Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
SAMEDI 30 SEPTEMBRE<br />
15H30 / CAFÉ DÉBAT<br />
16H30 / ATELIER L'ABBAYE AUX<br />
ENFANTS<br />
17H / GIACHES DE WERT :<br />
LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />
19H / DÎNER<br />
20H30 / DOMENICO BELLI :<br />
ORFEO DOLENTE<br />
30 SEPTEMBRE 2006<br />
<strong>La</strong> <strong>renaissance</strong> <strong>des</strong> <strong>héros</strong>
METRO Cash & Carry France est une filiale du groupe METRO, quatrième groupe mondial de distribution. Présent<br />
dans 30 pays, METRO est une société résolument mondiale qui a décidé d'implanter un programme international<br />
de formation à l'abbaye de Royaumont.<br />
Destiné à former ses cadres aux techniques de management, ce centre de compétences offre à ses stagiaires le<br />
cadre exceptionnel de l'abbaye cistercienne de Royaumont, tout en les associant aussi aux programmes culturels<br />
proposés par la Fondation, afin de promouvoir une culture d'entreprise forte basée sur l'ouverture d'esprit et<br />
l'affirmation de valeurs éthiques.<br />
<strong>La</strong> Fondation Royaumont est un Centre Culturel de Rencontre qui prépare de jeunes artistes professionnels de<br />
nationalités très diverses aux concerts programmés chaque été pendant la Saison musicale. Ces programmes de<br />
haut niveau permettent à ces jeunes artistes, chanteurs ou instrumentistes, d'être diffusés auprès du public et<br />
d'acquérir les outils et métho<strong>des</strong> indispensables dans la réussite de leur future carrière.<br />
C'est après avoir constaté que les activités de METRO et de la Fondation Royaumont partagent les mêmes valeurs<br />
d'excellence et d'échanges que METRO a souhaité développer un projet de mécénat pérenne autour de la<br />
préparation à la Saison musicale de Royaumont, mécénat qui souligne la dimension culturelle de la présence de<br />
METRO à Royaumont.<br />
SPIE, DES VALEURS ET DES HOMMES<br />
Les métiers de SPIE - génie électrique, installation et maintenance de systèmes de communications - nous placent<br />
au cœur de l'activité humaine. Notre développement se fonde sur le respect de notre éthique d'entreprise et<br />
de notre environnement social, et prend sa force dans la valorisation <strong>des</strong> compétences que les femmes et les<br />
hommes de SPIE mettent en œuvre au service de nos clients.<br />
C'est l'enracinement dans le tissu économique et social qui donne un sens à notre action et à notre<br />
développement. A l'inverse d'un passage éphémère, notre présence se traduit par une volonté de développer<br />
un partenariat sur le long terme et par une implantation profonde dans la vie locale.<br />
SPIE apporte son soutien aux programmes musicaux de la Fondation Royaumont, et plus particulièrement à la<br />
découverte et à la promotion de jeunes chanteurs, instrumentistes et compositeurs de niveau international, dans<br />
le cadre <strong>des</strong> actions de formation, de diffusion et d'insertion professionnelles menées par la Fondation<br />
Royaumont, née de l'initiative d'Henry et Isabel Goüin.<br />
En choisissant d'être mécène de Royaumont, SPIE souhaite, au-delà <strong>des</strong> liens familiaux qui unissent les créateurs<br />
de l'entreprise et ceux de la Fondation Royaumont, transmettre et partager ces valeurs de performances et<br />
d'exigence, de créativité et de pérennité, de dialogue et d'ouverture, au sein d'un projet culturel innovant et à<br />
l'écoute <strong>des</strong> évolutions du monde dans lequel il s'insère.<br />
| 2
SOMMAIRE<br />
SAMEDI 30 SEPTEMBRE<br />
Concert de 17h page 5<br />
Concert de 20h30 page 19<br />
<strong>La</strong> préparation <strong>des</strong> concerts de la Saison musicale bénéficie du mécénat de SPIE et de<br />
Metro Cash & Carry France.<br />
<strong>La</strong> Saison musicale bénéficie du mécénat du Comité Henry Goüin.<br />
<strong>La</strong> SACEM soutient Voix nouvelles.<br />
Tous les annonceurs figurant dans ce programme sont membres du Comité Henry Goüin, club<br />
d’entreprises mécènes de la Fondation Royaumont.<br />
3 |
| 4<br />
page france musique
17H - GIACHES DE WERT : LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />
Ensemble <strong>La</strong> Venexiana<br />
Claudio Cavina, direction<br />
Roberta Mameli, Nadia Ragni, sopranos<br />
Claudio Cavina, contre-ténor<br />
Guiseppe Maletto, Sandro Naglia, ténors<br />
Daniele Carnovich, basse<br />
Claudio Calafiore, acteur<br />
Gabriele Palomba, luthiste<br />
GIACHES DE WERT (1535-1596)<br />
Extraits <strong>des</strong> 7 e , 8 e et 11 e Livres de <strong>La</strong> Gerusalemme Liberata de Torquato Tasso dit Il Tasso (1544-1595)<br />
PROLOGUE - LECTURE Chant 1 [1 ; 6 ; 7 ; 12] : Canto l’arme pietose…<br />
MADRIGAL Chant 8 [6] : Piagne e sospira<br />
ERMINIA - LECTURE Chant 6 [56 ; 57 ; 60] : Erminia che figlia fu del re Cassano…<br />
MADRIGAL Chant 7 [19 ; 20] : Sovente, allor che su gli estivi ardori<br />
T ANCREDE - LECTURE Chant 12 [18 ; 51 ; 52 ; 53 ; 57 ; 58 ; 64 ; 69] : Depon Clorinda le<br />
sue spoglie inteste…<br />
MADRIGAL Chant 12 [77 ; 78 ; 79] : Vivro’Fra i miei tormenti<br />
LECTURE Chant 12 [80 ; 86 ; 94 ; 95] : Così parlo quel misero, e gli è detto…<br />
MADRIGAL Chant 12 [96, 97] : Giunto alla tomba<br />
Entracte<br />
INTERLUDE Chant 14 [1] : Usciva omai dal molle e fresco grembo<br />
LECTURE Chant 16 [25] : Teneri sdegni e placide e tranquille<br />
MADRIGAL Chant 16 [12] : Vezzosi augelli infra le verdi fronde<br />
ARMIDA - LECTURE Chant 16 [27 ; 33 ; 35 ; 36] : Ma quando l’ombra coi silenzi amici<br />
MADRIGAL Chant 16 [40] : Forsennata gridava<br />
LECTURE Chant 16 [42] : Allor ristette il cavaliero …<br />
MADRIGAL Chant 16 [43 - 47] : Qual musico gentil<br />
LECTURE Chant 16 [51 ; 53 ; 54 ; 56] : Misera ! ancor presumo ?...<br />
MADRIGAL Chant 16 [59 ; 60 ; 63] : Vattene pur crudel<br />
ERMINIA - LECTURE Chant 19 [1 ; 2 ; 26 ; 27/28 ; 104 ; 105] : Gia la morte o il consiglio<br />
o la paura…<br />
MADRIGAL Chant 19 [106 ; 107] : Misera non credea<br />
Giunto alla tomba (instrumental)<br />
5 |
GIACHES DE WERT :<br />
LA GERUSALEMME LIBERAT A<br />
<strong>La</strong> première édition de la Jérusalem délivrée du Tasse,<br />
dédiée au duc Alphonse II d’Este, date de 1581.<br />
L’élaboration de l’œuvre est longue et difficile.<br />
Les corrections succèdent aux brouillons <strong>des</strong> années<br />
durant, et puis vient le temps <strong>des</strong> polémiques et <strong>des</strong><br />
défenses du poème ; Le Tasse doit même publier une<br />
Apologie en défense de la Jérusalem. Aimée, haïe, la<br />
Jérusalem fait immédiatement parler d’elle dans les<br />
cercles littéraires de l’époque et de nombreuses copies<br />
de l’œuvre circulent bien avant la publication du livre<br />
proprement dit.<br />
À l’époque, Le Tasse entretenait <strong>des</strong> liens déjà anciens<br />
aussi bien avec la cour de Ferrare (ce que la dédicace<br />
de la Jérusalem reflète clairement) qu’avec celle de<br />
Mantoue (Scipion Gonzague fut l’un <strong>des</strong> principaux<br />
protecteurs du Tasse, et le duc Vincent, qui succède à<br />
son père Guillaume à la tête du duché en 1587,<br />
intercède en faveur de la libération du poète au<br />
moment de son emprisonnement) : Ferrare et Mantoue<br />
comptent en effet parmi les cours les plus splendi<strong>des</strong><br />
de l’Italie du Nord, et leurs ducs, magnifiques mécènes,<br />
favorisent les arts créatifs sous toutes leurs formes.<br />
Des copies autographes de la Jérusalem circulent donc,<br />
nous l’avons signalé plus haut, à partir de 1575 ; ce qui<br />
explique que, dès 1581, l’un <strong>des</strong> musiciens liés à la cour<br />
de Mantoue, Giaches de Wert, publie, dans son VII e<br />
Livre de Madrigaux, Giunto alla tomba, une double<br />
octave [ndt. Octave italienne : strophe de huit vers<br />
hendécasyllabes, les six premiers en rimes croisées]<br />
provenant du Chant XII de la Jérusalem. Le poète le<br />
plus souvent sollicité par les compositeurs au moment<br />
d’écrire <strong>des</strong> madrigaux était Pétrarque ; l’Arioste arrive<br />
aussi à se situer au premier plan grâce au succès de son<br />
Orlando furioso, mais c’est Le Tasse –et sa poésie– qui<br />
est à l’origine de ce changement qui, en quelques<br />
années, provoque la naissance, et la confirmation, de<br />
la "Seconde Pratique", dont, avec Guarini, Le Tasse<br />
seront les enseignes.<br />
C’était la nuit et il n’y avait pas de repos pour Jaches<br />
Vuert ni pour les autres qui exerçaient aussi cette profession<br />
si particulière ; car étant maître de chapelle de<br />
Guillaume, sérénissime duc de Mantoue, le dit duc, qui<br />
exerçait aussi la profession de musicien et composait<br />
de nombreuses œuvres, le maintenait tant attelé à la<br />
tâche <strong>des</strong> dits contrepoints que, bien souvent, comme<br />
le dit le proverbe, il lui faisait suer la casaque.<br />
(L. Zacconi, Prattica di musica, 1622)<br />
| 6<br />
L’histoire <strong>des</strong> madrigaux de Wert se déroule au long de<br />
plusieurs décennies et ses douze livres écrits entre 1558<br />
et 1595 (le XII e Livre est une édition posthume de 1608)<br />
révèlent un compositeur attentif aux "nouvelles" tendances<br />
italiennes, tout en étant toujours lié à une tradition<br />
musicale flamande bien consolidée au fil <strong>des</strong> ans.<br />
<strong>La</strong> caractéristique principale <strong>des</strong> compositions de Wert<br />
est peut-être le récitatif homo-rythmique. Ce style de<br />
composition sera bientôt utilisé par un autre compositeur<br />
travaillant à la cour de Mantoue, Monteverdi.<br />
Dans la déclamation de Wert, il existe un effet parlato<br />
très proche du recitar cantando qui naît de cette déclamation,<br />
se développe et se convertit en un artifice<br />
expressif auquel le compositeur flamand recourt<br />
amplement aux dépens du style chromatique employé<br />
avec plus de parcimonie. Dans le VII e Livre de 1581,<br />
Wert utilise pour la première fois un extrait de la<br />
Jérusalem délivrée, la lamentation de Tancrède sur la<br />
tombe de Clorinde.<br />
Quelques années plus tard, le VIII e Livre publié en 1586<br />
et dédié au duc Alphonse II inclut un vrai cycle de<br />
l’œuvre poétique : à cette occasion, Wert met en<br />
musique les vicissitu<strong>des</strong> de deux héroïnes de la<br />
Jérusalem, Erminia et Armida, nouvel hommage à<br />
Marguerite d’Este et à son Concert <strong>des</strong> Dames. Il est<br />
bien certain que les vicissitu<strong>des</strong> épiques de la Jérusalem<br />
sont en parfaite affinité avec le style déclamé du<br />
compositeur flamand, et il semble évident, d’après un<br />
document de l’époque, que Le Tasse ait voulu remercier<br />
cette attention particulière de Wert en lui dédiant<br />
cette ode : Ces rimes, les miennes, si dispersées, tu les<br />
as recueillies en de doux rythmes sur les portées de tes<br />
cahiers, et avec tes doux mo<strong>des</strong> tu effaces toute impureté,<br />
et c’est ainsi que parfois mon style, dans ta voix<br />
et dans celle <strong>des</strong> autres, est honoré ; et plus encore,<br />
quand tu célèbres les mérites excellents de Vincent le<br />
Beau, on y entend résonner le chant <strong>des</strong> glorieux<br />
oiseaux. (T. Le Tasse, À un musicien qui mit en musique<br />
certains madrigaux). Le nom de Wert est, de plus,<br />
inclus par Le Tasse dans son Dialogo <strong>La</strong> Cavalletta, pour<br />
illustrer les vraies idées sur la musique moderne : Nous<br />
laisserons donc de côté toute cette musique qui a<br />
dégénéré au point de devenir molle et efféminée, et<br />
nous prions Striggio, Iacches, Luzzasco et autres excellents<br />
maîtres de musique excellente de bien vouloir la<br />
faire revenir à la gravité dont elle s’est dévié au point<br />
de se perdre souvent.<br />
Le IX e Livre de Wert est le monument le plus important
dressé en honneur de la Jérusalem (il contient sept<br />
strophes du Chant XVI qui forment, suivant Carol<br />
McClintock dans son livre sur Wert, "une séquence que<br />
l’on peut considérer comme une seule action dramatique"<br />
aux côtés du III e Livre de Monteverdi publié<br />
quelques années plus tard (avec ses deux tercets<br />
Vattene pur crudel et Vivrò fra i miei tormenti,<br />
Monteverdi rend hommage à l’œuvre du Tasse tout<br />
autant qu’au style musical de Wert). On peut déduire<br />
de la correspondance entre le duc Vincent et Giaches<br />
de Wert, qu’une partie de ce VIII e Livre a été composée<br />
deux ans avant sa publication : Giaches de Wert. Mon<br />
magnifique et très cher ami, faites-moi la faveur si<br />
agréable de m’envoyer le plus tôt possible une copie<br />
de la musique écrite par vous sur les strophes du Tasse<br />
qui commencent par les vers ‘Qual musico gentil ch’al<br />
canto snodi’, et j’aimerais aussi tout autre madrigal<br />
nouveau de votre main, si vous en avez composé, et<br />
plus le nombre de vos compositions que vous m’enverrez<br />
sera élevé, plus je vous serai obligé et vous démontrerai<br />
ma gratitude en toute occasion. En attendant,<br />
prenez bien soin de vous. À Poggio, le 6 novembre<br />
1584. Pour vous faire plaisir. Le Prince de Mantoue.<br />
Une dizaine de jours plus tard, Wert envoie sa réponse:<br />
J’envoie à Votre Altesse les strophes du Tasse avec<br />
quelques autres de mes compositions, suivant ce que<br />
Votre Altesse a eu la bonté de me commander et<br />
puisqu’Elle me favorise tant en voulant se servir de mes<br />
œuvres, les envoyer à Votre Altesse sera mon premier<br />
souci (15 novembre 1584).<br />
Le VII e Livre révèle déjà l’influence évidente que les<br />
Dames de Ferrare, plus ou moins volontairement,<br />
exercent sur les compositions de Wert : il n’est pas<br />
difficile de remarquer que ces madrigaux contiennent<br />
un duo –ou trio– aigü bien plus important que les<br />
parties <strong>des</strong>tinées aux voix masculines, et que <strong>des</strong><br />
ornements et autres fioritures caractéristiques du style<br />
de Ferrare commencent à apparaître aux côtés du style<br />
déclamé si cher à Wert. Giunto alla tomba est un<br />
exemple typique qui se différencie <strong>des</strong> autres<br />
madrigaux de cette collection (quelques années après<br />
l’édition de Wert, Luca Marenzio compose un madrigal<br />
sur le même texte dans son IV e Livre de 1584).<br />
Le IX e Livre, comme sa dédicace l’indique clairement,<br />
s’inscrit entièrement dans le style de Ferrare et épouse<br />
exactement celui <strong>des</strong> Dames : ici aussi, le duo-trio aigu<br />
tranche sur les autres parties harmoniques. Usciva omai<br />
et Vezzosi augelli sont <strong>des</strong> œuvres <strong>des</strong>criptives et<br />
pastorales, écrites avec <strong>des</strong> fioritures et variations<br />
typiques de l’écriture <strong>des</strong> Trois Dames. Sovente allor<br />
annonce le Piagne e sospira du IV e Livre de Monteverdi<br />
avec ses traits déclamés sur les paroles E in rileggendo<br />
poi le proprie note et les chromatismes sur les paroles<br />
qui, tout au long du poème, se réfèrent aux pleurs (au<br />
contraire de Wert, Monteverdi utilisera dans sa composition<br />
le texte de la Jérusalem conquise). Les cinq<br />
strophes qui forment Qual musico gentil (Jérusalem<br />
XVI, 43-47) précèdent de quelques années le tercet de<br />
Monteverdi Vattene pur crudel (Jérusalem XVI, 59-63) :<br />
les deux poèmes relatent les vicissitu<strong>des</strong> de Armida<br />
abandonnée par Rinaldo et pour "qu’on comprenne<br />
mieux le texte", utilisent la déclamation homophonique.<br />
Le madrigal Forsennata gridava, bref et intense,<br />
traduit en musique le cri de Armida, et complète la<br />
série consacrée au Tasse. Misera non credea exprime la<br />
plainte de Erminia face au cadavre de Tancredi et se<br />
présente comme un drame, de par l’évidence de son<br />
parfum théâtral.<br />
7 |
PROLOGO - LETTURA<br />
Canto I, 1<br />
Canto l’arme pietose e’l capitano<br />
Che ‘l gran sepolcrò liberò di Cristo.<br />
Molto egli oprò co’l senno e con la mano,<br />
molto soffrì nel glorioso acquisto ;<br />
e in van l’Inferno vi s’oppose, e in vano<br />
s’armò d’Asia e di Libia il popol misto<br />
Il Ciel gli diè favore, e sotto a i santi<br />
Segni ridusse i suoi compagni erranti.<br />
Canto I, 6<br />
Già ‘l sesto anno volgea, ch’in oriente<br />
Passò il campo cristiano a l’alta impresa ;<br />
e Nicea per assalto, e la potente<br />
Antiochia con arte avea già presa.<br />
L’avea poscia in battaglia incontra gente<br />
Di Persia innumerabile difesa,<br />
e Tortosa espugnata; indi a la rea<br />
stagion diè loco, e ‘l novo anno attendea.<br />
Canto I, 7<br />
E ‘l fine omai di quel piovoso inverno,<br />
che fea l’arme cessar, lunge non era<br />
quando da l’alto soglio il Padre eterno,<br />
chè ne la parte più del ciel sincera,<br />
e quanto è da le stelle al basso inferno,<br />
tanto è più in su de la stellata spera,<br />
gli occhi in giù volse, e in un sol punto e in una<br />
vista mitò ciò ch’in sé il mondo aduna.<br />
Canto I, 12<br />
Disse al suo nunzio Dio: - Goffredo trova,<br />
e in mio nome di ‘ lui: perhé si cessa ?<br />
Perché la guerra omai non si rinova<br />
A liberar Gerusalemme oppressa ?<br />
Chiami i duci a consiglio, e i tardi mova<br />
A l’alta impresa : ei capitan fia d’essa.<br />
Io qui l’eleggo ; e ‘l faran gli altri in terra,<br />
già suoi compagni, or suoi ministri in guerra. –<br />
MADRIGALE<br />
Tancredi - Canto VIII, 6<br />
Piagn’e Sospira E quando i caldi raggi<br />
Fuggon le greggi a la dolce ombr’assise,<br />
ne la scorza de’ pini o pur de’ faggi<br />
segnò l’amato nome in mille guise ;<br />
e de la sua fortuna i gravi oltraggi<br />
e i vari casi in dura scorza incise.<br />
E in rileggendo poi le proprie note<br />
Spargea di pianto le vermiglie gote.<br />
ERMINIA - LETTURA<br />
Canto VI, 56<br />
Erminia, che figlia fu del re Cassano<br />
Che d’Antiochia già l’impero tenne,<br />
preso il suo regno, al vincitor cristiano<br />
fra l’altre prede anch’ella in poter venne.<br />
Ma fulle in guisa allor Tancredi umano<br />
Che nulla ingiuria in sua balia sostenne;<br />
ed onorata fu, ne la ruina<br />
de l’alta patria sua, come reina.<br />
| 8<br />
PROLOGUE - LECTURE<br />
Chant I, 1<br />
Je dis les saintes armes et le Prince<br />
Qui libéra de Christ le grand Sépulcre.<br />
Il œuvra moult en prudence et en actes,<br />
Moult il souffrit dans le glorieux rachat ;<br />
En vain l’Enfer s’opposa-t-il, en vain<br />
S’arma la gent mêlée d’Asie, d’Afrique.<br />
Le Ciel l’aida : sous les sacrés fanions,<br />
Il ramena ses errants compagnons.<br />
Chant I, 6<br />
Déjà six ans s’écoulaient qu’en Orient<br />
Le camp chrétien menait la haute emprise ;<br />
Déjà l’on avait pris Nicée d’assaut<br />
Et la puissante Antioche par la ruse.<br />
Puis on l’avait corps à corps défendue<br />
Contre une troupe innombrable de Perses ;<br />
Tortose prise, on laissa la cruelle<br />
Saison passer : viendrait l’année nouvelle.<br />
Chant I, 7<br />
Et la fin, désormais, de ce pluvieux hiver<br />
Où s’étaient tues les armes n’était loin,<br />
Quand, de son trône haut, le Père éternel,<br />
Dans la région la plus pure du ciel,<br />
Plus loin encore de la sphère étoilée<br />
Que les étoiles sont du bas Enfer<br />
Baissa les yeux sur terre et, d’un seul coup,<br />
De ce qu’unit le monde il mira tout.<br />
Chant I, 12<br />
A son nom Dieu dit : "Trouve Geoffroy<br />
Et dis-lui de Ma part : "Pourquoi cesser ?<br />
Pourquoi ne point renouveler la guerre<br />
Pour libérer Jérusalem esclave ?<br />
Réunis donc les chefs, pousse les lents<br />
A cette Emprise. "Il sera capitaine.<br />
Je le choisis : ses copains sur la terre<br />
Deviendront ses ministres en la guerre."<br />
MADRIGAL<br />
Tancrède – Chant VIII, 6<br />
Souvent à l'heure <strong>des</strong> ardeurs estivales<br />
Où les brebis se protègent en se reposant à l'ombre<br />
Dans l'écorce <strong>des</strong> hêtres et <strong>des</strong> lauriers<br />
Elle gravait de mille façons le nom aimé<br />
Et de ses étranges et malheureuses amours<br />
Elle inscrivait sur mille plantes les âpres événements,<br />
Et ne relisant les phrases écrites de sa propre main<br />
Elle arrose ses joues de belles larmes.<br />
HERMINIE - LECTURE<br />
Chant VI, 56<br />
Herminie, ceste qui fut l’enfant du roi Cassan<br />
(Lequel avait régné <strong>des</strong>sus Antioche),<br />
Quand fut pris le royaume, entre autres proies,<br />
Tomba aux mains <strong>des</strong> chrétiens victorieux.<br />
Mais Tancrède lui fut si bien courtois<br />
Qu’il ne souffrit contre elle aucune injure :<br />
Dans sa patrie asservie et ruinée,<br />
Comme une reine elle fut honorée.
