Insuffisance respiratoire chronique
Insuffisance respiratoire chronique
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<strong>Insuffisance</strong> Respiratoire Chronique<br />
Docteur Natacha AMIOT<br />
Service de Pneumologie<br />
CHR d’Orléans<br />
Le 0712/09<br />
<strong>Insuffisance</strong> Respiratoire Chronique<br />
Physiopathologie<br />
Définition<br />
• L'insuffisance <strong>respiratoire</strong> <strong>chronique</strong> (IRC) se définit<br />
comme l'impossibilité pour le système <strong>respiratoire</strong> de<br />
maintenir normaux les gaz du sang au repos.<br />
Hypoxémie avec ou sans hypercapnie<br />
• Ce diagnostic repose donc obligatoirement sur la<br />
mesure des gaz du sang.<br />
Par convention on parle d’IRC quand à l’état<br />
stable :<br />
– le pH est normal (entre 7,37 et 7,43),<br />
– PaO2 < 60 mmHg<br />
– (quelque soit le niveau de la capnie)<br />
• Dans le cadre de l'IRC on distingue<br />
– l'hypoxémie isolée<br />
(Pa02 diminuée et capnie normale ou diminuée)<br />
– l'hypoventilation alvéolaire<br />
(Pa02 diminuée et PaCO2 augmentée)<br />
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PHYSIOPATHOLOGIE:<br />
TROIS principaux mécanismes conduisent à<br />
l’hypoxémie<br />
1. Anomalies des rapports ventilation/perfusion<br />
(VA/Q)<br />
2. Incapacité du soufflet thoracique à assurer une<br />
ventilation suffisante (hypoventilation alvéolaire)<br />
3. Incapacité de la surface alvéolo capillaire<br />
d'assurer les échanges<br />
2. Hypoxémie liée à l’hypoventilation alvéolaire<br />
l’insuffisance <strong>respiratoire</strong> est homogène<br />
La diminution de la Pa02 s'accompagne d'une augmentation de la<br />
PaCO2<br />
•la somme Pa02+ PaCO2 est normale (120 à 130 mmHg)<br />
•absence d’effet shunt<br />
1. Hypoxémie liée à la perturbation des rapports VA/Q<br />
Troubles de la distribution de l'air dans les alvéoles<br />
hypoxémie par effet shunt<br />
(effet «court-circuit»)<br />
shunt vrai intra-pulmonaire<br />
3. Hypoxémie liée à l’incapacité de la surface<br />
alvéolocapillaire d'assurer les échanges<br />
– soit parce que la membrane<br />
alvéolo capillaire est atteinte<br />
(épaissie)<br />
– soit parce que le lit vasculaire<br />
est réduit<br />
• ex : HyperTension Artérielle<br />
Pulmonaire (HTAP) primitive<br />
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Conséquences de l’insuffisance <strong>respiratoire</strong><br />
sur l’organisme<br />
• L'hypercapnie :<br />
– même élevée n'est pas ou peu nocive tant<br />
que le pH reste normal<br />
• C'est l'hypoxémie qui est nocive<br />
– elle induit une souffrance tissulaire sur<br />
tous les organes<br />
2. La polyglobulie :<br />
phénomène d'adaptation :<br />
• l'hypoxémie stimule la sécrétion d'érythropoiétine (EPO)<br />
• l’augmentation du nombre de globules rouges compense la<br />
Sa02 insuffisante<br />
nocif du fait de l'augmentation de la viscosité sanguine<br />
(ralentissement de la circulation capillaire)<br />
Conséquences de l’insuffisance <strong>respiratoire</strong><br />
sur l’organisme<br />
1. La vasoconstriction hypoxique<br />
Cette vasoconstriction entraîne :<br />
– une augmentation des résistances vasculaires<br />
– et donc une HTAP<br />
– une augmentation de la charge imposée au<br />
Ventricule Droit<br />
<strong>Insuffisance</strong> Respiratoire Chronique<br />
Signes Cliniques<br />
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• Un syndrome <strong>respiratoire</strong> associant une accentuation de la<br />
– dyspnée d'effort qui peut s'aggraver au point d'être présente au repos<br />
avec tirage des muscles <strong>respiratoire</strong>s accessoires<br />
