br />

(s’ils en ont cure, bien sûr). Quand<br />

quelqu’un à casier judicaire pas<br />

trop orthodoxe s’attable aux côtés<br />

du président de la République, on<br />

voit qu’il n’y a eu aucun protocole<br />

sérieux. Sans éprouver la moin -<br />

dre gêne, des personnes ayant des<br />

démêlés avec la justice américaine<br />

sont admis dans l’entourage pro -<br />

che de M. Martelly Parmi elles,<br />

qui déambulaient sur ce mê me<br />

podium, il y a eu des déportés qui<br />

sont revenus à New York illégalement<br />

sous d’autre identité. Dans<br />

ce même ordre d’ idées, se trouvaient<br />

aussi des re pris de justice<br />

dont les déplacements sont électroniquement<br />

con trôlés par les<br />

autorités municipales de New<br />

York. Ils ne peuvent laisser le territoire<br />

américain. Autre ment, ils se<br />

retrouveraient aujourd’hui en<br />

Haïti exhibant leur petit bracelet<br />

rose, comme le font certains journalistes-caméléons<br />

qui, hier encore,<br />

critiquaient le candidat Martel -<br />

ly, mais qui s’affichent, aujourd’hui,<br />

encore plus Martelly que<br />

Michel Joseph. Une telle situa tion<br />

a porté des observateurs présents à<br />

s’interroger sur le service du Pro -<br />

tocole présidentiel qui ne semble<br />

pas être à la hauteur de la tâche au<br />

point de laisser de permettre à de<br />

tels éléments d’ avoir accès à l’entourage<br />

rappro ché du président.<br />

En clair, il s’agit d’une faille<br />

qui ne saurait échapper à la sagacité<br />

de nombreux visiteurs présents.<br />

Il appartient aux responsa -<br />

bles de l’ordonnancement de l’é -<br />

vénement de donner la réponse<br />

aux interrogations suscitées par ce<br />

spectacle pour le moins grotesque.<br />

Le comité organisateur de la rencontre<br />

du président haïtien avec la<br />

communauté haïtienne de New<br />

York ne peut expliquer, ni justifier<br />

le va-et-vient constant qu’on<br />

observait aux alentours du président.<br />

One ne peut imaginer Mi -<br />

chel Martelly dans l’ignorance du<br />

statut des gens qui papillonnent<br />

autour de lui. S’il ignorait qu’il y<br />

avait des personnes suspectes à<br />

ses côtés c’est extrêmement<br />

grave.<br />

Toutefois, quand on sait que<br />

dans la sécurité proche du président<br />

Martelly, au Palais national, à<br />

Port-au-Prince, des anciens repris<br />

de justice font partie de sa sécurité<br />

rapprochée, on peut se faire une<br />

idée de ce qu’on a constaté mercredi<br />

dernier, au Brooklyn<br />

College.<br />

On a même vu des caméléons<br />

de New York qui, dans le passé,<br />

questionnaient la moralité de<br />

Sweet Micky. Mais aujourd’hui<br />

ils veulent se montrer comme<br />

étant les meilleurs amis du président.<br />

Ils se sont faufilés à travers<br />

les agents de sécurité pour s’asseoir<br />

autour de la même table que<br />

le président. Ils sont nés squatters<br />

et le resteront jusqu’à la mort.<br />

Cela est onadmissible. Le président<br />

les connait tous. Cela est si<br />

vrai qu’à un certain moment<br />

Michel Martelly ne se sentait pas<br />

trop bien dans sa peau à cause de<br />

certains individus à dossier lourd<br />

qui avaient pris place près de lui à<br />

la table, qui était plutôt réservée<br />

aux membres de son gouvernement.<br />

Il plaça sa main gauche au<br />

visage parce que son voisin de<br />

table l’importunait. À ce point, le<br />

public se demandait si le président<br />

souffrait d’un malaise. Cet<br />

Une manifestants brandit une photo souvenir de Sweet Mickey<br />

en tenue carnavalesque.<br />

emmerdeur a fait semblant de ne<br />

pas comprendre que la chaise à<br />

gauche du président était réservée<br />

au Premier ministre. Quand Lau -<br />

rent Lamothe arriva, le squatter<br />

était obligé de se lever pour aller<br />

s’asseoir ailleurs, toujours sur le<br />

Les manifestants anti-Martelly crient ‘’Aba grangou woz la.<br />

podium, où un peu plus tard il a<br />

été forcé, encore une fois, de céder<br />

la chaise quand un dignitaire arriva.<br />

Quelqu’un a fait la réflexion<br />

selon laquelle si Sophia Martelly y<br />

était, ces gens n’auraient pas été<br />

Parade en l’honneur du président Martelly (toutes photos<br />

Moryl Gatereau jr).<br />

admis autour de cette table privée.<br />

Au moment où le président remettait<br />

des plaques à Cubano de l’ex-<br />

Suite en page 3


Suite de la page 2<br />

Skah-Shah #1, à Shoubou du<br />

Tabou Combo, au Dr Kesler<br />

Dalmacy et à d’autres artistes, le<br />

public commençait à vider les<br />

lieux.<br />

Manifestation anti-<br />

Martelly devant le<br />

Brooklyn College<br />

Au moment où le président faisait<br />

ses promesses traditionnelles à<br />

l’intérieur du Brooklyn College,<br />

une manifestation contre lui se<br />

déroulait au dehors. Les protestairess<br />

dénonçaient la corruption, les<br />

impôts illégaux prélevés sur les<br />

transferts d’argent effectués par la<br />

diaspora à destination de leurs<br />

familles restées au pays ; ainsi que<br />

sur les appels téléphoniques provenant<br />

de l’étranger, et qui aboutissent<br />

en Haïti. Cette manif n’ambitionnait<br />

nullement de rivaliser<br />

avec le « One Million Man<br />

March » qui eut lieu à<br />

Washington. Elle avait pour<br />

objectif d’informer le public,<br />

nal. Le puissant sénateur du nord,<br />

Moise Jean-Charles, l’avait mis<br />

au défi de déambuler dans les<br />

rues de Port-au-Prince, lors d’une<br />

de ses tirades dans l’aire du<br />

Champs-de-Mars, devant des<br />

mil liers de manifestants opposés<br />

au président Martelly. Ceux-ci<br />

avaient fermement réclamé le<br />

départ du président face aux multiples<br />

dérogations de l’équipe<br />

Martelly/ Lamo the aux principes<br />

directeurs d’une saine gestion<br />

administrative, de démocratie et<br />

voire à l’équité gouvernementale.<br />

Après avoir traversé le rond<br />

point, dit Trois-Mains, le président,<br />

suivi de près par ses con -<br />

seil lers et ministres, dont l’exsénateur<br />

Joseph Lambert, Roro<br />

Nel son, Laurent Salvador Lamo -<br />

the, Stéphanie Balmir Ville -<br />

drouin, Edo Zenny, Maxime Rou -<br />

mer, Ron sard Saint-Cyr et tant<br />

d’au tres, s’engagea sur le Bou -<br />

levard Tous saint Louverture<br />

(route de l’aéroport), le carrefour<br />

Nazon, avant d’emprunter l’Ave -<br />

nue Mar tin-Luther King. Comme<br />

un mauvais présage, un membre<br />

de sa sécurité rapprochée allait<br />

tomber raide mort d’une crise<br />

cardiaque. C’était la pagaille pour<br />

ramener son cadavre, par ambulance,<br />

vers les hôpitaux. Mais,<br />

loin de la sérénité que devrait<br />

requérir le mo men tum, les bandes<br />

de rara et les membres de la délégation<br />

présidentielle continuaient<br />

leur petit bon homme de chemin,<br />

dans une ambiance de carnaval,<br />

pour bifurquer à Lalue vers leur<br />

destination finale.<br />

« Mateli, bann<br />

ti kòb-la poun ale »<br />

A la barrière de l’ancienne Caser -<br />

ne Dessalines, là où se trouvent<br />

provisoirement les bureaux de la<br />

présidence, on entreprit de gratifier<br />

la foule des déclassés qui<br />

avaient parcouru les quatre kilo-<br />

mètres à pied avec leur idole. Au<br />

fait, ils avaient préalablement<br />

reçu un plat de nourriture afin de<br />

leur donner du « gévrine », com -<br />

me on le dit dans le milieu, et<br />

devraient être payés de mille<br />

gourdes après service rendu.<br />

Mais, comme dans toutes les opérations<br />

du genre, une véritable<br />

échauffourée s’en suivit et le service<br />

d’ordre « fit son devoir »<br />

avec zèle. Certains partisans mercenaires<br />

reçurent une raclée.<br />

Loin d’abandonner ce qui leur<br />

est dû, les mécontents retournaient<br />

à la charge, la nuit tombée,<br />

toujours à la barrière des Caser -<br />

nes Dessalines. Ils avaient, entretemps,<br />

composé une méringue<br />

dont le couplet révélateur disait<br />

sur tout : « Mateli, bann ti kòb-la<br />

poun ale ». Face à leurs revendications,<br />

car ils exigeaient d’être<br />

dument payés pour avoir « travaillé<br />

» au succès de la manifestation<br />

gouvernementale, une es -<br />

couade armée au service de la<br />

présidence mit un bémol à leurs<br />

vélléités. On utilisa du gaz lacrymogène<br />

et des coups de feu pour<br />

les réduire au silence, quoi qu’ils<br />

soient revenus sur les lieux selon<br />

une entente verbale avec les auto-<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />

Rencontre du président Martelly<br />

avec la communauté haïtienne<br />

rités<br />

L’aide internationale<br />

détournée pour alimenter<br />

la manifestation<br />

pro-Martelly<br />

Cette approche du pouvoir<br />

Martelly/ Lamothe pour se donner<br />

une apparence de popularité<br />

se fait ouvertement sur le dos de<br />

la communauté internationale. En<br />

prévision de l’événement, on<br />

avait pris la décision de réunir<br />

près du Palais national des centaines<br />

d’employés du SMCRS<br />

(Service municipal de collecte<br />

des résidus solides) payés à mê -<br />

me les fonds de certains organis -<br />

mes d’aide. Ceux-ci ont été ache -<br />

minés dans l’aire de l’aéroport<br />

Toussaint-Louverture, ainsi que<br />

d’autres journaliers des services<br />

publics dans les autobus<br />

«Dignité».<br />

Cette précaution s’avérait de<br />

toute utilité puisque, selon un<br />

membre de l’entourage du président,<br />

« nous ne faisons pas<br />

confiance à la troupe mercenaire<br />

». Il en va de meme des bandes<br />

de rara qui ont un effet « mobilisateur<br />

» garanti. Selon notre<br />

informateur, à la porte de Solino,<br />

précisément au carrefour névralgique<br />

de l’Ave. Martin-Luther<br />

King, le nombre de « partisans »<br />

a commencé à dépasser le millier,<br />

à la grande satisfaction du président.<br />

D’autre part, Martelly a utilisé<br />

les services d’une centaine de<br />

motos-taxis dont les tanks ont été<br />

remplis, en sus de la gratification.<br />

Ces motos serviraient à évacuer<br />

les membres ses amis et autres<br />

associés du pouvoir, en cas d’urgence.<br />

Cette démonstration dument<br />

payée, organisée dans le but de<br />

montrer au monde entier la popularité<br />

du président et de son équipe<br />

gouvernementale, a achoppé à<br />

un échec, comme le prouve le<br />

fiasco lors du paiement de cette<br />

racaille utilisée à dessein par les<br />

services de la présidence et de la<br />

primature confondus. Selon un<br />

membre important des services<br />

de renseignements, du renfort<br />

armé jusqu’aux dents était arrivé<br />

du nord-ouest, notamment de<br />

Port-de-Paix et d’autres localités<br />

« afin de parer à toute éventualité<br />

».<br />

La bataille pour faire<br />

basculer la capitale<br />

aura-t-elle lieu<br />

Depuis le déclenchement des<br />

hostilités, une panique latente<br />

règne dans les rangs des partisans<br />

zélés du tandem Martelly/<br />

Lamothe. Près d’une centaine de<br />

tous-terrains patrouillent jour et<br />

nuit les principales artères de la<br />

capitale et ses environs. Certains<br />

affichent des plaques privées<br />

mais avec sirè nes et gyrophares<br />

de police, alors qu’ils n’appartiennent<br />

pas à aucun service régulier<br />

de police. Les bureaux du<br />

président sont barricadés avec<br />

une nouvelle clôture en feuilles<br />

de tole de plusieurs mètres afin de<br />

« dissuader toute velléités des<br />

opposants ». Car, vraisemblablement,<br />

« on » craint que Port-au-<br />

Prince tombe aux mains de l’opposition.<br />

Une telle possibilité en -<br />

3<br />

l’opinion publique américaine et<br />

les autorités concernées de ce qui<br />

se passe en Haïti. En fait, les manifestants<br />

ont convié leur message.<br />

Parmi les manifestants, on remarquait<br />

la présence de King Kino,<br />

qui a supporté la démarche des<br />

organisateurs de ce mouvement.<br />

Lors d’une interview accordée à la<br />

station WBAI de new York, au<br />

lendemain de la manif, Daoud<br />

avait fait le point sur la situation<br />

qui sévit en Haïti, en dénonçant<br />

les irrégularités telles que la corruption,<br />

les violations de la<br />

Constitution et l’absence totale<br />

d’un État de droit.<br />

La chute de Port-au-Prince entraînera<br />

la fin du pouvoir Martelly/Lamothe<br />

Suite de la page 1<br />

Les manifestants anti-Martelly massés devant l’auditorium (photo Moryl Gatereau).<br />

Manifestation anti-Martelly, vendredi dernier, au Cap-Haïtien.<br />

traînerait « la fin du pouvoir<br />

Martelly/Lamothe » et anéantirait<br />

à jamais l’espoir d’un Laurent<br />

Lamothe, tout aussi bien des<br />

autres prétendants à la succession,<br />

d’arriver un jour au fauteuil<br />

présidentiel. Alors, toutes les dispositions<br />

sont prises, dans ces circonstances,<br />

pour tenir la capitale<br />

en état de siège non déclarée officiellement,<br />

mais pratiquement<br />

réelle.<br />

D’après des sources fiables,<br />

les services de police sont assurés<br />

par d’autres escouades de troupes<br />

d’intervention en provenance des<br />

régions éloignées. Et, « on » fait<br />

peu appel aux troupes de la<br />

Minus tha (soldats de l’ONU en<br />

Haiti), sauf pour la proximité des<br />

bureaux publics. À la tombée de<br />

la nuit, ceux-ci restent plutôt dans<br />

leurs casernes respectives pour<br />

qu’ils ne soient pas témoin de ce<br />

qui se passe la nuit qui appartiendrait<br />

exclusivement aux fidèles<br />

du président et de son Premier<br />

ministre.<br />

La chute éventuelle de la<br />

capitale est prise très au sérieux<br />

par les principaux conseillers du<br />

président surtout, d’autant que la<br />

percée fulgurante que Moise<br />

Jean-Charles a effectué dans ce<br />

que l’on croyait etre un bastion<br />

rose s’avère etre une brèche nocive<br />

pour Martelly, Lamothe et<br />

con sorts. Aujourd’hui, plus que<br />

jamais, les bidonvilles qui cernent<br />

la capitale sont une ressource<br />

que « tout le monde » peut ex -<br />

ploiter. Les gens, fait-on remarquer,<br />

étaient sortis en nombre<br />

impressionnant le dimanche 30<br />

septembre dernier, sauf les ban -<br />

des de Raras qui avaient ac cepté<br />

le contrat offert au nom du président<br />

Martelly, mais ont affiché<br />

leurs exigences vis-à-vis du pouvoir.<br />

Ce qui prouve clairement<br />

que tout peut arriver, dans un<br />

mon de où les clivages sociaux<br />

sautent aux yeux.


4<br />

RELIGION ET SOCIÉTÉ<br />

L’hyperthèse de Dieu<br />

« J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées... » (Jérémie 15: 16)<br />

Frères et sœurs en Christ<br />

C'est Kant qui distinguait dans ses<br />

« Fondements de la métaphysique<br />

des mœurs » le souverain bien originel<br />

du souverain bien dérivé.<br />

Dieu, d'après Kant, est le souverain<br />

bien originel, et, à ce titre, la<br />

cause du souverain bien dérivé.<br />

Cela dit, d'une réponse à l'une<br />

de nos dernières méditations, no -<br />

tre cousin Pierre Mompoint, de<br />

lignée paternelle, eut à exprimer<br />

ce qu'il pensait de nos Méditations<br />

bibliques et de Dieu, par ces mots<br />

qui disent le presque tout:<br />

« Bref... John, tu sais que l'intelligence<br />

suprême est nécessairement<br />

raisonnable. Dieu, en philosophie,<br />

peut n'être qu'une hypothèse;<br />

mais c'est une hypothèse<br />

imposée par le bon sens à la raison<br />

humaine.<br />

Personnifier la raison absolue,<br />

c'est déterminer l'idéal divin. Or,<br />

au cune sagesse humaine n'a su<br />

in diquer en si peu de mots le<br />

che min que chacun homme doit<br />

suivre pour développer en lui le<br />

domaine divin. Chacun prend de<br />

Dieu ce que sacapacité spirituelle<br />

lui permet d'en prendre; car Dieu<br />

est exactement pour chaque être<br />

ce que chaque être peut concevoir<br />

de lui. Le Dieu qu'il adore est toujours<br />

son propre reflet agrandi.<br />

« La religion m'importe peu.<br />

Ce qui importe réellement, c'est<br />

cette connaissance, la connaissance<br />

du plan de Dieu relatif aux<br />

hommes.<br />

Car, tu sais que Dieu a un plan<br />

et ce plan c'est l'évolution.Sitôt<br />

que l'homme a compris ce plan et<br />

qu'il le connaît vraiment, il ne<br />

peut que collaborer à sa réalisation<br />

et s'identifier à lui, telle est<br />

sa gloire et sa beauté. L'homme<br />

a compris qu'il était fait à l'image<br />

de Dieu et en comprenant<br />

Dieu comme l'homme infini,<br />

l'hom me s'est dit à lui-même : je<br />

suis le Dieu fini.<br />

« Quand le sage dit : Je<br />

veux! C'est Dieu même qui veut<br />

et tout ce qu'il ordonne s'accomplit.<br />

Il t'appartient dès lors d'être<br />

un individu original et de trouver<br />

ton centre conscient toi-mê -<br />

me sans dogme, car " l'homme<br />

vient au monde seul et il en<br />

repar tira seul. Il fait de sa vie sa<br />

propre pensée.<br />

« La nuit est noire, mais<br />

grâce au feu intense de ta quête<br />

tu parviendras nécessairement<br />

au soleil levant, car tous les<br />

êtres dont la soif d'éveil était<br />

brû lante ont trouvé la lumière...»<br />

Nous en disconvenons de l'hypothèse<br />

de Dieu ou de son existence.<br />

Parlons plutôt de l'hyperthèse<br />

de la présence de Dieu en<br />

permanence par l'Esprit-Saint. Par<br />

hyperthèse, nous entendons la<br />

connaissance d'idées qui serait<br />

hors de l'intuition, mais proche de<br />

l'expérience humaine. En un sens,<br />

Dieu se dissimulerait sous des ap -<br />

parences sensibles pour nous évaluer.<br />

Le bon sens ou la logique<br />

à/de la raison humaine est le con -<br />

cept propre aux « philosophes<br />

populaires » (Sartre) de redéfinir<br />

(revoir), d'un flottement certain,<br />

ce qui est principe comme tel, et<br />

de réduire avec rigueur les conséquences.<br />

Dieu est un mystère et le<br />

restera, en tant que tel. Mais de<br />

temps à autre, selon Son bon vouloir,<br />

Il peut se matérialiser ou s'isoler<br />

pour les besoins de l'idéal di -<br />

vin. S'isoler, ce terme nous revient<br />

souvent pour marquer la nécessité<br />

d'une hyperbole qui s'impose à<br />

toute science (Dieu) de mettre à<br />

part de son objet (la sanctification<br />

à volonté) les éléments qui pourraient<br />

s'y mêler. Nous ne pouvons<br />

nier Dieu; puisque nous savons<br />

qu'il existe dans un Haut-Lieu in -<br />

défini, et qu'Il nous visite et gui de<br />

nos journées, du début jusqu'à la<br />

fin de chacune de nos entreprises.<br />

Il s'agit ici de remarquer que certains<br />

se disent ne pas Le reconnaître<br />

puisqu'ils ne L'ont jamais<br />

vu; et pour d'autres, la nécessité du<br />

miracle pour se ressaisir de la vérité<br />

ordonnée, non douteuse. La<br />

métaphysique de la foi, après examen<br />

de nous-mêmes, en dehors<br />

du principe mental ou immoral de<br />

l'imagination, exige l'abnégation<br />

de soi-même, sur quoi s'appuierait<br />

le dessein de croire à des principes<br />

intérieurs ou à des résultats que<br />

l'on ne voit pas. Nous ne croyons<br />

pas en Dieu pour y croire; nous<br />

savons qu'Il y est, qu'Il existe de<br />

par notre relation avec Lui. Nous<br />

acceptons que chacun goûte à<br />

Dieu selon sa capacité. Ce que<br />

nous n'accepterons jamais, c'est ce<br />

déni de l'existence de l'Être Su -<br />

prême. Bref, tout le monde doit<br />

con venir que pour avoir la foi,<br />

c'est-à-dire pour fonder une obligation<br />

dans la foi, il faut une absolue<br />

nécessité de la volonté raisonnable.<br />

Le plan de Dieu, qui n'est pas<br />

l'évolution, mais la perfection, est<br />

une inclination de bonne et libre<br />

volonté. C'est, comme Kant dirait,<br />

l'impératif de la moralité.<br />

Que l'Éternel nous garde dans Sa<br />

pureté et dans Sa vérité !<br />

Jn de l'AQUARiUM<br />

Frère bien-aimé de JC<br />

Président local de la Mission<br />

nazaréenne internationale (MNI);<br />

directeur d'évangélisation.<br />

L'AQUARIUM — Première<br />

Église du Nazaréen de Laval,<br />

58, Boul. Cartier-Ouest, Laval,<br />

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Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