Canto VI, 57<br />
L’onorò, la servì, di libertate<br />
Dono le fece il cavaliero egregio,<br />
e le furo da lui tutte lasciate<br />
le gemme e gli ori e ciò ch’avea di pregio.<br />
Ella vedendo in giovanetta etate<br />
E in leggiadri sembianti animo regio,<br />
restò presa d’Amor, che mai non strinse<br />
laccio di quel più fermo onde lei cinse.<br />
Canto VI, 60<br />
Ama ed arde la misera, e sì poco<br />
In tale stato che sperar le avanza<br />
Che nudrisce nel sen l’occulto foco<br />
Di memoria via più che di speranza ;<br />
e quanto è chiuso in più secreto loco,<br />
tanto ha l’incendio suo maggior possanza.<br />
Tancredi al fine a risvegliar sua spene<br />
Sovra Gierusalemme ad oste viene.<br />
MADRIGALE<br />
Erminia, canto VII, 19, 20<br />
Sovente, alor che su gli estivi ardori<br />
giacean le pecorelle a l’ombra assise,<br />
ne la scorza de’ faggi e de gli allori<br />
segnò l’amato nome in mille guise,<br />
e de’ suoi strani ed infelici amori<br />
gli aspri successi in mille piante incise,<br />
e in rileggendo poi le proprie note<br />
rigò di belle lagrime le gote<br />
Indi dicea piangendo : -In voi serbate<br />
questa dolente istoria, amiche piante ;<br />
perché se fia ch’a le vostr’ombre grate<br />
giamai soggiorni alcun fedele amante,<br />
senta svegliarsi al cor dolce pietate<br />
de le sventure mie sì varie e tante,<br />
e dica: "Ah troppo ingiusta empia mercede<br />
diè Fortuna ed Amore a sì gran fede !"<br />
T ANCREDI - LETTURA<br />
Canto XII, 18<br />
Depon Clorinda le sue spoglie inteste<br />
D’argento e l’elmo adorno e l’arme altere,<br />
e senza piuma o fregio altre ne veste<br />
(infausto annunzio !) ruginose e nere.<br />
Canto XII, 51<br />
Solo Tancredi avien che lei conosca ;<br />
egli quivi è sorgiunto alquanto pria ;<br />
vi giunse allor ch’essa Arimon uccise :<br />
vide e segnolla, e dietro a lei si mise<br />
Canto XII, 52<br />
Vuol ne l’armi provarla: un uom la stima<br />
Degno a cui sua virtù si paragone.<br />
Va girando colei l’alpestre cima<br />
Verso altra porta, ove d’entrar dispone.<br />
Segue egli impetuoso, onde assai prima<br />
Che giunga, in guisa avien che d’armi suone,<br />
ch’ella si volge e grida: - O tu, che porte,<br />
che corri sì? – Risponde: - E guerra e morte. –<br />
Chant VI, 57<br />
Le parfait chevalier lui fit honneur,<br />
Il la servit, lui rendit liberté ;<br />
C’est grâce à lui qu’on lui laissa son or,<br />
Et ses joyaux, toutes choses précieuses.<br />
Elle, voyant dans un âge si vert,<br />
Et sous <strong>des</strong> traits gracieux, âme royale,<br />
Fut prise par l’Amour, qui ne serra<br />
Jamais plus fort lacet que celui-là.<br />
Chant VI, 60<br />
Elle aime, misérable, et elle brûle,<br />
Et, cependant, peut espérer si peu<br />
Qu’au cour elle nourrit son feu caché<br />
D’un souvenir bien plus que d’un espoir ;<br />
Et, d’autant plus qu’il est en secret lieu,<br />
Cet incendie toujours gagne en pouvoir.<br />
Tancrède, enfin, vers la Ville s’avance<br />
Pour réveiller en elle l’espérance.<br />
MADRIGAL<br />
Herminie, chant VII, 19, 20<br />
Souvent, alors que dans l’ardeur d’été<br />
Gisaient sous les ombrages les brebis,<br />
Dans l’écorce <strong>des</strong> hêtres, <strong>des</strong> lauriers,<br />
Ell' grava ici et là le nom chéri ;<br />
Elle inscrivit sur mille arbres les faits<br />
Cruels de son étrange et triste amour,<br />
Puis, relisant ses propres caractères,<br />
Les pleurs coulaient de ses joues jusqu’à terre.<br />
Et lors pleurant elle disait : "Gardez,<br />
Arbres amis, cette dolente histoire :<br />
Que, si jamais sous vos ombres aimables<br />
Vient séjourner quelque fidèle amant,<br />
Il éprouve en son cœur tendre pitié<br />
Pour mes divers, mes si nombreux malheurs,<br />
Et dise : "Ah, trop injuste récompense<br />
Eut du Sort et d’Amour telle constance !"<br />
T ANCREDE - LECTURE<br />
Chant XII, 18<br />
Clorinde a déposé sa veste ornée<br />
D’argent, son beau cimier, ses armes fières,<br />
Et, sans plume ou décor, elle en vêt d’autres<br />
(Présage affreux !) noires, couleur de fer.<br />
Chant XII, 51<br />
Tancrède seul a noté sa présence :<br />
Il était survenu l’instant d’avant,<br />
Quand sous ses coups expirait Arimone :<br />
Il l’a vue, observée, il la talonne.<br />
Chant XII, 52<br />
Il veut se battre, estimant qu’elle est homme<br />
Digne qu’il se mesure avec que lui.<br />
Elle, s’en va tournant l’alpestre cime<br />
Vers l’autre porte, où elle veut entrer.<br />
Il la poursuit, fougueux, si qu’elle entend<br />
Sonner de loin ses arm’, et se retourne<br />
En lui criant : "Quel est donc ce transport,<br />
Ô toi qui cours ?" - "Je porte guerre et mort."<br />
9 |
Canto XII, 53<br />
Guerra e morte avrai ; - disse – io non rifiuto<br />
Darlati, se la cerchi - , e ferma attende.<br />
Non vuol Tancredi, che pedon veduto<br />
Ha il suo nemico, usar cavallo, e scende.<br />
E impugna l’uno e l’altro il ferro acuto,<br />
Ed aguzza l’orgoglio e l’ire accende ;<br />
e vansi a ritrovar non altrimenti<br />
che duo tori gelosi e d’ira ardenti.<br />
Canto XII, 57<br />
Tre volte il cavalier la donna stringe<br />
con le robuste braccia, ed altrettante<br />
da que’ nodi tenaci ella si scinge,<br />
nodi di fier nemico e non d’amante.<br />
Tornano al ferro, e l’uno e l’altro il tinge<br />
Con molte piaghe ; e stanco ed anelante<br />
E questi e quegli alfin pur si ritira,<br />
e dopo lungo faticar respira.<br />
Canto XII, 58<br />
L’un l’altro guarda, e del suo corpo essangue<br />
Su’ l pomo de la spada appoggia il peso.<br />
Già de l’ultima stella il raggio langue<br />
Al primo albor ch’è in oriente acceso.<br />
Vede Tancredi in maggior copia il sangue<br />
Del suo nemico, e sé non tanto offeso.<br />
Ne gode e superbisce. Oh nostra folle<br />
Mente ch’ogn’aura di fortuna estolle !<br />
Canto XII, 64<br />
Ma ecco omai l’ora fatale è giunta<br />
Che ‘l viver di Clorinda al suo fin deve.<br />
Spinge egli il ferro nel bel sen di punta<br />
Che vi si immerge e ‘l sangue avido beve;<br />
e la veste che d’or vago trapunta<br />
le mammelle stringea tenera e leve,<br />
l’empie d’un caldo fiume. Ella già sente<br />
morirsi, e’l piè le manca egro e languente.<br />
Canto XII, 69<br />
D’un bel pallore ha il bianco volto asperso,<br />
come a’ gigli sarian miste viole,<br />
e gli occhi al cielo affissa, e in lei converso<br />
sembra per la pietate il cielo e ‘l sole;<br />
e la man nuda e fredda alzando verso<br />
il cavaliero in vece di parole<br />
gli dà pegno di pace. In questa forma<br />
passa la bella donna, e par che dorma.<br />
MADRIGALE<br />
Tancredi - Canto XII, 77, 78, 79<br />
Vivro’ fra i miei tormenti e le mie cure,<br />
mie giuste furie, forsennato, errante ;<br />
paventerò l'ombre solinghe e scure<br />
che'l primo error mi recheranno inante,<br />
e del sol che scoprì le mie sventure,<br />
a schivo ed in orrore avrò il sembiante.<br />
Temerò me me<strong>des</strong>mo; e da me stesso<br />
sempre fuggendo, avrò me sempre appresso.<br />
Ma dove, oh lasso me !, dove restaro<br />
le reliquie del corpo e bello e casto ?<br />
| 10<br />
Chant XII, 53<br />
Elle répond : "Tu auras guerre et mort,<br />
Si tu les cherch’", et l’attend, l’âme ferme.<br />
Voyant son ennemi à pied, Tancrède<br />
Ne veut user de sa monture et saute.<br />
Ils empoignent tous deux le fer aigu,<br />
Ils aiguisent l’orgueil, embrasent l’ire,<br />
Et vont se retrouver non autrement<br />
Que deux taureaux jaloux, d’ire brûlants.<br />
Chant XII, 57<br />
Trois fois le chevalier serre la femme<br />
Dans ses robustes bras, trois fois autant<br />
De ces tenaces nœuds ell’ se libère,<br />
Nœuds d’ennemi féroce et non d’amant.<br />
Ils retournent au fer, ils le rougissent<br />
Dans maintes plaies, et las, et haletants,<br />
Et l’un et l’autre à la fin se retirent<br />
Et, de ce long labeur, tous deux respirent.<br />
Chant XII, 58<br />
Ils se regard’ et, de leur corps exsangue,<br />
Pèsent sur le pommeau de leur épée.<br />
Déjà languit l’ultime <strong>des</strong> étoiles<br />
Vers la prime blancheur de l’Orient.<br />
Tancrède voit le sang copieux que perd<br />
Son ennemi : lui-même est moins blessé.<br />
Il en jouit. Ô folie de notre âme<br />
Qu’un souffle seul de la Fortune enflamme !<br />
Chant XII, 64<br />
Mais voici qu’est venue l’heure fatale<br />
Qui doit Clorinde à son terme conduire.<br />
Dans le beau sein, lui pousse un coup de pointe<br />
Qui s’immerge et, cupide, boit le sang,<br />
Et, d’or vague brodée, la soubreveste<br />
Qui serrait, tendre et souple, les mamelles,<br />
S’emplit d’un fleuve chaud. Elle déjà<br />
Se sent mourir, se dérobent ses pas.<br />
Chant XII, 69<br />
Son blanc visage aspergé d’ombres belles,<br />
Ainsi qu’aux lis <strong>des</strong> violettes mêlées,<br />
Ses yeux fixent le ciel, et de pitié<br />
Soleil et ciel semblent tournés vers elle ;<br />
Et, vers le cavalier levant sa main<br />
Nue et glacée, faute de mots, la dame<br />
Donne un gage de paix. En cette forme<br />
Elle trépasse, et semble qu’elle dorme.<br />
MADRIGAL<br />
Tancrède - Chant XII, 77, 78, 79<br />
Je vivrai dans mes torts, mes souffrances,<br />
Ah, mes justes furies, errant et fou,<br />
Epouvanté d’ombres désert’ et noires<br />
Qui devant moi dresseront mon erreur,<br />
Et du soleil qui dévoila mon mal<br />
Je fuirai le visage avec horreur.<br />
Je me craindrai, mais, me fuyant toujours,<br />
Me trouverai toujours aux alentours.<br />
Mais où, pauvre de moi, mais où sont donc<br />
Les restes de ce corps si pur et beau ?
Ciò ch'in lui sano i miei furor lasciaro,<br />
dal furor de le fère è forse guasto.<br />
Ahi troppo nobil preda! ahi dolce e caro<br />
troppo e pur troppo prezioso pasto !<br />
ahi sfortunato ! in cui l'ombre e le selve<br />
irritaron me prima e poi le belve.<br />
Io pur verrò là dove sète; e voi<br />
meco avrò, s'anco sète, amate spoglie.<br />
Ma s'egli avien che i vaghi membri suoi<br />
stati sia cibo di ferine voglie,<br />
vuo' che la bocca stessa anco me ingoi,<br />
e'l ventre chiuda me che lor raccoglie:<br />
onorata per me tomba e felice,<br />
ovunque sia, s'esser con lor mi lice.<br />
LETTURA<br />
Canto XII, 80<br />
Così parlò quel misero, e gli è detto<br />
Ch’ ivi quel corpo avean per cui si dole :<br />
rischiarar parve il tenebroso aspetto,<br />
qual le nube un balen che passa e vòle ;<br />
e da i riposi sollevò del letto<br />
l’inferma de le membra e tarda mole ;<br />
e traendo a gran pena il fianco lasso,<br />
colà rivolse vacillando il passo.<br />
Canto XII, 86<br />
O Tancredi, Tancredi, o da te stesso<br />
Troppo diverso e da i principi tuoi,<br />
chi sì t’assorda ? E qual nuvol sì spesso<br />
di cecità fa che veder non puoi ?<br />
Questa sciagura tua del Cielo è un messo ;<br />
non vedi lui ? Non odi i detti suoi ?<br />
Che ti sgrida, e richiama a la smarrita<br />
Strada che pria segnasti e te l’addita ?<br />
Canto XII, 94<br />
Consolato ei si <strong>des</strong>ta e si rimette<br />
De’ mendicanti a la discreta aita,<br />
e intanto sepellir fa le dilette<br />
membra ch’informò già la nobil vita.<br />
E se non fu di ricche pietre elette<br />
<strong>La</strong> tomba e da man dedala scolpita,<br />
fu scelto almeno il sasso, e chi gli diede<br />
figura, quanto il tempo ivi concede.<br />
Canto XII, 95<br />
Quivi da faci in lungo ordine accese<br />
Con nobil pompa accompagnar la feo,<br />
e le sue arme, a un nudo pin sospese,<br />
vi spiegò sovra in forma di trofeo.<br />
Ma come prima alzar le membra offese<br />
Nel dì seguente il cavalier poteo,<br />
di riverenza pieno e di pietate<br />
visitò le sepolte ossa onorate.<br />
MADRIGALE<br />
Tancredi - Canto XII, 96, 97 )<br />
Giunto alla tomba, ove al suo spirito vivo<br />
dolorosa prigione il Ciel prescrisse,<br />
pallido, freddo, muto, e quasi privo<br />
di movimento, al marmo gli occhi affisse.<br />
Ce qu’en lui mes fureurs n’ont point blessé<br />
L’a peut-être gâté fureur de fauves.<br />
Hélas, trop noble proie ! hélas, trop douce<br />
Et tendre, oui, trop précieuse pâture !<br />
Corps malheureux ! que l’ombre et les forêts<br />
Me livrèrent d’abord, et puis aux bêtes<br />
J’irai où vous gisez ; je vous prendrai<br />
Si je vous trouve encor, chère dépouilles.<br />
Mais s’il advient jamais que ces beaux membres<br />
Aient été proie d’appétits animaux,<br />
Puissent la même gueule m’engloutir<br />
Et m’enfermer le ventre où ils demeurent !<br />
Pour moi, où qu’elle soit, tombe glorieuse,<br />
Si je les puis rejoindre, et tombe heureuse !"<br />
LECTURE<br />
Chant XII, 80<br />
Si se lamentait-il, quand on lui dit<br />
Qu’on a ce corps pour lequel il s’afflige :<br />
Sembla briller sa ténébreuse mine<br />
Comme nuées d’un éclair qui s’envole,<br />
Et, <strong>des</strong> repos de la couche, il leva<br />
L’infirme poids, le poids lourd de ses membres.<br />
Et, traînant à grand peine son flanc las,<br />
Il conduisit en chancelant ses pas.<br />
Chant XII, 86<br />
Ô Tancrède, Tancrède, ô si lointain<br />
De ta nature et <strong>des</strong> principes tiens,<br />
Qui te rend sourd ? Et quel épais nuage<br />
De cécité t’empêche donc de voir ?<br />
Ce tien malheur est du Ciel un message :<br />
Ne le vois-tu ? N’entends-tu pas sa voix<br />
Qui te gourmande et réclame au chemin<br />
Perdu que tu suivais, te tend la main ?<br />
Chant XII, 94<br />
Consolé, il s’éveille et se remet<br />
Aux habiles offices <strong>des</strong> médecins,<br />
Mais fait ensevelir le corps aimé<br />
Qu’informait autrefois la noble vie.<br />
Et si ne fut la tombe en riches pierres<br />
Ni modelée par la main d’un Dédale,<br />
<strong>La</strong> stèle et le graveur furent choisis,<br />
Ainsi du moins que le temps le permit.<br />
Chant XII, 95<br />
Par <strong>des</strong> flambeaux en long ordre fumant,<br />
Il la fit transporter en noble pompe,<br />
Et, ses armes pendues à un pin nu,<br />
En forme de trophée les déploya.<br />
Et, dès l’instant qu’il put, le lendemain,<br />
Relever comme avant son corps infirme,<br />
Tout empli de respect, de pitié tendre,<br />
Il visita les vénérables cendres.<br />
MADRIGAL<br />
Tancrède - Chant XII, 96, 97<br />
Et, devant le tombeau dont le Ciel fit<br />
Prison souffrante à son esprit vivant,<br />
Froid, pâle, silencieux, comme privé<br />
De mouvement, il regarda le marbre.<br />
11 |
Al fin, sgorgando un lagrimoso rivo,<br />
in un languido: - oimè ! – proruppe, e disse:<br />
- O sasso amato ed onorato tanto,<br />
Che dentro hai le mie fiamme e fuori il pianto<br />
Non di morte sei tu, ma di vivaci<br />
ceneri albergo, ove è riposto Amore ;<br />
e ben sento io da te l’usate faci,<br />
men dolci sì, ma non men calde al core.<br />
Deh ! Prendi i miei sospiri, e questi baci<br />
prendi ch’io bagno di doglioso umore ;<br />
e dalli tu, poi ch’io non posso, almeno<br />
a le amate reliquie c’hai nel seno.<br />
INTERLUDIO<br />
Madrigale - Notte, XIV, 1<br />
Usciva omai dal molle e fresco grembo<br />
de la gran madre sua la notte oscura,<br />
aure lievi portando e largo nembo<br />
di sua rugiada preziosa e pura;<br />
e scotendo del vel l’umido lembo,<br />
ne spargeva i fioretti e la verdura,<br />
e i venticelli, dibattendo l’ali,<br />
lusingavano il sonno de’ mortali.<br />
LETTURA<br />
Canto XVI, 25<br />
Teneri sdegni e placide e tranquille<br />
Repulse, e cari vezzi e liete paci,<br />
sorrise parolette, e dolci stille<br />
di pianto, e sospir tronchi, e molli baci :<br />
fuse tai cose tutte, e poscia unille<br />
ed al foco temprò di lente faci,<br />
e ne formò quel sì mirabil cinto<br />
di ch’ella aveva il bel fianco succinto<br />
MADRIGALE<br />
Armida - Canto XVI, 12<br />
Vezzosi augelli infra le verdi fronde<br />
temprano a prova lascivette note ;<br />
mormora l’aura, e fa le foglie e l’onde<br />
garrir che variamente ella percote.<br />
Quando taccion gli augelli alto risponde,<br />
quando cantan gli augei più lieve scote ;<br />
sia caso od arte, or accompagna, ed ora<br />
alterna i versi lor la musica òra.<br />
ARMIDA - LETTURA<br />
Canto XVI, 27<br />
Ma quando l’ombra coi silenzi amici<br />
Rappella a i furti lor gli amanti accorti<br />
Traggono le notturne ore felici<br />
Sotto un tetto me<strong>des</strong>mo entro a quegli orti.<br />
Ma poi che vòlta a più severi uffici<br />
<strong>La</strong>sciò Armida il giardino e i suoi diporti<br />
I duo, che tra i cespugli eran celati,<br />
scoprìrsi a lui pomposamente armati.<br />
| 12<br />
Enfin, laissant sourdre un ruisseau de larmes,<br />
Dans un languide "hélas !", il éclata :<br />
Ô pierre aimée, plein de tant d’honneur,<br />
Qui as mes feux en toi, dehors mes pleurs,<br />
Non de la mort, mais de vivantes cendres<br />
Tu es l’auberge, où s’abrite l’Amour ;<br />
Et je sens bien les flammes coutumières,<br />
Moins douces, oui, mais non moins chaud’ au cour.<br />
Hélas, prends mes soupirs et ces baisers<br />
Trempés par moi d’une dolente humeur,<br />
Et transmets-les, pour moi qui ne le puis,<br />
A ces restes aimés, clos dans ta nuit.<br />
INTERLUDE<br />
Madrigal - Chant XIV, 1<br />
Déjà du sein tendre et frais de la terre,<br />
Sa grande mèr’, montait l’obscure Nuit,<br />
Portant <strong>des</strong> airs flottants et le nuage<br />
De la précieuse pluie de sa rosée,<br />
Et, secouant l’humide bord du voile,<br />
Elle aspergeait les fleurs et la verdure,<br />
Et les zéphyrs, en battant de leurs ailes,<br />
Flattaient les endormies âmes mortelles.<br />
LECTURE<br />
Chant XVI, 25<br />
Tendres dédains et tranquilles refus,<br />
Gracieusetés et charmants armistices,<br />
Riantes parolett’ et douces larmes,<br />
Soupirs entrecoupés, baisers humi<strong>des</strong> :<br />
Elle y a tout fondu et tout mêlé,<br />
Les a trempés au feu de lentes flammes,<br />
En a formé l’admirable ceinture<br />
Dont elle fait à ses beaux flancs parure.<br />
MADRIGAL<br />
Armide - Chant XVI, 12<br />
Charmants oisels parmi les vertes branches<br />
Modulent à l’envi leurs chants lascifs ;<br />
Bruit la bise, faisant rossignoler<br />
Le feuillage et les eaux qu’ell’ frôle ou frappe.<br />
Elle enfle haut, quand les oisels se taisent ;<br />
Quand chantent les oiseaux, se fait légère :<br />
Art ou hasard, tantôt suit leur musique,<br />
Tantôt alterne avec elle et réplique.<br />
ARMIDA - LECTURE<br />
Chant XVI, 27<br />
Et lorsque l’ombre aux silences amis<br />
Rappelle à leurs larcins les deux amants,<br />
Ils passent gais les heures de la nuit<br />
Dans une même chambre au cour du parc.<br />
Mais, quand Armide eut quitté le jardin<br />
Et ses plaisirs pour de plus graves tâches,<br />
Les deux guerriers, dans les buissons cachés,<br />
Se firent voir pompeusement armés.
