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´Electromagnétisme - LPM

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Électromagnétisme<br />

Licence de Physique<br />

Université Henri Poincaré<br />

1<br />

Christophe Chatelain, 2010


La théorie de Maxwell de l’électromagnétisme est l’une des pierres angulaires<br />

de la physique moderne. Outre le fait qu’elle unifie diverses branches de la physique<br />

(électricité, électrostatique, magnétostatique, optique géométrique et ondulatoire), elle<br />

introduit une innovation conceptuelle majeure par rapport à la mécanique newtonienne<br />

: le concept de champ. Selon la théorie de Maxwell, les charges électriques<br />

n’interagissent pas directement via une force à portée infinie comme l’affirme Coulomb<br />

au XVIII ème siècle. La théorie de Maxwell est locale. L’interaction est transportée<br />

par le champ électromagnétique : toute charge électrique génère localement un champ<br />

électromagnétique qui va se propager à vitesse finie dans l’espace. Lorsqu’il atteint<br />

une seconde charge, cette dernière subit une accélération. Le champ a une existence autonome,<br />

indépendante des charges. C’est un objet physique à part entière. Les équations<br />

de Maxwell montrent que le champ électromagnétique se propage à la vitesse c de sorte<br />

que l’interaction entre les charges n’est pas instantanée contrairement à la force de<br />

Coulomb ou la force gravitationnelle de Newton. Par conséquent, la théorie proposée<br />

par Maxwell dans les années 1860 est déjà relativiste près de quarante ans avant la<br />

relativité restreinte d’Einstein ! En outre, les équations de Maxwell non pas été modifiées<br />

lorsque la théorie a été quantifiée dans les années 1940 pour donner naissance à ce<br />

qu’on appelle l’électrodynamique quantique. La fonction d’onde du photon satisfait les<br />

équations de Maxwell ! Enfin, la théorie de Maxwell a servi de modèle à la construction<br />

des théories décrivant les autres interactions (la relavité générale pour la gravitation et<br />

les théories de jauge non-abéliennes pour les interactions nucléaires).<br />

Comme dans la plupart des théories physiques, la complexité des équations de<br />

Maxwell ne permet de faire des calculs exacts que pour des distributions de charge<br />

ou de courant simples, généralement statiques et avec suffisamment de symétries. Il<br />

est totalement illusoire de vouloir calculer les champs électromagnétiques créés par<br />

les quelques 10 23 charges qui composent un échantillon de taille macroscopique. De<br />

la même manière qu’à l’échelle macroscopique, l’état d’un gaz peut être efficacement<br />

caractérisé par seulement deux paramètres (sa pression et sa température par exemple),<br />

il est généralement suffisant de connaître la polarisation et l’aimantation d’un matériau<br />

macroscopique. Il sera question dans ce cours d’une version modifiée de la théorie de<br />

Maxwell dans le vide, permettant de rendre compte de manière effective d’un certain<br />

nombre de propriétés des matériaux polarisables et/ou aimantables.<br />

2


Sommaire<br />

Sommaire<br />

1. Électromagnétisme dans le vide . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

1.1. Théorie de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

1.1.1. Formulation “habituelle” de la théorie de Maxwell . . . . . . . . 9<br />

1.1.1.1. Charges et courants électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

1.1.1.2. Premier groupe des équations de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

1.1.1.3. Second groupe des équations de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.1.1.4. Équation du mouvement d’une charge . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

11<br />

11<br />

1.1.2. Formulation covariante de l’électromagnétisme . . . . . . . . . . . 12<br />

1.1.2.1. Quadrivecteur courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

1.1.2.2. Degrés de libertés du champ électromagnétique . . . . . . . . . . . . 13<br />

1.1.2.3. Transformation des champs et des sources électromagnétiques . . . . 13<br />

1.1.2.4. Formulation covariante du premier groupe . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

1.1.2.5. Formulation covariante du second groupe . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

1.1.2.6. Impulsion et hamiltonien du champ électromagnétique . . . . . . . . 17<br />

1.1.3. Electromagnétisme en jauge de Lorenz . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.1.3.1. Équations des potentiels électromagnétiques en jauge de Lorenz . . .<br />

18<br />

18<br />

1.1.3.2. Expression des potentiels en jauge de Lorenz . . . . . . . . . . . . . 18<br />

1.1.3.3. Champs électromagnétiques d’une charge de vitesse constante . . . .<br />

1.1.4. Électromagnétisme en jauge de Coulomb . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.1.4.1. Équations des potentiels en jauge de Coulomb . . . . . . . . . . . .<br />

19<br />

23<br />

23<br />

1.1.4.2. Potentiels crées par une assemblée de charges en jauge de Coulomb . 25<br />

1.2. Électrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.2.1. Electrostatique de corps chargés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.2.1.1. Champ et potentiel électrostatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

1.2.1.2. Force de Coulomb et travail électrostatique . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

1.2.1.3. Champ électrique créé par un fil chargé . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

1.2.1.4. Champ électrique sur l’axe d’une boucle circulaire chargée . . . . . . 29<br />

1.2.1.5. Champ électrique sur l’axe d’un disque chargé en surface . . . . . . . 31<br />

1.2.1.6. Champ électrique créé par un cylindre fini chargé en surface . . . . . 32<br />

1.2.1.7. Champ électrique créé par une demi-sphère . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

1.2.1.8. Champ électrique créé par une distribution sphérique non-uniforme . 34<br />

1.2.2. Application du théorème de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

1.2.2.1. Théorème de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

1.2.2.2. Conditions de passage du champ électrique . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

3


1.2.2.3. Champ électrique créé par un plan chargé . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

1.2.2.4. Champ électrique créé par une sphère chargée en surface . . . . . . . 37<br />

1.2.2.5. Champ électrique créé par une sphère chargée en volume . . . . . . . 38<br />

1.2.2.6. Champ électrique créé par un cylindre infini chargé en surface . . . . 39<br />

1.2.2.7. Champ électrique créé par un cylindre infini chargé en volume . . . . 40<br />

1.2.3. Résolution de l’équation de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.2.3.1. Équations de Poisson et Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

40<br />

41<br />

1.2.3.2. Potentiel dans un condensateur parallélépipédique . . . . . . . . . . 41<br />

1.2.3.3. Potentiel dans un condensateur en forme de U . . . . . . . . . . . . 44<br />

1.2.3.4. Potentiel et champ dans un condensateur diédrique . . . . . . . . . . 46<br />

1.2.3.5. Sphère maintenue à un potentiel constant . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

1.2.3.6. Sphère à la terre plongée dans un champ uniforme . . . . . . . . . . 47<br />

1.2.3.7. Potentiel créé par une sphère non-uniformément chargée en surface . . 49<br />

1.2.4. Développements multipolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

1.2.4.1. Champ et potentiel créés par un dipôle . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

1.2.4.2. Dynamique d’un dipôle dans un champ électrique . . . . . . . . . . . 53<br />

1.2.4.3. Développement multipolaire du potentiel électrique . . . . . . . . . . 54<br />

1.2.4.4. Développement en série d’harmoniques sphériques du potentiel . . . . 56<br />

1.2.4.5. Champ électrique créé par un ellipsoïde chargé . . . . . . . . . . . . 57<br />

1.2.5. Phénomènes d’influence électrostatiques . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

1.2.5.1. Electrostatique des conducteurs parfaits . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

1.2.5.2. Conducteurs en influence électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

1.2.5.3. Influence totale et cage de Faraday . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

1.2.5.4. Condensateurs plan, sphérique et cylindrique . . . . . . . . . . . . . 62<br />

1.2.5.5. Influence d’une charge sur un plan conducteur . . . . . . . . . . . . 64<br />

1.2.5.6. Influence d’une charge sur une sphère conductrice . . . . . . . . . . 65<br />

1.2.5.7. Ligne chargée entre deux plans infinis à un potentiel nul . . . . . . . 67<br />

1.3. Magnétostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

1.3.1. Champ et force magnétiques créés des courants statiques . . . . 69<br />

1.3.1.1. Potentiel vecteur créé par des courants statiques . . . . . . . . . . . 69<br />

1.3.1.2. Champ magnétique créé par une distribution de courant . . . . . . . 69<br />

1.3.1.3. Champ magnétique créé par un fil parcouru par un courant . . . . . 71<br />

1.3.1.4. Forces de Lorentz et de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

1.3.1.5. Champ magnétique créé par un fil rectiligne . . . . . . . . . . . . . 74<br />

1.3.1.6. Champ magnétique créé par une boucle de courant . . . . . . . . . . 75<br />

1.3.1.7. Bobines de Helmholz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

1.3.1.8. Champ magnétique créé par un solénoïde cylindrique fini . . . . . . . 77<br />

1.3.1.9. Champ magnétique créé par un disque chargé en rotation . . . . . . 78<br />

1.3.1.10. Champ magnétique créé par une sphère chargée en rotation . . . . . 80<br />

1.3.1.11. Champ magnétique créé par un cylindre chargé en rotation . . . . . 83<br />

1.3.2. Application du théorème d’Ampère . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

1.3.2.1. Enoncé du théorème d’Ampère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84<br />

1.3.2.2. Conditions de passage du champ magnétique . . . . . . . . . . . . . 84<br />

1.3.2.3. Théorème d’Ampère pour un fil rectiligne . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

1.3.2.4. Champ magnétique crée par un cylindre parcouru par un courant . . 86<br />

1.3.2.5. Champ magnétique créé par un tore . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />

1.4. Electrocinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

4


Sommaire<br />

1.4.1. Phénomènes résistifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

1.4.1.1. Tension et travail électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />

1.4.1.2. Loi d’Ohm macroscopique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

1.4.1.3. Conditions de passage de la densité de courant . . . . . . . . . . . . 92<br />

1.4.1.4. Modèle de Drude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

1.4.1.5. Loi d’évolution de la charge dans les systèmes résistifs . . . . . . . . 93<br />

1.4.1.6. Effet Hall classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.4.2. Électrodynamique des supraconducteurs . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.4.2.1. Équations de London . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

93<br />

94<br />

94<br />

1.4.2.2. Effet Meissner généralisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

1.4.2.3. Conservation du flux magnétique dans un supraconducteur . . . . . . 96<br />

1.4.3. Phénomènes d’induction magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

1.4.3.1. Relation entre flux magnétique et tension . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

1.4.3.2. Inductance mutuelle et auto-induction . . . . . . . . . . . . . . . . 98<br />

1.4.3.3. Formule de Neumann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.4.3.4. Énergie d’un système de courants . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

98<br />

99<br />

1.4.4. Lois de l’électrocinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

1.4.4.1. Composants électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

1.4.4.2. Résolution dans le cas général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

1.4.4.3. Principe de superposition d’Helmholz . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

1.4.4.4. Régime transitoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

1.4.4.5. Régime permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

1.4.4.6. Cas particulier du régime sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105<br />

1.4.4.7. Cas particulier du régime continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

1.4.4.8. Dipôle équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

1.5. Ondes électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

1.5.1. Propagation des ondes dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . 108<br />

1.5.1.1. Ondes électromagnétiques dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

1.5.1.2. Énergie et impulsion d’une onde électromagnétique . . . . . . . . . .<br />

108<br />

112<br />

1.5.1.3. Invariance de Lorentz de l’équation des ondes . . . . . . . . . . . . . 113<br />

1.5.1.4. Effet Doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

1.5.2. Interférences et diffraction à l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

1.5.2.1. Diffractions de Fresnel et de Fraunhofer . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />

1.5.2.2. Franges d’Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

1.5.2.3. Diffraction par une ouverture circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

1.5.2.4. Diffraction par un motif périodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

1.5.2.5. Diffraction par un cristal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

1.5.3. Rayonnement créé par une assemblée de charges . . . . . . . . . . 120<br />

1.5.3.1. Rayonnement électromagnétique dipolaire . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

1.5.3.2. Rayonnement quadrupolaire et dipolaire magnétique . . . . . . . . . 123<br />

1.5.3.3. Freinage d’une particule par rayonnement . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

1.5.4. Absorption et diffusion par une assemblée de charges . . . . . . . 126<br />

1.5.4.1. Absorption de la lumière par une assemblée de charges . . . . . . . . 126<br />

1.5.4.2. Dispersion anormale par une assemblée de charges . . . . . . . . . . 127<br />

1.5.4.3. Diffusion d’une onde par une assemblée de charges . . . . . . . . . . 128<br />

2. Electromagnétisme des milieux . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

5


2.1. Polarisation de la matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

2.1.1. Description de la polarisation de la matière . . . . . . . . . . . . . 130<br />

2.1.1.1. Description microscopique de la polarisation . . . . . . . . . . . . . 130<br />

2.1.1.2. Description macroscopique de la polarisation . . . . . . . . . . . . . 132<br />

2.1.1.3. Charges de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

2.1.1.4. Équations de Maxwell dans les diélectriques . . . . . . . . . . . . .<br />

133<br />

134<br />

2.1.1.5. Travail et thermodynamique dans les diélectriques . . . . . . . . . . 135<br />

2.1.2. Diélectriques linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136<br />

2.1.2.1. Réponse diélectrique linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

2.1.2.2. Équations de Maxwell dans les diélectriques linéaires isotropes . . . .<br />

136<br />

137<br />

2.1.2.3. Distribution de charge dans les diélectriques conducteurs . . . . . . .<br />

2.1.2.4. Énergie dans les diélectriques linéaires . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

138<br />

139<br />

2.1.3. Exemples de calculs dans les milieux polarisés . . . . . . . . . . . 141<br />

2.1.3.1. Polarisation spontanée d’une plaque infinie . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

2.1.3.2. Polarisation d’une plaque infinie diélectrique sous champ . . . . . . . 141<br />

2.1.3.3. Champ électrique créé par une sphère polarisée . . . . . . . . . . . . 142<br />

2.1.3.4. Polarisation d’un cylindre diélectrique par une ligne chargée . . . . . 143<br />

2.1.3.5. Polarisation d’une sphère diélectrique par une charge ponctuelle . . . 145<br />

2.1.3.6. Sphère diélectrique plongée dans un champ uniforme . . . . . . . . . 148<br />

2.1.3.7. Cavité sphérique dans un diélectrique plongé dans un champ . . . . . 150<br />

2.1.3.8. Couche diélectrique protectrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152<br />

2.1.3.9. Ecrantage dans les milieux diélectriques linéaires . . . . . . . . . . . 154<br />

2.2. Milieux magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

2.2.1. Moment magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

2.2.1.1. Champ magnétique créé par une spire circulaire de courant . . . . . . 158<br />

2.2.1.2. Potentiel vecteur créé par un moment magnétique . . . . . . . . . . 159<br />

2.2.1.3. Action d’un champ magnétique sur un moment . . . . . . . . . . . . 160<br />

2.2.2. Champ magnétique créé par une distribution de moments . . . . 160<br />

2.2.2.1. Description microscopique de l’aimantation . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

2.2.2.2. Champ magnétique créé par l’aimantation . . . . . . . . . . . . . . 161<br />

2.2.2.3. Méthode des courants ampèriens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162<br />

2.2.2.4. Méthode des masses magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162<br />

2.2.2.5. Méthode du champ auxiliaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

2.2.2.6. Champ d’excitation magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

2.2.2.7. Milieux magnétiques linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165<br />

2.2.2.8. Confinement des lignes de champ magnétique et applications . . . . .<br />

2.2.2.9. Énergie d’interaction d’un milieu avec le champ magnétique . . . . .<br />

166<br />

167<br />

2.2.2.10. Loi de transformation de la polarisation et de l’aimantation . . . . . 169<br />

2.2.3. Exemples de calculs dans les milieux magnétiques . . . . . . . . . 169<br />

2.2.3.1. Champ magnétique créé par un cylindre aimanté . . . . . . . . . . . 170<br />

2.2.3.2. Champ magnétique créé par une sphère aimantée . . . . . . . . . . . 171<br />

2.3. Propagation dans les milieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

2.3.1. Rayonnement dans les milieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

2.3.1.1. Rayonnement multipolaire dans un milieu . . . . . . . . . . . . . . 176<br />

2.3.2. Propagation dans les milieux linéaires et isotropes . . . . . . . . . 178<br />

2.3.2.1. Ondes électromagnétiques dans les milieux linéaires isotropes . . . . . 178<br />

6


Sommaire<br />

2.3.2.2. Propagation dans un milieu linéaire dispersif . . . . . . . . . . . . . 179<br />

2.3.2.3. Propagation d’un paquet d’onde dans un milieu dispersif . . . . . . . 181<br />

2.3.2.4. Lois de la réflexion et de la réfraction . . . . . . . . . . . . . . . . . 182<br />

2.3.2.5. Exemple d’interférences multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185<br />

2.3.2.6. Effet Doppler-Fizeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187<br />

2.3.3. Propagation dans les diélectriques linéaires anisotropes . . . . . . 188<br />

2.3.3.1. Propagation de l’induction électrique dans un milieu anisotrope . . . 188<br />

2.3.3.2. Equation des ondes dans milieu diélectrique linéaire anisotrope . . . .<br />

2.3.3.3. Équation de Fresnel dans un milieu diélectrique linéaire . . . . . . .<br />

189<br />

190<br />

2.3.3.4. Propagation d’une onde plane dans un cristal uniaxial . . . . . . . . 191<br />

2.3.4. Propagation dans les diélectriques linéaires conducteurs . . . . .<br />

2.3.4.1. Équation des ondes dans les conducteurs . . . . . . . . . . . . . . .<br />

192<br />

192<br />

2.3.4.2. Ondes électromagnétiques dans un conducteur . . . . . . . . . . . . 193<br />

2.3.4.3. Effet de peau dans un fil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194<br />

2.3.4.4. Pression de radiation dans les conducteurs . . . . . . . . . . . . . . 195<br />

3. Rappels de mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

3.1. Fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

3.1.1. Trigonométrie circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197<br />

3.1.1.1. Formules d’addition des fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . 198<br />

3.1.1.2. Dérivation des fonctions trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . 199<br />

3.1.2. Trigonométrie hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199<br />

3.1.2.1. Fonctions hyperboliques inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200<br />

3.1.2.2. Formules d’addition des fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . 200<br />

3.1.2.3. Dérivation des fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . 201<br />

3.1.2.4. Développements limités des fonctions trigonométriques . . . . . . . . 201<br />

3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles . . . . . . . . . 202<br />

3.2.1. Equations différentielles du premier ordre . . . . . . . . . . . . . . 203<br />

3.2.1.1. Solution générale de l’équation sans second membre . . . . . . . . . 203<br />

3.2.1.2. Solution particulière de l’équation avec second membre . . . . . . . . 203<br />

3.2.1.3. De la solution mathématique à la solution physique . . . . . . . . . . 204<br />

3.2.2. Equation différentielle du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . 204<br />

3.2.2.1. Solution générale de l’équation sans second membre . . . . . . . . . 204<br />

3.2.2.2. Solution particulière de l’équation avec second membre . . . . . . . . 205<br />

3.2.2.3. De la solution mathématique à la solution physique . . . . . . . . . . 205<br />

3.2.3. L’équation de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206<br />

3.2.3.1. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées cartésiennes . . . . 206<br />

3.2.3.2. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées polaires . . . . . . 207<br />

3.2.3.3. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées sphériques . . . . . 207<br />

3.2.3.4. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées cylindriques . . . . 208<br />

3.2.4. L’équation des ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209<br />

3.2.4.1. Equation des ondes unidimensionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . 209<br />

3.2.4.2. L’équation des ondes en dimension d = 3 . . . . . . . . . . . . . . . 213<br />

3.3. Polynômes orthogonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217<br />

7


3.3.0.1. Polynômes de Legendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217<br />

3.3.0.2. Polynômes de Legendre associés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219<br />

3.3.0.3. Harmoniques sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220<br />

3.3.0.4. Fonctions de Bessel et de Hankel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222<br />

3.3.0.5. Fonctions de Bessel sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223<br />

3.3.0.6. Polynômes d’Hermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224<br />

3.3.0.7. Polynômes de Laguerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226<br />

3.3.0.8. Polynômes de Laguerre associés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228<br />

3.4. Quelques formules de géométrie différentielle . . . . . . . . . . . . 228<br />

3.4.1. Opérateurs différentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229<br />

3.4.1.1. Opérateurs différentiels dans le système de coordonnées sphériques . . 229<br />

3.4.1.2. Opérateurs différentiels dans le système de coordonnées cylindriques . 229<br />

3.4.1.3. Relations avec l’opérateur Nabla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229<br />

3.4.2. Théorèmes de Green-Ostrogradsky et de Stockes . . . . . . . . . 230<br />

3.4.2.1. Théorème de Green-Ostrogradsky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230<br />

3.4.2.2. Théorème de Stockes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231<br />

8


1.<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Électromagnétisme dans le vide<br />

Bibliographie : 2, 8, 6, 4.<br />

1.1. Théorie de Maxwell<br />

1.1.1. Formulation “habituelle” de la théorie de Maxwell<br />

1.1.1.1. Charges et courants électriques<br />

Selon l’échelle de longueur à laquelle on travaille, les sources du champ électromagnétique<br />

apparaissent soit comme une assemblée de charges ponctuelles ou soit comme une distribution<br />

continue de charges ρ(r,t) et de courant j(r,t). Mathématiquement, le premier<br />

cas n’est en fait qu’un cas particulier du second. En effet, considérons une assemblée de<br />

charges ponctuelles qi de position ri(t) et de vitesse vi(t) = dri<br />

dt . La densité de charge<br />

continue équivalente à ces charges ponctuelles est<br />

ρ(r ′ ,t) = <br />

qiδ(r ′ − ri(t)) (1)<br />

et la distribution de courant<br />

j(r ′ ,t) = <br />

i<br />

i<br />

dri<br />

qi<br />

dt δ(r′ − ri(t)) (2)<br />

La loi de conservation de la charge impose que le flux sortant du courant électrique<br />

à travers toute surface fermée ∂V délimitant un volume V soit égale à la variation de<br />

charge à l’intérieur de ce volume. D’après le théorème de Stockes, on a<br />

<br />

d<br />

dt V<br />

ρ d 3 <br />

r = − j.d<br />

∂V<br />

<br />

S = −<br />

V<br />

divj d 3 r<br />

de sorte que la forme locale de la loi de conservation de la charge est<br />

∂ρ<br />

∂t + divj = 0 (3)<br />

9


1.1. Théorie de Maxwell<br />

1.1.1.2. Premier groupe des équations de Maxwell<br />

Le premier groupe regroupent les équations de Maxwell ne faisant pas intervenir<br />

les sources, i.e. l’équation de Maxwell-Faraday<br />

−→<br />

rot E = − ∂<br />

∂t B (4)<br />

et l’équation de Maxwell-Gauss magnétique<br />

div B = 0 (5)<br />

La définition des potentiels<br />

E = − ∂<br />

∂t A − −−→<br />

gradϕ,<br />

B = −→<br />

rot A (6)<br />

apparaît come une solution des équations de Maxwell-Gauss magnétique<br />

et Maxwell-Faraday<br />

div B = div −→<br />

rot A = 0<br />

−→<br />

rot E = −→<br />

rot<br />

<br />

− −−→<br />

grad ϕ − ∂ <br />

A<br />

∂t<br />

= − −→<br />

rot −−→<br />

gradϕ − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

A<br />

= − ∂ B<br />

∂t<br />

où on a utilisé (290). Les potentiels (ϕ, A) ne sont pas déterminés de manière univoque<br />

par les équations du premier groupe. Il existe une infinité d’autres solutions ( A ′ ,ϕ ′ )<br />

conduisant aux mêmes champs électrique et magnétique et donc aux mêmes équations<br />

de Maxwell. Ces solutions sont reliées entre elles par des transformations de jauge.<br />

Ainsi, la transformation du potentiel vecteur<br />

A −→ A ′ = A − −−→<br />

gradf<br />

où f = f(r,t) est une fonction continue et dérivable, laisse le champ magnétique<br />

inchangé :<br />

B ′ = −→<br />

rot A −−→ −→<br />

− gradf = rot A −→ −−→<br />

− rotgradf <br />

=0<br />

Pour obtenir l’invariance du champ électrique,<br />

E ′ = − −−→<br />

grad ϕ ′ − ∂ A ′<br />

∂t<br />

= − −−→<br />

grad ϕ ′ − ∂<br />

∂t<br />

= − −−→<br />

<br />

grad ϕ ′ − ∂f<br />

∂t<br />

A − −−→<br />

gradf <br />

<br />

− ∂ A<br />

∂t<br />

10<br />

= B


on doit avoir la loi de transformation du potentiel<br />

ϕ −→ ϕ ′ = ϕ + ∂f<br />

∂t<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Pour fixer la jauge, i.e. préciser avec laquelle des solutions des équations de Maxwell<br />

on souhaite travailler, il est nécessaire d’imposer des contraintes supplémentaires qu’on<br />

appelle conditions de jauge. On mentionnera en particulier la jauge de Coulomb<br />

et la jauge de Lorenz<br />

div A = 0 (7)<br />

div A + 1<br />

c2 ∂ϕ<br />

∂t<br />

Il en existe bien d’autres.<br />

= 0 (8)<br />

1.1.1.3. Second groupe des équations de Maxwell<br />

Les équations de Maxwell du second groupe décrivent le couplage entre la densité<br />

de charge et de courant avec le champ électromagnétique. On a d’une part l’équation<br />

de Maxwell-Ampère<br />

−→<br />

rot B = µ0j + 1<br />

c2 ∂<br />

∂t E (9)<br />

et l’équation de Maxwell-Gauss<br />

div E = ρ<br />

ε0<br />

avec µ0ε0 = c 2 . Notons que ces deux équations impliquent la loi de conservation de la<br />

charge (3). En effet, on a<br />

div −→<br />

rot B = 0 = µ0 divj + 1<br />

c2 ∂<br />

∂t div E<br />

= µ0 divj + 1<br />

c2 ∂ρ<br />

ε0 ∂t<br />

<br />

= µ0 divj + ∂ρ<br />

<br />

∂t<br />

1.1.1.4. Équation du mouvement d’une charge<br />

Il également nécessaire de postuler comme toute charge q interagit localement<br />

avec le champs électrique et magnétique. La force subie<br />

<br />

F = q E(r(t),t) + v(t) ∧ B(r(t),t) (11)<br />

est appelée force de Lorentz. Notons que cette force n’est pas conservative puisqu’il<br />

n’est pas possible de trouver une énergie potentielle V satisfaisant F = − −−→<br />

gradV pour<br />

le terme magnétique. En relativité restreinte, l’équation de la dynamique s’écrit<br />

<br />

d<br />

dt<br />

mv(t)<br />

<br />

1 − v2 /c2 = q E(r(t),t) + qv(t) ∧ B(r(t),t) (12)<br />

11<br />

(10)


1.1. Théorie de Maxwell<br />

On peut montrer que l’impulsion de la charge s’écrit<br />

et son hamiltonien<br />

p(t) = mv(t)<br />

1 − v 2 /c 2 + q A(r(t),t) (13)<br />

H =<br />

mc 2<br />

1 − v 2 /c 2<br />

+ qϕ(r(t),t)<br />

Notons que le hamiltonien ne dépend que du potentiel scalaire et pas du vecteur<br />

potentiel A.<br />

Dans la limite non-relativiste, l’équation de la dynamique se réduit à<br />

m d2 r<br />

dt 2 = q E(r(t),t) + qv(t) ∧ B(r(t),t)<br />

qui prend donc la forme de la relation fondamentale de la dynamique pour la force de<br />

Lorentz (11). Le travail de la force de Lorentz lors d’un déplacement d ℓ de la particule<br />

est indépendant du champ magnétique :<br />

δW = F.d ℓ = q E(r(t),t).d ℓ + q v(t) ∧ B(r(t),t) .v(t)dt = q E(r(t),t).d ℓ (14)<br />

L’impulsion est obtenue à partir de (13)<br />

p(t) = mv(t) + q A(r(t),t)<br />

et le hamiltonien relativiste se limite dans la limite non relativiste à :<br />

H = mc 2 +<br />

p − q A 2<br />

2m<br />

+ qϕ(r(t),t) = mc 2 + 1<br />

2 mv2 (t) + qϕ(r(t),t)<br />

Seul le potentiel scalaire ϕ contribue à l’énergie de la particule.<br />

1.1.2. Formulation covariante de l’électromagnétisme<br />

1.1.2.1. Quadrivecteur courant<br />

Dans l’espace de Minkowski, on introduit le quadrivecteur courant j µ = (cρ j )<br />

formé de la densité de charge ρ(r,t) et du courant électrique j(r,t). La loi de conservation<br />

de la charge s’écrit alors<br />

∂µj µ = 0<br />

où on rappelle que ∂µ = 1<br />

c<br />

∂<br />

∂t<br />

∇ .<br />

12


1.1.2.2. Degrés de libertés du champ électromagnétique<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Chaque particule ponctuelle possède trois degrés de libertés, correspondant aux<br />

trois translations possibles dans chacune des directions de l’espace. Pour définir la<br />

position de la particule, il faut spécifier trois coordonnés, par exemple les coordonnées<br />

cartésiennes r = (x y z ). Pour décrire l’état mécanique de la particule, on aura<br />

r (ou des trois impulsions).<br />

besoin des trois coordonnées et des trois vitesses d<br />

dt<br />

Pour décrire l’état du champ électromagnétique, il faut spécifier quatre quantités<br />

A µ (r,t) poiur chaque point de l’espace r. Le champ électromagnétique comporte donc<br />

une infinité de degrés de libertés. On notera le quadri-potentiel<br />

A µ = ϕ/c A <br />

Il est commode d’introduire le tenseur de Faraday ou tenseur électromagnétique<br />

F µν = ∂ µ A ν − ∂ ν A µ<br />

dont les éléments de matrice sont définis comme<br />

F µν = ∂ µ A ν − ∂ ν A µ ⎛<br />

0 −Ex/c −Ey/c<br />

⎞<br />

−Ez/c<br />

⎜Ex/c<br />

= ⎝<br />

Ey/c<br />

0<br />

Bz<br />

−Bz<br />

0<br />

By<br />

−Bx<br />

⎟<br />

⎠ (16)<br />

Ez/c −By Bx 0<br />

i.e. on a posé<br />

E = − ∂<br />

∂t A − −−→<br />

gradϕ,<br />

(15)<br />

B = −→<br />

rot A (17)<br />

conformément à (6). Il est facile de vérifier que le tenseur de Faraday, et donc les champs<br />

E et B, sont invariants sous la transformation de jauge<br />

On a en effet<br />

A µ −→ A µ − 1<br />

q ∂µ θ<br />

F µν = ∂ µ A ν − ∂ ν A µ −→ ∂ µ A ν − q −1 ∂ ν θ − ∂ ν A µ − q −1 ∂ µ θ <br />

= ∂ µ A ν − ∂ ν A µ = F µν<br />

1.1.2.3. Transformation des champs et des sources électromagnétiques<br />

1.1.2.3.1. Lois de transformation des champs électromagnétiques<br />

Le quadri-potentiel A µ = <br />

ϕ/c A est un quadrivecteur et donc ses composantes<br />

se transforment sous un changement de référentiel inertiel selon la transformation de<br />

Lorentz<br />

A ′µ = Λ µ νA ν ⇔<br />

⎧<br />

ϕ ′ =<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

ϕ − v0Ax<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

A ′ x = Ax − v0/c 2 ϕ<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

A ′ y = Ay<br />

A ′ z = Az<br />

13<br />

(18)


1.1. Théorie de Maxwell<br />

pour une transformation dans la direction (Ox). Le tenseur de Faraday Fµν (16) est un<br />

tenseur de rang deux et donc se transforme comme<br />

F ′µν = Λ µ αΛ ν βF αβ<br />

Ainsi, le champ électrique dans la direction de la transformation de Lorentz se transforme<br />

comme<br />

F ′10 = E′ x<br />

c<br />

= ∂x′1<br />

∂x µ<br />

= c ∂x′<br />

∂x<br />

= ∂x′<br />

∂x<br />

=<br />

∂x ′0<br />

µν<br />

F<br />

∂xν ∂t ′<br />

∂x F 11 + ∂x′ ∂t<br />

∂x<br />

′<br />

∂t F 10 + ∂x′ ∂t<br />

∂t<br />

′<br />

∂x F 01 + 1 ∂x<br />

c<br />

′<br />

∂t<br />

∂t ′<br />

∂t F 10 + ∂x′<br />

∂t<br />

1<br />

1 − v 2 0 /c2<br />

∂t ′<br />

01<br />

F<br />

∂x<br />

Ex<br />

c − v0 × v0/c2 1 − v2 0 /c2<br />

Ex<br />

c<br />

∂t ′<br />

00<br />

F<br />

∂t<br />

= Ex<br />

c<br />

où on a utilisé le fait que x ′ = x ′ (x,t) et t ′ = t ′ (x,t), l’antisymétrie d tenseur de Faraday<br />

imposant F µµ = 0 puis l’expression des transformations de Lorentz. Il apparaît donc que<br />

la composante du champ électrique dans la direction de la transformation de Lorentz,<br />

ici (Ox), n’est pas modifiée. Les composantes perpendiculaires du champ électrique font<br />

en revanche apparaître le champ magnétique. Par exemple, on a<br />

F ′20 = E′ y<br />

c<br />

= ∂x′2<br />

∂x µ<br />

= c ∂y′<br />

∂y<br />

∂y ′0<br />

µν<br />

F<br />

∂yν ∂t ′<br />

∂x F 21 + ∂y′<br />

∂y<br />

v0/c<br />

= −<br />

1 − v2 0 /c2 Bz +<br />

= Ey/c − v0/cBz<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 ∂t ′<br />

20<br />

F<br />

∂t<br />

1<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 Ey<br />

c<br />

où on a utilisé cette fois le fait que y ′ = y et t ′ = t ′ (x,t). Le champ électrique se<br />

transforme finalement selon<br />

E ′ x = Ex, E ′ y = Ey − v0Bz<br />

1 − v 2 0 /c 2 , E′ z = Ez + v0By<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

Une charge au repos crée un champ électrique mais pas de champ magnétique. Si<br />

on la met en mouvement, la théorie de la relativité prévoit l’apparition d’un champ<br />

magnétique perpendiculaire à sa vitesse et au champ électrique. De la même manière,<br />

on montre que la loi de transformation du champ magnétique est<br />

B ′ x = Bx, B ′ y = By + v0/c2E ′ z <br />

1 − v2 0 /c2 , B′ z = Bz − v0/c2E ′ y<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 Les deux lois de transformation (19) et (20) se réduisent dans la limite non-relativiste<br />

v ≪ c à<br />

E ′ ≃<br />

v0≪c<br />

E + v0 ∧ B, B ′ ≃<br />

v0≪c<br />

14<br />

B − v0 ∧ E<br />

c 2<br />

(19)<br />

(20)<br />

(21)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.1.2.3.2. Lois de transformation des sources du champ électromagnétique<br />

La densité de courant j µ = (cρ j ) est un quadrivecteur et donc ses composantes<br />

se transforment sous un changement de référentiel inertiel selon la transformation de<br />

Lorentz :<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

ρ ′ =<br />

ρ − jxv0/c 2<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

j ′ x = jx − ρv0<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

j ′ y = jy<br />

j ′ z = jz<br />

On voit donc que si dans un premier référentiel, ρ = 0 etj = 0, dans un second référentiel<br />

en mouvement rectiligne uniforme par rapport au premier, il apparaît une densité de<br />

courant j ′ non nulle. Par conséquent, la densité de charge ne crée qu’un courant dans le<br />

premier référentiel alors qu’il apparaît également un champ magnétique dans le second.<br />

Notons que la quantité de charge portée par un corps de volume V est bien invariante<br />

sous les transformations de Lorentz. En effet, la contraction des longueurs dans le sens<br />

du mouvement conduit à une variation du volume V ′ = V 1 − v 2 0 /c2 de sorte que la<br />

charge totale s’écrit<br />

Q = ρ ′ V ′ =<br />

<br />

ρ<br />

× V 1 − v<br />

1 − v2 0 /c2 2 0 /c2 = ρV<br />

1.1.2.3.3. Transformation de Lorentz et définition des potentiels<br />

Un électron au repos plongé dans un champ magnétique B homogène et indépendant<br />

du temps ne subit aucune force de Lorentz (11). Si maintenant, l’électron est mis en<br />

mouvement rectiligne uniforme à une vitesse v0, l’invariance de Galilée des lois de la<br />

mécanique requiert l’absence de force. Il doit donc exister une force dans ce référentiel<br />

mobile qui compense la force de Lorentz. Supposons que cette force soit due à un champ<br />

électrique E :<br />

F = −e( E + v0 ∧ B) ⇔ E = −v0 ∧ B<br />

qui est nécessairement de la forme (21). Le rotationnel de ce champ électrique est<br />

−→<br />

rot E = − −→<br />

<br />

rot v0 ∧ <br />

B = (v0. ∇) B + v0 div B − B<br />

où on a utilisé (290) en tenant compte du fait que v0 est un vecteur et non un champ<br />

de vecteurs, i.e. ses dérivées sont nulles. Le dernier terme s’annule à cause du théorème<br />

de Gauss (5). De plus, le champ magnétique étant constant, on a<br />

d B<br />

dt = ∂ B<br />

∂t + (v0. ∇) B = 0 ⇔ (v0. ∇) B = − ∂ B<br />

∂t<br />

15


1.1. Théorie de Maxwell<br />

de sorte qu’on retrouve l’équation de Maxwell-Faraday (4)<br />

−→<br />

rot E = − ∂ B<br />

∂t<br />

Par définition du potentiel vecteur (17), il en découle que<br />

Le champ E+ ∂ A<br />

∂t<br />

−→<br />

rot E = − ∂ B<br />

∂t<br />

= − −→<br />

rot<br />

<br />

∂ A<br />

∂t<br />

<br />

⇔ −→<br />

rot<br />

<br />

E + ∂ A<br />

∂t<br />

est donc irrotationnel et dérive donc d’un potentiel scalaire. Le champ<br />

électrique est par conséquent de la forme donnée par (17).<br />

<br />

= 0<br />

1.1.2.4. Formulation covariante du premier groupe<br />

Par définition du tenseur de Faraday Fµν (15), on a la relation<br />

∂µFρν + ∂ρFνµ + ∂νFµρ<br />

<br />

= ∂µ ∂ρAν − ∂νAρ + ∂ρ ∂νAµ − ∂µAν + ∂ν ∂µAρ − ∂ρAµ<br />

= 0<br />

appelée relation de Bianchi ou premier groupe des équations de Maxwell. Dans le cas<br />

ν = 0 et µ,ρ = 0 avec µ = ρ, la relation (22) conduit à l’équation de Maxwell-<br />

Faraday :<br />

∂µFρ0 + ∂ρF0µ + ∂0Fµρ = 0 ⇔ − ∂µEρ/c + ∂ρEµ/c − ǫµρλ∂0B λ = 0<br />

⇔ ǫ µρλ ∂µEρ = −∂0B λ<br />

−→<br />

⇔ rot E = − ∂<br />

∂t B<br />

Dans le cas ν,µ,ρ = 0 et différents deux à deux, il vient l’équation de Maxwell-Gauss<br />

magnétique<br />

∂µFρν + ∂ρFνµ + ∂νFµρ = 0 ⇔ ǫρνλ∂µB λ + ǫνµλ∂ρB λ + ǫµρλ∂νB λ = 0<br />

⇔ ∂µBµ + ∂ρBρ + ∂νBν = 0<br />

⇔ div B = 0<br />

1.1.2.5. Formulation covariante du second groupe<br />

Le champ électromagnétique interagit avec les particules. Il est necessaire postuler<br />

quelle sera l’évolution temporelle des champs en présence de charges et de courant. On<br />

peut montrer que la forme la plus simple admissible est<br />

∂µF µν = µ0j ν<br />

Dans le cas ν = 0, il en découle l’équation de Maxwell-Ampère :<br />

µ0j ν = −ǫ µνρ ∂µBρ − ∂0E ν /c ⇔ µ0j ν = ǫ νµρ ∂µBρ − ∂0E ν /c<br />

16<br />

⇔ µ0j ν = ∇ ∧ B ν − ∂0E ν /c<br />

⇔ µ0j ν = −→<br />

rot B ν − ∂0E ν /c<br />

⇔ −→<br />

rot B = µ0j + 1<br />

c2 ∂ E<br />

∂t<br />

(22)<br />

(23)<br />

(24)<br />

(25)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

où on a posé j µ = (ρ j ) et donc jµ = (ρ<br />

conduit à l’équation de Maxwell-Gauss :<br />

−j ). Dans le cas µ = 0, l’équation (24)<br />

µ0j0 = ∂ µ Fµ0 = −∂ µ Eµ/c = ∇. E ⇔ div E = ρ<br />

(26)<br />

puisque j 0 = ρc, ∂ µ = ∂<br />

∂t − ∇ et µ0ε0 = 1/c 2 .<br />

1.1.2.6. Impulsion et hamiltonien du champ électromagnétique<br />

On peut montrer à partir de l’action S que la densité d’énergie associée au champ<br />

électromagnétique s’écrit<br />

2 ε0c αβ<br />

FαβF<br />

ρE = −ε0c 2 F0ρF 0ρ +<br />

4<br />

2<br />

2 E2 ε0c<br />

= ε0c + −<br />

c2 2<br />

E2<br />

<br />

+ B2<br />

c2 = ε0 2 2 2<br />

E + c B<br />

2<br />

<br />

Le hamiltonien, i.e. l’énergie totale, est donc<br />

<br />

d 3 r E 2 + c 2 B 2<br />

HEM = ε0<br />

2<br />

Le champ électromagnétique possède également une densité d’impulsion dont les trois<br />

composantes sont<br />

π ν = ε0c 2 F0ρF νρ = ε0cǫ νρλ EρBλ = ε0c E ∧ B ν<br />

L’impulsion totale est<br />

<br />

P = πd 3 <br />

r = ε0c<br />

La relation relativiste<br />

E 2 = P 2 c 2 + m 2 c 4<br />

E ∧ Bd 3 r<br />

s’applique au champ électromagnétique à condition de pose m = 0 (la masse du photon<br />

est nulle). La quantité cπ est le flux d’énergie dans chacune des directions de l’espace<br />

et est appelé vecteur de Poynting. Il en découle la loi de conservation de l’énergie<br />

ε0<br />

2<br />

∂<br />

∂t<br />

E 2 + c 2 B 2 = − 1<br />

µ0<br />

ε0<br />

(27)<br />

div E ∧ B −j. E (28)<br />

où le dernier terme correspond à l’énergie perdue par effet Joule. La relation (28)<br />

peut également être obtenue à partir des équations de Maxwell-Ampère (9) et de<br />

Maxwell-Faraday (4). En utilisant (290), il vient<br />

<br />

div E ∧ B<br />

= B. −→<br />

rot E − E. −→<br />

rot B<br />

= − B. ∂ B<br />

∂t − <br />

E. µ0j + 1<br />

c2 = − 1<br />

2<br />

∂<br />

∂t<br />

ce qui redonne bien la relation (28).<br />

∂ <br />

E<br />

∂t<br />

<br />

B 2 + E2<br />

c2 <br />

− µ0j. E<br />

17


1.1. Théorie de Maxwell<br />

1.1.3. Electromagnétisme en jauge de Lorenz<br />

1.1.3.1. Équations des potentiels électromagnétiques en jauge de Lorenz<br />

En insérant la définition du tenseur de Faraday dans le second groupe des équations<br />

de Maxwell (24), il vient<br />

∂µF µν = µ0j ν µ ν ν µ<br />

⇔ ∂µ ∂ A − ∂ A = µ0j ν<br />

⇔ ∂µ∂ µ A ν − ∂ ν ∂µA µ = µ0j ν<br />

⇔ ∂µ∂ µ A ν = µ0j ν<br />

où la disparition du second terme est due au choix de jauge de Lorenz. Il reste donc<br />

ϕ = −µ0c 2 ρ = − ρ<br />

, A = −µ0j (29)<br />

où on a utilisé les définitions A µ = ϕ/c A et j µ = (ρc j ).<br />

ε0<br />

Puisqu’elles découlent de (24), les équations de équation de Maxwell-Gauss et<br />

Maxwell-Ampère permettent de retrouver les relations (29). En insérant la définition<br />

des champs (17) et la condition de jauge de Lorenz (8) dans (10), il vient en effet<br />

ρ<br />

ε0<br />

= div E = −div −−→<br />

gradϕ − ∂<br />

∂t div A = −∆ϕ + 1<br />

c2 ∂2ϕ ∂t2 i.e. la première des relations (29). De la même manière, (25) conduit à la seconde des<br />

relations (29)<br />

µ0j = −→<br />

rot B − 1<br />

c2 ∂<br />

∂t E<br />

= −→<br />

rot −→<br />

rot A + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ 1<br />

+<br />

∂t c2 ∂2A ∂t2 = −−→<br />

grad div A − ∆ A + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ 1<br />

+<br />

∂t c2 ∂2A ∂t2 = − ∆ A + 1<br />

c2 ∂2A ∂t2 où on a utilisé (290) et où le premier et le troisième termes de la dernière expression<br />

s’annulent dans la jauge de Lorenz.<br />

1.1.3.2. Expression des potentiels en jauge de Lorenz<br />

La fonction de Green G(r,t) de la première des équations (29) satisfait par<br />

définition l’équation<br />

1<br />

r2 <br />

∂<br />

r<br />

∂r<br />

<br />

+<br />

∂r<br />

2 ∂G<br />

1<br />

r 2 sinθ<br />

<br />

∂<br />

sin θ<br />

∂θ<br />

∂G<br />

<br />

+<br />

∂θ<br />

1<br />

r 2 sin 2 θ<br />

∂2G 1<br />

−<br />

∂φ2 c2 ∂2G = δ(r) (30)<br />

∂t2 Le second membre, correspondant à une charge ponctuelle à l’origine, est invariant sous<br />

les rotations d’angles θ et φ. Par conséquent, le potentiel créé par cette charge doit<br />

18


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

également être invariant sous de telles rotations et donc ne peut dépendre ni de θ ni de<br />

φ. Il reste<br />

1<br />

r2 <br />

∂<br />

r<br />

∂r<br />

2 ∂G<br />

∂r<br />

<br />

− 1<br />

c 2<br />

∂2G = δ(r)<br />

∂t2 On pose χ(r,t) = rG(r,t) de sorte qu’il vient<br />

∂2χ 1<br />

−<br />

∂r2 c2 ∂2χ = rδ(r)<br />

∂t2 L’équation sans second membre peut s’écrire sous la forme<br />

<br />

∂ ∂ ∂ ∂<br />

− c + c χ = 0<br />

∂t ∂r ∂t ∂r<br />

i.e. χ, solution générale de l’équation sans second membre, est une combinaison linéaire<br />

de la forme<br />

<br />

χ(r,t) = χ+ t + r<br />

<br />

+ χ− t −<br />

c<br />

r<br />

<br />

c<br />

Le premier terme doit s’annuler dans tout système physique car il viole le principe de<br />

causalité. Le potentiel est par conséquent une fonction de t−r/c. Dans le cas particulier<br />

d’un potentiel indépendant du temps, l’équation (30) se réduit à<br />

∆G(r) = δ(r)<br />

Or la fonction de Green du laplacien est −1/4πr donc la solution de l’équation de<br />

Poisson est le produit de convulsion de la densité de charge et de cette fonction de<br />

Green. On peut finalement vérifier que les potentiels de Liénard-Wichert (1)<br />

⎧ <br />

′ ′ ′ ρ r ,t = t − ||r − r||/c<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,t) =<br />

4πε0||r − r<br />

⎪⎩<br />

′ ||<br />

A(r,t) = µ0<br />

j<br />

4π<br />

r ′ ,t ′ = t − ||r ′ − r||/c <br />

||r − r ′ ||<br />

sont solutions des relations (29). Ces potentiels sont dits retardés car les densités de<br />

charge et de courant ne contribuent aux potentiels qu’après le temps nécessaire pour<br />

que l’information parcoure à la vitesse c la distance séparant les densités du point de<br />

mesure des potentiels.<br />

1.1.3.3. Champs électromagnétiques d’une charge de vitesse constante<br />

Notons que dans le cas plus général d’une charge accélérée, on a émission de<br />

rayonnement électromagnétique. Ce cas sera traitée au chapitre § 1.5.3..<br />

(1) On peut mener ce calcul en dimension d quelconque. Les potentiels créés par une charge ou<br />

un élément de courant décroissent avec la distance comme 1/r d−2 de sorte que les champs décroissent<br />

comme 1/r d−1 .<br />

19<br />

d 3 r ′<br />

d 3 r ′<br />

(31)


1.1. Théorie de Maxwell<br />

1.1.3.3.1. Calcul à partir des potentiels de Liénard-Wichert<br />

On considère une charge q de trajectoire r(t). La densité de charge est<br />

ρ(r ′ ,t ′ ) = qδ(r ′ − r(t ′ ))<br />

et donc le potentiel de Liénard-Wichert (31) s’écrit<br />

<br />

′′ ′′ ′ ′′ ′ ρ r ,t = t − ||r − r ||/c<br />

ϕ(r ′ ,t ′ ) =<br />

= q<br />

4πε0<br />

= q<br />

4πε0<br />

= q<br />

4πε0<br />

d 3 r ′′<br />

4πε0||r ′′ − r ′ ||<br />

<br />

′′ ′′ ′ ′′ ′ δ r − r(t = t − ||r − r ||/c)<br />

d 3 r ′′<br />

||r ′′ − r ′ ||<br />

<br />

′′ ′′ ′′ ′ ′′ ′ δ r − r(t ) δ t − t + ||r − r ||/c<br />

||r ′′ − r ′ ||<br />

<br />

′′ ′ ′′ ′ δ t − t + ||r(t ) − r ||/c<br />

||r(t ′′ ) − r ′ ||<br />

De la même manière, la densité de courant étant<br />

j(r ′ ,t ′ ) = qv(t ′ )δ(r ′ − r(t ′ ))<br />

on obtient pour le potentiel vecteur<br />

<br />

′′ ′′ ′ ′′ ′ qv(t )δ t − t + ||r(t ) − r ||/c<br />

A(r ′ ,t ′ ) = µ0<br />

4π<br />

||r(t ′′ ) − r ′ ||<br />

dt ′′<br />

dt ′′<br />

d 3 r ′′ dt ′′<br />

La poursuite du calcul requiert la donnée de la trajectoire r(t) afin de déterminer t ′′ .<br />

On pose u = t ′′ − t ′ + ||r(t ′′ ) − r ′ ||/c et donc<br />

du = dt ′′ − d<br />

dt ′′ ||r(t′′ ) − r ′ ||/cdt ′′ = dt ′′<br />

<br />

1 + v. r(t ′′ ) − r ′<br />

c||r(t ′′ ) − r ′ <br />

||<br />

où le second terme est la composante de la vitesse dans la direction r(t ′′ ) − r ′ . Il en<br />

découle notamment que le potentiel peut s’écrire sous la forme<br />

ϕ(r ′ ,t ′ ) = q<br />

<br />

δ(u)du<br />

4πε0<br />

||r(t ′′ ) − r ′ <br />

|| 1 + v.<br />

<br />

r(t ′′ )−r ′<br />

c||r(t ′′ )−r ′ <br />

||<br />

= <br />

q<br />

α 4πε0||r(t ′′ α) − r ′ <br />

|| 1 + v.<br />

<br />

r(t ′′<br />

α )−r ′<br />

(32)<br />

<br />

c||r(t ′′ α )−r′ ||<br />

où {t ′′ α}α sont les solutions de l’équation u = 0. On obtient une forme similaire pour le<br />

potentiel vecteur A.<br />

Limitons l’étude à une charge q en mouvement de translation uniforme, i.e.<br />

r(t) = r0 + v0t. On choisit l’axe (Ox) dans la direction de la vitesse, i.e. v0 = v0ux<br />

et l’origine au point r(0), i.e. r0 = 0. La condition u = 0 impose<br />

t ′′ = t ′ − ||r0 + v0t ′′ − r ′ ||/c ⇔ t ′′ = t ′ − (v0t ′′ − x ′ ) 2 + y ′2 + z ′2 /c<br />

⇔ c 2 (t ′′ − t ′ ) 2 = (v0t ′′ − x ′ ) 2 + y ′2 + z ′2<br />

⇔ (c 2 − v 2 0)t ′′2 + 2(v0x ′ − c 2 t ′ )t ′′ + c 2 t ′2 − x ′2 − y ′2 − z ′2 = 0<br />

20


La seule solution physique de cette équation algébrique est<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

t ′′ = −2(v0x ′ − c 2 t ′ ) − 4(v0x ′ − c 2 t ′ ) 2 − 4(c 2 − v 2 0 )(c2 t ′2 − x ′2 − y ′2 − z ′2 )<br />

2(c 2 − v 2 0 )<br />

= t′ − v0x ′ /c 2 − (t ′ − v0x ′ /c 2 ) 2 − (1 − v 2 0 /c2 )(t ′2 − (x ′2 + y ′2 + z ′2 )/c 2 )<br />

1 − v 2 0 /c2<br />

= t′ − v0x ′ /c2 − (x ′ − v0t ′ ) 2 /c2 + (1 − v2 0 /c2 )(y ′2 + z ′2 )/c2 1 − v2 0 /c2<br />

= t′ − v0x ′ /c2 − 1<br />

<br />

c (x ′ − v0t ′ ) 2 + (1 − v2 0 /c2 )(y ′2 + z ′2 )<br />

1 − v2 0 /c2<br />

L’autre solution, avec un signe + devant la racine, conduit à t ′′ > t ′ ce qui signifierait<br />

que la valeur de la densité de charge à l’instant t ′′ peut influencer le potentiel électrique<br />

dans le futur ce qui est contraire au principe de causalité. On peut récrire le terme<br />

apparaissant au dénominateur de l’expression (32) :<br />

||r(t ′′ ) − r ′ || + v. r(t ′′ ) − r ′<br />

On a finalement l’expression du potentiel<br />

ϕ(r ′ ,t ′ ) = q<br />

4πε0<br />

c<br />

= c(t ′ − t ′′ ) + (v0t ′′ − x ′ )v0/c<br />

<br />

= c t ′ − x′ v0<br />

c2 − t′′ 1 − v 2 0/c 2<br />

<br />

= (x ′ − v0t ′ ) 2 + (1 − v2 0 /c2 )(y ′2 + z ′2 )<br />

1<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (1 − v 2 0 /c2 )(y ′2 + z ′2 )<br />

De la même manière, il vient l’expression du potentiel vecteur<br />

A(r ′ ,t ′ ) = µ0<br />

4π<br />

qv0<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (1 − v 2 0 /c2 )(y ′2 + z ′2 )<br />

Les champs électrique et magnétique sont obtenus d’après (17) par dérivation des<br />

potentiels. On a par exemple<br />

Ex(r ′ ,t ′ ) = − ∂ϕ<br />

∂x ′ (r′ ,t ′ ) − ∂Ax<br />

∂t ′ (r′ ,t ′ ) = q<br />

4πε0<br />

(x ′ − v0t ′ )/ 1 − v 2 /c 2<br />

<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 /(1 − v 2 0 /c2 ) + y ′2 + z ′2<br />

1.1.3.3.2. Calcul à partir de la transformation de Lorentz du potentiel<br />

Dans le référentiel propre de la charge q, i.e. le référentiel dans lequel elle apparaît<br />

au repos, les potentiels de Liénard-Wichert (31) se réduisent à<br />

ϕ ′ (r ′ ,t ′ ) =<br />

q<br />

4πε0||r ′ || ,<br />

A(r ′ ,t ′ ) = 0<br />

21<br />

(33)<br />

(34)<br />

3/2


1.1. Théorie de Maxwell<br />

Dans le référentiel de l’observateur, dans lequel la charge a une vitesse v0 dans la<br />

direction (Ox), il vient par transformation de Lorentz inverse (18), i.e. transformation<br />

de paramètre −v0ux :<br />

et<br />

Ax(r,t) =<br />

ϕ(r,t) = ϕ′ (r ′ (r,t),t ′ (r,t))<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

=<br />

=<br />

4πε0<br />

v0<br />

c2 ϕ ′ (r ′ (r,t),t ′ (r,t))<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 conformément à (33) et (34).<br />

q<br />

√x−v0t 1−v2 0 /c2 2 + y2 + z2 × 1 − v2 0 /c2<br />

q<br />

<br />

4πε0 (x − v0t) 2 + (1 − v2 0 /c2 )(y2 + z2 )<br />

= v0 µ0<br />

qv0<br />

ϕ(r,t) = <br />

c2 4π (x − v0t) 2 + (1 − v2 0 /c2 )(y2 + z2 )<br />

1.1.3.3.3. Champs créés par une charge dans la limite non-relativiste<br />

Dans la limite non-relativiste, l’expression du potentiel se réduit à<br />

ϕ(r ′ ,t ′ ) = q<br />

4πε0<br />

et celle du potentiel scalaire à<br />

A(r ′ ,t ′ ) = µ0<br />

4π<br />

1<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (y ′2 + z ′2 )<br />

qv0<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (y ′2 + z ′2 )<br />

On peut alors montrer que le champ électrique (17) est dirigé dans la direction de la<br />

particule au même instant :<br />

Ex(r ′ ,t ′ ) = − ∂ϕ ∂Ax<br />

−<br />

∂x ′ ∂t ′<br />

= q x<br />

4πε0<br />

′ − v0t ′<br />

<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (y ′2 + z ′2 ) 3/2 + µ0<br />

4π<br />

= q x<br />

4πε0<br />

′ − v0t ′<br />

<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (y ′2 + z ′2 ) 2<br />

1 − v<br />

3/2 0/c 2<br />

≃ q<br />

4πε0<br />

(x ′ − v0t ′ )<br />

<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + y ′2 + z ′2<br />

3/2<br />

qv0 × −v0(x ′ − v0t ′ )<br />

(x ′ − v0t ′ ) 2 + (y ′2 + z ′2 ) 3/2<br />

puisque la charge se trouve au point de coordonnées x = v0t ′ et y = z = 0. Ce résultat,<br />

qui semble violer le principe de causalité, est en fait une coïncidence particulière au<br />

cas d’une charge de vitesse constante. Le champ magnétique peut être calculé dans<br />

la limite non-relativiste en utilisant (21). Si on se place dans un référentiel suivant le<br />

22<br />

(35)<br />

(36)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

mouvement de la particule, dans lequel elle aparaît donc au repos à une position r0, le<br />

champ magnétique est nul B ′ = 0 et le champ électrique (36) se réduit à :<br />

E ′ (r ′ ,t ′ ) = q<br />

4πε0<br />

(r ′ − r0)<br />

||r ′ − r0|| 3<br />

Par une transformation de Lorentz inverse, i.e. en changeant v0 en −v0, on revient<br />

maintenant dans le référentiel de l’observateur. En combinant (37) et (21), il vient<br />

B(r ′ ,t ′ ) ≃<br />

v0≪c<br />

v ∧ E ′<br />

=<br />

c2 q<br />

4πε0c2v ∧ (r′ − r0)<br />

||r ′ − r0||<br />

1.1.4. Électromagnétisme en jauge de Coulomb<br />

3 = µ0<br />

1.1.4.1. Équations des potentiels en jauge de Coulomb<br />

(37)<br />

4π qv ∧ (r′ − r0)<br />

||r ′ − r0|| 3 (38)<br />

On se place dans la jauge de Coulomb (7). Bien que les équations de Maxwell<br />

restent inchangées, les équations de propagation des potentiels dépendent du choix<br />

particulier de jauge. La définition des champs (17) et l’équation de Maxwell-Gauss<br />

(10) conduisent à l’équation de Poisson<br />

ρ<br />

ε0<br />

= div E = −div −−→<br />

gradϕ − ∂<br />

∂t div A<br />

<br />

=0<br />

et l’équation de Maxwell-Ampère (25) à<br />

µ0j = −→<br />

rot B − 1<br />

c2 ∂<br />

∂t E<br />

qu’on peut écrire sous la forme<br />

= −→<br />

rot −→<br />

rot A + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ 1<br />

+<br />

∂t c2 ∂2A ∂t2 ⇔ ∆ϕ = − ρ<br />

= −−→<br />

grad div A − ∆ A + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ 1<br />

+<br />

∂t c2 ∂2A ∂t2 A = −µ0j + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ<br />

∂t<br />

Les équations (39) et (40) admettent pour solution<br />

⎧ <br />

ρ<br />

⎪⎨ ϕ(r,t) =<br />

⎪⎩<br />

r ′ ,t <br />

4πε0||r − r ′ || d3r ′<br />

A(r,t) = 1<br />

<br />

µ0<br />

4π<br />

j<br />

<br />

r ′ ,t − ||r − r′ ||<br />

<br />

c<br />

− 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ<br />

∂t<br />

<br />

ε0<br />

r ′ ,t − ||r − r′ ||<br />

c<br />

<br />

(39)<br />

(40)<br />

d3r ′<br />

||r − r ′ (41)<br />

||<br />

La relation (40) peut être exprimée indépendamment du potentiel ϕ, i.e. les<br />

équations des potentiels peuvent être découplées. En utilisant la solution (41) de<br />

23


1.1. Théorie de Maxwell<br />

l’équation de Poisson (39), il vient<br />

A = −µ0j + 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ<br />

∂t<br />

= −µ0j + 1<br />

4πε0c2 −−→<br />

grad ∂<br />

= −µ0 j + 1<br />

4πε0c 2<br />

−−→<br />

grad<br />

∂t<br />

∂ρ<br />

∂t<br />

ρ r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

<br />

′ r ,t<br />

||r − r ′ || d3 r ′<br />

En utilisant la loi de conservation de la charge (3), on a<br />

A = −µ0 j − µ0<br />

4π<br />

= −µ0 j − µ0<br />

4π<br />

<br />

−−→ divj<br />

grad<br />

r ′ ,t <br />

−−→<br />

grad<br />

= −µ0j − µ0<br />

−−→<br />

grad<br />

4π ∂V<br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

<br />

j r ′ ,t <br />

div<br />

||r − r ′ ||<br />

j r ′ ,t <br />

||r − r ′ || .d <br />

S −<br />

d 3 r ′ −<br />

<br />

j r ′ ,t . −−→<br />

<br />

gradr ′<br />

j r ′ ,t . −−→<br />

<br />

gradr ′<br />

1<br />

||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′<br />

<br />

1<br />

||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′<br />

<br />

En supposant que la densité de courant est nulle à l’infini, l’intégrale de surface s’annule.<br />

Puisque −−→<br />

gradr ′ f(r − r ′ ) = − −−→<br />

gradr f(r − r ′ ), il vient<br />

A = −µ0j − µ0<br />

<br />

−−→<br />

grad<br />

4π<br />

= −µ0j − µ0 −−→<br />

grad div<br />

4π<br />

j r ′ ,t . −−→<br />

<br />

gradr j r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3 r ′<br />

On peut réecrire le premier terme sous forme intégrale :<br />

∆r<br />

j r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3r ′ <br />

=<br />

<br />

= −4π<br />

j r ′ ,t <br />

∆<br />

= −4πj r ′ ,t <br />

1<br />

||r − r ′ ||<br />

j r ′ ,t δ(r − r ′ )<br />

de sorte que l’équation de propagation s’écrit finalement<br />

A = µ0 −−→ <br />

∆ − grad div<br />

4π<br />

j r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

= µ0<br />

4π<br />

−→<br />

rot −→<br />

j<br />

rot<br />

r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

24<br />

1<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

d 3 r ′<br />

<br />

d 3 r ′<br />

(42)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.1.4.2. Potentiels crées par une assemblée de charges en jauge de Coulomb<br />

On considère une assemblée de charges qi de positions ri(t) et de vitesses vi(t). Les<br />

densités de charge et de courant sont données par (1) et (2). Le potentiel est donné par<br />

(41) :<br />

<br />

ϕ(r,t) =<br />

ρ r ′ ,t <br />

4πε0||r − r ′ || d3r ′ = qi<br />

4πε0||r − ri||<br />

et le potentiel vecteur est dans la limite non-relativiste<br />

A(r,t) ≃<br />

c≫1<br />

<br />

1<br />

µ0<br />

4π<br />

j(r ′ ,t) − 1<br />

c2 −−→<br />

grad ∂ϕ<br />

= µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

= µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

qivi 1<br />

−<br />

||r − ri|| 4πc2 qivi<br />

||r − ri|| +<br />

−−→<br />

grad<br />

1<br />

(4π) 2 ε0c 2<br />

i<br />

∂t (r′ <br />

,t)<br />

<br />

i<br />

d 3 r ′<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

∂ qi<br />

∂t 4πε0||r<br />

i<br />

′ <br />

d<br />

− ri||<br />

3r ′<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

−−→ vi.(r<br />

qi grad<br />

′ − ri)<br />

||r ′ − ri|| 3<br />

3 ′ d r<br />

||r − r ′ ||<br />

En intégrant par parties et en supposant que les potentiels s’annulent à l’infini, il vient<br />

A(r,t) ≃<br />

c≫1<br />

µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

= µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

qivi<br />

||r − ri|| −<br />

qivi<br />

||r − ri|| −<br />

1<br />

(4π) 2 ε0c 2<br />

1<br />

(4π) 2 ε0c 2<br />

<br />

i<br />

<br />

i<br />

qi<br />

qi<br />

vi.(r ′ − ri)<br />

||r ′ − ri|| 3<br />

<br />

−−→<br />

gradr ′<br />

1<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

−−→ vi.(r<br />

gradr ′ − ri)<br />

||r ′ − ri|| 3<br />

d3r ′<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

d 3 r ′<br />

L’intégrale est égale à 2πvi.(r −ri)/||r −ri|| de sorte que le potentiel s’écrit finalement<br />

A(r,t) ≃<br />

c≫1<br />

= µ0<br />

4π<br />

= 1<br />

2<br />

µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

<br />

i<br />

<br />

i<br />

qivi<br />

||r − ri|| −<br />

qivi<br />

||r − ri|| −<br />

µ0<br />

4π<br />

1.2. Électrostatique<br />

1<br />

2 × 4πε0c 2<br />

1<br />

2 × 4πε0c 2<br />

qivi µ0<br />

+<br />

||r − ri|| 4π<br />

<br />

i<br />

qi<br />

−−→<br />

grad r<br />

<br />

vi.(r − ri)<br />

||r − ri||<br />

<br />

<br />

vi<br />

qi<br />

||r − ri||<br />

i<br />

− vi.(r − ri) (r − ri)<br />

||r − ri|| 3<br />

<br />

qivi.(r − ri) (r − ri)<br />

||r − ri|| 3<br />

<br />

L’électrostatique correspond à l’étude des champs électriques créés par une assemblée<br />

de charges supposées immobiles. La densité de courant est donc nulle en tout<br />

point de sorte que le potentiel vecteur et le champ magnétique sont nuls.<br />

1.2.1. Electrostatique de corps chargés<br />

25


1.2. Électrostatique<br />

1.2.1.1. Champ et potentiel électrostatiques<br />

Le potentiel et le champ électrostatiques peuvent être obtenues indifféremment à<br />

partir des relations établies précédemment dans la jauge de Lorenz ou dans celle de<br />

Coulomb. Dans le premier cas, on prendra la limite statique. Le potentiel se réduit<br />

alors à<br />

<br />

ϕ(r,t) =<br />

et le champ électrique à<br />

ρ(r ′ ,t)<br />

4πε0||r − r ′ || d3 r ′<br />

E(r,t) = − −−→<br />

gradϕ(r,t) =<br />

ρ(r ′ ,t)<br />

4πε0<br />

r − r ′<br />

||r − r ′ || 3 d3 r ′<br />

conformément à (37). L’expression (43) du potentiel reste inchangée si la charge est<br />

mise en mouvement. Elle est en effet solution de l’équation de Poisson (39) découlant<br />

des équations de Maxwell.<br />

Une distribution de charges continue ne peut pas provoquer de divergence du champ<br />

électrique et donc son gradient, i.e. le potentiel électrique, est continu en tout point. Si<br />

on s’intéresse à une assemblée de charges ponctuelles, {qi}i situées en {ri}i, la densité<br />

de charge s’écrit<br />

ρ(r,t) = <br />

qiδ(r − ri)<br />

de sorte que le potentiel se réduit à<br />

ϕ(r,t) = qi<br />

4πε0||r − ri||<br />

et le champ électrique comme<br />

i<br />

i<br />

E(r,t) = − −−→<br />

gradϕ(r,t) = <br />

i<br />

qi<br />

4πε0<br />

r − ri<br />

||r − ri|| 3<br />

Notons que pour une unique charge à l’origine, ces relations se réduisent à (35) et (37),<br />

obtenues dans le cas d’une charge se déplaçant à vitesse v0 constante § 1.1.3.3., lorsqu’on<br />

pose v0 = 0.<br />

M<br />

E<br />

q<br />

q<br />

Figure 1 : [ Fig 1 Fig 2 ] Les relations (46) et (44) montrent que le champ<br />

électrique appartient aux plans de symétrie de la distribution de charges et est<br />

26<br />

M<br />

E<br />

q<br />

−q<br />

(43)<br />

(44)<br />

(45)<br />

(46)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

perpendiculaire à ses plans d’antisymétrie (lois de Curie). La figure en présente<br />

une démonstration graphique.<br />

Les lignes équipotentielles ϕ(r) = Cste sont perpendiculaires au champ électrique<br />

E. En effet, lorsqu’on déplace un point M suivant d ℓ conduit à une variation du potentiel<br />

dϕ = ϕ(r + d ℓ) − ϕ(r) = −−→<br />

gradϕ.d ℓ = − E.d ℓ<br />

de sorte que pour un déplacement de long d’une courbe équipotentielle, on a<br />

dϕ = 0 ⇔ E.d ℓ = 0 (47)<br />

Le champ électromagnétique est donc perpendiculaire à la courbe.<br />

1.2.1.2. Force de Coulomb et travail électrostatique<br />

La force (11) s’exerçant sur une charge q immobile au point r se réduit à<br />

F = q E(r,t) (48)<br />

Lorsque le potentiel vecteur A est nul, i.e. en l’absence de tout mouvement de charges,<br />

on a par définition du champ électrique (17)<br />

F = q E(r,t) = −q −−→<br />

gradϕ(r,t)<br />

D’après (46), la force créée par une assemblée de charges {qi}i situées en {ri}i et<br />

s’exerçant sur une charge q immobile au point r est donc<br />

F = q E(r,t) = <br />

i<br />

qqi<br />

4πε0<br />

r − ri<br />

||r − ri|| 3<br />

La force électrique est une force beaucoup plus forte que la force de gravitation : deux<br />

sphères de cuivre de masse 63.57 g, totalement ionisées et distante de 1 m se repoussent<br />

avec une force équivalente à un poids de 7,2.1018 t. L’énergie potentielle électrostatique<br />

de la particule dans le champ E découle de F = − −−→<br />

gradV :<br />

V = qϕ(r,t) (49)<br />

Le travail de la force de Coulomb lors d’un déplacement d ℓ de la particule est :<br />

δW = F.d ℓ = −q −−→<br />

gradϕ.d ℓ = −qdϕ (50)<br />

i.e. correspond à la variation d’énergie potentielle comme attendu pour une force<br />

conservative.<br />

27


1.2. Électrostatique<br />

1.2.1.3. Champ électrique créé par un fil chargé<br />

On considère un fil infini portant une densité linéique de charge λ. Pour simplifier<br />

les calculs, on choisit l’axe (Oz) confondu avec le fil.<br />

La distribution de charge est invariante sous la translation dans la direction de (Oz)<br />

et sous la rotation d’axe (Oz). Dans le système de coordonnées cylindriques, le champ<br />

électrique est donc indépendant de la coordonnée z et de l’angle θ, i.e. E = E(r). Tous<br />

les plans perpendiculaires à l’axe (Oz) ainsi que tous les plans contenant l’axe (Oz)<br />

sont des plans de symétrie de la distribution de charge. Pour un point M quelconque,<br />

M appartient à deux plans de symétrie : le plan z = Cste contenant M ainsi que le plan<br />

contenant l’axe (Oz) contenant M. Le champ électrique au point M doit appartienir à<br />

l’intersection de ces deux plans, i.e. être dirigé suivant ur. On a donc finalement<br />

E = E(r)ur<br />

y<br />

z<br />

O<br />

θ<br />

z<br />

Figure 2 : [ Fig 1 ] Notations utilisées pour le calcul du champ électrique créé<br />

par un fil infini.<br />

α<br />

D’après (44), l’élément infinitésimal de champ électrique créé par un élément de<br />

longueur dℓ = dz sur le fil a pour composante sur ur<br />

dEr = d E.ur = dE cos α =<br />

r<br />

dE<br />

α<br />

λdz<br />

4πε0(z2 + r2 r<br />

√<br />

) z2 + r2 Le champ électrique total est obtenu par intégration :<br />

Er = λr<br />

+∞<br />

4πε0 −∞<br />

dz<br />

(z 2 + r 2 ) 3/2<br />

En intégrant par rapport à l’angle α, i.e. en utilisant le fait que z = r tanα et donc<br />

