Jacques Malaterre Directeur artistique et réalisateur “Des émotions qu’on n’oublie jamais” Après son plongeon dans la préhistoire (L’Odyssée de l’espèce, Homo Sapiens et Le Sacre de l’homme), Jacques Malaterre fait un nouveau voyage dans le temps à la rencontre d’un roi qui a marqué des générations entières : Henri <strong>IV</strong>. Immersion dans une époque de grands troubles, dans une journée fatidique où le roi est assassiné par un fanatique, le tristement célèbre Ravaillac. “Mon Henri <strong>IV</strong> ressemble au vôtre”, une phrase que Jacques Malaterre n’est pas prêt d’oublier. Janine Garrisson, historienne et spécialiste de Henri <strong>IV</strong>, le remercie de redonner vie à un personnage populaire et atypique qu’elle étudie depuis de nombreuses années. Son travail acharné de réalisateur a porté ses fruits. Le tournage, minutieusement préparé, s’est déroulé dans les décors somptueux du château de Fontainebleau. Jacques Malaterre évolue avec aisance dans l’univers à la fois royal et rural d’ Henri <strong>IV</strong>. Avec le producteur, Frédéric Fougea, il a suivi pendant plus d’un an l’écriture du scénario. “Trouver la saveur, le rythme, la façon de parler était une gageure, on le voulait populaire sans être outrancier”. Une exigence qui s’applique aussi au traitement des personnages qu’ils soient amis, ennemis du roi ou encore intrigants. Les acteurs, coachés et couvés par le réalisateur, se sont donnés corps et âme à ces personnages qui, de près ou de loin, ont joué un rôle dans la vie du roi. Une importante recherche iconographique a permis de restituer les costumes et les coiffures du XVII e siècle et les comédiens ont vécu naturellement cette époque. Les sources Un naturel dont le secret réside pour le réalisateur dans les répétitions. Henri <strong>IV</strong> fait partie d’une collection, Ce jour-là tout a changé, dont Jacques Malaterre est directeur artistique : “Il est important, rappelle-t-il, de parler de collection et non de série parce qu’il n’y a pas de personnage récurrent, ni de lieu et d’époque récurrents”. Jacques Malaterre s’est donné les moyens de parvenir à une œuvre originale sur un épisode historique qui a effectivement fait basculer l’Histoire. Cette originalité réside dans une nouvelle conception fi lmique du documentaire-fi ction, avec des codes visuels et scénaristiques modernes, “une manière très nouvelle de raconter dont chaque réalisateur de la collection devra s’imprégner”. Les fi lms de la collection sont construits de la même manière : un teaser en début de fi lm, une journée racontée heure par heure, des fl ash-back pour comprendre le cheminement de la situation qui nous est présentée, un épilogue sur la destinée de chaque personnage et une scène emblématique qui défi nit le personnage principal. Le documentaire-fi ction est appuyé par deux voix-off. Peu présentes, elles ont pourtant le mérite de donner une vision objective et subjective du fi lm : l’une d’elles refl étant les réfl exions du personnage, “on connaît ses troubles, ses doutes, tout ce qui l’habite”. Des codes propres à la collection qui reviendront dans les épisodes suivants dont L’Evasion de Louis XVI et Le Sacre de Charlemagne. L’auteur s’est appuyé sur des ouvrages de référence et sur l’enquête qui a suivi le meurtre d’Henri <strong>IV</strong> afi n de reconstituer la dernière journée du monarque et de Ravaillac. Ces informations proviennent en particulier de “Henri <strong>IV</strong>, le Roi de la paix” et “Ravaillac” de Janine Garrisson, “Les Dames du Vert-Galant” de Michel de Decker, “Henri <strong>IV</strong>, les Rois qui ont fait la <strong>France</strong>” de l’académicien Georges Bordonove.