Canto XVI, 33<br />
Qual sonno, o qual letargo ha sì sopita<br />
<strong>La</strong> tua virtute ? O qual viltà l’alletta ?<br />
Su su: te il campo e te Goffredo invita,<br />
te la fortuna e la vittoria aspetta.<br />
Vieni, o fatal guerriero, e sia fornita<br />
<strong>La</strong> ben comincia impresa; e l’empia setta,<br />
che già crollasti, a terra estinta cada<br />
sotto l’inevitabile tua spada.<br />
Canto XVI, 35<br />
Tacque, e’l nobil garzon restò per poco<br />
Spazio confuso e senza moto e voce.<br />
Intanto Armida de la regal porta<br />
Mirò giacere il fier custode estinto.<br />
Sospettò prima e si fu poscia accorta<br />
Ch’era il suo caro al dipartirsi accinto ;<br />
e ‘l vide (ahi fera vista !) al dolce albergo<br />
dar, frettoloso, fuggitivo il tergo.<br />
Canto XVI, 36<br />
Volea gridar : "Dove o crudel, me sola<br />
<strong>La</strong>sci ?" Ma il varco al suon chiuse il dolore,<br />
sì che tornò la flebile parola<br />
più amara indietro a rimbombar su ‘l core.<br />
Misera! I suoi diletti ora le invola<br />
Forza e saper, del suo saper maggiore.<br />
Ella se’ l vede, e invan pur s’argomenta<br />
Di ritenerlo e l’arti sue ritenta.<br />
MADRIGALE<br />
Armida - Canto XVI, 40<br />
Forsennata grivada : - O tu che porte<br />
parte teco di me, parte ne lassi,<br />
o prendi l’una o rendi l’altra, o morte<br />
dà insieme ad ambe: arresta, arresta i passi,<br />
sol che ti sian le voci ultime porte;<br />
non dico i baci, altra più degna avrassi<br />
quelli da te. Che temi, empio, se resti ?<br />
Potrai negar, poi che fuggir potesti.<br />
LETTURA<br />
Canto XVI, 42<br />
Allor ristette il cavaliero, ed ella<br />
Sovragiunse anelante e lagrimosa:<br />
dolente sì che nulla più, ma bella<br />
altrettanto però quanto dogliosa.<br />
Lui guarda e in lui s’affissa, e non favella,<br />
o che sdegna o che pensa o che non osa.<br />
Ei lei non mira; e se pur mira, il guardo<br />
Furtivo volge e vergognoso e tardo.<br />
MADRIGALE<br />
Armida - Canto XVI, 43 - 47<br />
Qual musico gentil, prima che chiara<br />
altamente la voce al canto snodi,<br />
a l’armonia gli animi altrui prepara<br />
con dolci ricercate in bassi modi,<br />
così costei, che ne la doglia amara<br />
già tutte non oblia l’arti e le frodi,<br />
fa di sospir breve concento in prima<br />
per dispor l’alma in cui le voci imprima<br />
Chant XVI, 33<br />
Quel somme ou léthargie a endormi<br />
Ta grand’ vertu ? <strong>La</strong> lâcheté t’enchante ?<br />
Sus, sus ! Geoffroi et notre armée t’invitent,<br />
T’attendent la victoire et la fortune.<br />
Viens, ô fatal guerrier, viens donc finir<br />
L’emprise bien lancée. Que l’impie secte,<br />
Que jà tu abattais, s’écroule et crève<br />
Sous l’implacable lame de ton glaive.<br />
Chant XVI, 35<br />
Et pressa son départ, et s’échappa<br />
Des tortueuses voies du labyrinthe.<br />
De la porte royale, Armide vit<br />
S’abattre mort le féroce gardien.<br />
Ell’ soupçonna, elle comprit sitôt<br />
Que son aimé s’apprêtait à partir,<br />
Et (cruelle vision !) le voit qui va<br />
Loin du doux nid fuyant, pressant le pas.<br />
Chant XVI, 36<br />
Ell’ voulut dire : "Où m’abandonnes-tu,<br />
Cruel !" Mais la douleur barra sa voix,<br />
Si tant est que ses mots éplorés s’en revinrent<br />
Résonner plus amers dedans son cœur.<br />
Ah, malheureuse ! une force, un savoir<br />
Plus grand qu’elle ravit sa dilection !<br />
Ell’ le voit bien, et cependant s’emploie<br />
Par sa magie à le garder pour soi.<br />
MADRIGAL<br />
Armide - Chant XVI, 40<br />
Ell’ criait follement : "Toi qui emportes<br />
Une partie de moi et laisses l’autre,<br />
Prends-moi les deux, ou rends-moi l’autre, ou mortes<br />
<strong>La</strong>isse les deux ! Arrête, arrête donc tes pas,<br />
Mes voix seules te soient d’ultimes portes :<br />
Non mes baisers. Une femme plus digne<br />
Aura les tiens. Que crains-tu de rester ?<br />
Tu as pu fuir, pourquoi me repousser ?"<br />
LECTURE<br />
Chant XVI, 42<br />
Lors s’arrêta le chevalier. <strong>La</strong> femme<br />
Arrive toute en pleurs, et haletante :<br />
Plus douloureuse n’eût pu être, mais<br />
Plus belle était qu’elle était plus dolente.<br />
Elle le mire fixement, ne parle,<br />
Qu’elle ne puisse, ou n’ose, ou qu’elle pense.<br />
Lui ne la mire pas, ou bien ses yeux<br />
<strong>La</strong> regardent furtifs, lents, vergogneux.<br />
MADRIGAL<br />
Armide - Chant XVI, 43 - 47<br />
Tel un bon musicien, avant qu’à pleine<br />
Et claire voix il ne dénoue son chant,<br />
Prépare à l’harmonie les autres âmes<br />
Modulant à voix basse doucement,<br />
Armide ainsi, qui dans le deuil amer,<br />
N’oublie ses artifices et ses frau<strong>des</strong>,<br />
<strong>La</strong>isse échapper, brefs accords, <strong>des</strong> soupirs<br />
Pour disposer le cour qu’ell’ veut fléchir.<br />
13 |
Poi cominciò : - Non aspettar ch’io preghi,<br />
crudel, te, come amante deve.<br />
Tai fummo un tempo; or se tal esser neghi,<br />
e di ciò la memoria anco t’è greve,<br />
come nemico almeno ascolta: i preghi<br />
d’un nemico talor l’altro riceve.<br />
Ben quel ch’io chieggio è tal che darlo puoi<br />
e integri conservar gli sdegni tuoi.<br />
Se m’odii, e in ciò diletto alcun tu senti,<br />
non te ‘n vengo a privar: godi pur d’esso.<br />
Giusto a te pare, e siasi. Anch’io le genti<br />
cristiane odiai, no’l nego, odiai te stesso.<br />
Nacqui pagana, usai vari argomenti<br />
che per me fosse il vostro imperio oppresso;<br />
te perseguii, te presi, e te lontano<br />
da l’arme trassi in loco ignoto e strano.<br />
Aggiungi a questo ancor quel ch’a maggiore<br />
onta tu rechi ed a maggior tuo danno :<br />
t’inganni, t’allettai nel nostro amore ;<br />
empia lusinga certo, iniquo inganno,<br />
lasciarsi còrre il virginal suo fiore,<br />
far de le sue bellezze altrui tiranno,<br />
quelle ch’a mille antichi in premio sono<br />
negate, offrire a novo amante in dono !<br />
Sia questa pur tra le mie frodi, e vaglia<br />
sì di tante mie colpe in te il difetto<br />
che tu quinci ti parta e non ti caglia<br />
di questo albergo tuo già sì diletto.<br />
Vattene, passa il mar, pugna, travaglia,<br />
struggi la fede nostra: anch’io t’affretto.<br />
Che dico nostra ? ah non più mia ! fedele<br />
sono a te solo, idolo mio crudele<br />
LETTURA<br />
Canto XVI, 51<br />
Misera! ancor presumo ? Ancor mi vanto<br />
Di schernita beltà che nulla impetra ? –<br />
Volea più dir, ma l’interruppe il pianto<br />
Che qual fonte sorgea d’alpina pietra.<br />
Prendergli cerca allor la <strong>des</strong>tra o ‘l manto,<br />
supplichevole in atto, ed ei s’arretra,<br />
resiste e vince; e in lui trova impedita<br />
Amor l’entrata, il lagrimar l’uscita.<br />
Canto XVI, 53<br />
Poi le rispose : - Armida, assai mi pesa<br />
Di te ; sì potess’io, come il farei,<br />
del mal concetto ardor l’anima accesa<br />
sgombrarti : odii non son, né sdegni i miei,<br />
né vuo’ vendetta, né rammento offesa ;<br />
né serva tu, né nemica sei.<br />
Errasti, è vero, e trapassasti i modi,<br />
ora gli amori essercitando, or gli odi ;<br />
Canto XVI, 54<br />
Ma che ? Son colpe umane e colpe usate :<br />
scuro la natia legge, il sesso e gli anni.<br />
Anch’io parte fallii : s’a me pietate<br />
Negar non vuo’, non fia ch’io te condanni.<br />
Fra le care memorie ed onorate<br />
Mi sarai ne le gioie e ne gli affanni,<br />
| 14<br />
Puis : "N’attends pas que je supplie, cruel,<br />
Comme supplie l’amante son amant.<br />
Nous le fûmes jadis. Or tu refuses<br />
Et que le souvenir même t’en pèse,<br />
Ecoute-moi du moins comme ennemie<br />
D’un ennemi l’on reçoit les prières.<br />
Ce que je quiers, tu me peux l’accorder,<br />
Et tes dédains tout entiers les garder.<br />
Si tu me hais, si tu y prends plaisir,<br />
Je ne vais t’en priver : jouis-en donc.<br />
Si bon te semble, ainsi soit-il. Moi-même,<br />
J’ai haï les chrétiens, je t’ai haï.<br />
Je suis païenne et j’ai tout employé<br />
Pour accabler, je l’avoue, votre empire :<br />
Je t’ai traqué, t’ai pris, et, loin <strong>des</strong> armes,<br />
Je t’ai traîné dans un lieu plein de charmes.<br />
Ajoute à ça ce que tu tiens encore<br />
Pour un outrage et la pire <strong>des</strong> hontes :<br />
Je t’ai séduit, trompé dans notre amour :<br />
Infâme séduction, pour sûr, vil piège<br />
Que laisser dérober sa chaste fleur<br />
Et rendre autrui tyran de ses beautés,<br />
Et qu’au dernier venu faire présent<br />
De ce qu’on refusait à mille amants !<br />
Comptons-le donc au nombre de mes frau<strong>des</strong>,<br />
Et que soit tel le poids de mes délits<br />
Que tu t’en aill’ et que plus ne t’importe<br />
Cette auberge qu’un jour tu aimas tant.<br />
Va donc, franchis la mer, combats, fatigue,<br />
Accable notre foi : je t’y invite.<br />
Que dis-je notre foi ? ell’ n’est plus telle :<br />
Je suis à toi, mon idole cruelle.<br />
LECTURE<br />
Chant XVI, 51<br />
Malheureuse ! Je rêve encor, me vante<br />
D’une beauté impuissante et moquée ?"<br />
Les larmes lui coupèrent la parole,<br />
Comme source jaillie d’alpestre roche.<br />
Ell’ veut prendre sa main ou son manteau<br />
D’un geste suppliant : lui se recule,<br />
Résiste et vainc. L’Amour trouve endurcie<br />
L’entrée du cœur, les larmes la sortie.<br />
Chant XVI, 53<br />
Et lui répond : "Armide, tu m’affliges.<br />
Ah, que ne puis-je, ainsi qu’il me plairait,<br />
Te libérer de si fâcheuse flamme !<br />
Je ne conçois ni haine ni dédain ;<br />
Je ne suis offensé, ne veux vengeance ;<br />
Tu n’es mon ennemie, ni ma servante.<br />
Tu as erré, c’est vrai, passé mesure<br />
Dans tes amours ainsi que dans l’injure,<br />
Chant XVI, 54<br />
Mais quoi ? Ce sont péchés banals, humains :<br />
Je pardonne à ta foi, tes ans, ton sexe.<br />
Moi aussi j’ai failli, et me pardonne :<br />
Je ne saurais ainsi te condamner.<br />
Tu seras là, dans les joies et les peines,<br />
Parmi mes tendr’ et glorieux souvenirs :
sarò tuo cavalier quanto concede<br />
la guerra d’Asia e con l’onor fedele.<br />
Canto XVI, 56<br />
Rimanti in pace, i’ vado; a te non lice<br />
Meco venir, chi mi conduce il vieta.<br />
Rimanti, o va per altra via felice,<br />
e come saggia i tuoi consigli acqueta. –<br />
Ella, mentre il guerrier così le dice,<br />
non trova loco, torbida, inquieta ;<br />
già buona pezza in dispettosa fronte<br />
torva riguarda, al fin prorompe a l’onte :<br />
MADRIGALE<br />
Armida - Canto XVI-59, 60, 63<br />
Vattene pur crudel con quella pace<br />
che lasci a me; vattene, iniquo, omai.<br />
Me tosto ignudo spirto, ombra seguace<br />
indivisibilmente a tergo avrai.<br />
Nova furia, co' serpi e con la face<br />
tanto t'agiterò quanto t'amai.<br />
E s'è <strong>des</strong>tin ch'esca del mar, che schivi<br />
gli scogli e l'onde e che a la pugna arrivi,<br />
là tra'l sangue e le morti egro giacente<br />
mi pagherai le pene, empio guerriero.<br />
Per nome Armida chiamerai sovente<br />
ne gli ultimi singulti: udir ciò spero.<br />
Or qui mancò lo spirto a la dolente,<br />
né quest'ultimo suono espresse intero ;<br />
e cadde tramortita e si diffuse<br />
di gelato sudore, e i lumi chiuse.<br />
Poi ch’ella in se tornò, <strong>des</strong>erto e muto<br />
Quanto mirar poté d’intorno scorse.<br />
- Ito se n’è pur, - disse - ed ha potuto<br />
me qui lasciar de la mia vita in forse ?<br />
Né un momento indugiò, né un breve aiuto<br />
Nel caso estremo il traditor mi porse ?<br />
Ed io pur anco l’amo, e in questo lido<br />
Invendicata ancor piango e m’assido ?<br />
ERMINIA - LETTURA<br />
Canto XIX, 1<br />
Già la morte o il consiglio o la paura<br />
Da le difese ogni pagano ha tolto,<br />
e sol non s’è da l’espugnate mura<br />
il pertinace Argante anco rivolto.<br />
Mostra ei la faccia intrepida e secura<br />
E pugna pur fra gli inimici avolto,<br />
più che morir temendo esser respinto ;<br />
e vuol morendo ancor parer non vinto.<br />
Canto XIX, 2<br />
Ma sopra ogn’altro feritore infesto<br />
Sovragiunge Tancredi e lo percote.<br />
Ben è il circasso a riconoscer presto<br />
Al portamento, agli atti, a l’arme note,<br />
lui che pugnò già seco, e’l giorno sesto<br />
tornar promise, e le promesse ìr vòte.<br />
Onde gridò : "Così la fé, Tancredi,<br />
mi servi tu ? Così alla pugna or riedi ?<br />
Je resterai ton chevalier, pour tant<br />
Que guerre, honneur et foi soient consentants.<br />
Chant XVI, 56<br />
Reste en paix ; moi, je pars. Cil qui me guide<br />
Ne permet point que toi tu m’accompagnes.<br />
Reste ou prends un chemin qui soit plus gai,<br />
Et, en sage, tempère tes <strong>des</strong>seins.<br />
"Elle, tandis que le guerrier lui parle,<br />
Ne reste en place, inquiète et agitée.<br />
Puis un long temps, courroucée de visage,<br />
Le regarde, et enfin passe à l’outrage :<br />
MADRIGAL<br />
Armide - Chant XVI, 59, 60, 63<br />
Va donc, cruel, avec cette paix-là<br />
Que tu me laiss’à moi. Va, cour injuste !<br />
Bientôt, âme sans corps, ombre immanquable,<br />
Je te suivrai de partout sans repos.<br />
Ma torche et mes serpents, Furie nouvelle,<br />
Te brûleront autant que je t’aimai.<br />
Si ton <strong>des</strong>tin est d’échapper aux on<strong>des</strong><br />
Et aux récifs, si tu rejoins le monde,<br />
Là, dans le sang, parmi les morts, gisant,<br />
Tu me paieras, impie guerrier, mes peines.<br />
Dans tes derniers sanglots, tu rediras<br />
Le nom d’Armide – et j’espère l’entendre.<br />
"Et là manqua le sens à la dolente,<br />
Qui ne put achever ses derniers mots :<br />
Tombant, <strong>des</strong> sueurs froi<strong>des</strong> l’inondèrent<br />
Et ses yeux se fermèr’ à la lumière.<br />
Et, quand elle reprit ses sens, Armide<br />
Vit tous les alentours déserts, muets.<br />
"Il est parti, dit-elle, il a donc pu<br />
M’abandonner ici presque mourante ?<br />
Sans s’attarder, dans cette extrémité,<br />
Ne m’a porté moindre secours le traître ?<br />
Et moi je l’aime encore et, invengée,<br />
Je reste assise et pleure en ces contrées ?"<br />
HERMINIE - LECTURE<br />
Chant XIX, 1<br />
Déjà la mort, la prudence ou la peur<br />
Avaient fait fuir tout païen <strong>des</strong> défenses,<br />
Et seul Argant le têtu, l’obstiné,<br />
N’a point quitté les murailles conquises.<br />
Il montre un front intrépide et serein<br />
Et se bat même entouré d’ennemis,<br />
Plus que mourir, il a peur d’être exclu,<br />
Jusqu’en la mort veut paraître invaincu.<br />
Chant XIX, 2<br />
Mais bien plus effrayant qu’autre adversaire,<br />
Survient Tancrède, et cestui le percute.<br />
Le Circassien le reconnaît bien vite<br />
A son port, à ses act’, à son blason,<br />
Lui qui avait promis, mais point tenu,<br />
De revenir se battre au sixte jour.<br />
Si cria-t-il : "C’est ainsi que tu tiens<br />
Ta parole, Tancrède, et me reviens ?"<br />
15 |
Canto XIX, 26<br />
Infuriossi allor Tancredi e disse :<br />
- Così abusi,fellon, la pietà mia ? -<br />
Poi la spada gli fisse e gli rifisse<br />
Ne la visiera, ove accertò la via.<br />
Moriva Argante, e tal moria qual visse :<br />
minacciava morendo e non languia.<br />
Superbi, formidabili e feroci<br />
Gli ultimi moti fur, l’ultime voci.<br />
Canto XIX, 27, 28<br />
Ripon Tancredi il ferro, e poi devoto<br />
Ringrazia Dio del trionfale onore ;<br />
ma lasciato di forze ha quasi vòto<br />
la sanguigna vittoria il vincitore.<br />
Ciò che vedea pargli veder che rote,<br />
e di tenebre il dì già gli s’appanna.<br />
Al fin isviene ; e ‘l vincitor dal vinto<br />
Non ben saria nel rimirar distinto.<br />
Canto XIX, 104<br />
A riguardar sovra il guerrier feroce<br />
<strong>La</strong> male aventurosa era fermata,<br />
quando dal suon de la dolente voce<br />
per lo mezzo del cor fu saettata.<br />
Al nome di Tancredi ella veloce<br />
Accorse in guisa d’ebra e forsennata.<br />
Vista la faccia scolorita e bella,<br />
non scese no, precipitò di sella ;<br />
Canto XIX, 105<br />
e in lui versò d’inessicabil vena<br />
lacrime e voce di sospiri mista :<br />
In che misero punto or qui mi mena<br />
Fortuna ? A che veduta amara e trista ?<br />
Dopo gran tempo i’ ti ritrovo a pena,<br />
Tancredi, e ti riveggio e non son vista :<br />
vista non son da te benché presente,<br />
e ritrovando ti perdo eternamente.<br />
MADRIGALE<br />
Erminia - Canto XIX, 106, 107<br />
Misera non credea ch’a gli occhi miei<br />
potessi in alcun tempo esser noioso.<br />
Or cieca farmi volentier torrei<br />
per non vederti, e riguardar non oso.<br />
Oimè, de’ lumi già sì dolci e rei<br />
ov’è la fiamma ? ov’è il bel raggio ascoso ?<br />
de le fiorite guancie il bel vermiglio<br />
ov’è fuggito ? ov’è il seren del ciglio ?<br />
Ma che ? squallido e scuro anco mi piaci.<br />
anima bella, se quinci entro gire,<br />
s’odi il mio pianto, a le mie voglie audaci<br />
perdona il furto e’l temerario ardire:<br />
da le pallide labbra i freddi baci,<br />
che più caldi sperai, vuo’ pur rapire;<br />
parte torrò di sue ragioni a morte,<br />
baciando queste labbra essangui e smorte.<br />
| 16<br />
Chant XIX, 26<br />
Alors, furieux, Tancrède dit : "Félon !<br />
C’est là ce que tu fais de ma pitié ?"<br />
Il lui plongea, lui replongea l’épée<br />
Dans la visière, ayant trouvé la voie.<br />
Argant mourut comme il avait vécu :<br />
Il grondait en mourant, et sans faiblir.<br />
Furent superb’, et terribles, et fous<br />
Ses derniers mots et ses ultimes coups.<br />
Chant XIX, 27, 28<br />
Tancrède pose son épée. Il rend<br />
Pieusement grâce à Dieu pour son triomphe ;<br />
Mais la sanglante victoire a laissé<br />
Presque vidé de forces le vainqueur.<br />
Ce qu’il voyait lui semble tournoyer<br />
Et jà le jour s’enténèbre à ses yeux.<br />
Il perd enfin le sens : qui les verrait,<br />
Dire vainqueur et vaincu ne saurait.<br />
Chant XIX, 104<br />
L’infortunée, qui s’était arrêtée,<br />
Pour regarder le féroce guerrier,<br />
En entendant ces accents de douleur,<br />
En plein cœur fut atteinte d’une flèche.<br />
A ce nom de Tancrède, elle, comme ivre<br />
Et forcenée, vive se précipite.<br />
Et voyant ce beau blême visage, elle<br />
