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Enquête de besoins dans le nord du Luxembourg
Par Nathalie Georges et Thomas Kauffmann
Dès le lancement effectif et concret du projet en mai 2002 se posait une question
centrale : où allions-nous développer nos innovations ?
Le projet FOGAflex devait en effet être développé là où le plus grand besoin en places
d’accueil d’enfants se faisait sentir. Le projet étant également décentralisé il devait se
situer en dehors de Luxembourg-ville car, même si le besoin en places d’accueil y est
important, toutes les innovations ont tendances à y être lancées. Une première étude a
ainsi permis de délimiter le nord du pays comme région où de grands besoins existent.
Une enquête y a alors été réalisée en octobre 2002. C’est cette enquête que nous
présentons ci-dessous. Il est important de préciser que tous les chiffres cités (sauf
précision contraire) sont ceux d’août 2002, les derniers chiffres disponibles à l’époque.
1) Contexte
Pour la totalité du territoire luxembourgeois, voici comment se présente l’offre de
structures de garde pour enfants (voir tableau 1). Ces chiffres reprennent le nombre de
crèches, de foyers de jour et garderies conventionnées et non conventionnées par le
Ministère de la Famille ainsi que le nombres de chaises disponibles. Nous verrons par la
suite comment ces établissements sont agencés au travers de tout le pays mais
commençons donc par dénombrer ces structures.
Types de
structure
de garde
Conventionnées Non
conventionnées
TOTAL
Crèches 45 65 110
Foyers de
jour
54 24 78
Garderies 10 21 31
TOTAL 109 110 219
Tableau 1 : L’offre de structures de garde au Luxembourg (Sources : EFJ)
Tout type de structure confondue, cela représente un total de 5105 chaises disponibles
pour les enfants du pays. Á titre d’information, il est intéressant de noter qu’il y a une
population totale de 27'880 enfants âgés de 0 à 4 ans au Luxembourg (chiffres au
1/1/2004). On remarque également que la moitié des établissements est conventionné par
le gouvernement, l’autre moitié provient de fonds privés.
EQUAL-Projet FOGAflex – caritas 29, rue Michel Welter/ L-2730 Luxembourg
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Par ailleurs, les besoins en garde d’enfants sont très importants au Luxembourg. En effet,
on dénombrait 1368 chaises en liste d’attente à la fin de l’année 2001, soit 26,8% du
nombre de places total.
Liste d’attente au 1.11.2001 :
Enfants < 2ans 905
Enfants de 2 à 4 ans 332
Enfants > 4ans 131
TOTAL 1368
En somme, actuellement il y a une demande pour 1368 enfants sur tout le territoire
luxembourgeois. On aperçoit aussi clairement que c’est pour la garde d’enfants de moins
de 2 ans que la demande est la plus forte.
Cependant, la longueur des listes d’attente n’est pas un indicateur suffisant du manque de
place car certains enfants sont inscrits sur plusieurs listes d’attente et parce que tous les
besoins n’y sont pas recensés (notamment les besoins des personnes découragées dans
leur recherche face aux obstacles et pressions qui pèsent sur elles et qui, par conséquent,
abandonnent leur activité professionnelle).
La résolution du problème de la garde des enfants prend de ce fait une dimension urgente
dans le pays et l’ambition du projet FOGAflex est d’apporter sa contribution à cette
résolution.
Le projet FOGAflex se veut flexible et décentralisé. Flexible dans sa manière
d’appréhender le problème cité plus haut et décentralisé au sein du Grand Duché de
Luxembourg afin que ce ne soit pas toujours les mêmes personnes qui profitent des
innovations.
Afin de mieux se rendre compte visuellement de l’implantation des structures d’accueil
au Luxembourg, nous avons procédé à une superposition des structures de garde
d’enfants dans le pays par rapport à la densité de population d’une part et par rapport au
taux de natalité d’autre part (voir fig. 1).
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Offre de structures d’accueil et densité de population
8/2002
2 structures d’accueil
(crèche, foyer de jour,
garderie, conventionnés
ou non)
2 crèches
FOGAflex
Figure 1 : Offre de structures d’accueil et densité de la population au Luxembourg
C’est au centre et au sud du pays que la densité de population y est la plus forte avec une
concentration encore plus dense sur Luxembourg ville (Strassen – Walferdange) et le
sud-ouest du pays (Esch /Alzette et communes frontalières du canton) avec une densité
de population de 500 habitants et plus par Km 2 .
