You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
123456<br />
courrier de l’AVIVO<br />
canton de <strong>Vaud</strong><br />
mars<br />
avril<br />
2012<br />
1
<strong>Courrier</strong> de l'AVIVO Revue destinée à toutes celles et tous ceux qui bénéficient ou vont<br />
bénéficier des prestations AVS/AI. Organe officiel de l’AVIVO <strong>Vaud</strong>, paraît six fois l’an.<br />
Abonnement pour non-membres: Fr. 12.-, CCP 10-12147-1<br />
Administration: <strong>Courrier</strong> de l’AVIVO, case postale 501, 1020 Renens 1<br />
Editeur responsable: Comité cantonal AVIVO <strong>Vaud</strong><br />
Site Internet: www.avivo-vaud.ch<br />
Comité de rédaction: Mmes Eva Gloor et Suzanne Sisto, MM. Mica Arsenijevic,<br />
Olivier Conod, Michel Guenot, Jean-Pierre Guignard<br />
et Pierre Jeanneret<br />
Rédactrice: Myriam Tétaz, Av. Eglise Anglaise 16, 1006 Lausanne<br />
Textes rédactionnels: Envoi par courriel à myriam.tetaz@bluewin.ch<br />
Photos et matériel publicitaire: Envoi par courriel à publicite.courrier@avivo-vaud.ch<br />
Abonnements: Mica Arsenijevic, case postale 11, 1323 Romainmôtier,<br />
courrier@avivo-vaud.ch, tél. 024 453 17 37 (répondeur)<br />
Si malgré soins et contrôles, votre exemplaire présente un défaut d’impression, contactez l’Imprimerie Conde à Crissier au 021 634 64 05.<br />
2<br />
Mieux entendre… pour mieux vivre<br />
IYVERDONI<br />
IRENENSI<br />
IMONTREUXI<br />
Rue du Midi 13<br />
Tél. 024 425 32 30<br />
Rue de la Mèbre 8<br />
Tél. 021 635 45 00<br />
Av. des Alpes 25<br />
Tél. 021 963 32 20<br />
www.correction-auditive.ch<br />
Pierre-E. Duvoisin Carl Schleicher<br />
Audioprothésiste • Brevet fédéral Audioprothésiste diplômé<br />
BON<br />
pour une consultation gratuite<br />
sur rendez-vous
Sommaire<br />
Billet du président .......................................................................... 5<br />
Les brèves .................................................................................. 6<br />
Informations ............................................................................... 9<br />
Société: prévention de l'homophobie ...................................................... 14<br />
Débat: gratuité des TL ..................................................................... 16<br />
Entraide: les Alzamis ....................................................................... 17<br />
L'invité: Jean-Pierre Fragnière, sociologue ................................................... 20<br />
Blouse blanche et encre noire: les maladies rares ........................................... 24<br />
Coup de projecteur ....................................................................... 26<br />
Avec nos sections ......................................................................... 28<br />
Lu pour vous: le roman policier en Scandinavie ............................................ 31<br />
Voyages: l'île de Cos ........................................................................ 34<br />
Va et découvre ton pays: Bivio ............................................................. 37<br />
Jeux-concours ............................................................................. 38<br />
Prochain délai de rédaction: 15 avril 2012<br />
Bains de Saillon location à la semaine studios dès Fr. 395.-. Appartements<br />
dès Fr 560.-. Location possible dès 2 jours. Cure thermale<br />
3 semaines Fr. 900.-.<br />
Sailloni-Vacances Tél 079 637 45 89 www.sailloni.ch<br />
3
Billet du président<br />
Du domicile à la communauté<br />
Le Grand Conseil <strong>Vaud</strong>ois vient<br />
de tenir un très large débat sur<br />
une proposition de l’Association<br />
Exit, obligeant les EMS à accepter<br />
que les résidents puissent<br />
avoir recours aux prestations<br />
d’aide au suicide de telle ou telle<br />
association. Comme tout grand<br />
débat de société, la question<br />
n’est pas simple, car elle mêle<br />
liberté individuelle, responsabilité<br />
des institutions, relation<br />
aidant-aidé et vie communau-<br />
taire, notamment.<br />
Lorsque je dirigeais un EMS, nous avions plusieurs fois abordé,<br />
avec tout le personnel, l’hypothèse d’une demande d’un<br />
résident pour bénéficier de l’aide au suicide. Le débat portait,<br />
tout d’abord, sur les convictions de chacun: «a-t-on le droit de<br />
s’ôter la vie ou d’aider quelqu’un à le faire?». Puis était discutée<br />
la liberté qu’avait chacun de faire ce qu’il voulait lorsqu’il était<br />
chez lui, à la maison. Nous arrivions ensuite à la difficile question<br />
de savoir si l’EMS était un domicile comme un autre. L’EMS<br />
est certes, souvent, le domicile légal du résident. Et enfin, nous<br />
abordions la responsabilité de l’institution et de ceux et celles<br />
qui y travaillent, montrant par là que la liberté individuelle se<br />
heurtait parfois aux valeurs, non moins respectables, de certains<br />
collaborateurs.<br />
Le débat, chaque fois très nourri, voire passionné, démontrait<br />
que la liberté individuelle n’est pas toujours<br />
un droit absolu. La question de l’aide<br />
au suicide en institution ne peut être trai-<br />
tée qu’en prenant en compte les divers<br />
intervenants: le résident bien sûr, sa famille<br />
et ses proches, l’institution avec son médecin<br />
et les collaborateurs. Dans ce contexte,<br />
la vision mécaniste d’Exit, précisément la<br />
liberté individuelle absolue, ne tient pas<br />
la route. Le contre-projet du Conseil d’Etat<br />
présente une approche plus subtile alliant<br />
humanité et respect des droits humains.<br />
Deux questions que le personnel posait<br />
souvent: «vous nous demandez<br />
de mettre en valeur les<br />
vies, parfois bien cabossées,<br />
et en même temps vous laissez<br />
entrer des personnes qui<br />
ôtent cette même vie. Pourquoi?».<br />
Et: «suis-je responsable<br />
si j’ouvre la porte à Exit<br />
et lui montre la chambre?».<br />
Des questions simples, mais<br />
au cœur d’un débat bien profond.<br />
Y répondre demande de<br />
la nuance et de l’intelligence,<br />
en tenant compte des valeurs<br />
de chacun et chacune. Il n’y a<br />
pas de réponse standard.<br />
Marc Vuilleumier, président<br />
PORTRAITS<br />
Collections du Centre Pompidou<br />
Fondation<br />
Pierre Gianadda<br />
Martigny Suisse<br />
2 mars – 24 juin 2012<br />
Tous les jours de 10 h à 18 h<br />
5
Les brèves<br />
Révision AI<br />
Les rentes pour enfant de retraités sont<br />
également touchées<br />
Les révisions AI se suivent, toujours avec le but<br />
de diminuer les dépenses. La prochaine mouture<br />
prévoit entre autres de baisser les rentes<br />
pour enfant: actuellement, une personne invalide<br />
a droit à une rente pour chaque enfant<br />
mineur ou aux études, représentant 40% de<br />
la rente d'invalidité. Avec le projet du Conseil<br />
Fédéral, ce montant serait baissé à 30%. Et la<br />
même modification toucherait les enfants de<br />
retraités AVS. Le projet a été approuvé par le<br />
Conseil des Etats et doit encore passer devant<br />
le Conseil National. Avant d'être soumis à un<br />
éventuel référendum...<br />
Qui sont les usagers des permanences<br />
d'impôts de l'AVIVO?<br />
Alors que nous débutons les permanences<br />
d'impôts 2012, nous avons fini de dépouiller<br />
les statistiques de 2011. Sur les 4'000 feuilles<br />
remplies chaque année, 2'700 ont été incluses<br />
dans nos statistiques. Ce n'est pas exhaustif,<br />
mais c'est déjà un très vaste échantillon,<br />
récolté de février à avril. Nos remerciements à<br />
tous les bénévoles qui ont noté ces données,<br />
et surtout à ceux qui ont pris le temps de les<br />
dépouiller durant des heures! Les revenus<br />
6<br />
déclarés dépassent 100 millions, et les impôts<br />
que cela rapporte pour le Canton avoisinent<br />
7 millions. Nous pensons que notre action a<br />
aussi fait gagner quelques milliers de francs<br />
aux contribuables – mais cela, les statistiques<br />
ne peuvent le montrer!<br />
Sur la base des données récoltées, nous pouvons<br />
dire que le service a été surtout utilisé par<br />
des rentiers AVS ou AI, et par des personnes<br />
de conditions modestes: 60% des usagers ont<br />
un revenu annuel brut de moins de Fr. 40'000.-.<br />
Parmi les rentiers AVS/AI, un tiers environ bénéficiait<br />
des prestations complémentaires. L'AVS/<br />
AI reste la ressource principale des rentiers: la<br />
moitié des retraités venus à l'AVIVO n'ont pas<br />
de 2 e ou 3 e pilier. Selon les statistiques d'une<br />
année antérieure, l'AVS et l'AI représentaient<br />
presque 80% des revenus, le 2 e pilier 20%, et le<br />
3 e pilier environ 1%.<br />
Un non énergique au «Managed<br />
Care»<br />
Le référendum contre les réseaux de soins<br />
(«Managed Care») a été déposé le 19 janvier<br />
avec 132'837 signatures - 50'000 seulement<br />
étaient nécessaires. L'AVIVO <strong>Vaud</strong> a apporté<br />
sa contribution à ce résultat, puisque vous<br />
avez été un millier à signer la carte que nous<br />
avions envoyée avec le <strong>Courrier</strong> de novembre.<br />
Le référendum ayant abouti, le scrutin a déjà<br />
été fixé au 27 juin 2012.<br />
David Payot
Tous aux urnes le 11 mars!<br />
Votation fédérale et élections vaudoises<br />
5 objets en votation<br />
1) Initiative populaire<br />
«Pour en<br />
finir avec les<br />
constructions<br />
envahissantes<br />
de résidences secondaires»<br />
2) Initiative populaire «Pour un traitement<br />
fiscal privilégié de l'épargnelogement<br />
destinée à l'acquisition<br />
d'une habitation à usage personnel<br />
ou au financement de travaux visant<br />
à économiser l'énergie ou à préserver<br />
l'environnement» (Initiative sur<br />
l'épargne-logement)<br />
3) Initiative populaire «6 semaines de vacances<br />
pour tous»<br />
4) Arrêté fédéral concernant la réglementation<br />
des jeux d'argent en faveur de<br />
l'utilité publique (contre-projet à l'initiative<br />
«Pour des jeux d'argent au service<br />
du bien commun»)<br />
5) Loi fédérale sur la réglementation du<br />
prix du livre (LPL).<br />
Elections cantonales vaudoises<br />
Grand conseil et<br />
conseil d’Etat: le<br />
11 mars (le 1 er avril,<br />
deuxième tour<br />
pour le conseil<br />
d’Etat).<br />
Votez, chaque voix compte!<br />
Votations<br />
Billet de l'administrateur<br />
Chères Lectrices et Chers Lecteurs<br />
du «<strong>Courrier</strong> de l’AVIVO»,<br />
Par ces quelques<br />
lignes j’aimerais remercier<br />
ici toutes les<br />
fidèles personnes<br />
qui apportent leur<br />
appui au «<strong>Courrier</strong><br />
de l’AVIVO». Vous<br />
êtes nombreux à<br />
manifester votre<br />
intérêt au contenu<br />
publié et encore<br />
plus nombreux à concrétiser votre soutien par<br />
un don.<br />
En effet, le très bas prix de l’abonnement<br />
pour les membres des sections est destiné<br />
à permettre à chacun de pouvoir recevoir le<br />
«<strong>Courrier</strong> de l’AVIVO». C’est pourquoi nous invitons<br />
régulièrement ceux qui le peuvent à compléter<br />
leur apport par un don à la mesure de<br />
leurs moyens. Et cette aide est très précieuse<br />
à toute l’équipe qui réalise ce bulletin, car elle<br />
représente une part importante des revenus.<br />
En 2011 nous avons constaté que votre apport<br />
avait sensiblement augmenté. Si 2012 pouvait<br />
se maintenir à ce niveau nous renouerions enfin<br />
durablement avec les chiffres noirs.<br />
C’est pourquoi nous vous disons toute notre<br />
gratitude et espérons que, utilisant le bulletin<br />
de versement ci-joint, vous serez aussi<br />
généreux que l’an passé afin que le comité de<br />
rédaction puisse vous offrir un journal de toujours<br />
meilleure qualité.<br />
D’avance merci, et avant tout, bonne lecture!<br />
Mica Arsenijevic<br />
Administrateur du <strong>Courrier</strong> de l'AVIVO<br />
courrier@avivo-vaud.ch<br />
7
8<br />
Centre régional<br />
URGENCES • TRANSFERTS<br />
Transport assis et fauteuil-roulant<br />
Toutes destinations 24h/24<br />
93, route des Tattes d'Oie • 1260 Nyon • Tél. 022 994 24 44 • Fax 022 994 24 40<br />
www.ambulancesnyon.com • asnyon@ambulancesnyon.com<br />
A Montoie !<br />
Un lieu d'accueil chaleureux<br />
pour les réceptions des familles affectées par un deuil.<br />
Espace Carpe Diem<br />
Av. de Montoie 41 • 1007 Lausanne<br />
A 100 mètres du centre funéraire<br />
Espace privé • Prix modérés<br />
Renseignements et réservations au tél. 021 601 58 44<br />
de 8h à 22 heures, week-end et jours fériés compris<br />
www.espacecarpediem.ch
Informations<br />
L’augmentation des primes<br />
d’assurance-maladie<br />
Les primes d’assurance-maladie 2012 augmentent<br />
en moyenne de 2.2% au niveau<br />
suisse et de 1.5% dans le Canton de <strong>Vaud</strong>.<br />
L’augmentation atteint jusqu’à 11% selon<br />
les assureurs.<br />
Le Département <strong>Vaud</strong>ois de la Santé et de<br />
l’Action Sociale (DSAS) a exprimé son incompréhension<br />
