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li.istèn<br />

Il. l'Eq.ip••••t,<br />

Il.s TI:••sports<br />

.t Ile L.'••••t<br />

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE<br />

SUR LES RECHARGEMENTS DE PLAGE<br />

ALIAIDE DES PRODUITS DE DRAGAGE<br />

ER PM • N° 83.03 s.ptellbre 1983<br />

Ceutre d Etudes Techfllques Maritimes Et Fluviales


S.T.C.-P.M.V.N.<br />

Auteur: B. BELLESORT (SOGREAH)<br />

Diffusion N<br />

E.R.P.M. n093.03 SEPTEMBRE 1993<br />

RAPPORT D'ETUDES ET<br />

DE RECHERCHE·<br />

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE .<br />

SUR LES RECHARGEMENTS DE PLAGE<br />

A L'AIDE DES PRODUITS DE DRAGAG·E


AVANT-PROPOS<br />

Parmi l'ensemble des méthodes de restauration de plage ayant subi une érosion, la<br />

technique de rechargement constitue le moyen le plus immédiat et le moins agressif vis-à-vis de<br />

l'environnement, pourvu qu'il soit convenablement opéré.<br />

Pourtant, en dépit de l'extrême simplicité de son principe, la mise en oeuvre de la technique<br />

suppose une réflexion approfondie en particulier sur les points suivants:<br />

· granulométrie et volumes des matériaux de rechargement ;<br />

· choix des zones d'emprunts;<br />

· fréquence des entretiens périodiques;<br />

· matériel requis pour la mise en oeuvre.<br />

Cette étude réalisée par la SOGREAH pour le compte du STCPMVN apporte en ce<br />

domaine des éléments de réponse déterminants en se focalisant notamment sur le cas le plus<br />

économique où les matériaux de rechargement sont issus des produits de dragage.


- II ­<br />

SYNTHESE ET CONCLUSIONS<br />

L'étude du rechargement des plages par matériaux de dragages a abordé les<br />

points suivants:<br />

----------------------------------------------------------------------------<br />

1. Recharaements des olaaes : Pourouoi ? Intérêt des matériaux de draaaaes<br />

L'évolution actuelle des littoraux sous les actions tant naturelles<br />

qu'humëines marque une nette tendance à l'érosion. Il en résulte des besoins<br />

divers d'aménagement et, notamment, de matériaux de rechargements. Ceux-ci<br />

deviennent de plus en plus difficiles à trouver dans le domaine terrestre d'où<br />

l'intérêt d'utiliser des matériaux issus de dragages réalisés soit à<br />

l'occasion de travaux de développement ou d'entretien soit, spécifiquement,<br />

pour les rechargements.<br />

L'essentiel des dragages liés aux rechargements se fait par des dragues<br />

suceuses pouvant elles-mêmes refouler ou associées à des stations de reprises<br />

et refoulement.<br />

5.338<br />

Apports initiaux - Volumes à mettre en jeu<br />

Il est essentiel que le matériau de rechargement ait une granulométrie au<br />

moins équivalente à celui du matériau en place et d'un bon classement.<br />

<strong>Le</strong> volume à mettre en jeu dépend, une fois prises en compte les<br />

caractéristiques locales du projet (pente de la plage, largeur et<br />

longueur de rechargement, etc.), des pertes attendues dues au triage<br />

granulométrique du matériau d'apport par les vagues. Un volume d'apports<br />

de l'ordre de 1,5 fois le volume "géométrique lt est usuel et il atteint<br />

rapidement des valeurs de 3 à 5 fois si le matériau est trop fin. Il faut<br />

prévoir environ 10 à 15 % de perte à la mise en place (action de la mer,<br />

vent).


- IV -<br />

<strong>Le</strong>s dragages d'àpprofondissement ou de création (chenaux, ports) offrent<br />

souvent des possibilités intéressantes.<br />

Généralement, on ne peut espérer trouver des matériaux adéquats pour le<br />

recnargement au large de la zone de déferlement du fait de l'affinement des<br />

matériaux (triage granulométrique) et ce jusqu'à la limite d'action des houles<br />

(c6te -> limite d'actiondes houles = zone actuelle active). Au-delà, on<br />

peut trouver soit des matériaux toujours plus fins, soit des matériaux<br />

.fossiles aptes au rechargement. Par ailleurs, les extractions dans la zone<br />

active ont des impacts néfastes sur la stabilité du littoral.<br />

Une analyse détaillée de cas (Adour, Agadir, Knokke, Long 8ranch) montre un<br />

ac:ord satisfaisant entre les approches théoriques et expérimentales avec les<br />

obsErvations in situ.<br />

<strong>Le</strong>s coûts varient beaucoup selon les conditions locales et les méthodes<br />

utilisables. Comme ordre de grandeur, on peut retenir 10 à 30 F/m 3 •<br />

5.338


CHAP 1TRE 1<br />

EROSION ET PROTECTION<br />

DU LITTORAL


Chapitre 1<br />

EROSION ET PRrrrECTION DU LITTORAL<br />

Dans l'introduction, ont été évoqués les processus généralisés d'érosion du<br />

littoral conduisant à la nécessité de réaliser des aménagements de défense<br />

rechargements, ouvrages. Ces points sont développés dans ce chapitre, en<br />

soulignant leur relation avec les rechargements de plage.<br />

1.1 LES FACTEURS D'EVOLUTION DU LITTORAL<br />

Ils sont de deux genres [58]* :<br />

naturels,<br />

humains.<br />

1. 1.1 FACTEURS NATURELS<br />

1.1.1.1 Fluctuations de niveau<br />

<strong>Le</strong>s fluctuations de niveau comprennent:<br />

La remontée actuelle (depuis au moins 1 siècle) du niveau<br />

marin: de l'ordre de 1 à 2 mm par an. Elle entraîne un recul<br />

du trait de côte (lorsque celle-ci est constituée de matériaux<br />

meubles: sables - vases) d'environ 0,1 à 0,3 rn/an (selon la<br />

pente des fonds) avec érosion de 1 à 5 m 3 /m1 de matériau. Il<br />

s'agit-1à d'un facteur de dégradation des plages balnéaires<br />

particulièrement important lorsque l'on se trouve dans des<br />

sytèmes "fermés" et de faible étendue: anses, baies<br />

exemples: baie de La Baule - baie des Sables d'Olonne.<br />

* <strong>Le</strong>s chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie (annexe 1).<br />

5.338


1.1.1.2 Agitation<br />

* Limite d'action des houles considérée du point de vue de l'Ingénieur: l'action des vagues entraîne des<br />

5.338<br />

- 2 ­<br />

Marée astronomique: son amplitude, sur la façade atlantique du<br />

littoral français est le plus souvent de l'ordre de 3 à 4 m<br />

(plus de 10 m en baie du Mont Saint-Michel). Sur la côte<br />

méditerranéenne, elle ne dépasse pas 50 cm.<br />

Variation due aux conditions météorologiques ou<br />

océanographiques : surcote - décote<br />

<strong>Le</strong>s vents marins et les fortes agitations entraînent des<br />

surcotes qui sont usuellement de l'ordre de 0,2 à 0,5 m et<br />

peu ven t at tei ndrel à 1,5 men Manche (q ui est en f0 rme<br />

"d'entonnoir").<br />

Du point de vue érosion du 1ittoral, les processus sont<br />

particulièrement intenses lorsqu'il y a conjonction d'une marée de<br />

vive-eau et du mauvais temps marins entraînant des surcotes. Alors,<br />

les parties hautes de la plage sont fortement attaquées ainsi que,<br />

bien souvent, les ouvrages bordant le littoral.<br />

<strong>Le</strong>s cotes extrêmes de fluctuation de niveau conditionnent celle de<br />

la plage et en particulier celle maximale pouvant être atteinte par<br />

la mer. C'est là un paramètre intervenant dans la définition d'un<br />

projet de rechargement.<br />

L'agitation est le facteur essentiel de l'évolution du littoral.<br />

Elle engendre des mouvements dans le profil et le transit littoral.<br />

a. Général ités<br />

<strong>Le</strong>s mouvements dans le profil traduisant (fig. 1.1) un modelage de<br />

la plage et des petits fonds marins adaptés aux conditions<br />

d'agitation. On distingue deux types de profils fondamentaux<br />

Un profi 1 de tempête, de forme généra1e convexe : 1e haut<br />

estran est amaigri alors que le bas estran est engraissé avec<br />

les matériaux "chassés" du haut estran trop agité.<br />

Un profil de beau temps, de forme générale concave : les<br />

processus d'évolution des fonds sont alors inverses de ceux<br />

constatés en tempête.<br />

<strong>Le</strong>s évolutions atteignent couramment des valeurs de 0,5 à 1 m en<br />

haut estran. Elles décroissent en allant vers le large jusqu'à la<br />

limite d'action des houles. Celle-ci est de l'ordre* [13, 14, 15] :<br />

évolutions de fonds mesurables et non seulement des oscillations de grain.


EVOLUTION SAISONNIERE DE PROFILS (SCRIPPS PIER)<br />

Erosion<br />

tzlLJ<br />

d'I,r.s SHEPARO


5.338<br />

- 4 ­<br />

Schématiquement, on peut retenir comme ordre de grandeur, que<br />

050 est de :<br />

0,25 à 0,40 mm dans les fonds de 0,<br />

0,15 à 0,25 mm dans les fonds de 5 m,<br />

0,10 à 0,15 mm dans les fonds de 10 m,<br />

0,05 à 0,12 mm dans les fonds de 15 m.<br />

<strong>Le</strong>s résultats trouvés sur les côtes de l'Atlantique ou de la Manche<br />

et de la Méditerranée sont semblables à ceux trouvés par TRASK<br />

(1955) et INMAN (1955) sur les côtes de Californie.<br />

D'après ces auteurs, en fonction de l'exposition aux houles, on<br />

aurait approximativement les valeurs de 050 suivantes<br />

0so (en ml)<br />

_.. ­<br />

Profondeur en III<br />

Estran - 5 - 10 - 20<br />

Plage exposée<br />

Plage norllale<br />

0.30<br />

0.26<br />

0.23<br />

0.21<br />

0.170<br />

O.ISO<br />

O.1SO<br />

O.ISO<br />

Plage protégée 0.27 0.17 0.125 0.125<br />

Plus particu1ièrment dans la zone les brisants et la terre, INGLE<br />

(1966), a fait un certain nombre d'études avec les traceurs<br />

fluorescents de différents diamètres, ses travaux faisant suite à<br />

ceux des chercheurs russes ZENKOVITCH, AIBOULATOV et ORLOVA.<br />

Ils ont ainsi pu mettre en évidence qu'à terre de la zone des<br />

brisants le déplacement des grains était essentiellement conditionné<br />

par leur diamètre. <strong>Le</strong>s grains qui, en un point quelconque de la<br />

plage, ne sont pas en équilibre se déplacent à terre ou vers le<br />

large, selon leur diamètre et la position du point. En règle<br />

générale, il semble que les plus gros grains descendent plutôt vers<br />

les brisants c'est-à-dire vers la ligne de plus haute énergie; seul<br />

un petit nombre se déplace vers la terre. La zone des brisants se<br />

trouve donc être en général une zone de mélange de grains provenant<br />

soit du côté terre, soit du côté mer dont le diamètre moyen est en<br />

général plus important et la répartition granu10métrique plus<br />

di spersée que ceux des sédiments provenant de l'autre parti e de<br />

la plage.<br />

D'une manière plus précise, on s'aperçoit que les triages<br />

granu10métriques dans le profil se font de telle sorte que:


5.338<br />

- 5 ­<br />

les matériaux les plus grossiers se trouvent généralement au<br />

niveau de la ligne de déferlement,<br />

à terre de cette ligne, il y a diminution de la granulométrie<br />

au fur et à mesure qulon sléloigne du point de déferlement,<br />

puis, dans la majorité des cas, augmentation de la<br />

granulométrie jusqulau haut de la plage,<br />

au large du déferlement, la granulométrie des sédiments diminue<br />

quand la profondeur augmente.<br />

Une excellente illustration de répartition granulométrique dans le<br />

profil est donnée sur la figure 1.2b due à BASCOM.<br />

Ce schéma généra1 n'est cependant pa s va 1ab 1e pour 1es plages à<br />

galets où les matériaux les plus gros sont à la partie supérieure de<br />

la plage et non dans la ligne des brisants. Dans ce cas, les galets<br />

qui sont mis en suspension dans le déferlement progressent vers le<br />

rivage en roulant, les vitesses orbitales étant dissymétriques et<br />

plus grandes vers la terre que vers la mer.<br />

Ces données générales souffrent encore d'autres exceptions, tels que<br />

les littoraux vaseux ou encore aux débouchés des fleuves aux apports<br />

en suspension ou en charriage importants; on a alors des évolutions<br />

granulométriques dépendant de la profondeur et de la distance à<br />

l'embouchure.<br />

d. Pente des plages<br />

<strong>Le</strong>s pentes des plages, autre facteur important à considérer dans les<br />

problèmes de rechargements, dépendent principalement dlune part du<br />

diamètre des grains disponibles et, dlautre part des conditions<br />

dlagitation qui commandent 11 importance des mouvements dans le<br />

profil (il y a, par ailleurs interaction entre les deux facteurs).<br />

La figure 1.3, établie par WIEGEL, montre que la pente:<br />

croît avec la granulométrie,<br />

décroît avec l'agitation.<br />

e. Conclusions<br />

<strong>Le</strong>s mouvements dans le profil sont un facteur fondamental à prendre<br />

en compte dans les problèmes de rechargement de plage tant pour la<br />

stabilité des apports faits sur une plage que pour les possibilités<br />

de remontée à la côte de dépôts faits au large de celle-ci. Une<br />

approche de ces processus, vue sous l'angle II rechargement ll est faite<br />

dans le chapitre 4.


