Monographie Kinshasa
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République Démocratique du Congo<br />
Ministère du Plan<br />
Unité de Pilotage du Processus d’Elaboration et de Mise en œuvre de la Stratégie<br />
pour la Réduction de la Pauvreté (UPPE-SRP)<br />
Comité Provincial de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté<br />
Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> (CP-VPK) *<br />
(n°0001/UPPE-SRP/CP-VPK/COORDO/MML/ét./2004)<br />
MONOGRAPHIE<br />
DE LA VILLE DE KINSHASA<br />
<strong>Kinshasa</strong>, Avril 2005<br />
* Coordonnées provisoires : Hôtel de Ville de <strong>Kinshasa</strong> et Division Urbaine du Plan à <strong>Kinshasa</strong>-Gombe<br />
Tél. 08169 14754 (Coordonnateur) ; 98205106 (Coordonnateur Adjoint) ; 0815115437 (Chef de Division Urbaine du Plan)
AVANT –PROPOS<br />
La présente <strong>Monographie</strong> a été rédigée sous la direction du Coordonnateur<br />
Provincial, Monsieur MBUANGI MBUKU LELO, Inspecteur Général des Finances, Chef<br />
de Service Retraité, assisté de son Adjoint, le Chef de Travaux Joseph SENDA<br />
LUSAMBA et du Chef de Division Urbaine du Plan, Secrétaire Administratif et<br />
Technique du Comité Provincial, Monsieur KOMBA NKOKO DEKO.<br />
Tous les Membres de rédaction tiennent à exprimer aux Autorités Provinciales leur<br />
gratitude pour l’attention qu’elles ont accordée à la réalisation de cette œuvre.<br />
Leurs remerciements s’adressent aussi à tous les responsables des Divisions Urbaines<br />
et des Services et Structures représentés au sein du Comité Provincial DSRP de la<br />
Ville pour, notamment, avoir accordé plus de disponibilité à leurs Délégués et avoir<br />
autorisé la consultation, si pas l’appropriation par le Comité, de différents documents<br />
et informations détenues et/ou produites par leurs services.<br />
Le temps imparti pour la préparation de ce document et d’autres facteurs mentionnés<br />
ci avant ne leur ont pas permis de saisir, dans une proportion suffisante, l’immense<br />
et précieuse documentation produite chaque jour sur la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et<br />
d’impliquer tous les centres de leur production et toutes les personnes ressources<br />
dans la rédaction de cette <strong>Monographie</strong>. Le Comité Provincial en est très conscients<br />
et avait sincèrement souhaité agir autrement et faire mieux.<br />
C’est pourquoi, il endosse toutes les imperfections et les insuffisances éventuelles et<br />
compte sur la collaboration de tous, par leurs critiques constructives et leurs<br />
suggestions valables, pour produire une deuxième édition de ce travail améliorée par<br />
ces apports positifs.<br />
2
REMERCIEMENTS<br />
Dans le cadre du Processus d‘Elaboration et de Mise en Œuvre de la Stratégie pour la<br />
Réduction de la Pauvreté, l’Unité de Pilotage de ce Processus, UPPE-SRP, a demandé<br />
à ses Comités Provinciaux de préparer la <strong>Monographie</strong> Provinciale, document qui<br />
présente l’état des lieux de chaque Province.<br />
Le Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’est consacré à la<br />
rédaction de ce document, à partir du vendredi 17 septembre 2004, avec ses<br />
Membres et les Experts de la Division Provinciale du Plan, cette dernière jouant le<br />
rôle du Secrétariat Administratif et Technique de ce Comité.<br />
L’implication des Membres du Comité et de tous les Experts de Division Urbaine du<br />
Plan a permis la production de cette <strong>Monographie</strong>, qui contient les informations<br />
indispensables sur la vie intégrale et réelle de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, en<br />
rapport avec la pauvreté profonde de sa population, informations recueillies en dépit<br />
des conditions de travail particulièrement difficiles, compte tenu :<br />
1. du délai imparti, qui s’est avéré totalement insuffisant pour la récolte des<br />
données sur le terrain ;<br />
2. de manque de moyens financiers pour la récolte des données et des<br />
documents à travers la Ville, avec la participation de tous les Membres des<br />
Equipes de travail et ;<br />
3. de la résistance affichée par des personnes qui détiennent les informations<br />
valables et à jour, mais qui expriment directement leur mécontentement de<br />
n’avoir pas été associées à ce travail, rémunérateur, selon eux.<br />
Le Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> remercie sincèrement et<br />
félicite tous ceux qui ont pu apporter leur contribution à la réalisation de cette<br />
<strong>Monographie</strong>.<br />
Que tous les Membres du Comité technique National(CT-SRP) ainsi que ceux du<br />
Comité Provincial (CP-SRP) qui ont collaboré à la production de différents drafts<br />
soient rassurés de la profonde reconnaissance de la Coordination pour les sacrifices<br />
consentis et le travail de qualité abattu en vue surtout de l’amélioration de la<br />
présente <strong>Monographie</strong>, première brique de l’ensemble de matériaux devant conduire<br />
à présenter la photographie de la pauvreté dans la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> dont<br />
les deux autres piliers sont :<br />
- Le Profil de la pauvreté ;<br />
- La stratégie de réduction de la pauvreté ;<br />
Ceux qui liront et consulteront la présente <strong>Monographie</strong> se souviendront<br />
inévitablement de vous tous.<br />
3
TABLE DES MATIERES Pages<br />
1. Avant-propos………………………………………………………………………………………2<br />
2. Remerciements……………………………………………………….…………………………..3<br />
3. Table des matières………..…………………………………………………………………….4<br />
4. Liste d’acronymes………………………………………………….…………………………….6<br />
5. Liste des tableaux…………………………………………………….………………………….8<br />
6. Carte de visite de la province……………………………………………………………….10<br />
7. Introduction générale………………………………………………………………………….11<br />
7.1. Contexte d’élaboration de la monographie……………..…………………...11<br />
7.2. Caractéristiques de la monographie…………………………………………….11<br />
7.3. Organisation du Travail……………………………………………………………..12<br />
7.4. Méthodes de collecte des données……………………………………………..12<br />
7.5. Résumé……………………………………………………………………………………13<br />
8. Chapitre I. : Situation physique de la Ville-Province………………………………..14<br />
1.1. Localisation……………………………………………………………………………….14<br />
1.2. Relief…………………………………..……………………………………………………14<br />
1.3. Climat…………………………………………………………………..…………………..15<br />
1.4. Hydrographie……………………………………………………………………………..16<br />
1.5. Sols, Géologie et végétation…………………………………………………………16<br />
9. Chapitre II. Organisation politique et administrative…………………………………18<br />
2.1. Découpage administratif……………………………………………………………….18<br />
2.2. Environnement politique…………………………………….…………………………19<br />
2.3. Institutions politiques et Environnement politique…………………………..20<br />
2.4. <strong>Kinshasa</strong>, Ville Cosmopolite…………………………………………………………..21<br />
2.5. Présentation sommaire de la ville de <strong>Kinshasa</strong>………………………………..22<br />
2.6. Situation de la Justice…………………………………………………………………..31<br />
2.7. Services d’ordre et de sécurité publics………………………………………….38<br />
10. Chapitre III : Caractéristiques socio-culturelles……………………………………….40<br />
3.1. Aperçu historique…………………………………………………………………………40<br />
3.2. Statistiques démographiques…………………………………………………………43<br />
3.3. Structure de la société…………………………………………………………………48<br />
3.4. Principaux groupes ethniques……………………………………………………….50<br />
3.5. Eléments linguistiques…………………………………………………………………51<br />
3.6. Culture, Art, Tourisme, Sports et Loisirs………………………………………..52<br />
3.7. Approche Genre………………………………………………………………………….55<br />
3.8. Régime foncier……………………………………………………………………………59<br />
3.9. Régime alimentaire……………………………………………………………………..60<br />
3.10. Groupes vulnérables……………………………………………………………………65<br />
3.11. Valeurs positives de développement…………………………………………….86<br />
3.12. Valeurs négatives de développement……………………………………………87<br />
11. Chapitre IV. Situation des secteurs………………………………………………………..95<br />
4.1. Introduction………………………………………………………………………………95<br />
4.2. Infrastructures de base………………………………………………………………..95<br />
4.3. Secteur Productif……………………………………………………………………….132<br />
12. Chapitre V : Dynamique communautaire…………………………………………..…...140<br />
5.1. Généralités……………..…………………………………………………………………140<br />
5.2. Evolution de la Dynamique Communautaire à <strong>Kinshasa</strong>…………………141<br />
5.3. Dynamique communautaire spontanée ou informelle………………….…143<br />
4
5.4. Dynamique Communautaire Formelle…………………………………………..144<br />
5.5. Dynamique communautaire cuturelle……………………………………………150<br />
5.6. Dynamique communautaire religieuse………………………………………….151<br />
5.7. Les parties prenantes………………………………………………………………….152<br />
13. Chapitre VI. : Facteurs de Développement socio-économique<br />
de la province…………………………………………………………………………..155<br />
6.1. Préambule……………………………………………………………………………….155<br />
6.2. Sécurité socio-politique…………………………………………………………….155<br />
6.3. Démographie, Urbanisation et Etat-Civil…………………………………….157<br />
6.4. Emploi et pouvoir d’achat…………………………………………………………159<br />
14. Chapitre VII : Programmes et projets de développement………………………161<br />
7.1 Préambule………………………………………………………………………………161<br />
7.2 Programmes et projets de développement du gouvernement………161<br />
7.3 Programmes et Projets de développement de la Ville-Province….…165<br />
de <strong>Kinshasa</strong><br />
15. Conclusion générale……………………………………………………………………………169<br />
16. Références bibliographiques…………………………………………………..………….171<br />
5
LISTE D’ACRONYMES<br />
ABAKO : Alliance des Bakongo<br />
AED : Aide à l’Enfance défavorisée<br />
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération<br />
ANR : Agence Nationale de renseignements<br />
ASBL : Association sns but lucratif<br />
BAD : Banque Africaine de Développement<br />
BEAU : Bureau d’Etude et d’aménagement urbain<br />
BECECO :Bureau Central de Coordination<br />
BICE : Bureau International Catholique pour l’Enfance<br />
DGM : Direction Générale de Migrations<br />
DSRP-I : Document de la Stratégie de Réduction de la pauvreté Interimaire<br />
DSRP Final : Document de la Stratégie de Réduction de la pauvreté Final<br />
CBFC : Communauté Baptise du Fleuve Congo<br />
CHANIC :<br />
CITA : Cité Africaine.<br />
CODESI :<br />
ECC : Eglise du Christ au Congo<br />
EGEE : Etablissements de garde et d’éducation de l’Etat.<br />
FEC : Fédération des Entreprises du Congo<br />
FENADEC :<br />
FILTISAF :<br />
CCT : Congo-Chine Telecom<br />
CEDEF : Convention pour l’elimination de toutes formes de Disciminations à l’égard<br />
de la femme.<br />
CEDI :<br />
CMDC : Compagnie Maritime du Congo<br />
CNECI : Caisse Nationale d’Epargne et de Crédits Immobiliers<br />
CNS : Conférence Nationale Souveraine<br />
CP-VPK : Comité Provincial- Ville Province de <strong>Kinshasa</strong><br />
COPELA :<br />
COPEMECO : Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo.<br />
CIAT : Comité International d’Appui à la Transition<br />
CRONGD : Conseil Régional des Organisations non gouvernementales pour le<br />
Développement.<br />
EPSP : Enseignement Primaire-Secondaire et Professionnel<br />
FIKIN : Foire Internationale de <strong>Kinshasa</strong><br />
FOLECO :<br />
GRET :<br />
INS : Institut National de la Statistique<br />
IST : Infectiion sexuellement transmissible<br />
LAC : Lignes Aériennes Congolaises<br />
LOGEC :<br />
MICS : Multiple Indicatiors Clustrer Survey<br />
MONUC : Mission de l’Organisation des Nations Unies pour le Congo<br />
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution<br />
6
OCA : Office des Cités Africaines<br />
OCPT : Office Congolias de Postes et Télécommunications<br />
OGEFRM : Office de gesdtion de fret maritime<br />
OMS : Organisation Mondiale de la Santé<br />
ONATRA : Office national de Transport<br />
ONG : Organisation non gouvernementale<br />
ONL : Office National de Logement<br />
OPJ : Officier de Police Judiciaire<br />
OR : Office des Routes<br />
UMUCO : Union des Musiciens Congolais<br />
UNAF :Union National des Femmes<br />
UNESCO : Fonds des Nations Unies pour la Science et l’Education<br />
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance<br />
UPPE-SRP : Unité de Pilotage du Processus d’Elaboration de la Stratégie de Réduction<br />
de la Pauvreté<br />
UTEXCO : Usine Textile du Congo<br />
SNCC : société Nationale de Chemins de fer du Congo<br />
SNSA : Service National de Statistiques Agricoles<br />
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti<br />
SIFORZAL(SIFORCO) : Société Industrielle Forestière du Congo<br />
SONECA : Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs<br />
VIH/Sida : Virus immunodéficience humaine/Syndrome d’immunodéfience acquis<br />
VIP : Very Important Person<br />
PDU : Projet de Développement Urbain<br />
PNC : Police Nationale congolaise<br />
PNLS : Programme National de Lutte contre le Sida.<br />
PVV : Personne vivant avec le VIH<br />
PAV : Personne affectée par le VIH.<br />
PNA : Programme National d’Assainissement<br />
TGI : Tribunal de Grande Instance<br />
RDC : République Démocratique du Congo<br />
REGIDESO : Régie de Distribution d’Eau<br />
RVA : Régie des Voes Aériennes<br />
RVF : Régie des Voies Fluviales<br />
RVM : Régie des Voies Maritimes<br />
RZ : République du Zaire<br />
7
LISTE DES TABLEAUX<br />
1. Tableau n°1 : Répartition des effectifs des quartiers de la Capitale par<br />
commune.<br />
2. Tableau n°2 : Ventilation des coûts des sinsitres par secteur d’activité.<br />
3. Tableau n° 3. : Pillages de 1991: Sinistre des entreprises.<br />
4. Tableau n°4 : Effectifs des magistrats à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
5. Tableau n° 5 : Récapitulatifs des effectifs des magistrats à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
6. Tableau n° 6 : Population des Communes de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
7. Tableau n° 7 : Population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par âge et sexe en 2004<br />
(en milliers).<br />
8. Tableau n° 8 : Quelques indicateurs démographiques.<br />
9. Tableau n° 9 : Répertoire des sites touristiques de <strong>Kinshasa</strong> par commune.<br />
10.Tableau n° 10 : Répartition des Chefs de ménages (en %) selon le niveau<br />
d’instructions.<br />
11. Tableau n°11 : Répartition des postes de responsabilité dans la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> selon le genre.<br />
12. Tableau n° 12 : Taux d’abandon scolaire au niveau Primaire(à <strong>Kinshasa</strong>).<br />
13. Tableau n°13 : Répartition des proportions des cas de SIDA par Tranche<br />
d’âge et par Sexe (en %).<br />
14. Tableau n°14 : Evolution de la consommation de certains produits<br />
alimentaires de 1997-2001 par habitant.<br />
15. Tableau n° 15 : Consommation par mois et par personne suivant le groupe<br />
ethnique à <strong>Kinshasa</strong> en 1986 (en gramme).<br />
16. Tableau n°16 : Répartition des effectifs des vulnérablespar groupe et par<br />
sexe<br />
17 Tableau n°17 : Espérance de vie des groupes vulnérables<br />
18. Tableau n°18 : Vulnérabilité au regard de quelques indicateurs de la santé.<br />
19. Tableau n°19 : Quelques indicateurs sur l'éducation.<br />
20 Tableau n°20: Indicateurs sur l'alimentation.<br />
21. Tableau n°21 : Indicateur sur l'emploi et les activités génératrices de revenus.<br />
22. Tableau n° 22 : Taux d’accessibilté à certaines commodités.<br />
23. Tableau n° 23: Répartition des ONG s'occupant des enfants.<br />
24. Tableau n° 24 : Réaprtition des rubriques ou modules de formation.<br />
25. Tableau n°25 : Répartition du réseau routier et de la population de la Ville-<br />
Province de <strong>Kinshasa</strong> par Commune.<br />
26. Tableau n°26 : Les 74 Km de route de la capitale et leur état de revêtement.<br />
27. Tableau n°.27. : Répartition des entreprises assurant le transport en commun<br />
à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
28. Tableau n° 28 : Répartition des Infrastructures de Santé à travers la capitale.<br />
29. Tableau n°29 : Couverture vaccinale des enfants et des mères :<br />
Enfants de 12 à 23 mois (en %).<br />
30. Tableau n°30 : Evolution de la couverture vaccinale dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
31. Tableau n°31 : Malnutrition chronique « Enfants de moins de 5 ans ».<br />
32. Tableau n°32 : Malnutrition aiguë « Enfants de moins de 5 ans ».<br />
33. Tableau n°33 : Insuffisance pondérale.<br />
34. Tableau n° 34 : Ventilation des cas de drépanocytose reçus au centre de<br />
santé de Yolo.<br />
8
35. Tableau n°35 bis : Répartition des décès drépaonocytaires.<br />
36. Tableau n°36 : Coût annuel d’une prise en charge médicale régulière d’un<br />
malade anémique SS.<br />
37. Tableau n°37 : Répartition des effectifs selon le sexe et le cycle par<br />
commune de la Division urbaine.<br />
38. Tableau n°38 : Répartition des écoles par sous-division, commune et régime<br />
de gestion (Kin-Ouest).<br />
39. Tableau n°39 : Tableau synoptique des statistiques scolaires de la<br />
divisionurbaine Kin-Est 2002-2003 et par régime de gestion.<br />
40.Tableau n°40:Tableau récapitulatif sur les effectifs des élèves et enseignants<br />
par sous-division de la division provinciale Kin-Est<br />
2003.2004.<br />
41.Tableau n°41: Répartition des écoles par sous-division, commune et régime de<br />
gestion (Kin-Centre).<br />
42. Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat avant 1960.<br />
43. Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat après 1960.<br />
44. Tableau n° 44 : Occupation du sol dans le district urbain.<br />
45. Tableau n°45: Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />
pièces à usage d’habitation par milieu de résidence et par<br />
niveau de pauvreté.<br />
46. Tableau n°46 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />
pièces (chambres à coucher) par milieu de résidence et par<br />
niveau de pauvreté.<br />
47. Tableau n° 47 : Répartition des ménages kinois selon le nombre moyen de<br />
personnes par pièce ou chambre à coucher.<br />
48. Tableau n°48: Nombre d’ASBL à <strong>Kinshasa</strong> et leurs domaines d’intervention.<br />
49. Tableau n° 49 : Identification des parties prenantes dans la dynamique<br />
communautaire à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
50. Tableau n° 50 : Densités de la population des communes.<br />
51. Tableau n° 51: Crédits de paiement des programmes et projets de<br />
développement du Gouvernement à spectre national.<br />
52. Tableau n° 52 : Crédits de paiement des programmes et projets de<br />
développement du Gouvernement destinés à la Ville-<br />
Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
53. Tableau n°53: Budget d’investissement de la ville province de <strong>Kinshasa</strong> pour<br />
les trois dernières années.<br />
54. Tableau n° 54: Exécution financière des Programmes et Projets de<br />
Développement de la Viile-Province de <strong>Kinshasa</strong> (2002 à<br />
2004).<br />
9
CARTE DE VISITE DE LA PROVINCE.<br />
Nom : <strong>Kinshasa</strong><br />
Année de création : 1881<br />
Statut : Ville-Province et Capitale de la RDC<br />
Nombre de communes : 24<br />
Chef-Lieu de la Ville-Province : Gombe<br />
Population : Environ 7.000.000 habitants<br />
Superficie : 9.965 Km2<br />
Langues parlées : Lingala- Kikongo-Swahili- Tshiluba et Français<br />
Climat : Tropical chaud et humide<br />
Vocation première : Ville commerciale, industrielle et politico-<br />
administrative<br />
Situation géographique : Ouest du pays entre 3.9 et 5.1 degrés de latitude Sud<br />
et entre 15.2 et 16.6 degrés de longitude Est.<br />
Relief : Un grand Plateau, une chaine de collines, une plaine<br />
et des marécages.<br />
10
INTRODUCTION GENERALE<br />
0.1. CONTEXTE D’ELABORATION DE LA MONOGRAPHIE<br />
A partir de l’année 2001, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo<br />
s’est particulièrement consacré à la lutte contre la pauvreté dans le pays et a pu, à<br />
cet effet, produire en 2002, conformément à l’approche du monde actuel et des<br />
objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD) de l’Organisation des Nations-<br />
Unies (ONU), le Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté<br />
(DSRP-I), qui a été adopté par les Institutions de Bretton Woods en mars 2003.<br />
Au cours du Séminaire-Atelier du 08 au 10 décembre 2003, tenu au Centre<br />
Catholique Nganda à <strong>Kinshasa</strong>, dans la Commune de Kintambo, Le Gouvernement de<br />
Transition a lancé, en présence des Délégués venus de toutes les Provinces du pays,<br />
le processus d’élaboration du Document Final de Stratégie pour la Réduction de la<br />
Pauvreté (DSRP Final) en République Démocratique du Congo.<br />
Conformément à sa Feuille de Route et à son Chronogramme, l’Unité de Pilotage du<br />
Processus d’Elaboration de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, UPPE-SRP,<br />
l’Institution, rattachée au Ministère du Plan, chargée par le Gouvernement de<br />
conduire le Processus DSRP, a transmis aux Comités Provinciaux du DSRP, par sa<br />
lettre n° 153/UPPE-SRP/COORD/KNT/NGN/04 et sa note technique y jointe<br />
n°01/UPPE/04, toutes deux du 13 septembre 2004, les instuctions complémentaires<br />
pour l’élaboration des documents suivants qui constituent les composantes du DSRP<br />
Final :<br />
- la <strong>Monographie</strong> de chaque Province ;<br />
- le Profil de la Pauvreté dans chaque Province ;<br />
- la Stratégie Provinciale de Lutte contre la Pauvreté.<br />
Pour la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, le Comité Provincial du DSRP, qui venait de<br />
terminer la mise à niveau non seulement de ses Membres mais aussi des Experts de<br />
son Secrétariat Technique, tous fonctionnaires et Agents de la Division Urbaine du<br />
Plan, par un Séminaire de Restitution et de Recyclage, organisé par lui du 08 au 10<br />
août 2004, s’est attelé à la production de la <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de<br />
<strong>Kinshasa</strong>, dès le lundi 20 septembre 2004.<br />
0.2. CARACTERISTIQUES DE LA MONOGRAPHIE<br />
Plusieurs <strong>Monographie</strong>s existent sur la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Mais elles ont été<br />
toutes préparées dans un contexte particulier et chacune avec un objet propre, en<br />
rapport avec une activité, un thème ou secteur particulier, des objectifs généraux et<br />
spécifiques liés à ces différents cadres.<br />
La présente <strong>Monographie</strong>, qui s’inscrit dans le cadre du DSRP, a pris soin d’intégrer<br />
beaucoup d’aspects, contextes, thèmes et secteurs de la vie du Pays, de l’Etat et de<br />
la Nation dans toutes leurs ramifications et spécificités, du moins en ce qui concerne<br />
11
la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Elle a veillé à porter un cachet d’exhaustivité réelle et<br />
valable en procédant à l’identification des parties prenantes et de tous les éléments<br />
liés au développement intégral et harmonieux de toutes les couches de la population.<br />
Elle a esquissé, en se servant des éléments de l’analyse participative des parties<br />
prenantes, quelques axes des stratégies de réduction de la pauvreté.<br />
C’ette monographie de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est donc un document global, structuré et<br />
unique en son genre.<br />
0.3. ORGANISATION DU TRAVAIL<br />
Le Comité Provincial DSRP a consacré cinq jours ouvrables, soit du lundi 20 au<br />
vendredi 24 septembre 2004, pour amorcer l’élaboration de la <strong>Monographie</strong> de la<br />
Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. En effet, sous la conduite de leur Coordonnateur, les<br />
Membres du Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, au cours de<br />
quelques réunions plénières, avaient préparé de manière participative :<br />
- le Plan de la <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, à partir des directives<br />
de l’UPPE-SRP ;<br />
- les Equipes de récolte des données et de rédaction des chapitres de cette<br />
<strong>Monographie</strong> ;<br />
- la liste des principaux centres de documentation sur la Ville-Province de<br />
<strong>Kinshasa</strong> ;<br />
- les principes et méthodes de travail au sein des Equipes et entre elles.<br />
La note circulaire n° 0001/UPPE-SRP/CP-VPK/COORDO/MML/note/2004 du 24<br />
septembre 2004 du Coordonnateur Provincial, adressée à tous les Membres du<br />
Comité, synthétise l’ensemble des dispositions arrêtées par le Comité Provincial en<br />
vue de l’élaboration de cette <strong>Monographie</strong>.<br />
0.4. METHODES DE COLLECTE DES DONNEES<br />
Une attention particulière et un temps suffisant ont été accordés à l’élaboration du<br />
plan de cette <strong>Monographie</strong> et à l’identification des Centres de documentation sur la<br />
Ville, de manière à permettre à tous ceux qui sont impliqués dans ce travail de mieux<br />
comprendre le travail attendu et de récolter les données et documents nécessaires,<br />
en temps utile.<br />
Les différents chapitres retenus et leurs subdivisions principales ont fait l’objet<br />
d’examen participatif des Membres du Comité et de ses Experts, en fonction du cadre<br />
et de la logique DSRP de cette <strong>Monographie</strong>, en prenant soin, le cas échéant, de<br />
donner les grands contours et les contenus essentiels des sujets à développer.<br />
La recherche des données par la revue documentaire et par la consultation des<br />
personnes-ressources et des centres de documentation sur la Capitale de la RDC a<br />
été la seule méthode utilisée pour la récolte des données, en attendant les éléments<br />
des enquêtes encours de l’INS et des Groupes Thématiques et Séctoriels ainsi que les<br />
consultations participatives.<br />
12
0.5. RESUME<br />
La <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’articule autour des principaux<br />
titres suivants :<br />
- Présentation de la situation physique de la Ville-Province c’est-à-dire la<br />
localisation géographique, le relief, le climat, la végétation, l’hydrographie, la<br />
température, la pluviométrie et les sols ;<br />
- Situation administrative et politique : la subdivision administrative,<br />
l’environnement politique, l’impact des pillages et des guerres, l’organisation et<br />
l’exercice de la justice, les services d’ordre, de force et de sécurité ;<br />
- Caractéristiques socio-culturelles qui comprennent les rubriques suivantes :<br />
aperçu historique, démographie, structure de la société, principaux groupes<br />
ethniques, éléments linguistiques, société civile, variable genre, régime foncier,<br />
régime alimentaire, groupes vulnérables, valeurs positives et négatives de<br />
développement ;<br />
- Situation de treize secteurs dont ceux de la santé et de l’éducation ;<br />
- Principaux problèmes de développement de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong><br />
dont la sécurité, l’insalubrité, le transport en commun, le comportement kinois ;<br />
- Dynamique communautaire dans tous ses aspects économico-financiers,<br />
socio-culturels, religieux et cultuels ;<br />
- Projets et programmes de développement dans la Ville-Province de<br />
<strong>Kinshasa</strong> avec le Gouvernement, la Ville elle-même, le Système des Nations-<br />
Unies, les Coopérations Bilatérales, les Organisations Non Gouvernementales ;<br />
- Les facteurs de développement socio-economiques de la province tels que les<br />
considérations d’ordre financier, les valeurs positives et négatives de<br />
développement, les indicateurs de développement et surtout les états de leiux<br />
des OMD à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
13
CHAPITRE I. : SITUATION PHYSIQUE DE LA VILLE-PROVINCE<br />
1.1. LOCALISATION<br />
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’étend sur 9.965 Km2, soit 0.42% du territoire<br />
national. Elle est située à l’ouest du pays entre 3,9 et 5,1 degrés de latitude Sud et<br />
entre 15,2 et 16,6 degrés de longitude Est. Elle est limitée au Nord-Est et à l’Est par<br />
la Province du Bandundu, au Sud par celle du Bas-Congo, au Nord-Ouest et à l’Ouest<br />
par la République du Congo-Brazzaville, sur une frontière liquide, formée par une<br />
partie du Fleuve Congo.<br />
1.2. RELIEF<br />
Le relief de <strong>Kinshasa</strong> est formé d’un grand plateau, d’une chaîne de collines, d’une<br />
plaine et de marécages aux abords du Fleuve Congo.<br />
En effet, le massif du Plateau du Kwango, de 600 à 700 m d’altitude, domine<br />
complètement la partie Est de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Sa portion située dans la<br />
Ville est appelée Plateau des Bateke. Elle totalise une superficie d’environ 7.500 Km2,<br />
soit 75.3% de l’ensemble de l’étendue de la Ville. La densité démographique y est<br />
fortement très faible. En effet, cette partie de la ville est occupeé par plus ou moins<br />
2% de la population totale de la ville.<br />
La chaine de collines, peu escarpées (350 à 675 m d’altitude) où l’on trouve les<br />
Monts Ngaliema, Amba et Ngafula, constitue la frontière commune avec le Bas-<br />
Congo et forme la partie Sud de la Ville, jusqu’au Sud-Est, où se trouve le Plateau<br />
des Bateke. Ces collines, y compris les hauteurs de Binza et de Kimwenza, seraient<br />
issues du démantèlement de ce Plateau.<br />
La plaine de <strong>Kinshasa</strong> suit le lit du Fleuve Congo et est enfermée entre le Fleuve<br />
Congo, le Plateau des Bateke et les collines. Elle n’a qu’une largeur moyenne de 5 à<br />
7 Km et a la forme d’un croissant. Cette plaine se situe entre 300 et 320 m d’altitude<br />
et a une superficie d’à peu près 100 km2. Elle se divise en deux parties :<br />
- la plaine de Lemba à l’Ouest de la rivière Ndjili, légèrement ondulée ;<br />
- la plaine à l’Est de la Ndjili, vers la rivière Nsele qui a une forme plus plane,<br />
entrecoupée par plusieurs rivières qui coulent presque parallèlement du Sud-Est<br />
vers le Nord-Ouest, pour se jeter dans le Fleuve Congo.<br />
C’est là que se trouve concentrée la portion la plus importante de la population de la<br />
Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Les marécages longent le Fleuve Congo pour s’amplifier à l’Ouest autour du Pool<br />
Malebo et y former ainsi une plaine alluviale.<br />
14
1.3. CLIMAT<br />
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> connaît un climat de type tropical, chaud et humide.<br />
Celui-ci est composé d’une grande saison de pluie d’une durée de 8 mois, soit de la<br />
mi-septembre à la mi-mai, et une saison sèche qui va de la mi-mai à la miseptembre,<br />
mais aussi, une petite saison de pluies et une petite saison sèche, qui<br />
court de la mi-décembre à la mi-février. Quant à la température, deux grands<br />
courants de vents soufflent pendant toute l’année sur la ville, aussi bien en altitude<br />
qu’au niveau de basses couches.<br />
Sur les hauteurs, il y a deux grands courants de vents : (i) les alizés, très chauds et<br />
secs, du Nord-Est qui proviennent d’Egypte et (ii) un courant équatorial très humide,<br />
presque permanent au-delà de 300 m d’altitude, en provenance de l’Est.<br />
Les basses couches de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> reçoivent en permanence le<br />
courant de Bengwela, un courant très humide en provenance du Sud-Ouest.<br />
Les écarts de température s’établissent en général comme suit : (i) plus de 18°C<br />
pour la température diurne du mois le plus froid de l’année et (ii) environ 22°C pour<br />
la température nocturne du mois le plus chaud.<br />
Pour la période 1986-1995, le mois de mars 1988 a connu la température la plus<br />
haute soit 26,5° C et le mois de juillet 1992 celle la plus basse, soit 21,2° C. Mais la<br />
situation générale des températures moyennes se présente comme suit pour cette<br />
période :<br />
- température moyenne mensuelle supérieure : 26,1 C en mars ;<br />
- température moyenne mensuelle inférieure : 22,5° C en juillet.<br />
Du point de vue pluviométrique, durant les trois dernières décennies, la moyenne<br />
pluviométrique annuelle observée dans la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est de 1.529,9<br />
mm et le minimum mensuel se situe en deçà de 50 mm. Le mois de novembre<br />
connaît le plus important volume des précipitations, avec une moyenne de 268,1<br />
mm. Environ 40 % des précipitations tombent entre les mois d’octobre, novembre et<br />
décembre qui sont les mois les plus humides de l’année. Les pics de pluviosité se<br />
chiffrent à 203,3 mm en avril et le nombre de jours de pluies atteint la moyenne<br />
annuelle de la période de 112jours, avec un point culminant de 17,8 jours de pluies<br />
en avril.<br />
Pendant la saison sèche, la moyenne générale des précipitations (en mm) s’établit<br />
généralement comme suit :<br />
Juin : 3,9 Août : 14,7<br />
Juillet : 2,1 Septembre : 37,2<br />
L’humidité relative de l’air a une moyenne générale de 79 %, entre 1986 et 1995,<br />
avec des moyennes des valeurs extrêmes qui s’établissent comme suit :<br />
15
- moyenne des valeurs maximales : 84 % entre novembre et mai avec une légère<br />
baisse en février - mars ;<br />
- moyenne des valeurs minimales : 71 % essentiellement en septembre.<br />
Pendant la période précitée, la moyenne de l’évaporation est de 94,5 mm minimum<br />
au mois de mai et de 173,1 mm maximum en septembre.<br />
1.4. HYDROGRAPHIE<br />
L’hydrographie de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> comprend le Fleuve Congo, des<br />
rivières qui s’y jettent et des lacs de faibles étendues.<br />
Le Fleuve Congo, au niveau de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, prend de l’extension et<br />
atteint à certains endroits plus de 20 Km de largeur. C’est sa dernière partie dans la<br />
Cuvette Centrale, avant les rapides de Kinsuka à l’Ouest de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Le réseau hydrographique est composé de rivières de diverses dimensions qui<br />
prennent leurs sources principalement des collines, coulent du Sud vers le Nord,<br />
baignent la plaine et se jettent dans le Fleuve Congo, notamment au niveau du Pool<br />
Malebo. Ces rivières sont soit de sources locales comme Kalamu, Gombe, Makelele et<br />
Funa, soit de sources allogènes comme Ndjili, Nsele, Maïndombe et Bombo-Lumene.<br />
Quelques lacs de dimensions très réduites sont localisés par ci par là dans la Ville-<br />
Province de kinshasa dont le Lac de Ma Vallée et le Lac Vert.<br />
1.5. SOLS, GEOLOGIE ET VEGETATION<br />
Les caractéristiques des sols de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> sont fonction de la<br />
structure géomorphologique de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, elles sont différentes<br />
sur le massif du Plateau des Bateke, sur les collines, dans les plaines ou dans les<br />
marécages.<br />
De manière générale, ces sols sont essentiellement sablonneux avec quelques<br />
éléments particuliers. Ils ont une faible capacité de rétention d’eau et présentent par<br />
conséquent une utilité marginale pour les activités agricoles.<br />
Le Plateau des Bateke qui est à deux heures de route du centre ce la Ville vers l’Est,<br />
est couvert (i) d’arénoferalsols, à profil de type AC, structure de sols que l’on trouve<br />
aussi sur les collines et (ii) de podzols, comme dans les zones planes et dans les<br />
mares asséchées. En d’autres termes, la surface de ce Plateau est constituée de<br />
roches silicifiées ou grès polymorphe.<br />
Vers les collines du Sud-Ouest, il y a, par endroits, mélange d’arénoferalsols avec<br />
d’autres sols à tendance kaolinitique ou ferralitique. Globalement, ils sont des sols<br />
minéraux récents, développés sur du sable kalaharien. Ils sont caractérisés par une<br />
teneur en argile de moins de 20% sur au moins 100 cm de profondeur, une faible<br />
réserve de minéraux altérables et une faible capacité de rétention d’eau.».<br />
16
Dans les plaines, il y a deux types de sols : (i) le sol organique dans le Pool Malebo<br />
et les podzols dans certaines parties planes. « Les sols organiques sont caractérisés<br />
par la présence de la matière organique dans la première couche (à une trentaine de<br />
centimètres de la surface). En fait, ce sont des sols alluvionnaires à texture variable.<br />
Ils sont des substrats argileux et argilo-sableux. Leur forte teneur en eau entraîne de<br />
mauvaises conditions d’aération et d’oxydation. Ils ont un taux de saturation<br />
déficitaire en base (9 %) et une capacité faible d’échanges cationiques. Ainsi, ils sont<br />
des sols de faible valeur agricole. Ils sont essentiellement couverts de forêts<br />
marécageuses 1 .». Dans l’ensemble, les plaines de <strong>Kinshasa</strong> sont constituées de<br />
sables au-dessus, sur une épaisseur moyenne de plus ou moins 5 m, pour la plaine<br />
de Lemba, et jusqu’à 10 m pour celle de Ndjili-nsele. Ce sable qui se pose sur des<br />
grès tendres manifeste trois formations différentes :<br />
- du sable kaolinien c’est-à-dire fin, argileux, micacé et de couleur blanche ;<br />
- du sable limoneux brun ou orangé, dans la partie septentrionale de la plaine de<br />
Lemba ;<br />
- du sable grossier, peu argileux, blanchâtre situé dans la partie méridionale de la<br />
plaine de Lemba et dans la plaine de Ndjili-Nsele.<br />
Les types des sols de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> conditionnent les genres de<br />
végétation qui y poussent et qui sont constitués en règle générale de savanes<br />
parsemées d’arbustes et entrecoupées de steppes et de galeries forestières de faibles<br />
densité et dimensions. Ces savanes cèdent de plus en plus de place à l’avancée<br />
urbanistique et ne se situent plus que sur les collines et le Plateau des Bateke.<br />
A l’Est, sur le Plateau des Bateke, dans la Commune de Maluku, existent des savanes<br />
steppiques ou steppes, avec des spécificités zambéziennes, dans les parties Est et<br />
Sud de ce Plateau.<br />
Les pentes sont couvertes de forêts secondaires tirées des actions anthropiques. Des<br />
forêts secondaires semi-caducifolière subéquatoriale et des savanes arbustives de<br />
type guinéen sont observées dans la Commune de Mont Ngafula, le long de la Route<br />
de Matadi.<br />
Par contre, dans la Commune de Selembao, plus au Nord-Ouest de cette dernière,<br />
pousse, sur du sable argileux, une mosaïque de savane et des savanes arbustives à<br />
loudetia demeuseï, plante herbacée qui peut atteindre 1,70 m de hauteur. La<br />
végétation marécageuse pousse dans le Pool Malebo.<br />
1 RDC, Ministère du Plan, op.cit, p. 12<br />
17
CHAPITRE II. ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> répond à trois vocations :<br />
- Elle est une une Ville-Province, à coté de dix autres provinces de la République<br />
Démocratique du Congo ;<br />
- Elle est la Capitale Administrative, Politique et Economique du pays ;<br />
- Elle est une Ville Cosmopolite.<br />
2.1. Découpage administratif<br />
La subdivision administrative de la Ville-province de <strong>Kinshasa</strong> répond aux prescrits du<br />
Décret-Loi n° 081 du 22 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative<br />
de la République Démocratique du Congo qui, en ses articles 3 et 5, donne la qualité<br />
de Ville-Province à <strong>Kinshasa</strong> et le statut de Capitale du pays par son article 4. Ce<br />
Décrte-Loi confère aux communes de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> le statut d’entités<br />
décentralisées (EAD), avec personnalité juridique. Elles sont administrées par des<br />
Bourgmestres et des Bourgmestres Adjoints.<br />
Conformément aux dispositifs des art.7.2 et 7.1, de ce Décret-Loi, la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> est subdivisée :<br />
- en communes (24) ;<br />
- en quartiers (au moins 400) ;<br />
Le tableau n°1 offre la répartition des effectifs de différents quartiers par commune<br />
de la Ville-Province. On en dénombre au total plus de trois cents quartiers.<br />
De prime abord, retenons que la ville subit généralement de profondes modifications<br />
de sa configuration spatiale. Aussi, le nombre de quartiers change- t-il d’une époque<br />
à l’autre.<br />
Tableau n°1 : Répartition des effectifs des quartiers de la Capitale par<br />
commune.<br />
N° Communes Quartiers N° Communes Quartiers<br />
1. <strong>Kinshasa</strong> 7 13. Kintambo 8<br />
2. Kalamu 18 14. Kisenso 14<br />
3. Ngiri-Ngiri 8 15. Lemba 15<br />
4. Ngaba 6 16. Selembao 18<br />
5. Bumbu 13 17. Limete 14<br />
6. Matete 13 18. Kimbanseke 30<br />
7. Makala 14 19. Ngaliema 21<br />
8. Lingwala 9 20. Masina 21<br />
9. Kasa-Vubu 7 21. Mt Ngafula 16<br />
10. Barumbu 9 22. Gombe 10<br />
11. Bandal 7 23. Nsele 16<br />
12. Ndjili 13 24. Maluku 19<br />
18
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est reliée directement aux Provinces de Bandundu, du Bas-<br />
Congo et de l’Equateur, par route, eau et air et aussi par voie ferrée particulièrement<br />
vers les Villes Portuaires de Matadi et de Boma, jusque dans les cités de Moanda et<br />
de Banana, situées au bord de l’Océan Atlantique. C’est un carrefour national, par où<br />
passent, pour la consommation de sa population, en importation, en exportation ou<br />
en transit plusieurs marchandises de la République Démocratique du Congo<br />
destinées aux transactions nationales ou internationales.<br />
Le Fleuve Congo avec ses affluents baigne aussi la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Il constitue la<br />
toile de fond du réseau national des transports intégré, eau-rail-route, et complété<br />
par la voie aérienne qui met en liaison cette Ville avec toutes les autres provinces du<br />
pays.<br />
L’exploitation totale de l’espace aérien congolais par les multiples sociétés de<br />
télécommunication moderne, installées pratiquement toutes à <strong>Kinshasa</strong>, supprime les<br />
longues distances naturelles liées à l’énorme étendue du territoire national. Toutes<br />
les villes, grandes cités et localités importantes du pays sont reliées par téléphone<br />
cellulaire portable à la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Capitale de la République Démocratique du<br />
Congo.<br />
2.2. Environnement politique<br />
le Directeur Urbain gère les Services Administratifs, les fonctionnaires et les agents<br />
de l’Hôtel de Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Ceux-ci sont affectés à des Divisions Urbaines qui<br />
représentent les Ministères du Pouvoir Central. On y inclut aussi les Services<br />
Spéciaux comme l’ANR, la DGM, etc…<br />
Le Gouverneur et les Vice-Gouverneurs ainsi que les Bourgmestres et leurs Adjoints<br />
gèrent actuellement la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et les communes, avec la collaboration des<br />
« Conseils de Sécurité » rattaché à leurs niveaux. Ces Conseil sont des structures<br />
composées de responsables de certains services urbains qui ont l’ordre public, la<br />
justice, la paix, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la sécurité socio-politique<br />
dans leurs attributions.<br />
En plus du Gouverneur, des Vice-Gouverneurs et du Directeur Urbain, des<br />
Bourgmestres et de leurs adjoints, les principaux responsables qui siègent au<br />
«Conseil Urbain ou Communal de Sécurité » sont les suivants :<br />
- le Commandant de la Région Militaire ;<br />
- le Commandant Urbain de la Police Nationale Congolaise ;<br />
- les Responsables de l’ANR et de DGM ;<br />
- les Premiers Présidents des Cours d’Appel ;<br />
- les Procureurs Généraux près ces Cours d’Appel.<br />
2.2.1. Au niveau politique.<br />
on trouve le Gouverneur de la Ville de la Ville assisté par trois Vice-Gouverneurs qui<br />
dans la configuration politique actuelle sont chargés l’un des Questions Politiques,<br />
19
Administratives et Socio-Culturelles, l’autre des Questions Economiques et<br />
Financières et le troisième de la Reconstruction et Développement ;<br />
2.2.2. Au niveau Administratif :<br />
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est le siège des institutions nationales qui sont :<br />
a. la Présidence de la République ;<br />
b. le Gouvernement ;<br />
c. le Sénat ;<br />
d. l’Assemblée Nationale ;<br />
e. les cours et tribunaux<br />
ainsi que les institutions d’appui à la Démocratie telles que :<br />
- la Commission des élections indépendante ;<br />
- la Haute autorité des médias ;<br />
- la Commission de Vérité et Réconciliation ;<br />
- la Commission d’éthique et anti-corruption.<br />
2.3.Institutions politiques et Environnement politique<br />
En sa qualité de Capitale de la République Démocratique du Congo, la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> héberge les Institutions de la République, les représentations diplomatiques<br />
et consulaires ainsi les agences du Système des Nations-Unies.<br />
Cette présence permanente des Autorités Nationales sur le sol kinois, suppose que<br />
le Gouverneur de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est appelé à gérer quatre types de<br />
populations :<br />
- la population locale ;<br />
- les autorités nationales ;<br />
- les communautés étrangères ;<br />
- les représentants des organisations internationales y compris des<br />
Ambassades des pays étrangers.<br />
En plus de ces Institutions, la présence des Hautes Directions des diverses<br />
Entreprises, des Organismes privés et publics, nationaux et internationaux,<br />
renforcent le statut de Capitale de la Ville-province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Toute la vie politique, économique, sociale, culturelle et religieuse du pays a ses<br />
centres de conception et d’impulsion à <strong>Kinshasa</strong>. Tous les Secrétaires Généraux de<br />
l’Administration Publique, y sont installés. Il en est de même de tous les<br />
Représentants et Chefs des principales Eglises, traditionnelles et nouvelles, tous les<br />
responsables des grands mouvements musicaux, sportifs, artistiques, culturels et<br />
syndicaux, aussi bien du secteur privé que public, les principaux organes,<br />
mouvements et syndicats de la presse, les grandes chaînes de radio et de télévision.<br />
Sur la plan social, artistique et culturel, <strong>Kinshasa</strong> est le porte étendard du pays, dans<br />
la plupart des activités de ce secteur. Il abrite l’Académie des Beaux- Arts (ABA), la<br />
plus ancienne institution d’enseignement de ce genre en Afrique Centrale, dont la<br />
20
enommée est devenue internationale. Les Directions Générales des « Archives<br />
Nationales » et de la Bibliothèque Nationale, de l’Institut National des Arts (INA), de<br />
la SONECA et de l’UMUCO se trouvent à <strong>Kinshasa</strong>, etc.<br />
<strong>Kinshasa</strong> a démontré au cours de l’histoire du pays que sa « chute » entraîne celle<br />
du régime politique en place. C’est qui est d’abord arrivé le 4 janvier 1959 avec les<br />
colonisateurs, ensuite le 24 novembre 1965 pour la chute du Président Kasa-Vubu et<br />
enfin le 17 mai 1997 avec l’AFDL pour la fin du régime politique du Président<br />
MOBUTU.<br />
Le « pouvoir » du Président Laurent-Désiré Kabila a été, par contre, sauvé par la Ville<br />
de <strong>Kinshasa</strong> dont les militaires et les civils ont pu repousser les envahisseurs qui<br />
occupaient déjà pendant quelques jours, la Province du Bas-Congo et pendant<br />
pratiquement 5 ans, l’Est du pays, sans parvenir à renverser le régime politique en<br />
place.<br />
2.4. <strong>Kinshasa</strong>, Ville Cosmopolite<br />
Diverses Chaines de Radios et de Télévisions ont ouvert à <strong>Kinshasa</strong> leurs Centres<br />
d’émissions pour l’Afrique Centrale et ses environs. C’est le cas de Radio OKAPI.<br />
<strong>Kinshasa</strong> abrite aussi des structures d’enseignements et de formations qui ont<br />
vocation sous-régionale et régionale. La Chaine UNESCO de l’Université de <strong>Kinshasa</strong><br />
dessert aussi les pays de la SADC.<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> constitue un carrefour de transport international par où pasent<br />
ou partent différentes voies dont:<br />
- la voie maritime qui relie <strong>Kinshasa</strong> à la villed e Brazzaville, Capitale de Republique<br />
du Congo et la République Centrafricaine. Certaines marchandises dont les<br />
produits pétroliers et les bois du Congo Brazzaville transitent par cette Ville ;<br />
- la route conduit en Angola en passant par la Province du Bas-Congo ;<br />
- le chemin de fer Matadi-<strong>Kinshasa</strong> cotoie l’Angola ;<br />
- l’Aéroport International de Ndjili relie <strong>Kinshasa</strong> à d’autres provinces du pays et au<br />
reste du monde.<br />
Tous les deux ans la FIKIN organise une Foire Internationale qui reçoit plusieurs<br />
partenaires extérieurs qui viennent, les uns pour exposer leurs marchandises et les<br />
autres des activités d’ordre culturel.<br />
Sur le plan international, <strong>Kinshasa</strong> entretient de bons rapports avec d’autres villes du<br />
monde dans le cadre :<br />
- des associations ou organisations internationales dont elle est membre ;<br />
- de jumelage des villes ;<br />
- de la coopération bilatérale et multilatérale par le biais du Gouvernement.<br />
<strong>Kinshasa</strong> est membre actif des associations suivantes :<br />
- AIMF : Association Internationale de Maires et Responsables des Capitales et<br />
Métropoles Partiellement ou entièrement Francophones ;<br />
21
- METROPOLIS : Association Mondiale des Grandes Villes ;<br />
- FMCU : Fédération Mondiale des Villes jumelées et Cités Unies ;<br />
- UVA : Union des villes africaines ;<br />
- AMAC : Association des Maires d’Afrique Centrale.<br />
La ville de <strong>Kinshasa</strong> est jumelée :<br />
- à la province Belge de Brabant ;<br />
- aux villes de Lomé, Dakar, Ndjamena et Brazzaville.<br />
2.5.Présentation sommaire de la ville de <strong>Kinshasa</strong><br />
L'histoire de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et ses origines commencent à partir de 1877,<br />
lorsque l'explorateur Anglais Henry MORTON STANLEY atteignit le Pool Malebo qu'il<br />
baptisera du nom de "STANLEY POOL". Cette région comprenait plusieurs villages<br />
habités par quelques ethnies dont la plus importante est celle des Bateke 1 .<br />
<strong>Kinshasa</strong>, alors appelé Kintambo et Lemba, deux gros villages qui le dominaient,<br />
constituera un endroit stratégique pour l'installation coloniale. C'est par un pacte<br />
conclu avec le chef Bateke Ngaliema que Stanley aura l'autorisation de rejoindre la<br />
rive gauche pour s'installer sur cette colline qui surplombe la baie de Ngaliema. Cette<br />
station que le célèbre explorateur fonda le 23 août 1881, lors de son deuxième<br />
voyage, fut dédié au roi mécène et ami des géographes, LEOPOLD II, sous le nom<br />
de Léopoldville.<br />
Cependant, les autochtones continueront à l'appeler toujours par le nom ancestral de<br />
<strong>Kinshasa</strong> venu de Nshasa village habité par des pêcheurs Bateke. En 1889, la ville<br />
naissante 2 s'étendait sur 445 ha pour 500 habitants. Vers 1919, 14.000 habitants<br />
occupaient une superficie de 650 ha, soit une densité de l’ordre de 21 habitants/km2.<br />
En 1960, une superficie de 5.500 ha à caractère urbain supportait une population de<br />
400.000 habitants, ce qui suppose une forte densité démographisue. A l’accession du<br />
pays à la souveraineté nationale et internationale, le cadre a changé et la poussée<br />
démographique a sensiblement modifié la configuration spatiale de la ville. A ce jour,<br />
les estimations situent à environ 7.000.000 l’effectif de la population de la ville au<br />
point de porter la ville au rang de grandes métropoles et des agglomérations<br />
millionnaires. Et la superficie a atteint près de 9.965 km 2 . Et la ville accuse une<br />
densité de plus de 700 habitants/km2.<br />
Sous ces dimensions, <strong>Kinshasa</strong> pose des problèmes complexes d'aménagement, avec<br />
des quartiers d'extensions qui poussent comme des champignons créant ainsi de<br />
nombreux besoins en matière de logement, d'équipements collectifs (écoles,<br />
hôpitaux, centres récréatifs etc.), de transport et d'administration, car leur<br />
accroissement ne s'accomplit pas selon les normes urbanistiques.<br />
1 Henri BONGOLO cité par SAKOMBI INONGO, Regards sur <strong>Kinshasa</strong> et témoignage les éditions réunies<br />
2 Etude socio -démographique de <strong>Kinshasa</strong>, 1967, Rapport ONRD.<br />
22
2.5.1. Quelques faits saillants de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, de la période<br />
coloniale à ce jour.<br />
a. sous la période coloniale<br />
En 1889, le Roi Léopold II avait légué, par testament, le Congo à la Belgique. Ce leg<br />
fut reconnu par la Charte coloniale du 18/10/1908 par laquelle la Belgique fait du<br />
Congo sa colonie. Dès lors, Léopoldville devient un Territoire et le Chef-lieu du<br />
District du Moyen-Congo (1910-1923), l'un des 12 Districts du Congo-Belge.<br />
Différentes personnalités ci-après ont eu à diriger ce Territoire. Il s’agit de :<br />
1) Georges Moulaert (mars 1900 - mai 1919) : Dernier Commissaire de District du<br />
Stanley-Pool. Ce dernier succède à lui-même à la tête du nouveau District. Il<br />