face à certaines hausses pour des<br />
assureurs dont les résultats financiers restent<br />
positifs ou le niveau de réserves au-delà des<br />
limites minimales. L’Office Fédéral de la Santé<br />
Publique (OFSP), chargé de contrôler les<br />
primes, n’est pas intervenu, estimant que ces<br />
hausses n'enfreignent aucune base légale. Le<br />
DSAS estime au contraire que des propositions<br />
de primes qui dépassent manifestement<br />
des évolutions de coûts n'auraient<br />
pas dû être approuvées; les dernières primes<br />
validées restant valables.<br />
Pour rappel, nombre d’assurances ont perçu<br />
trop de primes dans le Canton de <strong>Vaud</strong> et ont<br />
accumulé des excédents de réserve. Certains<br />
assureurs ont transféré en 2010 des excédents<br />
dans un autre canton, ce qui fait que les primes<br />
payées en trop par des <strong>Vaud</strong>ois ont profité<br />
à un canton où les primes étaient<br />
trop basses. Suite à cette affaire, l’OFSP<br />
a promis que les excédents de réserves<br />
allaient être remboursés dès<br />
2013 via des rabais de primes.<br />
Dans le Canton de <strong>Vaud</strong>, les<br />
primes de base varieront entre<br />
Fr. 383.- et Fr. 553.- pour la<br />
région 1, entre Fr. 364.- et Fr. 547.- pour<br />
la région 2. Une différence gigantesque,<br />
si l’on considère que toutes les<br />
assurances doivent garantir les mêmes<br />
prestations. Décidément, il semble<br />
que la concurrence entre assurances-maladie<br />
n’apporte pas les bénéfices promis. Le système<br />
reste très complexe, et les assureurs<br />
ont plutôt tendance à multiplier les offres<br />
qu’à diminuer les coûts. A l’échelle suisse, en<br />
2010, on comptait 310'274 primes différentes,<br />
soit près d’une prime pour 20 assurés. Cela<br />
veut dire que les assurés financent un certain<br />
nombre d’actuaires pour calculer les primes,<br />
de publicitaires et d’agents d’assurances pour<br />
chaque caisse-maladie. A l’échelle vaudoise, le<br />
record est détenu par Vita Surselva, qui proposait<br />
en 2010 76 primes différentes, et qui a eu<br />
seulement 2 assurés! Cette assurance ne paraît<br />
pas dérangée par ce résultat et continue à proposer<br />
une gamme de 76 primes différentes<br />
pour 2011 et 2012.<br />
Pour limiter les frais de l’assurance-maladie, la<br />
Confédération propose exclusivement d’économiser<br />
sur les soins ou d’augmenter la participation<br />
des assurés aux coûts. L’AVIVO s’oppose<br />
à ces mesures, qui diminuent la solidarité entre<br />
malades et bien portants, et reportent les<br />
charges sur les premiers.<br />
Face aux effets pervers de la concurrence<br />
entre assureurs-maladie, l’AVIVO soutient<br />
l’initiative pour une caisse-maladie<br />
unique. Cette dernière a déjà réuni la majorité<br />
des 100'000 signatures nécessaires; mais il<br />
reste important de la signer.<br />
AVIVO Suisse<br />
9
10<br />
ALEXANDRE ZONI LABORATOIRE DENTAIRE RUE DE L'ALE 15 1003 LAUSANNE<br />
TÉL 021 323 67 15 SUCCESSEUR: MARIO DELLI-PIZZI
Halte aux sollicitations non désirées<br />
<strong>Courrier</strong>s, appels et fax publicitaires indésirables se bousculent<br />
au portillon. Sachant qu’il n’est pas facile de les éradiquer,<br />
il vaut mieux éviter de les favoriser!<br />
Le fait de rendre son adresse accessible au public par le biais<br />
d’une inscription dans un annuaire par exemple permettra à<br />
quiconque de l’utiliser à des fins publicitaires si son propriétaire<br />
n’en a pas interdit l'utilisation à cette fin. Pour réagir à cette invasion<br />
de publicité, il faut en demander le blocage et surtout ne<br />
pas la favoriser en participant à tous les concours qui vous<br />
passent sous la main ou en donnant son <strong>numéro</strong> de téléphone<br />
ou son adresse e-mail trop facilement par exemple.<br />
Voici comment procéder si vous souhaitez:<br />
lutter contre les fax et courriers électroniques. S’ils sont envoyés<br />
en masse et non sollicités par le récepteur, ils sont interdits<br />
en Suisse. Du moins en théorie. Dans tous les cas, il convient<br />
de ne jamais donner suite à un fax ou à un courriel dont l’origine<br />
ou le contenu sont douteux (promesse de gain, demande<br />
d’aide). Il arrive également très souvent que les noms d’entreprises<br />
sérieuses soient usurpés, notamment ceux des opérateurs<br />
téléphoniques et des banques. Là également il ne faut<br />
jamais communiquer ses données personnelles comme les<br />
mots de passe ou les <strong>numéro</strong>s de compte, ni cliquer sur les liens<br />
en attaché. Un établissement sérieux n’utilisera jamais ce<br />
moyen s’il devait y avoir réellement un problème avec votre<br />
compte. Il est en outre indispensable de se doter d’une bonne<br />
protection informatique pour lutter contre les spams, virus et<br />
autres logiciels malveillants;<br />
lutter contre les appels indésirables. A l’heure actuelle,<br />
l’étoile mise dans l’annuaire (astérisque) ne parvient pas à éradiquer<br />
les appels publicitaires non sollicités. Cela risque de changer<br />
à partir d’avril car la loi va se durcir contre ce type d’appels.<br />
Dans l’intervalle, il vaut mieux ne pas engager la conversation<br />
avec votre interlocuteur très habile. Un «non merci» ferme et<br />
poli pour indiquer que vous n’êtes nullement intéressé par ce<br />
type de vente suivi d’un «au revoir» devrait suffire à vous protéger<br />
d’un achat non désiré. Rappelons qu’un oui prononcé<br />
au mauvais moment vous lie par un contrat oral qui a la<br />
même valeur qu’une signature! En effet, les 7 jours pour<br />
révoquer un contrat conclu par téléphone n’existe pas encore<br />
dans la loi, même si certaines sociétés les proposent déjà;<br />
lutter contre les courriers<br />
publicitaires. L’autocollant<br />
«pas de publicité, merci», issu<br />
d’un accord entre la poste et<br />
la FRC, est un rempart suffisant<br />
pour la publicité non<br />
adressée, mais malheureusement<br />
n’empêchera pas la<br />
livraison des journaux gratuits<br />
remplis de publicité. Par<br />
contre, concernant les envois<br />
marketing adressés, il est possible<br />
d’avoir recours aux<br />
vignettes «refusé, me biffer<br />
de votre fichier d’adresses»<br />
que la FRC met à votre disposition<br />
(tout comme l’autocollant)<br />
pour renvoyer aux frais<br />
de l’expéditeur le courrier<br />
non souhaité. Une inscription<br />
auprès de la liste Robinson est<br />
aussi un bon moyen pour lutter<br />
contre la publicité adressée<br />
(SDV, liste Robinson, Blegistrasse<br />
1, CP, 6343 Rotkreuz).<br />
Valérie Muster,<br />
juriste et responsable<br />
de la permanence FRC<br />
11
12<br />
i<br />
e ts<br />
en en<br />
mouvements, de Envie viie<br />
Notre NOUVEAU cours<br />
ENERGIE GYM SENIORS est fait pour vous !<br />
Pour plus d’informations : www.cty.ch<br />
Centre Thermal · Avenue des Bains 22<br />
1400 Yverdon-les-Bains · Tél. 024 423 02 36<br />
tss<br />
t ,<br />
de convivialité et de bien-être...<br />
• Une heure de gymnastique en salle (8 pers. max.)<br />
• Accès à nos 3 piscines thermales<br />
• Une assiette du jour avec dessert à notre restaurant<br />
s,<br />
CHF 220.- les 10 séances sans repas<br />
CHF 435.- les 10 séances avec repas<br />
P<br />
Parking<br />
gratuit
Taxation des familles<br />
monoparentales<br />
La réforme cantonale<br />
La taxation des familles monoparentales a<br />
été changée dès le premier janvier 2011: en<br />
décembre dernier, une réforme a été adoptée<br />
par le Grand Conseil en même temps que le<br />
budget 2011, et a passé largement inaperçue<br />
du public.<br />
Cette réforme implique:<br />
• une diminution de la déduction pour contribuable<br />
modeste,<br />
• une augmentation de la déduction pour<br />
famille,<br />
• et une diminution du quotient familial.<br />
La première et la troisième modification sont<br />
en défaveur des familles monoparentales, la<br />
deuxième en leur faveur. L’AVIVO a donc essayé<br />
d’en savoir plus sur les effets de cette réforme.<br />
Notre démarche<br />
Afin d’évaluer les répercussions de ces modifications<br />
sur les familles monoparentales, l’AVIVO<br />
a effectué une simulation, en se basant sur un<br />
échantillon de déclarations d’impôts 2010. Cet<br />
échantillon était constitué de 214 déclarations,<br />
transmises par des membres de l’Association<br />
des Familles Monoparentales et Recomposées<br />
(AFMR), ou remplies dans les permanences de<br />
l’AVIVO.<br />
Les familles de l’échantillon étaient majoritairement<br />
lausannoises, elles avaient un revenu net<br />
moyen de Fr. 34'500.-, et étaient composées<br />
d’un adulte et de 1.64 enfants en moyenne.<br />
Avant de généraliser les résultats, il faut donc<br />
tenir compte d’une surreprésentation des Lausannois-es<br />
et des bas revenus (en 2005, le revenu<br />
brut moyen des familles monoparentales<br />
était de Fr. 74'909.-).<br />
Les résultats<br />
Les résultats basés sur cet échantillon étaient<br />
que:<br />
- aucune famille ne connaissait de baisse<br />
d’impôts suite à la réforme cantonale;<br />
- 88 des 214 familles avaient un impôt de 0,<br />
avant comme après la réforme;<br />
- Les 126 autres familles connaissaient une<br />
augmentation de leurs impôts.<br />
Cette hausse d’impôt, en moyenne, fait passer<br />
l’impôt cantonal et communal sur le revenu<br />
de Fr. 1'444.- à Fr. 1635.-, soit une hausse de<br />
Fr. 191.- ou 12.22%. Si l’on exclut les familles<br />
avec un revenu 0 avant comme après la réforme,<br />
la hausse est de Fr. 316.-, soit 13.26%.<br />
Assez logiquement, plus les impôts étaient<br />
élevés auparavant, plus ils augmenteront avec<br />
la réforme (maximum de Fr. 884.-).<br />
La réforme fédérale<br />
Notons qu’une réforme est également entrée<br />
en vigueur au niveau fédéral, qui propose un<br />
rabais d’impôts de Fr. 250.- par enfant. Bien sûr,<br />
les personnes qui avaient moins de Fr. 250.-<br />
d’impôt fédéral ne pourront pas déduire plus<br />
que l’impôt qu’elles payaient. Sur notre échantillon<br />
de 214 personnes, ce sont 130 personnes<br />
qui ne paient pas d’impôt fédéral, avant<br />
comme après. 84 personnes, en revanche,<br />
connaissent une baisse d’impôts de Fr. 170.- en<br />
moyenne.<br />
Conclusion<br />
Entre la baisse fédérale et la hausse cantonale,<br />
les familles de notre échantillon auront en<br />
moyenne une hausse de Fr. 120.- de leurs impôts.<br />
Seules 3 familles, toutes avec un revenu<br />
supérieur à la moyenne, seront gagnantes de<br />
quelques dizaines de francs.<br />
Ces réformes représentent donc beaucoup<br />
de changements qui ont tendance à s’annuler<br />
mutuellement. Seul bilan clair pour notre<br />
échantillon: les familles monoparentales<br />
connaîtront en moyenne une hausse modérée<br />
de leurs impôts 2011. Celles qui y échapperont<br />
seront quelques familles avec des revenus<br />
moyens supérieurs – et toutes les familles qui<br />
ne paient pas d’impôts...<br />
Bureau de l’AVIVO-<strong>Vaud</strong><br />
13
Société<br />
Prévention de l’homophobie:<br />
le chemin parcouru et ce<br />
qui reste à faire<br />
Début novembre dernier ont eu lieu à Lausanne<br />
les Journées romandes sur la prévention<br />
du rejet basé sur l’orientation sexuelle et<br />
l’identité de genre chez les jeunes (PREOS),<br />
en particulier en milieu scolaire. On note que<br />
la manifestation était soutenue par l’Office<br />
fédéral de la santé publique, par deux cantons<br />
et huit importantes villes romandes. Quatre<br />
conseillères et conseillers d’Etat s’y sont exprimés,<br />
s’engageant à ce que la prévention<br />
de l’homophobie soit partie intégrante<br />
de l’enseignement. Bill Ryan, de l’Université<br />
McGill de Montréal, a illustré la manière dont<br />
14<br />
au Canada la lutte dans ce domaine était efficacement<br />
menée.<br />
Intéressant de penser au chemin parcouru<br />
Dans les années 1980, un de mes collègues<br />
médecins cantonaux était prêt à recommander<br />
l’exclusion du corps enseignant d’une<br />
personne homosexuelle (indépendamment<br />
de tout acte discutable de sa part). Dans les<br />
années 1990, Pierre-André Michaud, responsable<br />
de l’Unité de santé des adolescents du<br />
CHUV, m’appelait en me demandant si nous<br />
pouvions «prendre le risque» de proposer à<br />
un jeune homophile de contacter le Groupe<br />
Jeunes de VoGay, association vaudoise récemment<br />
fondée de personnes homosexuelles,<br />
pour discuter de son mal-être. Nous avons décidé<br />
d’assumer la démarche, tout en sachant<br />
qu’il faudrait répondre, cas échéant, à des<br />
parents qui accuseraient un service officiel de<br />
pousser leur garçon «vers la débauche». Ici, il<br />
faut rappeler l’action forte de groupes homosexuels<br />
dans la prévention du VIH/sida, à une<br />
époque où la médecine restait relativement<br />
impuissante, et les collaborations constructives<br />
établies avec la santé publique.<br />
