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c'est beau à vivre dossier de presse 2008-2009 - Théâtre Le Public

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QUINZIÈME SAISON<br />

…C’EST BEAU À VIVRE<br />

DOSSIER DE PRESSE<br />

<strong>2008</strong>-<strong>2009</strong>


En introduction <strong>à</strong> ce <strong>dossier</strong>, nous voulons parler <strong>de</strong> notre nouveau contratprogramme.<br />

Tenter <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>s mots sur le pourquoi nous pensons que nous<br />

avons acquis la confiance <strong>de</strong>s pouvoirs publics.<br />

Tout au long <strong>de</strong> l’aventure du <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> <strong>de</strong>puis 1994, une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong><br />

notre énergie aura été mise au service <strong>de</strong> la rencontre entre artistes et<br />

spectateurs.<br />

Au fil <strong>de</strong>s saisons, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> cette énergie aura été générée par ces<br />

relations tissées entre artistes et spectateurs.<br />

Créer et entretenir ces liens est encore le préalable indispensable <strong>à</strong> toutes nos<br />

démarches.<br />

Faire venir, concerner, fidéliser les spectateurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une action volontariste<br />

et dynamique <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> toute une équipe. Et cette tâche est première et sine<br />

qua non. Cela implique que toute une équipe ait cela <strong>à</strong> l’esprit, avant même que<br />

les spectacles aient lieu. Cela implique <strong>de</strong> faire un théâtre comme une maison<br />

ouverte, un théâtre habité <strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong> soir, dans lequel aucune cloison<br />

véritable ne sépare l’activité préparatoire <strong>à</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s représentations, et<br />

les représentations elles-mêmes.<br />

Cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>à</strong> toute une équipe <strong>de</strong> mettre la qualité <strong>de</strong> la relation au centre <strong>de</strong><br />

son travail.<br />

Rendre aux spectateurs le privilège <strong>de</strong> la relation sociale, pour les rendre<br />

disponibles et sans <strong>à</strong> priori, pour qu’ils se reconnaissent dans une appartenance<br />

<strong>à</strong> un lieu.<br />

Ce théâtre a tressé <strong>de</strong>s liens qui font sa permanence ; cette relation nous définit<br />

fondamentalement.<br />

L’acte politique le plus fort sans doute que nous ayons accompli <strong>de</strong>puis<br />

l’ouverture aura été <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s spectacles <strong>à</strong> <strong>de</strong>s gens qui n’avaient <strong>à</strong> priori<br />

ni le désir, ni la pensée <strong>de</strong> ce qu’on leur présente, et, <strong>de</strong> leur avoir donné l’envie<br />

<strong>de</strong> revenir, <strong>de</strong> les avoir fidélisés. D’avoir activement participé <strong>à</strong> concerner par le<br />

théâtre un grand nombre <strong>de</strong> gens, <strong>à</strong> leur donner le goût <strong>de</strong>s planches et <strong>de</strong> la<br />

représentation vivante.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

2


Permettre aux spectateurs une expérience naïve du théâtre, une confrontation<br />

simple aux spectacles tout en veillant <strong>à</strong> éveiller la curiosité <strong>à</strong> <strong>de</strong>s formes<br />

nouvelles, créer l’enthousiasme par l’émotion et leur permettre d’éprouver par le<br />

cœur avant <strong>de</strong> mesurer par la conscience,… faire ce que nous appelions, un<br />

« théâtre pour le plaisir », a permis <strong>de</strong> constituer, saison après saison, <strong>de</strong>s salles<br />

bigarrées et a donné <strong>à</strong> ce théâtre sa raison d’être.<br />

<strong>Le</strong>s nouvelles missions qui nous ont été confiées vont dans ce sens : amplifier le<br />

travail sur les publics.<br />

Quelques mots relevés dans le nouveau contrat-programme : diversité,<br />

multiplicité, synergie, mixité, rencontre, sensibilisation, initiation.<br />

En résumé, favoriser l’accès A TOUS au théâtre, et donc, on y revient, mettre les<br />

RELATIONS au centre <strong>de</strong> notre travail.<br />

La saison écoulée<br />

C’est dans cet esprit qu’en collaboration avec les comités <strong>de</strong> quartier, (pour<br />

d’une part, favoriser l’ancrage du <strong>Public</strong> dans la commune et d’autre part,<br />

favoriser la mixité culturelle), un grand nombre <strong>de</strong> spectateurs habitués du<br />

<strong>Public</strong> ont pu venir applaudir « Missing », spectacle en co-production avec le<br />

Brocoli <strong>Théâtre</strong> et la Commune <strong>de</strong> Saint-Josse. Nous avons vécu trois<br />

représentations <strong>à</strong> bureaux fermés, preuve que la curiosité était au ren<strong>de</strong>z-vous.<br />

<strong>Le</strong>s rencontres ont eu lieu, les difficultés ont été surmontées. Forts <strong>de</strong> cette<br />

expérience, nous recherchons activement un autre projet pour la saison <strong>2009</strong>-<br />

2010.<br />

C’est toujours dans cet esprit qu’en collaboration avec les écoles et la commune<br />

<strong>de</strong> Saint-Josse, nous avons élaboré et organisé <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong>stinés aux<br />

enfants entre 9 et 15 ans. Pendant 8 mois, d’octobre <strong>à</strong> mai, Hakim Louk’man et<br />

Layla Nabulsi ont travaillé avec les enfants, une <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux fois par semaine, pour<br />

élaborer, écrire et mettre en scène « Moi je ».<br />

Tant le corps enseignants, les parents, les responsables communaux, les<br />

spectateurs du <strong>Public</strong>, que les enfants ont applaudi <strong>à</strong> la fois l’initiative et le<br />

résultat, et il est déj<strong>à</strong> entendu que nous repartons avec la même équipe, et la<br />

confiance <strong>de</strong>s professeurs pour une nouvelle aventure <strong>à</strong> partir d’octobre<br />

prochain.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

3


<strong>Le</strong>s saisons <strong>à</strong> venir<br />

Dans les saisons <strong>à</strong> venir, c’est dans le même esprit que nous allons poursuivre<br />

nos démarches vers les spectateurs, amplifier notre travail sur les publics.<br />

1. DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES PEDAGOGIQUES : nous avons le projet <strong>de</strong><br />

constituer plusieurs équipes d’étudiants comédiens. Ces équipes iront dans<br />

les classes faire <strong>de</strong>s animations spécifiques <strong>à</strong> un spectacle ou <strong>à</strong> un auteur,<br />

pendant les heures <strong>de</strong> cours.<br />

Chacune <strong>de</strong>s animations <strong>de</strong>vant répondre <strong>à</strong> un projet spécifique, les<br />

équipes d’animateurs seront amenées <strong>à</strong> venir assister <strong>à</strong> quelques<br />

répétitions du spectacle, imaginer et répéter une animation en fonction <strong>de</strong><br />

chaque projet (avec l’ai<strong>de</strong> éventuelle <strong>de</strong>s metteurs en scène), et présenter<br />

leur travail avant d’aller dans les écoles.<br />

Cela nous permettra d’une part, d’assurer un travail pédagogique sérieux<br />

et en ligne avec les spectacles, d’autre part, d’entrer en relation plus<br />

étroite avec les jeunes comédiens.<br />

Ces équipes accueilleront aussi les groupes d’élèves au théâtre pour <strong>de</strong>s<br />

séances d’initiation, organiser <strong>de</strong>s rencontres avec les artistes, animer <strong>de</strong>s<br />

débats… Ces mêmes étudiants pourront aussi faire partie du staff d’accueil<br />

<strong>de</strong>s spectateurs le soir avant les représentations.<br />

Chaque projet sera accompagné d’un <strong>dossier</strong> pédagogique, également<br />

disponible pour les spectateurs : « Pistes et documents ».<br />

La saison prochaine, 5 spectacles feront l’objet d’une animation pour les<br />

écoles.<br />

2. COMITE DE LECTURE : un comité <strong>de</strong> lecture composé <strong>de</strong> 15 lecteurs,<br />

professionnels et passionnés <strong>de</strong>s arts <strong>de</strong> la scène, a été mis en place. <strong>Le</strong>s<br />

pièces qui leurs sont proposées font l’objet d’une sélection préalable<br />

(retenues pour leur valeur littéraire et/ou susceptibles d’être produites sur<br />

scène), chaque texte sera lu par au moins <strong>de</strong>ux lecteurs, le comité se<br />

réunira environ toutes les 6 semaines.<br />

Nous avons veillé <strong>à</strong> réunir <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> générations, <strong>de</strong> sensibilité et<br />

d’origines différentes (pouvant lire dans d’autres langues). Nous avons le<br />

projet <strong>de</strong> travailler en synergie avec d’autres théâtres <strong>de</strong> la Communauté,<br />

notamment pour l’organisation <strong>de</strong>s lectures publiques.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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3. ACCUEILLIR DE NOUVEAUX ARTISTES : la rencontre avec les jeunes<br />

comédiens et metteurs en scène continuera <strong>de</strong> se faire par le biais <strong>de</strong>s<br />

lectures <strong>de</strong> <strong>dossier</strong>s et <strong>de</strong> discussions en vis-<strong>à</strong>-vis autour <strong>de</strong> leurs projets.<br />

Des auditions ouvertes seront organisées dans le courant du mois<br />

d’octobre. <strong>Le</strong> projet <strong>de</strong>s Planches leur permettra via <strong>de</strong> courtes formes, <strong>de</strong><br />

se confronter au public. Nous les rencontrerons aussi <strong>à</strong> travers les équipes<br />

formées pour le projet pédagogique.<br />

4. LES PLANCHES : créer <strong>de</strong>s opportunités d’échanges entre artistes et<br />

spectateurs.<br />

Sous l’appellation « les Planches » nous accueillerons toutes les formes qui<br />

ne trouvent pas <strong>de</strong> place dans une <strong>de</strong>s 3 salles du <strong>Public</strong> : cette saison,<br />

<strong>de</strong>s lectures publiques, quelques petites formes et <strong>de</strong>ux spectacles<br />

nécessitant <strong>de</strong>s mises en espace particulières.<br />

Scène ouverte, les planches permettront aussi <strong>de</strong> rencontrer les tout<br />

jeunes comédiens désireux <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s esquisses (en public ou pas).<br />

Cet espace <strong>de</strong>stiné <strong>à</strong> accueillir les spectateurs avant et après les<br />

représentations, un peu <strong>à</strong> l’écart <strong>de</strong> l’effervescence, permettra aussi<br />

d’organiser facilement (même en <strong>de</strong>rnière minute !) <strong>de</strong>s rencontres, <strong>de</strong>s<br />

débats… il offre en outre un local <strong>de</strong> répétitions supplémentaire.<br />

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5<br />

Voir page 83<br />

5. CULTURUM : développer <strong>de</strong>s activités qui favorisent l’insertion sociale et<br />

professionnelle par les métiers du théâtre.<br />

Voir page 20<br />

6. JEUNE PUBLIC : la saison <strong>à</strong> venir, aucun spectacle spécifiquement <strong>de</strong>stiné<br />

au jeune public n’a été programmé. Cependant, certains spectacles seront<br />

tout <strong>à</strong> fait susceptibles <strong>de</strong> pouvoir accueillir <strong>de</strong>s enfants (pour trois d’entre<br />

eux, c’est même recommandé !). Nous allons encourager les adultes <strong>à</strong><br />

venir avec <strong>de</strong>s enfants, un courrier spécifiant les spectacles « tout public »<br />

sera envoyé.


7. L’INTERNATIONAL : <strong>de</strong>s projets sont en cours d’élaboration avec la Suisse<br />

et la France. Cet été le <strong>Public</strong> présente 3 spectacles dans le off du Festival<br />

d’Avignon, <strong>de</strong>s tournées sont programmées. Nous allons encore amplifier<br />

les rencontres et la mise sur pied <strong>de</strong> projets entre metteurs en scène<br />

étrangers et acteurs belges.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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6<br />

Voir page 90<br />

8. DEUX ARTISTES ASSOCIES POUR CINQ SAISONS : <strong>de</strong>ux artistes en rési<strong>de</strong>nce.<br />

Deux artistes <strong>à</strong> <strong>de</strong>meure pour inventer, rêver, tenter, réfléchir, proposer,<br />

se tromper, recommencer,… prendre le temps et remettre l’ouvrage sur le<br />

métier, voyager dans les salles, s’immiscer dans le public. Et puis écrire,<br />

mettre en œuvre, mettre en scène et jouer.<br />

Voir page 15<br />

Tous ces points, tous ces projets ne pourront exister sans mettre au centre <strong>de</strong><br />

nos travaux la qualité <strong>de</strong>s relations.<br />

Quotidiennement, patiemment, tisser <strong>de</strong>s liens, interagir, mettre en relation…<br />

activement.<br />

Profiter <strong>de</strong> toutes les bonnes volontés, faire un travail <strong>de</strong> terrain.<br />

Vouloir par tous les moyens que les choses se réalisent.<br />

Nous pensons que c’est cela qui a motivé les pouvoirs publics et en particulier la<br />

Ministre Fadila Laanan et son Chef <strong>de</strong> Cabinet Gilles Mahieu, <strong>à</strong> nous soutenir en<br />

nous octroyant une progressive et importante augmentation.<br />

Bien sûr les chiffres parlent aussi : volume d’emplois artistiques, grand nombre<br />

<strong>de</strong> créations, grand nombre <strong>de</strong> représentations et d’auteurs <strong>de</strong> la communauté,<br />

<strong>de</strong> notre pays...<br />

Saisons après saisons, nous avons veillé et veillerons <strong>à</strong> rétribuer <strong>de</strong> mieux en<br />

mieux les artistes et les travailleurs du spectacle, ainsi qu’<strong>à</strong> leur donner <strong>de</strong><br />

meilleurs moyens <strong>de</strong> création.


Octroyer cette augmentation au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>, le pérenniser dans son action,<br />

contre l’avis d’une partie du champ théâtral, n’était pas facile. D’abord cela<br />

n’était jamais arrivé <strong>à</strong> un théâtre aussi « jeune », ensuite par les choix <strong>de</strong> sa<br />

programmation et ses prises <strong>de</strong> position, par sa genèse, le <strong>Public</strong> a une fonction<br />

polémique dans le champ théâtral. Mais nous ne comprenons pas pourquoi, alors<br />

que nous l’avons souvent proposé, ceux qui nous attaquent, créent <strong>de</strong> fausses<br />

rumeurs, refusent le débat ouvert… nous appelons une fois <strong>de</strong> plus tout ceux qui<br />

souhaitent remettre en question notre nouveau contrat-programme, <strong>à</strong> le faire<br />

ouvertement pour qu’un débat démocratique et contradictoire ait lieu.<br />

Nous sommes fiers d’avoir reçu la reconnaissance <strong>de</strong>s pouvoirs publics. Nous<br />

mettrons tout en œuvre pour être <strong>à</strong> la hauteur <strong>de</strong>s missions qui nous ont été<br />

confiées : faire entendre le théâtre d’aujourd’hui <strong>à</strong> un large public, participer <strong>à</strong><br />

l’accès <strong>de</strong> tous <strong>à</strong> la culture.<br />

Patricia I<strong>de</strong> Michel Kacenelenbogen<br />

Co-directrice Co-directeur<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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Saison <strong>2008</strong> – <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR… C’EST BEAU À VIVRE<br />

NOUVELLES MISSIONS ......................................................................... 10<br />

Quelques chiffres significatifs ..................................................................... 10<br />

Emploi artistique ......................................................................................... 11<br />

Accessibilité ................................................................................................ 11<br />

Cahier <strong>de</strong>s charges du nouveau contrat-programme ................................... 12<br />

ARTISTES ASSOCIES ............................................................................. 15<br />

CULTURUM ............................................................................................ 20<br />

LES CREATIONS .................................................................................... 22<br />

Hygiène <strong>de</strong> l’Assassin .................................................................................. 23<br />

<strong>Le</strong>s femmes ont <strong>de</strong> la chance ...................................................................... 26<br />

<strong>Le</strong> Dieu du carnage ..................................................................................... 28<br />

Un jour j’irai <strong>à</strong> New York avec toi ................................................................ 30<br />

L’affaire Lambert ........................................................................................ 32<br />

Cet enfant ................................................................................................... 35<br />

<strong>Le</strong> rêve d’un homme ridicule ....................................................................... 37<br />

Faut pas payer ! .......................................................................................... 40<br />

Paternel ...................................................................................................... 43<br />

Facteur humain ........................................................................................... 45<br />

Dom Juan .................................................................................................... 47<br />

La meilleure volonté du mon<strong>de</strong> ................................................................... 50<br />

Ubu <strong>à</strong> l’Elysée .............................................................................................. 53<br />

LES ACCUEILS ....................................................................................... 57<br />

Jouliks ......................................................................................................... 58<br />

<strong>Le</strong> peuple sans nom .................................................................................... 60<br />

Minute Papillon ........................................................................................... 62<br />

Bash, latterday plays .................................................................................. 64<br />

<strong>Le</strong> cercle <strong>de</strong>s amis ....................................................................................... 68<br />

LES REPRISES ....................................................................................... 70<br />

<strong>Le</strong> mariage <strong>de</strong> Figaro................................................................................... 71<br />

Gar<strong>de</strong> <strong>à</strong> vue ................................................................................................. 75<br />

Monsieur Ibrahim ........................................................................................ 77<br />

<strong>Le</strong>s mangeuses <strong>de</strong> chocolat ......................................................................... 79<br />

Tout au bord ............................................................................................... 81<br />

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8


LES PLANCHES ...................................................................................... 83<br />

<strong>Le</strong> silence <strong>de</strong>s communistes ........................................................................ 84<br />

Hélène ......................................................................................................... 87<br />

BILAN CHIFFRE DE LA SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> A BRUXELLES ..................... 89<br />

DIFFUSION DES SPECTACLES ............................................................... 90<br />

En France .................................................................................................... 90<br />

En Suisse .................................................................................................... 93<br />

En Communauté française <strong>de</strong> Belgique ....................................................... 94<br />

BILAN CHIFFRE DE LA SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> HORS BRUXELLES ............... 98<br />

SYNTHESE GENERALE DE LA SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> .................................. 98<br />

PARTENAIRES ..................................................................................... 100<br />

REMERCIEMENTS ................................................................................ 101<br />

LE PUBLIC PRATIQUE ......................................................................... 102<br />

RESERVATIONS ................................................................................... 103<br />

TARIFS................................................................................................ 104<br />

L’EQUIPE DU PUBLIC .......................................................................... 105<br />

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NOUVELLES MISSIONS<br />

Quelques chiffres significatifs<br />

A titre indicatif, voici une liste <strong>de</strong>s obligations fixées au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> par son<br />

premier Contrat-Programme (2002-2007):<br />

Volume d’équivalents-emplois<br />

temps plein mensuels<br />

Volume d’équivalents-emplois<br />

temps plein mensuels dévolus<br />

au personnel artistique<br />

Représentations données au siège et<br />

hors siège en Communauté française<br />

Pièces d’auteurs belges<br />

<strong>de</strong> langue française<br />

ou adaptations d’auteurs belges<br />

<strong>de</strong> langue française<br />

Masse salariale minimale représentant<br />

Masse salariale du personnel<br />

<strong>de</strong> direction, <strong>de</strong>s personnels<br />

administratifs et <strong>de</strong> promotion<br />

ne peuvent excé<strong>de</strong>r<br />

Obligation<br />

contratprogramme<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Réalisation<br />

800 1 971,15<br />

450 1 079,60<br />

1 500 4 755<br />

8 35<br />

60%<br />

<strong>de</strong>s charges<br />

totales<br />

30%<br />

<strong>de</strong> la masse<br />

salariale totale<br />

65,72%<br />

<strong>de</strong>s charges<br />

totales<br />

16,25%<br />

<strong>de</strong> la masse<br />

salariale totale<br />

En ce sens, toutes les missions fixées par le politique ont été remplies et<br />

amplifiées.<br />

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10


Emploi artistique<br />

Outre le volume d’emploi artistique décrit au paragraphe précé<strong>de</strong>nt, nous<br />

voulons souligner que le salaire mensuel moyen artistique a évolué <strong>de</strong> manière<br />

très significative durant les cinq premières années du premier contratprogramme<br />

du <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>.<br />

2002 2007<br />

Salaire brut mensuel moyen 1 929,41 € 2 694,90 €<br />

Ici aussi, la mission dévolue par le politique au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> a été remplie et<br />

amplifiée tant au point <strong>de</strong> vue du volume d’emploi qu’au niveau salarial proposé<br />

aux artistes.<br />

Accessibilité<br />

«Chacun, d’où qu’il vienne et quel que soit son niveau <strong>de</strong> fortune, doit avoir la possibilité<br />

d’entrer en contact avec l’ensemble <strong>de</strong>s productions culturelles» 2 .<br />

<strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> pratique <strong>de</strong>s tarifs démocratiques permettant <strong>à</strong> TOUS<br />

d’assister aux spectacles proposés :<br />

• Tarif pour les abonnés réduisant le prix <strong>de</strong> la place jusqu’<strong>à</strong> 9€. Plus <strong>de</strong><br />

60 000 places sont vendues chaque année au tarif réduit abonné.<br />

• Tarif pour les étudiants et les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi: 7€ <strong>à</strong> 8€ par place. En<br />

moyenne, près <strong>de</strong> 9 000 places d’étudiants ont été vendues par an durant<br />

le premier contrat-programme.<br />

• Tarif sociaux : en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s démarches dirigées vers <strong>de</strong>s associations<br />

particulières, le <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> fait partie <strong>de</strong>s trois institutions théâtrales<br />

en Communauté Française accueillant le plus <strong>de</strong> personnes bénéficiant du<br />

tarif Article 27.<br />

2<br />

«Priorités cultures» ‐ Recueil <strong>de</strong> propositions adoptées par le gouvernement <strong>de</strong> la Communauté<br />

française le 7 novembre 2005.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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11


Cahier <strong>de</strong>s charges du nouveau contrat-programme<br />

Evolution <strong>de</strong>s missions<br />

Volume d’équivalentsemplois<br />

temps plein mensuels<br />

Volume d’équivalentsemplois<br />

temps plein<br />

mensuels dévolus au<br />

personnel artistique<br />

Nombre <strong>de</strong> spectacles<br />

présentés<br />

… dont émanant <strong>de</strong><br />

compagnies ou <strong>de</strong><br />

créateurs actifs sur le<br />

territoire <strong>de</strong> la région<br />

wallonne<br />

Nombre <strong>de</strong> spectacles<br />

présentés qui sont <strong>de</strong>s<br />

productions propres<br />

et/ou <strong>de</strong>s coproductions<br />

… dont émanant <strong>de</strong><br />

jeunes créateurs <strong>de</strong> la<br />

Communauté Française<br />

(1 er , 2 ème et 3 ème projets<br />

aidés CAPT)<br />

… dont accessibles au<br />

jeune public<br />

Pièces d’auteurs belges<br />

<strong>de</strong> langue française ou<br />

adaptations d’auteurs<br />

belges <strong>de</strong> langue<br />

française<br />

Représentations<br />

données<br />

au siège et hors siège<br />

en Communauté<br />

française<br />

Mission 1 er<br />

contrat-programme<br />

(2003-2007)<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Mission 2 ème<br />

contrat-programme<br />

(<strong>2008</strong>-2012)<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

12<br />

800 1 500 +87,5%<br />

450 800 +77,8%<br />

Non défini<br />

Non défini<br />

Non défini<br />

Non défini<br />

Non défini<br />

8<br />

pièces ou<br />

adaptations<br />

1 500<br />

Bruxelles et Com.<br />

Fr.<br />

15<br />

par saison soit<br />

75<br />

sur la durée du contratprogramme<br />

2<br />

par saison soit<br />

8<br />

sur la durée du contratprogramme<br />

9<br />

par saison soit<br />

45<br />

sur la durée du contratprogramme<br />

2<br />

par saison soit<br />

8<br />

sur la durée du contratprogramme<br />

2<br />

par saison soit<br />

8<br />

sur la durée du contratprogramme<br />

15<br />

pièces<br />

(hors adaptations)<br />

2 000<br />

Bruxelles<br />

(hors Com. Française)


Nouvelle mission affirmée: soutenir la création théâtrale<br />

Dans le nouveau contrat-programme, le politique donne pour mission au <strong>Théâtre</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Public</strong> <strong>de</strong> soutenir la création théâtrale. A cet effet :<br />

• Il recherchera comment faire entendre le théâtre <strong>à</strong> un large public.<br />

• Assurera la production et/ou la coproduction <strong>de</strong> spectacles émanant<br />

d’artistes ou <strong>de</strong> compagnies indépendantes qu’il valorise et<br />

promeut.<br />

• Il tissera <strong>de</strong>s liens avec d’autres théâtres subventionnés <strong>de</strong> la<br />

Communauté française.<br />

• Il accueillera et accompagnera le travail artistique <strong>de</strong> minimum <strong>de</strong>ux<br />

artistes ou compagnies auxquels il octroie une ai<strong>de</strong> administrative et<br />

<strong>de</strong>s soutiens financiers en biens et services.<br />

Nouvelle mission affirmée: accueillir <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong> la RW<br />

<strong>Le</strong> politique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> d’être attentif <strong>à</strong> accueillir <strong>de</strong>s<br />

spectacles conçus et réalisés par <strong>de</strong>s compagnies ou <strong>de</strong>s théâtres situés<br />

en Région wallonne.<br />

Mission reconfirmée: valoriser auteurs <strong>de</strong> la CF<br />

Afin d’encore amplifier la valorisation par le <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> la<br />

Communauté Française, il lui est <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> mettre en place un comité <strong>de</strong><br />

lecture dans la perspective <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong>s textes belges et étrangers et<br />

d’organiser <strong>de</strong>s événements pour les valoriser et les faire connaître.<br />

Mission reconfirmée: diffusion<br />

<strong>Le</strong> politique confirme au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> sa mission <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong>s spectacles<br />

en Communauté Française.<br />

Nouvelle mission affirmée: l’accès <strong>à</strong> TOUS <strong>à</strong> la culture<br />

A cet effet, le politique donne pour mission au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> <strong>de</strong><br />

• Développer <strong>de</strong>s activités pédagogiques et culturelles <strong>à</strong> <strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong>s milieux scolaires, associatifs et défavorisés, <strong>de</strong>s publics jeunes et<br />

aînés : animations, ateliers d’expression, rencontres, … . <strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong><br />

<strong>Public</strong> <strong>de</strong>vra amplifier ses activités pédagogiques et d’accueil <strong>de</strong> groupes<br />

par rapport au contrat-programme précé<strong>de</strong>nt.<br />

• Création d’un service pédagogique qui réalisera <strong>de</strong>s <strong>dossier</strong>s<br />

pédagogiques et organisera <strong>de</strong>s rencontres préparatoires et <strong>à</strong> l’issue <strong>de</strong>s<br />

représentations.<br />

• Travailler avec les associations <strong>de</strong> Saint-Josse pour donner accès <strong>à</strong> la<br />

culture aux publics défavorisés.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

13


Engagement spontané: soutenir l’emploi<br />

<strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> continue <strong>à</strong> s’engager dans la revalorisation <strong>de</strong>s métiers<br />

artistiques. A cet effet, il s’engage <strong>à</strong> poursuivre l’augmentation du salaire<br />

artistique moyen mensuel.<br />

Salaire brut<br />

mensuel moyen<br />

Premier<br />

contrat-programme<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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14<br />

Deuxième<br />

contrat-programme<br />

2002 2007 2012<br />

1 929,41 € 2 694,90 € 3 000,00€


Deux artistes associés<br />

ARTISTES ASSOCIES<br />

Pour répondre <strong>à</strong> nos nouvelles missions tout en restant fidèle <strong>à</strong> la genèse du<br />

<strong>Public</strong>, théâtre rêvé et créé par <strong>de</strong>ux comédiens, nous avons <strong>de</strong>mandé <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux<br />

comédiens <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir nos compagnons <strong>de</strong> route pour 5 saisons.<br />

Nous l’avons <strong>beau</strong>coup dit et nous le répéterons encore, toute cette formidable<br />

aventure n’aurait pas été possible sans complicités. Pietro Pizzuti et Valérie<br />

<strong>Le</strong>maître font partie <strong>de</strong> ces complices qui nous accompagnent <strong>de</strong>puis les débuts,<br />

<strong>de</strong>puis l’ouverture, <strong>de</strong>puis avant l’ouverture, <strong>de</strong>puis… longtemps.<br />

Deux comédiens donc comme associés, qui, parce qu’ils ont toujours fait dans la<br />

pratique <strong>de</strong> leur art, l’exercice ordinaire et quotidien <strong>de</strong> la rencontre et <strong>de</strong><br />

l’échange, inscriront lentement, patiemment, leurs travaux dans ce théâtre.<br />

Acteurs au sens premier <strong>de</strong> « ceux qui font le théâtre », auteurs et metteurs en<br />

scène, ils pourront, <strong>de</strong>puis la conception jusqu’<strong>à</strong> la transmission, par la<br />

fréquentation régulière <strong>de</strong>s lieux et <strong>de</strong>s publics, participer pleinement <strong>à</strong> la<br />

cohérence <strong>de</strong> cette maison théâtre.<br />

Pendant 5 saisons donc ils auront tout le loisir d’écrire, <strong>de</strong> jouer, d’initier et <strong>de</strong><br />

concevoir <strong>de</strong>s spectacles.<br />

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Valérie <strong>Le</strong>maître<br />

Quand Patricia et Michel m’ont proposé d’être artiste en rési<strong>de</strong>nce au <strong>Théâtre</strong> le<br />