fut le plus célèbre Officier à l'esprit clairvoyant surnommé "Bula-Matari Tala<br />
Tala". Il est un chef infatigable de la trempe de Stanley; il est le premier qui,<br />
le 12 février et le 15 juin 1912, demande au Gouverneur Général le transfert de<br />
la Capitale du Congo "sur les rives du Stanley-Pool". Il organise la Ville. Son<br />
nom est immortalisé par le quartier "Bandal-Moulaert".<br />
2) Heer (mai 1910-juin 1911);<br />
3) E. Hebry (1919-1923);<br />
En 1923, avec la nouvelle restructuration territoriale, Léopoldville acquiert le statut<br />
de la Capitale du Congo-Belge, mais aussi Chef-lieu de la Province de Léopoldville et<br />
du District Urbain de Léopoldville. Elle sera dotée d'un Comité Urbain nommé par le<br />
Gouverneur de Province.<br />
4) Ruwet (1923-1927);<br />
5) A.J. Wanters (1927-1929);<br />
6) Fernand De Boeck (1929-1933) très célèbre, à qui la Ville doit le splendide Parc<br />
Botanique qui porte le nom de "Parc de Boeck".<br />
7) L. Morel (1934-1942).<br />
- L'ordonnance du 25 juin 1941 confère à Léopoldville le statut de Ville. Celle-ci<br />
s’étend sur 5.000 hectares de superficie et abrite une population de 53.000<br />
habitants. Elle est dirigée par un Commissaire de District assisté d'un Comité<br />
Urbain (Organe délibérant sur les matières importantes de la Ville : sécurité<br />
publique, police, voirie, services sociaux, finances, aménagement, organisation<br />
des marchés, etc.).<br />
8) P. Burmagne (1942-4947) ;<br />
9) Jean Torcieur (1953-1957)<br />
23
- Le Décret du 26 mars 1957, modifié par celui de la même année et confère à la<br />
Ville de Léopoldville la personnalité civile, dispose que celle-ci est administrée<br />
par un "Premier Bourgmestre", tandis que la Commune par un Bourgmestre.<br />
- Les Premiers Bourgmestres de la Ville de Léopldville sont:<br />
1. Jean Torcieur (1957-1959)<br />
La ville compte 11 Communes dont les Bourgmestres sont :<br />
Commune de Kalamu : Arthur PINZI<br />
Commune de Kasa-Vubu (ex- Dendal) : Joseph KASA-VUBU<br />
Commune de St Jean (Lingwala) : Pierre CANON<br />
Commune de Ngiri-Ngiri : DIOMI Gaston<br />
Commune de Kintambo : BHIKELA Alphonse<br />
Commune de Limete : MICHAUX Baptiste<br />
Commune de Bandalungwa : NGOMA Oscar<br />
Commune de la Gombe (ex- Léopoldville) : VAN HECKE Robert<br />
Commune de Barumbu : SWANGA Paul<br />
Commune de <strong>Kinshasa</strong> : Eugène LUTULA<br />
En 1958, deux nouvelles Communes sont créées :<br />
Commune de Matete<br />
Commune de N'djili.<br />
- Le 4/01/1959, le Premier Bourgmestre, Jean Tondeur, interdit le meeting de<br />
KASA-VUBU, Bourgmestre de Dendal et Président de l'ABAKO. La colère<br />
populaire qui s'en est suivie dégénéra, pendant trois jours, en premières<br />
émeutes et pillages de Léopoldville pendant trois jours.<br />
b. Léopoldville depuis l'indépendance.<br />
- La "Loi Fondamentale" du 19 mai 1960, élaborée par le Parlement Belge pour<br />
le Congo Indépendant, donne à la Ville de Léopoldville, la Capitale, le statut de<br />
ville neutre, Siège des Chambres et de la Constituante.<br />
Les Premiers Bourgmestres furent:<br />
1. Joseph KULUMBA (début 1960);<br />
2. Daniel KANZA (1960-1963);<br />
3. Zoäo Boniface (1963-1965);<br />
- Depuis 1966, le Président Mobutu change l’appellation du Titre du Responsable<br />
de la Ville et opte pour le Titre de "Gouverneur". Et les Gouverneurs de la<br />
Ville de Léopoldville de 1966-1968 sont:<br />
1. Colonel Bangala<br />
2. Paul Nauwelaerts.<br />
24
sont:<br />
- En 1968, Léopldville devient KINSHASA.<br />
Par l'Ordonnance-loi n°00-24 du 20/01/1968, <strong>Kinshasa</strong> est dotée du Statut de<br />
"Région" au même titre que les autres Régions (Provinces). Le Gouverneur est<br />
assisté d'un ou de plusieurs Commissaires Urbains, tous nommés par le<br />
Président de la République. Mais de 1969 à 1980, l’appellation des<br />
Responsablesde la Ville devient "Commissaire Urbain et Commissaires Urbains<br />
Assistants».<br />
Les Commissaires Urbains de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> de 1969-1980 sont:<br />
1. Jean Foster<br />
2. MANZIKALA;<br />
3. NDJOKU E'YOBABA, connu par ses manières particulières et très<br />
affectées d'animer les rassemblements populaires avant d'inviter le<br />
Président Mobutu à prendre la parole;<br />
4. SAKOMBI INONGO : la Ville garde de lui le souvenir de l'usage d'un<br />
gobelet en plastic de 40 cl dénommé "SAKOMBI" comme mesure étalon<br />
de référence pour la vente des denrées alimentaires (riz, haricot, farine,<br />
arachide, sucre, sel, etc);<br />
5. MANDUNGU BULA NYATI;<br />
6. MABOLIA INENGO TRA BUATO.<br />
- La même ordonnance 00-24 du 20/01/1968 fait passer le nombre de<br />
Communes de 14 à 24. Les dix nouvelles Communes sont : Bumbu,<br />
Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, N'sele et<br />
Selembao.<br />
- La loi du 20 janvier 1978 fixe un nouveau statut de la Ville. Celle-ci(la ville) est<br />
dotée de la personnalité civile et juridique. Le texte de loi détermine les<br />
organes et leurs compétences : le Commissaire Urbain et ses Assistants; le<br />
Directeur Urbain et un organe délibérant le Conseil de Ville. La Ville est<br />
découpée en 24 Zones et en 238 Quartiers (localités). La Zone est une entité<br />
politico-administrative pourvue de la personnalité juridique. Le Quartier est une<br />
structure de base non définie et sans pouvoir exécutif reconnu. Mais avec la<br />
prééminence du MPR Parti-Etat, l'exécutif de la Ville revient à l'appellation de<br />
"Gouverneur" précédé de "Président Régional du MPR".<br />
Les huit "Présidents Régionaux du MPR, Gouverneurs de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>"<br />
1. KISOMBE KIAKU MWISI (1980-1981) : la Ville garde de lui le souvenir<br />
des taxis peints en couleur jaune;<br />
2. SAKOMBI EKOPE (1981-1983);<br />
3. KABAYIDI WA KABAYIDI (1983-1985) : il a initié le projet<br />
d'embellissement de tous les grands ronds-points avec le concours des<br />
sociétés de la place;<br />
4. TSHIMBOMBO MUKUNA (1985-1986);<br />
5. NZUZI WA MBOMBO (1986-1986), la première femme à accéder à ce<br />
poste;<br />
25
6. KONDE VILA KIKANDA (1987-1989) : il tenta, mais en vain, de démolir<br />
tous les kiosques à boisson installés le long des artères;<br />
7. Gabriel AMELA LOKIMA BAHATI (1989-1990);<br />
8. MOLEKA NZULAMA (1990).<br />
Dès le discours de la démocratisation du pays, le 24 avril 1990, on recourt de<br />
nouveau à l'appellation de "Gouverneur" pour désigner le Responsable de la Ville.De<br />
nouvelles personnalités dirigent la ville dans l’ordre cui-après :<br />
1. FUNDU KOTA (1991-1992) : Son mandat rappelle les premiers pillages<br />
de la Ville en septembre 1991, perpétrés par les Forces Armées du<br />
pays;<br />
2. KIBABU MADIATA NZAU (1992);<br />
3. MUNGUL DIAKA Bernardin (1992-1996), nommé à la tête de la Ville<br />
pour contrer l'agitation politique créée par l'Union Sacrée de l'Opposition<br />
Radicale (USOR). Les deuxièmes pillages interviennent en février 1993,<br />
et sonnent le glas d’une économie déjà malade d’une longue période d<br />
mégedtion. On attribue cette œuvre, une fois encore, à l’armée.<br />
4. MUJINGA SWANA (janvier - février 1996) : il s'engage avec succès dans<br />
une lutte sans merci dans l’assainissement de la Ville et particulièrement<br />
dans l’enlèvement des immondices, les nettoyages du marché centrale,<br />
de ses abords et de l’avenue du commerce. Il est le géniteur du<br />
programme SALUBRITE PUBLIQUE. Son mandat est de courte durée.<br />
5. NKOY MAFUTA (Août 1996-Mai 1997) : Succède à MUJINGA et poursuit<br />
le programme de Salubrité Publique. Remplacée par un Gouverneur<br />
Militaire au moment de la guerre de l’AFDL, elle a au court de son<br />
mandat amené les cambistes à se constituer en Bureaux de change, en<br />
collaboration avec la Banque Nationale.<br />
6. Général AMELA LOKIMA BAHATI (avril - mai 1997) : désigné<br />
Gouverneur militaire pendant l’état d’urgence de la guerre de l’AFDL<br />
pour organiser la défense de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. La ville tombera,<br />
malgré tout, sous le pouvoir de l’AFDL.<br />
7. Prof. Théophile MBEMBA FUNDU (1997 Ŕ 2001) : premier Gouverneur à<br />
l’avènement de KABILA, après la chute de Maréchal MOBUTU. Il marque<br />
son mandat par un équipement mécanique conséquent et une<br />
organisation méthodique de l’assainissement et l’embellissement de la<br />
ville ;<br />
8. Christophe MUZUNGU (février Ŕ septembre 2002 : il prend la relève de<br />
Théophile MBEMBA FUNDU, nommé Directeur de Cabinet du Président<br />
de la République et décrète, sans succès, l’opération "KANGA<br />
VAGABOND » opération ayant consisté à débarrasser la ville des enfants<br />
26
de la rue qu’il fera interner, sans aucune assistance matérielle, à la cité<br />
de N’sele dans la périphérie de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
9. Prof. LOKA Ŕne- KONGO (septembre 2001 Ŕ juin 2001) : son mandant<br />
relativement court ne lui a pas permis de réaliser plus que le guichet<br />
unique installé par la Banque BIC dans l’enceinte de l’Hôtel dans le but<br />
de canaliser les recettes pour élargir l’assiette financière de l’Hôtel de<br />
Ville.<br />
10. NKU IMBIE (juin 2002-Mai 2004)<br />
11. Jean KIMBUNDA (Mai 2004 à ce jour) : dès son entrée, il se fait<br />
remarquer par la démolition des kiosques et constructions anarchiques à<br />
travers toutes les grandes artères de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> dans<br />
l'opération qu'il a dénommé "Coup de poing".<br />
2.5.2. Environnement politique au lendemain de Sun City<br />
Il s’agit d’un environnement de cohabitation emaillées parfois d’entorses imputables<br />
notamment au fait que les opérateurs politiques de la transition sont dans leur<br />
grande majorité des bélligérants d’hier. En effet, à la suite des négociations de la<br />
paix en RDC, un Gouvernement de Transition a été mis en place. Il comprend des<br />
représentants de l’ex-gouvernement, les principaux groupes venus des fronts des<br />
rebellions, la Société Civile et une frange de l’opposition politique non armée.<br />
Mais avant qu’on en arrive à cette formule de 1+4, rappelons que c’est grâce à la<br />
détermination des jeunes des quartiers populaires et périphériques de l’EST, que<br />
<strong>Kinshasa</strong> a pu résister à l’invasion de l’ennemi au cours de l’année 1998. Un des<br />
souvenirs amers de cette tentative d’invasion est la coupure, pendant au moins trois<br />
semaines, du courant électrique sur tout l’ensemble de la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Les<br />
Kinois s’en souviendront pendant longtemps, étant donné l’importance des dégats<br />
causés par cet état des choses.<br />
La petite démocratie naissante ne se fait pas sans heurts. Aussi, observe-t-on, dans<br />
la Capitale, quelques cas de violation des droits de la personne humaine. Il s’agirait,<br />
probablement des heurts inévitablement dans tout processus de démocratisation, qui<br />
a la particularité de se dérouler dans un pays ou une ville en situation post-conflit. A<br />
cet effet, tout porte à croire que l’issue des élections que d’aucuns appellent de leurs<br />
vœux pourrait, malheureusement, être l’élément détonateur. Il faut également<br />
déplorer une certaine tentative du muselement de la presse écrite et audio-visuelle<br />
au nom d’une certaine déontologie à observer dans l’exercice du métier de<br />
journaliste.<br />
A ce jour,la stabilité et/ou la cohabitation s’installent tant bien que mal grâce au<br />
concours de la Communauté Internationale à travers la MONUC. N’empêche qu’il<br />
faille demeurer vigilant car <strong>Kinshasa</strong> reste une ville à haut risque où la paix est<br />
toujours fragile. Il faut relever, parmi les signes annonciateurs d’une situation<br />
relativement explosive, la montée au créneau des confessions religieuses, avec en<br />
27
tête, l’église catholique dont le discours observé ces derniers jours consistue une<br />
sorte d’avertissement.<br />
Certains partis politiques dénoncent le manque de volonté politique dans le chef des<br />
gouvernants actuels par rapport à la feuille de route à laquelle devraient se<br />
conformer cesdits dirigeants au regard des recommandations de l’Accord global et<br />
Inclusif dit « Accord de Sun City ». Cette prise de position constitue aussi un autre<br />
type d’ingrédients qui rappellent aux Kinois, l’époque de la Conférence Nationale<br />
Souveraine.<br />
Pour beaucoup plus de complétude dans la restitution de l’histoire de la Ville-province<br />
de <strong>Kinshasa</strong>, il sied de se rappeler quelques tristes événements qui ont marqué la vie<br />
de cette ville-province au lendemain de début de la démocratisation de la vie<br />
politique nationale, il s’agit des pillages des tristes mémoires.<br />
2.5.3. Impacts des pillages et des guerres à <strong>Kinshasa</strong><br />
L’histoire socio-politique de la ville de <strong>Kinshasa</strong>, à la veille du début de la<br />
démocratisation est émaillée de plusieurs événements tristes. On peut mettre, dans<br />
ce lot :<br />
1. les pillages de septembre 1991 et de janvier 1993;<br />
2. les tristes événements de la journée de marche des chrétiens du 16 février<br />
1992 ;<br />
3. les événements liés au début de la guerre de libération en 1996 ;<br />
4. les manifestations et pillages très limités à l’entrée de l’AFDL le 17 mai 1997 ;<br />
5. quelques troubles obserbées au début de la guerre du 2 août 1998 d’agression<br />
de la RDC par la coalition Rwando-Burundo-Ougandaise. Les ennemis avaient<br />
tenté de prendre la Ville de <strong>Kinshasa</strong> à partir du Bas-Congo.<br />
Globalement les conséquences restent énormes et même inestimables. Presque tous<br />
les domaines de la vie de la ville province avaient été touchés. On a rélevé des<br />
retombées au plan politique par la perte des vies humaines et l’affaiblissement de<br />
l’état ; au plan de la sécurité, la ville avait été replongée dans l’insécurité et les vols à<br />
mains armées.<br />
C’est au plan économique que la situation aura été la plus catastrophique. Il y a eu,<br />
en effet, au plan des activités économiques, destrruction du tissu économique,<br />
carence de certaines marchandises, fermetrure de bien des usines et des maisons de<br />
commerce, baisse des investissements. Généralement, l’économique s’accompagne<br />
du financier. Du point de vue des finances, l’état a enregistré une baisse drastique de<br />
ses recettes. Il a dû ecourir à des mesures fiscales exceptionnelles. Certains<br />
opérateurs économqiues n’ont pas hésité à recourir à la thésaurisation et enfin, on a<br />
observé une baisse de la vitesse de circulation de la monnaie. Tous ces événements<br />
se sont acccompagnés de l’appauvrissement de la population.<br />
28
Pour la première fois, on va vivre le phénomène d’enfants soldats. Et à l’actif de cette<br />
situation, il faut mettre l’eveil de la conscience nationale, de la solidarité et ke<br />
renforcement du patriotisme et de l’unité nationale.<br />
Les opérateurs économiques de la capitale regroupés au sein de la Fédération des<br />
entreprises du Congfo(FEC) avaient introduit des reclamations auprès du<br />
gouvernement pour obtenir réparations. Le tableau qui suit reprend toute la<br />
ventilation des sinistres et leurs coûts par secteur d’activité.<br />
Des réclamations avaient été introduites par l’Association Nationale des Entreprises<br />
du Zaïre (ANEZA), actuellement Fédération Nationale des Entreprises du Congo<br />
(FEC), auprès du Gouvernement, immédiatement après les pillages de 1991, afin<br />
d’obtenir indemnisation.<br />
Les sinistres subis par les entreprises à cette occasion avaient été évalués, par les<br />
opérateurs économiques concernés, au montant global de 853,52 Millions de USD, et<br />
le tableau n°2 reprend la ventilation des coûts des sinistres par secteur d’activité.<br />
Tableau n°2 : Ventilation des coûts des sinistres par secteur d’activité<br />
Secteur d’activité Coût<br />
Commerce, importation et distribution 472,90 Millions de USD<br />
Agro-industrie et industrie alimentaire 53,10 Millions de USD<br />
Industrie manufacturière 169,80 Millions de USD<br />
Minerais et transformation brute 15,42 Millions de USD<br />
Services 129,10 Millions de USD<br />
Autres 13,20 Millions de USD.<br />
Ces pillages ont emporté les fonds trouvés en caisses et les marchandises en stock.<br />
Et les infrastructures ont été détruites. Le montant de 853,52 Millions de USD peut<br />
également se répartir de la manière suivante :<br />
- Pour les caisses : 13,32 Millions de USD ;<br />
- Pour les stocks : 509,90 Millions de USD ;<br />
- Pour les infrastructures : 330,30 Millions de USD.<br />
Les pillages de 1991 avaient touché 813 entreprises dans lesquelles travaillaient<br />
environ 94.000 unités, classées comme suit:<br />
- Commerce, importation et distribution : 491 entreprises pour 22.500 unités;<br />
- Agro-industrie et industrie alimentaire : 59 entreprises pour 13.100 unités;<br />
- Industrie manufacturière : 103 entreprises pour 17.700 unités;<br />
-Minerais et transformation brute : 9 entreprises pour 10.300 unités ;<br />
- Services : 144 entreprises pour 29.600 unités;<br />
- Autres : 7 entreprises pour 800 unités.<br />
29
Tableau n° 3. Pillages de 1991: Sinistre des entreprises<br />
Sinistre Unités Total Commerce Agro-industrie Industrie Minerais et Services Autres<br />
import & & industrie manufacturière Transformation<br />
Distribution Alimentaire brute<br />
Total Mio USD 853,52 472,90 53,10 169,80 15,42 129,10 13,20<br />
Caisse Mio USD 13,32 6,10 1,00 2,00 0,02 4,00 0,20<br />
Stock Mio USD 509,90 339,40 27,00 89,70 7,80 40,50 5,50<br />
Infrastructure Mio USD 330,30 127,40 25,10 78,10 7,60 84,60 7,50<br />
Entreprises Nombre 813 491 59 103 9 144 7<br />
Effectifs Millier 94,00 22,50 13,10 17,70 10,30 29,60 0,80<br />
Source : ANEZA
2.6. Situation de la Justice<br />
2.6.1 Organisation<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong>, en tant que Capitale de la République Démocratique du Congo,<br />
est le siège des Juridictions judiciaires à compétence nationale.<br />
En sa qualité de Ville-Province, elle abrite aussi les Juridictions judiciaires dont les<br />
compétences se limitent, selon les cas, à son étendue territoriale<br />
2.6.1.1. Juridictions à compétence Nationale<br />
Parmi celles-ci, il y a des Juridictions Civiles et des Juridictions Militaires ainsi que<br />
certains Services Spécialisés rattachés à ces juridictions.<br />
a) Juridictions Civiles<br />
Celles-ci ont pour compétence de juger de toutes les infractions commises par les<br />
civils et de connaître de tout litige à caractère civil intéressant toute personne civile<br />
ou militaire.<br />
Il s’agit de :<br />
- La Cour Suprême de Justice ainsi que le Parquet Général de la République près<br />
cette Cour ;<br />
- La Cour de Sûreté de l’Etat et le Parquet Général près cette Cour.<br />
b) Juridictions Militaires<br />
A l’état actuel de la législation nationale, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est le siège de la Haute<br />
Cour Militaire ainsi que du Parquet Militaire près cette Haute Cour.<br />
c) Services Spécialisés<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> en tant que Capitale abrite aussi les Services Spécialisés du<br />
Ministère de la Justice et de la Justice Militaire.<br />
Il s’agit :<br />
- De l’Inspectorat Général des Services du Ministère de la Justice ;<br />
- Du Service de la Documentation du Ministère de la Justice ;<br />
- Du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature ;<br />
- Du Service de la Documentation attaché au Parquet Militaire.<br />
2.6.1.2. Juridictions à compétence non nationale<br />
Comme dans les autres provinces de la RDC, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a aussi des<br />
juridictions judiciaires civiles et militaires qui lui sont propres et qui se présentent de la<br />
base au sommet comme suit :
a) Juridictions Civiles<br />
(1) Tribunaux de Paix (huit)<br />
- le Tribunal de Paix de la Gombe ; - le Tribunal de Paix de Lemba ;<br />
- le Tribunal de Paix de Ngaliema ; - le Tribunal de Paix de Matete ;<br />
- le Tribunal de Paix du Pont Kasa Vubu ; - le Tribunal de Paix de N’djili<br />
- le Tribunal de Paix d’Assossa ; - le Tribunal de Paix de Kinkole.<br />
(2) Tribunal de Grande Instance (quatre) et Parquets près ces Tribunaux<br />
(quatre)<br />
. le Tribunal de Grande Instance de la Gombe ainsi que le Parquet près ce Tribunal ;<br />
. le Tribunal de Grande Instance de Kalamu et le Parquet près ce Tribunal ;<br />
. le Tribunal de Grande Instance de Matete et le Parquet près ce Tribunal ;<br />
. le Tribunal de Grande Instance de N’djili et le Parquet près ce Tribunal, ainsi que<br />
son Parquet Secondaire de Kinkole<br />
(3) Cours d’Appel (deux)<br />
L’organisation de l’appareil judiciaire de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est influencée par<br />
l’ancienne répartition politico-administrative de cette Ville en quatre Sous-Régions :<br />
Lukunga, Funa, Tshangu et Mont-Amba.<br />
Les deux Cours d’Appel qui y existent se partagent l’espace urbain comme suit :<br />
- la Cour d’Appel de la Gombe pour les ex- Sous ŔRégions de la Lukunga et<br />
de la Funa ;<br />
- la Cour d’Appel de Matete pour les ex- Sous-Régions de la Tshangu et du<br />
Mont-Amba.<br />
La Cour d’Appel de <strong>Kinshasa</strong> Gombe et le Parquet Général près cette Cour ont leurs<br />
sièges au Palais de Justice, sis Place de l’Indépendance dans la Commune de la<br />
Gombe. La Cour d’Appel de <strong>Kinshasa</strong> Matete et le Parquet Général près cette Cour ont,<br />
quant à eux, leurs sièges à la 4 ème Rue, Quartier résidentiel, dans la Commune de<br />
Limete.<br />
b) Juridictions Militaires : Tribunaux et Cours Militaires<br />
(1) Tribunaux Militaires de Garnison et Auditorats près ces<br />
Tribunaux (quatre)<br />
- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Gombe et l’Auditorat près ce Tribunal ;<br />
- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Ngaliema et l’Auditorat près ce<br />
Tribunal ;<br />
- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Matete et de l’Auditorat près ce<br />
Tribunal ;<br />
- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong> /N’djili et l’Auditorat près ce Tribunal.<br />
32
(2) Cours Militaires et Auditorats Supérieurs près ces Cours (deux)<br />
- La Cour Militaire de <strong>Kinshasa</strong>/Gombe et l’Auditorat Supérieur près cette<br />
Cour ;<br />
- La Cour Militaire de <strong>Kinshasa</strong>/Matete et l’Auditorat Supérieur près cette<br />
Cour.<br />
2.6.1.3. Effectifs des Magistrats à <strong>Kinshasa</strong><br />
Selon qu’il s’agit des Juridictions à caractère national, des Services Spécialisés établis<br />
auprès d’elles ou des Juridictions à compétence non nationale, les effectifs des<br />
Magistrats de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> se présentent comme, indiqué aux tableaux<br />
suivants :<br />
33
I.Juridictions<br />
à caractère<br />
National<br />
II.Services<br />
Spécialisées<br />
III.Juridictions<br />
Civiles de la<br />
Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
TABLEAU n° 4 : EFFECTIFS DES MAGISTRATS A KINSHASA<br />
SIEGE S/TOTAL PARQUET S/TOTAL TOTAL<br />
1.Cour Suprême<br />
24 1.Parquet Général 24 48<br />
de Justice<br />
de la République<br />
2.Cour de Sûreté<br />
11 2.Parquet Général 5 16<br />
de l’Etat<br />
près la Cour Sûreté<br />
de l’Etat<br />
3.Haute Cour<br />
Militaire<br />
23 3. Parquet Militaire 11 34<br />
1.Inspectorat<br />
Général<br />
12 12<br />
2.Conseil<br />
Supérieur de la<br />
Magistrature<br />
16 16<br />
3.Service de la<br />
Documentation<br />
23 23<br />
4.Documentation<br />
de l’Auditorat<br />
Général<br />
5 5<br />
1.Cour d’Appel de<br />
33 1.Parquet Général 12 45<br />
Kin-Matete<br />
près cette Cour<br />
2.Cour d’Appel de<br />
43 2.Parquet Général 17 60<br />
Kin-Gombe<br />
près cette Cour<br />
1.Tribunal de<br />
27 1.Parquet/T.G.I. 69 96<br />
Grande Instance<br />
de Gombe<br />
Gombe<br />
2.Tribunal de<br />
9 2.Parquet/T.G.I. 73 82<br />
Grande Instance-<br />
Kalamu<br />
Kalamu<br />
3. T.G.I./Matete 9 3.Parquet<br />
T.G.I./Matete<br />
66 75<br />
34
V.Juridictions<br />
Militaires de<br />
la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
4. T.G.I./N’djili 12 4.Parquet/T.G.I.<br />
N’djili et Parquet<br />
Secondaire de<br />
Kinkole<br />
52 64<br />
1. Tripaix Gombe 19 19<br />
2. Tripaix<br />
Ngaliema<br />
14 14<br />
3. Tripaix Assossa 10 10<br />
4. Tripaix Pont<br />
11 11<br />
Kasa Vubu<br />
5. Tripaix -Lemba 10 10<br />
6. Tripaix Matete 11 11<br />
7. Tripaix N’djili 12 12<br />
8. Tripaix Kinkole 4 4<br />
1. Cour Militaire<br />
4 1.Auditorat<br />
4 8<br />
de Matete<br />
Supérieur/Matete<br />
2. Cour Militaire<br />
de Gombe<br />
1.Tribunal<br />
Militaire/Gombe<br />
2.Tribunal<br />
Militaire/Ngaliema<br />
3.Tribunal<br />
Militaire/Matete<br />
4.Tribunal<br />
Militaire/N’djili<br />
Source : Ministère de la Justice, <strong>Kinshasa</strong>, 2004.<br />
4 2.Auditorat<br />
Supérieur/Gombe<br />
4 1.Auditorat de<br />
Garnison/Gombe<br />
3 2.Auditorat de<br />
Garnison/Ngaliema<br />
4 3.Auditorat de<br />
Garnison/Matete<br />
5 4.Auditorat de<br />
Garnison/N’djili<br />
4 8<br />
12 16<br />
12 15<br />
16 20<br />
11 16<br />
35
TABLEAU n° 5 : RECAPITULATIF DES EFFECTIFS DES MAGISTRATS DE<br />
KINSHASA<br />
Effectifs des<br />
Magistrats<br />
de<br />
Juridiction<br />
s<br />
Nationales<br />
A. Civiles :<br />
64<br />
B. Militaires :<br />
34<br />
Total :<br />
98<br />
Effectifs des<br />
Magistrats<br />
de<br />
Juridiction<br />
s Civiles<br />
513<br />
Effectifs des<br />
Magistrats<br />
Militaires<br />
C. Effectifs de<br />
Magistrats<br />
des<br />
Services<br />
spécialisés<br />
Total :<br />
56<br />
-<br />
-<br />
56<br />
Total Général :<br />
154<br />
513 83 750<br />
Source : Ministère de la Justice, <strong>Kinshasa</strong>, 2004.<br />
2.6.2. Problèmes de la Justice à <strong>Kinshasa</strong><br />
2.6.2.1. Relatifs au Personnel affecté<br />
83<br />
Total Général<br />
pour la<br />
Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
- Pour un effectif total d’au moins 1.600 Magistrats que compte toute la République,<br />
750 sont affectés à <strong>Kinshasa</strong>, soit environ 46,8% ;<br />
- Insuffisance d’infrastructures appropriées surtout au niveau des Parquets ;<br />
- Entassement des Magistrats dans des locaux où le secret de l’instruction n’est plus<br />
garanti ; ce qui est contraire à la loi et aux droits de l’homme.<br />
- Conditions socio-professionnelles précaires des Magistrats ;<br />
- Manque de renforcement régulier des capacités des Magistrats.<br />
2.6.2.2. Relatifs à la Population<br />
- Plaintes répétées de la population suite à la corruption, plus au moins généralisée à<br />
tous les échelons de la Justice et auprès de ses Services auxiliaires, comme la Police<br />
Judiciaire des Parquets et des OPJ de la Police Nationale Congolaise ;<br />
- Connaissance insuffisante des mécanismes judiciaires de la part de la population;<br />
- Connaissance insuffisante de la loi et des droits de l’homme de la part de la<br />
population ;<br />
- Cas d’abus de pouvoir de la part de certains Magistrats et OPJ ;<br />
- Cas d’arrestations arbitraires ;<br />
- Non respect, dans certains cas, des compétences des juridictions ;<br />
694<br />
36
- Coût élevé des frais de Justice et des frais d’Avocat compte tenu du trop faible<br />
pouvoir d’achat de la population.<br />
2.6.2.3. Relatifs aux autres services de l’Etat<br />
- Cas d’interférence des autorités politiques et des services de sécurité dans les affaires<br />
judiciaires ;<br />
- Compétences des Ministères de la Justice et des Droits Humains peu ou mal connues<br />
du public.<br />
2.6.3. Gestion pragmatique des différends<br />
La loi reconnaît la possibilité pour les parties en conflit, pour des cas de gravité moindre,<br />
de faire recourt à la procédure de règlement à l’amiable des différends, généralement<br />
sous l’égide d’un OPJ. L’organisation territoriale et administrative de la République<br />
Démocratique du Congo confère à toutes les autorités politico-administratives la qualité<br />
d’OPJ. Ce sont, en grand nombre, ces OPJ qui arbitrent ce genre de cas dans la cité<br />
profonde, à la lumière à la fois du droit coutumier et du droit écrit. Cette procédure est<br />
aussi d’application dans les quartiers de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Le recourt à cette procédure signifie que la partie plaignante décide de ne pas faire recours<br />
à l’appareil judiciaire de droit écrit, pour plus de facilités et des résultats plus rapides.<br />
2.7. Services d’ordre et de sécurité publics<br />
2.7.1. Organisation générale des Services<br />
En vue de garantir le bien-être général, l’une des missions fondamentales de l’Etat est<br />
d’assurer et de renforcer l’ordre public.<br />
Avant l’indépendance, l’administration coloniale était parvenue à mettre en place une<br />
administration bien structurée et très efficace qui lui a permis de garantir à tout moment la<br />
paix et l’ordre public dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Aujourd’hui, l’ordre public, la paix, la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que<br />
l’intégrité territoriale sont assurés par la Police Nationale Congolaise, les Forces Armées et<br />
les Services spécialisées que sont l’ANR et la DGM.<br />
Tous ces différents services de l’Etat qui sont regroupés au sein du Conseil National de<br />
Sécurité, sont représentés dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
2.7.2. Services d’Ordre Public<br />
La Police Nationale Congolaise (PNC) est chargée, en province comme dans la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong>, d’assurer l’ordre public. Sa structure générale actuelle est instituée et organisée<br />
par le Décret 002 du 26 janvier 2002. Son implantation à <strong>Kinshasa</strong> est principalement basée<br />
sur les subdivisions administratives de la Ville-Province et des Communes. Elle est à<br />
<strong>Kinshasa</strong> une police de proximité et d’intervention (Police d’Intervention Rapide, P.I.R.).<br />
37
L’Inspection Générale qui dirige toute la Police Nationale Congolaise est installée à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
La garnison de cette Ville est donc constituée d’unités de la Police qui dépendent du pouvoir<br />
central et d’autres qui sont affectées auprès de l’Administration Urbaine. Les effectifs actifs<br />
de la PNC dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> s’élèvent à 30.650 unités, contre un total national de 92<br />
318 policiers, soit 33,2 % du total de toute la République soit un ratio d’un policier pour<br />
plus de deux cents habitants. Ils sont regroupés sous un Etat-Major Provincial, subdivisé en<br />
quatre Districts ayant au total 24 Commissariats de territoire. Ils comprennent aussi en leur<br />
sein des unités spécialisées comme la PIR, la Brigade Spéciale de la Route (BSR).<br />
Depuis une dizaine d’années, plusieurs entreprises privées se consacrent aussi à la<br />
protection rapprochée des personnes et des biens dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et offrent leurs<br />
services principalement aux grandes sociétés industrielles et commerciales, aux banques et<br />
à des résidences privées. Il s’agit, entre autres, des Sociétés MAGENYA, USDS, MAMBA,<br />
EAGLE…<br />
La protection civile à <strong>Kinshasa</strong> demeure très lacunaire. Seuls l’ONATRA et la MONUC<br />
possèdent des services anti-incendie. Cependant, la PNC vient de mettre sur pieds dans la<br />
Ville des unités consacrées à la lutte contre l’incendie, qui ne sont pas encore très utiles à la<br />
population.<br />
Les relations que les policiers entretiennent avec la population ne sont pas jugées<br />
heureuses par celle-ci, à cause des méfaits suivants perpétrés par des éléments de leur<br />
Corps : vols à mains armées, extorsion de biens, tueries, tracasseries, lenteur dans le<br />
traitement des dossiers, rançonnements de ceux-ci, arrestations arbitraires, corruption,<br />
concussion, abus de pouvoir, interventions intempestives, etc.<br />
2.7.1.2. Services de l’Armée<br />
En raison, notamment, de sa position fort excentrique, de son statut de capitale de la RDC<br />
et de ses importantes fonctions économiques et commerciales, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> héberge,<br />
pour le pouvoir central et pour la Ville-Province, plusieurs camps militaires et plusieurs<br />
garnisons des forces armées terrestres, fluviales, aériennes et des services spécialisés<br />
(comme la DMIAP), pour la défense et la sécurité de la population, des biens et des<br />
Institutions Nationales et Urbaines.<br />
Depuis plus d’une année, en plus des Diplomates,un important détachement militaire de la<br />
Mission des Nations-Unies au Congo (MONUC) assure la sécurité des Animateurs de la<br />
Transition Politique de la RDC et appuie les services compétents de l’Etat pour le maintien<br />
et le renforcement de la paix, de la sécurité et de la réunification du territoire national. Son<br />
Etat-Major Général est situé dans la Commune de la Gombe à <strong>Kinshasa</strong>, de même que son<br />
Centre d’Emission Radiophonique, appelé « Radio Okapi ».<br />
Les Forces Armées installées dans <strong>Kinshasa</strong> ne bénéficient pas nécessairement d’une bonne<br />
réputation générale dans l’opinion publique, à cause des irrégularités qui sont imputées à<br />
certains militaires qui font souffrir la population de la même manière que des unités de la<br />
Police Nationale Congolaise. La population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> attend que les Forces<br />
Armées accomplissent encore mieux leurs missions et que la véritable armée nationale, de<br />
patriotes voués inconditionnellement à la cause de la patrie, soit rapidement et<br />
convenablement formée.<br />
38
2.7.1.3. Services de Sécurité<br />
L’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et la Direction Générale de Migration (DGM)<br />
forment les services officiels de sécurité de la République Démocratique du Congo. Leurs<br />
dénominations définissent dans les grandes lignes leurs attributions.<br />
Ce sont des services nationaux qui ont des embranchements dans la Ville-Province.<br />
L’obligation de discrétion qui entoure les activités des services de sécurité doit, de l’avis de<br />
la population de <strong>Kinshasa</strong>, être accompagnée par celle de résultats valables, en sa faveur.<br />
L’action sécuritaire ne doit pas s’exercer contre le peuple et de la part de chaque agent et<br />
de chaque fonctionnaire de ces services, surtout en cette période où le pays et surtout la<br />
Ville de <strong>Kinshasa</strong> traverse de temps en temps des moments de « tension politique ».<br />
2.7.2. Etat général des lieux de ces services<br />
En plus des éléments relevés ci-avant, il y a lieu d’apporter encore le complément<br />
d’informations suivantes sur l’état général des lieux des services d’ordre et de sécurité, dans<br />
la Ville de <strong>Kinshasa</strong> :<br />
- Important et fréquant Vagabondage de certains éléments, de la PNC et des Forces<br />
Armées, en uniforme;<br />
- Modicité de la solde allouée aux agents des services d’ordre, de forces armées et de<br />
sécurité;<br />
- Persistance de l’insécurité surtout dans les quartiers des communes périphériques ;<br />
- Insuffisance d’équipement et de matériel de prévention, de fonctionnement et<br />
d’intervention de ces services (radios, téléphones, véhicules, …) ;<br />
- Insuffisance de logement pour les ménages des militaires et des policiers et entassement<br />
de leurs familles (épouses et enfants) dans des locaux exigus et peu commodes;<br />
- Mécanismes, matériels et moyens financiers insuffisants pour la prévention, le secours ou<br />
le sauvetage en cas de catastrophes, de sinistres ou de calamités ;<br />
- Absence de signalisations routières ;<br />
- Marquage insuffisant des routes (passage piétons,…) ;<br />
- Insuffisance d’éclairage public ;<br />
- Service public de sapeur-pompier embryonnaire, etc.<br />
39
CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES<br />
3.1. Aperçu historique<br />
3.1.1. Aperçu général<br />
En complément à la grande variété d’informations données au chapitre précédent<br />
relatives à l’historique de la ville, il convient de rappeler qu’à ses débuts, seule la<br />
ville de Léopoldville connut une expansion vertigineuse grâce essentiellement à<br />
l’activité commerciale. Des comptoirs d’achat et de vente furent construits dans ce<br />
qui est devenu le Quartier Commercial de Kintambo.<br />
A partir du mois d’octobre 1929, année de la mise en application de l’Arrêté Royal du<br />
1°Juillet 1923, la fonction administrative prit également une importance plus grande.<br />
Il y eut ensuite la fonction de Capitale économique. Les trois fonctions réunies<br />
contribuèrent sensiblement au processus du développement de la Ville.<br />
Jadis confinée exclusivement à la commune de Kintambo où la CHANIC, la FILSTISAF<br />
et l’UTEXCO construisirent des logements pour leurs travailleurs, <strong>Kinshasa</strong> s’enrichira<br />
du développement de la Baie de Ngaliema et de ses abords ainsi que celui de<br />
l’activité autour des ports dans les années trente. Ensuite apparurent les Communes<br />
de <strong>Kinshasa</strong>, Barumbu et Lingwala.<br />
Après 1950, les cités planifiées de Lemba, Matete et une partie de Ndjili furent<br />
édifiées pour loger les employés de la nouvelle zone industrielle de Limete. A<br />
l’indépendance, en 1960, la Capitale Administrative devint également capitale<br />
politique, avec la concentration à <strong>Kinshasa</strong> des Institutions Nationales comme le<br />
Parlement, l’Armée, le Gouvernement, etc.<br />
Depuis le 15 janvier 1954, <strong>Kinshasa</strong> accueillit sa première université et la première du<br />
pays. En plus des fonctions ci-haut citées, la capitale a le privilège de devenir une<br />
ville universitaire avec l’ouverture de l’ex-Université LOVANIUM, l’actuelle Université<br />
de <strong>Kinshasa</strong>. Le rôle de la capitale culturelle de <strong>Kinshasa</strong> se remarqua par le<br />
développement de la fonction enseignante et par l’éclosion de nombreux talents<br />
artistiques, musicaux et théâtraux.<br />
En ce qui concerne les confessions religieuses, on peut noter que la Communauté<br />
Protestante et l’Eglise Catholique ont joué, dès la naissance de cette Ville, un grand<br />
rôle pour son développement, aux côtés des pouvoirs publics.<br />
De l’état embryonnaire de 1881, <strong>Kinshasa</strong> est devenu, à ce jour, une grande Ville qui<br />
abrite environ 7.017.000 habitants et s’étend sur une superficie de près de 9.965<br />
Km². Cette explosive évolution a modelé la structure de cette Ville et l’a classé parmi<br />
les grandes métropoles et les agglomérations millionnaires du continent.<br />
L’évolution de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> ne s’est pas déroulée dans un cadre planifié et<br />
rigoureux, surtout après l’accession du pays à l’indépendance. Il se pose ainsi de<br />
40
nombreux et complexes problèmes d’aménagement, aussi bien des anciennes cités<br />
que des quartiers d’extension, en matière de logement, de transport, d’administration<br />
et d’équipements collectifs (écoles, hôpitaux, centres récréatifs, etc.).<br />
3.1.2. Quelques répères essentiels<br />
- Léopoldville devient, le 1 er août 1888, le chef-lieu du District du Stanley Pool ;<br />
- La Charte Coloniale du 18 octobre 1908 du Congo Belge fait de Léopoldville un<br />
Territoire et le Chef-lieu du District du Moyen-Congo (1910-1923), l'un des 12<br />
(douze) Districts du Congo Belge.<br />
- En 1911, le District du Moyen Congo est formé avec les Territoires de Léopoldville,<br />
de Madimba, de Haute N’sele et de Panza- Kasaï.<br />
- Le 6 avril1919, Léopoldville est maintenue chef-lieu du District du Moyen Congo ;<br />
- En 1923, Léopoldville acquiert le statut à la fois de Capitale du Congo-Belge et de<br />
Chef-lieu de la Province de Léopoldville et du District du Moyen-Congo.<br />
- L’Arrêté Royal du 1 er juillet 1923 fait passer Léopoldville de Territoire à District<br />
Urbain.<br />
- Par l'Ordonnance Législative n° 293/AIMO du 25 juin 1941, Léopoldville a le statut<br />
de Ville (avec 5.000 hectares et une population de 53.000 habitants) et est à la fois<br />
Capitale de la Colonie, Chef-lieu de la Province du Congo-Kasaï et du District du<br />
Moyen Congo. Elle est divisée en deux zones :<br />
a. Zone Urbaine formée de Léo II ou Léo-Ouest, de Kalina, de Léo I ou<br />
Léo-Est et de Ndolo. Cette zone est dirigée par un blanc ;<br />
b. Une Zone Indigène, au sud de la première, où habite la population<br />
noire dirigée dès 1945 par un chef de cité noir.<br />
-Le Décret du 26 mars 1957, modifié par un autre de la même année, accorde la<br />
personnalité civile à la Ville de Léopoldville.<br />
- Par l’Ordonnance du 23 décembre 1957, Léopoldville devient une Ville à part avec<br />
personnalité civile, composée des 11 (onze) Communes ayant personnalité civile<br />
et six (6) Zones Annexes suivantes :<br />
Communes : Kalamu, Dendale (Kasa-Vubu), St Jean (Lingwala),<br />
Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville (Gombe),<br />
Barumbu, <strong>Kinshasa</strong> et Ngaliema.<br />
- Zones Annexes : Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani.<br />
- En 1958, Matete et N'djili sont érigés en Zones annexe<br />
Le Décret du 13 octobre 1959 accorde la pleine autonomie à la Ville de<br />
Léopoldville. Moins d’une année après ce décret, la ville acquiert le statut de<br />
Capitale du pays, où siègent les Chambres et de la Constituante. La neutralité de<br />
la ville est confirmée par la Loi du 10 octobre 1962. Léopoldville est devenue<br />
KINSHASA en 1968.<br />
41
- Avec l'Ordonnance 68/024 du 20 janvier 1968, <strong>Kinshasa</strong> est doté du statut de<br />
"Région" au même titre que les autres Régions. Le nombre de communes passe<br />
de 11 à 24, avec l’intégration dans la gestion de la Ville du secteur Bawumbu et<br />
de la chefferie Bankana. Les dix nouvelles Communes sont : Bumbu, Kimbanseke,<br />
Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, N'sele et Selembao.<br />
- La Loi n° 73-016 du 5 janvier 1973 procède à une révision du statut de la Ville ;<br />
- La Loi 78.008 bis du 20 janvier 1978 fixe un nouveau statut pour la Ville qui est<br />
dotée de la personnalité civile. <strong>Kinshasa</strong> est en même temps la capitale du pays<br />
et une Région. Il est découpé en 24 Zones et en 238 localités. Si le nombre de<br />
communes n’a pas changé, celui des quartiers et des localités a sensiblement<br />
augmenté. <strong>Kinshasa</strong> compterait plus de trois cents quartiers.<br />
3.2. Statistiques démographiques<br />
3.2.1. Situation des statistiques démographiques<br />
Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, la production et l’utilisation des données sociodémographiques<br />
sont très importantes. Elles se déroulent au sein des services<br />
publics et privés, des organisations nationales et internationales, des associations,<br />
des institutions d’enseignement, des ONG, etc.<br />
La production de ces statistiques est éparse, de couverture et de qualité limitées. Elle<br />
ne répond souvent qu’aux besoins de l'organisme ou du service qui les produit. Elle<br />
est assurée dans des conditions difficiles. Elle est généralement sans suivi au niveau<br />
du producteur et de l’utilisateur et sans coordination au niveau de la Ville.<br />
L’élaboration de la présente monographie est une opportunité pour collecter et<br />
analyser ces différentes statistiques et pour augmenter l’information à rendre<br />
disponible sur la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, dans des répertoires up-to-date.<br />
3.2.2. Statistiques démographiques<br />
Il est présenté ci-après quelques variables de spécificité de la démographie de la Ville<br />
de <strong>Kinshasa</strong> dont la répartition par commune, la structure par âge, par sexe...et<br />
quelques indicateurs actuellement disponibles.<br />
3.2.2.1. Répartition de la population de <strong>Kinshasa</strong> par Commune<br />
Les chiffres du tableau qui suit de répartition de la population par commune sont<br />
tirés des opérations suivantes de l’Institut National de la Statistique (INS):<br />
- l’étude socio-démographique de <strong>Kinshasa</strong>(1967) ;<br />
- le recensement électoral (1970 );<br />
- le recensement scientifique de la population (1984).<br />
- des estimations (2003 et 2004).<br />
Les Communes de Maluku et de Nsele ne faisaient pas encore partie de la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> en 1967.<br />
42
Tableau n° 6 : Population des Communes de <strong>Kinshasa</strong><br />
Communes 1967 1970 1984 2003 2004<br />
1. Ngaliema 30 640 63 844 252 151 660 646 683 135<br />
2. Kintambo 29 890 38 748 49 297 103 257 106 772<br />
3. Gombe 17 890 22 615 17 360 31 307 32 373<br />
4. Barumbu 44 900 59 553 69 147 145 370 150 319<br />
5. <strong>Kinshasa</strong> 56 640 73 826 74 708 159 430 164 857<br />
6. Lingwala 37 240 46 209 49 173 91 520 94 635<br />
7. Mont Ngafula 2 040 29 811 52 820 252 412 261 004<br />
8. Selembao 55 150 46 908 126 589 324 534 335 581<br />
9. Bandalungwa 45 220 60 243 97 214 195 680 202 341<br />
10. Kasa Vubu 56 540 67 525 74 888 152 141 157 320<br />
11. Kalamu 78 310 100 441 160 719 304 961 315 342<br />
12. Ngiri-Ngiri 50 930 64 272 82 303 169 087 174 843<br />
13. Bumbu 37 560 61 366 113 968 318 396 329 234<br />
14. Makala 37 200 49 346 108 939 245 487 253 844<br />
15. Lemba 37 480 61 607 159 775 338 321 349 838<br />
16. Ngaba 17 810 36 702 74 447 174 703 180 650<br />
17. Limete 28 270 41 340 128 197 363 357 375 726<br />
18. Matete 42 290 63 369 104 902 259 933 268 781<br />
19. Kisenso 26 320 39 578 117 774 373 439 386 151<br />
20. Ndjili 80 000 102 881 157 010 427 583 442 138<br />
21. Masina 18 700 36 158 158 080 469 195 485 167<br />
22. Kimbanseke 64 440 83 006 353 209 915 217 946 372<br />
23. Nsele - 24 096 28 963 136 290 140 929<br />
24. Maluku - 14 678 2 676 173 734 179 648<br />
Comptés à part 36 060 34 917 _ _ _<br />
TOTAL 901 520 1 323 039 2 664 309 6 786 000 7 017 000<br />
Source : INS<br />
Dans tableau, on retrouve deux types de blocs de communes. Un premier bloc constitué de<br />
communes les plus populeuses et un deuxième bloc comprenant les communes les moins<br />
populeuses.<br />
Communes populeuses Communes moins populeuses<br />
1967 : Ndjili : 80 000 hab. Mont Ngafula :2 040 hab.<br />
1970 : Ndjili : 102 881 hab. Maluku : 14 678 hab.<br />
1984 : Kimbanseke : 353 209 hab. Maluku : 2 676 hab.<br />
2003 : Kimbanseke : 915 217 hab. Gombe : 31 307 hab.<br />
2004 : Kimbanseke : 946 372 hab. Gombe : 32 373 hab.<br />
Quant à l ‘évolution de la population, il faut retenir que la population de <strong>Kinshasa</strong> est<br />
passée :<br />
- de 901 520 à 7 017 000 habitants entre 1967 et 2004, soit 6 115 480 habitants de<br />
plus en 38 ans, ou une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 160 934<br />
habitants :<br />
43
- de 6 786 000 à 7 017 000 habitants entre 2003 à 2004, soit 231 000 habitants de<br />
plus en une année. De tous les temps <strong>Kinshasa</strong> a toujours constitué une sorte de<br />
havre de paix vers lequel recourent ou affluent différentes populations du pays en<br />
cas d’insécurité à l’intérieur du pays.<br />
- La population de la Commune de Maluku a connu une baisse de sa popul tion de<br />
l’ordre de 178 unités en moyenne entre 1970 et 1984. Ensuite s’est amorcée une<br />
remontée de l’ordre de 7953 habitants annuellement entre 1984 et 2003.<br />
Le constat le plus important est que les commune semi-rurales de Nsele et Maluku<br />
comptent les effectifs les moins élevés alors qu’à elles seules, elles prennent plus de<br />
70% de la superficie de la ville. Il y a donc une distribution spatiale de la population<br />
extrêmement déséquilibrée. Cela est heureusement une opportunité dont dispose la<br />
ville en cas de son réaménagement. Cette partie de <strong>Kinshasa</strong> accueillerait, en effet,<br />
des infrastructures modernes si jamais il venait aux autorités le désir de réaménager<br />
la capitale.<br />
3.2.2.2. Population de <strong>Kinshasa</strong> par âge et par sexe en 2004<br />
Plusieurs informations peuvent être tirées de la répartition de la population par âge<br />
et par sexe. En plus de la pyramides des âges, on a le sex-ratio, deux indicateurs<br />
importants en démographie. Il en est de même du rapport de dépendance et/ou<br />
d’activité.<br />
Tableau n° 7 : Population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par âge et sexe en 2004<br />
(en milliers).<br />
AGE MASCULIN FEMININ TOTAL<br />
0 – 4 737 732 1469<br />
5 – 9 603 602 1205<br />
10 – 14 478 478 956<br />
15 – 19 292 288 580<br />
20 – 24 255 259 514<br />
25 – 29 230 243 473<br />
30 – 34 205 223 428<br />
35 – 39 201 210 411<br />
40 – 44 170 159 329<br />
45 – 49 120 103 223<br />
50 – 54 95 76 171<br />
55 – 59 53 39 92<br />
60 – 64 43 34 77<br />
65 – 69 28 20 48<br />
70 – 74 14 12 26<br />
75 + 8 7 15<br />
TOTAL<br />
Source : INS<br />
3 532 3 485 7 017<br />
Retenons que :<br />
1. les « moins de 20 ans » représentent 60% de la population kinoise. Il va sans<br />
dire que <strong>Kinshasa</strong> doit faire face à des problèmes spécifiques que pose la<br />
44
gestion de la jeunesse notamment en ce qui concerne la santé mentale de<br />
cette jeunesse;<br />
2. les « plus de 60 ans » représentent moins de 3% ;<br />
3. la population dite active s’ élève à 38% ;<br />
3.2.2.3. Quelques autres indicateurs démographiques de <strong>Kinshasa</strong><br />
Les statistiques utilisées dans cette analyse proviennent de l’INS, des enquêtes MICS<br />
2/2001 et de la Croix Rouge. Le tableau qui suit concerne les indicateurs suivants :<br />
- l’âge au premier rapport sexuel, l’âge au premier mariage ; l’âge moyen à<br />
la procréation ; l’indice synthétique de fécondité ; la parité des femmes de<br />
45-49 ans ; la proportion des femmes mères de 15-19 ans ;<br />
- le taux brut de natalité ;<br />
- le rapport de masculinité ;<br />
- la taille moyenne de ménages ;<br />
- la densité de population ; déplacés de guerre ;<br />
- le taux d'accroissement, taux net de migration ;<br />
- le quotient de mortalité infantile et de mortalité infanto-juvenile.<br />
Tableau n° 8: Quelques indicateurs démographiques.<br />
Indicateur Année Sexe Valeur Source<br />
Age au premier<br />
rapport sexuel<br />
8 -11 ans<br />
12- 14 ans<br />
15- 17 ans<br />
18-20 ans<br />
2 1 ans et +<br />
Age au premier<br />
mariage<br />
Age à la<br />
première<br />
maternité<br />
Indice<br />
synthétique de<br />
fécondité<br />
Parité des<br />
femmes de<br />
45- 49 ans<br />
Proportion des<br />
femmes mères<br />
de 15 -19 ans<br />
Taux brut de<br />
natalité<br />
Quotient de<br />
mortalité<br />
2001<br />
2001<br />
2001<br />
2001<br />
2001<br />
F<br />
F<br />
F<br />
F<br />
F<br />
1984 M<br />
F<br />
1984<br />
F<br />
0.4%<br />
13.3%<br />
39.0%<br />
29.6%<br />
7.7%<br />
29 ans<br />
28.5ans<br />
28.5ans<br />
1975-2000 F 7.5 enfats INS<br />
2001 F Non disponible 1 Mics 2<br />
2001<br />
F<br />
13.6%<br />
Mics 2<br />
INS, Aperçu<br />
Démographique<br />
INS, Aperçu<br />
Démographique<br />
Mics 2<br />
1984 MF 51.5%0 INS, Aperçu<br />
Démographique<br />
2001 MF 83%0 Mics 2<br />
1 Au niveau national, cette parité est de l’ordre de 7.3 enfants.<br />
45
infantile<br />
Quotient de<br />
mortalité<br />
infanto-juvénile<br />
Rapport de<br />
Masculinité<br />
Taille moyenne<br />
de ménages<br />
Ménage selon<br />
la taille<br />
1 à 3 personnes<br />
4 à 6 personnes<br />
7 et +<br />
Densité de<br />
population<br />
Déplacés de<br />
guerres<br />
2001 MF 133%0 Mics 2<br />
1984 M 102 ----<br />
2001 MF 6.7 personnes Mics 2<br />
2001<br />
1984<br />
2004<br />
1997<br />
1999<br />
MF<br />
MF<br />
MF<br />
MF<br />
MF<br />
Taux de<br />
croissance<br />
démographique<br />
Taux net de<br />
migrations<br />
1995-1999 MF<br />
Sources : INS, MICS 2/2001 et Croix Rouge.<br />
17.1%<br />
37.1%<br />
45.8%<br />
267 habitants<br />
704 habitants<br />
25939<br />
45000<br />
4.7%<br />
Mics 2<br />
1995-2000 MF 6%0 INS<br />
INS, Totaux<br />
définitifs et<br />
<strong>Monographie</strong><br />
Commissariat<br />
Général à la<br />
réinsertion, Croix<br />
Rouge(rapport<br />
annuel)<br />
INS, Aperçu<br />
Démographique<br />
A l’exception de certains indicateurs dont l’année de production est assez lointaine,<br />
les autres indicateurs fournissent des informations récentes sur la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Un des faits urbains est notamment la précocité de l’âge aux premiers rapports<br />
