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72. Guérison de la piscine de Béthesda - Hysope

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

<strong>72.</strong> GUERISON A LA PISCINE DE BETHESDA<br />

(Jn. 5:1-16)<br />

1) L’Evangile <strong>de</strong> Jean re<strong>la</strong>te huit miracles. Trois mots sont utilisés dans le Nouveau<br />

Testament pour parler <strong>de</strong>s miracles : “dunamis” (= puissance), “teras” (= prodige,<br />

merveille, miracle), “semeion” (= signe).<br />

Ces trois mots sont réunis en Héb. 2:4 “Dieu appuyant leur témoignage par <strong>de</strong>s signes<br />

(“semeion”), <strong>de</strong>s prodiges (“teras”), et divers miracles (“dunamis”, œuvres puissantes)<br />

…”<br />

- “Dunamis” (“œuvres puissantes”) n’est jamais utilisé par l’Evangile <strong>de</strong> Jean,<br />

mais est utilisé 13 fois en Matthieu, 10 fois en Marc (traduit “vertu” en 5:30), et 15<br />

fois en Luc.<br />

- “Teras” apparaît dans les Evangiles en Matthieu 24:24, Marc 13:22 et Jean 4:48.<br />

Il n’est pas utilisé en Luc. Il apparaît aussi dans le livre <strong>de</strong>s Actes (2:19,22,43 ;<br />

4:30 ; 5:12 ; 6:8 ; 7:36 ; 14:3 ; 15:12), en Rom. 15:19, en 2 Cor. 12:12, en 2 Thes.<br />

2:9, en Héb. 2:4. Seul ce mot peut se traduire “miracle”.<br />

- “Semeion” est utilisé 13 fois en Matthieu, 7 fois en Marc, 11 fois en Luc et 17<br />

fois en Jean. Jean n’utilise que ce mot (sauf “teras” en 4:48), qui <strong>de</strong>vrait toujours<br />

être traduit “signe”.<br />

2) Le premier miracle, celui <strong>de</strong>s noces <strong>de</strong> Cana, est qualifié <strong>de</strong> “commencement <strong>de</strong>s<br />

signes”, le miracle <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison du fils d’un officier est qualifié <strong>de</strong> “second signe”.<br />

Le lecteur est donc invité à considérer les six autres miracles comme étant eux aussi<br />

<strong>de</strong>s “signes”, même s’ils ne sont pas qualifiés ainsi expressément.<br />

Ces huit “signes”, sélectionnés par Dieu, se caractérisent non seulement par l’intensité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance divine manifestée (eau changée en vin, guérison à distance du fils d’un<br />

officier, résurrection <strong>de</strong> Lazare, guérison d’un homme impotent <strong>de</strong>puis 38 ans, pêche<br />

miraculeuse <strong>de</strong>s 153 poissons, …), mais se caractérisent surtout par l’enseignement qui<br />

s’y rattache : ce sont <strong>de</strong>s miracles ayant une signification profon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s “signes” porteurs<br />

d’un message.<br />

3) Comme le fait remarquer <strong>la</strong> “Companion Bible” (annexe 176), ces huit signes sont<br />

ordonnés <strong>de</strong> telle façon que l’on relève les quatre couples suivants, où chaque<br />

premier terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> paire est amplifié dans le second terme : le prélu<strong>de</strong> et le partiel<br />

débouchent sur le permanent et l’achevé :<br />

1 er couple Signe 1 : Eau changée en vin Signe 8 : 153 poissons tirés hors <strong>de</strong> l'eau<br />

(Jean 2:1-12) (Jean 21:1-14)<br />

>>> Annonce d’une nouvelle dispensation <strong>de</strong> l’Esprit entre <strong>de</strong>ux cycles<br />

2 e couple Signe 2 : <strong>Guérison</strong> du fils mourant Signe 7 : Résurrection <strong>de</strong> Lazare mort<br />

(Jean 4:46-54) (Jean 11:1-45)<br />

>>> Jésus-Christ, <strong>la</strong> Vie, est vainqueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />

3 e couple Signe 3 : Impotent guéri à <strong>Béthesda</strong> Signe 6 : Œil restauré à Siloé<br />

(Jean 5:1-17) (Jean 9:1-41)<br />

>>> Jésus-Christ restaure le pécheur pour le faire avancer et voir<br />

4 e couple Signe 4 : Multiplication <strong>de</strong>s pains Signe 5 : Jésus marche sur les eaux agitées<br />

(Jean 6:1-14) (Jean 6:15-21)<br />

>>> Jésus-Christ pourvoit <strong>la</strong> Pâque et accompagne l'Exo<strong>de</strong><br />

(Ces <strong>de</strong>ux signes centraux sont les seuls re<strong>la</strong>tés dans les 3 autres Evangiles)<br />

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

4) Ces huit miracles re<strong>la</strong>tés par Jean sont donc non seulement <strong>de</strong>s faits réels, mais <strong>de</strong><br />

véritables paraboles en action, <strong>de</strong>s enseignements. Tous soulignent les besoins du<br />

peuple <strong>de</strong> Dieu déchu, et enseignent que seul Christ peut y remédier.<br />

Même l’ordre chronologique <strong>de</strong> ces miracles obéissait donc à une logique divine !<br />

Les couples 2 et 3 (c'est-à-dire les 4 signes 2, 3, 6 et 7) impliquent le corps.<br />

5) Sur les 8 signes re<strong>la</strong>tés par Jean, les 7 premiers se sont produits avant <strong>la</strong> Croix, mais<br />

le <strong>de</strong>rnier et huitième signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche miraculeuse intervient après <strong>la</strong> résurrection<br />

et est donc d’un caractère très particulier. Le chiffre “huit” suggère en effet le début<br />

d’un nouveau cycle, d’une nouvelle semaine, d’une nouvelle économie spirituelle.<br />

• Le premier signe annonce <strong>la</strong> venue d’une nouvelle ère avec le don <strong>de</strong> l’Esprit<br />

apportant <strong>la</strong> Nature divine et donc <strong>la</strong> Vie (un Sang nouveau, un Vin nouveau). Tous les<br />

autres signes dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’accomplissement du premier signe.<br />

Les sept premiers signes ont pour aboutissement le 8 e signe.<br />

6) L’enseignement central du signe <strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong> est qu’un impotent est entré dans le<br />

royaume, alors que dans le signe <strong>de</strong> Siloé, un aveugle a vu le royaume. C’est<br />

l’enseignement dispensé par Jésus à Nicodème :<br />

Jn. 3 “(3) Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît<br />

<strong>de</strong> nouveau, il ne peut voir le royaume <strong>de</strong> Dieu. … (5) Jésus répondit : En vérité, en<br />

vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le<br />

royaume <strong>de</strong> Dieu.”<br />

7) Ce sont les <strong>de</strong>ux seuls signes où il est question du péché (5:14 ; 9:2,24,25,34), <strong>de</strong><br />

même que les signes 2 (guérison du fils du centenier) et 7 (résurrection <strong>de</strong> Lazare)<br />

sont les seuls en re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> mort. La conséquence du péché est l’impotence et <strong>la</strong><br />

cécité spirituelles (cf. “nul ne peut entrer ou voir sans <strong>la</strong> nouvelle naissance”).<br />

• L’état <strong>de</strong> l’impotent et l’état <strong>de</strong> l’aveugle sont l’image <strong>de</strong> l’état spirituel d’Israël lors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> première venue <strong>de</strong> Jésus, et <strong>de</strong> l’état du mon<strong>de</strong> religieux avant sa secon<strong>de</strong> venue.<br />

8) Les <strong>de</strong>ux hommes étaient ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong>puis longtemps jusqu’à ce que vienne le<br />