Si on greffe les structures d’accueil pour enfants du pays sur la carte de la densité de
population qu’y voit-on ?
- En général, les zones où la densité de population est forte sont
mieux équipées que les autres parties du pays en ce qui concerne
les structures de garde d’enfants. A l’exception notable de l’axe
Diekirch –Luxembourg.
- On observe une grande concentration de structures sur
Luxembourg -ville et le sud-ouest du Grand-duché (mais dans une
moindre mesure quand même).
EQUAL-Projet FOGAflex – caritas 29, rue Michel Welter/ L-2730 Luxembourg
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A priori, en observant cette carte, on peut en déduire qu’il manque des structures sur
l’axe Diekirch -Luxembourg car il y a une forte densité de population mais peu de service
de garde. On voit également qu’au Nord du pays et en dehors de cet axe, il y un manque
certain de ces structures mais la population y est aussi moins dense.
Cependant, observons maintenant la carte du taux de natalité (1991-2001) (fig.2)
Offre de structures d’accueil et taux de natalité
8/2002
2 crèches
FOGAflex
Figure 2 : Offre de structures d’accueil et taux de natalité
D’une manière générale, on observe que le taux de natalité est plus élevé dans le Nord du
pays. Sur les dix années observées il y a eu autour de Luxembourg en moyenne environ
11 à 12 naissance pour 1000 habitants alors que dans l’axe est-ouest au-dessus de
Luxembourg-ville il a y a eu plus de 15 naissances pour 1000 habitants. En tous les cas
de façon globale la carte est plus foncée dans le Nord que dans le Sud du pays. Or
paradoxalement, la plupart des structures d’accueil de la petite enfance sont implantées là
où la population y est plus dense mais pas là où le taux de natalité y est le plus fort.
Par l’analyse de cette deuxième carte, il apparaît clairement que le Nord du pays n’est pas
correctement couvert au niveau de la petite enfance bien que le taux de natalité y soit plus
fort. Ainsi, les deux structures de Fogaflex seront situées au Nord du pays, plus
précisément à Bastendorf et à Burden.
Afin de répondre au mieux encore aux besoins de la population locale, il a été décidé au
sein de FOGAflex de réaliser une enquête quantitative sur les besoins en mode de garde
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de la petite enfance dans la région de la « Nordstad », c’est-à-dire des communes
entourant Diekirch et Ettelbrück, deux villes au nord de la capitale du Luxembourg.
Notre hypothèse de départ est que le besoin en flexibilité des horaires et des jours
d’ouverture est grand. Nous pensons en effet que de nombreuses personnes travaillent en
horaires décalés et auraient besoin d’une ouverture très tardive ou au contraire très
matinale. De même des personnes auraient besoin d’ouverture le week-end de par leurs
activités professionnelles. Nous verrons si cette hypothèse se vérifie et si nous avons
réussi à toucher ces personnes concernées par cette flexibilité.
Pour bien cibler les besoins et les attentes des habitants du nord du pays, il fut décidé, en
octobre 2002, d’envoyer un questionnaire à réponses fermées à toutes les boîtes aux
lettres de la Nordstad.
Nous allons à présent voir comment ce questionnaire a été conçu, avant d’étudier et
d’analyser les données qu’il a rapportées.
1) Méthodologie
1) La distribution
Pour définir les communes faisant partie ou non de la « Nordstad », nous nous sommes
basés sur la définition de celle-ci par une association dénommée « Denkfabrik Nordstad
asbl » qui réfléchit à toutes les questions sociales, humaines et politiques de la
« Nordstad ».
Les 15 communes suivantes font ainsi partie de la « Nordstad » : Bastendorf, Bettendorf,
Bourscheid, Colmar-Berg, Diekirch, Ermsdorf, Erpeldange, Ettelbrück, Feulen, Fouhren,
Medernach, Mertzig, Nommern, Reisdorf, Schieren.
Afin de faciliter le processus de distribution avec les P&T, nous avons choisi les bureaux
distributeurs de Diekirch et d’Ettelbrück en entier. Ceux-ci comprenant plusieurs
communes, notre nombre total de communes fut alors porté à 21 avec : Bastendorf,
Bettendorf, Bissen, Boevange, Bourscheid, Colmar-Berg, Diekirch, Ermsdorf,
Erpeldange, Ettelbruck, Feulen, Fouhren, Grosbous, Heiderscheid, Hoscheid, Medernach,
Mertzig, Nommern, Reisdorf, Schieren et Vichten.