DEUX CHAPEAUX SUR UNE TETE VIDE OU LE CALVAIRE D’HAÏTI<br />

Première station : Lamonthe,<br />

ministre des Affaires étrangères<br />

Par Herns Mesamours<br />

Dès la première année de la présidence<br />

de Martelly, le ministère<br />

des Affaires étrangères a connu<br />

des hésitations, des faux pas, des<br />

slogans creux, le népotisme, la<br />

val se des rappels injustifiés, des<br />

nominations intempestives d’ -<br />

amis incompétents à des postesclefs,<br />

le gaspillage des deniers pu -<br />

blics. A quoi Haïti doit-il s’atten -<br />

dre si Laurent Lamothe porte<br />

maintenant deux chapeaux, puis -<br />

que ayant accédé au portes de<br />

Premier ministre à coups de dollars,<br />

de promesses de postes, ou de<br />

pots de vin ?<br />

A quel point se trouve le service<br />

diplomatique de notre pays ?<br />

Le chaos s’installe! En effet, le<br />

bud get qui y est alloué a augmenté<br />

d’un million de dollars mensuellement.<br />

Ce dépassement budgétaire<br />

était prévisible, car aucune<br />

planification n’a été faite ni aucun<br />

programme établi. Si on interroge<br />

Lamothe sur son administration, il<br />

n’en sortira rien pour la simple raison<br />

que les questionnaires des<br />

journalistes qui sont admis auprès<br />

de lui sont formulées d’avance.<br />

Les raisons de ce désordre<br />

bud gétaire sont multiples. Pour<br />

s’en tourer, Lamothe n’a de con -<br />

seil lers que quelques amis et<br />

cadres qui n’ont jamais rien eu de<br />

commun avec les affaires étrangères.<br />

Beaucoup de fonctionnai -<br />

res représentant notre pays ont été<br />

renvoyés et d’autres rappelés sans<br />

aucun examen de leurs dossiers. Il<br />

fallait faire de la place pour les<br />

amis et parents. Ces rappels ont<br />

aussi grevé le budget ministériel.<br />

Par exemple, pour rapatrier un<br />

seul ministre con seiller, cela a<br />

coû té la bagatelle de USD<br />

10.000,00 $ à un État aussi pauvre<br />

que le nôtre. Il suffit de multiplier<br />

par le nombre de fonctionnaires<br />

rappelés pour avoir une idée de la<br />

somme faramineuse jetée par la<br />

fenêtre. Le plus indignant est que<br />

les nouveaux désignés n’ont ni<br />

formation, ni compétence, ni<br />

expérience.<br />

C’est avec stupéfaction que<br />

les jeunes Haïtiens vivant en Flo -<br />

ri de ont appris la nomination de<br />

Charles Antoine Forbin au pos te<br />

de consul-général à New York.<br />

Sans préparation, traînant sa bosse<br />

paresseuse à Miami, connu pour<br />

ses magouilles délinquantes dont<br />

falsifications de documents et utilisation<br />

de faux en écriture publi -<br />

que, il n’avait qu’un atout majeur :<br />

c’est un ancien employé de<br />

NOPIN à Brooklyn. Les Haïtiens<br />

à New York se sont bien moqués<br />

de lui quand il a été incapable de<br />

répondre aux questions des journalistes<br />

qui l’avaient invité à ex -<br />

pliquer, à des émissions de radio,<br />

le commerce personnel de photographie<br />

établi à l’intérieur du Con -<br />

sulat. Forbin a étalé toute son<br />

igno rance, tout son crétinisme et<br />

toute son arrogance mal placée et<br />

n’a pu lancer, sous le feu des questions<br />

du journaliste, qu’un piteux :<br />

« Le chien aboie et la caravane<br />

passe ».<br />

Les employés du ministère<br />

n’ont pas non plus caché leur indignation<br />

quand un Lesly David,<br />

ami personnel de Lamothe, a été<br />

promu ambassadeur au Vénézue -<br />

la où il est secondé par un autre<br />

incompétent du nom de Vaval qui,<br />

selon les mêmes fonctionnaires<br />

des Affaires étrangères, avait brillé<br />

par sa nullité au Panama et avait<br />

entraîné par son comportement<br />

des restrictions pour la mission<br />

haïtienne dans ce pays dont les<br />

membres ne pouvaient même pas<br />

avoir accès au salon diplomatique.<br />

Autre raison de l’éclatement<br />

du budget : les innombrables<br />

voyages non justifiés du ministre<br />

Lamothe. À la derni re réunion<br />

de l’Assemblée générale de<br />

l’OEA, qui s’est tenue en Bolivie,<br />

la plupart des pays concernés<br />

n’avaient envoyé comme représentant<br />

qu’un fonctionnaire de<br />

leur chancellerie. Lamothe a tenu<br />

à y être présent pour se pavaner<br />

avec ses beaux costumes payés<br />

par les contribuables, alors que<br />

dans les média internationaux le<br />

peuple haïtien n’a que sa misère,<br />

ses tentes, ses bidonvilles, son<br />

choléra à montrer. Quelles sont les<br />

retombées de ces multiples<br />

voyages à l’extérieur :<br />

noTHinG, nADA, ZERo…<br />

Le pays est déficitaire de<br />

dizaines de milliers de dollars<br />

après chaque voyage à l’étranger<br />

effectué par Laurent Lamo -<br />

the. Comme un enfant ayant reçu<br />

un nouveau jouet, le Premier mi -<br />

nis tre Lamothe, jouant à l’Exécu -<br />

tif, s’invente des raisons pour<br />

pren dre l’avion Présiden tiel ?<br />

Apres la réunion de la CA RI -<br />

COM, la semaine dernière, un<br />

com munique de la présidence in -<br />

formait la nation que le président<br />

Martelly s’est rendu au Pana ma<br />

pour recevoir une distinc -<br />

tion…d’une faculté de droit. La<br />

presse locale n’a pas manqué de<br />

se moquer d’un président recevant<br />

une décoration d’une faculté et<br />

surtout des mains d’un personnage<br />

douteux ayant fait de la prison<br />

pour des raisons multiples. Le<br />

ministre Lamothe disposant d’un<br />

appareil administratif dans tous<br />

les pays pourquoi ne s’en était- il<br />

pas servi pour enquêter sur le<br />

sérieux d’une telle décoration et<br />

de ceux qui devaient y participer.<br />

Après le Panama, l’avion du président<br />

a mis le cap sur Miami, le<br />

président haïtien devant participer<br />

à…un bal. Il y est resté toute la fin<br />

de la semaine brûlant les maigres<br />

DR KESLER DALMACY<br />

“Board<br />

Certified<br />

& Award<br />

Winning<br />

Doctor”<br />

Cabinet médical<br />

Lundi – Samedi<br />

ressources d’Haïti au Fountain -<br />

blue Hotel où le champagne, la<br />

bonne chair n’ont pas manqué. La<br />

facture de l’avion privé, toutes ces<br />

dépenses seront envoyées à la<br />

pauvre Haïti pour être honorées.<br />

Toutes ces dépenses effectuées<br />

avec l’argent des contribuables.<br />

C’est scandaleux ! C’est un crime<br />

de lèse-patrie…<br />

On avait bien raison de s’esclaffer<br />

quand le chancelier Lamo -<br />

the avait choisi comme slogan<br />

pour son ministère « la diplomatie<br />

d’affaires ». Rien, absolument<br />

rien de consistant dans cette boutade.<br />

Simple prétexte pour nommer<br />

des hommes d’affaires, amis<br />

personnels, à des postes diplomatiques<br />

confortables. Aucune réforme<br />

administrative n’a été mise en<br />

place pour supporter cette politique<br />

dite des affaires. On a seulement<br />

créé des entités pour l’investissement<br />

qui ne servent qu’à<br />

caser encore des amis et des<br />

parents puisque les lois de la république<br />

n’ont pas été changées<br />

pour s’harmoniser avec la politique<br />

annoncée.<br />

Il faut souligner que la responsabilité<br />

de cette incurie au<br />

ministère des Affaires étrangères<br />

est partagée par la commission<br />

des affaires étrangères du Sénat,<br />

qui donne toujours son aval à des<br />

piètres, des incompétents, des<br />

délinquants qui, le plus souvent,<br />

ne remplissent pas les conditions<br />

requises pour faire partie d’une<br />

mission diplomatique ou d’un<br />

consulat. Cette ratification n’est<br />

qu’une simple formalité ou un<br />

moyen pour plaire aux gens du<br />

Palais ou un instrument de chantage<br />

pour obtenir des postes pour<br />

femmes, maîtresses et petites<br />

amies dans les ambassades et<br />

consulats. Demandez au consul<br />

général d’Haïti à New York de<br />

montrer sa carte de visite et son<br />

statut aux États-Unis.<br />

(A suivre : Deuxième station<br />

Herns Mesamours<br />

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Suite de la page 1<br />

vouloir renoncer complètement<br />

à la poursuite du marché.<br />

En at tendant que<br />

l’acheteur éventuel puis se<br />

voir clair dans cet im bro -<br />

glio, de nouveaux détails<br />

con cernant cette transaction<br />

apparaissent, révélant le<br />

rôle central assumé par le<br />

directeur gé né ral de la DGI<br />

dans la vente de la première<br />

compagnie de téléphone<br />

cellulaire ayant pris naissance<br />

en Haïti.<br />

En effet, le représentant<br />

de la Nord Capital LLC, la<br />

société à qui a été faite l’of -<br />

fre de vente de la compagnie<br />

de téléphonie mobile<br />

de Franck Ciné, a révélé<br />

que, dans le cadre de ses<br />

démar ches autour de l’acquisition<br />

de la Haitel, il a<br />

effectué plusieurs voya ges<br />

en Haïti, voya ges au cours<br />

desquels il a eu l’occasion<br />

de rencontrer « tous les<br />

acteurs impliqués dans la<br />

transac tion».<br />

Maintenant il faut interroger<br />

le patron de la DGI,<br />

Jean-Baptiste Clark Nep tu -<br />

ne pour qu’il dise si oui ou<br />

non il a eu des entretiens<br />

avec le vice-président de<br />

Nord Citadel.<br />

Selon les déclarations<br />

faites par ce membre de la<br />

direction de cette compagnie,<br />

dont le siège social se<br />

trouve au « Midtown », à<br />

Manhattan, lors de ses visi -<br />

tes, à la capitale haïtienne,<br />

les autorités à qui incombe<br />

la responsabilité de me ner<br />

les négociations, en vue de<br />

mener la transaction, se sont<br />

évertuées à apaiser ses<br />

craintes. Non seulement il a<br />

été présentés à plusieurs ac -<br />

teurs im portants du gouvernement,<br />

ceux qu’il a vus lui<br />

ont fait compren dre que<br />

l’affaire a la bénédiction du<br />

président de la République<br />

aus si bien que du leadership<br />

des deux Chambres.<br />

L’homme de Nord<br />

Citadel craint d’être<br />

victime d’un coup<br />

fourré<br />

Sans l’ombre d’un doute,<br />

les révélations faites par H-<br />

O relatives à la vente « en<br />

catimini » de la Haitel a fait<br />

de grands échos dans le<br />

monde des télécommunications<br />

à tra vers le monde.<br />

Selon toute vraisemblance,<br />

le jeu ne acquéreur de la<br />

compagnie de Franck Ciné<br />

s’était laissé éblouir, voir<br />

même baratiner, par les<br />

hommes du pou voir. Ces<br />

derniers faisaient tout en<br />

leur pouvoir pour persuader<br />

le représentant de Nord<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

La vente de la Haitel : Plus difficile<br />

qu’avait pensé Laurent Lamothe<br />

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DGI EN PLEIN DANS LES DÉMARCHES<br />

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Tels.: 3796-4080; 3647-6420 (Proprietaire)<br />

Cita del de ne pas laisser<br />

traîner l’affaire, afin de<br />

d’éviter de se laisser supplanter<br />

par d’autres.<br />

Au prix d’USD 25 millions<br />

$, se laissait-il dire, il<br />

ne pouvait trouver une telle<br />

aubaine nulle part au<br />

monde. C’est pourquoi, il<br />

était devenu intéressé à faire<br />

l’achat, ayant fini par<br />

convaincre ses associés<br />

qu’il y avait une chan ce<br />

extraordinaire à prendre,<br />

«avant qu’un autre larron »<br />

ne parvienne à enlever une<br />

telle opportunité à leur<br />

barbe.<br />

Toutefois, l’écho fait par<br />

les faits rapportés dans l’heb -<br />

domadaire Haïti-Obser va -<br />

teur , exposant au grand jour<br />

la vaste cons piration montée<br />

en vue d’accaparer la compagnie<br />

de cet hom me d’affaires,<br />

a sérieusement ébran lé<br />

le jeune acheteur. À la lumière<br />

des dernières informations<br />

révélées, il a fini par comprendre<br />

qu’il allait être victime<br />

d’un coup fourré.<br />

L’idée d’être victime<br />

d’une telle supercherie l’a<br />

totalement ren versé, au<br />

point de se raviser de cette<br />

acquisition. Mais il souhaite<br />

que lui soient restitués plus<br />

d’un demi- million de dollars<br />

versés sous forme<br />

d’acomp te en vue d’effectuer<br />

l’achat, sans mentionner<br />

les frais de voyage et de<br />

dîners au restaurant qu’il a<br />

faits pour mener à bien les<br />

démarches.<br />

Sans doute dérouté<br />

par l’incohérence<br />

des autorités<br />

Le vice-président de Nord<br />

Citadelle ne savait « qui<br />

croire » quand il a appris le<br />

démenti opposé par les<br />

hommes du gouvernement<br />

aux révélations du journal.<br />

Cela est d’autant plus dé -<br />

rou tant que les deux principaux<br />

acteurs ont publiquement<br />

rejeté l’authenticité<br />

des négo ciations en cours.<br />

En effet, on se souvient,<br />

le Premier ministre Laurent<br />

Lamo the n’a pas eu froid<br />

aux yeux pour intenter un<br />

procès en diffamation<br />

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contre Léo Joseph et Haïti-<br />

Obser vateur, suite aux révélations<br />

concernant cette<br />

vente par l’État haïtien.<br />

Si Laurent Lamothe s’est<br />

in surgé contre l’auteur de<br />

l’ar ticle d’H-O ayant fait<br />

état de cette transaction oc -<br />

culte aux dépends de Franc<br />

Ciné et de sa famille, c’est<br />

par le biais de ses avocats à<br />

Miami qu’il dit avoir lancé<br />

une action judiciaire. Il n’a<br />

jamais fait d’intervention<br />

per sonnelle directe pour ap -<br />

puyer son point de vue.<br />

C’est aussi l’attitude qu’ il a<br />

eue en Haïti. Sa réplique a<br />

été diffusée dans un communiqué<br />

émis par le secrétariat<br />

de la primature dénonçant<br />

les faits rapportés par le<br />

jour nal. M. Lamothe n’a<br />

jamais pu se présenter en<br />

per sonne pour lancer un<br />

démenti. Voici ce que rapporte<br />

le quotidien Le Nou -<br />

velliste, dans son édition du<br />

20 août 2012 : «“ Dans une<br />

note rendue publique, le<br />

secrétariat de la Primature<br />

“ condamne avec véhé -<br />

mence la campagne de diffamation<br />

gratuite orchestrée<br />

contre le Gouverne -<br />

ment de la République par<br />

le journal Haïti Observa -<br />

teur ”».<br />

5<br />

Par contre, Laurent<br />

Lamo the a utilisé le directeur<br />

général de la DGI,<br />

Jean-Baptiste Clark Neptu -<br />

ne comme bouc émissaire.<br />

C’est à lui qu’il a confié la<br />

responsabilité d’offrir son<br />

démenti à la presse concernant<br />

la vente annoncée par<br />

H-O. Dans le même article<br />

du Nouvel liste, qu’a signé<br />

Rober son Alphonse, M.<br />

Clark Nep tune déclare catégoriquement<br />

: «La phase de<br />

vente de la compagnie n’est<br />

pas encore lancée ».<br />

Jean-Baptiste Clark<br />

Neptune est donc partie prenante<br />

de cette vente clandestine<br />

de la Haitel, qui se<br />

prépare, et dont les ac teurs<br />

s’acharnent à garder secrète.<br />

Pour avoir catégoriquement<br />

déclaré fausse l’information<br />

diffusée par H-O au sujet de<br />

cette affaire, Clark Neptune<br />

doit être prêt à dire la vérité,<br />

toute la vérité sur la vente<br />

de cette compagnie privée; à<br />

aller jusqu’à af fronter le<br />

vice-président de Nord Ca -<br />

pi tal, qui dit le contraire. Le<br />

moment viendra où la vérité<br />

sur l’affaire de la Haitel<br />

éclatera au grand jour et «<br />

sera proclamée sur tous les<br />

toits », comme dit l’Évangile.<br />

AVIS AUX LECTEURS<br />

Il est porté à la connaissance des lecteurs d’Haïti-Observateur<br />

que le coût aux kiosques du journal, dans la zone métropolitaine<br />

(New York et ses cinq boroughs, New Jersey et<br />

Connecticut) reste inchangé, c’est-à-dire 1 $ (un dollar) la<br />

copie. Aucune décision concernant une hausse du prix n’a été<br />

prise ni annoncée. Les distributeurs dans les régions signalées<br />

qui exigent 1,50 $ la copie n’ont aucune base légale pour<br />

changer le prix du journal. Par conséquent, les lecteurs sont<br />

avisés qu’ils ne sont pas obligés de payer plus d’un dollar pour<br />

la copie. En cas de conflit avec des distributeurs récalcitrants,<br />

ils s’aviseront d’obtenir leur copie à d’autres kiosques où le<br />

protocole établi est strictement observé.<br />

La Direction.<br />

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delightful array of dishes for<br />

Breakfast, Lunch and<br />

Dinner<br />

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233-06 Merrick Blvd. (between 233rd St. &<br />