<strong>Public</strong> pendant 5 ans, je me suis évi<strong>de</strong>mment dit que c’était un énooorme<br />

ca<strong>de</strong>au. Je me rappelle avoir ressenti un vertige, mon dieu, 5 ans, 2012, où<br />

serai-je en 2012?...<br />

En Communauté française, on n’est pas habitués <strong>à</strong> ce genre <strong>de</strong> nouvelles... Avoir<br />

la possibilité <strong>de</strong> créer sans trop se soucier <strong>de</strong>s problèmes matériels, avoir la<br />

liberté <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s projets qu’on a ruminés dans sa tête en compagnie<br />

d’artistes qu’on aime... C’est comme mettre ses pieds <strong>de</strong>vant un bon feu quand<br />

on vient d’escala<strong>de</strong>r l’Everest. Plus concrètement, cela signifie une<br />

reconnaissance <strong>de</strong> son travail. (Dans un métier où l’on doit recommencer chaque<br />

fois <strong>à</strong> zéro et où <strong>beau</strong>coup ne croient pas ou ne défen<strong>de</strong>nt pas la valeur <strong>de</strong> nos<br />

artistes, je ne citerai pas <strong>de</strong> nom, ce genre <strong>de</strong> reconnaissance, c’est le<br />

nirvana.)... Donc Merci Patricia. Merci Michel. De simplement me faire confiance.<br />

J’ai toujours multiplié les chemins qui m’amènent <strong>à</strong> créer. Par nécessité. Par<br />

amour <strong>de</strong> l’art. Par un besoin maladif <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s histoires. La danse, la<br />

musique, le jeu, l’écriture, la mise en scène m’ont tous permis <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s<br />

histoires. Sans limites, sans vérités, sans morales, avec j’espère, humilité. Je<br />

continuerai donc <strong>à</strong> paver la scène <strong>de</strong> mauvaises intentions, en mélangeant les<br />

disciplines, sans me soucier du joli et du “c’est comme ça qu’on monte ceci ou<br />

cela”. J’essayerai <strong>de</strong> trouver du sens ou du non-sens (humour) <strong>à</strong> offrir au<br />

spectateur. Je penserai d’abord <strong>à</strong> lui, car tout ce que je fais est pour lui, avec lui.<br />

La rési<strong>de</strong>nce commencera avec le jeu, dans “<strong>Le</strong> Dieu du Carnage” <strong>de</strong> Yasmina<br />

Reza, mis en scène par Michel Kacenelenbogen. Elle se poursuivra début <strong>de</strong> la<br />

saison <strong>2009</strong> avec l’écriture: “ Mister Bates”, une comédie noire dans le mon<strong>de</strong><br />

impitoyable <strong>de</strong>s Cadres d’une Multinationale; 5 acteurs m’accompagneront :<br />

Claire Bodson, Ingrid Hei<strong>de</strong>rscheit, Monia Douieb, David Pion et Michelangelo<br />

Marchese. Pour la suite c’est encore en discussion. Je pense continuer sur ma<br />

lancée avec l’écriture et la fabrication <strong>de</strong> spectacles ouverts sur la création. Je<br />

continuerai <strong>à</strong> chercher dans l’univers <strong>de</strong> la comédie ce qui me pousse <strong>à</strong> créer.<br />

Tragi-comédie, comédie-tragique, humour-gravité, cette alternance j’aime m’y<br />

bala<strong>de</strong>r; elle représente pour moi le tourbillon joyeux et absur<strong>de</strong> <strong>de</strong> la condition<br />

humaine.<br />

Pour finir, je participerai aussi <strong>à</strong> l’élaboration du projet <strong>de</strong>s planches initié par<br />

Patricia I<strong>de</strong>, j’espère y apporter une touche... rock and roll?...<br />

Valérie <strong>Le</strong>maître<br />

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Pietro Pizzuti<br />

Nel mezzo <strong>de</strong>l cammin di nostra vita*…<br />

ou<br />

la DéclaraCtion d’un nul en calcul<br />

Au risque <strong>de</strong> ne pas plaire - en ces murs, ne pas confondre théâtre pour le plaisir<br />

et théâtre pour plaire - ceci n’est pas une note d’intention, encore moins une<br />

déclaration - comme <strong>à</strong> la douane : rien <strong>à</strong> déclarer -, ce serait plutôt un brouillon<br />

qui attend la mise au net, un bout <strong>de</strong> chemin où l’on s’engage par confiance<br />

mutuelle, une déclaraCtion, ça sonne mieux au théâtre.<br />

Suis nul en calcul. J’ai cinquante ans, La Déclaration Universelle <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong><br />

l’homme en a soixante. J’ai dix ans <strong>à</strong> rattraper, bor<strong>de</strong>l !<br />

Dix ans. Une vie. Deux contrats-programmes !<br />

Dix ans <strong>de</strong> limbes, tandis que La Déclaration grandissait, sans moi. Et son<br />

accouchement ?<br />

Raté aussi. Ratés les millénaires <strong>de</strong> guerres, <strong>de</strong> génoci<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> barbarie, <strong>de</strong><br />

trahison, <strong>de</strong> tortures, d’horreur, d’inhumanité qu’il a fallu <strong>à</strong> l’Humanité pour que<br />

le vendredi 10 décembre <strong>de</strong> l’an <strong>de</strong> grâce 1948, pressée comme tout le mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> partir en week-end, elle déclare solennellement :<br />

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont<br />

doués <strong>de</strong> raison et <strong>de</strong> conscience et doivent agir les uns envers les autres dans<br />

un esprit <strong>de</strong> fraternité.<br />

Et hop, pondu le premier article ! Suivi <strong>de</strong>s 29 autres, vous imaginez le boulot !<br />

Comment ils ont réussi, putain ! Comment !? Et moi pendant ce temps…<br />

Dix ans <strong>de</strong> retard !<br />

Suis nul en calcul, c’est dit. Ceci dit, nous sommes nés <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux. Ma mère a<br />

poussé et a eu mal pour <strong>de</strong>ux. Ça doit faire mal une douleur au carré. Mon<br />

jumeau et moi on a tout partagé, y compris les dix ans <strong>de</strong> glandage limbique, qui<br />

<strong>de</strong> ce fait sont divisés par <strong>de</strong>ux. Cinq ans ! Et voil<strong>à</strong> ! Plus que cinq ans ! Un<br />

retard plus convenable ! C’est le temps qui s’écoule du coït <strong>à</strong> l’enfant. C’est pile<br />

le temps qui m’est donné pour rattraper le temps loupé <strong>à</strong> limbifier. Un temps<br />

béni pour organiser <strong>de</strong>s contes <strong>de</strong> théâtre tout en étant nul en calcul. Au boulot !<br />

Mais comment ils ont réussi ! Trente articles ! Ça donne envie d’espérer, <strong>de</strong><br />

croire en l’inhumaine Humanité. Réussir non seulement <strong>à</strong> les déclarer mais aussi<br />

<strong>à</strong> proclamer La Déclaration :<br />

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…comme l’idéal commun <strong>à</strong> atteindre par tous les peuples et toutes les nations<br />

afin que tous les individus et tous les organes <strong>de</strong> la société, ayant cette<br />

Déclaration constamment <strong>à</strong> l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation<br />

<strong>de</strong> développer le respect <strong>de</strong> ces droits et libertés et d’en assurer, par <strong>de</strong>s<br />

mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et<br />

l’application universelles et effectives, tant parmi les populations <strong>de</strong>s États<br />

Membres eux-mêmes que parmi celles <strong>de</strong>s territoires placés sous leur juridiction.<br />

Suis nul en calcul, c’est redit ! N’empêche, trente articles, numérotés <strong>de</strong> 1 <strong>à</strong> 30<br />

comme en homéopathie ! Et moi pendant ce temps ?<br />

J’ai passé trente ans <strong>à</strong> faire du théâtre. Trente ans : une <strong>de</strong>mi-vie <strong>de</strong> La<br />

Déclaration !<br />

Trente ans et toutes ses <strong>de</strong>nts, grâce <strong>à</strong> l’homéopathie, moi aussi. Et en avant le<br />

bilan !<br />

Trente ans <strong>à</strong> quoi faire ? Pour quoi ? Pour qui ? Si ce n’est pour ma santé psycho<br />

éthico motrice. Pas <strong>de</strong> réponse. Ce qui se sait, c’est que tôt ou tard ça passera,<br />

comme presque tout le reste et c’est bien comme ça. Il en restera ce qu’il faut,<br />

un minimum <strong>de</strong> confiance tout <strong>de</strong> même !<br />

En attendant que ça passe, je ne peux pas m’en passer. Et donc en avant !<br />

M’émeut, m’épate, m’indigne, puis me cogne <strong>à</strong> un texte ou <strong>à</strong> La Déclaration et<br />

vlan ! Sur les planches !<br />

Essaye, répète, cherche, écoute,… « Ne parle que quand tu ne peux plus faire<br />

autrement, garçon ! » nous disait Clau<strong>de</strong> Etienne. Depuis, je cherche comment…<br />

faire autrement.<br />

Patricia I<strong>de</strong> et Michel Kacenelenbogen me proposent <strong>de</strong> chercher ensemble. Ils<br />

l’ont fait <strong>de</strong>puis le début, nous allons le faire encore cinq ans. Ça compte. Alors<br />

contons !<br />

La DéclaraCtion Universelle <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’Homme sera notre compteur.<br />

À mi-chemin, semés comme <strong>de</strong> petits cailloux d’étoiles, émergent mes bouées <strong>de</strong><br />

vie, un petit archipel dans la mer <strong>de</strong> l’improbable, <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes<br />

qui me grandissent.<br />

Parmi elles, il y a Laurence Vielle et Magali Pinglaut. Rencontrées en tant<br />

qu’élèves au Conservatoire, du temps <strong>de</strong> ma charge <strong>de</strong> cours, reçue <strong>de</strong>s mains<br />

mourantes <strong>de</strong> Bernard De Coster et bénie par le maître tutélaire Pierre Laroche :<br />

inconditionnellement adoptées comme compagnes <strong>de</strong> travaux. Bossant <strong>de</strong>puis,<br />

dans une Belle au bois dormant, que la première a écrite et qu’elles ont jouée<br />

avec Vincent Marganne coauteur et plus <strong>de</strong> quinze camara<strong>de</strong>s sur les ruines <strong>de</strong><br />

Villers-la-Ville. Récidivant dans le nécessaire questionnement d’une Inquiétu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Valère Novarina qu’elles ont offert <strong>à</strong> mon regard extérieur… et intérieur. Puis,<br />

dans un François où Laurence me chuchotait dans l’oreille ses mots d’auteur<br />

encore chauds tandis que Jean-Michel Agius me bombardant d’images me tentait<br />

jusqu’<strong>à</strong> la danse.<br />

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18


Aujourd’hui sommes complices <strong>de</strong> ce chantier au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>, comme si<br />

c’était le premier…<br />

Sommes <strong>à</strong> pied… d’œuvre. Questionnons plus que jamais la nécessité d’acter.<br />

Voudrions cueillir dans le mon<strong>de</strong> ses bruits, ses fureurs, pister, comprendre,<br />

tenter <strong>de</strong> s’engager contre les forces qui tirent vers le bas et faire fête <strong>à</strong> celles<br />

qui poussent en direction opposée. Sollicitons nos muses et démons pour qu’ils<br />

se penchent sur le berceau <strong>de</strong> la petite œuvre <strong>à</strong> venir et lui donnent bon fil <strong>à</strong><br />

tordre… au moins jusqu’au fuseau fatidique.<br />

Sommes <strong>à</strong> pieds, <strong>à</strong> mains, <strong>à</strong> paroles et donnerons souffles <strong>à</strong> trois réunis avec<br />

notre décennie d'écart. Tous trois mangeurs <strong>de</strong> poussières d'étoiles. Chttt, trop<br />

<strong>de</strong> mots, actons maintenant !<br />

Pietro Pizzuti,<br />

avec la plume et l’œil complice <strong>de</strong> Laurence Vielle et Magali Pinglaut<br />

_________________________________________<br />

* « À mi-chemin <strong>de</strong> notre vie… » Dante, La divina commedia Inferno, Canto I<br />

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CULTURUM<br />

L’objectif <strong>de</strong> Culturum est <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s activités qui favorisent l’insertion<br />

sociale par les métiers du théâtre.<br />

Depuis 15 ans, notre théâtre a pour objectif d’aiguiser le regard du public, entre<br />

autres sur les problèmes <strong>de</strong> société; aujourd’hui nous aimerions pousser plus loin<br />

notre questionnement. Peut-être que les métiers du théâtre peuvent s’ancrer<br />

dans les tissus <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> la commune par le biais <strong>de</strong> la réinsertion<br />

professionnelle? Tenter <strong>de</strong> voir si nous pourrions par le « foyer » théâtre,<br />

contribuer <strong>à</strong> faciliter les échanges et rendre les collaborations possibles …,<br />

faciliter la communication, concerner les habitants par les activités du théâtre<br />

situé dans leur commune, enrichir les relations entre le théâtre et les habitants,<br />

et permettre par ce biais un meilleur ancrage.<br />

En plus <strong>de</strong> la mission cultuelle, nous voulons élargir notre horizon en créant <strong>de</strong>s<br />

emplois qui se rapportent aux métiers du théâtre. Ainsi une population <strong>de</strong> la<br />

commune peu habituée <strong>à</strong> fréquenter les salles <strong>de</strong> théâtre, serait amenée <strong>à</strong> être<br />

actante et par l<strong>à</strong>-même participerait <strong>à</strong> un projet collectif.<br />

Trois secteurs du théâtre nous apparaissent probants pour créer <strong>de</strong>s liens avec le<br />

marché <strong>de</strong> l’emploi et les cibles concernées : la couture, la fabrication <strong>de</strong> décors<br />

et l’art dramatique.<br />

La Couture<br />

L’idée est <strong>de</strong> mettre en place un atelier <strong>de</strong> couture composé d’une équipe <strong>de</strong><br />

professionnels pour répondre aux besoins du <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> et <strong>à</strong> d’autres<br />

théâtres (cette activité est actuellement traitée en extérieur).<br />

Parallèlement <strong>à</strong> cette activité seraient formées <strong>de</strong>s couturières qui travailleraient<br />

<strong>à</strong> la réalisation <strong>de</strong> retouches <strong>de</strong> vêtements pour <strong>de</strong>s particuliers (un nouveau<br />

service proposé aux magasins <strong>de</strong> vêtements <strong>à</strong> Bruxelles).<br />

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Fabrication <strong>de</strong> décors<br />

L’idée est <strong>de</strong> mettre en place un atelier <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> décors composé d’une<br />

équipe <strong>de</strong> professionnels pour répondre aux besoins du <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> ainsi<br />

qu’<strong>à</strong> d’autres théâtres (cette activité est actuellement traitée en extérieur).<br />

Parallèlement <strong>à</strong> cette activité seraient formés <strong>de</strong>s ouvriers susceptibles <strong>de</strong><br />

répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s liées <strong>à</strong> ce domaine d’activité, (<strong>de</strong> petites réparations<br />

pour les particuliers, ex : les personnes âgées, les handicapés, …)<br />

Ecole d’art dramatique<br />

L’idée est <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s cours d’art dramatique <strong>à</strong> <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s<br />

personnes <strong>à</strong> la recherche d’un emploi, ou en difficulté d’insertion sociale. Ces<br />

cours contribueraient <strong>à</strong> la mixité hommes femmes, meilleur apprentissage du<br />

français, confiance en soi et présentation <strong>de</strong> chacun.<br />

Ces ateliers ont également pour but d’ai<strong>de</strong>r la prise <strong>de</strong> parole dans le cadre d’une<br />

recherche d’emploi, <strong>de</strong> permettre une prise <strong>de</strong> confiance et <strong>de</strong> faciliter la<br />

communication.<br />

Excellente activité pour les jeunes, elle favorise un lieu d’échange qui nécessite,<br />

pour chacun <strong>de</strong>s participants, écoute et respect.<br />

<strong>Le</strong> projet Culturum serait réalisé en partenariat avec la Commune <strong>de</strong> Saint-Josse<br />

et les associations <strong>de</strong> Saint-Josse qui travaillent déj<strong>à</strong> sur le terrain <strong>de</strong> l’insertion<br />

sociale.<br />

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LES CREATIONS<br />

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01 • Comédie sulfureuse<br />

Hygiène <strong>de</strong> l’Assassin<br />

d’Amélie Nothomb<br />

CRÉATION<br />

Avec Daniel Hanssens, Vincent Lécuyer et Valérie<br />

Marchant<br />

Mise en scène Pierre Santini<br />

Assisté <strong>de</strong> Fanny Duroisin<br />

Adaptation Philippe Jeusette et Alexandre Trocki<br />

Scénographie Elisabeth Schnell<br />

«<strong>Le</strong> célèbre romancier Pretextat Tach, quarante-trois ans, prix Nobel <strong>de</strong><br />

littérature et auteur <strong>de</strong> vingt-<strong>de</strong>ux romans, est atteint d’une curieuse maladie<br />

incurable. Peu avant sa mort, ce vieil acariâtre misogyne et misanthrope sera<br />

sollicité par les journalistes du mon<strong>de</strong> entier, avi<strong>de</strong>s du témoignage qui tiendra<br />

lieu <strong>de</strong> scoop <strong>à</strong> sensation. Quelques-uns d’entre eux seront sélectionnés pour<br />

interviewer l’irascible Pretextat.<br />

Comme Ulysse dans l’île du Cyclope, ils vont pénétrer la caverne du monstre et<br />

se confronter <strong>à</strong> lui pour tenter d’extraire la vérité <strong>de</strong>s marécages <strong>de</strong> sa<br />

mémoire.»<br />

La transposition scénique d’un roman cela revient <strong>à</strong> « libérer » les mots <strong>de</strong> leurs<br />

pages. Ici les mots sont <strong>de</strong>s armes, les dialogues se déroulent comme un jeu, un<br />

jeu dangereux car le but est l’élimination définitive <strong>de</strong> l’adversaire.<br />

<strong>Le</strong> célèbre roman <strong>à</strong> huis clos d’Amélie Nothomb sera l’occasion d’une<br />

collaboration entre le metteur en scène et comédien français Pierre Santini avec<br />

<strong>de</strong> grands comédiens belges.<br />

UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DU THÉÂTRE DE NAMUR<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 20/9 au 1/11/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

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24<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Pour un metteur en scène, il y a <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> pièces : celles qu’il veut absolument<br />

réaliser et pour lesquelles il est prêt <strong>à</strong> se battre (et souvent longtemps !) pour y parvenir<br />

et celles auxquelles il n’avait pas pensé et qu’on lui propose <strong>de</strong> monter parce qu’on a<br />

pensé <strong>à</strong> lui.<br />

«Hygiène <strong>de</strong> l’assassin» entre dans cette <strong>de</strong>uxième catégorie.<br />

Après avoir mis en scène la pièce <strong>de</strong> Roberto Cavosi <strong>à</strong> Louvain-la-Neuve et <strong>à</strong> Spa en<br />

2007, j’ai eu l’agréable surprise d’un appel <strong>de</strong> Michel Kacenelenbogen, Directeur du<br />

<strong>Théâtre</strong> « <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> » <strong>de</strong> Bruxelles, me proposant <strong>de</strong> travailler sur la pièce d’Amélie<br />

Nothomb.<br />

Michel et moi nous étions rencontrés dans son théâtre où j’avais assisté <strong>à</strong> une excellente<br />

représentation <strong>de</strong> « Scènes <strong>de</strong> la vie conjugale » d’Ingmar Bergman et nous avions<br />

évoqué la possibilité d’échanges et <strong>de</strong> partenariats entre son établissement et celui que<br />

je dirige <strong>à</strong> Paris, le <strong>Théâtre</strong> Mouffetard.<br />

Il aura fallu peu <strong>de</strong> temps pour passer concrètement <strong>à</strong> l’acte puisque « Scènes <strong>de</strong> la vie<br />

conjugale » viendra la rentrée prochaine au Mouffetard et que simultanément je<br />

présenterai le texte d’Amélie Nothomb <strong>à</strong> Namur puis <strong>à</strong> Bruxelles, perspective dont je me<br />

réjouis personnellement <strong>beau</strong>coup.<br />

J’avais vu <strong>à</strong> Paris, il y a quelques années, une représentation d’« Hygiène <strong>de</strong> l’assassin »<br />

avec Jean-Clau<strong>de</strong> Dreyfus et Nathalie Cerda et ma connaissance <strong>de</strong> ce texte s’était<br />

arrêtée l<strong>à</strong>, bien que le spectacle m’eût intéressé et que l’interprétation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux acteurs<br />

principaux fût <strong>de</strong> qualité.<br />

Je me suis donc replongé dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette pièce ou plutôt, <strong>de</strong>vrais-je dire, dans celle<br />

<strong>de</strong> la version scénique que Philippe Jeusette et Alexandre Trocki ont faite du roman<br />

d’Amélie Nothomb.<br />

Plusieurs éléments <strong>de</strong> réflexion sautent immédiatement aux yeux : la qualité d’écriture<br />

<strong>de</strong>s dialogues, l’intensité <strong>de</strong>s relations entre les personnages et, <strong>de</strong>rrière la violence<br />

provocatrice <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s situations, l’humanité qui se dégage <strong>de</strong> cette grotesque<br />

tragédie.<br />

C’est donc avant tout une pièce <strong>à</strong> jouer, une pièce d’acteurs car aussi bien Prétextat Tach<br />

que Nina ou le premier journaliste sont inscrits dans un combat <strong>de</strong> mots et d’idées qui,<br />

même s’il choque, touche parfois aux racines <strong>de</strong> l’être dans ce qu’il a <strong>de</strong> plus secret,<br />

contradictoire et paradoxal.<br />

<strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux interviewers venus enquêter sur le mourant <strong>de</strong>vront « mouiller la chemise »<br />

pour sortir du « monstre », <strong>à</strong> quelques heures <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> sa vie, les non-dits <strong>de</strong> sa vie<br />

précisément et le « monstre », caché <strong>de</strong>rrière l’obèse carapace <strong>de</strong> sa boulimie, <strong>de</strong> sa<br />

maladie, <strong>de</strong> sa violente misogynie, <strong>de</strong> sa tonitruante misanthropie et <strong>de</strong> son insolence<br />

méprisante et provocatrice, nous révèlera qu’il est capable d’amour, capable <strong>de</strong> tuer par<br />

amour, capable d’expier son assassinat tout au long d’une vie douloureuse d’écriture, <strong>de</strong><br />

dégradation <strong>de</strong> soi-même et <strong>de</strong> son corps, <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> et d’incompréhension. Ses 22<br />

romans sont sans doute un appel aux autres <strong>à</strong> venir tirer <strong>de</strong> lui, du plus profond <strong>de</strong> luimême,<br />

au creux <strong>de</strong> son antre <strong>de</strong> reclus, une indicible, inexprimable vérité cachée,


enfouie dans sa paranoïa, qui, une fois révélée, nous montre, <strong>de</strong> façon touchante,<br />

l’humain et le fragile qui dormaient en lui <strong>de</strong>puis si longtemps.<br />

Nina, elle, en bonne journaliste mais aussi en femme insultée, humiliée, bafouée, sera<br />

l’agent révélateur <strong>de</strong> cette ré<strong>de</strong>mption. Parce qu’elle est d’une trempe au moins égale <strong>à</strong><br />

celle <strong>de</strong> Prétextat Tach et parce qu’elle possè<strong>de</strong> les armes imparables <strong>de</strong> sa féminité et<br />

<strong>de</strong> son intelligence, saura avoir raison <strong>de</strong> son « adversaire » au terme d’un combat<br />

intellectuel, verbal et parfois physique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux titans qui iront au bout <strong>de</strong> leur<br />

affrontement.<br />

<strong>Le</strong> premier journaliste sera, comme dans les corridas, le ban<strong>de</strong>rillo, le picador, celui qui<br />

prépare le taureau au vrai combat : celui <strong>de</strong> la rencontre sans pitié, les yeux dans les<br />

yeux, avec le torero, le matador.<br />

Nous sommes <strong>à</strong> la fois sur un ring, dans un antre, une tanière qui est aussi « le rez-<strong>de</strong>chaussée<br />

d’un immeuble mo<strong>de</strong>ste », comme il est dit dans le prologue <strong>de</strong> la pièce.<br />

La réalité du quotidien, la misère <strong>de</strong> la maladie, du refus <strong>de</strong>s autres et <strong>de</strong> la solitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>vront se mêler <strong>à</strong> une vision plus symbolique, plus stylisée <strong>de</strong> ce que peut être pour ce<br />

Nobel <strong>de</strong> littérature renfermé et isolé, ce réclusionnaire, l’univers mental d’un homme qui<br />

va livrer son <strong>de</strong>rnier combat.<br />

De la musique ? Sûrement. Un instrument seul. Peut-être les suites pour violoncelle <strong>de</strong><br />

J.S.Bach.<br />

La lumière ? Celle <strong>de</strong> ceux qui se cachent pour mourir, associée <strong>à</strong> l’éclairage violent et<br />

concentré <strong>de</strong>s interrogatoires et <strong>de</strong>s opérations chirurgicales.<br />

La silhouette du patient, énorme baudruche blanche <strong>de</strong> tissus précieux, contrastera avec<br />

le look réaliste et quotidien <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux adversaires.<br />

J’attends <strong>beau</strong>coup <strong>de</strong> la rencontre entre les trois comédiens et le comédien-metteur-enscène<br />

que je suis, car, je le répète, il tiendra essentiellement <strong>à</strong> la qualité et <strong>à</strong> la rareté du<br />

jeu <strong>de</strong>s acteurs et <strong>de</strong>s affrontements entre les personnages, <strong>de</strong> porter ce texte <strong>à</strong><br />

l’incan<strong>de</strong>scence qu’évoque sa lecture.<br />

Pierre Santini<br />

Paris, 8/04/08<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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02 • Facéties<br />

<strong>Le</strong>s femmes ont <strong>de</strong> la chance<br />

d’Anton Tchekhov et<br />

<strong>de</strong> Georges Fey<strong>de</strong>au<br />

CRÉATION<br />

Avec Vanessa Compagnucci, Christophe Sermet et<br />

François Sikivie<br />

Mise en scène Mise en scène collective<br />

Assistante mise en scène Ioana Zaharia<br />

Scénographie Christophe Sermet et Catherine Somers<br />

Costumes Catherine Somers<br />

«Trois petites pièces en un acte pour un spectacle vau<strong>de</strong>villesque.<br />

Dans l’une, un propriétaire terrien célibataire ne trouve rien <strong>de</strong> mieux que <strong>de</strong> se<br />

prendre le chou <strong>à</strong> propos d’un coin <strong>de</strong> terre avec la jeune personne qu’il vient<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r en mariage...<br />

Dans l’autre, un officier <strong>à</strong> la retraite, ours mal léché s'il en est, vient chercher<br />

<strong>de</strong>s noises <strong>à</strong> une éplorée <strong>de</strong> veuve qui sera <strong>à</strong> ça <strong>de</strong> lui loger une balle dans le<br />

buffet. Ce qui n’empêchera pas l’affaire <strong>de</strong> se résoudre par un baiser brûlant…<br />

Dans la troisième, <strong>de</strong>ux prétendants au titre d’hommes <strong>de</strong> paille se prennent<br />

réciproquement pour la promise, réputée proverbialement lai<strong>de</strong>…<br />

Avec <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> ce tonneau-l<strong>à</strong>, pas <strong>de</strong> doute, les femmes ont <strong>de</strong> la<br />

chance!»<br />

Quand le cul-terreux Tchekhov rencontre le Fey<strong>de</strong>au du Paris polisson, ça <strong>de</strong>vient<br />

presque surréaliste.<br />

Niaiseries, mesquineries, malices et turbulences… et <strong>de</strong>s chansons d’amour <strong>à</strong><br />

l’italienne <strong>à</strong> vous déchirer le cœur… Un peu d’amour dans ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> brutes<br />

que diable !<br />

Pas <strong>de</strong> l’amour, <strong>de</strong> la rage pour <strong>de</strong>s duos d’acteurs. Deux gars une fille, comme<br />

Jules et Jim en quelque sorte qui étaient trois… Jeanne Moreau a <strong>de</strong> la chance !<br />

UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC<br />

Petite salle<br />

Du 7/10 au 22/11/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

27<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Après avoir abordé en 2005 une pièce plutôt âpre, «Vendredi, jour <strong>de</strong> liberté», <strong>de</strong> la<br />

veine naturaliste d’Hugo Claus, dans la Petite salle du <strong>Public</strong>, j’avais envie d’y revenir<br />

avec quelque chose <strong>de</strong> franchement plus drôle. Alors pourquoi pas carrément du<br />

Vau<strong>de</strong>ville…<br />

En amoureux <strong>de</strong> Tchekhov, j’ai relu les pièces courtes, qui sont certes loin d’être<br />

inconnues, mais auxquelles une nouvelle traduction d’André Markovitz donne comme une<br />

nouvelle jeunesse.<br />

La découverte d’une pièce longtemps inédite <strong>de</strong> Fey<strong>de</strong>au « L’homme <strong>de</strong> paille »,<br />

sensiblement du même volume que « La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en mariage » et « L’ours » (notre<br />

sélection tchekhovienne), m’a donné l’idée <strong>de</strong> les faire se rencontrer, d’arranger un<br />

mariage franco-russe.<br />

Au départ du projet une envie <strong>de</strong> comédie et <strong>de</strong> chansons sentimentales.<br />

De mélanger les époques…<br />

Tchekhov le campagnard et Fey<strong>de</strong>au le parisien les ont écrites <strong>à</strong> la même époque, dans<br />

leur innocente jeunesse d’écrivain débutant.<br />

Ici, pas encore <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs psychologiques chez Tchekhov, pour Fey<strong>de</strong>au, la<br />

question ne se pose pas…<br />

La mécanique <strong>de</strong> vau<strong>de</strong>ville n’est pas <strong>de</strong> même nature chez l’un et chez l’autre et nous<br />

verrons bien s’ils seront appelés <strong>à</strong> faire bon ménage.<br />

Mais dans les <strong>de</strong>ux cas, il s’agît bien <strong>de</strong> vau<strong>de</strong>ville <strong>à</strong> l’état brut, sans fioritures ni états<br />

d’âmes, qui exige trois choses fondamentales <strong>de</strong> ses interprètes: du rythme, du rythme,<br />

du rythme.<br />

Pour faire le lien, rien <strong>de</strong> plus incongru que <strong>de</strong>s chansons d’amour et <strong>de</strong> variété<br />

italiennes, pour la plupart, qui viennent interrompre le vau<strong>de</strong>ville.<br />