Ces 21 communes et les localités qu’elles comprennent représentent 13'746 boîtes aux
lettres (chiffres P&T 2002). Le même nombre de questionnaire fut donc envoyé.
Ce mode de distribution est « aveugle », c’est-à-dire que le questionnaire fut distribué à
de nombreuses personnes non concernées : commerces, hôtels, hôpitaux, structures
collectives, …
Pour avoir une idée plus précise de la cible du questionnaire, il s’agit de mieux connaître
le profil des habitants dans ces communes. Celles-ci comptent 37'513 habitants. Parmi
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ces 37’513 personnes, on dénombre pour la tranche d’âge des 0 à 6 ans le nombre de
personnes suivant (les deux sexes confondus, chiffres STATEC du dernier recensement
de 2001, tableau 2) :
0 an 1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans 6 ans
505 453 475 510 531 515 527
Tableau 2 : Population entre 0 et 6 ans au Luxembourg
TOTAL
Enfants de 0
à 6 ans
Ainsi en prenant en compte que la population concernée en priorité par un mode de garde
est les 0 à 6 ans (âge de l’entrée au primaire), on arrive à 3516 enfants. Ce sont les
parents de ces enfants qui représentent le groupe cible du questionnaire.
Nous avons eu 370 réponses dont 366 exploitables, ce qui représente un taux de réponse
de 2,66% des questionnaires envoyés.
2) Le questionnaire :
Le questionnaire a été diffusé en trois langues, Français, Allemand et Portugais pour
toucher le plus large éventail possible de la population. Une enveloppe pré-affranchie a
été fournie pour la réponse.
Voici le questionnaire :
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3516
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Votre commune de domiciliation : _____________________
Combien d’enfants avez-vous : □ 1 □2 □3 □ 4 et plus
Faites-vous garder vos enfants ? □Oui □Non
• Si oui, par qui ? □Famille □Assistante maternelle (« Tagesmutter »)
□Crèche □Garderie □Ami(e)
□Autre, précisez: ___________________
Où faites-vous garder vos enfants? □ Dans votre commune de domiciliation
□ Ailleurs:__________________
• Si non, pourquoi? □ Pas de besoins □ Pas de structures disponibles
□ Trop cher □ Autre: ___________
Si une structure d’accueil se mettait en place…
Quelle(s) tranche(s) d’âge la structure accueillerait-elle ?
□ 0 à 2 ans □ 2 à 4 ans □ 4 à plus
Quand ? □ Matin □ Après-midi □ Pas de préférence
A quel rythme ? □ Tous les jours □ Une fois par semaine
□ Autre, précisez :______
A quelle heure devrait-elle ouvrir ? □ 6h00 □ 7h00 □ 8h00 □ 9h00 □ Pas de préférence
A quelle heure devrait-elle fermer ? □ 17h00 □ 18h00 □ 19h00
□ Plus tard, précisez :______
Devrait-elle être ouverte entre midi et quatorze heures ? □ Oui □ Non
Combien de kilomètres êtes-vous prêt à faire pour conduire vos enfants dans une
structure d’accueil ?
□ 0 à 5 km □ 5 à 10 km □ 10 à 15 km □ 15 km et plus
Si vous le souhaitez, vous pouvez nous communiquer vos coordonnées :
Prénom :_____________________________ Nom : _____________________________
Adresse :________________________________________________________________
_________________________________________________________________
Avez-vous des suggestions ou des remarques ?
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Le choix des questions pour bien percevoir les besoins des interrogés a été réalisé en se
basant sur un questionnaire similaire de notre partenaire français « Familles Rurales » qui
dispose d’une grande expérience dans le domaine.
Un encodage sur EXCEL des variables a été réalisé. Il n’a pas donné lieu à de grosses
difficultés, si ce n’est quelques exceptions.
Les données les plus pertinentes qui ont fait l’objet d’une analyse détaillée sont les
suivantes :
• Commune de résidence
• Mode de garde des enfants
• Tranche d’âge souhaitée
• Ouverture : quand, quels jours, quels horaires, entre midi ?
Nous allons maintenant présenter les résultats statistiques de l’enquête et les détailler.