234th St.) Phone: 718-341-8566


6 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Kreyòl<br />

ou kwè tout Ayisyen<br />

konprann byen sa k’ap<br />

pase nan sen nou jodi a ?<br />

Bwooklin, Nouyòk— Anpil<br />

konpatriyòt pa fouti konprann sa<br />

k’ap pase nan sen nou jodi a. Gen<br />

moun pami nou ki konpraan jwèt<br />

la, paske yo gen eksperyans deja<br />

pou yo konprann byen tout mannèv<br />

k’ap fèt pou bwouye kat la.<br />

Gen yon movèz fwa k’ap degaje<br />

paske nou gen yon pakèt mechan<br />

nan sen nou. Se pa sa pèp la te<br />

vote paske l te konnen sa l te vle,<br />

se sa yon pakèt moun tonbe di nan<br />

moman sa a, daprè sa k’ap pale<br />

deyò a.<br />

Depi 18 me 2009, yo bay<br />

moun ki plonje nan politik yon<br />

okipayon pou yo fè paske yo konnen<br />

byen pa gen anyen k’ap regle<br />

toutotan dirijan nou yo pa pran<br />

pwòp responsabilite yo pou penmèt<br />

yon amelyorasyon nòmal.<br />

Nou gen yon defo ke nou dwe ko -<br />

rije imedyatman pou nou pa kontamine<br />

lòt yo ki vle fè jefò pou<br />

bagay yo chanje. Nou toujou kite<br />

emosyon anvayi kè nou pou nou<br />

pa rive fè yon pa Nago, yon pa<br />

Kita. Tout ti bri sapat entimide nou<br />

e fè kè nou sote pou granmesi. Se<br />

sa ki lakòz anpil nan dirijan nou<br />

yo ap pase nou nan betiz. Ayiti<br />

chaje ak mèsenè ki vle lage pèp la<br />

nan dans kimele, paske yo gen<br />

trou pou yo jete yo byen vit san<br />

pè sonn pa konn ki wout yo fè. Sa<br />

yo di jodi a, se pa sa yo retounen<br />

avèk li paske yo konnen byen ke<br />

Ayisyen pa janm chita sou yon<br />

bagay pou wè fen li avan yo pase<br />

nan yon lòt pou pa gen yon melanj<br />

oubyen nan langaj mistik, manje<br />

marasa. Nou tout dwe konprann<br />

ke tout bagay gen yon kòmansman<br />

e yon finisman. Lè yon moun<br />

vin pote yon zen ban nou, fòk nou<br />

pa kouri tande l sou emosyon pou<br />

fè nou tout ap fè tenten paske anpil<br />

nan konpatriyòt nou yo, fanm kou<br />

gason, renmen bay manti e yo aji<br />

san panse paske yo fè lamayòt san<br />

madigra. Nan menm sans la, gen<br />

yon seri de chaloska mal maske ki<br />

konprann yo kapab fè moun pè<br />

nan tentennad yo.<br />

Pèp la bouke pran nan kou<br />

mètdam nan men dirijan malad,<br />

odasye, san konsyans ki san pres -<br />

tij, san karaktè e san diyite moral.<br />

Yo oblije ap mete nou tout nan<br />

menm panye pou n mache tèt bese<br />

e aplodi tout tenten yo frape nan<br />

figi nou kòm si dire se yo ki konnen<br />

e nou tout se moun sòt. Pa gen<br />

okenn moun k’ap vin pran nou<br />

nan kaponnaj e se li menm sèl ki<br />

pote mesaj pou nou kwè li. Ayi -<br />

syen poko gen yon lidè depi 1986.<br />

Tout sa ki te konprann yo te yon<br />

lidè, se te fo mamit, e yon move<br />

krizokal. Pinga n kite pè sonn vin<br />

kaponnen nou nan mo man kote<br />

koutba ki gen nan sosyete nou an.<br />

Tout vòlè, konplotè, kidnapè,<br />

dwògdilè, gran manjè, blofè, asasen,<br />

trèt, medizan malpalan ak<br />

piyajè ap fofile nan sen nou. Yo<br />

tout ki di y’ap travay pou nou nan<br />

ale kote m’sye blan pou pote rapò<br />

kont yon lòt, se mannèv ipokrit.<br />

Nou pa dwe patisipe nan bagay<br />

konsa. Nou pran twòp kou, pèp<br />

ayi syen, nou pa dwe kite blofè ak<br />

jalou yo lage nou nan twou La -<br />

valas la ki kowonpi, e an menm<br />

tan santi nan nen nou. Nou la pou<br />

prensip e non pou dezòd, paske<br />

dezòd pa janm pwodwi bon bagay<br />

nan sosyete a. Konspirasyon se<br />

eliminasyon ke nou pa dwe kite<br />

pran pye nan sen nou. Fòk nou pa<br />

bliye, gen anpil moun ki byen ak<br />

nou, ki par ipokrit, e ki pa ta renmen<br />

nou fè okenn jefò poutèt se<br />

pa yo ki nan pozisyon an. Nou rele<br />

yo jalou paske yo manifeste yon<br />

jalouzi ki san parèy. Moun jalou se<br />

kouto 2 bò ki kapab koupe san<br />

zatann paske w pa’t janm kwè yo<br />

ta bay kout kouto nan do. Jodi a<br />

popilasyon moun jalou yo og -<br />

man te paske yo vle pran pouvwa<br />

a pafòs e yo menm bliye ke yo te<br />

pase 20 tan san yo pa t janm regle<br />

anyen serye. Mesye-dam opozisyon<br />

yo fè wout kwochi pou yo al<br />

tonbe nan menm vomisman chen<br />

an, tankou pwofesè a te di a. Nou<br />

gen memwa kout e sa ka lage nou<br />

nan tenten. Nou pa reflechi pou<br />

nou konprann byen reyaksyon<br />

La valas yo ki bezwen repran pou -<br />

vwa a pou 50 lane. Tankou anpil<br />

moun fè konnen, apiye mouv man<br />

2 grenn gòch sa a, ki reyèlman pa<br />

gen kòmansman, se lage tèt nou<br />

nan deblozay. Si n kondane pou<br />

nou rete toujou nan opozisyon tèt<br />

chat, nou mèt boule gra e na va di<br />

si nou te konnen. Lè sa a l’ap twò<br />

ta e na vle lanmò ki p’ap janm vin<br />

jwenn nou. Li lè pou nou pran<br />

desten nou nan men nou, ann pa<br />

mete konfyans nou sou lòt yo ki<br />

p’ap regle anyen pou mas pèp la,<br />

men pou tèt yo.<br />

Nou te fè yon ti deplasman<br />

pou Bwouklin dimanch swa. Nou<br />

te aprann te gen yon reyinyon ki<br />

t’ap fèt pou mete tout koze sekrè<br />

deyo. Yon zanmi te anonse nou e<br />

nou te kouri sou tèt pou n p’at rate<br />

okazyon an. Nou te rive atan pas -<br />

ke nou pa t vle rate yon yota. Yo te<br />

mande nou pou n te idantifye nou<br />

pou n te sa rantre paske se te yon<br />

reyinyon ekstraòdinè sou konjonkti<br />

aktyèl la. Te gen yon sekirite<br />

sere, pou n pa di gason pa kan -<br />

pe. Nou te rantre, nou pran plas<br />

nan yon pozisyon kle. Nou te<br />

idantifye nou nòmalman, paske<br />

nou kwè nan prensip ak disiplin.<br />

Se 2 bagay sa yo ki pou fè n avanse.<br />

Seyans la te kòmanse lè yo te<br />

anonse a san manke yon minit.<br />

Yon fi ak yon gason te pran plas<br />

yo kòm medyatè, sètadi moun ki<br />

gen balans nan men yo pou fè<br />

bagay yo mache jan li sipoze ye a.<br />

Nou deja pran yon gwo mòso sou<br />

espas la, nou kwè li ta bon pou n<br />

rete la pou n fè’w viv sa ki te soti<br />

nan refleksyon-an.<br />

Klarisa : Bonswa tout kanmarad<br />

ki reponn prezan aswè a, pas -<br />

ke peyi n malad, li nan agoni tout<br />

bon vre. Mezanmi, bagay yo grav<br />

pase aksan grav.<br />

Petyon : Zanmi mwen yo, kouman<br />

nou ye anba tèt chaje sa yo,<br />

kouman nou ye ?<br />

Foul la : Nou la ap swiv paske<br />

nou p’ap pran nan kaponnay malfektè<br />

yo ki vle vann peyi a tout<br />

bon nan fè vye mannèv ki p’ap<br />

jwenn plas yo menm.<br />

Petyon : Se sa li ye menm !<br />

Klarisa, sa w genyen, cheri ? E pa<br />

m-la avèk ou, amou. Bagay yo pa<br />

fouti grav.<br />

Klarisa :Petyon, nou pa gen tan<br />

pou nou rete nan koze kredi, paske<br />

nou gen yon moun malad nan<br />

men nou e yon pakèt mantè pa vle<br />

anyen regle pou peyi a. Se pa<br />

moman pou nou rete nan literati<br />

paske peyi nou ap pase yon<br />

peryòd ki di konsa depi ekzistans<br />

li. Patri-a andanje ! Fòk nou leve<br />

kanpe pou nou rebati lakay e fè<br />

tout sendenden yo konprann ke<br />

jwèt y’ap eseye jwe a p’ap pase.<br />

Petyon : Cheri, ou gen rezon.<br />

Nou antrave e nou menm nan ka.<br />

Pisans Granmèt la pi fò e nou gen<br />

pou n triyonfe.<br />

Klarisa : Tankou defen manman<br />

m toujou di : « Jan chèche,<br />

Jan twouve ».<br />

Petyon : Ou pa manti. Anverite<br />

nou jwenn tout bon vre sa nou t’ap<br />

chèche a. Mwen pa fin kwè se nou<br />

ki te vote bann trèt yo ki vle vann<br />

peyi a. Se Preval ki mete moun sa<br />

yo sou moun pou anpeche peyi a<br />

fonksyone nòmalman. Yon pakèt<br />

mantè ak machann peyi.<br />

Klarisa : Mwen pa kwè nou<br />

t’ap chache pichon sa a. Se ansyen<br />

dirijan pèpè nou yo ki rete nan fè<br />

tenten, vye mannèv pou kenbe<br />

pouvwa a ki voye bann rat do kale<br />

sa yo nan mitan nou. Se pa anyen<br />

yo te vin fè reyèlman osnon regle<br />

zafè yo. Mesye sa yo te konprann<br />

ke peyi Dayiti se yon boul pou yo<br />

fè pas lè yo vle.<br />

Petyon : Ou t’ap swiv, cheri.<br />

Ou pa wè Preval te vle ban nou<br />

Selesten pou l te ranje chita l ?<br />

Bon dye di pa gen sa menm.<br />

Toujou gen yon move bagay pou<br />

mechan an fè pou yo kenbe l e<br />

sere boulon li. Selesten p at lòzèy<br />

nan soup la ke yo te vle bay pèp la.<br />

Bondye fè bagay yo ap mache<br />

pou peyi a. Nou pa bezwen pè,<br />

Bon dye toujou avèk Ayiti pou<br />

anpeche demon yo krisifye l. Ou<br />

pa wè gen yon souflantchou ki<br />

rele Moyiz ki lage pè las nan<br />

degon gouvènman Mateli/Lamòt<br />

la.<br />

Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />

M’sye gen pou l aldousman paske<br />

pa gen anyen ki cho ki finalman<br />

pa frèt. Se yon sen pouse ki nan<br />

dèyè l pou mete touman nan peyi<br />

a pou kreye kriz jis 2014. Li avèk<br />

anpil vagabon e menm sanginè ap<br />

konplote pou efase tout bagay.<br />

Nou pa bezwen pè paske gouvènman<br />

sa a pa fouti ebranle paske se<br />

yon ti ponyen moun k’ap fè dezòd<br />

pou granmesi e toutalè tout gen<br />

pou pran men yo. Kominote entènasyonal<br />

la konnen ki pyon Nèg<br />

sila yo gen nan men yo pou pouse<br />

pou yo fè kreye kriz. Fwa sa a tentennad<br />

yo a p’ap pase menm. Ayi -<br />

syen renmen pran nan Tonton<br />

Nwèl e yo pa janm pran oserye<br />

leson ke yo fè yo. Nou kwè jodi a<br />

se yon ti ponyen moun ke yo peye<br />

pou fè dezòd. Pèp la p’ap pran nan<br />

maskarad teworis, mèsenè ki kwè<br />

sèlman nan dezòd ke bon bagay<br />

pou mete peyi a sou 2 pye militè l.<br />

Majorite gouvènman nou yo se<br />

gouvènman koupyon ki definitivman<br />

pa janm repoze sou anyen ke<br />

sou èd etranje pou yo separe e pou<br />

rampli pòch yo.<br />

Petyon : Se sa menm ! Ou vin<br />

ak yon pwen la a ki enpòtan anpil.<br />

Nou pase tout tit ki pa janm regle<br />

anyen. Yo di se yon grenn vagabon<br />

ki nan tèt peyi a. Pa gen pwoblèm<br />

nan sa, paske se li ki pou<br />

detekte tout ansyen vagabon ki<br />

pran pòz inosan e moun debyen.<br />

Sa yo te vle ! Mete vòlè ankò pou<br />

fini avèk ti rès ki rete a. Yo wè yo<br />

reyèlman pa fouti touche gouvèman<br />

an, yo oblije ale lakay blan<br />

pou fè fotemwayaj. Se sa’m tande<br />

toupatou e menm nan bouch<br />

Moyiz k’ap fè lwanj ke se li ki alatèt<br />

tout manifestasyon tèt chat<br />

k’ap fèt yo. Lajan sal ke y’ap distribiye<br />

a ap fini, paske anpil nan<br />

bawon yo sou teleskòp. Y’ap<br />

detekte yo kanmenm pou yo mare<br />

yo tankou sadin pou bay moun<br />

lapè yo. Bon, ki lè n’ap gen respè<br />

nou vre e n’ap pran dwa gran<br />

moun nou tou ? Klarisa, nou mare<br />

tankou krab, poutan pa gen okenn<br />

kòd ki itilize. Sa fè wont pou nou<br />

etan yon peyi souvren nou gen<br />

yon pakèt sendenden.<br />

Petyon : Se verite ! Nou twouve<br />

nou nan pozisyon sa a paske<br />

nou pa janm mete devwa nou<br />

opwòp, nou toujou vle kite’l<br />

obouyon pou lè a fin pase. Nou<br />

gen pwoblèm avèk tout trèt yo ki<br />

anpeche peyi a fonksyone nòmalman.<br />

Si nou te konn vrèman sa<br />

nou vle pou devlope peyi nou, se<br />

pa konsa nou ta ye. Jopdi a nou<br />

dwe pran konsyans e itilize yon<br />

volonte fèm ak detèminasyon pou<br />

n kochon tout bon vre tout blofè,<br />

dyòl alèlè ki anpeche n fè travay<br />

nasyonal la.<br />

Bare chemen pou<br />

tout mantè ak jalou yo<br />

Klarisa : Daprè sa’m tande nan<br />

lojik gran analiz politik ke toutotan<br />

yon aksyon pa reyèlman fèt<br />

pou kwape tout vagabon abiye<br />

k’ap pran woulib nan chanm nan<br />

pou yo pa prezante devan jij natirèl<br />

yo, ap toujou gen pwoblèm e<br />

kanpe lwen an p’ap janm rive yon<br />

reyalite ke tout moun konsyan e<br />

konsène ap tann.<br />

Petyon :Obsèvatè yo fè konnen<br />

ke misye Moyiz pa diy pou l te<br />

yon senatè ki reyèlman pa ranpli<br />

tach li e fè valè enstitisyon an.<br />

M’sye pa gen respè pou pèsonn.<br />

Se kòm si se yon malandren ki<br />

lage nan lari pou l ap denigre<br />

moun. Demokrasi ann Ayiti a se<br />

yon demokrasi apa, ki pa gen règ.<br />

Epi se pa konsa pou yon senatè<br />

reyaji anfas yon pèp. Nou kwè ke<br />

tout enstitisyon gen yon plas pou<br />

konferans fèt e pou debat kesyon<br />

ki konsène enstitisyon an. Nou pa<br />

fouti konprann gen yon prezidan<br />

nan chanm nan pou gen derapaj<br />

konsa. Non, se pa serye sa pou<br />

bagay yo kontinye konsa. Senatè<br />

Simon Deras dwe pran bagay yo<br />

nan men pou rele tout senatè yo<br />

pou yo tout konnen wòl yo. Se sèl<br />

3 degout, ougan malfektè sa a<br />

k’ap avili yon enstitisyon ki otrefwa<br />

te gen moun valab ladann. Si<br />

Moyiz vle konpòte l tankou yon<br />

machann pwason ou machann<br />

piskèt nan mache Okap, ke l remèt<br />

demkisyon l, paske moun nan Nò<br />

pa voye misye pou aji konsa. Se<br />

pa serye e li pa nòmal pou n rete<br />

ap asiste malpwòpte sa a ki de -<br />

sann nou trè ba. M’sye reyèlman<br />

tou nen yon pongongon pou so -<br />

syete a, paske l se yon mantè fini,<br />

yon odasye ki vle pase moun nan<br />

tentennad tou pou sa l ap di yo.<br />

Nou tande se li menm ki pote<br />

labanyè dezòd nan peyi a. L’ap<br />

chache mwayen pou’l fè lajan e<br />

maske tout moun nan twouvay ak<br />

enfòmasyon tèt chat li yo. Nou ka<br />

di ke Moyiz nan tout sòs. Li se pat<br />

tomat.<br />

Klarisa : Nan kondisyon sa a, li<br />

se pat tomat ki gen gou rans tout<br />

bon e ki definitivman pa bon pou<br />

menm pran sant li.<br />

Petyon : Ou te mèt di li ankò<br />

paske m’sye pa janm vle pèdi. Si<br />

nou pa ranje chita nou, nou gen<br />

pou’n sezi, paske nou pa konn<br />

enpòtans peyi nou. Dayè, nou<br />

dwe pran responsabilite nou kòm<br />

pèp pou nou pa kite yon ti vagabon,<br />

yon teworis-mèsenè tankou<br />

Moyiz ap mele nou nan voksal.<br />

Nou dwe pare pou li pou n pwouve<br />

li se mantè nan tout sans, paske<br />

bonjou l pa la verite. Se pou Mo -<br />

yiz sispann bay manti ki pa bon<br />

pou jèn yo ta leve nan mansonj ki<br />

blese e touye moun tou. Li itilize<br />

tout estrateji pou li voye pèp la nan<br />

labatwa. Ti ponyen k’ap pran kòb<br />

dwòg la pou anyen paske se « sòt<br />

ki bay, enbesil ki pa pran ». Nou<br />

dwe lage koukouwouj dèyè<br />

Moyiz, ki otomatikman pa ni<br />

Ale nan paj 14


Par Robert noël<br />

Tout ce que l’homme ne peut<br />

comprendre est mystère. Et tout ce<br />

qu’il ne peut savoir demeure<br />

secret. La mort défie la science et<br />

la technologie moderne. Mais, elle<br />

nous permet de mieux définir la<br />

vie. Sans vouloir philosopher, je<br />

définis la vie comme étant la plus<br />

courte distance à parcourir au<br />

cours de notre existence. Elle<br />

s’étend de la naissance à la<br />

Transition. Je dis Transition parce<br />

que la mort n’est pas une fin. Elle<br />

est un passage du temporel à l’intemporel.<br />

Jacques Ardouin «<br />

Doudou » Chancy a transité. Il est<br />

vraiment parti puisqu’il a été mis<br />

en terre le samedi 22 septembre<br />

2012 au Cimetière St Charles, à<br />

Farmingdale, Long Island.<br />

Le service funèbre<br />

De très tôt, les membres de la<br />

famille se trouvaient au New<br />

Hyde Park Funeral Home, situé<br />

au 506 Lakeville Road, à Long<br />

Island (New York), pour accueillir<br />

les amis qui venaient rendre un<br />

dernier hommage à Doudou<br />

Chancy. A 5 h 00 p.m., on pouvait<br />

décider de quel côté de la salle<br />

s’asseoir, après avoir salué la<br />

dépouille et présenté ses condoléances<br />

aux membres de la famille.<br />

Une heure plus tard, l’espace<br />

de circulation était réduit et on ne<br />

pouvait plus bouger aisément.<br />

L’entrée à la salle d’exposition<br />

était quasiment impossible.<br />

Le rituel du service funéraire<br />

pour le repos de l’âme du<br />

défunt a été suivi à la lettre. Des<br />

musiciens, haïtiens et étrangers,<br />

ont joué de la musique apaisante<br />

que Doudou Chancy aimait interpréter.<br />

On a prié et chanté des<br />

hymnes, des chansons de méditation<br />

appropriées. Après le service,<br />

on s’était rendu au club-restaurant<br />

Brasserie Créole pour célébrer la<br />

vie du saxophoniste. C’est dans<br />

cette enceinte qu’il avait rendu<br />

l’âme, avec son saxophone attaché<br />

au cordon soutenant l’instrument,<br />

au cours de la prestation du<br />

groupe Impresyon de Long<br />

Island.<br />

La cérémonie<br />

funèbre à l’Église Ste<br />

Anne et St Joachim<br />

Le samedi 22 septembre, les funérailles<br />

de Doudou ont été chantées.<br />

La cérémonie a commencé à<br />

l’heure prévue à l’Église Ste Anne<br />

et St Joachim, pleine à craquer.<br />

Entre 1 000 à 1 200 personnes ont<br />

assisté aux funérailles présidées<br />

par Guerlain, prêtre et frère de<br />

Doudou Chancy, concélébrées par<br />

dix a douze prêtres qui avaient<br />

participé aux obsèques. L’homélie<br />

prononcée par le père) Dieuseul<br />

Adain a touché tout le monde.<br />

L’officiant a présenté un bref profil<br />

de Doudou Chancy, cet homme<br />

qui a su partager son amour, son<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Les obsèques de Jacques Ardouin « Doudou » Chancy<br />

PAIN MEDICAL CENTER<br />

talent et ses rêves avec tous.<br />

Doudou représentait la somme de<br />

toutes les bonnes choses du<br />

monde. Au moment de la consécration,<br />

on a prié spécialement<br />

pour le repos de l’âme du défunt.<br />

Avant de recevoir la communion,<br />

nous avons prononcé les paroles<br />

significatives qui suivent, pour<br />

nous rappeler que nous sommes<br />

infiniment petits par rapport à l’Éternel<br />

: Seigneur, je ne suis pas<br />

digne de te recevoir, mais dis seulement<br />

une parole et je serai guéri.<br />

Les prêtres ont convié des messages<br />

nous exhortant à nous préparer<br />

pour le grand voyage vers le<br />

Nouveau Monde. N’ayez pas<br />

peur, nous a dit Père Dieuseul<br />

Adain.<br />

Ce qui avait surtout retenu<br />

mon attention c’était la lecture de<br />

l’Évangile selone St Jean, chapitre<br />

11 versets 22 à 40. J’en ai fait mon<br />

sujet de méditation. Carlo<br />

Balthazar de la chorale de St<br />

Jérôme a bien chanté « Ave<br />

Maria ». Ce serait une grave omission<br />

de ne pas mentionner la présence<br />

de la chorale de l’église<br />

Holy Spirit. Avant la fin de la cérémonie,<br />

Léon Dimanche a interprété<br />

un « chant de méditation »<br />

connu de nous tous. Puis, Ménélas<br />

a salué le départ de Doudou<br />

Chancy au son de la trompette. La<br />

cérémonie funèbre a pris fin à 11 h<br />

45. Si vous me le permettez, je<br />

dirais que Doudou Chancy a eu<br />

des funérailles « Diak sou Diak ».<br />

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Dr Jean-Claude Compas, M.D., Michena<br />

Brooks, D.P.M.<br />

Philippe Lauture, M.D., Marthe Abraham, M.D.<br />

Getachun Kifle, M.D., Jean Antoine, D.D.S.<br />

PÉDiATRiE<br />

Maladie des enfants<br />

• Vaccins<br />

•Rhumatisme<br />

• Maladies de la peau<br />

• Diarrhée<br />

PODIATRIE<br />

Maladie des pieds et des<br />

jambes<br />

• Corps, ongles incarnés<br />

• Douleurs aux pieds<br />

etaux jambes<br />

MÉDECinE<br />

pour toutes maladies<br />

• Tension artérielle<br />

• Diabète<br />

• Impotence<br />

• Maladies de la peau<br />

RÉHABILITATION<br />

PSYCHOLOGIQUE<br />

Problèmes psychologiques<br />

• Dépression<br />

• Anxiété<br />

nous acceptons Blue Cross, Prudential, no Fault Medicaire, Compensation, GHi, 1199<br />