Seigneur du repos, le Maître du sabbat (Héb. 4:4-10). Les <strong>de</strong>ux signes se passent un<br />

jour <strong>de</strong> sabbat :<br />

• De même Israël a longtemps souffert en Egypte et a erré dans le désert avant d’être<br />

enfin conduit au repos par Josué. A nouveau, le peuple s’est engourdi, et même souillé,<br />

après le rétablissement du temple par Zorobabel et Josué au retour <strong>de</strong> Babylone.<br />

• De même, l’Eglise s’est souillée avec le cléricalisme usurpateur et <strong>la</strong> religiosité<br />

charnelle, peu <strong>de</strong> temps après <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> apostolique.<br />

• Dans ces <strong>de</strong>ux signes n°3 et n°6, <strong>la</strong> situation représente celle d’une église apostate,<br />

guérie par <strong>la</strong> grâce qui prend l’initiative (alors que dans les signes 2 et 7, c’était un père<br />

et <strong>de</strong>ux sœurs qui recherchaient le Seigneur).<br />

9) Les <strong>de</strong>ux signes n°3 et n°6 se déroulent à Jérusalem, siège du gouvernement<br />

théocratique. Ce<strong>la</strong> confirme que les <strong>de</strong>ux cas illustrent l’état spirituel d’un peuple<br />

religieux au milieu duquel il a établi sa <strong>de</strong>meure.<br />

2


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

10) Ces <strong>de</strong>ux signes n°3 et n°6 se passent chacun dans un réservoir, celui d’une<br />

purification spirituelle (Zac. 13:1) par <strong>la</strong> Parole. La naissance d’en haut qui fait<br />

marcher l’impotent sur <strong>la</strong> voie sainte, et qui ouvre les yeux <strong>de</strong> l’aveugle, dépend <strong>de</strong><br />

l'accueil fait à <strong>la</strong> Parole confirmée.<br />

11) La référence à Moïse dans ces <strong>de</strong>ux signes fait ressortir le ministère <strong>de</strong> Prophète <strong>de</strong><br />

Jésus (Deut. 18:15-19), envoyé pour restaurer ce qui est perdu (Luc 19:9-10). Dans<br />

les <strong>de</strong>ux cas, <strong>la</strong> référence à Celui qui a envoyé Jésus (5 :17, 9 :4) souligne <strong>la</strong> grâce <strong>de</strong><br />

Dieu et <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> ceux qui l’enten<strong>de</strong>nt. L’œuvre <strong>de</strong> Dieu, c’est <strong>de</strong> croire en<br />

celui qu’Il a envoyé (Jn. 6:29).<br />

2 Chr. 20:20 “… Josaphat se présenta et dit : Écoutez-moi, Juda et habitants <strong>de</strong><br />

Jérusalem ! Confiez-vous en l'Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiezvous<br />

en ses prophètes, et vous réussirez.”<br />

Les points suivants soulignent le parallélisme <strong>de</strong>s signes 3 et 6 :<br />

Signe 3 : <strong>Guérison</strong> <strong>de</strong> l'impotent à Signe 6 : <strong>Guérison</strong> <strong>de</strong> l’aveugle à Siloé<br />

<strong>Béthesda</strong> (Jean 5:1-17) (Jean 9:1-41)<br />

• Le miracle a lieu à Jérusalem (v.1) • Le miracle a lieu à Jérusalem (8:50, 9:1)<br />

• La scène se passe dans un réservoir (v.2) • La scène se passe dans un réservoir (v.7,11)<br />

• Un homme impotent <strong>de</strong>puis longtemps (v.5) • Un homme aveugle <strong>de</strong> naissance (v.1)<br />

• “Jésus l’ayant vu” (v.6) • “Jésus le vit” (v.1)<br />

• Jésus sollicite à peine <strong>la</strong> foi du ma<strong>la</strong><strong>de</strong> (v. 8) • Jésus sollicite un peu <strong>la</strong> foi du ma<strong>la</strong><strong>de</strong> (v. 6)<br />

• Un objet est impliqué : un grabat fait <strong>de</strong> main • Un objet est impliqué : <strong>la</strong> boue imprégnée <strong>de</strong> salive<br />

d’homme (v. 8) issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Parole faite chair (v. 6)<br />

• La guérison est opérée un jour <strong>de</strong> sabbat et (v.9) • La guérison est opérée un jour <strong>de</strong> sabbat et (v.14)<br />

est rattachée à une fête <strong>de</strong> délivrance (v.1) est rattachée à une fête une fête <strong>de</strong> délivrance (Jn.<br />

7:14)<br />

• C’est un signe messianique (Es. 35:5) • C’est un signe messianique (Es. 35:5)<br />

• L’eau <strong>de</strong> cette <strong>piscine</strong> est peu accessible • L’eau <strong>de</strong> cette <strong>piscine</strong> est disponible<br />

• L’hostilité <strong>de</strong>s religieux se manifeste (v.10) • L’hostilité <strong>de</strong>s religieux se manifeste (v.16)<br />

• L’homme guéri ne se <strong>la</strong>isse pas intimi<strong>de</strong>r (v.11) • L’homme guéri ne se <strong>la</strong>isse pas intimi<strong>de</strong>r (v.25-27)<br />

• L’homme ignore l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> son Sauveur (v.11) • L’homme ne connaît que le nom <strong>de</strong> son<br />

Sauveur (v.11)<br />

• Plus tard “Jésus le trouve” (v.14) • Plus tard Jésus“ le rencontre” (v.35)<br />

• Jésus pourvoit à un problème <strong>de</strong> péché universel • Jésus pourvoit à un problème <strong>de</strong> péché personnel<br />

(v.14) (v.2)<br />

• « Mon père agit jusqu’à présent, • « Je dois faire les œuvres <strong>de</strong> celui<br />

moi aussi j’agis » (v.17) qui m'a envoyé » (v.4)<br />

• Le Fils a <strong>la</strong> vie en lui-même (v. 26) • Jésus est <strong>la</strong> lumière du mon<strong>de</strong> (v.5).<br />

• Les religieux se réc<strong>la</strong>ment <strong>de</strong> Moïse (v. 45,46) • Les religieux se réc<strong>la</strong>ment <strong>de</strong> Moïse (v.28-29).<br />

12) L’infirme guéri (signe 3) va pouvoir “entrer” dans le Royaume, l’aveugle guéri<br />

(signe 6) va pouvoir “voir” <strong>la</strong> lumière du Royaume : c’est ce que Jésus a offert à<br />

Nicodème (Jean 3:3,5).<br />

Cette guérison illustre <strong>la</strong> puissance divine s’exerçant en grâce et en souveraineté en<br />

faveur d’un homme (ou d'un peuple) qu’aucune œuvre, ni aucune religiosité ne peut<br />

délivrer.<br />

Ce troisième signe annonce donc <strong>la</strong> supériorité <strong>de</strong> l’Evangile <strong>de</strong> Jésus-Christ sur <strong>la</strong> Loi<br />

sainte, mais inaccessible et mortelle du Sinaï.<br />

13) Ce miracle est une illustration <strong>de</strong> l’incapacité <strong>de</strong> l’homme à être béni par <strong>la</strong> Loi. Il<br />

suffisait que cet homme arrive à temps, mais il en était incapable. De même, <strong>la</strong> loi <strong>de</strong><br />

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

<strong>la</strong> conscience (Rom. 2:12-14) et <strong>la</strong> loi du Sinaï offrent <strong>de</strong> belles promesses à qui peut<br />

satisfaire à leurs exigences, mais personne n’en est capable.<br />

Certes, l’Evangile n’est pas sans œuvres, mais elles entrent en compte à un autre<br />

moment, quand <strong>la</strong> grâce a fait son œuvre <strong>de</strong> réconciliation.<br />

