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Courrier numéro 2 - Avivo Vaud

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123456<br />

courrier de l’AVIVO<br />

canton de <strong>Vaud</strong><br />

mars<br />

avril<br />

2012<br />

1


<strong>Courrier</strong> de l'AVIVO Revue destinée à toutes celles et tous ceux qui bénéficient ou vont<br />

bénéficier des prestations AVS/AI. Organe officiel de l’AVIVO <strong>Vaud</strong>, paraît six fois l’an.<br />

Abonnement pour non-membres: Fr. 12.-, CCP 10-12147-1<br />

Administration: <strong>Courrier</strong> de l’AVIVO, case postale 501, 1020 Renens 1<br />

Editeur responsable: Comité cantonal AVIVO <strong>Vaud</strong><br />

Site Internet: www.avivo-vaud.ch<br />

Comité de rédaction: Mmes Eva Gloor et Suzanne Sisto, MM. Mica Arsenijevic,<br />

Olivier Conod, Michel Guenot, Jean-Pierre Guignard<br />

et Pierre Jeanneret<br />

Rédactrice: Myriam Tétaz, Av. Eglise Anglaise 16, 1006 Lausanne<br />

Textes rédactionnels: Envoi par courriel à myriam.tetaz@bluewin.ch<br />

Photos et matériel publicitaire: Envoi par courriel à publicite.courrier@avivo-vaud.ch<br />

Abonnements: Mica Arsenijevic, case postale 11, 1323 Romainmôtier,<br />

courrier@avivo-vaud.ch, tél. 024 453 17 37 (répondeur)<br />

Si malgré soins et contrôles, votre exemplaire présente un défaut d’impression, contactez l’Imprimerie Conde à Crissier au 021 634 64 05.<br />

2<br />

Mieux entendre… pour mieux vivre<br />

IYVERDONI<br />

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Tél. 024 425 32 30<br />

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Pierre-E. Duvoisin Carl Schleicher<br />

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Sommaire<br />

Billet du président .......................................................................... 5<br />

Les brèves .................................................................................. 6<br />

Informations ............................................................................... 9<br />

Société: prévention de l'homophobie ...................................................... 14<br />

Débat: gratuité des TL ..................................................................... 16<br />

Entraide: les Alzamis ....................................................................... 17<br />

L'invité: Jean-Pierre Fragnière, sociologue ................................................... 20<br />

Blouse blanche et encre noire: les maladies rares ........................................... 24<br />

Coup de projecteur ....................................................................... 26<br />

Avec nos sections ......................................................................... 28<br />

Lu pour vous: le roman policier en Scandinavie ............................................ 31<br />

Voyages: l'île de Cos ........................................................................ 34<br />

Va et découvre ton pays: Bivio ............................................................. 37<br />

Jeux-concours ............................................................................. 38<br />