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2) Résultats et analyses
2.1) Résultats
Voyons les différents modes de garde actuellement utilisés dans la « Nordstad »
(graph.1) :
Pas besoin
18%
Trop cher
1%
Autres mode de garde
8%
Modes de garde pour la Nordstad
Pas structure
disponible
8%
Autres non garde
8%
Ami(e)
8%
Garderie
3%
Plusieurs modes de
garde
15%
Crèche
5%
Ass. maternelle
8%
Graphique 1 : Les modes de garde utilisés dans la « Nordstad »
65% font garder leurs enfants
35% ne font pas garder
leurs enfants
Famille
18%
n=357 et 9 Non réponses
Ce graphique reflète la situation actuelle des modes de garde des répondants. Il ne reflète
pas leurs besoins mais seulement la situation telle qu’elle se présente actuellement.
Deux tiers des répondants font garder leurs enfants et ont trouvé une solution de garde.
On note que la famille et l’utilisation de plusieurs modes de garde prédominent (18 et
15% resp.). Sur le tiers des répondants ne faisant pas garder leurs enfants, 18% n’ont pas
de besoins de garde alors que 8% ne trouvent pas de structures disponibles et elles sont
trop chères pour 1%.
Un cinquième de toutes les personnes interrogées fait garder ses enfants par la famille, ce
qui n’implique pas forcément que ces personnes soient heureuses avec ce choix.
A la question des tranches d’âge qu’une nouvelle structure devrait accueillir, les
personnes interrogées ont répondu ainsi : 28% pour des enfants de 0 à 2 ans, 42% pour
des enfants de 2 à 4 ans et 30% pour des enfants de 4 ans et plus.
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Notons d’abord que pour cette question plusieurs choix étaient possibles et la plupart des
personnes interrogées ne se sont pas satisfaites de ne cocher qu’un seul choix.
Nous observons que la demande pour les enfants âgés de 2 à 4 ans est la plus forte
puisqu’elle représente à elle seule 42% de la demande totale. On se rend compte que la
tranche d’âge des enfants de 0 à 4 ans représente 70% des besoins des personnes
interrogées (28% + 42%).
Cependant la demande concernant l’accueil des enfants âgées de 4 ans et plus n’est pas à
négliger car elle représente presque le tiers de toutes les demandes des répondants. Ceci
est sans doute dû au manque de structures liées à la vie scolaire, notamment aux accueils
avant et après les horaires de cours et le manque de cantines organisées par les écoles
maternelles et primaires.
On note aussi la part relativement « plus faible » de demande concernant la garde
d’enfants en dessous de 2 ans. Ceci peut peut-être s’expliquer par la durée du congé de
maternité puis de la possibilité de prolonger cette période avec le congé parental. L’un
dans l’autre c’est peut-être plus facile de trouver des solutions pour des enfants en bas
âge que pour les enfants plus grands.
La majorité des répondants souhaiterait que la structure ouvre à 7h00 (57%). 15%
aimeraient à 6h00 et 15% à 8h00. 49% aimeraient que la structure ferme à 19h00, soit
presque la moitié, et 38% à 18h00. Seuls 6% ont répondu à 20h00 ou plus tard.
A la question de l’ouverture entre midi et deux heures, l’écrasante majorité s’est
prononcée pour une ouverture entre midi et deux heures et donc pour la fourniture de
repas qu’elle implique.
A la question des jours d’ouverture, les quatre cinquième (78%) des répondants
souhaitent une ouverture tous les jours de la semaine, soit du lundi au vendredi. Seuls 8
personnes, soit 2,6% ont désiré une ouverture le samedi.
Dans les 15% de répondants ayant choisi « autre », une grande part veut une ouverture de
2 à 3 jours par semaine.
2.2) Analyse
Les résultats obtenus et détaillés plus haut peuvent se résumer ainsi :
• 65% des répondants font garder leurs enfants pour le moment
• La majorité (70%) veut une crèche pour des enfants de 0 à 4 ans (c’est-à-dire 28%
de 0-2 ans et 42% de 2-4 ans)
• La majorité veut que la structure ouvre à 7h00 et ferme à 19h00
• L’écrasante majorité (94%) veut que la structure ouvre entre midi et deux
• La majorité veut que la structure ouvre tous les jours de la semaine.
En observant ces résultats, aucuns besoins en flexibilité ne se font sentir. Ils restent
extrêmement classiques. Ces résultats montrent en fait les besoins auxquels les structures
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actuelles répondent et ne traduisent fondamentalement qu’une demande en chaises ou
places supplémentaires.