sexuels. Cet indicateur sert entre autres de signal au risque que court la jeunesse<br />
pour une contamination aux IST et VIH/Sida. Les données ne permettent pas de se<br />
faire une idée sur l’ampleur des unions de fait, un autre indice de pauvreté. Le<br />
contexte de crise autorise l’hypothèse de l’existence des fortes proportions des<br />
unions de fait dont les personnes concernées seraient principalement les femmes<br />
avec un âge moyen qui vacillerait entre 25-30 ans.<br />
• Structure de la population par sexe<br />
La supériorité numérique masculine se remarque dès l'âge de 40 ans pour se<br />
maintenir dans tous les groupes d'âge supérieurs. Soulignons qu’au plan national, on<br />
a 51% des femmes contre 49% d’hommes ; <strong>Kinshasa</strong> serait donc une ville d’<br />
hommes.<br />
• Structure de la population par ménage<br />
La taille moyenne d'un ménage à <strong>Kinshasa</strong> est de 6,7 personnes avec une répartition<br />
très importante au-delà de 7 personnes : près de la moitié des ménages (45,8%)<br />
compterait 7 personnes et plus contre 37,1% qui en compteraient 4 à 6 et 17,1%<br />
des ménages n’en compteraient pas plus 3 personnes. La densification des ménages<br />
46
est un sérieux problème en ce qu’il en résulte une forte promiscuité dont on peut<br />
imaginer tous les méfaits possibles notamment en rapport avec l’intimité des couples<br />
sans oublier la propagation des maladies.<br />
3.3. Structure de la société<br />
3.3.1. Eléments d’ensemble<br />
Du point de vue socio-politique , la société kinoise est structurée en deux niveaux,<br />
l’un national et l’autre provincial avec des éléments de composition identiques.<br />
En effet, la société kinoise est composée de l’Etat, des Partis Politiques et de la<br />
Société Civile. Chacune de ces composantes se retrouve sur les deux niveaux.<br />
L’Etat, au niveau national comprend toutes les institutions du pouvoir central,<br />
singulièrement la Présidence de la République, le Parlement (l’Assemblée Nationale<br />
et le Sénat), le Gouvernement et les Instances Supérieures des Cours, Tribunaux et<br />
Parquets (Cour Suprême de Justice, Parquet Général de la République, Cour de<br />
Sûreté de l’Etat et la Haute Cour Militaire).<br />
Dans leur grande majorité, les Partis politiques congolais sont localisés à <strong>Kinshasa</strong> où<br />
sont installés les services du Ministère de l’Intérieur qui est chargé de leur<br />
enregistrement pour une existence légale. Ils exercent diverses activités et<br />
semblent occuper une place importante dans les préoccupations de la population au<br />
sein de laquelle est recrutée bon nombre de leurs membres.<br />
La Société Civile est composée des Eglises, des Associations, des Syndicats, des<br />
Organisations Non Gouvernementales, des Organisations Patronales, etc. Quoiqu’elle<br />
semble très peu connue de la population, elle demeure néanmoins présente dans la<br />
vie de celle-ci, notamment par les œuvres que réalisent les ONGs. L’émergence de la<br />
Société Civile se situerait globalement peu avant la CNS.<br />
Tous les regroupements de la société kinoise sont dirigés et gérés par des<br />
intellectuels qui constituent son élite. Celle-ci se démarque du reste de la population<br />
par sa formation intellectuelle et son expertise ainsi que son expérience de gestion<br />
dans divers domaines de la vie nationale et des expériences à l’extérieur du pays.<br />
Les intellectuels dans leurs organisations constituent des groupes de pression qui<br />
parfois organisent des mouvements sociaux. Gouvernants ou non, ils détiennent un<br />
réel pouvoir dans la société à laquelle ils espèrent apporter des changements par<br />
leurs idées et leurs actions.<br />
Les partis politiques sont aussi des groupes de pression, surtout dans leur quête du<br />
pouvoir et face aux dirigeants en fonction. Ils jouent un grand rôle dans<br />
l’encadrement socio-politique des masses. Bien des marches et des villes mortes qu’<br />
a connues la ville seraient, à n’en point douter, l’œuvre de ces partis politiques.<br />
Il en est de même des mouvements syndicaux dont, une fois encore, <strong>Kinshasa</strong> reste<br />
le Siège Social. Moins connus de la population, les associations corporatives jouent<br />
47
aussi un très grand rôle notamment en ce qui concerne l’encadrement des masses<br />
laborieuses.<br />
3.3.2. Société Civile<br />
La société civile est un ensemble d’organisations apolitiques des forces vives civiles<br />
de la nation, jouissant de la personnalité civile tels que les syndicats, les confessions<br />
religieuses, les associations, les mutualités, la presse, les ONG, etc.<br />
Le droit d'existence de ces organisations est reconnu, notamment, par les articles 18<br />
et 20 de la Déclaration Universelle de Droits de l'Homme relatifs à la liberté de<br />
religion, de réunion et d'association.<br />
Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, les églises et les associations jouent un rôle prépondérant<br />
dans tous les secteurs vitaux de la société : formation (humaine, civique,<br />
professionnelle et morale), enseignement classique, santé, encadrement des enfants<br />
de la rue, eau potable, reboisement, sécurité alimentaire, routes, culture, art, sports<br />
et loisirs, etc.<br />
Les syndicats encadrent les employés aussi bien du secteur privé que public et aident<br />
les partenaires sociaux du monde de l’emploi à gérer et à régler leurs différends<br />
professionnels. Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, ils sont très nombreux et très dynamiques.<br />
La presse s’est montrée particulièrement activiste depuis le début du processus de<br />
démocratisation des institutions et de la vie politique du pays. Elle s’est diversifiée,<br />
modernisée et renforcée, à un rythme vertigineux. Les organes de presse écrite<br />
pousse partout tandis que d’autres disparaissent, les chaînes de radio et de télévision<br />
voient le jour à tout moment. Ce secteur a été parmi les premiers de la vie nationale<br />
à se libéraliser après la chute du régime de la deuxième République. Elle a été d’un<br />
apport particulièrement appréciable dans l’apprentissage démocratique du pays<br />
depuis le 24 avril 1991, date du discours du Président de la République en faveur de<br />
l’ouverture démocratique de la République Démocratique du Congo.<br />
Les mutualités se rapprochent davantage de la population et touchent la recherche<br />
correcte des moyens financiers complémentaires d’autosubsistance et d’expression<br />
de la solidarité sociale.<br />
Les organisations non gouvernementales sont très non nombreuses dans la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> et touchent tous les domaines sociaux et les droits de l’homme dont les<br />
activistes sont bien implantés partout. Elles ont beaucoup d’adhérents et sont même<br />
soutenues par des organisations internationales.<br />
Pour une meilleure connaissance de secteur, un des tomes de cette monographie est<br />
consacré, comme répertoire, aux organisations et aux plates-formes de la société<br />
civile.<br />
48
3.4. Principaux groupes ethniques<br />
Les termes « ethnie » et « tribu » sont parfois utilisés l’un pour l’autre dans le<br />
langage. Mais, comme terme scientifique, « tribu » se présente comme une<br />
subdivision de « ethnie » dont l’implantation sur le terrain dépasse les limites locales,<br />
territoriales voire nationales. La tribu par contre se confine aisément dans des cadres<br />
locaux, territoriaux sous l'autorité d'un chef ; c’est une « famille nombreuse ».<br />
Au Congo, il existe cinq principaux groupes ethniques qui sont : les pygmées, les<br />
bantus, les soudanais, les nilothiques, les hamites.<br />
Tous ces principaux groupes ethniques qui se subdivisent chacun en différentes<br />
tribus, évaluées en République Démocratique du Congo au nombre de 450, sont<br />
pratiquement tous représentés dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Cela confirme le caractère<br />
cosmopolite de la ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Les migrations vers <strong>Kinshasa</strong> seraient<br />
responsables premiers de la configuration socio-ethnique actuelle de la Capitale.<br />
Couramment l’on parle plus de la tribu que de l’ethnie. Et même les services de l’état<br />
ne sont pas à même de disponibiliser les effectifs selon l’appartenanance ethnique<br />
dans la ville.<br />
A l’origine, des migrations importantes des Ouest- africains, des congolais de<br />
Brazzaville et des Angolais étaient constatées. Les Ouest-Africains «avaient servi<br />
comme auxiliaires du Blanc dans l’administration coloniale et les Angolais, d’abord<br />
attirés par le commerce, étaient venus en plus grand nombre dès 1961 suite à la<br />
guerre de libération de leur pays. 1<br />
Les migrations de l’intérieur du pays vers la Ville de <strong>Kinshasa</strong> avaient commencé avec<br />
les colons belges et par deux principaux axes :<br />
Axe fluvial pour ceux venant de la Province Orientale,<br />
Axe routier pour ceux de Bandundu et du Bas-Congo. 2<br />
Elles se sont poursuivies et intensifiées par la suite, surtout ces dernières années, à<br />
cause des guerres et avec les facilités qu’offrent les moyens de transport modernes.<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est aujourd’hui composée en grande partie des immigrés, des<br />
mouvements d’exodes ruraux, venant des provinces du Bas-Congo et de Bandundu,<br />
les deux provinces qui font frontières avec elle.<br />
Des mouvements migratoires importants, des provinces vers <strong>Kinshasa</strong>, ont eu lieu<br />
entre 1975 et 1980 avec 367 681 nouveaux habitants 3 et entre les années 2003 et<br />
2004 où la population a globalement augmenté de 231 000 âmes.<br />
Les communautés étrangères sont aussi importantes, non seulement par la présence<br />
des Africains et des Européens mais aussi par celle, notamment, des ressortissants<br />
1 MBUMBA NGIMBI, op. cit., p. 35.<br />
2 Dénis J., Léopoldville, étude géographique urbaine et sociale, ARSC, Bruxelles, 1958, p. 568.<br />
3 MBUMBA NGIMBI, op. cit., p. 35.<br />
49
du Moyen-Orient et même de l’Extrême-Orient. Pour diverses raisons, les études<br />
s’intéressent peu à la configuration socio-ethnique ou socio-tribale au point qu’il n’est<br />
pas facile de disposer de la physionomie de la capitale à ce propos.<br />
3.5. Eléments linguistiques<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est, en très grande partie, habitée par des personnes qui<br />
proviennent de toutes les Provinces de la RDC et de divers pays du monde. Toutes<br />
les langues et dialectes d’origine de ces habitants sont donc parlées dans cette Ville.<br />
Cependant, cinq langues y sont officielles, à savoir :<br />
- le français pour les échanges commerciaux, la gestion administrative et<br />
l'enseignement,<br />
- le kikongo, parlé par les ressortissants des Provinces du Bas-Congo et de<br />
Bandundu ;<br />
- le swahili parlé par les ressortissants des Provinces du Katanga, du Sud et du<br />
Nord Kivu, du Maniema et de la Province Orientale. Il est aussi fait son entrée<br />
dans l’Armée et dans la Police Nationale Congolaise depuis les années 1996-<br />
1997, sous la houlette de l’AFDL;<br />
- le tshiluba, parlé par les ressortissants des deux Kasaï et du Nord-Katanga ;<br />
- le lingala parlé partout à <strong>Kinshasa</strong>, principale langue de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>,<br />
langue officielle de l'Armée et de la Police Nationales Congolaises depuis<br />
l’époque coloniale, de toutes les Eglises, de la musique et du théâtre populaire.<br />
Le lingala n’est pas la langue d’une tribu ou d’une ethnie. Son origine est expliquée<br />
par certains auteurs.<br />
"A l'origine, d'après le Rév. Guthrie, la langue lingala était un langage rudimentaire,<br />
forgé par les soldats étrangers (Haoussas, Zanzibarites et Européens) qui vivaient au<br />
milieu des autochtones (engagés dans l'armée), au camps militaire de Mankanza<br />
fondé par COQUILHA en 1884 1 , dans la Province de l’Equateur, près de la Ville de<br />
Mbandaka.<br />
Mgr E. DE BOECK atteste que la nouvelle langue lingala était parlée vers 1905 par les<br />
Bangala. C’est une langue de multiples dialectes qui gagna les deux capitales<br />
<strong>Kinshasa</strong> et Brazzaville"<br />
Le lingala a connu une évolution remarquable. Très peu d'enfants ou de jeunes, en<br />
effet, apprenaient à parler, comme leurs parents, la langue de leur tribu. Les jeunes,<br />
mêmes nouveaux venus, ne parlaient que le lingala. Concurremment au Français, le<br />
Lingala tend à devenir, une langue de travail dans la Capitale.<br />
1 Ln B/12 BULCKE M. Le lingala courant, Esquisse de grammaire, Equipe<br />
Interconfessionnelle, Société Biblique du Zaïre, <strong>Kinshasa</strong>, pp. 6-8.<br />
50
3.6. CULTURE, ART, TOURISME, SPORTS ET LOISIRS<br />
3.6.1. Culture et Art<br />
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est un scandale culturel, artistique et touristique. Elle<br />
regorge une diversité de cultures et traditions. A travers toute la ville, il y a naissance<br />
des nouveaux orchestres, troupes théâtrales et groupes folkloriques.<br />
Pour leur divertissement, les kinois disposent des maisons culturelles et lieux de<br />
grande attraction culturelle tels que :<br />
- le Cercle culturel du Zoo<br />
- le Cercle Culturel de Matonge<br />
- la Salle Mongita<br />
- le Jardin Moto na Moto abongisa<br />
- le Marché d'art artisanal ;<br />
- la salle d’art du collège Boboto ;<br />
- etc.<br />
En plus de ça, il faut compter le Palais du Peuple, le Stade des Martyrs qui sont les<br />
lieux de grandes activités par excellence. Dans le domaine de la musique, <strong>Kinshasa</strong><br />
abrite le siège social de la SONECA et de l'UMUCO, institutions publiques mises en<br />
place pour sauvegarder les intérêts des musiciens et de la musique Congolaise.<br />
3.6.2. Tourisme<br />
En ce qui concerne le tourisme, il y a lieu de signaler que la foire Internationale de<br />
<strong>Kinshasa</strong> qui organisait, tous les deux ans, des rencontres à caractère national, a été<br />
victime des pillages de 1991 et 1993 et ses activités culturelles tournent au ralenti.<br />
Le marché de la gare est le seul du genre dans le domaine d’art artisanal. Il y a lieu<br />
de signaler que les musées nationaux et la bibliothèque Nationale sont peu connus<br />
de la population kinoise. Le site de l'académie des beaux arts et l'Université de<br />
<strong>Kinshasa</strong> sont aussi parmi le patrimoine culturel que compte la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
3.6.3 Sports et Loisirs<br />
Les Kinois en général et les jeunes en particulier s'intéressent beaucoup aux activités<br />
sportives et des loisirs. Les activités sportives de la Capitale sont structurées en Club,<br />
Pool, Entité, Association ou Groupement et en Ligue.<br />
La Division Urbaine des Sports et Loisirs supervise 17 disciplines sportives<br />
comprenant 37 entités sportives. On peut compter de manière non exhaustive:<br />
l’athlétisme, le Basket-ball, la Boxe, le Football, le Karaté, le Kyokushin, le Hand-ball,<br />
le TaeKwondo, le judo et le rugby ; etc.<br />
Ces différentes disciplines fonctionnent en associations telles que reconnues par<br />
l’autorité urbaine. Il s’agit de :<br />
51
1. Association de Basket - Ball Kin/Est<br />
2. Association de Basket - Ball Kin/Ouest<br />
3. Association de Basket - Ball des jeunes de <strong>Kinshasa</strong><br />
4. Association de Boxe de Kin/Est<br />
5. Association de Boxe de Kin/Ouest<br />
6. Association de Cycliste de <strong>Kinshasa</strong><br />
7. Association de Hand - Ball de <strong>Kinshasa</strong><br />
8. Association de Hand - Ball de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />
9. Association de Judo de <strong>Kinshasa</strong><br />
10. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Malebo<br />
11. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Kilimani<br />
12. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />
13. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Tshangu<br />
14. Association de Kyokuskin <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />
15. Association de Kyokuskin <strong>Kinshasa</strong>/Ouest<br />
16. Association de Luttes Amateurs <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />
17. Association de Luttes Amateurs <strong>Kinshasa</strong>/Ouest<br />
18. Association de Tennis de Table <strong>Kinshasa</strong><br />
19. Association de Shokando <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />
20. Association de Shokando <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />
21. Association de Volley-ball de <strong>Kinshasa</strong><br />
22. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Malebo<br />
23. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />
24. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Kilimani<br />
25. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Tshangu<br />
26. Association de Football des Jeunes de <strong>Kinshasa</strong><br />
27. Association de Football Féminin de <strong>Kinshasa</strong><br />
Et le tableau suivant reprend l’ensemble des sites touristiques de la ville tels que<br />
reconnus par l’autorité urbaine compétente.<br />
Tableau n° 9 : Répertoire des sites touristiques de <strong>Kinshasa</strong> par commune<br />
COMMUNES SITES TOURISTIQUES<br />
GOMBE - Académie des Beaux Arts, Tombe du Chef Selembao,<br />
Palais de la Nation, Eglise Protestante, Building Nioki,<br />
Building administratif, Eglise Sainte Anne, Palais de la<br />
Justice, Gare Centrale et première locomotive, Marché<br />
des Artistes et Blvd du 30 juin, Cathédrale Notre-Dame +<br />
Complexe Sainte Marie avec la Tombe du Cardinal<br />
Malula, deux Baobabs à la Baie de Ngaliema (lieu de<br />
rencontre du Chef Ngaliema et Stanley), Chapelle<br />
SimsGez) Jardin Zoologique et Botanique de <strong>Kinshasa</strong>, le<br />
Mausolée et Monument du Feu Président L.D. KABILA,<br />
Première Locomotive à avoir parcouru la voie ferrée<br />
Matadi - <strong>Kinshasa</strong>. Elle a été conduite par l'Ingénieur<br />
Mécanicien Luxembourgeois, Nicolas Cito, et arrivée à<br />
<strong>Kinshasa</strong> le 18 mars 1898. Hôtel ABC, premier Hôtel<br />
construit en matériaux durables.<br />
52
NGALIEMA<br />
- Les jardins Présidentiels et le complexe Mont<br />
Ngaliema, la Cité de l'OUA, le point d'aboutissement<br />
des Caravanes, le Sémaphore de Léo-Ouest,<br />
Cimetière des prisonniers, Premier Hôpital Congolais<br />
(actuel Hôpital de la Rive), Eglise Saint Léopold +<br />
Grand Séminaire Jean XXIII, Plateau Kilimani, Musées<br />
Nationaux, Rapides de Kinsuka, Symphonies<br />
KINTAMBO -<br />
naturelles, Sanctuaire des Bonobos.<br />
Eglise Saint François, couvent des Religieuses<br />
Franciscaines, Ecoles Chrétiennes, Grand Séminaire<br />
Saint Kagwa, Centre Nganda.<br />
KINSHASA - Eglise et Complexe Scolaire St Pierre, Stade du 24<br />
Novembre et Salle Mongita, Pont Kasa-Vubu, Paroisse<br />
ECC/CBFC construit en 1923<br />
BARUMBU - Aéroport de Ndolo (Première Aéroport de <strong>Kinshasa</strong>),<br />
Quartier CITA (du type de la cité indigène).<br />
KASA - VUBU - Centre d'Accueil Kimbanguiste, Marché Municipal de<br />
Gambela.<br />
KALAMU - Tombe Tata Raphaël, Rond Point Victoire, Quartier<br />
Commercial de Bongolo (Kimbanguiste)<br />
MONT NGAFULA - Atelier de Maître LIYOLO, Cimetière des Jésuites,<br />
Concession Kimwenza, Lac de Ma-vallée, Joli Site +<br />
Piste de Moto Cross, Novierat des Sphents de Mbudi<br />
- Chute de la Lukaya à plus ou moins 30 kilomètres du<br />
Centre de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
- Lac de Ma-vallée, un ilots de fraîche verdure qui<br />
ceinture la Ville de <strong>Kinshasa</strong> avec son lac artificiel.<br />
- Joli site, situé à 15 km de <strong>Kinshasa</strong> sur la nationale<br />
<strong>Kinshasa</strong>-Matadi.<br />
divertissement.<br />
C'est un cadre idéal de<br />
LINGWALA -<br />
-<br />
Stade de Martyrs, Palais du Peuple, Cié de la Voix du<br />
Congo<br />
LIMETE - Foire Internationale de <strong>Kinshasa</strong>, Echangeur de<br />
Limete, Monument du Premier Ministre Congolais<br />
Patrice-Emery Lumumba, Batteur de Tam Tam<br />
MALUKU - Bombo-Lumene, domaine et réserve de chasse à plus<br />
ou moins 124 km à l'Est de <strong>Kinshasa</strong>. Il regorge<br />
d'antiilopes, buffles, oiseaux migrateurs, etc.<br />
- Cité de Maluku qui abrite l'unique industrie<br />
N'SELE -<br />
sidérurgique d'Afrique Centrale.<br />
Site Touristique de la N'sele, on y trouve un<br />
Complexe Hôtelier, des Villas VIP, un parc aquatique,<br />
une piscine olympique, un port de plaisance, etc.<br />
- Parc de N'sele, Nganda Yala, Kinkole, Cité des<br />
Pêcheurs, Colline des Mangenge.<br />
Source : - Plan Triennal 1998-2000 de développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
- Plan Directeur pour le Développement du Tourisme (version actualisée),<br />
2002, Ministère des Affaires Foncières, Environnement et Tourisme.<br />
53
3.7. Approche Genre<br />
Hormis la signification grammaticale du vocable genre qui permet de classer les<br />
substantifs en masculin, féminin et neutre, actuellement ce concept se rapporte à<br />
une nouvelle forme de rapports entre homme et femme, une nouvelle division des<br />
rôles et du travail entre les deux partenaires.<br />
Ainsi du point de vue politique, le concept « genre » est une variable dont on se sert<br />
pour définir les rôles, les responsabilités, les obstacles et les chances entre les<br />
hommes et les femmes au sein d’une société en ce qui concerne la gestion ou<br />
l’attribution des rôles politiques.<br />
C’est dire que ce concept est globalisant et concerne au-delà du sexe, tous les<br />
groupes d’âge. Il requiert, pour son application, une intériorisation des changements<br />
sociaux qu’il implique<br />
Le genre vise l’équité, qui consiste à tenir compte de l’identité et de la spécificité d’un<br />
chacun dans les actions à mener dans la gestion de la cité. Il ne voudra pas signifier<br />
qu’il faille mettre en place des projets exclusivement pour les femmes.<br />
Les relations de genre appellent que l’on tienne compte du contexte et ne doivent<br />
pas être généralisées car les mentalités diffèrent d’un lieu à un autre. En effet, le<br />
vécu de la Kinoise diffère sur plus d’un point du vécu des femmes de l’intérieur du<br />
pays.<br />
3.7.1. Disparités de Genre<br />
Il convient de noter que la situation de genre à <strong>Kinshasa</strong> comme partout au Congo<br />
est caractérisée par des disparités dans tous les secteurs.<br />
Voici quelques cas :<br />
1. Pour le niveau d’instructions<br />
Le tableau de répartition des ménages en pourcentage selon le niveau<br />
d’instruction du Chef de ménage fait ressortir les disparités entre hommes et<br />
femmes.<br />
54
Tableau n° 10 : Répartition des Chefs de ménages (en %) selon le niveau<br />
d’instructions.<br />
Niveau d’Instruction Pourcentages des Chefs de ménages selon le<br />
niveau d’instruction et selon le sexe.<br />
Ne sait ni lire ni écrire<br />
Alphabétisé<br />
Primaire<br />
Secondaire<br />
Supérieur<br />
Homme Femme<br />
5,32<br />
9,57<br />
31,91<br />
48,94<br />
4,26<br />
9,72<br />
15,28<br />
20,83<br />
52,78<br />
1,39<br />
Total 100 100<br />
SOURCE : Programme National pour la Promotion de la femme congolaise.<br />
Au regard de ce tableau, on note que 46.8% des Chefs de ménage hommes ne seont<br />
jamais allés au-delà du cycle primaire contre 45.8% chez les femmes. Bon nombre<br />
de femmes Chefs de ménage sont de niveau d’étude secondaire. Ceci est une très<br />
bonne chose dès lors qu’il a été démontré que les femmes chefs de ménage<br />
scolarisaient plus leurs enfants que les hommes chefs de ménage.<br />
2. Pour les activités génératrices de revenus<br />
Les statistiques ci-après se rapportent aux activités génératrices de revenus exercées<br />
par les femmes.<br />
Les principaux mécanismes de survie développés par les femmes se retrouvent dans<br />
les trois types d’activités :<br />
- Secteur primaire : 21 %<br />
- Transformations : 28 %<br />
- Petit Commerce : 51 %<br />
Le niveau d’interventions des femmes dans les sous secteurs se présente comme<br />
suit :<br />
- Agriculture : 5 %<br />
- Maraîchère : 11 %<br />
- Petit élevage : 6 %<br />
- Petit commerce de pains : 4 %<br />
- Autres produits alimentaires : 27 %<br />
Il faut faire remarquer qu’une série d’activités sont exercées par les femmes sans<br />
que les proportions soient importantes. C’est le cas de :<br />
Transformations Agro-alimentaires dans le domaine de<br />
- La Chikwangue : 10 %<br />
- du Jus et mayonnaise : 14 %<br />
- Du Poisson salé : 6 %<br />
La lecture de ces statistiques fait ressortir l’importance des activités exercées par les<br />
femmes. Celles-ci constituent leur principale source de financement de dépenses<br />
55
journalières de bien des ménages à <strong>Kinshasa</strong>. Il reste à relever les attitudes et<br />
opinions des femmes concernées par rapport à l’exercice de ces AGR.<br />
3. Pour les activités des ONG et Associations à caractère social<br />
Les ONG et les Associations à caractère social exercent généralement leurs activités<br />
dans les domaines suivants : Santé, éducation, alimentation, artisanat, éducation<br />
civique, entreprenariat, promotion des droits de l’homme et des droits spécifiques de<br />
la femme, élevage, agriculture, transformation alimentaire.<br />
Sur les 49 structures de ces domaines, 27 sont dirigées par les hommes, tandis que<br />
les femmes en dirigent 22.<br />
3.7.2. Quelques obstacles dans le domaine du Genre<br />
Sur le plan politique, il faut dénoncer la non application des textes de loi sur<br />
l’égalité. Il en est de même du code de la famille dont certaines dispositions sont en<br />
contradiction par rapport à l’esprit de la CEDEF.<br />
Sur le plan économique, l’accès de la femme aux ressources et aux bénéfices de<br />
ressource est très limité. Seulement 2,8 % de Femmes sont dans les activités<br />
salariées contre 12 % pour les Hommes. (Voir tableau n° 2 en annexe)<br />
Sur le plan socio-culturel, on relève un certain nombre de méfaits et pratiques<br />
dont la femme serait vicitime. Il est recommnadable de réaliser des études qui<br />
porteraient sur le profil de la journée de la Kinoise. Autrement dit, à quelle heure se<br />
reveille-t-elle ?. A quelle heure dort-elle ?. Quelles sont les activités qui l’occupent le<br />
plus ?. Comment concilie -t-elle ses différents rôles ?. Il est établi aujourd’hui que les<br />
économies domestiques reposent sur les activités de la femme. Mais on ignore<br />
quelles sont exactement ces activités ?. Quelle peut en être la vulnérabilité en cas de<br />
choc d’ordre économique ou politique ?. Et quelles peuvent en être les retombées sur<br />
la vie du ménage.<br />
Le tableau suivant offre une vue globale de la situation de la femme principalement<br />
du point de vue politico-administrative.<br />
56
Tableau n°11 : Répartition des postes de responsabilité dans la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> selon le genre.<br />
1.<br />
2.<br />
3.<br />
4.<br />
5.<br />
6.<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
INSTITUTEUR / ANIMATEUR<br />
(TRICE)<br />
Gouvernorat<br />
Gouverneur<br />
Vice-Gouverneur<br />
Collège de Conseiller<br />
Administration Urbaine<br />
Directeur<br />
Chef de Division<br />
Chef de Bureau<br />
(selon le cadre organique)<br />
Administration municipale<br />
Bourgmestre<br />
Bourgmestre adjoint<br />
Chef de Bureau<br />
(selon cadre organique)<br />
Chef de Quartier<br />
Administration du marché<br />
Source : Direction urbaine et Division de la Fonction Publique.<br />
EFFECTIF GENRE<br />
FEMME Homme<br />
1<br />
3<br />
11<br />
2<br />
56<br />
256<br />
Les femmes ne sont pas représentées au niveau de l’espace « gouvernorat ». On en<br />
trouve moins de 20 au niveau de l’administration urbaine. Elles sont très faiblement<br />
représentées au niveau de l’administration municipale. Curiseusement, elles ont toute<br />
l’administration des marchés de la capitale.<br />
Il est possible, à partir de certains indicateurs notamment ceux relatifs à la<br />
scolarisation de repérer des inégalités liées au genre dont les filles seraient victimes<br />
au sein des ménages. A cet effet, le tableau ci-après est très éloquent.<br />
Tableau n° 12 : Taux d’abandon scolaire au niveau Primaire (à <strong>Kinshasa</strong>).<br />
Année d’études<br />
Taux d’abandon en %<br />
primaires<br />
garçon fille<br />
1 ère primaire 12,6 13,9<br />
2 ème primaire 10,9 13,2<br />
3 ème primaire 10,9 13,1<br />
4 ème primaire 9,3 9,7<br />
5 ème primaire<br />
Source : MICS 2 (2001)<br />
5,2 10,4<br />
A tous les niveaux du cursus scolaire au primaire, les filles affichent des taux<br />
d’abandons beaucoup plus importants que ceux des garçons. C’est généralement<br />
24<br />
24<br />
24<br />
720<br />
0<br />
0<br />
0<br />
0<br />
5<br />
11<br />
2<br />
7<br />
2<br />
25<br />
18<br />
57<br />
1<br />
3<br />
11<br />
2<br />
51<br />
245<br />
22<br />
17<br />
22<br />
695<br />
-
ver’s l’âge de 15 ans que l’on relève de forts taux d’abandon scolaire chez les filles.<br />
Cet âge coincide à peu près avec l’âge moyen aux premières règles et aux premiers<br />
rapports sexuel. Le comportement sexuel des filles pourrait en partie justifier cet état<br />
des choses, sans pour autant négliger la part qui incomberait directement aux<br />
préjugés dont la fille et la femme sont victimes de la part de la société.<br />
Les femmes demeurent malheureusement plus vulnérables que les hommes en terme<br />
de risque de contamination au VIH/Sida. En effet, selon le tableau ci-après, pus de la<br />
moitié des cas de Sida sont des femmes.<br />
Tableau n°13 : Répartition des proportions des cas de SIDA par tranche<br />
d’âge et par sexe (en %).<br />
Tranche d’âge masculin Féminin<br />
0 - 4 8 10<br />
5 - 9 2 4<br />
10 - 14 2 3<br />
15 - 19 2 5<br />
20 - 29 9 16<br />
30 - 39 11 12<br />
40 - 49 7 6<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
3.8. Régime foncier<br />
Depuis qu'il existe, l'homme considère la terre comme l'une de ses priorités, raison<br />
pour laquelle il se pose toujours d'énormes problèmes liés à son utilisation, son<br />
affectation et son occupation.<br />
En matière foncière au Congo, l'appropriation privative du sol a été abolie suite à une<br />
option du Bureau Politique du MPR/Parti-Etat en 1973. Cette mesure stipulait que<br />
toute l'étendue des terres congolaises était une propriété exclusive de l'Etat. Le code<br />
foncier en cette matière est régi par la loi n° 73/021 du 20 juillet 1973 portant<br />
régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.<br />
Cette loi a subi quelques modifications par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 et qui<br />
met une rupture avec le régime légal des terres de l'époque coloniale. Ce qui<br />
entraîne que le droit de propriété ne porte plus sur les immeubles par nature que<br />
sont les sols et les mines. Actuellement il existe deux types de domaines fonciers de<br />
l'Etat à savoir le domaine foncier public et privé.<br />
Le domaine foncier public de l'Etat est constitué de toutes les terres qui sont<br />
affectées à un usage ou à public. Elles sont inconcessibles tant qu'elles ne sont pas<br />
régulièrement désaffectées. Les terres qui font partie de ce domaine sont régies par<br />
des dispositions particulières relatives aux biens affectés à un usage public.<br />
Le domaine privé quant à lui, comporte toutes les autres terres et sont régies par la<br />
loi susmentionnée. Elles peuvent faire l'objet d'une concession ordinaire, d'une<br />
concession perpétuelle ou d'une servitude foncière. Il est à noter que la conversion<br />
d'une concession ordinaire perpétuelle n'est peut être possible qu'en faveur des<br />
congolais notamment personnes physiques.<br />
58
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est régie par deux modes de gestion foncière, domanial<br />
et de concession. Le mode domanial concerne les terres dont l'Etat gère directement<br />
ou par délégation des organismes publics ou privés. Pour les localités érigées en<br />
circonscriptions urbaines, le Président de la République ou son délégué fait dresser<br />
un plan parcellaire des terrains à lotir. Ceci est aussi appliqué aux terres des<br />
Communes rurales de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Pour ce faire, la gestion de<br />
propriété coutumière pour les terres des Communes rurales et semi-rurales de la<br />
Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est déclarée nulle par la loi précitée.<br />
Signalons tout de même que malgré cette loi, les Chefs Coutumiers desdites localités<br />
et Communes croient toujours détenir le pouvoir d'appropriation de ces terres.<br />
Toutefois, sans préjudice des dispositions relatives à la concession perpétuelle, le<br />
mode de concession n'est consenti que pour un terme maximum de 25 ans,<br />
renouvelable dans des conditions spécifiques à chaque droit. En plus, les particuliers<br />
n'y ont que des droits de jouissance essentiellement dynamique et fonctionnelle. Les<br />
concessions sont consenties à titre gratuit ou onéreux. Leurs validités sont<br />
subordonnées à la mise en valeur et sont assorties de garanties telles qu'elles<br />
permettrent un accès facile au crédit.<br />
Il n'existe plus des terres dites indigènes où les régimes claniques faisaient la loi,<br />
toutes ces étendues appartiennent aujourd'hui à l'Etat Congolais qui les disposent<br />
comme il le veut.<br />
3.9. Régime alimentaire<br />
De prime à bord, il convient de noter que le régime alimentaire des Kinois dépend<br />
des habitudes alimentaires de chaque ethnie selon sa provenance. N’empêche qu’à la<br />
fin des fins, le régime alimentaire soit fonction des paramètres tels que :<br />
- la démographie<br />
- la production<br />
- les importations<br />
- les habitudes alimentaires<br />
- les prix des denrées.<br />
a. La Démographie<br />
Il existe une relation direction entre la population et le volume de la demande des<br />
denrées alimentaires. En d'autres termes, l'augmentation de la population entraîne<br />
nécessairement celle de la demande (Voir INS recensement scientifique de la<br />
population 1984, R.P. De Saint Moulin : perspectives démographiques (1984-2000),<br />
<strong>Monographie</strong> Provinciale).<br />
b. La production<br />
Il existe une relation entre la production et la demande, la population produit en<br />
priorité ce qu'elle consomme, ce qui n'est pas le cas de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> car sa<br />
59
production est insuffisante à la demande de la population. Sur ce, <strong>Kinshasa</strong> recourt à<br />
la production en provenance de l'intérieur.<br />
c. Habitudes alimentaires<br />
Une ration alimentaire est un paramètre dynamique dans l'espace et dans le temps.<br />
Elle est principalement fonction des habitudes alimentaires. Ces dernières varient<br />
selon les couches de la population et les tribus de la province. Elles sont aussi<br />
tributaires des revenus personnels, des préférences, des composantes du marché<br />
(l'offre et la demande) et donc des prix.<br />
d. Les prix des denrées<br />
L’acuité de la crise socio-économique a sensiblement réduit la capacité économique<br />
des ménages kinois à s’assurer une ration alimentaire de leur choix. Les habitudes<br />
alimentaires ont subi des modifications profondes. Dans bon nombre des familles, le<br />
repas traditionnel préféré, mais onéreux, a été substitué par une nourriture moins<br />
coûteuse, sans forcément tenir compte de la qualité.<br />
Au fil des années, les aliments composant le régime alimentaire propre à une tribu, à<br />
une couche de la population ont sensiblement diminué en quantité. Les habitudes<br />
alimentaires deviennent de plus en plus dénaturées, adaptées aux possibilités dont<br />
disposent les manages.<br />
3.9.1. Les principaux régimes alimentaires des Kinois<br />
a. Manioc<br />
<strong>Kinshasa</strong> ne produit pas assez de manioc, toutefois, ce dernier reste l'aliment de base<br />
et parmi les plus prisés des Kinois. Il se consomme sous différentes formes :<br />
tubercules cuits, sous forme de farine pétrit appelée "FUFU"; farine pétrie mélangée<br />
à celle du maïs; sous forme de Chikwange.<br />
b. Maïs<br />
Le maïs est consommé en grande quantité à <strong>Kinshasa</strong>. Mélangé à la farine de<br />
manioc, cet aliment intervient dans le repas quotidien des Kinois. Cependant, sa<br />
demande n'excède pas plus de 6 % de la consommation nationale. Cela place la ville<br />
en 5 ème position.<br />
c. Riz<br />
La demande en riz de la ville de <strong>Kinshasa</strong> est de l’ordre de 21, 60% du volume<br />
national de 1995. La capitale, par rapport à la consommation de cette denrée, se<br />
place ne en 1 ère position. <strong>Kinshasa</strong> est essentiellement servi par l’Equateur, le Bas-<br />
Congo et la Province orientale. Il faut inclure dans la consommation kinoise, le riz<br />
importé de pays asiatique.<br />
60
d. Banane plantain<br />
La banane plantain constitue la base de l’alimentation des ressortissants de la<br />
cuvette (Equateur, Province Orientale) ainsi que de la forêt de Mayombe. Cependant,<br />
toutes les autres tribus sont également portées à consommer cet aliment.<br />
e. Pain<br />
Sans constituer un aliment de base, le pain est néanmoins consommé par bien des<br />
kinois, toutes ethnies confondues. L’industrie de panification est parmi les plus<br />
florissantes de la ville.<br />
f. Le haricot<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est déficitaire en haricot.<br />
Le tableau suivant offre une vue d’ensemble de la consommation d’un certain<br />
nombre de produits vivriers dans la Capitale.<br />
Tableau n°14 : Evolution de la consommation de certains produits<br />
alimentaires de 1997-2001 par habitant.<br />
Produits Consommation<br />
(en kg/mois)<br />
Manioc<br />
1. Cossettes<br />
2. Turbecules<br />
3. Chikwange<br />
Pain<br />
Riz<br />
Bananes plantain<br />
Maïs<br />
Poisson<br />
1. frais<br />
2. autres<br />
Dépenses<br />
réelles (en<br />
Zaïres/mois)<br />
Rapports<br />
(1)<br />
(2)<br />
1969 1975 1986 1969 1975 1986 Q86/Q75 P86/P75<br />
6.2 5.38 4.60 642 647 427 0.85 0.73<br />
4.17 4.05 4.25 484 535 396<br />
0.91 0.23 0.06<br />
1.04 1.10 0.24 91 112 31<br />
1.77 1.17 1.58 457 339 156 1.34 0.34<br />
0.61 0.74 1.07 168 218 168 1.44 0.53<br />
0.37<br />
0.27<br />
0.95<br />
0.52<br />
0.43<br />
0.32<br />
0.22<br />
1.47<br />
0.63<br />
0.79<br />
0.44<br />
0.31<br />
1.05<br />
0.86<br />
6.19<br />
20<br />
45<br />
24<br />
44<br />
40<br />
41<br />
1.36<br />
1.38<br />
1.22<br />
0.34<br />
Bœufs<br />
0.36 0.20 6.28<br />
Volailles<br />
0.16 0.38<br />
Source : HOUYOUX (1969 ;1975 ;1986) cité par « Nourrir <strong>Kinshasa</strong> ».<br />
NB. Les prix utilisés sont ceux de l’IRES. Ils ont été déflatés à l’aide de l’indice<br />
général des prix à la consommation des ménages de <strong>Kinshasa</strong> de l’IRES<br />
(1961=100%).<br />
(1) : Quantités consommées en 1986 sur quantités consommées en 1975 ;<br />
(2) : Prix de 1986 sur prix de 1975.<br />
61
Par ailleurs, des enquêtes qualitatives plus récentes sur la fréquence des repas à<br />
<strong>Kinshasa</strong> ont été menées en 1992-1993 par CEPLANUT et l’UNICEF (cfr Tableaux n°..<br />
et n°..). Les conclusions corroborent les résultats des études quantitatives<br />
précédentes, à savoir un accroissement de la consommation de manioc comme<br />
aliment de base suivi du mais et du riz.<br />
Les enquêtes révèlent par ailleurs :<br />
- une grande consommation des feuilles de manioc et d’autres légumes tels que<br />
les feuilles de patates douces ;<br />
- une consommation de plus en plus accrue de poisson au détriment de celle de<br />
la viande ;<br />
- l’introduction plus déterminante du pain dans le ménage kinois.<br />
Il ressort de mêmes enquêtes que 65% des ménages kinois vivent de deux repas par<br />
jour. Le repas le plus consistant est pris le soir. Le matin, la famille se contente d’un<br />
repas léger constitué soit du reliquat de la veille soit du pain et du thé. Dans les<br />
quartiers périphériques de <strong>Kinshasa</strong>, l’on note que 25% de ménages n’accèdent plus<br />
qu’à un seul repas par jour.<br />
Pour beaucoup plus de complétude en termes de données et d’informations, le tableau<br />
suivant reprend la distribution de la consommation de certains aliments à <strong>Kinshasa</strong> selon<br />
l ‘appartenance ethnique.<br />
Tableau n° 15 : La consommation par mois et par personne suivant le<br />
groupe ethnique à <strong>Kinshasa</strong> en 1986 (en gramme)<br />
PRODUIT ETRANGER BAKONGO BAS-KASAI<br />
KWILU<br />
Manioc<br />
1. Tubercule<br />
2. Chikwange<br />
3. Cossette<br />
Banane plantain<br />
Maïs<br />
Riz<br />
Pain<br />
Fruits<br />
Légumes<br />
Haricots<br />
Poisson<br />
Viande<br />
Source : Houyoux 1980<br />
29<br />
196<br />
5.329<br />
68<br />
18<br />
158<br />
1.690<br />
112<br />
1.850<br />
431<br />
807<br />
448<br />
137<br />
357<br />
3.886<br />
385<br />
80<br />
139<br />
2.016<br />
500<br />
2.486<br />
500<br />
1.080<br />
798<br />
KWANGO<br />
13<br />
131<br />
5.376<br />
226<br />
200<br />
458<br />
845<br />
113<br />
1.987<br />
266<br />
1.036<br />
644<br />
CUVETTE<br />
CENTRALE<br />
UBANGI<br />
866<br />
368<br />
3.089<br />
1.058<br />
144<br />
2.132<br />
1.804<br />
208<br />
1.729<br />
310<br />
1.161<br />
986<br />
MANIEMA<br />
KIVU<br />
De ce tableau, il se dégage les enseignements suivants :<br />
● le manioc reste le produit alimentaire le plus consommé à <strong>Kinshasa</strong> (tous groupes<br />
ethniques confondus) ;<br />
62<br />
114<br />
129<br />
3.127<br />
567<br />
1.032<br />
967<br />
1.802<br />
218<br />
5.045<br />
339<br />
1.017<br />
562
● Ce sont les ressortissants de la Cuvette qui consomment plus la banane plantain ;<br />
● Les ressortissants du Maniena et du Kivu consomment plus les légumes que ceux<br />
d’autres provinces du pays ;<br />
● le maïs constitue la nourriture de base pour les populations des provinces de l'Est<br />
(Kivu et Maniema);<br />
● le pain est consommé par tous les groupes ethniques, mais en moindre mesure par<br />
les originaires du Kwilu, kwango et des deux Kasaï.<br />
Il est important de noter que cette enquête a été réalisée en 1986. Près de 20 ans<br />
après, il y a fort à parier que des modifications profondes se soient produites dans<br />
les habitudes alimentaires des populations kinoises.<br />
3.9.2. Evolution de la consommation dans le temps<br />
Sur trois années de références, à savoir 1969, 1975 et 1980, HOUYOUX a étudié<br />
l'évolution de la consommation des produits de base à <strong>Kinshasa</strong> ainsi que les<br />
dépenses monétaires y correspondantes.<br />
Il en résulte les observations suivantes :<br />
1. En 1988, la part du budget d'un ménage kinois moyen affecté à la nourriture était<br />
de 62 %. Les postes les plus importants de cette affectation se présentaient<br />
comme suit :<br />
□ Les féculents 24 %<br />
□ Les céréales 15 %<br />
□ Les poissons 13 %<br />
□ Les légumes 11 %<br />
□ La viande et la volaille 10 %<br />
2. La baisse du pouvoir d'achat entre 1975 et 1976 a induit chez le consommateur<br />
kinois un comportement consistant en :<br />
□ Une augmentation des dépenses pour la nourriture dans le budget familial<br />
□ Une substitution des produits chers par ceux des prix accessibles ;<br />
3. Le pain, le riz et le maïs ont vu leur consommation augmenter respectivement de<br />
34 % pendant cette période, phénomène probablement imputable à une baisse<br />
réelle de prix respectif de 66 %, 47 % et 66 % ;<br />
4. L'on peut observer une dépendance de plus en plus forte du ménage kinois vis-àvis<br />
des produits importés, comportement qui évoluera en fonction des prix de ces<br />
produits par rapport aux denrées de base telles que le manioc et le maïs,<br />
nourriture de base.<br />
63
3.10. Groupes vulnérables<br />
3.10.1. Approche conceptuelle<br />
La vulnérabilité peut être définie comme étant la probabilité de subir les<br />
conséquences d'événements imprévus ou comme la sensibilité aux chocs extérieurs.<br />
Elle est donc une notion plus vaste que celle de la pauvreté. La probabilité qu'un<br />
individu, un ménage, une communauté, une région ou un pays entier souffre d'un<br />
choc dépend :<br />
- de sa capacité d'adaptation au choc considéré (plus sa capacité d'adaptation<br />
est élevée, moins il est vulnérable;<br />
- de la force de l'impact (plus celui-ci est fort, lorsque le risque ne peut être<br />
minimisé, plus la personne, le ménage, la Communauté ou le groupe est<br />
vulnérable). Le degré de sensibilité aux fêtes d'un choc dépend de la capacité à<br />
éviter ce choc, qui est un aspect très important de la gestion du risque 1 .<br />
Les groupes des personnes pauvres et extrêmement pauvres de la population sont<br />
particulièrement vulnérables car ils sont en général exposés aux chocs et disposent<br />
de peu de moyens pour gérer les risques. Par ailleurs, une détérioration de leurs<br />
conditions de vie, même minime, peut être catastrophique.<br />
Une enquête 2 initiée par le Ministère du Plan et menée avec le concours financier de<br />
la BAD auprès des populations vulnérables dans le but de l’élaboration de la stratégie<br />
nationale de protection sociale de ces groupes en RDC, a permis la collecte des<br />
données et informations non moins importantes.<br />
Les pages qui suivent présentent une panoplie des indicateurs qui traduisent la<br />
richesse du secteur en termes d’informations et qui, par ricochet interpellent les<br />
responsables impliqués dans la lutte contre la pauvreté.<br />
3.10.2. Les Groupes Vulnérables Ciblés : On en a dénombré six, à savoir :<br />
- les enfants en situation difficile : enfants de la rue, enfants dans la rue, enfants<br />
abandonnés, orphelins, enfants associés aux conflits armés, enfants accusés de<br />
sorcellerie;<br />
- les femmes en situation difficile : veuves avec enfants de moins de 18 ans,<br />
filles-mères, femmes seules chefs de ménages, femmes violées et<br />
traumatisées, personnes vivant avec handicap, handicapés moteurs,<br />
handicapés mentaux, handicapés socio-moteurs;<br />
- personnes de troisième âge sans soutien;<br />
- personnes vivant avec le VIH/SIDA et les personnes infectées(PVV et PAV dont<br />
les enfants orphelins du VIH/SIDA) ;<br />
- personnes déplacées de guerres et des conflits armés;<br />
- personnes victimes des sinistres et calamités naturelles;<br />
1 Gestion du risque social : Cadre théorique de la protection sociale (R47)<br />
2 Rapport de l’enquête sur le dénombrement administratif des personnes vulnérables dans la ville de <strong>Kinshasa</strong><br />
sous la supervision de Mr MBONSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />
64
En ce qui concerne particulièrement la femme, sa vulnérabilité est accentuée par un<br />
ensemble d'éléments culturels (traditions, coutumes, tabous, interdits, etc.) qui<br />
rendent celle-ci incapable de défendre ses droits (procédures judiciaires coûteuses,<br />
avocats corrompus, etc). Il y a également l’ignorance de ses propres droits par la<br />
femme elle-même. Il y dans les lots des défis à relever, de nombreuses formes des<br />
violences faites à la femme et à la jeune fille.<br />
Les filles-mères font face à plusieurs risques dont les plus spécifiques sont : le rejet<br />
social et/ou la marginalisation, les effets des IST et VIH/SIDA, l’analphabétisme, les<br />
grossesses précoces et non désirées, la prostitution et la malnutrition. Dans certains<br />
cas, les filles-mères sont obligées de quitter le toit familial à cause de leur nouveau<br />
statut difficilement acceptable par la communauté.<br />
Aussi, il faut citer les risques des enfants de la rue qui vivent en contact permanent<br />
avec les plus jeunes ou les moins forts. Parmi eux, certains subissent des sévices<br />
corporels de la part des plus âgés ou des plus forts dont la sodomie et d’autres<br />
pratiques les plus humiliantes. Bien des enquêtes menées dans ces derniers ne<br />
s’empêchent pas de consacrer un volet aux problèmes des enfants de la rue pour<br />
stigmatiser l’acuité et l’urgence de la question.<br />
La vulnérabilité de certains groupes sociaux trouve leur origine dans les différentes<br />
guerres auxquelles le pays est soumis aux différentes décennies de son histoire de<br />
nation indépendante. A cela, il faut ajouter les effets ou les retombées de certaines<br />
mesures économiques telles que la zairianisation, les effets des pillages de la<br />
décennie 90, etc.<br />
L’enquête précitée a pu réaliser la distribution des effectifs des groupes vulnérables<br />
selon le sexe. Ce tableau ci-après en est une preuve.<br />
Tableau n°16: Répartition des effectifs des vulnérables par groupe et sexe<br />
N° Groupes vulnérables Effectifs<br />
F M TOTAL<br />
01. Enfants en situation difficile 4.419 4.297 8.716<br />
02. Femmes en situation difficile 2.441 - 2.441<br />
03. Personnes handicapées 1.014 927 1.941<br />
04. Personnes de troisième âge 426 289 715<br />
05. Personnes vivant avec le VIH et<br />
les descendants<br />
5.511 572 6.083<br />
06. Personnes déplacées de guerre 255 423 678<br />
07. Victime des sinistres et calamités<br />
5 491 496<br />
naturelles<br />
08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 3.363 2.935 8.632<br />
09. Autres 5.697 2.935 8.632<br />
Total 23.131 12.111 35.242<br />
Source : Ministère des Affaires Sociales,Rapport de l'enquête sur le<br />
dénombrement administratif des personne vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />
65
Un coup d’œil rapide fait remarquer que 49% des personnes rencontrées étaient des<br />
enfants ; 17% étaient des PVV, etc.<br />
3.10.3. Indicateurs Sociaux des Groupes Vulnérables de <strong>Kinshasa</strong><br />
Une série d’indicateurs sociaux permet de disposer d’autres informations sur ces<br />
groupes en vue d’une planification efficiente. On peut citer par exemple :<br />
- l’âge moyen des groupes vulnérables ;<br />
- les indicateurs<br />
1. de santé ;<br />
2. sur l’éducation ;<br />
3. sur l’alimentation ;<br />
4. sur l’emploi et les activités génératrices des revenus ;<br />
5. sur l’environnement et le cadre de vie ;<br />
6. sur d’autres faits démographiques.<br />
a. l’âge moyen des groupes vulnérables<br />
Tableau n° 17 : Espérance de vie des groupes vulnérables<br />
N° Groupes vulnérables Espérance de vie<br />
01. Enfants en situation difficile 35 ans<br />
02. Femmes en situation difficile 49 ans<br />
03. Personnes handicapées 48 ans<br />
04. Personnes de troisième âge 68 ans<br />
05. Personnes vivant avec le VIH et les descendants 37 ans<br />
06. Personnes déplacées de guerre 47 ans<br />
07. Victime des sinistres et calamités naturelles 41 ans<br />
08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 22 ans<br />
09. Autres 34 ans<br />
Ensemble 42 ans<br />
Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />
Au regard des données du tableau précédent, on peut se dire qu’il n’ y a aucun<br />
danger dès lors que les personnes concernées seraient dans leur majorité des<br />
adultes, c’est-à-dire des personnes plus ou moins responsables. Dans le cas<br />
d’espèce, c’est la dimension « vulnérabilité » qu’il convient d’avoir présente à l’esprit.<br />
Il aurait pu être davantage intéressant si cette information avait été couplée avec<br />
celle relative à la durée moyenne passée dans la rue ou dans l’état de vulnérabilité.<br />
Cette donnée semble faire défaut.<br />
66
. Les indicateurs de santé<br />
Tableau n°18 : Vulnérabilité au regard de quelques indicateurs de la santé<br />
N° Groupes<br />
vulnérables<br />
Soins de<br />
santé<br />
Couverture<br />
vaccinale<br />
Taux d'accessibilité A(aux)<br />
Survenance<br />
épisode<br />
maladie<br />
Recours à<br />
l'automédi-<br />
cation<br />
Renoncement<br />
aux<br />
soins<br />
Recours<br />
aux tradipraticiens<br />
01. Enfants en<br />
situation difficile<br />
72,9 42,0 32,2 40,2 39,3 47,5<br />
02. Femmes en<br />
situation difficile<br />
53,3 17,8 32,1 52,9 55,4 59,6<br />
03. Personnes<br />
handicapées<br />
50,2 43,8 29,3 52,3 43,8 50,0<br />
04. Personnes de<br />
troisième âge<br />
71,3 25,0 35,3 34,7 42,9 50,0<br />
05. Personnes vivant<br />
avec le VIH et les<br />
descendants<br />
59,6 25,0 44,1 43,8 22,9 37,5<br />
06. Personnes<br />
déplacées de<br />
guerre<br />
75,2 20,3 14,7 21,3 50,0 50,0<br />
07. Victime des<br />
sinistres et<br />
calamités<br />
naturelles<br />
50,8 1,0 41,7 50,0 50,0 75,0<br />
08. Enfants orphelins<br />
du VIH/SIDA<br />
78,1 13,9 40,4 41,2 40,0 25,0<br />
09. Autres 37,5 40,0 22,5 23,8 41,7 41,7<br />
Ensemble 61,3 25,0 32,5 40,0 42,9 48,5<br />
Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />
Les efforts doivent être mobilisés pour apporter la vaccination aux enfants et aux<br />
femmes en situation difficile.<br />
c. Les indicateurs sur l’éducation<br />
A la lumière des éléments du tableau qui suit, on remarque que globalement, les<br />
groupes vulnérables affichent un capital humain en termes de scolarisation le plus<br />
rudimentaire. Ils constituent réellement un groupe des exclus sociaux.<br />
67
Tableau n°19 : Quelques indicateurs sur l'éducation<br />
N° Groupes Alphabétisation Scolarisation Formation Autres<br />
vulnérables<br />
professionnelle.<br />
01. Enfants en situation<br />
difficile<br />
2,7 8,1 3,0 -<br />
02. Femmes en situation<br />
difficile<br />
3,1 4,8 7,2 -<br />
03. Personnes<br />
handicapées<br />
3,4 2,5 3,2 -<br />
04. Personnes de<br />
troisième âge<br />
3,5 5,2 3,1 -<br />
05. Personnes vivant<br />
avec le VIH et les<br />
descendants<br />
3,5 3,5 2,7 -<br />
06. Personnes déplacées<br />
de guerre<br />
1,9 1,2 1,9 -<br />
07. Victime des sinistres<br />
et calamités<br />
naturelles<br />
5,0 1,4 3,5 -<br />
08. Enfants orphelins du<br />
VIH/SIDA<br />
2,6 2,4 8,3 -<br />
09. Autres 3,5 3,0 4,0 -<br />
Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />
d. les indicateurs sur l’alimentation<br />
Ce tableau reste extrêmement sombre. Il s’agit véritablement d’un sinistre social.<br />
Aucun groupe vulnérable n’est à l’abri de la sous-alimentation et même de la sousnutrition.<br />
Les déplacés des guerres sont les personnes les plus malheureuses et qui<br />
nécessitent en urgence une assistance.<br />
68
Tableau n° 20 : Indicateurs sur l'alimentation<br />
Consommation par jour Taux de<br />
N° Groupes vulnérables Kilocalorie/jour Insuffisance<br />
pondérale<br />
malnutrition<br />
01. Enfants en situation difficile 1.446 617 31,1<br />
02. Femmes en situation difficile 868,8 1.194,2 36,3<br />
03. Personnes handicapées 1.093,6 869,4 32,5<br />
04. Personnes de troisième âge 876,6 1.186,4 41,7<br />
05. Personnes vivant avec le VIH<br />
et les descendants<br />
1.463,0 600 43,0<br />
06. Personnes déplacées de<br />
guerre<br />
827,0 1.236,0 54,2<br />
07. Victime des sinistres et<br />
calamités naturelles<br />
1.186,7 876,3 33,32<br />
08. Enfants orphelins du<br />
VIH/SIDA<br />
1.506,4 556,6 46,4<br />
09. Autres - - 68,8<br />
Source : Ministères des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />
e. les indicateurs sur l’emploi et les activités génératrices de revenus<br />
<strong>Kinshasa</strong> offre toutes sortes d’opportunités même aux groupes vulnérables pour<br />
disposer d’une source de revenu plus ou moins sûre. Même les déplacés des guerres<br />
semblent avoir réussi leur intégration en disposant d’une source de revenu. Quant<br />
aux victimes des sinistres, il s’agirait probablement des Kinois ayant toujours joui<br />
d’un revenu plus ou moins garanti.<br />
Tableau n° 21 : Indicateur sur l'emploi et activités génératrices de revenus<br />
Groupes vulnérables<br />
N° Groupes vulnérables<br />
Emploi<br />
rémunérateur<br />
Micro-crédit<br />
01. Enfants en situation difficile 32,1 37,5<br />
02. Femmes en situation difficile 24,4 33,5<br />
03. Personnes handicapées 27,3 26,7<br />
04. Personnes de troisième âge 20,0 37,5<br />
05. Personnes vivant avec le VIH et les<br />
descendants<br />
28,8 25,0<br />
06. Personnes déplacées de guerre 46,6 41,7<br />
07. Victime des sinistres et calamités<br />
naturelles<br />
50,0 50,0<br />
08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 28,2 25,0<br />
09. Autres 50,0 25,0<br />
Ensemble 34,2 33,5<br />
Source : Ministères des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />
69
f. les indicateurs sur l'environnement et le cadre de vie<br />
Les groupes vulnérables kinois jouissent d’un certain nombre de commodités parmi<br />
les plus importantes. A l’exception des personnes vicitimes des calamités, ils ont<br />
accès à l’eau, à l’énergie et à un équipement adéquat.<br />
Tableau n°22 : Taux d’accessibilté à certaines commodités<br />
N° Groupes<br />
vulnérables<br />
01. Enfants en<br />
situation<br />
difficile<br />
02. Femmes en<br />
situation<br />
difficile<br />
03. Personnes<br />
handicapées<br />
04. Personnes de<br />
troisième âge<br />
05. Personnes<br />
vivant avec le<br />
VIH et les<br />
descendants<br />
06. Personnes<br />
déplacées de<br />
guerre<br />
07. Victime des<br />
sinistres et<br />
calamités<br />
naturelles<br />
08. Enfants<br />
orphelins du<br />
VIH/SIDA<br />
Taux d'accessibilité<br />
Eau potable Energie Logement Equipement<br />
approprié<br />
79,7 69,4 71,5 71,3<br />
59,6 43,0 29,8 28,3<br />
65,3 62,1 38,6 48,3<br />
53,6 57,9 43,4 45,4<br />
50,0 56,3 25,8 40,0<br />
58,8 43,3 25,0 41,7<br />
42,9 53,1 18,8 37,5<br />
63,1 50,0 24,0 45,5<br />
09. Autres 67,9 58,3 21,4 50,0<br />
Ensemble 60,1 55,2 33,1 45,3<br />
Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />
administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />
supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />
3.10.4. Phénomènes enfants de la rue<br />
Toutes les sociétés se sont occupées naturellement de l’éducation des enfants. Que se soit<br />
dans la société de type traditionnel aux contours plus stables que dans la société moderne<br />
marquée par des changements et une certaine forme d’instabilité, l’objet de l’éducation<br />
est d’initier les plus jeunes aux valeurs et techniques accumulées à travers les âges. C’est<br />
donc l’insertion sociale qui consiste à aider les plus petits à s’accommoder(à s’adapter) au<br />
mode de vie que la société voudra imprimer à ses membres.<br />
70
Dans la société traditionnelle, la famille restreinte était protégée comme le jaune de<br />
l’œuf ; ainsi la couche blanche qui l’entoure représenterait la famille élargie, la coquille le<br />
clan, la poule elle-même qui porte l’œuf était comparable à la tribu et le poulailler à<br />
l’ethnie. Né dans ce contexte héréditaire et social, la poule restait poule, différente de la<br />
canne ou d’uatres types de la basse cour.<br />
Ainsi pour le type humain, grandi dans la solidarité, la personnalité se formait autour<br />
d’une identité collective, d’où les individus de chaque ethnie avaient une ressemblance<br />
comportementale. Il était donc difficile, voire impossible à un enfant de devenir<br />
culturellement autre que ce que sa société a fait communautairement de lui, car<br />
l’influence extérieure était moindre.<br />
Avec la naissance des centres extra-coutumiers et les villes, le brassage culturel s’y est<br />
introduit et les possibilités éducatives se sont réduites faute des garde-fous. L’enfant qui,<br />
né dans un contexte différent du milieu traditionnel et qui habite un quartier brassé et<br />
métissé, doit quitter la famille pour l’école où il va continuer à confronter sa culture à<br />
celles des autres. D’où la perte d’identité culturelle et, l’adoption d’une autre forme de<br />
culture. Contrairement à la culture traditionnelle qui est stable et conservatrice, la culture<br />
moderne, importée de l’Occident semble plutôt vacillante et dynamique, ouverte aux<br />
inadaptations sociales.<br />
Les parents eux-mêmes sont-ils préparés à aider l’enfant à comprendre et à s’insérer dans<br />
ce mode de vie qui offre chaque jour des nouveautés ? Avec la ville, les parents se<br />
retrouvent limités et désarmés face à la modicité des ressources nécessaires pouvant<br />
combler les besoins d’éducation de leurs enfants. Alors que dans la société traditionnelle,<br />
les oncles, les tantes, les grands-parents, proches ou lointains s’attelaient à l’insertion de<br />
l’enfant. Si ce dernier échappait à ses propres parents avec qui il constitue le jaune de<br />
l’œuf, toutes les autres couches étaient aux aguets pour porter secours. Ce secours<br />
consistait soit à maintenir l’enfant chez ses parents, soit à la placer dans l’une des couches<br />
qui couvre l’œuf, et cela sous l’attention de toutes les autres couches. La violence de<br />
parents envers les enfants était énergiquement combattue par tous et l’enfant était<br />
sécurisé.<br />
Cette vie moderne aux multiples contraintes et pressions sociales, économiques,<br />
politiques, culturelles et autres qui engendrent des blocages, ne facilite pas l’insertion des<br />
jeunes dans le rouage de la société ; d’où l’émergence des zones de marginalité. Et, c’est<br />
dans ces zones de marginalité que l’on rencontre les enfants et jeunes de la rue. C’est<br />
pourquoi, ce phénomène est essentiellement urbain et il prend toujours une allure<br />
insaisissable et une ampleur incommensurable avec l’évolution des difficultés dans les<br />
villes.<br />
Comme toutes les autres villes, <strong>Kinshasa</strong> n’a pas échappé à cette évolution, car il serait<br />
prouvé que jusqu’à ce jour, plus de 60 % de sa population est venue des milieux<br />
coutumiers, et que les natifs que sont leurs descendants sont toujours confrontés au<br />
brassage culturel et à la difficulté d’être à la fois traditionnel et moderne ; donc une<br />
société faite d’inadaptés.<br />
71
Les enfants et jeunes de la rue ne sont autres que ceux qui sont la conséquence de cette<br />
situation faite de multiples formes d’inadaptations sociales. L’évolution rapide et effrénée<br />
de ce phénomène n’épargne aujourd’hui aucun quartier et aucune classe sociale à<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Toute la population assiste quotidiennement aux manifestations et situations<br />
désastreuses entraînées par cette présence des milliers d’enfants dans les rues de la<br />
Capitale. La réaction sociale reste souvent négative devant cette dure réalité, car les<br />
conséquences de ce phénomène sont innombrables et constituent un grave problème de<br />
développement humain.<br />
3.10.4.1. Qui sont les enfants de la rue ?<br />
Si le phénomène des enfants de la rue a des origines lointaines, l’histoire de cette<br />
terminologie « enfant de la rue » est plutôt récente. C’est aux environs des années 1984-<br />
1985 que le terme est apparu. En Afrique, le terme a pris son sens au Forum d’Abidjan<br />
(Côte d’Ivoire), tenue du 25 Février au 2 Mars en 1985, où plusieurs pays se sont<br />
retrouvés pour faire l’état de lieu de cette nouvelle situation sociale qui est la présence de<br />
plus en plus nombreuse des enfants dans les rues des villes africaines. Dès lors, tout<br />
enfant errant les rues, soit y habitant, soit y travaillant était désormais dénommé « enfant<br />
de la rue ».<br />
Au Forum d’idées tenu à Genève en 1984, l’UNICEF définissait l’enfant de la rue comme<br />
« toute fille ou tout garçon n’ayant pas atteint l’âge adulte, pour qui la rue (au sens larges<br />
du terme, c’est-à-dire comprenant bâtiments abandonnés, terrains vagues, etc.) est<br />
devenu sa demeure habituelle et/ou sa source de d’existence, et qui est inadéquatement<br />
protégé, encadré ou dirigé par un ou des adultes responsables » 1 .<br />
Partant de cette définition, il a été observé concrètement que les enfants de la rue se<br />
répartissent en deux grandes catégories :<br />
La première se compose principalement des enfants qui entretiennent encore des relations<br />
avec leurs milieux familiaux. Leur vie continue d’être centre sur le foyer familial. Certains<br />
fréquentent l’école, ils rentrent chez eux après leur journée de travail dans la<br />
débrouillardise licite ou illicite (« Kobeta libanga » en jargon lingala de <strong>Kinshasa</strong>). La<br />
plupart a le sentiment d’appartenir à un quartier. Ce sont donc des enfants dans la rue.<br />
Cette terminologie a actuellement évolué. Puisque ces enfants descendent dans la rue<br />
dans un but purement lucratif, pour travailler à l’informel (travail, vol, mendicité,<br />
prostitution) afin de survivre en s’auto-prenant en charge, et en prenant en charge leurs<br />
familles, la terminologie qui les désigne est « Enfants travailleurs » en sigle EJT qui<br />
constitue le Mouvement mondial des enfants et Jeunes Travailleurs en sigle MEJT<br />
dont notre pays est représenté.<br />
Dans cette catégorie peuvent être classés aussi les enfants qui, par manque d’occupation,<br />
d’espace vert pour jouer, sortent momentanément et occasionnellement des parcelles<br />
pour jouer dans la rue, se promener dans le quartier, aux environs de petits marchés,<br />
rôder autour des lieux publics, dans le seul but de détente et de divertissement 2 . Ils ne<br />
1<br />
UNICEF, Enfants et Jeunes de la rue, in Forum d’idées N°18, Division d’information de l’UNICEF, Genève,<br />
1984, p.1<br />
2<br />
IDZUMBUIR ASSOP, la rafle comme réaction sociale au vagabondage des jeunes au Zaïre, IRES, <strong>Kinshasa</strong>,<br />
72
sont pas à confondre avec les enfants vagabonds s’ils restent dans les limites de la loi<br />
régissant les mineurs. Car, nul n’ignore qu’à <strong>Kinshasa</strong>, les petites étendues des parcelles<br />
bondées d’occupants vivant souvent dans la promiscuité de la surpopulation, l’insuffisance<br />
des lieux appropriés de divertissement et de sport, l’étouffement d’oxygène et le besoin de<br />
vivre en groupe de camarade, poussent les enfants à mener momentanément la vie dans<br />
la rue.<br />
La seconde est moins complexe puisqu’elle se distingue clairement de la première, c’est<br />
celle des enfants qui considèrent la rue comme leur foyer, leur seul milieu de vie. Ils sont<br />
des résidants de la rue. C’est dans la rue qu’ils trouvent abri et nourriture et qu’ils<br />
satisfassent leur besoin vital, et ce sont leurs compagnons qui leur donnent le sens de la<br />
famille. Ces enfants n’ont que des rapports de souvenirs pour leurs familles. Ce sont « les<br />
enfants de la rue ».<br />
Cette terminologie est également révolu, car elle péjorative quand nous devons nous<br />
référer aux droits humains, et plus particulièrement à la Convention relative aux Droits de<br />
l’Enfant qui prône la dignité inhérente à tout être humain. La réalité est que ces enfants<br />
n’ont plus d’attache familiale et sont totalement séparés des leurs. Cette dure réalité a fait<br />
qu’ils soient dénommés « Enfants en rupture familiale et sociale » en sigle<br />
« ERFS ».<br />
Notons que parmi les EJT et les ERFS, il y a des sous groupes par exemple, les<br />
« Cheikers » à l’aéroprt de Ndjili, les « Bana imbwa » au Beach Ngobila, les<br />
« Romains » sur l’avenue du Commerce, les « Italiens » réputés escrocs à travers la<br />
ville de <strong>Kinshasa</strong>, etc.<br />
Les rues de <strong>Kinshasa</strong> accueillent chaque jour des dizaines ou de centaines d’enfants<br />
quittant leurs familles pour des raisons diverses dont les plus importantes sont :<br />
- la pauvreté des parents ;<br />
- la séparation des parents par le divorce et autres ;<br />
- les accusations de sorcellerie et d’autres pratiques malsaines ;<br />
- la séparation des parents par les guerres ;<br />
- les dédicaces des musiciens à travers des chansons adressées aux shegués ;<br />
- le manque d’éducation de base ;<br />
- les unions libres ;<br />
- l’irresponsabilité des parents ;<br />
- Immoralité sexuelle infantile et consommation de drogue par des enfants à<br />
l’âge préscolaire et scolaire.<br />
Les causes citées ci-haut nous permettent de catégoriser les enfants de la rue de la<br />
manière suivante :<br />
- Les enfants abandonnés.<br />
- Les enfants orphelins d’un ou deux parents.<br />
- Les enfants dits sorciers.<br />
- Les enfants déplacés de guerre non accompagnés.<br />
- Les jeunes adultes shegués parmi lesquels figurent de nombreux voleurs.<br />
- Les enfants shegués issus des unions des jeunes adultes shegués.<br />
1985, N°1-2, p. 12.<br />
73
Les estimations récentes avancent le chiffre de 25.000 enfants de la rue dans la Ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong>. La présence de ces enfants le long des grandes artères de la ville, sur les<br />
grandes places publiques devant les magasins, dans les marchés est mal vécue par la<br />
population qui paye quotidiennement les frais des comportements négatifs de ces<br />
derniers.<br />
De ce qui précède, il est clair que le phénomène « enfants de la rue » est source des<br />
problèmes qui retardent le développement de la ville de <strong>Kinshasa</strong>, à travers entre autres :<br />
1. Violence : les enfants de la rue qui sont les grands consommateurs du<br />
chanvre, de la drogue et autres stupéfiants, développent un comportement de<br />
violence et d’agressivité contre les paisibles citoyens. Ils menacent<br />
dangereusement la sécurité de la population et de ses biens, sans oublier les<br />
étrangers qui séjournent parmi nous ;<br />
2. Taux de natalité : il se fait remarquer un taux de natalité très important dans<br />
le milieu des shegués. Les enfants issus des parents shegués devenant euxmêmes<br />
shegués, il est à craindre que cette catégorie de la population<br />
devienne trop importante dans les années à venir et constituer ainsi un<br />
problème insoluble pour le pouvoir ;<br />
3. Problème d’environnement et d’assainissement : l’occupation des places<br />
publiques, des immeubles à travers la ville par les enfants de la rue participe à<br />
la détérioration de l’environnement et crée l’insalubrité dans ces milieux ;<br />
4. Problème de rafle à répartition de ces enfants de rue par les autorités qui ne<br />
constitue pas une stratégie efficace pour l’éradication du phénomène ;<br />
5. Insuffisance de mécanisme de prise en change de cette catégorie d’enfants<br />
par les structures officielles et spécialisées.<br />
Tableau n° 23 Répartition des ONG s'occupant des enfants<br />
N° DOMAINE D’INTERVENTION NOMBRE<br />
01<br />
02<br />
03<br />
04<br />
05<br />
06<br />
07<br />
Prévention<br />
Intervention et Réinsertion<br />
Santé<br />
Education sociale & non formelle<br />
Nutrition<br />
Hébergement<br />
Protection<br />
Total 120<br />
Source : CNOS/ENMSP<br />
07<br />
29<br />
11<br />
25<br />
21<br />
18<br />
09<br />
74
3.10.4.2. Caractéristiques des EJT-ERF.<br />
Les différentes caractéristiques attribuées aux enfants et jeunes de la rue dépendent des<br />
considérations et du jugement que les différents groupes sociaux se font d’eux.<br />
a) Considérations sociales et populaires<br />
1° vision de la société :<br />
Pour la population en général, ces jeunes et enfants sont des marginaux, des bons à<br />
rien, des voleurs, des violents, des voyous, des nuisibles, des irrécupérables, des<br />
parasites, etc. Bref c’est une bombe à retardement, une menace. Ils sont qualifiés<br />
de tout pour démontrer qu’ils sont des anti-sociaux. Alors que quoique « marginaux,<br />
une bonne partie de la population les considère comme des « sauveurs », par ce<br />
qu’ils constituent une main-d’œuvre bon marché et interpellent les adultes et la<br />
société sur leur prise de responsabilité sur le plan éducatif.<br />
2° Vision juridique<br />
Selon les juridictions, les EJT-ERFS sont des hors la loi, des délinquants, des<br />
vagabonds et des mendiants. Ce sont des sans abri. Car, même si les textes des lois<br />
sur les mineurs donnent priorité à leur personnalité et à leurs besoins éducatifs et<br />
sociaux, les organes de justice tiennent plus compte du degré de gravité des<br />
infractions que des possibilités d’assistance éducative. 1 C’est pourquoi, au lieu<br />
d’appliquer le décret du 6 Décembre 1950 qui leur serait favorable, ces enfants sont<br />
jetés en prison avec les adultes.<br />
3°. Du point de vue éducatif<br />
Selon la vision éducative, les EJT-ERFS sont :<br />
1) en danger physique et moral et l’expriment par des manifestations diverses : vol,<br />
opposition, agressivité, instabilité, toxicomanie, phobies, mutisme, etc.<br />
2) des laissés pour compte qui luttent pour leur survie ;<br />
3) ceux qui ont besoin de l’affection ;<br />
4) ceux qui cherchent à s’identifier à leurs parents, leurs familles, leurs<br />
communautés ;<br />
5) ceux qui se sous estiment et manquent de confiance, d’auto-estime ;<br />
6) ceux qui sont anxieux et qui n’ont pas de projet de vie ;<br />
7) ceux qui souffrent en raison de leur état de séparation, de rupture, de rejet total<br />
par l’environnement familial et social 2 ;<br />
Bref, ces enfants et jeunes sans toit ni frontière sont totalement en difficulté, et ont<br />
besoin d’aide, d’encadrement et d’accompagnement pour leur réintégration dans le circuit<br />
normal de la vie, afin qu’ils soient en mesure de contribuer efficacement à leur<br />
développement et à celui du pays.<br />
1 J.L. LANG , l’enfance inadaptée, P.U.F., Vendôme, 1976,pp.7-22<br />
2 UNICEF, Forum des enfants et jeunes de la rue, Abidjan, du 25 février au 2 Mars 1985<br />
75
3.10.4.3 Etat de lieu du phénomène et mode de vie des ERFS a <strong>Kinshasa</strong><br />
Les endants se sentent permanament en insécurité. Cette situation semble être à l’origine<br />
de leur solidarité qui aboutit à la formation des bandes. Chaque matin, ils se dispersent<br />
pour vaquer à leurs multiples occupations. La journée, ils se regroupent momentanément<br />
pendant les temps de repos. Le soir ils forment des attroupements importants pour se<br />
raconter leur journée et chercher les lieux de sommeil.<br />
Pour oublier leurs multiples difficultés (les tristes souvenirs, la faim, les intempéries, les<br />
bruits, les violences, les agressions, etc.), le jour comme la nuit, ils se livrent à la<br />
toxicomanie (à base d’alcool, du chanvre et des produits pharmaceutiques). Un jeune<br />
trouvé à l’état drogué déclare : «à cet état je me sens juste. Tous ce qui se déroule :<br />
injures, moqueries, bagarres…ne me concerne pas. Je vis un autre monde à moi ». 1<br />
Les ERFS se repartissent en 2 catégories :<br />
1. Ceux de la première catégorie sont sans activités lucratives, sont oisifs,<br />
vagabonds et mendiants. Ils recourent à la mendicité, au vol, à la confiscation<br />
(extorsion) et au ramassis.<br />
2. Ceux de la seconde catégorie par contre exercent multiples activités lucratives<br />
(nettoyage, vider les poubelles, faire la vaisselle, porter des colis et des vivres,<br />
cirer les souliers, pousser des charrettes, vendre différents articles, etc.). De fois,<br />
ils recourent aussi à la mendicité, au ramassis, au vol et aux extorsions si la<br />
journée de travail n’a pas été fructueuse.<br />
Une de leur plus grande peine dans la rue c’est le manque de logement. Ils dorment sous<br />
ou sur les hangars des marchés, sous les vérandas, dans des bâtiments inachevés ou<br />
abandonnés, à coté des sentinelles, etc. Bref, ils passent la nuit dehors sous le froid et la<br />
pluie, sans craindre les agents de l’ordre qu’ils ont rendu impuissants et, avec qui d’ailleurs<br />
ils collaborent et les protègent en leur assurant une couverture en cas de menace. Ils ne<br />
craignent pas des bandits parce que eux-mêmes s’attribuent cette fonction. Mais ils<br />
craignent plus les aînés de la rue à qui ils payent une lourde tribut à la fin de chaque<br />
journée pour s’assurer une protection.<br />
Un groupe des jeunes dormant au marché Central nous raconte :<br />
« Tout ce que nous n’aimons pas, c’est surtout la tombée de la nuit. D’ailleurs, pour la<br />
raccourcir, nous préférons dormir très tard. Nous allons d’abord passer le temps dans les<br />
cinés ou à écouter de la musique à côté des bars environnants. Si non on se drogue puis<br />
on s’endort. Nous passons un sommeil agité et nous nous levons avant le lever du jour.<br />
Quelquefois, pris de faiblesse, on ne sait pas lutter. Et, par ce qu’il faut manger, on<br />
recourt à la mendicité ou au vol ». 2<br />
Dans le temps, les grands foyers d’activités et de vie des EJT et ERFS étaient connus ;<br />
c’étaient les marchés et leurs environs ainsi que les places publiques à intenses activités<br />
commerciales. Mais actuellement, tous les coins de la ville de <strong>Kinshasa</strong> sont devenus un<br />
1 D. MUWALAWALA, les formes d’oppression subit par les enfants de la rue à <strong>Kinshasa</strong>, Fayard, Paris, 1994,<br />
p. 266.<br />
2 D. MUWALAWALA, op. Cit., p. 268<br />
76
vaste champ d’action des ERFS. On les rencontre partout dans la ville, même dans les<br />
quartiers de skating.<br />
La situation des ERFS-filles revêt un caractère différent de celui des garçons. Si le mode<br />
de vie des garçons est faite des activités décrites plus haut, celui des filles par contre est<br />
faite à un pourcentage très élevé de la prostitution. Ce vieux métier est la plus grande<br />
activité qui fait vivre les filles en rupture familiale et sociale, quel que soit leur âge. Leurs<br />
clients se comptent dans toutes les couches sociales.<br />
Le nombre des ERFS est inconnu dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Mais ils se comptent par<br />
milliers. Le Gouvernement, les organisations du système des Nations Unies et les<br />
ONG Internationales et Nationales estimeraient leur nombre à 25.000. La réalité est<br />
que Chaque jour, il y a au moins 10 enfants qui tomberaient dans la rue.<br />
3.10.4.4. Les problèmes relatifs au phénomène EJT-ERFS de <strong>Kinshasa</strong><br />
Le phénomène EJT-ERFS a pris des dimensions incommensurables dans la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Ses conséquences touchent tous les secteurs de la vie humaine. De loin ou de<br />
près, chaque habitant de <strong>Kinshasa</strong> est touché par ce phénomène. Si les uns ont des<br />
membres de la famille parmi les EJT-ERFS, les autres récoltent les fruits de leur<br />
indifférence et de leur passivité face à ce phénomène.<br />
a. Sur le plan sociopolitique<br />
Ce phénomène constitue globalement une agglomération d’anti-valeurs, une honte<br />
pour un pays qui se veut être protecteur des droits humains. Ces enfants constituent<br />
un mode à part dans la marginalité. A <strong>Kinshasa</strong>, si un chien errant a de la valeur, un<br />
ERFS est par contre moins que cela. La réaction populaire devant un ERFS est faite<br />
d’agression et de violence, mais aussi de crainte parce que constituant un danger<br />
populaire permanent, une menace pour la vie de chacun. Ils volent, pillent, violent,<br />
agressent, tuent, etc. Bref, ils ont développé des mécanismes de défense pour se<br />
protéger contre ceux qui les ont conduit dans cet état de marginalisation sociale,<br />
hors du circuit de la vie normale.<br />
Quel bénéfice la population tire-t-elle dans cette attitude d’indifférence face à ces<br />
êtres humains devenus danger public et bombe à retardement ? Quelle morale ?<br />
Ces enfants et jeunes ont mis sur pied une organisation sociopolitique parallèle qu’ils<br />
ont dénommé la 25 ème Commune de la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Son siège est dans le<br />
cimetière de Kasavubu et ses bureaux de représentation dans toutes les autres<br />
communes et à tous les lieux stratégiques de la ville. Ils ont pour se faire, crée des<br />
réseaux de communication qui les mettent en relais en peu de temps sur toute<br />
l’étendue de la capitale. Ils fréquentent tous les milieux et sont capables de prendre<br />
un jour la ville en sac.<br />
Ils ont plusieurs fois organisé des résistances en opposant un bras de fer à certains<br />
hommes politiques ou certaines institutions comme la police. La réaction des<br />
autorités politico-administratives est souvent violente et tourne autour de rafles qui,<br />
au fil de temps ont pris plusieurs dénomination : « Opération Kanga vagabond »,<br />
« opération Kin-propre », etc. En réalité, ces réactions sont de nul et nul effet<br />
77
puisque aucun impact n’a été enregistré malgré leur répétition. C’est comme si l’Etat<br />
Congolais semble impuissant dans l’application de la loi face au phénomène EJT-<br />
ERFS.<br />
b. Sur le plan socioculturel<br />
Le danger que constitue ce phénomène est que ces enfants constituent une société à<br />
part et dont les effets sont pervers. Au lieu de décourager le phénomène, certains<br />
musiciens par contre le valorisent en composant des chansons du genre « Chegue,<br />
chegue, chance eloko pamba… », comme pour dire maintenez-vous dans cet état en<br />
attendant que la chance vous sourisse un jour, ne vous découragez pas et ne vous<br />
inquiétez de rien. Pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres.<br />
En outre, la population de <strong>Kinshasa</strong>, comme de partout le pays où existe ce<br />
phénomène, elle a perdu le sens de la valeur humaine en abandonnant totalement<br />
avec dédain cette jeunesse sur qui le pays doit compter pour sa reconstruction.<br />
L’inversion des valeurs que vivent ces enfants semble n’est pas toucher la sensibilité<br />
de la population.<br />
L’action des confessions religieuses, surtout celle des Eglises de réveil semble<br />
également négative avec l’encouragement du phénomène des enfants dit sorciers qui<br />
constitue actuellement une de principales causes qui favorise la rupture des relations<br />
familiales des enfants avec leurs familles et, renforce en même temps la séparation.<br />
Un autre de grave problème que connaissent les ERFS c’est l’éloignement total des<br />
milieux éducatifs. Parti de la famille, ils ne fréquentent pas l’école. Ils ne bénéficient<br />
que de l’éducation diffuse encrée des anti-valeurs avec les films populaires, la<br />
musique et les chansons insalubres entendu dans des deuils et à d’autres occasions,<br />
ainsi que toutes les insanités qu’ils rencontrent dans la rue.<br />
c. Sur le plan socio-économique<br />
Quelques faits isolés sont à signaler dans l’absence de participation de ces enfants au<br />
développement du pays, mais par contre ils participent activement à la destruction<br />
des infrastructures économiques du pays. Ils s’étaient révélés grands pilleurs lors des<br />
pillages des années 1991 et 1993. Ils contribuent grandement à l’insalubrité de la<br />
ville en déposant partout la matière fécale. Ils n’ont acquis aucune notion de<br />
protection des biens publics.<br />
En même temps, ces enfants sont économiquement exploités et constituent une<br />
main-d’œuvre corvéable pour la population. Dans plusieurs milieux, ce sont eux qui<br />
sont utilisés pour exercer certaines tâches comme le nettoyage des endroits ou de la<br />
vaisselle dans les petits restaurants populaires et autres tâches. Ils exercent plusieurs<br />
petits métiers du secteur de l’informel sans être valorisé et que parfois les adultes<br />
récupèrent comme par exemple la vente d’eau en sachet.<br />
78
d. Sur le plan juridique<br />
Ce sont des enfants dont les droits sont bafoués et violés. Ils ne jouissent donc<br />
d’aucun droit de survie, de développement, de protection ou de participation<br />
conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant que notre pays a ratifié.<br />
Par rapport au décret du 6 Décembre 1950, ces enfants sont des vagabonds et des<br />
mendiants. Ils sont effectivement des hors la loi. Malheureusement, cette loi qui est<br />
en leur faveur ne leur est pas appliquée.<br />
La non application des lois, texte et conventions en faveur de ces enfants est donc<br />
une absence de protection légale de ce groupe vulnérable.<br />
3.10.4.5. Le développement humain et le phénomène EJT-ERFS a <strong>Kinshasa</strong><br />
La République Démocratique du Congo doit s’efforcer de contribuer au développement<br />
humain durable de l’ensemble de sa population. Le PNUD définie le Développement<br />
humain durable comme « un processus de développement qui génère la croissance<br />
économique, distribue de manière plus équitable les bénéfices de celle-ci, maintient la<br />
capacité intrinsèque de régénération de l’environnement naturel et replace l’homme au<br />
centre de toute action en augmentant ses capacités et en élargissant les opportunités qui<br />
s’offrent à lui à travers l’amélioration des conditions d’éducation, de santé et de<br />
participation à la vie économique et politique sans aucune forme d’exclusion ».<br />
Le développement humain durable est compatible avec les objectifs du millénaire pour le<br />
développement qui sont « réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation<br />
primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,<br />
réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA, le<br />
paludisme et d’autres maladies, assurer un environnement durable et mettre en place un<br />
partenariat mondial pour le développement ».<br />
<strong>Kinshasa</strong> est-elle en mesure de contribuer à l’atteinte de ces objectifs du millénaire en<br />
excluant totalement les EJT-ERFS ou en laissant ce phénomène continuer à prendre de<br />
l’ampleur ? Ces enfants ne constituent-ils pas un atout, une somme de potentialité que la<br />
ville-province peut mettre à profit pour contribuer au développement humain durable ?<br />
Voici un ensemble de problème ou disons bien des freins au développement humain<br />
durable dus à l’existence de ce phénomène pour atteindre les objectifs du millénaire.<br />
La présence des EJT-ERFS dans la rue à <strong>Kinshasa</strong> est la manifestation de l’extrême<br />
pauvreté que le monde entier s’est déterminer de combattre. Une solution proposée :<br />
réduire, voire éradiquer le phénomène en menant une lutte en amont comme en aval.<br />
3.10.4.6. Proposition d’intervention<br />
Le phénomène des enfants en situation difficile dans notre pays n’est pas aussi récent<br />
comme certains veulent le faire croire. Il remonte à plus de 50 ans. En effet, en 1950, le<br />
législateur avait sorti un décret - loi au sujet des enfants dits «délinquants». Des<br />
établissements de garde et d’éducation de l'Etat, «EGEE » avaient ensuite été construits<br />
pour s'occuper de ce type d’enfants. Certains d’entre eux étaient placés dans des cellules,<br />
en prison, avec les adultes.<br />
79
Au contact avec ces adultes prisonniers, ces enfants se trouvaient à l’école du crime où ils<br />
apprenaient des stratégies de délit plus élaborées que le simple «vagabondage» ou la<br />
«mendicité» pour lesquels ils avaient été appréhendés. Ce qui les rendaient pires que ce<br />
qu'ils étaient au moment de leur arrestation.<br />
Dans la seconde décennie, vers 1965, une ASBL avait vu le jour, sous le nom de l'Aide à<br />
l'Enfance Défavorisée, «AED», en sigle, pour recevoir ces enfants et les rééduquer<br />
autrement, en les soustrayant de l'influence criminogène du système carcéral. Mais<br />
l'approche, les méthodes ainsi que le personnel utilisé n'ont pas pu arriver à arrêter ce<br />
phénomène qui n'a fait que progresser.<br />
Dans la troisième décennie, en 1970, le pouvoir public se verra débordé par le nombre et<br />
le comportement gênant de ces enfants. Il organise une rafle et une déportation de ces<br />
enfants à l'intérieur du pays, avec comme chef d'escorte un religieux européen. Cette<br />
action musclée se soldera malheureusement par un échec car, dépourvus de ressources<br />
pour vivre et d'un encadrement adéquat dans ces lieux de relégation, les enfants se<br />
débrouilleront et finiront par rejoindre <strong>Kinshasa</strong>, quelques semaines plus tard. Ils<br />
deviendront méfiants par rapport à ce prêtre.<br />
En 1987, les enfants «de la rue» venaient de dépouiller un diplomate européen au centre<br />
ville. Au lieu de penser à une rafle ordinaire, le gouverneur de la ville avait demandé le<br />
secours de l'ONG «Aide à l'Enfance Défavorisée» pour faire partir tous ces enfants de la<br />
rue. Une excellente et originale expérience d'accompagnement de ces enfants à partir de<br />
ce qu'ils faisaient déjà, les activités génératrices de revenus, avait commencé. Avec<br />
l'identification de ces enfants, par la remise d'une carte et d'une tenue de travail, ainsi que<br />
la présence d'un éducateur à leur côté, mettait fin à l'anonymat et sécurisait ces enfants<br />
et aussi la population. D’autre part, organisés autour du balayage du marché central, ces<br />
enfants et jeunes gagnaient de l'argent et apprenaient à épargner. Cet argent les aidait à<br />
préparer et réussir leur retour à la vie familiale.<br />
Une fois encore, ce projet avait échoué, à cause du refus du nouveau pouvoir de<br />
poursuivre l'œuvre de son prédécesseur. En effet, avec le changement à la tête de<br />
l'autorité urbaine et administrateur du marché, l'activité du balayage avait été récupéré<br />
pour être confiée aux adultes. Ainsi, avec la perte de ce métier qui servait de support à<br />
l'accompagnement des enfants, la source financière avait été bloquée.<br />
En 1990, dans la cinquième décennie, s’élabore un module de formation des animateurs<br />
urbains de l’Afrique francophone et lusophone, auquel participe notre pays. C'est la<br />
participation et la recherche - action participative. Malheureusement, l'organisation a dévie<br />
intentionnellement ou accidentellement de sa première vision. Tous les travailleurs sociaux<br />
parlent de la Recherche - Action, mais très peu savent l'utiliser dans leurs projets. Rares<br />
sont les projets rédigés par les enfants ou leurs parents en situation difficile, sous la<br />
facilitation des animateurs urbains. Localement, les ressources ont manqué pour renforcer<br />
les animateurs sociaux dans la connaissance et l'utilisation de cette nouvelle approche.<br />
En 1997, une nouvelle rafle est organisée pour éloigner du centre urbain les enfants et<br />
jeunes de "la rue", accusés de renforcer l'opposition politique en grossissant les marches<br />
lors des journées "ville morte". Outre ceux qui avaient disparu dans la nature, plus de 500<br />
enfants et jeunes avaient été amenés à Nsele, un site situe à environ 30 kilomètres de<br />
<strong>Kinshasa</strong>, sous la supervision de l'équipe pédagogique de l'Œuvre de Reclassement et de<br />
80
Protection des Enfants de la Rue «ORPER», et d'un Pasteur d’une église de réveil, pour<br />
exorciser ces enfants, considérés comme habités par les démons.<br />
Ces enfants et jeunes ne bénéficieront pas du traitement et de l'accompagnement<br />
appropriés, faute de projet ainsi que de ressources pédagogiques et matérielles pour leur<br />
subsistance. Selon le témoignage des enfants, certains d'entre eux avaient été enrôlés<br />
dans l'armée; d'autres dans le "service national" pour les travaux de champs. Le troisième<br />
groupe est constitué de ceux qui étaient revenus clandestinement à <strong>Kinshasa</strong>. Après avoir<br />
été abandonnés à eux Ŕ mêmes par le pouvoir qui les y avait placés, environ 200 restants<br />
seront récupérés par le Ministère des Affaires sociales et remis à quelques ONG pour<br />
préparer leur retour en famille. C’est le quatrième groupe. Que sont-ils devenus ?<br />
Pour le reste de temps, en 1999 et en 2000, nous n'avons pas oublié la présence de ces<br />
enfants dans notre ville. Les autorités au sommet n'ont-elles pas fêté avec les enfants en<br />
rupture à l'occasion de Noël ou de Nouvel an ?<br />
En août 2001, suite à un conflit suivi de mort d'homme, opposant les enfants et jeunes de<br />
la rue à la police armée au marché central de <strong>Kinshasa</strong>, une nouvelle rafle est organisée<br />
par le jeune gouverneur de la ville. Il y a eu des enfants qui avaient échappé à la<br />
poursuite policière pour se réfugier dans certaines ONG, dans des conditions infra<br />
humaines. Ceux qui avaient été arrêtés s'étaient vus placés dans certaines ONG de REJER,<br />
sous la supervision financière de "Médecins du monde". Des cas de viol aussi avaient été<br />
signalés. D'autres enfants, enfin, étaient placés à Mbenseke - Futi, un établissement de<br />
garde et d’éducation de l'Etat.<br />
Comme dans les cas précédents, nous faisons le même constat d’échec. La réinsertion<br />
familiale n'aurait pas eu lieu, pour plus de 90% des enfants arrêtés. Plus de 3/4 sont<br />
revenus dans la rue. Pour preuve, le nombre d'enfants de la rue s'est encore accru,<br />
comme l'indiquent les chiffres ci - dessous, et certains se sont exprimés au micro d'une<br />
journaliste, en disant qu’ils finiraient par revenir dans la rue comme ils l’avaient fait quand,<br />
après les avoir chassés de la rue en août 2001, le Gouverneur Muzungu n’avait pas réussi<br />
à les prendre correctement en charge.<br />
La même année, le Comité International Catholique pour la Migration rapatriait de<br />
Brazzaville plus de cent enfants en rupture pour les réinsérer dans leurs familles à<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Ce travail a peu de chance de réussir, car beaucoup d’entre eux ne savaient pas<br />
s’adapter à la vie familiale pour inadaptation aux normes sociales. Concernant leur<br />
réinsertion scolaire, presque tous ont décidé d’abandonner, au profit de l’apprentissage<br />
professionnel.<br />
En août 2002, un vol probablement opéré par un enfant dans la ville amène le Ministère<br />
de l'Intérieur à décider une nouvelle rafle. Plusieurs négociations sont entreprises pour<br />
convaincre le pouvoir de recourir à une approche scientifique, impliquant les méthodes du<br />
travail social. Le nombre de ces enfants est estimé à 25000 dont 10000 enfants en rupture<br />
familiale et sociale, et 15000 enfants et jeunes travailleurs. Parmi ces 10000 ERFS, il y a<br />
plus de 15 % qui sont chassés par leurs familles qui les accusent d’être sorciers.<br />
Les séances de travail organisées pour trouver une solution à ce problème des enfants<br />
divisent les partenaires dont beaucoup sont intéressés plus par le profit financier que par<br />
81
le vrai travail social, pour le bien des enfants et le changement social. La preuve est que<br />
les mêmes ONG qui avaient participé à la réunion organisée par le CNEN et le CNOS -<br />
ENMSP sur ce sujet, se retrouvent un jour après, au nom du REEJER, sur le même<br />
problème. Que cherche-t-on ? Le scénario d'août 2001 se répète. Les mêmes acteurs<br />
attaquant le même phénomène, avec les mêmes méthodes de travail ont beaucoup de<br />
chance d'arriver au même résultat : l'échec et la violation des droits de ces enfants.<br />
Ces rafles constituent des moments privilégiés de violations massives des droits de<br />
l’enfant, autorisées par ceux qui devraient veiller à leur protection. Livrés entre les mains<br />
des agents de l’ordre, ces enfants subissent déjà l’humiliation, les sévices corporels, les<br />
tortures par privation de nourriture, l’exploitation ou la violence sexuelles exercées sur les<br />
filles etc. Et cela, dans une indifférence totale du pouvoir et de la communauté tant locale<br />
qu’internationale.<br />
Ce problème est préoccupant pour notre capitale. Comme vous l'avez vu ci - dessus, nous<br />
vivons avec ce phénomène depuis des décennies, mais les partenaires ne le prennent<br />
jamais au sérieux. Serait-il réellement impossible de le résoudre, ou bien c’est nous qui<br />
l'entretenons délibérément comme notre moyen d’accéder aux ressources ?<br />
Tenez, pour une si grande population d’enfants en situation difficile, il y a moins de 5 sur<br />
160 ONGs qui ont un financement annuel garanti. Toutes les autres interviennent<br />
ponctuellement. Il n’y a pas de projet triennal avec des animateurs solides pour s’attaquer<br />
à ce phénomène, avec des objectifs clairs pour évaluer ensuite les résultats à la fin de<br />
l’exercice.<br />
Aucun bailleur ne s’investit dans cette logique. Il n'y a de l’argent que pour organiser les<br />
manifestations ponctuelles avec les enfants et laisser ensuite la situation se détériorer ou<br />
s’amplifier, et non pour appuyer un projet qui peut contribuer à la diminution de l’ampleur<br />
du phénomène. On n'intervient que sous les menaces du pouvoir, quand la situation revêt<br />
le caractère urgent? Où allons - nous? L’intérêt de ces enfants est - il notre premier<br />
souci ?<br />
Nous pensons que ce phénomène est une grande préoccupation tant pour le bien de la<br />
jeunesse que pour l'avenir de notre nation. Il peut diminuer d'ampleur si nous disposons<br />
du personnel compétent, des moyens matériels et financiers ainsi que de stratégies<br />
suffisantes pour l'affronter efficacement.<br />
Pour éviter de transformer notre action en un jeu de ping Ŕ pong et de sombrer dans<br />
l'instrumentalisation de ce phénomène au seul profit de certains adultes, nous<br />
proposons de développer un programme d’intervention sociale comprenant:<br />
la formation des animateurs urbains sur l’intervention sociale en faveur des<br />
enfants en rupture familiale et sociale (contact, connaissance et résolution de leurs<br />
problèmes, réinsertion sociale : familiale ou autre)<br />
la conception et l’exécution d’un projet triennal de protection et de réinsertion<br />
sociale des enfants en rupture. Ces activités s'inscriront dans le programme national<br />
de lutte contre la séparation des familles et la violation des droits de l'enfant, en<br />
faveur de la réinsertion familiale de ces enfants.<br />
82
En ce qui concerne la formation, l’équipe appelée à intervenir peut obtenir un<br />
renforcement de compétences portant sur les thèmes repris dans le tableau ci Ŕ<br />
dessous.<br />
Tableau n°24 : Répartition des rubriques ou modules de formation.<br />
Thèmes Objectifs Résultats Indicateurs<br />
Enfants en rupture Améliorer la 1. Les éléments 1. Eléments de<br />
familiale: Concept, perception des ERFS objectifs et positifs de définition des ERFS<br />
déficiences,<br />
pour mieux les aider définition des ERFS<br />
incapacités<br />
désavantages<br />
causes<br />
et<br />
Contact des ERFS Doter les intervenants 1. Compétences et 1. Canevas de contact<br />
sociaux d'outils facilités d'établir et 2. Objectifs de<br />
facilitant le contact d'entretenir le contact contact avec les ERFS<br />
avec les ERFS avec les ERFS<br />
renforcées<br />
2. Canevas de contact<br />
élaboré<br />
Connaissance des Doter les intervenants 1. Capacité de 1. Définition des<br />
problèmes des ERFS des outils facilitant la facilitation de l’ besoins et des<br />
connaissance identification et de problèmes<br />
objective des ERFS l’analyse des 2. Canevas<br />
problèmes par les d'identification et<br />
ERFS renforcée d'analyse des<br />
2. Canevas de problèmes<br />
l'écoute élaboré 3. Rapport d'une<br />
3. Canevas de la séance<br />
Recherche - Action d'écoute et<br />
participative élaboré d’entretien<br />
4. Canevas 4. Rapport d'une<br />
d’entretien élaboré Recherche - Action<br />
participative<br />
Résolution des Doter les intervenants 1. Capacité de 1. Canevas de<br />
problèmes des ERFS des capacités et résolution des rédaction d’un projet<br />
d'outils de résolution problèmes renforcée 2. Canevas de suivi<br />
des problèmes et de 2. Trois canevas des projets<br />
Rédaction des projets la technique de élaborés :<br />
3. Canevas<br />
de réinsertion rédaction des projets * celui de rédaction d'évaluation des<br />
de réinsertion de projet<br />
* celui du suivi des<br />
projets<br />
* celui de l'évaluation<br />
des projets<br />
projets<br />
Réinsertion sociale: Doter les intervenants 1. Eléments de Eléments de la<br />
quoi? Pourquoi? d'une exacte définition de la réinsertion<br />
Comment? Avec quoi? perception de la réinsertion sortis Sortes de réinsertion<br />
réinsertion, et des 2. Sortes de Canevas de<br />
outils de réinsertion réinsertion connues réinsertion<br />
3. Canevas de Projet de réinsertion<br />
réinsertion<br />
4. Capacité de<br />
83
Résolution pacifique<br />
des conflits<br />
Doter les intervenants<br />
des techniques en<br />
matière de gestion et<br />
de résolution<br />
pacifique des conflits<br />
Médiation familiale Doter les intervenants<br />
des techniques de<br />
médiation familiale<br />
réinsertion renforcée<br />
Capacité de<br />
prévention et de<br />
résolution pacifique<br />
des conflits renforcée<br />
Capacité de faciliter<br />
une médiation<br />
familiale renforcée<br />
Techniques de<br />
prévention et de<br />
résolution pacifique<br />
des conflits.<br />
Techniques de<br />
médiation familiale.<br />
Cas de médiation<br />
familiale<br />
Viendrait ensuite le projet de protection et de réinsertion des ERFS comprenant<br />
comme activités :<br />
accueil<br />
l'écoute des ERFS,<br />
l’établissement de leurs dossiers<br />
satisfaction des besoins vitaux<br />
l’organisation de la vie quotidienne (l’éducation alternative, sport, théâtre, partage<br />
d’expériences)<br />
l’organisation et la rédaction des rapports des enquêtes sociales,<br />
l'écoute des parents de ces enfants,<br />
l'appui psycho Ŕ médico - sociale,<br />
la Recherche - Action Participative avec les ERFS et leurs familles pour identifier<br />
les<br />
problèmes justifiant la rupture familiale,<br />
la rédaction des projets de réinsertion sociale;<br />
l'appui à l'exécution de ces projets par les ERFS et leurs parents.<br />
le suivi : il constitue l’activité la plus importante pendant laquelle l'intervenant<br />
social s'assurera de la réalisation des activités du projet et de l'atteinte des objectifs<br />
du projet par les concernés: ERFS et la famille.<br />
l'évaluation : elle interviendra à l'échéance du projet, selon le temps prévu pour<br />
l'atteinte de différents objectifs.<br />
Nous pensons qu’avec l’appui de tous nos partenaires, ces deux activités (formation des<br />
intervenants et l’exécution du projet) permettront de réduire sensiblement l’ampleur de ce<br />
phénomène, sans violer les droits des enfants en rupture.<br />
Dans beaucoup de cas, la lutte contre ce phénomène se passe en dehors de la<br />
communauté, mais pour son bien. Ce qui explique en grande partie l’échec des efforts<br />
fournis jusqu’ici dans ce domaine.<br />
Pour être couronnée de succès, la lutte contre ce phénomène doit cesser d’être une<br />
affaire des ONG, des Organismes ou de l’Etat. C’est un problème de la communauté et il<br />
ne faudra pas confiner celle Ŕ ci dans l’unique rôle de consommateur de la victoire acquise<br />
pour elle par autrui.<br />
Les enfants en rupture familiale et sociale sont issus de la communauté au sein de<br />
laquelle se trouvent aussi les causes de la rupture. C’est pourquoi la communauté doit<br />
84
être impliquée dans cette lutte. Elle doit y participer activement pour enfin se l’approprier.<br />
Cette participation permettra à la communauté de trouver des solutions à la rupture et<br />
des stratégies de prévention pour éviter ou diminuer le nombre des cas de rupture dans<br />
l’avenir.<br />
Il ne suffit pas de le vouloir pour voir la communauté réussir la participation et<br />
l’appropriation de la lutte contre ce phénomène. Il faudra lui apprendre à connaître la<br />
participation et l’aider à découvrir et s’approprier les outils de la participation, sans<br />
lesquels celle-ci ne restera qu’un mot creux.<br />
3.11. Valeurs positives de développement<br />
Les sociologues définissent les valeurs comme les critères d’après lesquels le groupe où la<br />
société juge l’importance des personnes, des modèles, des buts et des autres objets socioculturels.<br />
Par conséquent, l’environnement culturel d’une communauté reste le creuset<br />
dans lequel ces valeurs se forment. Il y a des valeurs liées à un type de comportement ou<br />
de conduite. Il y en a d’autres qui sont rattachées aux statuts et aux rôles sociaux, aux<br />
institutions politiques, etc.<br />
Les valeurs rattachées au type de comportement ou de conduite constituent l’objet<br />
principal de cette section en ce sens que le développement d’une communauté reste<br />
largement tributaire du type de comportement modal de ladite communauté. Existerait-il<br />
dans le chef du Kinois des valeurs que d’aucuns pourraient jugées positives pour le<br />
développement ?. En existerait-il aussi des négatives qui constitueraient des obstacles au<br />
développement ?.<br />
En ce qui concerne les valeurs positives de développement, au premier plan on observe la<br />
capacité à concevoir des stratégies de survie.<br />
Le comportement du kinois en ce temps de crise est l’une des dimensions de la<br />
dynamique communautaire. A Vrai dire, il s’agit des activités qui relèvent de l’informel<br />
que certaines études mettent sous trois types :<br />
- les activités de simple survivance ;<br />
- les activités marchandes capitalisantes ;<br />
- les activités qui relèvent de l’ilégal de par la nature des pratiques qu’on y<br />
rencontre.<br />
L’homme kinois, pour faire face aux problèmes d’ordre existenciel a développé une<br />
gamme de stratégies de surivie qui prouvent sa grande capacité non seulement à<br />
concevoir mais aussi à s’adapter à des situations parfois les plus difficiles et les plus<br />
désagréables.<br />
Les plus habiles parmi eux gérent de grandes unités de production et disposent de gros<br />
capitaux. On en trouve dans le secteur de la peinture, du mobilier, etc.<br />
85
3.12. Valeurs négatives de développement<br />
Théoriquement, les valeurs négatives sont généralement renfermées sous le vocable<br />
des « anti-valeurs ». Elles sont considérées comme une déviance négative nuisible à<br />
la bonne marche de la communauté. L’observation du comportement du Kinois fait<br />
relever un lot de comportements qui seraient une manifestation ou une expression<br />
des anti-valeurs. Celles-ci vont de la mauvaise gestion de l’environnement immédiat<br />