Des titres tels que «Gli uomini non cambiano», «Quello che le donne non dicono» nous<br />

permettrons <strong>de</strong> tourner avec désinvolture autour du sujet que l’on pourrait grossièrement<br />

définir comme celui <strong>de</strong> l’accouplement incongru, dénominateur commun <strong>de</strong>s trois pièces.<br />

Des bottes <strong>de</strong> pailles, <strong>de</strong>s costumes du dimanche et <strong>de</strong>s bottes en caoutchouc.<br />

Une brève nouvelle <strong>de</strong> Tchekhov servira d’amorce <strong>à</strong> la soirée et fourni le titre du<br />

spectacle : «<strong>Le</strong>s femmes ont <strong>de</strong> la chance!» C’est <strong>à</strong> voir…<br />

Christophe Sermet


03 • Comédie féroce<br />

<strong>Le</strong> Dieu du carnage<br />

<strong>de</strong> Yasmina Reza<br />

CREATION<br />

Avec Véronique Biefnot, Damien Gillard, Valérie <strong>Le</strong>maître<br />

et Olivier Massart<br />

Mise en scène Michel Kacenelenbogen<br />

Scénographie Vincent <strong>Le</strong>maire<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Musique (Création sonore) Pascal Charpentier<br />

Ferdinand Reille a attaqué Bruno Houillé <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> d’un bâton et lui a cassé <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>nts au cours d’une bagarre après l’école.<br />

<strong>Le</strong>s parents du blessé ont convié ceux <strong>de</strong> l’agresseur <strong>à</strong> leur domicile afin <strong>de</strong><br />

résoudre l’affaire avec civisme.<br />

Tout le mon<strong>de</strong> est <strong>de</strong> bonne éducation et soucieux <strong>de</strong> faire preuve <strong>de</strong> tolérance…<br />

Mais bon, faut pas pousser le bouchon !<br />

Finalement, les <strong>de</strong>ux partis sont peu enclins au compromis. La conciliation tourne<br />

court. C’est la débâcle et <strong>de</strong> suffisances en coup bas les « conciliateurs » ouverts<br />

et généreux ne parviennent plus <strong>à</strong> se contenir, les masques tombent et la<br />

courtoisie <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> se noie dans une mer <strong>de</strong> mesquineries… La guéguerre <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux garnements va servir <strong>de</strong> ring <strong>de</strong> boxe <strong>à</strong> leurs bobos <strong>de</strong><br />

parents, péremptoirement ouverts d’esprit et au final très peu enclins au<br />

« dialogue ».<br />

Yasmina Reza évoque avec jubilation nos paradoxes et les limites <strong>de</strong> nos discours<br />

éthiques et généreux ; petite scène <strong>de</strong> massacre ordinaire entre adultes civilisés,<br />

toute la force <strong>de</strong> la pièce rési<strong>de</strong> dans sa capacité <strong>à</strong> rendre audible la vacuité du<br />

mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne.<br />

Un moment <strong>de</strong> théâtre drôle, cruel et jouissif servi par une formidable équipe<br />

d’acteurs, impatients d’entrer dans l’arène.<br />

UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DU THEATRE DE NAMUR<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 12/11/08 au 10/01/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis – Relâche les 23, 24, 25/12/08 et le 01/01/09<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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Petite scène <strong>de</strong> massacre ordinaire entre adultes civilisés.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

29<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Au départ d’une situation d’une gran<strong>de</strong> banalité, l’auteur tire un portrait féroce <strong>de</strong> nos<br />

comportements. Nos discours éthiques et généreux sont battus en brèche, et sous<br />

l’apparente légèreté <strong>de</strong> nos relations bien huilées, se logent les non-dits, la frustration et<br />

la solitu<strong>de</strong>. Sous le confort <strong>de</strong> nos certitu<strong>de</strong>s, sous nos costumes d’occi<strong>de</strong>ntaux civilisés,<br />

<strong>de</strong>meurent toute la violence et la souffrance <strong>de</strong> l’être humain.<br />

Attention !! Ce n’est pas parce nous nous disons larges d’esprit, compréhensifs et<br />

pondérés, ouverts et généreux, voire conciliateurs, que nous nous assurons un avenir<br />

collectif meilleur !<br />

Nous ne sommes plus <strong>à</strong> un paradoxe près et sans admettre notre animalité, notre<br />

individualisme forcené et nos trouilles, on court au désastre.<br />

<strong>Le</strong>s personnages <strong>de</strong> la pièce, un peu bobo, un peu « gauche caviar », bien pensants, sont<br />

en fait <strong>de</strong> féroces prédateurs, serviteurs d’un mon<strong>de</strong> capitaliste, mercantile et<br />

consumériste dans lequel ils vivent bien et auquel ils s’abreuvent.<br />

Une remise en question leur serait trop éprouvante, trop installés qu’ils sont dans leurs<br />

certitu<strong>de</strong>s d’être <strong>de</strong>s gens bien… Il ne suffit pas <strong>de</strong> vouloir ai<strong>de</strong>r le Darfour, pour<br />

éradiquer la misère, il faut vouloir changer <strong>de</strong> comportement, <strong>à</strong> commencer bien<br />

entendu par les relations entre voisins.<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> bien-être collectif possible dans une société où l’humanitaire bien pensant<br />

remplace le projet politique.<br />

Etre <strong>de</strong> gauche, socialiste, sans s‘attaquer au capitalisme, c’est s’installer un peu plus<br />

dans la maladie qui nous ronge.<br />

Comment être crédible et efficace si on ne combat pas les fon<strong>de</strong>ments mêmes du<br />

capitalisme? On peut se «dire» progressiste, «l’être» c’est une toute autre affaire…<br />

L’auteur le pense et le dit : après les palabres, seuls les actes comptes.<br />

Je le pense aussi.<br />

Michel Kacenelenbogen


04 • Co-mélo-die<br />

Un jour j’irai <strong>à</strong> New York avec toi<br />

<strong>de</strong> Bruno Belvaux et<br />

<strong>de</strong> Jean Lambert<br />

CRÉATION MONDIALE<br />

Avec Olivier Darimont et Elie Belvaux<br />

Mise en scène et en Bruno Belvaux et Jean Lambert<br />

espace<br />

Coaching piano Anne-Cécile Pirlot et Vincent Antoine<br />

Coaching guitare Didier Indot<br />

Dramaturgie Kabi Bajraktari<br />

Costumes Maryse Mathy<br />

Construction décor Dirk Claecen<br />

Max a grandi <strong>à</strong> côté <strong>de</strong> ses parents assistant impuissant <strong>à</strong> leur séparation;<br />

malheureux sous sa couette, perturbé <strong>à</strong> l’école, mal partout… Malgré tout, Max,<br />

13 ans, a découvert la thérapie par le rire. Il a trouvé dans le piano un mon<strong>de</strong><br />

extraordinaire qui lui a permis <strong>de</strong> s’éva<strong>de</strong>r… Et <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> gens<br />

formidables : Audrey Hepburn, Jack <strong>Le</strong>mmon, une diva noire, Glen Gould,<br />

Chopin,… Avec tous il a parlé <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> serments, <strong>de</strong> loyauté, <strong>de</strong> femmes. Il<br />

aurait aussi bien voulu en parler avec son père Olivier mais Olivier n’a pas le<br />

temps, il doit trouver une femme, il a quarante-neuf ans et le temps <strong>presse</strong>.<br />

«Tragicomédie musicale, mélopéra ?», comment appellerait-on en français un<br />

spectacle d’infinie tendresse qui réunit un père et son fils autour du piano, du<br />

chant… <strong>de</strong> la ligne d’un sein et du galbe d’une hanche ? Un adulte, un enfant, un<br />

piano et <strong>de</strong>ux guitares… Une soirée particulièrement recommandée aux familles,<br />

toutes les familles : les familles composées, les décomposées, les recomposées,<br />

les papas divorcés, les fistons délurés… Et les autres.<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU ZONE URBAINE THÉÂTRE ET DE LA COMPAGNIE<br />

TOUT VA BIEN<br />

Petite salle<br />

Du 02/12 au 31/12/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis – Relâche les 23, 24, 25/12/08<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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Bruno Belvaux rêvait <strong>de</strong> monter ce spectacle <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années…<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

31<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Dans une salle d’attente un fils et son père sont perdus parmi d’autres, mais petit <strong>à</strong> petit<br />

ils vont quitter l’anonymat. <strong>Le</strong> père <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>à</strong> un membre <strong>de</strong> l’assemblée « le piano l<strong>à</strong><br />

vous croyez qu’il est accordé?».<br />

C’est l’histoire d’un fils qu’on exhibe, c’est aussi l’histoire d’un père fier <strong>de</strong> son petit<br />

garçon… pianiste. Il le force <strong>à</strong> une prestation improvisée. <strong>Le</strong> malaise va en grandissant,<br />

puisque la prestation donnera lieu <strong>à</strong> un règlement <strong>de</strong> compte entre père et fils. C’est une<br />

enfance taillée <strong>à</strong> la hache qu’on livre aux spectateurs… Un piano pour raconter une<br />

enfance…<br />

C’est l’histoire d’un enfant qui a assisté impuissant au divorce <strong>de</strong> ses parents. <strong>Le</strong> petit<br />

garçon <strong>de</strong> treize ans a une sensibilité exacerbée, (un enfant « prodige » selon son père),<br />

il a trouvé dans le piano un mon<strong>de</strong> extraordinaire qui lui a permis <strong>de</strong> s’éva<strong>de</strong>r. Un enfant<br />

dont la réussite <strong>de</strong>vient l’enjeu du père. Ce père a quarante-neuf ans et après son<br />

divorce toute son attention s’est focalisée sur son fils. Mais pour cet homme qui consacre<br />

sa vie <strong>à</strong> son fils , il est <strong>de</strong>venu urgent <strong>de</strong> trouver une femme et <strong>de</strong> se caser. Soir après<br />

soir, Elie raconte son enfance tourmentée et ses rêves d’évasions, d’émancipation. Qui<br />

est majeur ? Qui est mineur ? D’abord trouver une femme pour son père puis s’envoler<br />

pour les Etats-Unis !<br />

Bruno Belvaux et Jean Lambert veulent <strong>à</strong> travers cette aventure retrouver l’essence du<br />

théâtre : <strong>de</strong>ux corps, un piano, un plein feu, un public, un texte fort et drôle… et du jeu.<br />

La voix fragile <strong>de</strong> l’enfant, l’imperfection <strong>de</strong> la partition sera également une fenêtre<br />

ouverte sur sa vie, ses blessures. Pour créer une situation d’intimité avec le public, la<br />

« proximité » doit être un principe sur lequel repose les confi<strong>de</strong>nces du fils et les<br />

explications gênées du père.<br />

Mais l’enfant est décidé, il veut s’envoler, <strong>vivre</strong> <strong>de</strong> sa musique <strong>à</strong> New York. Il a repéré<br />

dans un catalogue d’agence une cabane perdue dans les Rocheuses. Comment prolonger<br />

le rêve quand on a eu une enfance chahutée ? Puisque son père lui trouve tant <strong>de</strong> talent<br />

il ne comprend pas pourquoi il ne pourrait pas déj<strong>à</strong> gagner sa vie. Puisqu’on exhibe ses<br />

talents, pourquoi ne pas jouer le jeu jusqu’au bout ?<br />

C’est un texte grave: avec « Un jour j’irai <strong>à</strong> New York avec toi » Bruno Belvaux et Jean<br />

Lambert nous racontent aussi ces enfants qui ne s’endorment pas le soir et qui enten<strong>de</strong>nt<br />

les cris, les pleurs et les coups <strong>de</strong> leurs parents <strong>de</strong>rrière la porte. Rien ne leur échappe,<br />

ils ten<strong>de</strong>nt l’oreille chaque soir pour écouter ce qu’on chuchote.<br />

Mais c’est un texte drôle aussi, les enfants sont pleins <strong>de</strong> ressources et ont le sens <strong>de</strong> la<br />

répartie… un spectacle qui se veut émouvant et festif avec <strong>de</strong> bons moments musicaux<br />

en direct… les grosses blessures dont on guérit. Ça reste une histoire d’amour !


05 • Une comédie très noire!<br />

L’affaire Lambert<br />

<strong>de</strong> Véronique Stas<br />

ACCUEIL<br />

Avec François Bertrand, Philippe Grandhenry, Véronique<br />

Stas, Patrick Waleffe, …<br />

Mise en scène Charlie Degotte<br />

Scénographie Johan Daenen<br />

Création costumes Lady Violette<br />

Interprétation musicale Karine Germaix<br />

L’affaire Lambert est une comédie noire…très noire. Ce huis clos familial met en<br />

présence un veuf, Albert Lambert, sa fille Jennifer, et leur chien Frica<strong>de</strong>lle. Ulcéré<br />

par l’apathie scolaire <strong>de</strong> sa fille, Albert Lambert va prendre les choses en main !<br />

S’entame alors l’inéluctable <strong>de</strong>scente aux enfers dudit Albert… C’est que ça va<br />

vite quand ça va mal ! Il suffit d’une peccadille récurrente dans votre vie<br />

professionnelle, ça tourne <strong>à</strong> l’agacement et vous <strong>de</strong>venez irascible et mesquin.<br />

Du coup ça jase… Et puis ça vous dénonce au comité <strong>de</strong> direction et il y avait<br />

justement une nouvelle restructuration du personnel sur le feu, votre C4 <strong>de</strong>vient<br />

passeport pour la cour <strong>de</strong>s Miracles. C’est <strong>à</strong> ce moment que vos proches vous<br />

virent et votre banque aussi… C’est l’engrenage.<br />

L’écriture truculente et liégeoise <strong>de</strong> Véronique Stas, navigue sur un comique<br />

subversif sans ambages qui ne manquera pas <strong>de</strong> faire s’esbaudir Bruxelles et<br />

toute la Wallonie. Grâce <strong>à</strong> son humour féroce et cruel, l’élégance du désespoir <strong>de</strong><br />

l’affaire Lambert n’a d’égal que la brutalité <strong>de</strong> notre époque turbocapitaliste.<br />

Une fine équipe s’est lancée <strong>à</strong> cœur joie dans le vertueux challenge <strong>de</strong> composer<br />

pour vous la véritable et redoutable « décomposition » d’Albert Lambert. Et<br />

roulez ru<strong>de</strong>sse !!<br />

UNE COPRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC, D’AUCUN MERITE (ASBL) ET DU THEATRE<br />

DE LA PLACE<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 3/12 au 31/12/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis – Relâche les 23, 24, 25/12/08<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

33<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

C’est que ça va vite, quand ça va mal.<br />

La <strong>de</strong>scente aux enfers est fulgurante et sans retour.<br />

Il suffit d’une peccadille récurrente dans sa vie professionnelle, ça tourne <strong>à</strong> l’agacement,<br />

on se permet <strong>de</strong> laisser transpirer son exaspération et puis, par dépit, on <strong>de</strong>vient<br />

irascible et mesquin.<br />

Du coup, ça jase : « Il a changé ! », « Il attaque <strong>à</strong> m’énerver ! », « T’as vu son S.M.S. <strong>à</strong><br />

Noël ! », « Il est l<strong>à</strong>, le Gros ? », « Il <strong>de</strong>vrait prendre un ren<strong>de</strong>z-vous pour un détartrage<br />

<strong>de</strong>ntaire ! », « Chez lui, il n’y a plus que son cancer qui est malin ! ».<br />

Et puis, ça vous dénonce au comité <strong>de</strong> direction et il y avait justement une nouvelle<br />

mesure <strong>de</strong> restructuration du personnel sur le feu.<br />

<strong>Le</strong> C4 <strong>de</strong>vient le passeport pour la Cour <strong>de</strong>s Miracles.<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> que votre fille vous malmène et s’envole vers sa vie qui sera<br />

inévitablement plus lumineuse que la vôtre. Elle vous vire.<br />

Ca tombe bien vous ne supportiez plus son anorexie juvénile et son acné puérile.<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> que votre épouse vous balance qu’elle ne supporte plus votre<br />

langue chargée, ni l’épaisseur <strong>de</strong> vos silences et que <strong>de</strong> toute façon elle a toujours<br />

simulé. Elle vous vire.<br />

Ca tombe bien <strong>de</strong>puis sa sclérose en plaques, vous simuliez aussi !<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> que votre propriétaire vend la maison aux enchères. Il vous vire.<br />

Ca tombe bien, avec votre travail abrutissant, vous n’aviez jamais pris le temps <strong>de</strong> vous<br />

occupez <strong>de</strong> la mérule galopante qui s’était développée entre la baignoire et la tv !<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong>, que l’Onem contrôle votre investissement personnel dans la<br />

recherche d’emploi. Il vous vire.<br />

Ca tombe bien, ça fait un chômeur <strong>de</strong> moins en Wallonie !<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong>, que la sérotonine <strong>de</strong> votre cerveau part en goguette dans les<br />

dédales <strong>de</strong> la dépression nerveuse.<br />

Ca tombe bien, une kyrielle <strong>de</strong> marchands du mieux-être ont un panel <strong>de</strong> thérapies<br />

douces et onéreuses dans leurs cabas <strong>de</strong> charlatans.<br />

C’est <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> que votre banque vous évalue comme un client insolvable. Elle<br />

vous vire.<br />

Ca tombe bien vous ne vous sentez plus re<strong>de</strong>vable <strong>de</strong> rien.<br />

Vous vous enfoncez dans la noirceur du mon<strong>de</strong>, comme un ours polaire qui part <strong>à</strong> la<br />

dérive sur un petit bout d’iceberg, comme un petit garçon qui sera le trophée involontaire<br />

lors d’un safari pédophile en Thaïlan<strong>de</strong>, comme un cycliste qui se voit dans l’obligation <strong>de</strong><br />

se doper et <strong>de</strong> foutre son rêve en l’air, comme la marée grandissante <strong>de</strong>s sans domiciles<br />

fixes.<br />

L’Affaire Lambert, c’est l’histoire d’une gran<strong>de</strong> et profon<strong>de</strong> dépression qui finit mal, très<br />

mal, traitée avec humour féroce et picaresque, cruauté opiniâtre et consciencieuse.<br />

La pièce abor<strong>de</strong> un camaïeu <strong>de</strong> thèmes profondément désespérants comme le manque<br />

d’emploi, le mal-être familial, le cul <strong>de</strong> sac <strong>de</strong> l’adolescence, les prises d’otages<br />

patronales, la déroute <strong>de</strong> l’armée, les difficultés scolaires, l’incarcération, le<br />

réchauffement <strong>de</strong> la planète, l’augmentation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> première nécessité, la<br />

paralysie canine, la fugue, le cannibalisme, le suici<strong>de</strong>, les sectes, la domination<br />

parentale, les enterrements catastrophiques, l’amour raté, l’hypocrisie amicale, le<br />

racisme ordinaire avec une torna<strong>de</strong> verbale qui ne manquera pas <strong>de</strong> déri<strong>de</strong>r les plus<br />

tristes sires.


LE PITCH<br />

C’est l’histoire d’un père veuf, Albert Lambert, en charge <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> Jennifer, sa<br />

fille <strong>de</strong> 7 ans. Ulcéré par son empathie scolaire, il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> prendre son avenir en main.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « Sauvez Jenny».<br />

Avec un torrent <strong>de</strong> bonne foi, il fera <strong>de</strong>s tentatives éducationnelles peu fructueuses.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « Harry Potter contre le pot <strong>de</strong> fer ».<br />

Arrivée <strong>à</strong> l’adolescence, Jennifer, toujours accompagnée <strong>de</strong> son chien Frica<strong>de</strong>lle, déci<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> ne plus supporter les dérives Jupilériennes <strong>de</strong> son paternel et fait une fugue.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « Voyage jusqu’au bout <strong>de</strong> l’amer ».<br />

Albert lors d’une nuit d’alcoolémie sublime rencontre une sdf, qu’il confond avec une fée.<br />

Révélé par cette apparition, il décrète <strong>de</strong> prendre une année sabbatique auprès <strong>de</strong> son<br />

employeur. Malheureusement, l’entretien tourne mal, Albert prend son patron en otage,<br />

lui coupe un doigt et ivre <strong>de</strong> colère : l’ingère.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « Imbécile Dun<strong>de</strong>e ».<br />

Après un entretien psychiatrique corsé, notre antihéros est incarcéré.<br />

Interpellée par la police, Jennifer se retrouve au poste et y rencontre son père.<br />

Anéanti, il se suici<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant elle en prison.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « <strong>Le</strong> Nom du Morose ».<br />

L’enterrement est l’occasion inespérée pour Jennifer <strong>de</strong> rencontrer le grand Amour et <strong>de</strong><br />

s’installer en ménage.<br />

L’Affaire Lambert, c’est un peu « Coup <strong>de</strong> foudre <strong>à</strong> Strepy Bracquegnies ».<br />

Dix ans plus tard, divorcée avec un enfant, qui ressemble étonnement <strong>à</strong> Albert, Jennifer<br />

se surprend <strong>à</strong> reproduire tout ce qu’elle exécrait chez son père. Après une prise <strong>de</strong><br />

conscience flamboyante <strong>de</strong> son amour pour son fils, l’Affaire Lambert se conclut comme il<br />

se doit.<br />

L’Affaire Lambert, c’est pas du tout un documentaire <strong>de</strong> Françoise Dolto, ni « Rosetta ».<br />

Véronique Stas<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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06 • Portraits <strong>de</strong> famille<br />

Cet enfant<br />

<strong>de</strong> Joël Pommerat<br />

CRÉATION<br />

Avec Rosalia Cuevas, Gaël Maleux, Clau<strong>de</strong> Semal et<br />

Anouchka Vingtier<br />

Mise en scène Thierry Debroux<br />

Assisté <strong>de</strong> Peggy Thomas<br />

Scénographie Vincent <strong>Le</strong>maire<br />

Lumière Nathalie Borlée<br />

Costumes Catherine Somers<br />

Dix petites histoires pour dresser l’inventaire <strong>de</strong>s malentendus qui nous tissent <strong>à</strong><br />

ceux qui nous ont donné la vie ; elles ont ces accents d’amour, <strong>de</strong> colère,<br />

d’agacements, <strong>de</strong> dérision que nous connaissons bien… Il y a toujours un<br />

manque ou un trop plein… Un abandon, une démission, une petite culpabilité qui<br />

se transmet <strong>de</strong> génération en génération, une violence aussi qui surgit, faute <strong>de</strong><br />

trouver les mots justes… Et c’est tout l’art <strong>de</strong> Pommerat : trouver les mots<br />

justes. Cela sonne si vrai et nous sommes si loin <strong>de</strong> la téléréalité, <strong>de</strong> la « télédéballage<br />

». Ce n’est jamais complaisant, c’est le théâtre vérité d’un auteur<br />

impliqué. <strong>Le</strong>s mots vibrent, racontent ces relations qui nous tissent et nous<br />

tricotent si intimement qu’on ne parvient jamais véritablement <strong>à</strong> dénouer les<br />

nœuds <strong>de</strong>s liens du sang ; il faut dire que parents et enfants s’enten<strong>de</strong>nt si bien<br />

<strong>à</strong> se méprendre ! Et pourtant, l’humour est l<strong>à</strong>, en embusca<strong>de</strong>, <strong>de</strong>rrière chaque<br />

malentendu…<br />

Pas étonnant que cette pièce fasse le tour du mon<strong>de</strong>. <strong>Le</strong>s mots d’un <strong>de</strong>s auteurs<br />

français les plus brillants <strong>de</strong> sa génération, une langue magnifique qui nous<br />

plonge dans l’infinie complexité <strong>de</strong>s rapports entre parents et enfants et nous<br />

renvoie <strong>à</strong> ce que nous avons <strong>de</strong> plus intime.<br />

UNE CRÉATION DU THÉÂTRE LE PUBLIC<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 13/1 au 21/02/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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DECOUVRIR L’ECRITURE DE JOËL POMMERAT EST UN CHOC.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

36<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Lorsque j’ai vu Cet Enfant aux Bouffes du Nord, j’ai su immédiatement que j’allais monter<br />

la pièce.<br />

Ce n’était pas gagné d’avance car Pommerat n’avait encore jamais confié l’un <strong>de</strong> ses<br />

textes <strong>à</strong> un autre metteur en scène que lui.<br />

Ecriture et mise en espace sont tellement liées dans son travail qu’on pourrait se<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r légitimement s’il est possible <strong>de</strong> les dissocier.<br />

Mais Cet Enfant est une pièce <strong>à</strong> part dans son œuvre.<br />

C’est une comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Caisse d’allocations familiales du Calvados.<br />

Voil<strong>à</strong> qui est singulier !<br />

A partir d’une rencontre avec un groupe d’habitantes d’Hérouville-Saint-Clair, Pommerat<br />

dresse en 10 scènes l’inventaire <strong>de</strong>s malentendus entre parents et enfants.<br />

Chaque scène est un bijou d’humanité.<br />

C’est simple, universel… soufflant !<br />

Quatre acteurs m’accompagneront dans cette aventure. Deux hommes, <strong>de</strong>ux femmes qui<br />

joueront la vingtaine <strong>de</strong> rôles écrits par Pommerat. Une sorte <strong>de</strong> chœur antique qui vient<br />

témoigner, sur la place <strong>de</strong> la cité, <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s relations humaines. Devant le<br />

public, ils se métamorphosent, laissant les mots les transformer. Ils sont père, fils, mère,<br />

fille…<br />

<strong>Le</strong> public n’est pas tenu <strong>à</strong> l’écart… ce sont les citoyens réunis sur la place, venus écouter<br />

le poète leur parler d’eux-mêmes.<br />

Par la magie du théâtre, le corps <strong>de</strong> l’acteur <strong>de</strong>vient un petit garçon et dans la scène<br />

suivante… un père.<br />

<strong>Le</strong>s personnages ne livrent pas tous leurs secrets. On les saisit dans un instant <strong>de</strong> leur<br />

vie… chaque spectateur remplit les silences, les non-dits…<br />

<strong>Le</strong>s coulisses n’existent pas. <strong>Le</strong> public n’est exclu d’aucun espace. Il est avec les acteurs.<br />

J’ai <strong>de</strong>mandé <strong>à</strong> Vincent <strong>Le</strong>maire pour la scénographie, Nathalie Borlée pour les lumières<br />

et Catherine Somers pour les costumes d’intervenir comme <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> jeu. Ainsi,<br />

par exemple, une lumière définie avant un moment <strong>de</strong> répétition peut <strong>de</strong>venir une<br />

contrainte riche pour les acteurs et orienter la musique <strong>de</strong>s corps.<br />

Nous allons fouiller les mots, les phrases dans tous les sens, pour tenter d’en extraire les<br />

non-dits inconscients mais, in fine, riches <strong>de</strong> cette recherche, nous tenterons simplement<br />

<strong>de</strong> donner <strong>à</strong> entendre le texte avec ses silences, ses fractures, ses surprises, sa musique<br />

et cette formidable émotion qui s’en dégage.<br />

Thierry Debroux<br />

Juin <strong>2008</strong>


07 • Récit initiatique<br />

<strong>Le</strong> rêve d’un homme ridicule<br />

<strong>de</strong> Dostoïevski<br />

CRÉATION<br />

Avec Pierre Laroche<br />

Mise en scène Sandrine Laroche<br />

Assistée <strong>de</strong> Benoît Joveneau<br />

Un homme qui <strong>de</strong>puis toujours se trouve ridicule déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre fin <strong>à</strong> ses jours<br />

pour trouver le néant.<br />

Une rencontre va cependant bouleverser ses projets. Il s’endort et rêve <strong>de</strong> sa<br />

mort. C’est au travers <strong>de</strong> ce songe que notre désillusionné fera son chemin<br />

initiatique. A son réveil un homme nouveau est né, et le voil<strong>à</strong> <strong>de</strong>vant nous, fort<br />

<strong>de</strong> sa nouvelle vérité.<br />

Toute la dimension fantastique, métaphysique <strong>de</strong> l’auteur se révèle dans ce texte<br />

puissant. Emouvant témoignage d’un personnage dont le ridicule pose bien <strong>de</strong>s<br />

questions sur nos croyances, nos combats… Emouvante obsession aussi d’un<br />

homme hanté par les mots <strong>de</strong> Dostoïevski : Pierre Laroche. Ce merveilleux<br />

comédien et grand homme <strong>de</strong> théâtre, sera cet « homme ridicule ». Pierre<br />

Laroche le père, sera mis en scène par Sandrine Laroche la fille, une même<br />

passion les unit pour Dostoïevski, la Russie, le théâtre ; une association filiale<br />

magnifique pour créer sur la scène ce flam<strong>beau</strong> contre l’indifférence, cet hymne<br />

<strong>à</strong> l’amour, <strong>à</strong> la vie.<br />

UNE CRÉATION DU THÉÂTRE LE PUBLIC<br />

Petite salle<br />

Du 15/1 au 21/02/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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Dostoievski, Pierre, Sandrine... Pourquoi?<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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38<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Dostoievski fut et <strong>de</strong>meure pour Pierre un maître <strong>à</strong> penser qui l’a accompagné tout au<br />

long <strong>de</strong> sa vie d'homme et d'homme <strong>de</strong> théâtre. Un auteur, certes tourmenté, plein <strong>de</strong><br />

doutes, mais un homme qui pose les vraies questions existentielles, implacablement et<br />

sans relâche. Après avoir approché, il y a 40 ans « Mémoires écrits dans un souterrain »<br />

ricanement désespéré <strong>de</strong> l'ombre, il éprouve le besoin d'y faire un écho <strong>de</strong> lumière avec<br />

« <strong>Le</strong> rêve d'un homme ridicule ». Autrement dit: une utopie fondée sur une folle<br />

espérance, celle <strong>de</strong> l'amour!<br />

Sandrine a 'rencontré' Dostoievski au cours <strong>de</strong> plusieurs mois <strong>de</strong> laboratoire avec Anatoly<br />

