22.06.2013 Views

Monographie Kinshasa

Monographie Kinshasa

Monographie Kinshasa

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

République Démocratique du Congo<br />

Ministère du Plan<br />

Unité de Pilotage du Processus d’Elaboration et de Mise en œuvre de la Stratégie<br />

pour la Réduction de la Pauvreté (UPPE-SRP)<br />

Comité Provincial de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté<br />

Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> (CP-VPK) *<br />

(n°0001/UPPE-SRP/CP-VPK/COORDO/MML/ét./2004)<br />

MONOGRAPHIE<br />

DE LA VILLE DE KINSHASA<br />

<strong>Kinshasa</strong>, Avril 2005<br />

* Coordonnées provisoires : Hôtel de Ville de <strong>Kinshasa</strong> et Division Urbaine du Plan à <strong>Kinshasa</strong>-Gombe<br />

Tél. 08169 14754 (Coordonnateur) ; 98205106 (Coordonnateur Adjoint) ; 0815115437 (Chef de Division Urbaine du Plan)


AVANT –PROPOS<br />

La présente <strong>Monographie</strong> a été rédigée sous la direction du Coordonnateur<br />

Provincial, Monsieur MBUANGI MBUKU LELO, Inspecteur Général des Finances, Chef<br />

de Service Retraité, assisté de son Adjoint, le Chef de Travaux Joseph SENDA<br />

LUSAMBA et du Chef de Division Urbaine du Plan, Secrétaire Administratif et<br />

Technique du Comité Provincial, Monsieur KOMBA NKOKO DEKO.<br />

Tous les Membres de rédaction tiennent à exprimer aux Autorités Provinciales leur<br />

gratitude pour l’attention qu’elles ont accordée à la réalisation de cette œuvre.<br />

Leurs remerciements s’adressent aussi à tous les responsables des Divisions Urbaines<br />

et des Services et Structures représentés au sein du Comité Provincial DSRP de la<br />

Ville pour, notamment, avoir accordé plus de disponibilité à leurs Délégués et avoir<br />

autorisé la consultation, si pas l’appropriation par le Comité, de différents documents<br />

et informations détenues et/ou produites par leurs services.<br />

Le temps imparti pour la préparation de ce document et d’autres facteurs mentionnés<br />

ci avant ne leur ont pas permis de saisir, dans une proportion suffisante, l’immense<br />

et précieuse documentation produite chaque jour sur la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et<br />

d’impliquer tous les centres de leur production et toutes les personnes ressources<br />

dans la rédaction de cette <strong>Monographie</strong>. Le Comité Provincial en est très conscients<br />

et avait sincèrement souhaité agir autrement et faire mieux.<br />

C’est pourquoi, il endosse toutes les imperfections et les insuffisances éventuelles et<br />

compte sur la collaboration de tous, par leurs critiques constructives et leurs<br />

suggestions valables, pour produire une deuxième édition de ce travail améliorée par<br />

ces apports positifs.<br />

2


REMERCIEMENTS<br />

Dans le cadre du Processus d‘Elaboration et de Mise en Œuvre de la Stratégie pour la<br />

Réduction de la Pauvreté, l’Unité de Pilotage de ce Processus, UPPE-SRP, a demandé<br />

à ses Comités Provinciaux de préparer la <strong>Monographie</strong> Provinciale, document qui<br />

présente l’état des lieux de chaque Province.<br />

Le Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’est consacré à la<br />

rédaction de ce document, à partir du vendredi 17 septembre 2004, avec ses<br />

Membres et les Experts de la Division Provinciale du Plan, cette dernière jouant le<br />

rôle du Secrétariat Administratif et Technique de ce Comité.<br />

L’implication des Membres du Comité et de tous les Experts de Division Urbaine du<br />

Plan a permis la production de cette <strong>Monographie</strong>, qui contient les informations<br />

indispensables sur la vie intégrale et réelle de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, en<br />

rapport avec la pauvreté profonde de sa population, informations recueillies en dépit<br />

des conditions de travail particulièrement difficiles, compte tenu :<br />

1. du délai imparti, qui s’est avéré totalement insuffisant pour la récolte des<br />

données sur le terrain ;<br />

2. de manque de moyens financiers pour la récolte des données et des<br />

documents à travers la Ville, avec la participation de tous les Membres des<br />

Equipes de travail et ;<br />

3. de la résistance affichée par des personnes qui détiennent les informations<br />

valables et à jour, mais qui expriment directement leur mécontentement de<br />

n’avoir pas été associées à ce travail, rémunérateur, selon eux.<br />

Le Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> remercie sincèrement et<br />

félicite tous ceux qui ont pu apporter leur contribution à la réalisation de cette<br />

<strong>Monographie</strong>.<br />

Que tous les Membres du Comité technique National(CT-SRP) ainsi que ceux du<br />

Comité Provincial (CP-SRP) qui ont collaboré à la production de différents drafts<br />

soient rassurés de la profonde reconnaissance de la Coordination pour les sacrifices<br />

consentis et le travail de qualité abattu en vue surtout de l’amélioration de la<br />

présente <strong>Monographie</strong>, première brique de l’ensemble de matériaux devant conduire<br />

à présenter la photographie de la pauvreté dans la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> dont<br />

les deux autres piliers sont :<br />

- Le Profil de la pauvreté ;<br />

- La stratégie de réduction de la pauvreté ;<br />

Ceux qui liront et consulteront la présente <strong>Monographie</strong> se souviendront<br />

inévitablement de vous tous.<br />

3


TABLE DES MATIERES Pages<br />

1. Avant-propos………………………………………………………………………………………2<br />

2. Remerciements……………………………………………………….…………………………..3<br />

3. Table des matières………..…………………………………………………………………….4<br />

4. Liste d’acronymes………………………………………………….…………………………….6<br />

5. Liste des tableaux…………………………………………………….………………………….8<br />

6. Carte de visite de la province……………………………………………………………….10<br />

7. Introduction générale………………………………………………………………………….11<br />

7.1. Contexte d’élaboration de la monographie……………..…………………...11<br />

7.2. Caractéristiques de la monographie…………………………………………….11<br />

7.3. Organisation du Travail……………………………………………………………..12<br />

7.4. Méthodes de collecte des données……………………………………………..12<br />

7.5. Résumé……………………………………………………………………………………13<br />

8. Chapitre I. : Situation physique de la Ville-Province………………………………..14<br />

1.1. Localisation……………………………………………………………………………….14<br />

1.2. Relief…………………………………..……………………………………………………14<br />

1.3. Climat…………………………………………………………………..…………………..15<br />

1.4. Hydrographie……………………………………………………………………………..16<br />

1.5. Sols, Géologie et végétation…………………………………………………………16<br />

9. Chapitre II. Organisation politique et administrative…………………………………18<br />

2.1. Découpage administratif……………………………………………………………….18<br />

2.2. Environnement politique…………………………………….…………………………19<br />

2.3. Institutions politiques et Environnement politique…………………………..20<br />

2.4. <strong>Kinshasa</strong>, Ville Cosmopolite…………………………………………………………..21<br />

2.5. Présentation sommaire de la ville de <strong>Kinshasa</strong>………………………………..22<br />

2.6. Situation de la Justice…………………………………………………………………..31<br />

2.7. Services d’ordre et de sécurité publics………………………………………….38<br />

10. Chapitre III : Caractéristiques socio-culturelles……………………………………….40<br />

3.1. Aperçu historique…………………………………………………………………………40<br />

3.2. Statistiques démographiques…………………………………………………………43<br />

3.3. Structure de la société…………………………………………………………………48<br />

3.4. Principaux groupes ethniques……………………………………………………….50<br />

3.5. Eléments linguistiques…………………………………………………………………51<br />

3.6. Culture, Art, Tourisme, Sports et Loisirs………………………………………..52<br />

3.7. Approche Genre………………………………………………………………………….55<br />

3.8. Régime foncier……………………………………………………………………………59<br />

3.9. Régime alimentaire……………………………………………………………………..60<br />

3.10. Groupes vulnérables……………………………………………………………………65<br />

3.11. Valeurs positives de développement…………………………………………….86<br />

3.12. Valeurs négatives de développement……………………………………………87<br />

11. Chapitre IV. Situation des secteurs………………………………………………………..95<br />

4.1. Introduction………………………………………………………………………………95<br />

4.2. Infrastructures de base………………………………………………………………..95<br />

4.3. Secteur Productif……………………………………………………………………….132<br />

12. Chapitre V : Dynamique communautaire…………………………………………..…...140<br />

5.1. Généralités……………..…………………………………………………………………140<br />

5.2. Evolution de la Dynamique Communautaire à <strong>Kinshasa</strong>…………………141<br />

5.3. Dynamique communautaire spontanée ou informelle………………….…143<br />

4


5.4. Dynamique Communautaire Formelle…………………………………………..144<br />

5.5. Dynamique communautaire cuturelle……………………………………………150<br />

5.6. Dynamique communautaire religieuse………………………………………….151<br />

5.7. Les parties prenantes………………………………………………………………….152<br />

13. Chapitre VI. : Facteurs de Développement socio-économique<br />

de la province…………………………………………………………………………..155<br />

6.1. Préambule……………………………………………………………………………….155<br />

6.2. Sécurité socio-politique…………………………………………………………….155<br />

6.3. Démographie, Urbanisation et Etat-Civil…………………………………….157<br />

6.4. Emploi et pouvoir d’achat…………………………………………………………159<br />

14. Chapitre VII : Programmes et projets de développement………………………161<br />

7.1 Préambule………………………………………………………………………………161<br />

7.2 Programmes et projets de développement du gouvernement………161<br />

7.3 Programmes et Projets de développement de la Ville-Province….…165<br />

de <strong>Kinshasa</strong><br />

15. Conclusion générale……………………………………………………………………………169<br />

16. Références bibliographiques…………………………………………………..………….171<br />

5


LISTE D’ACRONYMES<br />

ABAKO : Alliance des Bakongo<br />

AED : Aide à l’Enfance défavorisée<br />

AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération<br />

ANR : Agence Nationale de renseignements<br />

ASBL : Association sns but lucratif<br />

BAD : Banque Africaine de Développement<br />

BEAU : Bureau d’Etude et d’aménagement urbain<br />

BECECO :Bureau Central de Coordination<br />

BICE : Bureau International Catholique pour l’Enfance<br />

DGM : Direction Générale de Migrations<br />

DSRP-I : Document de la Stratégie de Réduction de la pauvreté Interimaire<br />

DSRP Final : Document de la Stratégie de Réduction de la pauvreté Final<br />

CBFC : Communauté Baptise du Fleuve Congo<br />

CHANIC :<br />

CITA : Cité Africaine.<br />

CODESI :<br />

ECC : Eglise du Christ au Congo<br />

EGEE : Etablissements de garde et d’éducation de l’Etat.<br />

FEC : Fédération des Entreprises du Congo<br />

FENADEC :<br />

FILTISAF :<br />

CCT : Congo-Chine Telecom<br />

CEDEF : Convention pour l’elimination de toutes formes de Disciminations à l’égard<br />

de la femme.<br />

CEDI :<br />

CMDC : Compagnie Maritime du Congo<br />

CNECI : Caisse Nationale d’Epargne et de Crédits Immobiliers<br />

CNS : Conférence Nationale Souveraine<br />

CP-VPK : Comité Provincial- Ville Province de <strong>Kinshasa</strong><br />

COPELA :<br />

COPEMECO : Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo.<br />

CIAT : Comité International d’Appui à la Transition<br />

CRONGD : Conseil Régional des Organisations non gouvernementales pour le<br />

Développement.<br />

EPSP : Enseignement Primaire-Secondaire et Professionnel<br />

FIKIN : Foire Internationale de <strong>Kinshasa</strong><br />

FOLECO :<br />

GRET :<br />

INS : Institut National de la Statistique<br />

IST : Infectiion sexuellement transmissible<br />

LAC : Lignes Aériennes Congolaises<br />

LOGEC :<br />

MICS : Multiple Indicatiors Clustrer Survey<br />

MONUC : Mission de l’Organisation des Nations Unies pour le Congo<br />

MPR : Mouvement Populaire de la Révolution<br />

6


OCA : Office des Cités Africaines<br />

OCPT : Office Congolias de Postes et Télécommunications<br />

OGEFRM : Office de gesdtion de fret maritime<br />

OMS : Organisation Mondiale de la Santé<br />

ONATRA : Office national de Transport<br />

ONG : Organisation non gouvernementale<br />

ONL : Office National de Logement<br />

OPJ : Officier de Police Judiciaire<br />

OR : Office des Routes<br />

UMUCO : Union des Musiciens Congolais<br />

UNAF :Union National des Femmes<br />

UNESCO : Fonds des Nations Unies pour la Science et l’Education<br />

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance<br />

UPPE-SRP : Unité de Pilotage du Processus d’Elaboration de la Stratégie de Réduction<br />

de la Pauvreté<br />

UTEXCO : Usine Textile du Congo<br />

SNCC : société Nationale de Chemins de fer du Congo<br />

SNSA : Service National de Statistiques Agricoles<br />

SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti<br />

SIFORZAL(SIFORCO) : Société Industrielle Forestière du Congo<br />

SONECA : Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs<br />

VIH/Sida : Virus immunodéficience humaine/Syndrome d’immunodéfience acquis<br />

VIP : Very Important Person<br />

PDU : Projet de Développement Urbain<br />

PNC : Police Nationale congolaise<br />

PNLS : Programme National de Lutte contre le Sida.<br />

PVV : Personne vivant avec le VIH<br />

PAV : Personne affectée par le VIH.<br />

PNA : Programme National d’Assainissement<br />

TGI : Tribunal de Grande Instance<br />

RDC : République Démocratique du Congo<br />

REGIDESO : Régie de Distribution d’Eau<br />

RVA : Régie des Voes Aériennes<br />

RVF : Régie des Voies Fluviales<br />

RVM : Régie des Voies Maritimes<br />

RZ : République du Zaire<br />

7


LISTE DES TABLEAUX<br />

1. Tableau n°1 : Répartition des effectifs des quartiers de la Capitale par<br />

commune.<br />

2. Tableau n°2 : Ventilation des coûts des sinsitres par secteur d’activité.<br />

3. Tableau n° 3. : Pillages de 1991: Sinistre des entreprises.<br />

4. Tableau n°4 : Effectifs des magistrats à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

5. Tableau n° 5 : Récapitulatifs des effectifs des magistrats à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

6. Tableau n° 6 : Population des Communes de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

7. Tableau n° 7 : Population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par âge et sexe en 2004<br />

(en milliers).<br />

8. Tableau n° 8 : Quelques indicateurs démographiques.<br />

9. Tableau n° 9 : Répertoire des sites touristiques de <strong>Kinshasa</strong> par commune.<br />

10.Tableau n° 10 : Répartition des Chefs de ménages (en %) selon le niveau<br />

d’instructions.<br />

11. Tableau n°11 : Répartition des postes de responsabilité dans la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> selon le genre.<br />

12. Tableau n° 12 : Taux d’abandon scolaire au niveau Primaire(à <strong>Kinshasa</strong>).<br />

13. Tableau n°13 : Répartition des proportions des cas de SIDA par Tranche<br />

d’âge et par Sexe (en %).<br />

14. Tableau n°14 : Evolution de la consommation de certains produits<br />

alimentaires de 1997-2001 par habitant.<br />

15. Tableau n° 15 : Consommation par mois et par personne suivant le groupe<br />

ethnique à <strong>Kinshasa</strong> en 1986 (en gramme).<br />

16. Tableau n°16 : Répartition des effectifs des vulnérablespar groupe et par<br />

sexe<br />

17 Tableau n°17 : Espérance de vie des groupes vulnérables<br />

18. Tableau n°18 : Vulnérabilité au regard de quelques indicateurs de la santé.<br />

19. Tableau n°19 : Quelques indicateurs sur l'éducation.<br />

20 Tableau n°20: Indicateurs sur l'alimentation.<br />

21. Tableau n°21 : Indicateur sur l'emploi et les activités génératrices de revenus.<br />

22. Tableau n° 22 : Taux d’accessibilté à certaines commodités.<br />

23. Tableau n° 23: Répartition des ONG s'occupant des enfants.<br />

24. Tableau n° 24 : Réaprtition des rubriques ou modules de formation.<br />

25. Tableau n°25 : Répartition du réseau routier et de la population de la Ville-<br />

Province de <strong>Kinshasa</strong> par Commune.<br />

26. Tableau n°26 : Les 74 Km de route de la capitale et leur état de revêtement.<br />

27. Tableau n°.27. : Répartition des entreprises assurant le transport en commun<br />

à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

28. Tableau n° 28 : Répartition des Infrastructures de Santé à travers la capitale.<br />

29. Tableau n°29 : Couverture vaccinale des enfants et des mères :<br />

Enfants de 12 à 23 mois (en %).<br />

30. Tableau n°30 : Evolution de la couverture vaccinale dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

31. Tableau n°31 : Malnutrition chronique « Enfants de moins de 5 ans ».<br />

32. Tableau n°32 : Malnutrition aiguë « Enfants de moins de 5 ans ».<br />

33. Tableau n°33 : Insuffisance pondérale.<br />

34. Tableau n° 34 : Ventilation des cas de drépanocytose reçus au centre de<br />

santé de Yolo.<br />

8


35. Tableau n°35 bis : Répartition des décès drépaonocytaires.<br />

36. Tableau n°36 : Coût annuel d’une prise en charge médicale régulière d’un<br />

malade anémique SS.<br />

37. Tableau n°37 : Répartition des effectifs selon le sexe et le cycle par<br />

commune de la Division urbaine.<br />

38. Tableau n°38 : Répartition des écoles par sous-division, commune et régime<br />

de gestion (Kin-Ouest).<br />

39. Tableau n°39 : Tableau synoptique des statistiques scolaires de la<br />

divisionurbaine Kin-Est 2002-2003 et par régime de gestion.<br />

40.Tableau n°40:Tableau récapitulatif sur les effectifs des élèves et enseignants<br />

par sous-division de la division provinciale Kin-Est<br />

2003.2004.<br />

41.Tableau n°41: Répartition des écoles par sous-division, commune et régime de<br />

gestion (Kin-Centre).<br />

42. Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat avant 1960.<br />

43. Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat après 1960.<br />

44. Tableau n° 44 : Occupation du sol dans le district urbain.<br />

45. Tableau n°45: Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />

pièces à usage d’habitation par milieu de résidence et par<br />

niveau de pauvreté.<br />

46. Tableau n°46 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />

pièces (chambres à coucher) par milieu de résidence et par<br />

niveau de pauvreté.<br />

47. Tableau n° 47 : Répartition des ménages kinois selon le nombre moyen de<br />

personnes par pièce ou chambre à coucher.<br />

48. Tableau n°48: Nombre d’ASBL à <strong>Kinshasa</strong> et leurs domaines d’intervention.<br />

49. Tableau n° 49 : Identification des parties prenantes dans la dynamique<br />

communautaire à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

50. Tableau n° 50 : Densités de la population des communes.<br />

51. Tableau n° 51: Crédits de paiement des programmes et projets de<br />

développement du Gouvernement à spectre national.<br />

52. Tableau n° 52 : Crédits de paiement des programmes et projets de<br />

développement du Gouvernement destinés à la Ville-<br />

Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

53. Tableau n°53: Budget d’investissement de la ville province de <strong>Kinshasa</strong> pour<br />

les trois dernières années.<br />

54. Tableau n° 54: Exécution financière des Programmes et Projets de<br />

Développement de la Viile-Province de <strong>Kinshasa</strong> (2002 à<br />

2004).<br />

9


CARTE DE VISITE DE LA PROVINCE.<br />

Nom : <strong>Kinshasa</strong><br />

Année de création : 1881<br />

Statut : Ville-Province et Capitale de la RDC<br />

Nombre de communes : 24<br />

Chef-Lieu de la Ville-Province : Gombe<br />

Population : Environ 7.000.000 habitants<br />

Superficie : 9.965 Km2<br />

Langues parlées : Lingala- Kikongo-Swahili- Tshiluba et Français<br />

Climat : Tropical chaud et humide<br />

Vocation première : Ville commerciale, industrielle et politico-<br />

administrative<br />

Situation géographique : Ouest du pays entre 3.9 et 5.1 degrés de latitude Sud<br />

et entre 15.2 et 16.6 degrés de longitude Est.<br />

Relief : Un grand Plateau, une chaine de collines, une plaine<br />

et des marécages.<br />

10


INTRODUCTION GENERALE<br />

0.1. CONTEXTE D’ELABORATION DE LA MONOGRAPHIE<br />

A partir de l’année 2001, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo<br />

s’est particulièrement consacré à la lutte contre la pauvreté dans le pays et a pu, à<br />

cet effet, produire en 2002, conformément à l’approche du monde actuel et des<br />

objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD) de l’Organisation des Nations-<br />

Unies (ONU), le Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté<br />

(DSRP-I), qui a été adopté par les Institutions de Bretton Woods en mars 2003.<br />

Au cours du Séminaire-Atelier du 08 au 10 décembre 2003, tenu au Centre<br />

Catholique Nganda à <strong>Kinshasa</strong>, dans la Commune de Kintambo, Le Gouvernement de<br />

Transition a lancé, en présence des Délégués venus de toutes les Provinces du pays,<br />

le processus d’élaboration du Document Final de Stratégie pour la Réduction de la<br />

Pauvreté (DSRP Final) en République Démocratique du Congo.<br />

Conformément à sa Feuille de Route et à son Chronogramme, l’Unité de Pilotage du<br />

Processus d’Elaboration de la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté, UPPE-SRP,<br />

l’Institution, rattachée au Ministère du Plan, chargée par le Gouvernement de<br />

conduire le Processus DSRP, a transmis aux Comités Provinciaux du DSRP, par sa<br />

lettre n° 153/UPPE-SRP/COORD/KNT/NGN/04 et sa note technique y jointe<br />

n°01/UPPE/04, toutes deux du 13 septembre 2004, les instuctions complémentaires<br />

pour l’élaboration des documents suivants qui constituent les composantes du DSRP<br />

Final :<br />

- la <strong>Monographie</strong> de chaque Province ;<br />

- le Profil de la Pauvreté dans chaque Province ;<br />

- la Stratégie Provinciale de Lutte contre la Pauvreté.<br />

Pour la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, le Comité Provincial du DSRP, qui venait de<br />

terminer la mise à niveau non seulement de ses Membres mais aussi des Experts de<br />

son Secrétariat Technique, tous fonctionnaires et Agents de la Division Urbaine du<br />

Plan, par un Séminaire de Restitution et de Recyclage, organisé par lui du 08 au 10<br />

août 2004, s’est attelé à la production de la <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de<br />

<strong>Kinshasa</strong>, dès le lundi 20 septembre 2004.<br />

0.2. CARACTERISTIQUES DE LA MONOGRAPHIE<br />

Plusieurs <strong>Monographie</strong>s existent sur la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Mais elles ont été<br />

toutes préparées dans un contexte particulier et chacune avec un objet propre, en<br />

rapport avec une activité, un thème ou secteur particulier, des objectifs généraux et<br />

spécifiques liés à ces différents cadres.<br />

La présente <strong>Monographie</strong>, qui s’inscrit dans le cadre du DSRP, a pris soin d’intégrer<br />

beaucoup d’aspects, contextes, thèmes et secteurs de la vie du Pays, de l’Etat et de<br />

la Nation dans toutes leurs ramifications et spécificités, du moins en ce qui concerne<br />

11


la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Elle a veillé à porter un cachet d’exhaustivité réelle et<br />

valable en procédant à l’identification des parties prenantes et de tous les éléments<br />

liés au développement intégral et harmonieux de toutes les couches de la population.<br />

Elle a esquissé, en se servant des éléments de l’analyse participative des parties<br />

prenantes, quelques axes des stratégies de réduction de la pauvreté.<br />

C’ette monographie de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est donc un document global, structuré et<br />

unique en son genre.<br />

0.3. ORGANISATION DU TRAVAIL<br />

Le Comité Provincial DSRP a consacré cinq jours ouvrables, soit du lundi 20 au<br />

vendredi 24 septembre 2004, pour amorcer l’élaboration de la <strong>Monographie</strong> de la<br />

Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. En effet, sous la conduite de leur Coordonnateur, les<br />

Membres du Comité Provincial DSRP de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, au cours de<br />

quelques réunions plénières, avaient préparé de manière participative :<br />

- le Plan de la <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, à partir des directives<br />

de l’UPPE-SRP ;<br />

- les Equipes de récolte des données et de rédaction des chapitres de cette<br />

<strong>Monographie</strong> ;<br />

- la liste des principaux centres de documentation sur la Ville-Province de<br />

<strong>Kinshasa</strong> ;<br />

- les principes et méthodes de travail au sein des Equipes et entre elles.<br />

La note circulaire n° 0001/UPPE-SRP/CP-VPK/COORDO/MML/note/2004 du 24<br />

septembre 2004 du Coordonnateur Provincial, adressée à tous les Membres du<br />

Comité, synthétise l’ensemble des dispositions arrêtées par le Comité Provincial en<br />

vue de l’élaboration de cette <strong>Monographie</strong>.<br />

0.4. METHODES DE COLLECTE DES DONNEES<br />

Une attention particulière et un temps suffisant ont été accordés à l’élaboration du<br />

plan de cette <strong>Monographie</strong> et à l’identification des Centres de documentation sur la<br />

Ville, de manière à permettre à tous ceux qui sont impliqués dans ce travail de mieux<br />

comprendre le travail attendu et de récolter les données et documents nécessaires,<br />

en temps utile.<br />

Les différents chapitres retenus et leurs subdivisions principales ont fait l’objet<br />

d’examen participatif des Membres du Comité et de ses Experts, en fonction du cadre<br />

et de la logique DSRP de cette <strong>Monographie</strong>, en prenant soin, le cas échéant, de<br />

donner les grands contours et les contenus essentiels des sujets à développer.<br />

La recherche des données par la revue documentaire et par la consultation des<br />

personnes-ressources et des centres de documentation sur la Capitale de la RDC a<br />

été la seule méthode utilisée pour la récolte des données, en attendant les éléments<br />

des enquêtes encours de l’INS et des Groupes Thématiques et Séctoriels ainsi que les<br />

consultations participatives.<br />

12


0.5. RESUME<br />

La <strong>Monographie</strong> de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’articule autour des principaux<br />

titres suivants :<br />

- Présentation de la situation physique de la Ville-Province c’est-à-dire la<br />

localisation géographique, le relief, le climat, la végétation, l’hydrographie, la<br />

température, la pluviométrie et les sols ;<br />

- Situation administrative et politique : la subdivision administrative,<br />

l’environnement politique, l’impact des pillages et des guerres, l’organisation et<br />

l’exercice de la justice, les services d’ordre, de force et de sécurité ;<br />

- Caractéristiques socio-culturelles qui comprennent les rubriques suivantes :<br />

aperçu historique, démographie, structure de la société, principaux groupes<br />

ethniques, éléments linguistiques, société civile, variable genre, régime foncier,<br />

régime alimentaire, groupes vulnérables, valeurs positives et négatives de<br />

développement ;<br />

- Situation de treize secteurs dont ceux de la santé et de l’éducation ;<br />

- Principaux problèmes de développement de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong><br />

dont la sécurité, l’insalubrité, le transport en commun, le comportement kinois ;<br />

- Dynamique communautaire dans tous ses aspects économico-financiers,<br />

socio-culturels, religieux et cultuels ;<br />

- Projets et programmes de développement dans la Ville-Province de<br />

<strong>Kinshasa</strong> avec le Gouvernement, la Ville elle-même, le Système des Nations-<br />

Unies, les Coopérations Bilatérales, les Organisations Non Gouvernementales ;<br />

- Les facteurs de développement socio-economiques de la province tels que les<br />

considérations d’ordre financier, les valeurs positives et négatives de<br />

développement, les indicateurs de développement et surtout les états de leiux<br />

des OMD à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

13


CHAPITRE I. : SITUATION PHYSIQUE DE LA VILLE-PROVINCE<br />

1.1. LOCALISATION<br />

La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> s’étend sur 9.965 Km2, soit 0.42% du territoire<br />

national. Elle est située à l’ouest du pays entre 3,9 et 5,1 degrés de latitude Sud et<br />

entre 15,2 et 16,6 degrés de longitude Est. Elle est limitée au Nord-Est et à l’Est par<br />

la Province du Bandundu, au Sud par celle du Bas-Congo, au Nord-Ouest et à l’Ouest<br />

par la République du Congo-Brazzaville, sur une frontière liquide, formée par une<br />

partie du Fleuve Congo.<br />

1.2. RELIEF<br />

Le relief de <strong>Kinshasa</strong> est formé d’un grand plateau, d’une chaîne de collines, d’une<br />

plaine et de marécages aux abords du Fleuve Congo.<br />

En effet, le massif du Plateau du Kwango, de 600 à 700 m d’altitude, domine<br />

complètement la partie Est de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Sa portion située dans la<br />

Ville est appelée Plateau des Bateke. Elle totalise une superficie d’environ 7.500 Km2,<br />

soit 75.3% de l’ensemble de l’étendue de la Ville. La densité démographique y est<br />

fortement très faible. En effet, cette partie de la ville est occupeé par plus ou moins<br />

2% de la population totale de la ville.<br />

La chaine de collines, peu escarpées (350 à 675 m d’altitude) où l’on trouve les<br />

Monts Ngaliema, Amba et Ngafula, constitue la frontière commune avec le Bas-<br />

Congo et forme la partie Sud de la Ville, jusqu’au Sud-Est, où se trouve le Plateau<br />

des Bateke. Ces collines, y compris les hauteurs de Binza et de Kimwenza, seraient<br />

issues du démantèlement de ce Plateau.<br />

La plaine de <strong>Kinshasa</strong> suit le lit du Fleuve Congo et est enfermée entre le Fleuve<br />

Congo, le Plateau des Bateke et les collines. Elle n’a qu’une largeur moyenne de 5 à<br />

7 Km et a la forme d’un croissant. Cette plaine se situe entre 300 et 320 m d’altitude<br />

et a une superficie d’à peu près 100 km2. Elle se divise en deux parties :<br />

- la plaine de Lemba à l’Ouest de la rivière Ndjili, légèrement ondulée ;<br />

- la plaine à l’Est de la Ndjili, vers la rivière Nsele qui a une forme plus plane,<br />

entrecoupée par plusieurs rivières qui coulent presque parallèlement du Sud-Est<br />

vers le Nord-Ouest, pour se jeter dans le Fleuve Congo.<br />

C’est là que se trouve concentrée la portion la plus importante de la population de la<br />

Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Les marécages longent le Fleuve Congo pour s’amplifier à l’Ouest autour du Pool<br />

Malebo et y former ainsi une plaine alluviale.<br />

14


1.3. CLIMAT<br />

La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> connaît un climat de type tropical, chaud et humide.<br />

Celui-ci est composé d’une grande saison de pluie d’une durée de 8 mois, soit de la<br />

mi-septembre à la mi-mai, et une saison sèche qui va de la mi-mai à la miseptembre,<br />

mais aussi, une petite saison de pluies et une petite saison sèche, qui<br />

court de la mi-décembre à la mi-février. Quant à la température, deux grands<br />

courants de vents soufflent pendant toute l’année sur la ville, aussi bien en altitude<br />

qu’au niveau de basses couches.<br />

Sur les hauteurs, il y a deux grands courants de vents : (i) les alizés, très chauds et<br />

secs, du Nord-Est qui proviennent d’Egypte et (ii) un courant équatorial très humide,<br />

presque permanent au-delà de 300 m d’altitude, en provenance de l’Est.<br />

Les basses couches de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> reçoivent en permanence le<br />

courant de Bengwela, un courant très humide en provenance du Sud-Ouest.<br />

Les écarts de température s’établissent en général comme suit : (i) plus de 18°C<br />

pour la température diurne du mois le plus froid de l’année et (ii) environ 22°C pour<br />

la température nocturne du mois le plus chaud.<br />

Pour la période 1986-1995, le mois de mars 1988 a connu la température la plus<br />

haute soit 26,5° C et le mois de juillet 1992 celle la plus basse, soit 21,2° C. Mais la<br />

situation générale des températures moyennes se présente comme suit pour cette<br />

période :<br />

- température moyenne mensuelle supérieure : 26,1 C en mars ;<br />

- température moyenne mensuelle inférieure : 22,5° C en juillet.<br />

Du point de vue pluviométrique, durant les trois dernières décennies, la moyenne<br />

pluviométrique annuelle observée dans la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est de 1.529,9<br />

mm et le minimum mensuel se situe en deçà de 50 mm. Le mois de novembre<br />

connaît le plus important volume des précipitations, avec une moyenne de 268,1<br />

mm. Environ 40 % des précipitations tombent entre les mois d’octobre, novembre et<br />

décembre qui sont les mois les plus humides de l’année. Les pics de pluviosité se<br />

chiffrent à 203,3 mm en avril et le nombre de jours de pluies atteint la moyenne<br />

annuelle de la période de 112jours, avec un point culminant de 17,8 jours de pluies<br />

en avril.<br />

Pendant la saison sèche, la moyenne générale des précipitations (en mm) s’établit<br />

généralement comme suit :<br />

Juin : 3,9 Août : 14,7<br />

Juillet : 2,1 Septembre : 37,2<br />

L’humidité relative de l’air a une moyenne générale de 79 %, entre 1986 et 1995,<br />

avec des moyennes des valeurs extrêmes qui s’établissent comme suit :<br />

15


- moyenne des valeurs maximales : 84 % entre novembre et mai avec une légère<br />

baisse en février - mars ;<br />

- moyenne des valeurs minimales : 71 % essentiellement en septembre.<br />

Pendant la période précitée, la moyenne de l’évaporation est de 94,5 mm minimum<br />

au mois de mai et de 173,1 mm maximum en septembre.<br />

1.4. HYDROGRAPHIE<br />

L’hydrographie de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> comprend le Fleuve Congo, des<br />

rivières qui s’y jettent et des lacs de faibles étendues.<br />

Le Fleuve Congo, au niveau de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>, prend de l’extension et<br />

atteint à certains endroits plus de 20 Km de largeur. C’est sa dernière partie dans la<br />

Cuvette Centrale, avant les rapides de Kinsuka à l’Ouest de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Le réseau hydrographique est composé de rivières de diverses dimensions qui<br />

prennent leurs sources principalement des collines, coulent du Sud vers le Nord,<br />

baignent la plaine et se jettent dans le Fleuve Congo, notamment au niveau du Pool<br />

Malebo. Ces rivières sont soit de sources locales comme Kalamu, Gombe, Makelele et<br />

Funa, soit de sources allogènes comme Ndjili, Nsele, Maïndombe et Bombo-Lumene.<br />

Quelques lacs de dimensions très réduites sont localisés par ci par là dans la Ville-<br />

Province de kinshasa dont le Lac de Ma Vallée et le Lac Vert.<br />

1.5. SOLS, GEOLOGIE ET VEGETATION<br />

Les caractéristiques des sols de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> sont fonction de la<br />

structure géomorphologique de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, elles sont différentes<br />

sur le massif du Plateau des Bateke, sur les collines, dans les plaines ou dans les<br />

marécages.<br />

De manière générale, ces sols sont essentiellement sablonneux avec quelques<br />

éléments particuliers. Ils ont une faible capacité de rétention d’eau et présentent par<br />

conséquent une utilité marginale pour les activités agricoles.<br />

Le Plateau des Bateke qui est à deux heures de route du centre ce la Ville vers l’Est,<br />

est couvert (i) d’arénoferalsols, à profil de type AC, structure de sols que l’on trouve<br />

aussi sur les collines et (ii) de podzols, comme dans les zones planes et dans les<br />

mares asséchées. En d’autres termes, la surface de ce Plateau est constituée de<br />

roches silicifiées ou grès polymorphe.<br />

Vers les collines du Sud-Ouest, il y a, par endroits, mélange d’arénoferalsols avec<br />

d’autres sols à tendance kaolinitique ou ferralitique. Globalement, ils sont des sols<br />

minéraux récents, développés sur du sable kalaharien. Ils sont caractérisés par une<br />

teneur en argile de moins de 20% sur au moins 100 cm de profondeur, une faible<br />

réserve de minéraux altérables et une faible capacité de rétention d’eau.».<br />

16


Dans les plaines, il y a deux types de sols : (i) le sol organique dans le Pool Malebo<br />

et les podzols dans certaines parties planes. « Les sols organiques sont caractérisés<br />

par la présence de la matière organique dans la première couche (à une trentaine de<br />

centimètres de la surface). En fait, ce sont des sols alluvionnaires à texture variable.<br />

Ils sont des substrats argileux et argilo-sableux. Leur forte teneur en eau entraîne de<br />

mauvaises conditions d’aération et d’oxydation. Ils ont un taux de saturation<br />

déficitaire en base (9 %) et une capacité faible d’échanges cationiques. Ainsi, ils sont<br />

des sols de faible valeur agricole. Ils sont essentiellement couverts de forêts<br />

marécageuses 1 .». Dans l’ensemble, les plaines de <strong>Kinshasa</strong> sont constituées de<br />

sables au-dessus, sur une épaisseur moyenne de plus ou moins 5 m, pour la plaine<br />

de Lemba, et jusqu’à 10 m pour celle de Ndjili-nsele. Ce sable qui se pose sur des<br />

grès tendres manifeste trois formations différentes :<br />

- du sable kaolinien c’est-à-dire fin, argileux, micacé et de couleur blanche ;<br />

- du sable limoneux brun ou orangé, dans la partie septentrionale de la plaine de<br />

Lemba ;<br />

- du sable grossier, peu argileux, blanchâtre situé dans la partie méridionale de la<br />

plaine de Lemba et dans la plaine de Ndjili-Nsele.<br />

Les types des sols de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> conditionnent les genres de<br />

végétation qui y poussent et qui sont constitués en règle générale de savanes<br />

parsemées d’arbustes et entrecoupées de steppes et de galeries forestières de faibles<br />

densité et dimensions. Ces savanes cèdent de plus en plus de place à l’avancée<br />

urbanistique et ne se situent plus que sur les collines et le Plateau des Bateke.<br />

A l’Est, sur le Plateau des Bateke, dans la Commune de Maluku, existent des savanes<br />

steppiques ou steppes, avec des spécificités zambéziennes, dans les parties Est et<br />

Sud de ce Plateau.<br />

Les pentes sont couvertes de forêts secondaires tirées des actions anthropiques. Des<br />

forêts secondaires semi-caducifolière subéquatoriale et des savanes arbustives de<br />

type guinéen sont observées dans la Commune de Mont Ngafula, le long de la Route<br />

de Matadi.<br />

Par contre, dans la Commune de Selembao, plus au Nord-Ouest de cette dernière,<br />

pousse, sur du sable argileux, une mosaïque de savane et des savanes arbustives à<br />

loudetia demeuseï, plante herbacée qui peut atteindre 1,70 m de hauteur. La<br />

végétation marécageuse pousse dans le Pool Malebo.<br />

1 RDC, Ministère du Plan, op.cit, p. 12<br />

17


CHAPITRE II. ORGANISATION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> répond à trois vocations :<br />

- Elle est une une Ville-Province, à coté de dix autres provinces de la République<br />

Démocratique du Congo ;<br />

- Elle est la Capitale Administrative, Politique et Economique du pays ;<br />

- Elle est une Ville Cosmopolite.<br />

2.1. Découpage administratif<br />

La subdivision administrative de la Ville-province de <strong>Kinshasa</strong> répond aux prescrits du<br />

Décret-Loi n° 081 du 22 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative<br />

de la République Démocratique du Congo qui, en ses articles 3 et 5, donne la qualité<br />

de Ville-Province à <strong>Kinshasa</strong> et le statut de Capitale du pays par son article 4. Ce<br />

Décrte-Loi confère aux communes de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> le statut d’entités<br />

décentralisées (EAD), avec personnalité juridique. Elles sont administrées par des<br />

Bourgmestres et des Bourgmestres Adjoints.<br />

Conformément aux dispositifs des art.7.2 et 7.1, de ce Décret-Loi, la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> est subdivisée :<br />

- en communes (24) ;<br />

- en quartiers (au moins 400) ;<br />

Le tableau n°1 offre la répartition des effectifs de différents quartiers par commune<br />

de la Ville-Province. On en dénombre au total plus de trois cents quartiers.<br />

De prime abord, retenons que la ville subit généralement de profondes modifications<br />

de sa configuration spatiale. Aussi, le nombre de quartiers change- t-il d’une époque<br />

à l’autre.<br />

Tableau n°1 : Répartition des effectifs des quartiers de la Capitale par<br />

commune.<br />

N° Communes Quartiers N° Communes Quartiers<br />

1. <strong>Kinshasa</strong> 7 13. Kintambo 8<br />

2. Kalamu 18 14. Kisenso 14<br />

3. Ngiri-Ngiri 8 15. Lemba 15<br />

4. Ngaba 6 16. Selembao 18<br />

5. Bumbu 13 17. Limete 14<br />

6. Matete 13 18. Kimbanseke 30<br />

7. Makala 14 19. Ngaliema 21<br />

8. Lingwala 9 20. Masina 21<br />

9. Kasa-Vubu 7 21. Mt Ngafula 16<br />

10. Barumbu 9 22. Gombe 10<br />

11. Bandal 7 23. Nsele 16<br />

12. Ndjili 13 24. Maluku 19<br />

18


La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est reliée directement aux Provinces de Bandundu, du Bas-<br />

Congo et de l’Equateur, par route, eau et air et aussi par voie ferrée particulièrement<br />

vers les Villes Portuaires de Matadi et de Boma, jusque dans les cités de Moanda et<br />

de Banana, situées au bord de l’Océan Atlantique. C’est un carrefour national, par où<br />

passent, pour la consommation de sa population, en importation, en exportation ou<br />

en transit plusieurs marchandises de la République Démocratique du Congo<br />

destinées aux transactions nationales ou internationales.<br />

Le Fleuve Congo avec ses affluents baigne aussi la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Il constitue la<br />

toile de fond du réseau national des transports intégré, eau-rail-route, et complété<br />

par la voie aérienne qui met en liaison cette Ville avec toutes les autres provinces du<br />

pays.<br />

L’exploitation totale de l’espace aérien congolais par les multiples sociétés de<br />

télécommunication moderne, installées pratiquement toutes à <strong>Kinshasa</strong>, supprime les<br />

longues distances naturelles liées à l’énorme étendue du territoire national. Toutes<br />

les villes, grandes cités et localités importantes du pays sont reliées par téléphone<br />

cellulaire portable à la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Capitale de la République Démocratique du<br />

Congo.<br />

2.2. Environnement politique<br />

le Directeur Urbain gère les Services Administratifs, les fonctionnaires et les agents<br />

de l’Hôtel de Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Ceux-ci sont affectés à des Divisions Urbaines qui<br />

représentent les Ministères du Pouvoir Central. On y inclut aussi les Services<br />

Spéciaux comme l’ANR, la DGM, etc…<br />

Le Gouverneur et les Vice-Gouverneurs ainsi que les Bourgmestres et leurs Adjoints<br />

gèrent actuellement la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et les communes, avec la collaboration des<br />

« Conseils de Sécurité » rattaché à leurs niveaux. Ces Conseil sont des structures<br />

composées de responsables de certains services urbains qui ont l’ordre public, la<br />

justice, la paix, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la sécurité socio-politique<br />

dans leurs attributions.<br />

En plus du Gouverneur, des Vice-Gouverneurs et du Directeur Urbain, des<br />

Bourgmestres et de leurs adjoints, les principaux responsables qui siègent au<br />

«Conseil Urbain ou Communal de Sécurité » sont les suivants :<br />

- le Commandant de la Région Militaire ;<br />

- le Commandant Urbain de la Police Nationale Congolaise ;<br />

- les Responsables de l’ANR et de DGM ;<br />

- les Premiers Présidents des Cours d’Appel ;<br />

- les Procureurs Généraux près ces Cours d’Appel.<br />

2.2.1. Au niveau politique.<br />

on trouve le Gouverneur de la Ville de la Ville assisté par trois Vice-Gouverneurs qui<br />

dans la configuration politique actuelle sont chargés l’un des Questions Politiques,<br />

19


Administratives et Socio-Culturelles, l’autre des Questions Economiques et<br />

Financières et le troisième de la Reconstruction et Développement ;<br />

2.2.2. Au niveau Administratif :<br />

La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est le siège des institutions nationales qui sont :<br />

a. la Présidence de la République ;<br />

b. le Gouvernement ;<br />

c. le Sénat ;<br />

d. l’Assemblée Nationale ;<br />

e. les cours et tribunaux<br />

ainsi que les institutions d’appui à la Démocratie telles que :<br />

- la Commission des élections indépendante ;<br />

- la Haute autorité des médias ;<br />

- la Commission de Vérité et Réconciliation ;<br />

- la Commission d’éthique et anti-corruption.<br />

2.3.Institutions politiques et Environnement politique<br />

En sa qualité de Capitale de la République Démocratique du Congo, la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> héberge les Institutions de la République, les représentations diplomatiques<br />

et consulaires ainsi les agences du Système des Nations-Unies.<br />

Cette présence permanente des Autorités Nationales sur le sol kinois, suppose que<br />

le Gouverneur de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est appelé à gérer quatre types de<br />

populations :<br />

- la population locale ;<br />

- les autorités nationales ;<br />

- les communautés étrangères ;<br />

- les représentants des organisations internationales y compris des<br />

Ambassades des pays étrangers.<br />

En plus de ces Institutions, la présence des Hautes Directions des diverses<br />

Entreprises, des Organismes privés et publics, nationaux et internationaux,<br />

renforcent le statut de Capitale de la Ville-province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Toute la vie politique, économique, sociale, culturelle et religieuse du pays a ses<br />

centres de conception et d’impulsion à <strong>Kinshasa</strong>. Tous les Secrétaires Généraux de<br />

l’Administration Publique, y sont installés. Il en est de même de tous les<br />

Représentants et Chefs des principales Eglises, traditionnelles et nouvelles, tous les<br />

responsables des grands mouvements musicaux, sportifs, artistiques, culturels et<br />

syndicaux, aussi bien du secteur privé que public, les principaux organes,<br />

mouvements et syndicats de la presse, les grandes chaînes de radio et de télévision.<br />

Sur la plan social, artistique et culturel, <strong>Kinshasa</strong> est le porte étendard du pays, dans<br />

la plupart des activités de ce secteur. Il abrite l’Académie des Beaux- Arts (ABA), la<br />

plus ancienne institution d’enseignement de ce genre en Afrique Centrale, dont la<br />

20


enommée est devenue internationale. Les Directions Générales des « Archives<br />

Nationales » et de la Bibliothèque Nationale, de l’Institut National des Arts (INA), de<br />

la SONECA et de l’UMUCO se trouvent à <strong>Kinshasa</strong>, etc.<br />

<strong>Kinshasa</strong> a démontré au cours de l’histoire du pays que sa « chute » entraîne celle<br />

du régime politique en place. C’est qui est d’abord arrivé le 4 janvier 1959 avec les<br />

colonisateurs, ensuite le 24 novembre 1965 pour la chute du Président Kasa-Vubu et<br />

enfin le 17 mai 1997 avec l’AFDL pour la fin du régime politique du Président<br />

MOBUTU.<br />

Le « pouvoir » du Président Laurent-Désiré Kabila a été, par contre, sauvé par la Ville<br />

de <strong>Kinshasa</strong> dont les militaires et les civils ont pu repousser les envahisseurs qui<br />

occupaient déjà pendant quelques jours, la Province du Bas-Congo et pendant<br />

pratiquement 5 ans, l’Est du pays, sans parvenir à renverser le régime politique en<br />

place.<br />

2.4. <strong>Kinshasa</strong>, Ville Cosmopolite<br />

Diverses Chaines de Radios et de Télévisions ont ouvert à <strong>Kinshasa</strong> leurs Centres<br />

d’émissions pour l’Afrique Centrale et ses environs. C’est le cas de Radio OKAPI.<br />

<strong>Kinshasa</strong> abrite aussi des structures d’enseignements et de formations qui ont<br />

vocation sous-régionale et régionale. La Chaine UNESCO de l’Université de <strong>Kinshasa</strong><br />

dessert aussi les pays de la SADC.<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> constitue un carrefour de transport international par où pasent<br />

ou partent différentes voies dont:<br />

- la voie maritime qui relie <strong>Kinshasa</strong> à la villed e Brazzaville, Capitale de Republique<br />

du Congo et la République Centrafricaine. Certaines marchandises dont les<br />

produits pétroliers et les bois du Congo Brazzaville transitent par cette Ville ;<br />

- la route conduit en Angola en passant par la Province du Bas-Congo ;<br />

- le chemin de fer Matadi-<strong>Kinshasa</strong> cotoie l’Angola ;<br />

- l’Aéroport International de Ndjili relie <strong>Kinshasa</strong> à d’autres provinces du pays et au<br />

reste du monde.<br />

Tous les deux ans la FIKIN organise une Foire Internationale qui reçoit plusieurs<br />

partenaires extérieurs qui viennent, les uns pour exposer leurs marchandises et les<br />

autres des activités d’ordre culturel.<br />

Sur le plan international, <strong>Kinshasa</strong> entretient de bons rapports avec d’autres villes du<br />

monde dans le cadre :<br />

- des associations ou organisations internationales dont elle est membre ;<br />

- de jumelage des villes ;<br />

- de la coopération bilatérale et multilatérale par le biais du Gouvernement.<br />

<strong>Kinshasa</strong> est membre actif des associations suivantes :<br />

- AIMF : Association Internationale de Maires et Responsables des Capitales et<br />

Métropoles Partiellement ou entièrement Francophones ;<br />

21


- METROPOLIS : Association Mondiale des Grandes Villes ;<br />

- FMCU : Fédération Mondiale des Villes jumelées et Cités Unies ;<br />

- UVA : Union des villes africaines ;<br />

- AMAC : Association des Maires d’Afrique Centrale.<br />

La ville de <strong>Kinshasa</strong> est jumelée :<br />

- à la province Belge de Brabant ;<br />

- aux villes de Lomé, Dakar, Ndjamena et Brazzaville.<br />

2.5.Présentation sommaire de la ville de <strong>Kinshasa</strong><br />

L'histoire de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et ses origines commencent à partir de 1877,<br />

lorsque l'explorateur Anglais Henry MORTON STANLEY atteignit le Pool Malebo qu'il<br />

baptisera du nom de "STANLEY POOL". Cette région comprenait plusieurs villages<br />

habités par quelques ethnies dont la plus importante est celle des Bateke 1 .<br />

<strong>Kinshasa</strong>, alors appelé Kintambo et Lemba, deux gros villages qui le dominaient,<br />

constituera un endroit stratégique pour l'installation coloniale. C'est par un pacte<br />

conclu avec le chef Bateke Ngaliema que Stanley aura l'autorisation de rejoindre la<br />

rive gauche pour s'installer sur cette colline qui surplombe la baie de Ngaliema. Cette<br />

station que le célèbre explorateur fonda le 23 août 1881, lors de son deuxième<br />

voyage, fut dédié au roi mécène et ami des géographes, LEOPOLD II, sous le nom<br />

de Léopoldville.<br />

Cependant, les autochtones continueront à l'appeler toujours par le nom ancestral de<br />

<strong>Kinshasa</strong> venu de Nshasa village habité par des pêcheurs Bateke. En 1889, la ville<br />

naissante 2 s'étendait sur 445 ha pour 500 habitants. Vers 1919, 14.000 habitants<br />

occupaient une superficie de 650 ha, soit une densité de l’ordre de 21 habitants/km2.<br />

En 1960, une superficie de 5.500 ha à caractère urbain supportait une population de<br />

400.000 habitants, ce qui suppose une forte densité démographisue. A l’accession du<br />

pays à la souveraineté nationale et internationale, le cadre a changé et la poussée<br />

démographique a sensiblement modifié la configuration spatiale de la ville. A ce jour,<br />

les estimations situent à environ 7.000.000 l’effectif de la population de la ville au<br />

point de porter la ville au rang de grandes métropoles et des agglomérations<br />

millionnaires. Et la superficie a atteint près de 9.965 km 2 . Et la ville accuse une<br />

densité de plus de 700 habitants/km2.<br />

Sous ces dimensions, <strong>Kinshasa</strong> pose des problèmes complexes d'aménagement, avec<br />

des quartiers d'extensions qui poussent comme des champignons créant ainsi de<br />

nombreux besoins en matière de logement, d'équipements collectifs (écoles,<br />

hôpitaux, centres récréatifs etc.), de transport et d'administration, car leur<br />

accroissement ne s'accomplit pas selon les normes urbanistiques.<br />

1 Henri BONGOLO cité par SAKOMBI INONGO, Regards sur <strong>Kinshasa</strong> et témoignage les éditions réunies<br />

2 Etude socio -démographique de <strong>Kinshasa</strong>, 1967, Rapport ONRD.<br />

22


2.5.1. Quelques faits saillants de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, de la période<br />

coloniale à ce jour.<br />

a. sous la période coloniale<br />

En 1889, le Roi Léopold II avait légué, par testament, le Congo à la Belgique. Ce leg<br />

fut reconnu par la Charte coloniale du 18/10/1908 par laquelle la Belgique fait du<br />

Congo sa colonie. Dès lors, Léopoldville devient un Territoire et le Chef-lieu du<br />

District du Moyen-Congo (1910-1923), l'un des 12 Districts du Congo-Belge.<br />

Différentes personnalités ci-après ont eu à diriger ce Territoire. Il s’agit de :<br />

1) Georges Moulaert (mars 1900 - mai 1919) : Dernier Commissaire de District du<br />

Stanley-Pool. Ce dernier succède à lui-même à la tête du nouveau District. Il<br />

fut le plus célèbre Officier à l'esprit clairvoyant surnommé "Bula-Matari Tala<br />

Tala". Il est un chef infatigable de la trempe de Stanley; il est le premier qui,<br />

le 12 février et le 15 juin 1912, demande au Gouverneur Général le transfert de<br />

la Capitale du Congo "sur les rives du Stanley-Pool". Il organise la Ville. Son<br />

nom est immortalisé par le quartier "Bandal-Moulaert".<br />

2) Heer (mai 1910-juin 1911);<br />

3) E. Hebry (1919-1923);<br />

En 1923, avec la nouvelle restructuration territoriale, Léopoldville acquiert le statut<br />

de la Capitale du Congo-Belge, mais aussi Chef-lieu de la Province de Léopoldville et<br />

du District Urbain de Léopoldville. Elle sera dotée d'un Comité Urbain nommé par le<br />

Gouverneur de Province.<br />

4) Ruwet (1923-1927);<br />

5) A.J. Wanters (1927-1929);<br />

6) Fernand De Boeck (1929-1933) très célèbre, à qui la Ville doit le splendide Parc<br />

Botanique qui porte le nom de "Parc de Boeck".<br />

7) L. Morel (1934-1942).<br />

- L'ordonnance du 25 juin 1941 confère à Léopoldville le statut de Ville. Celle-ci<br />

s’étend sur 5.000 hectares de superficie et abrite une population de 53.000<br />

habitants. Elle est dirigée par un Commissaire de District assisté d'un Comité<br />

Urbain (Organe délibérant sur les matières importantes de la Ville : sécurité<br />

publique, police, voirie, services sociaux, finances, aménagement, organisation<br />

des marchés, etc.).<br />

8) P. Burmagne (1942-4947) ;<br />

9) Jean Torcieur (1953-1957)<br />

23


- Le Décret du 26 mars 1957, modifié par celui de la même année et confère à la<br />

Ville de Léopoldville la personnalité civile, dispose que celle-ci est administrée<br />

par un "Premier Bourgmestre", tandis que la Commune par un Bourgmestre.<br />

- Les Premiers Bourgmestres de la Ville de Léopldville sont:<br />

1. Jean Torcieur (1957-1959)<br />

La ville compte 11 Communes dont les Bourgmestres sont :<br />

Commune de Kalamu : Arthur PINZI<br />

Commune de Kasa-Vubu (ex- Dendal) : Joseph KASA-VUBU<br />

Commune de St Jean (Lingwala) : Pierre CANON<br />

Commune de Ngiri-Ngiri : DIOMI Gaston<br />

Commune de Kintambo : BHIKELA Alphonse<br />

Commune de Limete : MICHAUX Baptiste<br />

Commune de Bandalungwa : NGOMA Oscar<br />

Commune de la Gombe (ex- Léopoldville) : VAN HECKE Robert<br />

Commune de Barumbu : SWANGA Paul<br />

Commune de <strong>Kinshasa</strong> : Eugène LUTULA<br />

En 1958, deux nouvelles Communes sont créées :<br />

Commune de Matete<br />

Commune de N'djili.<br />

- Le 4/01/1959, le Premier Bourgmestre, Jean Tondeur, interdit le meeting de<br />