à la mauvaise perception que l’on se fait de l’état en passant en passant notamment<br />
par l’institution de certaines anti-valeurs telles que la corruption ou la prostitution<br />
dans les milieux scolaires et universitaires.<br />
1. Mauvaise gestion du micro et du meso-environnement (insalubrité publique et<br />
invasion des espaces verts)<br />
La gestion d’un cadre de vie est une forme de projection du mental de l’homme, une<br />
expression des valeurs fondamentales dont il est porteur. Dans le cas de l’homme<br />
Kinois, en matière de gestion de son environnement immédiat, tout semble se<br />
focaliser ou se justifier au travers d’une pensée assez célèbre selon laquelle « Muntu<br />
Moyindu akufaka na microbe te 1 ». L’idée d’une certaine immunisation contre les<br />
microbes dont homme kinois se prévaudrait, n’a jamais été scientifiquement prouvée.<br />
Par conséquent, cette perception des choses constitue réellement un danger pour<br />
une ville dont la taille de la population et la croissance démographique sont parmi les<br />
plus fortes du continent.<br />
Au fil des temps et devant l’absence de toute autorité, le Kinois s’est doté d’un cadre<br />
de vie qui, à ce jour, parait extrêmement dangereux pour son bien-être. L’insalubrité<br />
publique à laquelle s’attaquent différentes autorités urbaines à travers notamment<br />
l’opération « Kin Bopeto » ou « Kin Propre » en est une preuve tangible. Il reste<br />
difficile, devant l’absence des données quantitatives qu’aurait pu disponibiliser le<br />
Programme National d’Assainissement (PNA), d’estimer de manière plus ou moins<br />
correcte le degré d’insalubrité dont la métropole nationale serait caractérisée. En s’en<br />
tenant cependant, à certaines données quoique vielles, on peut admettre que la ville<br />
compterait un nombre relativement important de dépotoirs tant publics que pirates.<br />
Le poids démographique de la ville que l’on estimerait à au moins 7 millions<br />
d ‘habitants est à compter parmi les facteurs ou déterminants de la vitesse avec<br />
laquelle la ville devient insalubre. A cet effet, sur base de ce volume de populations,<br />
<strong>Kinshasa</strong> ne compterait pas moins d’un million de ménages. Dans l’hypothèse que<br />
chaque ménage verserait quotidiennement dans son micro et meso-environnement au<br />
plus un Kg de déchets et autres ordures, la ville porterait chaque jour mille tonnes de<br />
déchets et ordures, sans prendre en compte les déchets et ordures que déverseraient<br />
dans la nature certaines industries locales.<br />
Quant au mode d’évacuation des déchets et ordures ménagères, généralement les<br />
populations recourent soit à l’enfouissement dans la parcelle soit à l’incinération soit<br />
qu’elles jettent ces déchets :<br />
- dans la parcelle ;<br />
1 Jamais l’homme noir ne meure ou ne peut mourir de microbes.<br />
86
- dans la rue ;<br />
- dans un dépotoir public ;<br />
- à la rivière ;<br />
- ou dans un caniveau.<br />
A l’exception de l’enfouissement et de l’incinération, les autres modes d’évacuation<br />
présentent l’inconvénient de laisser les déchets à l’air libre et de permettre<br />
notamment aux moustiques d’y déposer leurs larves. On ne pourrait pas s’étonner de<br />
la persistance de la malaria et de la fièvre typhoïde. Le paludisme est l’une des<br />
maladies, sinon la maladie, la plus meurtrière à <strong>Kinshasa</strong>. Il est à la base de la baisse<br />
de productivité des forces laborieuses. De même, il affecte sensiblement le<br />
rendement scolaire des enfants et même des adultes. A cela il faut ajouter les<br />
maladies d’origine hydrique dont la diarrhée et les infections des voies respiratoires<br />
notamment chez les enfants, infections imputables entre autres aux odeurs<br />
nauséabondes qu’émettent les déchets et ordures.<br />
Aucun espace de la ville ne paraît à l’abri de l’insalubrité. Et parmi les endroits les<br />
plus affectés ou infectés, il faut compter :<br />
- les marchés ;<br />
- les caniveaux ;<br />
- certains axes routiers.<br />
La morbidité et la mortalité induites par cet état des choses portent un coup non de<br />
moindre aux économies domestiques et à la paix communautaire. En effet, chaque<br />
maladie comme chaque mort a un coup économique et financier relativement<br />
important dans un contexte de pauvreté de masses. Par ailleurs, la mobilisation des<br />
fonds pour répondre aux besoins de santé ou de décès est une forme de<br />
désaffectation des fonds qui auraient probablement du servir à d’autres besoins non<br />
forcément de moindre. La maladie et la mort alourdissent les charges domestiques et<br />
affectent l’épargne des ménages là où elle existe.<br />
Quant à la paix communautaire, elle pourrait également souffrir des accusations de<br />
sorcellerie dont certaines personnes pourraient être victimes à la suite de la<br />
persistance de certaines maladies dont l’environnement malsain constituerait pourtant<br />
un cadre propice de survivance. En conclusion, retenons qu’il existe une symbiose<br />
entre l’état de santé d’une communauté et la qualité de son cadre de vie. Par<br />
conséquent, l’absence ou la négligence des notions d’hygiène à grande échelle est un<br />
obstacle aux efforts que doit mobiliser une communauté pour son développement.<br />
Les effets ressentis au niveau microéconomique pourraient également être perçus au<br />
niveau macroéconomique au regard des efforts que consentent les états pour<br />
éradiquer certaines maladies qui tuent massivement leurs populations.<br />
2. Mauvaise perception de la chose publique/peu d’intérêt à l’entretien ou au<br />
respect de la chose publique.<br />
Le congolais en génaral et le kinois en particulier semble avoir ou affiche un<br />
comportement dont une des caractéristiques principales est la marginalisation de tout<br />
ce qui relève de l’état. On ne sent nullement concerné par la chose publique. On dira<br />
de la route « bala bala ya leta ». Autrement dit, on peut tout y faire et personne ne<br />
87
peut reprocher à personne la mauvaise gestion ou la mauvaise perception de l’état.<br />
Comme qui dirait que l’on pouvait tout se permettre sur tout ce qui appartient à<br />
l’état. La population est encline à respecter un bien qui appartient à une compagnie<br />
privée qu’un bien qui appartiendrait à l’état. Quelle perception se fait-on d’une école<br />
publique et d’une école privée. Et l’on peut trouver des exemples dans bien des<br />
domaines de la vie de la nation.<br />
3. Marginalisation de la femme dans la gestion de la vie nationale :<br />
Il existe dans le chef des populations congolaises ou kinoises une prédisposition à la<br />
marginalisation de la femme dans la gestion de la vie nationale sinon de la gestion de<br />
la chose publique. On dénombre dans chaque tribu et peuple de la RDC des diatribes<br />
consciemment ou non entretenues au détriment de la femme. Parmi celles-ci, il faut<br />
en relever une qui paraît célèbre dans le milieu kinois pour ne pas parler du milieu<br />
lingalaphone: Muasi atongaka mboka te 1 . (1)<br />
Cette perception du rôle marginal de la femme dicte un comportement qui, à long<br />
terme et même à moyen terme conduit à l’exclusion d’une frange non moins<br />
importante de la population à l’effort national pour le développement.<br />
Parmi les fléaux à décrier et qui soient imputables à cette perception de la vie, il faut<br />
noter :<br />
- la faible scolarisation de la jeune fille ;<br />
- la précocité du mariage ;<br />
- bref, l’exclusion et la marginalisation de l’être féminin.<br />
Les études ont prouvé qu’en matière de scolarité et de gestion de la santé infantile,<br />
l’influence de la mère était de loin plus importante que celle de l’homme sinon du<br />
mari. Priver une femme de l’instruction revient à compromettre la survie des<br />
enfants ; autrement dit c’est œuvrer pour la persistance d’une forte morbidité et<br />
mortalité infanto-juvénile.<br />
L’inégalité devant la mort et la maladie ne serait plus seulement fonction du revenu<br />
du ménage mais aussi et peut-être même souvent du faible niveau d’instruction de la<br />
mère.<br />
Le faible capital humain dont la femme peu instruite est dotée la prédispose à une<br />
faible compétitivité en terme d’accès notamment au marché du travail en vue de sa<br />
contribution à une vie décente du ménage. Sans forcément parler de<br />
l’autonomisation dont le contenu ne semble pas cadrer avec la perception africaine<br />
des rapports inter-conjugaux, il y a lieu d’épingler le fait que l’exclusion du marché<br />
du travail renvoie la femme vers l’informel très peu protégé contre les aléas de tout<br />
genre dont l’insécurité ou l’incertitude juridique. La nature a doté chaque être<br />
humain des capacités dont il convient d’exploiter pour la promotion du bien-être<br />
communautaire ; et la femme n’en est pas privée.<br />
1 La femme ne bâtit pas la nation<br />
88
La précocité au mariage augmente de manière directe le risque d’une maternité<br />
précoce et nombreuse et de manière indirecte le risque de décès maternel. <strong>Kinshasa</strong><br />
afficherait, à l’instar de l’ensemble de grandes villes du pays, un taux de mortalité<br />
maternelle relativement élevé. Reste qu’il n’est pas aisé de présenter ce taux selon le<br />
groupe d’âge, auquel cas il serait facile de déterminer l’âge ou le groupe d’âge où le<br />
risque serait le plus élevé.<br />
Cependant, les jeunes âges et les âges avancés sont à compter parmi les groupes ou<br />
les catégories les plus vulnérables face au décès maternel.<br />
La perte d’une vie humaine dans le chef d’une femme compromet l’avenir des<br />
orphelins. Elle entraîne des conséquences souvent inestimables en termes de bienêtre<br />
personnel et communautaire.<br />
4. Mentalités extraverties ou le rêve de l’Europe.<br />
La crise socio-politique et économique qui ronge la RDC depuis plus de dix ans a<br />
engendré dans le chef d’un bon nombre de citoyens un fort désir d’une émigration<br />
sous d’autres cieux dans l’espoir de s’assurer un avenir meilleur. L’affluence que l’on<br />
observe dans les différentes chancelleries pour l’obtention d’un visa est une preuve<br />
d’une certaine extraversion dont une des conséquences est un certain pessimisme<br />
quant à l’avenir du pays.<br />
Il n’est pas rare d’entendre de la bouche de bien des gens des propos du genre « Yo<br />
nde Muntu okobongisa Mboka oyo ? » ou encore des paroles les plus pessimistes qui<br />
suggèrent la vente du pays aux enchères face à l’incompétence des uns et des autres<br />
sur la capacité à sortir la nation du marasme dans lequel elle vit des décennies<br />
durant.<br />
L’absence des données quantifiés réduit la possibilité d’évaluer l’intensité du<br />
phénomène « Miguel ou Mikili ». En tant que fait social, la propension à l’émigration<br />
conduit à la conception de toutes sortes de stratégies pour sortir du pays. On<br />
attribue à la diaspora congolaise, le grand nombre de moyens de transport en<br />
commun que compte la capitale. Faut-il en faire un point positif à l’actif du<br />
phénomène Miguel ?. Les avis resteraient partagés dès lors qu’il n’est pas connu les<br />
voies et moyens par lesquels passent les compatriotes vivant sous d’autres cieux<br />
pour se procurer ces véhicules d’occasion qui assurent le transport en commun dans<br />
la capitale.<br />
5. Consommation de la drogue et autres stupéfiants dans les milieux des<br />
Jeunes ;<br />
6. Emergence de l’homosexualité et autres pratiques sodomiques<br />
Particulièrement parmi les jeunes ;<br />
7. Tolérance communautaire de certaines anti-valeurs :<br />
a. Institutionnalisation de la corruption et de la tricherie notamment dans les milieux<br />
scolaires et universitaires ;<br />
b. Débauche et prostitution en milieu scolaire et universitaire.<br />
8. Perception paternaliste de l’Etat.<br />
89
9. Allergie vis-à-vis de certains services de l’Etat notamment à l’égard des services<br />
d’état civil ;<br />
10. Clientélisme en milieu professionnel et politique ;<br />
11. Gains faciles ou l’opportunisme ;<br />
12. Christianisme de façade et/ou fanatisme religieux;<br />
Toutes ces anti-valeurs peuvent être ramassées sous un seul vocable celui<br />
du « comportement kinois ». Le vécu quotidien est caractérisé par des actes, attitudes,<br />
gestes, langages bref, par des comportements propres aux kinois, des comportements<br />
qu’on ne trouve nul par au monde ; d’’où le kinois apparaît comme un congolais à part.<br />
Cet ensembme des mimiques, cette façon de percevoir les choses, d’’être et de vouloir<br />
paraître, de vivre et d’agir du kinois résultant des diverses interactions socio-culturelles<br />
négatives est qualifiée de « kinoiserie ».<br />
Cette kinoiserie ou comportement kinois, qui présente plusieurs facettes, varie selon le<br />
rang social, la tranche d’âge, le sexe, le secteur d’activités et le statut du groupe<br />
d’individus ciblés. Les lignes qui suivent nous présentent les différentes kinoiseries<br />
fréquemment vécus et observées dans le vécu quotidien des kinois. Certaines kinoiseries<br />
apparaissent à des moments et disparaissent comme cela est le cas pour toute valeur<br />
positive ou négative soit-elle.<br />
1. les jeunes filles en général<br />
les phénomènes ci-après sont fréquemment observés chez les jeunes filles de la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> :<br />
- Phénomène « bip » : exposition publique des parties corporelles intimes comme<br />
le ventre. Le terme qui est son synonyme est le phénomène « motulu », entendez<br />
par-là le phénomène nombril ;<br />
- Phénomène « mushina » : l’exploitation d’un homme (jeune garçon ou un homme<br />
d’un âge très avancé) par une fille. Il est sous-entendu que de manière<br />
relativement régulière, la jeune fille tire des dividendes fincnières de son copain<br />
sans qu’au fond elle exprime un moindre sentiment d’amour à l’égard du jeune<br />
homme ou de la personne victime ;<br />
- Phénomène « 4 trophées » : le mot trophée signifie copain, un ami ou un amant.<br />
Actuellement toute jeune fille kinoise doit avoir au moins « 4 trophées » ; chacun<br />
d’eux prendra en charge un besoin de la jeune fille en question. L’un s’occupera<br />
de la coiffure (mèches, défrisant), le deuxième aura en charge les produits de<br />
beauté (produits cosmétiques), le troisième se souciera de l’habillement et le<br />
quatrième des chaussures ;<br />
- Phénomène « portable » : toute jeune fille kinoise doit avoir automatiquement un<br />
cellulaire qui est un instrument de prestige et un bien utilitaire (lui facilitant les<br />
contacts avec ses partenaires « trophées »).<br />
- Phénomène « dirabolin » : les jeunes filles sont hantées par le désir de devenir<br />
très grosses à l’aide d’un produit pharmaceutique de ce nom.<br />
- Phénomène « amazone » & « princesse »: ces filles qui passent leur temps à<br />
agrémenter les soirées promotionnelles qu’organisent les sociétés brassicoles de<br />
la place (BRACONGO pour le premier & BRALIMA pour le second).<br />
90
2. Chez les étudiantes<br />
- Phénomène « chic, choc, chèque) : chaque étudiante doit, pour bien vivre, avoir à<br />
sa disposition trois copains ou amis dont le premier est le chic ou le garçon qu’elle<br />
aime de tout son cœur et avec lequel elle pourrait même fonder son foyer; le<br />
deuxième est le choc ou le copain des études qui l’encadre pendant les<br />
interrogations et examens. Il a notamment pour tâche de passer les examens te<br />
interrogations à la place de la jeune fille ; et enfin, le troisième ou le chèque, a<br />
pour rôle la prise en charge fincnière de la vie de la jeune fille, notamment le<br />
paiement des minervals et autres frais académiques ou scolaires ;<br />
- Phénomène « CST & GST » : toute étudiante qui se respecte recourt à l’une de<br />
ces voies pour réussir dans ses études.<br />
a. CST : cotes sexuellement transmissibles ;<br />
b. GST : grades académiques sexuellement transmissibles. Ici il est<br />
question du monnayage des côtes sexuellement, l’étudiante<br />
s’attache intimement aux professeurs pour avoir des bonnes<br />
notes aux examens et interrogations.<br />
3. chez les étudiants en général<br />
Dans cette catégorie, on nous observe souvent le :<br />
- Phénomène « branchement » ou monnayage des côtes : ici les étudiants recourent<br />
aux finances pour obtenir des bonnes côtes.<br />
- Phénomène « collation » du lieu où s’est déroulée la collation de grade<br />
académique à la résidence, les lauréats et leurs membres de famille se livrent aux<br />
tapages, débordements et euphorie démesurés.<br />
- Phénomène « ONG » : quand les étudiants s’organisent pour s’accaparer d’un<br />
véhicule d’autrui qui servira à leur transport.<br />
4. Chez les jeunes en général<br />
- Phénomène « matanga » les jeunes se livrent aux scènes obscènes, tapages<br />
nocturnes, injures publiques, à la chasse aux sorciers, à la confiscation du<br />
couvercle du cercueil, en passant par l’exhibition du cercueil dans le quartier<br />
avant l’enterrement.<br />
- Phénomène « mario » obsession chez les jeunes garçons de cohabiter avec des<br />
femmes âgées et très friquées.<br />
- Phénomène « makoso » : les jeunes filles et garçons appliquent sur leurs corps<br />
les produits éclaircissant jusqu’au point de rendre très visibles les veines.<br />
5. chez les homme adultes<br />
- phénomène « nionion » « fiotifioti » « mboloko » kamuke sukali » : les hommes<br />
adultes adulent les petites ou jeunes filles mineurs.<br />
- Phénomène « PMU » : ces hommes passent toutes leurs journées à jouer au Pari<br />
Mutuel Urbain. Ils investissent tous leurs avoirs dans cette pratique.<br />
91
6. dans le secteur du commerce<br />
- Phénomène « mama manœuvre ou mama mbuenge » : Ces femmes qui ont élu<br />
domicile dans les parkings, gares et ports fluviaux. Elles sont des revendeuses des<br />
produits agricoles et autres produits venant des provinces (Bas-congo, Bandundu<br />
et Equateur). Les commerçants vendent leurs produits à un certain prix et elles<br />
les revendent à un prix élevé sur le même lieu.<br />
- Phénomène « mama bipupula » : Ces femmes ternissent les cossettes de manioc<br />
pour les séparer de la poussière ou aident certaines clientes dans le partage de ce<br />
produit. Elles ont comme salaire la poussière de manioc recueillie.<br />
7. dans le secteur de transport en commun<br />
- Phénomène gestuel indiquant l’itinéraire du taxi ou du client avec le doigt.<br />
- Phénomène « bercy » le fait de transporter les passagers dans le coffre de minibus<br />
appelés « kombi ».<br />
- Phénomène « rail » l’entassement des passagers entre le chauffeur et le premier<br />
banc du minibus<br />
- Phénomène « banazala » : il est caractérisé par le transport des individus au<br />
dessus du train urbain de l’ONATRA<br />
8. dans le domaine de mariage<br />
- Phénomène « yaka to vanda » : Une union conjugale de fait, sans versement de<br />
dot ou paiement d’un symbole quelconque qui garanatisse l’union ;<br />
9. Phénomène « langage codé » :<br />
Le kinois s’est créé un langage que l’on ne retrouve pas ailleurs. Les expressions<br />
suivantes traduisent ce langage codé du kinois.<br />
- Abonné : en matière de transport, un moyen de transport ;<br />
- Faux tête : quelqu’un qui ne paie pas son transport ; fonctionnaires de l’Etat,<br />
hommes en uniformes, personnes du troisième âge ou handicapés physiques ;<br />
- Neuf six : un détraqué mental ;<br />
- Kota niongo oyebana : « Endettez-vous et vous devendriez populaire ». L’idée de<br />
fond est que l’on s’endette en étant pas sûr de payer sa dette plus tard ;<br />
- Ben laden, rebelle, hussamma, tia mutu bakata ou tshiel : une jeune fille aux<br />
mœurs très légères, moins sérieuse<br />
- Nzete : 100 FC ou 100 $<br />
- Kamar : 50 FC ou 50 $<br />
- Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 100 FC, 200 FC, 300 FC, 400<br />
FC, 500 FC, 600 FC<br />
- Tokoto : drogueur (celui qui fait usage de la cocaïne)<br />
- Sauter ngaï ou bima na vie na ngaï : « sortir » de la vie de quelqu’un ou « Que<br />
chacun s’occupe de sa vie » ;<br />
- Kotia bongo na tour : se souler<br />
- Ko sauter : déphasé, ne plus être à la page, ou à la mode, être une fille ou un<br />
garçon sans aucun attrait ;<br />
- Volontaire : le passager qui accepte de voyager dans un taxi-bus en étant dans<br />
une position débout dans les allées du taxi-bus ou du mini bus ;<br />
- Disciple : Celui qui accompagne un peu partout quelqu’un qui débarque de<br />
l’étranger notamment de l’Europe pour transporter sa malette dans l’espoir de<br />
recevoir une récompense fincnière en fin de journée ;<br />
92
- Mokaté : faim<br />
- Kotia mutu ba kata : Y aller san refléchir, sans hésitation, en négligeant les<br />
risques surtout lorsqu’on est dans un état de manque de besoins élementaires<br />
de survie tels qu’à manger, etc.<br />
- Libanga na molili : Qui se sent morveux se mouche<br />
- Jeton : provocation ;<br />
Ce comportement traduit un certain état d’esprit et une certaine perception de la vie.<br />
D’aucuns assimeleraient le kinois à un homme dont la vie n’ est caractérisée par aucune<br />
rigueur.<br />
93
CHAPITRE IV. SITUATION DES SECTEURS<br />
4.1 Introduction<br />
Ce chapitre présente l’état des lieux de quelques secteurs d’activités socioéconomiques<br />
identifiés à travers la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> et retenus en raison de<br />
leur impact majeur sur la vie des populations. Au total treize secteus sont pris en<br />
compte.<br />
Il s’agit des secteurs de :<br />
1. la Santé<br />
2. l’Education et formation professionnelle<br />
3. l’Agriculture, Elevage, Pêche et Pisciculture<br />
4. l’Environnement<br />
5. Transports, Communications et Télécommunication<br />
6. l’Habitat<br />
7. Eau potable<br />
8. Energie : Electricité et Produits pétroliers<br />
9. Industrie formelle et informelle<br />
10. Commerce formel et informel<br />
11. Emploi formel et informel<br />
12. Institutions bancaires et financières<br />
13. Construction<br />
Ceux-ci peuvent être regroupés en quatre catégories que sont :<br />
1. le secteur des infrastrucutres de base ;<br />
2. le secteur productif ;<br />
3. le secteur de commercialisation ;<br />
4. d’autres secteurs économiques.<br />
4.2. Infrastructure de base<br />
4.2.1. Transports et Communication<br />
A <strong>Kinshasa</strong>, le secteur de transports et communication est exploité par une multitude<br />
des transporteurs, individuels et collectifs ; par de petites, moyennes et grandes<br />
entreprises, publiques et privées, du secteur formel et du secteur informel.<br />
L’intervention de l’Etat congolais se manifeste à travers les actions de trois ministères<br />
et onze (11) entreprises publiques ci-après citées:<br />
Le Ministère des Transports s’occupe du transport terrestre, fluvial, lacustre et<br />
maritime, aéronautique civile ; des infrastructures routières, ferroviaires, maritimes,<br />
fluviales, lacustres, aéroportuaires et- de météorologie ; des équipements de<br />
transports routiers, ferroviaires, maritime, fluvial et lacustre et de l’aviation civile, etc.<br />
94
Le Ministère des travaux publics et infrastructures s’occupe de la conception,<br />
construction, modernisation, développement, aménagement et entretien des<br />
infrastructures, des édifices publics, des ouvrages de drainage, d’assainissement<br />
essentiel et lutte anti-érosive.<br />
Le Ministère du Portefeuille a la tutelle administrative et financière de toutes les<br />
entreprises publiques ci-après : Office de Voirie et Drainage (OVD), Office des<br />
Routes (OR), Office National de Transport (ONATRA), Régie des Voies Maritimes<br />
(RVM), Régie des Voies Aériennes (RVA), Régie des Voies Fluviales (RVF), Société<br />
Nationale du Chemin de Fer (SNCC), Office de Gestion du Fret Maritime (OGEFREM),<br />
Compagnie Maritime du Congo (CMDC), City Train, Lignes Aériennes Congolaises<br />
(LAC).<br />
Au niveu de <strong>Kinshasa</strong>, tout comme du reste du pays, on trouve quatre modes de<br />
transports qui se partagent le trafic urbain et interurbain. Il s’agit i)du transport<br />
routier, ii)du transport ferroviaire, iii)du transport fluvial et iv)du transport aérien.<br />
4.2.1.1. Transports routiers<br />
Le réseau routier de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> comprend 5.109 Km des routes<br />
urbaines, 362 Km des routes nationales et 74 Km des routes d’intérêt provincial<br />
reparties comme suites :<br />
Tableau n°25 : Répartition du réseau routier de la Ville-Province de<br />
<strong>Kinshasa</strong> par Commune.<br />
Commune<br />
Bandalungwa<br />
Barumbu<br />
Bumbu<br />
Gombe<br />
Kalamu<br />
Kasa-Vubu<br />
Kimbanseke<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
Kintambo<br />
Kisenso<br />
Lemba<br />
Limete<br />
Lingwala<br />
Makala<br />
Maluku<br />
Masina<br />
Matete<br />
Mont-Ngafula<br />
Superficie<br />
en Km²<br />
6,82<br />
4,72<br />
5,30<br />
29,33<br />
6,64<br />
5,05<br />
237,78<br />
2,87<br />
2,72<br />
16,60<br />
23,70<br />
67,60<br />
2,88<br />
5,60<br />
7.948,80<br />
69,93<br />
4,88<br />
358,92<br />
Total<br />
Réseau<br />
Routier<br />
(Km)<br />
111,1<br />
72,9<br />
102,6<br />
126,9<br />
248,5<br />
66,9<br />
434,0<br />
68,3<br />
63,9<br />
282,5<br />
208,3<br />
224,2<br />
46,3<br />
121,9<br />
1.034,0<br />
94,4<br />
110,0<br />
292,0<br />
Réseau<br />
Revêtu<br />
(Km)<br />
28,5<br />
17,0<br />
9,9<br />
84,8<br />
26,7<br />
13,0<br />
6,9<br />
14,6<br />
7,1<br />
1,5<br />
37,7<br />
49,5<br />
10,9<br />
3,5<br />
30,0<br />
3,7<br />
16,3<br />
26,9<br />
95
N’djili<br />
Ngaba<br />
Ngaliema<br />
Ngiri-Ngiri<br />
N’sele<br />
N’sele<br />
11,4<br />
4,00<br />
224,30<br />
3,40<br />
898,79<br />
23,18<br />
164,5<br />
74,3<br />
585,6<br />
61,0<br />
171,2<br />
283,7<br />
9,5<br />
3,8<br />
79,1<br />
8,0<br />
45,0<br />
12,3<br />
TOTAL 5.109,0 546,2<br />
Source : Tableau 1.2.1. Indice à la voirie revêtue par Commune JICA P70 INS Recensement scientifique<br />
de 198<br />
Les 74 km de route d’intérêt local se répartissent de la manière suivante :<br />
Tableau n°26: Les 74Km de route de la capitale et leur état de revêtement.<br />
TRONCON ROUTIER NATURE Km<br />
N°<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
1<br />
2<br />
3<br />
N’djili Ŕ Yanda<br />
Yanda Ŕ Mvululu<br />
Yanda Ŕ Nsanda<br />
Mongata Ŕ Limite Bandundu<br />
N’sele Ŕ Maluku<br />
N’sele Ŕ Carrefour Mongata<br />
<strong>Kinshasa</strong> (Ville) Ŕ Echangeur Ŕ Ndele<br />
<strong>Kinshasa</strong> Ŕ Echangeur Ŕ Cité Verte Ŕ<br />
Limite Bas-Congo<br />
Boucle<br />
Routes d’intérêt provincial<br />
N’djili Ŕ Yanda<br />
Yanda Ŕ Nsanda<br />
Nsanda Ŕ Maluku<br />
R.R. (Route revêtue)<br />
R.T. (Route en terre)<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
24 Km<br />
37 Km<br />
13 Km<br />
45 Km<br />
25 Km<br />
113 Km<br />
40 Km<br />
31 Km<br />
34 Km<br />
Total 362 Km<br />
R.R.<br />
R.T.<br />
R.T.<br />
24 KM<br />
13 KM<br />
37 Km<br />
Total 74 Km<br />
Source : <strong>Monographie</strong> de la Province Urbaine de <strong>Kinshasa</strong>, p.99 (année)<br />
La Capitale congolaise dispose des routes principales et secondaires suivantes :<br />
Boulevard Lumumba ;<br />
Boulevard du 30 juin ;<br />
By-pass ;<br />
Route de Matadi ;<br />
Avenue Kasa-Vubu ;<br />
Avenue Kabambare ;<br />
Avenue de la Rebellion…<br />
Il est important de souligner que ces différentes routes datent de plusieurs années et<br />
sont presque toutes dans un état très piteux.<br />
96
En dehors de ces routes, les différentes bretelles qui se connectent aux routes<br />
susvisées sont dans un état de délabrement avancé. Il y a nécessité, de la part du<br />
Gouvernement, d’un programme de réhabilitation de toutes ces routes.<br />
Parmi les 5.109 Km des routes urbaines, 546,2 Km sont asphaltés, soit 9,4% % des<br />
routes urbaines. Le reste du réseau est en terre et non entretenu et ne permet pas<br />
d’accueillir les autobus et le trafic lourd.<br />
Deux services étatiques se partagent la gestion du réseau routier kinois :<br />
1. L’Office de Voirie et Drainage(OVD) a pour mission la conception, la<br />
construction et l’entretien des routes urbaines ;<br />
2. L’Office des Routes (OD) se charge de l’entretien et de la réfection des routes<br />
d’intérêt national qui traversent la ville de <strong>Kinshasa</strong>. C’est le cas de la Nationale n°1<br />
qui va de Tshela vers le Katanga en passant notamment par le Bandundu. Ces deux<br />
entreprises publiques ont été créées en 1991 et mises sous la tutelle des Ministères<br />
des Travaux Publics et du Portefeuille.<br />
Pour diverses raisons dont les unes sont d’ordre économique, le réseau routier de la<br />
Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> a subi une forte dégradation et une forte vétusté allant<br />
parfois jusque à la destruction même du réseau. Le développement de la Ville est<br />
fortément compromis par cet état des choses.<br />
La ville s’est, depuis un temps, relancée dans un vaste programme de réhabilitation<br />
de certains de ses axes routiers grâce au financement de la Communauté<br />
Internationale via entre autres le BECECO.<br />
Les quelques lignes qui suivent reprennent en gros l’état des lieux du secteur de<br />
transport. On en dénombre une large gamme des problèmes :<br />
impolitesse des receveurs et chauffeurs des bus, taxis-bus et taxis vis-à-vis<br />
des passagers ;<br />
difficultés de transport en commun aux heures de pointe : le matin (des cités<br />
dortoirs vers le centre ville) et le soir (du centre-ville vers les cités dortoirs) ;<br />
non repect des tarifs officiels par certains transporteurs ;<br />
existence d’une inadéquation entre l’offre et la demande ;<br />
imposition de la destination et itinéraires par les transporteurs (ex. taxis) ;<br />
pérennisation du dissectionnement des itinéraires (phénomène démi-terrain) ;<br />
désertion partielle de <strong>Kinshasa</strong> en transport en commun ;<br />
multitude de chargeurs dans les parkings qui imposent parfois des itinéraires<br />
aux transporteurs ;<br />
longues files d’attente à la recherche d’un moyen de transport ; chargement<br />
excessif des véhicules ;<br />
vétusté de moyens de transport ne répondant plus aux normes de sécurité des<br />
clients ;<br />
défectuosité des certaines artères ou routes<br />
tracasserie policière et administrative dont les chauffeurs sont victimes;<br />
circulation des apprentis chauffeurs qui mettent en danger la vie des<br />
passagers ;<br />
absence de panneaux de signalisation ;<br />
97
défectuosité de la voirie urbaine et de l’assainissement ;<br />
quasi-inexistence des entreprises publiques de transports en commun ;<br />
obsolescence des moyens de transports en commun (ces véhicules sont très<br />
souvent de seconde main) ;<br />
inaccessibilité des certains quartiers de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
inadaptation de la structure fonctionnelle de la ville à la situation actuelle<br />
(l’administration et la majorité des activités économiques concentrées au<br />
centre ville et la population implantée à la cité, dans les zones périphériques) ;<br />
inadaptation des Textes juridiques réglementant le secteur des transports en<br />
commun ;<br />
Selon la Division Urbaine de Transports et Communicatioin, la ville serait désservie en<br />
2002, par une soixantaine de bus appartenant à six sociétés dont une entreprise<br />
publique (City Train).<br />
Le tableau n°23ci-après fournit de plus amples informations à ce propos.<br />
Tableau n°.27 : Répartition des entreprises assurant le transport en<br />
commun à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
ENTREPRISES Nombre de bus Capacité journalière<br />
Urbaco<br />
Tshatu Trans<br />
Socogetra<br />
Gesac<br />
M.B. Sprl<br />
City Train<br />
Total<br />
6 bus<br />
8 bus<br />
10 bus<br />
20 bus<br />
4 bus<br />
12 bus<br />
5.000 voyageurs<br />
7.000 voyageurs<br />
13.000 voyageurs<br />
28.000 voyageurs<br />
4.000 voyageurs<br />
10.000 voyageurs<br />
60 bus 67.000 voyageurs<br />
Source : Division Urbaine de Transports et Communicatioin (complément<br />
d’infoirmations).<br />
La même Division a aussi enregistré 2.600 taxis, taxi-bus et bus transportant environ<br />
17.000 voyageurs par jour en 2002 et appartenanat à des particuliers..<br />
Constats<br />
1. Part très prépondérante des particuliers dans le volume de transport en<br />
commun dans la ville. En effet, ceux-ci assurent le transport à 95,8% des<br />
passagers contre 4,2% par les entreprises publiques ;<br />
2. Jadis, le réseau d’autobus était exploité par quatre grandes compagnies qui<br />
disposaient d’environ 180 bus affectés sur 18 itinéraires (270 Km) en plus de<br />
fula-fula (450 unités mises en service quotidiennement), Kimalu-malu et taxibus<br />
(900 unités pour les deux catégories).<br />
3. Pour répondre aux besoins à ce jour, le parc automobile est estimé à 5.105<br />
unités représentant un coût global de 351.3 millions de dollars US ;<br />
98
4. Quatre grandes compagnies de transport ont disparu, aucun nouvel autobus<br />
n’a été acquis.<br />
4.2.1.2. Voies fluviales.<br />
La ville de <strong>Kinshasa</strong> est longée par le fleuve Congo qui la dessert en produits divers<br />
venant de l’intérieur du pays. A l’intérieur de la ville, on trouve de petites rivières<br />
(N’sele, N’djili, Kalamu,…) non moins importantes pour la survie des habitants. Elles<br />
joueraient un grand rôle notamment en matière d’irrigation à certaines périodes de<br />
l’années.<br />
L’état des lieux de ce secteur se présente de la manière suivante :<br />
existence des quelques points de traversée par bateau et pirogues sur le<br />
fleuve Congo et les rivières Ndjili, N’sele, Makelele, Maindombe etc. ;<br />
outil de travail carentiel ;<br />
sous exploitation du bief ;<br />
On peut cependant relever les efforts que ne cesse de mobiliser la Régie des Voies<br />
Fluviales pour le maitien en état d’exploitation du secteur des voies fluviales. Parmi les<br />
activités à signaler, il y a :<br />
1. la réhabilitation<br />
c. du balisage fixe ;<br />
d. du chantier naval ;<br />
e. de dix stations sur le réseau limigraphique ;<br />
f. du balisage flottant ;<br />
g. de la vedette hydro et baleinière.<br />
2. l’acquistion du matériel topographique, de l’équipement informatique ;<br />
3. l’étude d’informatisation de la gestion de la RVF ;<br />
4. etc.<br />
4.2.1.3. Chemins de fer<br />
A l’instar du secteur fluvial, le secteur ferroviaire est l’un de moins développés de la ville<br />
pour la simple raison qu’au fil des années, le réseau férroviaire de la capitale s’est<br />
sensiblement effrité. Bien des chemins de fer de la Capitale sont totalement hors usage.<br />
Le transport ferroviaire urbain n’exploite plus que trois grands itinéraires couvrant 92 Km<br />
de long. En gros, on a les éléments suivants qui traduisent l’état des lieux de ce<br />
secteur :<br />
Exploitation de trois itinéraires couvrant 92 Km de long : Gare Centrale Ŕ<br />
Aéroport de Ndjili (20 Km) ; Gare Centrale Ŕ Kasangulu/Bas-congo (27 Km) ;<br />
Gare Centrale Ŕ Kinsuka via Kintambo (27 Km) ;<br />
propreté ou condition hygiénique inexistante dans le wagon où sont tassés les<br />
clients débout et les marchandises<br />
Nombre insuffisant de rotations : 1 aller et 1 retour/jour ;<br />
Débordement du transporteur qui est l’ONATRA : il y a des passagers sur les<br />
toits et les marches des voitures des trains ;<br />
Irrégularité dans la desserte ferroviaire ;<br />
99
Recouvrement insuffisant des recettes.<br />
Bref, la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est fortément déphasée du point de vue évolution<br />
technologique dans le secteur des chemins de fer. Ceux-ci dateraient d’il y a plus de<br />
30 ans.<br />
4.2.1.4. Réseau aérien<br />
<strong>Kinshasa</strong> possède trois aérodromes de classes différentes selon les normes de<br />
l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile. Il s’agit de l’Aéroport International<br />
de N’djili, de l’aéroport de Ndolo et de l’aérodrome de Maluku. Ceux-ci (les aéroports)<br />
sont gérés par la Régie des Voies Aériennes (RVA) qui est une entreprise publique à<br />
caractère technique et commercial, placeée sous la tutelle technique du Ministère des<br />
Transports et Communication et sous la tutelle administrative et financière du<br />
Ministère du Portefeuille. Ces deux derniers aeroports ne sont utiles que dans<br />
l’exploitation des lignes internes ou nationales.<br />
Créée en 1972 par l’ordonnance-loi n° 72-013 du 12 février 1972 qui fut modifiée<br />
plusieurs fois dans la suite, la RVA a son siège à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Elle a pour mission :<br />
- La construction, l’aménagement, l’entretien et l’exploitation des aéroports et de<br />
leurs dépendances ;<br />
- La garantie de la sécurité dans le domaine de la navigation aérienne ;<br />
- La réalisation de toutes opérations se rattachant directement ou indirectement à<br />
son objet social ;<br />
- l’exploitation de tous les services réalisables par voie aérienne tels que<br />
photographies, cartographie, publicité, ….<br />
Les lignes qui suivent doonent des informations les plus importantes sur les<br />
caractéristiques des différents aéroports que compte la ville de Kinsahsa.<br />
A. L’aéroport International de N’djili<br />
De classe A, cet aéroport est suscueptible de recevoir des avions de 135 t (type<br />
Boeing 707 ou DC 8) de charge utile de 18 t sur 7150 Km et pouvant rouler à une<br />
vitesse de 1.000 Km/h. Sa piste court sur une dsitance de 4.700 m. Elle dispose d’un<br />
bloc technique comprenant notamment un service météo et des services d’approche,<br />
d’une aérogare, des magasins, de hangars, d’ateliers, etc.<br />
L’aéorport de N’djili est le point central de convergence de toutes les lignes internes<br />
et externes. Toutes les 20 minutes, on enregistre un départ ou une arrivée des vols<br />
transportant un trafic important des voyageurs et de fret.<br />
B. Aéroport de Ndolo<br />
C’est un aéroport de l’armée. Il fait partie de la classe C. La Régie des Voies<br />
Aériennes l’a finalement cédé à des compagnies privées pour une exploitation<br />
rationnelle en vue du décongestionnement de l’aéroport International de N’djili. Il a<br />
100
été momentanément fermé à la circulation suite à l’accident du marché du Type Ka<br />
au mois de janvier de l’année 1996.<br />
C. L’aérodrome de Maluku<br />
Enfin, l’aérodrome de Maluku, quant à elle, est une propriété exclusive de la<br />
Compagnie d’exploitation forestière SIFORZAL. Il est de classe D et ne permet pas un<br />
trafic économique de marchandise. Par contre, il permet des liaisons privées<br />
extrêmement utiles par avion de tourisme de type « Appe Brounard ». Ces genres<br />
d’avions ne pouvent transporter plus de 6 personnes. Ils ont une vitesse maximale<br />
de 200 Km/h avec un rayon d’action de 1.200 Km et se contente d’une piste de 500<br />
m de terre bien assainie et bien aplanie.<br />
Du point de vue de l’éqipement, la RVA bénéficie de l’assistance de la Banque<br />
Mondiale et autres institutions financières internationales dans le cadre du<br />
Programme Multisectoriel d’Urgence de Construction et de Réhabilitation. Il s’agit de<br />
deux projets ; l’un relatif à l’équipement de contrôle de la navigation aérienne de<br />
N’djili dont le coût est estimé à 8 millions de dollars américains ; et l’autre qui porte<br />
sur la réparation de la piste de Ndolo dont le coût s’élève à 3 millions de dollars<br />
américains.<br />
4.1.2. Infrastructure d’énergie<br />
La ville de <strong>Kinshasa</strong> est desservie principalement par l’énergie hydrographique<br />
alimentée par la SNEL d’une part, et par l’énergie de bois pour une bonne partie de<br />
ménagère, à cause de l’insuffisance de la fourniture de l’énergie électrique, ou à la<br />
suite des coupures intempestives et permanentes du courant électrique.<br />
En matière d’énergie électrique, il est important de souligner que les habitants de la<br />
Ville de <strong>Kinshasa</strong> utilisent un courant électrique extrêmement instable. La Société<br />
Nationale d’Electricité (Snel) n’offre aucune garantie à ce propos et les ménages<br />
connaissent d’énormes dégâts sur leurs appareils électromangers, et la Snel n’a<br />
jamais dédommagé à cet égard.<br />
4.2.3 Desserte en eau potable<br />
L’eau c’est la vie, dit-on. Cette affirmation bien vraie signifie simplement qu’aucune<br />
forme de vie n’est possible sans eau. Et d’ailleurs, même le développement durable<br />
n’est possible que grâce, entre autres, à la présence de l’eau ou « or bleu ». En effet,<br />
qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’industrie ou de n’importe quel secteur économique,<br />
l’eau reste un élément indispensable.<br />
Cependant, on ne peut pas croire que le fait de disposer d’un fleuve suffit à rendre<br />
l’eau potable. En plus de la présence de l’eau, surtout en quantité suffisante, il reste<br />
bien à rendre celle-ci potable afin de lui permettre de jouer un de ses grands rôles<br />
sociaux. Pour ce faire, la potabilisation de l’eau requiert la présence d’une<br />
technologie appropriée et une certaine expertise.<br />
101
A <strong>Kinshasa</strong>, la REGIDESO, la Compagnie Nationale de production, de distribution et<br />
de commercialisation de l’eau, arrive après traitement, à envoyer de l’eau dans les<br />
ménages de la plupart des quartiers de la Ville. On estimerait néanmoins à tout au<br />
plus un ménage sur deux à Kinsahsa à avoir accès à l’éau de la REGIDESO.<br />
Bien des quartiers de la Capitale continuent, malheureusement à se contenter des<br />
eaux de pluies, de sources et d’autres cours d’eau dont la qualité a toujours été<br />
médiocre.Et même l’éau que fournit la REGIDESO n’offre pas toujours de garantie<br />
quant à sa potabilité. Les vieilles canalisation d’eau ne permettent plus de proteger<br />
l’eau contre la contamination de toute sorte de bestioles nuivsibles à la santé de<br />
l’homme. Les choses sont davantage déplorables lorsqu’on veut se servir de l’eau<br />
peu après une pluie. A ces insuffisances technologiques s’ajoutent des coupures de<br />
plusieurs jours qui exposent ainsi les canalisations à la corrosion et à l’épuisement<br />
des matières chimiques dont l’eau a besoin pour garder son bon éta.<br />
Enfin, avec une eau brute fortement contaminée aux métaux lourds dont le plomb,<br />
avec un vieux réseau de distribution interne (domestique) encore en plomb, et une<br />
technologie non adaptée à la qualité de l’eau brute, le pas est vite franchi pour<br />
considérer non potable l’eau de la REGIDESO.<br />
S’agissant des puits, il n’y a des raisons de parler de l’eau potable. En effet, ces puits<br />
sont souvent forés sur des nappes alluviales, donc superficielles et exposées à<br />
diverses contaminations. C’est le cas dans les Communes basses telles que Ngaba,<br />
Makala, Bumbu, <strong>Kinshasa</strong>, Kalamu, Barumbu, Limete, Kintambo, Lingwala, etc.<br />
L’eau de pluie n’est potable par nature car n’étant que de l’eau distillée. Traversant<br />
l’atmosphère polluée qu’elle rencontre, elle se charge de divers polluants dont les<br />
aérosols, les bacteries et gaz qui la rendent plus nocive.<br />
Cependant des forages modernes (industriels) sur des nappes profondes offrent aux<br />
Kinois la possibilité d’accès à l’eau potable. C’est le cas de Monkole, Prieuré Notredame<br />
de l’Assomption (ex. Monastère), Mbiti, Kimwenza, Mbanza-Lemba, etc.<br />
Enfin l’eau des sources n’offre non plus aucune garantie dès lors que ces sources<br />
font l’objet de pollution d’origine animale et humaine.<br />
En gros, les lignes suivantes résument la situation du secteur de l’eau à <strong>Kinshasa</strong> :<br />
la distribution en eau potable à travers la ville de <strong>Kinshasa</strong> est hypothétique ; la<br />
grande majorité de la ville n’a pas accès à de l’eau potable ;<br />
le système de surfacturation pratiqué par la REGIDESO crée des désagréments<br />
chez les kinois ;<br />
de nombreuses fuites d’eau potable ;<br />
une partie de la population se contente d’eau de sources et de forage ;<br />
la qualité de l’eau de la REGIDESO est fort douteuse :<br />
Etant donné que l’accès à l’eau potable constitue un grand problème à <strong>Kinshasa</strong>, il<br />
sied de rappeler aux gouvernants que ce problème est aussi important que n’importe<br />
102
quel problème de santé publique telle que le VIH et les IST. Il nécessite la<br />
mobilisation de toutes les bonnes volontés pour y apporter solution.<br />
En effet, la consommation d’une eau insalubre est source des maladies graves (ex.<br />
Cholera, Fièvre Typhoïde, Diarrhée diverses, Verminoses, etc.) dont le coût financier,<br />
économique et humain reste généralement très élevé. Rappellons que plus ou moins<br />
20% de la population de <strong>Kinshasa</strong> sont âgés de moins de 5 ans. C’est la période de<br />
grande vulnérabilité face aux maladies, surtout d’origine hydrique.<br />
4.2.4. Infrastructures d’Information et de Télécommunication.<br />
<strong>Kinshasa</strong> est la seule ville du pays à disposer d’énormes moyens de circulation, de<br />
diffusion de l’information et de communication. Néanmoins on acomme l’impression<br />
qu’en dépit de cet avantage, les besoins sont extrêmement énormes étant donné le<br />
poids démographique de la Capitale.<br />
Le développement vertigineux des nouvelles technologies d’information (N.T.I.) à<br />
travers le monde n’a pas laissé indifférent la ville-province de <strong>Kinshasa</strong> qu’à bien<br />
même n’a pas atteint le niveau souhaité d’une ville moderne. Néanmoins, la capitale<br />
de la RDC bat le record en terme d’infrastructures et d’industrie de communication et<br />
d’information comparativement au reste des provinces. L’Etat et les secteurs privés<br />
coexistent dans ce domaine. Pour illustrer cette vitalité, il existe à <strong>Kinshasa</strong> les<br />
maisons des radios et des télévisions dans le domaine de l’audio-visuel. On peut citer<br />
pour la radio les chaînes suivantes qu’émettent à <strong>Kinshasa</strong> en onde courte ou<br />
moyenne. Il s’agit notamment ( voir liste en annexe.)<br />
En ce concerne la télévision, on dénombre environs 23 chaînes de télévision (voir<br />
liste en annexe). La presse écrite se développe depuis le déclenchement du<br />
processus de démonstration au Congo, plusieurs organes de presse de nature<br />
commerciale sont nés. Il est dénombré pas moins des 30 journaux paraissant à<br />
<strong>Kinshasa</strong> ; les plus réguliers sont :<br />
- Phare ;<br />
- Palmarès ;<br />
- Référence Plus ;<br />
- Forum des As ;<br />
- AvenirPotentiel,<br />
- etc..…<br />
Il est cependant à noter que la presse écrite n’a pas encore atteint le niveau souhaité<br />
à cause du manque des moyens logistiques. D’une manière générale, le secteur de<br />
l’audio-visuel se caractérise par :<br />
- le manque des moyens logistiques pour la production de l’information et des<br />
programmes de qualité ;<br />
- le monayage de certains écrits ;<br />
- la faible indépendance soit par rapport au pouvoir soit par raport à l’oppoition.<br />
En complément au secteur de l’audio-visuel, le phénomène Internet a gagné la<br />
passion de beaucoup de Kinois. On note, à cet effet, la présence de bien de maisons<br />
qui jouent le rôle de serveur du Net. On peut citer par exemple :<br />
103
- Africanus ;<br />
- Inter Connect ;<br />
- Raga ;<br />
- Sofricom ;<br />
- RUF ;<br />
- Congo Corea.<br />
Quoiqu’on ne puisse pas disposer des statistiques à propos, tout porte néanmoins à<br />
croire que Kinhasa compte un très grand nombre d’abonnés.<br />
Un autre domaine d’information à <strong>Kinshasa</strong> est l’existence des bibliothèques et des<br />
librairies, quoiqu’en nombre réduit.<br />
Les bibliothèques<br />
L’activité des bibliothèques est développée surtout dans les institutions supérieures et<br />
universitaires qui disposent chacune d’une bibliothèque.<br />
La ville de <strong>Kinshasa</strong> sera bientôt dotée, grâce à la coopération française, d’une<br />
bibliothèque moderne. Elle viendra s‘ajouter à d’autres meilleures bibliothèques que<br />
compte la Ville telles que la bibliothèque du Centre Cuturel:<br />
- américain ;<br />
- Wallonie Bruxelles ;<br />
- français.<br />
Il faudra veiller à une bonne répartition des bilbiothèques à travers la ville pour<br />
faciliter l’accès à toutes les couches sociales de la capitale. En effet, la réalité montre<br />
que les quartiers périphériques de <strong>Kinshasa</strong> sont pauvres en bibliothèques. Il en<br />
résulte qu’une masse importante se trouve ainsi exclue de l’information et de la<br />
formation.<br />
L’industrie du livre est également présente à <strong>Kinshasa</strong>. On note dans la foulée :<br />
- CEDI.<br />
- AFRIQUE EDITION.<br />
- EDITION SAINT PAUL.<br />
- Les réseaux téléphoniques mobiles<br />
Bien avant l’avénèment de l’Internet, un autre phénomène avait élu domicile chez le<br />
Kinois : les réseaux téléphoniques mobiles. Ceux-ci ont permis et facilité la connexion<br />
et le désenclavement de la ville non seulement par rapport à l’intérieur du pays mais<br />
plus aussi par raport à l’extérieur. On compte à ce jour 8 réseaux de téléphonie<br />
mobile à <strong>Kinshasa</strong> alors qu’il y a peu, <strong>Kinshasa</strong> n’en comptait qu’un seul. On a les<br />
réseaux suivants :<br />
- C.C.T.<br />
- OCPT.<br />
- CELTEL.<br />
- VODACOM.<br />
104
- CONGO KOREA.<br />
- OASIS.<br />
- STARCEL<br />
- Chaines de Télévision<br />
Kinsahsa compte à ce jour 23 chaines de Télévision et de radio dont la liste vient ciaprès<br />
:<br />
o RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise<br />
o RTNC2 : Radio Télévision Nationale Congolaise 2<br />
o HORIZON 33<br />
o CKTV : Canal Kin Télévision<br />
o RAGA TV<br />
o RAGA+<br />
o CCTV : Canal Congo Télévision<br />
o ANTENNE A<br />
o NZONDO TV<br />
o RTMV : Radio Télévision Message de Vie<br />
o RTAE : Radio Télévision Armée de l’Eternel<br />
o RTVA : Radio Télévision de la Voix de l’Aigle<br />
o RTGA : Radio Télévision Groupe Avenir<br />
o RTDV : Radio Télévision Dieu Vivant<br />
o AMENTV : Action Missionnaire d’évangélisation des nations TV<br />
o RTP : Radio Télé Puissance<br />
o TKM : Télévision Kin Malebo<br />
o CBES :<br />
o CMB :<br />
o RTK : Radio Télévision Kintuadi<br />
o RATELKI : Radio Télévision Kimbanguiste<br />
o GLOBAL TV<br />
o RTS : Radio Télévision Sentinelle<br />
- Chaines de Radio<br />
RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise<br />
RADIO KIN MALEBO<br />
RADIO PROVINCIAL<br />
REVEIL FM<br />
RAGA<br />
RSSM : Radio Sango Malamu<br />
o RTS : Radio Télévision Sentinelle<br />
o RTP : Radio Télé Puissance<br />
TOP-CONGO<br />
RTGA : Radio Télévision Groupe Avenir<br />
RTAE : Radio Télévision Armée de l’Eternel<br />
RTMV : Radio Télévision Message de Vie<br />
R.PARELE ETERNELLE<br />
SHALLOM<br />
105
RADIO OKAPI<br />
ELIKIA<br />
RATELKI : Radio Télévision Kimbanguiste<br />
RTK : Radio Télévision Kintuadi<br />
RTDV : Radio Télévision Dieu Vivant<br />
RTVA : Radio Télévision de la Voix de l’Aigle<br />
CCVV<br />
CBES<br />
En dépit du grand nombre chaînes de radios et télévisions à <strong>Kinshasa</strong>, de nombreux<br />
journaux et réseaux de télécommunication, il y a lieu d’affirmer sans crainte que les<br />
kinois ne sont pas bien informés pour des raisons suivantes :<br />
- le pouvoir d’achat ne permet pas d’acquérir un appareil de télévision, des<br />
radios, même des journaux ;<br />
- les coupures intempestives de l’énergie électrique ;<br />
- le manque de culture de la lecture ;<br />
- contenus pauvres et immoraux des émissions (publicité dépravante, danses<br />
obscènes, les filmes non éducatifs) ;<br />
- culture des rumeurs (radio trottoirs)<br />
Le secteur d’information et de télécommunication offre le tableau suivant :<br />
mauvaise qualité des services de l’OCPT ;<br />
évolution spectaculaire et significative du secteur privé des communications et<br />
télécommunications ;<br />
irrégularité du réseau de télécommunication de l’Etat : la station terrienne de la<br />
N’sele est peu opérationnelle ;<br />
délabrement du réseau téléphonique de l’OCPT ;<br />
difficultés de l’Etat de à contrôler les réseaux de télécommunication privés, des<br />
valises satellitaires et standards spéciaux ;<br />
émergence des cabines téléphoniques publiques privées;<br />
implantations progressives de l’Internet ;<br />
existence d’un centre de météorologie opérationnelle à Binza.<br />
4.2.5 Infrastructures sociales<br />
4.2.5.1. Santé<br />
La couverture sanitaire de la Ville repose sur la stratégie de soins de santé primaire.<br />
Cette dernière vise l’accès de tous aux soins de santé et est axée sur les soins<br />
curatifs, préventifs, promotionnels, réadaptatifs et dans une approche participative<br />
de membres de la communauté.<br />
