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haiti<br />
observateur<br />
Par Jolibois Petit-Homme<br />
NEW YORK, 27 septembre<br />
— Le président haïtien, Mi -<br />
chel Martelly, a participé à la<br />
(Collaboration spéciale)<br />
VoL. XXXXii, no. 57 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 3-10 octobre, 2012<br />
Pendant que se déroulait la rencontre de Michel Martelly avec la communauté haïtienne, des<br />
manifestants exhibent des pancartes et crient des slogans hostiles (photo Moryl Gatereau jr).<br />
Le gouvernement Martelly/<br />
Lamo the s’est engagé dans<br />
une véritable partie de bras de<br />
fer avec l’opposition qui em -<br />
bra se les principales régions<br />
du pays depuis quelques se -<br />
maines. En guise d’une politi -<br />
que d’apaisement, le président<br />
Martelly a donné des si gnes<br />
manifestes de son en gagement<br />
à défendre son pouvoir par<br />
« tous les moyens », à l’occasion<br />
de son retour de New<br />
York où il participait à la 67 e<br />
réunion de l’Assemblée générale<br />
des Nations Unies.<br />
Contrairement aux règlements<br />
du protocole, qu’un<br />
chef d’État doit suivre plus ou<br />
moins à la lettre, M. Martelly<br />
s’est converti en chef de ban -<br />
des, à son arrivée à l’aéroport<br />
67 e Assemblée générale de<br />
l’ONU. Il a prononcé un discours<br />
traditionnel à la tribune<br />
de l’organisme mondial dans<br />
le quel il prône l’avènement<br />
Toussaint-Louverture, le lundi<br />
1 er octobre dernier. Selon un<br />
plan échafaudé scrupuleusement<br />
sur sa demande expresse,<br />
des bandes de rara l’attendaient<br />
aux portes du seul aéroport<br />
international du pays,<br />
présentant un spectacle hideux<br />
tant aux visiteurs qu’aux vo -<br />
ya geurs réguliers. Mal heu reu -<br />
sement pour la réputation du<br />
pays, à l’heure de son arrivée,<br />
plusieurs avions de ligne internationale,<br />
dont Air Fran ce,<br />
American Airlines et Spirit<br />
Air, transitaient sur le tarmac.<br />
Mais, la fin justifiant les mo -<br />
yens, cela ne genait nullement<br />
le président et sa suite, même<br />
si cette arrivée inoportune de<br />
centaines de gens enivrés par<br />
le son du tambour et l’alcool<br />
projetait l’image d’un pays<br />
barbare, voire moyenâgeux.<br />
C’ est donc de pure perte que<br />
Lè manke gid, pèp la gaye !<br />
d’ un monde plus juste dans<br />
lequel il n’y aura que des États<br />
égaux. Dans le cadre de cette<br />
vi site, il a également sollicité<br />
le déblocage des fonds promis<br />
par les bailleurs pour la re -<br />
ce même gouvernement entreprend<br />
une campagne pour attirer<br />
les touristes, alors que le<br />
ministre titulaire dudit département,<br />
Stéphanie Balmir Vil -<br />
le drouin, était du comité d’acceuil<br />
du président de la république.<br />
Quatre kilomètres<br />
à pied<br />
sous un soleil<br />
brûlant<br />
Afin de répondre à ses détracteurs<br />
qui, la veille, avaient<br />
organisé la plus grande manifestation<br />
entreprise à la capitale<br />
contre le pouvoir en perte<br />
de popularité flagrante, Mi -<br />
chel Martelly s’engageait de<br />
par courir à pied les quatre ki -<br />
lomètres reliant l’aéroport à<br />
ses bureaux, au Palais natio-<br />
cons truction d’Haïti. Il a par lé<br />
de changement puis de l’établissement<br />
d’un État de droit<br />
en Haïti. Autrement le chef<br />
d’État haïtien n’a apporté rien<br />
de nouveau, sinon, ont noté<br />
certains observateurs, les mê -<br />
mes promesses de tous les<br />
jours ressassées lancées au<br />
cours de la campagne électorale<br />
du candidat Michel Mar -<br />
telly.<br />
État de droit ou<br />
droi ts de l’État<br />
incompris<br />
Le gouvernement haïtien parle<br />
de l’établissement de l’État de<br />
droit alors qu’il n’y a aucun<br />
effort fait en ce sens. Pourtant,<br />
les droits de paisibles citoyens<br />
sont violés au quotidien. Le<br />
cas du Dr André Morno en est<br />
un exemple. Le gouvernement<br />
veut à tout prix le forcer à ven -<br />
dre sa maison pour l’expulser<br />
du quartier où se trouve la<br />
résidence privée du président<br />
de la République, qui y avait<br />
trouvé son voisin Morno déjà<br />
établi lorsqu’il acheta la propriété<br />
vacante. Le gouvernement<br />
n’a jamais démenti un tel<br />
fait. La violation de la Cons -<br />
titution est monnaie courante.<br />
Kreyòl : Paj 6<br />
Fondé à New York,<br />
cet hebdomadaire est édité<br />
par la société<br />
Haïti-Observateur Group, Inc.<br />
www.haiti-observateur.net<br />
Haïti-Observateur<br />
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Briarwood, NY 11435-6235<br />
Tél. (718) 812-2820<br />
haiti_observateur@yahoo.com<br />
New York: $1,00<br />
Partout ailleurs : 1,50 $<br />
Haïti: 20 gourdes<br />
Tél. (718) 812-2820<br />
EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />
Rencontre du président Martelly<br />
avec la communauté haïtienne<br />
La chute de Port-au-Prince entraînera<br />
la fin du pouvoir Martelly/Lamothe<br />
LES MANIFESTANTS ENGAGÉS PAR LA PRÉSIDENCE N’ONT PAS TOUCHÉ LEUR DÛ<br />
Suite en page 3<br />
Malgré les démentis formulés,<br />
tant par le Premier ministre haïtien<br />
que par le directeur général<br />
de la Direction générale des im -<br />
pôts (DGI), le projet de vente de<br />
la Haitel faisait l’objet de négociations<br />
intenses avec une compagnie<br />
basée à New York. Si les<br />
pourparlers entre les deux par-<br />
La mise en place d’un C.E.P<br />
fait sur mesure en témoigne.<br />
De toue évidence, une féroce<br />
dictature est en train de pren -<br />
dre racine. Ce n’est pas sans<br />
raison que les manifestations<br />
se multiplient dans les principales<br />
villes du pays, réclamant<br />
l’amélioration des conditions<br />
de vie, dénonçant la hausse<br />
des prix des produits de première<br />
nécessité, la corruption<br />
chronique et pandémique, d’ -<br />
im pôts perçus illégalement<br />
($1,50 sur tous les transferts<br />
d’argent effectués à destination<br />
d’Haïti par les rudes travailleurs<br />
de la diaspora. De<br />
même que les 5 centimes par<br />
minute prélevés sur les appels<br />
entrants. C’est un fait illégal<br />
d’ailleurs, puisqu’aucune loi<br />
n’a été votée à cet effet. Con -<br />
sidérant tout cela, ce gouvernement<br />
devrait présenter une<br />
déclaration annuelle d’impôts<br />
sur le revenu que constituent<br />
les impôts imposés sur les<br />
Haïtiens vivant à l’extérieur<br />
d’Haïti.<br />
Le gouvernement ne peut<br />
bénéficier d’exonération fiscale<br />
puisqu’il ne s’agit pas d’une<br />
organisation à but non lucratif,<br />
comme le prescrit le (501) (c)<br />
Suite en page 2<br />
La vente de la Haitel :<br />
Plus difficile qu’avait<br />
pensé Laurent Lamothe<br />
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DGI<br />
EN PLEIN DANS LES DÉMARCHES<br />
Laurent Lamothe (à g.) et Jean-Baptiste Clark Neptune s’unissent<br />
pour liquider la Haitel (en catimini).<br />
ties se sont ralentis depuis<br />
l’éclatement de cette affaire par<br />
Haïti-Observateur, c’est plutôt<br />
suite à une certaine réticence af -<br />
fichée par le preneur. Ayant<br />
découvert que la transaction<br />
peut ne pas aboutir dans les dé -<br />
lais souhaités, ce dernier semble<br />
Suite en page 5
2 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />
Rencontre du président Martelly<br />
avec la communauté haïtienne<br />
Suite de la page 1<br />
(3) aux États-Unis. En plus, un<br />
gouvernement étranger ne peut<br />
pas prélever de taxes sur des<br />
citoyens d’origine haïtienne vi -<br />
vant et travaillant sur des territoires<br />
étrangers. Dans tous les<br />
pays du monde, les manifestations<br />
répétées sont la conséquence du<br />
mauvais fonctionnement de l’appareil<br />
d’État ou une mauvaise gestion<br />
des affaires du pays. Les<br />
mêmes causes produisent toujours<br />
les mêmes effets. Malgré l’apport<br />
de la diaspora dans la survie du<br />
pays, elle ne bénéficie d’aucun<br />
droit de participation dans les<br />
affaires politiques et sociales de<br />
leur pays. Toutes ces revendications<br />
légitimes vont dans le même<br />
sens. Certains protestataires vont<br />
jusqu’à réclamer le dé part immédiat<br />
du président Martelly.<br />
Rencontre du président<br />
Martelly avec<br />
la diaspora au<br />
Brooklyn College<br />
La curiosité a motivé la grande<br />
Le chanteur du Tabou Combo Shoubou donnant l’abraso au<br />
PM Lamothe au Brooklyn Collège.<br />
majorité à faire le déplacement au<br />
Brooklyn College. Le président a<br />
encore tenu le même discours,<br />
promettant ce qu’il ne peut donner<br />
et n’a pas. Il parlait de ses réalisations<br />
et tout ce qu’il a inauguré<br />
La candidate malheureuse Rodneyse Bichotte qui briguait la<br />
campagne pour le 42e district de Brooklyn.<br />
sans même souligner que la pose<br />
de la première pierre de ces projets<br />
avait été faite par son prédécesseur.<br />
D’aucuns font croire qu’il a<br />
inauguré même des arbustes. Le<br />
Un manifestant brandit une pancarte dénonçant les impôts<br />
imposés sur les transferts et le minutes pour les appels entrants.<br />
public s’était montré docile mais<br />
prenait notes.<br />
Plus d’un millier de personnes,<br />
impeccablement vê tues<br />
étaient présentes pour saluer le<br />
pré si dent Martelly. La plupart<br />
sor tait de leur travail quotidien.<br />
Cependant, il faut dire que la présence<br />
des nostalgiques des bals de<br />
Sweet Micky, où l’obscénité et la<br />
dépravation régnaient souverainement,<br />
était fortement remarquée,<br />
allant de « De Facto », à « El<br />
hombre que nunca faya », en passant<br />
par «Père Brigitte ».<br />
Fait remarquable, à cette occasion<br />
: le protocole a laissé beaucoup<br />
à désirer. C’était comme un<br />
carnaval d’automne, ou un carnaval<br />
des fruits et légumes, une<br />
bande de rara paradait sur le<br />
podium.<br />
À la table réservée au président<br />
Michel Martelly, on a vu des<br />
personnages de la diaspora dont la<br />
mauvaise renommée fait peur et<br />
ne projette pas une bonne image<br />
pour le président et son personnel<br />
(s’ils en ont cure, bien sûr). Quand<br />
quelqu’un à casier judicaire pas<br />
trop orthodoxe s’attable aux côtés<br />
du président de la République, on<br />
voit qu’il n’y a eu aucun protocole<br />
sérieux. Sans éprouver la moin -<br />
dre gêne, des personnes ayant des<br />
démêlés avec la justice américaine<br />
sont admis dans l’entourage pro -<br />
che de M. Martelly Parmi elles,<br />
qui déambulaient sur ce mê me<br />
podium, il y a eu des déportés qui<br />
sont revenus à New York illégalement<br />
sous d’autre identité. Dans<br />
ce même ordre d’ idées, se trouvaient<br />
aussi des re pris de justice<br />
dont les déplacements sont électroniquement<br />
con trôlés par les<br />
autorités municipales de New<br />
York. Ils ne peuvent laisser le territoire<br />
américain. Autre ment, ils se<br />
retrouveraient aujourd’hui en<br />
Haïti exhibant leur petit bracelet<br />
rose, comme le font certains journalistes-caméléons<br />
qui, hier encore,<br />
critiquaient le candidat Martel -<br />
ly, mais qui s’affichent, aujourd’hui,<br />
encore plus Martelly que<br />
Michel Joseph. Une telle situa tion<br />
a porté des observateurs présents à<br />
s’interroger sur le service du Pro -<br />
tocole présidentiel qui ne semble<br />
pas être à la hauteur de la tâche au<br />
point de laisser de permettre à de<br />
tels éléments d’ avoir accès à l’entourage<br />
rappro ché du président.<br />
En clair, il s’agit d’une faille<br />
qui ne saurait échapper à la sagacité<br />
de nombreux visiteurs présents.<br />
Il appartient aux responsa -<br />
bles de l’ordonnancement de l’é -<br />
vénement de donner la réponse<br />
aux interrogations suscitées par ce<br />
spectacle pour le moins grotesque.<br />
Le comité organisateur de la rencontre<br />
du président haïtien avec la<br />
communauté haïtienne de New<br />
York ne peut expliquer, ni justifier<br />
le va-et-vient constant qu’on<br />
observait aux alentours du président.<br />
One ne peut imaginer Mi -<br />
chel Martelly dans l’ignorance du<br />
statut des gens qui papillonnent<br />
autour de lui. S’il ignorait qu’il y<br />
avait des personnes suspectes à<br />
ses côtés c’est extrêmement<br />
grave.<br />
Toutefois, quand on sait que<br />
dans la sécurité proche du président<br />
Martelly, au Palais national, à<br />
Port-au-Prince, des anciens repris<br />
de justice font partie de sa sécurité<br />
rapprochée, on peut se faire une<br />
idée de ce qu’on a constaté mercredi<br />
dernier, au Brooklyn<br />
College.<br />
On a même vu des caméléons<br />
de New York qui, dans le passé,<br />
questionnaient la moralité de<br />
Sweet Micky. Mais aujourd’hui<br />
ils veulent se montrer comme<br />
étant les meilleurs amis du président.<br />
Ils se sont faufilés à travers<br />
les agents de sécurité pour s’asseoir<br />
autour de la même table que<br />
le président. Ils sont nés squatters<br />
et le resteront jusqu’à la mort.<br />
Cela est onadmissible. Le président<br />
les connait tous. Cela est si<br />
vrai qu’à un certain moment<br />
Michel Martelly ne se sentait pas<br />
trop bien dans sa peau à cause de<br />
certains individus à dossier lourd<br />
qui avaient pris place près de lui à<br />
la table, qui était plutôt réservée<br />
aux membres de son gouvernement.<br />
Il plaça sa main gauche au<br />
visage parce que son voisin de<br />
table l’importunait. À ce point, le<br />
public se demandait si le président<br />
souffrait d’un malaise. Cet<br />
Une manifestants brandit une photo souvenir de Sweet Mickey<br />
en tenue carnavalesque.<br />
emmerdeur a fait semblant de ne<br />
pas comprendre que la chaise à<br />
gauche du président était réservée<br />
au Premier ministre. Quand Lau -<br />
rent Lamothe arriva, le squatter<br />
était obligé de se lever pour aller<br />
s’asseoir ailleurs, toujours sur le<br />
Les manifestants anti-Martelly crient ‘’Aba grangou woz la.<br />
podium, où un peu plus tard il a<br />
été forcé, encore une fois, de céder<br />
la chaise quand un dignitaire arriva.<br />
Quelqu’un a fait la réflexion<br />
selon laquelle si Sophia Martelly y<br />
était, ces gens n’auraient pas été<br />
Parade en l’honneur du président Martelly (toutes photos<br />
Moryl Gatereau jr).<br />
admis autour de cette table privée.<br />
Au moment où le président remettait<br />
des plaques à Cubano de l’ex-<br />
Suite en page 3
Suite de la page 2<br />
Skah-Shah #1, à Shoubou du<br />
Tabou Combo, au Dr Kesler<br />
Dalmacy et à d’autres artistes, le<br />
public commençait à vider les<br />
lieux.<br />
Manifestation anti-<br />
Martelly devant le<br />
Brooklyn College<br />
Au moment où le président faisait<br />
ses promesses traditionnelles à<br />
l’intérieur du Brooklyn College,<br />
une manifestation contre lui se<br />
déroulait au dehors. Les protestairess<br />
dénonçaient la corruption, les<br />
impôts illégaux prélevés sur les<br />
transferts d’argent effectués par la<br />
diaspora à destination de leurs<br />
familles restées au pays ; ainsi que<br />
sur les appels téléphoniques provenant<br />
de l’étranger, et qui aboutissent<br />
en Haïti. Cette manif n’ambitionnait<br />
nullement de rivaliser<br />
avec le « One Million Man<br />
March » qui eut lieu à<br />
Washington. Elle avait pour<br />
objectif d’informer le public,<br />
nal. Le puissant sénateur du nord,<br />
Moise Jean-Charles, l’avait mis<br />
au défi de déambuler dans les<br />
rues de Port-au-Prince, lors d’une<br />
de ses tirades dans l’aire du<br />
Champs-de-Mars, devant des<br />
mil liers de manifestants opposés<br />
au président Martelly. Ceux-ci<br />
avaient fermement réclamé le<br />
départ du président face aux multiples<br />
dérogations de l’équipe<br />
Martelly/ Lamo the aux principes<br />
directeurs d’une saine gestion<br />
administrative, de démocratie et<br />
voire à l’équité gouvernementale.<br />
Après avoir traversé le rond<br />
point, dit Trois-Mains, le président,<br />
suivi de près par ses con -<br />
seil lers et ministres, dont l’exsénateur<br />
Joseph Lambert, Roro<br />
Nel son, Laurent Salvador Lamo -<br />
the, Stéphanie Balmir Ville -<br />
drouin, Edo Zenny, Maxime Rou -<br />
mer, Ron sard Saint-Cyr et tant<br />
d’au tres, s’engagea sur le Bou -<br />
levard Tous saint Louverture<br />
(route de l’aéroport), le carrefour<br />
Nazon, avant d’emprunter l’Ave -<br />
nue Mar tin-Luther King. Comme<br />
un mauvais présage, un membre<br />
de sa sécurité rapprochée allait<br />
tomber raide mort d’une crise<br />
cardiaque. C’était la pagaille pour<br />
ramener son cadavre, par ambulance,<br />
vers les hôpitaux. Mais,<br />
loin de la sérénité que devrait<br />
requérir le mo men tum, les bandes<br />
de rara et les membres de la délégation<br />
présidentielle continuaient<br />
leur petit bon homme de chemin,<br />
dans une ambiance de carnaval,<br />
pour bifurquer à Lalue vers leur<br />
destination finale.<br />
« Mateli, bann<br />
ti kòb-la poun ale »<br />
A la barrière de l’ancienne Caser -<br />
ne Dessalines, là où se trouvent<br />
provisoirement les bureaux de la<br />
présidence, on entreprit de gratifier<br />
la foule des déclassés qui<br />
avaient parcouru les quatre kilo-<br />
mètres à pied avec leur idole. Au<br />
fait, ils avaient préalablement<br />
reçu un plat de nourriture afin de<br />
leur donner du « gévrine », com -<br />
me on le dit dans le milieu, et<br />
devraient être payés de mille<br />
gourdes après service rendu.<br />
Mais, comme dans toutes les opérations<br />
du genre, une véritable<br />
échauffourée s’en suivit et le service<br />
d’ordre « fit son devoir »<br />
avec zèle. Certains partisans mercenaires<br />
reçurent une raclée.<br />
Loin d’abandonner ce qui leur<br />
est dû, les mécontents retournaient<br />
à la charge, la nuit tombée,<br />
toujours à la barrière des Caser -<br />
nes Dessalines. Ils avaient, entretemps,<br />
composé une méringue<br />
dont le couplet révélateur disait<br />
sur tout : « Mateli, bann ti kòb-la<br />
poun ale ». Face à leurs revendications,<br />
car ils exigeaient d’être<br />
dument payés pour avoir « travaillé<br />
» au succès de la manifestation<br />
gouvernementale, une es -<br />
couade armée au service de la<br />
présidence mit un bémol à leurs<br />
vélléités. On utilisa du gaz lacrymogène<br />
et des coups de feu pour<br />
les réduire au silence, quoi qu’ils<br />
soient revenus sur les lieux selon<br />
une entente verbale avec les auto-<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
EN MARGE DE LA 67 E ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU<br />
Rencontre du président Martelly<br />
avec la communauté haïtienne<br />
rités<br />
L’aide internationale<br />
détournée pour alimenter<br />
la manifestation<br />
pro-Martelly<br />
Cette approche du pouvoir<br />
Martelly/ Lamothe pour se donner<br />
une apparence de popularité<br />
se fait ouvertement sur le dos de<br />
la communauté internationale. En<br />
prévision de l’événement, on<br />
avait pris la décision de réunir<br />
près du Palais national des centaines<br />
d’employés du SMCRS<br />
(Service municipal de collecte<br />
des résidus solides) payés à mê -<br />
me les fonds de certains organis -<br />
mes d’aide. Ceux-ci ont été ache -<br />
minés dans l’aire de l’aéroport<br />
Toussaint-Louverture, ainsi que<br />
d’autres journaliers des services<br />
publics dans les autobus<br />
«Dignité».<br />
Cette précaution s’avérait de<br />
toute utilité puisque, selon un<br />
membre de l’entourage du président,<br />
« nous ne faisons pas<br />
confiance à la troupe mercenaire<br />
». Il en va de meme des bandes<br />
de rara qui ont un effet « mobilisateur<br />
» garanti. Selon notre<br />
informateur, à la porte de Solino,<br />
précisément au carrefour névralgique<br />
de l’Ave. Martin-Luther<br />
King, le nombre de « partisans »<br />
a commencé à dépasser le millier,<br />
à la grande satisfaction du président.<br />
D’autre part, Martelly a utilisé<br />
les services d’une centaine de<br />
motos-taxis dont les tanks ont été<br />
remplis, en sus de la gratification.<br />
Ces motos serviraient à évacuer<br />
les membres ses amis et autres<br />
associés du pouvoir, en cas d’urgence.<br />
Cette démonstration dument<br />
payée, organisée dans le but de<br />
montrer au monde entier la popularité<br />
du président et de son équipe<br />
gouvernementale, a achoppé à<br />
un échec, comme le prouve le<br />
fiasco lors du paiement de cette<br />
racaille utilisée à dessein par les<br />
services de la présidence et de la<br />
primature confondus. Selon un<br />
membre important des services<br />
de renseignements, du renfort<br />
armé jusqu’aux dents était arrivé<br />
du nord-ouest, notamment de<br />
Port-de-Paix et d’autres localités<br />
« afin de parer à toute éventualité<br />
».<br />
La bataille pour faire<br />
basculer la capitale<br />
aura-t-elle lieu<br />
Depuis le déclenchement des<br />
hostilités, une panique latente<br />
règne dans les rangs des partisans<br />
zélés du tandem Martelly/<br />
Lamothe. Près d’une centaine de<br />
tous-terrains patrouillent jour et<br />
nuit les principales artères de la<br />
capitale et ses environs. Certains<br />
affichent des plaques privées<br />
mais avec sirè nes et gyrophares<br />
de police, alors qu’ils n’appartiennent<br />
pas à aucun service régulier<br />
de police. Les bureaux du<br />
président sont barricadés avec<br />
une nouvelle clôture en feuilles<br />
de tole de plusieurs mètres afin de<br />
« dissuader toute velléités des<br />
opposants ». Car, vraisemblablement,<br />
« on » craint que Port-au-<br />
Prince tombe aux mains de l’opposition.<br />
Une telle possibilité en -<br />
3<br />
l’opinion publique américaine et<br />
les autorités concernées de ce qui<br />
se passe en Haïti. En fait, les manifestants<br />
ont convié leur message.<br />
Parmi les manifestants, on remarquait<br />
la présence de King Kino,<br />
qui a supporté la démarche des<br />
organisateurs de ce mouvement.<br />
Lors d’une interview accordée à la<br />
station WBAI de new York, au<br />
lendemain de la manif, Daoud<br />
avait fait le point sur la situation<br />
qui sévit en Haïti, en dénonçant<br />
les irrégularités telles que la corruption,<br />
les violations de la<br />
Constitution et l’absence totale<br />
d’un État de droit.<br />
La chute de Port-au-Prince entraînera<br />
la fin du pouvoir Martelly/Lamothe<br />
Suite de la page 1<br />
Les manifestants anti-Martelly massés devant l’auditorium (photo Moryl Gatereau).<br />
Manifestation anti-Martelly, vendredi dernier, au Cap-Haïtien.<br />
traînerait « la fin du pouvoir<br />
Martelly/Lamothe » et anéantirait<br />
à jamais l’espoir d’un Laurent<br />
Lamothe, tout aussi bien des<br />
autres prétendants à la succession,<br />
d’arriver un jour au fauteuil<br />
présidentiel. Alors, toutes les dispositions<br />
sont prises, dans ces circonstances,<br />
pour tenir la capitale<br />
en état de siège non déclarée officiellement,<br />
mais pratiquement<br />
réelle.<br />
D’après des sources fiables,<br />
les services de police sont assurés<br />
par d’autres escouades de troupes<br />
d’intervention en provenance des<br />
régions éloignées. Et, « on » fait<br />
peu appel aux troupes de la<br />
Minus tha (soldats de l’ONU en<br />
Haiti), sauf pour la proximité des<br />
bureaux publics. À la tombée de<br />
la nuit, ceux-ci restent plutôt dans<br />
leurs casernes respectives pour<br />
qu’ils ne soient pas témoin de ce<br />
qui se passe la nuit qui appartiendrait<br />
exclusivement aux fidèles<br />
du président et de son Premier<br />
ministre.<br />
La chute éventuelle de la<br />
capitale est prise très au sérieux<br />
par les principaux conseillers du<br />
président surtout, d’autant que la<br />
percée fulgurante que Moise<br />
Jean-Charles a effectué dans ce<br />
que l’on croyait etre un bastion<br />
rose s’avère etre une brèche nocive<br />
pour Martelly, Lamothe et<br />
con sorts. Aujourd’hui, plus que<br />
jamais, les bidonvilles qui cernent<br />
la capitale sont une ressource<br />
que « tout le monde » peut ex -<br />
ploiter. Les gens, fait-on remarquer,<br />
étaient sortis en nombre<br />
impressionnant le dimanche 30<br />
septembre dernier, sauf les ban -<br />
des de Raras qui avaient ac cepté<br />
le contrat offert au nom du président<br />
Martelly, mais ont affiché<br />
leurs exigences vis-à-vis du pouvoir.<br />
Ce qui prouve clairement<br />
que tout peut arriver, dans un<br />
mon de où les clivages sociaux<br />
sautent aux yeux.