1.1.1.5 Sédiments<br />

- 8 ­<br />

<strong>Le</strong>s transports éoliens sont un facteur notable de perte en matériaux<br />

des plages, en particulier dans la partie haute de l'estran. Cela<br />

souligne l'intérêt qu'il y a à réaliser des aménagements<br />

stabilisateurs des apports par rechargements ganivelles,<br />

revégétalisation.<br />

<strong>Le</strong>s sédiments en jeu dans la vie du littoral varient<br />

considérablement avec les conditions hydrographiques,<br />

océanographiques, géologiques et hydrologiques (apports des cours<br />

d'eau) locales. Ainsi, on va :<br />

des galets: zones à falaise exposées littoral haut normand,<br />

aux vases: zones abritées telle que la baie de 1'Aiguillon.<br />

En ce qui concerne les littoraux balnéaires, on a le plus souvent à<br />

faire avec des sables dont la granulométrie est, en général, de<br />

l'ordre de 0,3 à 0,5 mm.<br />

1.1. 2 FACTEURS HUMAINS<br />

<strong>Le</strong>s facteurs huma'j ns ont été très fréquemment à l' ori gi ne de<br />

processus d'érosion du littoral.<br />

<strong>Le</strong>s principales actions sont:<br />

1.1.2.1 Ouvrages portuaires<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s jetées protégeant les chenaux de navigation sont autant<br />

d'obstacles (épis) au transit littoral à l'origine de :<br />

la constitution d'un stock "mort" à l'amont de l'ouvrage<br />

(contre lequel s'accumulent les sédiments),<br />

processus d'érosion à l'aval: sous-alimentation en sédiments.


- 9 ­<br />

1.1.2.2 Ouvrages d'aménagements du littoral<br />

Epis (voir ci-dessus).<br />

Perrés, mur de défense.<br />

Ces ouvrages sont particulièrement développés (on peut dire: bien<br />

évidemment) tout au long des plages balnéaires qui sont celles où<br />

les érosions sont les plus évidentes et les plus sensibles aux<br />

communes et utilisateurs. Celles, donc, où interviennent fréquemment<br />

des interventions telles que celles de rechargements.<br />

<strong>Le</strong>s ouvrages longitudinaux:<br />

coupent les liaisons dunes - plages régulatrices du régime de<br />

la plage,<br />

sont le siège en cas d'atteinte par les vagues de fortes<br />

agitations (ressac), génératrices d'érosion du haut estran<br />

(puis, par induction, du reste de la plage).<br />

Il est certain que les ouvrages longitudinaux sont une des<br />

principales causes d'érosion des plages balnéaires (ex: La Baule,<br />

<strong>Le</strong>s Sables d'Olonne, Royan).<br />

1.1.2.3 Extractions<br />

Elles sont maintenant réglementées mais celles qui ont eu lieu tant<br />

dans le domaine fluvial que maritime (tout du mO'ins pour celles<br />

ayant eu lieu dans la zone "active" maritime; voir chapitre 4) ont<br />

entraîné une décroissance des apports solides et donc un<br />

déséquilibre de la dynamique sédimentaire.<br />

1.2 DEFENSE OU LITTORAL. INTERET DES RECHARGEMENTS<br />

5.338<br />

La résultante des actions naturelles et humaines est que les<br />

littoraux sont, en général, en érosion. Cela conduit à réaliser des<br />

aménagements de stabilisation et défense du littoral (tableau<br />

ci-joint) allant:<br />

du plus simple: rechargements sans ouvrages,<br />

aux plus complexes: ouvrages plus rechargements.


5.338<br />

- 10 ­<br />

Comme on l'a vu, les ouvrages ne sont pas sans inconvénients sur le<br />

régime du littoral. Par ailleurs, ils sont coûteux: pour un<br />

bri se-1 ames en Médi terranée : 2 à 3 mi 11 ions; pour un épi<br />

classique: 200 000 à 500 000 F. Enfin, le plus souvent, les<br />

ouvrages seuls ne permettent pas un réengraissement suffisant de la<br />

plage et il faut faire des apports artificiels.<br />

Il est certain que la solution "rechargements" apparaît comme une<br />

variante "douce" et écologique d'aménagement. A ce titre, elle est<br />

donc particulièrement attirante. Toutefois, cela ne va pas sans<br />

divers problèmes à résoudre:<br />

Sauf à prévoir des apports "initiaux massifs ou périodiques<br />

d'entretien, des rechargements seuls, sans ouvrages, se<br />

dispersent inéluctablement plus ou moins vite (selon, entre<br />

autres, les conditions d'agitation).<br />

Ils sont coûteux: de l'ordre de 50 à 100 F/m 3 pour des apports<br />

terrestres et 10 à 30 F/m 3 pour les apports maritimes.<br />

On ne trouve pas aisément les matériaux de rechargements dans<br />

le domaine terrestre.<br />

Dans ce contexte, les rechargements à partir d'une extraction<br />

maritime présentent -les avantages suivants:<br />

Dans les secteurs favorables (gîtes de<br />

granulométrie adéquate), disponibilité,<br />

d'importantes quantités de matériaux.<br />

sédiments à<br />

généralement,<br />

Coûts moindres que pour des matériaux terrestres (suivant s'il<br />

s'agit d'extractions liées à des travaux tels qu'entretien ou<br />

création de chenaux ou ports).<br />

En revanche, 1eur mi se en oeuvre imp lique 1a mi se en oeuvre de<br />

moyens considérés comme lourds (digues, conduites flottantes) non<br />

utilisables pour des rechargements de faible importance.<br />

000


CHAP 1TRE Il<br />

. . DONNEES<br />

SUR LES DRAGAGES


- 11 ­<br />

Chapitre 2<br />

DONNEES SUR LES DRAGAGES<br />

Dans une premlere partie, il est rappelé diverses généralités sur les<br />

dragages. Il est ensuite abordé plus en détail les dragues usuellement<br />

utilisées dans les travaux de rechargement.<br />

2.1 GENERALITES SUR LES DRAGAGES<br />

2.1. 1 OBJECTIFS DES DRAGAGES<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s buts habituels des opérations de dragages en milieu maritime<br />

sont<br />

Créer, entretenir, agrandir ou approfondir les ports et leurs<br />

chenaux d'accès.<br />

Procurer des matériaux de construction tels que sable, gravier,<br />

coquillage, galets.<br />

Récupérer des minéraux, des métaux précieux.<br />

Fournir des matériaux de remblaiement ou de relèvement de<br />

terre-pleins, polders etc.<br />

Récupérer des terres ou construire des îles artificielles.<br />

Creuser sous l'eau les fondations nécessaires à des ouvrages<br />

d'art, des poses de conduite ou de câbles.<br />

Enfin, procurer des matériaux de remblai pour protéger et<br />

réengraisser des plages y compris de dunes de protection.


2.1. 2<br />

2.1. 3<br />

2.1.3.1<br />

5.338<br />

- 12 ­<br />

Certains de ces objectifs peuvent être conjoints. Ainsi, en<br />

particulier lorsque les matériaux sont des sables, graviers ou"<br />

ga 1ets, 1es dragages de ports ou de chenaux sont fréquemment<br />

associés à des opérations de remblaiement ou de rechargements de<br />

plage.<br />

En France, les dragages d'extraction (mer + rivière) représentent<br />

environ 250 millions de tian. <strong>Le</strong>s dragages d'entretien des ports et<br />

chenaux sont de 30 millions de mJ/an.<br />

CLASSIFICATION DES MATERIAUX A DRAGUER<br />

<strong>Le</strong>s dragueurs distinguent deux catégories de matériaux [lJ : les<br />

matériaux non cimentés et les matériaux cimentés (roches). Ce sont,<br />

en ce qui concerne les problèmes de rechargement, les matériaux non<br />

cimentés qui sont concernés. <strong>Le</strong> tableau 1 donne leur classification<br />

ainsi que les principales techniques de dragages qui leur sont<br />

associées.<br />

<strong>Le</strong>s rechargements de plage sont réal<br />

cohésifs comprenant les sables (0,08<br />

20 mm), les galets (> à 20 mm).<br />

isés<br />

à 2 à<br />

mm),<br />

partir<br />

les des sols non<br />

graviers (2 à<br />

MATERIEL DE DRAGAGES<br />

Choix du matériel<br />

<strong>Le</strong> choix du matériel de dragages dépend (tableau 2) :<br />

de la nature et du volume des matériaux à draguer (sable, vase,<br />

etc.),<br />

de la répartition dans le plan vertical et horizontal des<br />

matériaux (couches épaisses ou minces, continues ou<br />

discontinues, etc.),<br />

de l'utilisation des produits dragués (remblai, construction,<br />

etc.),<br />

de la distance entre les sites de dragages et de dépôts,<br />

des conditions naturelles du site (profondeur, courants, marée,<br />

etc.),<br />

des engins disponibles.


- 15 ­<br />

Dans le cas de matériaux meubles, on utilise deux types de dragues:<br />

les dragues mécaniques qui travaillent en excavation, les dragues<br />

aspiratrices qui fonctionnent en aspirant les matériaux. Pour les<br />

roches, on dérocte par pilonnage, marteaux dérocteurs ou explosifs.<br />

2.1. 4 MATERIEL DE DRAGAGES (Fig. 2.1)<br />

5.338<br />

Deux classes principales sont à distinguer suivant le principe de<br />

leur fonctionnement:<br />

dragues mécaniques (peu usitées dans les problèmes concernant<br />

les rechargements),<br />

dragues aspiratrices (qui sont principalement celles en jeu<br />

dans les rechargements à partir de produit de dragages, et sont<br />

abordées en 2.2).<br />

Il faut y ajouter :<br />

les engins de servitude (abordés en 2.3),<br />

les pompes en "jeu dans les systèmes de rechargement par<br />

by-passing (abordés en 2.4).<br />

<strong>Le</strong>s dragues mécaniques, peu usitées, dans les rechargements de plage<br />

comportent essentiellement<br />

Principe:<br />

Celles-ci comportent essentiellement:<br />

une coque généralement remorquée,<br />

une élinde rigide relevable, articulée sur un beffroi surélevé<br />

qui plonge de là sous la coque et qui porte une chaîne à godets<br />

mue par l'intermédiaire de pignons,<br />

deux goulottes (une de chaque bord pour le déversement des<br />

déblais dans le chaland).<br />

Conditions d'utilisation:<br />

<strong>Le</strong> tirant d'eau des dragues à godets va de 1,00 à 1,5 m pour les<br />

plus petites et de 2,5 à 3,0 pour les plus grandes.


5.338<br />

- 16 ­<br />

La profondeur maximale de dragages va de 5 m à 25 m. <strong>Le</strong> volume des<br />

godets est de 400 à 800 1 et 1a vi tes se de 1a cha; ne de 12 à<br />

25 godets par minute donnant des rendements de :<br />

150 à 250 mJ/h en terrain dur,<br />

200 à 500 mJ/h dans les sables,<br />

700 à 800 mJ/h dans les vases.<br />

Avantages et inconvénients<br />

Avantages :<br />

Ce sont des engins à tout faire pouvant travailler dans des<br />

terrains allant des vases aux roches tendres.<br />

Elles permettent de draguer avec précision. Elles sont<br />

polluantes.<br />

Inconvénients<br />

Elles ne peuvent opérer qu'en eau calme (0,8 m de creux au<br />

maximum). Elle? sont peu aisées à déplacer.<br />

Elles ne sonts pas utilisées pour les rechargements de plage.<br />

Elles peuvent être automotrices ou remorquées porteuses ou non.<br />

Elles ne peuvent travailler qu'en eau calme (moins de 0,3 à 0,5 m de<br />

creux) .<br />

<strong>Le</strong>s profondeurs de dragages sont limitées à 20 ou 30 m.<br />

<strong>Le</strong>s rendements sont faibles: 40 mJ/h pour une grue avec benne de<br />

1 mJ.<br />

Elles ne sont pas utilisées en rechargement de plage.<br />

Il s'agit d'une sorte de pelle mécanique sur flotteur. Elle est<br />

surtout utilisée pour le creusement des canaux et des bassins dans<br />

des matériaux difficiles: roches, cailloux, etc. <strong>Le</strong>s rendements<br />

sont de 15 à 50 godets/heure (200 à 250 MJ/h au plus).