28<br />

x<br />

(51)


dz = rdα/ cos 2 α ainsi que cos α = r/ √ z 2 + r 2 , il vient<br />

Er = λr<br />

+π/2<br />

4πε0 −π/2<br />

cos α<br />

= λ<br />

+π/2<br />

cos αdα<br />

4πε0r −π/2<br />

= λ<br />

4πε0r [sinα]+π/2<br />

−π/2<br />

= λ<br />

2πε0r<br />

r<br />

3 rdα<br />

cos 2 α<br />

Le potentiel est obtenu par intégration<br />

Er = − ∂ϕ<br />

<br />

⇔ ϕ = − Erdr =<br />

∂r λ<br />

lnr<br />

2πε0<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

où on a utilisé le fait que ϕ ne dépend que de r du fait des symétries de la distribution<br />

de charge.<br />

Dans le cas d’un fil fini, on perd l’invariance par translation dans la direction (0z)<br />

et le plan médiateur du fil est le seul plan de symétrie perpendiculaire au fil. La direction<br />

du champ électrique ne peut donc être déterminée qu’aux points appartenant à ce plan.<br />

En plaçant l’origine au centre du fil,<br />

E(r,θ,z = 0) = E(r)ur<br />

puisque deux plans de symétrie (les plans (MOz) et (Oxy)) passent par le point M.<br />

Pour un fil de longueur 2L, la relation (51) devient<br />

Er = λr<br />

+L<br />

4πε0 −L<br />

dz<br />

(z 2 + r 2 ) 3/2<br />

de sorte que le changement de variable z = r tanα conduit à<br />

Er = λr<br />

√<br />

Arcsin L/ r2 +L2 4πε0 − Arcsin L/ √ r2 +L2 cos αdα<br />

= λ<br />

4πε0r [sinα]Arcsin L/√ r 2 +L 2<br />

− Arcsin L/ √ r 2 +L 2<br />

= λ 2L<br />

√<br />

4πε0r r2 + L2 1.2.1.4. Champ électrique sur l’axe d’une boucle circulaire chargée<br />

On considère une boucle de rayon R portant une densité linéique de charge λ.<br />

Pour simplifier les calculs, on choisit l’origine au centre de la boucle et l’axe (Oz)<br />

perpendiculaire au plan de la boucle.<br />

La distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe (Oz) donc en<br />

coordonnées cylindriques, le champ électrique est indépendant de l’angle θ, i.e. E =<br />

29


1.2. Électrostatique<br />

E(r,z). Tous les plans passant par l’axe (Oz) ainsi que le plan z = 0 sont des plans<br />

de symétrie de la distribution de charge. Pour un point M quelconque, M n’appartient<br />

qu’à un seul plan de symétrie. Dans le système de coordonnées cylindriques, ce plan<br />

contient les vecteurs ur et uz du repère local. Par conséquent, Eθ = 0. Pour un point<br />

M dans le plan z = 0, M appartient à deux plans de symétrie : le plan z = 0 et le plan<br />

contenant M et l’axe (Oz). Au point M, le champ électrique appartient à l’intersection<br />

de ces deux plans et est donc dirigé suivant ur. Enfin, pour tout point M de l’axe,<br />

M appartient à une infinité de plan de symétrie dont l’intersection est l’axe (Oz). Le<br />

champ électrique y est donc dirigé suivant uz.<br />

y<br />

R<br />

dE<br />

z<br />

O<br />

z<br />

α<br />

Figure 3 : [ Fig 1 ] Notations utilisées pour le calcul du champ électrique créé<br />

sur l’axe par une boucle chargée.<br />

r<br />

Dans la suite, on se limite au calcul du champ sur l’axe. D’après ce qui précède<br />

E = Ez(z)uz<br />

D’après (44), l’élément infinitésimal de champ électrique créé par un élément de longueur<br />

dℓ = Rdθ sur la boucle a pour composante sur uz<br />

dEz = d λRdθ<br />

E.uz = dE cos α =<br />

4πε0(z2 + R2 z<br />

√<br />

) z2 + R2 et donc en intégrant sur la boucle, il vient<br />

Ez =<br />

λRz<br />

4πε0(z 2 + R 2 ) 3/2<br />

2π<br />

0<br />

dθ =<br />

θ<br />

x<br />

λRz<br />

2ε0(z 2 + R 2 ) 3/2<br />

Puisque ϕ = ϕ(z) sur l’axe, le potentiel est facilement obtenu par intégration<br />

Ez = − ∂ϕ<br />

<br />

λR<br />

⇔ ϕ(z) = − Ezdz =<br />

∂z 2ε0(z2 + R2 ) 1/2<br />

On aurait pu également écrire le potentiel<br />

dϕ =<br />

λRdθ<br />

4πε0(z 2 + R 2 ) 1/2<br />

créé par un élément de longueur dℓ = Rdθ sur la boucle puis intégrer sur θ.<br />

30<br />

(52)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.2.1.5. Champ électrique sur l’axe d’un disque chargé en surface<br />

On considère un disque de rayon R portant une densité surfacique de charge σ. Pour<br />

simplifier les calculs, on choisit l’origine au centre du disque et l’axe (Oz) perpendiculaire<br />

au plan du disque.<br />

La distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe (Oz) donc en<br />

coordonnées cylindriques, le champ électrique est indépendant de l’angle θ, i.e. E =<br />

E(r,z). Tous les plans passant par l’axe (Oz) ainsi que le plan z = 0 sont des plans<br />

de symétrie de la distribution de charge. Pour un point M quelconque, M n’appartient<br />

qu’à un seul plan de symétrie. Dans le système de coordonnées cylindriques, ce plan<br />

contient les vecteurs ur et uz du repère local. Par conséquent, Eθ = 0. Pour un point<br />

M dans le plan z = 0, M appartient à deux plans de symétrie : le plan z = 0 et le plan<br />

contenant M et l’axe (Oz). Au point M, le champ électrique appartient à l’intersection<br />

de ces deux plans et est donc dirigé suivant ur. Enfin, pour tout point M de l’axe,<br />

M appartient à une infinité de plan de symétrie dont l’intersection est l’axe (Oz). Le<br />

champ électrique y est donc dirigé suivant uz.<br />

y<br />

R<br />

dE<br />

z<br />

O<br />

z<br />

α<br />

r<br />

θ<br />

x<br />

Figure 4 : [ Fig 1 Fig 2 ] Notations utilisées pour le calcul du champ électrique<br />

créé par le disque sur l’axe (à gauche) et champ électrique créé en tout point de<br />

l’espace (à droite).<br />

Dans la suite, on se limite au calcul du champ sur l’axe. D’après ce qui précède<br />

E = Ez(z)uz<br />

D’après (44), l’élément infinitésimal de champ électrique créé par un élément de surface<br />

du disque a pour composante sur uz<br />

dEz = dE cos α =<br />

σrdθdr<br />

4πε0(z2 + r2 z<br />

√<br />

) z2 + r2 31


1.2. Électrostatique<br />

et donc en intégrant sur le disque, il vient<br />

Ez = σ<br />

4ε0<br />

Pour z > 0, on a donc<br />

Ez = σ<br />

2ε0<br />

2π<br />

0<br />

<br />

1 −<br />

alors que pour z < 0, on a<br />

Ez = − σ<br />

2ε0<br />

<br />

1 +<br />

R<br />

dθ<br />

0<br />

<br />

z<br />

√<br />

z2 + R2 zr<br />

dr<br />

(z2 + r2 <br />

σ z<br />

= −√<br />

) 3/2 2ε0 z2 + r2 <br />

z<br />

√<br />

z2 + R2 Dans la limite R → +∞, on retrouve le champ électrique créé par un plan infini chargé.<br />

1.2.1.6. Champ électrique créé par un cylindre fini chargé en surface<br />

On considère un cylindre fini dont l’axe de révolution est dirigé suivant (Oz).<br />

On note σ la densité surfacique de charge, R le rayon du cylindre et 2L sa hauteur.<br />

Tous les plans passant par l’axe (Oz) sont des plans de symétrie de la distribution de<br />

charge. Pour un point M quelconque, M n’appartient qu’au plan de symétrie contenant<br />

également (Oz). Dans le système de coordonnées cylindriques, ce plan contient ur et uz<br />

et donc Eθ = 0. Pour tout point M de l’axe, M appartient à tous les plans de symétrie<br />

contenant (Oz) et donc est dirigé suivant leur intersection, i.e. suivant uz. Par ailleurs,<br />

la distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe (Oz) donc en coordonnées<br />

cylindriques, le champ électrique ne dépend que de z :<br />

E(r = 0) = Ez(z)uz<br />

On découpe le cylindre en boucle d’épaisseur infinitésimale dz. Chacune de ces tranches<br />

porte une densité de charge σdz = λ et créé un champ électrique donné par (52). En<br />

intégrant sur la hauteur du cylindre, il vient<br />

Ez = σR<br />

L<br />

dz<br />

2ε0 −L<br />

= σR<br />

2ε0<br />

= σR<br />

2ε0<br />

z<br />

(z2 + R2 ) 3/2<br />

L 1<br />

−√<br />

z2 + R2 <br />

−L<br />

1<br />

(z − L) 2 + R 2 −<br />

32<br />

<br />

1<br />

<br />

(z + L) 2 + R2 R<br />

0<br />

(53)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 5 : [ Fig 1 ] Champ électrique créé par un cylindre fini chargé en surface.<br />

1.2.1.7. Champ électrique créé par une demi-sphère<br />

On considère une demi-sphère de centre O, de rayon R et entièrement située dans le<br />

demi-espace z ≥ 0 (hémisphère nord). La surface porte une densité surfacique de charge<br />

+σ. On se placera dans le système de coordonnées sphériques. La distribution de charge<br />

est invariante par rotation d’angle φ. Par ailleurs, tous les plans contenant l’axe (Oz)<br />

sont des plans de symétrie de la distribution de charge. Par conséquent, le champ au<br />

centre est de la forme E(O) = Euz. Tout élément de surface dS = Rdθ × R sinθdφ<br />

sur la demi-sphère porte une charge dq = σdS et créé un champ dont la composante<br />

suivant uz est<br />

dEz = dE cos θ = − dq sin θdθdφ<br />

cos θ = −σ cos θ<br />

4πε0R2 4πε0<br />

En intégrant sur la demi-sphère, il vient le champ total<br />

<br />

Ez =<br />

dEz = − σ<br />

4πε0<br />

= − σ<br />

4πε0<br />

= − σ<br />

4ε0<br />

π/2<br />

0<br />

×<br />

2π<br />

cos θ sinθdθ dφ<br />

0<br />

<br />

− cos2 π/2<br />

θ<br />

× 2π<br />

2 0<br />

De la même manière, le potentiel créé par l’élement de surface à l’origine est<br />

dϕ = dq<br />

4πε0R<br />

= σR sinθdθdφ<br />

4πε0<br />

33


1.2. Électrostatique<br />

de sorte que le potentiel total est<br />

<br />

ϕ(0) =<br />

dϕ = σR<br />

π/2 2π<br />

sinθdθ dφ<br />

4πε0 0 0<br />

= σR<br />

[−cos θ]<br />

4πε0<br />

π/2<br />

0 × 2π<br />

= σR<br />

2ε0<br />

1.2.1.8. Champ électrique créé par une distribution sphérique non-uniforme<br />

On considère une sphère de centre O, de rayon R, portant une distribution<br />

surfacique de charge non-uniforme σ = σ0 cos θ dans le système de coordonnées<br />

sphériques. La distribution de charge est invariante sous la rotation d’angle φ. Par<br />

ailleurs, tous les plans contenant l’axe (Oz) sont des plans de symétrie de la distribution<br />

de charge. Par conséquent, le champ électrique au centre est de la forme E(O) = Euz.<br />

Tout élément de surface dS = Rdθ ×R sinθdφ sur la sphère porte une charge dq = σdS<br />

et créé un champ dont la composante suivant uz est<br />

dEz = dE cos θ = − dq σ0<br />

cos θ = − cos<br />

4πε0R2 4πε0<br />

2 θ sinθdθdφ<br />

En intégrant sur la demi-sphère, il vient le champ total<br />

<br />

Ez =<br />

dEz = − σ0dφ<br />

4πε0<br />

= − σ0<br />

4πε0<br />

= − σ0<br />

3ε0<br />

π<br />

×<br />

0<br />

cos 2 2π<br />

θ sinθdθ<br />

<br />

− cos3 θ<br />

3<br />

π<br />

0<br />

0<br />

× 2π<br />

De la même manière, le potentiel créé par l’élement de surface à l’origine est<br />

dϕ = dq<br />

4πε0R<br />

de sorte que le potentiel total est<br />

<br />

ϕ(0) =<br />

σ0<br />

= R cos θ sinθdθdφ<br />

4πε0<br />

dϕ = σR<br />

π<br />

4πε0<br />

= σR<br />

4πε0<br />

0<br />

2π<br />

cos θ sin θdθ<br />

<br />

− cos2 θ<br />

2<br />

π<br />

0<br />

<br />

=0<br />

34<br />

0<br />

×2π = 0<br />

dφ<br />


1.2.2. Application du théorème de Gauss<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Lorsque la distribution de charge présente suffisamment de symétries pour que la<br />

direction du champ électrique puisse être déterminée alors le champ électrique peut être<br />

calculé à partir du théorème de Gauss.<br />

1.2.2.1. Théorème de Gauss<br />

Le théorème de Gauss correspond à l’expression intégrale de l’équation de Maxwell-<br />

Gauss (10). D’après le théorème de Stockes (292), on a<br />

div E = ρ<br />

ε0<br />

⇔<br />

<br />

S=∂V<br />

E.d S = 1<br />

ε0<br />

<br />

V<br />

ρ(r)d 3 r = Qint<br />

pour toute surface fermée S. Le flux du champ électrique à travers toute surface fermée<br />

est donc proportionnel à la charge totale contenue dans le volume enfermé par cette<br />

surface.<br />

On peut retrouver ce résultat à partir de l’expression (46) du champ électrique E<br />

d’une assemblée de charges. Le flux à travers la surface S du champ électrique E est en<br />

effet<br />

<br />

E.d<br />

S<br />

<br />

qi cos θdS<br />

S = E cos θdS =<br />

S<br />

S 4πε0 r<br />

i<br />

2 <br />

qi<br />

= dΩ =<br />

S 4πε0 i<br />

qi<br />

ε0<br />

où θ est l’angle formé par E et d S, dΩ est l’élément infinitésimal d’angle solide sous<br />

lequel est vu l’élément de surface dS depuis l’origine. L’angle solide, i.e. la surface<br />

projetée sur la sphère de rayon unité est nul si l’origine n’appartient pas au volume<br />

V donc seules les charges à l’intérieur du volume V contribuent au flux du champ<br />

électrique.<br />

1.2.2.2. Conditions de passage du champ électrique<br />

On considère une surface portant une densité surfacique de charge σ. Le flux du<br />

champ électrique à travers le parallélépipède de surface S et d’épaisseur ǫ → 0 de la<br />

figure 6 est d’après le théorème de Gauss (54)<br />

E1.nS − E2.nS = σS<br />

ε0<br />

où n est un vecteur unitaire normal à la surface, E1 et E2 sont les champs électriques<br />

respectivement au dessus et en dessous de la surface (2) . On a donc<br />

E n 1 − E n 2 = σ<br />

ε0<br />

i.e. la composante normale à la surface du champ électrique est discontinue et présente<br />

un saut proportionnel à la densité de charge sur cette surface.<br />

(2) Pour être plus rigoureux, on pourra définir une courbe paramétrée r(λ) traversant la surface avec<br />

λ = 0 sur la surface. On définit alors le champ au-dessus comme E1 = lim λ→0 + E(r(λ)) et en dessous<br />

comme E2 = lim λ→0 − E(r(λ)).<br />

35<br />

ε0<br />

i∈V<br />

(54)<br />

(55)


1.2. Électrostatique<br />

+<br />

+<br />

+<br />

A<br />

Figure 6 : [ Fig 1 ] Le champ électrique n’est pas conservée lors du passage<br />

d’une surface chargée.<br />

En intégrant le champ électrique sur un contour infinitésimal traversant la surface,<br />

il vient<br />

<br />

E.d <br />

−−→<br />

ℓ = − gradϕ.dℓ = 0 ⇒ E1. −→<br />

AB = E2. −→<br />

AB<br />

où on a utilisé (17) en supposant que le potentiel vecteur A est nul puisqu’il n’y a pas<br />

de courant. On a donc continuité des composantes tangentielles du champ électrique<br />

à travers la surface. En présence d’un champ magnétique, l’équation de Maxwell-<br />

Faraday (4) et le théorème de Green-Ostrogradsky (291) conduisent à<br />

<br />

E.d <br />

−→<br />

ℓ = rot E.d S <br />

∂<br />

= − B.d<br />

∂t<br />

S<br />

En faisant tendre l’épaisseur du contour vers zéro, le membre de droite s’annule si le<br />

champ magnétique ne présente pas de divergence à la surface. Par conséquent, on a<br />

finalement<br />

E 1<br />

+<br />

+<br />

B<br />

E 2<br />

+<br />

E2 = E1 + σ<br />

n (56)<br />

ε0<br />

Cette relation explique par exemple l’apparition d’une pression électrostatique à<br />

la surface des conducteurs chargés. En notant σ la densité surfacique de charge du<br />

conducteur, tout élément de sa surface dS porte une charge σdS et le champ électrique<br />

présente d’après (56) une discontinuité σ/ε0 à sa traversée. Si on isole par la pensée<br />

un élément de surface du reste du conducteur, par symétrie le champ électrique doit<br />

être égal de part et d’autre de dS. Le champ sous l’élément de surface est donc<br />

E.n = −σ/2ε0. Or à l’équilibre, le champ électrique s’annule en tout point à l’intérieur<br />

d’un conducteur parfait, i.e. Eint = 0. Par conséquent, le champ électrique créé par<br />

tous les autres éléments de surface du conducteur doit être E.n = σ/2ε0. L’élément de<br />

surface ressent donc une force de Coulomb (48)<br />

d F.n = σdS × σ<br />

2ε0<br />

= σ2<br />

dS<br />

2ε0<br />

36<br />

+<br />

+


1.2.2.3. Champ électrique créé par un plan chargé<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

On considère un plan d’équation z = 0 portant une densité surfacique de charge<br />

uniforme σ. Le plan z = 0, ainsi que tous les plans perpendiculaires au plan chargé<br />

sont des plans de symétrie de la distribution de charge. Tout point M appartient donc<br />

à une infinité de plan de symétrie dont l’intersection est une droite (HM) parallèle<br />

à l’axe (Oz). Par conséquent, le champ électrique est dirigé suivant uz. Par ailleurs,<br />

la distribution de charge est invariante sous les translations d’axe (Ox) et (Oy) de<br />

sorte que le champ électrique et le potentiel sont indépendants des coordonnées x et<br />

y. La distribution de charge est également invariante sous une dilatation z → z/b.<br />

Par conséquent, le champ électrique et le potentiel sont également indépendants de la<br />

coordonnées z. La condition de passage (56) du champ électrique à travers la surface et<br />

la symétrie par renversement z → −z imposent finalement la forme<br />

⎧ σ<br />

⎪⎨ uz, (z > 0)<br />

2ε0 E =<br />

⎪⎩ − σ<br />

(57)<br />

uz, (z < 0)<br />

2ε0<br />

1.2.2.4. Champ électrique créé par une sphère chargée en surface<br />

On considère une sphère de rayon R et de centre O portant une densité surfacique<br />

de charge σ uniforme. Tous les plans passant par le centre O de la sphère sont des plans<br />

de symétrie de la distribution de charge. Par conséquent, tout point M appartient à une<br />

infinité de plans de symétrie, i.e. tous les plans contenant la droite (OM). Le champ<br />

électrique appartient à tous ces plans, i.e. à leur intersection, et donc il radial. Par<br />

ailleurs, la distribution de charge est invariante sous toute rotation de centre O donc<br />

dans le système de coordonnées sphériques, le champ électrique ne dépend que de la<br />

distance r au centre de la sphère :<br />

E = Er(r)ur<br />

On considère une surface de Gauss Σ définie comme la sphère de centre O et de rayon<br />

r. Tout élément d S de cette surface est donc radial. Le flux du champ électrique est<br />

donc<br />

<br />

Σ<br />

E.d <br />

S =<br />

Σ<br />

<br />

Er(r)dS(ur.ur) = Er(r) dS = 4πr<br />

Σ<br />

2 Er(r)<br />

Le théorème de Gauss (§ 1.2.2.1.) s’écrit alors pour la surface Σ<br />

4πr 2 ⎧<br />

⎪⎨ 0 si r < R<br />

Er(r) =<br />

⎪⎩<br />

4πR2 ⎧<br />

⎪⎨ 0 si r < R<br />

σ<br />

si r > R<br />

⇔ Er(r) =<br />

⎪⎩<br />

σR2 si r > R<br />

ε0r2 ε0<br />

On note que le champ électrique à l’extérieur de la sphère est égale à celui d’une charge<br />

ponctuelle Q = 4πR2σ placée à l’origine. Le potentiel électrique ne dépend que de r<br />

pour les mêmes raisons de symétrie que E et donc la relation (17) avec A = 0 se réduit<br />

à<br />

Er(r) = − dϕ<br />

dr<br />

<br />

⇔ ϕ(r) = −<br />

37<br />

⎧<br />

⎪⎨ C1 si r < R<br />

Er(r)dr =<br />

⎪⎩<br />

σR2 ε0r + C2 si r > R<br />

(58)


1.2. Électrostatique<br />

où C1 et C2 sont des constantes d’intégrations. Par convention, on choisit limr→+∞ ϕ(r) =<br />

C2 = 0. De plus, la continuité du potentiel s’écrit pour r = R<br />

On a donc<br />

C1 = σR<br />

ε0<br />

⎧<br />

σR<br />

⎪⎨ si r < R<br />

ε0<br />

ϕ(r) =<br />

⎪⎩<br />

σR2 si r > R<br />

ε0r<br />

Figure 7 : [ Fig 1 ] Champ électrique créé en tout point de l’espace par une<br />

sphère chargée en surface.<br />

1.2.2.5. Champ électrique créé par une sphère chargée en volume<br />

On considère une sphère de rayon R et de centre O portant une densité volumique<br />

de charge ρ uniforme. Tous les plans passant par le centre O de la sphère sont des plans<br />

de symétrie de la distribution de charge. Par conséquent, tout point M appartient à<br />

une infinité de plans de symétrie, tous les plans contenant la droite (OM). Le champ<br />

électrique appartient à tous ces plans, i.e. à leur intersection, et donc il radial. Par<br />

ailleurs, la distribution de charge est invariante sous toute rotation de centre O donc<br />

dans le système de coordonnées sphériques, le champ électrique ne dépend que de la<br />

distance r au centre de la sphère :<br />

E = Er(r)ur<br />

On considère une surface Σ définie comme la sphère de centre O et de rayon r. Tout<br />

élément de cette surface est donc radial. Le flux du champ électrique est donc<br />

<br />

Ed <br />

<br />

S = Er(r)dS(ur.ur) = Er(r) dS = 4πr 2 Er(r)<br />

Σ<br />

Σ<br />

38<br />

Σ<br />

(59)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Le théorème de Gauss (§ 1.2.2.1.) s’écrit alors pour la surface Σ<br />

4πr 2 ⎧<br />

⎧<br />

4 ρ<br />

ρ<br />

⎪⎨ πr3 si r < R ⎪⎨<br />

r si r < R<br />

3 ε0<br />

3ε0<br />

Er(r) =<br />

⇔ Er(r) =<br />

⎪⎩<br />

4 ρ<br />

πR3 si r > R<br />

⎪⎩<br />

ρ R<br />

3 ε0<br />

3ε0<br />

3<br />

si r > R<br />

r2 On note que le champ électrique à l’extérieur de la sphère est égale à celui d’une charge<br />

ponctuelle placée à l’origine O et affectée de la charge totale de la sphère Q = 4<br />

3πR3ρ. Ce<br />

résultat reste vrai quelque soit la distribution de charge pourvue qu’elle soit invariante<br />

sous toutes les rotations d’axe passant par O, i.e. qu’elle ne dépende que de r. Le<br />

potentiel électrique ne dépend que de r pour les mêmes raisons de symétrie que E et<br />

donc la relation (17) se réduit avec A = 0 à<br />

Er(r) = − dϕ<br />

⎧<br />

⎪⎨ −<br />

⇔ ϕ(r) = − Er(r)dr =<br />

dr<br />

⎪⎩<br />

ρ r<br />

3ε0<br />

2<br />

2 + C1 si r < R<br />

ρ R<br />

3ε0<br />

3<br />

r + C2 si r > R<br />

où C1 et C2 sont des constantes d’intégrations. Par convention, on choisit limr→+∞ ϕ(r) =<br />

C2 = 0. De plus, la continuité du potentiel s’écrit pour r = R<br />

On a donc<br />

C1 = ρ<br />

2ε0<br />

R 2<br />

⎧ ρ<br />

⎪⎨ 6ε0<br />

ϕ(r) =<br />

⎪⎩<br />

ρ<br />

3ε0<br />

<br />

3R 2 − r 2<br />

si r < R<br />

R 3<br />

r<br />

si r > R<br />

1.2.2.6. Champ électrique créé par un cylindre infini chargé en surface<br />

On considère un cylindre infini dont l’axe de révolution est dirigé suivant (Oz). On<br />

note σ la densité surfacique de charge, R le rayon du cylindre. Tous les plans passant par<br />

l’axe (Oz) ainsi que tous les plans perpendiculaires à (Oz) sont des plans de symétrie de<br />

la distribution de charge donc le champ électrique est radial en tout point de l’espace.<br />

De plus, la distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe (Oz) et invariante<br />

sous la translation suivant (Oz) donc en coordonnées cylindriques, le champ électrique<br />

ne dépend que de la distance r à l’axe (Oz) :<br />

E = Er(r)ur<br />

On considère une surface Σ définie comme le cylindre d’axe de révolution (Oz), de<br />

rayon r et de hauteur h. Le flux du champ électrique est la somme des flux du champ<br />

électrique à travers la base (d S = −rdθdruz) et le haut du cylindre (d S = rdθdruz) et<br />

à travers le côté (d S = −rdθdzuz). Le champ électrique étant radial, les flux à travers<br />

les deux premières surfaces sont nuls. Il reste<br />

<br />

Ed <br />

<br />

S = Er(r)dS(ur.ur) = Er(r) dS = 2πrhEr(r)<br />

Σ<br />

Cote<br />

39<br />

Cote<br />

(60)


1.2. Électrostatique<br />

Le théorème de Gauss (§ 1.2.2.1.) s’écrit alors pour la surface Σ<br />

<br />

0 si r < R<br />

2πrhEr(r) =<br />

σε0 × 2πRh si r > R ⇔ Er(r)<br />

⎧<br />

⎨0<br />

si r < R<br />

=<br />

⎩ R (61)<br />

σε0 si r > R<br />

r<br />

La longueur infinie du cylindre conduit à un champ électrique en 1/r. Le potentiel<br />

électrique (17) avec A = 0 est donc pathologique puisqu’il diverge en lnr.<br />

1.2.2.7. Champ électrique créé par un cylindre infini chargé en volume<br />

On considère un cylindre infini dont l’axe de révolution est dirigé suivant (Oz). On<br />

note ρ la densité volumique de charge, R le rayon du cylindre. Tous les plans passant par<br />

l’axe (Oz) ainsi que tous les plans perpendiculaires à (Oz) sont des plans de symétrie de<br />

la distribution de charge donc le champ électrique est radial en tout point de l’espace.<br />

De plus, la distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe (Oz) et invariante<br />

sous la translation suivant (Oz) donc en coordonnées cylindriques, le champ électrique<br />

ne dépend que de la distance r à l’axe (Oz) :<br />

E = Er(r)ur<br />

On considère une surface Σ définie comme le cylindre d’axe de révolution (Oz), de<br />

rayon r et de hauteur h. Le flux du champ électrique est la somme des flux du champ<br />

électrique à travers la base (d S = −rdθdruz) et le haut du cylindre (d S = rdθdruz) et<br />

à travers le côté (d S = −rdθdzuz). Le champ électrique étant radial, les flux à travers<br />

les deux premières surfaces sont nuls. Il reste<br />

<br />

Σ<br />

Ed <br />

S =<br />

Cote<br />

<br />

Er(r)dS(ur.ur) = Er(r) dS = 2πrhEr(r)<br />

Cote<br />

Le théorème de Gauss (§ 1.2.2.1.) s’écrit alors pour la surface Σ<br />

⎧<br />

⎪⎨ πr<br />

2πrhEr(r) =<br />

⎪⎩<br />

2 h ρ<br />

si r < R<br />

ε0<br />

πR 2 h ρ<br />

si r > R<br />

ε0<br />

⎧ ρ<br />

⎪⎨<br />

r si r < R<br />

2ε0<br />

⇔ Er(r) =<br />

⎪⎩<br />

ρ R<br />

2ε0<br />

2<br />

si r > R<br />

r<br />

La longueur infinie du cylindre conduit à un champ électrique en 1/r. Le potentiel<br />

électrique (17) avec A = 0 est donc pathologique puisqu’il diverge en lnr. Le cas d’un<br />

fil de charge linéique λ = πR 2 ρ correspond à l’abstraction R → 0 de sorte que potentiel<br />

et champ électrique s’écrivent<br />

Er(r) = λ<br />

2πε0r<br />

1.2.3. Résolution de l’équation de Laplace<br />

(62)<br />

λ<br />

⇔ ϕ = − lnr (63)<br />

2πε0<br />

40


1.2.3.1. Équations de Poisson et Laplace<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Dans le vide, i.e. en l’absence de charges, l’équation de Poisson (39) se réduit à<br />

l’équation de Laplace<br />

∆ϕ = 0<br />

Supposons qu’on connaisse le potentiel ϕ sur une surface S fermée délimitant un<br />

volume V ne contenant pas de charges. Si dans le volume V , on trouve une solution<br />

de l’équation de Laplace qui satisfasse aux conditions aux limites sur S alors cette<br />

solution est l’unique solution du problème.<br />

<br />

S<br />

En effet, en utilisant l’équation de Laplace et le théorème de Stockes (292), on a<br />

ϕ ∇ϕ.d <br />

S =<br />

<br />

∇ ϕ <br />

∇ϕ d 3 <br />

r =<br />

<br />

ϕ∆ϕ + <br />

2<br />

∇ϕ d 3 <br />

r =<br />

<br />

∇ϕ 2d3 r<br />

V<br />

V<br />

Supposons qu’on ait trouvé deux potentiels ϕ1 et ϕ2 satisfaisant aux conditions aux<br />

limites sur S. On doit donc avoir quelque soient les conditions aux limites<br />

<br />

<br />

<br />

ϕ1 − ϕ2<br />

∇ ϕ1 − ϕ2 dS =<br />

<br />

∇ ϕ1 − ϕ2<br />

2 d 3 r<br />

S<br />

Or ϕ1 et ϕ2 satisfont les mêmes conditions aux limites donc ϕ1 − ϕ2 = 0 en tout point<br />

de la surface S. Il en découle que ∇ <br />

ϕ1 −ϕ2 = 0 en tout point du volume délimité par<br />

la surface S, i.e. les potentiels sont égaux à une constante près.<br />

1.2.3.2. Potentiel dans un condensateur parallélépipédique<br />

On considère un parallélépipède dont les côtés sont L dans les directions (Ox) et<br />

(Oy) et e suivant (Oz). Les faces haut et bas sont maintenues à des potentiels égaux<br />

en valeur absolue mais de signes opposés, i.e. ϕ = ϕ0 en z = +e/2 et ϕ = −ϕ0 en<br />

z = −e/2. Les quatre autres faces sont maintenues à un potentiel ϕ = 0.<br />

A l’intérieur du condensateur, le potentiel satisfait l’équation de Laplace :<br />

∂2ϕ ∂x2 + ∂2ϕ ∂y2 + ∂2ϕ = 0<br />

∂z2 Cette équation aux dérivées partielles est à variables séparables. En posant<br />

il vient<br />

ϕ(x,y,z) = ϕx(x)ϕy(y)ϕz(z)<br />

1<br />

ϕx<br />

d2ϕx 1<br />

+<br />

dx2 ϕy<br />

d2ϕy 1<br />

+<br />

dy2 ϕz<br />

V<br />

d2ϕz = 0<br />

dz2 Or la somme de fonctions de x, y et z ne peut être nulle quelque soient x,y et z que si<br />

ces fonctions sont elles-mêmes constantes et donc indépendantes de x,y et z. On pose<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

1<br />

ϕx<br />

1<br />

ϕy<br />

1<br />

ϕz<br />

d2ϕx = −α,<br />

dx2 d2ϕy = −β,<br />

dz2 d2ϕz = α + β<br />

dz2 ⇔<br />

⎧<br />

ϕx(x) = Ae √ −αx + Be − √ −αx<br />

⎪⎨<br />

√<br />

−βy −<br />

ϕy(y) = Ce + De<br />

⎪⎩<br />

√ −βy<br />

√<br />

α+βz −<br />

ϕz(z) = Ee + Fe √ α+βz<br />

41<br />

V


1.2. Électrostatique<br />

où le signe de α et β n’est pas connu a-priori de sorte que les exponentielles peuvent se<br />

réduire à des fonctions soit trigonométriques soit hyperboliques. La solution générale<br />

est finalement<br />

ϕ(x,y,z) =<br />

<br />

Aαe √ −αx<br />

+ Bαe −√−αx √<br />

−βy<br />

Cβe + Dβe −√−βy <br />

×<br />

√<br />

α+βz<br />

Eα+βe + Fα+βe −√α+βz dαdβ<br />

Les constantes d’intégration sont déterminées par les conditions aux limites, ici le<br />

potentiel sur les six faces. L’annulation du potentiel sur la face x = 0 pour tout y,z<br />

conduit à la contrainte<br />

Aα + Bα = 0<br />

ce qui signifie que la fonction ϕx(x) est une combinaison linéaire de fonctions sinus<br />

(trigonométriques ou hyperboliques). L’annulation du potentiel sur la face x = L pour<br />

tout y,z conduit à<br />

sin( √ αL) = 0, α > 0<br />

sinh( |α|L) = 0, α < 0<br />

La seconde relation n’admet pas de solution autre que la solution triviale α = 0 qui<br />

conduit à ϕ(x,y,z) = 0. Par conséquent, la fonction ϕx(x) est de la forme Asin( √ αL)<br />

et la contrainte impose<br />

On a donc finalement<br />

√ π<br />

α = nx<br />

L , nx ∈ lN ∗<br />

ϕx(x) = Gnx sin<br />

<br />

nxπ<br />

L x<br />

<br />

Le raisonnement est identique en ce qui concerne les deux faces y = 0 et y = L et<br />

conduit à<br />

<br />

nyπ<br />

ϕy(y) = Hny sin<br />

L y<br />

<br />

, ny ∈ lN ∗<br />

Le potentiel sur les deux dernières faces est symétrique sous la transformation z → −z.<br />

Le potentiel doit donc être impair par rapport à z. La fonction ϕz(z) ne peut être qu’une<br />

combinaison linéaire de sinus hyperboliques. Le potentiel se réduit finalement à<br />

ϕ(x,y,z) =<br />

+∞<br />

nx,ny=1<br />

<br />

nxπ<br />

Inx,ny sin<br />

L x<br />

<br />

nyπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

sinh n2 + m2 π<br />

L z<br />

<br />

Il reste à imposer le potentiel sur une des faces z = ±e/2, cd qui donne dans les deux<br />

cas<br />

ϕ0 =<br />

+∞<br />

nx,ny=1<br />

<br />

nxπ<br />

Inx,ny sin<br />

L x<br />

<br />

nyπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

sinh n2 + m2 πe<br />

<br />

2L<br />

42


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Multiplions les deux membres de la contrainte par sin pxπ<br />

L x sin pyπ<br />

L y puis intégrons<br />

sur x et y entre 0 et L :<br />

L <br />

pxπ<br />

ϕ0 sin<br />

0 L x<br />

L <br />

pyπ<br />

dx sin<br />

0 L y<br />

<br />

dy<br />

=<br />

+∞<br />

L <br />

nxπ<br />

Inx,ny sin<br />

L x<br />

<br />

pxπ<br />

sin<br />

L x<br />

<br />

dx<br />

nx,ny=1<br />

L<br />

×<br />

0<br />

<br />

nyπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

pyπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

dy sinh n2 + m2 πe<br />

<br />

2L<br />

0<br />

La raison de ce choix est que les deux dernières intégrales sélectionnent ainsi le terme<br />

nx = px et ny = py de la somme. On a en effet la relation<br />

L<br />

<br />

nπ<br />

sin<br />

0 L x<br />

<br />

pπ<br />

sin<br />

L x<br />

<br />

dx = L<br />

2 δn,p<br />

Les deux premières intégrales s’écrivent quant à elles<br />

L <br />

pxπ<br />

sin<br />

L x<br />

<br />

dx = − L<br />

pxπ cos<br />

<br />

pxπ<br />

L x<br />

L 0<br />

0<br />

= − L px (−1) − 1<br />

pxπ<br />

Il reste finalement<br />

L L L px py<br />

ϕ0 (−1) − 1 × (−1) − 1 = Ipx,py<br />

pxπ<br />

pyπ<br />

2<br />

4 sinh<br />

<br />

p2 + q2 πe<br />

<br />

2L<br />

de sorte que<br />

Ipx,py = 4ϕ0<br />

π2 <br />

px py (−1) − 1 (−1) − 1<br />

<br />

pxpy sinh<br />

p 2 x + p 2 y πe<br />

2L<br />

Les coefficients Ipx,py s’annulent lorsque px ou py est pair. Il en découle l’expression du<br />

potentiel dans le condensateur<br />

ϕ(x,y,z) = 16ϕ0<br />

π 2<br />

+∞<br />

1<br />

nxny<br />

nx,ny=1,3,5,7,...<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

-4<br />

0<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

0.2 0.4 0.6 0.8<br />

<br />

nxπ<br />

sin<br />

L x<br />

<br />

nyπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

√<br />

sinh n2 + m2 π<br />

Lz sinh √ n2 + m2 <br />

πe<br />

2L<br />

43<br />

line 1<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

1-0.6-0.4-0.2


1.2. Électrostatique<br />

Figure 8 : [ Fig 1 ] Potentiel électrique dans un condensateur parallélépipédique<br />

dont les deux armatures z = ±e/2 porte un potentiel ±ϕ0. Le potentiel est ici<br />

représenté dans le plan (xz).<br />

1.2.3.3. Potentiel dans un condensateur en forme de U<br />

On considère le dispositif de la figure (9). La surface située en x = 0 est maintenue<br />

à un potentiel ϕ0 et les surfaces semi-infinies en y = 0 et y = L à un potentiel nul.<br />

z<br />

Figure 9 : [ Fig 1 ] Condensateur en forme de “U”.<br />

y<br />

A l’intérieur du condensateur, le potentiel satisfait l’équation de Laplace :<br />

∂2ϕ ∂x2 + ∂2ϕ ∂y2 + ∂2ϕ = 0<br />

∂z2 L’invariance du dispositif sous une translation d’axe (Oz) impose que le potentiel ne<br />

dépende pas de z. Par séparation des variables, i.e. en posant ϕ(x,y) = ϕx(x)ϕy(y),<br />

l’équation de Laplace se réduit à (§ 3.2.3.1.)<br />

1<br />

ϕx<br />

d2ϕx 1<br />

= −<br />

dx2 ϕy<br />

d2ϕy = α = Cste ⇔<br />

dy2 ⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

1<br />

ϕx<br />

1<br />

ϕy<br />

x<br />

d2ϕx = α<br />

dx2 d2ϕy = −α<br />

dy2 Les deux équations différentielles (du second ordre à coefficients constants) admettent<br />

pour solution générale<br />

ϕx(x) = Aαe √ αx + Bαe −√ αx , ϕy(y) = Cαe √ −αy + Dαe −√ −αy<br />

Notons que le signe de α n’étant pas connu a-priori, les solutions sont des fonctions<br />

trigonométriques ou hyperboliques. La solution générale de l’équation de Laplace est<br />

finalement<br />

ϕ(x,y) =<br />

<br />

Aαe √ αx<br />

+ Bαe −√ <br />

αx<br />

Cαe √ −αy<br />

+ Dαe −√−αy <br />

dα<br />

44


En imposant la contrainte ϕ(x,y = 0,z) = 0 quelque soit x ≥ 0, il vient<br />

ϕ(x,0) =<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

<br />

Aαe √ αx + Bαe −√ αx <br />

[Cα + Dα]dα = 0 ⇔ Cα + Dα = 0<br />

Par conséquent, l’expression du potentiel fait intervenir uniquement des fonctions<br />

sin √ αy si α > 0 et sinh √ αy si α < 0. En imposant à présent la contrainte<br />

ϕ(x,y = L,z) = 0 quelque soit x ≥ 0, on arrive à<br />

ϕ(x,L) = 0 =<br />

<br />

Aαe √ αx<br />

+ Bαe −√αx <br />

<br />

2iCα sin<br />

×<br />

√ αL, (α > 0)<br />

2Cα sinh √ αL, (α < 0)<br />

Il n’existe pas de solution non-triviale, i.e. α = 0 (α = 0 ⇒ ϕ = 0), à la seconde<br />

équation car sinhθ ne s’annule que lorsque θ = 0. En revanche, la première admet pour<br />

solutions<br />

sin √ αL = 0 ⇔ √ α = nπ<br />

L<br />

où n ∈ lN ∗ . En effet les solutions n < 0 ne sont pas indépendantes car sin − nπ<br />

L y =<br />

−sin nπ<br />

L y et ce changement de signe peut être absorbé dans la constante. On arrive<br />

à la forme générale<br />

ϕ(x,y) =<br />

+∞<br />

n=1<br />

2iCn<br />

<br />

Ane nπ<br />

L x nπ −<br />

+ Bne L x <br />

nπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

On doit nécessairement avoir An = 0 car le potentiel ne doit pas diverger à l’infini, i.e.<br />

infiniment loin de la plaque au potentiel ϕ0. Il reste alors<br />

ϕ(x,y) =<br />

+∞<br />

n=1<br />

nπ −<br />

Ene L x <br />

nπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

où on a posé En = 2iCnBn. Il reste à imposer la contrainte ϕ(x = 0,y) = ϕ0. En notant<br />

que<br />

L<br />

0<br />

<br />

nπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

pπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

dy = L<br />

2 δn,p<br />

on multiplie les deux membres de la contrainte par sin pπ<br />

L y et on intégre sur y entre<br />

0 et L :<br />

ϕ(x = 0,y) = ϕ0 ⇔ ϕ0<br />

L<br />

0<br />

⇔ ϕ0<br />

<br />

pπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

dy =<br />

+∞<br />

L<br />

En<br />

n=1 0<br />

<br />

− L<br />

pπ cos<br />

<br />

pπ<br />

L y<br />

L =<br />

0<br />

<br />

nπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

pπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

dy<br />

+∞<br />

n=1<br />

⇔ − Lϕ0 p L<br />

(−1) − 1 =<br />

pπ<br />

2 Ep<br />

45<br />

L<br />

En<br />

2 δn,p


1.2. Électrostatique<br />

On arrive à la conclusion que En = 4ϕ0<br />

nπ<br />

reste finalement<br />

ϕ(x,y) = 4ϕ0<br />

π<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

1<br />

1.2<br />

<br />

n=1,3,5,7,...<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />

si n est impair et zéro dans le cas contraire. Il<br />

1 nπ<br />

e− L<br />

n x <br />

nπ<br />

sin<br />

L y<br />

<br />

0<br />

line 1<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Figure 10 : [ Fig 1 ] Potentiel électrique dans un condensateur en forme de U.<br />

1.2.3.4. Potentiel et champ dans un condensateur diédrique<br />

On considère deux plans infinis formant entre eux un angle α et maintenus à des<br />

potentiels ϕ1 et ϕ2 respectivement. On choisit l’axe (Oz) sur l’intersection des deux<br />

plans et on utilise le système de coordonnées cylindriques. A l’intérieur du condensateur,<br />

le potentiel est solution de l’équation de Laplace (254). Les deux plans étant infinis, le<br />

système est invariant par translation dans la direction (Oz) donc le potentiel ne dépend<br />

pas de la coordonnée z. Le système est également invariant par changement d’échelle<br />

r → br de sorte que le potentiel ne dépend pas de r. L’équation de Laplace (254) se<br />

réduit alors à<br />

1<br />

r 2<br />

d2ϕ = 0 ⇔ ϕ(θ) = aθ + b<br />

dθ2 En imposant les conditions aux limites ϕ(0) = ϕ1 et ϕ(α) = ϕ2, on obtient finalement<br />

ϕ(θ) = ϕ2 − ϕ1<br />

θ + ϕ1<br />

α<br />

Le champ électrique est obtenu par dérivation :<br />

E = − −−→<br />

grad ϕ = − 1 dϕ<br />

r dθ uθ = − ϕ2 − ϕ1 uθ<br />

α r<br />

46


1.2.3.5. Sphère maintenue à un potentiel constant<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

On considère une sphère conductrice de centre O et de rayon R maintenue à un<br />

potentiel constant ϕ0 à sa surface. Le système est invariant sous toute rotation dont<br />

l’axe passe par O, en particulier les rotations d’angle θ et φ en coordonnées sphériques.<br />

Le potentiel est donc une fonction<br />

ϕ = ϕ(r)<br />

Pour tout r > R, le potentiel créé par la sphère satisfait l’équation de Laplace qui<br />

admet (253) pour solution en coordonnées sphériques. Le potentiel ne dépendant ni de<br />

θ ni de φ, seul le terme l = m = 0 contribue au potentiel. Il reste de (253)<br />

ϕ(r) = A0 + B0<br />

r<br />

Les constantes sont déterminées en imposant d’une part l’annulation du potentiel à<br />

l’infini ce qui conduit à A0 et d’autre part la valeur du potentiel à la surface de sphère :<br />

ϕ(R) = B0<br />

R = ϕ0 ⇔ B0 = ϕ0R<br />

On a donc, pour tout r ≥ R,<br />

R<br />

ϕ(r) = ϕ0<br />

r ⇔ E(r) = − −−→<br />

gradϕ = ϕ0<br />

R<br />

r2ur D’après (59), la distribution de charge induite à la surface de la sphère par le potentiel<br />

ϕ0 est<br />

σR 2<br />

ε0<br />

= ϕ0R ⇔ σ = ε0ϕ0<br />

R<br />

1.2.3.6. Sphère à la terre plongée dans un champ uniforme<br />

On considère une sphère conductrice de centre O et de rayon R plongée dans un<br />

champ électrique uniforme Eex. = Eex.uz. La sphère est mise à la terre, i.e. le potentiel<br />

est nul à sa surface. La distribution de charge induite à la surface de la sphère est, comme<br />

le champ appliqué, invariante par rotation d’axe (Oz) donc le potentiel ne dépend pas<br />

de φ. Le potentiel créé par le champ électrique s’écrit d’après (17)<br />

Eex. = − −−→<br />

grad ϕ = Eex.uz ⇔ ϕ(r,θ) = −Eex.z = −Eex.r cos θ<br />

Ce potentiel est créé par des charges ρex. qui se trouvent sur des plans infinis z = Cste<br />

renvoyés à l’infini, i.e. z → ±∞. Sous l’action du champ électrique Eex., les électrons<br />

de conduction de la sphère se redistribuent. A l’équilibre, des charges de polarisation<br />

ρpol. (accumulation ou déficit d’électrons) sont présentes à la surface de la sphère. En<br />

dehors de cette surface, la densité totale est nulle de sorte que l’équation de Poisson<br />

se réduit à une l’équation de Laplace. Puisque ρpol. = 0, le potentiel ϕpol. créé par<br />

la sphère conductrice satisfait également équation de Laplace. L’invariance du champ<br />

appliqué Eex., et donc de la distribution de charge de polarisation qu’il va créé, sous<br />

la rotation d’angle φ impose que le potentiel ne dépende pas de ϕ. Les coefficients Clm<br />

47


1.2. Électrostatique<br />

de la solution (253) de l’équation de Laplace en coordonnées sphériques sont donc nuls<br />

pour tout m = 0. Il reste<br />

ϕ(r,θ,φ) =<br />

+∞<br />

l=0<br />

<br />

Elr l + Flr −(l+1)<br />

Pl(cos θ), (r > R)<br />

Rappelons que P m<br />

l (x) = Pl(x) (§ 3.3.0.2.). Infiniment loin de la sphère, toute divergence<br />

du potentiel est physiquement exclue de sorte qu’on doit avoir El = 0 pour l > 0. En<br />

outre, on fait le choix coventionnel d’une annulation du potentiel à l’infini :<br />

lim<br />

r→+∞ ϕ(r) = 0 ⇒ E0 = 0<br />

L’annulation du potentiel à la surface de la sphère, i.e. r = R impose<br />

ϕ(R,θ) = 0 = −Eex.R cos θ +<br />

+∞<br />

l=0<br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ) = 0<br />

dont il découle, puisque P1(cos θ) = cos θ, que Fl = 0 pour tout l = 1 et<br />

Eex.R = F1<br />

R 2 ⇔ F1 = Eex.R 3<br />

Le potentiel total est donc hors de la sphère<br />

et le champ électrique est<br />

3 R<br />

ϕ(r,θ) = Eex. − r cos θ<br />

r2 E = − −−→<br />

<br />

3<br />

3<br />

2R R<br />

gradϕ = Eex. + 1 cos θur + Eex. − 1 sin θuθ<br />

r3 r3 = Eex.<br />

R3 r3 <br />

2cos θur + sinθuθ + Eex.uz<br />

La sphère conductrice se comporte d’après (66) comme un dipôle de moment dipolaire<br />

p = 4πε0Eex.R 3 . La distribution de charge à la surface de la sphère est donnée par<br />

les conditions de passage du champ électrique (55). D’après le théorème de Gauss, le<br />

champ électrique est nul à l’intérieur de la sphère de sorte que<br />

En = E(R,θ).ur = 3Eex. cos θ = σpol.<br />

48<br />

ε0<br />

⇔ σpol. = 3ε0Eex. cos θ


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.2.3.7. Potentiel créé par une sphère non-uniformément chargée en surface<br />

On considère une sphère de rayon R et de centre O portant une densité surfacique<br />

de charge σ non-uniforme. Pour tout r = R, le potentiel créé par la sphère satisfait<br />

l’équation de Laplace dans les régions non chargées. Par conséquent, il est nécessaire<br />

de distinguer l’intérieur de l’extérieur de la sphère. On écrira la solution de l’équation<br />

de Laplace en coordonnées sphériques (253) dans ces deux régions sous la forme<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ,φ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

Clm<br />

Dlm<br />

<br />

Alr l + Blr −(l+1)<br />

Plm(cos θ)e imφ , (r < R)<br />

<br />

Elr l + Flr −(l+1)<br />

Plm(cos θ)e imφ , (r > R)<br />

Infiniment loin de la sphère, toute divergence du potentiel est physiquement exclue de<br />

sorte qu’on doit avoir El = 0 pour l > 0. En outre, on fait le choix conventionnel d’une<br />

annulation du potentiel à l’infini conduit à<br />

lim<br />

r→+∞ ϕ(r) = 0 ⇒ E0 = 0<br />

A l’intérieur de la sphère, on ne s’attend pas non plus à une divergence de ϕ à l’origine<br />

donc Bl = 0. Il reste<br />

⎧<br />

+∞ l<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ,φ) =<br />

⎪⎩<br />

l=0 m=−l<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

Glmr l Plm(cos θ)e imφ , (r < R)<br />

Hlmr −(l+1) Plm(cos θ)e imφ , (r > R)<br />

où on a posé Glm = ClmAl et Hlm = DlmFlm. La continuité du potentiel en r = R<br />

impose la condition<br />

⇔<br />

+∞<br />

+∞<br />

l=0 m=−l<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

l<br />

GlmR l<br />

π<br />

=<br />

+∞<br />

GlmR l Plm(cos θ)e imφ +∞<br />

=<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

0<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

HlmR −(l+1) Plm(cos θ)e imφ<br />

Plm(cos θ)Pl ′ 2π<br />

m ′(cos θ) sinθdθ e<br />

0<br />

i(m+m′ )φ<br />

dφ<br />

HlmR −(l+1)<br />

π<br />

⇔ GlmR l = HlmR −(l+1)<br />

0<br />

Plm(cos θ)Pl ′ 2π<br />

m ′(cos θ) sinθdθ e<br />

0<br />

i(m+m′ )φ<br />

dφ<br />

où on a multiplié par Pl ′ m ′(cos θ)eim′ φ avant d’intégrer et d’utiliser la relation<br />

d’orthogonalisation des polynômes de Legendre associés (275) et des exponentielles complexes.<br />

La discontinuité du champ électrique à la traversée de la surface de la sphère<br />

49


1.2. Électrostatique<br />

impose par ailleurs d’après (55) :<br />

<br />

∂ϕ<br />

−<br />

∂r<br />

⇔<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

r→R +<br />

+<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂r r→R− (l + 1)HlmR −(l+2) + GlmlR l−1<br />

×<br />

π<br />

0<br />

Plm(cos θ)Pl ′ 2π<br />

m ′(cos θ) sinθdθ<br />

= 1<br />

<br />

ε0<br />

= σ(θ,φ)<br />

ε0<br />

0<br />

e i(m+m′ )φ dφ<br />

σ(θ,φ)Pl ′ m ′(cos θ)eim′ φ sinθdθdφ<br />

⇔ 2 (l+m)! <br />

(l+1)HlmR<br />

2l+1 (l−m)!<br />

−(l+2) +lGlmR l−1 =<br />

⇔ 2 (l + m)!<br />

2l + 1<br />

(l − m)! × 2π × (2l + 1)GlmR l−1 = 1<br />

⇔ Glm = R1−l<br />

4πε0<br />

<br />

(l − m)!<br />

(l + m)!<br />

ε0<br />

<br />

σ(θ,φ)<br />

Plm(cos θ)e −imφ sinθdθdφ<br />

<br />

ε0<br />

σ(θ,φ)Plm(cos θ)e −imφ sinθdθdφ<br />

σ(θ,φ)Plm(cos θ)e −imφ sinθdθdφ<br />

Pour alléger les notations, posons<br />

<br />

σlm = σ(θ,φ)Plm(cos θ)e −imφ sinθdθdφ<br />

Le potentiel s’écrit<br />

⎧<br />

1<br />

⎪⎨ 4πε0<br />

ϕ(r,θ,φ) =<br />

1<br />

⎪⎩ 4πε0<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

rl Rl−1 (l − m)!<br />

(l + m)! σlmPlm(cos θ)e imφ , (r < R)<br />

R l+2<br />

r l+1<br />

(l − m)!<br />

(l + m)! σlmPlm(cos θ)e imφ , (r > R)<br />

En introduisant la définition (276) des harmoniques sphériques, on obtient par exemple<br />

à l’extérieur de la sphère<br />

ϕ(r,θ,φ) = 1<br />

+∞ l R<br />

4πε0<br />

l+2<br />

rl+1 <br />

4π (l − m)!<br />

2l + 1 (l + m)! σlmYlm(θ,φ)<br />

l=0 m=−l<br />

i.e. un potentiel de la forme (77) avec des moments multipolaires<br />

qlm = R l+2<br />

= R l+2<br />

= R l<br />

<br />

<br />

2l + 1<br />

4π<br />

(l − m)!<br />

(l + m)! σlm<br />

<br />

<br />

2l + 1 (l − m)!<br />

4π (l + m)!<br />

σ(θ,φ)Y ∗<br />

lm(θ,φ)R 2 sinθdθdφ<br />

50<br />

σ(θ,φ)Plm(cos θ)e −imφ sinθdθdφ


conformément à (78).<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 11 : [ Fig 1 ] Champ électrique créé par une sphère portant une<br />

distribution de charge σ(θ, φ) = σ0 cos θ.<br />

1.2.4. Développements multipolaires<br />

A grande distance d’une assemblée de charges, il est généralement suffisant de<br />

connaître le comportement dominant du champ électrique ou de manière équivalente<br />

du potentiel.<br />

1.2.4.1. Champ et potentiel créés par un dipôle<br />

On considère le dipôle électrique de la figure 12 formé de deux charges +q et −q<br />

séparées d’une distance d. Tous les plans contenant l’axe (Oz) sont des plans de symétrie<br />

de la distribution de charge. Pour tout M, le plan sous-tendu par les vecteurs ur et uθ<br />

du repère local dans le système de coordonnées sphériques est un plan de symétrie de<br />

la distribution de la charge de sorte que le champ électrique n’a pas de composante<br />

suivant uφ. Par ailleurs, la distribution de charge est invariante sous la rotation d’axe<br />

(Oz), i.e. d’angle φ, donc le champ électrique et le potentiel sont indépendants de la<br />

coordonnée φ. On peut se limiter au calcul dans un plan φ = Cste.<br />

D’après (45), le potentiel électrique créé au point r par le dipôle électrique est en<br />

utilisant les notations de la figure 12 :<br />

ϕ(r) = q<br />

4πε0<br />

1<br />

rA<br />

− 1<br />

<br />

rB<br />

51


1.2. Électrostatique<br />

d’où à l’ordre le plus bas<br />

ϕ(r) = q<br />

<br />

1<br />

4πε0 ||r − d/2.uz|| −<br />

<br />

1<br />

||r + d/2.uz||<br />

= q<br />

<br />

<br />

1<br />

1<br />

− <br />

4πε0 d2 /4 + r2 − dr cos θ d2 /4 + r2 + dr cos θ<br />

= q<br />

1 +<br />

4πε0r<br />

d2<br />

−1/2 <br />

d<br />

− cos θ − 1 +<br />

4r2 r d2<br />

−1/2<br />

d<br />

+ cos θ<br />

4r2 r <br />

= q<br />

<br />

1 −<br />

4πε0r<br />

1<br />

<br />

2 d d<br />

− cos θ − 1 −<br />

2 r2 r 1<br />

2 d d<br />

1<br />

+ cos θ + O<br />

2 r2 r r2 <br />

= qd cos θ<br />

<br />

1<br />

+ O<br />

4πε0r2 r3 <br />

Le potentiel s’écrit alors à grande distance du dipôle<br />

ϕ(r) = 1<br />

4πε0<br />

p. −−→<br />

<br />

1<br />

grad =<br />

r<br />

p.r<br />

4πε0r3 où on a introduit le moment dipolaire<br />

p = q d<br />

d<br />

+q<br />

0<br />

−q<br />

Figure 12 : [ Fig 1 ] Dipôle électrique.<br />

Le champ électrique dérive de l’expression (64) :<br />

E = − −−→<br />

<br />

pcos θ<br />

grad<br />

4πε0r2 <br />

= − p<br />

⎛<br />

⎝<br />

4πε0<br />

θ<br />

r<br />

A<br />

r<br />

r B<br />

<br />

∂ cos θ<br />

∂r r2 <br />

<br />

1 ∂ cos θ<br />

r ∂θ r2 <br />

<br />

1 ∂ cos θ<br />

r sin θ ∂φ r2 52<br />

⎞<br />

⎠<br />

<br />

=<br />

M<br />

p<br />

4πε0r 3<br />

⎛<br />

⎝<br />

(64)<br />

(65)<br />

⎞<br />

2cos θ<br />

sinθ ⎠ (66)<br />

0


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

où on a utilisé l’expression (289) du gradient en coordonnées sphériques. On peut obtenir<br />

une expression générale en prenant le gradient de (65) en coordonnées cartésiennes :<br />

E = − <br />

⎛<br />

<br />

∂<br />

⎝ j<br />

∂xi i<br />

pjxj<br />

<br />

4πε0 j x2 ⎞<br />

⎠ui 3/2 j<br />

= − pi<br />

<br />

i 4πε0 j x2 ui +<br />

3/2<br />

j<br />

3<br />

<br />

<br />

j<br />

2<br />

i<br />

pjxj<br />

<br />

4πε0 j x2 × 2xiui 3/2<br />

j<br />

= 1<br />

<br />

3<br />

4πε0<br />

(p.r)r p<br />

−<br />

r5 r3 (67)<br />

<br />

Figure 13 : [ Fig 1 Fig 2 ] A gauche, lignes équipotentielles créées par un dipôle<br />

formées de deux charges situées en (0 1 ) et (0 −1 ). A droite, direction du<br />

champ électrique.<br />

1.2.4.2. Dynamique d’un dipôle dans un champ électrique<br />

La résultante des forces de Coulomb (48) agissant sur un dipôle d’extension d très<br />

petite et placé dans un champ électrique non uniforme E(r) est<br />

F = F+q + F−q<br />

= q E( d/2) − q E(− d/2)<br />

≃<br />

d≪1 q E(0) + q<br />

<br />

d. ∇ E − q <br />

q<br />

<br />

E(0) + d. ∇ E<br />

2<br />

2<br />

= q( d. ∇) E<br />

<br />

<br />

∂ ∂ ∂<br />

= q px + py + pz<br />

E<br />

∂x ∂y ∂z<br />

Alors qu’un champ électrique accélère une particule chargée, le dipôle n’est sensible<br />

qu’au gradient du champ électrique. En revanche, un champ électrique uniforme induit<br />

un couple :<br />

(68)<br />

Γ0 = d<br />

2 ∧ F+q − d<br />

2 ∧ F−q = q d ∧ E = p ∧ E (69)<br />

53


1.2. Électrostatique<br />

Lors d’une rotation du dipôle d’un angle infinitésimal dθ, le travail du couple est<br />

δW = || Γ0||dθ = pE sin p, E dθ = pE sinθdθ<br />

La force de Coulomb étant conservative, le travail est égal et opposé à la variation<br />

d’énergie potentielle. L’énergie potentielle du dipôle est donc, à une constante près,<br />

V = −pE cos θ = −p. E (70)<br />

On retrouve également cette relation en utilisant le potentiel ϕ dont le champ électrique<br />

dérive. D’après (49), on a<br />

V = qϕ( d/2) − qϕ(− d/2)<br />

= qϕ(0) + q ∇ϕ. d<br />

2 − qϕ(0) + q ∇ϕ. d<br />

2<br />

= q ∇ϕ. d<br />

= −q d. E(0)<br />

= −p. E<br />

1.2.4.3. Développement multipolaire du potentiel électrique<br />

Le potentiel électrique (45) créé par une assemblée de charges {(qi,ri)}i au<br />

voisinage de l’origine est en tout point r loin de O<br />

ϕ(r) = <br />

i<br />

i<br />

qi<br />

4πε0||r − ri||<br />

= qi 1<br />

<br />

4πε0 i r2 + r2 i − 2r.ri<br />

= <br />

<br />

qi<br />

1 + −2<br />

4πε0r<br />

i<br />

r.ri<br />

r2 + r2 i<br />

r2 −1/2<br />

<br />

qi<br />

≃ 1 −<br />

r≫ri 4πε0r<br />

i<br />

1<br />

<br />

−2<br />

2<br />

r.ri<br />

r2 + r2 i<br />

r2 <br />

+ 3<br />

<br />

−2<br />

8<br />

r.ri<br />

r2 + r2 i<br />

r2 = <br />

<br />

qi<br />

1 +<br />

4πε0r<br />

i<br />

r.ri 1 r<br />

−<br />

r2 2<br />

2 <br />

i 3 4(r.ri)<br />

+<br />

r2 2<br />

2<br />

r2 <br />

+ ...<br />

= <br />

<br />

qi<br />

1 +<br />

4πε0r<br />

r.ri<br />

2 1 (r.ri)<br />

+ 3<br />

r2 2 r4 − r2 i<br />

r2 <br />

+ ...<br />

On écrit conventionnellement le potentiel sous la forme<br />

ϕ(r) = Q<br />

4πε0r + P.r<br />

+<br />

4πε0r3 3<br />

µ,ν=1<br />

54<br />

2<br />

(71) <br />

+ ...<br />

Dµνxµxν<br />

+ ... (72)<br />

8πε0r5


avec<br />

Q = <br />

qi,<br />

i<br />

i<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

<br />

P = qiri, Dµν = <br />

qi 3xiµxiν − δµ,νr 2 i<br />

Dans le cas d’une distribution de charges continue, on a de la même manière<br />

<br />

Q = ρ(r)d 3 r,<br />

<br />

P = ρ(r)rd 3 r,<br />

<br />

Dµν = ρ(r) 3xµxν − δµ,νr 2 d 3 r<br />

Le premier terme correspond au potentiel créé par la charge totale Q ramenée à l’origine,<br />

le second au potentiel créé par le moment dipolaire total P du système et le troisième<br />

au potentiel créé par le moment quadrupolaire Dµν. Le tenseur Dµν possède la<br />

propriété d’avoir une trace nulle et d’être symétrique. Il existe donc un système d’axes<br />

rendant Dµν diagonal.<br />

Figure 14 : [ Fig 1 ] Champ électrique créé par une assemblée de trois charges,<br />

toutes trois sur l’axe (Oz) : −q située au point d<br />

2 uz, +2q au point O et −q au<br />

point − d<br />

2 uz. Le potentiel est de la forme<br />

ϕ(r) = q<br />

4πε0<br />

= q<br />

4πε0<br />

<br />

− 1<br />

+<br />

r+<br />

2<br />

r<br />

<br />

−<br />

− 1<br />

r−<br />

1<br />

<br />

d 2 /4 + r 2 − dr cos θ<br />

= q d<br />

4πε0r<br />

2<br />

4r2 (1 − 3cos2 θ)<br />

de sorte que le champ électrique est<br />

E(r, θ) = − −−→<br />

grad ϕ = qd2<br />

16πε0r 4<br />

+ 2<br />

r −<br />

3(1 − 3 cos 2 θ)<br />

−6 cos θ sin θ<br />

0<br />

55<br />

i<br />

<br />

1<br />

<br />

d2 /4 + r2 + dr cos θ<br />

<br />

(73)


1.2. Électrostatique<br />

1.2.4.4. Développement en série d’harmoniques sphériques du potentiel<br />

Dans le système de coordonnées sphériques, le potentiel électrique créé par une<br />

distribution de charges {(qi,ri)} peut s’écrire comme une série entière faisant intervenir<br />

les harmoniques sphériques Yl,m(θ,ϕ). On note γi l’angle entre r et ri de sorte<br />

qu’on a la relation<br />

cos γi = r.ri<br />

⎛ ⎞ ⎛<br />

sinθ cos φ<br />

= ⎝ sinθ sinφ ⎠. ⎝<br />

rri cos θ<br />

sinθi<br />

⎞<br />

cos φi<br />

sin θi sinφi ⎠<br />

cos θi<br />

<br />

= sinθ sin θi cos φcos φi + sinφsin φi + cos θ cos θi<br />

Lorsque r > ri, le potentiel s’écrit comme :<br />

ϕ(r,θ) = 1<br />

4πε0<br />

= 1<br />

4πε0<br />

= sinθ sin θi cos(φ − φi) + cos θ cos θi<br />

<br />

i<br />

<br />

i<br />

qi<br />

||r − ri||<br />

qi<br />

r 2 + r 2 i − 2r.ri<br />

= 1 qi<br />

<br />

4πε0r<br />

i 1 + ri<br />

2 ri<br />

r − 2 r<br />

Le développement (71) du potentiel prend la forme<br />

ϕ(r) = <br />

i<br />

<br />

qi<br />

1 +<br />

4πε0r<br />

<br />

ri<br />

cos γi +<br />

r<br />

cos γi<br />

<br />

ri<br />

2 3cos<br />

r<br />

2 <br />

γi − 1<br />

+ ...<br />

2<br />

Contrairement au calcul en coordonnées cartésiennes, on peut écrire tous les termes du<br />

développement. En effet, l’expression (74) fait apparaître la fonction génératrice (269)<br />

des polynômes de Legendre (§ 3.3.0.1.)<br />

ϕ(r,θ) = 1<br />

4πε0r<br />

<br />

i<br />

+∞<br />

qi<br />

l=0<br />

<br />

ri<br />

l<br />

Pl(cos γi)<br />

r<br />

Lorsque ri > r, on factorise 1/ri au lieu de 1/r. En utilisant le théorème d’addition<br />

(278), il vient finalement<br />

ϕ(r) = 1<br />

4πε0r<br />

<br />

i<br />

qi<br />

+∞<br />

l=0<br />

<br />

ri<br />

l 4π<br />

r 2l + 1<br />

l<br />

m=−l<br />

(74)<br />

(75)<br />

Y ∗<br />

l,m(θi,φi)Yl,m(θ,φ) (76)<br />

où les coordonnées sphériques de ri sont ( ri θi φi ). De manière générale, on peut<br />

donc écrire<br />

ϕ(r) = 1<br />

+∞ 4π<br />

4πε0r 2l + 1<br />

l=0<br />

l<br />

m=−l<br />

56<br />

qlm<br />

r l Yl,m(θ,φ) (77)


où les moments multipolaires sont<br />

qlm = <br />

qir l iY ∗<br />

l,m(θi,φi)<br />

i<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

et donc pour une distribution continue<br />

<br />

qlm = ρ(r)r l Y ∗<br />

l,m(θ,φ)d 3 r (78)<br />

En utilisant l’expression des premières harmoniques sphériques<br />

Y0,0 = 1<br />

<br />

3<br />

√ , Y1,0 =<br />

4π 4π cos θ, Y1,±1<br />

<br />

3<br />

= ∓<br />

8π sinθe±iφ ,<br />

<br />

5<br />

Y2,0 =<br />

16π (3cos2 <br />

15<br />

θ − 1), Y2,±1 = ∓<br />

8π cos θ sinθe±iφ <br />

15<br />

, Y2,±2 =<br />

32π sin2 θe 2iφ<br />

ou celle des polynômes de Legendre, les premiers termes du développement (76)<br />

redonnent (75). La relation d’orthogonalisation (277) des harmoniques sphériques<br />

permet d’inverser<br />

1.2.4.5. Champ électrique créé par un ellipsoïde chargé<br />

On considère l’ellipsoïde d’équation<br />

x 2<br />

a<br />

b<br />

y2 z2<br />

+ + 2 2<br />

= 1 (79)<br />

c2 L’ellipsoïde est uniformément chargé en volume. On note ρ la densité volumique de<br />

charge. On montre qu’en dehors de l’ellipsoïde, le potentiel est [5]<br />

ϕ(x,y,z) = ρ<br />

4πε0<br />

où u est solution de l’équation<br />

et<br />

x2 a2 y2<br />

+<br />

+ u b2 z2<br />

+<br />

+ u c2 + u<br />

+∞ <br />

πabc 1 −<br />

u<br />

x2<br />

a2 y2<br />

−<br />

+ s b2 z2<br />

−<br />

+ s c2 <br />

ds<br />

+ s R<br />

= 1<br />

R = (a 2 + s)(b 2 + s)(c 2 + s)<br />

Dans l’ellipsoïde, le potentiel est<br />

ϕ(x,y,z) = ρ<br />

πabc<br />

4πε0<br />

+∞<br />

0<br />

<br />

1 − x2<br />

a2 y2<br />

−<br />

+ s b2 z2<br />

−<br />

+ s c2 <br />

ds<br />

+ s R<br />

Plus simplement, on peut déterminer le potentiel loin de l’ellispoïde en utilisant le<br />

développement de Taylor (71) du potentiel créé par une distribution continue de charge<br />

(43) :<br />

ϕ(r) ≃<br />

r≫a,b,c<br />

<br />

1<br />

4πε0r V<br />

ρ(r ′ )<br />

<br />

1 + r.r′ 1<br />

+<br />

r2 2<br />

57<br />

<br />

3 (r.r′ ) 2<br />

r′2<br />

−<br />

r4 r2 <br />

d 3 r ′


1.2. Électrostatique<br />

où l’intégration s’étend à l’ellipsoïde. Le terme d’ordre zéro correspond au potentiel créé<br />

par la charge totale de l’ellispoïde ramenée à l’origine :<br />

ϕ (0) (r) = 1<br />

<br />

ρ(r<br />

4πε0r<br />

′ )d 3 r ′ = q<br />

4πε0r<br />

où q = 4<br />

3πabcρ. Le terme d’ordre un<br />

ϕ (1) (r) =<br />

ρ<br />

4πε0r 3r.<br />

<br />

r ′ d 3 r ′ =<br />

V<br />

ρ<br />

4πε0r 3<br />

<br />

x<br />

x ′ d 3 r ′ <br />

+ y<br />

y ′ d 3 r ′ + z<br />

<br />

z ′ d 3 r ′<br />

<br />

est nul car la distribution de charge est symétrique par rapport à l’origine de sorte que<br />

le moment dipolaire p = ρ <br />

V r d3r s’annule. En effet, on a par exemple<br />

<br />

<br />

x dxdydz = au abcdudvdw<br />

Ellips.<br />

Sph.<br />

= a 2 <br />

bc<br />

Sph.<br />

= a 2 2π<br />

bc cos φdφ<br />

0<br />

<br />

=0<br />

<br />

r sinθ cos φ r 2 sin θdθdφdr<br />

2π<br />

0<br />

sin 2 1<br />

θdθ r<br />

0<br />

3 dr<br />

où on a d’abord réalisé le changement de variables u = x/a, v = y/b et w = z/c<br />

transformant (79) en<br />

u 2 + v 2 + w 2 = 1<br />

i.e. l’équation d’une sphère de rayon 1. On est ensuite passé du système de coordonnées<br />

cartésiennes (u,v,w) au système de coordonnées sphériques (r,θ,φ). De la même<br />

manière, on montre que<br />

<br />

x d 3 <br />

r = y d 3 <br />

r = y d 3 r = 0<br />

Ellips.<br />

Ellips.<br />

Ellips.<br />

Le terme d’ordre deux<br />

ϕ (2) (r) = ρ<br />

<br />

3<br />

8πε0r r4 <br />

(xx ′ + yy ′ + zz ′ ) 2 d 3 r ′ − 1<br />

r2 <br />

(x ′2<br />

<br />

′2 ′2 3 ′<br />

+ y + z )d r<br />

Les termes linéaires en x ′ , y ′ ou z ′ sont nuls. Les termes quadratiques conduisent à<br />

