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Florence Imbert, Florian Testard - L'Union sociale pour l'habitat

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ES CAHIERS<br />

> Sécurité, tranquillité<br />

Guide pratique et déontologique<br />

de la vidéoprotection<br />

à l’usage des bailleurs sociaux<br />

L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT<br />

n°<br />

141<br />

Les collections<br />

d’Actualités habitat<br />

Mai 2011 / 20 €


Coordination : Claire Thieffry, Béatrix Mora, Délégation à l’action professionnelle de l’Union <strong>sociale</strong> <strong>pour</strong> l’habitat<br />

Comité de pilotage : Denise Salvetti, Conseillère juridique à la Direction juridique de l’Union <strong>sociale</strong> <strong>pour</strong> l’habitat –<br />

Brigitte Jallet, Directrice de l’Association régionale Centre<br />

Conception et rédaction : Eric Chalumeau, Raphaël Boutes, Icade Suretis – <strong>Florence</strong> <strong>Imbert</strong>, <strong>Florian</strong> <strong>Testard</strong>, Cronos Conseil<br />

Nous remercions les organismes qui ont contribué au travail sur les sites : OPAC de l’Oise – Grand Lyon-Habitat –<br />

OPH de Dole – OPH d’Orléans, Les résidences de l’Orléanais – Logement Francilien – Patrimoine Sa Languedocienne –<br />

OPH de Drancy – SAGECO-EFIDIS.


> Introduction ..........................................................................2<br />

CHAPITRE <br />

Quelle définition de la vidéoprotection ?.........................................6<br />

1.1 Définition technique et finalités de la vidéoprotection .....................7<br />

1.1.1 Définition technique...........................................................7<br />

1.1.2 Finalités de la vidéoprotection ...............................................12<br />

CHAPITRE <br />

Quel cadre juridique de la vidéoprotection<br />

applicable à l’habitat social ? .....................................................14<br />

2.1 La vidéoprotection, entre liberté et sécurité .........................15<br />

2.2 Les évolutions juridiques récentes ..................................23<br />

2.3 Principaux textes applicables .......................................26<br />

CHAPITRE <br />

Les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi<br />

raisonnable de la vidéoprotection ...............................................28<br />

3.1 La nécessaire inscription de la démarche de vidéoprotection<br />

dans le partenariat local de prévention de la délinquance ..............31<br />

3.2 Les étapes de la conduite du projet d’installation<br />

d’un système de vidéoprotection..............................................33<br />

3.2.1 Les études préalables avant la prise de décision ............................33<br />

3.2.2 La dimension éthique et déontologique du projet ............................59<br />

3.2.3 Le marché et son suivi .......................................................60<br />

3.3 L’exploitation d’un dispositif de vidéoprotection ...........................66<br />

3.3.1 L’organisation interne........................................................66<br />

3.3.2 La maintenance du système de vidéoprotection .............................75<br />

Conclusions et perspectives ........................................................78<br />

Liste complète des parutions ......................................................81<br />

1


2<br />

INTRODUCTION


Le présent guide pratique <strong>pour</strong>suit comme objectif non pas une<br />

incitation des bailleurs sociaux <strong>pour</strong> que ceux-ci s’équipent de dispositifs<br />

de vidéoprotection mais une information d’une part <strong>pour</strong> éclairer<br />

leurs décisions en ce domaine et d’autre part <strong>pour</strong> proposer une boîte à<br />

outils à ceux qui auraient opté <strong>pour</strong> la mise en œuvre de ces systèmes.<br />

La réflexion des bailleurs sociaux concernant la vidéoprotection est à<br />

inscrire dans une stratégie territoriale et partenariale de prévention de<br />

la délinquance dont ils sont un des acteurs majeurs aux côtés des services<br />

de l’Etat, de l’autorité judiciaire, des collectivités territoriales, des<br />

associations et des autres opérateurs économiques et sociaux.<br />

Ainsi la politique de tranquillité résidentielle des bailleurs sociaux (dont la<br />

vidéoprotection peut être l’une des dimensions) s’inscrit-elle dans le dispositif<br />

partenarial suivant :<br />

Au niveau national<br />

> Plan national de prévention de la délinquance et d’aide aux victimes<br />

(2010 – 2011 – 2012), pris en application de la loi du 5 mars 2007 relative<br />

à la prévention de la délinquance, piloté par le comité interministériel<br />

de prévention de la délinquance (CIPD) et financé par le fonds<br />

interministériel de prévention de la délinquance (FIPD).<br />

> Circulaire du 6 septembre 2010 relative aux études de sûreté et de<br />

sécurité publique dans les opérations de renouvellement urbain.<br />

> Loi d’orientation et de programmation <strong>pour</strong> la performance de la<br />

sécurité intérieure du 14 mars 2011 qui modifie sensiblement le cadre<br />

juridique de la mise en œuvre des dispositifs de vidéoprotection.<br />

Au niveau local<br />

> Mise en place des conseils locaux de sécurité et de prévention de la<br />

délinquance (CLSPD) dans les communes de plus de 10 000 habitants<br />

ou à l’échelle des EPCI (CISPD).<br />

> Mise en place des stratégies territoriales de sécurité et de prévention<br />

de la délinquance en remplacement des contrats locaux de sécurité.<br />

> Poursuite des dispositifs spécifiques de type groupe local de traitement<br />

de la délinquance (GLTD), cellules de veille.<br />

Tout en étant un partenaire officiel des politiques publiques locales de prévention<br />

de la délinquance, le bailleur social n’en est pas <strong>pour</strong> autant un acteur de<br />

la sécurité publique. Il ne dispose en effet d’aucune compétence de police<br />

administrative ou judiciaire, les seuls pouvoirs de police appartenant à l’Etat et<br />

au maire.<br />

3


introduction<br />

4<br />

La réflexion relative à l’opportunité éventuelle d’installer un système de vidéoprotection<br />

ne peut donc être envisagée que par rapport à deux cadres de référence :<br />

> Premièrement, le partenariat de prévention de la délinquance dans le<br />

cadre du CLSPD : en tant que gestionnaire d’un patrimoine social sur<br />

une parcelle (parfois très significative en taille) du territoire de la<br />

commune, le bailleur peut être sollicité <strong>pour</strong> surveiller et protéger<br />

des espaces relevant de son autorité, par exemple dans le cadre d’un<br />

dispositif mutualisé au plan local ;<br />

> Deuxièmement, l’ensemble des obligations légales, réglementaires et<br />

contractuelles en matière de tranquillité résidentielle (voir chapitre 1<br />

du Guide), qui se sont multipliées depuis la LOPS du 21 janvier 1995.<br />

Nous <strong>pour</strong>rions représenter ces obligations et engagements de sûreté dans le<br />

schéma suivant :<br />

Maître d’ouvrage<br />

> conception d'immeubles neufs<br />

> renouvellement urbain (démolition,<br />

chantier, reconstruction, études de<br />

sécurité publique)<br />

Propriétaire,<br />

gestionnaire,<br />

exploitant<br />

Partenaire<br />

d'une politique<br />

locale<br />

de prévention<br />

de la délinquance<br />

> assure la jouissance paisible des lieux<br />

> fait respecter les obligations du locataire<br />

(bail réglement intérieur, règles de<br />

voisinage...)<br />

Employeur<br />

> prévention des risques professionnels<br />

> protection et assistance des collaborateurs<br />

> CLSPD ou CISPD<br />

> GLTD, etc.<br />

Les fonctions du bailleur social dessinent un “quadrilatère de la sûreté 1 ”.<br />

1 Eric CHALUMEAU, “Sûreté et habitat collectif”, in Préventique sécurité, à paraître.


Pour mettre en œuvre ces fonctions de sûreté, de prévention et de tranquillité<br />

résidentielle, les bailleurs choisiront, selon les cultures des organismes<br />

et selon les contextes locaux, des modes de réponse et d’organisation<br />

différents, parmi lesquels l’installation et l’exploitation d’un système<br />

de vidéoprotection s’il répond à des besoins et des objectifs clairement<br />

définis.<br />

>><br />

La vidéoprotection ne saurait cependant se substituer à la présence<br />

humaine : gestion urbaine de proximité en journée, au besoin<br />

médiation <strong>sociale</strong> ou surveillance privée en soirée et la nuit.<br />

Il ne faut d’ailleurs pas opposer “la technologie et l’humain” mais<br />

s’efforcer de les rendre complémentaires lorsque la situation le<br />

justifie. La caméra a <strong>pour</strong> elle la continuité, la mémorisation, la<br />

traçabilité, le médiateur a <strong>pour</strong> lui l’intelligence des situations, la<br />

capacité de responsabiliser des personnes générant des troubles.<br />

Il agit sur le ressort du lien social là où la vidéoprotection agit sur<br />

celui de la prévention situationnelle.<br />

De même, la vidéoprotection ne peut se substituer à la responsabilisation<br />

et à la mobilisation des habitants. Nous savons que dans les immeubles<br />

où il n’y a pas d’amicale de locataires réellement implantée et active, il<br />

est beaucoup plus difficile de sortir des situations d’insécurité. L’action<br />

collective des habitants favorise la compréhension des causes des<br />

conflits et les rencontres intergénérationnelles. Nous avons moins peur<br />

de ce que nous connaissons et il est alors plus facile d’aller, collectivement,<br />

discuter avec ceux qui sont à l’origine de gênes, de troubles, d’incivilités.<br />

La technologie doit conforter la responsabilisation des adultes et<br />

sécuriser les personnels de proximité.<br />

Ainsi conçu comme l’un des outils d’une stratégie de tranquillité résidentielle,<br />

elle-même inscrite dans un projet partenarial de prévention de la<br />

délinquance, le recours à la vidéoprotection peut-il être envisagé par le<br />

bailleur social.<br />

Ce préalable posé, le présent guide explorera les différentes dimensions à<br />

appréhender <strong>pour</strong> la mise en œuvre éventuelle d’un dispositif de vidéoprotection<br />

: les définitions, les aspects juridiques, les aspects techniques,<br />

organisationnels et financiers.<br />

>><br />

Ces développements seront largement inspirés de retours<br />

d’expériences que nous ont livrés plusieurs bailleurs sociaux et que<br />

nous tenons à remercier vivement : OPAC de l’Oise, LogemLoiret,<br />

Grand Lyon Habitat, OPH de Drancy, OPH de Dole, Logement<br />

Francilien, Toulouse SA Languedocienne, SAGECO-EFIDIS.<br />

5


6<br />

CHAPITRE 1


Quelle définition<br />

de la vidéoprotection ?<br />

1.1 Définition technique<br />

et finalités de la vidéoprotection<br />

1.1.1 Définition technique<br />

A. De la capture à la destruction des images<br />

La vidéosurveillance, rebaptisée “vidéoprotection”,<br />

désigne un système de caméras conçu <strong>pour</strong> prévenir<br />

les atteintes aux personnes et aux biens, effectuer<br />

des levées de doute, assister des personnels<br />

d’intervention ou encore aider à l’identification d’auteurs<br />

présumés d’actes de délinquance. Ce système<br />

permet de visualiser à distance, en temps réel ou en<br />

différé, les images capturées par les caméras. Pour<br />

être efficace, un tel système doit s’inscrire dans une<br />

organisation plus large, comprenant notamment<br />

des moyens humains.<br />

Est ici détaillée l’architecture d’un système de vidéoprotection,<br />

dont la connaissance est indispensable<br />

dans la perspective d’une mise en œuvre et d’une<br />

exploitation pertinente. Quatre moments clés peuvent<br />

être distingués dans la circulation des images,<br />

depuis leur capture jusqu’à leur destruction : les<br />

images sont d’abord acquises via les caméras de<br />

vidéoprotection, puis transmises <strong>pour</strong> être traitées<br />

et stockées jusqu’à leur destruction (Cf. schéma).<br />

Ce chapitre est consacré aux généralités techniques<br />

concernant la vidéoprotection : quelles sont les<br />

composantes clés d’un système de vidéoprotection ?<br />

Quelles sont les étapes de la circulation des images,<br />

depuis leur capture jusqu’à leur destruction ?<br />

Quelles exigences techniques doit-on respecter lors de<br />

l’installation d’un système ?<br />

Quelles sont les finalités d’usage de la vidéoprotection ?<br />

ACQUISITION<br />

• Caméras fixes<br />

• Caméras dômes<br />

• …<br />

TRANSMISSION<br />

• Fibre optique<br />

• Wi-max<br />

• Wi-fi<br />

• …<br />

STOCKAGE<br />

• Enregistrement des images<br />

<strong>pour</strong> une durée limitée<br />

• Recherche d’images,<br />

extractions éventuelles<br />

• Destruction<br />

EXPORTATION<br />

• Traitement logiciel et analyse<br />

• Visualisation<br />

• Pilotage<br />

• …<br />

7


chapitre 1 : quelle définition de la vidéoprotection ?<br />

8<br />

L’acquisition<br />

Les caméras sont l’outil d’acquisition du système.<br />

Ce sont elles qui capturent les images. Il en existe<br />

de nombreux types, on en trouve de toutes les<br />

tailles, à tous les prix, avec un large spectre de<br />

technologies. Aujourd’hui, le choix en caméras analogiques<br />

reste encore plus large que <strong>pour</strong> les<br />

caméras numériques même si le nombre de ces<br />

dernières tend à se développer. Voici une brève présentation<br />

des principaux types de caméras, ceux-ci<br />

seront davantage détaillés au chapitre II consacré à<br />

l’exploitation des dispositifs de vidéoprotection :<br />

> les caméras fixes, conçues <strong>pour</strong> surveiller une<br />

zone déterminée lors de leur installation. Elles<br />

sont utilisées le plus souvent <strong>pour</strong> la surveillance<br />

d’un passage obligé, d’un petit périmètre<br />

ou encore d’un local sensible. Elles seront donc<br />

plus adaptées à des espaces tels que des halls<br />

d’immeuble, des accès véhicules ou piétons de<br />

parkings ou des coursives.<br />

> Les caméras orientables, capables d’observer à<br />

360°. Ces caméras sont contrôlables manuellement<br />

ou programmables en “patrouilles vidéo”<br />

et permettent la surveillance de plus vastes<br />

espaces. Ce type de caméra est généralement<br />

privilégié lorsque le dispositif est exploité en<br />

temps réel. Elles sont le plus souvent utilisées<br />

<strong>pour</strong> la surveillance de grands espaces extérieurs<br />

(cœur d’îlot, parking de surface).<br />

Le choix de l’implantation des caméras est déterminant<br />

<strong>pour</strong> une bonne acquisition des images<br />

ainsi que le niveau d’éclairement (essentiel <strong>pour</strong><br />

garantir une bonne qualité d’image la nuit) et la<br />

nature de la végétation environnante (elle ne doit<br />

pas obstruer le champ de vision des caméras).<br />

Sur les sites les plus sensibles, le principe de surveillance<br />

mutuelle des équipements (une caméra<br />

surveillant l’autre) est indispensable <strong>pour</strong> une<br />

pérennité du dispositif, l’une des deux caméras<br />

pouvant ne pas être visible.<br />

La transmission<br />

C’est une étape primordiale qui permet de faire le lien<br />

entre l’acquisition et le traitement des images. Le<br />

type de technologie mise en œuvre lors de la transmission<br />

de données revêt un caractère stratégique<br />

<strong>pour</strong> le système de vidéoprotection. Il est important<br />

d’examiner avec soin quel moyen de transmission est<br />

le plus approprié au regard des finalités <strong>pour</strong>suivies<br />

et des contraintes de l’environnement.<br />

Divers modes de transmissions peuvent être utilisés,<br />

en filaire (ADSL/SDSL, fibre optique, câble<br />

coaxial…) ou par réseau sans-fil (Wi-fi, Wi-Max…).<br />

Le premier offre un mode de meilleures garanties<br />

en matière de sécurité du réseau et de qualité de<br />

transmission, mais présente souvent un coût plus<br />

élevé, notamment en raison des travaux de génie<br />

civil à entreprendre <strong>pour</strong> le passage des câbles. Les<br />

contraintes liées au système de vidéoprotection,<br />

comme par exemple la distance entre les caméras,<br />

<strong>pour</strong>ront orienter le choix du maître d’ouvrage vers<br />

l’une ou l’autre de ces solutions.<br />

La réception et le traitement<br />

Le traitement des images peut être réalisé en<br />

temps réel ou a posteriori selon le mode d’exploitation<br />

choisi. Pour un système dont la finalité exige la<br />

visualisation en temps réel des images, celles-ci<br />

seront transmises dans un poste de contrôle, vers<br />

des opérateurs formés.<br />

Le traitement peut être assisté par des logiciels<br />

facilitant la détection d’images, ou le suivi d’objets<br />

et d’individus. Sur un lieu peu fréquenté, une application<br />

permettant de détecter la présence d’activité<br />

anormale aura <strong>pour</strong> but d’attirer l’attention de<br />

l’opérateur sur cette zone. L’assistance logicielle<br />

est d‘autant plus utile que le système de vidéoprotection<br />

est important.<br />

Enfin, d’autres systèmes ne nécessitent pas de surveillance<br />

en temps réel, les images sont alors<br />

directement stockées, <strong>pour</strong> être exploitées a posteriori.<br />

Les personnes habilitées <strong>pour</strong>ront accéder<br />

aux images enregistrées <strong>pour</strong> les visualiser ou les<br />

extraire.


Le stockage<br />

L’enregistrement des images est techniquement<br />

possible en analogique ou en numérique, cette<br />

seconde option étant de loin la plus performante.<br />

Les images enregistrées doivent ensuite être automatiquement<br />

‘’écrasées’’ après une durée qui aura<br />

été définie lors de l’installation du système.<br />

Plusieurs points doivent être respectés <strong>pour</strong> la mise<br />

en place d’un bon système de stockage : la compression<br />

des images ne doit pas nuire à leur qualité<br />

afin que celles-ci soient exploitables ; les images<br />

doivent être sécurisées et accessibles uniquement<br />

aux personnes habilitées ; l’ensemble des images<br />

doit contenir les informations essentielles suivantes<br />

: l’heure, la date et la localisation.<br />

Les exigences de performance technique ont fait l’objet<br />

d’un arrêté publié en 2007, dont le contenu est<br />

détaillé dans la partie suivante.<br />

L’inflation continue des technologies en matière de<br />

vidéoprotection ne peut tenir lieu de doctrine d’emploi<br />

des dispositifs. Le bailleur doit, certes, faire un<br />

choix face à la multiplicité des produits, mais ce<br />

choix doit être guidé non par l’innovation ou la puissance<br />

de conviction des industriels mais par la<br />

conformité réglementaire des équipements, leur<br />

adaptation au mode d’organisation existant et l’aide<br />

à l’exploitation qui les accompagnera.<br />

A titre d’exemple, le choix d’un réseau IP plutôt que<br />

d’un système analogique peut être réalisé afin de<br />

permettre une centralisation accrue des images. Un<br />

directeur d’agence <strong>pour</strong>ra vouloir faire le choix de<br />

surveiller des caméras distantes à partir de n’importe<br />

quel point du réseau, vouloir vérifier que les<br />

dispositifs sont encore en fonctionnement et <strong>pour</strong>ront,<br />

lorsque les sites sont trop sensibles, vouloir<br />

stocker les images à distance.<br />

B. Les normes techniques<br />

L’arrêté du 3 août 2007<br />

Définition d’un système de vidéoprotection<br />

Afin de garantir une bonne qualité d’images en vue<br />

de leur exploitation par les services de police, un<br />

arrêté interministériel fixe les spécifications techniques<br />

des images des systèmes de vidéoprotection.<br />

Tous les systèmes mis en place doivent répondre à<br />

ces spécifications, y compris les anciens systèmes,<br />

dont la mise en conformité était à réaliser obligatoirement<br />

avant le 22 août 2009. Une installation est<br />

considérée comme un système de vidéoprotection<br />

dès lors qu’il y a visualisation et/ou enregistrement<br />

des images dans un lieu centralisé. Ainsi, deux installations<br />

de 7 caméras situées en deux lieux distincts,<br />

si elles sont reliées à un même centre de<br />

supervision, constitueront un système de vidéoprotection<br />

de 14 caméras. A l’inverse, s’il n’y a pas<br />

enregistrement mais simplement visualisation<br />

publique et en direct des images (diffusion des<br />

images dans une boutique où sont installées les<br />

caméras, diffusion d’une webcam en direct sur un<br />

site internet, etc.), il n’y a pas de système de vidéosurveillance<br />

au sens de la loi du 21 janvier 1995<br />

modifiée.<br />

9


chapitre 1 : quelle définition de la vidéoprotection ?<br />

10<br />

Les enjeux d’une installation<br />

L’arrêté rappelle dans un premier temps les enjeux<br />

d’une installation de vidéoprotection, qui devra être<br />

dimensionnée proportionnellement aux finalités<br />

retenues. Ainsi, les finalités du système (Cf. partie<br />

suivante) devront être au préalable définies, <strong>pour</strong><br />

déterminer les solutions techniques les plus pertinentes.<br />

Chaque caméra du système se verra attribuer<br />

un objectif principal, éventuellement complété<br />

par des objectifs secondaires. En annexe technique,<br />

l’arrêté souligne l’importance de la qualité des<br />

images restituées et d’une transmission en temps<br />

réel. Les données restituées devront être<br />

conformes à l’image d’origine et accessibles uniquement<br />

aux personnes habilitées. Pour garantir<br />

une bonne transmission des images, il est de plus<br />

recommandé d’adopter un mode de compression<br />

des images qui soit adapté à la bande passante du<br />

réseau de transmission.<br />

Les conditions de stockage et d’exportation des<br />

images sont abordées dans les articles 2 et 3 de l’arrêté<br />

: un stockage numérique des images est requis<br />

<strong>pour</strong> les systèmes de plus de huit caméras. Pour<br />

tous les systèmes, les flux d’images doivent être précisément<br />

datés (jour et heure) et localisés (emplacement<br />

de la caméra). Le format d’image minimal<br />

exigé est de type 4-CIF soit 704x576 pixels <strong>pour</strong> les<br />

plans étroits, ou bien un format qui permette d’extraire<br />

une vignette de visage de 90x60 pixels. Les<br />

plans larges devront afficher un format supérieur ou<br />

égal à 352x288 pixels (CIF : common intermediate<br />

format. Il s’agit d’un format standardisé d’une image<br />

numérique). Enfin, l’enregistre-ment vidéo devra<br />

être réalisé à une fréquence minimale de 6 à 12<br />

images par seconde, selon les situations. La qualité<br />

des images doit être garantie tout au long de la<br />

chaîne, de la capture à l’exportation en passant évidemment<br />

par le stockage.<br />

L’installation logicielle devra être en mesure d’assurer<br />

l’exactitude et l’accessibilité des données<br />

spatio-temporelles des images. En outre, il est<br />

nécessaire de prévoir des moyens assurant une traçabilité<br />

des extractions et des modifications réalisées<br />

dans la base des images enregistrées. Enfin,<br />

les annexes techniques concluent sur l’interopérabilité<br />

des systèmes : il est indispensable que<br />

l’exportation des images d’un système à l’autre –<br />

dans le cas d’une extraction à des fins judiciaires<br />

par exemple – soit possible sans perte de qualité ni<br />

d’information.<br />

La règle d’installation APSAD assurantielle R82 :<br />

assemblée Plénière des sociétés d'Assurance<br />

Dommage<br />

Le référentiel de certification professionnelle R82<br />

respecte les exigences de l’arrêté du 3 août 2007.<br />

Ainsi, les maîtres d’ouvrage qui feront appel à un<br />

installateur certifié 2 seront exempts de certaines<br />

formalités lors de leur demande d’autorisation préfectorale,<br />

le cas échéant (Cf. arrêté du 6 mars 2009<br />

fixant les conditions de certification des installateurs<br />

de vidéosurveillance et arrêté du 29 avril 2010<br />

fixant les conditions de certification des installateurs<br />

de systèmes de vidéosurveillance).<br />

2 Certifications NF Service et APSAD (NF367-I82) délivrées conjointement par AFNOR Certification et le CNPP.


Principales exigences techniques fixées par l’arrêté du 3 août 2007<br />

Caméras • Réglées équipées et connectées de façon à répondre aux finalités<br />

du système ;<br />

• Adaptées aux conditions d’illumination du lieu vidéosurveillé.<br />

Transmission<br />

Exportation<br />

Stockage/enregistrement<br />

• Bande passante compatible avec les débits nécessaires à une transmission<br />

de qualité ;<br />

• Garantir la sécurité des réseaux : disponibilité, confidentialité et<br />

intégrité.<br />

• Flux vidéo exportés sans dégradation de la qualité ;<br />

• Support physique d’exportation doit être un support numérique non<br />

réinscriptible et à accès direct, compatible avec le volume de<br />

données à exporter.<br />

• Support numérique <strong>pour</strong> les systèmes de plus de huit caméras ;<br />

• Il doit être possible de déterminer à tout moment de la séquence<br />

vidéo la date, l’heure et l’emplacement de la caméra concernée ;<br />

• Garantir l’intégrité des flux vidéos et des données relatives à la<br />

date, l’heure et l’emplacement de la caméra ;<br />

• Format d’image supérieur ou égal à 704x576 pixels (4-CIF) <strong>pour</strong><br />

les flux vidéo issus de caméras à plan étroit, ou bien permettant<br />

l’extraction de vignettes de visages d’une résolution minimum de<br />

90x60 pixels ;<br />

• Format d’image supérieur ou égal à 352x288 pixels (CIF) <strong>pour</strong> les<br />

autres flux vidéo ;<br />

• Fréquence minimale requise de 12 images par seconde, sauf <strong>pour</strong><br />

les flux vidéo issus de caméras installées <strong>pour</strong> la régulation du<br />

trafic et la gestion de flux rapides d’individus ;<br />

• Fréquence minimale de 6 images par seconde <strong>pour</strong> les autres flux<br />

vidéo ;<br />

• Traçabilité de l’ensemble des actions effectuées sur les flux vidéo.<br />

11


chapitre 1 : quelle définition de la vidéoprotection ?<br />

12<br />

1.1.2 Finalités de la vidéoprotection<br />

A. Sur la voie publique<br />

et dans les espaces publics<br />

Les finalités de la vidéoprotection dans les lieux<br />

publics sont régies par la loi du 21 janvier 1995<br />

modifiée.<br />

Des finalités nombreuses quand la compétence de<br />

vidéoprotection appartient aux autorités publiques<br />

(Etat, communes et éventuellement groupements<br />

de communes).<br />

Les autorités publiques compétentes peuvent décider<br />

de visionner la voie publique afin d'assurer :<br />

- la protection des bâtiments et installations publics<br />

et leurs abords,<br />

- la sauvegarde des installations utiles à la défense<br />

nationale,<br />

- la régulation des flux de transport,<br />

- la constatation des infractions aux règles de la<br />

circulation,<br />

- la prévention des atteintes à la sécurité des personnes<br />

et des biens dans les lieux particulièrement<br />

exposés à des risques d'agression, de vol ou<br />

de trafic de stupéfiants ainsi que la prévention,<br />

dans les zones particulièrement exposées à ces<br />

infractions, des fraudes douanières…<br />

- la prévention d’actes de terrorisme,<br />

- la prévention des risques naturels ou technologiques,<br />

- le secours aux personnes et la défense contre<br />

l’incendie,<br />

- la sécurité des installations accueillant du public<br />

dans les parcs d’attraction.<br />

Les personnes morales de droit privé ne sont pas<br />

autorisées à filmer la voie publique.<br />

Un tempérament est apporté à ce principe au bénéfice<br />

de délégataires de services publics (transports<br />

publics) et de concessionnaires d’infrastructures<br />

publiques (sociétés privées exploitant des autoroutes).<br />

Par ailleurs, la possibilité de filmer la voie publique<br />

est ouverte de manière très limitée aux personnes<br />

morales de droit privé, en cas d'exposition à des<br />

actes de terrorisme, <strong>pour</strong> la protection des abords<br />

immédiats de leurs bâtiments et installations.<br />

Le recours à la vidéoprotection peut être justifié, par<br />

exemple, <strong>pour</strong> assurer la protection des abords de<br />

lieux de cultes ou en cas de risque d'attentats.<br />

Nous verrons que la LOPPSI 2 loi n° 2011-267 du<br />

14/03/2011 a élargi les prérogatives des personnes<br />

morales de droit privé en matière de vidéoprotection.