4<br />
RELIGION ET SOCIÉTÉ<br />
L’hyperthèse de Dieu<br />
« J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées... » (Jérémie 15: 16)<br />
Frères et sœurs en Christ<br />
C'est Kant qui distinguait dans ses<br />
« Fondements de la métaphysique<br />
des mœurs » le souverain bien originel<br />
du souverain bien dérivé.<br />
Dieu, d'après Kant, est le souverain<br />
bien originel, et, à ce titre, la<br />
cause du souverain bien dérivé.<br />
Cela dit, d'une réponse à l'une<br />
de nos dernières méditations, no -<br />
tre cousin Pierre Mompoint, de<br />
lignée paternelle, eut à exprimer<br />
ce qu'il pensait de nos Méditations<br />
bibliques et de Dieu, par ces mots<br />
qui disent le presque tout:<br />
« Bref... John, tu sais que l'intelligence<br />
suprême est nécessairement<br />
raisonnable. Dieu, en philosophie,<br />
peut n'être qu'une hypothèse;<br />
mais c'est une hypothèse<br />
imposée par le bon sens à la raison<br />
humaine.<br />
Personnifier la raison absolue,<br />
c'est déterminer l'idéal divin. Or,<br />
au cune sagesse humaine n'a su<br />
in diquer en si peu de mots le<br />
che min que chacun homme doit<br />
suivre pour développer en lui le<br />
domaine divin. Chacun prend de<br />
Dieu ce que sacapacité spirituelle<br />
lui permet d'en prendre; car Dieu<br />
est exactement pour chaque être<br />
ce que chaque être peut concevoir<br />
de lui. Le Dieu qu'il adore est toujours<br />
son propre reflet agrandi.<br />
« La religion m'importe peu.<br />
Ce qui importe réellement, c'est<br />
cette connaissance, la connaissance<br />
du plan de Dieu relatif aux<br />
hommes.<br />
Car, tu sais que Dieu a un plan<br />
et ce plan c'est l'évolution.Sitôt<br />
que l'homme a compris ce plan et<br />
qu'il le connaît vraiment, il ne<br />
peut que collaborer à sa réalisation<br />
et s'identifier à lui, telle est<br />
sa gloire et sa beauté. L'homme<br />
a compris qu'il était fait à l'image<br />
de Dieu et en comprenant<br />
Dieu comme l'homme infini,<br />
l'hom me s'est dit à lui-même : je<br />
suis le Dieu fini.<br />
« Quand le sage dit : Je<br />
veux! C'est Dieu même qui veut<br />
et tout ce qu'il ordonne s'accomplit.<br />
Il t'appartient dès lors d'être<br />
un individu original et de trouver<br />
ton centre conscient toi-mê -<br />
me sans dogme, car " l'homme<br />
vient au monde seul et il en<br />
repar tira seul. Il fait de sa vie sa<br />
propre pensée.<br />
« La nuit est noire, mais<br />
grâce au feu intense de ta quête<br />
tu parviendras nécessairement<br />
au soleil levant, car tous les<br />
êtres dont la soif d'éveil était<br />
brû lante ont trouvé la lumière...»<br />
Nous en disconvenons de l'hypothèse<br />
de Dieu ou de son existence.<br />
Parlons plutôt de l'hyperthèse<br />
de la présence de Dieu en<br />
permanence par l'Esprit-Saint. Par<br />
hyperthèse, nous entendons la<br />
connaissance d'idées qui serait<br />
hors de l'intuition, mais proche de<br />
l'expérience humaine. En un sens,<br />
Dieu se dissimulerait sous des ap -<br />
parences sensibles pour nous évaluer.<br />
Le bon sens ou la logique<br />
à/de la raison humaine est le con -<br />
cept propre aux « philosophes<br />
populaires » (Sartre) de redéfinir<br />
(revoir), d'un flottement certain,<br />
ce qui est principe comme tel, et<br />
de réduire avec rigueur les conséquences.<br />
Dieu est un mystère et le<br />
restera, en tant que tel. Mais de<br />
temps à autre, selon Son bon vouloir,<br />
Il peut se matérialiser ou s'isoler<br />
pour les besoins de l'idéal di -<br />
vin. S'isoler, ce terme nous revient<br />
souvent pour marquer la nécessité<br />
d'une hyperbole qui s'impose à<br />
toute science (Dieu) de mettre à<br />
part de son objet (la sanctification<br />
à volonté) les éléments qui pourraient<br />
s'y mêler. Nous ne pouvons<br />
nier Dieu; puisque nous savons<br />
qu'il existe dans un Haut-Lieu in -<br />
défini, et qu'Il nous visite et gui de<br />
nos journées, du début jusqu'à la<br />
fin de chacune de nos entreprises.<br />
Il s'agit ici de remarquer que certains<br />
se disent ne pas Le reconnaître<br />
puisqu'ils ne L'ont jamais<br />
vu; et pour d'autres, la nécessité du<br />
miracle pour se ressaisir de la vérité<br />
ordonnée, non douteuse. La<br />
métaphysique de la foi, après examen<br />
de nous-mêmes, en dehors<br />
du principe mental ou immoral de<br />
l'imagination, exige l'abnégation<br />
de soi-même, sur quoi s'appuierait<br />
le dessein de croire à des principes<br />
intérieurs ou à des résultats que<br />
l'on ne voit pas. Nous ne croyons<br />
pas en Dieu pour y croire; nous<br />
savons qu'Il y est, qu'Il existe de<br />
par notre relation avec Lui. Nous<br />
acceptons que chacun goûte à<br />
Dieu selon sa capacité. Ce que<br />
nous n'accepterons jamais, c'est ce<br />
déni de l'existence de l'Être Su -<br />
prême. Bref, tout le monde doit<br />
con venir que pour avoir la foi,<br />
c'est-à-dire pour fonder une obligation<br />
dans la foi, il faut une absolue<br />
nécessité de la volonté raisonnable.<br />
Le plan de Dieu, qui n'est pas<br />
l'évolution, mais la perfection, est<br />
une inclination de bonne et libre<br />
volonté. C'est, comme Kant dirait,<br />
l'impératif de la moralité.<br />
Que l'Éternel nous garde dans Sa<br />
pureté et dans Sa vérité !<br />
Jn de l'AQUARiUM<br />
Frère bien-aimé de JC<br />
Président local de la Mission<br />
nazaréenne internationale (MNI);<br />
directeur d'évangélisation.<br />
L'AQUARIUM — Première<br />
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Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
DEUX CHAPEAUX SUR UNE TETE VIDE OU LE CALVAIRE D’HAÏTI<br />
Première station : Lamonthe,<br />
ministre des Affaires étrangères<br />
Par Herns Mesamours<br />
Dès la première année de la présidence<br />
de Martelly, le ministère<br />
des Affaires étrangères a connu<br />
des hésitations, des faux pas, des<br />
slogans creux, le népotisme, la<br />
val se des rappels injustifiés, des<br />
nominations intempestives d’ -<br />
amis incompétents à des postesclefs,<br />
le gaspillage des deniers pu -<br />
blics. A quoi Haïti doit-il s’atten -<br />
dre si Laurent Lamothe porte<br />
maintenant deux chapeaux, puis -<br />
que ayant accédé au portes de<br />
Premier ministre à coups de dollars,<br />
de promesses de postes, ou de<br />
pots de vin ?<br />
A quel point se trouve le service<br />
diplomatique de notre pays ?<br />
Le chaos s’installe! En effet, le<br />
bud get qui y est alloué a augmenté<br />
d’un million de dollars mensuellement.<br />
Ce dépassement budgétaire<br />
était prévisible, car aucune<br />
planification n’a été faite ni aucun<br />
programme établi. Si on interroge<br />
Lamothe sur son administration, il<br />
n’en sortira rien pour la simple raison<br />
que les questionnaires des<br />
journalistes qui sont admis auprès<br />
de lui sont formulées d’avance.<br />
Les raisons de ce désordre<br />
bud gétaire sont multiples. Pour<br />
s’en tourer, Lamothe n’a de con -<br />
seil lers que quelques amis et<br />
cadres qui n’ont jamais rien eu de<br />
commun avec les affaires étrangères.<br />
Beaucoup de fonctionnai -<br />
res représentant notre pays ont été<br />
renvoyés et d’autres rappelés sans<br />
aucun examen de leurs dossiers. Il<br />
fallait faire de la place pour les<br />
amis et parents. Ces rappels ont<br />
aussi grevé le budget ministériel.<br />
Par exemple, pour rapatrier un<br />
seul ministre con seiller, cela a<br />
coû té la bagatelle de USD<br />
10.000,00 $ à un État aussi pauvre<br />
que le nôtre. Il suffit de multiplier<br />
par le nombre de fonctionnaires<br />
rappelés pour avoir une idée de la<br />
somme faramineuse jetée par la<br />
fenêtre. Le plus indignant est que<br />
les nouveaux désignés n’ont ni<br />
formation, ni compétence, ni<br />
expérience.<br />
C’est avec stupéfaction que<br />
les jeunes Haïtiens vivant en Flo -<br />
ri de ont appris la nomination de<br />
Charles Antoine Forbin au pos te<br />
de consul-général à New York.<br />
Sans préparation, traînant sa bosse<br />
paresseuse à Miami, connu pour<br />
ses magouilles délinquantes dont<br />
falsifications de documents et utilisation<br />
de faux en écriture publi -<br />
que, il n’avait qu’un atout majeur :<br />
c’est un ancien employé de<br />
NOPIN à Brooklyn. Les Haïtiens<br />
à New York se sont bien moqués<br />
de lui quand il a été incapable de<br />
répondre aux questions des journalistes<br />
qui l’avaient invité à ex -<br />
pliquer, à des émissions de radio,<br />
le commerce personnel de photographie<br />
établi à l’intérieur du Con -<br />
sulat. Forbin a étalé toute son<br />
igno rance, tout son crétinisme et<br />
toute son arrogance mal placée et<br />
n’a pu lancer, sous le feu des questions<br />
du journaliste, qu’un piteux :<br />
« Le chien aboie et la caravane<br />
passe ».<br />
Les employés du ministère<br />
n’ont pas non plus caché leur indignation<br />
quand un Lesly David,<br />
ami personnel de Lamothe, a été<br />
promu ambassadeur au Vénézue -<br />
la où il est secondé par un autre<br />
incompétent du nom de Vaval qui,<br />
selon les mêmes fonctionnaires<br />
des Affaires étrangères, avait brillé<br />
par sa nullité au Panama et avait<br />
entraîné par son comportement<br />
des restrictions pour la mission<br />
haïtienne dans ce pays dont les<br />
membres ne pouvaient même pas<br />
avoir accès au salon diplomatique.<br />
Autre raison de l’éclatement<br />
du budget : les innombrables<br />
voyages non justifiés du ministre<br />
Lamothe. À la derni re réunion<br />
de l’Assemblée générale de<br />
l’OEA, qui s’est tenue en Bolivie,<br />
la plupart des pays concernés<br />
n’avaient envoyé comme représentant<br />
qu’un fonctionnaire de<br />
leur chancellerie. Lamothe a tenu<br />
à y être présent pour se pavaner<br />
avec ses beaux costumes payés<br />
par les contribuables, alors que<br />
dans les média internationaux le<br />
peuple haïtien n’a que sa misère,<br />
ses tentes, ses bidonvilles, son<br />
choléra à montrer. Quelles sont les<br />
retombées de ces multiples<br />
voyages à l’extérieur :<br />
noTHinG, nADA, ZERo…<br />
Le pays est déficitaire de<br />
dizaines de milliers de dollars<br />
après chaque voyage à l’étranger<br />
effectué par Laurent Lamo -<br />
the. Comme un enfant ayant reçu<br />
un nouveau jouet, le Premier mi -<br />
nis tre Lamothe, jouant à l’Exécu -<br />
tif, s’invente des raisons pour<br />
pren dre l’avion Présiden tiel ?<br />
Apres la réunion de la CA RI -<br />
COM, la semaine dernière, un<br />
com munique de la présidence in -<br />
formait la nation que le président<br />
Martelly s’est rendu au Pana ma<br />
pour recevoir une distinc -<br />
tion…d’une faculté de droit. La<br />
presse locale n’a pas manqué de<br />
se moquer d’un président recevant<br />
une décoration d’une faculté et<br />
surtout des mains d’un personnage<br />
douteux ayant fait de la prison<br />
pour des raisons multiples. Le<br />
ministre Lamothe disposant d’un<br />
appareil administratif dans tous<br />
les pays pourquoi ne s’en était- il<br />
pas servi pour enquêter sur le<br />
sérieux d’une telle décoration et<br />
de ceux qui devaient y participer.<br />
Après le Panama, l’avion du président<br />
a mis le cap sur Miami, le<br />
président haïtien devant participer<br />
à…un bal. Il y est resté toute la fin<br />
de la semaine brûlant les maigres<br />
DR KESLER DALMACY<br />
“Board<br />
Certified<br />
& Award<br />
Winning<br />
Doctor”<br />
Cabinet médical<br />
Lundi – Samedi<br />
ressources d’Haïti au Fountain -<br />
blue Hotel où le champagne, la<br />
bonne chair n’ont pas manqué. La<br />
facture de l’avion privé, toutes ces<br />
dépenses seront envoyées à la<br />
pauvre Haïti pour être honorées.<br />
Toutes ces dépenses effectuées<br />
avec l’argent des contribuables.<br />
C’est scandaleux ! C’est un crime<br />
de lèse-patrie…<br />
On avait bien raison de s’esclaffer<br />
quand le chancelier Lamo -<br />
the avait choisi comme slogan<br />
pour son ministère « la diplomatie<br />
d’affaires ». Rien, absolument<br />
rien de consistant dans cette boutade.<br />
Simple prétexte pour nommer<br />
des hommes d’affaires, amis<br />
personnels, à des postes diplomatiques<br />
confortables. Aucune réforme<br />
administrative n’a été mise en<br />
place pour supporter cette politique<br />
dite des affaires. On a seulement<br />
créé des entités pour l’investissement<br />
qui ne servent qu’à<br />
caser encore des amis et des<br />
parents puisque les lois de la république<br />
n’ont pas été changées<br />
pour s’harmoniser avec la politique<br />
annoncée.<br />
Il faut souligner que la responsabilité<br />
de cette incurie au<br />
ministère des Affaires étrangères<br />
est partagée par la commission<br />
des affaires étrangères du Sénat,<br />
qui donne toujours son aval à des<br />
piètres, des incompétents, des<br />
délinquants qui, le plus souvent,<br />
ne remplissent pas les conditions<br />
requises pour faire partie d’une<br />
mission diplomatique ou d’un<br />
consulat. Cette ratification n’est<br />
qu’une simple formalité ou un<br />
moyen pour plaire aux gens du<br />
Palais ou un instrument de chantage<br />
pour obtenir des postes pour<br />
femmes, maîtresses et petites<br />
amies dans les ambassades et<br />
consulats. Demandez au consul<br />
général d’Haïti à New York de<br />
montrer sa carte de visite et son<br />
statut aux États-Unis.<br />
(A suivre : Deuxième station<br />
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Suite de la page 1<br />
vouloir renoncer complètement<br />
à la poursuite du marché.<br />
En at tendant que<br />
l’acheteur éventuel puis se<br />
voir clair dans cet im bro -<br />
glio, de nouveaux détails<br />
con cernant cette transaction<br />
apparaissent, révélant le<br />
rôle central assumé par le<br />
directeur gé né ral de la DGI<br />
dans la vente de la première<br />
compagnie de téléphone<br />
cellulaire ayant pris naissance<br />
en Haïti.<br />
En effet, le représentant<br />
de la Nord Capital LLC, la<br />
société à qui a été faite l’of -<br />
fre de vente de la compagnie<br />
de téléphonie mobile<br />
de Franck Ciné, a révélé<br />
que, dans le cadre de ses<br />
démar ches autour de l’acquisition<br />
de la Haitel, il a<br />
effectué plusieurs voya ges<br />
en Haïti, voya ges au cours<br />
desquels il a eu l’occasion<br />
de rencontrer « tous les<br />
acteurs impliqués dans la<br />
transac tion».<br />
Maintenant il faut interroger<br />
le patron de la DGI,<br />
Jean-Baptiste Clark Nep tu -<br />
ne pour qu’il dise si oui ou<br />
non il a eu des entretiens<br />
avec le vice-président de<br />
Nord Citadel.<br />
Selon les déclarations<br />
faites par ce membre de la<br />
direction de cette compagnie,<br />
dont le siège social se<br />
trouve au « Midtown », à<br />
Manhattan, lors de ses visi -<br />
tes, à la capitale haïtienne,<br />
les autorités à qui incombe<br />
la responsabilité de me ner<br />
les négociations, en vue de<br />
mener la transaction, se sont<br />
évertuées à apaiser ses<br />
craintes. Non seulement il a<br />
été présentés à plusieurs ac -<br />
teurs im portants du gouvernement,<br />
ceux qu’il a vus lui<br />
ont fait compren dre que<br />
l’affaire a la bénédiction du<br />
président de la République<br />
aus si bien que du leadership<br />
des deux Chambres.<br />
L’homme de Nord<br />
Citadel craint d’être<br />
victime d’un coup<br />
fourré<br />
Sans l’ombre d’un doute,<br />
les révélations faites par H-<br />
O relatives à la vente « en<br />
catimini » de la Haitel a fait<br />
de grands échos dans le<br />
monde des télécommunications<br />
à tra vers le monde.<br />
Selon toute vraisemblance,<br />
le jeu ne acquéreur de la<br />
compagnie de Franck Ciné<br />
s’était laissé éblouir, voir<br />
même baratiner, par les<br />
hommes du pou voir. Ces<br />
derniers faisaient tout en<br />
leur pouvoir pour persuader<br />
le représentant de Nord<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
La vente de la Haitel : Plus difficile<br />
qu’avait pensé Laurent Lamothe<br />
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DGI EN PLEIN DANS LES DÉMARCHES<br />
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Cita del de ne pas laisser<br />
traîner l’affaire, afin de<br />
d’éviter de se laisser supplanter<br />
par d’autres.<br />
Au prix d’USD 25 millions<br />
$, se laissait-il dire, il<br />
ne pouvait trouver une telle<br />
aubaine nulle part au<br />
monde. C’est pourquoi, il<br />
était devenu intéressé à faire<br />
l’achat, ayant fini par<br />
convaincre ses associés<br />
qu’il y avait une chan ce<br />
extraordinaire à prendre,<br />
«avant qu’un autre larron »<br />
ne parvienne à enlever une<br />
telle opportunité à leur<br />
barbe.<br />
Toutefois, l’écho fait par<br />
les faits rapportés dans l’heb -<br />
domadaire Haïti-Obser va -<br />
teur , exposant au grand jour<br />
la vaste cons piration montée<br />
en vue d’accaparer la compagnie<br />
de cet hom me d’affaires,<br />
a sérieusement ébran lé<br />
le jeune acheteur. À la lumière<br />
des dernières informations<br />
révélées, il a fini par comprendre<br />
qu’il allait être victime<br />
d’un coup fourré.<br />
L’idée d’être victime<br />
d’une telle supercherie l’a<br />
totalement ren versé, au<br />
point de se raviser de cette<br />
acquisition. Mais il souhaite<br />
que lui soient restitués plus<br />
d’un demi- million de dollars<br />
versés sous forme<br />
d’acomp te en vue d’effectuer<br />
l’achat, sans mentionner<br />
les frais de voyage et de<br />
dîners au restaurant qu’il a<br />
faits pour mener à bien les<br />
démarches.<br />
Sans doute dérouté<br />
par l’incohérence<br />
des autorités<br />
Le vice-président de Nord<br />
Citadelle ne savait « qui<br />
croire » quand il a appris le<br />
démenti opposé par les<br />
hommes du gouvernement<br />
aux révélations du journal.<br />
Cela est d’autant plus dé -<br />
rou tant que les deux principaux<br />
acteurs ont publiquement<br />
rejeté l’authenticité<br />
des négo ciations en cours.<br />
En effet, on se souvient,<br />
le Premier ministre Laurent<br />
Lamo the n’a pas eu froid<br />
aux yeux pour intenter un<br />
procès en diffamation<br />
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contre Léo Joseph et Haïti-<br />
Obser vateur, suite aux révélations<br />
concernant cette<br />
vente par l’État haïtien.<br />
Si Laurent Lamothe s’est<br />
in surgé contre l’auteur de<br />
l’ar ticle d’H-O ayant fait<br />
état de cette transaction oc -<br />
culte aux dépends de Franc<br />
Ciné et de sa famille, c’est<br />
par le biais de ses avocats à<br />
Miami qu’il dit avoir lancé<br />
une action judiciaire. Il n’a<br />
jamais fait d’intervention<br />
per sonnelle directe pour ap -<br />
puyer son point de vue.<br />
C’est aussi l’attitude qu’ il a<br />
eue en Haïti. Sa réplique a<br />
été diffusée dans un communiqué<br />
émis par le secrétariat<br />
de la primature dénonçant<br />
les faits rapportés par le<br />
jour nal. M. Lamothe n’a<br />
jamais pu se présenter en<br />
per sonne pour lancer un<br />
démenti. Voici ce que rapporte<br />
le quotidien Le Nou -<br />
velliste, dans son édition du<br />
20 août 2012 : «“ Dans une<br />
note rendue publique, le<br />
secrétariat de la Primature<br />
“ condamne avec véhé -<br />
mence la campagne de diffamation<br />
gratuite orchestrée<br />
contre le Gouverne -<br />
ment de la République par<br />
le journal Haïti Observa -<br />
teur ”».<br />
5<br />
Par contre, Laurent<br />
Lamo the a utilisé le directeur<br />
général de la DGI,<br />
Jean-Baptiste Clark Neptu -<br />
ne comme bouc émissaire.<br />
C’est à lui qu’il a confié la<br />
responsabilité d’offrir son<br />
démenti à la presse concernant<br />
la vente annoncée par<br />
H-O. Dans le même article<br />
du Nouvel liste, qu’a signé<br />
