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La renaissance des héros - Avro

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SAMEDI 30 SEPTEMBRE<br />

15H30 / CAFÉ DÉBAT<br />

16H30 / ATELIER L'ABBAYE AUX<br />

ENFANTS<br />

17H / GIACHES DE WERT :<br />

LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />

19H / DÎNER<br />

20H30 / DOMENICO BELLI :<br />

ORFEO DOLENTE<br />

30 SEPTEMBRE 2006<br />

<strong>La</strong> <strong>renaissance</strong> <strong>des</strong> <strong>héros</strong>


METRO Cash & Carry France est une filiale du groupe METRO, quatrième groupe mondial de distribution. Présent<br />

dans 30 pays, METRO est une société résolument mondiale qui a décidé d'implanter un programme international<br />

de formation à l'abbaye de Royaumont.<br />

Destiné à former ses cadres aux techniques de management, ce centre de compétences offre à ses stagiaires le<br />

cadre exceptionnel de l'abbaye cistercienne de Royaumont, tout en les associant aussi aux programmes culturels<br />

proposés par la Fondation, afin de promouvoir une culture d'entreprise forte basée sur l'ouverture d'esprit et<br />

l'affirmation de valeurs éthiques.<br />

<strong>La</strong> Fondation Royaumont est un Centre Culturel de Rencontre qui prépare de jeunes artistes professionnels de<br />

nationalités très diverses aux concerts programmés chaque été pendant la Saison musicale. Ces programmes de<br />

haut niveau permettent à ces jeunes artistes, chanteurs ou instrumentistes, d'être diffusés auprès du public et<br />

d'acquérir les outils et métho<strong>des</strong> indispensables dans la réussite de leur future carrière.<br />

C'est après avoir constaté que les activités de METRO et de la Fondation Royaumont partagent les mêmes valeurs<br />

d'excellence et d'échanges que METRO a souhaité développer un projet de mécénat pérenne autour de la<br />

préparation à la Saison musicale de Royaumont, mécénat qui souligne la dimension culturelle de la présence de<br />

METRO à Royaumont.<br />

SPIE, DES VALEURS ET DES HOMMES<br />

Les métiers de SPIE - génie électrique, installation et maintenance de systèmes de communications - nous placent<br />

au cœur de l'activité humaine. Notre développement se fonde sur le respect de notre éthique d'entreprise et<br />

de notre environnement social, et prend sa force dans la valorisation <strong>des</strong> compétences que les femmes et les<br />

hommes de SPIE mettent en œuvre au service de nos clients.<br />

C'est l'enracinement dans le tissu économique et social qui donne un sens à notre action et à notre<br />

développement. A l'inverse d'un passage éphémère, notre présence se traduit par une volonté de développer<br />

un partenariat sur le long terme et par une implantation profonde dans la vie locale.<br />

SPIE apporte son soutien aux programmes musicaux de la Fondation Royaumont, et plus particulièrement à la<br />

découverte et à la promotion de jeunes chanteurs, instrumentistes et compositeurs de niveau international, dans<br />

le cadre <strong>des</strong> actions de formation, de diffusion et d'insertion professionnelles menées par la Fondation<br />

Royaumont, née de l'initiative d'Henry et Isabel Goüin.<br />

En choisissant d'être mécène de Royaumont, SPIE souhaite, au-delà <strong>des</strong> liens familiaux qui unissent les créateurs<br />

de l'entreprise et ceux de la Fondation Royaumont, transmettre et partager ces valeurs de performances et<br />

d'exigence, de créativité et de pérennité, de dialogue et d'ouverture, au sein d'un projet culturel innovant et à<br />

l'écoute <strong>des</strong> évolutions du monde dans lequel il s'insère.<br />

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SOMMAIRE<br />

SAMEDI 30 SEPTEMBRE<br />

Concert de 17h page 5<br />

Concert de 20h30 page 19<br />

<strong>La</strong> préparation <strong>des</strong> concerts de la Saison musicale bénéficie du mécénat de SPIE et de<br />

Metro Cash & Carry France.<br />

<strong>La</strong> Saison musicale bénéficie du mécénat du Comité Henry Goüin.<br />

<strong>La</strong> SACEM soutient Voix nouvelles.<br />

Tous les annonceurs figurant dans ce programme sont membres du Comité Henry Goüin, club<br />

d’entreprises mécènes de la Fondation Royaumont.<br />

3 |


| 4<br />

page france musique


17H - GIACHES DE WERT : LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />

Ensemble <strong>La</strong> Venexiana<br />

Claudio Cavina, direction<br />

Roberta Mameli, Nadia Ragni, sopranos<br />

Claudio Cavina, contre-ténor<br />

Guiseppe Maletto, Sandro Naglia, ténors<br />

Daniele Carnovich, basse<br />

Claudio Calafiore, acteur<br />

Gabriele Palomba, luthiste<br />

GIACHES DE WERT (1535-1596)<br />

Extraits <strong>des</strong> 7 e , 8 e et 11 e Livres de <strong>La</strong> Gerusalemme Liberata de Torquato Tasso dit Il Tasso (1544-1595)<br />

PROLOGUE - LECTURE Chant 1 [1 ; 6 ; 7 ; 12] : Canto l’arme pietose…<br />

MADRIGAL Chant 8 [6] : Piagne e sospira<br />

ERMINIA - LECTURE Chant 6 [56 ; 57 ; 60] : Erminia che figlia fu del re Cassano…<br />

MADRIGAL Chant 7 [19 ; 20] : Sovente, allor che su gli estivi ardori<br />

T ANCREDE - LECTURE Chant 12 [18 ; 51 ; 52 ; 53 ; 57 ; 58 ; 64 ; 69] : Depon Clorinda le<br />

sue spoglie inteste…<br />

MADRIGAL Chant 12 [77 ; 78 ; 79] : Vivro’Fra i miei tormenti<br />

LECTURE Chant 12 [80 ; 86 ; 94 ; 95] : Così parlo quel misero, e gli è detto…<br />

MADRIGAL Chant 12 [96, 97] : Giunto alla tomba<br />

Entracte<br />

INTERLUDE Chant 14 [1] : Usciva omai dal molle e fresco grembo<br />

LECTURE Chant 16 [25] : Teneri sdegni e placide e tranquille<br />

MADRIGAL Chant 16 [12] : Vezzosi augelli infra le verdi fronde<br />

ARMIDA - LECTURE Chant 16 [27 ; 33 ; 35 ; 36] : Ma quando l’ombra coi silenzi amici<br />

MADRIGAL Chant 16 [40] : Forsennata gridava<br />

LECTURE Chant 16 [42] : Allor ristette il cavaliero …<br />

MADRIGAL Chant 16 [43 - 47] : Qual musico gentil<br />

LECTURE Chant 16 [51 ; 53 ; 54 ; 56] : Misera ! ancor presumo ?...<br />

MADRIGAL Chant 16 [59 ; 60 ; 63] : Vattene pur crudel<br />

ERMINIA - LECTURE Chant 19 [1 ; 2 ; 26 ; 27/28 ; 104 ; 105] : Gia la morte o il consiglio<br />

o la paura…<br />

MADRIGAL Chant 19 [106 ; 107] : Misera non credea<br />

Giunto alla tomba (instrumental)<br />

5 |


GIACHES DE WERT :<br />

LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />

<strong>La</strong> première édition de la Jérusalem délivrée du Tasse,<br />

dédiée au duc Alphonse II d’Este, date de 1581.<br />

L’élaboration de l’œuvre est longue et difficile.<br />

Les corrections succèdent aux brouillons <strong>des</strong> années<br />

durant, et puis vient le temps <strong>des</strong> polémiques et <strong>des</strong><br />

défenses du poème ; Le Tasse doit même publier une<br />

Apologie en défense de la Jérusalem. Aimée, haïe, la<br />

Jérusalem fait immédiatement parler d’elle dans les<br />

cercles littéraires de l’époque et de nombreuses copies<br />

de l’œuvre circulent bien avant la publication du livre<br />

proprement dit.<br />

À l’époque, Le Tasse entretenait <strong>des</strong> liens déjà anciens<br />

aussi bien avec la cour de Ferrare (ce que la dédicace<br />

de la Jérusalem reflète clairement) qu’avec celle de<br />

Mantoue (Scipion Gonzague fut l’un <strong>des</strong> principaux<br />

protecteurs du Tasse, et le duc Vincent, qui succède à<br />

son père Guillaume à la tête du duché en 1587,<br />

intercède en faveur de la libération du poète au<br />

moment de son emprisonnement) : Ferrare et Mantoue<br />

comptent en effet parmi les cours les plus splendi<strong>des</strong><br />

de l’Italie du Nord, et leurs ducs, magnifiques mécènes,<br />

favorisent les arts créatifs sous toutes leurs formes.<br />

Des copies autographes de la Jérusalem circulent donc,<br />

nous l’avons signalé plus haut, à partir de 1575 ; ce qui<br />

explique que, dès 1581, l’un <strong>des</strong> musiciens liés à la cour<br />

de Mantoue, Giaches de Wert, publie, dans son VII e<br />

Livre de Madrigaux, Giunto alla tomba, une double<br />

octave [ndt. Octave italienne : strophe de huit vers<br />

hendécasyllabes, les six premiers en rimes croisées]<br />

provenant du Chant XII de la Jérusalem. Le poète le<br />

plus souvent sollicité par les compositeurs au moment<br />

d’écrire <strong>des</strong> madrigaux était Pétrarque ; l’Arioste arrive<br />

aussi à se situer au premier plan grâce au succès de son<br />

Orlando furioso, mais c’est Le Tasse –et sa poésie– qui<br />

est à l’origine de ce changement qui, en quelques<br />

années, provoque la naissance, et la confirmation, de<br />

la "Seconde Pratique", dont, avec Guarini, Le Tasse<br />

seront les enseignes.<br />

C’était la nuit et il n’y avait pas de repos pour Jaches<br />

Vuert ni pour les autres qui exerçaient aussi cette profession<br />

si particulière ; car étant maître de chapelle de<br />

Guillaume, sérénissime duc de Mantoue, le dit duc, qui<br />

exerçait aussi la profession de musicien et composait<br />

de nombreuses œuvres, le maintenait tant attelé à la<br />

tâche <strong>des</strong> dits contrepoints que, bien souvent, comme<br />

le dit le proverbe, il lui faisait suer la casaque.<br />

(L. Zacconi, Prattica di musica, 1622)<br />

| 6<br />

L’histoire <strong>des</strong> madrigaux de Wert se déroule au long de<br />

plusieurs décennies et ses douze livres écrits entre 1558<br />

et 1595 (le XII e Livre est une édition posthume de 1608)<br />

révèlent un compositeur attentif aux "nouvelles" tendances<br />

italiennes, tout en étant toujours lié à une tradition<br />

musicale flamande bien consolidée au fil <strong>des</strong> ans.<br />

<strong>La</strong> caractéristique principale <strong>des</strong> compositions de Wert<br />

est peut-être le récitatif homo-rythmique. Ce style de<br />

composition sera bientôt utilisé par un autre compositeur<br />

travaillant à la cour de Mantoue, Monteverdi.<br />

Dans la déclamation de Wert, il existe un effet parlato<br />

très proche du recitar cantando qui naît de cette déclamation,<br />

se développe et se convertit en un artifice<br />

expressif auquel le compositeur flamand recourt<br />

amplement aux dépens du style chromatique employé<br />

avec plus de parcimonie. Dans le VII e Livre de 1581,<br />

Wert utilise pour la première fois un extrait de la<br />

Jérusalem délivrée, la lamentation de Tancrède sur la<br />

tombe de Clorinde.<br />

Quelques années plus tard, le VIII e Livre publié en 1586<br />

et dédié au duc Alphonse II inclut un vrai cycle de<br />

l’œuvre poétique : à cette occasion, Wert met en<br />

musique les vicissitu<strong>des</strong> de deux héroïnes de la<br />

Jérusalem, Erminia et Armida, nouvel hommage à<br />

Marguerite d’Este et à son Concert <strong>des</strong> Dames. Il est<br />

bien certain que les vicissitu<strong>des</strong> épiques de la Jérusalem<br />

sont en parfaite affinité avec le style déclamé du<br />

compositeur flamand, et il semble évident, d’après un<br />

document de l’époque, que Le Tasse ait voulu remercier<br />

cette attention particulière de Wert en lui dédiant<br />

cette ode : Ces rimes, les miennes, si dispersées, tu les<br />

as recueillies en de doux rythmes sur les portées de tes<br />

cahiers, et avec tes doux mo<strong>des</strong> tu effaces toute impureté,<br />

et c’est ainsi que parfois mon style, dans ta voix<br />

et dans celle <strong>des</strong> autres, est honoré ; et plus encore,<br />

quand tu célèbres les mérites excellents de Vincent le<br />

Beau, on y entend résonner le chant <strong>des</strong> glorieux<br />

oiseaux. (T. Le Tasse, À un musicien qui mit en musique<br />

certains madrigaux). Le nom de Wert est, de plus,<br />

inclus par Le Tasse dans son Dialogo <strong>La</strong> Cavalletta, pour<br />

illustrer les vraies idées sur la musique moderne : Nous<br />

laisserons donc de côté toute cette musique qui a<br />

dégénéré au point de devenir molle et efféminée, et<br />

nous prions Striggio, Iacches, Luzzasco et autres excellents<br />

maîtres de musique excellente de bien vouloir la<br />

faire revenir à la gravité dont elle s’est dévié au point<br />

de se perdre souvent.<br />

Le IX e Livre de Wert est le monument le plus important


dressé en honneur de la Jérusalem (il contient sept<br />

strophes du Chant XVI qui forment, suivant Carol<br />

McClintock dans son livre sur Wert, "une séquence que<br />

l’on peut considérer comme une seule action dramatique"<br />

aux côtés du III e Livre de Monteverdi publié<br />

quelques années plus tard (avec ses deux tercets<br />

Vattene pur crudel et Vivrò fra i miei tormenti,<br />

Monteverdi rend hommage à l’œuvre du Tasse tout<br />

autant qu’au style musical de Wert). On peut déduire<br />

de la correspondance entre le duc Vincent et Giaches<br />

de Wert, qu’une partie de ce VIII e Livre a été composée<br />

deux ans avant sa publication : Giaches de Wert. Mon<br />

magnifique et très cher ami, faites-moi la faveur si<br />

agréable de m’envoyer le plus tôt possible une copie<br />

de la musique écrite par vous sur les strophes du Tasse<br />

qui commencent par les vers ‘Qual musico gentil ch’al<br />

canto snodi’, et j’aimerais aussi tout autre madrigal<br />

nouveau de votre main, si vous en avez composé, et<br />

plus le nombre de vos compositions que vous m’enverrez<br />

sera élevé, plus je vous serai obligé et vous démontrerai<br />

ma gratitude en toute occasion. En attendant,<br />

prenez bien soin de vous. À Poggio, le 6 novembre<br />

1584. Pour vous faire plaisir. Le Prince de Mantoue.<br />

Une dizaine de jours plus tard, Wert envoie sa réponse:<br />

J’envoie à Votre Altesse les strophes du Tasse avec<br />

quelques autres de mes compositions, suivant ce que<br />

Votre Altesse a eu la bonté de me commander et<br />

puisqu’Elle me favorise tant en voulant se servir de mes<br />

œuvres, les envoyer à Votre Altesse sera mon premier<br />

souci (15 novembre 1584).<br />

Le VII e Livre révèle déjà l’influence évidente que les<br />

Dames de Ferrare, plus ou moins volontairement,<br />

exercent sur les compositions de Wert : il n’est pas<br />

difficile de remarquer que ces madrigaux contiennent<br />

un duo –ou trio– aigü bien plus important que les<br />

parties <strong>des</strong>tinées aux voix masculines, et que <strong>des</strong><br />

ornements et autres fioritures caractéristiques du style<br />

de Ferrare commencent à apparaître aux côtés du style<br />

déclamé si cher à Wert. Giunto alla tomba est un<br />

exemple typique qui se différencie <strong>des</strong> autres<br />

madrigaux de cette collection (quelques années après<br />

l’édition de Wert, Luca Marenzio compose un madrigal<br />

sur le même texte dans son IV e Livre de 1584).<br />

Le IX e Livre, comme sa dédicace l’indique clairement,<br />

s’inscrit entièrement dans le style de Ferrare et épouse<br />

exactement celui <strong>des</strong> Dames : ici aussi, le duo-trio aigu<br />

tranche sur les autres parties harmoniques. Usciva omai<br />

et Vezzosi augelli sont <strong>des</strong> œuvres <strong>des</strong>criptives et<br />

pastorales, écrites avec <strong>des</strong> fioritures et variations<br />

typiques de l’écriture <strong>des</strong> Trois Dames. Sovente allor<br />

annonce le Piagne e sospira du IV e Livre de Monteverdi<br />

avec ses traits déclamés sur les paroles E in rileggendo<br />

poi le proprie note et les chromatismes sur les paroles<br />

qui, tout au long du poème, se réfèrent aux pleurs (au<br />

contraire de Wert, Monteverdi utilisera dans sa composition<br />

le texte de la Jérusalem conquise). Les cinq<br />

strophes qui forment Qual musico gentil (Jérusalem<br />

XVI, 43-47) précèdent de quelques années le tercet de<br />

Monteverdi Vattene pur crudel (Jérusalem XVI, 59-63) :<br />

les deux poèmes relatent les vicissitu<strong>des</strong> de Armida<br />

abandonnée par Rinaldo et pour "qu’on comprenne<br />

mieux le texte", utilisent la déclamation homophonique.<br />

Le madrigal Forsennata gridava, bref et intense,<br />

traduit en musique le cri de Armida, et complète la<br />

série consacrée au Tasse. Misera non credea exprime la<br />

plainte de Erminia face au cadavre de Tancredi et se<br />

présente comme un drame, de par l’évidence de son<br />

parfum théâtral.<br />

7 |


PROLOGO - LETTURA<br />

Canto I, 1<br />

Canto l’arme pietose e’l capitano<br />

Che ‘l gran sepolcrò liberò di Cristo.<br />

Molto egli oprò co’l senno e con la mano,<br />

molto soffrì nel glorioso acquisto ;<br />

e in van l’Inferno vi s’oppose, e in vano<br />

s’armò d’Asia e di Libia il popol misto<br />

Il Ciel gli diè favore, e sotto a i santi<br />

Segni ridusse i suoi compagni erranti.<br />

Canto I, 6<br />

Già ‘l sesto anno volgea, ch’in oriente<br />

Passò il campo cristiano a l’alta impresa ;<br />

e Nicea per assalto, e la potente<br />

Antiochia con arte avea già presa.<br />

L’avea poscia in battaglia incontra gente<br />

Di Persia innumerabile difesa,<br />

e Tortosa espugnata; indi a la rea<br />

stagion diè loco, e ‘l novo anno attendea.<br />

Canto I, 7<br />

E ‘l fine omai di quel piovoso inverno,<br />

che fea l’arme cessar, lunge non era<br />

quando da l’alto soglio il Padre eterno,<br />

chè ne la parte più del ciel sincera,<br />

e quanto è da le stelle al basso inferno,<br />

tanto è più in su de la stellata spera,<br />

gli occhi in giù volse, e in un sol punto e in una<br />

vista mitò ciò ch’in sé il mondo aduna.<br />

Canto I, 12<br />

Disse al suo nunzio Dio: - Goffredo trova,<br />

e in mio nome di ‘ lui: perhé si cessa ?<br />

Perché la guerra omai non si rinova<br />

A liberar Gerusalemme oppressa ?<br />

Chiami i duci a consiglio, e i tardi mova<br />

A l’alta impresa : ei capitan fia d’essa.<br />

Io qui l’eleggo ; e ‘l faran gli altri in terra,<br />

già suoi compagni, or suoi ministri in guerra. –<br />

MADRIGALE<br />

Tancredi - Canto VIII, 6<br />

Piagn’e Sospira E quando i caldi raggi<br />

Fuggon le greggi a la dolce ombr’assise,<br />

ne la scorza de’ pini o pur de’ faggi<br />

segnò l’amato nome in mille guise ;<br />

e de la sua fortuna i gravi oltraggi<br />

e i vari casi in dura scorza incise.<br />

E in rileggendo poi le proprie note<br />

Spargea di pianto le vermiglie gote.<br />

ERMINIA - LETTURA<br />

Canto VI, 56<br />

Erminia, che figlia fu del re Cassano<br />

Che d’Antiochia già l’impero tenne,<br />

preso il suo regno, al vincitor cristiano<br />

fra l’altre prede anch’ella in poter venne.<br />

Ma fulle in guisa allor Tancredi umano<br />

Che nulla ingiuria in sua balia sostenne;<br />

ed onorata fu, ne la ruina<br />

de l’alta patria sua, come reina.<br />

| 8<br />

PROLOGUE - LECTURE<br />

Chant I, 1<br />

Je dis les saintes armes et le Prince<br />

Qui libéra de Christ le grand Sépulcre.<br />

Il œuvra moult en prudence et en actes,<br />

Moult il souffrit dans le glorieux rachat ;<br />

En vain l’Enfer s’opposa-t-il, en vain<br />

S’arma la gent mêlée d’Asie, d’Afrique.<br />

Le Ciel l’aida : sous les sacrés fanions,<br />

Il ramena ses errants compagnons.<br />

Chant I, 6<br />

Déjà six ans s’écoulaient qu’en Orient<br />

Le camp chrétien menait la haute emprise ;<br />

Déjà l’on avait pris Nicée d’assaut<br />

Et la puissante Antioche par la ruse.<br />

Puis on l’avait corps à corps défendue<br />

Contre une troupe innombrable de Perses ;<br />

Tortose prise, on laissa la cruelle<br />

Saison passer : viendrait l’année nouvelle.<br />

Chant I, 7<br />

Et la fin, désormais, de ce pluvieux hiver<br />

Où s’étaient tues les armes n’était loin,<br />

Quand, de son trône haut, le Père éternel,<br />

Dans la région la plus pure du ciel,<br />

Plus loin encore de la sphère étoilée<br />

Que les étoiles sont du bas Enfer<br />

Baissa les yeux sur terre et, d’un seul coup,<br />

De ce qu’unit le monde il mira tout.<br />

Chant I, 12<br />

A son nom Dieu dit : "Trouve Geoffroy<br />

Et dis-lui de Ma part : "Pourquoi cesser ?<br />

Pourquoi ne point renouveler la guerre<br />

Pour libérer Jérusalem esclave ?<br />

Réunis donc les chefs, pousse les lents<br />

A cette Emprise. "Il sera capitaine.<br />

Je le choisis : ses copains sur la terre<br />

Deviendront ses ministres en la guerre."<br />

MADRIGAL<br />

Tancrède – Chant VIII, 6<br />

Souvent à l'heure <strong>des</strong> ardeurs estivales<br />

Où les brebis se protègent en se reposant à l'ombre<br />

Dans l'écorce <strong>des</strong> hêtres et <strong>des</strong> lauriers<br />

Elle gravait de mille façons le nom aimé<br />

Et de ses étranges et malheureuses amours<br />

Elle inscrivait sur mille plantes les âpres événements,<br />

Et ne relisant les phrases écrites de sa propre main<br />

Elle arrose ses joues de belles larmes.<br />

HERMINIE - LECTURE<br />

Chant VI, 56<br />

Herminie, ceste qui fut l’enfant du roi Cassan<br />

(Lequel avait régné <strong>des</strong>sus Antioche),<br />

Quand fut pris le royaume, entre autres proies,<br />

Tomba aux mains <strong>des</strong> chrétiens victorieux.<br />

Mais Tancrède lui fut si bien courtois<br />

Qu’il ne souffrit contre elle aucune injure :<br />

Dans sa patrie asservie et ruinée,<br />

Comme une reine elle fut honorée.