Ne sauta pas, mais tomba de sa selle,<br />
Chant XIX, 105<br />
Et <strong>des</strong>sus lui, d’inextinguible veine,<br />
Versa <strong>des</strong> pleurs et <strong>des</strong> soupirs mêlés :<br />
"A quelle extrémité m’a donc menée<br />
Fortune, à quel cruel, amer spectacle ?<br />
Après longtemps, je te retrouve à peine,<br />
Et te revois, non vue de toi, Tancrède :<br />
Non vue de toi, bien qu’ici me tenant ;<br />
Je te perds à jamais en te trouvant."<br />
MADRIGAL<br />
Herminie - Chant XIX,106, 107<br />
Je n’aurais jamais cru, ah, malheureuse,<br />
Que ta vision pût accabler mes yeux.<br />
Ah, volontiers je me rendrais aveugle<br />
Pour ne te voir : je n’ose te regarder.<br />
<strong>La</strong>s, de ces yeux, si doux et si cruels,<br />
Où est la flamme ? Où est le beau rayon ?<br />
Où de ces cils a fui sérénité ?<br />
Des joues fleuries, où a fui la beauté ?<br />
Mais quoi ! Tu me plais même obscur et pâle.<br />
Belle âme, si tu vagues par ici,<br />
Si tu entends ces pleurs, à mes désirs<br />
Pardonne ce larcin et mon audace :<br />
De tes lèvres blêmies les froids baisers,<br />
Que j’espérais brûlants, je veux ravir ;<br />
J’ôterai quelque droit à la Mort forte<br />
En baisant cette bouche exsangue et morte.<br />
Textes traduits d’après "Jérusalem Libérée" traduit par<br />
Michel Orcel, éditions Gallimard Folio - 2002
BIOGRAPHIES DES ARTISTES<br />
Giaches de Wert (1535-1596)<br />
Giaches de Wert se rend de Flandres en Italie, encore<br />
enfant, pour faire partie <strong>des</strong> chanteurs de la cour de<br />
Marie de Cardona à Avellino avant de passer au service<br />
du comte Alphonse Gonzague à Novellara. Nous le<br />
retrouvons un peu plus tard à Parme, à la chapelle<br />
Farnese, dont le maître de chapelle était alors Cyprien<br />
de Rore. Wert arrive à Mantoue vers la fin de l’année<br />
1564, pour occuper le poste de maître de chapelle de<br />
l’église de Santa Barbara, dont la construction, ordonnée<br />
par le duc Guillaume Gonzague, vient de se terminer.<br />
Peu de nominations ont provoqué tant d’hostilité : dès<br />
la prise de possession de sa charge, le pauvre Flamand<br />
doit faire face à une série d’obstacles créés par d’innombrables<br />
jalousies et revendications, qui s'achèvent,<br />
quelques années plus tard, sur l’adultère de la femme<br />
de Wert avec Agostino Bonvicino, membre de la<br />
chapelle de la cour.<br />
Malgré cet "incident" qui implique l’exil de Mantoue<br />
de son épouse, Giaches conserve son poste de maître<br />
de chapelle à la cour. À cette époque, Wert entre en<br />
contact avec le monde musical de Ferrare, sans doute<br />
le plus moderne et innovateur de l’époque : le duc<br />
Guillaume Gonzague est, à tout point de vue, magnifique<br />
et illustre, mais son goût est daté, et Mantoue<br />
souffre de son conservatisme jusqu’en 1587, année où<br />
Vincent succède à son père. Ferrare, par contre, se<br />
trouve au plus haut de sa splendeur culturelle, et son<br />
Concert <strong>des</strong> Dames provoque l’envie et l’admiration de<br />
tous. Ces deux cours s’influencent mutuellement, et les<br />
visites et les échanges de musiciens et hommes de<br />
lettres sont fréquents. Vincent Giustiniani écrit dans<br />
son Discorso sopra la musica : "C’est ainsi que chaque<br />
auteur tente d’avancer dans la manière de composer<br />
pour plus de voix, et particulièrement Giaches Wert à<br />
Mantoue, et Luzzasco à Ferrare. Ce sont les surintendants<br />
de toutes les musiques de ces ducs, et la concurrence<br />
est grande entre les Dames de Mantoue et celles<br />
de Ferrare, qui sont rivales non seulement en beauté<br />
de timbre et de voix, mais encore dans l’art d’ornementer<br />
les phrases exquises."<br />
Wert s’adapte parfaitement à ce climat stimulant et un<br />
grand nombre de ses compositions est créé sous l’inspiration<br />
du célèbre trio féminin de Ferrare. <strong>La</strong> relation<br />
entre Wert et la cour d’Este, qui date <strong>des</strong> années 1560,<br />
encouragée par les ducs de Mantoue et de Ferrare,<br />
atteint son apogée au moment de l’intrigue amoureuse<br />
entre le compositeur et Tarquinia Molza, dame<br />
d’honneur de Marguerite Gonzague et membre du<br />
célébrissime Concert <strong>des</strong> Dames. Cette relation secrète,<br />
impropre à la noble condition d’une dame comme<br />
Tarquinia Molza, est éventée et doit se terminer par<br />
ordre de Alphonse II, quelques années plus tard. Wert<br />
fut particulièrement prolixe dans l’écriture, avec<br />
quelques 230 madrigaux et autres pièces profanes<br />
(toutes publiées en seize volumes entre 1558 et 1608)<br />
et quelque 150 œuvres sacrées (motets, hymnes…).<br />
D’un point de vue stylistique, ses madrigaux furent<br />
certainement parmi les plus en avance sur leur temps<br />
et dès 1580 il fut l’un <strong>des</strong> maîtres dans la nouvelle<br />
forme de composition qui naissait alors dans les cours italiennes.<br />
A partir de 1590, il commença à expérimenter<br />
<strong>des</strong> formes proches d’un style concertant avec la<br />
composition de dialogue entre <strong>des</strong> groupes de voix.<br />
Il décède à Mantoue en 1596.<br />
<strong>La</strong> Venexiana<br />
<strong>La</strong> Venexiana est actuellement l’un <strong>des</strong> ensembles les<br />
mieux reconnu pour son travail sur le madrigal italien.<br />
En choisissant pour nom celui d’une comédie anonyme<br />
du XVI e siècle, <strong>La</strong> Venexiana, l’ensemble a souhaité<br />
exprimer son choix artistique : la théâtralité, et l’étude<br />
<strong>des</strong> contrastes entre musique et texte, dans les répertoires<br />
profanes et sacrés. En un mot, ce qui manifeste<br />
le plus l’originalité de la culture italienne dès la fin du<br />
XVI e siècle, là où naît un style d’interprétation original<br />
qui transcende les stéréotypes par sa fraîcheur, sa vitalité<br />
et toutes les possibilités imaginatives laissées aux<br />
musiciens. <strong>La</strong> Venexiana s’est d’abord fait connaître par<br />
ses disques. Et de la collaboration exclusive entre<br />
l’ensemble et le label espagnol Glossa, est né un<br />
véritable parcours dans l’art de la déclamation et du<br />
madrigal italien, de Giaches de Wert à Claudio<br />
Monterverdi. Chaque sortie est largement récompensée<br />
par la critique internationale. Le premier fruit de cette<br />
rencontre, le Troisième Livre de Madrigaux de<br />
Sigismondo D’India, a remporté le Diapason d’Or. <strong>La</strong><br />
série appelée Il Madrigale Italiano comprenant il<br />
Settimo Libro di Madrigali de Claudio Monteverdi, il<br />
Quinto Libro di Madrigali de Luzzasco Luzzaschi, il<br />
Nono Libro di Madrigali de Luca Marenzio les Prix<br />
Cecilia 1999, et Cini 2000. Avec il Quarto Libro di<br />
Madrigali de Gesualdo da Venosa : le Prix Amadeus<br />
2001, Gramophone Award 2001, Cannes Classical<br />
Award 2002 ; avec le Terzo Libro di Madrigali di<br />
Claudio Monteverdi : le Grand Prix du Disque 2003 et<br />
en 2005 pour le Sesto libro di madrigali de Claudio<br />
Monteverdi : le Choc de l'année 2005 et deux<br />
Deutschschallplattenpries<br />
<strong>La</strong> Venexiana a eu le plaisir de se voir qualifiée par la<br />
presse spécialisée de "nouvel Orphée du répertoire de<br />
madrigal italien". Aussi dans la même lignée,<br />
l’ensemble, qui est aussi appelé à se produire dans de<br />
nombreux festivals européens, poursuit son travail de<br />
revisitation <strong>des</strong> grands Livres, de Monterverdi et en<br />
particulier celui de l’Ottavo Libro Les Vêpres de la<br />
Vierge (1610) et l’Orfeo. <strong>La</strong> Venexiana a désormais<br />
imposé son style dans l’exécution de la musique ancienne<br />
italienne, en ajoutant au fin goût de la rhétorique<br />
et à la perfection de la déclamation du texte, une<br />
tonalité plus rayonnante, tout à fait méditerranéenne.<br />
17 |
page CIC
20H30 - DOMENICO BELLI : ORFEO DOLENTE<br />
Arnaud Marzorati, baryton, Orphée<br />
Anne Maistriau, Eugénie De Mey, Charlotte Plasse, sopranos<br />
Isabelle Druet, <strong>La</strong>urence Renson, mezzo-sopranos<br />
Matthieu Chapuis, ténor I<br />
David Witczak, Nicolas Achten, ténors II<br />
Jan Jeroen Bredewold, basse<br />
Le Poème Harmonique :<br />
Florian Carré, clavecin<br />
Massimo Moscardo, archiluth<br />
Lucas Guimaraes, viole et lirone<br />
Isabelle Saint Yves, Martin Bauer, viole<br />
Mélanie Flahaut, flûte dulciane<br />
Johannes Frisch, violon<br />
Eva Godard, cornet<br />
Michèle Claude, percussions<br />
Vincent Dumestre, directeur musical de l’ensemble et directeur artistique de l’atelier<br />
G. BATTISTA BUONAMENTE (fin XV e. - 1642) Aria di Fiorenza<br />
GIULIO CACCINI (1550 - 1618) Tutto’l di piango (texte de Francesco Petrarca)<br />
Tu ch’ai le penne<br />
DOMENICO BELLI (1550 - 1627) Voi pur da me partite<br />
GIULIO CACCINI Muove si dolce (texte de Gabriello Chiabrera)<br />
Caduca fiamma (texte de Gabriello Chiabrera)<br />
Innefabile ardor (texte de Gabriello Chiabrera)<br />
LORENZO ALLEGRI (1573 - 1648) Ballo delle Ninfe - grave - gagliarda - ritornello<br />
canario - gavotta - corrente<br />
DOMENICO BELLI Orfeo Dolente (texte de Gabriello Chiabrera)<br />
EMILIO DE CAV ALIERI (c. 1550 – 1602) Son fonti ohime di lacrime<br />
Ce programme a été préparé lors d’un atelier de formation professionnelle organisé par le Centre de la Voix et<br />
auquel, aux côtés de Vincent Dumestre et <strong>des</strong> musiciens du Poème Harmonique, ont également contribué pour la<br />
préparation vocale :<br />
Claire Lefilliâtre, soprano,<br />
Bertrand Cuiller, clavecin<br />
Jean-François <strong>La</strong>ttarico, coach en Italien<br />
Cet atelier a bénéficié du soutien de la Commission Européenne, FSE objectif 3<br />
et du mécénat du CIC - Banque Scalbert Dupont.<br />
19 |
LES INTERMÈDES DE CHIABRERA ET BELLI<br />
OU L’ORPHÉE OUBLIÉ<br />
Jean-François <strong>La</strong>ttarico<br />
<strong>La</strong> naissance du théâtre musical à Florence à la fin du<br />
XVI e siècle coïncida avec la réactualisation d’un mythe,<br />
un peu plus d’un siècle après la fable du Politien à la<br />
fin du XV e siècle qui marqua l’acte de naissance du<br />
théâtre profane italien : celui d’Orphée. Les recherches<br />
et les expérimentations de la Camerata Bardi, qui<br />
souhaitaient un retour à l’idéal de la tragédie grecque<br />
jadis entremêlée de parties chantées, avaient mis<br />
l’accent sur le rapport étroit qui devait unir musique et<br />
poésie. Le caractère proprement inouï de cette forme<br />
musicale (le fait de pouvoir "parler en chantant"),<br />
justifiait que les protagonistes choisis appartiennent à<br />
un univers mythologique, et n’aient par conséquent<br />
aucun lien avec une quelconque réalité historique ou<br />
contemporaine. Il n’était donc pas étonnant que ce<br />
lien privilégié entre deux langages fût précisément<br />
incarné par celui qui symbolisait cette union, à savoir<br />
Orphée, à la fois poète et musicien, fils d’un Dieu et<br />
d’une mortelle.<br />
Après les deux Euridice de Peri et Caccini en 1600, qui<br />
inaugurent le genre opératique dans un cadre aristocratique<br />
et élitiste, après l’Orfeo montéverdien de<br />
1607, une quatrième illustration musicale du mythe a<br />
lieu de nouveau à Florence à l’occasion du Carnaval de<br />
1615. L’Orfeo dolente, sur un texte du grand poète<br />
génois Gabriello Chiabrera et une musique de<br />
Domenico Belli, est donné à l’occasion d’une représentation<br />
de l’Aminta du Tasse. Il s’agit en effet d’intermè<strong>des</strong>,<br />
dans la pure tradition <strong>des</strong> spectacles de cour de la fin<br />
du XVI e siècle (on pense surtout aux intermè<strong>des</strong> de la<br />
Pellegrina durant les fêtes de 1589 joués entre les actes<br />
de cette pièce bien oubliée aujourd’hui de Scipione<br />
Bargaglia). Si le phénomène est comparable, le génie<br />
et la célébrité du Tasse ont malheureusement éclipsé la<br />
musique de Belli, d’une modernité pourtant<br />
stupéfiante, déconcertante parfois, toujours attentive<br />
en tout cas au poids <strong>des</strong> mots et aux "affetti" qu’ils<br />
véhiculent. En ce sens, il est un parfait représentant de<br />
la monodie florentine issue <strong>des</strong> débats du cénacle<br />
Bardi, un maître d’autant plus représentatif qu’il ne<br />
semble pas avoir quitté Florence de sa vie.<br />
Les documents sont malheureusement bien avares sur<br />
la biographie de ce compositeur, comme pour<br />
beaucoup d’artistes du XVII e siècle. Giuseppe Ottavio<br />
Pitoni, auteur d’une monumentale Notitia de contrapuntisti<br />
e compositori di musica rédigée au début du<br />
XVIII e siècle, (qui donne <strong>des</strong> renseignements sur tous les<br />
| 20<br />
compositeurs occidentaux depuis l’an Mille jusqu’à la<br />
fin du XVII e siècle), ne lui consacre que deux lignes,<br />
citant toutefois sa musique d’Orphée : "Compositore di<br />
camera, secondo riferisce l’Indice del Vincenti, nel<br />
quale porta musiche e l’Orfeo dolente" (Compositeur<br />
de chambre, comme le signale l’Index de Vincenti, qui<br />
y rapporte <strong>des</strong> musiques variées et l’Orfeo dolente). Si<br />
l’on ignore sa date de naissance, il est sans doute mort<br />
vers 1627 après avoir rempli les fonctions de maître de<br />
chapelle à San Lorenzo et servi à la Cour de Côme II de<br />
Médicis qui l’appela en 1619. Il participa aux grands<br />
spectacles de la Cour qui ponctuèrent les vingt premières<br />
années du siècle, avec notamment une Fable maritime<br />
sur Andromède, malheureusement perdue, mais qui<br />
suscita l’admiration de Giulio Caccini (lettre du 10 mars<br />
1618). Trois œuvres seulement ont survécu, toutes<br />
publiées en 1616, un Requiem (Officium defunctorum),<br />
un recueil d’airs monodiques sur <strong>des</strong> poèmes de<br />
Marino, Pétrarque ou Guarini (Primo libro delle arie) et<br />
cet Orfeo dolente présenté sous la forme de cinq intermè<strong>des</strong>.<br />
Contrairement aux deux opéras précédents, que le<br />
poète Chiabrera connaissait pour avoir assisté aux<br />
représentations à Florence et Mantoue, l’Orfeo dolente<br />
évacue complètement le personnage d’Eurydice (toujours<br />
très peu mis en valeur, il faut le souligner, dans la plupart<br />
<strong>des</strong> adaptations du mythe). Il donne en revanche la part<br />
belle à sa mère, Calliope, généralement occultée et<br />
absente en revanche <strong>des</strong> deux précédentes versions,<br />
qui peut, dans la version Chiabrera-Belli, jouer le rôle<br />
qu’a Vénus chez Rinuccini-Peri, ou l’Espérance chez<br />
Striggio-Monteverdi ("Indarno è far dimora, / L’inferno<br />
è sordo e cieco" ; "Il est inutile de s’y attarder, / L’Enfer<br />
est sourd et aveugle", fin du Second Intermède).<br />
L’épisode théâtralement efficace de la mort d’Eurydice<br />
est ainsi absent de la partition qui débute par le retour<br />
d’Orphée aux portes d’Averne. Solution inédite :<br />
aucune version ne présente un second retour du <strong>héros</strong><br />
aux portes de l’Enfer, s’acharnant à récupérer une<br />
Eurydice définitivement perdue. L’inutilité de sa<br />
démarche plonge Orphée dans le désespoir le plus<br />
complet et, pour l’essentiel – le titre éclaire la dramaturgie<br />
de l’œuvre – il s’agit d’une longue plainte du<br />
<strong>héros</strong> Thrace, qui se fait ici l’écho <strong>des</strong> célèbres lamenti<br />
qui ont inauguré la tradition florentine, depuis la<br />
plainte perdue que Vincenzo Galilei composa, autour<br />
d’un ensemble de violes, sur le chant d’Ugolin, tiré du
dernier chant de l’Enfer de Dante en 1582, jusqu’à<br />
celle d’Ariane de Monteverdi représentée en 1608. Il<br />
n’est pas inutile de préciser qu’une première version de<br />
l’œuvre fut composée quelques mois seulement après<br />
la première de la célèbre Arianna sous le titre de Il<br />
pianto d’Orfeo, et on peut penser que, du moins du<br />
point de vue littéraire (car on ignore si cette première<br />
version fut également composée par Belli), Chiabrera a<br />
tiré les leçons de cette influence. Des traces éloquentes<br />
sont d’ailleurs visibles dans l’Orfeo dolente, qui reprend<br />
plusieurs fois <strong>des</strong> schémas syntaxiques présents chez<br />
Striggio/Monteverdi et même chez Rinuccini/Peri. Ainsi<br />
le "Ecco ch’a voi ritorno" du premier (début du<br />
Premier Intermède) répond au "Ecco pur ch’a voi ritorno"<br />
du second (début de l’acte II), tandis que "Rive<br />
ombrose e selvagge, / Deserte orride piagge" de<br />
Chiabrera (début du Troisième Intermède) fait écho au<br />
"Funeste piagge, ombrosi orridi campi" de Rinuccini<br />
(Scène 4 de l’Euridice), et les exemples sont bien sûr<br />
très nombreux.<br />
Musicalement on relèvera la brève ritournelle instrumentale<br />
par laquelle débute l’œuvre et qui est tout<br />
entière construite sur un tétracorde <strong>des</strong>cendant, schéma<br />
musical promis à un brillant avenir, notamment dans<br />
l’opéra vénitien, pour accompagner la forme spécifique<br />
du lamento. Le chant d’Orphée est âpre et tourmenté,<br />
contrebalancé par les admonestations de Pluton et les<br />
mises en garde de Calliope. L’association de chromatismes<br />
et de dissonances en rend le chant à la fois particulièrement<br />
expressif et redoutablement exigeant pour<br />
l’interprète qui doit littéralement incarner le personnage<br />
pour le représenter, selon les canons esthétiques de<br />
l’époque, c’est-à-dire le rendre présent sur scène. Mais<br />
par rapport à la première version de 1608, bien plus<br />
radicale, puisqu’elle s’achevait sur un long monologue<br />
d’Orphée s’éloignant vers son pathétique <strong>des</strong>tin de<br />
solitude, la version de Belli est plus riche en chœurs (et<br />
en cela plus conforme aux pratiques florentines <strong>des</strong><br />
Intermè<strong>des</strong>) qui reposaient généralement sur un mètre<br />