Rober son Alphonse, M.<br />
Clark Nep tune déclare catégoriquement<br />
: «La phase de<br />
vente de la compagnie n’est<br />
pas encore lancée ».<br />
Jean-Baptiste Clark<br />
Neptune est donc partie prenante<br />
de cette vente clandestine<br />
de la Haitel, qui se<br />
prépare, et dont les ac teurs<br />
s’acharnent à garder secrète.<br />
Pour avoir catégoriquement<br />
déclaré fausse l’information<br />
diffusée par H-O au sujet de<br />
cette affaire, Clark Neptune<br />
doit être prêt à dire la vérité,<br />
toute la vérité sur la vente<br />
de cette compagnie privée; à<br />
aller jusqu’à af fronter le<br />
vice-président de Nord Ca -<br />
pi tal, qui dit le contraire. Le<br />
moment viendra où la vérité<br />
sur l’affaire de la Haitel<br />
éclatera au grand jour et «<br />
sera proclamée sur tous les<br />
toits », comme dit l’Évangile.<br />
AVIS AUX LECTEURS<br />
Il est porté à la connaissance des lecteurs d’Haïti-Observateur<br />
que le coût aux kiosques du journal, dans la zone métropolitaine<br />
(New York et ses cinq boroughs, New Jersey et<br />
Connecticut) reste inchangé, c’est-à-dire 1 $ (un dollar) la<br />
copie. Aucune décision concernant une hausse du prix n’a été<br />
prise ni annoncée. Les distributeurs dans les régions signalées<br />
qui exigent 1,50 $ la copie n’ont aucune base légale pour<br />
changer le prix du journal. Par conséquent, les lecteurs sont<br />
avisés qu’ils ne sont pas obligés de payer plus d’un dollar pour<br />
la copie. En cas de conflit avec des distributeurs récalcitrants,<br />
ils s’aviseront d’obtenir leur copie à d’autres kiosques où le<br />
protocole établi est strictement observé.<br />
La Direction.<br />
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delightful array of dishes for<br />
Breakfast, Lunch and<br />
Dinner<br />
Located Next to MERRICK LAUNDROMAT<br />
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233-06 Merrick Blvd. (between 233rd St. &<br />
234th St.) Phone: 718-341-8566
6 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Kreyòl<br />
ou kwè tout Ayisyen<br />
konprann byen sa k’ap<br />
pase nan sen nou jodi a ?<br />
Bwooklin, Nouyòk— Anpil<br />
konpatriyòt pa fouti konprann sa<br />
k’ap pase nan sen nou jodi a. Gen<br />
moun pami nou ki konpraan jwèt<br />
la, paske yo gen eksperyans deja<br />
pou yo konprann byen tout mannèv<br />
k’ap fèt pou bwouye kat la.<br />
Gen yon movèz fwa k’ap degaje<br />
paske nou gen yon pakèt mechan<br />
nan sen nou. Se pa sa pèp la te<br />
vote paske l te konnen sa l te vle,<br />
se sa yon pakèt moun tonbe di nan<br />
moman sa a, daprè sa k’ap pale<br />
deyò a.<br />
Depi 18 me 2009, yo bay<br />
moun ki plonje nan politik yon<br />
okipayon pou yo fè paske yo konnen<br />
byen pa gen anyen k’ap regle<br />
toutotan dirijan nou yo pa pran<br />
pwòp responsabilite yo pou penmèt<br />
yon amelyorasyon nòmal.<br />
Nou gen yon defo ke nou dwe ko -<br />
rije imedyatman pou nou pa kontamine<br />
lòt yo ki vle fè jefò pou<br />
bagay yo chanje. Nou toujou kite<br />
emosyon anvayi kè nou pou nou<br />
pa rive fè yon pa Nago, yon pa<br />
Kita. Tout ti bri sapat entimide nou<br />
e fè kè nou sote pou granmesi. Se<br />
sa ki lakòz anpil nan dirijan nou<br />
yo ap pase nou nan betiz. Ayiti<br />
chaje ak mèsenè ki vle lage pèp la<br />
nan dans kimele, paske yo gen<br />
trou pou yo jete yo byen vit san<br />
pè sonn pa konn ki wout yo fè. Sa<br />
yo di jodi a, se pa sa yo retounen<br />
avèk li paske yo konnen byen ke<br />
Ayisyen pa janm chita sou yon<br />
bagay pou wè fen li avan yo pase<br />
nan yon lòt pou pa gen yon melanj<br />
oubyen nan langaj mistik, manje<br />
marasa. Nou tout dwe konprann<br />
ke tout bagay gen yon kòmansman<br />
e yon finisman. Lè yon moun<br />
vin pote yon zen ban nou, fòk nou<br />
pa kouri tande l sou emosyon pou<br />
fè nou tout ap fè tenten paske anpil<br />
nan konpatriyòt nou yo, fanm kou<br />
gason, renmen bay manti e yo aji<br />
san panse paske yo fè lamayòt san<br />
madigra. Nan menm sans la, gen<br />
yon seri de chaloska mal maske ki<br />
konprann yo kapab fè moun pè<br />
nan tentennad yo.<br />
Pèp la bouke pran nan kou<br />
mètdam nan men dirijan malad,<br />
odasye, san konsyans ki san pres -<br />
tij, san karaktè e san diyite moral.<br />
Yo oblije ap mete nou tout nan<br />
menm panye pou n mache tèt bese<br />
e aplodi tout tenten yo frape nan<br />
figi nou kòm si dire se yo ki konnen<br />
e nou tout se moun sòt. Pa gen<br />
okenn moun k’ap vin pran nou<br />
nan kaponnaj e se li menm sèl ki<br />
pote mesaj pou nou kwè li. Ayi -<br />
syen poko gen yon lidè depi 1986.<br />
Tout sa ki te konprann yo te yon<br />
lidè, se te fo mamit, e yon move<br />
krizokal. Pinga n kite pè sonn vin<br />
kaponnen nou nan mo man kote<br />
koutba ki gen nan sosyete nou an.<br />
Tout vòlè, konplotè, kidnapè,<br />
dwògdilè, gran manjè, blofè, asasen,<br />
trèt, medizan malpalan ak<br />
piyajè ap fofile nan sen nou. Yo<br />
tout ki di y’ap travay pou nou nan<br />
ale kote m’sye blan pou pote rapò<br />
kont yon lòt, se mannèv ipokrit.<br />
Nou pa dwe patisipe nan bagay<br />
konsa. Nou pran twòp kou, pèp<br />
ayi syen, nou pa dwe kite blofè ak<br />
jalou yo lage nou nan twou La -<br />
valas la ki kowonpi, e an menm<br />
tan santi nan nen nou. Nou la pou<br />
prensip e non pou dezòd, paske<br />
dezòd pa janm pwodwi bon bagay<br />
nan sosyete a. Konspirasyon se<br />
eliminasyon ke nou pa dwe kite<br />
pran pye nan sen nou. Fòk nou pa<br />
bliye, gen anpil moun ki byen ak<br />
nou, ki par ipokrit, e ki pa ta renmen<br />
nou fè okenn jefò poutèt se<br />
pa yo ki nan pozisyon an. Nou rele<br />
yo jalou paske yo manifeste yon<br />
jalouzi ki san parèy. Moun jalou se<br />
kouto 2 bò ki kapab koupe san<br />
zatann paske w pa’t janm kwè yo<br />
ta bay kout kouto nan do. Jodi a<br />
popilasyon moun jalou yo og -<br />
man te paske yo vle pran pouvwa<br />
a pafòs e yo menm bliye ke yo te<br />
pase 20 tan san yo pa t janm regle<br />
anyen serye. Mesye-dam opozisyon<br />
yo fè wout kwochi pou yo al<br />
tonbe nan menm vomisman chen<br />
an, tankou pwofesè a te di a. Nou<br />
gen memwa kout e sa ka lage nou<br />
nan tenten. Nou pa reflechi pou<br />
nou konprann byen reyaksyon<br />
La valas yo ki bezwen repran pou -<br />
vwa a pou 50 lane. Tankou anpil<br />
moun fè konnen, apiye mouv man<br />
2 grenn gòch sa a, ki reyèlman pa<br />
gen kòmansman, se lage tèt nou<br />
nan deblozay. Si n kondane pou<br />
nou rete toujou nan opozisyon tèt<br />
chat, nou mèt boule gra e na va di<br />
si nou te konnen. Lè sa a l’ap twò<br />
ta e na vle lanmò ki p’ap janm vin<br />
jwenn nou. Li lè pou nou pran<br />
desten nou nan men nou, ann pa<br />
mete konfyans nou sou lòt yo ki<br />
p’ap regle anyen pou mas pèp la,<br />
men pou tèt yo.<br />
Nou te fè yon ti deplasman<br />
pou Bwouklin dimanch swa. Nou<br />
te aprann te gen yon reyinyon ki<br />
t’ap fèt pou mete tout koze sekrè<br />
deyo. Yon zanmi te anonse nou e<br />
nou te kouri sou tèt pou n p’at rate<br />
okazyon an. Nou te rive atan pas -<br />
ke nou pa t vle rate yon yota. Yo te<br />
mande nou pou n te idantifye nou<br />
pou n te sa rantre paske se te yon<br />
reyinyon ekstraòdinè sou konjonkti<br />
aktyèl la. Te gen yon sekirite<br />
sere, pou n pa di gason pa kan -<br />
pe. Nou te rantre, nou pran plas<br />
nan yon pozisyon kle. Nou te<br />
idantifye nou nòmalman, paske<br />
nou kwè nan prensip ak disiplin.<br />
Se 2 bagay sa yo ki pou fè n avanse.<br />
Seyans la te kòmanse lè yo te<br />
anonse a san manke yon minit.<br />
Yon fi ak yon gason te pran plas<br />
yo kòm medyatè, sètadi moun ki<br />
gen balans nan men yo pou fè<br />
bagay yo mache jan li sipoze ye a.<br />
Nou deja pran yon gwo mòso sou<br />
espas la, nou kwè li ta bon pou n<br />
rete la pou n fè’w viv sa ki te soti<br />
nan refleksyon-an.<br />
Klarisa : Bonswa tout kanmarad<br />
ki reponn prezan aswè a, pas -<br />
ke peyi n malad, li nan agoni tout<br />
bon vre. Mezanmi, bagay yo grav<br />
pase aksan grav.<br />
Petyon : Zanmi mwen yo, kouman<br />
nou ye anba tèt chaje sa yo,<br />
kouman nou ye ?<br />
Foul la : Nou la ap swiv paske<br />
nou p’ap pran nan kaponnay malfektè<br />
yo ki vle vann peyi a tout<br />
bon nan fè vye mannèv ki p’ap<br />
jwenn plas yo menm.<br />
Petyon : Se sa li ye menm !<br />
Klarisa, sa w genyen, cheri ? E pa<br />
m-la avèk ou, amou. Bagay yo pa<br />
fouti grav.<br />
Klarisa :Petyon, nou pa gen tan<br />
pou nou rete nan koze kredi, paske<br />
nou gen yon moun malad nan<br />
men nou e yon pakèt mantè pa vle<br />
anyen regle pou peyi a. Se pa<br />
moman pou nou rete nan literati<br />
paske peyi nou ap pase yon<br />
peryòd ki di konsa depi ekzistans<br />
li. Patri-a andanje ! Fòk nou leve<br />
kanpe pou nou rebati lakay e fè<br />
tout sendenden yo konprann ke<br />
jwèt y’ap eseye jwe a p’ap pase.<br />
Petyon : Cheri, ou gen rezon.<br />
Nou antrave e nou menm nan ka.<br />
Pisans Granmèt la pi fò e nou gen<br />
pou n triyonfe.<br />
Klarisa : Tankou defen manman<br />
m toujou di : « Jan chèche,<br />
Jan twouve ».<br />
Petyon : Ou pa manti. Anverite<br />
nou jwenn tout bon vre sa nou t’ap<br />
chèche a. Mwen pa fin kwè se nou<br />
ki te vote bann trèt yo ki vle vann<br />
peyi a. Se Preval ki mete moun sa<br />
yo sou moun pou anpeche peyi a<br />
fonksyone nòmalman. Yon pakèt<br />
mantè ak machann peyi.<br />
Klarisa : Mwen pa kwè nou<br />
t’ap chache pichon sa a. Se ansyen<br />
dirijan pèpè nou yo ki rete nan fè<br />
tenten, vye mannèv pou kenbe<br />
pouvwa a ki voye bann rat do kale<br />
sa yo nan mitan nou. Se pa anyen<br />
yo te vin fè reyèlman osnon regle<br />
zafè yo. Mesye sa yo te konprann<br />
ke peyi Dayiti se yon boul pou yo<br />
fè pas lè yo vle.<br />
Petyon : Ou t’ap swiv, cheri.<br />
Ou pa wè Preval te vle ban nou<br />
Selesten pou l te ranje chita l ?<br />
Bon dye di pa gen sa menm.<br />
Toujou gen yon move bagay pou<br />
mechan an fè pou yo kenbe l e<br />
sere boulon li. Selesten p at lòzèy<br />
nan soup la ke yo te vle bay pèp la.<br />
Bondye fè bagay yo ap mache<br />
pou peyi a. Nou pa bezwen pè,<br />
Bon dye toujou avèk Ayiti pou<br />
anpeche demon yo krisifye l. Ou<br />
pa wè gen yon souflantchou ki<br />
rele Moyiz ki lage pè las nan<br />
degon gouvènman Mateli/Lamòt<br />
la.<br />
Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />
M’sye gen pou l aldousman paske<br />
pa gen anyen ki cho ki finalman<br />
pa frèt. Se yon sen pouse ki nan<br />
dèyè l pou mete touman nan peyi<br />
a pou kreye kriz jis 2014. Li avèk<br />
anpil vagabon e menm sanginè ap<br />
konplote pou efase tout bagay.<br />
Nou pa bezwen pè paske gouvènman<br />
sa a pa fouti ebranle paske se<br />
yon ti ponyen moun k’ap fè dezòd<br />
pou granmesi e toutalè tout gen<br />
pou pran men yo. Kominote entènasyonal<br />
la konnen ki pyon Nèg<br />
sila yo gen nan men yo pou pouse<br />
pou yo fè kreye kriz. Fwa sa a tentennad<br />
yo a p’ap pase menm. Ayi -<br />
syen renmen pran nan Tonton<br />
Nwèl e yo pa janm pran oserye<br />
leson ke yo fè yo. Nou kwè jodi a<br />
se yon ti ponyen moun ke yo peye<br />
pou fè dezòd. Pèp la p’ap pran nan<br />
maskarad teworis, mèsenè ki kwè<br />
sèlman nan dezòd ke bon bagay<br />
pou mete peyi a sou 2 pye militè l.<br />
Majorite gouvènman nou yo se<br />
gouvènman koupyon ki definitivman<br />
pa janm repoze sou anyen ke<br />
sou èd etranje pou yo separe e pou<br />
rampli pòch yo.<br />
Petyon : Se sa menm ! Ou vin<br />
ak yon pwen la a ki enpòtan anpil.<br />
Nou pase tout tit ki pa janm regle<br />
anyen. Yo di se yon grenn vagabon<br />
ki nan tèt peyi a. Pa gen pwoblèm<br />
nan sa, paske se li ki pou<br />
detekte tout ansyen vagabon ki<br />
pran pòz inosan e moun debyen.<br />
Sa yo te vle ! Mete vòlè ankò pou<br />
fini avèk ti rès ki rete a. Yo wè yo<br />
reyèlman pa fouti touche gouvèman<br />
an, yo oblije ale lakay blan<br />
pou fè fotemwayaj. Se sa’m tande<br />
toupatou e menm nan bouch<br />
Moyiz k’ap fè lwanj ke se li ki alatèt<br />
tout manifestasyon tèt chat<br />
k’ap fèt yo. Lajan sal ke y’ap distribiye<br />
a ap fini, paske anpil nan<br />
bawon yo sou teleskòp. Y’ap<br />
detekte yo kanmenm pou yo mare<br />
yo tankou sadin pou bay moun<br />
lapè yo. Bon, ki lè n’ap gen respè<br />
nou vre e n’ap pran dwa gran<br />
moun nou tou ? Klarisa, nou mare<br />
tankou krab, poutan pa gen okenn<br />
kòd ki itilize. Sa fè wont pou nou<br />
etan yon peyi souvren nou gen<br />
yon pakèt sendenden.<br />
Petyon : Se verite ! Nou twouve<br />
nou nan pozisyon sa a paske<br />
nou pa janm mete devwa nou<br />
opwòp, nou toujou vle kite’l<br />
obouyon pou lè a fin pase. Nou<br />
gen pwoblèm avèk tout trèt yo ki<br />
anpeche peyi a fonksyone nòmalman.<br />
Si nou te konn vrèman sa<br />
nou vle pou devlope peyi nou, se<br />
pa konsa nou ta ye. Jopdi a nou<br />
dwe pran konsyans e itilize yon<br />
volonte fèm ak detèminasyon pou<br />
n kochon tout bon vre tout blofè,<br />
dyòl alèlè ki anpeche n fè travay<br />
nasyonal la.<br />
Bare chemen pou<br />
tout mantè ak jalou yo<br />
Klarisa : Daprè sa’m tande nan<br />
lojik gran analiz politik ke toutotan<br />
yon aksyon pa reyèlman fèt<br />
pou kwape tout vagabon abiye<br />
k’ap pran woulib nan chanm nan<br />
pou yo pa prezante devan jij natirèl<br />
yo, ap toujou gen pwoblèm e<br />
kanpe lwen an p’ap janm rive yon<br />
reyalite ke tout moun konsyan e<br />
konsène ap tann.<br />
Petyon :Obsèvatè yo fè konnen<br />
ke misye Moyiz pa diy pou l te<br />
yon senatè ki reyèlman pa ranpli<br />
tach li e fè valè enstitisyon an.<br />
M’sye pa gen respè pou pèsonn.<br />
Se kòm si se yon malandren ki<br />
lage nan lari pou l ap denigre<br />
moun. Demokrasi ann Ayiti a se<br />
yon demokrasi apa, ki pa gen règ.<br />
Epi se pa konsa pou yon senatè<br />
reyaji anfas yon pèp. Nou kwè ke<br />
tout enstitisyon gen yon plas pou<br />
konferans fèt e pou debat kesyon<br />
ki konsène enstitisyon an. Nou pa<br />
fouti konprann gen yon prezidan<br />
nan chanm nan pou gen derapaj<br />
konsa. Non, se pa serye sa pou<br />
bagay yo kontinye konsa. Senatè<br />
Simon Deras dwe pran bagay yo<br />
nan men pou rele tout senatè yo<br />
pou yo tout konnen wòl yo. Se sèl<br />
3 degout, ougan malfektè sa a<br />
k’ap avili yon enstitisyon ki otrefwa<br />
te gen moun valab ladann. Si<br />
Moyiz vle konpòte l tankou yon<br />
machann pwason ou machann<br />
piskèt nan mache Okap, ke l remèt<br />
demkisyon l, paske moun nan Nò<br />
pa voye misye pou aji konsa. Se<br />
pa serye e li pa nòmal pou n rete<br />
ap asiste malpwòpte sa a ki de -<br />
sann nou trè ba. M’sye reyèlman<br />
tou nen yon pongongon pou so -<br />
syete a, paske l se yon mantè fini,<br />
yon odasye ki vle pase moun nan<br />
tentennad tou pou sa l ap di yo.<br />
Nou tande se li menm ki pote<br />
labanyè dezòd nan peyi a. L’ap<br />
chache mwayen pou’l fè lajan e<br />
maske tout moun nan twouvay ak<br />
enfòmasyon tèt chat li yo. Nou ka<br />
di ke Moyiz nan tout sòs. Li se pat<br />
tomat.<br />
Klarisa : Nan kondisyon sa a, li<br />
se pat tomat ki gen gou rans tout<br />
bon e ki definitivman pa bon pou<br />
menm pran sant li.<br />
Petyon : Ou te mèt di li ankò<br />
paske m’sye pa janm vle pèdi. Si<br />
nou pa ranje chita nou, nou gen<br />
pou’n sezi, paske nou pa konn<br />
enpòtans peyi nou. Dayè, nou<br />
dwe pran responsabilite nou kòm<br />
pèp pou nou pa kite yon ti vagabon,<br />
yon teworis-mèsenè tankou<br />
Moyiz ap mele nou nan voksal.<br />
Nou dwe pare pou li pou n pwouve<br />
li se mantè nan tout sans, paske<br />
bonjou l pa la verite. Se pou Mo -<br />
yiz sispann bay manti ki pa bon<br />
pou jèn yo ta leve nan mansonj ki<br />
blese e touye moun tou. Li itilize<br />
tout estrateji pou li voye pèp la nan<br />
labatwa. Ti ponyen k’ap pran kòb<br />
dwòg la pou anyen paske se « sòt<br />
ki bay, enbesil ki pa pran ». Nou<br />
dwe lage koukouwouj dèyè<br />
Moyiz, ki otomatikman pa ni<br />
Ale nan paj 14
Par Robert noël<br />
Tout ce que l’homme ne peut<br />
comprendre est mystère. Et tout ce<br />
qu’il ne peut savoir demeure<br />
secret. La mort défie la science et<br />
la technologie moderne. Mais, elle<br />
nous permet de mieux définir la<br />
vie. Sans vouloir philosopher, je<br />
définis la vie comme étant la plus<br />
courte distance à parcourir au<br />
cours de notre existence. Elle<br />
s’étend de la naissance à la<br />
Transition. Je dis Transition parce<br />
que la mort n’est pas une fin. Elle<br />
est un passage du temporel à l’intemporel.<br />
Jacques Ardouin «<br />
Doudou » Chancy a transité. Il est<br />
vraiment parti puisqu’il a été mis<br />
en terre le samedi 22 septembre<br />
2012 au Cimetière St Charles, à<br />
Farmingdale, Long Island.<br />
Le service funèbre<br />
De très tôt, les membres de la<br />
famille se trouvaient au New<br />
Hyde Park Funeral Home, situé<br />
au 506 Lakeville Road, à Long<br />
Island (New York), pour accueillir<br />
les amis qui venaient rendre un<br />
dernier hommage à Doudou<br />
Chancy. A 5 h 00 p.m., on pouvait<br />
décider de quel côté de la salle<br />
s’asseoir, après avoir salué la<br />
dépouille et présenté ses condoléances<br />
aux membres de la famille.<br />
Une heure plus tard, l’espace<br />
de circulation était réduit et on ne<br />
pouvait plus bouger aisément.<br />
L’entrée à la salle d’exposition<br />
était quasiment impossible.<br />
Le rituel du service funéraire<br />
pour le repos de l’âme du<br />
défunt a été suivi à la lettre. Des<br />
musiciens, haïtiens et étrangers,<br />
ont joué de la musique apaisante<br />
que Doudou Chancy aimait interpréter.<br />
On a prié et chanté des<br />
hymnes, des chansons de méditation<br />
appropriées. Après le service,<br />
on s’était rendu au club-restaurant<br />
Brasserie Créole pour célébrer la<br />
vie du saxophoniste. C’est dans<br />
cette enceinte qu’il avait rendu<br />
l’âme, avec son saxophone attaché<br />
au cordon soutenant l’instrument,<br />
au cours de la prestation du<br />
groupe Impresyon de Long<br />
Island.<br />
La cérémonie<br />
funèbre à l’Église Ste<br />
Anne et St Joachim<br />
Le samedi 22 septembre, les funérailles<br />
de Doudou ont été chantées.<br />
La cérémonie a commencé à<br />
l’heure prévue à l’Église Ste Anne<br />
et St Joachim, pleine à craquer.<br />
Entre 1 000 à 1 200 personnes ont<br />
assisté aux funérailles présidées<br />
par Guerlain, prêtre et frère de<br />
Doudou Chancy, concélébrées par<br />
dix a douze prêtres qui avaient<br />
participé aux obsèques. L’homélie<br />
prononcée par le père) Dieuseul<br />
Adain a touché tout le monde.<br />
L’officiant a présenté un bref profil<br />
de Doudou Chancy, cet homme<br />
qui a su partager son amour, son<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Les obsèques de Jacques Ardouin « Doudou » Chancy<br />
PAIN MEDICAL CENTER<br />
talent et ses rêves avec tous.<br />
Doudou représentait la somme de<br />
toutes les bonnes choses du<br />
monde. Au moment de la consécration,<br />
on a prié spécialement<br />
pour le repos de l’âme du défunt.<br />
Avant de recevoir la communion,<br />
nous avons prononcé les paroles<br />
significatives qui suivent, pour<br />
nous rappeler que nous sommes<br />
infiniment petits par rapport à l’Éternel<br />
: Seigneur, je ne suis pas<br />
digne de te recevoir, mais dis seulement<br />
une parole et je serai guéri.<br />
Les prêtres ont convié des messages<br />
nous exhortant à nous préparer<br />
pour le grand voyage vers le<br />
Nouveau Monde. N’ayez pas<br />
peur, nous a dit Père Dieuseul<br />
Adain.<br />
Ce qui avait surtout retenu<br />
mon attention c’était la lecture de<br />
l’Évangile selone St Jean, chapitre<br />
11 versets 22 à 40. J’en ai fait mon<br />
sujet de méditation. Carlo<br />
Balthazar de la chorale de St<br />
Jérôme a bien chanté « Ave<br />
Maria ». Ce serait une grave omission<br />