Canto VI, 57<br />

L’onorò, la servì, di libertate<br />

Dono le fece il cavaliero egregio,<br />

e le furo da lui tutte lasciate<br />

le gemme e gli ori e ciò ch’avea di pregio.<br />

Ella vedendo in giovanetta etate<br />

E in leggiadri sembianti animo regio,<br />

restò presa d’Amor, che mai non strinse<br />

laccio di quel più fermo onde lei cinse.<br />

Canto VI, 60<br />

Ama ed arde la misera, e sì poco<br />

In tale stato che sperar le avanza<br />

Che nudrisce nel sen l’occulto foco<br />

Di memoria via più che di speranza ;<br />

e quanto è chiuso in più secreto loco,<br />

tanto ha l’incendio suo maggior possanza.<br />

Tancredi al fine a risvegliar sua spene<br />

Sovra Gierusalemme ad oste viene.<br />

MADRIGALE<br />

Erminia, canto VII, 19, 20<br />

Sovente, alor che su gli estivi ardori<br />

giacean le pecorelle a l’ombra assise,<br />

ne la scorza de’ faggi e de gli allori<br />

segnò l’amato nome in mille guise,<br />

e de’ suoi strani ed infelici amori<br />

gli aspri successi in mille piante incise,<br />

e in rileggendo poi le proprie note<br />

rigò di belle lagrime le gote<br />

Indi dicea piangendo : -In voi serbate<br />

questa dolente istoria, amiche piante ;<br />

perché se fia ch’a le vostr’ombre grate<br />

giamai soggiorni alcun fedele amante,<br />

senta svegliarsi al cor dolce pietate<br />

de le sventure mie sì varie e tante,<br />

e dica: "Ah troppo ingiusta empia mercede<br />

diè Fortuna ed Amore a sì gran fede !"<br />

T ANCREDI - LETTURA<br />

Canto XII, 18<br />

Depon Clorinda le sue spoglie inteste<br />

D’argento e l’elmo adorno e l’arme altere,<br />

e senza piuma o fregio altre ne veste<br />

(infausto annunzio !) ruginose e nere.<br />

Canto XII, 51<br />

Solo Tancredi avien che lei conosca ;<br />

egli quivi è sorgiunto alquanto pria ;<br />

vi giunse allor ch’essa Arimon uccise :<br />

vide e segnolla, e dietro a lei si mise<br />

Canto XII, 52<br />

Vuol ne l’armi provarla: un uom la stima<br />

Degno a cui sua virtù si paragone.<br />

Va girando colei l’alpestre cima<br />

Verso altra porta, ove d’entrar dispone.<br />

Segue egli impetuoso, onde assai prima<br />

Che giunga, in guisa avien che d’armi suone,<br />

ch’ella si volge e grida: - O tu, che porte,<br />

che corri sì? – Risponde: - E guerra e morte. –<br />

Chant VI, 57<br />

Le parfait chevalier lui fit honneur,<br />

Il la servit, lui rendit liberté ;<br />

C’est grâce à lui qu’on lui laissa son or,<br />

Et ses joyaux, toutes choses précieuses.<br />

Elle, voyant dans un âge si vert,<br />

Et sous <strong>des</strong> traits gracieux, âme royale,<br />

Fut prise par l’Amour, qui ne serra<br />

Jamais plus fort lacet que celui-là.<br />

Chant VI, 60<br />

Elle aime, misérable, et elle brûle,<br />

Et, cependant, peut espérer si peu<br />

Qu’au cour elle nourrit son feu caché<br />

D’un souvenir bien plus que d’un espoir ;<br />

Et, d’autant plus qu’il est en secret lieu,<br />

Cet incendie toujours gagne en pouvoir.<br />

Tancrède, enfin, vers la Ville s’avance<br />

Pour réveiller en elle l’espérance.<br />

MADRIGAL<br />

Herminie, chant VII, 19, 20<br />

Souvent, alors que dans l’ardeur d’été<br />

Gisaient sous les ombrages les brebis,<br />

Dans l’écorce <strong>des</strong> hêtres, <strong>des</strong> lauriers,<br />

Ell' grava ici et là le nom chéri ;<br />

Elle inscrivit sur mille arbres les faits<br />

Cruels de son étrange et triste amour,<br />

Puis, relisant ses propres caractères,<br />

Les pleurs coulaient de ses joues jusqu’à terre.<br />

Et lors pleurant elle disait : "Gardez,<br />

Arbres amis, cette dolente histoire :<br />

Que, si jamais sous vos ombres aimables<br />

Vient séjourner quelque fidèle amant,<br />

Il éprouve en son cœur tendre pitié<br />

Pour mes divers, mes si nombreux malheurs,<br />

Et dise : "Ah, trop injuste récompense<br />

Eut du Sort et d’Amour telle constance !"<br />

T ANCREDE - LECTURE<br />

Chant XII, 18<br />

Clorinde a déposé sa veste ornée<br />

D’argent, son beau cimier, ses armes fières,<br />

Et, sans plume ou décor, elle en vêt d’autres<br />

(Présage affreux !) noires, couleur de fer.<br />

Chant XII, 51<br />

Tancrède seul a noté sa présence :<br />

Il était survenu l’instant d’avant,<br />

Quand sous ses coups expirait Arimone :<br />

Il l’a vue, observée, il la talonne.<br />

Chant XII, 52<br />

Il veut se battre, estimant qu’elle est homme<br />

Digne qu’il se mesure avec que lui.<br />

Elle, s’en va tournant l’alpestre cime<br />

Vers l’autre porte, où elle veut entrer.<br />

Il la poursuit, fougueux, si qu’elle entend<br />

Sonner de loin ses arm’, et se retourne<br />

En lui criant : "Quel est donc ce transport,<br />

Ô toi qui cours ?" - "Je porte guerre et mort."<br />

9 |


Canto XII, 53<br />

Guerra e morte avrai ; - disse – io non rifiuto<br />

Darlati, se la cerchi - , e ferma attende.<br />

Non vuol Tancredi, che pedon veduto<br />

Ha il suo nemico, usar cavallo, e scende.<br />

E impugna l’uno e l’altro il ferro acuto,<br />

Ed aguzza l’orgoglio e l’ire accende ;<br />

e vansi a ritrovar non altrimenti<br />

che duo tori gelosi e d’ira ardenti.<br />

Canto XII, 57<br />

Tre volte il cavalier la donna stringe<br />

con le robuste braccia, ed altrettante<br />

da que’ nodi tenaci ella si scinge,<br />

nodi di fier nemico e non d’amante.<br />

Tornano al ferro, e l’uno e l’altro il tinge<br />

Con molte piaghe ; e stanco ed anelante<br />

E questi e quegli alfin pur si ritira,<br />

e dopo lungo faticar respira.<br />

Canto XII, 58<br />

L’un l’altro guarda, e del suo corpo essangue<br />

Su’ l pomo de la spada appoggia il peso.<br />

Già de l’ultima stella il raggio langue<br />

Al primo albor ch’è in oriente acceso.<br />

Vede Tancredi in maggior copia il sangue<br />

Del suo nemico, e sé non tanto offeso.<br />

Ne gode e superbisce. Oh nostra folle<br />

Mente ch’ogn’aura di fortuna estolle !<br />

Canto XII, 64<br />

Ma ecco omai l’ora fatale è giunta<br />

Che ‘l viver di Clorinda al suo fin deve.<br />

Spinge egli il ferro nel bel sen di punta<br />

Che vi si immerge e ‘l sangue avido beve;<br />

e la veste che d’or vago trapunta<br />

le mammelle stringea tenera e leve,<br />

l’empie d’un caldo fiume. Ella già sente<br />

morirsi, e’l piè le manca egro e languente.<br />

Canto XII, 69<br />

D’un bel pallore ha il bianco volto asperso,<br />

come a’ gigli sarian miste viole,<br />

e gli occhi al cielo affissa, e in lei converso<br />

sembra per la pietate il cielo e ‘l sole;<br />

e la man nuda e fredda alzando verso<br />

il cavaliero in vece di parole<br />

gli dà pegno di pace. In questa forma<br />

passa la bella donna, e par che dorma.<br />

MADRIGALE<br />

Tancredi - Canto XII, 77, 78, 79<br />

Vivro’ fra i miei tormenti e le mie cure,<br />

mie giuste furie, forsennato, errante ;<br />

paventerò l'ombre solinghe e scure<br />

che'l primo error mi recheranno inante,<br />

e del sol che scoprì le mie sventure,<br />

a schivo ed in orrore avrò il sembiante.<br />

Temerò me me<strong>des</strong>mo; e da me stesso<br />

sempre fuggendo, avrò me sempre appresso.<br />

Ma dove, oh lasso me !, dove restaro<br />

le reliquie del corpo e bello e casto ?<br />

| 10<br />

Chant XII, 53<br />

Elle répond : "Tu auras guerre et mort,<br />

Si tu les cherch’", et l’attend, l’âme ferme.<br />

Voyant son ennemi à pied, Tancrède<br />

Ne veut user de sa monture et saute.<br />

Ils empoignent tous deux le fer aigu,<br />

Ils aiguisent l’orgueil, embrasent l’ire,<br />

Et vont se retrouver non autrement<br />

Que deux taureaux jaloux, d’ire brûlants.<br />

Chant XII, 57<br />

Trois fois le chevalier serre la femme<br />

Dans ses robustes bras, trois fois autant<br />

De ces tenaces nœuds ell’ se libère,<br />

Nœuds d’ennemi féroce et non d’amant.<br />

Ils retournent au fer, ils le rougissent<br />

Dans maintes plaies, et las, et haletants,<br />

Et l’un et l’autre à la fin se retirent<br />

Et, de ce long labeur, tous deux respirent.<br />

Chant XII, 58<br />

Ils se regard’ et, de leur corps exsangue,<br />

Pèsent sur le pommeau de leur épée.<br />

Déjà languit l’ultime <strong>des</strong> étoiles<br />

Vers la prime blancheur de l’Orient.<br />

Tancrède voit le sang copieux que perd<br />

Son ennemi : lui-même est moins blessé.<br />

Il en jouit. Ô folie de notre âme<br />

Qu’un souffle seul de la Fortune enflamme !<br />

Chant XII, 64<br />

Mais voici qu’est venue l’heure fatale<br />

Qui doit Clorinde à son terme conduire.<br />

Dans le beau sein, lui pousse un coup de pointe<br />

Qui s’immerge et, cupide, boit le sang,<br />

Et, d’or vague brodée, la soubreveste<br />

Qui serrait, tendre et souple, les mamelles,<br />

S’emplit d’un fleuve chaud. Elle déjà<br />

Se sent mourir, se dérobent ses pas.<br />

Chant XII, 69<br />

Son blanc visage aspergé d’ombres belles,<br />

Ainsi qu’aux lis <strong>des</strong> violettes mêlées,<br />

Ses yeux fixent le ciel, et de pitié<br />

Soleil et ciel semblent tournés vers elle ;<br />

Et, vers le cavalier levant sa main<br />

Nue et glacée, faute de mots, la dame<br />

Donne un gage de paix. En cette forme<br />

Elle trépasse, et semble qu’elle dorme.<br />

MADRIGAL<br />

Tancrède - Chant XII, 77, 78, 79<br />

Je vivrai dans mes torts, mes souffrances,<br />

Ah, mes justes furies, errant et fou,<br />

Epouvanté d’ombres désert’ et noires<br />

Qui devant moi dresseront mon erreur,<br />

Et du soleil qui dévoila mon mal<br />

Je fuirai le visage avec horreur.<br />

Je me craindrai, mais, me fuyant toujours,<br />

Me trouverai toujours aux alentours.<br />

Mais où, pauvre de moi, mais où sont donc<br />

Les restes de ce corps si pur et beau ?


Ciò ch'in lui sano i miei furor lasciaro,<br />

dal furor de le fère è forse guasto.<br />

Ahi troppo nobil preda! ahi dolce e caro<br />

troppo e pur troppo prezioso pasto !<br />

ahi sfortunato ! in cui l'ombre e le selve<br />

irritaron me prima e poi le belve.<br />

Io pur verrò là dove sète; e voi<br />

meco avrò, s'anco sète, amate spoglie.<br />

Ma s'egli avien che i vaghi membri suoi<br />

stati sia cibo di ferine voglie,<br />

vuo' che la bocca stessa anco me ingoi,<br />

e'l ventre chiuda me che lor raccoglie:<br />

onorata per me tomba e felice,<br />

ovunque sia, s'esser con lor mi lice.<br />

LETTURA<br />

Canto XII, 80<br />

Così parlò quel misero, e gli è detto<br />

Ch’ ivi quel corpo avean per cui si dole :<br />

rischiarar parve il tenebroso aspetto,<br />

qual le nube un balen che passa e vòle ;<br />

e da i riposi sollevò del letto<br />

l’inferma de le membra e tarda mole ;<br />

e traendo a gran pena il fianco lasso,<br />

colà rivolse vacillando il passo.<br />

Canto XII, 86<br />

O Tancredi, Tancredi, o da te stesso<br />

Troppo diverso e da i principi tuoi,<br />

chi sì t’assorda ? E qual nuvol sì spesso<br />

di cecità fa che veder non puoi ?<br />

Questa sciagura tua del Cielo è un messo ;<br />

non vedi lui ? Non odi i detti suoi ?<br />

Che ti sgrida, e richiama a la smarrita<br />

Strada che pria segnasti e te l’addita ?<br />

Canto XII, 94<br />

Consolato ei si <strong>des</strong>ta e si rimette<br />

De’ mendicanti a la discreta aita,<br />

e intanto sepellir fa le dilette<br />

membra ch’informò già la nobil vita.<br />

E se non fu di ricche pietre elette<br />

<strong>La</strong> tomba e da man dedala scolpita,<br />

fu scelto almeno il sasso, e chi gli diede<br />

figura, quanto il tempo ivi concede.<br />

Canto XII, 95<br />

Quivi da faci in lungo ordine accese<br />

Con nobil pompa accompagnar la feo,<br />

e le sue arme, a un nudo pin sospese,<br />

vi spiegò sovra in forma di trofeo.<br />

Ma come prima alzar le membra offese<br />

Nel dì seguente il cavalier poteo,<br />

di riverenza pieno e di pietate<br />

visitò le sepolte ossa onorate.<br />

MADRIGALE<br />

Tancredi - Canto XII, 96, 97 )<br />

Giunto alla tomba, ove al suo spirito vivo<br />

dolorosa prigione il Ciel prescrisse,<br />

pallido, freddo, muto, e quasi privo<br />

di movimento, al marmo gli occhi affisse.<br />

Ce qu’en lui mes fureurs n’ont point blessé<br />

L’a peut-être gâté fureur de fauves.<br />

Hélas, trop noble proie ! hélas, trop douce<br />

Et tendre, oui, trop précieuse pâture !<br />

Corps malheureux ! que l’ombre et les forêts<br />

Me livrèrent d’abord, et puis aux bêtes<br />

J’irai où vous gisez ; je vous prendrai<br />

Si je vous trouve encor, chère dépouilles.<br />

Mais s’il advient jamais que ces beaux membres<br />

Aient été proie d’appétits animaux,<br />

Puissent la même gueule m’engloutir<br />

Et m’enfermer le ventre où ils demeurent !<br />

Pour moi, où qu’elle soit, tombe glorieuse,<br />

Si je les puis rejoindre, et tombe heureuse !"<br />

LECTURE<br />

Chant XII, 80<br />

Si se lamentait-il, quand on lui dit<br />

Qu’on a ce corps pour lequel il s’afflige :<br />

Sembla briller sa ténébreuse mine<br />

Comme nuées d’un éclair qui s’envole,<br />

Et, <strong>des</strong> repos de la couche, il leva<br />

L’infirme poids, le poids lourd de ses membres.<br />

Et, traînant à grand peine son flanc las,<br />

Il conduisit en chancelant ses pas.<br />

Chant XII, 86<br />

Ô Tancrède, Tancrède, ô si lointain<br />

De ta nature et <strong>des</strong> principes tiens,<br />

Qui te rend sourd ? Et quel épais nuage<br />

De cécité t’empêche donc de voir ?<br />

Ce tien malheur est du Ciel un message :<br />

Ne le vois-tu ? N’entends-tu pas sa voix<br />

Qui te gourmande et réclame au chemin<br />

Perdu que tu suivais, te tend la main ?<br />

Chant XII, 94<br />

Consolé, il s’éveille et se remet<br />

Aux habiles offices <strong>des</strong> médecins,<br />

Mais fait ensevelir le corps aimé<br />

Qu’informait autrefois la noble vie.<br />

Et si ne fut la tombe en riches pierres<br />

Ni modelée par la main d’un Dédale,<br />

<strong>La</strong> stèle et le graveur furent choisis,<br />

Ainsi du moins que le temps le permit.<br />

Chant XII, 95<br />

Par <strong>des</strong> flambeaux en long ordre fumant,<br />

Il la fit transporter en noble pompe,<br />

Et, ses armes pendues à un pin nu,<br />

En forme de trophée les déploya.<br />

Et, dès l’instant qu’il put, le lendemain,<br />

Relever comme avant son corps infirme,<br />

Tout empli de respect, de pitié tendre,<br />

Il visita les vénérables cendres.<br />

MADRIGAL<br />

Tancrède - Chant XII, 96, 97<br />

Et, devant le tombeau dont le Ciel fit<br />

Prison souffrante à son esprit vivant,<br />

Froid, pâle, silencieux, comme privé<br />

De mouvement, il regarda le marbre.<br />

11 |


Al fin, sgorgando un lagrimoso rivo,<br />

in un languido: - oimè ! – proruppe, e disse:<br />

- O sasso amato ed onorato tanto,<br />

Che dentro hai le mie fiamme e fuori il pianto<br />

Non di morte sei tu, ma di vivaci<br />

ceneri albergo, ove è riposto Amore ;<br />

e ben sento io da te l’usate faci,<br />

men dolci sì, ma non men calde al core.<br />

Deh ! Prendi i miei sospiri, e questi baci<br />

prendi ch’io bagno di doglioso umore ;<br />

e dalli tu, poi ch’io non posso, almeno<br />

a le amate reliquie c’hai nel seno.<br />

INTERLUDIO<br />

Madrigale - Notte, XIV, 1<br />

Usciva omai dal molle e fresco grembo<br />

de la gran madre sua la notte oscura,<br />

aure lievi portando e largo nembo<br />

di sua rugiada preziosa e pura;<br />

e scotendo del vel l’umido lembo,<br />

ne spargeva i fioretti e la verdura,<br />

e i venticelli, dibattendo l’ali,<br />

lusingavano il sonno de’ mortali.<br />

LETTURA<br />

Canto XVI, 25<br />

Teneri sdegni e placide e tranquille<br />

Repulse, e cari vezzi e liete paci,<br />

sorrise parolette, e dolci stille<br />

di pianto, e sospir tronchi, e molli baci :<br />

fuse tai cose tutte, e poscia unille<br />

ed al foco temprò di lente faci,<br />

e ne formò quel sì mirabil cinto<br />

di ch’ella aveva il bel fianco succinto<br />

MADRIGALE<br />

Armida - Canto XVI, 12<br />

Vezzosi augelli infra le verdi fronde<br />

temprano a prova lascivette note ;<br />

mormora l’aura, e fa le foglie e l’onde<br />

garrir che variamente ella percote.<br />

Quando taccion gli augelli alto risponde,<br />

quando cantan gli augei più lieve scote ;<br />

sia caso od arte, or accompagna, ed ora<br />

alterna i versi lor la musica òra.<br />

ARMIDA - LETTURA<br />

Canto XVI, 27<br />

Ma quando l’ombra coi silenzi amici<br />

Rappella a i furti lor gli amanti accorti<br />

Traggono le notturne ore felici<br />

Sotto un tetto me<strong>des</strong>mo entro a quegli orti.<br />

Ma poi che vòlta a più severi uffici<br />

<strong>La</strong>sciò Armida il giardino e i suoi diporti<br />

I duo, che tra i cespugli eran celati,<br />

scoprìrsi a lui pomposamente armati.<br />

| 12<br />

Enfin, laissant sourdre un ruisseau de larmes,<br />

Dans un languide "hélas !", il éclata :<br />

Ô pierre aimée, plein de tant d’honneur,<br />

Qui as mes feux en toi, dehors mes pleurs,<br />

Non de la mort, mais de vivantes cendres<br />

Tu es l’auberge, où s’abrite l’Amour ;<br />

Et je sens bien les flammes coutumières,<br />

Moins douces, oui, mais non moins chaud’ au cour.<br />

Hélas, prends mes soupirs et ces baisers<br />

Trempés par moi d’une dolente humeur,<br />

Et transmets-les, pour moi qui ne le puis,<br />

A ces restes aimés, clos dans ta nuit.<br />

INTERLUDE<br />

Madrigal - Chant XIV, 1<br />

Déjà du sein tendre et frais de la terre,<br />

Sa grande mèr’, montait l’obscure Nuit,<br />

Portant <strong>des</strong> airs flottants et le nuage<br />

De la précieuse pluie de sa rosée,<br />

Et, secouant l’humide bord du voile,<br />

Elle aspergeait les fleurs et la verdure,<br />

Et les zéphyrs, en battant de leurs ailes,<br />

Flattaient les endormies âmes mortelles.<br />

LECTURE<br />

Chant XVI, 25<br />

Tendres dédains et tranquilles refus,<br />

Gracieusetés et charmants armistices,<br />

Riantes parolett’ et douces larmes,<br />

Soupirs entrecoupés, baisers humi<strong>des</strong> :<br />

Elle y a tout fondu et tout mêlé,<br />

Les a trempés au feu de lentes flammes,<br />

En a formé l’admirable ceinture<br />

Dont elle fait à ses beaux flancs parure.<br />

MADRIGAL<br />

Armide - Chant XVI, 12<br />

Charmants oisels parmi les vertes branches<br />

Modulent à l’envi leurs chants lascifs ;<br />

Bruit la bise, faisant rossignoler<br />

Le feuillage et les eaux qu’ell’ frôle ou frappe.<br />

Elle enfle haut, quand les oisels se taisent ;<br />

Quand chantent les oiseaux, se fait légère :<br />

Art ou hasard, tantôt suit leur musique,<br />

Tantôt alterne avec elle et réplique.<br />

ARMIDA - LECTURE<br />

Chant XVI, 27<br />

Et lorsque l’ombre aux silences amis<br />

Rappelle à leurs larcins les deux amants,<br />

Ils passent gais les heures de la nuit<br />

Dans une même chambre au cour du parc.<br />

Mais, quand Armide eut quitté le jardin<br />

Et ses plaisirs pour de plus graves tâches,<br />

Les deux guerriers, dans les buissons cachés,<br />

Se firent voir pompeusement armés.