- 19 ­<br />

Elles dépendent, comme on l'a vu, de la puissance mise en jeu et de<br />

la granulométrie des matériaux. Elles sont usuel1ement de 1000 à<br />

2000 m (avec des conduites de 0,5 à 0,75 m). Des stations relais<br />

(booster) peuvent être installées pour augmenter ces distances. Par<br />

exemple, à Zeebrugge (voir les cas d'étude), on a atteint Il KM AVEC<br />

cinq pompes relais.<br />

2.2.2.4 Principaux avantaaes et inconvénients<br />

Couteau désagrégateur tournant autour d'un axe parallèle à<br />

1'élinde (ce qui favorise la mise en émulsion du déblai).<br />

Facilite le refoulement des matériaux.<br />

Idéal pour l'extraction des sables et graviers.<br />

Drague peu "mar ine ll tant du point de vue agitation que courant.<br />

Fragilité des conduites flottantes.<br />

2.2.2.5 Ordre de grandeur des coOts<br />

Pour une puissance de 1000 CV la 000 000 F.<br />

Pour une puissance de 5000 CV 30 000 000 F.<br />

2.2.3 DRAGUE ASPIRATRICE PORTEUSE A ELINDES TRAINANTES (ou aspiratrice en<br />

marche)<br />

2.2.3.1 Principe<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s dragues aspiratrices porteuses à élindes traînantes travaillent<br />

en marche (vitesse 2 à 4 kn), sont automotrices et porteuses. Elles<br />

comportent une ou deux pompes aspirant le déblai par l'intermédiaire<br />

d'élindes et refoulant ensuite dans le puits. Ces pompes à déblai<br />

sont de deux types :


5.338<br />

- 20 ­<br />

Pompes à déblais installées à bord de la drague qui aspirent le<br />

déblai par l'intermédiaire de 1'élinde grâce à une traversée de<br />

bordée ces pompes sont généralement entraînées par un moteur<br />

diesel.<br />

<strong>Le</strong>s pompes à déblais immergées, installées directement sur<br />

l'élinde entraînées par un moteur hydraulique ou électrique.<br />

Pour la vidange du puits à déblais, il existe plusieurs systèmes<br />

Au moyen de clapets ou de portes installés au fond du puits et<br />

manoeuvrés le plus souvent par vérins hydrauliques.<br />

Par ouverture de la drague qui est alors constituée de deux<br />

demi-coques symétriques par rapport au plan longitudinal.<br />

Certaines dragues peuvent refouler à terre comme, par exemple, la<br />

RENE SIEGFRIED (Fig. 2.4) ou la PAUL BARILLON (GIE - Port Autonome<br />

de Rouen Fig. 2.5) dont les caractéristiques sont résumées<br />

ci-après :<br />

Longueur hors tout 101,00 m<br />

Longueur entre 'pp 94, 00 m<br />

Largeur hors membrures 18,10 m<br />

Creux 8,20 m<br />

Tirant d'eau en charge maximal 6,50 m<br />

Poids du déblai (3 500 m J densité 1,5) 5 800 t<br />

Profondeur normale de dragage (élinde à 45°): 25 m en<br />

dessous de la<br />

flottaison lège<br />

Volume du puits à déblais 3 500/4 000 m J selon les matériaux<br />

Vitesse en pleine charge 12,2 nds<br />

Vitesse en dragage 2 nds<br />

Puissance moteurs diesel propulsion 2 x 2700 ch<br />

Puissance moteurs diesel de dragage 2 x 2000 ch<br />

La Charles LESSORDES utilisée pour des rechargements par clapages<br />

dans les petits fonds de l'Adour a des caractéristiques proches de<br />

la Paul BARILLON.<br />

La drague OPALE (GIE - Service Maritime).


5.338<br />

- 21 ­<br />

La BOULOGNE-CALAIS est une drague ouvrante suceuse traînante de pius<br />

équipée d'une benne et a les caractéristiques suivantes:<br />

Longueur hors tout 70,00 m<br />

Longueur entre pp<br />

64,00 m<br />

Largeur hors membrures 14,30 m<br />

Creux<br />

5,00 m<br />

Tirant d'eau 4,30 m<br />

Poids du déblai 1 400 t<br />

Profondeur normale de dragage<br />

à l' é1inde 18 m<br />

à la benne 20 m<br />

Volume du puits à déblais 1 000 ml<br />

Puissance moteur électrique de propulsion 2 x 750 ch<br />

Puissance moteur électrique de la pompe à<br />

déblais SOO kW<br />

<strong>Le</strong>s chantiers de l'Atlantique ont en projet une drague suceuse<br />

porteuse de 2500 ml capable de refouler à terre, entraînée par deux<br />

moteurs diesel, deux hélices à pales fixes, et équipée d'un<br />

propulseur transversal avant. La drague sera équipée de deux pompes<br />

à déblais et deux élindes. Ses caractéristiques sont<br />

Longueur hors tout<br />

81,83 m<br />

Longueur entre pp 80,00 m<br />

Largeur hors membrures 16,50 m<br />

Creux 5,50 m<br />

Volume du puits à déblais 2 500 ml<br />

Vitesse à pleine charge Il noeuds<br />

Puissance moteur diesel de propulsion 2 x 2 200 ch<br />

Puissance moteur diesel de dragage 2 x 1 100 ch


- 23 ­<br />

<strong>Le</strong>s dragues peuvent travailler usuellement jusqu'à - 15 à - 25 m.<br />

<strong>Le</strong>s plus puissantes vont jusqu'à - 30 à - 35 m.<br />

2.2.3.4 Principaux avantaqes et inconvénients<br />

Possibilité de travailler avec des houles de 2 à 3 m.<br />

Ne gênent pas la navigation (grâce à leur mobilité).<br />

Elles sont bien adaptées aux dragages des vases et sables.<br />

Elles suivent sans problèmes les irrégularités des fonds.<br />

Du poi nt de vue rechargement, ell es ne peuvent que peu souvent<br />

claper sur les plages à leurs abords immédiats.<br />

2.2.3.5 Ordre de grandeur des coûts<br />

Profondeur àe dragages Capacité du puits PUIssance des pompes Ceût<br />

(ml) (m3) (CV) (mIl ions de F)<br />

19 1000 275 60<br />

22 2500 750 100<br />

30 6300 2 x 750 400<br />

2.2.4 DRAGUE ASPIRATRICE A POSTE FIXE<br />

2.2.4.1 Principe (Fig. 2.6)<br />

5.338<br />

Ce sont des engins automoteurs et autoporteurs.<br />

Ils draguent en creusant des séri es d' entonnoi rs conti gus que<br />

nivellent par la suite les courants. Ils travaillent au mouillage<br />

sur leur ancre par stations successives le long de la ligne de<br />

mouillage.


- 24 ­<br />

L'appareil dragueur est constitué, souvent, par une élinde latérale<br />

dirigée vers l'avant (face au courant).<br />

<strong>Le</strong>s puits â déblais, où sont refoulées les mixtures, sont vidés soit<br />

par ouverture de clapet soit par reprise au moyen des pompes de<br />

vidage.<br />

2.2.4.2 Utilisation<br />

La conception de ces engins ne diffère guère de celle des dragues<br />

aspiratrices en marche. <strong>Le</strong>s engins au point fixe sont utilisés dans<br />

des zones d'étendue trop limitée pour permettre les évolutions d'une<br />

drague en marche ou pour le dragage de bancs isolés de faible<br />

superficie (ex. riddins de la Loire).<br />

Elle peut travailler avec des houles de 1,5 â 2,0 m.<br />

2.3 ENGINS DE TRANSPORT ET DE REPRISES DES PRODUITS DRAGUES<br />

5.338<br />

L'existence d'engins de dragages non porteurs nécessite<br />

l'utilisation d'engins de transports et de reprises qui sont<br />

principalement de trois types:<br />

chalands â fonds pleins où le matériel est repris par un<br />

élévateur â godes ou un refouleur hydraulique,<br />

chalands à clapets multiples,<br />

chalands à ouverture totale (split, barges - Fig. 2.7).<br />

<strong>Le</strong>s capaci tés usue 11 es de ces cha 1ands sont de l'ordre de 300 â<br />

600 m 3 •<br />

<strong>Le</strong>s tirants d'eau en charge sont le plus souvent de 2,5 â 3,5 m.<br />

Ceci permet des clapages beaucoup plus près de la côte qu'avec des<br />

dragues porteuses (mais de 5 â 10 fois moins â chaque fois).<br />

<strong>Le</strong> coût d'un chaland classique est de l'ordre de 5 millions de<br />

francs.


DRAGUE ASPIRATRICE AU POl NT FI XE<br />

FIG 6.


- 26 ­<br />

Si les conditions de mer sont difficiles, il faut alors fixer la<br />

liaison conduite flottante - conduite immergée à un pieux<br />

d'amarrage.<br />

2.5 POMPES UTILISEES EN BY-PASSING<br />

<strong>Le</strong> by-passing (voir chapitre 4) est une méthode de rechargement de<br />

plage par transfert des matériaux accumulés sur la face au vent d'un<br />

ouvrage vers la face sous le vent, sous-alimentée et en érosion.<br />

<strong>Le</strong> by-passing fait appel à des systèmes de pompages. Deux types<br />

fondamentaux existent<br />

Hydro-éjecteur.<br />

Pompe à jet.<br />

2.5.1 HYORO-EJECTEUR<br />

2.5.1.1 Principe<br />

5.338<br />

Pou r l' a1i men tat ion en con tinu 0 u ; nte rm i t t en te des plages, un<br />

système peu coûteux et qui a fait ses preuves à l'étranger - en<br />

particulier aux Etats-Unis - consiste à utiliser des pompes à<br />

hydro-éjecteurs du type utilisé en France dans le désensablement de<br />

bassins de décantation d'eau douce des grandes villes (Paris ­<br />

Lyon ... ).<br />

L'avantage principal d'un tel système, outre son faible coût, est<br />

que l'extraction du sable se fait à distance, jusqu'à 100 m, du<br />

groupe motopompe qui peut être installé à point fixe ou sur une<br />

plat e- f 0 rme d ' en gin m0 bi 1e , ce qui au t 0 rise une t r ès grande<br />

souplesse d'utilisation.<br />

Plusieurs hydro-éjecteurs peuvent être reliés au groupe motopompe.<br />

La figure 2.1 1 montre le principe de 1'hdro-éjecteur dont le corps<br />

est constitué de trois parties:<br />

Un embout d'alimentation en eau claire qui se rétrécit vers<br />

l'intérieur en faisant un convergent.<br />

Un embout de refoulement en sortie qui forme un divergent.


TRANSFERT ARTIFICIEL DU TRANSPORT LITTORAL<br />

SCHEMA DE PRINCIPE<br />

r.foul.m.nt<br />

Station Il Boo.ur" éventu.",<br />

Re jet Aceu"'u 'a t ion-:;,;;;::;::;:<br />

Tro.lt<br />

littoral<br />

PORT<br />

AI ter" 0 tlv e con duite r'foul,m,nt----:<br />

Pompe. .nt.rr....<br />

@ 1L __ (H)droij.et.ura)<br />

Appo.,ttm• .,t<br />

Station Il Boo.t.r .. évent".lIe<br />

Station pompa;. ea" clair.<br />

Conduite d,<br />

r.foul.m.nt Appont.m.nt<br />

Pa,•• Alt.rnativ.<br />

d'entr.', conduite r.foul.m.nt<br />

c: U DC:-t.<br />

POIn p, 1 .n terré. 1<br />

( H)droéject.urs )


2.5.1.2 Rendement<br />

- 28 ­<br />

On peut pomper des suspensions ayant des concentrations<br />

volumétriques de la à 15 % en sable pour un débit de 1 500 m 3 /h, la<br />

pompe d'eau claire de l'ordre de 200 CV.<br />

<strong>Le</strong> détail d'un projet à Cap Breton est donné dans le chapitre 5.<br />

2.5.2 POMPES A JET<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s pompes à jet (sand bug: punaise des sables) sont ainsi appelées<br />

parce que placées sur un lit de sable, elles s'enfoncent et<br />

disparaissent en aspirant le sable.<br />

Dans le principe (Fig. 2.12), un jet d'eau entraîne le sable. Une<br />

fois la pompe en place, la pompe peut être ensevelie dans le sable;<br />

elle peut se remettre en route à tout moment sans risque de bouchage<br />

lors du redémarrage.<br />

La profondeur habituelle de travail varie entre 5 et la m.<br />

<strong>Le</strong> taux d'usure est minime et le coût de maintenance négligeable car<br />

il n'y a aucune pièce en mouvements.<br />

Une très large gamme de capacité est possible depuis la pompe<br />

portable jusqu'à 500 m 3 /h et plus.<br />

Un désagrégateur peut être associé à la pompe.<br />

Un autre type de pompe de dragages à jet est donné sur la<br />

figure 2.13 (GENFLO). La profondeur de dragages, la di stance de<br />

refoulement, le diamètre des solides absorbées, les rendements sont<br />

interdépendants. <strong>Le</strong>s profondeurs peuvent varier de a à 30 m (on a<br />

été jusqu'à 60 m). La distance de refoulement peut atteindre 600 m.<br />

La taille des grains ne peut dépasser 250 MM X 400 mm.<br />

<strong>Le</strong>s rendements usuels sont de l'ordre de 50 à 150 m 3 /h (puissance<br />

100 à 500 kW).<br />

<strong>Le</strong>s tableaux ci-joints donnent les caractéristiques de divers<br />

exemples de réalisation.


CHAPITRE III<br />

DETERMINATION DES CARACTERISTIQUES<br />

DE RECHARGEMENTS


- 31 ­<br />

Chapitre 3<br />

DETERMINATION DES CARACTERISTIQUES DES RECHARGEMENTS<br />

Il est successivement abordé dans cette partie :<br />

<strong>Le</strong>s caractéristiques à envisager pour la plage à reconstituer.<br />

<strong>Le</strong>s apports initiaux à prévoir en fonction des caractéristiques des<br />

matériaux de rechargements et naturels.<br />

<strong>Le</strong>s apports périodiques. ­<br />

<strong>Le</strong>s impacts liés aux rejets de dragagrs sur la plage.<br />

3.1 RECHARGEMENTS DE PLAGE: LES DONNEES DU PROJET<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s rechargements<br />

fondamentaux :<br />

Protection du littoral.<br />

de plage se font avec deux objectifs<br />

Création ou restauration d'une plage balnéaire.<br />

Dans les deux caSt les caractéristiques du projet doivent répondre à<br />

un certain nombre de critères évoqués ci-après.