Alors que vers 1990 des gays me demandaient<br />
d’appuyer leur demande de passages dans les<br />
classes pour parler d’homosexualité, j’avoue<br />
avoir dit que c’était imaginable dans l’avenir<br />
mais que, en l’état, cela me semblait illusoire;<br />
Matelas et coussins anatomiques<br />
lits électriques, duvets et fourres<br />
Offres spéciales de<br />
fauteuils électriques<br />
Fr. 999.-<br />
Conseils à domicile - Livraisons - Débarras<br />
AVS + AI 10%
Les revendications<br />
d'une mère<br />
aujourd’hui, il y a de telles interventions<br />
dans des cantons<br />
alémaniques. A fin 2010, la<br />
qualité du changement m’a<br />
frappé en apprenant que les<br />
Départements de l’instruction<br />
publique de Genève<br />
et <strong>Vaud</strong> avaient nommé<br />
une déléguée pour les<br />
questions d’homosexualité<br />
(qui a publié un ouvrage (1)<br />
sur son expérience d’enseignante):<br />
en vingt ans, on a<br />
passé du silence gêné sur le<br />
sujet à l’engagement explicite<br />
des pouvoirs publics contre<br />
l’homophobie – souvent<br />
dans un cadre plus large de<br />
droits humains et de lutte<br />
contre toute discrimination,<br />
y compris raciste. Affichette<br />
placardée dans des établissements<br />
scolaires genevois: «Ici,<br />
on peut parler de diversité<br />
sexuelle».<br />
Point majeur: la reconnaissance,<br />
par la médecine no-<br />
tamment, de ce que pour l’essentiel l’homosexualité n’est<br />
pas un choix (même si des facteurs de contexte peuvent jouer<br />
un rôle dans des situations d’ambivalence). D’où le besoin de<br />
se distancer clairement des voix qui continueraient à prétendre<br />
qu’il s’agit d’une maladie ou d'un péché! Voir à cet égard que<br />
les Gay Prides ont été, pour les homosexuels et plus largement<br />
les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), la manière<br />
d’affirmer, de façon parfois provocante, leur droit à la différence.<br />
A plusieurs égards, notre société et son cadre juridique sont vivement<br />
sollicités. Si on entend simplement prendre en compte<br />
les faits scientifiques et sociaux, le refus, confirmé récemment<br />
par le Tribunal fédéral, de permettre à un membre d’un couple<br />
homosexuel d’adopter l’enfant de l’autre est discriminatoire. Il<br />
est vrai que l’évolution des connaissances secoue les positions<br />
antérieures de beaucoup (dont moi, sur certains points). Mais,<br />
même si pour des raisons de croyance ou d’opportunité politique<br />
on peut chercher à retarder les évolutions, la société ne<br />
saurait décider d’ignorer la réalité. «Les faits sont têtus», il<br />
est préférable de s’en souvenir.<br />
L’Eglise catholique affirme que «le masculin et le féminin se<br />
révèlent comme faisant ontologiquement partie de la création»<br />
(2). Oui, mais cela ne saurait légitimer une opposition à la reconnaissance<br />
de ce qu‘un certain nombre de nos congénères ne se<br />
retrouvent pas dans une catégorisation rigide qui s’avère objectivement<br />
simpliste. Un Etat de droit doit respecter les droits<br />
fondamentaux des personnes. Si on a le droit strict d’avoir<br />
des convictions, il y a un problème civil et civique de fond si<br />
des convictions erronées sont maintenues, contre l’évidence,<br />
dans les lois qui s’appliquent à tous (3). A relever enfin que, alors<br />
que la Suisse dispose avec l’article 261 bis du Code pénal d’une<br />
norme antiraciste, il n’existe pas de texte du même genre pour<br />
d’autres discriminations, notamment celles basées sur l’orientation<br />
sexuelle. Plusieurs orateurs des Journées PREOS ont appelé<br />
un tel développement de leurs vœux.<br />
Dr Jean Martin<br />
1. Thorens-Gaud E. Adolescents homosexuels – Des préjugés à l’acceptation.<br />
Lausanne, Editions Favre, 2009.<br />
2. Nau J.-Y. De quel genre êtes-vous: «pro-inné» ou «pro-acquis»? (à propos<br />
d’identité de genre). Revue médicale suisse 2011, 7, 2202-2203.<br />
3. Le tabou est progressivement levé en ce qui concerne les familles homoparentales:<br />
d’abord quant au fait qu’elles existent, ensuite que les enfants<br />
n’y sont pas nécessairement perturbés. Dernier témoignage francophone<br />
en date: Carrière Z., Tervonen T. Fils de. Paris, Editions Trans, 2011<br />
(voir Le Temps, Genève, 8 novembre 2011, p. 28).<br />
15
Débat<br />
ACIDUS* nous demande de publier cette<br />
prise de position, qui n’est pas celle de<br />
l’AVIVO Suisse, mais ouvre le débat. Qu’en<br />
pensez-vous? Vos avis et vos commentaires<br />
nous intéressent.<br />
La rédaction<br />
«En bus et en métro sans ticket et sans resquiller!»<br />
Prendre le trolley, le métro, sans souci de billet<br />
ou d’abonnement valide... quelle liberté, pour<br />
jeunes et vieux, pauvres et riches! La gratuité<br />
des transports publics en ville est la solution<br />
d'avenir, et c'est l'idée défendue par ACIDUS*.<br />
Depuis dix ans environ, les bus sont «gratuits»<br />
dans plusieurs villes: Seattle aux Etats-<br />
Unis (près de 600‘000 habitants), Hasselt en<br />
Belgique (70’000 habitants), Châteauroux en<br />
France (73'000 habitants), etc. Un mouvement<br />
fluctuant, qui gagne lentement de nouvelles<br />
agglomérations. A Lausanne, les touristes qui<br />
paient une taxe de séjour bénéficient de la<br />
gratuité sur le réseau TL.<br />
Résultats de la «gratuité»: en général, la<br />
fréquentation des bus augmente. A Châteauroux,<br />
par exemple, les bus comptaient<br />
76 % de passagers en plus la première année;<br />
la ville a dû augmenter le rythme et la capacité<br />
de ses transports publics. Les usagers<br />
modestes – familles, personnes âgées, jeunes<br />
ou travailleurs – sont les premiers à en profiter.<br />
Les commerçants, eux, sont ravis de cette solution<br />
qui augmente leur clientèle potentielle. Et,<br />
en général, les incivilités et dégradations tant<br />
redoutées n’ont pas été constatées.<br />
«Gratuits», les bus? Pas vraiment, mais plutôt<br />
payés autrement, par le biais de nos impôts.<br />
Aujourd’hui les TL sont déjà subventionnés<br />
à hauteur des deux tiers par la collectivité;<br />
l'achat des billets paie le tiers restant. Donc<br />
au lieu de mettre à chaque fois du fric dans la<br />
machine à sous, nous pourrions payer la totalité<br />
de notre billet avec nos impôts. Après tout,<br />
16<br />
nos bus et nos métros font partie des services<br />
publics!<br />
Mais alors, cela va renchérir les impôts, et cela,<br />
ça fait mal au porte-monnaie! Arrêtons-nous<br />
un instant sur cette importante question et<br />
disons tout de suite que, pour les personnes<br />
à revenus modestes ou moyens, l'augmentation<br />
d'impôt coûterait moins cher qu'un<br />
abonnement. Le calcul (un peu complexe) a<br />
été fait pour Lausanne: une personne seule<br />
qui paie moins de Fr. 24'000.- d'impôts annuels<br />
aurait avantage à payer son abonnement urbain<br />
(environ Fr. 600.- par an) par le biais de ses<br />
impôts! Et ce serait encore plus avantageux<br />
pour les couples et les familles qui doivent<br />
payer deux ou plusieurs abonnements.<br />
Le prix actuel des transports publics est élevé<br />
pour les personnes à budget modeste. Pire, il<br />
est le même pour les riches et pour les pauvres,<br />
les retraités et les travailleurs, les familles et les<br />
célibataires... Pourquoi ne pas le payer totalement<br />
par l'impôt?<br />
Il est temps de transformer notre regard sur la<br />
priorité donnée à l'automobile. Un exemple,<br />
tiré du compte «Transports» de la Ville de Lausanne,<br />
nous le prouve: en 2000, la part des<br />
impôts allouée aux transports publics (sans<br />
les coûts de construction du m2) représentait<br />
environ le quart de celle qui était consacrée<br />
au transport privé de personnes (132 millions<br />
contre 558). Ces bagnoles, qui colonisent nos<br />
rues au détriment de la qualité de vie, mobilisent<br />
également une part démesurée des<br />
ressources publiques... Alors, demandons<br />
des choix clairs en faveur des transports<br />
publics! Rendons nos villes pratiques, respirables,<br />
conviviales... Vivables pour les générations<br />
futures.<br />
Jacqueline Rouyet<br />
* ACIDUS est une «Association citoyenne pour la défense<br />
des usagers des Services publics», créée en 2005 par<br />
quelques membres des anciens comités pour la défense<br />
des bureaux postaux de Lausanne. Entre autres activités,<br />
ACIDUS dénonce les dysfonctionnements des services<br />
publics en Suisse, ainsi que leur démantèlement progressif à<br />
travers les projets de privatisation et la politique fiscale pratiquée<br />
par l'État.
Entraide<br />
Les Alzamis<br />
Un service de présence à domicile pour<br />
les personnes souffrant de la maladie<br />
d’Alzheimer ou forme apparentée.<br />
Voyant décliner les facultés de sa mère, Mme<br />
Aline Roggen décida de l’accueillir à son domicile<br />
et de s’en occuper. Graphiste indépendante,<br />
elle concilia sa vie professionnelle avec<br />
les soins et la présence requis par sa parente<br />
atteinte par la maladie d’Alzheimer. Le jour où<br />
sa mère a dû entrer en institution, elle se rendit<br />
compte qu’elle s’était épuisée à la tâche et<br />
coupée du monde: un appui extérieur pour de<br />
la présence à domicile l’aurait bien soulagée!<br />
Elle parla de cette idée à l’association Alzheimer-<strong>Vaud</strong><br />
et créa le réseau bénévole Alzamis<br />
d’accompagnatrices (et accompagnateurs) à<br />
domicile. Ce service veut encourager l’autonomie<br />
de la personne atteinte en relayant le/s<br />
proche/s en proposant un accompagnement<br />
rassurant et stimulant. Il s’agit de l’assister ainsi<br />
que ses proches dans les actes du quotidien et<br />
de favoriser le maintien à domicile.<br />
Une structure propre au canton de <strong>Vaud</strong><br />
Il est vite apparu que les Alzamis avaient besoin<br />
de compétences particulières et d’une<br />
reconnaissance salariale. Fort de son succès<br />
Alzheimer-<strong>Vaud</strong> a demandé l’appui des pouvoirs<br />
publics; le canton, autorité compétente,<br />
a accepté de développer ce service en posant<br />
toutefois des exigences:<br />
- professionnalisation de l’encadrement par<br />
des responsables du domaine de la santé<br />
- unification des pratiques (charte) et formation<br />
permanente<br />
- étendue de la prestation à tout le canton.<br />
Le canton de <strong>Vaud</strong> est ainsi le premier et le<br />
seul en Suisse à proposer une structure aussi<br />
complète et à offrir une prestation reconnue<br />
par l’Etat.<br />
Des difficultés épuisantes pour les proches<br />
En 2010, une centaine de situations bénéficie<br />
de cette prise en charge par les Alzamis, mais<br />
on estime à 10’000 dans le canton de <strong>Vaud</strong> le<br />
nombre de personnes atteintes, à des degrés<br />
divers, par la maladie d’Alzheimer ou d’une<br />
forme apparentée. Si la perte de mémoire est<br />
la manifestation la plus connue de cette maladie,<br />
il existe bien d’autres symptômes selon la<br />
zone du cerveau qui est atteinte: des difficultés<br />
à reconnaître des personnes, l’usage des<br />
objets courants (ustensiles), des difficultés à<br />
s’orienter dans le temps et dans l’espace, des<br />
modifications du comportement (agressivité<br />
ou apathie).<br />
Ces attitudes et ces difficultés du malade sont<br />
souvent mal comprises, mal vécues, difficilement<br />
acceptables par les proches (et aussi<br />
parfois par le monde médical) qui peuvent ne<br />
pas savoir comment se comporter: le malade<br />
pourra demander dix fois l’heure ou le jour de<br />
la semaine, il pourra vouloir rentrer chez lui<br />
17
18<br />
Logements protégés de la Fondation les Baumettes<br />
Les logements protégés de la Fondation les Baumettes, idéalement situés dans le<br />
parc du même nom à Renens, offrent aux locataires tout loisir de profiter d’un<br />
environnement verdoyant et agréablement aménagé.<br />
Le complexe, constitué de vingt-six appartements<br />
de 2 pièces, de six 3 pièces et d’un studio,<br />
représente une solution intéressante pour les<br />
personnes dont la difficulté de vivre à domicile<br />
provient d’un sentiment de solitude et/ou d’une<br />
architecture de leur habitat inadaptée. En effet,<br />
l’aménagement intérieur des appartements a été<br />
pensé afin de rendre l’existence de ses habitants<br />
pratique et confortable ; de plus, des espaces<br />
communs à chaque étage offrent de nombreuses<br />
opportunités de rencontres. A ces commodités<br />
architecturales viennent s’ajouter des prestations<br />
d’accompagnement garantissant un cadre<br />
sécurisant et favorisant la création de liens.<br />
En cas d’intérêt, les personnes sont cordialement invitées à se rendre sur le site<br />
internet www.baumettes.ch ou à composer le 021 637 55 55 pour obtenir de la<br />
documentation ainsi qu’un formulaire d’inscription.
