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Dossier pédagogique - Château de Waroux

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DOSSIER<br />

PEDAGOGIQUE<br />

<strong>Château</strong> <strong>de</strong> <strong>Waroux</strong><br />

Renseignements :<br />

04/247.72.73<br />

Jean-Baptiste COROT<br />

est l’un <strong>de</strong>s premiers<br />

peintres à travailler à<br />

l’extérieur, directement<br />

<strong>de</strong>vant les paysages. Il<br />

réalise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins en<br />

plein air et finit son<br />

tableau en atelier.<br />

Le présent dossier s’adresse à tous ceux qui veulent approfondir, par le biais<br />

d’explications ludiques, leurs connaissances sur l’impressionnisme et son<br />

univers. Il sera notamment utile aux enseignants désireux <strong>de</strong> tirer profit avec<br />

leurs élèves d’une visite <strong>de</strong> l’exposition, ou <strong>de</strong> préparer celle-ci en classe. Les<br />

exercices proposés peuvent en effet être exploités avant, pendant et après<br />

le parcours. Selon les adaptations <strong>de</strong>s professeurs, ils peuvent être <strong>de</strong>stinés<br />

aux élèves <strong>de</strong> primaire et du secondaire.<br />

Vers 1850, le seul moyen pour un peintre, un sculpteur ou un architecte <strong>de</strong><br />

faire carrière est d’être remarqué au Salon. Il s’agit d’une vaste exposition à<br />

l’occasion <strong>de</strong> laquelle les artistes peuvent montrer leurs œuvres au public.<br />

Deux solutions pour être remarqué parmi la foule d’exposants : être encensé<br />

par la critique ou recevoir une médaille du jury. De cette notoriété<br />

dépen<strong>de</strong>nt les comman<strong>de</strong>s et les achats <strong>de</strong> l’Etat ou <strong>de</strong>s collectionneurs,<br />

seuls soutiens financiers <strong>de</strong>s artistes.<br />

Les Salons sont <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> combats. Il est difficile pour un artiste qui n’est<br />

pas issu <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s Beaux-Arts d’être accepté par le Jury. Malgré les<br />

réformes dans les modalités d’accès au Salon, celui-ci fait preuve d’un grand<br />

conservatisme. Et les œuvres représentant les tendances nouvelles,<br />

Réalisme et Impressionnisme, sont refusées ou donnent lieu à <strong>de</strong> véritables<br />

scandales.<br />

Le paysage a longtemps été considéré comme un genre mineur. Autour <strong>de</strong><br />

1830, dans la forêt <strong>de</strong> Fontainebleau, à Barbizon, <strong>de</strong>s artistes travaillant en<br />

plein air donnent aux paysages une fraîcheur et une vérité qui créent<br />

l’illusion du réel. Pour exécuter ses tableaux, Corot fait poser ses modèles<br />

<strong>de</strong>hors. On sent presque l’air et la lumière se diffuser dans l’oeuvre. Avant<br />

même les impressionnistes, Corot va peindre et <strong>de</strong>ssiner <strong>de</strong>hors. Il exécute<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’huile ou au crayon, réalisées en plein air. Sur base <strong>de</strong> ces<br />

étu<strong>de</strong>s, il crée <strong>de</strong>s paysages idéalisés en atelier. Il existe encore <strong>de</strong>s dizaines<br />

<strong>de</strong> carnets <strong>de</strong> Corot montrant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> paysages. Les Impressionnistes<br />

ont appris <strong>de</strong>s Réalistes comme Corot le goût <strong>de</strong> l’observation <strong>de</strong> la nature.<br />

1


Le 19 e siècle est une époque <strong>de</strong> paradoxes, <strong>de</strong> contradictions et <strong>de</strong><br />

révolutions picturales. On assiste à une sorte d'écartèlement entre divers<br />

événements. La révolution industrielle va mener à la création <strong>de</strong> nombreux<br />

colorants <strong>de</strong> synthèse et à celle du tube d'étain, qui va simplifier la tâche en<br />

permettant aux peintres <strong>de</strong> travailler sur nature <strong>de</strong> façon plus efficace. On<br />

fabrique <strong>de</strong> très nombreuses teintes nouvelles, à partir <strong>de</strong> la houille, grâce à<br />

l'aniline. On invente <strong>de</strong>s couleurs, le bleu <strong>de</strong> cobalt, substitut <strong>de</strong> l'outre-mer,<br />

et <strong>de</strong>s chromes très vifs, ce qui porte le total <strong>de</strong>s tons à plus <strong>de</strong> 90. Toutes<br />

ces couleurs fraîches, attirantes, facilitent l'éclosion <strong>de</strong> l'impressionnisme.<br />