KASA-VUBU, Bourgmestre de Dendal et Président de l'ABAKO. La colère<br />

populaire qui s'en est suivie dégénéra, pendant trois jours, en premières<br />

émeutes et pillages de Léopoldville pendant trois jours.<br />

b. Léopoldville depuis l'indépendance.<br />

- La "Loi Fondamentale" du 19 mai 1960, élaborée par le Parlement Belge pour<br />

le Congo Indépendant, donne à la Ville de Léopoldville, la Capitale, le statut de<br />

ville neutre, Siège des Chambres et de la Constituante.<br />

Les Premiers Bourgmestres furent:<br />

1. Joseph KULUMBA (début 1960);<br />

2. Daniel KANZA (1960-1963);<br />

3. Zoäo Boniface (1963-1965);<br />

- Depuis 1966, le Président Mobutu change l’appellation du Titre du Responsable<br />

de la Ville et opte pour le Titre de "Gouverneur". Et les Gouverneurs de la<br />

Ville de Léopoldville de 1966-1968 sont:<br />

1. Colonel Bangala<br />

2. Paul Nauwelaerts.<br />

24


sont:<br />

- En 1968, Léopldville devient KINSHASA.<br />

Par l'Ordonnance-loi n°00-24 du 20/01/1968, <strong>Kinshasa</strong> est dotée du Statut de<br />

"Région" au même titre que les autres Régions (Provinces). Le Gouverneur est<br />

assisté d'un ou de plusieurs Commissaires Urbains, tous nommés par le<br />

Président de la République. Mais de 1969 à 1980, l’appellation des<br />

Responsablesde la Ville devient "Commissaire Urbain et Commissaires Urbains<br />

Assistants».<br />

Les Commissaires Urbains de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> de 1969-1980 sont:<br />

1. Jean Foster<br />

2. MANZIKALA;<br />

3. NDJOKU E'YOBABA, connu par ses manières particulières et très<br />

affectées d'animer les rassemblements populaires avant d'inviter le<br />

Président Mobutu à prendre la parole;<br />

4. SAKOMBI INONGO : la Ville garde de lui le souvenir de l'usage d'un<br />

gobelet en plastic de 40 cl dénommé "SAKOMBI" comme mesure étalon<br />

de référence pour la vente des denrées alimentaires (riz, haricot, farine,<br />

arachide, sucre, sel, etc);<br />

5. MANDUNGU BULA NYATI;<br />

6. MABOLIA INENGO TRA BUATO.<br />

- La même ordonnance 00-24 du 20/01/1968 fait passer le nombre de<br />

Communes de 14 à 24. Les dix nouvelles Communes sont : Bumbu,<br />

Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, N'sele et<br />

Selembao.<br />

- La loi du 20 janvier 1978 fixe un nouveau statut de la Ville. Celle-ci(la ville) est<br />

dotée de la personnalité civile et juridique. Le texte de loi détermine les<br />

organes et leurs compétences : le Commissaire Urbain et ses Assistants; le<br />

Directeur Urbain et un organe délibérant le Conseil de Ville. La Ville est<br />

découpée en 24 Zones et en 238 Quartiers (localités). La Zone est une entité<br />

politico-administrative pourvue de la personnalité juridique. Le Quartier est une<br />

structure de base non définie et sans pouvoir exécutif reconnu. Mais avec la<br />

prééminence du MPR Parti-Etat, l'exécutif de la Ville revient à l'appellation de<br />

"Gouverneur" précédé de "Président Régional du MPR".<br />

Les huit "Présidents Régionaux du MPR, Gouverneurs de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>"<br />

1. KISOMBE KIAKU MWISI (1980-1981) : la Ville garde de lui le souvenir<br />

des taxis peints en couleur jaune;<br />

2. SAKOMBI EKOPE (1981-1983);<br />

3. KABAYIDI WA KABAYIDI (1983-1985) : il a initié le projet<br />

d'embellissement de tous les grands ronds-points avec le concours des<br />

sociétés de la place;<br />

4. TSHIMBOMBO MUKUNA (1985-1986);<br />

5. NZUZI WA MBOMBO (1986-1986), la première femme à accéder à ce<br />

poste;<br />

25


6. KONDE VILA KIKANDA (1987-1989) : il tenta, mais en vain, de démolir<br />

tous les kiosques à boisson installés le long des artères;<br />

7. Gabriel AMELA LOKIMA BAHATI (1989-1990);<br />

8. MOLEKA NZULAMA (1990).<br />

Dès le discours de la démocratisation du pays, le 24 avril 1990, on recourt de<br />

nouveau à l'appellation de "Gouverneur" pour désigner le Responsable de la Ville.De<br />

nouvelles personnalités dirigent la ville dans l’ordre cui-après :<br />

1. FUNDU KOTA (1991-1992) : Son mandat rappelle les premiers pillages<br />

de la Ville en septembre 1991, perpétrés par les Forces Armées du<br />

pays;<br />

2. KIBABU MADIATA NZAU (1992);<br />

3. MUNGUL DIAKA Bernardin (1992-1996), nommé à la tête de la Ville<br />

pour contrer l'agitation politique créée par l'Union Sacrée de l'Opposition<br />

Radicale (USOR). Les deuxièmes pillages interviennent en février 1993,<br />

et sonnent le glas d’une économie déjà malade d’une longue période d<br />

mégedtion. On attribue cette œuvre, une fois encore, à l’armée.<br />

4. MUJINGA SWANA (janvier - février 1996) : il s'engage avec succès dans<br />

une lutte sans merci dans l’assainissement de la Ville et particulièrement<br />

dans l’enlèvement des immondices, les nettoyages du marché centrale,<br />

de ses abords et de l’avenue du commerce. Il est le géniteur du<br />

programme SALUBRITE PUBLIQUE. Son mandat est de courte durée.<br />

5. NKOY MAFUTA (Août 1996-Mai 1997) : Succède à MUJINGA et poursuit<br />

le programme de Salubrité Publique. Remplacée par un Gouverneur<br />

Militaire au moment de la guerre de l’AFDL, elle a au court de son<br />

mandat amené les cambistes à se constituer en Bureaux de change, en<br />

collaboration avec la Banque Nationale.<br />

6. Général AMELA LOKIMA BAHATI (avril - mai 1997) : désigné<br />

Gouverneur militaire pendant l’état d’urgence de la guerre de l’AFDL<br />

pour organiser la défense de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. La ville tombera,<br />

malgré tout, sous le pouvoir de l’AFDL.<br />

7. Prof. Théophile MBEMBA FUNDU (1997 Ŕ 2001) : premier Gouverneur à<br />

l’avènement de KABILA, après la chute de Maréchal MOBUTU. Il marque<br />

son mandat par un équipement mécanique conséquent et une<br />

organisation méthodique de l’assainissement et l’embellissement de la<br />

ville ;<br />

8. Christophe MUZUNGU (février Ŕ septembre 2002 : il prend la relève de<br />

Théophile MBEMBA FUNDU, nommé Directeur de Cabinet du Président<br />

de la République et décrète, sans succès, l’opération "KANGA<br />

VAGABOND » opération ayant consisté à débarrasser la ville des enfants<br />

26


de la rue qu’il fera interner, sans aucune assistance matérielle, à la cité<br />

de N’sele dans la périphérie de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

9. Prof. LOKA Ŕne- KONGO (septembre 2001 Ŕ juin 2001) : son mandant<br />

relativement court ne lui a pas permis de réaliser plus que le guichet<br />

unique installé par la Banque BIC dans l’enceinte de l’Hôtel dans le but<br />

de canaliser les recettes pour élargir l’assiette financière de l’Hôtel de<br />

Ville.<br />

10. NKU IMBIE (juin 2002-Mai 2004)<br />

11. Jean KIMBUNDA (Mai 2004 à ce jour) : dès son entrée, il se fait<br />

remarquer par la démolition des kiosques et constructions anarchiques à<br />

travers toutes les grandes artères de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> dans<br />

l'opération qu'il a dénommé "Coup de poing".<br />

2.5.2. Environnement politique au lendemain de Sun City<br />

Il s’agit d’un environnement de cohabitation emaillées parfois d’entorses imputables<br />

notamment au fait que les opérateurs politiques de la transition sont dans leur<br />

grande majorité des bélligérants d’hier. En effet, à la suite des négociations de la<br />

paix en RDC, un Gouvernement de Transition a été mis en place. Il comprend des<br />

représentants de l’ex-gouvernement, les principaux groupes venus des fronts des<br />

rebellions, la Société Civile et une frange de l’opposition politique non armée.<br />

Mais avant qu’on en arrive à cette formule de 1+4, rappelons que c’est grâce à la<br />

détermination des jeunes des quartiers populaires et périphériques de l’EST, que<br />

<strong>Kinshasa</strong> a pu résister à l’invasion de l’ennemi au cours de l’année 1998. Un des<br />

souvenirs amers de cette tentative d’invasion est la coupure, pendant au moins trois<br />

semaines, du courant électrique sur tout l’ensemble de la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Les<br />

Kinois s’en souviendront pendant longtemps, étant donné l’importance des dégats<br />

causés par cet état des choses.<br />

La petite démocratie naissante ne se fait pas sans heurts. Aussi, observe-t-on, dans<br />

la Capitale, quelques cas de violation des droits de la personne humaine. Il s’agirait,<br />

probablement des heurts inévitablement dans tout processus de démocratisation, qui<br />

a la particularité de se dérouler dans un pays ou une ville en situation post-conflit. A<br />

cet effet, tout porte à croire que l’issue des élections que d’aucuns appellent de leurs<br />

vœux pourrait, malheureusement, être l’élément détonateur. Il faut également<br />

déplorer une certaine tentative du muselement de la presse écrite et audio-visuelle<br />

au nom d’une certaine déontologie à observer dans l’exercice du métier de<br />

journaliste.<br />

A ce jour,la stabilité et/ou la cohabitation s’installent tant bien que mal grâce au<br />

concours de la Communauté Internationale à travers la MONUC. N’empêche qu’il<br />

faille demeurer vigilant car <strong>Kinshasa</strong> reste une ville à haut risque où la paix est<br />

toujours fragile. Il faut relever, parmi les signes annonciateurs d’une situation<br />

relativement explosive, la montée au créneau des confessions religieuses, avec en<br />

27


tête, l’église catholique dont le discours observé ces derniers jours consistue une<br />

sorte d’avertissement.<br />

Certains partis politiques dénoncent le manque de volonté politique dans le chef des<br />

gouvernants actuels par rapport à la feuille de route à laquelle devraient se<br />

conformer cesdits dirigeants au regard des recommandations de l’Accord global et<br />

Inclusif dit « Accord de Sun City ». Cette prise de position constitue aussi un autre<br />

type d’ingrédients qui rappellent aux Kinois, l’époque de la Conférence Nationale<br />

Souveraine.<br />

Pour beaucoup plus de complétude dans la restitution de l’histoire de la Ville-province<br />

de <strong>Kinshasa</strong>, il sied de se rappeler quelques tristes événements qui ont marqué la vie<br />

de cette ville-province au lendemain de début de la démocratisation de la vie<br />

politique nationale, il s’agit des pillages des tristes mémoires.<br />

2.5.3. Impacts des pillages et des guerres à <strong>Kinshasa</strong><br />

L’histoire socio-politique de la ville de <strong>Kinshasa</strong>, à la veille du début de la<br />

démocratisation est émaillée de plusieurs événements tristes. On peut mettre, dans<br />

ce lot :<br />

1. les pillages de septembre 1991 et de janvier 1993;<br />

2. les tristes événements de la journée de marche des chrétiens du 16 février<br />

1992 ;<br />

3. les événements liés au début de la guerre de libération en 1996 ;<br />

4. les manifestations et pillages très limités à l’entrée de l’AFDL le 17 mai 1997 ;<br />

5. quelques troubles obserbées au début de la guerre du 2 août 1998 d’agression<br />

de la RDC par la coalition Rwando-Burundo-Ougandaise. Les ennemis avaient<br />

tenté de prendre la Ville de <strong>Kinshasa</strong> à partir du Bas-Congo.<br />

Globalement les conséquences restent énormes et même inestimables. Presque tous<br />

les domaines de la vie de la ville province avaient été touchés. On a rélevé des<br />

retombées au plan politique par la perte des vies humaines et l’affaiblissement de<br />

l’état ; au plan de la sécurité, la ville avait été replongée dans l’insécurité et les vols à<br />

mains armées.<br />

C’est au plan économique que la situation aura été la plus catastrophique. Il y a eu,<br />

en effet, au plan des activités économiques, destrruction du tissu économique,<br />

carence de certaines marchandises, fermetrure de bien des usines et des maisons de<br />

commerce, baisse des investissements. Généralement, l’économique s’accompagne<br />

du financier. Du point de vue des finances, l’état a enregistré une baisse drastique de<br />

ses recettes. Il a dû ecourir à des mesures fiscales exceptionnelles. Certains<br />

opérateurs économqiues n’ont pas hésité à recourir à la thésaurisation et enfin, on a<br />

observé une baisse de la vitesse de circulation de la monnaie. Tous ces événements<br />

se sont acccompagnés de l’appauvrissement de la population.<br />

28


Pour la première fois, on va vivre le phénomène d’enfants soldats. Et à l’actif de cette<br />

situation, il faut mettre l’eveil de la conscience nationale, de la solidarité et ke<br />

renforcement du patriotisme et de l’unité nationale.<br />

Les opérateurs économiques de la capitale regroupés au sein de la Fédération des<br />

entreprises du Congfo(FEC) avaient introduit des reclamations auprès du<br />

gouvernement pour obtenir réparations. Le tableau qui suit reprend toute la<br />

ventilation des sinistres et leurs coûts par secteur d’activité.<br />

Des réclamations avaient été introduites par l’Association Nationale des Entreprises<br />

du Zaïre (ANEZA), actuellement Fédération Nationale des Entreprises du Congo<br />

(FEC), auprès du Gouvernement, immédiatement après les pillages de 1991, afin<br />

d’obtenir indemnisation.<br />

Les sinistres subis par les entreprises à cette occasion avaient été évalués, par les<br />

opérateurs économiques concernés, au montant global de 853,52 Millions de USD, et<br />

le tableau n°2 reprend la ventilation des coûts des sinistres par secteur d’activité.<br />

Tableau n°2 : Ventilation des coûts des sinistres par secteur d’activité<br />

Secteur d’activité Coût<br />

Commerce, importation et distribution 472,90 Millions de USD<br />

Agro-industrie et industrie alimentaire 53,10 Millions de USD<br />

Industrie manufacturière 169,80 Millions de USD<br />

Minerais et transformation brute 15,42 Millions de USD<br />

Services 129,10 Millions de USD<br />

Autres 13,20 Millions de USD.<br />

Ces pillages ont emporté les fonds trouvés en caisses et les marchandises en stock.<br />

Et les infrastructures ont été détruites. Le montant de 853,52 Millions de USD peut<br />

également se répartir de la manière suivante :<br />

- Pour les caisses : 13,32 Millions de USD ;<br />

- Pour les stocks : 509,90 Millions de USD ;<br />

- Pour les infrastructures : 330,30 Millions de USD.<br />

Les pillages de 1991 avaient touché 813 entreprises dans lesquelles travaillaient<br />

environ 94.000 unités, classées comme suit:<br />

- Commerce, importation et distribution : 491 entreprises pour 22.500 unités;<br />

- Agro-industrie et industrie alimentaire : 59 entreprises pour 13.100 unités;<br />

- Industrie manufacturière : 103 entreprises pour 17.700 unités;<br />

-Minerais et transformation brute : 9 entreprises pour 10.300 unités ;<br />

- Services : 144 entreprises pour 29.600 unités;<br />

- Autres : 7 entreprises pour 800 unités.<br />

29


Tableau n° 3. Pillages de 1991: Sinistre des entreprises<br />

Sinistre Unités Total Commerce Agro-industrie Industrie Minerais et Services Autres<br />

import & & industrie manufacturière Transformation<br />

Distribution Alimentaire brute<br />

Total Mio USD 853,52 472,90 53,10 169,80 15,42 129,10 13,20<br />

Caisse Mio USD 13,32 6,10 1,00 2,00 0,02 4,00 0,20<br />

Stock Mio USD 509,90 339,40 27,00 89,70 7,80 40,50 5,50<br />

Infrastructure Mio USD 330,30 127,40 25,10 78,10 7,60 84,60 7,50<br />

Entreprises Nombre 813 491 59 103 9 144 7<br />

Effectifs Millier 94,00 22,50 13,10 17,70 10,30 29,60 0,80<br />

Source : ANEZA


2.6. Situation de la Justice<br />

2.6.1 Organisation<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong>, en tant que Capitale de la République Démocratique du Congo,<br />

est le siège des Juridictions judiciaires à compétence nationale.<br />

En sa qualité de Ville-Province, elle abrite aussi les Juridictions judiciaires dont les<br />

compétences se limitent, selon les cas, à son étendue territoriale<br />

2.6.1.1. Juridictions à compétence Nationale<br />

Parmi celles-ci, il y a des Juridictions Civiles et des Juridictions Militaires ainsi que<br />

certains Services Spécialisés rattachés à ces juridictions.<br />

a) Juridictions Civiles<br />

Celles-ci ont pour compétence de juger de toutes les infractions commises par les<br />

civils et de connaître de tout litige à caractère civil intéressant toute personne civile<br />

ou militaire.<br />

Il s’agit de :<br />

- La Cour Suprême de Justice ainsi que le Parquet Général de la République près<br />

cette Cour ;<br />

- La Cour de Sûreté de l’Etat et le Parquet Général près cette Cour.<br />

b) Juridictions Militaires<br />

A l’état actuel de la législation nationale, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est le siège de la Haute<br />

Cour Militaire ainsi que du Parquet Militaire près cette Haute Cour.<br />

c) Services Spécialisés<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> en tant que Capitale abrite aussi les Services Spécialisés du<br />

Ministère de la Justice et de la Justice Militaire.<br />

Il s’agit :<br />

- De l’Inspectorat Général des Services du Ministère de la Justice ;<br />

- Du Service de la Documentation du Ministère de la Justice ;<br />

- Du Secrétariat Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature ;<br />

- Du Service de la Documentation attaché au Parquet Militaire.<br />

2.6.1.2. Juridictions à compétence non nationale<br />

Comme dans les autres provinces de la RDC, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a aussi des<br />

juridictions judiciaires civiles et militaires qui lui sont propres et qui se présentent de la<br />

base au sommet comme suit :


a) Juridictions Civiles<br />

(1) Tribunaux de Paix (huit)<br />

- le Tribunal de Paix de la Gombe ; - le Tribunal de Paix de Lemba ;<br />

- le Tribunal de Paix de Ngaliema ; - le Tribunal de Paix de Matete ;<br />

- le Tribunal de Paix du Pont Kasa Vubu ; - le Tribunal de Paix de N’djili<br />

- le Tribunal de Paix d’Assossa ; - le Tribunal de Paix de Kinkole.<br />

(2) Tribunal de Grande Instance (quatre) et Parquets près ces Tribunaux<br />

(quatre)<br />

. le Tribunal de Grande Instance de la Gombe ainsi que le Parquet près ce Tribunal ;<br />

. le Tribunal de Grande Instance de Kalamu et le Parquet près ce Tribunal ;<br />

. le Tribunal de Grande Instance de Matete et le Parquet près ce Tribunal ;<br />

. le Tribunal de Grande Instance de N’djili et le Parquet près ce Tribunal, ainsi que<br />

son Parquet Secondaire de Kinkole<br />

(3) Cours d’Appel (deux)<br />

L’organisation de l’appareil judiciaire de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> est influencée par<br />

l’ancienne répartition politico-administrative de cette Ville en quatre Sous-Régions :<br />

Lukunga, Funa, Tshangu et Mont-Amba.<br />

Les deux Cours d’Appel qui y existent se partagent l’espace urbain comme suit :<br />

- la Cour d’Appel de la Gombe pour les ex- Sous ŔRégions de la Lukunga et<br />

de la Funa ;<br />

- la Cour d’Appel de Matete pour les ex- Sous-Régions de la Tshangu et du<br />

Mont-Amba.<br />

La Cour d’Appel de <strong>Kinshasa</strong> Gombe et le Parquet Général près cette Cour ont leurs<br />

sièges au Palais de Justice, sis Place de l’Indépendance dans la Commune de la<br />

Gombe. La Cour d’Appel de <strong>Kinshasa</strong> Matete et le Parquet Général près cette Cour ont,<br />

quant à eux, leurs sièges à la 4 ème Rue, Quartier résidentiel, dans la Commune de<br />

Limete.<br />

b) Juridictions Militaires : Tribunaux et Cours Militaires<br />

(1) Tribunaux Militaires de Garnison et Auditorats près ces<br />

Tribunaux (quatre)<br />

- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Gombe et l’Auditorat près ce Tribunal ;<br />

- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Ngaliema et l’Auditorat près ce<br />

Tribunal ;<br />

- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong>/Matete et de l’Auditorat près ce<br />

Tribunal ;<br />

- le Tribunal Militaire de Garnison de <strong>Kinshasa</strong> /N’djili et l’Auditorat près ce Tribunal.<br />

32


(2) Cours Militaires et Auditorats Supérieurs près ces Cours (deux)<br />

- La Cour Militaire de <strong>Kinshasa</strong>/Gombe et l’Auditorat Supérieur près cette<br />

Cour ;<br />

- La Cour Militaire de <strong>Kinshasa</strong>/Matete et l’Auditorat Supérieur près cette<br />

Cour.<br />

2.6.1.3. Effectifs des Magistrats à <strong>Kinshasa</strong><br />

Selon qu’il s’agit des Juridictions à caractère national, des Services Spécialisés établis<br />

auprès d’elles ou des Juridictions à compétence non nationale, les effectifs des<br />

Magistrats de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> se présentent comme, indiqué aux tableaux<br />

suivants :<br />

33


I.Juridictions<br />

à caractère<br />

National<br />

II.Services<br />

Spécialisées<br />

III.Juridictions<br />

Civiles de la<br />

Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

TABLEAU n° 4 : EFFECTIFS DES MAGISTRATS A KINSHASA<br />

SIEGE S/TOTAL PARQUET S/TOTAL TOTAL<br />

1.Cour Suprême<br />

24 1.Parquet Général 24 48<br />

de Justice<br />

de la République<br />

2.Cour de Sûreté<br />

11 2.Parquet Général 5 16<br />

de l’Etat<br />

près la Cour Sûreté<br />

de l’Etat<br />

3.Haute Cour<br />

Militaire<br />

23 3. Parquet Militaire 11 34<br />

1.Inspectorat<br />

Général<br />

12 12<br />

2.Conseil<br />

Supérieur de la<br />

Magistrature<br />

16 16<br />

3.Service de la<br />

Documentation<br />

23 23<br />

4.Documentation<br />

de l’Auditorat<br />

Général<br />

5 5<br />

1.Cour d’Appel de<br />

33 1.Parquet Général 12 45<br />

Kin-Matete<br />

près cette Cour<br />

2.Cour d’Appel de<br />

43 2.Parquet Général 17 60<br />

Kin-Gombe<br />

près cette Cour<br />

1.Tribunal de<br />

27 1.Parquet/T.G.I. 69 96<br />

Grande Instance<br />

de Gombe<br />

Gombe<br />

2.Tribunal de<br />

9 2.Parquet/T.G.I. 73 82<br />

Grande Instance-<br />

Kalamu<br />

Kalamu<br />

3. T.G.I./Matete 9 3.Parquet<br />

T.G.I./Matete<br />

66 75<br />

34


V.Juridictions<br />

Militaires de<br />

la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

4. T.G.I./N’djili 12 4.Parquet/T.G.I.<br />

N’djili et Parquet<br />

Secondaire de<br />

Kinkole<br />

52 64<br />

1. Tripaix Gombe 19 19<br />

2. Tripaix<br />

Ngaliema<br />

14 14<br />

3. Tripaix Assossa 10 10<br />

4. Tripaix Pont<br />

11 11<br />

Kasa Vubu<br />

5. Tripaix -Lemba 10 10<br />

6. Tripaix Matete 11 11<br />

7. Tripaix N’djili 12 12<br />

8. Tripaix Kinkole 4 4<br />

1. Cour Militaire<br />

4 1.Auditorat<br />

4 8<br />

de Matete<br />

Supérieur/Matete<br />

2. Cour Militaire<br />

de Gombe<br />

1.Tribunal<br />

Militaire/Gombe<br />

2.Tribunal<br />

Militaire/Ngaliema<br />

3.Tribunal<br />

Militaire/Matete<br />

4.Tribunal<br />

Militaire/N’djili<br />

Source : Ministère de la Justice, <strong>Kinshasa</strong>, 2004.<br />

4 2.Auditorat<br />

Supérieur/Gombe<br />

4 1.Auditorat de<br />

Garnison/Gombe<br />

3 2.Auditorat de<br />

Garnison/Ngaliema<br />

4 3.Auditorat de<br />

Garnison/Matete<br />

5 4.Auditorat de<br />

Garnison/N’djili<br />

4 8<br />

12 16<br />

12 15<br />

16 20<br />

11 16<br />

35


TABLEAU n° 5 : RECAPITULATIF DES EFFECTIFS DES MAGISTRATS DE<br />

KINSHASA<br />

Effectifs des<br />

Magistrats<br />

de<br />

Juridiction<br />

s<br />

Nationales<br />

A. Civiles :<br />

64<br />

B. Militaires :<br />

34<br />

Total :<br />

98<br />

Effectifs des<br />

Magistrats<br />

de<br />

Juridiction<br />

s Civiles<br />

513<br />

Effectifs des<br />

Magistrats<br />

Militaires<br />

C. Effectifs de<br />

Magistrats<br />

des<br />

Services<br />

spécialisés<br />

Total :<br />

56<br />

-<br />

-<br />

56<br />

Total Général :<br />

154<br />

513 83 750<br />

Source : Ministère de la Justice, <strong>Kinshasa</strong>, 2004.<br />

2.6.2. Problèmes de la Justice à <strong>Kinshasa</strong><br />

2.6.2.1. Relatifs au Personnel affecté<br />

83<br />

Total Général<br />

pour la<br />

Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

- Pour un effectif total d’au moins 1.600 Magistrats que compte toute la République,<br />

750 sont affectés à <strong>Kinshasa</strong>, soit environ 46,8% ;<br />

- Insuffisance d’infrastructures appropriées surtout au niveau des Parquets ;<br />

- Entassement des Magistrats dans des locaux où le secret de l’instruction n’est plus<br />

garanti ; ce qui est contraire à la loi et aux droits de l’homme.<br />

- Conditions socio-professionnelles précaires des Magistrats ;<br />

- Manque de renforcement régulier des capacités des Magistrats.<br />

2.6.2.2. Relatifs à la Population<br />

- Plaintes répétées de la population suite à la corruption, plus au moins généralisée à<br />

tous les échelons de la Justice et auprès de ses Services auxiliaires, comme la Police<br />

Judiciaire des Parquets et des OPJ de la Police Nationale Congolaise ;<br />

- Connaissance insuffisante des mécanismes judiciaires de la part de la population;<br />

- Connaissance insuffisante de la loi et des droits de l’homme de la part de la<br />

population ;<br />

- Cas d’abus de pouvoir de la part de certains Magistrats et OPJ ;<br />

- Cas d’arrestations arbitraires ;<br />

- Non respect, dans certains cas, des compétences des juridictions ;<br />

694<br />

36


- Coût élevé des frais de Justice et des frais d’Avocat compte tenu du trop faible<br />

pouvoir d’achat de la population.<br />

2.6.2.3. Relatifs aux autres services de l’Etat<br />

- Cas d’interférence des autorités politiques et des services de sécurité dans les affaires<br />

judiciaires ;<br />

- Compétences des Ministères de la Justice et des Droits Humains peu ou mal connues<br />

du public.<br />

2.6.3. Gestion pragmatique des différends<br />

La loi reconnaît la possibilité pour les parties en conflit, pour des cas de gravité moindre,<br />

de faire recourt à la procédure de règlement à l’amiable des différends, généralement<br />

sous l’égide d’un OPJ. L’organisation territoriale et administrative de la République<br />

Démocratique du Congo confère à toutes les autorités politico-administratives la qualité<br />

d’OPJ. Ce sont, en grand nombre, ces OPJ qui arbitrent ce genre de cas dans la cité<br />

profonde, à la lumière à la fois du droit coutumier et du droit écrit. Cette procédure est<br />

aussi d’application dans les quartiers de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Le recourt à cette procédure signifie que la partie plaignante décide de ne pas faire recours<br />

à l’appareil judiciaire de droit écrit, pour plus de facilités et des résultats plus rapides.<br />

2.7. Services d’ordre et de sécurité publics<br />

2.7.1. Organisation générale des Services<br />

En vue de garantir le bien-être général, l’une des missions fondamentales de l’Etat est<br />

d’assurer et de renforcer l’ordre public.<br />

Avant l’indépendance, l’administration coloniale était parvenue à mettre en place une<br />

administration bien structurée et très efficace qui lui a permis de garantir à tout moment la<br />

paix et l’ordre public dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Aujourd’hui, l’ordre public, la paix, la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que<br />

l’intégrité territoriale sont assurés par la Police Nationale Congolaise, les Forces Armées et<br />

les Services spécialisées que sont l’ANR et la DGM.<br />

Tous ces différents services de l’Etat qui sont regroupés au sein du Conseil National de<br />

Sécurité, sont représentés dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

2.7.2. Services d’Ordre Public<br />

La Police Nationale Congolaise (PNC) est chargée, en province comme dans la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong>, d’assurer l’ordre public. Sa structure générale actuelle est instituée et organisée<br />

par le Décret 002 du 26 janvier 2002. Son implantation à <strong>Kinshasa</strong> est principalement basée<br />

sur les subdivisions administratives de la Ville-Province et des Communes. Elle est à<br />

<strong>Kinshasa</strong> une police de proximité et d’intervention (Police d’Intervention Rapide, P.I.R.).<br />

37


L’Inspection Générale qui dirige toute la Police Nationale Congolaise est installée à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

La garnison de cette Ville est donc constituée d’unités de la Police qui dépendent du pouvoir<br />

central et d’autres qui sont affectées auprès de l’Administration Urbaine. Les effectifs actifs<br />

de la PNC dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> s’élèvent à 30.650 unités, contre un total national de 92<br />

318 policiers, soit 33,2 % du total de toute la République soit un ratio d’un policier pour<br />

plus de deux cents habitants. Ils sont regroupés sous un Etat-Major Provincial, subdivisé en<br />

quatre Districts ayant au total 24 Commissariats de territoire. Ils comprennent aussi en leur<br />

sein des unités spécialisées comme la PIR, la Brigade Spéciale de la Route (BSR).<br />

Depuis une dizaine d’années, plusieurs entreprises privées se consacrent aussi à la<br />

protection rapprochée des personnes et des biens dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> et offrent leurs<br />

services principalement aux grandes sociétés industrielles et commerciales, aux banques et<br />

à des résidences privées. Il s’agit, entre autres, des Sociétés MAGENYA, USDS, MAMBA,<br />

EAGLE…<br />

La protection civile à <strong>Kinshasa</strong> demeure très lacunaire. Seuls l’ONATRA et la MONUC<br />

possèdent des services anti-incendie. Cependant, la PNC vient de mettre sur pieds dans la<br />

Ville des unités consacrées à la lutte contre l’incendie, qui ne sont pas encore très utiles à la<br />

population.<br />

Les relations que les policiers entretiennent avec la population ne sont pas jugées<br />

heureuses par celle-ci, à cause des méfaits suivants perpétrés par des éléments de leur<br />

Corps : vols à mains armées, extorsion de biens, tueries, tracasseries, lenteur dans le<br />

traitement des dossiers, rançonnements de ceux-ci, arrestations arbitraires, corruption,<br />

concussion, abus de pouvoir, interventions intempestives, etc.<br />

2.7.1.2. Services de l’Armée<br />

En raison, notamment, de sa position fort excentrique, de son statut de capitale de la RDC<br />

et de ses importantes fonctions économiques et commerciales, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> héberge,<br />

pour le pouvoir central et pour la Ville-Province, plusieurs camps militaires et plusieurs<br />

garnisons des forces armées terrestres, fluviales, aériennes et des services spécialisés<br />

(comme la DMIAP), pour la défense et la sécurité de la population, des biens et des<br />

Institutions Nationales et Urbaines.<br />

Depuis plus d’une année, en plus des Diplomates,un important détachement militaire de la<br />

Mission des Nations-Unies au Congo (MONUC) assure la sécurité des Animateurs de la<br />

Transition Politique de la RDC et appuie les services compétents de l’Etat pour le maintien<br />

et le renforcement de la paix, de la sécurité et de la réunification du territoire national. Son<br />

Etat-Major Général est situé dans la Commune de la Gombe à <strong>Kinshasa</strong>, de même que son<br />

Centre d’Emission Radiophonique, appelé « Radio Okapi ».<br />

Les Forces Armées installées dans <strong>Kinshasa</strong> ne bénéficient pas nécessairement d’une bonne<br />

réputation générale dans l’opinion publique, à cause des irrégularités qui sont imputées à<br />

certains militaires qui font souffrir la population de la même manière que des unités de la<br />

Police Nationale Congolaise. La population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> attend que les Forces<br />

Armées accomplissent encore mieux leurs missions et que la véritable armée nationale, de<br />

patriotes voués inconditionnellement à la cause de la patrie, soit rapidement et<br />

convenablement formée.<br />

38


2.7.1.3. Services de Sécurité<br />

L’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et la Direction Générale de Migration (DGM)<br />

forment les services officiels de sécurité de la République Démocratique du Congo. Leurs<br />

dénominations définissent dans les grandes lignes leurs attributions.<br />

Ce sont des services nationaux qui ont des embranchements dans la Ville-Province.<br />

L’obligation de discrétion qui entoure les activités des services de sécurité doit, de l’avis de<br />

la population de <strong>Kinshasa</strong>, être accompagnée par celle de résultats valables, en sa faveur.<br />

L’action sécuritaire ne doit pas s’exercer contre le peuple et de la part de chaque agent et<br />

de chaque fonctionnaire de ces services, surtout en cette période où le pays et surtout la<br />

Ville de <strong>Kinshasa</strong> traverse de temps en temps des moments de « tension politique ».<br />

2.7.2. Etat général des lieux de ces services<br />

En plus des éléments relevés ci-avant, il y a lieu d’apporter encore le complément<br />

d’informations suivantes sur l’état général des lieux des services d’ordre et de sécurité, dans<br />

la Ville de <strong>Kinshasa</strong> :<br />

- Important et fréquant Vagabondage de certains éléments, de la PNC et des Forces<br />

Armées, en uniforme;<br />

- Modicité de la solde allouée aux agents des services d’ordre, de forces armées et de<br />

sécurité;<br />

- Persistance de l’insécurité surtout dans les quartiers des communes périphériques ;<br />

- Insuffisance d’équipement et de matériel de prévention, de fonctionnement et<br />

d’intervention de ces services (radios, téléphones, véhicules, …) ;<br />

- Insuffisance de logement pour les ménages des militaires et des policiers et entassement<br />

de leurs familles (épouses et enfants) dans des locaux exigus et peu commodes;<br />

- Mécanismes, matériels et moyens financiers insuffisants pour la prévention, le secours ou<br />

le sauvetage en cas de catastrophes, de sinistres ou de calamités ;<br />

- Absence de signalisations routières ;<br />

- Marquage insuffisant des routes (passage piétons,…) ;<br />

- Insuffisance d’éclairage public ;<br />

- Service public de sapeur-pompier embryonnaire, etc.<br />

39


CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES SOCIO-CULTURELLES<br />

3.1. Aperçu historique<br />

3.1.1. Aperçu général<br />

En complément à la grande variété d’informations données au chapitre précédent<br />

relatives à l’historique de la ville, il convient de rappeler qu’à ses débuts, seule la<br />

ville de Léopoldville connut une expansion vertigineuse grâce essentiellement à<br />

l’activité commerciale. Des comptoirs d’achat et de vente furent construits dans ce<br />

qui est devenu le Quartier Commercial de Kintambo.<br />

A partir du mois d’octobre 1929, année de la mise en application de l’Arrêté Royal du<br />

1°Juillet 1923, la fonction administrative prit également une importance plus grande.<br />

Il y eut ensuite la fonction de Capitale économique. Les trois fonctions réunies<br />

contribuèrent sensiblement au processus du développement de la Ville.<br />

Jadis confinée exclusivement à la commune de Kintambo où la CHANIC, la FILSTISAF<br />

et l’UTEXCO construisirent des logements pour leurs travailleurs, <strong>Kinshasa</strong> s’enrichira<br />

du développement de la Baie de Ngaliema et de ses abords ainsi que celui de<br />

l’activité autour des ports dans les années trente. Ensuite apparurent les Communes<br />

de <strong>Kinshasa</strong>, Barumbu et Lingwala.<br />

Après 1950, les cités planifiées de Lemba, Matete et une partie de Ndjili furent<br />

édifiées pour loger les employés de la nouvelle zone industrielle de Limete. A<br />

l’indépendance, en 1960, la Capitale Administrative devint également capitale<br />

politique, avec la concentration à <strong>Kinshasa</strong> des Institutions Nationales comme le<br />

Parlement, l’Armée, le Gouvernement, etc.<br />

Depuis le 15 janvier 1954, <strong>Kinshasa</strong> accueillit sa première université et la première du<br />

pays. En plus des fonctions ci-haut citées, la capitale a le privilège de devenir une<br />

ville universitaire avec l’ouverture de l’ex-Université LOVANIUM, l’actuelle Université<br />

de <strong>Kinshasa</strong>. Le rôle de la capitale culturelle de <strong>Kinshasa</strong> se remarqua par le<br />

développement de la fonction enseignante et par l’éclosion de nombreux talents<br />

artistiques, musicaux et théâtraux.<br />

En ce qui concerne les confessions religieuses, on peut noter que la Communauté<br />

Protestante et l’Eglise Catholique ont joué, dès la naissance de cette Ville, un grand<br />

rôle pour son développement, aux côtés des pouvoirs publics.<br />

De l’état embryonnaire de 1881, <strong>Kinshasa</strong> est devenu, à ce jour, une grande Ville qui<br />

abrite environ 7.017.000 habitants et s’étend sur une superficie de près de 9.965<br />

Km². Cette explosive évolution a modelé la structure de cette Ville et l’a classé parmi<br />

les grandes métropoles et les agglomérations millionnaires du continent.<br />

L’évolution de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> ne s’est pas déroulée dans un cadre planifié et<br />

rigoureux, surtout après l’accession du pays à l’indépendance. Il se pose ainsi de<br />

40


nombreux et complexes problèmes d’aménagement, aussi bien des anciennes cités<br />

que des quartiers d’extension, en matière de logement, de transport, d’administration<br />

et d’équipements collectifs (écoles, hôpitaux, centres récréatifs, etc.).<br />

3.1.2. Quelques répères essentiels<br />

- Léopoldville devient, le 1 er août 1888, le chef-lieu du District du Stanley Pool ;<br />

- La Charte Coloniale du 18 octobre 1908 du Congo Belge fait de Léopoldville un<br />

Territoire et le Chef-lieu du District du Moyen-Congo (1910-1923), l'un des 12<br />

(douze) Districts du Congo Belge.<br />

- En 1911, le District du Moyen Congo est formé avec les Territoires de Léopoldville,<br />

de Madimba, de Haute N’sele et de Panza- Kasaï.<br />

- Le 6 avril1919, Léopoldville est maintenue chef-lieu du District du Moyen Congo ;<br />

- En 1923, Léopoldville acquiert le statut à la fois de Capitale du Congo-Belge et de<br />

Chef-lieu de la Province de Léopoldville et du District du Moyen-Congo.<br />

- L’Arrêté Royal du 1 er juillet 1923 fait passer Léopoldville de Territoire à District<br />

Urbain.<br />

- Par l'Ordonnance Législative n° 293/AIMO du 25 juin 1941, Léopoldville a le statut<br />

de Ville (avec 5.000 hectares et une population de 53.000 habitants) et est à la fois<br />

Capitale de la Colonie, Chef-lieu de la Province du Congo-Kasaï et du District du<br />

Moyen Congo. Elle est divisée en deux zones :<br />

a. Zone Urbaine formée de Léo II ou Léo-Ouest, de Kalina, de Léo I ou<br />

Léo-Est et de Ndolo. Cette zone est dirigée par un blanc ;<br />

b. Une Zone Indigène, au sud de la première, où habite la population<br />

noire dirigée dès 1945 par un chef de cité noir.<br />

-Le Décret du 26 mars 1957, modifié par un autre de la même année, accorde la<br />

personnalité civile à la Ville de Léopoldville.<br />

- Par l’Ordonnance du 23 décembre 1957, Léopoldville devient une Ville à part avec<br />

personnalité civile, composée des 11 (onze) Communes ayant personnalité civile<br />

et six (6) Zones Annexes suivantes :<br />

Communes : Kalamu, Dendale (Kasa-Vubu), St Jean (Lingwala),<br />

Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville (Gombe),<br />

Barumbu, <strong>Kinshasa</strong> et Ngaliema.<br />

- Zones Annexes : Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani.<br />

- En 1958, Matete et N'djili sont érigés en Zones annexe<br />

Le Décret du 13 octobre 1959 accorde la pleine autonomie à la Ville de<br />

Léopoldville. Moins d’une année après ce décret, la ville acquiert le statut de<br />

Capitale du pays, où siègent les Chambres et de la Constituante. La neutralité de<br />

la ville est confirmée par la Loi du 10 octobre 1962. Léopoldville est devenue<br />

KINSHASA en 1968.<br />

41


- Avec l'Ordonnance 68/024 du 20 janvier 1968, <strong>Kinshasa</strong> est doté du statut de<br />

"Région" au même titre que les autres Régions. Le nombre de communes passe<br />

de 11 à 24, avec l’intégration dans la gestion de la Ville du secteur Bawumbu et<br />

de la chefferie Bankana. Les dix nouvelles Communes sont : Bumbu, Kimbanseke,<br />

Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, N'sele et Selembao.<br />

- La Loi n° 73-016 du 5 janvier 1973 procède à une révision du statut de la Ville ;<br />

- La Loi 78.008 bis du 20 janvier 1978 fixe un nouveau statut pour la Ville qui est<br />

dotée de la personnalité civile. <strong>Kinshasa</strong> est en même temps la capitale du pays<br />

et une Région. Il est découpé en 24 Zones et en 238 localités. Si le nombre de<br />

communes n’a pas changé, celui des quartiers et des localités a sensiblement<br />

augmenté. <strong>Kinshasa</strong> compterait plus de trois cents quartiers.<br />

3.2. Statistiques démographiques<br />

3.2.1. Situation des statistiques démographiques<br />

Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, la production et l’utilisation des données sociodémographiques<br />

sont très importantes. Elles se déroulent au sein des services<br />

publics et privés, des organisations nationales et internationales, des associations,<br />

des institutions d’enseignement, des ONG, etc.<br />

La production de ces statistiques est éparse, de couverture et de qualité limitées. Elle<br />

ne répond souvent qu’aux besoins de l'organisme ou du service qui les produit. Elle<br />

est assurée dans des conditions difficiles. Elle est généralement sans suivi au niveau<br />

du producteur et de l’utilisateur et sans coordination au niveau de la Ville.<br />

L’élaboration de la présente monographie est une opportunité pour collecter et<br />

analyser ces différentes statistiques et pour augmenter l’information à rendre<br />

disponible sur la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, dans des répertoires up-to-date.<br />

3.2.2. Statistiques démographiques<br />

Il est présenté ci-après quelques variables de spécificité de la démographie de la Ville<br />

de <strong>Kinshasa</strong> dont la répartition par commune, la structure par âge, par sexe...et<br />

quelques indicateurs actuellement disponibles.<br />

3.2.2.1. Répartition de la population de <strong>Kinshasa</strong> par Commune<br />

Les chiffres du tableau qui suit de répartition de la population par commune sont<br />

tirés des opérations suivantes de l’Institut National de la Statistique (INS):<br />

- l’étude socio-démographique de <strong>Kinshasa</strong>(1967) ;<br />

- le recensement électoral (1970 );<br />

- le recensement scientifique de la population (1984).<br />

- des estimations (2003 et 2004).<br />

Les Communes de Maluku et de Nsele ne faisaient pas encore partie de la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> en 1967.<br />

42


Tableau n° 6 : Population des Communes de <strong>Kinshasa</strong><br />

Communes 1967 1970 1984 2003 2004<br />

1. Ngaliema 30 640 63 844 252 151 660 646 683 135<br />

2. Kintambo 29 890 38 748 49 297 103 257 106 772<br />

3. Gombe 17 890 22 615 17 360 31 307 32 373<br />

4. Barumbu 44 900 59 553 69 147 145 370 150 319<br />

5. <strong>Kinshasa</strong> 56 640 73 826 74 708 159 430 164 857<br />

6. Lingwala 37 240 46 209 49 173 91 520 94 635<br />

7. Mont Ngafula 2 040 29 811 52 820 252 412 261 004<br />

8. Selembao 55 150 46 908 126 589 324 534 335 581<br />

9. Bandalungwa 45 220 60 243 97 214 195 680 202 341<br />

10. Kasa Vubu 56 540 67 525 74 888 152 141 157 320<br />

11. Kalamu 78 310 100 441 160 719 304 961 315 342<br />

12. Ngiri-Ngiri 50 930 64 272 82 303 169 087 174 843<br />

13. Bumbu 37 560 61 366 113 968 318 396 329 234<br />

14. Makala 37 200 49 346 108 939 245 487 253 844<br />

15. Lemba 37 480 61 607 159 775 338 321 349 838<br />

16. Ngaba 17 810 36 702 74 447 174 703 180 650<br />

17. Limete 28 270 41 340 128 197 363 357 375 726<br />

18. Matete 42 290 63 369 104 902 259 933 268 781<br />

19. Kisenso 26 320 39 578 117 774 373 439 386 151<br />

20. Ndjili 80 000 102 881 157 010 427 583 442 138<br />

21. Masina 18 700 36 158 158 080 469 195 485 167<br />

22. Kimbanseke 64 440 83 006 353 209 915 217 946 372<br />

23. Nsele - 24 096 28 963 136 290 140 929<br />

24. Maluku - 14 678 2 676 173 734 179 648<br />

Comptés à part 36 060 34 917 _ _ _<br />

TOTAL 901 520 1 323 039 2 664 309 6 786 000 7 017 000<br />

Source : INS<br />

Dans tableau, on retrouve deux types de blocs de communes. Un premier bloc constitué de<br />

communes les plus populeuses et un deuxième bloc comprenant les communes les moins<br />

populeuses.<br />

Communes populeuses Communes moins populeuses<br />

1967 : Ndjili : 80 000 hab. Mont Ngafula :2 040 hab.<br />

1970 : Ndjili : 102 881 hab. Maluku : 14 678 hab.<br />

1984 : Kimbanseke : 353 209 hab. Maluku : 2 676 hab.<br />

2003 : Kimbanseke : 915 217 hab. Gombe : 31 307 hab.<br />

2004 : Kimbanseke : 946 372 hab. Gombe : 32 373 hab.<br />

Quant à l ‘évolution de la population, il faut retenir que la population de <strong>Kinshasa</strong> est<br />

passée :<br />

- de 901 520 à 7 017 000 habitants entre 1967 et 2004, soit 6 115 480 habitants de<br />

plus en 38 ans, ou une augmentation annuelle moyenne de l’ordre de 160 934<br />

habitants :<br />

43


- de 6 786 000 à 7 017 000 habitants entre 2003 à 2004, soit 231 000 habitants de<br />

plus en une année. De tous les temps <strong>Kinshasa</strong> a toujours constitué une sorte de<br />

havre de paix vers lequel recourent ou affluent différentes populations du pays en<br />

cas d’insécurité à l’intérieur du pays.<br />

- La population de la Commune de Maluku a connu une baisse de sa popul tion de<br />

l’ordre de 178 unités en moyenne entre 1970 et 1984. Ensuite s’est amorcée une<br />

remontée de l’ordre de 7953 habitants annuellement entre 1984 et 2003.<br />

Le constat le plus important est que les commune semi-rurales de Nsele et Maluku<br />

comptent les effectifs les moins élevés alors qu’à elles seules, elles prennent plus de<br />

70% de la superficie de la ville. Il y a donc une distribution spatiale de la population<br />

extrêmement déséquilibrée. Cela est heureusement une opportunité dont dispose la<br />

ville en cas de son réaménagement. Cette partie de <strong>Kinshasa</strong> accueillerait, en effet,<br />

des infrastructures modernes si jamais il venait aux autorités le désir de réaménager<br />

la capitale.<br />

3.2.2.2. Population de <strong>Kinshasa</strong> par âge et par sexe en 2004<br />

Plusieurs informations peuvent être tirées de la répartition de la population par âge<br />

et par sexe. En plus de la pyramides des âges, on a le sex-ratio, deux indicateurs<br />

importants en démographie. Il en est de même du rapport de dépendance et/ou<br />

d’activité.<br />

Tableau n° 7 : Population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par âge et sexe en 2004<br />

(en milliers).<br />

AGE MASCULIN FEMININ TOTAL<br />

0 – 4 737 732 1469<br />

5 – 9 603 602 1205<br />

10 – 14 478 478 956<br />

15 – 19 292 288 580<br />

20 – 24 255 259 514<br />

25 – 29 230 243 473<br />

30 – 34 205 223 428<br />

35 – 39 201 210 411<br />

40 – 44 170 159 329<br />

45 – 49 120 103 223<br />

50 – 54 95 76 171<br />

55 – 59 53 39 92<br />

60 – 64 43 34 77<br />

65 – 69 28 20 48<br />

70 – 74 14 12 26<br />

75 + 8 7 15<br />

TOTAL<br />

Source : INS<br />

3 532 3 485 7 017<br />

Retenons que :<br />

1. les « moins de 20 ans » représentent 60% de la population kinoise. Il va sans<br />

dire que <strong>Kinshasa</strong> doit faire face à des problèmes spécifiques que pose la<br />

44


gestion de la jeunesse notamment en ce qui concerne la santé mentale de<br />

cette jeunesse;<br />

2. les « plus de 60 ans » représentent moins de 3% ;<br />

3. la population dite active s’ élève à 38% ;<br />

3.2.2.3. Quelques autres indicateurs démographiques de <strong>Kinshasa</strong><br />

Les statistiques utilisées dans cette analyse proviennent de l’INS, des enquêtes MICS<br />

2/2001 et de la Croix Rouge. Le tableau qui suit concerne les indicateurs suivants :<br />

- l’âge au premier rapport sexuel, l’âge au premier mariage ; l’âge moyen à<br />

la procréation ; l’indice synthétique de fécondité ; la parité des femmes de<br />

45-49 ans ; la proportion des femmes mères de 15-19 ans ;<br />

- le taux brut de natalité ;<br />

- le rapport de masculinité ;<br />

- la taille moyenne de ménages ;<br />

- la densité de population ; déplacés de guerre ;<br />

- le taux d'accroissement, taux net de migration ;<br />

- le quotient de mortalité infantile et de mortalité infanto-juvenile.<br />

Tableau n° 8: Quelques indicateurs démographiques.<br />

Indicateur Année Sexe Valeur Source<br />

Age au premier<br />

rapport sexuel<br />

8 -11 ans<br />

12- 14 ans<br />

15- 17 ans<br />

18-20 ans<br />

2 1 ans et +<br />

Age au premier<br />

mariage<br />

Age à la<br />

première<br />

maternité<br />

Indice<br />

synthétique de<br />

fécondité<br />

Parité des<br />

femmes de<br />

45- 49 ans<br />

Proportion des<br />

femmes mères<br />

de 15 -19 ans<br />

Taux brut de<br />

natalité<br />

Quotient de<br />

mortalité<br />

2001<br />

2001<br />

2001<br />

2001<br />

2001<br />

F<br />

F<br />

F<br />

F<br />

F<br />

1984 M<br />

F<br />

1984<br />

F<br />

0.4%<br />

13.3%<br />

39.0%<br />

29.6%<br />

7.7%<br />

29 ans<br />

28.5ans<br />

28.5ans<br />

1975-2000 F 7.5 enfats INS<br />

2001 F Non disponible 1 Mics 2<br />

2001<br />

F<br />

13.6%<br />

Mics 2<br />

INS, Aperçu<br />

Démographique<br />

INS, Aperçu<br />

Démographique<br />

Mics 2<br />

1984 MF 51.5%0 INS, Aperçu<br />

Démographique<br />

2001 MF 83%0 Mics 2<br />

1 Au niveau national, cette parité est de l’ordre de 7.3 enfants.<br />

45


infantile<br />

Quotient de<br />

mortalité<br />

infanto-juvénile<br />

Rapport de<br />

Masculinité<br />

Taille moyenne<br />

de ménages<br />

Ménage selon<br />

la taille<br />

1 à 3 personnes<br />

4 à 6 personnes<br />

7 et +<br />

Densité de<br />

population<br />

Déplacés de<br />

guerres<br />

2001 MF 133%0 Mics 2<br />

1984 M 102 ----<br />

2001 MF 6.7 personnes Mics 2<br />

2001<br />

1984<br />

2004<br />

1997<br />

1999<br />

MF<br />

MF<br />

MF<br />

MF<br />

MF<br />

Taux de<br />

croissance<br />

démographique<br />

Taux net de<br />

migrations<br />

1995-1999 MF<br />

Sources : INS, MICS 2/2001 et Croix Rouge.<br />

17.1%<br />

37.1%<br />

45.8%<br />

267 habitants<br />

704 habitants<br />

25939<br />

45000<br />

4.7%<br />

Mics 2<br />

1995-2000 MF 6%0 INS<br />

INS, Totaux<br />

définitifs et<br />

<strong>Monographie</strong><br />

Commissariat<br />

Général à la<br />

réinsertion, Croix<br />

Rouge(rapport<br />

annuel)<br />

INS, Aperçu<br />

Démographique<br />

A l’exception de certains indicateurs dont l’année de production est assez lointaine,<br />

les autres indicateurs fournissent des informations récentes sur la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Un des faits urbains est notamment la précocité de l’âge aux premiers rapports<br />

sexuels. Cet indicateur sert entre autres de signal au risque que court la jeunesse<br />

pour une contamination aux IST et VIH/Sida. Les données ne permettent pas de se<br />

faire une idée sur l’ampleur des unions de fait, un autre indice de pauvreté. Le<br />

contexte de crise autorise l’hypothèse de l’existence des fortes proportions des<br />

unions de fait dont les personnes concernées seraient principalement les femmes<br />

avec un âge moyen qui vacillerait entre 25-30 ans.<br />

• Structure de la population par sexe<br />

La supériorité numérique masculine se remarque dès l'âge de 40 ans pour se<br />

maintenir dans tous les groupes d'âge supérieurs. Soulignons qu’au plan national, on<br />

a 51% des femmes contre 49% d’hommes ; <strong>Kinshasa</strong> serait donc une ville d’<br />

hommes.<br />

• Structure de la population par ménage<br />

La taille moyenne d'un ménage à <strong>Kinshasa</strong> est de 6,7 personnes avec une répartition<br />

très importante au-delà de 7 personnes : près de la moitié des ménages (45,8%)<br />

compterait 7 personnes et plus contre 37,1% qui en compteraient 4 à 6 et 17,1%<br />

des ménages n’en compteraient pas plus 3 personnes. La densification des ménages<br />

46


est un sérieux problème en ce qu’il en résulte une forte promiscuité dont on peut<br />

imaginer tous les méfaits possibles notamment en rapport avec l’intimité des couples<br />

sans oublier la propagation des maladies.<br />

3.3. Structure de la société<br />

3.3.1. Eléments d’ensemble<br />

Du point de vue socio-politique , la société kinoise est structurée en deux niveaux,<br />

l’un national et l’autre provincial avec des éléments de composition identiques.<br />

En effet, la société kinoise est composée de l’Etat, des Partis Politiques et de la<br />

Société Civile. Chacune de ces composantes se retrouve sur les deux niveaux.<br />

L’Etat, au niveau national comprend toutes les institutions du pouvoir central,<br />

singulièrement la Présidence de la République, le Parlement (l’Assemblée Nationale<br />

et le Sénat), le Gouvernement et les Instances Supérieures des Cours, Tribunaux et<br />

Parquets (Cour Suprême de Justice, Parquet Général de la République, Cour de<br />