alors qu’il est à son domicile,<br />
il voudra peut-être prendre le<br />
repas alors qu’il vient de sortir<br />
de table, éventuellement<br />
il déplacera objets, courrier,<br />
argent sans se souvenir de<br />
l’endroit où il les aura mis ce<br />
qui nécessitera de longues<br />
recherches. Ces comportements<br />
risqueront de mettre<br />
le malade en danger et pourront<br />
peu à peu limiter son<br />
autonomie.<br />
Les proches peuvent s’épuiser<br />
à y répondre au risque de<br />
ne plus parler au malade ou<br />
même de le maltraiter. S’occuper<br />
au quotidien d’une personne<br />
atteinte d’Alzheimer<br />
est absorbant.<br />
Trouver des solutions<br />
Si la pensée logique du malade<br />
est grignotée jusqu’à<br />
disparaître, le côté émotionnel,<br />
l’affectif, subsiste: c’est le<br />
moyen d’entrer en contact<br />
avec la personne atteinte.<br />
Inutile de répéter à une malade<br />
de 90 ans dont l’idée<br />
fixe est de préparer le repas<br />
de ses enfants que ceux-ci<br />
sont adultes, travaillent et<br />
mangent au restaurant; il faudra<br />
écouter sa préoccupation,<br />
trouver les mots pour la rassurer<br />
et ainsi aller de l’avant.<br />
Les 80 Alzamis que compte le<br />
canton ont reçu une formation<br />
dans ce sens; ils sont au<br />
contact de la réalité de tous<br />
les jours, ils sauront apporter<br />
des solutions pratiques aux<br />
multiples problèmes auxquels<br />
la vraie vie les confronte. Ils interviendront<br />
à domicile, pour<br />
un après-midi ou plus, voire de nuit; ils organiseront avec le<br />
malade, selon son état et ses envies, promenade, lecture, jeux;<br />
un lien stable et rassurant se créera avec la personne atteinte.<br />
Les proches ne doivent plus être seuls: il faut oser s’entourer,<br />
demander de l’aide: cela sera bénéfique pour le malade et pour<br />
le proche qui pourra sans souci prendre du recul et s’occuper<br />
un peu de lui.<br />
Le prix de ce soutien<br />
Ce soutien de qualité professionnelle a un prix: Fr. 22.- de<br />
l’heure, plus frais de déplacement. Pour les bénéficiaires des<br />
prestations complémentaires, c’est gratuit (sauf frais de déplacement).<br />
Alzheimer-<strong>Vaud</strong> dispose d’un fonds de solidarité pour<br />
les situations difficiles et le canton discute un projet d’aide individuelle.<br />
Enfin, au niveau fédéral, il existe une allocation d’impotent<br />
(entre Fr. 300.- et Fr. 900.- par mois) qui doit pallier la perte<br />
d’autonomie: cette allocation ne dépend pas du revenu ou de<br />
la fortune mais du degré d’autonomie au quotidien; elle est<br />
possible en cas de maladie d’Alzheimer qui limite l’autonomie<br />
de la personne atteinte.<br />
Alors, une information, un conseil, de l’aide? N’hésitez plus!<br />
Contactez le secrétariat d’Alzheimer-<strong>Vaud</strong>: tél. 021 324 50 40 (9h-<br />
12h) ou par courriel: secretariat@alzheimer-vaud.ch.<br />
www.alzheimer-vaud.ch<br />
Michel Guenot en collaboration<br />
avec Cathy Kuhni,<br />
secrétaire générale Alzheimer-<strong>Vaud</strong><br />
19
L'invité<br />
Dans le cadre de l’Année<br />
européenne du vieillissement<br />
actif et de la solidarité entre les<br />
générations - 2012<br />
Jean-Pierre Fragnière<br />
Sociologue<br />
Un coup de peinture sur nos projets de vie<br />
Que nous en parlions ou pas, de gré ou de<br />
force, nous avons dessiné un projet de vie en<br />
franchissant le cap<br />
de la retraite. Très<br />
vite, nous avons dû<br />
apprendre à vivre<br />
autrement, parfois<br />
plus chichement.<br />
Nous avons dû<br />
redéfinir en partie<br />
notre cercle de relations,<br />
nous avons<br />
dû apprendre à<br />
remplir différemment<br />
les jours et<br />
les semaines. Certains de nos rêves ont été<br />
comblés. Nous avons cueilli des petits bonheurs<br />
et quelques déceptions, nous avons<br />
connu quelques surprises et un lot de soucis<br />
partagés avec les plus proches.<br />
La grande surprise<br />
On en parlait depuis longtemps, mais c'est arrivé<br />
et c’est maintenant débattu sur la place publique:<br />
notre société a pris un coup de vieux,<br />
que dis-je, elle a conquis de longues années<br />
de vie, un grand succès, une bonne nouvelle<br />
mais aussi un défi. Dans tous les cas, il ne sera<br />
pas possible de faire comme si rien ne s'était<br />
passé, comme si rien n'avait changé. La nouvelle<br />
donne entraîne une série de mutations<br />
et nous force à relever plusieurs défis majeurs.<br />
20<br />
Aménager notre vie en société<br />
Pour aujourd'hui, et surtout pour demain, il est<br />
urgent de faire des choix, de prendre quelques<br />
précautions, d’écarter des pièges dangereux,<br />
de promouvoir quelques innovations bienvenues.<br />
Risquons une énumération indicative qui ressemble<br />
à une sélection sur le plateau du souhaitable,<br />
du nécessaire et du possible, un miniprogramme<br />
d’action.<br />
1. Le droit aux racines. Nous venons de<br />
quelque part, notre parcours de vie a peutêtre<br />
été agité, nous avons senti monter en<br />
nous l'appétit d'enracinement. C'est notre<br />
bon droit; soyons vigilants. Que les planifications<br />
de tout genre et les projets dits «de<br />
développement» ne se construisent pas en<br />
«déracinant les vieux».<br />
2. D'âge en âge. Pour donner un sens à nos<br />
vies, de plus en plus longues, nous avons<br />
ressenti le besoin de nous inscrire dans une
Photo Pierre Jeanneret<br />
Permettre le partage (Cambodge 2010)<br />
continuité, de poursuivre «l'œuvre de nos pères», on se comprend.<br />
Il nous appartient d'accueillir l'innovation sans être<br />
dépouillés de nos références et de notre culture.<br />
3. Colmater les brèches. Depuis plusieurs décennies, autour<br />
de nous, des fossés se creusent, les inégalités se renforcent<br />
et s’aggravent, qu'il s'agisse des revenus, de l'accès aux services<br />
de base tels que l'éducation et la santé, de la garantie<br />
de l'emploi, de la sécurité de l'horizon de nos enfants et petits-enfants.<br />
Il faut arrêter ce processus; à partir d'un certain<br />
stade, les fêlures deviennent cassures et ruptures.<br />
4. Prévenir les ghettos. Souvent, on ne les voit pas venir. Mais<br />
ils prolifèrent ces lieux et ces institutions de plus en plus<br />
spécialisés par catégories sociales et par groupes d'âges:<br />
bistrots pour seniors, résidences pour seniors, magasins<br />
pour seniors, quartiers pour seniors, sites de vacances pour<br />
seniors, croisières pour seniors, etc. La tendance est forte, les<br />
initiatives se multiplient, l’heure de la résistance a sonné.<br />
5. Noircir la muraille? Par temps de crise ou dans les situations<br />
plus difficiles, on voit fleurir les mêmes refrains; là,<br />
une strophe dépeint un avenir sombre, ici, une deuxième<br />
strophe dessine des horizons radieux. Il nous appartient<br />
de cultiver la raison, de fuir les cérémonies de la morosité,<br />
de nous garder des promesses de paradis terrestre et des<br />
oiseaux de malheur.<br />
6. Contre les marchands d'illusions. Il est bien agréable de<br />
se sentir jeune, dynamique et en bonne santé, d'entendre<br />
les variations de la charmante phrase: «tu as bonne mine!».<br />
Attention, les marchands d'illusions et quelques charlatans<br />
guettent toutes nos rides et rêvent de transformer nos pe-<br />
tites fragilités en sources<br />
de revenus plus ou moins<br />
suspectes. La prudence et<br />
même la vigilance s'imposent;<br />
le risque n’est pas<br />
mince de voir des pans<br />
entiers du monde des<br />
aînés être transformés en<br />
groupes de pigeons.<br />
7. Contre la tyrannie de<br />
la performance. Sous<br />
prétexte d'efficacité et de<br />
performance, des «gestionnaires»<br />
ont développé<br />
massivement le tri,<br />
la sélection et le culte de<br />
nos performances. Ces<br />
démarches ont engendré<br />
de lourdes vagues de<br />
disqualification, le plus<br />
souvent des plus fragiles,<br />
des plus modestes, parmi<br />
lesquels beaucoup trop<br />
de personnes avançant<br />
en âge. Débranchons ces<br />
machines à exclure qui appauvrissent<br />
nos sociétés et<br />
ébranlent les solidarités.<br />
8. Permettre le partage.<br />
Aujourd’hui, le partage<br />
entre les générations se<br />
pratique fermement et<br />
fréquemment. C’est un<br />
fait établi et démontré. On<br />
ne saurait le sous-estimer.<br />
Cependant, il est souvent<br />
difficile à pratiquer entre<br />
vifs. Il nous appartient de<br />
nous engager pour lever<br />
les obstacles qui rendent<br />
difficiles ces échanges, ces<br />
coups de main, ce partage<br />
des biens et des services.<br />
9. La chasse aux stéréotypes.<br />
Là, il faut sortir un<br />
instant nos hallebardes.<br />
21
22<br />
Location d’appareils médicaux et oxygène<br />
pour l’hospitalisation à domicile<br />
Route des Tattes d’Oie 93 • 1260 Nyon • Tél. 022 994 24 48 • Fax 022 994 24 40<br />
Notre association a été<br />
fondée en 1890.<br />
Son but (non lucratif):<br />
rendre moins coûteux<br />
un mode de sépulture<br />
toujours plus répandu.<br />
Y adhérer<br />
à tout âge,<br />
c'est faciliter<br />
la tâche de<br />
ses proches<br />
lors du décès.<br />
Tous renseignements peuvent être obtenus sans engagement auprès des membres-délégués de<br />
chaque district, ou à la gérance:<br />
1003 Lausanne, Caroline 1, téléphone 021 312 24 33, le matin
Photo Pierre Jeanneret<br />
Heureux, donc solidaires, (Inde, Tamil Nadu 2009)<br />
Trop de préjugés viennent ternir les élans de solidarité entre<br />
les générations et nos aspirations à pratiquer l'entraide. Non,<br />
les vieux ne sont pas ringards et égoïstes! Non, les jeunes<br />
ne sont pas des irresponsables assimilables à de la racaille,<br />
paresseux et profiteurs.<br />
10. Le respect des différences. Osons le revendiquer. Il est<br />
passé le temps où tout le monde chantait les mêmes chansons,<br />
écoutait les mêmes cantiques et votait comme papa.<br />
Les autonomies conquises lentement ont besoin d'ouverture<br />
et de tolérance pour se développer et pour survivre.<br />
Je suis heureux, donc solidaire...<br />
Bien sûr, nos vies quotidiennes sont chaotiques, ambiguës,<br />
diverses; vous venez peut-être d’essuyer quelques larmes…<br />
Mais ces vies fourmillent aussi, surtout, de joies, de douceurs et<br />
d’agréments.<br />
Pourtant, combien d’entre nous jouent à se faire peur et cultivent<br />
le malheur comme des jardiniers qui se spécialiseraient dans les<br />
orties. Nous échangeons volontiers les histoires plus ou moins<br />
dramatiques d’accidents, de maladies, de divorce, de mort, de<br />
douleurs, d’erreurs... Arrêtons les histoires! Osons dire que tout<br />
va plutôt bien, surtout quand c’est vraiment le cas. Osons rencontrer<br />
l’autre pour partager avec lui nos petits bonheurs.<br />
Droit au bonheur<br />
Horreur, diront certains! Pour être heureux dans notre société<br />
ne faut-il pas fermer les yeux et pratiquer la politique de l’autruche?<br />
Comment oser dire son bonheur et savourer ses joies<br />
dans un monde qui étale le<br />
malheur comme un spectacle<br />
quotidien et, pire, tout près de<br />
chez nous?<br />
Allons donc! Cessons de nous<br />
flageller. On ne construit pas<br />
la paix et la joie par la célébration<br />
interminable de ce qui va<br />
mal, par la négation du droit<br />
au bonheur. C’est en reconnaissant<br />
ce «droit au bonheur»<br />
que nous trouverons la<br />
force et l’envie de le communiquer.<br />