Le tournant <strong>de</strong>s 19 e et 20 e siècles marque aussi le développement<br />

considérable d’une nouvelle invention : la photographie. Cette <strong>de</strong>rnière<br />

s'inscrit en concurrence <strong>de</strong> la sphère naturaliste. Comment représenter ce<br />

que l’on a <strong>de</strong>vant les yeux aussi fidèlement que par la photographie ? A quoi<br />

peuvent encore servir les peintres réalistes ? Les impressionnistes vont<br />

apporter leur réponse : utiliser la couleur pour elle-même. Les<br />

impressionnistes recherchent la lumière colorée, à laquelle s'attachent les<br />

analyses <strong>de</strong>s physiciens.<br />

2


Les impressionnistes montrent, dans leurs tableaux, les aspects les plus<br />

fugitifs, les impressions, les sensations momentanées, grâce à <strong>de</strong> légères<br />

touches <strong>de</strong> peinture qui doivent permettre <strong>de</strong> saisir davantage la lumière.<br />

Cette technique permet <strong>de</strong> mieux rendre la vie perceptible, contrairement à<br />

la peinture académique, à la peinture plus léchée où « rien ne dépasse ».<br />

Cette nouvelle technique est illustrée notamment par Régates à Argenteuil<br />

<strong>de</strong> Monet où les touches illustrent le mouvement <strong>de</strong> l'eau.<br />

De même, dans La rue Montorgueil, fête du 30 juin 1878, Monet, par ses<br />

touches <strong>de</strong> couleurs, rend le mouvement <strong>de</strong>s drapeaux.<br />

Ils aiment peindre le plus souvent en plein air et restituer les effets <strong>de</strong><br />

vibrations <strong>de</strong> la lumière à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tons clairs, sans détails trop précis. Les<br />

impressionnistes sont les maîtres <strong>de</strong>s jeux du mouvement, <strong>de</strong> la lumière et<br />

du flou. Ils imposent leurs couleurs chau<strong>de</strong>s. La lumière donne la vie aux<br />

choses.<br />

3


Les impressionnistes choisissent leurs sujets parmi <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> rue.<br />

Ils s'intéressent également aux progrès techniques tels le train à vapeur.<br />

Chercher dans l’exposition tous les sujets <strong>de</strong> la vie mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong><br />

l’époque<br />

Pissarro, La gare <strong>de</strong> Lordship Lane<br />

Il s’intéresse aussi à l’électricité. Dans le tableau <strong>de</strong> Renoir, Le bal du Moulin<br />

<strong>de</strong> la galette, on aperçoit les premiers globes électriques.<br />

4


Vous pouvez chercher<br />

dans l’exposition <strong>de</strong>s<br />

œuvres japonaises.<br />

Vous pouvez regar<strong>de</strong>r<br />

les points communs<br />

avec les œuvres<br />

impressionnistes : les<br />

sujets, la nature,<br />

l’instant figé, les<br />

cadrages…<br />

Dans les années 1860, le Japon rouvre ses portes à l’Occi<strong>de</strong>nt, à la suite <strong>de</strong> la<br />

mission américaine du Commodore Perry et <strong>de</strong> la signature <strong>de</strong> traités<br />

commerciaux. D’où la présence du Japon à l’exposition universelle <strong>de</strong> 1867.<br />

Dès lors se multiplient salons <strong>de</strong> thé et boutiques vendant <strong>de</strong>s estampes et<br />

