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L'Exposition de Cologne (1978) a situé les Têtes Rondes entre 7000<br />
et 5000 B.C.<br />
En 1983, A.Muzzolini admet l'antériorité des "Martiens primitifs",<br />
considère les "Grands dieux" comme archaïques, pense que les Têtes Rondes<br />
ont connu la domestication et doute (à tort selon moi) que les peintures<br />
précitées de G.Bailloud aient un rapport avec ce groupe.<br />
Autres peintures du Tassili-n-Ajjer<br />
Revenons maintenant au Tassili (fig. 81). En 1955, J.Tschudi publia<br />
les deux gazelles nO 1 à encolure spiralée, illustrant le trait culturel<br />
dit des animaux entrecroisés et fusionnés, et le beau couple zoocéphale<br />
nO 2 dont l'archer décoche une flèche à tranchant transversal.<br />
Le nO 3 est un dessin que j'ai fait d'après la photographie prise à<br />
Tin Tarleften (ouest de lherir) par J.Kunz, publiée en 1979 (53). Il<br />
s'agit d'une file irrégulièrement usée de neufs archers se déplaçant de<br />
gauche à droite, brandissant leur arme au dessus de leur tête dans un<br />
geste d'apparence triomphant. Ils portent des pagnes de peau dont la<br />
queue pend derrière eux. La plupart des têtes sont détériorées ; on<br />
constate cependant que le deuxième sujet à partir de la droite a une fine<br />
tête d'antilope analogue à celles des neuf danseurs peints à Mosseï au<br />
Tibesti oriental (cf. fig. 77). La parade de porteurs d'armes courbes,<br />
gravée à Bardaï (cf. 68b), probab'lement postérieure, relève de la même<br />
conception. On doit également à J.Kunz le zoomorphe nO 4 à souple<br />
encolure d'antilope chevaline retournée vers le dos (53) ; on note sa<br />
queue et sa "main" à griffe.<br />
Le reste de la figure est occupe par une sélection de mes relevés de<br />
personnages appartenant à des groupes anciens, porteurs de traits<br />
culturels. De Tin Tazarift provient le grand sujet nO 5 (H = 1,20 m) à<br />
l'accoutrement animal, donné précédemment par D.Lajoux. Exposé en surélévation<br />
sur une paroi en léger encorbellement et traité en teinte plate<br />
brune, il m'impressionna par sa tête rayée de félin, de sorte que je l'ai<br />
surnommé "le chat botté". Derrière sa tête pend une sorte de "crinière"<br />
assez volumineuse et son corps souple à taille très fine est pouvu d'une<br />
grande queue triangulaire coupée droit. Je suis tentée de rattacher aux<br />
Têtes rondes cette composition singulière à laqueIle j'attribuerais un<br />
sens cérémoniel ou rituel. Le nO 6 est zoomorphe (25 cm) peint à Sefar,<br />
au corps massif partiellement pourvu de larges rayures espacées. J'ai<br />
détaché d'une scène énigmatique de Jabbaren l'archer à bec nO 7 (50 cm) à<br />
tête en partie effacée, également massif, dont le corps brun est cerné<br />
d'un trait rouge orange comme son arc. Enfin, d'un genre très différent<br />
est le chasseur linéaire nO 8, naturaliste, longiligne, de type europoïde<br />
d'époque bovidienne, vêtu d'un pagne, courbé en marche d'approche.<br />
D'autres figurations humaines, zoocéphales ou sous des peaux de<br />
bêtes, d'époque pastorale parfois tardive, seront examinées dans le<br />
tome Il de cet ouvrage.<br />
L'examen global, complémentaire au Mémoire de 1980, des peintures<br />
les plus anciennes -comme des gravures- du <strong>Sahara</strong> centre-oriental,<br />
matérialise l'appartenance de ces oeuvres à la culture des Chasseurs.<br />
Le dernier stade de ma prospection dans les "blancs" de la recherche<br />
me conduit au Hoggar.