Le maillons de base ou l’unité opérationnelle de base est la zone de santé (un Hôpital<br />
Général de Référence, des Centres de Santé, …). A côté de cette structure officielle,<br />
des Centres de Santé privés appartenant à des confessions religieuses, des ONG, des<br />
sociétés para étatiques et privés assurent aussi des soins de santé de qualité.<br />
106
Il faut malheureusement déplorer le manque de politique clairement définie pour<br />
chaque sous-secteur (pharmacie, infrastructures et équipements, santé de<br />
reproduction, lutte contre certaine maladies, développement des ressources<br />
humaines, financement des services de santé, médecine traditionnelle, la santé du<br />
travail, médecine scolaire, etc…). En plus, la plupart des textes légaux existant sont<br />
désuets et un grand nombre d’activités de santé n’est pas réglementé par des textes<br />
légaux.<br />
Du point de vue infrastructures de santé, celles-ci sont insuffisantes, mal équipée,<br />
mal entretenues et vétustes. Les officines de vente des médicaments fonctionnent<br />
dans l’anarchie totale. A ces maux, il faut ajouter un comportement anarchique dans<br />
le chef des responsables des établissements d’enseignement médical.<br />
Tel que le présente le tableau ci-après, <strong>Kinshasa</strong> compte 6 districts de santé, 35<br />
zones de santé et 355 aires de santé dont 197 aires de santé couvertes.<br />
Tableau n° 28 : Répartition des Infrastructures de Santé à travers la<br />
capitale.<br />
District/Commune Zones de Santé Nbre d’Aires de<br />
FUNA<br />
BUMBU<br />
KASA-VUBU<br />
MAKALA<br />
NGIRI-NGIRI<br />
Santé<br />
13<br />
7<br />
14<br />
8<br />
Aires de Santé<br />
couvertes<br />
S/Total 4 42 15<br />
GOMBE BARUMBU<br />
9<br />
1<br />
GOMBE<br />
10<br />
0<br />
KINSHASA<br />
7<br />
3<br />
LINGWALA<br />
8<br />
2<br />
POLICE<br />
8<br />
8<br />
S/total 5 42 14<br />
KALAMU KALAMU 1<br />
10<br />
5<br />
KALAMU2<br />
8<br />
0<br />
KINGABWA<br />
5<br />
4<br />
KISENSO<br />
17<br />
8<br />
LEMBA<br />
14<br />
6<br />
LIMETE<br />
9<br />
3<br />
MATETE<br />
13<br />
2<br />
NGABA<br />
6<br />
6<br />
S/total 8 82 34<br />
LUKUNGA<br />
BANDALUNGWA<br />
BINZA METEO<br />
BINZAOZONE<br />
KINTAMBO<br />
KOKOLO<br />
MONT NGAFULA I<br />
MONT NGAFULA<br />
II SELEMBAO<br />
S/total 8 91 63<br />
NDJILI KIKIMI 8 8<br />
7<br />
11<br />
10<br />
8<br />
15<br />
14<br />
8<br />
18<br />
2<br />
7<br />
2<br />
4<br />
5<br />
7<br />
4<br />
5<br />
11<br />
12<br />
5<br />
9<br />
107
KIMBANSEKE<br />
KINGASANI<br />
MASINA I<br />
MASINA II<br />
BIYELA<br />
NDJILI<br />
S/total 7 66 43<br />
NSELE MALUKU I<br />
11<br />
5<br />
MALUKU II<br />
8<br />
5<br />
NSELE<br />
13<br />
7<br />
S/total 3 32 17<br />
TOTAL<br />
GENERAL<br />
35<br />
355 197<br />
Source : Rapport d'activités de l’Inspection Provinciale de la Santé, 2003.<br />
Le faible approvisionnement en produits pharmaceutiques de certains centres de<br />
santé est l’un de problèmes majeurs que rencontre le secteur de Santé au niveau de<br />
la Ville-Province de Kinhasa. A cet effet, 51 % de zones de santé et 2 Districts<br />
sanitaires ne sont pas appuyés. Plus de la moitié des Aires de santé ne sont pas<br />
couvertes.<br />
Cela expliquerait que des médicaments de qualité douteuse circulent dans la Ville ;<br />
que certain produit pharmaceutique coûtent chers ; l’existence d’un marché parallèle<br />
important des médicaments ; la vente des médicaments dans les endroits<br />
inappropriés et insalubres et la faible capacité de contrôle de qualité des<br />
médicaments par les services compétents.<br />
En ce qui concerne la morbidité, on constate que la plupart des maladies qui<br />
déciment la population sont fortement liées à l’environnement, aux conditions<br />
d’hygiène, d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. Il s'agit<br />
notamment de :<br />
- la recrudescence des maladies infectieuses et parasitaires parmi lesquelles le<br />
paludisme réputé très meurtrier dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. On etime à 31.9% la<br />
prévalence chez les moins de 5 ans. De même qu’il faut déplorer la faible<br />
utilisation de la moustiquaire (27.5%) ;<br />
- la survenance des maladies diarrhéiques, dont la fièvre typhoïde, une de maladies<br />
à trè forte létalité au sein de la population kinoise. Dans leur ensemble, les<br />
maladies diarrhéiques affichent une prévalence de l’ordre de 20.9% ;<br />
- la fréquence élevée des maladies endémiques (Tuberculose) :<br />
- la faible protection des enfants de moins de 5 ans contre les maladies de<br />
l’enfance (rougeole, tétanos, polio) et autres infections respiratoires aigues dont<br />
la prévalence se situe à 3.6%;<br />
- la mortalité maternelle élevée en raison des causes directes (avortements<br />
provoqués, problèmes obstétricaux…) et des causes indirectes (âge de la mère à<br />
l’accouchement, grossesses rapprochées, services de santé inaccessibles et<br />
inadéquats…);<br />
- l’impact de la malnutrition sur la morbidité est également très déterminant. Les<br />
enquêtes sectorielles ont montré que la situation alimentaire et nutritionnelle de<br />
<strong>Kinshasa</strong> est préoccupante. Le ratio calorifique est de l’ordre de 1988,75 pour<br />
<strong>Kinshasa</strong> contre 3000 calories tel que requis par l’OMS.<br />
11<br />
4<br />
12<br />
11<br />
7<br />
13<br />
5<br />
4<br />
5<br />
5<br />
5<br />
11<br />
108
On ne peut pas clore ce point sans faire allusion à l’insalubrité publique qui paraît un<br />
gros problème de santé publique. La section sur l’environnement y revient en long et<br />
en large.<br />
Tableau n°29: Couverture vaccinale des enfants et des mères<br />
Enfants de 12 à 23 mois (en %)<br />
Types de vaccin<br />
BCG DTCoq DTCoq DTCoq VPO VPO VPO VPO VAR Tous Aucun<br />
1 2 3 0 1 2 3<br />
<strong>Kinshasa</strong> 79,1 79,1 70,2 58,3 68,1 81,6 70,2 54,6 75,8 45,7 12,0<br />
RDC 53,1 51,2 40,3 29,9 36,9 72,4 61,0 41,5 46,4 22,8 19,3<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
Les deux dernières colonnes sont très instructives. Moins de la moitié des enfants<br />
kinois de moins de deux ans bénéficient de toute la gamme de vaccins dont ils ont<br />
besoin pour leur protection. Aussi, 12.0% d’enfants de cette tranche d’âge n’ont<br />
jamais réçu aucun vaccin. Ce pourcentage élevé montre le degré de risque de décès<br />
infanto-juvénile à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Le tableau suivant offre l’évolution temporelle de la couverture vaccinale telle que<br />
cela ressort de certaines recherches et études menées au pays. Il n’a pas été<br />
possible de disposer des données pour la ville de kinshasa.<br />
Tableau n° 30: Evolution de la couverture vaccinale dans la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong>.<br />
Antigène<br />
BCG<br />
DTCoq3<br />
VPO3<br />
VAR<br />
1991<br />
Enquête<br />
nationale de CV<br />
67<br />
35<br />
34<br />
38<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
1995<br />
MICS1<br />
47<br />
27<br />
28<br />
39<br />
2001<br />
MICS2<br />
51<br />
28<br />
39<br />
39<br />
Objectifs de<br />
la décennie<br />
La situation de Kinsahsa est de loin plus heureuse que celle du reste du pays.<br />
D. Etat nutritionnel des enfants.<br />
Tableau n°31 : Malnutrition chronique : Enfants de moins de 5 ans<br />
Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />
Modérée ou sévère Sévère<br />
< -2 ET<br />
< -2 ET<br />
<strong>Kinshasa</strong> 19,9 8,4<br />
RDC 38,2 20,3<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
L’enfant kinois est moins malnutri que les autres enfants du pays.<br />
90<br />
80<br />
80<br />
80<br />
Ecart 2001 /<br />
objectif<br />
SME*<br />
- 39<br />
- 52<br />
- 41<br />
- 41<br />
109
Tableau n°32 : Malnutrition aiguë « Enfants de moins de 5 ans ».<br />
Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />
Modérée ou Sévère<br />
sévère < -3 ET < -3 ET<br />
<strong>Kinshasa</strong> 14,3 2,7<br />
RDC 13,4 3,1<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
Tableau n°33: Insuffisance pondérale<br />
Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />
Modérée ou Sévère<br />
sévère < -2 ET < -2 ET<br />
<strong>Kinshasa</strong> 19,9 8,4<br />
RDC 38,2 20,3<br />
Source : Ministère de la Santé<br />
E. DREPANOCYTOSE<br />
La drépanocytose est à compter parmi les problèmes de santé publique majeurs à<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Elle est généralement connue sous le vocable d’Anémie. Les spécialistes<br />
distinguent deux types d’anémie :<br />
1. L’anémie de forme homozygote ou anémie SS. Il y urait 70.000 à 210.000 cas<br />
de maladies à travers la ville de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
2. L’anémie de forme hétérozygote ou anémie AS. Le malade est juste un<br />
porteur et ne manifete jamais la maladie. Il semble que beaucoup de Kinois<br />
seraient dan cette catégorie.<br />
Exemple d’un cas typique<br />
Selon les informations recueillies dans un centre de santé situé à Yolo, 8000 malades<br />
y auraient été reçus en soins. Et ceux-ci coûteraient relativement très chers. Les<br />
enfants de moins de 18 ans seraient les plus concernés par cette maladie.<br />
110
Tableau n° 34 : Ventilation des cas de drépanocytose reçus au centre de<br />
santé de Yolo.<br />
Année NOUVEAUX MALADES REÇUS DECES<br />
2000 Non Drépanocytaires Non<br />
Drépanocytaires<br />
drépanocyt.<br />
drépanocyt.<br />
Mois Sexe Total Sexe Total % Sexe Total Total<br />
Sexe<br />
% des<br />
drépanoytaires<br />
♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ décédés<br />
Janvier 143 123 266 63 53 116 43,0 3 3 6 4 2 6 50,00 %<br />
Février 152 147 299 90 44 134 44,8 1 4 5 1 1 2 28,75 %<br />
Mars 162 146 308 52 45 97 31,5 2 2 4 7 2 9 69,23 %<br />
Avril 134 159 293 35 31 66 22,5 2 2 4 3 2 5 55,55 %<br />
Mai 133 127 260 35 28 63 24,2 3 2 5 3 - 3 37,50 %<br />
Juin 107 108 215 29 28 57 26,8 1 - 1 5 1 6 85,71 %<br />
Juillet 98 104 202 30 41 71 35,1 - 4 4 4 - 4 50,00 %<br />
Août 106 107 213 23 26 49 23,0 2 1 3 2 3 5 62,50 %<br />
Sept 105 116 221 22 24 46 20,8 3 3 6 2 - 2 25,00 %<br />
Octob 89 92 181 25 27 52 28,7 4 1 5 - - - 00,00 %<br />
Nov 102 126 228 23 26 49 21,4 3 - 3 1 - 1 25,00 %<br />
Déc 96 132 228 23 23 46 20,1 2 1 3 1 1 2 66,66 %<br />
Total 1427 1487 2914 450 396 846 28,5 26 23 49 33 12 45 47,87 %<br />
% 52,13 47,87<br />
Il n’a pas été possible d’évaluer les effets saisonniers de la maladie à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Néanmoins il apparaît que les décès sont plus importants, de manière relative en Juin<br />
qu’au cours de n’importe quel mois de l’année Et le creux se situe au mois d’octobre.<br />
111
Tableau n°35 bis : Répartition des décès drépaonocytaires<br />
Groupes d’âge des drépanocytaires décédés<br />
(en années)<br />
Année 2000 Total 0-5 6-10 11-15 16-20 21-25 ≥ 26<br />
Janvier 6 1 - 1 1 - 3<br />
Février 2 - - - - - 2<br />
Mars 9 2 1 1 1 1 3<br />
Avril 5 1 - - 1 - 3<br />
Mai 3 - - 1 - 1 1<br />
Juin 6 2 1 1 - 1 1<br />
Juillet 4 1 - - - 3 -<br />
Août 5 1 2 - 1 - 1<br />
Septembre - - - - - - -<br />
Octobre 2 - 1 - 1 - -<br />
Novembre 1 - - - - 1 -<br />
Décembre 2 - - 1 1 - -<br />
Total 45 8 5 5 6 7 14<br />
Pourcentage 100<br />
%<br />
17,78 11,11 11,11 13,33 15,55 31,11<br />
La petitesse des effectifs explique qu’on ne soit pas en mesure de dégager des<br />
conclusions quant à l’issue de la maladie par rapport à l’âge et au mois de l’année.<br />
Dans tous les cas, l’anémie est l’une des maladies dont la létalité paraît maximale<br />
dans la plupart des cas.<br />
Pour les couples dont un des enfants souffrirait de l’anémie, il s’agit d’un véritable<br />
drame social et une source de conflit permanent au sein du ménage. L’ignorance a<br />
fait et continue à faire que dans bien des cas, la mère en paie les frais par toute<br />
sorte de brimades de la part de la famille élargie du mari. Et même l’entourage<br />
impute généralement à la sorcellerie des cas de manifestations de l’anémie.<br />
Une enquête menée par Androzo en 2003 dans des quartiers proche du centre<br />
d’anémie de Yolo sud à <strong>Kinshasa</strong> a démontré que 66% des personnes enquêtées<br />
avaient une bonne connaissance de la drépanocytose. Mais cette proprotion baisse<br />
sensiblement lorsqu’on s’éloigne de ce centre de santé. Cette ignorance explique la<br />
stigmatisation et la marginalisation dont sont généralement victimes les enfants<br />
drépanocytaires.<br />
Le tableau suivant donne des informations qui montrent bien que cette anémie est<br />
une véritable source de conflit et un grand drame pour les parents.<br />
112
Tableau n° 36: Coût annuel d’une prise en charge médicale régulière d’un<br />
malade anémique SS.<br />
Nombre de<br />
crises<br />
douloureuses<br />
par an<br />
Durée moyenne<br />
du séjour en<br />
hospitalisation<br />
Coût moyen<br />
par jour<br />
d’hospitalisation<br />
Coût moyen<br />
par séjour en<br />
hospitalisation<br />
Coût moyen<br />
par an<br />
8 crises ± 3 3 jours ± 2 14.000 Fc 42.000 Fc 336.000 Fc<br />
Valeur moyenne en $ 33 $ US 100 $ US 800 $ US<br />
Source : Bibi Nsiala, Mémoire de Licence en Gestion et Administration des<br />
Institutions Hospitalières (année et Institution d’enseignement).<br />
Pour beaucoup de congtolais, un enfant drépanocytaire est condamné à mourir. Et<br />
plus de 80% meurent avant l’âge de 5ans. L’espérance de vie dans cette catégorie<br />
des personnes est de 10.8 ans contre un peu moins de 50 ans pour la population<br />
générale.<br />
En conclusion, le problème de l’amélioration de la prise en charge de la<br />
drépanocytose en RDC peut paraître comme un problème avant tout d’ordre socioculturel,<br />
les croyances faisant obstacle à l’accès aux soins de la médecine moderne.<br />
Cette maladie constitue une source de beaucoup de conflits au sein des ménages<br />
pour la simple et bonne raison que bien des gens par ignorance l’imputent à la<br />
sorcellerie. Etant donné l’ampleur des dégats que cause cette maladie, il parait de<br />
bonne politique que l’autorité provinciale s’implique dans la recherche des solutions<br />
notamment par l’information mais aussi et même surtout par l’exigence des tests<br />
médicaux avant tout mariage.<br />
En résumé, les lignes et pages qui suivent reprennent l’état des lieux du secteur. Les<br />
problèmes qu’on y rencontre touchent aussi bien le domaine de la gestion des<br />
ressources humaines que celui de la gestion de toutes les autres ressources :<br />
Pléthore et mauvaise répartition des ressources humaines existantes :<br />
médecins, infirmiers et autres;<br />
couverture sanitaire insuffisante du fait de l’extension progressive de la ville ;<br />
faible accès des populations démunies aux soins de santé;<br />
faible niveau de coordination des ONG intervenant dans le domaine de la<br />
santé et de la nutrition ;<br />
faible participation de la population au système de soins de santé primaires ;<br />
manque de contrôle périodique de la santé du travailleur et du sportif ;<br />
manque d’intégration de la médecine traditionnelle au système de soins de<br />
santé primaires ;<br />
manque de contrôle médical des enfants en âge scolaire ;<br />
existence des conflits de compétence entre les services de santé et ceux de<br />
l’environnement, de l’agriculture, des TP en matière d’hygiène et salubrité ;<br />
vétusté des équipements médicaux ;<br />
démotivation du personnel des formations hospitalières ;<br />
faible disponibilité des médicaments essentiels de qualité.<br />
désorganisation du circuit d’approvisionnement.<br />
113
4.2.5.2. Education<br />
Ce secteur compte 1.200.000 élèves et étudiants, 50.000 enseignants et professeurs<br />
du supérieur, 3.000 écoles publiques et privées, un important nombre d’instituts<br />
supérieurs et universitaires publics et privés. Parmi ceux-ci, les plus importants sont :<br />
Université de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
Université Pédagogique Nationale ;<br />
Université Protestante du Congo ;<br />
Institut Supérieur des Techniques Appliquées ;<br />
Institut Supérieur du Commerce….<br />
Mais les principaux problèmes du secteur sont :<br />
infrastructures scolaires vétustes et délabrées car datant, pour la plupart, de<br />
l’époque coloniale ;<br />
spoliation du patrimoine scolaire par les particuliers ;<br />
faible scolarisation de la population, par rapport à celle scolarisable ;<br />
insuffisance de l’équipement et du matériel didactique ;<br />
modicité des salaires des enseignants ;<br />
prise en charge des frais scolaires et de motivation des enseignants par les<br />
parents d’élèves, qui, bien plus sont asphyxiés par le coût prohibitif et la<br />
disparité des taux de frais selon les réseaux d’enseignement ;<br />
exclusion, désorientation et déperdition scolaires, surtout parmi les couches<br />
sociales les plus défavorisées ;<br />
programme scolaire non adapté aux réalités socio-culturelles et économiques<br />
du pays ;<br />
conditions de travail médiocres dans les institutions supérieures et<br />
universitaires ;<br />
langage des sourds entre école, famille et société ;<br />
pratique des certaines antivaleurs par les enseignants (corruption, concussion,<br />
escroquerie…).<br />
La ville de <strong>Kinshasa</strong> compte trois divisions urbaines de l’enseignement primaire,<br />
secondaire et professionnel communément appélées Division Urbaine Kin-ouest, Kin-<br />
Est et Kin-Centre.<br />
I. Division EPSP/Kin-Ouest<br />
Les effectifs des élèves de la Division Urbaine de L’EPSP Kin-Ouest se présentent de<br />
la manière suivante pour l’année scolaire 2003-2004.<br />
114
MATERNEL<br />
Tableau n°37 Répartition des effectifs selon le sexe et le cycle par<br />
commune de la Division urbaine<br />
Niveau d’enseignement<br />
+ Communes<br />
MATERNEL<br />
S/D Bandal<br />
S/D Gombe<br />
S/D Ngaliema<br />
S/D Selembao<br />
Total<br />
PRIMAIRE<br />
S/D Bandal<br />
S/D Gombe<br />
S/D Ngaliema<br />
S/D Selembao<br />
Total<br />
SECONDAIRE<br />
S/D Bandal<br />
S/D Gombe<br />
S/D Ngaliema<br />
S/D Selembao<br />
Total<br />
Garçons<br />
1.980<br />
1.289<br />
3.326<br />
1.064<br />
7.659<br />
16.817<br />
11.312<br />
56.429<br />
21.419<br />
105.977<br />
9.474<br />
15.500<br />
43.654<br />
5.951<br />
74.579<br />
Filles<br />
1.837<br />
1.292<br />
3.293<br />
824<br />
7.249<br />
19.350<br />
11.490<br />
50.205<br />
20.036<br />
101.081<br />
7.457<br />
8.496<br />
36.675<br />
5.634<br />
58.262<br />
Total<br />
3.817<br />
2.581<br />
6.619<br />
1.891<br />
14.908<br />
36.164<br />
22.802<br />
106.634<br />
41.455<br />
207.058<br />
16.931<br />
23.996<br />
80.329<br />
11.585<br />
132.841<br />
TOTAL D.U. KIN-OUEST 188.215 166.592 354.807<br />
Du point de vue sex-ratio, il y a 53% des garçons contre 47% des filles pour le cycle<br />
primaire et secondaire soit une fille pour 1.13 garçons.<br />
Tableau n°38 : REPARTITION DES ECOLES PAR SOUS-DIVISION, COMMUNE ET<br />
REGIME DE GESTION (KIN-OUEST)<br />
POSTE<br />
REGIME DE GESTION<br />
N° GESTIONNAIRE<br />
ET COMMUNE<br />
ENC ECC ECP ECK ECI FRAT ECS T.PVC T.PR TG<br />
S/D BANDAL - - - - - - - 41 41<br />
C/BANDAL - - - - - - - - 41 41<br />
C/BUMBU<br />
S/D GOMBE<br />
C/GOMBE<br />
C/KINTAMBO<br />
S/D NGALIEMA<br />
C/NGALIEMA<br />
C/Mt NGAFULA<br />
S/D SELEMBAO<br />
C/SELEMBAO<br />
2 1 - - - - - 3 27 30<br />
- 1 - - - - - 1 15 16<br />
1 2 - - -- - - 3 105 108<br />
- 2 - - -- - - 2 48 50<br />
1 - - - - - - 1 43 44<br />
- - - - - - - - 15 15<br />
C/MAKALA<br />
TOTAL<br />
MATERNEL<br />
4 6 - - - - - 10 335 345<br />
S/D BANDAL 7 9 3 1 - - 1 21 39 60<br />
P<br />
R<br />
I<br />
M<br />
A<br />
I<br />
R<br />
E<br />
115
SECONDAIRE<br />
C/BANDAL<br />
C/BUMBU<br />
S/D GOMBE<br />
C/GOMBE<br />
C/KINTAMBO<br />
S/D NGALIEMA<br />
C/NGALIEMA<br />
C/Mt NGAFULA<br />
S/D SELEMBAO<br />
C/SELEMBAO<br />
C/MAKALA<br />
TOTAL<br />
PRIMAIRE<br />
S/D BANDAL<br />
C/BANDAL<br />
C/BUMBU<br />
S/D GOMBE<br />
C/GOMBE<br />
C/KINTAMBO<br />
S/D NGALIEMA<br />
C/NGALIEMA<br />
C/Mt NGAFULA<br />
S/D SELEMBAO<br />
C/SELEMBAO<br />
C/MAKALA<br />
TOTAL<br />
SECONDAIRE<br />
- 5 6 2 - - 2 15 36 51<br />
4 13 - - - - - 17 28 45<br />
2 5 2 1 - 1 2 13 17 30<br />
10 25 29 8 1 - 2 75 196 271<br />
5 20 8 4 - 1 4 42 100 142<br />
6 4 8 1 1 - 2 22 88 110<br />
1 7 9 3 - - 2 22 37 59<br />
35 89 65 20 2 2 15 227 541 768<br />
5 1 1 1 - - 1 9 28 37<br />
5 1 3 1 - - 2 12 27 39<br />
6 8 2 - - - 1 17 20 37<br />
- 4 4 1 - - - 9 18 27<br />
8 16 13 3 - 3 2 51 118 169<br />
2 13 2 2 - 1 3 23 71 94<br />
4 1 6 1 - - 2 14 51 65<br />
- - 7 1 - - 1 9 14 23<br />
30 44 44 10 - 4 12 144 342 486<br />
L’école maternelle semble moins intéresser la communauté. En effet, les<br />
établisements d’eneignement de cette catégorie ne représentent que 22% de<br />
l’ensemble des établissements de cette division urbaine. Par contre c’est au cycle<br />
primaire que l’on rencontre le plus gros lot d’établisements de Kin-ouet.<br />
116
II. Division EPSP/Kin-Est<br />
Tableau n°39 : TABLEAU SYNOPTIQUE DES STATISTIQUES SCOLAIRES DE LA<br />
DIVISION URBAINE KIN-EST 2002-2003 ET PAR REGIME DE<br />
GESTION<br />
RE NIVEAU ENC ECC ECP ECK ECI FRAT. ECS TOTAL PUB. EPR<br />
M 4 5 2 - 1 - - 12 289<br />
P 73 128 134 30 20 4 21 410 706<br />
S 58 48 88 20 11 3 8 236 446<br />
T 135 181 224 58 32 7 29 638 1.438<br />
M 36 20 6 - 2 - - 64 647<br />
P 766 1.814 1.244 384 156 62 214 4.590 5.376<br />
S 234 718 407 140 135 51 74 2.909 4.066<br />
T 1.636 2.557 2.157 514 293 113 293 7.563 10.091<br />
M GF<br />
F<br />
P GF<br />
F<br />
S GF<br />
F<br />
T GF<br />
F<br />
M HF<br />
F<br />
P HF<br />
F<br />
S HF<br />
F<br />
T HF<br />
F<br />
1.322 520 60 - 45 - - 2.006 15.933<br />
276 376 35 - 29 - - 1.285 7.775<br />
27.241 73.031 44.610 10.822 5.504 2.939 9.789 173.934 170.977<br />
13.636 38.204 22.232 5.220 2.473 1.516 4.833 88.431 80.341<br />
28.414 31.407 28.205 6.444 2.474 1.819 3.786 103.101 79.430.<br />
13.243 16.104 12.729 3.625 1.363 988 1.957 49.999 37.865<br />
57.461 105.015 72.875 17.316 8.023 4.756 13.375 279.041 266.340<br />
27.725 54.681 35.316 2.235 3.864 2.504 6.740 139.715 125.359<br />
63 29 10 - 5 - - 107 837<br />
62 29 10 - 4 - - 105 714<br />
766 1.814 1.244 329 156 62 219 4.580 5.378<br />
265 639 464 120 57 24 62 1.631 1.371<br />
1.550 1.506 1.719 334 171 78 168 5.526 7.875<br />
197 254 194 24 18 2 12 709 842<br />
2.379 3.345 2.973 663 332 140 387 10.223 13.330<br />
524 922 673 144 79 26 74 2.442 2.927<br />
117
LEMBA<br />
LIMETE<br />
MATETE<br />
N’DJILI<br />
N’SELE<br />
SOUS-<br />
DIVISION<br />
DIVISION<br />
URBAINE<br />
Tableau n° 40 : TABLEAU RECAPITULATIF SUR LES EFFECTIFS DES ELEVES ET<br />
ENSEIGNANTS PAR SOUS-DIVISION DE LA DIVIISION<br />
PROVINCIALE KIN-EST 2003.2004.<br />
TYPE<br />
D’ENSEIGN.<br />
ECOLES<br />
CLASSES<br />
EFFECTIF ELEVE<br />
EFFECTIF<br />
PERSONNEL<br />
ENSEIGNANT<br />
GF F HF F<br />
MATERNEL 76 214 5.254 266 208 208<br />
PRIMAIRE 162 1.433 53.140 25.626 1.433 443<br />
SECONDAIRE 100 1.252 30.848 16.570 1.634 208<br />
TOTAL 344 2.899 89.243 42.462 3.275 859<br />
MATERNEL 60 158 3.689 1.839 174 170<br />
PRIMAIRE 212 1.950 87.335 42.783 1.931 645<br />
SECONDAIRE 167 1.840 55.121 34.420 2.496 321<br />
TOTAL 445 3.948 146.145 78.042 4.601 1.136<br />
MATERNEL 40 144 3.415 1.737 148 147<br />
PRIMAIRE 153 1.349 45.872 23.582 1.184 453<br />
SECONDAIRE 25 951 25.110 11.701 1.114 150<br />
TOTAL 272 2.444 74.397 37.020 2.451 750<br />
MATERNEL 62 94 2.451 1.281 98 98<br />
PRIMAIRE 326 2.812 108.792 54.644 2.799 1.042<br />
SECONDAIRE 225 2.227 57.400 28.757 3.084 321<br />
TOTAL 613 5.133 168.643 84.682 5.981 1.461<br />
MATERNEL 13 23 734 331 25 25<br />
PRIMAIRE 123 873 27.611 13.178 255 213<br />
SECONDAIRE 56 391 8.639 3.457 682 45<br />
TOTAL 192 1.287 36.984 16.966 1.562 253<br />
MATERNEL 251 633 15.543 7.854 653 648<br />
PRIMAIRE 988 9.325 322.655 160.588 8.262 2.796<br />
SECONDAIRE 633 6.636 177.119 87.530 8.988 1.074<br />
TOTAL 1.872 16.593 514.717 255.972 17.903 4.518<br />
III. Division EPSP/Kin Centre<br />
Tableau n°41: REPARTITION DES ECOLES PAR SOUS-DIVISION, COMMUNE ET<br />
REGIME DE GESTION (KIN-CENTRE)<br />
POSTE<br />
REGIME DE GESTION<br />
N° GESTIONNAIRE<br />
ET COMMUNE<br />
ENC ECC ECP ECK ECI FRAT ECS T.PVC T.PR TG<br />
S/D KALAMU 1 - - - 1 - - 2 51 53<br />
C/KALAMU - - - - - - - - 25 25<br />
MATERNEL<br />
C/NGIRI-NGIRI<br />
S/D KASA-VUBU<br />
C/KASA-VUBU<br />
- - - - - - - - 22 22<br />
- - - - - - - - 23 23<br />
C/LINGWALA<br />
S/D KINSHASA - - - - -- - - - 21 21<br />
118
PRIMAIRE<br />
SECONDAIRE<br />
4.2.6. Habitat<br />
C/KINSHASA<br />
C/BARUMBU<br />
S/D LEMBA<br />
C/LEMBA<br />
C/NGABA<br />
TOTAL<br />
MATERNEL<br />
S/D KALAMU<br />
C/KALAMU<br />
C/NGIRI-NGIRI<br />
S/D KASA-VUBU<br />
C/KASA-VUBU<br />
C/LINGWALA<br />
S/D KINSHASA<br />
C/KINSHASA<br />
C/BARUMBU<br />
S/D LEMBA<br />
C/LEMBA<br />
C/NGABA<br />
TOTAL<br />
PRIMAIRE<br />
S/D KALAMU<br />
C/KALAMU<br />
C/NGIRI-NGIRI<br />
S/D KASA-VUBU<br />
C/KASA-VUBU<br />
C/LINGWALA<br />
S/D KINSHASA<br />
C/KINSHASA<br />
C/BARUMBU<br />
S/D LEMBA<br />
C/LEMBA<br />
C/NGABA<br />
TOTAL<br />
SECONDAIRE<br />
- - - - -- - - - 26 26<br />
3 2 - - - - - 5 53 58<br />
- - 1 - - - - 1 16 17<br />
4 2 1 - - - - 8 234 242<br />
13 8 3 2 1 - 4 31 60 91<br />
10 7 - 2 - - - 19 29 48<br />
8 6 1 1 - - 2 18 20 38<br />
7 1 2 1 - 1 - 12 23 35<br />
3 7 3 - - - 2 17 22 39<br />
3 8 2 - - - 2 15 27 42<br />
9 15 10 1 - - - 35 69 104<br />
1 3 7 - 1 - - 12 34 46<br />
34 35 30 7 2 1 10 159 284 443<br />
5 2 2 1 1 - 2 13 38 51<br />
5 3 - 1 - - - 9 22 31<br />
6 5 4 3 - - - 18 13 31<br />
1 1 3 - - - - 5 14 19<br />
2 2 3 - - - 2 9 18 27<br />
2 4 3 - - - 2 11 10 21<br />
9 6 9 1 - - - 24 39 63<br />
- 1 7 - - - - 8 31 40<br />
29 24 31 6 1 - 6 97 186 283<br />
119
L’explorateur Henri Morton Stanley crée le 3 décembre 1881 la station de Léopoldville sur la<br />
baie de Ngaliema au bord du fleuve Congo. La construction des installations portuaires dans<br />
le Pool du fleuve, l’implantation des industries fluviales de Kintambo et l’arrivée du rail<br />
<strong>Kinshasa</strong> - Matadi transforment la physionomie de la bourgade entre 1890 et 1911. Elle<br />
prend l’allure d’un centre urbain et vers 1910, elle couvre 5 000 ha. Trois cités africaines<br />
d’auto-construction se développent, à savoir : Kintambo (la plus ancienne à l’Ouest),<br />
<strong>Kinshasa</strong> et Barumbu (au Centre de la ville). Le centre urbain commence à devenir<br />
important.<br />
En 1914, <strong>Kinshasa</strong> est élevé au rang de chef-lieu d'un des 6 territoires qui forment le district<br />
du Moyen Congo. L’ascension de la ville ne s’arrête pas là. Sa situation géographique de<br />
porte d’entrée et de sortie du pays ainsi que son rôle économique font qu’en 1923, <strong>Kinshasa</strong><br />
devienne la capitale du Congo Belge aux dépens de Boma, jugée trop excentrée et<br />
difficilement urbanisable.<br />
L’administration coloniale crée la commune de la Gombe pour accueillir le siège des<br />
institutions de la nouvelle capitale. Le tracé de la ville présente déjà un plan urbain<br />
ségrégatif. La ville apparaît nettement scindée en deux secteurs dès 1931. D’un côté, les<br />
quartiers africains dont les plus anciens sont les cités de Kintambo située à l'Ouest,<br />
<strong>Kinshasa</strong> et Barumbu localisées au centre. De l’autre côté, le quartier européen, au Nord de<br />
la ville, au-delà de la voie ferrée et du boulevard du 30 juin. Entre les deux quartiers, il y a<br />
la zone tampon qui se trouve être l'hôpital général de <strong>Kinshasa</strong>, le jardin botanique, le<br />
jardin zoologique, le chemin de fer, etc.<br />
A l'Est, les installations industrielles s’installent au bord du fleuve, au-delà des avenues du<br />
Flambeau, du rail et des Poids Lourds. La ville européenne se structure, elle aussi, autour<br />
d’un axe principal : le boulevard du 30 juin. Après la seconde guerre mondiale, la ville<br />
explose sur le plan démographique. L’administration coloniale, par le biais de l’Office des<br />
Cités Africaines (OCA, décret du 5/3/52) crée les cités planifiées (Kalamu, Yolo-Nord, Yolo-<br />
Sud, Matongé, Bandalungwa, Matete, Lemba, Kintambo/camp Babylone).A l'Est dans la<br />
plaine, au-delà de la rivière Ndjili, l’OCA crée la commune de Ndjili comme ville satellite et il<br />
l’organise en 7 quartiers.<br />
L’OCA est le maître d’œuvre de ces cités planifiées conformément au plan d’aménagement<br />
de 1950. Il a pour objectifs de construire, à meilleur marché, des logements sociaux et des<br />
équipements collectifs pour la population africaine. De 1952 à 1960, l’OCA construit 32 224<br />
maisons (19 689 à <strong>Kinshasa</strong>, 5 832 à Kisangani, 4 082 à Bukavu et 2 621 à Lubumbashi), 2<br />
000 salles de classe, 170 bâtiments communautaires, 393 Km de voirie, 241km des pistes<br />
cyclables et piétonnières, 626 Km de drains en profondeur et 15 Km d’égouts. La même<br />
époque correspond au début de la conquête des collines par les somptueuses villas de Joli<br />
Parc, de Djelo Mbinza. Les nouvelles cités (KASA-VUBU, Ngiri-Ngiri), quant à elles, sont<br />
financées par les Fonds du Roi et les Fonds d’avance vers 1955.<br />
120
Tableau n°42 : Progression annuelle de l'habitat avant 1960<br />
ANNEE POPULATION SUPERFICIE DENSITE<br />
1884 5 000 115 ha 43,5 h/ha<br />
1930 39 950 1 500 ha 26,6 h/ha<br />
1950 201 905 2 331 ha 86,6 h/ha<br />
1957 378 628 5 512 ha 68,7 h/ha<br />
Sources : BEAU (1975) et Mbumba (1982)<br />
L’accesion à l’indépendance en 1960 marque la fin d'une politique d’aménagement du<br />
territoire. L'autorité administrative « congolaise» s’effondre et assiste impuissant à la<br />
naissance d’une urbanisation spontanée. La ville s'étend en tâches d’huile dans toutes les<br />
directions. Les établissements spontanés donnent naissance aux zones d'extension. Ce sont<br />
alors des communes entières qui naissent comme Selembao, Makala, Bumbu, Ngaba,<br />
Kisenso, Ndjili (en partie), Kimbanseke, Masina. Elles naissent dans de vastes concessions<br />
que l’administration coloniale avait attribuées jadis à des églises ou à des particuliers<br />
comme Wery, Imaf, Profrigo, les frères des écoles chrétiennes, Alhadeff, Foncobel, Herman,<br />
Groupe Rodeby, Dufour, De Bonhomme, Marques, de Malingrau, etc.<br />
L’Office National de Logement (ONL) qui remplace l’OCA en 1965 ne produit que 817<br />
logements, 5 Km de voirie, 11 Km des drains superficiels, 1,4 Km de drain en profondeur et<br />
8,9 Km d’égouts pendant sa courte existence, avant d’être mis en liquidation.<br />
En 1967, l’administration élabore le plan régional et définit une structure urbaine et ses<br />
grandes lignes de fonctionnement. Mais, ce plan est vite débordé par la rapide croissance<br />
urbaine : 12 000 ha de superficie urbanisable retenue par le plan régional et 19 000 ha de<br />
superficie urbanisée au 31 décembre 1975 (BEAU, 1996).<br />
Le gouvernement crée la Caisse Nationale d’Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI) en<br />
1971 et construit 800 logements (la Cité Salongo) à <strong>Kinshasa</strong>, 30 à Kisangani, et 15 à Likasi.<br />
La CNECI fait faillite cinq années plus tard et le programme de « un Congolais, un toit »<br />
tombe à l’eau. Le gouvernement, par manque de moyens, change de politique de gestion<br />
urbaine et adopte la promotion foncière en lieu et place de la production de l’habitat. Voilà<br />
pourquoi en 1975, le gouvernement, par le truchement du Bureau d’Etudes d’Aménagement<br />
et d’Urbanisme (BEAU), établit un nouveau plan de la ville qui aboutit au Schéma Directeur<br />
d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) dont les grandes lignes orientent l’urbanisation vers<br />
l’Est (Ville Est).<br />
En matière de production de l’habitat social, les promoteurs immobiliers privés hésitent<br />
d’intervenir là où l’Etat a échoué. La Logec (Logement Economique) produit timidement à<br />
121
<strong>Kinshasa</strong> au début des années 80 la Cité Verte (442 logements) et la Cité Mama Mobutu<br />
(674 logements). Il en est de même des ASBL qui hésitent à s’y impliquer. Seule l’ONG<br />
« Habitat pour l’Humanité », appuyée par les églises protestantes américaines, construit de<br />
1974 à 1994 près des 142 logements à <strong>Kinshasa</strong>. Comme on le voit, l’intervention des privés<br />
dans le secteur est négligeable. C’est ainsi que la ville continue spontanément à étendre ses<br />
tentacules dans toutes les directions.<br />
Sous l’impulsion de la Banque mondiale, le Projet de Développement Urbain (PDU) voit le<br />
jour en 1985. Il a des objectifs précis : développer, maintenir les infrastructures de la voirie<br />
et des réseaux divers, réhabiliter les services pour l’assainissement des marchés,<br />
l’évacuation des ordures ménagères, la circulation des biens et des personnes, la<br />
modernisation des procédures foncières, l’aménagement des terrains, la construction des<br />
voies de désenclavement, la réhabilitation et l’aménagement de la voirie, le drainage des<br />
anciennes cités et l’étude du plan de circulation au centre-ville. Retenons que depuis 1960,<br />
aucun plan n’est concrétisé sur le terrain. Tous sont restés lettre morte.<br />
Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat après 1960<br />
Année Population<br />
Superficie<br />
urbaine<br />
Densité<br />
1960 476 819 4 100 ha 116,0 h/ha<br />
1967 864 284 9 400 ha 91,9 h/ha<br />
1968 939 317 12 863 ha 73,0 h/ha<br />
1975 1 679 091 17 922 ha 93,6 h/ha<br />
1981 2 567 166 20 160 ha 127,3 h/ha<br />
1998 4 131 845 59 000 ha 70,3 h/ha<br />
Sources : Boute, J., (1980), Boute, J et de Saint Moulin, L., (1978), PNUD/Habitat, 2000<br />
N.B. : Hormis les populations des camps militaires et policiers.<br />
La physionomie de l’habitat<br />
A partir de 1967, une stratification de l’habitat ou mieux des quartiers de <strong>Kinshasa</strong> voit le<br />
jour. Elle contient 5 classes ou strates selon le type d’habitat, le niveau socio-économique,<br />
les infrastructures, les équipements existants et la chronologie de leur création.<br />
a) Les quartiers résidentiels<br />
Ces quartiers se trouvent dans les communes de Lemba (Righini), de la Gombe, de Limete<br />
(résidentiel et industriel), de Ngaliema (Mbinza Ma Campagne et Mbinza IPN) 1 .<br />
Ce sont des quartiers résidentiels de haut standing avec des routes bitumées et des<br />
parcelles spacieuses souvent supérieures à 1000m². Les eaux usées et les eaux de<br />
1 IPN : Le quartier a pris le nom de l’Institut Pédagogique National parce qu’il est né à proximité<br />
122
uissellement sont évacuées grâce à un système de canalisation généralement fonctionnel.<br />
Les résidents appartiennent en majorité à « la bourgeoisie nationale ». Les activités<br />
informelles sont faibles dans les rues.<br />
L’accessibilité automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les infrastructures sont<br />
présentes en bon état, mais sous-utilisées. Il n’y a pas de forte demande de transport en<br />
commun car les déplacements se font en véhicules individuels. Les densités sont faibles :<br />
moins de 20 habitants à l’hectare. A présent, les quartiers de Ngaliema, Limete et Lemba<br />
(Righini), principalement ce dernier, commencent à perdre leurs valeurs immobilières à<br />
cause de l’insécurité à certains endroits causés par les habitants des quartiers populaires<br />
environnants et de la présence des ravins destructeurs. Le quartier Righini est occupé en<br />
partie par les professeurs de l’Université de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Seule la Commune de la Gombe qui est sécurisée, souffre à présent de la spéculation<br />
immobilière. Hormis les quartiers résidentiels de Gombe et Limete, tous les autres sont<br />
situés sur des collines. A Ma Campagne (Ngaliema) et à la Gombe, les spacieuses villas<br />
rangées en chapelet le long des grandes avenues ornées d’arbres côtoient le golf, le cercle<br />
hippique, le tennis, les piscines, les hôtels-bars-restaurants, etc.<br />
b) Les anciennes cités<br />
Ce sont des quartiers qui se trouvent dans les communes de <strong>Kinshasa</strong>, Lingwala, Barumbu,<br />
Kintambo. Les habitations sont vétustes et taudifiées. Ce sont de très vieux quartiers. Les<br />
rues sont parfois bitumées, les canalisations d’eau sont complètement bouchées là où elles<br />
existent. La population est de niveau moyen. La densité de la population est très forte. Les<br />
emplois informels sont très présents. La marche à pied, comme mode de transport, est très<br />
importante. Les infrastructures sont insuffisantes et dégradées. Les densités sont fortes :<br />
400 hab./ha. Les chaussées piétonnières ne sont pas aménagées. Les communes de<br />
<strong>Kinshasa</strong>, Lingwala et Barumbu souffrent de sérieux problèmes d’assainissement.<br />
L’administration de la santé publique y recense souvent des cas de choléra. Les parcelles<br />
sont spacieuses mais suroccupées. Une parcelle peut contenir dix ménages dans certains<br />
cas. Kintambo comprend deux types d’habitat : vieux et d’auto-construction d’un côté,<br />
récent et planifié (camp Babylone) de l’autre, construit par l’OCA en 1954.<br />
c) Les cités planifiées<br />
Ils se trouvent dans les communes de Lemba, Matete, Ndjili (quartiers 1 à 7), Kalamu,<br />
Bandalungwa. Ce sont des quartiers cadastrés, planifiés, dotés des commodités urbaines.<br />
Les canalisations sont vieilles et sous-dimensionnées. La population a un niveau de vie<br />
moyen. La densité de la population est très forte : 350 hab. /ha. Les emplois informels sont<br />
très importants. La circulation piétonne est très importante. Les maisons construites par<br />
l’OCA, il y a 50 ans, sont vétustes et surpeuplées. Elles étaient conçues pour un couple avec<br />
123
deux enfants. Aujourd’hui, elles en logent 7 en moyenne dans des parcelles qui ne<br />
dépassent pas 300 m². Les infrastructures sont saturées et dégradées. Le système de<br />
canalisation des eaux ménagères est inexistant. Là où il en existe, il est défectueux et hors<br />
d’usage. Ce sont des quartiers très animés tant le jour que la nuit. C’est ici que se trouve le<br />
quartier Matongé (dans la commune de Kalamu), la célèbre cité d’ambiance.<br />
d) Les quartiers excentriques et d’extension<br />
Ils se trouvent dans les communes de Masina, Kisenso, Selembao, Makala, Ndjili extension,<br />
Bumbu, Kimbanseke, Ngaba. Ce sont les quartiers d’auto-construction. Ils sont souvent<br />
isolés, non cadastrés, en majorité habités par des gens à faibles revenus. Certains de leurs<br />
quartiers sont nés sur des sites non aedificandi : inondables et érodables. L’accessibilité est<br />
aléatoire et à certains endroits impraticables. L’occupation du sol est faible mais en<br />
densification. La marche à pied est importante. Les infrastructures publiques sont quasi-<br />
inexistantes à certains endroits. Les transports en commun sont aléatoires. L’accessibilité<br />
piétonne est difficile et non aménagée. Certains auteurs les qualifient de banlieues<br />
abandonnées. Selembao, Bumbu et Kisenso se sont développés sur des collines érodables<br />
tout comme une partie de Makala. Les communes de Kimbanseke, Masina, Ngaba se<br />
trouvent en grande partie dans la plaine. Leurs rivières les inondent à certains endroits.<br />
e) Les quartiers semi-ruraux<br />
Ce sont les communes de Maluku, Nsele, Mont-Ngafula. Elles sont faiblement occupées. Les<br />
emplois informels sont faibles et dépendent de l’ancienneté du quartier. Les deux<br />
communes (Nsele et Maluku) situées dans la partie Est occupent plus de 50 % de la<br />
superficie de la ville. Il s’agit d’un secteur autrefois essentiellement agricole. Le Schéma<br />
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de 1975 les a incorporés dans l’agglomération<br />
urbaine. Elles sont quasiment vides et se situent à plus de 60 Km du centre-ville. Leurs<br />
quartiers sont multifonctionnels. Ils remplissent à la fois les fonctions de banlieue agricole<br />
avec la présence des vastes espaces agricoles intensifs et extensifs (DAIPN 1 ), de banlieue<br />
industrielle (la sidérurgie de Maluku), de banlieue de récréation (la cité des pécheurs de<br />
Kinkole), de banlieue maraîchère (Mont-Ngafula), de banlieue dortoir (Mpasa), etc.<br />
1 Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la Nsele<br />
124
Tableau n° 44 : Occupation du sol dans le district urbain<br />
Affectation<br />
Habitat planifié<br />
Habitat non planifié<br />
Zones industrielles et<br />
commerciales<br />
Equipement<br />
Infrastructures de transport<br />
Espaces agricoles<br />
Autres<br />
Surface en<br />
Km²<br />
70<br />
150<br />
18<br />
26<br />
35,1<br />
191,5<br />
100<br />
Aires<br />
aggloméré<br />
es<br />
11,9%<br />
25,4%<br />
3,1%<br />
4,4%<br />
5,9%<br />
32,4%<br />
16,9%<br />
% sur surface totale<br />
Aires urbanorurales<br />
Aires<br />
métropolitaines<br />
Total zone agglomérée 590,6 100% 5,9%<br />
Espaces agricoles<br />
Espaces d’élevage<br />
Réserves terres cultivables<br />
Autres (zone non<br />
aedificandi + surfaces<br />
d’eau)<br />
850<br />
360<br />
7 112,8<br />
1 051,7<br />
9,1<br />
3,8<br />
25,9<br />
11,2<br />
Total zone urbano-rurale 9 374,6 100 % 94,1%<br />
Total aire métropolitaine 9 965,6 100%<br />
Source : Service National des Statistiques Agricoles (1991), Centre National de Développement Rural<br />
Intégré CNDRI (1993).<br />
Ce tableau montre que la superficie agglomérée de <strong>Kinshasa</strong> n’occupe pas plus de 6% de la<br />
superficie totale du district urbain, soit 590 Km². Cette superficie agglomérée abrite l’habitat<br />
planifié et non planifié, les zones industrielles et commerciales, les équipements publics et<br />
de transports. A cela, il faut ajouter les espaces agricoles et autres usages du sol. Au fait,<br />
les 94 % des limites administratives de <strong>Kinshasa</strong> soit 9 375 Km² sont occupées par des<br />
zones urbano-rurales : les domaines agro-pastoraux, les terrains non aedificandi et les<br />
eaux.<br />
Il est dès lors facile de situer l’origine de la grande promiscuité observée dans la capitale.<br />
En recourant des indicateurs tels que le nombre de pièces et de chambre à coucher par le<br />
logement ou encore la taille des méanges, on est bien en mesure de saisir la gravité de la<br />
situation..<br />
125
Tableau n°45 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />
pièces à usage d’habitation par milieu de résidence et par niveau<br />
de pauvreté.<br />
Caractéristiques Nombre de pièces dans le logement Nombre<br />
1 2 3 4 5 ou Total moyen<br />
plus<br />
de<br />
pièces<br />
Milieu de<br />
résidence<br />
Urbain<br />
8,2 29,2 23,3 19,4 19,9 100 3,4<br />
Rural<br />
10,4 23,6 27,5 26,9 11,6 100 3,2<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
Niveau de<br />
pauvreté (à<br />
<strong>Kinshasa</strong>)<br />
13,2 33,2 22,1 11,0 20,6 100 3,2<br />
Plus pauvres 12,6 22,5 30,4 31,5 3,0 100 3,0<br />
Pauvres<br />
14,1 30,2 24,2 22,0 9,5 100 2,9<br />
Moyens<br />
8,5 24,5 31,2 25,1 10,7 100 3,1<br />
Riches<br />
5,4 22,3 23,7 26,7 21,9 100 3,6<br />
Plus riches<br />
7,2 27,1 21,0 16,8 27,9 100 3,7<br />
Ensemble du pays 9,7 25,3 26,3 24,6 14,1 100 3,3<br />
Source : RNDH, 2000-2001<br />
La grande majorité des ménages kinois ne disposent pas de plus de trois chambres dans<br />
leur logement. Disposer de deux chambres par ménage semble être la situation modale à<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Le nombre moyen du nombre de pièces augmente avec le niveau de vie. Les plus<br />
riches disposent en moyenne de 3.7 pièces de logement contre 3.0 chez les plus pauvres.<br />
Tableau n°46 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />
pièces (chambres à coucher) par milieu de résidence et par niveau<br />
de pauvreté.<br />
Caractéristiques Nombre de pièces dans le logement Nombre<br />
1 2 3 4 5 ou plus<br />
Milieu de résidence<br />
Urbain<br />
Rural<br />
moyen de<br />
chambre<br />
43,2 29,4 17,6 6,6 3,1 2,0<br />
40,6 33,0 19,7 3,8 2,8 2,0<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
Niveau de pauvreté<br />
47,8 26,3 15,3 6,8 3,8 1,9<br />
Plus pauvres<br />
39,0 34,5 24,3 0,6 1,6 1,9<br />
Pauvres<br />
51,3 28,3 15,3 2,8 2,4 1,8<br />
Moyens<br />
44,2 35,2 15,9 3,1 1,7 1,8<br />
Riches<br />
33,4 32,3 22,1 7,9 4,3 2,2<br />
Plus riches<br />
38,5 29,1 17,7 9,8 4,9 2,1<br />
Ensemble du pays 41,4 31,9 19,1 4,7 2,9 2,0<br />
Source : RNDH, 2000-2001<br />
C’est ici qu’apparâit la précarité de la vie à <strong>Kinshasa</strong>. En effet, 47.8% des ménages kinois<br />
n’ont pas plus d’une pièce destinée au logement. Et 75% des ménages ont tout au plus<br />
126
deux pièces comme chambres à coucher. Et même par rapport au niveau de vie, les choses<br />
ne se présentent pas en rose.<br />
Le tableu qui suit renseigne sur le degré de promiscuité en ce sens qu’on y lit les indications<br />
sur le nombre moyen de personnes par chambre à coucher.<br />
Tableau n° 47 : Répartition des ménages kinois selon le nombre moyen de<br />
personnes par pièce ou chambre à coucher.<br />
Caractéristiques Nombre de personnes par chambre à<br />
coucher<br />
1 2 3 4 et + Total<br />
Milieu de résidence<br />
Urbain<br />
Rural<br />
Taille<br />
moyenne<br />
des<br />
ménages<br />
12,7 21,6 20,0 45,7 100 6,6<br />
14,8 23,6 20,4 41,2 100 6,3<br />
<strong>Kinshasa</strong><br />
Niveau de pauvreté<br />
12,2 19,8 19,2 48,8 100 6,7<br />
Plus pauvres<br />
17,1 24,8 20,1 38,0 100 5,9<br />
Pauvres<br />
11,0 21,4 20,1 47,5 100 6,2<br />
Moyens<br />
12,6 21,1 19,2 47,1 100 6,4<br />
Riches<br />
16,4 25,4 21,6 36,5 100 6,5<br />
Plus riches<br />
13,7 22,2 20,4 43,7 100 7,0<br />
Ensemble du pays<br />
Source : RNDH, 2000-2001<br />
14,2 23,0, 20,3 42,5 100 6,4<br />
En résumé, l’habitat kinois souffre de grands maux ci-après :<br />
dégradation des quartiers entiers ;<br />
déficit en logement ;<br />
construction anarchique ;<br />
promiscuité et logement indécent ;<br />
inadaptation des textes légaux et réglementaires ;<br />
auto-construction et construction anarchique ;<br />
propension élevée à l’acquisition d’une propriété immobilière ;<br />
conflits fonciers dans les nouveaux lotissements et ignorance et/ou négligence de<br />
la loi ;<br />
disparition des initiatives publiques (ONG, CNECI…), mixtes (LOGEC…), privées<br />
(COPELA, HABITAT pour humanité, MARANA LINE …) et relance timide de<br />
nouvelles initiatives.<br />
L’Habitat dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> pose énormément problème par le manque d’une<br />
politique en la matière d’une part, et des constructions anarchiques et promiscuité<br />
d’autre part. cette situation est consécutive à la non application des lois et textes<br />
réglementaires en la matière.<br />
Il y a donc nécessité pour le Gouvernement de s’y pencher pour un début de solution à<br />
ce problème.<br />
127
4.2.7. Environnement<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est comparable aujourd’hui à un dépotoir d’immondices. Les<br />
infrastructures urbaines ne sont plus en mesure de supporter le poids démographique. Elles<br />
sont toutes devenues très vétustes.<br />
Et à ce propos, la ville présente un tableau qui soit le plus sombre possible et dont les<br />
caractéristiques principales sont :<br />
- la voirie urbaine est fortement dégradée , des travaux d’entretien et<br />
d’aménagement des routes sont souvent inachevés ;<br />
- les caniveaux ne sont pas curés, ce qui entraîne les inondations et provoque parfois<br />
la mort d’hommes.<br />
- Les routes intra et intercommunales sont pour la plupart impraticables ;<br />
- L’environnement kinois est fortement pollué (pollution sonore, pollution par la<br />
fumée produite par les véhicules, pollution de l’air par l’odeur des immondices,<br />
etc…) ;<br />
- La politique de sensibilisation n’existe pas : les campagnes mésologiques ne sont<br />
pas organisées ;<br />
- Le service fonctionnel d’hygiène publique n’existe plus ou est inopérationnel ;<br />
- Insalubrité généralisée à travers toute la Ville en dépit de la présence du<br />
Programme National d’Assainissement (PNA);<br />
La production annuelle de déchets solides est estimée à 1.675.044 m 3 ; .<br />
Environ 65 % de cette production est réutilisée ou stockée dans des conditions quelque peu<br />
acceptable (remblai des zones et sites érosifs, enfouissement dans les parcelles, cultures<br />
maraîchères… ). Le reste (soit 586.265 m 3 /an) est éliminé dans les conditions non<br />
acceptables ( rejet incontrôlé dans les caniveaux, sites inoccupés…).<br />
En plus, la Ville ne dispose pas de latrines publiques. Il n’est donc pas étonnant que des<br />
personnes, adultes soient-elles, se déchargent en pleine ville au vu et au su de tout le<br />
monde. Ce comportement fait partie des valeurs négatives auxquelles on a précédemment<br />
fait allusion.<br />
Le Programme ci-haut cité dont l’objet social est l’assainissement de la ville ne dispose que<br />
d’une vieille pelle, de deux camions porte-containers, de deux camions bennes, de 160 bacs<br />
abandonnés ça et là à travers la ville. Avec ce faible équipement, il doit faire face à la gestion<br />
des déchets que déversent dans la nature plus ou moins un million de ménages que compte<br />
la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Il est dès lors facile de comprendre que le meso-environnement du Kinois soit l’un des plus<br />
insalubres. Outre les déchets et autres immondices qui sont devenus ses compagnons<br />
quotidiens, il faut compter également la présence de nombreux garages pirates le long des<br />
grandes artères, les épaves d’autos et des kiosques qui jonchent les avenues. De même, il<br />
existe des marchés de nuit partout dans la ville qui déversent des tonnes des déchets<br />
quotidiennement. Ceci est valable aussi pour les petits vendeurs ambulants. La beauté de la<br />
ville s’en trouve fortement affectée.<br />
Le phénomène « sachet » n’est pas à omettre parmi les problèmes majeurs dans ce domaine<br />
de la salubrité publique en raison de sa nuisance sur la fertilité du sol et même sur la beauté<br />
128
de la ville. L’environnement kinois est réellement porteur de toutes sortes de maladies (fièvre<br />
typhoïde, malaria, maladie du sommeil, bilharziose, etc..).<br />
La gestion rationnelle d’un cadre de vie procède du mental de l ‘homme. En effet, la gestion<br />
de l’environnement répond à un état mental. L’homme projette son mental dans son<br />
environnement. On retrouve l’expression en ce dernier des valeurs notamment culturelles<br />
que l’on véhicule soit même ou qui sous-tendent sa perception de la vie. Le Kinois, comme le<br />
congolais, attribue parfois à la sorcellerie, les effets de son ignorance. Il se console en<br />
prétendant que le nègre ne meure jamais de microbes, pendant que le VIH et la fièvre<br />
typhoïde et beaucoup d’autres maladies d’origine microbienne, sont en train de décimer des<br />
milliers des personnes au sein de la population.<br />
Très régulièrement et pour presque chaque administration urbaine, les opérations de<br />
salubrité communément appelées « Kin propre » sont lancées. Pour diverses raisons dont les<br />
plus importantes seraient, peut-être, le manque de moyens, ces opérations s’arrêtent à michemin<br />
et laissent souvent derrière elles non pas seulement des chantiers inachevés mais<br />
aussi des personnes sans logis ni toit. En 1992, l’UNICEF a tenté la même opération d’une<br />
valeur de 400 000 $US pour protéger les enfants contre l’insalubrité et leurs conséquences.<br />
Une fois encore, les résultats furent mitigés.<br />
En gros, il faut retenir que l’environnement kinois présente l’image ci-après :<br />
1. Entassement des immondices sur les artères principales et les lieux publics ;<br />
2. Déversement des déchets industriels dans des cours d’eau ;<br />
3. Vidange à ciel ouvert des, en plein jour et parfois pendant la pluie, des fosses<br />
sceptiques ;<br />
4. Présence des enfants de la rue sur les lieux publics ;<br />
5. Bouchage des égouts ;<br />
6. Tapages nocturnes et diurnes<br />
7. Présence trop nocive de moustiques, mouches, souris et cancrelat;<br />
8. Les érosions et glissement de terrains ;<br />
9. Divagation des animaux domestiques (chiens et chats…) ;<br />
10. Stagnation des eaux nauséabondes ;<br />
11. Insuffisance de latrines publiques dans la ville.<br />
12. Rues impraticables ;<br />
13. Construction en zones inondables.<br />
14. etc<br />
A <strong>Kinshasa</strong>, la structure argilo-sableuse du sol, les fortes pentes (12 à 20 %), la<br />
détérioration du système d’égout, l’urbanisation anarchique, le déboisement, la<br />
pluviométrie, etc. sont les facteurs à la base des ravinements des quartiers. Des grands<br />
ravins 1 , par des glissements de terrain, des éboulements, des affouillements causent<br />
beaucoup de dégâts à l’habitat, l’environnement et aux infrastructures socio-économiques<br />
au sud et à l’ouest de la ville.<br />