3.1. 2 PENTE DE LA PLAGE<br />

5.338<br />

- 33 ­<br />

La stabilité d'un matériau rejeté sur la plage est, en tout premier<br />

lieu, conditionnée par sa qualité granulométrique : les grains trop<br />

fins dans les contextes océanographiques (agitation) et<br />

sédimentologiques existants (matériaux en place naturellement)<br />

seront inexorablement évacués sous l'effet des triages<br />

granulométriques.<br />

Un point particulier doit être souligné en ce qui concerne la<br />

dispersion des vases qui pourraient être présentes dans le rejet.<br />

Dans les mers à faible marée et si l'agitation est peu importante,<br />

les particules vaseuses peuvent rester piégées dans les sables<br />

pendant une longue période. Cela d'une part confère à la plage un<br />

aspect "sale ll et, d'autre part, peut conduire à des problèmes de<br />

pollution. Aussi des rechargements avec de tels matériaux sont à<br />

prohiber en période calme et dans les zones très abritées.<br />

<strong>Le</strong> projet de rechargement doit être établi en prenant en compte pour<br />

la pente de la plage la granulométrie et l'exposition à l'agitation<br />

(voi r chapi tres 1 et 3). Une pente trop forte entra; ne un<br />

réajustement rapide avec pertes importantes. <strong>Le</strong>s pentes suivantes<br />

sont recommandées (O. H. DETTE [73J) pour une plage rechargée par<br />

moyens terrestres<br />

Diallètre lIOyen Agitation nociérée Agitation forte<br />

0.2 I1ln 1150 à 11100 1150 à 11100<br />

0.3 1111 1/25 a 11 50 1145 à 1/ 55<br />

0.4 !lm 1115 à 1/ 25 1/40 à 1/ 45<br />

0,5 mm 1110 à 1/ 15 1/35 à 11 40<br />

Dans le cas d'une plage rechargée avec des apports hydrauliques, les<br />

pentes suivantes peuvent être espérées initialement [61J :<br />

Diallètre<br />

llOyen<br />

Au-dessus de a<br />

Pente<br />

Sous zéro<br />

Mer calme Mer agitée<br />

0.1 a 0.6 lIIl 1/50 a 11100 1/5 à 1/8 1110 à 1/30<br />

0.6 à 2 lIIl 1125 1/3 à 1/4 1/ 4 à 1110<br />

> 2 llII 11 8 a 11 la 1/2 1/ 3 à 1/ 6


- 34 ­<br />

<strong>Le</strong>s profils résultant de ces rejets hydrauliques évolueront peu à<br />

peu vers des profi 1s identiques à ceux issus de rechargements<br />

terrestres.<br />

3.1. 3 PARAMETRES A DETERMINER<br />

Concrètement, pour définir les caractéristiques du projet, on devra<br />

connaître* :<br />

Bathymétrie et topographie<br />

<strong>Le</strong>vers des fonds et de la plage et cela si possible pour deux<br />

situations extrêmes: beau temps, tempête.<br />

Océanographie<br />

Vents.<br />

Fluctuation de niveau: marée astronomique et surcote<br />

observations et/ou enregistrements.<br />

Conditions d'agitation (observations et/ou enregistrements,<br />

plans de propagation des vagues (modèle numérique,<br />

éventuellement modèle physique».<br />

Courants: mesures, enregistrement.<br />

Séd'j mento 1ogi e<br />

Nature des matériaux en place.<br />

Matéri aux de rechargements envi sagés (dont 1a granul ométri e<br />

commande - avec l'agitation - la pente).<br />

Transit littoral (approche théorique, mesures).<br />

Mouvements dans le profil.<br />

C'est là un facteur important permettant d'évaluer les cotes de la<br />

plage, les profondeurs limites d'action des houles, les volumes en<br />

jeu dans ces mouvements, les variations de pente avec les conditions<br />

océanographi Ques (méthode: levers topographi ques et<br />

bathymétriques).<br />

t Dans le cadre de cette étude. il n'est indiqué que les JX)ints essentiels. <strong>Le</strong>s détails concernant les<br />

techniques de mesures figurent dans les divers ouvrages spécialisés (yoir en particulier Shore protection<br />

Manual><br />

5.338


- 35 ­<br />

La connaissance des mouvements sédimentaires (transit littoral,<br />

mouvements dans le profil) permettra d'évaluer les pertes par<br />

dispersion à attendre après rechargement et donc<br />

les apports périodiques compensatoires,<br />

les ouvrages éventuels destinés à éviter (ou pour le moins<br />

limiter) les pertes: épis, brise-lames, butée de pied,<br />

3.2 APPORTS INITIAUX VOLUMES A METTRE EN JEU<br />

3.2.1 DONNEES GENERALES<br />

A partir des caractéristiques envisagées pour la plage artificielle,<br />

on peut définir un volume théorique à mettre en jeu. <strong>Le</strong> volume réel<br />

à mettre en jeu a été principalement étudié par les chercheurs<br />

américains [2J et [3J. Différents facteurs permettant d'apprécier<br />

quantitativement les rechargements ont été établis en prenant en<br />

compte :<br />

les diamètres moyens des matériaux naturels et de rechargements<br />

Mn et Mr (voir annexe 2),<br />

les coefficients "de classement des distributions<br />

granulométriques des matériaux naturels et de rechargements<br />

exprimés par les déviations standard a et 0 (voir annexe 2),<br />

n r<br />

en supposant que 1es di stri butions granul ométri ques des<br />

matériaux naturels et de rechargement sont log-normales<br />

(annexe 2),<br />

en supposant que 1e matéri au na ture1 est 1e plus stab1e<br />

vis-à-vis de l'environnement.<br />

3.2.2 VOLUMES THEORIQUES DES RECHARGEMENTS (figures 3,lA à 3.le)<br />

5.338<br />

Divers facteurs de rechargement permettant de déterminer les<br />

quantités de matériaux à mettre en place par rapport au volume<br />

minimal nécessaire pour établir une plage stable ont été définis:


- 39 ­<br />

Pour fixer des ordres de grandeurs, avec des matériaux proches de la<br />

granulométrie naturelle, les pertes annuelles sont de l'ordre de 10<br />

à 20 % : avec un matériau de rechargement de 0,15 à 0,20 mm sur une<br />

plage où le sable est de 0,25 mm, les pertes annuelles atteignent<br />

100 %.<br />

3.3.1.2 Cas particuliers<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s actions éoliennes peuvent être un facteur non négligeable de<br />

pertes. Dans des zones à faible activité, on peut retenir des<br />

valeurs de quelques ml/ml x an mais si les vents sont très actifs,<br />

les pertes à envisager sont de 10 à 20 ml/ml x an ; des clayonnages<br />

peuvent alors être envisagés pour les réduire.<br />

<strong>Le</strong>s pentes i ndi quées pour 1es recha rgements correspondent à des<br />

talus naturels que la mer a pu façonner normalement. Si les pentes<br />

des fonds sont plus fortes (cas classique avec des fonds rocheux ou<br />

des matériaux fossiles de fortes dimensions) alors, afin d'éviter<br />

des pertes importantes lors des périodes d'agitation, il faudra<br />

envisager la réalisation d'une butée de pied permettant de bloquer<br />

les matériaux et d'obtenir une pente de plage compatible avec les<br />

matériaux de rechargement en jeu.<br />

La position et la cote de cette butée seront à définir en fonction<br />

des conditions bathymétriques et océanographiques.<br />

Une technique de rechargements, pour éviter au mieux les<br />

rechargements périodiques est de réaliser des apports initiaux<br />

beaucoup plus importants que ceux nécessaires. Une telle solution a<br />

été retenue à Copacabana (plage de Rio de Janeiro) rechargée à<br />

partir de dragages en mer.


- 40 ­<br />

3.3.2 PERTES DUES AU TRANSIT LITTORAL OU AUX COURANTS<br />

3.3.2.1 Transit littoral<br />

Il est rare que sur un 1ittora.1, même abrité et fermé comme peut<br />

l'être une baie, il n'y ait pas de transit littoral. La gamme des<br />

valeurs allant de quelques milliers de ml/an (zones très abritées) à<br />

1 à 2 millions de ml/an (golfe du Bénin). En France, pour citer<br />

quelques exemples:<br />

Baie de La Baule 20 000 à 30 000 ml/an.<br />

Côtes vendéenne et charentaise: 20 000 à 50 000 ml/an.<br />

Littoral aquitain : 500 000 ml/an dans la zone du Cap Ferret.<br />

Côte méditerranéenne le plus souvent de la 000 à<br />

30 000 ml/an.<br />

Pour lutter contre ces pertes, on peut envisager divers méthodes<br />

dont le choix ressort de critères techniques (importance du transit,<br />

caractéristiques du projet) et économiques.<br />

Ce peut être associés entre eux ou non :<br />

Rechargements compensatoires périodiques (exemple Adour).<br />

Epi s.<br />

3.3.2.2 Courants<br />

5.338<br />

Brise-lames (surtout si la marée est faible) exemple Agadir.<br />

Sur la façade atlantique et méditerranéenne, les courants ne jouent<br />

généralement pas un rôle important dans l'équilibre des plages. Il<br />

en va tout autrement en Mer du Nord. C'est ainsi que dans la zone de<br />

Zeebrugge, il été pris en compte dans le projet des rechargements<br />

des pertes dues au courant de l'ordre de 250 000 ml/an (voi r<br />

chapitre 5). <strong>Le</strong>s solutions (à adapter aux conditions techniques et<br />

économiques) sont les rechargements périodiques et les épis.


3.4<br />

- 41 ­<br />

POSSIBILITE D'UTILISER LES DIVERS MATERIAUX DE DRAGAGE<br />

<strong>Le</strong>s matériaux de dragages peuvent provenir de diverses sources, soit<br />

qu ' i1s aient été recherchés spécifiquement pour le rechargement,<br />

soit que lion cherche à utiliser des matériaux issus de travaux.<br />

Dans le cas de matériaux dragués spécifiquement pour les<br />

rechargements, le problème d'utilisation ne doit évidemment pas se<br />

poser, étant admis qu'on a suivi les critères exposés au chapitre 3.<br />

On peut toutefois souligner qu'en mer t<br />

on ne peut espérer trouver<br />

des matériaux adéquats entre la côte et la limite d'action des<br />

houles (voir paragraphe suivant) du fait de triages<br />

granu10métriques entraînant un affinement des matériaux de la côte<br />

vers le large: les sédiments des petits fonds plus fins que ceux de<br />

la plage seraient rapidement dispersés.<br />

<strong>Le</strong>s matériaux issus de dragages d'entretien dans les estuaires sont<br />

fréquemment riches en vases et en sables très fins et à ce titre<br />

sont rarement utilisables pour des rechargements de plage.<br />

Il en va de même pour 1es maté ri aux provenant de dragages<br />

d'entretien à l'intérieur des ports, le plus souvent vaseux.<br />

<strong>Le</strong>s dragages d'approfondissement, au contraire des dragages<br />

d'entretien sont souvent favorables à des rechargements (ex. Plage<br />

de la Noveillard - Saint-Aygulf).<br />

Dans le cas de transits littoraux suffisants, il peut se produire en<br />

extrémité de la jetée portuaire des flèches sous-marines sableuses<br />

qu'il convient de draguer pour maintenir le chenal d'accès; alors<br />

le matériau peut s'avérer utilisable (ex. Agadir). Il en est de même<br />

des matériaux accumulés contre la face amont d'un tel port (en<br />

particulier par by-passing).<br />

3.5 RECHARGEMENTS D'ORIGINE MARINE ET IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s rechargements d'origine marine posent vis-à-vis de<br />

l'environnement deux types d'impacts<br />

intégration au milieu naturel,<br />

pollution.


- 42 ­<br />

3.5.1 INTEGRATION AU MILIEU NATUREL<br />

3.5.2 POLLUTION<br />

<strong>Le</strong>s matériaux marins peuvent présenter des caractéristiques de<br />

couleur (différence d'oxydation) et de granulométrie différentes de<br />

celles des matériaux in situ. Sur des plages à caractère balnéaire<br />

très affirmé et dont le sable est réputé de qualité (ex: La Baule,<br />

<strong>Le</strong>s Sables d'Olonne), l'intégration d'un matériau différent du sable<br />

naturel peut présenter des difficultés d'ordre psychologique: les<br />

co mmune s t i ennent à 1a réputat ion de 1eu r plage (i 1 con vient de<br />

remarquer que l'on peut avoir le même problème avec des matériaux<br />

terrestres) .<br />

La présence de matériaux de type vaseux dans des sables marins est<br />

relativement fréquente. Bien que, le plus souvent, cette fraction<br />

vaseuse soit rapidement éliminée, elle apporte des pollutions de<br />

diverses natures :<br />

visuelle: eaux sales au moment du rejet et pendant la période<br />

d'élimination qes vases de la plage;<br />

fixation possible de polluants chimiques et/ou bactériologiques<br />

pouvant mettre en jeu la salubrité de la plage;<br />

si la fraction vaseuse dépasse quelques %, les sables de la<br />

plage sont "sales" et désagréables aux baigneurs.<br />

Une attention particulière doit être portée à cet aspect "pollution<br />

des plages" liée à la présence de matériaux vaseux dans les<br />

matériaux de rechargement d'origine marine.<br />

3.5.3 NUISANCES LIEES AU CHANTIER<br />

5.338<br />

Circulation des camions, tuyauteries, mauvaise qualité de la plage<br />

pendant le rechargement ; pour ces raisons, il est nécessaire de<br />

prévoir les chantiers hors période estivale.<br />

000


CHAP 1TRE 1V<br />

POSSIBILITES DES RECHARGEMENTS<br />

DES PLAGES<br />

A PARTI R DE PRODU 1TS DE DRAGAGES.<br />

COUTS


- 43 ­<br />

Chapitre 4<br />

POSSIBILITES DE RECHARGEMENTS DES PLAGES<br />

A PARTIR DE PRODUITS DE DRAGAGES<br />

COUTS<br />

4.1 METHODE DE DEVERSEMENT SUR LES PLAGES<br />

De manière générale, à moins de rencontrer des matériaux très<br />

consolidés ou cimentés, les matériaux granuleux peuvent être dragués<br />

sans problèmes.<br />

Dans presque tous les projets de rechargements de plage à partir de<br />

matériaux marins dragués, la difficulté est de trouver le meilleur<br />

système de transfert de la mer à la plage.<br />

<strong>Le</strong>s procédés les plus usuels sont décrits ci-après (article de<br />

BATES - World dredging congress 1986 - Réf. [67J). Dans le<br />

chapitre 2 et l'annexe 3 sont données des données techniques sur les<br />

dragues et dans le chapitre 5, on trouvera des exemples détaillés.<br />

4.1.1 RECHARGEMENT DIRECT DE LA PLAGE PAR REFOULEMENT<br />

4.1.1.1 A partir d'une drague stationnaire<br />

5.338<br />

Un rechargement direct de la plage peut être envisage a partir de<br />

l'installation d'une station de pompage (avec ou sans cutter)<br />

refoulant à terre.