Vassiliev. Une expérience qui plus qu'une rencontre fortuite fut un ren<strong>de</strong>z-vous. <strong>Le</strong>s<br />

questions, les idées émanant <strong>de</strong> son oeuvre ainsi que du travail furent et restent pour<br />

elle un grand moment aussi bien au niveau philosophique que théâtral.<br />

Riche d'expériences diverses, Pierre et Sandrine, ont le désir <strong>de</strong> partager cette passion<br />

commune au travers du « Rêve d’un homme ridicule ».<br />

« Je suis un homme ridicule. Maintenant, ils disent que je suis fou, ce serait une<br />

promotion, s'ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant je ne me<br />

fâche plus, maintenant je les aime tous... »<br />

L'histoire d'un homme, transfiguré par un rêve.<br />

Un homme qui ne croyait plus en rien, que plus rien n'atteignait, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r<br />

pour trouver le néant. Mais une rencontre va bouleverser ses projets, ses convictions…<br />

Hanté par sa rencontre, il s'endort et rêve <strong>de</strong> sa mort, mais loin <strong>de</strong> trouver le néant voil<strong>à</strong><br />

que notre homme s'envole vers un mon<strong>de</strong> fantastique.<br />

C'est au travers <strong>de</strong> ce songe, plein <strong>de</strong> rebondissements, que notre désillusionné fera son<br />

chemin initiatique. A son réveil un homme nouveau est né, et le voil<strong>à</strong> <strong>de</strong>vant nous fort<br />

d'une révélation, porteur <strong>de</strong> sa nouvelle vérité.<br />

« Un rêve, un délire, une hallucination. Qu'est-ce qu'un rêve? Et notre vie, elle n'est donc<br />

pas un rêve? »<br />

Thème éminemment contemporain, où les pertes <strong>de</strong> repères et <strong>de</strong> valeurs nous<br />

déconnectent <strong>de</strong> notre vérité intérieure.<br />

Où notre élan vital est parfois mis <strong>à</strong> ru<strong>de</strong> épreuve. Où la raison, le mental, le<br />

narcissisme, l'orgueil, nous mènent inexorablement vers l'indifférence!<br />

Trop souvent <strong>à</strong> contre-courant <strong>de</strong> nos aspirations, nous n'écoutons plus nos rêves! Nos<br />

utopies.<br />

Parfois <strong>de</strong>s événements, <strong>de</strong>s êtres, réveillent notre conscience un peu trop endolorie.<br />

Qu'il s'agisse <strong>de</strong> la marche blanche, ou <strong>de</strong> catastrophe naturelle.... Et tout <strong>à</strong> coup le<br />

mon<strong>de</strong> entier se soulève dans un élan <strong>de</strong> fraternité, <strong>de</strong> solidarité et d'amour. Au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong><br />

toutes croyances religieuses ou politiques, l'homme porte en lui cette faculté <strong>de</strong> dignité


et <strong>de</strong> compassion pour soutenir ou venir en ai<strong>de</strong> <strong>à</strong> ses semblables; <strong>c'est</strong> alors que nous<br />

pouvons dire que nous sommes '<strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong>bouts'.<br />

Parfois ce sont <strong>de</strong>s êtres qui nous réveillent <strong>à</strong> cette conscience enfouie!<br />

Que cela soit Martin Luther King et son rêve, l'Abbé Pierre, Soeur Emmanuelle, Ghandi…<br />

Tous sont habités d'un amour immense et ont déplacé <strong>de</strong>s montagnes ou ouverts nos<br />

convictions vers un peu plus d'humanité. Des utopistes? Comme notre homme ridicule?<br />

« Aime ton prochain comme toi-même. (....) ce n'est qu'une vieille vérité qu'on rabâche,<br />

qu'on a lue <strong>de</strong>s billions <strong>de</strong> fois, mais voil<strong>à</strong>, elle n'a pas pris racine! »<br />

<strong>Le</strong> voil<strong>à</strong> avec nous, cet homme incarnation d'un espoir retrouvé, écoutons-le nous<br />

raconter son rêve.<br />

Avons-nous aussi envie d'y croire?<br />

Sandrine Laroche<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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08 • Farce satirique<br />

Faut pas payer !<br />

<strong>de</strong> Dario Fo<br />

CRÉATION EN LANGUE FRANÇAISE<br />

Avec Sarah Brahy, Jean Bud<strong>de</strong>, Didier Colfs, Béatrix<br />

Ferauge, Hervé Guerrisi et Guy Pion<br />

Mise en scène Carlo Boso<br />

Assisté <strong>de</strong> Kim <strong>Le</strong>leux<br />

Scénographie et costumes Lionel <strong>Le</strong>sire<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Construction décor <strong>Le</strong>s Ateliers <strong>de</strong> la Fabrique <strong>de</strong> <strong>Théâtre</strong> – SPAS<br />

<strong>Le</strong>s prix ne cessent d’augmenter ! <strong>Le</strong> baril <strong>de</strong> pétrole atteint <strong>de</strong>s sommets ! <strong>Le</strong>s<br />

répercussions dans tous les secteurs se font sentir et ce y compris - et d’abord !-<br />

dans le cabas <strong>de</strong> la ménagère !<br />

<strong>Le</strong>s femmes d’un quartier populaire déci<strong>de</strong>nt donc <strong>de</strong> pratiquer l’auto-réduction<br />

<strong>de</strong>s prix dans leur supermarché habituel et <strong>de</strong> faire la razzia sur les produits <strong>de</strong><br />

première nécessité sans payer…<br />

C’est une blague ?!... Non, non… C’est une farce !<br />

Très vite, la police les poursuit. Pour échapper <strong>à</strong> la perquisition, mais surtout<br />

pour éviter d’avouer la vérité <strong>à</strong> son mari, Antonia cache un énorme sac <strong>de</strong><br />

provisions sous le manteau <strong>de</strong> Margherita, sa jeune voisine. <strong>Le</strong> mari puis les<br />

policiers croient aussitôt <strong>à</strong> une grossesse avec risque d’accouchement<br />

prématuré… !<br />

A la violence sociale, Dario Fo veut répondre par un éclat <strong>de</strong> rire libérateur.<br />

L’auteur évoque la crise sociale que connut l’Italie au début <strong>de</strong>s années 70… <strong>Le</strong>s<br />

loyers qui ne cessent d’augmenter, la bourse qui dégringole, les usines qui<br />

délocalisent, les <strong>de</strong>nrées alimentaires qui flambent… Tiens… Y a <strong>de</strong> l’écho, non ?<br />

Faut pas payer ! ou l’escala<strong>de</strong> dans le délire, l’inflation <strong>de</strong>s quiproquos et<br />

l’envolée burlesque. C’est irrésistible.<br />

UNE COPRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC ET DU THEATRE DE L’EVEIL<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 22/1 au 7/3/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

41<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

CREEE EN 1974 SOUS LE TITRE ORIGINAL «NON SI PAGA! NON SI PAGA!» - (ON NE PAIE PAS,<br />

ON NE PAIE PAS ) - CETTE COMEDIE DE DARIO FO A ETE REECRITE PAR L’AUTEUR EN 2007.<br />

OUTRE LA REACTUALISATION DE CERTAINES SEQUENCES, DARIO FO A EGALEMENT CHANGE LE<br />

TITRE ORIGINAL EN LE TRANSFORMANT EN «SOTTO PAGA! NON SI PAGA» CE QUI POURRAIT SE<br />

TRADUIRE PAR «ON EST SOUS-PAYES! ON NE PAIE PAS !»<br />

PREFERANT GARDER LE TITRE DE LA TRADUCTION FRANÇAISE D’ORIGINE – FAUT PAS PAYER –<br />

C’EST POURTANT BIEN LA VERSION 2007 QUI SERA ICI PROPOSEE PAR LE THEATRE DE L’EVEIL<br />

ET LE THEATRE LE PUBLIC DANS UNE MISE EN SCENE DE CARLO BOSO ET C’EST SANS HESITATION<br />

QUE NOUS POURRONS ANNONCER LA « CREATION MONDIALE EN LANGUE FRANÇAISE » DE LA<br />

DEUXIEME VIE DE CETTE COMEDIE SATIRICO-POLITICO-GROTESQUE DU MAITRE DU GENRE,<br />

DARIO FO.<br />

A l’occasion <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> cette nouvelle version, Dario Fo écrivait un<br />

court texte d’avertissement :<br />

Créée en 1974, cette comédie apparaissait <strong>à</strong> l’époque quelque peu surréaliste. Nous<br />

racontions en effet <strong>de</strong>s événements qui ne s’étaient pas encore produits. Dans la salle, le<br />

public écoutait assez perplexe et nous regardait comme si nous étions <strong>de</strong>s fous. Nous y<br />

racontions l’histoire <strong>de</strong> femmes <strong>de</strong> la périphérie <strong>de</strong> Milan qui, allant faire leurs courses, se<br />

retrouvaient face <strong>à</strong> <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> leurs produits <strong>de</strong> base démesurément<br />

augmentés et qui, furieuses, décidaient <strong>de</strong> payer les marchandises <strong>à</strong> la moitié <strong>de</strong>s prix<br />

étiquetés. Exactement la moitié! Notre histoire tenait <strong>de</strong> la pure fantaisie, mais s’inspirait<br />

<strong>de</strong> plaintes entendues auprès <strong>de</strong> ménagères et ayant trait au vol arbitraire pratiqué par<br />

les commerçants.<br />

Quelques mois plus tard, l’idée mise en scène dans notre comédie nous fut volée et la clé<br />

du spectacle fut projetée dans la réalité avec une similitu<strong>de</strong> impressionnante: <strong>de</strong>s<br />

femmes et <strong>de</strong>s hommes prirent d’assaut <strong>de</strong>ux supermarchés et ne payèrent leurs achats<br />

qu’<strong>à</strong> hauteur exacte <strong>de</strong> la moitié du prix affiché sur l’étiquette.<br />

Notre version fut même surpassée en imagination: quelqu’un quitta le magasin en<br />

emportant quelques paquets <strong>de</strong> riz et quelques bouteilles sans rien payer.<br />

Beaucoup <strong>de</strong> ces clients furent arrêtés et le procès instruit très peu <strong>de</strong> temps après.<br />

Quelques mois plus tard, la même scène se répéta exactement <strong>de</strong> la même manière dans<br />

un autre supermarché <strong>de</strong> Milan. Exactement <strong>de</strong> la même manière! On put lire dans les<br />

journaux qu’une centaine <strong>de</strong> femmes, soutenues par quelques ouvriers<br />

«exceptionnellement» en grève, avaient même répété très exactement les répliques que<br />

Franca Rame, l’une <strong>de</strong>s protagonistes <strong>de</strong> notre comédie, donnait <strong>à</strong> entendre chaque soir<br />

sur scène. Nous fûmes <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux doigts <strong>de</strong> réclamer <strong>de</strong>s droits d’auteur, mais finalement on<br />

a laissé tomber…<br />

Un quotidien édité par Silvio Berlusconi nous accusa d’être, par le biais <strong>de</strong> notre<br />

spectacle, les véritables instigateurs moraux <strong>de</strong> ces délits.<br />

Néanmoins, au cours du procès, il fut reconnu et établi que les prix fixés par les<br />

supermarchés relevaient du vol pur et simple et <strong>à</strong> l’issue <strong>de</strong> ce même procès, l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s clients furent lavés <strong>de</strong> toute accusation, leur action ne constituant pas un délit. En<br />

résumé, le tribunal établit que ces consommateurs avaient payé la juste valeur <strong>de</strong>s<br />

produits.


Qui sait si aujourd’hui la remise sur le métier <strong>de</strong> «Faut pas payer» reproduira le même<br />

processus satirique et grotesque vérifié <strong>à</strong> la création?<br />

Il arrive souvent que la réalité soit la copie conforme <strong>de</strong> l’imaginaire théâtral – <strong>de</strong><br />

manière isolée ou répétée. De toute manière on verra bien… les comédiens capables <strong>de</strong><br />

faire goûter les situations dramatiques sont l<strong>à</strong>, le public capable <strong>de</strong> goûter au jeu<br />

satirique est prêt … il ne reste plus qu’<strong>à</strong> donner le signal: «Allons-y, on commence!»<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

42<br />

Dario Fo<br />

Traduit <strong>de</strong> l’italien par Guy Pion


09 • Comédie funéraire<br />

Paternel<br />

<strong>de</strong> Philippe Blasband<br />

CRÉATION MONDIALE<br />

Avec Claire Bodson, Jacqueline Bollen, Muriel Jacobs et<br />

Michèle Shor<br />

Mise en scène Philippe Blasband<br />

Scénographie et Elisabeth Schnell<br />

costumes<br />

La mort, sujet tabou ? En Occi<strong>de</strong>nt, les rites, il faut les inventer <strong>de</strong> toute pièce…<br />

Ceci donne l’occasion <strong>de</strong> conflits entre les proches, la cérémonie se réduisant <strong>à</strong><br />

une peau <strong>de</strong> chagrin, laissant les gens désemparés, ne parvenant plus <strong>à</strong> trouver<br />

<strong>de</strong> sens <strong>à</strong> cet événement pourtant si répandu et inévitable.<br />

Dans « Paternel », quatre femmes se retrouvent <strong>à</strong> l’occasion <strong>de</strong> la mort du père.<br />

Elles vont se partager les objets du défunt. A travers cette « répartition », elles<br />

vont marcher dans ses traces, découvrir qui il était, chaque objet ouvrant le<br />

champ <strong>à</strong> l’évocation et au souvenir. Mais le partage <strong>de</strong>s biens va aussi faire office<br />

<strong>de</strong> rite sauvage et improvisé. L’héritage <strong>de</strong>vient un champ <strong>de</strong> bataille, et au lieu<br />

<strong>de</strong> se « partager » le corps, comme cela se ferait dans <strong>de</strong>s ethnies plus civiles<br />

que la nôtre, ici on se l’arrache, on se le déchire, ça tourne au pugilat !<br />

« Ma mort sera un <strong>de</strong>s grands évènements <strong>de</strong> ma vie. Autant être prêt... Je<br />

voudrais l’accueillir avec la sérénité, la fureur, la tristesse, la joie qu’elle<br />

mérite. »<br />

UNE COPRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC ET D’AUDIENCE ASBL<br />

« Paternel » sera joué en diptyque avec « <strong>Le</strong>s Mangeuses <strong>de</strong> chocolat »<br />

du même auteur les vendredis et samedis du 27/03 au 25/04/09.<br />

19h <strong>Le</strong>s Mangeuses <strong>de</strong> chocolat - 21h Paternel<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 5/3 au 2/5/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

<strong>Le</strong>s vendredis et samedis du 27/03 au 25/04/09 <strong>à</strong> 21h00<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

43


VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

44<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Certaines ethnies mangent les corps <strong>de</strong> leurs défunts, pour absorber leur substance, leur<br />

force, leurs souvenirs.<br />

Ce que font les quatre personnages <strong>de</strong> « Paternel », c’est une <strong>de</strong>s versions occi<strong>de</strong>ntales<br />

<strong>de</strong> cette cérémonie : elles partagent les objets d’un père. Par ce partage,<br />

automatiquement, elles évoquent le passé et la mort <strong>de</strong> ce père. Et, je l’espère, elles<br />

ai<strong>de</strong>ront les spectateurs <strong>à</strong> évoquer le passé et la mort <strong>de</strong> leurs propres défunts (passés<br />

ou <strong>à</strong> venir).<br />

<strong>Le</strong> théâtre est un rituel, indispensable pour <strong>de</strong>s raisons sociologiques <strong>à</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt. N’étant<br />

pas sociologue et manquant d’intelligence, je n’ai aucune idée <strong>de</strong> ce que sont ces raisons.<br />

Mais <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> ces raisons, il est capital en Occi<strong>de</strong>nt que <strong>de</strong>s acteurs, tous les soirs,<br />

suivent un fil d’actions et <strong>de</strong> textes. Que tous les soirs, naisse cette tension qui crée <strong>de</strong>s<br />

gestes purement théâtraux. (…)<br />

<strong>Le</strong>s spectateurs ne sont plus considérés comme <strong>de</strong>s consommateurs mais comme <strong>de</strong>s<br />

partenaires. Si les spectateurs payent pour participer, c’est probablement pour mieux<br />

s’impliquer dans le spectacle - une raison similaire <strong>à</strong> celle qui exige, <strong>de</strong> la part du client<br />

d’un psychanalyste, <strong>de</strong> toujours payer lui-même la séance. Si l’on considère les choses<br />

<strong>de</strong> cette manière, les comédiens et techniciens ne sont plus les gens qui fabriquent un<br />

produit ; ils sont ceux qui effectuent le rituel.<br />

« Paternel » est donc une cérémonie <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil.<br />

Une cérémonie pour l’auteur, pour le metteur en scène, pour les personnages, pour les<br />

comédiennes, pour les spectateurs.<br />

« Paternel » est une pièce en creux.<br />

Pour un spectateur un peu distrait, cette pièce se résume <strong>à</strong> une liste d’objets, avec<br />

quelques digressions.<br />

Mais dans une simple lecture <strong>à</strong> quatre voix et <strong>à</strong> voix haute, le creux se remplit et on y<br />

entend tout l’humour, la tristesse, le passé, le futur, qui sous-tend la pièce.<br />

<strong>Le</strong> moindre nom d’objet, prononcé par une <strong>de</strong>s quatre comédiennes, ouvre le champ <strong>à</strong><br />

l’évocation et <strong>à</strong> l’imagination du spectateur.<br />

J’ai écris cette pièce pour célébrer ceux qui m’étaient proches et qui sont morts ; célébrer<br />

ceux que j’ai croisés, qui m’ont marqué et qui sont morts.<br />

Je célèbre aussi ma propre mort.<br />

Ma mort sera quand même un <strong>de</strong>s grands événements <strong>de</strong> ma vie.<br />

Autant être prêt.<br />

Philippe Blasband


10 • Comédie extraterrestre<br />

Facteur humain<br />

<strong>de</strong> Thierry Janssen<br />

CRÉATION MONDIALE<br />

Avec Jo Deseure, Thierry Janssen et Erika Sainte<br />

Mise en scène Guy Theunissen<br />

Assisté <strong>de</strong> Mathil<strong>de</strong> Schennen<br />

Scénographie et Vincent <strong>Le</strong>maire<br />

costumes<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Création sonore et Sébastien Fernan<strong>de</strong>z<br />

vidéo<br />

Chorégraphie Edith Depaule<br />

Ludovic est un extraterrestre, c’est lui qui l’affirme. C’est pourquoi, il passe le<br />

plus clair <strong>de</strong> son temps <strong>à</strong> construire une soucoupe volante afin d'aller un jour<br />

rejoindre son père, sur sa planète. Il vit avec sa maman qu’il remplace<br />

régulièrement au kiosque <strong>à</strong> journaux : une mère envahissante qui se réfugie<br />

« somewhere over the rainbow », dans le mon<strong>de</strong> enchanté du magicien d’Oz.<br />

Un jour, il rencontre Cendre, une jeune fille <strong>à</strong> la <strong>beau</strong>té troublante qui semble en<br />

savoir <strong>beau</strong>coup sur lui. Elle l'intrigue, le fascine. Elle va peu <strong>à</strong> peu l'amener <strong>à</strong><br />

réaliser pourquoi sa mère se comporte comme elle le fait, et pourquoi lui n'est<br />

peut-être pas, finalement, si extraterrestre que ça.<br />

Inspiré d’un remarquable reportage <strong>de</strong> l’émission « Striptease », Facteur humain<br />

met en scène, <strong>de</strong> manière habile, percutante et souvent drôle, un conte mo<strong>de</strong>rne<br />

<strong>de</strong> la folie ordinaire, <strong>à</strong> travers trois personnages complexes, poétiques et<br />

bouleversants.<br />

UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DE LA MAISON EPHÉMÈRE,<br />

COMPAGNIE THÉÂTRALE. AVEC L’AIDE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE WALLONIE-<br />

BRUXELLES ET LE SOUTIEN DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DE L’EMPLOI DE LA<br />

RÉGION WALLONNE<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 25/3 au 25/4/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

46<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête.<br />

Et le théâtre est fait pour nous apprendre d’abord cela.<br />

Antonin Artaud, in « <strong>Le</strong> théâtre et son double », p. 123, éd° Folio Essais, 1964.<br />

Tous mes projets <strong>de</strong> création ont toujours été sous-tendus par la nécessité d’interroger le<br />

mon<strong>de</strong>. La représentation théâtrale me paraît le lieu idéal pour cette fin. Car le temps <strong>de</strong><br />

la représentation est un temps pour s’attar<strong>de</strong>r : un moment pour voir, pour sentir, pour<br />

réfléchir, sans la précipitation du réel.<br />

Interroger le mon<strong>de</strong> avec bien sûr la volonté d’agir sur la réalité, mais <strong>de</strong> façon sensible,<br />

fragile et nuancée. La création théâtrale est une manière d’inventer, <strong>à</strong> partir du réel, une<br />

autre réalité, porteuse d’espoir, qui ai<strong>de</strong> <strong>à</strong> <strong>vivre</strong>, <strong>à</strong> sur<strong>vivre</strong>, … une consolation parfois.<br />

Ses outils sont la raison et la conscience, mais aussi toutes les émotions humaines.<br />

Si j’ai choisi <strong>de</strong> mettre en scène « Facteur humain », c’est parce que ce texte abor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

thèmes qui, curieusement constituent l’essence même <strong>de</strong>s dysfonctionnements <strong>de</strong> notre<br />

société : le mensonge organisé et l’entretien <strong>de</strong> la peur. Ces travers empêchent<br />

l’individu, nous empêchent, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s choix dictés par la raison et dès lors nous<br />

poussent <strong>à</strong> <strong>de</strong>s actions compulsives <strong>de</strong> fuite qui se traduisent par l’enfermement dans<br />

l’ultra-individualisme et sa conséquence, le consumérisme <strong>à</strong> tous crins, par l’évasion dans<br />

le rêve <strong>à</strong> bon marché dont la télé réalité est la caricature ou encore par la fuite dans la<br />

réalité virtuelle – voir l’énorme succès d’un « jeu » interactif sur internet appelé « Second<br />

Life » où le joueur est amené <strong>à</strong> se créer un ersatz dans un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> remplacement :<br />

double qui sera toujours <strong>beau</strong>, puissant, et bien sûr, hyper-sexué.<br />

Ludovic, le héros – ou plutôt l’antihéros - <strong>de</strong> « Facteur humain » <strong>presse</strong>nt (sans en avoir<br />

une conscience claire) qu’une vérité terrible se cache dans l’histoire <strong>de</strong> sa famille,<br />

l’intuition <strong>de</strong> ce secret le terrifie. Il choisit, comme la plupart d’entre nous, la fuite. Mais<br />

ce qui le rend touchant, c’est que sa fuite est aussi absur<strong>de</strong> qu’active, car il s’invente une<br />

i<strong>de</strong>ntité d’extra-terrestre dont la conséquence est la nécessité <strong>de</strong> construire une<br />

soucoupe volante : un bricolage aussi gigantesque que dérisoire qui, <strong>à</strong> terme, « coûtera<br />

comme un avion. Pas un Concor<strong>de</strong> mais bon … » (in «Facteur humain»)<br />

Il s’agit donc bien <strong>de</strong> raconter cette histoire comme une métaphore <strong>de</strong> l’état du mon<strong>de</strong> et<br />

<strong>de</strong> la nature fragile <strong>de</strong> l’être humain. Thierry Janssen nous réinvente « <strong>à</strong> la belge », un<br />

mythe d’Icare, avec ce sens très particulier <strong>de</strong> la dérision que partagent nombre <strong>de</strong> nos<br />

créateurs : Ludo, notre Icareke, est un antihéros qui lui aussi se brûlera les ailes pour<br />

s’être approché trop près <strong>de</strong> la vérité.<br />

Créer « Facteur humain » répond enfin <strong>à</strong> l’absolue nécessité artistique <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s<br />

auteurs belges ; cet auteur belge. Car chez Janssen, le rire rivalise avec l’absur<strong>de</strong> et le<br />

dérisoire, il éclate sous « un ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle »<br />

(Bau<strong>de</strong>laire).<br />

Guy Theunissen


11 • Comédie mythique<br />

Dom Juan<br />

<strong>de</strong> Molière<br />

CRÉATION<br />

Avec Serge Demoulin (Dom Juan), Jean-Michel Balthazar,<br />

Olivier Massart, Quentin Milo, …<br />

Mise en scène Michel Kacenelenbogen<br />

Assisté <strong>de</strong> Kim <strong>Le</strong>leux<br />

Costumes Catherine Somers<br />

Personnage légendaire et archétype du libertin impie, Dom Juan défie toutes<br />

formes d’autorités, <strong>de</strong> règles, <strong>de</strong> morales.<br />

Maître <strong>de</strong> la transgression, il nous entraîne <strong>à</strong> sa suite dans une quête<br />

obsessionnelle <strong>de</strong> la provocation. Infidèle, aventurier, Dom Juan utilise<br />

mensonges, flatteries, usurpation, scandales, critiques, et nous plonge par ces<br />

thèmes au cœur <strong>de</strong> l’acte théâtral. Insolent libertin que rien n’inquiète, ni son<br />

avenir sur cette terre, ni son salut dans l’autre mon<strong>de</strong>. Il accumule les conquêtes<br />

amoureuses, séduisant les jeunes filles nobles et les servantes avec le même<br />

succès…<br />

Quand on s’inscrit contre toutes les valeurs bien pensantes d’une société : est-ce<br />

supportable ? Quel est le prix <strong>à</strong> payer ? Peut-on dire <strong>de</strong> quelqu’un qu’il est vaincu<br />

quand il a renoncé <strong>à</strong> ses convictions ?<br />

Censuré <strong>à</strong> son époque, Molière a injecté toute une ambiguïté dans ce personnage<br />

déj<strong>à</strong> célèbre <strong>de</strong> la littérature espagnole. Ce mythe du théâtre classique remet en<br />

cause <strong>de</strong>s interdits qui, en quatre siècles n’ont pas pris une ri<strong>de</strong> ! Mais d’où vient<br />

que cet « insolent blasphémateur » soit <strong>de</strong>venu au fil <strong>de</strong>s siècles ce « grand<br />

séducteur » ? Autres temps, autres mœurs ?... Pas si clair…<br />

UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DU THEATRE DE LA PLACE<br />

AVEC L’AIDE DU CENTRE DES ARTS SCENIQUE<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 8/5 au 27/6/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

48<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

<strong>Le</strong>s raisons profon<strong>de</strong>s qui m’amènent <strong>à</strong> vouloir m’emparer du « Dom Juan » <strong>de</strong> Molière,<br />

je n’en ai pas encore fait le tour ; je <strong>presse</strong>ns qu’il doit y avoir l<strong>à</strong>-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> fortes<br />

présomptions <strong>de</strong> dénis d’une part <strong>de</strong> moi-même : je ne me trouve pas <strong>beau</strong> ! <strong>Le</strong> « Dom<br />

juanisme » n’est pas dans ma nature, sans doute parce que la nature ne m’a pas<br />

mandaté pour cela. Cependant les séducteurs m’interpellent : un <strong>de</strong>s héros <strong>de</strong> mon<br />

enfance était 007, gol<strong>de</strong>n boy <strong>à</strong> la raison froi<strong>de</strong>, sans attaches, auquel rien ne résiste, au<br />

poil et <strong>à</strong> la mise impeccable, <strong>à</strong> l’humour ravageur… mais le Dom Juan que j’ai en rêve<br />

n’est pas l<strong>à</strong>.<br />

Il y a d’un côté la figure d’un homme qui se mesure, <strong>à</strong> la société, <strong>à</strong> ses règles, aux lois, <strong>à</strong><br />

ses congénères, aux croyances, aux puissants ; et sur l’autre face, la figure d’un homme<br />

qui a peur, qui n’ose pas, qui ne s’autorise pas une liberté <strong>de</strong> pensée, par peur <strong>de</strong>s<br />

représailles, du retour <strong>de</strong> bâton, peur <strong>de</strong> la confrontation, <strong>de</strong>s conséquences. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

profils d’une même personne qui prend, d’une part, le vent <strong>de</strong> face et <strong>de</strong> l’autre, le vent<br />

<strong>de</strong> côté pour ne pas tomber. Une même personne qui au gré <strong>de</strong>s circonstances<br />

s’accroupit ou se redresse, comme moi… ou vous ?<br />

J’abor<strong>de</strong>rai « Dom Juan », par le biais <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux protagonistes qui forment l’épine dorsale<br />

<strong>de</strong> la pièce : Dom Juan et Sganarelle.<br />

Il se fait que j’ai <strong>à</strong> nouveau l’opportunité <strong>de</strong> mettre en scène <strong>de</strong>ux comédiens avec<br />

lesquels j’ai une gran<strong>de</strong> complicité : Serge Demoulin et Olivier Massart.<br />

A priori, aujourd’hui, trois axes me poussent dans l’exploration <strong>de</strong> la pièce :<br />

• <strong>Le</strong>s contradictions <strong>de</strong> la nature humaine : Molière ne brandit aucune bannière,<br />

(rien ne dit qu’il n’était pas libertin et rien ne dit non plus qu’il était contre la<br />

religion), il ne met aucun personnage en « raisonneur », il éclaire les problèmes<br />

<strong>de</strong> manière contradictoire et exprime ainsi les tensions qu’ils suscitent. La<br />

confrontation <strong>de</strong>s vérités et <strong>de</strong>s réalités <strong>de</strong> chacun, les petits et grands duels que<br />

chacun est obligé <strong>de</strong> mener pour tenir sa place et <strong>vivre</strong> ou sur<strong>vivre</strong> (c’est selon).<br />

• La langue : tous ces protagonistes se caractérisent d’emblée par un langage qui<br />

leur est propre et n’appartient qu’<strong>à</strong> lui, la variété <strong>de</strong>s tons est virtuose et donc<br />

jouissive <strong>à</strong> orchestrer ; les registres sont tellement différenciés que les tensions et<br />

les contradictions naissent d’emblée. <strong>Le</strong> langage dans « Dom Juan » est « une<br />

harmonie <strong>de</strong> discordances », un patchwork <strong>de</strong> styles et <strong>de</strong> rhétoriques. Dom Juan<br />

est rapi<strong>de</strong>, limpi<strong>de</strong>, moqueur face <strong>à</strong> un Sganarelle aux accents gouailleurs mais<br />

aussi ampoulés, un Sganarelle intempestif qui ne comprend même pas tout ce<br />

qu’il dit. C’est donc une sorte <strong>de</strong> combat au fleuret du langage qui nous attend ;<br />

