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À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Blocnotes<br />
N°44 Juillet 2008<br />
Degré Journal d’information<br />
de la Compagnie Parisienne<br />
de Chauffage Urbain<br />
À la une > L’art investit le 104<br />
Repère<br />
> Agrocombustibles:<br />
la sagesse de CPCU<br />
Page 4<br />
Page 3<br />
Dossier<br />
> Ingénieurs, techniciens :<br />
la stratégie de CPCU<br />
Degré CPCU - Janvier 2008 numéro 43<br />
Page 8
Édito<br />
2 / 3<br />
Nous sommes clairement entrés dans une transition industrielle bâtie autour d’une<br />
économie plus circulaire et économe dans les ressour<strong>ce</strong>s de la planète, en particulier<br />
sur le stock d’énergie fossile. Par son positionnement industriel unique au cœur de<br />
la ville, CPCU esquisse les contours de <strong>ce</strong>tte transformation : d’abord dans la valorisation<br />
des énergies de proximité, fatales, biomasse ou géothermie, mais aussi en se<br />
renforçant avec de nouveaux talents et des compéten<strong>ce</strong>s énergétiques élargies. Un<br />
cocktail riche d’ambition et de promesses qui se construisent sur le Développement<br />
Durable.<br />
À la une PAGE 3<br />
L’art investit le 104<br />
Repères PAGE 4<br />
Agrocombustibles : la sagesse de CPCU<br />
Mise en perspective PAGE 6<br />
ICADE joue la carte du Développement Durable<br />
Dossier PAGE 8<br />
Ingénieurs, techniciens : la stratégie de CPCU<br />
Économie PAGE 12<br />
Ferrara, ville durable<br />
À propos PAGE 13<br />
Les grands travaux de CPCU<br />
Outils & Con<strong>ce</strong>pts PAGE 14<br />
GOP entre en jeu<br />
Sommaire<br />
Bloc-notes PAGE 15<br />
Lutè<strong>ce</strong>, le Grenelle de l’environnement, Boulogne et Via Seva<br />
Thierry Franck de Préaumont<br />
PDG de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain<br />
Degré 44<br />
CPCU, 185, rue de Bercy, 75579 Paris Cedex 12. Tél. : 01 44 68 68 68. www.cpcu.fr<br />
Directeur de la publication : Thierry Franck de Préaumont - Rédactri<strong>ce</strong> en chef : Marie-Fran<strong>ce</strong> Roy - Photos : I. Picarel, Icade, CPCU,<br />
Hachette Photos Presse - Photo de couverture : I. Picarel - Ont participé à <strong>ce</strong> numéro : Denis Penouel, Marie Brouder, Alain Guisnel,<br />
Muriel Chantecaille, Giuseppe Marsicano, Bertrand Albert, Philippe Guelf, Alain Sau, Thierry Boucher, François Audelan, Mohamed<br />
Zouaoui. Scriptal/Dommanget - Con<strong>ce</strong>ption/réalisation : Le Square, 01 45 06 56 44, www.lesquare.com
L’art investit le 104<br />
Lorsque en 1905 s’imposa la séparation<br />
de l’Église et de l’État, la République<br />
créa un Servi<strong>ce</strong> municipal des pompes<br />
funèbres afi n que tout le monde (sauf<br />
les suicidés) ait droit à une cérémonie<br />
funèbre… Même les femmes divorcées,<br />
qui <strong>ce</strong>pendant ne devaient être inhumées<br />
que de nuit ! Les Pompes<br />
Funèbres de Paris s’installèrent tout<br />
naturellement dans les bâtiments<br />
dédiés, commandés par le diocèse en<br />
1873, à l’architecte Delebarre de Bay -<br />
un proche de Baltard.<br />
L’usine à deuil<br />
Les Parisiens avaient rapidement baptisé<br />
<strong>ce</strong> lieu l’usine à deuil et l’image<br />
n’était pas ex<strong>ce</strong>ssive : des dizaines de<br />
corps de métiers (jusqu’à 1 400 employés)<br />
s’y activaient à longueur de<br />
journée. Il y avait des menuisiers pour<br />
fabriquer les <strong>ce</strong>rcueils, des brodeuses<br />
pour personnaliser les catafalques,<br />
des tendeurs pour poser les tentures<br />
funéraires (obligatoires jusqu’en 1980),<br />
des palefreniers pour les chevaux et<br />
des conducteurs pour les corbillards<br />
(puis, plus tard, des mécaniciens), des<br />
carossiers, des maçons, des porteurs et<br />
même des plombiers, pour les <strong>ce</strong>rcueils<br />
plombés ! Plus de <strong>ce</strong>nt convois quittaient<br />
quotidiennement les grandes halles du<br />
104 de la rue d’Aubervilliers.<br />
Une renaissan<strong>ce</strong><br />
Une loi de 1993 ayant mis fi n au mono-<br />
pole des Pompes Funèbres de Paris,<br />
l’activité <strong>ce</strong>ssa en 1997. Un superbe<br />
projet culturel a sauvé de l’oubli <strong>ce</strong>tte<br />
« cité industrielle » à l’architecture si<br />
typique du XIX e siècle, la transformant<br />
en lieu de création artistique international<br />
: le 104. Le budget de <strong>ce</strong>tte<br />
entreprise audacieuse dépasse <strong>ce</strong>nt<br />
millions d’euros.<br />
On y attend près de deux <strong>ce</strong>nts créateurs.<br />
Arts plastiques, design, musique,<br />
écriture, spectacle, mode, tous les<br />
champs de la créativité y seront<br />
accueillis. Ils bénéfi cieront de quelque<br />
26 000 m 2 de plateaux, pour s’exprimer.<br />
Les bâtiments abriteront également des<br />
bureaux de production, des salles de<br />
formation, des aires de stockage et deux<br />
salles (200 et 400 pla<strong>ce</strong>s) de « diffusion »<br />
implantées dans les anciennes écuries.<br />
Trois festivals présentant les œuvres<br />
produites rythmeront le cours de<br />
l’année.<br />
Ses con<strong>ce</strong>pteurs ont voulu que « la dynamique<br />
artistique y bouscule les frontières<br />
entre les arts et les publics ».<br />
5 000 visiteurs devraient pouvoir se<br />
croiser quotidiennement dans <strong>ce</strong> lieu<br />
qui est appelé à devenir un des pôles<br />
culturels majeurs de la capitale.<br />
CPCU est, comme bien souvent, dans<br />
les coulisses de <strong>ce</strong>tte réalisation. La<br />
puissan<strong>ce</strong> souscrite de 2,4 MW assurera<br />
le confort tant des créateurs que des<br />
amateurs d’art contemporain.<br />
À la une !<br />