- 44 ­<br />

Une drague stationnaire ne peut travailler qu'avec des conditions<br />

"calmes" : agitation de moins de 0,3 à 1 m (selon la période) et<br />

courants faibles à modérés.<br />

<strong>Le</strong>s tirants d'eau sont de l'ordre de 2 à 3 m.<br />

<strong>Le</strong>s possibilités de refoulement sont usuellement de 1000 à 2000 m (à<br />

Knokke - voir exemple chapitre 5 - Il km avec 5 pompes relais).<br />

<strong>Le</strong>s rendements varient) selon la puissance (200 à 6000 CV) de<br />

200 ml/h à 2000 Ml/h.<br />

Inconvénients :<br />

<strong>Le</strong>s principales difficultés sont:<br />

Franchissement des zones d'estran et de déferlement<br />

risque de destruction des pipelines.<br />

Des stations relais de pompage peuvent être nécessaires si<br />

les distances sont longues (plus de 1,5 à 3 km) et/ou les<br />

sables grossiers.<br />

<strong>Le</strong>s matériaux rejetés ne sont ni triés ni lavés (problèmes<br />

de pollution s'il y a des fines).<br />

<strong>Le</strong>s coûts de mobilisation peuvent être élevés.<br />

Avantages :<br />

L'avantage de cette technique est son haut rendement et, alors,<br />

ses faibles coûts.<br />

4.1.1.2 A partir d'une drague suceuse (Fig. 4.1)<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s matériaux dragués sont refoulés comme dans le cas précédent sur<br />

la plage grâce à un pipeline.<br />

La longueur ne dépasse pas 1 km sauf avec des sables fins (moins de<br />

0,3 mm) où alors on peut atteindre 2,5 km.


4.1.2<br />

4.1.2.1<br />

4.1.2.2<br />

5.338<br />

- 46 ­<br />

Saison calme (mai - juin).<br />

Installation de la bouée, conduite immergée, conduites<br />

terrestres: 400 000 F HT.<br />

Amenée et r epli du mat érie 1 de dra gag e : vari ab 1e en f 0 nct ion<br />

de l'endroit où il se trouve et de son taux d'occupation. Avec<br />

un maximum de : 1 000 000 F HT.<br />

Dragage et refoulement: 10 F HT/m J (conduite: 1 000 ml).<br />

La prestation ci-dessus ne prend pas en compte les frais de<br />

nivellement des dépôts de sable. Si le travail est effectué à<br />

l'avancée depuis la conduite d'amenée, parallèlement au haut de<br />

la plage, le nivellement peut être relativement réduit et ne<br />

représenter qu'un coût peu important (100 000 F).<br />

<strong>Le</strong> total de cette prestation est donc de l'ordre de<br />

2 500 000 F.<br />

ALIMENTATION AVEC DRAGAGES, CLAPAGES DANS LES PETITS FONDS ET<br />

REPRISES PAR POMPAGES (Fig. 4.1.8)<br />

Principe<br />

<strong>Le</strong> matériel dragué peut être clapé à proximité de la plage puis<br />

repris par pompage et refoulé à terre.<br />

Conditions d1utilisation<br />

Compte tenu des problèmes de tirant d'eau, et sauf si les fonds sont<br />

à fortes pentes, le plus souvent les dragues ne pourront claper qu'à<br />

plusieurs centaines de mètres au large de la plage et parfois à plus<br />

d'un kilomètre. Afin de limiter les dispersions, le clapage aura<br />

intérêt à être réa l i sé dans un fos sé de cl apage dont le<br />

dimensionnement est indiqué sur la figure 2.8. <strong>Le</strong>s matériaux clapés<br />

sont ensuite repris par pompage et rejetés à terre grâce à des<br />

conduites flottantes et/ou des conduites reposant sur les fonds. <strong>Le</strong>s<br />

installations de rejets doivent permettre de les faire sur toute la<br />

zone à recharger.<br />

La plage de La Grande Motte (en arrière du brise-lame) a été<br />

rechargée (40 000 m J en 1987-1988) avec du sable refoulé par une<br />

drague stationnaire pompant du sable apporté par une suceuse depuis<br />

la pointe de 1'Espiguette et clapé au large par - 5 à - 6 m.


4.1.3.2 Exemples<br />

5.338<br />

- 48 ­<br />

Capacité maximale de la drague suceuse (m3) Tirant d'eau maximal (R\)<br />

1000 4.0<br />

2000 4.8<br />

3000 5.5<br />

5000 7.5<br />

8000 8.0<br />

Pour des conditions de mer calme, un pied de pilote de 0,5 m est à<br />

adopter.<br />

On peut pallier, partie, au problème du tirant d'eau, si on utilise<br />

des chalands, chargés par la drague, et qui peuvent venir claper<br />

dans des hauteurs d'eau de moins de 2,5 à 3,5 m (mais l'agitation<br />

doit être faible).<br />

Si le matériau est clapé dans les petits fonds, le problème<br />

essentiel est celui de la possibilité de remonter des matériaux à<br />

la côte. Ce point est abordé en 4.2.<br />

Des exemples détaillés (Adour, Agadir) sont donnés dans le<br />

chapitre 5. On peut citer par ailleurs<br />

Long Branch (New Jersey).<br />

Santa Barbara.<br />

Atlantic city.<br />

<strong>Le</strong>s essais faits à Long Branch sont particulièrement intéressants<br />

car ils ont été suivis très attentivement. Un dépôt de sables<br />

(0 =0,30 mm) de 2 m de hauteur a été fait dans des fonds de 10 à<br />

12 m. Pendant la période des mesures, la houle moyenne était de<br />

l'ordre de 0,5 m et la plus forte de 3 m. <strong>Le</strong>s périodes étaient en<br />

moyenne de 7 à 8 s. <strong>Le</strong>s divers levés bathymétriques réalisés ont<br />

montré qulil y avait eu mouvement des matériaux (latéralement et<br />

transversalement) dans toute la zone du dépôt mais que, toutefois,<br />

il n'y avait pas eu de remontée à la côte.<br />

Ces résultats sont analogues à ceux obtenus à Santa Barbara (dépôts<br />

par - 6 m de profondeur) et à Atlantic City (dépôts entre - 4,5 et<br />

- 7,5 m).


4.1. 4<br />

4.1.4.1<br />

4.1.4.2<br />

5.338<br />

BY-PASSING (Fig. 4.3 à 4.6)<br />

Principe<br />

- 49 ­<br />

Oans le principe, le by-passing rétablit un transit littoral<br />

interrompu par un obstacle (en général un port). <strong>Le</strong>s méthodes de<br />

by-passing peuvent être un simple transbordement par camions mais<br />

aussi un transfert par pompage que l'on peut donc assimiler à un<br />

rechargement à partir de dragages. <strong>Le</strong>s systèmes de pompage peuvent<br />

être<br />

fixes: pompe à un emplacement déterminé;<br />

mobiles: l'installation peut être déplacée rapidement en<br />

différents endroits du site ou sur d'autres sites. Ce peut être<br />

une drague flottante ou un système de pompes à sable monté sur<br />

une ba rge ;<br />

semi-mobiles : déplacement d'une pompe le long d'un ponton.<br />

<strong>Le</strong>s pompes généralement usitées (type hydro-éjecteur - pompes à jet)<br />

ont été décrites dans le chapitre 2.<br />

Critères d'un "bon" by-passing<br />

<strong>Le</strong> système de by-passing est celui satisfaisant le mieux les aspects<br />

"impacts sur l'environnement" et, qui, est efficace. Aussi, on peut<br />

penser que cette technique sera probablement mise de plus en plus en<br />

avant pour remédier aux problèmes classiques liés aux ouvrages<br />

portuaires et dl aménagements de débouchés. Il est donc intéressant<br />

de détailler certains aspects du by-passing et plus précisément des<br />

critères à respecter.<br />

Ce critère doit être satisfait en dotant le système de la puissance<br />

suffi sante (pompes enterrées à hydro-éjecteurs + "booster") pour<br />

garantir le débit de sable nécessaire. Ce débit est déterminé en<br />

fonction, d'une part, de l'énergie des vagues et donc du régime<br />

annuel des houles qui fixe le débit instantané du transport littoral<br />

et, d'autre part, de la capacité d'accumulation des ouvrages<br />

portuaires.<br />

Si cette capacité d'accumulation est suffisante, on peut prévoir un<br />

débit garanti qui se rapproche du débit moyen annuel. Si, au<br />

contraire, cette capacité d'accumulation est faible, il faut prévoir<br />

un débit garanti qui se rapproche du débit maximal instantané.


5.338<br />

- 51 ­<br />

En ce qui concerne le refoulement à grande distance (si celui-ci est<br />

nécessaire), la station "booster ll est facilement accessible et la<br />

technique des transports en conduite des mixtures est aujourd'hui<br />

bien au point. Sur le plan des pompes de prélèvement, tout système<br />

mécanique et donc relativement fragile et vulnérable doit être a<br />

priori écarté.<br />

<strong>Le</strong>s pompes à hydro-éjecteurs sont parfaitement adaptées à ce<br />

travail. Cependant, elles exigent une technique sans failles car ces<br />

engins doivent pouvoir surmonter des conditions de fonctionnement<br />

difficiles et en particulier: reprise en charge du pompage après<br />

arrêt, variation de la granulométrie des sables, non blocage par des<br />

corps étrangers (feuilles de plastique), etc.<br />

C'est pour le choix d'un matériel éprouvé que ce critère doit être<br />

satisfait: on trouvera dans la figure 2 et en annexe un type de<br />

pompe particulièrement bien adapté au système proposé.<br />

<strong>Le</strong>s pompes enterrées à hydro-éjecteurs satisfont pleinement à ce<br />

critère: elles sont simples, ne présentent aucun pièce en mouvement<br />

et s'usent donc peu.<br />

Pour un matériel éprouvé tel celui présenté dans le chapitre 2,<br />

l'entretien peut-être 1imité à un relevé annuel pour examen de<br />

contrôle.<br />

Sur ce plan, les pompes enterrées à hydro-éjecteurs sont les plus<br />

intéressantes puisque, restant à demeure en permanence et, pouvant<br />

se mettre en route sans difficulté ni intervention humaine<br />

particulière, elles peuvent être facilement automatisées, ce qui<br />

supprime tout personnel d'exploitation.<br />

L'automatisme est réalisé par un système de détection des fonds le<br />

long des pieux de l'appontement qui permet la mi se en route ou<br />

l'arrêt de l'installation dès que la concentration des sables à des<br />

niveaux fixés atteint des valeurs données.<br />

Compte tenu de ses excellents performances en ce qui concerne tous<br />

les critères précédents, une installation du type de celle définie<br />

dans la figure 4.3 est globalement toujours plus économique qu'un<br />

quelconque autre système: avec lui les puissances installées et les<br />

con s0 mmat ion s d' énerg i e son t nett emen t plus fa i b1es sou s réser ve<br />

bien entendu que l'ensemble pompe de prélèvement à hydro-éjecteurs,<br />

"booster" et conduite de refoulement forment un ensemble bien<br />

éq uil i bré.


- 52 ­<br />

Ce système peut faire l lobjet d'une simulation numerlque qui permet<br />

d'optimiser rapidement les puissances nécessaires et de calculer les<br />

consommations d'énergie prévisibles.<br />

Sur ce point, le système présenté par la figure 1 est<br />

particulièrement intéressant puisqu'il revêt, dans sa partie en mer<br />

et sur la plage, l'aspect d'un simple appontement sur pieux très<br />

classique dont la fonction principale de contrôle du transport<br />

littoral peut être associée à d'autres fonctions secondaires:<br />

embarcadère pour vedette de promenade, départ de ski nautique, appui<br />

pour l'animation de la plage (location dériveurs, planches à voile,<br />

etc. ).<br />

<strong>Le</strong>s parties stations "booster", stations de pompage de l'eau claire,<br />

conduite de refoulement et rejet peuvent facilement s'intégrer dans<br />

les superstructures du port.<br />

En conclusion, on peut dire que le système utilisant des pompes à<br />

hydro-éjecteurs enterrées pour le prélèvement du sable sur le<br />

littoral (Fig. 4.3) constitue aujourd'hui le système présentant un<br />

maximum de qualité et d'efficacité. Il devrait donc pouvoir apporter<br />

une solution sûre et automatique à la plupart des ports où un<br />

système de transit artificiel des sables s'avère indispensable.<br />

4.1.3.3 Exemples d'un projet: Cap Breton (Fig. 4.4)<br />

5.338<br />

Il est donné ci-après l'analyse d'un projet de by-passing à Cap<br />

Breton. <strong>Le</strong>s quantités en jeu sont de l'ordre de 40 000 m 3 /an.<br />

Sur la base d'un transfert annuel de 40 000 m 3 réparti sur<br />

40 sema i nes à rai son de 1 j our pa r sema i ne, et 5 h de pompage<br />

effectif par jour, il faut prévoir une installation capable de<br />

transférer 200 mJ/h de sable.<br />

<strong>Le</strong> système de pompage considéré une fois calculé et optimisé<br />

conduira à des concentrations volumiques de l'ordre de la à 15 % en<br />

sable. Il faut donc prévoir une pompe d'eau claire de 1300 m 3 /h à<br />

2000 mJ/h de débit, soit une puissance de l'ordre de 200 CV.<br />

<strong>Le</strong>s pompes de refoulement à sable doivent apporter la puissance<br />

supplémentaire pour le transport dans les conduites. Deux stations<br />

de 100 CV devraient suffire.