Nous pouvons déduire de ces résultats que les besoins auxquels nous pensions n’existent
pas. Les structures actuelles telles qu’elles sont organisées répondent parfaitement aux
besoins de la population du Nord du pays. Ou alors, nous n’avons pas touché, avec notre
étude quantitative, la population concernée par ces besoins en flexibilité. Pour quelques
raisons que ce soient les personnes ayant des besoins autres que la moyenne n’ont pas
répondu à notre questionnaire. Seules des personnes ayant des horaires de travail
« classiques » ont été touchées par le questionnaire.
Certains éléments nous permettent de penser que c’est la deuxième hypothèse qui se
rapproche le plus de la réalité. En effet, il convient d’observer en détails les remarques et
suggestions qui nous ont été faites.
Ainsi peut-on relever les témoignages suivants :
« Je crois que ce sera bien [la création de crèches, N.d.A.] car il y a beaucoup de mères
qui vont même jusqu’à laisser leurs enfants au Portugal auprès de leur famille. »
(répondant 235)
« Je travaille au Cactus de Mersch, mais j'ai des horaires de travail qui me conviennent
mal. Lorsque je travaille le matin, je dois réveiller mes enfants à cinq heures du matin, les
emmener à la nounou qui les garde pour les réveiller de nouveau à 7 heures afin qu'ils
aillent ensuite à l'école. Lorsque je commence à midi, je ne rentre qu'à dix heures du soir
et je dois encore marcher quinze minutes. » (rép. 63)
« Une structure pareille serait intéressante pour des parents qui travaillent comme moi, le
matin ou l’après-midi, c’est-à-dire 7h00-13h00 ou 16h00-20h00 » (rép. 95)
« Actuellement à la recherche d’un emploi, je rencontre toujours le même problème :
comment faire garder mes enfants lorsque je dois me rendre à un entretien
d’embauche ?(...) Les crèches sont toutes au complet, et pour pouvoir se mettre sur une
liste d’attente, il faut déjà justifier d’un emploi. » (rép. 272)
Ces quelques témoignages sont représentatifs de certains besoins. Ces besoins ne sont pas
majoritaires et restent ainsi marginaux dans une étude statistique. Pourtant ils existent et
doivent être comblés.
Il faut alors poursuivre l’étude en utilisant des méthodes qualitatives, plus à même de
pénétrer notre groupe cible. La structure socio-économique de ce groupe cible fait que
celui-ci n’est pas à l’aise avec un tel questionnaire écrit. Il est donc probable que de
nombreuses personnes ont été rebutées par ce questionnaire. C’est pourquoi il est
important de poursuivre l’enquête par d’autres moyens.
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3) Conclusions
Le taux de réponse très faible au questionnaire peut s’expliquer par diverses raisons, la
principale étant la distribution « aveugle » en toute boîte aux lettres. L’enquête aurait pu
se réaliser suivant un échantillon représentatif mais la technique de distribution générale a
été préférée comme étant plus proche de la réalité. Il reste certain que des détails dans la
distribution sont perfectibles, telle l’enveloppe contenant le questionnaire qui aurait pu
être plus explicite ou la date limite de réponse qui était trop précoce. Cela servira
d’expérience pour des enquêtes futures.
Ce faible taux de réponse ne permet pas à l’étude de revendiquer le statut de
représentativité scientifique, mais il permet de dégager des tendances générales pour les
besoins en modes de garde dans la « Nordstad ».
Notre hypothèse de départ était l’existence de besoins non couverts par les structures déjà
présentes. A la seule lumière des résultats statistiques, cette hypothèse s’est avérée
erronée. Les répondants sont restés en majorité dans les normes des structures actuelles,
ne revendiquant pas de nouveaux besoins. Sans conclure que ces besoins n’existent pas, il
semble que les personnes ayant des besoins en garde décalés (notre groupe cible) n’ont
pas été touché par le questionnaire.
Il faudrait alors poursuivre l’étude au plus près de notre groupe cible. Et ce groupe se
trouve très certainement dans des entreprises qui pratiquent les « trois-huit », soit des
horaires décalés par rapport à la moyenne. De telles entreprises ou grandes surfaces
commerciales existent dans le nord et il serait pertinent d’aller y faire une étude. Etude
qui devrait dépasser le seul questionnaire.