<strong>de</strong>s porcelaines. La mo<strong>de</strong> japonisante, appelée familièrement « Japonisme »,<br />

s’empare <strong>de</strong> Paris. Les estampes japonaises offrent aux artistes<br />

impressionnistes un nouveau répertoire <strong>de</strong> formes : cadrages audacieux,<br />

composition verticale, formes découpées aux couleurs vives et sans volume.<br />

Ils y puisent un nouveau regard sur la nature, les phénomènes<br />

atmosphériques (neige, pluie, vent) et les variations <strong>de</strong> la lumière selon les<br />

heures du jour.<br />

« Le rêve que font tous les peintres : mettre <strong>de</strong>s figures <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>urs<br />

naturelles dans un paysage », écrit Emile Zola. Prenant la leçon <strong>de</strong>s Réalistes<br />

et <strong>de</strong> Corot, Clau<strong>de</strong> Monet déci<strong>de</strong> dès 1866 <strong>de</strong> peindre directement dans la<br />

nature, sans étu<strong>de</strong> préalable. Monet veut mieux capter dans sa peinture le<br />

reflet réel <strong>de</strong> la lumière. Ses premiers sujets sont les femmes.<br />

A cette époque, les femmes suivent la mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> près. Pour Bau<strong>de</strong>laire, « tout<br />

ce qui orne la femme, tout ce qui sert à illustrer sa beauté, fait partie d’ellemême<br />

». Monet lui donne raison dans ses premiers tableaux. On y retient le<br />

ballet <strong>de</strong> crinolines, la ron<strong>de</strong> d’étoffes colorées, la lumière sur les visages… Il<br />

semble que Monet se soit inspiré pour ses premiers tableaux <strong>de</strong>s<br />

nombreuses gravures <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> qui fleurissent à l’époque.<br />

Vous pouvez chercher dans l’exposition 10 œuvres dans lesquelles<br />

le sujet est une ou plusieurs femmes… Vous pouvez indiquer les<br />

titres <strong>de</strong>s œuvres et l’auteur <strong>de</strong> l’œuvre. Y-a-t-il <strong>de</strong>s tableaux<br />

peints par une femme et représentant une femme ? Quel est le<br />

titre et le nom <strong>de</strong> l’artiste ?<br />

5


Vous pouvez chercher<br />

dans l’exposition ces<br />

trois œuvres. Décrire ce<br />

que font ces femmes,<br />

leurs attitu<strong>de</strong>s et<br />

analyser les titres.<br />

Alors que le statut <strong>de</strong>s femmes est resté durant <strong>de</strong>s siècles largement<br />

inférieur à celui <strong>de</strong> l’homme, la Révolution française et son principe d’égalité<br />

laissent espérer une amélioration et un changement <strong>de</strong> statut. Il n’en est<br />

rien. Si la Révolution reconnaît la personnalité civile <strong>de</strong> la femme, ses<br />

droits ne sont pas encore institués. L’établissement du Co<strong>de</strong> civil ne permet<br />

pas, bien au contraire, d’amélioration au statut <strong>de</strong> la femme. Aucun droit<br />

politique ou civil ne lui est accordé. La femme reste un être mineur placé<br />

sous l’autorité <strong>de</strong> son mari ou <strong>de</strong> son père lorsqu’elle n’a pas accédé au rang<br />

d’épouse. Par son mariage, la femme passant <strong>de</strong> la tutelle <strong>de</strong> ses parents à<br />

celle <strong>de</strong> son mari, doit le suivre à son domicile. Elle n’a aucun droit sur<br />

l’administration <strong>de</strong>s biens communs, ne peut avoir un métier sans<br />

l’autorisation <strong>de</strong> son mari, ne peut disposer <strong>de</strong> biens personnels, ni<br />

accomplir d’acte juridique. Elle se doit avant tout d’être mère et épouse.<br />

En France, les premières revendications <strong>de</strong>s femmes apparaissent durant la<br />

Révolution <strong>de</strong> 1848. Le suffrage universel reste encore réservé aux hommes<br />

car conservateurs comme républicains redoutent encore le vote <strong>de</strong>s<br />

femmes, sujet selon eux à l’influence <strong>de</strong> l’Eglise. Les femmes sont encore<br />

largement confinées dans l’espace domestique, notamment dans les foyers<br />

paysans et bourgeois. Dans le milieu paysan, selon le type d’exploitation, les<br />

femmes ai<strong>de</strong>nt parfois les hommes aux travaux agricoles, mais doivent, la<br />

plupart du temps, rester à la maison pour s’occuper <strong>de</strong>s enfants et tenir le<br />