Posons la hallebarde, saisissons<br />
la truelle<br />
C’est là le fondement des<br />
solidarités qui s’imposent à<br />
nous. Partager nos ressources,<br />
soutenir ceux qui vivent des<br />
moments difficiles, accueillir<br />
l’étranger, le réfugié, respecter<br />
les différences, traquer<br />
l’injustice, tout cela n’est, en<br />
définitive, que l’expression de<br />
notre volonté de partager le<br />
bonheur que nous avons su<br />
reconnaître en nous et autour<br />
de nous. Construire une politique<br />
sociale rénovée et plus<br />
efficace est une nécessité<br />
qui éclate dans notre petite<br />
Suisse et qui devient chaque<br />
jour plus urgente. Une vaste<br />
entreprise. Nous pourrons la<br />
mener à bien avec les petits<br />
et les grands moyens dont<br />
nous disposons; et aussi avec<br />
cette énergie que donne la<br />
joie reconnue et communicative.<br />
info@jpfragniere.ch<br />
www.jpfragniere.ch<br />
23
Blouse blanche et encre noire<br />
Le lourd fardeau des maladies rares<br />
En Europe, une personne sur 17 serait affectée d’une maladie<br />
rare, ce qui représente 30 millions de malades. On ne le sait pas<br />
assez: il y a beaucoup de maladies rares... Selon le seuil retenu<br />
en Europe, une maladie est dite rare lorsqu’elle affecte moins<br />
d’une personne sur 2’000. On dénombre aujourd’hui plus de<br />
7’000 maladies rares et la littérature scientifique en rapporte régulièrement<br />
de nouvelles. Près de 80% d’entre elles ont une origine<br />
génétique. Elles peuvent être héréditaires ou bien le fruit<br />
de mutations spontanées. Parmi les 20% restants, on compte<br />
notamment des formes rares de cancers, des maladies auto-immunes,<br />
des malformations congénitales, ou encore des maladies<br />
infectieuses. Elles recouvrent toutes les spécialités médicales,<br />
se révèlent aussi bien dans l’enfance qu’à l’âge adulte et<br />
s’accompagnent généralement de difficultés motrices et/ou<br />
sensorielles.<br />
Un défi social<br />
Encore trop souvent méconnues du grand public, du corps<br />
médical, des administrations de santé et des pouvoirs publics,<br />
les maladies rares déconcertent les médecins autant qu’elles<br />
isolent les patients.<br />
Quelle que soit leur affection, les patients et leurs familles<br />
doivent faire face aux mêmes difficultés: retard et erreur de diagnostic,<br />
errance dans le système de soins, manque d’information,<br />
suivi thérapeutique inadapté, accès limité aux prestations<br />
sociales existantes, souffrance psychologique liée à l’isolement<br />
et au manque d’espoir thérapeutique, détresse des familles... Le<br />
diagnostic est parfois si difficile que le délai entre les premiers<br />
symptômes et le diagnostic définitif peut atteindre 5, 15 et parfois<br />
même 30 ans. Le diagnostic initial est souvent erroné, avec<br />
des interventions médicales inappropriées, y compris chirurgie<br />
et traitement psychologique.<br />
Pour le malade et pour ses proches, vivre avec une maladie<br />
orpheline, c’est souvent voir son énergie consacrée à une lutte<br />
épuisante pour faire valoir ses droits, accéder à une prise en<br />
charge de qualité, trouver des solutions pour l’organisation de<br />
la vie quotidienne et l’intégration dans la société.<br />
Un défi scientifique<br />
Les chances de traitement et l’amélioration de la prise en<br />
charge des maladies rares dépendent de la recherche scien-<br />
24<br />
tifique qui reste insuffisamment<br />
soutenue à cet égard<br />
dans la plupart des pays. Plus<br />
une maladie est rare, plus les<br />
scientifiques peinent souvent<br />
à constituer un échantillon<br />
minimal de patients. D’autre<br />
part, trop rares et donc jugées<br />
«non rentables», ces pathologies<br />
ne répondent pas à l’exigence<br />
commerciale des laboratoires<br />
pharmaceutiques, qui<br />
hésitent à investir.<br />
Un défi politique<br />
En Europe<br />
La complexité et la variété des<br />
maladies rares, la multiplicité<br />
des spécialités concernées, la<br />
diversité des soins et des accompagnementsthérapeutiques<br />
sont autant de défis à<br />
relever.<br />
En Europe, les maladies rares<br />
constituent, depuis 10 ans,<br />
un enjeu majeur de santé<br />
publique. Sous la pression<br />
des associations de patients,<br />
l’Union Européenne et certains<br />
Etats membres ont ainsi<br />
pris des mesures spécifiques<br />
de grande ampleur. Citons,<br />
par exemple, la Réglementation<br />
européenne du médicament<br />
orphelin (1999), des<br />
budgets spécifiques pour la<br />
recherche et l’adoption en<br />
2009 de la Recommandation<br />
«Maladies rares: un défi pour<br />
l’Europe», encourageant les<br />
Etats membres à mettre en<br />
œuvre, avant fin 2013, un plan<br />
ou une stratégie pour les maladies<br />
rares. Depuis plusieurs<br />
années, l’Europe bénéficie<br />
d’un réseau d’information
Des défis à relever<br />
fiable pour améliorer le diagnostic et la prise<br />
en charge des patients souffrant d’une maladie<br />
rare. Ce réseau, qui porte le nom d’Orphanet,<br />
est devenu le portail de référence mondiale,<br />
disponible en 6 langues, pour l’information<br />
sur les maladies rares et les médicaments orphelins.<br />
Il propose une encyclopédie en ligne<br />
couvrant plus de 6’000 maladies rares et un<br />
répertoire des services spécialisés. Le réseau<br />
Orphanet comprend aujourd’hui 36 pays, dont<br />
la Suisse.<br />
Orphanet Suisse (www.orphanet.ch) est basé<br />
depuis 2001 aux Hôpitaux Universitaires de<br />
Genève.<br />
Qu’en est-il des maladies rares en Suisse?<br />
En Suisse, le nombre de patients atteints d’une<br />
maladie rare a été estimé à 500’000, par extrapolation<br />
des données européennes. Notre<br />
pays accuse un retard de plusieurs années<br />
dans le domaine, mais des initiatives récentes<br />
pourraient permettre de le combler si elles<br />
sont largement soutenues.<br />
En effet, en juin 2010, ProRaris, l’Alliance Maladies<br />
Rares Suisse, s’est constituée. Fin août<br />
2011, des organisations de patients, des professionnels<br />
de la santé, des acteurs politiques<br />
et l’industrie pharmaceutique ont fondé une<br />
communauté d’intérêts «maladies rares» pour<br />
accompagner activement les travaux de la<br />
Confédération.<br />
Comme le rappelle le Dr Loredana d’Amato<br />
Sizonenko, coordinatrice d’Orphanet Suisse,<br />
«si le traitement des maladies rares est encore<br />
loin d’être optimal, les progrès accomplis au<br />
cours des trente dernières années sont considérables»<br />
(1). Le développement d’Orphanet<br />
et de ProRaris, et la mise en place récente<br />
d’une Communauté d’intérêts «maladies rares»<br />
en Suisse, sont sources d’espoir pour tous les<br />
patients de notre pays. Comme le sont aussi<br />
les démarches en cours à l’Office fédéral de la<br />
santé publique. Espérons que nos autorités sanitaires<br />
sauront trouver les moyens financiers<br />
pour assurer une prise en charge généreuse et<br />
équitable de tous les malades concernés.<br />
Dr Jean-Pierre Guignard<br />
(1) Maladies rares: Le Fait médical No 78, Décembre 2011<br />
25
Coup de projecteur<br />
Danse, opéra<br />
Vevey. Le Ballet National de Marseille est à l’affiche du Théâtre de<br />
Vevey le dimanche 29 avril à 17h dans trois œuvres dont une création<br />
d’Emmanuel Gat tandis que Tempo Vivino se danse sur la musique de<br />
John Adams et Le Trouble de Narcisse joue sur les techniques modernes<br />
de l’informatique. Prix: dès Fr. 18.-. Réservation: 021 925 94 94.<br />
Lausanne. Le chef-d’œuvre de Verdi Falstaff se donnera au Théâtre de Beaulieu, (dernier<br />
spectacle hors les murs en attendant la réouverture de l’Opéra après transformations) avec l’OCL<br />
dirigé par Nir Kabaretti dans une mise en scène de Arnaud Bernard. Le dimanche 25 mars, c’est<br />
à 17h. Vedette de la distribution, la soprano américaine Nicole Heaston qui, de son talent vocal<br />
et scénique «entourloupera» le pauvre Falstaff, chanté par Roberto Frontali. Prix AVS: dès Fr. 20.-.<br />
Réservation: av. du Théâtre 12, 1002 Lausanne, 021 310 16 00.<br />
Musique<br />
Saint-Sulpice. Le dimanche 11 mars à 17h, 25 musiciens du Sinfonietta de Lausanne, dirigés<br />
par Jean-Marc Grob, jouent Haendel, Roussel et Mozart dans l‘admirable petite église au bord<br />
du lac. De quoi joindre le plaisir de la promenade<br />
à celui de la musique! Entrée libre,<br />
collecte à la sortie.<br />
Lutry. Les concerts Bach annoncent pour<br />
le dimanche 1 er avril à 17h la Passion<br />
selon St Jean du cantor de Leipzig, que<br />
certains considèrent comme le 5 e évangéliste;<br />
elle sera donnée par l’ensemble vocal<br />
DeMusica de Fribourg sous la baguette<br />
de Marc Bochud. Location: Hug musique,<br />
Grand-Pont 4, 1002 Lausanne ou Point 1,<br />
Quai Gustave-Doret, 1095 Lutry, tél. et fax<br />
021 791 47 65 ou à l’entrée. Prix AVS: Fr. 40.-.<br />
Lausanne. La contrebasse en solo d’un<br />
concerto, ce n’est pas très fréquent, mais<br />
cela existe; et lorsque le concerto de<br />
Johannes-Matthias Sperger, compositeur<br />
autrichien lui-même contrebassiste, né en<br />
1750 et mort en 1812, est joué par Daniel<br />
Spoerri et l’OCL, on ne manque pas l’occasion.<br />
Ce sera le dimanche 29 avril à 11h15<br />
au Métropole. Location: rue St-Laurent<br />
19, 1003 Lausanne, billetterie@ocl.ch ou à<br />
l’entrée. Prix: Fr. 16.-; enfant jusqu’à 16 ans:<br />
Fr. 5.-.<br />
26
Cinéma, Théâtre<br />
Orbe. Le dimanche 25 mars à 16h, au théâtre de la Tournelle, deux films L’école des oiseaux (30<br />
minutes) et Trois p’tits pas (45 minutes) vous feront découvrir Yamilé Arsenijevic et les élèves du<br />
cycle initial de Romainmôtier aux prises avec le cinéma d’animation ou en train de préparer un<br />
bal de classe avec leurs parents. Réalisation: Yamilé et Mica Arsenijevic (oui, oui, notre administrateur<br />
du <strong>Courrier</strong> de l’AVIVO!). Entrée libre. Chapeau. Réservation: 024 441 39 66.<br />
Lausanne. Le Petit Théâtre à la Pl. de la Cathédrale 12, propose Le Petit Violon, l’histoire<br />
d’une amitié entre un marchand ambulant et une petite fille sourde, du 14 mars au 1 er avril,<br />
pour petits et grands. Mercredi et dimanche à 17h, samedi à 15h. Location: tél. 021 323 62 13,<br />
info@lepetittheatre.ch. Prix: Fr. 15.-, tarif réduit Fr. 10.-.<br />
Vidy-Lausanne. Le mythe d’Orphée a inspiré des chefs-d'œuvre et le Russe Vladimir Pankov l’a<br />
revisité à partir de textes de Maïakovski et Cocteau. «A travers les sons, les rythmes, les corps, les<br />
images, s’évoquera l’histoire de celui qui, grâce aux charmes de sa musique, est parvenu à descendre<br />
dans les Enfers...» Le syndrome d’Orphée, théâtre, danse et musique, sera donné du 19<br />
au 30 mars à la salle Charles Apothéloz. Représentation les dimanches à 18h. Location: Théâtre<br />
Vidy-Lausanne, av. E.-Jaques-Dalcroze 5. 1007 Lausanne, tél. 021 619 45 45 ou Librairie Payot, place<br />
Pépinet 4. Prix AVS: Fr. 27.-.<br />
Myriam Tétaz<br />
27
Avec nos sections<br />
Section d'Aigle<br />
Reflets de Noël 2011<br />
Le samedi 10 décembre c'est un président<br />
accompagné d'une béquille qui souhaite la<br />
bienvenue aux 198 personnes rassemblées<br />
pour le traditionnel Noël de la<br />
section. Dans son discours Jean-<br />
Pierre Rapaz relève la présence<br />
des délégués des autorités civiles<br />
et religieuses, de l'AVIVO-<strong>Vaud</strong><br />
(David Payot), ainsi que des sections<br />
