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Jean et Monique Courtois - Saint Jean de Lillois

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Rencontre avec un couple qui a créé <strong>de</strong>s liens entre les anciens <strong>et</strong><br />

les nouveaux habitants <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> : <strong>Jean</strong> <strong>et</strong> <strong>Monique</strong> <strong>Courtois</strong><br />

Avertissement :<br />

Les propos ci-<strong>de</strong>ssous sont issus d’une conversation à bâtons rompus entre <strong>Jean</strong> <strong>et</strong> <strong>Monique</strong> <strong>Courtois</strong><br />

avec Jo De Deurwaer<strong>de</strong>r <strong>et</strong> Simone Barthel. Il ne s’agit donc pas d’un document à portée historique<br />

mais plutôt d’une évocation <strong>de</strong> souvenirs tels qu’ils se sont ancrés dans les mémoires. Que ceux dont<br />

les noms auraient pu être cités pardonnent le manque d’exhaustivité <strong>de</strong>s propos rapportés.<br />

<strong>Monique</strong> Seeuws est née en 1938 ; ses parents habitaient <strong>Lillois</strong> mais elle a vu le jour chez ses<br />

grands- parents maternels à Waterloo . Elle a vécu à <strong>Lillois</strong> toute sa vie sauf un séjour <strong>de</strong> quelques<br />

années à Forest après son mariage.<br />

Son papa exerçait le métier <strong>de</strong> boulanger: son atelier se situait à l'arrière <strong>de</strong> la maison sur la<br />

grand- route . Lui-même était un ancien <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> <strong>et</strong><br />

se souvenait <strong>de</strong> son passage à l’école maternelle<br />

tenue, à l’époque, par une religieuse en corn<strong>et</strong>te.<br />

<strong>Monique</strong> avait 5 ans à peine quand sa maman est<br />

décédée peu après la naissance <strong>de</strong> sa p<strong>et</strong>ite sœur, ce<br />

qui a complètement bouleversé sa vie. Ses grandsparents<br />

maternels vont alors habiter avec eux <strong>et</strong><br />

toute la famille s'installe <strong>de</strong> l'autre côté <strong>de</strong> la grand-<br />

route: la maison au coin <strong>de</strong> la rue du Moulin.<br />

<strong>Monique</strong> passa dès lors son enfance <strong>et</strong> adolescence<br />

sous l'œil attentif <strong>de</strong> ses grands-parents.<br />

<strong>Monique</strong> va à l’école <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong>. En maternelle, c’était <strong>Jean</strong>ne Denuit qui s’occupait <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its. Elle<br />

était la belle-sœur du bourgmestre <strong>de</strong> l’époque, Willy Denuit. En primaire, dans les bâtiments <strong>de</strong><br />

l'école <strong>de</strong>s filles qui se situaient sur la grand-route , actuellement faisant partie <strong>de</strong> la propriété <strong>de</strong>s<br />

studios Henreaux . Elle est l’élève <strong>de</strong> madame Jurion qui donnait simultanément cours en 1 e , 2 e <strong>et</strong><br />

3 e année primaire. Elle passe ensuite la 4 e <strong>et</strong> la 5 e année avec madame Pany. Puis on déci<strong>de</strong> qu’elle<br />

doit faire la 6 e année à l’Enfant-Jésus <strong>de</strong> Nivelles où elle fera ses étu<strong>de</strong>s secondaires.<br />

<strong>Monique</strong> se souvient <strong>de</strong> la <strong>Saint</strong>-<strong>Jean</strong> <strong>de</strong> son enfance qui se passait le lundi <strong>et</strong> non le dimanche<br />

comme aujourd’hui. La procession avait lieu le lundi matin. Les statues sortaient <strong>et</strong> faisaient le tour<br />