logis. Les bourgeoises quant à elles ne travaillent jamais.<br />

Cependant, avec l’ère industrielle qui débute dans la secon<strong>de</strong> partie du 19e<br />

siècle, la femme va progressivement accé<strong>de</strong>r à plus d’autonomie. Les<br />

nouvelles industries qui ont besoin <strong>de</strong> bras ainsi que l’apparition <strong>de</strong>s grands<br />

magasins font, en effet, massivement appel à la main d’œuvre féminine. Les<br />

femmes sont <strong>de</strong> plus en plus attirées par le travail. A la fin du 19e siècle, la<br />

main d’œuvre féminine française représente 37% <strong>de</strong> la population active.<br />

Malgré <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail excessivement dures à <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces<br />

infernales, la femme parvient peu à peu à prétendre à un emploi salarié. Ce<br />

19e siècle ouvre la voie du féminisme. La femme, qui appartenait à un<br />

groupe social inférieur et négligé, s’affranchit progressivement pour <strong>de</strong>venir<br />

au 20e siècle une citoyenne à part entière avec <strong>de</strong>s droits et non plus<br />

seulement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs.<br />

6


Vous pouvez rechercher<br />

ces œuvres dans l’expo<br />

et trouver le nom du<br />

peintre.<br />

Mary Cassatt est née en 1843 en Pennsylvanie dans une famille <strong>de</strong> quatre<br />

enfants. Dès 1861, elle fait un premier voyage en Europe. Un mois avant ses<br />

seize ans, elle s’inscrit à l’Académie <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Phila<strong>de</strong>lphie. Mais,<br />

lassée <strong>de</strong> l’académisme ambiant, elle exprime en pleine guerre civile<br />

américaine le désir <strong>de</strong> venir étudier la peinture en Europe. A Paris, elle<br />

donne le coup d’envoi <strong>de</strong> la fameuse collection Havenmayer en forçant<br />

Louisine à acheter un Degas. C’est le premier tableau impressionniste à<br />

franchir l’Atlantique… Mary Cassatt s’intéresse à la représentation <strong>de</strong> la<br />

figure humaine, particulièrement au thème <strong>de</strong> la mère et l’enfant. A côté <strong>de</strong><br />

la peinture, elle pratique également la gravure, le pastel et le <strong>de</strong>ssin. Elle<br />

consacre une partie <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rnières années à faire connaître<br />

l’impressionnisme aux Etats-Unis et parvient à faire entrer dans les musées<br />

américains <strong>de</strong> nombreuses œuvres.<br />

Née en 1841, Berthe Morisot va sacrifier toute sa vie à la peinture. Avec sa<br />

sœur Edma, elles vont suivre <strong>de</strong>s cours particuliers, qui les conduiront au<br />

Louvre pour y copier les chefs d'œuvres ! Elles rencontreront toute la<br />

mouvance impressionniste. Edma, qui avait peut-être plus <strong>de</strong> talent encore<br />

que Berthe, abandonnera les pinceaux une fois mariée. Mais Berthe ne veut<br />

pas se marier ! Elle veut peindre, encore et toujours. Monet, Manet, Degas<br />

et d'autres artistes comme Mallarmé formeront son cercle d'amis intimes.<br />

Elle exposera aux grands salons, puis à l'exposition indépendante <strong>de</strong>s<br />

impressionnistes. Au milieu <strong>de</strong> ce cercle d'hommes, elle jouera les<br />

médiateurs et apaisera les caractères enflammés. Berthe cherchera toute sa<br />

vie la perfection. Et souffrira <strong>de</strong> trouver tant d'écart entre ses aspirations et<br />

ses réalisations. Ses sujets <strong>de</strong> prédilection : les petites jeunes filles dans <strong>de</strong>s<br />

tâches quotidiennes : se coiffant, lisant, dans le jardin... Ses tableaux sont<br />

lumineux et en même temps empreints <strong>de</strong> mélancolie. Berthe Morisot<br />

décé<strong>de</strong>ra à 54 ans, en 1895.<br />

Portrait <strong>de</strong> Berthe Morisot<br />

7


Entoure les bonnes réponses en t’aidant <strong>de</strong>s biographies <strong>de</strong> Mary Cassat et<br />