<br />

Ellips.<br />

x 2 <br />

dxdydz =<br />

Sph.<br />

= a 3 <br />

bc<br />

a 2 u 2 abcdudvdw<br />

Sph.<br />

= a 3 2π<br />

bc<br />

0<br />

2π<br />

r 2 sin 2 θ cos 2 φ r 2 sin θdθdφdr<br />

cos 2 φdφ<br />

π<br />

0<br />

sin 3 1<br />

θdθ<br />

π<br />

0<br />

r 4 dr<br />

= a 3 1 + cos2φ<br />

bc<br />

dφ (1 − cos<br />

0 2 0<br />

2 θ) sinθdθ<br />

= a 3 <br />

bc × π × −cos θ + 1<br />

3 cos3 π θ × 1<br />

5<br />

= 4π<br />

15 a3 bc<br />

58<br />

0<br />

1<br />

0<br />

r 4 dr<br />

(80)


Par symétrie, on a<br />

<br />

Ellips.<br />

y 2 dxdydz = 4π<br />

15 ab3 c,<br />

Les termes croisés s’annulent :<br />

<br />

<br />

xy dxdydz = abuv abcdudvdw<br />

Ellips.<br />

Sph.<br />

= a 2 b 2 <br />

c<br />

Sph.<br />

= a 2 b 2 2π<br />

c<br />

0<br />

= a 2 b 2 c × 1<br />

2<br />

<br />

Ellips.<br />

r 2 sin 2 θ cos φsin φ r 2 sinθdθdφdr<br />

cos φsin φdφ<br />

2π<br />

0<br />

sin2φdφ<br />

<br />

=0<br />

π<br />

0<br />

π<br />

0<br />

sin 2 1<br />

θdθ<br />

sin 2 θdθ<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

z 2 dxdydz = 4π<br />

15 abc3<br />

0<br />

1<br />

0<br />

r 4 dr<br />

r 4 dr<br />

Les termes quadratiques contribuant au terme d’ordre deux du potentiel (80) sont<br />

ϕ (2) (r) = ρ<br />

<br />

3<br />

8πε0r r4 <br />

(x 2 x ′2 2 ′2 2 ′2 3 ′ 1<br />

+ y y + z z )d r −<br />

r2 <br />

(x ′2<br />

<br />

′2 ′2 3<br />

+ y + z )d r<br />

= ρ 4π<br />

×<br />

8πε0r 15 abc<br />

<br />

3 a2x2 + b2y2 + c2z2 r4 − a2 + b2 + c2 r2 <br />

q<br />

=<br />

30πε0r5 <br />

2 2 2 2 2 2 2 2 2<br />

a (3x − r ) + b (3y − r ) + c (3z − r )<br />

Notons que dans le cas particulier d’une sphère, i.e. a = b = c = R, le moment<br />

quadrupolaire s’annule. En effet, le seul terme non nul est dans ce cas celui d’ordre<br />

zéro (§ 1.2.2.5.).<br />

1.2.5. Phénomènes d’influence électrostatiques<br />

1.2.5.1. Electrostatique des conducteurs parfaits<br />

Dans un isolant, les charges sont liées de manière rigide au matériau : elles n’ont<br />

aucune liberté de mouvement. Lorsqu’on applique un champ électrique, la force de<br />

Coulomb ressentie par les charges est compensée par une force de réaction. Pour des<br />

champs suffisamment forts, cette force de réaction devient insuffisant pour s’opposer à<br />

la force de Coulomb. On parle de tension de claquage.<br />

Dans un conducteur, certaines charges sont libres de se déplacer (ions dans les<br />

électrolytes, électrons de conduction dans les métaux). Lorsqu’on applique une champ<br />

électrique extérieur Eext., ces charges subissent une force de Coulomb<br />

<br />

Fi = qi<br />

Eext. + Eloc.(ri) = qi Etot.(ri)<br />

où Eloc. est le champ électrique créé par les autres charges qj (j = i) au point ri. A<br />

l’équilibre mécanique, la résultante des forces s’annule de sorte que<br />

Etot.(ri) = 0<br />

59


1.2. Électrostatique<br />

Comme on peut supposer que les charges remplissent tout le matériau, on s’attend donc<br />

à une annulation du champ électrique total en tout point du matériau. En conséquence<br />

de l’équation de Maxwell-Gauss (10), la densité de charge s’annule dans le conducteur<br />

0 = div E = ρ<br />

ε0<br />

⇒ ρ = 0<br />

Si le conducteur porte une charge totale non nulle, cette charge ne peut donc se trouver<br />

qu’à sa surface.<br />

Puisque le champ électrique est nul en tout point du conducteur, le potentiel ϕ doit<br />

y être constant. La surface du conducteur est donc une surface équipotentielle. D’après<br />

(47), le champ électrique est donc perpendiculaire à la surface du conducteur. Puisque<br />

le champ électrique est nul à l’intérieur du conducteur, la relation (55) conduit à<br />

Esurf. = σ<br />

n<br />

ε0<br />

Notons qu’on retrouve bien ce résultat dans le cas d’une sphère uniformément chargée<br />

en surface. Le potentiel est alors de la forme<br />

ϕsurf. = σR<br />

ε0<br />

⇔ σ = ε0ϕsurf.<br />

R<br />

Cette relation, exacte dans le cas d’une sphère, l’est également lorsque la surface du<br />

conducteur ressemble localement à une sphère. R est alors la courbure locale de la<br />

surface. Remarquons une forte courbure provoque une importante accumulation de<br />

charges.<br />

Supposons que le conducteur porte une charge Q. D’après (43), le potentiel créé<br />

par la charge à la surface du conducteur est<br />

ϕQ(r) = 1<br />

4πε0<br />

<br />

S<br />

σQ(r ′ )<br />

||r − r ′ || dS(r′ )<br />

Si la charge portée par le conducteur est Q ′ = αQ, on s’attend à une répartition<br />

identique des charges à la surface du conducteur mais avec une densité surfacique de<br />

charge σQ ′(r) = ασQ. Le potentiel est alors<br />

<br />

1<br />

ϕQ ′(r) =<br />

4πε0 S<br />

ασQ(r ′ )<br />

||r − r ′ || dS(r′ ) = αϕQ(r)<br />

Le potentiel dépend donc linéairement de la quantité de charge totale portée par le<br />

conducteur :<br />

Q = Cϕ (81)<br />

où C est la capacité du conducteur. C −1 est le potentiel de surface du condcuteur<br />

lorsqu’il porte une charge totale Q = 1.<br />

60


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.2.5.2. Conducteurs en influence électrique<br />

Considérons un ensemble de n conducteurs portant des charges totales Q1,Q2,...Qn.<br />

Comme on l’a vu, le potentiel est constant à la surface de ces conducteurs. Le potentiel<br />

ϕi à la surface du i-ème conducteur dépend non seulement de la charge Qi mais aussi<br />

des charges Qj des autres conducteurs. La linéarité des équations de Maxwell suggère<br />

une relation<br />

Qi = <br />

Cijϕj ⇔ ϕi = <br />

(82)<br />

j<br />

j<br />

[C −1 ]ijQj<br />

généralisant la relation (81). Les éléments diagonaux Cii > 0 correspondent aux capacités<br />

des différents conducteurs. Les éléments non-diagonaux Cij < 0 décrivent<br />

l’apparition d’une charge par influence. En effet, le potentiel à l’extérieur des conducteurs<br />

est solution de l’équation de Laplace. La solution générale est une combinaison<br />

linéaire des différentes solutions particulières : ϕ(r) = <br />

α Aαϕα(r). Les constantes<br />

d’intégration Aα sont obtenues par fixant le potentiel sur la surface des conducteurs.<br />

On a donc un système d’équations linéraires : ϕ(r) = <br />

α Aαϕα(r) = ϕi pour tout<br />

r ∈ Si. La solution de ce système linéaire est de la forme : Aα = <br />

i Cαiϕi, i.e. les constantes<br />

d’intégration dépendent linéairement des potentiels à la surface des conducteurs.<br />

Le potentiel est finalement ϕ(r) = <br />

i,α Cαiϕiϕα(r). La charge de chaque conducteur<br />

est obtenue par le théorème de Gauss :<br />

<br />

Qi = ε0<br />

E.d <br />

S = −ε0<br />

Si<br />

Si<br />

−−→<br />

gradϕ.d S = − <br />

j,α<br />

ε0Cαjϕj<br />

<br />

Si<br />

−−→<br />

gradϕα.d S<br />

<br />

qui est bien de la forme (82) avec les coefficients d’influence Cij = −ε0 α Cαj<br />

−−→<br />

gradϕα.d Si<br />

S.<br />

L’énergie électrostatique (27) s’écrit dans le volume vide V , i.e. excluant les corps<br />

chargés,<br />

<br />

E 2 (r) d 3 r<br />

HEM = ε0<br />

2<br />

V<br />

= − ε0<br />

<br />

E.<br />

2 V<br />

−−→<br />

gradϕd 3 r<br />

= − ε0<br />

<br />

div<br />

2 V<br />

<br />

E. −−→ 3 ε0<br />

grad ϕ d r + ϕ div<br />

2 V<br />

E d 3 r<br />

= ε0<br />

<br />

<br />

<br />

ϕ<br />

2<br />

E.d <br />

Si − ε0<br />

<br />

ϕ<br />

2<br />

E.d S<br />

i<br />

Si<br />

où on a utilisé le fait que dans le vide, l’équation de Maxwell-Gauss (10) impose<br />

div E = 0. La dernière intégrale est négligeable si le volume V est très étendu et sa<br />

surface extérieure ∂V très éloignée des corps chargés. En utilisant le théorème de Gauss<br />

(54), il vient finalement<br />

HEM = ε0<br />

2<br />

<br />

i<br />

ϕi<br />

<br />

Si<br />

E.d Si = 1<br />

2<br />

et donc d’après (82), on a<br />

HEM = 1 <br />

Cijϕiϕj =<br />

2<br />

1 <br />

2<br />

i,j<br />

i,j<br />

61<br />

<br />

i<br />

∂V<br />

ϕiQi<br />

[C −1 ]ijQiQj


1.2. Électrostatique<br />

1.2.5.3. Influence totale et cage de Faraday<br />

On considère une assemblée de charges Qi de charge totale Q. On place ces charges à<br />

l’intérieur d’une enceinte fermée constituée d’un conducteur parfait. Le champ électrique<br />

est donc nul en tout point de l’enceinte. Le flux du champ électrique à travers toute<br />

surface contenue dans le conducteur est donc nul ce qui d’après le théorème de Gauss<br />

(54) implique que la somme des charges à l’intérieur est nulle. La face interne du<br />

conducteur porte donc une charge totale −Q distribuée de manière à totalement écranter<br />

la charge à l’intérieur de l’enceinte. Le conducteur étant initialement neutre, la charge<br />

sur la surface extérieure est +Q.<br />

Q<br />

4<br />

Q<br />

1<br />

Figure 15 : [ Fig 1 ] Cage de Faraday.<br />

Q<br />

2<br />

Q<br />

3<br />

1.2.5.4. Condensateurs plan, sphérique et cylindrique<br />

1.2.5.4.1. Condensateur plan<br />

On considère un condensateur plan constitué de deux plans conducteurs parallèles<br />

et séparés d’une distance a. Ces plans portent une densité surfacique de charge +σ et<br />

−σ. D’après (57), le champ électrique s’annule à l’extérieur du condensateur alors qu’à<br />

l’intérieur, la contribution de chacun des deux plans est de même signe et conduit à<br />

E = σ<br />

uz<br />

ε0<br />

Il en découle le potentiel<br />

σ<br />

ε0<br />

= − dϕ<br />

dz<br />

σ<br />

⇔ ϕ = − z<br />

La différence de potentiel entre les deux armatures est donc<br />

U<br />

a<br />

0<br />

ε0<br />

E.dℓ = ϕ(0) − ϕ(a) = σ<br />

a<br />

de sorte que la capacité de ce condensateur par unité de surface des armatures est<br />

C = σ<br />

U<br />

= ε0<br />

a<br />

ε0<br />

62


1.2.5.4.2. Condensateur sphérique<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

On considère deux armatures sphèriques concentriques de rayons R1 et R2 > R1<br />

et de centre O. Chaque sphère porte une charge respectivement Q et −Q. D’après (58),<br />

le champ électrique est<br />

⎧<br />

⎪⎨ 0, r < R1 et r > R2<br />

E =<br />

⎪⎩<br />

Q<br />

4πε0r2ur, R2 > r > R1<br />

Il en découle le potentiel entre les deux armatures<br />

Q<br />

4πε0r<br />

= −dϕ<br />

dr<br />

⇔ ϕ = Q<br />

4πε0r<br />

La différence de potentiel entre les deux armatures est donc<br />

U = ϕ(R1) − ϕ(R2) = Q<br />

4πε0<br />

1<br />

R1<br />

de sorte que la capacité de ce condensateur est<br />

C = Q<br />

U<br />

= 4πε0<br />

1<br />

R1<br />

− 1<br />

−1 R2<br />

1.2.5.4.3. Condensateur cylindrique<br />

= 4πε0<br />

− 1<br />

<br />

R2<br />

R1R2<br />

R2 − R1<br />

On considère deux armatures cylindriques infinies d’axe (Oz) et de rayons R1 et<br />

R2 > R1. Chaque cylindre porte une densité surfacique respectivement +σ et −σ R2<br />

R1 .<br />

D’après (61), le champ électrique est<br />

⎧<br />

⎪⎨ 0, r < R1 et r > R2<br />

E =<br />

⎪⎩<br />

σ R1<br />

r , R2 > r > R1<br />

ε0<br />

Il en découle le potentiel entre les deux armatures<br />

R1<br />

σε0<br />

r<br />

= −dϕ<br />

dr ⇔ ϕ = −σR1ε0 lnr<br />

La différence de potentiel entre les deux armatures est donc<br />

U = ϕ(R1) − ϕ(R2) = σR1<br />

ε0<br />

ln R2<br />

R1<br />

de sorte que la capacité de ce condensateur est par unité de hauteur<br />

C = Q<br />

U<br />

= 2πR1σ<br />

U<br />

= 2πε0<br />

ln R2<br />

R1<br />

63


1.2. Électrostatique<br />

1.2.5.5. Influence d’une charge sur un plan conducteur<br />

On considère une charge q à une distance a d’un plan conducteur maintenu à un<br />

potentiel nul. On choisira l’axe (Ox) perpendiculairement au plan et passant par la<br />

charge q. Les coordonnées de la charge sont donc x = a et y = z = 0.<br />

Figure 16 : [ Fig 1 ] Lignes équi-potentielles au voisinage d’une charge en (1 0 )<br />

et d’un plan conducteur remplissant le demi-espace x < 0.<br />

Le potentiel crée en tout point du demi-espace x > 0 par le plan conducteur<br />

est, comme on le vérifiera a-posteriori, identique à celui engendré par une charge image<br />

fictive −q symétrique de q par rapport au plan, i.e. au plan de coordonnées ( −a<br />

Le potentiel est alors<br />

0 0).<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

0, (x ≤ 0)<br />

<br />

ϕ(x,y,z) = q 1<br />

⎪⎩ <br />

4πε0 (x − a) 2 + y2 + z2 −<br />

<br />

1<br />

,<br />

(x − a) 2 + y2 + z2 (x > 0)<br />

Puisque, comme attendu, on a l’annulation du potentiel à la surface x = 0 du<br />

conducteur, le théorème d’unicité (§ 1.2.3.1.) permet de conclure que ce potentiel est<br />

équivalent à celui d’un plan conducteur et d’une charge. Le champ électrique dérive du<br />

potentiel<br />

E = − −−→<br />

⎧<br />

0, (x ≤ 0)<br />

⎪⎨ ⎡<br />

gradϕ =<br />

q<br />

⎪⎩<br />

⎣<br />

1<br />

<br />

4πε0 (x − a) 2 + y2 + z2 ⎛ ⎞<br />

x − a<br />

⎝ y ⎠<br />

3/2<br />

z<br />

1<br />

−<br />

(x + a) 2 + y2 + z2 ⎛ ⎞⎤<br />

x + a<br />

⎝ y ⎠⎦,<br />

(x > 0)<br />

3/2<br />

z<br />

Sur la surface du conducteur, le champ électrique est normal<br />

lim<br />

x→0 +<br />

E<br />

2qa<br />

= − <br />

4πε0 a2 + y2 + z2 3/2 ux<br />

dont il découle la densité surface de charge de polarisation :<br />

<br />

σpol. = ε0 lim<br />

x→0 +<br />

E − lim<br />

x→0− E 2qa<br />

.ux = −<br />

4π a2 + y2 + z23/2 64


1.2.5.6. Influence d’une charge sur une sphère conductrice<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.2.5.6.1. Méthode des images<br />

On considère une sphère conductrice de rayon R et de centre O. La sphère est mise<br />

à la terre, i.e. son potentiel est nul en tout point. On place une charge électrique q sur<br />

l’axe (Ox) à une distance a de l’origine.<br />

R<br />

O a’<br />

M<br />

q’ q<br />

a<br />

Figure 17 : [ Fig 1 Fig 2 ] A gauche, schéma de la charge q induisant une<br />

distribution de charge à la surface de la sphère conductrice et charge image q ′ .<br />

A droite, lignes équi-potentielles.<br />

Le problème peut être traité en remarquant que le potentiel créé par deux charges<br />

q et q ′ en des points x = a et x = a ′ sur l’axe (Ox)<br />

ϕ =<br />

s’annule à la surface d’une sphère :<br />

q<br />

<br />

4πε0 (x − a) 2 + y2 + z2 +<br />

q ′<br />

<br />

4πε0 (x − a ′ ) 2 + y2 + z2 ϕ = 0 ⇔ (x − a) 2 + y 2 + z 2 =<br />

⇔ x 2 + y 2 <br />

+ z<br />

2 q<br />

1 −<br />

q ′<br />

<br />

2<br />

=<br />

de rayon R tel que<br />

<br />

1 −<br />

si on impose la contrainte<br />

<br />

q<br />

q ′<br />

2 a ′ − a = 0<br />

<br />

q<br />

q ′<br />

2 (x ′ 2 2 2<br />

− a ) + y + z <br />

q<br />

q ′<br />

2<br />

<br />

q<br />

q ′<br />

<br />

2<br />

R 2 <br />

q<br />

=<br />

q ′<br />

2 a ′2 2<br />

− a<br />

a ′2 − a 2 − 2x<br />

q<br />

q ′<br />

2 a ′ <br />

− a<br />

De ces deux relations, il découle que<br />

q ′ = −q R<br />

a , a′ = R 2 /a<br />

Puisque le système des deux charges conduit comme attendu à l’annulation du potentiel<br />

à la surface de la sphère, le théorème d’unicité (§ 1.2.3.1.) permet de conclure que le<br />

potentiel en tout point de l’espace est<br />

ϕ(x,y,z) = q<br />

4πε0<br />

<br />

1<br />

(x − a) 2 + y 2 + z 2 −<br />

65<br />

R<br />

a (x − R 2 /a) 2 + y 2 + z 2


1.2. Électrostatique<br />

1.2.5.6.2. Équation de Laplace pour une charge et une sphère conductrice<br />

Pour simplifier les calculs, on place la charge non plus sur l’axe (Ox) mais sur l’axe<br />

(Oz) à une distance a du centre de la sphère. Le potentiel créé par la charge électrique<br />

s’écrit d’après (76)<br />

q<br />

ϕ(r,θ) =<br />

4πε0||r − auz||<br />

q<br />

= √<br />

4πε0 r2 + a2 − 2racos θ<br />

⎧<br />

q <br />

r<br />

l Pl(cos θ), (r < a)<br />

⎪⎨ 4πε0a a<br />

l<br />

=<br />

q <br />

a<br />

l ⎪⎩<br />

Pl(cos θ), (r > a)<br />

4πε0r r<br />

l<br />

où apparaît la fonction génératrice (269) des polynômes de Legendre. On peut aussi<br />

obtenir cette expression à partir des solutions (253) de l’équation de Laplace en<br />

coordonnées sphériques. L’invariance de la distribution de charge sous une rotation<br />

d’axe (Oz) impose l’indépendance du potentiel avec φ et donc on doit avoir Clm = 0<br />

pour tout m = 0. Pour identifier les constantes Cl0Al et Cl0Bl, on se place en θ = 0 de<br />

sorte que ||r − auz|| = |r − a|. On doit alors distinguer le cas r < a et r > a.<br />

Le potentiel créé par la sphère conductrice satisfait également l’équation de<br />

Laplace qui admet (253) pour solution en coordonnées sphériques. L’invariance sous<br />

la rotation d’angle φ impose que le potentiel ne dépende pas de ϕ et donc que Clm = 0<br />

pour tout m = 0. Rappelons que P m<br />

l (x) = Pl(x) (§ 3.3.0.2.). Dans le domaine r > R,<br />

l’absence de divergence du potentiel interdit l’existence d’un terme de la forme rl et<br />

donc impose l’annulation de Al. Il reste<br />

ϕ(r,θ) =<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr −(l+1) Pl(cos θ)<br />

Dans le domaine a > r > R, le potentiel total est donc<br />

ϕ(r,θ) = q<br />

4πε0a<br />

<br />

l<br />

<br />

r<br />

l a<br />

Pl(cos θ) + <br />

Elr −(l+1) Pl(cos θ)<br />

L’annulation du potentiel total à la surface de la sphère impose<br />

q<br />

4πε0a<br />

<br />

l<br />

l R<br />

a<br />

Pl(cos θ) + <br />

ElR −(l+1) Pl(cos θ) = 0 ⇔ El = − q<br />

Il en découle le potentiel total dans le domaine a > r > R<br />

ϕ(r,θ) = q<br />

4πε0a<br />

<br />

l<br />

l<br />

<br />

r<br />

l Pl(cos θ) −<br />

a<br />

q<br />

4πε0a<br />

66<br />

<br />

l<br />

R<br />

a<br />

l<br />

4πε0<br />

l l+1 R<br />

Pl(cos θ)<br />

r<br />

R 2l+1<br />

a l+1


et donc pour r > a<br />

ϕ(r,θ) = q<br />

4πε0r<br />

<br />

l<br />

<br />

a<br />

l Pl(cos θ) −<br />

r<br />

q<br />

4πε0a<br />

En écrivant le potentiel sous la forme<br />

ϕ(r,θ) = q<br />

4πε0r<br />

<br />

l<br />

<br />

a<br />

l Pl(cos θ) −<br />

r<br />

qR/a<br />

4πε0r<br />

<br />

l<br />

R<br />

a<br />

<br />

2 R /a<br />

r<br />

l<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

l l+1 R<br />

Pl(cos θ)<br />

r<br />

l<br />

Pl(cos θ)<br />

on met en évidence le fait que le potentiel créé par la sphère est équivalent à celui d’une<br />

charge ponctuelle q ′ = −qR/a se trouvant en a ′ = R 2 /a.<br />

1.2.5.7. Ligne chargée entre deux plans infinis à un potentiel nul<br />

On considère deux plans infinis y = 0 et y = a maintenus à un potentiel électrique<br />

nul. Entre ces deux plans, on place un fil infini dans la direction (Oz) passant par le<br />

point x = 0 et y = d et portant une densité linéique de charge λ. La distribution de<br />

charge est invariante par translation suivant l’axe (Oz) donc le potentiel électrique ne<br />

dépend pas de la coordonnée z.<br />

L’équation de Laplace s’écrit en coordonnées cartésiennes<br />

∂2ϕ(x,y) ∂x2 + ∂2ϕ(x,y) ∂y2 = 0<br />

En introduisant la séparation des variables<br />

ϕ(x,y) = ϕx(x)ϕy(y)<br />

l’équation de Laplace se réduit à<br />

1<br />

ϕx(x)<br />

d2ϕx 1<br />

= −<br />

dx2 ϕy(y)<br />

d2ϕy = k2<br />

dy2 Le choix de signe de la constante est purement arbitraire. On peut montrer que le choix<br />

−k 2 conduit à la même solution. Les solutions de ces deux équations sont<br />

ϕx(x) = Ce kx + De −kx<br />

ϕy(y) = Asin ky + B cos ky<br />

Le potentiel s’annule sur les plans y = 0 et y = a ce qui impose d’une part que B = 0 et<br />

de l’autre la quantification de la constante k : k = n π<br />

a . De plus, on choisit par convention<br />

d’annuler le potentiel à x → ±∞ ce qui impose D = 0 si x < 0 et C = 0 si x > 0. La<br />

solution générale de l’équation de Laplace est par conséquent<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(x,y) =<br />

⎪⎩ ϕ(x,y) =<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

π n<br />

cne a x <br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

, (x < 0)<br />

π −n<br />

dne a x <br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

, (x > 0)<br />

67


1.3. Magnétostatique<br />

La continuité du potentiel sur le plan x = 0 impose cn = dn, ∀n car les fonctions<br />

sinus forment une famille de fonctions orthogonales. La composante normale du champ<br />

électrique est discontinue quand on traverse le plan x = 0 qui contient la ligne chargée :<br />

⇔ −<br />

⇔<br />

⇔<br />

+∞<br />

n=1<br />

Ex(x → 0+,y) = Ex(x → 0−,y) + λ<br />

δ(y − d)<br />

<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂ϕ<br />

(x → 0+,y) = − (x → 0−,y) +<br />

∂x<br />

∂x<br />

λ<br />

δ(y − d)<br />

ε0<br />

n π<br />

a cn<br />

<br />

sin n π<br />

a y<br />

+∞<br />

= − n<br />

n=1<br />

π<br />

a cn<br />

<br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

+ λ<br />

δ(y − d)<br />

ε0<br />

2π<br />

a<br />

+∞<br />

n=1<br />

ε0<br />

<br />

ncn sin n π<br />

a y<br />

<br />

= λ<br />

δ(y − d)<br />

ε0<br />

En multipliant les deux membres par sin ′ π n ay et en intégrant sur [0;a], il vient pour<br />

le membre de gauche<br />

2π<br />

a<br />

+∞<br />

n=1<br />

ncn<br />

a<br />

et pour le membre de droite<br />

λ<br />

ε0<br />

a<br />

0<br />

0<br />

δ(y − d) sin<br />

de sorte qu’il reste<br />

cn = λ<br />

<br />

sin n<br />

nπε0<br />

π<br />

a d<br />

<br />

La solution du problème est par conséquent<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(x,y) = λ<br />

πε0<br />

⎪⎩ ϕ(x,y) = λ<br />

πε0<br />

<br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

′ π<br />

sin n<br />

a y<br />

<br />

dy = 2π<br />

+∞<br />

a<br />

n=1<br />

<br />

′ π<br />

n<br />

a y<br />

<br />

dy = λ<br />

<br />

′ π<br />

sin n<br />

ε0 a d<br />

<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

a<br />

ncn<br />

2 δn,n ′ = n′ πcn ′<br />

1<br />

n sin<br />

<br />

n π<br />

a d<br />

<br />

π n<br />

e a x <br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

, (x < 0)<br />

1<br />

n sin<br />

<br />

n π<br />

a d<br />

<br />

π −n<br />

e a x <br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

, (x < 0)<br />

Le théorème d’unicité montre que cette solution est unique. Le champ électrique est<br />

d’après (17) avec A = 0<br />

E = − −−→<br />

⎛<br />

⎜ −<br />

⎜<br />

grad ϕ = ⎜<br />

⎝<br />

∂ϕ<br />

+∞ λ<br />

<br />

= − sin n<br />

∂x aε0 n=1<br />

π<br />

a d<br />

<br />

sin n π<br />

a y<br />

<br />

π n<br />

e a x<br />

− ∂ϕ<br />

+∞ λ<br />

<br />

= − sin n<br />

∂y aε0 n=1<br />

π<br />

a d<br />

<br />

cos n π<br />

a y<br />

<br />

π n<br />

e a x<br />

− ∂ϕ<br />

⎞<br />

⎟ , (x < 0)<br />

⎟<br />

⎠<br />

= 0<br />

∂z<br />

L’expression pour x > 0 diffère seulement par un signe − devant la composante Ex et<br />

dans les exponentielles.<br />

68


1.3. Magnétostatique<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

La magnétostatique correspond à l’étude des champs magnétiques créés par une<br />

assemblée de courants stationnaires, i.e. indépendants du temps. Le champ électrique est<br />

négligeable soit parce que les vitesses des charges sont suffisamment importantes pour<br />

que les effets magnétiques dominent, soit parce que les courants électriques circulent<br />

dans des conducteurs globalement neutres (la charge des ions du cristal compensent<br />

celle des électrons).<br />

1.3.1. Champ et force magnétiques créés des courants statiques<br />

1.3.1.1. Potentiel vecteur créé par des courants statiques<br />

Le potentiel vecteur créé par une distribution de courants statiques peut être obtenu<br />

indifféremment à partir des relations établies précédemment dans la jauge de Lorenz<br />

ou dans celle de Coulomb. Dans le premier cas, on prendra la limite non-relativiste<br />

c → +∞ des potentiels de Liénard-Wichert (31). Le potentiel vecteur se réduit alors à<br />

j r ′ ,t <br />

A(r,t) = µ0<br />

4π ||r − r ′ || d3r ′<br />

solution de l’équation de propagation<br />

(83)<br />

∆ A = −µ0 j (84)<br />

On peut également obtenir ces relations à partir de la jauge de Coulomb. Si la<br />

densité de charge est nulle en tout point, le potentiel ϕ est nul et la relation (41) se<br />

réduit au potentiel retardé de Liénard-Wichert et donc, dans la limite non-relativiste,<br />

à (83). Si les courants sont statiques, on peut également utiliser le fait que le potentiel<br />

vecteur ne dépend pas du temps de sorte que A = ∆ A. La relation (42) se réduit alors<br />

à<br />

∆ A = µ0 −−→ <br />

∆ − grad div<br />

4π<br />

j r ′ ,t <br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

Si le potentiel vecteur est effectivement donné par (83), il vient<br />

∆ A = ∆ − −−→<br />

grad div A<br />

compatible avec la condition de jauge de Coulomb div A = 0.<br />

1.3.1.2. Champ magnétique créé par une distribution de courant<br />

L’expression du champ magnétique (17) est obtenue en prenant le rotationnel du<br />

potentiel vecteur (83) :<br />

B(r,t) = −→<br />

rot A(r,t)<br />

= µ0<br />

<br />

−→<br />

rotr<br />

4π<br />

<br />

j r ′ ,t ′<br />

<br />

||r − r ′ ||<br />

= µ0<br />

−→<br />

rotr<br />

4π<br />

j r ′ ,t ′<br />

d 3 r ′<br />

||r − r ′ || d3 r ′ + µ0<br />

4π<br />

= − µ0<br />

<br />

r − r<br />

4π<br />

′<br />

||r − r ′ || 3 ∧j r ′ ,t ′ d 3 r ′<br />

= µ0<br />

<br />

j<br />

4π<br />

r ′ ,t ′ r − r′<br />

∧<br />

||r − r ′ || 3 d3r ′<br />

<br />

−−→<br />

gradr<br />

69<br />

1<br />

||r − r ′ ||<br />

<br />

∧j r ′ ,t ′ d 3 r ′


1.3. Magnétostatique<br />

où on a utilisé (290), le fait que −→<br />

rotr j r ′ ,t ′ = 0 puique la densité dépend de r ′ et<br />

qu’on dérive par rapport aux composantes de r. Enfin, on a utilisé −−→<br />

gradr f(r − r ′ ) =<br />

−−→<br />

gradr−r ′ f (3) . Il reste finalement la loi de Biot-Savart<br />

B(r,t) = µ0<br />

<br />

4π<br />

j(r ′ ,t) ∧ (r − r′ )<br />

||r − r ′ || 3 d3 r ′<br />

Dans le cas où les courants sont engendrés par le mouvement de charges ponctuelles<br />

{qi}i situées aux points {ri(t)} à l’instant t, la densité de courant (2) s’écrit<br />

j(r,t) = <br />

qivi(t)δ(r − ri(t))<br />

de sorte que le champ magnétique se réduit à<br />

i<br />

B(r,t) = µ0<br />

4π<br />

<br />

qivi(t) ∧<br />

i<br />

(r − ri(t))<br />

||r − ri(t)|| 3<br />

On retrouve bien l’expression (38), obtenue dans le cas particulier d’une charge se<br />

déplaçant à vitesse constante.<br />

j 1<br />

B 1<br />

B<br />

B 2<br />

j 2<br />

Figure 18 : [ Fig 1 Fig 2 ] “Démonstrations graphiques” que le champ magnétique<br />

appartient aux plans d’anti-symétrie de la distribution de courant (à gauche) et<br />

qu’il est perpendiculaire aux plans de symétrie (à droite) en tout point de ces<br />

plans.<br />

(3) Pour s’en convaincre, on peut écrire chaque composante du gradient :<br />

∂f(x − x ′ )<br />

∂x<br />

=<br />

∂f<br />

∂(x − x ′ ∂(x − x<br />

)<br />

′ )<br />

=<br />

∂x<br />

70<br />

j 1<br />

∂f<br />

∂(x − x ′ )<br />

B1<br />

B 2<br />

B<br />

j 2<br />

(85)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.3.1.3. Champ magnétique créé par un fil parcouru par un courant<br />

Considérons le cas d’un fil conducteur. L’intégrale sur le volume de la relation (85)<br />

peut être décomposée en une intégrale curviligne le long du fil C et une intégrale sur la<br />

section perpendiculaire S à l’élément de longueur dℓ :<br />

B(r,t) = µ0<br />

<br />

j(r<br />

4π C S<br />

′ ,t) ∧ (r − r′ )<br />

||r − r ′ || 3 dℓd S<br />

Lorsque le diamètre du fil est négligeable devant la distance à l’observateur, on peut<br />

faire l’approximation<br />

B(r,t) ≃ µ0<br />

<br />

Id<br />

4π C<br />

ℓ ∧ (r − r′ )<br />

||r − r ′ || 3<br />

où on a introduit l’intensité électrique circulant dans le fil comme la quantité de<br />

charge traversant toute section S du fil par unité de temps :<br />

<br />

I =<br />

S<br />

j.d S = dq<br />

dt<br />

La loi de conservation de la charge (3) assure que cette intensité soit identique en tout<br />

point du fil. En effet, dans un volume V du fil, de sections S1 et S2, on peut écrire<br />

0 = d<br />

<br />

dt V<br />

ρd 3 <br />

r = −<br />

V<br />

divjd 3 <br />

r =<br />

où I(S1) est l’intensité traversant la surface S1.<br />

M<br />

S1<br />

j.d <br />

S −<br />

S2<br />

j.d S = I(S1) − I(S2)<br />

Figure 19 : [ Fig 1 ] Schéma du fil considéré. La ligne pointillée correspond<br />

à l’axe du fil, i.e. au contour d’intégration le long du fil C. En tout point M<br />

de ce contour, on définit la section S comme l’intersection du fil avec le plan<br />

perpendiculaire à l’axe au point M. Notons que les éléments d’intégration le<br />

long du contour d ℓ et sur la surface d S sont approximativement colinéaires pour<br />

un fil peu courbé.<br />

dS<br />

71<br />

(86)<br />

(87)


1.3. Magnétostatique<br />

1.3.1.4. Forces de Lorentz et de Laplace<br />

Lorsque la vitesse des charges est suffisamment grande, le champ électrique (36)<br />

est négligeable devant le champ magnétique (38). La force de Lorentz subie par une<br />

charge q se réduit à<br />

F = qv(t) ∧ B(r(t),t)<br />

Le travail de la force de Lorenz est toujours nul :<br />

δW = F.d ℓ = q(v ∧ B).d ℓ = q(v ∧ B).vdt = 0 (88)<br />

Dans un conducteur, la force de Lorentz créée par un champ magnétique extérieur<br />

courbe la trajectoire des porteurs de charge et conduit à une accumulation de charges<br />

sur la surface (§ 1.4.1.6.). Il apparaît alors un champ électrique dans la direction à la<br />

fois perpendiculaire au champ magnétique et au courant. A l’équilibre mécanique, on<br />

a −e E − ev ∧ B = 0, i.e. E = −v ∧ B. Sous l’effet de ce champ électrique, les ions du<br />

cristal sont accélérés. La densité de charge des ions étant −ρ (pour assurer la neutralité<br />

du conducteur), la force subie par le cristal est<br />

<br />

F = −<br />

ρ Ed 3 <br />

r = (ρv ∧ B)d 3 <br />

r =<br />

<br />

jdSd <br />

ℓ ∧ <br />

B =<br />

Id ℓ ∧ B<br />

et est appelée force de Laplace. Pour un fil de longueur infinitésimale dℓ, la force de<br />

Laplace se réduit à<br />

d F = Id ℓ ∧ B (89)<br />

Contrairement aux forces magnétiques (88), le travail de la force de Laplace (89) n’est en<br />

général pas nul. En effet, considérons un fil parcouru par un courant de densité j = ρvr<br />

où ρ est la densité de charge et vr la vitesse relative par rapport au fil des charges. En<br />

présence d’un champ magnétique B, la force de Laplace conduit à un déplacement dℓ du fil. La vitesse du fil est ve = dℓ dt de sorte que, dans la limite non-relativiste, la vitesse<br />

absolue des charges est va = vr + ve. La force magnétique agissant sur les charges est<br />

par unité de volume<br />

F = ρ <br />

vr + ve ∧ B<br />

D’après (88), le travail de cette force lors du déplacement <br />

vr + ve dt des charges est<br />

nul donc on a<br />

ρ <br />

vr + ve ∧ B . vr + ve dt = 0<br />

⇔ ρ vr ∧ B .vedt + ρ ve ∧ B .vrdt = 0<br />

⇔<br />

j ∧ B .dℓ = −ρ ve ∧ B .jdt<br />

où on a utilisé le fait que vr ∧ B .vr = 0. Le premier terme de (90) est le travail de la<br />

force de Laplace dont on voit qu’il est général non nul.<br />

72<br />

(90)


Q<br />

M N<br />

B<br />

P<br />

R<br />

O<br />

R’<br />

m<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 20 : [ Fig 1 ] Balance de Coton permettant la mesure d’un champ<br />

magnétique dans une région où il est uniforme. Le circuit mobile est un circuit<br />

plan constitué d’une portion rectiligne MN de longueur ℓ, comprise entre deux<br />

arcs conducteurs MQ et NP. Les centres de courbure de MQ et NP coïncident<br />

avec l’intersection de l’axe de rotation de la balance et du plan du circuit.<br />

L’équilibre de la balance est réalisé à l’aide de masses marquées que l’on place<br />

sur un plateau à l’extrémité d’un bras de la balance. L’équilibre correspond à<br />

l’égalité des moments dûs à la force de Laplace IℓBR et au poids mgR ′ d’où on<br />

tire B = mgR′<br />

IℓBR .<br />

B<br />

O<br />

Figure 21 : [ Fig 1 ] La roue de Barlow est un disque conducteur de rayon R et<br />

d’épaisseur a mobile autour de son axe (Oz) et placé dans un champ magnétique<br />

uniforme B = Bzuz parallèle à son axe. Un contact glissant sur l’axe et un<br />

autre à la périphérie obtenu à l’aide d’une cuve à mercure permettent de faire<br />

circuler un courant I dans le conducteur. On suppose la densité de courant j<br />

indépendante de z. Pour tout cylindre de rayon r, d’épaisseur a et d’axe de<br />

révolution (Oz), la conservation de la charge impose<br />

I =<br />

<br />

C<br />

j. dS = a<br />

2π<br />

0<br />

<br />

2π<br />

jr(r, θ)ur + jθ(r, θ)uθ rdθur = ar jr(r, θ)dθ<br />

0<br />

73


1.3. Magnétostatique<br />

Le moment total de la force de Laplace est donc<br />

Γ = a<br />

= a<br />

R<br />

0<br />

R<br />

0<br />

= aBz<br />

dr<br />

r 2 dr<br />

R<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

r 2 dr<br />

IBzR2 = − uz<br />

2<br />

rdθ rur ∧ (j ∧ B)<br />

2π<br />

0<br />

<br />

<br />

dθ ur ∧ jr(r, θ)ur + jθ(r, θ)uθ ∧ Bzuz<br />

dθ jr(r, θ)ur ∧ (ur ∧ uz)<br />

1.3.1.5. Champ magnétique créé par un fil rectiligne<br />

On considère le fil rectiligne infini de la figure (22). On choisit l’axe (Oz) dans la<br />

direction du fil. On suppose que le fil est parcouru par un courant uniforme d’intensité<br />

I. Tous les plans perpendiculaires au fil, i.e. z = Cste, sont des plans d’anti-symétrie<br />

de la distribution de courant donc le champ magnétique n’a pas de composante suivant<br />

(Oz), i.e. B.uz = Bz = 0. De plus, tous les plans contenant le fil sont des plans de<br />

symétrie de la distribution de courant. En tout point de l’espace M, il existe un plan de<br />

symétrie passant par M. Puisque ce plan contient ur et uz, le champ B, perpendiculaire<br />

aux plans de symétrie, est dirigé suivant B = Bθuθ dans un système de coordonnées<br />

cylindriques. Enfin, la distribution de courant est invariante par rotation d’angle θ et<br />

par translation d’axe (Oz) donc le champ magnétique ne dépend que de la distance r<br />

au fil :<br />

B = Bθ(r)uθ<br />

Tout élément de longueur dℓ = dzuz du fil contribue au champ magnétique. D’après<br />

les notations de la figure, la distance séparant dℓ du point M où on mesure le champ<br />

r<br />

magnétique est cos α . En outre, l’élément de fil dℓ et le vecteur joignant dℓ et le point<br />

M forment un angle π<br />

2 − α. Le produit vectoriel de la loi de Biot-Savart (86) fait par<br />

conséquent apparaître un terme en sin π<br />

2 − α = cos α. On a finalement<br />

B = µ0I<br />

4π<br />

+∞<br />

−∞<br />

cos 2 α<br />

r 2 cos αdzuθ<br />

En utilisant les notations de la figure, on fait le changement de variable z = r tan α et<br />

dz = r<br />

cos2 αdα de sorte qu’il vient<br />

Bθ = − µ0I<br />

4πr<br />

π/2<br />

−π/2<br />

cos αdα = µ0I<br />

2πr<br />

π/2<br />

0<br />

I<br />

dl<br />

cos αdα = µ0I π/2 µ0I<br />

sinα =<br />

2πr 0 2πr<br />

α<br />

r<br />

74<br />

M<br />

B<br />

(91)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 22 : [ Fig 1 ] Contour d’intégration pour le calcul du champ créé par un<br />

fil infini.<br />

1.3.1.6. Champ magnétique créé par une boucle de courant<br />

On considère une boucle de courant circulaire de rayon R, de centre O et dans le<br />

plan z = 0 parcouru par un courant d’intensité I. Tous les plans contenant (Oz) sont des<br />

plans d’anti-symétrie pour la distribution de courant. Pour un point M quelconque, seul<br />

un de ces plans d’anti-symétrie contient à la fois M et (Oz). Puisque ce plan contient ur<br />

et uz, il en découle que Bθ = 0, i.e. B = Brur + Bzuz dans le système de coordonnées<br />

cylindriques. Sur l’axe, M appartient à une infinité de ces plans d’anti-symétrie de sorte<br />

que B est dirigé suivant leur intersection, i.e. suivant uz. Par ailleurs, l’invariance par<br />

rotation d’axe (Oz) de la distribution de courant impose l’absence de dépendance du<br />

champ magnétique avec θ. On a donc finalement<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

dB<br />

dl<br />

α<br />

R<br />

α<br />

Figure 23 : [ Fig 1 ] Champ magnétique créé par un élément de courant.<br />

z<br />

O<br />

θ<br />

L’élément infinitésimal de champ magnétique d B créé par un élément de courant<br />

dℓ = Rdθ est d’après la loi de Biot-Savart (86)<br />

dBz = dB cos α = µ0 Idℓ<br />

4π r2 R<br />

√<br />

R2 + z2 I<br />

= µ0I<br />

4π<br />

x<br />

Rdθ<br />

R 2 + z 2<br />

R<br />

√ R 2 + z 2<br />

où on a utilisé le fait que d ℓ et r sont perpendiculaires. L’intégration sur la boucle de<br />

courant conduit à<br />

Bz = µ0I<br />

4π<br />

R2 (R2 + z2 ) 3/2<br />

2π<br />

dθ =<br />

0<br />

µ0I<br />

2<br />

75<br />

R 2<br />

(R 2 + z 2 ) 3/2<br />

(92)


1.3. Magnétostatique<br />

Figure 24 : [ Fig 1 ] Champ magnétique créé par une boucle de courant dans<br />

le plan perpendiculaire à la figure.<br />

1.3.1.7. Bobines de Helmholz<br />

Une bobine de Helmholz est composée de deux boucles circulaires de courant<br />

identiques dans des plans parallèles z = −a et z = a. Le courant circule dans le<br />

même sens dans les deux spires. Le champ magnétique total est la somme des champs<br />

magnétiques créés par chacune des deux spires. D’après (92), on a<br />

Bz(z) = µ0I<br />

2<br />

<br />

R2 (R2 + (z − a) 2 +<br />

) 3/2<br />

Au centre du dispositif, le champ magnétique est non nul<br />

R 2<br />

B(0) = µ0I<br />

(R2 + a2 ) 3/2<br />

alors que sa dérivée s’annule<br />

<br />

dBz<br />

= −<br />

dz z=0<br />

3<br />

<br />

µ0I<br />

2 2<br />

2(z − a)R2 (R2 + (z − a) 2 +<br />

) 5/2<br />

R2 (R2 + (z + a) 2 ) 3/2<br />

<br />

2(z + a)R2 (R2 + (z − a) 2 ) 5/2<br />

<br />

= 0<br />

z=0<br />

et que sa dérivée seconde est nulle lorsque R = 2l. Ce dispositif permet donc d’obtenir<br />

un champ magnétique à peu près constant entre les deux bobines.<br />

76


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 25 : [ Fig 1 ] Champ magnétique créé par des bobines de Helmholz dans<br />

le plan perpendiculaire à la figure.<br />

1.3.1.8. Champ magnétique créé par un solénoïde cylindrique fini<br />

On considère un cylindre de rayon R, d’axe de révolution (Oz), de hauteur 2L<br />

et à la surface duquel circule un courant I le long des cercles formés de la section<br />

du cylindre et de plans perpendiculaires à son axe. On note n la densité de boucle<br />

de courant par unité de longueur. Ce système modélise un solenoïde dont les spires<br />

sont très serrées. Tous les plans contenant (Oz) sont des plans d’anti-symétrie pour<br />

la distribution de courant. Pour un point M quelconque, seul un de ces plans d’ antisymétrie<br />

contient à la fois M et (Oz). Puisque ce plan contient ur et uz, il en découle que<br />

Bθ = 0, i.e. B = Brur+Bzuz dans le système de coordonnées cylindriques. Sur l’axe, M<br />

appartient à une infinité de ces plans d’anti-symétrie de sorte que B est dirigé suivant<br />

leur intersection, i.e. suivant uz. Par ailleurs, l’invariance par rotation d’axe (Oz) de la<br />

distribution de courant impose l’absence de dépendance du champ magnétique avec θ.<br />

On a donc finalement<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

Par conséquent, chaque tranche d’épaisseur dz du cylindre contient ndz boucles de<br />

courant et crée un champ magnétique donné par (92). En intégrant sur la hauteur du<br />

77


1.3. Magnétostatique<br />

cylindre, il vient<br />

Bz(z) = µ0nI<br />

2<br />

= µ0nI<br />

2<br />

= µ0nI<br />

2<br />

= µ0nI<br />

2<br />

= µ0nI<br />

2<br />

z+L<br />

dz ′<br />

z−L<br />

Arctan(z+L)/R<br />

Arctan(z−L)/R<br />

Arctan(z+L)/R<br />

Arctan(z−L)/R<br />

R 2<br />

(R 2 + (z ′ ) 2 ) 3/2<br />

Rdα<br />

cos2 R<br />

α<br />

2<br />

R3 (1 + tan2 α) 3/2<br />

cos αdα<br />

<br />

<br />

(z + L) (z − L)<br />

sinArctan − sin Arctan<br />

R<br />

R<br />

<br />

z + L<br />

<br />

R2 + (z + L) 2 −<br />

<br />

z − L<br />

<br />

R2 + (z − L) 2<br />

où on a effectué le changement de variable z = R tanα pour le calcul de l’intégrale.<br />

Dans le cas d’un cylindre infini, le champ créé à l’intérieur du cylindre est<br />

lim<br />

L→+∞ Bz = µ0nI sin π<br />

2<br />

conformément au calcul (100).<br />

= µ0nI<br />

Figure 26 : [ Fig 1 ] Champ magnétique créé par un solénoïde cylindrique fini.<br />

1.3.1.9. Champ magnétique créé par un disque chargé en rotation<br />

On considère un disque de rayon R et d’axe de révolution (Oz) portant une densité<br />

surfacique de charge σ. Le disque est mis en rotation autour de l’axe (Oz) avec une<br />

pulsation ω. Les plans contenant l’axe (Oz) sont plans d’anti-symétrie de la distribution<br />

de courant donc pour tout point de l’axe (Oz), le champ magnétique total est suivant<br />

78<br />

(93)


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

uz. De plus, l’invariance par rotation d’axe (Oz) impose l’absence de dépendance du<br />

champ magnétique avec θ. On a donc en coordonnées cylindriques<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

z<br />

R<br />

M<br />

O<br />

dB<br />

θ<br />

[r 2+z 2]<br />

r<br />

dl<br />

1/2<br />

Figure 27 : [ Fig 1 ] Disque chargé en rotation.<br />

D’après les notations de la figure (27), la densité de courant parcourant un élément<br />

de surface dS = rdrdθ du disque est<br />

jS = σv = σrωuθ<br />

Sur l’anneau de rayons intérieur r et extérieur r + dr, l’intensité est<br />

dI = jSdr = σrωdr<br />

et circule suivant d ℓ = rdθuθ. D’après la loi de Biot-Savart (86), cet élément de longueur<br />

engendre un champ magnétique<br />

d B = µ0 dId<br />

4π<br />

ℓ ∧ (−rur + zuz)<br />

(r2 + z2 ) 3/2<br />

Puisque d ℓ est perpendiculaire à −rur + zuz, i.e. au vecteur joignant l’élément de<br />

longueur du point de mesure M du champ, il vient<br />

dB = µ0 dIdℓ<br />

4π r2 µ0 σr<br />

=<br />

+ z2 4π<br />

2ωdrdθ r2 + z2 de sorte que la projection de d B suivant uz est<br />

dBz = d B.uz = dB cos α = µ0<br />

4π<br />

Le champ magnétique est obtenu par intégration :<br />

Bz = µ0σω<br />

4π<br />

R<br />

0<br />

r3dr <br />

r2 + z2 2π<br />

dθ<br />

3/2<br />

0<br />

79<br />

z<br />

O<br />

σr2ωdrdθ r2 ×<br />

+ z2 dB<br />

r<br />

dl<br />

r<br />

√ r 2 + z 2


1.3. Magnétostatique<br />

A grande distance du disque, on a simplement<br />

Bz ≃ µ0σω<br />

2<br />

R<br />

0<br />

r3 µ0σω<br />

dr =<br />

z3 2z3 r 4<br />

4<br />

R<br />

0<br />

= µ0σωR 4<br />

De manière générale, on peut calculer l’intégrale exactement en exprimant r en fonction<br />

de l’angle α, i.e. en utilisant cosα = r/ √ r 2 + z 2 et<br />

Il vient alors<br />

<br />

z<br />

<br />

dr = d = −<br />

tanα<br />

z<br />

tan2 dα<br />

α cos2 α<br />

Bz = − µ0σωz<br />

2<br />

Arctan z<br />

R<br />

π/2<br />

En posant u = sinα, on a finalement<br />

Bz = µ0σωz<br />

2<br />

= µ0σωz<br />

2<br />

= µ0σωz<br />

2<br />

= µ0σω<br />

2<br />

= µ0σω<br />

2<br />

1<br />

√ z<br />

R2 +z2 <br />

− 1<br />

1 − u<br />

u<br />

<br />

8z 3<br />

= − z<br />

sin 2 α dα<br />

cos3 α<br />

sin 2 π/2<br />

µ0σωz<br />

dα =<br />

α 2 Arctan z<br />

R<br />

<br />

1<br />

− 1 du<br />

u2 √ z<br />

R2 +z2 z<br />

√ R 2 + z 2 +<br />

√ R 2 + z 2<br />

z 2 + R 2 + z 2 − 2z √ R 2 + z 2<br />

√ R 2 + z 2<br />

(z − √ R 2 + z 2 ) 2<br />

√ R 2 + z 2<br />

z<br />

− 2<br />

<br />

1 − sin 2 α<br />

sin 2 α<br />

1.3.1.10. Champ magnétique créé par une sphère chargée en rotation<br />

cos αdα<br />

1.3.1.10.1. Champ magnétique créé par une sphère chargée en surface<br />

On considère une sphère conductrice de rayon R portant une densité surfacique de<br />

charge σ. La sphère est mise en rotation autour de l’axe (Oz) avec une pulsation ω.<br />

Les plans contenant l’axe (Oz) sont plans d’anti-symétrie de la distribution de courant<br />

donc pour tout point de l’axe (Oz), le champ magnétique total est suivant uz. De<br />

plus, l’invariance par rotation d’axe (Oz) impose l’absence de dépendance du champ<br />

magnétique avec θ. On a donc en coordonnées cylindriques<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

80


z<br />

M<br />

M<br />

φ<br />

O<br />

dB<br />

r<br />

θ<br />

z R<br />

2 2 1/2<br />

[r +(z −z) ]<br />

M<br />

dl<br />

z<br />

O<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 28 : [ Fig 1 ] Sphère chargée en rotation et coupe dans le plan θ = Cste.<br />

D’après les notations de la figure (28), un élément de charge dq = σdS possède une<br />

vitesse rω. Il crée donc un courant de densité j = σv = σrω. L’intensité associée à une<br />

tranche dz de la sphère est alors dI = jRdθ. La loi de Biot-Savart (86) conduit donc à<br />

un élément de champ magnétique créé par un élément de courant Id ℓ = Irdφuφ<br />

d B = µ0 dId<br />

4π<br />

ℓ ∧ (−rur + (zM − z)uz)<br />

[r2 + (zM − z) 2 ] 3/2<br />

dont la composante suivant (Oz) est<br />

dBz = − µ0 σrωRdθ<br />

4π [r2 + (zM − z) 2 ] 3/2 r2dφ <br />

uφ ∧ ur .uz<br />

<br />

= µ0σωR<br />

4π<br />

r 3<br />

[r2 + (zM − z) 2 dφdθ<br />

3/2<br />

]<br />

En utilisant le fait que r = R sin θ et z = R cos θ, l’intégration sur la sphère conduit au<br />

champ magnétique créé à une distance zM de la sphère<br />

Bz(zM) =<br />

= µ0σωR 4<br />

4 π<br />

µ0σωR<br />

4π<br />

2<br />

0<br />

π<br />

A grande distance de la sphère, zM ≫ R, il reste<br />

où on a utilisé<br />

π<br />

0<br />

dθ sin 3 θ =<br />

Bz(zM) ∼<br />

zM ≫R<br />

π<br />

0<br />

0<br />

µ0σωR4 π<br />

2<br />

−uz<br />

dB<br />

sin<br />

dθ<br />

3 θ<br />

<br />

R2 2<br />

sin θ + (zM − R cos θ) 23/2 sin<br />

dθ<br />

3 θ<br />

<br />

R2 2<br />

sin θ + (zM − R cos θ) 23/2 0<br />

dθ sin3 θ<br />

z 3 M<br />

r<br />

= 2 µ0σωR<br />

3<br />

4<br />

z3 M<br />

dθ sinθ(1 − cos 2 φ) = π cos φ −<br />

0<br />

1<br />

3 cos3 π φ = 2 −<br />

0<br />

2<br />

3<br />

81<br />

dl<br />

2π<br />

0<br />

= 4<br />

3<br />

dφ<br />

(94)<br />

(95)


1.3. Magnétostatique<br />

Au centre de la sphère, i.e. zM = 0, l’argument de la puissance au dénominateur se<br />

réduit à R 2 (cos 2 θ + sin 2 θ) = R 2 et donc<br />

Bz(0) =<br />

4 π<br />

µ0σωR<br />

2<br />

0<br />

dθ sin3 θ 2<br />

=<br />

R3 3 µ0σωR<br />

1.3.1.10.2. Champ magnétique créé par une sphère chargée en volume<br />

On considère une sphère conductrice de rayon R portant une densité volumique<br />

de charge ρ. La sphère est mise en rotation autour de l’axe (Oz) avec une pulsation ω.<br />

Les plans contenant l’axe (Oz) sont plans d’anti-symétrie de la distribution de courant<br />

donc pour tout point de l’axe (Oz), le champ magnétique total est suivant uz. De<br />

plus, l’invariance par rotation d’axe (Oz) impose l’absence de dépendance du champ<br />

magnétique avec θ. On a donc en coordonnées cylindriques<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

z<br />

M<br />

M<br />

z<br />

O<br />

θ<br />

dB<br />

2 2<br />

[(z−z<br />

M<br />

) +r ] 1/2<br />

ϕ<br />

r<br />

dl<br />

R<br />

Figure 29 : [ Fig 1 ] Sphère chargée en rotation et coupe dans le plan θ = Cste.<br />

D’après les notations de la figure (29), un élément de charge dq = ρd 3 r décrit<br />

un cercle de rayon r sinθ avec une vitesse r sinθω. Il crée donc un courant de densité<br />

j = ρv = ρr sinθω. L’intensité associée dans l’élément de volume est alors Id ℓ =<br />

jd 3 r uθ = ρr sin θω × r 2 sin θdrdθdϕ uθ. La loi de Biot-Savart (86) conduit donc à un<br />

élément de champ magnétique dont la composante suivant (Oz) est<br />

dBz = µ0 ρωr<br />

4π<br />

3 sin 2 θdrdθdϕ<br />

(zM − z) 2 + d2 <br />

π<br />

cos<br />

2<br />

<br />

− α<br />

= µ0 ρωr<br />

4π<br />

3 sin 2 θdrdθdϕ<br />

(zM − r cos θ) 2 + r2 sin 2 θ sinα<br />

= µ0ρω<br />

4π<br />

r3 sin 2 θdrdθdϕ<br />

(zM − r cos θ) 2 + r2 sin 2 r sinθ<br />

<br />

θ<br />

(zM − r cos θ) 2 + r2 sin 2 θ<br />

82<br />

z<br />

O<br />

dB<br />

r<br />

dl


A grande distance de la sphère, zM ≫ R, il reste<br />

dBz ∼<br />

zM ≫R<br />

µ0ρω<br />

4πz3 r<br />

M<br />

4 sin 3 θdrdθdϕ<br />

et donc par intégration le champ magnétique est<br />

Bz ∼<br />

zM ≫R<br />

µ0ρω<br />

4πz 3 M<br />

R<br />

0<br />

r 4 π<br />

dr sin<br />

0<br />

3 2π<br />

θdθ dϕ =<br />

0<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

2µ0ρωR 5<br />

15z 3 M<br />

où on a utilisé (95). On peut retrouver ce résultat en empilant des sphères concentriques<br />

chargées en surface et en rotation à la même pulsation, i.e. en intégrant la relation (94)<br />

par rapport au rayon entre 0 et R.<br />

1.3.1.11. Champ magnétique créé par un cylindre chargé en rotation<br />

1.3.1.11.1. Cylindre chargé en surface en rotation<br />

On considère un cylindre de rayon R, d’axe de révolution (Oz) et de hauteur 2L. Il<br />

porte une densité de charge σ et tourne autour de son axe avec une pulsation ω. Tous<br />

les plans contenant (Oz) sont des plans d’anti-symétrie pour la distribution de courant<br />

donc sur l’axe (Oz), le champ magnétique est dirigé suivant uz. De plus, l’invariance<br />

par rotation d’axe (Oz) impose l’absence de dépendance du champ magnétique avec θ.<br />

On a donc en coordonnées cylindriques<br />

B(r = 0,θ,z) = Bz(z)uz<br />

Tout élément Rdθdz de la surface du cylindre porte une charge σRdθdz et a une vitesse<br />

Rω. Par conséquent, chaque tranche d’épaisseur dz du cylindre en rotation équivaut à<br />

une boucle parcourue par un courant Idz = σRωdz. On est ramené au cas d’un solénoïde<br />

cylindrique fini (§ 1.3.1.8.) avec nI = σRω. D’après (93), le champ magnétique sur l’axe<br />

est donc<br />

Bz(r = 0,θ,z) = µ0σRω<br />

2<br />

<br />

z + L<br />

R 2 + (z + L) 2 −<br />

<br />

z − L<br />

<br />

R2 + (z − L) 2<br />

1.3.1.11.2. Cylindre chargé en volume en rotation<br />

−→<br />

L→+∞ µ0σRω<br />

On obtient un cylindre chargé en volume en empilant des cylindres chargés en<br />

surface, i.e. en intégrant le rayon entre 0 et R. Le champ magnétique total est donc<br />

Bz(r = 0,θ,z) = µ0σω<br />

2<br />

= µ0σω<br />

2<br />

<br />

(z + L)<br />

<br />

(z + L)<br />

R<br />

0<br />

rdr<br />

r 2 + (z + L) 2<br />

Le champ magnétique diverge pour un cylindre infini.<br />

R<br />

− (z − L)<br />

0<br />

<br />

rdr<br />

<br />

r2 + (z − L) 2<br />

<br />

R2 + (z + L) 2 − |z + L|<br />

<br />

− (z − L) R2 + (z − L) 2 − |z − L|<br />

83


1.3. Magnétostatique<br />

1.3.2. Application du théorème d’Ampère<br />

De manière analogue au théorème de Gauss en électrostatique, lorsque la distribution<br />

de courant présente suffisamment de symétries pour que la direction du champ<br />

magnétique puisse être déterminée alors le champ magnétique peut être calculé à partir<br />

du théorème d’Ampère.<br />

1.3.2.1. Enoncé du théorème d’Ampère<br />

La circulation du champ magnétique le long d’un contour C fermé conduit en utilisant<br />

le théorème de Green-Ostrogradsky (291) et l’équation de Maxwell-Ampère<br />

(9) à<br />

<br />

C<br />

B.d <br />

ℓ =<br />

S<br />

−→<br />

rot B.d <br />

S = µ0 j.d<br />

S<br />

S + 1<br />

c2 <br />

d<br />

dt S<br />

E.d S<br />

où S est la surface délimitée par le contour C. Les conducteurs portant les courants<br />

étant généralement neutres, le champ électrique est nul. Dans la limite d’un contour<br />

d’extension infinitésimale dans la direction perpendiculaire à la surface S, il reste<br />

où<br />

<br />

C<br />

B.d ℓ = µ0Iint<br />

<br />

Iint =<br />

S<br />

j.d S<br />

est l’intensité totale des courants traversant la surface S.<br />

1.3.2.2. Conditions de passage du champ magnétique<br />

On considère la surface de la figure 30 parcouru par un courant de surface de<br />

densité j. L’équation de Maxwell-Gauss magnétique (5) impose la continuité de<br />

la composante normale du champ magnétique. En effet, le flux du champ magnétique<br />

à travers la boîte fermée de la figure 30 est en utilisant le théorème de Stockes (292)<br />

<br />

S<br />

B.d <br />

S =<br />

V<br />

div Bd 3 r = 0<br />

où V est le volume de la boîte. Pour une boîte d’épaisseur infinitésimale, il reste en tout<br />

point M de la surface<br />

B1.n1dS + B2.n2dS = 0<br />

où n1 et n2 sont des vecteurs unitaires normaux à la surface orientés respectivement<br />

vers le haut et le bas et B1 et B2 les champs respectivement au dessus et en dessous de<br />

la surface. Puisque n1 = −n2, il reste comme attendu<br />

( B1 − B2).n1 = 0<br />

84<br />

(96)


j<br />

B1<br />

B 2<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 30 : [ Fig 1 ] Configuration utilisée pour établir les conditions de passage<br />

du champ magnétique.<br />

La circulation du champ magnétique le long d’un contour C fermé inscrit dans un<br />

plan perpendiculaire à la surface S conduit d’après l’équation de Maxwell-Ampère<br />

(9) à<br />

<br />

B.d<br />

C<br />

<br />

ℓ =<br />

S ′<br />

−→<br />

rot B.d <br />

S = µ0<br />

S ′<br />

j.d S + 1<br />

c2 <br />

d<br />

dt S ′<br />

E.d S<br />

où S ′ est la surface délimitée par le contour C. Notons que l’intersection de S ′ et S est<br />

unidimensionnelle par définition de S ′ . Le dernier terme est nul car les conducteurs<br />

portant les courants sont généralement globalement neutres de sorte que le champ<br />

électrique est nul. Dans la limite d’un contour d’extension infinitésimale dans la direction<br />

perpendiculaire à la surface S, il reste<br />

B t 1 − B t 2 = µ0j.n ′<br />

où n ′ est un vecteur normal à la surface S ′ délimitée par le contour C et B t 1 et B t 2 les<br />

composantes tangentielles du champ magnétique respectivement au dessus et en dessous<br />

de la surface. On pourra également écrire cette condition de passage sous la forme<br />

n ∧ ( B1 − B2) = µ0 j (97)<br />

où n est le vecteur unitaire perpendiculaire à la surface S et donc appartenant à la<br />

surface S ′ . Les composantes tangentielles du champ magnétique B présentent donc une<br />

discontinuité à la traversée de la surface dans la direction perpendiculaire au courant<br />

et proportionnelle à la densité de courant.<br />

1.3.2.3. Théorème d’Ampère pour un fil rectiligne<br />

On considère le fil rectiligne infini de la figure (22). Les mêmes considérations de<br />

symétrie que précédemment conduisent à la conclusion que B = B(r)uθ. Pour faciliter<br />

les calculs, le théorème d’Ampère (96) doit être appliqué le long d’un contour en tout<br />

point colinéaire à B et passant par M, i.e. sur le cercle de rayon r, de centre sur l’axe<br />

(Oz) et dans le plan z = Cste. Tout élément de longueur de ce cercle est de la forme<br />

dℓ = rdθuθ. La circulation du champ magnétique sur ce contour se réduit alors à<br />

<br />

B.d 2π<br />

ℓ = Bθ(r)rdθ(uθ) 2 2π<br />

= rBθ(r) dθ = 2πrBθ(r)<br />

et le théorème d’Ampère (96) conduit à<br />

2πrBθ(r) = µ0I ⇔ Bθ(r) = µ0I<br />

2πr<br />

ce qui correspond bien au résultat précédent (91).<br />

0<br />

85<br />

0<br />

(98)


1.3. Magnétostatique<br />

1.3.2.4. Champ magnétique crée par un cylindre parcouru par un courant<br />

1.3.2.4.1. Cylindre parcouru par un courant de volume<br />

On considère un cylindre de rayon R, de hauteur infinie, dont l’axe de révolution<br />

est dirigé suivant (Oz) et parcouru par un courant uniforme I = πR 2 j suivant (Oz).<br />

Tous les plans perpendiculaires au cylindre, i.e. z = Cste, sont des plans d’anti-symétrie<br />

de la distribution de courant donc le champ magnétique n’a pas de composante suivant<br />

(Oz), i.e. B.uz = Bz = 0. Les plans contenant ur et uz en coordonnées cylindriques<br />

sont des plans de symétrie de la distribution de courant donc le champ magnétique<br />

leur est en tout point perpendiculaire et est dirigé suivant uθ. De plus, la distribution<br />

de courant est invariante par rotation d’angle θ et par translation d’axe (Oz) donc le<br />

champ magnétique ne dépend que de la distance r à l’axe (Oz) :<br />

B = Bθ(r)uθ<br />

On applique le théorème d’Ampère (96) sur le cercle de rayon r, de centre sur l’axe<br />

(Oz) et dans le plan z = Cste. Tout élément de longueur de ce cercle est de la forme<br />

dℓ = rdθuθ. La circulation du champ magnétique sur ce contour se réduit alors à<br />

<br />

B.d 2π<br />

ℓ = Bθ(r)rdθ(uθ) 2 2π<br />

= rBθ(r) dθ = 2πrBθ(r)<br />

et le théorème d’Ampère (96) conduit à<br />

si r > R et à<br />

0<br />

2πrBθ(r) = µ0I ⇔ Bθ(r) = µ0I<br />

2πr<br />

2πrBθ(r) = µ0πr 2 j = µ0I<br />

<br />

r<br />

2 R<br />

0<br />

⇔ Bθ(r) = µ0I<br />

2π<br />

si r < R. On note qu’à l’extérieur du cylindre, le champ magnétique est identique à<br />

celui créé par un fil infini (98) dirigé selon (Oz) et portant un courant I.<br />

1.3.2.4.2. Cylindre parcouru par un courant de surface<br />

On considère un cylindre creux à la surface duquel circule un courant I dans la<br />

direction (Oz). Tous les plans perpendiculaires au cylindre, i.e. z = Cste, sont des plans<br />

d’anti-symétrie de la distribution de courant donc le champ magnétique n’a pas de<br />

composante suivant (Oz), i.e. B.uz = Bz = 0. Les plans contenant ur,uz en coordonnées<br />

cylindriques sont des plans de symétrie de la distribution de courant donc le champ<br />

magnétique leur est en tout point perpendiculaire et est dirigé suivant uθ. De plus, la<br />

distribution de courant est invariante par rotation d’angle θ et par translation d’axe<br />

(Oz) donc le champ magnétique ne dépend que de la distance r à l’axe (Oz) :<br />

B = Bθ(r)uθ<br />

On applique le théorème d’Ampère (96) sur le cercle de rayon r, de centre sur l’axe<br />

(Oz) et dans le plan z = Cste. Tout élément de longueur de ce cercle est de la forme<br />

dℓ = rdθuθ. La circulation du champ magnétique sur ce contour se réduit alors à<br />

<br />

B.d 2π<br />

ℓ = Bθ(r)rdθ(uθ) 2 2π<br />

= rBθ(r) dθ = 2πrBθ(r)<br />

0<br />

86<br />

0<br />

r<br />

R 2<br />

(99)


et le théorème d’Ampère (96) conduit à<br />

⎧<br />

⎨0<br />

si r < R<br />

Bθ(r) =<br />

⎩ µ0I<br />

2πr<br />

si r > R<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Le calcul du potentiel vecteur découle de la définition (17) à laquelle on ajoute le choix<br />

jauge de Coulomb (7). A l’extérieur du cylindre, on a<br />

B = −→<br />

rot A ⇔<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

div A = 0 ⇔ ∂Ar<br />

∂r<br />

0 = 1 ∂Az<br />

r ∂θ<br />

µ0I<br />

2πr<br />

= ∂Ar<br />

∂z<br />

− ∂Aθ<br />

∂z<br />

− ∂Az<br />

∂r<br />

0 = 1 ∂(rAθ) 1 ∂Ar<br />

−<br />

r ∂r r ∂θ<br />

1 ∂Aθ<br />

+<br />

r ∂θ<br />

+ ∂Az<br />

∂z<br />

Les considérations de symétrie imposent la forme A = Az(r)uz du potentiel vecteur. Le<br />

système d’équations partielles conduit alors à<br />

µ0I<br />

2πr<br />

= −∂Az<br />

∂r ⇔ Az = − µ0I<br />

2π lnr<br />

A l’intérieur du cylindre, le champ magnétique est nul donc le potentiel vecteur et<br />

constant. Par continuité en r = R, on obtient A = − µ0I<br />

2π lnRuz si r < R.<br />

Les câbles électriques sont souvent des câbles coaxiaux, formés d’un coeur cylindrique<br />

portant un courant I et d’une gaine également cylindrique portant un courant<br />

−I. A l’intérieur du câble, le champ magnétique est donc donné par (99) alors qu’à<br />

l’extérieur, le théorème d’Ampère (96) conduit à B = 0. Ce type de câble ne produit<br />

donc pas d’interférences magnétiques.<br />

1.3.2.4.3. Champ magnétique créé par un solénoïde cylindrique infini<br />

On considère un cylindre infini creux à la surface duquel circule un courant I le<br />

long des cercles formés de l’intersection du cylindre avec les plans perpendiculaires à<br />

son axe. On note n la densité de boucle de courant par unité de longueur. Ce système<br />

modélise un solenoïde dont les spires sont très serrées. Tous les plans perpendiculaires<br />

au cylindre, i.e. z = Cste, sont des plans de symétrie de la distribution de courant donc<br />

le champ magnétique est dirigé suivant uz. Les plans contenant ur et uz en coordonnées<br />

cylindriques sont des plans d’anti-symétrie de la distribution de courant donc le champ<br />

magnétique ne possède pas de composante suivant uθ. De plus, la distribution de<br />

courant est invariante par rotation d’angle θ et par translation d’axe (Oz) donc le<br />

champ magnétique ne dépend que de la distance r à l’axe (Oz) :<br />

B = Bz(r)uz<br />

On applique le théorème d’Ampère (96) sur le rectangle ABCD dans un plan θ = Cste<br />

et dont deux sommets ont pour coordonnés (r1 θ z1 ) et ( r2 θ z2 ). Deux des côtés<br />