<strong>de</strong> Witterzée portées à bras d’hommes- jeunes <strong>et</strong> moins jeunes- selon leur taille <strong>et</strong> leur poids ! Un<br />

arrêt leur perm<strong>et</strong>tait <strong>de</strong> se reposer <strong>et</strong> <strong>de</strong> se désaltérer chez un particulier dans le fond, près <strong>de</strong> la rue<br />

du Moulin qu'ils remontaient avant <strong>de</strong> prendre la grand-route vers le haut , il faisait encore un<br />

arrêt à la p<strong>et</strong>ite chapelle à l'entrée <strong>de</strong> Lilllois avant <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ourner vers l'église <strong>de</strong> Witterzée pour la<br />

bénédiction <strong>de</strong>s chevaux. Les enfants suivaient la procession avec l’école. D’autres processions<br />

avaient lieu dans le village comme celle du <strong>Saint</strong>-Sacrement, à la Fête Dieu, où l’on sortait les<br />

bannières, le dais <strong>et</strong> les costumes <strong>de</strong> communiants <strong>de</strong> l’année. La grand-mère <strong>de</strong> <strong>Monique</strong> dressait


un autel <strong>de</strong>vant la maison avec un crucifix <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pétales <strong>de</strong> roses. Il y avait aussi la procession <strong>de</strong><br />

la grotte en mai mais elle restait sur le territoire <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> <strong>et</strong> ne passait pas à Witterzée !<br />

<strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong> est lui originaire <strong>de</strong> Braine-l’Alleud. Né dans une maison <strong>de</strong> l’avenue Alphonse Allard,<br />

il y passe son enfance <strong>et</strong> sa jeunesse. Il a une formation artistique <strong>et</strong> ce sont les possibilités<br />

d’embauche au départ <strong>de</strong> sa carrière professionnelle qui vont faire <strong>de</strong> lui plus particulièrement un<br />

céramiste. <strong>Jean</strong> est discr<strong>et</strong> sur son histoire personnelle.<br />

<strong>Jean</strong> <strong>et</strong> <strong>Monique</strong> vécurent un mariage pas<br />

comme les autres ! En eff<strong>et</strong>, ils vivent d’abord<br />

un mariage civil à <strong>Lillois</strong> dans l’ancienne maison<br />

communale, <strong>de</strong>vant la gran<strong>de</strong> cheminée<br />

ancienne où se tiennent aujourd’hui les ateliers<br />

créatifs <strong>et</strong> où répète parfois la chorale <strong>de</strong> la<br />

Rivelaine. Puis ils vont se marier religieusement<br />

à Rome dans la chapelle du collège pontifical<br />

belge ,une cérémonie présidée par le tuteur <strong>de</strong><br />

<strong>Monique</strong>, Mrg Devroe<strong>de</strong> 1 , alors directeur <strong>de</strong> ce<br />

Collège à laquelle participaient les parents <strong>de</strong><br />

<strong>Jean</strong>, la grand-mère <strong>de</strong> <strong>Monique</strong> <strong>et</strong> sa sœur qui<br />

avaient fait le voyage pour c<strong>et</strong>te occasion exceptionnelle. Ils ont donc <strong>de</strong>ux livr<strong>et</strong>s <strong>de</strong> mariage : le<br />

belge reçu à la maison communale <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> <strong>et</strong> l'italien puisque le mariage religieux était confondu<br />

en Italie avec le mariage civil… Heureusement, ajoutent-ils avec un clin d’œil complice, on n’a pas<br />

divorcé : cela aurait été compliqué . La photo <strong>de</strong> leur 50 e anniversaire <strong>de</strong> mariage témoigne <strong>de</strong> leur<br />

bel engagement réciproque.<br />

<strong>Jean</strong> <strong>et</strong> <strong>Monique</strong> s’installent à Forest où <strong>Jean</strong> reprend un atelier <strong>de</strong> céramique . Il travaille avec <strong>de</strong>s<br />

architectes <strong>et</strong> emploie une quinzaine <strong>de</strong> personnes dont <strong>de</strong>s représentants. <strong>Jean</strong> crée <strong>de</strong>s articles<br />

ca<strong>de</strong>aux , <strong>de</strong>s ensembles décoratifs pour le bâtiment dont <strong>de</strong>s écussons pour cheminée, alors très<br />