Sûreté de l’Etat et la Haute Cour Militaire).<br />

Dans leur grande majorité, les Partis politiques congolais sont localisés à <strong>Kinshasa</strong> où<br />

sont installés les services du Ministère de l’Intérieur qui est chargé de leur<br />

enregistrement pour une existence légale. Ils exercent diverses activités et<br />

semblent occuper une place importante dans les préoccupations de la population au<br />

sein de laquelle est recrutée bon nombre de leurs membres.<br />

La Société Civile est composée des Eglises, des Associations, des Syndicats, des<br />

Organisations Non Gouvernementales, des Organisations Patronales, etc. Quoiqu’elle<br />

semble très peu connue de la population, elle demeure néanmoins présente dans la<br />

vie de celle-ci, notamment par les œuvres que réalisent les ONGs. L’émergence de la<br />

Société Civile se situerait globalement peu avant la CNS.<br />

Tous les regroupements de la société kinoise sont dirigés et gérés par des<br />

intellectuels qui constituent son élite. Celle-ci se démarque du reste de la population<br />

par sa formation intellectuelle et son expertise ainsi que son expérience de gestion<br />

dans divers domaines de la vie nationale et des expériences à l’extérieur du pays.<br />

Les intellectuels dans leurs organisations constituent des groupes de pression qui<br />

parfois organisent des mouvements sociaux. Gouvernants ou non, ils détiennent un<br />

réel pouvoir dans la société à laquelle ils espèrent apporter des changements par<br />

leurs idées et leurs actions.<br />

Les partis politiques sont aussi des groupes de pression, surtout dans leur quête du<br />

pouvoir et face aux dirigeants en fonction. Ils jouent un grand rôle dans<br />

l’encadrement socio-politique des masses. Bien des marches et des villes mortes qu’<br />

a connues la ville seraient, à n’en point douter, l’œuvre de ces partis politiques.<br />

Il en est de même des mouvements syndicaux dont, une fois encore, <strong>Kinshasa</strong> reste<br />

le Siège Social. Moins connus de la population, les associations corporatives jouent<br />

47


aussi un très grand rôle notamment en ce qui concerne l’encadrement des masses<br />

laborieuses.<br />

3.3.2. Société Civile<br />

La société civile est un ensemble d’organisations apolitiques des forces vives civiles<br />

de la nation, jouissant de la personnalité civile tels que les syndicats, les confessions<br />

religieuses, les associations, les mutualités, la presse, les ONG, etc.<br />

Le droit d'existence de ces organisations est reconnu, notamment, par les articles 18<br />

et 20 de la Déclaration Universelle de Droits de l'Homme relatifs à la liberté de<br />

religion, de réunion et d'association.<br />

Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, les églises et les associations jouent un rôle prépondérant<br />

dans tous les secteurs vitaux de la société : formation (humaine, civique,<br />

professionnelle et morale), enseignement classique, santé, encadrement des enfants<br />

de la rue, eau potable, reboisement, sécurité alimentaire, routes, culture, art, sports<br />

et loisirs, etc.<br />

Les syndicats encadrent les employés aussi bien du secteur privé que public et aident<br />

les partenaires sociaux du monde de l’emploi à gérer et à régler leurs différends<br />

professionnels. Dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, ils sont très nombreux et très dynamiques.<br />

La presse s’est montrée particulièrement activiste depuis le début du processus de<br />

démocratisation des institutions et de la vie politique du pays. Elle s’est diversifiée,<br />

modernisée et renforcée, à un rythme vertigineux. Les organes de presse écrite<br />

pousse partout tandis que d’autres disparaissent, les chaînes de radio et de télévision<br />

voient le jour à tout moment. Ce secteur a été parmi les premiers de la vie nationale<br />

à se libéraliser après la chute du régime de la deuxième République. Elle a été d’un<br />

apport particulièrement appréciable dans l’apprentissage démocratique du pays<br />

depuis le 24 avril 1991, date du discours du Président de la République en faveur de<br />

l’ouverture démocratique de la République Démocratique du Congo.<br />

Les mutualités se rapprochent davantage de la population et touchent la recherche<br />

correcte des moyens financiers complémentaires d’autosubsistance et d’expression<br />

de la solidarité sociale.<br />

Les organisations non gouvernementales sont très non nombreuses dans la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> et touchent tous les domaines sociaux et les droits de l’homme dont les<br />

activistes sont bien implantés partout. Elles ont beaucoup d’adhérents et sont même<br />

soutenues par des organisations internationales.<br />

Pour une meilleure connaissance de secteur, un des tomes de cette monographie est<br />

consacré, comme répertoire, aux organisations et aux plates-formes de la société<br />

civile.<br />

48


3.4. Principaux groupes ethniques<br />

Les termes « ethnie » et « tribu » sont parfois utilisés l’un pour l’autre dans le<br />

langage. Mais, comme terme scientifique, « tribu » se présente comme une<br />

subdivision de « ethnie » dont l’implantation sur le terrain dépasse les limites locales,<br />

territoriales voire nationales. La tribu par contre se confine aisément dans des cadres<br />

locaux, territoriaux sous l'autorité d'un chef ; c’est une « famille nombreuse ».<br />

Au Congo, il existe cinq principaux groupes ethniques qui sont : les pygmées, les<br />

bantus, les soudanais, les nilothiques, les hamites.<br />

Tous ces principaux groupes ethniques qui se subdivisent chacun en différentes<br />

tribus, évaluées en République Démocratique du Congo au nombre de 450, sont<br />

pratiquement tous représentés dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Cela confirme le caractère<br />

cosmopolite de la ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Les migrations vers <strong>Kinshasa</strong> seraient<br />

responsables premiers de la configuration socio-ethnique actuelle de la Capitale.<br />

Couramment l’on parle plus de la tribu que de l’ethnie. Et même les services de l’état<br />

ne sont pas à même de disponibiliser les effectifs selon l’appartenanance ethnique<br />

dans la ville.<br />

A l’origine, des migrations importantes des Ouest- africains, des congolais de<br />

Brazzaville et des Angolais étaient constatées. Les Ouest-Africains «avaient servi<br />

comme auxiliaires du Blanc dans l’administration coloniale et les Angolais, d’abord<br />

attirés par le commerce, étaient venus en plus grand nombre dès 1961 suite à la<br />

guerre de libération de leur pays. 1<br />

Les migrations de l’intérieur du pays vers la Ville de <strong>Kinshasa</strong> avaient commencé avec<br />

les colons belges et par deux principaux axes :<br />

Axe fluvial pour ceux venant de la Province Orientale,<br />

Axe routier pour ceux de Bandundu et du Bas-Congo. 2<br />

Elles se sont poursuivies et intensifiées par la suite, surtout ces dernières années, à<br />

cause des guerres et avec les facilités qu’offrent les moyens de transport modernes.<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est aujourd’hui composée en grande partie des immigrés, des<br />

mouvements d’exodes ruraux, venant des provinces du Bas-Congo et de Bandundu,<br />

les deux provinces qui font frontières avec elle.<br />

Des mouvements migratoires importants, des provinces vers <strong>Kinshasa</strong>, ont eu lieu<br />

entre 1975 et 1980 avec 367 681 nouveaux habitants 3 et entre les années 2003 et<br />

2004 où la population a globalement augmenté de 231 000 âmes.<br />

Les communautés étrangères sont aussi importantes, non seulement par la présence<br />

des Africains et des Européens mais aussi par celle, notamment, des ressortissants<br />

1 MBUMBA NGIMBI, op. cit., p. 35.<br />

2 Dénis J., Léopoldville, étude géographique urbaine et sociale, ARSC, Bruxelles, 1958, p. 568.<br />

3 MBUMBA NGIMBI, op. cit., p. 35.<br />

49


du Moyen-Orient et même de l’Extrême-Orient. Pour diverses raisons, les études<br />

s’intéressent peu à la configuration socio-ethnique ou socio-tribale au point qu’il n’est<br />

pas facile de disposer de la physionomie de la capitale à ce propos.<br />

3.5. Eléments linguistiques<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est, en très grande partie, habitée par des personnes qui<br />

proviennent de toutes les Provinces de la RDC et de divers pays du monde. Toutes<br />

les langues et dialectes d’origine de ces habitants sont donc parlées dans cette Ville.<br />

Cependant, cinq langues y sont officielles, à savoir :<br />

- le français pour les échanges commerciaux, la gestion administrative et<br />

l'enseignement,<br />

- le kikongo, parlé par les ressortissants des Provinces du Bas-Congo et de<br />

Bandundu ;<br />

- le swahili parlé par les ressortissants des Provinces du Katanga, du Sud et du<br />

Nord Kivu, du Maniema et de la Province Orientale. Il est aussi fait son entrée<br />

dans l’Armée et dans la Police Nationale Congolaise depuis les années 1996-<br />

1997, sous la houlette de l’AFDL;<br />

- le tshiluba, parlé par les ressortissants des deux Kasaï et du Nord-Katanga ;<br />

- le lingala parlé partout à <strong>Kinshasa</strong>, principale langue de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>,<br />

langue officielle de l'Armée et de la Police Nationales Congolaises depuis<br />

l’époque coloniale, de toutes les Eglises, de la musique et du théâtre populaire.<br />

Le lingala n’est pas la langue d’une tribu ou d’une ethnie. Son origine est expliquée<br />

par certains auteurs.<br />

"A l'origine, d'après le Rév. Guthrie, la langue lingala était un langage rudimentaire,<br />

forgé par les soldats étrangers (Haoussas, Zanzibarites et Européens) qui vivaient au<br />

milieu des autochtones (engagés dans l'armée), au camps militaire de Mankanza<br />

fondé par COQUILHA en 1884 1 , dans la Province de l’Equateur, près de la Ville de<br />

Mbandaka.<br />

Mgr E. DE BOECK atteste que la nouvelle langue lingala était parlée vers 1905 par les<br />

Bangala. C’est une langue de multiples dialectes qui gagna les deux capitales<br />

<strong>Kinshasa</strong> et Brazzaville"<br />

Le lingala a connu une évolution remarquable. Très peu d'enfants ou de jeunes, en<br />

effet, apprenaient à parler, comme leurs parents, la langue de leur tribu. Les jeunes,<br />

mêmes nouveaux venus, ne parlaient que le lingala. Concurremment au Français, le<br />

Lingala tend à devenir, une langue de travail dans la Capitale.<br />

1 Ln B/12 BULCKE M. Le lingala courant, Esquisse de grammaire, Equipe<br />

Interconfessionnelle, Société Biblique du Zaïre, <strong>Kinshasa</strong>, pp. 6-8.<br />

50


3.6. CULTURE, ART, TOURISME, SPORTS ET LOISIRS<br />

3.6.1. Culture et Art<br />

La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est un scandale culturel, artistique et touristique. Elle<br />

regorge une diversité de cultures et traditions. A travers toute la ville, il y a naissance<br />

des nouveaux orchestres, troupes théâtrales et groupes folkloriques.<br />

Pour leur divertissement, les kinois disposent des maisons culturelles et lieux de<br />

grande attraction culturelle tels que :<br />

- le Cercle culturel du Zoo<br />

- le Cercle Culturel de Matonge<br />

- la Salle Mongita<br />

- le Jardin Moto na Moto abongisa<br />

- le Marché d'art artisanal ;<br />

- la salle d’art du collège Boboto ;<br />

- etc.<br />

En plus de ça, il faut compter le Palais du Peuple, le Stade des Martyrs qui sont les<br />

lieux de grandes activités par excellence. Dans le domaine de la musique, <strong>Kinshasa</strong><br />

abrite le siège social de la SONECA et de l'UMUCO, institutions publiques mises en<br />

place pour sauvegarder les intérêts des musiciens et de la musique Congolaise.<br />

3.6.2. Tourisme<br />

En ce qui concerne le tourisme, il y a lieu de signaler que la foire Internationale de<br />

<strong>Kinshasa</strong> qui organisait, tous les deux ans, des rencontres à caractère national, a été<br />

victime des pillages de 1991 et 1993 et ses activités culturelles tournent au ralenti.<br />

Le marché de la gare est le seul du genre dans le domaine d’art artisanal. Il y a lieu<br />

de signaler que les musées nationaux et la bibliothèque Nationale sont peu connus<br />

de la population kinoise. Le site de l'académie des beaux arts et l'Université de<br />

<strong>Kinshasa</strong> sont aussi parmi le patrimoine culturel que compte la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

3.6.3 Sports et Loisirs<br />

Les Kinois en général et les jeunes en particulier s'intéressent beaucoup aux activités<br />

sportives et des loisirs. Les activités sportives de la Capitale sont structurées en Club,<br />

Pool, Entité, Association ou Groupement et en Ligue.<br />

La Division Urbaine des Sports et Loisirs supervise 17 disciplines sportives<br />

comprenant 37 entités sportives. On peut compter de manière non exhaustive:<br />

l’athlétisme, le Basket-ball, la Boxe, le Football, le Karaté, le Kyokushin, le Hand-ball,<br />

le TaeKwondo, le judo et le rugby ; etc.<br />

Ces différentes disciplines fonctionnent en associations telles que reconnues par<br />

l’autorité urbaine. Il s’agit de :<br />

51


1. Association de Basket - Ball Kin/Est<br />

2. Association de Basket - Ball Kin/Ouest<br />

3. Association de Basket - Ball des jeunes de <strong>Kinshasa</strong><br />

4. Association de Boxe de Kin/Est<br />

5. Association de Boxe de Kin/Ouest<br />

6. Association de Cycliste de <strong>Kinshasa</strong><br />

7. Association de Hand - Ball de <strong>Kinshasa</strong><br />

8. Association de Hand - Ball de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />

9. Association de Judo de <strong>Kinshasa</strong><br />

10. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Malebo<br />

11. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Kilimani<br />

12. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />

13. Association de Karaté de <strong>Kinshasa</strong>/Tshangu<br />

14. Association de Kyokuskin <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />

15. Association de Kyokuskin <strong>Kinshasa</strong>/Ouest<br />

16. Association de Luttes Amateurs <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />

17. Association de Luttes Amateurs <strong>Kinshasa</strong>/Ouest<br />

18. Association de Tennis de Table <strong>Kinshasa</strong><br />

19. Association de Shokando <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />

20. Association de Shokando <strong>Kinshasa</strong>/Est<br />

21. Association de Volley-ball de <strong>Kinshasa</strong><br />

22. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Malebo<br />

23. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Lipopo<br />

24. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Kilimani<br />

25. Association de Football de <strong>Kinshasa</strong>/Tshangu<br />

26. Association de Football des Jeunes de <strong>Kinshasa</strong><br />

27. Association de Football Féminin de <strong>Kinshasa</strong><br />

Et le tableau suivant reprend l’ensemble des sites touristiques de la ville tels que<br />

reconnus par l’autorité urbaine compétente.<br />

Tableau n° 9 : Répertoire des sites touristiques de <strong>Kinshasa</strong> par commune<br />

COMMUNES SITES TOURISTIQUES<br />

GOMBE - Académie des Beaux Arts, Tombe du Chef Selembao,<br />

Palais de la Nation, Eglise Protestante, Building Nioki,<br />

Building administratif, Eglise Sainte Anne, Palais de la<br />

Justice, Gare Centrale et première locomotive, Marché<br />

des Artistes et Blvd du 30 juin, Cathédrale Notre-Dame +<br />

Complexe Sainte Marie avec la Tombe du Cardinal<br />

Malula, deux Baobabs à la Baie de Ngaliema (lieu de<br />

rencontre du Chef Ngaliema et Stanley), Chapelle<br />

SimsGez) Jardin Zoologique et Botanique de <strong>Kinshasa</strong>, le<br />

Mausolée et Monument du Feu Président L.D. KABILA,<br />

Première Locomotive à avoir parcouru la voie ferrée<br />

Matadi - <strong>Kinshasa</strong>. Elle a été conduite par l'Ingénieur<br />

Mécanicien Luxembourgeois, Nicolas Cito, et arrivée à<br />

<strong>Kinshasa</strong> le 18 mars 1898. Hôtel ABC, premier Hôtel<br />

construit en matériaux durables.<br />

52


NGALIEMA<br />

- Les jardins Présidentiels et le complexe Mont<br />

Ngaliema, la Cité de l'OUA, le point d'aboutissement<br />

des Caravanes, le Sémaphore de Léo-Ouest,<br />

Cimetière des prisonniers, Premier Hôpital Congolais<br />

(actuel Hôpital de la Rive), Eglise Saint Léopold +<br />

Grand Séminaire Jean XXIII, Plateau Kilimani, Musées<br />

Nationaux, Rapides de Kinsuka, Symphonies<br />

KINTAMBO -<br />

naturelles, Sanctuaire des Bonobos.<br />

Eglise Saint François, couvent des Religieuses<br />

Franciscaines, Ecoles Chrétiennes, Grand Séminaire<br />

Saint Kagwa, Centre Nganda.<br />

KINSHASA - Eglise et Complexe Scolaire St Pierre, Stade du 24<br />

Novembre et Salle Mongita, Pont Kasa-Vubu, Paroisse<br />

ECC/CBFC construit en 1923<br />

BARUMBU - Aéroport de Ndolo (Première Aéroport de <strong>Kinshasa</strong>),<br />

Quartier CITA (du type de la cité indigène).<br />

KASA - VUBU - Centre d'Accueil Kimbanguiste, Marché Municipal de<br />

Gambela.<br />

KALAMU - Tombe Tata Raphaël, Rond Point Victoire, Quartier<br />

Commercial de Bongolo (Kimbanguiste)<br />

MONT NGAFULA - Atelier de Maître LIYOLO, Cimetière des Jésuites,<br />

Concession Kimwenza, Lac de Ma-vallée, Joli Site +<br />

Piste de Moto Cross, Novierat des Sphents de Mbudi<br />

- Chute de la Lukaya à plus ou moins 30 kilomètres du<br />

Centre de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

- Lac de Ma-vallée, un ilots de fraîche verdure qui<br />

ceinture la Ville de <strong>Kinshasa</strong> avec son lac artificiel.<br />

- Joli site, situé à 15 km de <strong>Kinshasa</strong> sur la nationale<br />

<strong>Kinshasa</strong>-Matadi.<br />

divertissement.<br />

C'est un cadre idéal de<br />

LINGWALA -<br />

-<br />

Stade de Martyrs, Palais du Peuple, Cié de la Voix du<br />

Congo<br />

LIMETE - Foire Internationale de <strong>Kinshasa</strong>, Echangeur de<br />

Limete, Monument du Premier Ministre Congolais<br />

Patrice-Emery Lumumba, Batteur de Tam Tam<br />

MALUKU - Bombo-Lumene, domaine et réserve de chasse à plus<br />

ou moins 124 km à l'Est de <strong>Kinshasa</strong>. Il regorge<br />

d'antiilopes, buffles, oiseaux migrateurs, etc.<br />

- Cité de Maluku qui abrite l'unique industrie<br />

N'SELE -<br />

sidérurgique d'Afrique Centrale.<br />

Site Touristique de la N'sele, on y trouve un<br />

Complexe Hôtelier, des Villas VIP, un parc aquatique,<br />

une piscine olympique, un port de plaisance, etc.<br />

- Parc de N'sele, Nganda Yala, Kinkole, Cité des<br />

Pêcheurs, Colline des Mangenge.<br />

Source : - Plan Triennal 1998-2000 de développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

- Plan Directeur pour le Développement du Tourisme (version actualisée),<br />

2002, Ministère des Affaires Foncières, Environnement et Tourisme.<br />

53


3.7. Approche Genre<br />

Hormis la signification grammaticale du vocable genre qui permet de classer les<br />

substantifs en masculin, féminin et neutre, actuellement ce concept se rapporte à<br />

une nouvelle forme de rapports entre homme et femme, une nouvelle division des<br />

rôles et du travail entre les deux partenaires.<br />

Ainsi du point de vue politique, le concept « genre » est une variable dont on se sert<br />

pour définir les rôles, les responsabilités, les obstacles et les chances entre les<br />

hommes et les femmes au sein d’une société en ce qui concerne la gestion ou<br />

l’attribution des rôles politiques.<br />

C’est dire que ce concept est globalisant et concerne au-delà du sexe, tous les<br />

groupes d’âge. Il requiert, pour son application, une intériorisation des changements<br />

sociaux qu’il implique<br />

Le genre vise l’équité, qui consiste à tenir compte de l’identité et de la spécificité d’un<br />

chacun dans les actions à mener dans la gestion de la cité. Il ne voudra pas signifier<br />

qu’il faille mettre en place des projets exclusivement pour les femmes.<br />

Les relations de genre appellent que l’on tienne compte du contexte et ne doivent<br />

pas être généralisées car les mentalités diffèrent d’un lieu à un autre. En effet, le<br />

vécu de la Kinoise diffère sur plus d’un point du vécu des femmes de l’intérieur du<br />

pays.<br />

3.7.1. Disparités de Genre<br />

Il convient de noter que la situation de genre à <strong>Kinshasa</strong> comme partout au Congo<br />

est caractérisée par des disparités dans tous les secteurs.<br />

Voici quelques cas :<br />

1. Pour le niveau d’instructions<br />

Le tableau de répartition des ménages en pourcentage selon le niveau<br />

d’instruction du Chef de ménage fait ressortir les disparités entre hommes et<br />

femmes.<br />

54


Tableau n° 10 : Répartition des Chefs de ménages (en %) selon le niveau<br />

d’instructions.<br />

Niveau d’Instruction Pourcentages des Chefs de ménages selon le<br />

niveau d’instruction et selon le sexe.<br />

Ne sait ni lire ni écrire<br />

Alphabétisé<br />

Primaire<br />

Secondaire<br />

Supérieur<br />

Homme Femme<br />

5,32<br />

9,57<br />

31,91<br />

48,94<br />

4,26<br />

9,72<br />

15,28<br />

20,83<br />

52,78<br />

1,39<br />

Total 100 100<br />

SOURCE : Programme National pour la Promotion de la femme congolaise.<br />

Au regard de ce tableau, on note que 46.8% des Chefs de ménage hommes ne seont<br />

jamais allés au-delà du cycle primaire contre 45.8% chez les femmes. Bon nombre<br />

de femmes Chefs de ménage sont de niveau d’étude secondaire. Ceci est une très<br />

bonne chose dès lors qu’il a été démontré que les femmes chefs de ménage<br />

scolarisaient plus leurs enfants que les hommes chefs de ménage.<br />

2. Pour les activités génératrices de revenus<br />

Les statistiques ci-après se rapportent aux activités génératrices de revenus exercées<br />

par les femmes.<br />

Les principaux mécanismes de survie développés par les femmes se retrouvent dans<br />

les trois types d’activités :<br />

- Secteur primaire : 21 %<br />

- Transformations : 28 %<br />

- Petit Commerce : 51 %<br />

Le niveau d’interventions des femmes dans les sous secteurs se présente comme<br />

suit :<br />

- Agriculture : 5 %<br />

- Maraîchère : 11 %<br />

- Petit élevage : 6 %<br />

- Petit commerce de pains : 4 %<br />

- Autres produits alimentaires : 27 %<br />

Il faut faire remarquer qu’une série d’activités sont exercées par les femmes sans<br />

que les proportions soient importantes. C’est le cas de :<br />

Transformations Agro-alimentaires dans le domaine de<br />

- La Chikwangue : 10 %<br />

- du Jus et mayonnaise : 14 %<br />

- Du Poisson salé : 6 %<br />

La lecture de ces statistiques fait ressortir l’importance des activités exercées par les<br />

femmes. Celles-ci constituent leur principale source de financement de dépenses<br />

55


journalières de bien des ménages à <strong>Kinshasa</strong>. Il reste à relever les attitudes et<br />

opinions des femmes concernées par rapport à l’exercice de ces AGR.<br />

3. Pour les activités des ONG et Associations à caractère social<br />

Les ONG et les Associations à caractère social exercent généralement leurs activités<br />

dans les domaines suivants : Santé, éducation, alimentation, artisanat, éducation<br />

civique, entreprenariat, promotion des droits de l’homme et des droits spécifiques de<br />

la femme, élevage, agriculture, transformation alimentaire.<br />

Sur les 49 structures de ces domaines, 27 sont dirigées par les hommes, tandis que<br />

les femmes en dirigent 22.<br />

3.7.2. Quelques obstacles dans le domaine du Genre<br />

Sur le plan politique, il faut dénoncer la non application des textes de loi sur<br />

l’égalité. Il en est de même du code de la famille dont certaines dispositions sont en<br />

contradiction par rapport à l’esprit de la CEDEF.<br />

Sur le plan économique, l’accès de la femme aux ressources et aux bénéfices de<br />

ressource est très limité. Seulement 2,8 % de Femmes sont dans les activités<br />

salariées contre 12 % pour les Hommes. (Voir tableau n° 2 en annexe)<br />

Sur le plan socio-culturel, on relève un certain nombre de méfaits et pratiques<br />

dont la femme serait vicitime. Il est recommnadable de réaliser des études qui<br />

porteraient sur le profil de la journée de la Kinoise. Autrement dit, à quelle heure se<br />

reveille-t-elle ?. A quelle heure dort-elle ?. Quelles sont les activités qui l’occupent le<br />

plus ?. Comment concilie -t-elle ses différents rôles ?. Il est établi aujourd’hui que les<br />

économies domestiques reposent sur les activités de la femme. Mais on ignore<br />

quelles sont exactement ces activités ?. Quelle peut en être la vulnérabilité en cas de<br />

choc d’ordre économique ou politique ?. Et quelles peuvent en être les retombées sur<br />

la vie du ménage.<br />

Le tableau suivant offre une vue globale de la situation de la femme principalement<br />

du point de vue politico-administrative.<br />

56


Tableau n°11 : Répartition des postes de responsabilité dans la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> selon le genre.<br />

1.<br />

2.<br />

3.<br />

4.<br />

5.<br />

6.<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

INSTITUTEUR / ANIMATEUR<br />

(TRICE)<br />

Gouvernorat<br />

Gouverneur<br />

Vice-Gouverneur<br />

Collège de Conseiller<br />

Administration Urbaine<br />

Directeur<br />

Chef de Division<br />

Chef de Bureau<br />

(selon le cadre organique)<br />

Administration municipale<br />

Bourgmestre<br />

Bourgmestre adjoint<br />

Chef de Bureau<br />

(selon cadre organique)<br />

Chef de Quartier<br />

Administration du marché<br />

Source : Direction urbaine et Division de la Fonction Publique.<br />

EFFECTIF GENRE<br />

FEMME Homme<br />

1<br />

3<br />

11<br />

2<br />

56<br />

256<br />

Les femmes ne sont pas représentées au niveau de l’espace « gouvernorat ». On en<br />

trouve moins de 20 au niveau de l’administration urbaine. Elles sont très faiblement<br />

représentées au niveau de l’administration municipale. Curiseusement, elles ont toute<br />

l’administration des marchés de la capitale.<br />

Il est possible, à partir de certains indicateurs notamment ceux relatifs à la<br />

scolarisation de repérer des inégalités liées au genre dont les filles seraient victimes<br />

au sein des ménages. A cet effet, le tableau ci-après est très éloquent.<br />

Tableau n° 12 : Taux d’abandon scolaire au niveau Primaire (à <strong>Kinshasa</strong>).<br />

Année d’études<br />

Taux d’abandon en %<br />

primaires<br />

garçon fille<br />

1 ère primaire 12,6 13,9<br />

2 ème primaire 10,9 13,2<br />

3 ème primaire 10,9 13,1<br />

4 ème primaire 9,3 9,7<br />

5 ème primaire<br />

Source : MICS 2 (2001)<br />

5,2 10,4<br />

A tous les niveaux du cursus scolaire au primaire, les filles affichent des taux<br />

d’abandons beaucoup plus importants que ceux des garçons. C’est généralement<br />

24<br />

24<br />

24<br />

720<br />

0<br />

0<br />

0<br />

0<br />

5<br />

11<br />

2<br />

7<br />

2<br />

25<br />

18<br />

57<br />

1<br />

3<br />

11<br />

2<br />

51<br />

245<br />

22<br />

17<br />

22<br />

695<br />

-


ver’s l’âge de 15 ans que l’on relève de forts taux d’abandon scolaire chez les filles.<br />

Cet âge coincide à peu près avec l’âge moyen aux premières règles et aux premiers<br />

rapports sexuel. Le comportement sexuel des filles pourrait en partie justifier cet état<br />

des choses, sans pour autant négliger la part qui incomberait directement aux<br />

préjugés dont la fille et la femme sont victimes de la part de la société.<br />

Les femmes demeurent malheureusement plus vulnérables que les hommes en terme<br />

de risque de contamination au VIH/Sida. En effet, selon le tableau ci-après, pus de la<br />

moitié des cas de Sida sont des femmes.<br />

Tableau n°13 : Répartition des proportions des cas de SIDA par tranche<br />

d’âge et par sexe (en %).<br />

Tranche d’âge masculin Féminin<br />

0 - 4 8 10<br />

5 - 9 2 4<br />

10 - 14 2 3<br />

15 - 19 2 5<br />

20 - 29 9 16<br />

30 - 39 11 12<br />

40 - 49 7 6<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

3.8. Régime foncier<br />

Depuis qu'il existe, l'homme considère la terre comme l'une de ses priorités, raison<br />

pour laquelle il se pose toujours d'énormes problèmes liés à son utilisation, son<br />

affectation et son occupation.<br />

En matière foncière au Congo, l'appropriation privative du sol a été abolie suite à une<br />

option du Bureau Politique du MPR/Parti-Etat en 1973. Cette mesure stipulait que<br />

toute l'étendue des terres congolaises était une propriété exclusive de l'Etat. Le code<br />

foncier en cette matière est régi par la loi n° 73/021 du 20 juillet 1973 portant<br />

régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés.<br />

Cette loi a subi quelques modifications par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 et qui<br />

met une rupture avec le régime légal des terres de l'époque coloniale. Ce qui<br />

entraîne que le droit de propriété ne porte plus sur les immeubles par nature que<br />

sont les sols et les mines. Actuellement il existe deux types de domaines fonciers de<br />

l'Etat à savoir le domaine foncier public et privé.<br />

Le domaine foncier public de l'Etat est constitué de toutes les terres qui sont<br />

affectées à un usage ou à public. Elles sont inconcessibles tant qu'elles ne sont pas<br />

régulièrement désaffectées. Les terres qui font partie de ce domaine sont régies par<br />

des dispositions particulières relatives aux biens affectés à un usage public.<br />

Le domaine privé quant à lui, comporte toutes les autres terres et sont régies par la<br />

loi susmentionnée. Elles peuvent faire l'objet d'une concession ordinaire, d'une<br />

concession perpétuelle ou d'une servitude foncière. Il est à noter que la conversion<br />

d'une concession ordinaire perpétuelle n'est peut être possible qu'en faveur des<br />

congolais notamment personnes physiques.<br />

58


La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est régie par deux modes de gestion foncière, domanial<br />

et de concession. Le mode domanial concerne les terres dont l'Etat gère directement<br />

ou par délégation des organismes publics ou privés. Pour les localités érigées en<br />

circonscriptions urbaines, le Président de la République ou son délégué fait dresser<br />

un plan parcellaire des terrains à lotir. Ceci est aussi appliqué aux terres des<br />

Communes rurales de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>. Pour ce faire, la gestion de<br />

propriété coutumière pour les terres des Communes rurales et semi-rurales de la<br />

Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est déclarée nulle par la loi précitée.<br />

Signalons tout de même que malgré cette loi, les Chefs Coutumiers desdites localités<br />

et Communes croient toujours détenir le pouvoir d'appropriation de ces terres.<br />

Toutefois, sans préjudice des dispositions relatives à la concession perpétuelle, le<br />

mode de concession n'est consenti que pour un terme maximum de 25 ans,<br />

renouvelable dans des conditions spécifiques à chaque droit. En plus, les particuliers<br />

n'y ont que des droits de jouissance essentiellement dynamique et fonctionnelle. Les<br />

concessions sont consenties à titre gratuit ou onéreux. Leurs validités sont<br />

subordonnées à la mise en valeur et sont assorties de garanties telles qu'elles<br />

permettrent un accès facile au crédit.<br />

Il n'existe plus des terres dites indigènes où les régimes claniques faisaient la loi,<br />

toutes ces étendues appartiennent aujourd'hui à l'Etat Congolais qui les disposent<br />

comme il le veut.<br />

3.9. Régime alimentaire<br />

De prime à bord, il convient de noter que le régime alimentaire des Kinois dépend<br />

des habitudes alimentaires de chaque ethnie selon sa provenance. N’empêche qu’à la<br />

fin des fins, le régime alimentaire soit fonction des paramètres tels que :<br />

- la démographie<br />

- la production<br />

- les importations<br />

- les habitudes alimentaires<br />

- les prix des denrées.<br />

a. La Démographie<br />

Il existe une relation direction entre la population et le volume de la demande des<br />

denrées alimentaires. En d'autres termes, l'augmentation de la population entraîne<br />

nécessairement celle de la demande (Voir INS recensement scientifique de la<br />

population 1984, R.P. De Saint Moulin : perspectives démographiques (1984-2000),<br />

<strong>Monographie</strong> Provinciale).<br />

b. La production<br />

Il existe une relation entre la production et la demande, la population produit en<br />

priorité ce qu'elle consomme, ce qui n'est pas le cas de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> car sa<br />

59


production est insuffisante à la demande de la population. Sur ce, <strong>Kinshasa</strong> recourt à<br />

la production en provenance de l'intérieur.<br />

c. Habitudes alimentaires<br />

Une ration alimentaire est un paramètre dynamique dans l'espace et dans le temps.<br />

Elle est principalement fonction des habitudes alimentaires. Ces dernières varient<br />

selon les couches de la population et les tribus de la province. Elles sont aussi<br />

tributaires des revenus personnels, des préférences, des composantes du marché<br />

(l'offre et la demande) et donc des prix.<br />

d. Les prix des denrées<br />

L’acuité de la crise socio-économique a sensiblement réduit la capacité économique<br />

des ménages kinois à s’assurer une ration alimentaire de leur choix. Les habitudes<br />

alimentaires ont subi des modifications profondes. Dans bon nombre des familles, le<br />

repas traditionnel préféré, mais onéreux, a été substitué par une nourriture moins<br />

coûteuse, sans forcément tenir compte de la qualité.<br />

Au fil des années, les aliments composant le régime alimentaire propre à une tribu, à<br />

une couche de la population ont sensiblement diminué en quantité. Les habitudes<br />

alimentaires deviennent de plus en plus dénaturées, adaptées aux possibilités dont<br />

disposent les manages.<br />

3.9.1. Les principaux régimes alimentaires des Kinois<br />

a. Manioc<br />

<strong>Kinshasa</strong> ne produit pas assez de manioc, toutefois, ce dernier reste l'aliment de base<br />

et parmi les plus prisés des Kinois. Il se consomme sous différentes formes :<br />

tubercules cuits, sous forme de farine pétrit appelée "FUFU"; farine pétrie mélangée<br />

à celle du maïs; sous forme de Chikwange.<br />

b. Maïs<br />

Le maïs est consommé en grande quantité à <strong>Kinshasa</strong>. Mélangé à la farine de<br />

manioc, cet aliment intervient dans le repas quotidien des Kinois. Cependant, sa<br />

demande n'excède pas plus de 6 % de la consommation nationale. Cela place la ville<br />

en 5 ème position.<br />

c. Riz<br />

La demande en riz de la ville de <strong>Kinshasa</strong> est de l’ordre de 21, 60% du volume<br />

national de 1995. La capitale, par rapport à la consommation de cette denrée, se<br />

place ne en 1 ère position. <strong>Kinshasa</strong> est essentiellement servi par l’Equateur, le Bas-<br />

Congo et la Province orientale. Il faut inclure dans la consommation kinoise, le riz<br />

importé de pays asiatique.<br />

60


d. Banane plantain<br />

La banane plantain constitue la base de l’alimentation des ressortissants de la<br />

cuvette (Equateur, Province Orientale) ainsi que de la forêt de Mayombe. Cependant,<br />

toutes les autres tribus sont également portées à consommer cet aliment.<br />

e. Pain<br />

Sans constituer un aliment de base, le pain est néanmoins consommé par bien des<br />

kinois, toutes ethnies confondues. L’industrie de panification est parmi les plus<br />

florissantes de la ville.<br />

f. Le haricot<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est déficitaire en haricot.<br />

Le tableau suivant offre une vue d’ensemble de la consommation d’un certain<br />

nombre de produits vivriers dans la Capitale.<br />

Tableau n°14 : Evolution de la consommation de certains produits<br />

alimentaires de 1997-2001 par habitant.<br />

Produits Consommation<br />

(en kg/mois)<br />

Manioc<br />

1. Cossettes<br />

2. Turbecules<br />

3. Chikwange<br />

Pain<br />

Riz<br />

Bananes plantain<br />

Maïs<br />

Poisson<br />

1. frais<br />

2. autres<br />

Dépenses<br />

réelles (en<br />

Zaïres/mois)<br />

Rapports<br />

(1)<br />

(2)<br />

1969 1975 1986 1969 1975 1986 Q86/Q75 P86/P75<br />

6.2 5.38 4.60 642 647 427 0.85 0.73<br />

4.17 4.05 4.25 484 535 396<br />

0.91 0.23 0.06<br />

1.04 1.10 0.24 91 112 31<br />

1.77 1.17 1.58 457 339 156 1.34 0.34<br />

0.61 0.74 1.07 168 218 168 1.44 0.53<br />

0.37<br />

0.27<br />

0.95<br />

0.52<br />

0.43<br />

0.32<br />

0.22<br />

1.47<br />

0.63<br />

0.79<br />

0.44<br />

0.31<br />

1.05<br />

0.86<br />

6.19<br />

20<br />

45<br />

24<br />

44<br />

40<br />

41<br />

1.36<br />

1.38<br />

1.22<br />

0.34<br />

Bœufs<br />

0.36 0.20 6.28<br />

Volailles<br />

0.16 0.38<br />

Source : HOUYOUX (1969 ;1975 ;1986) cité par « Nourrir <strong>Kinshasa</strong> ».<br />

NB. Les prix utilisés sont ceux de l’IRES. Ils ont été déflatés à l’aide de l’indice<br />

général des prix à la consommation des ménages de <strong>Kinshasa</strong> de l’IRES<br />

(1961=100%).<br />

(1) : Quantités consommées en 1986 sur quantités consommées en 1975 ;<br />

(2) : Prix de 1986 sur prix de 1975.<br />

61


Par ailleurs, des enquêtes qualitatives plus récentes sur la fréquence des repas à<br />

<strong>Kinshasa</strong> ont été menées en 1992-1993 par CEPLANUT et l’UNICEF (cfr Tableaux n°..<br />

et n°..). Les conclusions corroborent les résultats des études quantitatives<br />

précédentes, à savoir un accroissement de la consommation de manioc comme<br />

aliment de base suivi du mais et du riz.<br />

Les enquêtes révèlent par ailleurs :<br />

- une grande consommation des feuilles de manioc et d’autres légumes tels que<br />

les feuilles de patates douces ;<br />

- une consommation de plus en plus accrue de poisson au détriment de celle de<br />

la viande ;<br />

- l’introduction plus déterminante du pain dans le ménage kinois.<br />

Il ressort de mêmes enquêtes que 65% des ménages kinois vivent de deux repas par<br />

jour. Le repas le plus consistant est pris le soir. Le matin, la famille se contente d’un<br />

repas léger constitué soit du reliquat de la veille soit du pain et du thé. Dans les<br />

quartiers périphériques de <strong>Kinshasa</strong>, l’on note que 25% de ménages n’accèdent plus<br />

qu’à un seul repas par jour.<br />

Pour beaucoup plus de complétude en termes de données et d’informations, le tableau<br />

suivant reprend la distribution de la consommation de certains aliments à <strong>Kinshasa</strong> selon<br />

l ‘appartenance ethnique.<br />

Tableau n° 15 : La consommation par mois et par personne suivant le<br />

groupe ethnique à <strong>Kinshasa</strong> en 1986 (en gramme)<br />

PRODUIT ETRANGER BAKONGO BAS-KASAI<br />

KWILU<br />

Manioc<br />

1. Tubercule<br />

2. Chikwange<br />

3. Cossette<br />

Banane plantain<br />

Maïs<br />

Riz<br />

Pain<br />

Fruits<br />

Légumes<br />

Haricots<br />

Poisson<br />

Viande<br />

Source : Houyoux 1980<br />

29<br />

196<br />

5.329<br />

68<br />

18<br />

158<br />

1.690<br />

112<br />

1.850<br />

431<br />

807<br />

448<br />

137<br />

357<br />

3.886<br />

385<br />

80<br />

139<br />

2.016<br />

500<br />

2.486<br />

500<br />

1.080<br />

798<br />

KWANGO<br />

13<br />

131<br />

5.376<br />

226<br />

200<br />

458<br />

845<br />

113<br />

1.987<br />

266<br />

1.036<br />

644<br />

CUVETTE<br />

CENTRALE<br />

UBANGI<br />

866<br />

368<br />

3.089<br />

1.058<br />

144<br />

2.132<br />

1.804<br />

208<br />

1.729<br />

310<br />

1.161<br />

986<br />

MANIEMA<br />

KIVU<br />

De ce tableau, il se dégage les enseignements suivants :<br />

● le manioc reste le produit alimentaire le plus consommé à <strong>Kinshasa</strong> (tous groupes<br />

ethniques confondus) ;<br />

62<br />

114<br />

129<br />

3.127<br />

567<br />

1.032<br />

967<br />

1.802<br />

218<br />

5.045<br />

339<br />

1.017<br />

562


● Ce sont les ressortissants de la Cuvette qui consomment plus la banane plantain ;<br />

● Les ressortissants du Maniena et du Kivu consomment plus les légumes que ceux<br />

d’autres provinces du pays ;<br />

● le maïs constitue la nourriture de base pour les populations des provinces de l'Est<br />

(Kivu et Maniema);<br />

● le pain est consommé par tous les groupes ethniques, mais en moindre mesure par<br />

les originaires du Kwilu, kwango et des deux Kasaï.<br />

Il est important de noter que cette enquête a été réalisée en 1986. Près de 20 ans<br />

après, il y a fort à parier que des modifications profondes se soient produites dans<br />

les habitudes alimentaires des populations kinoises.<br />

3.9.2. Evolution de la consommation dans le temps<br />

Sur trois années de références, à savoir 1969, 1975 et 1980, HOUYOUX a étudié<br />

l'évolution de la consommation des produits de base à <strong>Kinshasa</strong> ainsi que les<br />

dépenses monétaires y correspondantes.<br />

Il en résulte les observations suivantes :<br />

1. En 1988, la part du budget d'un ménage kinois moyen affecté à la nourriture était<br />

de 62 %. Les postes les plus importants de cette affectation se présentaient<br />

comme suit :<br />

□ Les féculents 24 %<br />

□ Les céréales 15 %<br />

□ Les poissons 13 %<br />

□ Les légumes 11 %<br />

□ La viande et la volaille 10 %<br />

2. La baisse du pouvoir d'achat entre 1975 et 1976 a induit chez le consommateur<br />

kinois un comportement consistant en :<br />

□ Une augmentation des dépenses pour la nourriture dans le budget familial<br />

□ Une substitution des produits chers par ceux des prix accessibles ;<br />

3. Le pain, le riz et le maïs ont vu leur consommation augmenter respectivement de<br />

34 % pendant cette période, phénomène probablement imputable à une baisse<br />

réelle de prix respectif de 66 %, 47 % et 66 % ;<br />

4. L'on peut observer une dépendance de plus en plus forte du ménage kinois vis-àvis<br />

des produits importés, comportement qui évoluera en fonction des prix de ces<br />

produits par rapport aux denrées de base telles que le manioc et le maïs,<br />

nourriture de base.<br />

63


3.10. Groupes vulnérables<br />

3.10.1. Approche conceptuelle<br />

La vulnérabilité peut être définie comme étant la probabilité de subir les<br />

conséquences d'événements imprévus ou comme la sensibilité aux chocs extérieurs.<br />

Elle est donc une notion plus vaste que celle de la pauvreté. La probabilité qu'un<br />

individu, un ménage, une communauté, une région ou un pays entier souffre d'un<br />

choc dépend :<br />

- de sa capacité d'adaptation au choc considéré (plus sa capacité d'adaptation<br />

est élevée, moins il est vulnérable;<br />

- de la force de l'impact (plus celui-ci est fort, lorsque le risque ne peut être<br />

minimisé, plus la personne, le ménage, la Communauté ou le groupe est<br />

vulnérable). Le degré de sensibilité aux fêtes d'un choc dépend de la capacité à<br />

éviter ce choc, qui est un aspect très important de la gestion du risque 1 .<br />

Les groupes des personnes pauvres et extrêmement pauvres de la population sont<br />

particulièrement vulnérables car ils sont en général exposés aux chocs et disposent<br />

de peu de moyens pour gérer les risques. Par ailleurs, une détérioration de leurs<br />

conditions de vie, même minime, peut être catastrophique.<br />

Une enquête 2 initiée par le Ministère du Plan et menée avec le concours financier de<br />

la BAD auprès des populations vulnérables dans le but de l’élaboration de la stratégie<br />

nationale de protection sociale de ces groupes en RDC, a permis la collecte des<br />

données et informations non moins importantes.<br />

Les pages qui suivent présentent une panoplie des indicateurs qui traduisent la<br />

richesse du secteur en termes d’informations et qui, par ricochet interpellent les<br />

responsables impliqués dans la lutte contre la pauvreté.<br />

3.10.2. Les Groupes Vulnérables Ciblés : On en a dénombré six, à savoir :<br />

- les enfants en situation difficile : enfants de la rue, enfants dans la rue, enfants<br />

abandonnés, orphelins, enfants associés aux conflits armés, enfants accusés de<br />

sorcellerie;<br />

- les femmes en situation difficile : veuves avec enfants de moins de 18 ans,<br />

filles-mères, femmes seules chefs de ménages, femmes violées et<br />

traumatisées, personnes vivant avec handicap, handicapés moteurs,<br />

handicapés mentaux, handicapés socio-moteurs;<br />

- personnes de troisième âge sans soutien;<br />

- personnes vivant avec le VIH/SIDA et les personnes infectées(PVV et PAV dont<br />

les enfants orphelins du VIH/SIDA) ;<br />

- personnes déplacées de guerres et des conflits armés;<br />

- personnes victimes des sinistres et calamités naturelles;<br />

1 Gestion du risque social : Cadre théorique de la protection sociale (R47)<br />

2 Rapport de l’enquête sur le dénombrement administratif des personnes vulnérables dans la ville de <strong>Kinshasa</strong><br />

sous la supervision de Mr MBONSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />

64


En ce qui concerne particulièrement la femme, sa vulnérabilité est accentuée par un<br />

ensemble d'éléments culturels (traditions, coutumes, tabous, interdits, etc.) qui<br />

rendent celle-ci incapable de défendre ses droits (procédures judiciaires coûteuses,<br />

avocats corrompus, etc). Il y a également l’ignorance de ses propres droits par la<br />

femme elle-même. Il y dans les lots des défis à relever, de nombreuses formes des<br />

violences faites à la femme et à la jeune fille.<br />

Les filles-mères font face à plusieurs risques dont les plus spécifiques sont : le rejet<br />

social et/ou la marginalisation, les effets des IST et VIH/SIDA, l’analphabétisme, les<br />

grossesses précoces et non désirées, la prostitution et la malnutrition. Dans certains<br />

cas, les filles-mères sont obligées de quitter le toit familial à cause de leur nouveau<br />

statut difficilement acceptable par la communauté.<br />

Aussi, il faut citer les risques des enfants de la rue qui vivent en contact permanent<br />

avec les plus jeunes ou les moins forts. Parmi eux, certains subissent des sévices<br />

corporels de la part des plus âgés ou des plus forts dont la sodomie et d’autres<br />

pratiques les plus humiliantes. Bien des enquêtes menées dans ces derniers ne<br />

s’empêchent pas de consacrer un volet aux problèmes des enfants de la rue pour<br />

stigmatiser l’acuité et l’urgence de la question.<br />

La vulnérabilité de certains groupes sociaux trouve leur origine dans les différentes<br />

guerres auxquelles le pays est soumis aux différentes décennies de son histoire de<br />

nation indépendante. A cela, il faut ajouter les effets ou les retombées de certaines<br />

mesures économiques telles que la zairianisation, les effets des pillages de la<br />

décennie 90, etc.<br />

L’enquête précitée a pu réaliser la distribution des effectifs des groupes vulnérables<br />

selon le sexe. Ce tableau ci-après en est une preuve.<br />

Tableau n°16: Répartition des effectifs des vulnérables par groupe et sexe<br />

N° Groupes vulnérables Effectifs<br />

F M TOTAL<br />

01. Enfants en situation difficile 4.419 4.297 8.716<br />

02. Femmes en situation difficile 2.441 - 2.441<br />

03. Personnes handicapées 1.014 927 1.941<br />

04. Personnes de troisième âge 426 289 715<br />

05. Personnes vivant avec le VIH et<br />

les descendants<br />

5.511 572 6.083<br />

06. Personnes déplacées de guerre 255 423 678<br />

07. Victime des sinistres et calamités<br />

5 491 496<br />

naturelles<br />

08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 3.363 2.935 8.632<br />

09. Autres 5.697 2.935 8.632<br />

Total 23.131 12.111 35.242<br />

Source : Ministère des Affaires Sociales,Rapport de l'enquête sur le<br />

dénombrement administratif des personne vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />

65


Un coup d’œil rapide fait remarquer que 49% des personnes rencontrées étaient des<br />

enfants ; 17% étaient des PVV, etc.<br />

3.10.3. Indicateurs Sociaux des Groupes Vulnérables de <strong>Kinshasa</strong><br />

Une série d’indicateurs sociaux permet de disposer d’autres informations sur ces<br />

groupes en vue d’une planification efficiente. On peut citer par exemple :<br />

- l’âge moyen des groupes vulnérables ;<br />

- les indicateurs<br />

1. de santé ;<br />

2. sur l’éducation ;<br />

3. sur l’alimentation ;<br />

4. sur l’emploi et les activités génératrices des revenus ;<br />

5. sur l’environnement et le cadre de vie ;<br />

6. sur d’autres faits démographiques.<br />

a. l’âge moyen des groupes vulnérables<br />

Tableau n° 17 : Espérance de vie des groupes vulnérables<br />

N° Groupes vulnérables Espérance de vie<br />

01. Enfants en situation difficile 35 ans<br />

02. Femmes en situation difficile 49 ans<br />

03. Personnes handicapées 48 ans<br />

04. Personnes de troisième âge 68 ans<br />

05. Personnes vivant avec le VIH et les descendants 37 ans<br />

06. Personnes déplacées de guerre 47 ans<br />

07. Victime des sinistres et calamités naturelles 41 ans<br />

08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 22 ans<br />

09. Autres 34 ans<br />

Ensemble 42 ans<br />

Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />

Au regard des données du tableau précédent, on peut se dire qu’il n’ y a aucun<br />

danger dès lors que les personnes concernées seraient dans leur majorité des<br />

adultes, c’est-à-dire des personnes plus ou moins responsables. Dans le cas<br />

d’espèce, c’est la dimension « vulnérabilité » qu’il convient d’avoir présente à l’esprit.<br />

Il aurait pu être davantage intéressant si cette information avait été couplée avec<br />

celle relative à la durée moyenne passée dans la rue ou dans l’état de vulnérabilité.<br />

Cette donnée semble faire défaut.<br />

66


. Les indicateurs de santé<br />

Tableau n°18 : Vulnérabilité au regard de quelques indicateurs de la santé<br />

N° Groupes<br />

vulnérables<br />

Soins de<br />

santé<br />

Couverture<br />

vaccinale<br />

Taux d'accessibilité A(aux)<br />

Survenance<br />

épisode<br />

maladie<br />

Recours à<br />

l'automédi-<br />

cation<br />

Renoncement<br />

aux<br />

soins<br />

Recours<br />

aux tradipraticiens<br />

01. Enfants en<br />

situation difficile<br />

72,9 42,0 32,2 40,2 39,3 47,5<br />

02. Femmes en<br />

situation difficile<br />

53,3 17,8 32,1 52,9 55,4 59,6<br />

03. Personnes<br />

handicapées<br />

50,2 43,8 29,3 52,3 43,8 50,0<br />

04. Personnes de<br />

troisième âge<br />

71,3 25,0 35,3 34,7 42,9 50,0<br />

05. Personnes vivant<br />

avec le VIH et les<br />

descendants<br />

59,6 25,0 44,1 43,8 22,9 37,5<br />

06. Personnes<br />

déplacées de<br />

guerre<br />

75,2 20,3 14,7 21,3 50,0 50,0<br />

07. Victime des<br />

sinistres et<br />

calamités<br />

naturelles<br />

50,8 1,0 41,7 50,0 50,0 75,0<br />

08. Enfants orphelins<br />

du VIH/SIDA<br />

78,1 13,9 40,4 41,2 40,0 25,0<br />

09. Autres 37,5 40,0 22,5 23,8 41,7 41,7<br />

Ensemble 61,3 25,0 32,5 40,0 42,9 48,5<br />

Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />

Les efforts doivent être mobilisés pour apporter la vaccination aux enfants et aux<br />

femmes en situation difficile.<br />

c. Les indicateurs sur l’éducation<br />

A la lumière des éléments du tableau qui suit, on remarque que globalement, les<br />

groupes vulnérables affichent un capital humain en termes de scolarisation le plus<br />

rudimentaire. Ils constituent réellement un groupe des exclus sociaux.<br />

67


Tableau n°19 : Quelques indicateurs sur l'éducation<br />

N° Groupes Alphabétisation Scolarisation Formation Autres<br />

vulnérables<br />

professionnelle.<br />

01. Enfants en situation<br />

difficile<br />

2,7 8,1 3,0 -<br />

02. Femmes en situation<br />

difficile<br />

3,1 4,8 7,2 -<br />

03. Personnes<br />

handicapées<br />

3,4 2,5 3,2 -<br />

04. Personnes de<br />

troisième âge<br />

3,5 5,2 3,1 -<br />

05. Personnes vivant<br />

avec le VIH et les<br />

descendants<br />

3,5 3,5 2,7 -<br />

06. Personnes déplacées<br />

de guerre<br />

1,9 1,2 1,9 -<br />

07. Victime des sinistres<br />

et calamités<br />

naturelles<br />

5,0 1,4 3,5 -<br />

08. Enfants orphelins du<br />

VIH/SIDA<br />

2,6 2,4 8,3 -<br />

09. Autres 3,5 3,0 4,0 -<br />

Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />

d. les indicateurs sur l’alimentation<br />

Ce tableau reste extrêmement sombre. Il s’agit véritablement d’un sinistre social.<br />

Aucun groupe vulnérable n’est à l’abri de la sous-alimentation et même de la sousnutrition.<br />

Les déplacés des guerres sont les personnes les plus malheureuses et qui<br />

nécessitent en urgence une assistance.<br />

68


Tableau n° 20 : Indicateurs sur l'alimentation<br />

Consommation par jour Taux de<br />

N° Groupes vulnérables Kilocalorie/jour Insuffisance<br />

pondérale<br />

malnutrition<br />

01. Enfants en situation difficile 1.446 617 31,1<br />

02. Femmes en situation difficile 868,8 1.194,2 36,3<br />

03. Personnes handicapées 1.093,6 869,4 32,5<br />

04. Personnes de troisième âge 876,6 1.186,4 41,7<br />

05. Personnes vivant avec le VIH<br />

et les descendants<br />

1.463,0 600 43,0<br />

06. Personnes déplacées de<br />

guerre<br />

827,0 1.236,0 54,2<br />

07. Victime des sinistres et<br />

calamités naturelles<br />

1.186,7 876,3 33,32<br />

08. Enfants orphelins du<br />

VIH/SIDA<br />

1.506,4 556,6 46,4<br />

09. Autres - - 68,8<br />

Source : Ministères des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />

e. les indicateurs sur l’emploi et les activités génératrices de revenus<br />

<strong>Kinshasa</strong> offre toutes sortes d’opportunités même aux groupes vulnérables pour<br />

disposer d’une source de revenu plus ou moins sûre. Même les déplacés des guerres<br />

semblent avoir réussi leur intégration en disposant d’une source de revenu. Quant<br />

aux victimes des sinistres, il s’agirait probablement des Kinois ayant toujours joui<br />

d’un revenu plus ou moins garanti.<br />

Tableau n° 21 : Indicateur sur l'emploi et activités génératrices de revenus<br />

Groupes vulnérables<br />

N° Groupes vulnérables<br />

Emploi<br />

rémunérateur<br />

Micro-crédit<br />

01. Enfants en situation difficile 32,1 37,5<br />

02. Femmes en situation difficile 24,4 33,5<br />

03. Personnes handicapées 27,3 26,7<br />

04. Personnes de troisième âge 20,0 37,5<br />

05. Personnes vivant avec le VIH et les<br />

descendants<br />

28,8 25,0<br />

06. Personnes déplacées de guerre 46,6 41,7<br />

07. Victime des sinistres et calamités<br />

naturelles<br />

50,0 50,0<br />

08. Enfants orphelins du VIH/SIDA 28,2 25,0<br />

09. Autres 50,0 25,0<br />

Ensemble 34,2 33,5<br />

Source : Ministères des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, juillet 2004.<br />