Berthe Morisot…<br />

1. Quel âge avait Berthe Morisot quand elle est décédée ?<br />

A. 54 ans<br />

B. 64 ans<br />

C. 57 ans<br />

2. Quelle est l’année <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> Mary Cassatt ?<br />

A. 1823<br />

B. 1839<br />

C. 1843<br />

3. Quelle est la région d’origine <strong>de</strong> Mary Cassatt ?<br />

A. New-York<br />

B. Pennsylvanie<br />

C. Texas<br />

4. Quel art Mary Cassatt ne pratique-t-elle pas ?<br />

A. Gravure<br />

B. Sculpture<br />

C. Pastel<br />

5. Dans quel pays Mary Cassatt va-t-elle introduire l’impressionnisme ?<br />

A. La Belgique<br />

B. La Gran<strong>de</strong>-Bretagne<br />

C. Les Etats-Unis<br />

6. Comment s’appelle la sœur <strong>de</strong> Berthe Morisot ?<br />

A. Viva<br />

B. Belle<br />

C. Edma<br />

7. Mary Cassatt conseille à un collectionneur d’acheter une œuvre d’un<br />

peintre impressionnisme. Quel est cet artiste ?<br />

A. Monet<br />

B. Manet<br />

C. Degas<br />

8. Avec quel artiste Berthe Morisot n’exposera pas ?<br />

A. Degas<br />

B. Monet<br />

C. Magritte<br />

D. Manet<br />

8


En classe : montrer une<br />

oeuvre d’une artiste<br />

impressionniste et<br />

évoquer le titre <strong>de</strong><br />

l’exposition.<br />

Leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

pourquoi, à leur avis, on<br />

a choisi un titre comme<br />

celui-là ?<br />

Quels sont les éléments<br />

présents dans l’œuvre<br />

qui peuvent justifier un<br />

tel titre ?<br />

Observons les <strong>de</strong>ux<br />

œuvres suivantes,<br />

pourquoi vont-elles<br />

bien avec le titre <strong>de</strong><br />

l’exposition ? Vous<br />

pouvez les retrouver<br />

dans l’exposition.<br />

Trois tableaux à la loupe.<br />

Questions à poser aux élèves :<br />

Quelle ambiance émane <strong>de</strong> ce tableau ?<br />

Imaginez l’ambiance sonore <strong>de</strong> ce tableau.<br />

Est-ce un lieu où vous aimeriez vous trouver ?<br />

A votre avis, ce lieu existe-t-il vraiment ?<br />

Questions à poser aux élèves :<br />

Quelle impression retirez-vous <strong>de</strong> cette vue ?<br />

L’ambiance est-elle la même que dans le tableau précé<strong>de</strong>nt ?<br />

Y a-t-il encore <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> perspective ?<br />

9


Questions à poser :<br />

La couleur bleue : est-ce l’eau, l’ombre ou le reflet du ciel ?<br />

A votre avis, où se trouvait Monet lorsqu’il a peint ce tableau ?<br />

Au milieu du tableau, les lignes verticales en coup <strong>de</strong> pinceau représententelle<br />

la tige <strong>de</strong>s nymphéas ou <strong>de</strong>s reflets ?<br />

Selon vous, Monet a-t-il cherché à diriger notre regard vers un point ou un<br />

élément particulier du tableau ? (En d’autres termes, y a-t-il un point focal<br />

dans le tableau ?)<br />

A votre avis, peut-on dire que ce tableau est un paysage ? Habituellement,<br />

que voit-on dans une représentation <strong>de</strong> paysage ?<br />

Sachant que « nymphéa » est le nom savant du nénuphar blanc, pouvezvous<br />

imaginer pourquoi Monet appelle ce tableau Nymphéas bleus ?<br />

10


QUELQUES NOMS A RETENIR<br />

Quelques biographies extraites <strong>de</strong> James H. Rubin, L’impressionnisme,<br />

Phaidon, art et idées, 2008<br />

Clau<strong>de</strong> Monet (1840-1926)<br />

Né à Paris et ayant grandi au Havre où son père était négociant en<br />

bonneterie, Monet est le peintre emblématique <strong>de</strong> l’impressionnisme. C’est<br />

son Impression, Soleil levant <strong>de</strong> 1872 qui est à l’origine du terme qualifiant<br />

l’art <strong>de</strong> plusieurs artistes ayant exposé en même temps que lui à la première<br />

exposition impressionniste <strong>de</strong> 1874. Il commença à peindre sur les plages<br />

norman<strong>de</strong>s où il acquit l’amour du plein air. En 1869, travaillant avec Renoir<br />