MATTHIEU, MARC,<br />

LUC<br />

JEAN<br />

5<br />

1. A Jérusalem, il y eut une fête <strong>de</strong>s Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.<br />

2. Or, à Jérusalem, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte <strong>de</strong>s brebis, il y a une <strong>piscine</strong> qui s’appelle<br />

en hébreu <strong>Béthesda</strong>, et qui a cinq portiques.<br />

3. Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s<br />

aveugles, <strong>de</strong>s boiteux, <strong>de</strong>s paralytiques, qui attendaient le mouvement <strong>de</strong><br />

l’eau ;<br />

4. Car un ange <strong>de</strong>scendait <strong>de</strong> temps en temps dans <strong>la</strong> <strong>piscine</strong>, et agitait l’eau ;<br />

et celui qui y <strong>de</strong>scendait le premier après que l’eau avait été agitée était<br />

guéri, quelle que fût sa ma<strong>la</strong>die.<br />

5. Là se trouvait un homme ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong>puis trente-huit ans.<br />

• Jn. 5:1 “à Jérusalem …” :<br />

Le Prince <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix vient dans <strong>la</strong> ville du “Fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix” apporter <strong>la</strong> paix aux<br />

élus.<br />

Sur ce nom se concentrent toutes les promesses faites à <strong>la</strong> Montagne <strong>de</strong> “Sion” selon<br />

l'Esprit, à <strong>la</strong> “Jérusalem céleste”, mais aussi toutes les menaces faites à <strong>la</strong> ville apostate<br />

<strong>de</strong>venue “Sodome, Egypte, Babylone”.<br />

• Jn. 5:1 “… il y eut une fête <strong>de</strong>s Juifs, et Jésus monta …” :<br />

L'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> cette “fête” juive suscite un débat. Deux hypothèses sont avancées :<br />

• il s'agirait <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête <strong>de</strong>s Purim en février-mars (cf. Esther 9:18 et s.), une fête<br />

<strong>de</strong> repos et <strong>de</strong> délivrance nationale du massacre prémédité par Haman, l’ennemi<br />

acharné <strong>de</strong>s élus ?<br />

• il s'agirait <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête <strong>de</strong> Pâque (comme en Jn. 2:13, ou 6:4, ou 11:55), en avril,<br />

qui commémore <strong>la</strong> délivrance nationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> d'Egypte,<br />

La question n'est pas anodine, car <strong>la</strong> réponse ai<strong>de</strong> à fixer le nombre <strong>de</strong> Pâques qui ont<br />

jalonné le ministère <strong>de</strong> Jésus, et donc à déterminer <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> ce ministère.<br />

L’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Samaritaine s’est déroulé en décembre (Jn. 4:35) et constitue un point<br />

<strong>de</strong> repère.<br />

a) Hypothèse 1 : cette “fête” est celle <strong>de</strong> Purim.<br />

En faveur <strong>de</strong> cette hypothèse, il est avancé:<br />

• qu'il ne s'agit pas <strong>de</strong> “LA” fête (avec un article défini), comme en Jn. 2:13 (où<br />

Jésus a chassé les ven<strong>de</strong>urs du temple), ou en 6:4 (<strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s pains a<br />

précédé <strong>la</strong> fête), ou en 11:55 (<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière Pâque), mais c'est “UNE fête” (avec un<br />

article indéfini). Dans ces trois autres cas, le mot “Pâque” est d'ailleurs spécifié,<br />

mais pas ici ; l'article indéfini ne permettrait même pas <strong>de</strong> le sous-entendre.<br />

Mais plusieurs manuscrits mentionnent l'article défini.<br />

• que si c’était “<strong>la</strong>” fête <strong>de</strong> Pâque, un an entier <strong>la</strong> séparerait <strong>de</strong> celle mentionnée<br />

au chapitre suivant en 6:4, et Jean passerait donc sous silence toute cette pério<strong>de</strong> !<br />

Selon cette hypothèse, le ministère <strong>de</strong> Jésus n'aurait couvert que trois Pâques, et aurait<br />

duré un peu plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans.<br />

b) Hypothèse 2 : cette “fête” est celle <strong>de</strong> Pâque.<br />

4


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

Selon cette hypothèse, le ministère <strong>de</strong> Jésus aurait couvert quatre Pâques, et aurait duré<br />

un peu plus <strong>de</strong> trois ans (ce qui semble plus conforme à <strong>la</strong> mention d'une “<strong>de</strong>mi-semaine”<br />

<strong>de</strong> Dan. 9:27.<br />

En faveur <strong>de</strong> cette hypothèse, il est avancé:<br />

• La fête <strong>de</strong>s Purim ne pouvait pas être assimilée à un sabbat (cf. v. 10).<br />

• La fête <strong>de</strong> Purim ne faisait pas partie <strong>de</strong>s festivités énumérées par Moïse qui<br />

jalonnaient l'année religieuse. Son caractère étroitement nationaliste ne pouvait pas<br />

attirer Jésus.<br />

La présence <strong>de</strong> Jésus dans le temple le jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> fête traditionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Dédicace en hiver (Jn. 10:22) n'a donné lieu à aucun phénomène marquant (si<br />

ce n'est que Jésus a dû s'enfuir).<br />

• La connexion <strong>de</strong> l'expression “Jésus monta”, avec <strong>la</strong> mention d'une “fête <strong>de</strong>s<br />

Juifs”, suggère que cette “fête” était <strong>la</strong> raison impérieuse <strong>de</strong> ce dép<strong>la</strong>cement, et que<br />

ce <strong>de</strong>vait sans doute être une festivité mosaïque contraignante (alors que <strong>la</strong> fête <strong>de</strong>s<br />

Purim pouvait être célébrée n'importe où).<br />

Seules trois festivités mosaïques imposaient <strong>la</strong> présence à Jérusalem : celles<br />

<strong>de</strong> Pâque, <strong>de</strong> Pentecôte, <strong>de</strong>s Tabernacles.<br />

• En février-mars, le froid n'encourageait pas les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s à attendre en plein air.<br />

• Si c'était <strong>la</strong> fête <strong>de</strong>s Purim, Jésus serait reparti en Galilée pour revenir un mois<br />

plus tard seulement (Jn. 6:4) à Jérusalem pour <strong>la</strong> Pâque. Il aurait mieux valu<br />

attendre à Jérusalem.<br />

En outre, Jean a é<strong>la</strong>boré son Evangile tardivement, sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

Jean-Baptiste (l'apôtre Jean était son disciple), déc<strong>la</strong>rant que Jésus était “l'Agneau”<br />

pascal. Tout naturellement, cet Evangile s'articule fortement autour <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Pâque qui<br />

sont autant <strong>de</strong> sommets prophétiques.<br />

C'est pourquoi Jean passe sous silence <strong>de</strong> nombreux faits déjà re<strong>la</strong>tés par les trois<br />

autres Evangiles écrits bien avant le sien. Ce<strong>la</strong> explique aussi que Jean passe sous<br />

silence l'activité <strong>de</strong> toute une année.<br />

c) Dans les <strong>de</strong>ux hypothèses, il s'agit d'une fête <strong>de</strong> délivrance. Jésus vient délivrer son<br />

peuple <strong>de</strong>s griffes religieuses mortelles <strong>de</strong> Satan.<br />

• Jn. 5:2 “à Jérusalem, près <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte <strong>de</strong>s brebis …”<br />

Les troupeaux <strong>de</strong>stinés à être sacrifiés dans le parvis du temple passaient par cette<br />

porte. La guérison d'un peuple impotent repose sur le Sacrifice <strong>de</strong> l'Agneau qui <strong>la</strong><br />

franchit à son tour.<br />

L'entrée dans <strong>la</strong> “Jérusalem” céleste est réservée aux “brebis” qui se mettent en<br />

harmonie avec l'Agneau sur l'autel <strong>de</strong>s sacrifices et sur l'autel <strong>de</strong>s parfums d'agréable<br />

o<strong>de</strong>ur à l'Eternel.<br />

Ce détail, ainsi que <strong>la</strong> signification du nom <strong>de</strong> cette <strong>piscine</strong>, est typique du souci <strong>de</strong><br />