87<br />

= 0


1.3. Magnétostatique<br />

sont donc dirigés suivant ur et les deux autres suivant uz. Seuls ces derniers contribuent<br />

à la circulation du champ magnétique<br />

<br />

B.d ℓ =<br />

B<br />

A<br />

Bz(r)dr ur.uz +<br />

<br />

=0<br />

C<br />

B<br />

Bz(r1)dz(uz) 2 +<br />

= Bz(r1)(z2 − z1) + Bz(r2)(z1 − z2)<br />

et le théorème d’Ampère (96) conduit à<br />

<br />

<br />

Bz(r1) − Bz(r2) (z2 − z1) =<br />

D<br />

C<br />

Bz(r)dr ur.uz +<br />

<br />

=0<br />

A<br />

Bz(r2)dz(uz)<br />

D<br />

2<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

0 si r1,r2 < R<br />

µ0In(z2 − z1) si r1 < R, r2 > R<br />

⎪⎩<br />

0 si r1,r2 > R<br />

Le champ magnétique est donc constant à l’intérieur et à l’extérieur du solénoïde et<br />

présente un saut à sa surface. En supposant que le solénoïde ne peut pas créer de<br />

champ magnétique non nul à l’infini, on a donc un champ nul en tout point extérieur<br />

au solénoïde et il reste<br />

<br />

µ0nI si r < R<br />

Bz(r) =<br />

(100)<br />

0 si r > R<br />

Le calcul du potentiel vecteur découle de la définition (17) à laquelle on ajoute le choix<br />

jauge de Coulomb (7). A l’intérieur du solénoïde, on a<br />

B = −→<br />

rot A ⇔<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

div A = 0 ⇔ ∂Ar<br />

∂r<br />

0 = 1 ∂Az<br />

r ∂θ<br />

0 = ∂Ar<br />

∂z<br />

− ∂Aθ<br />

∂z<br />

− ∂Az<br />

∂r<br />

µ0nI = 1 ∂(rAθ) 1 ∂Ar<br />

−<br />

r ∂r r ∂θ<br />

1 ∂Aθ<br />

+<br />

r ∂θ<br />

+ ∂Az<br />

∂z<br />

Ce système d’équations partielles est satisfait par une expression de la forme A =<br />

Aθ(r)uθ, imposé par les symétries et conduit à<br />

µ0nI = 1 ∂(rAθ)<br />

r ∂r ⇔ Aθ = µ0nI<br />

2 r<br />

A l’extérieur, le champ magnétique est nul donc le potentiel vecteur et constant. Par<br />

continuité en r = R, on obtient A = µ0nI<br />

2 Ruθ si r < R.<br />

Le champ magnétique est nul à l’extérieur du solénoïde, ce qui signifie qu’une<br />

charge en mouvement ne subit aucune force de Lorentz (11). Toutefois, le potentiel<br />

vecteur est non-nul et la mécanique quantique prédit une influence du potentiel vecteur<br />

sur la dynamique des particules (effet Aharonov-Bohm).<br />

88<br />

= 0


1.3.2.5. Champ magnétique créé par un tore<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

On considère un tore formé d’un cylindre refermé en raccourdant ses deux<br />

extrémités. Le rayon intérieur du tore est noté R1 et le rayon extérieur R2. Comme<br />

le cylindre de départ, le tore est formé de N spires de rayon (R2 − R1)/2. Dans le<br />

système de coordonnées cylindriques, la distribution de courant est invariante sous la<br />

rotation d’axe (Oz), i.e. d’angle θ. En outre, tous les plans contenant l’axe (Oz) sont des<br />

plans de symétrie de la distribution de courant. Par conséquent, le champ magnétique<br />

est de la forme<br />

B = B(r,z)uθ<br />

Figure 31 : [ Fig 1 ] Tore.<br />

z<br />

O<br />

Appliquons le théorème d’Ampère à des cercles dans le plan z = 0, de rayon r et<br />

de centre O. La circulation du champ se réduit à<br />

<br />

B.d ℓ =<br />

2π<br />

0<br />

B(r,0)uθ.rdθuθ = 2pirB(r,0)<br />

Le courant traversant la surface dont le contour est le bord, i.e. le disque de rayon r est<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

0, r < R1<br />

Iint. = − NI, R1 < r < R2<br />

⎪⎩<br />

− NI + NI = 0, r > R2<br />

Par conséquent, le champ magnétique est nul à l’extérieur du tore et vaut<br />

à l’intérieur du tore.<br />

B(r,0) = − µ0NI<br />

uθ<br />

r<br />

89


1.4. Electrocinétique<br />

1.4. Electrocinétique<br />

1.4.1. Phénomènes résistifs<br />

1.4.1.1. Tension et travail électriques<br />

Entre les bornes A et B d’un circuit électrique, on définit la tension électrique<br />

UAB comme<br />

UAB =<br />

B<br />

A<br />

E.d ℓ (101)<br />

Elle est donc reliée au travail des forces électromagnétiques (14). D’après § 1.3.1.5., le<br />

courant parcourant le fil crée un champ magnétique (91). Si on peut négliger sa variation<br />

temporelle, la tension se réduit d’après (17) à la différence de potentiel en A et B :<br />

B<br />

−−→<br />

UAB = − gradϕ.d<br />

A<br />

ℓ = ϕ(A) − ϕ(B)<br />

On retrouve l’expression du travail (50), au facteur q près.<br />

On considère le fil de la figure 19. Un champ électrique est appliqué à l’intérieur du<br />

fil et y produit un mouvement des charges. Ce courant engendre à son tour un champ<br />

magnétique (§ 1.3.1.5.). La loi de conservation de l’énergie (28) s’écrit pour le fil :<br />

ε0<br />

2<br />

∂<br />

∂t<br />

<br />

lR 3<br />

E 2 + c 2 B 2 d 3 r = − 1<br />

µ0<br />

= −µ0<br />

<br />

<br />

Fil<br />

Fil<br />

div <br />

<br />

E ∧ B 3<br />

d r − j. Ed 3 r<br />

<br />

<br />

E ∧ B .dS − j. Ed 3 r<br />

où on a utilisé le théorème de Stockes (292). Si on suppose le champ électrique E<br />

uniforme sur une section du fil, on peut décomposer l’intégrale sur le volume :<br />

<br />

j. Ed 3 h <br />

r = jdS . Edℓ<br />

=<br />

= I<br />

0<br />

h<br />

= IU<br />

0<br />

h<br />

0<br />

<br />

S<br />

S<br />

E.d ℓ<br />

j.d <br />

S E.dℓ<br />

où on a utilisé le fait que d S et dℓ sont colinéaires et que l’intensité est la même pour<br />

toute section du fil. Il reste donc<br />

<br />

ε0 ∂ 2 2 2<br />

E + c B<br />

2 ∂t<br />

d 3 <br />

<br />

r = −µ0<br />

E ∧ B .dS − UI (102)<br />

lR 3<br />

Le premier terme, i.e. le flux du vecteur de Poynting, correspond à la perte d’énergie<br />

utilisée pour créer le champ magnétique (91) et le second terme à l’énergie nécessaire<br />

pour entretenir le courant dans le circuit électrique.<br />

90<br />

Fil


j<br />

π<br />

E<br />

B<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 32 : [ Fig 1 ] Champs électrique, magnétique et vecteur de Poynting<br />

dans un conducteur parcouru par un courant.<br />

1.4.1.2. Loi d’Ohm macroscopique<br />

L’étude de la dynamique des électrons dans les solides montre que la présence<br />

d’impuretés ou la diffusion par les phonons conduit à une relation linéaire, à l’ordre<br />

le plus bas, entre la densité de courant électrique et le champ électrique accélérant les<br />

électrons : la loi d’Ohm<br />

jµ = <br />

σµν(ω)Eν<br />

ν<br />

où σµν est le tenseur de conductivité électrique. On se limitera dans la suite au cas d’un<br />

matériau isotrope pour lequel la loi d’Ohm se réduit à<br />

j = σ E (103)<br />

Considérons de nouveau le fil de la figure 19. En intégrant la loi d’Ohm dans le fil<br />

entre deux sections S1 et S2, i.e. sur une hauteur h, délimitant un volume V , il vient<br />

h <br />

j.d <br />

Sdℓ = hI = σEd 3 r<br />

0<br />

V<br />

où on a utilisé la propriété que l’intensité est identique pour toute section du fil. Dans<br />

le cas d’un fil cylindrique homogène, i.e. avec une conductivité identique en tout point<br />

du fil, et un champ E supposé homogène, il reste<br />

h<br />

hI = σ E.d <br />

ℓ dS = SU<br />

0<br />

S<br />

On voit apparaître la définition (101) de la tension électrique U. Il reste finalement une<br />

relation linéaire entre tension et intensité :<br />

U = RI<br />

Le coefficient de proportionnalité R = h<br />

σS est appelé résistance électrique. L’énergie<br />

perdue par unité de temps, i.e. la puissance dissipée, est d’après (102)<br />

UI = RI 2<br />

(104)<br />

Microscopiquement, cela correspond à l’énergie cinétique des électrons transformée en<br />

chaleur et dissipée lors des collisions avec les impuretés ou les diffusions avec les phonons<br />

(effet Joule).<br />

91


1.4. Electrocinétique<br />

1.4.1.3. Conditions de passage de la densité de courant<br />

A l’interface entre deux conducteurs isotrope de conductivité respectivement σ1<br />

et σ2, on doit avoir d’une part continuité des composantes normales à l’interface des<br />

densités de courant<br />

j1.n = j2.n (105)<br />

afin d’assurer l’absence d’accumulation de charges à l’interface. En effet, d’après (3)<br />

<br />

dQ1 ∂<br />

=<br />

dt ∂t<br />

ρd 3 <br />

r = − divj1d 3 <br />

r = − j1.d S1<br />

V1<br />

de sorte que la condition (105) assure que<br />

<br />

dQ1<br />

= −<br />

dt<br />

j1.d <br />

S1 = j2.d S2 = − dQ2<br />

dt<br />

∂V1<br />

V1<br />

∂V2<br />

car d S1 = −d S2. Par ailleurs, la continuité des composantes tangentielles du champ<br />

électrique (§ 1.2.2.2.) conduit en utilisant la loi d’Ohm (103) à<br />

(E1)t = (E2)t ⇔ (j1)t<br />

1.4.1.4. Modèle de Drude<br />

σ1<br />

= (j2)t<br />

σ2<br />

Dans un conducteur, les atomes se séparent d’un ou plusieurs électrons, les électrons<br />

de conduction. Les ions s’organisent sous forme d’un réseau cristallin régulier alors<br />

que les électrons de conduction sont libres. Un électron donné “voit” en effet N<br />

ions et N − 1 électrons de conduction de sorte que pour N de l’ordre du nombre<br />

d’Avogadro, le milieu lui apparaît neutre. Toutefois, le cristal présente toujours des<br />

défaut d’empilements et contient d’autres atomes, non métalliques, sur lesquels les<br />

électrons diffusent. Classiquement, on pourra décrire la dynamique d’un électron comme<br />

celle d’une charge électrique q plongée dans un champ électrique homogène E et se<br />

déplaçant dans un milieu visqueux exerçant sur elle une force de frottement. Dans la<br />

limite non-relativiste, l’équation de la dynamique est donnée par<br />

m dv<br />

dt<br />

= −m<br />

τ v + q E (106)<br />

équation différentielle du premier ordre dont la solution est<br />

v(t) = qτ E<br />

m<br />

<br />

1 − e −t/τ<br />

où on a supposé les charges immobiles à l’instant t = 0. La densité de courant est donc<br />

j = ρqv = ρq2 τE<br />

m<br />

<br />

1 − e −t/τ<br />

≃<br />

t≫τ<br />

ρq 2 τ<br />

m E<br />

Ce modèle classique simple permet donc de retrouver l’expression de la conductivité<br />

électrique :<br />

σ = ρq2 τ<br />

m<br />

92<br />

∂V1


1.4.1.5. Loi d’évolution de la charge dans les systèmes résistifs<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

En introduisant la loi d’Ohm (103) puis la relation de Maxwell-Gauss (10) dans<br />

la loi de conservation de la charge (3), il vient<br />

divj + ∂ρ<br />

∂t = σ div E + ∂ρ<br />

∂t<br />

σ<br />

= ρ +<br />

ε0<br />

∂ρ<br />

∂t<br />

La résolution de cette équation différentielle donne la loi d’évolution de la densité de<br />

charge dans les systèmes résistifs :<br />

σ − ε t<br />

ρ(r,t) = ρ(r,0)e 0<br />

= 0<br />

(107)<br />

L’équilibre est atteint au bout d’un temps caractéristique ε0/σ de l’ordre de 10 −14 s<br />

dans les métaux.<br />

Considèrons à titre d’exemple une sphère de rayon R, de centre O, possédant une<br />

conductivité σ et une densité de charge initiale ρ0. La charge contenue à l’intérieure<br />

d’une sphère de rayon r à l’instant t est d’après la loi d’évolution (107)<br />

Q(t) = 4<br />

3 πr3 σ − ε t<br />

ρ0e 0<br />

D’après § 1.2.2.5., le champ électrique à l’intérieur de la sphère décroît exponentiellement<br />

E(r,t) = ρ0<br />

3ε0<br />

σ − ε t<br />

e 0 ur, (r < R)<br />

alors qu’il est constant hors de la sphère<br />

E(r,t) = ρ0<br />

3ε0<br />

R3 , (r > R)<br />

r<br />

car les charges s’accumulent à la surface de la sphère.<br />

1.4.1.6. Effet Hall classique<br />

En présence d’un champ magnétique B, le modèle de Drude (106) est facilement<br />

généralisé :<br />

F = m dv<br />

dt<br />

= −m<br />

τ v + q( E + v ∧ B)<br />

Dans le cas particulier d’un champ électrique dirigé suivant l’axe (Ox) et magnétique<br />

suivant (Oz), le régime permanent correspond à<br />

⎛<br />

m − τ<br />

F = ⎝ vx + qEx + qvyB<br />

− m<br />

τ vy − qvxB<br />

− m<br />

τ vz<br />

⎞<br />

⎠ = 0<br />

Si on n’applique aucun champ électrique suivant l’axe (Oz), il vient vz = 0, i.e. la<br />

trajectoire est inscrite dans le plan perpendiculaire au champ magnétique. Le champ<br />

magnétique a pour effet de courber la trajectoire des porteurs de charge. Si le conducteur<br />

est fini de largeur L, des charges viennent donc peu à peu s’accumuler sur les surfaces<br />

y = 0 et y = L. En notant σ(t) la densité surfacique de charge sur ces surfaces, le champ<br />

93


1.4. Electrocinétique<br />

électrique induit par les charges en surface est de la forme EH = σ(t)/ε0 uy. Le régime<br />

permanent devient<br />

⎛<br />

m − τ<br />

F = ⎝ vx + qEx + qvyB<br />

− m<br />

τ vy − qvxB + qσ(t)/ε0<br />

− m<br />

τ vz<br />

⎞<br />

⎠ = 0 (108)<br />

L’accumulation de charge sur les surfaces cesse lorsque la force exercée par le champ<br />

électrique induit compense exactement la force magnétique, i.e. lorsque vy = 0 et donc<br />

EH = σ(t)<br />

ε0<br />

= vxB<br />

C’est l’effet Hall. La première des relations (108) redonne alors le régime permanent en<br />

l’absence de champ magnétique, i.e.<br />

lim<br />

t→+∞ vx(t) = qτ<br />

m E<br />

Le champ induit a donc pour expression<br />

EH = vxB = qτ<br />

m EB<br />

On définit la constante de Hall par la relation<br />

RH = EH<br />

IB =<br />

qτ<br />

m EB<br />

Nq2 EB =<br />

τ<br />

m<br />

1<br />

Nq<br />

En mesurant la différence de potentiel entre les deux surfaces latérales du conducteur,<br />

on peut estimer la constante qτ<br />

m . La mesure de la constante de Hall donne ensuite la<br />

charge q des porteurs de charge.<br />

1.4.2. Électrodynamique des supraconducteurs<br />

1.4.2.1. Équations de London<br />

Les supraconducteurs sont des conducteurs parfaits. A cause de l’absence de<br />

résistivité, les électrons répondent infiniment rapidement aux variations de champ<br />

électrique extérieur et se redistribuent à la surface de manière à ce que le champ<br />

électrique soit toujours nul dans le supraconducteur. S’il ne peut exister de courant<br />

de volume, il existe en revanche un courant de surface js dépendant des variations<br />

temporelles du champ électrique. Dans un métal, les électrons atteignent une vitesse<br />

limite à cause des processus de diffusion inélastiques par les défauts cristallins ou<br />

les impuretés (§ 1.4.1.4.). Dans un supraconducteur, les électrons sont indéfiniment<br />

accélérés par un champ électrique. L’équation de la dynamique (12) d’une charge q en<br />

présence d’un champ électrique E étant<br />

m dv<br />

dt = q E<br />

94


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

le courant de surface js = ρSqv où ρS est la densité de porteurs de charge en surface<br />

satisfait l’équation différentielle<br />

djs<br />

dt<br />

= ρsq dv<br />

dt<br />

= ρsq 2<br />

m E = 1<br />

Λ E<br />

où on a posé Λ = m/ρsq 2 . L’équation de Maxwell-Faraday (4) conduit à<br />

<br />

−→ djs<br />

rot<br />

dt<br />

Ces deux équations<br />

djs<br />

dt<br />

<br />

= 1<br />

Λ E,<br />

= 1 −→<br />

rot<br />

Λ<br />

E = − 1 ∂<br />

Λ<br />

B<br />

∂t<br />

−→<br />

rotjs = − 1<br />

Λ B (109)<br />

ont été postulées en 1935 par les physiciens allemands Fritz et Heinz London pour décrire<br />

de manière phénoménologique l’électrodynamique des supraconducteurs. Notons que la<br />

seconde relation implique<br />

js = − 1<br />

Λ A<br />

ce qu’on peut retrouver en supposant que le système est dans l’état fondamental de<br />

sorte que l’impulsion des électrons est nulle :<br />

p<br />

<br />

=0<br />

−q 2 ρsq<br />

A = mvs ⇔ js = ρsqvs = −<br />

m A<br />

1.4.2.2. Effet Meissner généralisé<br />

Von Laüe montre en 1949 que les deux équations de London (109) permettent<br />

d’établir une forme plus générale de l’effet Meisner, i.e. de diamagnétisme parfait,<br />

que la relation M = −H. Le champ magnétique et le courant électrique décroissent<br />

exponentiellement dans le supraconducteur. En effet, l’équation de Maxwell-Ampère<br />

(9) conduit à<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot ∂ B<br />

∂t<br />

−→<br />

= rot ∂<br />

∂t<br />

<br />

= µ0 −→<br />

<br />

∂js<br />

rot<br />

∂t<br />

= µ0<br />

D’autre part, on a d’après (290)<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot ∂ B<br />

∂t<br />

<br />

− 1<br />

Λ<br />

µ0 js + µ0ε0<br />

∂ B<br />

∂t<br />

+ ε0<br />

− ε0<br />

∂2 ∂t2 ∂ 3 B<br />

∂t 3<br />

−−→<br />

= grad div ∂ B<br />

∂t − ∆ ∂ B<br />

∂t<br />

95<br />

∂ <br />

E<br />

∂t<br />

−→<br />

rot <br />

E


1.4. Electrocinétique<br />

En utilisant la relation de Maxwell-Gauss magnétique (5) et en identifiant ces deux<br />

relations, il vient l’équation de propagation du champ magnétique dans un supraconducteur<br />

:<br />

∆ ∂ B<br />

∂t<br />

= µ0<br />

Λ<br />

∂ B<br />

∂t<br />

1<br />

+<br />

c2 ∂3B ∂t3 et donc, en excluant la solution ∂ B<br />

∂t<br />

i.e. sans effet Meissner, on a<br />

∆ B = µ0<br />

Λ B + 1<br />

c2 ∂2B ∂t2 = 0 qui correspond au cas d’un conducteur parfait,<br />

(110)<br />

Le premier terme du membre de droite conduit à une décroissance exponentielle du<br />

champ magnétique à l’intérieur d’un supraconducteur. Dans le cas d’un supraconducteur<br />

remplissant le demi-espace z > 0 par exemple, l’équation (110) se réduit dans la limite<br />

µ0/Λ ≫ 1/c 2 à<br />

∆ B = µ0<br />

Λ B ⇔ B(z) = B(0)e −√ µ 0<br />

Λ z<br />

On peut donc définir une longueur de pénétration du champ magnétique λ = Λ/µ0,<br />

généralement de l’ordre de 100 nm. On peut également montrer que les courants de<br />

surface sont limités à la couche superficielle du supraconducteur d’épaisseur λ.<br />

1.4.2.3. Conservation du flux magnétique dans un supraconducteur<br />

D’après l’équation de Maxwell-Faraday (4) et la première des équations de London<br />

(109), la variation temporelle du flux du champ magnétique à travers le supraconducteur<br />

est<br />

<br />

∂<br />

∂t<br />

B.d <br />

−→<br />

S = − rotE.d S = −<br />

On peut donc écrire la loi de conservation<br />

∂φ<br />

∂t<br />

= 0<br />

E.d <br />

∂js<br />

ℓ = −Λ<br />

∂t .dℓ où on a introduit un flux du champ magnétique généralisé :<br />

<br />

φ =<br />

B.d <br />

S + Λ<br />

js.d ℓ<br />

constant au cours du temps. Cette relation montre par exemple que l’application d’un<br />

champ magnétique B dans une cavité engendre des courants de surface qui annulent le<br />

champ magnétique à la surface du supraconducteur.<br />

1.4.3. Phénomènes d’induction magnétique<br />

96


1.4.3.1. Relation entre flux magnétique et tension<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

L’équation de Maxwell-Faraday (4) impose qu’un champ magnétique dépendant<br />

du temps créé un champ électrique et donc une tension et une intensité dans une boucle<br />

fermée :<br />

<br />

∂<br />

∂t S<br />

B.d <br />

−→<br />

S = − rot<br />

S<br />

E.d <br />

S = −<br />

∂S<br />

E.d ℓ = −U = −RI (111)<br />

où S est la surface délimitée par le circuit électrique. On parle d’induction d’un courant<br />

électrique par un champ magnétique.<br />

dS<br />

dS(t+dt)<br />

dS(t)<br />

Figure 33 : [ Fig 1 ] Notations pour le cas d’un circuit en mouvement.<br />

Dans l’établissement de la relation (111), on a supposé que le champ magnétique<br />

variait au cours du temps alors que le circuit électrique restait immobile. Dans le cas<br />

général, on doit tenir compte de la vitesse v de chaque élément de longueur dℓ. Dans la<br />

limite non-relativiste v ≪ c, le champ électrique dans le référentiel du circuit est donné<br />

par (21) de sorte que la tension (101) dans le circuit est<br />

<br />

U = E ′ .d <br />

E <br />

ℓ = + v ∧ B .dℓ En utilisant l’équation de Maxwell-Faraday (4), il vient<br />

<br />

U = E.d <br />

ℓ − B. v ∧ dℓ <br />

=<br />

<br />

−→<br />

rot E.d S(t) −<br />

<br />

∂B = −<br />

∂t .d <br />

S(t) −<br />

<br />

B.<br />

du<br />

dt ∧ d <br />

ℓ<br />

B. dS⊥<br />

dt<br />

où du est le déplacement de l’élément de longueur d ℓ pendant le temps dt de sorte que<br />

du∧d ℓ est la surface d S⊥ balayée par d ℓ pendant dt. D’après l’équation de Maxwell-<br />

Gauss magnétique (5), le flux du champ magnétique à travers toute surface fermée<br />

est nul. En considérant la surface formée par le circuit aux instants t et t+dt (figure 33),<br />

il vient<br />

<br />

0 =<br />

div B d 3 <br />

r = −<br />

B.d <br />

S(t) +<br />

97<br />

B.d <br />

S⊥ +<br />

B.d S(t + dt)


1.4. Electrocinétique<br />

de sorte qu’on a<br />

<br />

B.d <br />

S⊥ = −<br />

On retrouve finalement (111) :<br />

<br />

∂B U = −<br />

∂t .d <br />

S −<br />

B. d S(t + dt) − d S(t) <br />

= −<br />

B. ∂d S<br />

∂t<br />

<br />

∂<br />

= −<br />

∂t<br />

1.4.3.2. Inductance mutuelle et auto-induction<br />

B.d S<br />

B. ∂d S<br />

∂t dt<br />

On considère deux circuits électriques fermés. On notera dans la suite X1 et X2 les<br />

quantités X se rapportant respectivement au premier et au second circuit. L’intensité<br />

I1 circulant dans le premier circuit crée un champ magnétique B1. D’après la loi de<br />

Biot-Savart (86), le champ magnétique B1 est proportionnel à l’intensité I1. D’après<br />

(111), la variation du flux du champ magnétique B1 à travers la surface délimitée par<br />

le second circuit induit une tension électrique dans le second circuit :<br />

− ∂<br />

∂t<br />

<br />

S2<br />

B1.d <br />

S2 =<br />

∂S2<br />

−→<br />

rot E2.d S2 =<br />

<br />

∂S2<br />

E2.d ℓ = U2<br />

Puisque B1 ∼ I1, on a U2 ∼ − d<br />

dt I1. On doit également envisager le fait que la variation<br />

du flux du champ magnétique B1 à travers la surface délimitée par le premier circuit y<br />

induit une tension électrique. On parle d’auto-induction . Réciproquement, le courant<br />

I2 circulant dans le second circuit créé un champ magnétique B2 dont la variation<br />

temporelle du flux à travers le premier circuit y induit une tension. On s’attend donc<br />

aux relations<br />

⎧<br />

dI1<br />

⎪⎨ U1 = −L1<br />

dt<br />

⎪⎩<br />

dI1<br />

U2 = −M21<br />

dt<br />

dI2<br />

− M12<br />

dt<br />

dI2<br />

− L2<br />

dt<br />

(112)<br />

où les coefficients d’auto-induction L1 et L2 et d’induction M12 et M21 dépendent de<br />

la forme des circuits et de leur configuration spatiale respective.<br />

1.4.3.3. Formule de Neumann<br />

Soient deux circuits indicés respectivement 1 et 2. Le flux du champ magnétique<br />

créé par le premier circuit à travers la surface sous-tendue par le second circuit est<br />

<br />

dI1 ∂<br />

U2 = −M21 = − B1.d<br />

dt ∂t<br />

S2 = − ∂<br />

<br />

−→<br />

rot<br />

∂t<br />

B1.dℓ2 = − ∂<br />

<br />

A1.d<br />

∂t<br />

ℓ2 S2<br />

En utilisant l’expression du potentiel vecteur instantané (83), il vient<br />

U2 = − ∂<br />

<br />

µ0 I1d<br />

∂t ∂S2 4π ∂S1<br />

<br />

ℓ1<br />

.d<br />

||r1 − r2||<br />

ℓ2 = − µ0<br />

<br />

dI1 d<br />

4π dt<br />

ℓ1.dℓ2 ||r1 − r2||<br />

∂S1<br />

∂S2<br />

∂S2<br />

98<br />

∂S2


si on suppose le circuit immobile. En échangeant les indices, il vient<br />

dI2<br />

U1 = −M12<br />

dt<br />

<br />

dI2<br />

= −µ0<br />

4π dt ∂S1 ∂S2<br />

d ℓ1.d ℓ2<br />

||r1 − r2||<br />

On a donc finalement l’égalité des coefficients d’induction<br />

M12 = M21 = µ0<br />

<br />

4π ∂S1 ∂S2<br />

d ℓ1.d ℓ2<br />

||r1 − r2||<br />

1.4.3.4. Énergie d’un système de courants<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

L’énergie magnétique créé par un système de courants est d’après (27)<br />

HEM = 1<br />

<br />

B<br />

2µ0<br />

2 d 3 r<br />

= 1<br />

<br />

B.<br />

2µ0<br />

−→<br />

rot Ad 3 r<br />

= 1<br />

<br />

div<br />

2µ0<br />

<br />

<br />

A ∧ B 3 1<br />

d r + A.<br />

2µ0<br />

−→<br />

rot Bd 3 r<br />

= 1<br />

<br />

<br />

A ∧ B .dS <br />

1<br />

+ A.<br />

2µ0<br />

2µ0<br />

−→<br />

rot Bd 3 r<br />

(113)<br />

où on a utilisé (17) et (290). Si les champs s’annule à l’infini, la première intégrale<br />

disparaît. Lorsqu’on peut négliger le courant de déplacement, la relation de Maxwell-<br />

Ampère (9) conduit finalement à<br />

HEM = 1<br />

<br />

2<br />

j. Ad 3 r (114)<br />

Dans la limite non-relativiste, le potentiel vecteur a pour expression (83) de sorte que<br />

l’énergie s’écrit pour un ensemble de circuits parcourus par des courant d’intensités Ii<br />

HEM = µ0<br />

<br />

j(r)j(r<br />

8π<br />

′ )<br />

||r − r ′ || d3rd 3 r ′<br />

= µ0<br />

8π<br />

= 1<br />

2<br />

<br />

i,j<br />

<br />

i,j<br />

IiIj<br />

<br />

MijIiIj<br />

d ℓid ℓj<br />

||ri − rj||<br />

(115)<br />

où on a utilisé la définition (113) des coefficients d’induction et posé Mii = Li. Dans<br />

le cas d’un solénoïde de longueur ℓ ≫ 1, le champ magnétique approche (100) et donc<br />

l’énergie s’écrit<br />

HEM = 1<br />

2µ0<br />

<br />

µ0nI 2 3 1<br />

d r =<br />

2 µ0<br />

2Sℓ nI<br />

99


1.4. Electrocinétique<br />

où ℓ est la longueur. D’après (115), le coefficient d’auto-induction de la bobine est donc<br />

L = µ0n 2 Sℓ.<br />

En repartant de (114), on peut également écrire<br />

HEM = 1 <br />

<br />

Ii<br />

A.d<br />

2<br />

i<br />

ℓi = 1 <br />

<br />

−→<br />

Ii rot<br />

2 Si i<br />

A.d Si<br />

= 1 <br />

<br />

Ii<br />

B.d<br />

2<br />

Si<br />

= 1<br />

2<br />

i<br />

<br />

i<br />

Iiφi<br />

Si<br />

En égalant (115) et (116), il vient<br />

φi = <br />

j<br />

MijIj<br />

conformément à (111) et (112).<br />

1.4.4. Lois de l’électrocinétique<br />

1.4.4.1. Composants électriques<br />

1.4.4.1.1. Générateurs électriques<br />

(116)<br />

Un générateur de tension est un dispositif électrique créant une différence de<br />

potentiel à ses bornes constante. L’intensité débitée dépend du reste du circuit. Un<br />

générateur de courant est un dispositif électrique débitant une intensité constante.<br />

La tension à ses bornes dépend du reste du circuit. Dans la pratique, les générateurs<br />

possèdent une résistance interne.<br />

R<br />

U<br />

i C i<br />

L<br />

i<br />

i<br />

i<br />

−q<br />

U<br />

+q<br />

U<br />

Figure 34 : [ Fig 1 ] Schémas conventionnels pour une résistance, un conden-<br />

sateur, une bobine, un générateur de tension et un générateur de courant (de<br />

gauche à droite).<br />

1.4.4.1.2. Résistance<br />

Une résistance est un conducteur artificiellement enrichi en impuretés. De part les<br />

collisions des électrons avec ces impuretés, la résistance limite le passage du courant.<br />

La tension à ses bornes et l’intensité sont liées par la loi d’Ohm (103) et la puissance<br />

dissipée est donnée par la loi de Joule (104).<br />

100<br />

U<br />

U


1.4.4.1.3. Condensateur<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Un condensateur est formé de deux armatures conductrices séparées par un isolant<br />

et se chargeant lorsqu’il existe une différence de potentiel entre elles. La tension aux<br />

bornes condensateur est relié à la charge stockée sur l’une des armatures par<br />

U = q<br />

C<br />

où C est la capacité du condensateur mesurée en Farad (F). Par définition de l’intensité<br />

(87), la charge dans le condensateur satisfait la relation<br />

I = dq<br />

dt<br />

⇔ q(t) = 1<br />

C<br />

t<br />

I(t ′ )dt ′<br />

L’énergie stockée, ou restituée selon le signe, par le condensateur est d’après (102)<br />

t<br />

0<br />

U(t ′ )I(t ′ )dt ′ = 1<br />

C<br />

t<br />

0<br />

q dq<br />

dt dt′ = 1<br />

C<br />

q(t)<br />

q(0)<br />

qdq= 1<br />

2C<br />

q 2 (t) − q 2 (0) = C<br />

2<br />

(117)<br />

U 2 (t) − U 2 (0) <br />

Dans le cas d’un condensateur plan formé de deux armatures séparées d’une<br />

distance d, le champ électrique total s’annule hors du condensateur et vaut d’après<br />

(55)<br />

E = σ<br />

ε0<br />

en tout point entre les armatures. La différence de potentiel est donc<br />

ϕ2 − ϕ1 =<br />

1<br />

2<br />

E.d ℓ = σd<br />

ε0<br />

⇔ C = ε0S<br />

d<br />

où S est la surface des armatures (q = σS). Dans le cas d’un condensateur plan formé<br />

de disques d’épaisseur b, de rayon R et distants de d, la capacité est d’après § 1.2.1.5.<br />

C = ε0S<br />

<br />

(d + b)R<br />

+ ε0R ln 16π<br />

d d2 <br />

+ b<br />

<br />

d + b<br />

ln − 1<br />

d b<br />

Dans le cas de deux armatures cylindriques de rayon R1 et R2 de même axe et<br />

portant une charge q1 et q2 = −q1 (influence totale), le champ électrique est radial pour<br />

des raisons de symétrie et sa valeur est donnée par le théorème de Gauss (54) :<br />

⎧<br />

0 si r < R1<br />

⎪⎨ q1<br />

E(r) = si R1 < r < R2<br />

2πR1L.ε0<br />

⎪⎩<br />

0 si r > R2<br />

où L ≫ 1 est la hauteur du cylindre. Le calcul du potentiel électrique (17) choisi nul à<br />

l’infini et dont on doit assurer la continuité en r = R1 et r = R2 conduit à la différence<br />

de potentiel entre les deux armatures<br />

ϕ2 − ϕ1 = U = q1<br />

<br />

1<br />

2πLε0<br />

ln R1<br />

<br />

R2<br />

101<br />

<br />

1<br />

⇔ C =<br />

2πLε0<br />

ln R1<br />

−1 R2


1.4. Electrocinétique<br />

1.4.4.1.4. Bobine d’inductance<br />

Une bobine crée en son sein un champ magnétique proportionnel à l’intensité la<br />

parcourant (§ 1.3.1.8.). D’après le théorème d’Ampère (96), une bobine constituée de<br />

n spires crée ainsi un champ magnétique B = µ0nI. Toute variation de l’intensité<br />

se traduit par une variation du flux magnétique et donc, par un mécanisme d’autoinduction,<br />

crée une tension aux bornes de la bobine. L’équation de Maxwell-Faraday<br />

(4) conduit en effet à<br />

<br />

−→<br />

rot Eds =<br />

E.dℓ = − ∂<br />

<br />

∂t<br />

B.d S = µ0nS dI<br />

dt<br />

i.e. en définissant l’inductance L mesurée en Henry (H) :<br />

U = L dI<br />

dt<br />

L’énergie stockée, ou restituée selon le signe, par la bobine est d’après (102)<br />

t<br />

0<br />

U(t ′ )I(t ′ )dt ′ t<br />

= L I<br />

0<br />

dI<br />

dt dt′ I(t)<br />

= L IdI =<br />

I(0)<br />

L <br />

2 2<br />

I (t) − I (0)<br />

2<br />

1.4.4.2. Résolution dans le cas général<br />

1.4.4.2.1. Intensité dans une branche<br />

Les résistances et les bobines n’accumulent pas de charges électriques. Dans un<br />

condensateur, les deux armatures portent une charge égale à un signe près, de sorte<br />

que la charge totale reste toujours nulle. La loi de conservation de la charge (3) impose<br />

donc pour tout dipôle électrique :<br />

<br />

I =<br />

V<br />

divj d 3 r = − ∂<br />

∂t<br />

<br />

V<br />

ρ d 3 r = − dqtotale<br />

dt<br />

i.e. que l’intensité est identique de part et d’autre du dipôle. On choisit dans chaque<br />

branche du circuit une intensité algébrique de sens purement conventionnel. Deux<br />

relations peuvent être ensuite utilisées pour déterminer ces intensités :<br />

1.4.4.2.2. Lois de Kirchhoff<br />

Aucune charge ne peut s’accumuler dans un conducteur. A un noeud où se rejoignent<br />

des fils parcouru par des courants d’intensités I1,I2,...In, la loi de conservation<br />

de la charge (3) impose<br />

<br />

divj d 3 <br />

r = j.d S = − ∂<br />

<br />

ρ d<br />

∂t Σ<br />

3 r = 0 (118)<br />

Σ<br />

∂Σ<br />

où Σ est un sphère incluant le noeud et ∂Σ sa surface. La relation (118) se réduit à la<br />

loi de Kirchhoff<br />

n<br />

Iα = 0 (119)<br />

α=1<br />

102<br />

= 0


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.4.4.2.3. Lois des mailles<br />

En négligeant les termes magnétiques, la relation de Maxwell-Faraday (4) conduit<br />

pour une surface S dont la frontière est formée des fils d’une maille à<br />

<br />

0 =<br />

∂S<br />

E.d <br />

ℓ =<br />

S<br />

−→<br />

rot E.d S =<br />

m<br />

α=1<br />

Um<br />

La somme des tensions le long d’un circuit fermé s’annule.<br />

R 2<br />

i<br />

2<br />

E<br />

2<br />

L<br />

2<br />

R 3<br />

+q<br />

2<br />

C<br />

2<br />

−q<br />

2<br />

C<br />

3<br />

R1<br />

C<br />

1<br />

−q +q<br />

i<br />

3<br />

3 3<br />

E<br />

3<br />

−q 1<br />

+q<br />

1<br />

Figure 35 : [ Fig 1 ] Forme générale d’une maille dans un circuit électrique.<br />

La lois des mailles s’écrit pour la maille de la figure 35<br />

m<br />

<br />

<br />

dIα 1<br />

RαIα + Lα + Iαdt − Eα = 0 (120)<br />

dt Cα<br />

α=1<br />

où la somme s’étend à toutes les branches composant la maille. En utilisant les lois<br />

de Kirchhoff (119) en chacun des noeuds du circuit, il reste n équations intégrodifférentielles<br />

de la forme (120) pour les n intensités indépendantes I1,...In.<br />

1.4.4.3. Principe de superposition d’Helmholz<br />

En remplaçant tous les générateurs de tension sauf le p-ième par un fil, les intensités<br />

I (p)<br />

1 ,...I(p) n dans chacune des branches satisfont d’après (120) le système d’équations<br />

intégro-différentielles<br />

⎧ m<br />

<br />

RαI<br />

⎪⎨<br />

α=1<br />

⎪⎩<br />

(p) dI<br />

α + Lα<br />

(p) <br />

α 1<br />

+ I<br />

dt Cα<br />

(p)<br />

<br />

α dt = 0 si Ep n ′ appartient pas à cette maille<br />

...<br />

m<br />

<br />

RαI (p) dI<br />

α + Lα<br />

(p) <br />

α 1<br />

+ I<br />

dt Cα<br />

(p)<br />

(121)<br />

<br />

α dt − Ep = 0 si Ep appartient à cette maille<br />

α=1<br />

103<br />

L<br />

3<br />

L<br />

1<br />

i<br />

1<br />

E 1<br />

i<br />

E<br />

4<br />

L<br />

4<br />

+q<br />

−q<br />

R<br />

4<br />

C<br />

4


1.4. Electrocinétique<br />

On retrouve le système d’équations correspondant au circuit de départ en sommant,<br />

équations par équations, les n systèmes (121) associés aux circuits ne comportant plus<br />

qu’un unique générateur. L’intensité totale est donnée par<br />

Iα =<br />

n<br />

p=1<br />

I (p)<br />

α<br />

1.4.4.4. Régime transitoire<br />

Dans le cas particulier où le circuit n’est formé que d’une seule maille comportant<br />

un générateur de tension E(t), une résistance R, un condensateur C et une bobine L,<br />

le système est intégrable. La loi des mailles (120) se réduit à<br />

RI(t) + L dI(t)<br />

dt<br />

+ 1<br />

C<br />

<br />

I(t)dt = E(t) ⇔ L d2q + Rdq<br />

dt2 dt<br />

+ q<br />

C<br />

= E(t) (122)<br />

où on a utilisé (117). En posant 2γ = R/L et ω2 0 = 1/LC, l’équation (122) s’écrit sous<br />

la forme<br />

d2q dq<br />

+ 2γ 2<br />

dt<br />

dt + ω2 0q = E(t)<br />

L<br />

L’équation caractéristique de cette équation différentielle du second ordre sans second<br />

membre est obtenue en posant q(t) = Ae rt :<br />

r 2 + 2γr + ω 2 0 = 0<br />

équation algébrique du second degré dont le discriminant est<br />

et les solutions<br />

∆ = 4(γ 2 − ω 2 0)<br />

r± = −γ ± (γ 2 − ω 2 0) 1/2<br />

Dans la suite, on pose ω = γ 2 − ω 2 0 = R 4 /4 − 1/C 2 /L.<br />

Lorsque ∆ < 0 (régime de faible résistance : R < 2 L/C), la solution générale de<br />

l’équation sans second membre présente des oscillations d’autant plus amorties que la<br />

résistance est importante :<br />

q(t) = e −γt Ae iωt + Be −iωt<br />

(123)<br />

Lorsque ∆ > 0 (régime de forte résistance : R > 2 L/C), la solution générale de<br />

l’équation sans second membre est exponentiellement décroissante et ne présente aucune<br />

oscillation :<br />

q(t) = e −γt Ae ωt + Be −ωt<br />

(124)<br />

Entre ces deux régime, i.e. pour ∆ = 0 (R = 2 L/C), il existe un régime critique tel<br />

que<br />

q(t) = (At + B)e −γt<br />

(125)<br />

A ces solutions doit être ajoutée une solution particulière de l’équation avec second<br />

membre. L’intensité I(t) est obtenue par dérivation par rapport au temps de la charge<br />

q(t) et les constantes A et B sont déterminées en utilisant les conditions aux limites.<br />

La présence d’un terme d’amortissement exponentiel, i.e. e −γt , rend négligeable la<br />

contribution à l’intensité totale des solutions générales (123), (124) et (125) de l’équation<br />

sans second membre au bout d’un temps t ≫ 1/γ. Au delà, seule la solution particulière<br />

de l’équation avec second membre contribue à l’intensité.<br />

104


1.4.4.5. Régime permanent<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Une solution particulière de (120), correspondant au régime permanent, peut être<br />

obtenue en utilisant la transformation de Fourier définie par<br />

ĩ(ω) =<br />

+∞<br />

−∞<br />

dt I(t)e iωt<br />

La transformation de Fourier linéarise le système (120)<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

m<br />

α=1<br />

<br />

Rαĩα(ω) + iωLαĩα(ω) + ĩα(ω)<br />

<br />

...<br />

iωCα<br />

=<br />

m<br />

α=1<br />

˜Eα(ω)<br />

(126)<br />

(127)<br />

Les coefficients de Fourier des intensités ne sont pas couplés donc on peut traiter<br />

séparément chaque valeur de ω. Bobines et condensateurs se comportent dans l’espace de<br />

Fourier comme des résistances avec une relation linéaire entre tension Ũ(ω) et intensité<br />

˜ (ω) :<br />

⎧<br />

Ũ(ω) = Rĩ(ω) (résistance),<br />

⎪⎨<br />

Ũ(ω) = iωLĩ(ω) (bobine),<br />

⎪⎩<br />

Ũ(ω) = ĩ(ω)<br />

iωC<br />

(condensateur).<br />

(128)<br />

R, iωL et 1/iωC sont appelés les impédances de la résistance, de la bobine et du<br />

condensateur.<br />

1.4.4.6. Cas particulier du régime sinusoïdal<br />

Dans le cas particulier où tous les générateurs sont sinusoïdaux de même pulsation<br />

ω0, i.e. si<br />

⇔ ˜ Eα(ω) = E(0) α<br />

2<br />

Eα(t) = E (0)<br />

α cos(ω0t + φα)<br />

<br />

δ(ω − ω0)e iφα<br />

−iφα + δ(ω + ω0)e<br />

(129)<br />

Le système d’équations (127) étant linéaire, les intensités ĩ(ω) possèdent une symétrie<br />

identique à (129), i.e. sont de la forme<br />

ĩα(ω) = 1<br />

<br />

ĩ<br />

2<br />

(0)<br />

α δ(ω − ω0) + (ĩ (0)<br />

α ) ∗ <br />

δ(ω + ω0)<br />

(130)<br />

Ce résultat découle du principe d’Helmholz, où les deux termes correspondent aux circuits<br />

avec les ensembles de générateurs respectivement E (0)<br />

α ei(ω0t+φα) (0)<br />

/2 et E α e−i(ω0t+φα) /2.<br />

Pour toutes les pulsations ω ∈ {−ω0;ω0}, on a annulation de l’intensité (ĩ(ω) = 0). Le<br />

système (127) se réduit pour la pulsation ω = ω0 à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

m<br />

<br />

Rα + iω0Lα + 1<br />

α=1<br />

...<br />

iω0Cα<br />

105<br />

<br />

I (0)<br />

α =<br />

m<br />

α=1<br />

˜E (0)<br />

α e iφα<br />

(131)


1.4. Electrocinétique<br />

La résolution de ce système donne les intensités complexes ĩ (0)<br />

α à partir desquelles on<br />

remonte aux intensités Iα(t) en utilisant (126) et (130)<br />

Iα(t) = 1<br />

2<br />

<br />

<br />

=<br />

=<br />

+∞<br />

ĩ (0)<br />

α<br />

<br />

<br />

−∞<br />

<br />

<br />

<br />

2<br />

<br />

<br />

cos<br />

ĩ (0)<br />

α<br />

<br />

dt I (0)<br />

<br />

α δ(ω − ω0) +<br />

I (0)<br />

α<br />

(0)<br />

iω0t+arg(ĩ<br />

e α ) (0)<br />

−iω0t−arg(ĩ<br />

+ e α )<br />

<br />

ω0t + arg(ĩ (0)<br />

<br />

α )<br />

1.4.4.7. Cas particulier du régime continu<br />

∗ <br />

δ(ω + ω0) e iωt<br />

Le régime continu correspond à la situation où tous les générateurs délivrent une<br />

tension indépendante du temps, i.e. E(t) = E (0) . Il s’agit du cas limite ω0 → 0 du régime<br />

sinusoïdal. Les relations (128) montrent qu’une bobine se comportent comme un fil en<br />

régime continue (lim ω→0 + iωL = 0) alors qu’un condensateur empêche tout passage du<br />

courant (4) (lim ω→0 + 1/(iωC) = +∞). L’intensité étant I(t) = ĩ(0), le système (131) se<br />

réduit à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

m<br />

RαIα(t) =<br />

α=1<br />

...<br />

m<br />

α=1<br />

E (0)<br />

α<br />

où les sommes s’étendent à toutes les branches d’une maille ne portant pas de<br />

condensateur.<br />

1.4.4.8. Dipôle équivalent<br />

1.4.4.8.1. Impédance équivalente<br />

Considérons le cas de deux impédances Z1 et Z2 en série (figure 36, à gauche). En<br />

branchant un générateur de tension U aux bornes du circuit, la loi des mailles (127)<br />

s’écrit<br />

(Z1 + Z2) ĩ(ω) = Ũ(ω)<br />

Les deux impédances sont donc électriquement équivalentes à une seule impédance<br />

(4)<br />

Z = Z1 + Z2<br />

i<br />

Z Z<br />

1 2<br />

U<br />

La période de charge du condensateur est décrite par le régime transitoire et n’apparaît donc<br />

pas dans le cas du régime permanent.<br />

106<br />

i<br />

i<br />

1<br />

i<br />

2<br />

Z1<br />

Z2<br />

U


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

Figure 36 : [ Fig 1 ] Impédances Z1 et Z2 en série (à gauche) et en parallèle (à<br />

droite).<br />

De manière identique pour deux impédances en parallèle (figure 36, à droite), la<br />

loi de kirchhoff (119) et les deux lois de mailles (127) s’écrivent<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ĩ(ω) = ĩ1(ω) + ĩ2(ω)<br />

Z1ĩ1(ω) − Z2ĩ2(ω) = 0<br />

⎪⎩<br />

Z2ĩ2(ω) − Ũ(ω) = 0<br />

dont la solution est<br />

<br />

1<br />

+<br />

Z1<br />

1<br />

−1 ĩ(ω) =<br />

Z2<br />

Ũ(ω)<br />

i.e. les deux impédances sont électriquement équivalentes à une seule impédance<br />

<br />

1<br />

Z = +<br />

Z1<br />

1<br />

−1 Z2<br />

En les composant, ces deux règles d’association permettent de déterminer l’impédance<br />

équivalente des dispositifs électriques les plus simples. Dans le cas général, il faut<br />

brancher un générateur de tension E(t) aux bornes du dipôle et calculer l’intensité<br />

qui doit se comporter selon la loi d’Ohm ˜ E(ω) = Zĩ(ω).<br />

1.4.4.8.2. Générateurs équivalents<br />

Les lois des mailles (127) étant linéaires, la relation liant tension et intensité aux<br />

bornes d’un dipôle quelconque placé dans un circuit ne peut être que de la forme<br />

Ũ(ω) = Ũ0(ω) − Z(ω)ĩ(ω) (132)<br />

U0 est la tension aux bornes du dipôle lorsque l’intensité qu’il débite s’annule (i = 0) et<br />

Z l’impédance équivalente obtenue en remplaçant tous les générateurs de tension par<br />

un fil et en supprimant tous les générateurs de courant (Théorème de Thévenin).<br />

i<br />

Figure 37 : [ Fig 1 ] Circuit utilisé pour le calcul du générateur équivalent.<br />

La relation (132), écrite sous la forme<br />

ĩ(ω) = ĩ0(ω) − Ũ(ω)<br />

Z(ω) ,<br />

<br />

ĩ0(ω) = Ũ0(ω)<br />

<br />

Z(ω)<br />

i<br />

montre que le dipôle est également équivalent à un générateur de courant I0 avec une<br />

impédance interne Z (Théorème de Norton). I0 est alors le courant de court-circuit<br />

parcourant un fil joignant les deux bornes du dipôle.<br />

107<br />

Z<br />

U<br />

i<br />

i<br />

1<br />

Z<br />

i 0


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

1.5. Ondes électromagnétiques<br />

1.5.1. Propagation des ondes dans le vide<br />

1.5.1.1. Ondes électromagnétiques dans le vide<br />

1.5.1.1.1. Équations des ondes électromagnétiques dans le vide<br />

Dans le vide, i.e. en l’absence de densités de courant j et de charge ρ, l’équation<br />

de Maxwell-Ampère (9) se réduit à<br />

−→<br />

rot B = 1<br />

c2 ∂ E<br />

∂t<br />

En insérant cette relation dans l’équation de Maxwell-Faraday (4), il vient<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

B = − 1<br />

c2 ∂2E ∂t2 Par ailleurs, d’après (290), on a la relation<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = −−→<br />

grad div E − ∆ E = − ∆ E<br />

où le premier terme s’annule en l’absence de charge en vertu de l’équation de Maxwell-<br />

Gauss (26). On a donc finalement l’équation des ondes (255) pour le champ électrique :<br />

∆ E − 1<br />

c 2<br />

∂2E = 0 (133)<br />

∂t2 Le champ magnétique satisfait la même équation. En insérant cette fois l’équation de<br />

Maxwell-Faraday (4) dans celle de Maxwell-Ampère (9), il vient<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot B = −→<br />

<br />

1<br />

rot<br />

c2 ∂ <br />

E<br />

=<br />

∂t<br />

1<br />

c2 ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

E = − 1<br />

c2 ∂2B ∂t2 D’après (290) et l’équation de Maxwell-Gauss magnétique (5), on a par ailleurs<br />

dont il découle<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot B = −−→<br />

grad div B − ∆ B = − ∆ B<br />

∆ B − 1<br />

c 2<br />

∂2B = 0 (134)<br />

∂t2 108


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.5.1.1.2. Solution de l’équation des ondes en coordonnées cartésiennes<br />

Dans le système de coordonnées cartésiennes, l’équation des ondes est à variables<br />

séparables. En dimension d = 3, l’équation admet pour solution les ondes planes de la<br />

forme (§ 3.2.4.2.2.)<br />

E(r,t) = E( k)e ±i( k.r−ωt) ,<br />

B(r,t) = B( k)e ±i( k.r−ωt)<br />

(135)<br />

En réinsérant ces solutions dans les équations des ondes (133) et (134), il vient la relation<br />

de dispersion<br />

− k 2 E( k) + ω2<br />

c 2 E( k) = 0 ⇔ ω = c|| k|| (136)<br />

qui fait de la pulsation une fonction du vecteur d’onde. Les ondes planes forment<br />

une base orthonormée de l’espace fonctionnel des solutions de l’équation des ondes,<br />

la condition d’orthogonalité entre e i( k.r−ωt) et e i( k ′ .r−ωt) s’écrivant<br />

<br />

e i(k.r−ω( k)t) ∗ e i(k ′ .r−ω( k ′ <br />

)t) 3<br />

d r =<br />

e i(− k+ k ′ ).r d 3 r e i(ω( k)−ω( k ′ ))t<br />

= (2π) 3 δ(− k + k ′ )e i(ω( k)−ω( k ′ ))t<br />

= (2π) 3 δ(− k + k ′ )<br />

(137)<br />

car si k = k ′ comme l’impose la distribution de Dirac en facteur alors ω( k) = ω( k ′ ). La<br />

solution générale de l’équation des ondes est une combinaison linéaires d’ondes planes :<br />

⎧ <br />

⎪⎨<br />

E(r,t) =<br />

<br />

⎪⎩ B(r,t) =<br />

lR 3<br />

lR 3<br />

E1( k)e i( k.r−ωt) + E2( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

B1( k)e i( k.r−ωt) + B2( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

où les constantes d’intégration E1,2( k) et B1,2( k) sont déterminées par les conditions<br />

initiales. Puisque les ondes planes forment une base orthonormée, il est facile de montrer<br />

en utilisant (137) que<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

E1( k) = 1<br />

(2π) 3<br />

<br />

E2( k) = 1<br />

(2π) 3<br />

<br />

E(r,t)e −i( k.r−ωt) d 3 r<br />

E(r,t)e i( k.r−ωt) d 3 r<br />

(138)<br />

pour le champ électrique par exemple. La réalité des champs électrique et magnétique,<br />

i.e. E(r,t) ∈ lR impose<br />

E(r,t) = [ E(r,t)] ∗ ⇔<br />

<br />

lR 3<br />

E1( k)e i( k.r−ωt) + E2( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

<br />

=<br />

lR 3<br />

E ∗ 1( k)e −i( k.r−ωt) + E ∗ 2( k)e i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

109


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

dont il découle, puisque les ondes planes forment une base orthonormée,<br />

E1( k) = E ∗ 2( k)<br />

ce qu’on peut voir également en prenant le complexe conjugé des relations (138). On a<br />

donc finalement (5)<br />

⎧ <br />

⎪⎨<br />

E(r,t) =<br />

<br />

⎪⎩ B(r,t) =<br />

lR 3<br />

lR 3<br />

E( k)e i( k.r−ωt) + E ∗ ( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

B( k)e i( k.r−ωt) + B ∗ ( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

1.5.1.1.3. Solution de l’équation des ondes en coordonnées sphériques<br />

Bibliographie : 9<br />

(139)<br />

En coordonnées sphériques, les équations des ondes (133) et (134) sont de la forme<br />

1<br />

r 2<br />

<br />

∂<br />

r<br />

∂r<br />

2 ∂ <br />

E<br />

+<br />

∂r<br />

1<br />

r 2 sinθ<br />

et admettent pour solution générale<br />

<br />

∂<br />

sinθ<br />

∂θ<br />

∂ <br />

E<br />

+<br />

∂θ<br />

1<br />

r 2 sinθ<br />

∂2E 1<br />

−<br />

∂φ2 c2 ∂2E = 0<br />

∂t2 ⎧ <br />

<br />

E(r,t) = Elm(<br />

⎪⎨<br />

l,m<br />

⎪⎩<br />

k)jl(kr) + E ′ lm( <br />

k)ηl(kr) Ylm(θ,φ)e −iωt dk<br />

<br />

<br />

B(r,t) = Blm( k)jl(kr) + B ′ lm( <br />

k)ηl(kr) Ylm(θ,φ)e −iωt dk<br />

l,m<br />

A grande distance, l’onde est formée d’une combinaison linéaire d’ondes sphériques<br />

E(r,t) = E( k) e±i(kr−ωt)<br />

,<br />

r<br />

B(r,t) = B( k) e ±i(kr−ωt)<br />

r<br />

(140)<br />

(141)<br />

(5) Pour simplifier les calculs d’interférences, il d’usage d’écrire le champ électrique d’une onde plane<br />

sous la forme (135). Il faut toutefois se souvenir que le champ électrique est une grandeur réelle et que<br />

les exponentielles complexes (135) doivent apparaître dans (139) de telle manière que le résultat soit<br />

réel. Lorsqu’on écrira le champ électrique d’une onde plane sous la forme E(r, t) = E0e i( k.r−ωt) , on<br />

sous-entendra en fait que le champ électrique est<br />

1<br />

2 ( E + E ∗ ) = E0 cos( k.r − ωt) = ℜ E<br />

110


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

1.5.1.1.4. Équations de Maxwell pour une onde électromagnétique dans le<br />

vide<br />

Les équations de Maxwell (26), (4), (5) et (9) prennent une forme particulièrement<br />

simple identique pour une onde plane (135) ou une onde sphérique (141) :<br />

i k. E( k) = 0, i k ∧ E( k) = −iω B( k),<br />

i k. B( k) = 0, i k ∧ B( k) = i ω<br />

c 2 E( k).<br />

(142)<br />

Ces résultats restent vrais pour les solutions générales (139) et (140) car les équations<br />

de Maxwell sont linéaires. On a par exemple<br />

div <br />

E(r,t) = div E( i(<br />

k)e k.r−ωt) + E ∗<br />

( −i(<br />

k)e k.r−ωt) <br />

d 3k <br />

=<br />

<br />

=<br />

lR 3<br />

lR 3<br />

lR 3<br />

<br />

div<br />

E( k)e i( k.r−ωt) <br />

<br />

+ div E ∗<br />

( −i(<br />

k)e k.r−ωt) <br />

d 3k <br />

i k. E( k)e i( k.r−ωt) − i k. E ∗ ( k)e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

de sorte que div E(r,t) = 0 impose par transformée de Fourier inverse i k. E( k) = 0. Il<br />

découle des relations (142) que ( k, E, B) forme un trièdre direct. Les champs électrique<br />

et magnétique sont orthogonaux et transverses. Par ailleurs, les équations de Maxwell-<br />

Faraday et Maxwell-Ampère lient les amplitudes des champs électrique et magnétique :<br />

|| B|| = ω<br />

|| k||c 2 || E|| = 1<br />

c || E|| (143)<br />

B<br />

E<br />

111<br />

k


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

Figure 38 : [ Fig 1 ] Onde électromagnétique plane linéairement polarisée dans<br />

le vide.<br />

1.5.1.2. Énergie et impulsion d’une onde électromagnétique<br />

La densité d’énergie électromagnétique (27) transportée par une onde électromagnétique<br />

plane monochromatique (135) (6) se réduit en utilisant (143) à<br />

hEM = ε0<br />

2<br />

E 2 + c 2 B 2 = ε0E 2 = ε0|| E 2 ( k)||cos 2 (ωt − k.r)<br />

L’énergie d’une onde plane n’est donc pas distribuée de manière homogène dans l’espace<br />

mais selon des paquets qui se déplacent dans l’espace à la vitesse de la lumière. En<br />

utilisant de nouveau (143) et le fait que ( E, B, k) forment un trièdre direct, la densité<br />

d’impulsion d’une onde plane peut s’écrire :<br />

pEM = ε0 E ∧ B = ε0|| E ∧ B|| k<br />

|| k|| = ε0|| E|| || B|| k<br />

|| k|| = ε0|| E|| 2 k<br />

c|| k||<br />

i.e. est dirigé suivant le vecteur d’onde, conformément à la relation de de Broglie. La<br />

densité d’impulsion est proportionnelle à la densité d’énergie :<br />

h 2 EM = p 2 EMc 2<br />

Cette relation est identique à celle satisfaite par une particule ponctuelle de masse<br />

nulle en mécanique classique relativiste. Lors d’un changement de référentiel inertiel,<br />

i.e. sous une transformation de Lorentz, les champs électromagnétiques se transforment<br />

comme (19). Pour une onde plane monochromatique (135) avec par exemple E = Euy,<br />

B = Buz et k = kux, il vient<br />

E ′ =<br />

E − v0B 1 − v0/c<br />

= E<br />

1 − v2 0 /c2 1 − v2 0 /c2 où on a utilisé la relation (143). Par ailleurs, à cause de la contraction des longueurs<br />

dans le sens du mouvement, le volume V = λS = cS<br />

ν occupée par une période de l’onde<br />

se transforme comme<br />

V ′ = cS<br />

<br />

cS 1 + v0/c<br />

=<br />

ν ′ ν 1 − v0/c<br />

= V<br />

<br />

1 − v0/c<br />

1 + v0/c<br />

(6) Conformément à l’usage, on écrit l’onde plane sous la forme (135) en sous-entendant que seule<br />

sa partie réelle a une signification physique. Il faut être prudent lors du calcul du vecteur de Poynting,<br />

forme bilinéaire des champs. Si les champs électrique et magnétique sont de la forme (135) alors le<br />

vecteur de Poynting moyen est<br />

ε0〈ℜ E ∧ ℜ B〉 = ε0( E0 ∧ B0)〈cos 2 ( k.r − ωt)〉 = 1<br />

2 ε0( E0 ∧ B0) = 1<br />

2 ε0ℜ E ∧ B ∗ <br />

112


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

La loi de transformation de l’énergie électromagnétique contenue dans le volume V est<br />

donc<br />

H ′ EM = ε0E ′2 ′ (1 − v0/c)<br />

V = ε0<br />

2<br />

1 − v2 0 /c2<br />

<br />

1 + v0/c<br />

1 − v0/c E2 <br />

V =<br />

1 + v0/c<br />

1 − v0/c HEM<br />

i.e. est analogue à la loi de transformation de la fréquence par effet Doppler longitudinal.<br />

Par conséquent, la quantité<br />

HEM<br />

ν = H′ EM<br />

ν ′<br />

est un invariant de Lorentz conformément à la relation de de Broglie. Il est alors tentant<br />

d’écrire que le nombre de photons contenus dans une onde plane est<br />

N = HEM<br />

hν<br />

||<br />

= ε0<br />

E|| 2<br />

hν<br />

1.5.1.3. Invariance de Lorentz de l’équation des ondes<br />

L’équation des ondes n’est pas invariante de Galilée mais de Lorentz. L’électromagnétisme<br />

classique est donc une théorie relativiste. L’invariance de Lorentz est manifeste lorsqu’on<br />

note que l’équation des ondes (133) s’écrit dans l’espace de Minkowski sous la forme<br />

∂µ∂ µ E = 0<br />

On peut également utiliser les transformations de Lorentz et montrer que<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

c<br />

⎪⎩<br />

∂ ∂x<br />

= c<br />

∂x ′ ∂x ′<br />

∂ ∂t<br />

+ c<br />

∂x ∂x ′<br />

∂<br />

∂t =<br />

1<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 <br />

c ∂<br />

<br />

v0 ∂<br />

+<br />

∂x c ∂t<br />

∂ ∂x<br />

=<br />

∂t ′ ∂t ′<br />

∂ ∂t<br />

+<br />

∂x ∂t ′<br />

∂<br />

∂t =<br />

1<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 <br />

∂ ∂<br />

v0 +<br />

∂x ∂t<br />

et donc que<br />

Finalement, il vient<br />

⎧<br />

2 ∂2 1<br />

⎪⎨<br />

c =<br />

∂x ′2 1 − v<br />

⎪⎩<br />

2 0 /c2<br />

∂2 1<br />

=<br />

∂t ′2 1 − v2 0 /c2<br />

<br />

∂ 2<br />

∂t<br />

′2 − c2 ∂2<br />

<br />

2 ∂2<br />

c<br />

∂x2 + v2 0<br />

c2 ∂2 + 2v0<br />

∂t2 v 2 0<br />

∂ 2<br />

∂x<br />

1<br />

=<br />

∂x ′2 1 − v2 0 /c2<br />

<br />

2 + ∂2<br />

v 2 0<br />

= ∂2 ∂2<br />

− c2<br />

∂t2 ∂x2 ∂ 2<br />

+ 2v0<br />

∂t2 ∂x∂t<br />

∂ 2<br />

∂x<br />

∂t<br />

∂ 2<br />

∂x∂t<br />

<br />

∂2 ∂2<br />

+ − c2<br />

2 2<br />

<br />

∂x2 − v2 0<br />

c2 ∂2 ∂t2 <br />

qui établit l’invariance du d’alembertien et donc de l’équation des ondes lors d’une<br />

transformation de Lorentz.<br />

113


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

1.5.1.4. Effet Doppler<br />

La phase d’une onde plane (135) ou sphérique (141) est un scalaire qui doit donc<br />

être invariant sous tout changement de système de coordonnées. En introduisant le<br />

quadrivecteur d’onde k µ = ω/c k , on peut écrire la phase comme le produit scalaire :<br />

ωt − k.r = kµx µ<br />

et la relation de dispersion (136) comme<br />

kµk µ = ω2<br />

c 2 − | k| 2 = 0<br />

Comme tout quadrivecteur, le quadrivecteur d’onde k µ se transforme de manière<br />

covariante. Pour un observateur dans un second référentiel en mouvement rectiligne<br />

uniforme à une vitesse v0 par rapport au premier, la pulsation et le vecteur d’onde<br />

apparaissent comme<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

ω ′ /c = k ′0 = k0 − v0k1 /c ω/c − v0kx/c<br />

= <br />

1 − v2 0 /c2 1 − v2 0 /c2 k ′ x = k ′1 = k1 − v0k 0 /c<br />

1 − v 2 0 /c 2 = kx − v0ω/c 2<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

k ′ y = k ′2 = k 2 = ky<br />

k ′ z = k ′3 = k 3 = kz<br />

mettant en évidence la présence d’un effet Doppler. Si le vecteur d’onde k forme un<br />

angle θ avec la direction (Ox), i.e. si kx = k cos θ = ω cos θ/c, on peut écrire<br />

ω ′ = ω − v0ω cos θ/c<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

(144)<br />

Dans le cas particulier θ = 0, i.e. d’une onde se propageant dans la direction (Ox), on<br />

retrouve l’effet Doppler longitudinal (7) . Dans le cas θ = π/2, on obtient l’effet Doppler<br />

transverse.<br />

1.5.2. Interférences et diffraction à l’infini<br />

1.5.2.1. Diffractions de Fresnel et de Fraunhofer<br />

On considère une source ponctuelle située au point de coordonnées (x0 y0 z0 )<br />

éclairant une écran opaque percé d’un motif donné. Ce motif est décrit par une fonction<br />

f(x,y) qui à chaque point (x,y) du plan associe la valeur 1 si l’écran est percé et 0<br />

dans le cas contraire. On peut également considérer un objet transparent, auquel cas<br />

f(x,y) ∈ [0;1] est le coefficient de transmission au point (x,y).<br />

(7)<br />

en remplaçant v0 par v0 puisqu’on avait considéré le cas d’une source qui s’éloigne.<br />

114


(x ,y ,z )<br />

0 0 0<br />

(x,y,0)<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

(x’,y’,z’)<br />

Figure 39 : [ Fig 1 ] Notations utilisées dans le texte pour le calcul de l’intensité<br />

diffractée.<br />

D’après le principe de Huygens, chaque point du front d’onde se comporte comme<br />

une source ponctuelle secondaire, i.e. une source d’onde sphérique. La source ponctuelle<br />

crée au point (x y 0 ) de l’écran un champ électrique (141)<br />

E(x,y,0,t) = e<br />

E0<br />

i<br />

√<br />

k (x−x0) 2 +(y−y0) 2 +z2 0−ωt <br />

<br />

(x − x0) 2 + (y − y0) 2 + z2 0<br />

Ce point agit comme une source ponctuelle secondaire de sorte que le champ électrique<br />

créé au point (x ′ y ′ z ′ ) est<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) = E(x,y,0,t) ei<br />

√ <br />

k (x ′ −x) 2 +(y ′ −y) 2 +z ′2 ′<br />

−ω(t −t)<br />

(x ′ − x) 2 + (y ′ − y) 2 + z ′2<br />

e i<br />

√<br />

k (x−x0) 2 +(y−y0) 2 +z2 0 +k√ (x ′ −x) 2 +(y ′ −y) 2 +z ′2−ωt ′<br />

<br />

= E0 <br />

(x − x0) 2 + (y − y0) 2 + z2 <br />

0 (x ′ − x) 2 + (y ′ − y) 2 + z ′2<br />

(145)<br />

1.5.2.1.1. Diffraction de Fresnel<br />

On se place à présent dans la limite d’une source infiniment éloignée, i.e. |z0| → +∞,<br />

et d’un objet et d’une image petits devant la distance à l’écran, i.e. z ′2 ≫ (x ′ − x) 2 +<br />

(y ′ −y) 2 . En développant les deux racines de l’expression (145) à l’ordre respectivement<br />

zéro et un, il reste<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

k(|z0|+|z ′ |)−ωt ′<br />

|z0z ′ |<br />

<br />

k i<br />

e 2|z ′ <br />

′ 2 ′ 2<br />

(x −x) +(y −y)<br />

|<br />

La somme des champs électriques créés au point ( x ′ y ′ z ′ ) par chacun des points de<br />

l’écran est par conséquent<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

k(|z0|+|z ′ |)−ωt ′<br />

|z0z ′ |<br />

<br />

<br />

lR 2<br />

k i<br />

dxdy f(x,y)e 2|z ′ <br />

′ 2 ′ 2<br />

(x −x) +(y −y)<br />

|<br />

115<br />

(146)


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

1.5.2.1.2. Diffraction de Fraunhofer<br />

Dans la limite d’une distance grande entre l’objet et l’écran, plus exactement<br />

lorsque la taille caractéristique d de l’objet satisfait l’inégalité<br />

kd 2<br />

2|z ′ |<br />

≪ 1 ⇔ πd2<br />

λ|z ′ |<br />

≪ 1<br />

on peut négliger les termes quadratiques en x2 et y2 dans l’expression (146). Il reste<br />

alors<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

k(|z0|+|z ′ |)−ωt ′<br />

<br />

|z0z ′ e<br />

|<br />

i k(x′2 +y ′2 )<br />

2|z ′ <br />

| dxdy f(x,y)e −ik<br />

<br />

xx<br />

′<br />

|z ′ yy′<br />

+<br />

| |z ′ <br />

| (147)<br />

Le champ électrique total est donc proportionnel à la transformée de Fourier de la<br />

fonction f décrivant le motif de l’ouverture dans l’écran. Notons que le champ électrique<br />

diffracté par le motif inverse 1 − f(x,y) conduit à<br />

<br />

lR 2<br />

lR 2<br />

dxdy 1 − f(x,y) e ik xx′ +yy ′<br />

|z ′ <br />

| = δk,0 −<br />

lR2 dxdy f(x,y)e ik xx′ +yy ′<br />

|z ′ |<br />

i.e. le champ électrique pour k = 0 ne fait que changer de signe et donc l’intensité<br />

lumineuse à l’écran est identique dans les deux cas. Ce résultat constitue le théorème<br />

de Babinet.<br />

1.5.2.2. Franges d’Young<br />

On considère le dispositif de la figure 40. Les deux fentes A1 et A2 se comportent<br />

d’après le principe de Huygens comme deux sources secondaires d’ondes sphériques<br />

(141). Par conséquent, le champ électrique en un point M de l’écran dans la zone<br />

d’interférences est<br />

E = E0e ikd<br />

<br />

i(kA1M−ωt) e ei(kA2M−ωt)<br />

+ ≃<br />

A1M A2M<br />

e<br />

E0<br />

i(kd−ωt) ikA1M ikA2M<br />

e + e<br />

D<br />

<br />

où on a posé d = SA1 = SA2. En notant y la distance entre le point M et l’axe et 2a la<br />

distance A1A2, les distances parcourues depuis chacune des deux sources sont<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