B. Pour des lieux et établissements<br />

ouverts au public<br />

Ceux-ci peuvent faire l’objet d’une vidéoprotection<br />

de la part des autorités publiques ou des personnes<br />

privées afin d’assurer la sécurité des personnes et<br />

des biens “lorsque ces lieux ou établissements<br />

sont particulièrement exposés à des risques<br />

d’agression, de vol ou sont exposés à des actes de<br />

terrorisme”.<br />

C. Dans les lieux privés, non ouverts<br />

au public<br />

Il n’existe pas de texte réglementaire fixant les finalités<br />

légales de la vidéoprotection dans les lieux non<br />

ouverts au public, celles-ci sont donc laissées à<br />

l’appréciation du propriétaire ou de l’affectataire,<br />

sous réserve du respect des principes généraux du<br />

droit à l’image, de l’information, du respect de la vie<br />

privée et de proportionnalité.<br />

Les finalités ci-après sont donc données à titre<br />

d’exemple :<br />

- prévention des atteintes aux biens et aux personnes<br />

dans les lieux particulièrement exposés à<br />

des risques d'agression ou de vol ou à des actes<br />

de terrorisme,<br />

- identification d’auteurs présumés d’actes de<br />

délinquance, aide à l’intervention, aide à l’enquête,<br />

production de preuves judiciaires,<br />

- surveillance générale, protection des bâtiments et<br />

équipements,<br />

- sécurisation de halls d’immeubles et de coursives,<br />

- sécurisation de parkings,<br />

- sécurisation d’espaces extérieurs et abords<br />

immédiats,<br />

- surveillance de l’exploitation, de la gestion d’un<br />

site,<br />

- gestion technique, contrôle.<br />

13


14<br />

CHAPITRE 2


Cadre juridique<br />

de la vidéoprotection<br />

applicable à l’habitat social<br />

2.1 La vidéoprotection,<br />

entre liberté et sécurité<br />

Le droit de la vidéoprotection est complexe. Il est<br />

constitué de “lois et règlements” 3 spécifiques qui<br />

autorisent la vidéoprotection sur la voie publique,<br />

dans des lieux ouverts au public, sous certaines<br />

conditions limitatives. Il s’agit de “lois de police”,<br />

c’est-à-dire de textes qui autorisent la vidéoprotection<br />

de manière dérogatoire, par rapport aux grands<br />

principes de droit que sont le respect de la vie privée,<br />

la liberté d’aller et venir, le droit à l’image.<br />

Dans leur réflexion éthique, les bailleurs sociaux ne<br />

doivent jamais perdre de vue ce principe : la règle<br />

demeure la liberté.Cependant, la vidéoprotection<br />

peut s’avérer nécessaire <strong>pour</strong> contribuer à la tranquillité-sécurité<br />

des résidences.<br />

A. L’usage de la vidéoprotection<br />

par le bailleur doit être mis en relation<br />

avec ses obligations de sûreté<br />

Plusieurs textes législatifs et réglementaires déterminent<br />

les obligations des bailleurs sociaux. Ils se<br />

rapportent principalement aux obligations des bailleurs<br />

sociaux dans le domaine de la sécurité, de la<br />

surveillance, du gardiennage et de l’entretien des<br />

locaux d’habitation.<br />

Obligations réciproques du bailleur<br />

et du locataire <strong>pour</strong> un usage paisible<br />

du logement<br />

En vertu de l’article 6 de la loi n°89-462 du 6 juillet<br />

1989 tendant à améliorer les rapports locatifs modifié<br />

par la loi n°2006-872 du 13 juillet 2006, “le bailleur<br />

est tenu de remettre au locataire un logement<br />

décent ne laissant pas apparaître de risques manifestes<br />

pouvant porter atteinte à la sécurité physique<br />

ou à la santé et doté des éléments le rendant<br />

conforme à l'usage d'habitation”. Il est notamment<br />

tenu “d'assurer au locataire la jouissance paisible<br />

du logement”, conformément aux dispositions de la<br />

loi du 6 juillet 1989, reprise à l’article 1719 du Code<br />

Civil. A l’inverse, “le locataire est obligé d’user paisiblement<br />

des locaux loués”.<br />

Surveillance des immeubles<br />

L’article L-127-1 du Code de la Construction et de<br />

l’Habitation, modifié par la loi n°2007-297 du<br />

5 mars 2007, instaure l’obligation <strong>pour</strong> les bailleurs,<br />

“lorsque l'importance [des] immeubles ou<br />

[des] locaux ou leur situation le justifient [d’] assurer<br />

le gardiennage ou la surveillance de ceux-ci et<br />

prendre les mesures permettant d'éviter les<br />

risques manifestes <strong>pour</strong> la sécurité et la tranquillité<br />

des locaux”. Les communes et les EPCI peuvent<br />

3Le texte fondateur est l’article 10 de la loi d’orientation et de programmation relative à la sécurité (LOPS) du 21 janvier 1995,<br />

modifiée à plusieurs reprises.<br />

15


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

16<br />

contribuer à cette obligation “lorsque les immeubles<br />

ou groupes d'immeubles collectifs à usage<br />

d'habitation […] sont particulièrement exposés à<br />

des risques de délinquance et font l’objet de dispositions<br />

des contrats locaux de sécurité”.<br />

Les articles R-127-1 à R-127-7 du Code de la<br />

construction et de l’habitation précisent les conditions<br />

d’application de l’article L-127-1 : l’article R-<br />

127-1 du CCH stipule d’une part, que le bailleur fait<br />

assurer ou assure dans les conditions et selon les<br />

modalités prévues le gardiennage, la surveillance<br />

des immeubles collectifs à usage locatif dont il a la<br />

gestion, “les dispositions du premier alinéa s'appliquent<br />

à tout bailleur dès lors qu'il gère cent logements<br />

locatifs ou plus dans un immeuble ou groupe<br />

d'immeubles collectifs formant un ensemble situé<br />

soit dans une zone urbaine sensible définie à l’alinéa<br />

3 de l'article 42 de la loi n° 95-115 du 4 février 1995,<br />

soit dans une commune dont la population dépasse<br />

25 000 habitants ou qui est comprise dans une aire<br />

urbaine d'un seul tenant regroupant au moins 50 000<br />

habitants et dont une ou plusieurs communes comptent<br />

plus de 15 000 habitants”.<br />

D’autre part, “afin d'éviter les risques manifestes<br />

<strong>pour</strong> la sécurité et la tranquillité des locaux, le<br />

bailleur :<br />

a) Installe et entretient un éclairage assurant une<br />

bonne visibilité de l'entrée des immeubles et de<br />

leurs parties communes, notamment des parcs de<br />

stationnement, quand ils sont situés à l'intérieur<br />

des locaux ;<br />

b) Installe et entretient les systèmes permettant de<br />

limiter l'accès aux parties communes des immeubles<br />

aux résidents et aux personnes autorisées par<br />

les résidents ou habilitées et l'accès aux caves et<br />

parcs de stationnement intérieurs aux résidents<br />

qui en bénéficient et aux personnes habilitées, ou<br />

prend les mesures ayant le même effet”.<br />

Le concours de la police<br />

En vertu de l’article L-126-2 du Code de la<br />

Construction et de l’Habitation, modifié par la loi<br />

n°2003-239 du 18 mars 2003, si les bailleurs “satisfont<br />

à l'obligation mentionnée par l'article L.127-1”,<br />

ceux-ci “peuvent également, en cas d'occupation<br />

des espaces communs du bâti par des personnes<br />

qui entravent l'accès et la libre circulation des locataires<br />

ou empêchent le bon fonctionnement des<br />

dispositifs de sécurité et de sûreté ou nuisent à la<br />

tranquillité des lieux, faire appel à la police ou à la<br />

gendarmerie nationales ou à la police municipale<br />

<strong>pour</strong> rétablir la jouissance paisible de ces lieux”.<br />

Au titre de l’article L-126-1 du Code de la<br />

Construction et de l’Habitation, “les propriétaires<br />

ou exploitants d’immeubles à usage d’habitation ou<br />

leurs représentants peuvent accorder à la police et<br />

à la gendarmerie nationales ainsi, le cas échéant,<br />

qu’à la police municipale une autorisation permanente<br />

de pénétrer dans les parties communes de<br />

ces immeubles”.<br />

La possibilité <strong>pour</strong> les bailleurs de créer<br />

un service de sécurité privée<br />

L’article 2 de la loi du 2 mars 2010 renforçant la<br />

lutte contre les violences de groupe ajoute une<br />

pierre supplémentaire à cet édifice. Il dispose que :<br />

“les propriétaires, exploitants ou affectataires<br />

d'immeubles ou groupes d'immeubles collectifs à<br />

usage d'habitation peuvent constituer une personne<br />

morale dont l'objet est l'exercice, <strong>pour</strong> le<br />

compte de ses membres, [d’activités consistant] à<br />

fournir des services ayant <strong>pour</strong> objet la surveillance<br />

humaine ou la surveillance par des systèmes électroniques<br />

de sécurité ou le gardiennage de biens<br />

meubles ou immeubles ainsi que la sécurité des<br />

personnes se trouvant dans ces immeubles”, dans<br />

les conditions prévues par l'article L. 127-1 du code<br />

de la construction et de <strong>l'habitat</strong>ion.


B. Les textes relatifs à la vidéoprotection<br />

et à la protection des libertés<br />

Il est à noter que les bailleurs sociaux peuvent relever<br />

de tout ou partie seulement de ces textes, selon<br />

la nature juridique (espace privé fermé ou ouvert au<br />

public) des espaces visionnés par les caméras.<br />

>><br />

Pour résumer simplement les choses,<br />

on peut dire :<br />

• que le bailleur n’étant pas une<br />

autorité publique il ne peut vidéo<br />

surveiller ni la voie publique ni les<br />

espaces publics, sauf lorsque ceux-ci<br />

se situent “aux abords immédiats” de<br />

son patrimoine, sachant que cette<br />

notion d’abords immédiats n’est pas<br />

(encore) définie juridiquement,<br />

• il peut, après demande d’autorisation<br />

préfectorale, vidéo surveiller des<br />

espaces privés ouverts au public (par<br />

exemple une aire de jeux à l’intérieur<br />

d’un espace résidentialisé qu’il<br />

ouvrirait sur le quartier en journée),<br />

• il peut, après déclaration à la CNIL,<br />

vidéo surveiller des lieux non ouverts<br />

au public (halls d’immeubles, locaux<br />

d’agences, parkings résidentiels…),<br />

• dans tous les cas il devra clairement<br />

indiquer aux tiers par affichettes, les<br />

espaces placés sous la surveillance<br />

des caméras.<br />

Le droit à l’image et à la protection de la vie privée<br />

Plusieurs textes de loi, antérieurs à la loi de 1995,<br />

traitent de la protection de la vie privée :<br />

> L’article 9 du Code Civil qui dispose que :<br />

“Chacun a droit au respect de sa vie privée. Les juges<br />

peuvent, sans préjudice de la réparation du dommage<br />

subi, prescrire toutes mesures, telles que séquestre,<br />

saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser<br />

une atteinte à l'intimité de la vie privée : ces mesures<br />

peuvent, s'il y a urgence, être ordonnées en référé”.<br />

> L’article 226-1 du Code Pénal qui réprime les<br />

atteintes à la vie privée :<br />

“Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000<br />

euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque,<br />

volontairement de porter atteinte à l'intimité<br />

de la vie privée d'autrui :<br />

1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le<br />

consentement de leur auteur, des paroles prononcées<br />

à titre privé ou confidentiel ;<br />

2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le<br />

consentement de celle-ci, l'image d'une personne<br />

se trouvant dans un lieu privé.<br />

Lorsque les actes mentionnés au présent article ont<br />

été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils<br />

s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le<br />

faire, le consentement de ceux-ci est présumé”.<br />

- Pour les établissements soumis au Code du<br />

Travail, un corpus de règles supplémentaires est<br />

imposé. En particulier, aucune information personnelle<br />

concernant un employé ou un candidat à un<br />

emploi ne peut être collectée par un dispositif qui<br />

n’aurait pas été porté à la connaissance de l’intéressé<br />

(articles L-1221-9 et L-1222-4 du Code du<br />

Travail). L’employeur a ainsi obligation d’informer<br />

ses salariés. De plus, la vidéoprotection doit être<br />

proportionnée aux finalités <strong>pour</strong>suivies.<br />

- L’article 8 de la Convention Européenne des Droits<br />

de l’Homme stipule que “toute personne a droit au<br />

respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et<br />

de sa correspondance”. Il établit également un équilibre<br />

entre le droit <strong>pour</strong> une personne à la protection<br />

de sa vie privée et les nécessités de l’ordre public.<br />

17


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

18<br />

La loi informatique et libertés<br />

La loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux<br />

fichiers et aux libertés, modifiée par la loi du 6 août<br />

2004, s’applique “aux traitements automatisés de<br />

données à caractère personnel” 4 . La CNIL 5 , instituée<br />

par la même loi, est une autorité administrative<br />

indépendante, chargée d’informer les responsables<br />

de traitements de données de leurs droits et obligations.<br />

Elle est également compétente <strong>pour</strong> effectuer<br />

des contrôles afin de vérifier que les traitements<br />

mis en place soient bien conformes à la loi. Elle dispose<br />

de jure d’un pouvoir de sanction, renforcé par<br />

la loi informatique et liberté du 6 août 2004.<br />

Les dispositions générales de la loi fixent plusieurs<br />

“conditions de licéité” et obligations. Les principales<br />

sont les suivantes :<br />

> Principe de finalité : le traitement doit obéir à des<br />

finalités “déterminées, explicites et légitimes” ;<br />

> Principe de proportionnalité : les données collectées<br />

sont “adéquates, pertinentes et non<br />

excessives” ;<br />

> Principe d’exactitude : les données doivent être<br />

“exactes, complètes et, si nécessaire, mises à<br />

jour” ;<br />

> Principe de durée limitée : la durée de conservation<br />

ne doit pas excéder “la durée nécessaire aux<br />

finalités <strong>pour</strong> lesquelles [les données] sont collectées<br />

et traitées” ;<br />

> Principe d’information des personnes et droit<br />

d’accès : toute personne auprès de laquelle sont<br />

recueillies des données à caractère personnel<br />

doit être informée sur le responsable et les finalités<br />

du traitement de données et peut accéder<br />

aux données qui la concernent, moyennant justification<br />

de son identité ;<br />

> Principe de sécurisation des données : “le responsable<br />

est tenu de prendre toutes précautions utiles<br />

(…) <strong>pour</strong> préserver la sécurité des données”<br />

notamment <strong>pour</strong> empêcher leur déformation, leur<br />

endommagement ou des accès non autorisés.<br />

La loi d’orientation et de programmation<br />

relative à la sécurité (LOPS)<br />

L’article 10 de la loi du 21 janvier 1995, modifié par<br />

la loi du 23 janvier 2006, puis par la LOPPSI 2 du 14<br />

mars 2011 constitue le cadre législatif de référence<br />

en matière de vidéoprotection de la voie publique<br />

et des lieux ouverts au public 6 . Les lieux non<br />

ouverts au public, qu’ils appartiennent à un propriétaire<br />

public ou privé, continuent de relever des<br />

lois précédemment citées (art. 9 du Code Civil, art.<br />

226-1 du Code Pénal, art. L-1221-9 et L-1222-4 du<br />

Code du Travail…). La loi de 1995 est une loi spéciale,<br />

alors que la loi de 1978 est une loi générale,<br />

or lex specialis derogat legi generali – la loi spéciale<br />

déroge à la loi générale ; c’est <strong>pour</strong>quoi la<br />

CNIL n’était pas considérée comme compétente<br />

sur les lieux ouverts au public, jusqu’au vote de la<br />

LOPPSI 2 sauf lorsque les enregistrements de<br />

vidéoprotection étaient liés à un fichier nominatif,<br />

comme dans le cas d’un couplage avec une technologie<br />

biométrique (Cf. supra). Comme cela est<br />

exposé au chapitre suivant, la LOPPSI 2 a profondément<br />

modifié le champ législatif de la vidéoprotection.<br />

La loi de 1995 reprend plusieurs des principes fixés<br />

par la loi de 1978 modifiée en 2004 :<br />

> Principe de finalité : la loi fixe les finalités possibles<br />

<strong>pour</strong> la vidéoprotection de la voie publique<br />

(Cf. 1.1.2) ;<br />

> Principe de proportionnalité : la circulaire du<br />

22 octobre 1996 demandait “de proportionner<br />

l’usage de tels équipements aux risques réellement<br />

encourus, compte tenu des circonstances<br />

de temps et de lieu, et de choisir en conséquence<br />

le nombre, l’emplacement, l’orientation,<br />

les caractéristiques des caméras, ainsi que la<br />

capacité et la durée de stockage des données”;<br />

> Principe de durée limitée : le délai maximum de<br />

conservation des enregistrements est fixé à<br />

30 jours ;<br />

4 - “Constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être<br />

identifiée, directement ou indirectement, (…) par un ou plusieurs éléments qui lui sont propres”.<br />

- “Constitue un traitement de données à caractère personnel toute opération ou ensemble d’opérations portant sur ces données,<br />

quel que soit le procédé utilisé (collecte, enregistrement, organisation, conservation, adaptation, modification, extraction,<br />

consultation, utilisation, etc.)”. Art. 2 de la loi informatique et liberté<br />

5 Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés<br />

6 La jurisprudence définit la notion de “lieu ouvert au public” comme un “lieu accessible à tous, sans autorisation spéciale de quiconque,<br />

que l’accès en soit permanent et inconditionnel ou subordonné à certaines conditions” (Cf. circulaire d’application du 22 octobre 1996).


Principe d’information des personnes et droit<br />

d’accès : “le public est informé de manière claire<br />

et permanente de l’existence du système de vidéosurveillance<br />

et de l’autorité ou de la personne responsable”<br />

; “toute personne intéressée peut<br />

s’adresser au responsable d’un système de vidéosurveillance<br />

afin d’obtenir un accès aux enregistrements<br />

qui la concernent ou d’en vérifier la<br />

destruction dans le délai prévu”.<br />

Dans le cas de la vidéoprotection, la CNIL est compétente<br />

dans les cas suivants :<br />

- Pour les systèmes numériques de vidéoprotection<br />

installés dans des lieux non ouverts au public<br />

(entrepôts, bureaux fermés au public, lieux sous<br />

contrôle d’accès, etc.). Les systèmes dits “domestiques”,<br />

mis en place par des particuliers dans les<br />

strictes limites de leur propriété, étant exclus.<br />

- Pour les systèmes numériques de vidéoprotection<br />

couplés à une technologie biométrique (type<br />

reconnaissance faciale par exemple), qu’ils soient<br />

installés dans un lieu ouvert ou dans un lieu<br />

fermé au public.<br />

- Pour des systèmes vidéo liés à des fichiers informatiques<br />

(cas de caméras lectrices de plaques<br />

d’immatriculation de véhicules).<br />

La LOPPSI 2 a élargi ce champ de compétence en<br />

donnant à la CNIL un droit général de contrôle des<br />

dispositifs de vidéoprotection mis en œuvre.<br />

L’article 10 de la LOPPSI 2 instaure une procédure<br />

d’autorisation préalable par le préfet, qui la délivre<br />

sur avis d’une “commission départementale de<br />

vidéosurveillance” créée à cet effet. Cette commission<br />

est composée d’un membre du corps des tribunaux<br />

administratifs, d’un maire, d’un représentant<br />

de la chambre de commerce et d’industrie et<br />

d’une personnalité qualifiée choisie par le préfet.<br />

Une Commission nationale de vidéosurveillance est<br />

en outre créée en 2007 par le décret 2007-916 du 15<br />

mai 2007, c’est un “organisme consultatif chargé de<br />

donner son avis au ministre de l'Intérieur sur les<br />

évolutions techniques et les principes d'emploi des<br />

systèmes concourant à la vidéosurveillance”. La<br />

LOPPSI 2 précise que la Commission nationale<br />

exerce également une “mission de conseil et d’évaluation<br />

de l’efficacité de la vidéoprotection”.<br />

Les régimes juridiques applicables aux bailleurs :<br />

la déclaration CNIL et l’autorisation préfectorale<br />

Les bailleurs peuvent être ainsi soumis à l’ensemble<br />

des textes qui ont été exposés précédemment.<br />

Selon le système de vidéoprotection installé, plusieurs<br />

procédures sont alors possibles. Le type de<br />

procédure à adopter est déterminé par le lieu d’implantation<br />

des caméras et la technologie utilisée.<br />

On distingue ainsi les “lieux ouverts au public” des<br />

“lieux non ouverts au public”. Voyons quelques<br />

exemples <strong>pour</strong> incarner cette notion qui peut parfois<br />

prêter à discussion :<br />

- Un parking extérieur d’un bailleur, accessible<br />

depuis la voie publique sans contrôle d’accès,<br />

sera un espace privé ouvert au public, donc un<br />

lieu ouvert au public ;<br />

- Un jardin d’enfants situé sur les espaces extérieurs<br />

d’un bailleur sera aussi considéré comme<br />

un espace privé ouvert au public, sauf si des<br />

contrôles d’accès le séparent de la voie publique ;<br />

- Le hall d’un immeuble placé sous contrôle d’accès<br />

sera considéré comme un espace privé non ouvert<br />

au public. Ceci reste vrai si le système de contrôle<br />

d’accès est momentanément défectueux.<br />

Sur son site Internet, la CNIL résume les procédures<br />

à entreprendre sous la forme d’un tableau de<br />

synthèse (voir tableau page suivante). Quatre<br />

régimes existent en matière de vidéoprotection : la<br />

simple information du public sans déclaration ni<br />

autorisation ; la déclaration normale auprès de la<br />

CNIL ; l’autorisation préalable auprès de la CNIL ;<br />

l’autorisation préfectorale.<br />

La deuxième ligne est celle qui correspond le mieux<br />

à la situation des bailleurs. Ainsi <strong>pour</strong> un système<br />

de vidéoprotection “classique”, avec enregistrement<br />

numérique, un bailleur devra solliciter une<br />

autorisation préalable auprès de la préfecture s’il<br />

surveille un lieu ouvert au public, ou simplement<br />

faire une déclaration auprès de la CNIL s’il surveille<br />

un lieu non ouvert au public.<br />

19


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

20<br />

Dans le cas d’un système de vidéoprotection<br />

déployé à la fois dans des lieux ouverts et non<br />

ouverts au public, il s’agira de déclarer le système<br />

à la CNIL <strong>pour</strong> ce qui est de la partie non ouverte au<br />

public, et de solliciter une autorisation préfectorale<br />

<strong>pour</strong> la surveillance des lieux ouverts au public. Si<br />

le système est couplé à une technologie biométrique,<br />

alors seule la CNIL est compétente et le responsable<br />

devra solliciter une autorisation préalable<br />

auprès de la CNIL uniquement.<br />

Sans enregistrement<br />

d’images numériques<br />

Avec enregistrement<br />

d’images numériques<br />

Avec alimentation<br />

d’un fichier<br />

Avec constitution d’un<br />

fichier d’infractions<br />

Avec reconnaissance<br />

faciale ou analyse<br />

comportementale<br />

Lieu ouvert au public Lieu non ouvert au public<br />

Autorisation préfectorale Aucune démarche<br />

Autorisation préfectorale Déclaration normale auprès de la<br />

CNIL<br />

Déclaration normale auprès de la<br />

CNIL<br />

Des imprimés Cerfa sont disponibles <strong>pour</strong> les trois<br />

types de procédures 7 :<br />

- La déclaration normale 8 auprès de la CNIL :<br />

imprimé Cerfa n°13809*02 ;<br />

- La demande d’autorisation préalable à la mise en<br />

œuvre de traitement automatisé de données à<br />

caractère personnel : imprimé Cerfa n°13786*01 ;<br />

- L’autorisation préfectorale (demande d’autorisation<br />

de vidéosurveillance) : imprimé CERFA n°13806*01.<br />

Les autorisations préfectorales sont délivrées <strong>pour</strong><br />

une durée de cinq ans. Toute modification du système<br />

(ajout ou suppression de caméras, changement de<br />

finalités, modifications techniques, changement de<br />

responsable, etc.) doit faire l’objet d’une nouvelle<br />

demande d’autorisation auprès de la préfecture, ou<br />

d’une information auprès de la CNIL, le cas échéant.<br />

Déclaration normale auprès de la<br />

CNIL<br />

Autorisation auprès de la CNIL Autorisation auprès de la CNIL<br />

Autorisation auprès de la CNIL Autorisation auprès de la CNIL<br />

Source : cnil.fr<br />

7 Toutes ces procédures sont réalisables en ligne sur les sites de la CNIL et du ministère de l’intérieur.<br />

8 A noter qu’il est possible de s’affranchir des déclarations normales en nommant un Correspondant Informatique et Libertés (CIL).


Le débat sur les compétences de la CNIL en matière de vidéoprotection<br />

des lieux non ouverts au public<br />

Le principal point de débat, qui est évoqué à plusieurs reprises dans les récents rapports et<br />

circulaires relatifs à la vidéoprotection (Cf. 2.1), concerne la compétence de la CNIL en<br />

matière de vidéoprotection dans les lieux non ouverts au public.<br />

Celle-ci s’estime pleinement compétente en la matière, car elle considère que la vidéoprotection<br />

constitue bien un traitement de données à caractère personnel au sens de l’article<br />

2 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée par la loi du 6 août 2004 :<br />

“Constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une personne physique<br />

identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro<br />

d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres. Pour déterminer si une personne<br />

est identifiable, il convient de considérer l’ensemble des moyens en vue de permettre son<br />

identification dont dispose ou auxquels peut avoir accès le responsable du traitement ou toute<br />

autre personne.<br />

Constitue un traitement de données à caractère personnel toute opération ou tout ensemble<br />

d’opérations portant sur de telles données, quel que soit le procédé utilisé, et notamment la collecte,<br />

l’enregistrement, l’organisation, la conservation, l’adaptation ou la modification, l’extraction,<br />

la consultation, l’utilisation, la communication par transmission, diffusion ou toute autre<br />

forme de mise à disposition, le rapprochement ou l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, l’effacement<br />

ou la destruction.”<br />

La CNIL considère ainsi qu’il est possible d’identifier, “directement ou indirectement”, une<br />

personne à partir d’images de vidéoprotection. Les données relatives à cette personne pouvant<br />

être la date, l’heure et le lieu où elle a été filmée, mais aussi ce qu’elle faisait ou encore<br />

la façon dont elle était habillée. Il va ensuite de soi que l’enregistrement numérique permet<br />

l’ensemble des procédés décrits à l’article 2.<br />

Cependant, comme le souligne le ministre de l’Intérieur dans la circulaire du 12 mars 2009<br />

relative aux conditions de déploiement des systèmes de vidéoprotection, le législateur “n’a<br />

pas regardé l’image d’une personne comme étant, en elle-même, une donnée à caractère personnel,<br />

c'est-à-dire une donnée permettant de l’identifier directement ou indirectement”. Cette analyse<br />

tend à exclure la compétence de la CNIL dans les lieux non ouverts au public.<br />

>><br />

Il est conseillé de suivre les préconisations de la CNIL, en déclarant<br />

les systèmes de vidéoprotection déployés dans les lieux non<br />

ouverts au public.<br />

La LOPPSI 2 du 14 mars 2011, si elle n’a pas institué la CNIL en tant<br />

qu’institution compétente <strong>pour</strong> instruire et attribuer les autorisations<br />

administratives préalables <strong>pour</strong> les systèmes de vidéoprotection<br />

filmant la voie publique ou les espaces ouverts au public a<br />

néanmoins introduit la compétence de la CNIL, en lui donnant un<br />

pouvoir de contrôle des installations de vidéoprotection existantes.<br />

21


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

22<br />

><br />

C. Les contraintes induites<br />

<strong>pour</strong> les bailleurs<br />

Les règles fixées par les textes impliquent<br />

des obligations <strong>pour</strong> le responsable d’un système<br />

de vidéoprotection, quel que soit le régime<br />

auquel il est soumis :<br />

> Respecter l’ensemble des normes techniques<br />

détaillées dans l’arrêté du 3 août 2007 ;<br />

> Désigner au moins un responsable du traitement,<br />

habilité <strong>pour</strong> l’extraction des images. Il<br />

sera le garant du droit d’accès du public aux<br />

images et le référent lors d’extractions dans le<br />

cadre d’une enquête de police ou d’une procédure<br />

judiciaire ;<br />

> Garantir l’intégrité et l’exactitude des données<br />

enregistrées. Il faudra <strong>pour</strong> cela s’assurer de la<br />

sécurisation de l’accès aux locaux de stockage et<br />

de la traçabilité des accès aux données enregistrées<br />

(accès, modification et destruction des<br />

images) ;<br />

> Mettre en place une information du public en<br />

positionnant des panneaux dans les zones vidéo<br />

protégées. Le numéro de téléphone du responsable<br />

du système devra être indiqué sur ces panneaux,<br />

<strong>pour</strong> permettre au public d’exercer son<br />

droit d’accès aux images ;<br />

> Durée de conservation des images limitée à 30<br />

jours ;<br />

> Information préalable des instances représentatives<br />

du personnel (gardiens en cas de surveillance<br />

de leur bureau…) et information individuelle<br />

des locataires mais aussi des prestataires<br />

qui travailleraient dans des espaces vidéo surveillés<br />

;<br />

> Respect de l'intimité des personnes (interdiction<br />

de filmer les toilettes, les vestiaires, l'intérieur<br />

d'un appartement).<br />

QUESTIONS/RÉPONSES<br />

>> Que doivent comporter les panneaux<br />

d’information de vidéoprotection ?<br />

Où doit-on les installer ?<br />

Les panneaux de signalisation doivent être<br />

les plus visibles possible et doivent<br />

comporter :<br />

- la mention selon laquelle le site est placé<br />

sous vidéoprotection ;<br />

- un pictogramme matérialisant une caméra ;<br />

- la référence aux textes réglementaires ;<br />

- la marche à suivre <strong>pour</strong> l’exercice du droit<br />

d’accès aux images.<br />

Il convient de placer les panneaux en amont<br />

de l’espace vidéoprotégé afin d’avertir les<br />

locataires qu’ils s’apprêtent à pénétrer dans<br />

un tel espace.<br />

Ainsi, <strong>pour</strong> des halls d’immeubles équipés de<br />

caméras, les panneaux seront placés à côté<br />

des portes d’entrée. Pour des parcs de<br />

stationnement souterrains vidéoprotégés, ils<br />

seront installés sur les portes des accès,<br />

piétons et véhicules, au-dessus ou à côté.<br />

>><br />

L’organisme doit-il consulter ses locataires<br />

avant d’installer les caméras ?<br />

La réglementation n’oblige pas de phase de<br />

consultation préalable des locataires mais<br />

une campagne de communication ou<br />

d’information <strong>pour</strong>ra utilement être réalisée<br />

(articles dans la revue de l’organisme, notes<br />

ou courriers d’information…).