Un mini-groupe a sa -<br />

lué le départ de Dou -<br />

dou en musique<br />

À quelques mètres de la porte<br />

d’entrée principale de l’église, un<br />

mini groupe musical animait en<br />

mémoire de Doudou. C’était<br />

comme un temple, un reposoir<br />

dressé devant l’église où tous les<br />

musiciens qui sortaient de la cérémonie<br />

se sont arrêtés pour rendre<br />

l’ultime respect en musique au<br />

frère qui les a laissés. Sous la<br />

direction d’Edy Brisseaux, ces<br />

musiciens, Bobby Raymond à la<br />

contrebasse, Fanfan Sylvain au<br />

tambour puis Renan Thybulle,<br />

Roland Cameau à la guitare<br />

acoustique, Jocel Alméus, King<br />

Kino, Jean Robert Damas et une<br />

section cuivre composée d’un<br />

tromboniste et de deux saxophonistes,<br />

jouaient du jazz et interprétaient<br />

des chansons puisées du<br />

folklore haïtien. Au passage,<br />

Ménélas avait aussi rejoint ce<br />

groupe de musiciens comme les<br />

autres l’ont fait avant lui. Un fait<br />

mérite d’être signalé puisqu’il met<br />

en évidence la sensibilité de l’artiste<br />

en général. Tout comme le<br />

poète et le peintre, le musicien est<br />

aussi sensible. Si grands que sont<br />

les poètes, les peintres et les musiciens,<br />

ils sont ce que nous<br />

sommes. Ils savent aussi pleurer.<br />

Edy Brisseaux pleurait en<br />

jouant, sans fausser les notes.<br />

C’était vraiment touchant, mais<br />

peu de gens pourraient le remarquer<br />

puisqu’Edy avait baissé sa<br />

tête et pointé sa trompette tantôt<br />

vers la terre tantôt vers le ciel. Il<br />

continuait à jouer sans s’arrêter.<br />

C’est comme s’il disait : « à la<br />

terre ce qui est à la terre, et à l’esprit<br />

ce qui est à l’esprit ». Il l’a<br />

sans doute fait pour essayer de<br />

contrôler ses émotions, mais<br />

c’était plus fort que lui. Les musiciens<br />

qui l’accompagnaient ne<br />

l’avaient même pas vu pleurer.<br />

Edy doit aussi comprendre que<br />

pleurer est humain, même si<br />

Alfred de Vigny nous dit que<br />

gémir, pleurer, crier est également<br />

lâche. Le verset 35 de l’Évangile<br />

selon St Jean, au chapitre 11, nous<br />

dit que Jésus savait aussi pleurer…Jésus<br />

pleura. Messieurs,<br />

nous ne devons pas avoir honte si<br />

les femmes nous surprennent et<br />

nous regardent en train de pleurer.<br />

Seulement, « Don’t let the sun<br />

catch you crying », puisqu’il ne<br />

faut pas pleurer quand les oiseaux<br />

nous bercent au lever du soleil.<br />

Doudou a eu des obsèqueses<br />

dignes de sa grandeur.<br />

L’embouteillage avait paralysé<br />

toutes les activités aux environs de<br />

l’église. Je n’ai jamais vu de<br />

pareilles funérailles et je ne suis<br />

pas le seul à faire une telle<br />

remarque. Les Américains,<br />

paroissiens de cette église et voisins<br />

de Ste Anne et St Joachim,<br />

ont fait la même observation. Par<br />

curiosité, ils demandaient à plusieurs<br />

d’entre nous s’il s’agissait<br />

des obsèques d’un ambassadeur.<br />

Nous étions tous fiers de dire : oui,<br />

il était un ambassadeur de la culture<br />

haïtienne. Il se nomme Jacques<br />

Ardouin Chancy.<br />

Doudou Chancy<br />

en route vers sa<br />

dernière demeure<br />

On s’est ensuite rendu au cimetière<br />

St Charles où le corps a été<br />

inhumé, avec les cérémonies<br />

d’usage. J’ai vu des minibus et des<br />

7<br />

voitures qui étaient venus de<br />

Montréal, de Boston, de<br />

Connecticut, de<br />

Washington/Maryland, de<br />

Pennsylvanie, de Delaware, de la<br />

Californie, de la Floride,<br />

d’Atlanta, Georgia, de l’Ohio, des<br />

Carolines du Nord et du Sud, etc.<br />

Je dois souligner qu’un autobus<br />

d’une capacité de 55 passagers<br />

avait amené les fidèles de l’église<br />

Holy Spirit de New Jersey —<br />

l’Eglise du St-Esprit, pour assister<br />

aux funérailles. J’ai parlé au<br />

chauffeur pour m’assurer de la<br />

capacité de l’autobus de la compagnie<br />

« Adventure Charter & Tours<br />

LLC ». Cette initiative est l’œuvre<br />

de père Max Osias, un prêtre qui<br />

avait entretenu une bonne et<br />

franche amitié avec Doudou.<br />

Vraiment, père Max et les fidèles<br />

d’Holy Spirit ont perdu un berger<br />

avec le départ inattendu de<br />

Doudou Chancy. D’ailleurs, le<br />

saxophoniste mettait son talent au<br />

service de cette église. Il ne ratait<br />

jamais la messe en créole du<br />

dimanche à Holy Spirit. Il était<br />

aussi un organiste/claviériste.<br />

Au cimetière, le rituel du service<br />

funéraire a été suivi à la lettre.<br />

On a chanté « Plus près de toi mon<br />

Dieu», « J’irai la voir un jour », «<br />

Dieu Tout-Puissant », « Ce n’est<br />

qu’un au revoir » et d’autres<br />

chants de méditation. Quelques<br />

gens ont pris la parole avant de<br />

conduire Doudou dans sa dernière<br />

demeure, au sous-sol de cette terre<br />

de vanité. Guy Evans Ford a<br />

convié un message d’amour,<br />

d’union et de paix. Ménélas a<br />

encore joué l’hymne de départ à la<br />

trompette. Un jeune frère a essayé<br />

de chanter « Douce amitié », sa<br />

voix a craqué à mi-chemin. Le<br />

moment le plus dur au cimetière<br />

c’était la descente de la bière en<br />

terre. Plusieurs d’entre nous<br />

avaient pleuré. Le plus jeune<br />

prêtre-officiant n’a pu tenir jusqu’à<br />

la fin. Il était pris d’émotion<br />

face à cette réalité, cette vérité<br />

absolue. Il a crié fort et pleuré, au<br />

point que ses jambes ne pouvaient<br />

plus le supporter. Il a perdu le<br />

contrôle de ses pas et traînait ses<br />

jambes. Il a fallu l’intervention de<br />

deux d’entre nous qui lui ont servi<br />

de béquilles. C’est un phénomène<br />

normal. Le prêtre est aussi<br />

humain. Nous avons laissé le<br />

cimetière à 2 h 15.<br />

La célébration de la<br />

vie de Doudou Chan -<br />

cy au club-restaurant<br />

Brasserie Créole<br />

Les bons souvenirs de Doudou<br />

Chancy avaient refait surface à<br />

Brasserie Créole. Les images du<br />

saxophoniste étaient projetées sur<br />

grand écran, le montrant à l’œuvre<br />

au cours des différentes prestations<br />

qu’il avait données. Près de<br />

l’écran, une peinture du défunt et<br />

son sax trônait. Tous ceux-là qui<br />

avaient une pensée spéciale pour<br />

lui l’ont signée. François Victor, le<br />

porte-parole désigné, se présenta<br />

au micro pour nous demander de<br />

patienter en attendant l’arrivée de<br />

Loubert. François est présentateur<br />

d’une émission sur les chaînes de<br />

télévision (BCAT) 57, 42, 34 et 32<br />

à Brooklyn, New York. Il avait<br />

jugé bon de passer le micro à Guy<br />

Evans Ford, qui a assuré le rôle de<br />

maître de cérémonie. Celui-ci a<br />

introduit Edy Brisseaux pour<br />

commencer cette phase de la célé-<br />

Suite en pag 9


8 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

SUR LA ROUTE DU CINEMA<br />

The Expendable 2. Un film guerrier mettant<br />

en vedette Silvester Stallone, Arnold<br />

Schwarzenegger, Bruce Willis, Jean-Claude<br />

Van Damme, Jet Li, Chuck Norris, Scott<br />

Adkins.<br />

Si le cinéma devrait inventer dans<br />

la fiction pour illustrer des films<br />

de guerre à venir, comment les<br />

jour nalistes et correspondants de<br />

guerre seraient-ils outillés pour la<br />

couverture réelle du genre ? C’est<br />

pourtant ce qui était anticipé dans<br />

« Star Wars » et nous sommes en<br />

retard dans : profession et métier.<br />

Dan Albertini<br />

L’armée américaine peut nous<br />

men tir à volonté que nous passerons<br />

pour bêtes comme dans l’affaire<br />

Apollo où, un drapeau américain<br />

flottait sans atmosphère.<br />

Mais il y a pire sur terre, les évé-<br />

nements et l’ampleur des atrocités<br />

sont accompagnées de technologies<br />

qui dépassent l’entendement.<br />

Brisant la nature des conventions<br />

en vigueur puisque ces spécialis -<br />

tes sont complètement dépassés<br />

au niveau des recherches scientifi -<br />

ques et des secrets militaires mis à<br />

jour. Plus, depuis le 11 septembre<br />

2001, où l’indéfendable est défendu,<br />

à même les tribunes officielles<br />

des Nations Unies. Petite parenthèse,<br />

l’État se trouve un budget<br />

que le cinéma n’ose pas rêver. Il<br />

est aux dimensions des secrets<br />

stra tégiques. Aucun journaliste<br />

donc, ni correspondant de guerre<br />

ne peut plus se voir ouvrir les<br />

champs d’expérimentations militaires.<br />

C’est donc l’imaginaire et<br />

l’imagination des cinéastes com -<br />

me Silvester Stallone, qui doit<br />

fonc tionner, parce que les rela-<br />

tions publiques des armées fournissent<br />

du matériel truqué à la<br />

presse. Car, la guerre est toujours<br />

sujette aux communications. The<br />

Expendable 2 est dans cette opti -<br />

que, une stratégie de communication<br />

militaire qui investit discrètement<br />

dans le cinéma pour semer<br />

la peur. J’ose le dire. Le métier de<br />

journaliste est encore accroc à ce<br />

genre puisque, aucun média n’enverrait<br />

son correspondant au coût<br />

d’un voyage dans l’espace.<br />

Le film<br />

The Expendable fait dans le film<br />

de guerre qui démontre une certai-<br />

ne conventionalité déjà connue<br />

par le passé. Bien entendu, avec<br />

une objectivité relative qui concerne<br />

une image projetée par l’auteur.<br />

Cependant, The Expen -<br />

dable dé montre un besoin<br />

urgent de formation pour<br />

les spécialistes qui couvrent<br />

les zones de guerre, car en<br />

considérant l’action d’un<br />

«dro ne » américain qui<br />

massacre à la place d’un<br />

soldat ou d’un «spy» soviétique,<br />

Oups! russe, le métier<br />

est complètement démuni.<br />

Nous dé couvrons avec oh<br />

combien peu de surprise<br />

cette semaine, que le massacreur<br />

du colonel Kadhafi<br />

serait un infiltré français qui<br />

était en mission pour empêcher<br />

le dévoilement d’un<br />

scandale politique devenu<br />

un secret d’État, cou vert par<br />

les Nations Unies. The Ex -<br />

pen dable 2 pourrait répon -<br />

dre à ce genre d’interrogation.<br />

Quelle pres se internationale<br />

est-elle dotée d’un «<br />

drone » médiatique pour<br />

sur voler une zone dangereuse<br />

fragilisée par l’armée ou des<br />

rebelles, ou quel «broadcast »<br />

peut-il se louer les services d’une<br />

firme de « drones » autorisée,<br />

comme à l’époque des hélicos<br />

Bell-Iroquois d’anciens marines<br />

américains pos tés près de Saigon?<br />

Là, The Expendable 2 ne répond<br />

pas à cette question. La réponse<br />

n’est pas évidente, à moins de<br />

con sidérer un tel possesseur com -<br />

me étant un agent autorisé de l’armée<br />

en relation avec les lois post<br />

11 septembre 2001. The Expen -<br />

dable 2 ne tient pas compte de<br />

cette donnée. Curieux !<br />

La scène est spaghetti et sanglante.<br />

Mais, n’apporte rien de<br />

neuf sur l’actualité qui nous per-<br />

mettrait de mieux traiter un tel<br />

article. Si elle présente un groupe<br />

d’élite d’intervention, elle pourrait<br />

ressembler à une affaire de «<br />

CONTRAS », en Colombie, ou<br />

un échange entre mafiosos lourde-<br />

ment armés. Non, elle va chercher<br />

un mélange d’horizons de Saigon<br />

et d’avions de la 2 e.. Le format en<br />

est un de guerre malgré une muse<br />

civile. Allez donc voir le film dans<br />

sa version allemande,<br />

vous m’en ferez part<br />

de l’effet. Surtout avec<br />

la face d’un Schwarzy.<br />

Les acteurs sont appelés<br />

en renfort et, malgré<br />

leur passé dans un<br />

gen re, le film reste<br />

sans intelligence pour<br />

le cinéphile d’aujourd’hui.<br />

Et, ce cinéma<br />

ne nous instruit pas,<br />

nous journalistes, sur<br />

ce qui suit.<br />

C’est comme les<br />

pistoleros du Far West<br />

ou les pas de Django<br />

sur le plancher d’un<br />

bar. Mieux, de la locomotive<br />

à vapeur qui<br />

arrive au poste d’arrêt<br />

du remplissage. C’est<br />

devenu folklorique,<br />

nos talgique, mais<br />

Hol lywood doit sûrement<br />

avoir conservé<br />

des mo dèles dans ses<br />

studios. Je dois ain si<br />

avouer que le bruit de l’hélico<br />

Chinook ou Bell UH1 Iroquois «<br />

mo dèle Saigon » me manque.<br />

Ques tion d’adrénaline. Le modèle<br />

ahuri du « Apache » est un peu<br />

trop turbo à mon goût et m’enlève<br />

la fièvre humaine pour l’hébétude.<br />

Ses canons nu mé ri ques et ses lan -<br />

ces missiles me privent des<br />

mitrail leuses et des US snipers<br />

perchés près des portes latérales.<br />

C’est d’ail leurs l’objectif du<br />

«drone » dans un mas sacre. Rien<br />

de con ventionnel quand on assassine<br />

avec des machines. Économie<br />

humaine, dit-on, au Pen -<br />

tagone.<br />

Je me sentais de la partie,<br />

mais un film avec l’Apache m’ -<br />

écar te tout simplement du cinéma<br />

«ci toyen» et de la couverture de<br />

presse spécialisée. Le modèle AH-<br />

1 Cobra, qui a suivi même un peu<br />

plus rapide, me plaisait encore.<br />

Mais je fréquente parfois les sa -<br />

lons technologiques de l’aviation<br />

et de l’auto par hobby, ce sont des<br />

reli ques inutiles devant un « drone<br />

»totalement inconnu des reporters<br />

et correspondants de guerre ac -<br />

crédités.<br />

Quelle est alors donc le point<br />

faible d’un « drone » ? Même si la<br />

question n’est nécessairement<br />

sou levée, celle du « Air Force<br />

One», puisqu’il serait équipé et<br />

accompagné pour répondre à une<br />

attaque sérieuse ? Et, que le cinéma<br />

américain pèse lourd sur<br />

l’ignorance de ses adversaires. Le<br />

Squadron One présidentiel et le<br />

Lockheed Martin VH-71 sont-ils à<br />

toute épreuve ? Ah, il parle de<br />

liberté ! De liberté de presse.<br />

Allez donc vous-même po ser<br />

la question chez Sikorsky quand<br />

ils font des tests de routines sur les<br />

hélicos du genre. Un vaste plateau<br />

de tournage à l’horizon quand<br />

vous passez sur l’autoroute 15,<br />

près de Mil ford dans l’État du<br />

Con nec ticut, aux Etats Unis. Moi<br />

je n’irai personnellement pas.<br />

Même sur la route du cinéma. Je<br />

me contente de leur démonstra-<br />

tion sur leur site Web.<br />

Je termine cet article en pensant<br />

aux potentielles conséquences<br />

d’une telle audace, mais<br />

en réalité d’une telle folie puisque<br />

le président américain, c’est-àdire<br />

ses hommes à tout faire, pourraient<br />

décider d’éliminer une telle<br />

impertinence. Ils ont le pouvoir.<br />

Mais, sachez, monsieur, on est<br />

tout simplement sur la route du<br />

cinéma, cette scène n’existe même<br />

pas en cartoon hollywoodien.<br />

Merci d’y croire!<br />

lovinsky2008@gmail.com


Les obsèques de Jacques Ardouin « Doudou » Chancy<br />

Suite de la page 7<br />

bration de la vie du disparu. Le<br />

trompettiste a, en playback, interprété<br />

deux superbes pièces de son<br />

riche répertoire. Il l’a fait avec<br />

âme et a, encore une fois, prouvé<br />

son grand talent de trompettiste. Il<br />

comprit bien que le temps était<br />

compté. Après la deuxième pièce,<br />

il fit signe à Gérald Désir, l’ingénieur<br />

du son, pour lui dire que<br />

c’était sa dernière. Voilà un musicien<br />

qui sait comment gérer le<br />

temps.<br />

L’Orchestre Septentrional a<br />

fait un geste empreint de solidarité,<br />

d’admiration et de générosité, à<br />

travers Club Septen d’Amérique.<br />

Le président de cette organisation,<br />

au nom de l’Orchestre<br />

Septentrional, a remis une plaque<br />

à la famille Chancy, en hommage<br />

à Doudou. À la demande de<br />

François Victor, Léon Dimanche<br />

l’a reçue au nom de la famille puis<br />

l’a remise à Loubert quand celuici<br />

arriva. Le maître de cérémonie,<br />

Guy Evans Ford, a ensuite introduit<br />

le professeur Eddy Mésidor,<br />

qui n’était pas prévu au programme,<br />

comme il l’a bien expliqué. Il<br />

faut dire que le professeur était très<br />

concis dans son message de circonstance.<br />

Il a parlé des qualités<br />

de Doudou Chancy et présenté ses<br />

sympathies à la famille, tout aussi<br />

bien aux musiciens d’ici et<br />

d’ailleurs. Je ne saurais oublier<br />

Captain Bill, qui a entrepris le<br />

voyage d’Haïti pour venir rendre<br />

hommage à son ami. Il a brièvement<br />

présenté les grands attributs<br />

du saxophoniste et rappelé ses<br />

qualités de philanthrope.<br />

Après la prestation d’Edy<br />

Brisseaux, Jocelyne Dorismé a<br />

interprété une chanson gravée sur<br />

son nouvel album, avant que le<br />

groupe Impresyon fasse sa<br />

besogne. Ce groupe musical a<br />

servi d’orchestre accompagnateur<br />

(house band) à tous les musiciens<br />

qui ont défilé au cours de la célébration.<br />

Il a débuté la célébration<br />

avec la chanson « It wasn’t meant<br />

to be » du groupe Nu Look.<br />

C’était une constellation de musiciens<br />

présente à Brasserie Créole<br />

dans le cadre de cette célébration.<br />

Mais, il y avait plus de saxophonistes<br />

que d’autres instrumentistes<br />

célébrant la vie de Doudou. Jean<br />

Vinski, également saxophoniste, a<br />

impressionné tout le monde, interprétant<br />

avec brillo la chanson «<br />

Haïti » du Skah-Shah # 1 et a<br />

magistralement exécuté « Dans la<br />

vie » des Shleu-Shleu. Vinski l’a si<br />

bien fait dans les deux occasions<br />

que Loubert Chancy se leva pour<br />

lui donner une accolade sincère.<br />

Le maître de cérémonie a<br />

ensuite appelé et introduit Michel<br />

Batista, qui n’était même pas présent.<br />

Il prit Frantz Casimir (Fanfan<br />

Panama) pour Michel Batista,<br />

qu’il a annoncé en grande pompe,<br />

demandant au public d’applaudir<br />

très fort Michel Batista. Errare<br />

humanum es. Ce n’était pas<br />

Michel Batista. Il était, peut-être,<br />

là avec nous en esprit. Gérard<br />

Daniel nous a fait revivre « A<br />

l’aventure » des Shleu-Shleu de<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Dada Jackaman. C’était vraiment<br />