Jean <strong>de</strong> rattacher son Evangile au sacrifice pascal.<br />

C'est un autre argument en faveur <strong>de</strong> l'hypothèse que le miracle a eu lieu lors <strong>de</strong>s<br />

festivités <strong>de</strong> Pâque.<br />

Au temps <strong>de</strong> Néhémie existait une “porte <strong>de</strong>s brebis” située au N.E. <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville (cf. Néh.<br />

3:1,32 ; 12:39).<br />

Le site présenté aujourd'hui comme étant <strong>la</strong> source existant aux temps apostoliques, est<br />

situe plus au sud, au lieu dit “fontaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge”. Il est vrai que <strong>la</strong> “porte <strong>de</strong>s brebis”<br />

au temps <strong>de</strong> Jésus n'était plus celle du temps <strong>de</strong> Néhémie, même si elle portait le même<br />

nom.<br />

5


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

• Jn. 5:2 “une <strong>piscine</strong> qui s'appelle en hébreu <strong>Béthesda</strong> …” :<br />

a) La conjugaison au temps présent indique que ce réservoir existait encore quand Jean<br />

a écrit son Evangile, longtemps après <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> Jérusalem.<br />

b) Le site actuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> “fontaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vierge” est considéré comme celui où s'est<br />

produit ce miracle.<br />

Un escalier permet d'atteindre une source intermittente. Les traditions humaines<br />

continuent d'accor<strong>de</strong>r une vertu à ces eaux.<br />

Les “cinq portiques” ont été exhumés en 1888 lors <strong>de</strong> travaux sur l'église Sainte-<br />

Anne. Une fresque sur un mur représente un ange agitant l'eau.<br />

Cette <strong>piscine</strong> semble avoir été construite à l'emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l'ancienne <strong>piscine</strong> construite<br />

au VIIIe siècle avant JC, et appelée “<strong>piscine</strong> supérieure” dans l'AT (2 R. 18:17, Es. 7:3,<br />

Es. 36:2).<br />

c) Ces <strong>piscine</strong>s étaient utilisées pour <strong>la</strong>ver les moutons avant leur sacrifice au<br />

Temple.<br />

En franchissant <strong>la</strong> “porte <strong>de</strong>s brebis”, puis en <strong>de</strong>scendant vers l'impotent, Jésus<br />

prophétise sous une forme cachée, mais relevée par Jean, que <strong>la</strong> délivrance repose sur <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>scente <strong>de</strong> l'Agneau vers les agneaux perdus.<br />

Le nom “<strong>Béthesda</strong>” signifie “Maison <strong>de</strong> miséricor<strong>de</strong>”. Jean a tenu à le préciser. Mais<br />

c'est Dieu qui a tout organisé pour que ce miracle se produise en ce lieu.<br />

Le Miséricordieux est le Bon Berger, celui qui passe par <strong>la</strong> “Porte <strong>de</strong>s brebis”, et<br />

non par-<strong>de</strong>ssus les clôtures, car il est lui-même à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> Porte et l'Agneau.<br />

• Jn. 5:2 “… qui a cinq portiques (cloîtres à colonna<strong>de</strong>s)” :<br />

Cette <strong>piscine</strong>-réservoir était rectangu<strong>la</strong>ire, avec un passage transversal, d’où au total<br />

cinq rangées <strong>de</strong> colonna<strong>de</strong>s.<br />

“Cinq” est le chiffre <strong>de</strong> l'Esprit agissant en grâce parmi les hommes. La cinquième<br />

lettre <strong>de</strong> l'alphabet hébraïque est <strong>la</strong> lettre “HE” qui représente le Souffle <strong>de</strong> Dieu porteur<br />

<strong>de</strong> Vie.<br />

_<br />

C'est au 5 e jour que furent créés les premiers animaux (Gen. 1:21), ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer et<br />

ceux <strong>de</strong>s airs. C'est donc au 5 e jour que le premier sang (porteur du souffle) est créé. La<br />

Miséricor<strong>de</strong> repose sur l'effusion et <strong>la</strong> transfusion du sang.<br />

• Le signe n°1 (aux noces <strong>de</strong> Cana) proc<strong>la</strong>me <strong>la</strong> venue du nouveau ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Nouvelle Alliance, du Nouveau Mariage <strong>de</strong> l'Esprit offert dans un Nouveau Sang<br />

(le Vin). Le signe n°2 (guérison d'un mourant) proc<strong>la</strong>me que cet Esprit est<br />

vivifiant. Le signe n°3 proc<strong>la</strong>me maintenant que cet Esprit va permettre à un<br />

impotent <strong>de</strong> suivre Dieu. Le signe n°4 (multiplication <strong>de</strong>s pains) proc<strong>la</strong>me que cet<br />

Esprit pourvoira aux besoins du voyage.<br />

• Les quatre <strong>de</strong>rniers signes annoncent ce qui va se passer à <strong>la</strong> fin du cycle : ce<br />

sera le passage dans <strong>la</strong> sphère supérieure, là où Jésus domine les eaux <strong>de</strong>puis les<br />

airs (signe n° 5 <strong>de</strong> <strong>la</strong> marche sur les eaux), là où les yeux ne sont pas voilés (signe<br />

n° 6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison d'un aveugle), là où <strong>la</strong> mort n'existe pas (signe n° 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

résurrection <strong>de</strong> Lazare), l'arrivée sur un nouveau rivage où les poissons élus<br />

communieront en plénitu<strong>de</strong> (signe n° 8 <strong>de</strong>s 153 poissons).<br />

• Les quatre premiers signes parlent <strong>de</strong> <strong>la</strong> première venue <strong>de</strong> Christ. Les quatre<br />

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

<strong>de</strong>rniers signes, qui sont une exaltation <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts, parlent plutôt <strong>de</strong> sa secon<strong>de</strong><br />

venue.<br />

• Jn. 5:3 “… étaient couchés en grand nombre <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s aveugles, <strong>de</strong>s<br />

boiteux, <strong>de</strong>s paralytiques …” :<br />

Cette scène est dépeinte à <strong>de</strong>ssein par Jean dans un souci allégorique, pour donner<br />

l'image effrayante <strong>de</strong> l’état spirituel, au temps <strong>de</strong>s jugements, d'un peuple se réc<strong>la</strong>mant<br />

<strong>de</strong> Dieu, mais sans vrai berger.<br />

Ils sont trop liés par leurs souffrances pour pouvoir regar<strong>de</strong>r vers le Ciel.<br />

Etant “aveugles”, ils ne voient ni l'ennemi, ni les dangers du chemin.<br />

Etant “boiteux”, ils ne peuvent réagir assez vite, ou ils agissent n’importe<br />

comment malgré leur bonne volonté, et quand <strong>la</strong> Shékinah se manifeste, ils sont<br />

impuissants, “paralysés”.<br />

L'état <strong>de</strong> ce peuple mis à part est désespéré, il souffre dans son corps et son âme, et<br />

chacun ne pense en fait qu’à lui-même. Mais, au milieu <strong>de</strong> ce peuple, il y a un “petit<br />

reste” dont un boiteux particulier est l'image.<br />

• Jn. 5:3 “… qui attendaient le mouvement <strong>de</strong> l’eau” :<br />

a) Le phénomène aquatique était réel, sinon <strong>la</strong> réflexion du v. 7 n'aurait pas <strong>de</strong> sens<br />

(“quand l’eau est agitée, un autre <strong>de</strong>scend avec moi”). Il s'agissait sans doute d’une<br />

fontaine intermittente alimentée par les eaux du Gihon.<br />

b) Dans cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise sociale et spirituelle, le peuple se souvenait, comme<br />