Dom Juan se mesurant en combat singulier avec chaque personnage, <strong>à</strong> la pointe<br />

<strong>de</strong> la langue et du verbe.<br />

Je pense que dans « Dom Juan » les caractéristiques et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> langage <strong>de</strong><br />

chacun tiennent moins <strong>à</strong> la qualité sociale <strong>de</strong> chacun qu’au caractère profond <strong>de</strong>s<br />

personnages. Au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> l’appartenance <strong>à</strong> une caste, au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> la naissance, la<br />

langue est vraiment le reflet <strong>de</strong> la personnalité <strong>de</strong> chacun (la bêtise, l’égoïsme, la<br />

peur, l’élégance, l’humour… et souvent plusieurs <strong>à</strong> la fois dans le corps d’une<br />

même personne).<br />

Dans « Dom Juan » le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> cour et <strong>de</strong> leurs alliances y est très peu<br />

reluisant, voire pourri ; mais le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> la campagne n’est pas plus<br />

« pur » malgré <strong>de</strong>s protagonistes simples et proches <strong>de</strong> la nature. <strong>Le</strong>s<br />

personnages <strong>de</strong> Pierrot, Charlotte et Mathurine sont plus divertissants mais aussi


sans doute plus cruels. Pierrot est un petit coq vantard et couillon, son étroitesse<br />

d’esprit n’a d’égal que son égoïsme et fait <strong>de</strong> lui un personnage comique mais<br />

borné et sans horizon. Quant <strong>à</strong> Charlotte, elle n’est pas tellement mieux lotie, elle<br />

se vend au plus offrant sans aucun état d’âme et suggère même <strong>à</strong> Pierrot que ce<br />

mariage avec un seigneur pourrait être une aubaine pour lui aussi.<br />

Chacun déploie sa propre langue, personne n’ayant une langue liée uniquement <strong>à</strong><br />

sa classe sociale (du moins en profon<strong>de</strong>ur) c’est donc que cette langue est liée au<br />

caractère <strong>de</strong>s personnages.<br />

C’est <strong>à</strong> cela aussi que je veux m’attacher. Travailler dans le sens <strong>de</strong> chacun et <strong>de</strong><br />

cette façon, donner aux duels cités plus haut, toute leur violence, leur acuité, leur<br />

humour aussi.<br />

• L’homme et le féminin : le désir, la séduction, la possession, l’incompréhension,<br />

l’absolue nécessité et donc sa nécessaire <strong>de</strong>struction.<br />

Mettre en scène les aspects contradictoires <strong>de</strong> chacun par le jeu <strong>de</strong> la langue géniale <strong>de</strong><br />

l’auteur, mettre en scène une comédie enlevée mais aussi un huis clos sans issue sur la<br />

condition humaine, une comédie luci<strong>de</strong>, désespérée et diabolique. Mettre en scène ces<br />

duels verbaux qui sur scène seront <strong>de</strong> véritables corps <strong>à</strong> corps, corps <strong>à</strong> cœur, un duel <strong>à</strong><br />

mort… voil<strong>à</strong> mon projet.<br />

Michel Kacenelenbogen<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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12 • Fable contemporaine<br />

La meilleure volonté du mon<strong>de</strong><br />

(L’inertie et la fureur)<br />

<strong>de</strong> Lorent Wanson<br />

CRÉATION MONDIALE<br />

Avec Patricia I<strong>de</strong>, Magali Pinglaut et Alexandre Trocki et<br />

un enfant<br />

Mise en scène Lorent Wanson<br />

Assisté <strong>de</strong> Anne-Catherine Regniers<br />

Scénographie et costumes Olivia Barisano<br />

Lumière Zvonock<br />

Musique Jean-Sébastien Bach<br />

Chansons Lorent Wanson<br />

Arrangées par David Nunez<br />

Que faire si vous retombez sur votre amie d'adolescence, celle avec laquelle vous<br />

avez fait <strong>de</strong> grands rêves d'avenir, délaissée dans les cartons jetés <strong>à</strong> l'arrière<br />

d'une gran<strong>de</strong> surface commerciale. Deux femmes, un homme, un enfant. La<br />

première s'est rangée, mariée <strong>à</strong> l’homme, un illustre chirurgien esthétique qui fût<br />

naguère mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> "guerre", ils ont adopté l’enfant originaire d'Afrique.<br />

L'autre, ancienne fron<strong>de</strong>use militante s'est un <strong>beau</strong> jour, par dégoût, exclue <strong>de</strong> la<br />

"société <strong>de</strong>s hommes". La première doit-elle venir en ai<strong>de</strong> <strong>à</strong> l'autre? L'autre doitelle<br />

accepter cette ai<strong>de</strong>, au risque <strong>de</strong> se sentir en<strong>de</strong>ttée puis domestiquée?<br />

<strong>Le</strong> spectacle se veut un cri <strong>à</strong> notre mon<strong>de</strong> confus où la bonne volonté se confond<br />

souvent avec l'exploitation. C'est aussi un hommage appuyé <strong>à</strong> ceux que Lorent<br />

Wanson a rencontré lors <strong>de</strong> ses expériences au Congo, en ex-Yougoslavie, ou<br />

dans les quartiers les plus abandonnés <strong>de</strong> la capitale <strong>de</strong> l'Europe. Un voyage aux<br />

frontières <strong>de</strong> nos interdits, <strong>à</strong> la recherche <strong>de</strong> l'homme dans toutes ses diversités,<br />

avec amour, crudité, générosité et violence. « La Meilleure volonté du mon<strong>de</strong> »<br />

est un spectacle d'acteurs, avec trois <strong>de</strong> nos ambassa<strong>de</strong>urs les plus passionnants<br />

et un enfant si proche et si loin…<br />

UNE PRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 14/5 au 27/6/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

51<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Depuis quelques années, outre les spectacles et les pièces que j'ai mis en scène dans <strong>de</strong>s<br />

théâtres bruxellois, wallons, flamands et internationaux, j'ai développé un travail plus<br />

spécifique sur la parole <strong>de</strong> ceux qu'on n'entend jamais. Ce furent « <strong>Le</strong>s Ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong><br />

l'ombre », avec <strong>de</strong>s familles du quart mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bruxelles, « Trous/Rupê/Gaten » avec<br />

les réfugiés et les troués <strong>de</strong>s différents conflits ex-yougoslave, et <strong>de</strong>rnièrement<br />

«Africare» en république démocratique du Congo; je reviens d'ailleurs d'une tournée<br />

nationale dans ce pays dévasté par les guerres, les misères, mais qui se bat chaque jour<br />

pour exprimer une dignité battue en brèche.... Et nous dans tout ça, et moi dans tout ça?<br />

« La meilleure volonté du mon<strong>de</strong> » est une pièce en 13 stations. C'est donc un chemin.<br />

On lui donnera le nom qu'on veut: <strong>de</strong> croix, <strong>de</strong> pénitence... Car nous sommes pétris<br />

d'une culture contradictoire qui négocie la main qui donne et celle qui reçoit, une culture<br />

<strong>de</strong> la compassion avec intérêts, <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> qui crée la <strong>de</strong>tte, <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte qui crée la<br />

frustration et <strong>de</strong> la frustration qui crée la violence. La première violence est donc peutêtre<br />

l'ai<strong>de</strong>. Mais comment faire pour ne pas ai<strong>de</strong>r ou tenter d'ai<strong>de</strong>r celui qui souffre<br />

ostensiblement et, juste après, comment faire pour ne pas peser et soupeser l'ingratitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> l'être aidé quand celui-ci <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une forme quelconque d'indépendance?<br />

Mais je vous raconte en <strong>de</strong>ux mots la petite fable <strong>de</strong> la pièce, qui ne se déroule ni en<br />

Yougoslavie, ni en Afrique, mais entre nos ruelles, <strong>à</strong> l’arrière <strong>de</strong> nos obèses superdiscounts,<br />

et <strong>à</strong> l'intérieur d'une maison comme nous en avons tous. Donc une sorte <strong>de</strong><br />

chemin qui relierait nos organes <strong>à</strong> notre conscience, notre pitié <strong>à</strong> notre peur... Soit.<br />

Deux amies se retrouvent plusieurs années après leurs étu<strong>de</strong>s communes. <strong>Le</strong>urs<br />

"<strong>de</strong>stins" les ont conduites aux <strong>de</strong>ux extrémités du chemin. La première s'est "rangée",<br />

elle a épousé un ex-chirurgien <strong>de</strong> guerre, converti dans le botox et le silicone <strong>de</strong>s faux<br />

seins. Ils ont adopté un enfant africain, qu'ils éduquent du mieux qu'ils peuvent dans<br />

<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> tolérance.<br />

L'autre s'est « stockée » dans la rue, elle a abandonné le succès et l'engagement militant<br />

qui la forgeait car elle n'en a plus trouvé le sens. Elle s'est prostrée dans l'impuissance,<br />

l'inertie. Bien sûr la première ne peut pas ne pas ai<strong>de</strong>r la secon<strong>de</strong>. Bien sûr la secon<strong>de</strong><br />

ne veut surtout pas être aidée. Mais dans le dépouillement le plus total, l'ai<strong>de</strong> ne peut<br />

pas se refuser. Suivront alors <strong>de</strong>s séquences <strong>de</strong> domestication, avec la meilleure volonté<br />

du mon<strong>de</strong> et, en son nom, les bilans vont s'alourdir et <strong>de</strong>venir parfois malsains.<br />

« La meilleure volonté du mon<strong>de</strong> » n'est pas une pièce réaliste. Elle fonctionne selon <strong>de</strong><br />

courtes séquences entrecoupées <strong>de</strong> chants et <strong>de</strong> danses. La pièce est parfois<br />

dérangeante mais ne veut jamais être méchante, car, tout un chacun et qui que nous<br />

soyons, qui peut dire qu'il sait comment faire face <strong>à</strong> la douleur, <strong>à</strong> la misère? Cette pièce<br />

est plus un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s questions qui se posent dans notre mon<strong>de</strong> qui, on le voit<br />

chaque jour, produit l'injustice et maintient les plus fragiles d'entre nous, sous l'étouffoir<br />

<strong>de</strong> la peur.


« La meilleure volonté du mon<strong>de</strong> » n'est pas une pièce tragique, elle est même drôle <strong>à</strong><br />

mes yeux, elle cherche <strong>à</strong> bousculer nos certitu<strong>de</strong>s ; je veux aussi parler <strong>de</strong>s miennes, et<br />

<strong>de</strong> ce que j'ai pu observer <strong>de</strong> moi-même sur <strong>de</strong>s terrains qui furent minés par les guerres<br />

et les déstructurations sociales. Car moi aussi, en Afrique, avec la meilleure volonté du<br />

mon<strong>de</strong>, je jongle avec <strong>de</strong>s contradictions qui me creusent. Et les ai<strong>de</strong>s qu'il m'arrive d'y<br />

prodiguer, je le sais, seront d'autres plaies. Excusez-moi <strong>de</strong> cet aveu, je n'ai <strong>de</strong> leçon <strong>à</strong><br />

donner <strong>à</strong> personne, ça nous évitera d'en recevoir...<br />

Cette pièce, je l'ai écrite pour <strong>de</strong>s acteurs, Patricia I<strong>de</strong>, Magali Pinglaut et Alexandre<br />

Trocki, trois ambassa<strong>de</strong>urs magnifiques <strong>de</strong> nos scènes, car j'espère que cette pièce sera<br />

tout autant un matériel ludique <strong>à</strong> la réflexion qu'une machine <strong>à</strong> jouer déboussolante.<br />

Lorent Wanson<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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13 • Farce Satirique<br />

Ubu <strong>à</strong> l’Elysée<br />

(ou le mariage d’Ubu)<br />

<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Semal et<br />

d’Ivan Fox<br />

CRÉATION MONDIALE<br />

Marionnettes, jeu et scénographie Clau<strong>de</strong> Semal et Ivan Fox<br />

Mise en scène Laurence Warin<br />

Texte et musique Clau<strong>de</strong> Semal<br />

Vidéographie Tanguy Cortier<br />

Comment le petit coq Ubu, Sénéchal <strong>de</strong> Pologne et <strong>de</strong> Hongrie, changea <strong>de</strong><br />

femme et <strong>de</strong> pays pour <strong>de</strong>venir Prési<strong>de</strong>nt, s'acheter une nouvelle Rollex et<br />

déclarer la guerre <strong>à</strong> la Suisse.<br />

Comment il augmenta le pouvoir d'achat en doublant son salaire et en<br />

confondant la France qui se levait tôt avec celle qui se couchait tard. Comment il<br />

se fit élire par les pauvres en ne fréquentant que les riches. Avec la participation<br />

exceptionnelle <strong>de</strong> Marla Caroni, Princesse <strong>de</strong> Bologne, dans le rôle <strong>de</strong> madame<br />

Ubu. Un spectacle <strong>de</strong> marionnettes multidisciplinaire, satirique et résolument<br />

sarcophage.<br />

Ubu <strong>à</strong> l'Elysée, un spectacle <strong>de</strong> marionnettes d'Ivan Fox et Clau<strong>de</strong> Semal (très)<br />

librement inspiré du personnage d'Alfred Jarry.<br />

UNE COPRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC, DU THEATRE DU CHIEN ECRASE ET DE LA<br />

CHARGE DU RHINOCEROS<br />

Petite salle<br />

Du 3/6 au 27/6/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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DE SARKO AU PERE UBU<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

54<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Sarkozy est un merveilleux personnage <strong>de</strong> comédie et un ca<strong>de</strong>au Bonux pour les<br />

caricaturistes. A lui tout seul, il a réhabilité Louis <strong>de</strong> Funès dans la politique française.<br />

Petit, agité, accablé <strong>de</strong> tics, il s’est en outre affublé <strong>de</strong>s accessoires <strong>de</strong> son rôle : la<br />

Rollex, comme les riches, les Ray Bans, comme les Américains, et les talonnettes,<br />

comme les bergers landais.<br />

Car ce qui est ridicule, ce n’est pas son apparence physique. C’est sa volonté désespérée<br />

<strong>de</strong> s’en défaire. Ce qui fait rire, ce n’est pas le chauve, mais la moumoute. Sarkozy est<br />

un véritable concentré <strong>de</strong> moumoute.<br />

Et <strong>de</strong> ses multiples tentatives pour masquer sa véritable nature naît évi<strong>de</strong>mment une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> situations comiques.<br />

Ainsi, quand il parle <strong>de</strong> « se retirer dans un monastère pour habiter la fonction<br />

prési<strong>de</strong>ntielle », c’est pour fêter sa victoire au « Fouquet’s », chanter en plein air avec<br />

Mireille Mathieu et se retrouver, 24 heures plus tard, au milieu <strong>de</strong> la Méditerranée, sur le<br />

yacht d’un milliardaire. Bonjour le couvent et cherchez l’erreur ! Nous n’étions pourtant l<strong>à</strong><br />

qu’au premier jour <strong>de</strong> son règne.<br />

Enfant gâté <strong>de</strong> la société du spectacle, pour ne pas dire pourri gâté, Sarkozy est, <strong>à</strong> lui<br />

tout seul, un « stand up » et un « soap-opéra », un « reality-show » et un « peepshow<br />

» permanent. Dans un aussi petit corps, il arrive <strong>à</strong> caser quelques-unes <strong>de</strong>s figures<br />

majeures du théâtre comique : le cocu, le tyran, le menteur, le traître …et même le Don<br />

Juan.<br />

On le sait, le cocu est la figure centrale du Vau<strong>de</strong>ville. Nicolas Sarkozy est, <strong>à</strong> ma<br />

connaissance, le seul candidat <strong>à</strong> avoir fait campagne <strong>à</strong> une élection prési<strong>de</strong>ntielle<br />

pendant que sa femme faisait la couverture <strong>de</strong>s magazines avec son amant. Ce qui ne<br />

l’empêchait d’ailleurs pas, comme tout Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République qui se respecte, <strong>de</strong><br />

sauter gaillar<strong>de</strong>ment sur tout ce qui bougeait, inaugurant ainsi la figure originale du Don<br />

Juan cocu. Cocufier les électeurs, c’est un métier. Etre cocu, c’est une vocation. Je ne<br />

doute pas que Carla Bruni, sa nouvelle épouse, lui donnera l’occasion <strong>de</strong> rajouter<br />

quelques chapitres <strong>à</strong> ce feuilleton.<br />

<strong>Le</strong> théâtre aime les menteurs, qui sont aussi savoureux en scène que détestables dans la<br />

vraie vie. <strong>Le</strong>s hommes politiques ont souvent la (fausse) réputation d’en faire partie. Ils<br />

payent souvent un lourd tribut au fossé qui sépare l’utopie <strong>de</strong> la réalité. Mais il est vrai,<br />

comme disait Pasqua, que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient.<br />

Est-ce la faute <strong>de</strong>s hommes politiques si les électeurs sont tellement cons ?<br />

Nicolas Sarkozy a pourtant su révolutionner le genre. Il a littéralement ôté les mots <strong>de</strong> la<br />

bouche <strong>de</strong> ses adversaires pour s’approprier leurs mythes et leur vocabulaire. Pour<br />

désorienter la gauche, il lui a ainsi suffit <strong>de</strong> citer quatre-vingts fois Jaurès dans un<br />

discours… Cet ami intime <strong>de</strong>s parachutes en or du CAC 40 et <strong>de</strong>s noctambules du showbiz<br />

a ainsi, été élu en parlant <strong>de</strong> la « France qui se lève tôt » et <strong>de</strong> la « valeur travail ». Il<br />

est vrai qu’<strong>à</strong> six heures du matin, Johnny Hallyday a dû croiser quelques fois dans la rue<br />

un éboueur malien.


<strong>Le</strong> « prési<strong>de</strong>nt du pouvoir d’achat » a aussi, fort logiquement, commencé son mandat en<br />

augmentant son propre salaire <strong>de</strong> 87 %.<br />

Encore une fois, cherchez l’erreur !<br />

<strong>Le</strong>s tyrans sont <strong>de</strong> <strong>beau</strong>x personnages <strong>de</strong> théâtre car, instruits par la volonté <strong>de</strong> leur<br />

seule fantaisie, leurs actes les portent souvent en <strong>de</strong>hors du cercle <strong>de</strong> la raison. Ils<br />

rejoignent ainsi la joyeuse cohorte <strong>de</strong>s fous et <strong>de</strong>s bouffons.<br />

Sarkozy a <strong>beau</strong> avoir été élu, ce n’en est pas moins un tyranneau dans sa volonté<br />

absur<strong>de</strong> d’être partout <strong>à</strong> la fois et <strong>de</strong> faire tout <strong>à</strong> la place <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>. A trois<br />

occasions, il a déj<strong>à</strong> ainsi, par exemple, édicté, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute concertation, ce qui<br />

<strong>de</strong>vait être enseigné dans les écoles <strong>de</strong> la République. Un <strong>de</strong> ses premiers actes <strong>de</strong><br />

prési<strong>de</strong>nt a été d’obliger tous les professeurs <strong>à</strong> lire en classe l’émouvante lettre d’adieu<br />

<strong>de</strong> Guy Moquet, un jeune résistant communiste fusillé <strong>à</strong> 17 ans par les nazis.<br />

Enthousiasmé par cette nouvelle pédagogie, Bernard Laporte, l’entraîneur <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong><br />

France <strong>de</strong> rugby, s’est aussitôt empressé <strong>de</strong> lire cette lettre <strong>à</strong> ses hommes avant qu’ils<br />

ne se fassent casser la gueule par l’équipe d’Argentine. Ses joueurs avaient compris la<br />

leçon: ils <strong>de</strong>vaient mourir en chantant la Marseillaise. Depuis, Sarkozy a fait <strong>de</strong> Bernard<br />

Laporte son Ministre <strong>de</strong>s Sports.<br />

On le voit, un bon Prince sait aussi bien s’entourer.<br />

Comme la figure du Don Juan est venue se superposer <strong>à</strong> celle du cocu, la figure du traître<br />

vient se juxtaposer <strong>à</strong> celle du tyran. Ah ! <strong>Le</strong>s traîtres… Que resterait-il <strong>de</strong> toute l’œuvre<br />

<strong>de</strong> Shakespeare sans ses traîtres ?<br />

Sarkozy est <strong>de</strong>venu maire <strong>de</strong> Neuilly en trahissant Pasqua, puis il a fait le reste <strong>de</strong> sa<br />

carrière en trahissant Chirac, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir Prési<strong>de</strong>nt en se trahissant lui-même. Il a<br />

évi<strong>de</strong>mment voulu convertir ses adversaires <strong>à</strong> une stratégie qui lui avait si bien réussi.<br />

En pleine campagne électorale, il est ainsi parvenu <strong>à</strong> débaucher Eric Besson, un second<br />

couteau du P.S. qui, précisément, avait été chargé <strong>de</strong> dénoncer dans un livre les méfaits<br />

<strong>de</strong> sa politique. Au paroxysme <strong>de</strong> la confusion politique, après avoir dragué les électeurs<br />

<strong>de</strong> <strong>Le</strong> Pen <strong>à</strong> coups <strong>de</strong> Karcher, <strong>de</strong> charters et d’ADN, il a ensuite été chercher le tiers <strong>de</strong><br />

ses ministres dans les rangs <strong>de</strong> la gauche. A croire que Sarkozy aime s’entourer <strong>de</strong><br />

traîtres pour faire oublier ses propres trahisons.<br />

Mais la vraie spécialité <strong>de</strong> Sarkozy, celle qui définit je crois le mieux l’acteur, son cynisme<br />

et son talent, c’est un numéro <strong>de</strong> music-hall : la marionnette et le ventriloque.<br />

Tous les hommes politiques ont toujours eu, dans l’ombre, <strong>de</strong>s « nègres » qui les<br />

aidaient <strong>à</strong> écrire leur discours. Mais jamais personne n’en a eu un comme monsieur<br />

Guaino. Assis au milieu du premier rang <strong>à</strong> tous les meetings <strong>de</strong> Sarkozy, il bougeait les<br />

lèvres en même temps que la marionnette qui, l<strong>à</strong>-haut, récitait le texte qu’il avait rédigé<br />

pour elle.<br />

Comment ne pas voir qu’il y avait l<strong>à</strong> un personnage <strong>de</strong> théâtre et un auteur <strong>à</strong> l’œuvre ?<br />

C’est ainsi, tout naturellement, que la marionnette <strong>de</strong> Sarkozy a croisé dans mon esprit<br />

celle du Père Ubu et les pantins <strong>de</strong> bois d’Alfred Jarry.<br />

Rassurez-vous. Nous n’allons pas monter la nième version « d’Ubu Roi », cette<br />

savoureuse pocha<strong>de</strong> lycéenne dans laquelle <strong>de</strong> doctes dramaturges voudraient voir<br />

aujourd’hui l’acte <strong>de</strong> naissance du théâtre contemporain. Croyez-moi, si c’était vrai, le<br />

théâtre contemporain serait certainement <strong>beau</strong>coup moins chiant.<br />

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Non : comme Sarko a kidnappé Jaurès, nous allons prendre le Père Ubu en otage pour<br />

raconter une histoire originale : « Ubu <strong>à</strong> l’Elysée ».<br />

A Jarry, nous emprunterons donc les personnages, la ver<strong>de</strong>ur – pour ne pas dire la<br />

scatologie – du langage, le grotesque <strong>de</strong>s situations, la cruauté <strong>de</strong> la satire et, nous<br />

l’espérons, la drôlerie <strong>de</strong> la pièce.<br />

En nous appuyant sur la riche tradition <strong>de</strong>s marionnettes bruxelloises et liégeoises, nous<br />

raconterons cette tragi-comédie politique avec <strong>de</strong>s pantins <strong>de</strong> bois et <strong>de</strong>s vers <strong>de</strong><br />

mirliton.<br />

Vous y croiserez le Père Ubu et tous ses amis du Caca 40 ; sa première épouse,<br />

Chinchilla ; sa secon<strong>de</strong> épouse, Marla Caroni, Princesse <strong>de</strong> Bologne ; son fidèle second,<br />

Brise-Couille Portefeux, ministre <strong>de</strong> l’ADN et <strong>de</strong>s Charters, et bien sûr, son ministre <strong>de</strong>s<br />

Bonnes Affaires Etrangères, le célèbre docteur Kouchparter, celui qui a dit :<br />

– « Je suis né socialiste, je mourrai socialiste ! ».<br />

Ce <strong>à</strong> quoi le Père Ubu a évi<strong>de</strong>mment répondu :<br />

– « Tu peux naître et mourir si tu veux communiste,<br />

Du moment qu’entre les <strong>de</strong>ux, je te nomme ministre ! »<br />

– « J’ai mes propres idées… Kosovo ! Tien an Men ! »<br />

Et le Père Ubu <strong>de</strong> conclure :<br />

– « Tu peux gar<strong>de</strong>r tes idées… du moment que tu sers les miennes ! ».<br />

<strong>Le</strong> reste appartient déj<strong>à</strong> <strong>à</strong> l’histoire.<br />

Clau<strong>de</strong> Semal<br />

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LES ACCUEILS<br />

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14 • Comédie dramatique<br />

Jouliks<br />

<strong>de</strong> Marie-Christine Lê-Huu<br />

ACCUEIL<br />

Avec Jacques De Bock, Emmanuel Dell’Erba, Christine<br />

Enkart, Sophie Linsmaux, Nicolas Ossowski et Cécile<br />

Vangrieken<br />

Mise en scène Marine Haulot<br />

Assistée <strong>de</strong> Sébastien Fernan<strong>de</strong>z<br />

Scénographie Marcos Viñals Bassols<br />

Assisté <strong>de</strong> Valérie Yourieff<br />

Costumes Danielle Campé et Valérie Yourieff<br />

Lumière Au<strong>de</strong> Ottevanger<br />

«J’ai 7 ans, on m’appelle La Petite et je vais vous raconter comment j’aimerais<br />

que mon histoire arrive jusqu’<strong>à</strong> vos oreilles et votre cœur. Dans mon histoire il y<br />

a un Zac et une Véra, mes parents ; il y a La Mé et le Papé, mes grands-parents<br />

et il y a aussi un Guillaume. Après sept ans <strong>de</strong> silence, mes grands-parents sont<br />

venus nous voir et on a fait un bout <strong>de</strong> chemin ensemble et ça a provoqué la<br />

catastrophe…<br />

Mais retenez bien ceci : faudrait pas me prendre pour une criminelle, vu que<br />

c’est une histoire d’amour, un désir d’union éternelle. En prenant la peine<br />

d’entrer dans ma logique vous comprendrez toute la part lumineuse <strong>de</strong> mon<br />

histoire.»<br />

Jouliks, c’est une histoire <strong>de</strong> famille, <strong>de</strong> silence. Il n’y a pas plus violent que<br />

l’amour qu’on ne sait pas exprimer. Il n’y a pas plus violent que l’amour qu’on a<br />

désappris <strong>à</strong> offrir, qu’on se retient <strong>de</strong> donner pour éviter d’avoir mal.<br />

C’est l’histoire d’une petite fille qui grandit en regardant tout ça et qui veut <strong>à</strong> tout<br />

prix recoller les morceaux.<br />

Jouliks, c’est une histoire lumineuse interprétée par une troupe d’acteurs<br />

bouleversants et passionnés. Une histoire d’amour pour tous les publics <strong>à</strong> partir<br />

<strong>de</strong> 15 ans.<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU ZONE URBAINE THÉÂTRE ET DE LA COMPAGNIE<br />

TOUT VA BIEN<br />

Petite salle<br />

Du 11/9 au 27/10/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

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59<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Dans la vie, il y a toujours ces fameuses histoires <strong>de</strong> rencontres. Mon histoire <strong>de</strong><br />

rencontre avec « Jouliks », je la dois <strong>à</strong> une personne qui au préalable avait voulu me<br />

rencontrer, Georges Lini.<br />

Georges est un homme <strong>de</strong> partage. Il offre au ZUT certains <strong>de</strong> ses trésors <strong>de</strong> lecture et<br />

moi j’y ai trouvé une perle rare, une pièce qui m’a prise <strong>à</strong> l’âme, <strong>à</strong> cette petite âme que<br />

j’étais enfant, l<strong>à</strong> où la conscience n'a pas <strong>de</strong> prise.<br />

Cette histoire tire par les cheveux, écorche les genoux et rappelle ces maux <strong>de</strong> ventre <strong>de</strong><br />

"quand on est trop petit pour mettre du baume aux grands qu'on aime mais qu'on fait<br />

tout pour y arriver".<br />

Cette histoire s’appelle « Jouliks ».<br />

Je suis tombée en amour pour elle. Probablement parce que c’est une histoire d’enfant,<br />

d’enfance.<br />

<strong>Le</strong>s enfants ne regar<strong>de</strong>nt pas comme nous, ne respirent pas comme nous, n’écoutent pas<br />

comme nous. Ils boivent et sentent la vie avec un amour inconditionnel, pur et<br />

désintéressé.<br />

Et les enfants sont parmi les adultes, <strong>à</strong> absorber toutes les valeurs qui font notre société.<br />

Alors imaginons un instant <strong>de</strong>s parents différents, en marge <strong>de</strong> nos valeurs et une Petite<br />

<strong>de</strong> 7 ans qui grandit yeux et oreilles ouvertes, sans avoir encore jamais rencontré la<br />

désapprobation.<br />

Imaginons encore que ses grands-parents, qu’elle n’a jamais vus, viennent les visiter<br />

avec leurs bonnes convenances et leurs certitu<strong>de</strong>s. Ils savent eux.<br />

Et enfin, écoutons cette petite nous raconter leur rencontre <strong>de</strong> quelques jours.<br />

Sans même que l’on s’en ren<strong>de</strong> compte, notre enfance est assise sur nos genoux <strong>à</strong><br />

