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ici - Arts et Autographes

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Catalogue n°66 Littérature<br />

24790 SOUPAULT Philippe [Chaville, 1897 - Paris, 1990], écrivain français.<br />

Dernier recueil de poèmes autographes intitulé « Crépuscules » [1960-1971] ; sur des feuill<strong>et</strong>s in-4°.<br />

C’est un recueil composé de 19 poèmes, qui clôt les Poèmes <strong>et</strong> poésies publiés chez Grass<strong>et</strong> en 1973. Ce recueil<br />

n’a pas connu de publication préalable en volume séparé, ce qui est très rare dans l’œuvre du poète. il achève<br />

son œuvre poétique <strong>et</strong> en constitue l’aboutissement. L’auteur, qui vécut jusqu’en 1990, cessa toute publication en<br />

volume ou même en revue, de manière délibérée. Crépuscules constitue donc un ultime témoignage <strong>et</strong> une sorte<br />

de testament poétique.<br />

C’est un témoignage sur le soir d’une vie, comme le titre le suggère, mais tout autant sur une manière d’appréhender<br />

le monde <strong>et</strong> la condition de l’homme, par la poésie <strong>et</strong> grâce à la poésie, comme les surréalistes l’ont voulu dès les<br />

origines du mouvement, en 1919, avec les Champs magnétiques. Chaque poème du recueil est alors un Crépuscule,<br />

une manière d’affronter le dernier âge de la vie, mais aussi une invitation à dépasser les apparences <strong>et</strong> à percer<br />

le réel autant à l’intérieur de soi que dans la confrontation au monde, ce qui est le sens véritable du surréalisme.<br />

On y lit des poèmes d’un grand dépouillement, d’une très grande fluidité <strong>et</strong> d’une grande liberté, par lesquels le<br />

poète reprend toutes les conquêtes de son écriture depuis ses premiers pas (Aquarium ; Rose des vents ; Westwego)<br />

jusqu’à la maturité de Sang-Joie-Tempête ou du Message de l’île déserte. On y r<strong>et</strong>rouve c<strong>et</strong>te lucidité teintée de<br />

mélancolie, qui marque toute sa poésie, toutes deux mêlée à l’ironie, même si celle-ci se fait plus fugace.<br />

On trouve en premier lieu des poèmes voués à l’automne, au crépuscule de la vie (Toujours <strong>et</strong> déjà ; Demandez<br />

le programme ; Toujours apprendre ; Eternel automne ; Souriez SVP). Mais c’est le sens de la vie qui continue<br />

d’apostropher le poète, un thème majeur de sa poésie <strong>et</strong> de la poésie surréaliste (Outre ; Cauchemars <strong>et</strong> radotages ;<br />

Arrêt brusque ; Jusque).<br />

On lit encore des poèmes d’amour, sombres <strong>et</strong> tristes, jusqu’à être cruels : Cendres ; Enfin ; Pôles ; Autant se taire ;<br />

Grand incendie). C’est que le poète a connu une terrible tragédie en 1965, quelques années auparavant (la plupart<br />

des poèmes sont de 1969-1970) : sa compagne, qui souffrait de dépression s’est défenestrée. il connut alors quatre<br />

années terribles dont on trouve l’écho dans les poèmes cités <strong>et</strong> en particulier dans Grand incendie ; des années<br />

d’excès dans l’alcool <strong>et</strong> d’insomnie, jusqu’à ce qu’il émerge enfin <strong>et</strong> domine sa souffrance Pôles.<br />

L’écriture poétique, après des mois d’isolement en Suisse <strong>et</strong> en Allemagne, lui ont permis de reprendre pied <strong>et</strong> de<br />

se r<strong>et</strong>rouver. L’effort fut intense. En cela c’est un grand recueil de poésie amoureuse, en dépit de la tristesse qui<br />

persiste <strong>et</strong> de la lucidité sombre qui surgit ou qui affleure.<br />

Le poète veut témoigner de la puissance de la poésie, par laquelle il n’a pas sombré <strong>et</strong> par elle rendre hommage à<br />

la vie envers <strong>et</strong> contre tout ; en cela Année lumière est un très grand poème qui fait la synthèse des espérances de<br />

toute sa génération, des convictions profondes de ces hommes qu’on a cru à tort nihilistes.<br />

C’est un grand recueil dans l’œuvre du poète dont il a voulu faire un ultime témoignage <strong>et</strong> un hommage à la<br />

poésie, à laquelle il a voué toute sa vie.<br />

Le recueil est constitué de 19 poèmes, que l’on peut séparer en deux périodes : Trop longtemps qui ouvre le recueil<br />

<strong>et</strong> Arrêt brusque sont les plus anciens <strong>et</strong> semblent avoir été écrits en 1960 ; les 17 autres sont de 1969-1971.<br />

iii – Les manuscrits :<br />

Les manuscrits sont de la deuxième période <strong>et</strong> proviennent des archives de Ré Soupault, l’épouse en troisième<br />

noce du poète, séparée de lui durant 20ans, avec laquelle il reprit une vie commune à compter de 1969. Les<br />

manuscrits de “Trop longtemps” <strong>et</strong> de “”Arrêt brusque” ne figuraient pas dans ses archives.<br />

Les 17 poèmes ont été écrits en deux temps : 7, dédiés à Ré ont été écrits à l’été 1969, à Badenwiller en Forêt<br />

noire, où le poète était venu se reposer en compagnie de Ré ; ii ont été écrits les deux années suivantes en 1970-<br />

1971, à Paris <strong>et</strong> pour l’un d’entre eux à Fontainebleau.<br />

Le 18 è poème manuscrit ne figure pas dans le recueil <strong>et</strong> est un inédit, ce qui est d’une particulière rar<strong>et</strong>é.<br />

il en va de même de c<strong>et</strong> ensemble de 17 poèmes du recueil “Crépuscules”, qui constitue le seul ensemble de<br />

poèmes répertorié à ce jour. Rappelons que les archives du poète ont été volées par la gestapo à Tunis en 1943 <strong>et</strong><br />

que les manuscrits de ses recueils écrits à New-York <strong>et</strong> publiés en 1946 : “L’Arme secrète” <strong>et</strong> “Chansons du jour <strong>et</strong><br />

de la nuit” ; ou de ses “Chansons” publiés en 1949 à Genève ont été perdus. Reproduction ci-contre.<br />

C’est un document extraordinaire. 16 000 €<br />

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