69


f. les indicateurs sur l'environnement et le cadre de vie<br />

Les groupes vulnérables kinois jouissent d’un certain nombre de commodités parmi<br />

les plus importantes. A l’exception des personnes vicitimes des calamités, ils ont<br />

accès à l’eau, à l’énergie et à un équipement adéquat.<br />

Tableau n°22 : Taux d’accessibilté à certaines commodités<br />

N° Groupes<br />

vulnérables<br />

01. Enfants en<br />

situation<br />

difficile<br />

02. Femmes en<br />

situation<br />

difficile<br />

03. Personnes<br />

handicapées<br />

04. Personnes de<br />

troisième âge<br />

05. Personnes<br />

vivant avec le<br />

VIH et les<br />

descendants<br />

06. Personnes<br />

déplacées de<br />

guerre<br />

07. Victime des<br />

sinistres et<br />

calamités<br />

naturelles<br />

08. Enfants<br />

orphelins du<br />

VIH/SIDA<br />

Taux d'accessibilité<br />

Eau potable Energie Logement Equipement<br />

approprié<br />

79,7 69,4 71,5 71,3<br />

59,6 43,0 29,8 28,3<br />

65,3 62,1 38,6 48,3<br />

53,6 57,9 43,4 45,4<br />

50,0 56,3 25,8 40,0<br />

58,8 43,3 25,0 41,7<br />

42,9 53,1 18,8 37,5<br />

63,1 50,0 24,0 45,5<br />

09. Autres 67,9 58,3 21,4 50,0<br />

Ensemble 60,1 55,2 33,1 45,3<br />

Source : Ministère des Affaires Sociales, Rapport de l'enquête sur le dénombrement<br />

administratif des personnes vulnérables de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> sous la<br />

supervision de Mr MBOSO KIAMPUTU, Juillet 2004.<br />

3.10.4. Phénomènes enfants de la rue<br />

Toutes les sociétés se sont occupées naturellement de l’éducation des enfants. Que se soit<br />

dans la société de type traditionnel aux contours plus stables que dans la société moderne<br />

marquée par des changements et une certaine forme d’instabilité, l’objet de l’éducation<br />

est d’initier les plus jeunes aux valeurs et techniques accumulées à travers les âges. C’est<br />

donc l’insertion sociale qui consiste à aider les plus petits à s’accommoder(à s’adapter) au<br />

mode de vie que la société voudra imprimer à ses membres.<br />

70


Dans la société traditionnelle, la famille restreinte était protégée comme le jaune de<br />

l’œuf ; ainsi la couche blanche qui l’entoure représenterait la famille élargie, la coquille le<br />

clan, la poule elle-même qui porte l’œuf était comparable à la tribu et le poulailler à<br />

l’ethnie. Né dans ce contexte héréditaire et social, la poule restait poule, différente de la<br />

canne ou d’uatres types de la basse cour.<br />

Ainsi pour le type humain, grandi dans la solidarité, la personnalité se formait autour<br />

d’une identité collective, d’où les individus de chaque ethnie avaient une ressemblance<br />

comportementale. Il était donc difficile, voire impossible à un enfant de devenir<br />

culturellement autre que ce que sa société a fait communautairement de lui, car<br />

l’influence extérieure était moindre.<br />

Avec la naissance des centres extra-coutumiers et les villes, le brassage culturel s’y est<br />

introduit et les possibilités éducatives se sont réduites faute des garde-fous. L’enfant qui,<br />

né dans un contexte différent du milieu traditionnel et qui habite un quartier brassé et<br />

métissé, doit quitter la famille pour l’école où il va continuer à confronter sa culture à<br />

celles des autres. D’où la perte d’identité culturelle et, l’adoption d’une autre forme de<br />

culture. Contrairement à la culture traditionnelle qui est stable et conservatrice, la culture<br />

moderne, importée de l’Occident semble plutôt vacillante et dynamique, ouverte aux<br />

inadaptations sociales.<br />

Les parents eux-mêmes sont-ils préparés à aider l’enfant à comprendre et à s’insérer dans<br />

ce mode de vie qui offre chaque jour des nouveautés ? Avec la ville, les parents se<br />

retrouvent limités et désarmés face à la modicité des ressources nécessaires pouvant<br />

combler les besoins d’éducation de leurs enfants. Alors que dans la société traditionnelle,<br />

les oncles, les tantes, les grands-parents, proches ou lointains s’attelaient à l’insertion de<br />

l’enfant. Si ce dernier échappait à ses propres parents avec qui il constitue le jaune de<br />

l’œuf, toutes les autres couches étaient aux aguets pour porter secours. Ce secours<br />

consistait soit à maintenir l’enfant chez ses parents, soit à la placer dans l’une des couches<br />

qui couvre l’œuf, et cela sous l’attention de toutes les autres couches. La violence de<br />

parents envers les enfants était énergiquement combattue par tous et l’enfant était<br />

sécurisé.<br />

Cette vie moderne aux multiples contraintes et pressions sociales, économiques,<br />

politiques, culturelles et autres qui engendrent des blocages, ne facilite pas l’insertion des<br />

jeunes dans le rouage de la société ; d’où l’émergence des zones de marginalité. Et, c’est<br />

dans ces zones de marginalité que l’on rencontre les enfants et jeunes de la rue. C’est<br />

pourquoi, ce phénomène est essentiellement urbain et il prend toujours une allure<br />

insaisissable et une ampleur incommensurable avec l’évolution des difficultés dans les<br />

villes.<br />

Comme toutes les autres villes, <strong>Kinshasa</strong> n’a pas échappé à cette évolution, car il serait<br />

prouvé que jusqu’à ce jour, plus de 60 % de sa population est venue des milieux<br />

coutumiers, et que les natifs que sont leurs descendants sont toujours confrontés au<br />

brassage culturel et à la difficulté d’être à la fois traditionnel et moderne ; donc une<br />

société faite d’inadaptés.<br />

71


Les enfants et jeunes de la rue ne sont autres que ceux qui sont la conséquence de cette<br />

situation faite de multiples formes d’inadaptations sociales. L’évolution rapide et effrénée<br />

de ce phénomène n’épargne aujourd’hui aucun quartier et aucune classe sociale à<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Toute la population assiste quotidiennement aux manifestations et situations<br />

désastreuses entraînées par cette présence des milliers d’enfants dans les rues de la<br />

Capitale. La réaction sociale reste souvent négative devant cette dure réalité, car les<br />

conséquences de ce phénomène sont innombrables et constituent un grave problème de<br />

développement humain.<br />

3.10.4.1. Qui sont les enfants de la rue ?<br />

Si le phénomène des enfants de la rue a des origines lointaines, l’histoire de cette<br />

terminologie « enfant de la rue » est plutôt récente. C’est aux environs des années 1984-<br />

1985 que le terme est apparu. En Afrique, le terme a pris son sens au Forum d’Abidjan<br />

(Côte d’Ivoire), tenue du 25 Février au 2 Mars en 1985, où plusieurs pays se sont<br />

retrouvés pour faire l’état de lieu de cette nouvelle situation sociale qui est la présence de<br />

plus en plus nombreuse des enfants dans les rues des villes africaines. Dès lors, tout<br />

enfant errant les rues, soit y habitant, soit y travaillant était désormais dénommé « enfant<br />

de la rue ».<br />

Au Forum d’idées tenu à Genève en 1984, l’UNICEF définissait l’enfant de la rue comme<br />

« toute fille ou tout garçon n’ayant pas atteint l’âge adulte, pour qui la rue (au sens larges<br />

du terme, c’est-à-dire comprenant bâtiments abandonnés, terrains vagues, etc.) est<br />

devenu sa demeure habituelle et/ou sa source de d’existence, et qui est inadéquatement<br />

protégé, encadré ou dirigé par un ou des adultes responsables » 1 .<br />

Partant de cette définition, il a été observé concrètement que les enfants de la rue se<br />

répartissent en deux grandes catégories :<br />

La première se compose principalement des enfants qui entretiennent encore des relations<br />

avec leurs milieux familiaux. Leur vie continue d’être centre sur le foyer familial. Certains<br />

fréquentent l’école, ils rentrent chez eux après leur journée de travail dans la<br />

débrouillardise licite ou illicite (« Kobeta libanga » en jargon lingala de <strong>Kinshasa</strong>). La<br />

plupart a le sentiment d’appartenir à un quartier. Ce sont donc des enfants dans la rue.<br />

Cette terminologie a actuellement évolué. Puisque ces enfants descendent dans la rue<br />

dans un but purement lucratif, pour travailler à l’informel (travail, vol, mendicité,<br />

prostitution) afin de survivre en s’auto-prenant en charge, et en prenant en charge leurs<br />

familles, la terminologie qui les désigne est « Enfants travailleurs » en sigle EJT qui<br />

constitue le Mouvement mondial des enfants et Jeunes Travailleurs en sigle MEJT<br />

dont notre pays est représenté.<br />

Dans cette catégorie peuvent être classés aussi les enfants qui, par manque d’occupation,<br />

d’espace vert pour jouer, sortent momentanément et occasionnellement des parcelles<br />

pour jouer dans la rue, se promener dans le quartier, aux environs de petits marchés,<br />

rôder autour des lieux publics, dans le seul but de détente et de divertissement 2 . Ils ne<br />

1<br />

UNICEF, Enfants et Jeunes de la rue, in Forum d’idées N°18, Division d’information de l’UNICEF, Genève,<br />

1984, p.1<br />

2<br />

IDZUMBUIR ASSOP, la rafle comme réaction sociale au vagabondage des jeunes au Zaïre, IRES, <strong>Kinshasa</strong>,<br />

72


sont pas à confondre avec les enfants vagabonds s’ils restent dans les limites de la loi<br />

régissant les mineurs. Car, nul n’ignore qu’à <strong>Kinshasa</strong>, les petites étendues des parcelles<br />

bondées d’occupants vivant souvent dans la promiscuité de la surpopulation, l’insuffisance<br />

des lieux appropriés de divertissement et de sport, l’étouffement d’oxygène et le besoin de<br />

vivre en groupe de camarade, poussent les enfants à mener momentanément la vie dans<br />

la rue.<br />

La seconde est moins complexe puisqu’elle se distingue clairement de la première, c’est<br />

celle des enfants qui considèrent la rue comme leur foyer, leur seul milieu de vie. Ils sont<br />

des résidants de la rue. C’est dans la rue qu’ils trouvent abri et nourriture et qu’ils<br />

satisfassent leur besoin vital, et ce sont leurs compagnons qui leur donnent le sens de la<br />

famille. Ces enfants n’ont que des rapports de souvenirs pour leurs familles. Ce sont « les<br />

enfants de la rue ».<br />

Cette terminologie est également révolu, car elle péjorative quand nous devons nous<br />

référer aux droits humains, et plus particulièrement à la Convention relative aux Droits de<br />

l’Enfant qui prône la dignité inhérente à tout être humain. La réalité est que ces enfants<br />

n’ont plus d’attache familiale et sont totalement séparés des leurs. Cette dure réalité a fait<br />

qu’ils soient dénommés « Enfants en rupture familiale et sociale » en sigle<br />

« ERFS ».<br />

Notons que parmi les EJT et les ERFS, il y a des sous groupes par exemple, les<br />

« Cheikers » à l’aéroprt de Ndjili, les « Bana imbwa » au Beach Ngobila, les<br />

« Romains » sur l’avenue du Commerce, les « Italiens » réputés escrocs à travers la<br />

ville de <strong>Kinshasa</strong>, etc.<br />

Les rues de <strong>Kinshasa</strong> accueillent chaque jour des dizaines ou de centaines d’enfants<br />

quittant leurs familles pour des raisons diverses dont les plus importantes sont :<br />

- la pauvreté des parents ;<br />

- la séparation des parents par le divorce et autres ;<br />

- les accusations de sorcellerie et d’autres pratiques malsaines ;<br />

- la séparation des parents par les guerres ;<br />

- les dédicaces des musiciens à travers des chansons adressées aux shegués ;<br />

- le manque d’éducation de base ;<br />

- les unions libres ;<br />

- l’irresponsabilité des parents ;<br />

- Immoralité sexuelle infantile et consommation de drogue par des enfants à<br />

l’âge préscolaire et scolaire.<br />

Les causes citées ci-haut nous permettent de catégoriser les enfants de la rue de la<br />

manière suivante :<br />

- Les enfants abandonnés.<br />

- Les enfants orphelins d’un ou deux parents.<br />

- Les enfants dits sorciers.<br />

- Les enfants déplacés de guerre non accompagnés.<br />

- Les jeunes adultes shegués parmi lesquels figurent de nombreux voleurs.<br />

- Les enfants shegués issus des unions des jeunes adultes shegués.<br />

1985, N°1-2, p. 12.<br />

73


Les estimations récentes avancent le chiffre de 25.000 enfants de la rue dans la Ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong>. La présence de ces enfants le long des grandes artères de la ville, sur les<br />

grandes places publiques devant les magasins, dans les marchés est mal vécue par la<br />

population qui paye quotidiennement les frais des comportements négatifs de ces<br />

derniers.<br />

De ce qui précède, il est clair que le phénomène « enfants de la rue » est source des<br />

problèmes qui retardent le développement de la ville de <strong>Kinshasa</strong>, à travers entre autres :<br />

1. Violence : les enfants de la rue qui sont les grands consommateurs du<br />

chanvre, de la drogue et autres stupéfiants, développent un comportement de<br />

violence et d’agressivité contre les paisibles citoyens. Ils menacent<br />

dangereusement la sécurité de la population et de ses biens, sans oublier les<br />

étrangers qui séjournent parmi nous ;<br />

2. Taux de natalité : il se fait remarquer un taux de natalité très important dans<br />

le milieu des shegués. Les enfants issus des parents shegués devenant euxmêmes<br />

shegués, il est à craindre que cette catégorie de la population<br />

devienne trop importante dans les années à venir et constituer ainsi un<br />

problème insoluble pour le pouvoir ;<br />

3. Problème d’environnement et d’assainissement : l’occupation des places<br />

publiques, des immeubles à travers la ville par les enfants de la rue participe à<br />

la détérioration de l’environnement et crée l’insalubrité dans ces milieux ;<br />

4. Problème de rafle à répartition de ces enfants de rue par les autorités qui ne<br />

constitue pas une stratégie efficace pour l’éradication du phénomène ;<br />

5. Insuffisance de mécanisme de prise en change de cette catégorie d’enfants<br />

par les structures officielles et spécialisées.<br />

Tableau n° 23 Répartition des ONG s'occupant des enfants<br />

N° DOMAINE D’INTERVENTION NOMBRE<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

Prévention<br />

Intervention et Réinsertion<br />

Santé<br />

Education sociale & non formelle<br />

Nutrition<br />

Hébergement<br />

Protection<br />

Total 120<br />

Source : CNOS/ENMSP<br />

07<br />

29<br />

11<br />

25<br />

21<br />

18<br />

09<br />

74


3.10.4.2. Caractéristiques des EJT-ERF.<br />

Les différentes caractéristiques attribuées aux enfants et jeunes de la rue dépendent des<br />

considérations et du jugement que les différents groupes sociaux se font d’eux.<br />

a) Considérations sociales et populaires<br />

1° vision de la société :<br />

Pour la population en général, ces jeunes et enfants sont des marginaux, des bons à<br />

rien, des voleurs, des violents, des voyous, des nuisibles, des irrécupérables, des<br />

parasites, etc. Bref c’est une bombe à retardement, une menace. Ils sont qualifiés<br />

de tout pour démontrer qu’ils sont des anti-sociaux. Alors que quoique « marginaux,<br />

une bonne partie de la population les considère comme des « sauveurs », par ce<br />

qu’ils constituent une main-d’œuvre bon marché et interpellent les adultes et la<br />

société sur leur prise de responsabilité sur le plan éducatif.<br />

2° Vision juridique<br />

Selon les juridictions, les EJT-ERFS sont des hors la loi, des délinquants, des<br />

vagabonds et des mendiants. Ce sont des sans abri. Car, même si les textes des lois<br />

sur les mineurs donnent priorité à leur personnalité et à leurs besoins éducatifs et<br />

sociaux, les organes de justice tiennent plus compte du degré de gravité des<br />

infractions que des possibilités d’assistance éducative. 1 C’est pourquoi, au lieu<br />

d’appliquer le décret du 6 Décembre 1950 qui leur serait favorable, ces enfants sont<br />

jetés en prison avec les adultes.<br />

3°. Du point de vue éducatif<br />

Selon la vision éducative, les EJT-ERFS sont :<br />

1) en danger physique et moral et l’expriment par des manifestations diverses : vol,<br />

opposition, agressivité, instabilité, toxicomanie, phobies, mutisme, etc.<br />

2) des laissés pour compte qui luttent pour leur survie ;<br />

3) ceux qui ont besoin de l’affection ;<br />

4) ceux qui cherchent à s’identifier à leurs parents, leurs familles, leurs<br />

communautés ;<br />

5) ceux qui se sous estiment et manquent de confiance, d’auto-estime ;<br />

6) ceux qui sont anxieux et qui n’ont pas de projet de vie ;<br />

7) ceux qui souffrent en raison de leur état de séparation, de rupture, de rejet total<br />

par l’environnement familial et social 2 ;<br />

Bref, ces enfants et jeunes sans toit ni frontière sont totalement en difficulté, et ont<br />

besoin d’aide, d’encadrement et d’accompagnement pour leur réintégration dans le circuit<br />

normal de la vie, afin qu’ils soient en mesure de contribuer efficacement à leur<br />

développement et à celui du pays.<br />

1 J.L. LANG , l’enfance inadaptée, P.U.F., Vendôme, 1976,pp.7-22<br />

2 UNICEF, Forum des enfants et jeunes de la rue, Abidjan, du 25 février au 2 Mars 1985<br />

75


3.10.4.3 Etat de lieu du phénomène et mode de vie des ERFS a <strong>Kinshasa</strong><br />

Les endants se sentent permanament en insécurité. Cette situation semble être à l’origine<br />

de leur solidarité qui aboutit à la formation des bandes. Chaque matin, ils se dispersent<br />

pour vaquer à leurs multiples occupations. La journée, ils se regroupent momentanément<br />

pendant les temps de repos. Le soir ils forment des attroupements importants pour se<br />

raconter leur journée et chercher les lieux de sommeil.<br />

Pour oublier leurs multiples difficultés (les tristes souvenirs, la faim, les intempéries, les<br />

bruits, les violences, les agressions, etc.), le jour comme la nuit, ils se livrent à la<br />

toxicomanie (à base d’alcool, du chanvre et des produits pharmaceutiques). Un jeune<br />

trouvé à l’état drogué déclare : «à cet état je me sens juste. Tous ce qui se déroule :<br />

injures, moqueries, bagarres…ne me concerne pas. Je vis un autre monde à moi ». 1<br />

Les ERFS se repartissent en 2 catégories :<br />

1. Ceux de la première catégorie sont sans activités lucratives, sont oisifs,<br />

vagabonds et mendiants. Ils recourent à la mendicité, au vol, à la confiscation<br />

(extorsion) et au ramassis.<br />

2. Ceux de la seconde catégorie par contre exercent multiples activités lucratives<br />

(nettoyage, vider les poubelles, faire la vaisselle, porter des colis et des vivres,<br />

cirer les souliers, pousser des charrettes, vendre différents articles, etc.). De fois,<br />

ils recourent aussi à la mendicité, au ramassis, au vol et aux extorsions si la<br />

journée de travail n’a pas été fructueuse.<br />

Une de leur plus grande peine dans la rue c’est le manque de logement. Ils dorment sous<br />

ou sur les hangars des marchés, sous les vérandas, dans des bâtiments inachevés ou<br />

abandonnés, à coté des sentinelles, etc. Bref, ils passent la nuit dehors sous le froid et la<br />

pluie, sans craindre les agents de l’ordre qu’ils ont rendu impuissants et, avec qui d’ailleurs<br />

ils collaborent et les protègent en leur assurant une couverture en cas de menace. Ils ne<br />

craignent pas des bandits parce que eux-mêmes s’attribuent cette fonction. Mais ils<br />

craignent plus les aînés de la rue à qui ils payent une lourde tribut à la fin de chaque<br />

journée pour s’assurer une protection.<br />

Un groupe des jeunes dormant au marché Central nous raconte :<br />

« Tout ce que nous n’aimons pas, c’est surtout la tombée de la nuit. D’ailleurs, pour la<br />

raccourcir, nous préférons dormir très tard. Nous allons d’abord passer le temps dans les<br />

cinés ou à écouter de la musique à côté des bars environnants. Si non on se drogue puis<br />

on s’endort. Nous passons un sommeil agité et nous nous levons avant le lever du jour.<br />

Quelquefois, pris de faiblesse, on ne sait pas lutter. Et, par ce qu’il faut manger, on<br />

recourt à la mendicité ou au vol ». 2<br />

Dans le temps, les grands foyers d’activités et de vie des EJT et ERFS étaient connus ;<br />

c’étaient les marchés et leurs environs ainsi que les places publiques à intenses activités<br />

commerciales. Mais actuellement, tous les coins de la ville de <strong>Kinshasa</strong> sont devenus un<br />

1 D. MUWALAWALA, les formes d’oppression subit par les enfants de la rue à <strong>Kinshasa</strong>, Fayard, Paris, 1994,<br />

p. 266.<br />

2 D. MUWALAWALA, op. Cit., p. 268<br />

76


vaste champ d’action des ERFS. On les rencontre partout dans la ville, même dans les<br />

quartiers de skating.<br />

La situation des ERFS-filles revêt un caractère différent de celui des garçons. Si le mode<br />

de vie des garçons est faite des activités décrites plus haut, celui des filles par contre est<br />

faite à un pourcentage très élevé de la prostitution. Ce vieux métier est la plus grande<br />

activité qui fait vivre les filles en rupture familiale et sociale, quel que soit leur âge. Leurs<br />

clients se comptent dans toutes les couches sociales.<br />

Le nombre des ERFS est inconnu dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Mais ils se comptent par<br />

milliers. Le Gouvernement, les organisations du système des Nations Unies et les<br />

ONG Internationales et Nationales estimeraient leur nombre à 25.000. La réalité est<br />

que Chaque jour, il y a au moins 10 enfants qui tomberaient dans la rue.<br />

3.10.4.4. Les problèmes relatifs au phénomène EJT-ERFS de <strong>Kinshasa</strong><br />

Le phénomène EJT-ERFS a pris des dimensions incommensurables dans la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Ses conséquences touchent tous les secteurs de la vie humaine. De loin ou de<br />

près, chaque habitant de <strong>Kinshasa</strong> est touché par ce phénomène. Si les uns ont des<br />

membres de la famille parmi les EJT-ERFS, les autres récoltent les fruits de leur<br />

indifférence et de leur passivité face à ce phénomène.<br />

a. Sur le plan sociopolitique<br />

Ce phénomène constitue globalement une agglomération d’anti-valeurs, une honte<br />

pour un pays qui se veut être protecteur des droits humains. Ces enfants constituent<br />

un mode à part dans la marginalité. A <strong>Kinshasa</strong>, si un chien errant a de la valeur, un<br />

ERFS est par contre moins que cela. La réaction populaire devant un ERFS est faite<br />

d’agression et de violence, mais aussi de crainte parce que constituant un danger<br />

populaire permanent, une menace pour la vie de chacun. Ils volent, pillent, violent,<br />

agressent, tuent, etc. Bref, ils ont développé des mécanismes de défense pour se<br />

protéger contre ceux qui les ont conduit dans cet état de marginalisation sociale,<br />

hors du circuit de la vie normale.<br />

Quel bénéfice la population tire-t-elle dans cette attitude d’indifférence face à ces<br />

êtres humains devenus danger public et bombe à retardement ? Quelle morale ?<br />

Ces enfants et jeunes ont mis sur pied une organisation sociopolitique parallèle qu’ils<br />

ont dénommé la 25 ème Commune de la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Son siège est dans le<br />

cimetière de Kasavubu et ses bureaux de représentation dans toutes les autres<br />

communes et à tous les lieux stratégiques de la ville. Ils ont pour se faire, crée des<br />

réseaux de communication qui les mettent en relais en peu de temps sur toute<br />

l’étendue de la capitale. Ils fréquentent tous les milieux et sont capables de prendre<br />

un jour la ville en sac.<br />

Ils ont plusieurs fois organisé des résistances en opposant un bras de fer à certains<br />

hommes politiques ou certaines institutions comme la police. La réaction des<br />

autorités politico-administratives est souvent violente et tourne autour de rafles qui,<br />

au fil de temps ont pris plusieurs dénomination : « Opération Kanga vagabond »,<br />

« opération Kin-propre », etc. En réalité, ces réactions sont de nul et nul effet<br />

77


puisque aucun impact n’a été enregistré malgré leur répétition. C’est comme si l’Etat<br />

Congolais semble impuissant dans l’application de la loi face au phénomène EJT-<br />

ERFS.<br />

b. Sur le plan socioculturel<br />

Le danger que constitue ce phénomène est que ces enfants constituent une société à<br />

part et dont les effets sont pervers. Au lieu de décourager le phénomène, certains<br />

musiciens par contre le valorisent en composant des chansons du genre « Chegue,<br />

chegue, chance eloko pamba… », comme pour dire maintenez-vous dans cet état en<br />

attendant que la chance vous sourisse un jour, ne vous découragez pas et ne vous<br />

inquiétez de rien. Pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres.<br />

En outre, la population de <strong>Kinshasa</strong>, comme de partout le pays où existe ce<br />

phénomène, elle a perdu le sens de la valeur humaine en abandonnant totalement<br />

avec dédain cette jeunesse sur qui le pays doit compter pour sa reconstruction.<br />

L’inversion des valeurs que vivent ces enfants semble n’est pas toucher la sensibilité<br />

de la population.<br />

L’action des confessions religieuses, surtout celle des Eglises de réveil semble<br />

également négative avec l’encouragement du phénomène des enfants dit sorciers qui<br />

constitue actuellement une de principales causes qui favorise la rupture des relations<br />

familiales des enfants avec leurs familles et, renforce en même temps la séparation.<br />

Un autre de grave problème que connaissent les ERFS c’est l’éloignement total des<br />

milieux éducatifs. Parti de la famille, ils ne fréquentent pas l’école. Ils ne bénéficient<br />

que de l’éducation diffuse encrée des anti-valeurs avec les films populaires, la<br />

musique et les chansons insalubres entendu dans des deuils et à d’autres occasions,<br />

ainsi que toutes les insanités qu’ils rencontrent dans la rue.<br />

c. Sur le plan socio-économique<br />

Quelques faits isolés sont à signaler dans l’absence de participation de ces enfants au<br />

développement du pays, mais par contre ils participent activement à la destruction<br />

des infrastructures économiques du pays. Ils s’étaient révélés grands pilleurs lors des<br />

pillages des années 1991 et 1993. Ils contribuent grandement à l’insalubrité de la<br />

ville en déposant partout la matière fécale. Ils n’ont acquis aucune notion de<br />

protection des biens publics.<br />

En même temps, ces enfants sont économiquement exploités et constituent une<br />

main-d’œuvre corvéable pour la population. Dans plusieurs milieux, ce sont eux qui<br />

sont utilisés pour exercer certaines tâches comme le nettoyage des endroits ou de la<br />

vaisselle dans les petits restaurants populaires et autres tâches. Ils exercent plusieurs<br />

petits métiers du secteur de l’informel sans être valorisé et que parfois les adultes<br />

récupèrent comme par exemple la vente d’eau en sachet.<br />

78


d. Sur le plan juridique<br />

Ce sont des enfants dont les droits sont bafoués et violés. Ils ne jouissent donc<br />

d’aucun droit de survie, de développement, de protection ou de participation<br />

conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant que notre pays a ratifié.<br />

Par rapport au décret du 6 Décembre 1950, ces enfants sont des vagabonds et des<br />

mendiants. Ils sont effectivement des hors la loi. Malheureusement, cette loi qui est<br />

en leur faveur ne leur est pas appliquée.<br />

La non application des lois, texte et conventions en faveur de ces enfants est donc<br />

une absence de protection légale de ce groupe vulnérable.<br />

3.10.4.5. Le développement humain et le phénomène EJT-ERFS a <strong>Kinshasa</strong><br />

La République Démocratique du Congo doit s’efforcer de contribuer au développement<br />

humain durable de l’ensemble de sa population. Le PNUD définie le Développement<br />

humain durable comme « un processus de développement qui génère la croissance<br />

économique, distribue de manière plus équitable les bénéfices de celle-ci, maintient la<br />

capacité intrinsèque de régénération de l’environnement naturel et replace l’homme au<br />

centre de toute action en augmentant ses capacités et en élargissant les opportunités qui<br />

s’offrent à lui à travers l’amélioration des conditions d’éducation, de santé et de<br />

participation à la vie économique et politique sans aucune forme d’exclusion ».<br />

Le développement humain durable est compatible avec les objectifs du millénaire pour le<br />

développement qui sont « réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation<br />

primaire pour tous, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes,<br />

réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA, le<br />

paludisme et d’autres maladies, assurer un environnement durable et mettre en place un<br />

partenariat mondial pour le développement ».<br />

<strong>Kinshasa</strong> est-elle en mesure de contribuer à l’atteinte de ces objectifs du millénaire en<br />

excluant totalement les EJT-ERFS ou en laissant ce phénomène continuer à prendre de<br />

l’ampleur ? Ces enfants ne constituent-ils pas un atout, une somme de potentialité que la<br />

ville-province peut mettre à profit pour contribuer au développement humain durable ?<br />

Voici un ensemble de problème ou disons bien des freins au développement humain<br />

durable dus à l’existence de ce phénomène pour atteindre les objectifs du millénaire.<br />

La présence des EJT-ERFS dans la rue à <strong>Kinshasa</strong> est la manifestation de l’extrême<br />

pauvreté que le monde entier s’est déterminer de combattre. Une solution proposée :<br />

réduire, voire éradiquer le phénomène en menant une lutte en amont comme en aval.<br />

3.10.4.6. Proposition d’intervention<br />

Le phénomène des enfants en situation difficile dans notre pays n’est pas aussi récent<br />

comme certains veulent le faire croire. Il remonte à plus de 50 ans. En effet, en 1950, le<br />

législateur avait sorti un décret - loi au sujet des enfants dits «délinquants». Des<br />

établissements de garde et d’éducation de l'Etat, «EGEE » avaient ensuite été construits<br />

pour s'occuper de ce type d’enfants. Certains d’entre eux étaient placés dans des cellules,<br />

en prison, avec les adultes.<br />

79


Au contact avec ces adultes prisonniers, ces enfants se trouvaient à l’école du crime où ils<br />

apprenaient des stratégies de délit plus élaborées que le simple «vagabondage» ou la<br />

«mendicité» pour lesquels ils avaient été appréhendés. Ce qui les rendaient pires que ce<br />

qu'ils étaient au moment de leur arrestation.<br />

Dans la seconde décennie, vers 1965, une ASBL avait vu le jour, sous le nom de l'Aide à<br />

l'Enfance Défavorisée, «AED», en sigle, pour recevoir ces enfants et les rééduquer<br />

autrement, en les soustrayant de l'influence criminogène du système carcéral. Mais<br />

l'approche, les méthodes ainsi que le personnel utilisé n'ont pas pu arriver à arrêter ce<br />

phénomène qui n'a fait que progresser.<br />

Dans la troisième décennie, en 1970, le pouvoir public se verra débordé par le nombre et<br />

le comportement gênant de ces enfants. Il organise une rafle et une déportation de ces<br />

enfants à l'intérieur du pays, avec comme chef d'escorte un religieux européen. Cette<br />

action musclée se soldera malheureusement par un échec car, dépourvus de ressources<br />

pour vivre et d'un encadrement adéquat dans ces lieux de relégation, les enfants se<br />

débrouilleront et finiront par rejoindre <strong>Kinshasa</strong>, quelques semaines plus tard. Ils<br />

deviendront méfiants par rapport à ce prêtre.<br />

En 1987, les enfants «de la rue» venaient de dépouiller un diplomate européen au centre<br />

ville. Au lieu de penser à une rafle ordinaire, le gouverneur de la ville avait demandé le<br />

secours de l'ONG «Aide à l'Enfance Défavorisée» pour faire partir tous ces enfants de la<br />

rue. Une excellente et originale expérience d'accompagnement de ces enfants à partir de<br />

ce qu'ils faisaient déjà, les activités génératrices de revenus, avait commencé. Avec<br />

l'identification de ces enfants, par la remise d'une carte et d'une tenue de travail, ainsi que<br />

la présence d'un éducateur à leur côté, mettait fin à l'anonymat et sécurisait ces enfants<br />

et aussi la population. D’autre part, organisés autour du balayage du marché central, ces<br />

enfants et jeunes gagnaient de l'argent et apprenaient à épargner. Cet argent les aidait à<br />

préparer et réussir leur retour à la vie familiale.<br />

Une fois encore, ce projet avait échoué, à cause du refus du nouveau pouvoir de<br />

poursuivre l'œuvre de son prédécesseur. En effet, avec le changement à la tête de<br />

l'autorité urbaine et administrateur du marché, l'activité du balayage avait été récupéré<br />

pour être confiée aux adultes. Ainsi, avec la perte de ce métier qui servait de support à<br />

l'accompagnement des enfants, la source financière avait été bloquée.<br />

En 1990, dans la cinquième décennie, s’élabore un module de formation des animateurs<br />

urbains de l’Afrique francophone et lusophone, auquel participe notre pays. C'est la<br />

participation et la recherche - action participative. Malheureusement, l'organisation a dévie<br />

intentionnellement ou accidentellement de sa première vision. Tous les travailleurs sociaux<br />

parlent de la Recherche - Action, mais très peu savent l'utiliser dans leurs projets. Rares<br />

sont les projets rédigés par les enfants ou leurs parents en situation difficile, sous la<br />

facilitation des animateurs urbains. Localement, les ressources ont manqué pour renforcer<br />

les animateurs sociaux dans la connaissance et l'utilisation de cette nouvelle approche.<br />

En 1997, une nouvelle rafle est organisée pour éloigner du centre urbain les enfants et<br />

jeunes de "la rue", accusés de renforcer l'opposition politique en grossissant les marches<br />

lors des journées "ville morte". Outre ceux qui avaient disparu dans la nature, plus de 500<br />

enfants et jeunes avaient été amenés à Nsele, un site situe à environ 30 kilomètres de<br />

<strong>Kinshasa</strong>, sous la supervision de l'équipe pédagogique de l'Œuvre de Reclassement et de<br />

80


Protection des Enfants de la Rue «ORPER», et d'un Pasteur d’une église de réveil, pour<br />

exorciser ces enfants, considérés comme habités par les démons.<br />

Ces enfants et jeunes ne bénéficieront pas du traitement et de l'accompagnement<br />

appropriés, faute de projet ainsi que de ressources pédagogiques et matérielles pour leur<br />

subsistance. Selon le témoignage des enfants, certains d'entre eux avaient été enrôlés<br />

dans l'armée; d'autres dans le "service national" pour les travaux de champs. Le troisième<br />

groupe est constitué de ceux qui étaient revenus clandestinement à <strong>Kinshasa</strong>. Après avoir<br />

été abandonnés à eux Ŕ mêmes par le pouvoir qui les y avait placés, environ 200 restants<br />

seront récupérés par le Ministère des Affaires sociales et remis à quelques ONG pour<br />

préparer leur retour en famille. C’est le quatrième groupe. Que sont-ils devenus ?<br />

Pour le reste de temps, en 1999 et en 2000, nous n'avons pas oublié la présence de ces<br />

enfants dans notre ville. Les autorités au sommet n'ont-elles pas fêté avec les enfants en<br />

rupture à l'occasion de Noël ou de Nouvel an ?<br />

En août 2001, suite à un conflit suivi de mort d'homme, opposant les enfants et jeunes de<br />

la rue à la police armée au marché central de <strong>Kinshasa</strong>, une nouvelle rafle est organisée<br />

par le jeune gouverneur de la ville. Il y a eu des enfants qui avaient échappé à la<br />

poursuite policière pour se réfugier dans certaines ONG, dans des conditions infra<br />

humaines. Ceux qui avaient été arrêtés s'étaient vus placés dans certaines ONG de REJER,<br />

sous la supervision financière de "Médecins du monde". Des cas de viol aussi avaient été<br />

signalés. D'autres enfants, enfin, étaient placés à Mbenseke - Futi, un établissement de<br />

garde et d’éducation de l'Etat.<br />

Comme dans les cas précédents, nous faisons le même constat d’échec. La réinsertion<br />

familiale n'aurait pas eu lieu, pour plus de 90% des enfants arrêtés. Plus de 3/4 sont<br />

revenus dans la rue. Pour preuve, le nombre d'enfants de la rue s'est encore accru,<br />

comme l'indiquent les chiffres ci - dessous, et certains se sont exprimés au micro d'une<br />

journaliste, en disant qu’ils finiraient par revenir dans la rue comme ils l’avaient fait quand,<br />

après les avoir chassés de la rue en août 2001, le Gouverneur Muzungu n’avait pas réussi<br />

à les prendre correctement en charge.<br />

La même année, le Comité International Catholique pour la Migration rapatriait de<br />

Brazzaville plus de cent enfants en rupture pour les réinsérer dans leurs familles à<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Ce travail a peu de chance de réussir, car beaucoup d’entre eux ne savaient pas<br />

s’adapter à la vie familiale pour inadaptation aux normes sociales. Concernant leur<br />

réinsertion scolaire, presque tous ont décidé d’abandonner, au profit de l’apprentissage<br />

professionnel.<br />

En août 2002, un vol probablement opéré par un enfant dans la ville amène le Ministère<br />

de l'Intérieur à décider une nouvelle rafle. Plusieurs négociations sont entreprises pour<br />

convaincre le pouvoir de recourir à une approche scientifique, impliquant les méthodes du<br />

travail social. Le nombre de ces enfants est estimé à 25000 dont 10000 enfants en rupture<br />

familiale et sociale, et 15000 enfants et jeunes travailleurs. Parmi ces 10000 ERFS, il y a<br />

plus de 15 % qui sont chassés par leurs familles qui les accusent d’être sorciers.<br />

Les séances de travail organisées pour trouver une solution à ce problème des enfants<br />

divisent les partenaires dont beaucoup sont intéressés plus par le profit financier que par<br />

81


le vrai travail social, pour le bien des enfants et le changement social. La preuve est que<br />

les mêmes ONG qui avaient participé à la réunion organisée par le CNEN et le CNOS -<br />

ENMSP sur ce sujet, se retrouvent un jour après, au nom du REEJER, sur le même<br />

problème. Que cherche-t-on ? Le scénario d'août 2001 se répète. Les mêmes acteurs<br />

attaquant le même phénomène, avec les mêmes méthodes de travail ont beaucoup de<br />

chance d'arriver au même résultat : l'échec et la violation des droits de ces enfants.<br />

Ces rafles constituent des moments privilégiés de violations massives des droits de<br />

l’enfant, autorisées par ceux qui devraient veiller à leur protection. Livrés entre les mains<br />

des agents de l’ordre, ces enfants subissent déjà l’humiliation, les sévices corporels, les<br />

tortures par privation de nourriture, l’exploitation ou la violence sexuelles exercées sur les<br />

filles etc. Et cela, dans une indifférence totale du pouvoir et de la communauté tant locale<br />

qu’internationale.<br />

Ce problème est préoccupant pour notre capitale. Comme vous l'avez vu ci - dessus, nous<br />

vivons avec ce phénomène depuis des décennies, mais les partenaires ne le prennent<br />

jamais au sérieux. Serait-il réellement impossible de le résoudre, ou bien c’est nous qui<br />

l'entretenons délibérément comme notre moyen d’accéder aux ressources ?<br />

Tenez, pour une si grande population d’enfants en situation difficile, il y a moins de 5 sur<br />

160 ONGs qui ont un financement annuel garanti. Toutes les autres interviennent<br />

ponctuellement. Il n’y a pas de projet triennal avec des animateurs solides pour s’attaquer<br />

à ce phénomène, avec des objectifs clairs pour évaluer ensuite les résultats à la fin de<br />

l’exercice.<br />

Aucun bailleur ne s’investit dans cette logique. Il n'y a de l’argent que pour organiser les<br />

manifestations ponctuelles avec les enfants et laisser ensuite la situation se détériorer ou<br />

s’amplifier, et non pour appuyer un projet qui peut contribuer à la diminution de l’ampleur<br />

du phénomène. On n'intervient que sous les menaces du pouvoir, quand la situation revêt<br />

le caractère urgent? Où allons - nous? L’intérêt de ces enfants est - il notre premier<br />

souci ?<br />

Nous pensons que ce phénomène est une grande préoccupation tant pour le bien de la<br />

jeunesse que pour l'avenir de notre nation. Il peut diminuer d'ampleur si nous disposons<br />

du personnel compétent, des moyens matériels et financiers ainsi que de stratégies<br />

suffisantes pour l'affronter efficacement.<br />

Pour éviter de transformer notre action en un jeu de ping Ŕ pong et de sombrer dans<br />

l'instrumentalisation de ce phénomène au seul profit de certains adultes, nous<br />

proposons de développer un programme d’intervention sociale comprenant:<br />

la formation des animateurs urbains sur l’intervention sociale en faveur des<br />

enfants en rupture familiale et sociale (contact, connaissance et résolution de leurs<br />

problèmes, réinsertion sociale : familiale ou autre)<br />

la conception et l’exécution d’un projet triennal de protection et de réinsertion<br />

sociale des enfants en rupture. Ces activités s'inscriront dans le programme national<br />

de lutte contre la séparation des familles et la violation des droits de l'enfant, en<br />

faveur de la réinsertion familiale de ces enfants.<br />

82


En ce qui concerne la formation, l’équipe appelée à intervenir peut obtenir un<br />

renforcement de compétences portant sur les thèmes repris dans le tableau ci Ŕ<br />

dessous.<br />

Tableau n°24 : Répartition des rubriques ou modules de formation.<br />

Thèmes Objectifs Résultats Indicateurs<br />

Enfants en rupture Améliorer la 1. Les éléments 1. Eléments de<br />

familiale: Concept, perception des ERFS objectifs et positifs de définition des ERFS<br />

déficiences,<br />

pour mieux les aider définition des ERFS<br />

incapacités<br />

désavantages<br />

causes<br />

et<br />

Contact des ERFS Doter les intervenants 1. Compétences et 1. Canevas de contact<br />

sociaux d'outils facilités d'établir et 2. Objectifs de<br />

facilitant le contact d'entretenir le contact contact avec les ERFS<br />

avec les ERFS avec les ERFS<br />

renforcées<br />

2. Canevas de contact<br />

élaboré<br />

Connaissance des Doter les intervenants 1. Capacité de 1. Définition des<br />

problèmes des ERFS des outils facilitant la facilitation de l’ besoins et des<br />

connaissance identification et de problèmes<br />

objective des ERFS l’analyse des 2. Canevas<br />

problèmes par les d'identification et<br />

ERFS renforcée d'analyse des<br />

2. Canevas de problèmes<br />

l'écoute élaboré 3. Rapport d'une<br />

3. Canevas de la séance<br />

Recherche - Action d'écoute et<br />

participative élaboré d’entretien<br />

4. Canevas 4. Rapport d'une<br />

d’entretien élaboré Recherche - Action<br />

participative<br />

Résolution des Doter les intervenants 1. Capacité de 1. Canevas de<br />

problèmes des ERFS des capacités et résolution des rédaction d’un projet<br />

d'outils de résolution problèmes renforcée 2. Canevas de suivi<br />

des problèmes et de 2. Trois canevas des projets<br />

Rédaction des projets la technique de élaborés :<br />

3. Canevas<br />

de réinsertion rédaction des projets * celui de rédaction d'évaluation des<br />

de réinsertion de projet<br />

* celui du suivi des<br />

projets<br />

* celui de l'évaluation<br />

des projets<br />

projets<br />

Réinsertion sociale: Doter les intervenants 1. Eléments de Eléments de la<br />

quoi? Pourquoi? d'une exacte définition de la réinsertion<br />

Comment? Avec quoi? perception de la réinsertion sortis Sortes de réinsertion<br />

réinsertion, et des 2. Sortes de Canevas de<br />

outils de réinsertion réinsertion connues réinsertion<br />

3. Canevas de Projet de réinsertion<br />

réinsertion<br />

4. Capacité de<br />

83


Résolution pacifique<br />

des conflits<br />

Doter les intervenants<br />

des techniques en<br />

matière de gestion et<br />

de résolution<br />

pacifique des conflits<br />

Médiation familiale Doter les intervenants<br />

des techniques de<br />

médiation familiale<br />

réinsertion renforcée<br />

Capacité de<br />

prévention et de<br />

résolution pacifique<br />

des conflits renforcée<br />

Capacité de faciliter<br />

une médiation<br />

familiale renforcée<br />

Techniques de<br />

prévention et de<br />

résolution pacifique<br />

des conflits.<br />

Techniques de<br />

médiation familiale.<br />

Cas de médiation<br />

familiale<br />

Viendrait ensuite le projet de protection et de réinsertion des ERFS comprenant<br />

comme activités :<br />

accueil<br />

l'écoute des ERFS,<br />

l’établissement de leurs dossiers<br />

satisfaction des besoins vitaux<br />

l’organisation de la vie quotidienne (l’éducation alternative, sport, théâtre, partage<br />

d’expériences)<br />

l’organisation et la rédaction des rapports des enquêtes sociales,<br />

l'écoute des parents de ces enfants,<br />

l'appui psycho Ŕ médico - sociale,<br />

la Recherche - Action Participative avec les ERFS et leurs familles pour identifier<br />

les<br />

problèmes justifiant la rupture familiale,<br />

la rédaction des projets de réinsertion sociale;<br />

l'appui à l'exécution de ces projets par les ERFS et leurs parents.<br />

le suivi : il constitue l’activité la plus importante pendant laquelle l'intervenant<br />

social s'assurera de la réalisation des activités du projet et de l'atteinte des objectifs<br />

du projet par les concernés: ERFS et la famille.<br />

l'évaluation : elle interviendra à l'échéance du projet, selon le temps prévu pour<br />

l'atteinte de différents objectifs.<br />

Nous pensons qu’avec l’appui de tous nos partenaires, ces deux activités (formation des<br />

intervenants et l’exécution du projet) permettront de réduire sensiblement l’ampleur de ce<br />

phénomène, sans violer les droits des enfants en rupture.<br />

Dans beaucoup de cas, la lutte contre ce phénomène se passe en dehors de la<br />

communauté, mais pour son bien. Ce qui explique en grande partie l’échec des efforts<br />

fournis jusqu’ici dans ce domaine.<br />

Pour être couronnée de succès, la lutte contre ce phénomène doit cesser d’être une<br />

affaire des ONG, des Organismes ou de l’Etat. C’est un problème de la communauté et il<br />

ne faudra pas confiner celle Ŕ ci dans l’unique rôle de consommateur de la victoire acquise<br />

pour elle par autrui.<br />

Les enfants en rupture familiale et sociale sont issus de la communauté au sein de<br />

laquelle se trouvent aussi les causes de la rupture. C’est pourquoi la communauté doit<br />

84


être impliquée dans cette lutte. Elle doit y participer activement pour enfin se l’approprier.<br />

Cette participation permettra à la communauté de trouver des solutions à la rupture et<br />

des stratégies de prévention pour éviter ou diminuer le nombre des cas de rupture dans<br />

l’avenir.<br />

Il ne suffit pas de le vouloir pour voir la communauté réussir la participation et<br />

l’appropriation de la lutte contre ce phénomène. Il faudra lui apprendre à connaître la<br />

participation et l’aider à découvrir et s’approprier les outils de la participation, sans<br />

lesquels celle-ci ne restera qu’un mot creux.<br />

3.11. Valeurs positives de développement<br />

Les sociologues définissent les valeurs comme les critères d’après lesquels le groupe où la<br />

société juge l’importance des personnes, des modèles, des buts et des autres objets socioculturels.<br />

Par conséquent, l’environnement culturel d’une communauté reste le creuset<br />

dans lequel ces valeurs se forment. Il y a des valeurs liées à un type de comportement ou<br />

de conduite. Il y en a d’autres qui sont rattachées aux statuts et aux rôles sociaux, aux<br />

institutions politiques, etc.<br />

Les valeurs rattachées au type de comportement ou de conduite constituent l’objet<br />

principal de cette section en ce sens que le développement d’une communauté reste<br />

largement tributaire du type de comportement modal de ladite communauté. Existerait-il<br />

dans le chef du Kinois des valeurs que d’aucuns pourraient jugées positives pour le<br />

développement ?. En existerait-il aussi des négatives qui constitueraient des obstacles au<br />

développement ?.<br />

En ce qui concerne les valeurs positives de développement, au premier plan on observe la<br />

capacité à concevoir des stratégies de survie.<br />

Le comportement du kinois en ce temps de crise est l’une des dimensions de la<br />

dynamique communautaire. A Vrai dire, il s’agit des activités qui relèvent de l’informel<br />

que certaines études mettent sous trois types :<br />

- les activités de simple survivance ;<br />

- les activités marchandes capitalisantes ;<br />

- les activités qui relèvent de l’ilégal de par la nature des pratiques qu’on y<br />

rencontre.<br />

L’homme kinois, pour faire face aux problèmes d’ordre existenciel a développé une<br />

gamme de stratégies de surivie qui prouvent sa grande capacité non seulement à<br />

concevoir mais aussi à s’adapter à des situations parfois les plus difficiles et les plus<br />

désagréables.<br />

Les plus habiles parmi eux gérent de grandes unités de production et disposent de gros<br />

capitaux. On en trouve dans le secteur de la peinture, du mobilier, etc.<br />

85


3.12. Valeurs négatives de développement<br />

Théoriquement, les valeurs négatives sont généralement renfermées sous le vocable<br />

des « anti-valeurs ». Elles sont considérées comme une déviance négative nuisible à<br />

la bonne marche de la communauté. L’observation du comportement du Kinois fait<br />

relever un lot de comportements qui seraient une manifestation ou une expression<br />

des anti-valeurs. Celles-ci vont de la mauvaise gestion de l’environnement immédiat<br />

à la mauvaise perception que l’on se fait de l’état en passant en passant notamment<br />

par l’institution de certaines anti-valeurs telles que la corruption ou la prostitution<br />

dans les milieux scolaires et universitaires.<br />

1. Mauvaise gestion du micro et du meso-environnement (insalubrité publique et<br />

invasion des espaces verts)<br />

La gestion d’un cadre de vie est une forme de projection du mental de l’homme, une<br />

expression des valeurs fondamentales dont il est porteur. Dans le cas de l’homme<br />

Kinois, en matière de gestion de son environnement immédiat, tout semble se<br />

focaliser ou se justifier au travers d’une pensée assez célèbre selon laquelle « Muntu<br />

Moyindu akufaka na microbe te 1 ». L’idée d’une certaine immunisation contre les<br />

microbes dont homme kinois se prévaudrait, n’a jamais été scientifiquement prouvée.<br />

Par conséquent, cette perception des choses constitue réellement un danger pour<br />

une ville dont la taille de la population et la croissance démographique sont parmi les<br />

plus fortes du continent.<br />

Au fil des temps et devant l’absence de toute autorité, le Kinois s’est doté d’un cadre<br />

de vie qui, à ce jour, parait extrêmement dangereux pour son bien-être. L’insalubrité<br />

publique à laquelle s’attaquent différentes autorités urbaines à travers notamment<br />

l’opération « Kin Bopeto » ou « Kin Propre » en est une preuve tangible. Il reste<br />

difficile, devant l’absence des données quantitatives qu’aurait pu disponibiliser le<br />

Programme National d’Assainissement (PNA), d’estimer de manière plus ou moins<br />

correcte le degré d’insalubrité dont la métropole nationale serait caractérisée. En s’en<br />

tenant cependant, à certaines données quoique vielles, on peut admettre que la ville<br />

compterait un nombre relativement important de dépotoirs tant publics que pirates.<br />

Le poids démographique de la ville que l’on estimerait à au moins 7 millions<br />

d ‘habitants est à compter parmi les facteurs ou déterminants de la vitesse avec<br />

laquelle la ville devient insalubre. A cet effet, sur base de ce volume de populations,<br />

<strong>Kinshasa</strong> ne compterait pas moins d’un million de ménages. Dans l’hypothèse que<br />

chaque ménage verserait quotidiennement dans son micro et meso-environnement au<br />

plus un Kg de déchets et autres ordures, la ville porterait chaque jour mille tonnes de<br />

déchets et ordures, sans prendre en compte les déchets et ordures que déverseraient<br />

dans la nature certaines industries locales.<br />

Quant au mode d’évacuation des déchets et ordures ménagères, généralement les<br />

populations recourent soit à l’enfouissement dans la parcelle soit à l’incinération soit<br />

qu’elles jettent ces déchets :<br />

- dans la parcelle ;<br />

1 Jamais l’homme noir ne meure ou ne peut mourir de microbes.<br />

86


- dans la rue ;<br />

- dans un dépotoir public ;<br />

- à la rivière ;<br />

- ou dans un caniveau.<br />

A l’exception de l’enfouissement et de l’incinération, les autres modes d’évacuation<br />

présentent l’inconvénient de laisser les déchets à l’air libre et de permettre<br />

notamment aux moustiques d’y déposer leurs larves. On ne pourrait pas s’étonner de<br />

la persistance de la malaria et de la fièvre typhoïde. Le paludisme est l’une des<br />

maladies, sinon la maladie, la plus meurtrière à <strong>Kinshasa</strong>. Il est à la base de la baisse<br />

de productivité des forces laborieuses. De même, il affecte sensiblement le<br />

rendement scolaire des enfants et même des adultes. A cela il faut ajouter les<br />

maladies d’origine hydrique dont la diarrhée et les infections des voies respiratoires<br />

notamment chez les enfants, infections imputables entre autres aux odeurs<br />

nauséabondes qu’émettent les déchets et ordures.<br />

Aucun espace de la ville ne paraît à l’abri de l’insalubrité. Et parmi les endroits les<br />

plus affectés ou infectés, il faut compter :<br />

- les marchés ;<br />

- les caniveaux ;<br />

- certains axes routiers.<br />

La morbidité et la mortalité induites par cet état des choses portent un coup non de<br />

moindre aux économies domestiques et à la paix communautaire. En effet, chaque<br />

maladie comme chaque mort a un coup économique et financier relativement<br />

important dans un contexte de pauvreté de masses. Par ailleurs, la mobilisation des<br />

fonds pour répondre aux besoins de santé ou de décès est une forme de<br />

désaffectation des fonds qui auraient probablement du servir à d’autres besoins non<br />

forcément de moindre. La maladie et la mort alourdissent les charges domestiques et<br />

affectent l’épargne des ménages là où elle existe.<br />

Quant à la paix communautaire, elle pourrait également souffrir des accusations de<br />

sorcellerie dont certaines personnes pourraient être victimes à la suite de la<br />

persistance de certaines maladies dont l’environnement malsain constituerait pourtant<br />

un cadre propice de survivance. En conclusion, retenons qu’il existe une symbiose<br />

entre l’état de santé d’une communauté et la qualité de son cadre de vie. Par<br />

conséquent, l’absence ou la négligence des notions d’hygiène à grande échelle est un<br />

obstacle aux efforts que doit mobiliser une communauté pour son développement.<br />

Les effets ressentis au niveau microéconomique pourraient également être perçus au<br />

niveau macroéconomique au regard des efforts que consentent les états pour<br />

éradiquer certaines maladies qui tuent massivement leurs populations.<br />

2. Mauvaise perception de la chose publique/peu d’intérêt à l’entretien ou au<br />

respect de la chose publique.<br />

Le congolais en génaral et le kinois en particulier semble avoir ou affiche un<br />

comportement dont une des caractéristiques principales est la marginalisation de tout<br />

ce qui relève de l’état. On ne sent nullement concerné par la chose publique. On dira<br />

de la route « bala bala ya leta ». Autrement dit, on peut tout y faire et personne ne<br />

87


peut reprocher à personne la mauvaise gestion ou la mauvaise perception de l’état.<br />