écouter l’histoire. Elle reconnaît les mots qui font partie <strong>de</strong> la logique enfantine, bruts,<br />

pas encore censurés, et d'autres qu'elle s'em<strong>presse</strong>ra d'adapter <strong>à</strong> la réalité <strong>de</strong> son âge<br />

parce qu'elle ne les comprend pas.<br />

J’aime avoir le droit d’aimer la petite fille que je suis, j’aime avoir le droit <strong>de</strong> la remercier<br />

pour la femme que je suis <strong>de</strong>venue, j’aime encore et encore écouter la vie avec les yeux<br />

<strong>de</strong> mes enfants.<br />

J’aime, <strong>à</strong> travers ce texte, retrouver le droit d’aimer comme je l’entends et non comme il<br />

faut.<br />

Marine Haulot


15 • Conte chinois<br />

<strong>Le</strong> peuple sans nom<br />

ou la colère du fleuve<br />

<strong>de</strong> Layla Nabulsi<br />

ACCUEIL<br />

Avec Marie Bach, Yamina Cheurfa, Jo Deseure, Cachou<br />

Kirsch, Sophia <strong>Le</strong>boutte et Catherine Salée.<br />

Mise en voix Layla Nabulsi<br />

Assistée <strong>de</strong> Elise Van<strong>de</strong>rgotten<br />

Scénographie Olivier Wiame<br />

Costumes Françoise Colpé<br />

Eclairage Xavier Lauwers<br />

«C’est l’histoire d’un peuple sans nom ; on ne lui accor<strong>de</strong> pas <strong>beau</strong>coup<br />

d’importance. <strong>Le</strong> village du peuple sans nom risque <strong>de</strong> se faire engloutir par le<br />

fleuve en crue. <strong>Le</strong>s autorités chinoises ont décidé <strong>de</strong> sacrifier ce village situé en<br />

aval en faisant sauter les digues pour éviter que l’eau du fleuve ne submerge les<br />

gran<strong>de</strong>s villes. On ne fait pas d’omelette sans casser <strong>de</strong>s œufs…<br />

Eté la petite, habite ce village. Pour fuir la montée <strong>de</strong>s eaux et ne pas être<br />

englouti, il n’y a plus qu’<strong>à</strong> prendre la route et changer <strong>de</strong> rivage…<br />

Pendant son voyage elle croisera une foule <strong>de</strong> personnages, curieux, insolites,<br />

cruels… <strong>Le</strong> fleuve ivre mort, le dragon prosélyte, le soldat en mal <strong>de</strong> sexe, la<br />

maquerelle en mal d’argent, Monsieur Ning le cynique et Madame Ning<br />

l’insouciante…»<br />

Six comédiennes épatantes interprètent 16 personnages entraînés au fil <strong>de</strong> l’eau<br />

et <strong>de</strong>s remous d’un fleuve qui gron<strong>de</strong>. Un spectacle satirique où l’impuissance<br />

<strong>de</strong>s « sans nom » côtoie la vanité <strong>de</strong> ceux qui les entourent. C’est une farce… et<br />

c’est une tragédie.<br />

Ce spectacle sera l’occasion d’organiser <strong>de</strong>s rencontres/débats/controverses<br />

autour <strong>de</strong> cet immense pays qui nous intrigue, nous étonne, nous fait peur, nous<br />

interroge : la Chine.<br />

UNE PRODUCTION DU THEATRE DE L’L<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 4/9 au 18/10/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

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61<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

En 1998 ont eu lieu en Chine <strong>de</strong> sévères crues qui obligèrent les autorités chinoises <strong>à</strong><br />

faire sauter les digues dans les campagnes, préférant inon<strong>de</strong>r ces <strong>de</strong>rnières pour<br />

épargner les villes qui se trouvaient en aval.<br />

Des centaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> personnes ont dû être déplacées.<br />

J'ai choisi ce drame climatique pour mettre en évi<strong>de</strong>nce la solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'individu face aux<br />

éléments naturels, face au mon<strong>de</strong> politique <strong>de</strong> son pays si celui-ci décidait <strong>de</strong> sacrifier la<br />

partie la plus fragile <strong>de</strong> la population, face <strong>à</strong> tous ceux qui profitent <strong>de</strong> la main d'œuvre<br />

bon marché et clan<strong>de</strong>stine.<br />

Pourtant ce spectacle est traité comme une farce, une farce cynique, puisqu'au bout du<br />

compte, <strong>de</strong> cette Eté la petite, héroïne <strong>de</strong> l'histoire, tout le mon<strong>de</strong> s'en fout.<br />

Layla Nabulsi


16 • Recueil d’histoires<br />

Minute Papillon<br />

<strong>de</strong> Stéphanie <strong>Le</strong>page<br />

ACCUEIL<br />

Avec Manon Faure et Stéphanie <strong>Le</strong>page<br />

Œil extérieur Patrick Bébi<br />

Scénographie et Marie-Hélène Tromme<br />

construction décor<br />

Création sonore et vidéo Stéphanie <strong>Le</strong>page<br />

Costumes Stéphanie <strong>Le</strong>page<br />

«Quand un vieux meurt c’est une bibliothèque qui brûle» !<br />

Stéphanie <strong>Le</strong>page, toute jeune comédienne, est partie <strong>à</strong> la rencontre <strong>de</strong> ces<br />

bibliothèques oubliées. De son périple, elle a ramené <strong>de</strong>s monceaux <strong>de</strong><br />

souvenirs, <strong>de</strong> larmes, <strong>de</strong> tendresse, d’humour, <strong>de</strong> temps qui passe… Ensuite,<br />

avec tous ces trésors, Stéphanie 23 ans, a créé Lucette, 87 ans.<br />

Lucette Bonnier vit seule avec son perroquet… et quelques fantômes. Elle a bien<br />

<strong>de</strong>s petits-enfants qui l’aiment, mais ils sont loin, ils travaillent. Enfin, vous<br />

connaissez l’histoire...<br />

Une thématique rare et précieuse, loin <strong>de</strong> toute idée préconçue, un regard<br />

aiguisé et une tendresse infinie pour l’humain dans ses diverses étapes <strong>de</strong> la vie,<br />

<strong>de</strong> la chrysali<strong>de</strong> au papillon.<br />

Un spectacle ouvert <strong>à</strong> tous, particulièrement recommandé aux mamies bonbon<br />

ou mémés tarte aux pommes, accompagnées <strong>de</strong> leurs petits enfants <strong>à</strong> partir <strong>de</strong><br />

10 ans. Parce que même si nous ne sommes pas tous <strong>de</strong>s « bibliothèques »,<br />

nous avons tous un précieux patrimoine <strong>à</strong> transmettre…<br />

UNE CRÉATION DE STEPHANIE LEPAGE<br />

AVEC L’AIDE DE THEATRE & PUBLICS<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

Du 29/10 au 22/11/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

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63<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

C’est dans le cadre d’un exercice pédagogique au conservatoire <strong>de</strong> Liège, nommé<br />

« Projet SOLO », (création obligatoire d’un seul en scène, consistant <strong>à</strong> prendre en charge<br />

un projet dans son entièreté), que Stéphanie <strong>Le</strong>page ébauche la proposition d’approcher<br />

<strong>de</strong>s personnes âgées et également d’abor<strong>de</strong>r le thème <strong>de</strong> la mémoire dans un sens large.<br />

C’est la vieillesse <strong>de</strong>s femmes qui retient son attention; celles-ci représentent la majorité<br />

<strong>de</strong>s personnes âgées et surtout très âgées. Elles sont plus susceptibles que les hommes<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir pauvres, solitaires ou <strong>de</strong> <strong>vivre</strong> dépendantes en maison <strong>de</strong> repos, et elles sont<br />

plus touchées par les désavantages économiques et sociaux. <strong>Le</strong> travail effectué en amont<br />

<strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong> «Minute papillon» est une enquête menée dans le home du CPAS <strong>de</strong><br />

Watermael-Boisfort. De manière collective puis individuelle Stéphanie <strong>Le</strong>page va<br />

rencontrer chaque rési<strong>de</strong>nt du lieu pour qu’ils racontent « leurs souvenirs ». Livrant avec<br />

une gran<strong>de</strong> générosité les souvenirs les plus intimes… mais aussi <strong>de</strong>s rires gênés, <strong>de</strong>s<br />

pleurs et puis leurs silences. En un temps record la vie a changé, laissant <strong>de</strong>rrière elle<br />

<strong>de</strong>s traditions, <strong>de</strong>s mœurs, <strong>de</strong>s valeurs qui nous semblent rétros. Qu’a-t-on <strong>à</strong><br />

réapprendre <strong>de</strong> notre passé proche ? Est-ce dans ces mouroirs qu’est parquée<br />

aujourd’hui notre mémoire collective ? Au début <strong>de</strong> chaque entretien, Stéphanie <strong>Le</strong>page<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’autorisation <strong>de</strong> filmer et d’enregistrer les témoignages. La richesse <strong>de</strong>s images<br />

récoltées pousse la jeune artiste <strong>à</strong> faire un montage <strong>de</strong> façon <strong>à</strong> intégrer le travail vidéo<br />

au spectacle.<br />

Que déci<strong>de</strong>nt-ils <strong>de</strong> raconter ou <strong>de</strong> taire ? Comment assume-t-on ses erreurs, ses choix ?<br />

Quels sont les regrets, les fiertés, les tabous ? <strong>Le</strong>s thèmes abordés sont universels.<br />

Comment concevons-nous l’amour, l’amitié, l’éducation, le rapport aux anciens, la mort ?<br />

Désolidarisation au sein <strong>de</strong> la famille, noyau <strong>de</strong> base <strong>de</strong> toute société. On se débarrasse<br />

<strong>de</strong>s parties défaillantes, on les écarte une fois consommées. La génération <strong>de</strong> l’an <strong>de</strong>ux<br />

mille est pressée, (vie mo<strong>de</strong>rne oblige), elle n’a pas le temps <strong>de</strong> s’occuper <strong>de</strong> sa<br />

mémoire…<br />

C’est avec un regard aiguisé, une démarche honnête, une capacité <strong>à</strong> affronter la subtile<br />

nuance entre le mon<strong>de</strong> réel observé et le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fiction mise en place et une<br />

tendresse infinie, un amour sincère pour l’humain dans ses diverses étapes <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> la<br />

chrysali<strong>de</strong> au papillon, que cette jeune artiste <strong>de</strong> vingt-<strong>de</strong>ux ans abor<strong>de</strong> sa première<br />

création.<br />

<strong>Le</strong> personnage central du texte <strong>de</strong> Stéphanie <strong>Le</strong>page, est Lucette Bonnier. Sa vie est<br />

inspirée <strong>de</strong> souvenirs <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s personnes interviewées. Lucette est un peu toutes<br />

les femmes <strong>à</strong> la fois. L’accent est mis sur la gran<strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> dans laquelle ils sont. <strong>Le</strong><br />

personnage <strong>de</strong> Lucette vit avec le fantôme <strong>de</strong> son mari et une cage <strong>à</strong> oiseau… un<br />

perroquet. Des fantômes qui peuplent sa vie. Sa vie est une lutte permanente. Marcher,<br />

s’assoir, ouvrir un tiroir… Tout est hostile.<br />

L’artiste ne cherche aucunement <strong>à</strong> émettre un point <strong>de</strong> vue moralisateur, mais <strong>à</strong> soulever<br />

un problème <strong>de</strong> société dont on parle peu, et qui nous concerne tous.


17 • Petite mise en tableau du mythe américain<br />

Bash, latterday plays<br />

<strong>de</strong> Neil Labute<br />

ACCUEIL<br />

Avec Edwige Baily, Bruno Mullenaerts, Fabrice<br />

Rodriguez et Lara Persain<br />

Mise en scène René Georges<br />

Dramaturgie et adaptation René Georges<br />

Assisté <strong>de</strong> Grazia Di Voncenzo<br />

Scénographie Christine Flasscheoen<br />

Costumes René Georges<br />

Lumière Gilles Bombaert<br />

Images Xavier Istasse<br />

Trois histoires « vraies » nous prennent <strong>à</strong> travers un voyage intransigeant qui<br />

parle <strong>de</strong> nos existences mornes <strong>de</strong>rrière l'image glacée du rêve américain. <strong>Le</strong>s<br />

personnages <strong>de</strong> « Bash » sont si proches <strong>de</strong> nous. Ils n'ont rien d'exceptionnel, il<br />

est vrai, juste un instant <strong>de</strong> leur vie, une occasion, une triste coïnci<strong>de</strong>nce ou un<br />

amour déçu, font que cette normalité bascule. Ils nous ressemblent tous<br />

étroitement…<br />

Une mise en scène ciselée au scalpel <strong>de</strong> René Georges, une direction d'acteurs<br />

précise, les musiques superbes <strong>de</strong> Billie Holyday, les images envoûtantes <strong>de</strong><br />

Xavier Istasse, ajoutent en interlu<strong>de</strong>s, la touche âpre et douce, où tristesse et<br />

<strong>beau</strong>té se fon<strong>de</strong>nt au noir... On reçoit le choc, on en rit, on frémit. À vous<br />

maintenant d'être le témoin...<br />

Un petit chef d'œuvre (selon le journal <strong>Le</strong> Soir !) qui fut nominé aux Prix du<br />

<strong>Théâtre</strong> 2006-2007 dans les catégories meilleure mise en scène (René<br />

Georges), meilleure actrice (Lara Persain) et meilleur acteur (Fabrice Rodriguez);<br />

et récompensa Lara Persain comme meilleure comédienne au Prix <strong>de</strong> la critique<br />

2007, vous voil<strong>à</strong> prévenus !<br />

UNE PRODUCTION EXCLUSIVE DE L’XK THEATER GROUP, EN CO-RÉALISATION AVEC LE<br />

ZUT ET LE THÉÂTRE JARDIN PASSION. AVEC L’AIDE DU CIFAS, D’HYPOTHÉSARTS, DU<br />

THÉÂTRE DE POCHE, DU MINISTÈRE DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE (SERVICE<br />

THÉÂTRE) ET DE SMART ASBL<br />

Petite salle<br />

Du 4/3 au 28/3/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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3 JUIN <strong>2008</strong><br />

I’M GONE…<br />

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65<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

En juillet 2005, j’étais en voyage dans l’Amérique profon<strong>de</strong>, et j’assistais le réalisateur<br />

Xavier Istasse dans la réalisation d’un documentaire. À l’époque, je pensais en avoir fini<br />

une bonne fois pour toute avec cette Amérique <strong>de</strong> Georges W Bush, que je trouvais si<br />

arrogante. Dès mon retour, mon sentiment pour cette partie du mon<strong>de</strong> a changé. J’ai été<br />

bouleversé par les gens <strong>de</strong> cette « middle class » dont on parle peu dans les journaux,<br />

hormis les rubriques <strong>de</strong>s faits divers quand l’un <strong>de</strong>ux passe cette frontière <strong>de</strong> l’orgueil, du<br />

raisonnable, du conventionnel. Tous mes clichés habituels tombaient alors les uns après<br />

les autres. J’ai rencontré l<strong>à</strong>-bas <strong>de</strong>s gens comme vous et moi, loin <strong>de</strong>s images vues <strong>à</strong> la<br />

télévision ou au cinéma. Non, l<strong>à</strong>-bas, il y avait <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s hommes préoccupés<br />

par un avenir incertain, se posant <strong>de</strong>s questions essentielles liées <strong>à</strong> leur survie, leur<br />

société, la politique, et chose surprenante, traversés par le mon<strong>de</strong> qui se transformait<br />

sous leurs yeux. Sur leurs visages, je voyais alors disparaître un rêve, le leur, celui<br />

d’appartenir quoi qu’il arrive, <strong>à</strong> un état suprême, fort, <strong>à</strong> cette Amérique <strong>à</strong> jamais<br />

préservée d’un grand malheur, où le futur faisait la richesse d’une pensée. Bref, j’ai vu<br />

s’envoler cette confiance qui donne accès <strong>à</strong> une vie meilleure et possible. J’assistais, l<strong>à</strong>,<br />

dans ces paysages faits <strong>de</strong> fermes, et d’étendues gigantesques <strong>de</strong> cartes postales, au<br />

spectacle inattendu d’êtres déboussolés, en rupture <strong>de</strong> sens, <strong>de</strong>venus pour la première<br />

fois <strong>de</strong> leur vie, les oubliés d’un rêve qu’ils s’étaient pourtant bâtis avec abnégation et<br />

travail, ou plus exactement, j’étais le spectateur <strong>de</strong> l’effondrement d’un système <strong>de</strong><br />

pensée...<br />

Rapi<strong>de</strong>ment, j’ai senti la nécessité <strong>de</strong> parler d’eux.<br />

Un changement violent au niveau <strong>de</strong>s mentalités, <strong>de</strong>s religions, et <strong>de</strong> la politique, se<br />

profilait alors dans le mon<strong>de</strong>, probablement suite aux événements du 11 septembre 2001<br />

et <strong>à</strong> la guerre en Irak qui s’enlisait déj<strong>à</strong> dans un bourbier intolérable.<br />

En effet, dans la tête <strong>de</strong> l’américain <strong>de</strong> la middle class, comme dans la mienne, une<br />

mondialisation aux multiples visages opérait sour<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s changements planétaires<br />

violents, et occupait insidieusement la place centrale <strong>de</strong> l’existence ; une intranquilité qui<br />

modifiait les comportements <strong>de</strong>s individus. La peur commençait <strong>à</strong> l’époque <strong>à</strong> occuper les<br />

esprits. <strong>Le</strong> repli sur soi <strong>de</strong>venait la règle, et bien entendu, ce nouveau visage du mon<strong>de</strong><br />

engendrait encore plus <strong>de</strong> violence intrinsèque. Nous étions <strong>à</strong> ce moment-l<strong>à</strong> en pleine<br />

guerre d’Irak, et la Nouvelle-Orléans, si belle, était sous les eaux suite <strong>à</strong> l’ouragan<br />

Katrina, et faisait voir au mon<strong>de</strong>, une autre Amérique noire délaissée, abandonnée <strong>à</strong> son<br />

triste sort, un Ouragan dévastateur arrachait le voile <strong>de</strong> ce pays qui ne prenait pas soin<br />

<strong>de</strong> ses pauvres, ni <strong>de</strong>s minorités, soit, une nation <strong>de</strong>venue tout aussi semblable <strong>à</strong><br />

n’importe quelle autre nation, une nation qui perdait aux yeux du mon<strong>de</strong> sa place <strong>de</strong><br />

premier <strong>de</strong> classe. <strong>Le</strong> rêve avait disparu <strong>à</strong> jamais et la Nouvelle-Orléans en était, malgré<br />

elle, le nouveau symbole… Des mômes partaient pourtant encore défendre ce rêve<br />

américain brisé, quelque part où ils pensaient ne jamais mettre les pieds un jour, sorte<br />

<strong>de</strong> réflexe malheureux ou pire, peut-être une obligation vécue comme une autre, voire la<br />

possibilité d’avoir accès <strong>à</strong> un métier, sans plus. Car, comme je l’ai souvent entendu <strong>de</strong> la<br />

bouche <strong>de</strong>s américains : « il faut bien gagner sa vie, alors pourquoi ne pas faire la<br />

guerre, si ça rapporte <strong>de</strong> l’argent et paie ma maison ? »


<strong>Le</strong> comble, c’est que tout ce changement, ce délitement se passait lui aussi dans un pays<br />

dévasté: l’Irak. Je voulais donc dès mon retour parler <strong>de</strong> cet écroulement et trouver une<br />

forme théâtrale directe qui puisse traduire les impressions <strong>de</strong> ce voyage. J’ai repensé<br />

tout naturellement au texte « Bash, latterday plays » <strong>de</strong> Neil Labute. Il s’agit <strong>de</strong> trois<br />

histoires inspirées <strong>de</strong> faits réels qui abor<strong>de</strong>nt radicalement cette Amérique pleine <strong>de</strong><br />

contradictions et <strong>de</strong> violence, où plane ce spectre brisé du rêve américain.<br />

<strong>Le</strong> fil rouge était donc une réflexion sur la violence, cette violence obscure qui - dans<br />

notre « prison » quotidienne - s’exerce d’abord contre nous-mêmes.<br />

La définition qu’en fait le sociologue Michel Wieviorka est fort intéressante: «Dans nos<br />

sociétés mo<strong>de</strong>rnes occi<strong>de</strong>ntales, l’utilisation <strong>de</strong> la violence est ici, ou bien quête et<br />

production <strong>de</strong> sens, ou bien malheureuse. C’est-<strong>à</strong>-dire qu’elle témoigne l’expression d’un<br />

refus <strong>de</strong> la personne <strong>à</strong> continuer une existence où elle se sent niée ».<br />

Parler <strong>de</strong> la violence <strong>de</strong> manière frontale avec le théâtre n’est pas chose facile<br />

aujourd’hui. <strong>Le</strong> théâtre – comme notre société - a tendance <strong>à</strong> mettre ses limites sur le<br />

sujet, et <strong>à</strong> adopter une forme <strong>de</strong> repli.<br />

Et pourtant, interroger les spectateurs sur ces thèmes existentiels et fondamentaux est<br />

nécessaire, et les <strong>de</strong>rniers événements malheureux d’An<strong>de</strong>rlecht, Nivelles, Anvers,<br />

Dinant, et <strong>de</strong> la gare centrale <strong>à</strong> Bruxelles avec l’assassinat <strong>de</strong> Joe Van Holsbeeck ne le<br />

contrediraient pas. Dans nos sociétés, <strong>de</strong> plus en plus, nous préférons construire notre<br />

mon<strong>de</strong> en niant la violence inhérente. Mais ce faisant, c’est le travail d’avoir <strong>à</strong> la<br />

transformer – en refoulement ou sublimation – qui passe <strong>à</strong> la trappe.<br />

<strong>Le</strong> théâtre <strong>de</strong>puis toujours est l’endroit par excellence où cette question <strong>de</strong> la violence<br />

peut être posée intelligemment, et <strong>de</strong> façon utile. Il suffit <strong>de</strong> relire les tragédies<br />

grecques, Shakespeare, pour comprendre que la notion <strong>de</strong> violence est la question<br />

centrale qui est posée par le théâtre. C’est peut-être l’ultime question qu’il pose. Ne plus<br />

abor<strong>de</strong>r cette question avec l’imagination du théâtre, sa liberté, et faire preuve d’une<br />

certaine autocensure au profit d’un nouveau consumérisme culturel, c’est aussi prendre<br />

le risque d’encourager le déni envers la violence – ses paradoxes.<br />

A ce propos, nous <strong>de</strong>vons être très vigilants, nous, les acteurs, metteurs en scène,<br />

auteurs. Notre imagination ne risque-t-elle pas d’être incarcérée dans ce repli?<br />

Et qu’en serait-il alors <strong>de</strong> notre liberté d’expression?<br />

L'art se doit <strong>de</strong> répondre au danger d'une époque dit le dramaturge anglais<br />

Edward Bond. J’ai ressenti profondément cette phrase lors <strong>de</strong> mon séjour aux<br />

USA en 2005. Et ce sont les gens, une fois <strong>de</strong> plus, qui m’ont amené <strong>à</strong> réfléchir <strong>à</strong><br />

ces mots…<br />

A l'XK Theater Group, nous en sommes intimement persuadés.<br />

Une autre question traverse cette création : comment être humain?<br />

Une autre pourrait s’y ajouter : qu’est ce qu’un être humain?<br />

Comment, aujourd’hui, répondre <strong>à</strong> ces <strong>de</strong>ux questions ?<br />

« Bash, latterday plays » <strong>de</strong> Neil Labute présente <strong>de</strong>s fables puissantes qui montrent<br />

cette urgence au réveil et cet ancrage précieux dans la survie <strong>de</strong> l'humain.<br />

Elles nous poussent encore <strong>à</strong> comprendre les mécanismes <strong>de</strong> notre époque, et <strong>c'est</strong> peut-<br />

être la chose la plus importante aujourd'hui. Non ? Comprendre avec notre<br />

imagination le mon<strong>de</strong> dans lequel nous vivons et <strong>à</strong> travers cette lucidité retrouvée,<br />

commencer le travail du changement et <strong>de</strong> la reconstruction.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

66


Neil Labute est un auteur important dans le théâtre contemporain. Il actionne<br />

avec son écriture « ce dire trouble que tout le mon<strong>de</strong> pense tout bas et n’ose pas<br />

prononcer ». Il est temps <strong>de</strong> se préoccuper <strong>de</strong> cette question, et jamais notre époque n’a<br />

été aussi prête pour ce théâtre-l<strong>à</strong>.<br />

Nous avons travaillé sur « Bash, latterday plays », avec au final la création d’un réel<br />

triptyque qui s’interroge et analyse notre XXI ème siècle. Alors, que l’on vive ici en Belgique<br />

ou l<strong>à</strong>-bas en Amérique, y-a-t-il une réelle différence ?<br />

<strong>Le</strong> public est venu nombreux voir « Bash, latterday plays », nous avons même dû refuser<br />

du mon<strong>de</strong>. Des spectateurs sont revenus voir le spectacle <strong>à</strong> Namur. Comme quoi, parler<br />

<strong>de</strong> choses dures, radicales, n’est finalement pas chose impossible dans ce pays. Pour<br />

moi, choquer pour choquer ne veut rien dire.<br />

Ce que je peux vous dire aujourd’hui, avec un certain recul, c’est que je vais persévérer<br />

dans mes convictions artistiques. <strong>Le</strong> plus important est <strong>de</strong> parler le plus sincèrement<br />

possible aux gens, <strong>de</strong> rester simple, accessible et généreux, et surtout, les impliquer<br />

émotionnellement dans la forme théâtrale qui est proposée, pour espérer transformer<br />

« quelque part » ceux-ci en acteurs <strong>de</strong> leur propre vie. Qui sait ? Voil<strong>à</strong> le geste que je<br />

compte reproduire dans les années <strong>à</strong> venir. C’est par l’imagination que nous sortirons du<br />

sentiment <strong>de</strong> la catastrophe, et quitterons cette béance dans laquelle nous sommes tous<br />

plongés. « Bash, latterday plays » m’a appris cela.<br />

C’est cette approche radicale et humaniste du théâtre qui forme et formera encore le<br />

socle <strong>de</strong> ma démarche <strong>à</strong> venir. Y croire encore et toujours, y travailler, y mettre tout son<br />

cœur et sa passion, et dévoiler la question <strong>de</strong> l’existence. Rien <strong>de</strong> plus. Ce spectacle m’a<br />

fait comprendre bien <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong>puis 2 ans…<br />

Il y avait un risque important <strong>de</strong> déplaire, et d’en choquer quelques-uns avec cette<br />

création. Nous le savions dès le début, et avons pris ce risque, mais c’est l’inverse qui<br />

s’est produit avec le public. Un engouement qui fait du bien…<br />

Aujourd’hui, nous avons tous <strong>à</strong> l’XK Theater Group la sensation du travail bien fait, un<br />

lien fort nous unit, <strong>de</strong>s partenariats pour le futur sont renforcés, et surtout nous avons la<br />

conviction d’avoir rendu notre théâtre utile aux gens. Bref, <strong>de</strong> lui avoir rendu<br />

quelque part sa mission initiale !<br />

Pour conclure, je salue l’investissement incroyable, l’énergie, et la disponibilité<br />

<strong>de</strong>s acteurs. Tous prennent <strong>de</strong>s risques énormes pour raconter ces histoires. <strong>Le</strong>s<br />

nôtres.<br />

René Georges<br />

Directeur artistique <strong>de</strong> l’XK Theater Group<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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18 • Balla<strong>de</strong><br />

<strong>Le</strong> cercle <strong>de</strong>s amis<br />

<strong>de</strong> la chanson d’amour<br />

ACCUEIL<br />

Avec Katia Boulay, Thierry <strong>Le</strong>fèvre et …<br />

Mise en scène Mise en scène collective<br />

Musique Renaud Grémillon<br />

Remerciements particuliers <strong>à</strong> Angelo Dello Spedale Catalano<br />

<strong>Le</strong> Cercle <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> la Chanson d'Amour, association sans but lucratif, qui<br />

comme son nom l'indique, consacre son activité <strong>à</strong> la chanson d'amour, a décidé<br />

d'envoyer sur la route trois <strong>de</strong> ses sympathiques membres en quête d'une<br />

nouvelle écriture contemporaine et poétique <strong>de</strong> la chanson d'amour. Vous serez<br />

invités <strong>à</strong> les ai<strong>de</strong>r <strong>à</strong> planter le décor et après une brève présentation <strong>de</strong>s<br />

différentes activités <strong>de</strong> l'association braisargentine (<strong>de</strong> Braise-sur-Argent) :<br />

débats, analyse <strong>de</strong> textes, jumelages internationaux, organisation d'après-midi<br />

dansants, écriture, concerts... Lili, Lucien et Léon, les trois piliers du cercle <strong>de</strong>s<br />

amis <strong>de</strong> la chanson d'amour qui ne reculent <strong>de</strong>vant rien pour la tendresse d'un<br />

refrain, la caresse d'une rime, le frisson <strong>de</strong> l'harmonie feront écrire au public<br />

présent un quatrain d'octosyllabes qui sera, par la suite, consigné au grand livre<br />

parmi les autres chansons d’amour.<br />

Laissez-vous gui<strong>de</strong>r par nos trois larrons, on vous jure que vous avez du talent<br />

pour écrire <strong>de</strong>s chansons d’amour !<br />

Tout ceci a un petit air <strong>de</strong> bal musette… C’est la cerise sur le gâteau <strong>de</strong> la saison,<br />

et c’est <strong>à</strong> voir en tribus, en famille, en célibataire… Et c’est bon pour le moral !<br />

UNE PRODUCTION D’UNE COMPAGNIE<br />

Petite salle<br />

Du 9/4 au 23/5/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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LA P’TITE CHANSON<br />