2.2 Les évolutions juridiques<br />

récentes<br />

A. La circulaire du ministère de l’Intérieur<br />

du 12 mars 2009<br />

La circulaire du 12 mars 2009, qui abroge et remplace<br />

les circulaires du 22 octobre 1996 et du 26<br />

octobre 2006, “clarifie les conditions d’instruction<br />

des dossiers de demande d’autorisation” et explicite<br />

plusieurs nouveautés issues du décret du 22 janvier<br />

2009. La principale de ces nouveautés est sans<br />

doute la notion de “périmètre vidéo surveillé”.<br />

Celle-ci permet de définir une zone dans laquelle<br />

l’emplacement et le nombre de caméras <strong>pour</strong>ront<br />

varier, au lieu de déclarer les caméras individuellement.<br />

Cette notion permet alors de simplifier considérablement<br />

le dossier de demande d’autorisation.<br />

B. La LOPPSI 2 du 14 mars 2011<br />

Plusieurs modifications introduites par la<br />

LOPPSI 2 concernent directement les bailleurs<br />

Les articles de la LOPPSI 2 relatifs à la vidéoprotection<br />

constituent la plus profonde réforme du droit de<br />

la vidéoprotection depuis la LOPS du 21 janvier 1995.<br />

Trois dispositions concernent directement les bailleurs<br />

sociaux :<br />

> Premièrement, le terme de “vidéoprotection”<br />

remplace celui de “vidéosurveillance” : cette modification<br />

sémantique n’a d’autre signification que<br />

symbolique. Néanmoins, concrètement, les bailleurs<br />

sociaux, dans les documents administratifs et<br />

d’information des locataires devront utiliser ce<br />

terme. De même, les panonceaux d’information<br />

concernant de nouvelles installations de caméras<br />

surveillant des espaces ouverts au public, devrontils<br />

indiquer ce terme de vidéoprotection.<br />

> Deuxièmement, la LOPPSI 2 reprend un article de<br />

la loi du 2 mars 2010 renforçant la lutte contre la violence<br />

de groupes et qui avait été annulé par le<br />

Conseil Constitutionnel. Cet article qui autorisait la<br />

transmission aux forces de sécurité publique<br />

d’images vidéo capturées dans des parties communes<br />

d’immeubles fait désormais l’objet d’une<br />

rédaction davantage circonstanciée : la loi autorise<br />

“la transmission aux services chargés du maintien<br />

de l’ordre des images réalisées en vue de la protection<br />

des parties communes des immeubles collectifs<br />

à usage d’habitation lors de circonstances faisant<br />

redouter la commission imminente d’une atteinte<br />

grave aux biens ou aux personnes… dans les immeubles<br />

sociaux sur décision du gestionnaire”.<br />

“Les images susceptibles d’être transmises ne doivent<br />

concerner ni l’entrée des habitations, ni la voie<br />

publique. Cette transmission s’effectue en temps<br />

réel et est strictement limitée au temps nécessaire<br />

à l’intervention des services de police ou de gendarmerie<br />

nationales ou, le cas échéant, des agents de<br />

la police municipale. Une convention préalablement<br />

conclue entre le gestionnaire de l’immeuble et le<br />

représentant de l’Etat dans le département précise<br />

les conditions et les modalités de ce transfert. Cette<br />

convention prévoit l’information par affichage sur<br />

place de l’existence du système de prise d’images<br />

et de la possibilité de leur transmission aux forces<br />

de l’ordre. Lorsque la convention a <strong>pour</strong> objet de<br />

permettre la transmission des images aux services<br />

de police municipale, elle est en outre signée par le<br />

maire. Cette convention est transmise à la commission<br />

départementale de vidéoprotection… qui<br />

apprécie la pertinence des garanties prévues et en<br />

demande, le cas échéant, le renforcement au représentant<br />

de l’Etat dans le département”.<br />

>><br />

Autant dire que cette nouvelle rédaction<br />

du texte législatif, très restrictive, rend<br />

compliquée <strong>pour</strong> ne pas dire impossible,<br />

la transmission d’images vidéo capturées<br />

dans les parties communes aux services<br />

de police.<br />

.../...<br />

23


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

24<br />

>><br />

.../...<br />

En effet, le bailleur doit apprécier les<br />

circonstances et le “climat” à l’intérieur<br />

du hall par exemple. La transmission des<br />

images doit être limitée au temps de<br />

l’intervention des services de police…<br />

le tout assorti d’une convention<br />

préalablement établie avec l’Etat et/ou<br />

la municipalité.<br />

Par ailleurs, ce texte va sérieusement<br />

questionner la légalité de systèmes<br />

existants, dans lesquels certains bailleurs<br />

sociaux renvoient de manière continue et<br />

systématique à un centre de supervision<br />

urbain municipal, des images vidéo<br />

capturées dans des halls, voire des<br />

montées d’escaliers ou des ascenseurs.<br />

> Troisièmement, la LOPPSI 2 introduit la compétence<br />

de la CNIL qui <strong>pour</strong>ra désormais contrôler un<br />

système de sa propre initiative (ou à la demande de<br />

la commission départementale de vidéoprotection<br />

ou à celle du responsable du dispositif). Il n’est donc<br />

pas à exclure que la CNIL se livre à des contrôles sur<br />

site de dispositifs de vidéoprotection exploités par<br />

des bailleurs sociaux.<br />

C. La jurisprudence récente<br />

Un bailleur social ne peut renvoyer des images<br />

vidéo aux services de police que lorsque des<br />

circonstances le justifient<br />

La décision n° 2010-604 du 25 février 2010 du conseil<br />

constitutionnel déclare l’article 5 de la loi du 2 mars<br />

2010 non conforme à la Constitution.<br />

Cet article autorisait la transmission d’images de vidéoprotection<br />

de parties communes non ouvertes<br />

d’immeubles d’habitation à usage collectif aux forces<br />

de police et de gendarmerie lorsque des événements<br />

ou des situations étaient susceptibles de nécessiter<br />

leur intervention. Le Conseil a jugé que ces “situations”<br />

étaient des “circonstances imprécises” et qu’en<br />

conséquence l’atteinte au droit à la vie privée était disproportionnée.<br />

Cet article a été revu et corrigé par la Loppsi 2, avec<br />

des conditions d’applications plus précises et des<br />

garanties supplémentaires en matière de protection<br />

de la vie privée (cf chapitre précédent).<br />

Un bailleur ne peut pas être tenu responsable<br />

<strong>pour</strong> une agression dans un parking au prétexte<br />

que les caméras ne fonctionnaient pas<br />

La Cour d’appel de Paris, le 18 mars 2009<br />

a en effet considéré que<br />

“c'est en vain que le locataire d'un emplacement de<br />

parking en sous-sol, qui a subi un vol avec violence<br />

dans le parking, engage la responsabilité du bailleur<br />

sur le fondement de l'article 1719 du Code Civil, <strong>pour</strong><br />

manquement aux obligations d'entretien et de sécurité.<br />

En effet, le système d'éclairage et de fermeture des<br />

portes du parking fonctionnait correctement. Si le système<br />

de vidéo surveillance était hors service depuis 4<br />

jours lors de l'agression, la preuve n'est pas apportée<br />

que le bailleur en avait connaissance et, au surplus,


l'agresseur étant masqué, son identification aurait été<br />

aléatoire même en cas de fonctionnement de la vidéosurveillance.”<br />

L’arrêt de la Cour d’Appel considère que le bailleur<br />

a respecté ses obligations de moyen en matière de<br />

sécurité, malgré un système de vidéoprotection<br />

défectueux. Cependant, si la preuve avait été apportée<br />

que le bailleur avait eu connaissance du dysfonctionnement<br />

du système, le verdict aurait pu<br />

être modifié.<br />

La preuve par l’image vidéo est tout à fait<br />

recevable, sous réserve d’affichage<br />

d’informations dans les lieux vidéoprotégés<br />

La Cour de Cassation, chambre civile 1,<br />

le 24 septembre 2009 a ainsi délibéré<br />

“Attendu que la société Meublé Lonchamp, preneur à<br />

bail d'un immeuble à usage exclusif de meublé, a été<br />

dite déchue de son droit au maintien dans les lieux<br />

et à indemnité d'éviction, en raison de son inertie<br />

devant de nombreux faits survenus dans les parties<br />

communes, imputables à certains occupants de l'immeuble,<br />

notamment squatters, et constitués d'actes<br />

de vandalisme, trafic et usage de stupéfiants, accueil<br />

de clients en vue de la prostitution, défécations, urines<br />

et crachats dans le hall, manifestations d'hostilité<br />

envers divers locataires ; que la société fait grief à l'arrêt<br />

confirmatif attaqué (Aix en Provence, 11 juillet<br />

2008) d'écarter l'exception d'irrecevabilité de photos<br />

de vidéosurveillance et de se fonder sur celles ci,<br />

alors, selon le moyen, que constitue un mode de<br />

preuve déloyal devant être rejeté des débats par application<br />

de l'article 9 du code de procédure civile, l'enre-<br />

gistrement de l'image d'une personne au moyen<br />

d'une vidéo surveillance sans son consentement certain<br />

et non équivoque, ce que des panneaux informatifs<br />

de la présence de caméras placées dans les parties<br />

communes de l'immeuble ne suffisent pas à établir ;<br />

Mais attendu que la cour d'appel, ayant relevé, par<br />

motifs propres et adoptés, que, selon constat d'huissier<br />

de justice, l'avertissement de l'existence des<br />

caméras litigieuses figurait sur trois panneaux placés<br />

dans les lieux concernés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur<br />

de l'immeuble, a pu retenir que les faits reprochés<br />

avaient été établis conformément à la loi ; que le<br />

moyen n'est pas fondé.”<br />

25


chapitre 2 : cadre juridique de la vidéoprotection applicable à l’habitat social<br />

26<br />

2.3 Principaux textes<br />

applicables<br />

• Loi n°95-73 d’orientation et de programmation<br />

relative à la sécurité (LOPS)<br />

du 21 janvier 1995 (JO du 24 janvier 1995) ;<br />

• Décret n°96 -926 du 17 octobre 1996<br />

(JO du 20 octobre 1996) ;<br />

• Circulaire du 22 octobre 1996 relative<br />

à la vidéosurveillance<br />

(JO du 7 décembre 1996) ;<br />

• Décret n°2006-929 du 28 juillet 2006<br />

relatif à la vidéosurveillance et modifiant<br />

le décret n°96-926 du 17 octobre 1996<br />

(JO du 29 juillet 2006) ;<br />

• Arrêté du 3 août 2007 publié au JO n°192<br />

du 21 août 2007 ;<br />

• Circulaire du 12 mars 2009 relative aux<br />

conditions de déploiement des systèmes de<br />

vidéoprotection (abroge et remplace les<br />

précédentes circulaires des 22 octobre 1996<br />

et 26 octobre 2006).<br />

• Article 9 du Code Civil et article 226-1 du code<br />

pénal, sur le droit à l’image ;<br />

• Loi du 6 janvier 1978 (JO du 7 janvier 1978)<br />

relative à l’informatique aux fichiers et aux<br />

libertés n°78-17 modifiée par la loi<br />

du 06 août 2004 n°2004-801<br />

(JO du 6 août 2004) ;<br />

• Loi n°2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à<br />

la sécurité quotidienne ;<br />

• Loi n°2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la<br />

lutte contre le terrorisme et portant dispositions<br />

diverses relatives à la sécurité et aux contrôles<br />

frontaliers (JO du 24 janvier 2006) ;<br />

• Circulaire du 26 octobre 2006 relative à<br />

l’application des articles 10 et 10-1<br />

de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 modifiée<br />

d’orientation et de programmation relative à la<br />

sécurité ;<br />

• Loi n°2007-297 du 5 mars 2007 relative à la<br />

prévention de la délinquance ;<br />

• LOPPSI 2 du 14 Mars 2011 relative a l'orientation<br />

et la programmation <strong>pour</strong> la performance de la<br />

sécurité intérieure.


Tableau de synthèse<br />

Principales applications juridiques relatives à la vidéoprotection<br />

mise en place chez les bailleurs sociaux<br />

CAPTURE ET ACQUISITION<br />

DES IMAGES<br />

Le bailleur n’est pas une autorité<br />

publique de police : il ne<br />

peut installer des caméras qui<br />

visionnent les voies ou les espaces<br />

publics.<br />

Il est en revanche en droit<br />

d’installer des caméras qui visionnent<br />

les abords immédiats<br />

de ses immeubles, les<br />

parties communes locatives<br />

qui sont des espaces privés.<br />

Il peut également installer des<br />

caméras dans des espaces<br />

privés, comme par exemple,<br />

les bureaux d’une agence.<br />

Dans tous les cas, il devra respecter<br />

les obligations juridiques<br />

suivantes :<br />

• proportionnalité : les caméras<br />

doivent répondre à un objectif<br />

de protection des personnes<br />

et des biens dans<br />

des lieux particulièrement<br />

exposés à la délinquance ;<br />

• information préalable des<br />

locataires, des salariés de<br />

l’organisme et des entreprises<br />

prestataires travaillant<br />

sur les sites vidéo protégés ;<br />

• signalement de la présence<br />

des caméras par affichettes;<br />

• interdiction de filmer l’intérieur<br />

des habitations ou certains<br />

locaux professionnels<br />

(vestiaires) ;<br />

• obligation de donner un droit<br />

d’accès aux images <strong>pour</strong> les<br />

personnels ayant un motif<br />

sérieux <strong>pour</strong> demander cet<br />

accès.<br />

TRANSMISSION<br />

DES IMAGES<br />

Dans la plupart des cas, notamment<br />

<strong>pour</strong> des raisons de<br />

coût, les images capturées par<br />

les caméras sont acheminées<br />

par un système de câblage<br />

vers une unité centrale située<br />

dans l’immeuble où sont installées<br />

les caméras ou bien à<br />

proximité dans un local technique<br />

appartenant au bailleur.<br />

Ce point de centralisation des<br />

flux vidéo peut être le terminal<br />

du système ou bien le bailleur<br />

est en droit de renvoyer tout ou<br />

partie de ces flux vidéo vers un<br />

autre destinataire : ce peut<br />

être une agence du bailleur qui<br />

assurera une exploitation des<br />

images. Ce peut être également<br />

vers un télésurveilleur<br />

agréé, sur la base d’un contrat<br />

de prestation de services.<br />

Le bailleur ne peut pas transmettre,<br />

de manière continue,<br />

les flux d’images vidéo capturées<br />

sur son patrimoine à une<br />

autorité publique de police. Il<br />

ne peut transmettre d’images<br />

vidéo en temps réel à ces services<br />

publics de police que s’il<br />

y a risque imminent d’actes de<br />

délinquance et uniquement<br />

dans le temps nécessaire à<br />

l’intervention de la police.<br />

RÉCEPTION ET TRAITEMENT<br />

DES IMAGES<br />

Les images vidéo capturées<br />

sur le patrimoine social peuvent<br />

être traitées par le bailleur<br />

social ou bien une personne<br />

tierce qu’il aura spécialement<br />

mandatée.<br />

Le bailleur social peut procéder<br />

à des lectures des enregistrements<br />

d’images. Il peut<br />

également, <strong>pour</strong> ses propres<br />

besoins, extraire sur un support<br />

informatique approprié<br />

des images.<br />

Outre ces extractions d’images<br />

faites de sa propre initiative<br />

(par exemple, <strong>pour</strong> appuyer<br />

un dépôt de plainte auprès<br />

des services de police), le bailleur<br />

est dans l’obligation de satisfaire<br />

à la demande de l’OPJ<br />

d’extraire des images utiles à<br />

une enquête judiciaire en<br />

cours.<br />

STOCKAGE ET DESTRUCTION<br />

DES IMAGES<br />

Les images vidéo sont archivées<br />

sur un stockeur numérique<br />

en général installé dans<br />

le local technique choisi <strong>pour</strong><br />

abriter l’équipement vidéo.<br />

La durée de conservation choisie<br />

varie, selon les besoins, entre<br />

7 et 15 jours en général<br />

sans pouvoir dépasser 30<br />

jours.<br />

En dehors des images extraites<br />

à la demande de la police<br />

et de la justice, toutes les<br />

images doivent être détruites<br />

dans le délai déterminé.<br />

Sur les systèmes numériques<br />

actuels, la destruction est paramétrée<br />

et s’effectue automatiquement<br />

par écrasement des<br />

données.<br />

27


28<br />

CHAPITRE 3


Les principes à retenir<br />

<strong>pour</strong> une doctrine<br />

d’emploi raisonnable<br />

de la vidéoprotection<br />

Au préalable, il est important de rappeler que la<br />

vidéoprotection n’est qu’une technique de prévention<br />

situationnelle, qu’elle ne saurait agir sur les<br />

causes profondes de la délinquance, qu’elle ne renforce<br />

pas le lien social et qu’elle ne peut, par exemple,<br />

créer d’identité de point de vue entre des jeunes<br />

et des moins jeunes autour d’un conflit d’usage ou<br />

de troubles à la tranquillité résidentielle.<br />

De même, la vidéoprotection du patrimoine social<br />

ne s’inscrit que dans le champ étroit des compétences<br />

du bailleur social en matière de tranquillité<br />

résidentielle.<br />

Cette dernière se limite aux immeubles, à leurs parties<br />

communes et leurs abords immédiats et en<br />

conséquence elle doit être articulée avec deux autres<br />

stratégies territoriales : la tranquillité publique qui<br />

est du ressort du Maire et de la sécurité publique qui<br />

est du ressort de l’État.<br />

En conséquence, la vidéoprotection en tant que<br />

composante de la stratégie de tranquillité résidentielle<br />

n’a de sens que si elle se situe dans un partenariat<br />

étroitement articulé avec les collectivités<br />

territoriales, les services de l’État et les différentes<br />

associations et acteurs qui concourent à la prévention<br />

<strong>sociale</strong>.<br />

Le présent chapitre présente les différentes<br />

étapes de la conduite d’un projet d’installation<br />

d’un système de vidéoprotection et donne<br />

quelques clés <strong>pour</strong> exploiter le dispositif de façon<br />

optimale une fois celui-ci installé.<br />

Un des enjeux <strong>pour</strong> le bailleur sera donc d’inscrire<br />

la démarche de vidéo dans un dispositif de partenariat<br />

formalisé : au sein du conseil local de sécurité<br />

et de prévention de la délinquance, instance de<br />

concertation et de programmation des actions de<br />

prévention à l’échelle d’une ville ou d’une agglomération<br />

et au sein de la stratégie territoriale de sécurité<br />

et de prévention de la délinquance (dispositif<br />

qui remplace le CLS).<br />

Dans le tableau qui suit, est dressé un état non<br />

exhaustif des points forts et des points faibles de la<br />

vidéosurveillance tels qu’ils nous sont apparus<br />

dans l’analyse de différents sites équipés. Ce<br />

tableau nuancé doit inciter le bailleur à prendre en<br />

compte dès le départ les différents obstacles inhérents<br />

à ce type de projet.<br />

29


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

30<br />

POINTS FAIBLES<br />

> Risques <strong>pour</strong> les libertés publiques et<br />

individuelles.<br />

> Faiblesse des systèmes d’organisation et<br />

de management autour de la<br />

vidéoprotection : la technologie n’est pas<br />

une fin en soi, il faut l’orienter et la gérer<br />

en permanence. Cela suppose des moyens<br />

humains <strong>pour</strong> assurer réactivité et suivi.<br />

> Encore peu de doctrine politique sur le bon<br />

usage de la vidéoprotection et son<br />

intégration dans un projet global de<br />

prévention de la délinquance et de<br />

tranquillité résidentielle.<br />

> Efficacité peu avérée dans des espaces<br />

complexes et très étendus.<br />

> Efficacité inégale dans les halls<br />

d’immeubles, avec des risques importants<br />

de transfert de la délinquance d’un hall à<br />

l’autre, du hall aux étages, de l’extérieur<br />

vers l’intérieur.<br />

> Efficacité parfois limitée sur les sites les<br />

plus “durs”.<br />

> Une offre technique et commerciale<br />

d’équipement de vidéoprotection débridée<br />

et peu lisible <strong>pour</strong> les bailleurs.<br />

> La vidéoprotection n’établit pas une identité<br />

de points de vue sur un problème, elle ne<br />

créera pas du lien social sur un site<br />

problématique. Il faudra donc “l’entourer”<br />

dans un projet qui lui donne sens.<br />

POINTS FORTS<br />

> La quasi absence de contentieux : malgré<br />

les très nombreux dispositifs en fonction,<br />

les contestations et les conflits sont très<br />

rares tout comme la jurisprudence.<br />

> La forte adhésion des locataires : les<br />

systèmes vidéo sont en général plébiscités,<br />

sous réserve cependant qu’ils ne<br />

remplacent pas la présence humaine.<br />

> Efficacité avérée de la vidéo en matière de<br />

protection des parkings.<br />

> Intérêt accru de la vidéoprotection<br />

lorsqu’elle est couplée à des dispositifs de<br />

détection de mouvement et de détection<br />

d’intrusion.<br />

> Efficacité accrue quand le dispositif est<br />

géré en temps réel.<br />

> Impact sur l’élucidation des affaires de<br />

délinquance lorsque la police se saisit du<br />

dispositif.<br />

> Bon outil de gestion courante <strong>pour</strong> le<br />

bailleur : détection des dégradations, de<br />

certains regroupements, de<br />

stationnements gênants, de dépôts<br />

sauvages d’encombrants…<br />

> Bon outil <strong>pour</strong> “stimuler” le partenariat<br />

opérationnel entre le bailleur et la Police.


3.1 La nécessaire inscription de<br />

la démarche de vidéoprotection<br />

dans le partenariat local de<br />

prévention de la délinquance<br />

A. Le partenariat avec la collectivité locale<br />

et les professionnels de l’habitat social<br />

Dès l’étude d’opportunité, le projet de recours à la<br />

vidéoprotection devra faire l’objet d’une approche<br />

partenariale. Une fois défini, celui-ci <strong>pour</strong>ra constituer<br />

une fiche action de la stratégie territoriale de<br />

sécurité et de prévention (STSP). L’inscription du<br />

projet, dès le départ, dans le partenariat inter institutionnel,<br />

facilitera sa prise en compte au titre des<br />

financements FIPD.<br />

Le dispositif de vidéoprotection installé par l’organisme<br />

au sein de son patrimoine constituera un<br />

outil contribuant à un renforcement de la coopération<br />

opérationnelle avec la collectivité locale et singulièrement<br />

avec la police municipale qui peut également<br />

être autorisée à avoir accès de façon permanente<br />

aux parties communes.<br />

Au même titre que les autres dispositifs de vidéo, la<br />

vidéoprotection installée par le bailleur social devra<br />

faire l’objet d’une évaluation régulière, si possible<br />

annuelle.<br />

Les résultats de l’évaluation <strong>pour</strong>ront être partagés<br />

au sein des instances partenariales (CLSPD par<br />

exemple) afin notamment de nourrir une réflexion<br />

sur la possibilité de mutualisation des dispositifs de<br />

vidéo entre les différents opérateurs (collectivités,<br />

transporteur publics, gestionnaires d’ERP, bailleurs<br />

sociaux…).<br />

B. Le partenariat avec les forces de l’ordre<br />

Un point de vigilance sera de fixer en amont les<br />

conditions du partenariat opérationnel entre le bailleur<br />

et la Police nationale.<br />

La police nationale ne se fixe aucune obligation ni<br />

de moyen ni de résultat. Il n’y a pas à ce jour de<br />

cadre contractuel type entre les forces de sécurité<br />

publique et les bailleurs sociaux concernant l’exploitation<br />

et le renvoi de la vidéoprotection.<br />

La doctrine d’emploi de la Police et de la Gendarmerie<br />

nationale relative à l’usage de la vidéoprotection<br />

n’aborde pas explicitement les relations avec<br />

les bailleurs sociaux même s’il peut y avoir localement<br />

des conventions relatives à la vidéoprotection.<br />

Les forces de sécurité publique, comme cela a été<br />

constaté sur plusieurs sites, peuvent néanmoins se<br />

montrer plus présentes lorsque de la vidéoprotection<br />

est installée sur une zone.<br />

L’existence de caméras de vidéoprotection au sein<br />

du patrimoine de l’organisme suscite en général un<br />

intérêt des forces de l’ordre souvent très demandeuses<br />

d’images <strong>pour</strong> leur travail d’enquête.<br />

Il conviendra donc d’informer celles-ci précisément<br />

sur la localisation des caméras et les zones placées<br />

sous surveillance, sur la durée de conservation des<br />

enregistrements mais aussi sur les procédures à<br />

respecter <strong>pour</strong> la transmission d’images (réquisition<br />

préalable d’un OPJ).<br />

Depuis la mise en place, en 2008, des référents<br />

sûreté au sein de la police nationale et de la gendarmerie<br />

dans chaque Direction départementale de<br />

sécurité publique et dans chaque Groupement, le<br />

bailleur dispose d’un correspondant avec lequel il<br />

peut prendre régulièrement attache.<br />

C. La possible inscription des dispositifs<br />

de sûreté dans les conventions d’utilité<br />

<strong>sociale</strong><br />

La mesure n° 12 du Plan National de Prévention de<br />

la Délinquance 2010-2012 prévoit “des dispositions<br />

complémentaires relatives aux questions de sécurité“<br />

dans les conventions d’utilité <strong>sociale</strong>s (CUS),<br />

lesquelles doivent être signées avant le 31 décembre<br />

2010 avec l’Etat et les collectivités territoriales.<br />

Les CUS ont un caractère obligatoire.<br />

L’organisme doit contracter des engagements sur<br />

la qualité du service rendu : objectifs à atteindre et<br />

actions à mener <strong>pour</strong> améliorer la gestion et l’entretien.<br />

C’est dans ce chapitre qu’un volet tranquillité-sûreté<br />

<strong>pour</strong>ra avoir toute sa place. Au sein de<br />

celui-ci, et si un diagnostic en a montré l’utilité, la<br />

mise en œuvre de la vidéoprotection sur certains<br />

espaces peut s’avérer pertinente.<br />

31


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

32<br />

D. La vidéoprotection en relation avec<br />

les études de sûreté et de sécurité publique<br />

La circulaire interministérielle DHUP/DLPAJ/SGCIV<br />

du 6 septembre 2010 relative à la réalisation des<br />

études de sécurité publique lors des opérations de<br />

rénovation urbaine, complétée par la directive de<br />

l’ANRU du 18 septembre 2010 met en œuvre le dispositif<br />

suivant :<br />

- “veiller à la généralisation des études de sécurité<br />

publique dans les projets de rénovation urbaine en<br />

cours de réalisation en ciblant l’ensemble des opérations<br />

ou les opérations qui sont susceptibles de<br />

présenter des risques ou des incidences particuliers<br />

sur la protection des personnes et des biens.<br />

- “en complément des dispositifs de prévention qui<br />

existent, vous devrez également veiller à la mise<br />

en œuvre des préconisations issues de l’étude de<br />

sécurité publique et notamment à l’examen<br />

concerté des conditions de déploiement de la<br />

vidéoprotection dans le périmètre des projets de<br />

rénovation urbaine, à partir d’une étude établie<br />

dans le cadre de la présente circulaire, ou dans le<br />

cadre d’un projet communal ou intercommunal de<br />

déploiement de la vidéoprotection”.<br />

L’annexe 2 de la circulaire sur la mise en œuvre des<br />

mesures préconisées par les études de sûreté et de<br />

sécurité publique précise en matière de vidéoprotection<br />

les points suivants :<br />

“Parmi les mesures retenues, vous devez affirmer<br />

la priorité donnée à la vidéoprotection par le<br />

Président de la République et le Premier Ministre<br />

dans le cadre du plan national de prévention de la<br />

délinquance et d’aide aux victimes 2010-2012.”<br />

“Afin de faciliter la réalisation des préconisations<br />

contenues dans les études de sûreté et de sécurité<br />

publique, particulièrement en matière de vidéoprotection,<br />

vous engagerez la discussion d’avenants<br />

locaux aux conventions pluriannuelles de rénovation<br />

urbaine déjà signées afin, le cas échéant, d’intégrer<br />

ces préconisations, s’il n’y a pas déjà été procédé”.<br />

Quant à elle, la directive ANRU du 18 septembre 2010<br />

sur la prévention de la délinquance et rénovation<br />

urbaine <strong>pour</strong> l’application de la circulaire interministérielle<br />

du 6 septembre 2010 relative à la réalisation<br />

des études de sûreté et de sécurité publique lors des<br />

opérations de rénovation urbaine précise qu’en<br />

“complément à ces dispositifs de prévention, l’étude<br />

de sûreté et de sécurité publique <strong>pour</strong>ra notamment<br />

préconiser un examen concerté des conditions de<br />

déploiement de la vidéoprotection dans le périmètre<br />

des projets de rénovation urbaine”.<br />

Le texte de la directive vise à ce que les préconisations<br />

de l’étude “soient mises en œuvre en respectant une<br />

articulation étroite avec les dispositifs existants en<br />

matière de prévention et de sécurité sur le quartier.<br />

Cette articulation ne <strong>pour</strong>ra être réussie que si une<br />

concertation importante est menée autour des résultats<br />

de cette étude avec l’ensemble des partenaires<br />

locaux. En particulier seront associés l’ensemble des<br />

maîtres d’ouvrage concernés par le périmètre de<br />

l’étude, les équipes en charge de la mise en œuvre et<br />

du suivi du CUCS et du CLSPD, mais aussi si possible<br />

les représentants des habitants (associations de locataires…)<br />

et les entreprises”.<br />

“Le cas échéant, la mise en place d’un dispositif de<br />

vidéoprotection, sur la base d’une décision de la<br />

commune ou de la personne morale propriétaire<br />

des espaces concernés, dans le cadre d’une<br />

concertation entre les partenaires du projet, <strong>pour</strong>ra<br />

bénéficier de subventions de l’ANRU dans le respect<br />

de l’enveloppe réservée à la convention pluriannuelle<br />

du projet et des règles fixées par le<br />

règlement général, notamment du réemploi à<br />

concurrence de 50% des économies constatées au<br />

cours de la réalisation de la convention pluriannuelle.<br />

Dans ce cas, la part du fonds interministériel<br />

de prévention de la délinquance (FIPD) dédiée à<br />

la vidéoprotection, dans le cadre des règles particulières<br />

qui lui sont applicables, et les subventions de<br />

l’ANRU, assurent de façon coordonnée le financement<br />

des équipements nécessaires.<br />

Le taux de subvention plafond de la part de l’ANRU<br />

sera celui accordé aux équipements exceptionnels,<br />

soit 15%, en complément à l’apport du FIPD. La<br />

somme des contributions ANRU et FIPD est au<br />

maximum égal au <strong>pour</strong>centage de l’assiette subventionnable<br />

fixé par les règles propres à l’emploi<br />

du FIPD (<strong>pour</strong> 2010, la circulaire du 5 mars 2010<br />

prévoit <strong>pour</strong> l’installation et l’extension de systèmes<br />

un taux de 50% maximum, le taux de 40% étant<br />

communément pratiqué).<br />

Les modalités précises du financement de ces dispositifs<br />

seront convenues dans le cadre d’un avenant<br />

local à la convention pluriannuelle déjà signée.


3.2 Les étapes de la conduite<br />

du projet d’installation d’un<br />

système de vidéoprotection<br />

3.2.1 Les études préalables<br />

avant la prise de décision<br />

La décision du recours à la vidéoprotection doit<br />

s’apprécier d’une part, sous l’angle de l’opportunité<br />

d’installer un tel outil et d’autre part, sous l’angle<br />

de sa faisabilité technique et financière.<br />

3.2.1.1 L’étude d’opportunité<br />

L’objectif de l’étude d’opportunité est de répondre à<br />

la question suivante : la vidéoprotection peut-elle<br />

constituer un moyen adapté <strong>pour</strong> faire face aux problèmes<br />

de tranquillité que rencontre l’organisme ?<br />

Pour répondre à cette question, doit être réalisé un<br />

diagnostic de la situation existante permettant de<br />

dégager un plan de recommandations dans lequel<br />

l’installation d’un dispositif de vidéoprotection<br />

<strong>pour</strong>rait figurer.<br />

A. Le diagnostic de la situation existante<br />

Le diagnostic consiste à analyser les évènements<br />

constatés au sein du patrimoine concerné et à dresser<br />

l’état des lieux des moyens éventuellement déjà<br />

mis en place <strong>pour</strong> y faire face. Si les problèmes de<br />

l’insécurité constatés dans un hall ont une cause<br />

tout à fait particulière, par exemple un conflit<br />

ancien entre un locataire et des jeunes de l’immeuble,<br />

il vaut mieux s’attacher à résoudre le problème<br />

à la source plutôt que de greffer sur celui-ci une<br />

réponse inadéquate.<br />

Le diagnostic peut être conduit en interne par l’organisme<br />

via par exemple, la cellule de veille. Il peut<br />

également être fait appel à un prestataire si l’on<br />

considère qu’un regard extérieur apportera une<br />

valeur ajoutée.<br />

Il est cependant toujours conseillé de mener le<br />

diagnostic dans un cadre partenarial afin qu’il soit<br />

alimenté et partagé par l’ensemble des acteurs<br />

amenés à intervenir sur le site concerné ou dans<br />

son environnement proche : services et structures<br />

municipales, associations de prévention, forces de<br />

l’ordre…<br />

La collecte des informations et l’analyse<br />

de la situation<br />

Le diagnostic doit s’appuyer :<br />

> sur des données quantitatives issues de données<br />

statistiques dont les sources peuvent être<br />

multiples : organisme, ville, police ou gendarmerie<br />

nationale.<br />

L’existence d’un outil de recueil des actes délictueux<br />

propre à l’organisme permettra d’alimenter<br />

facilement le diagnostic. Les coûts financiers liés<br />

aux réparations suite à des actes de vandalisme<br />

constituent également des indicateurs complémentaires<br />

aux faits d’insécurité. Enfin, il faut<br />

prendre en compte les dépôts de plainte, les courriers<br />

de doléances des locataires, les arrêts de<br />

travail du personnel de proximité en lien avec ces<br />

questions de sécurité et les taux de vacance.<br />

> Sur des données qualitatives : entretiens avec les<br />

responsables du service municipal de préventionsécurité,<br />

des associations de prévention spécialisées<br />

et des structures de médiation, etc.; témoignages<br />

du chef d’agence, du personnel de proximité,<br />

de locataires. Des visites sur site, de jour et<br />

de nuit, permettant le repérage d’espaces marqués<br />

par l’incivilité et la réalisation de relevés<br />

techniques, par exemple le niveau d’éclairement<br />

sur des lieux sensibles, seront utilement réalisées.<br />

Des photographies illustreront le rapport de<br />

diagnostic.<br />

A l’issue de cette collecte d’informations, il conviendra<br />

de dresser une typologie des atteintes et, dans<br />

la mesure du possible, de déterminer leur localisation,<br />

leur périodicité, leur fréquence et leur gravité.<br />

Une évolution de la situation <strong>pour</strong>ra être décrite sur<br />

la base de l’historique des faits recensés.<br />

33


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

34<br />

L’état des lieux et l’évaluation<br />

des moyens existants<br />

La seconde phase du diagnostic consiste à réaliser<br />

un état des lieux exhaustif et une évaluation des<br />

moyens déjà mis en place <strong>pour</strong> assurer la sûreté et<br />

la tranquillité résidentielle des locataires.<br />

Elle doit apporter, sur plusieurs thématiques, les<br />

réponses aux questions suivantes :<br />

> L’état du partenariat local<br />

Existe-t-il un partenariat, avec la collectivité locale et<br />

les institutions (police, justice) ? Quelles en sont les<br />

formes (instances de type CLSPD ou GLTD, groupes<br />

de travail thématiques, cellules de veille…)? Ce partenariat<br />

est-il efficace ? L’organisme y est-il associé?<br />

Quel est son de degré de participation ?<br />

> Les moyens humains présents sur le site<br />

L’organisme dispose-t-il de ressources humaines<br />

pouvant concourir, directement ou indirectement à<br />

la sûreté du site ? La présence du personnel de<br />

proximité y contribue-t-elle ? De quelle(s) façon(s) ?<br />

Quel est le comportement des gardiens d’immeubles<br />

suite à un acte de malveillance commis sur le site ?<br />

D’autres acteurs assurent-ils des missions de prévention<br />

de la délinquance ou de médiation ? Quid de<br />

l’action des services de police ?<br />

> L’existence de dispositifs techniques de sûreté<br />

Des dispositifs techniques sont-ils installés sur le<br />

site : contrôle d’accès, anti-intrusion ? Comment<br />

sont-ils gérés ? Quel bilan peut être fait de leur efficacité<br />

et quelles sont les raisons de leur éventuel<br />

défaut de performance (localisation inadéquate,<br />

manque de robustesse…) ?<br />

Des dispositifs de vidéosurveillance sont-ils déjà<br />

installés dans l’environnement du site ? Si oui par<br />

qui (Ville, autre bailleur, copropriétés privées ?).<br />

> Les aménagements physiques réalisés<br />

Des techniques issues des principes de la prévention<br />

situationnelle ont-elles été mises en œuvre (résidentialisation,<br />

par exemple) ? Avec quelle efficacité ?<br />

> L’organisation et les procédures<br />

Des procédures ont-elles été, en interne et/ou dans<br />

le cadre d’un partenariat, formalisées <strong>pour</strong> assurer<br />

une réaction (rapide) suite à la commission d’un acte<br />

de malveillance (lettre plainte, dépôt de plainte sous<br />

X, correspondant au commissariat) ? L’organisme<br />

dispose-t-il d’outils dédiés au suivi et à la gestion de<br />

la tranquillité résidentielle dans son patrimoine<br />

(observatoire des faits délictueux, tableaux de bord,<br />

logiciel de cartographie…) ?<br />

B. La formalisation d’un plan<br />

de préconisations<br />

Après le diagnostic et sur la base de ses résultats, le<br />

deuxième temps de l’étude d’opportunité consiste à<br />

formuler des préconisations permettant d’élaborer<br />

un schéma général de tranquillité résidentielle.<br />

Les préconisations ainsi formulées doivent être<br />

thématisées (moyens humains, dispositifs techniques,<br />

aménagement, procédures…) et hiérarchisées<br />

: toutes les préconisations d’actions ne revêtent<br />

pas le même degré d’urgence <strong>pour</strong> leur réalisation.<br />

Par ailleurs, leur mise en œuvre sera fonction<br />

des ressources budgétaires disponibles.<br />

L’opportunité de recourir à un dispositif de vidéoprotection<br />

sera appréciée après avoir envisagé les<br />

autres actions possibles et leurs effets projetés sur<br />

les problèmes rencontrés.<br />

Il est communément admis que l’efficacité d’un dispositif<br />

de vidéoprotection est conditionnée par le fait<br />

que celui-ci est accompagné d’autres mesures. Par<br />

ailleurs, la vidéoprotection n’est pas nécessairement<br />

un outil toujours adapté : si la délinquance est<br />

trop “dure”, une action concertée entre l’organisme,<br />

la collectivité locale, les forces de l’ordre et la justice<br />

s’avèrera un préalable nécessaire.<br />

La prise de décision finale du recours à la vidéoprotection<br />

doit impérativement intervenir après le<br />

recueil de l’avis des partenaires et une phase de<br />

concertation avec les locataires et les personnels<br />

de l’organisme.