Gédéon du temps <strong>de</strong>s invasions madianites, <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s œuvres anciennes <strong>de</strong> Dieu.<br />

“L'Eau avait été agitée” du temps <strong>de</strong> Noé, du temps <strong>de</strong> Moïse, du temps <strong>de</strong> Josué, du<br />

temps <strong>de</strong>s Juges, du temps d'Elie et d'Elisée.<br />

Du temps <strong>de</strong>s apôtres, l'Eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Parole sera à nouveau agitée par le Souffle. Elle le<br />

sera du temps <strong>de</strong> Luther, <strong>de</strong>s Méthodistes, <strong>de</strong>s Baptistes, d'Azusa Street, etc.<br />

Jg. 6:13 “Gédéon dit à l'ange : Ah ! mon seigneur, si l'Éternel est avec nous,<br />

pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges<br />

que nos pères nous racontent, quand ils disent : L'Éternel ne nous a-t-il pas fait<br />

monter hors d'Égypte ? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il nous livre entre<br />

les mains <strong>de</strong> Madian !”<br />

c) L'eau venait <strong>de</strong> frémir à nouveau avec Jean-Baptiste, mais il ne guérissait pas<br />

beaucoup les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Certains par<strong>la</strong>ient d'un Galiléen étonnant, mais où était-il, et<br />

comment le joindre quand on est infirme ? Cette eau <strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong> était pour beaucoup le<br />

seul signe <strong>de</strong> l'existence du Dieu d'autrefois, mais personne n'avait vu cet ange dont tous<br />

par<strong>la</strong>ient !<br />

• Jn. 5:4 “… un ange <strong>de</strong>scendait <strong>de</strong> temps en temps … agitait l'eau …” :<br />

Le même verbe “agiter” (gr. "tarasso") est employé en Jn. 11:33 ; 12:27 ; 13:21 ;<br />

14:1,27.<br />

Plusieurs manuscrits omettent le verset 4, qui ne ferait selon certains que<br />

rapporter une superstition popu<strong>la</strong>ire pour expliquer un phénomène physique<br />

naturel.<br />

Dans ce cas, le seul espoir <strong>de</strong>s malheureux n'était qu'une illusion religieuse !<br />

L’AT affirmait que Dieu est “l’Eternel qui guérit” (Ps. 103:3). “C'est lui qui pardonne<br />

7


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes ma<strong>la</strong>dies”. Mais, en fait, <strong>la</strong> grâce n’était<br />

manifestée qu’incomplètement, avec les ombres <strong>de</strong>s rites d'expiation et quelques<br />

manifestations surnaturelles du Dieu Vivant (en particulier lors <strong>de</strong> l'Exo<strong>de</strong>, ou du temps<br />

<strong>de</strong>s juges, ou du temps d'Elisée).<br />

Les prophètes annonçaient et attendaient le jour d’une effusion plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Puissance <strong>de</strong> Ré<strong>de</strong>mption, le jour où les ombres s'écarteraient <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> réalité qu'elles<br />

préfiguraient (1 P. 1:11).<br />

• Jn. 5:4 “… celui qui y <strong>de</strong>scendait le premier … était guéri <strong>de</strong> sa ma<strong>la</strong>die” :<br />

a) Cette condition préfigurait celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle Alliance : <strong>la</strong> grâce sera manifestée,<br />

comme toujours, quand l'âme <strong>de</strong> l'homme ira s'immerger dans l'Esprit venu vers les<br />

hommes au travers du Verbe (l'eau renouvelée <strong>de</strong> <strong>la</strong> source).<br />

C'est le droit d'aînesse <strong>de</strong>s élus, et <strong>la</strong> double-part d'héritage appartient “aux premiers”<br />

qui courent comme Paul. Ce n'est pas partir le premier qui importe, mais d'arriver tant que<br />

<strong>la</strong> porte est ouverte.<br />

Le fait que seul “le premier” était au bénéfice <strong>de</strong> cette grâce annonçait que seule une<br />

minorité en profiterait.<br />

Le verbe “guérir” (gr. "hugies" = "recouvrer <strong>la</strong> santé") est 7 fois mentionné en<br />

Jean (5:4,6,9,11,14,15 ; 7:23), et c'est curieusement à l'occasion <strong>de</strong> cette même<br />

guérison (même en 7:23 semble-t-il).<br />

b) Le problème insoluble <strong>de</strong> l’impotent était, à ses yeux, celui-ci : il lui aurait fallu<br />

être guéri pour se mouvoir, or on lui <strong>de</strong>mandait <strong>de</strong> se mouvoir pour être guéri ! Et, en<br />

outre, il fal<strong>la</strong>it se mouvoir plus vite que les autres ! Quelle bouscu<strong>la</strong><strong>de</strong> quand l'eau était<br />

agitée ! Que <strong>de</strong> plongeons, et aussi que <strong>de</strong> remontées désabusées !<br />

c) A chaque fois qu'il al<strong>la</strong>it à <strong>Béthesda</strong> (il n'y al<strong>la</strong>it sans doute pas tous les jours, et sans<br />

doute pas en hiver), chaque soir, cet infirme repartait chez lui, dans le même état, mouillé<br />

uniquement par les éc<strong>la</strong>boussures <strong>de</strong>s autres, et il se disait : “Ce matin déjà je savais que<br />

rien ne changerait. Et pourtant …”<br />

Il en était ainsi <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années (le texte ne précise pas s'il al<strong>la</strong>it à <strong>la</strong> source <strong>de</strong>puis le<br />

début <strong>de</strong> son infirmité).<br />

La nature <strong>de</strong> son mal n'est pas précisée. Le mot grec “astheneo” traduit “ma<strong>la</strong><strong>de</strong>”<br />

au v. 7, suggère une impuissance, une impotence, sans plus <strong>de</strong> détail. S'il s'agissait<br />

d'arthrite rhumatismale, <strong>la</strong> souffrance s'ajoutait à l'infirmité. S'ajoutait à ce<strong>la</strong><br />

l'angoisse, car c'est une pathologie évolutive, avec <strong>de</strong>s crises.<br />

Cette ma<strong>la</strong>die touche les jambes et les bras : il fal<strong>la</strong>it un double miracle<br />

pour que l'homme puisse non seulement se lever, mais aussi témoigner et<br />

porter sans difficulté son grabat. Ce<strong>la</strong> donne une couleur particulière à l'ordre<br />

<strong>de</strong> Jésus : “Lève-toi, prends, marche”.<br />

Et cependant il revenait ! Ce n'était pas <strong>la</strong> marque d'une foi qui sait que <strong>la</strong> montagne va<br />

changer <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce ! C'était seulement <strong>de</strong> l'opiniâtreté, presque un rituel machinal.<br />

L'Eternel a considéré que c'était <strong>de</strong> <strong>la</strong> fidélité à <strong>la</strong> petite connaissance qu'il avait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Vérité.<br />

Comme le prouve sa démarche, cet homme n'était ni un impie, ni un ennemi <strong>de</strong><br />

l'Eternel.<br />

Il avait sans doute entendu parler <strong>de</strong> Jean-Baptiste, mais il lui avait été impossible<br />

d'aller l'écouter. Ce qu'il avait entendu dire sur Jean l'avait un peu fortifié : Dieu<br />

8


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

avait confirmé qu'il était vivant et s'occupait d'Israël.<br />

Il n'avait jamais rejeté l'Eternel malgré les attaques <strong>de</strong> l'ennemi qui profite <strong>de</strong>s<br />

infirmités pour faire accuser Dieu.<br />

d) Il en était ainsi avec quelques hommes et femmes en Israël : il y avait encore un peu<br />