poétique différent et en conséquence sur une "intonazione"<br />
(mise en musique) plus variée. C’est ainsi que le<br />
chœur <strong>des</strong> Grâces, dans le Quatrième Intermède,<br />
apporte une note d’optimisme dans leur supplique au<br />
<strong>héros</strong> à reprendre goût à la vie, et rappelle l’allégresse<br />
du premier acte de l’Orfeo montéverdien. Le cinquième<br />
Intermède est d’ailleurs tout entier dévolu aux Grâces<br />
qui achève l’œuvre dans une tonalité festive.<br />
Le programme est complété par plusieurs pièces monodiques<br />
de contemporains de Belli, principalement de<br />
Caccini qui théorisa, dans ses Nuove musiche, cette<br />
nouvelle pratique musicale fondée sur la rhétorique<br />
<strong>des</strong> affetti. L'ensemble <strong>des</strong> pièces présentées ici donne<br />
un aperçu assez fidèle de toutes les techniques vocales<br />
préconisées par le maître florentin, <strong>des</strong> diminutions de<br />
Muove si dolce et Caduca fiamma, en passant par le<br />
pathétisme endolori et passaggiato de Tutto il dì piango,<br />
tandis que l'on succombera à la beauté envoûtante de<br />
Tu ch'hai le penne, véritable diamant brut de ces<br />
Nuove musiche, qui ouvrait à la musique occidentale<br />
un horizon décidément plus serein que celui d'Orphée.<br />
21 |
GIULIO CACCINI<br />
Tutto‘l dì piango<br />
Prendon riposo<br />
i miseri mortali,<br />
trovomi in pianto, e raddoppiarsi i mali;<br />
così spendo ‘l mio tempo lagrimando.<br />
In tristo umor vo li occhi consumando,<br />
e ‘l cor in doglia; e son fra li animali<br />
l’ultimo, sì che li amorosi strali<br />
mi tengon ad ogni or<br />
di pace in bando.<br />
<strong>La</strong>sso, che pur da l’un a l’altro sole<br />
e da l’un’ ombra a l’altra, ò già ‘l più corso<br />
di questa morte che si chiama vita.<br />
Più l’altrui fallo<br />
che ‘l mi’ mal mi dole,<br />
ché Pietà viva, e ‘l mio fido soccorso<br />
Vedem’ arder nel foco, e non m’aita.<br />
Tu ch’ai le penne<br />
Tu ch’hai le penne Amore<br />
E sai spiegarle a volo<br />
Deh muovi ratto un volo<br />
Fin là dov’ è’l mio core<br />
E se non sai la via<br />
Co’ miei sospir t’invia<br />
Va pur ch’il troverai<br />
Tra’l velo e’l bianco seno<br />
O tra’l dolce sereno<br />
De luminosi rai<br />
O tra bei nodi d’oro<br />
Del mio dolce tesoro<br />
Vanne lusinga et prega<br />
Per che dal bel soggiorno<br />
Faccia il mio cor ritorno,<br />
E s’ei venir piu niega<br />
Rivolto al nostro sole<br />
Digli cotai parole<br />
Quel tuo fedele amante<br />
Tra lieta amica gente<br />
Vive mesto e dolente<br />
E col tristo sembiante<br />
D’ogni allegrezza spento<br />
Turba l’altrui contento<br />
Di che fra’l canto e’l riso<br />
Spargo sospir di foco<br />
Che frà’l diletto e’l gioco<br />
Non mai sereno il viso<br />
Che d’alma e di cor privo<br />
Stommi fra morto e vivo<br />
| 22<br />
Je pleure toute la journée<br />
Je pleure toute la journée, et puis la nuit, quand<br />
les pauvres mortels se reposent,<br />
je me retrouve en pleurs, et mes maux redoublent ;<br />
ainsi je passe ma vie à pleurer.<br />
De tristesse je m’use les yeux,<br />
et le cœur en peine ; et je suis parmi les animaux<br />
le dernier, de sorte que les flèches de l’amour<br />
me tiennent en haleine à chaque<br />
moment de tranquillité.<br />
<strong>La</strong>s, car d’un soleil à l’autre<br />
ou d’une ombre à l’autre, j’ai déjà parcouru<br />
une partie de cette mort que l’on appelle la vie.<br />
Plus que la faute d’autrui<br />
c’est mon mal qui me fait souffrir,<br />
parce que la Pitié est vivante, et mon fidèle secours<br />
me voit brûler dans un brasier, et ne m’aide pas.<br />
Toi qui a <strong>des</strong> ailes<br />
Toi qui a <strong>des</strong> ailes, Amour,<br />
Et sais les étendre en un vol,<br />
Oh ! viens d’un vol<br />
Jusqu’à la dame, jusqu’à mon cœur,<br />
Et si tu ne connais pas le chemin<br />
Que mes soupirs te guident.<br />
Va, car tu le trouveras<br />
Entre le voile et le sein blanc<br />
Ou dans la douce sérénité<br />
De ses yeux lumineux,<br />
Ou parmi les beaux nœuds d’or<br />
De mon doux trésor.<br />
Va, léger, et prie<br />
Pour que du beau séjour<br />
Mon cœur s’en retourne,<br />
Et si elle refuse<br />
De revenir à notre soleil,<br />
Dis-lui ces paroles :<br />
Ton amant fidèle<br />
Parmi ses joyeux amis<br />
Vit triste et dolent,<br />
Et par son triste aspect<br />
Trouble le bonheur<br />
Et l’allégresse d’autrui.<br />
Dis-lui que parmi les chants et les rires<br />
J’exhale <strong>des</strong> soupirs de feu,<br />
Qu’au milieu <strong>des</strong> plaisirs et <strong>des</strong> jeux<br />
Jamais mon visage n’est serein,<br />
Que privé d’âme et de cœur<br />
Je suis entre la vie et la mort.
DOMENICO BELLI<br />
Voi pur da me partite<br />
Voi pur da me partite, anima mia<br />
Ne vi duole partire<br />
Ohime Ohime, questo e’l morire<br />
Crudel e voi gioite<br />
Questo e vicino haver l’ora suprema<br />
E voi non la sentite<br />
O meraviglia di durezza e strema<br />
Esser alma d’un core<br />
E separarsi e non sentir dolore.<br />
GIULIO CACCINI<br />
Muove si dolce<br />
Muove si dolce e si soave guerra<br />
Lusingando i pensier beltà mortale<br />
Ch’à volo un cor non spiegheria mai l’ale<br />
Per solevarsi peregrin da terra<br />
Se non scen<strong>des</strong>te a risvegliarlo Amore.<br />
Caduca fiamma<br />
Caduca fiamma di leggiadri sguardi<br />
ci da per morte dilettoso assalto,<br />
ma verace beltà regna nell’alto<br />
indi arma l’arco et indi aumenta i dardi<br />
che’l cor piagato han di bear valore<br />
Ineffabile ardore<br />
Ineffabile ardore<br />
Ch’agli alberghi del ciel richiama il core.<br />
Ainsi vous me quittez<br />
Ainsi vous me quittez, mon âme<br />
Et le départ ne vous est point douleur<br />
Hélas, Hélas, c’est cela mourir<br />
Cruelle, et vous vous réjouissez<br />
L’heure dernière approche<br />
Et vous ne l’entendez<br />
Ô stupeur d’une dureté extrême<br />
Etre l’âme d’un cœur<br />
Et se séparer sans douleur.<br />
Elle déclare une guerre si douce<br />
Elle déclare une guerre si douce et suave<br />
en flattant les pensées cette beauté mortelle,<br />
qu’un cœur ne déploiera jamais ses ailes<br />
pour quitter d’un envol cette terre,<br />
si l’Amour ne <strong>des</strong>cendait pas pour le réveiller.<br />
Flamme caduque<br />
Flamme caduque <strong>des</strong> regards mutins<br />
Nous donne la mort d’un assaut délicieux,<br />
Mais une vraie beauté règne là-haut<br />
Arme donc ton arc et augmente donc les traits<br />
Qui donneront courage au cœur blessé.<br />
Ardeur ineffable<br />
Ardeur ineffable<br />
qui attire le cœur vers les résidences célestes.<br />
23 |
DOMENICO BELLI<br />
ORFEO DOLENTE<br />
Primo Intermedio<br />
Orfeo e Plutone<br />
Orfeo<br />
Numi d’abisso, numi<br />
Dell’infernal soggiorno,<br />
Ecco ch’a voi ritorno<br />
Con lagrimosi fiumi.<br />
È ver ch’a vostra legge<br />
Io poco intento attesi,<br />
Io follemente errai :<br />
Ma non vi vilipesi ;<br />
Fu sol che troppo amai.<br />
Deh, se fûr miei lamenti<br />
Da voi pur dianzi uditi<br />
Oggi non sien scherniti<br />
Che li fò sì dolenti.<br />
Su’l tenor tanto acerbo<br />
Di mia cruda ventura,<br />
Numi, deh, ripensate,<br />
E di mia vita oscura<br />
Costringavi pietate.<br />
Plutone<br />
Ei fu soverchio ardire<br />
Scender la prima volta<br />
A porger preghi al tenebroso inferno,<br />
Che giammai non gli ascolta.<br />
Ed or che debbo dir ch’i gran divieti,<br />
Fûr da te prensi a scherno.<br />
Pàrtiti omai : con punta di diamanti<br />
Sono scolpiti in selce i miei decreti.<br />
Orfeo<br />
<strong>La</strong>sso! omai che vedrò<br />
Cosi lungi da voi, bellezze amate ?<br />
Che vedrò, che farò ?<br />
Indarno Febo il suo bell’oro eterno<br />
E Cintia mi disvela il puro argento<br />
Che io lontano da voi nulla non scerno<br />
E muove indarno lusinghevol vento,<br />
E tra bell’erbe di chiare onde il suono.<br />
Ch’io lontano da voi nulla non sento<br />
Oimè, dell’esser mio poco ragione<br />
Ch’io lontano da voi nulla non sono.<br />
Secondo Intermedio<br />
Orfeo, Calliope, Plutone<br />
Calliope<br />
O del mio cor diletto<br />
Figlio, ond’è ch’io ti miri<br />
Cosi mesto e dolente<br />
E carco di martiri<br />
Perche stanchi la cetra<br />
E con lunghi sospiri<br />
Disfogh’il duol interno<br />
Presso le porte del temuto inferno.<br />
| 24<br />
Premier Intermède<br />
Orphée et Pluton<br />
Orphée<br />
Dieux <strong>des</strong> abîmes, dieux<br />
Du royaume <strong>des</strong> Enfers,<br />
Voici que je viens à vous<br />
Par <strong>des</strong> fleuves de larmes ;<br />
Il est vrai que je fus peu<br />
Respectueux de votre loi,<br />
Et me suis follement trompé,<br />
Mais je ne vous ai pas offensé ;<br />
C’est juste que j’ai trop aimé.<br />
Et si mes plaintes furent<br />
Entendues devant vous,<br />
Elles ne doivent pas aujourd’hui être bafouées,<br />
Car je les rendrai plus dolentes<br />
Sur le ton si acerbe<br />
De mon cruel malheur :<br />
Dieux, hélas, réfléchissez.<br />
Et de ma sombre vie<br />
Ayez pitié.<br />
Pluton<br />
C’est une bien grande audace<br />
De <strong>des</strong>cendre la première fois<br />
Dans les ténèbres de l’enfer et d’y faire <strong>des</strong> prières<br />
Que je n’écouterai jamais.<br />
A présent que dois-je dire, alors que tu as<br />
Transgressé le grand interdit ?<br />
Pars désormais ; mes décrets sont sculptés<br />
Dans le roc dans une pointe de diamant.<br />
Orphée<br />
Hélas ! que verrai-je désormais ?<br />
Si loin de vous beautés adorées,<br />
Que verrai-je ? Que deviendrai-je ?<br />
C’est en vain que Phébus me révèle<br />
Son bel or éternel et Diane son pur argent ;<br />
Car loin de vous, je ne vois rien :<br />
C’est en vain que le vent agréable bruisse<br />
Et que le son d’une onde limpide résonne dans les prés<br />
Car loin de vous je n’entends rien ;<br />
Hélas, je n’ai plus toute ma raison :<br />
Car loin de vous je ne suis rien.<br />
Deuxième intermède<br />
Orphée, Calliope, Pluton<br />
Calliope<br />
Ô mon cœur, ô mon fils<br />
Adoré, pourquoi te vois-je<br />
Aussi triste, dolent<br />
Et si plein de douleur ?<br />
Pourquoi fais-tu taire ta lyre,<br />
Et par de longs soupirs<br />
Exprimes-tu ton malheur<br />
Près <strong>des</strong> portes de l’Enfer redouté ?
Orfeo<br />
Ascolta o genitrice,<br />
Ascolt’e piangi poi<br />
L’aspra ventura del figlio infelice.<br />
Io godea la bellezza<br />
Amata oltra misura<br />
Della cara Euridice<br />
Et ella in sul fiorire<br />
Punta da picciol angue<br />
Si condusse al morire.<br />
E io più di lei morto<br />
Corsi dentro gli abissi,<br />
E impetrai da chi colà corregge<br />
Il mio dolce conforto.<br />
Ma con sì fatta legge<br />
Che mentre colà giù moveva i passi<br />
Io non la riguardassi.<br />
Proserpine<br />
Dell’atro Averno<br />
Rettor supremo e dell’orribil Dite,<br />
E voi ch’al cenno suo pronti ubbidite<br />
Spirti d’inferno,<br />
Udite un amator ch’a voi dolente<br />
Chiede pietà,<br />
E che senza Euridice ond’era ardente<br />
Viver non sà.<br />
Per tôrlo al duolo<br />
Non fan mestieri inusitati ingegni,<br />
Nè s’ha da guerreggiar con fieri sdegni<br />
Su l’altra polo :<br />
Sol che di vostra reggia apra le porte<br />
Chi le serrò,<br />
Tornerassene a lui la sua consorte<br />
Che tant’amò.<br />
Plutone<br />
Ei fu soverchio ardire<br />
Scender la prima volta<br />
A porger preghi al tenebroso inferno,<br />
Che giammai non gli ascolta.<br />
Ed or che debbo dir ch’i gran divieti,<br />
Fûr da te presi a scherno ?<br />
Pàrtiti omai : con punta di diamanti<br />
Sono scolpiti in selce i miei decreti.<br />
Calliope<br />
Indarno è far dimora<br />
L’inferno è sordo e cieco ;<br />
<strong>La</strong>scia diletto figlio il crudo speco.<br />
Coro dei pastori<br />
Non più lagrime o dolore<br />
Turb’il cor di tanto Iddeo,<br />
Sol gioisca ardente il core<br />
D’altro bel, gloria d’Orfeo.<br />
O dia intanto il cielo ilsegnio<br />
Della gioia e del diletto<br />
Che n’ingombra il cor nel petto<br />
Esaltando eroe sì degno.<br />
Orphée<br />
Ecoute, mère,<br />
Ecoute et pleure ensuite<br />
l’âpre aventure de ton malheureux enfant.<br />
Je jouissais outre mesure<br />
De la beauté adorée<br />
De ma chère Eurydice ;<br />
Et elle dans la fleur de l’âge<br />
Piquée par un petit serpent<br />
Trouva le chemin de la mort.<br />
Et moi plus mort qu’elle<br />
J’ai couru dans les abîmes en demandant<br />
Au maître <strong>des</strong> lieux<br />
Mon doux réconfort.<br />
Mais la loi était telle<br />
Que tandis qu’elle marchait dans les enfers,<br />
Je ne devais pas la regarder.<br />
Proserpine<br />
Recteur suprême<br />
Du sombre Averne et de l’horrible Dis,<br />
Et vous, esprits de l’Enfer, qui obéissez<br />
Aussitôt à son signal,<br />
Ecoutez un amoureux plaintif<br />
Qui vous demande pitié,<br />
Et qui sans Eurydice pour qui il brûlait d’amour,<br />
Ne saurait vivre.<br />
Pour l’arracher à sa douleur,<br />
Des moyens inusités ne sont pas nécessaires,<br />
Et il ne faut pas combattre avec rage<br />
Sur les hauteurs du pôle :<br />
Il suffit qu’ouvre les portes de votre royaume<br />
Celui qui les ferma,<br />
Ainsi son épouse qu’il aima tant<br />
Reviendra vers lui.<br />
Pluton<br />
C’est une bien grande audace<br />
De <strong>des</strong>cendre la première fois<br />
Dans les ténèbres de l’Enfer et d’y faire <strong>des</strong> prières<br />
Que je n’écouterai jamais.<br />
A présent que dois-je dire, alors que tu as<br />
Transgressé le grand interdit ?<br />
Pars désormais : mes décrets sont sculptés<br />
Dans le roc dans une pointe de diamant.<br />
Calliope<br />
Il est inutile de rester,<br />
L’enfer est sourd et aveugle ;<br />
Quitte, mon cher fils, cet abîme cruel.<br />
Chœur de bergers<br />
Qu’aucune larme ou douleur<br />
Ne trouble le cœur d’un tel Dieu,<br />
Que son cœur se réjouisse avec ardeur<br />
D’une autre beauté, gloire d’Orphée.<br />
Et que le Ciel donne entre-temps signe<br />
De la joie et du plaisir<br />
Qui comblent notre cœur<br />
En exaltant un <strong>héros</strong> aussi digne.<br />
25 |
Terzio intermedo<br />
Orfeo, Calliope, & Choro di pastori<br />
Ritornello sonato con la Lira da Orfeo, e replicato a<br />
ciascuna stanza.<br />
Orfeo<br />
Rive ombrose e selvaggie<br />
Deserte orride piaggie,<br />
Solinghi alpestri monti,<br />
E voi, torbidi fonti,<br />
Rupi, non giammai liete,<br />
Or per sempre accogliete<br />
Nel caso infausto e reo<br />
Il sì dolente Orfeo.<br />
Bella per cui felice<br />
Vissi un tempo, Euridice<br />
Benchè mesta dimori<br />
giù nei profondi orrori<br />
Non per tanto è men dura<br />
Di me la tua ventura,<br />
Se quassù di te privo,<br />
Miseramente io vivo.<br />
Calliope<br />
Quel sì fero dolore,<br />
Quell’angosciosa pena<br />
Che sì ti strugge il core,<br />
Dolce mio figlio, consolando affrena,<br />
Ch’omai per te non è pietà là dentro<br />
Nel tenebroso centro.<br />
S’hai pur lieto <strong>des</strong>ire<br />
Goder di bel sembiante<br />
Felicissimo amante<br />
A che tanto martire ?<br />
Che non ha tante il prato erbette e fiori<br />
Quante ardon Ninfe de tuoi dolci ardori.<br />
Se tu Euridice brami<br />
Già ti vieta l’inferno<br />
Che più il suo bel non ami ;<br />
Nè che sospiri eterno<br />
Vuole Amor, ma che speri<br />
D’altri bei lumi amati sguardi alteri.<br />
Orfeo<br />
Bella mia genetrice,<br />
D’altra beltà, d’altro amor non mi lice<br />
Mirar lampi sereni,<br />
Ma sol di doglia pieni,<br />
<strong>La</strong>sso ! guidar i mesi, i giorni e l’ore<br />
In estremo dolore.<br />
Proserpine<br />
Deh, verdi erbosi colli,<br />
Fior leggiadretti e molli,<br />
Voi cristallini umori,<br />
E selvaggi pastori,<br />
Fuor, fuor d’ombroso spero<br />
Venite or mesti e lacrimate meco.<br />
Orfeo<br />
Quanti ha fior’ Gnido e Citero<br />
Vaghe rose pellegrine,<br />
Li torran dal bel sentiero<br />
Di sue luci alme e divine.<br />
| 26<br />
Troisième intermède<br />
Orphée, Calliope & Chœur <strong>des</strong> Pasteurs<br />
Ritournelle jouée par la lyre d’Orfeo et répétée à chaque<br />
strophe<br />
Orphée<br />
Rives ombragées et sauvages,<br />
Horribles rivages déserts,<br />
Montagnes solitaires,<br />
Et vous troubles rivières,<br />
Rochers jamais souriants,<br />
A présent accueillez pour toujours,<br />
Dans cet instant funeste et cruel<br />
Le si plaintif Orphée.<br />
Belle Eurydice pour qui<br />
J’ai vécu un temps heureux,<br />
Bien que tu demeures triste<br />
Là-bas dans les horreurs profon<strong>des</strong>,<br />
Ta situation n’est pas pour autant<br />
Moins dure pour moi,<br />
Si là-haut privé de ta présence,<br />
Je vis misérablement.<br />
Calliope<br />
Cette douleur si fière,<br />
Cette peine angoissante<br />
Qui te déchire tant le cœur,<br />
Mon cher fils, réprime-la et console-toi,<br />
Car tu ne peux trouver la pitié<br />
Là dans ces entrailles de ténèbres.<br />
Si tu éprouves l’heureux désir<br />
De jouir d’un si beau visage,<br />
Ô très heureux amant,<br />
Pourquoi un tel martyre ?<br />
Car les champs n’ont pas autant de fleurs et d’herbes<br />
Que les nymphes ne brûlent de tes douces ardeurs.<br />
Si tu adores Eurydice,<br />
L’Enfer t’interdit désormais<br />
D’aimer sa beauté ;<br />
Et Amour ne veut pas que tu soupires<br />
Éternellement, mais que tu espères<br />
Des regards altiers d’autres beaux yeux adorés.<br />
Orphée<br />
Mère si belle,<br />
Il ne m’est pas permis d’admirer les yeux<br />
Sereins d’une autre beauté, d’un autre amour,<br />
Mais seulement, plein d’affliction,<br />
Hélas ! de passer les mois, les jours et les heures<br />
Dans une douleur extrême.<br />
Proserpine<br />
Ah, vertes et riantes collines,<br />
Fleurs ravissantes et délicates,<br />
Et vous on<strong>des</strong> cristallines,<br />
Sauvages bergers,<br />
Sortez de cette sombre grotte,<br />
Venez, avec votre tristesse, pleurer avec moi.<br />
Orphée<br />
Tout ce que Gnide et Cythère ont de fleurs,<br />
De belles roses singulières<br />
Les retireront du beau sentier<br />
De ses yeux nobles et divins.