5.338<br />

- 53 ­<br />

A priori, une installation mobile semble la plus judicieuse. <strong>Le</strong><br />

groupe de pompage/refoulement peut être installé sur une plate-forme<br />

sur roues, tractable. Ceci permet un repli en cas de grosse tempête<br />

ou une utilisation du système à un autre endroit (dragage à l'entrée<br />

du 8oucarot par exemple).<br />

<strong>Le</strong> (ou les) hydro-éjecteur(s) sont reliés au groupe de<br />

pompage/refoulement par des conduites démontables, en partie souples<br />

(25 m (x 2) en caoutchouc).<br />

Pour opérer, les hydro-éjecteurs sont munis d'un système de ballast,<br />

c'est-à-dire un flotteur à valve qui sert à faire couler ou remonter<br />

la tête par l'intermédiaire d'un compresseur et permet une<br />

utilisation en mer par temps calme: en effet, on peut déplacer<br />

ainsi le (ou les) hydro-éjecteur(s), qui pèsent entre 100 et 200 kg,<br />

depuis le bord avec des cordes.<br />

Un autre moyen est de posséder un engin à élingue pour déposer à<br />

basse mer le (ou les) hydro-éjecteur(s) sous le bas estran dans<br />

l'eau, effectuer le pompage ensuite, et de retirer puis déplacer les<br />

têtes au fur et à mesure que la marée monte. L'emploi de conduites<br />

souples simplifie grandement ce type d'utilisation.<br />

Nota :<br />

L'idéal serait d'opérer à l'abri d'un brise-lames qui aurait un<br />

double effet:<br />

accumuler les sables dans un endroit spécifique,<br />

protéger la zone de l'agitation pour effectuer les pompages de<br />

sable.<br />

çQQt§ (compte non tenu des conduites fixes de refoulement)<br />

(500 000 F HT)<br />

Pompes F 800 000 HT<br />

Hydro-éjecteur(s) F 150 000 HT à F 250 000 HT<br />

Conduites souples 50 m<br />

caoutchouc F 100 000 HT CF 20 000/10 m)<br />

Conduites rigides 200 m F 70 000 HT CF 35 000/100 m)<br />

Annexes: plates-formes sur<br />

roue, élingue, treuils,<br />

flotteur(s), compresseur F 300 000 HT<br />

Coût total approximatif F 1 500 000 HT


- 54 ­<br />

<strong>Le</strong> système est suffisamment simple pour être utilisé par du<br />

personnel communal formé à cette tâche.<br />

La consommation en énergie par les pompes pour 200 h/an se situerait<br />

autour de 30 000 F (électricité ou gas-oil).<br />

<strong>Le</strong> coût du transfert de sable au m 3 se décompose comme suit<br />

Coût énergétique: 150 F électricité/200 m J<br />

de sable (1 h) (400 CV x 0,736 x 0,5 F/kWh) 0,75 F/m 3<br />

Entretien/maintenance: 15 % pour 200 000 m 3 1,5 F/m J<br />

Personnel : 2/100 m J (200 F) 2,00 F/m J<br />

Aléas: lS % 0,75 F/m J<br />

Total 5,00 F HT/m J<br />

Si de plus on envisage l'utilisation d'engins mécanlses pour<br />

al imenter les cratères en sables, il faudra compter un surcoût<br />

d'environ 3 F/m 3 •<br />

Nota :<br />

<strong>Le</strong> volume de sable horaire transférable (200 m 3 /h) peut même être<br />

suffisant pour effectuer un transfert massif de sables (140 000 ml),<br />

plus lent qu'avec d'autres moyens, certes, mais beaucoup plus<br />

économique, car l'investissement en matériel est relativement<br />

modeste.<br />

En effet, le cratère d'excavation généré par 1'hydro-éjecteur mobile<br />

peut être alimenté au moyen d'engins de génie civil (chargeurs, ... )<br />

par des sables avoisinants, ce qui est équivalent au système avec<br />

bac de reprise à coût nettement inférieur.<br />

Ce système n'a jamais été essayé en France dans ce type de travaux.<br />

4.1.3.4 Exemples d'installation par by-passing (voir aussi les exemples<br />

chapitre 5)<br />

5.338<br />

Nerang river (Fig. 4.5);<br />

Lake worth (Fig. 4.6),<br />

Santa Barbara (Fig. 4.7),<br />

Indian river inlet (Fig. 4.8).<br />

On trouvera en annexe 4, une liste des principaux by-passing<br />

réalisés.


BY-PASS OU TRANSIT SABLEUX_<br />

Santa Barbara, Californie.<br />

o<br />

1<br />

.' direction du<br />

,'/ transport littoral


5.338<br />

- 57 ­<br />

1/2<br />

H \) f (d/L )<br />

0 2 o<br />

0 = 258,7<br />

c 1,3 + sin e<br />

ag T3 / 2<br />

H 2 \)<br />

_0__ fI (d/L o ) 7/6 1T )2/3<br />

0 = [ 131 (<br />

e agTL sin 8 ] v T<br />

0<br />

hauteur, longueur d'onde, période de la houle au<br />

large<br />

a densité des matériaux sous l'eau<br />

avec<br />

o -0<br />

a = _s_<br />

r<br />

o et 0 : poids spécifiques des grains, de l'eau<br />

s<br />

g accélération due à la pesanteur<br />

v viscosité cinématique de l'eau<br />

8 angle de la plage avec l'horizontale.<br />

fI (d/L et f (d/L ) étant des fonctions de d/L dont EAGLESON a<br />

000<br />

2<br />

donné des représentations graphiques.<br />

A une position donnée au large du déferlement, une particule d'un<br />

certain diamètre qui commence juste à se déplacer est définie par<br />

son diamètre 0 . A la même profondeur, une autre particule qui se<br />

c<br />

trouve en équilibre oscillatoire est alors définie par son<br />

diamètre 0 .<br />

e<br />

Autrement dit, sur une plage soumise à des caractéristiques de houle<br />

déterminées et constituée de matériaux uniformes de diamètre D, on<br />

peut définir la profondeur de correspondant au point d'équilibre<br />

oscillatoire du grain, et la profondeur d correspondant au point du<br />

mouvement (Fig. 4.13 et 4.14). c<br />

Pour d > d , il n'y a pas de déplacement des particules, pour<br />

c<br />

d > d , il y a déplacement des particules vers le large et pour<br />

e<br />

d < d les sédiments sont remontés vers la côte.<br />

e<br />

Pour d = de' on a une ligne neutre (voir aussi en 2).<br />

L'évolution des courbes granulométriques et les caractéristiques des<br />

mouvements sédimentaires pour 0 /0 < 1 ou DE/De < 1 sont données<br />

sur la figure 4.138. e c


10 -:<br />

5<br />

DEBUT O'ENTRAINEMENT DES SEDIMENTS SOUS L' ACTI ON<br />

Ua<br />

DE LA HOULE<br />

t-------------;;;Y-+........-------------l<br />

•<br />

10 ­ l<br />

•<br />

,<br />

5<br />

•<br />

• 1 1 1<br />

:e :ODCET<br />

5


5.338<br />

- 60 ­<br />

le diamètre des grains D et leur densité relative 0' , qui<br />

en fa i t , dé te rm i ne 1eu r vites se de chu t e IN; en<br />

S<br />

particulier, on a pu constater que toutes les particules<br />

dont la taille dépasse l'épaisseur de la couche limite ont<br />

tendance à aller vers le large avec d'autant plus de<br />

vitesse que D est grand (et donc IN).<br />

Ces résul tats confirment bien les approches de IPPEN et<br />

EAGLESON sur la ligne neutre.<br />

Si 00 est le volume de matériaux déplacés vers la côte en<br />

l'absence de dépôt et 0 le volume déplacé avec un dépôt:<br />

a<br />

Or =0a - 00 o est> 0 s'il y déplacement vers la côte et < 0 si le<br />

r<br />

déplacement est vers le large.<br />

o dépend des caractéristiques de la houle (période T,<br />

r<br />

hauteur H, longueur d'onde L) du dépôt (1 argeur b,<br />

hauteur h, profondeur d) et du grain (diamètre D, densité<br />

relative o' par exemple. <strong>Le</strong>s figures 4.22 et 4.23<br />

illustrent les relations entre 0 et les groupements:<br />

r<br />

H2 U*<br />

WÎ: (Fi g. 4.22) et W (Fi g. 4.23)<br />

pour différentes densités et diamètres de grains.<br />

<strong>Le</strong>s essais montrent que l'évolution des dépôts obéit aux cas<br />

suivants:<br />

1. Si le dépôt est fait très au large, il y a dispersion<br />

autour de la zone sans dissymétrie importante.<br />

2. Si le dépôt est placé plus près du littoral, il se déplace<br />

vers la côte mais en fonction du diamètre D :<br />

o est grand; 1e matéri aux est peu mobil e, se dép 1ace<br />

toutefois vers la côte mais n'atteint pas la zone de<br />

déferlement.<br />

o est petit; la dispersion se fait à la fuis vers la<br />

côte, où il atteint la zone de déferlement) et vers<br />

le large.<br />

Ces deux points sont illustrés, par exemple par la<br />

relation :<br />

u*<br />

Qr = A + B w- (Fig. 4.23)


- 61 ­<br />

montrant que Q (apport vers la côte croit avec U* pour du<br />

r<br />

sable de rI = 1,6 alors qu'il décroit pour un matériau de<br />

même diamètre mais de r' = 0,34.<br />

D'après l'analyse de la forme du dépôt (Fig. 4.24) caractérisée<br />

par le paramètre<br />

b<br />

d-h<br />

et l'intensité du transport traduite par le rapport du volume<br />

transporté Or au volume de dépôt V :<br />

d<br />

Or<br />

V d<br />

il a pu être montré que:<br />

l'efficacité des dépôts est maximale si leur hauteur se<br />

situe entre 0,5 et 0,8 fois celle de la profondeur<br />

initiale du site,<br />

l'efficacité des dépôts est maximale si leur largeur est<br />

de l'ordre de 5 à 21 fois la hauteur effective du dépôt.<br />

On retrouve là des conclusions du même type que celles<br />

concernant l'action d'un ouvrage immergé (fig. 4.25 d'après<br />

NAKAMURA) .<br />

Il n'est bien évidemment pas possible de dégager des lois générales<br />

à partir de ces seuls essais en modèle réduit. Mais ils indiquent<br />

des tendances générales fort intéressantes. <strong>Le</strong>s données sur sites<br />

(voir chapitre 5) apparaissent bien en accord avec ces résultats. En<br />

particulier, en ce qui concerne les limites d'action des houles et<br />

les possibilités de remontée à la côte: dès lors que l'on s'éloigne<br />

de la zone "active" (zone de déferlement), les possibilités de<br />

remontée à la côte décroissent rapidement.<br />

4.2.3 INFLUENCE DE L'EXTRACTION DES GRANULATS SUR L'EQUILIBRE DU LITTORAL<br />

5.338<br />

Avec les extractions en mer se pose le problème de l'influence d'une<br />

souille sur l'équilibre du littoral. Une étude a été réalisée à ce<br />

propos par le LCHF en modèle réduit. <strong>Le</strong>s conditions représentées<br />

(océanographiques en particulier) étaient celles du Golfe de<br />

Gascogne (voir chapitre 5). <strong>Le</strong>s conclusions sont:


5.338<br />

- 62 ­<br />

Il existe pour chaque profondeur de souille "dfll, une hauteur<br />

de houle critique H au-delà de laquelle la souille peut être<br />

soumise à comblemenf :<br />

H = 0,25 à 0,3 df<br />

C<br />

On retrouve là le critère de limite d'action des houles de<br />

HALLERMEIR.<br />

<strong>Le</strong>s volumes déposés dans la souille augmentent rapidement<br />

lorsque la profondeur de la fosse diminue et lorsque la hauteur<br />

de la houle augmente. Au large du déferlement, le volume de<br />

comblement journalier peut être donné par l'expression très<br />

approchée :<br />

V(m 3 /jour) = (Hl/ID - H )I,5<br />

c<br />

Sur une année complète, les dépôts par mètre linéaire de fosse<br />

seraient donnés par l'expression<br />

V(m 3 /m/an) = 10 4 (df)-1,5<br />

Pour des souilles par fonds de - Il m et - 16 m, les érosions<br />

se propagent jusque vers - 5 m. Pour des souilles draguées à<br />

- 6 m et à - Il m, l'érosion atteint le littoral (très<br />

rapidement pour la souille à - 6 ml.<br />

Pour une souille draguée à - 21 m,l'impact sur le littoral est<br />

très faible.<br />

Ces conclusions, même si elles ne concernent que la zone du Golfe de<br />

Gascogne :<br />

soulignent bien les modalités d'action de la houle,<br />

sont en acco rd avec 1es diverses don née s ex i stantes tant<br />

théoriques qu'expérimentales (traceurs radioactifs) et<br />

l'évolution des fonds après rejets (voir chapitre 5).