Situé entre la pla<strong>ce</strong> de Stalingrad et le parc de la Villette, le « 104 » de la rue d’Aubervilliers (XIX e arrondissement)<br />
qui abritait les Pompes Funèbres municipales devient un pôle d’ex<strong>ce</strong>ption de la création artistique.<br />
I. Picarel<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
Claudius Thiriet<br />
Agrocombustibles :<br />
la sagesse de CPCU<br />
Parallèlement à la géothermie et à la valorisation des déchets, CPCU poursuit la piste des biocombustibles. Mais ses<br />
choix dans <strong>ce</strong> domaine répondent à des critères rigoureux qui écartent tout effet d’aubaine, phénomène de mode ou<br />
confl it d’usage.<br />
La crise pétrolière et les prises de<br />
conscien<strong>ce</strong> écologiques accélèrent la<br />
recherche d’alternatives. Substituer l’or<br />
vert (la biomasse) à l’or noir est apparu<br />
comme une solution miracle. Mais rapidement,<br />
il a fallu déchanter. Le bilan global<br />
des biocarburants ou biocombustibles est<br />
loin d’être positif. D’ailleurs, au terme<br />
« biocarburant » est désormais préféré<br />
<strong>ce</strong>lui d’agrocarburant, qui relativise sa<br />
qualité « bio », assimilée par le marketing<br />
à l’idée de respect de la nature et de<br />
l’environnement.<br />
Plusieurs familles d’agroénergie<br />
Un agrocarburant est un combustible<br />
dérivé de végétaux cultivés ou non. Il<br />
en existe quatre grandes familles.<br />
La première réunit les alcools (éthanol<br />
4 / 5<br />
et méthanol) qui proviennent de la<br />
fermentation de plantes sucrières (betterave,<br />
canne à sucre). Ces produits<br />
sont plutôt destinés aux véhicules.<br />
Ils peuvent s’utiliser purs, au prix d’une<br />
modifi cation des moteurs, ou sous<br />
forme d’ETBE (éthyl tertio butyl éther)<br />
et de MTBE (méthyl tertio butyl éther)<br />
résultant de la réaction de l’alcool sur<br />
l’isobutène, un produit issu du raffi nage<br />
du pétrole. Le blé, qui contient de<br />
l’amidon que l’on peut transformer en<br />
sucre, appartient aussi à <strong>ce</strong> groupe.<br />
Des plantes oléagineuses (colza et<br />
tournesol principalement), on tire les<br />
huiles pures et l’EMHV (ester méthylique<br />
d’huile végétale) qui provient de<br />
la réaction d’un acide gras en présen<strong>ce</strong><br />
d’alcool méthylique. Les premières<br />
peuvent être utilisées directement<br />
dans un moteur diesel, le second en<br />
mélange (de 5 à 30%) avec du gasoil,<br />
mais on peut aussi les injecter dans<br />
des chaudières.<br />
Il y a aussi le méthane, qui se dégage<br />
lors de la fermentation anaérobie (sans<br />
contact avec l’air) de toutes les matières<br />
organiques sous l’action de bactéries.<br />
On l’utilise pur sous forme gazeuse ou<br />
liquéfi ée, comme un gaz naturel.<br />
Enfi n, il y a le bois et les déchets, qu’ils<br />
soient domestiques (ordures ménagères),<br />
qu’ils proviennent de la production<br />
des agro carburants précités<br />
(tourteaux, pulpes, drèches) ou des<br />
activités industrielles (déchets banals<br />
des entreprises).
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
Une fausse « bonne idée » ?<br />
Un temps très en vogue, les agrocarburants<br />
issus de la culture n’ont donc<br />
soudainement plus la côte. L’Allemagne<br />
vient de mettre fi n à ses programmes dans<br />
<strong>ce</strong> domaine et l’Europe s’interroge. La<br />
crise alimentaire que connaissent plusieurs<br />
pays aux économies fragiles a<br />
ébranlé les <strong>ce</strong>rtitudes. Les terres mises<br />
en culture pour produire les végétaux<br />
destinés à produire de l’énergie réduisent<br />
les surfa<strong>ce</strong>s agricoles qui assurent les productions<br />
alimentaires. Les spéculateurs<br />
font le reste. Et <strong>ce</strong> phénomène risque de<br />
s’amplifi er, si l’on n’y prend garde. En effet,<br />
il a été calculé qu’en Fran<strong>ce</strong> par exemple,<br />
pour rempla<strong>ce</strong>r par de l’huile de colza les<br />
50 millions de tonnes de pétrole consommées<br />
annuellement par les transports, les<br />
cultures devraient recouvrir 86% du<br />
territoire national. Plus de 100 % même, si<br />
l’on tient compte de l’énergie (et des<br />
engrais) né<strong>ce</strong>ssaire pour transformer <strong>ce</strong>t<br />
oléagineux en carburant ou combustible !<br />
Même en se contentant de 10% de la<br />
consommation du seul secteur des transports<br />
il faudrait y consacrer plus d’un tiers<br />
des terres agricoles actuellement exploitées.<br />
On imagine facilement le danger pour<br />
un pays comme le Brésil… Et pour l’équilibre<br />
alimentaire mondial. De plus, le bilan<br />
écologique de la fabrication de <strong>ce</strong>s agrocarburants<br />
ou agrocombustibles est loin<br />
d’être positif.<br />
Mais faut-il pour autant tout abandonner ?<br />
CPCU et la biomasse<br />
La piste des agroénergies paraît totalement<br />
inadaptée aux besoins locaux de<br />
l’agglomération parisienne. Celle de la<br />
biomasse « non cultivée » demeure très<br />
intéressante pour un acteur majeur de la<br />
politique de lutte contre les pollutions aériennes<br />
et les dérèglements climatiques.<br />
L’énergie de CPCU, dont le réseau est l’un<br />
des plus grands au monde est issue, pour<br />
50 %, de l’incinération des déchets ménagers<br />
de la région parisienne. C’est unique<br />
à <strong>ce</strong>tte échelle et bientôt <strong>ce</strong> chiffre sera<br />
porté à 60 %. « Les déchets sont un gisement<br />
d’énergie remarquable sur le plan<br />
environnemental, mais je ne les considère<br />
pas comme une énergie renouvelable,<br />
contrairement à la biomasse « naturelle »<br />
note Denis Penouel, Directeur de la<br />