Comme qui dirait que l’on pouvait tout se permettre sur tout ce qui appartient à<br />

l’état. La population est encline à respecter un bien qui appartient à une compagnie<br />

privée qu’un bien qui appartiendrait à l’état. Quelle perception se fait-on d’une école<br />

publique et d’une école privée. Et l’on peut trouver des exemples dans bien des<br />

domaines de la vie de la nation.<br />

3. Marginalisation de la femme dans la gestion de la vie nationale :<br />

Il existe dans le chef des populations congolaises ou kinoises une prédisposition à la<br />

marginalisation de la femme dans la gestion de la vie nationale sinon de la gestion de<br />

la chose publique. On dénombre dans chaque tribu et peuple de la RDC des diatribes<br />

consciemment ou non entretenues au détriment de la femme. Parmi celles-ci, il faut<br />

en relever une qui paraît célèbre dans le milieu kinois pour ne pas parler du milieu<br />

lingalaphone: Muasi atongaka mboka te 1 . (1)<br />

Cette perception du rôle marginal de la femme dicte un comportement qui, à long<br />

terme et même à moyen terme conduit à l’exclusion d’une frange non moins<br />

importante de la population à l’effort national pour le développement.<br />

Parmi les fléaux à décrier et qui soient imputables à cette perception de la vie, il faut<br />

noter :<br />

- la faible scolarisation de la jeune fille ;<br />

- la précocité du mariage ;<br />

- bref, l’exclusion et la marginalisation de l’être féminin.<br />

Les études ont prouvé qu’en matière de scolarité et de gestion de la santé infantile,<br />

l’influence de la mère était de loin plus importante que celle de l’homme sinon du<br />

mari. Priver une femme de l’instruction revient à compromettre la survie des<br />

enfants ; autrement dit c’est œuvrer pour la persistance d’une forte morbidité et<br />

mortalité infanto-juvénile.<br />

L’inégalité devant la mort et la maladie ne serait plus seulement fonction du revenu<br />

du ménage mais aussi et peut-être même souvent du faible niveau d’instruction de la<br />

mère.<br />

Le faible capital humain dont la femme peu instruite est dotée la prédispose à une<br />

faible compétitivité en terme d’accès notamment au marché du travail en vue de sa<br />

contribution à une vie décente du ménage. Sans forcément parler de<br />

l’autonomisation dont le contenu ne semble pas cadrer avec la perception africaine<br />

des rapports inter-conjugaux, il y a lieu d’épingler le fait que l’exclusion du marché<br />

du travail renvoie la femme vers l’informel très peu protégé contre les aléas de tout<br />

genre dont l’insécurité ou l’incertitude juridique. La nature a doté chaque être<br />

humain des capacités dont il convient d’exploiter pour la promotion du bien-être<br />

communautaire ; et la femme n’en est pas privée.<br />

1 La femme ne bâtit pas la nation<br />

88


La précocité au mariage augmente de manière directe le risque d’une maternité<br />

précoce et nombreuse et de manière indirecte le risque de décès maternel. <strong>Kinshasa</strong><br />

afficherait, à l’instar de l’ensemble de grandes villes du pays, un taux de mortalité<br />

maternelle relativement élevé. Reste qu’il n’est pas aisé de présenter ce taux selon le<br />

groupe d’âge, auquel cas il serait facile de déterminer l’âge ou le groupe d’âge où le<br />

risque serait le plus élevé.<br />

Cependant, les jeunes âges et les âges avancés sont à compter parmi les groupes ou<br />

les catégories les plus vulnérables face au décès maternel.<br />

La perte d’une vie humaine dans le chef d’une femme compromet l’avenir des<br />

orphelins. Elle entraîne des conséquences souvent inestimables en termes de bienêtre<br />

personnel et communautaire.<br />

4. Mentalités extraverties ou le rêve de l’Europe.<br />

La crise socio-politique et économique qui ronge la RDC depuis plus de dix ans a<br />

engendré dans le chef d’un bon nombre de citoyens un fort désir d’une émigration<br />

sous d’autres cieux dans l’espoir de s’assurer un avenir meilleur. L’affluence que l’on<br />

observe dans les différentes chancelleries pour l’obtention d’un visa est une preuve<br />

d’une certaine extraversion dont une des conséquences est un certain pessimisme<br />

quant à l’avenir du pays.<br />

Il n’est pas rare d’entendre de la bouche de bien des gens des propos du genre « Yo<br />

nde Muntu okobongisa Mboka oyo ? » ou encore des paroles les plus pessimistes qui<br />

suggèrent la vente du pays aux enchères face à l’incompétence des uns et des autres<br />

sur la capacité à sortir la nation du marasme dans lequel elle vit des décennies<br />

durant.<br />

L’absence des données quantifiés réduit la possibilité d’évaluer l’intensité du<br />

phénomène « Miguel ou Mikili ». En tant que fait social, la propension à l’émigration<br />

conduit à la conception de toutes sortes de stratégies pour sortir du pays. On<br />

attribue à la diaspora congolaise, le grand nombre de moyens de transport en<br />

commun que compte la capitale. Faut-il en faire un point positif à l’actif du<br />

phénomène Miguel ?. Les avis resteraient partagés dès lors qu’il n’est pas connu les<br />

voies et moyens par lesquels passent les compatriotes vivant sous d’autres cieux<br />

pour se procurer ces véhicules d’occasion qui assurent le transport en commun dans<br />

la capitale.<br />

5. Consommation de la drogue et autres stupéfiants dans les milieux des<br />

Jeunes ;<br />

6. Emergence de l’homosexualité et autres pratiques sodomiques<br />

Particulièrement parmi les jeunes ;<br />

7. Tolérance communautaire de certaines anti-valeurs :<br />

a. Institutionnalisation de la corruption et de la tricherie notamment dans les milieux<br />

scolaires et universitaires ;<br />

b. Débauche et prostitution en milieu scolaire et universitaire.<br />

8. Perception paternaliste de l’Etat.<br />

89


9. Allergie vis-à-vis de certains services de l’Etat notamment à l’égard des services<br />

d’état civil ;<br />

10. Clientélisme en milieu professionnel et politique ;<br />

11. Gains faciles ou l’opportunisme ;<br />

12. Christianisme de façade et/ou fanatisme religieux;<br />

Toutes ces anti-valeurs peuvent être ramassées sous un seul vocable celui<br />

du « comportement kinois ». Le vécu quotidien est caractérisé par des actes, attitudes,<br />

gestes, langages bref, par des comportements propres aux kinois, des comportements<br />

qu’on ne trouve nul par au monde ; d’’où le kinois apparaît comme un congolais à part.<br />

Cet ensembme des mimiques, cette façon de percevoir les choses, d’’être et de vouloir<br />

paraître, de vivre et d’agir du kinois résultant des diverses interactions socio-culturelles<br />

négatives est qualifiée de « kinoiserie ».<br />

Cette kinoiserie ou comportement kinois, qui présente plusieurs facettes, varie selon le<br />

rang social, la tranche d’âge, le sexe, le secteur d’activités et le statut du groupe<br />

d’individus ciblés. Les lignes qui suivent nous présentent les différentes kinoiseries<br />

fréquemment vécus et observées dans le vécu quotidien des kinois. Certaines kinoiseries<br />

apparaissent à des moments et disparaissent comme cela est le cas pour toute valeur<br />

positive ou négative soit-elle.<br />

1. les jeunes filles en général<br />

les phénomènes ci-après sont fréquemment observés chez les jeunes filles de la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> :<br />

- Phénomène « bip » : exposition publique des parties corporelles intimes comme<br />

le ventre. Le terme qui est son synonyme est le phénomène « motulu », entendez<br />

par-là le phénomène nombril ;<br />

- Phénomène « mushina » : l’exploitation d’un homme (jeune garçon ou un homme<br />

d’un âge très avancé) par une fille. Il est sous-entendu que de manière<br />

relativement régulière, la jeune fille tire des dividendes fincnières de son copain<br />

sans qu’au fond elle exprime un moindre sentiment d’amour à l’égard du jeune<br />

homme ou de la personne victime ;<br />

- Phénomène « 4 trophées » : le mot trophée signifie copain, un ami ou un amant.<br />

Actuellement toute jeune fille kinoise doit avoir au moins « 4 trophées » ; chacun<br />

d’eux prendra en charge un besoin de la jeune fille en question. L’un s’occupera<br />

de la coiffure (mèches, défrisant), le deuxième aura en charge les produits de<br />

beauté (produits cosmétiques), le troisième se souciera de l’habillement et le<br />

quatrième des chaussures ;<br />

- Phénomène « portable » : toute jeune fille kinoise doit avoir automatiquement un<br />

cellulaire qui est un instrument de prestige et un bien utilitaire (lui facilitant les<br />

contacts avec ses partenaires « trophées »).<br />

- Phénomène « dirabolin » : les jeunes filles sont hantées par le désir de devenir<br />

très grosses à l’aide d’un produit pharmaceutique de ce nom.<br />

- Phénomène « amazone » & « princesse »: ces filles qui passent leur temps à<br />

agrémenter les soirées promotionnelles qu’organisent les sociétés brassicoles de<br />

la place (BRACONGO pour le premier & BRALIMA pour le second).<br />

90


2. Chez les étudiantes<br />

- Phénomène « chic, choc, chèque) : chaque étudiante doit, pour bien vivre, avoir à<br />

sa disposition trois copains ou amis dont le premier est le chic ou le garçon qu’elle<br />

aime de tout son cœur et avec lequel elle pourrait même fonder son foyer; le<br />

deuxième est le choc ou le copain des études qui l’encadre pendant les<br />

interrogations et examens. Il a notamment pour tâche de passer les examens te<br />

interrogations à la place de la jeune fille ; et enfin, le troisième ou le chèque, a<br />

pour rôle la prise en charge fincnière de la vie de la jeune fille, notamment le<br />

paiement des minervals et autres frais académiques ou scolaires ;<br />

- Phénomène « CST & GST » : toute étudiante qui se respecte recourt à l’une de<br />

ces voies pour réussir dans ses études.<br />

a. CST : cotes sexuellement transmissibles ;<br />

b. GST : grades académiques sexuellement transmissibles. Ici il est<br />

question du monnayage des côtes sexuellement, l’étudiante<br />

s’attache intimement aux professeurs pour avoir des bonnes<br />

notes aux examens et interrogations.<br />

3. chez les étudiants en général<br />

Dans cette catégorie, on nous observe souvent le :<br />

- Phénomène « branchement » ou monnayage des côtes : ici les étudiants recourent<br />

aux finances pour obtenir des bonnes côtes.<br />

- Phénomène « collation » du lieu où s’est déroulée la collation de grade<br />

académique à la résidence, les lauréats et leurs membres de famille se livrent aux<br />

tapages, débordements et euphorie démesurés.<br />

- Phénomène « ONG » : quand les étudiants s’organisent pour s’accaparer d’un<br />

véhicule d’autrui qui servira à leur transport.<br />

4. Chez les jeunes en général<br />

- Phénomène « matanga » les jeunes se livrent aux scènes obscènes, tapages<br />

nocturnes, injures publiques, à la chasse aux sorciers, à la confiscation du<br />

couvercle du cercueil, en passant par l’exhibition du cercueil dans le quartier<br />

avant l’enterrement.<br />

- Phénomène « mario » obsession chez les jeunes garçons de cohabiter avec des<br />

femmes âgées et très friquées.<br />

- Phénomène « makoso » : les jeunes filles et garçons appliquent sur leurs corps<br />

les produits éclaircissant jusqu’au point de rendre très visibles les veines.<br />

5. chez les homme adultes<br />

- phénomène « nionion » « fiotifioti » « mboloko » kamuke sukali » : les hommes<br />

adultes adulent les petites ou jeunes filles mineurs.<br />

- Phénomène « PMU » : ces hommes passent toutes leurs journées à jouer au Pari<br />

Mutuel Urbain. Ils investissent tous leurs avoirs dans cette pratique.<br />

91


6. dans le secteur du commerce<br />

- Phénomène « mama manœuvre ou mama mbuenge » : Ces femmes qui ont élu<br />

domicile dans les parkings, gares et ports fluviaux. Elles sont des revendeuses des<br />

produits agricoles et autres produits venant des provinces (Bas-congo, Bandundu<br />

et Equateur). Les commerçants vendent leurs produits à un certain prix et elles<br />

les revendent à un prix élevé sur le même lieu.<br />

- Phénomène « mama bipupula » : Ces femmes ternissent les cossettes de manioc<br />

pour les séparer de la poussière ou aident certaines clientes dans le partage de ce<br />

produit. Elles ont comme salaire la poussière de manioc recueillie.<br />

7. dans le secteur de transport en commun<br />

- Phénomène gestuel indiquant l’itinéraire du taxi ou du client avec le doigt.<br />

- Phénomène « bercy » le fait de transporter les passagers dans le coffre de minibus<br />

appelés « kombi ».<br />

- Phénomène « rail » l’entassement des passagers entre le chauffeur et le premier<br />

banc du minibus<br />

- Phénomène « banazala » : il est caractérisé par le transport des individus au<br />

dessus du train urbain de l’ONATRA<br />

8. dans le domaine de mariage<br />

- Phénomène « yaka to vanda » : Une union conjugale de fait, sans versement de<br />

dot ou paiement d’un symbole quelconque qui garanatisse l’union ;<br />

9. Phénomène « langage codé » :<br />

Le kinois s’est créé un langage que l’on ne retrouve pas ailleurs. Les expressions<br />

suivantes traduisent ce langage codé du kinois.<br />

- Abonné : en matière de transport, un moyen de transport ;<br />

- Faux tête : quelqu’un qui ne paie pas son transport ; fonctionnaires de l’Etat,<br />

hommes en uniformes, personnes du troisième âge ou handicapés physiques ;<br />

- Neuf six : un détraqué mental ;<br />

- Kota niongo oyebana : « Endettez-vous et vous devendriez populaire ». L’idée de<br />

fond est que l’on s’endette en étant pas sûr de payer sa dette plus tard ;<br />

- Ben laden, rebelle, hussamma, tia mutu bakata ou tshiel : une jeune fille aux<br />

mœurs très légères, moins sérieuse<br />

- Nzete : 100 FC ou 100 $<br />

- Kamar : 50 FC ou 50 $<br />

- Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi : 100 FC, 200 FC, 300 FC, 400<br />

FC, 500 FC, 600 FC<br />

- Tokoto : drogueur (celui qui fait usage de la cocaïne)<br />

- Sauter ngaï ou bima na vie na ngaï : « sortir » de la vie de quelqu’un ou « Que<br />

chacun s’occupe de sa vie » ;<br />

- Kotia bongo na tour : se souler<br />

- Ko sauter : déphasé, ne plus être à la page, ou à la mode, être une fille ou un<br />

garçon sans aucun attrait ;<br />

- Volontaire : le passager qui accepte de voyager dans un taxi-bus en étant dans<br />

une position débout dans les allées du taxi-bus ou du mini bus ;<br />

- Disciple : Celui qui accompagne un peu partout quelqu’un qui débarque de<br />

l’étranger notamment de l’Europe pour transporter sa malette dans l’espoir de<br />

recevoir une récompense fincnière en fin de journée ;<br />

92


- Mokaté : faim<br />

- Kotia mutu ba kata : Y aller san refléchir, sans hésitation, en négligeant les<br />

risques surtout lorsqu’on est dans un état de manque de besoins élementaires<br />

de survie tels qu’à manger, etc.<br />

- Libanga na molili : Qui se sent morveux se mouche<br />

- Jeton : provocation ;<br />

Ce comportement traduit un certain état d’esprit et une certaine perception de la vie.<br />

D’aucuns assimeleraient le kinois à un homme dont la vie n’ est caractérisée par aucune<br />

rigueur.<br />

93


CHAPITRE IV. SITUATION DES SECTEURS<br />

4.1 Introduction<br />

Ce chapitre présente l’état des lieux de quelques secteurs d’activités socioéconomiques<br />

identifiés à travers la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> et retenus en raison de<br />

leur impact majeur sur la vie des populations. Au total treize secteus sont pris en<br />

compte.<br />

Il s’agit des secteurs de :<br />

1. la Santé<br />

2. l’Education et formation professionnelle<br />

3. l’Agriculture, Elevage, Pêche et Pisciculture<br />

4. l’Environnement<br />

5. Transports, Communications et Télécommunication<br />

6. l’Habitat<br />

7. Eau potable<br />

8. Energie : Electricité et Produits pétroliers<br />

9. Industrie formelle et informelle<br />

10. Commerce formel et informel<br />

11. Emploi formel et informel<br />

12. Institutions bancaires et financières<br />

13. Construction<br />

Ceux-ci peuvent être regroupés en quatre catégories que sont :<br />

1. le secteur des infrastrucutres de base ;<br />

2. le secteur productif ;<br />

3. le secteur de commercialisation ;<br />

4. d’autres secteurs économiques.<br />

4.2. Infrastructure de base<br />

4.2.1. Transports et Communication<br />

A <strong>Kinshasa</strong>, le secteur de transports et communication est exploité par une multitude<br />

des transporteurs, individuels et collectifs ; par de petites, moyennes et grandes<br />

entreprises, publiques et privées, du secteur formel et du secteur informel.<br />

L’intervention de l’Etat congolais se manifeste à travers les actions de trois ministères<br />

et onze (11) entreprises publiques ci-après citées:<br />

Le Ministère des Transports s’occupe du transport terrestre, fluvial, lacustre et<br />

maritime, aéronautique civile ; des infrastructures routières, ferroviaires, maritimes,<br />

fluviales, lacustres, aéroportuaires et- de météorologie ; des équipements de<br />

transports routiers, ferroviaires, maritime, fluvial et lacustre et de l’aviation civile, etc.<br />

94


Le Ministère des travaux publics et infrastructures s’occupe de la conception,<br />

construction, modernisation, développement, aménagement et entretien des<br />

infrastructures, des édifices publics, des ouvrages de drainage, d’assainissement<br />

essentiel et lutte anti-érosive.<br />

Le Ministère du Portefeuille a la tutelle administrative et financière de toutes les<br />

entreprises publiques ci-après : Office de Voirie et Drainage (OVD), Office des<br />

Routes (OR), Office National de Transport (ONATRA), Régie des Voies Maritimes<br />

(RVM), Régie des Voies Aériennes (RVA), Régie des Voies Fluviales (RVF), Société<br />

Nationale du Chemin de Fer (SNCC), Office de Gestion du Fret Maritime (OGEFREM),<br />

Compagnie Maritime du Congo (CMDC), City Train, Lignes Aériennes Congolaises<br />

(LAC).<br />

Au niveu de <strong>Kinshasa</strong>, tout comme du reste du pays, on trouve quatre modes de<br />

transports qui se partagent le trafic urbain et interurbain. Il s’agit i)du transport<br />

routier, ii)du transport ferroviaire, iii)du transport fluvial et iv)du transport aérien.<br />

4.2.1.1. Transports routiers<br />

Le réseau routier de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> comprend 5.109 Km des routes<br />

urbaines, 362 Km des routes nationales et 74 Km des routes d’intérêt provincial<br />

reparties comme suites :<br />

Tableau n°25 : Répartition du réseau routier de la Ville-Province de<br />

<strong>Kinshasa</strong> par Commune.<br />

Commune<br />

Bandalungwa<br />

Barumbu<br />

Bumbu<br />

Gombe<br />

Kalamu<br />

Kasa-Vubu<br />

Kimbanseke<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

Kintambo<br />

Kisenso<br />

Lemba<br />

Limete<br />

Lingwala<br />

Makala<br />

Maluku<br />

Masina<br />

Matete<br />

Mont-Ngafula<br />

Superficie<br />

en Km²<br />

6,82<br />

4,72<br />

5,30<br />

29,33<br />

6,64<br />

5,05<br />

237,78<br />

2,87<br />

2,72<br />

16,60<br />

23,70<br />

67,60<br />

2,88<br />

5,60<br />

7.948,80<br />

69,93<br />

4,88<br />

358,92<br />

Total<br />

Réseau<br />

Routier<br />

(Km)<br />

111,1<br />

72,9<br />

102,6<br />

126,9<br />

248,5<br />

66,9<br />

434,0<br />

68,3<br />

63,9<br />

282,5<br />

208,3<br />

224,2<br />

46,3<br />

121,9<br />

1.034,0<br />

94,4<br />

110,0<br />

292,0<br />

Réseau<br />

Revêtu<br />

(Km)<br />

28,5<br />

17,0<br />

9,9<br />

84,8<br />

26,7<br />

13,0<br />

6,9<br />

14,6<br />

7,1<br />

1,5<br />

37,7<br />

49,5<br />

10,9<br />

3,5<br />

30,0<br />

3,7<br />

16,3<br />

26,9<br />

95


N’djili<br />

Ngaba<br />

Ngaliema<br />

Ngiri-Ngiri<br />

N’sele<br />

N’sele<br />

11,4<br />

4,00<br />

224,30<br />

3,40<br />

898,79<br />

23,18<br />

164,5<br />

74,3<br />

585,6<br />

61,0<br />

171,2<br />

283,7<br />

9,5<br />

3,8<br />

79,1<br />

8,0<br />

45,0<br />

12,3<br />

TOTAL 5.109,0 546,2<br />

Source : Tableau 1.2.1. Indice à la voirie revêtue par Commune JICA P70 INS Recensement scientifique<br />

de 198<br />

Les 74 km de route d’intérêt local se répartissent de la manière suivante :<br />

Tableau n°26: Les 74Km de route de la capitale et leur état de revêtement.<br />

TRONCON ROUTIER NATURE Km<br />

N°<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

1<br />

2<br />

3<br />

N’djili Ŕ Yanda<br />

Yanda Ŕ Mvululu<br />

Yanda Ŕ Nsanda<br />

Mongata Ŕ Limite Bandundu<br />

N’sele Ŕ Maluku<br />

N’sele Ŕ Carrefour Mongata<br />

<strong>Kinshasa</strong> (Ville) Ŕ Echangeur Ŕ Ndele<br />

<strong>Kinshasa</strong> Ŕ Echangeur Ŕ Cité Verte Ŕ<br />

Limite Bas-Congo<br />

Boucle<br />

Routes d’intérêt provincial<br />

N’djili Ŕ Yanda<br />

Yanda Ŕ Nsanda<br />

Nsanda Ŕ Maluku<br />

R.R. (Route revêtue)<br />

R.T. (Route en terre)<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

24 Km<br />

37 Km<br />

13 Km<br />

45 Km<br />

25 Km<br />

113 Km<br />

40 Km<br />

31 Km<br />

34 Km<br />

Total 362 Km<br />

R.R.<br />

R.T.<br />

R.T.<br />

24 KM<br />

13 KM<br />

37 Km<br />

Total 74 Km<br />

Source : <strong>Monographie</strong> de la Province Urbaine de <strong>Kinshasa</strong>, p.99 (année)<br />

La Capitale congolaise dispose des routes principales et secondaires suivantes :<br />

Boulevard Lumumba ;<br />

Boulevard du 30 juin ;<br />

By-pass ;<br />

Route de Matadi ;<br />

Avenue Kasa-Vubu ;<br />

Avenue Kabambare ;<br />

Avenue de la Rebellion…<br />

Il est important de souligner que ces différentes routes datent de plusieurs années et<br />

sont presque toutes dans un état très piteux.<br />

96


En dehors de ces routes, les différentes bretelles qui se connectent aux routes<br />

susvisées sont dans un état de délabrement avancé. Il y a nécessité, de la part du<br />

Gouvernement, d’un programme de réhabilitation de toutes ces routes.<br />

Parmi les 5.109 Km des routes urbaines, 546,2 Km sont asphaltés, soit 9,4% % des<br />

routes urbaines. Le reste du réseau est en terre et non entretenu et ne permet pas<br />

d’accueillir les autobus et le trafic lourd.<br />

Deux services étatiques se partagent la gestion du réseau routier kinois :<br />

1. L’Office de Voirie et Drainage(OVD) a pour mission la conception, la<br />

construction et l’entretien des routes urbaines ;<br />

2. L’Office des Routes (OD) se charge de l’entretien et de la réfection des routes<br />

d’intérêt national qui traversent la ville de <strong>Kinshasa</strong>. C’est le cas de la Nationale n°1<br />

qui va de Tshela vers le Katanga en passant notamment par le Bandundu. Ces deux<br />

entreprises publiques ont été créées en 1991 et mises sous la tutelle des Ministères<br />

des Travaux Publics et du Portefeuille.<br />

Pour diverses raisons dont les unes sont d’ordre économique, le réseau routier de la<br />

Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> a subi une forte dégradation et une forte vétusté allant<br />

parfois jusque à la destruction même du réseau. Le développement de la Ville est<br />

fortément compromis par cet état des choses.<br />

La ville s’est, depuis un temps, relancée dans un vaste programme de réhabilitation<br />

de certains de ses axes routiers grâce au financement de la Communauté<br />

Internationale via entre autres le BECECO.<br />

Les quelques lignes qui suivent reprennent en gros l’état des lieux du secteur de<br />

transport. On en dénombre une large gamme des problèmes :<br />

impolitesse des receveurs et chauffeurs des bus, taxis-bus et taxis vis-à-vis<br />

des passagers ;<br />

difficultés de transport en commun aux heures de pointe : le matin (des cités<br />

dortoirs vers le centre ville) et le soir (du centre-ville vers les cités dortoirs) ;<br />

non repect des tarifs officiels par certains transporteurs ;<br />

existence d’une inadéquation entre l’offre et la demande ;<br />

imposition de la destination et itinéraires par les transporteurs (ex. taxis) ;<br />

pérennisation du dissectionnement des itinéraires (phénomène démi-terrain) ;<br />

désertion partielle de <strong>Kinshasa</strong> en transport en commun ;<br />

multitude de chargeurs dans les parkings qui imposent parfois des itinéraires<br />

aux transporteurs ;<br />

longues files d’attente à la recherche d’un moyen de transport ; chargement<br />

excessif des véhicules ;<br />

vétusté de moyens de transport ne répondant plus aux normes de sécurité des<br />

clients ;<br />

défectuosité des certaines artères ou routes<br />

tracasserie policière et administrative dont les chauffeurs sont victimes;<br />

circulation des apprentis chauffeurs qui mettent en danger la vie des<br />

passagers ;<br />

absence de panneaux de signalisation ;<br />

97


défectuosité de la voirie urbaine et de l’assainissement ;<br />

quasi-inexistence des entreprises publiques de transports en commun ;<br />

obsolescence des moyens de transports en commun (ces véhicules sont très<br />

souvent de seconde main) ;<br />

inaccessibilité des certains quartiers de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

inadaptation de la structure fonctionnelle de la ville à la situation actuelle<br />

(l’administration et la majorité des activités économiques concentrées au<br />

centre ville et la population implantée à la cité, dans les zones périphériques) ;<br />

inadaptation des Textes juridiques réglementant le secteur des transports en<br />

commun ;<br />

Selon la Division Urbaine de Transports et Communicatioin, la ville serait désservie en<br />

2002, par une soixantaine de bus appartenant à six sociétés dont une entreprise<br />

publique (City Train).<br />

Le tableau n°23ci-après fournit de plus amples informations à ce propos.<br />

Tableau n°.27 : Répartition des entreprises assurant le transport en<br />

commun à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

ENTREPRISES Nombre de bus Capacité journalière<br />

Urbaco<br />

Tshatu Trans<br />

Socogetra<br />

Gesac<br />

M.B. Sprl<br />

City Train<br />

Total<br />

6 bus<br />

8 bus<br />

10 bus<br />

20 bus<br />

4 bus<br />

12 bus<br />

5.000 voyageurs<br />

7.000 voyageurs<br />

13.000 voyageurs<br />

28.000 voyageurs<br />

4.000 voyageurs<br />

10.000 voyageurs<br />

60 bus 67.000 voyageurs<br />

Source : Division Urbaine de Transports et Communicatioin (complément<br />

d’infoirmations).<br />

La même Division a aussi enregistré 2.600 taxis, taxi-bus et bus transportant environ<br />

17.000 voyageurs par jour en 2002 et appartenanat à des particuliers..<br />

Constats<br />

1. Part très prépondérante des particuliers dans le volume de transport en<br />

commun dans la ville. En effet, ceux-ci assurent le transport à 95,8% des<br />

passagers contre 4,2% par les entreprises publiques ;<br />

2. Jadis, le réseau d’autobus était exploité par quatre grandes compagnies qui<br />

disposaient d’environ 180 bus affectés sur 18 itinéraires (270 Km) en plus de<br />

fula-fula (450 unités mises en service quotidiennement), Kimalu-malu et taxibus<br />

(900 unités pour les deux catégories).<br />

3. Pour répondre aux besoins à ce jour, le parc automobile est estimé à 5.105<br />

unités représentant un coût global de 351.3 millions de dollars US ;<br />

98


4. Quatre grandes compagnies de transport ont disparu, aucun nouvel autobus<br />

n’a été acquis.<br />

4.2.1.2. Voies fluviales.<br />

La ville de <strong>Kinshasa</strong> est longée par le fleuve Congo qui la dessert en produits divers<br />

venant de l’intérieur du pays. A l’intérieur de la ville, on trouve de petites rivières<br />

(N’sele, N’djili, Kalamu,…) non moins importantes pour la survie des habitants. Elles<br />

joueraient un grand rôle notamment en matière d’irrigation à certaines périodes de<br />

l’années.<br />

L’état des lieux de ce secteur se présente de la manière suivante :<br />

existence des quelques points de traversée par bateau et pirogues sur le<br />

fleuve Congo et les rivières Ndjili, N’sele, Makelele, Maindombe etc. ;<br />

outil de travail carentiel ;<br />

sous exploitation du bief ;<br />

On peut cependant relever les efforts que ne cesse de mobiliser la Régie des Voies<br />

Fluviales pour le maitien en état d’exploitation du secteur des voies fluviales. Parmi les<br />

activités à signaler, il y a :<br />

1. la réhabilitation<br />

c. du balisage fixe ;<br />

d. du chantier naval ;<br />

e. de dix stations sur le réseau limigraphique ;<br />

f. du balisage flottant ;<br />

g. de la vedette hydro et baleinière.<br />

2. l’acquistion du matériel topographique, de l’équipement informatique ;<br />

3. l’étude d’informatisation de la gestion de la RVF ;<br />

4. etc.<br />

4.2.1.3. Chemins de fer<br />

A l’instar du secteur fluvial, le secteur ferroviaire est l’un de moins développés de la ville<br />

pour la simple raison qu’au fil des années, le réseau férroviaire de la capitale s’est<br />

sensiblement effrité. Bien des chemins de fer de la Capitale sont totalement hors usage.<br />

Le transport ferroviaire urbain n’exploite plus que trois grands itinéraires couvrant 92 Km<br />

de long. En gros, on a les éléments suivants qui traduisent l’état des lieux de ce<br />

secteur :<br />

Exploitation de trois itinéraires couvrant 92 Km de long : Gare Centrale Ŕ<br />

Aéroport de Ndjili (20 Km) ; Gare Centrale Ŕ Kasangulu/Bas-congo (27 Km) ;<br />

Gare Centrale Ŕ Kinsuka via Kintambo (27 Km) ;<br />

propreté ou condition hygiénique inexistante dans le wagon où sont tassés les<br />

clients débout et les marchandises<br />

Nombre insuffisant de rotations : 1 aller et 1 retour/jour ;<br />

Débordement du transporteur qui est l’ONATRA : il y a des passagers sur les<br />

toits et les marches des voitures des trains ;<br />

Irrégularité dans la desserte ferroviaire ;<br />

99


Recouvrement insuffisant des recettes.<br />

Bref, la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> est fortément déphasée du point de vue évolution<br />

technologique dans le secteur des chemins de fer. Ceux-ci dateraient d’il y a plus de<br />

30 ans.<br />

4.2.1.4. Réseau aérien<br />

<strong>Kinshasa</strong> possède trois aérodromes de classes différentes selon les normes de<br />

l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile. Il s’agit de l’Aéroport International<br />

de N’djili, de l’aéroport de Ndolo et de l’aérodrome de Maluku. Ceux-ci (les aéroports)<br />

sont gérés par la Régie des Voies Aériennes (RVA) qui est une entreprise publique à<br />

caractère technique et commercial, placeée sous la tutelle technique du Ministère des<br />

Transports et Communication et sous la tutelle administrative et financière du<br />

Ministère du Portefeuille. Ces deux derniers aeroports ne sont utiles que dans<br />

l’exploitation des lignes internes ou nationales.<br />

Créée en 1972 par l’ordonnance-loi n° 72-013 du 12 février 1972 qui fut modifiée<br />

plusieurs fois dans la suite, la RVA a son siège à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Elle a pour mission :<br />

- La construction, l’aménagement, l’entretien et l’exploitation des aéroports et de<br />

leurs dépendances ;<br />

- La garantie de la sécurité dans le domaine de la navigation aérienne ;<br />

- La réalisation de toutes opérations se rattachant directement ou indirectement à<br />

son objet social ;<br />

- l’exploitation de tous les services réalisables par voie aérienne tels que<br />

photographies, cartographie, publicité, ….<br />

Les lignes qui suivent doonent des informations les plus importantes sur les<br />

caractéristiques des différents aéroports que compte la ville de Kinsahsa.<br />

A. L’aéroport International de N’djili<br />

De classe A, cet aéroport est suscueptible de recevoir des avions de 135 t (type<br />

Boeing 707 ou DC 8) de charge utile de 18 t sur 7150 Km et pouvant rouler à une<br />

vitesse de 1.000 Km/h. Sa piste court sur une dsitance de 4.700 m. Elle dispose d’un<br />

bloc technique comprenant notamment un service météo et des services d’approche,<br />

d’une aérogare, des magasins, de hangars, d’ateliers, etc.<br />

L’aéorport de N’djili est le point central de convergence de toutes les lignes internes<br />

et externes. Toutes les 20 minutes, on enregistre un départ ou une arrivée des vols<br />

transportant un trafic important des voyageurs et de fret.<br />

B. Aéroport de Ndolo<br />

C’est un aéroport de l’armée. Il fait partie de la classe C. La Régie des Voies<br />

Aériennes l’a finalement cédé à des compagnies privées pour une exploitation<br />

rationnelle en vue du décongestionnement de l’aéroport International de N’djili. Il a<br />

100


été momentanément fermé à la circulation suite à l’accident du marché du Type Ka<br />

au mois de janvier de l’année 1996.<br />

C. L’aérodrome de Maluku<br />

Enfin, l’aérodrome de Maluku, quant à elle, est une propriété exclusive de la<br />

Compagnie d’exploitation forestière SIFORZAL. Il est de classe D et ne permet pas un<br />

trafic économique de marchandise. Par contre, il permet des liaisons privées<br />

extrêmement utiles par avion de tourisme de type « Appe Brounard ». Ces genres<br />

d’avions ne pouvent transporter plus de 6 personnes. Ils ont une vitesse maximale<br />

de 200 Km/h avec un rayon d’action de 1.200 Km et se contente d’une piste de 500<br />

m de terre bien assainie et bien aplanie.<br />

Du point de vue de l’éqipement, la RVA bénéficie de l’assistance de la Banque<br />

Mondiale et autres institutions financières internationales dans le cadre du<br />

Programme Multisectoriel d’Urgence de Construction et de Réhabilitation. Il s’agit de<br />

deux projets ; l’un relatif à l’équipement de contrôle de la navigation aérienne de<br />

N’djili dont le coût est estimé à 8 millions de dollars américains ; et l’autre qui porte<br />

sur la réparation de la piste de Ndolo dont le coût s’élève à 3 millions de dollars<br />

américains.<br />

4.1.2. Infrastructure d’énergie<br />

La ville de <strong>Kinshasa</strong> est desservie principalement par l’énergie hydrographique<br />

alimentée par la SNEL d’une part, et par l’énergie de bois pour une bonne partie de<br />

ménagère, à cause de l’insuffisance de la fourniture de l’énergie électrique, ou à la<br />

suite des coupures intempestives et permanentes du courant électrique.<br />

En matière d’énergie électrique, il est important de souligner que les habitants de la<br />

Ville de <strong>Kinshasa</strong> utilisent un courant électrique extrêmement instable. La Société<br />

Nationale d’Electricité (Snel) n’offre aucune garantie à ce propos et les ménages<br />

connaissent d’énormes dégâts sur leurs appareils électromangers, et la Snel n’a<br />

jamais dédommagé à cet égard.<br />

4.2.3 Desserte en eau potable<br />

L’eau c’est la vie, dit-on. Cette affirmation bien vraie signifie simplement qu’aucune<br />

forme de vie n’est possible sans eau. Et d’ailleurs, même le développement durable<br />

n’est possible que grâce, entre autres, à la présence de l’eau ou « or bleu ». En effet,<br />

qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’industrie ou de n’importe quel secteur économique,<br />

l’eau reste un élément indispensable.<br />

Cependant, on ne peut pas croire que le fait de disposer d’un fleuve suffit à rendre<br />

l’eau potable. En plus de la présence de l’eau, surtout en quantité suffisante, il reste<br />

bien à rendre celle-ci potable afin de lui permettre de jouer un de ses grands rôles<br />

sociaux. Pour ce faire, la potabilisation de l’eau requiert la présence d’une<br />

technologie appropriée et une certaine expertise.<br />

101


A <strong>Kinshasa</strong>, la REGIDESO, la Compagnie Nationale de production, de distribution et<br />

de commercialisation de l’eau, arrive après traitement, à envoyer de l’eau dans les<br />

ménages de la plupart des quartiers de la Ville. On estimerait néanmoins à tout au<br />

plus un ménage sur deux à Kinsahsa à avoir accès à l’éau de la REGIDESO.<br />

Bien des quartiers de la Capitale continuent, malheureusement à se contenter des<br />

eaux de pluies, de sources et d’autres cours d’eau dont la qualité a toujours été<br />

médiocre.Et même l’éau que fournit la REGIDESO n’offre pas toujours de garantie<br />

quant à sa potabilité. Les vieilles canalisation d’eau ne permettent plus de proteger<br />

l’eau contre la contamination de toute sorte de bestioles nuivsibles à la santé de<br />

l’homme. Les choses sont davantage déplorables lorsqu’on veut se servir de l’eau<br />

peu après une pluie. A ces insuffisances technologiques s’ajoutent des coupures de<br />

plusieurs jours qui exposent ainsi les canalisations à la corrosion et à l’épuisement<br />

des matières chimiques dont l’eau a besoin pour garder son bon éta.<br />

Enfin, avec une eau brute fortement contaminée aux métaux lourds dont le plomb,<br />

avec un vieux réseau de distribution interne (domestique) encore en plomb, et une<br />

technologie non adaptée à la qualité de l’eau brute, le pas est vite franchi pour<br />

considérer non potable l’eau de la REGIDESO.<br />

S’agissant des puits, il n’y a des raisons de parler de l’eau potable. En effet, ces puits<br />

sont souvent forés sur des nappes alluviales, donc superficielles et exposées à<br />

diverses contaminations. C’est le cas dans les Communes basses telles que Ngaba,<br />

Makala, Bumbu, <strong>Kinshasa</strong>, Kalamu, Barumbu, Limete, Kintambo, Lingwala, etc.<br />

L’eau de pluie n’est potable par nature car n’étant que de l’eau distillée. Traversant<br />

l’atmosphère polluée qu’elle rencontre, elle se charge de divers polluants dont les<br />

aérosols, les bacteries et gaz qui la rendent plus nocive.<br />

Cependant des forages modernes (industriels) sur des nappes profondes offrent aux<br />

Kinois la possibilité d’accès à l’eau potable. C’est le cas de Monkole, Prieuré Notredame<br />

de l’Assomption (ex. Monastère), Mbiti, Kimwenza, Mbanza-Lemba, etc.<br />

Enfin l’eau des sources n’offre non plus aucune garantie dès lors que ces sources<br />

font l’objet de pollution d’origine animale et humaine.<br />

En gros, les lignes suivantes résument la situation du secteur de l’eau à <strong>Kinshasa</strong> :<br />

la distribution en eau potable à travers la ville de <strong>Kinshasa</strong> est hypothétique ; la<br />

grande majorité de la ville n’a pas accès à de l’eau potable ;<br />

le système de surfacturation pratiqué par la REGIDESO crée des désagréments<br />

chez les kinois ;<br />

de nombreuses fuites d’eau potable ;<br />

une partie de la population se contente d’eau de sources et de forage ;<br />

la qualité de l’eau de la REGIDESO est fort douteuse :<br />

Etant donné que l’accès à l’eau potable constitue un grand problème à <strong>Kinshasa</strong>, il<br />

sied de rappeler aux gouvernants que ce problème est aussi important que n’importe<br />

102


quel problème de santé publique telle que le VIH et les IST. Il nécessite la<br />

mobilisation de toutes les bonnes volontés pour y apporter solution.<br />

En effet, la consommation d’une eau insalubre est source des maladies graves (ex.<br />

Cholera, Fièvre Typhoïde, Diarrhée diverses, Verminoses, etc.) dont le coût financier,<br />

économique et humain reste généralement très élevé. Rappellons que plus ou moins<br />

20% de la population de <strong>Kinshasa</strong> sont âgés de moins de 5 ans. C’est la période de<br />

grande vulnérabilité face aux maladies, surtout d’origine hydrique.<br />

4.2.4. Infrastructures d’Information et de Télécommunication.<br />

<strong>Kinshasa</strong> est la seule ville du pays à disposer d’énormes moyens de circulation, de<br />

diffusion de l’information et de communication. Néanmoins on acomme l’impression<br />

qu’en dépit de cet avantage, les besoins sont extrêmement énormes étant donné le<br />

poids démographique de la Capitale.<br />

Le développement vertigineux des nouvelles technologies d’information (N.T.I.) à<br />

travers le monde n’a pas laissé indifférent la ville-province de <strong>Kinshasa</strong> qu’à bien<br />

même n’a pas atteint le niveau souhaité d’une ville moderne. Néanmoins, la capitale<br />

de la RDC bat le record en terme d’infrastructures et d’industrie de communication et<br />

d’information comparativement au reste des provinces. L’Etat et les secteurs privés<br />

coexistent dans ce domaine. Pour illustrer cette vitalité, il existe à <strong>Kinshasa</strong> les<br />

maisons des radios et des télévisions dans le domaine de l’audio-visuel. On peut citer<br />

pour la radio les chaînes suivantes qu’émettent à <strong>Kinshasa</strong> en onde courte ou<br />

moyenne. Il s’agit notamment ( voir liste en annexe.)<br />

En ce concerne la télévision, on dénombre environs 23 chaînes de télévision (voir<br />

liste en annexe). La presse écrite se développe depuis le déclenchement du<br />

processus de démonstration au Congo, plusieurs organes de presse de nature<br />

commerciale sont nés. Il est dénombré pas moins des 30 journaux paraissant à<br />

<strong>Kinshasa</strong> ; les plus réguliers sont :<br />

- Phare ;<br />

- Palmarès ;<br />

- Référence Plus ;<br />

- Forum des As ;<br />

- AvenirPotentiel,<br />

- etc..…<br />

Il est cependant à noter que la presse écrite n’a pas encore atteint le niveau souhaité<br />

à cause du manque des moyens logistiques. D’une manière générale, le secteur de<br />

l’audio-visuel se caractérise par :<br />

- le manque des moyens logistiques pour la production de l’information et des<br />

programmes de qualité ;<br />

- le monayage de certains écrits ;<br />

- la faible indépendance soit par rapport au pouvoir soit par raport à l’oppoition.<br />

En complément au secteur de l’audio-visuel, le phénomène Internet a gagné la<br />

passion de beaucoup de Kinois. On note, à cet effet, la présence de bien de maisons<br />

qui jouent le rôle de serveur du Net. On peut citer par exemple :<br />

103


- Africanus ;<br />

- Inter Connect ;<br />

- Raga ;<br />

- Sofricom ;<br />

- RUF ;<br />

- Congo Corea.<br />

Quoiqu’on ne puisse pas disposer des statistiques à propos, tout porte néanmoins à<br />

croire que Kinhasa compte un très grand nombre d’abonnés.<br />

Un autre domaine d’information à <strong>Kinshasa</strong> est l’existence des bibliothèques et des<br />

librairies, quoiqu’en nombre réduit.<br />

Les bibliothèques<br />

L’activité des bibliothèques est développée surtout dans les institutions supérieures et<br />

universitaires qui disposent chacune d’une bibliothèque.<br />

La ville de <strong>Kinshasa</strong> sera bientôt dotée, grâce à la coopération française, d’une<br />

bibliothèque moderne. Elle viendra s‘ajouter à d’autres meilleures bibliothèques que<br />

compte la Ville telles que la bibliothèque du Centre Cuturel:<br />

- américain ;<br />

- Wallonie Bruxelles ;<br />

- français.<br />

Il faudra veiller à une bonne répartition des bilbiothèques à travers la ville pour<br />

faciliter l’accès à toutes les couches sociales de la capitale. En effet, la réalité montre<br />

que les quartiers périphériques de <strong>Kinshasa</strong> sont pauvres en bibliothèques. Il en<br />

résulte qu’une masse importante se trouve ainsi exclue de l’information et de la<br />

formation.<br />

L’industrie du livre est également présente à <strong>Kinshasa</strong>. On note dans la foulée :<br />

- CEDI.<br />

- AFRIQUE EDITION.<br />

- EDITION SAINT PAUL.<br />

- Les réseaux téléphoniques mobiles<br />

Bien avant l’avénèment de l’Internet, un autre phénomène avait élu domicile chez le<br />

Kinois : les réseaux téléphoniques mobiles. Ceux-ci ont permis et facilité la connexion<br />

et le désenclavement de la ville non seulement par rapport à l’intérieur du pays mais<br />

plus aussi par raport à l’extérieur. On compte à ce jour 8 réseaux de téléphonie<br />

mobile à <strong>Kinshasa</strong> alors qu’il y a peu, <strong>Kinshasa</strong> n’en comptait qu’un seul. On a les<br />

réseaux suivants :<br />

- C.C.T.<br />

- OCPT.<br />

- CELTEL.<br />

- VODACOM.<br />

104


- CONGO KOREA.<br />

- OASIS.<br />

- STARCEL<br />

- Chaines de Télévision<br />

Kinsahsa compte à ce jour 23 chaines de Télévision et de radio dont la liste vient ciaprès<br />

:<br />

o RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise<br />

o RTNC2 : Radio Télévision Nationale Congolaise 2<br />

o HORIZON 33<br />

o CKTV : Canal Kin Télévision<br />

o RAGA TV<br />

o RAGA+<br />

o CCTV : Canal Congo Télévision<br />

o ANTENNE A<br />

o NZONDO TV<br />

o RTMV : Radio Télévision Message de Vie<br />

o RTAE : Radio Télévision Armée de l’Eternel<br />

o RTVA : Radio Télévision de la Voix de l’Aigle<br />

o RTGA : Radio Télévision Groupe Avenir<br />

o RTDV : Radio Télévision Dieu Vivant<br />

o AMENTV : Action Missionnaire d’évangélisation des nations TV<br />

o RTP : Radio Télé Puissance<br />

o TKM : Télévision Kin Malebo<br />

o CBES :<br />

o CMB :<br />

o RTK : Radio Télévision Kintuadi<br />

o RATELKI : Radio Télévision Kimbanguiste<br />

o GLOBAL TV<br />

o RTS : Radio Télévision Sentinelle<br />

- Chaines de Radio<br />

RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise<br />

RADIO KIN MALEBO<br />

RADIO PROVINCIAL<br />

REVEIL FM<br />

RAGA<br />

RSSM : Radio Sango Malamu<br />

o RTS : Radio Télévision Sentinelle<br />

o RTP : Radio Télé Puissance<br />

TOP-CONGO<br />

RTGA : Radio Télévision Groupe Avenir<br />

RTAE : Radio Télévision Armée de l’Eternel<br />

RTMV : Radio Télévision Message de Vie<br />

R.PARELE ETERNELLE<br />

SHALLOM<br />

105


RADIO OKAPI<br />

ELIKIA<br />

RATELKI : Radio Télévision Kimbanguiste<br />

RTK : Radio Télévision Kintuadi<br />

RTDV : Radio Télévision Dieu Vivant<br />

RTVA : Radio Télévision de la Voix de l’Aigle<br />

CCVV<br />

CBES<br />

En dépit du grand nombre chaînes de radios et télévisions à <strong>Kinshasa</strong>, de nombreux<br />

journaux et réseaux de télécommunication, il y a lieu d’affirmer sans crainte que les<br />

kinois ne sont pas bien informés pour des raisons suivantes :<br />

- le pouvoir d’achat ne permet pas d’acquérir un appareil de télévision, des<br />

radios, même des journaux ;<br />

- les coupures intempestives de l’énergie électrique ;<br />

- le manque de culture de la lecture ;<br />

- contenus pauvres et immoraux des émissions (publicité dépravante, danses<br />

obscènes, les filmes non éducatifs) ;<br />

- culture des rumeurs (radio trottoirs)<br />

Le secteur d’information et de télécommunication offre le tableau suivant :<br />

mauvaise qualité des services de l’OCPT ;<br />

évolution spectaculaire et significative du secteur privé des communications et<br />

télécommunications ;<br />

irrégularité du réseau de télécommunication de l’Etat : la station terrienne de la<br />

N’sele est peu opérationnelle ;<br />

délabrement du réseau téléphonique de l’OCPT ;<br />

difficultés de l’Etat de à contrôler les réseaux de télécommunication privés, des<br />

valises satellitaires et standards spéciaux ;<br />

émergence des cabines téléphoniques publiques privées;<br />

implantations progressives de l’Internet ;<br />

existence d’un centre de météorologie opérationnelle à Binza.<br />

4.2.5 Infrastructures sociales<br />

4.2.5.1. Santé<br />

La couverture sanitaire de la Ville repose sur la stratégie de soins de santé primaire.<br />

Cette dernière vise l’accès de tous aux soins de santé et est axée sur les soins<br />

curatifs, préventifs, promotionnels, réadaptatifs et dans une approche participative<br />

de membres de la communauté.<br />

Le maillons de base ou l’unité opérationnelle de base est la zone de santé (un Hôpital<br />

Général de Référence, des Centres de Santé, …). A côté de cette structure officielle,<br />

des Centres de Santé privés appartenant à des confessions religieuses, des ONG, des<br />

sociétés para étatiques et privés assurent aussi des soins de santé de qualité.<br />

106


Il faut malheureusement déplorer le manque de politique clairement définie pour<br />

chaque sous-secteur (pharmacie, infrastructures et équipements, santé de<br />

reproduction, lutte contre certaine maladies, développement des ressources<br />

humaines, financement des services de santé, médecine traditionnelle, la santé du<br />

travail, médecine scolaire, etc…). En plus, la plupart des textes légaux existant sont<br />

désuets et un grand nombre d’activités de santé n’est pas réglementé par des textes<br />

légaux.<br />

Du point de vue infrastructures de santé, celles-ci sont insuffisantes, mal équipée,<br />

mal entretenues et vétustes. Les officines de vente des médicaments fonctionnent<br />

dans l’anarchie totale. A ces maux, il faut ajouter un comportement anarchique dans<br />

le chef des responsables des établissements d’enseignement médical.<br />

Tel que le présente le tableau ci-après, <strong>Kinshasa</strong> compte 6 districts de santé, 35<br />

zones de santé et 355 aires de santé dont 197 aires de santé couvertes.<br />

Tableau n° 28 : Répartition des Infrastructures de Santé à travers la<br />

capitale.<br />

District/Commune Zones de Santé Nbre d’Aires de<br />

FUNA<br />

BUMBU<br />

KASA-VUBU<br />

MAKALA<br />

NGIRI-NGIRI<br />

Santé<br />

13<br />

7<br />

14<br />

8<br />

Aires de Santé<br />

couvertes<br />

S/Total 4 42 15<br />

GOMBE BARUMBU<br />

9<br />

1<br />

GOMBE<br />

10<br />

0<br />

KINSHASA<br />

7<br />

3<br />

LINGWALA<br />

8<br />

2<br />

POLICE<br />

8<br />

8<br />

S/total 5 42 14<br />

KALAMU KALAMU 1<br />

10<br />

5<br />

KALAMU2<br />

8<br />

0<br />

KINGABWA<br />

5<br />

4<br />

KISENSO<br />

17<br />

8<br />

LEMBA<br />

14<br />

6<br />

LIMETE<br />

9<br />

3<br />

MATETE<br />

13<br />

2<br />

NGABA<br />

6<br />

6<br />

S/total 8 82 34<br />

LUKUNGA<br />

BANDALUNGWA<br />

BINZA METEO<br />

BINZAOZONE<br />

KINTAMBO<br />

KOKOLO<br />

MONT NGAFULA I<br />

MONT NGAFULA<br />

II SELEMBAO<br />

S/total 8 91 63<br />

NDJILI KIKIMI 8 8<br />

7<br />

11<br />

10<br />

8<br />

15<br />

14<br />

8<br />

18<br />

2<br />

7<br />

2<br />

4<br />

5<br />

7<br />

4<br />

5<br />

11<br />

12<br />

5<br />

9<br />

107


KIMBANSEKE<br />

KINGASANI<br />

MASINA I<br />

MASINA II<br />

BIYELA<br />

NDJILI<br />

S/total 7 66 43<br />

NSELE MALUKU I<br />

11<br />

5<br />

MALUKU II<br />

8<br />

5<br />

NSELE<br />

13<br />

7<br />

S/total 3 32 17<br />

TOTAL<br />

GENERAL<br />

35<br />

355 197<br />

Source : Rapport d'activités de l’Inspection Provinciale de la Santé, 2003.<br />

Le faible approvisionnement en produits pharmaceutiques de certains centres de<br />

santé est l’un de problèmes majeurs que rencontre le secteur de Santé au niveau de<br />

la Ville-Province de Kinhasa. A cet effet, 51 % de zones de santé et 2 Districts<br />

sanitaires ne sont pas appuyés. Plus de la moitié des Aires de santé ne sont pas<br />

couvertes.<br />

Cela expliquerait que des médicaments de qualité douteuse circulent dans la Ville ;<br />

que certain produit pharmaceutique coûtent chers ; l’existence d’un marché parallèle<br />

important des médicaments ; la vente des médicaments dans les endroits<br />

inappropriés et insalubres et la faible capacité de contrôle de qualité des<br />

médicaments par les services compétents.<br />

En ce qui concerne la morbidité, on constate que la plupart des maladies qui<br />

déciment la population sont fortement liées à l’environnement, aux conditions<br />

d’hygiène, d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. Il s'agit<br />

notamment de :<br />

- la recrudescence des maladies infectieuses et parasitaires parmi lesquelles le<br />

paludisme réputé très meurtrier dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. On etime à 31.9% la<br />

prévalence chez les moins de 5 ans. De même qu’il faut déplorer la faible<br />

utilisation de la moustiquaire (27.5%) ;<br />

- la survenance des maladies diarrhéiques, dont la fièvre typhoïde, une de maladies<br />

à trè forte létalité au sein de la population kinoise. Dans leur ensemble, les<br />

maladies diarrhéiques affichent une prévalence de l’ordre de 20.9% ;<br />

- la fréquence élevée des maladies endémiques (Tuberculose) :<br />

- la faible protection des enfants de moins de 5 ans contre les maladies de<br />

l’enfance (rougeole, tétanos, polio) et autres infections respiratoires aigues dont<br />

la prévalence se situe à 3.6%;<br />

- la mortalité maternelle élevée en raison des causes directes (avortements<br />

provoqués, problèmes obstétricaux…) et des causes indirectes (âge de la mère à<br />

l’accouchement, grossesses rapprochées, services de santé inaccessibles et<br />

inadéquats…);<br />

- l’impact de la malnutrition sur la morbidité est également très déterminant. Les<br />

enquêtes sectorielles ont montré que la situation alimentaire et nutritionnelle de<br />

<strong>Kinshasa</strong> est préoccupante. Le ratio calorifique est de l’ordre de 1988,75 pour<br />

<strong>Kinshasa</strong> contre 3000 calories tel que requis par l’OMS.<br />

11<br />

4<br />

12<br />

11<br />

7<br />

13<br />

5<br />

4<br />

5<br />

5<br />

5<br />

11<br />

108


On ne peut pas clore ce point sans faire allusion à l’insalubrité publique qui paraît un<br />

gros problème de santé publique. La section sur l’environnement y revient en long et<br />

en large.<br />

Tableau n°29: Couverture vaccinale des enfants et des mères<br />

Enfants de 12 à 23 mois (en %)<br />

Types de vaccin<br />

BCG DTCoq DTCoq DTCoq VPO VPO VPO VPO VAR Tous Aucun<br />

1 2 3 0 1 2 3<br />

<strong>Kinshasa</strong> 79,1 79,1 70,2 58,3 68,1 81,6 70,2 54,6 75,8 45,7 12,0<br />

RDC 53,1 51,2 40,3 29,9 36,9 72,4 61,0 41,5 46,4 22,8 19,3<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