Prochain délai de rédaction: 15 avril 2012<br />

Bains de Saillon location à la semaine studios dès Fr. 395.-. Appartements<br />

dès Fr 560.-. Location possible dès 2 jours. Cure thermale<br />

3 semaines Fr. 900.-.<br />

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3


Billet du président<br />

Du domicile à la communauté<br />

Le Grand Conseil <strong>Vaud</strong>ois vient<br />

de tenir un très large débat sur<br />

une proposition de l’Association<br />

Exit, obligeant les EMS à accepter<br />

que les résidents puissent<br />

avoir recours aux prestations<br />

d’aide au suicide de telle ou telle<br />

association. Comme tout grand<br />

débat de société, la question<br />

n’est pas simple, car elle mêle<br />

liberté individuelle, responsabilité<br />

des institutions, relation<br />

aidant-aidé et vie communau-<br />

taire, notamment.<br />

Lorsque je dirigeais un EMS, nous avions plusieurs fois abordé,<br />

avec tout le personnel, l’hypothèse d’une demande d’un<br />

résident pour bénéficier de l’aide au suicide. Le débat portait,<br />

tout d’abord, sur les convictions de chacun: «a-t-on le droit de<br />

s’ôter la vie ou d’aider quelqu’un à le faire?». Puis était discutée<br />

la liberté qu’avait chacun de faire ce qu’il voulait lorsqu’il était<br />

chez lui, à la maison. Nous arrivions ensuite à la difficile question<br />

de savoir si l’EMS était un domicile comme un autre. L’EMS<br />

est certes, souvent, le domicile légal du résident. Et enfin, nous<br />

abordions la responsabilité de l’institution et de ceux et celles<br />

qui y travaillent, montrant par là que la liberté individuelle se<br />

heurtait parfois aux valeurs, non moins respectables, de certains<br />

collaborateurs.<br />

Le débat, chaque fois très nourri, voire passionné, démontrait<br />

que la liberté individuelle n’est pas toujours<br />

un droit absolu. La question de l’aide<br />

au suicide en institution ne peut être trai-<br />

tée qu’en prenant en compte les divers<br />

intervenants: le résident bien sûr, sa famille<br />

et ses proches, l’institution avec son médecin<br />

et les collaborateurs. Dans ce contexte,<br />

la vision mécaniste d’Exit, précisément la<br />

liberté individuelle absolue, ne tient pas<br />

la route. Le contre-projet du Conseil d’Etat<br />

présente une approche plus subtile alliant<br />

humanité et respect des droits humains.<br />

Deux questions que le personnel posait<br />

souvent: «vous nous demandez<br />

de mettre en valeur les<br />

vies, parfois bien cabossées,<br />

et en même temps vous laissez<br />

entrer des personnes qui<br />

ôtent cette même vie. Pourquoi?».<br />

Et: «suis-je responsable<br />

si j’ouvre la porte à Exit<br />

et lui montre la chambre?».<br />

Des questions simples, mais<br />

au cœur d’un débat bien profond.<br />

Y répondre demande de<br />

la nuance et de l’intelligence,<br />

en tenant compte des valeurs<br />

de chacun et chacune. Il n’y a<br />

pas de réponse standard.<br />

Marc Vuilleumier, président<br />

PORTRAITS<br />

Collections du Centre Pompidou<br />

Fondation<br />

Pierre Gianadda<br />

Martigny Suisse<br />

2 mars – 24 juin 2012<br />

Tous les jours de 10 h à 18 h<br />

5


Les brèves<br />

Révision AI<br />

Les rentes pour enfant de retraités sont<br />

également touchées<br />

Les révisions AI se suivent, toujours avec le but<br />

de diminuer les dépenses. La prochaine mouture<br />

prévoit entre autres de baisser les rentes<br />

pour enfant: actuellement, une personne invalide<br />

a droit à une rente pour chaque enfant<br />

mineur ou aux études, représentant 40% de<br />

la rente d'invalidité. Avec le projet du Conseil<br />

Fédéral, ce montant serait baissé à 30%. Et la<br />

même modification toucherait les enfants de<br />

retraités AVS. Le projet a été approuvé par le<br />

Conseil des Etats et doit encore passer devant<br />

le Conseil National. Avant d'être soumis à un<br />

éventuel référendum...<br />

Qui sont les usagers des permanences<br />

d'impôts de l'AVIVO?<br />

Alors que nous débutons les permanences<br />

d'impôts 2012, nous avons fini de dépouiller<br />

les statistiques de 2011. Sur les 4'000 feuilles<br />

remplies chaque année, 2'700 ont été incluses<br />

dans nos statistiques. Ce n'est pas exhaustif,<br />

mais c'est déjà un très vaste échantillon,<br />

récolté de février à avril. Nos remerciements à<br />

tous les bénévoles qui ont noté ces données,<br />

et surtout à ceux qui ont pris le temps de les<br />

dépouiller durant des heures! Les revenus<br />

6<br />

déclarés dépassent 100 millions, et les impôts<br />

que cela rapporte pour le Canton avoisinent<br />

7 millions. Nous pensons que notre action a<br />

aussi fait gagner quelques milliers de francs<br />

aux contribuables – mais cela, les statistiques<br />

ne peuvent le montrer!<br />

Sur la base des données récoltées, nous pouvons<br />

dire que le service a été surtout utilisé par<br />

des rentiers AVS ou AI, et par des personnes<br />

de conditions modestes: 60% des usagers ont<br />

un revenu annuel brut de moins de Fr. 40'000.-.<br />

Parmi les rentiers AVS/AI, un tiers environ bénéficiait<br />

des prestations complémentaires. L'AVS/<br />

AI reste la ressource principale des rentiers: la<br />

moitié des retraités venus à l'AVIVO n'ont pas<br />

de 2 e ou 3 e pilier. Selon les statistiques d'une<br />

année antérieure, l'AVS et l'AI représentaient<br />

presque 80% des revenus, le 2 e pilier 20%, et le<br />

3 e pilier environ 1%.<br />

Un non énergique au «Managed<br />

Care»<br />

Le référendum contre les réseaux de soins<br />

(«Managed Care») a été déposé le 19 janvier<br />

avec 132'837 signatures - 50'000 seulement<br />

étaient nécessaires. L'AVIVO <strong>Vaud</strong> a apporté<br />

sa contribution à ce résultat, puisque vous<br />

avez été un millier à signer la carte que nous<br />

avions envoyée avec le <strong>Courrier</strong> de novembre.<br />

Le référendum ayant abouti, le scrutin a déjà<br />

été fixé au 27 juin 2012.<br />

David Payot


Tous aux urnes le 11 mars!<br />

Votation fédérale et élections vaudoises<br />

5 objets en votation<br />

1) Initiative populaire<br />

«Pour en<br />

finir avec les<br />

constructions<br />

envahissantes<br />

de résidences secondaires»<br />

2) Initiative populaire «Pour un traitement<br />

fiscal privilégié de l'épargnelogement<br />

destinée à l'acquisition<br />

d'une habitation à usage personnel<br />

ou au financement de travaux visant<br />

à économiser l'énergie ou à préserver<br />

l'environnement» (Initiative sur<br />

l'épargne-logement)<br />

3) Initiative populaire «6 semaines de vacances<br />

pour tous»<br />

4) Arrêté fédéral concernant la réglementation<br />

des jeux d'argent en faveur de<br />

l'utilité publique (contre-projet à l'initiative<br />

«Pour des jeux d'argent au service<br />

du bien commun»)<br />

5) Loi fédérale sur la réglementation du<br />

prix du livre (LPL).<br />

Elections cantonales vaudoises<br />

Grand conseil et<br />

conseil d’Etat: le<br />

11 mars (le 1 er avril,<br />

deuxième tour<br />

pour le conseil<br />

d’Etat).<br />

Votez, chaque voix compte!<br />

Votations<br />

Billet de l'administrateur<br />

Chères Lectrices et Chers Lecteurs<br />

du «<strong>Courrier</strong> de l’AVIVO»,<br />

Par ces quelques<br />

lignes j’aimerais remercier<br />

ici toutes les<br />

fidèles personnes<br />

qui apportent leur<br />

appui au «<strong>Courrier</strong><br />

de l’AVIVO». Vous<br />

êtes nombreux à<br />

manifester votre<br />

intérêt au contenu<br />

publié et encore<br />

plus nombreux à concrétiser votre soutien par<br />

un don.<br />

En effet, le très bas prix de l’abonnement<br />

pour les membres des sections est destiné<br />

à permettre à chacun de pouvoir recevoir le<br />

«<strong>Courrier</strong> de l’AVIVO». C’est pourquoi nous invitons<br />

régulièrement ceux qui le peuvent à compléter<br />

leur apport par un don à la mesure de<br />

leurs moyens. Et cette aide est très précieuse<br />

à toute l’équipe qui réalise ce bulletin, car elle<br />

représente une part importante des revenus.<br />

En 2011 nous avons constaté que votre apport<br />

avait sensiblement augmenté. Si 2012 pouvait<br />

se maintenir à ce niveau nous renouerions enfin<br />

durablement avec les chiffres noirs.<br />

C’est pourquoi nous vous disons toute notre<br />

gratitude et espérons que, utilisant le bulletin<br />

de versement ci-joint, vous serez aussi<br />

généreux que l’an passé afin que le comité de<br />

rédaction puisse vous offrir un journal de toujours<br />

meilleure qualité.<br />

D’avance merci, et avant tout, bonne lecture!<br />

Mica Arsenijevic<br />

Administrateur du <strong>Courrier</strong> de l'AVIVO<br />

courrier@avivo-vaud.ch<br />

7


8<br />

Centre régional<br />

URGENCES • TRANSFERTS<br />

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Informations<br />

L’augmentation des primes<br />

d’assurance-maladie<br />

Les primes d’assurance-maladie 2012 augmentent<br />

en moyenne de 2.2% au niveau<br />

suisse et de 1.5% dans le Canton de <strong>Vaud</strong>.<br />

L’augmentation atteint jusqu’à 11% selon<br />

les assureurs.<br />

Le Département <strong>Vaud</strong>ois de la Santé et de<br />

l’Action Sociale (DSAS) a exprimé son incompréhension<br />

face à certaines hausses pour des<br />

assureurs dont les résultats financiers restent<br />

positifs ou le niveau de réserves au-delà des<br />

limites minimales. L’Office Fédéral de la Santé<br />

Publique (OFSP), chargé de contrôler les<br />

primes, n’est pas intervenu, estimant que ces<br />

hausses n'enfreignent aucune base légale. Le<br />

DSAS estime au contraire que des propositions<br />

de primes qui dépassent manifestement<br />

des évolutions de coûts n'auraient<br />

pas dû être approuvées; les dernières primes<br />

validées restant valables.<br />

Pour rappel, nombre d’assurances ont perçu<br />

trop de primes dans le Canton de <strong>Vaud</strong> et ont<br />

accumulé des excédents de réserve. Certains<br />

assureurs ont transféré en 2010 des excédents<br />

dans un autre canton, ce qui fait que les primes<br />

payées en trop par des <strong>Vaud</strong>ois ont profité<br />

à un canton où les primes étaient<br />

trop basses. Suite à cette affaire, l’OFSP<br />

a promis que les excédents de réserves<br />

allaient être remboursés dès<br />

2013 via des rabais de primes.<br />

Dans le Canton de <strong>Vaud</strong>, les<br />

primes de base varieront entre<br />

Fr. 383.- et Fr. 553.- pour la<br />

région 1, entre Fr. 364.- et Fr. 547.- pour<br />

la région 2. Une différence gigantesque,<br />

si l’on considère que toutes les<br />

assurances doivent garantir les mêmes<br />

prestations. Décidément, il semble<br />

que la concurrence entre assurances-maladie<br />

n’apporte pas les bénéfices promis. Le système<br />

reste très complexe, et les assureurs<br />

ont plutôt tendance à multiplier les offres<br />

qu’à diminuer les coûts. A l’échelle suisse, en<br />

2010, on comptait 310'274 primes différentes,<br />

soit près d’une prime pour 20 assurés. Cela<br />

veut dire que les assurés financent un certain<br />

nombre d’actuaires pour calculer les primes,<br />

de publicitaires et d’agents d’assurances pour<br />

chaque caisse-maladie. A l’échelle vaudoise, le<br />

record est détenu par Vita Surselva, qui proposait<br />

en 2010 76 primes différentes, et qui a eu<br />

seulement 2 assurés! Cette assurance ne paraît<br />

pas dérangée par ce résultat et continue à proposer<br />

une gamme de 76 primes différentes<br />

pour 2011 et 2012.<br />

Pour limiter les frais de l’assurance-maladie, la<br />

Confédération propose exclusivement d’économiser<br />

sur les soins ou d’augmenter la participation<br />

des assurés aux coûts. L’AVIVO s’oppose<br />

à ces mesures, qui diminuent la solidarité entre<br />

malades et bien portants, et reportent les<br />

charges sur les premiers.<br />

Face aux effets pervers de la concurrence<br />

entre assureurs-maladie, l’AVIVO soutient<br />

l’initiative pour une caisse-maladie<br />

unique. Cette dernière a déjà réuni la majorité<br />

des 100'000 signatures nécessaires; mais il<br />

reste important de la signer.<br />

AVIVO Suisse<br />

9


10<br />

ALEXANDRE ZONI LABORATOIRE DENTAIRE RUE DE L'ALE 15 1003 LAUSANNE<br />

TÉL 021 323 67 15 SUCCESSEUR: MARIO DELLI-PIZZI


Halte aux sollicitations non désirées<br />

<strong>Courrier</strong>s, appels et fax publicitaires indésirables se bousculent<br />

au portillon. Sachant qu’il n’est pas facile de les éradiquer,<br />

il vaut mieux éviter de les favoriser!<br />

Le fait de rendre son adresse accessible au public par le biais<br />

d’une inscription dans un annuaire par exemple permettra à<br />

quiconque de l’utiliser à des fins publicitaires si son propriétaire<br />

n’en a pas interdit l'utilisation à cette fin. Pour réagir à cette invasion<br />

de publicité, il faut en demander le blocage et surtout ne<br />

pas la favoriser en participant à tous les concours qui vous<br />

passent sous la main ou en donnant son <strong>numéro</strong> de téléphone<br />

ou son adresse e-mail trop facilement par exemple.<br />

Voici comment procéder si vous souhaitez:<br />

lutter contre les fax et courriers électroniques. S’ils sont envoyés<br />

en masse et non sollicités par le récepteur, ils sont interdits<br />

en Suisse. Du moins en théorie. Dans tous les cas, il convient<br />

de ne jamais donner suite à un fax ou à un courriel dont l’origine<br />

ou le contenu sont douteux (promesse de gain, demande<br />

d’aide). Il arrive également très souvent que les noms d’entreprises<br />

sérieuses soient usurpés, notamment ceux des opérateurs<br />

téléphoniques et des banques. Là également il ne faut<br />

jamais communiquer ses données personnelles comme les<br />

mots de passe ou les <strong>numéro</strong>s de compte, ni cliquer sur les liens<br />