amies AVIVO de Val-d'Illiez et<br />
du Haut-Lac/Monthey. Des remerciements<br />
sont adressés aux sponsors<br />
qui, année après année, nous<br />
permettent de mettre sur pied<br />
une magnifique tombola et un<br />
repas fort apprécié, digne des plus<br />
grands mérites culinaires, dont M.<br />
Jacques Cheseaux et sa sympathique<br />
brigade ont le secret.<br />
Soulignant les incertitudes dues aux crises<br />
existant sur notre vieille Terre, l'orateur incite<br />
l'assemblée à ne pas tomber dans un fatalisme<br />
où toutes les classes d'âge ont tendance à se<br />
réfugier depuis bien des années: le «fait de société»,<br />
trop souvent ressassé, ne doit pas devenir<br />
l'excuse de l'irréparable. A nous de réagir,<br />
comme le clament «les indignés», ce mouvement<br />
qui tente pacifiquement de réveiller le<br />
monde.<br />
Avant le repas, M. Mc Kinney, pasteur de la paroisse<br />
des Avançons, nous apporte le message<br />
de l'Eglise. A plusieurs reprises, l'humoriste<br />
Léritier déridera, par ses histoires drôles, une<br />
assemblée réceptive. Notre vice-président,<br />
M. Michel Renaud, présente la suite du programme.<br />
MM. Grégoire Rapaz et Christophe<br />
Siméon, respectivement vice-président du<br />
Conseil communal et Municipal de la Commune<br />
de Bex, apportent leur encourageant<br />
soutien. En clôturant cette partie officielle<br />
28<br />
David Payot sut démontrer le travail effectué<br />
par l'AVIVO et celui tout aussi important restant<br />
à faire.<br />
Le Chœur mixte «Fil d'Argent» de l'AVIVO<br />
Bex assura une bonne prestation avec ses<br />
30 membres, placés sous la direction de<br />
Mme Eliane Genet, avec M. Pierre Gervaix au<br />
piano.<br />
L'ambiance toujours conviviale de cette jour-<br />
Le Fil d'Argent au Noël de la section<br />
née a donné entière satisfaction à nos fidèles<br />
participants et au comité organisateur. N'oublions<br />
pas d'y associer Julianne, notre membre<br />
dévouée. Quant à vous, chers Membres, merci<br />
de votre présence encourageante.<br />
Jean-Pierre Rapaz<br />
Télévision Philips - Panasonic<br />
Vente - Réparation - Devis toutes marques<br />
Billaud RTV Maîtrise fédérale<br />
Rue du Jura 11<br />
1023 Crissier-Renens<br />
Tél. 021 634 20 59<br />
Pour un conseil, un coup de fil c’est<br />
facile et sans engagement!<br />
Un service professionnel<br />
Rabais de Fr. 100.- pour l’achat<br />
d’un nouveau téléviseur
Section de la Vallée de Joux<br />
Dîner de l’AVIVO à L’Abbaye<br />
Le dîner de l’AVIVO de notre section avait lieu le<br />
samedi 21 janvier à l’Hôtel de Ville de l’Abbaye.<br />
Hôtel de Ville de l’Abbaye<br />
Mme Widmer, présidente, souhaite la bienvenue<br />
aux quelque 70 personnes présentes<br />
dont MM. Jean-Michel Vermot et Pierre-André<br />
Merminod, représentants du village de L’Orient,<br />
et M. Beumer, représentant de l’AVIVO <strong>Vaud</strong>. Se<br />
sont excusés les communes du Chenit et du<br />
Lieu, les villages du Brassus et des Bioux.<br />
Mme Widmer remercie les communes et villages<br />
de La Vallée pour leur participation<br />
financière et salue également la présence de<br />
M. Nicolas Rochat, député. Elle remercie également<br />
chaleureusement Mme Gertrude Lüthi<br />
et sa fille Liliane pour leur travail de décoration<br />
des pots et la fabrication d’excellents biscuits<br />
distribués à chaque participant.<br />
Elle signale que l’établissement des déclarations<br />
d’impôt est fixé au 13 mars et au 3 avril<br />
prochain. Un avis paraîtra dans la FAVJ.<br />
La partie récréative est assurée par M. Charly<br />
Flaction et son accordéon. Ambiance joyeuse<br />
et animée garantie, accompagnée de chants et<br />
de danses de l’assistance. Nos remerciements<br />
aux organisateurs, au gérant et au personnel<br />
du restaurant pour leur accueil et la qualité du<br />
service.<br />
Denyse<br />
Section de Vevey<br />
Repas annuel<br />
Le repas annuel offert à nos membres gratuitement<br />
a été organisé le dimanche 15 janvier.<br />
Cette journée s'est passée dans la salle de<br />
«basket» des Galeries du Rivage, notre habituelle<br />
salle del Castillo étant inutilisable. Nous<br />
avons eu le plaisir d'accueillir 320 personnes<br />
environ, dont notre nouvelle municipale,<br />
Mme Annick Vuarnoz, le président du Conseil<br />
communal, M. Eric Oguey, M. Marc Vuilleumier,<br />
président cantonal de l'AVIVO <strong>Vaud</strong>, les<br />
représentants du Comité cantonal, des sections<br />
de Nyon et Orbe, ainsi que nos membres<br />
d'honneur. Selon la tradition, notre présidente<br />
nous a apporté un bon et beau message. Ce<br />
repas parfait a été agrémenté de mélodies des<br />
années 70-80 par l'ensemble musical Rendez-<br />
Vous. Les danseurs ont pu en profiter! Grâce à<br />
la trentaine de bénévoles nous avons passé un<br />
dimanche d'amitié et sans souci! Merci à tous<br />
et au 13 janvier 2013.<br />
Esther<br />
29
30<br />
Pierre Kern<br />
Lausanne - Payerne - Monthey - Sion<br />
Section d'Yverdon<br />
Noël de la section<br />
Le 10 décembre 2011 a eu lieu notre fête annuelle.<br />
Dès 11h30, une foule de membres se<br />
pressait à la salle de paroisse, où un bon apéro<br />
attendait, suivi de la choucroute super généreuse<br />
en viandes de toutes sortes. Le président<br />
Gilbert Gattolliat a souhaité la bienvenue à<br />
tous et s’est dit ravi de voir autant de monde.<br />
«Grâce à vous, a-t-il dit, et à un nouveau comité<br />
compétent, nous avons pu maintenir cette<br />
association».<br />
Avant le café, la parole fut donnée aux représentants<br />
des autorités: Mme Saugy, municipale,<br />
la pasteure Mme Ménétrey, l’envoyé de<br />
l’église catholique et M. Conod, représentant<br />
du comité cantonal.<br />
Puis place fut faite à la musique avec M. Conrad<br />
Klein, fidèle à cette fête année après année.<br />
Comme toujours, une tombola bien garnie a<br />
ravi les convives. C’est avec regret que nous<br />
nous sommes quittés, mais nous avions rendez-vous<br />
en janvier pour la reprise des animations.<br />
F. Lamoure et A.-M. Gattolliat<br />
Je commencerai ma vieillesse le jour<br />
où j'aurai cessé de m'indigner.<br />
Gide<br />
Lausanne 021 329 08 10<br />
Moudon 021 905 28 28<br />
Echallens 021 882 23 35<br />
Orbe 024 441 15 55<br />
Morges 021 801 06 08<br />
La Tour-de-Peilz 021 944 00 54<br />
Nyon 022 361 80 10<br />
Rolle 021 825 50 60
Lu pour vous<br />
L’essor du nouveau roman<br />
policier en Scandinavie<br />
Du romancier policier traditionnel au<br />
«nouveau polar»<br />
Le roman policier a longtemps été considéré<br />
comme un genre mineur, futile, un simple<br />
délassement ou un jeu de l’esprit, comme<br />
c’est le cas dans les livres d’Agatha Christie. Or<br />
deux tournants majeurs, autour de 1930, vont<br />
profondément modifier le genre. Georges<br />
Simenon y introduit la psychologie; il dépeint,<br />
avec une sorte de pessimisme existentiel et un<br />
art génial du rendu des atmosphères, un univers<br />
bourgeois mesquin, voire sordide. L’autre<br />
tournant a été celui du «roman noir» américain<br />
(Dashiell Hammett, Raymond Schandler),<br />
qui décrit un univers dur, violent, de policiers<br />
et de financiers corrompus. L’un et l’autre ont<br />
profondément influencé le «nouveau polar»<br />
de ces dernières décennies. Celui-ci est aujourd’hui<br />
le genre littéraire le plus en prise avec<br />
la réalité sociale, dans une perspective critique<br />
et même parfois révolutionnaire. Certes, il ne<br />
s’agit là que de la pointe de l’iceberg. Une large<br />
part de cette production, souvent insipide et<br />
vulgaire, à l’instar des SAS de Gérard de Villiers,<br />
continue à véhiculer de façon manichéenne<br />
des valeurs nationalistes, racistes et sexistes...<br />
Quelques exemples à travers le monde<br />
Cette tendance «sociale» du polar existe dans<br />
le monde entier. Ainsi, Andrea Camilleri dépeint<br />
sa Sicile natale, à la fois attachante et mafieuse.<br />
Etablie dans la cité des Doges, la romancière<br />
américaine Donna Léon propose une<br />
fresque d’une Venise rongée par des combinazione<br />
politico-financières aussi troubles que<br />
les eaux glauques de ses canaux. Les livres du<br />
Chinois Qiu Xiaolong, émigré aux Etats-Unis,<br />
permettent de pénétrer avec subtilité dans la<br />
Chine confucéenne et communisto-capitaliste<br />
des années 1990. Le Marseillais Jean-Claude<br />
Izzo observe avec un humanisme poignant,<br />
dans sa trilogie Total Kheops, Chourma et<br />
Soleal, la désespérance des «cités» frappées par<br />
le chômage et soumises au racisme quotidien.<br />
Proche du PCF, Didier Daeninckx ne craint pas<br />
de soulever «des cadavres dans le placard», notamment<br />
des affaires liées à la collaboration et<br />
aux crimes de la guerre d’Algérie. Et cette liste<br />
n’est nullement exhaustive... Le dénominateur<br />
commun de ces auteurs est que leurs policiers<br />
ne sont ni des «pourris» ni des héros, mais des<br />
«flics propres» défendant la légalité démocratique,<br />
non en faveur du pouvoir ou des<br />
puissances d’argent, mais au service des plus<br />
faibles que l’Etat a pour mission de protéger.<br />
Le dynamisme de la littérature policière<br />
scandinave<br />
Dans cette galaxie du «nouveau polar», la Scandinavie<br />
occupe une place privilégiée. Arnaldur<br />
Indriđason et Arni Thorarinsson dépeignent<br />
une Islande bien éloignée des beaux paysages<br />
touristiques de glaciers et de geysers: une<br />
société tiraillée entre traditions et modernité,<br />
Les Suédois Per Wahlöö et Maj Sjöwall<br />
31
où l’alcool et la drogue font des ravages. Même constat chez<br />
le Norvégien Gunnar Staalesen qui met en scène, dans sa ville<br />
de Bergen, son détective privé Varg Veum, volontiers porté sur<br />
la bouteille. C’est là une autre caractéristique du roman policier<br />
contemporain: les flics n’y sont plus des surhommes, mais<br />
des êtres humains, avec leur complexité, leurs problèmes de<br />
surpoids, leurs difficultés conjugales, leur fatigue, leurs doutes<br />
et leur découragement, leur sensibilité aussi, poétique ou musicale...<br />
C’est en Suède que la production de romans policiers est<br />
la plus riche et la plus diversifiée: on peut à juste titre parler<br />
d’une «école suédoise». Un couple fut à l’origine de cet essor.<br />
Dans les années 1960 déjà, Maj Sjöwall et Per Wahlöö ont mis en<br />
scène leur inspecteur Martin Beck, qui d’une certaine manière<br />
fuit dans ses enquêtes son mariage raté. Celles-ci fleurent bon<br />
un passé pourtant proche: une époque qui ne connaissait encore<br />
ni l’ordinateur, ni le portable, ni les recherches ADN, et où<br />
les policiers travaillaient dans les nuages de fumée de leurs cigarettes!<br />
Dans l’émouvant Chant pour Jenny, Staffan Westerlund<br />
introduit à la fois, par le biais du meurtre d’une enfant, l’écologie<br />
et l’action criminelle de grandes entreprises chimiques ou<br />
médicales vendant des produits toxiques dans le Tiers-Monde.<br />
Åke Edwardson fait reposer ses romans essentiellement sur le<br />
dialogue, notamment les transcriptions des interrogatoires de<br />
police. Quant au regretté Stieg Larsson, il n’a pas bénéficié de<br />
la gloire mondiale que lui ont assurée sa série Millenium et les<br />
adaptations cinématographiques de celle-ci.<br />
Le maître du genre, Henning Mankell<br />
Mais le chef de file de l’«école suédoise» est incontestablement<br />
Henning Mankell. A quoi tient son talent? Dans les «Prologues»<br />