de ne pas mentionner la présence<br />
de la chorale de l’église<br />
Holy Spirit. Avant la fin de la cérémonie,<br />
Léon Dimanche a interprété<br />
un « chant de méditation »<br />
connu de nous tous. Puis, Ménélas<br />
a salué le départ de Doudou<br />
Chancy au son de la trompette. La<br />
cérémonie funèbre a pris fin à 11 h<br />
45. Si vous me le permettez, je<br />
dirais que Doudou Chancy a eu<br />
des funérailles « Diak sou Diak ».<br />
Centre de traitement des douleurs par suite d’accidents du travail<br />
ou d’accidents de voiture, ou de maladie de dos, des pieds, de l’abdomen.<br />
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Brooks, D.P.M.<br />
Philippe Lauture, M.D., Marthe Abraham, M.D.<br />
Getachun Kifle, M.D., Jean Antoine, D.D.S.<br />
PÉDiATRiE<br />
Maladie des enfants<br />
• Vaccins<br />
•Rhumatisme<br />
• Maladies de la peau<br />
• Diarrhée<br />
PODIATRIE<br />
Maladie des pieds et des<br />
jambes<br />
• Corps, ongles incarnés<br />
• Douleurs aux pieds<br />
etaux jambes<br />
MÉDECinE<br />
pour toutes maladies<br />
• Tension artérielle<br />
• Diabète<br />
• Impotence<br />
• Maladies de la peau<br />
RÉHABILITATION<br />
PSYCHOLOGIQUE<br />
Problèmes psychologiques<br />
• Dépression<br />
• Anxiété<br />
nous acceptons Blue Cross, Prudential, no Fault Medicaire, Compensation, GHi, 1199<br />
Un mini-groupe a sa -<br />
lué le départ de Dou -<br />
dou en musique<br />
À quelques mètres de la porte<br />
d’entrée principale de l’église, un<br />
mini groupe musical animait en<br />
mémoire de Doudou. C’était<br />
comme un temple, un reposoir<br />
dressé devant l’église où tous les<br />
musiciens qui sortaient de la cérémonie<br />
se sont arrêtés pour rendre<br />
l’ultime respect en musique au<br />
frère qui les a laissés. Sous la<br />
direction d’Edy Brisseaux, ces<br />
musiciens, Bobby Raymond à la<br />
contrebasse, Fanfan Sylvain au<br />
tambour puis Renan Thybulle,<br />
Roland Cameau à la guitare<br />
acoustique, Jocel Alméus, King<br />
Kino, Jean Robert Damas et une<br />
section cuivre composée d’un<br />
tromboniste et de deux saxophonistes,<br />
jouaient du jazz et interprétaient<br />
des chansons puisées du<br />
folklore haïtien. Au passage,<br />
Ménélas avait aussi rejoint ce<br />
groupe de musiciens comme les<br />
autres l’ont fait avant lui. Un fait<br />
mérite d’être signalé puisqu’il met<br />
en évidence la sensibilité de l’artiste<br />
en général. Tout comme le<br />
poète et le peintre, le musicien est<br />
aussi sensible. Si grands que sont<br />
les poètes, les peintres et les musiciens,<br />
ils sont ce que nous<br />
sommes. Ils savent aussi pleurer.<br />
Edy Brisseaux pleurait en<br />
jouant, sans fausser les notes.<br />
C’était vraiment touchant, mais<br />
peu de gens pourraient le remarquer<br />
puisqu’Edy avait baissé sa<br />
tête et pointé sa trompette tantôt<br />
vers la terre tantôt vers le ciel. Il<br />
continuait à jouer sans s’arrêter.<br />
C’est comme s’il disait : « à la<br />
terre ce qui est à la terre, et à l’esprit<br />
ce qui est à l’esprit ». Il l’a<br />
sans doute fait pour essayer de<br />
contrôler ses émotions, mais<br />
c’était plus fort que lui. Les musiciens<br />
qui l’accompagnaient ne<br />
l’avaient même pas vu pleurer.<br />
Edy doit aussi comprendre que<br />
pleurer est humain, même si<br />
Alfred de Vigny nous dit que<br />
gémir, pleurer, crier est également<br />
lâche. Le verset 35 de l’Évangile<br />
selon St Jean, au chapitre 11, nous<br />
dit que Jésus savait aussi pleurer…Jésus<br />
pleura. Messieurs,<br />
nous ne devons pas avoir honte si<br />
les femmes nous surprennent et<br />
nous regardent en train de pleurer.<br />
Seulement, « Don’t let the sun<br />
catch you crying », puisqu’il ne<br />
faut pas pleurer quand les oiseaux<br />
nous bercent au lever du soleil.<br />
Doudou a eu des obsèqueses<br />
dignes de sa grandeur.<br />
L’embouteillage avait paralysé<br />
toutes les activités aux environs de<br />
l’église. Je n’ai jamais vu de<br />
pareilles funérailles et je ne suis<br />
pas le seul à faire une telle<br />
remarque. Les Américains,<br />
paroissiens de cette église et voisins<br />
de Ste Anne et St Joachim,<br />
ont fait la même observation. Par<br />
curiosité, ils demandaient à plusieurs<br />
d’entre nous s’il s’agissait<br />
des obsèques d’un ambassadeur.<br />
Nous étions tous fiers de dire : oui,<br />
il était un ambassadeur de la culture<br />
haïtienne. Il se nomme Jacques<br />
Ardouin Chancy.<br />
Doudou Chancy<br />
en route vers sa<br />
dernière demeure<br />
On s’est ensuite rendu au cimetière<br />
St Charles où le corps a été<br />
inhumé, avec les cérémonies<br />
d’usage. J’ai vu des minibus et des<br />
7<br />
voitures qui étaient venus de<br />
Montréal, de Boston, de<br />
Connecticut, de<br />
Washington/Maryland, de<br />
Pennsylvanie, de Delaware, de la<br />
Californie, de la Floride,<br />
d’Atlanta, Georgia, de l’Ohio, des<br />
Carolines du Nord et du Sud, etc.<br />
Je dois souligner qu’un autobus<br />
d’une capacité de 55 passagers<br />
avait amené les fidèles de l’église<br />
Holy Spirit de New Jersey —<br />
l’Eglise du St-Esprit, pour assister<br />
aux funérailles. J’ai parlé au<br />
chauffeur pour m’assurer de la<br />
capacité de l’autobus de la compagnie<br />
« Adventure Charter & Tours<br />
LLC ». Cette initiative est l’œuvre<br />
de père Max Osias, un prêtre qui<br />
avait entretenu une bonne et<br />
franche amitié avec Doudou.<br />
Vraiment, père Max et les fidèles<br />
d’Holy Spirit ont perdu un berger<br />
avec le départ inattendu de<br />
Doudou Chancy. D’ailleurs, le<br />
saxophoniste mettait son talent au<br />
service de cette église. Il ne ratait<br />
jamais la messe en créole du<br />
dimanche à Holy Spirit. Il était<br />
aussi un organiste/claviériste.<br />
Au cimetière, le rituel du service<br />
funéraire a été suivi à la lettre.<br />
On a chanté « Plus près de toi mon<br />
Dieu», « J’irai la voir un jour », «<br />
Dieu Tout-Puissant », « Ce n’est<br />
qu’un au revoir » et d’autres<br />
chants de méditation. Quelques<br />
gens ont pris la parole avant de<br />
conduire Doudou dans sa dernière<br />
demeure, au sous-sol de cette terre<br />
de vanité. Guy Evans Ford a<br />
convié un message d’amour,<br />
d’union et de paix. Ménélas a<br />
encore joué l’hymne de départ à la<br />
trompette. Un jeune frère a essayé<br />
de chanter « Douce amitié », sa<br />
voix a craqué à mi-chemin. Le<br />
moment le plus dur au cimetière<br />
c’était la descente de la bière en<br />
terre. Plusieurs d’entre nous<br />
avaient pleuré. Le plus jeune<br />
prêtre-officiant n’a pu tenir jusqu’à<br />
la fin. Il était pris d’émotion<br />
face à cette réalité, cette vérité<br />
absolue. Il a crié fort et pleuré, au<br />
point que ses jambes ne pouvaient<br />
plus le supporter. Il a perdu le<br />
contrôle de ses pas et traînait ses<br />
jambes. Il a fallu l’intervention de<br />
deux d’entre nous qui lui ont servi<br />
de béquilles. C’est un phénomène<br />
normal. Le prêtre est aussi<br />
humain. Nous avons laissé le<br />
cimetière à 2 h 15.<br />
La célébration de la<br />
vie de Doudou Chan -<br />
cy au club-restaurant<br />
Brasserie Créole<br />
Les bons souvenirs de Doudou<br />
Chancy avaient refait surface à<br />
Brasserie Créole. Les images du<br />
saxophoniste étaient projetées sur<br />
grand écran, le montrant à l’œuvre<br />
au cours des différentes prestations<br />
qu’il avait données. Près de<br />
l’écran, une peinture du défunt et<br />
son sax trônait. Tous ceux-là qui<br />
avaient une pensée spéciale pour<br />
lui l’ont signée. François Victor, le<br />
porte-parole désigné, se présenta<br />
au micro pour nous demander de<br />
patienter en attendant l’arrivée de<br />
Loubert. François est présentateur<br />
d’une émission sur les chaînes de<br />
télévision (BCAT) 57, 42, 34 et 32<br />
à Brooklyn, New York. Il avait<br />
jugé bon de passer le micro à Guy<br />
Evans Ford, qui a assuré le rôle de<br />
maître de cérémonie. Celui-ci a<br />
introduit Edy Brisseaux pour<br />
commencer cette phase de la célé-<br />
Suite en pag 9
8 Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
SUR LA ROUTE DU CINEMA<br />
The Expendable 2. Un film guerrier mettant<br />
en vedette Silvester Stallone, Arnold<br />
Schwarzenegger, Bruce Willis, Jean-Claude<br />
Van Damme, Jet Li, Chuck Norris, Scott<br />
Adkins.<br />
Si le cinéma devrait inventer dans<br />
la fiction pour illustrer des films<br />
de guerre à venir, comment les<br />
jour nalistes et correspondants de<br />
guerre seraient-ils outillés pour la<br />
couverture réelle du genre ? C’est<br />
pourtant ce qui était anticipé dans<br />
« Star Wars » et nous sommes en<br />
retard dans : profession et métier.<br />
Dan Albertini<br />
L’armée américaine peut nous<br />
men tir à volonté que nous passerons<br />
pour bêtes comme dans l’affaire<br />
Apollo où, un drapeau américain<br />
flottait sans atmosphère.<br />
Mais il y a pire sur terre, les évé-<br />
nements et l’ampleur des atrocités<br />
sont accompagnées de technologies<br />
qui dépassent l’entendement.<br />
Brisant la nature des conventions<br />
en vigueur puisque ces spécialis -<br />
tes sont complètement dépassés<br />
au niveau des recherches scientifi -<br />
ques et des secrets militaires mis à<br />
jour. Plus, depuis le 11 septembre<br />
2001, où l’indéfendable est défendu,<br />
à même les tribunes officielles<br />
des Nations Unies. Petite parenthèse,<br />
l’État se trouve un budget<br />
que le cinéma n’ose pas rêver. Il<br />
est aux dimensions des secrets<br />
stra tégiques. Aucun journaliste<br />
donc, ni correspondant de guerre<br />
ne peut plus se voir ouvrir les<br />
champs d’expérimentations militaires.<br />
C’est donc l’imaginaire et<br />
l’imagination des cinéastes com -<br />
me Silvester Stallone, qui doit<br />
fonc tionner, parce que les rela-<br />
tions publiques des armées fournissent<br />
du matériel truqué à la<br />
presse. Car, la guerre est toujours<br />
sujette aux communications. The<br />
Expendable 2 est dans cette opti -<br />
que, une stratégie de communication<br />
militaire qui investit discrètement<br />
dans le cinéma pour semer<br />
la peur. J’ose le dire. Le métier de<br />
journaliste est encore accroc à ce<br />
genre puisque, aucun média n’enverrait<br />
son correspondant au coût<br />
d’un voyage dans l’espace.<br />
Le film<br />
The Expendable fait dans le film<br />
de guerre qui démontre une certai-<br />
ne conventionalité déjà connue<br />
par le passé. Bien entendu, avec<br />
une objectivité relative qui concerne<br />
une image projetée par l’auteur.<br />
Cependant, The Expen -<br />
dable dé montre un besoin<br />
urgent de formation pour<br />
les spécialistes qui couvrent<br />
les zones de guerre, car en<br />
considérant l’action d’un<br />
«dro ne » américain qui<br />
massacre à la place d’un<br />
soldat ou d’un «spy» soviétique,<br />
Oups! russe, le métier<br />
est complètement démuni.<br />
Nous dé couvrons avec oh<br />
combien peu de surprise<br />
cette semaine, que le massacreur<br />
du colonel Kadhafi<br />
serait un infiltré français qui<br />
était en mission pour empêcher<br />
le dévoilement d’un<br />
scandale politique devenu<br />
un secret d’État, cou vert par<br />
les Nations Unies. The Ex -<br />
pen dable 2 pourrait répon -<br />
dre à ce genre d’interrogation.<br />
Quelle pres se internationale<br />
est-elle dotée d’un «<br />
drone » médiatique pour<br />
sur voler une zone dangereuse<br />
fragilisée par l’armée ou des<br />
rebelles, ou quel «broadcast »<br />
peut-il se louer les services d’une<br />
firme de « drones » autorisée,<br />
comme à l’époque des hélicos<br />
Bell-Iroquois d’anciens marines<br />
américains pos tés près de Saigon?<br />
Là, The Expendable 2 ne répond<br />
pas à cette question. La réponse<br />
n’est pas évidente, à moins de<br />
con sidérer un tel possesseur com -<br />
me étant un agent autorisé de l’armée<br />
en relation avec les lois post<br />
11 septembre 2001. The Expen -<br />
dable 2 ne tient pas compte de<br />
cette donnée. Curieux !<br />
La scène est spaghetti et sanglante.<br />
Mais, n’apporte rien de<br />
neuf sur l’actualité qui nous per-<br />
mettrait de mieux traiter un tel<br />
article. Si elle présente un groupe<br />
d’élite d’intervention, elle pourrait<br />
ressembler à une affaire de «<br />
CONTRAS », en Colombie, ou<br />
un échange entre mafiosos lourde-<br />
ment armés. Non, elle va chercher<br />
un mélange d’horizons de Saigon<br />
et d’avions de la 2 e.. Le format en<br />
est un de guerre malgré une muse<br />
civile. Allez donc voir le film dans<br />
sa version allemande,<br />
vous m’en ferez part<br />
de l’effet. Surtout avec<br />
la face d’un Schwarzy.<br />
Les acteurs sont appelés<br />
en renfort et, malgré<br />
leur passé dans un<br />
gen re, le film reste<br />
sans intelligence pour<br />
le cinéphile d’aujourd’hui.<br />
Et, ce cinéma<br />
ne nous instruit pas,<br />
nous journalistes, sur<br />
ce qui suit.<br />
C’est comme les<br />
pistoleros du Far West<br />
ou les pas de Django<br />
sur le plancher d’un<br />
bar. Mieux, de la locomotive<br />
à vapeur qui<br />
arrive au poste d’arrêt<br />
du remplissage. C’est<br />
devenu folklorique,<br />
nos talgique, mais<br />
Hol lywood doit sûrement<br />
avoir conservé<br />
des mo dèles dans ses<br />
studios. Je dois ain si<br />
avouer que le bruit de l’hélico<br />
Chinook ou Bell UH1 Iroquois «<br />
mo dèle Saigon » me manque.<br />
Ques tion d’adrénaline. Le modèle<br />
ahuri du « Apache » est un peu<br />
trop turbo à mon goût et m’enlève<br />
la fièvre humaine pour l’hébétude.<br />
Ses canons nu mé ri ques et ses lan -<br />
ces missiles me privent des<br />
mitrail leuses et des US snipers<br />
perchés près des portes latérales.<br />
C’est d’ail leurs l’objectif du<br />
«drone » dans un mas sacre. Rien<br />
de con ventionnel quand on assassine<br />
avec des machines. Économie<br />
humaine, dit-on, au Pen -<br />
tagone.<br />
Je me sentais de la partie,<br />
mais un film avec l’Apache m’ -<br />
écar te tout simplement du cinéma<br />
«ci toyen» et de la couverture de<br />
presse spécialisée. Le modèle AH-<br />
1 Cobra, qui a suivi même un peu<br />
plus rapide, me plaisait encore.<br />
Mais je fréquente parfois les sa -<br />
lons technologiques de l’aviation<br />
et de l’auto par hobby, ce sont des<br />
reli ques inutiles devant un « drone<br />
»totalement inconnu des reporters<br />
et correspondants de guerre ac -<br />
crédités.<br />
Quelle est alors donc le point<br />
faible d’un « drone » ? Même si la<br />
question n’est nécessairement<br />
sou levée, celle du « Air Force<br />
One», puisqu’il serait équipé et<br />
accompagné pour répondre à une<br />
attaque sérieuse ? Et, que le cinéma<br />
américain pèse lourd sur<br />
l’ignorance de ses adversaires. Le<br />
Squadron One présidentiel et le<br />
Lockheed Martin VH-71 sont-ils à<br />
toute épreuve ? Ah, il parle de<br />
liberté ! De liberté de presse.<br />
Allez donc vous-même po ser<br />
la question chez Sikorsky quand<br />
ils font des tests de routines sur les<br />
hélicos du genre. Un vaste plateau<br />
de tournage à l’horizon quand<br />
vous passez sur l’autoroute 15,<br />
près de Mil ford dans l’État du<br />
Con nec ticut, aux Etats Unis. Moi<br />
je n’irai personnellement pas.<br />
Même sur la route du cinéma. Je<br />
me contente de leur démonstra-<br />
tion sur leur site Web.<br />
Je termine cet article en pensant<br />
aux potentielles conséquences<br />
d’une telle audace, mais<br />
en réalité d’une telle folie puisque<br />
le président américain, c’est-àdire<br />
ses hommes à tout faire, pourraient<br />
décider d’éliminer une telle<br />
impertinence. Ils ont le pouvoir.<br />
Mais, sachez, monsieur, on est<br />
tout simplement sur la route du<br />
cinéma, cette scène n’existe même<br />
pas en cartoon hollywoodien.<br />
Merci d’y croire!<br />
lovinsky2008@gmail.com
Les obsèques de Jacques Ardouin « Doudou » Chancy<br />
Suite de la page 7<br />
bration de la vie du disparu. Le<br />
trompettiste a, en playback, interprété<br />
deux superbes pièces de son<br />
riche répertoire. Il l’a fait avec<br />
âme et a, encore une fois, prouvé<br />
son grand talent de trompettiste. Il<br />
comprit bien que le temps était<br />
compté. Après la deuxième pièce,<br />
il fit signe à Gérald Désir, l’ingénieur<br />
du son, pour lui dire que<br />
c’était sa dernière. Voilà un musicien<br />
qui sait comment gérer le<br />
temps.<br />
L’Orchestre Septentrional a<br />
fait un geste empreint de solidarité,<br />
d’admiration et de générosité, à<br />
travers Club Septen d’Amérique.<br />
Le président de cette organisation,<br />
au nom de l’Orchestre<br />
Septentrional, a remis une plaque<br />
à la famille Chancy, en hommage<br />
à Doudou. À la demande de<br />
François Victor, Léon Dimanche<br />
l’a reçue au nom de la famille puis<br />
l’a remise à Loubert quand celuici<br />
arriva. Le maître de cérémonie,<br />
Guy Evans Ford, a ensuite introduit<br />
le professeur Eddy Mésidor,<br />
qui n’était pas prévu au programme,<br />
comme il l’a bien expliqué. Il<br />
faut dire que le professeur était très<br />
concis dans son message de circonstance.<br />
Il a parlé des qualités<br />
de Doudou Chancy et présenté ses<br />
sympathies à la famille, tout aussi<br />
bien aux musiciens d’ici et<br />
d’ailleurs. Je ne saurais oublier<br />
Captain Bill, qui a entrepris le<br />
voyage d’Haïti pour venir rendre<br />
hommage à son ami. Il a brièvement<br />
présenté les grands attributs<br />
du saxophoniste et rappelé ses<br />
qualités de philanthrope.<br />
Après la prestation d’Edy<br />
Brisseaux, Jocelyne Dorismé a<br />
interprété une chanson gravée sur<br />
son nouvel album, avant que le<br />
groupe Impresyon fasse sa<br />
besogne. Ce groupe musical a<br />
servi d’orchestre accompagnateur<br />
(house band) à tous les musiciens<br />
qui ont défilé au cours de la célébration.<br />
Il a débuté la célébration<br />
avec la chanson « It wasn’t meant<br />
to be » du groupe Nu Look.<br />
C’était une constellation de musiciens<br />
présente à Brasserie Créole<br />
dans le cadre de cette célébration.<br />
Mais, il y avait plus de saxophonistes<br />
que d’autres instrumentistes<br />
célébrant la vie de Doudou. Jean<br />
Vinski, également saxophoniste, a<br />
impressionné tout le monde, interprétant<br />
avec brillo la chanson «<br />
Haïti » du Skah-Shah # 1 et a<br />
magistralement exécuté « Dans la<br />
vie » des Shleu-Shleu. Vinski l’a si<br />
bien fait dans les deux occasions<br />
que Loubert Chancy se leva pour<br />
lui donner une accolade sincère.<br />
Le maître de cérémonie a<br />
ensuite appelé et introduit Michel<br />
Batista, qui n’était même pas présent.<br />
Il prit Frantz Casimir (Fanfan<br />
Panama) pour Michel Batista,<br />
qu’il a annoncé en grande pompe,<br />
demandant au public d’applaudir<br />
très fort Michel Batista. Errare<br />
humanum es. Ce n’était pas<br />
Michel Batista. Il était, peut-être,<br />
là avec nous en esprit. Gérard<br />
Daniel nous a fait revivre « A<br />
l’aventure » des Shleu-Shleu de<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Dada Jackaman. C’était vraiment<br />
bien. Ce saxophoniste se passe de<br />
présentation. Il a un son rare qui<br />
permet de l’identifier dès les premières<br />
notes. Le groupe<br />
Impresyon a aussi offert la chanson<br />
«Aux Antilles » du Tabou<br />
Combo, chantée par Fanfan Tibòt,<br />
avec Gary Josama à la guitare et<br />
Jocel Alméus aux claviers, sous le<br />
contrôle de la section rythmique<br />
du groupe Impresyon. Vinski a<br />
joué les lignes mélodiques de cette<br />
chanson, à la grande surprise de<br />
Fanfan Ti Bòt. Bouyou Ambroise<br />
a improvisé un magnifique solo et<br />