- 63 ­<br />

4.2.4 COUTS DES DRAGAGES EXEMPLE DES PAYS-BAS<br />

4.2.4.1 Exemple de Hook<br />

5.338<br />

Une analyse du coût des dragages a été faite pour un cas exemple,<br />

celui de Hook of Holland (Fig. 4.26A). Il s'agit d'un port refuge<br />

avec une plage adjacente en érosion. <strong>Le</strong>s coûts indiqués sont<br />

considérés comme représentatifs des conditions moyennes<br />

internationales. Si ces coûts peuvent varier en valeur absolue de<br />

manière notable d'un site à un autre selon les conditions locales,<br />

les coûts comparatifs entre les diverses solutions restent et<br />

doivent pouvoir servir de guide général.<br />

Drague suceuse stationnaire:<br />

Une drague stationnaire suceuse est située à 2 à 3 km de la<br />

côte avec une production maximale de 3000 m 3 /h et un rendement<br />

de 250 000 m 3 /semaine (alternative A.1).<br />

La figure 4.268 donne les coûts relatifs en fonction de la<br />

distance et suivant qu'il est utilisé 1 ou 2 pompes<br />

stationnaires. <strong>Le</strong> coût de mobilisation a été estimé à<br />

20 millions de francs.<br />

Drague suceuse<br />

Une drague suceuse tra î nante est connectée à une condui te<br />

flottante. <strong>Le</strong>s rendements sont de 180 000 m 3 /semaine et<br />

120 000 ml/semaine avec des distances respectives de transport<br />

de 5 km et de 30 km.<br />

<strong>Le</strong> coût de mobilisation est évalué à 5 millions de francs.<br />

La figure 4.26C donne les coûts (1985) en fonction des<br />

distances de pompage et de refoulement et du nombre de dragues.<br />

Drague suceuse et drague stationnaire:<br />

Une drague suceuse refoule dans une zone calme où les matériaux<br />

sont repris par une drague stationnaire. <strong>Le</strong>s rendements sont de<br />

380 000 ml/semaine et 180 000 ml/semaine pour des distances<br />

respectives de refoulement de 5 et 30 km. Des stations de<br />

pompes relais sont nécessaires pour des distances de<br />

refoulement supérieures à 5 km.


- 64 ­<br />

La figure 4.26D donne les coûts relatifs en fonction du nombre<br />

de dragues, des distances de pompages, de transport et du<br />

nombre de dragues. <strong>Le</strong> coût de mobilisation est de 9 millions de<br />

francs.<br />

La figure 4.26E donne la comparaison des diverses solutions avec<br />

comme hypothèses une di stance de refoul ement de 20 km et une<br />

distance de pompa ge maxi mal e de 7, 5 km et des vol ume s de<br />

rechargement compris entre 5 et 20 millions de ml.<br />

La solution avec drague stationnaire est la moins coûteuse et celle<br />

avec une drague suceuse la plus chère. <strong>Le</strong> coût au m3 est, pour un<br />

volume de rechargement de 10 000 000 ml de 6 F/m 3 pour les trois<br />

solutions mais la différence entre les solutions croît avec le<br />

volume de rechargement : pour 20 000 000 m3 : 6 F/m 3 avec une drague<br />

stationnaire et environ le double avec une drague suceuse.<br />

La figure 4.27 donne la comparaison des coûts entre des ouvrages de<br />

défense (brise-lames, défense longitudinale) et des rechargements<br />

avec les conditions suivantes<br />

10 ngue ur de plages: a à 10 km,<br />

taux d'érosion: 20 à 150 m 3 /an,<br />

distance de refoulement: 20 km,<br />

rendement d'épis: 50 ou 80 %.<br />

Pour une longueur de plage de 5 km, dans tous les cas de figures,<br />

une défense par brise-lames est la plus chère (au moins 2 fois plus<br />

que les autres solutions). <strong>Le</strong>s épis sont les moins chers (environ de<br />

400 F/ml défendu) s'ils ont un rendement de 80 % ce qui implique un<br />

transit littoral nettement affirmé. Avec un rendement d'épi de 50 %,<br />

le rechargement est la solution la moins chère pour un déficit de<br />

moins de 800 000 ml/an.<br />

En moyenne, les coûts indiqués varient entre 350 F/ml/an protégé à<br />

1000 F/ml/an (1985) (calculés sur 50 ans).<br />

<strong>Le</strong> coût de la défense côtière est de 200 000 F/ml soit 4000 F/ml/an.<br />

4.2.4.2 Autres données<br />

5.338


- 65 ­<br />

Une analyse de [61J conduit aux conclusions suivantes, avec pour<br />

hypothèses :<br />

Volume: 5 millions de mJ.<br />

Distance entre la zone d'emprunt et celle de recharge!TIent<br />

10 km.<br />

Sable de 0,25 mm.<br />

Plage accessible à une drague suceuse pour un clapage direct.<br />

Distance de pompage 2 km (500 m de conduite flottante, 1500 m<br />

de conduite à terre).<br />

Distance de mobilisation 3 500 km.<br />

Si la quantité de rechargement est supérieure à 5 millions de ml<br />

(Fig. 4.28B), le coût unitaire varie peu.<br />

<strong>Le</strong> coCJt croît sensiblement linéairement avec la distance zone<br />

d'emprunt - zone de rechargement (Fig. 4.28B).<br />

Si la distance permet d'utiliser une drague stationnaire, celle-ci<br />

est la meilleure solution (Fig. 4.288).<br />

<strong>Le</strong>s pompes relais, si elles sont nécessaires, accroissent<br />

sensiblement le coût (Fig. 4.28C).<br />

4.2.4.3 Cap Breton<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong> meilleur rendement est pour des sables de 0,25 mm (Fig. 4.280).<br />

Dans le cadre du projet de défense de Cap Breton, une évaluation des<br />

différentes solutions de rechargement (160 000 ml/an) de la plage<br />

Sud (Fig. 4.2 et 4.4). Neuf solutions ont été analysées allant du<br />

transfert par camions (solution 1) au dragage au large (soltuions 2<br />

à 5) et au by-passing (solution 5). <strong>Le</strong>s figures 4.2 et 4.4<br />

illustrent les principes utilisés.<br />

Il ressort (tableau ci-joint et Fig. 4.33) que les solutions les<br />

moins coûteuses sont :<br />

a. La solution nO 9 avec hydro-éjecteurs mobiles utilisés pour les<br />

deux phases du rechargement.<br />

Cette solution a l'inconvénient de demander un délai<br />

relativement long pour effectuer la phase 1 (4 à 5 mois).<br />

b. La solution nO 6 avec groupe de dragage semi-mobi1e qui ne<br />

demande pas (ou presque pas) d'utilisation d'engin de travaux<br />

publics pour la phase 2.


5.338<br />

- 67 ­<br />

c. La solution mixte nO 3 : dragage en mer pour la phase 1 et<br />

emploi d'hydro-éjecteurs pour la phase 2.<br />

d. La solution mixte nO 7 : dragage de la plage en phase 1 et<br />

emploi d'hydro-éjecteurs pour la phase 2.<br />

e. La solution mixte nO 5 d'engins de travaux publics et d'une<br />

installation de transfert hydraulique installée sur la plage<br />

Nord.<br />

NB :<br />

Principales conditions<br />

Marée amplitude en VE 4 m, en ME 1,7 m.<br />

Agitation au large H max < 2 m, 95 %,<br />

au temps et H max annuel 9 m.<br />

Transit littoral 100 000 à 200 000 m 3 /an.<br />

000


CHAP 1TRE V<br />

EXEMPLES DE RECHARGEMENT


5.1.1.3 Régime du littoral<br />

5.338<br />

- 72 ­<br />

Au total, l'ensemble de ces actions (mouvements dans le profil.<br />

transit littoral) a un effet de dispersion pour les matériaux<br />

de rechargements rejetés comme 11 i 11 ustrent 1es fi gures 5.3<br />

(expériences avec traceurs radioactifs) et 5.7.<br />

Facteurs en jeu<br />

<strong>Le</strong>s facteurs en jeu sont de troi s natures naturels, humains<br />

" généraux", humains "locaux".<br />

Ce sont ceux évoqués dans le chapitre 1. On soulignera plus<br />

particulièrement:<br />

Ce sont :<br />

les fortes attaques du littoral en cas de conjonction d'une<br />

marée de vive-eau et de tempête (qui alors entraîne des<br />

surcotes favorables à l'attaque du haut de plage),<br />

le rôle prédominant de l'agitation.<br />

<strong>Le</strong>s extractions sur l'estran: celles-ci ont été<br />

particulièrement importantes jusque vers 1975, la madrague<br />

constituant un matériau de choix pour les travaux publics.<br />

Réalisés sur l'estran, elles affaiblissaient particulièrement<br />

une zone déjà très sensible. Elles ont été estimées pour la<br />

période 1960 à 1975 à 3 millions de ml (6 millions de tonnes)<br />

dont le quart provient de la plage de La Barre. <strong>Le</strong>s extractions<br />

ont été interdites à partir de 1975.<br />

<strong>Le</strong>s dragages pour maintenir les fonds du chenal d'accès ont été<br />

de<br />

Avant la construction de la digue Nord, 300 000 ml/an (de<br />

1886 à 1953 ; cote des fonds - 7 m).<br />

Après la construction de la digue Nord et<br />

approfondi ssement du chena 1 à - 9/- 10 m, 700 000 à<br />

800 000 ml/an (jusqu'en 1973).<br />

Après construction de la dfgue Sud (1974) et avec un<br />

chenal à - la m entre 700 noo et 1 000 000 ml/an.<br />

Au total,il a été dragué de 40 à 50 millions de ml dont la<br />

plus grande partie, rejetée au large, a été perdue pour le<br />

stock sédimentaire actif.


P LA G E DU<br />

'.<br />

4­<br />

1<br />

---.;<br />

1


CHAP 1TRE VI<br />

RECO.MMANDA TI ONS


- 91 ­<br />

Chapitre 6<br />

RECOMMANDATIONS<br />

L'ensemble des données recueillies conduit aux recommandations suivantes quant<br />

aux rechargements de plage par dragages.<br />

6.1 MATERIAUX DE RECHARGEMENT<br />

6.1.1 GRANULOMETRIE<br />

5.338<br />

c'est là un point essentiel. Il convient de respecter les critères<br />

de rechargements établis et, plus particulièrement:<br />

de recharger avec des matériaux dont la granulométrie moyenne<br />

soit au moins équivalente à celle de ceux en place et dont le<br />

classement soit bon,<br />

que ces matériaux ne soient pas trop riches en éléments fins<br />

("vase") qui d'une part seraient rapidement éliminés et d'autre<br />

part entraîneraient des risques de pollution au moins<br />

temporaires de la plage.


6.1.2 VOLUM,E A METTRE EN PLACE<br />

6.1.2.1 Apport initial<br />

- 92 ­<br />

Si le matériau de rechargement est très proche, quant à sa<br />

granulométrie, du matériau en place, le volume théorique de<br />

rechargements est peu différent du volume "géométrique" calculé à<br />

partir des choix retenus pour le projet. Toutefois, une perte de 10<br />

à 15 % est à prévoir lors de la mise en place. Si le matériau de<br />

rechargement est plus fin que celui in situ, le volume théorique<br />

est, dès que l'écart de granulométrie devient notable (30 à 40 %),<br />

d'au moins 2 à 3 fois le volume in situ.<br />

6.1.2.2 Apports périodiques<br />

Il faut prévoir, avec un matériau de rechargements corrects des<br />

pertes annuelles d'au moins la %, étant entendu que les dispersions<br />

transversales et longitudinales sont limitées soit naturellement,<br />

soi artificiellement (ouvrages longitudinaux - brise-lames - et/ou<br />

transversaux (épis)).<br />

6.1.3 PENTE DE PLAGE A PREVOIR<br />

<strong>Le</strong>s pentes de plage à prévoir dépendent de la granulométrie du<br />

matériau et de l'exposition à l'agitation. Elles sont comprises<br />

entre: 1/50 à 1/100 (matériau fin, plage agitée) et 1/10 à 1/15<br />

(sable grossier, plage peu agitée).<br />

S'il Y a remblaiement hydraulique, la pente de la plage s'ajuste<br />

d'elle-même, peu à peu aux conditions naturelles.<br />

6.2 CHOIX DE LA METHODE DE RECHARGEMENTS<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong> choix de la méthode de rechargements met en jeu différents<br />

paramètres comme ont pu le montrer les analyses détaillées des cas<br />

de Kno kke et de Cap Breton (encore Que 1à il s' ag i t d'un projet) .<br />

Cela comprend:<br />

les causes d'érosion en jeu: érosion sous le vent d'un ouvrage<br />

alors qu'il y a accumulation au vent; érosion "naturelle"<br />

(action des vagues) avec ou sans "aide" humaine (extractions,<br />

ouvrages réfléchissants etc.),


- 93 ­<br />

les granulométries nécessaires au rechargement (ce qui exclut<br />

les zones d'emprunt où les matériaux sont trop fins) et volumes<br />

à mettre en jeu: adéquation entre les volumes disponibles et<br />

ceux nécessaires,<br />

choix des matériels à mettre en jeu (en particulier pour les<br />

pompes) :<br />

6.2.1 MATERIELS DE DRAGAGES<br />

di stance entre 1es zones d'emprunt et de rechargement<br />

(choix des matériels en jeu),<br />

conditions océanographiques: amplitude de la marée, zone<br />

agitée ou calme: choix des dragues, distance de clapage<br />

ou de refoulement,<br />

conditions bathymétriques (plus marée) possibilité de<br />

clapage,<br />

rendements des différents engins disponibles et<br />

envisageables,<br />

volumes à mettre en jeu (on n'utilisera pas le même<br />

matériel pour un rechargement de 100 000 ml ou de<br />

10 millions de ml),<br />

coûts économiques en fonction des divers facteurs évoqués<br />

ci-dessus.<br />

En fait le choix dépend d'une analyse multicritères (voir les<br />

exemples cités). On peut toutefois retenir les points suivants:<br />

6.2.1.1 By-passing<br />

5.338<br />

Oe multiples problèmes d'érosion côtière sont liés à la réalisation<br />

d'ouvrages (jetées en particulier) interrompant le transit. La<br />

solution la plus naturelle est bien sûr de restituer à l'aval de<br />

l'ouvrage de blocage ce qui est bloqué à son amont.<br />

<strong>Le</strong>s principaux problèmes sont liés à la réalisation de la station de<br />

pompage, à son entretien et au passage de la conduite de l'amont à<br />

l'aval (ce qui n'est pas toujours simple si l'obstacle est un port<br />

important: ex. Lomé ou Cotonou).<br />

On a là, avec le développement des pompes à jet modernes, une<br />

méthode certainement appelée à se développer.