– et une cyanose<br />
• Un syndrome à présentation neurologique inconstant,<br />
– insomnie nocturne, céphalées matinales, asthénie permanente, voire<br />
hypersomnolence diurne qui témoigne en fait d’une hypoventilation<br />
alvéolaire à renforcement nocturne.<br />
• Un syndrome cardiovasculaire constitué de signes d'insuffisance cardiaque<br />
droite (oedèmes des membres inférieurs, turgescence des jugulaires) est<br />
inconstant<br />
GAZOMETRIE<br />
Pour apprécier la fonction <strong>respiratoire</strong><br />
L’examen clinique permet aussi<br />
d’évaluer la sévérité de l’IRC<br />
•Estimation de la dyspnée, de la cyanose<br />
•Estimation du tirage des muscles <strong>respiratoire</strong>s<br />
accessoires (sternocléidomastoidiens,<br />
intercostaux),<br />
•signe de Hoover (incursion inspiratoire<br />
basithoracique)<br />
•la présence de signes d’insuffisance cardiaque<br />
droite,<br />
<strong>Insuffisance</strong> Respiratoire Chronique<br />
Principales étiologies<br />
des insuffisances <strong>respiratoire</strong>s<br />
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1. Principales étiologies des insuffisances<br />
<strong>respiratoire</strong>s<br />
A. maladies de l’échangeur broncho-pulmonaire<br />
le poumon est malade<br />
B. maladies de la pompe = incapacité du soufflet<br />
thoracique à assurer une ventilation suffisante<br />
(hypoventilation alvéolaire)<br />
le poumon est sain<br />
2. Maladies restrictives<br />
• Maladies infiltratives pulmonaires diffuses<br />
– avec ou sans fibrose<br />
• Amputation parenchymateuse<br />
– séquelles de la chirurgie thoracique<br />
– grandes destructions parenchymateuses provoquées<br />
(autrefois) par la tuberculose (séquelles pleurales,<br />
destructions parenchymateuses)<br />
BPCO<br />
DDB<br />
Asthme<br />
1. Maladies obstructives<br />
3. Maladies artérielles pulmonaires<br />
• hypertension artérielle pulmonaire<br />
secondaire ou primitive (très rare)<br />
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B. Maladies de la pompe<br />
• Incapacité du soufflet thoracique à assurer une<br />
ventilation suffisante (hypoventilation alvéolaire)<br />
1. Maladies neuromusculaires<br />
2. Hypoventilation des grandes obésités<br />
3. Maladies restrictives par atteinte de la paroi<br />
thoracique<br />
Oxygénothérapie<br />
INDICATIONS<br />
• Hypoxémie de repos<br />
– PaO2 < 55 mmHg (= 7,3 kPa) ou<br />
– PaO2 ≤ 60 mmHg (= 8 kPa) +<br />
• HTAP,<br />
• ou signes cliniques d’ICD (OMI),<br />
• ou polyglobulie > 55%,<br />
• ou désaturations nocturnes.<br />
TRAITEMENTS ETIOLOGIQUES<br />
DES IR CHRONIQUES<br />
si possible<br />
• Acte spécialisé<br />
voir les cours spécifiques<br />
INDICATIONS<br />
• Après traitement optimal<br />
• À distance d’un épisode aigu<br />
• Plus de 15h par jour<br />
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L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES SOURCES:<br />
O2 « mural » …<br />
O2 en obus gazeux blanc<br />
compression à 200 bars<br />
manodétendeur ( 3 bars )<br />
+ sans électricité<br />
en secours, en transport<br />
+/- encombrement, poids<br />
+/- déambulation (petit)<br />
- faible autonomie<br />
pas de débit O2 élevé<br />
- livraison fréquente<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES SOURCES:<br />
O2 liquide<br />
+ sans électricité<br />
+ autonomie assez importante<br />
débit O2 élevé possible<br />
déambulation ( portable)<br />
+/- encombrement, poids<br />
+/- livraison assez fréquente<br />
+/- évaporation, perte d’O2<br />
+/- utilisation assez facile<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES SOURCES:<br />