Production et du Développement de CPCU.<br />
En effet, toutes les stratégies écologiques<br />
tendent désormais vers une réduction<br />
drastique de leur volume, un objectif prioritaire,<br />
dans le cadre d’un Développement<br />
Durable . Mais en attendant que <strong>ce</strong>s<br />
politiques portent leurs fruits - il faudra<br />
quelques générations - leur valorisation<br />
thermique qui ne né<strong>ce</strong>ssite pas de combustible<br />
d’appoint, ni de transports sur de<br />
longues distan<strong>ce</strong>s, doit être pleinement<br />
exploitée.<br />
CPCU s’intéresse aussi aux déchets produits<br />
par le BTP qui contient une biomasse<br />
fatale, les déchets de bois de construction<br />
(poutres, coffrages, palettes, etc.).<br />
« Actuellement, <strong>ce</strong> bois est transporté loin<br />
de l’agglomération parisienne et en<br />
majeure partie stocké en décharge où sa<br />
décomposition dégage du méthane (CH 4 ),<br />
un gaz à effet de serre bien plus redoutable<br />
que le CO 2 , alors que dans le même temps,<br />
nous faisons venir des énergies fossiles<br />
d’Afrique du Sud, de Russie ou du Moyen<br />
Orient ! Tant qu’il restera une tonne de<br />
déchets de bois à portée de chaudière,<br />
l’effi cacité énergétique du système global<br />
pourra être amélioré, au bénéfi <strong>ce</strong> des<br />
grands équilibres environnementaux».<br />
La Compagnie étudie aussi les ressour<strong>ce</strong>s<br />
en bois énergie (bois d’élagage) en veillant<br />
bien à éviter <strong>ce</strong> qu’on appelle les confl its<br />
d’usages : pas question de consacrer des<br />
surfa<strong>ce</strong>s jusque là dédiées à la production<br />
de céréales à faire pousser des arbres et<br />
se mettre à importer, en contrepartie du<br />
blé des Etats-Unis !<br />
Un plan d’action complet<br />
Le plan de recherche et de mise en œuvre<br />
d’énergies non fossiles comprend aussi un<br />
volet méthanisation. Il s’agit de récupérer le<br />
CH 4 dégagé sous contrôle par la fermentation<br />
de la part organique faiblement<br />
calorifi que des déchets et de le brûler dans<br />
les chaudières. Le même principe est applicable<br />
aux boues d’épurations produites par<br />
les stations de traitement de l’eau. Deux<br />
installations de méthanisation sont prévues<br />
en région parisienne qui pourraient approvisionner<br />
les <strong>ce</strong>ntrales de CPCU.<br />
Enfi n, par<strong>ce</strong> que l’approvisionnement en<br />
énergie tirée de la biomasse et des déchets<br />
fatals est continu sur l’année alors que les<br />
besoins de CPCU sont saisonniers, un<br />
système de stockage de la chaleur dérivé<br />
de la géothermie est à l’étude. Il devrait<br />
permettre d’augmenter sensiblement le<br />
niveau d’effi cacité énergétique du chauffage<br />
urbain en réduisant, à l’avenir, les<br />
usages à faible rendement.<br />
Claudius Thiriet<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
I. Picarel<br />
ICADE joue la carte<br />
du Développement Durable<br />
La société foncière Icade, fi liale de la Caisse des Dépôts, est propriétaire, entre autres, de l’ancien patrimoine des EMGP,<br />
près de la Porte d’Aubervilliers, et y développe des parcs d’activités en donnant la priorité à l’environnement…<br />
Les Entrepôts et Magasins Généraux de<br />
Paris, vaste site de 76 Ha créé en 1860 au<br />
nord de Paris et dédié à l’entreposage, ont<br />
été rachetés en 2002 par Icade, l’un des<br />
premiers acteurs de l’immobilier en<br />
Fran<strong>ce</strong>, qui a fi nalisé leur mutation<br />
amorcée à la fi n des années 90.<br />
Icade exploite, construit et réhabilite la<br />
totalité du site qu’elle a conservé en pleine<br />
propriété. C’est aujourd’hui un ensemble<br />
organisé comme un vaste campus, de<br />
bureaux et des parcs d’activités de plus de<br />
450 000 m 2 tertiaires pour l’essentiel, sièges<br />
sociaux, bureaux, studios de télévision,<br />
établissements d’enseignement supérieur,<br />
bâtiments à vocation industrielle (textile<br />
notamment) et événementielle, répartis<br />
entre le parc du Millénaire, le Parc des<br />
Portes de Paris et le Parc du Pont de<br />
Flandre.<br />
Le Parc du Millénaire<br />
Le parc du Millénaire accueille déjà<br />
60 000m 2 de bureaux ré<strong>ce</strong>mment livrés,<br />
dont le siège d’Icade : <strong>ce</strong>t immeuble<br />
labellisé HQE Bâtiments Tertiaires est le<br />
troisième réalisé par Icade sur les Parcs<br />
6 / 7<br />
EMGP à obtenir <strong>ce</strong>tte encore très rare<br />
<strong>ce</strong>rtifi cation, après le bâtiment 270, livré<br />
en 2005.<br />
« Notre entreprise s’est dotée d’une<br />
direction du Développement Durable et<br />
nos procédures internes nous permettent<br />
depuis longtemps de pla<strong>ce</strong>r les considérations<br />
environnementales au premier<br />
plan », note Marie Brouder, Membre du<br />
Comité exécutif, en charge du pôle<br />
foncière tertiaire.<br />
Les préoccupations environnementales et le coût de l’énergie<br />
deviennent des critères de poids. D’ici à dix ans, les bâtiments<br />
« énergivores » seront condamnés.<br />
Cette stratégie affi rmée de respect de<br />
l’environnement amène Icade à apporter<br />
un soin tout particulier à la gestion de<br />
l’eau, des déchets et de l’énergie.<br />
En outre, pour apporter une réponse<br />
constructive à l’acheminement de ses<br />
salariés sur le site, Icade a su innover :<br />
elle a mis en pla<strong>ce</strong> deux navettes fl uviales<br />
électriques sur le canal Saint Denis qui<br />
jouxte son parc.<br />
Première sous station<br />
Les deux premiers bâtiments du Parc du<br />
Millénaire, livrés en 2006-2007, sont<br />
désormais raccordés au réseau CPCU,<br />