Certaines études (Nzuzi. , 1999) avaient inventorié 723 logements détruits par ces érosions<br />
citées ci-dessus alors que 403 autres étaient menacés de destruction aux prochaines<br />
pluies ; plus de 7 230 personnes sinistrées étaient sans logement et près de 5 000 autres<br />
1 Masikita, Kitokimosi, Mataba I, Mataba II et III, Kisenso, Ndjili, Drève de Selembao, Kinsuka, Livulu, Ngafani, Unikin, Nguma, Maluku, Ngomba-Kinkusa, IPN,<br />
Ngaliema, Bolikango, Matadi Mayo, etc.<br />
129
étaient en instance de les perdre ; des centaines d’élèves n’avaient plus d’écoles pendant<br />
que des milliers étaient menacés car leurs établissements risquaient d’être emportés lors<br />
des prochaines averses, etc.<br />
Les pluies diluviennes de mai 2000 avaient tué 54 personnes sur les collines de l’ouest de la<br />
ville. Malgré les forts dégâts, en matériel et en vies humaines, les travaux de génie civil de<br />
lutte anti-érosive démarrent difficilement par manque de bailleurs. La Belgique a financé,<br />
pour une enveloppe de 1,5 millions $US, la construction du collecteur de plus d’1 Km sur le<br />
site érosif de Mataba afin de canaliser les eaux pluviales destructrices dudit site. Certaines<br />
Asbl comme la FOLECO font de la lutte anti-érosive biologique qui coûte moins cher et qui<br />
récolte du succès sur certains sites.<br />
Du haut des collines les érosions ravagent, alors que, dans la plaine, le relief est moins<br />
élevé et le site est, à certains endroits, marécageux et généralement inondé en saison<br />
pluvieuse. La boue et le sable des érosions en amont sont transportés par les eaux<br />
pluviales, se déposent en aval dans la plaine, bouchent les collecteurs et ensablent les lits<br />
des rivières. Ces masses de sable qui sont apportées par les érosions des versants et qui<br />
sont venus s’accumuler dans le fond de la plaine et des vallées modifient le tracé et la<br />
morphologie des rivières. Ces cours d’eau deviennent incapables de charrier le sable et les<br />
ordures que la population y jette et leur profondeur se réduit progressivement. Les faibles<br />
valeurs des pentes empêchent aussi un écoulement rapide.<br />
Par conséquent, les eaux divaguent et leurs lits deviennent irréguliers. Elles débordent et<br />
inondent les vastes quartiers riverains sur une profondeur variant entre 0,5 et 1,5 m. Ces<br />
inondations s’aggravent parfois avec les crues du fleuve Congo, occasionnant ainsi des<br />
contre-courants (refoulement) dans les rivières.<br />
Ce phénomène s’observe surtout sur les rivières Kalamu (Funa), Ndjili, Basoko, Lubudi,<br />
Lukunga, Mbinza, Ikusu qui sont de véritables collecteurs naturels de la ville. En 1997, le<br />
gouvernement avait financé le curage de la rivière Gombe (1,5 millions $US) pour assainir<br />
les quartiers environnants qui étaient souvent sous eaux, après les crues de ce cours d’eau.<br />
En 1999, le PNUD a financé le curage de la rivière Kalamu (400 000 $US) pour les mêmes<br />
objectifs. Malheureusement, quelques années après, toutes ces rivières se sont de nouveau<br />
ensablées et bouchées par les ordures ménagères, et par conséquent, les inondations des<br />
quartiers environnants ont repris depuis belle lurette.<br />
En conclusion, « <strong>Kinshasa</strong> s’urbanise de plus en plus et cette urbanisation rapide influe<br />
directement sur la qualité de la vie, et surtout sur celle des populations pauvres de la ville.<br />
Malgré les maigres budgets alloués par le gouvernement au développement de la ville, la<br />
capitale congolaise continue de croître. Devant la lenteur du gouvernement pour intervenir,<br />
130
les ONG locales et internationales s’emploient bon gré mal gré, à promouvoir l’amélioration<br />
de la qualité de la vie des populations pauvres ». 1<br />
4.3. Secteur Productif<br />
4.3.1. Contexte<br />
Il n’est pas facile de définir de manière exacte et précise l’activité principale de la ville de<br />
<strong>Kinshasa</strong> pour des raisons d’ordre démographique, économique et politique. D’aucuns<br />
s’imaginent que <strong>Kinshasa</strong> serait une ville essentiellement commerciale. D’autres pensent<br />
qu’il s’agirait d’une ville de services. Et lorsqu’on sait qu’il existe à <strong>Kinshasa</strong> un quartier dit<br />
« Limete Industriel » on est porté à croire que la Ville aurait une vocation industrielle.<br />
Par contre en s’intéressant à la banlieue de la ville, la tentation de croire que <strong>Kinshasa</strong> est<br />
une ville agricole demeure très forte. Faut-il couper la poire en deux en concluant que<br />
<strong>Kinshasa</strong> est tout cela à la fois?. Les lignes qui suivent tentent de répondre à la question et<br />
en reprenant en détail, les différents aspects du secteur productif de la ville-province de<br />
<strong>Kinshasa</strong>.<br />
4.3.2. Production végétale<br />
4.3.2.1. Culture vivrière<br />
Les activités agricoles jouent un rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins de base<br />
des Kinois. Quatre points constituent le grenier de la ville en ce qui concerne la production<br />
des cultures vivrières. Il s’agit de la vallée de Kimwenza, de N’djili et de la rivière Nswenge<br />
où se pratique la culture maraîchère et d’autre part du Plateau de Bateke où l’on produit des<br />
vivres tels que le manioc, la banane Plantain, le maïs, le riz, les fruits et les arachides.<br />
La faible étendue (2000km2) et l’état du sol (sol sablonneux) du plateau de Bateke<br />
affectent le rendement de ce secteur pour la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Cependant, on assiste depuis<br />
bientôt 15 ans au développement significatif du secteur agricole dans la ville sous<br />
l’encadrement des ONGs. Cela va du jardinage des parcelles à la mise en valeur des vallées.<br />
Parmi les réseaux ou ONGs les plus actifs dans le secteur agricole, il faut citer :<br />
1. Le Réseau d’Agriculture Urbain de <strong>Kinshasa</strong> (BAUKIN) ;<br />
2. Le JEEP (Jardin et Elevage des parcelles) dont une des particularités aura été la diffusion<br />
du légume Kikalakasa dont on a reconnu la grande valeur nutritive ;<br />
3. UCOMAKIN<br />
Probablement grâce à cette impulsion, on voit apparaître de nouvelles superficies agricoles<br />
dans les alentours de la ville. On ose croire que les réseaux ci-haut se sont davantage<br />
investis dans la vulgarisation des semences auprès des paysans. Ils seraient à la base de<br />
l’apparition de nouvleaux sites agricoles tels que Kimwenza, Lemba-Imbu, Tshuenge,<br />
Mango, Bandalungwa, Boulevard Lumumba, la cité de la N’sele, Ndjili et Binza/Brikin<br />
1 Ce texte est un extrait du livre de Lelo Nzuzi Francis et Tshimanga Mbuyi Claudine (2004) :<br />
La pauvreté urbaine à <strong>Kinshasa</strong>, La Haye, Editions Cordaid, 300p.)<br />
131
En dépit de cette expansion des superficies cultivables, <strong>Kinshasa</strong> offre une production<br />
agricole insuffisante et pallie à cette faiblesse par les importations des produits agricoles.<br />
Outre son hinterland immédiat, la ville dépend des produits vivriers qui viennent du Nord du<br />
pays et même des pays étrangers.<br />
La poussée démographique constitue une autre contrainte de taille dans la mesure où elle<br />
réduit assez sensiblement les superficies cultivables. Cette poussée démographique<br />
s’accompagne d’une forte demande en produits agricoles. Elle se fait également dans un<br />
contexte de pauvreté généralisée. Il en résulte que les produits agricoles ne sont pas<br />
forcément à la portée de toutes les bourses. Enfin, pour être très complet, il faut<br />
stigmatiser :<br />
1. l’absence de la quantification de la production agricole :<br />
2. le manque d’investissement conséquent dans ce secteur.<br />
3. la pauvreté des sols des superficies cultivables en raison des feux de brousse<br />
répétés et des jachères écourtés ;<br />
4. l’impraticabilité des voies de desserte agricole ;<br />
5. l’insuffisance des superficies arables ;<br />
6. le manque d’intrants agricoles ;<br />
7. l’insuffisance d’encadrement des producteurs ;<br />
8. l’absence du financement agricole aux producteurs soit par l’Etat Congolais<br />
(crédits) soit par les organismes tels que FAO.. ;<br />
9. la dégénérescence biologique des semences agricoles ;<br />
10. etc<br />
Quant à la culture industrielle, elle est quasiment inexistante dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Tous<br />
les éléments qui interviennent dans la production des boissons localement consommées<br />
sont importés. De même aussi, en dépit de la présence d’un Office National de Café à<br />
<strong>Kinshasa</strong>, la ville ne produit aucun type de café.<br />
4.3.3 Production animale<br />
L’agriculture s’accommoderait bien avec l’élevage. C’est dans la banlieue de la capitale que<br />
se pratique à grande échelle l’élevage. On y note la présence du petit bétail (avicole, porcin,<br />
caprin) et parfois du bovin. Cet élevage serait l’initiative de quelques bourgeois nationaux<br />
qui auraient bénéficié de quelques financements extérieurs. Ils entretiendraient de petites<br />
fermes sur le plateau de Bateke. Par rapport à la demande locale, la production animale<br />
issue de ces fermes reste largement très faible.<br />
Parmi les difficultés que rencontrent ces fermiers, il faut épingler :<br />
le coût très élevé du matériel d’élevage, des produits vétérinaires et<br />
géniteurs ;<br />
l’infrastructures d’abattage insuffisantes et vétustes ;<br />
l’absence des statistiques d’élevage depuis 1995 ;<br />
l’inondation incontrôlée des produits carnés importés (viandes foraines) ;<br />
le manque d’intrant d’élevage ;<br />
l’absence d’infrastructures vétérinaire et zoo-sanitaire dans les Communes ;<br />
Aucune tentative d’amélioration génétique animale ;<br />
La recrudescence des maladies du bétail ( trypanosomiase bovine, peste<br />
porcine africaine, pseudo peste aviaire,…) ;<br />
L’abandon des produits d’élevage<br />
132
La capitale dispose du Pool Malebo où se pratique la pêche. Quant aux activités piscicoles,<br />
elles se concentrent principalement à Kimwenza. Mais il faut avouer que dans l’ensemble, il<br />
s’agit des activités dont on ne sent pas facilement les retombées sur le vécu des gens. Elles<br />
sont généralement de petite portée et constituent également pour ceux qui les pratiquent<br />
des stratégies de survie. Ainsi il est par exemple difficile de disposer des statistiques quant<br />
au volume de la main d’œuvre employée dans ces secteurs ainsi que sur la production ellemême.<br />
Au niveau des instances provinciales, malgré la présence d’une division urbaine à<br />
l’agriculture, ces activités donnent l’impression d’évoluer en solo.<br />
Quelle est la figure image de la capitale en matière de pêche ?.<br />
Les lignes qui suivent sont une bonne illustration de cette situation :<br />
- <strong>Kinshasa</strong> vit d’une pêche artisanale sur laquelle il n’est pas facile de disposer des<br />
données statistiques ;<br />
- inexistence du calendrier de pêche, la pêche se fait selon la fluctuation saisonnière<br />
du niveau d’eau du fleuve congo ;<br />
- Quasi absence de l’encadrement des pêcheurs ;<br />
- Les pêcheurs sont pour la plupart mal équipés ;<br />
- Absence des infrastructures de conservation appropriées ;<br />
- Les poissons frais locaux son rares, coûteux et moins préférés par rapport aux<br />
poissons importés congelés et moins chers.<br />
4.3.4. Commercialisation<br />
Les pouvoirs publics ne disposent ni de politique ni de moyens appropriés pour assurer la<br />
commercialisation des produits divers que l’on rencontre dans la ville. Il semble que la<br />
commercialisation est exclusievement entre les mains des privés. Les difficultés procèdent<br />
notamment de la rareté des pièces d’échange, de l’évolution des prix de certains intrants.<br />
4.3.5. Situation dans les autres secteurs économiques<br />
4.3.5.1. Electricité<br />
Les ménages et quartiers kinois sont tenus à faire face aux innombrables problèmes que<br />
leur cause la Société Nationale d’Electricité. On ne pourrait peut-être pas être en mesure<br />
d’énumérer la longue liste de tous ces différents problèmes. Cependant les principaux<br />
restent :<br />
- L’offre d’électicté extrêmement insuffisante ;<br />
- Le risque élevé de pannes des appareils électroménagers de clients à cause de la<br />
mauvaise qualité du produit ;<br />
- Le coût élevé du courant électrrique, du moins en ce qui concerne le réseau<br />
domestique.<br />
4.3.5.2. Produits pétroliers<br />
Si jadis, on assistait à des longues files d’attente devant les stations d’essence, ces<br />
habitudes semblent disparaître de la vie du Kinois. En effet, en plus de l’essaimage à travers<br />
la ville de nombreuses stations de services de distribution du carburant, les hydrocarbures<br />
sont fournis en quantité suffisante. Cela fait la joie des automobilistes et aussi des usagers<br />
du transport en commun.<br />
133
4.3.5.3. Indutrie formelle et informelle<br />
Le secteur de l’industrie est l’un des secteurs à <strong>Kinshasa</strong> comme partout ailleurs à travers le<br />
pays, à avoir ressenti le coup de la transition politique en RDC. La reprise du secteur de<br />
l’indutrie formelle reste très timide. En revanche, une petite industrie informelle est en<br />
émergence. Néanmoins on n’en ressent pas les effets notamment sur le plan de la création<br />
des emplois. Elle reste largement tributaire du contexte macroeconomique du moment.<br />
A coté des retombées politiques pour justifier les problèmes que rencontre le secteur de<br />
l’indutrie à <strong>Kinshasa</strong>, il faut ajouter d’autres facteurs tels que :<br />
Les pillages ;<br />
faiblesse du marché intérieur suite à la baisse du pouvoir d’achat des<br />
populations<br />
désintermédiation financière ;<br />
insuffisance et vétusté de l’outil de production existant ;<br />
accroissement des coûts des intrants locaux et importés ;<br />
coûts élevés des fournitures énergétiques et leurs absences en milieu rural ;<br />
taxation des eaux naturelles à usage industriel et de la détention des générateurs<br />
du courant électriques ;<br />
concurrence déloyale des produits similaires importés massivement, le plus<br />
souvent en fraude après avoir bénéficié des subventions dans leurs pays<br />
d’origine ;<br />
octroi de nombreuses autorisations d’importation des produits concurrents à des<br />
régimes de faveur (promotion des importations au détriment des exportations) ;<br />
forte pression du secteur informel ;<br />
prise en charge des infrastructures sociales par les entreprises alourdissant ainsi<br />
leurs coûts de production ;<br />
double imposition de producteurs locaux : imposition des intrants à l’entrée et de<br />
produits finis ;<br />
réquisition quasi systématique des biens appartenant aux entreprises par les<br />
autorités politico-administratives ;<br />
absence de mercuriales ;<br />
insuffisance et déficience des infrastructures de base (route, énergie,<br />
télécommunications) ;<br />
non respect par le Gouvernement des engagements pris dans le cadre des<br />
contrats programmes (textile).<br />
4.3.5.4. Commerce formel et informel<br />
A plus de 80%, le commerce d’import export est tenu par les étrangers. Comme on peut<br />
s’en convaincre, il s‘agit d’un commerce essentiellement des biens de consommation. Ce qui<br />
crée et confirme une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Il en découle une perte<br />
énorme de dévises qu’il faut toujours mobiliser pour importer les biens parfois de simple<br />
luxe auxquels la majorité de la population n’a pas souvent accès. Les nationaux semblent<br />
afficher des lacunes dans le secteur du commerce à grande échelle. Ils excellent par contre<br />
dans le petit commerce qui parait aux yeux de beaucoup comme une simple stratégie de<br />
survie qu’ont apprise à développer les congolais ou encore le kinois dans ce contexte de<br />
pauvreté généralisée.<br />
134
4.3.5.5. Emploi formel et informel.<br />
L’évolution de l’emploi en R.D.C. tout comme à <strong>Kinshasa</strong> met en évidence deux secteurs : le<br />
secteur structuré d’une part, le secteur non structuré ou informel d’autre part, mieux appelé<br />
dans les milieux du bureau International du Travail « B.I.T. », économie informelle.<br />
le secteur structuré où l’Etat, directement par lui-même (Administration Publique)<br />
ou indirectement (via les entreprises publiques) se présente comme le plus grand<br />
employeur aux côtés des privés, absorbe environ 15 % de la population active.<br />
le secteur informel s’accapare des 85 % restants.<br />
L’état des lieux de l’emploi formel et informel se présente comme suit :<br />
- Tissus économique complètement délabré ;<br />
- Rétissance des invetisseurs à cause de l’insécurité juridique et socio-politique ;<br />
- Légère évolution de l’emploi à <strong>Kinshasa</strong> particulièrement dans le domaine de la<br />
communication grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la<br />
communication (NTIC) comparativement aux années antérieures ;<br />
- Système bancaire non incitatif ;<br />
- Licenciements massifs ;<br />
- Rendement en dessous de la capacité installée des entreprises (usines) ;<br />
- Fermeture d’entreprises ;<br />
- Nombre trop élevé de litiges individuels du travail non résolus ;<br />
- Délocalisation ;<br />
- Non respect de la législation nationale par les opérateurs économiques lors de<br />
l’implantation des entreprises ;<br />
- Non respect par bon nombre d’employeurs de la législation sociale (contrat du<br />
travail, relations professionnelles, sécurité sociale) ;<br />
- Inexistence des statistiques du travail (Service National de l’emploi, remplacé par<br />
l’Office National de l’Emploi ONEM) ;<br />
- Non respect des dispositions du Code de Travail relatives au recrutement ;<br />
- Paiement irrégulier ou fractionné des salaires (cas de certaines entreprises<br />
publiques) ;<br />
- Paiement des salaires dépourvus du pouvoir d’achat ;<br />
- Paiement des salaires de misère dans l’Administration Publique ;<br />
- Absence des mesures d’application (actes réglementaires) du nouveau code de<br />
travail, loi n° 015/2002 du 16/10/2002 portant fixation du SMIG ;<br />
- Exclusion des fonctionnaires de l’application du SMIG ;<br />
- Inadéquation entre la formation et l’emploi.<br />
- Vieillissement du personnel de l’Administration Publique ;<br />
- Formation, perfectionnement et adaptation professionnelle quasi inexistant du<br />
personnel de l’Administration Publique ;<br />
- Chômage endémique des jeunes diplômés d’Etat, des Instituts Supérieurs et<br />
Universitaires ;<br />
- Guerres récurrentes ;<br />
- Absence de volonté politique ;<br />
- Difficultés économiques et de fonctionnement ;<br />
- Difficultés économiques et fonctionnement ;<br />
- Absence d’appui financier et étatique ;<br />
- Non respect des textes légaux en vigueur ;<br />
135
- Inspections du Travail et autres services de l’Etat ne sont pas dotés des moyens<br />
de leur politique ;<br />
- Protection sociale précaire ;<br />
- Effectifs pléthoriques dans l’Administration Publique ;<br />
- Non mise à la retraite des fonctionnaires ayant atteint l’âge de la retraite ;<br />
- Non paiement des droits du personnel des carrières et des services publics de<br />
l’Etat admis à la retraite ;<br />
4.3.5.6. Revenus<br />
En ce qui concerne les revenus, la situation comme partout ailleurs à travers le pays est<br />
caractérisée par :<br />
- L’absence de politique nationale des salaires ;<br />
- La baisse constante et catastrophique du pouvoir d’achat de la majorité de la<br />
population qui patauge dans une misère indescriptible ;<br />
- La concentration du revenu national entre les mains d’une minorité qui dans la<br />
plupart des cas, s’est enrichie malhonnêtement ;<br />
- La fixation du SMIG n’ayant pas tenu des critères objectifs (Décret n° 080/2002<br />
du 03/07/2002) ;<br />
- L’exclusion du personnel des carrières des services publics de l’Etat du bénéfice<br />
du SMIG (Décret n° 080/2002 du 3/7/2002, A2 et Barème de MBUDI) ;<br />
- La disparité criante entre les salaires des cadres politiques et les salaires des<br />
autres couches de la population ;<br />
- Le non paiement des impôts sur les revenus par les cadres politiques et les<br />
différentes couches sociales non salariées ;<br />
- La distribution inéquitable du revenu national<br />
-<br />
4.3.5.7. Institutions bancaires et financières<br />
Il existe à dans la ville province de <strong>Kinshasa</strong> plusieurs banques et institutions financières qui<br />
accompagnent la population et les opérateurs économiques à gérer leur quotidien. De<br />
manière particulière, un accent est à mettre sur l’émergence des tontines et des<br />
coopératives qui rendent d’énormes services aux communutés de base. Ces institutions et<br />
banques sont :<br />
une Banque Centrale du Congo ;<br />
neuf Banques Commerciales opérationnelles ;<br />
cinq Banques Commerciales en liquidation ;<br />
une Caisse d’Epargne (CADECO) ;<br />
des Coopératives de Crédit et d’Epargne ;<br />
des unités de messageries financières ;<br />
des tontines (Bwakisa cartes) ;<br />
Les raisons de liquidation des banques rélèvent de l’économique et ne sont nullement<br />
imputables à la vie de la province. Cependant étant donné que ces institutions puisent leur<br />
personnel dans la Capitale, ces mesures affectent la vie de certains ménages kinois.<br />
Plusieurs contraintes et embuches expliquent la déconfiture observée dans le secteur des<br />
banques et institutions financières. Les principales émargent dans les lignes qui suivent.<br />
136
Elles peuvent se résumer essentiellement à la mauvaise gouvernance. Mais les principales<br />
manifestations en sont :<br />
l’absence des lignes de crédits extérieurs ;<br />
le manque d’expertise suffisante en matière de formulation des projets de<br />
mobilisation des ressources extérieures ;<br />
le faibles diversités et couverture d’institution de financement sectorielles ;<br />
l’insuffisance de structures de proximité pour la collecte de l’épargne ;<br />
la lourde imposition des opérateurs d’augmentation du capital gênant ainsi que la<br />
mobilisation des ressources ;<br />
la perte de valeur des garanties par suite de la dépréciation monétaire et de la<br />
dégradation de l’environnement ;<br />
la lenteur administrative et judiciaire dans la réalisation des garanties<br />
hypothécaires ;<br />
l’impact négatif du risque de change sur les opérations en monnaies étrangères ;<br />
la décapitalisation par dépréciation des actifs monétaires ;<br />
le non prise en compte des réserves légales dans la détermination du fonds<br />
propre des Banques et de la ration financière par la Banque Centrale du Congo ;<br />
l’absence de confiance à la monnaie locale.<br />
4.3.5.8 Construction<br />
La destruction générale du tissu économico social de la Ville Province de <strong>Kinshasa</strong> est<br />
conjoncturelle et non structurelle. Ses causes sont mouvantes et non stables. Néanmoins<br />
le secteur de construction reprend vie à <strong>Kinshasa</strong>. Plusieurs chantiers de construction,<br />
réhabilitation et entretien des infrastructures sont ouverts et relancés à travers toute la<br />
Ville-Province avec l’aide du financement extérieur.<br />
Ils concernent principalement les secteurs ci-après :<br />
l’énergie ;<br />
la télécommunication ;<br />
le transport et communication ;<br />
la protection de l’environnement ;<br />
l’éducation, santé, logement, eau potable ;<br />
les bâtiments publics ;<br />
voirie et drainage.<br />
mobilisation des grandes, petites et moyennes entreprises de construction.<br />
La relance du marché des matériaux de construction ;<br />
L’existence de plusieurs carrières de roche et du sable à <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
4.3.5.9. Exploitation forestière<br />
destruction de l’écosystème par le déboisement abusif et incontrôlé des forêts<br />
pour les cultures, la coupe de bois de chauffage et la fabrication de charbon de<br />
bois ;<br />
absence des activités de reboisement ;<br />
137
4.3.6. Principales contraintes de la production.<br />
La production, qu’elle soit vivrière ou industrielle, rencontre un certain nombre de<br />
contraintes qui placent la capitale dans un état de dépendance face à la forte demande<br />
interne en biens de toute nature.<br />
En tête des contraintes, on peut citer l’exiguïté de l’espace réservé aux activités agricoles.<br />
Il a en effet, été fait état de la petite de l’étendue des terres consacrées aux cultures<br />
vivrières. Cette contrainte s’accouple d’une autre d’ordre démographique. <strong>Kinshasa</strong> est<br />
sous une forte pression démographique appuyée non seulement par le mouvement<br />
naturel mais aussi pour les déplacements des populations fuyant l’intérieur du pays où<br />
règne l’insécurité.<br />
La demande interne, quoique importante reste malheureusement très peu solvable à<br />
cause de la grande précarité de la vie. Pour s’en convaincre, il faut s’intéresser aux<br />
éléments sur la sécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>. Dans cette ville, bien des ménages<br />
n’arrivent pas à prendre un seul repas par jour. Et très peu en prennent deux par jour.<br />
Une frange non moins importante de la population kinoise n’a pas accès au marché de<br />
biens de consommation. Cela contraint les producteurs à se réduire à la production pour<br />
leurs propres consommations domestiques.<br />
Du point de vue du capital humain, beaucoup d’agriculteurs ont besoin d’un encadrement<br />
de la part notamment de la division de l’agriculture. Ils affichent en effet, des carences en<br />
matière d’activités agricoles, avicoles et autres. En plus de ce faible background, ceux Ŕ ci<br />
(les agriculteurs, les éleveurs) exploitent un outil de travail extrêmement rudimentaire. Les<br />
intrants sont soit rares soit onéreux.<br />
Il revient à l’autorité urbaine de définir de manière concise une politique adéquate en<br />
matière de production agricole, piscicole et en matière de l’élevage.<br />
138
CHAPITRE V : DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE<br />
5.1. GENERALITES<br />
5.1.1. Définition<br />
La dynamique est une interaction des forces qui se conjuguent au sein d’une communauté,<br />
pour engendrer des solutions face aux problèmes vitaux des membres de la communauté.<br />
Sous cet angle, la dynamique est devenue une discipline, un domaine scientifique avec des<br />
termes et des concepts techniques, ainsi que des compétences spécifiques qui lui sont<br />
propres.<br />
On parle de dynamique dans un groupe dès lors qu’un nombre d’initiatives sociales,<br />
économiques, politiques, culturelles…émergent et mettent les membres du groupe en<br />
activité. La dynamique communautaire donne des résultats ou des effets sensiblement<br />
similaires partout où elle se manifeste.<br />
Les dynamiques communautaires sont aussi entendues comme l’organisation d’une<br />
population en association en vue de répondre aux problèmes vitaux de la vie quotidienne.<br />
C’est un réseau d’associations très variées et diverses à travers le pays. Elles mobilisent la<br />
population à participer au niveau local, national et international à l’amélioration de la qualité<br />
de la vie dans un processus de responsabilisation et de solidarité pour un développement<br />
durable. Elles assument un rôle important dans l’encadrement de la population pour sa<br />
participation à la gouvernance, l’expression de ses revendications, ainsi que son<br />
développement économique, politique et social.<br />
On peut à cet effet, citer quelques comportements communautaires pouvant relever de la<br />
dynamique communautaire. C’est le cas :<br />
1. des forces sociales qui se mobilisent, les unes, pour défendre les droits des enfants, les<br />
autres pour protéger ceux des femmes et autres personnes dites vulnérables ;<br />
2. des communautés à la base qui se décident de se mettre ensemble pour la construction<br />
soit d’une école soit d’un dispensaire, soit encore d’un hôpital ou de n’importe quel autre<br />
ouvrage d’intérêt commun ;<br />
3. etc.<br />
Il est généralement sous-entendu que l’initiative de mise en commun des efforts part de la<br />
base avec ou non l’avis des autorités politico-administratives. De même aussi, il n’est pas<br />
exclu qu’il s’agisse en réalité d’une réaction des communautés à la base devant la démission<br />
des pouvoirs politico-administratifs dont une des obligations est de répondre aux<br />
préoccupations des communautés gouvernées. Aussi, les intérêts des uns et des autres<br />
peuvent diverger et conduire parfois à des tensions pouvant sensiblement affecter les<br />
rapports entre structures. Il faut à cet effet, rappeler le conflit qui a prévalu, à un moment<br />
entre les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales sur la manière de<br />
gérer l’aide reçue de la communauté internationale. En dehors de tels conflits, la<br />
cohabitation pouvoirs publics-Ongs ne devrait souffrir d’aucune incompréhension de l’un ni<br />
de l’autre.<br />
139
5.1.2. Genèse<br />
L’émergence des dynamiques communautaires en Afrique trouve es origines du constat<br />
d’échecs persistants fait par les bailleurs de fonds après la décennie 1970 qui faisait état<br />
d’un manque absolu des résultats appréciables pouvant justifier tous les crédits, dons et<br />
autres assistances dont les états du sud avaient bénéficié depuis les indépendances des<br />
années 60 (ex : LOME I, LOME II, LOME III, LOME IV…).<br />
Selon les bailleurs des fonds (Banque mondiale, Club de Paris, Club de Londres…), ces<br />
échecs étaient imputables à la mauvaise gouvernance de la part des dirigeants et non aux<br />
populations ; d’où la recommandation faite part les bailleurs des fonds à l’endroit des<br />
populations pour une prise en charge personnelle en s’organisant en marge des<br />
gouvernants afin de bénéficier directement des interventions financières et autres qui leurs<br />
étaient destinées.<br />
C’est dans ce contexte que les Associations Sans But Lucratif (ASBL) ainsi que les<br />
Organisations Non Gouvernementales virent le jour. Aujourd’hui, elles constituent le fer de<br />
lance de la dynamique communautaire. Presque tous les secteurs de la vie nationale sont<br />
couverts par les actions et activités des ces structures. D’aucuns les appellent « structuresrelais<br />
» de par l’interface qu’elles assureraient entre les communautés de base et les<br />
gouvernants.<br />
5.2. Evolution de la Dynamique Communautaire à <strong>Kinshasa</strong><br />
Devant la démission des pouvoirs publics, on a assisté à une prise de conscience des<br />
masses kinoises à s’autogérer ; d’où la vague des mouvements à caractère associatif à<br />
<strong>Kinshasa</strong>. Cette prise de concience semble remonter au début des années 90. En effet, Les<br />
enquêtes du CNONG en 1996 avaient recensé 342 ONG oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong>. Mais avant<br />
cela, vers les années 80, les premières ongs à l’ouvre ont bénéficié de l’aide et de<br />
l’assistance financière de la part de la communauté internationale.<br />
5.2.1 Typologie des ONGs<br />
Suivant leur domaine d’intervention, les ONGs de <strong>Kinshasa</strong> peuvent être regroupées en 5<br />
catégories i-après :<br />
1. les ONG humanitaires ;<br />
2. les ONG socio-économiques ;<br />
3. les ONG culturelles ;<br />
4. les ONG scientifiques ;<br />
5. les ONG religieuses.<br />
Il est vrai que de manière effective, certaines ONGs sont plus visibles que d’autres. Aussi<br />
faut-il attirer l’attention des uns et des autres sur le fait que la création de certaines ONGs<br />
procède plus d’une forme de stratégie de survie que d’un souci réel de contribuer à<br />
l’éradication de certains fléaux sociaux. De même aussi, le capital humain dont dispose une<br />
ONG explique en grande partie sa rentabilité. Il n’est donc pas évident que toutes les ONGs<br />
et autres ASBL disposeraient des animateurs qui soient à la hauteur des attentes de la<br />
communauté.<br />
140
Il faut noter que parmi les ONG’s Kinoises, les ONG’s de défense des droits de l’homme<br />
furent les premières à entrer en activité de manière spectaculaire à la suite de la<br />
démocratisation du pays en 1990. L’aboutissement heureux des requêtes des OND’s des<br />
droits de l’homme donnera par la suite une grande impulsion à la société civile kinoise, qui<br />
diversifia ses domaines d’intervention : social (groupes vulnérables), économie, commerce,<br />
etc. Il faut peut-être relever que l’objet des ONGs et autres ASBL peut relever des<br />
préoccupations majeures à un moment donné de l’histoire d’un peuple. Quoique la pauvreté<br />
soit une forme de violation des droits de l’homme, la nature des droits de l’homme défendus<br />
par les ONGS kinoises procède plus de la liberté d’opinion et d’expression.<br />
Le répertoire de 1996 montre que les 342 Organisations Non Gouvernementales (ONG)<br />
oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong>, étaient représentées par les Associations (68,7%), les Comités de<br />
développement (22,5%), les Comités de santé (3,5%), les Coopératives (2,3%), les<br />
Syndicats d’initiatives (1,5%). La plupart d’entre elles sont laïques (84,2%) suivies des ONG<br />
des confessions religieuses (15,8%), avec 5,6 % des catholiques, 5 % des protestants, 0,6<br />
% des kimbanguistes, 2,9 % musulmanes et 1,2 % d’autres confessions.<br />
Ce même recensement indique que 12,7% oeuvrent dans la santé, 11,7% dans le domaine<br />
de l’éducation,10,9% dans le développement communautaire, 8,3 % de ces ONG<br />
interviennent dans le secteur agricole, 6,7% oeuvrent pour la promotion des femmes, 5,9%<br />
dans l’élevage, 5,1% dans l’assistance sociale, 5,1% dans la promotion des jeunes, 4,7%<br />
dans la nutrition, 4,3% dans l’environnement, 3,8% dans les études/recherches, 3,6% dans<br />
l’alphabétisation, 2,7% dans l’eau et l’assainissement, 2,6% dans l’artisanat, 2,6% dans<br />
l’information/publication, 2,2% dans l’éducation civique,1,8% dans les droits de l’enfant,<br />
1,6% dans les droits de l’homme, 1,1% dans la transformation agricole, 1% dans l’habitat,<br />
0,6% dans le transport et la communication, 0,4% dans la pêche, 0,3% dans<br />
l’épargne/crédit, 0,1% dans la planification familiale, 0,1% dans les routes, 0,1% dans le<br />
tourisme. 1<br />
On peut noter que ces associations et Ongs encadrent la population dans le domaine de la<br />
santé, de l’éducation, du développement communautaire, de l’agriculture, de la promotion<br />
des droits de la femme et des jeunes ainsi que la nutrition et l’environnement. Il faut<br />
cependant déplorer que certains secteurs tels que celui de l’habitat ou encore de l’eau ne<br />
puissent attirer autant d’attention de la part des communautés de base.<br />
En effet, on relève un décalage énorme entre la croissance urbaine et le rythme des<br />
investissements en équipement et en infrastructures de base. La précarité de l’habitat saute<br />
aux yeux. Il en est aussi du secteur de transport et d’autres services non moins importants<br />
sur la survie des communautés. Il reste donc bien indiqué que la dynamique<br />
communautaire s’investisse dans ces secteurs dans le cadre global de lutte contre la<br />
pauvreté.<br />
5.2.1. Objectifs généraux<br />
On ne peut dissocier les objectifs des ONGs et ASBL de leur objet social. Pour les structuresrelais<br />
dont l’objet social principal serait la lutte contre la pauvreté, l’objectif est<br />
l’amélioration du bien-être des masses en proie aux difficultés de survie. Les dynamiques<br />
communautaires visent la création et la promotion des mécanismes à mêmes d’aider les<br />
populations à résister contre la disparition. Il s’agit donc d’un processus et non d’une fin.<br />
1 (Nzuzi 1999, p. 137)<br />
141
Une des formes de stratégies prisées dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> pour résister contre la<br />
pauvreté est le regroupement en entraides mutuelles connues sous le vocable de :<br />
- MOZIKI ;<br />
- LIKELEMBA<br />
En dépit de la connotation parfois péjoprative que le concept de Moziki peut revêtrir à la<br />
suite de l’idée de réjouissance à laquelle elle renvoie souvent, il reste à reconnaître que<br />
cette approche offre un cadre d’épanouissement socio-psychologique dont certaines<br />
personnes, en l’occurrence les femmes, auraient fortement besoin. Cependant, il faut<br />
déplorer que certaines associations sous forme de Moziki revêtent un caractère plus tribal<br />
que promotionnel au sens de l’amélioration du bein-être de manière tout à fait neutre.<br />
Il reste aussi à déplorer la carence en données qui nous auraient aidé à évaluer le bien<br />
fondé de cette forme d’entraide. En effet, il aurait été question de connaître ou de recueillir<br />
les avis et considérations de spopulations sur la capacité des associations du genre<br />
likelemba et Mozili à contribuer à soulager leurs peines.<br />
5.2.2. Objectifs sectoriels<br />
Les objectifs sectoriels des dynamiques communautaires sont influencés par :<br />
1. le type d’action qu’elles mènent ;<br />
2. leur origine ;<br />
3. leurs groupes porteurs ;<br />
4. l’unievrs culturel dans lequel elles baignent.<br />
Quelle que soit leur nature, les interventions des associations citoyennes en faveur des<br />
pauvres, tout autant que celles de l’Etat, doivent concourir aux objectifs que le Programme<br />
Mondial de lutte contre la pauvreté s’est assigné d’ici l’an 2015 et qui consistent à :<br />
a. réduire la pauvreté monétaire, c’est-à-dire de moitié le pourcentage des personnes qui<br />
vivent dans la pauvreté extrême ou absolue (1$ US/jour) ;<br />
b. réduire la pauvreté alimentaire, ou encore réduire de moitié le déficit en calories ;<br />
c. réduire la pauvreté humaine ;<br />
d. réduire de 2/3 ou de 67% le taux de mortalité infantile (
C’est dans ce cadre qu’il faut épingler les effrots de mobilisation des jeunes kinois pour<br />
rendre leur capitale propre. Tous, comme un seul homme, ils se liguent ensemble pour<br />
combattre la malproprété autour des travaux collectifs connus sous le nom de « Salongo ».<br />
5.4. Dynamique Communautaire Formelle 1<br />
En ce qui concerne la dynamique communautaire formelle, la Ville Province de <strong>Kinshasa</strong><br />
compte des nombreuses associations et ONG’s. Il faut malheureusement déplorer le<br />
manque d’un cadre officiel des collectes d’informations sur les associations qui pullulent<br />
dans la ville en ce qui concerne particulièrement leur dénombrement. En effet, le contexte<br />
de crise est extrêmement favorable à l’émergence des structures qui s’inscrivent dans la<br />
logique de la dynamique communautaire. Chaque Ministère enregistre les ONG’s de son<br />
secteur qui ont les moyens de se faire enregistrer et de se faire agréer. Parfois cette<br />
opération d’enregistrement et de reconnaissance échappe à la municipalité.<br />
Pour l’énumération, il serait souhaitable de prendre en compte les autres secteurs de<br />
Dynamiques Communautaires ; à savoir :<br />
- les réseaux des droits de l’homme ;<br />
- les réseaux de santé ;<br />
- les réseaux de l’environnement ;<br />
- les réseaux des femmes et des jeunes ;<br />
- les confessions religieuses ;<br />
- autres services.<br />
Les structures-relais de la dynamique communautaire sont contituées des ASBL et ONG<br />
oeuvrant dans la production des biens et des services, et de celles qui œuvrent dans les<br />
transactions financières (épargne, crédit, négociation des marchés). A la naissance des<br />
associations au cours de la décennie 90, <strong>Kinshasa</strong> compte 342 ONGs dont une très grande<br />
majorité avaient un caractère associatif. Ensuite venaient les ongs de développement, et<br />
enfin les coopértaives et les syndicats.<br />
Etant donné que les ONG’ et Associations agissent en réseau ou plate forme, ce travail a été<br />
effectué en fonction des plates formes qui ont pu fournir des données, et ceux dont les<br />
données ont pu être obtenues dans certaines documentation. Dans le cadre de cette<br />
monographie, nous ne reprenons que quelques réseaux et/ou plate-formes dans l’odre qui<br />
suit.<br />
A. FEDERATION CONGOLAISE DES ONG’s LAIQUES A VOCATION<br />
ECONOMIQUE / FOLECO<br />
Cette plate forme fonctionne sous mode fédératif avec une structure pyramidale allant de la<br />
base au sommet ; ce dernier ne jouant qu’un rôle de coordination et d’harmonisation des<br />
données venant de la base. Elle est constituée des unités de base opérationnelle active que<br />
l’on appelle des « Cellule de Base Economique (CBE) ». Chaque CBE est composé de trois<br />
Associations ou ONG de même domaine d’intervention et de même intérêts 1<br />
1 Il faut retenir que certaiens ONGs ont un champs d’intervention qui dépasse la capitale. Dès lors que <strong>Kinshasa</strong><br />
est couverte par leurs activités, nous considérons que ce sont des ONGs de la capitale.<br />
143
A1. Objectifs de la FOLECO :<br />
La foleco poursuit six objectifs principaux, à savoir :<br />
1.amener ses membres à s’auto promouvoir ;<br />
2. former des animateurs en matière économique ;<br />
3. chercher des débouchés à ses membres ;<br />
4. défendre les intérêts et droits des membres ;<br />
5. servir de tiers dans les négociations de ses membres ;<br />
6. constituer une banque des données dans les différents domaines de ses<br />
membres.<br />
A ce jour la FOLECO totalise 922 Associations membres.<br />
A2. Activités et réalisations<br />
Le champs d’actions de la Foleco comprend plusieurs axes dont les plus importants sont :<br />
- Le plan d‘action d’urgence « PAU » en sigle.<br />
Grâce à ce programme, annuellement près de 1202T de produits agricoles divers ont été<br />
acheminés de milieux ruraux vers les centres de consommation installés dans la capitale<br />
<strong>Kinshasa</strong>.<br />
- le mouvement routier est un programme d’entretien permanent des routes<br />
de desserte agricole par le système de cantonniers recrutés au sein des populations locales<br />
qui du reste, sont les premiers bénéficiaires des retombées de ces actions. Il titre son<br />
financement notamment du droit de péage des utilisateurs de la route. Au moins 1.514 Km<br />
des routes, 23 ponts et 81 passerelles à <strong>Kinshasa</strong> et à l’intérieur ont été réhabilités.<br />
- Le projet d’évacuation et de recyclage des immondices<br />
Il s’agit d’un projet économique de vente de services aux abonnés. Dans le cadre de projet<br />
pilote basé à <strong>Kinshasa</strong>, 2.320 m 3 /an d’immondices sont collectés en moyenne 4 .<br />
L’étape du traitement préalable des immondices est expérimentée mais n’est pas encore<br />
fonctionnelle.<br />
B. LA CONFEDERATION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DU<br />
CONGO (COPEMECO).<br />
La COPEMECO est une ASBL regroupant et encadrant 200 Petites et Moyennes Entreprises.<br />
Elle les encadre dans la promotion et la défense de leurs intérêts par des regroupements<br />
interprofessionnels (agriculture, commerce, construction, industrie, pharmacie, services…).<br />
Au total elle encadrait 867 PME 5 sur toute l’étendue du pays en 1998. A <strong>Kinshasa</strong> elle en<br />
encadrait 117.<br />
C. LE CRONGD<br />
Le CRONGD est une plate forme provinciale d’encadrement des Associations/ ONG, et de<br />
développement. En 1998, cette plate forme comptait 202 ONGD, dont 70 effectifs et 132<br />
sympathisants.<br />
144
C1. Objectifs<br />
Le Crongd est une vaste plate forme à caractère associatif et dont les principaux objectifs<br />
visent essentiellement la sauvegarde et la protection des intérêts des structures affiliées. On<br />
peut retenir comme objectifs entre autres :<br />
o Servir la plate-forme provinciale d’échange de concertation d’appui.<br />
o Servir de porte-parole des Ass/ONG.<br />
o Défendre l’intérêt des Ass/ ONG.<br />
o Encourager et appuyer les œuvres des Ass/ONG membre : économique,<br />
financiers, social,…<br />
C2 Champs d’action :<br />
Il s’agit des actions qui rentrent directement dans la promotion du capital humain des<br />
populations. Ainsi on note des activités dans le domaine de :<br />
o Education, formation, alphabétisation.<br />
o Environnement, santé, potions alimentaires, protection des droits de la femme,<br />
etc.<br />
C3. Activités et éalisations :<br />
o Identification de nouvelles Associations et Ongs ;<br />
o Regroupement des Ass/ONG dans les différents secteurs d’intervention ;<br />
o Formation & accompagnement des ONG’s sur le terrain ;<br />
o Structuration des ONG’s à la base, afin de les rendre opérationnelles ;<br />
o Animation et sensibilisation ;<br />
o Création des réseaux thématiques et géographiques tels que :<br />
RCIC (Réseau d’éducation civique au Congo)<br />
CCAS-<strong>Kinshasa</strong> (comité de coordination d’appui syndical à <strong>Kinshasa</strong>)<br />
REPED/KIN (Réseau Provincial pour l’éducation en environnement et<br />
développement à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
REFED-Kin (réseau femme et développement de <strong>Kinshasa</strong> : ONG féminine<br />
animé par les femmes et pour les femmes).<br />
RAU/KIN : Réseau agriculture Urbaine de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
FORUM DES ONG’s NGALIEMA<br />
FORUM DES ONG’s DE MONT-AMBA/NGALIEMA<br />
FORUM DES ONG’s DU CENTRE<br />
APPROCHE DU TRAVAIL EN SYNERGIE (FORUM ANNUEL)<br />
CONFERENCES COMMUNALES DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE<br />
KINSHASA par les ONGs de chaque commune.<br />
C’est probablement la structure la plus forte en matière d’encadrement d’autres<br />
organisations qui oeuvrent dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.<br />
C4 Ressources du CRONGD<br />
Les ressources du CRONGD sont de deux sortes :<br />
a. les ressources d’origine interne qui viennent essentiellement de cotisations des<br />
associations et ONGs membres ainsi que des cotisations spéciales ;<br />
145
. les ressources d’origine externe dont les principaux bailleurs sont BILLANCE<br />
(ONG des Pays Bas), OXFAM, UNICEF et PREFED.<br />
C5. Contraintes<br />
Le CRONGD connaît des problèmes de logistique, de transport, de communication, et<br />
d’infrastructure immobilière. Sa forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière de<br />
financement est aussi une contrainte non de moindre.<br />
D. LE REGROUPEMENT DES INSTITUTIONS DU SYSTEME DE FINANCEMENT<br />
DECENTRALISE (REFIDEC).<br />
Crée en septembre 2000, le Regroupement des Institutions du Système de Financement<br />
Décentralisé est une plate forme de caisses d’épargne et de crédit qui œuvre dans six<br />
provinces du Congo : Bas-Congo, Bandundu, Katanga, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental et la<br />
ville Province de <strong>Kinshasa</strong>. Il a pour mission principale d’appuyer les institutions membres<br />
pour le renforcement des capacités d’intervention dits membres et l’amélioration de l’offre<br />
des services micro-financiers.<br />
Le REFIDEC recherche pour ce faire des cadres juridique, institutionnel et opérationnel<br />
appropriés pour l’exercice des activités des institutions membres, et même des actions de<br />
lobbying et de concertation avec les pouvoirs publics pour la défense des intérêts des<br />
membres.<br />
C’est dans ses perspectives d’avenir que le REFIDEC qui, au bout de quatre années<br />
d’existence, envisage des actions contre la pauvreté au sein des masses : structuration des<br />
réseaux ; dissémination des informations ; défense des intérêts des membres ; mise en<br />
œuvre d’une institution de refinancement et centrale de risques<br />
E. INITIATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE INTEGRE<br />
« VA PLUS LOIN » (IDECOMI – VPL).<br />
« L’Initiative pour le Développement Communautaire Intégré Ŕ Va plus loin », a pour<br />
objectif de soutenir l’engagement des personnes démunies et ou des micros, petites et<br />
moyennes entreprises, à lutter contre la pauvreté. Elle a été créée en septembre 1990. Elle<br />
couvre un certain nombre de secteurs parmi lesquels :<br />
a. la Micro-finance : octroi des micro-crédits<br />
b. l’Agriculture : Appui aux riziculteurs ;<br />
c. l’Elevage ;<br />
d. l’Innovation technique : Fabrication des formes à pain, matériel aratoire ;<br />
e. la Sensibilisation et l’information sur les IST et le VIH.<br />
F. RESEAU D’AGRICULTURE URBAINE DE LA VILLE DE KINSHASA<br />
(RAUKIN)<br />
Le RAUKIN est une plate forme des associations et ONGs du secteur agricole de <strong>Kinshasa</strong>. Il<br />
compte une cinquantaine d’ONGs et a pour mission l’auto promotion des activités initiées<br />
dans ce secteur par les associations membres.<br />
Ses Objectifs sont divers. Néanmoins on peut retenir :<br />
146
- La Recherche matérielle et financière pour appuyer les activités agricoles des<br />
membres ;<br />
- La Formation des responsables et (agents) des membres par des séminaires,<br />
ateliers de réflexion, colloques et conférences ;<br />
- L’Echange d’expériences dans le domaine agricole entre les ONGs membres et ou<br />
ailleurs ;<br />
- La Sensibilisation des ONGs membres à initier les projets susceptibles d’assurer la<br />
véritable sécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
A son actif, il faut compter une série de formations dont celles sur :<br />
1. Le compostage (fertilité du sol) : 44 ONGs ;<br />
2. Les Techniques agricoles et système de rotation et association des cultures : 46<br />
ONGs ;<br />
3. La Viabilité et la rentabilité d’une activité : 46 ONGs.<br />
En outre, cette structure a déjà réalisé des activités d’Appui aux ONGs par la distribution<br />
des semences et autres intrants (outillage) en partenariat avec la FAO et la Croix Rouge<br />
pour les ONGs de Kin-Ouest notamment : Mont Ngafula, Kintambo, Ngaliema et<br />
Bandalungwa. Elle s’investit également, en collaboration avec l’Hôtel de Ville, dans le<br />
développement de l’Horticulture urbaine et périurbaine (HUP Ŕ FAO). Des efforts sont aussi<br />
mobilisés pour protéger les droits des agriculteurs par rapport à loi foncière. Un de ses<br />
grands axes d’actions est notamment la campagne de la lutte contre l’essence au plomb qui<br />
pollue les légumes et l’organisme humain ayant comme maladies consécutives : le<br />
satyrisme, tension artérielle, faiblesses physiques.<br />
Comme beaucoup d’autres structures du genre, le RAUKIN rencontre des problèmes relatifs<br />
:<br />
a. au financement ;<br />
b. à une forte demande d’appui en équipement de la part des membres ;<br />
c. l’inexpérience et l’incompétence de certains membres.<br />
G. UNAF<br />
Composée de 609 associations et groupements de base féminins et mixtes, L’Unaf a pour<br />
mission de :<br />
o Créer une solidarité nationale et internationale pour la promotion de<br />
la femme qui assure son autonomie et garantit son bien-être afin de<br />
l’amener à contribuer de façon responsable aux actions de lutte<br />
contre la pauvreté, de gestion démocratique et transparente de la<br />
nation et d’instaurer d’Etat de droit en République Démocratique du<br />
Congo ;<br />
o Contribuer à l’instauration de la dignité de la femme et de la<br />
responsabilisation de celle-ci dans le domaine économique, social et<br />
politique par des activités de formation, de vulgarisation, d’appui et<br />
de lobbying.<br />
Hormis les provinces de l’Est du pays, L’Unaf étend ses activités sur le reste du Territoire<br />
National dont la ville de kinshasa.<br />
147
Comme réalisations, on peut retenir :<br />
Difficultés :<br />
les activités d’éducation civique, de responsabilisation, de<br />
participation, d’éthique professionnelle, de droit de l’homme<br />
et des droits spécifiques de la femme ;<br />
Une campagne de vulgarisation des textes juridiques sur les<br />
legs ou l’héritage en République Démocratique du Congo ;<br />
l’octroi de micro crédit aux associations à la base, compte<br />
également dans les priorités de notre organisation ;<br />
promotion du genre pour la conversion des mentalités, la<br />
représentativité de la femme congolaise aux structures de<br />
prise de décision à tous les niveaux et la peine d’implication<br />
de celle-ci dans la reconstruction de la République<br />
Démocratique du Congo, notre pays.<br />
a. Manque de moyens financiers pour organiser des séminaires et ateliers enfin<br />
d’atteindre ses objectifs ;<br />
b. Vu l’étendue des besoins au niveau national, le nombre de 609 associations<br />
est trop peu pour animer le Congo.<br />
Quelle est la situation de <strong>Kinshasa</strong><br />
Le tableau ci-après fait une mise à jour des associations oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong> et apporte<br />
par la même occasion la preuve la plus tangible de la capacité d’imagination et<br />
d’adaptation de l’homme kinois à l’hostilité de son environnement tant politique<br />
qu’économique ou socio-culturel.<br />
Tableau n°48: Nombre d’ ASBL à <strong>Kinshasa</strong> et domaines d’intervention.<br />
Rang Domaines d’interventions Nombre d’ASBL<br />