Canto XVI, 33<br />

Qual sonno, o qual letargo ha sì sopita<br />

<strong>La</strong> tua virtute ? O qual viltà l’alletta ?<br />

Su su: te il campo e te Goffredo invita,<br />

te la fortuna e la vittoria aspetta.<br />

Vieni, o fatal guerriero, e sia fornita<br />

<strong>La</strong> ben comincia impresa; e l’empia setta,<br />

che già crollasti, a terra estinta cada<br />

sotto l’inevitabile tua spada.<br />

Canto XVI, 35<br />

Tacque, e’l nobil garzon restò per poco<br />

Spazio confuso e senza moto e voce.<br />

Intanto Armida de la regal porta<br />

Mirò giacere il fier custode estinto.<br />

Sospettò prima e si fu poscia accorta<br />

Ch’era il suo caro al dipartirsi accinto ;<br />

e ‘l vide (ahi fera vista !) al dolce albergo<br />

dar, frettoloso, fuggitivo il tergo.<br />

Canto XVI, 36<br />

Volea gridar : "Dove o crudel, me sola<br />

<strong>La</strong>sci ?" Ma il varco al suon chiuse il dolore,<br />

sì che tornò la flebile parola<br />

più amara indietro a rimbombar su ‘l core.<br />

Misera! I suoi diletti ora le invola<br />

Forza e saper, del suo saper maggiore.<br />

Ella se’ l vede, e invan pur s’argomenta<br />

Di ritenerlo e l’arti sue ritenta.<br />

MADRIGALE<br />

Armida - Canto XVI, 40<br />

Forsennata grivada : - O tu che porte<br />

parte teco di me, parte ne lassi,<br />

o prendi l’una o rendi l’altra, o morte<br />

dà insieme ad ambe: arresta, arresta i passi,<br />

sol che ti sian le voci ultime porte;<br />

non dico i baci, altra più degna avrassi<br />

quelli da te. Che temi, empio, se resti ?<br />

Potrai negar, poi che fuggir potesti.<br />

LETTURA<br />

Canto XVI, 42<br />

Allor ristette il cavaliero, ed ella<br />

Sovragiunse anelante e lagrimosa:<br />

dolente sì che nulla più, ma bella<br />

altrettanto però quanto dogliosa.<br />

Lui guarda e in lui s’affissa, e non favella,<br />

o che sdegna o che pensa o che non osa.<br />

Ei lei non mira; e se pur mira, il guardo<br />

Furtivo volge e vergognoso e tardo.<br />

MADRIGALE<br />

Armida - Canto XVI, 43 - 47<br />

Qual musico gentil, prima che chiara<br />

altamente la voce al canto snodi,<br />

a l’armonia gli animi altrui prepara<br />

con dolci ricercate in bassi modi,<br />

così costei, che ne la doglia amara<br />

già tutte non oblia l’arti e le frodi,<br />

fa di sospir breve concento in prima<br />

per dispor l’alma in cui le voci imprima<br />

Chant XVI, 33<br />

Quel somme ou léthargie a endormi<br />

Ta grand’ vertu ? <strong>La</strong> lâcheté t’enchante ?<br />

Sus, sus ! Geoffroi et notre armée t’invitent,<br />

T’attendent la victoire et la fortune.<br />

Viens, ô fatal guerrier, viens donc finir<br />

L’emprise bien lancée. Que l’impie secte,<br />

Que jà tu abattais, s’écroule et crève<br />

Sous l’implacable lame de ton glaive.<br />

Chant XVI, 35<br />

Et pressa son départ, et s’échappa<br />

Des tortueuses voies du labyrinthe.<br />

De la porte royale, Armide vit<br />

S’abattre mort le féroce gardien.<br />

Ell’ soupçonna, elle comprit sitôt<br />

Que son aimé s’apprêtait à partir,<br />

Et (cruelle vision !) le voit qui va<br />

Loin du doux nid fuyant, pressant le pas.<br />

Chant XVI, 36<br />

Ell’ voulut dire : "Où m’abandonnes-tu,<br />

Cruel !" Mais la douleur barra sa voix,<br />

Si tant est que ses mots éplorés s’en revinrent<br />

Résonner plus amers dedans son cœur.<br />

Ah, malheureuse ! une force, un savoir<br />

Plus grand qu’elle ravit sa dilection !<br />

Ell’ le voit bien, et cependant s’emploie<br />

Par sa magie à le garder pour soi.<br />

MADRIGAL<br />

Armide - Chant XVI, 40<br />

Ell’ criait follement : "Toi qui emportes<br />

Une partie de moi et laisses l’autre,<br />

Prends-moi les deux, ou rends-moi l’autre, ou mortes<br />

<strong>La</strong>isse les deux ! Arrête, arrête donc tes pas,<br />

Mes voix seules te soient d’ultimes portes :<br />

Non mes baisers. Une femme plus digne<br />

Aura les tiens. Que crains-tu de rester ?<br />

Tu as pu fuir, pourquoi me repousser ?"<br />

LECTURE<br />

Chant XVI, 42<br />

Lors s’arrêta le chevalier. <strong>La</strong> femme<br />

Arrive toute en pleurs, et haletante :<br />

Plus douloureuse n’eût pu être, mais<br />

Plus belle était qu’elle était plus dolente.<br />

Elle le mire fixement, ne parle,<br />

Qu’elle ne puisse, ou n’ose, ou qu’elle pense.<br />

Lui ne la mire pas, ou bien ses yeux<br />

<strong>La</strong> regardent furtifs, lents, vergogneux.<br />

MADRIGAL<br />

Armide - Chant XVI, 43 - 47<br />

Tel un bon musicien, avant qu’à pleine<br />

Et claire voix il ne dénoue son chant,<br />

Prépare à l’harmonie les autres âmes<br />

Modulant à voix basse doucement,<br />

Armide ainsi, qui dans le deuil amer,<br />

N’oublie ses artifices et ses frau<strong>des</strong>,<br />

<strong>La</strong>isse échapper, brefs accords, <strong>des</strong> soupirs<br />

Pour disposer le cour qu’ell’ veut fléchir.<br />

13 |


Poi cominciò : - Non aspettar ch’io preghi,<br />

crudel, te, come amante deve.<br />

Tai fummo un tempo; or se tal esser neghi,<br />

e di ciò la memoria anco t’è greve,<br />

come nemico almeno ascolta: i preghi<br />

d’un nemico talor l’altro riceve.<br />

Ben quel ch’io chieggio è tal che darlo puoi<br />

e integri conservar gli sdegni tuoi.<br />

Se m’odii, e in ciò diletto alcun tu senti,<br />

non te ‘n vengo a privar: godi pur d’esso.<br />

Giusto a te pare, e siasi. Anch’io le genti<br />

cristiane odiai, no’l nego, odiai te stesso.<br />

Nacqui pagana, usai vari argomenti<br />

che per me fosse il vostro imperio oppresso;<br />

te perseguii, te presi, e te lontano<br />

da l’arme trassi in loco ignoto e strano.<br />

Aggiungi a questo ancor quel ch’a maggiore<br />

onta tu rechi ed a maggior tuo danno :<br />

t’inganni, t’allettai nel nostro amore ;<br />

empia lusinga certo, iniquo inganno,<br />

lasciarsi còrre il virginal suo fiore,<br />

far de le sue bellezze altrui tiranno,<br />

quelle ch’a mille antichi in premio sono<br />

negate, offrire a novo amante in dono !<br />

Sia questa pur tra le mie frodi, e vaglia<br />

sì di tante mie colpe in te il difetto<br />

che tu quinci ti parta e non ti caglia<br />

di questo albergo tuo già sì diletto.<br />

Vattene, passa il mar, pugna, travaglia,<br />

struggi la fede nostra: anch’io t’affretto.<br />

Che dico nostra ? ah non più mia ! fedele<br />

sono a te solo, idolo mio crudele<br />

LETTURA<br />

Canto XVI, 51<br />

Misera! ancor presumo ? Ancor mi vanto<br />

Di schernita beltà che nulla impetra ? –<br />

Volea più dir, ma l’interruppe il pianto<br />

Che qual fonte sorgea d’alpina pietra.<br />

Prendergli cerca allor la <strong>des</strong>tra o ‘l manto,<br />

supplichevole in atto, ed ei s’arretra,<br />

resiste e vince; e in lui trova impedita<br />

Amor l’entrata, il lagrimar l’uscita.<br />

Canto XVI, 53<br />

Poi le rispose : - Armida, assai mi pesa<br />

Di te ; sì potess’io, come il farei,<br />

del mal concetto ardor l’anima accesa<br />

sgombrarti : odii non son, né sdegni i miei,<br />

né vuo’ vendetta, né rammento offesa ;<br />

né serva tu, né nemica sei.<br />

Errasti, è vero, e trapassasti i modi,<br />

ora gli amori essercitando, or gli odi ;<br />

Canto XVI, 54<br />

Ma che ? Son colpe umane e colpe usate :<br />

scuro la natia legge, il sesso e gli anni.<br />

Anch’io parte fallii : s’a me pietate<br />

Negar non vuo’, non fia ch’io te condanni.<br />

Fra le care memorie ed onorate<br />

Mi sarai ne le gioie e ne gli affanni,<br />

| 14<br />

Puis : "N’attends pas que je supplie, cruel,<br />

Comme supplie l’amante son amant.<br />

Nous le fûmes jadis. Or tu refuses<br />

Et que le souvenir même t’en pèse,<br />

Ecoute-moi du moins comme ennemie<br />

D’un ennemi l’on reçoit les prières.<br />

Ce que je quiers, tu me peux l’accorder,<br />

Et tes dédains tout entiers les garder.<br />

Si tu me hais, si tu y prends plaisir,<br />

Je ne vais t’en priver : jouis-en donc.<br />

Si bon te semble, ainsi soit-il. Moi-même,<br />

J’ai haï les chrétiens, je t’ai haï.<br />

Je suis païenne et j’ai tout employé<br />

Pour accabler, je l’avoue, votre empire :<br />

Je t’ai traqué, t’ai pris, et, loin <strong>des</strong> armes,<br />

Je t’ai traîné dans un lieu plein de charmes.<br />

Ajoute à ça ce que tu tiens encore<br />

Pour un outrage et la pire <strong>des</strong> hontes :<br />

Je t’ai séduit, trompé dans notre amour :<br />

Infâme séduction, pour sûr, vil piège<br />

Que laisser dérober sa chaste fleur<br />

Et rendre autrui tyran de ses beautés,<br />

Et qu’au dernier venu faire présent<br />

De ce qu’on refusait à mille amants !<br />

Comptons-le donc au nombre de mes frau<strong>des</strong>,<br />

Et que soit tel le poids de mes délits<br />

Que tu t’en aill’ et que plus ne t’importe<br />

Cette auberge qu’un jour tu aimas tant.<br />

Va donc, franchis la mer, combats, fatigue,<br />

Accable notre foi : je t’y invite.<br />

Que dis-je notre foi ? ell’ n’est plus telle :<br />

Je suis à toi, mon idole cruelle.<br />

LECTURE<br />

Chant XVI, 51<br />

Malheureuse ! Je rêve encor, me vante<br />

D’une beauté impuissante et moquée ?"<br />

Les larmes lui coupèrent la parole,<br />

Comme source jaillie d’alpestre roche.<br />

Ell’ veut prendre sa main ou son manteau<br />

D’un geste suppliant : lui se recule,<br />

Résiste et vainc. L’Amour trouve endurcie<br />

L’entrée du cœur, les larmes la sortie.<br />

Chant XVI, 53<br />

Et lui répond : "Armide, tu m’affliges.<br />

Ah, que ne puis-je, ainsi qu’il me plairait,<br />

Te libérer de si fâcheuse flamme !<br />

Je ne conçois ni haine ni dédain ;<br />

Je ne suis offensé, ne veux vengeance ;<br />

Tu n’es mon ennemie, ni ma servante.<br />

Tu as erré, c’est vrai, passé mesure<br />

Dans tes amours ainsi que dans l’injure,<br />

Chant XVI, 54<br />

Mais quoi ? Ce sont péchés banals, humains :<br />

Je pardonne à ta foi, tes ans, ton sexe.<br />

Moi aussi j’ai failli, et me pardonne :<br />

Je ne saurais ainsi te condamner.<br />

Tu seras là, dans les joies et les peines,<br />

Parmi mes tendr’ et glorieux souvenirs :