en attaché. Un établissement sérieux n’utilisera jamais ce<br />

moyen s’il devait y avoir réellement un problème avec votre<br />

compte. Il est en outre indispensable de se doter d’une bonne<br />

protection informatique pour lutter contre les spams, virus et<br />

autres logiciels malveillants;<br />

lutter contre les appels indésirables. A l’heure actuelle,<br />

l’étoile mise dans l’annuaire (astérisque) ne parvient pas à éradiquer<br />

les appels publicitaires non sollicités. Cela risque de changer<br />

à partir d’avril car la loi va se durcir contre ce type d’appels.<br />

Dans l’intervalle, il vaut mieux ne pas engager la conversation<br />

avec votre interlocuteur très habile. Un «non merci» ferme et<br />

poli pour indiquer que vous n’êtes nullement intéressé par ce<br />

type de vente suivi d’un «au revoir» devrait suffire à vous protéger<br />

d’un achat non désiré. Rappelons qu’un oui prononcé<br />

au mauvais moment vous lie par un contrat oral qui a la<br />

même valeur qu’une signature! En effet, les 7 jours pour<br />

révoquer un contrat conclu par téléphone n’existe pas encore<br />

dans la loi, même si certaines sociétés les proposent déjà;<br />

lutter contre les courriers<br />

publicitaires. L’autocollant<br />

«pas de publicité, merci», issu<br />

d’un accord entre la poste et<br />

la FRC, est un rempart suffisant<br />

pour la publicité non<br />

adressée, mais malheureusement<br />

n’empêchera pas la<br />

livraison des journaux gratuits<br />

remplis de publicité. Par<br />

contre, concernant les envois<br />

marketing adressés, il est possible<br />

d’avoir recours aux<br />

vignettes «refusé, me biffer<br />

de votre fichier d’adresses»<br />

que la FRC met à votre disposition<br />

(tout comme l’autocollant)<br />

pour renvoyer aux frais<br />

de l’expéditeur le courrier<br />

non souhaité. Une inscription<br />

auprès de la liste Robinson est<br />

aussi un bon moyen pour lutter<br />

contre la publicité adressée<br />

(SDV, liste Robinson, Blegistrasse<br />

1, CP, 6343 Rotkreuz).<br />

Valérie Muster,<br />

juriste et responsable<br />

de la permanence FRC<br />

11


12<br />

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Taxation des familles<br />

monoparentales<br />

La réforme cantonale<br />

La taxation des familles monoparentales a<br />

été changée dès le premier janvier 2011: en<br />

décembre dernier, une réforme a été adoptée<br />

par le Grand Conseil en même temps que le<br />

budget 2011, et a passé largement inaperçue<br />

du public.<br />

Cette réforme implique:<br />

• une diminution de la déduction pour contribuable<br />

modeste,<br />

• une augmentation de la déduction pour<br />

famille,<br />

• et une diminution du quotient familial.<br />

La première et la troisième modification sont<br />

en défaveur des familles monoparentales, la<br />

deuxième en leur faveur. L’AVIVO a donc essayé<br />

d’en savoir plus sur les effets de cette réforme.<br />

Notre démarche<br />

Afin d’évaluer les répercussions de ces modifications<br />

sur les familles monoparentales, l’AVIVO<br />

a effectué une simulation, en se basant sur un<br />

échantillon de déclarations d’impôts 2010. Cet<br />

échantillon était constitué de 214 déclarations,<br />

transmises par des membres de l’Association<br />

des Familles Monoparentales et Recomposées<br />

(AFMR), ou remplies dans les permanences de<br />

l’AVIVO.<br />

Les familles de l’échantillon étaient majoritairement<br />

lausannoises, elles avaient un revenu net<br />

moyen de Fr. 34'500.-, et étaient composées<br />

d’un adulte et de 1.64 enfants en moyenne.<br />

Avant de généraliser les résultats, il faut donc<br />

tenir compte d’une surreprésentation des Lausannois-es<br />

et des bas revenus (en 2005, le revenu<br />

brut moyen des familles monoparentales<br />

était de Fr. 74'909.-).<br />

Les résultats<br />

Les résultats basés sur cet échantillon étaient<br />

que:<br />

- aucune famille ne connaissait de baisse<br />

d’impôts suite à la réforme cantonale;<br />

- 88 des 214 familles avaient un impôt de 0,<br />

avant comme après la réforme;<br />

- Les 126 autres familles connaissaient une<br />

augmentation de leurs impôts.<br />

Cette hausse d’impôt, en moyenne, fait passer<br />

l’impôt cantonal et communal sur le revenu<br />

de Fr. 1'444.- à Fr. 1635.-, soit une hausse de<br />

Fr. 191.- ou 12.22%. Si l’on exclut les familles<br />

avec un revenu 0 avant comme après la réforme,<br />

la hausse est de Fr. 316.-, soit 13.26%.<br />

Assez logiquement, plus les impôts étaient<br />

élevés auparavant, plus ils augmenteront avec<br />

la réforme (maximum de Fr. 884.-).<br />

La réforme fédérale<br />

Notons qu’une réforme est également entrée<br />

en vigueur au niveau fédéral, qui propose un<br />

rabais d’impôts de Fr. 250.- par enfant. Bien sûr,<br />

les personnes qui avaient moins de Fr. 250.-<br />

d’impôt fédéral ne pourront pas déduire plus<br />

que l’impôt qu’elles payaient. Sur notre échantillon<br />

de 214 personnes, ce sont 130 personnes<br />

qui ne paient pas d’impôt fédéral, avant<br />

comme après. 84 personnes, en revanche,<br />

connaissent une baisse d’impôts de Fr. 170.- en<br />

moyenne.<br />

Conclusion<br />

Entre la baisse fédérale et la hausse cantonale,<br />

les familles de notre échantillon auront en<br />

moyenne une hausse de Fr. 120.- de leurs impôts.<br />

Seules 3 familles, toutes avec un revenu<br />

supérieur à la moyenne, seront gagnantes de<br />

quelques dizaines de francs.<br />

Ces réformes représentent donc beaucoup<br />

de changements qui ont tendance à s’annuler<br />

mutuellement. Seul bilan clair pour notre<br />

échantillon: les familles monoparentales<br />

connaîtront en moyenne une hausse modérée<br />

de leurs impôts 2011. Celles qui y échapperont<br />

seront quelques familles avec des revenus<br />

moyens supérieurs – et toutes les familles qui<br />

ne paient pas d’impôts...<br />

Bureau de l’AVIVO-<strong>Vaud</strong><br />

13


Société<br />

Prévention de l’homophobie:<br />

le chemin parcouru et ce<br />

qui reste à faire<br />

Début novembre dernier ont eu lieu à Lausanne<br />

les Journées romandes sur la prévention<br />

du rejet basé sur l’orientation sexuelle et<br />

l’identité de genre chez les jeunes (PREOS),<br />

en particulier en milieu scolaire. On note que<br />

la manifestation était soutenue par l’Office<br />

fédéral de la santé publique, par deux cantons<br />

et huit importantes villes romandes. Quatre<br />

conseillères et conseillers d’Etat s’y sont exprimés,<br />

s’engageant à ce que la prévention<br />

de l’homophobie soit partie intégrante<br />

de l’enseignement. Bill Ryan, de l’Université<br />

McGill de Montréal, a illustré la manière dont<br />

14<br />

au Canada la lutte dans ce domaine était efficacement<br />

menée.<br />

Intéressant de penser au chemin parcouru<br />

Dans les années 1980, un de mes collègues<br />

médecins cantonaux était prêt à recommander<br />

l’exclusion du corps enseignant d’une<br />

personne homosexuelle (indépendamment<br />

de tout acte discutable de sa part). Dans les<br />

années 1990, Pierre-André Michaud, responsable<br />

de l’Unité de santé des adolescents du<br />

CHUV, m’appelait en me demandant si nous<br />

pouvions «prendre le risque» de proposer à<br />

un jeune homophile de contacter le Groupe<br />

Jeunes de VoGay, association vaudoise récemment<br />

fondée de personnes homosexuelles,<br />

pour discuter de son mal-être. Nous avons décidé<br />

d’assumer la démarche, tout en sachant<br />

qu’il faudrait répondre, cas échéant, à des<br />

parents qui accuseraient un service officiel de<br />

pousser leur garçon «vers la débauche». Ici, il<br />

faut rappeler l’action forte de groupes homosexuels<br />

dans la prévention du VIH/sida, à une<br />

époque où la médecine restait relativement<br />

impuissante, et les collaborations constructives<br />

établies avec la santé publique.<br />

Alors que vers 1990 des gays me demandaient<br />

d’appuyer leur demande de passages dans les<br />

classes pour parler d’homosexualité, j’avoue<br />

avoir dit que c’était imaginable dans l’avenir<br />

mais que, en l’état, cela me semblait illusoire;<br />

Matelas et coussins anatomiques<br />

lits électriques, duvets et fourres<br />

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fauteuils électriques<br />

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Les revendications<br />

d'une mère<br />

aujourd’hui, il y a de telles interventions<br />

dans des cantons<br />

alémaniques. A fin 2010, la<br />

qualité du changement m’a<br />

frappé en apprenant que les<br />

Départements de l’instruction<br />

publique de Genève<br />

et <strong>Vaud</strong> avaient nommé<br />

une déléguée pour les<br />

questions d’homosexualité<br />

(qui a publié un ouvrage (1)<br />

sur son expérience d’enseignante):<br />

en vingt ans, on a<br />

passé du silence gêné sur le<br />

sujet à l’engagement explicite<br />

des pouvoirs publics contre<br />

l’homophobie – souvent<br />

dans un cadre plus large de<br />

droits humains et de lutte<br />

contre toute discrimination,<br />

y compris raciste. Affichette<br />

placardée dans des établissements<br />

scolaires genevois: «Ici,<br />

on peut parler de diversité<br />

sexuelle».<br />

Point majeur: la reconnaissance,<br />

par la médecine no-<br />

tamment, de ce que pour l’essentiel l’homosexualité n’est<br />

pas un choix (même si des facteurs de contexte peuvent jouer<br />

un rôle dans des situations d’ambivalence). D’où le besoin de<br />

se distancer clairement des voix qui continueraient à prétendre<br />

qu’il s’agit d’une maladie ou d'un péché! Voir à cet égard que<br />

les Gay Prides ont été, pour les homosexuels et plus largement<br />

les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), la manière<br />

d’affirmer, de façon parfois provocante, leur droit à la différence.<br />

A plusieurs égards, notre société et son cadre juridique sont vivement<br />

sollicités. Si on entend simplement prendre en compte<br />

les faits scientifiques et sociaux, le refus, confirmé récemment<br />

par le Tribunal fédéral, de permettre à un membre d’un couple<br />

homosexuel d’adopter l’enfant de l’autre est discriminatoire. Il<br />

est vrai que l’évolution des connaissances secoue les positions<br />

antérieures de beaucoup (dont moi, sur certains points). Mais,<br />

même si pour des raisons de croyance ou d’opportunité politique<br />

on peut chercher à retarder les évolutions, la société ne<br />

saurait décider d’ignorer la réalité. «Les faits sont têtus», il<br />

est préférable de s’en souvenir.<br />

L’Eglise catholique affirme que «le masculin et le féminin se<br />

révèlent comme faisant ontologiquement partie de la création»<br />

(2). Oui, mais cela ne saurait légitimer une opposition à la reconnaissance<br />

de ce qu‘un certain nombre de nos congénères ne se<br />

retrouvent pas dans une catégorisation rigide qui s’avère objectivement<br />

simpliste. Un Etat de droit doit respecter les droits<br />

fondamentaux des personnes. Si on a le droit strict d’avoir<br />

des convictions, il y a un problème civil et civique de fond si<br />

des convictions erronées sont maintenues, contre l’évidence,<br />

dans les lois qui s’appliquent à tous (3). A relever enfin que, alors<br />

que la Suisse dispose avec l’article 261 bis du Code pénal d’une<br />

norme antiraciste, il n’existe pas de texte du même genre pour<br />

d’autres discriminations, notamment celles basées sur l’orientation<br />

sexuelle. Plusieurs orateurs des Journées PREOS ont appelé<br />

un tel développement de leurs vœux.<br />

Dr Jean Martin<br />

1. Thorens-Gaud E. Adolescents homosexuels – Des préjugés à l’acceptation.<br />

Lausanne, Editions Favre, 2009.<br />

2. Nau J.-Y. De quel genre êtes-vous: «pro-inné» ou «pro-acquis»? (à propos<br />

d’identité de genre). Revue médicale suisse 2011, 7, 2202-2203.<br />

3. Le tabou est progressivement levé en ce qui concerne les familles homoparentales:<br />

d’abord quant au fait qu’elles existent, ensuite que les enfants<br />

n’y sont pas nécessairement perturbés. Dernier témoignage francophone<br />

en date: Carrière Z., Tervonen T. Fils de. Paris, Editions Trans, 2011<br />

(voir Le Temps, Genève, 8 novembre 2011, p. 28).<br />

15


Débat<br />

ACIDUS* nous demande de publier cette<br />

prise de position, qui n’est pas celle de<br />

l’AVIVO Suisse, mais ouvre le débat. Qu’en<br />

pensez-vous? Vos avis et vos commentaires<br />

nous intéressent.<br />

La rédaction<br />

«En bus et en métro sans ticket et sans resquiller!»<br />

Prendre le trolley, le métro, sans souci de billet<br />

ou d’abonnement valide... quelle liberté, pour<br />

jeunes et vieux, pauvres et riches! La gratuité<br />

des transports publics en ville est la solution<br />

d'avenir, et c'est l'idée défendue par ACIDUS*.<br />

Depuis dix ans environ, les bus sont «gratuits»<br />

dans plusieurs villes: Seattle aux Etats-<br />

Unis (près de 600‘000 habitants), Hasselt en<br />

Belgique (70’000 habitants), Châteauroux en<br />

France (73'000 habitants), etc. Un mouvement<br />

fluctuant, qui gagne lentement de nouvelles<br />

agglomérations. A Lausanne, les touristes qui<br />

paient une taxe de séjour bénéficient de la<br />

gratuité sur le réseau TL.<br />

Résultats de la «gratuité»: en général, la<br />

fréquentation des bus augmente. A Châteauroux,<br />

par exemple, les bus comptaient<br />

76 % de passagers en plus la première année;<br />

la ville a dû augmenter le rythme et la capacité<br />

de ses transports publics. Les usagers<br />

modestes – familles, personnes âgées, jeunes<br />

ou travailleurs – sont les premiers à en profiter.<br />

Les commerçants, eux, sont ravis de cette solution<br />

qui augmente leur clientèle potentielle. Et,<br />

en général, les incivilités et dégradations tant<br />

redoutées n’ont pas été constatées.<br />

«Gratuits», les bus? Pas vraiment, mais plutôt<br />

payés autrement, par le biais de nos impôts.<br />

Aujourd’hui les TL sont déjà subventionnés<br />

à hauteur des deux tiers par la collectivité;<br />

l'achat des billets paie le tiers restant. Donc<br />

au lieu de mettre à chaque fois du fric dans la<br />

machine à sous, nous pourrions payer la totalité<br />

de notre billet avec nos impôts. Après tout,<br />

16<br />

nos bus et nos métros font partie des services<br />

publics!<br />

Mais alors, cela va renchérir les impôts, et cela,<br />

ça fait mal au porte-monnaie! Arrêtons-nous<br />

un instant sur cette importante question et<br />

disons tout de suite que, pour les personnes<br />

à revenus modestes ou moyens, l'augmentation<br />

d'impôt coûterait moins cher qu'un<br />

abonnement. Le calcul (un peu complexe) a<br />

été fait pour Lausanne: une personne seule<br />

qui paie moins de Fr. 24'000.- d'impôts annuels<br />

aurait avantage à payer son abonnement urbain<br />

(environ Fr. 600.- par an) par le biais de ses<br />

impôts! Et ce serait encore plus avantageux<br />

pour les couples et les familles qui doivent<br />

payer deux ou plusieurs abonnements.<br />

Le prix actuel des transports publics est élevé<br />

pour les personnes à budget modeste. Pire, il<br />

est le même pour les riches et pour les pauvres,<br />

les retraités et les travailleurs, les familles et les<br />

célibataires... Pourquoi ne pas le payer totalement<br />

par l'impôt?<br />

Il est temps de transformer notre regard sur la<br />

priorité donnée à l'automobile. Un exemple,<br />

tiré du compte «Transports» de la Ville de Lausanne,<br />

nous le prouve: en 2000, la part des<br />

impôts allouée aux transports publics (sans<br />

les coûts de construction du m2) représentait<br />

environ le quart de celle qui était consacrée<br />

au transport privé de personnes (132 millions<br />

contre 558). Ces bagnoles, qui colonisent nos<br />

rues au détriment de la qualité de vie, mobilisent<br />

également une part démesurée des<br />

ressources publiques... Alors, demandons<br />

des choix clairs en faveur des transports<br />

publics! Rendons nos villes pratiques, respirables,<br />

conviviales... Vivables pour les générations<br />

futures.<br />

Jacqueline Rouyet<br />

* ACIDUS est une «Association citoyenne pour la défense<br />

des usagers des Services publics», créée en 2005 par<br />

quelques membres des anciens comités pour la défense<br />

des bureaux postaux de Lausanne. Entre autres activités,<br />

ACIDUS dénonce les dysfonctionnements des services<br />

publics en Suisse, ainsi que leur démantèlement progressif à<br />

travers les projets de privatisation et la politique fiscale pratiquée<br />

par l'État.


Entraide<br />

Les Alzamis<br />

Un service de présence à domicile pour<br />

les personnes souffrant de la maladie<br />

d’Alzheimer ou forme apparentée.<br />

Voyant décliner les facultés de sa mère, Mme<br />

Aline Roggen décida de l’accueillir à son domicile<br />

et de s’en occuper. Graphiste indépendante,<br />

elle concilia sa vie professionnelle avec<br />

les soins et la présence requis par sa parente<br />

atteinte par la maladie d’Alzheimer. Le jour où<br />

sa mère a dû entrer en institution, elle se rendit<br />

compte qu’elle s’était épuisée à la tâche et<br />

coupée du monde: un appui extérieur pour de<br />

la présence à domicile l’aurait bien soulagée!<br />

Elle parla de cette idée à l’association Alzheimer-<strong>Vaud</strong><br />

et créa le réseau bénévole Alzamis<br />

d’accompagnatrices (et accompagnateurs) à<br />

domicile. Ce service veut encourager l’autonomie<br />

de la personne atteinte en relayant le/s<br />

proche/s en proposant un accompagnement<br />

rassurant et stimulant. Il s’agit de l’assister ainsi<br />

que ses proches dans les actes du quotidien et<br />

de favoriser le maintien à domicile.<br />

Une structure propre au canton de <strong>Vaud</strong><br />

Il est vite apparu que les Alzamis avaient besoin<br />

de compétences particulières et d’une<br />

reconnaissance salariale. Fort de son succès<br />

Alzheimer-<strong>Vaud</strong> a demandé l’appui des pouvoirs<br />

publics; le canton, autorité compétente,<br />

a accepté de développer ce service en posant<br />

toutefois des exigences:<br />

- professionnalisation de l’encadrement par<br />

des responsables du domaine de la santé<br />

- unification des pratiques (charte) et formation<br />

permanente<br />

- étendue de la prestation à tout le canton.<br />

Le canton de <strong>Vaud</strong> est ainsi le premier et le<br />

seul en Suisse à proposer une structure aussi<br />

complète et à offrir une prestation reconnue<br />

par l’Etat.<br />

Des difficultés épuisantes pour les proches<br />

En 2010, une centaine de situations bénéficie<br />

de cette prise en charge par les Alzamis, mais<br />

on estime à 10’000 dans le canton de <strong>Vaud</strong> le<br />

nombre de personnes atteintes, à des degrés<br />

divers, par la maladie d’Alzheimer ou d’une<br />

forme apparentée. Si la perte de mémoire est<br />

la manifestation la plus connue de cette maladie,<br />

il existe bien d’autres symptômes selon la<br />

zone du cerveau qui est atteinte: des difficultés<br />

à reconnaître des personnes, l’usage des<br />

objets courants (ustensiles), des difficultés à<br />

s’orienter dans le temps et dans l’espace, des<br />

modifications du comportement (agressivité<br />

ou apathie).<br />

Ces attitudes et ces difficultés du malade sont<br />

souvent mal comprises, mal vécues, difficilement<br />

acceptables par les proches (et aussi<br />

parfois par le monde médical) qui peuvent ne<br />

pas savoir comment se comporter: le malade<br />

pourra demander dix fois l’heure ou le jour de<br />

la semaine, il pourra vouloir rentrer chez lui<br />

17


18<br />

Logements protégés de la Fondation les Baumettes<br />

Les logements protégés de la Fondation les Baumettes, idéalement situés dans le<br />

parc du même nom à Renens, offrent aux locataires tout loisir de profiter d’un<br />

environnement verdoyant et agréablement aménagé.<br />

Le complexe, constitué de vingt-six appartements<br />

de 2 pièces, de six 3 pièces et d’un studio,<br />

représente une solution intéressante pour les<br />

personnes dont la difficulté de vivre à domicile<br />

provient d’un sentiment de solitude et/ou d’une<br />

architecture de leur habitat inadaptée. En effet,<br />

l’aménagement intérieur des appartements a été<br />

pensé afin de rendre l’existence de ses habitants<br />

pratique et confortable ; de plus, des espaces<br />

communs à chaque étage offrent de nombreuses<br />

opportunités de rencontres. A ces commodités<br />

architecturales viennent s’ajouter des prestations<br />

d’accompagnement garantissant un cadre<br />

sécurisant et favorisant la création de liens.<br />

En cas d’intérêt, les personnes sont cordialement invitées à se rendre sur le site<br />

internet www.baumettes.ch ou à composer le 021 637 55 55 pour obtenir de la<br />

documentation ainsi qu’un formulaire d’inscription.