Couloute a pris la relève.<br />
King Kino a encore chanté<br />
« Don’t you know I love you »<br />
pour rappeler que Doudou avait<br />
rendu l’âme pendant qu’il interprétait<br />
cette chanson, le dimanche<br />
16 septembre, aux environs de 2<br />
h. du matin. Puis, Gérard Daniel a<br />
signalé l’intro de la chanson «<br />
Moun damou» des Shleu-Shleu et<br />
laissa l’intervalle à Bouyou et<br />
Vinski pour qu’ils exhibent leur<br />
grand talent. Peddy, de son nom<br />
de baptême Jean-Claude Pierre-<br />
Charles, a été invité sur le podium<br />
par le maître de cérémonie, pour<br />
chanter ce tube « Moun damou »,<br />
qui garde encore toute sa fraîcheur.<br />
Il faut dire que Peddy était<br />
chanteur des Shleu Shleu première<br />
version. Jean Marc Montrose a<br />
aussi fait étalage de son talent de<br />
saxophoniste. Je trouve que les<br />
musiciens du groupe Impresyon<br />
sont très talentueux, une formation<br />
musicale à suivre.<br />
Pour clôturer la soirée, le<br />
maestro Georges Loubert Chancy<br />
a remercié tout le monde de sa<br />
présence et soutien. Puis, il a<br />
expliqué le lien qui existait entre<br />
Doudou et lui. Il dit qu’en additionnant<br />
son âge puis celui de<br />
Doudou séparément, il obtient le<br />
même chiffre dans les deux cas. Il<br />
reste à savoir ce que nous dit le<br />
symbolisme des nombres à propos<br />
du chiffre 8 ou bien ce que<br />
peut nous expliquer la symbolique<br />
des chiffres en rapport au nombre<br />
8. Loubert a aussi déclaré qu’il va<br />
continuer l’œuvre de son frère à<br />
travers JAKAM, un sigle qu’il traduit<br />
ce soir encore par Jènn<br />
Ayisyen Kap Aprann Muzik.<br />
JAKAM est une fondation, une<br />
compagnie de Production légale<br />
de Doudou Chancy. Loubert a<br />
souligné qu’il ne pourra pas tout<br />
faire seul. Il aura besoin de l’assistance<br />
de tous, dit-il.<br />
Jacques Ceran, un ami de<br />
vieille date de la famille Chancy,<br />
se chargeait de la logistique,<br />
pour empêcher un déferlement<br />
inutile sur le podium. Il avait<br />
suivi l’ordre du jour, garantissant<br />
ainsi l’exécution du programme<br />
conçu pour cette soirée<br />
spéciale. Tout était fait<br />
selon ses directives. Il a réussi<br />
puisqu’il n’y a eu aucune précipitation<br />
ni dérapage lors du<br />
défilé des artistes.<br />
La réunion au Vault Café<br />
Immédiatement après la mise<br />
en terre, on s’était rendu au<br />
Vault Café où s’était produite<br />
une agape fraternelle. Le père de<br />
Doudou, M. Oreste Chancy, un<br />
nonagénaire, avait la possibilité<br />
de s’exprimer pour partager<br />
avec nous ce qu’il ressent après<br />
le départ prématuré de ce fils<br />
qu’il aimait tant et aime encore.<br />
Il faut dire que son physique ne<br />
reflète pas son âge. M. Chancy a<br />
plutôt l’air d’un septuagénaire.<br />
King Kino s’est assigné le<br />
rôle de chevalier de la paix, ce<br />
samedi 22 septembre 2012,<br />
entraînant Cubano vers la table<br />
de Loubert Chancy afin d’inciter<br />
la réconciliation de ces deux<br />
musiciens, et pour qu’ils fassent la<br />
paix. Cubano et Loubert se sont<br />
donnés la main et ont eu un franc<br />
dialogue, sous la mitraille presque<br />
collective de photographes tous<br />
genres confondus et devant les<br />
lentilles de caméras vidéos. Qui<br />
sait ce que demain enfantera ?<br />
C’est un geste de grandeur que<br />
tout le monde a apprécié. Kino<br />
était revenu près du bar pour nous<br />
faire part de cette bonne nouvelle.<br />
Avant de laisser l’enceinte,<br />
Cubano nous a présentés une boutade<br />
en présence de Fanfan TiBòt<br />
et Shoubou du Tabou Combo, de<br />
Jean-Robert Dorlette, de Gérald<br />
Jean, ancien joueur du Victory<br />
Sportif Club d’Haïti, et d’autres<br />
amis. Cubano, grand taquin et<br />
pince sans rire de tous les temps,<br />
dit à Shoubou : « Tabou Combo<br />
pa bezwen pè, li twò ta pou<br />
Loubert ak mwen kraze Tabou ».<br />
C’était le rire sans réserve qu’il a<br />
incité. Si Cubano et Loubert<br />
avaient juré de ne plus se parler, le<br />
geste accompli au Vault Café<br />
représente bien leur prière de<br />
confession. Dieu les pardonne<br />
9<br />
déjà. Il faut qu’ils se servent de la<br />
Transition prématurée de Doudou<br />
Chancy pour méditer sur la vie et<br />
comprendre que l’avenir ne nous<br />
appartient pas. Il est à Dieu. Il faut<br />
qu’ils profitent du présent dans<br />
toute sa plénitude pour réaliser au<br />
moins une bonne partie de leurs<br />
rêves. Les nuages se sont maintenant<br />
dispersés. En plein jour, les<br />
étoiles scintillaient au ciel du Vault<br />
Café : Loubert Chancy, Cubano,<br />
Arsène Apollon, Fanfan Tibòt,<br />
Shoubou, King Kino, etc. Les<br />
musiciens de la « Nouvelle<br />
Génération » n’étaient ni au parloir<br />
funèbre, ni à la célébration de<br />
la vie du défunt, ni a l’église, ni au<br />
cimetière, non plus au Vault Café.<br />
Ainsi, nous avons passé quelques<br />
heures ensemble en compagnie de<br />
la famille Chancy, dans la paix, le<br />
respect et la tranquillité d’esprit.<br />
Vers 5 h 30 p.m., nous avons vidé<br />
les lieux, emportant avec nous<br />
tous les bons souvenirs que<br />
Doudou Chancy nous a laissés. Il<br />
nous devance d’un pas.<br />
Nous détenons tous un billet<br />
aller-simple pour entreprendre le<br />
voyage vers ce monde encore<br />
inconnu qui nous attend tous. Le<br />
temps, l’âge, les saisons, notre statut<br />
social, les acquisitions matérielles<br />
ne peuvent ni retarder, ni<br />
changer l’heure de notre départ<br />
vers ce Nouveau Monde. Soyez<br />
prêts et n’ayez pas peur, comme<br />
l’avait dit le prêtre dans son homélie.<br />
Je renouvelle mes sincères<br />
condoléances aux membres de la<br />
famille Chancy. Que Dieu les<br />
accompagne, les bénisse et les<br />
protège, maintenant et dans les<br />
jours à venir.<br />
robertnoel22@yahoo.com
10<br />
ÉDITORIAL<br />
Le gouvernement Martel ly-<br />
Lamo the se trouve blo qué<br />
à un point d’où il ne sait<br />
quelle direction prendre.<br />
Du train où vont les cho -<br />
ses, le quinquennat de Sweet Mickey<br />
court le risque de parvenir à une fin<br />
brutale. Bien que le musicien du<br />
com pas devenu président ne semble<br />
pas trop bien saisir le dan ger qui le<br />
guette, il flaire un mau vais sort et<br />
mène une campa gne d’arrière-garde<br />
contre tous ceux en qui il trouve des<br />
opposants, décidé de trouver ailleurs<br />
les causes de son malheur. S’il est<br />
encore possible de sauver le reste de<br />
son mandat, s’il en a vraiment envie,<br />
l’actuel occupant du Palais national<br />
doit opter pour diriger le pays au -<br />
trement. Sinon, les blessures politiques<br />
qu’il s’est auto-infligées se ré -<br />
vèleront fatales. Car le président<br />
Mar telly a pratiquement franchi le<br />
point de non retour, se trouvant dans<br />
l’antichambre même d’une dé faite<br />
politique sans précédent.<br />
Contrairement aux attentes générales,<br />
immédiatement après son in -<br />
vestiture, Joseph Michel Mar tel ly est<br />
tombé sous le charme de Sweet Mic -<br />
key. Dans ses interventions publi ques<br />
et officielles, ses gestes et ses décisions<br />
s’inspirent du chanteur et de<br />
l’artiste, donnant à plus d’un l’occasion<br />
de se demander s’il n’y a pas eu<br />
maldonne dans le choix du dernier<br />
président haïtien. Les seize mois de<br />
l’administration Martelly, d’abord en<br />
tandem avec Garry Conille, puis avec<br />
Laurent Lamothe, sont jalonnés d’incidents,<br />
de propos, et même de décisions<br />
jugés incompatibles avec le statut<br />
du premier cito yen du pays et<br />
opposées à l’exercice des pouvoirs du<br />
chef de l’État. De ses premiers es -<br />
clandres avec des journalistes aux<br />
scandales ayant éclaté en cascade au<br />
sein du gouvernement Martelly-<br />
Lamothe, en passant par l’arrestation<br />
suivie d’incarcération illégales d’un<br />
parlementaire en fonction, le chef de<br />
l’État, par man que de sagesse et son<br />
arrogance in contrôlée, parvient à<br />
avoir sur le dos de larges secteurs de<br />
la vie nationale. Guidé par le réflexe<br />
de baroudeur cul tivé dans l’univers<br />
de Sweet Mickey, il ne laisse plus d’ -<br />
es pace à la réflexion constructive et<br />
au dialogue fructueux, s’enfonçant<br />
tête baissée dans ses dérives anti-dé -<br />
mocratiques. Entouré de flatteurs,<br />
d’homme et de femmes à l’ échine<br />
sou ple, qui n’ osent point contredire<br />
ses penchants naturels, il se laisse al -<br />
ler tout droit dans la dé mesure, tel<br />
une pierre lancée que rien ne peut<br />
arrêter dans son parcours.<br />
La contestation au gouvernement<br />
Martelly-Lamothe, qui se ré pand<br />
dans les rues sous forme de manifestations<br />
dans les villes du Cap Haïtien,<br />
des Cayes, à la capitale et ailleurs,<br />
char rient une longue liste de revendications.<br />
Le caractère dangereux de la<br />
mobilisation anti-Martelly observée<br />
jusqu’ici vient du fait que des coalitions<br />
sont nées avec des secteurs jadis<br />
à couteaux tirés. L’opposition à Mi -<br />
chel Martel ly gagne les rues et fait<br />
entendre sa voix sur la place publique<br />
aussi bien que dans les média, notamment<br />
dans le cadre d’émissions po li -<br />
tiques diffusées dans la majorité des<br />
statons de radio du pays. C’est ce qui<br />
explique la présence dans les manifestations<br />
de personnalités représentant<br />
des secteurs généralement aux<br />
an tipodes les uns des autres.<br />
Si un certain secteur de la presse,<br />
une bonne tranche du Parle ment, la<br />
classe politique en général ainsi que<br />
de larges franges de la vie nationale<br />
s’insurgeaient, depuis quelque temps<br />
déjà, en opposants po tentiels au gouvernement<br />
en place, une nouvelle<br />
vague de mé con tents, dont les be -<br />
soins n’ont pas été comblés, ont<br />
rejoint récemment les rangs des con -<br />
tes tataires. Le chef de l’État démon -<br />
tre son totale ignorance de la présente<br />
réalité sociopolitique en déclarant<br />
n’être pas «magicien », exhortant à la<br />
patience ceux qui ont faim, les chômeurs,<br />
les quelque 300 000 person -<br />
nes vivant encore sous les tentes et<br />
bien d’ autres encore. Là aussi, il<br />
s’inspire de son prédécesseur René<br />
Pré val qui, confronté à la grogne<br />
populaire, avait invité les mécontents<br />
à «na ger pou n soti ». Ou encore, prévoyant<br />
des manifestations con tre son<br />
gouvernement, M. Préval avait proposé<br />
aux protestataires de « passer<br />
me chercher » pour vous accompagner.<br />
Ce sentiment de mé pris à<br />
l’égard des citoyens et ci toyen nes,<br />
exigeant une gestion éclairée de la<br />
chose publique par l’équipe au pouvoir,<br />
est exprimé dans le même esprit<br />
par le Premier ministre. Laurent<br />
Lamo the assimile à des « mercenaires<br />
» ceux qui de mandent aux dirigeants<br />
d’attaquer immédiatement les<br />
grands maux dont souffre la nation<br />
tout en rappelant à Michel Martelly<br />
que ses promesses électorales n’ont<br />
pas été retenues.<br />
Tout cela traduit l’insulte et l’arrogance<br />
permanentes affichées par le<br />
régime Martelly-Lamothe à l’égard<br />
des citoyens exprimant leurs justes<br />
revendications. L’inha bilité de l’équipe<br />
au pouvoir à jauger objectivement<br />
la colère qui s’est accumulée au fils<br />
des seize der niers mois, et à prendre<br />
en ur gence des mesures appropriées,<br />
constitue la fissure béante dans la cuirasse<br />
d’un président essoufflé avant<br />
même d’arriver au milieu de son<br />
quinquennat.<br />
Pour comble de malheur, les événements<br />
des quatre dernières semai -<br />
nes n’ont fait qu’enfoncer davantage<br />
le gouvernement Martel ly-Lamothe.<br />
Non content d’avoir nourri le mécontentement<br />
et grossi dangereusement<br />
les rangs des mé contents, le pouvoir<br />
paraît incapa ble de sortir du gouffre<br />
rendu encore plus profond par les<br />
récents événements. À la crise, déjà<br />
en gestation, née de la tentative du<br />
président Martelly de mettre en place<br />
un con seil électoral permanent fait<br />
sur mesure, toujours en formation,<br />
pa ral lèlement avec celle qui sévit<br />
dans le système judiciaire, et qui con -<br />
cerne la Cour de cassation, s’ajoutent<br />
d’autres scandales. La première dame<br />
et le fils aîné du président sont l’objet<br />
d’une poursuite judiciaire pour cor-<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Pas de rouspétances ni d’accusations,<br />
l’échec de Michel Martelly est auto-infligé<br />
ruption présumée. La mise en disponibilité<br />
du com missaire du gouvernement<br />
a déclenché de nouvelles accusations,<br />
encore plus graves, à l’en -<br />
con tre de deux hauts fonctionnaires<br />
du gouvernement, alliés proches du<br />
président.<br />
En effet, Me Jean Renel Sénatus,<br />
mis en disponibilité par le ministre de<br />
la Justice, Jean Renel Sanon, sous<br />
l’accusation d’insubordination, con -<br />
tre-attaque et déclare au sujet de son<br />
ex-patron : « C’est un homme au pas -<br />
sé douteux. Il est impliqué dans la<br />
prostitution juvénile. N’était-ce son<br />
statut de minis tre, je l’aurais déjà<br />
arrêté. Jean Re nel Sanon tire ses<br />
avoirs du narcotrafic. Il est de mèche<br />
avec des narco- trafiquants. Lui et<br />
Josué Pier re-Louis sont des corrompus.<br />
Des prostitués politiques ». Ces<br />
der nières révélations de Me Séna tus<br />
concernant M. Pierre-Louis, récemment<br />
nommé à la tête du Con seil<br />
électoral par le président Martelly,<br />
met en doute l’intégrité de l’organisme<br />
électoral. De même que le ministère<br />
de la Justice.<br />
À la lumière de tous ces faits,<br />
imputables uniquement au chef de<br />
l’État, dont le comportement et le<br />
choix de ses collaborateurs sont à<br />
l’origine de ces crises à rebondissement<br />
qui secouent son gouvernement,<br />
Michel Martelly se fourvoie<br />
s’il croie pouvoir remonter le courant<br />
en rouspétant et en lançant des accusations<br />
contre ses détracteurs. S’il lui<br />
reste encore une chance de sauver le<br />
reste de son mandat, c’est celle offerte<br />
par des négociations et la concertation<br />
en vue d’une refonte de son gouvernement.<br />
Haïti-Observateur<br />
P.O. Box 356237<br />
Briarwood, NY<br />
11435-6235<br />
Tél. (718) 812-<br />
2820
EDITORIAL<br />
The Martelly-Lamoth Go -<br />
ver nment is stuck at a<br />
point where they don’t<br />
know what direction to<br />
take. At this rate, Sweet<br />
Mickey’s five-year mandate runs<br />
the risk of reaching an abrupt and<br />
premature end. Although the “compas”<br />
musician-turned-president<br />
doesn’t seem to see the impending<br />
danger, he smells bad luck coming<br />
to the extent of leading a rearguard<br />
campaign against all those he perceives<br />
as being his opponents, having<br />
decided to find the causes of his<br />
misfortune elsewhere. It’s still possible<br />
to save the remainder of his<br />
term, if he really wanted to do so,<br />
but the <strong>current</strong> occupant of the<br />
National Palace must opt forrunning<br />
the country differently. Other -<br />
wise, his politically self-inflicted<br />
wounds will prove fatal. For Presi -<br />
dent Martelly has almost reached<br />
the point of no return, finding himself<br />
in the antechamber of an un -<br />
precedented political defeat.<br />
Contrary to general expectations,<br />
immediately after his inauguration,<br />
Joseph Michel Martelly<br />
found himself under the spell of<br />
Sweet Mickey. In his public and of -<br />
ficial interventions, his actions and<br />
decisions are based on the singer’s<br />
attitude and temperament of the<br />
artist as he is known, leading many<br />
to ask if there were no misdeal in<br />
the choice of the most recent Hai -<br />
tian president. Because, sixteen<br />
months into the Martelly administration,<br />
first in tandem with Garry<br />
Conille, then with Laurent Lamo -<br />
the; the administration is filled with<br />
incidents, exchanges, and even de -<br />
cisions deemed incompatible with<br />
the status of the first citizen of the<br />
country; and contrary to the standard<br />
operating procedure which is<br />
deemed appropriate for the Head of<br />
State to exercise power. From his<br />
first outbursts with journalists to a<br />
string of scandals that have erupted<br />
in the Martelly-Lamothe government,<br />
including the illegal arrest<br />
and subsequent incarceration of a<br />
seated parliamentarian, the Head of<br />
State, for lack of wisdom and un -<br />
controlled arrogance, manages to<br />
turn large sectors of the country<br />
against him. Guided by the reflex of<br />
the street fighter cultivated in the<br />
world of Sweet Mickey, he leaves<br />
no room for constructive reflection,<br />
pro ductive dialogue, or compromise,<br />
thus sinking headlong into his<br />
anti-democratic excesses. Sur -<br />
round ed by flatterers, subservient<br />
men and women, who dare not contradict<br />
his natural inclinations, he<br />
indulges straight in excesses, like a<br />
rolling stone becoming unstoppable<br />
in its path.<br />
The protest movement against<br />
the Martelly-Lamothe government,<br />
which pervades the streets through<br />
demonstrations in the cities of Cap<br />
Hai tien, Les Cayes, in the capital<br />
and elsewhere, send up a long list<br />
of demands. The dangerous nature<br />
of the anti-Martelly mobilization<br />
observed so far is that coalitions are<br />
born with sectors once at loggerheads.<br />
The opposition to Michel<br />
Mar telly spills into the streets and<br />
makes its voice heard in public<br />
squares as well as in the media, particularly<br />
on political programs<br />
broadcast on most radio stations in<br />
the country. This is what explains<br />
the presence in these events of personalities<br />
from sectors generally<br />
opposed to one another.<br />
If certain sectors of the press, a<br />
good portion of Parliament, the<br />
political class in general as well as<br />
large sections of the national life<br />
have been rebelling, for some time,<br />
becoming potential opponents to<br />
the government, a new wave of disgruntled,<br />
whose needs have not<br />
been met, recently joined the ranks<br />
of the protesters. Michel Martelly<br />
demonstrates his total ignorance of<br />
this sociopolitical reality by saying<br />
that he is not a “magician,” urging<br />
patience to the hungry, the hardcore<br />
unemployed, some 300,000 people<br />
still living in tents as well as many<br />
others. Again, he is inspired by his<br />
predecessor, René Préval who, in<br />
the face of popular discontent,<br />
invited the malcontents to “swim<br />
your way out” (“naje pou n soti.”)<br />
Or, foreseeing demonstrations<br />
against his government, Mr. Préval<br />
had proposed the protesters to “go<br />
get me” to accompany you. This<br />
feel ing of contempt for the citizens<br />
demanding responsible management<br />
of public affairs by the team<br />
in power is expressed in the same<br />
spirit by Prime Minister. Laurent<br />
La mothe equates to “mercenaries”<br />
demonstrators calling on leaders to<br />
immediately attack the evils plaguing<br />
the nation while reminding all<br />
that Michel Martelly’s campaign<br />
promises have not been met.<br />
All this prompts insult and arrogance<br />
displayed permanently by the<br />
Martelly-Lamothe regime against<br />
citizens making legitimate demands<br />
for redress of grievances. The in -<br />
ability of the government team to<br />
objectively assess the anger that has<br />