bien. Ce saxophoniste se passe de<br />

présentation. Il a un son rare qui<br />

permet de l’identifier dès les premières<br />

notes. Le groupe<br />

Impresyon a aussi offert la chanson<br />

«Aux Antilles » du Tabou<br />

Combo, chantée par Fanfan Tibòt,<br />

avec Gary Josama à la guitare et<br />

Jocel Alméus aux claviers, sous le<br />

contrôle de la section rythmique<br />

du groupe Impresyon. Vinski a<br />

joué les lignes mélodiques de cette<br />

chanson, à la grande surprise de<br />

Fanfan Ti Bòt. Bouyou Ambroise<br />

a improvisé un magnifique solo et<br />

Couloute a pris la relève.<br />

King Kino a encore chanté<br />

« Don’t you know I love you »<br />

pour rappeler que Doudou avait<br />

rendu l’âme pendant qu’il interprétait<br />

cette chanson, le dimanche<br />

16 septembre, aux environs de 2<br />

h. du matin. Puis, Gérard Daniel a<br />

signalé l’intro de la chanson «<br />

Moun damou» des Shleu-Shleu et<br />

laissa l’intervalle à Bouyou et<br />

Vinski pour qu’ils exhibent leur<br />

grand talent. Peddy, de son nom<br />

de baptême Jean-Claude Pierre-<br />

Charles, a été invité sur le podium<br />

par le maître de cérémonie, pour<br />

chanter ce tube « Moun damou »,<br />

qui garde encore toute sa fraîcheur.<br />

Il faut dire que Peddy était<br />

chanteur des Shleu Shleu première<br />

version. Jean Marc Montrose a<br />

aussi fait étalage de son talent de<br />

saxophoniste. Je trouve que les<br />

musiciens du groupe Impresyon<br />

sont très talentueux, une formation<br />

musicale à suivre.<br />

Pour clôturer la soirée, le<br />

maestro Georges Loubert Chancy<br />

a remercié tout le monde de sa<br />

présence et soutien. Puis, il a<br />

expliqué le lien qui existait entre<br />

Doudou et lui. Il dit qu’en additionnant<br />

son âge puis celui de<br />

Doudou séparément, il obtient le<br />

même chiffre dans les deux cas. Il<br />

reste à savoir ce que nous dit le<br />

symbolisme des nombres à propos<br />

du chiffre 8 ou bien ce que<br />

peut nous expliquer la symbolique<br />

des chiffres en rapport au nombre<br />

8. Loubert a aussi déclaré qu’il va<br />

continuer l’œuvre de son frère à<br />

travers JAKAM, un sigle qu’il traduit<br />

ce soir encore par Jènn<br />

Ayisyen Kap Aprann Muzik.<br />

JAKAM est une fondation, une<br />

compagnie de Production légale<br />

de Doudou Chancy. Loubert a<br />

souligné qu’il ne pourra pas tout<br />

faire seul. Il aura besoin de l’assistance<br />

de tous, dit-il.<br />

Jacques Ceran, un ami de<br />

vieille date de la famille Chancy,<br />

se chargeait de la logistique,<br />

pour empêcher un déferlement<br />

inutile sur le podium. Il avait<br />

suivi l’ordre du jour, garantissant<br />

ainsi l’exécution du programme<br />

conçu pour cette soirée<br />

spéciale. Tout était fait<br />

selon ses directives. Il a réussi<br />

puisqu’il n’y a eu aucune précipitation<br />

ni dérapage lors du<br />

défilé des artistes.<br />

La réunion au Vault Café<br />

Immédiatement après la mise<br />

en terre, on s’était rendu au<br />

Vault Café où s’était produite<br />

une agape fraternelle. Le père de<br />

Doudou, M. Oreste Chancy, un<br />

nonagénaire, avait la possibilité<br />

de s’exprimer pour partager<br />

avec nous ce qu’il ressent après<br />

le départ prématuré de ce fils<br />

qu’il aimait tant et aime encore.<br />

Il faut dire que son physique ne<br />

reflète pas son âge. M. Chancy a<br />

plutôt l’air d’un septuagénaire.<br />

King Kino s’est assigné le<br />

rôle de chevalier de la paix, ce<br />

samedi 22 septembre 2012,<br />

entraînant Cubano vers la table<br />

de Loubert Chancy afin d’inciter<br />

la réconciliation de ces deux<br />

musiciens, et pour qu’ils fassent la<br />

paix. Cubano et Loubert se sont<br />

donnés la main et ont eu un franc<br />

dialogue, sous la mitraille presque<br />

collective de photographes tous<br />

genres confondus et devant les<br />

lentilles de caméras vidéos. Qui<br />

sait ce que demain enfantera ?<br />

C’est un geste de grandeur que<br />

tout le monde a apprécié. Kino<br />

était revenu près du bar pour nous<br />

faire part de cette bonne nouvelle.<br />

Avant de laisser l’enceinte,<br />

Cubano nous a présentés une boutade<br />

en présence de Fanfan TiBòt<br />

et Shoubou du Tabou Combo, de<br />

Jean-Robert Dorlette, de Gérald<br />

Jean, ancien joueur du Victory<br />

Sportif Club d’Haïti, et d’autres<br />

amis. Cubano, grand taquin et<br />

pince sans rire de tous les temps,<br />

dit à Shoubou : « Tabou Combo<br />

pa bezwen pè, li twò ta pou<br />

Loubert ak mwen kraze Tabou ».<br />

C’était le rire sans réserve qu’il a<br />

incité. Si Cubano et Loubert<br />

avaient juré de ne plus se parler, le<br />

geste accompli au Vault Café<br />

représente bien leur prière de<br />

confession. Dieu les pardonne<br />

9<br />

déjà. Il faut qu’ils se servent de la<br />

Transition prématurée de Doudou<br />

Chancy pour méditer sur la vie et<br />

comprendre que l’avenir ne nous<br />

appartient pas. Il est à Dieu. Il faut<br />

qu’ils profitent du présent dans<br />

toute sa plénitude pour réaliser au<br />

moins une bonne partie de leurs<br />

rêves. Les nuages se sont maintenant<br />

dispersés. En plein jour, les<br />

étoiles scintillaient au ciel du Vault<br />

Café : Loubert Chancy, Cubano,<br />

Arsène Apollon, Fanfan Tibòt,<br />

Shoubou, King Kino, etc. Les<br />

musiciens de la « Nouvelle<br />

Génération » n’étaient ni au parloir<br />

funèbre, ni à la célébration de<br />

la vie du défunt, ni a l’église, ni au<br />

cimetière, non plus au Vault Café.<br />

Ainsi, nous avons passé quelques<br />

heures ensemble en compagnie de<br />

la famille Chancy, dans la paix, le<br />

respect et la tranquillité d’esprit.<br />

Vers 5 h 30 p.m., nous avons vidé<br />

les lieux, emportant avec nous<br />

tous les bons souvenirs que<br />

Doudou Chancy nous a laissés. Il<br />

nous devance d’un pas.<br />

Nous détenons tous un billet<br />

aller-simple pour entreprendre le<br />

voyage vers ce monde encore<br />

inconnu qui nous attend tous. Le<br />

temps, l’âge, les saisons, notre statut<br />

social, les acquisitions matérielles<br />

ne peuvent ni retarder, ni<br />

changer l’heure de notre départ<br />

vers ce Nouveau Monde. Soyez<br />

prêts et n’ayez pas peur, comme<br />

l’avait dit le prêtre dans son homélie.<br />

Je renouvelle mes sincères<br />

condoléances aux membres de la<br />

famille Chancy. Que Dieu les<br />

accompagne, les bénisse et les<br />

protège, maintenant et dans les<br />

jours à venir.<br />

robertnoel22@yahoo.com


10<br />

ÉDITORIAL<br />

Le gouvernement Martel ly-<br />

Lamo the se trouve blo qué<br />

à un point d’où il ne sait<br />

quelle direction prendre.<br />

Du train où vont les cho -<br />

ses, le quinquennat de Sweet Mickey<br />

court le risque de parvenir à une fin<br />

brutale. Bien que le musicien du<br />

com pas devenu président ne semble<br />

pas trop bien saisir le dan ger qui le<br />

guette, il flaire un mau vais sort et<br />

mène une campa gne d’arrière-garde<br />

contre tous ceux en qui il trouve des<br />

opposants, décidé de trouver ailleurs<br />

les causes de son malheur. S’il est<br />

encore possible de sauver le reste de<br />

son mandat, s’il en a vraiment envie,<br />

l’actuel occupant du Palais national<br />

doit opter pour diriger le pays au -<br />

trement. Sinon, les blessures politiques<br />

qu’il s’est auto-infligées se ré -<br />

vèleront fatales. Car le président<br />

Mar telly a pratiquement franchi le<br />

point de non retour, se trouvant dans<br />

l’antichambre même d’une dé faite<br />

politique sans précédent.<br />

Contrairement aux attentes générales,<br />

immédiatement après son in -<br />

vestiture, Joseph Michel Mar tel ly est<br />

tombé sous le charme de Sweet Mic -<br />

key. Dans ses interventions publi ques<br />

et officielles, ses gestes et ses décisions<br />

s’inspirent du chanteur et de<br />

l’artiste, donnant à plus d’un l’occasion<br />

de se demander s’il n’y a pas eu<br />

maldonne dans le choix du dernier<br />

président haïtien. Les seize mois de<br />

l’administration Martelly, d’abord en<br />

tandem avec Garry Conille, puis avec<br />

Laurent Lamothe, sont jalonnés d’incidents,<br />

de propos, et même de décisions<br />

jugés incompatibles avec le statut<br />

du premier cito yen du pays et<br />

opposées à l’exercice des pouvoirs du<br />

chef de l’État. De ses premiers es -<br />

clandres avec des journalistes aux<br />

scandales ayant éclaté en cascade au<br />

sein du gouvernement Martelly-<br />

Lamothe, en passant par l’arrestation<br />

suivie d’incarcération illégales d’un<br />

parlementaire en fonction, le chef de<br />

l’État, par man que de sagesse et son<br />

arrogance in contrôlée, parvient à<br />

avoir sur le dos de larges secteurs de<br />

la vie nationale. Guidé par le réflexe<br />

de baroudeur cul tivé dans l’univers<br />

de Sweet Mickey, il ne laisse plus d’ -<br />

es pace à la réflexion constructive et<br />

au dialogue fructueux, s’enfonçant<br />

tête baissée dans ses dérives anti-dé -<br />

mocratiques. Entouré de flatteurs,<br />

d’homme et de femmes à l’ échine<br />

sou ple, qui n’ osent point contredire<br />

ses penchants naturels, il se laisse al -<br />

ler tout droit dans la dé mesure, tel<br />

une pierre lancée que rien ne peut<br />

arrêter dans son parcours.<br />

La contestation au gouvernement<br />

Martelly-Lamothe, qui se ré pand<br />

dans les rues sous forme de manifestations<br />

dans les villes du Cap Haïtien,<br />

des Cayes, à la capitale et ailleurs,<br />

char rient une longue liste de revendications.<br />

Le caractère dangereux de la<br />

mobilisation anti-Martelly observée<br />

jusqu’ici vient du fait que des coalitions<br />

sont nées avec des secteurs jadis<br />

à couteaux tirés. L’opposition à Mi -<br />

chel Martel ly gagne les rues et fait<br />

entendre sa voix sur la place publique<br />

aussi bien que dans les média, notamment<br />

dans le cadre d’émissions po li -<br />

tiques diffusées dans la majorité des<br />

statons de radio du pays. C’est ce qui<br />

explique la présence dans les manifestations<br />

de personnalités représentant<br />

des secteurs généralement aux<br />

an tipodes les uns des autres.<br />

Si un certain secteur de la presse,<br />

une bonne tranche du Parle ment, la<br />

classe politique en général ainsi que<br />

de larges franges de la vie nationale<br />

s’insurgeaient, depuis quelque temps<br />

déjà, en opposants po tentiels au gouvernement<br />

en place, une nouvelle<br />

vague de mé con tents, dont les be -<br />

soins n’ont pas été comblés, ont<br />

rejoint récemment les rangs des con -<br />

tes tataires. Le chef de l’État démon -<br />

tre son totale ignorance de la présente<br />

réalité sociopolitique en déclarant<br />

n’être pas «magicien », exhortant à la<br />

patience ceux qui ont faim, les chômeurs,<br />

les quelque 300 000 person -<br />

nes vivant encore sous les tentes et<br />

bien d’ autres encore. Là aussi, il<br />

s’inspire de son prédécesseur René<br />

Pré val qui, confronté à la grogne<br />

populaire, avait invité les mécontents<br />

à «na ger pou n soti ». Ou encore, prévoyant<br />

des manifestations con tre son<br />

gouvernement, M. Préval avait proposé<br />

aux protestataires de « passer<br />

me chercher » pour vous accompagner.<br />

Ce sentiment de mé pris à<br />

l’égard des citoyens et ci toyen nes,<br />

exigeant une gestion éclairée de la<br />

chose publique par l’équipe au pouvoir,<br />

est exprimé dans le même esprit<br />

par le Premier ministre. Laurent<br />

Lamo the assimile à des « mercenaires<br />

» ceux qui de mandent aux dirigeants<br />

d’attaquer immédiatement les<br />

grands maux dont souffre la nation<br />

tout en rappelant à Michel Martelly<br />

que ses promesses électorales n’ont<br />

pas été retenues.<br />

Tout cela traduit l’insulte et l’arrogance<br />

permanentes affichées par le<br />

régime Martelly-Lamothe à l’égard<br />

des citoyens exprimant leurs justes<br />

revendications. L’inha bilité de l’équipe<br />

au pouvoir à jauger objectivement<br />

la colère qui s’est accumulée au fils<br />

des seize der niers mois, et à prendre<br />

en ur gence des mesures appropriées,<br />

constitue la fissure béante dans la cuirasse<br />

d’un président essoufflé avant<br />

même d’arriver au milieu de son<br />

quinquennat.<br />

Pour comble de malheur, les événements<br />

des quatre dernières semai -<br />

nes n’ont fait qu’enfoncer davantage<br />

le gouvernement Martel ly-Lamothe.<br />

Non content d’avoir nourri le mécontentement<br />

et grossi dangereusement<br />

les rangs des mé contents, le pouvoir<br />

paraît incapa ble de sortir du gouffre<br />

rendu encore plus profond par les<br />

récents événements. À la crise, déjà<br />

en gestation, née de la tentative du<br />

président Martelly de mettre en place<br />

un con seil électoral permanent fait<br />

sur mesure, toujours en formation,<br />

pa ral lèlement avec celle qui sévit<br />

dans le système judiciaire, et qui con -<br />

cerne la Cour de cassation, s’ajoutent<br />

d’autres scandales. La première dame<br />

et le fils aîné du président sont l’objet<br />

d’une poursuite judiciaire pour cor-<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Pas de rouspétances ni d’accusations,<br />

l’échec de Michel Martelly est auto-infligé<br />

ruption présumée. La mise en disponibilité<br />

du com missaire du gouvernement<br />

a déclenché de nouvelles accusations,<br />

encore plus graves, à l’en -<br />

con tre de deux hauts fonctionnaires<br />

du gouvernement, alliés proches du<br />

président.<br />

En effet, Me Jean Renel Sénatus,<br />

mis en disponibilité par le ministre de<br />

la Justice, Jean Renel Sanon, sous<br />

l’accusation d’insubordination, con -<br />

tre-attaque et déclare au sujet de son<br />

ex-patron : « C’est un homme au pas -<br />

sé douteux. Il est impliqué dans la<br />

prostitution juvénile. N’était-ce son<br />

statut de minis tre, je l’aurais déjà<br />

arrêté. Jean Re nel Sanon tire ses<br />

avoirs du narcotrafic. Il est de mèche<br />

avec des narco- trafiquants. Lui et<br />

Josué Pier re-Louis sont des corrompus.<br />

Des prostitués politiques ». Ces<br />

der nières révélations de Me Séna tus<br />

concernant M. Pierre-Louis, récemment<br />

nommé à la tête du Con seil<br />

électoral par le président Martelly,<br />

met en doute l’intégrité de l’organisme<br />

électoral. De même que le ministère<br />

de la Justice.<br />

À la lumière de tous ces faits,<br />

imputables uniquement au chef de<br />

l’État, dont le comportement et le<br />

choix de ses collaborateurs sont à<br />

l’origine de ces crises à rebondissement<br />

qui secouent son gouvernement,<br />

Michel Martelly se fourvoie<br />

s’il croie pouvoir remonter le courant<br />

en rouspétant et en lançant des accusations<br />

contre ses détracteurs. S’il lui<br />

reste encore une chance de sauver le<br />

reste de son mandat, c’est celle offerte<br />

par des négociations et la concertation<br />

en vue d’une refonte de son gouvernement.<br />

Haïti-Observateur<br />

P.O. Box 356237<br />

Briarwood, NY<br />

11435-6235<br />

Tél. (718) 812-<br />

2820


EDITORIAL<br />

The Martelly-Lamoth Go -<br />

ver nment is stuck at a<br />

point where they don’t<br />

know what direction to<br />

take. At this rate, Sweet<br />

Mickey’s five-year mandate runs<br />

the risk of reaching an abrupt and<br />

premature end. Although the “compas”<br />

musician-turned-president<br />

doesn’t seem to see the impending<br />

danger, he smells bad luck coming<br />

to the extent of leading a rearguard<br />

campaign against all those he perceives<br />

as being his opponents, having<br />

decided to find the causes of his<br />

misfortune elsewhere. It’s still possible<br />

to save the remainder of his<br />

term, if he really wanted to do so,<br />

but the <strong>current</strong> occupant of the<br />

National Palace must opt forrunning<br />

the country differently. Other -<br />

wise, his politically self-inflicted<br />

wounds will prove fatal. For Presi -<br />

dent Martelly has almost reached<br />

the point of no return, finding himself<br />

in the antechamber of an un -<br />

precedented political defeat.<br />

Contrary to general expectations,<br />

immediately after his inauguration,<br />

Joseph Michel Martelly<br />

found himself under the spell of<br />

Sweet Mickey. In his public and of -<br />

ficial interventions, his actions and<br />

decisions are based on the singer’s<br />

attitude and temperament of the<br />

artist as he is known, leading many<br />

to ask if there were no misdeal in<br />

the choice of the most recent Hai -<br />

tian president. Because, sixteen<br />

months into the Martelly administration,<br />

first in tandem with Garry<br />

Conille, then with Laurent Lamo -<br />

the; the administration is filled with<br />

incidents, exchanges, and even de -<br />

cisions deemed incompatible with<br />

the status of the first citizen of the<br />

country; and contrary to the standard<br />

operating procedure which is<br />

deemed appropriate for the Head of<br />

State to exercise power. From his<br />

first outbursts with journalists to a<br />

string of scandals that have erupted<br />

in the Martelly-Lamothe government,<br />

including the illegal arrest<br />

and subsequent incarceration of a<br />

seated parliamentarian, the Head of<br />

State, for lack of wisdom and un -<br />

controlled arrogance, manages to<br />

turn large sectors of the country<br />

against him. Guided by the reflex of<br />

the street fighter cultivated in the<br />

world of Sweet Mickey, he leaves<br />

no room for constructive reflection,<br />

pro ductive dialogue, or compromise,<br />

thus sinking headlong into his<br />

anti-democratic excesses. Sur -<br />

round ed by flatterers, subservient<br />

men and women, who dare not contradict<br />

his natural inclinations, he<br />

indulges straight in excesses, like a<br />

rolling stone becoming unstoppable<br />

in its path.<br />

The protest movement against<br />

the Martelly-Lamothe government,<br />

which pervades the streets through<br />

demonstrations in the cities of Cap<br />

Hai tien, Les Cayes, in the capital<br />

and elsewhere, send up a long list<br />

of demands. The dangerous nature<br />

of the anti-Martelly mobilization<br />

observed so far is that coalitions are<br />

born with sectors once at loggerheads.<br />

The opposition to Michel<br />

Mar telly spills into the streets and<br />

makes its voice heard in public<br />

squares as well as in the media, particularly<br />

on political programs<br />

broadcast on most radio stations in<br />

the country. This is what explains<br />

the presence in these events of personalities<br />

from sectors generally<br />

opposed to one another.<br />

If certain sectors of the press, a<br />

good portion of Parliament, the<br />

political class in general as well as<br />

large sections of the national life<br />

have been rebelling, for some time,<br />

becoming potential opponents to<br />

the government, a new wave of disgruntled,<br />

whose needs have not<br />

been met, recently joined the ranks<br />

of the protesters. Michel Martelly<br />

demonstrates his total ignorance of<br />

this sociopolitical reality by saying<br />

that he is not a “magician,” urging<br />

patience to the hungry, the hardcore<br />

unemployed, some 300,000 people<br />

still living in tents as well as many<br />

others. Again, he is inspired by his<br />

predecessor, René Préval who, in<br />

the face of popular discontent,<br />

invited the malcontents to “swim<br />

your way out” (“naje pou n soti.”)<br />

Or, foreseeing demonstrations<br />

against his government, Mr. Préval<br />

had proposed the protesters to “go<br />

get me” to accompany you. This<br />

feel ing of contempt for the citizens<br />

demanding responsible management<br />

of public affairs by the team<br />

in power is expressed in the same<br />

spirit by Prime Minister. Laurent<br />

La mothe equates to “mercenaries”<br />

demonstrators calling on leaders to<br />

immediately attack the evils plaguing<br />

the nation while reminding all<br />

that Michel Martelly’s campaign<br />

promises have not been met.<br />

All this prompts insult and arrogance<br />

displayed permanently by the<br />

Martelly-Lamothe regime against<br />

citizens making legitimate demands<br />

for redress of grievances. The in -<br />

ability of the government team to<br />

objectively assess the anger that has<br />

accumulated in the last sixteen<br />

months, and to take urgent and ap -<br />

propriate action, is the gaping crack<br />

in the armor of a president becoming<br />

breathless even less than<br />

halfway into his five year-term.<br />

To make matters worse, the<br />

events of the last four weeks have<br />

pushed the Martelly-Lamothe government<br />

deeper into trouble. Not<br />

con tent to have fed discontent and<br />

dangerously swollen the ranks of<br />

the disaffected, those in power<br />

seem unable to escape the abyss<br />

made deeper by recent events. To<br />

the crisis already in the making,<br />

born of out of the attempt by Pre -<br />

sident Martelly to establish a custom-made<br />

permanent electoral<br />

coun cil, still in the making; along<br />

with that besetting the judicial system,<br />

and also concerning the Supre -<br />

me Court, are added other scandals.<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