Une approche globale<br />

{<br />

> Après de violentes émeutes en 2000, sous l’impulsion<br />

de la Ville (qui en 2002 a installé un dispositif de<br />

vidéoprotection urbaine) et dans le cadre de l’action du<br />

CLSPD, un travail de réappropriation du patrimoine<br />

social a été lancé par l’OPH d’Orléans en collaboration<br />

avec les partenaires (GLTD sur le quartier, cellules de<br />

veille sur les questions de tranquillité résidentielle).<br />

À partir de 2003, 30 sites ont été équipés sur le patrimoine<br />

du bailleur (parkings souterrains, halls d’entrée<br />

et quelques espaces extérieurs).<br />

Le recours à la vidéosurveillance s’est donc inscrit<br />

dans une démarche globale qui se <strong>pour</strong>suit<br />

aujourd’hui : travaux de réhabilitation, résidentialisation,<br />

mise en place d’agents de médiation (ASPM<br />

de la Ville d’Orléans), mise en place d’un observatoire<br />

des faits délictueux par la Ville.<br />

Parallèlement à la vidéoprotection, l’organisme soucieux<br />

de répondre aux actes de vandalisme avec une<br />

très grande réactivité a mis en place des “brigades<br />

d’intervention rapide” chargées de petites réparations<br />

et de menus travaux (remplacement de vitres, effacement<br />

de tags…), assurés par des entreprises locales<br />

ou des structures de type régies de quartier.<br />

OPH Orléans<br />

Orléans La Source<br />

Les Résidences de l’Orléanais<br />

35


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

36<br />

C. Le recueil de l’avis des acteurs<br />

de terrain de l’organisme<br />

> Les attentes des agents de proximité de l’organisme<br />

Il convient de privilégier une expression des personnels<br />

de proximité et de leur encadrement dans<br />

le cadre d’un groupe de diagnostic, ceci permet de<br />

moduler, voire de réguler certaines expressions<br />

individuelles qui <strong>pour</strong>raient être trop imprégnées<br />

de subjectivité ou de ressentiment personnel.<br />

> Les attentes de l’organisme<br />

Celles-ci peuvent être diversifiées : rétablir la<br />

tranquillité résidentielle des locataires, améliorer<br />

le partenariat, réduire les coûts du vandalisme,<br />

améliorer l’attractivité des sites, recommercialiser<br />

du patrimoine, améliorer la réactivité <strong>pour</strong> les<br />

réparations.<br />

L’enjeu de la recommercialisation est particulièrement<br />

important <strong>pour</strong> les parkings souterrains souvent<br />

partiellement désertés, voire fermés <strong>pour</strong> des<br />

questions de sécurité.<br />

Toutes les études convergent <strong>pour</strong> dire que la<br />

vidéoprotection a une réelle efficacité dissuasive<br />

dans les espaces monofonctionnels et en particulier<br />

dans les parkings. Martin Gill en 2005 avait<br />

d’ailleurs montré que le réseau de parkings à<br />

Londres est le seul lieu où une baisse importante<br />

de la délinquance avait pu être observée après l’implantation<br />

des caméras.<br />

L’une des principales raisons évoquées est tout simplement<br />

le temps d’exposition indispensable <strong>pour</strong><br />

commettre un vol de véhicule (fracture de la portière<br />

ou des vitres, temps nécessaire à l’intérieur du véhicule<br />

<strong>pour</strong> le faire démarrer…). Une autre raison<br />

communément évoquée tient à un impact de la<br />

vidéosurveillance d’autant plus fort que le lieu<br />

concerné est clos et interdit aux délinquants de<br />

s’enfuir aisément une fois l’infraction commise.<br />

L’OPH de Drancy constate 5 ans après<br />

l’installation de caméras dans ses<br />

parkings souterrains que la vidéo a<br />

permis de réduire très largement les<br />

dégradations et les vols des biens des<br />

locataires et de ceux du bailleur<br />

(extincteurs, tags, BAES, néons…) même<br />

s’ils n’ont pas complètement disparus.<br />

De même le Logement Francilien a pu<br />

constater dans les parkings équipés en<br />

vidéosurveillance à Aulnay-sous-Bois une<br />

baisse très sensible des dégradations et<br />

des vols. Enfin, à Villeneuve la Garenne,<br />

dans les parkings souterrains, les faits de<br />

malveillance ont quasiment disparu et le<br />

taux de vacance est proche de 0%.<br />

L’opérateur en charge de l’exploitation<br />

du système à l’OPAC de l’Oise contrôle<br />

tous les matins le bon fonctionnement des<br />

caméras et s’assure que les halls ou les<br />

parkings n’aient pas été dégradés. Le<br />

système vidéo ne se substitue <strong>pour</strong> autant<br />

pas au travail du personnel de proximité<br />

mais constitue un outil supplémentaire à<br />

disposition du bailleur.<br />

D. La concertation des locataires<br />

et des personnels de l’organisme<br />

> La concertation avec les locataires<br />

Une véritable concertation et une réelle transparence<br />

avec les locataires est, dans certains cas, une<br />

condition du succès d’un projet : associer les locataires,<br />

à travers les amicales de locataires, tout au<br />

long du projet (désignation de représentants des<br />

locataires dans le comité de pilotage).<br />

Plusieurs temps :<br />

- recherche d’un accord sur les conditions et les<br />

modalités de mise en œuvre du système ;<br />

- large consultation des locataires sur le choix du<br />

dispositif : plusieurs scénarii avec leurs coûts,<br />

référendum.


Les retours d’expériences montrent que dans de<br />

nombreux cas les locataires sont peu associés, le<br />

plus souvent parce que l’organisme met en place de<br />

la vidéoprotection dans l’urgence (suite à un incident<br />

grave ou à une forte pression des partenaires)<br />

ou qu’à tort ou à raison il considère que les locataires<br />

sont favorables à ces dispositifs.<br />

Se contenter d’une information a posteriori des<br />

locataires, ne pas adopter une approche participative<br />

c’est avant tout se priver d’un diagnostic des<br />

usages et des modes de vie.<br />

Si les caméras ne sont pas contestées par les locataires,<br />

elles génèrent des attentes plus fortes de<br />

répression immédiate des troubles. La vidéosurveillance<br />

engendrerait ainsi une exigence “d’impunité<br />

zéro” alors que le dispositif n’est pas à même<br />

de répondre à cette injonction.<br />

> La concertation avec les personnels<br />

La vidéoprotection peut répondre à une demande<br />

de sécurité du personnel de proximité qui doit, sur<br />

certains sites ou en agence, faire face à la recrudescence<br />

des actes de violence (agressions verbales,<br />

physiques, menaces ou insultes). La vidéoprotection<br />

doit être comprise non comme un outil<br />

de contrôle de ses pratiques professionnelles mais<br />

comme un outil de protection. La phase de concertation<br />

est alors essentielle ainsi que l’étude des<br />

conditions d’exploitation des dispositifs. En effet, la<br />

mise en place d’un dispositif vidéo <strong>pour</strong> répondre<br />

Tableau de synthèse des modes d’exploitation possibles<br />

au sentiment d’insécurité des personnels doit être<br />

finement étudiée car sur certains sites le déploiement<br />

de caméras <strong>pour</strong>ra exposer encore un peu<br />

plus le personnel aux actes de violence.<br />

3.2.1.2 L’étude de faisabilité<br />

L’étude d’opportunité a permis de déterminer si<br />

l’installation d’un dispositif de vidéoprotection pouvait,<br />

ou non, s’avérer être une action permettant de<br />

réduire les troubles recensés au sein du patrimoine<br />

de l’organisme.<br />

Il convient désormais d’apprécier la faisabilité de ce<br />

projet d’un double point de vue : technique et financier.<br />

A. La faisabilité technique :<br />

le choix des modalités de fonctionnement<br />

et des équipements<br />

Le choix du mode d’exploitation<br />

Plusieurs options s’offrent à l’organisme quant aux<br />

modalités d’exploitation à mettre en œuvre <strong>pour</strong> un<br />

dispositif de vidéoprotection :<br />

Le choix de l’une d’entre-elles sera conditionné par<br />

l’intensité des troubles constatés, le niveau de<br />

réponse que l’organisme souhaite y apporter mais<br />

aussi et surtout, par les ressources humaines et les<br />

moyens financiers dont il dispose.<br />

Exploitation a posteriori Sur site : stockage et extraction en local<br />

Sur site : stockage en local mais extraction possible à distance.<br />

Exploitation en temps réel Exploitation en temps réel discontinu : asservissement à des<br />

alarmes, rondes vidéo par séquences prédéfinies<br />

Exploitation en temps réel en continu : sur le site du bailleur,<br />

par renvoi à un prestataire<br />

Exploitation en temps réel<br />

mutualisé avec les partenaires CSU<br />

locaux<br />

37


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

38<br />

L’exploitation a posteriori<br />

Selon ce mode d’exploitation, les images fixées par<br />

les caméras ne sont utilisées qu’en temps différé :<br />

après constatation d’un évènement, il est procédé à<br />

des recherches d’images sur les enregistrements.<br />

C’est le mode d’exploitation le plus couramment<br />

utilisé par les bailleurs sociaux.<br />

L’exploitation a posteriori peut être réalisée de plusieurs<br />

manières :<br />

- sur site,<br />

- à distance,<br />

- sur site et à distance en fonction des heures et<br />

des jours de signalement des incidents.<br />

En effet, le week-end, la nuit, si la Police nationale<br />

suite à un incident grave formule une demande de<br />

réquisition d’images, le cadre de permanence <strong>pour</strong>ra<br />

à distance réaliser les extractions.<br />

SUR SITE A DISTANCE<br />

Caméras<br />

Enregistreur numérique<br />

d’images<br />

Avantages et inconvénients d’une exploitation a posteriori<br />

Avantages<br />

> Pas ou peu de frais de fonctionnement (sauf<br />

maintenance des dispositifs).<br />

> Possible mise en place d’un transmetteur<br />

<strong>pour</strong> renvoi d’alarme en cas de défaillance<br />

du stockeur (coût d’un transmetteur et d’une<br />

ligne téléphonique).<br />

> Possible extraction à distance (en particulier<br />

la nuit et les week-ends).<br />

La possibilité de récupérer les images à distance<br />

simplifie souvent l’exploitation des systèmes et<br />

permet de préserver le personnel sur les sites les<br />

plus difficiles.<br />

Même si aucune recherche d’images n’est rendue<br />

nécessaire, des visites régulières <strong>pour</strong> vérifier le bon<br />

fonctionnement du système doivent être effectuées.<br />

Le bailleur devra aussi mettre en place un plan de<br />

formation des personnes habilitées à procéder à<br />

l’extraction des images et renouveler périodiquement<br />

cette formation.<br />

En effet, sur des sites où ne sont enregistrés que<br />

peu d’incidents le personnel formé a tendance à<br />

oublier les manipulations nécessaires à l’extraction<br />

des images.<br />

Enfin, une gestion rigoureuse des clefs du local de<br />

stockage est essentielle dans ce schéma d’exploitation.<br />

Modem routeur Modem routeur<br />

Ligne SDSL<br />

Siège ou agence<br />

Inconvénients<br />

> Manque de réactivité.<br />

> Procédures rigoureuses à mettre en place.<br />

> Gestion rigoureuse des clefs (en particulier<br />

du local de stockage).<br />

> Nécessité d’affecter un personnel dédié <strong>pour</strong><br />

la gestion des dispositifs (extractions, accès<br />

aux images, maintenance).<br />

> Pas de visibilité sur le bon fonctionnement<br />

du système.


Une exploitation des caméras<br />

a posteriori sur site<br />

> Situé au Sud-ouest de Toulouse, le quartier du Mirail, conçu par l’équipe<br />

de l’architecte Candilis dans les années 1960, comprend trois secteurs<br />

résidentiels : Reynerie, Bellefontaine et Mirail-Université <strong>pour</strong> un total<br />

de 10 000 logements dont 53% de logements sociaux.<br />

Les quartiers Reynerie et Bellefontaine, classés<br />

Zone Urbaine Sensible, regroupent<br />

17 571 habitants (4% de la population toulousaine)<br />

<strong>pour</strong> 6 498 logements (2,5% du parc de<br />

logements de la ville). L’immeuble Gluck,<br />

construit en 1972, compte 212 logements. Il<br />

s’élève en R+11 ou R+15 selon les bâtiments<br />

qui le composent. Des coursives existent aux<br />

5e et 11e étages.<br />

Afin de réduire les dysfonctionnements, l’immeuble<br />

a été “privatisé” en 1992 puis en 2009<br />

avec l’installation de contrôles d’accès électroniques<br />

<strong>pour</strong> gérer les flux verticaux et limiter<br />

les transferts d’un bâtiment à l’autre<br />

(4 halls desservent les logements alors que<br />

5 halls sont réservés à l’accès à des locaux<br />

professionnels). Pour autant, de nombreux<br />

dysfonctionnements demeurent : dégradations,<br />

parties communes souillées, occupations<br />

abusives des halls et des coursives…<br />

En 2008, la recrudescence des actes de vandalisme<br />

sur son patrimoine et les faits de violence<br />

commis à l’encontre de locataires ont<br />

poussé le bailleur à installer un dispositif de<br />

vidéoprotection dans les parties communes de<br />

l’immeuble Gluck.<br />

{<br />

Toulouse SA Languedocienne<br />

Immeuble Gluck dans le quartier Bellefontaine<br />

Pour l’organisme, la vidéoprotection apparaît<br />

avant tout comme un outil de prévention, en<br />

comptant sur le seul effet dissuasif de la<br />

caméra. Au total, l’immeuble Gluck compte 46<br />

caméras installées dans les 4 halls desservant<br />

les logements, les ascenseurs et aux extrémités<br />

des coursives, aux 5e et 11e étages. Les<br />

cages d’escaliers ne sont pas équipées.<br />

Des caméras fixes en caisson anti vandale sont<br />

installées dans les halls et les coursives alors<br />

que des caméras discrètes “têtes d’épingles”<br />

sont installées dans les ascenseurs. Les équipements<br />

ont été positionnés de telle façon à ce<br />

qu’ils puissent “s’auto protéger”.<br />

L’exploitation des images se fait actuellement<br />

a posteriori, depuis le local de stockage.<br />

En cas d’évènement susceptible d’avoir été<br />

filmé, l’agence de secteur fait appel à la société<br />

qui a installé le dispositif <strong>pour</strong> rechercher et<br />

extraire les images.<br />

Cependant, une étude est en cours <strong>pour</strong> transférer<br />

les images à l’agence de façon à ce que<br />

les deux personnes en charge de l’exploitation<br />

courante du dispositif puissent, à terme, gérer<br />

le système à distance. Les enregistrements<br />

sont conservés pendant 10 jours.<br />

39


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

40<br />

Une exploitation des caméras<br />

a posteriori sur site et à distance<br />

> Actuellement, une trentaine de halls d’immeubles sur les 45<br />

que possède l’organisme est équipé de vidéosurveillance,<br />

à raison de 1 à 3 caméras par hall selon leur configuration.<br />

A terme, tous les halls seront équipés.<br />

OPH Orléans<br />

Quartier de la Source<br />

Les caméras installées sont des caméras fixes placées dans des mini dômes<br />

anti-vandalisme. Elles sont implantées en surveillance des entrées des halls<br />

(souvent traversants) et de la zone ascenseurs. Dans la mesure du possible, les<br />

caméras ont été positionnées dans une logique d’autoprotection.<br />

L’enregistrement des images se fait localement, au sein de locaux dédiés de<br />

certaines loges de gardiens. Les images sont renvoyées à l’agence de secteur<br />

présente dans le quartier. Elles sont également renvoyées au siège de l’organisme<br />

(à la DSI).<br />

La transmission des images se fait :<br />

- au niveau de l’agence de secteur : par voie filaire (câbles coaxiaux) en utilisant<br />

des fourreaux présents entre les bâtiments et mis en place dans le cadre<br />

des travaux de renouvellement urbain ;<br />

- au niveau du siège de l’organisme : par des liaisons Internet SDSL.<br />

L’exploitation des images se fait uniquement a posteriori, par le bailleur.<br />

Cinq personnes sont dédiées à l’exploitation courante du dispositif : vérification<br />

de son fonctionnement, recherche et lecture des images après un évènement.<br />

En revanche, le responsable d’agence et deux personnes au siège sont limitativement<br />

habilités à extraire les images.<br />

Des procédures et des consignes relatives à l’utilisation du dispositif ont été<br />

mises en place mais elles n’ont pas fait l’objet de formalisation.<br />

À noter que l’organisme ne demande pas de participation financière à ses locataires.<br />

{


L’exploitation en temps réel<br />

Il est possible de distinguer plusieurs modes d’exploitation<br />

en temps réel :<br />

- une exploitation en temps réel discontinu,<br />

- une exploitation en temps réel en continu.<br />

Dans les deux cas les images fixées par les caméras<br />

peuvent être visualisées en direct par une ou<br />

plusieurs personnes.<br />

L’exploitation en temps réel peut être assurée par<br />

des personnels de l’organisme ou être externalisée<br />

à un prestataire (société de gardiennage, société de<br />

télésurveillance) qui assure la visualisation des<br />

images depuis un poste de contrôle implanté sur le<br />

site ou à distance.<br />

> L’exploitation en temps réel de façon discontinue<br />

sera liée au choix fait :<br />

- soit d’une exploitation sur alarme ou sur détection<br />

d’activité : une société de télé (vidéo) surveillance<br />

procédera, à distance, à la visualisation des images<br />

seulement en cas d’évènement grâce au système<br />

d’alarme ou de détection d’activité asservi aux<br />

caméras de vidéoprotection. La station de télé<br />

(vidéo) surveillance réalisera une levée de doute et,<br />

le cas échéant, selon les procédures définies, transmettra<br />

l’information aux services d’ordre <strong>pour</strong> une<br />

intervention sur place,<br />

- soit d’une solution mixte : selon des plages horaires<br />

déterminées, le dispositif peut être exploité en<br />

temps réel et a posteriori. On retrouve les avantages<br />

et les inconvénients propres aux deux modalités<br />

d’exploitation présentées ci-dessus. Si le choix des<br />

horaires d’exploitation en temps réel a été réalisé de<br />

façon rationnelle, l’efficacité du dispositif peut s’en<br />

trouver améliorée.<br />

ENREGISTREMENT EN LOCAL EXPLOITATION A DISTANCE EN TEMPS RÉEL<br />

Caméras<br />

Enregistreur numérique<br />

d’images<br />

Modem routeur Modem routeur<br />

Ligne SDSL<br />

Avantages et inconvénients d’une exploitation en temps réel discontinu<br />

Avantages<br />

> Un dispositif moins onéreux<br />

> Une concentration de l’exploitation des images<br />

pendant les plages horaires les plus sensibles.<br />

> La gestion des sites en journée reste l’affaire<br />

du personnel de proximité.<br />

> Des interventions rapides<br />

> Une exploitation qui peut être liée à des<br />

alarmes (si asservissement des systèmes).<br />

> Une exploitation qui peut être temporaire<br />

(pendant les 6 premiers mois d’installation<br />

du dispositif).<br />

Inconvénients<br />

> Un suivi nécessairement rigoureux des<br />

dispositifs.<br />

> Une surveillance non exhaustive.<br />

> Un coût élevé.<br />

Personnel bailleur / télésurveilleur<br />

41


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

42<br />

Une exploitation en temps réel discontinu<br />

des caméras sur site<br />

{<br />

Grand Lyon Habitat<br />

Quartier Mermoz<br />

> Grand Lyon Habitat a mis en place une exploitation en<br />

temps réel discontinu <strong>pour</strong> l’exploitation des caméras<br />

installées sur son patrimoine dans le quartier Mermoz.<br />

Le quartier Mermoz (Nord et Sud, de part et d’autre de<br />

l’autopont, arrivée de l’A43), situé dans le 8e<br />

arrondissement lyonnais, est classé ZUS et ZRU.<br />

Il compte environ 3 700 habitants, soit un peu plus de 5%<br />

de la population de l'arrondissement<br />

et 1 500 logements dont 100% de logements sociaux<br />

détenus par un seul bailleur, Grand Lyon Habitat.<br />

L’immeuble où sont installées les caméras de vidéosurveillance<br />

est situé place André Latarget et compte trois<br />

halls (le n°3, le n°7 et le n°10), soit au total 6 caméras.<br />

Cet immeuble, livré en 1996, abrite 5 commerces en<br />

rez-de-chaussée (pharmacie, alimentation générale,<br />

salon de coiffure, un tabac-loto-presse, une boulangerie)<br />

et 14 logements sur deux étages. Au 3e étage, s’est<br />

installé un foyer d’accueil des demandeurs d'asile et<br />

des réfugiés (Forum Réfugiés). L’immeuble, situé en<br />

front de la voie publique face à la place Latarget (arrêt<br />

de métro), n’est pas résidentialisé.<br />

Les images sont ensuite renvoyées vers une station<br />

de télésurveillance par liaison Internet ADSL.<br />

Après trois minutes de détection d’activité dans le hall,<br />

une alarme est transmise à la station de télésurveillance<br />

qui, après une levée de doute vidéo à distance et<br />

selon les procédures définies avec l’organisme, peut<br />

envoyer des agents sur place.<br />

Dans les autres cas, l’exploitation se fait a posteriori<br />

mais uniquement par la société prestataire (extractions<br />

à distance ou sur place). Le bailleur ne procède jamais<br />

lui-même aux extractions d’images même si, au niveau<br />

de l’organisme, le chargé de vie <strong>sociale</strong> de l’agence et le<br />

référent sécurité de l’office peuvent être amenés à<br />

consulter des images.


Une exploitation en temps réel continu<br />

des caméras sur site<br />

> Sur le site de la Caravelle, à Villeneuve-la-Garenne, l’exploitation de la<br />

vidéosurveillance se fait en temps réel, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7,<br />

depuis un poste central de sécurité situé dans le quartier.<br />

Ce PC est très sécurisé : porte d’entrée sous contrôle d’accès<br />

(interphone) et protégée par un rideau métallique abaissé uniquement<br />

<strong>pour</strong> laisser rentrer les seules personnes habilitées, sas d’entrée placé<br />

sous vidéosurveillance.<br />

Le PC est équipé d’une dizaine d’écrans de<br />

visualisation dont certains sont dédiés aux<br />

images des parkings souterrains, d’autres à<br />

celles des halls d’immeubles. Les images<br />

des entrées / sorties des voies pompiers et<br />

de desserte entre les bâtiments ainsi que<br />

des parkings extérieurs défilent sur les<br />

écrans. Certaines zones particulièrement<br />

sensibles (bureau d’accueil des bailleurs,<br />

commerces) sont affichées en permanence.<br />

Trois postes informatiques sont utilisés<br />

<strong>pour</strong> la programmation et la gestion des<br />

badges commandant les accès parkings et<br />

les bornes amovibles, la rédaction de la<br />

main-courante informatisée et enfin, la<br />

relecture et l’extraction des images de<br />

vidéosurveillance.<br />

Pendant les premières années ayant suivi<br />

l’installation des dispositifs, deux personnes<br />

travaillaient en permanence dans le<br />

PC. Aujourd’hui, <strong>pour</strong> des raisons économiques,<br />

un seul agent est présent dans le<br />

PC, <strong>pour</strong> des vacations de 8 heures.<br />

À noter qu’un médiateur de nuit, employé<br />

par la société qui assure l’exploitation de la<br />

vidéosurveillance, intervient sur le site de<br />

18h00 à 2h00 du matin, en complémentarité<br />

des opérateurs du PC de sécurité (levées de<br />

doute et interventions).<br />

{<br />

Intérieur du PC de<br />

sécurité (écrans<br />

volontairement éteints<br />

<strong>pour</strong> des raisons de<br />

confidentialité)<br />

Villeneuve-la-Garenne<br />

La Caravelle<br />

Pour ce site, le coût de l’installation des<br />

220 caméras s’est élevé à environ 1,2 million<br />

d’euros.<br />

Les coûts de fonctionnement, s’élevaient à<br />

environ 500 000 € par an mais ont été<br />

réduits ces dernières années, notamment<br />

s’agissant du poste “exploitation de la<br />

vidéosurveillance”, par la société privée de<br />

sécurité. Pour 2010, le budget de fonctionnement<br />

est d’environ 300 000 € TTC contre<br />

335 000 € TTC en 2009 dont :<br />

- 185 000 € TTC <strong>pour</strong> l’exploitation de la<br />

vidéosurveillance ;<br />

- 56 000 € TTC <strong>pour</strong> la maintenance des<br />

dispositifs ;<br />

- 37 000 € TTC <strong>pour</strong> la prestation du<br />

médiateur de nuit ;<br />

- 41 000 € TTC <strong>pour</strong> le nettoyage des<br />

parkings souterrains et des espaces<br />

extérieurs ;<br />

- 16 000 € TTC <strong>pour</strong> les réparations<br />

(bornes, contrôle d’accès…), dont<br />

13 500 € liés à du vandalisme.<br />

43


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

44<br />

> L’exploitation en temps réel de façon continue<br />

Avantages et inconvénients d’une exploitation en temps réel continu<br />

Avantages<br />

> Une surveillance exhaustive.<br />

> Des interventions rapides<br />

> Une exploitation qui peut être temporaire<br />

(pendant les 6 premiers mois d’installation<br />

du dispositif).<br />

Ce mode d’exploitation permet la réactivité du système,<br />

c’est <strong>pour</strong>quoi il est davantage utilisé <strong>pour</strong> des<br />

applications urbaines.<br />

Les coûts de fonctionnement sont en revanche importants<br />

dans la mesure où ils se composent (en plus) de<br />

la maintenance du système, du traitement des opérateurs<br />

voire, dans le cas où l’exploitation se fait à distance,<br />

des abonnements nécessaires à la transmission<br />

des images et des prestations réalisées.<br />

Exploitation en temps réel mutualisé<br />

avec les partenaires locaux<br />

Quelques exemples de renvois des images vers des<br />

centres de supervision urbains. Les bailleurs sociaux<br />

qui ont fait le choix d’un transfert d’images à la<br />

police (municipale ou nationale) vérifieront que ce<br />

dispositif est conforme au nouveau cadre juridique.<br />

Une réflexion en cours à la CAVAM (Communauté<br />

d’Agglomération de la Vallée de Montmorency)<br />

Un partenariat avec les bailleurs sociaux <strong>pour</strong> la mise<br />

en œuvre d’un dispositif pilote de vidéosurveillance à<br />

l’intérieur des parties communes (parkings, cages<br />

d’escaliers, ascenseurs) et des toitures est en cours de<br />

réflexion à la CAVAM. En 2011, un patrimoine au total<br />

composé de 50 logements sociaux devraient être vidéo<br />

surveillé de façon expérimentale. À terme,<br />

10 000 logements sociaux, sur le territoire de la CAVAM,<br />

<strong>pour</strong>raient bénéficier de ce dispositif. Il est évident que<br />

les restrictions posées par la LOPPSI 2 concernant le<br />

transfert des images vidéo vers une autorité de Police<br />

devront être prises en compte par les bailleurs<br />

concernés.<br />

Inconvénients<br />

> Un suivi nécessairement rigoureux des<br />

dispositifs<br />

> Un coût élevé.<br />

> Décharge de responsabilité en journée peu<br />

conforme avec une politique de gestion<br />

urbaine de proximité<br />

Une convention en cours d’application<br />

entre le bailleur et la ville de Meaux<br />

125 caméras sont exploitées par 21 agents<br />

dans le Centre de supervision de la ville<br />

de Meaux.<br />

La particularité du mode de<br />

fonctionnement de ce CSU est que chaque<br />

opérateur ne surveille qu’un seul secteur et<br />

non l’ensemble du territoire communal.<br />

Ces “îlotiers virtuels”, comme un policier<br />

îlotier connaît parfaitement la population,<br />

le quartier.<br />

25 caméras, financées par les services de<br />

l’OPAC, vont être gérées par le CSU de<br />

Meaux. “Cet accord fait l’objet d’une<br />

convention entre le Président de l’OPAC et<br />

le Maire de Meaux, qui détermine les<br />

conditions d’installation et de gestion de<br />

ce système.”<br />

Dans ce cas également, le nouveau cadre<br />

législatif posé par la LOPPSI 2 devra être<br />

étudié avec soin afin de garantir la licéité<br />

de l’exportation des images des parties<br />

communes des immeubles vers le CSU.