avec une sous station située dans l’un des<br />
immeubles. L’installation est calibrée<br />
pour progresser dans la zone et « les<br />
négociations sont encore en cours. Nous<br />
travaillons sur une réfl exion globale, tant<br />
avec CPCU qu’avec nos intervenants<br />
internes »<br />
Un premier audit, réalisé en 2004 sur le<br />
site des Portes de Paris par le BET Guez<br />
Ingénierie, avait re<strong>ce</strong>nsé quelque 60<br />
chaufferies ! La chaufferie <strong>ce</strong>ntrale, mise<br />
en pla<strong>ce</strong> par la SDCSD (fi liale d’Elyo), une<br />
dizaine d’années auparavant, n’était quant<br />
à elle, encore utilisée qu’à 10 % de sa<br />
puissan<strong>ce</strong>. Icade a donc souhaité restructurer<br />
<strong>ce</strong> réseau, puis en créer d’autres,<br />
notamment dans la Zac du Canal où vont<br />
être créés 250 000 m² de bureaux. « Nous<br />
travaillons sur <strong>ce</strong> projet avec le bureau<br />
d’études Optime/Icade Arcoba et CPCU »<br />
précise Marie Brouder.<br />
L’énergie, question cruciale<br />
Les enjeux économiques et environnementaux<br />
ont rendu essentielle la réfl exion<br />
globale sur l’énergie. « Le Parc du<br />
Millénaire comprendra, à terme, un <strong>ce</strong>ntre<br />
commercial, des immeubles de bureaux,<br />
un hôtel et des zones d’activités aux<br />
horaires et besoins très divers. L’éviden<strong>ce</strong><br />
de la mutualisation du réseau chaleur et<br />
froid s’impose d’elle-même. Nous faisons<br />
en sorte de mettre en cohéren<strong>ce</strong> les
Icade<br />
besoins énergétiques actuels et futurs<br />
des bâtiments et les techniques et<br />
innovations qui ne manquent de<br />
progresser tout au long du pro<strong>ce</strong>ssus de<br />
construction » explique Marie Brouder.<br />
« Il y a encore 5 ou 6 ans, les besoins<br />
énergétiques des bâtiments étaient<br />
évalués à 160-180 kWh/m²/an. Le premier<br />
bâtiment HQE du Parc du Millénaire ne<br />
consomme qu’environ 150 kWh/m²/an.<br />
Les prochaines constructions se contenteront<br />
de 80, et l’on parle déjà de bâtiments<br />
à énergie positive. Nous devons en tenir<br />
compte dans nos projets de futures<br />
<strong>ce</strong>ntrales. »<br />
« Les parcs d’activités d’Icade sont en<br />
constant développement et de nombreux<br />
projets sont en cours de développement<br />
ou à l’étude. CPCU accompagne Icade,<br />
nous réfl échissons à une installation de<br />
géothermie en profondeur, éventuellement<br />
sur le Parc du Millénaire ».<br />
Marie Brouder,<br />
Membre du Comité<br />
exécutif, en charge<br />
du pôle foncier<br />
tertiaire<br />
I. Picarel<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
MFR<br />
8 / 9<br />
Ingénieurs,
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
techniciens :<br />
la stratégie de CPCU<br />
La politique de gestion des ressour<strong>ce</strong>s humaines a beaucoup évolué au sein de CPCU. Les ingénieurs y ont une pla<strong>ce</strong><br />
importante, et les techniciens y reçoivent une formation diplômante de qualité.<br />
INGÉNIEURS<br />
Il y a quinze ans, dans <strong>ce</strong>tte entreprise où la thermodynamique<br />
est reine, il n’y avait que très peu d’ingénieurs et la plupart<br />
siégeaient au comité de direction.<br />
Le « surpoids » de l’expérien<strong>ce</strong><br />
Le directeur général était traditionnellement un polytechnicien,<br />
les autres sortaient de très bonnes écoles, mais l’armature de<br />
<strong>ce</strong>tte entreprise de cinq <strong>ce</strong>nts personnes était essentiellement<br />
constituée de techniciens chevronnés et d’ingénieurs maison.<br />
Un nombre limité de « jeunes ingénieurs » diplômés faisaient<br />
leurs armes à un niveau intermédiaire, se préparant à accéder<br />
peut-être un jour, aux fonctions les plus élevées.<br />
La machine tournait bien, mais son dynamisme et son<br />
potentiel d’évolution étaient faibles.<br />
« Il était né<strong>ce</strong>ssaire d’assurer un apport régulier en sang neuf.<br />
Il devenait impératif d’intégrer à la vie de l’entreprise, plus<br />
de jeunes ingénieurs aux postes traditionnellement occupés<br />
par des gens sortis du rang », explique Giuseppe Marsicano,<br />
Secrétaire Général de CPCU.<br />
Booster l’entreprise<br />
Le réseau était l’archétype de <strong>ce</strong> système. Un chef de district<br />
était toujours un technicien ayant fait toute sa carrière sur le<br />
terrain et qui s’y était distingué par ses capacités.<br />
Cet ordre établi, des dirigeants de CPCU conscients de ses<br />
limites, ont décidé, à terme, de le faire évoluer. Mettre un jeune<br />
ingénieur directement à <strong>ce</strong> poste de chef de district semblait<br />
encore audacieux - pour le moins - dans <strong>ce</strong>tte entreprise où<br />
l‘expérien<strong>ce</strong> confi rmée était la référen<strong>ce</strong>. L’idée a néanmoins pris<br />
corps, faisant évoluer dans son sillage toute la politique de<br />
recrutement. Aux côtés des agents de maîtrise, à l’expérien<strong>ce</strong><br />
éprouvée, 6 ou 7 ingénieurs sont ainsi entrés dans le circuit. A titre<br />
d’exemple, un jeune diplômé de l’ENSAM notamment, a démontré<br />
la justesse de <strong>ce</strong>tte stratégie. Le choix de sa personne était bon,<br />
mais surtout, la méthode s’est ainsi trouvée validée.<br />
Et l’ingénieur a trouvé toute sa pla<strong>ce</strong> dans <strong>ce</strong>tte entreprise<br />
hautement technologique. Depuis, CPCU recrute régulièrement<br />
de jeunes diplômés.<br />
L’horizon du groupe<br />
« Il n’y a pas qu’un changement des mentalités : les jeunes<br />
que nous embauchons actuellement sont pris dans le<br />
tourbillon provoqué par le départ des salariés nés dans les<br />