de ses romans, il fournit des clefs du récit et nous laisse même<br />
deviner l’identité ou les motivations de l’assassin, homme ou<br />
femme, si bien que l’intérêt est moins dans le suspense (qui<br />
est le coupable?) que dans la manière de découvrir la vérité, au<br />
terme d’une enquête policière rigoureuse mettant en œuvre<br />
tous les moyens scientifiques modernes de la recherche. On<br />
est loin du seul «flair» du commissaire Maigret. L’univers de ses<br />
livres est dur, parfois à la limite du supportable: dans Les morts<br />
de la Saint-Jean, la découverte des corps en putréfaction des<br />
trois jeunes victimes fait frémir. Âmes sensibles s’abstenir! Cette<br />
violence n’est cependant ni voyeuriste ni gratuite. Elle n’est<br />
que la traduction littéraire d’une violence et d’une dangerosité<br />
croissantes de la société suédoise. Est remise en cause l’image<br />
idyllique du «modèle suédois» social-démocrate des années<br />
1960, une société fondée sur un large consensus social et une<br />
certaine solidarité. A cet égard, les assassinats d’Olof Palme en<br />
32<br />
1986, puis de la lumineuse<br />
ministre Anna Lindh en 2003<br />
ont agi comme des électrochocs.<br />
«La Suède est devenue<br />
un pays dur. Dur et brutal»,<br />
affirme le commissaire Wallander<br />
d’Ystad, petite ville de<br />
la province sud, la Scanie, où<br />
l’auteur situe la plupart de<br />
ses livres. Avec la récession<br />
économique, la Scandinavie<br />
connaît une montée de la<br />
violence, de l’intolérance et<br />
du racisme néo-nazi, comme<br />
l’a montré le monstrueux<br />
assassinat de masse commis<br />
en 2011 sur une île norvégienne.<br />
L’intérêt des romans<br />
de Mankell, même s’ils sont<br />
palpitants, est donc moins<br />
dans le suspense que dans la<br />
fresque sociale qu’ils constituent.<br />
Grand connaisseur de<br />
l’Afrique – il vit une partie de<br />
l’année au Mozambique – il<br />
l’a introduite dans son œuvre<br />
romanesque, notamment<br />
dans La lionne blanche, qui<br />
évoque avec un réel souci<br />
de vérité historique, mais
aussi l’efficacité d’un thriller, un complot<br />
d’Afrikaners contre les artisans du démantèlement<br />
de l’apartheid, Frederik de Klerk et Nelson<br />
Mandela. Notons enfin que Mankell, humaniste<br />
en accord avec les idées qu’il exprime<br />
dans ses romans, s’engage personnellement<br />
contre les injustices, comme celles que subit le<br />
peuple palestinien.<br />
En résumé, le nouveau roman policier constitue<br />
une fresque, voire une remise en question<br />
radicale de la société. Il fournit un miroir<br />
de notre époque, en mettant l’accent sur ses<br />
aspects les plus noirs. On est bien loin, décidément,<br />
des thés de dames dans l’univers feutré<br />
d’Agatha Christie!<br />
Pierre Jeanneret<br />
A lire et relire<br />
Hitonari Tsuji, Le Bouddha blanc, Paris, Folio,<br />
1999, 287 pages.<br />
Nous sommes le 14 janvier 1966. Minoru<br />
Eguchi va mourir. Ou plutôt, les pigeons vont<br />
emporter son âme vers le ciel, selon la jolie<br />
croyance nippone. Avant de rendre le dernier<br />
soupir, il se remémore toute son existence. Et<br />
c’est une vie d’homme, avec ses joies et ses<br />
peines, qui nous est contée par le talentueux<br />
auteur Hitonari Tsuji, lequel s’est inspiré de la<br />
biographie de son grand-père. Celui-ci fut tour<br />
à tour fabricant de sabres, réparateur de fusils,<br />
et un habile inventeur de machines agricoles.<br />
A travers cette existence somme toute banale,<br />
nous pénétrons l’âme japonaise séculaire:<br />
bouddhisme, vénération des ancêtres, rites<br />
rendus aux défunts. Mais nous assistons aussi<br />
aux profondes mutations (politiques, économiques,<br />
technologiques, des mœurs) du<br />
Japon au 20 e siècle. L’histoire commence avec<br />
l’annonce de l’écrasante victoire navale de la<br />
flotte nippone sur la Russie tsariste à Tsuhima<br />
en 1905. Minoru Eguchi connaîtra lui-même<br />
l’expérience traumatisante de la guerre, dans<br />
les neiges de la Mandchourie, contre les bolcheviques<br />
en 1919. Mais c’est surtout la défaite<br />
totale de 1945 qui transformera le Japon militariste<br />
et belliciste en un Etat démocratique,<br />
où les coutumes ancestrales seront désormais<br />
moins contraignantes. Tout cela apparaît en<br />
filigrane dans ce roman confiné sur la petite île<br />
d’Ôno, où néanmoins souffle le vent de l’Histoire.<br />
Quant au titre du livre, laissons au lecteur<br />
le plaisir d’en découvrir la signification.<br />
Pierre Jeanneret<br />
Leonardo Padura, Passé parfait, Ed. Métailié,<br />
2001, 264 pages.<br />
Ce premier roman de la tétralogie Les Quatre<br />
saisons, publié en Espagne sous le nom de<br />
Pasado perfecto, est l’œuvre de l’auteur cubain<br />
Leonardo Padura. Le lieutenant de police<br />
Mario Conde y côtoie le Vieux, commissaire<br />
grand fumeur de cigares, El Flaco, vétéran<br />
des guerres d’Angola cloué sur une chaise<br />
roulante, et tout le petit monde des quartiers<br />
populaires de La Havane. Mario Conde, policier<br />
désabusé, amateur de rhum et de littérature,<br />
est chargé d’une enquête sur la disparition de<br />
l’un de ses amis d’enfance devenu directeur<br />
d’une grande entreprise. La disparition tragique<br />
de cet ancien camarade dont la presse<br />
officielle vante les mérites et la foi dans le système<br />
donne à Padura l’occasion de construire<br />
une critique sociale subtile et équilibrée sur<br />
Cuba, dont nous ne connaissons souvent que<br />
les opinions manichéennes de ses opposants<br />
ou de ses thuriféraires. Passé parfait est un livre<br />
passionnant qui nous décrit une société où<br />
règnent encore une relative franchise, de bons<br />
liens de voisinage, des amitiés sincères et une<br />
certaine joie de vivre. Cela malgré un dysfonctionnement<br />
global de l’île, qui la plonge dans<br />
une précarité matérielle notoire.<br />
Si vous lisez Passé parfait, vous voudrez aussi<br />
lire les trois autres volumes des Quatre saisons.<br />
Avant de dévorer ensuite le dernier chefd’œuvre<br />
de Padura, L’homme qui aimait les<br />
chiens.<br />
Jean-Pierre Guignard<br />
33
Voyages<br />
L’île de Cos, terre natale<br />
d’Hippocrate<br />
Une halte à Athènes<br />
Pour fêter son 30 e anniversaire, la fondation<br />
Ipokrates (1) avait choisi l’île de Cos, terre natale<br />
d’Hippocrate, et le mois de novembre, parce<br />
que les touristes y sont rares. Sur mon trajet,<br />
une brève halte à Athènes m’avait permis de<br />
vérifier la dure réalité des images qui jour après<br />
jour défilent sur nos écrans et dans nos journaux:<br />
la misère dans la rue, les émigrés errants<br />
sans but, les jeunes grecs à la recherche d’un<br />
travail, les files de sans-logis devant les points<br />
de distribution de soupe populaire. Je me<br />
faisais du souci: qu’allais-je trouver sur l’île de<br />
Cos, qui devait regorger de naufragés africains<br />
échoués sur ses plages ensoleillées, plus démunis<br />
encore que ceux qui avaient atteint le<br />
continent?<br />
L’île de Cos<br />
Mais rien de tout cela à Cos. Tout était très<br />
ordré sur cette île du Dodécanèse, située à<br />
quelques km des côtes turques. Les touristes<br />
étaient rares, et de nombreux hôtels fermés.<br />
Mais les restaurants étaient remplis de jeunes<br />
gens ou de familles avec leurs enfants. A les<br />
entendre parler, rire ou chanter, il devait bien<br />
s’agir d’habitants de l’île, dont la population<br />
avoisine les 31'000. Aimables, souriants, toujours<br />
prêts à vous donner un renseignement,<br />
les habitants de Cos paraissaient bien loin des<br />
tourments qui hantent la Grèce. Peut-être le<br />
bruit de la mer toujours proche, le bleu du ciel<br />
et l’éloignement permettent-ils de mieux résister<br />
aux tempêtes qui balaient le continent!<br />
L’île de Cos, dont Homère nous dit dans<br />
l’Iliade qu’elle participa à la guerre de Troie en<br />
envoyant une armée équipée de 30 vaisseaux<br />
pour combattre aux côtés d’Agamemnon,<br />
d’Ulysse et d’Achille, a longtemps vécu de son<br />
agriculture: blé, maïs, amandes, olives, figues,<br />
34<br />
tomates et laitues. Le tourisme a, au cours<br />
des dernières années, largement supplanté<br />
les cultures comme source de richesses. C’est<br />
parce qu’elle possède de nombreux sites archéologiques<br />
et un passé prestigieux que l’île<br />
de Cos est une destination recherchée. Hippocrate<br />
en est la figure emblématique.<br />
Hippocrate (460-356 av. J-C)<br />
Né vers 460 avant J-C, il a été le contemporain<br />
de personnages mythiques, qu’il s’agisse de<br />
Socrate, de Platon, ou de Périclès. Plus que le<br />
père de la médecine, il en fut le réformateur.<br />
Il sut enseigner la médecine loin des temples<br />
et des croyances irrationnelles, recommandant<br />
à ses élèves de prodiguer leurs soins aux esclaves,<br />
aux pauvres et aux soldats, aussi bien<br />
qu’aux riches marchands ou aux hommes<br />
politiques: «Secourez l’indigent et l’étranger...<br />
si plusieurs traitements sont disponibles, choisissez<br />
le plus simple... bannissez les discours<br />
pompeux!»<br />
Fontaine arabe devant le platane d'Hippocrate
Ville de Cos: le platane d’Hippocrate<br />
En contournant le Château des chevaliers de<br />
Rhodes, situé dans le port de la ville de Cos, on<br />
atteint une ravissante petite place ombragée<br />
par un énorme platane. C’est là, dit la légende,<br />
qu’Hippocrate enseignait la médecine à ses<br />
élèves, et y faisait prêter un serment, sorte de<br />
code déontologique, qu’on nomma plus tard<br />
«serment d’Hippocrate».<br />
Le serment d'Hippocrate<br />
On dit aussi que l’apôtre Paul s’arrêta dans ce<br />
lieu pour y transmettre le message du Christ.<br />
Derrière le platane d’Hippocrate, la mosquée<br />
de Gazi Hassan, avec son élégant minaret, rappelle<br />
la longue domination ottomane dans<br />
l’île, de 1525 à 1912.<br />
On retrouve dans les environs de la ville de<br />
Cos le sanctuaire d’Asclépion où les malades<br />
venaient de la Grèce entière dans l’espoir d’y<br />
trouver la guérison de leurs maladies. La présence<br />
de sources d’eau sulfureuses et ferrugineuses<br />
permettait d’y traiter diverses affections.<br />
Ce vaste site, où de nombreuses fouilles<br />
sont encore ouvertes, recèle quelques merveilles,<br />
tel un petit temple romain consacré à<br />
Néron.<br />
La visite de l’île<br />
Vladimir était un pédiatre venu de Pologne<br />
pour participer au congrès de la Fondation<br />
Ipokrates. Il n’était plus tout jeune. Atteint d’une<br />
maladie neuro-dégénérative, il se déplaçait<br />
difficilement. J’avais de la peine à partager ses<br />
points de vue très catholiques et ses réflexions<br />
imprégnées d’un anticommunisme qui me paraissait<br />
primaire. Il semblait préoccupé et avait<br />
un air un peu triste. Quand il m’a proposé de<br />
l’accompagner pour visiter l’île, j’ai accepté. Il<br />
avait pour cela loué une petite voiture automatique.<br />
L’île de Cos est parsemée de petits<br />
villages, chacun avec son église, sa chapelle<br />
ou ses ruines antiques. Vladimir voulait voir ces<br />
villages. Nous avons donc quitté la ville de Cos<br />
au matin, sous un soleil resplendissant. Une<br />
petite demi-heure de voiture et nous arrivons<br />
déjà au village d’Asfendiou, avec ses églises<br />
très anciennes et son Kastro des Chevaliers<br />