accumulated in the last sixteen<br />
months, and to take urgent and ap -<br />
propriate action, is the gaping crack<br />
in the armor of a president becoming<br />
breathless even less than<br />
halfway into his five year-term.<br />
To make matters worse, the<br />
events of the last four weeks have<br />
pushed the Martelly-Lamothe government<br />
deeper into trouble. Not<br />
con tent to have fed discontent and<br />
dangerously swollen the ranks of<br />
the disaffected, those in power<br />
seem unable to escape the abyss<br />
made deeper by recent events. To<br />
the crisis already in the making,<br />
born of out of the attempt by Pre -<br />
sident Martelly to establish a custom-made<br />
permanent electoral<br />
coun cil, still in the making; along<br />
with that besetting the judicial system,<br />
and also concerning the Supre -<br />
me Court, are added other scandals.<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
no grumbling or accusations, Michel<br />
Martelly’s failure is self-inflicted<br />
Indeed, the first lady and the eldest<br />
son of the first family are subject to<br />
citizen’s lawsuit for alleged corruption.<br />
In addition, the layoff of the<br />
Government prosecutor has triggered<br />
new accusations, even worse,<br />
against two senior government officials,<br />
close allies of the president.<br />
Lawyer Jean Renel Sénatus fired<br />
by the Minister of Justice, Jean<br />
Renel Sanon, on charges of insubordination,<br />
according to Mr. Sanon,<br />
counter-attacked by saying this<br />
about his ex-boss: “This is a man<br />
with shady past. He is involved in<br />
prostitution. Were it not for his<br />
status of a Minister, i would have<br />
already stopped Jean Renel Sa -<br />
non who profits from drug trafficking.<br />
He is in cahoots with<br />
drug traffickers. He and Joshua<br />
Pierre-Louis are corrupt. They<br />
are political prostitutes.” These<br />
11<br />
latest revelations concerning<br />
Messrs. Sénatus and Pierre-Louis,<br />
the latter recently appointed head of<br />
the Electoral Council by President<br />
Martelly, call into question the in -<br />
tegrity of the electoral body; as well<br />
as the Ministry of Justice.<br />
In light of all these facts solely<br />
attributable to the Head of State,<br />
whose behavior and choices of his<br />
aides are responsible for these<br />
bounding crises shaking his government,<br />
Michel Martelly is terribly<br />
mistaken if he believes he can<br />
go against the tide by grumbling<br />
and throwing accusations against<br />
his detractors. If, indeed, he still has<br />
a chance to save what remains of<br />
his mandate, it’s only through<br />
negotiations and dialogue in order<br />
to be able to thoroughly overhaul<br />
the government.<br />
Haïti-Observateur<br />
P.O. Box 356237<br />
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2820
12<br />
Talking about Tourism in<br />
Haiti? Food for thought<br />
By irlène Augustin-Whiteman<br />
The beginning of September found me in Israel and<br />
Palestine, where I toured for a week. I love to travel, to<br />
feast on exotic dishes, to rub my soul on the local culture,<br />
and my inner tourist, once satisfied after seeing all<br />
the spots that I could see in intensive visits that let no<br />
chance of boredom when I am in transit, I love it just<br />
as much coming back home<br />
But we, Haitians, wherever we go, have a propensity<br />
to observe the regional activities, the local hubbub,<br />
note the modern urbanism of the place, and then think<br />
about Haiti. It is that we carry her in our heart as an<br />
everlasting subliminal bruise that wakes up and hurts<br />
by comparison. This is true of the generations that are<br />
gone without having effected any change in her situation;<br />
as well as the ones of today, we their offspring,<br />
who sometimes despair, but still hope, rich in ideas that<br />
we are, but powerless when it comes to financial<br />
resources...<br />
The modern Holy Land is a huge tourist trap, and<br />
let this be taken as a great compliment. Israelis and<br />
Palestinians reveal themselves to be practical people<br />
who know how to profit from the cultural mixture of<br />
the old tribes with whom they rubbed elbows; the latter<br />
are found in the Bible as Canaanites, Jebusites,<br />
Ammonites, Edomites, Hittites… but Christians and<br />
Muslims as well, to fashion their six thousand year-old<br />
culture that is today typically Israeli and Palestinian.<br />
They know how to best exploit their sites, many of<br />
which have the primacy such as the Way to Golgotha,<br />
the Wailing Wall, the Dome of the Rock in Jerusalem;<br />
and in Palestine, Nazareth, the Jordan River, the walls<br />
of Jericho, “the most ancient city of the world,” where<br />
it feels just awesome to walk, and the excavations of<br />
which have revealed that it predates the modern era by<br />
more than 9000 years. (1)<br />
On the road to Jericho, for example, an important<br />
stop will let one admire the sycamore — very green<br />
and healthy — the very tree on which, more than two<br />
thousand years ago, Zacchaeus who was a little short<br />
man climbed, in order to be able to see Jesus walking<br />
among the crowd (Luke 19: 1-10.) In Capernaum, you<br />
can look at the foundations of the house where the<br />
Lord healed of fever Peter’s mother-in-law (Mat 8:14.)<br />
At the Jordan River, one can be baptized — or at least<br />
soak one’s feet —in the very spot where Jesus was<br />
baptized by John (Mark 1:9.) And of the authenticity<br />
of all these places and artifacts that the amused visitor<br />
takes in with just a grain of skepticism, the locals are<br />
ready to swear casually on a stack of bibles.<br />
So to see these buses, omnibuses and minibuses,<br />
either pass on the road, carrying thousands of visitors<br />
throughout the land, or aligned together at the stops for<br />
sightseeing or meals, to be part oneself, whether<br />
demophobic, claustrophobic or not, of these compact<br />
and bustling crowds at certain spots, we wonder: do<br />
we not also have in Haiti sites that would attract curiosity<br />
seekers, lovers of novelty, scientists?... Here in the<br />
Holy Land, the small shopkeeper, the innkeeper, the<br />
restaurateur, the seller of the ubiquitous falafel (fried<br />
chickpea ball) at the greasy spoon stand, etc. are thriving<br />
and the State itself derives its profits through<br />
taxes...<br />
In 1993, during the celebrations of the 500th an ni -<br />
ver sary of the discovery of America, I wrote an un pu -<br />
blished poem, ‘Considerations sur Christophe Co -<br />
lumb,’ in English: ‘A View on Christopher<br />
Columbus’. I said in different passages:<br />
“Why don’t we, following our neighbors’ example<br />
Erect a lighthouse or yet an obelisk<br />
Where “he set foot” on firm ground the first time<br />
in the Bay,<br />
A hotel in his name where “he slept his first night,’<br />
A Nativité Museum right where “the fort was built”?...<br />
There will be visitors! The indulgent tourist<br />
Only wants to relax, see and hear something new.<br />
Show him some wax figures, tell him a tale or two,<br />
And a buzzing business district will spring around.<br />
Will share in the profits, the State, the peddler,<br />
The big business person, the small entrepreneur…<br />
And Haiti, our homeland, the mother who bore us,<br />
Will rise out of her pains,<br />
Her ruins,<br />
Her ashes!”<br />
I hold Constantin Henriquez’s 1932 publication,<br />
prefaced by Luc Grimard, “Our Cities and Our<br />
Villages,” which describes in alphabetical order the<br />
historic and scenic sites of each of our towns. Are these<br />
sites still extant? Otherwise, could they be revived or<br />
rebuilt, and could we then invite the Haitian and foreign<br />
tourists to come and see them? We would have,<br />
however, to start with the construction of our roads, of<br />
itself an enormous endeavor that would involve for a<br />
time some hefty funds!<br />
An enormous endeavor, but definitely feasible!<br />
And exactly of that, we will be talking about next time!<br />
(1) Guide Touristique de Jéricho et ses Alentours,<br />
(Guide for visitors: Jericho and its Environments), Dr.<br />
Adel Ayala, Translation: Claire Hauquin, published<br />
2011 by PACE, Ramallah, Palestine.<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Le tourisme en Haïti ?...<br />
Matières à réflexion<br />
Par irlène Augustin Whiteman<br />
Le début du mois de septembre m’a retrouvée en Israël et<br />
en Palestine, pour une tournée d’une semaine. J’adore<br />
voyager, me régaler de plats exotiques, me frotter l’âme<br />
à la culture locale, et mon touriste intérieur une fois satisfait<br />
en des visites intensives des lieux, qui n’accordent<br />
aucune chance à l’ennui quand je suis en transit, j’adore<br />
tout autant rentrer au logis.<br />
Mais nous autres Haïtiens, partout où nous allons,<br />
avons une propension à observer de près les activités<br />
régionales, le brouhaha local, à noter l’urbanisme moderne<br />
de l’endroit, et à penser à Haïti. C’est que nous la portons<br />
dans notre cœur comme une éternelle meurtrissure<br />
subliminale qui se réveille et fait mal à la comparaison.<br />
Cela est vrai des générations qui sont parties sans avoir pu<br />
rien changer à sa situation, autant que de nous, leurs rejetons,<br />
qui désespérons parfois, mais espérons encore,<br />
riches d’idées que nous sommes, mais impuissants quant<br />
aux ressources financières…<br />
La Terre Sainte moderne se présente comme un vaste<br />
piège à touristes, et que cela soit entendu comme un beau<br />
compliment. Les Israéliens et les Palestiniens se révèlent<br />
des gens au sens pratique qui ont su profiter de la mixture<br />
culturelle des peuplades anciennes auxquelles ils se<br />
sont frottés, et retrouvées dans la Bible comme<br />
Cananéens, Jébuséens, Ammonites, Edomites, Hittites…<br />
mais aussi chrétiens et musulmans, pour façonner leur<br />
propre culture vieille d’environ six mille ans, aujourd’hui<br />
typiquement israélienne et palestinienne. Ils savent finement<br />
exploiter leurs sites, dont plusieurs possèdent la primauté,<br />
comme le Chemin du Golgotha, le Mur des<br />
Lamentations, le Dôme du Rocher, à Jérusalem, et en<br />
Palestine, Nazareth, la rivière du Jourdain, les murs de<br />
Jéricho, cette ville, « la plus ancienne au monde » dont<br />
c’est un émerveillement d’en fouler le sol, et que les<br />
fouilles révèlent antécédente à l’époque moderne de plus<br />
de 9000 ans. (1)<br />
Sur la route de Jéricho, par exemple, un arrêt important<br />
vous laisse admirer le sycomore — bien vert et bien<br />
portant — l’arbre même sur lequel, il y a plus de deux<br />
mille ans, Zachée, un petit bout d’homme, grimpa, pour<br />
pouvoir voir Jésus marchant au milieu de la foule (Luke<br />
19: 1-10). A Capharnaüm, se retrouvent les fondations de<br />
la maison où le Seigneur guérit de la fièvre la belle-mère<br />
de Pierre (Mat 8:14). À la rivière du Jourdain, l’on peut<br />
se faire baptiser — ou au moins se tremper les pieds —,<br />
à l’endroit même où Jésus reçut le baptême des mains de<br />
Jean (Mark 1:9). Et de l’authenticité de tous ces lieux et<br />
artéfacts, que le visiteur accepte juste avec un grain de<br />
doute amusé, les gens du pays sont prêts à jurer, de façon<br />
dégonflée, sur dix bibles entassées.<br />
Donc, à voir ces autobus, omnibus et minibus, ou<br />
passer sur les routes, véhiculant des milliers de visiteurs<br />
par tout le territoire, ou alignés à plusieurs aux arrêts des<br />
visites ou des repas, à être partie soi-même, agoraphobe,<br />
claustrophobe ou pas, de ces foules compactes et<br />
grouillantes par endroits, l’on se demande : n’avons-nous<br />
pas aussi en Haïti des sites qui attireraient les curieux, les<br />
épris de nouveauté, les scientifiques ?... Voici qu’en Terre<br />
Sainte, le petit boutiquier, l’hôtelier, le restaurateur, le<br />
débiteur de l’ubiquitaire falafel (akra fait de pois chiches)<br />
etc., prospèrent, et l’État encaisse leurs redevances…<br />
J’ai, en 1993, lors des célébrations du cinquième centenaire<br />
de la découverte de l’Amérique, écrit un poème<br />
inédit, « Considérations sur Christophe Colomb »,’ (en<br />
anglais : “A View on Christopher Colombus”). J’y<br />
disais en différents passages :<br />
« En ce qui nous concerne, tout comme nos voisins,<br />
Pourquoi ne pas élever un phare, un obélisque,<br />
Où « Colomb mit le pied » pour la première fois ?<br />
Pourquoi pas une Pension, un Hôtel à son nom<br />
Où il passa « sa première nuit sur notre sol ? »<br />
Pourquoi pas un Musée de la Nativité<br />
Sur « l’emplacement du Fort ? » Les visiteurs viendront!<br />
Le touriste bon enfant ne veut que se détendre,<br />
Voir d’autres merveilles, écouter d’autres contes.<br />
Laissez-le donc poser auprès d’une effigie;<br />
Montrez-lui Ovando touchant ‘L’Alcantara’…<br />
Et la ville alentour bourdonnera de «commerce »…<br />
Les recettes se feront par l’État, le pays,<br />
Le gros entrepreneur, la petite marchande…<br />
Haïti notre terre, notre mère nourricière,<br />
Renaîtra de ses maux,<br />
De ses ruines,<br />
De ses cendres ! »<br />
Je détiens la publication de 1932 de Constantin<br />
Henriquez, préface de Luc Grimard, « Nos Villes et Nos<br />
Bourgades » (traduction en anglais « Our Towns and<br />
Villages »), qui décrit en ordre alphabétique, de chacune<br />
de nos villes les sites historiques et pittoresques. Ces sites<br />
existent-ils toujours ? Pourrait-on les faire revivre, ou les<br />
rebâtir, et ensuite inviter le touriste haïtien et étranger à<br />
venir les voir ? Mais nous aurions à commencer par la<br />
construction de nos voies routières, cela, un projet supervaste<br />
qui commanderait des sommes imposantes !<br />
Projet vaste, mais réalisable ! Et c’est de cela que<br />
nous nous entretiendrons la fois prochaine !<br />
(1) Guide touristique de Jéricho et ses alentours, Dr.<br />
Adel Ayala, Traduction Claire Hauquin, publié 2011 par<br />
PACE, Ramallah, Palestine.<br />
Pa irlène Augustin Whiteman<br />
Touris an Ayiti?...<br />
An nou reflechi !<br />
Nan kòmansman mwa septanm ki sot pase-a, mwen te fè yon vizit yon semenn nan<br />
peyi Izrayèl ak Palestinn. Mwen renmen vwayaje anpil, manje byen, manje pla etranje,<br />
tranpe nanm mwen nan kilti lokal la, apre touris nan fon kè’m kontan ak yon seri<br />
vizit entansif ki pa bay tèt mwen okenn chans pou’m annwiye lè’m lwen, menm jan<br />
an mwen renmen retou nen lakay mwen.<br />
Men noumenm Ayi syen, nenpòt ki kote nou deplase’n ale, nou gen tandans obsève<br />
aktivite rejyon-a, mon te-desann nan<br />
lokalite-a, note ki jan lavil-la bèl e modèn,<br />
epi nou sonje Ayiti. Sè ke nou pote peyi nou<br />
nan fon kè nou tankou yon blese etènèl, men<br />
ki fè’n mal anpil kan nou sonje li e ap fè<br />
konparezon ak lòt peyi. Sa te rive jenera -<br />
syon ki mouri lontan yo ki pat kapab chanje<br />
anyen nan sitiyasyon li, menm jan avèk sa<br />
jodi yo, nou menm desandan yo, ki pafwa<br />
santi dezespwa, men k’ap espere toujou,<br />
rich ke nou ye ak lide, men i lajan nou twò<br />
kout pou’n ta fè kwakses wa...<br />
LaTè Sent kounye a se yon gwo pèlen<br />
pou touris, e ke yon moun kon prann sa kòm<br />
yon gwo konpliman. Izrayel yen ak<br />
Palestinyen gen sans pratik, e kab tire pwofi<br />
de melanj kiltirèl ansyen tribi yo te gen kontak<br />
ak yo, ke nou jwenn nan LaBib kòm<br />
moun Kanaran, Jebizeyen, moun Amon,<br />
moun peyi Edon, Itit ... men tou Kretyen ak Mme Whiteman a travaillé<br />
Mizilman, pou yo fòme kilti payo ki jodi-a, trente et un ans comme membre du<br />
apre si milan, tipikman izrayelyen ak<br />
palestinyen. Yo konnen ki jan pou eksplwate<br />
Corps Enseignant du Dé par te ment<br />
sit peyi yo, sèten ladan yo ki enpòtan anpil, de Chimie à Hunter College de New<br />
tankou Chemen Gòlgota, Moske ak Kouvèti York.<br />
Dore, Mi Lamantasyon, (moun ale la pou Madan Whiteman te pase tran-<br />
priye, ak kriye sou destriksyon dezyèm Tanp teyennan ap travay kòm Asis tan<br />
Jerizalèm-la nan lane 70 apre J-K), nan lavil Chimi nan Depatman Chi mi Onntè<br />
Jerizalèm; e nan Palestinn, lavil Nazarèt, lar- Kolèj (Hunter Col lege) nan Nouyòk<br />
ivyè Jouden, Mi Jeriko, « lavil ki pi ansyen Ms Whiteman worked thirty-<br />
nan lemon » kote w emèveye pou la, e ke one years as an Instructional Staff<br />
fouy-la demontre ke li te deja egziste plis<br />
pase 9000 an anvan tan modèn (1).<br />
member at the Chemistry De part -<br />
Sou wout Jeriko, pa egzanp, gen yon ment of Hunter College, New<br />
kote pou moun kanpe rete gade; se la yo Yorkew York.<br />
montre’w yon pye sikomò (yon pyebwa) —<br />
byen vèt e byen an sante — poutan sei menm pye bwa, ki gen demilan pase, ke Zache,<br />
ki te wotè yon ti bout siga, te oblije grenpe monte pou’l te ka wè Jezi k’ap mache nan<br />
mitan foul la (Lik 19: 1-10). Nan lavil Kafanawòm, ou jwenn fondasyon kay kote<br />
Seyè Jezi te geri bèlmè Pyè ki te gen lafyèv (Mat 8:14). Nan larivyè Jouden, yon moun<br />
ka batize — ou omwen tranpe pye’w — menm kote Jan te batize Jezi (Mak 1: 9).<br />
Kote touris-la souri nan kè’l e pran sa ak yon grenn sèl, moun peyi-a, bayo dis Bib<br />
younn sou lòt y’ap sèmante. Donk, lè yon moun wè tout otobis sayo, kamyonèt ak<br />
minibis, kap pase sou wout, k’ap pote milye vizitè nan tout peyi a, oubyen ki aliyen<br />
lè rete pou vizit ou manje midi, oumenm ki gen de lè, fèmen nan foul moun - menm<br />
si’w demofòb (moun ki pè foul), oubyen klostwofòb (moun ki pè anyen fèmen’l pre),<br />
ou mande tèt ou: eske noumenm an Ayiti nou pa gen sit tou ki ta atire moun kirye,<br />
syantis, moun ki renmen wè kote nèf,? ... Nan Tè Sent, ti ma chann-nan, ti boutikyea,<br />
otelye-a, mèt restoran-an, sa k’ap vann falafèl (akra ki fèt ak pwa chich) nan tout<br />
kwen, fè pwofi, de menm ke Leta ki tire enpo de yo…<br />
An 1993, pou selebrasyon senk san anivèsè dekouvèt LAmerik, mwen te ekri yon<br />
powèm ki pa publiye, ki rele ‘Konsiderasyon sou Kristòf Kolon’ (franse :<br />
« Considerations sur Christophe Colonb,’ angle: ‘A View on Christopher Columbus’).<br />
Mwen di nan diferan pasaj:<br />
“Nan ka ki konsène’n, tankou vwazen nou yo,<br />
pouki nou pa bati yon fa, yon obelis,<br />
kote “Kolon te poze pye’l” premye fwa sou lil-la?<br />
Pouki pa yon sant vizitè, otèl ki pote non’l<br />
kote li te pase “premye nwit sou tè nou?”<br />
Pouki pa yon Mize ki rele Nativite<br />
sou “anplasman Fò-a» ki te rele konsa-a?<br />
Vizitè va vini! Yon touris tankou yon timoun.<br />
Li vle sèlman detann li, wè mèvèy lòt peyi,<br />
renmen koute zistwa, kont k’ap tire gran jou.<br />
Kite’l poze kote yon estati.<br />
Montre li Ovando men’l sou ‘LAlkantara ‘ ...<br />
E aktivite “komès” va fè wonn lavil-la ...<br />
Tout moun va pwofite; Leta va fè revni,<br />
menm jan ak peyi a,<br />
ti antreprenè, ti machan-nan ...<br />
Ayiti tè nou-an, manman ki nouri nou,<br />
va soti nan malè,<br />
nan dekonm,<br />
anba sann chabon ki kouvri li!”<br />
Men mwen gen liv Constantin Henriquez te pibliye an 1932, ak prefas Luc<br />
Grimard “Lavil ak tout tit Bouk nou yo,” ki dekri nan lòd alfabetik sit istorik e enteresan<br />
pou moun wè nan chak kote sa yo. Sit sa yo, eske yo la toujou ? Eske nou ta ka<br />
aktive yo, oswa rebati yo, e answit envite touris ayisyen ak etranje vinn wè ? Men tou,<br />
nou ta gen pou’n kòmanse pa konstriksyon wout nou yo, yon pakèt pwojè ki pou kèk<br />
tan, ap egzije anpil debousman lajan!<br />
Yon pakèt pwojè, men ki kab reyalize! E nou pral pale de sa pwochèn fwa san<br />
demagoji!<br />
(1)Guide Touristique de Jéricho et ses Alentours, (Gid Touris Jeriko ak Vwazinaj<br />
li) Dr. Adel Ay<br />
Tradisyon: Claire Hauquin, pibliye 2011 pa PACE, Ramallah, Palestine.