années 50 » souligne Giuseppe Marsicano. Dans quelques<br />
années, les sortants seront bien plus nombreux que les<br />
entrants sur le marché du travail. Il va falloir rempla<strong>ce</strong>r<br />
rapidement de nombreux cadres, techniciens et ingénieurs.<br />
« Notre démarche est donc résolument anticipative ».<br />
MFR ©<br />
« Nous avons les moyens d’intensifi er nos recrutements et<br />
nous voulons être sûrs de ne pas manquer de bons éléments<br />
à l’avenir. Mais aussi par<strong>ce</strong> que nous réfl échissons désormais<br />
en termes de besoins du groupe, à haute portée technologique,<br />
GDF SUEZ, dont nous faisons partie ». Les sociétés qui le<br />
composent embauchent chaque année des milliers de<br />
personnes, dont quelque 50 % d’ingénieurs qu’il va falloir<br />
garder, dans notre entreprise, ou dans le groupe. Sur un<br />
marché de l’emploi très tendu, laisser partir un cadre de<br />
qualité serait une grave erreur.<br />
Si, lorsque CPCU a changé de stratégie et recruté plus<br />
d’ingénieurs à partir de la moitié des années 90, <strong>ce</strong>tte optique<br />
groupe n’était pas encore prise en compte, elle s’y est<br />
parfaitement intégrée.<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
Olivier Sébart<br />
Séduire et recruter<br />
CPCU recrute auprès de nombreuses écoles, « mais nous<br />
avons pris l’habitude de travailler avec l’ENSAM, qui forme<br />
des ingénieurs de bon niveau, plutôt polyvalents ». L’éventail<br />
des missions qui peut leur être confi é est assez varié pour que<br />
chaque personnalité puisse trouver sa pla<strong>ce</strong>. « Un ingénieur<br />
est un ingénieur. C’est une somme de connaissan<strong>ce</strong>s acquises,<br />
un esprit formé à la réfl exion ». Sa spécialisation doit venir<br />
après, avec l’expérien<strong>ce</strong> et elle ne doit pas limiter son<br />
horizon.<br />
« J’ai organisé une visite à forte connotation technico<br />
culturelle : un éco-quartier de Fribourg. Nous ne l’aurions pas<br />
fait, voici trois ans. Ce voyage a réuni les ingénieurs de CPCU,<br />
jeunes et moins jeunes, ainsi que les stagiaires, niveau<br />
ingénieur, et les jeunes cadres ré<strong>ce</strong>mment embauchés. Nous<br />
voulons attirer et fi déliser des diplômés. Pour <strong>ce</strong>la, nous<br />
nous efforçons de leur faire découvrir l’univers technologique<br />
qui est le nôtre ou <strong>ce</strong>lui de demain » conclut Giuseppe<br />
Marsicano.<br />
Et <strong>ce</strong>tte situation de pénurie de personnel diplômé se retrouve<br />
à l’identique pour les techniciens. Nous avons donc là aussi,<br />
mis en pla<strong>ce</strong> des stratégies prenant en compte la nouvelle<br />
donne.<br />
Vous avez dit, ludique ?<br />
Une jeune femme, stagiaire ingénieur, découvrant les<br />
ouvrages du réseau, les a trouvés ludiques !<br />
« CPCU, c’est un peu la Cité des Scien<strong>ce</strong>s » a-t-elle dit<br />
avec enthousiasme.<br />
Elle intègrera l’entreprise, à l’issue de son stage, au sein<br />
de la Direction de la Distribution, pour continuer à explorer<br />
toutes les fa<strong>ce</strong>ttes de la Compagnie.<br />
10 / 11<br />
CPCU, c’est un peu la Cité des Scien<strong>ce</strong>s<br />
TECHNICIENS<br />
Apprendre<br />
« Les formations en alternan<strong>ce</strong>, mises en pla<strong>ce</strong> conjointement<br />
avec l’AFPA (Association nationale pour la Formation Professionnelle<br />
des Adultes) voici une dizaine d’années, sont aussi<br />
pertinentes aujourd’hui qu’elles l’étaient hier. C’est une<br />
réponse effi ca<strong>ce</strong> à nos besoins en recrutement et un atout<br />
pour les stagiaires que nous retenons » explique Muriel<br />
Chantecaille, Responsable Formation. Trois départements de<br />
CPCU (chaufferies, réseaux et sous stations) en sont les plus<br />
grands bénéfi ciaires et participent à <strong>ce</strong>tte action.<br />
Elles débouchent, à l’issue de deux années, sur un titre<br />
homologué de niveau IV (bac) par le ministère du Travail, de<br />
Technicien de maintenan<strong>ce</strong> en génie climatique.<br />
Au début, <strong>ce</strong> fut une aventure car l’alternan<strong>ce</strong> ne se pratiquait<br />
guère encore. Aujourd’hui, le principe en est rôdé. L’accord de<br />
branche qui régissait la formation et l’alternan<strong>ce</strong> ne reconnaissait<br />
que les diplômes de l’Éducation nationale. « Ce fut<br />
mon premier souci en arrivant à la formation » note Muriel<br />
Chantecaille. Mais comme <strong>ce</strong>tte formation était au cœur du<br />
métier de CPCU, une dérogation a été accordée.<br />
Deux années de travail<br />
La 5 e session est en cours. Depuis les débuts, les groupes de<br />
travail ont compté entre 12 et 24 stagiaires selon les anticipations<br />
des besoins en recrutement : rempla<strong>ce</strong>ment des partants à la<br />
retraite ou nouvelles installations, telles les cogénérations.<br />
Le programme est dense.<br />
La séan<strong>ce</strong> de recrutement est importante. Elle est consacrée à la<br />
présentation de l’entreprise ainsi que des servi<strong>ce</strong>s recherchant des<br />
compéten<strong>ce</strong>s. C’est à <strong>ce</strong>tte occasion qu’est expliqué le contrat de<br />
professionnalisation, ses avantages mais aussi ses contraintes.<br />
Pendant deux ans, les formations suivent le rythme des chaufferies<br />
et alternent 6 semaines en entreprise, 6 semaines en<br />
cours, à l’AFPA.<br />
La formation proposée est double : elle comporte un tronc<br />
commun menant au titre et un enseignement spécifi que aux<br />
métiers de CPCU.<br />
Un tuteur est assigné à deux stagiaires. Les stagiaires prennent<br />
pla<strong>ce</strong> dans les équipes sur le terrain, en plus des effectifs<br />
habituels.