Par contre, si les besoins en flexibilité ne sont pas perceptibles au travers de l’enquête, le
manque de place dans les structures d’accueil se fait bien sentir (notamment au travers de
certaines remarques faites par des répondants). Au vu des cartes de densité de population
et taux de natalité par rapport aux structures d’accueil déjà présentes sur le territoire, on
voit qu’il existe un manque certain dans le Nord du pays. Cette lacune au niveau de la
garde d’enfant pousse les parents qui en ont besoin pour leurs enfants à les amener
ailleurs, en-dehors de leur lieu de résidence.
Si on prend notre échantillon, on voit que près de la moitié des personnes ayant répondu à
l’enquête et qui font garder leur(s) enfant(s) ont recours à une solution qui se trouve dans
une autre commune que celle de résidence (voir graph. 2).
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Lieu de garde par rapport au domicile de l'enfant
Ailleurs
49%
Même
commune
51%
n = 212 NR=26 et nc=128
Graphique 2 : Lieu de garde par rapport au domicile de l’enfant
Est-ce un choix ou une contrainte ? Cette enquête ne permet pas de répondre à cette
question mais ce qui est certain c’est qu’un certain nombre de parents s’astreignent à des
déplacements réguliers pour pouvoir concilier leur vie familiale et leur vie
professionnelle.
Par ailleurs il est intéressant de voir quelles distances les parents sont prêts à parcourir
pour amener leurs enfants dans une structure d’accueil (graph. 3).
%
100,0
80,0
60,0
40,0
20,0
Distance que les parents seraient prêts à parcourir pour
arriver à une structure de garde
0,0
42,5
36,3
16,3
< 5 km < 10 km < 15 km 15 km & +
Graphique 3 : Distance que les parents sont prêts à parcourir pour faire garder leurs enfants
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4,9
13

Une grande majorité des personnes interrogées (78.8% (=42.5%+36.3&)) se dit prête à
parcourir jusqu’à 10 kilomètres pour amener les enfants dans une structure d’accueil. Ce
qui signifie aussi qu’environ 20% accepteraient de faire plus de 10 kilomètre pour trouver
une solution de garde (seul 4.9% sont prêts à faire un trajet de plus de 15 kilomètres).
Ce qu’on peut donc retenir de ces dernier points concernant la mobilités présumées des
parents, en ce qui concerne la Nordstad :
• La moitié des personnes qui ont répondu à notre questionnaire affirme faire garder
leurs enfants dans une autre commune que celle de résidence ;
• Par ailleurs, la grande majorité des répondants affirme ne pas vouloir faire plus de
10 kilomètres pour trouver une solution de garde pour leurs enfants
• Or, si on regarde la carte géographique du Luxembourg, si on habite une
commune de la Nordstad, il faut dans la plupart des cas faire plus de 10
kilomètres pour trouver une structure de garde, d’autant plus qu’elles sont peu
nombreuses dans la région alors que le taux de natalité est assez élevé pour le
pays.
Ces quelques constatations, ainsi que de nombreux témoignages qui nous sont
régulièrement rapportés, nous montre bien dans quelle impasse peuvent se trouver
certains parents. Ils peuvent être amenés à faire des choix qu’ils ne souhaitent pas
forcément au départ, par exemple avoir recours à une solution de garde non
professionnalisée (travail au noir), ou encore que la mère arrête son activité
professionnelle…
On le voit, des solutions doivent être trouvées et l’aménagement du territoire doit être
repensé aussi, et ce spécialement dans le cadre de la garde de la petite enfance. En fait, un
aménagement du territoire optimal devrait pouvoir répondre aux besoins des personnes
qui vivent dans cet espace territorial. La qualité de vie devrait y être élevée et la cohésion
sociale forte. A vrai dire chaque citoyen devrait pouvoir s’épanouir dans son propre cadre
vie.
Dans le cadre de la petite enfance, il est donc essentiel qu’il y ait un maximum de
structures orientées vers les enfants, que ce soit au niveau de la garde ou au niveau de
l’animation. Ainsi l’enfant rassemble des acteurs incontestables de la vie sociale et locale,
à savoir les parents et les acteurs politiques. L’accueil des enfants participe à l’égalité des
chances et ainsi contribue à la qualité de vie et au bien-être social de toute la société
civile. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de penser l’aménagement du territoire en
fonction des besoins des parents et des enfants faisant partie de la collectivité. Le défi
dans ce cadre est évidemment de pouvoir tenir compte des dimensions éducative, sociale
et environnementale.
C’est toute l’ambition de FOGAflex que d’apporter sa pierre à cet édifice.
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