alors qu’il est à son domicile,<br />

il voudra peut-être prendre le<br />

repas alors qu’il vient de sortir<br />

de table, éventuellement<br />

il déplacera objets, courrier,<br />

argent sans se souvenir de<br />

l’endroit où il les aura mis ce<br />

qui nécessitera de longues<br />

recherches. Ces comportements<br />

risqueront de mettre<br />

le malade en danger et pourront<br />

peu à peu limiter son<br />

autonomie.<br />

Les proches peuvent s’épuiser<br />

à y répondre au risque de<br />

ne plus parler au malade ou<br />

même de le maltraiter. S’occuper<br />

au quotidien d’une personne<br />

atteinte d’Alzheimer<br />

est absorbant.<br />

Trouver des solutions<br />

Si la pensée logique du malade<br />

est grignotée jusqu’à<br />

disparaître, le côté émotionnel,<br />

l’affectif, subsiste: c’est le<br />

moyen d’entrer en contact<br />

avec la personne atteinte.<br />

Inutile de répéter à une malade<br />

de 90 ans dont l’idée<br />

fixe est de préparer le repas<br />

de ses enfants que ceux-ci<br />

sont adultes, travaillent et<br />

mangent au restaurant; il faudra<br />

écouter sa préoccupation,<br />

trouver les mots pour la rassurer<br />

et ainsi aller de l’avant.<br />

Les 80 Alzamis que compte le<br />

canton ont reçu une formation<br />

dans ce sens; ils sont au<br />

contact de la réalité de tous<br />

les jours, ils sauront apporter<br />

des solutions pratiques aux<br />

multiples problèmes auxquels<br />

la vraie vie les confronte. Ils interviendront<br />

à domicile, pour<br />

un après-midi ou plus, voire de nuit; ils organiseront avec le<br />

malade, selon son état et ses envies, promenade, lecture, jeux;<br />

un lien stable et rassurant se créera avec la personne atteinte.<br />

Les proches ne doivent plus être seuls: il faut oser s’entourer,<br />

demander de l’aide: cela sera bénéfique pour le malade et pour<br />

le proche qui pourra sans souci prendre du recul et s’occuper<br />

un peu de lui.<br />

Le prix de ce soutien<br />

Ce soutien de qualité professionnelle a un prix: Fr. 22.- de<br />

l’heure, plus frais de déplacement. Pour les bénéficiaires des<br />

prestations complémentaires, c’est gratuit (sauf frais de déplacement).<br />

Alzheimer-<strong>Vaud</strong> dispose d’un fonds de solidarité pour<br />

les situations difficiles et le canton discute un projet d’aide individuelle.<br />

Enfin, au niveau fédéral, il existe une allocation d’impotent<br />

(entre Fr. 300.- et Fr. 900.- par mois) qui doit pallier la perte<br />

d’autonomie: cette allocation ne dépend pas du revenu ou de<br />

la fortune mais du degré d’autonomie au quotidien; elle est<br />

possible en cas de maladie d’Alzheimer qui limite l’autonomie<br />

de la personne atteinte.<br />

Alors, une information, un conseil, de l’aide? N’hésitez plus!<br />

Contactez le secrétariat d’Alzheimer-<strong>Vaud</strong>: tél. 021 324 50 40 (9h-<br />

12h) ou par courriel: secretariat@alzheimer-vaud.ch.<br />

www.alzheimer-vaud.ch<br />

Michel Guenot en collaboration<br />

avec Cathy Kuhni,<br />

secrétaire générale Alzheimer-<strong>Vaud</strong><br />

19


L'invité<br />

Dans le cadre de l’Année<br />

européenne du vieillissement<br />

actif et de la solidarité entre les<br />

générations - 2012<br />

Jean-Pierre Fragnière<br />

Sociologue<br />

Un coup de peinture sur nos projets de vie<br />

Que nous en parlions ou pas, de gré ou de<br />

force, nous avons dessiné un projet de vie en<br />

franchissant le cap<br />

de la retraite. Très<br />

vite, nous avons dû<br />

apprendre à vivre<br />

autrement, parfois<br />

plus chichement.<br />

Nous avons dû<br />

redéfinir en partie<br />

notre cercle de relations,<br />

nous avons<br />

dû apprendre à<br />

remplir différemment<br />

les jours et<br />

les semaines. Certains de nos rêves ont été<br />

comblés. Nous avons cueilli des petits bonheurs<br />

et quelques déceptions, nous avons<br />

connu quelques surprises et un lot de soucis<br />

partagés avec les plus proches.<br />

La grande surprise<br />

On en parlait depuis longtemps, mais c'est arrivé<br />

et c’est maintenant débattu sur la place publique:<br />

notre société a pris un coup de vieux,<br />

que dis-je, elle a conquis de longues années<br />

de vie, un grand succès, une bonne nouvelle<br />

mais aussi un défi. Dans tous les cas, il ne sera<br />

pas possible de faire comme si rien ne s'était<br />

passé, comme si rien n'avait changé. La nouvelle<br />

donne entraîne une série de mutations<br />

et nous force à relever plusieurs défis majeurs.<br />

20<br />

Aménager notre vie en société<br />

Pour aujourd'hui, et surtout pour demain, il est<br />

urgent de faire des choix, de prendre quelques<br />

précautions, d’écarter des pièges dangereux,<br />

de promouvoir quelques innovations bienvenues.<br />

Risquons une énumération indicative qui ressemble<br />

à une sélection sur le plateau du souhaitable,<br />

du nécessaire et du possible, un miniprogramme<br />

d’action.<br />

1. Le droit aux racines. Nous venons de<br />

quelque part, notre parcours de vie a peutêtre<br />

été agité, nous avons senti monter en<br />

nous l'appétit d'enracinement. C'est notre<br />

bon droit; soyons vigilants. Que les planifications<br />

de tout genre et les projets dits «de<br />

développement» ne se construisent pas en<br />

«déracinant les vieux».<br />

2. D'âge en âge. Pour donner un sens à nos<br />

vies, de plus en plus longues, nous avons<br />

ressenti le besoin de nous inscrire dans une


Photo Pierre Jeanneret<br />

Permettre le partage (Cambodge 2010)<br />

continuité, de poursuivre «l'œuvre de nos pères», on se comprend.<br />

Il nous appartient d'accueillir l'innovation sans être<br />

dépouillés de nos références et de notre culture.<br />

3. Colmater les brèches. Depuis plusieurs décennies, autour<br />

de nous, des fossés se creusent, les inégalités se renforcent<br />

et s’aggravent, qu'il s'agisse des revenus, de l'accès aux services<br />

de base tels que l'éducation et la santé, de la garantie<br />

de l'emploi, de la sécurité de l'horizon de nos enfants et petits-enfants.<br />

Il faut arrêter ce processus; à partir d'un certain<br />

stade, les fêlures deviennent cassures et ruptures.<br />

4. Prévenir les ghettos. Souvent, on ne les voit pas venir. Mais<br />

ils prolifèrent ces lieux et ces institutions de plus en plus<br />

spécialisés par catégories sociales et par groupes d'âges:<br />

bistrots pour seniors, résidences pour seniors, magasins<br />

pour seniors, quartiers pour seniors, sites de vacances pour<br />

seniors, croisières pour seniors, etc. La tendance est forte, les<br />

initiatives se multiplient, l’heure de la résistance a sonné.<br />

5. Noircir la muraille? Par temps de crise ou dans les situations<br />

plus difficiles, on voit fleurir les mêmes refrains; là,<br />

une strophe dépeint un avenir sombre, ici, une deuxième<br />

strophe dessine des horizons radieux. Il nous appartient<br />

de cultiver la raison, de fuir les cérémonies de la morosité,<br />

de nous garder des promesses de paradis terrestre et des<br />

oiseaux de malheur.<br />

6. Contre les marchands d'illusions. Il est bien agréable de<br />

se sentir jeune, dynamique et en bonne santé, d'entendre<br />

les variations de la charmante phrase: «tu as bonne mine!».<br />

Attention, les marchands d'illusions et quelques charlatans<br />

guettent toutes nos rides et rêvent de transformer nos pe-<br />

tites fragilités en sources<br />

de revenus plus ou moins<br />

suspectes. La prudence et<br />

même la vigilance s'imposent;<br />

le risque n’est pas<br />

mince de voir des pans<br />

entiers du monde des<br />

aînés être transformés en<br />

groupes de pigeons.<br />

7. Contre la tyrannie de<br />

la performance. Sous<br />

prétexte d'efficacité et de<br />

performance, des «gestionnaires»<br />

ont développé<br />

massivement le tri,<br />

la sélection et le culte de<br />

nos performances. Ces<br />

démarches ont engendré<br />

de lourdes vagues de<br />

disqualification, le plus<br />

souvent des plus fragiles,<br />

des plus modestes, parmi<br />

lesquels beaucoup trop<br />

de personnes avançant<br />

en âge. Débranchons ces<br />

machines à exclure qui appauvrissent<br />

nos sociétés et<br />

ébranlent les solidarités.<br />

8. Permettre le partage.<br />

Aujourd’hui, le partage<br />

entre les générations se<br />

pratique fermement et<br />

fréquemment. C’est un<br />

fait établi et démontré. On<br />

ne saurait le sous-estimer.<br />

Cependant, il est souvent<br />

difficile à pratiquer entre<br />

vifs. Il nous appartient de<br />

nous engager pour lever<br />

les obstacles qui rendent<br />

difficiles ces échanges, ces<br />

coups de main, ce partage<br />

des biens et des services.<br />

9. La chasse aux stéréotypes.<br />

Là, il faut sortir un<br />

instant nos hallebardes.<br />

21


22<br />

Location d’appareils médicaux et oxygène<br />

pour l’hospitalisation à domicile<br />

Route des Tattes d’Oie 93 • 1260 Nyon • Tél. 022 994 24 48 • Fax 022 994 24 40<br />