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
un métier, progresser…<br />
CPCU a un besoin constant de techniciens. Pour pallier les diffi cultés de recrutement sur un marché très tendu,<br />
l’entreprise a mis au point une stratégie de formation diplômante en alternan<strong>ce</strong> qui fait ses preuves.<br />
Formation et embauche<br />
La quatrième session a rassemblé 24 stagiaires, dont, pour la<br />
première fois, des candidats ayant plus de 25 ans. « Ils nous<br />
viennent de l’ANPE, de l’AFPA et des PLIE (Plans Locaux pour<br />
l’Insertion et l’Emploi) mis en pla<strong>ce</strong> par les communes.<br />
Ces stagiaires répondent également à des annon<strong>ce</strong>s internes<br />
ou encore ils ont été rencontrés sur des salons, ou grâ<strong>ce</strong> à<br />
notre site Internet ».<br />
Les candidats ont à la base un BEP technique ou électrotechnique,<br />
mais ils peuvent aussi avoir un niveau bac technique<br />
ou autre et vouloir se reconvertir.<br />
Le nombre des candidats recrutés dépasse les seuls besoins<br />
de CPCU : il est à l’échelle du groupe, où les opportunités ne<br />
manquent pas. Tous poursuivent la formation jusqu’au titre,<br />
et s’ils ne sont pas intégrés, leurs candidatures sont présentées<br />
au groupe.<br />
Lorsque la dernière session s’est achevée en mai, elle<br />
comptait 18 stagiaires : 14 ont été embauchés en CDI dans<br />
l’entreprise, un reprend la formation et sur les trois autres,<br />
deux ont été présentés à Elyo Ile-de-Fran<strong>ce</strong>.<br />
Sur l’ensemble des sessions, 50 % des stagiaires ont intégré<br />
CPCU.<br />
Des besoins pressants<br />
Tous les métiers techniques sont sous tension. L’offre d’emplois<br />
dépasse largement la demande. Le problème se pose même<br />
pour les ingénieurs.<br />
« Ce que nous recherchons le plus actuellement, note Muriel<br />
Chantecaille, <strong>ce</strong> sont des mécaniciens pour les chaufferies.<br />
Nous allons en prendre 4 en formation en alternan<strong>ce</strong> pour<br />
anticiper les besoins à venir, mais nous avons aussi des<br />
besoins de recrutement immédiat ».<br />
Il n’y a pas de Bac Mécanique, mais un bac de Maintenan<strong>ce</strong><br />
des équipements industriels. Cette formation couvre les<br />
as<strong>ce</strong>nseurs, les engins de chantier, les lignes de production<br />
en usine, mais rien sur les <strong>ce</strong>ntrales thermiques ! « Nous<br />
offrons donc une qualifi cation complémentaire aux candidats<br />
qui nous rejoignent. »<br />
« De façon générale, la formation « vapeur » dispensée par<br />
CPCU dans le cadre d’un parcours diplômant est un réel plus<br />
sur les CV ».<br />
Frédéric Atlan<br />
CPCU<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Économie À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
Doug Scott - Sylvain Grandadam / Hoa-Qui<br />
Ferrara, ville durable<br />
Ferrara, ville d’Émilie Romagne très con<strong>ce</strong>rnée par le Développement Durable, s’est dotée d’un chauffage urbain<br />
remarquable.<br />
Située dans le Volano près du delta du Pô,<br />
la cité de Ferrara date offi ciellement du<br />
XIV e siècle, mais on en trouve déjà mention<br />
dans un <strong>document</strong> lombard de 754. Son<br />
<strong>ce</strong>ntre historique est inscrit au patrimoine<br />
mondial de l’Humanité. Sans le savoir,<br />
peut-être, les cinéphiles la connaissent<br />
bien : elle servit de décor à Vittorio De<br />
Sica, pour son Jardin des Finzi-Contini,<br />
ainsi qu’à Michelangelo Antonioni et Wim<br />
Wenders.<br />
Priorité au Développement<br />
Durable<br />
Un peu moins de 140 000 habitants sont<br />
répartis sur ses 400 km 2 . Son université,<br />
fondée en 1391 vit passer les étudiants<br />
Nicolas Copernic et Para<strong>ce</strong>lse. Elle n’a<br />
rien perdu de son importan<strong>ce</strong> aujourd’hui.<br />
Son économie repose sur les industries<br />
agroalimentaires, mécaniques (elle accueille<br />
l’épreuve des 1000 Milles) et<br />
chimiques, ainsi que la production de<br />
chaussures.<br />
Ferrara fait partie des villes durables<br />
italiennes ainsi que de plusieurs réseaux<br />
12 / 13<br />
écologiques européens. Sa Municipalité est<br />
très con<strong>ce</strong>rnée par les questions environnementales<br />
: elle a adopté un Agenda 21<br />
local dès 1998 et <strong>ce</strong>tte cité s’est vue<br />
dé<strong>ce</strong>rner le titre de « ville la plus respectueuse<br />
de l’environnement » en 2001.<br />
Un chauffage urbain moderne<br />
Né du choc pétrolier consécutif à la<br />
guerre du Kippour, le “Progetto<br />
Geotermia Ferrara”, a été lancé en 1984,<br />
rassemblant la municipalité de Ferrara,<br />
(AGIP énergie), l’agen<strong>ce</strong> locale de<br />
l’énergie (AGEA) et ENEL (énergie<br />
électrique). Il reposait sur l’exploitation<br />
d’un gisement géothermique découvert<br />
en 1956, tout près de Ferrara. Son réseau<br />
de chauffage urbain est donc relativement<br />
ré<strong>ce</strong>nt puisque <strong>ce</strong> n’est qu’en 1990 que<br />
les premiers immeubles y furent<br />
raccordés.<br />
12 % de la population sont aujourd’hui<br />
clients du réseau qui compte 30 km de<br />
canalisations isolées par du polyuréthane<br />
et du polystyrène expansé. La<br />
pression y est de 25 bar, et l’eau à 90°C.<br />
Sur les 320 immeubles - 3 200 000 m 2 -<br />
con<strong>ce</strong>rnés (hôpitaux, habitat public et<br />
privé, bureaux, bâtiments communaux),<br />
85 bénéfi cient aussi de fourniture d’eau<br />
chaude sanitaire.<br />
3 sour<strong>ce</strong>s d’énergie<br />
L’énergie provient de deux puits géothermiques<br />
et d’une <strong>ce</strong>ntrale alimentée<br />
par l’incinération de 4 000 t/an de déchets<br />
municipaux soit une puissan<strong>ce</strong> de 9 MW<br />
(15 t/h de vapeur surchauffée 380°).<br />
Enfi n, 4 chaudières à gaz (42 MW) viennent<br />
en appoint, contribuant à hauteur de 15 %<br />
de la chaleur produite. Non seulement le<br />
réseau poursuit son développement et<br />
devrait permettre de chauffer, dans un<br />
proche avenir, 5 500 000 m 2 . Une nouvelle<br />
sour<strong>ce</strong> d’énergie devrait y être bientôt<br />
raccordée, elle s’inscrit parfaitement dans<br />
la démarche de Développement Durable.<br />
Il s’agit de récupérer l’énergie produite<br />
lors du pro<strong>ce</strong>ssus de lamination du gaz<br />
méthane. Ce projet, mené conjointement<br />
par la municipalité et l’AGEA semble très<br />
prometteur.