sarò tuo cavalier quanto concede<br />

la guerra d’Asia e con l’onor fedele.<br />

Canto XVI, 56<br />

Rimanti in pace, i’ vado; a te non lice<br />

Meco venir, chi mi conduce il vieta.<br />

Rimanti, o va per altra via felice,<br />

e come saggia i tuoi consigli acqueta. –<br />

Ella, mentre il guerrier così le dice,<br />

non trova loco, torbida, inquieta ;<br />

già buona pezza in dispettosa fronte<br />

torva riguarda, al fin prorompe a l’onte :<br />

MADRIGALE<br />

Armida - Canto XVI-59, 60, 63<br />

Vattene pur crudel con quella pace<br />

che lasci a me; vattene, iniquo, omai.<br />

Me tosto ignudo spirto, ombra seguace<br />

indivisibilmente a tergo avrai.<br />

Nova furia, co' serpi e con la face<br />

tanto t'agiterò quanto t'amai.<br />

E s'è <strong>des</strong>tin ch'esca del mar, che schivi<br />

gli scogli e l'onde e che a la pugna arrivi,<br />

là tra'l sangue e le morti egro giacente<br />

mi pagherai le pene, empio guerriero.<br />

Per nome Armida chiamerai sovente<br />

ne gli ultimi singulti: udir ciò spero.<br />

Or qui mancò lo spirto a la dolente,<br />

né quest'ultimo suono espresse intero ;<br />

e cadde tramortita e si diffuse<br />

di gelato sudore, e i lumi chiuse.<br />

Poi ch’ella in se tornò, <strong>des</strong>erto e muto<br />

Quanto mirar poté d’intorno scorse.<br />

- Ito se n’è pur, - disse - ed ha potuto<br />

me qui lasciar de la mia vita in forse ?<br />

Né un momento indugiò, né un breve aiuto<br />

Nel caso estremo il traditor mi porse ?<br />

Ed io pur anco l’amo, e in questo lido<br />

Invendicata ancor piango e m’assido ?<br />

ERMINIA - LETTURA<br />

Canto XIX, 1<br />

Già la morte o il consiglio o la paura<br />

Da le difese ogni pagano ha tolto,<br />

e sol non s’è da l’espugnate mura<br />

il pertinace Argante anco rivolto.<br />

Mostra ei la faccia intrepida e secura<br />

E pugna pur fra gli inimici avolto,<br />

più che morir temendo esser respinto ;<br />

e vuol morendo ancor parer non vinto.<br />

Canto XIX, 2<br />

Ma sopra ogn’altro feritore infesto<br />

Sovragiunge Tancredi e lo percote.<br />

Ben è il circasso a riconoscer presto<br />

Al portamento, agli atti, a l’arme note,<br />

lui che pugnò già seco, e’l giorno sesto<br />

tornar promise, e le promesse ìr vòte.<br />

Onde gridò : "Così la fé, Tancredi,<br />

mi servi tu ? Così alla pugna or riedi ?<br />

Je resterai ton chevalier, pour tant<br />

Que guerre, honneur et foi soient consentants.<br />

Chant XVI, 56<br />

Reste en paix ; moi, je pars. Cil qui me guide<br />

Ne permet point que toi tu m’accompagnes.<br />

Reste ou prends un chemin qui soit plus gai,<br />

Et, en sage, tempère tes <strong>des</strong>seins.<br />

"Elle, tandis que le guerrier lui parle,<br />

Ne reste en place, inquiète et agitée.<br />

Puis un long temps, courroucée de visage,<br />

Le regarde, et enfin passe à l’outrage :<br />

MADRIGAL<br />

Armide - Chant XVI, 59, 60, 63<br />

Va donc, cruel, avec cette paix-là<br />

Que tu me laiss’à moi. Va, cour injuste !<br />

Bientôt, âme sans corps, ombre immanquable,<br />

Je te suivrai de partout sans repos.<br />

Ma torche et mes serpents, Furie nouvelle,<br />

Te brûleront autant que je t’aimai.<br />

Si ton <strong>des</strong>tin est d’échapper aux on<strong>des</strong><br />

Et aux récifs, si tu rejoins le monde,<br />

Là, dans le sang, parmi les morts, gisant,<br />

Tu me paieras, impie guerrier, mes peines.<br />

Dans tes derniers sanglots, tu rediras<br />

Le nom d’Armide – et j’espère l’entendre.<br />

"Et là manqua le sens à la dolente,<br />

Qui ne put achever ses derniers mots :<br />

Tombant, <strong>des</strong> sueurs froi<strong>des</strong> l’inondèrent<br />

Et ses yeux se fermèr’ à la lumière.<br />

Et, quand elle reprit ses sens, Armide<br />

Vit tous les alentours déserts, muets.<br />

"Il est parti, dit-elle, il a donc pu<br />

M’abandonner ici presque mourante ?<br />

Sans s’attarder, dans cette extrémité,<br />

Ne m’a porté moindre secours le traître ?<br />

Et moi je l’aime encore et, invengée,<br />

Je reste assise et pleure en ces contrées ?"<br />

HERMINIE - LECTURE<br />

Chant XIX, 1<br />

Déjà la mort, la prudence ou la peur<br />

Avaient fait fuir tout païen <strong>des</strong> défenses,<br />

Et seul Argant le têtu, l’obstiné,<br />

N’a point quitté les murailles conquises.<br />

Il montre un front intrépide et serein<br />

Et se bat même entouré d’ennemis,<br />

Plus que mourir, il a peur d’être exclu,<br />

Jusqu’en la mort veut paraître invaincu.<br />

Chant XIX, 2<br />

Mais bien plus effrayant qu’autre adversaire,<br />

Survient Tancrède, et cestui le percute.<br />

Le Circassien le reconnaît bien vite<br />

A son port, à ses act’, à son blason,<br />

Lui qui avait promis, mais point tenu,<br />

De revenir se battre au sixte jour.<br />

Si cria-t-il : "C’est ainsi que tu tiens<br />

Ta parole, Tancrède, et me reviens ?"<br />

15 |


Canto XIX, 26<br />

Infuriossi allor Tancredi e disse :<br />

- Così abusi,fellon, la pietà mia ? -<br />

Poi la spada gli fisse e gli rifisse<br />

Ne la visiera, ove accertò la via.<br />

Moriva Argante, e tal moria qual visse :<br />

minacciava morendo e non languia.<br />

Superbi, formidabili e feroci<br />

Gli ultimi moti fur, l’ultime voci.<br />

Canto XIX, 27, 28<br />

Ripon Tancredi il ferro, e poi devoto<br />

Ringrazia Dio del trionfale onore ;<br />

ma lasciato di forze ha quasi vòto<br />

la sanguigna vittoria il vincitore.<br />

Ciò che vedea pargli veder che rote,<br />

e di tenebre il dì già gli s’appanna.<br />

Al fin isviene ; e ‘l vincitor dal vinto<br />

Non ben saria nel rimirar distinto.<br />

Canto XIX, 104<br />

A riguardar sovra il guerrier feroce<br />

<strong>La</strong> male aventurosa era fermata,<br />

quando dal suon de la dolente voce<br />

per lo mezzo del cor fu saettata.<br />

Al nome di Tancredi ella veloce<br />

Accorse in guisa d’ebra e forsennata.<br />

Vista la faccia scolorita e bella,<br />

non scese no, precipitò di sella ;<br />

Canto XIX, 105<br />

e in lui versò d’inessicabil vena<br />

lacrime e voce di sospiri mista :<br />

In che misero punto or qui mi mena<br />

Fortuna ? A che veduta amara e trista ?<br />

Dopo gran tempo i’ ti ritrovo a pena,<br />

Tancredi, e ti riveggio e non son vista :<br />

vista non son da te benché presente,<br />

e ritrovando ti perdo eternamente.<br />

MADRIGALE<br />

Erminia - Canto XIX, 106, 107<br />

Misera non credea ch’a gli occhi miei<br />

potessi in alcun tempo esser noioso.<br />

Or cieca farmi volentier torrei<br />

per non vederti, e riguardar non oso.<br />

Oimè, de’ lumi già sì dolci e rei<br />

ov’è la fiamma ? ov’è il bel raggio ascoso ?<br />

de le fiorite guancie il bel vermiglio<br />

ov’è fuggito ? ov’è il seren del ciglio ?<br />

Ma che ? squallido e scuro anco mi piaci.<br />

anima bella, se quinci entro gire,<br />

s’odi il mio pianto, a le mie voglie audaci<br />

perdona il furto e’l temerario ardire:<br />

da le pallide labbra i freddi baci,<br />

che più caldi sperai, vuo’ pur rapire;<br />

parte torrò di sue ragioni a morte,<br />

baciando queste labbra essangui e smorte.<br />

| 16<br />

Chant XIX, 26<br />

Alors, furieux, Tancrède dit : "Félon !<br />

C’est là ce que tu fais de ma pitié ?"<br />

Il lui plongea, lui replongea l’épée<br />

Dans la visière, ayant trouvé la voie.<br />

Argant mourut comme il avait vécu :<br />

Il grondait en mourant, et sans faiblir.<br />

Furent superb’, et terribles, et fous<br />

Ses derniers mots et ses ultimes coups.<br />

Chant XIX, 27, 28<br />

Tancrède pose son épée. Il rend<br />

Pieusement grâce à Dieu pour son triomphe ;<br />

Mais la sanglante victoire a laissé<br />

Presque vidé de forces le vainqueur.<br />

Ce qu’il voyait lui semble tournoyer<br />

Et jà le jour s’enténèbre à ses yeux.<br />

Il perd enfin le sens : qui les verrait,<br />

Dire vainqueur et vaincu ne saurait.<br />

Chant XIX, 104<br />

L’infortunée, qui s’était arrêtée,<br />

Pour regarder le féroce guerrier,<br />

En entendant ces accents de douleur,<br />

En plein cœur fut atteinte d’une flèche.<br />

A ce nom de Tancrède, elle, comme ivre<br />

Et forcenée, vive se précipite.<br />

Et voyant ce beau blême visage, elle<br />

Ne sauta pas, mais tomba de sa selle,<br />

Chant XIX, 105<br />

Et <strong>des</strong>sus lui, d’inextinguible veine,<br />

Versa <strong>des</strong> pleurs et <strong>des</strong> soupirs mêlés :<br />

"A quelle extrémité m’a donc menée<br />

Fortune, à quel cruel, amer spectacle ?<br />

Après longtemps, je te retrouve à peine,<br />

Et te revois, non vue de toi, Tancrède :<br />

Non vue de toi, bien qu’ici me tenant ;<br />

Je te perds à jamais en te trouvant."<br />

MADRIGAL<br />

Herminie - Chant XIX,106, 107<br />

Je n’aurais jamais cru, ah, malheureuse,<br />

Que ta vision pût accabler mes yeux.<br />

Ah, volontiers je me rendrais aveugle<br />

Pour ne te voir : je n’ose te regarder.<br />

<strong>La</strong>s, de ces yeux, si doux et si cruels,<br />

Où est la flamme ? Où est le beau rayon ?<br />

Où de ces cils a fui sérénité ?<br />

Des joues fleuries, où a fui la beauté ?<br />

Mais quoi ! Tu me plais même obscur et pâle.<br />

Belle âme, si tu vagues par ici,<br />

Si tu entends ces pleurs, à mes désirs<br />

Pardonne ce larcin et mon audace :<br />

De tes lèvres blêmies les froids baisers,<br />

Que j’espérais brûlants, je veux ravir ;<br />

J’ôterai quelque droit à la Mort forte<br />

En baisant cette bouche exsangue et morte.<br />

Textes traduits d’après "Jérusalem Libérée" traduit par<br />

Michel Orcel, éditions Gallimard Folio - 2002


BIOGRAPHIES DES ARTISTES<br />

Giaches de Wert (1535-1596)<br />

Giaches de Wert se rend de Flandres en Italie, encore<br />

enfant, pour faire partie <strong>des</strong> chanteurs de la cour de<br />

Marie de Cardona à Avellino avant de passer au service<br />

du comte Alphonse Gonzague à Novellara. Nous le<br />

retrouvons un peu plus tard à Parme, à la chapelle<br />

Farnese, dont le maître de chapelle était alors Cyprien<br />

de Rore. Wert arrive à Mantoue vers la fin de l’année<br />

1564, pour occuper le poste de maître de chapelle de<br />

l’église de Santa Barbara, dont la construction, ordonnée<br />

par le duc Guillaume Gonzague, vient de se terminer.<br />

Peu de nominations ont provoqué tant d’hostilité : dès<br />

la prise de possession de sa charge, le pauvre Flamand<br />

doit faire face à une série d’obstacles créés par d’innombrables<br />

jalousies et revendications, qui s'achèvent,<br />

quelques années plus tard, sur l’adultère de la femme<br />

de Wert avec Agostino Bonvicino, membre de la<br />

chapelle de la cour.<br />

Malgré cet "incident" qui implique l’exil de Mantoue<br />

de son épouse, Giaches conserve son poste de maître<br />

de chapelle à la cour. À cette époque, Wert entre en<br />

contact avec le monde musical de Ferrare, sans doute<br />

le plus moderne et innovateur de l’époque : le duc<br />

Guillaume Gonzague est, à tout point de vue, magnifique<br />

et illustre, mais son goût est daté, et Mantoue<br />

souffre de son conservatisme jusqu’en 1587, année où<br />

Vincent succède à son père. Ferrare, par contre, se<br />

trouve au plus haut de sa splendeur culturelle, et son<br />

Concert <strong>des</strong> Dames provoque l’envie et l’admiration de<br />

tous. Ces deux cours s’influencent mutuellement, et les<br />

visites et les échanges de musiciens et hommes de<br />

lettres sont fréquents. Vincent Giustiniani écrit dans<br />

son Discorso sopra la musica : "C’est ainsi que chaque<br />

auteur tente d’avancer dans la manière de composer<br />

pour plus de voix, et particulièrement Giaches Wert à<br />

Mantoue, et Luzzasco à Ferrare. Ce sont les surintendants<br />

de toutes les musiques de ces ducs, et la concurrence<br />

est grande entre les Dames de Mantoue et celles<br />

de Ferrare, qui sont rivales non seulement en beauté<br />

de timbre et de voix, mais encore dans l’art d’ornementer<br />

les phrases exquises."<br />

Wert s’adapte parfaitement à ce climat stimulant et un<br />

grand nombre de ses compositions est créé sous l’inspiration<br />

du célèbre trio féminin de Ferrare. <strong>La</strong> relation<br />

entre Wert et la cour d’Este, qui date <strong>des</strong> années 1560,<br />

encouragée par les ducs de Mantoue et de Ferrare,<br />

atteint son apogée au moment de l’intrigue amoureuse<br />

entre le compositeur et Tarquinia Molza, dame<br />

d’honneur de Marguerite Gonzague et membre du<br />

célébrissime Concert <strong>des</strong> Dames. Cette relation secrète,<br />

impropre à la noble condition d’une dame comme<br />

Tarquinia Molza, est éventée et doit se terminer par<br />

ordre de Alphonse II, quelques années plus tard. Wert<br />

fut particulièrement prolixe dans l’écriture, avec<br />

quelques 230 madrigaux et autres pièces profanes<br />

(toutes publiées en seize volumes entre 1558 et 1608)<br />

et quelque 150 œuvres sacrées (motets, hymnes…).<br />

D’un point de vue stylistique, ses madrigaux furent<br />

certainement parmi les plus en avance sur leur temps<br />

et dès 1580 il fut l’un <strong>des</strong> maîtres dans la nouvelle<br />

forme de composition qui naissait alors dans les cours italiennes.<br />

A partir de 1590, il commença à expérimenter<br />

<strong>des</strong> formes proches d’un style concertant avec la<br />

composition de dialogue entre <strong>des</strong> groupes de voix.<br />

Il décède à Mantoue en 1596.<br />

<strong>La</strong> Venexiana<br />

<strong>La</strong> Venexiana est actuellement l’un <strong>des</strong> ensembles les<br />

mieux reconnu pour son travail sur le madrigal italien.<br />

En choisissant pour nom celui d’une comédie anonyme<br />

du XVI e siècle, <strong>La</strong> Venexiana, l’ensemble a souhaité<br />

exprimer son choix artistique : la théâtralité, et l’étude<br />

<strong>des</strong> contrastes entre musique et texte, dans les répertoires<br />

profanes et sacrés. En un mot, ce qui manifeste<br />

le plus l’originalité de la culture italienne dès la fin du<br />

XVI e siècle, là où naît un style d’interprétation original<br />

qui transcende les stéréotypes par sa fraîcheur, sa vitalité<br />

et toutes les possibilités imaginatives laissées aux<br />

musiciens. <strong>La</strong> Venexiana s’est d’abord fait connaître par<br />

ses disques. Et de la collaboration exclusive entre<br />

l’ensemble et le label espagnol Glossa, est né un<br />

véritable parcours dans l’art de la déclamation et du<br />

madrigal italien, de Giaches de Wert à Claudio<br />

Monterverdi. Chaque sortie est largement récompensée<br />

par la critique internationale. Le premier fruit de cette<br />

rencontre, le Troisième Livre de Madrigaux de<br />

Sigismondo D’India, a remporté le Diapason d’Or. <strong>La</strong><br />

série appelée Il Madrigale Italiano comprenant il<br />

Settimo Libro di Madrigali de Claudio Monteverdi, il<br />

Quinto Libro di Madrigali de Luzzasco Luzzaschi, il<br />

Nono Libro di Madrigali de Luca Marenzio les Prix<br />

Cecilia 1999, et Cini 2000. Avec il Quarto Libro di<br />

Madrigali de Gesualdo da Venosa : le Prix Amadeus<br />

2001, Gramophone Award 2001, Cannes Classical<br />

Award 2002 ; avec le Terzo Libro di Madrigali di<br />

Claudio Monteverdi : le Grand Prix du Disque 2003 et<br />

en 2005 pour le Sesto libro di madrigali de Claudio<br />

Monteverdi : le Choc de l'année 2005 et deux<br />

Deutschschallplattenpries<br />

<strong>La</strong> Venexiana a eu le plaisir de se voir qualifiée par la<br />

presse spécialisée de "nouvel Orphée du répertoire de<br />

madrigal italien". Aussi dans la même lignée,<br />

l’ensemble, qui est aussi appelé à se produire dans de<br />

nombreux festivals européens, poursuit son travail de<br />

revisitation <strong>des</strong> grands Livres, de Monterverdi et en<br />

particulier celui de l’Ottavo Libro Les Vêpres de la<br />

Vierge (1610) et l’Orfeo. <strong>La</strong> Venexiana a désormais<br />

imposé son style dans l’exécution de la musique ancienne<br />

italienne, en ajoutant au fin goût de la rhétorique<br />

et à la perfection de la déclamation du texte, une<br />

tonalité plus rayonnante, tout à fait méditerranéenne.<br />

17 |


page CIC


20H30 - DOMENICO BELLI : ORFEO DOLENTE<br />

Arnaud Marzorati, baryton, Orphée<br />

Anne Maistriau, Eugénie De Mey, Charlotte Plasse, sopranos<br />

Isabelle Druet, <strong>La</strong>urence Renson, mezzo-sopranos<br />

Matthieu Chapuis, ténor I<br />

David Witczak, Nicolas Achten, ténors II<br />

Jan Jeroen Bredewold, basse<br />

Le Poème Harmonique :<br />

Florian Carré, clavecin<br />

Massimo Moscardo, archiluth<br />

Lucas Guimaraes, viole et lirone<br />

Isabelle Saint Yves, Martin Bauer, viole<br />

Mélanie Flahaut, flûte dulciane<br />

Johannes Frisch, violon<br />

Eva Godard, cornet<br />

Michèle Claude, percussions<br />

Vincent Dumestre, directeur musical de l’ensemble et directeur artistique de l’atelier<br />

G. BATTISTA BUONAMENTE (fin XV e. - 1642) Aria di Fiorenza<br />

GIULIO CACCINI (1550 - 1618) Tutto’l di piango (texte de Francesco Petrarca)<br />

Tu ch’ai le penne<br />

DOMENICO BELLI (1550 - 1627) Voi pur da me partite<br />

GIULIO CACCINI Muove si dolce (texte de Gabriello Chiabrera)<br />

Caduca fiamma (texte de Gabriello Chiabrera)<br />

Innefabile ardor (texte de Gabriello Chiabrera)<br />

LORENZO ALLEGRI (1573 - 1648) Ballo delle Ninfe - grave - gagliarda - ritornello<br />

canario - gavotta - corrente<br />

DOMENICO BELLI Orfeo Dolente (texte de Gabriello Chiabrera)<br />

EMILIO DE CAV ALIERI (c. 1550 – 1602) Son fonti ohime di lacrime<br />

Ce programme a été préparé lors d’un atelier de formation professionnelle organisé par le Centre de la Voix et<br />

auquel, aux côtés de Vincent Dumestre et <strong>des</strong> musiciens du Poème Harmonique, ont également contribué pour la<br />

préparation vocale :<br />

Claire Lefilliâtre, soprano,<br />

Bertrand Cuiller, clavecin<br />

Jean-François <strong>La</strong>ttarico, coach en Italien<br />

Cet atelier a bénéficié du soutien de la Commission Européenne, FSE objectif 3<br />

et du mécénat du CIC - Banque Scalbert Dupont.<br />

19 |


LES INTERMÈDES DE CHIABRERA ET BELLI<br />

OU L’ORPHÉE OUBLIÉ<br />

Jean-François <strong>La</strong>ttarico<br />

<strong>La</strong> naissance du théâtre musical à Florence à la fin du<br />

XVI e siècle coïncida avec la réactualisation d’un mythe,<br />

un peu plus d’un siècle après la fable du Politien à la<br />

fin du XV e siècle qui marqua l’acte de naissance du<br />

théâtre profane italien : celui d’Orphée. Les recherches<br />

et les expérimentations de la Camerata Bardi, qui<br />

souhaitaient un retour à l’idéal de la tragédie grecque<br />

jadis entremêlée de parties chantées, avaient mis<br />

l’accent sur le rapport étroit qui devait unir musique et<br />

poésie. Le caractère proprement inouï de cette forme<br />

musicale (le fait de pouvoir "parler en chantant"),<br />

justifiait que les protagonistes choisis appartiennent à<br />

un univers mythologique, et n’aient par conséquent<br />

aucun lien avec une quelconque réalité historique ou<br />

contemporaine. Il n’était donc pas étonnant que ce<br />

lien privilégié entre deux langages fût précisément<br />

incarné par celui qui symbolisait cette union, à savoir<br />

Orphée, à la fois poète et musicien, fils d’un Dieu et<br />

d’une mortelle.<br />

Après les deux Euridice de Peri et Caccini en 1600, qui<br />

inaugurent le genre opératique dans un cadre aristocratique<br />

et élitiste, après l’Orfeo montéverdien de<br />

1607, une quatrième illustration musicale du mythe a<br />

lieu de nouveau à Florence à l’occasion du Carnaval de<br />

1615. L’Orfeo dolente, sur un texte du grand poète<br />

génois Gabriello Chiabrera et une musique de<br />

Domenico Belli, est donné à l’occasion d’une représentation<br />

de l’Aminta du Tasse. Il s’agit en effet d’intermè<strong>des</strong>,<br />

dans la pure tradition <strong>des</strong> spectacles de cour de la fin<br />

du XVI e siècle (on pense surtout aux intermè<strong>des</strong> de la<br />

Pellegrina durant les fêtes de 1589 joués entre les actes<br />

de cette pièce bien oubliée aujourd’hui de Scipione<br />

Bargaglia). Si le phénomène est comparable, le génie<br />

et la célébrité du Tasse ont malheureusement éclipsé la<br />

musique de Belli, d’une modernité pourtant<br />

stupéfiante, déconcertante parfois, toujours attentive<br />

en tout cas au poids <strong>des</strong> mots et aux "affetti" qu’ils<br />

véhiculent. En ce sens, il est un parfait représentant de<br />

la monodie florentine issue <strong>des</strong> débats du cénacle<br />

Bardi, un maître d’autant plus représentatif qu’il ne<br />

semble pas avoir quitté Florence de sa vie.<br />

Les documents sont malheureusement bien avares sur<br />

la biographie de ce compositeur, comme pour<br />

beaucoup d’artistes du XVII e siècle. Giuseppe Ottavio<br />

Pitoni, auteur d’une monumentale Notitia de contrapuntisti<br />

e compositori di musica rédigée au début du<br />

XVIII e siècle, (qui donne <strong>des</strong> renseignements sur tous les<br />

| 20<br />

compositeurs occidentaux depuis l’an Mille jusqu’à la<br />

fin du XVII e siècle), ne lui consacre que deux lignes,<br />

citant toutefois sa musique d’Orphée : "Compositore di<br />

camera, secondo riferisce l’Indice del Vincenti, nel<br />

quale porta musiche e l’Orfeo dolente" (Compositeur<br />

de chambre, comme le signale l’Index de Vincenti, qui<br />

y rapporte <strong>des</strong> musiques variées et l’Orfeo dolente). Si<br />

l’on ignore sa date de naissance, il est sans doute mort<br />

vers 1627 après avoir rempli les fonctions de maître de<br />

chapelle à San Lorenzo et servi à la Cour de Côme II de<br />

Médicis qui l’appela en 1619. Il participa aux grands<br />

spectacles de la Cour qui ponctuèrent les vingt premières<br />

années du siècle, avec notamment une Fable maritime<br />

sur Andromède, malheureusement perdue, mais qui<br />

suscita l’admiration de Giulio Caccini (lettre du 10 mars<br />

1618). Trois œuvres seulement ont survécu, toutes<br />

publiées en 1616, un Requiem (Officium defunctorum),<br />

un recueil d’airs monodiques sur <strong>des</strong> poèmes de<br />

Marino, Pétrarque ou Guarini (Primo libro delle arie) et<br />

cet Orfeo dolente présenté sous la forme de cinq intermè<strong>des</strong>.<br />