1 er Travail et Prévoyance sociale 990<br />
2 ème Culture et Art 956<br />
3 ème Agriculture, Pêche et Elevage 815<br />
4 ème Santé Publique 434<br />
5 ème Education nationale 232<br />
6 ème Droits humains 224<br />
7 ème Jeunesse 140<br />
8 ème Plan 121<br />
9 ème Intérieur 88<br />
10 ème Foncières 87<br />
11 ème Justice 70<br />
12 ème Affaires étrangères 53<br />
13 ème Coopération internationale 53<br />
14 ème Sports 46<br />
15 ème Fonction publique 45<br />
148
16 ème Economie, finances et Budget 38<br />
17 ème Communications et Presse 33<br />
18 ème Environnement 31<br />
19 ème Energie 29<br />
20 ème Travaux Publics, Aménagement du territoire,<br />
Urbanisme et Habitat (TPAT-UH)<br />
27<br />
21 ème Reformes institutionnelles 24<br />
22 ème Industrie, commerce et PME 22<br />
23 ème Transport et Communication 21<br />
24 ème Postes et Télécommunications 7<br />
25 ème Mines et Hydrocarbures 4<br />
26 ème Relations avec le parlement 3<br />
27 ème Défense et Anciens combattants 2<br />
Total 4 587<br />
Source : Ministère du Plan (2002)<br />
On peut en retenir que les secteurs du travail et de la prévoyance sociale, de la Culture et<br />
Arts L’Agriculture et l’Elevage englobent au moins 60% de l’ensemble des ASBL<br />
inventoriées au Ministère du Plan au cours de l’année 2002.<br />
A côté des associations locales, il existe plusieurs ONG internationales et projets de<br />
coopération bilatérale qui manifestent un intérêt particulier dans la lutte contre la pauvreté,<br />
notamment le GRET (France) basé dans la commune de Kimbaseke, l’IFESH (USA) basé<br />
dans la commune de Masina, le Fonds Social Urbain (Belgique) à Kisenso, Concern (Irlande)<br />
à Kisenso, Medicus Mundi Navarra (Espagne) à Kisenso, Vision Mondiale à Ngaliema, Oxfam<br />
(Canada et Grande Bretagne) à Kimbanseke, Mpasa et Kisenso, Action Contre la Faim<br />
(France) (Lingwala, Kasa- Vubu), Save The Children (Grande Bretagne) à Kimbanseke, etc.<br />
5.5. Dynamique communautaire cuturelle<br />
La Ville Province de <strong>Kinshasa</strong> ne compte pas seulement des structures à caractère socioéconomique.<br />
Au-delà des problèmes d’ordre existentiel qui se résument essentiellement par<br />
la conception des stratégies de survie, on dénombre une variété d’associations et<br />
organisations qui relèvent du culturel de l’homme Kinois. Parmi ces associations, il faut<br />
compter des regroupements à caractères ethniques et folkloriques, des clubs et mutualités<br />
des jeunes, les clubs associés de l’UNESCO, les Fédérations théâtrales telles que l’écurie<br />
Maloba, CIAJ, le COE.<br />
On peut associer également les Associations mixtes telles que :<br />
- Alliance Franco-Zaïroise<br />
- Alliance Hellénique<br />
- Gallerie d’IXEL<br />
- Les Associations sportives telles ;<br />
- Les Associations des anciens élèves, ASSANEF, ADAPES, ADASIM<br />
- Les fondations MALULA, MUTOMBO DIKEMBE, OLANGI<br />
- Familles chrétiennes,<br />
149
- les Associations Scientifiques et Savantes, des Juristes, des Economistes, des<br />
Ordres des Médecins, des Pharmaciens, des Avocats<br />
- les Syndicats et patronats<br />
- les Imprimeries : Filles de Saint Paul (Pauline) et MEDIAS PAUL<br />
- Radio Communication : Elikya, Cartec et les différentes salles paroissiales à<br />
travers la Ville.<br />
Cette prolifération des organisations à caractère culturel est une manifestation ou une<br />
preuve de l’intérêt que l’homme Kinois porte à son épanouissement socioculturel dans tous<br />
les aspects.<br />
Au plan de la formation scolaire et académique, bien des églises ont des écoles, des<br />
universités et quelques instituts Supérieurs, y compris des grands séminaires et des<br />
scolasticats. Au plan humanitaire, les églises Catholique et Kimbanguiste disposent des<br />
grands hôpitaux et de grands centres de santé. L’église Catholique se distingue<br />
particulièrement par un certain dynamisme au plan social. Ici allusion est faite au grand<br />
nombre d’œuvre à caractère social et culturel telles que :<br />
- Cepas ;<br />
- Cdi Bwamanda ;<br />
- Centre Bondeko<br />
- Centre Nganda<br />
- Centre Lassalien<br />
- RPER<br />
- BICE<br />
- Des Centres d’alphabétisation<br />
- Des Centres d’handicapés<br />
- Actions contre la malnutrition (Maman Bongisa)<br />
- Des Coopératives de mutualités de santé.<br />
Les compétences humaines, intellectuelles, techniques et organisationnelles dont disposent<br />
ces églises et associations sont mises à profit pour assurer à la population des moyens de<br />
sa promotion socio-cuturelle.<br />
Dans cette foulée, il faut mettre en évidence la part importante prise par le secteur privé,<br />
surtout dans lme domaine de l’éducation. Il ressort de s données du Pnud que reprend Lelo,<br />
qu’au cours de la dernière décennie, on a recencé 877 écoles primaires privées contre 656<br />
pour le public, 412 écoles secondaires privées contre 334 du public. La belle part du privé<br />
apparaâit de manière tout à fait évidente.<br />
5.6. Dynamique communautaire religieuse<br />
Suivant que l’on relève du courant chrétien ou musulman, la Bible ou le Coran restent les<br />
documents de base de toute activité allant dans le sens de la recherche de l’équilibre auquel<br />
il a été fait allusion précédemment. Au-delà de la dimension purement religieuse, les<br />
communautés partageant une même foi constituent des organisations dont les<br />
caractéristiques principales émargent des recommandations qui ressortent soit de la Bible<br />
pour les chrétiens soit du Coran pour les Musulmans.<br />
Elles constituent une forme de famille au sens sociologique du terme. Elles se doivent en<br />
cas de besoin une certaine assistance. Ce comportement porte en lui des germes d’une<br />
certaine dynamique communautaire similaire à toute autre forme de dynamique allant dans<br />
150
le sens d’assistance mutuelle. Cette assistance se manifeste en cas de décès, de naissance<br />
ou de n’importe quel autre événement à caractère social et qui requiert la mobilisation de la<br />
communauté.<br />
Il n’est donc pas rare de rencontrer des cas pour lesquels, la communauté a dû prendre en<br />
charge une partie ou la totalité des frais scolaires des enfants de certains démunis. De<br />
même, il n’est pas exclu que certaines factures des soins médicaux soient supportées par la<br />
même communauté. La carence en données statistiques est un handicap à l’évaluation des<br />
efforts que mobilisent ces communautés au nom de leur foi pour une assistance mutuelle<br />
en leurs seins.<br />
Il est important de signaler la carence ou le manque des données statistiques sur les<br />
associations à caractère religieux existant dans les différentes communes de la capitale. Le<br />
manque d’information de cette nature est un handicap de taille dans la gestion de ces<br />
communautés notamment en ce qui concerne l’intégration de certaines de leurs activités<br />
dans le fonctionnent et la cohabitation de différentes entités à la base avec les pouvoirs<br />
politico-administratifs provinciaux.<br />
En conclusion, la dynamique communautaire, troisième pilier de la mobilisation des<br />
communautés dans la lutte contre la pauvreté, a marqué toute la vie intégrale du Kinois. Il<br />
n’existe, en effet, aucun secteur de la vie des communautés vivant dans la capitale qui ne<br />
soit affecté par les activités qui relèvent de la dynamique communautaire. A titre d’exemple,<br />
on peut penser aux associations du genre « Soutien aux Simba » dont l’initiative vient du<br />
Kinois quand bien même il s’agit d’un secteur ou d’une activité qui concerne toute la nation.<br />
La dépendance de cette dynamique du contexte politique et économique du pays est la plus<br />
grande faiblesse que l’on puisse reconnaître à ce genre de mobilisation des masses. Hormis<br />
cette faiblesse, il est quasiment inimaginable que la vie du Kinois se démarque de la<br />
dynamique communautaire.<br />
5.7. Les parties prenantes<br />
Par parties prenantes on entend les gens, les groupes ou les institutions qui sont<br />
susceptibles soit d’être affectés par une intervention proposée ou d’en affecter le résultat<br />
(soit positivement ou négativement).<br />
On distingue les parties prenantes primaires et les parties prenantes secondaires :<br />
- les parties prenantes primaires sont celles qui en dernier ressort, espèrent<br />
bénéficier de l’initiative ou celles qui par contre, peuvent en être affectées.<br />
- Les parties prenantes secondaires ont un rôle intermédiaire.<br />
Le groupe thématique n°11 de l’UPPE-SRP a identifié 12 catégories des parties prenantes<br />
primaires et 8 catégories de parties prenantes secondaires. Le tableau n° 39 porte sur<br />
l’identification de ces différentes parties prenantes.<br />
151
Tableau n° 49 : Identification des parties prenantes dans la dynamique<br />
communautaire à <strong>Kinshasa</strong><br />
PARTIES PRENANTES PRIMAIRES PARTIES PRENANTES SECONDAIRES<br />
1. Petit commerce<br />
- Vendeurs à la sauvette(Shailleurs)<br />
- Vendeurs des rues<br />
- Vendeurs des petits marchés<br />
- Vendeurs des boutiques<br />
- Vendeurs des marchés nouvelles<br />
formules (Koweith, Mingando, etc.)<br />
- Détenteurs des Ligablo (mini-boutique<br />
en planches, tôles, cartons, etc.)<br />
2. Mamans manœuvres et Bana Mbuengi<br />
3. Mamans Bipupula<br />
4. Artisans<br />
5. Petits Agriculteurs<br />
- Petits Eleveurs<br />
- Cultivateurs<br />
- Pisciculteurs<br />
- Agro-Forestiers<br />
- Tireurs de Vins<br />
- Pêcheurs<br />
6. Les maraîchers (es)<br />
7. Les creuseurs et exploitants miniers<br />
8. Les casseurs de pierres<br />
9. Les Services<br />
a. Transport<br />
- Chauffeurs,<br />
- camionneurs,<br />
- Quado<br />
- Chargeurs<br />
- Porteurs<br />
- Chefs des dépôts et parkings<br />
- Kaddafi<br />
- Convoyeurs<br />
- Conducteurs des chariots<br />
- Cyclistes tout court et Cyclistes<br />
bayanda et toleka<br />
- Piroguiers<br />
- Bateaux privés<br />
- Ramasseurs d’immondices<br />
- Trafiquants<br />
b. Finances<br />
- Cambistes<br />
- Buakisa cartes<br />
- Tontines<br />
- Muziki<br />
1. Gouvernement<br />
1.1. Ministère<br />
- Plan<br />
- Affaires Sociales<br />
- Agriculture<br />
- Développement Rurale<br />
- IPMEA<br />
- Santé<br />
- Intérieur<br />
- Environnement<br />
- Condiffa<br />
- Justice<br />
- Culture et arts<br />
- Jeunesse et Sports<br />
- Solidarité et Affaires Humanitaires<br />
- Droits Humains<br />
- TPI<br />
- Travail et Prévoyance Sociale<br />
1.2. Entités Décentralisées<br />
2. Organisation d’Appui aux Dynamiques<br />
Communautaires de Base<br />
(OADCOB) et réseaux<br />
(thématiques ou géographique)<br />
3. Les Associations villageoises,<br />
coopératives ou mutuelles<br />
4. Les Associations de Femmes<br />
5. Les confessions religieuses<br />
6. Le regroupements professionnels des<br />
opérateurs économiques : FEC,<br />
COPEMECO, FENADEC.<br />
7. Coopératives d’Epargne et de Crédits.<br />
8. Organisation d’appui financier et<br />
technique :<br />
- ONG Internationale<br />
- Coopérations étrangères<br />
- Agences des Nations Unies<br />
152
c. Communications<br />
- Cabines publiques<br />
- Téléphoniques et<br />
- Phonies<br />
d. Habitat<br />
- Commissionnaires Immobiliers<br />
10. Associations Féminines<br />
11. Associations Coopératives et<br />
Diverses Organisations Mutuelles<br />
(villageoises et urbaines)<br />
12. Santé<br />
a. Médecine traditionnelle<br />
- Chercheurs des plantes médicinales<br />
- Tradi-praticiens<br />
- Exciser<br />
- Femmes sages (motion)<br />
- Vendeurs des plantes médicinales<br />
- Guérisseurs traditionnels (ex)<br />
- Voyants et/ou Devins<br />
- Gardiens des coutumes<br />
- Charlatans<br />
- Pharmacopées<br />
b. Médecines modernes<br />
- Vendeurs de petites pharmacies<br />
- Vendeurs ambulatoires des produits<br />
pharmaceutiques<br />
- Promoteurs de dispensaires, des<br />
cliniques, des Centres des Santés<br />
- Relais communautaires<br />
- Membres de Comités de<br />
développement de la santé (CODESI)<br />
- Secouristes (Croix-Rouge ou<br />
Indépendants)<br />
- Promoteurs des ONG<br />
- Animateurs des organisations de<br />
Communauté de base<br />
- Mutuelles de santé<br />
- Mamans et Papa bongisa<br />
- Club Mère des Enfants Animateurs<br />
- Associations culturelles pour la<br />
promotion de la santé<br />
En conclusion, le tableau n°38 est plus que parlant quant au dynamisme kinois face à<br />
la pauvreté. Voyez-y la part importante réservée à l’agriculture, à la santé et à<br />
l’éducation sans oublier les autres secteurs.<br />
153
CHAPITRE VI. : FACTEURS DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE<br />
LA PROVINCE<br />
Préambule<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong>, à l’instar d’autres Provinces du pays, connaît dès les années 90,<br />
une crise multiforme.<br />
Le processus de démocratisation de la vie politique nationale ayant échoué, le pays<br />
en général et <strong>Kinshasa</strong> en particulier a été plongé dans une instabilité politique qui<br />
persiste jusqu’à ces jours. Les pillages de 1991 et 1993 qui ont pratiquement détruits<br />
le tissu économique de la Ville. Les guerres de 1996 et 1998 ont provoqué un afflux<br />
massif des populations de l’intérieur du pays vers <strong>Kinshasa</strong> à la recherche de la<br />
Sécurité et du bien être. Malheureusement <strong>Kinshasa</strong> n’avait pas des infrastructures<br />
nécessaires pour recevoir tous ces déplacés. Cette situation a eu des répercussions<br />
sur l’environnement, la santé, l’habitat, l’emploi et plusieurs autres secteurs.<br />
Le présent travail consiste à traiter et analyser les problèmes qui découlent de cette<br />
crise multiforme et qui font obstacles au développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> en y<br />
évoquant principalement les 15 points suivants :<br />
1. Sécurité socio-politique.<br />
2. Démographie, urbanisation et Etat-civil.<br />
3. Pouvoir d’achat de la population.<br />
4. Santé.<br />
5. Salubrité Publique. (Voiries, Assainissement)<br />
6. Phénomène enfants de la rue.<br />
7. Sécurité alimentaire.<br />
8. Transports en commun.<br />
9. Logements.<br />
10. Energie électrique et bois de chauffage.<br />
11. Desserte en eau potable.<br />
12. Information/Communication.<br />
13. Phénomène religieux et culturel.<br />
14. Ressources Financières.<br />
15. Comportements Kinois.<br />
6.1. SECURITE SOCIO-POLITIQUE<br />
La RDC vit une période de post-conflit caractérisée par une cohabitation difficile.<br />
Siège des Institutions issues de l’accord politique de Sun City, <strong>Kinshasa</strong> en ressent les<br />
effets de façon palpable et, par voie de conséquence, connaît une vie socio-politique<br />
fort agitée.<br />
Du point de vue Sécurité des personnes et de leurs biens, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> voit le<br />
grand banditisme prendre de l’ampleur : les actes criminels, les vols à mains armées,<br />
les pillages ciblés des maisons, les enlèvements nocturnes des paisibles citoyens, les<br />
extorsions des biens de valeurs (bijoux, portables,…) par les agents de force et de<br />
Sécurité lors des patrouilles sont là les lots quotidiens des kinois.<br />
154
Sur le plan Politique, la concentration des anciennes forces belligérantes à <strong>Kinshasa</strong><br />
crée un climat d’incertitude au sein des populations. On assiste même à des vives<br />
tensions politiques entre les différents états majors : caches d’armes par ci,<br />
équipements et munitions par là… Les spectres d’un bain de sang à <strong>Kinshasa</strong> dû à la<br />
cohabitation difficile au sommet de l’Etat ; l’existence de beaucoup de partis<br />
politiques illégaux qui tiennent des réunions et des manifestations non autorisées,<br />
l’attitude intégriste et violente dans le chef des militants de certains partis politiques,<br />
les discours incendiaires de certains leaders politiques, le fatalisme de la population<br />
face au processus politique en cours, le brimade de liberté d’expression dans le chef<br />
du pouvoir etc.<br />
La crise, le manque de ressources que connaît la population, ont conduit celle-ci à se<br />
désintéresser purement et simplement de la gestion de la cité. Préférant ainsi aller<br />
chercher de quoi subvenir aux besoins quotidien plutôt que d’aller assister aux<br />
actions communautaires.<br />
La concentration à <strong>Kinshasa</strong> des fonctionnaires et autres salariés mal payés conduit<br />
souvent à des revendications salariales qui sont sources des tensions sociales.<br />
Enfin, il faut épingler la faible gestion de la question de jumelage entre <strong>Kinshasa</strong> et<br />
les autres Villes, singulièrement avec Brazzaville.<br />
6.1.1. Etat de lieux<br />
- Le plan de partage du pouvoir entre les ex-fractions armées qui se sont<br />
transformées en parties politiques a abouti à l’accord global et inclusif de la<br />
transition à sa signature.<br />
- Un gouvernement d’union nationale a été mis en place et les différentes<br />
composantes sont venues s’installer à <strong>Kinshasa</strong>.<br />
- Un certain nombre de partis politiques de l’opposition non armée ont refusé de<br />
participer au gouvernement de transition, préférant attendre les élections.<br />
- On observe un élan de solidarité ainsi qu’un certain esprit d’intégration des<br />
compatriotes venant des zones troubles de l’est du pays, avec l’appui du CIAT<br />
(Commission de haute média, Commission de préparation des élections, …)<br />
- La population de <strong>Kinshasa</strong> suit attentivement l’évolution politique de la transition<br />
surtout la mise en œuvre de la feuille de route du gouvernement.<br />
- Divers programmes de mobilisation et de réinsertion pour assurer l’intégration de<br />
la police et de l’armée se déroule dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> aussi bien qu’à<br />
l’intérieur.<br />
- La sécurité des personnes et de leurs biens commence à être assuré par la<br />
patrouille de la police et des militaires.<br />
- La sécurité socio-politique est marquée par les caractéristiques suivantes :<br />
Le pays est en période de post-conflit.<br />
L’implantation progressive d’un certain nombre de partis politiques.<br />
155
L’éffort de sécurisation de la Ville-Province à travers l’organisation de la<br />
prévention policière.<br />
L’accès au média public et privé pour la facilitation du débat démocratique.<br />
La tolérance de la population kinoise envers les anciens belligérants,<br />
agresseurs de la Ville-povince de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
L’élan de solidarité.<br />
La sensibilisation du public par la société civile sur les enjeux électoraux.<br />
La revendication pacifique sans répression notoire.<br />
Le retour progressif de l’encadrement social des militaires.<br />
La mise en œuvre de programme des droits de l’homme.<br />
L’anticipation des campagnes électorales.<br />
6.1.2. Causes<br />
- Cohabitation difficile entre les différentes composantes politiques du pays.<br />
- Lenteur dans la mise en œuvre de la feuille de route de la transition.<br />
- Existence des agendas cachés.<br />
- Pression des parties politiques de l’opposition non armée qui ne sont pas au<br />
pouvoir sur le gouvernement pour le respect du délai de l’organisation des<br />
élections.<br />
6.2. DEMOGRAPHIE, URBANISATION ET ETAT CIVIL<br />
La population de la province de <strong>Kinshasa</strong> est estimée à 6.876.000 habitants pour<br />
l’année 2003. Ce chiffre actualisé semble être sous estimée compte ténue de la forte<br />
immigration des populations et l’arrivée massive des déplacés de guerre.<br />
L’espace résidentiel urbanisé n’étant plus aménagé depuis l’accession du pays à<br />
l’indépendance, il s’est développé des zones d’occupation anarchique qui sont des<br />
véritables bidonvilles démunis d’équipements collectifs essentiels.<br />
Les quartiers habités, abstraction faite des communes périphériques de N’sele et<br />
Maluku, connaissent une densité moyenne de la population qui se situe entre 150 et<br />
400 habitant/ha<br />
Une crise de logement s’est installée à <strong>Kinshasa</strong> depuis des lustres. Cette crise est<br />
exacerbée par le manque de pouvoir d’achat de la grande majorité de la population<br />
qui, dépourvue de ressources financières, ne peut envisager de se procurer une<br />
habitation.<br />
Les sociétés de construction (O.C.A, ONL, CNECI, MARANALINE, COPELA…), qui jadis<br />
favorisaient l’acquisition des maisons par l’option de location-vente, ne sont plus<br />
opérationnelles à cause de la crise économique et financière que connaît le pays.<br />
156
L’absence d’un plan urbanistique de la Ville et la faible capacité de l’Administration à<br />
maîtriser le secteur sont aussi à la base des problèmes importants que voici :<br />
- occupation des terres à la seule volonté des personnes sans titre ni droit ou non<br />
reconnues par les dispositions légales en la matière ;<br />
- occupation des espaces publics, aliénation des terres par des personnes sans<br />
qualité sur des espaces non compatibles à l’habitat.<br />
6.2.1. DEMOGRAPHIE<br />
La population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a été estimée par le SNSA à 4.397.689<br />
habitants en 1996. L’INS, dans ses enquêtes d‘alors, la répartit comme suit : 50,5 %<br />
d’hommes et 49,5% de femmes, avec un taux de masculinité de 102 hommes pour<br />
100 femmes. Elle porte aussi les caractéristiques suivantes : (i) 50% de la population<br />
avec moins de 15 ans ; (ii) densité moyenne de la Ville de 441 hab. au Km2 ; (iii)<br />
densité maximale de 25.761 hab. au Km2 dans la Commune de <strong>Kinshasa</strong> et minimale<br />
de 7 hab. au Km2 pour la Commune de Maluku. Le rythme d’accroissement de la<br />
population est de 4,7% dans la VilleProvince de <strong>Kinshasa</strong>. En l’an 2000, cette<br />
population est estimée à environ 5,2 millions d’habitants.<br />
La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> a évoluée depuis 1960 sans politique et plan de<br />
développement, sur tous les plans.<br />
Tableau n° 50: Densités de la population des communes.<br />
1. <strong>Kinshasa</strong> 25.761 13. Kintambo 12.640<br />
2. KalamuN 24.351 14. Kisenso 7.095<br />
3. Ngiri-Ngiri 24.207 15. Lemba 6.742<br />
4. Ngaba 23.265 16. Selembao 5.456<br />
5. Bumbu 21.503 17. Limete 4.731<br />
6. Matete 21.409 18. Kimbanseke 4.593<br />
7. Makala 19.453 19. Ngaliema 3.O86<br />
8. Lingwala 16.956 20. Masina 2.268<br />
9. Kasa-Vubu 14.978 21. Mt Ngafula 147<br />
10. Barumbu 14.712 22. Gombe 90<br />
11. Bandal 14.296 23. Nsele 27<br />
12. Ndjili 13.773 24. Maluku 7<br />
Source : INS : Recensement scientifique de juillet 1984.<br />
Cette configuration a sûrement subi de sensibles modifications suite, notamment,<br />
aux mouvements naturels et aux déplacements des populations pour diverses<br />
raisons.<br />
Les spécialistes subdivisent en cinq périodes marquantes l’évolution de la population<br />
de <strong>Kinshasa</strong> :<br />
- première période : de 1881 à 1920, avec un taux moyen de croissance annuelle<br />
située entre 3 à 5% ;<br />
- deuxième période : de 1920 à1955 , avec un taux d’environ 18% , nonobstant la<br />
profonde inflexion qui l’a ramené à 7% en 1925 et à Ŕ6% en 1935, suite au<br />
157
etour de beaucoup de citadins dans leurs villages à cause de la crise<br />
économique des années 1920-1930 ;<br />
- troisième période : de 1955 à 1960, avec un taux moyen de 7% dû aux contrôles<br />
de l’Administration Coloniale ;<br />
- quatrième période : de 1960 à 1980, avec un taux moyen de 11% lié à la<br />
disparition des mesures coloniales précitées;<br />
- cinquième période : de 1980 à 2000, avec un taux moyen d’environ 5%.<br />
Toutes ces données qui datent des années 1991-1992 (enquêtes de SNSA) sont<br />
aujourd’hui bousculées par les problèmes de sécurité, de disparition des unités<br />
économiques en Province et de la déliquescence de l’autorité étatique et coutumière.<br />
6.2.2. URBANISATION ET ETAT CIVIL<br />
L’évolution de la population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, telle que valablement observée<br />
entre 1955 et 1987, devait amener les Autorités Nationales et Urbaines à concevoir<br />
un plan d’aménagement et d’assainissement adéquat, spécialement pour les<br />
infrastructures, les équipements et la salubrité.<br />
En ce qui concerne l’Etat Civil, il y a lieu de citer les problèmes suivants :<br />
- L’existence, dans la Ville, des Bureaux d’Etat-civil clandestin qui délivrent des<br />
documents y relatifs à moindre prix. L’immensité de certaines Communes<br />
empêche la population à accéder facilement aux services administratifs<br />
municipaux ;<br />
- le faible maîtrise des mouvements de la population à <strong>Kinshasa</strong> ;<br />
- la négligence de certains parents à faire enregistré leurs enfants dans le registre<br />
d’état civil..<br />
6.3. EMPLOI ET POUVOIR D’ACHAT<br />
IL n’y a généralement pas d’emploi à <strong>Kinshasa</strong>, même pour ceux qui ont une<br />
formation. Le chômage s’accroît davantage avec l’exode rural, particulièrement<br />
important depuis l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale.<br />
Les déplacés de guerres constituent une nouvelle grande portion de la population<br />
sans travail, venue brutalement de l’arrière pays, suite à l’insécurité.<br />
Malgré ces difficultés profondes, les chômeurs ne retournent pas dans leurs villages,<br />
où les conditions de vie sont plus précaires.<br />
Au fil des temps et les problèmes de survie devenant de plus en plus aigus,<br />
beaucoup de chômeurs, ; enseignants, tailleurs, intellectuels…cherchent solutions à<br />
leurs problèmes existentiels et alimentaires dans l’agriculture, vers les confins de la<br />
Ville.<br />
Cependant, le manque de ressources financières pour le démarrage de ces activités<br />
et le temps nécessaire à la maturation des cultures agricoles découragent beaucoup<br />
d’entre eux. La population est sans cesse croissante, avec un niveau de revenu<br />
insignifiant et employée à peine à un taux de 3%.<br />
158
6.3.1. États de lieux<br />
La structure de consommation des ménages indique selon une enquête urbaine de<br />
l’INS en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et à des degrés divers, toutes<br />
les classes sociales. Près de 74 % de ménages des cadres et plus de 80% de<br />
ménages des employers sont pauvres. La situation dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> n’est pas<br />
très différente de l’ensemble du pays. Il est à signaler que la pauvreté frappe 80 %<br />
des populations urbaines.<br />
Selon une étude conduite par le C.T. Pascal KAPAGAMA dans les Communes de<br />
Kisenso et de Ngaba, les kinois vivent dans un état d’hypo-pauvreté. En d’autre<br />
termes le pouvoir d’achat du kinois ne lui permet pas de subvenir aux besoins<br />
primaires (alimentation, santé, éducation, habillement) de là, il lui est difficile de<br />
satisfaire les besoins secondaires, tertiaires et de luxe qui sont hors de portée de sa<br />
bourse. Cette situation est exacerbée par la conjugaison des faits ci-après :<br />
- modicité du revenu (pour les non salariés) ;<br />
- modicité du salaire et irrégularité de paiement (pour les fonctionnaires et les<br />
salariés) ;<br />
- taux élevé de chômage ;<br />
- flottement de la monnaie congolaise ;<br />
- difficile accès au crédit ;<br />
- spéculation du marché kinois ;<br />
- recul du secteur formel au profit de l’informel ;<br />
- contrefaçon des produits d’usage courant ne garantissant pas la durabilité.<br />
6.3.2. Causes<br />
- guerres récurrentes ;<br />
- absence de volonté politique ;<br />
- difficultés économiques et de fonctionnement ;<br />
- absence d’appui financier et étatique ;<br />
- démission de l’Etat ;<br />
- non respect des textes légaux en vigueur ;<br />
- inspections du travail et autres services de l’Etat ne sont pas dotés des moyens<br />
de leur politique ;<br />
- protection sociale précaire.<br />
159
CHAPITRE VII : PROGRAMMES ET PROJETS DE DEVELOPPEMENT<br />
7.0. PREAMBULE<br />
De tout temps, la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, de par son double statut de Capitale de la<br />
République Démocratique du Congo et de Ville-Province, a bénéficié de plusieurs<br />
programmes et projets financés soit par le Gouvernement Central, et/ou par des<br />
contreparties extérieures dans le cadre de la coopération internationale.<br />
Avec l'évolution de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, les actions entreprises se sont inscrites dans<br />
un plan d'aménagement visant à la doter en infrastructures et équipements<br />
administratifs et socio-économiques adaptés à sa fonction de Capitale et à ses<br />
besoins propres.<br />
Le développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> n'a pas été uniquement l'œuvre des<br />
pouvoirs publics, car bon nombre d'initiatives industrielles et commerciales émanant<br />
des investisseurs privés ont permis la structuration du tissu économique de la<br />
Capitale Congolaise.<br />
La conjugaison des efforts d'investissement publics et privés avec le concours des<br />
partenaires extérieurs, dans certains cas, ont à la longue donné à <strong>Kinshasa</strong> sa<br />
stature d'agglomération urbaine aux infrastructures et équipements collectifs<br />
nécessaires pour entretenir le cadre de vie des populations citadines. C'est ainsi que<br />
la Ville de <strong>Kinshasa</strong> compte des édifices publics pour les services de l'Etat tant du<br />
Gouvernement Central que de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> et des infrastructures<br />
socio-économiques diverses, à savoir, des infrastructures routières, ferroviaires,<br />
portuaires, aéroportuaires, sanitaires, scolaires, touristiques, culturelles, récréatives,<br />
des installations de production et de distribution d'eau et d'électricité, des réseaux<br />
d'assainissement, des marchés, des unités industrielles et commerciales, etc.<br />
7.1. Programmes et projets de développement du gouvernement<br />
7.1.1. Aperçu historique<br />
La Ville de <strong>Kinshasa</strong> a bénéficié de beaucoup d'attention des pouvoirs centraux<br />
(colonial d'abord et congolais ensuite) en ce qui concerne son développement dans la<br />
mesure où sa vocation de Ville-Capitale devrait se traduire par son rayonnement<br />
administratif, économique, social et culturel.<br />
Depuis le 1 er décembre 1881, date de la création de la Station de <strong>Kinshasa</strong><br />
(Léopoldville) par le célébre explorateur anglais Henry Morton Stanley jusqu'au début<br />
des années 1950, de nombreux investissements se sont réalisés dans la Ville<br />
notamment le dernier tronçon de la première ligne de chemin de fer Matadi (Bas-<br />
Congo) à <strong>Kinshasa</strong>, la réunification des agglomérations de Kintambo, de Kalina, de<br />
<strong>Kinshasa</strong> (emplacement de l'Hôtel Palace de l'ONATRA) et de Ndolo en une grande<br />
circonscription qui deviendra Capitale du Congo-Belge, le tracé de la première route<br />
appelée 'Route de Léopoldville" allant de Kintambo à <strong>Kinshasa</strong> (tel que signalé cidessus),<br />
le port de <strong>Kinshasa</strong> (Beach Ngobila), crzation du premier Laboratoire<br />
Medical de <strong>Kinshasa</strong> (1899), des hôpitaux, le Centre Universitaire Congolais (qui<br />
160
deviendra Université Lovanium), des écoles chrétiennes - bien qu'étant des œuvres<br />
des congrégations réligieuses, le pouvoir colonial y a apporté son concours - des<br />
écoles officelles, construction du Boulevard Lumumba (ex. Léopold II), aménagement<br />
des zones de Limete industriel et résidentiel, de Lemba, Matete et Ndjili.<br />
L'élaboration du Premier Plan d'Aménagement de la Ville en 1950 marque un<br />
tournant dans la prise en charge du développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par<br />
l'Administration Coloniale; cette option va s'affirmer davantage après l'accession du<br />
pays à l'indépendance le 30 juin 1960.<br />
Les cinq premières années d'indépendance caractérisées par des troubles et<br />
rebellions n'ont pas été propices à la mise en œuvre des projets ou programmes<br />
d'investissement d'autant plus que la République Démocratique du Congo était en<br />
plein chaos politique économique et financier.<br />
C'est sous la IIè République issue du Coup d'Etat du 24 novembre 1965 que le<br />
Gouvernement va, dans les années 1970 - 1980 d'abord, s'investir dans des grands<br />
projets qui sont de nature à consolider la fonction de <strong>Kinshasa</strong> en tant que Capitale<br />
du pays. D'autres actions seront entreprises par la suite.<br />
Les réalisations de cette époque sont légion et peuvent être regroupées, à titre<br />
indicatif, de la manière succincte ci-après :<br />
Dans le secteur des routes : Autoroute <strong>Kinshasa</strong> - N'sele<br />
Dans le secteur industriel : Sidérurgie de Maluku (SOSIDER), Usine de<br />
Matériel Agricole au Zaïre (UMAZ)<br />
Dans le secteur des transports : STK, SOTRAZ, CITYTRAIN,SITAZ, TRANS-<br />
ZAM<br />
Dans les Télécommunications : RTC, REZATELSAT<br />
Dans les secteurs touristique, culturel, sportif et récréatif : Cité de la<br />
N'sele, Cité de l'OUA, Palais du Peuple, Stade des Martyrs, Cité des<br />
Pêcheurs de Kinkole, Théâtre de Verdure, la Foire Internationale de<br />
<strong>Kinshasa</strong> (FIKIN)…<br />
Dans le secteur agricole : Domaine Agro-Industriel et Pastoral de la N'sele<br />
(DAIPN), Programme d'Assistance au Fermiers et Eleveurs de <strong>Kinshasa</strong><br />
(PAFEK), Programme d'Assistance aux Maraîchers de <strong>Kinshasa</strong><br />
(PASMAKIN), Programme National Riz/Mission Agricole Chinoise (<br />
PNR/MAC), Programme National Engrais ou Service National des<br />
Fertilisants et Intrants Connexes (SENAFIC), Service de Mécanisation<br />
Agricole (SENAMA), Banque de Crédit Agricole (BCA), Fonds des<br />
Conventions de Développement, Service National de Reboisement (SNR),<br />
Service National de Promotion et de Développement de la Pêche<br />
(SENADEP), Centre de Commercialisation des Produits Maraîchers et des<br />
Fruitiers (CECOMAF), Service National des Routes de Desserte Agricole (<br />
SNRDA).<br />
Actuellement la situation de certaines réalisations susévoquées est un sujet de<br />
désenchantement.<br />
161
L'autoroute <strong>Kinshasa</strong>-N'sele est praticable malgré quelques dégradations au niveau<br />
des ponts Bibwa, N'sele et Maindombe.<br />
Dans le secteur industriel la Sidérurgie de Maluku et l'Usine de Matériel Agricole<br />
(UMAZ) n'existent que de nom. Les difficultés d'approvisionnement en intrants<br />
industriels les ont pratiquement mis en veilleuse.<br />
Les sociétés de transports n'ont pas résisté à la crise économique et financière du<br />
pays; à part CITYTRAIN qui aligne quelques bus qui sont à compter du bout des<br />
doigts, les sociétés d'Etat de transport en commun ont disparu<br />
Dans les télécommunications, la construction de nouvelles installations de<br />
Radiodiffusion et de Télévision Nationale du Congo (RTNC) dans la Cité de la Vois du<br />
Congo fait partie du patrimoine de l'Etat dont les Kinois s'en félicitent même si les<br />
problèmes de maintenance régulière des équipements demeurent entiers.<br />
Sur le plan touristique, culturel, sportif et récréatif, le Stade des Martyrs, le Palais du<br />
Peuple (siège du Sénat et de l'Assemblée Nationale), la Cité de l'Union Africaine<br />
tiennent le coup; la FIKIN, malgré sa tenue annuelle, elle ne s'est pas encore remise<br />
totalement des affres des pillages de 1991 et 1993 tandis que d'autres sites ont été<br />
pratiquement abandonnés (Théâtre de Verdure, Cité de la N'sele…) faute d'un plan<br />
de rénovation de la part du Gouvernement.<br />
Quant au secteur agricole et forestier, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a bénéficié autant que les<br />
autres Provinces des Services, Programmes et Projets dans le cadre de l'amélioration<br />
de la situation de la Sécurité alimentaire et de la préservation des écosystèmes. Bien<br />
des projets et programmes ont été réalisés, mais étant largement tributaire de l'aide<br />
extérieure et comme le pouvoir central n'apportait pas sa contribution d'une façon<br />
appropriée, ces actions ont périclité les unes après les autres une fois que le<br />
financement extérieur est arrivé à terme. Certes, quelques soubresauts d'activités<br />
sont observés par-ci, par-là (DAIPN, SENAFIC, Fonds des Conventions de<br />
Développement…) mais, somme toute limités pour répondre aux objectifs qui ont<br />
été assignés à ces Services, programmes et projets.<br />
7.1.2. Situation actuelle<br />
Au regard du Budget d'Investissement de l'Etat des trois dernières années (2002-<br />
2004), on s'aperçoit que le Gouvernement intervient en faveur de la Ville de <strong>Kinshasa</strong><br />
à travers :<br />
- des programmes et projets à spectre national<br />
- des programmes et projets destinés à <strong>Kinshasa</strong><br />
- des programmes et projets de coopération avec contrepartie congolaise<br />
162
7.1.2.1. Programmes et Projets à spectre national<br />
Les données recueillies ne permettent pas d’extraire distinctement la part du<br />
financement consacrée à la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
A titre indicatif, les actions identifiées par secteur sous cette rubrique se présenten de<br />
manière suivante<br />
Tableau n° 51: Crédits de paiement des programmes et projets de<br />
développement du Gouvernement à spectre national.<br />
Secteurs<br />
1. infrastructures et<br />
Equipements<br />
Collectifs<br />
2. Projets Productifs<br />
3. Projets Sociaux<br />
4. Bonne Gouvernance<br />
Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />
2002 2003 2004 TOTAL<br />
1.053.169.714 2.710.932.018 4.917.138.518 8.681.240.250<br />
514.386.449<br />
8.032.149.646<br />
1.498.906.449<br />
791.853.085<br />
624.554.396<br />
603.588.648<br />
772.444.554<br />
1.128.367.338<br />
3.195.975.217<br />
2.078.684.088<br />
9.785.071.380<br />
5.298.470.314<br />
TOTAL 11.098.612.258 4.730.928.147 10.013.925.627 25.843.466.032<br />
Sources : - Ministère de l'Economie, Finances et Budget : Loi n° du 2 janvier<br />
2002 contenant le Budget de l'Etat pour l'exercice 2002/Dépenses en<br />
Capital, Tome III, <strong>Kinshasa</strong>.<br />
- Ministère des Finances et Budget : Loi n°/03 du 4 mars 2003<br />
contenant le Budget de l'Etat pour l'exercice 2003/Dépenses en<br />
Capital, Tome III, <strong>Kinshasa</strong><br />
- Ministère du Budget : Loi n° 04/003 du 31 mars 2004 contenant le<br />
Budget de l'Etat pour l'exercice 2004/Dépenses en Capital Tome III,<br />
<strong>Kinshasa</strong>.<br />
- Ministère du Budget :Loi n° 04/022 du 13 Octobre 2004 portant<br />
Budget Aménagé de l'Etat pour l'exercice 2004.<br />
N.B.: Le Tableau n°49 ci-haut a été élaboré par la Division Urbaine du Plan à<br />
partir des quatre (4) Lois indiquées comme sources.<br />
Les crédits de paiement au titre des dépenses en capital pour la période 2002-2004<br />
renseignent que la Ville de <strong>Kinshasa</strong> bénéficie de plusieurs programmes et projets à<br />
spectre national. L'on peut constater l'importance des infrastructures et des projets<br />
sociaux dans l'affectation des ressources budgétaires, et ce, conformément aux priorités<br />
du Gouvernement contenues dans le Programme Multisectoriel d'Urgence de<br />
Reconstruction et de Réhabilitaion 2002-2005, en sigle "PMURR".<br />
163
7.1.2.2. Programmes et Projets destinés à <strong>Kinshasa</strong><br />
Les Budgets des dépenses en capital de l'Etat des execices 2002 à 2004 ci-dessous<br />
permettent d'appréhender la place de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> dans les<br />
investissements de l'Etat.<br />
Tableau n° 52 : Crédits de paiement des programmes et projets de<br />
développement du Gouvernement destinés à la Ville-<br />
Province de <strong>Kinshasa</strong><br />
Secteurs<br />
1. infrastructures et<br />
Equipements<br />
Collectifs<br />
2. Projets Productifs<br />
3. Projets Sociaux<br />
4. Bonne Gouvernance<br />
Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />
2002 2003 2004 TOTAL<br />
2.182.605.995 392.642.872 3.201.049.158 5.776.298.025<br />
61.877.886<br />
379.702.234<br />
74.600.549<br />
77.917.992<br />
303.013.047<br />
-<br />
114.916.072<br />
325.882.811<br />
467.474.631<br />
254.711.950<br />
1.008.608.182<br />
542.075.180<br />
TOTAL 2.698.786.664 773.573.911 4.109.322.672 7.581.693.337<br />
Le Tableau n° 52 met une fois de lus, en évidence l'importance de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> en<br />
matière d'investissements publics.<br />
Les budgets des dépenses en capital de l'Etat sur ressources propres de 2002 à 2004<br />
totalisent 33.425.159.369 Francs Congolais. Pour cette période sous revue, les<br />
programmes et projets de développement localisés à <strong>Kinshasa</strong> et à charge du<br />
Gouvernement bénéficient des crédits de paiement de 7.581.693.337 Francs Congolais, ce<br />
qui représente 22,68% du total des dépenses en capital prévisionnelles évoquées ci-haut.<br />
N.B.: L'effort d'investissement du Gouvernement pour la Ville de <strong>Kinshasa</strong> aurait pu être<br />
mieux évalué si les données sur l'exécution financière étaient disponibles<br />
Il y a un fait à noter : les interventions gouvernementales sont multisectorielles. On en<br />
compte dans les infrastructures, l'agriculture, la santé, l'éducation, la Bonne gouvernance,<br />
l'assainissement, l'appui économique, etc.…<br />
7.2. Programmes et Projets de développement de la Ville-Province<br />
de <strong>Kinshasa</strong><br />
A chaque exercice budgétaire, l'Autorité Urbaine élabore un projet de budget de la Ville<br />
qu'elle soumet à l'approbation de l'Organe Délibérant. Cet instrument "le budget" une fois<br />
approuvé, devient l'outil de base et incontournable dont le Gouverneur de la Ville se sert<br />
pour concrétiser de façon progressive les ambitions qu'il s'est fixé au cours de son<br />
mandat. D'une manière générale les objectifs à atteindre sont repris dans les programmes<br />
et projets de développement que le Gouverneur fait inscrire dans le Budget.<br />
164
Les Gouverneurs de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> qui se sont succédés à la tête de <strong>Kinshasa</strong><br />
présentaient jadis à l'Organe Délibérant (l'Assemblée Régionale) le projet de leur Budget<br />
par un discours - programme; cet Organe n'étant pas fonctionnel pour le moment, les<br />
Gouverneurs actuels sont amenés à préparer un Programme d'Action dans lequel sont<br />
consignées les priorités des actions à mener.<br />
Les discours programmes et les programmes d'action de différents Gouverneurs ont eu<br />
tous pour point commun le problème lié à la sécurité et celui de l'assainissement de la<br />
Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Tableau n°53: Budget d’investissement de la ville province de <strong>Kinshasa</strong> pour les<br />
trois dernières années<br />
Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />
Secteurs<br />
2002 2003 2004<br />
1. Infrastructures et<br />
Equipements Collectifs<br />
2. Projets Productifs<br />
3. Projets Sociaux<br />
4. Bonne Gouvernance<br />
541.933.371<br />
126.533.376<br />
153.533.376<br />
163.333.640<br />
1.818.435.970<br />
133.425.760<br />
211.957.642<br />
227.867.094<br />
929.081.928<br />
55.000.000<br />
93.500.000<br />
250.961.746<br />
TOTAL 985.333.763 2.391.686.466 1.463.473.384<br />
Les infrastuctures et équipements prennent généralement la part la plus importante du<br />
Budget de l’Hôtel de ville. C’est qui est une bonne chose. Malheureusement, on déplore la<br />
faible part allouée aux projets sociaux. Cela traduirait peu d’intérêt porté à la lutte contre<br />
la pauvreté.<br />
165
Tableau n° 54 : Exécution financière des Programmes et Projets de Développement<br />
de la Viile-Province de <strong>Kinshasa</strong> (Période : 2002 à 2004)<br />
TABLEAU SYNTHESE<br />
SECTEURS 2002 (1) 2003 (2) 2004 (3) TOTAL (1)+(2)+(3)<br />
CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT<br />
PAIEMENT<br />
PAIEMENT<br />
PAIEMENT<br />
PAIEMENT<br />
1. INFRASTRUCTURES ET 541.933.371 261.306.157 1.818.435.970 426.600.237<br />
EQUIPEMENTS<br />
COLLECTIFS<br />
929.081.928 674.837.098 3.289.451.269 1.362.743<br />
2. SECURITE ET<br />
PROTECTION CIVILE<br />
3. PROJETS PRODUCTIFS<br />
4. PROJETS SOCIAUX<br />
5. BONNE GOUVERNANCE<br />
63.556.664<br />
126.533.376<br />
153.533.376<br />
6.862.760<br />
-<br />
312.278<br />
104.367.094<br />
133.425.760<br />
211.957.648<br />
47.239.420<br />
38.091.200<br />
8.505.245<br />
189.929.710<br />
55.000.000<br />
93.500.000<br />
108.387.648<br />
24.839.566<br />
7.909.303<br />
357.853.468<br />
314.959.136<br />
458.991.018<br />
162.489.828<br />
62.930.766<br />
16.726.826<br />
Poucentage<br />
100.000.000 29.983.743 123.500.000 26.633.447 195.961.746 42.437.881 419.461.746 99.055.071 24 %<br />
TOTAL 985.333.763 303.464.938 2.391.686.466 547.069.549 1.463.473.384 831.411.496 4.840.493.613 1.681.945.983 35 %<br />
166<br />
41 %<br />
45 %<br />
20 %<br />
04 %
Le Tableau n°54 enseigne qu'en termes de prévisions budgétaires, l'Autorité Urbaine<br />
manifeste sa volonté pour l'effort de reconstruction et de réhabilitation de la Ville-<br />
Province de <strong>Kinshasa</strong>; les crédits de paiement reservés au Secteur des<br />
Infrastructures et Equipements Collectifs en fait foi. Il y a lieu de présenter<br />
également en compte d'autres infrastructures spécifiques des secteurs sociaux<br />
(écoles, hôpitaux, centres de promotion sociale) dans cet effort de réhabiliotation du<br />
patrimoine matériel de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
Quant au financement proprement dit des investissements le taux enregistré<br />
pour 2002-2004 (septembre) est de 35 %. Ce faible taux d'exécution financière<br />
traduit la modicité des recettes propres de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> d'autant plus que les<br />
fonds de rétrocession devant appuyer les investissements sont aléatoires. Toutefois,<br />
dans le Secteur des Infrastructures, le Programme Voirie et Assainissement a<br />
enregistré la part la plus impotante des paiements à cause de la priorité accordée par<br />
l'Autorité Urbaine. Le lancement de l'Opération Coup de Poing pour la Salubrité en<br />
juin 2004 donne toute l'ampleur que requiert l'amélioration des conditions<br />
environnementales des Kinois.<br />
167
CONCLUSION GENERALE<br />
Une monographie est un instrument qui présente la photographie statique et<br />
temporelle d’une contrée ou d’un pays. Elle reste un grand outil de gestion et même<br />
de prévision dès lors que certaines tendances qu’elle reprend pourraient servir de<br />
base pour des projections.<br />
Il existe pour la ville-province de <strong>Kinshasa</strong> plusieurs monographies dont la dernière,<br />
en dehors de la présente, remonte à plus ou moins sept ans. Celle-ci était<br />
essentiellement tournée vers le secteur agricole. En effet, chaque monographie porte<br />
sur un ou plusieurs objets et sa particularité reste liée à son objet principal.<br />
La présente monographie, à la différence de la précédente, est plurisectorielle et<br />
semble n’avoir négligé ou marginalisé aucun secteur de la vie de la province. Elle a<br />
été élaborée dans le cadre de la Rédaction du Document de la Stratégie de réduction<br />
de la pauvreté de la RDC (DSRP Final). Sa rédaction a nécessité le recours à<br />
l’expertise de certaines éminences que compte la capitale et qui couvrent tous les<br />
secteurs de la vie d’une communauté.<br />
D’aucuns se seront rendus compte de la richesse des informations qu’offre cet<br />
instrument. Il est évident qu’en tant qu’œuvre humaine, les imperfections ne<br />
pourront pas manquer. Elles constituent de pourront constituer des champs<br />
d’améliorations de ceux qui à l’avenir seront appelés à élaborer un autre document<br />
semblable sur la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />
On peut retenir des pages qui précédent que <strong>Kinshasa</strong> est une ville qui offre<br />
énormément d’atouts pour un développement harmonieux et durable.<br />
Au plan démographique, la forte population dont est dotée la capitale n’est pas<br />
seulement un poids de par la variété des demandes et des besoins à satisfaire qu’elle<br />
exprime, elle constitue une potentielle force de travail dont certains pays du<br />
continent ne sont pas dotés. Une gestion rationnelle des ressources humaines dont<br />
dispose la ville est une recommandation que l’on veut bien mettre en lettre d’or, car<br />
dit-on « Il n’y a des richesses que d’hommes ». Le travail est l’un des facteurs<br />
de croissance. Et <strong>Kinshasa</strong> n’a pas et ne pourra jamais avoir besoin d’importer de la<br />
main d’œuvre. Outre cette disponibilité, il faut souligner l’ingéniosité du Kinois dans<br />
la résolution de certains problèmes qui se posent à lui chaque jour. Pour s’en<br />
convaincre, il faut exploiter la gamme des stratégies conçues par le kinois pour pallier<br />
au vide sinon à l’absence des pouvoirs publics, pour ne pas perdre tout espoir.<br />
Etant donné son statut de capitale du pays, <strong>Kinshasa</strong> est sans nul doute la seule ville<br />
du pays à disposer d’une infrastructure pouvant supporter une relance économique à<br />
moindre frais. La ville est en effet dotée d’un important potentiel électrique dont la<br />
mise en valeur requiert plus de la volonté de la part des responsables. Son<br />
hydrologie permet également aux industries dont l’eau est un intrant dans le<br />
processus de production de se développer dans des conditions optimales. <strong>Kinshasa</strong><br />
168
est en effet, entouré de beaucoup de cours d’eau. La ville offre beaucoup<br />
d’avantages comparatifs notamment dans le secteur de la manifacture et de l’agroalimentaire.<br />
Son statut de capitale lui confère également le privilège de bénéficier d’importants<br />
services de sécurité nécessaires à la promotion des affaires. En effet, en dehors des<br />
pillages de triste mémoire et de quelques émeutes au lendemain de l’accession du<br />
pays à l’indépendance, <strong>Kinshasa</strong> n’a pas l’histoire d’une capitale de guerres. Elle n’en<br />
a pas connu plus d’une depuis tous les temps. C’est donc un véritable havre de paix.<br />
Cet avantage est à préserver à tout prix pour sécuriser les opérateurs économiques<br />
dont <strong>Kinshasa</strong> est le siège princpal des affaires.<br />
Au plan administratif, la ville-province est l’une des rares du pays à compter le<br />
nombre complet des Divisions de l’Administration publique. C’est dire qu’il est facile<br />
d’obtenir des autorités toutes les formalités tant pour un séjour que pour n’importe<br />
quelle autre activité. Cela réduit les coûts à consentir dans les investissements que le<br />
privé notamment voudrait bien réaliser.<br />
Cependant sur plusieurs points, la situation de la capitale n’est pas très différente de<br />
celle du reste du pays. On dénote de problèmes de groupes vulnérables avec une<br />
ampleur que l’intérieur du pays semble ne pas connaître. En effet, <strong>Kinshasa</strong> aura<br />
peut-être, été un havre de paix vers lequel se seraient rués de milliers de<br />
compatriotes fuyant l’intérieur du pays ravagé par des troubles et des conflits qui ont<br />
déchiré le pays pendant plusieurs années. Il semble également que le phénomène<br />
enfants de la rue serait un phénomène plus kinois que national.<br />
Il reste énormément des pistes qui auraient dues être exploitées pour scruter<br />
davantage les problèmes de la capitale. Ceux-ci portent entre autres sur le profil de<br />
la journée de la kinoise. La femme kinoise, comme toute conglaise, est à ce jour, la<br />
pierre maitresse de la vie du ménage. Il paraît important de dresser le profil de sa<br />
journée pour savoir quelles sont les activités qui lui prennent plus de temps, quels en<br />
sont les avantages tant du point de vue de son épanuoissement moral que du point<br />
de vue financier et mayétriel qu’elle en tire. On n’a pas mettre en relation toutes les<br />
stratégies de survie que développent les ménages et d’autres besoins tels que<br />
l’éducation ou l’instruction des enfants. On espère trouver bien des éléments<br />
importants dans les résultats des consultations participatives.<br />
En dépit de ce tableau apparamment sombre, on dénombre dans la capitale plusieurs<br />
atouts dont un des plus importants est le dynamisme de la population. Cette<br />
population a besoin d’un encadrement adéquat qui lui permettrait de mettre<br />
largement à profit, pour son compte et pour celui de toute la communauté, le<br />
dynamisme qui la caractérise pour une issue favorable aux difficultés du vécu<br />
quotidien qu’elle rencontre.<br />
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