Une p’tite chanson<br />

Pour pouvoir dire<br />

Tout ce qui est bon<br />

C’qu’il y a <strong>de</strong> pire<br />

Pour raconter<br />

À chaque instant<br />

Qu’il faut aimer<br />

À tout moment<br />

Pour condamner<br />

Tous les bourreaux<br />

<strong>Le</strong>s meurtriers<br />

Et les salauds<br />

Pour voyager<br />

Et chaque jour<br />

Vous rencontrer<br />

Parler d’amour<br />

Pour oublier<br />

Aussi parfois<br />

Qu’la vérité<br />

Ne va pas <strong>de</strong> soi<br />

Que l’honnêteté<br />

Est en chacun<br />

Que la corrup<br />

Tion n’est pas loin<br />

Pouvoir dire non<br />

<strong>Le</strong>ver le poing<br />

Pouvoir dire oui<br />

Serrer la main<br />

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69<br />

A propos <strong>de</strong>…


LES REPRISES<br />

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19• Comédie<br />

<strong>Le</strong> mariage <strong>de</strong> Figaro<br />

<strong>de</strong> Beaumarchais<br />

REPRISE<br />

Avec Benoît Verhaert (Figaro), Anne-Marie<br />

Cappeliez, Patricia I<strong>de</strong>, Pierre Geranio, Marie-<br />

Astrid <strong>Le</strong>grand, Sébastien Marchetti, Olivier<br />

Massart, Guy Pion, Mathil<strong>de</strong> Schennen,<br />

François Sikivie, Alexandre Von Sivers, Simon<br />

Wauters, …<br />

Mise en scène Michel Kacenelenbogen<br />

Assisté <strong>de</strong> Kim <strong>Le</strong>leux<br />

Scénographie Vincent <strong>Le</strong>maire<br />

Création costumes Catherine Somers<br />

Lumière Gaëtan Van <strong>de</strong>n Berg<br />

Arrangements musicaux, Pascal Charpentier<br />

direction vocale et clavecin<br />

Création maquillages Jean-Pierre Finotto<br />

Création coiffures Thierry Pommerel<br />

Construction décor Philippe Hekkers<br />

Réalisation costumes David Messinger, Sylvie Thévenard, Lise<br />

<strong>Le</strong>jeune<br />

Stagiaires costumes Aurore Cosentino, Olivia Van<strong>de</strong>ndriessche<br />

Figaro, serviteur du Comte Almaviva, veut épouser Suzanne, première camériste<br />

<strong>de</strong> la Comtesse.<br />

Mais : le Comte souhaite voir Suzanne succomber <strong>à</strong> ses charmes, Marceline veut<br />

épouser Figaro, la Comtesse veut récupérer son époux qui la néglige, et<br />

Chérubin aime la Comtesse, mais aussi Suzanne, mais aussi Fanchette… Ah!<br />

Femmes, femmes, femmes…<br />

Manigances, mensonges et tromperies ; privilèges <strong>de</strong>s nantis, condition <strong>de</strong> la<br />

femme, dictature <strong>de</strong> l’apparence… Il y a tout cela dans ce mariage.<br />

Mais il y a surtout l’humeur et la liberté <strong>de</strong> l’auteur qui, au cœur <strong>de</strong>s Lumières,<br />

ouvrait portes et fenêtres, faisait sauter les verrous <strong>de</strong> la bienséance et laissait<br />

pénétrer les idées nouvelles…<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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Aujourd’hui encore, ce besoin d’ouvrir les fenêtres se fait sentir! Nous voulons<br />

faire <strong>de</strong> cette cérémonie une fête, le bal où se bousculent nos désarrois, nos<br />

passions et nos rêves fous d’un mon<strong>de</strong> plus juste. Nous voulons cultiver la gaieté<br />

et l’humour, être sans cesse amoureux et communiquer cette légère euphorie<br />

que l’on peut éprouver au spectacle <strong>de</strong>s humains. De folles soirées en<br />

perspective!<br />

UNE CRÉATION DU THÉÂTRE LE PUBLIC AVEC L’AIDE DU CENTRE DES ARTS SCÉNIQUES<br />

Gran<strong>de</strong> salle<br />

Du 24/08 au 13/09/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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73<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

C’est par l’interprétation du rôle <strong>de</strong> Figaro dans une mise en scène <strong>de</strong> Serge Rangoni que<br />

j’ai débuté ma carrière d’acteur.<br />

Il y a un an, ce texte s’est <strong>à</strong> nouveau imposé <strong>à</strong> moi.<br />

Ah monsieur Beaumarchais, votre pièce est un chef-d’œuvre !<br />

Vous me gui<strong>de</strong>z <strong>de</strong>puis 30 ans pour tenter avec enthousiasme <strong>de</strong> combattre les inégalités<br />

et <strong>de</strong> modifier le mon<strong>de</strong>. C’est bien vous qui me confirmez que l’intelligence du cœur est<br />

la seule intelligence qui peut nous gui<strong>de</strong>r vers un avenir meilleur. Vous incarnez la<br />

lucidité, mais contrairement <strong>à</strong> un grand nombre <strong>de</strong> <strong>beau</strong>x penseurs, vous n’êtes pas<br />

cynique mais généreux.<br />

Vous écrivez un mon<strong>de</strong> <strong>à</strong> transformer... Un mon<strong>de</strong> en transformation…<br />

Mettre en scène « <strong>Le</strong> Mariage <strong>de</strong> Figaro » c’est le moment…<br />

La « folle journée », non contente d’être bien <strong>de</strong> son temps, continue <strong>à</strong> être du nôtre.<br />

Beaumarchais écrit « <strong>Le</strong> Mariage <strong>de</strong> Figaro » a un tournant <strong>de</strong> l’histoire : les idées <strong>de</strong>s<br />

Lumières pénètrent toute la société et s’infiltrent dans les esprits ; c’est une époque<br />

avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> liberté.<br />

Notre époque est en pleine mutation, l’avenir est inimaginable, quelque chose se<br />

prépare, quelque chose forcément <strong>de</strong> pas très rassurant… Chacun l’envisage <strong>à</strong> sa façon :<br />

avec peur, avec curiosité, avec pessimisme, avec scepticisme… c’est selon. Nous sentons<br />

tous confusément que <strong>de</strong> grands changements se profilent ; la société occi<strong>de</strong>ntale est<br />

sclérosée, notre système tourne fou et ni la science, ni la politique, ni la philosophie ne<br />

semblent pouvoir nous ai<strong>de</strong>r <strong>à</strong> retrouver un cadre.<br />

<strong>Le</strong> vent <strong>de</strong> liberté qui se dégage du « Mariage… » fait écho <strong>à</strong> notre désir <strong>de</strong> changement,<br />

d’ouvrir la fenêtre pour laisser pénétrer les idées nouvelles. Penser le mon<strong>de</strong> autrement,<br />

c’est cela dont nous avons besoin…<br />

Et cependant, nous hésitons constamment entre aspiration <strong>à</strong> un nouvel ordre mondial,<br />

retourner en arrière au chaud <strong>de</strong>s vieilles valeurs, ou tout révolutionner….<br />

Comme dans la pièce <strong>de</strong> Beaumarchais, il y a un côté carnavalesque <strong>à</strong> notre époque ;<br />

elle donne l’impression d’une foule immense qui chante et danse, qui se laisse emporter<br />

par la force <strong>de</strong> sa propre inertie, sans <strong>de</strong>stination véritable, et qui n’arrive plus <strong>à</strong><br />

s’arrêter. Une foule pétrie d’idées conventionnelles et qui rêve d’idées nouvelles et <strong>de</strong><br />

liberté.<br />

<strong>Le</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la culture, paradoxalement, est embourbé dans le « penser comme il<br />

faut » ; pensées nimbées <strong>de</strong> mépris pour tout ce qui ne relève pas du politiquement<br />

correct.


La pièce <strong>de</strong> Beaumarchais, s’inscrit dans cette ligne : critique <strong>de</strong>s « privilèges » <strong>de</strong>s biennés,<br />

remise en question <strong>de</strong> ceux qui imposent les diktats, aspiration <strong>à</strong> une plus gran<strong>de</strong><br />

autonomie d’être et <strong>de</strong> pensée, aspiration <strong>à</strong> renverser les barrières du conformisme…<br />

Conformisme qui, <strong>à</strong> mon sens, n’est pas l’apanage <strong>de</strong>s bourgeois <strong>de</strong>s <strong>beau</strong>x quartiers. Il<br />

se loge aussi chez certains intellectuels qui se targuent <strong>de</strong> nous annoncer les bonnes<br />

nouvelles, <strong>à</strong> savoir, le mon<strong>de</strong> est un bourbier et l’humain ne va nulle part. Tous ceux qui<br />

s’éloigneraient <strong>de</strong> cette belle pensée unique seraient automatiquement <strong>de</strong> dangereux<br />

rêveurs analphabètes, superficiels ou populistes.<br />

Beaumarchais, ou la remise en question <strong>de</strong>s privilèges <strong>de</strong>s nantis, la condition <strong>de</strong> la<br />

femme, le pouvoir <strong>de</strong> l’apparence… Surtout l’humeur et la liberté <strong>de</strong> quelqu’un qui aime<br />

raconter <strong>de</strong>s histoires dans l’air <strong>de</strong> son temps. L’humeur <strong>de</strong> quelqu’un qui fait preuve<br />

d’une belle énergie dans ses combats et dans son désir <strong>de</strong> faire sauter les verrous <strong>de</strong> la<br />

bienséance.<br />

Je voudrais faire <strong>de</strong> ce « mariage » un lieu <strong>de</strong> vie, cultiver la gaieté et l’humour, être<br />

sans cesse amoureux, et communiquer aux autres cette légère euphorie que je peux<br />

éprouver au spectacle <strong>de</strong>s humains. Faire <strong>de</strong> cette cérémonie, une fête. Permettre aux<br />

comédiens, <strong>de</strong> profiter du génie <strong>de</strong> Beaumarchais pour réinventer la Vie.<br />

Michel Kacenelenbogen<br />

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20 • Polar<br />

Gar<strong>de</strong> <strong>à</strong> vue<br />

d’après Michel Audiard<br />

D’après « <strong>Le</strong> suspect » <strong>de</strong> John Wainwright, traduction française<br />

<strong>de</strong> Janine Herisson (© Editions Gallimard), adaptation <strong>de</strong> Michel<br />

Audiard, Clau<strong>de</strong> Miller et Jean Vautrin<br />

REPRISE<br />

Avec Laurence d’Amelio, Patrick Descamps, Pierre<br />

Geranio, Alexis Goslain, Michel Kacenelenbogen et<br />

Nicolas Ossowski<br />

Mise en scène Olivier Massart<br />

Assisté <strong>de</strong> Alexis Goslain<br />

Adaptation Teff Erhat<br />

Scénographie Philippe Hekkers<br />

Lumière et son Gaëtan Van <strong>de</strong>n Berg<br />

Stagiaire costumes Sylvie Van<strong>de</strong>r Marcken<br />

Il y a d’abord un meurtre, un double meurtre, sans coupable. Il y a aussi une<br />

ville, une nuit <strong>de</strong> réveillon. Et un commissariat assoupi, une machine <strong>à</strong> café…<br />

Il y a un homme, c’est un flic, et un autre homme, c’est un notaire.<br />

Un flic qui cherche <strong>à</strong> comprendre, <strong>à</strong> savoir et un notaire qui témoigne, rien <strong>de</strong><br />

plus.<br />

Il y a <strong>de</strong>s rumeurs, <strong>de</strong>s paradoxes, un autre flic qui cogne, une épouse qui<br />

étouffe et la nuit qui avance.<br />

Et puis, il y a comme un glissement…<br />

Deux assassinats ont eu lieu en l'espace d'une semaine. Ne possédant que très<br />

peu d'indices, l'inspecteur Gallien et son adjoint Belmont déci<strong>de</strong>nt en plein<br />

réveillon du nouvel an <strong>de</strong> convoquer <strong>à</strong> la PJ un notable <strong>de</strong> la ville, le notaire<br />

Jérôme Martinaud, qui a découvert le corps d'une <strong>de</strong>s victimes.<br />

UNE CRÉATION DU THEATRE LE PUBLIC ET DU THEATRE DE NAMUR<br />

Palais <strong>de</strong>s Beaux-Arts – Salle M<br />

Du 26/10 au 29/10/08 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâches les dimanches et lundis<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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76<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Un silence, un regard et le mot qui part, qui fuse, qui percute. <strong>Le</strong> texte d’Audiard est<br />

théâtralement aussi redoutable qu’il l’était <strong>à</strong> l’écran. Parce que le verbe est puissant,<br />

choisi, coloré bien entendu, mais surtout parce qu’il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux actrices et aux acteurs<br />

<strong>de</strong> ne pas jouer mais d’être le personnage, <strong>de</strong> tout leur sang, <strong>de</strong> toute leur force, <strong>de</strong> tout<br />

leur souffle. Une intrigue aussi haletante qu’imprévisible fait alors éclater les carapaces<br />

<strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres, flics, notaire, bourgeoise, pour mettre <strong>à</strong> nu la petitesse <strong>de</strong>s âmes.<br />

Tout y passe, orgueil, brutalité, dénonciation, cynisme… Un roman puis un film et<br />

maintenant une pièce d’où surgit l’image au vitriol d’une société où le désespoir mène <strong>à</strong><br />

l’inconcevable.<br />

Olivier Massart


21 • Récit<br />

Monsieur Ibrahim<br />

et les fleurs du Coran<br />

<strong>de</strong> Eric-Emmanuel Schmitt<br />

REPRISE<br />

Avec Michel Kacenelenbogen<br />

Mise en scène Olivier Massart<br />

Assisté <strong>de</strong> Marie Biron<br />

Scénographie Olivier Waterkeyn<br />

Construction décor Bruno Renson, Anne Schmitz et Olivier Waterkeyn<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Musique originale Quentin Dujardin<br />

A Paris, dans les années soixante, Momo, un petit garçon juif <strong>de</strong> 12 ans, <strong>de</strong>vient<br />

l'ami du vieil épicier arabe <strong>de</strong> la rue Bleue. Mais les apparences sont<br />

trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier, n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas<br />

Bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif. Second opus <strong>de</strong> la trilogie <strong>de</strong> l’Invisible<br />

d’Eric-Emmanuel Schmitt, ce récit retrace le parcours <strong>de</strong> Momo qui, entraîné par<br />

ce vieux soufi, cheminera jusque sur les routes du Croissant d’Or.<br />

UNE CRÉATION DU THEATRE LE PUBLIC<br />

Palais <strong>de</strong>s Beaux-Arts – Salle M<br />

Du 26/12/08 au 03/01/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

Relâche le 30/12/08<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

78<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

A douze ans, Momo se retrouve livré <strong>à</strong> lui-même. Il a un ami, un seul, Monsieur Ibrahim,<br />

l'épicier arabe <strong>de</strong> la rue Bleue.<br />

Mais les apparences sont trompeuses.<br />

La rue Bleue n'est pas bleue.<br />

L'Arabe n'est pas arabe.<br />

Et la vie n'est peut-être pas forcément triste.<br />

Y a-t-il autre chose <strong>à</strong> chercher dans ce texte en "Je" qu'une invitation <strong>à</strong> affiner notre<br />

regard sur l'autre ? A tourner, tourner, bienheureux <strong>de</strong>rviches, jusqu'<strong>à</strong> flotter et voir le<br />

mon<strong>de</strong> avec un peu <strong>de</strong> hauteur ?<br />

Légèreté <strong>de</strong>s corps, profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s âmes…<br />

Je ne crois pas. Je peux me tromper, après tout l'erreur est humaine, mais je ne crois<br />

pas.<br />

Découvrir ce qui se cache <strong>de</strong>rrière ce qui est établi et, par l<strong>à</strong>, découvrir ce qui se cache<br />

au plus profond <strong>de</strong> soi ; simplement pour expurger sa haine, pardonner et <strong>vivre</strong> en paix<br />

malgré la violence du mon<strong>de</strong> qui nous entoure: quelle aventure !<br />

Cette aventure, comme le chemin tortueux qui mène au Croissant d'Or, s'ouvre <strong>de</strong>vant<br />

nous.<br />

Une aventure humaine comme je les aime, une rencontre avec un auteur philosophe et<br />

un acteur-directeur juif.<br />

Mais les apparences sont trompeuses.<br />

L'auteur n'est pas que philosophe.<br />

L'acteur n'est pas que directeur et juif.<br />

Et le théâtre n'est peut-être pas forcément triste…<br />

Olivier Massart


22 • Comédie savoureuse<br />

<strong>Le</strong>s mangeuses <strong>de</strong> chocolat<br />

<strong>de</strong> Philippe Blasband<br />

REPRISE<br />

Avec Claire Bodson, Jacqueline Bollen, Muriel Jacobs et<br />

Michèle Schor<br />

Mise en scène Philippe Blasband<br />

Elodie, Liliane et Marielle, trois jeunes femmes savoureuses, au caractère bien<br />

trempé, au style et au parcours différents mais <strong>à</strong> l’obsession i<strong>de</strong>ntique se<br />

retrouvent dans une séance <strong>de</strong> thérapie pour lutter contre leur vice : la<br />

chocolatomanie. Mais lors <strong>de</strong> la thérapie, elles refusent <strong>de</strong> plonger en ellesmêmes<br />

<strong>à</strong> la recherche <strong>de</strong> « l’événement déclencheur » <strong>de</strong> leur névrose<br />

commune. Car parler du chocolat, c’est parler <strong>de</strong> soi <strong>à</strong> travers le voile pudique<br />

d’un « péché mignon ». La thérapeute assiste, impuissante, <strong>à</strong> une véritable<br />

mutinerie qui remet son propre rôle en question…<br />

“Quatre actrices régalantes, pour un malaise drolatique, dont on déguste les<br />

répliques, et savoure les esquives.” (La Libre Belgique)<br />

UNE PRODUCTION D’AUDIENCE ASBL<br />

« <strong>Le</strong>s Mangeuses <strong>de</strong> chocolat » sera joué en diptyque avec « Paternel »<br />

du même auteur les vendredis et samedis du 27/03 au 25/04/09.<br />

19h <strong>Le</strong>s Mangeuses <strong>de</strong> chocolat - 21h Paternel<br />

Salle <strong>de</strong>s Voûtes<br />

<strong>Le</strong>s vendredis et samedis du 27/3 au 25/4/09 <strong>à</strong> 19h00<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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80<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

Avez-vous un besoin urgent <strong>de</strong> chocolat quand vous avez le blues ? « L'o<strong>de</strong>ur chocolatée<br />

<strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> France ne vous manque-t-elle pas quand, désormais, vous quittez la gare du<br />

midi par l'avenue Fonsny ?<br />

Si oui, vous êtes chocolatomane et il est grand temps <strong>de</strong> faire un tour au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong><br />

<strong>Public</strong> où très prochainement l’auteur Philippe Blasband et Audience production nous ont<br />

concocté le retour <strong>de</strong>s « Mangeuses <strong>de</strong> chocolat » une thérapie <strong>de</strong> groupe décapante.<br />

Un vice, une drogue, le chocolat ? Allez savoir !<br />

Trois jeunes femmes, une douce en bas <strong>de</strong> laine (Muriel Jacobs); la <strong>de</strong>uxième version<br />

"cuir" (Claire Bodson) et la troisième, enceinte, mais bourgeoise (Michèle Schor) vont<br />

tout nous dire. Mais la psy (Jacqueline Bollen) est trop sûre d'elle et <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong><br />

force vont s'installer. Personne ne sera guéri, sauf l'auteur, chocolatomane accro qui rêve<br />

<strong>de</strong> dormir le plus longtemps possible pour mieux résister <strong>à</strong> la tentation.<br />

Quatre actrices délicieuses vous feront déguster ce texte avec un grand pied <strong>de</strong> nez aux<br />

empêcheurs <strong>de</strong> manger dans la position foetale. Alors noir <strong>de</strong> noir, fondant ou aux<br />

noisettes, n'oubliez pas le petit carré pour la route……


23 • Comédie familière<br />

Tout au bord<br />

<strong>de</strong> Bernard Cogniaux et<br />

<strong>de</strong> Marie-Paule Kumps<br />

REPRISE<br />

Avec Bernard Cogniaux et Marie-Paule Kumps<br />

Mise en scène Pietro Pizzuti<br />

Scénographie Elisabeth Schnell<br />

Lumière Gaëtan Van <strong>de</strong>n Berg<br />

<strong>Le</strong>s enfants sont partis, Martial le ca<strong>de</strong>t est venu chercher ses <strong>de</strong>rnières caisses<br />

hier soir.<br />

Il y a quelques années… <strong>de</strong>ux bébés entraient dans leurs vies ; aujourd’hui,<br />

<strong>de</strong>ux jeunes hommes quittent la maison…<br />

Reste le couple ; les enfants partis, les parents… ne dansent pas, ils per<strong>de</strong>nt<br />

l’équilibre.<br />

Pendant <strong>de</strong>s années, le quotidien les a envahis, leur tenant lieu <strong>de</strong> boussole.<br />

Aujourd’hui un vague malaise s’empare d’eux… ; maintenant qu’ils ont du temps<br />

pour eux, du temps pour penser <strong>à</strong> eux, ils per<strong>de</strong>nt le nord.<br />

D’introspections maladroites en changements <strong>de</strong> vie hasar<strong>de</strong>ux, ils glissent<br />

doucement <strong>de</strong> situations cocasses en épiso<strong>de</strong>s plus graves, trébuchent, per<strong>de</strong>nt<br />

pied, touchent le fond puis refont surface.<br />

Premier texte <strong>de</strong> Marie-Paule Kumps et Bernard Cogniaux au <strong>Public</strong>, « Tout au<br />

bord » distille joyeusement le désarroi qui s’installe quand la maison se vi<strong>de</strong>. Il<br />

son<strong>de</strong> en profon<strong>de</strong>ur nos vertiges <strong>de</strong> parents orphelins. On se retrouve « tout au<br />

bord », <strong>à</strong> la lisière <strong>de</strong> la vie. Mais, Zénon aura <strong>de</strong>s grands-parents soli<strong>de</strong>ment<br />

accrochés <strong>à</strong> la vie, c’est promis !<br />

UNE PRODUCTION DU THEATRE LE PUBLIC<br />

Palais <strong>de</strong>s Beaux-Arts – Salle M<br />

Du 2/6 au 6/6/09 <strong>à</strong> 20h30<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

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VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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82<br />

A propos <strong>de</strong>…<br />

En 1996 nous avions écrit pour la Samaritaine une pièce intitulée « Pour qui sont ces<br />

enfants qui hurlent sur nos têtes ? » qui mettait en scène un couple et qui illustrait la vie<br />

<strong>de</strong> jeunes parents, <strong>de</strong> la naissance du premier enfant, puis du second, jusqu’aux sept ans<br />

(environ) <strong>de</strong> l’aîné.<br />

Quand le <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> nous a proposé d’écrire un texte que nous créerions chez eux,<br />

un texte proche <strong>de</strong> nous et proche du pays et <strong>de</strong> l’époque qui sont les nôtres, nous avons<br />

eu envie <strong>de</strong> retrouver ces personnages.<br />

<strong>Le</strong> temps a passé : Martial n’habite plus la maison <strong>de</strong>puis quelques années et Arthur<br />

vient <strong>de</strong> la quitter. Christelle et Olivier, ces <strong>de</strong>ux personnages que nous avions créés<br />

parents se retrouvent « seuls ». Nous les avions toujours écrits occupés et préoccupés<br />

par leurs fils. Qu’allaient-ils nous inspirer maintenant ? <strong>Le</strong>s voil<strong>à</strong> déstabilisés, sans leurs<br />

repères, comme <strong>de</strong>s cyclistes qui auraient roulés trop longtemps le nez sur le guidon et<br />

qui, relevant la tête, ne reconnaissent plus le paysage dans lequel ils roulent <strong>à</strong> présent.<br />

« Tout au bord » est le récit <strong>de</strong> leurs divagations dans <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> traverses. Ils<br />

vont, un peu, se poser <strong>beau</strong>coup <strong>de</strong> questions sur l’itinéraire <strong>à</strong> suivre, s’interroger sur le<br />

but du chemin et le sens <strong>de</strong> l’effort <strong>à</strong> faire pour encore avancer, un peu se perdre …<br />

avant <strong>de</strong> retrouver une route apparemment plus sereine.<br />

Pour écrire cette pièce nous avons dû renouer les fils <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages <strong>de</strong> parents<br />

auxquels nous avions retiré le moteur dramatique: leurs enfants. Assez naturellement<br />

nous les avons perdus, retrouvés différents, et ils sont <strong>de</strong>venus (assez naturellement)<br />

grands-parents.<br />

Peut-être qu’un jour « Tout au bord » <strong>de</strong>viendra le <strong>de</strong>uxième volet d’une trilogie.<br />

Bernard Cogniaux et Marie-Paule Kumps


LES PLANCHES<br />

<strong>Le</strong>s Planches : un nouvel espace au <strong>Public</strong>.<br />

Un espace ouvert <strong>à</strong> l’imprévu,<br />

Un lieu pour les palabres et les confi<strong>de</strong>nces,<br />

Une place publique pour les poètes, les lecteurs, les conteurs,<br />

Un tréteau pour « levés <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>aux »,<br />

Un café théâtre, une guinguette,<br />

Une auberge espagnole…<br />

Un zinc, une zone,<br />

Une zone <strong>de</strong> transit, une zone d’échanges,<br />

Zone <strong>de</strong> turbulences, zone érogène… Une zone libre.<br />

Artistes, spectateurs, BIENVENUE !<br />

<strong>Le</strong>s Planches accueillent les comédiens dans tous leurs états : comédiensmusiciens,<br />

comédiens-chanteurs, comédiens-plasticiens, comédiens-conteurs,…<br />

Scène ouverte aux premiers publics, les Planches proposent <strong>de</strong>s esquisses, <strong>de</strong>s<br />

performances, <strong>de</strong> tout jeunes comédiens.<br />

<strong>Le</strong>s Planches permettent également <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s spectacles en cours <strong>de</strong><br />

saison, <strong>de</strong>s spectacles pour un seul spectateur, ou <strong>de</strong>s spectacles pour un seul<br />

soir.<br />

Aux Planches, il n’y a pas <strong>de</strong> saison, la programmation s’improvise au fur et <strong>à</strong><br />

mesure <strong>de</strong>s propositions, tout au long <strong>de</strong> l’année.<br />

<strong>Le</strong>s spectacles sur les Planches ont lieu généralement <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> 18h ou <strong>à</strong> la fin<br />

<strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong>s autres salles.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

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24 • En Janvier <strong>2009</strong><br />

<strong>Le</strong> silence <strong>de</strong>s communistes<br />

<strong>de</strong> Vittorio Foa, Miriam Mafai et Alfredo Reichlin<br />

Avec Patrizia Berti, Christina Crahay, François Sikivie<br />

Mise en scène Jean-Pierre Vincent<br />

Entretien avec Jean-Pierre Vincent<br />

LE TEXTE QUE VOUS METTEZ EN SCENE, LE SILENCE DES COMMUNISTES, EST<br />

CONSTITUE D'UN ENSEMBLE DE LETTRES ECHANGEES ENTRE DES MILITANTS DE LA<br />

GAUCHE ITALIENNE.<br />

Jean-Pierre Vincent: <strong>Le</strong> texte intégral est en effet composé <strong>de</strong> sept lettres: un<br />

envoi et <strong>de</strong>ux réponses suivies d'un envoi avec <strong>de</strong>ux réponses puis une lettre qui<br />

clôt cette correspondance qui court sur l'année 2000. A l'origine d’échanges<br />

épistolaires, un militant <strong>de</strong> la gauche non-communiste, Vittorio Foa, qui écrit <strong>à</strong><br />

<strong>de</strong>ux membres <strong>de</strong> l'ex-parti communiste italien (PCI) <strong>de</strong> la génération <strong>de</strong> l'après<br />

secon<strong>de</strong> guerre mondiale, Miriam Mafai et Alfredo Reichila. Au centre <strong>de</strong> ses<br />

préoccupations originales, il y a la disparition du PCI et le silence <strong>de</strong> nombreux<br />

militants <strong>à</strong> la suite <strong>de</strong> cette disparition. Mais très rapi<strong>de</strong>ment cette question est<br />

relayée par d'autres problématiques. Vittorio Foa interroge ses camara<strong>de</strong>s non<br />

seulement sur leur silence d'aujourd'hui mais aussi sur celui <strong>de</strong> l'époque où le<br />

PCI était une force vive en Italie. <strong>Le</strong> grand intérêt <strong>de</strong> cet ensemble rési<strong>de</strong> dans<br />

l'honnêteté et la franchise <strong>de</strong>s interlocuteurs qui affrontent leur passé et leur<br />

présent. Ils ne s'attar<strong>de</strong>nt pas trop sur le stalinisme <strong>de</strong> la III ème Internationale<br />

mais ils esquissent chacun pour eux une réflexion sur les possibilités <strong>de</strong><br />

constituer une nouvelle gauche en Italie. Ce qui est très émouvant dans ce texte,<br />

<strong>c'est</strong> que ces militants ne sont pas <strong>de</strong>s héros mais <strong>de</strong>s êtres pensants et<br />

réfléchissants sur leurs pratiques politiques dans le mon<strong>de</strong> qui les entoure, <strong>à</strong> la<br />

lueur d'un passé souvent douloureux. <strong>Le</strong>urs moyens ne sont pas supérieurs <strong>à</strong><br />

ceux <strong>de</strong>s spectateurs qui écouteront leurs textes. Ils cherchent <strong>à</strong> mieux<br />

comprendre ce qui est <strong>à</strong> la base <strong>de</strong> l’idée du communisme, <strong>c'est</strong>-<strong>à</strong>-dire la<br />

communauté. Cette recherche produit bien sûr une gran<strong>de</strong> émotion sur tous<br />

ceux qui pensent que chaque individu membre d'une communauté a une<br />

responsabilité par rapport <strong>à</strong> cette communauté.<br />

CES MILITANTS NE SONT PAS DES HEROS MAIS ONT-ILS CEPENDANT POUR CERTAINS<br />

DES PARCOURS HEROÏQUES?<br />

Oui mais il n'y a pas que leur passé <strong>de</strong> militants et <strong>de</strong> résistants qui peut leur<br />

donner ce statut «héroïque» parce qu'ils disent ce que nous n'osons pas dire.<br />