Un pastor<br />
Già di sua Diva beltade<br />
Di mirar non è pietade.<br />
Calliope<br />
E per te s’oscura il Cielo<br />
Orfeo<br />
<strong>La</strong>nguirò d’amato zelo<br />
Un pastore<br />
Se d’amor l’aurato strale<br />
Pur t’incende o impiaga il petto,<br />
Se il suo vago il cor t’assale<br />
Di soave almo diletto,<br />
Ah, ti vedo in dolce foco<br />
Liquefarti a poco a poco.<br />
Orfeo<br />
Non sia mai ch’io mi distrugga<br />
Ch’ora Amor negletto fugga.<br />
Calliope<br />
O d’Amor belta gradita<br />
Qual per me miser’ or langue ;<br />
O per me crudel ferita<br />
O mortifer’ rigido angue.<br />
Un pastore<br />
Frena omai, deh, frena intanto<br />
De begli occhi il largo pianto<br />
Che fia tempo che rimiri<br />
Vago Orfeo tra bei <strong>des</strong>iri.<br />
Choro di tutti gli interlocutori ecceto Orfeo<br />
Non più dol, non più tormento,<br />
Ma dolcissimo contento<br />
Serbi in se gioconda l’alma<br />
Di goder l’aurata palma.<br />
Quarto Intermedio<br />
Le tre Grazie, Orfeo, & choro di Ninfe<br />
Le tre Grazie<br />
Qui d’Orfeo la dolce cetra<br />
Gioir fece erbette e fiori<br />
Qui d’Amor l’aura faretra<br />
N’impiagò mille alme e cori.<br />
E tu, crudo arcier, consenti<br />
Ch’or languisca in rei tormenti ?<br />
Una delle Grazie<br />
Forse il bel giovinetto<br />
Mitigherà il suo pianto<br />
E con soave canto<br />
Di dolcezza e diletto<br />
Di nuovo invocherà queste selve<br />
Pietose al suo cantar l’orride belve.<br />
<strong>La</strong> seconda Grazia<br />
Sembrano i puri argenti<br />
Voci formar sonore,<br />
Ch’ardon di dolce ardore<br />
E in graziosi accenti<br />
Par che alternando in sì chiari cristalli<br />
Muovano i pesci leggiadretti balli.<br />
Un berger<br />
Déjà il n’a plus la permission<br />
D’admirer la beauté de sa déesse.<br />
Calliope<br />
Et pour toi le ciel s’obscurcit.<br />
Orphée<br />
Je languirai d’un zèle amoureux.<br />
Un berger<br />
Si la flèche dorée de l’amour<br />
T’enflamme ou te blesse le cœur,<br />
Si sa beauté te saisit<br />
D’un plaisir suave et suprême,<br />
Ah, je te vois dans un doux feu<br />
Te liquéfier peu à peu.<br />
Orphée<br />
Que jamais je ne me détruise<br />
A présent que je fuis imprudemment l’amour.<br />
Calliope<br />
Ô beauté agréable de l’amour,<br />
Qui me fait à présent languir ;<br />
Ô pour moi blessure cruelle,<br />
Ô serpent mortel et rigoureux !<br />
Un berger<br />
Réprime, ah réprime donc<br />
Les pleurs abondants de tes beaux yeux,<br />
Le temps sera proche où tu verras<br />
Le bel Orphée retrouver ses désirs heureux.<br />
Tous en chœur (sauf Orphée)<br />
Plus de douleur, plus de tourment,<br />
Mais un bonheur très doux<br />
Devra permettre à l’âme joyeuse<br />
De jouir de la palme dorée.<br />
Quatrième intermède<br />
Les trois Grâces, Orphée et Chœur de Nymphes<br />
Les trois Grâces<br />
Ici la douce lyre d’Orphée<br />
Fit se réjouir plantes et fleurs,<br />
Ici la flèche dorée de l’Amour<br />
Toucha mille âmes et cours,<br />
Et toi, cruel archer, tu consens<br />
Qu’il languisse de mille tourments ?<br />
Une <strong>des</strong> Grâces<br />
Sans doute le beau jeune homme<br />
Réprimera ses pleurs,<br />
Et par un chant suave<br />
De douceur et de plaisir,<br />
Invoquera de nouveau dans ces forêts,<br />
<strong>La</strong> pitié <strong>des</strong> bêtes sauvages qui écouteront son chant.<br />
<strong>La</strong> seconde Grâce<br />
Les eaux pures et argentées semblent<br />
Former <strong>des</strong> voix sonores<br />
Qui brûlent d’une douce ardeur,<br />
Et en de gracieux accents,<br />
On dirait qu’en sautillant dans <strong>des</strong> on<strong>des</strong> si claires,<br />
Les poissons se livrent à de charmantes danses.<br />
27 |
<strong>La</strong> terza Grazia<br />
Se del tartareo fondo<br />
Pluton respinse al suo cantar giocondo<br />
Quam meraviglia fia<br />
Se grazia, se bellezza e leggiadria<br />
Noi qui sottrage amanti<br />
De’ suoi bei pregi e vanti.<br />
Choro<br />
Venga omai venga sereno<br />
Nel fiorito almo confine<br />
Fido Amor gl’incenda il seno<br />
Di bellezze peregrine<br />
Scenda in lui celeste nembo<br />
Che d’onor gli adorni il grembo<br />
Onde sia de’ boschi Iddeo<br />
Fortunato e lieto Orfeo.<br />
Orfeo<br />
Sospiroso dolore<br />
Che mi trafiggi il core<br />
Se far non puoi che s’involi ogni mia noia<br />
E dolcemente io moia<br />
A che più tormentar l’aspra mia vita<br />
Perché che non moro e non ritorno in vita.<br />
Le tre Grazie<br />
Godi pur felice amante<br />
Frena il crudo empio martire,<br />
Segui Amor fido e costante<br />
Che s’appresta il bel gioire.<br />
<strong>La</strong>ssan già le chiare linfe<br />
Vezzosette e vaghe Ninfe<br />
Per mirar l’aureo splendore<br />
Tua beltà, pompe d’Amore.<br />
D’amaranti e di vïole<br />
Cinto il crin, adorno il seno,<br />
Qui moviam liete carole<br />
Al fiorito lido ameno.<br />
E tua pregi alzando al Cielo<br />
Dolcemente in puro zelo<br />
Or cantiam, felice Orfeo<br />
Figlio a Febo e semideo.<br />
O per te giorno felice,<br />
Fortunato amica sorte.<br />
Orfeo<br />
Vive in me sol Euridice<br />
Bel trofeo dell’altra corte !<br />
Quinto Intermedio<br />
Choro di tutti gli interlocutori<br />
Non più lagrime o dolore<br />
Ma dolcissimo contento<br />
Serbi in se gioconda l’alma<br />
Di goder l’aurata palma.<br />
Una delle Grazie<br />
Poi ch’Amor tra l’erbe e fiori<br />
Più non scherza o dolce ride,<br />
Che farem ministre fide<br />
Senza il bel de’ suoi splendori,<br />
S’il gioir più non attende<br />
E sua luce al cor non splende ?<br />
| 28<br />
<strong>La</strong> troisième Grâce<br />
Si du tréfonds du Tartare,<br />
Il repoussa Pluton par son chant joyeux,<br />
Quel étonnement ce serait<br />
S’il repousse ici la grâce, la beauté<br />
Et le charme, nous autres amants<br />
De sa beauté, de ses mérites et de sa valeur ?<br />
Chœur<br />
Qu’il vienne désormais le cœur serein<br />
Dans ces suprêmes confins fleuris ;<br />
Qu’Amour fidèle embrase son cœur<br />
De beautés singulières ;<br />
Qu’un nuage céleste <strong>des</strong>cende sur lui<br />
Pour le couvrir d’honneur,<br />
Et qu’ainsi le fortuné et heureux Orphée<br />
Soit le Dieu <strong>des</strong> bois.<br />
Orphée<br />
Douleur langoureuse<br />
Qui perce mon cœur,<br />
Si tu ne peux faire disparaître mes tourments,<br />
Et si je dois mourir doucement,<br />
A quoi bon tourmenter mon âpre existence,<br />
Pourquoi ne pas mourir et renaître à la vie ?<br />
Les trois Grâces<br />
Réjouis-toi, heureux amant,<br />
Réprime le cruel martyre,<br />
Suis Amour fidèle et constant,<br />
Car le bonheur est proche.<br />
Les sources claires abandonnent déjà<br />
Les nymphes brillantes et charmantes,<br />
Pour admirer la splendeur du soleil,<br />
Ta beauté, pompes d’Amour.<br />
Les cheveux ceints d’amarantes<br />
Le sein orné de violettes,<br />
Livrons-nous ici à d’heureuses danses<br />
Sur ce rivage agréable et fleuri.<br />
Et louant au ciel tes mérites<br />
Avec un zèle pur et suave,<br />
Chantons à présent l’heureux Orphée,<br />
Fils d’Apollon et demi-dieu.<br />
Ô pour toi jour heureux,<br />
Destin ami et fortuné !<br />
Orphée<br />
Seul Eurydice vit en moi,<br />
Beau trophée de la haute cour !<br />
Cinquième intermède<br />
Chœur de tous les interlocuteurs<br />
Qu’aucune larme ou douleur,<br />
Mais un bonheur très doux<br />
Devra permettre à l’âme joyeuse<br />
De jouir de la palme dorée.<br />
Une <strong>des</strong> trois Grâces<br />
Puisque Amour au milieu <strong>des</strong> fleurs<br />
Ne plaisante plus et ne rit plus,<br />
Que ferons-nous, fidèles ministres,<br />
Sans la beauté de sa splendeur,<br />
Si elle n’attend plus la joie<br />
Et sa lumière n’éclaire plus son cœur ?
<strong>La</strong> seconda Grazia<br />
Non però d’aspro tormento<br />
Pascerò l’alma dolente<br />
Ch’il suo foco è sì possente<br />
Che non è del tutto spento.<br />
<strong>La</strong> terza Grazia<br />
Di pietade ancor adorno<br />
Si potria porger Amore<br />
E che qui tra fiore e fiore<br />
Serenasse oscuro il giorno.<br />
EMILIO DE CAV ALIERI<br />
Son fonti ohime di lacrime<br />
Son fonti ohimè di lacrime<br />
Quest'occhi afflittissimi<br />
Se la mia donna angelica<br />
Si mostra sì marmorea<br />
Ahimè 'l <strong>des</strong>tino temolo<br />
L'amore ingrato ed empio<br />
Ché i miei martir non vedono<br />
In van il duol dissimolo<br />
In van sospiri spargovi<br />
In van soccorso chiedovi<br />
Tutti i miei preghi in polvere<br />
Il vento portar ve<strong>des</strong>i<br />
Ma lo sperar fu fragile<br />
Al mio tormento misero<br />
Ella non vuole credere<br />
Ch'io mi vorria uccidere.<br />
<strong>La</strong> seconde Grâce<br />
Mais mon âme dolente<br />
Ne se nourrira pas d’âpre tourment,<br />
Car son feu est si puissant<br />
Qu’il n’est pas tout à fait éteint.<br />
<strong>La</strong> troisième Grâce<br />
Encore nourri de pitié<br />
On pourrait convoquer Amour,<br />
Qui ici parmi les fleurs<br />
Rendrait serein le sombre jour.<br />
Ces yeux très affligés<br />
Ces yeux très affligés<br />
Sont la source <strong>des</strong> larmes<br />
Car ma dame angélique<br />
Se montre de marbre<br />
Mais je crains le <strong>des</strong>tin<br />
Et l’amour ingrat et cruel<br />
Car ils ne voient pas mes souffrances<br />
En vain je cache ma douleur<br />
En vain je répands mes soupirs<br />
En vain je demande de l’aide<br />
Je vois le vent qui emporte<br />
En poussière toutes mes prières<br />
Mais l’espoir est fragile<br />
Pour mon tourment misérable<br />
Elle ne veut pas croire<br />
Que je veux mourir.<br />
29 |
BIOGRAPHIES DES ARTISTES<br />
Domenico Belli<br />
Dans une lettre du 10 mars 1618, Giulio Caccini<br />
explique comment Domenico Belli était passé maître<br />
dans l’art de composer et d’accompagner : "il y a tellement<br />
de variété dans l’invention et dans la suavité de<br />
l’harmonie toujours accompagnée d’un grand nombre<br />
d’instruments, que véritablement, Monsieur Domenico<br />
Belli peut se glorifier d’avoir porté haut l’art de la<br />
musique accompagnée". Belli participa plusieurs fois<br />
aux fastes de la cour, notamment en faisant jouer, en<br />
1618, son œuvre L’Andromedea, favola marittima<br />
(aujourd’hui perdue) dans le palais <strong>des</strong> Rinaldi.<br />
Cependant, l’essentiel de la musique de Belli fut composé<br />
bien avant qu’il soit engagé par Cosimo II de<br />
Médicis, et dans les trois œuvres qu’il nous a laissées, il<br />
se distingue nettement de ses collègues employés par<br />
la cour florentine. Dans ses pièces, qui toutes furent<br />
publiées en 1616 (un Officiorum defunctorum, le Primo<br />
libro dell’arie et l’Orfeo dolente), on pressent un musicien<br />
sombre et extravagant, profondément envahi par<br />
le douloureux sentiment de la mort, de la souffrance.<br />
Attaché aux valeurs esthétiques de la Camerata florentine,<br />
il chercha, lui aussi, avec Galilei, Cavalieri, Peri et<br />
Caccini, à recréer l’univers <strong>des</strong> musiques de l’Antiquité.<br />
Mais là où Caccini charme par la grâce de son propos,<br />
là où Peri retrouve la noblesse du parler antique dans<br />
une harmonie simple et homophonique, Belli, lui,<br />
exprime le Tragique. Belli brûle, Belli énonce le drame,<br />
Belli traduit dans ses compositions une sorte d’ivresse<br />
violente qu’aucun obstacle technique n’entrave : il se<br />
soucie moins de la beauté du chant que de son expression,<br />
moins de la ligne vocale que du mot. Il est<br />
coloriste, et trempe son pinceau dans l’expression de la<br />
douleur. Douleur de la mort, hantise de la mort : les<br />
poèmes qu’il met en musique apparaissent comme <strong>des</strong><br />
réflexions angoissées sur la condition humaine. Et ce<br />
leitmotiv de la douleur n’est pas réservé au Primo libro<br />
dell’arie, mais apparaît également dans son Office <strong>des</strong><br />
morts (qui fut probablement composé pour la<br />
Compagnia dell’archangelo Raffaelo), et aussi dans son<br />
Orfeo dolente qui, à la différence de ceux qui furent<br />
composés à la même époque (notamment par<br />
Monteverdi) n’est qu’une seule et longue lamentation<br />
d’Orphée, dont Eurydice est totalement absente, et qui<br />
met en scène cette seule plainte, d’une douleur<br />
immuable tout au long de l’œuvre. Soucieux au plus<br />
haut point de l’expression <strong>des</strong> passions humaines – et<br />
en cela, approchant au plus près les véritables idéaux<br />
de l’Antiquité – Domenico Belli dans ses madrigaux,<br />
* collaborations antérieures avec Royaumont<br />
| 30<br />
s’autorise toutes les licences musicales afin d’atteindre<br />
son but : il n’hésite pas, dans Qui fra mille trofei, à<br />
superposer une tierce majeure sur un accord mineur<br />
pour représenter le mot "morte", à lier chromatismes<br />
et dissonances sans aucune préparation, à juxtaposer<br />
<strong>des</strong> harmonies inouïes (enchaînements d’accords<br />
conjoints majeurs dans la dernière partie de Ardo), à<br />
donner au schéma de la basse continue, indépendamment<br />
de la partie de <strong>des</strong>sus, une complexité et une<br />
liberté troublantes : ainsi, à travers les quelques<br />
œuvres que l’histoire nous a laissées, Domenico Belli<br />
semble avoir été le monodiste florentin le plus étonnant<br />
et le plus radical de son temps.<br />
Le Poème Harmonique<br />
Le Poème Harmonique est un ensemble de musiciens<br />
solistes réunis autour de Vincent Dumestre pour faire<br />
connaître et redonner vie à certaines pages de la<br />
musique ancienne. Dans l'accompagnement de la<br />
musique vocale comme dans le jeu instrumental sur<br />
instruments anciens (viole de gambe, théorbe, lirone,<br />
tiorbino, arpa tripla), il cherche avant tout une interprétation<br />
expressive, authentique et surtout poétique<br />
de la musique et <strong>des</strong> textes.<br />
Depuis sa formation en 1997, le Poème Harmonique a<br />
cherché à renouveler le répertoire en faisant découvrir<br />
<strong>des</strong> compositeurs dont la musique fut novatrice. Il a<br />
choisi de concentrer son travail artistique principalement<br />
sur les musiques du début du XVII e siècle, et,<br />
selon sa dénomination même, d’exprimer, par un travail<br />
en profondeur sur l’interprétation vocale, la dimension<br />
poétique de la musique. Ses enregistrements, pour le<br />
label Alpha, ont remporté un succès unanime auprès<br />
du public et de la presse : Diapason d’Or, Disque du<br />
mois dans Répertoire, Opéra international, recommandé<br />
par Classica, Choc du Monde de la musique, sélectionné<br />
par Télérama, etc.… Vincent Dumestre a été élu<br />
par la revue Diapason "Jeune talent de l’année 1999"<br />
pour le travail effectué avec le Poème Harmonique,<br />
ensemble qui remporte pour son disque Belli, Il Nuovo<br />
Stile, le "Choc de l’année 99" de la revue Le Monde de<br />
la Musique.<br />
En janvier 2002, l’ensemble est nominé une première<br />
fois aux Victoires de la Musique dans la catégorie<br />
"meilleur enregistrement classique de l’année 2001". Il<br />
l’est une seconde fois en février 2003 comme "meilleur<br />
ensemble de l’année 2002". Il reçoit à Venise en mars<br />
2002 pour son disque <strong>La</strong>mentations (Alpha 011) le Prix
International du Disque A. Vivaldi de la Fondation Cini<br />
qui récompense ainsi le travail vocal mené par le<br />
Poème Harmonique.<br />
En 2003 et 2004, le Poème Harmonique a mené <strong>des</strong><br />
ateliers d’interprétation à Royaumont sur les Airs de<br />
cour de Boesset avant d’y préparer la production du<br />
Bourgeois Gentilhomme de Lully et Molière qui a<br />
ensuite connu un retentissement international.<br />
Poursuivant ses recherches sur la représentation, l’ensemble<br />
a produit la Vita Humana qui a connu également<br />
un grand succès et effectue une tournée en<br />
France et en Europe. En 2007, l’ensemble franchira une<br />
nouvelle étape avec la préparation et la production de<br />
Cadmus et Hermione de Lully, qu’il réalisera grâce aux<br />
partenariats de la Fondation Royaumont, du Centre de<br />
Musique Baroque de Versailles et de l’Opéra Comique.<br />
Pour l’ensemble de son activité, le Poème Harmonique<br />
bénéficie du soutien de la DRAC Haute Normandie /<br />
Ministère de la Culture et de la Communication, de la<br />
Région Haute Normandie, du Département de l’Eure et du<br />
Département Seine Maritime.<br />
Vincent Dumestre, direction artistique<br />
* 2003 : direction de l’atelier sur "les airs de cour" de<br />
Boësset ; en 2004 : direction de l’atelier et préparation de la<br />
production le Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully<br />
Vincent Dumestre est né en mai 1968. Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong><br />
d’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre et de guitare classique<br />
à l'Ecole Normale de Musique de Paris, il se<br />
consacre à la musique pour luth, guitare baroque et<br />
théorbe qu'il étudie lors de stages avec Hopkinson<br />
Smith, Eugène Ferré, au CNR de Toulouse avec Rolf<br />
Lislevand, et au CNR de Boulogne dans la classe de<br />
Basse Continue, où il obtient son Diplôme supérieur à<br />
l'unanimité. Il participe dès lors à de nombreux<br />
concerts notamment avec les ensembles Ricercar<br />
Consort, <strong>La</strong> Simphonie du Marais, Le Concert <strong>des</strong><br />
Nations, <strong>La</strong> Grande Ecurie et la Chambre du Roy,<br />
Akademia, Le Centre de Musique Baroque de<br />
Versailles, avec la plupart <strong>des</strong>quels il a réalisé une<br />
trentaine d'enregistrements pour les firmes Erato,<br />
Auvidis, Virgin, Ricercar, Verany, Naxos, Empreinte<br />
Digitale, Fnac Musique. C’est en 1997 qu’il fonde Le<br />
Poème Harmonique - ensemble de musique de chambre<br />
et orchestre spécialisé dans le répertoire baroque - dont<br />
il définit les orientations artistiques et assure la direction.<br />
Dès ses premières productions, l’ensemble est largement<br />
salué par la critique et apprécié par le public.<br />
<strong>La</strong> revue Diapason élit Vincent Dumestre "jeune talent<br />
de l’année 1999" pour le travail qu’il effectue au sein<br />
du Poème Harmonique, dont les enregistrements,<br />
parus sous le label Alpha, reçoivent les meilleures<br />
récompenses de la presse (diapason d’Or de l’année,<br />
Choc du Monde de la Musique de l’année, recommandé<br />
par Classica, Répertoire, Opéra International,<br />
Télérama…). En 2002, il est nominé aux Victoires de la<br />
Musique pour le "meilleur enregistrement classique"<br />
puis en 2003 comme "meilleur ensemble de l’année" et<br />
reçoit à Venise en mars 2002 pour son disque<br />
<strong>La</strong>mentations (Alpha 011) le Prix International du<br />
Disque de la Fondation Cini. Il est nominé au Cannes<br />
Classical Awards dans la catégorie "Mélodies et récitals<br />
vocaux XVII e et XVIII e siècle" aux côtés de Claire<br />
Lefilliâtre avec son programme Tenebrae de Delalande<br />
(Alpha 030). En 2004, son enregistrement Nova<br />