Un dispositif de vidéosurveillance<br />

renvoyé au CSU de la Ville<br />

{<br />

Office Hlm de Drancy<br />

> L’Office Hlm de Drancy loge près de 25 000 personnes dans<br />

6 200 logements, répartis sur cinq agences décentralisées.<br />

L’OPH a mis en place, à partir de 2005-2006, des caméras<br />

de vidéosurveillance dans 16 parkings souterrains,<br />

à l’intérieur de 3 halls d’immeubles et sur les espaces<br />

extérieurs de 13 de ses groupes de logements.<br />

Au total, près de 220 caméras sont installées sur le<br />

patrimoine de l’office.<br />

Des réflexions sont actuellement menées <strong>pour</strong> l’équipement<br />

de cages d’ascenseurs (installation de caméras discrètes)<br />

<strong>pour</strong> faire face aux dégradations qui y ont lieu.<br />

Le recours à la vidéosurveillance par l’office est intervenu sous<br />

l’impulsion de la municipalité de Drancy qui a opté, il y a<br />

quelques années, <strong>pour</strong> l’installation d’un dispositif de vidéoprotection<br />

urbain.<br />

Pour le bailleur, cette volonté politique a été doublée d’une<br />

recherche de recommercialisation des parkings souterrains<br />

qui enregistrent un important taux de vacance alors que le stationnement<br />

de surface est saturé.<br />

Pour autant, aujourd’hui, l’organisme place l’outil vidéosurveillance<br />

dans une démarche de tranquillité plus globale : résidentialisation<br />

des groupes, mise en œuvre des techniques de<br />

prévention situationnelle (réduction des halls d’immeubles<br />

surdimensionnés par exemple).<br />

Les parkings équipés de vidéosurveillance ont d’ailleurs, <strong>pour</strong><br />

la plupart, fait l’objet de travaux préalables à la pose des<br />

caméras : renforcement de l’éclairage, remise en peinture,<br />

installation de contrôles d’accès électroniques.<br />

À travers l’installation de la vidéosurveillance, le bailleur a<br />

souhaité :<br />

- se donner les moyens d’assurer la tranquillité résidentielle à<br />

ses locataires ;<br />

- identifier et punir, avec l’aide de la Ville de Drancy et les institutions<br />

policières et judiciaires, les auteurs d’infractions<br />

commises sur son patrimoine ;<br />

- recommercialiser des espaces délaissés par les locataires,<br />

en particulier les parkings souterrains.<br />

.../...<br />

45


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

.../...<br />

46<br />

Un dispositif de vidéosurveillance<br />

renvoyé au CSU de la Ville<br />

L’exploitation des images est réalisée par le personnel du<br />

CSU de la Ville de Drancy (Police municipale).<br />

Cependant, bien que les images y soient renvoyées en temps<br />

réel, elles ne sont, dans les faits, exploitées qu’a posteriori par<br />

les agents qui visualisent en priorité les images des caméras<br />

installées sur la voie publique.<br />

Il est toutefois possible, <strong>pour</strong> l’organisme, de procéder à des<br />

relectures et à des extractions d’images depuis les locaux de<br />

stockage situés dans les parkings mais cette pratique est rare.<br />

L’organisme regrette simplement le manque de retour de la<br />

part de la Ville de Drancy sur l’exploitation des caméras. Il ne<br />

connaît pas le nombre d’incidents survenus au sein de son<br />

patrimoine ayant donné lieu à des recherches et, le cas<br />

échéant, à des extractions d’images.<br />

Par ailleurs, l’organisme fait le constat d’un impact très relatif<br />

de la vidéosurveillance sur l’occupation des parkings souterrains<br />

: ces derniers demeurant toujours sous-occupés. En<br />

revanche les dispositifs mis en place ont déplacé les phénomènes<br />

de délinquance sur la voie publique et chez les autres<br />

bailleurs sociaux dont les patrimoines ne sont pas dotés de<br />

vidéosurveillance.<br />

Malgré une évaluation toute en nuance, l’Office est favorable à<br />

la <strong>pour</strong>suite du recours à la vidéosurveillance qui globalement,<br />

a réduit les problèmes de tranquillité résidentielle.<br />

L’effet dissuasif des caméras a permis de faire baisser les<br />

dégradations dans les espaces vidéo surveillés.<br />

En revanche, l’effet “répressif” de la vidéosurveillance, a priori<br />

rendu possible par l’extraction des images et leur transmission<br />

aux services de police reste à démontrer, dans le cas de<br />

l’OPH de Drancy.<br />

Là encore, depuis le vote de la LOPPSI 2 se posera la question<br />

de la nécessaire vérification de la licéité du dispositif au regard<br />

du texte restrictif adopté par le parlement le 8 février 2011.<br />

{<br />

Office Hlm de Drancy


Le bailleur social a-t-il le droit de télétransmettre<br />

à une autorité de police (nationale ou municipale)<br />

des images vidéo captées dans les parties<br />

communes des immeubles ?<br />

Le Conseil constitutionnel a censuré l'article 5 de la<br />

loi du 2 mars 2010 qui permettait la transmission,<br />

aux services de police et de gendarmerie nationale<br />

ainsi qu'à la police municipale, d'images captées<br />

par des systèmes de vidéosurveillance dans des<br />

parties non ouvertes au public d'immeubles d'habitation.<br />

Il ne comportait pas les garanties nécessaires<br />

à la protection de la vie privée des personnes<br />

qui résident ou se rendent dans ces immeubles. Le<br />

législateur avait ainsi omis d'effectuer la conciliation<br />

qui lui incombe entre le respect de la vie privée<br />

et d'autres exigences constitutionnelles, telles que<br />

la recherche des auteurs d'infractions et la prévention<br />

d'atteintes à l'ordre public. Faute d'avoir opéré<br />

cette conciliation, il avait méconnu sa compétence.<br />

Le Conseil constitutionnel a donc censuré l'article 5<br />

de la loi déférée.<br />

Le texte de LOPPSI 2 réintroduit cette possibilité de<br />

télétransmission des images en l’encadrant plus<br />

strictement :<br />

“La transmission aux services chargés du maintien de<br />

l'ordre des images réalisées en vue de la protection des<br />

parties communes des immeubles collectifs à usage<br />

d'habitation lors de circonstances faisant redouter la<br />

commission imminente d'une atteinte grave aux biens<br />

ou aux personnes est autorisée sur décision d'une<br />

majorité qualifiée des copropriétaires et, dans les<br />

immeubles sociaux, du gestionnaire. Les images susceptibles<br />

d'être transmises ne doivent concerner ni<br />

l'entrée des habitations privées ni la voie publique.<br />

Cette transmission s'effectue en temps réel et est strictement<br />

limitée au temps nécessaire à l'intervention des<br />

services de police ou de gendarmerie nationale ou, le<br />

cas échéant, des agents de la police municipale.<br />

Une convention préalablement conclue entre le gestionnaire<br />

de l'immeuble et le représentant de l'État dans le<br />

département précise les conditions et modalités de ce<br />

transfert. Cette convention prévoit l'information par affichage<br />

sur place de l'existence du système de prise<br />

d'images et de la possibilité de leur transmission aux<br />

forces de l'ordre.<br />

Lorsque la convention a <strong>pour</strong> objet de permettre la<br />

transmission des images aux services de police municipale,<br />

elle est en outre signée par le maire.<br />

Cette convention est transmise à la commission départementale<br />

de vidéoprotection mentionnée à l'article 10<br />

de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 d’orientation et de<br />

programmation relative à la sécurité qui apprécie la pertinence<br />

des garanties prévues et en demande, le cas<br />

échéant, le renforcement au représentant de l'État dans<br />

le département.”<br />

>><br />

Il conviendra donc que les bailleurs<br />

sociaux qui ont fait le choix d’un<br />

transfert d’images à une autorité<br />

de police (municipale ou nationale)<br />

vérifient bien que ce dispositif est<br />

conforme au nouveau cadre juridique<br />

et l’adaptent si nécessaire.<br />

47


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

48<br />

Le choix des équipements de prise de vue<br />

Le choix des équipements de prise de vue doit<br />

s’apprécier en fonction :<br />

> de la zone qui doit être surveillée (intérieure,<br />

extérieure) et de l’étendue de cette zone<br />

(cœur d’îlot, hall d’immeuble, parking souterrain,<br />

coursive, ascenseur…) ;<br />

> du mode d’exploitation retenu : si le choix est<br />

fait d’une exploitation a posteriori, alors l’utilité<br />

des dômes mobiles est limitée ;<br />

> du coût des équipements : un dôme mobile<br />

360° est plus coûteux qu’une caméra fixe ou<br />

qu’une caméra mini-dôme.<br />

Le principe de proportionnalité doit, dans tous<br />

les cas, impérativement être respecté. À savoir<br />

les données collectées par les caméras doivent<br />

être “adéquates, pertinentes et non excessives”.<br />

Le nombre de caméras implantées doit être proportionnel<br />

aux troubles rencontrés.<br />

Les caméras fixes<br />

Les caméras fixes sont essentiellement utilisées<br />

<strong>pour</strong> surveiller des zones réduites ou des points<br />

sensibles : façade d’un bâtiment comportant des<br />

ouvrants, hall d’immeuble, coursive, accès<br />

véhicules et piétons d’un parking souterrain ou<br />

entrée d’une agence de l’organisme…<br />

Elles sont dissuasives dans la mesure où la<br />

direction dans laquelle elles sont orientées est<br />

clairement visible.<br />

Ces caméras doivent être placées dans des<br />

caissons permettant leur protection renforcée face<br />

au vandalisme et, si elles sont installées en<br />

extérieur, aux intempéries.<br />

Avantages<br />

Installation et entretien aisés<br />

Dissuasion<br />

Prix peu élevé<br />

Inconvénients<br />

Visibilité<br />

Angle de vision réduit<br />

Absence de zoom optique<br />

Les caméras mini dômes<br />

Une caméra mini dôme se compose d’une caméra<br />

fixe installée dans un caisson type dôme anti<br />

vandale. Elles sont en général le plus souvent<br />

installées en intérieur, <strong>pour</strong> la surveillance<br />

d’un hall d’immeuble ou d’un parking souterrain<br />

par exemple.<br />

Les caméras mini dômes présentent l’avantage<br />

d’être discrètes et peuvent être facilement fixées<br />

sur un plafond ou sur un mur.<br />

Avantages<br />

Discrétion<br />

Installation et entretien aisés<br />

Prix peu élevé<br />

Inconvénients<br />

Angle de vision réduit<br />

Absence de zoom optique<br />

Les caméras dômes fixes 360°<br />

Comme les caméras mini dômes, ce sont des<br />

caméras fixes installées dans des dômes.<br />

La différence est que leurs objectifs permettent de<br />

visualiser des scènes à 360° <strong>pour</strong> en avoir une<br />

vision globale en permanence.<br />

Elles peuvent être utilisées à l’intérieur d’un hall,<br />

d’un bureau ou d’un local d’une agence.<br />

Avantages<br />

Discrétion<br />

Visibilité globale d’une zone<br />

Prix peu élevé<br />

Inconvénients<br />

Absence de zoom optique<br />

Qualité d’images relative


Les caméras dômes mobiles<br />

Elles permettent, grâce à leur fonction<br />

panoramique à 360° et à leur zoom optique<br />

puissant (plus de 100 mètres), de couvrir une large<br />

zone de surveillance mais à la condition qu’elles<br />

soient pilotées.<br />

C’est <strong>pour</strong>quoi elles sont, dans la plupart des cas,<br />

utilisées à l’extérieur <strong>pour</strong> des applications de<br />

vidéoprotection urbaine. Pour une exploitation<br />

d’images a posteriori, l’utilité de ce type<br />

d’équipement est donc limitée bien qu’il soit<br />

possible de programmer des cycles de balayage<br />

automatique.<br />

Leurs coques de protection doivent répondre aux<br />

exigences anti vandales et supporter les<br />

intempéries.<br />

Avantages<br />

Large champ de vision<br />

Zoom optique puissant<br />

Inconvénients<br />

Visibilité<br />

Surveillance partielle de la scène<br />

en l’absence de manipulation<br />

Prix élevé<br />

Les caméras miniatures<br />

Appelées aussi caméras “têtes d’épingles”,<br />

caméras discrètes ou encore caméras pinholes,<br />

les caméras miniatures peuvent être intégrées<br />

dans un bloc de secours, l’huisserie d’une porte,<br />

un luminaire… Elles sont en général posées en<br />

complément et en protection d’une caméra fixe,<br />

dans un espace réduit comme un hall d’immeuble<br />

ou un couloir d’accès à un parking souterrain.<br />

Avantages<br />

Discrétion<br />

Inconvénients<br />

Qualité d’images relative<br />

Facile à neutraliser<br />

lorsqu’elles sont repérées<br />

L’objectif de la caméra<br />

Le choix de l’objectif de la caméra est fondamental<br />

<strong>pour</strong> la qualité des images et doit être adapté à l’application<br />

souhaitée.<br />

Bien des déceptions après installation viennent de<br />

la mise en place d’objectifs impropres à l’utilisation<br />

souhaitée. Il faut prendre en compte le niveau de<br />

détail souhaité, la volumétrie de l’espace à surveiller,<br />

le niveau d’éclairement, l’implantation même<br />

de la caméra.<br />

La qualité d’une caméra de vidéoprotection est bien<br />

déterminée par celle des composants qui la constituent<br />

et notamment, le bloc optique (ou objectif) et<br />

le capteur de la caméra.<br />

La focale de l’objectif, c’est-à-dire la distance entre<br />

l’objectif et le capteur, peut être fixe ou, <strong>pour</strong> les<br />

caméras dotées de zooms, variable.<br />

La résolution des caméras<br />

Le respect de l’arrêté du 3 août 2007<br />

La résolution des caméras conditionne la<br />

qualité des images et, par conséquent, leur<br />

utilité.<br />

A ce titre, l’arrêté de normes techniques du<br />

3 août 2007 fixe des caractéristiques<br />

minimales à respecter : résolution en 1 CIF<br />

<strong>pour</strong> les caméras à plan large et résolution<br />

en 4 CIF <strong>pour</strong> celles à plan étroit.<br />

Lors du marché d’installation, il conviendra<br />

donc de veiller à ce que les équipements de<br />

prise de vue proposés par les entreprises<br />

soient conformes à cet arrêté.<br />

Le cas des caméras méga pixels<br />

Fixes ou mobiles, les caméras méga pixels<br />

permettent d’atteindre des résolutions<br />

beaucoup plus importantes que les caméras<br />

dites classiques. Plus coûteuses que ces<br />

dernières, elles sont utiles <strong>pour</strong> de la<br />

reconnaissance ou de l’analyse d’image.<br />

49


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

50<br />

Pour la surveillance vidéo d’un point précis (surveillance<br />

d’une porte de hall permettant l’identification<br />

d’individus par exemple), il sera choisi un objectif à<br />

grande focale assurant une vision en plan étroit.<br />

A contrario, <strong>pour</strong> la surveillance générale d’un<br />

espace (cœur d’îlot ou parking aérien par exemple),<br />

il sera choisi un objectif grand angle.<br />

Par ailleurs, la qualité du capteur est déterminée<br />

par le degré de sensibilité (exprimée en lux) de la<br />

caméra et sa capacité à visualiser des scènes avec<br />

un faible niveau d’éclairement.<br />

Remarque : les caméras positionnées dans les<br />

halls d'immeubles vitrés doivent pouvoir gérer le<br />

contre-jour.<br />

La qualité du capteur sera également déterminée par<br />

sa résolution, elle-même fonction de la taille du capteur<br />

(1/4’’, 1/3’’, 1/2" ou 2/3’’) et du nombre de pixels.<br />

La généralisation à venir des caméras méga pixels<br />

dites caméras “haute résolution” permettra d’associer<br />

une vision en plan étroit et en plan large en augmentant<br />

le nombre de pixels.<br />

Précaution<br />

Pour optimiser la qualité<br />

des images dans une<br />

zone vidéo surveillée,<br />

il est indispensable<br />

que l’éclairage soit<br />

permanent et proscrire<br />

les minuteries.<br />

Spécifications techniques minimales à exiger<br />

(caméra fixe mini dôme)<br />

Objectif :<br />

- commande automatique de l’iris ;<br />

- varifocale de 3 à 9 mm.<br />

Capteur :<br />

- 1/3’’ CCD ;<br />

- sensibilité de 0,011 lux en jour/nuit ;<br />

- commutation jour/nuit automatique ;<br />

- pixels actifs : 752 x 582 (H x V) – PAL ;<br />

- définition : 540 lignes.<br />

Le choix des implantations des caméras<br />

Le positionnement des caméras doit respecter<br />

deux paramètres : le but recherché en matière de<br />

sûreté et la préservation des équipements face aux<br />

risques de vandalisme.<br />

Les caméras doivent être implantées dans le respect<br />

de l’objectif <strong>pour</strong>suivi en matière de sûreté :<br />

- s’il s’agit d’assurer une surveillance précise d’un<br />

espace <strong>pour</strong> identifier (un individu, un véhicule ou


sa plaque d’immatriculation), la caméra devra être<br />

placée en face de l’espace concerné (porte d’un<br />

hall d’immeuble, accès piétons dans un parking<br />

souterrain ou portail d’entrée <strong>pour</strong> les véhicules) ;<br />

- s’il s’agit d’assurer une surveillance générale<br />

d’une zone <strong>pour</strong> détecter un évènement ou comprendre<br />

un mode opératoire (déplacement des<br />

flux piétons ou véhicules par exemple), la caméra<br />

sera placée à distance, de façon à ce que l’ensemble<br />

de l’espace <strong>pour</strong> lequel il est souhaité qu’une<br />

couverture vidéo soit visualisée.<br />

Pour cela, des tests préalables de visualisation, si<br />

nécessaire à l’aide de matériel de levage (nacelles),<br />

seront réalisés.<br />

Ces tests permettront de détecter d’éventuels obstacles<br />

au champ de visualisation des caméras, non<br />

repérés a priori (arbres, mâts d’éclairage...).<br />

D’autre part, les caméras de vidéoprotection doivent<br />

être positionnées en tenant compte de leur exposition<br />

au vandalisme. L’autoprotection des équipements<br />

sera recherchée.<br />

Dans la mesure du possible, les caméras seront<br />

placées à une hauteur dissuasive et fixées sur des<br />

supports résistants à l’arrachement.<br />

Cette exigence de robustesse doit également être<br />

respectée <strong>pour</strong> le câblage (alimentation et transmission)<br />

: câbles encastrés ou protégés mécaniquement<br />

par du tube acier ou du chemin de câbles capoté.<br />

Le choix du réseau de transmission<br />

La liaison entre les équipements de prise de vue et<br />

le matériel d’enregistrement peut être réalisée de<br />

plusieurs façons.<br />

Le choix de l’architecture du réseau sera déterminé<br />

par le nombre de caméras à installer, leur localisation<br />

par rapport au point de stockage, la configuration<br />

du site, la préexistence d’un réseau, le mode<br />

d’exploitation souhaité et le budget disponible.<br />

Sans que la liste suivante soit exhaustive, voici les<br />

principaux réseaux de transmission qui sont<br />

aujourd’hui utilisés <strong>pour</strong> des systèmes de vidéoprotection.<br />

Le câble coaxial<br />

C’est le type de réseau le plus couramment utilisé<br />

par les bailleurs sociaux, <strong>pour</strong> des dispositifs de<br />

taille réduite (faibles distances). Le câble coaxial est<br />

composé d’un conducteur en cuivre ou en acier cuivré<br />

entouré d’une enveloppe isolante.<br />

Avantages<br />

Liaison peu onéreuse<br />

Technologie éprouvée<br />

Inconvénients<br />

Portée limitée<br />

Facilement repérable et vulnérable s’il n’est pas<br />

solidement protégé<br />

La fibre optique<br />

Pour les longues distances comme dans le cas d’un<br />

dispositif de vidéoprotection urbaine, l’utilisation<br />

d’un réseau fibre optique est recommandée. Une<br />

fibre optique est un fil de verre ou de plastique très<br />

fin qui offre un débit d'informations supérieur à<br />

celui du câble coaxial.<br />

Avantages<br />

Portée et bande passante élevée<br />

Insensible aux perturbations<br />

Inconvénients<br />

Fragile<br />

Coûts d’installation importants (génie civil)<br />

Une solution sans fil : le faisceau hertzien<br />

Une solution de transmission hertzienne peut être<br />

déployée <strong>pour</strong> de longues distances dégagées.<br />

Comme la fibre optique, le faisceau hertzien permet<br />

le transport d’informations à très haut débit en<br />

utilisant des bandes de fréquences libérées par<br />

l’Armée mais sécurisées (5,4 Ghz ou 5,8 Ghz).<br />

Avantages<br />

Portée et bande passante élevée<br />

Permet de s’affranchir du génie civil et des coûts<br />

associés<br />

Inconvénients<br />

Sensible aux perturbations<br />

Nécessite un environnement dégagé : les antennes<br />

doivent être “à vue”<br />

51


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

52<br />

Les solutions opérées<br />

En contrepartie d’un abonnement, d’un loyer ou<br />

parfois d’un coût d’achat, il peut être utilisé, <strong>pour</strong> la<br />

vidéoprotection, une partie d’un réseau d’un opérateur<br />

de télécommunications (téléphonie mobile,<br />

fournisseur d’accès à Internet).<br />

Les liaisons fournies par les opérateurs peuvent<br />

être de type filaire (fibre optique ou réseaux xDSL)<br />

ou sans fil (Wi-fi, Wimax, réseaux GSM).<br />

Le choix des modalités de stockage<br />

et des moniteurs<br />

Les avancées technologiques ont mis fin à l’emploi<br />

de systèmes analogiques <strong>pour</strong> le stockage des<br />

enregistrements de vidéoprotection.<br />

Aujourd’hui, seules des solutions numériques sont<br />

utilisées.<br />

Elles doivent respecter les spécifications techniques<br />

minimales prévues par l’arrêté du 3 août<br />

2007.<br />

S’agissant de la conservation des enregistrements,<br />

si les textes permettent une durée maximale d’un<br />

mois, il est recommandé de conserver les images<br />

entre 10 et 15 jours.<br />

Tout en respectant les libertés fondamentales des<br />

individus, ce délai permet de répondre aux besoins<br />

d’exploitation et d’extraction d’images en ménageant<br />

le portefeuille du bailleur car plus longue est<br />

la durée de conservation, plus la capacité du<br />

stockeur numérique doit être importante et par<br />

conséquent, plus ce dernier est cher…<br />

Le choix des moniteurs ne doit pas être négligé,<br />

surtout si le mode d’exploitation retenu implique<br />

une visualisation prolongée des images par des<br />

opérateurs.<br />

Dans ce cas, il est recommandé d’avoir deux écrans<br />

par opérateur : un écran <strong>pour</strong> la visualisation de<br />

l’ensemble des caméras organisées en mosaïques<br />

et un écran <strong>pour</strong> l’utilisation mono image (manipulation<br />

ou recherches de séquences sur une<br />

caméra). Des murs d’images composés de plusieurs<br />

écrans de dimension réduite (21 à 28 pouces)<br />

ou de grands écrans (50-60 pouces) compléteront<br />

le poste d’exploitation.<br />

Dans le cas d’une exploitation a posteriori, un<br />

seul écran sera nécessaire <strong>pour</strong> la recherche des<br />

évènements.<br />

Dans tous les cas, la résolution des écrans doit<br />

être adaptée aux performances des objectifs<br />

des caméras. Pour un rendu de qualité, il est<br />

recommandé d’utiliser des écrans LCD dotés d’une<br />

résolution variant entre 1 600 x 1 200 (21 pouces) et<br />

1 920 x 1 080 (60 pouces).<br />

B. La faisabilité financière :<br />

l’appréciation des coûts et des possibilités<br />

de financement<br />

L’étude de faisabilité permet d’élaborer une estimation<br />

budgétaire en termes d’investissement et de<br />

fonctionnement. Elle permet également de présenter<br />

les possibilités de financement qui s’offrent à<br />

l’organisme <strong>pour</strong> réaliser son projet d’installation.<br />

Les coûts d’investissement<br />

Les coûts d’investissement sont liés :<br />

- à la fourniture des différents équipements composant<br />

le dispositif de vidéoprotection, depuis l’acquisition<br />

des images jusqu’à leur restitution : caméras<br />

et supports (poternes, mâts…), alimentation électrique<br />

(coffrets, disjoncteurs, onduleurs…), réseau<br />

de transmission (câbles coaxiaux ou fibres<br />

optiques, éléments actifs associés…), équipements<br />

<strong>pour</strong> l’enregistrement, le stockage (stockeurs<br />

numériques, baies…), la restitution (postes informatiques,<br />

moniteurs, imprimantes…) et l’exploitation<br />

des images (logiciels, licences…) ;<br />

- à la fourniture des matériels nécessaires à la sécurisation<br />

du dispositif, notamment les protections<br />

des câblages (chemins de câbles, tubes, gaines…) ;<br />

- aux autres travaux éventuels : création et/ou<br />

aménagement du local technique <strong>pour</strong> le<br />

stockage des images ou du poste de sécurité… ;<br />

- à la mise en œuvre des ensembles : les éventuels<br />

travaux de génie civil, les raccordements… ;<br />

- aux prestations nécessaires au fonctionnement :<br />

études préalables de réseaux, paramétrages du<br />

système, fourniture des plans d’exécution et DOE,<br />

formations à l’utilisation des logiciels…


Exemples de coût d’investissement<br />

Site Coût total du dispositif Ratio au logement / Ratio<br />

à l’emplacement de parking à la caméra<br />

La Source : 520 000 €<br />

OPH Orléans 1000 logements 520 € 7 500 €<br />

70 caméras<br />

R+9<br />

40 logements et deux ascenseurs<br />

7 caméras<br />

R+7<br />

485 € 3 000 €<br />

30 logements et un ascenseur<br />

3 caméras<br />

R+5<br />

405 €<br />

Opac de l’Oise 64 logements<br />

9 caméras<br />

R+3<br />

253 €<br />

3 caméras<br />

24 logements<br />

Parking extérieur<br />

288 €<br />

44 places<br />

7 caméras<br />

329 €<br />

Mermoz Sud : 38 000 €<br />

Grand Lyon Habitat 14 logements 2714 € 6 333 €<br />

6 caméras<br />

Toulouse : 300 000 €<br />

Gluck, Bellefontaine 212 logements 1451 € 6 521 €<br />

46 caméras<br />

Aulnay-sous-Bois : 120 000 €<br />

Quartiers nord, parkings 580 boxes ou emplacements 206 € par boxes 2 000 €<br />

60 caméras ou emplacement<br />

Le tableau de synthèse des investissements sur ces<br />

différents sites montre la variation du coût en fonction<br />

de la nature des espaces à équiper, des volumes<br />

installés et des modalités d’exploitation choisies.<br />

Le coût de la mise en œuvre des dispositifs cités ci<br />

dessus nous semblent toutefois élevé à l’exception<br />

de l’OPAC de l’Oise. En effet, le ratio sur un bon<br />

nombre de marchés en Île-de-France se situe<br />

davantage à 3000 € par caméra.<br />

L’installation de caméras dans des parkings souterrains<br />

est d’ailleurs bien souvent moins onéreuse<br />

que dans des halls ou sur des espaces extérieurs,<br />

compte tenu de la simplicité du câblage.<br />

53


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

54<br />

Les coûts de fonctionnement<br />

Il s’agit :<br />

- des coûts de maintenance du système : maintenance<br />

préventive et curative (cf. le § 3.3 du présent<br />

guide) ;<br />

- des coûts liés à l’exploitation “humaine” : ils constituent<br />

un poste très important en particulier dans le<br />

cas d’une exploitation en temps réel, qu’elle soit<br />

assurée en interne ou par un prestataire (société de<br />

gardiennage ou station de télé vidéosurveillance).<br />

Exemples de coûts de fonctionnement<br />

Les financements<br />

> Les sources de financement possibles<br />

Le Fonds interministériel de prévention<br />

de la délinquance (FIPD)<br />

L’article 5 de la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention<br />

de la délinquance a créé, au sein de l’Agence<br />

nationale <strong>pour</strong> la cohésion <strong>sociale</strong> et l’égalité des<br />

chances (Acsé), le Fonds interministériel de prévention<br />

de la délinquance. Ce fonds, constitué principalement<br />

d’un montant prélevé sur le produit des<br />

Sites Nombre Coûts de fonctionnement Mode d’exploitation Ratio à<br />

de caméra la caméra<br />

La Source :<br />

OPH Orléans 70<br />

630 €/mois (6 abonnements<br />

Internet SDSL à 105 € l’unité/mois)<br />

7 500 €/an de renvoi d’images au<br />

siège.<br />

Exploitation des images a posteriori<br />

sur incidents.<br />

Sur site et à distance.<br />

107 €<br />

98 800 €/an<br />

En temps réel discontinu :<br />

OPAC de l’Oise 522<br />

PC : 2 opérateurs vidéo 64 000 €<br />

Ligne téléphonique adsl : 30 000 €<br />

Loyer + charges : 4 800 €<br />

exploitation des images par un<br />

opérateur vidéo en journée.<br />

189 €<br />

Mermoz Sud :<br />

Grand Lyon Habitat 6<br />

Écoute : 50 €/mois<br />

380 €/mois levée de doute<br />

400 €/mois déplacement des rondes<br />

En temps réel discontinu :<br />

exploitation à distance par un<br />

télésurveilleur qui visualise les 1 660 €<br />

soit 10 000 €/an<br />

images en cas de détection de<br />

mouvements.<br />

Drancy OPH : parkings 221 16 000 €/an Renvoi des images au CSU de la Ville. 72 €<br />