à La Grenouillère, il se consacrait déjà presque entièrement au paysage.<br />

Suivant l’exemple <strong>de</strong>s peintres <strong>de</strong> Barbizon, il s’installe hors <strong>de</strong> Paris, mais<br />

plutôt que la pleine campagne, il préféra les paysages <strong>de</strong> la banlieue<br />

d’Argenteuil. Ses toiles <strong>de</strong> voiliers s’imposèrent comme <strong>de</strong>s modèles<br />

d’impressionnisme. Il poursuivit son évolution et ses recherches, d’abord en<br />

voyageant, puis en peignant <strong>de</strong>s séries d’un même motif dans <strong>de</strong>s conditions<br />

variées. Il finit par s’installer à Giverny en 1891 où il achète une propriété<br />

qu’il dota d’un jardin splendi<strong>de</strong>, avec un étang couvert <strong>de</strong> nymphéas. Il fut<br />

l’un <strong>de</strong>s premiers impressionnistes à avoir du succès. Il soutint<br />

généreusement ses collègues et amis, organisant la collecte <strong>de</strong> fonds publics<br />

en vue d’acheter l’Olympia <strong>de</strong> Manet après la mort du peintre. Il a<br />

également défendu publiquement Zola lors <strong>de</strong> l’affaire Dreyfus. À la fin <strong>de</strong> sa<br />

vie, il fit une série <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s peintures <strong>de</strong> nymphéas que l’État acheta grâce<br />

à son ami Georges Clémenceau.<br />

Camille Pissarro (1830-1903)<br />

Fils <strong>de</strong> marchands dans les îles Vierges, Camille Pissarro fut éduqué un<br />

moment en France avant <strong>de</strong> retourner aux Antilles pour travailler dans<br />

l’affaire familiale. Là, il étudia avec le peintre danois Fritz Melbye. Il revient à<br />

Paris en 1855 pour se consacrer entièrement à l’art. Il travailla avec Corot au<br />

début <strong>de</strong>s années 1860 et rencontra Monet à l’académie Suisse. Il fut<br />

rapi<strong>de</strong>ment intégré au cercle <strong>de</strong> Manet. Comme il n’était pas citoyen<br />

français, il ne fut pas astreint au service militaire et il évita la guerre <strong>de</strong> 1870<br />

en allant rendre visite à <strong>de</strong>s parents à Londres. C’est là qu’il rencontra Monet<br />

et le marchand Durand-Ruel, qui commença à acheter ses œuvres. Pissarro<br />

fut le seul à avoir participé aux huit expositions impressionnistes. Il joua un<br />

rôle décisif dans la cohésion du groupe. Installé à Pontoise dans les années<br />

1870, il travailla avec Cézanne. Il s’intéressait moins aux loisirs bourgeois que<br />

les autres impressionnistes. Ses penchants anarchistes l’incitaient à idéaliser<br />

le mon<strong>de</strong> paysan plutôt que la société industrielle. Néanmoins, il est celui<br />

qui a la plus intégré l’industrialisation dans son art. Après son installation à<br />

Eragny en 1884, il fut le seul à se convertir, quoique brièvement, au néoimpressionnisme.<br />

Dans les années 1890, il suivit Monet en produisant <strong>de</strong>s<br />

séries, montrant <strong>de</strong>s vues urbaines <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s fenêtres d’hôtels plutôt que<br />

<strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> campagne et <strong>de</strong> jardin.<br />

11


Alfred Sisley (1839-1899)<br />

Né à Paris <strong>de</strong> parents anglais, Sisley rencontra plusieurs impressionnistes<br />

dans l’atelier <strong>de</strong> Charles Gleyre où il étudia au milieu <strong>de</strong>s années 1860. Il<br />

peignait surtout <strong>de</strong>s paysages, accompagnant ses amis dans les villages <strong>de</strong> la<br />

forêt <strong>de</strong> Fontainebleau. Lorsqu’il exposa au Salon <strong>de</strong> 1867, il se présenta<br />

comme un élève <strong>de</strong> Corot. Se rapprochant <strong>de</strong>s autres impressionnistes, il<br />

trouvait ses sujets <strong>de</strong> paysages dans la banlieue plutôt qu’à la campagne.<br />