Metamorfosi reçoit en Belgique le Prix de la Presse<br />
Caecilia et le prix annuel de la radio Klara. En 2005,<br />
c’est le Grand Prix Charles Cros qui est décerné à son<br />
Bourgeois Gentilhomme par ailleurs récompensé par le<br />
"Choc du Monde de la Musique de l’Année 2005" et le<br />
"Diapason d’Or Arte". En 2004 Vincent Dumestre est<br />
nommé Chevalier <strong>des</strong> Arts et <strong>des</strong> Lettres par le Ministre<br />
de la Culture.<br />
Anne Maistriau, soprano<br />
Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de piano, elle étudie la musicologie à<br />
l’Université Libre de Bruxelles où elle obtient le grade<br />
de licenciée en 2002. A la même époque, elle<br />
rencontre la soprano Margarida Natividade qui devient<br />
son professeur de chant. Dès octobre 2002, Anne<br />
Maistriau étudie au Conservatoire royal de Bruxelles<br />
avec Marcel Vanaud. Elle y découvre le chant baroque<br />
grâce à Céline Scheen et Stéphane Van Dyck, puis suivent<br />
les cours de Monique Zanetti au CNR de Metz.<br />
Actuellement, elle poursuit ses étu<strong>des</strong> avec Marcel<br />
Vanaud et Margarida Natividade. Anne Maistriau se<br />
produit régulièrement en concert, notamment dans<br />
<strong>des</strong> festivals comme le Printemps baroque du Sablon.<br />
En soliste on a pu l’entendre dans le Magnificat<br />
BWV243a de Bach, <strong>des</strong> cantates de Bach, Buxtehude,<br />
Messiah de Haendel, le Stabat Mater d’Arvo Pärt, le<br />
Magnificat de Rutter, les Leçons de ténèbres de<br />
Couperin… Elle affectionne aussi la musique de<br />
chambre et chante au sein du Collegium Vocale Gent.<br />
Elle incarnera prochainement le rôle d’Anna I dans Die<br />
7 Todsünden de Weill dans une production du<br />
Conservatoire royal de Bruxelles.<br />
Eugénie De Mey, soprano<br />
Forte de son expérience au sein du chœur d’enfants de<br />
l’Opéra de Bruxelles ainsi que dans la Maîtrise de la<br />
Radio Belge, c’est depuis son plus jeune âge<br />
qu’Eugénie De Mey trouve dans le chant une véritable<br />
31 |
passion et, dès l’adolescence, se découvre une profonde<br />
vocation pour la musique ancienne ainsi que la<br />
direction d’ensembles vocaux. Tout d’abord élève dans<br />
la classe de chant de Greta de Reyghere et de Steve<br />
Dugardin au Conservatoire Royal de Musique de Liège,<br />
ses pas la mènent ensuite à Lyon pour travailler avec<br />
Brigitte Desnoues. C’est également à Lyon que,<br />
parallèlement au chant et soucieuse d’étendre au<br />
maximum son expérience musicale, elle obtient avec la<br />
mention "Très Bien" ses deux prix d’analyse musicale et<br />
de direction de chœurs. Elle y dirige de 2003 à 2005<br />
l’ensemble vocal féminin Lugdunum et poursuit ses<br />
étu<strong>des</strong> au sein du Centre de Musique Ancienne de la<br />
Haute Ecole de Musique de Genève, étudiant le chant<br />
avec Béatrice Cramoix, l’interprétation avec Gabriel<br />
Garrido et les disciplines théoriques (contrepoint<br />
mediéval et Renaissance, ornementation, solmisation,…)<br />
avec Jean-Yves Haymoz et David Chapuis.<br />
Elle a effectué plusieurs masterclass auprès de Rachel<br />
Yakar, Margreet Honig, Paul Esswood et, en tant que<br />
choriste, elle chante sous la baguette de grands chefs<br />
tels que William Christie ou Marc Minkowski avec<br />
l’Opéra de Lyon, John Nelson, Louis <strong>La</strong>ngrée, ainsi que<br />
Franck-Emmanuel Comte et le Concert de l’Hostel-Dieu<br />
où elle intervient régulièrement en tant que soliste.<br />
Elle effectue plusieurs concerts et récitals avec l’ensemble<br />
Le Jardin <strong>des</strong> Délices, voué aux répertoires<br />
Renaissance et baroque, notamment au Festival <strong>des</strong><br />
Orgues du Jura et au Festival d’été du Liechtenstein.<br />
Depuis septembre 2005, Eugénie De Mey est pensionnaire<br />
à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris (direction<br />
Nicole Corti) pour y parfaire sa formation de chanteuse.<br />
Charlotte Plasse, soprano<br />
Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de piano au Conservatoire d'Annecy,<br />
elle débute le chant en 1996 et obtient son DEM en<br />
2001. <strong>La</strong> poursuite de sa formation au Centre de la<br />
Voix de Lyon, lui permet de participer à la production<br />
d'Esther, mise en scène par André Fornier, découvrant<br />
ainsi le répertoire baroque. Charlotte Plasse intègre en<br />
2002 la classe de musique ancienne de Julie Hassler et,<br />
parallèlement, se perfectionne dans les classes d'Anne-<br />
Marie Rodde puis d'Anne Constantin au Conservatoire<br />
du IX e arrondissement, à Paris.<br />
Chanteuse au sein <strong>des</strong> Cris de Paris de 2003 à 2005, elle<br />
aborde le répertoire contemporain.<br />
En 2006, elle interprète la Messe en ut de Mozart,<br />
l'Orfeo de Gluck et le Dixit Dominus de Händel avec le<br />
chœur de chambre Accentus.<br />
Elle se produira prochainement avec la Compagnie les<br />
Brigands dans Les Brigands d'Offenbach.<br />
| 32<br />
Isabelle Druet, mezzo-soprano<br />
Isabelle Druet a d’abord été comédienne. Elle fonde à<br />
Besançon une compagnie de théâtre, avec laquelle elle<br />
joue depuis 2000. Elle intègre en 2002 la classe de<br />
chant d'Isabelle Guillaud au Conservatoire National<br />
Supérieur de Musique de Paris, et y bénéficie entre<br />
autre de l’enseignement d’Hartmut Höll, Yvonne<br />
Minton, Rudolf Piernay ou encore d’Agnès Mellon lors<br />
de sa masterclass. Sa voix de mezzo colorature et son<br />
tempérament de comédienne la portent naturellement<br />
vers Rossini, Mozart et Haendel mais lui offrent également<br />
un large répertoire allant de la musique ancienne<br />
aux compositions contemporaines.<br />
Elle a été l'Enchanteresse (Didon et Enée, Purcell),<br />
Dorabella, Cherubin et Rosine (Les Faux précédents<br />
d’après Mozart), où plus récemment Zaïde sous la<br />
direction de William Christie dans L'Europe Galante de<br />
Campra. En mars 2006, elle chante dans <strong>La</strong> Clémence<br />
de Titus de Mozart et dans Eugène Onéguine de<br />
Tchaïkovski dans le cadre <strong>des</strong> productions du CNSMDP.<br />
En mai 2006, elle chante sous la direction de Vincent<br />
Dumestre <strong>La</strong> Colpa et L’Aurora dans <strong>La</strong> Vita Humana,<br />
un opéra sacré de Marazzoli (Festival Agapé, Genève<br />
puis Festival d’Utrecht et d’Ambronay).<br />
En septembre 2006, elle est Angelina, dans<br />
Cenerentola-Valise, d’après Rossini, mis en scène par<br />
Jeanne Roth (Festival Opéra <strong>des</strong> rues).<br />
On la verra également interpréter Ruggiero dans<br />
Alcina de Haendel, une co-production du CNSMDP et<br />
de la Cité de la Musique en mars 2007. En avril, elle<br />
chantera Das Lied von der Erde de Mahler, avec<br />
l’Orchestre Les Siècles, dirigé par F.X. Roth.<br />
<strong>La</strong>urence Renson, mezzo-soprano<br />
Après une licence en histoire et une post-licence en<br />
littérature française, la mezzo-soprano <strong>La</strong>urence<br />
Renson étudie le chant avec Greta de Reyghere au<br />
Conservatoire Royal de Musique de Liège où elle<br />
obtient un Premier prix en 1999. Elle se perfectionne<br />
ensuite auprès <strong>des</strong> chanteurs Giuseppe Morino, Rachel<br />
Yakar, Gerda Hartman et Stephan Van Dyck. Elle vient<br />
d’obtenir le diplôme supérieur de chant concert au<br />
Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles (classe de<br />
Ludovic de San). Elle travaille actuellement avec Rosa<br />
Dominguez.<br />
Etudiant également la musique de chambre avec Jean-<br />
Pierre Peuvion, elle aborde la musique contemporaine.<br />
Signalons à son répertoire l’Opéra de 4 sous de Weill et<br />
Brecht, A-Ronne de Berio, les Récitations d’Aperghis,<br />
les Folk Songs de Berio dirigées par Georges-Elie<br />
Octors. Elle travaille également les musiques anglaise<br />
et italienne du VII e siècle avec le gambiste Philippe
Pierlot. En juin 2002, elle obtient le diplôme supérieur<br />
de musique de chambre.<br />
<strong>La</strong>urence Renson a travaillé avec divers ensembles<br />
baroques européens comme <strong>La</strong> Petite Bande, <strong>La</strong> Fenice,<br />
Akadêmia, Le Chœur de Chambre de Namur et sous la<br />
direction de chefs tels que Jean Tubéry, Frieder Bernius,<br />
Patrick Davin.<br />
Elle chante comme soliste dans le Stabat Mater de<br />
Pergolèse, le Stabat Mater de Haydn, le Requiem de<br />
Cimarosa, Judas Macchabée et le Messie de Haendel, le<br />
Gloria de Vivaldi, le Magnificat de Bach, les Vêpres<br />
solennelles de Mozart ou la Cantate de Stravinsky.<br />
Elle a chanté également le rôle de l’Anima Beata dans<br />
<strong>La</strong> Rappresentatione di Corpo e di Anima de Cavalieri<br />
(<strong>La</strong> Monnaie), dans King Arthur de Purcell, dans<br />
l’Amour Fléchy par la Constance de Delalande, le rôle<br />
de Camille dans les Petites filles modèles de Schöllhorn,<br />
et dans la Morte d’Orfeo de <strong>La</strong>ndi.<br />
Matthieu Chapuis, ténor<br />
Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d'ingénieur, pendant lesquelles il<br />
chante sous la baguette de <strong>La</strong>urence Equilbey au Jeune<br />
Chœur de Paris en 1996 - 1999, et un début de carrière<br />
chez ST Microelectronics à Grenoble, Matthieu se lance<br />
dans le chant à 26 ans en intégrant la classe de chant<br />
du CNR de Grenoble. Après une année de troisième<br />
cycle, pendant laquelle il aura l'occasion de participer à<br />
quelques master class (avec Françoise Masset, Jean-Paul<br />
Fouchécourt…), et de chanter en tant que soliste avec<br />
le chœur du CNR, il rentre au Centre de Musique<br />
Baroque de Versailles. Il développe alors sa connaissance<br />
du répertoire baroque sous la direction d'Olivier<br />
Schneebeli, et sa technique vocale dans la classe de<br />
Viviane Durand. Au cours <strong>des</strong> trois années passées à<br />
Versailles, il aura l'occasion de participer à de nombreuses<br />
productions : Médée de Charpentier sous la<br />
direction d'Hervé Niquet, L'anima del Filosofo de<br />
Haydn dirigé par Ton Koopman, et avec le chœur du<br />
CMBV dans <strong>des</strong> répertoires tels : un programme autour<br />
<strong>des</strong> opéras de Lully, trois histoires sacrées de<br />
Charpentier, Le vœu de Louis XIII (autour d'une messe<br />
de N. Formé, et de motets de Bouzignac, et<br />
Moulinié)… et de contribuer aux nombreux enregistrements<br />
réalisés par la maîtrise au cours de son cursus.<br />
Il a déjà participé à <strong>des</strong> productions dans <strong>des</strong> ensembles<br />
tels que Le Concert Spirituel dirigé par Hervé<br />
Niquet, Les Musiciens du Paradis sous la direction<br />
d'Alain Buet, ou encore l'ensemble Melisme(s) dirigé<br />
par Gildas Pungier.<br />
Nicolas Achten, baryton (ténor II)<br />
* 2005 : session Hasse, Les pélerins au Sépulcre, sous la<br />
direction de Gérard Lesne<br />
Né à Bruxelles en 1985, Nicolas Achten étudie le chant<br />
(avec Marcel Vanaud et Annie Frantz, puis Lena<br />
Lootens), le luth (Philippe Malfeyt) et le clavecin<br />
(Frederick Haas) aux conservatoires royaux de<br />
Bruxelles. Il participe à diverses masterclasses avec<br />
Andréas Scholl, Greta De Reyghere, Emma Kirkby,<br />
Stephen Salters, Udo Reineman… Il a chanté ou joué<br />
sous la direction de chefs renommés (Sigiswald<br />
Kuijken, Peter Van Heygen, Jean Tubéry, Jean-Claude<br />
Malgoire, Paul Dombrecht, Christina Pluhar, Christophe<br />
Rousset…), et au sein de divers ensembles dont le<br />
Chœur de Chambre de Namur, L'Arpeggiata, <strong>La</strong> Petite<br />
Bande, Akademia. Sa pratique musicale va de la<br />
musique Renaissance à la musique contemporaine,<br />
avec un intérêt particulier pour la musique italienne du<br />
XVII e siècle, répertoire qu'il chante en s'accompagnant<br />
au théorbe ou à l'archiluth au sein de son ensemble<br />
Scherzi Musicali ; il a également dirigé cet ensemble<br />
dans <strong>des</strong> opéras tels que Dido & Aeneas de Henry<br />
Purcell et Venus & Adonis de John Blow. Nicolas<br />
Achten a chanté pour l'enregistrement de <strong>La</strong><br />
Rappresentazione di Anima e di Corpo de Cavalieri<br />
avec L'Arpeggiata. On vient de l'entendre récemment<br />
comme soliste avec l'ensemble Ausonia, la Fenice (les<br />
Vêpres et Orfeo de Monteverdi) ou les Talens Lyriques<br />
(Scylla et Glaucus de Leclair).<br />
David Witczak, baryton (ténor II)<br />
Après <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de clarinette, il développe son intérêt<br />
pour la musique vocale dès l'âge de dix ans en<br />
intégrant une maîtrise de garçons de la région lilloise.<br />
Il rentre au C.N.R. de Lille en 2002. Il y travaille en tant<br />
que baryton avec Philippe Balloy puis Françoise<br />
Semellaz. Il y est aussi initié au répertoire baroque<br />
auprès de Dominique Vasseur. En 2004 il participe<br />
comme choriste dans plusieurs productions à l'Atelier<br />
lyrique de Tourcoing (Le Nozze di Figaro et Idomeneo<br />
de W.-A. Mozart, Idoménée de A. Campra) sous la<br />
direction de Jean-Claude Malgoire. Aujourd'hui âgé de<br />
23 ans, il continue ses étu<strong>des</strong> musicales au sein de la<br />
Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles<br />
(technique vocale avec Gaël de Kerret), dirigée par<br />
Olivier Schneebeli, où il a l'occasion d'apparaître en<br />
tant que soliste (rôle de David dans Mors Saülis et<br />
Jonathae de M.-A. Charpentier, Grands motets de J.-C.<br />
de Mondonville,...). Il se produit en soliste avec le<br />
Capriccio Français (Te Deum, Messe <strong>des</strong> Trépassés de<br />
M.-A. Charpentier), l'orchestre universitaire de<br />
Clermont-Ferrand (cantate Ich habe genug de J.-S.<br />
Bach), l'orchestre de chambre baroque de l'Yonne<br />
(Grands motets de J.-C. de Mondonville).<br />
33 |
En 2005-2006, il participe au projet sur la Polyphonie<br />
flamande en Italie au XV e siècle à Royaumont avec la<br />
Cappella Pratensis. Après avoir obtenu son D.E.M en<br />
Musique Ancienne à Versailles, il poursuit ses étu<strong>des</strong><br />
musicales au Conservatoire d’Amsterdam auprès de<br />
David Wilson Johnson.<br />
Arnaud Marzorati, baryton<br />
Arnaud Marzorati débute le chant au sein de la maîtrise<br />
du Centre de Musique Baroque de Versailles auprès de<br />
James Bowman, Noël Lee, Martin Isepp et Sena Jurinac.<br />
Il obtient par la suite un Premier Prix de Chant au<br />
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.<br />
Son répertoire s’étend de la musique baroque à la<br />
création contemporaine : il est Figaro dans Il Barbiere<br />
di Siviglia de Rossini au Festival de Saint-Céré puis à<br />
l’atelier de l’opéra de Lyon, Papageno dans Die<br />
Zauberflöte de Mozart à l’Opéra d’Avignon, Malatesta<br />
dans Don Pasquale de Donizetti à l’Opéra de Rennes,<br />
Masetto dans Don Giovanni de Mozart à l’Opéra<br />
d’Avignon, Marullo dans Rigoletto de Verdi et un<br />
député flamand dans Don Carlo aux Chorégies<br />
d’Orange, Robinson dans Il Matrimonio segreto de<br />
Cimarosa et Sganarelle dans le Médecin Malgré Lui de<br />
Gounod. Il enregistre <strong>des</strong> cantates de Boismortier et<br />
Dornel, <strong>des</strong> opéras de Lully et de Delalande avec les<br />
ensembles Les Fêtes Vénitiennes et la Simphonie du<br />
Marais, <strong>des</strong> Grands Motets Versaillais de Desmarest et<br />
<strong>des</strong> Motets de Couperin avec les Arts Florissants, <strong>des</strong><br />
Airs de Cour de Boesset et de Tessier avec le Poème<br />
Harmonique, le Te Deum de Charpentier avec le<br />
Parlement de Musique….Il chante régulièrement avec<br />
<strong>des</strong> ensembles tels que les Talens Lyriques de<br />
Christophe Rousset, Il Seminario Musicale de Gérard<br />
Lesne, Les Arts Florissants de William Christie, Le<br />
Poème Harmonique de Vincent Dumestre. Il se produit<br />
dans <strong>des</strong> créations contemporaines comme l’Homme<br />
qui titubait dans la Guerre d’Isabelle Aboulker avec<br />
l’Orchestre de Picardie sous la direction d’Edmond<br />
Colomer, Alfred, Alfred de Donatoni sous la direction<br />
de Ed Spanjaard, Omblime ou le Volcan à l’envers<br />
d’Ahmed Essyad sous la direction de Dominique My<br />
avec les Percussions de Strasbourg et l’Ensemble<br />
Orchestral de Radio-France, Pathelin dans <strong>La</strong> farce de<br />
Maître Pathelin de H. Barraud à l’Opéra Studio de<br />
Lyon, le Balcon de et sous la direction de Peter Etvös<br />
au Festival d’Aix en Provence et à l’Opéra de<br />
Toulouse…. Il a dernièrement enregistré un CD avec la<br />
soprano Gersende Florens et le pianiste Marcus Price,<br />
de mélodies de Jacques Prévert et Joseph Kosma, sorti<br />
sous le label Alpha Productions.<br />
Il a pour projets en 2007, <strong>des</strong> récitals avec piano et<br />
| 34<br />
harmonium autour <strong>des</strong> mélodies de Béranger à l’Opéra<br />
de Lille et à la Péniche Opéra.<br />
Il participera aux reprises du Bourgeois Gentilhomme<br />
de Lully et Molière avec le Poème Harmonique et à la<br />
tournée d’un opéra sacré de Marazzoli : <strong>La</strong> Vita<br />
Humana. Avec le ténor Jean François Novelli, il a enregistré<br />
<strong>des</strong> cantates de Stuck sur le thème de la jalousie<br />
qui sortiront en avril 2007.<br />
Jan Jeroen Bredewold, basse<br />
Après avoir étudié l’orgue et le piano, Jan Jeroen<br />
Bredewold s’est intéressé dans les années 1990 au<br />
chant et à la direction de chœur. En 1997, il obtient un<br />
diplôme de fin d’étu<strong>des</strong> au conservatoire de musique<br />
de Zwolle, et continue de travailler sa voix avec Jelle<br />
Draijer, baryton basse au Nederlands Kamerkoor.<br />
Parallèlement à la direction de plusieurs ensembles<br />
vocaux, passionné par la pédagogie du chant, Jan<br />
Jeroen fonde, en 2000, une école de chant à<br />
Groningen. Il est alors lui-même chanteur dans le<br />
chœur de chambre professionnel Capella Frisiae.<br />
En 2004, Jan Jeroen s’installe en France comme chanteur<br />
et professeur de chant.<br />
Pendant le festival d’Avignon de 2005 il se produit<br />
dans une pièce de théâtre mêlée de musique contemporaine<br />
sur un livret inédit de Guillaume Apollinaire.<br />
Aujourd’hui, Jan Jeroen est professeur de chant à<br />
l’école de théâtre l’Eponyme à Paris et chante au sein<br />
de plusieurs formations professionnelles à Paris et en<br />
province dont l’ensemble Kerylos qui se consacre à la<br />
reconstruction et l’interprétation <strong>des</strong> partitions vocales<br />
et instrumentales de l’antiquité grecque et romaine et<br />
le chœur de l’Opéra de Rouen.<br />
Pour la saison 2006 – 2007, il chantera notamment<br />
comme choriste dans <strong>La</strong> Vita Humana de Marazolli,<br />
avec Le Poème Harmonique sous la direction de<br />
Vincent Dumestre et il se produira dans le rôle de<br />
Sarastro dans une adaptation de <strong>La</strong> Flûte enchantée de<br />
Jean Hervé Apperé avec Comédiens et Compagnie.