- 96 ­<br />

<strong>Le</strong>vers périodiques de profils de plage et, si possible, des<br />

petits fonds (si possible tous les 2 mois et après chaque<br />

tempête importante) afin de fixer les conditions d'évolution de<br />

la plage: cotes maximale, moyenne et minimale; volumes en<br />

jeu.<br />

6.4.2 CONDITIONS OCEANOGRAPHIQUES<br />

6.4.2.1 Fluctuation de niveau marée astronomique, surcote, décote<br />

Ces données permettront de fixer les cotes du projet (en particulier<br />

pour la berme de haut de plage) et d'apporter des éléments de<br />

décision quant aux possibilités de clapage.<br />

6.4.2.2 Agitation: définition des caractéristiques de l'agitation (hauteur,<br />

péri ode, provenance) dan s 1a zone d'emprunt et dan s 1a zone de<br />

rechargement<br />

6.4.2.3 Courants<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s méthodes d'études sont<br />

données existantes,<br />

mesures (bouées) et/ou observations,<br />

plans de vague généraux et/ou locaux.<br />

<strong>Le</strong> choix est à faire selon les données disponibles.<br />

La connaissance de l'agitation permettra d'analyser<br />

les possibilités d'utilisation des dragues,<br />

les problèmes des conduites drague-point de refoulement,<br />

le régime sédimentologique (entre autres facteurs).<br />

<strong>Le</strong>s mesures courantologiques (enregistrements et/ou flotteurs) sont<br />

nécessaires pour:<br />

l'analyse de la tenue des dragues et des conduites de<br />

refoulement,<br />

la définition du régime sédimentologique.


6.4.3 CONDITIONS SEDIMENTOLOGIQUES<br />

6.4.3.1 Nature des sédiments<br />

- 97 ­<br />

<strong>Le</strong>s caractéristiques granulométriques des matériaux naturels de la<br />

zone à recharger et de la zone d'emprunt sont essentielles à définir<br />

à fin d'analyses: les compatibilités entre les deux matériaux, la<br />

pente des plages et les volumes de rechargements initiaux et<br />

périodiques à envisager.<br />

<strong>Le</strong>s prélèvements sont à faire non seulement en surface mais aussi,<br />

dans la zone d'emprunt, sur la hauteur de dragages envisagés<br />

(carottages). La granulométrie est aussi un facteur essentiel à<br />

prendre en compte dans le rendement des pompes.<br />

6.4.3.2 Mouvements des sédiments<br />

<strong>Le</strong>s mouvements sédimentaires (dans le profil, transit littoral)<br />

conditionnent la stabilité des rechargements faits et donc les<br />

volumes des rechargements périodiques à envisager, la nécessité de<br />

réaliser d'éventuel-s ouvrages (épis, butée de pied, brise-lames)<br />

permet tant destabil i ser 1esapp0 r t s . <strong>Le</strong>tra ns i t 1i t t 0 ra 1 est<br />

essentiel à définir si l'on envisage un système de by-passing.<br />

Dans les principes, les méthodes d'études sont:<br />

Mouvements dans le profil: levers topographiques et<br />

bathymétriques périodiques avec analyse des évolutions;<br />

approche théorique: études des évolutions de la granulométrie.<br />

Transit littoral: approche théorique (formules de transport),<br />

accumulation contre des ouvrages, traceurs radio-actifs.<br />

6.4.3.3 Evolution du littoral et des fonds<br />

5.338<br />

Ces données permettent d'évaluer les pertes en matériau des<br />

littoraux en érosion et sont à prendre en compte dans la<br />

détermination des volumes d'apports initiaux et périodiques<br />

d'apport.<br />

Ces études se réalisent surtout à partir de la comparaison de levers<br />

bathymétriques, topographiques et photographiques.


6.4.4 OUVRAGES A ENVISAGER<br />

- 98 ­<br />

Comme l'ont montré divers exemples, un rechargement perd plus ou<br />

moins rapidement du matériau selon d'une part sa granulométrie,<br />

d'autre part l'importance des mouvements sédimentaires (vent,<br />

transit littoral et transport dans le profil) et enfin la<br />

bathymétrie (pente des fonds) ; des pertes de 10 à 20 % ll an sont<br />

usuelles. Si on souhaite les réduire ou si elles sont plus<br />

importantes, il faut alors envisager des ouvrages de contention<br />

permettant des pertes admissibles facilement compensables par des<br />

apports périodiques (toutefois, un autre choix, peut-être de<br />

recourir systématiquement à des apports compensatoires).<br />

L'évaluation des pertes ressort des caractéristiques des divers<br />

facteurs en jeu (voir en 6.4).<br />

<strong>Le</strong> choix des ouvrages ressort de facteurs techniques et<br />

économiques :<br />

6.4.4.1 Techniques<br />

Dans le principe<br />

Si les mouvements dominants sont dans le profil, il s'agira<br />

d'ouvrages type brise-lames (surtout en mer sans ou à faible<br />

marée) ou butée de pied sous-marine.<br />

Si le transit littoral prédomine, on s'orientera alors vers des<br />

épi s.<br />

La mise au point des caractéristiques structurelles et<br />

dimensionnelles de ces ouvrages ressort d'études sur plan et/ou en<br />

modèle (soit physique, soit numérique) prenant en compte les<br />

diverses conditions locales.<br />

6.4.4.2 Economiques<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s ouvrages sont coûteux. Par exemple, un brise-lames de 100 à<br />

150 m par fonds - 2 à - 3 m coûte, en Méditerranée, de l'ordre de 3<br />

à 4 millions de francs.<br />

Un épi de 100 m coûte aux environs de 1 million de Francs. <strong>Le</strong> coût<br />

d'un ml étant de l'ordre de 10 F, un brise-lames équivaut à 200 000<br />

à 300 000 ml et un épi à 100 000 ml. Il Y a donc une ana lyse<br />

économi que à fa ire et à prendre en compte dan $ un choi x entre<br />

rechargement périodique et ouvrage (en n'oubliant pas bien sûr qu'il<br />

y a aussi des facteurs techniques).


- 99 ­<br />

6.4.5 CONDITIONS TECHNIQUES ET ECONOMIQUES<br />

5.338<br />

<strong>Le</strong>s exemples des cas de Knokke et de Cap Breton ont montré que les<br />

coûts variaient considérablement selon les choix techniques retenus.<br />

Par ailleurs, les techniques à mettre en oeuvre dépendent des<br />

conditions locales (bathymétrie, océanographie etc.) et des<br />

caractéristiques du projet.<br />

Il y a donc une analyse à faire pour déterminer les conditons<br />

optimales techniques et économiques du rechargement (confert les<br />

exemples cités).<br />

Comme premier ordre de grandeur, on peut retenir des coûts de<br />

l'ordre de 10 à 30 F/m 3 •<br />

000


ANNEXES


Annexe 1<br />

BIBLIOGRAPHIE


A.1 - 1<br />

[lJ Classification of soils and rocks to be dredged. PlANC (1984).<br />

[2J Review of design elements for beach fill evaluation. Research<br />

coastal engineering. US Army. Technical paper. June 1977.<br />

[3J Shore<br />

1984.<br />

center<br />

protection manual. Coastal engineering research center. Edition<br />

[4J ANTONOPOULOS C. (1984). Action de la houle sur les sédiments au large de<br />

la zone de déferlement. Etudes en nature et en laboratoire. Thèse de<br />

docteur ingénieur. Université Paris Sud.<br />

[5J AUBREY D.<br />

transport.<br />

[6J BAGNOLD R.<br />

transport.<br />

[7J BASCOM<br />

slope.<br />

C. (1979). Sèasonal pattern of<br />

Journal of geophysical research. onshore-offshore<br />

Vol. 84. No. CIO. sediment<br />

A. (1979). Seasonal patterns of onshore-offshore<br />

Proceeding of the Royal Society of London.<br />

sediment<br />

W.N. (1951). The relationship between sand size and beach face<br />

[8J BONNEFlLLE (1980). Cours d'hydraulique maritime.<br />

[9J BONNEFlLLE<br />

l'étude de<br />

Toulouse.<br />

(1968). L'utilisation des paramètres adimensionnels pour<br />

l'hydrodynamique des sédiments. Thèse de docteur-ès-sciences.<br />

[10J COOK D. D., GORLINE O. S. (1972). Field observation of sand transport by<br />

shoaling waves.<br />

[llJ OARYMPLE O. A., THOMPSON W. W. (1976). Study of equilibrium beach<br />

profiles. Proceedings 16th coastal eng. conf. Hambourg.<br />

[12J GUNYAKTI A. (1975). Contribution à l'étude de l'influence de la houle sur<br />

différents sédiments. Application à l'alimentation des plages par un<br />

dépôt de dragages. Thèse de docteur-ingénieur. Université de Paris Sud.<br />

5.338


Annexe 1<br />

BIBLIOGRAPHIE


A.1 - 3<br />

[31J SITARZ J. A. (1963). Contribution à l'étude des plages à partir de la<br />

connaissance des profils d'équi11bre CREO.<br />

[32J SCHWARTZ K., MUSIALOWSKI (1980). Transport of dredged sediment placed in<br />

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flume. Proceeding IAHR. Workshop on particle motion and sediment<br />

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des Voies Navigables.<br />

[35J SUNAMURA (1980). A laboratory study of offshore transport of sediment and<br />

a model for eroding beaches. Proceeding 17th coastal eng. conf. Sydney.<br />

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sediment transport. Proceeding 17th. Coastal Eng. Conf.<br />

DOCUMENTS LCHF - SOGREAH<br />

[38J LCHF (1976). Action de la houle sur les sédiments. Etude réalisée pour le<br />

CNEXO.<br />

[39J LCHF (1975). Protection du chenal de navigation de l'Adour contre<br />

l'ensablement.<br />

[40J LCHF (1987). Etude des dragages de l'embouchure de l'Adour.<br />

[41J SOGREAH (1988). <strong>Le</strong> transit artificiel du transport littoral des sables<br />

(Sand by passing).<br />

[42J SOGREAH (1969). Création d'une plage artificielle dans la baie du<br />

Larvotto à Monte-Carlo.<br />

[43J LCHF (1979). Etude de l'influence des dragages sur l'équilibre des fonds<br />

littoraux.<br />

[44J LCHF (1984). Action simultanée de la houle et des courants sur les<br />

mouvements sédimentaires.<br />

[45J LCHF (1972). Plages et littoraux artificiels. Ministère de l'Equipement.<br />

[46J SOGREAH (1979). Etude des problèmes de dragages.<br />

[47] LCHF (1983). Aménagement du littoral. Régime des plages varoises.<br />

5.338


A.l - 5<br />

[64J NAUKE H. (1985). Rejets en mers de matières draguées aux termes de la<br />

convention de Londres sur l'immersion des déchets AIPCN no. 50 - 1985.<br />

[65J Déversement en mer des produits de dragages (1986). AIPCN no. 52.<br />

[66J Rapport final de la commission interministérielle pour l'étude des effets<br />

du dragage et de l'évacuation des produits de dragages sur<br />

l'environnement AIPCN (1977).<br />

[67J BATES D.A. - Beach Recharge-sea defence by dredging methods - XI World<br />

Dredging Congress 1986 - Brighton.<br />

[68J WEGEL J.R. - Weir sand by-passing systems. CERC special report No. 8 ­<br />

April 1981.<br />

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[70J HARRIS R. INMAN D.L. - Study and evaluation of remedial sand by-passing<br />

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[72J BOER and VELLINGA - BIJKER and GRAF - Prediction of dune erosion and<br />

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[73J D.H. DETTE - Effectiveness of beach deposit nourishment. Coastal<br />

sediment - 1977.<br />

5.338<br />

000


Annexe 2<br />

-NOTATION.<br />

GRANULOMETRIE DES MELANGES


- NOTATIONS<br />

-----------<br />

- GRANUl DMETRIE DES MELANGES


Annexe 3<br />

CARACTERISTIQUES DES DRAGUES SUCEUSES<br />

ET DES CHALANTS A DEBLAIS


5.338<br />

Annexe 3<br />

CARACTERISTIQUES DES DRAGUES SUCEUSES<br />

ET DES CHALA.NDS A DEBLA.IS


Annexe 4<br />

BY-PASSING REALISE AUX ETATS-UNIS


5.338<br />

Annexe 4<br />

BY-PASSING REALISE AUX ETATS-UNIS


Annexe 5<br />

GROUPEMENT --0'1 NTERET ECO NOM 1QUE<br />

GIE<br />

CARACTERISTIQUES DES PRINCIPALES DRAGUES


5.338<br />

Annexe 5<br />

GROUPEMENT D1INTERET ECONOMIQUE<br />

GIE<br />

CARACTERISTIQUES DES PRINCIPALES DRAGUES


<strong>Le</strong> GIE a été créé en 1979 entre l'Etat et les Ports Autonomes avec pour<br />

objectifs:<br />

la construction, le maintien, le renouvellement d'un parc de dragues et<br />

d'engins de servitude destinés à effectuer les travaux de dragages dans<br />

les ports autonomes et les ports autonomes non concédés,<br />

la gestion de ce parc dans les conditions prévues par le code des ports<br />

maritimes.<br />

<strong>Le</strong> tableau ci-après donne les caractéristiques des principales dragues.<br />

5.338

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