Dans les années 1870, ceux-ci ressemblaient à ceux <strong>de</strong> Monet, mais avec une<br />

unité lumineuse héritée <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Barbizon.<br />

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)<br />

Né à Limoges, Renoir arriva à l’âge <strong>de</strong> trois ans à Paris où son père, tailleur,<br />

espérait s’enrichir. En 1854, il fut placé comme apprenti chez un peintre <strong>de</strong><br />

porcelaine. En 1861, il commença à fréquenter l’atelier <strong>de</strong> Charles Gleyre.<br />

L’année suivante, il était admis à l’Académie. Bien qu’il exposât quelques<br />

œuvres au Salon, il peignit fréquemment en compagnie <strong>de</strong>s impressionnistes<br />

qu’il avait rencontrés chez Gleyre. En 1869, il travaillait avec Monet à La<br />

Grenouillère où ils élaborèrent leurs styles impressionnistes propres. Renoir<br />

admirait beaucoup Delacroix et son sujet <strong>de</strong> prédilection était les femmes.<br />

Ses maîtresses ou <strong>de</strong>s jeunes femmes rencontrées au café, au Moulin <strong>de</strong> la<br />

Galette par exemple, lui servaient <strong>de</strong> modèles. Son succès l’incita à revenir<br />

au Salon en 1878, choix qui le disqualifia pour l’exposition impressionniste<br />

<strong>de</strong> cette année-là.<br />

Comme Monet, il se mit à voyager dans les années 1880. Cependant, il<br />

révisait son style dans un sens plus classique avec l’espoir d’égaler les<br />

anciens. En 1884, il entra dans ce qu’on a appelé sa manière « aigre », ou sa<br />

pério<strong>de</strong> « ingresque », avec <strong>de</strong>s contours nettement définis mais un coloris<br />

toujours éclatant. Dans les années 1890, il s’installa à Cagnes, près <strong>de</strong> la Côte<br />

d’Azur, où il réalisa <strong>de</strong> nombreux tableaux représentant <strong>de</strong>s jeunes filles<br />

nues et <strong>de</strong>s paysages méditerranéens.<br />

12


PISTES PÉDAGOGIQUES<br />

Ce dossier permet aux élèves <strong>de</strong> tout âge <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong> nombreuses<br />

matières, tant ce mouvement pictural est représentatif d’un siècle et d’une<br />

pério<strong>de</strong> où le renouvellement <strong>de</strong>s savoirs et l’irruption <strong>de</strong> la technique<br />

s’accompagnent d’une modification <strong>de</strong>s sensibilités.<br />

L’impressionnisme est mal compris <strong>de</strong>s milieux bourgeois qui craignent les<br />

audaces <strong>de</strong> l’avant-gar<strong>de</strong> et préfèrent les conventions sans risque <strong>de</strong><br />

l’académisme et du conformisme. Ce mouvement suscitera au départ<br />

sarcasmes <strong>de</strong>s critiques et incompréhension du public, avant d’être soutenu<br />

par <strong>de</strong>s écrivains qui en font l’éloge. À la fin du siècle, le rapprochement<br />

entre les arts est <strong>de</strong> plus en plus marqué : le pianiste Clau<strong>de</strong> Debussy<br />

s’inspire ainsi <strong>de</strong> la peinture impressionniste et met en musique les poèmes<br />

<strong>de</strong> Verlaine et Mallarmé.<br />

La thématique contient <strong>de</strong>s entrées qui sont toutes directement en lien avec<br />

les notions développées. À la croisée <strong>de</strong>s disciplines (écrits littéraires,<br />

photographie, philosophie), l’impressionnisme peut être abordé sous l’angle<br />

<strong>de</strong> la continuité comme <strong>de</strong> la rupture. Le mouvement est en effet en lien<br />

avec les recherches « réalistes » <strong>de</strong> la peinture en même temps qu’en<br />

désaccord avec un style académique (sujets et traitements picturaux).<br />

BONNE VISITE<br />

13

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