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
Les grands travaux<br />
de CPCU<br />
CPCU entame une grande campagne de rénovation de ses canalisations de<br />
retour d’eau et de fi abilisation du réseau vapeur.<br />
Une grande partie du réseau de CPCU -<br />
l’un des plus importants au monde - a<br />
maintenant plus de 30 ans. Les canalisations<br />
de retours d’eau et leurs compensateurs,<br />
pour des raisons physicochimiques,<br />
fatiguent plus rapidement que<br />
<strong>ce</strong>lles convoyant la vapeur. Il s’agit donc<br />
d’en rénover la partie structurante, c’està-dire<br />
les artères principales, afi n de les<br />
fi abiliser et de préparer le réseau à une<br />
nouvelle vie. Bien sûr, les équipes de<br />
CPCU profi tent de l’ouverture des<br />
tranchées pour vérifi er aussi le bon état<br />
des conduites vapeur et tout particulièrement<br />
leur isolation.<br />
Un programme dense<br />
Ce sont au total 150 km de canalisations<br />
qui seront ainsi remplacés. La première<br />
tranche a déjà commencé. Dans le XV e<br />
arrondissement, ils vont s’étaler de mai<br />
à novembre 2008 : ils suivront la rue du<br />
Hameau, la rue de Cadix, la rue de<br />
Vaugirard, la rue Eugène Gibez, la rue<br />
Olivier de Serres, la rue de la Convention<br />
et la rue de Brançion .<br />
Dans le IV e arrondissement, de mai à<br />
novembre 2008 : ils suivront le quai de<br />
l’Hôtel de Ville et le quai Henri IV à partir<br />
du pont Morland.<br />
En 2008, le programme prévoit 3,6 km<br />
de travaux, mais le planning des trois<br />
prochaines années prévoit de rénover<br />
jusqu’à 7 km/an. La durée de chaque<br />
chantier étant très serrée, au regard du<br />
travail à accomplir, les entreprises<br />
retenues pour réaliser <strong>ce</strong> programme<br />
doivent mettre d’importants moyens<br />
humains sur le terrain. Elles connaissent<br />
bien la problématique des interventions<br />
dans la capitale. Elles sont<br />
toutes agréées par la Ville de Paris et<br />
l’une d’entre elles s’est vu dé<strong>ce</strong>rner un<br />
premier prix de tenue de chantier.<br />
Pas droit à l’erreur<br />
Plus que jamais, la qualité des intervenants<br />
est un atout précieux : l’impact<br />
d’un tel chantier n’est pas négligeable.<br />
Les artères sous lesquelles passent <strong>ce</strong>s<br />
canalisations drainent généralement un<br />
fort trafi c. Intervenir sur les quais, dans<br />
<strong>ce</strong> secteur, peut par exemple, perturber<br />
la circulation jusque sur l’autoroute A4.<br />
De plus, CPCU et les autres con<strong>ce</strong>ssionnaires<br />
de la Ville de Paris s’effor<strong>ce</strong>nt<br />
de coordonner leurs interventions,<br />
notamment avec EDF et GDF. Cette<br />
stratégie présente deux avantages : minimiser<br />
les nuisan<strong>ce</strong>s que <strong>ce</strong>s travaux<br />
peuvent générer dans la vie des riverains<br />
et minimiser les coûts de <strong>ce</strong>s travaux,<br />
en les partageant .<br />
Un gros travail de préparation et de<br />
communication auprès des élus, des<br />
commissariats d’arrondissement et de<br />
la préfecture a précédé et accompagne<br />
<strong>ce</strong>s travaux, afi n de les valider. « C’est<br />
notre premier chantier de <strong>ce</strong> type, nous<br />
n’avons pas droit à l’erreur, nous devons<br />
être exemplaires ».<br />
Alain Sau, de la société SPMTC qui participe à <strong>ce</strong>s travaux, souligne lui aussi<br />
l’importan<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong> chantier du quai Henri IV : « Nous savons que les servi<strong>ce</strong>s<br />
de voirie le considèrent comme un test. Nous sommes d’ailleurs contrôlés<br />
en permanen<strong>ce</strong>. Mais nous avons mis tous les atouts de notre côté et tout<br />
le mobilier de chantier est fl ambant neuf ». Il s’agit maintenant de tenir les<br />
délais car déjà l’opération Paris Plage est annoncée.<br />
CPCU<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
MFR ©<br />
GOP entre en jeu<br />
L’application GOP, ou « Gestion des Opérations » est une base de données des études et travaux menés par CPCU.<br />
Elle est opérationnelle depuis juin dernier…<br />
Ce projet mis en route en 2005 a été développé<br />
par Jean-Pierre Champault, chef de<br />
projet au servi<strong>ce</strong> ingénierie, François<br />
Audelan et Mohamed Zouaoui, du servi<strong>ce</strong><br />
informatique. En juin 2008, il est entré dans<br />
sa phase fi nale.<br />
Un fl ot d’information<br />
Trois sour<strong>ce</strong>s viennent enrichir « GOP »:<br />
le programme commercial qui renseigne<br />
sur les nouveaux raccordements, le planning<br />
des entretiens programmés, pour la<br />
maintenan<strong>ce</strong> régulière du réseau, et son<br />
complément qui con<strong>ce</strong>rne les interventions<br />
ponctuelles aux fi ns de réparations.<br />
Les informations s’enregistrent dans l’ordre<br />
chronologique des tâches suc<strong>ce</strong>ssives.<br />
D’abord l’avant projet sommaire, le chiffrage,<br />
la décision de la direction et l’avant<br />
projet détaillé. Le conducteur de travaux<br />
prend alors le relais et enrichit la base.<br />
L’opération se termine par l’édition d’une<br />
sortie complète de <strong>ce</strong>s informations.<br />
A quoi ça sert ?<br />
« Nous ne compilons pas toutes <strong>ce</strong>s<br />
données à la seule fi n de conserver des<br />
archives » note Jean-Pierre Champault.<br />
« Nous en avons absolument besoin pour<br />
différents reportings en fi n d’année :<br />
déclaration des longueurs occupées sur<br />
le domaine public auprès de notre concédant,<br />
la Ville de Paris, rapports comptables<br />
14 / 15<br />
pour réévaluer les immobilisations de la<br />
société ou justifi er les provisions, etc.<br />
Mais GOP sert aussi à partager l’information.<br />
Elle est communicante - grâ<strong>ce</strong><br />
notamment au travail de Mohamed<br />
Zouaoui - avec les systèmes SIRC (commer<strong>ce</strong>),<br />
EMPACix (Achats, GMAO) et SIG,<br />
(noms bien barbares d’applications informatiques).<br />
Cet ensemble offre ainsi à<br />
chaque servi<strong>ce</strong> de l’entreprise une panoplie<br />
d’outils très complets : tableaux de bords,<br />
plannings, instructions et coordinations<br />
voirie, suivis fi nanciers, plans de charges<br />
des entreprises, indicateurs de qualité,<br />
supports pour l’astreinte. Chaque information<br />
n’a besoin d’être entrée qu’une<br />
fois, mais elle peut être très aisément<br />
rapprochée de toutes les autres.<br />
Enfi n, elle est la sour<strong>ce</strong> de la rubrique<br />
« travaux » du site Internet CPCU (voir<br />
l’encadré).<br />
Une réussite<br />
Ce système vient rempla<strong>ce</strong>r l’ancien<br />
« Distrib », devenu complètement obsolète.<br />
S’il en reprend l’idée, il n’a avec lui<br />
que peu de points communs, tant il est<br />
réactif, riche, communicant et convivial.<br />
« À notre grande satisfaction, <strong>ce</strong>tte base<br />
de données est très utilisée. Et nous<br />
allons y travailler encore, pour la rendre<br />
toujours plus effi ca<strong>ce</strong> » souligne Jean-<br />
Pierre Champault.<br />
Les travaux en ligne<br />
Appuyant sa démarche de progrès, CPCU<br />
a mis en pla<strong>ce</strong> un dispositif d’information<br />
du grand public sur les chantiers qu’elle<br />
ouvre sur son réseau.<br />
Un lien sur le site de CPCU permet<br />
désormais d’obtenir des renseignements<br />
sur les chantiers en cours. « Nous avons<br />
réalisé une cartographie interactive des<br />
arrondissements de Paris. Il suffi ra de<br />
cliquer sur l’un d’eux pour accéder à<br />
une information complète : localisation<br />
précise, date de début et de fi n des<br />
travaux, modifi cations éventuelles des<br />
conditions de circulation. Dans le cas<br />
d’interventions importantes, ils pourront<br />
en télécharger un plan en pdf, complété<br />
d’un échéancier, phase par phase »<br />
explique Thierry Boucher, adjoint au<br />
responsable de l’agen<strong>ce</strong> travaux CPCU.<br />
Pour les particuliers qui n’ont pas accès à<br />
Internet, nous avons aussi ouvert un<br />
numéro vert qui apparaît sur le site de<br />
CPCU ainsi que sur tous les supports de<br />
communication sur les chantiers. Géré par<br />
une société extérieure, les appels seront<br />
dirigés, soit vers les conducteurs de travaux<br />
soit en dehors des heures ouvrables aux<br />
équipes d’astreinte (en cas d’urgen<strong>ce</strong>). Leur<br />
teneur est analysée aux fi ns de reporting<br />
auprès de CPCU.