no grumbling or accusations, Michel<br />

Martelly’s failure is self-inflicted<br />

Indeed, the first lady and the eldest<br />

son of the first family are subject to<br />

citizen’s lawsuit for alleged corruption.<br />

In addition, the layoff of the<br />

Government prosecutor has triggered<br />

new accusations, even worse,<br />

against two senior government officials,<br />

close allies of the president.<br />

Lawyer Jean Renel Sénatus fired<br />

by the Minister of Justice, Jean<br />

Renel Sanon, on charges of insubordination,<br />

according to Mr. Sanon,<br />

counter-attacked by saying this<br />

about his ex-boss: “This is a man<br />

with shady past. He is involved in<br />

prostitution. Were it not for his<br />

status of a Minister, i would have<br />

already stopped Jean Renel Sa -<br />

non who profits from drug trafficking.<br />

He is in cahoots with<br />

drug traffickers. He and Joshua<br />

Pierre-Louis are corrupt. They<br />

are political prostitutes.” These<br />

11<br />

latest revelations concerning<br />

Messrs. Sénatus and Pierre-Louis,<br />

the latter recently appointed head of<br />

the Electoral Council by President<br />

Martelly, call into question the in -<br />

tegrity of the electoral body; as well<br />

as the Ministry of Justice.<br />

In light of all these facts solely<br />

attributable to the Head of State,<br />

whose behavior and choices of his<br />

aides are responsible for these<br />

bounding crises shaking his government,<br />

Michel Martelly is terribly<br />

mistaken if he believes he can<br />

go against the tide by grumbling<br />

and throwing accusations against<br />

his detractors. If, indeed, he still has<br />

a chance to save what remains of<br />

his mandate, it’s only through<br />

negotiations and dialogue in order<br />

to be able to thoroughly overhaul<br />

the government.<br />

Haïti-Observateur<br />

P.O. Box 356237<br />

Briarwood, NY<br />

11435-6235<br />

Tél. (718) 812-<br />

2820


12<br />

Talking about Tourism in<br />

Haiti? Food for thought<br />

By irlène Augustin-Whiteman<br />

The beginning of September found me in Israel and<br />

Palestine, where I toured for a week. I love to travel, to<br />

feast on exotic dishes, to rub my soul on the local culture,<br />

and my inner tourist, once satisfied after seeing all<br />

the spots that I could see in intensive visits that let no<br />

chance of boredom when I am in transit, I love it just<br />

as much coming back home<br />

But we, Haitians, wherever we go, have a propensity<br />

to observe the regional activities, the local hubbub,<br />

note the modern urbanism of the place, and then think<br />

about Haiti. It is that we carry her in our heart as an<br />

everlasting subliminal bruise that wakes up and hurts<br />

by comparison. This is true of the generations that are<br />

gone without having effected any change in her situation;<br />

as well as the ones of today, we their offspring,<br />

who sometimes despair, but still hope, rich in ideas that<br />

we are, but powerless when it comes to financial<br />

resources...<br />

The modern Holy Land is a huge tourist trap, and<br />

let this be taken as a great compliment. Israelis and<br />

Palestinians reveal themselves to be practical people<br />

who know how to profit from the cultural mixture of<br />

the old tribes with whom they rubbed elbows; the latter<br />

are found in the Bible as Canaanites, Jebusites,<br />

Ammonites, Edomites, Hittites… but Christians and<br />

Muslims as well, to fashion their six thousand year-old<br />

culture that is today typically Israeli and Palestinian.<br />

They know how to best exploit their sites, many of<br />

which have the primacy such as the Way to Golgotha,<br />

the Wailing Wall, the Dome of the Rock in Jerusalem;<br />

and in Palestine, Nazareth, the Jordan River, the walls<br />

of Jericho, “the most ancient city of the world,” where<br />

it feels just awesome to walk, and the excavations of<br />

which have revealed that it predates the modern era by<br />

more than 9000 years. (1)<br />

On the road to Jericho, for example, an important<br />

stop will let one admire the sycamore — very green<br />

and healthy — the very tree on which, more than two<br />

thousand years ago, Zacchaeus who was a little short<br />

man climbed, in order to be able to see Jesus walking<br />

among the crowd (Luke 19: 1-10.) In Capernaum, you<br />

can look at the foundations of the house where the<br />

Lord healed of fever Peter’s mother-in-law (Mat 8:14.)<br />

At the Jordan River, one can be baptized — or at least<br />

soak one’s feet —in the very spot where Jesus was<br />

baptized by John (Mark 1:9.) And of the authenticity<br />

of all these places and artifacts that the amused visitor<br />

takes in with just a grain of skepticism, the locals are<br />

ready to swear casually on a stack of bibles.<br />

So to see these buses, omnibuses and minibuses,<br />

either pass on the road, carrying thousands of visitors<br />

throughout the land, or aligned together at the stops for<br />

sightseeing or meals, to be part oneself, whether<br />

demophobic, claustrophobic or not, of these compact<br />

and bustling crowds at certain spots, we wonder: do<br />

we not also have in Haiti sites that would attract curiosity<br />

seekers, lovers of novelty, scientists?... Here in the<br />

Holy Land, the small shopkeeper, the innkeeper, the<br />

restaurateur, the seller of the ubiquitous falafel (fried<br />

chickpea ball) at the greasy spoon stand, etc. are thriving<br />

and the State itself derives its profits through<br />

taxes...<br />

In 1993, during the celebrations of the 500th an ni -<br />

ver sary of the discovery of America, I wrote an un pu -<br />

blished poem, ‘Considerations sur Christophe Co -<br />

lumb,’ in English: ‘A View on Christopher<br />

Columbus’. I said in different passages:<br />

“Why don’t we, following our neighbors’ example<br />

Erect a lighthouse or yet an obelisk<br />

Where “he set foot” on firm ground the first time<br />

in the Bay,<br />

A hotel in his name where “he slept his first night,’<br />

A Nativité Museum right where “the fort was built”?...<br />

There will be visitors! The indulgent tourist<br />

Only wants to relax, see and hear something new.<br />

Show him some wax figures, tell him a tale or two,<br />

And a buzzing business district will spring around.<br />

Will share in the profits, the State, the peddler,<br />

The big business person, the small entrepreneur…<br />

And Haiti, our homeland, the mother who bore us,<br />

Will rise out of her pains,<br />

Her ruins,<br />

Her ashes!”<br />

I hold Constantin Henriquez’s 1932 publication,<br />

prefaced by Luc Grimard, “Our Cities and Our<br />

Villages,” which describes in alphabetical order the<br />

historic and scenic sites of each of our towns. Are these<br />

sites still extant? Otherwise, could they be revived or<br />

rebuilt, and could we then invite the Haitian and foreign<br />

tourists to come and see them? We would have,<br />

however, to start with the construction of our roads, of<br />

itself an enormous endeavor that would involve for a<br />

time some hefty funds!<br />

An enormous endeavor, but definitely feasible!<br />

And exactly of that, we will be talking about next time!<br />

(1) Guide Touristique de Jéricho et ses Alentours,<br />

(Guide for visitors: Jericho and its Environments), Dr.<br />

Adel Ayala, Translation: Claire Hauquin, published<br />

2011 by PACE, Ramallah, Palestine.<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Le tourisme en Haïti ?...<br />

Matières à réflexion<br />

Par irlène Augustin Whiteman<br />

Le début du mois de septembre m’a retrouvée en Israël et<br />

en Palestine, pour une tournée d’une semaine. J’adore<br />

voyager, me régaler de plats exotiques, me frotter l’âme<br />

à la culture locale, et mon touriste intérieur une fois satisfait<br />

en des visites intensives des lieux, qui n’accordent<br />

aucune chance à l’ennui quand je suis en transit, j’adore<br />

tout autant rentrer au logis.<br />

Mais nous autres Haïtiens, partout où nous allons,<br />

avons une propension à observer de près les activités<br />

régionales, le brouhaha local, à noter l’urbanisme moderne<br />

de l’endroit, et à penser à Haïti. C’est que nous la portons<br />

dans notre cœur comme une éternelle meurtrissure<br />

subliminale qui se réveille et fait mal à la comparaison.<br />

Cela est vrai des générations qui sont parties sans avoir pu<br />

rien changer à sa situation, autant que de nous, leurs rejetons,<br />

qui désespérons parfois, mais espérons encore,<br />

riches d’idées que nous sommes, mais impuissants quant<br />

aux ressources financières…<br />

La Terre Sainte moderne se présente comme un vaste<br />

piège à touristes, et que cela soit entendu comme un beau<br />

compliment. Les Israéliens et les Palestiniens se révèlent<br />

des gens au sens pratique qui ont su profiter de la mixture<br />

culturelle des peuplades anciennes auxquelles ils se<br />

sont frottés, et retrouvées dans la Bible comme<br />

Cananéens, Jébuséens, Ammonites, Edomites, Hittites…<br />

mais aussi chrétiens et musulmans, pour façonner leur<br />

propre culture vieille d’environ six mille ans, aujourd’hui<br />

typiquement israélienne et palestinienne. Ils savent finement<br />

exploiter leurs sites, dont plusieurs possèdent la primauté,<br />

comme le Chemin du Golgotha, le Mur des<br />

Lamentations, le Dôme du Rocher, à Jérusalem, et en<br />

Palestine, Nazareth, la rivière du Jourdain, les murs de<br />

Jéricho, cette ville, « la plus ancienne au monde » dont<br />

c’est un émerveillement d’en fouler le sol, et que les<br />

fouilles révèlent antécédente à l’époque moderne de plus<br />

de 9000 ans. (1)<br />

Sur la route de Jéricho, par exemple, un arrêt important<br />

vous laisse admirer le sycomore — bien vert et bien<br />

portant — l’arbre même sur lequel, il y a plus de deux<br />

mille ans, Zachée, un petit bout d’homme, grimpa, pour<br />

pouvoir voir Jésus marchant au milieu de la foule (Luke<br />

19: 1-10). A Capharnaüm, se retrouvent les fondations de<br />

la maison où le Seigneur guérit de la fièvre la belle-mère<br />

de Pierre (Mat 8:14). À la rivière du Jourdain, l’on peut<br />

se faire baptiser — ou au moins se tremper les pieds —,<br />

à l’endroit même où Jésus reçut le baptême des mains de<br />

Jean (Mark 1:9). Et de l’authenticité de tous ces lieux et<br />

artéfacts, que le visiteur accepte juste avec un grain de<br />

doute amusé, les gens du pays sont prêts à jurer, de façon<br />

dégonflée, sur dix bibles entassées.<br />

Donc, à voir ces autobus, omnibus et minibus, ou<br />

passer sur les routes, véhiculant des milliers de visiteurs<br />

par tout le territoire, ou alignés à plusieurs aux arrêts des<br />

visites ou des repas, à être partie soi-même, agoraphobe,<br />

claustrophobe ou pas, de ces foules compactes et<br />

grouillantes par endroits, l’on se demande : n’avons-nous<br />

pas aussi en Haïti des sites qui attireraient les curieux, les<br />

épris de nouveauté, les scientifiques ?... Voici qu’en Terre<br />

Sainte, le petit boutiquier, l’hôtelier, le restaurateur, le<br />

débiteur de l’ubiquitaire falafel (akra fait de pois chiches)<br />

etc., prospèrent, et l’État encaisse leurs redevances…<br />

J’ai, en 1993, lors des célébrations du cinquième centenaire<br />

de la découverte de l’Amérique, écrit un poème<br />

inédit, « Considérations sur Christophe Colomb »,’ (en<br />

anglais : “A View on Christopher Colombus”). J’y<br />

disais en différents passages :<br />

« En ce qui nous concerne, tout comme nos voisins,<br />

Pourquoi ne pas élever un phare, un obélisque,<br />

Où « Colomb mit le pied » pour la première fois ?<br />

Pourquoi pas une Pension, un Hôtel à son nom<br />

Où il passa « sa première nuit sur notre sol ? »<br />

Pourquoi pas un Musée de la Nativité<br />

Sur « l’emplacement du Fort ? » Les visiteurs viendront!<br />

Le touriste bon enfant ne veut que se détendre,<br />

Voir d’autres merveilles, écouter d’autres contes.<br />

Laissez-le donc poser auprès d’une effigie;<br />

Montrez-lui Ovando touchant ‘L’Alcantara’…<br />

Et la ville alentour bourdonnera de «commerce »…<br />

Les recettes se feront par l’État, le pays,<br />

Le gros entrepreneur, la petite marchande…<br />

Haïti notre terre, notre mère nourricière,<br />

Renaîtra de ses maux,<br />

De ses ruines,<br />

De ses cendres ! »<br />

Je détiens la publication de 1932 de Constantin<br />

Henriquez, préface de Luc Grimard, « Nos Villes et Nos<br />

Bourgades » (traduction en anglais « Our Towns and<br />

Villages »), qui décrit en ordre alphabétique, de chacune<br />

de nos villes les sites historiques et pittoresques. Ces sites<br />

existent-ils toujours ? Pourrait-on les faire revivre, ou les<br />

rebâtir, et ensuite inviter le touriste haïtien et étranger à<br />

venir les voir ? Mais nous aurions à commencer par la<br />

construction de nos voies routières, cela, un projet supervaste<br />

qui commanderait des sommes imposantes !<br />

Projet vaste, mais réalisable ! Et c’est de cela que<br />

nous nous entretiendrons la fois prochaine !<br />

(1) Guide touristique de Jéricho et ses alentours, Dr.<br />

Adel Ayala, Traduction Claire Hauquin, publié 2011 par<br />

PACE, Ramallah, Palestine.<br />

Pa irlène Augustin Whiteman<br />

Touris an Ayiti?...<br />

An nou reflechi !<br />

Nan kòmansman mwa septanm ki sot pase-a, mwen te fè yon vizit yon semenn nan<br />

peyi Izrayèl ak Palestinn. Mwen renmen vwayaje anpil, manje byen, manje pla etranje,<br />

tranpe nanm mwen nan kilti lokal la, apre touris nan fon kè’m kontan ak yon seri<br />

vizit entansif ki pa bay tèt mwen okenn chans pou’m annwiye lè’m lwen, menm jan<br />

an mwen renmen retou nen lakay mwen.<br />

Men noumenm Ayi syen, nenpòt ki kote nou deplase’n ale, nou gen tandans obsève<br />

aktivite rejyon-a, mon te-desann nan<br />

lokalite-a, note ki jan lavil-la bèl e modèn,<br />

epi nou sonje Ayiti. Sè ke nou pote peyi nou<br />

nan fon kè nou tankou yon blese etènèl, men<br />

ki fè’n mal anpil kan nou sonje li e ap fè<br />

konparezon ak lòt peyi. Sa te rive jenera -<br />

syon ki mouri lontan yo ki pat kapab chanje<br />

anyen nan sitiyasyon li, menm jan avèk sa<br />

jodi yo, nou menm desandan yo, ki pafwa<br />

santi dezespwa, men k’ap espere toujou,<br />

rich ke nou ye ak lide, men i lajan nou twò<br />

kout pou’n ta fè kwakses wa...<br />

LaTè Sent kounye a se yon gwo pèlen<br />

pou touris, e ke yon moun kon prann sa kòm<br />

yon gwo konpliman. Izrayel yen ak<br />

Palestinyen gen sans pratik, e kab tire pwofi<br />

de melanj kiltirèl ansyen tribi yo te gen kontak<br />

ak yo, ke nou jwenn nan LaBib kòm<br />

moun Kanaran, Jebizeyen, moun Amon,<br />

moun peyi Edon, Itit ... men tou Kretyen ak Mme Whiteman a travaillé<br />

Mizilman, pou yo fòme kilti payo ki jodi-a, trente et un ans comme membre du<br />

apre si milan, tipikman izrayelyen ak<br />

palestinyen. Yo konnen ki jan pou eksplwate<br />

Corps Enseignant du Dé par te ment<br />

sit peyi yo, sèten ladan yo ki enpòtan anpil, de Chimie à Hunter College de New<br />

tankou Chemen Gòlgota, Moske ak Kouvèti York.<br />

Dore, Mi Lamantasyon, (moun ale la pou Madan Whiteman te pase tran-<br />

priye, ak kriye sou destriksyon dezyèm Tanp teyennan ap travay kòm Asis tan<br />

Jerizalèm-la nan lane 70 apre J-K), nan lavil Chimi nan Depatman Chi mi Onntè<br />

Jerizalèm; e nan Palestinn, lavil Nazarèt, lar- Kolèj (Hunter Col lege) nan Nouyòk<br />

ivyè Jouden, Mi Jeriko, « lavil ki pi ansyen Ms Whiteman worked thirty-<br />

nan lemon » kote w emèveye pou la, e ke one years as an Instructional Staff<br />

fouy-la demontre ke li te deja egziste plis<br />

pase 9000 an anvan tan modèn (1).<br />

member at the Chemistry De part -<br />

Sou wout Jeriko, pa egzanp, gen yon ment of Hunter College, New<br />

kote pou moun kanpe rete gade; se la yo Yorkew York.<br />

montre’w yon pye sikomò (yon pyebwa) —<br />

byen vèt e byen an sante — poutan sei menm pye bwa, ki gen demilan pase, ke Zache,<br />

ki te wotè yon ti bout siga, te oblije grenpe monte pou’l te ka wè Jezi k’ap mache nan<br />

mitan foul la (Lik 19: 1-10). Nan lavil Kafanawòm, ou jwenn fondasyon kay kote<br />

Seyè Jezi te geri bèlmè Pyè ki te gen lafyèv (Mat 8:14). Nan larivyè Jouden, yon moun<br />

ka batize — ou omwen tranpe pye’w — menm kote Jan te batize Jezi (Mak 1: 9).<br />

Kote touris-la souri nan kè’l e pran sa ak yon grenn sèl, moun peyi-a, bayo dis Bib<br />

younn sou lòt y’ap sèmante. Donk, lè yon moun wè tout otobis sayo, kamyonèt ak<br />

minibis, kap pase sou wout, k’ap pote milye vizitè nan tout peyi a, oubyen ki aliyen<br />

lè rete pou vizit ou manje midi, oumenm ki gen de lè, fèmen nan foul moun - menm<br />

si’w demofòb (moun ki pè foul), oubyen klostwofòb (moun ki pè anyen fèmen’l pre),<br />

ou mande tèt ou: eske noumenm an Ayiti nou pa gen sit tou ki ta atire moun kirye,<br />

syantis, moun ki renmen wè kote nèf,? ... Nan Tè Sent, ti ma chann-nan, ti boutikyea,<br />

otelye-a, mèt restoran-an, sa k’ap vann falafèl (akra ki fèt ak pwa chich) nan tout<br />

kwen, fè pwofi, de menm ke Leta ki tire enpo de yo…<br />

An 1993, pou selebrasyon senk san anivèsè dekouvèt LAmerik, mwen te ekri yon<br />

powèm ki pa publiye, ki rele ‘Konsiderasyon sou Kristòf Kolon’ (franse :<br />

« Considerations sur Christophe Colonb,’ angle: ‘A View on Christopher Columbus’).<br />

Mwen di nan diferan pasaj:<br />

“Nan ka ki konsène’n, tankou vwazen nou yo,<br />

pouki nou pa bati yon fa, yon obelis,<br />

kote “Kolon te poze pye’l” premye fwa sou lil-la?<br />

Pouki pa yon sant vizitè, otèl ki pote non’l<br />

kote li te pase “premye nwit sou tè nou?”<br />

Pouki pa yon Mize ki rele Nativite<br />

sou “anplasman Fò-a» ki te rele konsa-a?<br />

Vizitè va vini! Yon touris tankou yon timoun.<br />

Li vle sèlman detann li, wè mèvèy lòt peyi,<br />

renmen koute zistwa, kont k’ap tire gran jou.<br />

Kite’l poze kote yon estati.<br />

Montre li Ovando men’l sou ‘LAlkantara ‘ ...<br />

E aktivite “komès” va fè wonn lavil-la ...<br />

Tout moun va pwofite; Leta va fè revni,<br />

menm jan ak peyi a,<br />

ti antreprenè, ti machan-nan ...<br />

Ayiti tè nou-an, manman ki nouri nou,<br />

va soti nan malè,<br />

nan dekonm,<br />

anba sann chabon ki kouvri li!”<br />

Men mwen gen liv Constantin Henriquez te pibliye an 1932, ak prefas Luc<br />

Grimard “Lavil ak tout tit Bouk nou yo,” ki dekri nan lòd alfabetik sit istorik e enteresan<br />

pou moun wè nan chak kote sa yo. Sit sa yo, eske yo la toujou ? Eske nou ta ka<br />

aktive yo, oswa rebati yo, e answit envite touris ayisyen ak etranje vinn wè ? Men tou,<br />

nou ta gen pou’n kòmanse pa konstriksyon wout nou yo, yon pakèt pwojè ki pou kèk<br />

tan, ap egzije anpil debousman lajan!<br />

Yon pakèt pwojè, men ki kab reyalize! E nou pral pale de sa pwochèn fwa san<br />

demagoji!<br />

(1)Guide Touristique de Jéricho et ses Alentours, (Gid Touris Jeriko ak Vwazinaj<br />

li) Dr. Adel Ay<br />

Tradisyon: Claire Hauquin, pibliye 2011 pa PACE, Ramallah, Palestine.