A1M = D2 + (y − a) 2 <br />

≃ D 1 +<br />

D≫a<br />

A2M = D 2 + (y + a) 2 ≃<br />

D≫a D<br />

de sorte que la différence de marche est<br />

A2M − A1M ≃<br />

D≫a<br />

2ya<br />

D<br />

Le champ électrique au point M s’écrit finalement<br />

E ≃ E0<br />

D ei<br />

d+D+ y 2 +a 2<br />

2D<br />

ya<br />

k−ωt −ik<br />

e D + e<br />

ik ya<br />

D<br />

116<br />

<br />

<br />

1 +<br />

= 2 E0<br />

D ei<br />

(y − a)2<br />

2D2 <br />

(y + a)2<br />

2D 2<br />

<br />

d+D+ y 2 +a 2<br />

2D<br />

<br />

k−ωt<br />

cos kya<br />

D


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

On retrouve l’expression (147), le dernier terme correspondant en effet à la transformée<br />

de Fourier des deux points A1 et A2 de coordonnées x = 0 et y = ±a. En se souvenant<br />

que seule la partie réelle du champ électrique possède une signification physique,<br />

l’intensité lumineuse au point M est<br />

I ≃ 4E2 <br />

0<br />

cos2<br />

D2 d + D + y2 + a2 2D<br />

<br />

2 kya<br />

k − ωt cos<br />

D<br />

Le dernier terme conduit à une alternance de franges lumineuses et sombres séparées<br />

d’une distance<br />

ka<br />

πD<br />

∆y = π ⇔ ∆y =<br />

D ka<br />

La mesure de l’interfrange permet, connaissant la distance entre les trous, la détermination<br />

du vecteur d’onde k et donc de la longueur d’onde λ = 2π/k. Inversement, si on connaît<br />

la longueur d’onde, on peut déterminer la distance a.<br />

S<br />

A 2<br />

A 1<br />

D<br />

Zone<br />

d’interferences<br />

Figure 40 : [ Fig 1 ] Dispositif comportant une source ponctuelle S et deux<br />

fentes A1 et A2 dans un écran servant de sources secondaires.<br />

1.5.2.3. Diffraction par une ouverture circulaire<br />

On considère une ouverture circulaire de rayon R. Lorsqu’elle est éclairée par une<br />

source ponctuelle, le champ électrique est d’après (147) de la forme :<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ |<br />

= e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ |<br />

<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

<br />

Disque<br />

R 2π<br />

0<br />

0<br />

dxdy e ik xx′ +yy ′<br />

|z ′ |<br />

rdrdθ e ikr x′ cos θ+y ′ sin θ<br />

|z ′ |<br />

En utilisant un système de coordonnées polaires sur l’écran, i.e. x ′ = r ′ cos θ ′ et<br />

y ′ = r ′ sinθ ′ , il vient<br />

x ′ cos θ + y ′ sin θ = r ′ cos θ cos θ ′ + sinθ sinθ ′ = r ′ cos(θ − θ ′ )<br />

117


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

et donc par un changement de variables, il vient<br />

E(r ′ ,θ ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ e<br />

|<br />

−ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ R<br />

|<br />

0 0<br />

<br />

= e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ |<br />

= 2π e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ |<br />

= 2π e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ |<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

<br />

<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

2π<br />

R 2π<br />

0 0<br />

R<br />

0<br />

J0<br />

|z ′ |<br />

J1<br />

kr ′<br />

rdrdθ e ikr r′ cos(θ−θ ′ )<br />

|z ′ |<br />

rdrdθ e ikr r′ cos θ<br />

|z ′ |<br />

krr ′<br />

|z ′ |<br />

′ kRr<br />

|z ′ |<br />

<br />

rdr<br />

où J0 et J1 sont les deux premières fonctions de Bessel . L’intensité lumineuse<br />

présente une tâche lumineuse au centre et une succession d’anneaux lumineux et sombres<br />

autour. Le premier anneau sombre se trouve à une distance r ′ du centre<br />

kRr ′<br />

|z ′ |<br />

≃ 3.83 ⇔ r′<br />

|z ′ |<br />

≃ 3.83<br />

kR<br />

≃ 1.22 λ<br />

2R<br />

Les anneaux de diffraction limitent la résolution des microscopes. Au moyen d’une<br />

lumière de longueur d’onde λ, on peut observer au mieux des objets de rayon d’ordre<br />

1.22λ.<br />

1.5.2.4. Diffraction par un motif périodique<br />

Considérons un motif décrit par une fonction f0(x,y) ∈ {0;1} et répété N fois dans<br />

la direction (Ox) aux points de coordonnées x multiples de a. L’ensemble est décrit par<br />

une fonction<br />

f(x,y) =<br />

N−1 <br />

n=0<br />

f0(x − na,y)<br />

Lorsque cet ensemble de motifs est éclairé par une source ponctuelle, le champ électrique<br />

est d’après (147) de la forme :<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ e<br />

|<br />

−ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ N−1 <br />

<br />

| dxdy f0(x − na,y)e ik xx′ +yy ′<br />

|z ′ |<br />

n=0<br />

En effectuant le changement de variable x − na → x, il vient<br />

E(x ′ ,y ′ ,z ′ ,t ′ ) ≃ e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

|z0z ′ e<br />

|<br />

−ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ N−1 <br />

<br />

|<br />

n=0 lR<br />

<br />

<br />

= e<br />

E0<br />

i<br />

<br />

′ ′<br />

ωt −k|z |<br />

= EMotif<br />

|z0z ′ |<br />

N−1 <br />

n=0<br />

nax′ ik<br />

e |z ′ |<br />

e −ik x′2 +y ′2<br />

2|z ′ |<br />

lR<br />

118<br />

lR<br />

dxdy f0(x,y)e ik (x+na)x′ +yy ′<br />

|z ′ |<br />

dxdy f0(x,y)e ik xx′ +yy ′<br />

|z ′ |<br />

N−1 <br />

n=0<br />

nax′ ik<br />

e |z ′ |


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

i.e. le champ électrique total est égal au champ crée par un unique motif multiplié par<br />

une fonction<br />

N−1 <br />

n=0<br />

nax′ ik<br />

e |z ′ | =<br />

Nax′<br />

1 − eik |z ′ |<br />

ax′ ik<br />

1 − e |z ′ |<br />

(N−1)ax′<br />

ik<br />

= e 2|z ′ sin k<br />

|<br />

Nax′<br />

2|z ′ |<br />

sink ax′<br />

2|z ′ |<br />

Dans la limite N → +∞, cette fonction tend vers un peigne de Dirac. La figure de<br />

diffraction est donc formée d’une succession de lignes parallèles d’équation<br />

k ax′<br />

2|z ′ |<br />

où n est un entier.<br />

= nπ ⇔ x′<br />

|z ′ |<br />

= 2nπ<br />

ka<br />

1.5.2.5. Diffraction par un cristal<br />

par<br />

= nλ<br />

a<br />

On considère un cristal périodique formé d’atomes dont les positions sont repérés<br />

ri = r (0)<br />

i + nxa + ny b + nzc<br />

où r (0)<br />

i est la position de l’atome équivalent dans la maille contenant l’origine et<br />

nx,ny,nz ∈ Z déterminent la maille comme l’image de la maille contenant l’origine sous<br />

la translation de vecteur nxa + ny b + nzc. En réponse à une onde électromagnétique,<br />

chaque atome agit comme une source secondaire. On notera l’onde sphérique diffractée<br />

par le i-ème atome lorsqu’il est ramené à l’origine :<br />

<br />

E(r) =<br />

fi(r ′ ) ei k.(r−r ′ )<br />

||r − r ′ || d3r ′ ≃ ei k.r <br />

r<br />

fi(r ′ )e −i k.r ′<br />

d 3 r ′ = fi( k) ei k.r<br />

r<br />

où fi( k) est la transformée de Fourier de fi(r). Le champ électrique diffracté par le<br />

cristal est<br />

E(r) = <br />

nx,ny,nz<br />

≃ ei k.r<br />

r<br />

= ei k.r<br />

r<br />

<br />

fi( e<br />

k)<br />

ik.(r−ri−nxa−ny b−nzc) ||r − ri − nxa − ny b − nzc||<br />

i<br />

<br />

fi( k) <br />

i<br />

<br />

i<br />

nx,ny,nz<br />

fi( <br />

k)<br />

nx∈Z<br />

e −i k.(nxa+ny b+nzc)<br />

e −inx k.a <br />

ny∈Z<br />

e −iny k. b <br />

nz∈Z<br />

e −inz k.c <br />

Chacune des trois dernières sommes conduit, de manière analogue à § 1.5.2.4., à une<br />

fonction sinus cardinal qui, dans la limite d’une infinité d’atomes, n’est non nulle que<br />

pour certaines valeurs du vecteur d’onde. La mesure expérimentale des directions de<br />

k conduisant à un pic de diffraction permet de déterminer la structure du cristal<br />

(cristallographie).<br />

119


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

La maille élémentaire du cristal n’est pas toujours cubique de sorte que a, b,c ne<br />

forment pas une base orthonormée de l’espace. Si le vecteur d’onde est exprimée dans<br />

cette base, le produit scalaire fait apparaître un tenseur métrique :<br />

k.r = kxa + ky b + kzc . xa + y b + zc = (kx kz kz )<br />

⎛<br />

⎝ a.a a. b a.c<br />

b.a b. b b.c<br />

c.a c. b c.c<br />

⎞⎛<br />

⎠⎝<br />

x<br />

⎞<br />

y ⎠<br />

z<br />

Il est plus pratique d’introduire la base duale de a, b,c dans l’espace des formes linéaires :<br />

a ∗ = b ∧c<br />

,<br />

V0<br />

∗ c ∧a<br />

b = , c ∗ = a ∧b V0<br />

où V0 = a.( b ∧c) est le volume de la maille élémentaire. Il est alors facile de vérifier que<br />

a.a ∗ = 1,<br />

b.a ∗ = c.a ∗ = 0<br />

par exemple. Le produit scalaire s’écrit alors comme dans un espace euclidien<br />

k.r = kxa ∗ + ky b ∗ + kzc ∗ . xa + y b + zc = kxx + kyy + kzz<br />

1.5.3. Rayonnement créé par une assemblée de charges<br />

Bibliographie : 5<br />

1.5.3.1. Rayonnement électromagnétique dipolaire<br />

Dans la limite relativiste, le potentiel vecteur A créé en un point r et au temps t<br />

par une densité de courant j(r) est donné par (31). Dans le cas d’une distribution de<br />

charge qi de vitesse vi(t), le potentiel vecteur s’écrit<br />

A(r,t) = µ0<br />

qivi(t − ||r − ri||/c)<br />

4π ||r − ri(t − ||r − ri||/c)||<br />

i<br />

Si les charges se trouvent au voisinage de l’origine, il reste à grande distance<br />

µ0<br />

<br />

A(r,t) ≃ qivi(t − r/c) =<br />

r≫ri 4πr<br />

µ0<br />

<br />

d <br />

qiri(t − r/c) =<br />

4πr dt<br />

µ0<br />

4πr ˙ p(t − r/c) (148)<br />

i<br />

où p(t) est le moment dipolaire (73) de la distribution de charges à l’instant t. De la<br />

même manière, le potentiel (31) s’écrit dans cette approximation dipolaire (72) :<br />

ϕ(r,t) ≃<br />

r≫ri<br />

Q p(t − r/c) cos θ<br />

+<br />

4πε0r 4πε0r2 i<br />

V0<br />

(149)<br />

où θ est l’angle entre les deux vecteurs p et r. Par définition des potentiels (17), le<br />

champ électrique est donc dans le système de coordonnées sphériques<br />

E(r,t) = − ∂ A<br />

∂t<br />

−−→<br />

− gradϕ = − µ0<br />

4πr ¨p(t − r/c) + Q<br />

4πε0r2ur + p(t − r/c)<br />

4πε0r 3<br />

120<br />

⎛<br />

⎝<br />

2cos θ<br />

sinθ<br />

0<br />

⎞<br />

⎠ +<br />

˙p(t − r/c) cos θ<br />

4πε0cr2 ur


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

où on a utilisé le fait que ∇p(t − r/c) = dp<br />

dt × − 1<br />

c ∇r = −1 c ˙pur. Dans la limite<br />

électrostatique, i.e. ¨p ≃ 0, on retrouve le champ électrique (66). Dans la limite des<br />

grandes fréquences d’oscillation des charges, le premier terme décroît plus lentement<br />

que les autres et par ailleurs se comporte comme ¨p ∼ ω2 de sorte qu’il reste<br />

µ0<br />

E(r,t) ≃ −<br />

r≫ri,¨p≫1 4πr ¨p(t − r/c) (150)<br />

Si on se limite au cas d’une assemblée de charges se déplaçant uniquement dans<br />

la direction (Oz) alors le moment dipolaire p = <br />

i qiri mais aussi toutes ses dérivées,<br />

en particulier ˙ p = <br />

i qivi et ¨p = <br />

i qiγi, sont dirigées suivant uz. Dans le système de<br />

coordonnées sphériques, le champ électrique devient<br />

E(r,t) = − µ0<br />

4πr ¨p(t − r/c)uz = − µ0<br />

4πr ¨p(t − r/c) (cos θur − sin θuθ) (151)<br />

On verra en calculant le vecteur de Poynting que la composante suivant ur ne contribue<br />

pas à la propagation de l’énergie. On peut l’omettre. Le potentiel vecteur (148) a pour<br />

expression<br />

A(r,t) = µ0<br />

4πr ˙p(t − r/c)uz = µ0<br />

4πr (cos θur − sinθuθ) ˙p(t − r/c)<br />

dont il découle d’après (17) celle du champ magnétique<br />

B = −→<br />

rot A<br />

= 1<br />

<br />

∂(rAθ) ∂Ar<br />

− uφ<br />

r ∂r ∂θ<br />

= µ0<br />

<br />

sin θ ∂ ˙p sinθ<br />

− +<br />

4π r ∂r r2 <br />

˙p uφ<br />

≃<br />

r≫1<br />

µ0 sinθ<br />

4πc r ¨puφ<br />

(152)<br />

où on a utilisé l’expression (289) du rotationnel dans et le système de coordonnées<br />

∂ ˙p(t−r/c)<br />

sphériques et le fait que ∂r = −¨p/c. A grande distance, champ électrique et<br />

magnétique sont donc en tout point perpendiculaires. On retrouve localement une<br />

structure d’onde plane.<br />

Le flux d’énergie électromagnétique transportée par l’onde électromagnétique est<br />

donné par le vecteur de Poynting<br />

1<br />

µ0<br />

E ∧ B = − µ0<br />

(4π) 2 sin θ<br />

c r2 ¨p2 uz ∧ uφ<br />

= − µ0<br />

16π2 sin θ<br />

c r2 ¨p2 (cos θur − sin θuθ) ∧ uφ<br />

=<br />

µ0<br />

16π 2 cr 2 ¨p2 cos θ sinθuθ + sin 2 θur<br />

121


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

où on a utilisé (150) et (152). Le flux d’énergie électromagnétique à travers une sphère<br />

de rayon r est donc<br />

1<br />

µ0<br />

µ0<br />

E ∧ B .dS =<br />

16π2c ¨p2<br />

2π<br />

= µ0<br />

8πc ¨p2<br />

= µ0<br />

8πc ¨p2<br />

= µ0<br />

8πc ¨p2<br />

= µ0<br />

8πc ¨p2<br />

= µ0<br />

6πc ¨p2<br />

0<br />

π<br />

0<br />

π<br />

0<br />

1<br />

−1<br />

π<br />

dφ sin θdθ<br />

0<br />

cos θ sinθuθ + sin 2 <br />

θur .ur<br />

sin 3 θdθ<br />

1 − cos 2 θ sinθdθ<br />

(1 − u 2 )du<br />

<br />

u − u3<br />

1<br />

3 −1<br />

ce qu’on peut également écrire sous la forme<br />

1<br />

µ0<br />

<br />

E ∧ B .dS <br />

2 ¨p<br />

=<br />

3<br />

2 (t − r/c)<br />

4πε0c3 Pour une unique charge, ¨p = qγ de sorte que<br />

1<br />

µ0<br />

<br />

E ∧ B .dS <br />

2 q<br />

=<br />

3<br />

2γ2 (t − r/c)<br />

4πε0c3 (153)<br />

Une charge ne rayonne de l’énergie sous forme électromagnétique que si elle est accélérée.<br />

Dans le cas d’un courant alternatif d’intensité I(t) = I0 cos ωt de pulsation ω sur une<br />

longueur ℓ, on a<br />

<br />

˙p =<br />

La moyenne temporelle<br />

ρvd 3 <br />

r =<br />

ρvdSdℓ = I(t)ℓ<br />

〈¨p 2 〉 = I 2 0 〈ω 2 sin 2 ωt〉ℓ 2 = 1<br />

2 I2 0ω 2 ℓ 2<br />

conduit à l’énergie électromagnétique moyenne émise par unité de temps par cette<br />

antenne rudimentaire :<br />

1<br />

µ0<br />

E ∧ B .d S = I 2 0ω 2 ℓ 2<br />

12πε0c 3<br />

122


B<br />

E<br />

y<br />

B<br />

z<br />

B<br />

E<br />

E<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

E E<br />

Figure 41 : [ Fig 1 ] Considérons une charge q décrivant une trajectoire circulaire<br />

de R avec une pulsation ω dans le plan z = 0. Le moment dipolaire de la charge<br />

p = qr = q cos ωtux + q sin ωtuy<br />

peut être décomposé en deux dipoles oscillant suivant (Ox) et (Oy) à la même<br />

pulsation ω mais avec un déphasage de π/2. Les champs électrique (151) et<br />

magnétique (152) dépendent linéairement de ¨p de sorte qu’on peut ajouter les<br />

contributions des deux dipôles oscillants. Dans les directions (Ox) ou (Oy),<br />

on ne voit que la contribution du dipôle selon respectivement (Ox) ou (Oy).<br />

L’onde rayonnée est donc polarisée linéairement. Dans la direction (Oz), les<br />

deux dipôles créent des champs orthogonaux déphasés de π/2. L’onde est alors<br />

polarisée circulairement. En tout autre point, l’onde est polarisée elliptiquement.<br />

1.5.3.2. Rayonnement quadrupolaire et dipolaire magnétique<br />

Si ¨p = 0, la distribution de charge n’émet pas de rayonnement dipolaire. Il est alors<br />

nécessaire de pousser le développement du potentiel vecteur (148) aux ordres supérieurs.<br />

En utilisant l’approximation<br />

et donc<br />

||r − r ′ || =<br />

<br />

r 2 + r ′2 − 2r.r ′ = r<br />

t − ||r − r ′ r<br />

||/c ≃ t −<br />

r≫r ′ c + r′ .ur<br />

c<br />

le potentiel s’écrit au premier ordre :<br />

A(r,t) ≃<br />

r≫ri<br />

µ0<br />

4πr<br />

<br />

i<br />

j(r ′ ,t − ||r − r ′ ||/c)d 3 r ′<br />

<br />

x<br />

B<br />

1 + r′2<br />

r2 − 2r′ .ur<br />

r<br />

1/2<br />

≃<br />

r≪r ′<br />

<br />

µ0 j(r<br />

4πr<br />

′ ,t − r/c)d 3 r ′ ′ r .ur ∂<br />

+<br />

c ∂t j(r ′ ,t − r/c)d 3 r ′<br />

<br />

= µ0<br />

<br />

j(r<br />

4πr<br />

′ ,t − r/c)d 3 r ′ + ∂<br />

′ r .ur<br />

∂t c j(r ′ ,t − r/c)d 3 r ′<br />

<br />

= µ0<br />

<br />

<br />

qivi(t − r/c) +<br />

4πr<br />

1<br />

<br />

∂ <br />

qivi(t − r/c)<br />

c ∂t<br />

<br />

ri(t − r/c).ur<br />

<br />

i<br />

123<br />

≃<br />

r≫r ′ r − r′ .ur


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

Or en utilisant la relation du double produit vectoriel, il vient<br />

1<br />

vi ri.ur =<br />

2 vi<br />

1<br />

ri.ur +<br />

2 vi<br />

<br />

ri.ur<br />

= 1 ∂ 1<br />

ri(ri.ur −<br />

2 ∂t 2 ri(vi.ur<br />

1<br />

+<br />

2 vi<br />

<br />

ri.ur<br />

= 1 ∂ 1<br />

ri(ri.ur +<br />

2 ∂t 2 (ri ∧ vi) ∧ ur<br />

de sorte qu’on peut écrire le potentiel vecteur sous la forme<br />

<br />

µ0<br />

<br />

A(r,t) ≃ qivi(t − r/c) +<br />

r≫ri 4πr<br />

i<br />

1 ∂<br />

2c ∂t ((ri ∧ vi) ∧ ur)<br />

+ 1 ∂<br />

2c<br />

2<br />

∂t2 <br />

<br />

<br />

qiri(t − r/c)(ri(t − r/c).ur<br />

i<br />

<br />

D’après (17), on peut ajouter un terme proportionnel à ur sans changer le champ<br />

magnétique B puisque −→<br />

rotr = 0. On ajoute donc le terme − µ0 ∂<br />

24πrc<br />

2<br />

∂t2 <br />

i qir2 <br />

i ur :<br />

<br />

µ0<br />

<br />

A(r,t) ≃ qivi(t − r/c) +<br />

r≫ri 4πr<br />

i<br />

1 ∂<br />

2c ∂t ((ri ∧ vi) ∧ ur)<br />

+ 1 ∂<br />

6c<br />

2<br />

∂t2 <br />

<br />

qi 3ri(t − r/c)<br />

i<br />

<br />

2<br />

ri(t − r/c).ur − ri ur<br />

<br />

Le premier terme fait apparaître la dérivée ˙ p du moment dipolaire, le second le<br />

moment quadrupolaire (73) et le dernier le moment magnétique orbital m =<br />

<br />

Li i = qi<br />

i 2 ri ∧ vi. On a finalement<br />

qi<br />

2mi<br />

A(r,t) ≃<br />

r≫ri<br />

µ0<br />

4πr ˙ p(t − r/c) + µ0<br />

4πrc ˙ m(t − r/c) ∧ ur + µ0<br />

24πrc ¨ Drr(t − r/c)ur<br />

On peut montrer que l’énergie électromagnétique totale rayonnée est<br />

1<br />

µ0<br />

E ∧ B .d S = 2<br />

3<br />

¨p 2 (t − r/c) 2<br />

+<br />

4πε0c3 3<br />

1.5.3.3. Freinage d’une particule par rayonnement<br />

¨m 2 (t − r/c) 1<br />

+<br />

4πε0c4 180<br />

3<br />

d<br />

dt3 2 Drr<br />

4πε0c6 On considère le développement des potentiels retardés (31). Le potentiel vecteur<br />

s’écrit à l’ordre un en ||r − r ′ ||/c<br />

A (1) (r,t) ≃<br />

||r−r ′ ||/c≪t −µ0<br />

′ ||r − r || ∂<br />

4π c ∂t j(r ′ d<br />

,t)<br />

3r ′<br />

||r − r ′ <br />

µ0 ∂<br />

= − j(r<br />

|| 4πc ∂t<br />

′ ,t)d 3 r ′<br />

et le potentiel à l’ordre trois<br />

ϕ (3) (r,t) ≃<br />

||r−r ′ 3<br />

′ 3 3<br />

1 (−1) ||r − r || ∂<br />

||/c≪t 4πε0 3! c ∂t3 ρ(r′ d<br />

,t)<br />

3r ′<br />

||r − r ′ ||<br />

1<br />

= −<br />

24πε0c3 ∂3 ∂t3 <br />

||r − r ′ || 2 ρ(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

124


1. Électromagnétisme dans le vide<br />

La loi de conservation (3) de la charge permet d’écrire le potentiel sous la forme<br />

ϕ (3) (r,t) ≃<br />

||r−r ′ 1<br />

||/c≪t 24πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

||r − r ′ || 2 divr ′ j(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

1<br />

=<br />

24πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

divr ′<br />

<br />

||r − r ′ || 2j(r ′ <br />

,t) d 3 r ′<br />

1<br />

−<br />

24πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

2||r − r ′ || −−→<br />

gradr ′ ||r − r ′ ||j(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

où on a utilisé (290) et où la première intégrale se réduit d’après le théorème de Stockes<br />

(292) à une intégrale de surface nulle puisqu’il n’y a pas de charges et donc pas de<br />

courant à l’infini. En utilisant<br />

−−→<br />

grad r ′ ||r − r ′ || =<br />

il reste<br />

<br />

∂ ∂ ∂<br />

ux + uy + uz<br />

∂x ′ ∂z ′ ∂z ′<br />

<br />

(x<br />

− x ′ ) 2 + (y − y ′ ) 2 + (y − y ′ ) 2<br />

= (x′ − x)ux + (y ′ − y)uy + (z ′ − z)uz<br />

<br />

(x − x ′ ) 2 + (y − y ′ ) 2 + (y − y ′ ) 2<br />

= r′ − r<br />

||r − r ′ ||<br />

ϕ (3) (r,t) ≃<br />

||r−r ′ ||/c≪t −<br />

Le champ électrique est d’après (17)<br />

1<br />

12πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

E(r,t) = − −−→<br />

gradr ϕ (3) (r,t) − ∂<br />

∂t A (1) (r,t)<br />

≃<br />

||r−r ′ ||/c≪t −<br />

1<br />

12πε0c3 ∂2 ∂t2 = 2 1<br />

3 4πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

<br />

j(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

(r ′ − r).j(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

j(r ′ ,t)d 3 r ′ + µ0<br />

4πc<br />

∂2 ∂t2 <br />

Le champ électrique créé par une assemblée de charges qi de vitesses vi est<br />

E(r,t) ≃ 2 1<br />

3 4πε0c3 ∂2 ∂t2 <br />

<br />

qivi(t) = 2 1<br />

3 4πε0c3 d3 p(t)<br />

dt3 i<br />

j(r ′ ,t)d 3 r ′<br />

où p(t) est le moment dipolaire (73) de la distribution de charges à l’instant t.<br />

Les charges sont donc soumises à une force coulombienne (8)<br />

Fi = qi E(ri,t) ≃ 2<br />

3<br />

qi<br />

4πε0c 3<br />

d3 2 <br />

p(t) =<br />

dt3 3<br />

j<br />

qiqj<br />

4πε0c 3 ¨ vj<br />

(8) Pour une charge unique, cette expression conduit à une apparente contradiction physique. Le<br />

principe fondamental de la dynamique s’écrit alors en effet<br />

m˙vi = 2<br />

3<br />

q2 i<br />

4πε0c3 ¨vi<br />

ce qui conduit à une accélération infinie de la charge. Notons qu’on a tenu compte ici de l’interaction<br />

de la charge avec le champ électrique qu’elle a elle-même produit.<br />

125


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

Le travail par unité de temps, i.e. la puissance instantanée, de l’ensemble de ces forces<br />

est<br />

<br />

i<br />

F.vi = 2 1<br />

3 4πε0c3 = 2<br />

3<br />

= 2<br />

3<br />

<br />

qivi<br />

i<br />

d 3<br />

p(t)<br />

dt3 1<br />

4πε0c3 ˙ p d3<br />

p(t)<br />

dt3 1<br />

4πε0c3 <br />

d<br />

<br />

2<br />

˙p ¨p − ¨p<br />

dt<br />

Pour une assemblée de charges dont le mouvement est périodique, le terme ˙ p est nul en<br />

moyenne sur une période de sorte que la moyenne temporelle de la puissance instantanée<br />

se réduit à<br />

〈 <br />

i<br />

Fvi〉t = − 2 1<br />

3 4πε0c3 2 ¨p<br />

et correspond à l’opposé de la puissance (153) émise par rayonnement dipolaire, i.e.<br />

l’énergie éléctromagnétique emportée par le rayonnement est égale au travail des forces<br />

d’amortissement conformément au principe de conservation de l’énergie. Ce freinage est<br />

responsable par exemple de l’instabilité des atomes en mécanique classique. Sans les<br />

conditions de quantification de Bohr, l’électron spiralerait et s’effondrerait en un temps<br />

court sur le noyau.<br />

1.5.4. Absorption et diffusion par une assemblée de charges<br />

1.5.4.1. Absorption de la lumière par une assemblée de charges<br />

On considère une assemblée de charges q indépendantes, i.e. on négligera leurs interactions<br />

mutuelles. On envoie sur le système une onde électromagnétique de pulsation<br />

ω et polarisée linéairement. On ne tient compte que du champ électrique de l’onde et on<br />

se place dans l’approximation d’une amplitude des oscillations des charges électriques<br />

supposée petite devant la longueur d’onde. Par conséquent, la charge est soumise à un<br />

champ électrique qu’elle voit homogène :<br />

E(r,t) = E0e −i(k.r−ωt) iωt<br />

≃ E0e<br />

||r||≪λ<br />

(154)<br />

On rappelle que la partie imaginaire n’a pas de signification physique mais est ajoutée<br />

pour simplifier les calculs. Dans le modèle de Drude (§ 1.4.1.4.), l’équation de la<br />

dynamique s’écrit<br />

m¨x = − m<br />

τ<br />

˙x + qEeiωt<br />

dans la direction du champ électrique. La position de la particule est donnée par la<br />

partie réelle de x(t). En posant x(t) = x0e iωt , il vient<br />

− mω 2 x0 = − m<br />

τ iωx0<br />

qE<br />

+ qE ⇔ x0 = −<br />

m ω2 − i ω<br />

qEτ<br />

= −i<br />

mω(1 + iωτ)<br />

τ<br />

126


La densité de courant est<br />

j = nqq ˙x = iωnqqx0e iωt = nqq 2 τ<br />

m<br />

1<br />

(1 + iωτ) Eeiωt<br />

1. Électromagnétisme dans le vide<br />

(155)<br />

où nq est la densité de particule de charge q. La force de frottement induit une partie<br />

imaginaire dans la conductivité. Une partie de l’énergie électromagnétique est absorbée<br />

par le gaz électronique. Les relations de Maxwell-Faraday (4), Maxwell-Ampère (9) et<br />

Maxwell-Gauss (10) en supposant la densité de charge nulle à part à l’endroit de la<br />

charge q conduisent à<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = −−→<br />

grad div <br />

E<br />

<br />

−<br />

=0<br />

∆ E = − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

∂j<br />

B = −µ0<br />

∂t<br />

correspondant à une équation des ondes<br />

∆ ∂j<br />

E = µ0<br />

∂t<br />

<br />

nqq<br />

=<br />

2τ µ0<br />

= − ω2<br />

c 2<br />

= 1<br />

c 2<br />

+ 1<br />

m<br />

c 2<br />

∂ 2 E<br />

∂t 2<br />

iω<br />

1 + iωτ<br />

<br />

1 − i nqq<br />

ε0ω<br />

2τ m<br />

<br />

1 − i nqq<br />

ε0ω<br />

2τ m<br />

<br />

+ 1<br />

c2 (−ω2 <br />

) E<br />

<br />

1<br />

E<br />

1 + iωτ<br />

2 1 ∂ E<br />

1 + iωτ ∂t2 1<br />

−<br />

c2 ∂2E ∂t2 (156)<br />

de la forme (217). L’assemblée de charge se comporte donc comme un milieu diélectrique<br />

de constante diélectrique relative complexe :<br />

εr = 1 − i nqq<br />

ε0ω<br />

2τ m<br />

1<br />

1 + iωτ<br />

Dans la limite hautes fréquences, la constante diélectrique relative peut s’écrire<br />

εr ≃<br />

ωτ≫1 1 −<br />

nqq 2<br />

mε0ω 2 = 1 − ω2 p<br />

ω 2 , ω2 p =<br />

nqq 2<br />

où ωp est la fréquence de plasma. La constante diélectrique relative est négative donc<br />

l’indice de réfraction n = √ εr est imaginaire pur pour ω < ωp. Par conséquent, le milieu<br />

est absorbant à basses fréquences, i.e. pour ω < ωp, et transparent à hautes fréquences<br />

(ω > ωp).<br />

mε0<br />

1.5.4.2. Dispersion anormale par une assemblée de charges<br />

On considère une charge q liée à un point choisi pour origine par une force<br />

harmonique de pulsation propre ω0. Le mouvement de la charge est ralentie par une force<br />

de frottement de la forme − m<br />

τ ˙x. Le système est soumis à l’action du champ électrique<br />

d’une onde électromagnétique de pulsation ω. On se place dans la limite des grandes<br />

longueurs d’onde (154) et on néglige les forces magnétiques. L’équation de la dynamique<br />

s’écrit dans la direction parallèle au champ électrique<br />

m¨x = qEe iωt − mω 2 0x − m<br />

τ ˙x<br />

127


1.5. Ondes électromagnétiques<br />

En cherchant une solution de la forme x(t) = x0e iωt , il vient<br />

− mω 2 = qE − mω 2 0x0 − i mω<br />

τ x0<br />

qE<br />

⇔ x0 = −<br />

m ω2 − ω2 0<br />

La densité de courant électrique induit est alors<br />

j(x ′ ,t) = q ˙xδ x ′ − x(t) = iωqx0δ x ′ − x(t) q<br />

= −iω<br />

2E m ω2 − ω2 0<br />

<br />

ω − i τ<br />

e ω − i τ<br />

iωt δ x ′ − x(t) <br />

De manière analogue à (155), la densité de courant comporte une partie imaginaire<br />

associée à un phénomène d’absorption. L’équation des ondes (156) devient dans le cas<br />

d’un milieu comportant une densité nq de charges identiques<br />

∆ ∂j<br />

E = µ0<br />

∂t<br />

<br />

=<br />

nqq<br />

µ0<br />

2<br />

= − ω2<br />

c 2<br />

= 1<br />

c 2<br />

1<br />

+<br />

c2 ∂2E ∂t2 m<br />

ω 2<br />

ω 2 − ω 2 0<br />

2 nqq<br />

1 −<br />

mε0<br />

2 nqq<br />

1 −<br />

mε0<br />

− i ω<br />

τ<br />

1<br />

ω 2 − ω 2 0<br />

1<br />

ω 2 − ω 2 0<br />

+ 1<br />

c2 (−ω2 <br />

) E<br />

<br />

E<br />

ω − i τ<br />

2 ∂ E<br />

− i ω<br />

τ<br />

de la forme (217). L’assemblée de charge se comporte donc comme un milieu diélectrique<br />

de constante diélectrique relative complexe :<br />

εr = 1 −<br />

nqq 2<br />

mε0<br />

1<br />

ω 2 − ω 2 0<br />

− i ω<br />

τ<br />

= 1 − nqq 2 τ<br />

mε0<br />

∂t 2<br />

<br />

τ(ω2 − ω2 0)<br />

τ2 (ω2 − ω2 0 )2 ω<br />

+ i<br />

+ ω2 τ2 (ω2 − ω2 0 )2 + ω2 <br />

1.5.4.3. Diffusion d’une onde par une assemblée de charges<br />

On considère une charge q liée à un point choisi pour origine par une force<br />

harmonique de pulsation propre ω0. Ce peut être par exemple un électron lié au noyau<br />

dans un atome. Le système est soumis à l’action du champ électrique d’une onde<br />

électromagnétique de pulsation ω. On se place dans la limite des grandes longueurs<br />

d’onde (154) et on néglige les forces magnétiques. L’équation de la dynamique s’écrit<br />

dans la direction parallèle au champ électrique<br />

m¨x = qEe iωt − mω 2 0x<br />

En cherchant une solution de la forme x(t) = x0e iωt , il vient<br />

− mω 2 = qE − mω 2 qE<br />

0x0 ⇔ x0 = −<br />

m(ω2 − ω2 0 )<br />

La densité de courant électrique est alors<br />

j(x ′ ,t) = q ˙xδ x ′ − x(t) = iωqx0δ x ′ − x(t) q<br />

= −iω<br />

2E m(ω2 − ω2 0 )eiωt δ x ′ − x(t) <br />

128


Par conséquent, le potentiel vecteur (148) loin de la charge est dans la limite nonrelativiste<br />

de la forme<br />

A ≃ −iω µ0<br />

4πr<br />

q 2 E<br />

m(ω 2 − ω 2 0 )eiωt<br />

En négligeant le potentiel (149), le champ électrique (17) s’écrit<br />

E = − ∂ A<br />

∂t<br />

L’intensité de l’onde émise est donc<br />

I(ω) = |E| 2 = I0<br />

r 2<br />

µ0 ω<br />

≃<br />

4πr<br />

2q2E m(ω2 − ω2 0 )eiωt<br />

<br />

µ0q2 2 <br />

ω<br />

4πm<br />

2<br />

ω2 − ω2 <br />

<br />

<br />

<br />

0<br />

La section efficace de diffusion est pour ce modèle<br />

2 I(ω)<br />

σ = r<br />

I0<br />

<br />

µ0q<br />

=<br />

2<br />

2 <br />

ω<br />

4πm<br />

2<br />

ω2 − ω2 <br />

<br />

<br />

<br />

0<br />

2<br />

2<br />

= r 2 <br />

<br />

<br />

ω<br />

q <br />

2<br />

ω2 − ω2 <br />

<br />

<br />

<br />

0<br />

où rq est le rayon classique de la charge q obtenue en égalant l’énergie de masse de la<br />

particule et celle du champ électromagnétique crée dans tout l’espace par une sphère<br />

de rayon rq (9) . Un calcul plus rigoureux tenant compte des différentes polarisations du<br />

champ électrique conduit à l’introduction d’un facteur numérique 8π/3. Dans la limite<br />

des grandes longueurs d’ondes, i.e. dans le régime de diffusion Rayleigh, la charge “suit”<br />

le champ électrique et la section efficace est en ω 4 :<br />

σ ≃<br />

ω≪ω0<br />

8π<br />

3 r2 4 ω<br />

q<br />

ω0<br />

Cette relation explique pourquoi les courtes longueurs d’onde sont les plus diffusées<br />

et donc par exemple la couleur bleutée du ciel. Dans la limite des courtes longueurs<br />

d’ondes, i.e. dans le régime de diffusion Thomson, la charge ne parvient plus à “suivre”<br />

le champ électrique de sorte que la section efficace dépend de manière négligeable de la<br />

pulsation de l’onde incidente.<br />

σ ≃<br />

ω≫ω0<br />

8π<br />

3 r2 0<br />

(9) Le concept de rayon classique a été introduit lorsqu’on a voulu attribuer à la masse une origine<br />

purement électromagnétique.<br />

129<br />

2


2.1. Polarisation de la matière<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

Bibliographie : 2, 8, 6, 4.<br />

2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.1. Description de la polarisation de la matière<br />

2.1.1.1. Description microscopique de la polarisation<br />

Bibliographie : 3<br />

2.1.1.1.1. Polarisation atomique<br />

Sous l’effet d’un champ électrique, le nuage électronique des atomes se déforme et<br />

le barycentre des charges électroniques peut ne plus être confondu avec le noyau. Le<br />

moment dipolaire de l’atome est<br />

<br />

p = ρ(r)rd 3 <br />

r = −e |φ(r)| 2 rd 3 r<br />

Pour un champ électrique appliqué suffisamment faible, le calcul peut être mené au<br />

premier ordre en perturbation. On obtient alors un moment dipolaire proportionnel au<br />

champ électrique :<br />

<br />

2<br />

p = e<br />

n ′ l ′ m ′<br />

=nlm<br />

<br />

〈n ′ l ′ m ′ | E.r|nlm〉〈nlm|r|n ′ l ′ m ′ 〉<br />

Enlm − En ′ l ′ m ′<br />

pour un atome hydrogénoïde dans l’état |nlm〉.<br />

2.1.1.1.2. Polarisation d’orientation<br />

+ 〈n′ l ′ m ′ |r|nlm〉〈nlm| E.r|n ′ l ′ m ′ 〉<br />

Enlm − En ′ l ′ m ′<br />

<br />

Dans certaines molécules, comme l’eau par exemple, les barycentres des charges<br />

positives et négatives ne sont pas confondus, même en l’absence de champ électrique<br />

appliqué. Ces molécules possèdent dont un moment dipolaire spontané. Lorsqu’on<br />

applique un champ électrique, les moments subissent un couple (69) et tendent à<br />

s’orienter dans la direction du champ. Toutefois, les fluctuations thermiques entravent<br />

la mise en ordre.<br />

Considérons une assemblée de N dipôles pi qu’on supposera sans interaction. Dans<br />

un champ électrique total E, le hamiltonien du système est d’après (70)<br />

H(pi) = − <br />

pi. E<br />

i<br />

130


2. Electromagnétisme des milieux<br />

A l’équilibre thermodynamique avec un thermostat à une température T, la moyenne<br />

thermodynamique de la polarisation est<br />

〈 P 〉 = <br />

〈pi〉<br />

i<br />

= <br />

= N<br />

= Np<br />

<br />

β<br />

pie i pi. E 2 d p1 ...d 2pN β<br />

e <br />

i pi. E<br />

d2p1 ...d 2pN i<br />

<br />

βp. pe E 2 d p<br />

<br />

eβp. Ed2p 2π<br />

0<br />

π<br />

0<br />

⎛<br />

⎝<br />

⎡<br />

= Np ⎣<br />

1<br />

tanh<br />

2π<br />

0<br />

sinθ cos φ<br />

sinθ sinφ<br />

pE<br />

kBT<br />

≃<br />

kBT ≫pE N p E<br />

3kBT<br />

cos θ<br />

π<br />

⎞<br />

⎠ e βpE cos θ sinθdθdφ<br />

0 eβpE cos θ sin θdθdφ<br />

− kBT<br />

⎤<br />

⎦uz<br />

pE<br />

si l’axe (Oz) est choisi dans la direction du champ et où les intégrales sont prises sur<br />

toutes les orientations possibles de p. La constante diélectrique est finalement dans la<br />

limite champ faible<br />

D = ε0εr E = ε0 E + Np<br />

3kBT E ⇔ εr = 1 + Np<br />

3ε0kBT<br />

Notons qu’on peut également obtenir la polarisation moyenne par dérivation de l’énergie<br />

libre :<br />

〈P 〉 = − ∂F<br />

∂E<br />

2.1.1.1.3. Polarisation ionique<br />

Dans un cristal ionique, comme par exemple le sel Na + Cl − , les barycentres des<br />

charges positives et négatives sont confondues dans chaque maille. Lorsqu’un champ<br />

électrique est appliqué, les ions de signes opposés sont entraînés dans des directions<br />

opposées de sorte que le cristal porte un moment dipolaire non nul.<br />

Le cristal ionique, lorsqu’il ne possède pas de polarisation spontanée, est dit<br />

paraélectrique. Alors que la stabilité du cristal est assurée par l’interaction électrostatique<br />

entre les ions, l’interaction avec les dipôles électrique conduit parfois un ion à quitter<br />

légérement sa position d’équilibre. C’est par exemple le cas de l’ion Ti 4+ dans le titanate<br />

de baryium Ba 2+ Ti 4+ O 2−<br />

3 . Par ce mécanisme, appelé instabilité structurale, le<br />

cristal acquière une polarisation spontanée non nulle. Le cristal est dit ferroélectrique.<br />

L’apparition d’un polarisation spontanée peut également être provoquée par une transition<br />

structurale. A haute température, les fluctuations thermiques détruisent la polarisation.<br />

On observe à une température critique une transition entre une phase<br />

131


2.1. Polarisation de la matière<br />

ferroélectrique et une phase paraélectrique en tout point analogue à la transition ferromagnétique-paramagnétique.<br />

Figure 42 : [ Fig 1 ] Polarisation en fonction de la température [7] dans le cristal<br />

BaTiO3.<br />

2.1.1.1.4. Polarisation d’interface<br />

Dans un conducteur, les électrons libres et les ions se répartissent de telle manière<br />

que la densité de charge est partout nulle en l’absence de champ électrique appliqué.<br />

L’équilibre mécanique des charges impose en effet l’annulation des forces coulombiennes<br />

et donc du champ électrique en tout point. Un champ électrique extérieur modifie cette<br />

répartition des charges qui peut conduire à un moment dipolaire macroscopique.<br />

Dans le cas d’une sphère à la terre plongée dans un champ uniforme Eex. = Eex.uz<br />

(§ 1.2.3.6.), il apparaît une distribution de charge en surface<br />

σ = 3ε0Eex. cos θ<br />

se comportant comme un moment dipolaire<br />

p = 4πε0R 3 Eex.<br />

2.1.1.2. Description macroscopique de la polarisation<br />

Un matériau possédant un moment dipolaire spontané ou induit est dit diélectrique.<br />

Au champ électrique appliqué Eex. s’ajoute le champ généré Epol. par le moment dipolaire<br />

macroscopique de la matière :<br />

E = Eex. + Epol.<br />

(157)<br />

On suppose que les propriétés diélectriques du matériau peuvent être correctement<br />

reproduites en supposant qu’il est équivalent à une assemblée de dipôles {pi} répartis<br />

dans tout le volume. On définit une densité de polarisation P(r) à partir de cette<br />

132


2. Electromagnétisme des milieux<br />

assemblée de dipôles par un processus de moyenne spatiale sur de petites régions de<br />

l’espace (coarse-graining) :<br />

P(r) = <br />

pif(r − ri) (158)<br />

i<br />

où f(r) une fonction maximale en r = 0 et qui décroît rapidement vers 0 lorsqu’on<br />

s’éloigne de l’origine. Si la longueur caractéristique de cette décroissance est grande<br />

devant l’échelle microscopique, i.e. la distance entre dipôles, la polarisation ainsi définie<br />

est continue et uniforme lorsque les dipôles sont tous identiques. Toutes les grandeurs<br />

( E,ϕ,...) dont il sera question dans la suite sont le résultat de ce processus de moyenne,<br />

i.e. par exemple<br />

〈 <br />

E(r)〉 = E(r ′ )f(||r − r ′ ||)d 3 r ′<br />

2.1.1.3. Charges de polarisation<br />

Le potentiel électrique créé par une assemblée de dipôles est d’après (65)<br />

ϕpol.(r) = 1<br />

4πε0<br />

<br />

i<br />

pi.(r − ri)<br />

||r − ri|| 3<br />

A l’échelle macroscopique, le processus de coarse-graining conduit à un potentiel<br />

〈ϕpol.(r)〉 = 1<br />

<br />

ϕ(r<br />

4πε0 V<br />

′ )f(||r − r ′ ||)d 3 r ′<br />

= 1<br />

<br />

pi.(r<br />

4πε0 V i<br />

′ − ri)<br />

||r ′ − ri|| 3 f(||r − r′ ||)d 3 r ′<br />

= 1<br />

<br />

pi.(r − r<br />

4πε0 V i<br />

′′ )<br />

||r − r ′′ || 3 f(||ri − r ′′ ||)d 3 r ′′<br />

= 1<br />

<br />

(r − r<br />

4πε0<br />

′′ )<br />

||r − r ′′ || 3<br />

<br />

pif(||ri − r ′′ ||)d 3 r ′′<br />

V<br />

= 1<br />

<br />

4πε0 V<br />

P(r ′′ ).(r − r ′′ )<br />

||r − r ′′ || 3 d 3 r ′′<br />

où on a effectué le changement de variable r ′ − ri = r − r ′′ . Dans la suite, on omet les<br />

crochets. On a la relation<br />

ϕpol.(r) = 1<br />

<br />

P(r<br />

4πε0 V<br />

′ ).(r − r ′ )<br />

||r − r ′ || 3 d 3 r ′<br />

= 1<br />

<br />

P(r<br />

4πε0 V<br />

′ ). ∇r ′<br />

<br />

1<br />

||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′<br />

= 1<br />

<br />

P(r ′ )<br />

div<br />

4πε0 ||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′ − 1<br />

<br />

div<br />

4πε0<br />

P(r ′ )<br />

||r − r ′ || d3r ′<br />

= 1<br />

4πε0<br />

<br />

V<br />

∂V<br />

P(r ′ ).d S ′<br />

||r − r ′ ||<br />

133<br />

i<br />

<br />

1<br />

−<br />

4πε0 V<br />

V<br />

div P(r ′ )<br />

||r − r ′ || d3 r ′


2.1. Polarisation de la matière<br />

où on a utilisé (290) et le théorème de Stockes (292). Le potentiel créé par la densité<br />

de polarisation P est donc équivalent à celui d’une distribution de charges fictives de<br />

densité surfacique et volumique<br />

σpol. = P.n, ρpol. = −div P (159)<br />

appelées charges de polarisation. On peut également aboutir à cette distribution de<br />

charges en décomposant les dipôles pi, sur lesquels reposent la description du matériau,<br />

en couples de charges opposées. Lorsque la densité de polarisation est uniforme, les<br />

charges positives et négatives se compensent en tout point. Seule une variation de la<br />

densité de polarisation, ou de manière équivalente le bord du matériau, brise cette<br />

compensation locale et conduit à une densité de charge non nulle. La charge de<br />

polarisation totale dans le système est nulle :<br />

<br />

Qpol. = ρpol.d 3 <br />

r + σpol.dS<br />

V<br />

<br />

= −<br />

<br />

= −<br />

= 0<br />

V<br />

∂V<br />

∂V<br />

div Pd 3 <br />

r +<br />

P.d <br />

S +<br />

∂V<br />

∂V<br />

P.d S<br />

P.ndS<br />

puisque la polarisation correspond à un déplacement des barycentres des charges<br />

positives et négatives déjà présentes et non à l’apport de nouvelles charges électriques.<br />

Le champ électrique total est finalement dans la limite électrostatique<br />

E(r) = − −−→<br />

grad ϕ<br />

= − −−→<br />

<br />

ρex.(r<br />

grad<br />

V<br />

′ ) + ρpol.(r ′ )<br />

4πε0||r − r ′ d<br />

||<br />

3 r ′ <br />

+<br />

= − −−→<br />

ρex.(r<br />

grad<br />

′ ) − div P(r ′ )<br />

4πε0||r − r ′ d<br />

||<br />

3 r ′ <br />

+<br />

2.1.1.4. Équations de Maxwell dans les diélectriques<br />

∂V<br />

∂V<br />

σex. + σpol.<br />

4πε0||r − r ′ || dS<br />

<br />

σex. + P.n<br />

4πε0||r − r ′ || dS<br />

(160)<br />

En utilisant (157) et (159), l’équation de Maxwell-Gauss (10) s’écrit dans un<br />

diélectrique<br />

div Etot. = ρtot.<br />

ε0<br />

= ρex.<br />

ε0<br />

− div P<br />

ε0<br />

On introduit le champ d’induction électrique<br />

(161)<br />

D = ε0 Etot. + P (162)<br />

de sorte qu’on peut préserver la forme de l’équation de Maxwell-Gauss :<br />

div D = ε0 div Etot. + div P = ρtot. − ρpol. = ρex.<br />

134<br />

(163)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

De manière analogue à § 1.2.2.2., on a donc une discontinuité de la composante normale<br />

à la surface de l’induction électrique proportionnelle à la densité de charge excitatrice<br />

sur cette surface :<br />

D n 1 − D n 2 = σex.<br />

(164)<br />

Le mouvement des charges de polarisation engendre un courant de densité jpol. satisfaisant<br />

la loi de conservation<br />

dont il découle<br />

divjpol. + ∂ρpol.<br />

∂t<br />

= 0<br />

divjpol. − ∂<br />

∂t div P = 0 ⇔ jpol. = ∂ P<br />

∂t<br />

L’équation de Maxwell-Faraday (4) s’écrit alors<br />

−→<br />

rot B = µ0jtot. ∂<br />

+ µ0ε0<br />

Etot.<br />

∂t<br />

= µ0 jex. + µ0 jpol. + µ0<br />

= µ0jex. ∂<br />

+ µ0<br />

D<br />

∂t<br />

∂ <br />

D − P ∂t<br />

(165)<br />

Les deux autres équations de Maxwell découlant de la définition des potentiels, elles<br />

ne sont pas modifiées dans un diélectrique. Par conséquent, comme pour le champ<br />

électrique, les composantes tangentielles de l’induction électrique sont continues lors de<br />

la traversée d’une surface chargée si le champ magnétique ne présente pas de divergence<br />

à la surface. En combinant cette proposition avec (164), il vient<br />

D2 = D1 + σex.n (166)<br />

2.1.1.5. Travail et thermodynamique dans les diélectriques<br />

Afin de déterminer le travail des forces électriques agissant sur un diélectrique, on<br />

suppose le système inséré dans un conducteur servant de réservoir de charges électriques<br />

et maintenant le potentiel constant à la surface du diélectrique. Lors d’une variation<br />

δqex. d’une charge excitatrice, le travail est donné par la variation d’énergie potentielle<br />

(49) :<br />

δW = ϕδqex.<br />

A l’équilibre, les charges excitatrices apportées le conducteur se répartissent à la surface<br />

du diélectrique. La charge excitatrice totale portée par le diélectrique est d’après (166)<br />

<br />

qex. =<br />

∂V<br />

D.d S<br />

135


2.1. Polarisation de la matière<br />

puisque le champ électrique est nul dans le conducteur. Le travail est donc<br />

<br />

δW = ϕδ D.d S<br />

<br />

=<br />

<br />

=<br />

<br />

=<br />

∂V<br />

V<br />

V<br />

∂V<br />

ϕδ D.d S<br />

div ϕδ D d 3 r<br />

ϕ div δ Dd 3 <br />

r +<br />

V<br />

−−→<br />

gradϕ.δ Dd 3 r<br />

La première intégrale s’annule d’après (163) puisque div D = ρex. = 0. En utilisant la<br />

définition (17), il reste<br />

<br />

δW = −<br />

V<br />

Etot..δ Dd 3 r<br />

Lors d’une transformation réversible, la variation d’énergie libre du diélectrique est<br />

<br />

dF = −SdT − Etot..δ Dd 3 r<br />

2.1.2. Diélectriques linéaires<br />

2.1.2.1. Réponse diélectrique linéaire<br />

V<br />

La polarisation locale P(r) d’un matériau est causée par non seulement par<br />

l’application d’un champ électrique Eex. mais aussi par le champ électrique engendré<br />

par les autres dipôles. De manière générale, la polarisation est donc une fonction du<br />

champ électrique total :<br />

P = P( Etot.)<br />

La polarisation reste généralement faible pour les champs électriques accessibles<br />

expérimentalement (10) . Elle peut donc s’écrire sous la forme d’un développement de<br />

Taylor tronqué aux premiers ordres. Si on s’arrête à l’ordre un, il vient de manière<br />

générale<br />

Pµ(r,t) = Pµ(r,t) <br />

E=0 +<br />

3<br />

<br />

ν=1<br />

lR 3<br />

t<br />

−∞<br />

χµν(r −r ′ ,t −t ′ )(Etot.)ν(r ′ ,t ′ )d 3 r ′ dt ′ + O(E 2 tot.)<br />

Le terme d’ordre zéro, <br />

P(r) <br />

E=0<br />

, est la polarisation spontanée. Le terme d’ordre un est<br />

la réponse diélectrique linéaire du système. χµν(r − r ′ ,t − t ′ ) est appelée susceptibilité<br />

(10) Ces champs restent en effet très faibles par rapport aux champs électriques intenses qui existe<br />

entre les molécules du cristal. Rappelons que le champ électrique ressenti par l’électron de l’atome de<br />

Bohr est<br />

e<br />

4πε0a2 0<br />

≃ 5.7 10 11 V m −1 , soit 570 GV/m !<br />

136


2. Electromagnétisme des milieux<br />

diélectrique du milieu. A part pour les électrons de conduction qui sont délocalisés<br />

(Réponse diélectrique du gaz d’électrons libres), la réponse à un champ appliqué reste<br />

locale (à l’échelle macroscopique), i.e. χµν(r−r ′ ,t−t ′ ) = χµν(t−t ′ )δ(r−r ′ ). Par ailleurs,<br />

si le champ appliqué ne présente que des fréquences d’oscillation petites devant les<br />

fréquences propres des électrons, la polarisation suit le champ appliqué instantanément.<br />

Il reste<br />

Pµ(r,t) ≃ Pµ(r,t) <br />

E=0 +<br />

Le champ d’induction électrique est alors<br />

3<br />

Dµ = ε0(Etot.)µ + Pµ ≃<br />

ν=1<br />

3<br />

ν=1<br />

ε0<br />

χµν(Etot.)ν(r ′ ,t)<br />

<br />

δµ,ν + χµν<br />

On introduit la permittivité relative du milieu diélectrique<br />

(εr)µν = δµ,ν + χµν<br />

de manière à simplifier l’expression du champ d’induction :<br />

3<br />

Dµ =<br />

ν=1<br />

ε0<br />

ε0εrµνEν<br />

ε0<br />

<br />

(Etot.)ν<br />

(167)<br />

Si le milieu est homogène, il existe un système d’axes diagonalisant le tenseur (εr)µν.<br />

Les valeurs propres de εrµν sont appelées constantes diélectriques principales. Si<br />

le diélectrique est isotrope, ces trois valeurs propres sont identiques et on peut écrire<br />

D = ε0 Etot. + P = ε0εr Etot.<br />

(168)<br />

On peut également un tenseur inverse η = ε −1<br />

r de telle sorte que le champ<br />

d’excitation électrique puisse s’écrire en fonction du champ d’induction :<br />

3<br />

(169)<br />

Eµ = ε0 ηµνDν<br />

ν=1<br />

Dans le système d’axes diagonalisant le tenseur [εr], on a ηµµ = 1/εrµµ. Pour un système<br />

isotrope, η = 1/εr.<br />

2.1.2.2. Équations de Maxwell dans les diélectriques linéaires isotropes<br />

Dans le cas d’un diélectrique linéaire et isotrope, l’équation de Maxwell-Gauss (163)<br />

s’écrit<br />

ρex. = div D = div ε0εr <br />

Etot. = ε0εr div −−→<br />

Etot. + ε0 gradεr. Etot.<br />

et se réduit dans le cas d’un milieu homogène, i.e. −−→<br />

gradεr = 0, à<br />

div Etot. = ρex.<br />

ε0εr<br />

= ρtot.<br />

ε0<br />

Il en découle l’équation de Poisson (39)<br />

∆ϕ = − ρex.<br />

ε0εr<br />

L’équation de Maxwell-Ampère (165) prend pour expression<br />

−→<br />

rot B = µ0jex. ∂<br />

+ µ0ε0εr<br />

Etot.<br />

∂t<br />

137


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.2.3. Distribution de charge dans les diélectriques conducteurs<br />

On considère un diélectrique de permittivité relative εr et de conductivité σ. En<br />

combinant la loi d’Ohm (103) et l’équation de Maxwell-Gauss (10), on obtient la loi<br />

de conservation de la charge totale<br />

divjtot. = div(σ Etot.) = σ div Etot. + Etot.. −−→<br />

gradσ = − ∂ρtot.<br />

∂t<br />

En utilisant la relation (163) pour un milieu linéaire, i.e. avec (168), il vient<br />

div D = div(ε0εr Etot.) = ε0εr div Etot. + ε0 Etot.. −−→<br />

gradεr = ρex.<br />

En combinant (170) et (171) de manière à éliminer div E, il reste<br />

On a donc<br />

ε0εr Etot.. −−→<br />

grad σ − σε0 Etot.. −−→ ∂ρtot.<br />

grad εr = −ε0εr<br />

∂t<br />

ρex. + ε0εr<br />

σ<br />

∂ρtot.<br />

∂t = ε0 <br />

Etot.. − εr<br />

σ<br />

= ε0 Etot..<br />

= ε0σ Etot..<br />

−−→<br />

gradσ + −−→<br />

<br />

gradεr<br />

<br />

εrσ −−→<br />

grad 1<br />

<br />

εr<br />

σ<br />

−−→<br />

grad 1<br />

σ<br />

= ε0σ Etot.. −−→<br />

grad εr<br />

σ<br />

En utilisant la loi d’Ohm (103), il reste finalement<br />

ρex. + ε0εr<br />

σ<br />

∂ρtot.<br />

∂t<br />

= ε0 j. −−→<br />

grad εr<br />

σ<br />

<br />

−−→<br />

+ gradεr<br />

<br />

1 −−→<br />

+ gradεr<br />

σ<br />

− σρex.<br />

(170)<br />

(171)<br />

(172)<br />

Dans le régime stationnaire ∂ρtot.<br />

∂t = 0, la densité de charge excitatrice est d’après<br />

(172)<br />

lim<br />

t→+∞ ρex. = ε0j. −−→<br />

grad εr<br />

σ<br />

Lorsque la constante diélectrique εr et la conductivité σ sont uniformes, le second<br />

membre de (172) s’annule et il reste<br />

ρex. + ε0εr<br />

σ<br />

∂ρtot.<br />

∂t<br />

= 0 (173)<br />

Si les charges de polarisation ne dépendent pas du temps, i.e. ∂ρtot.<br />

∂t<br />

(173) conduit à<br />

σ − ε ρex.(t) = ρex.(0)e 0εr t<br />

Le milieu est équivalent à un circuit RC de caractéristique RC = ε0εr<br />

σ .<br />

138<br />

= ∂ρex.<br />

∂t , l’équation


2.1.2.4. Énergie dans les diélectriques linéaires<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

2.1.2.4.1. Expression de l’énergie dans les diélectriques linéaires<br />

Dans un milieu diélectrique, l’énergie électromagnétique est définie comme<br />

HEM = 1<br />

<br />

E.<br />

2 2<br />

D + c B<br />

2<br />

d 3 r (174)<br />

En effet, le flux d’énergie s’écrit d’après (28) comme<br />

1<br />

µ0<br />

<br />

div E ∧ B<br />

= 1<br />

<br />

B. −→<br />

rot E − E. −→<br />

rotB µ0<br />

= − 1<br />

B. ∂ B<br />

∂t − <br />

E. jex. + ∂ <br />

D<br />

∂t<br />

µ0<br />

= − 1<br />

2µ0<br />

∂<br />

∂t B2 − E. ∂<br />

∂t D −jex.. E<br />

(175)<br />

où on a utilisé l’équation de Maxwell-Faraday (165) dans le diélectrique, l’équation de<br />

Maxwell-Ampère (9) et les relations (290). Dans le cas d’un diélectrique linéaire, i.e.<br />

pour lequel on a (167), la loi de conservation de l’énergie s’écrit<br />

1<br />

µ0<br />

où on a utilisé la symétrie<br />

<br />

div E ∧ B<br />

= − 1 ∂<br />

2µ0 ∂t B2 − ε0<br />

εrµν = εrνµ<br />

= − ε0<br />

2<br />

<br />

∂<br />

c<br />

∂t<br />

2 B 2 +<br />

3<br />

µ,ν=1<br />

3<br />

µ,ν=1<br />

∂Eν<br />

εrµνEµ<br />

∂t −jex.. E<br />

εrµνEµEν<br />

nécessaire pour que puisse être définie une énergie électrostatique<br />

HEM = ε0<br />

2<br />

<br />

3<br />

µ,ν=1<br />

<br />

−jex.. E<br />

εrµνEµEν + c 2 B 2<br />

d 3 r (176)<br />

conservée lorsqu’il n’y a pas de dissipation d’énergie par effet Joule, i.e. lorsque jex. = 0<br />

et div E ∧ B = 0.<br />

2.1.2.4.2. Ellipsoïdes de Fresnel et des indices<br />

Dans le cas de champs homogènes, on définit l’ellipsoïde de Fresnel comme le<br />

lieu géométrique des extrémités de E pour une densité d’énergie hEM donnée<br />

hEM = 1<br />

2 ε0<br />

3<br />

µ,ν=1<br />

εrµνEµEν<br />

139<br />

(177)


2.1. Polarisation de la matière<br />

L’induction électrique D est en tout point perpendiculaire à cet ellipsoïde :<br />

⎛ ⎞<br />

−−→<br />

grad E hEM = ε0<br />

⎜<br />

⎝<br />

3<br />

µ=1 ε1µEµ<br />

3<br />

µ=1 ε2µEµ<br />

3<br />

µ=1 ε3µEµ<br />

⎟<br />

⎠ = ε0 D<br />

Dans le système d’axes diagonalisant le tenseur εrµν, l’équation (177) se réduit à<br />

2 hEM<br />

ε0<br />

=<br />

3<br />

µ=1<br />

εrµµE 2 µ<br />

En utilisant (169), on peut définir l’ellipsoïde des indices comme le lieu géométrique<br />

des extrémités de D pour une densité d’énergie hEM donnée<br />

3<br />

hEM = 1<br />

2 ε0<br />

µ,ν=1<br />

ηµνDµDν<br />

L’excitation électrique E est en tout point perpendiculaire à cet ellipsoïde. Il existe<br />

également un système d’axes principaux diagonalisant le tenseur ηµν et réduisant<br />

l’ellispoïde des indices à<br />

2 hEM<br />

ε0<br />

=<br />

3<br />

µ=1<br />

ηµµD 2 µ<br />

2.1.2.4.3. Électrostriction<br />

On considère un milieu diélectrique initialement homogène de densité de masse ρm.<br />

On suppose que sa permittivité relative εr ne dépend que de la densité de masse. La<br />

variation d’énergie électrostatique lors d’une variation δρm(r) de la densité de masse<br />

est d’après (176)<br />

δHEM = 1<br />

2 ε0<br />

<br />

V<br />

d 3 r δεrE 2 = 1<br />

2 ε0<br />

<br />

V<br />

En utilisant la loi de conservation de la masse<br />

d 3 r dεr<br />

E<br />

dρm<br />

2 δρm(r)<br />

div (ρmv) + ∂ρm<br />

∂t = 0 ⇔ div (ρmδu) + δρm = 0<br />

où δu est le déplacement de la densité de masse conduisant à la variation δρm, il vient<br />

δHEM = 1<br />

2 ε0<br />

<br />

d<br />

V<br />

3 r dεr<br />

div (δu) E<br />

dρm<br />

2<br />

= 1<br />

2 ε0<br />

<br />

d<br />

V<br />

3 <br />

dεr<br />

r div E<br />

dρm<br />

2 <br />

δu − 1<br />

2 ε0<br />

<br />

d<br />

V<br />

3 r −−→<br />

<br />

dεr<br />

grad E<br />

dρm<br />

2<br />

<br />

.δu<br />

= 1<br />

2 ε0<br />

<br />

dεr<br />

E<br />

∂V dρm<br />

2 δu.d S −<br />

<br />

=0<br />

1<br />

2 ε0<br />

<br />

d<br />

V<br />

3 r −−→<br />

<br />

dεr<br />

grad E<br />

dρm<br />

2<br />

<br />

.δu<br />

D’après l’équation de Bernoulli, une variation d’énergie induit une pression P dans un<br />

fluide. Dans un diélectrique, on a une pression<br />

P = 1<br />

2 ε0<br />

dεr<br />

dρm<br />

E 2<br />

140


2.1.3. Exemples de calculs dans les milieux polarisés<br />

2.1.3.1. Polarisation spontanée d’une plaque infinie<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

On considère une plaque d’épaisseur a dans la direction (Ox) et infinie dans les<br />

deux autres directions de l’espace. La plaque est supposée uniformément polarisée de<br />

vecteur polarisation P faisant un angle α avec (Ox). D’après (159), la polarisation<br />

équivaut aux charges de polarisation<br />

ρpol. = −div P = 0, σpol. = <br />

− P cos α, x = −a/2<br />

P.n =<br />

P cos α, x = a/2<br />

On a donc deux plans chargés infinis d’équation x = −a/2 et x = /2. Chacun de ces<br />

plans crée un champ électrique E = ± σpol.<br />

2ε0 ux avec le signe − à gauche et + à droite.<br />

Puisque le champ total est la somme des champs créés par chacune des deux plaques,<br />

E = 0 à l’extérieur de la plaque. A l’intérieur, on a<br />

E = − σpol. P cos α<br />

ux = − ux<br />

ε0<br />

Le champ électrique total s’oppose à la polarisation.<br />

ε0<br />

2.1.3.2. Polarisation d’une plaque infinie diélectrique sous champ<br />

On considère une plaque diélectrique de constante εr, d’épaisseur a dans la direction<br />

(Ox) et infinie dans les deux autres directions de l’espace. On crée dans la plaque<br />

un champ électrique Eex. = E0ux en imposant une densité de charge ±σex. sur ses<br />

deux surfaces. D’après le théorème de Gauss (163), il apparaît un champ d’induction<br />

électrique proportionnel au champ électrique créé par deux plans infinis en x = ±a/2<br />

et de charge de surface σex.. On a donc<br />

D = σex.ux<br />

en tout point de la plaque. D’après (162), il en découle<br />

D = ε0εr Etot. ⇔ Etot. = D<br />

ε0εr<br />

= σex.<br />

ux<br />

ε0εr<br />

dont on peut tirer ensuite la polarisation P de la plaque sous l’influence du champ Eex. :<br />

D = ε0 Etot. + P ⇔ P = D − ε0 <br />

Etot. = 1 − 1<br />

<br />

Cette polarisation équivaut aux charges de polarisation (159)<br />

εr<br />

εr<br />

σex.ux<br />

ρpol. = −div P = 0, σpol. = ⎧ <br />

⎪⎨ − 1 −<br />

P.n =<br />

⎪⎩<br />

1<br />

<br />

σex., x = −a/2<br />

εr<br />

<br />

1 − 1<br />

<br />

σex., x = a/2<br />

141


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.3.3. Champ électrique créé par une sphère polarisée<br />

On considère une sphère de rayon R et d’origine O. La sphère porte une polarisation<br />

P = P0uz uniforme. D’après (159), la polarisation équivaut aux charges de polarisation<br />

ρpol. = −div P = 0, σpol. = P.n = P0uz.ur = P0 cos θ<br />

La distribution de charge est invariante sous les rotations d’angle φ donc le potentiel<br />

et le champ électrique ne dépendent pas de φ. Tous les plans contenant l’axe (Oz)<br />

sont des plans de symétrie de la distribution de charge. Par conséquent, E = Euz en<br />

tout point de l’axe (Oz). Les symétries ne sont toutefois pas suffisantes pour utiliser le<br />

théorème de Gauss. En revanche, on peut intégrer l’équation de Laplace qui admet<br />

(253) pour solution en coordonnées sphériques. Puisque ϕ ne dépend pas de φ, on doit<br />

avoir Clm = 0 pour tout m = 0. Par ailleurs, on doit distinguer les régimes r < R et<br />

r > R. L’absence de divergence du potentiel en r = 0 et r → +∞ permet de réduire<br />

l’expression à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

Flr −(l+1) Pl(cos θ) (R < r)<br />

où on a posé El = Cl0Al et Fl = Cl0Bl. La continuité du potentiel en r = R impose<br />

<br />

ElR l Pl(cos θ) = <br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ)<br />

l<br />

l<br />

En multipliant les deux membres par Pl ′(cos θ) sinθ et en intégrant θ de 0 à π, les<br />

propriétés d’orthogonalité des polynômes de Legendre (268) conduisent à<br />

ElR l = FlR −(l+1) ⇔ Fl = ElR 2l+1<br />

(178)<br />

La discontinuité des composantes normales du champ électrique Etot. à la surface de la<br />

sphère r = R impose d’après (55)<br />

lim<br />

r→R +<br />

E.n − lim<br />

r→R− E.n = σ<br />

ε0<br />

⇔ − lim<br />

r→R +<br />

−−→<br />

gradϕ.ur + lim<br />

r→R− −−→<br />

gradϕ.ur = σ<br />

ε0<br />

⇔ − lim<br />

r→R +<br />

∂ϕ<br />

+ lim<br />

∂r r→R− ∂ϕ<br />

∂r = P0 cos θ<br />

ε0<br />

puisque le vecteur normal à la surface est n = ur. On a donc<br />

⇔<br />

− <br />

l<br />

<br />

−(l + 1)FlR −(l+2) − lElR l−1<br />

Pl(cos θ) = P0 cos θ<br />

<br />

(2l + 1)ElR l−1 Pl(cos θ) = P0 cos θ<br />

l<br />

142<br />

ε0<br />

ε0


2. Electromagnétisme des milieux<br />

où on a utilisé (178). En remarquant que cosθ = P1(cos θ), il vient en utilisant<br />

l’orthogonalité des polynômes de Legendre :<br />

3E1R 0 = P0<br />

ε0<br />

⇔ E1 = P0<br />

3ε0<br />

et El = 0 pour tout l = 1. Il reste finalement le potentiel<br />

⎧<br />

P0 cos θ<br />

⎪⎨ r =<br />

3ε0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

P0<br />

z, r < R<br />

3ε0<br />

P0 cos θ R<br />

3ε0<br />

3<br />

, r > R<br />

r2 A l’intérieur de la sphère, le champ électrique est uniforme et dirigé dans la direction<br />

de la polarisation :<br />

Etot. = − ∂ϕ<br />

∂z uz = P0<br />

uz =<br />

3ε0<br />

1<br />

P<br />

3ε0<br />

A l’extérieur de la sphère, le potentiel est de la même forme (65) que celui créé par un<br />

dipôle de moment dipolaire total<br />

p = 4π<br />

3 R3 P0<br />

conformément à la définition (158) de la polarisation.<br />

2.1.3.4. Polarisation d’un cylindre diélectrique par une ligne chargée<br />

On considère un cylindre de constante diélectrique εr, de rayon R et d’axe de<br />

révolution confondu avec (Oz) et une ligne de densité linéique de charge λ parallèle<br />

à (Oz). La distribution de charge est invariante par translation suivant (Oz) donc le<br />

potentiel électrique ne dépend pas de la coordonnée z.<br />

2.1.3.4.1. Potentiel électrique créé par la ligne chargée<br />

Le potentiel électrique créé par une ligne chargée passant par l’origine est d’après<br />

(63)<br />

ϕ(r,θ) = − λ<br />

lnr<br />

2πε0<br />

Dans le cas d’une ligne passant par le point r0, la distance séparant le point r du fil est<br />