Contrairement aux deux opéras précédents, que le<br />

poète Chiabrera connaissait pour avoir assisté aux<br />

représentations à Florence et Mantoue, l’Orfeo dolente<br />

évacue complètement le personnage d’Eurydice (toujours<br />

très peu mis en valeur, il faut le souligner, dans la plupart<br />

<strong>des</strong> adaptations du mythe). Il donne en revanche la part<br />

belle à sa mère, Calliope, généralement occultée et<br />

absente en revanche <strong>des</strong> deux précédentes versions,<br />

qui peut, dans la version Chiabrera-Belli, jouer le rôle<br />

qu’a Vénus chez Rinuccini-Peri, ou l’Espérance chez<br />

Striggio-Monteverdi ("Indarno è far dimora, / L’inferno<br />

è sordo e cieco" ; "Il est inutile de s’y attarder, / L’Enfer<br />

est sourd et aveugle", fin du Second Intermède).<br />

L’épisode théâtralement efficace de la mort d’Eurydice<br />

est ainsi absent de la partition qui débute par le retour<br />

d’Orphée aux portes d’Averne. Solution inédite :<br />

aucune version ne présente un second retour du <strong>héros</strong><br />

aux portes de l’Enfer, s’acharnant à récupérer une<br />

Eurydice définitivement perdue. L’inutilité de sa<br />

démarche plonge Orphée dans le désespoir le plus<br />

complet et, pour l’essentiel – le titre éclaire la dramaturgie<br />

de l’œuvre – il s’agit d’une longue plainte du<br />

<strong>héros</strong> Thrace, qui se fait ici l’écho <strong>des</strong> célèbres lamenti<br />

qui ont inauguré la tradition florentine, depuis la<br />

plainte perdue que Vincenzo Galilei composa, autour<br />

d’un ensemble de violes, sur le chant d’Ugolin, tiré du


dernier chant de l’Enfer de Dante en 1582, jusqu’à<br />

celle d’Ariane de Monteverdi représentée en 1608. Il<br />

n’est pas inutile de préciser qu’une première version de<br />

l’œuvre fut composée quelques mois seulement après<br />

la première de la célèbre Arianna sous le titre de Il<br />

pianto d’Orfeo, et on peut penser que, du moins du<br />

point de vue littéraire (car on ignore si cette première<br />

version fut également composée par Belli), Chiabrera a<br />

tiré les leçons de cette influence. Des traces éloquentes<br />

sont d’ailleurs visibles dans l’Orfeo dolente, qui reprend<br />

plusieurs fois <strong>des</strong> schémas syntaxiques présents chez<br />

Striggio/Monteverdi et même chez Rinuccini/Peri. Ainsi<br />

le "Ecco ch’a voi ritorno" du premier (début du<br />

Premier Intermède) répond au "Ecco pur ch’a voi ritorno"<br />

du second (début de l’acte II), tandis que "Rive<br />

ombrose e selvagge, / Deserte orride piagge" de<br />

Chiabrera (début du Troisième Intermède) fait écho au<br />

"Funeste piagge, ombrosi orridi campi" de Rinuccini<br />

(Scène 4 de l’Euridice), et les exemples sont bien sûr<br />

très nombreux.<br />

Musicalement on relèvera la brève ritournelle instrumentale<br />

par laquelle débute l’œuvre et qui est tout<br />

entière construite sur un tétracorde <strong>des</strong>cendant, schéma<br />

musical promis à un brillant avenir, notamment dans<br />

l’opéra vénitien, pour accompagner la forme spécifique<br />

du lamento. Le chant d’Orphée est âpre et tourmenté,<br />

contrebalancé par les admonestations de Pluton et les<br />

mises en garde de Calliope. L’association de chromatismes<br />

et de dissonances en rend le chant à la fois particulièrement<br />

expressif et redoutablement exigeant pour<br />

l’interprète qui doit littéralement incarner le personnage<br />

pour le représenter, selon les canons esthétiques de<br />

l’époque, c’est-à-dire le rendre présent sur scène. Mais<br />

par rapport à la première version de 1608, bien plus<br />

radicale, puisqu’elle s’achevait sur un long monologue<br />

d’Orphée s’éloignant vers son pathétique <strong>des</strong>tin de<br />

solitude, la version de Belli est plus riche en chœurs (et<br />

en cela plus conforme aux pratiques florentines <strong>des</strong><br />

Intermè<strong>des</strong>) qui reposaient généralement sur un mètre<br />

poétique différent et en conséquence sur une "intonazione"<br />

(mise en musique) plus variée. C’est ainsi que le<br />

chœur <strong>des</strong> Grâces, dans le Quatrième Intermède,<br />

apporte une note d’optimisme dans leur supplique au<br />

<strong>héros</strong> à reprendre goût à la vie, et rappelle l’allégresse<br />

du premier acte de l’Orfeo montéverdien. Le cinquième<br />

Intermède est d’ailleurs tout entier dévolu aux Grâces<br />

qui achève l’œuvre dans une tonalité festive.<br />

Le programme est complété par plusieurs pièces monodiques<br />

de contemporains de Belli, principalement de<br />

Caccini qui théorisa, dans ses Nuove musiche, cette<br />

nouvelle pratique musicale fondée sur la rhétorique<br />

<strong>des</strong> affetti. L'ensemble <strong>des</strong> pièces présentées ici donne<br />

un aperçu assez fidèle de toutes les techniques vocales<br />

préconisées par le maître florentin, <strong>des</strong> diminutions de<br />

Muove si dolce et Caduca fiamma, en passant par le<br />

pathétisme endolori et passaggiato de Tutto il dì piango,<br />

tandis que l'on succombera à la beauté envoûtante de<br />

Tu ch'hai le penne, véritable diamant brut de ces<br />

Nuove musiche, qui ouvrait à la musique occidentale<br />

un horizon décidément plus serein que celui d'Orphée.<br />

21 |


GIULIO CACCINI<br />

Tutto‘l dì piango<br />

Prendon riposo<br />

i miseri mortali,<br />

trovomi in pianto, e raddoppiarsi i mali;<br />

così spendo ‘l mio tempo lagrimando.<br />

In tristo umor vo li occhi consumando,<br />

e ‘l cor in doglia; e son fra li animali<br />

l’ultimo, sì che li amorosi strali<br />

mi tengon ad ogni or<br />

di pace in bando.<br />

<strong>La</strong>sso, che pur da l’un a l’altro sole<br />

e da l’un’ ombra a l’altra, ò già ‘l più corso<br />

di questa morte che si chiama vita.<br />

Più l’altrui fallo<br />

che ‘l mi’ mal mi dole,<br />

ché Pietà viva, e ‘l mio fido soccorso<br />

Vedem’ arder nel foco, e non m’aita.<br />

Tu ch’ai le penne<br />

Tu ch’hai le penne Amore<br />

E sai spiegarle a volo<br />

Deh muovi ratto un volo<br />

Fin là dov’ è’l mio core<br />

E se non sai la via<br />

Co’ miei sospir t’invia<br />

Va pur ch’il troverai<br />

Tra’l velo e’l bianco seno<br />

O tra’l dolce sereno<br />

De luminosi rai<br />

O tra bei nodi d’oro<br />

Del mio dolce tesoro<br />

Vanne lusinga et prega<br />

Per che dal bel soggiorno<br />

Faccia il mio cor ritorno,<br />

E s’ei venir piu niega<br />

Rivolto al nostro sole<br />

Digli cotai parole<br />

Quel tuo fedele amante<br />

Tra lieta amica gente<br />

Vive mesto e dolente<br />

E col tristo sembiante<br />

D’ogni allegrezza spento<br />

Turba l’altrui contento<br />

Di che fra’l canto e’l riso<br />

Spargo sospir di foco<br />

Che frà’l diletto e’l gioco<br />

Non mai sereno il viso<br />

Che d’alma e di cor privo<br />

Stommi fra morto e vivo<br />

| 22<br />

Je pleure toute la journée<br />

Je pleure toute la journée, et puis la nuit, quand<br />

les pauvres mortels se reposent,<br />

je me retrouve en pleurs, et mes maux redoublent ;<br />

ainsi je passe ma vie à pleurer.<br />

De tristesse je m’use les yeux,<br />

et le cœur en peine ; et je suis parmi les animaux<br />

le dernier, de sorte que les flèches de l’amour<br />

me tiennent en haleine à chaque<br />

moment de tranquillité.<br />

<strong>La</strong>s, car d’un soleil à l’autre<br />

ou d’une ombre à l’autre, j’ai déjà parcouru<br />

une partie de cette mort que l’on appelle la vie.<br />

Plus que la faute d’autrui<br />

c’est mon mal qui me fait souffrir,<br />

parce que la Pitié est vivante, et mon fidèle secours<br />

me voit brûler dans un brasier, et ne m’aide pas.<br />

Toi qui a <strong>des</strong> ailes<br />

Toi qui a <strong>des</strong> ailes, Amour,<br />

Et sais les étendre en un vol,<br />

Oh ! viens d’un vol<br />

Jusqu’à la dame, jusqu’à mon cœur,<br />

Et si tu ne connais pas le chemin<br />

Que mes soupirs te guident.<br />

Va, car tu le trouveras<br />

Entre le voile et le sein blanc<br />

Ou dans la douce sérénité<br />

De ses yeux lumineux,<br />

Ou parmi les beaux nœuds d’or<br />

De mon doux trésor.<br />

Va, léger, et prie<br />

Pour que du beau séjour<br />

Mon cœur s’en retourne,<br />

Et si elle refuse<br />

De revenir à notre soleil,<br />

Dis-lui ces paroles :<br />

Ton amant fidèle<br />

Parmi ses joyeux amis<br />

Vit triste et dolent,<br />

Et par son triste aspect<br />

Trouble le bonheur<br />

Et l’allégresse d’autrui.<br />

Dis-lui que parmi les chants et les rires<br />

J’exhale <strong>des</strong> soupirs de feu,<br />

Qu’au milieu <strong>des</strong> plaisirs et <strong>des</strong> jeux<br />

Jamais mon visage n’est serein,<br />

Que privé d’âme et de cœur<br />

Je suis entre la vie et la mort.


DOMENICO BELLI<br />

Voi pur da me partite<br />

Voi pur da me partite, anima mia<br />

Ne vi duole partire<br />

Ohime Ohime, questo e’l morire<br />

Crudel e voi gioite<br />

Questo e vicino haver l’ora suprema<br />

E voi non la sentite<br />

O meraviglia di durezza e strema<br />

Esser alma d’un core<br />

E separarsi e non sentir dolore.<br />

GIULIO CACCINI<br />

Muove si dolce<br />

Muove si dolce e si soave guerra<br />

Lusingando i pensier beltà mortale<br />

Ch’à volo un cor non spiegheria mai l’ale<br />

Per solevarsi peregrin da terra<br />

Se non scen<strong>des</strong>te a risvegliarlo Amore.<br />

Caduca fiamma<br />

Caduca fiamma di leggiadri sguardi<br />

ci da per morte dilettoso assalto,<br />

ma verace beltà regna nell’alto<br />

indi arma l’arco et indi aumenta i dardi<br />

che’l cor piagato han di bear valore<br />

Ineffabile ardore<br />

Ineffabile ardore<br />

Ch’agli alberghi del ciel richiama il core.<br />

Ainsi vous me quittez<br />

Ainsi vous me quittez, mon âme<br />

Et le départ ne vous est point douleur<br />

Hélas, Hélas, c’est cela mourir<br />

Cruelle, et vous vous réjouissez<br />

L’heure dernière approche<br />

Et vous ne l’entendez<br />

Ô stupeur d’une dureté extrême<br />

Etre l’âme d’un cœur<br />

Et se séparer sans douleur.<br />

Elle déclare une guerre si douce<br />

Elle déclare une guerre si douce et suave<br />

en flattant les pensées cette beauté mortelle,<br />

qu’un cœur ne déploiera jamais ses ailes<br />

pour quitter d’un envol cette terre,<br />

si l’Amour ne <strong>des</strong>cendait pas pour le réveiller.<br />

Flamme caduque<br />

Flamme caduque <strong>des</strong> regards mutins<br />

Nous donne la mort d’un assaut délicieux,<br />

Mais une vraie beauté règne là-haut<br />

Arme donc ton arc et augmente donc les traits<br />

Qui donneront courage au cœur blessé.<br />

Ardeur ineffable<br />

Ardeur ineffable<br />

qui attire le cœur vers les résidences célestes.<br />

23 |


DOMENICO BELLI<br />

ORFEO DOLENTE<br />

Primo Intermedio<br />

Orfeo e Plutone<br />

Orfeo<br />

Numi d’abisso, numi<br />

Dell’infernal soggiorno,<br />

Ecco ch’a voi ritorno<br />

Con lagrimosi fiumi.<br />

È ver ch’a vostra legge<br />

Io poco intento attesi,<br />

Io follemente errai :<br />

Ma non vi vilipesi ;<br />

Fu sol che troppo amai.<br />

Deh, se fûr miei lamenti<br />

Da voi pur dianzi uditi<br />

Oggi non sien scherniti<br />

Che li fò sì dolenti.<br />

Su’l tenor tanto acerbo<br />

Di mia cruda ventura,<br />

Numi, deh, ripensate,<br />

E di mia vita oscura<br />

Costringavi pietate.<br />

Plutone<br />

Ei fu soverchio ardire<br />

Scender la prima volta<br />

A porger preghi al tenebroso inferno,<br />

Che giammai non gli ascolta.<br />

Ed or che debbo dir ch’i gran divieti,<br />

Fûr da te prensi a scherno.<br />

Pàrtiti omai : con punta di diamanti<br />

Sono scolpiti in selce i miei decreti.<br />

Orfeo<br />

<strong>La</strong>sso! omai che vedrò<br />

Cosi lungi da voi, bellezze amate ?<br />

Che vedrò, che farò ?<br />

Indarno Febo il suo bell’oro eterno<br />

E Cintia mi disvela il puro argento<br />

Che io lontano da voi nulla non scerno<br />

E muove indarno lusinghevol vento,<br />

E tra bell’erbe di chiare onde il suono.<br />

Ch’io lontano da voi nulla non sento<br />

Oimè, dell’esser mio poco ragione<br />

Ch’io lontano da voi nulla non sono.<br />

Secondo Intermedio<br />

Orfeo, Calliope, Plutone<br />

Calliope<br />

O del mio cor diletto<br />

Figlio, ond’è ch’io ti miri<br />

Cosi mesto e dolente<br />

E carco di martiri<br />

Perche stanchi la cetra<br />

E con lunghi sospiri<br />

Disfogh’il duol interno<br />

Presso le porte del temuto inferno.<br />

| 24<br />

Premier Intermède<br />

Orphée et Pluton<br />

Orphée<br />

Dieux <strong>des</strong> abîmes, dieux<br />

Du royaume <strong>des</strong> Enfers,<br />

Voici que je viens à vous<br />

Par <strong>des</strong> fleuves de larmes ;<br />

Il est vrai que je fus peu<br />

Respectueux de votre loi,<br />

Et me suis follement trompé,<br />

Mais je ne vous ai pas offensé ;<br />

C’est juste que j’ai trop aimé.<br />

Et si mes plaintes furent<br />

Entendues devant vous,<br />

Elles ne doivent pas aujourd’hui être bafouées,<br />

Car je les rendrai plus dolentes<br />

Sur le ton si acerbe<br />

De mon cruel malheur :<br />

Dieux, hélas, réfléchissez.<br />

Et de ma sombre vie<br />

Ayez pitié.<br />

Pluton<br />

C’est une bien grande audace<br />

De <strong>des</strong>cendre la première fois<br />

Dans les ténèbres de l’enfer et d’y faire <strong>des</strong> prières<br />

Que je n’écouterai jamais.<br />

A présent que dois-je dire, alors que tu as<br />

Transgressé le grand interdit ?<br />

Pars désormais ; mes décrets sont sculptés<br />

Dans le roc dans une pointe de diamant.<br />

Orphée<br />

Hélas ! que verrai-je désormais ?<br />

Si loin de vous beautés adorées,<br />

Que verrai-je ? Que deviendrai-je ?<br />

C’est en vain que Phébus me révèle<br />

Son bel or éternel et Diane son pur argent ;<br />

Car loin de vous, je ne vois rien :<br />

C’est en vain que le vent agréable bruisse<br />

Et que le son d’une onde limpide résonne dans les prés<br />

Car loin de vous je n’entends rien ;<br />

Hélas, je n’ai plus toute ma raison :<br />

Car loin de vous je ne suis rien.<br />

Deuxième intermède<br />

Orphée, Calliope, Pluton<br />

Calliope<br />

Ô mon cœur, ô mon fils<br />

Adoré, pourquoi te vois-je<br />

Aussi triste, dolent<br />

Et si plein de douleur ?<br />

Pourquoi fais-tu taire ta lyre,<br />

Et par de longs soupirs<br />

Exprimes-tu ton malheur<br />

Près <strong>des</strong> portes de l’Enfer redouté ?


Orfeo<br />

Ascolta o genitrice,<br />

Ascolt’e piangi poi<br />

L’aspra ventura del figlio infelice.<br />

Io godea la bellezza<br />

Amata oltra misura<br />

Della cara Euridice<br />

Et ella in sul fiorire<br />

Punta da picciol angue<br />

Si condusse al morire.<br />

E io più di lei morto<br />

Corsi dentro gli abissi,<br />

E impetrai da chi colà corregge<br />

Il mio dolce conforto.<br />

Ma con sì fatta legge<br />

Che mentre colà giù moveva i passi<br />

Io non la riguardassi.<br />

Proserpine<br />

Dell’atro Averno<br />

Rettor supremo e dell’orribil Dite,<br />

E voi ch’al cenno suo pronti ubbidite<br />

Spirti d’inferno,<br />

Udite un amator ch’a voi dolente<br />

Chiede pietà,<br />

E che senza Euridice ond’era ardente<br />

Viver non sà.<br />

Per tôrlo al duolo<br />

Non fan mestieri inusitati ingegni,<br />

Nè s’ha da guerreggiar con fieri sdegni<br />

Su l’altra polo :<br />

Sol che di vostra reggia apra le porte<br />

Chi le serrò,<br />

Tornerassene a lui la sua consorte<br />

Che tant’amò.<br />

Plutone<br />

Ei fu soverchio ardire<br />

Scender la prima volta<br />

A porger preghi al tenebroso inferno,<br />

Che giammai non gli ascolta.<br />

Ed or che debbo dir ch’i gran divieti,<br />

Fûr da te presi a scherno ?<br />

Pàrtiti omai : con punta di diamanti<br />

Sono scolpiti in selce i miei decreti.<br />

Calliope<br />

Indarno è far dimora<br />

L’inferno è sordo e cieco ;<br />

<strong>La</strong>scia diletto figlio il crudo speco.<br />

Coro dei pastori<br />

Non più lagrime o dolore<br />

Turb’il cor di tanto Iddeo,<br />

Sol gioisca ardente il core<br />

D’altro bel, gloria d’Orfeo.<br />

O dia intanto il cielo ilsegnio<br />

Della gioia e del diletto<br />

Che n’ingombra il cor nel petto<br />

Esaltando eroe sì degno.<br />

Orphée<br />

Ecoute, mère,<br />

Ecoute et pleure ensuite<br />

l’âpre aventure de ton malheureux enfant.<br />

Je jouissais outre mesure<br />

De la beauté adorée<br />

De ma chère Eurydice ;<br />

Et elle dans la fleur de l’âge<br />

Piquée par un petit serpent<br />

Trouva le chemin de la mort.<br />

Et moi plus mort qu’elle<br />

J’ai couru dans les abîmes en demandant<br />

Au maître <strong>des</strong> lieux<br />

Mon doux réconfort.<br />

Mais la loi était telle<br />

Que tandis qu’elle marchait dans les enfers,<br />

Je ne devais pas la regarder.<br />

Proserpine<br />

Recteur suprême<br />

Du sombre Averne et de l’horrible Dis,<br />

Et vous, esprits de l’Enfer, qui obéissez<br />

Aussitôt à son signal,<br />

Ecoutez un amoureux plaintif<br />

Qui vous demande pitié,<br />

Et qui sans Eurydice pour qui il brûlait d’amour,<br />

Ne saurait vivre.<br />

Pour l’arracher à sa douleur,<br />

Des moyens inusités ne sont pas nécessaires,<br />

Et il ne faut pas combattre avec rage<br />

Sur les hauteurs du pôle :<br />

Il suffit qu’ouvre les portes de votre royaume<br />

Celui qui les ferma,<br />

Ainsi son épouse qu’il aima tant<br />

Reviendra vers lui.<br />

Pluton<br />

C’est une bien grande audace<br />

De <strong>des</strong>cendre la première fois<br />

Dans les ténèbres de l’Enfer et d’y faire <strong>des</strong> prières<br />

Que je n’écouterai jamais.<br />

A présent que dois-je dire, alors que tu as<br />

Transgressé le grand interdit ?<br />

Pars désormais : mes décrets sont sculptés<br />

Dans le roc dans une pointe de diamant.<br />

Calliope<br />

Il est inutile de rester,<br />

L’enfer est sourd et aveugle ;<br />

Quitte, mon cher fils, cet abîme cruel.<br />

Chœur de bergers<br />

Qu’aucune larme ou douleur<br />

Ne trouble le cœur d’un tel Dieu,<br />

Que son cœur se réjouisse avec ardeur<br />

D’une autre beauté, gloire d’Orphée.<br />

Et que le Ciel donne entre-temps signe<br />

De la joie et du plaisir<br />

Qui comblent notre cœur<br />

En exaltant un <strong>héros</strong> aussi digne.<br />

25 |


Terzio intermedo<br />

Orfeo, Calliope, & Choro di pastori<br />

Ritornello sonato con la Lira da Orfeo, e replicato a<br />

ciascuna stanza.<br />

Orfeo<br />

Rive ombrose e selvaggie<br />

Deserte orride piaggie,<br />

Solinghi alpestri monti,<br />

E voi, torbidi fonti,<br />

Rupi, non giammai liete,<br />

Or per sempre accogliete<br />

Nel caso infausto e reo<br />

Il sì dolente Orfeo.<br />

Bella per cui felice<br />

Vissi un tempo, Euridice<br />

Benchè mesta dimori<br />

giù nei profondi orrori<br />

Non per tanto è men dura<br />

Di me la tua ventura,<br />

Se quassù di te privo,<br />

Miseramente io vivo.<br />

Calliope<br />

Quel sì fero dolore,<br />

Quell’angosciosa pena<br />

Che sì ti strugge il core,<br />

Dolce mio figlio, consolando affrena,<br />

Ch’omai per te non è pietà là dentro<br />

Nel tenebroso centro.<br />

S’hai pur lieto <strong>des</strong>ire<br />

Goder di bel sembiante<br />

Felicissimo amante<br />

A che tanto martire ?<br />

Che non ha tante il prato erbette e fiori<br />

Quante ardon Ninfe de tuoi dolci ardori.<br />

Se tu Euridice brami<br />

Già ti vieta l’inferno<br />

Che più il suo bel non ami ;<br />

Nè che sospiri eterno<br />

Vuole Amor, ma che speri<br />

D’altri bei lumi amati sguardi alteri.<br />

Orfeo<br />

Bella mia genetrice,<br />

D’altra beltà, d’altro amor non mi lice<br />

Mirar lampi sereni,<br />

Ma sol di doglia pieni,<br />

<strong>La</strong>sso ! guidar i mesi, i giorni e l’ore<br />

In estremo dolore.<br />

Proserpine<br />

Deh, verdi erbosi colli,<br />

Fior leggiadretti e molli,<br />

Voi cristallini umori,<br />

E selvaggi pastori,<br />

Fuor, fuor d’ombroso spero<br />

Venite or mesti e lacrimate meco.<br />

Orfeo<br />

Quanti ha fior’ Gnido e Citero<br />

Vaghe rose pellegrine,<br />

Li torran dal bel sentiero<br />

Di sue luci alme e divine.<br />

| 26<br />

Troisième intermède<br />

Orphée, Calliope & Chœur <strong>des</strong> Pasteurs<br />

Ritournelle jouée par la lyre d’Orfeo et répétée à chaque<br />

strophe<br />

Orphée<br />

Rives ombragées et sauvages,<br />

Horribles rivages déserts,<br />

Montagnes solitaires,<br />

Et vous troubles rivières,<br />

Rochers jamais souriants,<br />

A présent accueillez pour toujours,<br />

Dans cet instant funeste et cruel<br />

Le si plaintif Orphée.<br />

Belle Eurydice pour qui<br />

J’ai vécu un temps heureux,<br />

Bien que tu demeures triste<br />

Là-bas dans les horreurs profon<strong>des</strong>,<br />

Ta situation n’est pas pour autant<br />

Moins dure pour moi,<br />

Si là-haut privé de ta présence,<br />

Je vis misérablement.<br />

Calliope<br />

Cette douleur si fière,<br />

Cette peine angoissante<br />

Qui te déchire tant le cœur,<br />

Mon cher fils, réprime-la et console-toi,<br />

Car tu ne peux trouver la pitié<br />

Là dans ces entrailles de ténèbres.<br />

Si tu éprouves l’heureux désir<br />

De jouir d’un si beau visage,<br />

Ô très heureux amant,<br />

Pourquoi un tel martyre ?<br />

Car les champs n’ont pas autant de fleurs et d’herbes<br />

Que les nymphes ne brûlent de tes douces ardeurs.<br />

Si tu adores Eurydice,<br />

L’Enfer t’interdit désormais<br />

D’aimer sa beauté ;<br />

Et Amour ne veut pas que tu soupires<br />

Éternellement, mais que tu espères<br />

Des regards altiers d’autres beaux yeux adorés.<br />

Orphée<br />

Mère si belle,<br />

Il ne m’est pas permis d’admirer les yeux<br />

Sereins d’une autre beauté, d’un autre amour,<br />

Mais seulement, plein d’affliction,<br />

Hélas ! de passer les mois, les jours et les heures<br />

Dans une douleur extrême.<br />

Proserpine<br />

Ah, vertes et riantes collines,<br />

Fleurs ravissantes et délicates,<br />

Et vous on<strong>des</strong> cristallines,<br />

Sauvages bergers,<br />

Sortez de cette sombre grotte,<br />

Venez, avec votre tristesse, pleurer avec moi.<br />

Orphée<br />

Tout ce que Gnide et Cythère ont de fleurs,<br />

De belles roses singulières<br />

Les retireront du beau sentier<br />

De ses yeux nobles et divins.