Les deux dernières colonnes sont très instructives. Moins de la moitié des enfants<br />

kinois de moins de deux ans bénéficient de toute la gamme de vaccins dont ils ont<br />

besoin pour leur protection. Aussi, 12.0% d’enfants de cette tranche d’âge n’ont<br />

jamais réçu aucun vaccin. Ce pourcentage élevé montre le degré de risque de décès<br />

infanto-juvénile à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Le tableau suivant offre l’évolution temporelle de la couverture vaccinale telle que<br />

cela ressort de certaines recherches et études menées au pays. Il n’a pas été<br />

possible de disposer des données pour la ville de kinshasa.<br />

Tableau n° 30: Evolution de la couverture vaccinale dans la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong>.<br />

Antigène<br />

BCG<br />

DTCoq3<br />

VPO3<br />

VAR<br />

1991<br />

Enquête<br />

nationale de CV<br />

67<br />

35<br />

34<br />

38<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

1995<br />

MICS1<br />

47<br />

27<br />

28<br />

39<br />

2001<br />

MICS2<br />

51<br />

28<br />

39<br />

39<br />

Objectifs de<br />

la décennie<br />

La situation de Kinsahsa est de loin plus heureuse que celle du reste du pays.<br />

D. Etat nutritionnel des enfants.<br />

Tableau n°31 : Malnutrition chronique : Enfants de moins de 5 ans<br />

Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />

Modérée ou sévère Sévère<br />

< -2 ET<br />

< -2 ET<br />

<strong>Kinshasa</strong> 19,9 8,4<br />

RDC 38,2 20,3<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

L’enfant kinois est moins malnutri que les autres enfants du pays.<br />

90<br />

80<br />

80<br />

80<br />

Ecart 2001 /<br />

objectif<br />

SME*<br />

- 39<br />

- 52<br />

- 41<br />

- 41<br />

109


Tableau n°32 : Malnutrition aiguë « Enfants de moins de 5 ans ».<br />

Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />

Modérée ou Sévère<br />

sévère < -3 ET < -3 ET<br />

<strong>Kinshasa</strong> 14,3 2,7<br />

RDC 13,4 3,1<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

Tableau n°33: Insuffisance pondérale<br />

Caractéristiques Niveau de malnutrition %<br />

Modérée ou Sévère<br />

sévère < -2 ET < -2 ET<br />

<strong>Kinshasa</strong> 19,9 8,4<br />

RDC 38,2 20,3<br />

Source : Ministère de la Santé<br />

E. DREPANOCYTOSE<br />

La drépanocytose est à compter parmi les problèmes de santé publique majeurs à<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Elle est généralement connue sous le vocable d’Anémie. Les spécialistes<br />

distinguent deux types d’anémie :<br />

1. L’anémie de forme homozygote ou anémie SS. Il y urait 70.000 à 210.000 cas<br />

de maladies à travers la ville de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

2. L’anémie de forme hétérozygote ou anémie AS. Le malade est juste un<br />

porteur et ne manifete jamais la maladie. Il semble que beaucoup de Kinois<br />

seraient dan cette catégorie.<br />

Exemple d’un cas typique<br />

Selon les informations recueillies dans un centre de santé situé à Yolo, 8000 malades<br />

y auraient été reçus en soins. Et ceux-ci coûteraient relativement très chers. Les<br />

enfants de moins de 18 ans seraient les plus concernés par cette maladie.<br />

110


Tableau n° 34 : Ventilation des cas de drépanocytose reçus au centre de<br />

santé de Yolo.<br />

Année NOUVEAUX MALADES REÇUS DECES<br />

2000 Non Drépanocytaires Non<br />

Drépanocytaires<br />

drépanocyt.<br />

drépanocyt.<br />

Mois Sexe Total Sexe Total % Sexe Total Total<br />

Sexe<br />

% des<br />

drépanoytaires<br />

♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ ♂ ♀ décédés<br />

Janvier 143 123 266 63 53 116 43,0 3 3 6 4 2 6 50,00 %<br />

Février 152 147 299 90 44 134 44,8 1 4 5 1 1 2 28,75 %<br />

Mars 162 146 308 52 45 97 31,5 2 2 4 7 2 9 69,23 %<br />

Avril 134 159 293 35 31 66 22,5 2 2 4 3 2 5 55,55 %<br />

Mai 133 127 260 35 28 63 24,2 3 2 5 3 - 3 37,50 %<br />

Juin 107 108 215 29 28 57 26,8 1 - 1 5 1 6 85,71 %<br />

Juillet 98 104 202 30 41 71 35,1 - 4 4 4 - 4 50,00 %<br />

Août 106 107 213 23 26 49 23,0 2 1 3 2 3 5 62,50 %<br />

Sept 105 116 221 22 24 46 20,8 3 3 6 2 - 2 25,00 %<br />

Octob 89 92 181 25 27 52 28,7 4 1 5 - - - 00,00 %<br />

Nov 102 126 228 23 26 49 21,4 3 - 3 1 - 1 25,00 %<br />

Déc 96 132 228 23 23 46 20,1 2 1 3 1 1 2 66,66 %<br />

Total 1427 1487 2914 450 396 846 28,5 26 23 49 33 12 45 47,87 %<br />

% 52,13 47,87<br />

Il n’a pas été possible d’évaluer les effets saisonniers de la maladie à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Néanmoins il apparaît que les décès sont plus importants, de manière relative en Juin<br />

qu’au cours de n’importe quel mois de l’année Et le creux se situe au mois d’octobre.<br />

111


Tableau n°35 bis : Répartition des décès drépaonocytaires<br />

Groupes d’âge des drépanocytaires décédés<br />

(en années)<br />

Année 2000 Total 0-5 6-10 11-15 16-20 21-25 ≥ 26<br />

Janvier 6 1 - 1 1 - 3<br />

Février 2 - - - - - 2<br />

Mars 9 2 1 1 1 1 3<br />

Avril 5 1 - - 1 - 3<br />

Mai 3 - - 1 - 1 1<br />

Juin 6 2 1 1 - 1 1<br />

Juillet 4 1 - - - 3 -<br />

Août 5 1 2 - 1 - 1<br />

Septembre - - - - - - -<br />

Octobre 2 - 1 - 1 - -<br />

Novembre 1 - - - - 1 -<br />

Décembre 2 - - 1 1 - -<br />

Total 45 8 5 5 6 7 14<br />

Pourcentage 100<br />

%<br />

17,78 11,11 11,11 13,33 15,55 31,11<br />

La petitesse des effectifs explique qu’on ne soit pas en mesure de dégager des<br />

conclusions quant à l’issue de la maladie par rapport à l’âge et au mois de l’année.<br />

Dans tous les cas, l’anémie est l’une des maladies dont la létalité paraît maximale<br />

dans la plupart des cas.<br />

Pour les couples dont un des enfants souffrirait de l’anémie, il s’agit d’un véritable<br />

drame social et une source de conflit permanent au sein du ménage. L’ignorance a<br />

fait et continue à faire que dans bien des cas, la mère en paie les frais par toute<br />

sorte de brimades de la part de la famille élargie du mari. Et même l’entourage<br />

impute généralement à la sorcellerie des cas de manifestations de l’anémie.<br />

Une enquête menée par Androzo en 2003 dans des quartiers proche du centre<br />

d’anémie de Yolo sud à <strong>Kinshasa</strong> a démontré que 66% des personnes enquêtées<br />

avaient une bonne connaissance de la drépanocytose. Mais cette proprotion baisse<br />

sensiblement lorsqu’on s’éloigne de ce centre de santé. Cette ignorance explique la<br />

stigmatisation et la marginalisation dont sont généralement victimes les enfants<br />

drépanocytaires.<br />

Le tableau suivant donne des informations qui montrent bien que cette anémie est<br />

une véritable source de conflit et un grand drame pour les parents.<br />

112


Tableau n° 36: Coût annuel d’une prise en charge médicale régulière d’un<br />

malade anémique SS.<br />

Nombre de<br />

crises<br />

douloureuses<br />

par an<br />

Durée moyenne<br />

du séjour en<br />

hospitalisation<br />

Coût moyen<br />

par jour<br />

d’hospitalisation<br />

Coût moyen<br />

par séjour en<br />

hospitalisation<br />

Coût moyen<br />

par an<br />

8 crises ± 3 3 jours ± 2 14.000 Fc 42.000 Fc 336.000 Fc<br />

Valeur moyenne en $ 33 $ US 100 $ US 800 $ US<br />

Source : Bibi Nsiala, Mémoire de Licence en Gestion et Administration des<br />

Institutions Hospitalières (année et Institution d’enseignement).<br />

Pour beaucoup de congtolais, un enfant drépanocytaire est condamné à mourir. Et<br />

plus de 80% meurent avant l’âge de 5ans. L’espérance de vie dans cette catégorie<br />

des personnes est de 10.8 ans contre un peu moins de 50 ans pour la population<br />

générale.<br />

En conclusion, le problème de l’amélioration de la prise en charge de la<br />

drépanocytose en RDC peut paraître comme un problème avant tout d’ordre socioculturel,<br />

les croyances faisant obstacle à l’accès aux soins de la médecine moderne.<br />

Cette maladie constitue une source de beaucoup de conflits au sein des ménages<br />

pour la simple et bonne raison que bien des gens par ignorance l’imputent à la<br />

sorcellerie. Etant donné l’ampleur des dégats que cause cette maladie, il parait de<br />

bonne politique que l’autorité provinciale s’implique dans la recherche des solutions<br />

notamment par l’information mais aussi et même surtout par l’exigence des tests<br />

médicaux avant tout mariage.<br />

En résumé, les lignes et pages qui suivent reprennent l’état des lieux du secteur. Les<br />

problèmes qu’on y rencontre touchent aussi bien le domaine de la gestion des<br />

ressources humaines que celui de la gestion de toutes les autres ressources :<br />

Pléthore et mauvaise répartition des ressources humaines existantes :<br />

médecins, infirmiers et autres;<br />

couverture sanitaire insuffisante du fait de l’extension progressive de la ville ;<br />

faible accès des populations démunies aux soins de santé;<br />

faible niveau de coordination des ONG intervenant dans le domaine de la<br />

santé et de la nutrition ;<br />

faible participation de la population au système de soins de santé primaires ;<br />

manque de contrôle périodique de la santé du travailleur et du sportif ;<br />

manque d’intégration de la médecine traditionnelle au système de soins de<br />

santé primaires ;<br />

manque de contrôle médical des enfants en âge scolaire ;<br />

existence des conflits de compétence entre les services de santé et ceux de<br />

l’environnement, de l’agriculture, des TP en matière d’hygiène et salubrité ;<br />

vétusté des équipements médicaux ;<br />

démotivation du personnel des formations hospitalières ;<br />

faible disponibilité des médicaments essentiels de qualité.<br />

désorganisation du circuit d’approvisionnement.<br />

113


4.2.5.2. Education<br />

Ce secteur compte 1.200.000 élèves et étudiants, 50.000 enseignants et professeurs<br />

du supérieur, 3.000 écoles publiques et privées, un important nombre d’instituts<br />

supérieurs et universitaires publics et privés. Parmi ceux-ci, les plus importants sont :<br />

Université de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

Université Pédagogique Nationale ;<br />

Université Protestante du Congo ;<br />

Institut Supérieur des Techniques Appliquées ;<br />

Institut Supérieur du Commerce….<br />

Mais les principaux problèmes du secteur sont :<br />

infrastructures scolaires vétustes et délabrées car datant, pour la plupart, de<br />

l’époque coloniale ;<br />

spoliation du patrimoine scolaire par les particuliers ;<br />

faible scolarisation de la population, par rapport à celle scolarisable ;<br />

insuffisance de l’équipement et du matériel didactique ;<br />

modicité des salaires des enseignants ;<br />

prise en charge des frais scolaires et de motivation des enseignants par les<br />

parents d’élèves, qui, bien plus sont asphyxiés par le coût prohibitif et la<br />

disparité des taux de frais selon les réseaux d’enseignement ;<br />

exclusion, désorientation et déperdition scolaires, surtout parmi les couches<br />

sociales les plus défavorisées ;<br />

programme scolaire non adapté aux réalités socio-culturelles et économiques<br />

du pays ;<br />

conditions de travail médiocres dans les institutions supérieures et<br />

universitaires ;<br />

langage des sourds entre école, famille et société ;<br />

pratique des certaines antivaleurs par les enseignants (corruption, concussion,<br />

escroquerie…).<br />

La ville de <strong>Kinshasa</strong> compte trois divisions urbaines de l’enseignement primaire,<br />

secondaire et professionnel communément appélées Division Urbaine Kin-ouest, Kin-<br />

Est et Kin-Centre.<br />

I. Division EPSP/Kin-Ouest<br />

Les effectifs des élèves de la Division Urbaine de L’EPSP Kin-Ouest se présentent de<br />

la manière suivante pour l’année scolaire 2003-2004.<br />

114


MATERNEL<br />

Tableau n°37 Répartition des effectifs selon le sexe et le cycle par<br />

commune de la Division urbaine<br />

Niveau d’enseignement<br />

+ Communes<br />

MATERNEL<br />

S/D Bandal<br />

S/D Gombe<br />

S/D Ngaliema<br />

S/D Selembao<br />

Total<br />

PRIMAIRE<br />

S/D Bandal<br />

S/D Gombe<br />

S/D Ngaliema<br />

S/D Selembao<br />

Total<br />

SECONDAIRE<br />

S/D Bandal<br />

S/D Gombe<br />

S/D Ngaliema<br />

S/D Selembao<br />

Total<br />

Garçons<br />

1.980<br />

1.289<br />

3.326<br />

1.064<br />

7.659<br />

16.817<br />

11.312<br />

56.429<br />

21.419<br />

105.977<br />

9.474<br />

15.500<br />

43.654<br />

5.951<br />

74.579<br />

Filles<br />

1.837<br />

1.292<br />

3.293<br />

824<br />

7.249<br />

19.350<br />

11.490<br />

50.205<br />

20.036<br />

101.081<br />

7.457<br />

8.496<br />

36.675<br />

5.634<br />

58.262<br />

Total<br />

3.817<br />

2.581<br />

6.619<br />

1.891<br />

14.908<br />

36.164<br />

22.802<br />

106.634<br />

41.455<br />

207.058<br />

16.931<br />

23.996<br />

80.329<br />

11.585<br />

132.841<br />

TOTAL D.U. KIN-OUEST 188.215 166.592 354.807<br />

Du point de vue sex-ratio, il y a 53% des garçons contre 47% des filles pour le cycle<br />

primaire et secondaire soit une fille pour 1.13 garçons.<br />

Tableau n°38 : REPARTITION DES ECOLES PAR SOUS-DIVISION, COMMUNE ET<br />

REGIME DE GESTION (KIN-OUEST)<br />

POSTE<br />

REGIME DE GESTION<br />

N° GESTIONNAIRE<br />

ET COMMUNE<br />

ENC ECC ECP ECK ECI FRAT ECS T.PVC T.PR TG<br />

S/D BANDAL - - - - - - - 41 41<br />

C/BANDAL - - - - - - - - 41 41<br />

C/BUMBU<br />

S/D GOMBE<br />

C/GOMBE<br />

C/KINTAMBO<br />

S/D NGALIEMA<br />

C/NGALIEMA<br />

C/Mt NGAFULA<br />

S/D SELEMBAO<br />

C/SELEMBAO<br />

2 1 - - - - - 3 27 30<br />

- 1 - - - - - 1 15 16<br />

1 2 - - -- - - 3 105 108<br />

- 2 - - -- - - 2 48 50<br />

1 - - - - - - 1 43 44<br />

- - - - - - - - 15 15<br />

C/MAKALA<br />

TOTAL<br />

MATERNEL<br />

4 6 - - - - - 10 335 345<br />

S/D BANDAL 7 9 3 1 - - 1 21 39 60<br />

P<br />

R<br />

I<br />

M<br />

A<br />

I<br />

R<br />

E<br />

115


SECONDAIRE<br />

C/BANDAL<br />

C/BUMBU<br />

S/D GOMBE<br />

C/GOMBE<br />

C/KINTAMBO<br />

S/D NGALIEMA<br />

C/NGALIEMA<br />

C/Mt NGAFULA<br />

S/D SELEMBAO<br />

C/SELEMBAO<br />

C/MAKALA<br />

TOTAL<br />

PRIMAIRE<br />

S/D BANDAL<br />

C/BANDAL<br />

C/BUMBU<br />

S/D GOMBE<br />

C/GOMBE<br />

C/KINTAMBO<br />

S/D NGALIEMA<br />

C/NGALIEMA<br />

C/Mt NGAFULA<br />

S/D SELEMBAO<br />

C/SELEMBAO<br />

C/MAKALA<br />

TOTAL<br />

SECONDAIRE<br />

- 5 6 2 - - 2 15 36 51<br />

4 13 - - - - - 17 28 45<br />

2 5 2 1 - 1 2 13 17 30<br />

10 25 29 8 1 - 2 75 196 271<br />

5 20 8 4 - 1 4 42 100 142<br />

6 4 8 1 1 - 2 22 88 110<br />

1 7 9 3 - - 2 22 37 59<br />

35 89 65 20 2 2 15 227 541 768<br />

5 1 1 1 - - 1 9 28 37<br />

5 1 3 1 - - 2 12 27 39<br />

6 8 2 - - - 1 17 20 37<br />

- 4 4 1 - - - 9 18 27<br />

8 16 13 3 - 3 2 51 118 169<br />

2 13 2 2 - 1 3 23 71 94<br />

4 1 6 1 - - 2 14 51 65<br />

- - 7 1 - - 1 9 14 23<br />

30 44 44 10 - 4 12 144 342 486<br />

L’école maternelle semble moins intéresser la communauté. En effet, les<br />

établisements d’eneignement de cette catégorie ne représentent que 22% de<br />

l’ensemble des établissements de cette division urbaine. Par contre c’est au cycle<br />

primaire que l’on rencontre le plus gros lot d’établisements de Kin-ouet.<br />

116


II. Division EPSP/Kin-Est<br />

Tableau n°39 : TABLEAU SYNOPTIQUE DES STATISTIQUES SCOLAIRES DE LA<br />

DIVISION URBAINE KIN-EST 2002-2003 ET PAR REGIME DE<br />

GESTION<br />

RE NIVEAU ENC ECC ECP ECK ECI FRAT. ECS TOTAL PUB. EPR<br />

M 4 5 2 - 1 - - 12 289<br />

P 73 128 134 30 20 4 21 410 706<br />

S 58 48 88 20 11 3 8 236 446<br />

T 135 181 224 58 32 7 29 638 1.438<br />

M 36 20 6 - 2 - - 64 647<br />

P 766 1.814 1.244 384 156 62 214 4.590 5.376<br />

S 234 718 407 140 135 51 74 2.909 4.066<br />

T 1.636 2.557 2.157 514 293 113 293 7.563 10.091<br />

M GF<br />

F<br />

P GF<br />

F<br />

S GF<br />

F<br />

T GF<br />

F<br />

M HF<br />

F<br />

P HF<br />

F<br />

S HF<br />

F<br />

T HF<br />

F<br />

1.322 520 60 - 45 - - 2.006 15.933<br />

276 376 35 - 29 - - 1.285 7.775<br />

27.241 73.031 44.610 10.822 5.504 2.939 9.789 173.934 170.977<br />

13.636 38.204 22.232 5.220 2.473 1.516 4.833 88.431 80.341<br />

28.414 31.407 28.205 6.444 2.474 1.819 3.786 103.101 79.430.<br />

13.243 16.104 12.729 3.625 1.363 988 1.957 49.999 37.865<br />

57.461 105.015 72.875 17.316 8.023 4.756 13.375 279.041 266.340<br />

27.725 54.681 35.316 2.235 3.864 2.504 6.740 139.715 125.359<br />

63 29 10 - 5 - - 107 837<br />

62 29 10 - 4 - - 105 714<br />

766 1.814 1.244 329 156 62 219 4.580 5.378<br />

265 639 464 120 57 24 62 1.631 1.371<br />

1.550 1.506 1.719 334 171 78 168 5.526 7.875<br />

197 254 194 24 18 2 12 709 842<br />

2.379 3.345 2.973 663 332 140 387 10.223 13.330<br />

524 922 673 144 79 26 74 2.442 2.927<br />

117


LEMBA<br />

LIMETE<br />

MATETE<br />

N’DJILI<br />

N’SELE<br />

SOUS-<br />

DIVISION<br />

DIVISION<br />

URBAINE<br />

Tableau n° 40 : TABLEAU RECAPITULATIF SUR LES EFFECTIFS DES ELEVES ET<br />

ENSEIGNANTS PAR SOUS-DIVISION DE LA DIVIISION<br />

PROVINCIALE KIN-EST 2003.2004.<br />

TYPE<br />

D’ENSEIGN.<br />

ECOLES<br />

CLASSES<br />

EFFECTIF ELEVE<br />

EFFECTIF<br />

PERSONNEL<br />

ENSEIGNANT<br />

GF F HF F<br />

MATERNEL 76 214 5.254 266 208 208<br />

PRIMAIRE 162 1.433 53.140 25.626 1.433 443<br />

SECONDAIRE 100 1.252 30.848 16.570 1.634 208<br />

TOTAL 344 2.899 89.243 42.462 3.275 859<br />

MATERNEL 60 158 3.689 1.839 174 170<br />

PRIMAIRE 212 1.950 87.335 42.783 1.931 645<br />

SECONDAIRE 167 1.840 55.121 34.420 2.496 321<br />

TOTAL 445 3.948 146.145 78.042 4.601 1.136<br />

MATERNEL 40 144 3.415 1.737 148 147<br />

PRIMAIRE 153 1.349 45.872 23.582 1.184 453<br />

SECONDAIRE 25 951 25.110 11.701 1.114 150<br />

TOTAL 272 2.444 74.397 37.020 2.451 750<br />

MATERNEL 62 94 2.451 1.281 98 98<br />

PRIMAIRE 326 2.812 108.792 54.644 2.799 1.042<br />

SECONDAIRE 225 2.227 57.400 28.757 3.084 321<br />

TOTAL 613 5.133 168.643 84.682 5.981 1.461<br />

MATERNEL 13 23 734 331 25 25<br />

PRIMAIRE 123 873 27.611 13.178 255 213<br />

SECONDAIRE 56 391 8.639 3.457 682 45<br />

TOTAL 192 1.287 36.984 16.966 1.562 253<br />

MATERNEL 251 633 15.543 7.854 653 648<br />

PRIMAIRE 988 9.325 322.655 160.588 8.262 2.796<br />

SECONDAIRE 633 6.636 177.119 87.530 8.988 1.074<br />

TOTAL 1.872 16.593 514.717 255.972 17.903 4.518<br />

III. Division EPSP/Kin Centre<br />

Tableau n°41: REPARTITION DES ECOLES PAR SOUS-DIVISION, COMMUNE ET<br />

REGIME DE GESTION (KIN-CENTRE)<br />

POSTE<br />

REGIME DE GESTION<br />

N° GESTIONNAIRE<br />

ET COMMUNE<br />

ENC ECC ECP ECK ECI FRAT ECS T.PVC T.PR TG<br />

S/D KALAMU 1 - - - 1 - - 2 51 53<br />

C/KALAMU - - - - - - - - 25 25<br />

MATERNEL<br />

C/NGIRI-NGIRI<br />

S/D KASA-VUBU<br />

C/KASA-VUBU<br />

- - - - - - - - 22 22<br />

- - - - - - - - 23 23<br />

C/LINGWALA<br />

S/D KINSHASA - - - - -- - - - 21 21<br />

118


PRIMAIRE<br />

SECONDAIRE<br />

4.2.6. Habitat<br />

C/KINSHASA<br />

C/BARUMBU<br />

S/D LEMBA<br />

C/LEMBA<br />

C/NGABA<br />

TOTAL<br />

MATERNEL<br />

S/D KALAMU<br />

C/KALAMU<br />

C/NGIRI-NGIRI<br />

S/D KASA-VUBU<br />

C/KASA-VUBU<br />

C/LINGWALA<br />

S/D KINSHASA<br />

C/KINSHASA<br />

C/BARUMBU<br />

S/D LEMBA<br />

C/LEMBA<br />

C/NGABA<br />

TOTAL<br />

PRIMAIRE<br />

S/D KALAMU<br />

C/KALAMU<br />

C/NGIRI-NGIRI<br />

S/D KASA-VUBU<br />

C/KASA-VUBU<br />

C/LINGWALA<br />

S/D KINSHASA<br />

C/KINSHASA<br />

C/BARUMBU<br />

S/D LEMBA<br />

C/LEMBA<br />

C/NGABA<br />

TOTAL<br />

SECONDAIRE<br />

- - - - -- - - - 26 26<br />

3 2 - - - - - 5 53 58<br />

- - 1 - - - - 1 16 17<br />

4 2 1 - - - - 8 234 242<br />

13 8 3 2 1 - 4 31 60 91<br />

10 7 - 2 - - - 19 29 48<br />

8 6 1 1 - - 2 18 20 38<br />

7 1 2 1 - 1 - 12 23 35<br />

3 7 3 - - - 2 17 22 39<br />

3 8 2 - - - 2 15 27 42<br />

9 15 10 1 - - - 35 69 104<br />

1 3 7 - 1 - - 12 34 46<br />

34 35 30 7 2 1 10 159 284 443<br />

5 2 2 1 1 - 2 13 38 51<br />

5 3 - 1 - - - 9 22 31<br />

6 5 4 3 - - - 18 13 31<br />

1 1 3 - - - - 5 14 19<br />

2 2 3 - - - 2 9 18 27<br />

2 4 3 - - - 2 11 10 21<br />

9 6 9 1 - - - 24 39 63<br />

- 1 7 - - - - 8 31 40<br />

29 24 31 6 1 - 6 97 186 283<br />

119


L’explorateur Henri Morton Stanley crée le 3 décembre 1881 la station de Léopoldville sur la<br />

baie de Ngaliema au bord du fleuve Congo. La construction des installations portuaires dans<br />

le Pool du fleuve, l’implantation des industries fluviales de Kintambo et l’arrivée du rail<br />

<strong>Kinshasa</strong> - Matadi transforment la physionomie de la bourgade entre 1890 et 1911. Elle<br />

prend l’allure d’un centre urbain et vers 1910, elle couvre 5 000 ha. Trois cités africaines<br />

d’auto-construction se développent, à savoir : Kintambo (la plus ancienne à l’Ouest),<br />

<strong>Kinshasa</strong> et Barumbu (au Centre de la ville). Le centre urbain commence à devenir<br />

important.<br />

En 1914, <strong>Kinshasa</strong> est élevé au rang de chef-lieu d'un des 6 territoires qui forment le district<br />

du Moyen Congo. L’ascension de la ville ne s’arrête pas là. Sa situation géographique de<br />

porte d’entrée et de sortie du pays ainsi que son rôle économique font qu’en 1923, <strong>Kinshasa</strong><br />

devienne la capitale du Congo Belge aux dépens de Boma, jugée trop excentrée et<br />

difficilement urbanisable.<br />

L’administration coloniale crée la commune de la Gombe pour accueillir le siège des<br />

institutions de la nouvelle capitale. Le tracé de la ville présente déjà un plan urbain<br />

ségrégatif. La ville apparaît nettement scindée en deux secteurs dès 1931. D’un côté, les<br />

quartiers africains dont les plus anciens sont les cités de Kintambo située à l'Ouest,<br />

<strong>Kinshasa</strong> et Barumbu localisées au centre. De l’autre côté, le quartier européen, au Nord de<br />

la ville, au-delà de la voie ferrée et du boulevard du 30 juin. Entre les deux quartiers, il y a<br />

la zone tampon qui se trouve être l'hôpital général de <strong>Kinshasa</strong>, le jardin botanique, le<br />

jardin zoologique, le chemin de fer, etc.<br />

A l'Est, les installations industrielles s’installent au bord du fleuve, au-delà des avenues du<br />

Flambeau, du rail et des Poids Lourds. La ville européenne se structure, elle aussi, autour<br />

d’un axe principal : le boulevard du 30 juin. Après la seconde guerre mondiale, la ville<br />

explose sur le plan démographique. L’administration coloniale, par le biais de l’Office des<br />

Cités Africaines (OCA, décret du 5/3/52) crée les cités planifiées (Kalamu, Yolo-Nord, Yolo-<br />

Sud, Matongé, Bandalungwa, Matete, Lemba, Kintambo/camp Babylone).A l'Est dans la<br />

plaine, au-delà de la rivière Ndjili, l’OCA crée la commune de Ndjili comme ville satellite et il<br />

l’organise en 7 quartiers.<br />

L’OCA est le maître d’œuvre de ces cités planifiées conformément au plan d’aménagement<br />

de 1950. Il a pour objectifs de construire, à meilleur marché, des logements sociaux et des<br />

équipements collectifs pour la population africaine. De 1952 à 1960, l’OCA construit 32 224<br />

maisons (19 689 à <strong>Kinshasa</strong>, 5 832 à Kisangani, 4 082 à Bukavu et 2 621 à Lubumbashi), 2<br />

000 salles de classe, 170 bâtiments communautaires, 393 Km de voirie, 241km des pistes<br />

cyclables et piétonnières, 626 Km de drains en profondeur et 15 Km d’égouts. La même<br />

époque correspond au début de la conquête des collines par les somptueuses villas de Joli<br />

Parc, de Djelo Mbinza. Les nouvelles cités (KASA-VUBU, Ngiri-Ngiri), quant à elles, sont<br />

financées par les Fonds du Roi et les Fonds d’avance vers 1955.<br />

120


Tableau n°42 : Progression annuelle de l'habitat avant 1960<br />

ANNEE POPULATION SUPERFICIE DENSITE<br />

1884 5 000 115 ha 43,5 h/ha<br />

1930 39 950 1 500 ha 26,6 h/ha<br />

1950 201 905 2 331 ha 86,6 h/ha<br />

1957 378 628 5 512 ha 68,7 h/ha<br />

Sources : BEAU (1975) et Mbumba (1982)<br />

L’accesion à l’indépendance en 1960 marque la fin d'une politique d’aménagement du<br />

territoire. L'autorité administrative « congolaise» s’effondre et assiste impuissant à la<br />

naissance d’une urbanisation spontanée. La ville s'étend en tâches d’huile dans toutes les<br />

directions. Les établissements spontanés donnent naissance aux zones d'extension. Ce sont<br />

alors des communes entières qui naissent comme Selembao, Makala, Bumbu, Ngaba,<br />

Kisenso, Ndjili (en partie), Kimbanseke, Masina. Elles naissent dans de vastes concessions<br />

que l’administration coloniale avait attribuées jadis à des églises ou à des particuliers<br />

comme Wery, Imaf, Profrigo, les frères des écoles chrétiennes, Alhadeff, Foncobel, Herman,<br />

Groupe Rodeby, Dufour, De Bonhomme, Marques, de Malingrau, etc.<br />

L’Office National de Logement (ONL) qui remplace l’OCA en 1965 ne produit que 817<br />

logements, 5 Km de voirie, 11 Km des drains superficiels, 1,4 Km de drain en profondeur et<br />

8,9 Km d’égouts pendant sa courte existence, avant d’être mis en liquidation.<br />

En 1967, l’administration élabore le plan régional et définit une structure urbaine et ses<br />

grandes lignes de fonctionnement. Mais, ce plan est vite débordé par la rapide croissance<br />

urbaine : 12 000 ha de superficie urbanisable retenue par le plan régional et 19 000 ha de<br />

superficie urbanisée au 31 décembre 1975 (BEAU, 1996).<br />

Le gouvernement crée la Caisse Nationale d’Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI) en<br />

1971 et construit 800 logements (la Cité Salongo) à <strong>Kinshasa</strong>, 30 à Kisangani, et 15 à Likasi.<br />

La CNECI fait faillite cinq années plus tard et le programme de « un Congolais, un toit »<br />

tombe à l’eau. Le gouvernement, par manque de moyens, change de politique de gestion<br />

urbaine et adopte la promotion foncière en lieu et place de la production de l’habitat. Voilà<br />

pourquoi en 1975, le gouvernement, par le truchement du Bureau d’Etudes d’Aménagement<br />

et d’Urbanisme (BEAU), établit un nouveau plan de la ville qui aboutit au Schéma Directeur<br />

d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) dont les grandes lignes orientent l’urbanisation vers<br />

l’Est (Ville Est).<br />

En matière de production de l’habitat social, les promoteurs immobiliers privés hésitent<br />

d’intervenir là où l’Etat a échoué. La Logec (Logement Economique) produit timidement à<br />

121


<strong>Kinshasa</strong> au début des années 80 la Cité Verte (442 logements) et la Cité Mama Mobutu<br />

(674 logements). Il en est de même des ASBL qui hésitent à s’y impliquer. Seule l’ONG<br />

« Habitat pour l’Humanité », appuyée par les églises protestantes américaines, construit de<br />

1974 à 1994 près des 142 logements à <strong>Kinshasa</strong>. Comme on le voit, l’intervention des privés<br />

dans le secteur est négligeable. C’est ainsi que la ville continue spontanément à étendre ses<br />

tentacules dans toutes les directions.<br />

Sous l’impulsion de la Banque mondiale, le Projet de Développement Urbain (PDU) voit le<br />

jour en 1985. Il a des objectifs précis : développer, maintenir les infrastructures de la voirie<br />

et des réseaux divers, réhabiliter les services pour l’assainissement des marchés,<br />

l’évacuation des ordures ménagères, la circulation des biens et des personnes, la<br />

modernisation des procédures foncières, l’aménagement des terrains, la construction des<br />

voies de désenclavement, la réhabilitation et l’aménagement de la voirie, le drainage des<br />

anciennes cités et l’étude du plan de circulation au centre-ville. Retenons que depuis 1960,<br />

aucun plan n’est concrétisé sur le terrain. Tous sont restés lettre morte.<br />

Tableau n°43 : Progression annuelle de l'habitat après 1960<br />

Année Population<br />

Superficie<br />

urbaine<br />

Densité<br />

1960 476 819 4 100 ha 116,0 h/ha<br />

1967 864 284 9 400 ha 91,9 h/ha<br />

1968 939 317 12 863 ha 73,0 h/ha<br />

1975 1 679 091 17 922 ha 93,6 h/ha<br />

1981 2 567 166 20 160 ha 127,3 h/ha<br />

1998 4 131 845 59 000 ha 70,3 h/ha<br />

Sources : Boute, J., (1980), Boute, J et de Saint Moulin, L., (1978), PNUD/Habitat, 2000<br />

N.B. : Hormis les populations des camps militaires et policiers.<br />

La physionomie de l’habitat<br />

A partir de 1967, une stratification de l’habitat ou mieux des quartiers de <strong>Kinshasa</strong> voit le<br />

jour. Elle contient 5 classes ou strates selon le type d’habitat, le niveau socio-économique,<br />

les infrastructures, les équipements existants et la chronologie de leur création.<br />

a) Les quartiers résidentiels<br />

Ces quartiers se trouvent dans les communes de Lemba (Righini), de la Gombe, de Limete<br />

(résidentiel et industriel), de Ngaliema (Mbinza Ma Campagne et Mbinza IPN) 1 .<br />

Ce sont des quartiers résidentiels de haut standing avec des routes bitumées et des<br />

parcelles spacieuses souvent supérieures à 1000m². Les eaux usées et les eaux de<br />

1 IPN : Le quartier a pris le nom de l’Institut Pédagogique National parce qu’il est né à proximité<br />

122


uissellement sont évacuées grâce à un système de canalisation généralement fonctionnel.<br />

Les résidents appartiennent en majorité à « la bourgeoisie nationale ». Les activités<br />

informelles sont faibles dans les rues.<br />

L’accessibilité automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les infrastructures sont<br />

présentes en bon état, mais sous-utilisées. Il n’y a pas de forte demande de transport en<br />

commun car les déplacements se font en véhicules individuels. Les densités sont faibles :<br />

moins de 20 habitants à l’hectare. A présent, les quartiers de Ngaliema, Limete et Lemba<br />

(Righini), principalement ce dernier, commencent à perdre leurs valeurs immobilières à<br />

cause de l’insécurité à certains endroits causés par les habitants des quartiers populaires<br />

environnants et de la présence des ravins destructeurs. Le quartier Righini est occupé en<br />

partie par les professeurs de l’Université de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Seule la Commune de la Gombe qui est sécurisée, souffre à présent de la spéculation<br />

immobilière. Hormis les quartiers résidentiels de Gombe et Limete, tous les autres sont<br />

situés sur des collines. A Ma Campagne (Ngaliema) et à la Gombe, les spacieuses villas<br />

rangées en chapelet le long des grandes avenues ornées d’arbres côtoient le golf, le cercle<br />

hippique, le tennis, les piscines, les hôtels-bars-restaurants, etc.<br />

b) Les anciennes cités<br />

Ce sont des quartiers qui se trouvent dans les communes de <strong>Kinshasa</strong>, Lingwala, Barumbu,<br />

Kintambo. Les habitations sont vétustes et taudifiées. Ce sont de très vieux quartiers. Les<br />

rues sont parfois bitumées, les canalisations d’eau sont complètement bouchées là où elles<br />

existent. La population est de niveau moyen. La densité de la population est très forte. Les<br />

emplois informels sont très présents. La marche à pied, comme mode de transport, est très<br />

importante. Les infrastructures sont insuffisantes et dégradées. Les densités sont fortes :<br />

400 hab./ha. Les chaussées piétonnières ne sont pas aménagées. Les communes de<br />

<strong>Kinshasa</strong>, Lingwala et Barumbu souffrent de sérieux problèmes d’assainissement.<br />

L’administration de la santé publique y recense souvent des cas de choléra. Les parcelles<br />

sont spacieuses mais suroccupées. Une parcelle peut contenir dix ménages dans certains<br />

cas. Kintambo comprend deux types d’habitat : vieux et d’auto-construction d’un côté,<br />

récent et planifié (camp Babylone) de l’autre, construit par l’OCA en 1954.<br />

c) Les cités planifiées<br />

Ils se trouvent dans les communes de Lemba, Matete, Ndjili (quartiers 1 à 7), Kalamu,<br />

Bandalungwa. Ce sont des quartiers cadastrés, planifiés, dotés des commodités urbaines.<br />

Les canalisations sont vieilles et sous-dimensionnées. La population a un niveau de vie<br />

moyen. La densité de la population est très forte : 350 hab. /ha. Les emplois informels sont<br />

très importants. La circulation piétonne est très importante. Les maisons construites par<br />

l’OCA, il y a 50 ans, sont vétustes et surpeuplées. Elles étaient conçues pour un couple avec<br />

123


deux enfants. Aujourd’hui, elles en logent 7 en moyenne dans des parcelles qui ne<br />

dépassent pas 300 m². Les infrastructures sont saturées et dégradées. Le système de<br />

canalisation des eaux ménagères est inexistant. Là où il en existe, il est défectueux et hors<br />

d’usage. Ce sont des quartiers très animés tant le jour que la nuit. C’est ici que se trouve le<br />

quartier Matongé (dans la commune de Kalamu), la célèbre cité d’ambiance.<br />

d) Les quartiers excentriques et d’extension<br />

Ils se trouvent dans les communes de Masina, Kisenso, Selembao, Makala, Ndjili extension,<br />

Bumbu, Kimbanseke, Ngaba. Ce sont les quartiers d’auto-construction. Ils sont souvent<br />

isolés, non cadastrés, en majorité habités par des gens à faibles revenus. Certains de leurs<br />

quartiers sont nés sur des sites non aedificandi : inondables et érodables. L’accessibilité est<br />

aléatoire et à certains endroits impraticables. L’occupation du sol est faible mais en<br />

densification. La marche à pied est importante. Les infrastructures publiques sont quasi-<br />

inexistantes à certains endroits. Les transports en commun sont aléatoires. L’accessibilité<br />

piétonne est difficile et non aménagée. Certains auteurs les qualifient de banlieues<br />

abandonnées. Selembao, Bumbu et Kisenso se sont développés sur des collines érodables<br />

tout comme une partie de Makala. Les communes de Kimbanseke, Masina, Ngaba se<br />

trouvent en grande partie dans la plaine. Leurs rivières les inondent à certains endroits.<br />

e) Les quartiers semi-ruraux<br />

Ce sont les communes de Maluku, Nsele, Mont-Ngafula. Elles sont faiblement occupées. Les<br />

emplois informels sont faibles et dépendent de l’ancienneté du quartier. Les deux<br />

communes (Nsele et Maluku) situées dans la partie Est occupent plus de 50 % de la<br />

superficie de la ville. Il s’agit d’un secteur autrefois essentiellement agricole. Le Schéma<br />

Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de 1975 les a incorporés dans l’agglomération<br />

urbaine. Elles sont quasiment vides et se situent à plus de 60 Km du centre-ville. Leurs<br />

quartiers sont multifonctionnels. Ils remplissent à la fois les fonctions de banlieue agricole<br />

avec la présence des vastes espaces agricoles intensifs et extensifs (DAIPN 1 ), de banlieue<br />

industrielle (la sidérurgie de Maluku), de banlieue de récréation (la cité des pécheurs de<br />

Kinkole), de banlieue maraîchère (Mont-Ngafula), de banlieue dortoir (Mpasa), etc.<br />

1 Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la Nsele<br />

124


Tableau n° 44 : Occupation du sol dans le district urbain<br />

Affectation<br />

Habitat planifié<br />

Habitat non planifié<br />

Zones industrielles et<br />

commerciales<br />

Equipement<br />

Infrastructures de transport<br />

Espaces agricoles<br />

Autres<br />

Surface en<br />

Km²<br />

70<br />

150<br />

18<br />

26<br />

35,1<br />

191,5<br />

100<br />

Aires<br />

aggloméré<br />

es<br />

11,9%<br />

25,4%<br />

3,1%<br />

4,4%<br />

5,9%<br />

32,4%<br />

16,9%<br />

% sur surface totale<br />

Aires urbanorurales<br />

Aires<br />

métropolitaines<br />

Total zone agglomérée 590,6 100% 5,9%<br />

Espaces agricoles<br />

Espaces d’élevage<br />

Réserves terres cultivables<br />

Autres (zone non<br />

aedificandi + surfaces<br />

d’eau)<br />

850<br />

360<br />

7 112,8<br />

1 051,7<br />

9,1<br />

3,8<br />

25,9<br />

11,2<br />

Total zone urbano-rurale 9 374,6 100 % 94,1%<br />

Total aire métropolitaine 9 965,6 100%<br />

Source : Service National des Statistiques Agricoles (1991), Centre National de Développement Rural<br />

Intégré CNDRI (1993).<br />

Ce tableau montre que la superficie agglomérée de <strong>Kinshasa</strong> n’occupe pas plus de 6% de la<br />

superficie totale du district urbain, soit 590 Km². Cette superficie agglomérée abrite l’habitat<br />

planifié et non planifié, les zones industrielles et commerciales, les équipements publics et<br />

de transports. A cela, il faut ajouter les espaces agricoles et autres usages du sol. Au fait,<br />

les 94 % des limites administratives de <strong>Kinshasa</strong> soit 9 375 Km² sont occupées par des<br />

zones urbano-rurales : les domaines agro-pastoraux, les terrains non aedificandi et les<br />

eaux.<br />

Il est dès lors facile de situer l’origine de la grande promiscuité observée dans la capitale.<br />

En recourant des indicateurs tels que le nombre de pièces et de chambre à coucher par le<br />

logement ou encore la taille des méanges, on est bien en mesure de saisir la gravité de la<br />

situation..<br />

125


Tableau n°45 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />

pièces à usage d’habitation par milieu de résidence et par niveau<br />

de pauvreté.<br />

Caractéristiques Nombre de pièces dans le logement Nombre<br />

1 2 3 4 5 ou Total moyen<br />

plus<br />

de<br />

pièces<br />

Milieu de<br />

résidence<br />

Urbain<br />

8,2 29,2 23,3 19,4 19,9 100 3,4<br />

Rural<br />

10,4 23,6 27,5 26,9 11,6 100 3,2<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

Niveau de<br />

pauvreté (à<br />

<strong>Kinshasa</strong>)<br />

13,2 33,2 22,1 11,0 20,6 100 3,2<br />

Plus pauvres 12,6 22,5 30,4 31,5 3,0 100 3,0<br />

Pauvres<br />

14,1 30,2 24,2 22,0 9,5 100 2,9<br />

Moyens<br />

8,5 24,5 31,2 25,1 10,7 100 3,1<br />

Riches<br />

5,4 22,3 23,7 26,7 21,9 100 3,6<br />

Plus riches<br />

7,2 27,1 21,0 16,8 27,9 100 3,7<br />

Ensemble du pays 9,7 25,3 26,3 24,6 14,1 100 3,3<br />

Source : RNDH, 2000-2001<br />

La grande majorité des ménages kinois ne disposent pas de plus de trois chambres dans<br />

leur logement. Disposer de deux chambres par ménage semble être la situation modale à<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Le nombre moyen du nombre de pièces augmente avec le niveau de vie. Les plus<br />

riches disposent en moyenne de 3.7 pièces de logement contre 3.0 chez les plus pauvres.<br />

Tableau n°46 : Distribution (en %) des ménages kinois selon le nombre de<br />

pièces (chambres à coucher) par milieu de résidence et par niveau<br />

de pauvreté.<br />

Caractéristiques Nombre de pièces dans le logement Nombre<br />

1 2 3 4 5 ou plus<br />

Milieu de résidence<br />

Urbain<br />

Rural<br />

moyen de<br />

chambre<br />

43,2 29,4 17,6 6,6 3,1 2,0<br />

40,6 33,0 19,7 3,8 2,8 2,0<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

Niveau de pauvreté<br />

47,8 26,3 15,3 6,8 3,8 1,9<br />

Plus pauvres<br />

39,0 34,5 24,3 0,6 1,6 1,9<br />

Pauvres<br />

51,3 28,3 15,3 2,8 2,4 1,8<br />

Moyens<br />

44,2 35,2 15,9 3,1 1,7 1,8<br />

Riches<br />

33,4 32,3 22,1 7,9 4,3 2,2<br />

Plus riches<br />

38,5 29,1 17,7 9,8 4,9 2,1<br />

Ensemble du pays 41,4 31,9 19,1 4,7 2,9 2,0<br />

Source : RNDH, 2000-2001<br />

C’est ici qu’apparâit la précarité de la vie à <strong>Kinshasa</strong>. En effet, 47.8% des ménages kinois<br />

n’ont pas plus d’une pièce destinée au logement. Et 75% des ménages ont tout au plus<br />

126


deux pièces comme chambres à coucher. Et même par rapport au niveau de vie, les choses<br />

ne se présentent pas en rose.<br />

Le tableu qui suit renseigne sur le degré de promiscuité en ce sens qu’on y lit les indications<br />

sur le nombre moyen de personnes par chambre à coucher.<br />

Tableau n° 47 : Répartition des ménages kinois selon le nombre moyen de<br />

personnes par pièce ou chambre à coucher.<br />

Caractéristiques Nombre de personnes par chambre à<br />

coucher<br />

1 2 3 4 et + Total<br />

Milieu de résidence<br />

Urbain<br />

Rural<br />

Taille<br />

moyenne<br />

des<br />

ménages<br />

12,7 21,6 20,0 45,7 100 6,6<br />

14,8 23,6 20,4 41,2 100 6,3<br />

<strong>Kinshasa</strong><br />

Niveau de pauvreté<br />

12,2 19,8 19,2 48,8 100 6,7<br />

Plus pauvres<br />

17,1 24,8 20,1 38,0 100 5,9<br />

Pauvres<br />

11,0 21,4 20,1 47,5 100 6,2<br />

Moyens<br />

12,6 21,1 19,2 47,1 100 6,4<br />

Riches<br />

16,4 25,4 21,6 36,5 100 6,5<br />

Plus riches<br />

13,7 22,2 20,4 43,7 100 7,0<br />

Ensemble du pays<br />

Source : RNDH, 2000-2001<br />

14,2 23,0, 20,3 42,5 100 6,4<br />

En résumé, l’habitat kinois souffre de grands maux ci-après :<br />

dégradation des quartiers entiers ;<br />

déficit en logement ;<br />

construction anarchique ;<br />

promiscuité et logement indécent ;<br />

inadaptation des textes légaux et réglementaires ;<br />

auto-construction et construction anarchique ;<br />

propension élevée à l’acquisition d’une propriété immobilière ;<br />

conflits fonciers dans les nouveaux lotissements et ignorance et/ou négligence de<br />

la loi ;<br />

disparition des initiatives publiques (ONG, CNECI…), mixtes (LOGEC…), privées<br />

(COPELA, HABITAT pour humanité, MARANA LINE …) et relance timide de<br />

nouvelles initiatives.<br />

L’Habitat dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> pose énormément problème par le manque d’une<br />

politique en la matière d’une part, et des constructions anarchiques et promiscuité<br />

d’autre part. cette situation est consécutive à la non application des lois et textes<br />

réglementaires en la matière.<br />

Il y a donc nécessité pour le Gouvernement de s’y pencher pour un début de solution à<br />

ce problème.<br />

127


4.2.7. Environnement<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> est comparable aujourd’hui à un dépotoir d’immondices. Les<br />

infrastructures urbaines ne sont plus en mesure de supporter le poids démographique. Elles<br />

sont toutes devenues très vétustes.<br />

Et à ce propos, la ville présente un tableau qui soit le plus sombre possible et dont les<br />

caractéristiques principales sont :<br />

- la voirie urbaine est fortement dégradée , des travaux d’entretien et<br />

d’aménagement des routes sont souvent inachevés ;<br />

- les caniveaux ne sont pas curés, ce qui entraîne les inondations et provoque parfois<br />

la mort d’hommes.<br />

- Les routes intra et intercommunales sont pour la plupart impraticables ;<br />

- L’environnement kinois est fortement pollué (pollution sonore, pollution par la<br />

fumée produite par les véhicules, pollution de l’air par l’odeur des immondices,<br />

etc…) ;<br />

- La politique de sensibilisation n’existe pas : les campagnes mésologiques ne sont<br />

pas organisées ;<br />

- Le service fonctionnel d’hygiène publique n’existe plus ou est inopérationnel ;<br />

- Insalubrité généralisée à travers toute la Ville en dépit de la présence du<br />

Programme National d’Assainissement (PNA);<br />

La production annuelle de déchets solides est estimée à 1.675.044 m 3 ; .<br />

Environ 65 % de cette production est réutilisée ou stockée dans des conditions quelque peu<br />

acceptable (remblai des zones et sites érosifs, enfouissement dans les parcelles, cultures<br />

maraîchères… ). Le reste (soit 586.265 m 3 /an) est éliminé dans les conditions non<br />

acceptables ( rejet incontrôlé dans les caniveaux, sites inoccupés…).<br />

En plus, la Ville ne dispose pas de latrines publiques. Il n’est donc pas étonnant que des<br />

personnes, adultes soient-elles, se déchargent en pleine ville au vu et au su de tout le<br />

monde. Ce comportement fait partie des valeurs négatives auxquelles on a précédemment<br />

fait allusion.<br />

Le Programme ci-haut cité dont l’objet social est l’assainissement de la ville ne dispose que<br />

d’une vieille pelle, de deux camions porte-containers, de deux camions bennes, de 160 bacs<br />

abandonnés ça et là à travers la ville. Avec ce faible équipement, il doit faire face à la gestion<br />

des déchets que déversent dans la nature plus ou moins un million de ménages que compte<br />

la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Il est dès lors facile de comprendre que le meso-environnement du Kinois soit l’un des plus<br />

insalubres. Outre les déchets et autres immondices qui sont devenus ses compagnons<br />

quotidiens, il faut compter également la présence de nombreux garages pirates le long des<br />

grandes artères, les épaves d’autos et des kiosques qui jonchent les avenues. De même, il<br />

existe des marchés de nuit partout dans la ville qui déversent des tonnes des déchets<br />

quotidiennement. Ceci est valable aussi pour les petits vendeurs ambulants. La beauté de la<br />

ville s’en trouve fortement affectée.<br />

Le phénomène « sachet » n’est pas à omettre parmi les problèmes majeurs dans ce domaine<br />

de la salubrité publique en raison de sa nuisance sur la fertilité du sol et même sur la beauté<br />

128


de la ville. L’environnement kinois est réellement porteur de toutes sortes de maladies (fièvre<br />

typhoïde, malaria, maladie du sommeil, bilharziose, etc..).<br />

La gestion rationnelle d’un cadre de vie procède du mental de l ‘homme. En effet, la gestion<br />

de l’environnement répond à un état mental. L’homme projette son mental dans son<br />

environnement. On retrouve l’expression en ce dernier des valeurs notamment culturelles<br />

que l’on véhicule soit même ou qui sous-tendent sa perception de la vie. Le Kinois, comme le<br />

congolais, attribue parfois à la sorcellerie, les effets de son ignorance. Il se console en<br />

prétendant que le nègre ne meure jamais de microbes, pendant que le VIH et la fièvre<br />

typhoïde et beaucoup d’autres maladies d’origine microbienne, sont en train de décimer des<br />

milliers des personnes au sein de la population.<br />

Très régulièrement et pour presque chaque administration urbaine, les opérations de<br />

salubrité communément appelées « Kin propre » sont lancées. Pour diverses raisons dont les<br />

plus importantes seraient, peut-être, le manque de moyens, ces opérations s’arrêtent à michemin<br />

et laissent souvent derrière elles non pas seulement des chantiers inachevés mais<br />

aussi des personnes sans logis ni toit. En 1992, l’UNICEF a tenté la même opération d’une<br />

valeur de 400 000 $US pour protéger les enfants contre l’insalubrité et leurs conséquences.<br />

Une fois encore, les résultats furent mitigés.<br />

En gros, il faut retenir que l’environnement kinois présente l’image ci-après :<br />

1. Entassement des immondices sur les artères principales et les lieux publics ;<br />

2. Déversement des déchets industriels dans des cours d’eau ;<br />

3. Vidange à ciel ouvert des, en plein jour et parfois pendant la pluie, des fosses<br />

sceptiques ;<br />

4. Présence des enfants de la rue sur les lieux publics ;<br />

5. Bouchage des égouts ;<br />

6. Tapages nocturnes et diurnes<br />

7. Présence trop nocive de moustiques, mouches, souris et cancrelat;<br />

8. Les érosions et glissement de terrains ;<br />

9. Divagation des animaux domestiques (chiens et chats…) ;<br />

10. Stagnation des eaux nauséabondes ;<br />

11. Insuffisance de latrines publiques dans la ville.<br />

12. Rues impraticables ;<br />

13. Construction en zones inondables.<br />

14. etc<br />

A <strong>Kinshasa</strong>, la structure argilo-sableuse du sol, les fortes pentes (12 à 20 %), la<br />

détérioration du système d’égout, l’urbanisation anarchique, le déboisement, la<br />

pluviométrie, etc. sont les facteurs à la base des ravinements des quartiers. Des grands<br />

ravins 1 , par des glissements de terrain, des éboulements, des affouillements causent<br />

beaucoup de dégâts à l’habitat, l’environnement et aux infrastructures socio-économiques<br />

au sud et à l’ouest de la ville.<br />

Certaines études (Nzuzi. , 1999) avaient inventorié 723 logements détruits par ces érosions<br />

citées ci-dessus alors que 403 autres étaient menacés de destruction aux prochaines<br />

pluies ; plus de 7 230 personnes sinistrées étaient sans logement et près de 5 000 autres<br />

1 Masikita, Kitokimosi, Mataba I, Mataba II et III, Kisenso, Ndjili, Drève de Selembao, Kinsuka, Livulu, Ngafani, Unikin, Nguma, Maluku, Ngomba-Kinkusa, IPN,<br />

Ngaliema, Bolikango, Matadi Mayo, etc.<br />

129


étaient en instance de les perdre ; des centaines d’élèves n’avaient plus d’écoles pendant<br />

que des milliers étaient menacés car leurs établissements risquaient d’être emportés lors<br />

des prochaines averses, etc.<br />

Les pluies diluviennes de mai 2000 avaient tué 54 personnes sur les collines de l’ouest de la<br />

ville. Malgré les forts dégâts, en matériel et en vies humaines, les travaux de génie civil de<br />

lutte anti-érosive démarrent difficilement par manque de bailleurs. La Belgique a financé,<br />

pour une enveloppe de 1,5 millions $US, la construction du collecteur de plus d’1 Km sur le<br />

site érosif de Mataba afin de canaliser les eaux pluviales destructrices dudit site. Certaines<br />

Asbl comme la FOLECO font de la lutte anti-érosive biologique qui coûte moins cher et qui<br />

récolte du succès sur certains sites.<br />

Du haut des collines les érosions ravagent, alors que, dans la plaine, le relief est moins<br />