R = ||r − r0|| =<br />

et donc dans le cas r < r0<br />

⎡ <br />

r<br />

lnR = ln⎣r0<br />

1 +<br />

<br />

r 2 + r 2 0 − 2rr0 =<br />

r0<br />

2<br />

− 2 r<br />

r0<br />

cos θ<br />

<br />

r 2 + r 2 0 − 2rr0 cos θ<br />

1/2 ⎤<br />

= lnr0 + 1<br />

+∞ (−1)<br />

2<br />

n=1<br />

n+1<br />

2 r<br />

− 2<br />

n r0<br />

r<br />

n cos θ<br />

r0<br />

143<br />


2.1. Polarisation de la matière<br />

Un développement analogue peut être fait dans le cas r > r0 en factorisant r. Il vient<br />

le potentiel électrique créé par le fil chargé<br />

⎧<br />

λ<br />

⎪⎨ 2πε0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

λ<br />

⎪⎩<br />

2πε0<br />

+∞<br />

n=1<br />

<br />

+∞<br />

n=1<br />

<br />

n<br />

1 r<br />

cos nθ − lnr0 , (r < r0)<br />

n r0<br />

1<br />

n<br />

<br />

<br />

r0<br />

n<br />

cos nθ − lnr , (r > r0)<br />

r<br />

2.1.3.4.2. Potentiel créé par la ligne et le cylindre<br />

(179)<br />

On ajoute au potentiel créé par le fil (179) la solution générale de l’équation de<br />

Laplace (251) en coordonnées polaires correspondant au potentiel créé par le cylindre.<br />

On a<br />

ϕ(r,θ) =<br />

+∞<br />

n=1<br />

(An cos knθ + Bn sinknθ) Cnr kn<br />

−kn + Dnr<br />

⎧<br />

⎪⎨ 2πε0<br />

+ (E + Fθ) (G + H lnr)<br />

λ<br />

⎪⎩ 2πε0<br />

λ<br />

+∞<br />

n=1<br />

<br />

+∞<br />

n=1<br />

<br />

n<br />

1 r<br />

cos nθ − lnr0 , (r < r0)<br />

n r0<br />

1<br />

n<br />

<br />

<br />

r0<br />

n<br />

cos nθ − lnr , (r > r0)<br />

r<br />

La transformation θ → θ + 2π doit laisser le potentiel invariant. kn doit donc être un<br />

entier et F = 0. Dans le diélectrique, le potentiel ne peut pas diverger donc Dn = 0<br />

alors qu’à l’extérieur, l’absence de divergence du potentiel impose Cn = 0. De plus, la<br />

distribution de charge est invariante par la transformation θ → −θ donc Bn = 0 pour<br />

tout n. Enfin, le potentiel est fini dans la limite r → +∞ donc H = 0. Il reste donc<br />

ϕ(r,θ) = λ<br />

2πε0<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

n 1 r<br />

n r0<br />

n 1 r<br />

n r0<br />

1<br />

n<br />

<br />

r0<br />

n<br />

r<br />

cos nθ − lnr0 + <br />

Anr n cos nθ + E, (r < R)<br />

n<br />

cos nθ − lnr0 + <br />

Bnr −n cos nθ + F, (R < r < r0)<br />

n<br />

cos nθ − lnr + <br />

Bnr −n cos nθ + F, (r > r0)<br />

La continuité du potentiel et de la composante normale de l’induction D sur le plan<br />

r = R impose<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r → R−,θ) = ϕ(r → R+,θ)<br />

<br />

⎪⎩<br />

∂ϕ ∂ϕ<br />

εr =<br />

∂r ∂r<br />

r→R−<br />

r→R+<br />

144<br />

n


On peut alors montrer qu’on a<br />

⎧<br />

λ<br />

πε0εr<br />

⎪⎨<br />

λ<br />

ϕ(r,θ) = 2πε0<br />

λ<br />

⎪⎩<br />

2πε0<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

+∞<br />

n=1<br />

n 1 r<br />

cos nθ − lnr0 −<br />

n r0<br />

λ<br />

lnr0<br />

2πε0<br />

1<br />

n<br />

1<br />

n<br />

r<br />

r0<br />

r0<br />

r<br />

n<br />

n<br />

<br />

2<br />

+<br />

εr<br />

<br />

2<br />

+<br />

εr<br />

2 R<br />

− 1<br />

r0<br />

2 R<br />

− 1<br />

r0<br />

n<br />

n<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

r −n<br />

<br />

cos nθ − λ<br />

lnr0,<br />

2πε0<br />

(R < r < r0)<br />

r −n<br />

<br />

cos nθ − λ<br />

lnr, (r > r0)<br />

2πε0<br />

A l’extérieur du cylindre, le potentiel estle même que celui créé par un fil infini passant<br />

2<br />

par O et de densité linéique de charge λ − 1 .<br />

εr<br />

2.1.3.5. Polarisation d’une sphère diélectrique par une charge ponctuelle<br />

On considère une sphère de centre O, de rayon R et de constante diélectrique εr et<br />

une charge ponctuelle de charge q situé au point r0 = r0uz. La distribution de charge<br />

est invariante par rotation d’axe (Oz) donc le potentiel ne dépend pas de φ.<br />

Le potentiel créé par la charge électrique s’écrit d’après (76)<br />

q<br />

ϕ(r,θ) =<br />

4πε0||r − r0||<br />

q<br />

= <br />

4πε0 r2 + r2 0 − 2rr0 cos θ<br />

⎧<br />

q <br />

l r<br />

⎪⎨<br />

Pl(cos θ), (r < r0)<br />

4πε0r0 r0<br />

l<br />

=<br />

q <br />

r0<br />

l<br />

⎪⎩<br />

Pl(cos θ), (r > r0)<br />

4πε0r r<br />

l<br />

où apparaît la fonction génératrice (269) des polynômes de Legendre. On peut aussi<br />

obtenir cette expression à partir des solutions (253) de l’équation de Laplace en<br />

coordonnées sphériques. L’invariance de la distribution de charge sous une rotation<br />

d’axe (Oz) impose l’indépendance du potentiel avec φ et donc on doit avoir Clm = 0<br />

pour tout m = 0. Pour identifier les constantes Cl0Al et Cl0Bl, on se place en θ = 0 de<br />

sorte que ||r − r0|| = |r − r0|. On doit alors distinguer le cas r < r0 et r > r0.<br />

Le potentiel créé par la sphère diélectrique satisfait également l’équation de<br />

Laplace qui admet (253) pour solution en coordonnées sphériques. L’invariance sous<br />

la rotation d’angle φ impose que le potentiel ne dépende pas de φ et donc que Clm = 0<br />

pour tout m = 0. Rappelons que P m<br />

l (x) = Pl(x) (§ 3.3.0.2.). La polarisation de la<br />

sphère provoque une accumulation de charges de polarisation à sa surface de sorte que<br />

la composante normale du champ électrique, et donc la dérivée du potentiel, y sont<br />

discontinues. On doit donc distinguer les régimes r < R et r > R. Puisque le potentiel<br />

145


2.1. Polarisation de la matière<br />

ne peut pas diverger en r = 0 et r → +∞, il reste<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

Flr −(l+1) Pl(cos θ) (R < r)<br />

où on a posé El = Cl0Al et Fl = Cl0Bl. La continuité du potentiel en r = R impose<br />

<br />

ElR l Pl(cos θ) = <br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ)<br />

l<br />

l<br />

En multipliant les deux membres par Pl ′(cos θ) sinθ et en intégrant θ de 0 à π, les<br />

propriétés d’orthogonalité des polynômes de Legendre (268) conduisent à<br />

ElR l = FlR −(l+1) ⇔ Fl = ElR 2l+1<br />

Le potentiel total est de la forme<br />

⎧<br />

q <br />

l r<br />

Pl(cos θ) +<br />

4πε0r0 r0<br />

⎪⎨<br />

q <br />

<br />

r<br />

ϕ(r,θ) =<br />

4πε0r0<br />

⎪⎩<br />

q<br />

4πε0r<br />

l<br />

l<br />

<br />

l<br />

r0<br />

l<br />

Pl(cos θ) +<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

ElR 2l+1 r −(l+1) Pl(cos θ), (R < r < r0)<br />

<br />

r0<br />

l<br />

+∞<br />

Pl(cos θ) + ElR<br />

r<br />

l=0<br />

2l+1 r −(l+1) Pl(cos θ), (r > r0)<br />

La continuité des composantes normales de l’induction D à la surface de la sphère r = R<br />

impose<br />

l<br />

lim<br />

r→R− D.n = lim<br />

r→R +<br />

D.n ⇔ lim<br />

r→R− ε0εr E.n = lim<br />

r→R + ε0 E.n<br />

l Rl−1<br />

r l+1<br />

0<br />

⇔ lim −ε0εr<br />

r→R− −−→<br />

∂ϕ<br />

⇔ lim εr<br />

r→R− ∂r<br />

l<br />

gradϕ.n = lim −ε0<br />

r→R +<br />

l Rl−1<br />

r l+1<br />

0<br />

= lim<br />

r→R +<br />

∂ϕ<br />

∂r<br />

−−→<br />

gradϕ.n (180)<br />

puisque le vecteur normal à la surface est n = ur. On a donc<br />

<br />

<br />

q<br />

εr<br />

+ lElR<br />

4πε0<br />

l−1<br />

<br />

Pl(cos θ) = <br />

<br />

q<br />

− (l + 1)ElR<br />

4πε0<br />

l−1<br />

<br />

Pl(cos θ)<br />

Comme dans le cas de la continuité du potentiel, on multiplie les deux membres par<br />

Pl ′(cos θ) sinθ puis on intègre θ de 0 à π. Il reste alors<br />

<br />

q<br />

εr + lElR<br />

4πε0<br />

l−1<br />

<br />

= q<br />

− (l + 1)ElR<br />

4πε0<br />

l−1<br />

l Rl−1<br />

r l+1<br />

0<br />

⇔ (εrl + l + 1)ElR l−1 = q<br />

⇔ El = −<br />

q<br />

4πε0r l+1<br />

0<br />

4πε0<br />

εr − 1<br />

l<br />

εrl + l + 1<br />

146<br />

l Rl−1<br />

r l+1<br />

0<br />

l(1 − εr) Rl−1<br />

r l+1<br />

0


Le potentiel total est donc finalement<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

<br />

q <br />

<br />

r<br />

ϕ(r,θ) =<br />

4πε0r0 l<br />

q <br />

r0 ⎪⎩ 4πε0r r<br />

q<br />

4πε0r0<br />

+∞<br />

l=0<br />

l<br />

<br />

2l + 1 r<br />

εrl + l + 1<br />

r0<br />

l<br />

l<br />

r0<br />

l<br />

εr − 1<br />

− l<br />

εrl + l + 1<br />

εr − 1<br />

− l<br />

εrl + l + 1<br />

Pl(cos θ), (r < R)<br />

R2l+1 rl 0rl+1 R 2l+1<br />

r l+1<br />

0 r l<br />

<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

Pl(cos θ), (R < r < r0)<br />

<br />

Pl(cos θ), (r > r0)<br />

Dans la limite r → +∞, le premier terme redonne le potentiel créé par une charge<br />

ponctuelle et le second est dominé par la contribution du terme l = 1 (le terme l = 0<br />

est nul),<br />

ϕ(r,θ) ≃<br />

r→+∞<br />

q q εr − 1<br />

−<br />

4πε0||r − r0|| 4πε0r εr + 2<br />

R3 r2 0<br />

r cos θ<br />

La sphère se comporte donc à grande distance comme un dipôle (65) de moment<br />

dipolaire<br />

p = −q<br />

3<br />

εr − 1 R<br />

εr + 2 r2 0<br />

La limite εr → +∞ correspond au cas d’une sphère métallique. Le potentiel se<br />

réduit alors à<br />

⎧ q<br />

, (r < R)<br />

4πε0r0<br />

<br />

⎪⎨ q <br />

<br />

r<br />

ϕ(r,θ) = 4πε0r0 r0<br />

l<br />

q <br />

r0 l ⎪⎩ 4πε0r r<br />

Hors de la sphère, on a donc<br />

l<br />

ϕ(r,θ) = q<br />

4πε0r<br />

l<br />

− R2l+1<br />

rl 0rl+1 <br />

Pl(cos θ), (R < r < r0)<br />

− R2l+1<br />

r l+1<br />

0 r l<br />

<br />

l<br />

<br />

Pl(cos θ), (r > r0)<br />

<br />

r0<br />

l<br />

Pl(cos θ) −<br />

r<br />

qR/r0<br />

4πε0r<br />

<br />

2 R<br />

l<br />

r0r<br />

<br />

Pl(cos θ)<br />

On voit donc apparaître dans le second terme le potentiel créé par les charges de<br />

polarisation à la surface de la sphère et équivalent à une charge image −qR/r0 située<br />

en R 2 /r0uz.<br />

147


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.3.6. Sphère diélectrique plongée dans un champ uniforme<br />

On considère une sphère de centre O, de rayon R et de constante diélectrique εr<br />

plongée dans un champ électrique uniforme Eex. = Eex.uz. La distribution de charge est<br />

invariante par rotation d’axe (Oz) donc le potentiel ne dépend pas de φ. Le potentiel<br />

créé par le champ électrique s’écrit d’après (17)<br />

Eex. = − −−→<br />

grad ϕ = Eex.uz ⇔ ϕ(r,θ) = −Eex.z = −Eex.r cos θ<br />

Le potentiel créé par la sphère diélectrique satisfait également l’équation de Laplace<br />

qui admet (253) pour solution en coordonnées sphériques. L’invariance sous la rotation<br />

d’angle φ impose que le potentiel ne dépende pas de φ et donc que Clm = 0 pour tout<br />

m = 0. Rappelons que P m<br />

l (x) = Pl(x) (§ 3.3.0.2.). La polarisation de la sphère provoque<br />

une accumulation de charges de polarisation à sa surface de sorte que la composante<br />

normale du champ électrique, et donc la dérivée du potentiel, y sont discontinues. On<br />

doit donc distinguer les régimes r < R et r > R. Puisque le potentiel ne peut pas<br />

diverger en r = 0 et r → +∞, il reste<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

Flr −(l+1) Pl(cos θ) (R < r)<br />

où on a posé El = Cl0Al et Fl = Cl0Bl. La continuité du potentiel en r = R impose<br />

<br />

ElR l Pl(cos θ) = <br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ)<br />

l<br />

l<br />

En multipliant les deux membres par Pl ′(cos θ) sinθ et en intégrant θ de 0 à π, les<br />

propriétés d’orthogonalité des polynômes de Legendre (268) conduisent à<br />

ElR l = FlR −(l+1) ⇔ Fl = ElR 2l+1<br />

Le potentiel total est donc de la forme<br />

⎧ +∞ <br />

−Eex.rδl,1 ⎪⎨<br />

+ Elr<br />

l=0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

l Pl(cos θ), (r < R)<br />

+∞ <br />

−Eex.rδl,1 + ElR 2l+1 r −(l+1)<br />

Pl(cos θ), (R < r)<br />

l=0<br />

où on a utilisé le fait que P1(cos θ) = cos θ. La continuité des composantes normales de<br />

l’induction D (180) à la surface de la sphère r = R impose<br />

D(R + ) − D(R − ) .ur = σex. = 0<br />

⇔<br />

⇔ − ε0<br />

⇔<br />

+∞<br />

l=0<br />

ε0 Etot.(R + ) − ε0εr Etot.(R − ) .ur = 0<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂r r→R +<br />

= −ε0εr<br />

−Eex.δl,1 − (l + 1)ElR l−1 Pl(cos θ) = εr<br />

148<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂r r→R− +∞<br />

l=0<br />

−Eex.δl,1 + lElR l−1 Pl(cos θ)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Comme dans le cas de la continuité du potentiel, on multiplie les deux membres par<br />

′(cos θ) sinθ puis on intègre θ de 0 à π. Il reste alors<br />

Pl<br />

− Eex.δl,1 − (l + 1)ElR l−1 <br />

= εr −Eex.δl,1 + lElR l−1 εr − 1<br />

⇔ El = Eex.δl,1<br />

εrl + l + 1 R1−l<br />

Seul le coefficient E1 = Eex. εr−1<br />

εr+2<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

est non nul de sorte qu’il reste<br />

− 3<br />

εr + 2 r cos θEex., (r < R)<br />

− Eex.r cos θ + εr − 1<br />

εr + 2<br />

R3 cos θEex.<br />

r2 Le champ à l’intérieur de la sphère est donc uniforme et parallèle au champ excitateur<br />

Eex.. A l’extérieur, la sphère se comporte d’après d’après (66) comme un dipôle de<br />

moment dipolaire<br />

εr − 1<br />

p = 4πε0<br />

εr + 2 R3Eex. (181)<br />

Dans la limite εr → +∞, on retrouve les résultats pour une sphère parfaitement<br />

conductrice (§ 1.2.3.6.), notamment l’annulation du champ à l’intérieur de la sphère.<br />

A l’intérieur de la sphère, le champ électrique est parallèle au champ appliqué :<br />

Etot. = − −−→<br />

grad ϕ = 3<br />

On peut déduire de l’égalité<br />

εr + 2 Eex.uz<br />

D = ε0εr Etot. = ε0 Etot. + P<br />

la densité de polarisation à l’intérieur de la sphère :<br />

P = ε0(εr − 1) Etot. = 3 εr − 1<br />

εr + 2 Eex.uz<br />

ce qui redonne bien le moment dipolaire total de la sphère (181), i.e. p = 4<br />

3 πR3 P. Enfin,<br />

on peut calculer la densité surfacique de charge de polarisation à la surface de la sphère<br />

à partir de la discontinuité du champ électrique. On pourra aussi vérifier qu’on retrouve<br />

le résultat<br />

σpol. = P.ur = 3 εr − 1<br />

εr + 2 Eex.uz.ur = 3 εr − 1<br />

εr + 2 Eex. cos θ<br />

149


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.3.7. Cavité sphérique dans un diélectrique plongé dans un champ<br />

On considère un diélectrique de constante diélectrique εr remplissant tout l’espace<br />

sauf une cavité sphérique de centre O et de rayon R. L’intérieur de la cavité est vide.<br />

L’ensemble est plongé dans un champ électrique uniforme Eex. = Eex.uz. La distribution<br />

de charge de polarisation est invariante par rotation d’axe (Oz) donc le potentiel ne<br />

dépend pas de φ. Le potentiel dont dérive le champ électrique s’écrit d’après (17)<br />

Eex. = − −−→<br />

grad ϕ = Eex.uz ⇔ ϕ(r,θ) = −Eex.z = −Eex.r cos θ<br />

Le potentiel créé par la sphère diélectrique satisfait également l’équation de Laplace<br />

qui admet (253) pour solution en coordonnées sphériques. L’invariance sous la rotation<br />

d’angle φ impose que le potentiel ne dépende pas de φ et donc que Clm = 0 pour<br />

tout m = 0. Rappelons que P m<br />

l (x) = Pl(x) (§ 3.3.0.2.). La polarisation du diéléctrique<br />

provoque une accumulation de charges de polarisation à la surface de la cavité de sorte<br />

que la composante normale du champ électrique, et donc la dérivée du potentiel, y sont<br />

discontinues. On doit donc distinguer les régimes r < R et r > R. Puisque le potentiel<br />

ne peut pas diverger en r = 0 et r → +∞, il reste<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

Flr −(l+1) Pl(cos θ) (R < r)<br />

où on a posé El = Cl0Al et Fl = Cl0Bl. La continuité du potentiel en r = R impose<br />

<br />

ElR l Pl(cos θ) = <br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ)<br />

l<br />

l<br />

En multipliant les deux membres par Pl ′(cos θ) sinθ et en intégrant θ de 0 à π, les<br />

propriétés d’orthogonalité des polynômes de Legendre (268) conduisent à<br />

ElR l = FlR −(l+1) ⇔ Fl = ElR 2l+1<br />

Le potentiel total est donc de la forme<br />

⎧ +∞ <br />

−Eex.rδl,1 ⎪⎨<br />

+ Elr<br />

l=0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

l Pl(cos θ), (r < R)<br />

+∞ <br />

−Eex.rδl,1 + ElR 2l+1 r −(l+1)<br />

Pl(cos θ), (R < r)<br />

l=0<br />

où on a utilisé le fait que P1(cos θ) = cos θ. La continuité des composantes normales de<br />

l’induction D (180) à la surface de la sphère r = R impose<br />

D(R + ) − D(R − ) .ur = σex. = 0<br />

⇔<br />

⇔ − ε0εr<br />

⇔ εr<br />

+∞<br />

l=0<br />

ε0εr Etot.(R + ) − ε0 Etot.(R − ) .ur = 0<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂r r→R +<br />

= −ε0<br />

−Eex.δl,1 − (l + 1)ElR l−1 Pl(cos θ) =<br />

150<br />

<br />

∂ϕ<br />

∂r r→R− +∞<br />

l=0<br />

−Eex.δl,1 + lElR l−1 Pl(cos θ)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Comme dans le cas de la continuité du potentiel, on multiplie les deux membres par<br />

′(cos θ) sinθ puis on intègre θ de 0 à π. Il reste alors<br />

Pl<br />

εr<br />

<br />

−Eex.δl,1 − (l + 1)ElR l−1 = −Eex.δl,1 +lElR l−1 1 − εr<br />

⇔ El = Eex.δl,1<br />

l + (l + 1)εr<br />

Seul le coefficient E1 = Eex. 1−εr<br />

2εr+1<br />

est non nul de sorte qu’il reste<br />

⎧<br />

⎪⎨ −<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

3εr<br />

2εr + 1 Eex.r cos θ, (r < R)<br />

1 − εr R<br />

− Eex.r cos θ +<br />

2εr + 1<br />

3<br />

r2 Eex. cos θ, (r > R)<br />

R 1−l<br />

Le champ à l’intérieur de la cavité est donc uniforme et parallèle au champ excitateur<br />

Eex.. A l’extérieur, la cavité se comporte d’après (66) comme un dipôle de moment<br />

dipolaire<br />

p = 4πε0<br />

1 − εr<br />

2εr + 1 R3 Eex.<br />

(181)<br />

On peut calculer la densité surfacique de charge de polarisation à la surface de la<br />

sphère à partir de la discontinuité du champ électrique. A l’intérieur de la cavité, le<br />

champ électrique est parallèle au champ appliqué :<br />

de sorte que<br />

Etot. = − −−→<br />

grad ϕ = 3εr<br />

2εr + 1 Eex.uz<br />

Er(r < R) = − ∂ϕ<br />

∂r<br />

3εr<br />

= cos θEex.<br />

2εr + 1<br />

Dans le diélectrique, la composante radiale du champ est<br />

Er(r > R) = − ∂ϕ<br />

∂r = Eex.<br />

1 − εr<br />

cos θ + 2<br />

2εr + 1<br />

de sorte que que la discontinuité en r = R est<br />

R3 cos θEex.<br />

r3 Er(R + ) − Er(R − 1 − εr<br />

) = Eex. cos θ + 2<br />

2εr + 1 Eex. cos θ − 3εr<br />

2εr + 1 Eex. cos θ<br />

1 − εr<br />

= 3<br />

2εr + 1 Eex. cos θ<br />

D’après (§ 1.2.2.2.), les charges de polarisation à la surface sont donc<br />

1 − εr<br />

σpol. = 3ε0<br />

2εr + 1 Eex. cos θ<br />

On constate qu’on retrouve les résultats obtenus dans le cas de la sphère diélectrique<br />

plongée dans un champ uniforme après le remplacement εr → 1/εr.<br />

151


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.3.8. Couche diélectrique protectrice<br />

On considère une sphère parfaitement conductrice de centre O et de rayon R<br />

plongée dans un champ électrique uniforme Eex. = Eex.uz. La sphère est mise à la<br />

terre, i.e. le potentiel est nul à sa surface. On a vu que la sphère se polarise Sphère à la<br />

terre plongée dans un champ uniforme et engendre un potentiel de la forme<br />

3 R<br />

ϕ(r,θ) = Eex. − r cos θ<br />

r2 Pour éviter une trop forte polarisation de la sphère, on peut déposer à sa surface<br />

une fine couche diélectrique. On supposera le matériau déposé linéaire et isotrope de<br />

constante diélectrique relative εr. On notera e l’épaisseur de la couche. La distribution<br />

de charge totale reste invariante sous les rotations d’angle φ. En outre, le potentiel ne<br />

peut diverger, ni à l’infini, ni à l’origine de sorte que la solution (253) de l’équation<br />

de Laplace dans les deux domaines r ≥ R + e (extérieur) et R ≤ r ≤ R + e (intérieur<br />

de la couche) s’écrit<br />

⎧ +∞ <br />

⎪⎨<br />

Alr<br />

l=0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

l + Blr −(l+1) Pl(cos θ) − Eex.r cos θ<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

Dlr −(l+1) Pl(cos θ) − Eex.r cos θ<br />

L’annulation du potentiel à la surface de la sphère impose<br />

+∞<br />

l=0<br />

AlR l + BlR −(l+1) Pl(cos θ) − Eex.R cos θ = 0<br />

⇔ AlR l + BlR −(l+1) − Eex.Rδl,1 = 0<br />

⇔ Al = −BlR −(2l+1) + Eex.δl,1<br />

La continuité du potentiel en r = R + e conduit à<br />

+∞<br />

l=0<br />

Al(R + e) l + Bl(R + e) −(l+1) Pl(cos θ) − Eex.(R + e) cos θ<br />

=<br />

+∞<br />

l=0<br />

Dl(R + e) −(l+1) Pl(cos θ) − Eex.(R + e) cos θ<br />

⇔ Al(R + e) l + Bl(R + e) −(l+1) = Dl(R + e) −(l+1)<br />

⇔ Dl = Al(R + e) 2l+1 + Bl<br />

2l+1 R + e<br />

⇔ Dl = −Bl + Eex.(R + e)<br />

R<br />

3 δl,1 + Bl<br />

La continuité de l’induction électrique D à la surface r = R + e s’écrit<br />

lim<br />

r→(R+e) −<br />

D.n = lim<br />

r→(R+e) +<br />

D.n ⇔ lim<br />

r→(R+e) −<br />

ε0εr E.n = lim<br />

r→(R+e) +<br />

ε0 E.n<br />

−−→<br />

−−→<br />

⇔ lim −ε0εr gradϕ.n = lim −ε0 gradϕ.n<br />

r→(R+e) − r→(R+e) +<br />

⇔ lim<br />

r→(R+e) −<br />

∂ϕ<br />

εr<br />

∂r<br />

152<br />

= lim<br />

r→(R+e) +<br />

∂ϕ<br />

∂r


de sorte qu’on a la contrainte supplémentaire<br />

εr<br />

⇔ εr<br />

+∞ <br />

l=0<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

<br />

lAl(R + e) l−1 − (l + 1)Bl(R + e) −(l+2) <br />

Pl(cos θ) − Eex. cos θ<br />

+∞<br />

= − Dl(l + 1)(R + e) −(l+2) Pl(cos θ) − Eex. cos θ<br />

l=0<br />

<br />

lAl(R + e) l−1 − (l + 1)Bl(R + e) −(l+2) <br />

− Eex.δl,1<br />

= −Dl(l + 1)(R + e) −(l+2) − Eex.δl,1<br />

Si l = 1, l’expression ne présente que des termes proportionnels à Bl (puisque les<br />

constantes Dl et Al sont proportionnelles à Bl). L’équation conduit donc à la solution<br />

triviale<br />

Lorsque l = 1, il vient<br />

<br />

εr<br />

Al = Bl = Dl = 0, (l = 1)<br />

A1 − 2B1(R + e) −3 = −2D1(R + e) −3 + (εr − 1)Eex.<br />

<br />

⇔ εr − B1R −3 <br />

+ Eex. − 2εrB1(R + e) −3<br />

⇔<br />

<br />

= −2 − B1<br />

<br />

⇔ B1 =<br />

⇔ B1 =<br />

R + e<br />

R<br />

3<br />

+ Eex.(R + e) 3 + B1<br />

− (εr + 2)R −3 − 2(εr − 1)(R + e) −3<br />

B1 = −3Eex.<br />

3<br />

(εr + 2)R−3 Eex.<br />

+ 2(εr − 1)(R + e) −3<br />

3R3 (R + e) 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 Eex.<br />

+ 2(εr − 1)R3 <br />

(R + e) −3 + (εr − 1)Eex.<br />

Puisque A1 = −B1R−3 + Eex., il en découle l’expression du potentiel dans la couche<br />

diélectrique<br />

<br />

ϕ(r,θ) = A1r + B1<br />

r2 <br />

cos θ − Eex.r cos θ<br />

= − B1R −3 B1<br />

+ Eex. r cos θ +<br />

= B1<br />

=<br />

<br />

−rR −3 + 1<br />

3(R + e) 3<br />

r 2<br />

<br />

cos θ<br />

R 3<br />

r 3 − 1<br />

<br />

r 2 cos θ − Eex.r cos θ<br />

(εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R 3 Eex.r cos θ<br />

On voit clairement l’annulation du potentiel lorsque r = R et on retrouve le résultat<br />

de la sphère conductrice seule lorsque εr = 1. Finalement, à l’extérieur de la couche<br />

153


2.1. Polarisation de la matière<br />

diélectrique, on a<br />

3 R + e<br />

D1 = −B1 + Eex.(R + e)<br />

R<br />

3 + B1<br />

3R<br />

=<br />

3 (R + e) 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 <br />

3<br />

R + e<br />

Eex. 1 − + Eex.(R + e)<br />

+ 2(εr − 1)R3 R<br />

3<br />

= 3R3 (R + e) 3 − 3(R + e) 6 + (R + e) 3 (εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R3 (εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R3 Eex.<br />

= (εr − 1)(R + e) 6 + (2εr − 1)R3 (R + e) 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R3 Eex.<br />

de sorte que le potentiel total est<br />

ϕ(r,θ) = (εr − 1)(R + e) 6 + (2εr + 1)R3 (R + e) 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R3 cos θ<br />

Eex.<br />

r2 − Eex.r cos θ<br />

= (εr − 1)(R + e) 6 + (2εr + 1)R3 (R + e) 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R3 cos θ<br />

Eex.<br />

r2 − Eex.r cos θ<br />

= (εr − 1)(R + e) 3 + (2εr + 1)R 3<br />

(εr + 2)(R + e) 3 + 2(εr − 1)R 3<br />

R + e<br />

r<br />

3<br />

Eex.r cos θ − Eex.r cos θ<br />

On retrouve bien le potentiel créé par une sphère conductrice de rayon R lorsque εr = 1<br />

et par une sphère conductrice de rayon R + e lorsque εr tend vers l’infini.<br />

2.1.3.9. Ecrantage dans les milieux diélectriques linéaires<br />

Dans un diélectrique, les charges sont écrantées par l’apparition à leur voisinage<br />

de charges de polarisation de signes opposés. Dans le cas des diélectriques linéaires, cet<br />

écrantage conduit à une simple renormalisation de la charge. En effet, le théorème de<br />

Gauss impose<br />

div Etot. = ρtot.<br />

et par ailleurs pour un milieu linéaire et isotrope<br />

de sorte que<br />

ε0<br />

div Etot. = div D<br />

ρtot. = ρex.<br />

εr<br />

ε0εr<br />

= ρex.<br />

ε0εr<br />

154


2.1.3.9.1. Ecrantage d’une charge dans un milieu diélectrique<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

On considère une sphère de rayon R, de centre O et portant une densité surfacique<br />

de charge σ, i.e. une charge totale Q = 4π 2 R 2 σ. La distribution de charge est invariante<br />

sous les rotations d’angle θ et φ de sorte potentiel que le potentiel ne dépend que de r.<br />

En utilisant par exemple le théorème de Gauss, il vient<br />

⎧<br />

Q<br />

⎪⎨ , (r ≤ R)<br />

4πε0R<br />

ϕ(r) =<br />

⎪⎩<br />

Q<br />

, (r ≥ R)<br />

4πε0r<br />

où on a choisi d’annuler le potentiel à l’infini et assurer sa continuité en r = R. On<br />

plonge maintenant la sphère dans un milieu diéléctrique homogène, linéaire et isotrope<br />

de constante diélectrique relative εr. Le milieu s’étend jusqu’à l’infini. La distribution<br />

de charge excitatrice est invariante sous les rotations d’angle θ et φ. La distribution de<br />

charge de polarisation qu’elle engendre possède les mêmes symétries. La solution (253)<br />

de l’équation de Laplace se réduit à<br />

⎧<br />

⎨A0<br />

+<br />

ϕ(r) =<br />

⎩<br />

B0<br />

, (r ≥ R)<br />

r<br />

C0, (r ≤ R)<br />

L’annulation du potentiel à l’infini impose A0 = 0 et la continuité du potentiel en r = R<br />

conduit à C0 = B0/R. Il reste à imposer la discontinuité des composantes tangentielles<br />

du champ d’induction électrique, causée par la présence de charges en r = R :<br />

lim<br />

r→R +<br />

D.n − lim<br />

r→R− D.n = σex. ⇔ lim<br />

r→R +<br />

ε0 E.n − lim<br />

r→R− ε0εr E.n = σ<br />

Puisque le potentiel est constant à l’intérieur, le champ électrique total y est nul. Il<br />

reste<br />

Il en découle la contrainte :<br />

−−→<br />

− lim ε0εr gradϕ.n = σ ⇔ lim<br />

r→R + r→R +<br />

∂ϕtot.<br />

∂r<br />

− B0<br />

−<br />

R2 Q<br />

Le potentiel total est donc<br />

σ<br />

= −<br />

4πε0R2 ε0εr<br />

⎧<br />

Q<br />

⎪⎨ , (r ≤ R)<br />

4πε0εrR<br />

ϕ(r) =<br />

⎪⎩<br />

Q<br />

, (r ≥ R)<br />

4πε0εrr<br />

= − σ<br />

ε0εr<br />

Q<br />

= −<br />

4πε0εrR2 ⇔ B0 = Q<br />

<br />

1<br />

4πε0 εr<br />

<br />

− 1<br />

La seule modification est un remplacement de la constante diéléctrique ε0 par ε0εr.<br />

155


2.1. Polarisation de la matière<br />

2.1.3.9.2. Ecrantage d’un dipôle dans un milieu diélectrique<br />

On considère à présent une sphère portant une distribution de charge surfacique<br />

non uniforme σ(θ) = σ0 cos θ et plongée dans un milieu diélectrique linéaire isotrope de<br />

constante diélectrique relative εr. La distribution de charge excitatrice est invariante<br />

sous la rotation d’angle φ. La distribution de charge de polarisation qu’elle engendre<br />

possède les mêmes symétries. La solution (253) de l’équation de Laplace se réduit<br />

donc à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Alr l Pl(cos θ), (r ≤ R)<br />

Blr −(l+1) Pl(cos θ), (r ≥ R)<br />

où on imposé le fait que le potentiel ne peut pas présenter de divergence en r = 0 ou<br />

r → +∞. L’annulation du potentiel à l’infini impose A0 = 0 et la continuité du potentiel<br />

en r = R conduit à<br />

+∞<br />

l=1<br />

AlR l Pl(cos θ) =<br />

+∞<br />

l=0<br />

BlR −(l+1) Pl(cos θ) ⇔ Al = BlR −(2l+1)<br />

Il reste à imposer la discontinuité des composantes tangentielles du champ d’induction<br />

électrique, causée par la présence de charges en r = R :<br />

lim<br />

r→R +<br />

D.n − lim<br />

r→R− D.n = σex. ⇔ lim<br />

r→R + ε0 E.n − lim<br />

r→R− ε0εr E.n = σ<br />

Il en découle la contrainte :<br />

εr<br />

+∞<br />

l=0<br />

⇔ − lim<br />

r→R +<br />

ε0εr<br />

∂ϕtot.<br />

⇔ − lim εr<br />

r→R + ∂r<br />

(l + 1)BlR −(l+2) Pl(cos θ) +<br />

−−→<br />

gradϕ.n + lim<br />

r→R− ε0<br />

+∞<br />

l=0<br />

⇔ εr(l + 1)BlR −(l+2) + lAlR l−1 = σ0<br />

⇔<br />

Par conséquent, Al = Bl = 0 pour l = 1 et<br />

B1 =<br />

<br />

+ lim<br />

r→R− ∂ϕtot.<br />

∂r<br />

−−→<br />

gradϕ.n = σ<br />

= σ<br />

ε0<br />

lAlR l−1 Pl(cos θ) = σ0 cos θ<br />

δl,1<br />

ε0<br />

εr(l + 1)R −(l+2) + lR −(2l+1) R l−1 Bl = σ0<br />

δl,1<br />

ε0<br />

σ0<br />

ε0(2εr + 1) R3<br />

Le potentiel total est donc finalement<br />

⎧ σ0<br />

⎪⎨<br />

r cos θ, (r ≤ R)<br />

ε0(2εr + 1)<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

σ0 R<br />

ε0(2εr + 1)<br />

3 cos θ<br />

r2 , (r ≥ R)<br />

156<br />

ε0


La sphère est donc équivalente à un moment dipolaire<br />

p = 4πR3<br />

2εr + 1<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

On retrouve comme attendu le résultat pour une sphère dans le vide lorsque εr = 1.<br />

2.2. Milieux magnétiques<br />

Les milieux magnétiques se décomposent en trois catégories : paramagnétiques,<br />

diamagnétiques et ferromagnétiques. Dans premier cas, le système est assimilable à une<br />

assemblée de moments magnétique mi (d’origines diverses : orbital dans les atomes, de<br />

spin pour les électrons et les noyaux ou dû aux courants formés par les électrons de<br />

conduction). En l’absence de champ magnétique extérieur, le milieu ne présente pas<br />

d’aimantation spontanée. Il ne s’aimante que lorsqu’on applique un champ extérieur.<br />

Dans les milieux diamagnétiques, la réponse du moment magnétique s’oppose au champ<br />

magnétique appliqué. Dans les milieux ferromagnétiques, l’interactio d’échange entre<br />

moments magnétiques de spin induit un ordre magnétiq à grande distance. A basse<br />

température, les moments magnétiques s’orientent tous dans la même direction et<br />

le milieu présente une aimantation spontanée non nulle. A haute température, les<br />

fluctuations thermiques détruisent l’ordre ferromagnétique et le milieu est simplem<br />

paramgnétique. Entre ces deux phases a lieu une transition de phase du second ordre.<br />

Figure 43 : [ Fig 1 Fig 2 Fig 3 ] Champ magnétique créé par un aimant<br />

permanent parallélépipédique (à gauche), deux aimants de polarisation dans le<br />

même sens (au centre) et deux aimants de polarisation antiparallèle (à droite).<br />

2.2.1. Moment magnétique<br />

157


2.2. Milieux magnétiques<br />

2.2.1.1. Champ magnétique créé par une spire circulaire de courant<br />

On considère une spire de centre O, de rayon R, située dans le plan z = 0 et<br />

parcourue par un courant I. Le potentiel vecteur créé au point M est donné dans la<br />

limite non-relativiste par l’expression (83) :<br />

A(r) = µ0I<br />

4π<br />

<br />

C<br />

d ℓ<br />

||r − r ′ ||<br />

En coordonnées cartésiennes, l’intégrale correspond à la circulation le long de la spire<br />

d’un point N de coordonnées ( R cos α R sinα 0 ), i.e. d ℓ = ( −R sinα R cos α 0 ) dα.<br />

La distance séparant l’élément de longueur dℓ et le point M est<br />

||r − r ′ || = (R cos α − x) 2 + (R sinα − y) 2 + z 2<br />

L’intégrale pour la composante Ax peut alors s’écrire à grande distance :<br />

Ax(r) = − µ0I<br />

4π<br />

= − µ0I<br />

4π<br />

= − µ0IR<br />

4πr<br />

2π<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

≃<br />

R≪x,y,z −µ0IR<br />

4πr<br />

R sin αdα<br />

(R cos α − x) 2 + (R sinα − y) 2 + z 2<br />

R sinαdα<br />

x 2 + y 2 + z 2 + R 2 − 2R(xcos α + y sin α)<br />

<br />

1 + R2 − 2R(xcos α + y sinα)<br />

2π<br />

= − µ0IR<br />

<br />

4πr<br />

<br />

1 − R2<br />

2r2 = − µ0IR 2 y<br />

4r 3<br />

De la même manière, il vient<br />

2π<br />

0<br />

r 2<br />

−1/2<br />

sinαdα<br />

<br />

1 − R2 <br />

− 2R(xcos α + y sinα)<br />

sinαdα<br />

2r 2<br />

2π<br />

sinαdα +<br />

0<br />

<br />

=0<br />

xR<br />

r2 2π<br />

0<br />

cos α sin αdα<br />

<br />

=0<br />

R cos αdα<br />

(R cos α − x) 2 + (R sinα − x) 2 + z 2<br />

Ay(r) = µ0I<br />

4π 0<br />

<br />

µ0IR<br />

∼ 1 −<br />

R≪x,y,z 4πr<br />

R2<br />

2r2 2π<br />

cos αdα + xR<br />

r2 = µ0IR 2 x<br />

4r 3<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

cos 2 αdα + yR<br />

r 2<br />

et Az(r) = 0. On obtient finalement l’expression compacte<br />

A(r) = µ0<br />

4πr3 IπR2uz ∧ r = µ0<br />

m ∧ r<br />

4πr3 + yR<br />

r 2<br />

2π<br />

0<br />

2π<br />

sin<br />

0<br />

2 <br />

αdα<br />

<br />

=π<br />

<br />

<br />

sinαcos αdα<br />

où m = IπR 2 uz est le moment magnétique . En effet, l’intensité I équivalente à une<br />

particule de charge q parcourant un cercle de rayon R à une vitesse v est I = q<br />

T<br />

158<br />

= q v<br />

2πR .


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Le moment magnétique est donc m = IπR2 = q<br />

2Rv. Le champ magnétique est alors par<br />

définition (17)<br />

B = −→<br />

rot A(r) =<br />

µ0IR 2<br />

4<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

∂xr −3<br />

∂x<br />

−x ∂r−3<br />

∂z<br />

−y ∂r−3<br />

∂z<br />

+ ∂yr−3<br />

∂y<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠ =<br />

µ0IR 2<br />

4r 5<br />

⎛<br />

⎝<br />

3xz<br />

3yz<br />

2r2 − 3(x2 + y2 )<br />

⎞<br />

⎠ (182)<br />

où on a utilisé ∂r−3 ∂<br />

∂x = ∂x (x2 + y2 + z2 ) −3/2 = −3 2 (x2 + y2 + z2 ) −5/2 × 2x = −3xr−5 .<br />

Cette expression peut s’écrire de manière compacte<br />

B = µ0<br />

<br />

3<br />

4π<br />

(m.r).r m<br />

−<br />

r5 r3 <br />

(183)<br />

On peut également calculer le champ magnétique par application de la loi de Biot-Savart<br />

(86). Le champ magnétique d B créé par un élément de longueur dℓ = Rdα de la spire<br />

est<br />

d µ0I<br />

B =<br />

4π [(R cos α − x) 2 + (R sinα − y) 2 + z2 ] 3/2<br />

⎛ ⎞ ⎛ ⎞<br />

−R sinα x − R cos α<br />

⎝ R cos α ⎠ ∧ ⎝ y − R sinα ⎠<br />

0<br />

z<br />

µ0I<br />

≃<br />

R≪x,y,z 4πr3 <br />

1 − 3 R<br />

2<br />

2 − 2R(xcos α + y sinα)<br />

r2 ⎛<br />

zR cos α<br />

⎝ zR sin α<br />

−yR sin α − xR cos α + R2 ⎞<br />

⎠<br />

En développant puis en intégrant α, les seuls termes non nuls sont ceux faisant intervenir<br />

cos 2 α ou sin 2 α. On retrouve l’expression (182). On retrouve également l’expression (92)<br />

du champ magnétique sur l’axe dans la limite z ≫ R.<br />

2.2.1.2. Potentiel vecteur créé par un moment magnétique<br />

Pour un circuit C fermé et parcouru par un courant I, le potentiel vecteur à l’origine<br />

est d’après (83)<br />

A = µ0I<br />

4π<br />

<br />

C<br />

d ℓ<br />

r<br />

En multipliant les deux membres par un vecteur quelconque a, il vient<br />

a. A = µ0I<br />

4π<br />

= µ0I<br />

4π<br />

= µ0I<br />

4π<br />

= µ0I<br />

4π<br />

= µ0I<br />

4π<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

C<br />

S<br />

S<br />

S<br />

S<br />

a.dℓ r<br />

<br />

−→ a<br />

rot .d<br />

r<br />

S<br />

1 −→<br />

rota<br />

r <br />

.d S + µ0I<br />

4π<br />

=0<br />

<br />

−−→ 1<br />

grad<br />

r<br />

r ∧a<br />

r 3 d S<br />

∧ad S<br />

159<br />

<br />

S<br />

<br />

−−→ 1<br />

grad ∧adS<br />

r


2.2. Milieux magnétiques<br />

où S est la surface sous-tendue par le contour C. Or (r ∧ a) ∧ n = a.(n ∧ r) donc si n<br />

est un vecteur unitaire normal à la surface S, il vient<br />

a. A = µ0I<br />

4π a.<br />

<br />

S<br />

n ∧ r<br />

dS<br />

r3 Ce résultat étant valable quelque soit a, on a<br />

A = µ0I<br />

4π<br />

<br />

S<br />

n ∧ r<br />

dS<br />

r3 On définit le moment magnétique m comme la quantité<br />

<br />

m = I<br />

S<br />

ndS<br />

de sorte qu’à grande distance de la boucle<br />

A ≃<br />

r≫1<br />

µ0<br />

4π<br />

r µ0 −−→<br />

m ∧ = m ∧ grad<br />

r3 4π<br />

<br />

1<br />

r<br />

(184)<br />

où cette fois, r est le rayon-vecteur séparant le centre de la boucle de l’observateur. Le<br />

champ magnétique est par définition (17)<br />

B(r) = −→<br />

rot A = µ0 −−→<br />

grad div<br />

4π<br />

<br />

m<br />

=<br />

r<br />

µ0<br />

<br />

4π<br />

3 (m.r).r m<br />

−<br />

r5 r3 2.2.1.3. Action d’un champ magnétique sur un moment<br />

<br />

(185)<br />

En utilisant l’analogie des masses magnétiques (§ 2.2.2.4.), un gradient de champ<br />

magnétique produit une force sur un moment magnétique m qui s’écrit d’après (68)<br />

F = (m. ∇) B<br />

Un champ magnétique produit un couple (69) :<br />

Γ0 = m ∧ B<br />

et l’énergie d’interaction (70) :<br />

V = −m. B = −ISn. <br />

B ≃ −I<br />

B.d S (186)<br />

2.2.2. Champ magnétique créé par une distribution de moments<br />

160


2.2.2.1. Description microscopique de l’aimantation<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

Dans un solide, le mouvement des électrons de valence autour des noyaux atomiques<br />

ou des électrons de conduction dans tout le volume forment autant de moments<br />

magnétiques. De plus, les électrons portent un moment magnétique de spin. On définit<br />

l’aimantation totale d’une assemblée de moments magnétiques {mi} par un processus<br />

de moyenne spatiale sur de petites régions de l’espace (coarse-graining, § 2.1.1.2.) du<br />

moment magnétique total :<br />

M(r) = <br />

mif(r − ri)<br />

i<br />

où f(u) une fonction maximale en 0 et qui décroît rapidement vers 0 lorsqu’on s’éloigne<br />

de l’origine. L’aimantation ainsi définie est continue. De la manière, toutes les grandeurs<br />

( B, A,...) dont il sera question dans la suite sont le résultat de ce processus de moyenne.<br />

2.2.2.2. Champ magnétique créé par l’aimantation<br />

Le potentiel vecteur créé par une assemblée de moments magnétiques est d’après<br />

(184)<br />

A(r) = µ0<br />

<br />

4π<br />

i<br />

V<br />

mi ∧ (r − ri)<br />

||r − ri|| 3<br />

A l’échelle macroscopique, le processus de coarse-graining conduit à un potentiel<br />

A(r) = µ0<br />

<br />

mi ∧ (r<br />

4π V i<br />

′ − ri)<br />

||r ′ − ri|| 3 f(||r − r′ ||)d 3 r ′<br />

= µ0<br />

<br />

mi ∧ (r − r<br />

4π V i<br />

′′ )<br />

||r − r ′′ || 3 f(||ri − r ′′ ||)d 3 r ′′<br />

= µ0<br />

<br />

mif(||ri − r<br />

4π<br />

′′ <br />

||) ∧ (r − r′′ )<br />

||r − r ′′ || d3r ′′<br />

= µ0<br />

<br />

4π V<br />

i<br />

M(r ′′ ) ∧ (r − r ′′ )<br />

||r − r ′′ || 3<br />

où on a effectué le changement de variable r ′ − ri = r − r ′′ . On a alors d’après (290)<br />

A (r) = µ0<br />

<br />

M(r<br />

4π<br />

′ ) ∧ ∇r ′<br />

<br />

1<br />

||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′<br />

= µ0<br />

−→<br />

rot M<br />

4π ||r − r ′ || d3r ′ + µ0<br />

<br />

−→<br />

M<br />

rot<br />

4π ||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r ′<br />

(187)<br />

d 3 r ′′<br />

= µ0<br />

−→<br />

rot M<br />

4π ||r − r ′ || d3r ′ + µ0<br />

<br />

4π<br />

M ∧ n<br />

||r − r ′ || d S ′<br />

Si on y ajoute la contribution (83) des courants de volume jex. et de surface jSex., il<br />

vient le potentiel vecteur total<br />

A(r) = µ0<br />

<br />

(jex. +<br />

4π<br />

−→<br />

rot M)<br />

||r − r ′ ||<br />

d 3 r ′ + µ0<br />

4π<br />

161<br />

<br />

( jSex.(r ′ ) + M(r ′ ) ∧ n)<br />

||r − r ′ d<br />

||<br />

S ′ (188)


2.2. Milieux magnétiques<br />

L’expression du champ magnétique total découle de (17) :<br />

B(r) = −→<br />

rotr A(r,t) = µ0<br />

−→ (jex. +<br />

rotr<br />

4π<br />

−→<br />

rot M)<br />

||r − r ′ d<br />

||<br />

3 r ′ <br />

( jSex.(r<br />

+<br />

′ ) + M(r ′ ) ∧ n)<br />

||r − r ′ d<br />

||<br />

S ′<br />

<br />

Le terme −→<br />

rot M se comporte comme un courant.<br />

2.2.2.3. Méthode des courants ampèriens<br />

L’expression (188) suggère que le potentiel vecteur créé par l’aimantation M<br />

équivaut à celui créé par la distribution de courants de volume j ∗ V et de surface j ∗ S ,<br />

appelés ampèriens, définis par<br />

j ∗ V = −→<br />

rot M, j ∗ S = M ∧ n (189)<br />

Les méthodes habituelles de la magnétostatique peuvent être appliquées aux courants<br />

jtot. = jex. +j ∗ V<br />

L’équation de Maxwell-Ampère (9) s’écrit sous la forme<br />

−→<br />

rot <br />

B = µ0<br />

jex. +j ∗ <br />

V + 1<br />

c2 ∂ E<br />

∂t<br />

= µ0<br />

<br />

jex. + −→<br />

rot <br />

M + 1<br />

c2 ∂ E<br />

∂t<br />

(190)<br />

Notons que si les charges de polarisation sont mobiles, E doit être remplacé par D<br />

conformément à (165). Il découle de (190) la discontinuité des composantes tangentielles<br />

du champ magnétique (97) lors du franchissement d’une surface parcourue par un<br />

courant de surface :<br />

<br />

B2 − <br />

B1 .t = µ0<br />

jex. +j ∗ S<br />

pour tout vecteur t tangent à la surface.<br />

2.2.2.4. Méthode des masses magnétiques<br />

<br />

.t = µ0<br />

jex. + <br />

M ∧ n .t<br />

Le champ magnétique (185) créé par un moment magnétique a la même expression<br />

que le champ électrique créé par un dipôle (67) :<br />

B(r) = µ0<br />

<br />

<br />

3<br />

4π<br />

(mi.r)r mi<br />

−<br />

r5 r3 <br />

i<br />

←→ E(r) = 1 <br />

<br />

3<br />

4πε0<br />

(pi.r)r pi<br />

−<br />

r5 r3 <br />

Sur la base de cette analogie, on est donc tenté d’interpréter M comme une densité<br />

de polarisation, d’utiliser les méthodes de l’électrostatique (en particulier la résolution<br />

de l’équation de Laplace qui n’a pas d’équivalent en magnétostatique) puis d’obtenir le<br />

µ0 par dans l’expression du champ électrique<br />

champ magnétique en remplaçant 1<br />

4πε0<br />

ainsi obtenue. On utilisera donc une distribution de charges fictives, appelées masses<br />

magnétiques<br />

4π<br />

σm = M.n, ρm = −div M (191)<br />

162<br />

i


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Le champ Bm créé par cette distribution de masses magnétiques, i.e. les discontinuités<br />

de l’aimantation, est dit démagnétisant . L’analogie avec l’électrostatique implique<br />

qu’on peut introduire un potentiel scalaire<br />

ϕm(r) = µ0<br />

4π<br />

<br />

V<br />

−div M(r ′ )<br />

||r − r ′ || d3 r ′ + µ0<br />

4π<br />

<br />

∂V<br />

M(r ′ ).d S<br />

||r − r ′ ||<br />

dont dérive le champ magnétique de manière analogue au champ électrique (160) :<br />

Bm(r) = − −−→<br />

gradϕm<br />

= µ0<br />

−−→ div ′ M(r )<br />

grad<br />

4π ||r − r ′ || d3r ′ <br />

−<br />

∂V<br />

M(r ′ ).d S<br />

||r − r ′ <br />

||<br />

(192)<br />

Le potentiel scalaire (192) est la solution d’une équation analogue à l’équation de Poisson<br />

(84) :<br />

∆ϕm = −ρm = div M (193)<br />

On pourra donc appliquer les méthodes de résolution de cette équation développées<br />

en électrostatique au cas d’un milieu magnétique. Aux limites du système, on devra<br />

imposer la discontinuité de la dérivée de la fonction ϕm :<br />

<br />

d 3 r div −−→<br />

<br />

gradϕm = d 3 r div <br />

M ⇔<br />

−−→<br />

gradϕm.d S<br />

V<br />

V<br />

⇔<br />

∂V<br />

∂ϕm<br />

∂n<br />

où n est un vecteur normé perpendiculaire à la surface.<br />

<br />

ext<br />

−<br />

ext<br />

int<br />

∂ϕm<br />

∂n<br />

<br />

=<br />

<br />

int<br />

∂V<br />

M.d ext S<br />

int<br />

= − M.n<br />

(194)<br />

L’existence d’un potentiel ϕm permet de réaliser que l’analogie ne peut pas être<br />

complète car elle ne s’étend pas aux équations de Maxwell et en particulier à l’équation<br />

de Maxwell-Gauss (10). On a en effet<br />

div Bm = µ0ρm<br />

(195)<br />

en contradiction avec la relation de Maxwell-Gauss magnétique (5) dans les régions<br />

de l’espace où la densité de masse magnétique ne s’annule pas, ρm = 0. L’analogie avec<br />

l’électrostatique n’est donc plus valable en tout point où ρm = 0, i.e. où l’aimantation<br />

n’est pas uniforme. En outre, puisque le champ créé par les masses magnétiques dérive<br />

d’un potentiel, son rotationnel s’annule :<br />

−→<br />

rot Bm = − −→<br />

rot −−→<br />

grad Bm = 0 (196)<br />

Par conséquent, l’équation de Maxwell-Ampère (190) n’est satisfaite que si on pose<br />

B = Bex. + Bm + µ0 M (197)<br />

D’après (191), ce choix permet également de retrouver la relation de Maxwell-Gauss<br />

magnétique (5) :<br />

div B = div Bex. + div Bm +µ0 div<br />

<br />

<br />

M<br />

<br />

= 0<br />

=µ0ρm<br />

163<br />

−ρm


2.2. Milieux magnétiques<br />

2.2.2.5. Méthode du champ auxiliaire<br />

Lorsque l’aimantation M est uniforme dans le domaine aimanté V , l’expression<br />

(187) du potentiel vecteur se réduit à<br />

où<br />

A (r ′ ) = µ0<br />

4π <br />

M ∧<br />

= µ0<br />

4π M ∧<br />

<br />

V<br />

V<br />

∇r<br />

<br />

1<br />

||r − r ′ <br />

d<br />

||<br />

3 r<br />

r ′ − r<br />

||r − r ′ || 3 d3 r<br />

= µ0ε0 M ∧ Eaux.(r ′ )<br />

Eaux.(r ′ ) = 1<br />

4πε0<br />

<br />

V<br />

r ′ − r<br />

||r − r ′ || 3 d3 r<br />

(198)<br />

est le champ électrique créé au point r ′ par une densité uniforme de charge ρ = 1<br />

remplissant le volume V . Le champ magnétique est d’après (17)<br />

B = −→<br />

rot A<br />

= µ0ε0 −→<br />

<br />

rot M ∧ Eaux.<br />

<br />

<br />

= µ0ε0<br />

M div Eaux.<br />

− <br />

M. ∇ Eaux.<br />

où on a utilisé (290). A l’extérieur du volume V , la charge est nulle et donc d’après<br />

l’équation de Maxwell-Gauss (26), on a div E = ρ = 0 de sorte que le champ magnétique<br />

se réduit à<br />

<br />

Bext = −µ0ε0<br />

M. ∇ Eaux. (199)<br />

A l’intérieur du volume aimanté, on a une densité de charge ρ = 1 et donc l’équation<br />

de Maxwell-Gauss (26) conduit à div E = 1/ε0. Le champ magnétique est alors<br />

<br />

Bint = −µ0ε0<br />

M. ∇ Eaux. + µ0 M (200)<br />

2.2.2.6. Champ d’excitation magnétique<br />

On définit le champ d’excitation magnétique H comme<br />

µ0 H = Bex. + Bm<br />

D’après (197), le champ d’excitation magnétique est relié au champ magnétique total<br />

par la relation<br />

B = Bex. + B ∗ = Bex. + Bm + µ0 <br />

M = µ0<br />

H + M (201)<br />

L’équation de Maxwell-Ampère (9) s’écrit alors<br />

−→<br />

rot H = 1<br />

µ0<br />

−→<br />

rot Bex. + 1<br />

µ0<br />

−→<br />

rot Bm = jex.<br />

164<br />

(202)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

où on a utilisé (196). Il en découle, de manière analogue à (97), que les composantes<br />

tangentielles du champ d’excitation magnétique H présentent une discontinuité proportionnelle<br />

à la densité de courant excitateur parcourant la surface traversée :<br />

H t 1 − H t 2 = jex.<br />

(203)<br />

Les composantes normales sont quant à elles continues en l’absence de densité de masse<br />

magnétique (195)<br />

H1.n1dS = H2.n2dS (204)<br />

B<br />

µ 0 H<br />

µ 0 M<br />

Bex.<br />

Bm<br />

B*<br />

B<br />

µ 0<br />

H<br />

µ 0<br />

Bex.<br />

M<br />

Bm<br />

B*<br />

Figure 44 : [ Fig 1 Fig 2 ] Décomposition du champ magnétique dans le cas<br />

d’un matériau isotrope (à gauche) et anisotrope (à droite).<br />

2.2.2.7. Milieux magnétiques linéaires<br />

Dans le cas particulier où l’aimantation est linéaire avec les composantes du champ<br />

magnétique, on peut poser<br />

<br />

B = µ0<br />

H + M = µ0µr H = µ0(1 + χm) H (205)<br />

où µr est la permittivité relative du milieu aimanté et χm sa susceptibilité. Si le milieu<br />

est isotrope, ce sont des constantes. Dans le cas contraire, il s’agit de tenseurs. La<br />

linéarité de l’aimantation avec le champ n’est vrai qu’en champ faible. En négligeant<br />

le champ démagnétisant, i.e. en posant Bex. ≃ µ0H, la permittivité relative d’un<br />

paramagnétique ionique est par exemple :<br />

χm = µr − 1 = M<br />

B = ρJ(J + 1) g2 J µ2B 3kBT<br />

où ρ est la densité d’atomes magnétiques et J leur moment cinétique total. Dans le cas<br />

du paramagnétisme des électrons de conduction, on a<br />

χm = µr − 1 = M<br />

B ≃ µ2 Bg0(εF)<br />

où g0(εF) est la densité d’état au niveau de Fermi. Dans un ferromagnétique, on a en<br />

champ faible<br />

M = ρSn ≃ z J¯h2 S2 2 M + 2ρµBS 2 B ⇔ χm = µr − 1 = M<br />

B ≃<br />

2<br />

2ρµBS<br />

M≪1<br />

où ρ est la densité d’atomes magnétiques et S leur moment magnétique.<br />

165


2.2. Milieux magnétiques<br />

2.2.2.8. Confinement des lignes de champ magnétique et applications<br />

Si aucun courant excitateur ne circule à surface d’un milieu aimanté de permittivité<br />

relative µr, les conditions de passage (203) et (204) du champ excitateur imposent la<br />

continuité de ses composantes tangentielles et normale :<br />

H t 1 = H t 2, H n 1 = H n 2<br />

Le champ excitateur est donc identique à l’extérieur et à l’intérieur du milieu. Si ce<br />

dernier est linéaire (205), il vient<br />

H1 = H2 ⇔ 1<br />

µ0<br />

B1 = 1<br />

µ0µr<br />

B2<br />

i.e. l’aimantation amplifie le champ magnétique dans le milieu. Dans la limite d’une<br />

permittivité grande, on a annulation du champ à l’extérieur :<br />

B1 = 1<br />

µr<br />

B2 ≃<br />

µr≫1 0<br />

Or la relation de Maxwell-Gauss magnétique (23) impose l’annulation du flux du<br />

champ magnétique à travers toute surface fermée, notamment la frontière du milieu.<br />

Par conséquent, les lignes de champ magnétiques doivent nécessairement se refermer à<br />

l’intérieur du milieu magnétique. On a donc un phénomène de confinement ou piégeage<br />

des lignes de champ magnétique qui peut notamment servir à diriger les lignes de champ<br />

dans la direction voulue.<br />

I 1<br />

Figure 45 : [ Fig 1 Fig 2 ] Transformateur de courant obtenu en enroulant deux<br />

bobines autour d’un noyau ferromagnétique (à gauche) et électro-aimant formé<br />

d’une bobine enroulée autour d’un ferromagnétique (à droite).<br />

On considère le transformateur de la figure 45. Deux bobines formées de respectivement<br />

N1 et N2 spires sont enroulées autour d’un noyau ferromagnétique de permittivité<br />

relative µr. D’après le théorème d’Ampère (202), la circulation du champ d’excitation<br />

magnétique autour du contour (en rouge et pointillés sur la figure) conduit à (11)<br />

<br />

C<br />

H.d ℓ = −N1I1 + N2I2<br />

(11)<br />

Notons que la circulation du champ d’induction magnétique B est sans utilité car elle fait<br />

intervenir le courant équivalent à l’aimantation j∗ = −→<br />

rot M qu’on ne connaît.<br />

I 1<br />

166<br />

e


Dans le régime linéaire du ferromagnétique (205), il vient<br />

<br />

C<br />

H.d ℓ = 1<br />

µ0µr<br />

<br />

C<br />

B.d ℓ ≃<br />

µr≫1 0<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

de sorte que pour un ferromagnétique dit dur, on a la relation entre les intensités<br />

I2 = N1<br />

I1<br />

N2<br />

On considère à présent l’électro-aimant de la figure 45. De la même manière que<br />

précédemment, le théorème d’Ampère (202) conduit à<br />

<br />

C<br />

H.d ℓ = −N1I1<br />

Si l’aimantation reste faible, on peut négliger les masses magnétiques s’accumulant sur<br />

les deux surfaces bordant l’entrefer. On a alors d’après (204) continuité des composantes<br />

normales du champ d’excitation magnétique. En supposant en première approximation<br />

que ce champ est constant le long du contour, on peut écrire<br />

<br />

C<br />

H.d <br />

ℓ ≃<br />

e≪1<br />

C−Entrefer<br />

H.d ℓ+He = 1<br />

µ0µr<br />

<br />

C−Entrefer<br />

B.d ℓ+ BEntrefer<br />

µ0<br />

e ≃<br />

µr≫1<br />

BEntrefer<br />

En combinant ces deux relations, il vient le champ magnétique dans l’entrefer de<br />

l’électro-aimant :<br />

BEntrefer ≃ − µ0N1I1<br />

e<br />

L’intérêt du dispositif est qu’on peut concentrer le champ magnétique (93) créé par le<br />

solénoïde sur une distance e plus petite que celle occupée par les N1 spires.<br />

Dans les deux cas, la permittivité relative µr doit être suffisamment grande pour<br />

que les approximations soient valables. et le champ excitateur produit par la bobine<br />

doit être suffisamment petit pour que l’aimantation induite reste petite et que le milieu<br />

puisse être considéré comme linéaire.<br />

2.2.2.9. Énergie d’interaction d’un milieu avec le champ magnétique<br />

L’énergie magnétique peut se calculer de diverses manières. On peut tout d’abord<br />

sommer les énergies potentielles d’interaction de chaque dipôles avec le champ magnétique<br />

(186):<br />

V = − <br />

i<br />

mi. <br />

B ≃ −<br />

d 3 r M. B (206)<br />

On peut retrouver ce résultat en utilisant la représentation en termes de courants<br />

ampèriens (§ 2.2.2.3.). La chaleur dissipée pendant un temps δt par effet Joule par<br />

un courant ampèrien j ∗ v interagissant avec un champ électrique E est<br />

<br />

δW = −<br />

d 3 rj ∗ v. Eδt<br />

167<br />

µ0<br />

e


2.2. Milieux magnétiques<br />

En utilisant (189) et (290), l’énergie dissipée est<br />

<br />

δW = −<br />

<br />

= −<br />

d 3 r −→<br />

rot M. Eδt<br />

d 3 r div <br />

<br />

M ∧ E δt +<br />

<br />

<br />

= − M ∧ E .dSδt +<br />

d 3 r M. −→<br />

rot Eδt<br />

d 3 r M. −→<br />

rot Eδt<br />

et donc puisque l’aimantation et le champ électrique sont nuls à l’infini, le travail s’écrit<br />

en utilisant l’équation de Maxwell-Faraday (4)<br />

<br />

δW = −<br />

d 3 r M. ∂ <br />

B<br />

δt = −<br />

∂t<br />

d 3 r Mδ B<br />

L’énergie magnétique totale comprend d’une part l’énergie du vide (27) et de l’autre<br />

l’énergie d’interaction avec l’aimantation (206) :<br />

HEM = 1<br />

<br />

2<br />

d 3 <br />

1<br />

r<br />

µ0<br />

B. B − M. <br />

B = 1<br />

<br />

2<br />

d 3 r H. B (207)<br />

qui se réduit pour un milieu linéaire et isotrope à<br />

HEM = 1<br />

<br />

d<br />

2<br />

3 r µ0µrH 2 (r) (208)<br />

L’expression (207) peut également être obtenue à partir de (174) en utilisant l’analogie<br />

des masses magnétiques. Toujours, en utilisant l’analogie des masses magnétiques, il est<br />

possible de mettre en évidence l’apparition d’une pression causée par les fluctuations<br />

spatiales de l’aimantation (et donc de µR) qu’on appelle la magnétostriction.<br />

Dans un matériau aimanté, l’aimantation spontanée engendre un champ démagnétisant<br />

qui se superpose au champ appliqué. En effet, chaque moment magnétique m crée un<br />

champ magnétique de la forme (183) et qui soumet tous les autres moments magnétiques<br />

m ′ du milieu à une force dont l’énergie potentielle est d’après (186)<br />

V = −m ′ . B = − µ0<br />

<br />

3<br />

4π<br />

(m.r).(r.m′ )<br />

r5 − m.m′<br />

r3 <br />

Cette interaction porte le nom d’interaction dipolaire. D’après (194), il apparaît<br />

à la surface de tout mono-domaine magnétique une discontinuité du potentiel ϕm,<br />

équivalente à la présence de charges magnétiques. Afin de réduire l’énergie magnétostatique<br />

(207) ou (208), le système forme des domaines d’aimantations différentes séparés par des<br />

parois dites de Bloch. On peut par exemple montrer que l’énergie magnétostatique d’un<br />

cylindre formé de deux domaines d’aimantation opposée est inférieure à celle d’un cylindre<br />

uniformément aimanté [1] . Bien que l’interaction d’échange corresponde à un champ<br />

de l’ordre de 10 6 Oe, elle est à courte portée et ne suffit pas à empêcher l’apparition de<br />

parois de domaine engendrée par l’énergie magnétostatique correspondant à un champ<br />

de l’ordre de 10 3 Oe mais à longue portée.<br />

168


2. Electromagnétisme des milieux<br />

2.2.2.10. Loi de transformation de la polarisation et de l’aimantation<br />

Les équations de Maxwell (22) du premier groupe, i.e. l’équation de Maxwell-<br />

Faraday (4) et l’équation de Maxwell-Gauss magnétique (5), découlent de la<br />

définition des potentiels et donc restent valables dans un milieu. En revanche, les<br />

équations du second groupe couplant les champs avec les densités de courant et de<br />

charge sont remplacées dans un milieu par des équations faisant intervenir les courants<br />

et charges de polarisation et d’aimantation. De la même manière que les équations de<br />

Maxwell-Ampère (9) et de Maxwell-Gauss (10) découlent de (24), les équations de<br />

Maxwell dans un milieu (163) ainsi que (165) et (202) s’écrivent de manière covariante :<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

div D = ρex.<br />

−→<br />

rot H = jex. + ∂ D<br />

∂t<br />

⇔ ∂µ ˜ F µν = j ν ex.<br />

en introduisant un tenseur de Faraday (16) généralisé à un milieu<br />

˜F µν ⎛<br />

0 −Dxc −Dyc<br />

⎞<br />

−Dzc<br />

⎜Dxc<br />

= ⎝<br />

Dyc<br />

0<br />

Hz<br />

−Hz<br />

0<br />

Hy ⎟<br />

⎠<br />

−Hx<br />

Dzc −Hy Hx 0<br />

˜F µν est un tenseur de rang deux. Par analogie avec les champs E et B dont les lois de<br />

transformation découlent de l’expression du tenseur de Faraday (16), le calcul des lois<br />

de transformation des champs D et H est identique à § 1.1.2.3.1. en remplaçant E/c<br />

par Dc et B par H. Il vient<br />

D ′ = D + 1<br />

c2v0 ∧ H<br />

, <br />

1 − v2 0 /c2 H ′ = H − v0 ∧ D<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

Il en découle les lois de transformation de la polarisation (162) et de l’aimantation<br />

(201) :<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

P ′ = D ′ − ε0 E ′ = D − ε0 E + 1<br />

c 2v0 ∧ H − ε0v0 ∧ B<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

M ′ = ε0c 2 B ′ − H ′ = ε0c 2 B − H − ε0v0 ∧ E + v0 ∧ D<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

= P − 1<br />

c 2v0 ∧ M<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

= M + v0 ∧ P<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

Un milieu aimanté apparaît donc polarisé dans un autre référentiel (et vice-versa).<br />

Dans le cas plus général d’un changement de référentiel non-inertiel, on peut<br />

montrer que la mise en rotation d’un corps fait apparaître une aimantation (effet<br />

Barnett). Inversement, l’aimantation d’un corps provoque sa mise en rotation lorsqu’il<br />

en a la possibilité (effet Einstein-de Haas.<br />

2.2.3. Exemples de calculs dans les milieux magnétiques<br />

169


2.2. Milieux magnétiques<br />

2.2.3.1. Champ magnétique créé par un cylindre aimanté<br />

On considère un cylindre d’axe de révolution (Oz), de rayon R, de hauteur 2L et<br />

possédant une densité d’aimantation uniforme en volume M = M0uz.<br />

2.2.3.1.1. Cylindre aimanté par la méthode des courant ampèriens<br />

D’après § 2.2.2.3., le champ magnétique créé par l’aimantation du cylindre est<br />

équivalent à celui de la distribution de courants<br />

⎧<br />

⎨ j ∗ V = −→<br />

rot M = 0<br />

⎩<br />

j ∗ S = M ∧ n = M0uz ∧ ur = M0uθ<br />

On est donc ramené au problème d’un solénoïde fini parcouru par un courant de surface<br />

constant tel que nI = M0. Le champ magnétique créé sur l’axe est d’après (93)<br />

B(r = 0,θ,z) = µ0M0<br />

2<br />

<br />

z + L<br />

R 2 + (z + L) 2 −<br />

Le champ obtenu est exact en tout point de l’axe (Oz).<br />

<br />

z − L<br />

uz<br />

R2 + (z − L) 2<br />

2.2.3.1.2. Cylindre aimanté par la méthode des masses magnétiques<br />

D’après § 2.2.2.4., le champ magnétique créé par l’aimantation du cylindre est<br />

