Diarrhée virale bovine (BVD-MD)

Diarrhée virale bovine (BVD-MD)
6.2.9
• Le virus responsable de la diarrhée virale bovine (BVD = Bovine Viral Diarrhoea) n’est pas dangereux pour l’homme et
ne peut pas le contaminer.
Déroulement d’une infection avec le virus BVD
Tout bovin immunocompétent (capable de produire des anticorps) produit des anticorps dès qu’il entre en contact avec le
virus de la BVD, ce qui le protégera à vie d’une infection ultérieure. Le fœtus est immunocompétent à partir du dernier tiers
de la gestation, c’est-à-dire avant même qu’il ne naisse. C’est pourquoi une infection de la mère dès le 5ème mois de
gestation n’empêchera pas la naissance d’un veau normal. Par contre la mère donnera naissance à un veau IPI (Infecté
Permanent Immunotolérant) lors d’une infection entre le 2 ème et le 4 ème mois de gestation. Le veau IPI sécrète en masse
le virus de la BVD et sera ainsi une source d’infection importante pour le troupeau. L’identification et l’élimination des
animaux IPI sont donc le point central de tout plan d’assainissement.
Insémination
mort du fœtus,
avortements spontanés,
retours en chaleur
Gestation
1 er 2 ème -4 ème mois 5 ème -9 ème mois
veau IPI sans anticorps,
malformations,
avortements
Source : Institut de virologie de l’université de Berne
Conséquences économiques
Virus BVD
La vache produit
des anticorps.
veau normal avec anticorps,
év. malformations, avortement
En Suisse, une exploitation sur huit est touchée par la BVD ou une exploitation est touchée en moyenne tous les huit ans.
Les pertes directes pour l’agriculture sont estimées à 10 millions de francs par an. Ces coûts englobent les inséminations
supplémentaires dues à la dégradation de la fertilité, les réformes précoces, etc., mais ne tiennent pas compte des frais
vétérinaires.
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Hygiène et santé

Hygiène et santé
6.2.10
Infection
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Diarrhée virale bovine (BVD-MD)
L’infection du virus de la BVD conduit d’une part à une dégradation de la fertilité du troupeau, et d’autre
part à des retours en chaleur suite à la mort de l’embryon, lorsqu’une vache portante a été infectée entre
le 1 er et 2 ème mois de gestation. Des avortements et des naissances de veaux avec des malformations
sont possibles durant toute la gestation.
Source : Clinique des ruminants, faculté Vetsuisse de Berne
• aiguë (transitoire) :
− forme la plus fréquente passant souvent inaperçue ;
− 6 à 12 jours d’incubation ;
− symptômes légers durant 1 à 3 jours : manque d’appétit, température corporelle élevée, toux, diarrhée ;
− avortements, retours en chaleur ;
− pneumonie et diarrhée chez les veaux d’engraissement (immunosuppression = diminution des défenses
immunitaires).
formation d’anticorps 1) et protection à vie de l’animal ainsi que de ses futurs veaux. Les veaux issus d’une mère avec
anticorps ne peuvent pas devenir IPI. Ces veaux seront protégés par l’immunité passive provenant du colostrum maternel
durant les six premiers mois de leur vie. Par la suite, ces veaux produiront eux-mêmes des anticorps s’ils entrent en contact
avec le virus de la BVD.
Si les animaux d’une exploitation ne sont plus en contact avec le virus de la BVD, le renouvellement des générations
conduira à augmenter la proportion des animaux sans anticorps. Le danger de réinfection et la virulence de la maladie
seront d’autant plus grands dans un cheptel sans anticorps. Ce cycle (infection-cheptel sans anticorps-réinfection) dure
environ huit ans.
1) L’anticorps est une molécule produite par l’organisme en réponse à la présence du virus. L’antigène du virus induit la réponse immunitaire.
• persistante
− forme la plus rare : < 1% ou environ 16'000 veaux en Suisse ;
− animaux IPI (Infectés Permanents Immunotolérants) = veau infecté entre le 2 ème et 4 ème mois de gestation ;
− porteurs à vie du virus, manifestement sains ou retard de croissance, chétifs ;
− en général, espérance de vie < 2 ans ;
− les animaux IPI développent toujours tôt ou tard la forme mortelle de la BVD : la maladie des muqueuses (MD =
mucosal disease).
animaux IPI sécrètent en masse le virus toute leur vie = importante source d’infection pour le reste du troupeau
pas de formation d’anticorps
pas guérissable