Concentrateur d’O2 (extracteur)<br />
02 de l’air séparé de l’azote et<br />
concentré ( 95 % si débit < 2 l/mn )<br />
+ livraison unique, moindre coût<br />
+ utilisation facile (débit litre ou buse)<br />
+/- débit O2 limité à 5 l /mn<br />
+/- bruit<br />
- avec électricité<br />
risque de panne<br />
- encombrement, poids<br />
pas de déambulation extérieure<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES SOURCES: O2 liquide<br />
Remplissage du réservoir portable / fixe<br />
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L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES RACCORDEMENTS:<br />
Les lunettes nasales (avec branches ou coulant)<br />
+ simplicité, tolérance<br />
- fuite, nez bouché, resp.buccale<br />
O2 au long cours<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES RACCORDEMENTS:<br />
Les masques à O2 ( +/- réservoir)<br />
+ simplicité, « haute concentration »<br />
+/- tolérance (chaleur,<br />
gêne pour tousser et cracher,<br />
hypercapnie…)<br />
- fuite, perte d’O2…<br />
O2 à fort débit, en aigu<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES RACCORDEMENTS:<br />
La sonde nasale<br />
+ O2 au plus près du larynx<br />
+/- facile à poser, +/- tolérée<br />
O2 en aigu<br />
L’OXYGENOTHERAPIE<br />
LES ACCESSOIRES:<br />
Les humidificateurs<br />
Non chauffants / O2 seule surtout à fort débit<br />
Chauffants<br />
ou nez artificiels / O2 + Ventilation (non) invasive<br />
nécessité d’une hygiène rigoureuse<br />
Les valves économiseuses d’02<br />
O2 qu’à l’inspiration<br />
nécessité d’une inspiration suffisante<br />
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Ventilation non invasive<br />
•Aide inspiratoire<br />
•avec +/- une fréquence de sécurité<br />
•+/- O2<br />
•Interface : masque nasal (ou narinaire) ou facial<br />
Critères :<br />
•PaCO2 > 45 mmHg<br />
Symptômes:<br />
•Fatigue, SDE, céphalées matinales<br />
•Dyspnée…<br />
REHABILITATION RESPIRATOIRE<br />
Pour qui?<br />
• Tout malade <strong>respiratoire</strong> <strong>chronique</strong> ayant un<br />
handicap évaluable ;<br />
retentissement sur la qualité de vie et<br />
symptômes : la dyspnée d’effort.<br />
• VEMS: pas un critère de sélection (
<strong>Insuffisance</strong> Respiratoire aiguë<br />
• L'IRC présente comme risque évolutif majeur:<br />
l'insuffisance <strong>respiratoire</strong> aiguë (IRA) dont il faut essayer de prévenir la<br />
survenue compte tenu d'une morbi-mortalité importante.<br />
• On doit systématiquement rechercher :<br />
– une surinfection, un encombrement broncho-pulmonaire,<br />
– l'apparition d'un trouble du rythme cardiaque,<br />
– des signes d'embolie pulmonaire<br />
– ou une condition exogène (intoxication aiguë, surdosage en médicament<br />
dépresseur <strong>respiratoire</strong> [antalgique, sédatif, antitussif] ou bronchoconstricteur<br />
[bêta-bloquant])<br />
– ou la notion d'un traumatisme notamment thoracique ou d'une intervention<br />
chirurgicale récente.<br />
l'insuffisance <strong>respiratoire</strong> aiguë<br />
(IRA)<br />
• On constate alors<br />
– une accentuation de la dyspnée d'effort puis l'apparition d'une dyspnée de<br />
repos,<br />
– l'accentuation de la cyanose<br />
– l'apparition de troubles de conscience avec parfois encéphalopathie<br />
<strong>respiratoire</strong> (astérixis).<br />
• Les gaz du sang retrouvent alors<br />
– une hypoxémie,<br />
– une hypercapnie parfois extrême (les niveaux supérieurs à 100 mmHg ne sont<br />
pas exceptionnels)<br />
– avec acidose ventilatoire aiguë décompensée (pH < 7.30, bicarbonates<br />
plasmatiques élévés).<br />
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