C'est pour cela que cette parole est communicable et «théâtralisable». Ils sont<br />

comme tout le mon<strong>de</strong>, et en même temps très différents puisqu'ils prennent la<br />

parole sans refuser contradictions, avec une sincérité absolue, sans aucun<br />

angélisme.<br />

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C'EST UN PRESENT ET UN PASSE DE L'HISTOIRE ITALIENNE DONT IL EST QUESTION<br />

DANS CES TEXTES. CELA NE POSE-T-IL PAS DE BARRIERES PAR RAPPORT AU PUBLIC<br />

FRANÇAIS ET BELGE ?<br />

Je n'ai jamais été communiste, je me suis même défini comme un marxiste anticommuniste,<br />

mais le PCI a joué un rôle esthétique, politique et émotionnel dans<br />

ma vie, en particulier en mai 68. Ce parti, qui nous apparaissait comme moins<br />

stalinien, était relié <strong>à</strong> un certain nombre <strong>de</strong> comportements politiques différents<br />

du PCF, et aussi tout un mon<strong>de</strong> artistique, <strong>de</strong>s modèles comme Lucchino<br />

Visconti, Bernardo Bertolucci ou Giorgio Strehler... C'était un véritable mythe.<br />

Dès que j'ai eu terminé ma traduction, je l'ai adressée a une vingtaine d'amis<br />

très différents pour voir si, tel quel, ce texte italien pouvait intéresser <strong>de</strong>s<br />

Français. Toutes les réponses ont été positives, certaines s'agrémentant <strong>de</strong><br />

souvenirs politiques très intimes, ce qui m'a prouvé que je n'étais pas le seul <strong>à</strong><br />

être bouleversé par ces paroles militantes venues <strong>de</strong> l'autre côté <strong>de</strong>s Alpes.<br />

Je ne voudrais pas que ce soit simplement la tournée d'un spectacle fini mais<br />

comme une suite d'opérations uniques qui se recréent <strong>à</strong> chaque fois en fonction<br />

du lieu, du nombre <strong>de</strong> spectateurs, <strong>de</strong> la géographie émotionnelle, du rapport<br />

politique potentiel avec une population dans un espace donné qui ne soit pas, si<br />

possible, un théâtre mais un lieu symbolique <strong>de</strong> la ville où nous jouerons.<br />

BEAUCOUP DE QUESTIONS ABORDENT AUSSI LA VALEUR DU TRAVAIL DANS NOS<br />

SOCIETES OCCIDENTALES DEVELOPPEES. NE PENSEZ-VOUS PAS QUE CES MILITANTS<br />

ITALIENS OSENT POSER DES QUESTIONS QUI DERANGENT LORSQU'ELLES SONT POSEES<br />

EN FRANCE?<br />

Peut-être la disparition du PCl a-t-elle libéré dans la tête <strong>de</strong> ces gens-l<strong>à</strong> <strong>de</strong>s<br />

possibilités <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong> la réalité. Pendant plusieurs décennies, le travail était<br />

l'élément majeur, sinon totalitaire, <strong>de</strong> la socialisation <strong>de</strong>s individus. Mais<br />

aujourd'hui, on doit se poser <strong>de</strong>s questions sur la capacité <strong>de</strong>s nouvelles relations<br />

sociales qui peuvent vraiment "socialiser" les personnes. Ce sont justement ces<br />

questions-l<strong>à</strong> que se posent les auteurs sans d'ailleurs apporter <strong>de</strong> réponses<br />

définitives. Ils luttent <strong>à</strong> leur manière contre le catastrophisme ambiant face <strong>à</strong><br />

l'organisation mondiale <strong>de</strong> la solitu<strong>de</strong> par Internet et par la communication<br />

rapi<strong>de</strong>. Ils n'y voient pas une fatalité absolue pour la communauté. Cette<br />

réflexion un peu <strong>à</strong> l'aveugle est sans doute ce qui touche si fortement le public.<br />

Peut-être qu'en scrutant les différences que nous avons avec nos voisins<br />

européens, nous en apprendrons plus sur nous-mêmes.<br />

C'EST AINSI QUE VOUS EXPLIQUEZ LES REACTIONS EMOTIONNELLES TANT CHEZ LE<br />

LECTEUR QUE CHEZ LE SPECTATEUR DONT VOUS PARLEZ?<br />

Ce texte appuie sur un endroit très particulier <strong>de</strong> la vie. Tous les spectateurs<br />

peuvent penser ce qui est dit dans ce texte, mais ils n'osent peut-être pas le<br />

formuler aussi clairement, ils n'osent peut-être pas en parler. C'est donc <strong>à</strong><br />

l'endroit <strong>de</strong> la solitu<strong>de</strong> politique dans laquelle bon nombre d'entre nous se<br />

trouvent que s'adresse cette correspondance puisque nous avons tous nos rêves<br />

éveillés, solitaires, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> nos activités politiques visibles. C'est d'ailleurs<br />

autour <strong>de</strong> cela que peut se construire la représentation théâtrale.<br />

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CE TEXTE PEUT-IL ETRE REÇU COMME UNE "LEÇON" POLITIQUE ?<br />

Non, pas <strong>de</strong> leçon! Si j'osais l'image, et je l'ose, je dirai que ce texte est comme<br />

un bateau qui part d'un quai qui est le passé et qui filerait doucement,<br />

inexorablement, vers le présent, vers nous, d'une façon troublante, avec une<br />

noblesse <strong>de</strong> phrasé politique que je ne trouve pas en France en cette pério<strong>de</strong><br />

électorale. Ces militants pensent le mon<strong>de</strong> et trouvent avec simplicité les mots<br />

pour le dire. Ils brassent les acquis culturels que nous avons en Europe <strong>de</strong>puis<br />

l'époque <strong>de</strong>s Lumières, si ce n'est <strong>de</strong>puis la Renaissance, et dans ce brassage, ils<br />

parlent <strong>de</strong> notre réalité sans donner <strong>de</strong> leçons... Je pense que <strong>c'est</strong> très rare.<br />

Propos recueillis par Jean-François Penter en février 2007<br />

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25 • En Janvier <strong>2009</strong><br />

Hélène<br />

3 ème acte du second Faust <strong>de</strong> J W von Goethe<br />

Avec Elodie Bordas et Jeanne <strong>de</strong> Mont<br />

Mise en scène Marc Liebens<br />

Conseiller littéraire Crista Mittelsteiner<br />

Coproduction : Compagnie BG-GB et le GRÛ/<strong>Théâtre</strong> du Grütli<br />

Si vous venez voir « Hélène » <strong>de</strong> Goethe, vous verrez peu <strong>de</strong> choses. Une table<br />

blanche rectangulaire, dix chaises blanches et <strong>de</strong>ux chaises noires. <strong>Le</strong> tout<br />

éclairé par <strong>de</strong>ux néons blancs et <strong>de</strong>ux néons bleus. Un interrupteur sous la table<br />

éteint le tout. Deux murs <strong>de</strong> la pièce sont blancs. <strong>Le</strong> mur noir est un pendrillon.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>rnier mur est une double porte, noire elle aussi.<br />

<strong>Le</strong>s chaises blanches seront occupées par les spectateurs.<br />

<strong>Le</strong>s chaises noires par les interprètes.<br />

<strong>Le</strong>s interprètes sont <strong>de</strong>ux. Ce sont <strong>de</strong>s comédiennes. Elles sont belles. Elles sont<br />

jeunes. L'une joue la figure d'Hélène. L'autre joue le Chœur, la Phorkya<strong>de</strong>, Faust,<br />

Lyncée.<br />

Elles jouent aussi <strong>de</strong>s paysages, <strong>de</strong>s voyages, <strong>de</strong>s pensées - surtout <strong>de</strong>s<br />

pensées, <strong>de</strong>s bijoux, <strong>de</strong>s trésors, <strong>de</strong>s sommeils, <strong>de</strong>s réveils, un évanouissement.<br />

Une table?<br />

J'ai vu une photo <strong>de</strong> Gilles Deleuze, enseignant <strong>à</strong> Vincennes. Il est assis <strong>à</strong> un<br />

bout <strong>de</strong> table. Assis autour <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>s élèves. Et d'autres aussi, nombreux,<br />

<strong>de</strong>bout tout autour <strong>de</strong> lui.<br />

Un protagoniste, un Chœur. Ici, dans « Hélène » elles sont <strong>de</strong>ux. Comme<br />

Deleuze quand il écrit avec Félix Guattari « L’Anti-Œdipe » et « Mille Plateaux ».<br />

Cette photo m'a touché.<br />

J'ai vu l<strong>à</strong> un espace juste. Quelqu'un parle, les autres écoutent. Il est heureux <strong>de</strong><br />

parler. Il pense <strong>à</strong> voix haute. <strong>Le</strong>s autres écoutent. Ils pensent <strong>à</strong> voix basse.<br />

J'ai su que c'était l'espace d'Hélène. J'ai <strong>presse</strong>nti que l'« Hélène » <strong>de</strong> Goethe<br />

n'était pas représentable. J'ai su qu'elle était présentable.<br />

Goethe s'octroie toutes les libertés: d'abord écrire la première pièce sur Hélène<br />

(nous avons perdu celle d'Eschyle, <strong>de</strong> Sophocle et la pièce d'Euripi<strong>de</strong> est un jeu<br />

sur le fantôme d'Hélène) ensuite dans cette même pièce écrire une Hélène avec<br />

Faust. Ecrire, jouer, <strong>de</strong>ux fois sur trois mille ans.<br />

Re-écriture.<br />

Goethe écrit « Hélène » dans trois langues. Celle d'Eschyle, la sienne (allemand<br />

classique) et enfin celle, mo<strong>de</strong>rne pour lui, <strong>de</strong> Lord Byron.<br />

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A son exemple, j'ai convoqué les voix <strong>de</strong> Michèle Fabien, Marguerite Duras et<br />

Heiner Müller.<br />

Pour en finir. En revenir <strong>à</strong> la table.<br />

C'est une table <strong>de</strong> jeu.<br />

C'est une table d'écoute.<br />

<strong>Le</strong>s interprètes joueront cartes sur table en tapant du poing s'il le faut.<br />

<strong>Le</strong>s interprètes feront table rase du passé.<br />

Elles seront nouvelles.<br />

Et anciennes, parce que justement nouvelles.<br />

<strong>Le</strong>s spectateurs seront nos hôtes.<br />

Ce n'est pas un spectacle sur la <strong>beau</strong>té, sur l'amour, sur le pouvoir.<br />

C'est un spectacle sur le jeu où l'on parlera <strong>de</strong> la <strong>beau</strong>té, <strong>de</strong> l'amour et du<br />

pouvoir.<br />

Marc Liebens<br />

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BILAN CHIFFRE DE LA SAISON<br />

<strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> A BRUXELLES<br />

LES CREATIONS<br />

01 • Hygiène <strong>de</strong> l’Assassin ........................................ 36 représentations<br />

02 • <strong>Le</strong>s Femmes ont <strong>de</strong> la chance ............................. 35 représentations<br />

03 • <strong>Le</strong> Dieu du carnage ........................................... 39 représentations<br />

04 • Un jour j’irai <strong>à</strong> New York avec toi ........................ 20 représentations<br />

05 • L’Affaire Lambert .............................................. 19 représentations<br />

06 • Cet enfant ....................................................... 30 représentations<br />

07 • <strong>Le</strong> Rêve d’un homme ridicule .............................. 28 représentations<br />

08 • Faut pas payer ! ............................................... 33 représentations<br />

09 • Paternel .......................................................... 40 représentations<br />

10 • Facteur humain ................................................ 24 représentations<br />

11 • Dom Juan ........................................................ 37 représentations<br />

12 • La meilleure volonté du mon<strong>de</strong> ........................... 33 représentations<br />

13 • Ubu <strong>à</strong> l’Elysée .................................................. 19 représentations<br />

LES ACCUEILS<br />

14 • Jouliks ............................................................ 20 représentations<br />

15 • <strong>Le</strong> Peuple sans nom ou la colère du fleuve ............ 33 représentations<br />

16 • Minute Papillon ................................................. 19 représentations<br />

17 • Bash, latterday plays ......................................... 19 représentations<br />

18 • <strong>Le</strong> Cercle <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> la chanson d’amour ............ 33 représentations<br />

LES REPRISES<br />

19 • <strong>Le</strong> Mariage <strong>de</strong> Figaro ......................................... 16 représentations<br />

20 • Gar<strong>de</strong> <strong>à</strong> vue ....................................................... 4 représentations<br />

21 • Monsieur Ibrahim................................................ 9 représentations<br />

22 • <strong>Le</strong>s Mangeuses <strong>de</strong> chocolat ................................ 13 représentations<br />

23 • Tout au bord ...................................................... 5 représentations<br />

LES PLANCHES<br />

24 • <strong>Le</strong> Silence <strong>de</strong>s communistes ............................... 20 représentations<br />

25 • Hélène ............................................................ 10 représentations<br />

SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> A BRUXELLES ............... 594 représentations<br />

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En France<br />

À Avignon<br />

DIFFUSION DES SPECTACLES<br />

Gilles et la nuit <strong>de</strong> Hugo Claus<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Halles – Chapelle Saint-Claire<br />

Rue du roi René – 84000 Avignon<br />

Du 5 au 31 juillet <strong>2008</strong><br />

Scènes <strong>de</strong> la vie conjugale <strong>de</strong> Ingmar Bergman<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> Petit Louvre – Chapelles <strong>de</strong>s Templiers<br />

3, rue Felix Gras – 84000 Avignon<br />

Du 10 au 31 juillet <strong>2008</strong><br />

Tout au bord <strong>de</strong> Bernard Cogniaux et Marie-Paule Kumps<br />

Gilgamesh <strong>Théâtre</strong><br />

2bis, place <strong>de</strong>s Carmes – 84000 Avignon<br />

Du 10 au 31 juillet <strong>2008</strong><br />

À Paris<br />

Scènes <strong>de</strong> la vie conjugale <strong>de</strong> Ingmar Bergman<br />

<strong>Théâtre</strong> Mouffetard<br />

73, rue Mouffetard 75005 – Paris<br />

Du 17 septembre au 26 octobre <strong>2008</strong><br />

À Lyon<br />

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> la Tête d’Or<br />

Avenue du Maréchal <strong>de</strong> Saxe, 60 - 69003 Lyon<br />

Du 4 au 7 juin <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

90


À Chatellerault<br />

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Accord Nouveau-<strong>Théâtre</strong><br />

Rue Chanoine <strong>de</strong> Villeneuve, 21 – 86100 Chatellerault<br />

<strong>Le</strong> 13 janvier <strong>2009</strong><br />

À Quarquefou<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Espace Culturel la Fleuriaye<br />

Rue Léonard <strong>de</strong> Vinci - 44470 Carquefou<br />

<strong>Le</strong> 14 janvier <strong>2009</strong><br />

À Saint-Gau<strong>de</strong>ns<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Marmignon<br />

Place Hippolyte-Ducos BP 163 - 31806 Saint Gau<strong>de</strong>ns<br />

<strong>Le</strong> 16 janvier <strong>2009</strong><br />

À Roubaix<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Colisée <strong>de</strong> Roubaix<br />

31 rue <strong>de</strong> l’Epeule – Parvis du Colisée - 59051 Roubaix<br />

<strong>Le</strong> 20 janvier <strong>2009</strong><br />

À Rueil Malmaison<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> André Malraux<br />

Place <strong>de</strong>s Arts - 92504 Rueil Malmaison<br />

<strong>Le</strong> 23 janvier <strong>2009</strong><br />

À Ribauvillé<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Espace Culturel <strong>Le</strong> Parc<br />

Route <strong>de</strong> Guémar - 68153 Ri<strong>beau</strong>villé<br />

<strong>Le</strong> 31 janvier <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

91


À Boulogne Billancourt<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> L’Ouest Parisien<br />

Place Bernard Palissy, 1 (au niveau du 62 av. J.B Clément) - 92100 Boulogne-<br />

Billancourt<br />

Du 6 au 10 février <strong>2009</strong><br />

À Château Arnoux<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> Durance<br />

<strong>Le</strong>s Lauzières - 04160 Château-Arnoux Saint-Auban<br />

<strong>Le</strong> 13 février <strong>2009</strong><br />

À Saint-Raphaël<br />

<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Palais <strong>de</strong>s Congrès<br />

Port Santa Lucia – Saint Raphaël 83700<br />

<strong>Le</strong> 14 février <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

92


En Suisse<br />

À Neufchatel<br />

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran <strong>de</strong> Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> du Passage<br />

Passage Maximilien-<strong>de</strong>-Meuron, 4 – CP 3172 2001 Neuchâtel<br />

<strong>Le</strong>s 30 et 31 janvier <strong>2009</strong><br />

À Genève<br />

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran <strong>de</strong> Eric-Emmanuel Schmitt<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Poche<br />

Rue du Cheval-Blanc, 7 – 1204 Genève<br />

Du 10 au 25 juin <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

93


En Communauté française <strong>de</strong> Belgique<br />

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’Eric-Emmanuel<br />

Schmitt<br />

Festival <strong>de</strong> Spa<br />

Rue <strong>de</strong> la poste, 2 – 4900 Spa<br />

<strong>Le</strong>s 19 et 20 août <strong>2008</strong><br />

Festival Bruxellons !<br />

Château du Karreveld - Avenue Jean <strong>de</strong> la Hoese, 32 – 1080 Bruxelles<br />

<strong>Le</strong>s 27 et 28 août <strong>2008</strong><br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Namur<br />

Place du <strong>Théâtre</strong>, 2 – 5000 Namur<br />

Du 7 au 11 octobre et du 14 au 18 octobre <strong>2008</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> Nivelles – Waux-Hall<br />

Place Albert 1er – 1400 Nivelles<br />

<strong>Le</strong> 15 janvier <strong>2009</strong><br />

Centre culturel local <strong>de</strong> Sambreville « Crac’s »<br />

Complexe Emile Lacroix<br />

Grand place 28 – 5060 Auvelais<br />

<strong>Le</strong> 23 janvier <strong>2009</strong><br />

Gar<strong>de</strong> <strong>à</strong> vue d’après Michel Audiard<br />

Wolubilis<br />

Avenue Paul Hymans, 251 – 1200 Bruxelles<br />

<strong>Le</strong>s 31 octobre et 1 er , 4 novembre <strong>2008</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> l’Arrondissement <strong>de</strong> Huy<br />

Avenue Delchambre, 7a – 4500 Huy<br />

<strong>Le</strong> 10 décembre <strong>2008</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> Spa<br />

Rue Servais, 8 – 4900 Spa<br />

<strong>Le</strong> 12 décembre <strong>2008</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

94


<strong>Le</strong> Visiteur d’Eric-Emmanuel Schmitt<br />

Centre culturel d’Au<strong>de</strong>rghem<br />

Boulevard du Souverain, 183 – 1160 Au<strong>de</strong>rghem<br />

<strong>Le</strong> 22 janvier <strong>2009</strong><br />

<strong>Le</strong> Dieu du carnage <strong>de</strong> Yasmina Reza<br />

Maison <strong>de</strong> la Culture d’Arlon<br />

Parc <strong>de</strong>s Expositions, 1 – 6700 Arlon<br />

<strong>Le</strong> 3 février <strong>2009</strong><br />

La Ferme <strong>de</strong> Martinrou<br />

Chaussée <strong>de</strong> Charleroi, 615 – 6220 Fleurus<br />

Du 10 au 13 février <strong>2009</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> Nivelles – Waux-Hall<br />

Place Albert 1er – 1400 Nivelles<br />

<strong>Le</strong> 16 février <strong>2009</strong><br />

Wolubilis<br />

Avenue Paul Hymans, 251 – 1200 Bruxelles<br />

Du 17 au 21 février <strong>2009</strong><br />

Maison culturelle <strong>de</strong> Ath – <strong>Le</strong> Palace<br />

Grand Place – Rue <strong>de</strong> Brantignies, 4 – 7800 Ath<br />

<strong>Le</strong> 26 février <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

95


Tout au bord <strong>de</strong> Bernard Cogniaux et Marie-Paule Kumps<br />

Centre culturel <strong>de</strong> l’Arrondissement <strong>de</strong> Huy<br />

Avenue Delchambre, 7a – 4500 Huy<br />

<strong>Le</strong> 3 mars <strong>2009</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> Bertrix<br />

Rue <strong>de</strong> la Gare, 73 – 6880 Bertrix<br />

<strong>Le</strong> 5 mars <strong>2009</strong><br />

Centre culturel local <strong>de</strong> Sambreville « Crac’s »<br />

Grand Place 28 – 5060 Auvelais<br />

<strong>Le</strong> 6 mars <strong>2009</strong><br />

Maison <strong>de</strong> la culture Famenne-Ar<strong>de</strong>nne<br />

Chaussée <strong>de</strong> l’Ourthe, 74 – 6900 Marche-en-Famenne<br />

<strong>Le</strong> 13 mars <strong>2009</strong><br />

Centre culturel <strong>de</strong> Tubize<br />

Boulevard G. Deryck, 124 – 1480 Tubize<br />

<strong>Le</strong> 20 mars <strong>2009</strong><br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Namur<br />

Place du <strong>Théâtre</strong>, 2 – 5000 Namur<br />

Du 24 mars au 1er avril <strong>2009</strong><br />

Centre culturel régional <strong>de</strong> Verviers<br />

Rue Xhavée, 61 – 4800 Verviers<br />

<strong>Le</strong> 2 avril <strong>2009</strong><br />

Centre Hervien d’Animation Culturelle<br />

<strong>Le</strong>s 17 et 18 avril <strong>2009</strong><br />

Centre culturel régional <strong>de</strong> Dinant<br />

Rue Gran<strong>de</strong>, 37 – 5500 Dinant<br />

<strong>Le</strong> 21 avril <strong>2009</strong><br />

Centre culturel d’An<strong>de</strong>rlecht – Escale du Nord<br />

Rue du Chapelain, 1 – 1070 Bruxelles<br />

<strong>Le</strong> 24 avril <strong>2009</strong><br />

Centre culturel d’Eghezée<br />

Rue <strong>de</strong> la fare, 5 – 5310 Eghezée<br />

<strong>Le</strong> 25 avril <strong>2009</strong><br />

Centre culturel d’An<strong>de</strong>nne<br />

Rue Malevé, 5 – 5300 An<strong>de</strong>nne<br />

<strong>Le</strong> 9 mai <strong>2009</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

96


<strong>Le</strong> Mariage <strong>de</strong> Figaro <strong>de</strong> Beaumarchais<br />

Festival Bruxellons !<br />

Château du Karreveld - Avenue Jean <strong>de</strong> la Hoese, 32 – 1080 Bruxelles<br />

Du 25 au 30 août <strong>2008</strong><br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

97


BILAN CHIFFRE DE LA SAISON<br />

<strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> HORS BRUXELLES<br />

01 • Gilles et la nuit ................................................. 26 représentations<br />

02 • Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ............... 34 représentations<br />

03 • Scènes <strong>de</strong> la vie conjugale ................................. 58 représentations<br />

04 • Gar<strong>de</strong> <strong>à</strong> vue ..................................................... 12 représentations<br />

05 • <strong>Le</strong> Dieu du carnage .......................................... 19 représentations<br />

06 • <strong>Le</strong> Visiteur ....................................................... 14 représentations<br />

07 • Tout au bord .................................................... 40 représentations<br />

SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong> HORS BRUXELLES ........ 203 représentations<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

98


SYNTHESE GENERALE DE<br />

LA SAISON <strong>2008</strong>-<strong>2009</strong><br />

Durant la saison<br />

<strong>2008</strong>-<strong>2009</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong><br />

présentera<br />

797<br />

représentations<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

<strong>de</strong><br />

28<br />

spectacles<br />

99


PARTENAIRES<br />

AVEC L’AIDE DE LA COMMUNAUTE FRANÇAISE WALLONIE-BRUXELLES,<br />

DIRECTION GENERALE DE LA CULTURE, SERVICE GENERAL DE LA PROMOTION<br />

DES ARTS DE LA SCENE<br />

LA LIGUE DES FAMILLES<br />

LA LOTERIE NATIONALE<br />

LA RTBF<br />

LE SOIR<br />

XEROX<br />

TAXIS VERTS<br />

ILS AIDENT LA CREATION<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

100


AVIS<br />

JCDECAUX<br />

HLS<br />

MAIS IL EST OU LE SOLEIL ?<br />

PIERRE MARCOLINI<br />

PIANOS KAUFMANN<br />

SODEXIM<br />

SEGAFREDO<br />

REMERCIEMENTS<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

101


LE PUBLIC PRATIQUE<br />

LE RESTO DU PUBLIC<br />

Dîner avant (<strong>de</strong>rnière comman<strong>de</strong> <strong>à</strong> 19h30) ou après le spectacle vous permet<br />

d’allier une soirée théâtrale <strong>de</strong> détente aux plaisirs <strong>de</strong> la table. <strong>Le</strong> chef,<br />

Philippe Spriet, vous propose une cuisine française inventive qui varie au<br />

rythme <strong>de</strong>s spectacles. Ouvert <strong>à</strong> 19h00. Réservation conseillée.<br />

L’APARTE restaurant <strong>à</strong> tiroirs<br />

Bar <strong>à</strong> vins et <strong>à</strong> tapas inspirés <strong>de</strong> la cuisine d’ici et d’ailleurs. Dernière<br />

comman<strong>de</strong> <strong>à</strong> 19h30 ou après votre spectacle. Réservation conseillée.<br />

Parking et navette<br />

Garez votre voiture au Parking Scailquin, rue Scailquin 61 (station Shell). Une<br />

navette <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> vous embarquera <strong>à</strong> l’angle <strong>de</strong>s rues Scailquin et Saxe-<br />

Cobourg jusqu’au théâtre, entre 18h30 et 20h15 (<strong>de</strong>rnier départ). Retour <strong>à</strong><br />

l’issue <strong>de</strong> votre soirée spectacle ou restaurant. Paiement du parking au <strong>Public</strong>:<br />

6 € / voiture tout compris<br />

SERVICE TAXI<br />

En collaboration avec les Taxis Verts : 8 € par trajet (aller ou retour) pour<br />

1 ou 2 personnes dans les 19 communes <strong>de</strong> Bxl. Uniquement sur réservation<br />

au 0800/944 44 avant 17h00. Paiement du taxi au <strong>Public</strong>.<br />

SERVICE BABY-SITTING<br />

Baby-sitting <strong>à</strong> votre domicile <strong>de</strong> 19h00 <strong>à</strong> 23h00 pour 5 €, après 23h00: 3,50 €<br />

/ heure. Service réservé aux abonnés <strong>à</strong> La Ligue <strong>de</strong>s Familles en appelant le<br />

02/724.24.23 <strong>de</strong> 14h00 <strong>à</strong> 18h00.<br />

Accès<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>, rue Braemt 64-70, 1210 Bruxelles. Fléché <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> la<br />

Place St Josse et <strong>de</strong> la Chaussée <strong>de</strong> Louvain. Métro: Madou (ligne 2). Autobus:<br />

lignes 29, 63, 65.<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

102


RESERVATIONS<br />

Appel gratuit<br />

0800 / 944.44<br />

Du lundi au vendredi, <strong>de</strong> 10h <strong>à</strong> 18h,<br />

le samedi <strong>de</strong> 14h <strong>à</strong> 18h<br />

ou via notre site<br />

www.theatrelepublic.be<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

103


PRIX DES PLACES<br />

Adulte: 22 €<br />

Etudiant <strong>de</strong> –26 ans*: 8 €<br />

Senior: 20 €<br />

Place groupe (min.s 10 pers.): 19 €<br />

Place groupe (étudiants): 7 €<br />

Place <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d’emploi*: 8 €<br />

Article 27 1,25 €<br />

TARIFS<br />

*places <strong>à</strong> retirer le soir même sur présentation <strong>de</strong> la carte<br />

ABONNEMENT ADULTE<br />

Avant le Après le<br />

21 juin 08 21 juin 08<br />

14 spectacles : 130 € 180 €<br />

10 spectacles : 115 € 145 €<br />

7 spectacles : 100 € 115 €<br />

4 spectacles : 75 €<br />

ABONNEMENT ÉTUDIANT DE –26 ANS<br />

14 spectacles : 70 €<br />

10 spectacles : 60 €<br />

7 spectacles : 49 €<br />

4 spectacles : 28 €<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

104


L’EQUIPE DU PUBLIC<br />

Direction artistique:<br />

Patricia I<strong>de</strong> et Michel Kacenelenbogen<br />

Direction administrative et financière / Accueil spectateurs:<br />

Olivier Moerens<br />

Secrétariat général / Assistanat <strong>de</strong> direction:<br />

Nele Quaghebeur<br />

Comptabilité:<br />

Alain Verburgh / Emeline Abomo<br />

Gestion du personnel / Administration:<br />

Géraldine Servais<br />

Communication / Presse:<br />

Valérie Nicolay<br />

Assistanat <strong>de</strong> production / Sponsoring:<br />

Gaétan Bergez<br />

Réservations / Location salles / Accueil spectateurs / Service pédagogique:<br />

Grégory Bergez<br />

Accueil et réservations:<br />

Marie Biron, Emmanuel Glab, Thomas Rahir, Lidia Rollo<br />

Direction technique:<br />

Maximilien Westerlinck<br />

Régie :<br />

Damien Zuidhoek, Dimitri Wauters, Frédéric Tillieux<br />

Régie (stage) :<br />

Louis-Philippe Duquesne, Simon Pirson, Mathieu Balmet<br />

Habillage :<br />

Imane Kertati<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

105


Chef <strong>de</strong> cuisine:<br />

Philippe Spriet<br />

Chef <strong>de</strong> salle:<br />

Aki Rugovaj<br />

Conseil d’administration:<br />

Marion <strong>Le</strong>mesre (Prési<strong>de</strong>nte), Marie Bach, Hugo De Greef, Marc-André<br />

Domken, Laurence Everard, Hélène Gailly, Alain <strong>Le</strong>empoel, Olivier<br />

Massart, Magali Pinglaut et Jeanine Win<strong>de</strong>y<br />

VENEZ VOIR …. C’EST BEAU A VIVRE<br />

Rue Braemt 64-70 │ 1210 Bruxelles │ 0800 / 944 44 │ www.theatrelepublic.be<br />

106

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