à la mo<strong>de</strong>.<br />

Ils profitent ensuite <strong>de</strong> l’occasion d’ach<strong>et</strong>er une ancienne<br />

ferme sur la grand-route à <strong>Lillois</strong>, la ferme <strong>de</strong> Maurice<br />

Boucher. Ils peuvent y bâtir l’atelier <strong>de</strong> céramique <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>.<br />

Au fil du temps, la céramique évolue <strong>et</strong> , suivant la<br />

tendance <strong>et</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>Jean</strong> tourne aussi <strong>de</strong>s pièces<br />

utilitaires mais sa spécialité sera <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s (plateaux, <strong>de</strong>s<br />

pieds <strong>de</strong> lampe , <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> table , <strong>de</strong>s cruches <strong>et</strong><br />

leurs gobel<strong>et</strong>s, <strong>et</strong>c. ) gravés dans la terre <strong>et</strong> ensuite le plus<br />

souvent décorés <strong>de</strong> fines guirlan<strong>de</strong>s foncées sur fond beige . Entrer dans l’atelier était un vrai<br />

plaisir. Le sourire <strong>de</strong> <strong>Monique</strong> a certainement fait craquer plus d’un client.<br />

1 Joseph Devroe<strong>de</strong> a été professeur puis directeur au Collège Cardinal Mercier à Braine-l'Alleud. Il fut ensuite<br />

nommé recteur du Collège pontifical belge à Rome <strong>de</strong> 1949 à 1962. Ensuite il <strong>de</strong>viendra vice-recteur <strong>de</strong> l’UCL<br />

au moment du déménagement vers Louvain-la Neuve. Pensionné il est r<strong>et</strong>ourné à Rome.


<strong>Jean</strong> , <strong>Monique</strong> <strong>et</strong> leurs <strong>de</strong>ux enfants , Olivier <strong>et</strong> Isabelle se sont installés dans la maison en 1967.<br />

Après quelques mois apparaissent les grues <strong>et</strong> on construit une première villa <strong>et</strong> puis les lotissements<br />

commencent à sortir <strong>de</strong> terre en commençant par l’avenue Bel Air : <strong>de</strong>s nouvelles constructions<br />

impliquent l’arrivée <strong>de</strong> familles souvent jeunes <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> nombreuses naissances. En 1970, <strong>Lillois</strong>-<br />

Witterzée comptait 1300 habitants. Il y en avait<br />

environ 1800 en 1973 (<strong>et</strong> 6000 en 2011).<br />

La naissance <strong>de</strong>s Ateliers créatifs<br />

<strong>Jean</strong> crée ainsi un atelier d’initiation à la poterie abrité dans les caves<br />

<strong>de</strong> la maison communale, en fait dans les anciens cachots. Pendant<br />

les travaux d’aménagement <strong>de</strong> la maison communale, ensuite,<br />

l'atelier passera même quelques semaines dans la cuisine <strong>de</strong> la villa<br />

Ballant que la commune avait acquise dans le but d’y construire la<br />

nouvelle école primaire. De la terre, du talent mais aucun matériel<br />

dans c<strong>et</strong> atelier. Chacun y va <strong>de</strong> sa créativité à partir <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong><br />

base que <strong>Jean</strong> enseignait : le travail en plaque <strong>et</strong> les colombins<br />

perm<strong>et</strong>tent les premières réalisations. Pas <strong>de</strong> four dans c<strong>et</strong> atelier<br />

créatif ni <strong>de</strong> possibilité d’émaillage <strong>de</strong>s pièces. Lorsque l’œuvre en<br />

vaut la peine <strong>et</strong> que son auteur veut la pérenniser, <strong>Jean</strong> la ramène<br />

chez lui <strong>et</strong> la cuit dans son four. Il lui arrive aussi d’émailler certaines<br />

pièces. Ainsi <strong>Jean</strong> se souvient du p<strong>et</strong>it moine créé par Bill (Frédéric<br />