Blagues de Louis<br />
1537— L’agriculteur à son nouveau<br />
berger : — « Pourquoi parlez-vous<br />
avec les moutons durant<br />
la tonsure ? »<br />
— « Oh, excusez-moi. Il s’agit<br />
là d’une déformation professionnelle…J’étais<br />
jusqu’ici coiffeur ».<br />
1538— Petit-Fritz et son ami Ali<br />
sont à leur premier jour de classe.<br />
L’enseignante demande aux<br />
élèves qui sont de nationalité allemande<br />
de se lever de leurs sièges.<br />
Petit-Fritz se lève mais son ami<br />
Ali reste assis.<br />
Fritz dit à Ali — « Tu es né et<br />
a grandi en Allemagne, donc tu es<br />
Allemand …Lève-toi ». Ali se<br />
lève. Quand Ali rentre à la maison<br />
après l’école, il raconte le tout à<br />
son père. Celui-ci lui donne une<br />
gifle. Ali se retourne et dit : —<br />
«Oh mec, à peine on est Allemand<br />
qu’on a déjà des problèmes avec<br />
les Turcs ».<br />
1539— — « Qu’est-ce que c’est<br />
qu’ une fraude ? » demande le<br />
professeur aux étudiants en droit.<br />
— « Il y a fraude si vous me<br />
recalez, si vous me faites échouer<br />
aux examens ».<br />
— « Pourquoi ça? »<br />
— « Parce qu’en vertu du<br />
Code pénal on est coupable de<br />
fraude quand on exploite l’ignorance<br />
d’un autre pour le nuire ».<br />
1540 — Un passant dit une blon-<br />
de dans la rue : — « Bonne<br />
femme, votre sein gauche pend en<br />
dehors de votre corsage ».<br />
La blonde répond : —<br />
«Merde, j’ai, encore une fois,<br />
oublié le bébé dans le bus ! »<br />
1541— Le Premier ministre ba -<br />
va rois Edmund Stoiber visite une<br />
ferme et invite la presse. On le<br />
photographie aussi dans la porcherie.<br />
Stoiber déclare : — « J’espère<br />
que vous n’allez pas écrire de sottises<br />
dans votre journal à côté de<br />
cette photo. Comme, par exem -<br />
ple : Stoiber et les porcs ou quel -<br />
que chose de ce genre ! »<br />
Un reporter répond : — « Non,<br />
non, c’est déjà évident ».<br />
Le lendemain, on peut lire au-<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
En traduisant en français des blagues conçues et écrites en allemand, Louis, citoyen haïtianoallemand,<br />
jette un pont culturel entre la franco-créolophone Haïti et la germanophone<br />
Allemagne qui réunit Prussiens et Bavarois.<br />
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dessous de la photo : M. Stoiber<br />
(3e à gauche).<br />
1542— « Madame Mueller ne<br />
parle plus avec son mari »<br />
—« Pourquoi ça? »<br />
— « Elle a voulu de lui cent<br />
euro pour le salon de beauté ».<br />
— « Et alors ? »<br />
— « Il lui en a donné mille ...»<br />
1543— Une femme interpelle son<br />
mari : — « Mon chéri, mon petit<br />
amour, mon trésor.mon… »<br />
Il répond : — « Oui chérie,<br />
que veux-tu ? Tais-toi, quand je<br />
parle au chien ! »<br />
1544— Pourquoi les pêcheurs<br />
ont-ils besoin de longs bras ?<br />
–C’est pour montrer la longueur<br />
du poisson attrapé.<br />
1545— Ludwig à genoux cirant<br />
le parquet du couloir quand son<br />
ami Hermann arrive.<br />
— « Une telle idée ne me viendrait<br />
même pas en rêve », s’écrie<br />
Hermann, choqué de voir son<br />
meilleur ami dans cette position<br />
‘honteuse’.<br />
— « À moi non plus, gémit<br />
Ludwig en essuyant la sueur de<br />
son front… L’idée vient de ma<br />
femme »<br />
1546— Un hôte régulier de retour<br />
des vacances va prendre place à sa<br />
table habituelle dans son bistro,<br />
quand il découvre trois traits gravés<br />
sur cette table. Ils sont à neuf,<br />
dix et onze centimètres du bord de<br />
la table. Il demande au propriétaire,<br />
ce que ça veut dire.<br />
L’hôte explique : —« La<br />
semaine dernière, il y avait trois<br />
Africains ici qui ont mesuré leurs<br />
bites pour un pari ».<br />
-« Là, je crois pouvoir con -<br />
courir avec eux », dit l’invité en<br />
laissant tomber son pantalon. —<br />
«Tu peux l’emballer de nouveau,<br />
dit le patron, ils les ont mesurés à<br />
partir de l’autre côté de la table !»<br />
1547— Deux Hollandais montent<br />
à bord d’un vol à destination de<br />
Londres. L’un prend place à la<br />
fenêtre, le second à côté de lui,<br />
dans le siège du milieu. Un<br />
Allemand prend place sur le siège<br />
côté couloir, retire ses souliers et<br />
s’installe confortablement. L’Hol -<br />
lan dais à la fenêtre dit : —<br />
«Excusez-moi, je dois me lever<br />
pour me prendre un Coke ».<br />
— « Restez assis, dit<br />
l’Allemand, je suis au couloir, je<br />
vais vous prendre le cola ». Dès<br />
qu’il se lève, l’un des Néerlandais<br />
prend une de ses chaussures et<br />
crache dedans. Quand l’Allemand<br />
revint avec le Coke, l’autre<br />
Hollandais, dit : — « Ça marche<br />
très bien, je voudrais également<br />
un cola ». Encore une fois l’Al -<br />
lemand accepte d’aller le prendre.<br />
L’Hollandais du milieu profite de<br />
son absence pour cracher dans<br />
l’autre soulier.<br />
Quand l’avion atterrit, l’Al -<br />
lemand remet ses souliers et<br />
remarque ce qui s’est passé.<br />
— « Pourquoi ? demande t-il.<br />
Combien de temps ça va-t-il durer<br />
cette querelle entre nos deux pays<br />
? Cette haine ? Ces animosités ?<br />
Ces crachat-dans-souliers et ces<br />
pipi-dans-cola ? »<br />
1548 —Un homme est en visite<br />
chez un urologue. L’urologue : -<br />
«Vous devez vous arrêter de masturber<br />
! »<br />
Le patient de répondre : —<br />
«Pourquoi donc ? »<br />
L’urologue explique : « Parce<br />
que je ne peux vous consulter<br />
autrement ! »<br />
Crise de l’immobilier : La<br />
Floride en tête de liste de<br />
maisons saisies cette année<br />
Par Michel Léandre<br />
La crise dans laquelle est plongé<br />
le secteur immobilier, aux États-<br />
Unis suite au crash financier globale<br />
qui s’est produite en 2007, ne<br />
fait que s’aggraver. A date, les statistiques<br />
des tribunaux appelés à<br />
entendre les cas de propriétaires<br />
incapables de faire face à leurs<br />
responsabilités hypothécaires<br />
révèlent que plus de 1,5 millions<br />
de maisons ont été saisies par les<br />
banques à travers tout le pays. Un<br />
record spectaculaire et impressionnant<br />
qui fragilise l’économie<br />
américaine avec son taux élevé de<br />
chômage.<br />
En effet, la Floride remporte la<br />
palme de propriétés saisies par les<br />
institutions hypothécaires avec le<br />
plus fort pourcentage de maisons<br />
saisies ou simplement abandonnées<br />
par leurs propriétaires. Sept<br />
fois au cours des huit premiers<br />
mois de 2012, la Floride occupe le<br />
haut du classement en termes de<br />
maisons saisies ou sur le point de<br />
l’être. Pour le seul mois d’août, les<br />
banques ont traduit environ 2 954<br />
propriétaires devant les tribunaux<br />
en plus de 814 propriétés saisies.<br />
Les experts tentent de donner une<br />
explication à cet état de fait qu’ils<br />
lient au problème du chômage<br />
endémique et la complaisance de<br />
certains propriétaires qui profitent<br />
du climat d’apaisement pour jouer<br />
de malins tours aux banques, ne<br />
payant presque pas ou jouant à<br />
cache-cache : un paiement après 3<br />
13<br />
ou 4 mois; 3 paiements l’an ou<br />
pas du tout. Le procédé dit modification<br />
est un lieu sûr pour retarder<br />
le processus de saisie, et les<br />
juges souvent renvoient la banque<br />
et le propriétaire sur la table de<br />
négociation afin d’éviter trop<br />
d’opérations de saisie.<br />
Après la Floride vient New<br />
York en deuxième position avec<br />
un taux assez élevé de cas devant<br />
les tribunaux et plus de 340 propriétés<br />
saisies. Puis viennent des<br />
États comme Arizona, Cafifornia<br />
et Nevada. Parallèlement, les nouvelles<br />
ventes de propriétés sont au<br />
ralenti dans ces États cites plus<br />
haut, quand bien même les<br />
banques consentiraient à revendre<br />
de telles propriété à prix réduits.<br />
Le problème ne fait que s’aggraver<br />
quand les dernières données<br />
pour la seule année 2012 ont<br />
une tendance à la hausse. De janvier<br />
à août dans les 50 États des<br />
États-Unis, 462 016 propriétés<br />
immobilières sont saisies. Les<br />
experts prévoient le chiffre astronomique<br />
de 678 000 vers la fin de<br />
cette année. Il est vraiment difficile<br />
de cerner la logique de cette<br />
situation, car certaines banques<br />
refusent de coopérer avec les propriétaires<br />
en difficulté en vue de<br />
trouver une solution susceptible<br />
de satisfaire les intérêts des deux<br />
parties. Elles préfèrent investir des<br />
sommes considérables dans les<br />
opérations de saisie pour, ensuite,<br />
mettre les propriétés saisies sur le<br />
marché immobilier, le plus souvent<br />
à moitie prix, tandis que les<br />
acheteurs se font rares.<br />
Pour colmater la crise, le gouvernement<br />
fédéral a initié certains<br />
programmes donnant certains<br />
avantages aux banques pour au<br />
moins freiner les opérations de<br />
saisies, mais là encore le refus des<br />
banques est quasiment catégorique.<br />
On en est encore là. Puisque<br />
dans les mêmes conditions les<br />
mêmes causes produisent les<br />
effets, une intervention vigoureuse<br />
et ponctuelle des autorités fédérales<br />
serait nécessaire pour éviter<br />
le pire.
14<br />
Kreyòl<br />
Soti nan paj 6<br />
kanpe ni chita sou anyen, tèlman li<br />
bay manti.<br />
Petyon : Mwen dakò avèk ou<br />
100 pou 100. Moyiz di ke li pote<br />
10 kòmandman bay Blak Kokis ki<br />
definitivman p’at menm sou montay<br />
la. Li vin pou bafwe moun nan<br />
bay manti. M’sye gen lè pa aprann<br />
ke Ameriken konn tout sa l’ap<br />
regle e ke non li nan lis ekstremis<br />
ki gen anpil repons pou’l bay. Se<br />
iminite l y’ap tann fini pou yo<br />
fouke l. Jou a ap vini pou yo pran<br />
li avan l’al kache nan peyi Kiba.<br />
Ameriken pa janm bliye e l renmen<br />
pran nòt pou bay tout moun<br />
monnen pyès yo. Yo fè anpil man -<br />
ti sou Michel Mateli pou rache l<br />
sou pouvwa a. Pa janm gen prèv<br />
ki bay, paske mantè a se yon pwofesyonèl<br />
nan fè manti san prèv. Si<br />
otorite Leta te blayi nan peyi a,<br />
Moyiz t’ap pran men li. Mwen pa<br />
bezwen pale de Franswa Divalye<br />
ki trè lwen. Si se sou Aristid,<br />
m’sye t’ap plede ranse ak moun<br />
konsa, po l p’at ap bon pou fè bouton.<br />
Aristid p at janm nan rans ak<br />
advèsè l. Anpil tonbe sou 2 gouvènman<br />
li an, malgre li p at fè<br />
anpil tan. M’sye gen chans ke<br />
Mateli, ke li te kalifye Ameriken<br />
ak Italyen san okenn prèv jis jounen<br />
jodi a, li pa reyèlman fè m’sye<br />
peye dyòl li. Se yon patat cho yo<br />
dwe foure nan bouch li pou l sispann<br />
denigre moun pou dan<br />
griyen. M’sye sitou rann peyi a<br />
parazit e menm san prestij, paske l<br />
gen kouraj labasès pou denonse<br />
yon prezidan peyi l devan palmantè<br />
etranje. Sa k fè mal, anpil<br />
vagabon kit nan radyo oubyen<br />
nan jounal aksepte afwon sa a.<br />
Non mesye, nou parèt lèd devan<br />
sosyete a pou ajisman nou. Se pa<br />
posib pou kontinye ap imilye<br />
konsa. Nou bliye si nou gen endepandans<br />
nou depi 18 novanm<br />
1803, gras batay sou batay ke zansèt<br />
nou yo te fè pou chase tout<br />
kolon. Ayiti toujou rete yon peyi<br />
souvren ki pran endepandans li 28<br />
lane aprè Etazini. Nou pa yon Eta<br />
ameriken kòm Pòto Riko men<br />
yon pèp ki batay pou te pran responsabilite<br />
li pou li lib. Nou p’ap<br />
achte vye koze sa a. Mwen kwè se<br />
pou nou sispann pale yon fason<br />
pou nou pran responsabilite nou.<br />
Mwen kwè nou dwe poze zak e<br />
non pa koze kredi. Moyiz se yon<br />
bon jan trèt ke nou dwe mete nan<br />
karantèn.<br />
Moyiz kontinye ap bay<br />
manti : 30 septanm nan<br />
rive nadmarinad<br />
Klarisa : Moyiz se yon resèlè,<br />
dyòl alèlè k’ap itilize lajan pèp la<br />
pou granmesi. Se pou gouvènman<br />
an retire tout frè li, paske li rann<br />
lavi a di nan peyi a nan bay manti<br />
san nesesite. Nou pa fouti konpran<br />
pou ki rezon yo aksepte yon woywoy<br />
konsa nan sen sosyete a.<br />
Dayè, se pa plas yon vagabon,<br />
dwèt long siperyè nan fonksyon<br />
enpòtan konsa nan peyi a. Mezan -<br />
mi, peyi Dayiti fè yon bak nèt ale<br />
avèk kesyon Lavalas/Inite ki<br />
lakòz : « devan pòt tounen dèyè<br />
kay ». Nou kwè tout bon ke pwovèb<br />
la byen tonbe, paske olye pou<br />
ta gen yon ti amelyorasyon nan<br />
peyi a, se nan tenten n’ap tonbe<br />
plis, paske bann demon yo ki gen<br />
peristil yo ap opere tout nan nwit<br />
pa bay chans. Sa va fini tout bon<br />
nan peyi a e Moyiz avèk tout akolit<br />
li yo gen pou sispann fè difamasyon.<br />
Tout moun k’ap fè difamasyon<br />
gen pou peye yon pri, depi<br />
pa gen verite nan sa yo prezante.<br />
Moyiz te dwe nan prizon deja pou<br />
anpil zak flagan deli e pou tout<br />
manti san fondman yo. Zafè pote<br />
plent bay Blak Kokis se yon ak<br />
trèt ki montre klè trayizon yon<br />
senatè repiblik ki pa gen ni dwa ni<br />
enterè fè yon zak parèy. Men kote<br />
patriyotis nou an prale la a ? Kote<br />
Lajistis peyi a ki ki te derapaj sa a<br />
ap pase. Moyiz se yon bon konze<br />
ki merite mete l dèyè baro fè pou l<br />
pa pran kontak ak sosyete a. Fòk<br />
nou pa bliye Konstitisyon an toujou<br />
anvigè e ke aksyon penal dwe<br />
pran kont jida ayisyen sa a. Sa m<br />
di la a jistifye plent popilè a ki<br />
nòmalman fèt pou pwouve pèp la<br />
pa avèk trèt, machann peyi reyèlman<br />
pa gen anyen li kapab fè pou<br />
ede peyi a. Moyiz pa diy pou l<br />
senatè paske l se malfektè, denonsyatè,<br />
nòmalman li pa gen okenn<br />
enterè pou l defann peyi a. Men<br />
moun k’ap mande kòb pou sipòte<br />
l nan lit pou anpeche bèl bagay fèt<br />
nan peyi a pou jenerasyon k’ap<br />
vini a kapab kontinye. Nou mande<br />
pou gouvènman an chache tout<br />
mwayen pou retire iminite Moyiz<br />
ke nou kenbe an flagan deli, paske<br />
l deklare ke li pote dosye kont<br />
gouvènman an bay Blak Kokis<br />
pou pran aksyon kont gouvènman<br />
an. Kòman sa rele, mesye k’ap fè<br />
lwa yo ? Si nou kite Moyiz ap<br />
kontinye fè bagay lèd yo, nou mèt<br />
di nou se yon pakèt lach. Pa gen<br />
kesyon ke vagabon an nan menm<br />
pati ak ou. Sil eseye fè bagay sa a,<br />
demen l’ap fè pi mal. Se nan vye<br />
koze sa yo ki fè nou toujou rete<br />
dèyè ap gade, plenyen e kritike.<br />
Nou bliye ke zansèt nou yo te kite<br />
youn deviz pou nou te sèvi avèk li.<br />
Tout moun ki konprann yo kapab<br />
bay so kabrit, y’ap gen anpil<br />
pwoblèm. Nou dwe travay avèk<br />
moun ki konprann nou gen yon<br />
obligasyon.<br />
Petyon : Mezanmi, jodi<br />
dimanch 30 septanm ke Moyiz te<br />
bay pou jete Mateli a ap pase san<br />
okenn ensidan. Tout moun wè ke<br />
Moyiz se yon mantè fini. Zafè<br />
moun k’ap okipe mantè sa a ki<br />
kòmanse depi Mateli monte jous<br />
jounen jodi a. M’sye se yon anmèdan<br />
ki anpeche travay yo kontinye<br />
nan peyi a. Se pou yo fouke Mo -<br />
yiz oubyen pèp la gen pou pran l<br />
pou fè l sispann bay manti e kite<br />
moun viv anpè. M’sye reyèlman<br />
degoutan.<br />
Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />
M’sye ap chache yon zo ki pou<br />
kwoke nan gòj li, l ap jwenn li<br />
avèk anpil lòt ki konprann se pa -<br />
wòl anpil san sans ak koze kredi<br />
epi fatra ki kapab jete yon gouvènman.<br />
Prezidan Mateli mare kanson<br />
w nan senti w pou mete lotorite<br />
Leta nan plas li. Gen twòp<br />
ribanbèl.<br />
Petyon : Ou pale dò, Klarisa.<br />
Fòk gen yon ekzanp ki trase pou<br />
penmèt youn respekte lòt. Moyiz<br />
kòm sekatè nan bitasyon pa gen<br />
respè pou pèsonn. Li merite<br />
koreksyon.<br />
Klarisa : Ou bliye ke Moyiz se<br />
yon fou ki pèdi tèt li depi Matteli<br />
monte sou pouvwa a !<br />
Petyon : Enben, Klarisa, se pou<br />
yo voye l Bedè. Moun fou ki anraje<br />
pa rete sou moun. Li bay manti<br />
pou anyen. Nou pa fouti tolere<br />
bagay sa a nan sen nou. Nou refize<br />
fè « linyon fè lafòs sètadi yon<br />
sèl nou fèb, ansanm fò ». Si nou<br />
pran sans mo sa yo te kite pou<br />
nou. Malerezman nou pa janm<br />
aplike’l. Se sa ki fè nou nan pwoblèm<br />
sa a. Se pou nou leve kanpe<br />
pou nou tout fè konnen ke kriz la<br />
dwe sispann nan peyi a e ke nou<br />
tout dwe travay ansanm pou nou<br />
kapab itil peyi a e fè tout sa ki bon.<br />
Mete tout vagabon nan poto e tout<br />
moun fou nan sant sikatri pou peyi<br />
a kapab respire.<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
Se pou nou<br />
ramase karaktè nou<br />
Klarisa : Pèp ayisyen dwe leve<br />
kanpe tankou yon sèl òm pou li<br />
mande gouvènman an pou’l pran<br />
aksyon kont tout malfektè, mèsenè<br />
ki anpeche peyi a fonksyone<br />
jan sa dwe. Nou tout dwe ramase<br />
karaktè nou, paske twòp lisans<br />
nan peyi a kote senatè yo pa pran<br />
wòl yo pou fè sa yo dwe fè. Moyiz<br />
ak klik li a pa gen karaktè òm ou -<br />
byen senatè ou depite. Opo zisyon<br />
pa janm fèt nan pale anpil ni nan<br />
manti. Tout sa vagabon san karaktè<br />
a di pa janm yon reyalite. Ki lè<br />
moun ki kwè nan tenten Moyiz yo<br />
ap reyalize ke li pa janm bay<br />
okenn prèv nan tout tenten li yo.<br />
Nou pa fouti konprann yon senatè<br />
ap aji konsa. Kòm se ba li yo te bal<br />
plas la, se nòmal pou l aji konsa.<br />
Moyiz dwe ale nan sant reyabilitasyon,<br />
sant sikatri nan Bedè. Pre -<br />
zidan Mateli, kòm bon moun ap<br />
peye pou li paske se yon frè l ki<br />
tonbe nan tenten. Talè konsa, se<br />
fatra li kapab ap manje. Dyab li yo<br />
pa travay byen menm, paske li pa<br />
janm soti ak yon bon bagay.<br />
Pwochènman, se nan lari Dayiti<br />
l’ap kouri, paske tèt la pa bon<br />
menm.<br />
Foul la : Li pata demerite sa,<br />
paske tout sa yon moun fè sou latè<br />