Notre association a été<br />

fondée en 1890.<br />

Son but (non lucratif):<br />

rendre moins coûteux<br />

un mode de sépulture<br />

toujours plus répandu.<br />

Y adhérer<br />

à tout âge,<br />

c'est faciliter<br />

la tâche de<br />

ses proches<br />

lors du décès.<br />

Tous renseignements peuvent être obtenus sans engagement auprès des membres-délégués de<br />

chaque district, ou à la gérance:<br />

1003 Lausanne, Caroline 1, téléphone 021 312 24 33, le matin


Photo Pierre Jeanneret<br />

Heureux, donc solidaires, (Inde, Tamil Nadu 2009)<br />

Trop de préjugés viennent ternir les élans de solidarité entre<br />

les générations et nos aspirations à pratiquer l'entraide. Non,<br />

les vieux ne sont pas ringards et égoïstes! Non, les jeunes<br />

ne sont pas des irresponsables assimilables à de la racaille,<br />

paresseux et profiteurs.<br />

10. Le respect des différences. Osons le revendiquer. Il est<br />

passé le temps où tout le monde chantait les mêmes chansons,<br />

écoutait les mêmes cantiques et votait comme papa.<br />

Les autonomies conquises lentement ont besoin d'ouverture<br />

et de tolérance pour se développer et pour survivre.<br />

Je suis heureux, donc solidaire...<br />

Bien sûr, nos vies quotidiennes sont chaotiques, ambiguës,<br />

diverses; vous venez peut-être d’essuyer quelques larmes…<br />

Mais ces vies fourmillent aussi, surtout, de joies, de douceurs et<br />

d’agréments.<br />

Pourtant, combien d’entre nous jouent à se faire peur et cultivent<br />

le malheur comme des jardiniers qui se spécialiseraient dans les<br />

orties. Nous échangeons volontiers les histoires plus ou moins<br />

dramatiques d’accidents, de maladies, de divorce, de mort, de<br />

douleurs, d’erreurs... Arrêtons les histoires! Osons dire que tout<br />

va plutôt bien, surtout quand c’est vraiment le cas. Osons rencontrer<br />

l’autre pour partager avec lui nos petits bonheurs.<br />

Droit au bonheur<br />

Horreur, diront certains! Pour être heureux dans notre société<br />

ne faut-il pas fermer les yeux et pratiquer la politique de l’autruche?<br />

Comment oser dire son bonheur et savourer ses joies<br />

dans un monde qui étale le<br />

malheur comme un spectacle<br />

quotidien et, pire, tout près de<br />

chez nous?<br />

Allons donc! Cessons de nous<br />

flageller. On ne construit pas<br />

la paix et la joie par la célébration<br />

interminable de ce qui va<br />

mal, par la négation du droit<br />

au bonheur. C’est en reconnaissant<br />

ce «droit au bonheur»<br />

que nous trouverons la<br />

force et l’envie de le communiquer.<br />

Posons la hallebarde, saisissons<br />

la truelle<br />

C’est là le fondement des<br />

solidarités qui s’imposent à<br />

nous. Partager nos ressources,<br />

soutenir ceux qui vivent des<br />

moments difficiles, accueillir<br />

l’étranger, le réfugié, respecter<br />

les différences, traquer<br />

l’injustice, tout cela n’est, en<br />

définitive, que l’expression de<br />

notre volonté de partager le<br />

bonheur que nous avons su<br />

reconnaître en nous et autour<br />

de nous. Construire une politique<br />

sociale rénovée et plus<br />

efficace est une nécessité<br />

qui éclate dans notre petite<br />

Suisse et qui devient chaque<br />

jour plus urgente. Une vaste<br />

entreprise. Nous pourrons la<br />

mener à bien avec les petits<br />

et les grands moyens dont<br />

nous disposons; et aussi avec<br />

cette énergie que donne la<br />

joie reconnue et communicative.<br />

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23


Blouse blanche et encre noire<br />

Le lourd fardeau des maladies rares<br />

En Europe, une personne sur 17 serait affectée d’une maladie<br />

rare, ce qui représente 30 millions de malades. On ne le sait pas<br />

assez: il y a beaucoup de maladies rares... Selon le seuil retenu<br />

en Europe, une maladie est dite rare lorsqu’elle affecte moins<br />

d’une personne sur 2’000. On dénombre aujourd’hui plus de<br />

7’000 maladies rares et la littérature scientifique en rapporte régulièrement<br />

de nouvelles. Près de 80% d’entre elles ont une origine<br />

génétique. Elles peuvent être héréditaires ou bien le fruit<br />

de mutations spontanées. Parmi les 20% restants, on compte<br />

notamment des formes rares de cancers, des maladies auto-immunes,<br />

des malformations congénitales, ou encore des maladies<br />

infectieuses. Elles recouvrent toutes les spécialités médicales,<br />

se révèlent aussi bien dans l’enfance qu’à l’âge adulte et<br />

s’accompagnent généralement de difficultés motrices et/ou<br />

sensorielles.<br />

Un défi social<br />

Encore trop souvent méconnues du grand public, du corps<br />

médical, des administrations de santé et des pouvoirs publics,<br />

les maladies rares déconcertent les médecins autant qu’elles<br />

isolent les patients.<br />

Quelle que soit leur affection, les patients et leurs familles<br />

doivent faire face aux mêmes difficultés: retard et erreur de diagnostic,<br />

errance dans le système de soins, manque d’information,<br />

suivi thérapeutique inadapté, accès limité aux prestations<br />

sociales existantes, souffrance psychologique liée à l’isolement<br />

et au manque d’espoir thérapeutique, détresse des familles... Le<br />

diagnostic est parfois si difficile que le délai entre les premiers<br />

symptômes et le diagnostic définitif peut atteindre 5, 15 et parfois<br />

même 30 ans. Le diagnostic initial est souvent erroné, avec<br />

des interventions médicales inappropriées, y compris chirurgie<br />

et traitement psychologique.<br />

Pour le malade et pour ses proches, vivre avec une maladie<br />

orpheline, c’est souvent voir son énergie consacrée à une lutte<br />

épuisante pour faire valoir ses droits, accéder à une prise en<br />

charge de qualité, trouver des solutions pour l’organisation de<br />

la vie quotidienne et l’intégration dans la société.<br />

Un défi scientifique<br />

Les chances de traitement et l’amélioration de la prise en<br />

charge des maladies rares dépendent de la recherche scien-<br />

24<br />

tifique qui reste insuffisamment<br />

soutenue à cet égard<br />

dans la plupart des pays. Plus<br />

une maladie est rare, plus les<br />

scientifiques peinent souvent<br />

à constituer un échantillon<br />

minimal de patients. D’autre<br />

part, trop rares et donc jugées<br />

«non rentables», ces pathologies<br />

ne répondent pas à l’exigence<br />

commerciale des laboratoires<br />

pharmaceutiques, qui<br />

hésitent à investir.<br />

Un défi politique<br />

En Europe<br />

La complexité et la variété des<br />

maladies rares, la multiplicité<br />

des spécialités concernées, la<br />

diversité des soins et des accompagnementsthérapeutiques<br />

sont autant de défis à<br />

relever.<br />

En Europe, les maladies rares<br />

constituent, depuis 10 ans,<br />

un enjeu majeur de santé<br />

publique. Sous la pression<br />

des associations de patients,<br />

l’Union Européenne et certains<br />

Etats membres ont ainsi<br />

pris des mesures spécifiques<br />

de grande ampleur. Citons,<br />

par exemple, la Réglementation<br />

européenne du médicament<br />

orphelin (1999), des<br />

budgets spécifiques pour la<br />

recherche et l’adoption en<br />

2009 de la Recommandation<br />

«Maladies rares: un défi pour<br />

l’Europe», encourageant les<br />

Etats membres à mettre en<br />

œuvre, avant fin 2013, un plan<br />

ou une stratégie pour les maladies<br />

rares. Depuis plusieurs<br />

années, l’Europe bénéficie<br />

d’un réseau d’information


Des défis à relever<br />

fiable pour améliorer le diagnostic et la prise<br />

en charge des patients souffrant d’une maladie<br />

rare. Ce réseau, qui porte le nom d’Orphanet,<br />

est devenu le portail de référence mondiale,<br />

disponible en 6 langues, pour l’information<br />

sur les maladies rares et les médicaments orphelins.<br />

Il propose une encyclopédie en ligne<br />

couvrant plus de 6’000 maladies rares et un<br />

répertoire des services spécialisés. Le réseau<br />

Orphanet comprend aujourd’hui 36 pays, dont<br />

la Suisse.<br />

Orphanet Suisse (www.orphanet.ch) est basé<br />

depuis 2001 aux Hôpitaux Universitaires de<br />

Genève.<br />

Qu’en est-il des maladies rares en Suisse?<br />

En Suisse, le nombre de patients atteints d’une<br />

maladie rare a été estimé à 500’000, par extrapolation<br />

des données européennes. Notre<br />

pays accuse un retard de plusieurs années<br />

dans le domaine, mais des initiatives récentes<br />

pourraient permettre de le combler si elles<br />

sont largement soutenues.<br />

En effet, en juin 2010, ProRaris, l’Alliance Maladies<br />

Rares Suisse, s’est constituée. Fin août<br />

2011, des organisations de patients, des professionnels<br />

de la santé, des acteurs politiques<br />

et l’industrie pharmaceutique ont fondé une<br />

communauté d’intérêts «maladies rares» pour<br />

accompagner activement les travaux de la<br />

Confédération.<br />

Comme le rappelle le Dr Loredana d’Amato<br />

Sizonenko, coordinatrice d’Orphanet Suisse,<br />

«si le traitement des maladies rares est encore<br />

loin d’être optimal, les progrès accomplis au<br />

cours des trente dernières années sont considérables»<br />

(1). Le développement d’Orphanet<br />

et de ProRaris, et la mise en place récente<br />

d’une Communauté d’intérêts «maladies rares»<br />

en Suisse, sont sources d’espoir pour tous les<br />

patients de notre pays. Comme le sont aussi<br />

les démarches en cours à l’Office fédéral de la<br />

santé publique. Espérons que nos autorités sanitaires<br />

sauront trouver les moyens financiers<br />

pour assurer une prise en charge généreuse et<br />

équitable de tous les malades concernés.<br />

Dr Jean-Pierre Guignard<br />

(1) Maladies rares: Le Fait médical No 78, Décembre 2011<br />

25


Coup de projecteur<br />

Danse, opéra<br />

Vevey. Le Ballet National de Marseille est à l’affiche du Théâtre de<br />

Vevey le dimanche 29 avril à 17h dans trois œuvres dont une création<br />

d’Emmanuel Gat tandis que Tempo Vivino se danse sur la musique de<br />

John Adams et Le Trouble de Narcisse joue sur les techniques modernes<br />

de l’informatique. Prix: dès Fr. 18.-. Réservation: 021 925 94 94.<br />

Lausanne. Le chef-d’œuvre de Verdi Falstaff se donnera au Théâtre de Beaulieu, (dernier<br />

spectacle hors les murs en attendant la réouverture de l’Opéra après transformations) avec l’OCL<br />

dirigé par Nir Kabaretti dans une mise en scène de Arnaud Bernard. Le dimanche 25 mars, c’est<br />

à 17h. Vedette de la distribution, la soprano américaine Nicole Heaston qui, de son talent vocal<br />

et scénique «entourloupera» le pauvre Falstaff, chanté par Roberto Frontali. Prix AVS: dès Fr. 20.-.<br />

Réservation: av. du Théâtre 12, 1002 Lausanne, 021 310 16 00.<br />

Musique<br />

Saint-Sulpice. Le dimanche 11 mars à 17h, 25 musiciens du Sinfonietta de Lausanne, dirigés<br />

par Jean-Marc Grob, jouent Haendel, Roussel et Mozart dans l‘admirable petite église au bord<br />

du lac. De quoi joindre le plaisir de la promenade<br />

à celui de la musique! Entrée libre,<br />

collecte à la sortie.<br />

Lutry. Les concerts Bach annoncent pour<br />

le dimanche 1 er avril à 17h la Passion<br />

selon St Jean du cantor de Leipzig, que<br />

certains considèrent comme le 5 e évangéliste;<br />

elle sera donnée par l’ensemble vocal<br />

DeMusica de Fribourg sous la baguette<br />

de Marc Bochud. Location: Hug musique,<br />

Grand-Pont 4, 1002 Lausanne ou Point 1,<br />

Quai Gustave-Doret, 1095 Lutry, tél. et fax<br />

021 791 47 65 ou à l’entrée. Prix AVS: Fr. 40.-.<br />

Lausanne. La contrebasse en solo d’un<br />

concerto, ce n’est pas très fréquent, mais<br />

cela existe; et lorsque le concerto de<br />

Johannes-Matthias Sperger, compositeur<br />

autrichien lui-même contrebassiste, né en<br />

1750 et mort en 1812, est joué par Daniel<br />

Spoerri et l’OCL, on ne manque pas l’occasion.<br />

Ce sera le dimanche 29 avril à 11h15<br />

au Métropole. Location: rue St-Laurent<br />

19, 1003 Lausanne, billetterie@ocl.ch ou à<br />

l’entrée. Prix: Fr. 16.-; enfant jusqu’à 16 ans:<br />

Fr. 5.-.<br />

26


Cinéma, Théâtre<br />

Orbe. Le dimanche 25 mars à 16h, au théâtre de la Tournelle, deux films L’école des oiseaux (30<br />

minutes) et Trois p’tits pas (45 minutes) vous feront découvrir Yamilé Arsenijevic et les élèves du<br />

cycle initial de Romainmôtier aux prises avec le cinéma d’animation ou en train de préparer un<br />

bal de classe avec leurs parents. Réalisation: Yamilé et Mica Arsenijevic (oui, oui, notre administrateur<br />

du <strong>Courrier</strong> de l’AVIVO!). Entrée libre. Chapeau. Réservation: 024 441 39 66.<br />