Diarrhée virale bovine (BVD-MD)
Transmission
• horizontale
− directe (aérogène) : par gouttelettes, par contact ;
− indirecte : sang, selles, urines, habits.
• verticale (diaplacentaire) : de la mère au veau pendant la gestation.
Une vache IPI donnera toujours naissance à un veau IPI !
Facteurs à risque de transmission
Source : Institut de virologie de l’université de Berne
6.2.11
− mélange d’animaux de plusieurs provenance par l’estivage, les contrats d’élevage, la pension, les expositions ;
− transport d’animaux ;
− atelier d’engraissement (achat de bétail) et d’élevage en parallèle ;
− achat d’animaux IPI ou de vaches portantes de veaux IPI ;
− saillie naturelle (par le sperme) ;
− lors de touchers rectaux avec le même gant ou d’injection avec la même aiguille ou la même seringue.
Le diagnostic
La recherche de virus et / ou d’anticorps s’effectue dans le lait et / ou le sang.
Vaccination
Les animaux qui portent le virus dès leur
naissance (veau IPI) montrent souvent
une croissance manifestement retardée
en comparaison de leurs contemporains.
Deux vaccins (Rispoval et Bovilis) sont disponibles en Suisse. Mais dans les deux cas, les souches virales utilisées pour
ces vaccins ne sont pas présentes dans notre pays. La vaccination de vaches portantes n’est possible qu’avec Bovilis. La
protection contre l’infection intra-utérine qui en résulte est par contre douteuse. Pour une meilleure protection, une
vaccination de rappel est conseillée tous les 6 mois avec Bovilis, contrairement au Rispoval où une vaccination unique
semblerait suffire. Il a été démontré que la vaccination d’un veau IPI avec le Rispoval provoque la MD, forme mortelle de la
BVD. La vaccination de vaches portantes avec Rispoval est déconseillée, car elle peut donner naissance à des veaux IPI.
La vaccination ne permet pas d’obtenir une protection optimale. De plus, elle n’est pas sans danger et peut engendrer
des frais conséquents.
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6.2.12
Programme d’éradication
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Diarrhée virale bovine (BVD-MD)
Pour être efficace, le programme d’éradication doit être réalisé simultanément dans toute la Suisse.
Eradication en 3 phases
Phase 1 : examen initial
− but : identifier et éliminer les animaux IPI ;
− prise d’échantillons (lait ou sang) ;
− durée : 1 à 2 semaines ;
− les exploitations d’engraissement ne sont pas concernées ;
− pas de phase 1 chez les exploitations fermées (en vase clos) à vaches allaitantes.
Remarque : il est prévu de commencer la phase 1 à la descente des alpages (octobre) pour limiter les conséquences de
restriction du trafic des animaux et pour permettre l’estivage des génisses l’année suivante.
Phase 2 : examen des veaux après vêlage
− tous les veaux nés dans les mois suivant la phase 1 sont testés ;
− durée : 7 à 9 mois ;
− restrictions du trafic des animaux ;
− les exploitations d’engraissement ne sont pas concernées ;
− les exploitations fermées à vaches allaitantes entrent directement en phase 2.
Cheptel officiellement indemne de la BVD.
Phase 3 : surveillance de longue durée
− but : garantir l’absence de la maladie et documenter la situation nationale ;
− empêcher toute nouvelle infection ;
− aucune restriction pour les exploitations indemnes de la BVD. La mise à l’alpage ne peut se faire qu’entre animaux
d’exploitations indemnes de BVD ;
− échantillons lait de mélange ou sang ;
− échantillonnage partiel à long terme.
La Suisse sera indemne de la maladie BVD.
Coût du programme d’éradication
Le coût total d’une éradication est estimé à environ 60 millions de francs répartis sur 10 ans. Les coûts sont surtout
concentrés sur les 2 à 3 premières années lors de l’identification des animaux IPI.
L’éradication de la BVD suppose le concours des instances vétérinaires et des milieux agricoles. Si l’application des
mesures est l’affaire des offices vétérinaires cantonaux, leur soutien par une large majorité des éleveurs est primordial pour
un succès du programme.
Si le cheptel bovin suisse est assaini avec succès, les agriculteurs en tireront du bénéfice par exemple par une meilleure
fertilité, par moins d’avortements et d’éliminations de vaches non portantes, par des accroissements normaux des veaux
d’engraissement et par une meilleure santé des veaux. De plus, l’exportation de bétail bovin vers des pays indemnes de
BVD s’en trouvera facilitée.
Consulter le site www.bvd-info.ch pour de plus amples informations sur la BVD.