<strong>de</strong> vie en eux, malgré le culte charnel ambiant, où les rites ne servaient qu’à fleurir un<br />

cadavre.<br />

• Jn. 5:5 “… un homme ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong>puis 38 ans” :<br />

a) Dans les huit signes, Jean donne souvent, à <strong>de</strong>ssein, <strong>de</strong>s indications chiffrées<br />

porteuses <strong>de</strong> sens :<br />

Par exemple : Les six vases <strong>de</strong> pierre contenant <strong>de</strong>ux ou trois mesures, à Cana<br />

(signe n° 1), le fils guéri à <strong>la</strong> 7 e heure (signe n° 2), les 5 pains et les 2 poissons,<br />

nourrissant 5 000 personnes avec 12 paniers remplis <strong>de</strong>s restes (signe n° 4), <strong>la</strong><br />

navigation <strong>de</strong> 25 ou 30 sta<strong>de</strong>s (signe n° 5), Lazare ressuscité le 4 e jour (signe n° 7),<br />

les 153 poissons dans un seul filet, à 200 coudées <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre (signe n° 8).<br />

L'emploi allégorique <strong>de</strong>s nombre explose dans l'Apocalypse du même auteur :<br />

Par exemple : 1 <strong>de</strong>nier pour 3 mesures d’orge, 2 prophètes, 2 ailes, 3<br />

malheurs, 3 grenouilles, 4 cavaliers, 4 anges enchaînés, 7 Esprits, 7 yeux, 7<br />

sceaux, 7 trompettes, 7 coupes, 7 têtes, 7 diadèmes, 7 anges tenant 7 p<strong>la</strong>ies, 10<br />

cornes, 10 couronnes, 12 étoiles, 12 portes, 12 fon<strong>de</strong>ments, 24 anciens, 42<br />

mois, 144 coudées, le nombre 666, du sang sur 1 600 sta<strong>de</strong>s, 7 000 hommes<br />

tués dans <strong>la</strong> ville, 12 000 sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> haut, 144 000 âmes scellées, 200 000 000<br />

<strong>de</strong> chevaux, etc.<br />

Et aussi :<br />

1/4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, 1/3 <strong>de</strong>s arbres, 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, 1/3 <strong>de</strong>s créatures<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> mer, 1/3 <strong>de</strong>s navires, 1/3 <strong>de</strong>s fleuves, 1/3 du soleil, 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> lune, 1/3 <strong>de</strong>s<br />

étoiles, 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté, 1/10 <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville.<br />

Il en va donc <strong>de</strong> même avec les expressions <strong>de</strong> durée :<br />

1 heure, 3 jours 1/2, 10 jours, 1 260 jours (= 7 x 18), 5 mois, 42 mois (= 7 x<br />

6), 1 000 ans.<br />

b) Le nombre “38” est significatif. Les Hébreux ont en effet séjourné 38 ans autour <strong>de</strong><br />

l'oasis <strong>de</strong> Ka<strong>de</strong>sh-Barnéa (Deut. 2:14). C’était <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l’épreuve d’Israël dans le<br />

désert après <strong>la</strong> délivrance d'Egypte.<br />

De même, Israël avait repris son errance spirituelle peu <strong>de</strong> temps après le réveil et <strong>la</strong><br />

reconstruction du temple au retour <strong>de</strong> Babylone. Le temps <strong>de</strong> l'épreuve s'achève pour les<br />

élus d'Israël qui vont entrer dans <strong>la</strong> Promesse <strong>de</strong> l'Esprit.<br />

• Cet homme impotent <strong>de</strong>puis 38 ans a été choisi et conduit par Dieu durant ce<br />

nombre précis d'années en prévision <strong>de</strong> cette rencontre avec Jésus : il représente<br />

Israël qui errait à nouveau <strong>de</strong>puis longtemps dans le désert à cause <strong>de</strong> son<br />

infidélité.<br />

• Mais <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'épreuve était proche, car le nouveau Josué venait conduire son<br />

peuple rescapé dans <strong>la</strong> Promesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance d'en-haut.<br />

• Ce détail chiffré, et bien d'autres, confirme que ce miracle est porteur d'un<br />

message re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l'œuvre <strong>de</strong> Christ à sa première venue. Ce message<br />

s'applique par analogie à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> venue.<br />

MATTHIEU, MARC,<br />

LUC<br />

9<br />

JEAN


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

LUC 5<br />

6. Jésus l’ayant vu couché, et sachant qu’il était déjà ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />

longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ?<br />

7. Le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans <strong>la</strong><br />

<strong>piscine</strong> quand l’eau est agitée, et, pendant que j’y vais, un autre <strong>de</strong>scend avec<br />

moi.<br />

8. Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche.<br />

9. Aussitôt cet homme fut guéri ; il prit son lit, et marcha.<br />

Contrairement à ce que pense l'homme religieux naturel, ce n’est pas l’homme qui peut<br />

mobiliser ses propres vertus et parvient à toucher <strong>la</strong> grâce <strong>de</strong> Dieu, car <strong>la</strong> grâce est <strong>la</strong><br />

Vie du Ciel. Aussi haut que puisse sauter un homme, sa main ne touchera jamais le ciel, si<br />

le ciel ne <strong>de</strong>scend pas d'abord.<br />

A supposer qu'un homme cherche vraiment Dieu, il découvre à chaque tentative <strong>la</strong><br />

tragique réalité <strong>de</strong> son impuissance. Il ne lui reste comme refuge que <strong>la</strong> philosophie,<br />

ou <strong>la</strong> poésie, ou une gnose, ou un mysticisme qui confesse l'existence d'un Absolu<br />

sans pouvoir aller plus loin.<br />

Mais c’est <strong>la</strong> grâce qui <strong>de</strong>scend d’elle-même vers l’homme sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Parole<br />

confirmée. C'est <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l'homme <strong>de</strong> l'accepter (il n'y a là aucun mérite) ou <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> refuser (c'est une folie coupable).<br />

Les trois premiers signes mentionnés dans l'Evangile <strong>de</strong> Jean (celui <strong>de</strong>s Noces <strong>de</strong> Cana,<br />

celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison du fils mourant d’un officier du roi, et celui, examiné ici, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

guérison <strong>de</strong> l’impotent à <strong>Béthesda</strong>) prophétisent aux Juifs le début proche d’une nouvelle<br />

ère divine : celle d'un nouveau palier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grâce (qui se traduit par le don d'un Sang<br />

d'Homme, le don du Saint-Esprit dont ce Sang est porteur).<br />

Cette Grâce embrasse avec harmonie <strong>la</strong> Loi Divine sans <strong>la</strong> détruire (mais elle<br />

anéantit <strong>la</strong> condamnation qui s'y attache).<br />

La Loi du Sinaï <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>la</strong> chenille <strong>de</strong> s'envoler. Quand <strong>la</strong> nouvelle naissance a<br />

transformé <strong>la</strong> chenille en papillon avec le don <strong>de</strong> <strong>la</strong> dynamique <strong>de</strong>s ailes, <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pesanteur n'est pas anéantie, mais elle ne fait plus tomber le papillon, et il s'appuie<br />

même sur elle.<br />

• Jn. 5:6 “Jésus l'ayant vu couché … sachant qu'il était déjà ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong>puis longtemps<br />

…” :<br />

a) Jésus a traversé <strong>la</strong> foule sans s'arrêter, et est allé directement à l'endroit où se tenait<br />

ce ma<strong>la</strong><strong>de</strong> inconnu dont le visage lui avait été révélé par le Père dans une vision. Jésus<br />

savait où aller et vers qui aller.<br />

Bien que rempli <strong>de</strong> compassion pour les hommes, Jésus n'agissait pas sur impulsion<br />

compassionnelle, mais sur les indications du Père. Il n'al<strong>la</strong>it même pratiquement jamais<br />

vers les Nations.<br />

Jésus avait reçu <strong>de</strong> Dieu un mandat général pour guérir tout ma<strong>la</strong><strong>de</strong> venant à lui.<br />

