Plaquette Jérémy1 - Jérémy Gabriel

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Il m’explique qu’à l’école, si ses amis pensent que ses visions ne vont pas se produire alors qu’il leur confie, ça n’arrivera pas. Pour épanouir ses talents, serait-il dépendant des autres? — Il faut me faire confiance. Ça m’enlève ma confiance lorsque la personne doute. Après ça, je ne suis plus capable de visualiser et je ne peux pas faire ce que j’avais l’intention de faire. Les gens ne font pas ça exprès, mais ils me calent. — Ils te «calent »? — Ça me stoppe. — Tu n’en parles plus alors? — J’évite d’en parler à n’importe qui. Juste à des gens qui me font confiance. — Je te fais confiance, Jérémy. Il me regarde droit dans les yeux. — Je sais. Et il embraye de nouveau, sur du concret, comme s’il n’y avait aucune coupure entre son monde intérieur et le monde. Comme si ses rêves ne concernaient pas que lui. Sa sortie me laisse pantois. — Tu sais, moi, je ne suis pas une diseuse de bonne aventure. Je suis quelqu’un de normal qui veut réaliser ses rêves et rendre les gens heureux. C’est tout. “ Chapitre 10 ” Comme il le fait souvent Jérémy se lève sans prévenir. L’ordinateur est allumé. Il démarre un logiciel et joue à faire tourner la planète avec le curseur. — Moi, j’ai envie de chanter partout dans le monde pour faire aimer le bon Dieu. Depuis longtemps, Jérémy est passionné par les cartes géographiques et les consulte comme des livres d’images. — J’ai envie de chanter partout, reprend-il, mais surtout dans les pays pauvres parce que c’est là que les gens ont le plus besoin d’amour. Parfois, on appelle Jérémy «le petit prophète», ce qui l’agace et, pour tout dire, moi aussi. Comme nous avons la terre en mains, je lui demande s’il serait dessus pour combattre le mal par le chant. — Je suis pas là pour ça, me répond-il comme s’il avait compris le sousentendu. Je ne suis pas la lumière. Je ne suis pas Jésus. Ça, c’est son travail à lui! Je suis là pour vivre et que les gens reprennent confiance. Je ne vais pas sauver la planète! s’amuse-t-il avec une voix contrefaite et des gestes amples. Je me prends pas pour un super héros, avec des super pouvoirs. Si je veux être chanteur vedette, c’est pour pouvoir porter mon message partout sur la planète. […]
“ […] Quand Jérémy a chanté une chanson du répertoire de Céline, «Je ne vous oublie pas», c’était vraiment un moment très fort. Elle s’est mise à chanter avec lui. Un des derniers mots qu’elle a eus pour Jérémy, comme me le rapportait Sylvie : « Tu es bien parti. Je ne suis pas inquiète pour toi. Continue de chanter. Continue de croire en tes rêves. Tu fais du bien aux gens. Tu fais du bien aux enfants et puis tu fais du bien aussi aux adultes. » Je regarde Jérémy, qui a laissé tranquillement ses parents intervenir. À son tour : — Et toi, Jérémy, dans tout ça, quels sont tes souvenirs de cette soirée merveilleuse? — Ça s’est très bien passé. Pendant le spectacle de Céline, ce que j’ai le plus aimé, c’était sa façon de bouger, de chanter avec tout son cœur. J’étais ravi de voir autant de danseurs et d’effets spéciaux. C’était tout à fait extraordinaire! Il y avait d’immenses violons, des trompettes et même un piano avec des personnes dessus qui volaient dans les airs. J’ai vécu un grand moment de bonheur lorsque Céline a chanté «Je t’aime encore». J’avais l’impression d’être au Québec quand j’ai entendu crier en français: «On t’aime Céline!» Céline leur répondait: «Je vous aime aussi.» C’était tellement beau. J’avais l’impression qu’elle le disait pour moi. Moi, j’avais déjà eu la chance qu’elle me le chuchote à l’oreille. J’ai été content aussi quand les danseurs sont venus nous saluer. Pendant un numéro, ils étaient dans la foule. C’était formidable. René et Céline ont été très gentils avec nous. Ils nous ont placés au meilleur endroit, en avant de la scène, au centre de la salle. Tout ça c’était magnifique, mais le plus beau, c’était dans les coulisses. — Quand tu l’as rencontrée personnellement? — Oui. — Tu te souviens de ses mots? — Elle m’a tellement parlé que je ne me rappelle pas tout. Elle a commencé comme ça: «alors c’est toi qui chantes partout à la télévision française?» J’étais très surpris et très ému de la voir. Quand je l’ai rencontrée, j’ai vu qu’elle avait du courage. J’ai ressenti qu’elle travaillait au nom de l’amour. — Qu’est-ce que ça veut dire? — Elle ne fait pas que de chanter. Elle apporte aux gens quelque chose de plus. — Quoi ? — Quand on est sortis de la salle, on avait le cœur chaud. Nos cœurs étaient brûlés. J’ai pensé que j’allais faire la même chose. […] Chapitre 16
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