Lausanne. Le Petit Théâtre à la Pl. de la Cathédrale 12, propose Le Petit Violon, l’histoire<br />

d’une amitié entre un marchand ambulant et une petite fille sourde, du 14 mars au 1 er avril,<br />

pour petits et grands. Mercredi et dimanche à 17h, samedi à 15h. Location: tél. 021 323 62 13,<br />

info@lepetittheatre.ch. Prix: Fr. 15.-, tarif réduit Fr. 10.-.<br />

Vidy-Lausanne. Le mythe d’Orphée a inspiré des chefs-d'œuvre et le Russe Vladimir Pankov l’a<br />

revisité à partir de textes de Maïakovski et Cocteau. «A travers les sons, les rythmes, les corps, les<br />

images, s’évoquera l’histoire de celui qui, grâce aux charmes de sa musique, est parvenu à descendre<br />

dans les Enfers...» Le syndrome d’Orphée, théâtre, danse et musique, sera donné du 19<br />

au 30 mars à la salle Charles Apothéloz. Représentation les dimanches à 18h. Location: Théâtre<br />

Vidy-Lausanne, av. E.-Jaques-Dalcroze 5. 1007 Lausanne, tél. 021 619 45 45 ou Librairie Payot, place<br />

Pépinet 4. Prix AVS: Fr. 27.-.<br />

Myriam Tétaz<br />

27


Avec nos sections<br />

Section d'Aigle<br />

Reflets de Noël 2011<br />

Le samedi 10 décembre c'est un président<br />

accompagné d'une béquille qui souhaite la<br />

bienvenue aux 198 personnes rassemblées<br />

pour le traditionnel Noël de la<br />

section. Dans son discours Jean-<br />

Pierre Rapaz relève la présence<br />

des délégués des autorités civiles<br />

et religieuses, de l'AVIVO-<strong>Vaud</strong><br />

(David Payot), ainsi que des sections<br />

amies AVIVO de Val-d'Illiez et<br />

du Haut-Lac/Monthey. Des remerciements<br />

sont adressés aux sponsors<br />

qui, année après année, nous<br />

permettent de mettre sur pied<br />

une magnifique tombola et un<br />

repas fort apprécié, digne des plus<br />

grands mérites culinaires, dont M.<br />

Jacques Cheseaux et sa sympathique<br />

brigade ont le secret.<br />

Soulignant les incertitudes dues aux crises<br />

existant sur notre vieille Terre, l'orateur incite<br />

l'assemblée à ne pas tomber dans un fatalisme<br />

où toutes les classes d'âge ont tendance à se<br />

réfugier depuis bien des années: le «fait de société»,<br />

trop souvent ressassé, ne doit pas devenir<br />

l'excuse de l'irréparable. A nous de réagir,<br />

comme le clament «les indignés», ce mouvement<br />

qui tente pacifiquement de réveiller le<br />

monde.<br />

Avant le repas, M. Mc Kinney, pasteur de la paroisse<br />

des Avançons, nous apporte le message<br />

de l'Eglise. A plusieurs reprises, l'humoriste<br />

Léritier déridera, par ses histoires drôles, une<br />

assemblée réceptive. Notre vice-président,<br />

M. Michel Renaud, présente la suite du programme.<br />

MM. Grégoire Rapaz et Christophe<br />

Siméon, respectivement vice-président du<br />

Conseil communal et Municipal de la Commune<br />

de Bex, apportent leur encourageant<br />

soutien. En clôturant cette partie officielle<br />

28<br />

David Payot sut démontrer le travail effectué<br />

par l'AVIVO et celui tout aussi important restant<br />

à faire.<br />

Le Chœur mixte «Fil d'Argent» de l'AVIVO<br />

Bex assura une bonne prestation avec ses<br />

30 membres, placés sous la direction de<br />

Mme Eliane Genet, avec M. Pierre Gervaix au<br />

piano.<br />

L'ambiance toujours conviviale de cette jour-<br />

Le Fil d'Argent au Noël de la section<br />

née a donné entière satisfaction à nos fidèles<br />

participants et au comité organisateur. N'oublions<br />

pas d'y associer Julianne, notre membre<br />

dévouée. Quant à vous, chers Membres, merci<br />

de votre présence encourageante.<br />

Jean-Pierre Rapaz<br />

Télévision Philips - Panasonic<br />

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d’un nouveau téléviseur


Section de la Vallée de Joux<br />

Dîner de l’AVIVO à L’Abbaye<br />

Le dîner de l’AVIVO de notre section avait lieu le<br />

samedi 21 janvier à l’Hôtel de Ville de l’Abbaye.<br />

Hôtel de Ville de l’Abbaye<br />

Mme Widmer, présidente, souhaite la bienvenue<br />

aux quelque 70 personnes présentes<br />

dont MM. Jean-Michel Vermot et Pierre-André<br />

Merminod, représentants du village de L’Orient,<br />

et M. Beumer, représentant de l’AVIVO <strong>Vaud</strong>. Se<br />

sont excusés les communes du Chenit et du<br />

Lieu, les villages du Brassus et des Bioux.<br />

Mme Widmer remercie les communes et villages<br />

de La Vallée pour leur participation<br />

financière et salue également la présence de<br />

M. Nicolas Rochat, député. Elle remercie également<br />

chaleureusement Mme Gertrude Lüthi<br />

et sa fille Liliane pour leur travail de décoration<br />

des pots et la fabrication d’excellents biscuits<br />

distribués à chaque participant.<br />

Elle signale que l’établissement des déclarations<br />

d’impôt est fixé au 13 mars et au 3 avril<br />

prochain. Un avis paraîtra dans la FAVJ.<br />

La partie récréative est assurée par M. Charly<br />

Flaction et son accordéon. Ambiance joyeuse<br />

et animée garantie, accompagnée de chants et<br />

de danses de l’assistance. Nos remerciements<br />

aux organisateurs, au gérant et au personnel<br />

du restaurant pour leur accueil et la qualité du<br />

service.<br />

Denyse<br />

Section de Vevey<br />

Repas annuel<br />

Le repas annuel offert à nos membres gratuitement<br />

a été organisé le dimanche 15 janvier.<br />

Cette journée s'est passée dans la salle de<br />

«basket» des Galeries du Rivage, notre habituelle<br />

salle del Castillo étant inutilisable. Nous<br />

avons eu le plaisir d'accueillir 320 personnes<br />

environ, dont notre nouvelle municipale,<br />

Mme Annick Vuarnoz, le président du Conseil<br />

communal, M. Eric Oguey, M. Marc Vuilleumier,<br />

président cantonal de l'AVIVO <strong>Vaud</strong>, les<br />

représentants du Comité cantonal, des sections<br />

de Nyon et Orbe, ainsi que nos membres<br />

d'honneur. Selon la tradition, notre présidente<br />

nous a apporté un bon et beau message. Ce<br />

repas parfait a été agrémenté de mélodies des<br />

années 70-80 par l'ensemble musical Rendez-<br />

Vous. Les danseurs ont pu en profiter! Grâce à<br />

la trentaine de bénévoles nous avons passé un<br />

dimanche d'amitié et sans souci! Merci à tous<br />

et au 13 janvier 2013.<br />

Esther<br />

29


30<br />

Pierre Kern<br />

Lausanne - Payerne - Monthey - Sion<br />

Section d'Yverdon<br />

Noël de la section<br />

Le 10 décembre 2011 a eu lieu notre fête annuelle.<br />

Dès 11h30, une foule de membres se<br />

pressait à la salle de paroisse, où un bon apéro<br />

attendait, suivi de la choucroute super généreuse<br />

en viandes de toutes sortes. Le président<br />

Gilbert Gattolliat a souhaité la bienvenue à<br />

tous et s’est dit ravi de voir autant de monde.<br />

«Grâce à vous, a-t-il dit, et à un nouveau comité<br />

compétent, nous avons pu maintenir cette<br />

association».<br />

Avant le café, la parole fut donnée aux représentants<br />

des autorités: Mme Saugy, municipale,<br />

la pasteure Mme Ménétrey, l’envoyé de<br />

l’église catholique et M. Conod, représentant<br />

du comité cantonal.<br />

Puis place fut faite à la musique avec M. Conrad<br />

Klein, fidèle à cette fête année après année.<br />

Comme toujours, une tombola bien garnie a<br />

ravi les convives. C’est avec regret que nous<br />

nous sommes quittés, mais nous avions rendez-vous<br />

en janvier pour la reprise des animations.<br />

F. Lamoure et A.-M. Gattolliat<br />

Je commencerai ma vieillesse le jour<br />

où j'aurai cessé de m'indigner.<br />

Gide<br />

Lausanne 021 329 08 10<br />

Moudon 021 905 28 28<br />

Echallens 021 882 23 35<br />

Orbe 024 441 15 55<br />

Morges 021 801 06 08<br />

La Tour-de-Peilz 021 944 00 54<br />

Nyon 022 361 80 10<br />

Rolle 021 825 50 60


Lu pour vous<br />

L’essor du nouveau roman<br />

policier en Scandinavie<br />

Du romancier policier traditionnel au<br />

«nouveau polar»<br />

Le roman policier a longtemps été considéré<br />

comme un genre mineur, futile, un simple<br />

délassement ou un jeu de l’esprit, comme<br />

c’est le cas dans les livres d’Agatha Christie. Or<br />

deux tournants majeurs, autour de 1930, vont<br />

profondément modifier le genre. Georges<br />

Simenon y introduit la psychologie; il dépeint,<br />

avec une sorte de pessimisme existentiel et un<br />

art génial du rendu des atmosphères, un univers<br />

bourgeois mesquin, voire sordide. L’autre<br />

tournant a été celui du «roman noir» américain<br />

(Dashiell Hammett, Raymond Schandler),<br />

qui décrit un univers dur, violent, de policiers<br />

et de financiers corrompus. L’un et l’autre ont<br />

profondément influencé le «nouveau polar»<br />

de ces dernières décennies. Celui-ci est aujourd’hui<br />

le genre littéraire le plus en prise avec<br />

la réalité sociale, dans une perspective critique<br />

et même parfois révolutionnaire. Certes, il ne<br />

s’agit là que de la pointe de l’iceberg. Une large<br />

part de cette production, souvent insipide et<br />

vulgaire, à l’instar des SAS de Gérard de Villiers,<br />

continue à véhiculer de façon manichéenne<br />

des valeurs nationalistes, racistes et sexistes...<br />

Quelques exemples à travers le monde<br />

Cette tendance «sociale» du polar existe dans<br />

le monde entier. Ainsi, Andrea Camilleri dépeint<br />

sa Sicile natale, à la fois attachante et mafieuse.<br />

Etablie dans la cité des Doges, la romancière<br />

américaine Donna Léon propose une<br />

fresque d’une Venise rongée par des combinazione<br />

politico-financières aussi troubles que<br />

les eaux glauques de ses canaux. Les livres du<br />

Chinois Qiu Xiaolong, émigré aux Etats-Unis,<br />

permettent de pénétrer avec subtilité dans la<br />

Chine confucéenne et communisto-capitaliste<br />

des années 1990. Le Marseillais Jean-Claude<br />

Izzo observe avec un humanisme poignant,<br />

dans sa trilogie Total Kheops, Chourma et<br />

Soleal, la désespérance des «cités» frappées par<br />

le chômage et soumises au racisme quotidien.<br />

Proche du PCF, Didier Daeninckx ne craint pas<br />

de soulever «des cadavres dans le placard», notamment<br />

des affaires liées à la collaboration et<br />

aux crimes de la guerre d’Algérie. Et cette liste<br />

n’est nullement exhaustive... Le dénominateur<br />

commun de ces auteurs est que leurs policiers<br />

ne sont ni des «pourris» ni des héros, mais des<br />

«flics propres» défendant la légalité démocratique,<br />

non en faveur du pouvoir ou des<br />

puissances d’argent, mais au service des plus<br />

faibles que l’Etat a pour mission de protéger.<br />

Le dynamisme de la littérature policière<br />

scandinave<br />

Dans cette galaxie du «nouveau polar», la Scandinavie<br />

occupe une place privilégiée. Arnaldur<br />

Indriđason et Arni Thorarinsson dépeignent<br />

une Islande bien éloignée des beaux paysages<br />

touristiques de glaciers et de geysers: une<br />

société tiraillée entre traditions et modernité,<br />

Les Suédois Per Wahlöö et Maj Sjöwall<br />

31


où l’alcool et la drogue font des ravages. Même constat chez<br />

le Norvégien Gunnar Staalesen qui met en scène, dans sa ville<br />

de Bergen, son détective privé Varg Veum, volontiers porté sur<br />

la bouteille. C’est là une autre caractéristique du roman policier<br />

contemporain: les flics n’y sont plus des surhommes, mais<br />

des êtres humains, avec leur complexité, leurs problèmes de<br />

surpoids, leurs difficultés conjugales, leur fatigue, leurs doutes<br />