Mais, avant d'aller comme ici vers un nécessiteux, ou avant <strong>de</strong> multiplier les pains<br />

ou <strong>de</strong> marcher sur les eaux, il lui fal<strong>la</strong>it un mandat spécifique.<br />

b) Jésus “sait” : tel est le don <strong>de</strong> discernement (ou don <strong>de</strong> connaissance)<br />

caractéristique du Prophète, et donc du Messie, qu’attendaient les Juifs.<br />

La connaissance d'une partie du passé d'une personne, peut s'accompagner<br />

(comme ici), ou non, <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance du futur, par exemple quand une vision<br />

donne <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong> que le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> va être guéri.<br />

10


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

Ce don <strong>de</strong> connaissance avait déjà été manifesté <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Samaritaine (Jn.<br />

4:18,19,29), <strong>de</strong>vant Pierre (Jn. 1:42), <strong>de</strong>vant Nathanaël (Jn. 1:48), etc. Jésus savait ce qui<br />

était “dans” chaque homme (Jn. 2:25).<br />

Au v. 19, Jésus révèlera le secret <strong>de</strong> ce don : il est totalement dépendant du Père dans<br />

une union d'amour réciproque :<br />

“Le Fils ne peut rien faire <strong>de</strong> lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père.”<br />

• Jn. 5:6 “… veux-tu être guéri” :<br />

a) Jésus posera une question tout aussi étrange à un aveugle <strong>de</strong> Jéricho : “Que veux-tu<br />

que je te fasse ?” (Lc. 18:40-41).<br />

Jésus l'interroge ainsi, car il est <strong>la</strong> Vérité, et il attend une confession publique qui<br />

déclenchera le processus <strong>de</strong> délivrance : “Veux-tu être guéri ?”, autrement dit : “As-tu<br />

seulement conscience <strong>de</strong> ton état, éprouves-tu encore le désir d’être guéri dans ta vie<br />

physique et ta vie spirituelle ?”<br />

Cet homme était ma<strong>la</strong><strong>de</strong> <strong>de</strong>puis si longtemps, qu'il ne savait peut-être plus très<br />

bien pourquoi il venait si souvent à ce réservoir.<br />

La même question se posait à tous les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s d'Israël venant vers Jésus, et à<br />

tous les Juifs qui fréquentaient le temple. Que vou<strong>la</strong>ient-ils vraiment ?<br />

Avec le temps, le désir <strong>de</strong> guérir avait fait <strong>de</strong> plus en plus p<strong>la</strong>ce au fatalisme qui<br />

se contente du ritualisme.<br />

b) Pour <strong>la</strong> première fois, quelque chose d'inhabituel se produit au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> routine<br />

désespérante <strong>de</strong> son pèlerinage, hebdomadaire ou non. Un Homme lui pose une question<br />

que personne ne lui avait encore posée !<br />

L'infirme pense, comme l'indique sa réponse (v. 7) que cet inconnu va peut-être<br />

l'ai<strong>de</strong>r à atteindre l'eau avant les autres !<br />

Jésus ne fait aucun reproche à cet homme. Jésus n’exige ici même pas une foi<br />

préa<strong>la</strong>ble particulière en sa Personne. Cet homme croit seulement, comme beaucoup<br />

d'autres, que le Dieu d'Israël existe. Ce<strong>la</strong> va suffire à Dieu.<br />

c) De même que, à <strong>la</strong> fin du cycle, Jésus posait une question i<strong>de</strong>ntique à tout Israël, il <strong>la</strong><br />

pose pareillement à l'église chrétienne au temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin : “Veux-tu être guérie ? Veux-tu<br />

que soit restauré ce que les sauterelles ont dévoré ?” (cf. Joël 2:25). En tout ce<strong>la</strong>, c'est le<br />

Dieu souverain qui agit, et lui seul, selon sa sagesse cachée.<br />

d) Cet impotent savait qu'il était infirme, un roseau courbé, un lumignon encrassé.<br />

A l'inverse, beaucoup <strong>de</strong> religieux se croyaient en bonne santé : eux aussi seront appelés,<br />

mais il n'y avait plus d'étincelle vivante en eux. Quand Jésus leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra s'ils veulent<br />

être guéris, ils rétorqueront qu'ils sont “riches et n'ont besoin <strong>de</strong> rien”, et que Jésus est un<br />

démon !<br />

• Jn. 5:7 “je n'ai personne …” :<br />

a) L’infirme répond seulement par l’aveu désespéré <strong>de</strong> sa propre impuissance : il n’a<br />

ni parents ni amis qui puissent faire quoi que ce soit pour lui. Tout au plus a-t-il été aidé<br />

pour venir jusqu'en ce lieu. Le mon<strong>de</strong> est égoïste et, s'il n'est pas égoïste, il est impuissant<br />

<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> détresse <strong>de</strong>s autres : “Je n’ai personne”.<br />

Cet homme pouvait appeler les anges, supplier Dieu, se <strong>la</strong>menter auprès <strong>de</strong>s scribes,<br />

pleurer sur sa couche, chercher à être plus saint que les autres, ce<strong>la</strong> ne servait à rien. Les<br />

11


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

autres hommes, bien que membres du peuple d'Abraham, eux-mêmes ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, ne<br />

pouvaient l’ai<strong>de</strong>r et n’y pensaient d’ailleurs même pas.<br />

b) Il suffisait en théorie à cet homme <strong>de</strong> faire quelques pas pour avoir une chance d’être<br />

guéri, mais il en était incapable. Telle était <strong>la</strong> situation d’Israël sous le Décalogue : les<br />

œuvres édictées par le Décalogue formaient entre Dieu et les hommes un filtre absolu,<br />

infranchissable et incontournable.<br />

“Personne n'était digne d'ouvrir le rouleau” <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ré<strong>de</strong>mption pour cet homme (cf.<br />

Ap. 5:4). “Je n'ai personne !”<br />

Et si quelqu’un avait poussé cet impotent dans l’eau, il s’y serait peut-être noyé !<br />

La Loi <strong>de</strong> Moïse pouvait cependant apporter le pardon (le premier palier <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

grâce), mais elle ne pouvait pas transformer l'homme déchu en fils <strong>de</strong> Dieu. Le<br />

Décalogue ne pouvait transformer un impotent en coureur : il ne faisait que<br />

témoigner contre l’impuissance <strong>de</strong> l’homme. Il est impossible aux hommes <strong>de</strong> se<br />

sauver par eux-mêmes (cf. <strong>la</strong> désillusion du jeune homme riche, Lc. 18:23-27).<br />

c) Avec <strong>la</strong> Grâce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle Alliance, il n’est plus question <strong>de</strong> marcher avant d’être<br />

guéri, mais d’être guéri d’abord, pour commencer à marcher ensuite. C’est le contraire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi du Sinaï qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l’homme <strong>de</strong> faire pour être.<br />