Blagues de Louis<br />

1537— L’agriculteur à son nouveau<br />

berger : — « Pourquoi parlez-vous<br />

avec les moutons durant<br />

la tonsure ? »<br />

— « Oh, excusez-moi. Il s’agit<br />

là d’une déformation professionnelle…J’étais<br />

jusqu’ici coiffeur ».<br />

1538— Petit-Fritz et son ami Ali<br />

sont à leur premier jour de classe.<br />

L’enseignante demande aux<br />

élèves qui sont de nationalité allemande<br />

de se lever de leurs sièges.<br />

Petit-Fritz se lève mais son ami<br />

Ali reste assis.<br />

Fritz dit à Ali — « Tu es né et<br />

a grandi en Allemagne, donc tu es<br />

Allemand …Lève-toi ». Ali se<br />

lève. Quand Ali rentre à la maison<br />

après l’école, il raconte le tout à<br />

son père. Celui-ci lui donne une<br />

gifle. Ali se retourne et dit : —<br />

«Oh mec, à peine on est Allemand<br />

qu’on a déjà des problèmes avec<br />

les Turcs ».<br />

1539— — « Qu’est-ce que c’est<br />

qu’ une fraude ? » demande le<br />

professeur aux étudiants en droit.<br />

— « Il y a fraude si vous me<br />

recalez, si vous me faites échouer<br />

aux examens ».<br />

— « Pourquoi ça? »<br />

— « Parce qu’en vertu du<br />

Code pénal on est coupable de<br />

fraude quand on exploite l’ignorance<br />

d’un autre pour le nuire ».<br />

1540 — Un passant dit une blon-<br />

de dans la rue : — « Bonne<br />

femme, votre sein gauche pend en<br />

dehors de votre corsage ».<br />

La blonde répond : —<br />

«Merde, j’ai, encore une fois,<br />

oublié le bébé dans le bus ! »<br />

1541— Le Premier ministre ba -<br />

va rois Edmund Stoiber visite une<br />

ferme et invite la presse. On le<br />

photographie aussi dans la porcherie.<br />

Stoiber déclare : — « J’espère<br />

que vous n’allez pas écrire de sottises<br />

dans votre journal à côté de<br />

cette photo. Comme, par exem -<br />

ple : Stoiber et les porcs ou quel -<br />

que chose de ce genre ! »<br />

Un reporter répond : — « Non,<br />

non, c’est déjà évident ».<br />

Le lendemain, on peut lire au-<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtianoallemand,<br />

jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone<br />

Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.<br />

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dessous de la photo : M. Stoiber<br />

(3e à gauche).<br />

1542— « Madame Mueller ne<br />

parle plus avec son mari »<br />

—« Pourquoi ça? »<br />

— « Elle a voulu de lui cent<br />

euro pour le salon de beauté ».<br />

— « Et alors ? »<br />

— « Il lui en a donné mille ...»<br />

1543— Une femme interpelle son<br />

mari : — « Mon chéri, mon petit<br />

amour, mon trésor.mon… »<br />

Il répond : — « Oui chérie,<br />

que veux-tu ? Tais-toi, quand je<br />

parle au chien ! »<br />

1544— Pourquoi les pêcheurs<br />

ont-ils besoin de longs bras ?<br />

–C’est pour montrer la longueur<br />

du poisson attrapé.<br />

1545— Ludwig à genoux cirant<br />

le parquet du couloir quand son<br />

ami Hermann arrive.<br />

— « Une telle idée ne me viendrait<br />

même pas en rêve », s’écrie<br />

Hermann, choqué de voir son<br />

meilleur ami dans cette position<br />

‘honteuse’.<br />

— « À moi non plus, gémit<br />

Ludwig en essuyant la sueur de<br />

son front… L’idée vient de ma<br />

femme »<br />

1546— Un hôte régulier de retour<br />

des vacances va prendre place à sa<br />

table habituelle dans son bistro,<br />

quand il découvre trois traits gravés<br />

sur cette table. Ils sont à neuf,<br />

dix et onze centimètres du bord de<br />

la table. Il demande au propriétaire,<br />

ce que ça veut dire.<br />

L’hôte explique : —« La<br />

semaine dernière, il y avait trois<br />

Africains ici qui ont mesuré leurs<br />

bites pour un pari ».<br />

-« Là, je crois pouvoir con -<br />

courir avec eux », dit l’invité en<br />

laissant tomber son pantalon. —<br />

«Tu peux l’emballer de nouveau,<br />

dit le patron, ils les ont mesurés à<br />

partir de l’autre côté de la table !»<br />

1547— Deux Hollandais montent<br />

à bord d’un vol à destination de<br />

Londres. L’un prend place à la<br />

fenêtre, le second à côté de lui,<br />

dans le siège du milieu. Un<br />

Allemand prend place sur le siège<br />

côté couloir, retire ses souliers et<br />

s’installe confortablement. L’Hol -<br />

lan dais à la fenêtre dit : —<br />

«Excusez-moi, je dois me lever<br />

pour me prendre un Coke ».<br />

— « Restez assis, dit<br />

l’Allemand, je suis au couloir, je<br />

vais vous prendre le cola ». Dès<br />

qu’il se lève, l’un des Néerlandais<br />

prend une de ses chaussures et<br />

crache dedans. Quand l’Allemand<br />

revint avec le Coke, l’autre<br />

Hollandais, dit : — « Ça marche<br />

très bien, je voudrais également<br />

un cola ». Encore une fois l’Al -<br />

lemand accepte d’aller le prendre.<br />

L’Hollandais du milieu profite de<br />

son absence pour cracher dans<br />

l’autre soulier.<br />

Quand l’avion atterrit, l’Al -<br />

lemand remet ses souliers et<br />

remarque ce qui s’est passé.<br />

— « Pourquoi ? demande t-il.<br />

Combien de temps ça va-t-il durer<br />

cette querelle entre nos deux pays<br />

? Cette haine ? Ces animosités ?<br />

Ces crachat-dans-souliers et ces<br />

pipi-dans-cola ? »<br />

1548 —Un homme est en visite<br />

chez un urologue. L’urologue : -<br />

«Vous devez vous arrêter de masturber<br />

! »<br />

Le patient de répondre : —<br />

«Pourquoi donc ? »<br />

L’urologue explique : « Parce<br />

que je ne peux vous consulter<br />

autrement ! »<br />

Crise de l’immobilier : La<br />

Floride en tête de liste de<br />

maisons saisies cette année<br />

Par Michel Léandre<br />

La crise dans laquelle est plongé<br />

le secteur immobilier, aux États-<br />

Unis suite au crash financier globale<br />

qui s’est produite en 2007, ne<br />

fait que s’aggraver. A date, les statistiques<br />

des tribunaux appelés à<br />

entendre les cas de propriétaires<br />

incapables de faire face à leurs<br />

responsabilités hypothécaires<br />

révèlent que plus de 1,5 millions<br />

de maisons ont été saisies par les<br />

banques à travers tout le pays. Un<br />

record spectaculaire et impressionnant<br />

qui fragilise l’économie<br />

américaine avec son taux élevé de<br />

chômage.<br />

En effet, la Floride remporte la<br />

palme de propriétés saisies par les<br />

institutions hypothécaires avec le<br />

plus fort pourcentage de maisons<br />

saisies ou simplement abandonnées<br />

par leurs propriétaires. Sept<br />

fois au cours des huit premiers<br />

mois de 2012, la Floride occupe le<br />

haut du classement en termes de<br />

maisons saisies ou sur le point de<br />

l’être. Pour le seul mois d’août, les<br />

banques ont traduit environ 2 954<br />

propriétaires devant les tribunaux<br />

en plus de 814 propriétés saisies.<br />

Les experts tentent de donner une<br />

explication à cet état de fait qu’ils<br />

lient au problème du chômage<br />

endémique et la complaisance de<br />

certains propriétaires qui profitent<br />

du climat d’apaisement pour jouer<br />

de malins tours aux banques, ne<br />

payant presque pas ou jouant à<br />

cache-cache : un paiement après 3<br />

13<br />

ou 4 mois; 3 paiements l’an ou<br />

pas du tout. Le procédé dit modification<br />

est un lieu sûr pour retarder<br />

le processus de saisie, et les<br />

juges souvent renvoient la banque<br />

et le propriétaire sur la table de<br />

négociation afin d’éviter trop<br />

d’opérations de saisie.<br />

Après la Floride vient New<br />

York en deuxième position avec<br />

un taux assez élevé de cas devant<br />

les tribunaux et plus de 340 propriétés<br />

saisies. Puis viennent des<br />

États comme Arizona, Cafifornia<br />

et Nevada. Parallèlement, les nouvelles<br />

ventes de propriétés sont au<br />

ralenti dans ces États cites plus<br />

haut, quand bien même les<br />

banques consentiraient à revendre<br />

de telles propriété à prix réduits.<br />

Le problème ne fait que s’aggraver<br />

quand les dernières données<br />

pour la seule année 2012 ont<br />

une tendance à la hausse. De janvier<br />

à août dans les 50 États des<br />

États-Unis, 462 016 propriétés<br />

immobilières sont saisies. Les<br />

experts prévoient le chiffre astronomique<br />

de 678 000 vers la fin de<br />

cette année. Il est vraiment difficile<br />

de cerner la logique de cette<br />

situation, car certaines banques<br />

refusent de coopérer avec les propriétaires<br />

en difficulté en vue de<br />

trouver une solution susceptible<br />

de satisfaire les intérêts des deux<br />

parties. Elles préfèrent investir des<br />

sommes considérables dans les<br />

opérations de saisie pour, ensuite,<br />

mettre les propriétés saisies sur le<br />

marché immobilier, le plus souvent<br />

à moitie prix, tandis que les<br />

acheteurs se font rares.<br />

Pour colmater la crise, le gouvernement<br />

fédéral a initié certains<br />

programmes donnant certains<br />

avantages aux banques pour au<br />

moins freiner les opérations de<br />

saisies, mais là encore le refus des<br />

banques est quasiment catégorique.<br />

On en est encore là. Puisque<br />

dans les mêmes conditions les<br />

mêmes causes produisent les<br />

effets, une intervention vigoureuse<br />

et ponctuelle des autorités fédérales<br />

serait nécessaire pour éviter<br />

le pire.