Delzant) <strong>et</strong> qui a inspiré plusieurs élèves. Ceux qui veulent dépasser<br />

le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’initiation vont à Mons (Jemappes) où <strong>Jean</strong> donne <strong>de</strong>s cours.<br />

Le bourgmestre, Willy Denuit, qui était un<br />

cousin <strong>de</strong> la maman <strong>de</strong> <strong>Monique</strong> suggère à <strong>Jean</strong><br />

<strong>de</strong> faire quelque chose pour le village. Il est<br />

préoccupé d’intégrer les nouveaux habitants <strong>et</strong><br />

voudrait qu’ils aient une opportunité <strong>de</strong> se<br />

rencontrer entre eux <strong>et</strong> avec les anciens pour<br />

<strong>de</strong>s activités communes.<br />

La culture semble un excellent moyen <strong>de</strong> créer<br />

<strong>de</strong>s liens. C’est le point <strong>de</strong> départ d’une<br />

aventure qui se perpétue aujourd’hui.<br />

En 1973, avec <strong>de</strong>s moyens rudimentaires <strong>et</strong> dans <strong>de</strong>s locaux prêtés par l’administration communale,<br />

le centre culturel <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> prenait ainsi naissance.<br />

Très vite d’autres talents sont mis à contribution <strong>et</strong> <strong>de</strong> nouvelles<br />

expressions artistiques proposées : ainsi Nicole De Keghel, qui avait<br />

participé aux ateliers <strong>de</strong> poterie <strong>de</strong> <strong>Jean</strong>, enseigne la vannerie.


A la poterie- céramique <strong>et</strong> à la vannerie s’ajoute alors l'atelier <strong>de</strong> peinture avec <strong>Jean</strong>-Pierre<br />

Wagner <strong>et</strong> Daniel Remy (dont l’épouse , <strong>Monique</strong>, <strong>de</strong>viendra plus tard la secrétaire <strong>de</strong>s ateliers<br />

créatifs). Frédéric Delzant, dit Éric, auteur <strong>de</strong> BD, participait aussi aux activités.<br />

Frans Niessen <strong>de</strong> son côté avait déjà créé une chorale paroissiale <strong>et</strong> le curé avait mis sur pied un<br />

groupe <strong>de</strong> jeunes foyers en 1972. Le proj<strong>et</strong> d’une chorale aux ateliers créatifs prend tournure <strong>et</strong> J-P<br />

Wagner prend contact avec le mouvement « A Cœur Joie – Belgique » 2 qui ai<strong>de</strong> la nouvelle chorale à<br />

démarrer en lui envoyant <strong>de</strong>s renforts. <strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong>,<br />

soucieux <strong>de</strong> ne pas nuire à la chorale paroissiale, contacte<br />

Frans qui arrive avec ses choristes volontaires parmi<br />

lesquels, Jo De Deurwaer<strong>de</strong>r, Yolan<strong>de</strong> Lemey, André<br />

Ghislain, Bernad<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Lutger Kaisin <strong>et</strong> Christiane<br />

Chaussée. Edgard COLLET, amené par <strong>Jean</strong>-Pierre<br />

Hanchard, est le chef <strong>de</strong> chœur. Les choristes sont un<br />

peu bavards <strong>et</strong> pas toujours dociles <strong>et</strong> lors d'une<br />