Toulouse :<br />

6 000 €/an Exploitation des images a posteriori<br />

Gluck, Bellefontaine 46 sur incidents.<br />

Recherche des images en local.<br />

130 €<br />

Villeneuve-la-Garenne 300 000 €/an Exploitation en temps réel en<br />

Quartier Caravelle 220 continu depuis le Poste de sécurité<br />

implanté sur le site.<br />

1 363 €<br />

Aulnay-sous-Bois :<br />

Quartiers Nord<br />

Parkings sous-sol<br />

6 6 500 €/an A posteriori.<br />

108 €


amendes forfaitaires de la police de la circulation,<br />

est destiné à financer la réalisation d’actions de prévention<br />

de la délinquance dans un cadre partenarial<br />

(CLS, plan d’action d’un CLSPD, CUCS, PDPD) dont<br />

les projets de vidéoprotection, qui constituent la<br />

principale priorité d’intervention du FIPD.<br />

Pour les projets de vidéoprotection urbaine, les<br />

études préalables et les frais d’installation ou d’extension<br />

de dispositifs peuvent faire l’objet d’une participation<br />

de l’État à hauteur de 50% maximum (sauf<br />

dérogation). Les projets de raccordement aux services<br />

de police ou de gendarmerie des centres de<br />

supervision urbains des communes peuvent être<br />

financés à hauteur de 100%.<br />

Depuis l’adoption du Plan national de prévention de<br />

la délinquance et d’aide aux victimes (PNPDAV) le<br />

2 octobre 2009, les projets de vidéoprotection portés<br />

par les organismes Hlm (publics, SEM ou privés) ou<br />

Exemples de financements<br />

les copropriétés <strong>pour</strong> la sécurisation de leurs parties<br />

communes sont également éligibles à l’attribution<br />

de subventions du FIPD.<br />

Cependant, ce financement est loin d’être systématique<br />

et d’un département à l’autre, il est arrivé que<br />

les représentants de l’Etat aient des positions divergentes.<br />

Le bailleur devra donc se rapprocher de la<br />

Préfecture dès qu’il aura établi son budget prévisionnel<br />

afin d’évaluer les possibilités de subvention par<br />

le FIPD.<br />

Les subventions de l’Agence nationale<br />

<strong>pour</strong> la rénovation urbaine (ANRU)<br />

Au titre des opérations de rénovation urbaine,<br />

l’ANRU peut participer au financement de la vidéoprotection<br />

dans l’habitat social sous réserve que le<br />

dispositif soit intégré à la stratégie de renouvellement<br />

urbain.<br />

Sites Coût total du dispositif Financement<br />

La Source :<br />

OPH Orléans<br />

Opac de l’Oise<br />

Mermoz Sud :<br />

Grand Lyon Habitat<br />

Drancy OPH : parkings<br />

Toulouse :<br />

Gluck, Bellefontaine<br />

Aulnay-sous-Bois<br />

Quartiers Nord<br />

Parkings sous-sol<br />

520 000 €<br />

1 000 logements<br />

70 caméras<br />

Coût total <strong>pour</strong> 521 caméras :<br />

1 200 000 €<br />

38 000 €<br />

14 logements<br />

6 caméras<br />

2 500 000 €<br />

220 caméras<br />

300 000 €<br />

212 logements<br />

46 caméras<br />

120 000 €<br />

580 boxes ou emplacements.<br />

60 caméras<br />

Subvention de 50% de ce montant par l’ANRU (au titre de la<br />

qualité de service) et exonération de la taxe TFPB.<br />

50% fonds propres de l’Opac de l’Oise.<br />

Selon les tranches d’installation :<br />

- 30% FIPD,<br />

- 25% ANRU,<br />

- le complément par le Conseil Général de l’Oise maximum<br />

50% (amélioration du cadre de vie)<br />

26 000 € <strong>pour</strong> la 1 e phase financée à 57% par la Ville,<br />

10% par l’État et 33% par le bailleur et 12 000 € <strong>pour</strong><br />

la 2 e phase financée à 100% par l’organisme<br />

Aucune subvention <strong>pour</strong> ces travaux.<br />

50% ont été financés par l’État, au titre du FIPD.<br />

Pour ces travaux, l’organisme a été exonéré de la TFPB.<br />

Pas de subvention.<br />

55


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

56<br />

Les autres aides envisageables<br />

La vidéoprotection ouvre droit au Fonds de compensation<br />

<strong>pour</strong> la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) qui<br />

a succédé au Fonds d'équipement <strong>pour</strong> les collectivités<br />

locales (FECL) <strong>pour</strong> permettre de compenser une<br />

partie de la charge de TVA supportée par les collectivités<br />

territoriales, leurs groupements et les établissements<br />

publics bénéficiaires, sur leurs dépenses<br />

réelles d'investissement.<br />

Certains organismes Hlm (l’OPAC de l’Oise par<br />

exemple), ont aussi obtenu, au titre de l’amélioration<br />

du cadre de vie, des aides des Conseils Généraux.<br />

> La question de la participation financière<br />

des locataires<br />

Une fois les coûts d’investissement et de fonctionnement<br />

du système de vidéoprotection définis et les<br />

ratios réalisés (par logement si un hall d’immeuble<br />

est équipé ou par emplacement ou box de parking s’il<br />

s’agit d’un parc de stationnement), l'organisme<br />

<strong>pour</strong>ra déroger à la liste nominative des charges<br />

fixées par décret et obtenir, après accord collectif<br />

portant sur l'amélioration de la sécurité, le remboursement<br />

des frais de fonctionnement (hors prestation<br />

humaine) par les locataires du site concerné.<br />

Cependant, la plupart des organismes, répondant<br />

seuls à l’obligation de surveillance qui leur est faite,<br />

choisissent aujourd’hui de ne pas imputer la charge<br />

de la vidéoprotection à leurs locataires.<br />

Les possibilités de financer la vidéoprotection par le<br />

biais d’une charge locative supplémentaire peuvent<br />

toutefois restées ouvertes, notamment en cas d’une<br />

forte demande de tout ou partie des locataires d’un<br />

immeuble ou d’un groupe d’immeubles précis.<br />

Dans ce cas, il est conseillé de rechercher un accord<br />

collectif recueillant l’avis favorable de la moitié des<br />

locataires interrogés.<br />

La réduction des coûts<br />

> La location d’un dispositif<br />

Au lieu de recourir à l’installation d’un système de<br />

vidéoprotection au sein d’une partie de son patrimoine,<br />

l’organisme peut choisir de recourir à la location<br />

d’un dispositif.<br />

Dans cette solution, l’avantage premier est qu’il peut<br />

être temporaire <strong>pour</strong> répondre à une situation malveillante<br />

passagère. Si l’état de la situation se voit<br />

amélioré à l’issue du contrat de location, alors l’organisme<br />

est libre de ne pas le reconduire. Dans le cas<br />

contraire, l’organisme <strong>pour</strong>ra adapter sa réponse en<br />

mettant en place de nouvelles actions <strong>pour</strong> restaurer<br />

la tranquillité résidentielle de ses locataires, en<br />

recourant ou non à la vidéoprotection.<br />

Le second avantage de la location est la réduction<br />

des coûts que permet cette solution, notamment au<br />

niveau de la maintenance du dispositif puisque ceuxci<br />

seront fixes <strong>pour</strong> la durée du contrat.<br />

> Les coûts à la location<br />

Bien que ce choix soit relativement peu fréquent, il<br />

est possible de souscrire un contrat de location <strong>pour</strong><br />

l’équipement et la maintenance de dispositifs vidéo.<br />

L’appréciation du bilan coûts / avantages<br />

Quels sont les éléments permettant aux bailleurs<br />

d’objectiver leur prise de décision eu égard notamment<br />

au coût du vandalisme et aux pertes liées à la<br />

vacance des logements ou des emplacements de<br />

parking ?<br />

Bien qu’aucune étude n’ait été véritablement<br />

menée en France sur ce sujet, les retours d’expériences<br />

suivants (non issus des enquêtes de terrain<br />

réalisés <strong>pour</strong> l’élaboration de ce guide) permettront<br />

au lecteur d’avoir quelques éléments de réponse.


Un exemple de location<br />

> Face à l’aggravation d’année en année des problèmes de<br />

sécurité dans le quartier du Mesnils Pasteur entraînant<br />

une augmentation sensible de la vacance des logements,<br />

l’OPH de Dole a décidé d’installer des caméras dans une<br />

tour comprenant 62 logements dont 70% vacants.<br />

Il est très vite apparu (moins de six mois après l’installation)<br />

que la vidéosurveillance avait permis de pacifier le<br />

hall de la tour autrefois fortement dégradé, et de redonner<br />

de l’attractivité au bâtiment.<br />

Deux ans après l’installation des caméras le taux de<br />

vacance est quasi inexistant.<br />

Fort de cette réussite l’Office a décidé de généraliser l’implantation<br />

de la vidéosurveillance dans le quartier. Les<br />

partenaires (Police municipale et Police nationale) ont été<br />

interrogés avant la mise en œuvre des équipements afin de<br />

recueillir leurs attentes en particulier en matière de positionnement<br />

des caméras. Le déploiement de la vidéosurveillance<br />

s’est, par ailleurs, accompagné d’une réflexion sur<br />

les modalités de sécurisation des accès aux halls et sur les<br />

moyens humains nécessaires à l’exploitation du dispositif.<br />

Ainsi, parallèlement à la vidéo, de nouveaux systèmes de<br />

contrôle d’accès et d’interphonie ont été installés et une cellule<br />

de médiation composée de deux personnes a été créée.<br />

La totalité du patrimoine du bailleur sur ce quartier est<br />

aujourd’hui équipé en vidéosurveillance, soit au total 155<br />

caméras installées dans 73 halls et deux parkings en<br />

infrastructure.<br />

L’OPH n’a pas acheté le matériel mais a souscrit un contrat<br />

de location avec un prestataire qui assure aussi la maintenance<br />

du dispositif. Il s’agit d’un contrat de 4 ans.<br />

Entre 2005 et 2009 : le coût annuel <strong>pour</strong> 155 caméras était<br />

de 85 000 € TTC par an soit un ratio de 548 €.<br />

Depuis 2010, il s’élève à 65 780 € TTC par an soit un ratio<br />

de 424 € par caméra.<br />

Implantation des caméras<br />

et champ de visualisation<br />

des caméras<br />

{<br />

OPH de DOLE<br />

Quartier du Mesnil Pasteur<br />

57


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

58<br />

L’expérience de LogemLoiret (ex-OPAC du Loiret)<br />

Le déploiement de la vidéoprotection sur le patrimoine de LogemLoiret a<br />

eu lieu à partir de 2007.<br />

Aujourd’hui, plus de 7% des unités de gestion de l’organisme sont vidéo<br />

protégées par plus de 200 caméras, principalement des halls d’entrée<br />

d’immeubles et des parkings souterrains.<br />

L’un des objectifs principaux assignés à la vidéoprotection était de lutter<br />

contre les dégradations.<br />

Il peut être considéré que cet objectif est atteint dans la mesure où<br />

l’organisme a, sur les sites vidéo protégés, entre 2008 et 2009, enregistré<br />

une baisse de 45% du coût des dégradations.<br />

Par ailleurs, les pertes financières liées à la vacance ont, entre 2008 et<br />

2009, diminué de deux tiers sur les sites placés sous vidéoprotection.<br />

L’expérience de l’OPAC de l’Oise<br />

L’OPAC de l’Oise dont les caméras de vidéoprotection ont été installées à partir<br />

de 2003 dans des immeubles et des parkings, dresse le même constat que<br />

LogemLoiret s’agissant de l’évolution du coût des dégradations. Sur les sites<br />

vidéo protégés, la baisse du coût du vandalisme est estimée à près de 65%<br />

entre 2002 et 2008 (148 320 € en 2002 contre 52 033 € en 2008).<br />

Si le bailleur estime que la vidéoprotection est un outil parmi d’autres et n’est<br />

pas, à elle seule, la réponse à la problématique posée par les actes de<br />

vandalisme et autres malveillances, l’organisme considère en revanche que la<br />

vidéoprotection s’avère être un excellent moyen de préserver les<br />

investissements, parfois lourds, réalisés sur certains groupes de son<br />

patrimoine.<br />

Effet de la vidéoprotection sur le vandalisme<br />

Année Coût du vandalisme Nombre de logements Coût du vandalisme<br />

sur les sites vidéoprotégés protégés au logement protégé<br />

2003 55 973 € 438 127,79 €<br />

2004 48 998 € 1055 46,44 €<br />

2005 60 473 € 1325 45,64 €<br />

2006 42 284 € 1471 29,74 €<br />

2007 75 946 € 2321 32,72 €<br />

2008 52 033 € 3470 15,00 €<br />

2009 82 622 € 3204 25,79 €


3.2.2 La dimension éthique<br />

et déontologique du projet<br />

A. La conformité aux obligations légales<br />

<strong>pour</strong> le respect de la déontologie<br />

L’installation d’un dispositif de vidéoprotection est<br />

soumise aux dispositions légales et réglementaires<br />

applicables en ce domaine et détaillées au chapitre<br />

1 er du présent guide. Ce corpus législatif et réglementaire<br />

doit être décliné concrètement, sur les<br />

patrimoines par les bailleurs qui recourent à la<br />

vidéoprotection.<br />

Les panneaux d’information du public sont positionnés<br />

à chaque entrée de hall vidéosurveillé et parfois<br />

également à l’intérieur. Pour les parkings, l’information<br />

doit se faire à tous les accès véhicules et piétons.<br />

B. Au-delà des obligations légales…<br />

Au-delà du respect des textes présentés précédemment,<br />

l’organisme peut créer un groupe, comité ou<br />

collège d’éthique de la vidéoprotection, afin de<br />

conforter la volonté de garantir aux locataires le respect<br />

de leurs droits et libertés fondamentales.<br />

Cette instance, créée ad hoc, <strong>pour</strong>rait se voir attribuer<br />

les fonctions suivantes :<br />

- élaboration d’une charte d’éthique de la vidéoprotection<br />

et contrôle du respect de son application.<br />

Cette charte doit rappeler les textes applicables,<br />

dispenser les obligations s’imposant aux personnes<br />

chargées d’exploiter le dispositif, réaffirmer<br />

les règles de traitement, de conservation et de<br />

destruction des images ainsi que les modalités<br />

d’accès aux enregistrements ;<br />

59


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

60<br />

- information des locataires sur les conditions de<br />

fonctionnement du système et réception des<br />

doléances des personnes qui estimeraient avoir<br />

subi un préjudice direct et personnel du fait d'un<br />

manquement aux normes en vigueur ou aux principes<br />

définis par la charte ;<br />

- formulation de recommandations sur les conditions<br />

de fonctionnement et l’impact du système ;<br />

- rédaction d’un rapport annuel <strong>pour</strong> mesurer l’impact<br />

du système de vidéoprotection et les évolutions<br />

réalisées (cf. l’exemple de questionnaire<br />

d’évaluation ci-dessous).<br />

La composition du comité ou collège d’éthique doit<br />

répondre à des objectifs d’équilibre et de pluralité :<br />

membres du comité du pilotage du projet, représentants<br />

de locataires…<br />

3.2.3 Le marché et son suivi<br />

Dans le cas où, après l’étude d’opportunité, l’organisme<br />

a décidé d’installer un système de vidéoprotection<br />

au sein de son patrimoine, il convient de formaliser<br />

un dossier de consultation des entreprises<br />

(DCE) <strong>pour</strong> lancer un appel d’offres.<br />

Celui-ci permettra à l’organisme d’appréhender le<br />

montant des investissements initiaux (prix global et<br />

forfaitaire), celui des éventuelles extensions (prix<br />

unitaires) ainsi que les coûts de fonctionnement<br />

afférents (maintenance du dispositif) ou qui <strong>pour</strong>raient<br />

éventuellement y être associés (abonnements<br />

xDSL et prestations de télé vidéosurveillance<br />

dans le cas d’un renvoi d’images à un télésurveilleur,<br />

par exemple).<br />

A. Le cahier des charges<br />

Le contenu du cahier des charges vidéoprotection<br />

> Introduction<br />

L’introduction du CCTP (cahier des clauses techniques<br />

et particulières) doit préciser l’objet et la<br />

localisation des travaux. Elle doit dresser une description<br />

sommaire des ouvrages et en fixer les objectifs.<br />

Elle doit énumérer la nature des prestations<br />

attendues et citer celles qui sont hors lot.<br />

Enfin, l’introduction doit énoncer les obligations de<br />

l’entreprise dans le cadre de l’exécution de ses<br />

prestations.<br />

> Prescriptions générales<br />

Des prescriptions techniques générales doivent figurer<br />

dans cette partie du cahier des clauses techniques<br />

particulières : règles de mise en œuvre, habilitation<br />

de l’entreprise, qualité des prestations…<br />

Par ailleurs, il doit être fait référence à la responsabilité<br />

générale de l’entreprise et à l’organisation du<br />

chantier pendant la durée des travaux, s’agissant<br />

notamment, le cas échéant, de la liaison entre différentes<br />

entreprises. Doivent aussi figurer les<br />

attentes relatives à la qualité et à l’origine des équipements,<br />

à la conception mécanique et électrique<br />

des matériels.<br />

Les conditions générales d’installation, s’agissant<br />

notamment du câblage, seront décrites : type de<br />

câbles à poser, utilisation de chemins de câbles ou<br />

protection sous tube, encastrement des équipements,<br />

etc.<br />

Il doit en outre être demandé à l’entreprise de mener<br />

une phase d’études et de fournir, pendant celle-ci,<br />

des plans d’implantation des équipements et des<br />

raccordements, des schémas électriques et des<br />

fiches d’autocontrôle <strong>pour</strong> validation par le maître<br />

d’ouvrage ou son représentant (maître d’œuvre).<br />

Un paragraphe relatif au paramétrage et aux essais<br />

du système avant sa réception doit être prévu, de<br />

même que les attentes relatives à la maintenance<br />

future du dispositif : l’entreprise devra proposer un<br />

contrat de maintenance précisant notamment la fréquence<br />

des visites préventives et les modalités des<br />

interventions à caractère correctif (coûts et délais).<br />

Sur la maintenance, des prescriptions plus précises<br />

peuvent être formalisées dans un chapitre dédié du<br />

CCTP (cf. page 61).<br />

Enfin, il convient de prévoir dans cette partie du<br />

cahier des charges que l’entreprise devra assurer la<br />

formation des personnels d’exploitation et, le cas<br />

échéant, la maintenance du système installé.


Définition des principes d’architecture<br />

et des matériels<br />

Cette partie du CCTP est essentielle dans la<br />

mesure où elle vient définir :<br />

- l’architecture du système, c’est-à-dire de quoi<br />

sera composé le système, comment sera réalisée<br />

la collecte des enregistrements (stockage local<br />

<strong>pour</strong> une exploitation a posteriori ou stockage<br />

centralisé avec une exploitation en temps réel,<br />

par exemple), de quelle façon les images transiteront<br />

depuis les équipements de prise de vue<br />

jusqu’aux équipements d’enregistrement et de<br />

restitution – un synoptique viendra idéalement<br />

expliciter l’architecture attendue;<br />

- les caractéristiques techniques des caméras de<br />

vidéoprotection (qualité des images, résolution<br />

attendue, nature de l’objectif, sensibilité noir et<br />

blanc, résistance des caissons de protection…) ;<br />

- les caractéristiques techniques des enregistreurs<br />

numériques (format de compression des images,<br />

vitesse et format d’enregistrement dans le respect<br />

des normes techniques fixées par l’arrêté du<br />

3 août 2007, fonctions de programmation et d’utilisation<br />

attendues…) ;<br />

- la durée souhaitée de conservation des images<br />

(les conditions de stockage dans le respect du<br />

délai fixé par la loi d’un mois maximum) ;<br />

- les caractéristiques des autres équipements<br />

nécessaires (coffret vidéo, onduleur…).<br />

> Modalités de mise en œuvre, délais et recette<br />

Les principales modalités de mise en œuvre doivent<br />

être rapidement évoquées (jours, horaires à respecter<br />

<strong>pour</strong> la réalisation des travaux). Les délais d’exécution<br />

des travaux devront formellement apparaître dans le<br />

cahier des charges : l’entreprise devra donc fournir un<br />

planning par site si plusieurs sont à équiper et un<br />

planning d’exécution global qui inclut aussi les phases<br />

de vérifications, d’essais et de mise en service.<br />

Enfin, il convient de préciser les modalités de réception<br />

des travaux. L’entreprise devra, dans cette<br />

optique, fournir un dossier des ouvrages exécutés<br />

(D.O.E) comprenant la liste des équipements installés<br />

et leurs fiches techniques, les plans, les schémas<br />

et toute autre documentation utile.<br />

> Descriptif détaillé des installations à réaliser<br />

Il s’agit peut-être de la partie la plus importante d’un<br />

cahier des charges vidéoprotection car il s’agit de<br />

décrire très concrètement :<br />

- l’implantation des caméras et de leurs zones de<br />

visualisation : à matérialiser sur plans et à l’aide de<br />

photos ;<br />

- la situation, l’aménagement et la sécurisation du<br />

local/poste dédié au stockage et/ou à l’exploitation<br />

des images ;<br />

- le cheminement et les modalités de protection du<br />

câblage de transmission et d’alimentation (en<br />

précisant les sources électriques à utiliser et à<br />

protéger).<br />

Les points-clés du CCTP vidéoprotection<br />

Il est indispensable de rédiger un cahier des charges<br />

très précis sur le plan technique afin de pouvoir maîtriser<br />

les réponses des entreprises.<br />

Il est donc souhaitable qu’un maître d’ouvrage<br />

n’ayant pas, en interne, les connaissances nécessaires,<br />

s’entoure d’une assistance ou d’un maître<br />

d’œuvre spécialisé qui viendra, en plus de définir les<br />

caractéristiques minimales attendues <strong>pour</strong> les équipements<br />

à installer, le conseiller sur des points de<br />

vigilance particuliers à observer.<br />

> L’implantation cohérente des caméras<br />

La position des équipements de prise de vue doit être<br />

arrêtée en fonction des objectifs <strong>pour</strong>suivis (surveillance<br />

générale, identification) mais aussi des<br />

contraintes de l’environnement dans lequel ils<br />

seront implantés : à l’intérieur d’un hall, attention<br />

aux portes qui, une fois ouvertes, viendraient masquer<br />

le champ de visualisation de la caméra ; dans<br />

un parking souterrain, attention aux points lumineux<br />

trop proches, aux retours de poutres …<br />

Dans la mesure du possible, il est recommandé de<br />

rechercher la protection mutuelle des différentes<br />

caméras.<br />

61


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

62<br />

Exemple d’implantation de caméras de vidéoprotection dans un parking<br />

> La situation et la sécurisation du local<br />

de stockage, point névralgique du système<br />

La fixation des équipements<br />

doit également répondre à des<br />

exigences de robustesse : utilisation de<br />

tiges filetées, de chevilles chimiques…<br />

La fixation sur des faux-plafonds ou<br />

des cloisons trop légères (plaques de<br />

BA13 par exemple) est à éviter.<br />

L’installation des enregistreurs numériques et,<br />

a fortiori, des écrans de visualisation, au sein<br />

d’une loge d’un gardien est à proscrire afin<br />

d’éviter d’exposer le personnel de proximité à<br />

des menaces, voire des agressions de locataires<br />

malveillants que la présence de caméras<br />

<strong>pour</strong>rait gêner.<br />

Le matériel de régie doit être installé dans un<br />

lieu qui soit le plus confidentiel possible ventilé<br />

et particulièrement sécurisé, mécaniquement<br />

(local aveugle, murs en parpaings pleins, porte<br />

métallique munie d’une serrure de sécurité) et<br />

technologiquement (contrôle d’accès<br />

électronique, détection anti-intrusion,<br />

vidéoprotection…).<br />

À Toulouse, Patrimoine SA Languedocienne, dans le<br />

cadre de l’installation de caméras sur son patrimoine<br />

dans le quartier Bellefontaine, a apporté une<br />

vigilance toute particulière à la sécurisation du local<br />

de stockage. En effet, ce dernier dispose d’un sas,<br />

d’un contrôle d’accès électronique sur porte blindée<br />

et d’un dispositif fumigène asservi au système antiintrusion,<br />

mis sous vidéosurveillance.


L’alimentation électrique du dispositif<br />

Il s’agit souvent du point le plus délicat lors de l’installation<br />

d’un système de vidéoprotection.<br />

Quelle source d’alimentation utiliser ? Comment la<br />

protéger <strong>pour</strong> éviter que le dispositif ne soit mis en<br />

défaut ? Ces questions doivent être réglées lors de la<br />

rédaction du cahier des charges.<br />

> La protection du câblage<br />

Un système de vidéoprotection sera vite inopérant<br />

s’il présente des vulnérabilités au niveau du câblage.<br />

Il convient ainsi, dans le CCTP, d’insister sur les<br />

modalités de protection des câbles de transmission<br />

et d’alimentation afin de les protéger du vandalisme.<br />

Aucun câble ne doit être apparent, ni facilement<br />

accessible, ni repéré comme composant le système<br />

de vidéoprotection. Dans un hall, le cheminement<br />

dans les faux plafonds est la solution idéale (penser<br />

à profiter des travaux de réhabilitation…). A l’intérieur<br />

d’un parking souterrain, des chemins de câbles<br />

capotés et cerclés, des tubes en acier et de la gaine<br />

annelée <strong>pour</strong> les coudes (gaine plastique doublée<br />

d’un filetage acier) seront utilisés.<br />

B. Le lancement du marché<br />

Une fois le dossier de consultation des entreprises<br />

finalisé, l’appel d’offres peut être lancé.<br />

Il peut être nécessaire d’organiser une visite sur site<br />

avec les potentiels candidats afin que ceux-ci aient<br />

connaissance de l’environnement dans lequel ils<br />

<strong>pour</strong>raient être amenés à déployer le dispositif, puissent<br />

réaliser des relevés techniques et poser les<br />

questions utiles <strong>pour</strong> affiner leurs propositions.<br />

C. L’analyse des offres et la désignation<br />

du lauréat<br />

La désignation de l’attributaire du marché d’installation<br />

du système de vidéoprotection interviendra<br />

après une analyse détaillée des offres, selon des<br />

critères précis qu’il conviendra de définir en amont<br />

de la consultation.<br />

Site de La Source<br />

à Orléans : câbles<br />

encastrés dans<br />

les halls.<br />

Site de Drancy :<br />

chemins de câbles<br />

capotés dans les<br />

parkings.<br />

63


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

64<br />

Les critères à retenir <strong>pour</strong> le jugement des offres<br />

L’analyse des offres doit s’appuyer sur des critères<br />

objectifs et “taillés sur mesure” <strong>pour</strong> un marché<br />

d’installation de vidéoprotection.<br />

Ainsi, en sus des critères classiques retenus dans le<br />

cadre de tout marché <strong>pour</strong> le jugement d’offres,<br />

viennent s’ajouter des critères liés à l’objet même du<br />

marché de vidéoprotection.<br />

La pondération de ces critères doit être équilibrée<br />

<strong>pour</strong> des résultats pertinents.<br />

> Le prix des offres<br />

Le prix de l’offre focalisera évidemment toute l’attention<br />

du maître d’ouvrage mais il ne doit pas, à lui seul,<br />

suffire <strong>pour</strong> désigner l’attributaire du marché. En<br />

matière de vidéoprotection plus que dans d’autres<br />

domaines, il arrive souvent qu’une grande disparité<br />

de prix soit observée entre les offres des candidats.<br />

Ces différences s’expliquent dans la majorité des cas<br />

par la qualité des équipements proposés (marques<br />

non référencées, origines douteuses des produits) et<br />

leur (non)conformité aux prescriptions du cahier des<br />

charges, d’où l’importance d’introduire un ou plusieurs<br />

critères permettant d’apprécier la valeur technique<br />

des offres.<br />

Par ailleurs, si l’analyse porte principalement sur le<br />

prix d’une solution de base, l’examen du coût des<br />

éventuelles options ne doit pas être négligé et doit<br />

aussi être pris en considération.<br />

> La valeur technique des offres<br />

Une part importante doit être laissée à l’analyse des<br />

caractéristiques techniques des équipements proposés<br />

et à la vérification de leur conformité aux spécifications<br />

décrites dans le cahier des charges.<br />

Il en va particulièrement ainsi des caméras et des<br />

enregistreurs numériques qui doivent en outre,<br />

répondre aux exigences de l’arrêté du 3 août 2007.<br />

Cette phase de l’analyse permettra aussi de vérifier<br />

si les entreprises ont bien saisi l’architecture attendue<br />

du dispositif.<br />

> Les délais de réalisation<br />

Le dossier de consultation des entreprises prévoit<br />

des délais de réalisation <strong>pour</strong> les travaux, repris par<br />

le cahier des charges. Il est par conséquent peu fréquent<br />

que, dans leurs offres, les entreprises disent<br />

ne pas pouvoir les respecter. En revanche, il est utile<br />

de les interroger sur les moyens mis en œuvre <strong>pour</strong><br />

tenir ces délais, que ces moyens soient humains<br />

(nombre d’ouvriers sur le site) ou matériels (capacité<br />

à obtenir rapidement du matériel de levage nécessaire<br />

<strong>pour</strong> la pose d’une caméra sur un mât, par<br />

exemple).<br />

Un planning détaillé faisant figurer les différentes<br />

phases du chantier, de l’approvisionnement des<br />

équipements jusqu’à la mise en service du dispositif,<br />

doit figurer dans les offres.<br />

> Les critères liés à la compétence des entreprises<br />

<strong>pour</strong> exécuter les travaux<br />

Il est également utile, <strong>pour</strong> le jugement des offres,<br />

d’intégrer dans le règlement de la consultation les<br />

critères suivants :<br />

- les références des entreprises en matière de vidéoprotection,<br />

dans l’habitat social et si nécessaire, en<br />

milieu particulièrement exposé à la malveillance<br />

(“environnement sévère”) ;<br />

- les moyens humains, matériels et la méthodologie<br />

déployés par les entreprises <strong>pour</strong> la réalisation des<br />

travaux ;<br />

- la certification vidéosurveillance des entreprises<br />

(prévue par les arrêtés du 6 mars 2009 et du 29<br />

avril 2010 fixant les conditions de certification des<br />

installateurs de systèmes de vidéosurveillance).<br />

Exemple de tableau simplifié d’analyse d’offres <strong>pour</strong> un marché d’installation d’un système de vidéoprotection<br />

Entreprise<br />

Société A<br />

Société B<br />

Prix de l’offre*<br />

30%<br />

Valeur technique<br />

de l’offre<br />

30%<br />

Délais<br />

de réalisation<br />

20%<br />

Compétence<br />

de l’entreprise<br />

20%<br />

Note finale<br />

sur 20<br />

Classement<br />

final<br />

*Application de la formule suivante : (20 x montant de l’offre moins disante) / montant de l’offre du candidat