14<br />

Kreyòl<br />

Soti nan paj 6<br />

kanpe ni chita sou anyen, tèlman li<br />

bay manti.<br />

Petyon : Mwen dakò avèk ou<br />

100 pou 100. Moyiz di ke li pote<br />

10 kòmandman bay Blak Kokis ki<br />

definitivman p’at menm sou montay<br />

la. Li vin pou bafwe moun nan<br />

bay manti. M’sye gen lè pa aprann<br />

ke Ameriken konn tout sa l’ap<br />

regle e ke non li nan lis ekstremis<br />

ki gen anpil repons pou’l bay. Se<br />

iminite l y’ap tann fini pou yo<br />

fouke l. Jou a ap vini pou yo pran<br />

li avan l’al kache nan peyi Kiba.<br />

Ameriken pa janm bliye e l renmen<br />

pran nòt pou bay tout moun<br />

monnen pyès yo. Yo fè anpil man -<br />

ti sou Michel Mateli pou rache l<br />

sou pouvwa a. Pa janm gen prèv<br />

ki bay, paske mantè a se yon pwofesyonèl<br />

nan fè manti san prèv. Si<br />

otorite Leta te blayi nan peyi a,<br />

Moyiz t’ap pran men li. Mwen pa<br />

bezwen pale de Franswa Divalye<br />

ki trè lwen. Si se sou Aristid,<br />

m’sye t’ap plede ranse ak moun<br />

konsa, po l p’at ap bon pou fè bouton.<br />

Aristid p at janm nan rans ak<br />

advèsè l. Anpil tonbe sou 2 gouvènman<br />

li an, malgre li p at fè<br />

anpil tan. M’sye gen chans ke<br />

Mateli, ke li te kalifye Ameriken<br />

ak Italyen san okenn prèv jis jounen<br />

jodi a, li pa reyèlman fè m’sye<br />

peye dyòl li. Se yon patat cho yo<br />

dwe foure nan bouch li pou l sispann<br />

denigre moun pou dan<br />

griyen. M’sye sitou rann peyi a<br />

parazit e menm san prestij, paske l<br />

gen kouraj labasès pou denonse<br />

yon prezidan peyi l devan palmantè<br />

etranje. Sa k fè mal, anpil<br />

vagabon kit nan radyo oubyen<br />

nan jounal aksepte afwon sa a.<br />

Non mesye, nou parèt lèd devan<br />

sosyete a pou ajisman nou. Se pa<br />

posib pou kontinye ap imilye<br />

konsa. Nou bliye si nou gen endepandans<br />

nou depi 18 novanm<br />

1803, gras batay sou batay ke zansèt<br />

nou yo te fè pou chase tout<br />

kolon. Ayiti toujou rete yon peyi<br />

souvren ki pran endepandans li 28<br />

lane aprè Etazini. Nou pa yon Eta<br />

ameriken kòm Pòto Riko men<br />

yon pèp ki batay pou te pran responsabilite<br />

li pou li lib. Nou p’ap<br />

achte vye koze sa a. Mwen kwè se<br />

pou nou sispann pale yon fason<br />

pou nou pran responsabilite nou.<br />

Mwen kwè nou dwe poze zak e<br />

non pa koze kredi. Moyiz se yon<br />

bon jan trèt ke nou dwe mete nan<br />

karantèn.<br />

Moyiz kontinye ap bay<br />

manti : 30 septanm nan<br />

rive nadmarinad<br />

Klarisa : Moyiz se yon resèlè,<br />

dyòl alèlè k’ap itilize lajan pèp la<br />

pou granmesi. Se pou gouvènman<br />

an retire tout frè li, paske li rann<br />

lavi a di nan peyi a nan bay manti<br />

san nesesite. Nou pa fouti konpran<br />

pou ki rezon yo aksepte yon woywoy<br />

konsa nan sen sosyete a.<br />

Dayè, se pa plas yon vagabon,<br />

dwèt long siperyè nan fonksyon<br />

enpòtan konsa nan peyi a. Mezan -<br />

mi, peyi Dayiti fè yon bak nèt ale<br />

avèk kesyon Lavalas/Inite ki<br />

lakòz : « devan pòt tounen dèyè<br />

kay ». Nou kwè tout bon ke pwovèb<br />

la byen tonbe, paske olye pou<br />

ta gen yon ti amelyorasyon nan<br />

peyi a, se nan tenten n’ap tonbe<br />

plis, paske bann demon yo ki gen<br />

peristil yo ap opere tout nan nwit<br />

pa bay chans. Sa va fini tout bon<br />

nan peyi a e Moyiz avèk tout akolit<br />

li yo gen pou sispann fè difamasyon.<br />

Tout moun k’ap fè difamasyon<br />

gen pou peye yon pri, depi<br />

pa gen verite nan sa yo prezante.<br />

Moyiz te dwe nan prizon deja pou<br />

anpil zak flagan deli e pou tout<br />

manti san fondman yo. Zafè pote<br />

plent bay Blak Kokis se yon ak<br />

trèt ki montre klè trayizon yon<br />

senatè repiblik ki pa gen ni dwa ni<br />

enterè fè yon zak parèy. Men kote<br />

patriyotis nou an prale la a ? Kote<br />

Lajistis peyi a ki ki te derapaj sa a<br />

ap pase. Moyiz se yon bon konze<br />

ki merite mete l dèyè baro fè pou l<br />

pa pran kontak ak sosyete a. Fòk<br />

nou pa bliye Konstitisyon an toujou<br />

anvigè e ke aksyon penal dwe<br />

pran kont jida ayisyen sa a. Sa m<br />

di la a jistifye plent popilè a ki<br />

nòmalman fèt pou pwouve pèp la<br />

pa avèk trèt, machann peyi reyèlman<br />

pa gen anyen li kapab fè pou<br />

ede peyi a. Moyiz pa diy pou l<br />

senatè paske l se malfektè, denonsyatè,<br />

nòmalman li pa gen okenn<br />

enterè pou l defann peyi a. Men<br />

moun k’ap mande kòb pou sipòte<br />

l nan lit pou anpeche bèl bagay fèt<br />

nan peyi a pou jenerasyon k’ap<br />

vini a kapab kontinye. Nou mande<br />

pou gouvènman an chache tout<br />

mwayen pou retire iminite Moyiz<br />

ke nou kenbe an flagan deli, paske<br />

l deklare ke li pote dosye kont<br />

gouvènman an bay Blak Kokis<br />

pou pran aksyon kont gouvènman<br />

an. Kòman sa rele, mesye k’ap fè<br />

lwa yo ? Si nou kite Moyiz ap<br />

kontinye fè bagay lèd yo, nou mèt<br />

di nou se yon pakèt lach. Pa gen<br />

kesyon ke vagabon an nan menm<br />

pati ak ou. Sil eseye fè bagay sa a,<br />

demen l’ap fè pi mal. Se nan vye<br />

koze sa yo ki fè nou toujou rete<br />

dèyè ap gade, plenyen e kritike.<br />

Nou bliye ke zansèt nou yo te kite<br />

youn deviz pou nou te sèvi avèk li.<br />

Tout moun ki konprann yo kapab<br />

bay so kabrit, y’ap gen anpil<br />

pwoblèm. Nou dwe travay avèk<br />

moun ki konprann nou gen yon<br />

obligasyon.<br />

Petyon : Mezanmi, jodi<br />

dimanch 30 septanm ke Moyiz te<br />

bay pou jete Mateli a ap pase san<br />

okenn ensidan. Tout moun wè ke<br />

Moyiz se yon mantè fini. Zafè<br />

moun k’ap okipe mantè sa a ki<br />

kòmanse depi Mateli monte jous<br />

jounen jodi a. M’sye se yon anmèdan<br />

ki anpeche travay yo kontinye<br />

nan peyi a. Se pou yo fouke Mo -<br />

yiz oubyen pèp la gen pou pran l<br />

pou fè l sispann bay manti e kite<br />

moun viv anpè. M’sye reyèlman<br />

degoutan.<br />

Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />

M’sye ap chache yon zo ki pou<br />

kwoke nan gòj li, l ap jwenn li<br />

avèk anpil lòt ki konprann se pa -<br />

wòl anpil san sans ak koze kredi<br />

epi fatra ki kapab jete yon gouvènman.<br />

Prezidan Mateli mare kanson<br />

w nan senti w pou mete lotorite<br />

Leta nan plas li. Gen twòp<br />

ribanbèl.<br />

Petyon : Ou pale dò, Klarisa.<br />

Fòk gen yon ekzanp ki trase pou<br />

penmèt youn respekte lòt. Moyiz<br />

kòm sekatè nan bitasyon pa gen<br />

respè pou pèsonn. Li merite<br />

koreksyon.<br />

Klarisa : Ou bliye ke Moyiz se<br />

yon fou ki pèdi tèt li depi Matteli<br />

monte sou pouvwa a !<br />

Petyon : Enben, Klarisa, se pou<br />

yo voye l Bedè. Moun fou ki anraje<br />

pa rete sou moun. Li bay manti<br />

pou anyen. Nou pa fouti tolere<br />

bagay sa a nan sen nou. Nou refize<br />

fè « linyon fè lafòs sètadi yon<br />

sèl nou fèb, ansanm fò ». Si nou<br />

pran sans mo sa yo te kite pou<br />

nou. Malerezman nou pa janm<br />

aplike’l. Se sa ki fè nou nan pwoblèm<br />

sa a. Se pou nou leve kanpe<br />

pou nou tout fè konnen ke kriz la<br />

dwe sispann nan peyi a e ke nou<br />

tout dwe travay ansanm pou nou<br />

kapab itil peyi a e fè tout sa ki bon.<br />

Mete tout vagabon nan poto e tout<br />

moun fou nan sant sikatri pou peyi<br />

a kapab respire.<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

Se pou nou<br />

ramase karaktè nou<br />

Klarisa : Pèp ayisyen dwe leve<br />

kanpe tankou yon sèl òm pou li<br />

mande gouvènman an pou’l pran<br />

aksyon kont tout malfektè, mèsenè<br />

ki anpeche peyi a fonksyone<br />

jan sa dwe. Nou tout dwe ramase<br />

karaktè nou, paske twòp lisans<br />

nan peyi a kote senatè yo pa pran<br />

wòl yo pou fè sa yo dwe fè. Moyiz<br />

ak klik li a pa gen karaktè òm ou -<br />

byen senatè ou depite. Opo zisyon<br />

pa janm fèt nan pale anpil ni nan<br />

manti. Tout sa vagabon san karaktè<br />

a di pa janm yon reyalite. Ki lè<br />

moun ki kwè nan tenten Moyiz yo<br />

ap reyalize ke li pa janm bay<br />

okenn prèv nan tout tenten li yo.<br />

Nou pa fouti konprann yon senatè<br />

ap aji konsa. Kòm se ba li yo te bal<br />

plas la, se nòmal pou l aji konsa.<br />

Moyiz dwe ale nan sant reyabilitasyon,<br />

sant sikatri nan Bedè. Pre -<br />

zidan Mateli, kòm bon moun ap<br />

peye pou li paske se yon frè l ki<br />

tonbe nan tenten. Talè konsa, se<br />

fatra li kapab ap manje. Dyab li yo<br />

pa travay byen menm, paske li pa<br />

janm soti ak yon bon bagay.<br />

Pwochènman, se nan lari Dayiti<br />

l’ap kouri, paske tèt la pa bon<br />

menm.<br />

Foul la : Li pata demerite sa,<br />

paske tout sa yon moun fè sou latè<br />

a ki reyèlman pa bon, se la li gen<br />

pou l peye l.<br />

Petyon : Nou gen nan kò nou !<br />

Mezanmi, nou kenbe yo nan<br />

koken. Lavalas yo bezwen retou -<br />

nen ak tout fòs sou pouvwa a. Nou<br />

pa konnen ke anpil nan yo ap fè<br />

reyinyon nan Enmsted la nan yon<br />

kay yon Lavalas wouj. Mwen te<br />

nan reyinyon tou. Anpil bagay<br />

pale pou yo jete Mateli pou pran<br />

pouvwa a. Yo fè konnen Moyiz se<br />

dyòl alèlè, li renmen pale twòp e<br />

se li menm k’ap gate bagay yo. Li<br />

kouri devan pou l fè konnen ke se<br />

li menm ki pote labanyè tout<br />

mouvman yo pou jete Mateli.<br />

Misye pale twò vag daprè yo e yo<br />

pa gen anyen y’ap mete m’sye<br />

ladann paske l pa gen sekrè. Li<br />

bezwen parèt pou yon lidè. Nou<br />

menm nou konnen nou gen yon<br />

sèl lidè, se Jan-Bètran Aristid.<br />

Klarisa : Se pou yo tounen<br />

eskòpyon paske pa gen plas pou<br />

yo. Nou pa fouti konprann kijan<br />

yon palmantè ap aji konsa. M’sye<br />

kouri devan pou jan li kontan<br />

Mateli pra l tonbe paske l gen tout<br />

done yo nan men li. Lavalasyen<br />

yo k’ap travay tou pou reprann<br />

pouvwa a pa wè bagay yo konsa,<br />

paske yo kwè gen estrateji ki dwe<br />

itilize. Se yon erè kapital pou<br />

Moyiz e yo tout ap mande si l konprann<br />

bravo la kontantman li batla.<br />

Mwen kwè si li te konpran responsabilite<br />

l kòm yon dirijan,<br />

sitou senatè e sitwayen responsab,<br />

se pa konsa li ta aji. Mwen pa kwè<br />

yon choukèt lawouze t’ap aji<br />

konsa. Moyiz fè dezonè bwat sa a<br />

ki reyèlman te gen prestij. Jodi a<br />

ou jwenn tout voryen nan enstitisyon<br />

sa a. Se yon moun konsa ke<br />

moun nan Nò bay reprezante yo.<br />

Bagay yo definitivman pa bèl<br />

ditou.<br />

Petyon :Mwen konprann byen,<br />

Klarisa, e pa gen moun ki konprann<br />

denmeplè a k’ap kreye kriz<br />

sou kriz. Nou dwe repase listwa<br />

nou, retounen nan sous nou san<br />

pèdi tan, pou n kapab retire wont<br />

sa a. Nou dwe konn ki moun pou<br />

n chwazi pou reprezante nou.<br />

Palman an pa yon mache lòbèy e<br />

li pa dwe gen vilgè anndan l. Kòm<br />

mwen di, nou dwe gade dèyè pou<br />

nou konprann byen travay zansèt<br />

nou yo te fè. Pèp ayisyen, se tout<br />

bon nou rive nan kafou tenten an,<br />

nou rive nan kafou demagoji ki<br />

pote tentennad. Moyiz pote labanyè<br />

a pou avili nou nan tout sans.<br />

Ayisyen toujou renmen akize e<br />

plenyen, paske li pa janm prepare<br />

li pou evite tout kou, kèlkeswa<br />

kote l’ap vini-an. Moyiz, anverite,<br />

ou p’ap 6.<br />

Klarisa : Kisa Moyiz pote nan<br />

palman an kòm bagay nouvo.<br />

Akòz li menm, li vle gate tout zo -<br />

ranj yo. Ou pa wè yo kite l pou<br />

kont li, paske tout moun konnen<br />

byen li nan manti e m’sye p’at prepare<br />

pou yon plas konsa, senatè<br />

Repiblik la. Li pa kalifye pou yon<br />

pòs konsa, yo fè li favè. Pa janm<br />

bliye ke Moyiz p’at janm gen 10<br />

vot. Se Preval ki nonmen l senatè.<br />

Pòs senatè a monte l nan tèt. Li<br />

fou, li pèdi tèt, li fin anraje. Fòk<br />

nou fè atansyon, pèp ayisyen, pou<br />

n toujou gade dèyè n, paske gen<br />

anpil moun fou tankou Moyiz nan<br />

lari a. Nou gen pou n rann ansyen<br />

prezidan Preval responsab dezas<br />

nan peyi a. Li p’at prapare pou<br />

gouvène aprè premye pasaj li nan<br />

pouvwa a. Men pou ki sa li te<br />

aksepte vin fè yon dezyèm kou.<br />

Prezidan Preval koupab poutèt li<br />

aksepte mete peyi a nan kondisyon<br />

li twouve l jodi-a. Malgre sa<br />

li voye yon tèt loke pou simaye<br />

latwoublay nan sosyete a. Fòk<br />

prezidan Preval konnen byen ke<br />

se yon mal li te fè peyi a nan mannèv<br />

sa a ki paralize Ayiti. Moyiz<br />

pa gen kle peyi a pou l fè sa l vle.<br />

Oknotrè, li se yon senkyèm kolòn,<br />

yon tèt pou peyi a. Li sipoze<br />

jwenn leson pou l al aprann pou l<br />

konprann byen responabilite l.<br />

M’sye pa sipoze tounen yon aktivis<br />

mèsenè paske se pawwòl yon<br />

panlmantè. Tankou tout moun<br />

tonbe ap di ke Moyiz pa yon palmantè<br />

ni senatè, men yon paymantè<br />

ak tout yon sekatè.<br />

Ki sa peyi a bezwen?<br />

Petyon : Nou pa janm chita pou<br />

nou debat sa ki dwe bon pou peyi<br />

a. Nou chita nan yon chire pit tout<br />

lasent jounen. Nou pa janm rive<br />

pran yon konpreensyon ki kapab<br />

byen ede nou pou nou pi klè. Nou<br />

refize redemare avèk respè ki<br />

enpòtan anpil nan yon sosyete.<br />

Klarisa : Kòman nou te kapab<br />

chita pou nou bay opinyon an -<br />

sanm ? Senatè ou sekatè, peyi a<br />

rantre nan yon lojik tèt chat, pa<br />

gen mwayen pou gen chanjman<br />

ke nou tout espere a. Jodi a demokrasi<br />

se lisans pou tout Ayisyen ki<br />

reyèlman pa rezone. Ayiti rive nan<br />

youn kafou ki mande yon tèt<br />

ansanm, sètadi yon gwoup vizyonè<br />

ki dwe panse pou solisyon<br />

dirab e itil pou peyi nou. Obsèvatè<br />

atantif yo rive kwè ke tout sitwayen<br />

ki renmen peyi yo dwe<br />

mete tèt yo ansanm pou yo pran<br />

angajman pou pa kite peyi yo<br />

tonbe nan men nenpòt kòmandè.<br />

Nou kapab di gen anpil jefò k’ap<br />

fèt pou soulaje mizè malere, men<br />

bann atoufè yo refize konprann se<br />

yon peyi nou tout gen pou defann,<br />

devlope e menm pwoteje, pa pas -<br />

ke nou gen anbisyon pèsonèl nou<br />

pou pa bwouye kat la. Yo dwe<br />

arete Moyiz e fèmen l nan sant<br />

sikatri, paske l se yon malad, yon<br />

pèdi mantal ki bezwen bon jan<br />

remèd pou soulaje l. Nou tout gen<br />

yon misyon. Anbisyon ak jalouzi<br />

fè peyi a pa fouti debloke. Sèlman,<br />

pinga tout rekalsitran yo di : « Si<br />

yo te konnen ». Nou antrave vre<br />

avèk yon bann demagòg nan peyi<br />

a ki reyèlman pa konnen wòl yo<br />

nan pòs yo okipe. Tout moun gen<br />

yon wòl. Si w gen yon pozisyon<br />

byen detèmine, travay nan domèn<br />

ou pou pa vin plenyen bay pè -<br />

sonn. Nou kapab wè ke bann dirijan<br />

tankou Moyiz yo pa gen anyen<br />

serye y’ap regle e yo pa gen<br />

vizyon tou nan tout sans.<br />

Petyon : Pèp ayisyen divize an<br />

selil, plizyè ti gwoup tèt chat, ki<br />

p’ap janm regle anyen serye.<br />

Chak gwoup ap defann enterè li<br />

pou li sa rive nan gwoup dirijan ki<br />

domine. Depi youn nan gwoup yo<br />

rive nan klas dominan an, li bliye<br />

dèyè, paske pa gen moun ki kapab<br />

touche’l. Bèl bagay, Lala !<br />

Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />

Mwen kwè ou fè tout. Mwen<br />

remake ke nou renmen gade dèyè<br />

olye nou vize devan pou nou<br />

kapab reyalize. Fè retou ann aryè<br />

pa solisyon pwoblèm n’ap lonfwonte<br />

kounye a. Ayisyen, nou gen<br />

lè pa wè ke peyi nou an plonje nan<br />

yon tenten ki rann li malerez e ki<br />

nòmalman fè li pa fouti soti. Si<br />

nou pa demele nou nan yon tèt<br />

ansanm, nan yon kole zèpòl ak<br />

zèpòl pou n mande dirijan yo pran<br />

men yo, n’ap pèdi peyi a e nan<br />

tout sans e n’ap regrèt.<br />

Petyon : Klarisa, ou repete gwo<br />

mo. Ou gen rezon, men Ayisyen<br />

kounye a pa vle reprann prestij yo<br />

e yo pito imite vye tenten olye yo<br />

travay pou refè lakay. Yo prefere<br />

bat bravo pou resevwa èd ki pa<br />

yon garanti. Nou gen yon pakèt<br />

dirijan ki pa gen plas yo nan<br />

domèn dirije yon peyi. Nou fè<br />

anpil erè nan chwazi. Men gen<br />

yon jou pèp la gen pou mande jistis<br />

li pou vagabon dirijan yo sispan<br />

fè sa yo pi pito.<br />

Klarisa : Nou rive nan yon<br />

sitiyasyon kote nou kontinye ap fè<br />

bak olye pou nou avanse pi devan.<br />

Manke vizyon anpeche gouvènan<br />

nou yo fè yon pa. Sa tris pou wè<br />

yon peyi ap fini konsa aprè tout<br />

tan sa a li gen endepandans li.<br />

Kote bann pitit peyi a ki gaye toupatou<br />

yo ? Nou dwe rasanble pou<br />

nou kapab fè chèn solidarite a pou<br />

nou pèmèt peyi nou reprann plas li<br />

nan tout bagay.<br />

Petyon : Se pi gran mal pou<br />

mwen, Petyon, gade ti peyi nan<br />

karayib yo ap ranse avèk nou. Si<br />

dirijan bòkyè tankou Moyiz sa a te<br />

konprann, se pa malpwòpte sa a li<br />

ta remèt. Li pwouve fòs jalouzi li<br />

a depase limit e li tounen ap kriye<br />

toupatou. Sa Moyiz ap regle la a<br />

souple ? Msye bay tout moun de -<br />

gou nan manti san prèv. Msye gen<br />

lè pral vin fè pou peyi a. Moun fou<br />

pa fouti dirije, paske tout zak li soti<br />

nan tèt li.<br />

Klarisa : Nou pi fò nan rablaba<br />

ke reyalite. Mwen kwè nou dwe<br />

pran bagay yo oserye, paske nou<br />

gen yon gwo responsabilite sou<br />

zepòl nou pou libere peyi a nan<br />

prizon moral li ye jodi-a. Pèp la<br />

gen rezon boude Moyiz, yon<br />

Konze 2012.<br />

Ayisyen degaje’n<br />

pou’n sove peyi nou<br />

Petyon : Pa gen moun k’ap vin<br />

fè tout bagay pou nou. Mwen kwè<br />

se nou ki dwe fè tout sa nou konnen<br />

pou ede peyi nou. Anverite,<br />

nou tout kapab fè bon bagay nan<br />

tout sans. Nou pa dwe dekouraje e<br />

koute pawòl san sans bann vagabon<br />

abiye yo ki se gate pati.<br />

Klarisa : Peyi Dayiti kapab<br />

retounen sou 2 pye li si nou pran<br />

konsyans kòm pèp konsène. Pa<br />

gen lòt solisyon pou retire peyi a<br />

nan touman sa a ke respè jeneral<br />

nan peyi a avèk yon detèminasyon<br />

byen kore. Detèminasyon sa<br />

a dwe responsabilite tout moun<br />

nan ede agrikilti, batisman anpil<br />

kay, kwape ensekirite a sevèman,<br />

pase men nan jistis la. Nou dwe<br />

mete Moyiz deyò nan yon leve<br />

kanpe paske Moyiz pa diy pou l<br />

yon senatè peyi a. Bagay yo pa<br />

fouti rete konsa e Moyiz gen pou’l<br />

wete kò l pou penmèt peyi a vanse<br />

nan devlopman-an. Pita pi tris !<br />

Grenadye nan konba, tout sa ki<br />

mouri byen pase !<br />

Jan Bèbè<br />

3 oktòb 2012


Par Dan Albertini<br />

Entre ().Le président Michel Martelly<br />

sera-t-il privé des précieux conseils<br />

du maire de Mont réal, Gérald Trem -<br />

blay, au Conseil consultatif présidentiel<br />

pour l’investissement ? Si le maire<br />

Gérald Tremblay finit par démissionner<br />

sous la pression des déclarations<br />

« Zambito », associant son parti politique<br />

avec des % de commissions<br />

venant de la mafia, le président haïtien<br />

aura-t-il le courage de l’écarter ?<br />

La diplomatie haïtienne savait-elle où<br />

elle mettait les pieds dans ce dossier<br />

ou, était un coup d’amateur de Sweet<br />

Mi ky, comme avec Alvaro Uribe de la<br />

Colombie ? Fermons les ().<br />

Quand je regarde la scène politique<br />

haïtienne, j’ai envie de dire au<br />

président de la Républi que : débarrassez-vous<br />

en urgence de votre Premier<br />

ministre, sinon, c’est vous qui paierez<br />

le poids po li ti que. Une manif partisane<br />

à Port-au-Prince ne vaut rien sur<br />

l’échelle du pays.<br />

Notre génération n’a malheureusement<br />

pas d’autres réflexes, ni d’au -<br />

tres écoles de pensée que le lourd<br />

héritage de Duvalier qui a semé la<br />

mort par l’esprit de la discorde entre<br />

nous. Vous vous y rendez simplement<br />

mais sûrement. La solution ne serait<br />

pas le renvoi de votre Premier minis -<br />

tre, mais il est le problème majeur qui<br />

vous empêchera toute solution pacifique.<br />

Votre porte-parole disait que<br />

vous reconnaissiez la légitimité des<br />

reven dications populaires, le même<br />

jour, la presse locale dissertait sur<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE<br />

Le réflexe duvaliériste attend<br />

au tournant le président Martelly<br />

l’entre filet de sa déclaration (LSL)<br />

qui préférait accuser. Des mercenaires<br />

qui tenteraient de déstabiliser…<br />

. Vous êtes bien pla cé pour sa -<br />

voir que c’est faux, car vous vous êtes<br />

invectivés par le passé contre le président<br />

Aris tide, pour le renverser. Étiezvous<br />

alors un des mercenaires ?<br />

Étrangers ? Le quiz est pourtant<br />

facile.<br />

Ouvrez donc les yeux avant qu’il<br />

ne soit trop tard, la diplomatie étrangère<br />

au pays se pose d’ailleurs hypocritement<br />

la question de votre alternative.<br />

Pacifi que. Nos ancêtres n’ont<br />

pas pu faire 1804 pour en arriver là !<br />

Rap pelez-vous, étiez-vous derrière<br />

ces grillages à Thor le Volant, à regarder<br />

les tanks de pétrole au quai Shell ?<br />

Si oui, vous étiez loin d’imaginer<br />

votre présidence avec une nation<br />

Duvalier. Ce n’est pas la bonne<br />

méthode.<br />

Cependant, je sais que le président<br />

n’écoute plus, comme à l’épo -<br />

que de la chute de la « Mai son<br />

Duvalier » décrite dans l’ouvrage du<br />

même nom.<br />

La République<br />

et la Nation<br />

Il est un fait certain que nos médias<br />

doivent apprendre à permettre au<br />

reste du pays à vivre leur spécificité à<br />

travers l’action de la presse, c’est-àdire<br />

ne pas servir à la chute d’un mandaté,<br />

car la plupart de nos représentants<br />

locaux et régionaux élus n’auraient<br />

pas dû être là non plus. Je pense<br />

sans façon au sénateur Benoit en particulier,<br />

qui a l’art de s’avouer crétin<br />

dans un monde qui réclame plus que<br />

du génie. Je vois dans ce mê me ordre<br />

d’idées l’ancien mai re de Jacmel<br />

devenu sénateur Zény, une honte<br />

nationale, une insulte à l’intelligence<br />

pour la Chambre hau te. Il est, par<br />

contre, devenu dra matique de<br />

défendre une initiative de la présidence<br />

quand on doit considérer les critiques<br />

partielles de l’économiste<br />

Kesner Pharel, sur la question du carnaval<br />

com me moteur de développement.<br />

Kesner Pharel aurait dit, non<br />

sans raison, en date du 13 août dernier,<br />

que l’équipe au pouvoir n’avait<br />

pas planifié l’organisation de l’événement<br />

dans l’or dre des priorités. Mais<br />

il péchait sur le fond en tentant de<br />

faire passer le carnaval comme un<br />

élément dérisoire, barbare, comme à<br />

l’épo que d’un Duvalier. Il aurait non<br />

seulement démontré son ignorance<br />

sur le fait carnaval devenu mondialisé<br />

et multiplié par le nombre de ville<br />

par pays, en plus d’une étroitesse<br />

d’esprit qui pousse à considérer<br />

comme facteur de développement<br />

accéléré, en tant qu’économiste, ce<br />

que ses enseignants lui au raient<br />

appris seulement. Sans la capacité de<br />

créer, d’inventer, de récupérer, de<br />

transformer, de promouvoir, d’adapter.<br />

Que dire d’enseigner. Nous comprendrons<br />

par là, qu’un État a le<br />

devoir de découvrir ses ressources<br />

naturelles comme ses talents existants,<br />

qui doivent être exploités pour<br />

l’émancipation et pour le développement<br />

économique de son peuple.<br />

Nous répétons que Pharel a raison de<br />

faire appel à une organisation et à<br />

une planification intelligente pour ce<br />

faire. Je vois à cet effet, que le président<br />

s’est essayé, c’est un bon point qui<br />

peut mener vers une expertise. Mais<br />

aussi, que cela fait appel au génie<br />

inventif dans un contexte de complémentarité<br />

et d’inclusion. Et non, de<br />

ses relations partisanes ou familiales.<br />

La bouteille du houblon fraternel<br />

est pour les après-midi d’été. Le<br />

Palais national fait appel à des experts<br />

nationalistes dans le sens de l’appartenance<br />

et non de réaction à l’échec<br />

politique. Là encore, Martelly serait<br />

assimilable à Du valier, je crains.<br />

Le temps du<br />

changement est-il<br />

prématuré<br />

Quand je disais, en début de mandat<br />

et même à la fin du mandat précédant,<br />

que l’économie du droit allait faire<br />

appel à la Série des Grands Procès<br />

de l’Histoire, pour palier à nos faiblesses,<br />

le temps du constat est arrivé.<br />

Je prévoyais les jours à venir qui<br />

allaient basculer vers le sentiment de<br />

vengeance personnelle et collective,<br />

faute de justice immédiate.<br />

Le frère serait dressé contre l’au -<br />

tre frère, oubliant que nous sommes<br />

tous des Haïtiens. C’est l’étranger qui,<br />

aujourd’hui encore, tente de nous<br />

faire la morale quand après avoir fait<br />

les guerres mondiales, le massacre de<br />

Srebre nica, et passons, croit pouvoir<br />

s’ériger en objecteur de conscience.<br />

Une fois de plus, Lamothe n’a pas le<br />

génie nécessaire pour me ner la<br />

15<br />

barque, c’est un échec. Je réitère, une<br />

fois de plus, tous les enfants de 1804<br />

ne seront pas à l’école la semaine prochaine.<br />

Quelle explication si ce n’est<br />

l’image de Duvalier manipulant les<br />

pauvres.<br />

Il serait bien de condamner les<br />

écoles borlettes, mais n’est-ce pas là<br />

un faux prétexte que, chaque enfant<br />

qui ne fréquente pas, mauvais apprentissage<br />

ou pas, le banc d’une école<br />

pour l’avenir, il reste oisif et disponible<br />

pour l’école de la délinquance.<br />

Si l’écarter de ce chemin par la voie<br />

temporaire d’une école de « maître<br />

sauveur », en attendant une meilleure<br />

compétence, n’est pas souhaitable, il<br />

faudra demander à la classe possédante<br />

et aux industriels du pays, pourquoi<br />

l’esprit de solidarité fait défaut<br />

dans le pays de Dessalines. Cons -<br />

tatons à cet effet l’erreur du gouvernement<br />

dans l’empressement d’agir par<br />

la DGI, mais cela dévoile combien<br />

d’er reurs ont été commises par des<br />

administrations précédentes en faveur<br />

d’homme tel que Apaid, qui a su profiter<br />

de la faiblesse de l’État. D’où le<br />

besoin de rupture. Lamothe a complètement<br />

raté ce mandat qui consistait<br />

à sensibiliser les riches au profit<br />

d’une nation à bâtir.<br />

Le temps du changement fait<br />

donc appel à une rupture réelle d’avec<br />

les zones barbares souterraines à la<br />

Duvalier.<br />

lovinsky2008@gmail.com


16<br />

Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012

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