de Saint-Jean. Tout proches, quatre hameaux<br />
construits sur les pentes du Mont Dikeo: Agios<br />
Dimitrios, Asomati, Lagoudi et Zia. Nous découvrons<br />
avec ravissement les petites rues de<br />
Zia, avec ses maisons blanches, ses échoppes,<br />
ses tavernes. Je voudrais qu’on s’y arrête pour<br />
boire un verre, mais Vladimir est pressé de<br />
pousser jusqu’à Lagoudi, où la carte touristique<br />
signale la présence d’une église méritant<br />
le détour: celle de Saint-Jean le Théologien.<br />
Arrivé devant l’autel, Vladimir allume un cierge,<br />
et m’en tend un pour que je fasse de même.<br />
Devant mon regard étonné, il murmure: «c’est<br />
pour ma fille». Quelques minutes plus tard, sur<br />
un chemin rocailleux, il me raconte que sa fille<br />
Alicia souffre d’une méchante tumeur cérébrale,<br />
et qu’il veut la confier au Tout-puissant.<br />
Je suis ému. Je regarde l’église et son toit bleu<br />
qui brille sous le soleil. J’espère que la prière de<br />
Vladimir sera entendue, le ciel paraît si proche...<br />
L' église de Zia-Asfendiou<br />
35
Encore une quinzaine de km et nous voilà à<br />
Kardamena, l’un des plus jolis villages de l’île, le<br />
long d’une plage de sable fin. Des ruines d’un<br />
temple consacré à Apollon rappellent que ce<br />
Dieu fut longtemps le plus vénéré de l'île. Il est<br />
midi. Nous dégustons sur une terrasse, face à la<br />
mer, un repas délicieux fait de poisson grillé et<br />
de riz, arrosé d’un bon rouge local.<br />
36<br />
Le cimetière de Kéfalos<br />
Notre association, basée en Suisse romande, organise<br />
pour la troisième année consécutive un séjour destiné<br />
prioritairement aux personnes âgées atteintes dans leur<br />
santé et ne pouvant plus partir en vacances sans<br />
assistance.<br />
Il aura lieu au Centre de Sornetan dans le Jura bernois<br />
du lundi 23 juillet au lundi 6 août 2012.<br />
Une équipe motivée et dynamique vous y attend pour<br />
vous faire passer des vacances inoubliables!<br />
En chambre seule et en pension complète, incluant<br />
toutes les activités, le coût journalier est de Fr. 200.-.<br />
Nous pouvons vous aider à trouver des aides financières.<br />
Tous renseignements à: Janine Blum<br />
Présidente de Vacances pour les Aînés<br />
Tél. 079 352 17 41<br />
vpa@hotmail.ch<br />
Nombre de places limité!<br />
La petite ville de Kéfalos, construite sur les<br />
pentes d’une colline à l’extrémité sud-ouest de<br />
l’île fut dans l’antiquité la capitale de Cos. Les<br />
ruines d’un château byzantin, des rues étroites<br />
pleines de charme bordées de petites maisons<br />
blanches, un moulin à vent et un cimetière aux<br />
magnifiques pierres tombales attirent ici les<br />
touristes. Kamari, le port de la ville, abrite la basilique<br />
chrétienne d’Agios Stefanos. Au large,<br />
on aperçoit la petite île de Kastri et l’église<br />
d’Agios Nicolaos, du nom du protecteur des<br />
hommes de la mer.<br />
Fin de journée<br />
Il est 18 heures. Il nous faut songer à regagner<br />
la ville de Cos, en faisant un petit détour par<br />
la crique de Limionas, avec ses barques de<br />
pêcheurs et ses eaux tranquilles. Contemplant<br />
le soleil qui descend, Vladimir se penche vers<br />
moi: «Ce soir nous pourrions souper ensemble<br />
au restaurant de mon hôtel, les crevettes y<br />
sont délicieuses».<br />
La crique de Limionas<br />
J’ai reçu, il y a une semaine, un message de<br />
Pologne. Vladimir m’informe que sa fille va<br />
beaucoup mieux, et que la tumeur semble<br />
avoir disparu. Puisse-t-il dire vrai...<br />
Texte et photos Dr Jean-Pierre Guignard<br />
(1) La Fondation Ipokrates est une organisation internationale<br />
d’enseignement de la médecine. Elle organise des séminaires<br />
sans but lucratif aux quatre coins du monde.<br />
www.ipokrates.org.
Va et découvre ton pays<br />
Bivio, au carrefour des langues<br />
Bivio<br />
Bivio, une petite localité du canton des Grisons,<br />
est un exemple de richesse et de cohabitation<br />
linguistique. Les habitants de Bivio, en effet,<br />
parlent trois langues et plusieurs dialectes de<br />
chacune d'entre elles. Le nom Bivio signifie<br />
bifurcation et point de départ de divers chemins.<br />
Les légions romaines y faisaient halte<br />
entre les deux grands cols du Julier et du Septimer<br />
et y laissaient reposer leurs chevaux.<br />
Située à 1'932 mètres d'altitude, la localité de<br />
Bivio a toujours été un lieu de rencontre, en<br />
dépit de son isolement. Sa situation géographique<br />
pourrait expliquer ce phénomène de<br />
multilinguisme.<br />
Un quart de la population parle la langue<br />
officielle, l'italien, et un cinquième parle le<br />
romanche, tandis que la majorité parle une<br />
variété de l'allemand. En dépit de cette grande<br />
diversité de langues, les habitants de Bivio<br />
se comprennent tous entre eux. Leur secret<br />
résiderait dans une formule linguistique qu'ils<br />
appliquent depuis plusieurs années. Dans<br />
les crèches, l'italien serait la langue utilisée le<br />
mardi et le surmiran – une variante dialectale<br />
du romanche – le jeudi. Les autres jours de la<br />
semaine, les enfants en bas âge utiliseraient<br />
les deux langues à tour de rôle, bien que la<br />
langue vernaculaire parlée pendant l'heure<br />
de récréation soit le bündnerdeutsch, une va-<br />
riante dialectale de l'allemand. Le dimanche, à<br />
l'église, les catholiques assistent à la messe en<br />
schwyzerdütsch, tandis que les protestants<br />
écoutent le sermon du pasteur en allemand.<br />
Un peu d’histoire<br />
Occupée à l'origine par les Rhètes, la région<br />
du canton des Grisons est annexée en 15 av.<br />
J.-C. par l'Empire romain. Après l'introduction<br />
du christianisme, Coire est le siège du premier<br />
évêché fondé au nord des Alpes. La région<br />
est rattachée en 536 au royaume des Francs,<br />
puis plus tard au Saint Empire romain germanique.<br />
Les Walser, un peuple germanophone<br />
originaire du Valais, immigrent de l'ouest au<br />
13 e siècle et s'installent sur les plateaux d'alpage<br />
grisons. Parallèlement, d'autres populations<br />
alémaniques s'implantent lentement au nord,<br />
dans la région de Coire. Cette implantation se<br />
fait encore sentir aujourd'hui, avec la présence<br />
de deux groupes dialectaux germaniques<br />
distincts: walser dans les vallées supérieures et<br />
haut-alémanique dans la vallée du Rhin, autour<br />
de Coire. Ces dialectes germaniques côtoient<br />
les parlers romanches et italiens, d'origine romane.<br />
Les Grisons résultent de l’alliance<br />
des territoires de trois<br />
«Ligues» d’où le drapeau des<br />
Grisons divisés en trois parties:<br />
les deux bandes verticales de<br />
sable et d’argent symbolisent<br />
la «Ligue grise», celle de Disentis, (Grauer<br />
Bund), ainsi nommée à cause de la couleur des<br />
vêtements portés par ses habitants et qui donna<br />
son nom au canton; la croix aux couleurs<br />
bleue et or est celle de la «Ligue des Dix juridictions»<br />
dont Davos fait partie; le bouquetin<br />
de couleur noire est l’emblème de la «Ligue de<br />
la Maison-Dieu», avec l'évêché de Coire.<br />
Aujourd’hui on vient à Bivio pour le plaisir<br />
des randonnées à pied, à ski, en raquettes,<br />
qui conduisent, sitôt quittée la route du col,<br />
dans des vallonnements ou sur des sommets<br />
idylliques.<br />
M. Tz<br />
37
Jeux-concours: Mots cachés<br />
A I C E N D R E U B E A U P A<br />
T L U E U R R A B L E N H P T<br />
I R L M E T E F E M R A A O R<br />
S D E U C B R T A S R N G A E<br />
O T U F M P O E L E I A C S R<br />
N C O A N A U R L Q F T U E E<br />
S E L U H E G R U L I B T P Y<br />
T F D E R C E E M V I F O A O<br />
O R U O F B E B E E A R E I F<br />
R O T I C R E R R N T N G L S<br />
C H A L E U R B A A I A A L D<br />
H J O I E L I L U C I M L E U<br />
E P M A L E U R L C M S E N A<br />
R U E P D R L A E E H I E H H<br />
L U S T R E C E S X U E F S C<br />
Activer<br />
Allumage<br />
Allumer<br />
Arme<br />
Atre<br />
Attisé<br />
Beau<br />
Bois<br />
Braises<br />
Brûler<br />
La réponse est à envoyer à: <strong>Courrier</strong> de l'AVIVO,<br />
case postale 501, 1020 Renens 1<br />
Réponse au jeu N° 1/2012:<br />
Jeu 1, photos:<br />
Creux du Van, Moléson, Cervin et Cime de l'Est.<br />
Gagnant: M. Denis Grandjean à Lausanne.<br />
Jeu 2, villages:<br />
Le Pont, Luins, Mex, Froideville, Gland, Riex, Bassins,<br />
Bière, Rolle et La Conversion.<br />
Gagnant: M. J.-P. Bustini à Blonay.<br />
38<br />
Bûche<br />
Buse<br />
Calciné<br />
Cendre<br />
Chaleur<br />
Chaud<br />
Cheminée<br />
Clef<br />
Code<br />
Cuire<br />
Enfer<br />
Fagot<br />
Fanal<br />
Fête<br />
Feux<br />
Flambeau<br />
Flamme<br />
Four<br />
Foyer<br />
Fumée<br />
Grillé<br />
Joie<br />
Lampe<br />
Lueur<br />
Luire<br />
Lustre<br />
Métal<br />
Paille<br />
Panique<br />
Peur<br />
LE FEU<br />
Règle du jeu des mots cachés<br />
un mot de huit lettres.<br />
Phare<br />
Poêle<br />
Râble<br />
Réchaud<br />
Rôti<br />
Rouge<br />
Terre<br />
Tisons<br />
Torche<br />
Tourbe<br />
Les mots de la liste sont écrits dans la grille<br />
de gauche à droite ou de droite à gauche, de<br />
haut en bas ou de bas en haut, ou encore en<br />
diagonale en descendant ou en remontant. Ils<br />
peuvent se croiser. Des petits mots de deux<br />
ou trois lettres qui ne sont pas dans la liste<br />
peuvent se glisser dans la grille. La solution se<br />
trouve parmi toutes les lettres non utilisées et<br />
dispersées dans la grille. A vos crayons et bien<br />
du plaisir!
✂<br />
BON<br />
Valable jusqu’au 31.12.2012. Non<br />
cumulable avec d’autres avantages.<br />
*a choisir parmi une sélection de<br />
montures avec verres simple vision<br />
ou verres organiques progressifs<br />
« Classics », non traités antireflet.<br />
✂<br />
BON<br />
Valable jusqu’au 31.12.2012. Non<br />
cumulable avec d’autres avantages.<br />
Verres progressifs Visigrade<br />
et monture selon sélection<br />
Fr. 150.–<br />
Verres optiques<br />
et monture selon sélection<br />
Fr. 100.–<br />
J.A.B.<br />
1020 Renens 1<br />
de réduction<br />
ou 2 e paire gratuite*<br />
Les magasins d’optique Visilab dans le canton de <strong>Vaud</strong><br />
ChaVaNNes-de-BOgis Chavannes Centre sigNy signy Centre MOrges grand-rue 68 LausaNNe > CC Métropole<br />
> rue de Bourg 15 Crissier CC Migros MMM PuLLy Place Neuve 1 reNeNs CC Migros rOMaNeL CC Migros MONtagNy-<br />
Près-yVerdON expo Centre Migros, Z.i. en Chamard MONtreux Forum Centre aigLe MMM Chablais Centre<br />
*a choisir parmi une sélection de<br />
montures avec verres organiques<br />
simple vision, non traités antireflet.<br />
A l’achat d’une paire de lunettes avec verres progressifs de la gamme Visigrade<br />
(Premium, HD ou Individual) et monture des Collections TitanLight, MaxMara,<br />
Ted Baker, Navyboot ou Memoryflex, dès Fr. 990.–<br />
de réduction<br />
ou 2 e paire gratuite*<br />
A l’achat d’une paire de lunettes avec verres optiques et monture<br />
des Collections TitanLight, MaxMara, Ted Baker, Navyboot, Memoryflex<br />
ou Pepe Jeans, dès Fr. 500.–<br />
Les magasins d’optique Visilab dans le canton de <strong>Vaud</strong><br />
ChaVaNNes-de-BOgis Chavannes Centre sigNy signy Centre MOrges grand-rue 68 LausaNNe > CC Métropole<br />
> rue de Bourg 15 Crissier CC Migros MMM PuLLy Place Neuve 1 reNeNs CC Migros rOMaNeL CC Migros MONtagNy-<br />
Près-yVerdON 40 expo Centre Migros, Z.i. en Chamard MONtreux Forum Centre aigLe MMM Chablais Centre