Un pastor<br />

Già di sua Diva beltade<br />

Di mirar non è pietade.<br />

Calliope<br />

E per te s’oscura il Cielo<br />

Orfeo<br />

<strong>La</strong>nguirò d’amato zelo<br />

Un pastore<br />

Se d’amor l’aurato strale<br />

Pur t’incende o impiaga il petto,<br />

Se il suo vago il cor t’assale<br />

Di soave almo diletto,<br />

Ah, ti vedo in dolce foco<br />

Liquefarti a poco a poco.<br />

Orfeo<br />

Non sia mai ch’io mi distrugga<br />

Ch’ora Amor negletto fugga.<br />

Calliope<br />

O d’Amor belta gradita<br />

Qual per me miser’ or langue ;<br />

O per me crudel ferita<br />

O mortifer’ rigido angue.<br />

Un pastore<br />

Frena omai, deh, frena intanto<br />

De begli occhi il largo pianto<br />

Che fia tempo che rimiri<br />

Vago Orfeo tra bei <strong>des</strong>iri.<br />

Choro di tutti gli interlocutori ecceto Orfeo<br />

Non più dol, non più tormento,<br />

Ma dolcissimo contento<br />

Serbi in se gioconda l’alma<br />

Di goder l’aurata palma.<br />

Quarto Intermedio<br />

Le tre Grazie, Orfeo, & choro di Ninfe<br />

Le tre Grazie<br />

Qui d’Orfeo la dolce cetra<br />

Gioir fece erbette e fiori<br />

Qui d’Amor l’aura faretra<br />

N’impiagò mille alme e cori.<br />

E tu, crudo arcier, consenti<br />

Ch’or languisca in rei tormenti ?<br />

Una delle Grazie<br />

Forse il bel giovinetto<br />

Mitigherà il suo pianto<br />

E con soave canto<br />

Di dolcezza e diletto<br />

Di nuovo invocherà queste selve<br />

Pietose al suo cantar l’orride belve.<br />

<strong>La</strong> seconda Grazia<br />

Sembrano i puri argenti<br />

Voci formar sonore,<br />

Ch’ardon di dolce ardore<br />

E in graziosi accenti<br />

Par che alternando in sì chiari cristalli<br />

Muovano i pesci leggiadretti balli.<br />

Un berger<br />

Déjà il n’a plus la permission<br />

D’admirer la beauté de sa déesse.<br />

Calliope<br />

Et pour toi le ciel s’obscurcit.<br />

Orphée<br />

Je languirai d’un zèle amoureux.<br />

Un berger<br />

Si la flèche dorée de l’amour<br />

T’enflamme ou te blesse le cœur,<br />

Si sa beauté te saisit<br />

D’un plaisir suave et suprême,<br />

Ah, je te vois dans un doux feu<br />

Te liquéfier peu à peu.<br />

Orphée<br />

Que jamais je ne me détruise<br />

A présent que je fuis imprudemment l’amour.<br />

Calliope<br />

Ô beauté agréable de l’amour,<br />

Qui me fait à présent languir ;<br />

Ô pour moi blessure cruelle,<br />

Ô serpent mortel et rigoureux !<br />

Un berger<br />

Réprime, ah réprime donc<br />

Les pleurs abondants de tes beaux yeux,<br />

Le temps sera proche où tu verras<br />

Le bel Orphée retrouver ses désirs heureux.<br />

Tous en chœur (sauf Orphée)<br />

Plus de douleur, plus de tourment,<br />

Mais un bonheur très doux<br />

Devra permettre à l’âme joyeuse<br />

De jouir de la palme dorée.<br />

Quatrième intermède<br />

Les trois Grâces, Orphée et Chœur de Nymphes<br />

Les trois Grâces<br />

Ici la douce lyre d’Orphée<br />

Fit se réjouir plantes et fleurs,<br />

Ici la flèche dorée de l’Amour<br />

Toucha mille âmes et cours,<br />

Et toi, cruel archer, tu consens<br />

Qu’il languisse de mille tourments ?<br />

Une <strong>des</strong> Grâces<br />

Sans doute le beau jeune homme<br />

Réprimera ses pleurs,<br />

Et par un chant suave<br />

De douceur et de plaisir,<br />

Invoquera de nouveau dans ces forêts,<br />

<strong>La</strong> pitié <strong>des</strong> bêtes sauvages qui écouteront son chant.<br />

<strong>La</strong> seconde Grâce<br />

Les eaux pures et argentées semblent<br />

Former <strong>des</strong> voix sonores<br />

Qui brûlent d’une douce ardeur,<br />

Et en de gracieux accents,<br />

On dirait qu’en sautillant dans <strong>des</strong> on<strong>des</strong> si claires,<br />

Les poissons se livrent à de charmantes danses.<br />

27 |


<strong>La</strong> terza Grazia<br />

Se del tartareo fondo<br />

Pluton respinse al suo cantar giocondo<br />

Quam meraviglia fia<br />

Se grazia, se bellezza e leggiadria<br />

Noi qui sottrage amanti<br />

De’ suoi bei pregi e vanti.<br />

Choro<br />

Venga omai venga sereno<br />

Nel fiorito almo confine<br />

Fido Amor gl’incenda il seno<br />

Di bellezze peregrine<br />

Scenda in lui celeste nembo<br />

Che d’onor gli adorni il grembo<br />

Onde sia de’ boschi Iddeo<br />

Fortunato e lieto Orfeo.<br />

Orfeo<br />

Sospiroso dolore<br />

Che mi trafiggi il core<br />

Se far non puoi che s’involi ogni mia noia<br />

E dolcemente io moia<br />

A che più tormentar l’aspra mia vita<br />

Perché che non moro e non ritorno in vita.<br />

Le tre Grazie<br />

Godi pur felice amante<br />

Frena il crudo empio martire,<br />

Segui Amor fido e costante<br />

Che s’appresta il bel gioire.<br />

<strong>La</strong>ssan già le chiare linfe<br />

Vezzosette e vaghe Ninfe<br />

Per mirar l’aureo splendore<br />

Tua beltà, pompe d’Amore.<br />

D’amaranti e di vïole<br />

Cinto il crin, adorno il seno,<br />

Qui moviam liete carole<br />

Al fiorito lido ameno.<br />

E tua pregi alzando al Cielo<br />

Dolcemente in puro zelo<br />

Or cantiam, felice Orfeo<br />

Figlio a Febo e semideo.<br />

O per te giorno felice,<br />

Fortunato amica sorte.<br />

Orfeo<br />

Vive in me sol Euridice<br />

Bel trofeo dell’altra corte !<br />

Quinto Intermedio<br />

Choro di tutti gli interlocutori<br />

Non più lagrime o dolore<br />

Ma dolcissimo contento<br />

Serbi in se gioconda l’alma<br />

Di goder l’aurata palma.<br />

Una delle Grazie<br />

Poi ch’Amor tra l’erbe e fiori<br />

Più non scherza o dolce ride,<br />

Che farem ministre fide<br />

Senza il bel de’ suoi splendori,<br />

S’il gioir più non attende<br />

E sua luce al cor non splende ?<br />

| 28<br />

<strong>La</strong> troisième Grâce<br />

Si du tréfonds du Tartare,<br />

Il repoussa Pluton par son chant joyeux,<br />

Quel étonnement ce serait<br />

S’il repousse ici la grâce, la beauté<br />

Et le charme, nous autres amants<br />

De sa beauté, de ses mérites et de sa valeur ?<br />

Chœur<br />

Qu’il vienne désormais le cœur serein<br />

Dans ces suprêmes confins fleuris ;<br />

Qu’Amour fidèle embrase son cœur<br />

De beautés singulières ;<br />

Qu’un nuage céleste <strong>des</strong>cende sur lui<br />

Pour le couvrir d’honneur,<br />

Et qu’ainsi le fortuné et heureux Orphée<br />

Soit le Dieu <strong>des</strong> bois.<br />

Orphée<br />

Douleur langoureuse<br />

Qui perce mon cœur,<br />

Si tu ne peux faire disparaître mes tourments,<br />

Et si je dois mourir doucement,<br />

A quoi bon tourmenter mon âpre existence,<br />

Pourquoi ne pas mourir et renaître à la vie ?<br />

Les trois Grâces<br />

Réjouis-toi, heureux amant,<br />

Réprime le cruel martyre,<br />

Suis Amour fidèle et constant,<br />

Car le bonheur est proche.<br />

Les sources claires abandonnent déjà<br />

Les nymphes brillantes et charmantes,<br />

Pour admirer la splendeur du soleil,<br />

Ta beauté, pompes d’Amour.<br />

Les cheveux ceints d’amarantes<br />

Le sein orné de violettes,<br />

Livrons-nous ici à d’heureuses danses<br />

Sur ce rivage agréable et fleuri.<br />

Et louant au ciel tes mérites<br />

Avec un zèle pur et suave,<br />

Chantons à présent l’heureux Orphée,<br />

Fils d’Apollon et demi-dieu.<br />

Ô pour toi jour heureux,<br />

Destin ami et fortuné !<br />

Orphée<br />

Seul Eurydice vit en moi,<br />

Beau trophée de la haute cour !<br />

Cinquième intermède<br />

Chœur de tous les interlocuteurs<br />

Qu’aucune larme ou douleur,<br />

Mais un bonheur très doux<br />

Devra permettre à l’âme joyeuse<br />

De jouir de la palme dorée.<br />

Une <strong>des</strong> trois Grâces<br />

Puisque Amour au milieu <strong>des</strong> fleurs<br />

Ne plaisante plus et ne rit plus,<br />

Que ferons-nous, fidèles ministres,<br />

Sans la beauté de sa splendeur,<br />

Si elle n’attend plus la joie<br />

Et sa lumière n’éclaire plus son cœur ?


<strong>La</strong> seconda Grazia<br />

Non però d’aspro tormento<br />

Pascerò l’alma dolente<br />

Ch’il suo foco è sì possente<br />

Che non è del tutto spento.<br />

<strong>La</strong> terza Grazia<br />

Di pietade ancor adorno<br />

Si potria porger Amore<br />

E che qui tra fiore e fiore<br />

Serenasse oscuro il giorno.<br />

EMILIO DE CAV ALIERI<br />

Son fonti ohime di lacrime<br />

Son fonti ohimè di lacrime<br />

Quest'occhi afflittissimi<br />

Se la mia donna angelica<br />

Si mostra sì marmorea<br />

Ahimè 'l <strong>des</strong>tino temolo<br />

L'amore ingrato ed empio<br />

Ché i miei martir non vedono<br />

In van il duol dissimolo<br />

In van sospiri spargovi<br />

In van soccorso chiedovi<br />

Tutti i miei preghi in polvere<br />

Il vento portar ve<strong>des</strong>i<br />

Ma lo sperar fu fragile<br />

Al mio tormento misero<br />

Ella non vuole credere<br />

Ch'io mi vorria uccidere.<br />

<strong>La</strong> seconde Grâce<br />

Mais mon âme dolente<br />

Ne se nourrira pas d’âpre tourment,<br />

Car son feu est si puissant<br />

Qu’il n’est pas tout à fait éteint.<br />

<strong>La</strong> troisième Grâce<br />

Encore nourri de pitié<br />

On pourrait convoquer Amour,<br />

Qui ici parmi les fleurs<br />

Rendrait serein le sombre jour.<br />

Ces yeux très affligés<br />

Ces yeux très affligés<br />

Sont la source <strong>des</strong> larmes<br />

Car ma dame angélique<br />

Se montre de marbre<br />

Mais je crains le <strong>des</strong>tin<br />

Et l’amour ingrat et cruel<br />

Car ils ne voient pas mes souffrances<br />

En vain je cache ma douleur<br />

En vain je répands mes soupirs<br />

En vain je demande de l’aide<br />

Je vois le vent qui emporte<br />

En poussière toutes mes prières<br />

Mais l’espoir est fragile<br />

Pour mon tourment misérable<br />

Elle ne veut pas croire<br />

Que je veux mourir.<br />

29 |


BIOGRAPHIES DES ARTISTES<br />

Domenico Belli<br />

Dans une lettre du 10 mars 1618, Giulio Caccini<br />

explique comment Domenico Belli était passé maître<br />

dans l’art de composer et d’accompagner : "il y a tellement<br />

de variété dans l’invention et dans la suavité de<br />

l’harmonie toujours accompagnée d’un grand nombre<br />

d’instruments, que véritablement, Monsieur Domenico<br />

Belli peut se glorifier d’avoir porté haut l’art de la<br />

musique accompagnée". Belli participa plusieurs fois<br />

aux fastes de la cour, notamment en faisant jouer, en<br />

1618, son œuvre L’Andromedea, favola marittima<br />

(aujourd’hui perdue) dans le palais <strong>des</strong> Rinaldi.<br />

Cependant, l’essentiel de la musique de Belli fut composé<br />

bien avant qu’il soit engagé par Cosimo II de<br />

Médicis, et dans les trois œuvres qu’il nous a laissées, il<br />

se distingue nettement de ses collègues employés par<br />

la cour florentine. Dans ses pièces, qui toutes furent<br />

publiées en 1616 (un Officiorum defunctorum, le Primo<br />

libro dell’arie et l’Orfeo dolente), on pressent un musicien<br />

sombre et extravagant, profondément envahi par<br />

le douloureux sentiment de la mort, de la souffrance.<br />

Attaché aux valeurs esthétiques de la Camerata florentine,<br />

il chercha, lui aussi, avec Galilei, Cavalieri, Peri et<br />

Caccini, à recréer l’univers <strong>des</strong> musiques de l’Antiquité.<br />

Mais là où Caccini charme par la grâce de son propos,<br />

là où Peri retrouve la noblesse du parler antique dans<br />

une harmonie simple et homophonique, Belli, lui,<br />

exprime le Tragique. Belli brûle, Belli énonce le drame,<br />

Belli traduit dans ses compositions une sorte d’ivresse<br />

violente qu’aucun obstacle technique n’entrave : il se<br />

soucie moins de la beauté du chant que de son expression,<br />

moins de la ligne vocale que du mot. Il est<br />

coloriste, et trempe son pinceau dans l’expression de la<br />

douleur. Douleur de la mort, hantise de la mort : les<br />

poèmes qu’il met en musique apparaissent comme <strong>des</strong><br />

réflexions angoissées sur la condition humaine. Et ce<br />

leitmotiv de la douleur n’est pas réservé au Primo libro<br />

dell’arie, mais apparaît également dans son Office <strong>des</strong><br />

morts (qui fut probablement composé pour la<br />

Compagnia dell’archangelo Raffaelo), et aussi dans son<br />

Orfeo dolente qui, à la différence de ceux qui furent<br />

composés à la même époque (notamment par<br />

Monteverdi) n’est qu’une seule et longue lamentation<br />

d’Orphée, dont Eurydice est totalement absente, et qui<br />

met en scène cette seule plainte, d’une douleur<br />

immuable tout au long de l’œuvre. Soucieux au plus<br />

haut point de l’expression <strong>des</strong> passions humaines – et<br />

en cela, approchant au plus près les véritables idéaux<br />

de l’Antiquité – Domenico Belli dans ses madrigaux,<br />

* collaborations antérieures avec Royaumont<br />

| 30<br />

s’autorise toutes les licences musicales afin d’atteindre<br />

son but : il n’hésite pas, dans Qui fra mille trofei, à<br />

superposer une tierce majeure sur un accord mineur<br />

pour représenter le mot "morte", à lier chromatismes<br />

et dissonances sans aucune préparation, à juxtaposer<br />

<strong>des</strong> harmonies inouïes (enchaînements d’accords<br />

conjoints majeurs dans la dernière partie de Ardo), à<br />

donner au schéma de la basse continue, indépendamment<br />

de la partie de <strong>des</strong>sus, une complexité et une<br />

liberté troublantes : ainsi, à travers les quelques<br />

œuvres que l’histoire nous a laissées, Domenico Belli<br />

semble avoir été le monodiste florentin le plus étonnant<br />

et le plus radical de son temps.<br />

Le Poème Harmonique<br />

Le Poème Harmonique est un ensemble de musiciens<br />

solistes réunis autour de Vincent Dumestre pour faire<br />

connaître et redonner vie à certaines pages de la<br />

musique ancienne. Dans l'accompagnement de la<br />

musique vocale comme dans le jeu instrumental sur<br />

instruments anciens (viole de gambe, théorbe, lirone,<br />

tiorbino, arpa tripla), il cherche avant tout une interprétation<br />

expressive, authentique et surtout poétique<br />

de la musique et <strong>des</strong> textes.<br />

Depuis sa formation en 1997, le Poème Harmonique a<br />

cherché à renouveler le répertoire en faisant découvrir<br />

<strong>des</strong> compositeurs dont la musique fut novatrice. Il a<br />

choisi de concentrer son travail artistique principalement<br />

sur les musiques du début du XVII e siècle, et,<br />

selon sa dénomination même, d’exprimer, par un travail<br />

en profondeur sur l’interprétation vocale, la dimension<br />

poétique de la musique. Ses enregistrements, pour le<br />

label Alpha, ont remporté un succès unanime auprès<br />

du public et de la presse : Diapason d’Or, Disque du<br />

mois dans Répertoire, Opéra international, recommandé<br />

par Classica, Choc du Monde de la musique, sélectionné<br />

par Télérama, etc.… Vincent Dumestre a été élu<br />

par la revue Diapason "Jeune talent de l’année 1999"<br />

pour le travail effectué avec le Poème Harmonique,<br />

ensemble qui remporte pour son disque Belli, Il Nuovo<br />

Stile, le "Choc de l’année 99" de la revue Le Monde de<br />

la Musique.<br />

En janvier 2002, l’ensemble est nominé une première<br />

fois aux Victoires de la Musique dans la catégorie<br />

"meilleur enregistrement classique de l’année 2001". Il<br />

l’est une seconde fois en février 2003 comme "meilleur<br />

ensemble de l’année 2002". Il reçoit à Venise en mars<br />

2002 pour son disque <strong>La</strong>mentations (Alpha 011) le Prix


International du Disque A. Vivaldi de la Fondation Cini<br />

qui récompense ainsi le travail vocal mené par le<br />

Poème Harmonique.<br />

En 2003 et 2004, le Poème Harmonique a mené <strong>des</strong><br />

ateliers d’interprétation à Royaumont sur les Airs de<br />

cour de Boesset avant d’y préparer la production du<br />

Bourgeois Gentilhomme de Lully et Molière qui a<br />

ensuite connu un retentissement international.<br />

Poursuivant ses recherches sur la représentation, l’ensemble<br />

a produit la Vita Humana qui a connu également<br />

un grand succès et effectue une tournée en<br />

France et en Europe. En 2007, l’ensemble franchira une<br />

nouvelle étape avec la préparation et la production de<br />

Cadmus et Hermione de Lully, qu’il réalisera grâce aux<br />

partenariats de la Fondation Royaumont, du Centre de<br />

Musique Baroque de Versailles et de l’Opéra Comique.<br />

Pour l’ensemble de son activité, le Poème Harmonique<br />

bénéficie du soutien de la DRAC Haute Normandie /<br />

Ministère de la Culture et de la Communication, de la<br />

Région Haute Normandie, du Département de l’Eure et du<br />

Département Seine Maritime.<br />

Vincent Dumestre, direction artistique<br />

* 2003 : direction de l’atelier sur "les airs de cour" de<br />

Boësset ; en 2004 : direction de l’atelier et préparation de la<br />

production le Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully<br />

Vincent Dumestre est né en mai 1968. Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />

d’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre et de guitare classique<br />