a ki reyèlman pa bon, se la li gen<br />
pou l peye l.<br />
Petyon : Nou gen nan kò nou !<br />
Mezanmi, nou kenbe yo nan<br />
koken. Lavalas yo bezwen retou -<br />
nen ak tout fòs sou pouvwa a. Nou<br />
pa konnen ke anpil nan yo ap fè<br />
reyinyon nan Enmsted la nan yon<br />
kay yon Lavalas wouj. Mwen te<br />
nan reyinyon tou. Anpil bagay<br />
pale pou yo jete Mateli pou pran<br />
pouvwa a. Yo fè konnen Moyiz se<br />
dyòl alèlè, li renmen pale twòp e<br />
se li menm k’ap gate bagay yo. Li<br />
kouri devan pou l fè konnen ke se<br />
li menm ki pote labanyè tout<br />
mouvman yo pou jete Mateli.<br />
Misye pale twò vag daprè yo e yo<br />
pa gen anyen y’ap mete m’sye<br />
ladann paske l pa gen sekrè. Li<br />
bezwen parèt pou yon lidè. Nou<br />
menm nou konnen nou gen yon<br />
sèl lidè, se Jan-Bètran Aristid.<br />
Klarisa : Se pou yo tounen<br />
eskòpyon paske pa gen plas pou<br />
yo. Nou pa fouti konprann kijan<br />
yon palmantè ap aji konsa. M’sye<br />
kouri devan pou jan li kontan<br />
Mateli pra l tonbe paske l gen tout<br />
done yo nan men li. Lavalasyen<br />
yo k’ap travay tou pou reprann<br />
pouvwa a pa wè bagay yo konsa,<br />
paske yo kwè gen estrateji ki dwe<br />
itilize. Se yon erè kapital pou<br />
Moyiz e yo tout ap mande si l konprann<br />
bravo la kontantman li batla.<br />
Mwen kwè si li te konpran responsabilite<br />
l kòm yon dirijan,<br />
sitou senatè e sitwayen responsab,<br />
se pa konsa li ta aji. Mwen pa kwè<br />
yon choukèt lawouze t’ap aji<br />
konsa. Moyiz fè dezonè bwat sa a<br />
ki reyèlman te gen prestij. Jodi a<br />
ou jwenn tout voryen nan enstitisyon<br />
sa a. Se yon moun konsa ke<br />
moun nan Nò bay reprezante yo.<br />
Bagay yo definitivman pa bèl<br />
ditou.<br />
Petyon :Mwen konprann byen,<br />
Klarisa, e pa gen moun ki konprann<br />
denmeplè a k’ap kreye kriz<br />
sou kriz. Nou dwe repase listwa<br />
nou, retounen nan sous nou san<br />
pèdi tan, pou n kapab retire wont<br />
sa a. Nou dwe konn ki moun pou<br />
n chwazi pou reprezante nou.<br />
Palman an pa yon mache lòbèy e<br />
li pa dwe gen vilgè anndan l. Kòm<br />
mwen di, nou dwe gade dèyè pou<br />
nou konprann byen travay zansèt<br />
nou yo te fè. Pèp ayisyen, se tout<br />
bon nou rive nan kafou tenten an,<br />
nou rive nan kafou demagoji ki<br />
pote tentennad. Moyiz pote labanyè<br />
a pou avili nou nan tout sans.<br />
Ayisyen toujou renmen akize e<br />
plenyen, paske li pa janm prepare<br />
li pou evite tout kou, kèlkeswa<br />
kote l’ap vini-an. Moyiz, anverite,<br />
ou p’ap 6.<br />
Klarisa : Kisa Moyiz pote nan<br />
palman an kòm bagay nouvo.<br />
Akòz li menm, li vle gate tout zo -<br />
ranj yo. Ou pa wè yo kite l pou<br />
kont li, paske tout moun konnen<br />
byen li nan manti e m’sye p’at prepare<br />
pou yon plas konsa, senatè<br />
Repiblik la. Li pa kalifye pou yon<br />
pòs konsa, yo fè li favè. Pa janm<br />
bliye ke Moyiz p’at janm gen 10<br />
vot. Se Preval ki nonmen l senatè.<br />
Pòs senatè a monte l nan tèt. Li<br />
fou, li pèdi tèt, li fin anraje. Fòk<br />
nou fè atansyon, pèp ayisyen, pou<br />
n toujou gade dèyè n, paske gen<br />
anpil moun fou tankou Moyiz nan<br />
lari a. Nou gen pou n rann ansyen<br />
prezidan Preval responsab dezas<br />
nan peyi a. Li p’at prapare pou<br />
gouvène aprè premye pasaj li nan<br />
pouvwa a. Men pou ki sa li te<br />
aksepte vin fè yon dezyèm kou.<br />
Prezidan Preval koupab poutèt li<br />
aksepte mete peyi a nan kondisyon<br />
li twouve l jodi-a. Malgre sa<br />
li voye yon tèt loke pou simaye<br />
latwoublay nan sosyete a. Fòk<br />
prezidan Preval konnen byen ke<br />
se yon mal li te fè peyi a nan mannèv<br />
sa a ki paralize Ayiti. Moyiz<br />
pa gen kle peyi a pou l fè sa l vle.<br />
Oknotrè, li se yon senkyèm kolòn,<br />
yon tèt pou peyi a. Li sipoze<br />
jwenn leson pou l al aprann pou l<br />
konprann byen responabilite l.<br />
M’sye pa sipoze tounen yon aktivis<br />
mèsenè paske se pawwòl yon<br />
panlmantè. Tankou tout moun<br />
tonbe ap di ke Moyiz pa yon palmantè<br />
ni senatè, men yon paymantè<br />
ak tout yon sekatè.<br />
Ki sa peyi a bezwen?<br />
Petyon : Nou pa janm chita pou<br />
nou debat sa ki dwe bon pou peyi<br />
a. Nou chita nan yon chire pit tout<br />
lasent jounen. Nou pa janm rive<br />
pran yon konpreensyon ki kapab<br />
byen ede nou pou nou pi klè. Nou<br />
refize redemare avèk respè ki<br />
enpòtan anpil nan yon sosyete.<br />
Klarisa : Kòman nou te kapab<br />
chita pou nou bay opinyon an -<br />
sanm ? Senatè ou sekatè, peyi a<br />
rantre nan yon lojik tèt chat, pa<br />
gen mwayen pou gen chanjman<br />
ke nou tout espere a. Jodi a demokrasi<br />
se lisans pou tout Ayisyen ki<br />
reyèlman pa rezone. Ayiti rive nan<br />
youn kafou ki mande yon tèt<br />
ansanm, sètadi yon gwoup vizyonè<br />
ki dwe panse pou solisyon<br />
dirab e itil pou peyi nou. Obsèvatè<br />
atantif yo rive kwè ke tout sitwayen<br />
ki renmen peyi yo dwe<br />
mete tèt yo ansanm pou yo pran<br />
angajman pou pa kite peyi yo<br />
tonbe nan men nenpòt kòmandè.<br />
Nou kapab di gen anpil jefò k’ap<br />
fèt pou soulaje mizè malere, men<br />
bann atoufè yo refize konprann se<br />
yon peyi nou tout gen pou defann,<br />
devlope e menm pwoteje, pa pas -<br />
ke nou gen anbisyon pèsonèl nou<br />
pou pa bwouye kat la. Yo dwe<br />
arete Moyiz e fèmen l nan sant<br />
sikatri, paske l se yon malad, yon<br />
pèdi mantal ki bezwen bon jan<br />
remèd pou soulaje l. Nou tout gen<br />
yon misyon. Anbisyon ak jalouzi<br />
fè peyi a pa fouti debloke. Sèlman,<br />
pinga tout rekalsitran yo di : « Si<br />
yo te konnen ». Nou antrave vre<br />
avèk yon bann demagòg nan peyi<br />
a ki reyèlman pa konnen wòl yo<br />
nan pòs yo okipe. Tout moun gen<br />
yon wòl. Si w gen yon pozisyon<br />
byen detèmine, travay nan domèn<br />
ou pou pa vin plenyen bay pè -<br />
sonn. Nou kapab wè ke bann dirijan<br />
tankou Moyiz yo pa gen anyen<br />
serye y’ap regle e yo pa gen<br />
vizyon tou nan tout sans.<br />
Petyon : Pèp ayisyen divize an<br />
selil, plizyè ti gwoup tèt chat, ki<br />
p’ap janm regle anyen serye.<br />
Chak gwoup ap defann enterè li<br />
pou li sa rive nan gwoup dirijan ki<br />
domine. Depi youn nan gwoup yo<br />
rive nan klas dominan an, li bliye<br />
dèyè, paske pa gen moun ki kapab<br />
touche’l. Bèl bagay, Lala !<br />
Klarisa : Ou pa manti, Petyon.<br />
Mwen kwè ou fè tout. Mwen<br />
remake ke nou renmen gade dèyè<br />
olye nou vize devan pou nou<br />
kapab reyalize. Fè retou ann aryè<br />
pa solisyon pwoblèm n’ap lonfwonte<br />
kounye a. Ayisyen, nou gen<br />
lè pa wè ke peyi nou an plonje nan<br />
yon tenten ki rann li malerez e ki<br />
nòmalman fè li pa fouti soti. Si<br />
nou pa demele nou nan yon tèt<br />
ansanm, nan yon kole zèpòl ak<br />
zèpòl pou n mande dirijan yo pran<br />
men yo, n’ap pèdi peyi a e nan<br />
tout sans e n’ap regrèt.<br />
Petyon : Klarisa, ou repete gwo<br />
mo. Ou gen rezon, men Ayisyen<br />
kounye a pa vle reprann prestij yo<br />
e yo pito imite vye tenten olye yo<br />
travay pou refè lakay. Yo prefere<br />
bat bravo pou resevwa èd ki pa<br />
yon garanti. Nou gen yon pakèt<br />
dirijan ki pa gen plas yo nan<br />
domèn dirije yon peyi. Nou fè<br />
anpil erè nan chwazi. Men gen<br />
yon jou pèp la gen pou mande jistis<br />
li pou vagabon dirijan yo sispan<br />
fè sa yo pi pito.<br />
Klarisa : Nou rive nan yon<br />
sitiyasyon kote nou kontinye ap fè<br />
bak olye pou nou avanse pi devan.<br />
Manke vizyon anpeche gouvènan<br />
nou yo fè yon pa. Sa tris pou wè<br />
yon peyi ap fini konsa aprè tout<br />
tan sa a li gen endepandans li.<br />
Kote bann pitit peyi a ki gaye toupatou<br />
yo ? Nou dwe rasanble pou<br />
nou kapab fè chèn solidarite a pou<br />
nou pèmèt peyi nou reprann plas li<br />
nan tout bagay.<br />
Petyon : Se pi gran mal pou<br />
mwen, Petyon, gade ti peyi nan<br />
karayib yo ap ranse avèk nou. Si<br />
dirijan bòkyè tankou Moyiz sa a te<br />
konprann, se pa malpwòpte sa a li<br />
ta remèt. Li pwouve fòs jalouzi li<br />
a depase limit e li tounen ap kriye<br />
toupatou. Sa Moyiz ap regle la a<br />
souple ? Msye bay tout moun de -<br />
gou nan manti san prèv. Msye gen<br />
lè pral vin fè pou peyi a. Moun fou<br />
pa fouti dirije, paske tout zak li soti<br />
nan tèt li.<br />
Klarisa : Nou pi fò nan rablaba<br />
ke reyalite. Mwen kwè nou dwe<br />
pran bagay yo oserye, paske nou<br />
gen yon gwo responsabilite sou<br />
zepòl nou pou libere peyi a nan<br />
prizon moral li ye jodi-a. Pèp la<br />
gen rezon boude Moyiz, yon<br />
Konze 2012.<br />
Ayisyen degaje’n<br />
pou’n sove peyi nou<br />
Petyon : Pa gen moun k’ap vin<br />
fè tout bagay pou nou. Mwen kwè<br />
se nou ki dwe fè tout sa nou konnen<br />
pou ede peyi nou. Anverite,<br />
nou tout kapab fè bon bagay nan<br />
tout sans. Nou pa dwe dekouraje e<br />
koute pawòl san sans bann vagabon<br />
abiye yo ki se gate pati.<br />
Klarisa : Peyi Dayiti kapab<br />
retounen sou 2 pye li si nou pran<br />
konsyans kòm pèp konsène. Pa<br />
gen lòt solisyon pou retire peyi a<br />
nan touman sa a ke respè jeneral<br />
nan peyi a avèk yon detèminasyon<br />
byen kore. Detèminasyon sa<br />
a dwe responsabilite tout moun<br />
nan ede agrikilti, batisman anpil<br />
kay, kwape ensekirite a sevèman,<br />
pase men nan jistis la. Nou dwe<br />
mete Moyiz deyò nan yon leve<br />
kanpe paske Moyiz pa diy pou l<br />
yon senatè peyi a. Bagay yo pa<br />
fouti rete konsa e Moyiz gen pou’l<br />
wete kò l pou penmèt peyi a vanse<br />
nan devlopman-an. Pita pi tris !<br />
Grenadye nan konba, tout sa ki<br />
mouri byen pase !<br />
Jan Bèbè<br />
3 oktòb 2012
Par Dan Albertini<br />
Entre ().Le président Michel Martelly<br />
sera-t-il privé des précieux conseils<br />
du maire de Mont réal, Gérald Trem -<br />
blay, au Conseil consultatif présidentiel<br />
pour l’investissement ? Si le maire<br />
Gérald Tremblay finit par démissionner<br />
sous la pression des déclarations<br />
« Zambito », associant son parti politique<br />
avec des % de commissions<br />
venant de la mafia, le président haïtien<br />
aura-t-il le courage de l’écarter ?<br />
La diplomatie haïtienne savait-elle où<br />
elle mettait les pieds dans ce dossier<br />
ou, était un coup d’amateur de Sweet<br />
Mi ky, comme avec Alvaro Uribe de la<br />
Colombie ? Fermons les ().<br />
Quand je regarde la scène politique<br />
haïtienne, j’ai envie de dire au<br />
président de la Républi que : débarrassez-vous<br />
en urgence de votre Premier<br />
ministre, sinon, c’est vous qui paierez<br />
le poids po li ti que. Une manif partisane<br />
à Port-au-Prince ne vaut rien sur<br />
l’échelle du pays.<br />
Notre génération n’a malheureusement<br />
pas d’autres réflexes, ni d’au -<br />
tres écoles de pensée que le lourd<br />
héritage de Duvalier qui a semé la<br />
mort par l’esprit de la discorde entre<br />
nous. Vous vous y rendez simplement<br />
mais sûrement. La solution ne serait<br />
pas le renvoi de votre Premier minis -<br />
tre, mais il est le problème majeur qui<br />
vous empêchera toute solution pacifique.<br />
Votre porte-parole disait que<br />
vous reconnaissiez la légitimité des<br />
reven dications populaires, le même<br />
jour, la presse locale dissertait sur<br />
Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012<br />
DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIETE<br />
Le réflexe duvaliériste attend<br />
au tournant le président Martelly<br />
l’entre filet de sa déclaration (LSL)<br />
qui préférait accuser. Des mercenaires<br />
qui tenteraient de déstabiliser…<br />
. Vous êtes bien pla cé pour sa -<br />
voir que c’est faux, car vous vous êtes<br />
invectivés par le passé contre le président<br />
Aris tide, pour le renverser. Étiezvous<br />
alors un des mercenaires ?<br />
Étrangers ? Le quiz est pourtant<br />
facile.<br />
Ouvrez donc les yeux avant qu’il<br />
ne soit trop tard, la diplomatie étrangère<br />
au pays se pose d’ailleurs hypocritement<br />
la question de votre alternative.<br />
Pacifi que. Nos ancêtres n’ont<br />
pas pu faire 1804 pour en arriver là !<br />
Rap pelez-vous, étiez-vous derrière<br />
ces grillages à Thor le Volant, à regarder<br />
les tanks de pétrole au quai Shell ?<br />
Si oui, vous étiez loin d’imaginer<br />
votre présidence avec une nation<br />
Duvalier. Ce n’est pas la bonne<br />
méthode.<br />
Cependant, je sais que le président<br />
n’écoute plus, comme à l’épo -<br />
que de la chute de la « Mai son<br />
Duvalier » décrite dans l’ouvrage du<br />
même nom.<br />
La République<br />
et la Nation<br />
Il est un fait certain que nos médias<br />
doivent apprendre à permettre au<br />
reste du pays à vivre leur spécificité à<br />
travers l’action de la presse, c’est-àdire<br />
ne pas servir à la chute d’un mandaté,<br />
car la plupart de nos représentants<br />
locaux et régionaux élus n’auraient<br />
pas dû être là non plus. Je pense<br />
sans façon au sénateur Benoit en particulier,<br />
qui a l’art de s’avouer crétin<br />
dans un monde qui réclame plus que<br />
du génie. Je vois dans ce mê me ordre<br />
d’idées l’ancien mai re de Jacmel<br />
devenu sénateur Zény, une honte<br />
nationale, une insulte à l’intelligence<br />
pour la Chambre hau te. Il est, par<br />
contre, devenu dra matique de<br />
défendre une initiative de la présidence<br />
quand on doit considérer les critiques<br />
partielles de l’économiste<br />
Kesner Pharel, sur la question du carnaval<br />
com me moteur de développement.<br />
Kesner Pharel aurait dit, non<br />
sans raison, en date du 13 août dernier,<br />
que l’équipe au pouvoir n’avait<br />
pas planifié l’organisation de l’événement<br />
dans l’or dre des priorités. Mais<br />
il péchait sur le fond en tentant de<br />
faire passer le carnaval comme un<br />
élément dérisoire, barbare, comme à<br />
l’épo que d’un Duvalier. Il aurait non<br />
seulement démontré son ignorance<br />
sur le fait carnaval devenu mondialisé<br />
et multiplié par le nombre de ville<br />
par pays, en plus d’une étroitesse<br />
d’esprit qui pousse à considérer<br />
comme facteur de développement<br />
accéléré, en tant qu’économiste, ce<br />
que ses enseignants lui au raient<br />
appris seulement. Sans la capacité de<br />
créer, d’inventer, de récupérer, de<br />
transformer, de promouvoir, d’adapter.<br />
Que dire d’enseigner. Nous comprendrons<br />
par là, qu’un État a le<br />
devoir de découvrir ses ressources<br />
naturelles comme ses talents existants,<br />
qui doivent être exploités pour<br />
l’émancipation et pour le développement<br />
économique de son peuple.<br />
Nous répétons que Pharel a raison de<br />
faire appel à une organisation et à<br />
une planification intelligente pour ce<br />
faire. Je vois à cet effet, que le président<br />
s’est essayé, c’est un bon point qui<br />
peut mener vers une expertise. Mais<br />
aussi, que cela fait appel au génie<br />
inventif dans un contexte de complémentarité<br />
et d’inclusion. Et non, de<br />
ses relations partisanes ou familiales.<br />
La bouteille du houblon fraternel<br />
est pour les après-midi d’été. Le<br />
Palais national fait appel à des experts<br />
nationalistes dans le sens de l’appartenance<br />
et non de réaction à l’échec<br />
politique. Là encore, Martelly serait<br />
assimilable à Du valier, je crains.<br />
Le temps du<br />
changement est-il<br />
prématuré<br />
Quand je disais, en début de mandat<br />
et même à la fin du mandat précédant,<br />
que l’économie du droit allait faire<br />
appel à la Série des Grands Procès<br />
de l’Histoire, pour palier à nos faiblesses,<br />
le temps du constat est arrivé.<br />
Je prévoyais les jours à venir qui<br />
allaient basculer vers le sentiment de<br />
vengeance personnelle et collective,<br />
faute de justice immédiate.<br />
Le frère serait dressé contre l’au -<br />
tre frère, oubliant que nous sommes<br />
tous des Haïtiens. C’est l’étranger qui,<br />
aujourd’hui encore, tente de nous<br />
faire la morale quand après avoir fait<br />
les guerres mondiales, le massacre de<br />
Srebre nica, et passons, croit pouvoir<br />
s’ériger en objecteur de conscience.<br />
Une fois de plus, Lamothe n’a pas le<br />
génie nécessaire pour me ner la<br />
15<br />
barque, c’est un échec. Je réitère, une<br />
fois de plus, tous les enfants de 1804<br />
ne seront pas à l’école la semaine prochaine.<br />
Quelle explication si ce n’est<br />
l’image de Duvalier manipulant les<br />
pauvres.<br />
Il serait bien de condamner les<br />
écoles borlettes, mais n’est-ce pas là<br />
un faux prétexte que, chaque enfant<br />
qui ne fréquente pas, mauvais apprentissage<br />
ou pas, le banc d’une école<br />
pour l’avenir, il reste oisif et disponible<br />
pour l’école de la délinquance.<br />
Si l’écarter de ce chemin par la voie<br />
temporaire d’une école de « maître<br />
sauveur », en attendant une meilleure<br />
compétence, n’est pas souhaitable, il<br />
faudra demander à la classe possédante<br />
et aux industriels du pays, pourquoi<br />
l’esprit de solidarité fait défaut<br />
dans le pays de Dessalines. Cons -<br />
tatons à cet effet l’erreur du gouvernement<br />
dans l’empressement d’agir par<br />
la DGI, mais cela dévoile combien<br />
d’er reurs ont été commises par des<br />
administrations précédentes en faveur<br />
d’homme tel que Apaid, qui a su profiter<br />
de la faiblesse de l’État. D’où le<br />
besoin de rupture. Lamothe a complètement<br />
raté ce mandat qui consistait<br />
à sensibiliser les riches au profit<br />
d’une nation à bâtir.<br />
Le temps du changement fait<br />
donc appel à une rupture réelle d’avec<br />
les zones barbares souterraines à la<br />
Duvalier.<br />
lovinsky2008@gmail.com
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Haïti-observateur 3-10 octobre, 2012