équivalent au champ électrique créé par la distribution de charges<br />

⎧<br />

⎨ ρ = −div M = 0<br />

⎩<br />

σ = M.n = M0δ(z − L) − M0δ(z + L) uz<br />

avec la correspondance ε0 → 1/µ0. On est donc ramené au calcul du champ électrique<br />

créé par un cylindre fini portant une densité surface de charge +M0 sur sa surface dans<br />

le plan z = L et −M0 sur sa surface dans le plan z = −L. A partir de l’expression du<br />

champ électrique créé par un disque fini (53), ce champ s’écrit sur l’axe pour z > L, i.e.<br />

au dessus du cylindre<br />

= M0<br />

2ε0<br />

<br />

<br />

z − L<br />

<br />

(z − L) 2 + R2 uz − M0<br />

<br />

2ε0<br />

1 −<br />

E(z) = M0<br />

2ε0<br />

1 −<br />

<br />

z + L<br />

<br />

(z + L) 2 + R2 −<br />

<br />

z − L<br />

<br />

(z − L) 2 + R2 uz<br />

Le champ magnétique est donc<br />

B(r = 0,θ,z > L) = µ0M0<br />

2<br />

<br />

z + L<br />

R 2 + (z + L) 2 −<br />

<br />

z + L<br />

uz<br />

(z + L) 2 + R2 <br />

z − L<br />

uz<br />

R2 + (z − L) 2<br />

Le même calcul peut être fait dans les régions z < −L et −L < z < L. A l’intérieur du<br />

cylindre, on doit ajouter la contribution de l’aimantation µ0M0 au champ magnétique<br />

total d’après (197).<br />

170


2. Electromagnétisme des milieux<br />

2.2.3.1.3. Cylindre infini aimanté par la méthode du champ auxiliaire<br />

On se place dans la limite d’un cylindre infini. Le potentiel vecteur créé peut s’écrire<br />

d’après (198) en fonction du champ électrique auxiliaire créé par le cylindre de densité<br />

de charge unité ρ = 1. Le calcul peut se faire en utilisant le théorème de Gauss (§<br />

1.2.2.7.). D’après (62), le champ magnétique à l’extérieur du cylindre (199) est<br />

2 ∂ R<br />

Bext = −µ0M0<br />

∂z 2r ur<br />

<br />

= 0<br />

Le champ magnétique à l’intérieur (200) est<br />

∂<br />

Bint = −µ0M0<br />

∂z<br />

<br />

r<br />

2 ur<br />

<br />

+ µ0M0uz = µ0M0uz<br />

2.2.3.2. Champ magnétique créé par une sphère aimantée<br />

On considère une sphère de centre O, de rayon R et possédant une densité<br />

d’aimantation uniforme en volume M = M0uz.<br />

2.2.3.2.1. Sphère aimantée par la méthode des courants ampèriens<br />

On se place dans le système de coordonnées sphériques. D’après § 2.2.2.3., le champ<br />

magnétique créé par l’aimantation de la sphère est équivalent à celui de la distribution<br />

de courants<br />

⎧<br />

⎨ j ∗ V = −→<br />

rot M = 0<br />

⎩<br />

j ∗ S = M ∧ n = M0uz ∧ ur = M0(cos θur − sinθuθ) ∧ ur = M0 sin θuφ<br />

On est donc ramené au problème d’une sphère parcourue par des courants de surface.<br />

La distribution de courants est invariante sous la rotation d’angle φ donc le champ<br />

magnétique ne dépend pas de φ. Tous les plans contenant (Oz) sont des plans d’antisymétrie<br />

de la distribution de courant donc pour tout point sur l’axe, le champ<br />

magnétique est dirigé suivant uz, i.e. B = B(r,θ)uz. Au point M situé sur l’axe (Oz) à<br />

une distance zM de l’origine, chaque élément de surface R 2 sinθdθdφ est parcouru par<br />

un courant Idℓ = j ∗ S dS = j∗ S R2 sinθdθdφ et crée un élément de champ magnétique<br />

dBz = dB cos(π/2 − α)<br />

= µ0 j<br />

4π<br />

∗ SR2 sin θdθdφ<br />

(zM − R cos θ) 2 sin α<br />

+ (R sin θ) 2<br />

= µ0<br />

4π<br />

≃<br />

zM ≫R<br />

M0R2 sin 2 θdθdφ<br />

(zM − R cos θ) 2 ×<br />

+ (R sin θ) 2<br />

µ0<br />

4π<br />

M0R2 sin 2 θdθdφ<br />

z3 R sinθ<br />

M<br />

R sinθ<br />

(zM − R cos θ) 2 + (R sinθ) 2<br />

où on a utilisé les notations de la figure (46) et le fait que l’élément de courant Id ℓ<br />

est perpendiculaire au vecteur joignant l’élément de courant et le point M. Le champ<br />

171


2.2. Milieux magnétiques<br />

magnétique total est obtenu par intégration sur la sphère<br />

Il reste finalement<br />

µ0 M0R<br />

Bz ≃ 2π ×<br />

zM ≫R 4π<br />

3<br />

= 2π × µ0 M0R<br />

4π<br />

3<br />

z3 M<br />

= 2π × µ0 M0R<br />

4π<br />

3<br />

= 2π × µ0<br />

4π<br />

z 3 M<br />

M0R 3<br />

z 3 M<br />

z3 M<br />

π<br />

0<br />

1<br />

π<br />

0<br />

−1<br />

1 sin 3 θdθ<br />

1 − cos 2 θ sinθdθ<br />

1 − u 2 du<br />

3 u<br />

1 <br />

u −<br />

−1 3 −1<br />

<br />

=2 =2/3<br />

4π<br />

Bz ≃ 2 ×<br />

zM ≫R 3 R3M0 × µ0<br />

4πz3 M<br />

z<br />

M<br />

I<br />

M<br />

φ<br />

z<br />

O<br />

α<br />

θ<br />

dB<br />

r<br />

R<br />

[r 2+(z<br />

−z) ]<br />

M<br />

1/2 2<br />

Figure 46 : [ Fig 1 ] Champ magnétique créé par un élément de surface de la<br />

sphère parcourue par des courants ampériens.<br />

(209)<br />

2.2.3.2.2. Sphère aimantée par la méthode des masses magnétiques<br />

D’après § 2.2.2.4., le champ magnétique créé par l’aimantation de la sphère est<br />

équivalent au champ électrique créé par la distribution de charges<br />

⎧<br />

⎨ ρ = −div<br />

⎩<br />

M = 0<br />

σ = (210)<br />

M.n = M0uz.ur = M0 cos θ<br />

avec la correspondance ε0 → 1/µ0. On est donc ramené au calcul du champ électrique<br />

créé par une sphère chargée en surface. D’après (43), le potentiel créé par la distribution<br />

de masses magnétiques est<br />

<br />

ϕ(r) =<br />

Sphere<br />

M0 cos θ ′<br />

4πε0||r − r ′ || dS′ <br />

M0 cos θ<br />

=<br />

′<br />

4πε0||r − r ′ || R2 sinθ ′ dθ ′ dφ ′<br />

172<br />

(211)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

où (R θ ′ φ ′ ) sont les coordonnées sphériques du point r ′ à la surface de la sphère.<br />

D’après (76), on a l’identité (12)<br />

⎧<br />

+∞ l (l − m)!<br />

(l + m)!<br />

1<br />

||r − r ′ || =<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

l=0 m=−l<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

(l − m)!<br />

(l + m)!<br />

r l<br />

R l+1 Plm(cos θ)Plm(cos θ ′ )e im(φ−φ′ ) , (r < R)<br />

R l<br />

r l+1 Plm(cos θ)Plm(cos θ ′ )e im(φ−φ′ ) , (r > R)<br />

faisant apparaître les polynômes de Legendre associés (§ 3.3.0.2.), le potentiel s’écrit<br />

ϕ(r) =<br />

2 +∞ M0R<br />

4πε0<br />

l<br />

L’intégrale sur φ ′ impose<br />

(l − m)!<br />

(l + m)! Plm(cos θ)e imφ<br />

l=0 m=−l<br />

π<br />

× cos θ<br />

0<br />

′ Plm(cos θ ′ ) sinθ ′ dθ ′<br />

2π<br />

0<br />

2π<br />

0<br />

e −imφ′<br />

dφ ′ = 2πδm,0<br />

e −imφ′<br />

dφ ′ ×<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

(212)<br />

rl , (r < R)<br />

Rl+1 Rl , (r > R)<br />

rl+1 de sorte que l’intégrale sur θ ′ dans le cas m = 0 ne fait plus intervenir que des polynômes<br />

de Legendre (§ 3.3.0.1.) et conduit à<br />

π<br />

cos θ<br />

0<br />

′ Pl(cos θ ′ ) sin θ ′ dθ ′ π<br />

= P1(cos θ<br />

0<br />

′ )Pl(cos θ ′ ) sin θ ′ dθ ′<br />

1<br />

=<br />

−1<br />

= 2<br />

2l + 1 δl,0<br />

P1(x)Pl(x)dx<br />

où on a utilisé (268). Le potentiel se réduit à<br />

⎧ r<br />

⎪⎨ , (r < R)<br />

2 M0R R2 ϕ(r) = cos θ ×<br />

3ε0 ⎪⎩ R<br />

, (r > R)<br />

r2 A l’intérieur de la sphère, on a donc le potentiel<br />

ϕ(r) = M0<br />

3ε0<br />

r cos θ = M0<br />

z<br />

3ε0<br />

de sorte que le champ électrique est<br />

E = − −−→<br />

grad ϕ = − M0<br />

uz<br />

3ε0<br />

(213)<br />

(12) Notons qu’on aurait pu également utiliser les résultats de § 1.2.3.7. dont la démarche, bien que<br />

plus général, est identique à celle utilisée ici.<br />

173


2.2. Milieux magnétiques<br />

Par analogie, le champ d’induction magnétique est d’après (197)<br />

Bint = µ0<br />

2µ0M0<br />

H + M = uz ⇔<br />

3<br />

H = − M0<br />

3 uz<br />

A l’extérieur de la sphère aimantée, le potentiel se réduit à<br />

ϕ(r) = M0R 3 cos θ<br />

3ε0r 2<br />

(214)<br />

i.e. au potentiel (64) créé par un moment dipolaire p = 4π<br />

3 R3 M0. Le champ électrique<br />

est donné par (67). Le champ magnétique est obtenu par analogie<br />

Bext = µ0<br />

<br />

3(m.r).r<br />

4π r5 − m<br />

r3 <br />

(215)<br />

où m = 4π<br />

3 R3 M0uz. On retrouve le champ magnétique (183) créé par un moment<br />

magnétique m.<br />

2.2.3.2.3. Résolution de l’équation de Laplace pour une sphère aimantée<br />

Le potentiel (211) peut également être calculé en résolvant l’équation de Laplace<br />

(193) avec la condition (194) à la surface de la sphère. En utilisant l’absence de<br />

divergence du potentiel à l’origine et à l’infini et l’invariance de la distribution de<br />

masses magnétiques (210) sous la rotation d’axe (Oz), i.e. l’indépendance de ϕ avec<br />

φ, la solution de l’équation de Laplace (253) en coordonnées sphériques se réduit à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

+∞<br />

l=0<br />

+∞<br />

l=0<br />

Elr l Pl(cos θ), (r < R)<br />

Flr −(l+1) Pl(cos θ), (r > R)<br />

Le potentiel doit être continu à la surface de la sphère :<br />

+∞<br />

l=0<br />

ElR l Pl(cos θ) =<br />

+∞<br />

l=0<br />

FlR −(l+1) Pl(cos θ) ⇔ Fl = ElR 2l+1<br />

et la présence de masses magnétiques à la surface de la sphère impose la discontinuité<br />

de sa dérivée (194) :<br />

+∞<br />

l=0<br />

Fl(−l − 1)R −l−2 Pl(cos θ) −<br />

+∞<br />

l=0<br />

EllR l−1 Pl(cos θ) = − M0 cos θ<br />

⇔ (l + 1)FlR −l−2 + lElR l−1 = M0<br />

⇔ El<br />

ε0<br />

(l + 1)R l−1 + lR l−1 = M0<br />

⇔ El = M0<br />

3ε0<br />

δl,1<br />

174<br />

ε0<br />

δl,1<br />

δl,1<br />

ε0<br />

= − M0<br />

P1(cos θ)<br />

ε0


Le potentiel est donc finalement<br />

⎧<br />

M0<br />

⎪⎨ r cos θ, (r < R)<br />

3ε0<br />

ϕ(r,θ) =<br />

⎪⎩<br />

M0R3 cos θ, (r > R)<br />

3ε0r2 2. Electromagnétisme des milieux<br />

ce qui correspond bien à (213) et conduit donc aux mêmes conclusions que le paragraphe<br />

§ 2.2.3.2.2..<br />

2.2.3.2.4. Méthode des masses magnétiques loin de la sphère aimantée<br />

On peut également calculer le champ magnétique loin de la sphère sans l’aide de la<br />

relation (212). On se place dans le système de coordonnées sphériques. La distribution de<br />

charge est invariante sous la rotation d’angle φ donc le champ électrique ne dépend pas<br />

de φ. Tous les plans contenant l’axe (Oz) sont des plans de symétrie de la distribution<br />

de charge donc pour tout point sur l’axe (Oz), le champ électrique est dirigé suivant<br />

uz, i.e. E = E(r,θ)uz. Au point M situé sur l’axe (Oz) à une distance zM de l’origine,<br />

chaque élément de surface R 2 sin θdθdφ de la sphère crée un élément de champ électrique<br />

dEz = dE cos α<br />

=<br />

σR2 sin θdθdφ<br />

<br />

4πε0 (zM − R cos θ) 2 + (R sin θ) 2<br />

zM − R cos θ<br />

<br />

(zM − R cos θ) 2 + (R sinθ) 2<br />

= σR2 sinθdθdφ<br />

4πε0<br />

= σR2 sinθdθdφ<br />

4πε0z 2 M<br />

≃<br />

zM ≫R<br />

≃<br />

zM ≫R<br />

zM − R cos θ<br />

z 2 M + R 2 − 2zMR cos θ 3/2<br />

<br />

1 −<br />

σR 2 sinθdθdφ<br />

4πε0z 2 M<br />

σR 2 sinθdθdφ<br />

4πε0z 2 M<br />

R cos θ<br />

zM<br />

<br />

1 −<br />

<br />

1 +<br />

<br />

1 + R2<br />

R cos θ<br />

zM<br />

<br />

2R cos θ<br />

zM<br />

z 2 M<br />

<br />

1 +<br />

2R cos θ<br />

−<br />

zM<br />

<br />

3R cos θ<br />

zM<br />

−3/2<br />

où on s’est limité au premier ordre en R/zM. Le champ électrique total est obtenu par<br />

intégration sur toute la sphère pour la distribution surfacique de masses magnétiques<br />

(210)<br />

2 M0R<br />

Ez ≃ 2π ×<br />

zM ≫R<br />

= 2π ×<br />

= 2π<br />

On obtient finalement<br />

π<br />

4πε0z2 M 0<br />

2 M0R<br />

4πε0z2 1<br />

M −1<br />

2 M0R<br />

4πε0z2 2 u<br />

1 M 2 −1<br />

<br />

=0<br />

4π<br />

Ez ≃ 2 ×<br />

zM ≫R 3 R3M0 ×<br />

cos θ sinθdθ + 2R<br />

udu + 2R<br />

+ 2R<br />

zM<br />

1<br />

4πε0z 3 M<br />

175<br />

1<br />

zM −1<br />

1 u 3<br />

3 −1<br />

<br />

=2/3<br />

zM<br />

u 2 <br />

du<br />

<br />

π<br />

0<br />

cos 2 <br />

θ sinθdθ


2.3. Propagation dans les milieux<br />

de sorte que le champ magnétique créé par la sphère aimantée est à l’extérieur :<br />

4π<br />

Bz ≃ 2 ×<br />

zM ≫R 3 R3M0 × µ0<br />

4πz3 M<br />

On retrouve l’expression (209) obtenue par la méthode des courants ampèriens.<br />

2.2.3.2.5. Sphère aimantée par la méthode du champ auxiliaire<br />

Le potentiel vecteur créé par la sphère aimantée peut s’écrire d’après (198) en<br />

fonction du champ électrique auxiliaire créé par la sphère de densité de charge unité<br />

ρ = 1. Le calcul peut se faire en utilisant le théorème de Gauss (§ 1.2.2.5.). D’après<br />

(60), le champ magnétique à l’extérieur de la sphère (199) est<br />

Bext = −µ0M0<br />

<br />

cos θ ∂<br />

∂r<br />

− sinθ<br />

r<br />

∂<br />

∂θ<br />

3 µ0M0R 2cos θ<br />

= − −<br />

3 r3 ur −<br />

= µ0M0R3 3r3 <br />

3cos θur − uz<br />

= µ0R3 <br />

3<br />

3<br />

( M.r)r<br />

r5 − M<br />

r3 <br />

R 3<br />

3r2ur <br />

sin θ<br />

uθ<br />

r3 où on a utilisé à deux reprises le fait que uz = cos θur −sin θuθ et ∂<br />

∂θur = uθ. Le champ<br />

magnétique à l’intérieur (200) est<br />

<br />

Bint = −µ0M0 cos θ ∂<br />

<br />

sinθ ∂<br />

r<br />

−<br />

∂r r ∂θ 3 ur<br />

<br />

+ µ0M0uz<br />

= − µ0M0<br />

3<br />

(cos θur − sinθuθ) + µ0M0uz<br />

= − µ0M0<br />

uz + µ0M0uz<br />

3<br />

= 2<br />

3 µ0M0uz<br />

On retrouve donc finalement les résultats (214) et (215) obtenus avec d’autres méthodes.<br />

2.3. Propagation dans les milieux<br />

2.3.1. Rayonnement dans les milieux<br />

2.3.1.1. Rayonnement multipolaire dans un milieu<br />

Dans un milieu polarisable, les équations de Maxwell du second groupe s’écrivent<br />

sous la forme (161) et (190) ce qui correspond à écrire les densités de courant et de<br />

charge comme<br />

ρtot. = ρex. − div P,<br />

<br />

jtot. = jex. + −→<br />

rot M + ∂ P<br />

∂t<br />

176


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Par conséquent, les équations de propagation des potentiels (29)) restent valables pour<br />

les densités ρtot. et jtot.. Les solutions générales de ces équations sont les potentiels<br />

de Liénard-Wichert :<br />

⎧ <br />

′ ′ ′<br />

ρtot. r ,t = t − ||r − r||/c<br />

⎪⎨<br />

ϕ(r,t) =<br />

4πε0||r − r<br />

⎪⎩<br />

′ ||<br />

A(r,t) = µ0<br />

<br />

jtot.<br />

′ ′ ′ r ,t = t − ||r − r||/c<br />

4π<br />

||r − r ′ ||<br />

d 3 r ′<br />

d 3 r ′<br />

Considérons la transformée de Fourier de la première de ces expressions :<br />

<br />

ϕ(r,ω) =<br />

= 1<br />

<br />

4πε0<br />

e iωt ϕ(r,t)dt<br />

dt e iωt<br />

<br />

′ ′ ′<br />

ρtot. r ,t = t − ||r − r||/c<br />

||r − r ′ ||<br />

En effectuant le changement de variables t ′ = t − ||r ′ − r||/c, il vient<br />

Or on a la relation<br />

ϕ(r,ω) = 1<br />

<br />

4πε0<br />

= 1<br />

<br />

4πε0<br />

= 1<br />

<br />

4πε0<br />

e iω||r′ −r||/c<br />

||r − r ′ ||<br />

= iω<br />

c<br />

e iω(t′ +||r ′ −r||/c) ρtot.(r ′ ,t ′ )<br />

||r − r ′ || d3 r ′ dt ′<br />

d 3 r ′ eiω||r′ −r||/c<br />

||r − r ′ ||<br />

d 3 r ′ eiω||r′ −r||/c<br />

||r − r ′ || ρtot.(r ′ ,ω)<br />

+∞<br />

l=0<br />

<br />

(2l + 1)Pl(cos θ)jl<br />

ρtot.(r ′ ,t ′ )e iωt′<br />

dt ′<br />

ωr ′<br />

c<br />

hl<br />

<br />

ωr<br />

c<br />

où les jl sont les fonctions de Bessel sphériques (§ 3.3.0.5.) et les hl les fonctions de<br />

Hankel (§ 3.3.0.4.). On alors<br />

ϕ(r,ω) = ik<br />

+∞<br />

l=0<br />

<br />

(2l + 1)hl(kr)<br />

d 3 r ′<br />

Pl(cos θ)jl(kr ′ )ρtot.(r ′ ,ω)d 3 r ′<br />

où k = ω/c. A grande distance, i.e. r ≫ 1, les fonctions de Hankel se comportent comme<br />

de sorte qu’il vient<br />

ϕ(r,ω) ∼<br />

r→+∞<br />

eikr<br />

hl(kr) ∼ (−i)l+1<br />

r→+∞ kr<br />

eikr +∞<br />

× i (2l + 1)(−i)<br />

4πε0r<br />

l=0<br />

l+1<br />

<br />

177<br />

Pl(cos θ)jl(kr ′ )ρtot.(r ′ ,ω)d 3 r ′


2.3. Propagation dans les milieux<br />

Par ailleurs, pour les grandes longueurs d’onde, i.e. kr ′ ≪ 1, les fonctions de Bessel<br />

sphèriques se comportent comme<br />

de sorte qu’il vient<br />

jl(kr ′ ) ∼<br />

kr ′ →0<br />

2 l l!<br />

(2l + 1)! (kr′ ) l<br />

ϕ(r,ω) ≃ eikr<br />

+∞<br />

× −<br />

4πε0r<br />

l=0<br />

2ll!(−ik) l<br />

d 3 r ′<br />

(2l)!<br />

De la même manière, il vient pour le potentiel vecteur<br />

A(r,ω) ≃ eikr<br />

+∞ 2<br />

× −<br />

4πε0r<br />

l=0<br />

ll!(−ik) l <br />

(2l)!<br />

<br />

Pl(cos θ)r ′l ρtot.(r ′ ,ω)<br />

Pl(cos θ)r ′l jtot.(r ′ ,ω)d 3 r ′<br />

Le terme d’ordre un, i.e. l = 1, correspond au rayonnement dipolaire magnétique et<br />

quadrupolaire électrique.<br />

2.3.2. Propagation dans les milieux linéaires et isotropes<br />

2.3.2.1. Ondes électromagnétiques dans les milieux linéaires isotropes<br />

Dans un milieu linéaire et isotrope homogène et en l’absence de densités de courant<br />

jex. et de charge ρex. excitatrices, l’équation de Maxwell-Ampère obtenues à partir<br />

de (165) et (202) se réduit à<br />

−→<br />

rot H = ∂ D<br />

∂t<br />

⇔ 1<br />

µr<br />

−→<br />

rot ∂<br />

B = εr<br />

E<br />

∂t<br />

(216)<br />

où on a introduit les indices définis par (168) et (205). En insérant cette relation dans<br />

l’équation de Maxwell-Faraday (4), il vient<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

B = − εrµr<br />

c2 ∂2E ∂t2 Par ailleurs, d’après (290), on a la relation<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = −−→<br />

grad div E − ∆ E = − ∆ E<br />

où le premier terme s’annule en l’absence de charge en vertu de l’équation de Maxwell-<br />

Gauss (163). On a donc finalement l’équation des ondes pour le champ électrique :<br />

∆ E − εrµr<br />

c 2<br />

∂2E = 0 (217)<br />

∂t2 Une équation des ondes identique est obtenue pour le champ magnétique. On retrouve<br />

une équation des ondes analogue à celle dans le vide (133) avec une vitesse de la<br />

phase<br />

vϕ =<br />

c<br />

√ εrµr<br />

= c<br />

n<br />

178


où on a introduit l’indice de réfraction<br />

n = √ εrµr<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

En effet, les ondes planes (135) sont également solutions de (217) de sorte que deux<br />

points (r;t) et (r ′ ;t ′ ) ont même phase φ si<br />

φ = kx − ωt = kx ′ − ωt ′ ⇔ vϕ = x′ − x<br />

t ′ − t<br />

= ω<br />

k<br />

= c<br />

n<br />

pour une onde se propageant dans la direction (Ox). L’indice de réfraction est une<br />

quantité positive. Néanmoins, des matériaux se comportant lors d’une réflexion ou d’une<br />

réfraction comme s’ils avaient un indice de réfraction négatif ont récemment été élaborés.<br />

L’équation des ondes (217) est identique à celle dans le vide lorsqu’on remplace la<br />

vitesse de la lumière c par c/n. Dans le cas particulier d’un milieu homogène, i.e. εr,<br />

µr et donc n constants, les solutions de cette équation peuvent s’écrire, comme dans<br />

le vide, sous la forme de combinaison linéaire d’ondes planes (135) ou sphériques (141)<br />

monochromatiques. La relation de dispersion (136) est modifiée par l’introduction d’un<br />

facteur n 2 :<br />

− k 2 E( k) + n2 ω 2<br />

La vitesse de la phase dans le milieu est donc<br />

vϕ =<br />

c<br />

√ εrµr<br />

c 2 E( k) = 0 ⇔ ω = c<br />

n || k|| = vϕ|| k|| (218)<br />

= c<br />

n<br />

En effet, les ondes planes (135) sont également solutions de (217) de sorte que deux<br />

points (r;t) et (r ′ ;t ′ ) ont même phase φ si<br />

φ = kx − ωt = kx ′ − ωt ′ ⇔ vϕ = x′ − x<br />

t ′ − t<br />

pour une onde se propageant dans la direction (Ox).<br />

= ω<br />

k<br />

= c<br />

n<br />

Les équations de Maxwell (4), (216), (163) et (5) conduisent pour une onde plane<br />

(135) comme pour une onde sphérique (141) aux mêmes conclusions que dans le vide,<br />

en particulier que ( k, E, B) forment un trièdre direct. Finalement, la propagation des<br />

ondes électromagnétiques dans les milieux linéaires et isotropes homogènes ne diffère<br />

de celle dans le vide que par une modification de la vitesse de phase.<br />

2.3.2.2. Propagation dans un milieu linéaire dispersif<br />

Lorsque le champ électrique varie très rapidement, la polarisation ne peut plus le<br />

suivre et on observe un effet de retard. Si on reprend l’exemple de la sphère conductrice<br />

placée dans un champ électrique extérieur (§ 1.2.3.6.), la polarisation provient d’une<br />

redistribution des électrons de conduction à la surface de la sphère. On peut concevoir<br />

que chacun de ces électrons nécessite un certain temps pour atteindre sa position finale<br />

et que ce temps n’est pas le même pour tous les électrons. Par conséquent, la polarisation<br />

augmente de manière continue lorsqu’on applique brusquement un champ extérieur. On<br />

peut généarliser la relation (168) en la remplaçant pour un milieu linéaire isotrope par<br />

+∞<br />

D(r,t) = ε0 εr(r ′ ,t ′ ) E(r − r ′ ,t − t ′ )d 3 r ′ dt ′<br />

lR 3<br />

0<br />

179


2.3. Propagation dans les milieux<br />

L’équation de Maxwell-Ampère (216) en l’absence de courants devient<br />

−→<br />

rot H = ∂ D<br />

∂t<br />

<br />

∂<br />

= ε0<br />

∂t<br />

lR 3<br />

+∞<br />

0<br />

εr(r ′ ,t ′ ) E(r − r ′ ,t − t ′ )d 3 r ′ dt ′<br />

de sorte qu’en insérant cette relation dans l’équation de Maxwell-Faraday (4), il vient<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

∂<br />

B = −ε0µ0µr<br />

2<br />

∂t2 +∞<br />

εr(r ′ ,t ′ ) E(r − r ′ ,t − t ′ )d 3 r ′ dt ′<br />

En utilisant (290), on a<br />

lR 3<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = −−→<br />

grad div E − ∆ E<br />

Or la divergence du champ d’induction s’écrit<br />

div +∞<br />

D = ε0 εr(r ′ ,t ′ ) divr E(r − r ′ ,t − t ′ )d 3 r ′ dt ′<br />

lR 3<br />

de sorte que d’après (163) on a en l’absence de charge<br />

div D = ρex = 0 ⇒ div E = 0<br />

Il vient finalement l’équation des ondes<br />

∆ ∂<br />

E = ε0µ0µr<br />

2 <br />

∂t 2<br />

0<br />

lR 3<br />

+∞<br />

0<br />

0<br />

εr(r ′ ,t ′ ) E(r − r ′ ,t − t ′ )d 3 r ′ dt ′<br />

Cette équation intégro-différentielle admet les ondes planes (135) pour solution. On a<br />

en effet<br />

−k 2 E( i(ωt−<br />

k,ω)e k.r) = ε0µ0µrE( k,ω) ∂2<br />

∂t2 <br />

lR3 +∞<br />

εr(r<br />

0<br />

′ ,t ′ )e i(ω(t−t′ )−k.(r−r ′ )) ′<br />

dt<br />

= −ε0µ0µrω 2 E( k,ω)e i(ωt− +∞<br />

k.r)<br />

εr(r ′ ,t ′ )e −i(ωt′ −k.r ′ ) ′<br />

dt<br />

dont il découle la relation de dispersion<br />

k 2 = µrεr( k,ω) c2 ω 2<br />

où on a introduit la transformée de Fourier de la constante diélectrique<br />

εr( +∞<br />

k,ω) =<br />

lR 3<br />

0<br />

lR 3<br />

εr(r ′ ,t ′ )e −i(ωt′ − k ′ .r ′ ) d 3 r ′ dt ′<br />

0<br />

(219)<br />

Pour une onde électromagnétique de vecteur d’onde k et pulsation ω, le milieu se<br />

comporte comme un milieu linéaire de constante diélectrique εr( k,ω). Les résultats<br />

valables pour les milieux diélectriques sont alors facilement généralisés en remplaçant<br />

εr par εr( k,ω). En particulier, la vitesse de phase dans le milieu est vϕ = c<br />

n(ω) , i.e.<br />

dépend de la pulsation. Lumières rouge et bleu par exemple possèdent des indices de<br />

réfraction différents, ce qui permet la décomposition de la lumière blanche par un prisme<br />

par exemple.<br />

180


2. Electromagnétisme des milieux<br />

2.3.2.3. Propagation d’un paquet d’onde dans un milieu dispersif<br />

On considère un paquet d’onde formé de la superposition d’ondes planes (139) de<br />

pulsations voisines de ω0. En inversant la relation (219), i.e. en écrivant ω = ω( k), et<br />

en développant au voisinage de ω0, il vient<br />

ω( k) ≃ ω( k0) + ∇ k ω.( k − k0) + O || k − k0|| 2<br />

de sorte qu’on peut approcher le champ électrique par<br />

<br />

E(r,t) =<br />

d3k (2π) 3 E(k)e i<br />

<br />

k.r−ω( k)t d 3k <br />

≃<br />

d3k (2π) 3 E(k)e i<br />

<br />

k.r− ω( k0)+ ∇ω.( k k− <br />

k0) t<br />

d 3k = e −i<br />

<br />

ω( k0)− ∇ω. k <br />

k0 t d3k (2π) 3 E(k)e i<br />

<br />

k.r− ∇<br />

ω. k <br />

kt<br />

d 3k = e −i<br />

<br />

ω( k0)− ∇ω. k <br />

k0 t<br />

E r − ∇<br />

<br />

kωt,t = 0 <br />

L’évolution temporelle de l’onde correspond donc au premier ordre, à un facteur de<br />

phase près, à une translation du paquet d’onde avec une vitesse<br />

vg( k0) = ∇ k ω<br />

appelée vitesse de groupe. La vitesse de groupe caractérise le transport d’énergie et<br />

donc ne peut être supérieure à c. En revanche, la vitesse de phase peut être plus<br />

grande que c. Notons que dans le vide, ω = kc de sorte que vitesses de phase et de<br />

groupe sont égales : vϕ = vg = c.<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

-1.5<br />

line 1<br />

line 2<br />

line 3<br />

-2<br />

-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3<br />

Figure 47 : [ Fig 1 ] Un paquet d’onde gaussien à trois instants différents. Le<br />

paquet d’onde se déplace vers la droite à vitesse vg constante et s’étale au cours<br />

du mouvement.<br />

181


2.3. Propagation dans les milieux<br />

Le terme suivant dans le développement de Taylor de la pulsation ω( k) conduit<br />

à un étalement du paquet d’onde, i.e. une dispersion. Considérons le cas d’un paquet<br />

d’onde gaussien dans un espace à une dimension :<br />

E(x,t) = E0<br />

<br />

lR<br />

e − (k−k 0 )2<br />

2σ 2 e i(kx−ω(k)t) dk<br />

On approxime la relation par le développement de Taylor d’ordre deux :<br />

ω(k) ≃ ω(k0) + (k − k0)ω ′ (k0) + 1<br />

2 (k − k0) 2 ω ′′ (k0)<br />

Le champ électrique devient<br />

E(x,t) = E0<br />

<br />

= E0e −i<br />

e − (k−k0 )2<br />

2σ2 e ikx−i<br />

<br />

ω(k0)+(k−k0)ω ′ (k0)+ 1<br />

2 (k−k0) 2 ω ′′ <br />

(k0) tdk<br />

lR<br />

<br />

ω(k0)−k0ω ′ <br />

(k0) t<br />

<br />

lR<br />

e − (k−k0 )2<br />

2 ( 1<br />

σ2 +iω′′ <br />

′<br />

(k0)t) ik x−ω (k0)t<br />

e dk<br />

En effectuant le calcul dans le plan complexe, on montre que le module du champ est<br />

|E(x,t| 2 =<br />

E2 0<br />

1 + (ω ′′ (k0)t) 2 e<br />

/4σ4 −<br />

(x−vgt) 2<br />

2σ2 <br />

1+(ω ′′ (k0 )t) 2 /4σ4 <br />

On retrouve donc un paquet d’onde de largeur σ(t) = σ<br />

<br />

1 + (ω′′ (k0)t) 2<br />

4σ 4<br />

1/2<br />

dépendante<br />

du temps et centrée sur la position x − vgt où vg est la vitesse de phase vg = ω ′ (k0).<br />

2.3.2.4. Lois de la réflexion et de la réfraction<br />

On considère une onde plane passant d’un milieu d’indice de réfraction n1 vers un<br />

milieu d’indice n2. Ces milieux sont supposés non conducteurs, isotropes et homogènes.<br />

2.3.2.4.1. Lois de Snell-Descartes<br />

On suppose que les ondes électromagnétiques réfléchies et transmises sont planes<br />

(135) :<br />

⎧<br />

Einc.(r,t) = Einc.( k)e i<br />

<br />

ωt−n1 2π<br />

<br />

λ (x sin θinc.+z cos θinc.)<br />

0<br />

⎪⎨<br />

Erefl.(r,t) = Erefl.( k)e i<br />

⎪⎩<br />

Etrans.(r,t) = Etrans.( k)e i<br />

ωt−n1 2π<br />

λ 0 (xαrefl.+yβrefl.+zγrefl.)<br />

ωt−n2 2π<br />

λ 0 (xαtrans.+yβtrans.+zγtrans.)<br />

<br />

<br />

(220)<br />

La continuité des composantes tangentielles du champ électrique (56) au point x = y =<br />

z = 0 et sur les droites y = z = 0 et x = z = 0 conduit à<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

Einc.( k).ux + Erefl.( k).ux = Etrans.( k).ux<br />

n1 sin θ = n1αrefl. = n2αtrans.<br />

⎪⎩<br />

βrefl. = βtrans. = 0<br />

182<br />

(221)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Les vecteurs d’onde des ondes réfléchie et transmise appartiennent donc au même plan<br />

que celui de l’onde incidente. On désignera par θrefl. et θtrans. les angles formés par les<br />

vecteurs d’onde des ondes réfléchie et transmise avec la normale à la surface. Il découle<br />

donc de (221) les relations de Snell-Descartes<br />

n1 sinθinc. = n2 sinθtrans., θinc. = θrefl.. (222)<br />

n 1<br />

n 2<br />

y<br />

θ<br />

inc.<br />

0<br />

θ<br />

z<br />

θ<br />

trans.<br />

Figure 48 : [ Fig 1 ] Ondes incidente, réfléchie et transmise à l’interface de deux<br />

milieux linéaires.<br />

Notons qu’existe un angle θl au delà duquel on a réflexion totale :<br />

sin θl = n2 sin π/2<br />

n1<br />

= n2<br />

n1<br />

Pour tout angle d’incidence θinc. > θl, on a, toujours en utilisant (222), un angle de<br />

réfraction θtrans. complexe :<br />

<br />

cos θrefr. = 1 − sin 2 <br />

θinc. = 1 − sin2 2<br />

1/2<br />

θinc. sin θinc.<br />

= ±i − 1<br />

n2 n2<br />

L’exponentielle complexe du champ électrique Etrans.(r,t) (220) laisse place à une<br />

exponentielle décroissante. On parle d’onde évanescente. Les relations de Fresnel<br />

restent vérifiées.<br />

183<br />

refl.<br />

∼λ<br />

x


2.3. Propagation dans les milieux<br />

Figure 49 : [ Fig 1 ] Dispositif permettant de récupérer l’onde évanescente (en<br />

bleu) après réflexion totale.<br />

2.3.2.4.2. Relations de Fresnel<br />

En tenant compte des relations de Snell-Descartes (222), les expressions (220) des<br />

champs électriques se réduisent dans le cas d’un champ électrique incident perpendiculaire<br />

au plan d’incidence à<br />

⎧<br />

Einc. = a1e i<br />

<br />

ωt−n1 2π<br />

<br />

λ (x sin θinc.+z cos θinc.)<br />

0<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

uy<br />

<br />

Erefl. = b1e i<br />

<br />

ωt−n1 2π<br />

λ (x sin θinc.−z cos θinc.)<br />

0 uy<br />

Etrans. = a2e i<br />

<br />

ωt−n2 2π<br />

λ (x sin θtrans.+z cos θtrans.)<br />

0<br />

La continuité des composantes tangentielles des champs E (166) et H (203) impose<br />

l’expression des coefficients de réflexion et de transmission :<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

r⊥ = b1<br />

a1<br />

t⊥ = a2<br />

a1<br />

= n1 cos θinc. − n2 cos θtrans.<br />

n1 cos θinc. + n2 cos θtrans.<br />

=<br />

2n1 cos θinc.<br />

n1 cos θinc. + n2 cos θtrans.<br />

<br />

uy<br />

= sin(θtrans. − θinc.)<br />

sin(θtrans. + θinc.)<br />

(223)<br />

On peut également former le rapport des flux d’énergie. D’après la loi de conservation de<br />

l’énergie dans un diélectrique (175), le flux d’énergie à travers un volume élémentaire est<br />

E ∧ H. En utilisant le fait que les champs électrique et magnétique sont perpendiculaires<br />

et que d’après (143), leur amplitude sont proportionnelles, il vient<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

R⊥ =<br />

⎪⎩ T⊥ =<br />

Erefl. ∧ Hrefl.d S<br />

Einc. ∧ Hinc.d S =<br />

Etrans. ∧ Htrans.d S<br />

Einc. ∧ Hinc.d S = a2 2<br />

a 2 1<br />

H inc.<br />

n 1<br />

n 2<br />

b 2 1d S<br />

a 2 1 d S = b2 1<br />

a 2 1<br />

Einc.<br />

y<br />

= r 2 ⊥ = 1 − T⊥<br />

(224)<br />

= 4n1n2 cos θinc. cos θtrans.<br />

(n1 cos θinc. + n2 cos θtrans.) 2 = n2 cos θtrans.<br />

t<br />

n1 cos θinc.<br />

2 ⊥<br />

θ inc.<br />

0<br />

z<br />

θ trans.<br />

θ refl.<br />

H trans.<br />

184<br />

E refl.<br />

H refl.<br />

θ<br />

E trans.<br />

x


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Figure 50 : [ Fig 1 ] Champs électriques et magnétiques incidents, réfléchis et<br />

transmis.<br />

Dans le cas d’un champ électrique incident appartenant au plan d’incidence, on<br />

obtient de la même manière,<br />

et<br />

⎧<br />

⎪⎨ r = n1 cos θtrans. − n2 cos θinc.<br />

n1 cos θtrans. + n2 cos θinc.<br />

⎪⎩ t =<br />

2n1 cos θinc.<br />

n1 cos θtrans. + n2 cos θinc.<br />

⎧<br />

⎪⎨ R = r 2 = 1 − T ⎪⎩<br />

T = 4n1n2 cos θinc. cos θtrans.<br />

(n1 cos θtrans. + n2 cos θinc.<br />

1.0<br />

0.5<br />

0.0<br />

−0.5<br />

= tan(θtrans. − θinc.)<br />

tan(θtrans. + θinc.)<br />

= t⊥<br />

) 2 = n2 cos θtrans.<br />

t<br />

n1 cos θinc.<br />

2 <br />

−1.0<br />

0.0 0.5 1.0 1.5<br />

Figure 51 : [ Fig 1 ] Facteur r⊥ (noir), r (vert), t⊥ (rouge), t (bleu) pour<br />

n1 = 1 et n2 = 1.5.<br />

(225)<br />

On remarque sur la figure qu’il existe un angle d’incidence particulier I, appelé<br />

angle de Brewster pour lequel r s’annule, i.e. pour lequel on a transmission totale.<br />

D’après (225), on a I + θtrans. = π/2 donc en utilisant (222), il vient<br />

tan I = n1<br />

n2<br />

2.3.2.5. Exemple d’interférences multiples<br />

On considère une lame parallèlipipédique d’épaisseur d constituée d’un matériau<br />

d’indice de réfraction n. Cette lame est éclairée par une onde plane de longueur<br />

d’onde λ et se propageant dans la direction u = k/k et dont le champ électrique est<br />

donc de la forme (135)<br />

Einc.(r,t) = E0e i<br />

<br />

2π ωt− λ u.r<br />

<br />

185


2.3. Propagation dans les milieux<br />

On note r le coefficient de réflexion et t le coefficient de transmission à l’interface<br />

séparant le vide de la lame (voir (223) et (225)). L’onde transmise est également plane<br />

de mêmes longueur et direction de propagation. Comme le montre la figure (52), l’onde<br />

transmise correspond à l’interférence des ondes qui n’ont jamais été réfléchies à celle<br />

ayant subies un nombre pair de réflexion dans la lame. Le chemin optique parcouru<br />

dans la lame lors d’une double réflexion étant<br />

2 × n 2π<br />

λ<br />

× d<br />

cos θ ′<br />

le champ électrique transmis est<br />

Einc.(r,t) = E0e iωt t 2<br />

+∞<br />

p=0<br />

L’intensité lumineuse transmise est donc<br />

I = | E| 2 = I0 <br />

<br />

1 − r2e = I0<br />

= I0<br />

t 4<br />

r 2p 4πd −in<br />

e λ cos θ ′ p<br />

= E0e iωt<br />

−in 4πd<br />

λ cos θ ′<br />

<br />

<br />

2<br />

<br />

1 − r 2 cos n 4πd<br />

λ cos θ ′<br />

t 4<br />

1 + r 4 − r 2 n 8πd<br />

λ cos θ ′<br />

t 4<br />

2<br />

t 2<br />

1 − r2 4πd −in<br />

e λ cos θ ′<br />

+ r4 sin 2 n 4πd<br />

λ cos θ ′<br />

<br />

L’intensité lumineuse dépend fortement de la longueur d’onde de l’onde incidente. Elle<br />

présente en effet en fonction de la longueur d’onde des pics dont la largeur dépend du<br />

coefficient de réflexion et qui sont centrés sur les longueurs d’onde correspondantes à<br />

des interférences constructives, i.e. à un chemin optique lors de la double réflexion qui<br />

est un multiple entier de la longueur d’onde.<br />

d<br />

n<br />

θ<br />

θ’<br />

Figure 52 : [ Fig 1 ] Réflexions multiples d’une onde lumineuse dans une lame<br />

mince.<br />

186


2.3.2.6. Effet Doppler-Fizeau<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

On considère un milieu d’indice de réfraction n. La vitesse de la lumière y est<br />

donc v ′ = c/n. Le milieu est mis en mouvement dans le sens de propagation de la<br />

lumière à une vitesse v0 par rapport à l’observateur. La phase d’une onde plane (135)<br />

ou sphérique (141) est un scalaire qui doit donc être invariant sous tout changement<br />

de système de coordonnées. En introduisant le quadrivecteur d’onde k µ = ω/c k ,<br />

on peut écrire la phase, comme dans le cas du vide (§ 1.5.1.4.), sous la forme d’un<br />

produit scalaire ωt− k.r = kµx µ . Le quadrivecteur d’onde k µ se transformant de manière<br />

covariante, la vitesse de la lumière observée par l’observateur est<br />

⎧<br />

ω<br />

⎪⎨<br />

′<br />

c = k′0 = k0 − v0k1 n<br />

/c ω/c − c =<br />

1 − v2 0 /c2 v0. k <br />

1 − v2 0 /c2 k ′ x = k ′1 = k1 − v0k0 /c<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 = kx − v0ω/c2 <br />

1 − v2 0 /c2 ⎪⎩<br />

k ′ y = k ′2 = k 2 = ky<br />

k ′ z = k ′3 = k 3 = kz<br />

où on a utilisé le fait que || k|| = n<br />

c ω d’après la relation de dispersion (218). Si le vecteur<br />

d’onde k forme un angle θ avec la direction (Ox), i.e. si kx = k cos θ = nω cos θ/c, on<br />

peut écrire<br />

ω ′ = ω 1 − nv0 cos θ/c<br />

1 − v 2 0 /c 2<br />

On retrouve donc, à l’indice de réfraction près, la relation (144), valable dans le vide.<br />

Notons qu’on a supposé ici que l’indice de réfraction ne dépendait pas de la longueur<br />

d’onde, ce qui n’est généralement pas le cas.<br />

D’après la loi de composition des vitesses, l’observateur mesure une vitesse de la<br />

lumière<br />

c/n + v0<br />

v =<br />

1 + v0c/n<br />

c2 <br />

c<br />

<br />

≃ + v0 1 −<br />

n v0<br />

<br />

=<br />

cn<br />

c<br />

<br />

+ v0 1 −<br />

n 1<br />

n2 <br />

(226)<br />

En 1895, Lorentz a montré qu’on devait aussi considérer la variation de l’indice de<br />

réfraction accompagnant la dilatation de la longueur d’onde provoqué par le mouvement.<br />

La vitesse de l’onde étant transformée selon (226) et le temps entre deux fronts d’onde<br />

se dilatant comme<br />

∆t = ∆t ′<br />

<br />

1 − v2 0 /c2 ≃ ∆t ′<br />

<br />

1 − v2 0<br />

2c2 <br />

,<br />

la longueur d’onde, i.e. la distance entre deux fronts d’onde est à l’ordre le plus bas en<br />

1/c :<br />

λ = v∆t ≃<br />

<br />

c<br />

+ v0 1 −<br />

n 1<br />

n2 <br />

× λ′<br />

<br />

1 −<br />

c/n<br />

v2 0<br />

2c2 <br />

≃ λ ′<br />

<br />

1 + nv0<br />

<br />

1 −<br />

c<br />

1<br />

n2 <br />

187


2.3. Propagation dans les milieux<br />

La variation d’indice de réfraction est alors<br />

n(λ) = n(λ ′ ) + dn<br />

dλ (λ − λ′ )<br />

≃ n(λ ′ ) + dn<br />

<br />

λ<br />

dλ<br />

′<br />

<br />

1 + nv0<br />

<br />

1 −<br />

c<br />

1<br />

n2 = n(λ ′ <br />

′ dn nv0<br />

) + λ 1 −<br />

dλ c<br />

1<br />

n2 <br />

<br />

− λ ′<br />

<br />

La vitesse observée de la lumière (226) est finalement à l’ordre le plus bas<br />

v ≃ c<br />

<br />

+ v0 1 −<br />

n(λ) 1<br />

n2 <br />

≃ c<br />

<br />

′ dn v0<br />

1 + λ 1 −<br />

n dλ c<br />

1<br />

n2 −1 <br />

+ v0 1 − 1<br />

n2 <br />

≃ c<br />

n +<br />

<br />

′ dn v0<br />

v0 − λ 1 −<br />

dλ n<br />

1<br />

n2 <br />

Cette relation a été testée expérimentalement pour la première fois par Zeeman en 1914.<br />

2.3.3. Propagation dans les diélectriques linéaires anisotropes<br />

2.3.3.1. Propagation de l’induction électrique dans un milieu anisotrope<br />

On considère une onde électromagnétique plane (135) monochromatique se déplaçant<br />

à la vitesse v dans la direction s. Le champ d’excitation électrique est par hypothèse de<br />

la forme<br />

E(r,t) = E( r.s iω(t−<br />

k)e v ) (227)<br />

L’équation de équation de Maxwell-Faraday (4) impose<br />

−→<br />

rot E = −i ω −−→<br />

grad (r.s) ∧<br />

v<br />

E = −i ω<br />

v s ∧ E = − ∂ B<br />

∂t<br />

où on a utilisé (290). En supposant que le champ magnétique est également de la forme<br />

(227), on en tire l’expression du champ magnétique excitateur (205)<br />

− iωµ0µr H = −i ω<br />

v s ∧ E ⇔ H = 1<br />

µ0µrv s ∧ E<br />

On a supposé que le milieu était isotrope du point de vue magnétique et donc que<br />

[µr] = µr1l. En l’absence de courant excitateur, l’équation de Maxwell-Ampère (216)<br />

conduit de la même manière à<br />

−→<br />

rot H = −i ω<br />

v s ∧ H<br />

ω<br />

= −i<br />

µ0µrv2s ∧ (s ∧ E)<br />

ω<br />

<br />

= −i s(s. E) − <br />

(228)<br />

E<br />

= ∂ D<br />

∂t<br />

µ0µrv 2<br />

188


2. Electromagnétisme des milieux<br />

où on a utilisé l’expression du double produit vectoriel. Si on suppose que l’induction<br />

électrique D est, comme les champs d’excitation électrique et magnétique, de la forme<br />

d’une onde plane (227) :<br />

D(r,t) = D( r.s iω(t−<br />

k)e v )<br />

la relation (228) impose la condition<br />

iω D = i<br />

ω<br />

<br />

E − s(s. E) <br />

µ0µrv 2<br />

⇔ D =<br />

1<br />

µ0µrv 2<br />

<br />

E − s(s. E) <br />

(229)<br />

L’induction électrique est proportionnelle à la composante transverse du champ<br />

électrique, i.e la composante perpendiculaire au vecteur d’onde. Il découle de (229)<br />

D.s<br />

1<br />

=<br />

µ0µrv2 <br />

s. E − (s.s)(s. <br />

E) = 0 (230)<br />

i.e. que l’induction électrique D est en tout perpendiculaire à la direction de propagation<br />

s de l’onde.<br />

2.3.3.2. Equation des ondes dans milieu diélectrique linéaire anisotrope<br />

On suppose le diélectrique linéaire, i.e. qu’il existe un tenseur [εr] satisfaisant (168).<br />

Si le milieu est homogène, il est toujours possible de se placer dans une nouvelle base<br />

dans laquelle ce tenseur est diagonal :<br />

Dµ = ε0εrµµEµ ⇔ <br />

D = ε0 εrµµ( E.eµ)<br />

µ=1<br />

On parle de directions principales diélectriques. Pour simplifier la discussion, on notera<br />

(Ox), (Oy), (Oz) ces trois directions principales.<br />

En l’absence de densités de courant jex. et de charge ρex. excitatrices, l’équation<br />

de Maxwell-Ampère obtenues à partir de (165) et (202) conduit à<br />

−→<br />

rot H = ∂ D<br />

∂t<br />

⇔ 1<br />

µr<br />

( −→<br />

rot ∂Eµ<br />

B).eµ = εrµµ<br />

∂t<br />

En insérant cette relation dans l’équation de Maxwell-Faraday (4), il vient<br />

( −→<br />

rot −→<br />

rot E).eµ = − ∂<br />

∂t (−→ rot B)µ = − εrµµµr<br />

c2 ∂ 2 Eµ<br />

∂t 2<br />

Par ailleurs, d’après (290), on a la relation<br />

( −→<br />

rot −→<br />

rot E).eµ = −−→ <br />

grad div E − ∆ E .eµ = −∆Eµ<br />

où le premier terme s’annule en l’absence de charge en vertu de l’équation de Maxwell-<br />

Gauss (163). On a donc finalement l’équation des ondes pour le champ électrique :<br />

∂ 2 Eµ<br />

∆Eµ − εrµµµr<br />

c2 ∂t2 = 0<br />

Une équation des ondes identique est obtenue pour le champ magnétique. On a donc<br />

une vitesse de phase<br />

vµ =<br />

c<br />

√ εrµµµr<br />

différente pour chacune des composantes du champ électrique. Dans le cas général, on<br />

devra donc décomposer le champ électrique en le projettant sur les trois axes principaux<br />

du tenseur [εr]. Les trois ondes électromagnétiques obtenues se comporte comme dans<br />

un milieu isotrope avec l’indice de réfraction n = √ εrµµµr.<br />

189


2.3. Propagation dans les milieux<br />

2.3.3.3. Équation de Fresnel dans un milieu diélectrique linéaire<br />

Reprenons l’analyse du chapitre § 2.3.3.1. dans le cas d’un milieu linéaire et<br />

anisotrope. On notera α, β et γ les angles directeurs de s dans la base propre du tenseur<br />

[εr], i.e. s = cos αux + cos βuy + cos γuz. La relation (229) s’écrit pour la composante<br />

Dx suivant (Ox) par exemple<br />

Dx =<br />

1<br />

µ0µrv2 <br />

Dx<br />

ε0εrxx<br />

− (s. <br />

E) cos α<br />

⇔<br />

<br />

1 −<br />

⇔ Dx =<br />

L’orthogonalité de D et s (230) peut donc s’écrire<br />

1<br />

µ0µrv 2 ε0εrxx<br />

1<br />

ε0εrxx<br />

0 = D.s<br />

s. E = Dx cos α<br />

s. E + Dy cos β<br />

s. E + Dz cos γ<br />

s. E<br />

=<br />

1<br />

ε0εrxx<br />

cos2 α<br />

+<br />

− µ0µrv2 1<br />

ε0εryy<br />

<br />

s. E cos α<br />

− µ0µrv2 cos2 β<br />

+<br />

− µ0µrv2 Dx = − s. E cos α<br />

1<br />

ε0εrzz<br />

µ0µrv 2<br />

cos2 γ<br />

− µ0µrv2 En introduisant trois vitesses associées aux trois axes principaux du diélectrique<br />

v 2 x =<br />

1<br />

ε0µ0εrxxµr<br />

=<br />

c<br />

εrxxµr<br />

, v 2 y =<br />

c<br />

εryyµr<br />

, v 2 z =<br />

c<br />

εrzzµr<br />

l’équation de Fresnel (232) peut s’écrire de manière plus compacte sous la forme<br />

,<br />

(231)<br />

(232)<br />

cos2 α<br />

v2 x − v2 + cos2 β<br />

v2 y − v2 + cos2 γ<br />

v2 = 0 (233)<br />

z − v2 L’équation de Fresnel possède deux solutions v ′ et v ′′ correspondant à la vitesse de<br />

deux ondes dont les vecteurs induction D ′ et D ′′ sont perpendiculaires entre eux et à s.<br />

Ces deux vecteurs sont situés selon les axes de l’ellipse intersection de l’ellipsoïde des<br />

indices et du plan perpendiculaire à s.<br />

x<br />

n’<br />

D’<br />

D’’<br />

n’’<br />

z<br />

n z<br />

0<br />

190<br />

s<br />

n y<br />

y


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Figure 53 : [ Fig 1 ] Les deux vecteurs induction D ′ et D ′′ correspondent aux<br />

deux vitesses de propagation solutions de l’équation de Fresnel (231).<br />

En multipliant l’équation (233) par v 2 et en ajoutant dans les deux membres<br />

cos 2 α + cos 2 β + cos 2 γ = 1, il vient<br />

⇔<br />

⇔<br />

<br />

1 + v2<br />

v2 x − v2 <br />

cos 2 <br />

α + 1 + v2<br />

v2 y − v2 <br />

cos 2 <br />

β + 1 + v2<br />

v2 z − v2 <br />

cos 2 γ = 1<br />

v 2 x<br />

v 2 x − v 2 cos2 α + v2 y<br />

v 2 y − v 2 cos2 β + v2 z<br />

v 2 z − v 2 cos2 γ = 1<br />

1<br />

1 − v2 /v2 cos<br />

x<br />

2 1<br />

α +<br />

1 − v2 /v2 cos<br />

y<br />

2 1<br />

β +<br />

1 − v2 /v2 cos<br />

z<br />

2 γ = 1<br />

En introduisant à présent trois indices de réfraction pour chacun des axes principaux<br />

vx = c<br />

nx<br />

on obtient l’équation<br />

cos 2 α<br />

n 2 − n 2 x<br />

=<br />

c<br />

√ , vy =<br />

ε0µ0εrxxµr<br />

c<br />

, vz =<br />

ny<br />

c<br />

nz<br />

+ cos2 β<br />

n 2 − n 2 y<br />

+ cos2 γ<br />

n 2 − n 2 z<br />

= 1<br />

n 2<br />

(234)<br />

équivalente à l’équation de Fresnel (233). Connaissant la direction de propagation s<br />

de l’onde, les solutions de cette relation correspondent aux indices de réfraction des<br />

différentes composantes du champ électrique sur les axes principaux de [εr].<br />

2.3.3.4. Propagation d’une onde plane dans un cristal uniaxial<br />

Un milieu uniaxe est un milieu diélectrique anisotrope possédant deux constantes<br />

diélectriques principales identiques. Il possède donc un axe optique, noté dans la<br />

suite a, tel que toutes les directions qui lui sont perpendiculaires sont équivalentes. On<br />

note ne l’indice de réfraction dans la direction de l’axe optique et n0 dans les deux autres<br />

directions. Pour une direction de propagation s = ( cos α cos β cos γ ), l’équation de<br />

Fresnel (234) :<br />

cos 2 α<br />

n 2 − n 2 e<br />

+ cos2 β<br />

n 2 − n 2 0<br />

+ cos2 γ<br />

n 2 − n 2 0<br />

= 1<br />

n 2<br />

admet deux solutions n correspondant à des vecteurs induction D ′ correspondant à<br />

l’onde ordinaire et D ′′ à l’onde extraordinaire. D ′ appartient au plan perpendiculaire<br />

à l’axe optique a. L’onde ordinaire se propage à la vitesse c/n0. Le champ<br />

d’excitation E ′ est colinéaire à D ′ . D ′′ appartient appartient au plan principal (a,s) et<br />

correspond à la projection de l’axe optique sur le plan perpendiculaire à s et passant<br />

par O. L’onde extraordinaire se propage à la vitesse c/n où n0 ≤ n ≤ ne. Le champ<br />

d’excitation E ′′ appartient au plan principal et est perpendiculaire à l’ellipsoïde des<br />

indices.<br />

191


2.3. Propagation dans les milieux<br />

Figure 54 : [ Fig 1 ] Biréfringence dans un cristal de calcite. Les deux images<br />

correspondent aux ondes ordinaire et extraordinaire et leur décalage provient<br />

de l’indice de réfraction différent pour ces deux ondes. En interposant entre<br />

le cristal et l’observateur un polariseur convenablement orienté, on sélectionne<br />

l’une ou l’autre des deux images.<br />

2.3.4. Propagation dans les diélectriques linéaires conducteurs<br />

Dans les milieux diélectriques linéaires absorbants, une partie de l’énergie électromagnétique<br />

est dissipée par effet Joule. L’équation des ondes fait apparaître un<br />

indice de réfraction complexe. Les solutions de l’équation des ondes comportent par<br />

conséquent, outre un terme ondulatoire, un terme d’amortissement exponentiel lié à la<br />

partie imaginaire de l’indice.<br />

2.3.4.1. Équation des ondes dans les conducteurs<br />

Dans un milieu diélectrique linéaire, homogène et isotrope de densité de charge ρex.<br />

non nulle et parcouru par un densité de courant jex. satisfaisant la loi d’Ohm (103), les<br />

équations de Maxwell-Ampère (216) et de Maxwell-Faraday (4), conduisent à<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = − ∂ −→<br />

rot<br />

∂t<br />

B<br />

∂ −→<br />

= −µ0µr rot<br />

∂t<br />

H<br />

<br />

∂<br />

= −µ0µr jex. +<br />

∂t<br />

∂ <br />

D<br />

∂t<br />

<br />

∂<br />

= −µ0µr σ<br />

∂t<br />

∂<br />

E + ε0εr<br />

<br />

E<br />

∂t<br />

= −µ0µrσ ∂ E<br />

∂t<br />

∂<br />

− ε0εrµ0µr<br />

2E ∂t2 Par ailleurs, d’après (290) et l’équation de Maxwell-Gauss (163), il vient<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot E = −−→<br />

grad div E − ∆ E = 1<br />

ε0εr<br />

−−→<br />

grad div D − ∆ E = 1<br />

192<br />

ε0εr<br />

(235)<br />

−−→<br />

gradρex. − ∆ E (236)


2. Electromagnétisme des milieux<br />

Notons que la loi d’Ohm n’est valable que dans le régime stationnaire. On supposera<br />

qu’on a laissé le système de charge atteindre le régime stationnaire et que les variations<br />

temporelle et spatiales du champ électrique sont suffisamment douces pour que puisse<br />

être négligé le gradient de densité de charge ρex. dans le volume considéré. L’égalité des<br />

relations (235) et (236) conduit finalement à l’équation des ondes :<br />

∆ E − εrµr<br />

c 2<br />

∂2E ∂t2 − µ0µrσ ∂ E<br />

∂t<br />

= 0 (237)<br />

Par analogie avec l’équation des ondes (217) dans un diélectrique, on peut considérer<br />

que le milieu possède une permittivité électrique complexe ˆεr et donc un indice de<br />

réfraction complexe ˆn :<br />

σ<br />

ˆεr = εr − iµr<br />

ε0ω<br />

(238)<br />

De manière analogue au champ électrique, on peut montrer que le champ d’excitation<br />

magnétique satisfait l’équation des ondes :<br />

∆ H − εrµr<br />

c 2<br />

∂2H ∂t2 − µ0µrσ ∂ H<br />

∂t<br />

= 0<br />

2.3.4.2. Ondes électromagnétiques dans un conducteur<br />

Cherchons des solutions de l’équation des ondes (238) de la forme :<br />

E(r,t) = E(r,ω)e iωt<br />

En insérant cette expression dans l’équation des ondes (237), il vient<br />

∆ E +<br />

εrµrω 2<br />

c 2<br />

E − iµ0µrσω E = 0 (239)<br />

Dans la limite haute fréquence εrω<br />

c 2 ≫ µ0σ, le courant est négligeable devant le courant<br />

de déplacement et on peut négliger le troisième terme de l’équation des ondes (239).<br />

Le milieu se comporte donc un diélectrique linéaire de résistivité nulle. L’équation des<br />

ondes admet donc pour solutions les ondes planes (135) :<br />

E(r,t) = E( k)e i(ωt− k.r)<br />

avec la relation de dispersion (218). On parle de régime propagatif.<br />

Dans la limite basse fréquence εrω<br />

c2 ≪ µ0σ, le courant de déplacement est négligeable<br />

devant le courant et on peut négliger le second terme de l’équation des ondes (239) :<br />

∆ E − iµ0µrσω E = 0 (240)<br />

Pour simplifier la discussion, on supposera que l’onde se propage dans la direction (Ox)<br />

et que les champs sont homogènes dans tous les plans x = Cste. L’équation des ondes<br />

(240) se réduit à une équation unidimensionnelle du second ordre<br />

∂ 2 E<br />

∂x 2 − iµ0µrσω E = 0 (241)<br />

193


2.3. Propagation dans les milieux<br />

dont l’équation caractéristique associée est<br />

r 2 − iµ0µrσω = 0 ⇔ r = ± √ µ0µrσω<br />

<br />

1 + i<br />

√<br />

2<br />

où on a utilisé le fait que √ i = e iπ/2 1/2 = e iπ/4 = 1+i<br />

√2 . Les solutions de l’équation<br />

des ondes sont donc des combinaisons linéaires d’ondes planes amorties :<br />

E(r,t) = x x<br />

− i(ωt−<br />

E0e δ e δ) (242)<br />

où on a définit la profondeur de peau<br />

<br />

2<br />

δ =<br />

µ0µrσω<br />

et où, comme dans le vide, seule la partie réelle du champ (242) a une signification<br />

physique. L’onde est évanescente et il apparaît des courants de Foucault sur une<br />

épaisseur δ à la surface du conducteur :<br />

j = σ E = σ <br />

x −<br />

E0e δ cos ωt − x<br />

<br />

δ<br />

On parle de régime diffusif et d’effet de peau (ou effet Kelvin). D’après (238), l’indice<br />

de réfraction du milieu est complexe :<br />

1/2 1/2 <br />

σ<br />

σ µrσ<br />

n = εr − iµr ≃ −iµr =<br />

ε0ω ω≪1 ε0ω ε0ω e−iπ/4 <br />

µrσ<br />

= (1 − i) (243)<br />

2ε0ω<br />

2.3.4.3. Effet de peau dans un fil<br />

On considère un fil conducteur cylindrique de rayon R dont l’axe de révolution est<br />

aligné sur (Oz). Le fil est plongé dans un champ électrique E0 constant. L’invariance<br />

par rotation d’angle θ et par translation suivant uz suggère un champ électrique dans<br />

le fil de la forme E = Ez(r)uz. Dans la limite hautes fréquences, l’équation des ondes<br />

(241) se réduit à<br />

<br />

1 ∂<br />

r<br />

r ∂r<br />

∂Ez<br />

<br />

= iµ0µrσωEz<br />

∂r<br />

dont la seule solution non divergente en r = 0 est<br />

où<br />

Ez(r,t) = E0J0(kr)e iωt<br />

k 2 = −iµ0σω ⇔ k =<br />

1 − i√<br />

√ µ0µrσω =<br />

2<br />

1 − i<br />

δ<br />

Le champ magnétique est obtenu en utilisant l’équation de Maxwell-Faraday (4) :<br />

−→<br />

rot E = − ∂ B<br />

∂t ⇔ ur ∧ ∂ E<br />

∂r = −iω B<br />

⇔ <br />

ur ∧ uz E0kJ ′ 0(kr)e iωt = −iω B<br />

⇔ k<br />

B = iE0<br />

ω J1(kr)e iωt uθ<br />

où on a utilisé le fait que ∂<br />

∂rJ0(kr) = kJ ′ 0(kr) = −kJ1(kr). Dans la limite des hautes<br />

fréquences, on J(u √ −2i) ∼ 1 √ e u (1+i)u de sorte que le champ électrique s’écrit<br />

Ez(r,t) ∼ E0<br />

<br />

−2i<br />

kr e<br />

(1+i)<br />

√ kr+iωt<br />

−2i = E0<br />

√rδe (1+i)r/δ+iωr<br />

194


2.3.4.4. Pression de radiation dans les conducteurs<br />

2. Electromagnétisme des milieux<br />

On considère un milieu diélectrique conducteur remplissant la moitié de l’espace<br />

x > 0. On envoie une onde électromagnétique de pulsation ω et de vecteur d’onde<br />

suivant ux, i.e. perpendiculaire à la surface. L’onde transmise dans le milieu diélectrique<br />

est dans le régime diffusif εrω<br />

c 2 ≪ µ0σ :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

E(r,t) = x x<br />

− i(ωt−<br />

Etrans.e δ e δ)<br />

B(r,t) = x x<br />

− i(ωt−<br />

Btrans.e δ e δ)<br />

(244)<br />

où les conditions de passage du champ électrique imposent que la pulsation ω soit<br />

identique à celle de l’onde incidente et la relation de Snell-Descartes (222) que l’onde<br />

transmise se propage dans la direction (Ox). Notons que les amplitudes, notées ici Etrans.<br />

et Btrans. sont celles de l’onde transmise et sont donc plus petites que celle de l’onde<br />

incidente (§ 2.3.2.4.2.). D’après la loi de conservation de l’énergie dans un diélectrique<br />

(175), le flux d’énergie à travers un volume élémentaire est E ∧ H. Ce flux d’énergie<br />

oscille au cours du temps et sa moyenne temporelle est<br />

〈 E ∧ 2x −<br />

H〉t = Etrans.Htrans.e δ 2 x<br />

cos<br />

δ 〈cos2 ωt〉tux<br />

2x −<br />

= Etrans.Htrans.e δ 2 x ω<br />

cos ×<br />

δ 2π<br />

= 1<br />

2x −<br />

Etrans.Htrans.e δ 2 x<br />

cos<br />

2 δ ux<br />

2π/ω<br />

0<br />

cos 2 ωtdtux<br />

où on a utilisé le fait que seule la partie réelle des expressions (244) a un sens<br />

physique et que dans les diélectriques isotropes, les champ E et B sont en tout point<br />

perpendiculaires. Par ailleurs, le courant engendré dans le milieu par l’onde subit une<br />

force de Laplace. Dans un volume élémentaire, la force de Laplace (89) s’écrit<br />

d F = j ∧ Bd 3 r = σ E ∧ Bd 3 r = µ0µrσ E ∧ Hd 3 r<br />

Par conséquent, l’onde électromagnétique exerce sur le milieu une force d’intensité<br />

proportionnelle au flux d’énergie. La force de Laplace moyenne subie par une surface S<br />

est<br />

〈 F 〉t = µ0µrσS<br />

+∞<br />

0<br />

〈 E ∧ H〉tdx<br />

= 1<br />

2 µ0µrEtrans.Htrans.σS<br />

≃ 1<br />

2 µ0µrEtrans.Htrans.σS<br />

+∞<br />

0<br />

+∞<br />

= δ<br />

4 µ0µrEtrans.Htrans.σSux<br />

<br />

µ0µrσ<br />

=<br />

8ω Etrans.Htrans.Sux<br />

195<br />

0<br />

cos<br />

2 x<br />

δ<br />

2x −<br />

e δ dxux<br />

e− 2x<br />

δ dxux


ce qui correspond donc à une pression s’exerçant sur la surface<br />

P =<br />

µ0µrσ<br />

8ω Etrans.Htrans.<br />

(245)<br />

On a considéré ici une onde incidente normale à la surface, i.e. θinc. = 0 et donc<br />

θtrans. = 0. D’après les relations de Fresnel (224), le coefficient de transmission est<br />

T = 1 − R = 1 −<br />

2 n − 1<br />

=<br />

n + 1<br />

4n<br />

≃<br />

(n + 1) 2 n≫1<br />

et d’après (243), il reste l’indice de réfraction du milieu est complexe :<br />

<br />

8ε0ω<br />

T ≃ (1 + i)<br />

µrσ<br />

Le flux d’énergie incident est relié à celui transmis par la relation<br />

Etrans.Htrans. = TEinc.Hinc.<br />

de sorte que la pression de radiation (245) peut se réduire finalement à<br />

P ≃ √ µ0ε0Einc.Hinc. = 1<br />

c Einc.Hinc.<br />

Si on tient compte de la réflexion, il apparaît un facteur deux supplémentaire :<br />

P ≃ 2<br />

c Einc.Hinc.<br />

196<br />

4<br />

n


3. Rappels de mathématiques<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

3.1. Fonctions trigonométriques<br />

3.1.1. Trigonométrie circulaire<br />

Par définition de l’exponentielle d’un nombre complexe, on a<br />

cos x = eix + e −ix<br />

2<br />

De ces définitions, on tire la relation<br />

, sin x = eix − e−ix , tanx =<br />

2i<br />

cos 2 x + sin 2 x = 1.<br />

et il vient également en posant t = tanx/2,<br />

cos x =<br />

sin x<br />

cos x<br />

1 − t2<br />

1 + t2 sinx = 2t<br />

1 + t2 tanx = 2t<br />

.<br />

1 − t2 2<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

cos(x)<br />

sin(x)<br />

tan(x)<br />

0 1 2 3 4 5 6<br />

= 1 − e−2ix<br />

1 + e −2ix<br />

Figure 55 : [ Fig 1 ] Fonctions trigonométriques circulaires : cos x (en rouge),<br />

sin x (en vert) et tan x (en bleu).<br />

197<br />

(246)


3.1. Fonctions trigonométriques<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

-3<br />

Arccos(x)<br />

Arcsin(x)<br />

Arctan(x)<br />

-2 -1 0 1 2<br />

Figure 56 : [ Fig 1 ] Fonctions trigonométriques circulaires inverses : Arccos x<br />

(en rouge), Arcsin x (en vert) et Arctan x (en bleu).<br />

3.1.1.1. Formules d’addition des fonctions trigonométriques<br />

Les formules d’addition des fonctions trigonométriques sont<br />

cos(a + b) = cos acos b − sinasin b cos(a − b) = cos acos b + sinasin b<br />

sin(a + b) = sinacos b + cos asin b sin(a − b) = sinacos b − cos asin b<br />

(247)<br />

tana + tanb<br />

tan(a + b) =<br />

1 − tanatan b<br />

tana − tanb<br />

tan(a − b) =<br />

1 + tanatan b<br />

Ces relations peuvent être facilement obtenues en utilisant les relations (246). On<br />

retrouve les deux premières formules d’addition à gauche dans (247) en identifiant<br />

parties réelle et complexe de<br />

cos(a + b) + isin(a + b) = e i(a+b)<br />

= e ia .e ib<br />

= (cos a + isina)(cos b + isinb)<br />

= [cos acos b − sin asinb] + i[sinacos b + cos asin b]<br />

Les autres formules d’addition en découlent. En posant x = a = b dans (247), on obtient,<br />

cos 2x = cos 2 x − sin 2 x sin 2x = 2cos xsin x<br />

tan2x = 2tanx<br />

1 − tan2 x<br />

On a également,<br />

<br />

p + q p − q<br />

cos p + cos q = 2cos cos<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

cos p − cos q = −2sin sin<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

sinp + sinq = 2sin cos<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

sinp − sinq = 2cos sin<br />

2 2<br />

198


3. Rappels de mathématiques<br />

3.1.1.2. Dérivation des fonctions trigonométriques<br />

Les dérivées des fonctions trigonométriques peuvent être obtenues en dérivant les<br />

exponentielles des expressions (246). Il vient :<br />

(cos x) ′ = −sin x, (sinx) ′ = cos x, (tanx) ′ = 1<br />

cos 2 x = 1 + tan2 x.<br />

Les dérivées des fonctions inverses sont obtenues en posant par exemple<br />

de sorte que<br />

u = sinθ ⇔ θ = Arcsin u<br />

du = cos θ = 1 − u 2 dθ ⇔ dθ<br />

du<br />

d<br />

= Arcsin u =<br />

du<br />

Il vient de la même manière<br />

(Arccos x) ′ 1<br />

= −√<br />

1 − x2 , (Arcsinx)′ =<br />

3.1.2. Trigonométrie hyperbolique<br />

1<br />

√ 1 − u 2<br />

On définit les fonctions hyperboliques par les relations<br />

1<br />

√<br />

1 − x2 , (Arctanx)′ = 1<br />

1 + x2 cosh x = ex + e−x , sinhx =<br />

2<br />

ex − e−x ,<br />

2<br />

tanhx = sinhx<br />

cosh x<br />

De ces définitions, on tire la relation<br />

cosh 2 x − sinh 2 x = 1.<br />

Il vient également en posant t = tanhx/2,<br />

cosh x =<br />

1 − e−2x<br />

= .<br />

1 + e−2x 1 + t2<br />

1 − t2 sinhx = 2t<br />

1 − t2 tanhx = 2t<br />

.<br />

1 + t2 2<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

-2<br />

cosh(x)<br />

sinh(x)<br />

tanh(x)<br />

-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5<br />

Figure 57 : [ Fig 1 ] Fonctions trigonométriques hyperboliques : cosh x (en<br />

rouge), sinh x (en vert) et tanh x (en bleu).<br />

199<br />

(248)