à l'Ecole Normale de Musique de Paris, il se<br />

consacre à la musique pour luth, guitare baroque et<br />

théorbe qu'il étudie lors de stages avec Hopkinson<br />

Smith, Eugène Ferré, au CNR de Toulouse avec Rolf<br />

Lislevand, et au CNR de Boulogne dans la classe de<br />

Basse Continue, où il obtient son Diplôme supérieur à<br />

l'unanimité. Il participe dès lors à de nombreux<br />

concerts notamment avec les ensembles Ricercar<br />

Consort, <strong>La</strong> Simphonie du Marais, Le Concert <strong>des</strong><br />

Nations, <strong>La</strong> Grande Ecurie et la Chambre du Roy,<br />

Akademia, Le Centre de Musique Baroque de<br />

Versailles, avec la plupart <strong>des</strong>quels il a réalisé une<br />

trentaine d'enregistrements pour les firmes Erato,<br />

Auvidis, Virgin, Ricercar, Verany, Naxos, Empreinte<br />

Digitale, Fnac Musique. C’est en 1997 qu’il fonde Le<br />

Poème Harmonique - ensemble de musique de chambre<br />

et orchestre spécialisé dans le répertoire baroque - dont<br />

il définit les orientations artistiques et assure la direction.<br />

Dès ses premières productions, l’ensemble est largement<br />

salué par la critique et apprécié par le public.<br />

<strong>La</strong> revue Diapason élit Vincent Dumestre "jeune talent<br />

de l’année 1999" pour le travail qu’il effectue au sein<br />

du Poème Harmonique, dont les enregistrements,<br />

parus sous le label Alpha, reçoivent les meilleures<br />

récompenses de la presse (diapason d’Or de l’année,<br />

Choc du Monde de la Musique de l’année, recommandé<br />

par Classica, Répertoire, Opéra International,<br />

Télérama…). En 2002, il est nominé aux Victoires de la<br />

Musique pour le "meilleur enregistrement classique"<br />

puis en 2003 comme "meilleur ensemble de l’année" et<br />

reçoit à Venise en mars 2002 pour son disque<br />

<strong>La</strong>mentations (Alpha 011) le Prix International du<br />

Disque de la Fondation Cini. Il est nominé au Cannes<br />

Classical Awards dans la catégorie "Mélodies et récitals<br />

vocaux XVII e et XVIII e siècle" aux côtés de Claire<br />

Lefilliâtre avec son programme Tenebrae de Delalande<br />

(Alpha 030). En 2004, son enregistrement Nova<br />

Metamorfosi reçoit en Belgique le Prix de la Presse<br />

Caecilia et le prix annuel de la radio Klara. En 2005,<br />

c’est le Grand Prix Charles Cros qui est décerné à son<br />

Bourgeois Gentilhomme par ailleurs récompensé par le<br />

"Choc du Monde de la Musique de l’Année 2005" et le<br />

"Diapason d’Or Arte". En 2004 Vincent Dumestre est<br />

nommé Chevalier <strong>des</strong> Arts et <strong>des</strong> Lettres par le Ministre<br />

de la Culture.<br />

Anne Maistriau, soprano<br />

Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de piano, elle étudie la musicologie à<br />

l’Université Libre de Bruxelles où elle obtient le grade<br />

de licenciée en 2002. A la même époque, elle<br />

rencontre la soprano Margarida Natividade qui devient<br />

son professeur de chant. Dès octobre 2002, Anne<br />

Maistriau étudie au Conservatoire royal de Bruxelles<br />

avec Marcel Vanaud. Elle y découvre le chant baroque<br />

grâce à Céline Scheen et Stéphane Van Dyck, puis suivent<br />

les cours de Monique Zanetti au CNR de Metz.<br />

Actuellement, elle poursuit ses étu<strong>des</strong> avec Marcel<br />

Vanaud et Margarida Natividade. Anne Maistriau se<br />

produit régulièrement en concert, notamment dans<br />

<strong>des</strong> festivals comme le Printemps baroque du Sablon.<br />

En soliste on a pu l’entendre dans le Magnificat<br />

BWV243a de Bach, <strong>des</strong> cantates de Bach, Buxtehude,<br />

Messiah de Haendel, le Stabat Mater d’Arvo Pärt, le<br />

Magnificat de Rutter, les Leçons de ténèbres de<br />

Couperin… Elle affectionne aussi la musique de<br />

chambre et chante au sein du Collegium Vocale Gent.<br />

Elle incarnera prochainement le rôle d’Anna I dans Die<br />

7 Todsünden de Weill dans une production du<br />

Conservatoire royal de Bruxelles.<br />

Eugénie De Mey, soprano<br />

Forte de son expérience au sein du chœur d’enfants de<br />

l’Opéra de Bruxelles ainsi que dans la Maîtrise de la<br />

Radio Belge, c’est depuis son plus jeune âge<br />

qu’Eugénie De Mey trouve dans le chant une véritable<br />

31 |


passion et, dès l’adolescence, se découvre une profonde<br />

vocation pour la musique ancienne ainsi que la<br />

direction d’ensembles vocaux. Tout d’abord élève dans<br />

la classe de chant de Greta de Reyghere et de Steve<br />

Dugardin au Conservatoire Royal de Musique de Liège,<br />

ses pas la mènent ensuite à Lyon pour travailler avec<br />

Brigitte Desnoues. C’est également à Lyon que,<br />

parallèlement au chant et soucieuse d’étendre au<br />

maximum son expérience musicale, elle obtient avec la<br />

mention "Très Bien" ses deux prix d’analyse musicale et<br />

de direction de chœurs. Elle y dirige de 2003 à 2005<br />

l’ensemble vocal féminin Lugdunum et poursuit ses<br />

étu<strong>des</strong> au sein du Centre de Musique Ancienne de la<br />

Haute Ecole de Musique de Genève, étudiant le chant<br />

avec Béatrice Cramoix, l’interprétation avec Gabriel<br />

Garrido et les disciplines théoriques (contrepoint<br />

mediéval et Renaissance, ornementation, solmisation,…)<br />

avec Jean-Yves Haymoz et David Chapuis.<br />

Elle a effectué plusieurs masterclass auprès de Rachel<br />

Yakar, Margreet Honig, Paul Esswood et, en tant que<br />

choriste, elle chante sous la baguette de grands chefs<br />

tels que William Christie ou Marc Minkowski avec<br />

l’Opéra de Lyon, John Nelson, Louis <strong>La</strong>ngrée, ainsi que<br />

Franck-Emmanuel Comte et le Concert de l’Hostel-Dieu<br />

où elle intervient régulièrement en tant que soliste.<br />

Elle effectue plusieurs concerts et récitals avec l’ensemble<br />

Le Jardin <strong>des</strong> Délices, voué aux répertoires<br />

Renaissance et baroque, notamment au Festival <strong>des</strong><br />

Orgues du Jura et au Festival d’été du Liechtenstein.<br />

Depuis septembre 2005, Eugénie De Mey est pensionnaire<br />

à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris (direction<br />

Nicole Corti) pour y parfaire sa formation de chanteuse.<br />

Charlotte Plasse, soprano<br />

Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de piano au Conservatoire d'Annecy,<br />

elle débute le chant en 1996 et obtient son DEM en<br />

2001. <strong>La</strong> poursuite de sa formation au Centre de la<br />

Voix de Lyon, lui permet de participer à la production<br />

d'Esther, mise en scène par André Fornier, découvrant<br />

ainsi le répertoire baroque. Charlotte Plasse intègre en<br />

2002 la classe de musique ancienne de Julie Hassler et,<br />

parallèlement, se perfectionne dans les classes d'Anne-<br />

Marie Rodde puis d'Anne Constantin au Conservatoire<br />

du IX e arrondissement, à Paris.<br />

Chanteuse au sein <strong>des</strong> Cris de Paris de 2003 à 2005, elle<br />

aborde le répertoire contemporain.<br />

En 2006, elle interprète la Messe en ut de Mozart,<br />

l'Orfeo de Gluck et le Dixit Dominus de Händel avec le<br />

chœur de chambre Accentus.<br />

Elle se produira prochainement avec la Compagnie les<br />

Brigands dans Les Brigands d'Offenbach.<br />

| 32<br />

Isabelle Druet, mezzo-soprano<br />

Isabelle Druet a d’abord été comédienne. Elle fonde à<br />

Besançon une compagnie de théâtre, avec laquelle elle<br />

joue depuis 2000. Elle intègre en 2002 la classe de<br />

chant d'Isabelle Guillaud au Conservatoire National<br />

Supérieur de Musique de Paris, et y bénéficie entre<br />

autre de l’enseignement d’Hartmut Höll, Yvonne<br />

Minton, Rudolf Piernay ou encore d’Agnès Mellon lors<br />

de sa masterclass. Sa voix de mezzo colorature et son<br />

tempérament de comédienne la portent naturellement<br />

vers Rossini, Mozart et Haendel mais lui offrent également<br />

un large répertoire allant de la musique ancienne<br />

aux compositions contemporaines.<br />

Elle a été l'Enchanteresse (Didon et Enée, Purcell),<br />

Dorabella, Cherubin et Rosine (Les Faux précédents<br />

d’après Mozart), où plus récemment Zaïde sous la<br />

direction de William Christie dans L'Europe Galante de<br />

Campra. En mars 2006, elle chante dans <strong>La</strong> Clémence<br />

de Titus de Mozart et dans Eugène Onéguine de<br />

Tchaïkovski dans le cadre <strong>des</strong> productions du CNSMDP.<br />

En mai 2006, elle chante sous la direction de Vincent<br />

Dumestre <strong>La</strong> Colpa et L’Aurora dans <strong>La</strong> Vita Humana,<br />

un opéra sacré de Marazzoli (Festival Agapé, Genève<br />

puis Festival d’Utrecht et d’Ambronay).<br />

En septembre 2006, elle est Angelina, dans<br />

Cenerentola-Valise, d’après Rossini, mis en scène par<br />

Jeanne Roth (Festival Opéra <strong>des</strong> rues).<br />

On la verra également interpréter Ruggiero dans<br />

Alcina de Haendel, une co-production du CNSMDP et<br />

de la Cité de la Musique en mars 2007. En avril, elle<br />

chantera Das Lied von der Erde de Mahler, avec<br />

l’Orchestre Les Siècles, dirigé par F.X. Roth.<br />

<strong>La</strong>urence Renson, mezzo-soprano<br />

Après une licence en histoire et une post-licence en<br />

littérature française, la mezzo-soprano <strong>La</strong>urence<br />

Renson étudie le chant avec Greta de Reyghere au<br />

Conservatoire Royal de Musique de Liège où elle<br />

obtient un Premier prix en 1999. Elle se perfectionne<br />

ensuite auprès <strong>des</strong> chanteurs Giuseppe Morino, Rachel<br />

Yakar, Gerda Hartman et Stephan Van Dyck. Elle vient<br />

d’obtenir le diplôme supérieur de chant concert au<br />

Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles (classe de<br />

Ludovic de San). Elle travaille actuellement avec Rosa<br />

Dominguez.<br />

Etudiant également la musique de chambre avec Jean-<br />

Pierre Peuvion, elle aborde la musique contemporaine.<br />

Signalons à son répertoire l’Opéra de 4 sous de Weill et<br />

Brecht, A-Ronne de Berio, les Récitations d’Aperghis,<br />

les Folk Songs de Berio dirigées par Georges-Elie<br />

Octors. Elle travaille également les musiques anglaise<br />

et italienne du VII e siècle avec le gambiste Philippe


Pierlot. En juin 2002, elle obtient le diplôme supérieur<br />

de musique de chambre.<br />

<strong>La</strong>urence Renson a travaillé avec divers ensembles<br />

baroques européens comme <strong>La</strong> Petite Bande, <strong>La</strong> Fenice,<br />

Akadêmia, Le Chœur de Chambre de Namur et sous la<br />

direction de chefs tels que Jean Tubéry, Frieder Bernius,<br />

Patrick Davin.<br />

Elle chante comme soliste dans le Stabat Mater de<br />

Pergolèse, le Stabat Mater de Haydn, le Requiem de<br />

Cimarosa, Judas Macchabée et le Messie de Haendel, le<br />

Gloria de Vivaldi, le Magnificat de Bach, les Vêpres<br />

solennelles de Mozart ou la Cantate de Stravinsky.<br />

Elle a chanté également le rôle de l’Anima Beata dans<br />

<strong>La</strong> Rappresentatione di Corpo e di Anima de Cavalieri<br />

(<strong>La</strong> Monnaie), dans King Arthur de Purcell, dans<br />

l’Amour Fléchy par la Constance de Delalande, le rôle<br />

de Camille dans les Petites filles modèles de Schöllhorn,<br />

et dans la Morte d’Orfeo de <strong>La</strong>ndi.<br />

Matthieu Chapuis, ténor<br />

Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d'ingénieur, pendant lesquelles il<br />

chante sous la baguette de <strong>La</strong>urence Equilbey au Jeune<br />

Chœur de Paris en 1996 - 1999, et un début de carrière<br />

chez ST Microelectronics à Grenoble, Matthieu se lance<br />

dans le chant à 26 ans en intégrant la classe de chant<br />

du CNR de Grenoble. Après une année de troisième<br />

cycle, pendant laquelle il aura l'occasion de participer à<br />

quelques master class (avec Françoise Masset, Jean-Paul<br />

Fouchécourt…), et de chanter en tant que soliste avec<br />

le chœur du CNR, il rentre au Centre de Musique<br />

Baroque de Versailles. Il développe alors sa connaissance<br />

du répertoire baroque sous la direction d'Olivier<br />

Schneebeli, et sa technique vocale dans la classe de<br />

Viviane Durand. Au cours <strong>des</strong> trois années passées à<br />

Versailles, il aura l'occasion de participer à de nombreuses<br />

productions : Médée de Charpentier sous la<br />

direction d'Hervé Niquet, L'anima del Filosofo de<br />

Haydn dirigé par Ton Koopman, et avec le chœur du<br />

CMBV dans <strong>des</strong> répertoires tels : un programme autour<br />

<strong>des</strong> opéras de Lully, trois histoires sacrées de<br />

Charpentier, Le vœu de Louis XIII (autour d'une messe<br />

de N. Formé, et de motets de Bouzignac, et<br />

Moulinié)… et de contribuer aux nombreux enregistrements<br />

réalisés par la maîtrise au cours de son cursus.<br />

Il a déjà participé à <strong>des</strong> productions dans <strong>des</strong> ensembles<br />

tels que Le Concert Spirituel dirigé par Hervé<br />

Niquet, Les Musiciens du Paradis sous la direction<br />

d'Alain Buet, ou encore l'ensemble Melisme(s) dirigé<br />

par Gildas Pungier.<br />

Nicolas Achten, baryton (ténor II)<br />

* 2005 : session Hasse, Les pélerins au Sépulcre, sous la<br />

direction de Gérard Lesne<br />

Né à Bruxelles en 1985, Nicolas Achten étudie le chant<br />

(avec Marcel Vanaud et Annie Frantz, puis Lena<br />

Lootens), le luth (Philippe Malfeyt) et le clavecin<br />

(Frederick Haas) aux conservatoires royaux de<br />

Bruxelles. Il participe à diverses masterclasses avec<br />

Andréas Scholl, Greta De Reyghere, Emma Kirkby,<br />

Stephen Salters, Udo Reineman… Il a chanté ou joué<br />

sous la direction de chefs renommés (Sigiswald<br />

Kuijken, Peter Van Heygen, Jean Tubéry, Jean-Claude<br />

Malgoire, Paul Dombrecht, Christina Pluhar, Christophe<br />

Rousset…), et au sein de divers ensembles dont le<br />

Chœur de Chambre de Namur, L'Arpeggiata, <strong>La</strong> Petite<br />

Bande, Akademia. Sa pratique musicale va de la<br />

musique Renaissance à la musique contemporaine,<br />

avec un intérêt particulier pour la musique italienne du<br />

XVII e siècle, répertoire qu'il chante en s'accompagnant<br />

au théorbe ou à l'archiluth au sein de son ensemble<br />

Scherzi Musicali ; il a également dirigé cet ensemble<br />

dans <strong>des</strong> opéras tels que Dido & Aeneas de Henry<br />

Purcell et Venus & Adonis de John Blow. Nicolas<br />

Achten a chanté pour l'enregistrement de <strong>La</strong><br />

Rappresentazione di Anima e di Corpo de Cavalieri<br />

avec L'Arpeggiata. On vient de l'entendre récemment<br />

comme soliste avec l'ensemble Ausonia, la Fenice (les<br />

Vêpres et Orfeo de Monteverdi) ou les Talens Lyriques<br />

(Scylla et Glaucus de Leclair).<br />

David Witczak, baryton (ténor II)<br />

Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de clarinette, il développe son intérêt<br />

pour la musique vocale dès l'âge de dix ans en<br />

intégrant une maîtrise de garçons de la région lilloise.<br />

Il rentre au C.N.R. de Lille en 2002. Il y travaille en tant<br />

que baryton avec Philippe Balloy puis Françoise<br />

Semellaz. Il y est aussi initié au répertoire baroque<br />

auprès de Dominique Vasseur. En 2004 il participe<br />

comme choriste dans plusieurs productions à l'Atelier<br />

lyrique de Tourcoing (Le Nozze di Figaro et Idomeneo<br />

de W.-A. Mozart, Idoménée de A. Campra) sous la<br />

direction de Jean-Claude Malgoire. Aujourd'hui âgé de<br />

23 ans, il continue ses étu<strong>des</strong> musicales au sein de la<br />

Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles<br />

(technique vocale avec Gaël de Kerret), dirigée par<br />

Olivier Schneebeli, où il a l'occasion d'apparaître en<br />

tant que soliste (rôle de David dans Mors Saülis et<br />

Jonathae de M.-A. Charpentier, Grands motets de J.-C.<br />

de Mondonville,...). Il se produit en soliste avec le<br />

Capriccio Français (Te Deum, Messe <strong>des</strong> Trépassés de<br />

M.-A. Charpentier), l'orchestre universitaire de<br />

Clermont-Ferrand (cantate Ich habe genug de J.-S.<br />

Bach), l'orchestre de chambre baroque de l'Yonne<br />

(Grands motets de J.-C. de Mondonville).<br />

33 |


En 2005-2006, il participe au projet sur la Polyphonie<br />

flamande en Italie au XV e siècle à Royaumont avec la<br />

Cappella Pratensis. Après avoir obtenu son D.E.M en<br />

Musique Ancienne à Versailles, il poursuit ses étu<strong>des</strong><br />

musicales au Conservatoire d’Amsterdam auprès de<br />

David Wilson Johnson.<br />

Arnaud Marzorati, baryton<br />

Arnaud Marzorati débute le chant au sein de la maîtrise<br />

du Centre de Musique Baroque de Versailles auprès de<br />

James Bowman, Noël Lee, Martin Isepp et Sena Jurinac.<br />

Il obtient par la suite un Premier Prix de Chant au<br />

Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.<br />

Son répertoire s’étend de la musique baroque à la<br />

création contemporaine : il est Figaro dans Il Barbiere<br />

di Siviglia de Rossini au Festival de Saint-Céré puis à<br />

l’atelier de l’opéra de Lyon, Papageno dans Die<br />

Zauberflöte de Mozart à l’Opéra d’Avignon, Malatesta<br />

dans Don Pasquale de Donizetti à l’Opéra de Rennes,<br />

Masetto dans Don Giovanni de Mozart à l’Opéra<br />

d’Avignon, Marullo dans Rigoletto de Verdi et un<br />

député flamand dans Don Carlo aux Chorégies<br />

d’Orange, Robinson dans Il Matrimonio segreto de<br />

Cimarosa et Sganarelle dans le Médecin Malgré Lui de<br />

Gounod. Il enregistre <strong>des</strong> cantates de Boismortier et<br />

Dornel, <strong>des</strong> opéras de Lully et de Delalande avec les<br />

ensembles Les Fêtes Vénitiennes et la Simphonie du<br />

Marais, <strong>des</strong> Grands Motets Versaillais de Desmarest et<br />

<strong>des</strong> Motets de Couperin avec les Arts Florissants, <strong>des</strong><br />

Airs de Cour de Boesset et de Tessier avec le Poème<br />

Harmonique, le Te Deum de Charpentier avec le<br />

Parlement de Musique….Il chante régulièrement avec<br />

<strong>des</strong> ensembles tels que les Talens Lyriques de<br />

Christophe Rousset, Il Seminario Musicale de Gérard<br />

Lesne, Les Arts Florissants de William Christie, Le<br />

Poème Harmonique de Vincent Dumestre. Il se produit<br />

dans <strong>des</strong> créations contemporaines comme l’Homme<br />

qui titubait dans la Guerre d’Isabelle Aboulker avec<br />

l’Orchestre de Picardie sous la direction d’Edmond<br />

Colomer, Alfred, Alfred de Donatoni sous la direction<br />

de Ed Spanjaard, Omblime ou le Volcan à l’envers<br />

d’Ahmed Essyad sous la direction de Dominique My<br />

avec les Percussions de Strasbourg et l’Ensemble<br />

Orchestral de Radio-France, Pathelin dans <strong>La</strong> farce de<br />

Maître Pathelin de H. Barraud à l’Opéra Studio de<br />

Lyon, le Balcon de et sous la direction de Peter Etvös<br />

au Festival d’Aix en Provence et à l’Opéra de<br />

Toulouse…. Il a dernièrement enregistré un CD avec la<br />

soprano Gersende Florens et le pianiste Marcus Price,<br />

de mélodies de Jacques Prévert et Joseph Kosma, sorti<br />

sous le label Alpha Productions.<br />

Il a pour projets en 2007, <strong>des</strong> récitals avec piano et<br />

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harmonium autour <strong>des</strong> mélodies de Béranger à l’Opéra<br />

de Lille et à la Péniche Opéra.<br />

Il participera aux reprises du Bourgeois Gentilhomme<br />

de Lully et Molière avec le Poème Harmonique et à la<br />

tournée d’un opéra sacré de Marazzoli : <strong>La</strong> Vita<br />

Humana. Avec le ténor Jean François Novelli, il a enregistré<br />

<strong>des</strong> cantates de Stuck sur le thème de la jalousie<br />

qui sortiront en avril 2007.<br />

Jan Jeroen Bredewold, basse<br />

Après avoir étudié l’orgue et le piano, Jan Jeroen<br />

Bredewold s’est intéressé dans les années 1990 au<br />

chant et à la direction de chœur. En 1997, il obtient un<br />

diplôme de fin d’étu<strong>des</strong> au conservatoire de musique<br />

de Zwolle, et continue de travailler sa voix avec Jelle<br />

Draijer, baryton basse au Nederlands Kamerkoor.<br />

Parallèlement à la direction de plusieurs ensembles<br />

vocaux, passionné par la pédagogie du chant, Jan<br />

Jeroen fonde, en 2000, une école de chant à<br />

Groningen. Il est alors lui-même chanteur dans le<br />

chœur de chambre professionnel Capella Frisiae.<br />

En 2004, Jan Jeroen s’installe en France comme chanteur<br />

et professeur de chant.<br />

Pendant le festival d’Avignon de 2005 il se produit<br />

dans une pièce de théâtre mêlée de musique contemporaine<br />

sur un livret inédit de Guillaume Apollinaire.<br />

Aujourd’hui, Jan Jeroen est professeur de chant à<br />

l’école de théâtre l’Eponyme à Paris et chante au sein<br />

de plusieurs formations professionnelles à Paris et en<br />

province dont l’ensemble Kerylos qui se consacre à la<br />

reconstruction et l’interprétation <strong>des</strong> partitions vocales<br />

et instrumentales de l’antiquité grecque et romaine et<br />

le chœur de l’Opéra de Rouen.<br />

Pour la saison 2006 – 2007, il chantera notamment<br />

comme choriste dans <strong>La</strong> Vita Humana de Marazolli,<br />

avec Le Poème Harmonique sous la direction de<br />

Vincent Dumestre et il se produira dans le rôle de<br />

Sarastro dans une adaptation de <strong>La</strong> Flûte enchantée de<br />

Jean Hervé Apperé avec Comédiens et Compagnie.