élevé et le site est, à certains endroits, marécageux et généralement inondé en saison<br />

pluvieuse. La boue et le sable des érosions en amont sont transportés par les eaux<br />

pluviales, se déposent en aval dans la plaine, bouchent les collecteurs et ensablent les lits<br />

des rivières. Ces masses de sable qui sont apportées par les érosions des versants et qui<br />

sont venus s’accumuler dans le fond de la plaine et des vallées modifient le tracé et la<br />

morphologie des rivières. Ces cours d’eau deviennent incapables de charrier le sable et les<br />

ordures que la population y jette et leur profondeur se réduit progressivement. Les faibles<br />

valeurs des pentes empêchent aussi un écoulement rapide.<br />

Par conséquent, les eaux divaguent et leurs lits deviennent irréguliers. Elles débordent et<br />

inondent les vastes quartiers riverains sur une profondeur variant entre 0,5 et 1,5 m. Ces<br />

inondations s’aggravent parfois avec les crues du fleuve Congo, occasionnant ainsi des<br />

contre-courants (refoulement) dans les rivières.<br />

Ce phénomène s’observe surtout sur les rivières Kalamu (Funa), Ndjili, Basoko, Lubudi,<br />

Lukunga, Mbinza, Ikusu qui sont de véritables collecteurs naturels de la ville. En 1997, le<br />

gouvernement avait financé le curage de la rivière Gombe (1,5 millions $US) pour assainir<br />

les quartiers environnants qui étaient souvent sous eaux, après les crues de ce cours d’eau.<br />

En 1999, le PNUD a financé le curage de la rivière Kalamu (400 000 $US) pour les mêmes<br />

objectifs. Malheureusement, quelques années après, toutes ces rivières se sont de nouveau<br />

ensablées et bouchées par les ordures ménagères, et par conséquent, les inondations des<br />

quartiers environnants ont repris depuis belle lurette.<br />

En conclusion, « <strong>Kinshasa</strong> s’urbanise de plus en plus et cette urbanisation rapide influe<br />

directement sur la qualité de la vie, et surtout sur celle des populations pauvres de la ville.<br />

Malgré les maigres budgets alloués par le gouvernement au développement de la ville, la<br />

capitale congolaise continue de croître. Devant la lenteur du gouvernement pour intervenir,<br />

130


les ONG locales et internationales s’emploient bon gré mal gré, à promouvoir l’amélioration<br />

de la qualité de la vie des populations pauvres ». 1<br />

4.3. Secteur Productif<br />

4.3.1. Contexte<br />

Il n’est pas facile de définir de manière exacte et précise l’activité principale de la ville de<br />

<strong>Kinshasa</strong> pour des raisons d’ordre démographique, économique et politique. D’aucuns<br />

s’imaginent que <strong>Kinshasa</strong> serait une ville essentiellement commerciale. D’autres pensent<br />

qu’il s’agirait d’une ville de services. Et lorsqu’on sait qu’il existe à <strong>Kinshasa</strong> un quartier dit<br />

« Limete Industriel » on est porté à croire que la Ville aurait une vocation industrielle.<br />

Par contre en s’intéressant à la banlieue de la ville, la tentation de croire que <strong>Kinshasa</strong> est<br />

une ville agricole demeure très forte. Faut-il couper la poire en deux en concluant que<br />

<strong>Kinshasa</strong> est tout cela à la fois?. Les lignes qui suivent tentent de répondre à la question et<br />

en reprenant en détail, les différents aspects du secteur productif de la ville-province de<br />

<strong>Kinshasa</strong>.<br />

4.3.2. Production végétale<br />

4.3.2.1. Culture vivrière<br />

Les activités agricoles jouent un rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins de base<br />

des Kinois. Quatre points constituent le grenier de la ville en ce qui concerne la production<br />

des cultures vivrières. Il s’agit de la vallée de Kimwenza, de N’djili et de la rivière Nswenge<br />

où se pratique la culture maraîchère et d’autre part du Plateau de Bateke où l’on produit des<br />

vivres tels que le manioc, la banane Plantain, le maïs, le riz, les fruits et les arachides.<br />

La faible étendue (2000km2) et l’état du sol (sol sablonneux) du plateau de Bateke<br />

affectent le rendement de ce secteur pour la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Cependant, on assiste depuis<br />

bientôt 15 ans au développement significatif du secteur agricole dans la ville sous<br />

l’encadrement des ONGs. Cela va du jardinage des parcelles à la mise en valeur des vallées.<br />

Parmi les réseaux ou ONGs les plus actifs dans le secteur agricole, il faut citer :<br />

1. Le Réseau d’Agriculture Urbain de <strong>Kinshasa</strong> (BAUKIN) ;<br />

2. Le JEEP (Jardin et Elevage des parcelles) dont une des particularités aura été la diffusion<br />

du légume Kikalakasa dont on a reconnu la grande valeur nutritive ;<br />

3. UCOMAKIN<br />

Probablement grâce à cette impulsion, on voit apparaître de nouvelles superficies agricoles<br />

dans les alentours de la ville. On ose croire que les réseaux ci-haut se sont davantage<br />

investis dans la vulgarisation des semences auprès des paysans. Ils seraient à la base de<br />

l’apparition de nouvleaux sites agricoles tels que Kimwenza, Lemba-Imbu, Tshuenge,<br />

Mango, Bandalungwa, Boulevard Lumumba, la cité de la N’sele, Ndjili et Binza/Brikin<br />

1 Ce texte est un extrait du livre de Lelo Nzuzi Francis et Tshimanga Mbuyi Claudine (2004) :<br />

La pauvreté urbaine à <strong>Kinshasa</strong>, La Haye, Editions Cordaid, 300p.)<br />

131


En dépit de cette expansion des superficies cultivables, <strong>Kinshasa</strong> offre une production<br />

agricole insuffisante et pallie à cette faiblesse par les importations des produits agricoles.<br />

Outre son hinterland immédiat, la ville dépend des produits vivriers qui viennent du Nord du<br />

pays et même des pays étrangers.<br />

La poussée démographique constitue une autre contrainte de taille dans la mesure où elle<br />

réduit assez sensiblement les superficies cultivables. Cette poussée démographique<br />

s’accompagne d’une forte demande en produits agricoles. Elle se fait également dans un<br />

contexte de pauvreté généralisée. Il en résulte que les produits agricoles ne sont pas<br />

forcément à la portée de toutes les bourses. Enfin, pour être très complet, il faut<br />

stigmatiser :<br />

1. l’absence de la quantification de la production agricole :<br />

2. le manque d’investissement conséquent dans ce secteur.<br />

3. la pauvreté des sols des superficies cultivables en raison des feux de brousse<br />

répétés et des jachères écourtés ;<br />

4. l’impraticabilité des voies de desserte agricole ;<br />

5. l’insuffisance des superficies arables ;<br />

6. le manque d’intrants agricoles ;<br />

7. l’insuffisance d’encadrement des producteurs ;<br />

8. l’absence du financement agricole aux producteurs soit par l’Etat Congolais<br />

(crédits) soit par les organismes tels que FAO.. ;<br />

9. la dégénérescence biologique des semences agricoles ;<br />

10. etc<br />

Quant à la culture industrielle, elle est quasiment inexistante dans la ville de <strong>Kinshasa</strong>. Tous<br />

les éléments qui interviennent dans la production des boissons localement consommées<br />

sont importés. De même aussi, en dépit de la présence d’un Office National de Café à<br />

<strong>Kinshasa</strong>, la ville ne produit aucun type de café.<br />

4.3.3 Production animale<br />

L’agriculture s’accommoderait bien avec l’élevage. C’est dans la banlieue de la capitale que<br />

se pratique à grande échelle l’élevage. On y note la présence du petit bétail (avicole, porcin,<br />

caprin) et parfois du bovin. Cet élevage serait l’initiative de quelques bourgeois nationaux<br />

qui auraient bénéficié de quelques financements extérieurs. Ils entretiendraient de petites<br />

fermes sur le plateau de Bateke. Par rapport à la demande locale, la production animale<br />

issue de ces fermes reste largement très faible.<br />

Parmi les difficultés que rencontrent ces fermiers, il faut épingler :<br />

le coût très élevé du matériel d’élevage, des produits vétérinaires et<br />

géniteurs ;<br />

l’infrastructures d’abattage insuffisantes et vétustes ;<br />

l’absence des statistiques d’élevage depuis 1995 ;<br />

l’inondation incontrôlée des produits carnés importés (viandes foraines) ;<br />

le manque d’intrant d’élevage ;<br />

l’absence d’infrastructures vétérinaire et zoo-sanitaire dans les Communes ;<br />

Aucune tentative d’amélioration génétique animale ;<br />

La recrudescence des maladies du bétail ( trypanosomiase bovine, peste<br />

porcine africaine, pseudo peste aviaire,…) ;<br />

L’abandon des produits d’élevage<br />

132


La capitale dispose du Pool Malebo où se pratique la pêche. Quant aux activités piscicoles,<br />

elles se concentrent principalement à Kimwenza. Mais il faut avouer que dans l’ensemble, il<br />

s’agit des activités dont on ne sent pas facilement les retombées sur le vécu des gens. Elles<br />

sont généralement de petite portée et constituent également pour ceux qui les pratiquent<br />

des stratégies de survie. Ainsi il est par exemple difficile de disposer des statistiques quant<br />

au volume de la main d’œuvre employée dans ces secteurs ainsi que sur la production ellemême.<br />

Au niveau des instances provinciales, malgré la présence d’une division urbaine à<br />

l’agriculture, ces activités donnent l’impression d’évoluer en solo.<br />

Quelle est la figure image de la capitale en matière de pêche ?.<br />

Les lignes qui suivent sont une bonne illustration de cette situation :<br />

- <strong>Kinshasa</strong> vit d’une pêche artisanale sur laquelle il n’est pas facile de disposer des<br />

données statistiques ;<br />

- inexistence du calendrier de pêche, la pêche se fait selon la fluctuation saisonnière<br />

du niveau d’eau du fleuve congo ;<br />

- Quasi absence de l’encadrement des pêcheurs ;<br />

- Les pêcheurs sont pour la plupart mal équipés ;<br />

- Absence des infrastructures de conservation appropriées ;<br />

- Les poissons frais locaux son rares, coûteux et moins préférés par rapport aux<br />

poissons importés congelés et moins chers.<br />

4.3.4. Commercialisation<br />

Les pouvoirs publics ne disposent ni de politique ni de moyens appropriés pour assurer la<br />

commercialisation des produits divers que l’on rencontre dans la ville. Il semble que la<br />

commercialisation est exclusievement entre les mains des privés. Les difficultés procèdent<br />

notamment de la rareté des pièces d’échange, de l’évolution des prix de certains intrants.<br />

4.3.5. Situation dans les autres secteurs économiques<br />

4.3.5.1. Electricité<br />

Les ménages et quartiers kinois sont tenus à faire face aux innombrables problèmes que<br />

leur cause la Société Nationale d’Electricité. On ne pourrait peut-être pas être en mesure<br />

d’énumérer la longue liste de tous ces différents problèmes. Cependant les principaux<br />

restent :<br />

- L’offre d’électicté extrêmement insuffisante ;<br />

- Le risque élevé de pannes des appareils électroménagers de clients à cause de la<br />

mauvaise qualité du produit ;<br />

- Le coût élevé du courant électrrique, du moins en ce qui concerne le réseau<br />

domestique.<br />

4.3.5.2. Produits pétroliers<br />

Si jadis, on assistait à des longues files d’attente devant les stations d’essence, ces<br />

habitudes semblent disparaître de la vie du Kinois. En effet, en plus de l’essaimage à travers<br />

la ville de nombreuses stations de services de distribution du carburant, les hydrocarbures<br />

sont fournis en quantité suffisante. Cela fait la joie des automobilistes et aussi des usagers<br />

du transport en commun.<br />

133


4.3.5.3. Indutrie formelle et informelle<br />

Le secteur de l’industrie est l’un des secteurs à <strong>Kinshasa</strong> comme partout ailleurs à travers le<br />

pays, à avoir ressenti le coup de la transition politique en RDC. La reprise du secteur de<br />

l’indutrie formelle reste très timide. En revanche, une petite industrie informelle est en<br />

émergence. Néanmoins on n’en ressent pas les effets notamment sur le plan de la création<br />

des emplois. Elle reste largement tributaire du contexte macroeconomique du moment.<br />

A coté des retombées politiques pour justifier les problèmes que rencontre le secteur de<br />

l’indutrie à <strong>Kinshasa</strong>, il faut ajouter d’autres facteurs tels que :<br />

Les pillages ;<br />

faiblesse du marché intérieur suite à la baisse du pouvoir d’achat des<br />

populations<br />

désintermédiation financière ;<br />

insuffisance et vétusté de l’outil de production existant ;<br />

accroissement des coûts des intrants locaux et importés ;<br />

coûts élevés des fournitures énergétiques et leurs absences en milieu rural ;<br />

taxation des eaux naturelles à usage industriel et de la détention des générateurs<br />

du courant électriques ;<br />

concurrence déloyale des produits similaires importés massivement, le plus<br />

souvent en fraude après avoir bénéficié des subventions dans leurs pays<br />

d’origine ;<br />

octroi de nombreuses autorisations d’importation des produits concurrents à des<br />

régimes de faveur (promotion des importations au détriment des exportations) ;<br />

forte pression du secteur informel ;<br />

prise en charge des infrastructures sociales par les entreprises alourdissant ainsi<br />

leurs coûts de production ;<br />

double imposition de producteurs locaux : imposition des intrants à l’entrée et de<br />

produits finis ;<br />

réquisition quasi systématique des biens appartenant aux entreprises par les<br />

autorités politico-administratives ;<br />

absence de mercuriales ;<br />

insuffisance et déficience des infrastructures de base (route, énergie,<br />

télécommunications) ;<br />

non respect par le Gouvernement des engagements pris dans le cadre des<br />

contrats programmes (textile).<br />

4.3.5.4. Commerce formel et informel<br />

A plus de 80%, le commerce d’import export est tenu par les étrangers. Comme on peut<br />

s’en convaincre, il s‘agit d’un commerce essentiellement des biens de consommation. Ce qui<br />

crée et confirme une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Il en découle une perte<br />

énorme de dévises qu’il faut toujours mobiliser pour importer les biens parfois de simple<br />

luxe auxquels la majorité de la population n’a pas souvent accès. Les nationaux semblent<br />

afficher des lacunes dans le secteur du commerce à grande échelle. Ils excellent par contre<br />

dans le petit commerce qui parait aux yeux de beaucoup comme une simple stratégie de<br />

survie qu’ont apprise à développer les congolais ou encore le kinois dans ce contexte de<br />

pauvreté généralisée.<br />

134


4.3.5.5. Emploi formel et informel.<br />

L’évolution de l’emploi en R.D.C. tout comme à <strong>Kinshasa</strong> met en évidence deux secteurs : le<br />

secteur structuré d’une part, le secteur non structuré ou informel d’autre part, mieux appelé<br />

dans les milieux du bureau International du Travail « B.I.T. », économie informelle.<br />

le secteur structuré où l’Etat, directement par lui-même (Administration Publique)<br />

ou indirectement (via les entreprises publiques) se présente comme le plus grand<br />

employeur aux côtés des privés, absorbe environ 15 % de la population active.<br />

le secteur informel s’accapare des 85 % restants.<br />

L’état des lieux de l’emploi formel et informel se présente comme suit :<br />

- Tissus économique complètement délabré ;<br />

- Rétissance des invetisseurs à cause de l’insécurité juridique et socio-politique ;<br />

- Légère évolution de l’emploi à <strong>Kinshasa</strong> particulièrement dans le domaine de la<br />

communication grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la<br />

communication (NTIC) comparativement aux années antérieures ;<br />

- Système bancaire non incitatif ;<br />

- Licenciements massifs ;<br />

- Rendement en dessous de la capacité installée des entreprises (usines) ;<br />

- Fermeture d’entreprises ;<br />

- Nombre trop élevé de litiges individuels du travail non résolus ;<br />

- Délocalisation ;<br />

- Non respect de la législation nationale par les opérateurs économiques lors de<br />

l’implantation des entreprises ;<br />

- Non respect par bon nombre d’employeurs de la législation sociale (contrat du<br />

travail, relations professionnelles, sécurité sociale) ;<br />

- Inexistence des statistiques du travail (Service National de l’emploi, remplacé par<br />

l’Office National de l’Emploi ONEM) ;<br />

- Non respect des dispositions du Code de Travail relatives au recrutement ;<br />

- Paiement irrégulier ou fractionné des salaires (cas de certaines entreprises<br />

publiques) ;<br />

- Paiement des salaires dépourvus du pouvoir d’achat ;<br />

- Paiement des salaires de misère dans l’Administration Publique ;<br />

- Absence des mesures d’application (actes réglementaires) du nouveau code de<br />

travail, loi n° 015/2002 du 16/10/2002 portant fixation du SMIG ;<br />

- Exclusion des fonctionnaires de l’application du SMIG ;<br />

- Inadéquation entre la formation et l’emploi.<br />

- Vieillissement du personnel de l’Administration Publique ;<br />

- Formation, perfectionnement et adaptation professionnelle quasi inexistant du<br />

personnel de l’Administration Publique ;<br />

- Chômage endémique des jeunes diplômés d’Etat, des Instituts Supérieurs et<br />

Universitaires ;<br />

- Guerres récurrentes ;<br />

- Absence de volonté politique ;<br />

- Difficultés économiques et de fonctionnement ;<br />

- Difficultés économiques et fonctionnement ;<br />

- Absence d’appui financier et étatique ;<br />

- Non respect des textes légaux en vigueur ;<br />

135


- Inspections du Travail et autres services de l’Etat ne sont pas dotés des moyens<br />

de leur politique ;<br />

- Protection sociale précaire ;<br />

- Effectifs pléthoriques dans l’Administration Publique ;<br />

- Non mise à la retraite des fonctionnaires ayant atteint l’âge de la retraite ;<br />

- Non paiement des droits du personnel des carrières et des services publics de<br />

l’Etat admis à la retraite ;<br />

4.3.5.6. Revenus<br />

En ce qui concerne les revenus, la situation comme partout ailleurs à travers le pays est<br />

caractérisée par :<br />

- L’absence de politique nationale des salaires ;<br />

- La baisse constante et catastrophique du pouvoir d’achat de la majorité de la<br />

population qui patauge dans une misère indescriptible ;<br />

- La concentration du revenu national entre les mains d’une minorité qui dans la<br />

plupart des cas, s’est enrichie malhonnêtement ;<br />

- La fixation du SMIG n’ayant pas tenu des critères objectifs (Décret n° 080/2002<br />

du 03/07/2002) ;<br />

- L’exclusion du personnel des carrières des services publics de l’Etat du bénéfice<br />

du SMIG (Décret n° 080/2002 du 3/7/2002, A2 et Barème de MBUDI) ;<br />

- La disparité criante entre les salaires des cadres politiques et les salaires des<br />

autres couches de la population ;<br />

- Le non paiement des impôts sur les revenus par les cadres politiques et les<br />

différentes couches sociales non salariées ;<br />

- La distribution inéquitable du revenu national<br />

-<br />

4.3.5.7. Institutions bancaires et financières<br />

Il existe à dans la ville province de <strong>Kinshasa</strong> plusieurs banques et institutions financières qui<br />

accompagnent la population et les opérateurs économiques à gérer leur quotidien. De<br />

manière particulière, un accent est à mettre sur l’émergence des tontines et des<br />

coopératives qui rendent d’énormes services aux communutés de base. Ces institutions et<br />

banques sont :<br />

une Banque Centrale du Congo ;<br />

neuf Banques Commerciales opérationnelles ;<br />

cinq Banques Commerciales en liquidation ;<br />

une Caisse d’Epargne (CADECO) ;<br />

des Coopératives de Crédit et d’Epargne ;<br />

des unités de messageries financières ;<br />

des tontines (Bwakisa cartes) ;<br />

Les raisons de liquidation des banques rélèvent de l’économique et ne sont nullement<br />

imputables à la vie de la province. Cependant étant donné que ces institutions puisent leur<br />

personnel dans la Capitale, ces mesures affectent la vie de certains ménages kinois.<br />

Plusieurs contraintes et embuches expliquent la déconfiture observée dans le secteur des<br />

banques et institutions financières. Les principales émargent dans les lignes qui suivent.<br />

136


Elles peuvent se résumer essentiellement à la mauvaise gouvernance. Mais les principales<br />

manifestations en sont :<br />

l’absence des lignes de crédits extérieurs ;<br />

le manque d’expertise suffisante en matière de formulation des projets de<br />

mobilisation des ressources extérieures ;<br />

le faibles diversités et couverture d’institution de financement sectorielles ;<br />

l’insuffisance de structures de proximité pour la collecte de l’épargne ;<br />

la lourde imposition des opérateurs d’augmentation du capital gênant ainsi que la<br />

mobilisation des ressources ;<br />

la perte de valeur des garanties par suite de la dépréciation monétaire et de la<br />

dégradation de l’environnement ;<br />

la lenteur administrative et judiciaire dans la réalisation des garanties<br />

hypothécaires ;<br />

l’impact négatif du risque de change sur les opérations en monnaies étrangères ;<br />

la décapitalisation par dépréciation des actifs monétaires ;<br />

le non prise en compte des réserves légales dans la détermination du fonds<br />

propre des Banques et de la ration financière par la Banque Centrale du Congo ;<br />

l’absence de confiance à la monnaie locale.<br />

4.3.5.8 Construction<br />

La destruction générale du tissu économico social de la Ville Province de <strong>Kinshasa</strong> est<br />

conjoncturelle et non structurelle. Ses causes sont mouvantes et non stables. Néanmoins<br />

le secteur de construction reprend vie à <strong>Kinshasa</strong>. Plusieurs chantiers de construction,<br />

réhabilitation et entretien des infrastructures sont ouverts et relancés à travers toute la<br />

Ville-Province avec l’aide du financement extérieur.<br />

Ils concernent principalement les secteurs ci-après :<br />

l’énergie ;<br />

la télécommunication ;<br />

le transport et communication ;<br />

la protection de l’environnement ;<br />

l’éducation, santé, logement, eau potable ;<br />

les bâtiments publics ;<br />

voirie et drainage.<br />

mobilisation des grandes, petites et moyennes entreprises de construction.<br />

La relance du marché des matériaux de construction ;<br />

L’existence de plusieurs carrières de roche et du sable à <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

4.3.5.9. Exploitation forestière<br />

destruction de l’écosystème par le déboisement abusif et incontrôlé des forêts<br />

pour les cultures, la coupe de bois de chauffage et la fabrication de charbon de<br />

bois ;<br />

absence des activités de reboisement ;<br />

137


4.3.6. Principales contraintes de la production.<br />

La production, qu’elle soit vivrière ou industrielle, rencontre un certain nombre de<br />

contraintes qui placent la capitale dans un état de dépendance face à la forte demande<br />

interne en biens de toute nature.<br />

En tête des contraintes, on peut citer l’exiguïté de l’espace réservé aux activités agricoles.<br />

Il a en effet, été fait état de la petite de l’étendue des terres consacrées aux cultures<br />

vivrières. Cette contrainte s’accouple d’une autre d’ordre démographique. <strong>Kinshasa</strong> est<br />

sous une forte pression démographique appuyée non seulement par le mouvement<br />

naturel mais aussi pour les déplacements des populations fuyant l’intérieur du pays où<br />

règne l’insécurité.<br />

La demande interne, quoique importante reste malheureusement très peu solvable à<br />

cause de la grande précarité de la vie. Pour s’en convaincre, il faut s’intéresser aux<br />

éléments sur la sécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>. Dans cette ville, bien des ménages<br />

n’arrivent pas à prendre un seul repas par jour. Et très peu en prennent deux par jour.<br />

Une frange non moins importante de la population kinoise n’a pas accès au marché de<br />

biens de consommation. Cela contraint les producteurs à se réduire à la production pour<br />

leurs propres consommations domestiques.<br />

Du point de vue du capital humain, beaucoup d’agriculteurs ont besoin d’un encadrement<br />

de la part notamment de la division de l’agriculture. Ils affichent en effet, des carences en<br />

matière d’activités agricoles, avicoles et autres. En plus de ce faible background, ceux Ŕ ci<br />

(les agriculteurs, les éleveurs) exploitent un outil de travail extrêmement rudimentaire. Les<br />

intrants sont soit rares soit onéreux.<br />

Il revient à l’autorité urbaine de définir de manière concise une politique adéquate en<br />

matière de production agricole, piscicole et en matière de l’élevage.<br />

138


CHAPITRE V : DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE<br />

5.1. GENERALITES<br />

5.1.1. Définition<br />

La dynamique est une interaction des forces qui se conjuguent au sein d’une communauté,<br />

pour engendrer des solutions face aux problèmes vitaux des membres de la communauté.<br />

Sous cet angle, la dynamique est devenue une discipline, un domaine scientifique avec des<br />

termes et des concepts techniques, ainsi que des compétences spécifiques qui lui sont<br />

propres.<br />

On parle de dynamique dans un groupe dès lors qu’un nombre d’initiatives sociales,<br />

économiques, politiques, culturelles…émergent et mettent les membres du groupe en<br />

activité. La dynamique communautaire donne des résultats ou des effets sensiblement<br />

similaires partout où elle se manifeste.<br />

Les dynamiques communautaires sont aussi entendues comme l’organisation d’une<br />

population en association en vue de répondre aux problèmes vitaux de la vie quotidienne.<br />

C’est un réseau d’associations très variées et diverses à travers le pays. Elles mobilisent la<br />

population à participer au niveau local, national et international à l’amélioration de la qualité<br />

de la vie dans un processus de responsabilisation et de solidarité pour un développement<br />

durable. Elles assument un rôle important dans l’encadrement de la population pour sa<br />

participation à la gouvernance, l’expression de ses revendications, ainsi que son<br />

développement économique, politique et social.<br />

On peut à cet effet, citer quelques comportements communautaires pouvant relever de la<br />

dynamique communautaire. C’est le cas :<br />

1. des forces sociales qui se mobilisent, les unes, pour défendre les droits des enfants, les<br />

autres pour protéger ceux des femmes et autres personnes dites vulnérables ;<br />

2. des communautés à la base qui se décident de se mettre ensemble pour la construction<br />

soit d’une école soit d’un dispensaire, soit encore d’un hôpital ou de n’importe quel autre<br />

ouvrage d’intérêt commun ;<br />

3. etc.<br />

Il est généralement sous-entendu que l’initiative de mise en commun des efforts part de la<br />

base avec ou non l’avis des autorités politico-administratives. De même aussi, il n’est pas<br />

exclu qu’il s’agisse en réalité d’une réaction des communautés à la base devant la démission<br />

des pouvoirs politico-administratifs dont une des obligations est de répondre aux<br />

préoccupations des communautés gouvernées. Aussi, les intérêts des uns et des autres<br />

peuvent diverger et conduire parfois à des tensions pouvant sensiblement affecter les<br />

rapports entre structures. Il faut à cet effet, rappeler le conflit qui a prévalu, à un moment<br />

entre les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales sur la manière de<br />

gérer l’aide reçue de la communauté internationale. En dehors de tels conflits, la<br />

cohabitation pouvoirs publics-Ongs ne devrait souffrir d’aucune incompréhension de l’un ni<br />

de l’autre.<br />

139


5.1.2. Genèse<br />

L’émergence des dynamiques communautaires en Afrique trouve es origines du constat<br />

d’échecs persistants fait par les bailleurs de fonds après la décennie 1970 qui faisait état<br />

d’un manque absolu des résultats appréciables pouvant justifier tous les crédits, dons et<br />

autres assistances dont les états du sud avaient bénéficié depuis les indépendances des<br />

années 60 (ex : LOME I, LOME II, LOME III, LOME IV…).<br />

Selon les bailleurs des fonds (Banque mondiale, Club de Paris, Club de Londres…), ces<br />

échecs étaient imputables à la mauvaise gouvernance de la part des dirigeants et non aux<br />

populations ; d’où la recommandation faite part les bailleurs des fonds à l’endroit des<br />

populations pour une prise en charge personnelle en s’organisant en marge des<br />

gouvernants afin de bénéficier directement des interventions financières et autres qui leurs<br />

étaient destinées.<br />

C’est dans ce contexte que les Associations Sans But Lucratif (ASBL) ainsi que les<br />

Organisations Non Gouvernementales virent le jour. Aujourd’hui, elles constituent le fer de<br />

lance de la dynamique communautaire. Presque tous les secteurs de la vie nationale sont<br />

couverts par les actions et activités des ces structures. D’aucuns les appellent « structuresrelais<br />

» de par l’interface qu’elles assureraient entre les communautés de base et les<br />

gouvernants.<br />

5.2. Evolution de la Dynamique Communautaire à <strong>Kinshasa</strong><br />

Devant la démission des pouvoirs publics, on a assisté à une prise de conscience des<br />

masses kinoises à s’autogérer ; d’où la vague des mouvements à caractère associatif à<br />

<strong>Kinshasa</strong>. Cette prise de concience semble remonter au début des années 90. En effet, Les<br />

enquêtes du CNONG en 1996 avaient recensé 342 ONG oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong>. Mais avant<br />

cela, vers les années 80, les premières ongs à l’ouvre ont bénéficié de l’aide et de<br />

l’assistance financière de la part de la communauté internationale.<br />

5.2.1 Typologie des ONGs<br />

Suivant leur domaine d’intervention, les ONGs de <strong>Kinshasa</strong> peuvent être regroupées en 5<br />

catégories i-après :<br />

1. les ONG humanitaires ;<br />

2. les ONG socio-économiques ;<br />

3. les ONG culturelles ;<br />

4. les ONG scientifiques ;<br />

5. les ONG religieuses.<br />

Il est vrai que de manière effective, certaines ONGs sont plus visibles que d’autres. Aussi<br />

faut-il attirer l’attention des uns et des autres sur le fait que la création de certaines ONGs<br />

procède plus d’une forme de stratégie de survie que d’un souci réel de contribuer à<br />

l’éradication de certains fléaux sociaux. De même aussi, le capital humain dont dispose une<br />

ONG explique en grande partie sa rentabilité. Il n’est donc pas évident que toutes les ONGs<br />

et autres ASBL disposeraient des animateurs qui soient à la hauteur des attentes de la<br />

communauté.<br />

140


Il faut noter que parmi les ONG’s Kinoises, les ONG’s de défense des droits de l’homme<br />

furent les premières à entrer en activité de manière spectaculaire à la suite de la<br />

démocratisation du pays en 1990. L’aboutissement heureux des requêtes des OND’s des<br />

droits de l’homme donnera par la suite une grande impulsion à la société civile kinoise, qui<br />

diversifia ses domaines d’intervention : social (groupes vulnérables), économie, commerce,<br />

etc. Il faut peut-être relever que l’objet des ONGs et autres ASBL peut relever des<br />

préoccupations majeures à un moment donné de l’histoire d’un peuple. Quoique la pauvreté<br />

soit une forme de violation des droits de l’homme, la nature des droits de l’homme défendus<br />

par les ONGS kinoises procède plus de la liberté d’opinion et d’expression.<br />

Le répertoire de 1996 montre que les 342 Organisations Non Gouvernementales (ONG)<br />

oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong>, étaient représentées par les Associations (68,7%), les Comités de<br />

développement (22,5%), les Comités de santé (3,5%), les Coopératives (2,3%), les<br />

Syndicats d’initiatives (1,5%). La plupart d’entre elles sont laïques (84,2%) suivies des ONG<br />

des confessions religieuses (15,8%), avec 5,6 % des catholiques, 5 % des protestants, 0,6<br />

% des kimbanguistes, 2,9 % musulmanes et 1,2 % d’autres confessions.<br />

Ce même recensement indique que 12,7% oeuvrent dans la santé, 11,7% dans le domaine<br />

de l’éducation,10,9% dans le développement communautaire, 8,3 % de ces ONG<br />

interviennent dans le secteur agricole, 6,7% oeuvrent pour la promotion des femmes, 5,9%<br />

dans l’élevage, 5,1% dans l’assistance sociale, 5,1% dans la promotion des jeunes, 4,7%<br />

dans la nutrition, 4,3% dans l’environnement, 3,8% dans les études/recherches, 3,6% dans<br />

l’alphabétisation, 2,7% dans l’eau et l’assainissement, 2,6% dans l’artisanat, 2,6% dans<br />

l’information/publication, 2,2% dans l’éducation civique,1,8% dans les droits de l’enfant,<br />

1,6% dans les droits de l’homme, 1,1% dans la transformation agricole, 1% dans l’habitat,<br />

0,6% dans le transport et la communication, 0,4% dans la pêche, 0,3% dans<br />

l’épargne/crédit, 0,1% dans la planification familiale, 0,1% dans les routes, 0,1% dans le<br />

tourisme. 1<br />

On peut noter que ces associations et Ongs encadrent la population dans le domaine de la<br />

santé, de l’éducation, du développement communautaire, de l’agriculture, de la promotion<br />

des droits de la femme et des jeunes ainsi que la nutrition et l’environnement. Il faut<br />

cependant déplorer que certains secteurs tels que celui de l’habitat ou encore de l’eau ne<br />

puissent attirer autant d’attention de la part des communautés de base.<br />

En effet, on relève un décalage énorme entre la croissance urbaine et le rythme des<br />

investissements en équipement et en infrastructures de base. La précarité de l’habitat saute<br />

aux yeux. Il en est aussi du secteur de transport et d’autres services non moins importants<br />

sur la survie des communautés. Il reste donc bien indiqué que la dynamique<br />

communautaire s’investisse dans ces secteurs dans le cadre global de lutte contre la<br />

pauvreté.<br />

5.2.1. Objectifs généraux<br />

On ne peut dissocier les objectifs des ONGs et ASBL de leur objet social. Pour les structuresrelais<br />

dont l’objet social principal serait la lutte contre la pauvreté, l’objectif est<br />

l’amélioration du bien-être des masses en proie aux difficultés de survie. Les dynamiques<br />

communautaires visent la création et la promotion des mécanismes à mêmes d’aider les<br />

populations à résister contre la disparition. Il s’agit donc d’un processus et non d’une fin.<br />

1 (Nzuzi 1999, p. 137)<br />

141


Une des formes de stratégies prisées dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> pour résister contre la<br />

pauvreté est le regroupement en entraides mutuelles connues sous le vocable de :<br />

- MOZIKI ;<br />

- LIKELEMBA<br />

En dépit de la connotation parfois péjoprative que le concept de Moziki peut revêtrir à la<br />

suite de l’idée de réjouissance à laquelle elle renvoie souvent, il reste à reconnaître que<br />

cette approche offre un cadre d’épanouissement socio-psychologique dont certaines<br />

personnes, en l’occurrence les femmes, auraient fortement besoin. Cependant, il faut<br />

déplorer que certaines associations sous forme de Moziki revêtent un caractère plus tribal<br />

que promotionnel au sens de l’amélioration du bein-être de manière tout à fait neutre.<br />

Il reste aussi à déplorer la carence en données qui nous auraient aidé à évaluer le bien<br />

fondé de cette forme d’entraide. En effet, il aurait été question de connaître ou de recueillir<br />

les avis et considérations de spopulations sur la capacité des associations du genre<br />

likelemba et Mozili à contribuer à soulager leurs peines.<br />

5.2.2. Objectifs sectoriels<br />

Les objectifs sectoriels des dynamiques communautaires sont influencés par :<br />

1. le type d’action qu’elles mènent ;<br />

2. leur origine ;<br />

3. leurs groupes porteurs ;<br />

4. l’unievrs culturel dans lequel elles baignent.<br />

Quelle que soit leur nature, les interventions des associations citoyennes en faveur des<br />

pauvres, tout autant que celles de l’Etat, doivent concourir aux objectifs que le Programme<br />

Mondial de lutte contre la pauvreté s’est assigné d’ici l’an 2015 et qui consistent à :<br />

a. réduire la pauvreté monétaire, c’est-à-dire de moitié le pourcentage des personnes qui<br />

vivent dans la pauvreté extrême ou absolue (1$ US/jour) ;<br />

b. réduire la pauvreté alimentaire, ou encore réduire de moitié le déficit en calories ;<br />

c. réduire la pauvreté humaine ;<br />

d. réduire de 2/3 ou de 67% le taux de mortalité infantile (


C’est dans ce cadre qu’il faut épingler les effrots de mobilisation des jeunes kinois pour<br />

rendre leur capitale propre. Tous, comme un seul homme, ils se liguent ensemble pour<br />

combattre la malproprété autour des travaux collectifs connus sous le nom de « Salongo ».<br />

5.4. Dynamique Communautaire Formelle 1<br />

En ce qui concerne la dynamique communautaire formelle, la Ville Province de <strong>Kinshasa</strong><br />

compte des nombreuses associations et ONG’s. Il faut malheureusement déplorer le<br />

manque d’un cadre officiel des collectes d’informations sur les associations qui pullulent<br />

dans la ville en ce qui concerne particulièrement leur dénombrement. En effet, le contexte<br />

de crise est extrêmement favorable à l’émergence des structures qui s’inscrivent dans la<br />

logique de la dynamique communautaire. Chaque Ministère enregistre les ONG’s de son<br />

secteur qui ont les moyens de se faire enregistrer et de se faire agréer. Parfois cette<br />

opération d’enregistrement et de reconnaissance échappe à la municipalité.<br />

Pour l’énumération, il serait souhaitable de prendre en compte les autres secteurs de<br />

Dynamiques Communautaires ; à savoir :<br />

- les réseaux des droits de l’homme ;<br />

- les réseaux de santé ;<br />

- les réseaux de l’environnement ;<br />

- les réseaux des femmes et des jeunes ;<br />

- les confessions religieuses ;<br />

- autres services.<br />

Les structures-relais de la dynamique communautaire sont contituées des ASBL et ONG<br />

oeuvrant dans la production des biens et des services, et de celles qui œuvrent dans les<br />

transactions financières (épargne, crédit, négociation des marchés). A la naissance des<br />

associations au cours de la décennie 90, <strong>Kinshasa</strong> compte 342 ONGs dont une très grande<br />

majorité avaient un caractère associatif. Ensuite venaient les ongs de développement, et<br />

enfin les coopértaives et les syndicats.<br />

Etant donné que les ONG’ et Associations agissent en réseau ou plate forme, ce travail a été<br />

effectué en fonction des plates formes qui ont pu fournir des données, et ceux dont les<br />

données ont pu être obtenues dans certaines documentation. Dans le cadre de cette<br />

monographie, nous ne reprenons que quelques réseaux et/ou plate-formes dans l’odre qui<br />

suit.<br />

A. FEDERATION CONGOLAISE DES ONG’s LAIQUES A VOCATION<br />

ECONOMIQUE / FOLECO<br />

Cette plate forme fonctionne sous mode fédératif avec une structure pyramidale allant de la<br />

base au sommet ; ce dernier ne jouant qu’un rôle de coordination et d’harmonisation des<br />

données venant de la base. Elle est constituée des unités de base opérationnelle active que<br />

l’on appelle des « Cellule de Base Economique (CBE) ». Chaque CBE est composé de trois<br />

Associations ou ONG de même domaine d’intervention et de même intérêts 1<br />

1 Il faut retenir que certaiens ONGs ont un champs d’intervention qui dépasse la capitale. Dès lors que <strong>Kinshasa</strong><br />

est couverte par leurs activités, nous considérons que ce sont des ONGs de la capitale.<br />

143


A1. Objectifs de la FOLECO :<br />

La foleco poursuit six objectifs principaux, à savoir :<br />

1.amener ses membres à s’auto promouvoir ;<br />

2. former des animateurs en matière économique ;<br />

3. chercher des débouchés à ses membres ;<br />

4. défendre les intérêts et droits des membres ;<br />

5. servir de tiers dans les négociations de ses membres ;<br />

6. constituer une banque des données dans les différents domaines de ses<br />

membres.<br />

A ce jour la FOLECO totalise 922 Associations membres.<br />

A2. Activités et réalisations<br />

Le champs d’actions de la Foleco comprend plusieurs axes dont les plus importants sont :<br />

- Le plan d‘action d’urgence « PAU » en sigle.<br />

Grâce à ce programme, annuellement près de 1202T de produits agricoles divers ont été<br />

acheminés de milieux ruraux vers les centres de consommation installés dans la capitale<br />

<strong>Kinshasa</strong>.<br />

- le mouvement routier est un programme d’entretien permanent des routes<br />

de desserte agricole par le système de cantonniers recrutés au sein des populations locales<br />

qui du reste, sont les premiers bénéficiaires des retombées de ces actions. Il titre son<br />

financement notamment du droit de péage des utilisateurs de la route. Au moins 1.514 Km<br />

des routes, 23 ponts et 81 passerelles à <strong>Kinshasa</strong> et à l’intérieur ont été réhabilités.<br />

- Le projet d’évacuation et de recyclage des immondices<br />

Il s’agit d’un projet économique de vente de services aux abonnés. Dans le cadre de projet<br />

pilote basé à <strong>Kinshasa</strong>, 2.320 m 3 /an d’immondices sont collectés en moyenne 4 .<br />

L’étape du traitement préalable des immondices est expérimentée mais n’est pas encore<br />

fonctionnelle.<br />

B. LA CONFEDERATION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DU<br />

CONGO (COPEMECO).<br />

La COPEMECO est une ASBL regroupant et encadrant 200 Petites et Moyennes Entreprises.<br />

Elle les encadre dans la promotion et la défense de leurs intérêts par des regroupements<br />

interprofessionnels (agriculture, commerce, construction, industrie, pharmacie, services…).<br />

Au total elle encadrait 867 PME 5 sur toute l’étendue du pays en 1998. A <strong>Kinshasa</strong> elle en<br />

encadrait 117.<br />

C. LE CRONGD<br />

Le CRONGD est une plate forme provinciale d’encadrement des Associations/ ONG, et de<br />

développement. En 1998, cette plate forme comptait 202 ONGD, dont 70 effectifs et 132<br />

sympathisants.<br />

144


C1. Objectifs<br />

Le Crongd est une vaste plate forme à caractère associatif et dont les principaux objectifs<br />

visent essentiellement la sauvegarde et la protection des intérêts des structures affiliées. On<br />

peut retenir comme objectifs entre autres :<br />

o Servir la plate-forme provinciale d’échange de concertation d’appui.<br />

o Servir de porte-parole des Ass/ONG.<br />

o Défendre l’intérêt des Ass/ ONG.<br />

o Encourager et appuyer les œuvres des Ass/ONG membre : économique,<br />

financiers, social,…<br />

C2 Champs d’action :<br />

Il s’agit des actions qui rentrent directement dans la promotion du capital humain des<br />

populations. Ainsi on note des activités dans le domaine de :<br />

o Education, formation, alphabétisation.<br />

o Environnement, santé, potions alimentaires, protection des droits de la femme,<br />

etc.<br />

C3. Activités et éalisations :<br />

o Identification de nouvelles Associations et Ongs ;<br />

o Regroupement des Ass/ONG dans les différents secteurs d’intervention ;<br />

o Formation & accompagnement des ONG’s sur le terrain ;<br />

o Structuration des ONG’s à la base, afin de les rendre opérationnelles ;<br />

o Animation et sensibilisation ;<br />

o Création des réseaux thématiques et géographiques tels que :<br />

RCIC (Réseau d’éducation civique au Congo)<br />

CCAS-<strong>Kinshasa</strong> (comité de coordination d’appui syndical à <strong>Kinshasa</strong>)<br />

REPED/KIN (Réseau Provincial pour l’éducation en environnement et<br />

développement à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

REFED-Kin (réseau femme et développement de <strong>Kinshasa</strong> : ONG féminine<br />

animé par les femmes et pour les femmes).<br />

RAU/KIN : Réseau agriculture Urbaine de <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

FORUM DES ONG’s NGALIEMA<br />

FORUM DES ONG’s DE MONT-AMBA/NGALIEMA<br />

FORUM DES ONG’s DU CENTRE<br />

APPROCHE DU TRAVAIL EN SYNERGIE (FORUM ANNUEL)<br />

CONFERENCES COMMUNALES DE DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE<br />

KINSHASA par les ONGs de chaque commune.<br />

C’est probablement la structure la plus forte en matière d’encadrement d’autres<br />

organisations qui oeuvrent dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.<br />

C4 Ressources du CRONGD<br />

Les ressources du CRONGD sont de deux sortes :<br />

a. les ressources d’origine interne qui viennent essentiellement de cotisations des<br />

associations et ONGs membres ainsi que des cotisations spéciales ;<br />

145


. les ressources d’origine externe dont les principaux bailleurs sont BILLANCE<br />

(ONG des Pays Bas), OXFAM, UNICEF et PREFED.<br />

C5. Contraintes<br />

Le CRONGD connaît des problèmes de logistique, de transport, de communication, et<br />

d’infrastructure immobilière. Sa forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur en matière de<br />

financement est aussi une contrainte non de moindre.<br />

D. LE REGROUPEMENT DES INSTITUTIONS DU SYSTEME DE FINANCEMENT<br />

DECENTRALISE (REFIDEC).<br />

Crée en septembre 2000, le Regroupement des Institutions du Système de Financement<br />

Décentralisé est une plate forme de caisses d’épargne et de crédit qui œuvre dans six<br />

provinces du Congo : Bas-Congo, Bandundu, Katanga, Kasaï Occidental, Kasaï Oriental et la<br />

ville Province de <strong>Kinshasa</strong>. Il a pour mission principale d’appuyer les institutions membres<br />

pour le renforcement des capacités d’intervention dits membres et l’amélioration de l’offre<br />

des services micro-financiers.<br />

Le REFIDEC recherche pour ce faire des cadres juridique, institutionnel et opérationnel<br />

appropriés pour l’exercice des activités des institutions membres, et même des actions de<br />

lobbying et de concertation avec les pouvoirs publics pour la défense des intérêts des<br />

membres.<br />

C’est dans ses perspectives d’avenir que le REFIDEC qui, au bout de quatre années<br />

d’existence, envisage des actions contre la pauvreté au sein des masses : structuration des<br />

réseaux ; dissémination des informations ; défense des intérêts des membres ; mise en<br />

œuvre d’une institution de refinancement et centrale de risques<br />

E. INITIATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE INTEGRE<br />

« VA PLUS LOIN » (IDECOMI – VPL).<br />

« L’Initiative pour le Développement Communautaire Intégré Ŕ Va plus loin », a pour<br />

objectif de soutenir l’engagement des personnes démunies et ou des micros, petites et<br />

moyennes entreprises, à lutter contre la pauvreté. Elle a été créée en septembre 1990. Elle<br />

couvre un certain nombre de secteurs parmi lesquels :<br />

a. la Micro-finance : octroi des micro-crédits<br />

b. l’Agriculture : Appui aux riziculteurs ;<br />

c. l’Elevage ;<br />

d. l’Innovation technique : Fabrication des formes à pain, matériel aratoire ;<br />

e. la Sensibilisation et l’information sur les IST et le VIH.<br />

F. RESEAU D’AGRICULTURE URBAINE DE LA VILLE DE KINSHASA<br />

(RAUKIN)<br />

Le RAUKIN est une plate forme des associations et ONGs du secteur agricole de <strong>Kinshasa</strong>. Il<br />

compte une cinquantaine d’ONGs et a pour mission l’auto promotion des activités initiées<br />

dans ce secteur par les associations membres.<br />

Ses Objectifs sont divers. Néanmoins on peut retenir :<br />

146


- La Recherche matérielle et financière pour appuyer les activités agricoles des<br />

membres ;<br />

- La Formation des responsables et (agents) des membres par des séminaires,<br />

ateliers de réflexion, colloques et conférences ;<br />

- L’Echange d’expériences dans le domaine agricole entre les ONGs membres et ou<br />

ailleurs ;<br />

- La Sensibilisation des ONGs membres à initier les projets susceptibles d’assurer la<br />

véritable sécurité alimentaire à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

A son actif, il faut compter une série de formations dont celles sur :<br />

1. Le compostage (fertilité du sol) : 44 ONGs ;<br />

2. Les Techniques agricoles et système de rotation et association des cultures : 46<br />

ONGs ;<br />

3. La Viabilité et la rentabilité d’une activité : 46 ONGs.<br />

En outre, cette structure a déjà réalisé des activités d’Appui aux ONGs par la distribution<br />

des semences et autres intrants (outillage) en partenariat avec la FAO et la Croix Rouge<br />

pour les ONGs de Kin-Ouest notamment : Mont Ngafula, Kintambo, Ngaliema et<br />

Bandalungwa. Elle s’investit également, en collaboration avec l’Hôtel de Ville, dans le<br />

développement de l’Horticulture urbaine et périurbaine (HUP Ŕ FAO). Des efforts sont aussi<br />

mobilisés pour protéger les droits des agriculteurs par rapport à loi foncière. Un de ses<br />

grands axes d’actions est notamment la campagne de la lutte contre l’essence au plomb qui<br />

pollue les légumes et l’organisme humain ayant comme maladies consécutives : le<br />

satyrisme, tension artérielle, faiblesses physiques.<br />

Comme beaucoup d’autres structures du genre, le RAUKIN rencontre des problèmes relatifs<br />

:<br />

a. au financement ;<br />

b. à une forte demande d’appui en équipement de la part des membres ;<br />

c. l’inexpérience et l’incompétence de certains membres.<br />

G. UNAF<br />

Composée de 609 associations et groupements de base féminins et mixtes, L’Unaf a pour<br />

mission de :<br />

o Créer une solidarité nationale et internationale pour la promotion de<br />

la femme qui assure son autonomie et garantit son bien-être afin de<br />

l’amener à contribuer de façon responsable aux actions de lutte<br />

contre la pauvreté, de gestion démocratique et transparente de la<br />

nation et d’instaurer d’Etat de droit en République Démocratique du<br />

Congo ;<br />

o Contribuer à l’instauration de la dignité de la femme et de la<br />

responsabilisation de celle-ci dans le domaine économique, social et<br />

politique par des activités de formation, de vulgarisation, d’appui et<br />

de lobbying.<br />

Hormis les provinces de l’Est du pays, L’Unaf étend ses activités sur le reste du Territoire<br />

National dont la ville de kinshasa.<br />

147


Comme réalisations, on peut retenir :<br />

Difficultés :<br />

les activités d’éducation civique, de responsabilisation, de<br />

participation, d’éthique professionnelle, de droit de l’homme<br />

et des droits spécifiques de la femme ;<br />

Une campagne de vulgarisation des textes juridiques sur les<br />

legs ou l’héritage en République Démocratique du Congo ;<br />

l’octroi de micro crédit aux associations à la base, compte<br />

également dans les priorités de notre organisation ;<br />

promotion du genre pour la conversion des mentalités, la<br />

représentativité de la femme congolaise aux structures de<br />

prise de décision à tous les niveaux et la peine d’implication<br />

de celle-ci dans la reconstruction de la République<br />

Démocratique du Congo, notre pays.<br />

a. Manque de moyens financiers pour organiser des séminaires et ateliers enfin<br />

d’atteindre ses objectifs ;<br />

b. Vu l’étendue des besoins au niveau national, le nombre de 609 associations<br />

est trop peu pour animer le Congo.<br />

Quelle est la situation de <strong>Kinshasa</strong><br />

Le tableau ci-après fait une mise à jour des associations oeuvrant à <strong>Kinshasa</strong> et apporte<br />

par la même occasion la preuve la plus tangible de la capacité d’imagination et<br />

d’adaptation de l’homme kinois à l’hostilité de son environnement tant politique<br />

qu’économique ou socio-culturel.<br />

Tableau n°48: Nombre d’ ASBL à <strong>Kinshasa</strong> et domaines d’intervention.<br />

Rang Domaines d’interventions Nombre d’ASBL<br />

1 er Travail et Prévoyance sociale 990<br />

2 ème Culture et Art 956<br />

3 ème Agriculture, Pêche et Elevage 815<br />

4 ème Santé Publique 434<br />

5 ème Education nationale 232<br />

6 ème Droits humains 224<br />

7 ème Jeunesse 140<br />

8 ème Plan 121<br />

9 ème Intérieur 88<br />

10 ème Foncières 87<br />

11 ème Justice 70<br />

12 ème Affaires étrangères 53<br />

13 ème Coopération internationale 53<br />

14 ème Sports 46<br />

15 ème Fonction publique 45<br />

148


16 ème Economie, finances et Budget 38<br />

17 ème Communications et Presse 33<br />

18 ème Environnement 31<br />

19 ème Energie 29<br />

20 ème Travaux Publics, Aménagement du territoire,<br />

Urbanisme et Habitat (TPAT-UH)<br />

27<br />

21 ème Reformes institutionnelles 24<br />

22 ème Industrie, commerce et PME 22<br />

23 ème Transport et Communication 21<br />

24 ème Postes et Télécommunications 7<br />

25 ème Mines et Hydrocarbures 4<br />

26 ème Relations avec le parlement 3<br />

27 ème Défense et Anciens combattants 2<br />

Total 4 587<br />

Source : Ministère du Plan (2002)<br />

On peut en retenir que les secteurs du travail et de la prévoyance sociale, de la Culture et<br />

Arts L’Agriculture et l’Elevage englobent au moins 60% de l’ensemble des ASBL<br />

inventoriées au Ministère du Plan au cours de l’année 2002.<br />

A côté des associations locales, il existe plusieurs ONG internationales et projets de<br />

coopération bilatérale qui manifestent un intérêt particulier dans la lutte contre la pauvreté,<br />

notamment le GRET (France) basé dans la commune de Kimbaseke, l’IFESH (USA) basé<br />

dans la commune de Masina, le Fonds Social Urbain (Belgique) à Kisenso, Concern (Irlande)<br />

à Kisenso, Medicus Mundi Navarra (Espagne) à Kisenso, Vision Mondiale à Ngaliema, Oxfam<br />

(Canada et Grande Bretagne) à Kimbanseke, Mpasa et Kisenso, Action Contre la Faim<br />

(France) (Lingwala, Kasa- Vubu), Save The Children (Grande Bretagne) à Kimbanseke, etc.<br />

5.5. Dynamique communautaire cuturelle<br />

La Ville Province de <strong>Kinshasa</strong> ne compte pas seulement des structures à caractère socioéconomique.<br />

Au-delà des problèmes d’ordre existentiel qui se résument essentiellement par<br />

la conception des stratégies de survie, on dénombre une variété d’associations et<br />

organisations qui relèvent du culturel de l’homme Kinois. Parmi ces associations, il faut<br />

compter des regroupements à caractères ethniques et folkloriques, des clubs et mutualités<br />

des jeunes, les clubs associés de l’UNESCO, les Fédérations théâtrales telles que l’écurie<br />

Maloba, CIAJ, le COE.<br />

On peut associer également les Associations mixtes telles que :<br />

- Alliance Franco-Zaïroise<br />

- Alliance Hellénique<br />

- Gallerie d’IXEL<br />

- Les Associations sportives telles ;<br />

- Les Associations des anciens élèves, ASSANEF, ADAPES, ADASIM<br />

- Les fondations MALULA, MUTOMBO DIKEMBE, OLANGI<br />

- Familles chrétiennes,<br />

149


- les Associations Scientifiques et Savantes, des Juristes, des Economistes, des<br />

Ordres des Médecins, des Pharmaciens, des Avocats<br />

- les Syndicats et patronats<br />

- les Imprimeries : Filles de Saint Paul (Pauline) et MEDIAS PAUL<br />

- Radio Communication : Elikya, Cartec et les différentes salles paroissiales à<br />

travers la Ville.<br />

Cette prolifération des organisations à caractère culturel est une manifestation ou une<br />

preuve de l’intérêt que l’homme Kinois porte à son épanouissement socioculturel dans tous<br />

les aspects.<br />

Au plan de la formation scolaire et académique, bien des églises ont des écoles, des<br />

universités et quelques instituts Supérieurs, y compris des grands séminaires et des<br />

scolasticats. Au plan humanitaire, les églises Catholique et Kimbanguiste disposent des<br />

grands hôpitaux et de grands centres de santé. L’église Catholique se distingue<br />

particulièrement par un certain dynamisme au plan social. Ici allusion est faite au grand<br />

nombre d’œuvre à caractère social et culturel telles que :<br />

- Cepas ;<br />

- Cdi Bwamanda ;<br />

- Centre Bondeko<br />

- Centre Nganda<br />

- Centre Lassalien<br />

- RPER<br />

- BICE<br />

- Des Centres d’alphabétisation<br />

- Des Centres d’handicapés<br />

- Actions contre la malnutrition (Maman Bongisa)<br />

- Des Coopératives de mutualités de santé.<br />

Les compétences humaines, intellectuelles, techniques et organisationnelles dont disposent<br />

ces églises et associations sont mises à profit pour assurer à la population des moyens de<br />

sa promotion socio-cuturelle.<br />

Dans cette foulée, il faut mettre en évidence la part importante prise par le secteur privé,<br />

surtout dans lme domaine de l’éducation. Il ressort de s données du Pnud que reprend Lelo,<br />

qu’au cours de la dernière décennie, on a recencé 877 écoles primaires privées contre 656<br />

pour le public, 412 écoles secondaires privées contre 334 du public. La belle part du privé<br />

apparaâit de manière tout à fait évidente.<br />

5.6. Dynamique communautaire religieuse<br />

Suivant que l’on relève du courant chrétien ou musulman, la Bible ou le Coran restent les<br />

documents de base de toute activité allant dans le sens de la recherche de l’équilibre auquel<br />

il a été fait allusion précédemment. Au-delà de la dimension purement religieuse, les<br />

communautés partageant une même foi constituent des organisations dont les<br />

caractéristiques principales émargent des recommandations qui ressortent soit de la Bible<br />

pour les chrétiens soit du Coran pour les Musulmans.<br />

Elles constituent une forme de famille au sens sociologique du terme. Elles se doivent en<br />

cas de besoin une certaine assistance. Ce comportement porte en lui des germes d’une<br />

certaine dynamique communautaire similaire à toute autre forme de dynamique allant dans<br />