3.1. Fonctions trigonométriques<br />

3.1.2.1. Fonctions hyperboliques inverses<br />

On peut montrer qu’on a<br />

<br />

x = cosh y ⇔ y = argcosh x = ln x + x2 <br />

− 1<br />

<br />

x = cosh y ⇔ y = argsinhx = ln x + x2 <br />

+ 1<br />

x = cosh y ⇔ y = argtanhx = 1<br />

2 ln<br />

<br />

1 + x<br />

1 − x<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

-1.5<br />

argcosh(x)<br />

argsinh(x)<br />

argtanh(x)<br />

-2<br />

-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5<br />

Figure 58 : [ Fig 1 ] Fonctions trigonométriques hyperboliques inverses :<br />

argcosh x (en rouge), argsinh x (en vert) et argtanh x (en bleu).<br />

3.1.2.2. Formules d’addition des fonctions hyperboliques<br />

Les formules d’addition des fonctions trigonométriques découlent des propriétés de<br />

l’exponentielle. On a<br />

cosh(a + b) = cosh acosh b + sinhasinh b cosh(a − b) = cosh acosh b − sinhasinh b<br />

sinh(a + b) = sinhacosh b + cosh asinh b sinh(a − b) = sinhacosh b − cosh asinh b<br />

(249)<br />

tanha + tanhb<br />

tanh(a + b) =<br />

1 + tanhatanhb<br />

tanha − tanhb<br />

tanh(a − b) =<br />

1 − tanhatanhb<br />

En posant x = a = b dans les formules d’addition (249), on obtient,<br />

cosh 2x = cosh 2 x + sinh 2 x sinh2x = 2cosh xsinh x<br />

tanh2x = 2tanhx<br />

1 + tanh 2 x<br />

200


On a également<br />

<br />

p + q p − q<br />

cosh p + cosh q = 2cosh cosh<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

cosh p − cosh q = 2sinh sinh<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

sinhp + sinq = 2sinh cosh<br />

2 2<br />

<br />

p + q p − q<br />

sinhp − sinq = 2cosh sinh<br />

2 2<br />

tanhp + tanhq =<br />

tanhp − tanhq =<br />

sinh(p + q)<br />

cosh pcosh q<br />

sinh(p − q)<br />

cosh pcosh q<br />

3.1.2.3. Dérivation des fonctions hyperboliques<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

La dérivée des fonctions hyperboliques est facilement calculée en revenant aux<br />

définitions (248). On a<br />

(cosh x) ′ = sinhx, (sinhx) ′ = cosh x, (tanhx) ′ =<br />

1<br />

cosh 2 x = 1 − tan2 x<br />

Les dérivées des fonctions inverses sont obtenues en posant par exemple<br />

de sorte que<br />

Il vient<br />

(argcosh x) ′ =<br />

u = sinhθ ⇔ θ = argsinhu<br />

du = cosh θ = u 2 + 1dθ ⇔ dθ<br />

du<br />

1<br />

√ x 2 − 1 , (argsinhx) ′ =<br />

d<br />

= argsinhu =<br />

du<br />

1<br />

√ u 2 + 1<br />

1<br />

√ , (argtanhx)<br />

x2 + 1 ′ = 1<br />

1 − x2 3.1.2.4. Développements limités des fonctions trigonométriques<br />

201


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

Les développements limités des fonctions trigonométriques sont :<br />

cos x = 1 − 1<br />

2 x2 + 1<br />

4! x4 + ... + (−1)p<br />

(2p)! x2p + σ x 2p+2<br />

sinx = x − 1<br />

3! x3 + 1<br />

5! x5 + ... + (−1)p<br />

(2p + 1)! x2p+1 + σ x 2p+3<br />

tanx = x + 1<br />

3 x3 + 2<br />

15 x5 + σ x 6<br />

Arcsin x = x + 1<br />

6 x3 + 3<br />

40 x5 1.3...(2n − 1) x<br />

+ ... +<br />

2.4...(2n)<br />

2n+1<br />

2n + 1 + σ x 2n+2<br />

Arctan x = x − 1<br />

3 x3 + 1<br />

5 x5 + ... + (−1)n<br />

2n + 1 x2n+1 + σ x 2n+2<br />

cosh x = 1 + 1<br />

2 x2 + 1<br />

4! x4 + ... + 1<br />

(2p)! x2p + σ x 2p+2<br />

sinhx = x + 1<br />

3! x3 + 1<br />

5! x5 + ... +<br />

tanhx = x − 1<br />

3 x3 + 2<br />

15 x5 + σ x 6<br />

1<br />

(2p + 1)! x2p+1 + σ x 2p+3<br />

argsinhx = x − 1<br />

6 x3 + 3<br />

40 x5 n 1.3...(2n − 1) x<br />

+ ... + (−1)<br />

2.4...(2n)<br />

2n+1<br />

2n + 1 + σ x 2n+2<br />

argtanhx = x + 1<br />

3 x3 + 1<br />

5 x5 + ... + 1<br />

2n + 1 x2n+1 + σ x 2n+2<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

-1.5<br />

sin(x)<br />

ordre 1<br />

ordre 3<br />

ordre 5<br />

ordre 7<br />

ordre 9<br />

ordre 11<br />

-2<br />

0 1 2 3 4 5 6<br />

Figure 59 : [ Fig 1 ] Développement limité de la fonction sin(x).<br />

3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

202


3.2.1. Equations différentielles du premier ordre<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

Considérons par exemple l’équation différentielle du premier ordre (car la seule<br />

dérivée est une dérivée première) à coefficients constants et avec second membre (ce qui<br />

éventuellement dépend du temps t mais pas de v(x)) :<br />

m dv<br />

dt<br />

= −kv − mg<br />

Vous aurez reconnu l’équation du mouvement d’une masse ponctuelle m soumise à<br />

l’accélération de la pesanteur et à une force de frottement. On cherche la solution<br />

v = v(t).<br />

3.2.1.1. Solution générale de l’équation sans second membre<br />

Dans un premier temps, on cherche la solution de l’équation sans second membre<br />

m dv<br />

dt<br />

+ kv = 0<br />

La solution est obtenue par simple intégration<br />

m dv<br />

dt<br />

1 dv<br />

= −kv ⇔ = −k<br />

v dt<br />

d lnv<br />

⇔ = −k<br />

dt<br />

<br />

d lnv<br />

⇔ dt = − kdt<br />

dt<br />

⇔ lnv(t) = −kt + A<br />

⇔ v(t) = e −kt+A = Be −kt<br />

où A est une constante d’intégration. On a posé B = e A pour simplifier la notation.<br />

Cette solution est la plus générale possible : en faisant varier A, on obtient toutes les<br />

solutions mathématiquement possibles. Il n’y en a pas d’autres.<br />

3.2.1.2. Solution particulière de l’équation avec second membre<br />

On cherche une seule solution particulière de<br />

m dv<br />

dt<br />

= −kv − mg<br />

La méthode la plus simple consiste à passer en revue les fonctions connues et vérifier<br />

si l’une d’entre elles satisfait l’équation différentielle. Avec de la pratique, on développe<br />

l’intuition nécessaire pour un choix plus intelligent de la fonction essayée.<br />

Dans le cas qui nous intéresse, essayons<br />

On a alors dv<br />

dt<br />

v(t) = Cste<br />

= 0 et donc<br />

0 = −kv − mg ⇔ v = − mg<br />

k<br />

Il existe bien une solution constante de l’équation différentielle ! Si v n’était pas solution,<br />

on aurait abouti à une contradiction ou une tautologie (0 = 0 par exemple).<br />

203


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

3.2.1.3. De la solution mathématique à la solution physique<br />

On peut montrer que la solution générale de l’équation avec second membre est<br />

simplement la somme de la solution générale de l’équation sans second membre et d’une<br />

solution particulière de l’équation avec second membre. Dans notre cas, cette solution<br />

générale est<br />

v(t) = Be −kt − mg<br />

k<br />

De nouveau, il ne s’agit pas d’une solution mais d’une famille de solutions correspondantes<br />

aux différentes valeurs de la constante d’intégration B. Puisque la masse m<br />

parcourt une et une seule trajectoire, seule l’une de ces solutions a un sens physique. Il<br />

reste à présent à déterminer B à partir d’hypothèses physiques. Ici, on pourra utiliser la<br />

vitesse initiale v(0) = v0 qu’on supposera connue. En insérant dans la solution, il vient<br />

v(0) = Be 0 − mg<br />

k = v0 ⇔ B = v0 + mg<br />

k<br />

La solution physique est donc finalement<br />

v(t) =<br />

<br />

v0 + mg<br />

<br />

e<br />

k<br />

−kt − mg<br />

k<br />

3.2.2. Equation différentielle du second ordre<br />

On considère l’exemple de l’équation différentielle du second ordre à coefficients<br />

constants et avec second membre<br />

m d2x = −kdx − mg<br />

dt2 dt<br />

3.2.2.1. Solution générale de l’équation sans second membre<br />

Soit à résoudre<br />

m d2x + kdx<br />

dt2 dt<br />

= 0<br />

Cherchons des solutions sont de la forme<br />

x(t) = Ae rt<br />

En insérant cette expression dans l’équation différentielle, il vient puisque x ′ (t) = Are rt<br />

et x ′′ (t) = Ar 2 e rt<br />

mAr 2 e rt + kAre rt = 0<br />

On peut diviser cette expression d’une part par A car seul le cas A = 0 présente un<br />

intérêt (A = 0 conduirait à la solution triviale x(t) = 0) et d’autre part par e rt qui ne<br />

s’annule pas pour toute valeur finie de t. Il reste l’équation caractéristique<br />

r 2 + kr = 0<br />

204


dont les deux solutions sont<br />

r1 = 0, r2 = − k<br />

m<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

k − On a donc deux types de solution, A et Ae m t . La solution la plus générale est la<br />

combinaison linéaire de ces deux solutions, i.e.<br />

k −<br />

x(t) = A + Be m t<br />

Ici, les solutions de l’équation caractéristique sont rélles et conduisent donc à<br />

des solutions x(t) exponentielles. Lorsque le discrimant est négatif, les solutions sont<br />

complexes, conjuguées l’une de l’autre, i.e. r1 = a + ib et r2 = a − ib, et conduisent à<br />

des solutions oscillantes :<br />

x(t) = Ae (a+ib)t + BAe (a−ib)t<br />

Lorsque la grandeur physique x(t) est réelle, un choix approprié des constantes A et B<br />

fait disparaître la partie imaginaire, ne laissant plus qu’une expression de la forme<br />

x(t) = e a C cos bt + D sin bt <br />

3.2.2.2. Solution particulière de l’équation avec second membre<br />

Formulons l’hypothèse que x(t) = Cste est solution de l’équation différentielle avec<br />

second membre<br />

m d2x + kdx<br />

dt2 dt = −mg ⇒ 0 ! = −mg<br />

On arrive à une contradiction, signe que l’hypothèse de départ est fausse.<br />

Essayons à présent le polynôme de degré immédiatement supérieur : x(t) = Ct de<br />

sorte que x ′ (t) = C et x ′′ (t). L’équation différentielle avec second membre se réduit<br />

alors<br />

kC = −mg ⇔ C = − mg<br />

k<br />

Par conséquent, x(t) = mg<br />

k t est une solution de l’équation différentielle.<br />

3.2.2.3. De la solution mathématique à la solution physique<br />

La solution générale de l’équation avec second membre est finalementla somme de<br />

la solution générale de l’équation sans second membre et d’une solution particulière de<br />

l’équation avec second membre :<br />

k −<br />

x(t) = A + Be m t − mg<br />

k t<br />

Il reste à déterminer quels paramètres A et B correspondent à la trajectoire de la<br />

particule. Dans le cas où on connaît la position et la vitesse initiale, par exemple x(0) = 0<br />

et dx<br />

dt (0) = v0, il vient en insérant dans la solution<br />

x(0) = A + B<br />

205


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

et<br />

dont il découle<br />

dx<br />

dt<br />

k k<br />

= − Be− m<br />

m t − mg<br />

k<br />

A = −B = mv0<br />

k + m2g k2 La trajectoire de la particule est finalement<br />

x(t) = m<br />

k<br />

3.2.3. L’équation de Laplace<br />

L’équation de Laplace est<br />

dx k mg<br />

⇒ (0) = − B −<br />

dt m k<br />

<br />

v0 + mg<br />

<br />

k −<br />

1 − e m<br />

k<br />

t<br />

− mg<br />

k t<br />

= v0<br />

∆f = 0 (250)<br />

3.2.3.1. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées cartésiennes<br />

Dans un système de coordonnées bidimensionnel, l’équation de Laplace s’écrit<br />

∂2f ∂x2 + ∂2f = 0<br />

∂y2 On pose f(x,y) = u(x)v(y) de sorte qu’il vient<br />

v d2u dx2 + ud2 v 1 d<br />

= 0 ⇔<br />

dy2 u<br />

2u d<br />

= −1<br />

dx2 v<br />

2v dy2 On a donc séparation des variables :<br />

⎧<br />

1 d<br />

⎪⎨<br />

u<br />

2u dx2 = α2 ⇒ u = C1e αx + C2e −αx<br />

⎪⎩<br />

Il vient finalement<br />

− 1 d<br />

v<br />

2v dy2 = α2 ⇒ u = Acos αy + B sinαy<br />

f(x,y) = C1e αx + C2e −αx (Acos αy + B sin αy)<br />

206


3.2.3.2. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées polaires<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

En coordonnées polaires, l’équation de Laplace (250) s’écrit sous la forme<br />

1<br />

r<br />

<br />

∂<br />

r<br />

∂r<br />

∂f<br />

<br />

+<br />

∂r<br />

1<br />

r2 La séparation des variables<br />

f(r,θ) = fr(r)fθ(θ)<br />

∂2f = 0<br />

∂θ2 conduit aux deux équations différentielles<br />

<br />

r d<br />

r<br />

fr(r) dr<br />

df<br />

<br />

= −<br />

dr<br />

1 d<br />

fθ(θ)<br />

2fθ(θ) = k2<br />

dθ2 où le choix de signe de la constante est nécessaire pour que que la transformation<br />

θ → θ+2π ne change pas la solution. Les conditions aux limites imposent généralement<br />

la quantification de la constante k. Les solutions de l’équation de Laplace sont<br />

fr(r) = Cr k + Dr −k<br />

si k = 0 et<br />

fθ(θ) = Acos kθ + B sinkθ<br />

fr(r) = G + H lnr<br />

fθ(θ) = E + Fθ<br />

si k = 0 de sorte que la solution générale est<br />

f(r,θ) =<br />

+∞<br />

n=1<br />

(An cos knθ + Bn sin knθ) Cnr kn<br />

−kn + Dnr<br />

(E + Fθ) (G + H lnr)<br />

3.2.3.3. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées sphériques<br />

En coordonnées sphériques, l’équation de Laplace (250) s’écrit sous la forme<br />

1<br />

r 2<br />

<br />

∂ 2 ∂f<br />

r +<br />

∂r ∂r<br />

La séparation des variables<br />

1<br />

r 2 sinθ<br />

f(r,θ,φ) = fr(r)fang(θ,φ)<br />

<br />

∂<br />

sin θ<br />

∂θ<br />

∂f<br />

<br />

+<br />

∂θ<br />

1<br />

r 2 sin 2 θ<br />

∂2f = 0<br />

∂φ2 conduit aux trois équations différentielles<br />

⎧ <br />

d 2 dfr(r)<br />

⎪⎨<br />

r − l(l + 1)fr(r) = 0<br />

dr dr<br />

<br />

⎪⎩<br />

1 ∂<br />

sinθ<br />

sinθ ∂θ<br />

∂fang<br />

<br />

+<br />

∂θ<br />

1<br />

sin 2 ∂<br />

θ<br />

2fang ∂φ2 + l(l + 1)fang(θ,φ) = 0<br />

207<br />

(251)<br />

(252)


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

La forme l(l + 1) avec l entier positif ou nul du paramètre de séparation est nécessaire<br />

pour que l’équation de Laplace ait des solutions régulières pour θ = 0 et θ = π. La<br />

solution générale de la première des équations (252) est<br />

fr(r) = Ar l + Br −l−1<br />

Les variables de la seconde des équations différentielles (252) sont séparables sous la<br />

forme<br />

ce qui conduit à<br />

⎧<br />

fang(θ,φ) = fθ(θ)fφ(φ)<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

d 2 fφ<br />

dφ 2 = −m2 fφ<br />

1<br />

sinθ<br />

d<br />

dθ<br />

⇔ d<br />

du<br />

<br />

sinθ dfθ<br />

<br />

+ l(l + 1) −<br />

dθ<br />

m2<br />

sin 2 <br />

fθ = 0<br />

θ<br />

<br />

(1 − u 2 ) dfθ<br />

<br />

+ l(l + 1) −<br />

du<br />

m2<br />

1 − u2 <br />

fθ = 0<br />

où on a posé u = cos θ. La première des équations différentielles admet pour solution<br />

fφ(φ) = Ee imφ + Fe −imφ<br />

où m est un entier. Les solutions de la dernière des équations différentielles sont d’après<br />

(274) les polynômes de Legendre associés P m<br />

l (cos θ). Les solutions de l’équation de<br />

Laplace (250) sont donc<br />

f(r,θ,φ) =<br />

+∞<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

Clm<br />

<br />

Alr l + Blr −(l+1)<br />

P m<br />

l (cos θ)e imφ<br />

(253)<br />

en coordonnées sphériques. L’absence de divergence impose que Bl = 0 si l’origine<br />

appartient au domaine et Al = 0 si l’infini en fait partie. L’invariance de la distribution<br />

de charge sous une rotation d’axe (Oz) impose l’indépendance du potentiel avec φ de<br />

sorte qu’on doit avoir Clm = 0 pour tout m = 0 lorsque c’est le cas.<br />

3.2.3.4. Solution de l’équation de Laplace en coordonnées cylindriques<br />

En coordonnées cylindriques, l’équation de Laplace (250) s’écrit sous la forme<br />

<br />

1 ∂<br />

r<br />

r ∂r<br />

∂f<br />

<br />

+<br />

∂r<br />

1<br />

r2 ∂2f ∂θ2 + ∂2f = 0 (254)<br />

∂z2 La séparation des variables<br />

f(r,θ,z) = fr(r)fθ(θ)fz(z)<br />

conduit aux deux équations différentielles<br />

⎧<br />

r<br />

⎪⎨<br />

d<br />

<br />

r<br />

dr<br />

dfr<br />

<br />

+<br />

dr<br />

k 2 r 2 − n 2 = 0<br />

d2fθ dθ2 + n2fθ = 0<br />

⎪⎩<br />

d 2 fz<br />

dz 2 − k2 fz = 0<br />

208


3. Rappels de mathématiques<br />

Si les constantes n et k sont réelles, les solutions linéairement indépendantes sont les<br />

fonctions de Bessel Jn(kr) et Nn(kr). Les solutions de l’équation de Laplace sont<br />

alors<br />

⎧<br />

fr(r) = AnJn(kr) + BnNn(kr), (k = 0)<br />

fr(r) = Ar n + Br −n , (k = 0)<br />

⎪⎨ fθ(θ) = Cn cos nθ + Dn sinnθ, (n = 0)<br />

fθ(θ) = Cθ + D, (n = 0)<br />

fz(z) = Eke<br />

⎪⎩<br />

kz + Fke −kz , (k = 0)<br />

fz(z) = Ez + F, (k = 0)<br />

Si n = k = 0 alors le potentiel se réduit à<br />

f(r,θ,z) = (Alnr + B)(Cθ + D) (Ez + F)<br />

Si, pour des raisons physiques, la solution doit être périodique sur l’axe (Oz), k = iκ<br />

doit être complexe et l’équation de Bessel modifiée<br />

r d<br />

<br />

r<br />

dr<br />

dfr<br />

<br />

−<br />

dr<br />

κ 2 r 2 + n 2 = 0<br />

admet pour solutions les fonctions de Bessel modifiées In(κr) et Kn(κr).<br />

3.2.4. L’équation des ondes<br />

L’équation des ondes est l’équation aux dérivées partielles :<br />

∂2 1<br />

f(x,t) −<br />

∂x2 v2 ∂2 f(x,t) = 0 (255)<br />

∂t2 où v est un paramètre dont on démontrera qu’il correspond à la vitesse de propagation<br />

de l’onde.<br />

3.2.4.1. Equation des ondes unidimensionnelle<br />

3.2.4.1.1. Propagation des ondes<br />

L’équation des ondes (255) peut s’écrire sous la forme<br />

∂2 1<br />

f(x,t) −<br />

∂x2 v2 ∂2 f(x,t) = 0 ⇔<br />

∂t2 En posant<br />

il vient<br />

ξ = t − x x<br />

, η = t +<br />

v v<br />

⎧<br />

∂<br />

⎪⎨ ∂x<br />

⎪⎩<br />

∂<br />

∂t<br />

= ∂ξ<br />

∂x<br />

∂<br />

∂ξ<br />

∂ξ ∂<br />

=<br />

∂t ∂ξ<br />

∂η ∂<br />

+<br />

∂x ∂η<br />

+ ∂η<br />

∂t<br />

<br />

∂ 1<br />

−<br />

∂x v<br />

∂<br />

∂η<br />

= −1<br />

v<br />

= ∂<br />

∂ξ<br />

209<br />

∂<br />

∂x<br />

∂<br />

∂ξ<br />

+ ∂<br />

∂η<br />

<br />

∂ 1<br />

+<br />

∂x v<br />

1 ∂<br />

+<br />

v ∂η<br />

<br />

∂<br />

f(x,t) = 0<br />

∂t


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

et donc<br />

∂ 1 ∂<br />

−<br />

∂x v ∂x<br />

= −2<br />

v<br />

∂<br />

∂ξ ,<br />

Finalement, l’équation des équations s’écrit<br />

− 4<br />

v2 ∂2 f(ξ,η) = 0<br />

∂ξ∂η<br />

La solution de cette équation est de la forme<br />

∂ 1 ∂<br />

+<br />

∂x v ∂t<br />

= 2<br />

v<br />

∂<br />

∂η<br />

<br />

f(ξ,η) = g(ξ) + h(η) = g t − x<br />

<br />

+ h t +<br />

v<br />

x<br />

<br />

v<br />

Chacun des deux termes g(ξ) et h(η) correspond à une onde se propagageant à vitesse<br />

v dans le sens x > 0 et x < 0. En effet, l’onde g(ξ) apparaît identique lorsque<br />

g(ξ) = g(ξ ′ ) ⇔ t − x<br />

v = t′ − x′<br />

v ⇔ x′ = x + v(t ′ − t)<br />

i.e. lorsqu’on se déplace à une vitesse avec elle à la vitesse +v. L’onde h(η) conduit à<br />

h(η) = h(η ′ ) ⇔ t + x<br />

v = t′ + x′<br />

v ⇔ x′ = x − v(t ′ − t)<br />

i.e. elle se déplace à la vitesse −v.<br />

3.2.4.1.2. Décomposition en ondes planes progressives<br />

L’équation des ondes (255) est à variables séparables. Écrivons l’onde sous forme<br />

d’un produit :<br />

il vient alors<br />

f(x,t) = fx(x)ft(t)<br />

ft(t) ∂2fx(x) fx(x)<br />

−<br />

∂x2 v2 ∂2ft(t) 1<br />

= 0 ⇔<br />

∂t2 fx(x)<br />

∂2fx(x) =<br />

∂x2 1<br />

v2 ∂<br />

ft(t)<br />

2ft(t) ∂t2 Dans le membre de gauche apparaît une fonction uniquement de x alors que le membre<br />

de droite ne dépend que de t. La seule manière qu’on ait égalité pour toutes valeurs de<br />

x et de t est que les deux membres soient égaux à une constante. On pose (13)<br />

1<br />

fx(x)<br />

d2fx(x) =<br />

dx2 1<br />

v 2 ft(x)<br />

d2ft(t) = −k2<br />

dt2 (256)<br />

(13) Notons que si on avait choisi la constante +k 2 dans l’équation (256), les solutions n’auraient pas<br />

été des exponentielles complexes, i.e. des fonctions trigonométriques, mais des exponentielles réelles,<br />

i.e. des fonctions hyperboliques. Ces solutions divergent à l’infini et doivent donc être écartées pour des<br />

raisons physiques.<br />

210


Il reste donc deux équations différentielles du second ordre :<br />

et<br />

1 d<br />

fx(x)<br />

2fx(x) dx2 = −k2 ⇔ fx(x) = fx(0)e ±ikx<br />

1 d<br />

ft(t)<br />

2ft(t) dt2 = −k2v 2 ⇔ ft(t) = ft(0)e ±ikvt<br />

Finalement les solutions ont la forme d’une onde plane :<br />

f(x,t) = fx(x)ft(t) = f(0)e ±i(kx−ωt)<br />

où on a introduit la pulsation<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

(257)<br />

ω = |k|v > 0 (258)<br />

La constante k ∈ lR est appelée vecteur d’onde et la relation (258) relation de<br />

dispersion. La solution (257) n’est qu’une des solutions possibles. L’ensemble des<br />

solutions correspond à toutes les ondes planes avec k ∈ lR. La solution la plus générale<br />

est une combinaison linéaire d’ondes planes<br />

f(x,t) =<br />

∞<br />

−∞<br />

<br />

Ake i(kx−ωt) + Bke −i(kx−ωt)<br />

dk (259)<br />

où Ak et Bk sont des constantes a-priori complexes. Dans cette expression, on devrait<br />

écrire ω(k) et non simplement ω pour rappeler que ω dépend du vecteur d’onde d’après<br />

la relation de dispersion (258). On omet en général cette dépendance pour alléger les<br />

notations.<br />

f(x,t)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

0 1 2 3 4 5<br />

x<br />

Figure 60 : [ Fig 1 ] Exemple d’onde progressive de la forme<br />

f(x, t) = cos(kx − ωt)<br />

de longueur d’onde λ = 1 et de vitesse v = 1 (i.e. k = 2π<br />

λ<br />

= 2π et ω = kv) pour<br />

trois temps différents t = 0 (traits pleins), t = 0.2 (pointillés longs) et t = 0.4<br />

(pointillés courts). On voit l’onde avancer dans le sens x > 0 au cours du temps.<br />

211


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

L’onde correspond au cas particulier Ek = 1 si k = 2π et Ek = 0 si k = 2π et<br />

Fk = 0 pour tout k de l’expression (260).<br />

Si f(x,t) est une grandeur physique, elle doit être réelle. Un choix approprié des<br />

constantes Ak et Bk permet de rendre l’expression (259) réelle. Par exemple, lorsque<br />

Ak = Bk = Ck/2, on a<br />

f(x,t) =<br />

et si Ak = −Bk = Ck/2i<br />

f(x,t) =<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

0<br />

Ck cos(kx − ωt)dk<br />

Ck sin(kx − ωt)dk<br />

On peut également écrire (259) sous la forme manifestement réelle<br />

f(x,t) =<br />

∞<br />

−∞<br />

[Ek cos(kx − ωt) + Fk sin(kx − ωt)]dk (260)<br />

où Ak = 1<br />

2Ek + 1<br />

2iFk et Bk = 1<br />

2Ek − 1<br />

2iFk De manière générale, les constantes Ak et<br />

Bk, ou de manière équivalente Ek et Fk, sont déterminées à partir de f(x,0).<br />

3.2.4.1.3. Décomposition en ondes stationnaires<br />

Par le choix des constantes Ak et Bk, on peut décrire des ondes progressives mais<br />

aussi des ondes stationnaires. L’expression (259) peut en effet s’écrire<br />

f(x,t) =<br />

=<br />

=<br />

=<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

0<br />

∞<br />

0<br />

∞<br />

0<br />

où on a posé<br />

Ake ikx e −iωt + Bke −ikx e iωt dk<br />

Ake ikx e −iωt + A−ke −ikx e −iωt + Bke −ikx e iωt + B−ke ikx e iωt dk<br />

<br />

Ak cos kx + isinkx) cos ωt − isin ωt)<br />

<br />

+ A−k cos kx − isinkx) cos ωt − isin ωt)<br />

<br />

+ Bk cos kx − isin kx) cos ωt + isin ωt)<br />

<br />

cos kx + isinkx) cos ωt + isinωt) dk<br />

+B−k<br />

(261)<br />

[Pk cos kxcos ωt + Qk cos kxsinωt + Rk sinkxcos ωt + Sk sinkxsin ωt]dk<br />

Pk = Ak + A−k + Bk + B−k, Qk = −iAk − iA−k + iBk + iB−k,<br />

Rk = iAk − iA−k − iBk + iB−k, Sk = Ak − A−k + Bk − B−k,<br />

Chacun des termes de (261) correspond à une onde stationnaire.<br />

212


f(x,t)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

0 1 2 3 4 5<br />

x<br />

Figure 61 : [ Fig 1 ] Exemple d’onde stationnaire de la forme<br />

f(x, t) = sin(kx)sin(ωt)<br />

de longueur d’onde λ = 1 et de vitesse v = 1 (i.e. k = 2π<br />

λ<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

= 2π et ω = kv)<br />

pour trois temps différents t = 0 (traits pleins), t = 0.2 (pointillés longs) et<br />

t = 0.4 (pointillés courts). On voit que l’onde n’avance pas au cours du temps,<br />

les maxima restent à la même abscisse. L’onde correspond au cas particulier<br />

Sk = 1 si k = 2π et Sk = 0 si k = 2π et Pk = Qk = Rk = 0 pour tout k de<br />

l’expression (261).<br />

3.2.4.2. L’équation des ondes en dimension d = 3<br />

∂ 2<br />

3.2.4.2.1. Ondes formées par un champ scalaire<br />

∂x<br />

L’équation des ondes (255) se généralise en dimension d = 3 à<br />

∂y<br />

∂2 ∂2<br />

+ + 2 2<br />

1<br />

−<br />

∂z2 v 2<br />

∂2 ∂t2 <br />

f(r,t) = 0 ⇔<br />

<br />

∆ − 1<br />

v2 ∂2 ∂t2 <br />

f(r,t) = 0 (262)<br />

où r = (x y z ). L’équation est de nouveau à variables séparables. Écrivons l’onde<br />

sous forme d’un produit :<br />

il vient alors<br />

⇔ 1<br />

fx(x)<br />

fyfzft<br />

f(r,t) = fx(x)fy(y)fz(z)ft(t)<br />

d2fx + fxfzft<br />

dx2 d 2<br />

dx 2 fx(x) + 1<br />

fy(y)<br />

d2fy + fxfyft<br />

dy2 d 2<br />

dy 2 fy(y) + 1<br />

fz(z)<br />

d 2 fz<br />

dz<br />

1<br />

− 2 v<br />

d 2<br />

dz 2 fz(z) −<br />

2 fxfyfz<br />

1<br />

v 2 ft(t)<br />

d2ft = 0<br />

dt2 d 2<br />

dt 2 ft(t) = 0<br />

Chacun des termes est une fonction à une variable. Pour que la somme soit nulle pour<br />

tout x,y,z et t, chacune de ces fonctions ne peut être qu’une constante. On pose<br />

1 d<br />

fx(x)<br />

2<br />

dx2 fx(x) = −k 2 x,<br />

1 d<br />

fy(y)<br />

2<br />

dy2 fy(y) = −k 2 y,<br />

213<br />

1 d<br />

fz(z)<br />

2<br />

dz2 fz(z) = −k 2 z


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

et par conséquent<br />

1<br />

v2 d<br />

ft(t)<br />

2<br />

dt2 ft(t) = − k 2 x + k 2 y + k 2 z<br />

Les solutions de ces quatres équations différentielles sont<br />

fx(x) = fx(0)e ±ikxx , fy(y) = fy(0)e ±ikyy , fz(z) = fz(0)e ±ikzz , ft(t) = ft(0)e ±iωt<br />

où on a posé la pulsation<br />

ω 2 = v 2 k 2 x + k 2 y + k 2 z<br />

Les solutions de l’équation des ondes sont donc les ondes planes<br />

f(r,t) = f(0,0)e ±i(kxx+kyy+kzz−ωt) = f(0,0)e ±i( k.r−ωt)<br />

(263)<br />

Les trois constantes kx,ky et kz sont les composantes du vecteur k. L’onde plane<br />

apparaît identique à elle-même lorsque<br />

f(r ′ ,t ′ ) = f(r,t) ⇔ k.r ′ − ωt ′ = k.r − ωt<br />

⇔ k 2 r ′ − ωt ′ k = k 2 r − ωt k<br />

⇔ r ′ = r + ω<br />

k 2 (t′ − t) k<br />

⇔ r ′ = r + v(t ′ − t) k<br />

k<br />

où on a utilisé la relation de dispersion (263). L’onde se propage donc dans la direction<br />

k à la vitesse v. La solution la plus générale est une combinaison linéaire d’ondes planes<br />

f(r,t) =<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

−∞<br />

<br />

Ak e i(k.r−ωt) + Bk e −i(k.r−ωt) <br />

d 3k (264)<br />

où A k et B k sont des constantes. Si f(r,t) est une grandeur réelle, on peut écrire comme<br />

dans le cas unidimensionnel<br />

<br />

f(r,t) =<br />

lR 3<br />

<br />

Ek cos( k.r − ωt) + Fk sin( <br />

k.r − ωt) d 3k où Ak = 1<br />

2Ek + 1<br />

2iFk et Bk = 1<br />

2Ek − 1<br />

2iFk sont des constantes réelles. Comme dans le<br />

cas unidimensionnel, on peut écrire l’onde sous la forme d’un développement en ondes<br />

stationnaires.<br />

214


3.2.4.2.2. Ondes formées par un champ de vecteurs<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

On considère un champ de vecteurs u(r,t) = (ux uy uz ) (champ électrique ou<br />

magnétique, champ de déformation dans un solide,...) satisfaisant l’équation des ondes<br />

<br />

∆ − 1<br />

v2 ∂2 ∂t2 ⎧ 2 ∂ ∂2 ∂2 1<br />

+ + −<br />

∂x2 ∂y2 ∂z2 v<br />

<br />

⎪⎨<br />

u(r,t) = 0 ⇔<br />

⎪⎩<br />

2<br />

∂2 ∂t2 <br />

ux(r,t) = 0<br />

2 ∂ ∂2 ∂2 1<br />

+ + −<br />

∂x2 ∂y2 ∂z2 v2 ∂2 ∂t2 <br />

uy(r,t) = 0<br />

2 ∂ ∂2 ∂2 1<br />

+ + −<br />

∂x2 ∂y2 ∂z2 v2 ∂2 ∂t2 <br />

uz(r,t) = 0<br />

Chaque composante satisfait une équation des ondes (262). La solution générale de cette<br />

équation étant (264), on a par exemple pour ux<br />

∞ ∞ ∞ <br />

ux(r,t) =<br />

Ax, k e i(k.r−ωt) + Bx, k e −i(k.r−ωt) <br />

d 3k −∞<br />

−∞<br />

−∞<br />

où A x, k et B x, k sont des constantes données par les conditions initiales. On a une<br />

expression analogue pour les composantes uy et uz de sorte qu’on rassembler les trois<br />

expressions dans une même expression vectorielle :<br />

u(r,t) =<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

−∞<br />

∞<br />

−∞<br />

A k e i( k.r−ωt) + B k e −i( k.r−ωt) <br />

d 3 k<br />

où Ak = <br />

Ax, k Ay, k Az, k . Le champ de vecteurs est écrit ici sous la forme d’une<br />

superposition d’ondes planes progressives.<br />

3.2.4.2.3. Polarisation des ondes<br />

Plutôt que d’exprimer les vecteurs A k et B k dans la base canonique ex,ey,ey, on<br />

choisit une base othonormée dont l’un des vecteurs est parallèle à k. Lorsque A k ou B k<br />

est parallèle à k, on parle d’onde longitudinale. Lorsque A k ou B k est perpendiculaire<br />

à k, on parle d’onde transverse.<br />

e 2<br />

e 1<br />

u<br />

215<br />

k


3.2. Équations différentielles et aux dérivées partielles<br />

Figure 62 : [ Fig 1 ] Exemple d’onde plane transverse polarisée rectilignement :<br />

u(r, t) = Ae1 cos( k.r − ωt)<br />

Le champ de vecteurs est en tout point perpendiculaire au vecteur d’onde k :<br />

l’onde est transverse. Tous les vecteurs u(r, t) sont parallèles deux à deux : l’onde<br />

est polarisée retilignement.<br />

Lorsque les vecteurs u(r,t) sont tous parallèles, on parle d’onde plane polarisée<br />

rectilignement. Puisqu’il y a deux vecteurs de base e1 et e2 perpendiculaires à k, il<br />

existe deux polarisations rectilignes :<br />

⎧ <br />

⎪⎨ E1 cos(<br />

u(r,t) =<br />

⎪⎩<br />

k.r − ωt) + F1 sin( <br />

k.r − ωt) e1<br />

<br />

E2 cos( k.r − ωt) + F2 sin( <br />

k.r − ωt) e2<br />

En superposant ces deux ondes planes polarisées rectilignement, on obtient, sauf cas<br />

particulier, une onde circulaire. En effet, écrivons les deux ondes planes polarisées<br />

rectilignement sous la forme<br />

G1 cos( k.r − ωt + δ1)e1, G2 cos( k.r − ωt + δ2)e2<br />

où G1,2 = E1,2 cos δ1,2 La quantité δ1 −δ2 est le déphasage entre les deux ondes. Lorsque<br />

δ2 − δ1 = 0 (à un multiple de π près), la direction de la superposition des deux ondes<br />

u(r,t) = G1 cos( k.r − ωt + δ1)e1 + G2 cos( k.r − ωt + δ2)e2<br />

tourne autour du vecteur d’onde k. L’extrémité du vecteur u se trouve à tout instant sur<br />

une ellipse. On parle de polarisation elliptique Si δ = δ2 −δ1 est un multiple entier de<br />

π, l’onde est polarisée linéairement. Si δ = ±π/2, l’onde est polarisée circulairement<br />

avec une polarisation circulaire droite dans le cas δ = π/2 et gauche lorsque δ = −π/2.<br />

Dans tous les autres cas, la polarisation est elliptique.<br />

Figure 63 : [ Fig 1 ] Exemple d’onde polarisée circulairement :<br />

u(r, t) = A cos( k.r − ωt)e1 + sin( k.r − ωt)e2<br />

216<br />

<br />

k


3. Rappels de mathématiques<br />

par superposition de deux ondes planes transverses polarisée rectilignement et<br />

déphasées.<br />

E y<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-1 -0.5 0 0.5 1<br />

-0.5<br />

-1<br />

E<br />

x<br />

δ=0<br />

δ=π/4<br />

δ=π/2<br />

δ=3π/4<br />

δ=π<br />

Figure 64 : [ Fig 1 ] Lieu géométrique des composantes u.e1 et u.e1 du champ<br />

de vecteurs u d’une onde électromagnétique de la forme<br />

u(r, t) = G cos( k.r − ωt + δ1)e1 + G2 cos( k.r − ωt + δ2)e2<br />

en fonction du déphasage δ = δ1 − δ2.<br />

3.3. Polynômes orthogonaux<br />

3.3.0.1. Polynômes de Legendre<br />

La formule de Rodriguez s’écrit pour les polynômes de Legendre<br />

Pl(x) = 1<br />

2 l l!<br />

dl dxl 2 l<br />

(x − 1) = 1<br />

2l l/2<br />

<br />

ν=0<br />

(−1) ν (2l − 2ν)!<br />

ν!(l − ν)!(l − 2ν)! xl−2ν<br />

<br />

(265)<br />

Les polynômes de Legendre ont donc même parité que l. Les premiers polynômes de<br />

Legendre sont<br />

P0(x) = 1, P1(x) = x, P2(x) = 1<br />

2 (3x2 − 1), P3(x) = x<br />

2 (5x2 − 3) (266)<br />

On peut montrer qu’on a également l’expression<br />

Pl(x) = 1<br />

π<br />

π<br />

0<br />

<br />

x + x2 l − 1cos ϕ dϕ (267)<br />

En utilisant la formule de Rodriguez (265), on obtient la relation d’orthogonalisation<br />

On a également<br />

1<br />

−1<br />

2<br />

Pl(x)Pl ′(x)dx = δl,l ′ (268)<br />

2l + 1<br />

∞<br />

(2l + 1)Pl(x)Pl(x ′ ) = 2δ(x − x ′ )<br />

l=0<br />

217


3.3. Polynômes orthogonaux<br />

L’équation différentielle dont les polynômes de Legendre sont solutions est<br />

⇔<br />

(1 − x 2 )P ′′<br />

l (x) − 2xP ′<br />

l (x) + l(l + 1)Pl(x) = 0<br />

d 2 ′<br />

(1 − x )P l (x)<br />

dx<br />

+ l(l + 1)Pl(x) = 0<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

-0.5<br />

-1<br />

P0(x)<br />

P1(x)<br />

P2(x)<br />

P3(x)<br />

-1.5<br />

-1 -0.5 0 0.5 1<br />

Figure 65 : [ Fig 1 ] Les premiers polynômes de Legendre (266) : P0(x) (en<br />

rouge), P1(x) (en vert), P2(x) (en bleu), P3(x) (en magenta) et P4(x) (en cyan).<br />

La fonction génératrice des polynômes de Legendre est<br />

G(x,t) =<br />

1<br />

√<br />

1 − 2xt + t2 =<br />

+∞<br />

Pl(x)t l<br />

l=0<br />

(269)<br />

pour tout |t| < 1 et |x| ≤ 1. En dérivant cette expression par rapport à t et en identifiant<br />

les puissances de t, on obtient la relation de récurrence<br />

(2l + 1)xPl(x) = (l + 1)Pl+1(x) + lPl−1(x) (270)<br />

En posant x = 1, on montre que Pl(1) = 1. De même, on a<br />

p 1.3.5.7...(2p + 1)<br />

P2p+1(0) = 0 P2p(0) = (−1)<br />

2pp! En dérivant l’expression de la fonction génératrice G(x,t) par rapport à x et en<br />

identifiant les termes en t l+1 , il vient<br />

Pl(x) = P ′<br />

l+1(x) − 2xP ′<br />

l (x) + P ′<br />

l−1(x) l > 1 (271)<br />

En dérivant la relation (270) et en utilisant (271), on a<br />

lPl(x) + P ′<br />

l−1(x) − xP ′<br />

l (x) = 0 l > 1<br />

P ′<br />

l+1(x) = xP ′<br />

l (x) + (l + 1)Pl(x) l > 0<br />

218


En intégrant la première des relations (272), on obtient<br />

1<br />

0<br />

Pl(x)dx = Pl−1(0)<br />

l + 1<br />

On montre également qu’on a<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

l > 0 (272)<br />

P ′<br />

l+1(x) − P ′<br />

l−1(x) = (2l + 1)Pl(x) (273)<br />

d’où l’expression équivalente à (273)<br />

1<br />

0<br />

Pl(x)dx = Pl−1(0) − Pl+1(0)<br />

2l + 1<br />

l > 1<br />

En utilisant la relation de Rodriguez (265), on montre qu’on a<br />

Soit<br />

1<br />

0<br />

Im,l =<br />

P0(x)dx = 1<br />

1<br />

0<br />

1<br />

0<br />

1<br />

P2p+1(x)dx = P2p(0)<br />

2p + 2<br />

0<br />

P2p(x)dx = P2p−1(0)<br />

2p + 1<br />

x m Pl(x)dx m > l > 0<br />

En utilisant les relations (272), il vient<br />

⎧<br />

m + l + 1<br />

⎪⎨ Im−1,l−1 =<br />

⎪⎩ Im−1,l+1 =<br />

Par récurrence, on en déduit<br />

Im,l =<br />

1<br />

0<br />

m Im,l<br />

m − l<br />

m Im,l<br />

x m Pl(x)dx =<br />

3.3.0.2. Polynômes de Legendre associés<br />

= (−1)p<br />

2 p+1(p+1)!<br />

= 0<br />

m(m − 1)(m − 2) ...(m − l + 2)<br />

(m + l + 1)(m + l − 1) ...(m − l + 3)<br />

Les polynômes de Legendre associés P m<br />

l (x) sont les solutions de l’équation<br />

différentielle<br />

(1 − x 2 )P ′′m<br />

l (x) − 2xP ′m<br />

<br />

l (x) + l(l + 1) − m2<br />

1 − x2 <br />

P m<br />

l (x) = 0 (274)<br />

Les premiers polynômes de Legendre associés sont<br />

P 1 1 (x) = 1 − x 2 , P 1 2 (x) = 3x 1 − x 2 , P 2 2 (x) = 3(1 −x 2 ), P 2 3 (x) = 15x(1 −x 2 )<br />

219


3.3. Polynômes orthogonaux<br />

Ils satisfont la relation d’othogonalité<br />

1<br />

−1<br />

P m<br />

l (x)P m<br />

l<br />

pour tout l,l ′ ≥ m ainsi que<br />

l=0<br />

2 (l + m)!<br />

′ (x)dx = δl,l ′ (275)<br />

2l + 1 (l − m)!<br />

∞ (l − m)! m<br />

(2l + 1) Pl (x)P<br />

(l + m)! m<br />

l (x ′ ) = 2δ(x − x ′ )<br />

Ils sont reliés aux dérivées des polynômes de Legendre par la relation<br />

P m<br />

l (x) = (1 − x 2 )<br />

m/2 dm<br />

Pl(x)<br />

dxm Notons qu’on ajoute souvent un facteur (−1) m à cette définition. De manière analogue<br />

à (267), on a<br />

P m<br />

π<br />

m/2 (l + m)!<br />

<br />

l (x) = (−1) x +<br />

l!π 0<br />

x2 l − 1cos ϕ cos mϕdϕ<br />

Leur fonction génératrice est<br />

G(x,t,u) =<br />

1<br />

<br />

1 − 2t x + u √ 1 − x2 + t2 =<br />

Par dérivation, on peut montrer les relations de récurrence<br />

l<br />

+∞<br />

P<br />

l=0 m=0<br />

m<br />

l (x)t l u m<br />

P m+1<br />

l (x) − mx m<br />

√ P<br />

1 − x2 l (x) + (l(l + 1) − m(m − 1))P m−1<br />

l (x) = 0<br />

<br />

1 − x2 m+1<br />

Pl (x) = (1 − x 2 )P ′m<br />

l (x) + mxP m<br />

l (x)<br />

(2l + 1)xP m<br />

l (x) = (l + m)P m<br />

l−1(x) + (l + 1 − m)P m<br />

l+1(x)<br />

xP m<br />

l (x) = P m<br />

l−1(x) − (l + 1 − m) 1 − x2P m−1<br />

l (x)<br />

P m<br />

l+1(x) − P m<br />

l−1(x) = (2l + 1)P m−1<br />

<br />

l 1 − x2 3.3.0.3. Harmoniques sphériques<br />

Biblliographie : 4.<br />

Les harmoniques sphériques sont formé du produit des polynômes de Legendre<br />

associés (§ 3.3.0.2.) et des exponentielles complexes eimθ , tous deux formant une famille<br />

complète de polynômes orthogonaux,<br />

<br />

2l + 1 (l − m)!<br />

Ylm(θ,ϕ) =<br />

4π (l + m)! Plm(cos θ)e imϕ<br />

(276)<br />

où l ∈ lN et m ∈ {−l,...,l}. Il découle de cette définition<br />

Yl −m(θ,ϕ) = (−1) m Y ∗<br />

lm(θ,ϕ)<br />

220


Les premières harmoniques sphériques sont<br />

Y00 = 1<br />

√<br />

4π<br />

<br />

3<br />

Y11 = −<br />

8π sinθeiϕ<br />

<br />

3<br />

Y10 = cos θ<br />

4π<br />

Y22 = 1<br />

<br />

15<br />

4 2π sin2 θe 2iϕ<br />

<br />

15<br />

Y21 = − sinθ cos θeiϕ<br />

Y20 =<br />

5<br />

4π<br />

8π<br />

<br />

3<br />

2 cos2 θ − 1<br />

2<br />

Les relations d’orthogonalisation sont<br />

2π π<br />

et la relation de fermeture<br />

0<br />

+∞<br />

0<br />

l<br />

l=0 m=−l<br />

Le théorème d’addition stipule que<br />

Pl(cos γ) = 4π<br />

2l + 1<br />

<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

Y ∗<br />

l ′ m ′(θ,ϕ)Ylm(θ,ϕ) sinθdθdϕ = δl,l ′δm,m ′ (277)<br />

Y ∗<br />

lm(θ ′ ,ϕ ′ )Ylm(θ,ϕ) = δ(ϕ − ϕ ′ )δ(cos θ − cos θ ′ )<br />

l<br />

m=−l<br />

Y ∗<br />

lm(θ ′ ,ϕ ′ )Ylm(θ,ϕ) (278)<br />

où γ est l’angle entre les deux vecteurs dont les composantes en coordonnées sphériques<br />

sont r1 = ( 1 θ ϕ ) et r2 = ( 1 θ ′ ϕ ′ ), i.e.<br />

⎛ ⎞ ⎛<br />

sin θ cos ϕ<br />

cos γ = r1.r2 = ⎝ sinθ sin ϕ ⎠. ⎝<br />

cos θ<br />

sin θ′ cos ϕ ′<br />

sin θ ′ sinϕ ′<br />

cos θ ′<br />

⎞<br />

⎠<br />

= sinθ sinθ ′ cos ϕ cos ϕ ′ + sinϕsin ϕ ′ + cos θ cos θ ′<br />

= sinθ sinθ ′ cos(ϕ − ϕ ′ ) + cos θ cos θ ′<br />

221


3.3. Polynômes orthogonaux<br />

3.3.0.4. Fonctions de Bessel et de Hankel<br />

Les fonctions de Bessel Jn(x) et de Hankel Hn(x) satisfont la même équation<br />

différentielle :<br />

x 2 J ′′<br />

n(x) + xJ ′ n(x) + (x 2 − n 2 )Jn(x) = 0<br />

Leur fonction génératrice est<br />

+∞<br />

n=−∞<br />

Jn(αx)<br />

Notons qu’on a la relation<br />

<br />

s<br />

n α<br />

J−n(x) = (−1) n Jn(x)<br />

= e x<br />

2<br />

Elles satisfont les relations d’orthogonalité<br />

+∞<br />

0<br />

<br />

α s− 2 <br />

s<br />

xJn(αx)Jn(βx)dx = 1<br />

δ(|α| − |β|)<br />

α<br />

Si α et β sont des racines de l’équation Jn(αx) = 0 alors on a aussi<br />

a<br />

0<br />

xJn(αx)Jn(βx)dx = a2<br />

2 (Jn+1(αa)) 2 δα,β<br />

Fonctions de Bessel et de Hankel satisfont les relations de récurrence<br />

d<br />

dx (xn Jn(x)) = x n Jn−1(x)<br />

Jn−1(x) + Jn+1(x) = 2n<br />

x Jn(x)<br />

J ′ n(x) = Jn−1(x) − n<br />

x Jn(x) = n<br />

x Jn(x) − Jn+1(x) = 1<br />

2 (Jn−1(x) − Jn+1(x))<br />

Les fonctions de Bessel ont pour expression<br />

Jn(x) =<br />

+∞<br />

k=0<br />

(−1) k<br />

k!(k + n)!<br />

= 1<br />

<br />

x<br />

<br />

n<br />

2iπ 2<br />

= 1<br />

π<br />

π<br />

0<br />

<br />

x<br />

n+2k 2<br />

t −(n+1) e t−x2 /4t dt<br />

cos(nθ − xsin θ)dθ<br />

Les fonctions de Hankel sont reliées aux fonctions de Bessel par les relations<br />

⎧<br />

⎪⎨ H<br />

⎪⎩<br />

(1)<br />

n (x) = i −inπ<br />

e Jn(x) − J−n(x)<br />

sinnπ<br />

<br />

H (2)<br />

n (x) = − i inπ<br />

e Jn(x) − J−n(x)<br />

sin nπ<br />

<br />

222


et donc<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

Jn(x) = 1<br />

<br />

H<br />

2<br />

(1)<br />

n (x) + H (2)<br />

<br />

n (x)<br />

J−n(x) = 1<br />

2<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

-0.2<br />

-0.4<br />

<br />

e inπ H (1)<br />

n (x) + e −inπ H (2)<br />

<br />

n (x)<br />

J0(x)<br />

J1(x)<br />

J2(x)<br />

J3(x)<br />

-0.6<br />

0 5 10 15 20<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

Figure 66 : [ Fig 1 ] Fonctions de Bessel J0(x) (en rouge), J1(x) (en vert), J2(x)<br />

(en bleu) et J3(x) (en magenta).<br />

3.3.0.5. Fonctions de Bessel sphériques<br />

Les fonctions de Bessel sphériques jl(x) satisfont l’équation différentielle<br />

d2 dx2 (xjl(x))<br />

<br />

+ x −<br />

Leur fonction génératrice est<br />

G(x,t) =<br />

+∞<br />

l=0<br />

<br />

l(l + 1)<br />

jl(x) = 0<br />

x<br />

1<br />

l! jl(x)t l <br />

= j0 x2 − 2xt<br />

Elles vérifient les relations d’orthogonalité<br />

+∞<br />

0<br />

x 2 jl(αx)jl(βx)dx = π<br />

δ(α − β),<br />

2α<br />

+∞<br />

−∞<br />

Les fonctions de Bessel sphériques admettent pour expression<br />

<br />

π<br />

jl(x) =<br />

2x Jl+1/2(x) = (−1) l x l<br />

l 1 d sinx<br />

x dx x<br />

= xl<br />

2l+1 1<br />

e<br />

l! −1<br />

ixs (1 − s 2 ) l ds<br />

223<br />

π<br />

jl(x)jl ′(x)dx = δl,l ′<br />

2l + 1


3.3. Polynômes orthogonaux<br />

et satisfont la relation de récurrence<br />

jl+1(x) = l<br />

x jl(x) − j ′ l(x) =<br />

Les premières fonctions de Bessel sphériques sont<br />

2l + 1<br />

x jl(x) − jl−1(x)<br />

j0(x) = sinx<br />

x , j1(x) = sinx cos x<br />

−<br />

x2 x , j2(x) =<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

-0.2<br />

-0.4<br />

0 5 10 15 20<br />

3sin x 3cos x sin x<br />

− −<br />

x3 x2 x<br />

j0(x)<br />

j1(x)<br />

j2(x)<br />

j3(x)<br />

Figure 67 : [ Fig 1 ] Les premières fonctions de Bessel sphériques (279) : j0(x)<br />

(en noir), 1(x) (en rouge) et j2(x) (en vert).<br />

3.3.0.6. Polynômes d’Hermite<br />

La fonction génératrice des polynômes d’Hermite est<br />

e 2xt−t2<br />

=<br />

+∞<br />

n=0<br />

Hn(x) tn<br />

n!<br />

L’équation différentielle dont ils sont solutions est<br />

H ′′<br />

n(x) − 2xH ′ n(x) + 2nHn(x) = 0<br />

⇔ d2<br />

dx2 <br />

Hn(x)e −x2 /2 <br />

+ (2n − x 2 + 1)Hn(x)e −x2 /2<br />

= 0<br />

En développant l’exponentielle en série entière, la fonction génératrice conduit à<br />

Hn(x) =<br />

max≤n/2<br />

<br />

k=0<br />

Il en découle notamment la relation<br />

Hn(−x) = (−1) n Hn(x)<br />

(−1) k n!<br />

k!(n − 2k)! (2x)n−2k<br />

224<br />

(279)<br />

(280)<br />

(281)


3. Rappels de mathématiques<br />

En effectuant le développement de l’exponentielle en puissances croissantes de u = x−t<br />

dans l’expression (280), il vient<br />

Hn(x) = (−1) n dn x2<br />

e e−x2<br />

dxn qui n’est autre que la formule de Rodriguez pour le produit scalaire<br />

〈f|g〉 =<br />

+∞<br />

−∞<br />

f(x)g(x)e −x2<br />

dx<br />

Les premiers polynômes de Hermite sont<br />

H0(x) = 1, H1(x) = 2x, H2(x) = 4x 2 − 2, H3(x) = 8x 3 − 12x (282)<br />

Les relations d’orthogonalité des polynômes d’Hermite pour ce produit scalaire découlent<br />

de<br />

dont il vient<br />

〈e 2t′ x−t ′2<br />

|e 2tx−t2<br />

〉 = <br />

+∞<br />

−∞<br />

+∞<br />

n=0<br />

=<br />

On a aussi la relation plus générale<br />

+∞<br />

n=0<br />

n,k<br />

+∞<br />

−∞<br />

= √ πe 2tt′<br />

t n+k<br />

n!k! 〈Hn(x)|Hk(x)〉<br />

e −(x+t+t′ ) 2 +2tt ′<br />

dx<br />

Hn(x)Hm(x)e −x2<br />

dx = 2 n n! √ πδn,m<br />

1<br />

2 n n! Hn(x)Hn(y) = √ πδ(x − y)e x2<br />

Hn(x)Hn(y) tn<br />

2 n n! =<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

-20<br />

-30<br />

1<br />

√<br />

1 − t2 e −t2 (x 2 +y 2 )+txy<br />

1−t2 -1 -0.5 0 0.5 1<br />

225


3.3. Polynômes orthogonaux<br />

Figure 68 : [ Fig 1 ] Les premiers polynômes d’Hermite (282) : H0(x) (en rouge),<br />

H1(x) (en vert), H2(x) (en bleu) et H3(x).<br />

En dérivant la fonction génératrice (280) par rapport à x, il vient<br />

2nHn−1(x) = H ′ n(x) (283)<br />

La dérivation de (280) par rapport à t conduit à<br />

Hn+1(x) = 2xHn(x) − 2nHn−1(x) (284)<br />

En combinant les relations (283) et (284) à celle obtenue en dérivant deux fois la fonction<br />

génératrice par rapport à x, on retrouve l’équation différentielle (281). On a également<br />

les relations<br />

et<br />

d m<br />

dx m Hn(x) = 2m n!<br />

(n − m)! Hn−1(x)<br />

Hn(x) = 2xHn−1(x) − H ′ n−1(x)<br />

3.3.0.7. Polynômes de Laguerre<br />

En utilisant le produit scalaire<br />

〈f|g〉 =<br />

+∞<br />

0<br />

f(x)g(x)e −x dx (285)<br />

le procédé d’orthogonalisation de Schmidt conduit aux premiers polynômes de Laguerre<br />

L0(x) = 1, L1(x) = x − 1, L2(x) = x2<br />

2<br />

La formule de Rodriguez pour le produit scalaire (285) s’écrit<br />

Ln(x) = 1 dn<br />

ex<br />

n! dxn −x n<br />

e x <br />

que l’on peut développer en utilisant la formule de Leibniz<br />

Ln(x) = (−1) n<br />

n x<br />

n! − C1 n<br />

xn−1 (n − 1)! + C2 x<br />

n<br />

n−2<br />

(n − 2)!<br />

− 2x + 1 (286)<br />

<br />

+ ...<br />

(287)<br />

mettant en évidence le fait que Ln(x) est un polynôme de degré n. Les polynômes de<br />

Laguerre satisfont l’équation différentielle<br />

xL ′′ n(x) + (1 − x)L ′ n(x) + nLn(x) = 0 (288)<br />

226


3. Rappels de mathématiques<br />

Après k intégrations par parties, on montre à partir de la formule de Rodriguez (287)<br />

qu’on a<br />

+∞<br />

De la même manière, il vient<br />

0<br />

x k Ln(x)e −x dx = 0 ∀k < n<br />

+∞<br />

x<br />

0<br />

n Ln(x)e −x dx = (−1) n n!<br />

On a donc pour le produit scalaire (285)<br />

〈Ln|Lm〉 =<br />

+∞<br />

0<br />

Ln(x)Lm(x)e −x dx = δn,m<br />

La fonction génératrice des polynômes de Laguerre est<br />

G(t,x) =<br />

+∞<br />

n=0<br />

Ln(x)t n = 1 xt<br />

e− 1−t<br />

1 − t<br />

et ils vérifient les relations de récurrence<br />

(1 + 2n − x)Ln(x) − nLn−1(x) − (n + 1)Ln+1(x) = 0<br />

xL ′ n(x) = nLn(x) − nLn−1(x)<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

-4 -2 0 2 4 6 8 10<br />

Figure 69 : [ Fig 1 ] Les premiers polynômes de Laguerre (286) : L0(x) (en rouge),<br />

L1(x) (en vert), L2(x) (en bleu), L3(x) (en magenta) et L4(x) (en cyan).<br />

227


3.4. Quelques formules de géométrie différentielle<br />

3.3.0.8. Polynômes de Laguerre associés<br />

Les polynômes de Laguerre associés satisfont l’équation différentielle<br />

xL ′′k<br />

n(x) + (k + 1 − x)L ′k<br />

n + nL k n(x) = 0<br />

On retrouve donc l’équation différentielle (288) satisfaite par les polynômes de<br />

Laguerre dans le cas k = 0, i.e.<br />

Ln(k) = L 0 n(k)<br />

La fonction génératrice des polynômes de Laguerre associés est<br />

ou<br />

G(x,t) =<br />

G(x,t) =<br />

+∞<br />

n=0<br />

L k n(x) = t n =<br />

+∞<br />

+∞ tnuk n=0 k=0<br />

Ils forment une base orthogonale :<br />

+∞<br />

0<br />

1<br />

xt<br />

e− 1−t<br />

(1 − t) k+1<br />

k! Lk n(x) = 1<br />

1 − t<br />

L k n(x)L k m(x)x k e −x dx =<br />

xt+u<br />

e− 1−t<br />

(n + k)!<br />

δn,m<br />

n!<br />

et sont reliés aux polynômes de Laguerre par la relation<br />

L k n(x) = (−1) k<br />

dont il découle d’après (287)<br />

L k n(x) = ex x −k<br />

n!<br />

k d<br />

Ln+k(x)<br />

dx<br />

dn dxn −x n+k<br />

e x <br />

Les premiers polynômes de Laguerre associés sont<br />

L k 0(x) = 1, L k 1(x) = k + 1 − x, L k 2(x) = 1 <br />

2<br />

x − 2(k + 2)x + (k + 1)(k + 2)<br />

2<br />

Les polynômes de Laguerre associés satisfont les relations de récurrence<br />

L (<br />

n−1k)(x) + Lk−1 n (x) = L k n(x)<br />

xL k′<br />

n (x) = nL k n(x) − (n + k)L (<br />

n−1 k)(x)<br />

3.4. Quelques formules de géométrie différentielle<br />

228


3.4.1. Opérateurs différentiels<br />

3. Rappels de mathématiques<br />

3.4.1.1. Opérateurs différentiels dans le système de coordonnées sphériques<br />

∇f = −−→<br />

gradf = ( ∂f<br />

∂r<br />

1 ∂f<br />

r ∂θ<br />

1 ∂f<br />

r sin θ ∂z )<br />

∇ F = div F = 1<br />

r2 ∂ 2 1 ∂<br />

r Fr +<br />

∂r r sinθ ∂θ (sin θFθ) + 1 ∂Fϕ<br />

r sin θ ∂ϕ<br />

∇ ∧ F = −→<br />

rot ⎛ <br />

1 ∂<br />

r sin θ ∂θ<br />

⎜<br />

F = ⎝<br />

(sinθFϕ) − ∂Fθ<br />

<br />

∂ϕ<br />

1 ∂Fr 1 ∂<br />

sin θ ∂ϕ − r ∂r (rFϕ)<br />

<br />

1 ∂<br />

r ∂r (rFθ) − ∂Fr<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

<br />

∂θ<br />

∆f = div −−→<br />

gradf = 1<br />

r2 <br />

∂ 2 ∂f 1<br />

r +<br />

∂r ∂r r2 <br />

∂<br />

sin θ<br />

sinθ ∂θ<br />

∂f<br />

<br />

1<br />

+<br />

∂θ r2 sin 2 ∂<br />

θ<br />

2f ∂ϕ2 (289)<br />

3.4.1.2. Opérateurs différentiels dans le système de coordonnées cylindriques<br />

∇f = −−→<br />

gradf = ( ∂f<br />

∂r<br />

1 ∂f<br />

r ∂θ<br />

∇ F = div F = ∂Fr 1<br />

+<br />

∂r r<br />

⎛<br />

∇ ∧ F = −→<br />

rot F =<br />

⎝<br />

1<br />

r<br />

∆f = div −−→<br />

gradf = 1<br />

r<br />

∂Fθ<br />

∂θ<br />

∂f<br />

∂z )<br />

+ ∂Fz<br />

∂z<br />

1 ∂Fz ∂Fθ<br />

r ∂θ − ∂z<br />

∂Fr ∂Fz<br />

∂z − ∂r<br />

∂<br />

∂Fr<br />

r ∂θ<br />

3.4.1.3. Relations avec l’opérateur Nabla<br />

−→<br />

rot −−→<br />

gradf = 0<br />

div −→<br />

rotF = 0<br />

−→<br />

rot −→<br />

rot F = −−→<br />

grad div F − ∆F<br />

⎞<br />

⎠<br />

∂r (rFθ) − 1<br />

<br />

∂<br />

r<br />

∂r<br />

∂f<br />

<br />

+<br />

∂r<br />

1<br />

r2 ∂2f ∂θ2 + ∂2f ∂z2 div (A ∧ B) = B. −→<br />

rotA − A. −→<br />

rot B<br />

div (fF) = f div F + F. −−→<br />

gradf<br />

−→<br />

rot (fF) = f −→<br />

rot F − F ∧ −−→<br />

gradf<br />

<br />

−−→<br />

grad (A.B) = A. <br />

∇ B + B. <br />

∇ A + B ∧ −→<br />

rotA + A ∧ −→<br />

rot B<br />

<br />

−→<br />

rot (A ∧ B) = Adiv B − A. <br />

∇ B<br />

divr = 3<br />

229<br />

(290)


3.4. Quelques formules de géométrie différentielle<br />

3.4.2. Théorèmes de Green-Ostrogradsky et de Stockes<br />

3.4.2.1. Théorème de Green-Ostrogradsky<br />

On a le théorème<br />

<br />

A.d <br />

ℓ =<br />

∂S<br />

S<br />

−→<br />

rot A.d S (291)<br />

En effet, la circulation d’un champ de vecteurs A sur un élément de longueur ∆xux<br />

centré sur ( x y + ∆y<br />

2 dz ) est<br />

x+∆x/2<br />

x−∆x/2<br />

<br />

A x,y + ∆y<br />

2 ,z<br />

<br />

.d x+∆x/2<br />

ℓ =<br />

= Ax<br />

=<br />

x−∆x/2<br />

Ax<br />

<br />

x,y + ∆y<br />

2 ,z<br />

<br />

x,y + ∆y<br />

2 ,z<br />

<br />

dx<br />

<br />

∆x + O(∆x 2 )<br />

<br />

Ax(x,y,z) + ∆y ∂Ax<br />

2 ∂y (x,y,z)<br />

<br />

∆x + O(∆x 2 ,∆y 2 )<br />

de sorte que la circulation d’un champ de vecteurs A sur un chemin carré de côtés<br />

∆x,∆y centré sur ( x y z ) est<br />

<br />

A.d ℓ =<br />

x+∆x/2<br />

Ax<br />

x−∆x/2<br />

x−∆x/2<br />

+<br />

x+∆x/2<br />

<br />

x,y − ∆y<br />

2 ,z<br />

y+∆y/2 <br />

dx + Ay x +<br />

y−∆y/2<br />

∆x<br />

Ax<br />

<br />

x,y + ∆y<br />

2 ,z<br />

<br />

dx +<br />

y−∆y/2<br />

y+∆y/2<br />

Ay<br />

2 ,y,z<br />

<br />

dy<br />

<br />

x − ∆x<br />

2 ,y,z<br />

<br />

= Ax − ∆y<br />

<br />

∂Ax<br />

∆x + Ay +<br />

2 ∂y<br />

∆x<br />

<br />

∂Ay<br />

∆y<br />

2 ∂x<br />

<br />

− Ax + ∆y<br />

<br />

∂Ax<br />

∆x − Ay −<br />

2 ∂y<br />

∆x<br />

<br />

∂Ay<br />

∆y + O(∆x<br />

2 ∂x<br />

2 ,∆y 2 )<br />

<br />

∂Ay ∂Ax<br />

= − ∆x∆y + O(∆x<br />

∂x ∂y<br />

2 ,∆y 2 )<br />

= −→<br />

rot A.uz∆x∆y + O(∆x 2 ,∆y 2 )<br />

<br />

dy<br />

Par conséquent, la circulation du champ de vecteurs A sur d’un chemin fermé qui soustend<br />

un élément de surface d S est<br />

<br />

A.d ℓ = −→<br />

rot A.d S<br />

A cause de la propriété de linéarité de l’intégrale, la circulation sur un chemin fermé qui<br />

sous-tend une surface S est égale à la somme des circulations sur les boucles de surface<br />

infinitésimales dans lesquelles on peut le décomposer. On retrouve alors l’expression<br />

(291).<br />

230


3. Rappels de mathématiques<br />

Figure 70 : [ Fig 1 ] Décomposition de l’intégrale sur un contour fermé comme<br />

la somme d’intégrales sur des contours fermés dont l’enveloppe correspond au<br />

contour de départ.<br />

3.4.2.2. Théorème de Stockes<br />

On a le théorème<br />

<br />

A.d <br />

S =<br />

∂V<br />

V<br />

div A.dV (292)<br />

En effet, le flux d’un champ de vecteurs A à travers une surface carrée de côtés ∆x,∆y,<br />

normale à uz et centrée sur ( x y z + ∆z<br />

2 ) est<br />

<br />

A.d <br />

S = Az x,y,z + ∆z<br />

<br />

∆x∆y + O(∆x<br />

2<br />

2 ,∆y 2 )<br />

= Az(x,y,z)∆x∆y + ∆z<br />

2<br />

∂Az<br />

∂z ∆x∆y + O(∆x2 ,∆y 2 ,∆z 2 )<br />

Le flux à travers la même surface dirigée dans le sens opposée et centrée sur<br />

( x y z − ∆z<br />

2 ) est<br />

<br />

A.d S = Az(x,y,z)∆x∆y − ∆z ∂Az<br />

2 ∂z ∆x∆y + O(∆x2 ,∆y 2 ,∆z 2 )<br />

Par conséquent, le flux à travers les surfaces extérieures d’un cube de côtés ∆x,∆y,∆z<br />

est<br />

<br />

A.d <br />

∂Ax ∂Ay ∂Az<br />

S = + + ∆x∆y∆z + O(∆x<br />

∂x ∂y ∂z<br />

2 ,∆y 2 ,∆z 2 )<br />

= div A∆x∆y∆z + O(∆x 2 ,∆y 2 ,∆z 2 )<br />

A cause de la linéarité de l’intégrale de surface, on peut décomposer le volume contenu<br />

dans dans la surface fermée S en cubes infinitésimaux ce qui conduit à l’expression<br />

(292).<br />

231


Bibliographie<br />

[1] A. Aharony (2000) In Introduction to the theory of ferromagnetism, Oxford<br />

University Press.<br />

[2] R. Feynman, R.B. Leighton et M.L. Sands (1965) In The Feynman lectures on<br />

physics, Pearson, Addison-Wesley.<br />

[3] M. Gerl et J.P. Issi (1997) In Physique des Matériaux, Presses polytechniques<br />

et universitaires romandes.<br />

[4] J.D. Jackson (1999) In Electrodynamique classique, Dunod.<br />

[5] L. Landau et E. Lifchitz (1964) In Théorie des champs, Ellipses.<br />

[6] L. Landau et E. Lifchitz (1969) In Électrodynamique des milieux continus,<br />

Ellipses.<br />

[7] W.J. Merz (1953), Phys. Rev. 91, 513.<br />

[8] J.P. Pérez, R. Carles, R. Fleckinger (2002) In Electromagnétisme, Dunod.<br />

[9] H.W. Wyld (1999) In Mathematical methods for physics, Perseus Books.<br />

232

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