P AGE FRANCE FESTIVALS<br />

35 |


LA FONDATION ROYAUMONT EST MEMBRE DE<br />

L'ASSOCIATION DES CENTRES CULTURELS DE RENCONTRE<br />

Un centre culturel de rencontre, c'est :<br />

- un monument historique, sa réhabilitation, sa mise en valeur<br />

- une activité de production intellectuelle et artistique<br />

- une capacité d'accueil et de service<br />

L'association regroupe aujourd'hui 35 Centres Culturels de Rencontre en Europe dont 14 centres en France.<br />

Pour plus d'informations : T +33 (0)1 53 34 97 00 / F +33 (0)1 53 34 97 09<br />

e-mail : info@accr-europe.org / http://www.accr-europe.org/<br />

Allemagne<br />

<strong>La</strong>ndkunstleben, 15518 Buchholz<br />

Schloss Bröllin, International Theatre Research Location , 17309 Fahrenwalde<br />

Schloss Solitude, Akademie Schloss Solitude, 70197 Stuttgart<br />

Schloss Plüschow, Mecklenburgisches Künstlerhaus, Am Park 6, 23936 Plüschow<br />

Belgique<br />

Abbaye de la Paix-Dieu, Centre de perfectionnement aux métiers du Patrimoine, 4540 Amay<br />

Grand-Hornu, Grand-Hornu Images, 7301 Hornu<br />

<strong>La</strong>ndcommanderij Alden Biesen, Centre Culturel de la Communauté Flamande de Belgique, 3740 Bilsen, Rijkhhoven<br />

Canada<br />

Domaine Forget, Sainte-Irénée, Québec<br />

Espagne<br />

Monasterio Santa Maria <strong>La</strong> Real, 34800 Palencia<br />

Finlande<br />

Suomenlinna, The Governing Body Of Suomenlinna, 00190 Helsinki<br />

France<br />

Abbaye aux Dames, Centre de recherche et de pratique musicales, 17104 Saintes Cedex<br />

Abbaye de Fontevraud, Centre Culturel de l'Ouest, 49590 Fontevraud-l'Abbaye<br />

Abbaye d'Ardenne, Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine, 14280 St-Germain-<strong>La</strong>-Blanche Herbe<br />

Abbaye d'Ambronay, 01500 Ambronay<br />

Abbaye de Royaumont, Fondation Royaumont, 95270 Asnières-sur-Oise<br />

<strong>La</strong> Chartreuse, Centre National <strong>des</strong> Ecritures du Spectacle, 30404 Villeneuve les Avignon Cedex<br />

Château du Grand-Jardin, Association du Grand-Jardin, 52300 Joinville-Sur-Marne<br />

Château de <strong>La</strong>-Borie-En-Limousin, Centre Européen de Rencontre, 87110 Solignac<br />

Corderie Royale, Centre International de la Mer, 17303 Rochefort sur Mer<br />

Couvent de <strong>La</strong> Tourette, Centre Culturel de <strong>La</strong> Tourette, 69591 L'Arbresle Cedex<br />

Domaine de Kerguehennec, Centre d'art contemporain, 56500 Bignan<br />

Domaine de Fond St-Jacques, Centre <strong>des</strong> cultures et <strong>des</strong> arts de la Caraïbe, 97230 Ste Marie, Martinique<br />

Moulin d'Andé, Centre <strong>des</strong> Ecritures Cinématographiques (Céci), 27430 Andé<br />

Saline Royale d'Arc-et-Senans, Institut Claude-Nicolas Ledoux, 25610 Arc-et-Senans<br />

Hongrie<br />

Fehervarcsurgo Kastely, Fondation Joseph Karolyi, 75007 Paris<br />

Petröfi u.2, H-8052 Fehervarcsurgo<br />

Monostori Erod Komarom, Fort historique Monostor, 2900 Komarom Dunapart 1. PF 18 Magyarorszag<br />

Italie<br />

L'hospitale, 42048 Rubiera (Reggio Emilia)<br />

Teatro Potlach, Via Santa Maria in Castello, 10, 02032 Fara Sabina<br />

Pologne<br />

Malopolski Instytut Kultury, 31-008 Krakow<br />

Zamek Ujazdowski, Centrum Sztuki Wspolczesnej, 00461 Warszawa<br />

Portugal<br />

Casa de Mateus, Fundaçao Casa de Mateus, 5000 Vila Real<br />

Centro National de Cultura, 1200 Lisboa<br />

Convento de Arrabida, Fundaçao Oriente, 1269-065 Lisboa<br />

Palacio Fronteira, Fundaçao das casas de Fronteira e Alorna, 1500 Lisboa<br />

Royaume-Uni<br />

Hospitalfield House, Arboarth, Angus, DD11 2NH, Scotland<br />

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page telerama<br />

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LA FONDATION ROYAUMONT<br />

<strong>La</strong> Fondation Royaumont (Goüin-<strong>La</strong>ng) pour le progrès <strong>des</strong> Sciences de l'Homme a été créée en 1964 par un couple<br />

de mécènes, Henry et Isabel Goüin. Elle est propriétaire de l'abbaye de Royaumont dans laquelle elle est installée.<br />

Un projet contemporain :<br />

le projet de la Fondation aujourd'hui donne priorité aux programmes de recherche, de formation professionnelle<br />

et de création, c'est-à-dire à toutes les actions favorisant l'élaboration et la maturation d'une œuvre artistique.<br />

Il affirme la vocation de l'abbaye de Royaumont d'être un lieu de travail et d'expérimentation au service<br />

<strong>des</strong> artistes. Il s'agit d'accompagner le développement personnel de jeunes professionnels ou d'artistes en cours<br />

de carrière. Ce projet s'attache ainsi à associer de manière très concrète la réflexion à la pratique artistique.<br />

Le projet culturel de la Fondation est également fondé sur une politique de production : par le contrôle de<br />

toutes les étapes de réalisation d'un programme, depuis sa conception jusqu'à son exécution, elle permet à la<br />

Fondation de respecter les exigences artistiques qu'elle s'est fixées et d'assumer pleinement ses responsabilités.<br />

Le projet culturel de la Fondation se caractérise enfin par sa durée : les programmes mis en œuvre dans ce<br />

monument historique sont conçus dans une perspective de développement à long terme qui leur donne sens<br />

et efficacité. Ils répondent à la conviction qu'une véritable ambition culturelle a besoin de temps pour trouver<br />

sa pleine réalisation et qu'un monument historique ne serait qu'un décor en trompe-l'œil s'il se contentait<br />

d'héberger <strong>des</strong> événements ponctuels et éphémères.<br />

Un projet organisé en plusieurs pôles :<br />

la musique, avec <strong>des</strong> départements centrés sur la musique vocale, la musique contemporaine, la musique<br />

médiévale, les musiques orales et improvisées, et la présence d'ensembles en résidence permanente ou en<br />

résidence de projet ;<br />

la danse contemporaine, avec le Centre de recherche et de composition chorégraphiques et <strong>La</strong> compagnie de<br />

Susan Buirge ;<br />

un pôle pluridisciplinaire, le Grand atelier, invitant <strong>des</strong> créateurs de différentes disciplines à <strong>des</strong> expériences<br />

qui associent le mot, l'image, le geste et le son.<br />

Une diversité de publics :<br />

Royaumont s'est engagée dans une politique d'ouverture aux publics, afin de faire découvrir le projet culturel<br />

et le monument historique sous les formes les plus diversifiées et au public le plus large. C'est ainsi que la<br />

Fondation a mis en place :<br />

<strong>des</strong> activités de diffusion, concerts, spectacles, rencontres, tournées qui viennent compléter et prolonger ses<br />

programmes ;<br />

<strong>des</strong> actions <strong>des</strong>tinées à <strong>des</strong> nouveaux publics conçues en liaison étroite avec la programmation, ces actions qui<br />

associent <strong>des</strong> publics sans pratique culturelle préalable s'ouvrent également à l'expérimentation et à la création ;<br />

l'accueil d'associations, collectivités, entreprises... pour <strong>des</strong> séminaires résidentiels, journées d'étude ou pour<br />

<strong>des</strong> soirées exceptionnelles. Les milieux socio-économiques sont ainsi solidaires du projet de la Fondation. Le<br />

mécénat constitue la forme la plus accomplie de sa coopération avec les entreprises ;<br />

enfin, la Fondation met en valeur le patrimoine monumental et historique que constitue l'abbaye. <strong>La</strong> présence<br />

même sur le site <strong>des</strong> activités artistiques de la Fondation donne vie au monument, ouvert au public 365<br />

jours par an.<br />

LES CONCERTS DE LA SAISON MUSICALE ONT ÉTÉ PRODUITS<br />

P AR LES DÉPARTEMENTS DE LA FONDATION ROYAUMONT :<br />

Centre de la Voix, direction Anne-Françoise Le Guilliez<br />

Recherche et Interprétation <strong>des</strong> Musiques Médiévales, direction Anne-Françoise Le Guilliez<br />

Voix Nouvelles, direction artistique Marc Texier, administration Célia Cukier<br />

Musiques Orales et Improvisées, direction Frédéric Deval<br />

Centre de Recherche et de Composition chorégraphiques, direction artistique Susan Buirge,<br />

administration Carole Albanese<br />

Unité scénique, direction Catherine Kollen<br />

Grand atelier, direction collégiale<br />

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L ’ASSOCIATION DES AMIS DE ROYAUMONT<br />

aux côtés de la Fondation Royaumont<br />

Etre Ami de Royaumont, c'est apporter <strong>des</strong> moyens supplémentaires à la Fondation afin qu'elle mène à bien ses<br />

projets culturels ; c'est aussi renforcer le lien que Royaumont veut entretenir avec ses publics, et contribuer à<br />

préserver l'indépendance de ce Centre culturel de rencontre.<br />

A quoi sert votre cotisation ?<br />

En 2006, les Amis de Royaumont décident d'apporter leur soutien à l'activité de la Fondation en attribuant <strong>des</strong><br />

bourses d'un montant de 1600 € aux jeunes artistes professionnels de moins de 26 ans participant aux programmes<br />

de formation, ainsi qu'aux artistes et aux chercheurs participant au Grand atelier. L'association vise ainsi à favoriser<br />

l'émergence d'une nouvelle génération de talents, interprètes et créateurs, et à stimuler la recherche en mêlant<br />

création artistique, processus d'écriture et démarches scientifiques.<br />

L'association a pu à ce jour accorder, pour 2006, 11 bourses à de jeunes chanteurs, instrumentistes, compositeurs,<br />

danseurs et vidéastes :<br />

Alice Coquart (22 ans, France), violoncelliste - Candida Bargetto (26 ans, Italie), soprano- Camille Delaforge<br />

(20 ans, France), claveciniste - Pauline Sabatier (24 ans, France), mezzo-soprano - Clément Dionet (22 ans, France),<br />

baryton - Pankaj Guglani (28 ans, Inde), danseur-chorégraphe - les duos Pär Frid (29 ans, Suède), vidéaste / Julien<br />

Tarride (27 ans, France), compositeur, et Claire-Mélanie Sinnhuber (32 ans, France-Suisse), compositrice / Emilie<br />

Aussel (26 ans, France), vidéaste.<br />

L'association s'engage en 2006 à parrainer ces artistes à hauteur de 32 000 €. Mais elle souhaiterait encore<br />

pouvoir délivrer 9 bourses supplémentaires : elle a donc plus que jamais besoin de votre soutien ! *<br />

* Grâce à la loi du 1er août 2003, vous bénéficiez de 66% de réduction d'impôts sur le montant de votre don - dans la limite<br />

de 20% de votre revenu imposable : n'hésitez plus à rejoindre l'association !<br />

Contacts<br />

Sophie Ferreira Ombeline Eloy site : www.royaumont.com<br />

(particuliers) (entreprises) direction@royaumont.com<br />

tél. 01 30 35 59 85 tél. 01 30 35 59 80 Abbaye de Royaumont<br />

fax. 01 30 35 58 04 fax. 01 30 35 58 04 95270 Asnières-sur-Oise<br />

Si vous désirez adhérer, veuillez retourner ce bulletin complété à :<br />

Association <strong>des</strong> amis de Royaumont, Fondation Royaumont - 95270 Asnières-sur-Oise<br />

Vous pouvez bénéficier, grâce à l'adhésion "duo" (adhésion valable pour toute inscription de deux personnes<br />

justifiant de la même adresse), d'une réduction de 25 % sur la seconde adhésion (valable uniquement pour les<br />

membres adhérents, de soutien et bienfaiteurs).<br />

Je soussigné(e) :<br />

adhérent adhérent duo<br />

o M. / o Mme / o Melle o M. / o Mme / o Melle<br />

Nom : .......................................................................... Nom : ..........................................................................<br />

Prénom : .................................................................... Prénom : ....................................................................<br />

Adresse : N°................................................. Rue : ...............................................................................................<br />

Code postal : ..................................Ville : ...........................................................................................................<br />

Tél. : ...................................................... e-mail : ................................................................................................<br />

déclare :<br />

› o adhérer › o renouveler mon adhésion<br />

à l'association <strong>des</strong> amis de Royaumont pour 2006<br />

adhérent adhérent duo<br />

o Etudiant 12 €<br />

o Adhérent 25 € 19 €<br />

o Soutien 40 € 30 €<br />

o Bienfaiteur 100 € 75 €<br />

o Mécène individuel, à partir de 300 €<br />

o Association et organisme sans but lucratif 50 €<br />

o Entreprise en séminaire 100 €<br />

o Entreprise mécène 1600 €<br />

Joindre un chèque bancaire à l'ordre <strong>des</strong> Amis de Royaumont.<br />

Une carte d'adhérent ainsi qu'un reçu de la cotisation vous sera envoyé par retour.<br />

Date :……………………………. Signature …………………………..


LES PROCHAINS CONCERTS<br />

LES TOURMENTS DE L’ÂME<br />

samedi 7 octobre<br />

14h30 : café-débat : Marc-Antoine Charpentier,<br />

un architecte du mot<br />

16h : <strong>La</strong> Cantate : de Monteclair à Jacquet de la Guerre<br />

18h : Cantates françaises autour de Charpentier<br />

21h : Marc-Antoine Charpentier : Orphée <strong>des</strong>cendant<br />

aux enfers<br />

LA LUMIÈRE DES FLAMANDS<br />

dimanche 8 octobre<br />

16h : Bernard Ycart et Alexandre Agricola :<br />

Les <strong>La</strong>mentations de Jérémie<br />

18h : Heinrich Isaac : Messe italienne<br />

BALLAKÉ SISSOKO : PORTRAIT EN<br />

2 TEMPS 3 MOUVEMENTS<br />

samedi 14 octobre<br />

16h : café-débat: Les voisins oubliés<br />

17h30 : Les trésors vivants se font la malle<br />

21h : Baagal- Safrea<br />

dimanche 15 octobre<br />

15h30 : Ballaké, tel qu’en lui-même<br />

ROYAUMES UNIS D’ASIE ET<br />

D’OCCIDENT II<br />

dimanche 15 octobre<br />

17h30 : Percussions de Strasbourg<br />

POUR RÉSERVER<br />

Par téléphone : 01 34 68 05 50<br />

du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h<br />

Télépaiement possible par carte bancaire. Attention,<br />

les places ne sont définitivement réservées qu’à la<br />

réception du règlement par chèque. Celui-ci doit être<br />

reçu au plus tard 4 jours après la date de réservation<br />

téléphonique.<br />

Dans les Fnac : Cergy, Paris, 3615 Fnac<br />

Par internet : www.fnac.fr - www.concertclassic.com<br />

Attention : pas de possibilités d'abonnement par internet,<br />

billets Fnac et Concertclassic à échanger au contrôle 1/2<br />

heure avant le concert.<br />

SE RESTAURER<br />

Le bar-salon de thé situé dans l’abbaye propose une<br />

formule de restauration légère (sans réservation).Tous<br />

les jours de concerts, Royaumont propose <strong>des</strong> repas préparés<br />

par Bruno Pillon, Chef cuisinier de la Fondation. Cette<br />

année, une nouvelle formule est proposée aux spectateurs.<br />

Aux dîners servis dans la galerie nord, les samedis<br />

entre les concerts, s’ajoutent les buffets, spécialement préparés<br />

les dimanches en fin d’après-midi, pour ceux qui<br />

voudraient terminer tranquillement le week-end et, à leur<br />

rythme, goûter encore un peu au charme <strong>des</strong> lieux.<br />

Les réservations pour les repas sont closes cinq jours avant<br />

la date du repas. Réservation au 01 34 68 05 50<br />

| 40<br />

L’ABBAYE AUX ENFANTS<br />

Chaque week-end de la Saison musicale, Royaumont propose<br />

aux plus jeunes la découverte de pratiques culturelles<br />

souvent inconnues pour eux. Ces ateliers sont le fruit de la<br />

complicité entre Royaumont et les artistes de haut niveau<br />

qui y travaillent. En s’appuyant sur la richesse du monument,<br />

L’abbaye aux enfants veut ouvrir les jeunes à <strong>des</strong><br />

horizons culturels différents, leur faire partager un<br />

moment d’exception avec un artiste, et leur donner envie<br />

d’en savoir plus...<br />

LES PROCHAINS ATELIERS<br />

7 octobre : Danser au son du violon<br />

avec Irène Ginger, danseuse baroque et Céline Martel,<br />

violoniste<br />

8 octobre : Le jongleur et le chevalier<br />

avec Guillaume Edé, comédien et chanteur et Jérôme<br />

Crunelle,viéliste<br />

14 octobre : l’improvisation musicale<br />

avec Sophie Agnel, pianiste et Jean-Luc Ponthieux,<br />

contrebassiste<br />

15 octobre : percussions maliennes<br />

avec Mamadou Sako, percussionniste<br />

Sur réservation uniquement au 01 34 68 05 50<br />

Avec le soutien de la Fondation d’Entreprise RATP pour<br />

la Citoyenneté et de la Caisse <strong>des</strong> Dépôts<br />

VISITE DE L’ABBAYE<br />

Les billets de concert donnent droit à la visite de<br />

l’abbaye les jours de concerts.<br />

Visites guidées le week-end : samedi, 14h30, 15h30,<br />

16h30, dimanche, 11h45, 14h30, 15h45, 17h<br />

LA LIBRAIRIE<br />

A l’entrée du parc de l’abbaye, la librairie-boutique est<br />

riche d’un fond de plus de 4000 titres : livres d’art,<br />

d’histoire, livres pour la jeunesse, romans... On y trouve<br />

également un rayon avec une sélection d’ouvrages liés<br />

au jardin ainsi que <strong>des</strong> CD et coffrets en relation avec<br />

la programmation <strong>des</strong> concerts.... Elle est ouverte tous<br />

les jours de la semaine de 10h à 18h et les jours de<br />

concerts : le samedi de 10h à 21h et le dimanche de<br />

10h à la fin du concert.

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