À la une Repères Perspective Dossier Éco À propos Outils/Con<strong>ce</strong>pts Bloc-notes<br />
« Lutè<strong>ce</strong> », une barge adaptée<br />
Afi n de répondre aux réglementations relatives aux transports de produits dangereux<br />
par voies fl uviales, CPCU a investi dans une barge « double coque » en partenariat<br />
avec la Compagnie Fluviale de Transport (CFT). Ce partenariat a donné naissan<strong>ce</strong> à<br />
« Lutè<strong>ce</strong> », barge qui approvisionne désormais en fi oul les sites de production CPCU<br />
situés le long de la Seine : Ivry, Bercy et Grenelle.<br />
Cette barge double coque, longue de 79 mètres et d’une capacité de chargement de<br />
2 524 m 3 , outre la sécurité de la double enveloppe, offre l’avantage de conserver la<br />
température du fi oul aux environs de 80°C. A <strong>ce</strong>tte température, le fi oul s’écoule<br />
facilement, <strong>ce</strong> qui n’était pas le cas avec une barge traditionnelle. En effet, il fallait<br />
8 heures de réchauffage du fi oul avant de le livrer.<br />
Autre avantage de <strong>ce</strong> nouveau mode de livraison, la cuve de forme conique, et non<br />
plus cubique, optimise la performan<strong>ce</strong> de dépotage et diminue les quantités<br />
résiduelles à la fi n de l’opération.<br />
Boulogne<br />
Mise en servi<strong>ce</strong>…<br />
Dans le cadre de la convention signée le<br />
19 avril 2005 avec la Ville de Boulogne-<br />
Billancourt pour la livraison de chaleur<br />
sous forme d’eau chaude au titulaire de la<br />
délégation du servi<strong>ce</strong> public, CPCU a mis en<br />
exploitation fi n mai la station d’échange<br />
vapeur/eau d’une puissan<strong>ce</strong> de 70 MW.<br />
Celle-ci est destinée aux besoins thermiques<br />
des programmes immobiliers de la<br />
ZAC Île Seguin – Rive de Seine (15 000<br />
équivalents logements, ainsi que 300 000 m²<br />
de bureaux et équipements publics).<br />
CPCU a mis en servi<strong>ce</strong> le réseau de<br />
transport d’eau chaude. Il s’étend sur<br />
1 200 m au cœur de <strong>ce</strong> nouveau quartier<br />
(terrassement d’une largeur de 2,40 m,<br />
profondeur moyenne de 2,70 m ; pose de<br />
deux tuyauteries en acier pré-isolées, d’un<br />
diamètre extérieur de 630 mm). Ce réseau<br />
contribue à éviter 5 000 T de CO ² et à économiser<br />
7 000 T d’équivalents pétrole par an.<br />
Cette station a été conçue pour permettre<br />
de développer à terme le réseau urbain<br />
qui pourra desservir le <strong>ce</strong>ntre historique<br />
de Boulogne à partir du Boulevard Jean<br />
Jaurès.<br />
Un an déjà !<br />
Le Grenelle de l’environnement<br />
Un an après les « Grenelles de l’Environnement » lancés par le Ministère de l’Écologie, de<br />
l’Énergie, du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire, le Conseil des<br />
Ministres a examiné, en juin, un projet de loi reprenant les propositions d’actions élaborées<br />
par six groupes de travail réunissant l’Etat et la société civile.<br />
Ce texte devrait permettre à la Fran<strong>ce</strong> d’opérer une transition vers une nouvelle économie<br />
sobre et compétitive adoptant des modes de production et de consommation plus<br />
respectueux de l’environnement et de « donner à la Fran<strong>ce</strong> quelques dé<strong>ce</strong>nnies d’avan<strong>ce</strong><br />
en matière de Développement Durable », selon les mots du Président de la République.<br />
Parmi les objectifs prioritaires de la Fran<strong>ce</strong> qui souhaite devenir l’économie la plus<br />
effi ciente en carbone de l’UE à l’horizon 2020, notons la division par quatre de nos<br />
émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050, la prise en compte de l’impact des<br />
émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le prix des biens et des servi<strong>ce</strong>s et la mise à<br />
l’étude d’une contribution climat-énergie.<br />
Outre l’ac<strong>ce</strong>nt mis pour les normes « basse consommation » dans les bâtiments, ou sur<br />
les transports et les dépla<strong>ce</strong>ments, <strong>ce</strong> projet de loi a pour objectif d’augmenter de 20% la<br />
part des énergies renouvelables (2020) et de diminuer de 15% les déchets destinés à<br />
l’incinération (2012). Ces mesures auront un impact direct sur notre activité et sur nos<br />
modes de gestion de nos émissions de gaz à effet de serre.<br />
Via Sèva<br />
La nouvelle édition de l’annuaire 2008 des réseaux de chaleur vient de paraître .<br />
Association collégiale des acteurs du<br />
domaine des réseaux de chaleur et de<br />
froid, Via Sèva a édité son nouvel<br />
annuaire 2008. Via Séva regroupe les<br />
gestionnaires de réseaux de chaud et de<br />
froid, ainsi que les syndicats de <strong>ce</strong><br />
secteur d’activité. Mais Via Sèva <strong>ce</strong> sont<br />
également les collectivités territoriales,<br />
les organismes publics et les associations<br />
; les industriels, les équipementiers<br />
et bureaux d’ingénierie qui<br />
apportent leurs conseils et savoir-faire.<br />
Enfi n, les associations d’usagers locales<br />
ou nationales ont rejoint Via Sèva,<br />
complétant ainsi con<strong>ce</strong>rtation et dialogue<br />
sur <strong>ce</strong>s sujets d’actualité que sont<br />
les atouts et les limites des réseaux de<br />
climatisation urbains.<br />
www.viaseva.org<br />
Degré CPCU - Juillet 2008 numéro 44