1979<br />

répétition particulièrement bruyante, Edgard s'énerva <strong>et</strong><br />

fit sortir une choriste qui justement ce soir-là n'était pas coupable , c'était les hommes qui<br />

chahutaient <strong>de</strong>rrière elle. En guise <strong>de</strong> protestation , elles se sont croisé les bras <strong>et</strong> elles n’ont plus<br />

chanté le reste <strong>de</strong> la répétition. Après c<strong>et</strong>te soirée mouvementée, quelques femmes déci<strong>de</strong>nt<br />

d’amener leur tricot aux répétitions pour s’occuper pendant les interruptions… On reviendra dans<br />

un article suivant sur l’histoire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te chorale toujours très active aujourd’hui.<br />

Les ateliers sont donc, au départ, le fait <strong>de</strong> quelques couples qui se sont rencontrés à l’occasion <strong>de</strong><br />

ces activités culturelles, un groupe d’amis qui s’imbriquaient <strong>et</strong> faisaient <strong>de</strong>s activités. Ils venaient<br />

essentiellement <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong>. Plusieurs <strong>de</strong> ces couples sont partis ensemble en vacances dans l’Hérault<br />

ou passaient <strong>de</strong> joyeux réveillons. Leurs enfants se r<strong>et</strong>rouvaient avec plaisir <strong>et</strong> un peu plus tard,<br />

certains d’entre eux se sont investis dans <strong>de</strong>s animations organisées le mercredi après-midi pour<br />

les enfants (travail du cuir, construction <strong>de</strong> marionn<strong>et</strong>tes…).<br />

Le mari <strong>de</strong> Nicole s’occupait <strong>de</strong>s scouts neutres <strong>et</strong> mixtes <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong> <strong>et</strong> organisait donc <strong>de</strong>s fêtes. A<br />

c<strong>et</strong>te occasion Nicole enseigne aux filles quelques danses folkloriques. Ce sera le début d’un nouvel<br />

atelier en 1977 : les Clap’sabots qui sont plus <strong>de</strong> 70 aujourd’hui <strong>et</strong> dont nous parlons également par<br />

ailleurs.<br />

Tout est bénévole au départ. <strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong> est le responsable informel mais reconnu <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>et</strong> il ne compte pas son temps. La seule chose dont il ne s’est jamais occupé, c’est la trésorerie .<br />

Mais très vite apparaît le besoin <strong>de</strong> subsi<strong>de</strong>s si l’on veut poursuivre <strong>et</strong> développer les ateliers : il faut<br />

ach<strong>et</strong>er du matériel <strong>et</strong> <strong>de</strong>s matières premières <strong>et</strong> les faibles cotisations payées ne couvrent pas les<br />

frais encourus.<br />

En 1975, l’équipe déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> faire appel au Ministère <strong>de</strong> la Culture <strong>et</strong> <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une<br />

reconnaissance, synonyme <strong>de</strong> subvention. On lit dans l’annexe à c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’on compte c<strong>et</strong>te<br />

année-là 30 personnes en poterie-céramique, en vannerie, 25 personnes, 10 en peinture <strong>et</strong> 25 à la<br />

2 A Cœur Joie - Belgique est un mouvement d'éducation permanente, reconnu comme tel par la Communauté<br />

<strong>de</strong> Wallonie-Bruxelles. C'est pourquoi la formation y occupe une place <strong>de</strong> choix : formation <strong>de</strong>s chefs <strong>et</strong><br />

formation <strong>de</strong>s choristes.


chorale. Pour la nouvelle saison, ils envisagent la création d’un atelier <strong>de</strong> tissage. Un dédoublement<br />

<strong>de</strong> certains ateliers <strong>de</strong>vrait en outre perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong>s cours spéciaux pour les enfants <strong>et</strong> pour les<br />

personnes du 3 e âge. Tout cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu’on puisse faire appel à <strong>de</strong>s animateurs extérieurs <strong>et</strong><br />

envisager <strong>de</strong> les rétribuer. Avec les premiers subsi<strong>de</strong>s, les ateliers créatifs acquièrent un p<strong>et</strong>it four <strong>et</strong><br />

du matériel. Quelques notes <strong>de</strong> frais pourront aussi être remboursées.<br />

La croissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Ateliers créatifs ne peut plus se contenter d’une gestion bon enfant . Trop<br />

<strong>de</strong> choses sont en jeu pour rester une association <strong>de</strong> fait. On déci<strong>de</strong> donc <strong>de</strong> créer une ASBL.<br />

Comme stipulé dans Le Moniteur belge : Le Centre d’Expressions <strong>et</strong> <strong>de</strong> Créativités, Ateliers créatifs <strong>de</strong><br />

<strong>Lillois</strong>-Witterzée porte le numéro d’i<strong>de</strong>ntification 646/80. Le prési<strong>de</strong>nt en est <strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong>, le viceprési<strong>de</strong>nt,<br />

Georges Claes qui est alors bourgmestre 3 , le secrétaire est <strong>Jean</strong> Moiny. Deux trésoriers<br />

sont désignés : Henri Lechanteur <strong>et</strong> Jacques Simon. Les membres <strong>de</strong> l’assemblée générale sont en<br />

1979 : Frédéric Delzant, Jacques D<strong>et</strong>ry, Andrée Goossens, Véva Grootaert, Henri Lechanteur, Martine<br />

Sonn<strong>et</strong>, Nicole De Keghel, <strong>Jean</strong>-Pierre Wagner <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong>, Emmanuel Hendrickx <strong>et</strong> Liliane Jacobs <strong>de</strong><br />

Braine-l’Alleud, Geneviève Chapelle d’Ittre, Dominique Constant <strong>de</strong> Waterloo, <strong>Jean</strong>-Marie Florent<br />

d’Overijse. Les statuts sont publiés. La subvention est accordée <strong>de</strong> manière récurrente.<br />

Cependant en 1980, <strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong> <strong>de</strong>vient prési<strong>de</strong>nt d’honneur, cédant la place <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt à<br />

Jacques Simon. La modification est annoncée au Moniteur <strong>et</strong> un nouveau titre apparaît, celui <strong>de</strong><br />

déléguée du groupe animation attribué à Nicole.<br />

La famille <strong>de</strong>s Ateliers créatifs qui fonctionnait en association <strong>de</strong> fait est <strong>de</strong>venue une ASBL officielle<br />

<strong>et</strong> progressivement les Ateliers créatifs <strong>et</strong> les Clap’sabots <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s ASBL distinctes ; la chorale<br />

La Rivelaine prend son envol <strong>et</strong> crée sa propre structure sans pour autant prendre le statut d’ASBL.<br />

Si <strong>Monique</strong> reste assidue à la chorale, <strong>Jean</strong> <strong>Courtois</strong> prend un peu <strong>de</strong> distance : outre son atelier <strong>de</strong><br />

<strong>Lillois</strong>, il assume une charge <strong>de</strong> cours à Jemappes à l’école <strong>de</strong>s métiers d’art du Hainaut qui <strong>de</strong>vient<br />

bientôt école <strong>de</strong> la Communauté française : d’une <strong>de</strong>mi-journée par semaine, il passe pratiquement<br />

toutes ses soirées à Mons. Pas facile non plus d’évoluer d’une équipe d’amis à un groupe structuré<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>venu aussi nombreux, où inévitablement <strong>de</strong>s divergences <strong>de</strong> vue <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dissensions<br />

apparaissent.<br />

Plusieurs <strong>de</strong>s anciens bénévoles sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s professionnels comme <strong>Jean</strong>-Pierre Wagner en tant<br />

que céramiste <strong>et</strong> créateur <strong>de</strong> fontaines ou Nicole De Keghel elle aussi céramiste. Frédéric Delzant<br />

poursuit une carrière <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinateur <strong>de</strong> BD comme T<strong>et</strong>fol pour le Journal <strong>de</strong> Tintin ou Le Maître <strong>de</strong>s<br />