D. La phase chantier et le suivi des travaux<br />

Le démarrage des travaux<br />

Les travaux d’installation du dispositif de vidéoprotection<br />

doivent être précédés d’une phase de<br />

préparation permettant d’arrêter un calendrier<br />

précis d’exécution mais aussi de valider définitivement,<br />

sur la base de plans, de fiches techniques<br />

et de descriptifs fonctionnels fournis par<br />

l’entreprise, l’architecture et les composantes du<br />

système. Il peut aussi être demandé à l’entreprise<br />

de présenter des échantillons des équipements<br />

qu’il est prévu d’installer.<br />

La phase préparatoire au déploiement permet<br />

également d’aborder les modalités pratiques<br />

d’exécution des travaux : définition des horaires<br />

d’intervention de l’entreprise, désignation des<br />

personnels de l’organisme à contacter par l’entreprise<br />

<strong>pour</strong> accéder aux sites, mise à disposition<br />

d’un local <strong>pour</strong> le stockage temporaire des équipements<br />

et d’un lieu de vie <strong>pour</strong> les ouvriers…<br />

Par ailleurs, la phase de préparation doit permettre<br />

d’informer les locataires et les partenaires<br />

de l’organisme du démarrage des travaux<br />

de vidéoprotection : ville et police ou gendarmerie<br />

nationale.<br />

Sur un site particulièrement sensible, il est<br />

important d’associer les forces de l’ordre.<br />

Le suivi de chantier<br />

Des réunions régulières (toutes les semaines,<br />

sur site) permettront au maître d’ouvrage (le cas<br />

échéant, à travers son assistant ou son maître<br />

d’œuvre) de suivre l’avancement des travaux eu<br />

égard au planning de réalisation défini en amont<br />

et de trouver des solutions aux problèmes qui<br />

<strong>pour</strong>raient se présenter pendant le chantier.<br />

Des comptes-rendus de réunions permettront de<br />

constater les actions réalisées et celles qui restent<br />

à accomplir.<br />

Les situations des travaux (ou attachements)<br />

devront être contrôlées et validées par le maître<br />

d’œuvre et le maître d’ouvrage avant paiement<br />

par ce dernier.<br />

E. La fin des travaux et la réception<br />

des installations<br />

La fin des travaux<br />

En fin de travaux, il convient d’organiser les opérations<br />

préalables à la réception (OPR), de procéder<br />

aux essais exhaustifs des installations à travers<br />

notamment les autocontrôles réalisés par<br />

l’entreprise.<br />

Le cas échéant, il doit être établi une liste de<br />

réserves et procéder au suivi de levée des<br />

réserves.<br />

A ce stade, il convient enfin de préparer le<br />

décompte général et définitif (DGD) du marché<br />

ainsi que le procès-verbal de réception.<br />

Par ailleurs, avant la mise en service définitive et la<br />

réception des travaux, l’entreprise doit assurer la<br />

formation des personnels de l’organisme désignés<br />

à l’exploitation du système : recherches d’évènements,<br />

extraction d’images (a minima, dans le<br />

cas d’une exploitation a posteriori seulement).<br />

La réception des installations<br />

et le parfait achèvement<br />

Sur la base des OPR, la réception des installations<br />

de vidéoprotection <strong>pour</strong>ra intervenir. Le<br />

procès-verbal de réception, avec ou sans<br />

réserves si elles ont toutes été levées, sera signé<br />

par le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre et<br />

l’entreprise.<br />

Une fois les dernières vérifications de conformité<br />

réalisées, l’entreprise devra fournir le dossier<br />

des ouvrages exécutés (DOE) et le DGD sera<br />

validé par le maître d’ouvrage.<br />

65


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

66<br />

3.3 L’exploitation d’un dispositif<br />

de vidéoprotection<br />

3.3.1 L’organisation interne<br />

A. La désignation de personnes ressources<br />

<strong>pour</strong> la gestion et le suivi du dispositif<br />

En vue de la mise en service opérationnelle du<br />

dispositif installé, il doit être désigné, au sein de<br />

l’organisme, des personnes référentes <strong>pour</strong> sa<br />

gestion et son suivi futurs.<br />

Un responsable du système sera garant de son<br />

bon fonctionnement et de son efficacité. Au sein<br />

de l’organisme, cette personne peut être le responsable<br />

sûreté-sécurité de l’office ou le chef de<br />

l’agence concernée.<br />

Le responsable du système sera en charge des<br />

dimensions sûreté, juridique, technique voire<br />

financière du dispositif déployé.<br />

Le responsable du système, qui n’est souvent<br />

pas un spécialiste de ces domaines, <strong>pour</strong>ra être<br />

épaulé dans l’accomplissement de ses tâches :<br />

des techniciens lui apporteront leurs connaissances<br />

sur le fonctionnement du dispositif et les<br />

éventuelles opérations de maintenance qu’il est<br />

nécessaire de mener, un juriste de l’organisme<br />

<strong>pour</strong>ra l’assister sur les aspects juridiques,<br />

notamment s’agissant des demandes d’autorisation<br />

si le système relève de la loi du 21 janvier<br />

1995 modifiée ou de la déclaration CNIL si le<br />

système relève de la loi “Informatique et<br />

Libertés” du 6 janvier 1978 modifiée.<br />

Par ailleurs, en fonction du mode d’exploitation<br />

choisi, a posteriori ou temps réel, les tâches dévolues<br />

au responsable du système <strong>pour</strong>ront être<br />

plus ou moins étendues.<br />

Ainsi, dans le cas d’une exploitation en temps réel<br />

avec une gestion en interne (opérateurs recrutés<br />

par l’organisme), le responsable du système<br />

<strong>pour</strong>ra, en plus, avoir un rôle d’encadrement du<br />

personnel.<br />

Dans le cas où l’exploitation du système est<br />

externalisée à une société de gardiennage ou de<br />

télé vidéosurveillance, le responsable du système<br />

aura davantage un rôle de contrôle et de<br />

supervision des prestations achetées.<br />

Cependant, que le système soit exploité en<br />

temps réel (en interne ou par un prestataire) ou<br />

a posteriori, le responsable du système sera<br />

chargé de procéder aux extractions d’images si<br />

un évènement est survenu dans un lieu ou un<br />

espace placé sous vidéoprotection.<br />

En fonction de la taille du dispositif de vidéoprotection<br />

et de l’intensité de la pression délinquante<br />

s’exerçant au sein du patrimoine, le responsable<br />

du système <strong>pour</strong>ra déléguer ces manipulations à<br />

des collaborateurs, en veillant toutefois à ne pas<br />

multiplier les délégations <strong>pour</strong> conserver la confidentialité<br />

et la maîtrise du système.<br />

Le responsable du système devra néanmoins rester<br />

l’interlocuteur privilégié des services de police<br />

ou de gendarmerie à qui des séquences <strong>pour</strong>raient<br />

être remises, en appui de dépôts de plaintes.<br />

Plus largement, auprès des partenaires (ville,<br />

Etat), c’est le responsable qui représentera l’organisme<br />

sur les questions de vidéoprotection<br />

dans la mesure où il sera légitime à dresser une<br />

évaluation du dispositif installé.<br />

Un écueil à éviter :<br />

confier la gestion de la vidéoprotection<br />

au personnel de proximité<br />

Si les personnels de proximité de<br />

l’organisme qui interviennent sur le site<br />

où sont installées des caméras doivent<br />

être largement associés au projet<br />

vidéoprotection, il est en revanche<br />

fortement recommandé de ne pas leur<br />

attribuer de missions relatives à<br />

l’exploitation du système. Ceci <strong>pour</strong>rait<br />

avoir <strong>pour</strong> effet de les exposer à des<br />

difficultés dans l’exercice de leur travail<br />

quotidien (pressions, menaces,<br />

violences…).


B. La formation des personnels<br />

de l’organisme<br />

La spécialisation des personnels de l’organisme<br />

<strong>pour</strong> la gestion du dispositif de vidéoprotection sera<br />

fonction des équipements de prise de vue installés<br />

(caméras fixes ou dômes mobiles pilotables), du<br />

mode d’exploitation retenu mais aussi du niveau<br />

des responsabilités qui leur seront confiées.<br />

La formation technique à l’utilisation du système<br />

de vidéoprotection doit être dispensée par l’entreprise<br />

qui a déployé le dispositif. Elle doit être<br />

prévue dans le marché d’installation.<br />

En sus de la formation à visée technique et opérationnelle<br />

dont le principal contenu est développé<br />

ci-dessous, une formation théorique visant<br />

à rappeler notamment, les bases réglementaires<br />

de la vidéoprotection, peut être organisée en<br />

interne ou être dispensée par un prestataire<br />

extérieur spécialisé.<br />

Savoir visualiser les images<br />

Si le dispositif est exploité en temps réel par l’organisme,<br />

les opérateurs dédiés à cette tâche<br />

devront être formés à la visualisation des images<br />

fixées par les caméras. De surcroit, si des caméras<br />

dômes mobiles ou des caméras fixes avec<br />

zoom sont installées, les opérateurs devront<br />

bénéficier d’une formation <strong>pour</strong> leur pilotage.<br />

D’un point de vue technique, la visualisation des<br />

images et le pilotage des caméras ne posent en<br />

général guère de difficultés dans la mesure où<br />

les logiciels d’exploitation disponibles sur le<br />

marché sont de plus en plus intuitifs et où l’ensemble<br />

des manipulations se fait à l’aide d’une<br />

souris, d’un clavier ou d’un joystick.<br />

En revanche, afin d’utiliser au mieux le dispositif<br />

installé et, notamment de pouvoir réaliser des<br />

opérations de “tracking” c’est-à-dire de réaliser<br />

le suivi du déplacement d’un individu ou d’un<br />

véhicule, il convient de bien connaître les lieux<br />

d’implantation des caméras et d’organiser, sur<br />

les écrans de visualisation, les images de façon<br />

cohérente. La plupart des logiciels d’exploitation<br />

prévoit cette possibilité à travers la définition de<br />

“mosaïques” ou plans de visualisation.<br />

Enfin, dans le cas où des dômes mobiles sont<br />

installés, il est en général possible de programmer,<br />

sur le logiciel, des cycles de prépositions<br />

permettant à la caméra de se déplacer à 360°<br />

sans qu’elle soit pilotée par un opérateur.<br />

QUESTIONS/RÉPONSES<br />

>><br />

Combien d’images peut<br />

visualiser, en même temps, un<br />

opérateur de vidéoprotection ?<br />

On estime, en moyenne, qu’un<br />

opérateur peut gérer 15 caméras<br />

en même temps.<br />

Savoir utiliser les images<br />

Outre l’effet dissuasif que peuvent avoir des<br />

caméras sur la commission d’infractions ou d’incivilités,<br />

l’intérêt d’un dispositif de vidéoprotection<br />

est de pouvoir identifier les auteurs qui<br />

seraient passés à l’acte ou, à défaut, d’apporter<br />

des éléments de compréhension sur le mode<br />

opératoire des individus malveillants ainsi que<br />

des éléments d’aide à l’enquête (nombre d’individus,<br />

tenue vestimentaire…).<br />

67


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

68<br />

Dans le cas d’une exploitation des images a posteriori,<br />

les personnes désignées devront donc<br />

pouvoir :<br />

> procéder aux recherches d’évènements dont<br />

elles ont eu connaissance ;<br />

> si les enregistrements sont probants, procéder<br />

aux extractions d’images sur des supports<br />

numériques non réinscriptibles (CD-<br />

Rom ou DVD-Rom) ou réaliser des impressions<br />

papier.<br />

Dans le cas d’une exploitation des images en<br />

temps réel, si la visualisation des images et éventuellement,<br />

la manipulation des caméras, revient<br />

aux opérateurs, il est conseillé d’attribuer à un<br />

nombre de personnes volontairement limité la<br />

faculté d’extraire les images.<br />

En revanche, <strong>pour</strong> des raisons pratiques et dans<br />

un souci d’économie de temps <strong>pour</strong> la personne<br />

responsable, il peut être donné aux opérateurs la<br />

possibilité de procéder aux recherches de<br />

séquences.<br />

>><br />

Remarque : les recherches<br />

d’images peuvent parfois s’avérer<br />

longues, qui plus est lors d’un<br />

retour de week-end ou de<br />

vacances pendant lequel un<br />

évènement aurait eu lieu sans que<br />

le jour et l’heure soient connus<br />

avec précision. Il faut compter au<br />

minimum 1 heure de recherche<br />

par incident.<br />

Savoir détecter une anomalie technique<br />

ou une panne du système<br />

Il est également utile que les personnes en<br />

charge de la gestion du système puissent acquérir<br />

quelques principes de fonctionnement du dispositif<br />

afin de savoir détecter une anomalie technique<br />

ou une panne et d’informer, en fonction<br />

des procédures internes qui seront mises en<br />

place dans ce cas, la société en charge de la<br />

maintenance du système.<br />

À noter que la plupart des logiciels permettent<br />

aujourd’hui d’informer en temps réel leurs utilisateurs<br />

d’une panne ou d’une défaillance du système<br />

(perte de signal, perte d’une caméra…), à<br />

condition toutefois que la remontée des alarmes<br />

(par mail ou SMS par exemple) soit prévue (abonnements<br />

Internet, GSM, 3G…).<br />

>><br />

Savoir administrer le système<br />

Conseil : même si aucun<br />

événement n’a eu lieu, utiliser<br />

régulièrement le système<br />

permet de détecter d’éventuels<br />

problèmes techniques et de ne<br />

pas “perdre la main” <strong>pour</strong> être<br />

opérationnel le jour J.<br />

Par ailleurs, en fonction des “droits” qui leur ont<br />

été attribués (cf. encart ci-contre) et des performances<br />

du logiciel installé, les personnels <strong>pour</strong>ront<br />

également intervenir sur le paramétrage du<br />

système. Il est toutefois recommandé que seul le<br />

responsable du système soit en capacité de procéder<br />

à de telles modifications dans la mesure<br />

où certaines d’entre-elles, substantielles, peuvent<br />

avoir des incidences sur la conformité juridique<br />

du système (exemples : durée de conservation<br />

des enregistrements ; masquages des<br />

parties privatives).


En savoir plus : à propos des logiciels<br />

de vidéoprotection<br />

> Les solutions logicielles de vidéoprotection<br />

comprennent en général plusieurs niveaux<br />

d’utilisation correspondant à plusieurs<br />

niveaux de droit.<br />

Ainsi, le niveau “utilisateur” permet<br />

uniquement de réaliser les opérations<br />

courantes de visualisation.<br />

Le deuxième niveau, souvent appelé<br />

“enquêteur”, permet aux personnes dont le<br />

profil est paramétré de la sorte, de procéder<br />

aux recherches et aux extractions d’images.<br />

Enfin, le troisième niveau, “administrateur”<br />

ou “superviseur”, est le moins restrictif : il<br />

permet d’accéder à toutes les<br />

fonctionnalités du système et d’intervenir<br />

sur l’ensemble des paramétrages, par<br />

exemple : la modification du masquage sur<br />

les caméras, de la durée de conservation<br />

des enregistrements, du format et de la<br />

vitesse d’enregistrement des images, des<br />

zones d’une image placées sous détection<br />

de mouvement…<br />

L’attribution “des droits de faire” à un<br />

utilisateur ou à une catégorie d’utilisateurs<br />

se paramètre très simplement sur la<br />

plupart des logiciels de supervision, via des<br />

systèmes “de cases à cocher”.<br />

Il reviendra à la personne responsable du<br />

système de réaliser ces paramétrages avec,<br />

si nécessaire, l’assistance de l’intégrateur<br />

du système.<br />

À noter que tous les logiciels sont<br />

sécurisés. Pour se connecter et avoir accès<br />

aux images du dispositif, des login et des<br />

mots de passe sont requis. Dans la mesure<br />

où chaque utilisateur peut avoir ses propres<br />

identifiants, il est aisé d’avoir une<br />

traçabilité des connections grâce au<br />

“journal des évènements” intégré dans le<br />

logiciel.<br />

C. La mise en place de procédures et d’outils<br />

<strong>pour</strong> la gestion et le suivi du système<br />

En plus de la formation technique dispensée aux<br />

personnels de l’organisme désignés et qui est<br />

destinée à l’utilisation du dispositif de vidéoprotection,<br />

il est nécessaire de mettre en place des<br />

procédures et des outils <strong>pour</strong> assurer une gestion<br />

et un suivi cohérents du système.<br />

Les procédures<br />

Des procédures doivent notamment être formalisées<br />

<strong>pour</strong> organiser :<br />

- l’accès aux enregistrements de vidéoprotection<br />

: qui accède aux images et dans quels cas ?<br />

- l’utilisation des images : dans quel cas et dans<br />

quelles conditions peut-on les extraire ?<br />

- le règlement rapide des pannes ou des dysfonctionnements<br />

techniques pouvant survenir<br />

sur tout ou partie du système.<br />

> L’accès aux enregistrements <strong>pour</strong> un locataire<br />

Rappels :<br />

- la loi du 21 janvier 1995 dispose que “toute personne<br />

intéressée peut s’adresser au responsable<br />

d’un système de vidéosurveillance afin d’obtenir<br />

un accès aux renseignements qui la concernent ou<br />

d’en vérifier la destruction dans le délai prévu”.<br />

Cette loi, on l’a vu, s’applique dans le cas de<br />

système de vidéoprotection installé sur la voie<br />

publique ou dans les lieux ouverts au public ;<br />

- <strong>pour</strong> des lieux privés qui ne sont pas ouverts au<br />

public (tel un parking ou hall d’immeuble sécurisé<br />

au moyen d’un contrôle d’accès), c’est la loi<br />

du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux<br />

fichiers et aux libertés qui a vocation à s’appliquer.<br />

Cette loi prévoit que “toute personne justifiant<br />

de son identité a le droit d'interroger les services<br />

ou organismes chargés de mettre en œuvre<br />

les traitements automatisés (…). Le titulaire du<br />

droit d'accès peut obtenir communication des<br />

informations le concernant” (articles 34 et 35).<br />

69


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

70<br />

Exemple de procédure d’accès aux images par le locataire<br />

Étape Quoi ? Qui ? Documents<br />

1 La demande de visualisation d’une image doit faire l’objet d’un<br />

courrier en recommandé avec accusé de réception envoyé à<br />

l’organisme.<br />

locataire Courrier AR<br />

2 La demande doit être traitée par l’organisme dans les<br />

organisme Accusé de<br />

72 heures suivant la réception du courrier.<br />

Avant de répondre au demandeur, le responsable du dispositif<br />

devra avoir réalisé une prévisualisation.<br />

Après la prévisualisation des images, l’organisme apprécie avec<br />

discernement l’opportunité de montrer ou de ne pas montrer les<br />

images au locataire en jugeant de l’intérêt direct à agir de ce<br />

dernier mais aussi, dans le cas d’une agression ou d’une<br />

dégradation de bien, en tenant compte d’un éventuel risque de<br />

vengeance par la victime si elle reconnaît l’auteur des faits.<br />

Si l’organisme estime que les images peuvent être visionnées<br />

par le locataire, il procède à une extraction des images et<br />

l’invite à se présenter à l’agence de secteur (et non dans le<br />

local de stockage du lieu vidéo protégé afin d’en conserver la<br />

confidentialité).<br />

réception<br />

3 Le jour de la visualisation des images, le responsable du organisme Fiche de<br />

dispositif fera remplir au demandeur une fiche de demande de<br />

visualisation des images.<br />

et locataire demande de<br />

visualisation<br />

4 Le responsable fera remplir au demandeur une fiche de<br />

organisme Fiche de<br />

confidentialité ainsi qu’une mention selon laquelle celui-ci a<br />

effectivement visionné les images.<br />

et locataire confidentialité


Les extractions d’images<br />

Dans quels cas et dans quelles conditions peuvent<br />

être réalisées les extractions d’images d’un système<br />

de vidéoprotection installé sur le patrimoine<br />

d’un organisme ?<br />

A titre d’exemple, les développements suivants<br />

décrivent les procédures à suivre dans le cas d’un<br />

système de vidéoprotection installé dans un parking<br />

souterrain et exploité a posteriori par un bailleur.<br />

Cas n°1 : un locataire s’est fait agresser dans le parking<br />

ou son véhicule a été volé ou dégradé<br />

Le locataire s’adresse à l’organisme <strong>pour</strong> visionner<br />

les images, comme son droit d’accès le lui permet.<br />

L’organisme invite le locataire à suivre la procédure<br />

définie <strong>pour</strong> l’accès aux enregistrements (cf. le<br />

paragraphe précédent).<br />

En parallèle de l’exercice du droit d’accès aux<br />

images par le locataire, l’organisme doit inviter ce<br />

dernier à aller déposer plainte au commissariat de<br />

police en précisant que l’agression ou la dégradation<br />

subie a été commise dans un espace placé<br />

sous vidéoprotection.<br />

L’organisme doit attendre la réquisition de l’Officier<br />

de Police Judiciaire (OPJ) compétent avant de procéder<br />

à l’extraction des images.<br />

En aucun cas, l’organisme ne doit extraire les<br />

images à la demande du locataire, même si ce dernier<br />

produit le récépissé de son dépôt de plainte.<br />

En revanche, grâce à la prévisualisation d’images<br />

effectuée et afin d’appuyer le dépôt de plainte de<br />

son locataire, l’organisme peut confirmer, le cas<br />

échéant, à l’OPJ que des images probantes sont<br />

disponibles.<br />

Cas n°2 : des dégradations ont eu lieu à l’intérieur du<br />

parking (tags, portail véhicules vandalisé, extincteurs<br />

percutés, etc.)<br />

Dans ce cas, l’organisme peut extraire les images<br />

sans qu’une réquisition préalable d’un OPJ soit<br />

nécessaire.<br />

Le représentant de l’organisme se présente au commissariat<br />

de police <strong>pour</strong> y déposer plainte avec le<br />

support (CD-Rom, impression) contenant les images.<br />

>><br />

Remarque :<br />

> dans tous les cas, les images extraites<br />

ne <strong>pour</strong>ront être conservées par<br />

l’organisme au-delà du délai de<br />

conservation des images mentionné sur<br />

la déclaration CNIL ou dans le dossier de<br />

demande d’autorisation préfectorale ;<br />

> à la demande d'un OPJ, l'extraction des<br />

images est obligatoire ;<br />

> toute extraction devra être consignée sur<br />

un registre faisant apparaître la date, les<br />

motifs et les modalités d’extraction. Ce<br />

registre restera en permanence dans le<br />

local de stockage.<br />

> Le règlement des dysfonctionnements du système<br />

Des dysfonctionnements issus de problèmes techniques<br />

ou d’actes de vandalisme sur les équipements<br />

peuvent affecter le système et son utilisation.<br />

Pour éviter que l’opérationnalité du dispositif ne<br />

soit remise en cause, il est nécessaire de mettre en<br />

place une procédure visant à assurer le règlement<br />

rapide de ces dysfonctionnements.<br />

Cette procédure devra être définie avec l’entreprise<br />

en charge de la maintenance du dispositif.<br />

La fiche suivante est présentée à titre d’exemple.<br />

71


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

72<br />

Exemple de procédure de maintenance<br />

En cas de problème technique<br />

(panne de caméra, défaut de transmission, problème logiciel, etc.),<br />

merci de contacter le numéro suivant : 00.00.00.00.00<br />

L’appel est envoyé sur le téléphone portable d’un technicien d’astreinte de la société X.<br />

Le technicien donne le numéro de ticket correspondant à l’intervention rendue nécessaire.<br />

> Ce numéro de ticket doit être noté sur une fiche d’incident.<br />

Dès la fin de la communication téléphonique avec le technicien de maintenance,<br />

la fiche d’incident est envoyée par télécopie au 00.00.00.00.00<br />

> Si la demande n’est pas confirmée par télécopie, l’intervention n’est pas déclenchée.<br />

L’entreprise doit renvoyer une télécopie de confirmation de prise en charge à l’organisme.<br />

Si le technicien doit se déplacer sur site <strong>pour</strong> diagnostiquer le problème<br />

et tenter de le résoudre, il doit être noté l’heure d’arrivée du technicien<br />

ainsi que le numéro de ticket sur la fiche d’intervention<br />

(carnet à souche du technicien).<br />

Le technicien procède à un constat du défaut qu’il mentionnera sur la fiche d’intervention.<br />

Lorsque le problème est résolu, il est établi par le technicien un compte-rendu d’intervention.<br />

> Après contrôle du rétablissement du défaut par le personnel de l’organisme,<br />

ce compte-rendu d’intervention est signé.<br />

L’heure de départ du technicien doit y être mentionnée.<br />

La fiche d’intervention doit être établie en trois exemplaires (carnet à souche).<br />

Le premier exemplaire sera conservé par le technicien, le second par l’organisme<br />

et le troisième restera sur le carnet à souche.


Les documents et les outils à formaliser<br />

> Le règlement intérieur<br />

Le règlement intérieur fixe les conditions d’exploitation<br />

du système de vidéoprotection (modalités de<br />

stockage des images, traitement réservé aux enregistrements…),<br />

mentionne limitativement les personnes<br />

en charge du système et précise les conditions<br />

d’accès aux installations (local de stockage et,<br />

le cas échéant, poste de sécurité).<br />

> La main-courante et les registres<br />

La mise en place d’une main-courante et, le cas<br />

échéant de registres, est indispensable <strong>pour</strong> assurer<br />

une traçabilité de l’exploitation du système. Ces<br />

documents doivent idéalement être informatisés et<br />

resteront en permanence dans le poste de sécurité<br />

(dans le cas d’une exploitation en temps réel) ou<br />

dans le local de stockage (dans le cas d’une exploitation<br />

a posteriori).<br />

Dans le cas d’une exploitation en temps réel<br />

La main-courante devra comporter l’heure de prise<br />

de fonction et de fin de vacation des opérateurs, l’objet<br />

des appels entrants/sortants, la description des<br />

évènements (heure, lieu, caméra concernée) ainsi<br />

que le suivi de leur traitement (transmission aux<br />

équipes de médiation, à la police nationale…), etc.<br />

En plus de la main-courante, un registre de recherches<br />

et d’extraction d’images sera tenu. Il précisera<br />

l’identité des personnes qui y ont procédé, les<br />

recherches et extractions d’images réalisées par<br />

l’organisme de sa propre initiative et celles réalisées<br />

à la demande des forces de l’ordre (avec la date de<br />

transmission des images) ainsi que les recherches<br />

effectuées dans le cadre d’une demande de visualisation<br />

émanant d’un locataire.<br />

Ce registre est aujourd’hui inclus numériquement<br />

dans la plupart des logiciels d’exploitation.<br />

Enfin, un registre des accès aux locaux précisant<br />

l’identité des personnes étrangères au service pénétrant<br />

dans le poste de sécurité, l’objet et la durée de<br />

leur visite, sera mis en place.<br />

Dans le cas d’une exploitation a posteriori<br />

Dans ce cas, le registre de recherches et d’extractions<br />

d’images et le registre d’accès aux locaux ne sont pas<br />

nécessaires.<br />

La main-courante <strong>pour</strong>ra contenir l’ensemble des<br />

informations liées à la vie du système.<br />

> Les tableaux de suivi<br />

La mise en place de tableaux de suivi est nécessaire<br />

<strong>pour</strong> évaluer l’utilité du système de vidéoprotection.<br />

Ainsi devront être mis en place :<br />

> un tableau consignant l’ensemble des évènements<br />

constatés sur les sites vidéo protégés<br />

(type, date, heure, lieu) et les suites données à<br />

l’aide de la vidéoprotection (identification des<br />

auteurs, suites judiciaires...) ;<br />

> un tableau spécifique aux actes de vandalisme<br />

recensés sur les sites vidéo protégés, y compris<br />

sur les équipements de vidéoprotection, et les<br />

coûts des réparations ;<br />

> un tableau relatif aux dysfonctionnements et aux<br />

pannes constatés sur le système.<br />

> L’évaluation de la vidéoprotection<br />

L’évaluation doit pouvoir répondre à au moins quatre<br />

types d’interrogations :<br />

> y a-t-il adéquation entre les objectifs, les valeurs<br />

de la politique en matière de tranquillité résidentielle<br />

de l’organisme et la mise en œuvre du<br />

dispositif de vidéoprotection ?<br />

> y a-t-il efficacité opérationnelle du dispositif ?<br />

> le système est-il conçu et fonctionne-t-il, techniquement,<br />

conformément aux règles de l’art ?<br />

> quelle est son efficience au regard des coûts<br />

financiers engendrés ?<br />

La démarche d’évaluation doit prendre en compte<br />

la pluralité des dimensions éthique, juridique, technique,<br />

organisationnelle et humaine. Elle doit aussi<br />

être autant prospective que rétrospective : ses<br />

conclusions, formulées dans un plan de préconisations<br />

ont vocation à être des éléments d’aide à la<br />

décision <strong>pour</strong> les choix futurs de l’organisme.<br />

73


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

74<br />

Mesurer l’efficacité du dispositif<br />

Pour ce faire, il faudra mobiliser un ensemble de<br />

données dont l’organisme devra pouvoir disposer.<br />

Cela implique que dès la phase de conception du<br />

dispositif vidéo, des indicateurs aient été désignés<br />

et que des modalités de collecte aient été définies.<br />

> Un tableau de bord statistique<br />

Il reprendra les indicateurs de l’organisme ainsi<br />

que les statistiques des crimes et délits commis<br />

dans les espaces vidéo protégés (source Police ou<br />

gendarmerie nationales). Le tableau de bord permettra<br />

l’analyse en tendances d’évolution, afin de<br />

distinguer “l’avant-vidéoprotection” et “l’après<br />

vidéoprotection”. C’est un des points méthodologiquement<br />

délicats et qui suppose une bonne qualité<br />

des séries statistiques temporelles.<br />

> Une cartographie des faits d’insécurité<br />

C’est procéder à une lecture spatiale des incidents<br />

enregistrés par l’organisme et les partenaires : y at-il<br />

des évolutions plus marquées dans les secteurs<br />

vidéo protégés ? Y a-t-il un “effet plumeau ?”, c’est-àdire<br />

un transfert de l’insécurité vers d’autres secteurs<br />

non vidéo protégés. Y a-t-il un effet de halo ?,<br />

c’est-à-dire, selon l’expression des chercheurs britanniques<br />

“une diffusion des bénéfices de sécurisation”<br />

au-delà des champs couverts par les caméras,<br />

grâce à un éventuel effet de dissuasion élargie.<br />

> Une observation des usages dans les espaces<br />

vidéosurveillés<br />

En complément des indicateurs quantitatifs, il faut<br />

repérer les usages dans des espaces vidéosurveillés<br />

et dans les espaces non vidéosurveillés : traces<br />

d’incivilités, perceptions des locataires via des<br />

interviews à la volée ou une enquête de satisfaction.<br />

> Une analyse des extractions vidéo et des réquisitions<br />

faites par des OPJ<br />

Cette analyse a <strong>pour</strong> objet d’aider à répondre aux<br />

questions :<br />

- Qu’est-ce que produit réellement la vidéoprotection,<br />

quelle est sa valeur ajoutée ?<br />

- Quel usage l’organisme fait-il réellement de la vidéoprotection<br />

?<br />

- Quelle évaluation en termes de réactivité des services<br />

compétents peut-on faire ?<br />

- Quelles sont les caméras régulièrement utilisées ?<br />

Évaluer la pertinence technique du dispositif<br />

C’est établir un diagnostic de l’état des équipements,<br />

évaluer la qualité des équipements de prise<br />

de vue, la qualité des images jour/nuit, la qualité<br />

des enregistrements, la qualité du positionnement<br />

des caméras et des champs de visualisation, la<br />

qualité des transmissions…<br />

Évaluer les modalités d’exploitation<br />

Cela consiste à examiner :<br />

- les modalités de protection et de contrôle d’accès,<br />

- les modes d’affichage des caméras,<br />

- la capacité du personnel formé à utiliser le système,<br />

- les procédures et les consignes mises en place et<br />

leur application (en particulier en termes de<br />

recherche et d’extraction des images).<br />

Effectuer une analyse financière<br />

- sur la réduction des coûts du vandalisme, l’évolution<br />

du taux de vacance…,<br />

- estimer les coûts réels de gestion du dispositif.<br />

Bien souvent les bailleurs n’incluent pas dans les<br />

projets de vidéoprotection la constitution d’indicateurs<br />

robustes qui permettront à terme d’évaluer<br />

réellement l’impact du dispositif.<br />

L’évaluation se fait au fil de l’eau, de façon empirique<br />

et ne répond à aucune méthodologie. L’absence<br />

d’état zéro de l’insécurité rend difficile l’évaluation.<br />

L’évaluation repose alors sur une reconstitution, qui<br />

ne peut être que partielle, de l’état de la délinquance<br />

et des troubles enregistrés avant l’implantation du<br />

dispositif de vidéoprotection et au moment de son<br />

installation. De plus, les statistiques Police enregistrées<br />

sur les patrimoines avant et après l’installation<br />

de la vidéoprotection ne sont pertinentes le plus souvent<br />

qu'à l'échelle des secteurs.