150


le sens d’assistance mutuelle. Cette assistance se manifeste en cas de décès, de naissance<br />

ou de n’importe quel autre événement à caractère social et qui requiert la mobilisation de la<br />

communauté.<br />

Il n’est donc pas rare de rencontrer des cas pour lesquels, la communauté a dû prendre en<br />

charge une partie ou la totalité des frais scolaires des enfants de certains démunis. De<br />

même, il n’est pas exclu que certaines factures des soins médicaux soient supportées par la<br />

même communauté. La carence en données statistiques est un handicap à l’évaluation des<br />

efforts que mobilisent ces communautés au nom de leur foi pour une assistance mutuelle<br />

en leurs seins.<br />

Il est important de signaler la carence ou le manque des données statistiques sur les<br />

associations à caractère religieux existant dans les différentes communes de la capitale. Le<br />

manque d’information de cette nature est un handicap de taille dans la gestion de ces<br />

communautés notamment en ce qui concerne l’intégration de certaines de leurs activités<br />

dans le fonctionnent et la cohabitation de différentes entités à la base avec les pouvoirs<br />

politico-administratifs provinciaux.<br />

En conclusion, la dynamique communautaire, troisième pilier de la mobilisation des<br />

communautés dans la lutte contre la pauvreté, a marqué toute la vie intégrale du Kinois. Il<br />

n’existe, en effet, aucun secteur de la vie des communautés vivant dans la capitale qui ne<br />

soit affecté par les activités qui relèvent de la dynamique communautaire. A titre d’exemple,<br />

on peut penser aux associations du genre « Soutien aux Simba » dont l’initiative vient du<br />

Kinois quand bien même il s’agit d’un secteur ou d’une activité qui concerne toute la nation.<br />

La dépendance de cette dynamique du contexte politique et économique du pays est la plus<br />

grande faiblesse que l’on puisse reconnaître à ce genre de mobilisation des masses. Hormis<br />

cette faiblesse, il est quasiment inimaginable que la vie du Kinois se démarque de la<br />

dynamique communautaire.<br />

5.7. Les parties prenantes<br />

Par parties prenantes on entend les gens, les groupes ou les institutions qui sont<br />

susceptibles soit d’être affectés par une intervention proposée ou d’en affecter le résultat<br />

(soit positivement ou négativement).<br />

On distingue les parties prenantes primaires et les parties prenantes secondaires :<br />

- les parties prenantes primaires sont celles qui en dernier ressort, espèrent<br />

bénéficier de l’initiative ou celles qui par contre, peuvent en être affectées.<br />

- Les parties prenantes secondaires ont un rôle intermédiaire.<br />

Le groupe thématique n°11 de l’UPPE-SRP a identifié 12 catégories des parties prenantes<br />

primaires et 8 catégories de parties prenantes secondaires. Le tableau n° 39 porte sur<br />

l’identification de ces différentes parties prenantes.<br />

151


Tableau n° 49 : Identification des parties prenantes dans la dynamique<br />

communautaire à <strong>Kinshasa</strong><br />

PARTIES PRENANTES PRIMAIRES PARTIES PRENANTES SECONDAIRES<br />

1. Petit commerce<br />

- Vendeurs à la sauvette(Shailleurs)<br />

- Vendeurs des rues<br />

- Vendeurs des petits marchés<br />

- Vendeurs des boutiques<br />

- Vendeurs des marchés nouvelles<br />

formules (Koweith, Mingando, etc.)<br />

- Détenteurs des Ligablo (mini-boutique<br />

en planches, tôles, cartons, etc.)<br />

2. Mamans manœuvres et Bana Mbuengi<br />

3. Mamans Bipupula<br />

4. Artisans<br />

5. Petits Agriculteurs<br />

- Petits Eleveurs<br />

- Cultivateurs<br />

- Pisciculteurs<br />

- Agro-Forestiers<br />

- Tireurs de Vins<br />

- Pêcheurs<br />

6. Les maraîchers (es)<br />

7. Les creuseurs et exploitants miniers<br />

8. Les casseurs de pierres<br />

9. Les Services<br />

a. Transport<br />

- Chauffeurs,<br />

- camionneurs,<br />

- Quado<br />

- Chargeurs<br />

- Porteurs<br />

- Chefs des dépôts et parkings<br />

- Kaddafi<br />

- Convoyeurs<br />

- Conducteurs des chariots<br />

- Cyclistes tout court et Cyclistes<br />

bayanda et toleka<br />

- Piroguiers<br />

- Bateaux privés<br />

- Ramasseurs d’immondices<br />

- Trafiquants<br />

b. Finances<br />

- Cambistes<br />

- Buakisa cartes<br />

- Tontines<br />

- Muziki<br />

1. Gouvernement<br />

1.1. Ministère<br />

- Plan<br />

- Affaires Sociales<br />

- Agriculture<br />

- Développement Rurale<br />

- IPMEA<br />

- Santé<br />

- Intérieur<br />

- Environnement<br />

- Condiffa<br />

- Justice<br />

- Culture et arts<br />

- Jeunesse et Sports<br />

- Solidarité et Affaires Humanitaires<br />

- Droits Humains<br />

- TPI<br />

- Travail et Prévoyance Sociale<br />

1.2. Entités Décentralisées<br />

2. Organisation d’Appui aux Dynamiques<br />

Communautaires de Base<br />

(OADCOB) et réseaux<br />

(thématiques ou géographique)<br />

3. Les Associations villageoises,<br />

coopératives ou mutuelles<br />

4. Les Associations de Femmes<br />

5. Les confessions religieuses<br />

6. Le regroupements professionnels des<br />

opérateurs économiques : FEC,<br />

COPEMECO, FENADEC.<br />

7. Coopératives d’Epargne et de Crédits.<br />

8. Organisation d’appui financier et<br />

technique :<br />

- ONG Internationale<br />

- Coopérations étrangères<br />

- Agences des Nations Unies<br />

152


c. Communications<br />

- Cabines publiques<br />

- Téléphoniques et<br />

- Phonies<br />

d. Habitat<br />

- Commissionnaires Immobiliers<br />

10. Associations Féminines<br />

11. Associations Coopératives et<br />

Diverses Organisations Mutuelles<br />

(villageoises et urbaines)<br />

12. Santé<br />

a. Médecine traditionnelle<br />

- Chercheurs des plantes médicinales<br />

- Tradi-praticiens<br />

- Exciser<br />

- Femmes sages (motion)<br />

- Vendeurs des plantes médicinales<br />

- Guérisseurs traditionnels (ex)<br />

- Voyants et/ou Devins<br />

- Gardiens des coutumes<br />

- Charlatans<br />

- Pharmacopées<br />

b. Médecines modernes<br />

- Vendeurs de petites pharmacies<br />

- Vendeurs ambulatoires des produits<br />

pharmaceutiques<br />

- Promoteurs de dispensaires, des<br />

cliniques, des Centres des Santés<br />

- Relais communautaires<br />

- Membres de Comités de<br />

développement de la santé (CODESI)<br />

- Secouristes (Croix-Rouge ou<br />

Indépendants)<br />

- Promoteurs des ONG<br />

- Animateurs des organisations de<br />

Communauté de base<br />

- Mutuelles de santé<br />

- Mamans et Papa bongisa<br />

- Club Mère des Enfants Animateurs<br />

- Associations culturelles pour la<br />

promotion de la santé<br />

En conclusion, le tableau n°38 est plus que parlant quant au dynamisme kinois face à<br />

la pauvreté. Voyez-y la part importante réservée à l’agriculture, à la santé et à<br />

l’éducation sans oublier les autres secteurs.<br />

153


CHAPITRE VI. : FACTEURS DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE<br />

LA PROVINCE<br />

Préambule<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong>, à l’instar d’autres Provinces du pays, connaît dès les années 90,<br />

une crise multiforme.<br />

Le processus de démocratisation de la vie politique nationale ayant échoué, le pays<br />

en général et <strong>Kinshasa</strong> en particulier a été plongé dans une instabilité politique qui<br />

persiste jusqu’à ces jours. Les pillages de 1991 et 1993 qui ont pratiquement détruits<br />

le tissu économique de la Ville. Les guerres de 1996 et 1998 ont provoqué un afflux<br />

massif des populations de l’intérieur du pays vers <strong>Kinshasa</strong> à la recherche de la<br />

Sécurité et du bien être. Malheureusement <strong>Kinshasa</strong> n’avait pas des infrastructures<br />

nécessaires pour recevoir tous ces déplacés. Cette situation a eu des répercussions<br />

sur l’environnement, la santé, l’habitat, l’emploi et plusieurs autres secteurs.<br />

Le présent travail consiste à traiter et analyser les problèmes qui découlent de cette<br />

crise multiforme et qui font obstacles au développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> en y<br />

évoquant principalement les 15 points suivants :<br />

1. Sécurité socio-politique.<br />

2. Démographie, urbanisation et Etat-civil.<br />

3. Pouvoir d’achat de la population.<br />

4. Santé.<br />

5. Salubrité Publique. (Voiries, Assainissement)<br />

6. Phénomène enfants de la rue.<br />

7. Sécurité alimentaire.<br />

8. Transports en commun.<br />

9. Logements.<br />

10. Energie électrique et bois de chauffage.<br />

11. Desserte en eau potable.<br />

12. Information/Communication.<br />

13. Phénomène religieux et culturel.<br />

14. Ressources Financières.<br />

15. Comportements Kinois.<br />

6.1. SECURITE SOCIO-POLITIQUE<br />

La RDC vit une période de post-conflit caractérisée par une cohabitation difficile.<br />

Siège des Institutions issues de l’accord politique de Sun City, <strong>Kinshasa</strong> en ressent les<br />

effets de façon palpable et, par voie de conséquence, connaît une vie socio-politique<br />

fort agitée.<br />

Du point de vue Sécurité des personnes et de leurs biens, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> voit le<br />

grand banditisme prendre de l’ampleur : les actes criminels, les vols à mains armées,<br />

les pillages ciblés des maisons, les enlèvements nocturnes des paisibles citoyens, les<br />

extorsions des biens de valeurs (bijoux, portables,…) par les agents de force et de<br />

Sécurité lors des patrouilles sont là les lots quotidiens des kinois.<br />

154


Sur le plan Politique, la concentration des anciennes forces belligérantes à <strong>Kinshasa</strong><br />

crée un climat d’incertitude au sein des populations. On assiste même à des vives<br />

tensions politiques entre les différents états majors : caches d’armes par ci,<br />

équipements et munitions par là… Les spectres d’un bain de sang à <strong>Kinshasa</strong> dû à la<br />

cohabitation difficile au sommet de l’Etat ; l’existence de beaucoup de partis<br />

politiques illégaux qui tiennent des réunions et des manifestations non autorisées,<br />

l’attitude intégriste et violente dans le chef des militants de certains partis politiques,<br />

les discours incendiaires de certains leaders politiques, le fatalisme de la population<br />

face au processus politique en cours, le brimade de liberté d’expression dans le chef<br />

du pouvoir etc.<br />

La crise, le manque de ressources que connaît la population, ont conduit celle-ci à se<br />

désintéresser purement et simplement de la gestion de la cité. Préférant ainsi aller<br />

chercher de quoi subvenir aux besoins quotidien plutôt que d’aller assister aux<br />

actions communautaires.<br />

La concentration à <strong>Kinshasa</strong> des fonctionnaires et autres salariés mal payés conduit<br />

souvent à des revendications salariales qui sont sources des tensions sociales.<br />

Enfin, il faut épingler la faible gestion de la question de jumelage entre <strong>Kinshasa</strong> et<br />

les autres Villes, singulièrement avec Brazzaville.<br />

6.1.1. Etat de lieux<br />

- Le plan de partage du pouvoir entre les ex-fractions armées qui se sont<br />

transformées en parties politiques a abouti à l’accord global et inclusif de la<br />

transition à sa signature.<br />

- Un gouvernement d’union nationale a été mis en place et les différentes<br />

composantes sont venues s’installer à <strong>Kinshasa</strong>.<br />

- Un certain nombre de partis politiques de l’opposition non armée ont refusé de<br />

participer au gouvernement de transition, préférant attendre les élections.<br />

- On observe un élan de solidarité ainsi qu’un certain esprit d’intégration des<br />

compatriotes venant des zones troubles de l’est du pays, avec l’appui du CIAT<br />

(Commission de haute média, Commission de préparation des élections, …)<br />

- La population de <strong>Kinshasa</strong> suit attentivement l’évolution politique de la transition<br />

surtout la mise en œuvre de la feuille de route du gouvernement.<br />

- Divers programmes de mobilisation et de réinsertion pour assurer l’intégration de<br />

la police et de l’armée se déroule dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> aussi bien qu’à<br />

l’intérieur.<br />

- La sécurité des personnes et de leurs biens commence à être assuré par la<br />

patrouille de la police et des militaires.<br />

- La sécurité socio-politique est marquée par les caractéristiques suivantes :<br />

Le pays est en période de post-conflit.<br />

L’implantation progressive d’un certain nombre de partis politiques.<br />

155


L’éffort de sécurisation de la Ville-Province à travers l’organisation de la<br />

prévention policière.<br />

L’accès au média public et privé pour la facilitation du débat démocratique.<br />

La tolérance de la population kinoise envers les anciens belligérants,<br />

agresseurs de la Ville-povince de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

L’élan de solidarité.<br />

La sensibilisation du public par la société civile sur les enjeux électoraux.<br />

La revendication pacifique sans répression notoire.<br />

Le retour progressif de l’encadrement social des militaires.<br />

La mise en œuvre de programme des droits de l’homme.<br />

L’anticipation des campagnes électorales.<br />

6.1.2. Causes<br />

- Cohabitation difficile entre les différentes composantes politiques du pays.<br />

- Lenteur dans la mise en œuvre de la feuille de route de la transition.<br />

- Existence des agendas cachés.<br />

- Pression des parties politiques de l’opposition non armée qui ne sont pas au<br />

pouvoir sur le gouvernement pour le respect du délai de l’organisation des<br />

élections.<br />

6.2. DEMOGRAPHIE, URBANISATION ET ETAT CIVIL<br />

La population de la province de <strong>Kinshasa</strong> est estimée à 6.876.000 habitants pour<br />

l’année 2003. Ce chiffre actualisé semble être sous estimée compte ténue de la forte<br />

immigration des populations et l’arrivée massive des déplacés de guerre.<br />

L’espace résidentiel urbanisé n’étant plus aménagé depuis l’accession du pays à<br />

l’indépendance, il s’est développé des zones d’occupation anarchique qui sont des<br />

véritables bidonvilles démunis d’équipements collectifs essentiels.<br />

Les quartiers habités, abstraction faite des communes périphériques de N’sele et<br />

Maluku, connaissent une densité moyenne de la population qui se situe entre 150 et<br />

400 habitant/ha<br />

Une crise de logement s’est installée à <strong>Kinshasa</strong> depuis des lustres. Cette crise est<br />

exacerbée par le manque de pouvoir d’achat de la grande majorité de la population<br />

qui, dépourvue de ressources financières, ne peut envisager de se procurer une<br />

habitation.<br />

Les sociétés de construction (O.C.A, ONL, CNECI, MARANALINE, COPELA…), qui jadis<br />

favorisaient l’acquisition des maisons par l’option de location-vente, ne sont plus<br />

opérationnelles à cause de la crise économique et financière que connaît le pays.<br />

156


L’absence d’un plan urbanistique de la Ville et la faible capacité de l’Administration à<br />

maîtriser le secteur sont aussi à la base des problèmes importants que voici :<br />

- occupation des terres à la seule volonté des personnes sans titre ni droit ou non<br />

reconnues par les dispositions légales en la matière ;<br />

- occupation des espaces publics, aliénation des terres par des personnes sans<br />

qualité sur des espaces non compatibles à l’habitat.<br />

6.2.1. DEMOGRAPHIE<br />

La population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a été estimée par le SNSA à 4.397.689<br />

habitants en 1996. L’INS, dans ses enquêtes d‘alors, la répartit comme suit : 50,5 %<br />

d’hommes et 49,5% de femmes, avec un taux de masculinité de 102 hommes pour<br />

100 femmes. Elle porte aussi les caractéristiques suivantes : (i) 50% de la population<br />

avec moins de 15 ans ; (ii) densité moyenne de la Ville de 441 hab. au Km2 ; (iii)<br />

densité maximale de 25.761 hab. au Km2 dans la Commune de <strong>Kinshasa</strong> et minimale<br />

de 7 hab. au Km2 pour la Commune de Maluku. Le rythme d’accroissement de la<br />

population est de 4,7% dans la VilleProvince de <strong>Kinshasa</strong>. En l’an 2000, cette<br />

population est estimée à environ 5,2 millions d’habitants.<br />

La Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> a évoluée depuis 1960 sans politique et plan de<br />

développement, sur tous les plans.<br />

Tableau n° 50: Densités de la population des communes.<br />

1. <strong>Kinshasa</strong> 25.761 13. Kintambo 12.640<br />

2. KalamuN 24.351 14. Kisenso 7.095<br />

3. Ngiri-Ngiri 24.207 15. Lemba 6.742<br />

4. Ngaba 23.265 16. Selembao 5.456<br />

5. Bumbu 21.503 17. Limete 4.731<br />

6. Matete 21.409 18. Kimbanseke 4.593<br />

7. Makala 19.453 19. Ngaliema 3.O86<br />

8. Lingwala 16.956 20. Masina 2.268<br />

9. Kasa-Vubu 14.978 21. Mt Ngafula 147<br />

10. Barumbu 14.712 22. Gombe 90<br />

11. Bandal 14.296 23. Nsele 27<br />

12. Ndjili 13.773 24. Maluku 7<br />

Source : INS : Recensement scientifique de juillet 1984.<br />

Cette configuration a sûrement subi de sensibles modifications suite, notamment,<br />

aux mouvements naturels et aux déplacements des populations pour diverses<br />

raisons.<br />

Les spécialistes subdivisent en cinq périodes marquantes l’évolution de la population<br />

de <strong>Kinshasa</strong> :<br />

- première période : de 1881 à 1920, avec un taux moyen de croissance annuelle<br />

située entre 3 à 5% ;<br />

- deuxième période : de 1920 à1955 , avec un taux d’environ 18% , nonobstant la<br />

profonde inflexion qui l’a ramené à 7% en 1925 et à Ŕ6% en 1935, suite au<br />

157


etour de beaucoup de citadins dans leurs villages à cause de la crise<br />

économique des années 1920-1930 ;<br />

- troisième période : de 1955 à 1960, avec un taux moyen de 7% dû aux contrôles<br />

de l’Administration Coloniale ;<br />

- quatrième période : de 1960 à 1980, avec un taux moyen de 11% lié à la<br />

disparition des mesures coloniales précitées;<br />

- cinquième période : de 1980 à 2000, avec un taux moyen d’environ 5%.<br />

Toutes ces données qui datent des années 1991-1992 (enquêtes de SNSA) sont<br />

aujourd’hui bousculées par les problèmes de sécurité, de disparition des unités<br />

économiques en Province et de la déliquescence de l’autorité étatique et coutumière.<br />

6.2.2. URBANISATION ET ETAT CIVIL<br />

L’évolution de la population de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, telle que valablement observée<br />

entre 1955 et 1987, devait amener les Autorités Nationales et Urbaines à concevoir<br />

un plan d’aménagement et d’assainissement adéquat, spécialement pour les<br />

infrastructures, les équipements et la salubrité.<br />

En ce qui concerne l’Etat Civil, il y a lieu de citer les problèmes suivants :<br />

- L’existence, dans la Ville, des Bureaux d’Etat-civil clandestin qui délivrent des<br />

documents y relatifs à moindre prix. L’immensité de certaines Communes<br />

empêche la population à accéder facilement aux services administratifs<br />

municipaux ;<br />

- le faible maîtrise des mouvements de la population à <strong>Kinshasa</strong> ;<br />

- la négligence de certains parents à faire enregistré leurs enfants dans le registre<br />

d’état civil..<br />

6.3. EMPLOI ET POUVOIR D’ACHAT<br />

IL n’y a généralement pas d’emploi à <strong>Kinshasa</strong>, même pour ceux qui ont une<br />

formation. Le chômage s’accroît davantage avec l’exode rural, particulièrement<br />

important depuis l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale.<br />

Les déplacés de guerres constituent une nouvelle grande portion de la population<br />

sans travail, venue brutalement de l’arrière pays, suite à l’insécurité.<br />

Malgré ces difficultés profondes, les chômeurs ne retournent pas dans leurs villages,<br />

où les conditions de vie sont plus précaires.<br />

Au fil des temps et les problèmes de survie devenant de plus en plus aigus,<br />

beaucoup de chômeurs, ; enseignants, tailleurs, intellectuels…cherchent solutions à<br />

leurs problèmes existentiels et alimentaires dans l’agriculture, vers les confins de la<br />

Ville.<br />

Cependant, le manque de ressources financières pour le démarrage de ces activités<br />

et le temps nécessaire à la maturation des cultures agricoles découragent beaucoup<br />

d’entre eux. La population est sans cesse croissante, avec un niveau de revenu<br />

insignifiant et employée à peine à un taux de 3%.<br />

158


6.3.1. États de lieux<br />

La structure de consommation des ménages indique selon une enquête urbaine de<br />

l’INS en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et à des degrés divers, toutes<br />

les classes sociales. Près de 74 % de ménages des cadres et plus de 80% de<br />

ménages des employers sont pauvres. La situation dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong> n’est pas<br />

très différente de l’ensemble du pays. Il est à signaler que la pauvreté frappe 80 %<br />

des populations urbaines.<br />

Selon une étude conduite par le C.T. Pascal KAPAGAMA dans les Communes de<br />

Kisenso et de Ngaba, les kinois vivent dans un état d’hypo-pauvreté. En d’autre<br />

termes le pouvoir d’achat du kinois ne lui permet pas de subvenir aux besoins<br />

primaires (alimentation, santé, éducation, habillement) de là, il lui est difficile de<br />

satisfaire les besoins secondaires, tertiaires et de luxe qui sont hors de portée de sa<br />

bourse. Cette situation est exacerbée par la conjugaison des faits ci-après :<br />

- modicité du revenu (pour les non salariés) ;<br />

- modicité du salaire et irrégularité de paiement (pour les fonctionnaires et les<br />

salariés) ;<br />

- taux élevé de chômage ;<br />

- flottement de la monnaie congolaise ;<br />

- difficile accès au crédit ;<br />

- spéculation du marché kinois ;<br />

- recul du secteur formel au profit de l’informel ;<br />

- contrefaçon des produits d’usage courant ne garantissant pas la durabilité.<br />

6.3.2. Causes<br />

- guerres récurrentes ;<br />

- absence de volonté politique ;<br />

- difficultés économiques et de fonctionnement ;<br />

- absence d’appui financier et étatique ;<br />

- démission de l’Etat ;<br />

- non respect des textes légaux en vigueur ;<br />

- inspections du travail et autres services de l’Etat ne sont pas dotés des moyens<br />

de leur politique ;<br />

- protection sociale précaire.<br />

159


CHAPITRE VII : PROGRAMMES ET PROJETS DE DEVELOPPEMENT<br />

7.0. PREAMBULE<br />

De tout temps, la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, de par son double statut de Capitale de la<br />

République Démocratique du Congo et de Ville-Province, a bénéficié de plusieurs<br />

programmes et projets financés soit par le Gouvernement Central, et/ou par des<br />

contreparties extérieures dans le cadre de la coopération internationale.<br />

Avec l'évolution de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, les actions entreprises se sont inscrites dans<br />

un plan d'aménagement visant à la doter en infrastructures et équipements<br />

administratifs et socio-économiques adaptés à sa fonction de Capitale et à ses<br />

besoins propres.<br />

Le développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> n'a pas été uniquement l'œuvre des<br />

pouvoirs publics, car bon nombre d'initiatives industrielles et commerciales émanant<br />

des investisseurs privés ont permis la structuration du tissu économique de la<br />

Capitale Congolaise.<br />

La conjugaison des efforts d'investissement publics et privés avec le concours des<br />

partenaires extérieurs, dans certains cas, ont à la longue donné à <strong>Kinshasa</strong> sa<br />

stature d'agglomération urbaine aux infrastructures et équipements collectifs<br />

nécessaires pour entretenir le cadre de vie des populations citadines. C'est ainsi que<br />

la Ville de <strong>Kinshasa</strong> compte des édifices publics pour les services de l'Etat tant du<br />

Gouvernement Central que de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> et des infrastructures<br />

socio-économiques diverses, à savoir, des infrastructures routières, ferroviaires,<br />

portuaires, aéroportuaires, sanitaires, scolaires, touristiques, culturelles, récréatives,<br />

des installations de production et de distribution d'eau et d'électricité, des réseaux<br />

d'assainissement, des marchés, des unités industrielles et commerciales, etc.<br />

7.1. Programmes et projets de développement du gouvernement<br />

7.1.1. Aperçu historique<br />

La Ville de <strong>Kinshasa</strong> a bénéficié de beaucoup d'attention des pouvoirs centraux<br />

(colonial d'abord et congolais ensuite) en ce qui concerne son développement dans la<br />

mesure où sa vocation de Ville-Capitale devrait se traduire par son rayonnement<br />

administratif, économique, social et culturel.<br />

Depuis le 1 er décembre 1881, date de la création de la Station de <strong>Kinshasa</strong><br />

(Léopoldville) par le célébre explorateur anglais Henry Morton Stanley jusqu'au début<br />

des années 1950, de nombreux investissements se sont réalisés dans la Ville<br />

notamment le dernier tronçon de la première ligne de chemin de fer Matadi (Bas-<br />

Congo) à <strong>Kinshasa</strong>, la réunification des agglomérations de Kintambo, de Kalina, de<br />

<strong>Kinshasa</strong> (emplacement de l'Hôtel Palace de l'ONATRA) et de Ndolo en une grande<br />

circonscription qui deviendra Capitale du Congo-Belge, le tracé de la première route<br />

appelée 'Route de Léopoldville" allant de Kintambo à <strong>Kinshasa</strong> (tel que signalé cidessus),<br />

le port de <strong>Kinshasa</strong> (Beach Ngobila), crzation du premier Laboratoire<br />

Medical de <strong>Kinshasa</strong> (1899), des hôpitaux, le Centre Universitaire Congolais (qui<br />

160


deviendra Université Lovanium), des écoles chrétiennes - bien qu'étant des œuvres<br />

des congrégations réligieuses, le pouvoir colonial y a apporté son concours - des<br />

écoles officelles, construction du Boulevard Lumumba (ex. Léopold II), aménagement<br />

des zones de Limete industriel et résidentiel, de Lemba, Matete et Ndjili.<br />

L'élaboration du Premier Plan d'Aménagement de la Ville en 1950 marque un<br />

tournant dans la prise en charge du développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> par<br />

l'Administration Coloniale; cette option va s'affirmer davantage après l'accession du<br />

pays à l'indépendance le 30 juin 1960.<br />

Les cinq premières années d'indépendance caractérisées par des troubles et<br />

rebellions n'ont pas été propices à la mise en œuvre des projets ou programmes<br />

d'investissement d'autant plus que la République Démocratique du Congo était en<br />

plein chaos politique économique et financier.<br />

C'est sous la IIè République issue du Coup d'Etat du 24 novembre 1965 que le<br />

Gouvernement va, dans les années 1970 - 1980 d'abord, s'investir dans des grands<br />

projets qui sont de nature à consolider la fonction de <strong>Kinshasa</strong> en tant que Capitale<br />

du pays. D'autres actions seront entreprises par la suite.<br />

Les réalisations de cette époque sont légion et peuvent être regroupées, à titre<br />

indicatif, de la manière succincte ci-après :<br />

Dans le secteur des routes : Autoroute <strong>Kinshasa</strong> - N'sele<br />

Dans le secteur industriel : Sidérurgie de Maluku (SOSIDER), Usine de<br />

Matériel Agricole au Zaïre (UMAZ)<br />

Dans le secteur des transports : STK, SOTRAZ, CITYTRAIN,SITAZ, TRANS-<br />

ZAM<br />

Dans les Télécommunications : RTC, REZATELSAT<br />

Dans les secteurs touristique, culturel, sportif et récréatif : Cité de la<br />

N'sele, Cité de l'OUA, Palais du Peuple, Stade des Martyrs, Cité des<br />

Pêcheurs de Kinkole, Théâtre de Verdure, la Foire Internationale de<br />

<strong>Kinshasa</strong> (FIKIN)…<br />

Dans le secteur agricole : Domaine Agro-Industriel et Pastoral de la N'sele<br />

(DAIPN), Programme d'Assistance au Fermiers et Eleveurs de <strong>Kinshasa</strong><br />

(PAFEK), Programme d'Assistance aux Maraîchers de <strong>Kinshasa</strong><br />

(PASMAKIN), Programme National Riz/Mission Agricole Chinoise (<br />

PNR/MAC), Programme National Engrais ou Service National des<br />

Fertilisants et Intrants Connexes (SENAFIC), Service de Mécanisation<br />

Agricole (SENAMA), Banque de Crédit Agricole (BCA), Fonds des<br />

Conventions de Développement, Service National de Reboisement (SNR),<br />

Service National de Promotion et de Développement de la Pêche<br />

(SENADEP), Centre de Commercialisation des Produits Maraîchers et des<br />

Fruitiers (CECOMAF), Service National des Routes de Desserte Agricole (<br />

SNRDA).<br />

Actuellement la situation de certaines réalisations susévoquées est un sujet de<br />

désenchantement.<br />

161


L'autoroute <strong>Kinshasa</strong>-N'sele est praticable malgré quelques dégradations au niveau<br />

des ponts Bibwa, N'sele et Maindombe.<br />

Dans le secteur industriel la Sidérurgie de Maluku et l'Usine de Matériel Agricole<br />

(UMAZ) n'existent que de nom. Les difficultés d'approvisionnement en intrants<br />

industriels les ont pratiquement mis en veilleuse.<br />

Les sociétés de transports n'ont pas résisté à la crise économique et financière du<br />

pays; à part CITYTRAIN qui aligne quelques bus qui sont à compter du bout des<br />

doigts, les sociétés d'Etat de transport en commun ont disparu<br />

Dans les télécommunications, la construction de nouvelles installations de<br />

Radiodiffusion et de Télévision Nationale du Congo (RTNC) dans la Cité de la Vois du<br />

Congo fait partie du patrimoine de l'Etat dont les Kinois s'en félicitent même si les<br />

problèmes de maintenance régulière des équipements demeurent entiers.<br />

Sur le plan touristique, culturel, sportif et récréatif, le Stade des Martyrs, le Palais du<br />

Peuple (siège du Sénat et de l'Assemblée Nationale), la Cité de l'Union Africaine<br />

tiennent le coup; la FIKIN, malgré sa tenue annuelle, elle ne s'est pas encore remise<br />

totalement des affres des pillages de 1991 et 1993 tandis que d'autres sites ont été<br />

pratiquement abandonnés (Théâtre de Verdure, Cité de la N'sele…) faute d'un plan<br />

de rénovation de la part du Gouvernement.<br />

Quant au secteur agricole et forestier, la Ville de <strong>Kinshasa</strong> a bénéficié autant que les<br />

autres Provinces des Services, Programmes et Projets dans le cadre de l'amélioration<br />

de la situation de la Sécurité alimentaire et de la préservation des écosystèmes. Bien<br />

des projets et programmes ont été réalisés, mais étant largement tributaire de l'aide<br />

extérieure et comme le pouvoir central n'apportait pas sa contribution d'une façon<br />

appropriée, ces actions ont périclité les unes après les autres une fois que le<br />

financement extérieur est arrivé à terme. Certes, quelques soubresauts d'activités<br />

sont observés par-ci, par-là (DAIPN, SENAFIC, Fonds des Conventions de<br />

Développement…) mais, somme toute limités pour répondre aux objectifs qui ont<br />

été assignés à ces Services, programmes et projets.<br />

7.1.2. Situation actuelle<br />

Au regard du Budget d'Investissement de l'Etat des trois dernières années (2002-<br />

2004), on s'aperçoit que le Gouvernement intervient en faveur de la Ville de <strong>Kinshasa</strong><br />

à travers :<br />

- des programmes et projets à spectre national<br />

- des programmes et projets destinés à <strong>Kinshasa</strong><br />

- des programmes et projets de coopération avec contrepartie congolaise<br />

162


7.1.2.1. Programmes et Projets à spectre national<br />

Les données recueillies ne permettent pas d’extraire distinctement la part du<br />

financement consacrée à la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

A titre indicatif, les actions identifiées par secteur sous cette rubrique se présenten de<br />

manière suivante<br />

Tableau n° 51: Crédits de paiement des programmes et projets de<br />

développement du Gouvernement à spectre national.<br />

Secteurs<br />

1. infrastructures et<br />

Equipements<br />

Collectifs<br />

2. Projets Productifs<br />

3. Projets Sociaux<br />

4. Bonne Gouvernance<br />

Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />

2002 2003 2004 TOTAL<br />

1.053.169.714 2.710.932.018 4.917.138.518 8.681.240.250<br />

514.386.449<br />

8.032.149.646<br />

1.498.906.449<br />

791.853.085<br />

624.554.396<br />

603.588.648<br />

772.444.554<br />

1.128.367.338<br />

3.195.975.217<br />

2.078.684.088<br />

9.785.071.380<br />

5.298.470.314<br />

TOTAL 11.098.612.258 4.730.928.147 10.013.925.627 25.843.466.032<br />

Sources : - Ministère de l'Economie, Finances et Budget : Loi n° du 2 janvier<br />

2002 contenant le Budget de l'Etat pour l'exercice 2002/Dépenses en<br />

Capital, Tome III, <strong>Kinshasa</strong>.<br />

- Ministère des Finances et Budget : Loi n°/03 du 4 mars 2003<br />

contenant le Budget de l'Etat pour l'exercice 2003/Dépenses en<br />

Capital, Tome III, <strong>Kinshasa</strong><br />

- Ministère du Budget : Loi n° 04/003 du 31 mars 2004 contenant le<br />

Budget de l'Etat pour l'exercice 2004/Dépenses en Capital Tome III,<br />

<strong>Kinshasa</strong>.<br />

- Ministère du Budget :Loi n° 04/022 du 13 Octobre 2004 portant<br />

Budget Aménagé de l'Etat pour l'exercice 2004.<br />

N.B.: Le Tableau n°49 ci-haut a été élaboré par la Division Urbaine du Plan à<br />

partir des quatre (4) Lois indiquées comme sources.<br />

Les crédits de paiement au titre des dépenses en capital pour la période 2002-2004<br />

renseignent que la Ville de <strong>Kinshasa</strong> bénéficie de plusieurs programmes et projets à<br />

spectre national. L'on peut constater l'importance des infrastructures et des projets<br />

sociaux dans l'affectation des ressources budgétaires, et ce, conformément aux priorités<br />

du Gouvernement contenues dans le Programme Multisectoriel d'Urgence de<br />

Reconstruction et de Réhabilitaion 2002-2005, en sigle "PMURR".<br />

163


7.1.2.2. Programmes et Projets destinés à <strong>Kinshasa</strong><br />

Les Budgets des dépenses en capital de l'Etat des execices 2002 à 2004 ci-dessous<br />

permettent d'appréhender la place de la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> dans les<br />

investissements de l'Etat.<br />

Tableau n° 52 : Crédits de paiement des programmes et projets de<br />

développement du Gouvernement destinés à la Ville-<br />

Province de <strong>Kinshasa</strong><br />

Secteurs<br />

1. infrastructures et<br />

Equipements<br />

Collectifs<br />

2. Projets Productifs<br />

3. Projets Sociaux<br />

4. Bonne Gouvernance<br />

Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />

2002 2003 2004 TOTAL<br />

2.182.605.995 392.642.872 3.201.049.158 5.776.298.025<br />

61.877.886<br />

379.702.234<br />

74.600.549<br />

77.917.992<br />

303.013.047<br />

-<br />

114.916.072<br />

325.882.811<br />

467.474.631<br />

254.711.950<br />

1.008.608.182<br />

542.075.180<br />

TOTAL 2.698.786.664 773.573.911 4.109.322.672 7.581.693.337<br />

Le Tableau n° 52 met une fois de lus, en évidence l'importance de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> en<br />

matière d'investissements publics.<br />

Les budgets des dépenses en capital de l'Etat sur ressources propres de 2002 à 2004<br />

totalisent 33.425.159.369 Francs Congolais. Pour cette période sous revue, les<br />

programmes et projets de développement localisés à <strong>Kinshasa</strong> et à charge du<br />

Gouvernement bénéficient des crédits de paiement de 7.581.693.337 Francs Congolais, ce<br />

qui représente 22,68% du total des dépenses en capital prévisionnelles évoquées ci-haut.<br />

N.B.: L'effort d'investissement du Gouvernement pour la Ville de <strong>Kinshasa</strong> aurait pu être<br />

mieux évalué si les données sur l'exécution financière étaient disponibles<br />

Il y a un fait à noter : les interventions gouvernementales sont multisectorielles. On en<br />

compte dans les infrastructures, l'agriculture, la santé, l'éducation, la Bonne gouvernance,<br />

l'assainissement, l'appui économique, etc.…<br />

7.2. Programmes et Projets de développement de la Ville-Province<br />

de <strong>Kinshasa</strong><br />

A chaque exercice budgétaire, l'Autorité Urbaine élabore un projet de budget de la Ville<br />

qu'elle soumet à l'approbation de l'Organe Délibérant. Cet instrument "le budget" une fois<br />

approuvé, devient l'outil de base et incontournable dont le Gouverneur de la Ville se sert<br />

pour concrétiser de façon progressive les ambitions qu'il s'est fixé au cours de son<br />

mandat. D'une manière générale les objectifs à atteindre sont repris dans les programmes<br />

et projets de développement que le Gouverneur fait inscrire dans le Budget.<br />

164


Les Gouverneurs de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> qui se sont succédés à la tête de <strong>Kinshasa</strong><br />

présentaient jadis à l'Organe Délibérant (l'Assemblée Régionale) le projet de leur Budget<br />

par un discours - programme; cet Organe n'étant pas fonctionnel pour le moment, les<br />

Gouverneurs actuels sont amenés à préparer un Programme d'Action dans lequel sont<br />

consignées les priorités des actions à mener.<br />

Les discours programmes et les programmes d'action de différents Gouverneurs ont eu<br />

tous pour point commun le problème lié à la sécurité et celui de l'assainissement de la<br />

Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Tableau n°53: Budget d’investissement de la ville province de <strong>Kinshasa</strong> pour les<br />

trois dernières années<br />

Crédits de Paiement (en Francs Congolais)<br />

Secteurs<br />

2002 2003 2004<br />

1. Infrastructures et<br />

Equipements Collectifs<br />

2. Projets Productifs<br />

3. Projets Sociaux<br />

4. Bonne Gouvernance<br />

541.933.371<br />

126.533.376<br />

153.533.376<br />

163.333.640<br />

1.818.435.970<br />

133.425.760<br />

211.957.642<br />

227.867.094<br />

929.081.928<br />

55.000.000<br />

93.500.000<br />

250.961.746<br />

TOTAL 985.333.763 2.391.686.466 1.463.473.384<br />

Les infrastuctures et équipements prennent généralement la part la plus importante du<br />

Budget de l’Hôtel de ville. C’est qui est une bonne chose. Malheureusement, on déplore la<br />

faible part allouée aux projets sociaux. Cela traduirait peu d’intérêt porté à la lutte contre<br />

la pauvreté.<br />

165


Tableau n° 54 : Exécution financière des Programmes et Projets de Développement<br />

de la Viile-Province de <strong>Kinshasa</strong> (Période : 2002 à 2004)<br />

TABLEAU SYNTHESE<br />

SECTEURS 2002 (1) 2003 (2) 2004 (3) TOTAL (1)+(2)+(3)<br />

CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT CREDIT DE PAIEMENT<br />

PAIEMENT<br />

PAIEMENT<br />

PAIEMENT<br />

PAIEMENT<br />

1. INFRASTRUCTURES ET 541.933.371 261.306.157 1.818.435.970 426.600.237<br />

EQUIPEMENTS<br />

COLLECTIFS<br />

929.081.928 674.837.098 3.289.451.269 1.362.743<br />

2. SECURITE ET<br />

PROTECTION CIVILE<br />

3. PROJETS PRODUCTIFS<br />

4. PROJETS SOCIAUX<br />

5. BONNE GOUVERNANCE<br />

63.556.664<br />

126.533.376<br />

153.533.376<br />

6.862.760<br />

-<br />

312.278<br />

104.367.094<br />

133.425.760<br />

211.957.648<br />

47.239.420<br />

38.091.200<br />

8.505.245<br />

189.929.710<br />

55.000.000<br />

93.500.000<br />

108.387.648<br />

24.839.566<br />

7.909.303<br />

357.853.468<br />

314.959.136<br />

458.991.018<br />

162.489.828<br />

62.930.766<br />

16.726.826<br />

Poucentage<br />

100.000.000 29.983.743 123.500.000 26.633.447 195.961.746 42.437.881 419.461.746 99.055.071 24 %<br />

TOTAL 985.333.763 303.464.938 2.391.686.466 547.069.549 1.463.473.384 831.411.496 4.840.493.613 1.681.945.983 35 %<br />

166<br />

41 %<br />

45 %<br />

20 %<br />

04 %


Le Tableau n°54 enseigne qu'en termes de prévisions budgétaires, l'Autorité Urbaine<br />

manifeste sa volonté pour l'effort de reconstruction et de réhabilitation de la Ville-<br />

Province de <strong>Kinshasa</strong>; les crédits de paiement reservés au Secteur des<br />

Infrastructures et Equipements Collectifs en fait foi. Il y a lieu de présenter<br />

également en compte d'autres infrastructures spécifiques des secteurs sociaux<br />

(écoles, hôpitaux, centres de promotion sociale) dans cet effort de réhabiliotation du<br />

patrimoine matériel de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Quant au financement proprement dit des investissements le taux enregistré<br />

pour 2002-2004 (septembre) est de 35 %. Ce faible taux d'exécution financière<br />

traduit la modicité des recettes propres de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> d'autant plus que les<br />

fonds de rétrocession devant appuyer les investissements sont aléatoires. Toutefois,<br />

dans le Secteur des Infrastructures, le Programme Voirie et Assainissement a<br />

enregistré la part la plus impotante des paiements à cause de la priorité accordée par<br />

l'Autorité Urbaine. Le lancement de l'Opération Coup de Poing pour la Salubrité en<br />

juin 2004 donne toute l'ampleur que requiert l'amélioration des conditions<br />

environnementales des Kinois.<br />

167


CONCLUSION GENERALE<br />

Une monographie est un instrument qui présente la photographie statique et<br />

temporelle d’une contrée ou d’un pays. Elle reste un grand outil de gestion et même<br />

de prévision dès lors que certaines tendances qu’elle reprend pourraient servir de<br />

base pour des projections.<br />

Il existe pour la ville-province de <strong>Kinshasa</strong> plusieurs monographies dont la dernière,<br />

en dehors de la présente, remonte à plus ou moins sept ans. Celle-ci était<br />

essentiellement tournée vers le secteur agricole. En effet, chaque monographie porte<br />

sur un ou plusieurs objets et sa particularité reste liée à son objet principal.<br />

La présente monographie, à la différence de la précédente, est plurisectorielle et<br />

semble n’avoir négligé ou marginalisé aucun secteur de la vie de la province. Elle a<br />

été élaborée dans le cadre de la Rédaction du Document de la Stratégie de réduction<br />

de la pauvreté de la RDC (DSRP Final). Sa rédaction a nécessité le recours à<br />

l’expertise de certaines éminences que compte la capitale et qui couvrent tous les<br />

secteurs de la vie d’une communauté.<br />

D’aucuns se seront rendus compte de la richesse des informations qu’offre cet<br />

instrument. Il est évident qu’en tant qu’œuvre humaine, les imperfections ne<br />

pourront pas manquer. Elles constituent de pourront constituer des champs<br />

d’améliorations de ceux qui à l’avenir seront appelés à élaborer un autre document<br />

semblable sur la ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

On peut retenir des pages qui précédent que <strong>Kinshasa</strong> est une ville qui offre<br />

énormément d’atouts pour un développement harmonieux et durable.<br />

Au plan démographique, la forte population dont est dotée la capitale n’est pas<br />

seulement un poids de par la variété des demandes et des besoins à satisfaire qu’elle<br />

exprime, elle constitue une potentielle force de travail dont certains pays du<br />

continent ne sont pas dotés. Une gestion rationnelle des ressources humaines dont<br />

dispose la ville est une recommandation que l’on veut bien mettre en lettre d’or, car<br />

dit-on « Il n’y a des richesses que d’hommes ». Le travail est l’un des facteurs<br />

de croissance. Et <strong>Kinshasa</strong> n’a pas et ne pourra jamais avoir besoin d’importer de la<br />

main d’œuvre. Outre cette disponibilité, il faut souligner l’ingéniosité du Kinois dans<br />

la résolution de certains problèmes qui se posent à lui chaque jour. Pour s’en<br />

convaincre, il faut exploiter la gamme des stratégies conçues par le kinois pour pallier<br />

au vide sinon à l’absence des pouvoirs publics, pour ne pas perdre tout espoir.<br />

Etant donné son statut de capitale du pays, <strong>Kinshasa</strong> est sans nul doute la seule ville<br />

du pays à disposer d’une infrastructure pouvant supporter une relance économique à<br />

moindre frais. La ville est en effet dotée d’un important potentiel électrique dont la<br />

mise en valeur requiert plus de la volonté de la part des responsables. Son<br />

hydrologie permet également aux industries dont l’eau est un intrant dans le<br />

processus de production de se développer dans des conditions optimales. <strong>Kinshasa</strong><br />

168


est en effet, entouré de beaucoup de cours d’eau. La ville offre beaucoup<br />

d’avantages comparatifs notamment dans le secteur de la manifacture et de l’agroalimentaire.<br />

Son statut de capitale lui confère également le privilège de bénéficier d’importants<br />

services de sécurité nécessaires à la promotion des affaires. En effet, en dehors des<br />

pillages de triste mémoire et de quelques émeutes au lendemain de l’accession du<br />

pays à l’indépendance, <strong>Kinshasa</strong> n’a pas l’histoire d’une capitale de guerres. Elle n’en<br />

a pas connu plus d’une depuis tous les temps. C’est donc un véritable havre de paix.<br />

Cet avantage est à préserver à tout prix pour sécuriser les opérateurs économiques<br />

dont <strong>Kinshasa</strong> est le siège princpal des affaires.<br />

Au plan administratif, la ville-province est l’une des rares du pays à compter le<br />

nombre complet des Divisions de l’Administration publique. C’est dire qu’il est facile<br />

d’obtenir des autorités toutes les formalités tant pour un séjour que pour n’importe<br />

quelle autre activité. Cela réduit les coûts à consentir dans les investissements que le<br />

privé notamment voudrait bien réaliser.<br />

Cependant sur plusieurs points, la situation de la capitale n’est pas très différente de<br />

celle du reste du pays. On dénote de problèmes de groupes vulnérables avec une<br />

ampleur que l’intérieur du pays semble ne pas connaître. En effet, <strong>Kinshasa</strong> aura<br />

peut-être, été un havre de paix vers lequel se seraient rués de milliers de<br />

compatriotes fuyant l’intérieur du pays ravagé par des troubles et des conflits qui ont<br />

déchiré le pays pendant plusieurs années. Il semble également que le phénomène<br />

enfants de la rue serait un phénomène plus kinois que national.<br />

Il reste énormément des pistes qui auraient dues être exploitées pour scruter<br />

davantage les problèmes de la capitale. Ceux-ci portent entre autres sur le profil de<br />

la journée de la kinoise. La femme kinoise, comme toute conglaise, est à ce jour, la<br />

pierre maitresse de la vie du ménage. Il paraît important de dresser le profil de sa<br />

journée pour savoir quelles sont les activités qui lui prennent plus de temps, quels en<br />

sont les avantages tant du point de vue de son épanuoissement moral que du point<br />

de vue financier et mayétriel qu’elle en tire. On n’a pas mettre en relation toutes les<br />

stratégies de survie que développent les ménages et d’autres besoins tels que<br />

l’éducation ou l’instruction des enfants. On espère trouver bien des éléments<br />

importants dans les résultats des consultations participatives.<br />

En dépit de ce tableau apparamment sombre, on dénombre dans la capitale plusieurs<br />

atouts dont un des plus importants est le dynamisme de la population. Cette<br />

population a besoin d’un encadrement adéquat qui lui permettrait de mettre<br />

largement à profit, pour son compte et pour celui de toute la communauté, le<br />

dynamisme qui la caractérise pour une issue favorable aux difficultés du vécu<br />

quotidien qu’elle rencontre.<br />

169


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE<br />

01. Fédération des Entreprises du Congo :« Annuaire 2000, 2002 et 2003 »<br />

02. Fonds des Nations Unies pour les Activités en Matière de Population :<br />

« Colloque sur la Journée des 6 Milliards » Année….<br />

03. Francis LELO NZUZI : « Problématique Urbaine à <strong>Kinshasa</strong>/1 ère partie<br />

Etudes sur la pauvreté à <strong>Kinshasa</strong> », Cordaid, Année…..<br />

04. KANYANGA KAZADI et alii, Groupe Technique d’Encadrement Régional<br />

<strong>Kinshasa</strong>/ECZ, Répertoire des Ressources Agricoles dans la Région de<br />

<strong>Kinshasa</strong>, Editions Centre de Vulgarisation Agricole, <strong>Kinshasa</strong>, 1990.<br />

05. MUKOKO SAMBA : « Projet d’une Nouvelle Société Zaïroise » Edition…..<br />

1994.<br />

06. Muzungu Christophe, Avocat : «Plan d’Action de la Ville de <strong>Kinshasa</strong><br />

pour l’exercice 2001», <strong>Kinshasa</strong> 2001<br />

07. Pascal WENDJO OKUTANDJEKA : « Pour un renouveau de l’effort de<br />

développement à la base » Année…..<br />

08. Pauvreté et Dynamique Communautaire (KIN, Bas Congo, Bandundu),<br />

février 2000<br />

09. PNUD, Coorpération au Développement. Zaïre. Rapport 1991, octobre<br />

1992<br />

10. République Démocratique du Congo, Ministère de l’Intérieur<br />

« Conférence Nationale sur la Territoriale » Année…..<br />

11. République Démocratique du Congo, Ministère du Plan « Enquête<br />

Nationale sur la situation des enfants et des femmes » (MICS2), 2001-<br />

2002<br />

12. République Démocratique du Congo, Ministère de l’Agriculture<br />

« <strong>Monographie</strong> de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> », Octobre 1998.<br />

13. République Démocratique du Congo : « Programme National de<br />

Relance du Secteur Agricole et Rural (1997-2001) », Déc. 1997<br />

14. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> « Conférences Municipales sur la<br />

Reconstruction », 1998 (24 Rapports Municipaux).<br />

15. République Démocratique du Congo, Ministère de l’Environnement et<br />

Habitat : « Plan National d’Action Environnementale « , Année……<br />

16. République Démocratique du Congo, Ministère du Plan et de la<br />

Reconstruction : « PMURR-<strong>Kinshasa</strong> », Année….<br />

17. République Démocratique du Congo, Ministère des Affaires Sociales :<br />

« Rapport de l’Enquête sur le dénombrement administratif des<br />

personnes vulnérables dans la Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Mbandaka, Kisangani,<br />

Goma, Kananga, et Mbuji-Mayi en RDC », Année……..<br />

18. République Démocratique du Congo, Ministères de l’Agriculture et<br />

Elevage, du Plan… et PNUD/UNOPS : « Programme national de<br />

Relance du Secteur Agricole et Rural (PNSAR) » (1997-2001).<br />

19. République Démocratique du Congo et PNUD, Rapport National sur le<br />

Développement Humain 2000. Gouvernance pour le développement en<br />

RDC, <strong>Kinshasa</strong>, 2000.<br />

20. République Démocratique du Congo, Ministère du Plan et<br />

Aménagement du Territoire, Direction des Etudes Macro-économiques,<br />

Principaux Indicateurs Economiques du Zaïre, n° 05, mai 1991.<br />

170


21. République Démocratique du Congo, Ministère du Plan, UPPE-SRP,<br />

Documents de travail : (i) Canevas de rapport de consultations<br />

participatives au niveau territorial ; (ii) Canevas du rapport des<br />

consultations ; (c) Canevas du DSRP Provincial.<br />

22. République Démocratique du Congo, Ministère du Plan, Institut<br />

National de la Statistique (INS), Comptabilité Nationale. Comptes<br />

Légers 1990-2000.<br />

23. République du Zaire : « Le Zaïre Economique », Bureau du Président-<br />

Fondateur Président de la République, 1983.<br />

24. République du Zaire : « Département du Plan, Projet PNUD, « Ville de<br />

kinshasa. Fiche Technique I, 19..<br />

25. République du Zaire : Département de l’Economie Nationale, Industrie<br />

et Commerce, Année 1979-1980, Conjoncture Economique, <strong>Kinshasa</strong>,<br />

novembre 1980.<br />

26. Stratégie de lutte contre la pauvreté en RDC, février 2000<br />

27. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : Enquêtes sur les ONG, Bailleurs opérant<br />

dans les communautés de base dans le cadre du Projet AILD/CTB-RDC<br />

28. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> « Séminaire sur le Plan Triennal 1998-2000:<br />

Etats des Lieux de la ville de <strong>Kinshasa</strong> »<br />

29. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : « Plan Triennal 1998-2000 de<br />

Développement de la Ville de <strong>Kinshasa</strong> », Avril 1998<br />

30. Ville de <strong>Kinshasa</strong> : Programme National de Relance du Secteur Agricole<br />

et Rural : Plan d’Actions Triennal (1999-2000), Avril 1998,<br />

PNUD/UNOPS<br />

31. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : « Programme Triennal Minimum actualisé<br />

1999-2001 », Août 1999<br />

32. Ville-province de <strong>Kinshasa</strong> : « Programme des travaux d’urgence de la<br />

Ville de <strong>Kinshasa</strong> », 1997<br />

33. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : « Plan d’Action de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>,<br />

1998 Ŕ 2004 », Année…….<br />

34. Université de <strong>Kinshasa</strong> : « Rapport du premier Colloque sur la<br />

problématique des déchets dans la ville de <strong>Kinshasa</strong> », Août 1998<br />

35. Ville de <strong>Kinshasa</strong> : « Rapport Général sur la Conférence Provinciale»,<br />

Année…….<br />

36. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : Rapport Général du Colloque sur<br />

« KINSHASA, MA VILLE DE L’AN 2000 : Etat des lieux et Perspectives »<br />

37. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : « Rapport Final des journées de Réflexion<br />

sur le Développement Endogène et Participatif de la commune de<br />

N’djili », oct.2002<br />

38. Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Programme d’action de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Exercice<br />

1998, janvier 1998.<br />

39. Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Programme d’action de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>. Exercice<br />

1999, mars 1999.<br />

40. Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> : « Plan d’action à court et moyen terme<br />

pour la Ville-Province de <strong>Kinshasa</strong> », septembre 2002.<br />

41. Ville de <strong>Kinshasa</strong> : « Programme d’action de la Ville de <strong>Kinshasa</strong>.<br />

Exercice 1998 », Janvier 1998.<br />

171


42. Ville de <strong>Kinshasa</strong>, Division Urbaine du Plan : « Rapport Général du<br />

Colloque sur «<strong>Kinshasa</strong>, ma Ville de l’An 2000 : Etat des lieux et<br />

Perspectives », janvier 2000.<br />

172

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!