Brumes, par exemple. Martine Sonn<strong>et</strong> était déjà une artiste confirmée au moment <strong>de</strong> son arrivée aux<br />

ateliers créatifs ; elle poursuit une belle carrière <strong>de</strong> sculpteur.<br />

Moins connu sans doute du public <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong>, le rôle joué par le Ateliers créatifs au moment <strong>de</strong> la<br />

fusion <strong>de</strong>s communes mérite aussi qu’on s’y attar<strong>de</strong>.<br />

Le 12 juin 1974, la déclaration gouvernementale précisa : « le Gouvernement a la ferme<br />

résolution <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au maximum <strong>de</strong> fusions <strong>de</strong> communes avant les élections communales<br />

<strong>de</strong> 1976. Ces fusions se feront suivant <strong>de</strong>s plans d’ensemble ».<br />

Les fusions <strong>de</strong> communes étaient censées répondre à une série <strong>de</strong> problèmes auxquels<br />

étaient confrontées les communes, à l’époque. Le rapporteur à la Chambre a indiqué qu’en<br />

raison <strong>de</strong> l’évolution technique, certaines d’entre elles se trouvaient impuissantes à faire face<br />

3 Voir la brochure <strong>de</strong> la <strong>Saint</strong>-<strong>Jean</strong> 2011


aux besoins en divers équipements d’utilité publique. Des économies d’échelle étaient<br />

souhaitables, afin d’offrir <strong>de</strong> meilleurs services à la population.<br />

L’arrêté royal du 17 septembre 1975, ratifié par la loi du 30 décembre 1975, concrétisa la<br />

réforme. La fusion fut effective le 1er janvier 1977, date <strong>de</strong> l’entrée en vigueur <strong>de</strong> la loi. Le<br />

nombre <strong>de</strong>s communes belges ne se monta plus qu’à 596. Il a fallu attendre 1983 pour<br />

assister à la fusion <strong>de</strong>s communes qui composent aujourd’hui la ville d’Anvers, ramenant ainsi<br />

le nombre <strong>de</strong>s communes à 589. Faute <strong>de</strong> consensus politique, on n’a alors pas touché aux<br />

communes bruxelloises, qui sont aujourd’hui les mêmes qu’avant la fusion.<br />

Le vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Ateliers créatifs était à ce moment Georges Claes qui fut le <strong>de</strong>rnier bourgmestre<br />

<strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> <strong>Lillois</strong>-Witterzée. A c<strong>et</strong>te époque les quartiers du villages organisaient <strong>de</strong>s<br />

barbecues, <strong>de</strong> nombreuses familles se r<strong>et</strong>rouvaient aux ateliers créatifs <strong>et</strong> la discussion allait bon train<br />

contre c<strong>et</strong>te fusion qui allait m<strong>et</strong>tre le village sous la tutelle <strong>de</strong> Braine-l’Alleud.<br />

Une idée naît : <strong>et</strong> si on créait notre fusion <strong>de</strong> communes entre villages pour gar<strong>de</strong>r, entre Nivelles <strong>et</strong><br />

Braine-l’Alleud, une zone rurale composée <strong>de</strong> Baulers, <strong>Lillois</strong>-Witterzée <strong>et</strong> Ophain-Bois-Seigneur-<br />

Isaac. Un référendum s’organise autour <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Baulois-sur-Hain qui obtiendra 98% <strong>de</strong>s<br />

suffrages <strong>de</strong>s habitants concernés face au proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> fusion avec Braine-l’Alleud. Plusieurs membres<br />

<strong>de</strong>s ateliers créatifs avec d’autres comme Willy Dutry ont participé à ce mouvement militant… Mais ce<br />

référendum n’arrivera pas à empêcher la naissance du grand Braine-l’Alleud, ni la construction<br />

d’énormes zones d’habitat dans les trois villages qui avaient tenté <strong>de</strong> se protéger.

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