Il est vrai qu’il est peu aisé de faire la part des<br />

choses et d’isoler l’impact réel de la vidéoprotection,<br />

en particulier lorsque d’autres dispositifs ou<br />

d’autres mesures ont parallèlement été déployés.<br />

Les difficultés des bailleurs concernent l’occupation<br />

des halls, des caves, des parkings. Les logiques<br />

d’appropriation des espaces échappent à la rigueur<br />

des analyses scientifiques et évoluent dans le<br />

temps, d’un mois à l’autre, d’une saison à l’autre.<br />

La vidéoprotection dans les halls d’immeubles produit<br />

des effets qui peuvent ne pas être durables.<br />

Les rassemblements dans les halls sont moins<br />

nombreux dans les premiers mois d’installation, les<br />

agences enregistrent moins de plaintes de locataires<br />

en matière de nuisances sonores, le personnel de<br />

proximité est confronté à moins de salissures.<br />

On enregistre, toutefois fréquemment, sur les sites<br />

équipés des déplacements des regroupements vers<br />

les espaces extérieurs, dans les étages (dernier<br />

pallier en particulier) ou dans les escaliers. Les<br />

personnels de proximité soulignent que les<br />

“jeunes” ont tendance à “jouer avec la vidéosurveillance”<br />

et à continuer leurs trafics “dans les angles<br />

morts” (recoins dans les halls).<br />

3.3.2 La maintenance du système<br />

de vidéoprotection<br />

Comme tout dispositif technique, un système de<br />

vidéoprotection nécessite un entretien régulier afin<br />

de conserver son fonctionnement initial. Et comme<br />

tout dispositif technique, un système de vidéoprotection<br />

peut être amené à subir des pannes ou des<br />

dysfonctionnements.<br />

Afin d’éviter la “mort” d’un système qui peut parfois<br />

s’avérer onéreux, il est donc nécessaire de disposer<br />

d’un solide contrat de maintenance permettant de<br />

maintenir (maintenance préventive) ou de rétablir<br />

(maintenance curative ou corrective) le niveau initial<br />

de performance du système de vidéoprotection.<br />

Sont en général exclues d’un contrat de maintenance<br />

les remises en état suite à des actes de vandalisme.<br />

Celles-ci feront l’objet de commandes spécifiques<br />

et il est donc important de prévoir un budget<br />

dédié.<br />

A. La maintenance préventive<br />

Objet<br />

La maintenance préventive regroupe toutes les<br />

opérations de contrôles et de vérifications qui doivent<br />

être menées selon un calendrier établi annuellement<br />

par l’entreprise, afin de conserver le système<br />

dans un mode de fonctionnement normal et<br />

de limiter au maximum le risque de pannes.<br />

Contenu du contrat<br />

Le contrat précise les opérations à conduire <strong>pour</strong> les<br />

différents équipements composant le dispositif de<br />

vidéoprotection : les caméras, le réseau électrique et<br />

de transmission des images, l’enregistreur numérique,<br />

les écrans d’exploitation et le logiciel<br />

(Interface Homme Machine).<br />

Fréquence des opérations<br />

La fréquence des opérations à réaliser est variable<br />

en fonction de la nature des différents équipements,<br />

de leur utilisation et de l’environnement dans lequel<br />

ils sont installés (exposition plus ou moins importante<br />

aux intempéries, au vandalisme…).<br />

Il est toutefois recommandé de réaliser les opérations<br />

de maintenance préventive au moins deux fois<br />

par an sur les principales composantes du dispositif.<br />

75


chapitre 3 : les principes à retenir <strong>pour</strong> une doctrine d’emploi raisonnable de la vidéoprotection<br />

76<br />

Exemple de tableau des différentes opérations à conduire selon une fréquence déterminée<br />

Opérations à conduire Nombre de visites<br />

annuelles<br />

Caméras fixes<br />

Nettoyage et dépoussiérage du caisson et de l’objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3<br />

Contrôle des fixations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Contrôle de l'étanchéité des caissons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Contrôle du fonctionnement de la résistance chauffante et réglage du thermostat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Contrôle des serrages des connecteurs alimentation et vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Réglage des caméras (champs et focus) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Contrôle de la commutation jour/nuit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Réseau de transmission et alimentation électrique des équipements<br />

Vérification des câbles coaxiaux et de la transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Vérification des alimentations des caméras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Vérification des alimentations du système central (enregistreur, écrans…) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Essai de fonctionnement automatique par coupure secteur (onduleur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1<br />

Enregistreur numérique<br />

Nettoyage des coffrets et dépoussiérage de l’enregistreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Contrôle de la qualité des images et de leur enregistrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1<br />

Vérification de la durée de stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1<br />

Sauvegarde du paramétrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1<br />

Écrans d’exploitation<br />

Réglage et nettoyage des écrans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Logiciel d’exploitation<br />

Vérification de la bonne marche de l’IHM, installation de correctifs<br />

et des versions actualisées du logiciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2<br />

Le coût de la maintenance préventive<br />

Pour les prestations de maintenance préventive, l’entreprise chiffrera la redevance forfaitaire annuelle. Elle est<br />

estimée entre 7 et 10% du montant de l’installation.


B. La maintenance curative (ou corrective)<br />

Objet<br />

La maintenance curative s’applique lors d’un dysfonctionnement<br />

ou d’une panne détectée sur le système.<br />

Elle regroupe toutes les interventions permettant<br />

la remise en état rapide du fonctionnement<br />

des matériels et des équipements relevant du marché,<br />

au niveau de celui des performances avant<br />

dégradation du service.<br />

Contenu du contrat<br />

Il doit prévoir :<br />

- la procédure à suivre, après la constatation d’un dysfonctionnement,<br />

<strong>pour</strong> déclencher l’intervention de<br />

l’entreprise (numéro d’appel, registre d’entretien…).<br />

- la fourniture d’un lot de maintenance (ou spare)<br />

composé des principaux équipements du dispositif<br />

<strong>pour</strong> permettre de les remplacer rapidement en<br />

cas de dysfonctionnement : caméras, caissons, etc.<br />

- une garantie de temps d’intervention (GTI) et une<br />

garantie de temps de rétablissement (GTR). Les<br />

temps d’intervention et de rétablissement peuvent<br />

être définis selon l’intensité de la panne.<br />

Le contrat prévoira donc également des pénalités<br />

en cas de retard de l’entreprise par rapport aux<br />

délais fixés dans le cadre de la GTI et de la GTR.<br />

Le coût de la maintenance curative<br />

Pour les opérations de maintenance curative, le<br />

paiement se fait, en général, à l’acte.<br />

Dans sa proposition de contrat de maintenance,<br />

l’entreprise doit joindre un bordereau de prix où<br />

figurent le prix unitaire des équipements (hors lot<br />

de maintenance) et le coût horaire d’intervention<br />

d’un technicien. Les coûts afférents aux modalités<br />

d’intervention (emploi de nacelles <strong>pour</strong> la dépose et<br />

la repose d’une caméra, par exemple) doivent également<br />

apparaître.<br />

EXEMPLE<br />

L’entreprise intervient sur appel téléphonique du client,<br />

confirmé par télécopie ou par mèl.<br />

L’heure de réception de la télécopie ou du mèl constitue<br />

le point de départ des délais.<br />

Seuls les appels provenant du personnel de l’organisme<br />

suivi d’une télécopie ou d’un mèl seront pris en compte.<br />

La télécopie doit renseigner au mieux et indiquer<br />

l’origine du défaut relevé.<br />

Le client informera a minima l’entreprise sur les points<br />

suivants :<br />

> la localisation du dysfonctionnement ;<br />

> la nature du dysfonctionnement ;<br />

> les causes éventuelles de défaut dont il <strong>pour</strong>rait avoir<br />

connaissance ;<br />

> la personne à contacter (nom + téléphone).<br />

EXEMPLE<br />

Panne mineure<br />

indisponibilité de maximum<br />

20% des caméras<br />

l’entreprise s’engage à<br />

intervenir sous un délai<br />

maximum de 24 heures<br />

(GTI) avec une garantie de<br />

temps de rétablissement de<br />

48 heures (GTR) si celle-ci<br />

est possible sur la base du<br />

lot de maintenance acquise<br />

par le client.<br />

Si les pièces nécessaires à<br />

la réparation ne sont pas<br />

dans le lot de maintenance,<br />

la garantie du temps de<br />

réparation est fixée par<br />

rapport au délai<br />

d’approvisionnement<br />

proposé par l’entreprise.<br />

Panne majeure<br />

indisponibilité de maximum<br />

20% à 50% des caméras<br />

l’entreprise s’engage à<br />

intervenir sous un délai<br />

maximum de 8 heures (GTI)<br />

avec une garantie de temps<br />

de rétablissement de<br />

24 heures (GTR) si celle-ci<br />

est possible sur la base du<br />

lot de maintenance acquise<br />

par le client.<br />

Si les pièces nécessaires à<br />

la réparation ne sont pas<br />

dans le lot de maintenance,<br />

la garantie du temps de<br />

réparation est fixée par<br />

rapport au délai<br />

d’approvisionnement<br />

proposé par l’entreprise.<br />

Panne critique<br />

indisponibilité de maximum<br />

50% des caméras ou<br />

dysfonctionnement du<br />

système central<br />

l’entreprise s’engage à<br />

intervenir sous un délai<br />

maximum de 4 heures (GTI)<br />

avec une garantie de temps<br />

de rétablissement de<br />

24 heures (GTR) si celle-ci<br />

est possible sur la base du<br />

lot de maintenance acquise<br />

par le client.<br />

Si les pièces nécessaires à<br />

la réparation ne sont pas<br />

dans le lot de maintenance,<br />

la garantie du temps de<br />

réparation est fixée par<br />

rapport au délai<br />

d’approvisionnement<br />

proposé par l’entreprise.<br />

77


78<br />

CONCLUSION


Conclusions et perspectives<br />

Le panorama qui vient d’être dressé sur l’usage<br />

éventuel que les bailleurs peuvent faire de la technologie<br />

de vidéoprotection fait ressortir plusieurs<br />

points clefs.<br />

Le cadre législatif évolue à la fois dans le sens<br />

d’une libéralisation de la vidéoprotection mais<br />

aussi dans le sens d’un encadrement plus strict par<br />

exemple via l’instauration de la compétence de<br />

contrôle de la CNIL. C’est dans ce cadre juridique<br />

mouvant que les bailleurs sociaux, compte tenu de<br />

leur mission d’intérêt général, doivent instaurer<br />

une éthique de décision et d’usage de cette technologie<br />

et mettre en œuvre une déontologie professionnelle<br />

mûrement réfléchie.<br />

Il ne saurait y avoir de stratégie d’usage de la vidéoprotection<br />

sans que celle-ci ne puisse s’inscrire<br />

dans un partenariat territorial de prévention de la<br />

délinquance où chaque acteur doit demeurer à sa<br />

place et ou il ne faut jamais perdre de vue que le<br />

bailleur n’a pas de compétence de sécurité<br />

publique. C’est notamment un des enseignements<br />

issus des retours d’expériences des bailleurs sollicités.<br />

Néanmoins, les modalités techniques et juridiques<br />

de ce partenariat et tout particulièrement concernant<br />

les transferts d’images entre le patrimoine<br />

social vidéoprotégé et les centre de supervision<br />

urbains mériteront encore d’être clarifiées. La<br />

jurisprudence récente du conseil constitutionnel<br />

vient de nous le rappeler et le cadre restrictif posé<br />

par la LOPPSI 2 devra inciter les bailleurs sociaux à<br />

beaucoup de prudence en la matière.<br />

Aujourd’hui encore les évaluations sont trop peu<br />

nombreuses quant à l’efficacité mais surtout quant<br />

à l’efficience de la vidéoprotection. Il faudrait que de<br />

véritables protocoles d’évaluation, initiés par l’État<br />

à partir d’objectifs clairement définis puissent être<br />

mis en œuvre. Il conviendrait également que les<br />

bailleurs puissent mettre en balance d’un côté la<br />

pertinence de moyens technologiques de surveillance,<br />

de l’autre de moyens humains de médiation<br />

et de prévention.<br />

On aura remarqué à travers les retours d’expériences<br />

qu’il n’y a pas UNE doctrine de la vidéoprotection<br />

mais des systèmes adaptés de manière<br />

empirique aux territoires et aux moyens du bailleur.<br />

Face à l’inflation d’une offre technologique débridée<br />

les bailleurs devront avant tout s’attacher à bien<br />

évaluer leurs besoins, à définir des concepts simples<br />

d’exploitation <strong>pour</strong> ne pas subir une pression<br />

marchande de plus en plus forte de la part d’un<br />

secteur d’activité qui a le vent en poupe compte<br />

tenu des directives nationales.<br />

L’Union <strong>sociale</strong> <strong>pour</strong> l’habitat ne doute pas que ce<br />

guide générera des questionnements nouveaux,<br />

probablement aussi des interrogations, voire même<br />

des craintes au regard de l’irruption d’une technologie<br />

qui ne faisait pas partie des pratiques habituelles<br />

de la gestion urbaine de proximité. L’Union<br />

n’entend pas esquiver ses responsabilités et participera<br />

au débat national mais également aux<br />

débats régionaux que les associations régionales<br />

ne manqueront pas de relayer.<br />

79


Liste complète des parutions<br />

140 titres parus, dont certains sont épuisés ; les autres peuvent être commandés (voir tarifs pages suivantes)<br />

auprès de la direction des Activités promotionnelles – Éditions de l’Union <strong>sociale</strong> <strong>pour</strong> l’habitat - 14, rue<br />

Lord-Byron - 75384 Paris Cedex 08 - Tél. 01 40 75 52 63 - Mél : genevieve.decaluwe@union-habitat.org<br />

Les Cahiers<br />

1 Scoring : mieux apprécier le risque prêteur -<br />

février 1989 - Épuisé<br />

2 Stratégies et solidarités partenariales - mars 1989 -<br />

Épuisé<br />

3 Le métier de constructeur de maisons individuelles -<br />

septembre 1989 - Épuisé<br />

4 Les orientations de la politique <strong>sociale</strong> de l’habitat -<br />

novembre 1989 - Épuisé<br />

5 Personnes âgées : adapter le patrimoine existant -<br />

janvier 1990<br />

6 Les régies de quartier, agir sur la cité - juin 1990<br />

7 Première approche de faisabilité opérationnelle<br />

d’un terrain - décembre 1990<br />

8 L’évolution des emplois et des compétences dans le<br />

Mouvement Hlm - avril 1991<br />

9 Les maîtres d’ouvrage et le plan de patrimoine<br />

(premier bilan) - mai 1991<br />

10 Habitants en mouvement : une interrogation sur le<br />

métier de bailleur - juin 1991<br />

11 La vente debout des prêts des sociétés de Crédit<br />

Immobilier - juillet 1991<br />

12 Loi Neiertz et prêteurs Hlm : comment agir ? -<br />

novembre 1991<br />

13 Tag/Traitement anti-graffiti - novembre 1991<br />

14 Un guide <strong>pour</strong> la qualité - novembre 1992<br />

15 Référentiel des emplois de la fonction <strong>sociale</strong> dans<br />

les organismes Hlm - avril 1993<br />

16 Référentiel des métiers de gardien - septembre 1993<br />

- Épuisé<br />

17 L’actualité juridique commentée d’un congrès à<br />

l’autre - octobre 1993<br />

18 Cadre de CCAP applicables aux marchés de<br />

construction neuve sociétés privées Hlm - Réédité<br />

n°66<br />

19 Cadre de CCAP applicables aux marchés de<br />

réhabilitation Sté privées Hlm - Réédité n° 66<br />

20 Cadre de RPAO <strong>pour</strong> les sociétés privées Hlm -<br />

novembre 1993<br />

21 Politiques territoriales : démarches interorganismes<br />

- mars 1994<br />

22 Contrats type : entretien des espaces verts -<br />

mai 1994 - Épuisé<br />

23 Contrats type : entretien de la robinetterie et<br />

économie d’eau - mai 1994 - Épuisé<br />

24 Contrats type : entretien extincteurs mobiles -<br />

mai 1994 - Épuisé<br />

25 Contrats type : exploitation chauffage - mai 1994 -<br />

Épuisé<br />

26 Cadre de contrats de maîtrise d’œuvre : acte<br />

d’engagement, CCA, CCT (loi MOP) - juin 1994 -<br />

Épuisé<br />

27 L’actualité juridique commentée d’un congrès à<br />

l’autre et supplément “Loi sur l’habitat” -<br />

septembre 1994<br />

28 La gestion des ressources humaines dans les<br />

organismes Hlm (offices et SA) - novembre 1994<br />

29 Politique et pratiques d’attribution - février 1995 -<br />

Épuisé<br />

30 Les organismes d’Hlm dans les programmes locaux<br />

de l’habitat - avril 1995<br />

31 Modes de gestion décentralisée des organismes<br />

Hlm - juin 1995<br />

32 Le responsable d’agence de gestion - juin 1995 -<br />

Épuisé<br />

33 Les résidences <strong>sociale</strong>s, circulaire n° 95-33 du<br />

19 avril 1995 - juin 1995<br />

34 Mémento des procédures civiles d’exécution -<br />

septembre 1995 - Épuisé<br />

35 Améliorer la sécurité technique en logement locatif -<br />

septembre 1995 - Épuisé<br />

36 Contrat-type mission(s) de coordination, sécurité et<br />

protection de la santé - octobre 1995<br />

37 L’actualité juridique commentée d’un congrès à<br />

l’autre - octobre 1995<br />

38 L’économie des services de proximité. Actes de la<br />

journée d’étude du 12 avril 1995 - décembre 1995<br />

39 Hlm et sécurité dans les quartiers d’habitat social -<br />

décembre 1995 - Épuisé<br />

81


Liste complète des parutions<br />

40 Quartiers et mixité <strong>sociale</strong> - juin 1996 - Épuisé<br />

41 Définir des orientations d’attributions : outils et<br />

méthodes - juin 1996<br />

42 L’actualité juridique commentée d’un congrès à<br />

l’autre 1995-1996 - juillet 1996<br />

43 Hlm et services de proximité - octobre 1996<br />

44 Les projets stratégiques <strong>pour</strong> les organismes Hlm -<br />

décembre 1996<br />

45 Le traitement des impayés et les dispositifs de rachat<br />

en locatif - avril 1997 - Épuisé<br />

46 Accompagnement lié au logement et fonction <strong>sociale</strong><br />

des organismes Hlm - août 1997<br />

47 L’actualité juridique commentée d’un congrès à<br />

l’autre 1996-1997 - août 1997<br />

48 Référentiel des emplois de la maîtrise d’ouvrage :<br />

évolution de la fonction - octobre 1997<br />

49 Permanences et changements aux Hlm L’évolution<br />

historique des missions - octobre 1997<br />

50 Gestion de l’eau. Méthodes d’analyse et<br />

propositions d’actions - novembre 1997 - Épuisé<br />

51 Référentiel de communication avec les habitants, à<br />

l’usage des organismes Hlm - août 1998<br />

52 Pratiques Hlm de gardiennage et de surveillance -<br />

septembre 1998<br />

53 Missions et fonctions de prévention-sécurité -<br />

septembre 1998<br />

54 Références <strong>pour</strong> la maîtrise des charges locatives -<br />

décembre 1998 - Épuisé<br />

55 MULO-méthode unifiée <strong>pour</strong> le logement optimisé -<br />

juin 1999 - Épuisé<br />

56 Hlm et contrat de ville 2000 - 2006 - août 1999 -<br />

Épuisé<br />

57 Contrat-type : nettoyage - septembre 1999<br />

58 Contrat-type des portiers d’entrée d’immeuble -<br />

octobre 1999<br />

59 Recommandation sur l’application de la loi contre<br />

l’exclusion - novembre 1999 - Épuisé<br />

60 Les troubles de voisinage - États des lieux et<br />

pratiques Hlm - mars 2000<br />

61 Hlm et gestion urbaine de proximité dans les<br />

contrats de ville - mars 2000 - Épuisé<br />

62 Contrat-type : entretien des chauffe-eau, chauffebains<br />

et chaudières murales à gaz - septembre 2000<br />

63 Loi relative à la solidarité et au renouvellement<br />

urbain du 13 décembre 2000 - janvier 2001- Épuisé<br />

82<br />

64 Les organismes Hlm et la communication<br />

Internet / Intranet - mars 2001<br />

65 Hlm et Gestion urbaine de proximité - améliorer la<br />

vie quotidienne des habitants - juin 2001<br />

66 Cadre de CCAP applicables aux marchés passés par<br />

les Stés privées d’Hlm - juin 2001<br />

67 Mise en place d’un plan d’entretien, éléments de<br />

réflexion et d’orientation - juillet 2001<br />

68 Les choix sur le patrimoine, méthode<br />

d’investissement et de gestion - juillet 2001 - Épuisé<br />

69 Le Qualimo - Management de processus de<br />

réalisation opérationnel en locatif - octobre 2001<br />

70 Hlm et agglomération - octobre 2001<br />

71 Cadre de contrat <strong>pour</strong> les missions de contrôle<br />

technique - décembre 2001<br />

72 MULO en acquisition-amélioration - juin 2002<br />

73 La gestion du risque lié aux légionelles dans l’habitat<br />

- juillet 2002<br />

74 Faisabilité commerciale et foncière en acquisitionamélioration<br />

- septembre 2002<br />

75 Installation d’équipements d’émission et de<br />

réception de réseaux de télécommunications -<br />

novembre 2002<br />

76 Les déchets de chantier - décembre 2002<br />

77 Parc privé existant ou ancien : Pourquoi et comment<br />

intervenir - mars 2003<br />

78 Le recours aux sociétés privées de prévention et de<br />

sécurité - cahier des charges-type - septembre 2003<br />

79 Les constats amiante - Cadre général et contrats-type<br />

de mission de repérage - septembre 2003<br />

80 Villes et quartiers - Les chartes de voisinage -<br />

décembre 2003<br />

81 La communication, vecteur de la qualité - février 2004<br />

82 Logements-foyers <strong>pour</strong> personnes âgées :<br />

la relation propriétaire gestionnaire - mars 2004<br />

83 Guide de l’enquête de satisfaction : perception de la<br />

qualité du service rendu dans l’habitat social - mars 2004<br />

84 Les cessions en bloc de patrimoine locatif social<br />

un outil d’aide à la décision - mai 2004<br />

85 Guide pratique et déontologique de recours à la<br />

vidéosurveillance par les bailleurs sociaux - juillet<br />

2004<br />

86 Les “mondes sociaux” des organismes du logement<br />

social - octobre 2004<br />

87 Gestion de proximité : évolutions et tendances -<br />

octobre 2004


88 Dématérialisation des procédures d’appel d’offres -<br />

novembre 2004<br />

89 Les pratiques d’achat en logement social : mise en<br />

œuvre du code 2004 des marchés publics - janvier<br />

2005<br />

90 Contrat-type de coordination de la sécurité et de la<br />

protection de la santé - janvier 2005<br />

91 Les organismes Hlm et le mandat de gestion<br />

d’immeubles : proposition de convention - février 2005<br />

92 Les logements-foyers <strong>pour</strong> personnes âgées dans la<br />

stratégie patrimoniale - février 2005<br />

93 La technologie du télérelevage appliquée à la<br />

gestion de l’eau en habitat collectif - avril 2005<br />

94 Gestion d’un immeuble voué à la démolition : préparer<br />

et accompagner le projet - juin 2005<br />

95 L’entretien de la ventilation mécanique contrôlée<br />

sanitaire - juillet 2005<br />

96 Aide à la mise en place d’un contrat d’entretien et de<br />

réparations des ascenseurs - septembre 2005<br />

97 Prendre en compte la gestion et les usages dans les<br />

projets de renouvellement urbain - septembre 2005<br />

98 Prendre en compte le vieillissement et le handicap dans<br />

les interventions sur le patrimoine - septembre 2005<br />

99 Relogement et rénovation urbaine - novembre 2005<br />

99b Les aspects juridiques du relogement - mai 2007 -<br />

actualisé en décembre 2010<br />

100 Le PLH : enjeux <strong>pour</strong> l’habitat social et rôle des<br />

organismes Hlm - novembre 2005<br />

101 La délégation des aides à la pierre, outil de la mise<br />

en œuvre des politiques locales de l’habitat -<br />

décembre 2005<br />

102 Aide à l’entretien des aires de jeu - février 2006<br />

103 L’accès et le maintien dans le logement des personnes<br />

ayant des difficultés de santé mentale - mars 2006<br />

104 L’ouverture des marchés de l’énergie <strong>pour</strong> les<br />

organismes de logements sociaux - avril 2006<br />

105 L’accès au foncier : comprendre, proposer, agir -<br />

juillet 2006<br />

106 Bilan de quelques opérations de résidentialisation<br />

dans le cadre de projets urbains - septembre 2006<br />

107 Décentralisation et politiques locales de l’habitat -<br />

octobre 2006<br />

108 Guide de mise en place du contrôle technique<br />

périodique en ascenseur - novembre 2006<br />

109 Guide de sensibilisation à la communication des<br />

projets de rénovation urbaine - décembre 2006<br />

110 Le nouveau régime d’impôt sur les sociétés des<br />

organismes de logement social - avril 2007<br />

111 Le dossier de diagnostic technique - mai 2007<br />

112 Communication : approches, pratiques<br />

et tendances - juin 2007<br />

113 La gestion des quartiers en chantier - juillet 2007<br />

114 Améliorer l’accessibilité du parc existant - juillet 2007<br />

115 Stratégie énergétique : comment définir une réponse<br />

globale sur le parc existant ? - novembre 2007<br />

116 Projets de gestion de site et certification<br />

Qualirésidence(s) - novembre 2007<br />

117 Gérer les copropriétés : savoir-faire et valeur ajoutée<br />

des organismes Hlm - décembre 2007<br />

118 Vente des logements locatifs des organismes Hlm à<br />

personne physique : points-clés et recommandations -<br />

décembre 2007<br />

119 Entreprendre ou <strong>pour</strong>suivre l'amélioration du service<br />

aux habitants : la mobilisation francilienne - janvier<br />

2008<br />

120 Les démarches collectives d’engagements de service<br />

en Bretagne et Pays de la Loire - février 2008<br />

121 Accéder à la propriété dans les quartiers en<br />

renouvellement urbain - mars 2008<br />

122 Les projets de résidentialisation : points de vigilance<br />

et recommandations - juillet 2008<br />

123 La restructuration du foncier dans les pérations de<br />

renouvellement urbain - juillet 2008124<br />

Développer les réponses aux besoins d’accueil<br />

d’urgence et temporaire : les produits, le rôle des<br />

organismes - juillet 2008<br />

125 Partenariats FNARS et USH<br />

Collaborations locales : enseignements et<br />

perspectives - septembre 2008<br />

126 ProAccess : accession <strong>sociale</strong>, vente Hlm,<br />

copropriétés - septembre 2008<br />

127 Maintien à domicile des personnes âgées : les<br />

formules proposées par les organismes d’Hlm -<br />

octobre 2008<br />

128 L’adaptation de la gestion des organismes d’Hlm<br />

à l’accueil des ménages vulnérables (Besoins,<br />

principes d’intervention et modes organisationnels) -<br />

juin 2009<br />

129 Refuser et ajourner une demande de logement : points<br />

de repères juridiques et opérationnels - juillet 2009<br />

83


Liste complète des parutions<br />

130 Gestion et communication de crise dans l’habitat social<br />

Guides réflexes et méthodologie - juillet 2009<br />

131 Le Plan Local d’Urbanisme <strong>pour</strong> favoriser le logement<br />

social - septembre 2009<br />

132 Guide de l’aménagement opérationnel - février 2010<br />

133 Développement durable, nouveau concept, nouvelles<br />

pratiques de communication - juin 2010<br />

134 Les procédures de gestion de la demande et des<br />

attributions - juillet 2010<br />

135 La prévention des impayés et des expulsions -<br />

octobre 2010<br />

136 Les partenariats entre bailleurs sociaux et associations<br />

pur l’accès et l’insertion durable dans le<br />

logement desménages en difficulté - novembre 2010<br />

137 Les économies d’énergie après la loi Grenelle 2 -<br />

novembre 2010<br />

138 Mettre en œuvre la réforme de la demande sur les<br />

territoires - janvier 2011<br />

139 Les engagements en matière de qualité de service :<br />

enjeux, pratiques et perspectives - janvier 2011<br />

140 Le Conseil de Concertation Locative : un outil intégré<br />

au service du mieux vivre ensemble - janvier 2011<br />

84<br />

Les Guides<br />

• Le guide de l’aménagement et de la réduction du temps<br />

de travail dans les organismes - mars 1999<br />

• Le guide de la fonction médiation dans les organismes<br />

d’Hlm - février 2000<br />

• Le guide de la fiscalité Hlm - Tome 3 - Accession à<br />

la propriété, régime des travaux - mai 2000<br />

• Le guide des études de marché : un outil d’aide à la<br />

décision de développement d’une offre locative <strong>sociale</strong><br />

- février 2001<br />

• Le guide de la gestion prévisionnelle des ressources<br />

humaines : repères <strong>pour</strong> l’action - novembre 2001<br />

• Le guide du recrutement des personnels de terrain :<br />

agents de proximité, gardiens d’immeuble - novembre<br />

2001<br />

• Élaborer des procédures de gestion de la demande et<br />

d’attribution de logements - Version actualisée au<br />

1 er janvier 2002 - février 2002<br />

• Le guide des logements-foyers <strong>pour</strong> personnes âgées.<br />

Quelles adaptations, <strong>pour</strong> quel avenir ? - mars 2002<br />

• Le guide de la fiscalité Hlm - Tome 4 - Les impositions<br />

liées à la détention et la location d’un immeuble -<br />

mars 2002<br />

• Le rôle des organismes de logement social dans<br />

les PLH - mars 2003<br />

• Guide des observatoires de l’habitat : la participation<br />

des organismes de logement social - mars 2003<br />

• Guide évaluation des contrats de ville - juin 2003<br />

* Tarifs des Guides, prix unitaire TTC franco<br />

Guides 1995 à 2000 : 22,87 €<br />

Guides 2001 : 24,39 € - 2002 : 25 € - 2003 : 26 €<br />

* Tarifs des Cahiers, prix unitaire TTC franco<br />

Du n° 5 au n° 50 : 15,09 €<br />

Du n° 51 au n° 62 : 16,01 €<br />

Du n° 63 au n° 71 : 16,77 €<br />

Du n° 72 au n° 76 : 17 €<br />

Du n° 77 au n° 80 : 17,50 €<br />

A partir du n° 81 : 20 €


La collection<br />

des Cahiers<br />

d’Actualités habitat<br />

Une gamme de couleurs <strong>pour</strong> repérer<br />

les différents thèmes de la collection :<br />

Communication : rose<br />

Droit et fiscalité : saumon<br />

Etudes et documents : prune<br />

Maîtrise d’ouvrage : orange<br />

Politiques locales de l’habitat : bleu ardoise<br />

Patrimoine : rouge<br />

Ressources humaines : vert<br />

Social / Habitants : jaune<br />

Ville et renouvellement urbain : bleu<br />

Qualité et services : turquoise<br />

Accession <strong>sociale</strong>, vente Hlm, copropriétés : céladon<br />

Aménagement, partenariats, montages : violet<br />

Dès la parution d’un nouveau cahier, un exemplaire est adressé gracieusement à chaque organisme Hlm.<br />

Pour tout numéro supplémentaire, veuillez retourner le bon de commande à la direction des Activités<br />

promotionnelles – Editions de l’Union <strong>sociale</strong> <strong>pour</strong> l’habitat, 14, rue Lord-Byron, 75384 Paris Cedex 08.<br />

Mél : genevieve.decaluwe@union-habitat.org.<br />

Conception graphique : Gavrinis - Secrétariat de rédaction et réalisation : 62Avenue - Impression : DÉJÀ GLMC - 95146 Garges-lès-Gonesse


L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT<br />

LES REVUES<br />

14, rue Lord Byron • 75384 Paris Cedex 08<br />

Tél. : 01 40 75 78 00 • Fax : 01 40 75 79 83<br />

www.union-habitat.org<br />

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