et leur découragement, leur sensibilité aussi, poétique ou musicale...<br />

C’est en Suède que la production de romans policiers est<br />

la plus riche et la plus diversifiée: on peut à juste titre parler<br />

d’une «école suédoise». Un couple fut à l’origine de cet essor.<br />

Dans les années 1960 déjà, Maj Sjöwall et Per Wahlöö ont mis en<br />

scène leur inspecteur Martin Beck, qui d’une certaine manière<br />

fuit dans ses enquêtes son mariage raté. Celles-ci fleurent bon<br />

un passé pourtant proche: une époque qui ne connaissait encore<br />

ni l’ordinateur, ni le portable, ni les recherches ADN, et où<br />

les policiers travaillaient dans les nuages de fumée de leurs cigarettes!<br />

Dans l’émouvant Chant pour Jenny, Staffan Westerlund<br />

introduit à la fois, par le biais du meurtre d’une enfant, l’écologie<br />

et l’action criminelle de grandes entreprises chimiques ou<br />

médicales vendant des produits toxiques dans le Tiers-Monde.<br />

Åke Edwardson fait reposer ses romans essentiellement sur le<br />

dialogue, notamment les transcriptions des interrogatoires de<br />

police. Quant au regretté Stieg Larsson, il n’a pas bénéficié de<br />

la gloire mondiale que lui ont assurée sa série Millenium et les<br />

adaptations cinématographiques de celle-ci.<br />

Le maître du genre, Henning Mankell<br />

Mais le chef de file de l’«école suédoise» est incontestablement<br />

Henning Mankell. A quoi tient son talent? Dans les «Prologues»<br />

de ses romans, il fournit des clefs du récit et nous laisse même<br />

deviner l’identité ou les motivations de l’assassin, homme ou<br />

femme, si bien que l’intérêt est moins dans le suspense (qui<br />

est le coupable?) que dans la manière de découvrir la vérité, au<br />

terme d’une enquête policière rigoureuse mettant en œuvre<br />

tous les moyens scientifiques modernes de la recherche. On<br />

est loin du seul «flair» du commissaire Maigret. L’univers de ses<br />

livres est dur, parfois à la limite du supportable: dans Les morts<br />

de la Saint-Jean, la découverte des corps en putréfaction des<br />

trois jeunes victimes fait frémir. Âmes sensibles s’abstenir! Cette<br />

violence n’est cependant ni voyeuriste ni gratuite. Elle n’est<br />

que la traduction littéraire d’une violence et d’une dangerosité<br />

croissantes de la société suédoise. Est remise en cause l’image<br />

idyllique du «modèle suédois» social-démocrate des années<br />

1960, une société fondée sur un large consensus social et une<br />

certaine solidarité. A cet égard, les assassinats d’Olof Palme en<br />

32<br />

1986, puis de la lumineuse<br />

ministre Anna Lindh en 2003<br />

ont agi comme des électrochocs.<br />

«La Suède est devenue<br />

un pays dur. Dur et brutal»,<br />

affirme le commissaire Wallander<br />

d’Ystad, petite ville de<br />

la province sud, la Scanie, où<br />

l’auteur situe la plupart de<br />

ses livres. Avec la récession<br />

économique, la Scandinavie<br />

connaît une montée de la<br />

violence, de l’intolérance et<br />

du racisme néo-nazi, comme<br />

l’a montré le monstrueux<br />

assassinat de masse commis<br />

en 2011 sur une île norvégienne.<br />

L’intérêt des romans<br />

de Mankell, même s’ils sont<br />

palpitants, est donc moins<br />

dans le suspense que dans la<br />

fresque sociale qu’ils constituent.<br />

Grand connaisseur de<br />

l’Afrique – il vit une partie de<br />

l’année au Mozambique – il<br />

l’a introduite dans son œuvre<br />

romanesque, notamment<br />

dans La lionne blanche, qui<br />

évoque avec un réel souci<br />

de vérité historique, mais


aussi l’efficacité d’un thriller, un complot<br />

d’Afrikaners contre les artisans du démantèlement<br />

de l’apartheid, Frederik de Klerk et Nelson<br />

Mandela. Notons enfin que Mankell, humaniste<br />

en accord avec les idées qu’il exprime<br />

dans ses romans, s’engage personnellement<br />

contre les injustices, comme celles que subit le<br />

peuple palestinien.<br />

En résumé, le nouveau roman policier constitue<br />

une fresque, voire une remise en question<br />

radicale de la société. Il fournit un miroir<br />

de notre époque, en mettant l’accent sur ses<br />

aspects les plus noirs. On est bien loin, décidément,<br />

des thés de dames dans l’univers feutré<br />

d’Agatha Christie!<br />

Pierre Jeanneret<br />

A lire et relire<br />

Hitonari Tsuji, Le Bouddha blanc, Paris, Folio,<br />

1999, 287 pages.<br />

Nous sommes le 14 janvier 1966. Minoru<br />

Eguchi va mourir. Ou plutôt, les pigeons vont<br />

emporter son âme vers le ciel, selon la jolie<br />

croyance nippone. Avant de rendre le dernier<br />

soupir, il se remémore toute son existence. Et<br />

c’est une vie d’homme, avec ses joies et ses<br />

peines, qui nous est contée par le talentueux<br />

auteur Hitonari Tsuji, lequel s’est inspiré de la<br />

biographie de son grand-père. Celui-ci fut tour<br />

à tour fabricant de sabres, réparateur de fusils,<br />

et un habile inventeur de machines agricoles.<br />

A travers cette existence somme toute banale,<br />

nous pénétrons l’âme japonaise séculaire:<br />

bouddhisme, vénération des ancêtres, rites<br />

rendus aux défunts. Mais nous assistons aussi<br />

aux profondes mutations (politiques, économiques,<br />

technologiques, des mœurs) du<br />

Japon au 20 e siècle. L’histoire commence avec<br />

l’annonce de l’écrasante victoire navale de la<br />

flotte nippone sur la Russie tsariste à Tsuhima<br />

en 1905. Minoru Eguchi connaîtra lui-même<br />

l’expérience traumatisante de la guerre, dans<br />

les neiges de la Mandchourie, contre les bolcheviques<br />

en 1919. Mais c’est surtout la défaite<br />

totale de 1945 qui transformera le Japon militariste<br />

et belliciste en un Etat démocratique,<br />

où les coutumes ancestrales seront désormais<br />

moins contraignantes. Tout cela apparaît en<br />

filigrane dans ce roman confiné sur la petite île<br />

d’Ôno, où néanmoins souffle le vent de l’Histoire.<br />

Quant au titre du livre, laissons au lecteur<br />

le plaisir d’en découvrir la signification.<br />

Pierre Jeanneret<br />

Leonardo Padura, Passé parfait, Ed. Métailié,<br />

2001, 264 pages.<br />

Ce premier roman de la tétralogie Les Quatre<br />

saisons, publié en Espagne sous le nom de<br />

Pasado perfecto, est l’œuvre de l’auteur cubain<br />

Leonardo Padura. Le lieutenant de police<br />

Mario Conde y côtoie le Vieux, commissaire<br />

grand fumeur de cigares, El Flaco, vétéran<br />

des guerres d’Angola cloué sur une chaise<br />

roulante, et tout le petit monde des quartiers<br />

populaires de La Havane. Mario Conde, policier<br />

désabusé, amateur de rhum et de littérature,<br />

est chargé d’une enquête sur la disparition de<br />

l’un de ses amis d’enfance devenu directeur<br />

d’une grande entreprise. La disparition tragique<br />

de cet ancien camarade dont la presse<br />

officielle vante les mérites et la foi dans le système<br />

donne à Padura l’occasion de construire<br />

une critique sociale subtile et équilibrée sur<br />

Cuba, dont nous ne connaissons souvent que<br />

les opinions manichéennes de ses opposants<br />

ou de ses thuriféraires. Passé parfait est un livre<br />

passionnant qui nous décrit une société où<br />

règnent encore une relative franchise, de bons<br />

liens de voisinage, des amitiés sincères et une<br />

certaine joie de vivre. Cela malgré un dysfonctionnement<br />

global de l’île, qui la plonge dans<br />

une précarité matérielle notoire.<br />

Si vous lisez Passé parfait, vous voudrez aussi<br />

lire les trois autres volumes des Quatre saisons.<br />

Avant de dévorer ensuite le dernier chefd’œuvre<br />

de Padura, L’homme qui aimait les<br />

chiens.<br />

Jean-Pierre Guignard<br />

33


Voyages<br />

L’île de Cos, terre natale<br />

d’Hippocrate<br />

Une halte à Athènes<br />

Pour fêter son 30 e anniversaire, la fondation<br />

Ipokrates (1) avait choisi l’île de Cos, terre natale<br />

d’Hippocrate, et le mois de novembre, parce<br />

que les touristes y sont rares. Sur mon trajet,<br />

une brève halte à Athènes m’avait permis de<br />

vérifier la dure réalité des images qui jour après<br />

jour défilent sur nos écrans et dans nos journaux:<br />

la misère dans la rue, les émigrés errants<br />

sans but, les jeunes grecs à la recherche d’un<br />

travail, les files de sans-logis devant les points<br />

de distribution de soupe populaire. Je me<br />

faisais du souci: qu’allais-je trouver sur l’île de<br />

Cos, qui devait regorger de naufragés africains<br />

échoués sur ses plages ensoleillées, plus démunis<br />

encore que ceux qui avaient atteint le<br />

continent?<br />

L’île de Cos<br />

Mais rien de tout cela à Cos. Tout était très<br />

ordré sur cette île du Dodécanèse, située à<br />

quelques km des côtes turques. Les touristes<br />

étaient rares, et de nombreux hôtels fermés.<br />

Mais les restaurants étaient remplis de jeunes<br />

gens ou de familles avec leurs enfants. A les<br />

entendre parler, rire ou chanter, il devait bien<br />

s’agir d’habitants de l’île, dont la population<br />

avoisine les 31'000. Aimables, souriants, toujours<br />

prêts à vous donner un renseignement,<br />

les habitants de Cos paraissaient bien loin des<br />

tourments qui hantent la Grèce. Peut-être le<br />

bruit de la mer toujours proche, le bleu du ciel<br />

et l’éloignement permettent-ils de mieux résister<br />

aux tempêtes qui balaient le continent!<br />

L’île de Cos, dont Homère nous dit dans<br />

l’Iliade qu’elle participa à la guerre de Troie en<br />

envoyant une armée équipée de 30 vaisseaux<br />

pour combattre aux côtés d’Agamemnon,<br />

d’Ulysse et d’Achille, a longtemps vécu de son<br />

agriculture: blé, maïs, amandes, olives, figues,<br />

34<br />

tomates et laitues. Le tourisme a, au cours<br />

des dernières années, largement supplanté<br />

les cultures comme source de richesses. C’est<br />

parce qu’elle possède de nombreux sites archéologiques<br />

et un passé prestigieux que l’île<br />

de Cos est une destination recherchée. Hippocrate<br />

en est la figure emblématique.<br />

Hippocrate (460-356 av. J-C)<br />

Né vers 460 avant J-C, il a été le contemporain<br />

de personnages mythiques, qu’il s’agisse de<br />

Socrate, de Platon, ou de Périclès. Plus que le<br />

père de la médecine, il en fut le réformateur.<br />

Il sut enseigner la médecine loin des temples<br />

et des croyances irrationnelles, recommandant<br />

à ses élèves de prodiguer leurs soins aux esclaves,<br />

aux pauvres et aux soldats, aussi bien<br />

qu’aux riches marchands ou aux hommes<br />

politiques: «Secourez l’indigent et l’étranger...<br />

si plusieurs traitements sont disponibles, choisissez<br />

le plus simple... bannissez les discours<br />

pompeux!»<br />

Fontaine arabe devant le platane d'Hippocrate


Ville de Cos: le platane d’Hippocrate<br />

En contournant le Château des chevaliers de<br />

Rhodes, situé dans le port de la ville de Cos, on<br />

atteint une ravissante petite place ombragée<br />

par un énorme platane. C’est là, dit la légende,<br />

qu’Hippocrate enseignait la médecine à ses<br />

élèves, et y faisait prêter un serment, sorte de<br />

code déontologique, qu’on nomma plus tard<br />

«serment d’Hippocrate».<br />

Le serment d'Hippocrate<br />

On dit aussi que l’apôtre Paul s’arrêta dans ce<br />

lieu pour y transmettre le message du Christ.<br />

Derrière le platane d’Hippocrate, la mosquée<br />

de Gazi Hassan, avec son élégant minaret, rappelle<br />

la longue domination ottomane dans<br />