P AGE FRANCE FESTIVALS<br />
35 |
LA FONDATION ROYAUMONT EST MEMBRE DE<br />
L'ASSOCIATION DES CENTRES CULTURELS DE RENCONTRE<br />
Un centre culturel de rencontre, c'est :<br />
- un monument historique, sa réhabilitation, sa mise en valeur<br />
- une activité de production intellectuelle et artistique<br />
- une capacité d'accueil et de service<br />
L'association regroupe aujourd'hui 35 Centres Culturels de Rencontre en Europe dont 14 centres en France.<br />
Pour plus d'informations : T +33 (0)1 53 34 97 00 / F +33 (0)1 53 34 97 09<br />
e-mail : info@accr-europe.org / http://www.accr-europe.org/<br />
Allemagne<br />
<strong>La</strong>ndkunstleben, 15518 Buchholz<br />
Schloss Bröllin, International Theatre Research Location , 17309 Fahrenwalde<br />
Schloss Solitude, Akademie Schloss Solitude, 70197 Stuttgart<br />
Schloss Plüschow, Mecklenburgisches Künstlerhaus, Am Park 6, 23936 Plüschow<br />
Belgique<br />
Abbaye de la Paix-Dieu, Centre de perfectionnement aux métiers du Patrimoine, 4540 Amay<br />
Grand-Hornu, Grand-Hornu Images, 7301 Hornu<br />
<strong>La</strong>ndcommanderij Alden Biesen, Centre Culturel de la Communauté Flamande de Belgique, 3740 Bilsen, Rijkhhoven<br />
Canada<br />
Domaine Forget, Sainte-Irénée, Québec<br />
Espagne<br />
Monasterio Santa Maria <strong>La</strong> Real, 34800 Palencia<br />
Finlande<br />
Suomenlinna, The Governing Body Of Suomenlinna, 00190 Helsinki<br />
France<br />
Abbaye aux Dames, Centre de recherche et de pratique musicales, 17104 Saintes Cedex<br />
Abbaye de Fontevraud, Centre Culturel de l'Ouest, 49590 Fontevraud-l'Abbaye<br />
Abbaye d'Ardenne, Institut Mémoires de l'Edition Contemporaine, 14280 St-Germain-<strong>La</strong>-Blanche Herbe<br />
Abbaye d'Ambronay, 01500 Ambronay<br />
Abbaye de Royaumont, Fondation Royaumont, 95270 Asnières-sur-Oise<br />
<strong>La</strong> Chartreuse, Centre National <strong>des</strong> Ecritures du Spectacle, 30404 Villeneuve les Avignon Cedex<br />
Château du Grand-Jardin, Association du Grand-Jardin, 52300 Joinville-Sur-Marne<br />
Château de <strong>La</strong>-Borie-En-Limousin, Centre Européen de Rencontre, 87110 Solignac<br />
Corderie Royale, Centre International de la Mer, 17303 Rochefort sur Mer<br />
Couvent de <strong>La</strong> Tourette, Centre Culturel de <strong>La</strong> Tourette, 69591 L'Arbresle Cedex<br />
Domaine de Kerguehennec, Centre d'art contemporain, 56500 Bignan<br />
Domaine de Fond St-Jacques, Centre <strong>des</strong> cultures et <strong>des</strong> arts de la Caraïbe, 97230 Ste Marie, Martinique<br />
Moulin d'Andé, Centre <strong>des</strong> Ecritures Cinématographiques (Céci), 27430 Andé<br />
Saline Royale d'Arc-et-Senans, Institut Claude-Nicolas Ledoux, 25610 Arc-et-Senans<br />
Hongrie<br />
Fehervarcsurgo Kastely, Fondation Joseph Karolyi, 75007 Paris<br />
Petröfi u.2, H-8052 Fehervarcsurgo<br />
Monostori Erod Komarom, Fort historique Monostor, 2900 Komarom Dunapart 1. PF 18 Magyarorszag<br />
Italie<br />
L'hospitale, 42048 Rubiera (Reggio Emilia)<br />
Teatro Potlach, Via Santa Maria in Castello, 10, 02032 Fara Sabina<br />
Pologne<br />
Malopolski Instytut Kultury, 31-008 Krakow<br />
Zamek Ujazdowski, Centrum Sztuki Wspolczesnej, 00461 Warszawa<br />
Portugal<br />
Casa de Mateus, Fundaçao Casa de Mateus, 5000 Vila Real<br />
Centro National de Cultura, 1200 Lisboa<br />
Convento de Arrabida, Fundaçao Oriente, 1269-065 Lisboa<br />
Palacio Fronteira, Fundaçao das casas de Fronteira e Alorna, 1500 Lisboa<br />
Royaume-Uni<br />
Hospitalfield House, Arboarth, Angus, DD11 2NH, Scotland<br />
| 36
page telerama<br />
37 |
LA FONDATION ROYAUMONT<br />
<strong>La</strong> Fondation Royaumont (Goüin-<strong>La</strong>ng) pour le progrès <strong>des</strong> Sciences de l'Homme a été créée en 1964 par un couple<br />
de mécènes, Henry et Isabel Goüin. Elle est propriétaire de l'abbaye de Royaumont dans laquelle elle est installée.<br />
Un projet contemporain :<br />
le projet de la Fondation aujourd'hui donne priorité aux programmes de recherche, de formation professionnelle<br />
et de création, c'est-à-dire à toutes les actions favorisant l'élaboration et la maturation d'une œuvre artistique.<br />
Il affirme la vocation de l'abbaye de Royaumont d'être un lieu de travail et d'expérimentation au service<br />
<strong>des</strong> artistes. Il s'agit d'accompagner le développement personnel de jeunes professionnels ou d'artistes en cours<br />
de carrière. Ce projet s'attache ainsi à associer de manière très concrète la réflexion à la pratique artistique.<br />
Le projet culturel de la Fondation est également fondé sur une politique de production : par le contrôle de<br />
toutes les étapes de réalisation d'un programme, depuis sa conception jusqu'à son exécution, elle permet à la<br />
Fondation de respecter les exigences artistiques qu'elle s'est fixées et d'assumer pleinement ses responsabilités.<br />
Le projet culturel de la Fondation se caractérise enfin par sa durée : les programmes mis en œuvre dans ce<br />
monument historique sont conçus dans une perspective de développement à long terme qui leur donne sens<br />
et efficacité. Ils répondent à la conviction qu'une véritable ambition culturelle a besoin de temps pour trouver<br />
sa pleine réalisation et qu'un monument historique ne serait qu'un décor en trompe-l'œil s'il se contentait<br />
d'héberger <strong>des</strong> événements ponctuels et éphémères.<br />
Un projet organisé en plusieurs pôles :<br />
la musique, avec <strong>des</strong> départements centrés sur la musique vocale, la musique contemporaine, la musique<br />
médiévale, les musiques orales et improvisées, et la présence d'ensembles en résidence permanente ou en<br />
résidence de projet ;<br />
la danse contemporaine, avec le Centre de recherche et de composition chorégraphiques et <strong>La</strong> compagnie de<br />
Susan Buirge ;<br />
un pôle pluridisciplinaire, le Grand atelier, invitant <strong>des</strong> créateurs de différentes disciplines à <strong>des</strong> expériences<br />
qui associent le mot, l'image, le geste et le son.<br />
Une diversité de publics :<br />
Royaumont s'est engagée dans une politique d'ouverture aux publics, afin de faire découvrir le projet culturel<br />
et le monument historique sous les formes les plus diversifiées et au public le plus large. C'est ainsi que la<br />
Fondation a mis en place :<br />
<strong>des</strong> activités de diffusion, concerts, spectacles, rencontres, tournées qui viennent compléter et prolonger ses<br />
programmes ;<br />
<strong>des</strong> actions <strong>des</strong>tinées à <strong>des</strong> nouveaux publics conçues en liaison étroite avec la programmation, ces actions qui<br />
associent <strong>des</strong> publics sans pratique culturelle préalable s'ouvrent également à l'expérimentation et à la création ;<br />
l'accueil d'associations, collectivités, entreprises... pour <strong>des</strong> séminaires résidentiels, journées d'étude ou pour<br />
<strong>des</strong> soirées exceptionnelles. Les milieux socio-économiques sont ainsi solidaires du projet de la Fondation. Le<br />
mécénat constitue la forme la plus accomplie de sa coopération avec les entreprises ;<br />
enfin, la Fondation met en valeur le patrimoine monumental et historique que constitue l'abbaye. <strong>La</strong> présence<br />
même sur le site <strong>des</strong> activités artistiques de la Fondation donne vie au monument, ouvert au public 365<br />
jours par an.<br />
LES CONCERTS DE LA SAISON MUSICALE ONT ÉTÉ PRODUITS<br />
P AR LES DÉPARTEMENTS DE LA FONDATION ROYAUMONT :<br />
Centre de la Voix, direction Anne-Françoise Le Guilliez<br />
Recherche et Interprétation <strong>des</strong> Musiques Médiévales, direction Anne-Françoise Le Guilliez<br />
Voix Nouvelles, direction artistique Marc Texier, administration Célia Cukier<br />
Musiques Orales et Improvisées, direction Frédéric Deval<br />
Centre de Recherche et de Composition chorégraphiques, direction artistique Susan Buirge,<br />
administration Carole Albanese<br />
Unité scénique, direction Catherine Kollen<br />
Grand atelier, direction collégiale<br />
| 38
L ’ASSOCIATION DES AMIS DE ROYAUMONT<br />
aux côtés de la Fondation Royaumont<br />
Etre Ami de Royaumont, c'est apporter <strong>des</strong> moyens supplémentaires à la Fondation afin qu'elle mène à bien ses<br />
projets culturels ; c'est aussi renforcer le lien que Royaumont veut entretenir avec ses publics, et contribuer à<br />
préserver l'indépendance de ce Centre culturel de rencontre.<br />
A quoi sert votre cotisation ?<br />
En 2006, les Amis de Royaumont décident d'apporter leur soutien à l'activité de la Fondation en attribuant <strong>des</strong><br />
bourses d'un montant de 1600 € aux jeunes artistes professionnels de moins de 26 ans participant aux programmes<br />
de formation, ainsi qu'aux artistes et aux chercheurs participant au Grand atelier. L'association vise ainsi à favoriser<br />
l'émergence d'une nouvelle génération de talents, interprètes et créateurs, et à stimuler la recherche en mêlant<br />
création artistique, processus d'écriture et démarches scientifiques.<br />
L'association a pu à ce jour accorder, pour 2006, 11 bourses à de jeunes chanteurs, instrumentistes, compositeurs,<br />
danseurs et vidéastes :<br />
Alice Coquart (22 ans, France), violoncelliste - Candida Bargetto (26 ans, Italie), soprano- Camille Delaforge<br />
(20 ans, France), claveciniste - Pauline Sabatier (24 ans, France), mezzo-soprano - Clément Dionet (22 ans, France),<br />
baryton - Pankaj Guglani (28 ans, Inde), danseur-chorégraphe - les duos Pär Frid (29 ans, Suède), vidéaste / Julien<br />
Tarride (27 ans, France), compositeur, et Claire-Mélanie Sinnhuber (32 ans, France-Suisse), compositrice / Emilie<br />
Aussel (26 ans, France), vidéaste.<br />
L'association s'engage en 2006 à parrainer ces artistes à hauteur de 32 000 €. Mais elle souhaiterait encore<br />
pouvoir délivrer 9 bourses supplémentaires : elle a donc plus que jamais besoin de votre soutien ! *<br />
* Grâce à la loi du 1er août 2003, vous bénéficiez de 66% de réduction d'impôts sur le montant de votre don - dans la limite<br />
de 20% de votre revenu imposable : n'hésitez plus à rejoindre l'association !<br />
Contacts<br />
Sophie Ferreira Ombeline Eloy site : www.royaumont.com<br />
(particuliers) (entreprises) direction@royaumont.com<br />
tél. 01 30 35 59 85 tél. 01 30 35 59 80 Abbaye de Royaumont<br />
fax. 01 30 35 58 04 fax. 01 30 35 58 04 95270 Asnières-sur-Oise<br />
Si vous désirez adhérer, veuillez retourner ce bulletin complété à :<br />
Association <strong>des</strong> amis de Royaumont, Fondation Royaumont - 95270 Asnières-sur-Oise<br />
Vous pouvez bénéficier, grâce à l'adhésion "duo" (adhésion valable pour toute inscription de deux personnes<br />
justifiant de la même adresse), d'une réduction de 25 % sur la seconde adhésion (valable uniquement pour les<br />
membres adhérents, de soutien et bienfaiteurs).<br />
Je soussigné(e) :<br />
adhérent adhérent duo<br />
o M. / o Mme / o Melle o M. / o Mme / o Melle<br />
Nom : .......................................................................... Nom : ..........................................................................<br />
Prénom : .................................................................... Prénom : ....................................................................<br />
Adresse : N°................................................. Rue : ...............................................................................................<br />
Code postal : ..................................Ville : ...........................................................................................................<br />
Tél. : ...................................................... e-mail : ................................................................................................<br />
déclare :<br />
› o adhérer › o renouveler mon adhésion<br />
à l'association <strong>des</strong> amis de Royaumont pour 2006<br />
adhérent adhérent duo<br />
o Etudiant 12 €<br />
o Adhérent 25 € 19 €<br />
o Soutien 40 € 30 €<br />
o Bienfaiteur 100 € 75 €<br />
o Mécène individuel, à partir de 300 €<br />
o Association et organisme sans but lucratif 50 €<br />
o Entreprise en séminaire 100 €<br />
o Entreprise mécène 1600 €<br />
Joindre un chèque bancaire à l'ordre <strong>des</strong> Amis de Royaumont.<br />
Une carte d'adhérent ainsi qu'un reçu de la cotisation vous sera envoyé par retour.<br />
Date :……………………………. Signature …………………………..
LES PROCHAINS CONCERTS<br />
LES TOURMENTS DE L’ÂME<br />
samedi 7 octobre<br />
14h30 : café-débat : Marc-Antoine Charpentier,<br />
un architecte du mot<br />
16h : <strong>La</strong> Cantate : de Monteclair à Jacquet de la Guerre<br />
18h : Cantates françaises autour de Charpentier<br />
21h : Marc-Antoine Charpentier : Orphée <strong>des</strong>cendant<br />
aux enfers<br />
LA LUMIÈRE DES FLAMANDS<br />
dimanche 8 octobre<br />
16h : Bernard Ycart et Alexandre Agricola :<br />
Les <strong>La</strong>mentations de Jérémie<br />
18h : Heinrich Isaac : Messe italienne<br />
BALLAKÉ SISSOKO : PORTRAIT EN<br />
2 TEMPS 3 MOUVEMENTS<br />
samedi 14 octobre<br />
16h : café-débat: Les voisins oubliés<br />
17h30 : Les trésors vivants se font la malle<br />
21h : Baagal- Safrea<br />
dimanche 15 octobre<br />
15h30 : Ballaké, tel qu’en lui-même<br />
ROYAUMES UNIS D’ASIE ET<br />
D’OCCIDENT II<br />
dimanche 15 octobre<br />
17h30 : Percussions de Strasbourg<br />
POUR RÉSERVER<br />
Par téléphone : 01 34 68 05 50<br />
du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h<br />
Télépaiement possible par carte bancaire. Attention,<br />
les places ne sont définitivement réservées qu’à la<br />
réception du règlement par chèque. Celui-ci doit être<br />
reçu au plus tard 4 jours après la date de réservation<br />
téléphonique.<br />
Dans les Fnac : Cergy, Paris, 3615 Fnac<br />
Par internet : www.fnac.fr - www.concertclassic.com<br />
Attention : pas de possibilités d'abonnement par internet,<br />
billets Fnac et Concertclassic à échanger au contrôle 1/2<br />
heure avant le concert.<br />
SE RESTAURER<br />
Le bar-salon de thé situé dans l’abbaye propose une<br />
formule de restauration légère (sans réservation).Tous<br />
les jours de concerts, Royaumont propose <strong>des</strong> repas préparés<br />
par Bruno Pillon, Chef cuisinier de la Fondation. Cette<br />
année, une nouvelle formule est proposée aux spectateurs.<br />
Aux dîners servis dans la galerie nord, les samedis<br />
entre les concerts, s’ajoutent les buffets, spécialement préparés<br />
les dimanches en fin d’après-midi, pour ceux qui<br />
voudraient terminer tranquillement le week-end et, à leur<br />
rythme, goûter encore un peu au charme <strong>des</strong> lieux.<br />
Les réservations pour les repas sont closes cinq jours avant<br />
la date du repas. Réservation au 01 34 68 05 50<br />
| 40<br />
L’ABBAYE AUX ENFANTS<br />
Chaque week-end de la Saison musicale, Royaumont propose<br />
aux plus jeunes la découverte de pratiques culturelles<br />
souvent inconnues pour eux. Ces ateliers sont le fruit de la<br />
complicité entre Royaumont et les artistes de haut niveau<br />
qui y travaillent. En s’appuyant sur la richesse du monument,<br />
L’abbaye aux enfants veut ouvrir les jeunes à <strong>des</strong><br />
horizons culturels différents, leur faire partager un<br />
moment d’exception avec un artiste, et leur donner envie<br />
d’en savoir plus...<br />
LES PROCHAINS ATELIERS<br />
7 octobre : Danser au son du violon<br />
avec Irène Ginger, danseuse baroque et Céline Martel,<br />
violoniste<br />
8 octobre : Le jongleur et le chevalier<br />
avec Guillaume Edé, comédien et chanteur et Jérôme<br />
Crunelle,viéliste<br />
14 octobre : l’improvisation musicale<br />
avec Sophie Agnel, pianiste et Jean-Luc Ponthieux,<br />
contrebassiste<br />
15 octobre : percussions maliennes<br />
avec Mamadou Sako, percussionniste<br />
Sur réservation uniquement au 01 34 68 05 50<br />
Avec le soutien de la Fondation d’Entreprise RATP pour<br />
la Citoyenneté et de la Caisse <strong>des</strong> Dépôts<br />
VISITE DE L’ABBAYE<br />
Les billets de concert donnent droit à la visite de<br />
l’abbaye les jours de concerts.<br />
Visites guidées le week-end : samedi, 14h30, 15h30,<br />
16h30, dimanche, 11h45, 14h30, 15h45, 17h<br />
LA LIBRAIRIE<br />
A l’entrée du parc de l’abbaye, la librairie-boutique est<br />
riche d’un fond de plus de 4000 titres : livres d’art,<br />
d’histoire, livres pour la jeunesse, romans... On y trouve<br />
également un rayon avec une sélection d’ouvrages liés<br />
au jardin ainsi que <strong>des</strong> CD et coffrets en relation avec<br />
la programmation <strong>des</strong> concerts.... Elle est ouverte tous<br />
les jours de la semaine de 10h à 18h et les jours de<br />
concerts : le samedi de 10h à 21h et le dimanche de<br />
10h à la fin du concert.