l’île, de 1525 à 1912.<br />

On retrouve dans les environs de la ville de<br />

Cos le sanctuaire d’Asclépion où les malades<br />

venaient de la Grèce entière dans l’espoir d’y<br />

trouver la guérison de leurs maladies. La présence<br />

de sources d’eau sulfureuses et ferrugineuses<br />

permettait d’y traiter diverses affections.<br />

Ce vaste site, où de nombreuses fouilles<br />

sont encore ouvertes, recèle quelques merveilles,<br />

tel un petit temple romain consacré à<br />

Néron.<br />

La visite de l’île<br />

Vladimir était un pédiatre venu de Pologne<br />

pour participer au congrès de la Fondation<br />

Ipokrates. Il n’était plus tout jeune. Atteint d’une<br />

maladie neuro-dégénérative, il se déplaçait<br />

difficilement. J’avais de la peine à partager ses<br />

points de vue très catholiques et ses réflexions<br />

imprégnées d’un anticommunisme qui me paraissait<br />

primaire. Il semblait préoccupé et avait<br />

un air un peu triste. Quand il m’a proposé de<br />

l’accompagner pour visiter l’île, j’ai accepté. Il<br />

avait pour cela loué une petite voiture automatique.<br />

L’île de Cos est parsemée de petits<br />

villages, chacun avec son église, sa chapelle<br />

ou ses ruines antiques. Vladimir voulait voir ces<br />

villages. Nous avons donc quitté la ville de Cos<br />

au matin, sous un soleil resplendissant. Une<br />

petite demi-heure de voiture et nous arrivons<br />

déjà au village d’Asfendiou, avec ses églises<br />

très anciennes et son Kastro des Chevaliers<br />

de Saint-Jean. Tout proches, quatre hameaux<br />

construits sur les pentes du Mont Dikeo: Agios<br />

Dimitrios, Asomati, Lagoudi et Zia. Nous découvrons<br />

avec ravissement les petites rues de<br />

Zia, avec ses maisons blanches, ses échoppes,<br />

ses tavernes. Je voudrais qu’on s’y arrête pour<br />

boire un verre, mais Vladimir est pressé de<br />

pousser jusqu’à Lagoudi, où la carte touristique<br />

signale la présence d’une église méritant<br />

le détour: celle de Saint-Jean le Théologien.<br />

Arrivé devant l’autel, Vladimir allume un cierge,<br />

et m’en tend un pour que je fasse de même.<br />

Devant mon regard étonné, il murmure: «c’est<br />

pour ma fille». Quelques minutes plus tard, sur<br />

un chemin rocailleux, il me raconte que sa fille<br />

Alicia souffre d’une méchante tumeur cérébrale,<br />

et qu’il veut la confier au Tout-puissant.<br />

Je suis ému. Je regarde l’église et son toit bleu<br />

qui brille sous le soleil. J’espère que la prière de<br />

Vladimir sera entendue, le ciel paraît si proche...<br />

L' église de Zia-Asfendiou<br />

35


Encore une quinzaine de km et nous voilà à<br />

Kardamena, l’un des plus jolis villages de l’île, le<br />

long d’une plage de sable fin. Des ruines d’un<br />

temple consacré à Apollon rappellent que ce<br />

Dieu fut longtemps le plus vénéré de l'île. Il est<br />

midi. Nous dégustons sur une terrasse, face à la<br />

mer, un repas délicieux fait de poisson grillé et<br />

de riz, arrosé d’un bon rouge local.<br />

36<br />

Le cimetière de Kéfalos<br />

Notre association, basée en Suisse romande, organise<br />

pour la troisième année consécutive un séjour destiné<br />

prioritairement aux personnes âgées atteintes dans leur<br />

santé et ne pouvant plus partir en vacances sans<br />

assistance.<br />

Il aura lieu au Centre de Sornetan dans le Jura bernois<br />

du lundi 23 juillet au lundi 6 août 2012.<br />

Une équipe motivée et dynamique vous y attend pour<br />

vous faire passer des vacances inoubliables!<br />

En chambre seule et en pension complète, incluant<br />

toutes les activités, le coût journalier est de Fr. 200.-.<br />

Nous pouvons vous aider à trouver des aides financières.<br />

Tous renseignements à: Janine Blum<br />

Présidente de Vacances pour les Aînés<br />

Tél. 079 352 17 41<br />

vpa@hotmail.ch<br />

Nombre de places limité!<br />

La petite ville de Kéfalos, construite sur les<br />

pentes d’une colline à l’extrémité sud-ouest de<br />

l’île fut dans l’antiquité la capitale de Cos. Les<br />

ruines d’un château byzantin, des rues étroites<br />

pleines de charme bordées de petites maisons<br />

blanches, un moulin à vent et un cimetière aux<br />

magnifiques pierres tombales attirent ici les<br />

touristes. Kamari, le port de la ville, abrite la basilique<br />

chrétienne d’Agios Stefanos. Au large,<br />

on aperçoit la petite île de Kastri et l’église<br />

d’Agios Nicolaos, du nom du protecteur des<br />

hommes de la mer.<br />

Fin de journée<br />

Il est 18 heures. Il nous faut songer à regagner<br />

la ville de Cos, en faisant un petit détour par<br />

la crique de Limionas, avec ses barques de<br />

pêcheurs et ses eaux tranquilles. Contemplant<br />

le soleil qui descend, Vladimir se penche vers<br />

moi: «Ce soir nous pourrions souper ensemble<br />

au restaurant de mon hôtel, les crevettes y<br />

sont délicieuses».<br />

La crique de Limionas<br />

J’ai reçu, il y a une semaine, un message de<br />

Pologne. Vladimir m’informe que sa fille va<br />

beaucoup mieux, et que la tumeur semble<br />

avoir disparu. Puisse-t-il dire vrai...<br />

Texte et photos Dr Jean-Pierre Guignard<br />

(1) La Fondation Ipokrates est une organisation internationale<br />

d’enseignement de la médecine. Elle organise des séminaires<br />

sans but lucratif aux quatre coins du monde.<br />

www.ipokrates.org.


Va et découvre ton pays<br />

Bivio, au carrefour des langues<br />

Bivio<br />

Bivio, une petite localité du canton des Grisons,<br />

est un exemple de richesse et de cohabitation<br />

linguistique. Les habitants de Bivio, en effet,<br />

parlent trois langues et plusieurs dialectes de<br />

chacune d'entre elles. Le nom Bivio signifie<br />

bifurcation et point de départ de divers chemins.<br />

Les légions romaines y faisaient halte<br />

entre les deux grands cols du Julier et du Septimer<br />

et y laissaient reposer leurs chevaux.<br />

Située à 1'932 mètres d'altitude, la localité de<br />

Bivio a toujours été un lieu de rencontre, en<br />

dépit de son isolement. Sa situation géographique<br />

pourrait expliquer ce phénomène de<br />

multilinguisme.<br />

Un quart de la population parle la langue<br />

officielle, l'italien, et un cinquième parle le<br />

romanche, tandis que la majorité parle une<br />

variété de l'allemand. En dépit de cette grande<br />

diversité de langues, les habitants de Bivio<br />

se comprennent tous entre eux. Leur secret<br />

résiderait dans une formule linguistique qu'ils<br />

appliquent depuis plusieurs années. Dans<br />

les crèches, l'italien serait la langue utilisée le<br />

mardi et le surmiran – une variante dialectale<br />

du romanche – le jeudi. Les autres jours de la<br />

semaine, les enfants en bas âge utiliseraient<br />

les deux langues à tour de rôle, bien que la<br />

langue vernaculaire parlée pendant l'heure<br />

de récréation soit le bündnerdeutsch, une va-<br />

riante dialectale de l'allemand. Le dimanche, à<br />

l'église, les catholiques assistent à la messe en<br />

schwyzerdütsch, tandis que les protestants<br />

écoutent le sermon du pasteur en allemand.<br />

Un peu d’histoire<br />

Occupée à l'origine par les Rhètes, la région<br />

du canton des Grisons est annexée en 15 av.<br />

J.-C. par l'Empire romain. Après l'introduction<br />

du christianisme, Coire est le siège du premier<br />

évêché fondé au nord des Alpes. La région<br />

est rattachée en 536 au royaume des Francs,<br />

puis plus tard au Saint Empire romain germanique.<br />

Les Walser, un peuple germanophone<br />

originaire du Valais, immigrent de l'ouest au<br />

13 e siècle et s'installent sur les plateaux d'alpage<br />

grisons. Parallèlement, d'autres populations<br />

alémaniques s'implantent lentement au nord,<br />

dans la région de Coire. Cette implantation se<br />

fait encore sentir aujourd'hui, avec la présence<br />

de deux groupes dialectaux germaniques<br />

distincts: walser dans les vallées supérieures et<br />

haut-alémanique dans la vallée du Rhin, autour<br />

de Coire. Ces dialectes germaniques côtoient<br />

les parlers romanches et italiens, d'origine romane.<br />

Les Grisons résultent de l’alliance<br />

des territoires de trois<br />

«Ligues» d’où le drapeau des<br />

Grisons divisés en trois parties:<br />

les deux bandes verticales de<br />

sable et d’argent symbolisent<br />

la «Ligue grise», celle de Disentis, (Grauer<br />

Bund), ainsi nommée à cause de la couleur des<br />

vêtements portés par ses habitants et qui donna<br />

son nom au canton; la croix aux couleurs<br />

bleue et or est celle de la «Ligue des Dix juridictions»<br />

dont Davos fait partie; le bouquetin<br />

de couleur noire est l’emblème de la «Ligue de<br />

la Maison-Dieu», avec l'évêché de Coire.<br />

Aujourd’hui on vient à Bivio pour le plaisir<br />

des randonnées à pied, à ski, en raquettes,<br />

qui conduisent, sitôt quittée la route du col,<br />

dans des vallonnements ou sur des sommets<br />

idylliques.<br />

M. Tz<br />

37


Jeux-concours: Mots cachés<br />

A I C E N D R E U B E A U P A<br />

T L U E U R R A B L E N H P T<br />

I R L M E T E F E M R A A O R<br />

S D E U C B R T A S R N G A E<br />

O T U F M P O E L E I A C S R<br />

N C O A N A U R L Q F T U E E<br />

S E L U H E G R U L I B T P Y<br />

T F D E R C E E M V I F O A O<br />

O R U O F B E B E E A R E I F<br />

R O T I C R E R R N T N G L S<br />

C H A L E U R B A A I A A L D<br />

H J O I E L I L U C I M L E U<br />

E P M A L E U R L C M S E N A<br />

R U E P D R L A E E H I E H H<br />

L U S T R E C E S X U E F S C<br />

Activer<br />

Allumage<br />

Allumer<br />

Arme<br />

Atre<br />

Attisé<br />

Beau<br />

Bois<br />

Braises<br />

Brûler<br />

La réponse est à envoyer à: <strong>Courrier</strong> de l'AVIVO,<br />

case postale 501, 1020 Renens 1<br />

Réponse au jeu N° 1/2012:<br />

Jeu 1, photos:<br />

Creux du Van, Moléson, Cervin et Cime de l'Est.<br />

Gagnant: M. Denis Grandjean à Lausanne.<br />

Jeu 2, villages:<br />

Le Pont, Luins, Mex, Froideville, Gland, Riex, Bassins,<br />

Bière, Rolle et La Conversion.<br />

Gagnant: M. J.-P. Bustini à Blonay.<br />

38<br />

Bûche<br />

Buse<br />

Calciné<br />

Cendre<br />

Chaleur<br />

Chaud<br />

Cheminée<br />

Clef<br />

Code<br />

Cuire<br />

Enfer<br />

Fagot<br />

Fanal<br />

Fête<br />

Feux<br />

Flambeau<br />

Flamme<br />

Four<br />

Foyer<br />

Fumée<br />

Grillé<br />

Joie<br />

Lampe<br />

Lueur<br />

Luire<br />

Lustre<br />

Métal<br />

Paille<br />

Panique<br />

Peur<br />

LE FEU<br />

Règle du jeu des mots cachés<br />

un mot de huit lettres.<br />

Phare<br />

Poêle<br />

Râble<br />

Réchaud<br />

Rôti<br />

Rouge<br />

Terre<br />

Tisons<br />

Torche<br />

Tourbe<br />

Les mots de la liste sont écrits dans la grille<br />

de gauche à droite ou de droite à gauche, de<br />

haut en bas ou de bas en haut, ou encore en<br />

diagonale en descendant ou en remontant. Ils<br />

peuvent se croiser. Des petits mots de deux<br />

ou trois lettres qui ne sont pas dans la liste<br />

peuvent se glisser dans la grille. La solution se<br />

trouve parmi toutes les lettres non utilisées et<br />

dispersées dans la grille. A vos crayons et bien<br />

du plaisir!


✂<br />

BON<br />

Valable jusqu’au 31.12.2012. Non<br />

cumulable avec d’autres avantages.<br />

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ou verres organiques progressifs<br />

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