• Jn. 5:8 “… ton lit (gr. "krabbaton" = “grabat”)” :<br />

C'était en fait une couverture mate<strong>la</strong>ssée grossière. C'était certes mieux que rien, mais<br />

ce n'était pas ce qui avait été promis par les prophètes.<br />

Cette couverture n’offrait pas le vrai repos, le sabbat <strong>de</strong> l'âme, et <strong>la</strong> vermine pouvait<br />

s'y nicher.<br />

Les feuilles <strong>de</strong> figuier <strong>de</strong>s tabliers d'Adam et Eve se <strong>de</strong>sséchaient, et il fal<strong>la</strong>it les<br />

remp<strong>la</strong>cer régulièrement. Des feuilles retranchées <strong>de</strong> <strong>la</strong> source <strong>de</strong> <strong>la</strong> sève <strong>de</strong> vie, ne<br />

pouvaient apporter <strong>la</strong> Vie. Seul un Sang-Esprit éternel le pouvait, et il a été répandu pour<br />

ce<strong>la</strong>.<br />

• Jn. 5:8 “ lève-toi, prends … marche !” :<br />

a) C’est un triple comman<strong>de</strong>ment insensé aux yeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> raison, aux yeux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

tradition religieuse juive.<br />

Jésus <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à cet homme <strong>de</strong> faire ce que tous savent impossible.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> l'aveugle <strong>de</strong> Siloé (le signe symétrique <strong>de</strong> celui-ci), Jésus<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra même encore plus qu'à cet impotent, et lui ordonnera <strong>de</strong> parcourir un<br />

chemin qu'il ne voit pas jusqu'à un lieu précis. Chaque pas sera une occasion <strong>de</strong><br />

penser, <strong>de</strong> douter, <strong>de</strong> croire.<br />

b) L'impotent <strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong>, comme l'aveugle <strong>de</strong> Siloé, ne connaissent ni l'i<strong>de</strong>ntité ni les<br />

exploits <strong>de</strong> celui qui leur parle si étrangement. Il n'y a donc aucune base pour que <strong>la</strong> foi<br />

se construise en eux avec <strong>la</strong> guérison pour objectif.<br />

• L'Esprit prend tout en main ! Ce miracle a pour but <strong>de</strong> nous faire savoir et<br />

croire que <strong>la</strong> même Parole qui a organisé le mon<strong>de</strong> va certainement le remettre<br />

en ordre quand il le veut, et comme il le veut.<br />

• Quand <strong>la</strong> Parole a créé les astres ou les animaux, aucune foi n'avait été<br />

<strong>de</strong>mandée à <strong>la</strong> matière ou à <strong>la</strong> nature ! Il en va <strong>de</strong> même dans ces <strong>de</strong>ux miracles.<br />

C'est <strong>la</strong> foi <strong>de</strong> Dieu manifestée en Jésus-Christ qui est exaltée, pas celle <strong>de</strong>s<br />

hommes ! Dans ces <strong>de</strong>ux cas, c'est le miracle qui produit <strong>la</strong> foi, et non pas<br />

12


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

l'inverse. Il en al<strong>la</strong>it <strong>de</strong> même avec les miracles qui accompagnaient Moïse, afin <strong>de</strong><br />

créer <strong>la</strong> foi chez les Hébreux.<br />

• Le signe symétrique <strong>de</strong> l'aveugle à Siloé parlera, non pas seulement <strong>de</strong> réparer<br />

ce qui fonctionne mal, mais <strong>de</strong> réparer ce qui n'a jamais fonctionné. Dieu est<br />

capable <strong>de</strong> défaire ce que les démons ont été capables <strong>de</strong> faire dans un corps !<br />

• Jn. 5:9 “aussitôt il prit … il marcha” :<br />

a) Cet homme n'a pas le temps <strong>de</strong> méditer, <strong>de</strong> prier, <strong>de</strong> suivre un stage <strong>de</strong> préparation<br />

psychologique, <strong>de</strong> réciter <strong>de</strong>s versets.<br />

Il n'y a même pas eu besoin <strong>de</strong> rééducation <strong>de</strong>s tendons et <strong>de</strong>s muscles (une guérison<br />

psychosomatique n'aurait pas donné ce résultat) !<br />

b) En fait, cet impotent n'a pratiquement jamais eu à manifester <strong>de</strong> foi spécifique (<strong>la</strong><br />

foi vient d'une révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Parole confirmée, et permet <strong>de</strong> voir ce qui n'est pas comme<br />

si ce<strong>la</strong> était déjà).<br />

Cet infirme ignorait qui était vraiment cet inconnu qui s'était approché <strong>de</strong> lui (cf. v.13).<br />

Il l’apprendra plus tard. Sa réaction ne venait donc pas d'une révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> gloire<br />

cachée <strong>de</strong> Jésus !<br />

Tout est venu du Dieu Souverain qui a imposé sa dynamique <strong>de</strong> miséricor<strong>de</strong>. C'est <strong>la</strong><br />

foi <strong>de</strong> Dieu qui a tout fait. La “foi petite comme un grain <strong>de</strong> sénevé” capable <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cer<br />

une montagne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aucune foi à <strong>la</strong> montagne.<br />

c) Cet homme aurait dû faire un effort pour ne pas être guéri ! Parler ici<br />

“d'obéissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> foi” n'est qu'une formule pieuse et vaine. Dans <strong>la</strong> Chambre haute, il<br />

aurait fallu faire l'effort <strong>de</strong> se sauver pour ne pas recevoir les <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> feu.<br />

Cet impotent n'a presque rien eu à faire <strong>de</strong> spécial : seulement répondre à une<br />

question simple, et ne pas s'opposer à l'impulsion.<br />

Il n'y a eu <strong>de</strong> même aucune réticence chez les apôtres quand Jésus les a appelés au<br />

ministère : “Suis-moi !”<br />

d) Lorsque, comme ici, <strong>la</strong> foi n'est pas sollicitée lors d'un miracle, c'est que le<br />

miracle est en fait un message prophétique concernant Jésus. C'est le message qui<br />

importe plus que les acteurs, et il convient <strong>de</strong> méditer ! L'Evangile <strong>de</strong> Jean a<br />

sélectionné les miracles <strong>de</strong> ce genre !<br />

• Aucune foi n'a été <strong>de</strong>mandée au fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> veuve <strong>de</strong> Naïn. Il a suffi que le cercueil<br />

s'arrête.<br />

• Aucune foi extraordinaire n'a été exigée <strong>de</strong>s invités aux noces <strong>de</strong> Cana : il a suffi<br />

que les serviteurs remplissent <strong>de</strong>s jarres avec <strong>de</strong> l'eau, comme d'habitu<strong>de</strong>.<br />

• Quand les disciples ont jeté le filet une fois <strong>de</strong> plus sur le conseil <strong>de</strong> Jésus, ils<br />

l'ont fait plus par respect que par conviction.<br />

• Il n'y a aucune foi sollicitée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s pains : il a suffi qu'un<br />

enfant apporte ses petites provisions <strong>de</strong> voyage.<br />

• La mer n'avait pas <strong>la</strong> foi quand Jésus a marché sur les eaux (Jean passe sous<br />

silence que Pierre a marché sur l'eau un instant).<br />

• Il n'y a aucune foi initiale chez l'infirme <strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong>, ni chez l'aveugle <strong>de</strong> Siloé.<br />

• La foi <strong>de</strong> l'officier du roi, dont l'enfant était mourant, ne suscite nullement<br />

l'admiration <strong>de</strong> Jésus (Jn. 4:48 “Si vous ne voyez <strong>de</strong>s miracles et <strong>de</strong>s prodiges, vous<br />

ne croyez point”), et quant à <strong>la</strong> foi <strong>de</strong>s sœurs <strong>de</strong> Lazare (ces <strong>de</strong>ux miracles<br />

appartiennent au même couple <strong>de</strong> signes), elles étaient loin d'imaginer une<br />

résurrection <strong>de</strong> leur frère ! Quant à Lazare, il n'a eu qu'à se lever, comme l'impotent<br />

13


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

<strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong>. Il n'était même pas capable d'enlever lui-même ses ban<strong>de</strong>lettes.<br />

• Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche <strong>de</strong>s 153 poissons, les apôtres ont fait confiance, mais sans foi<br />

particulière. Les personnes qui servaient à boire à Jésus durant ses voyages<br />

agissaient <strong>de</strong> même.<br />

e) Cet homme est guéri, mais il n'est pas pour autant sauvé. Pour ce<strong>la</strong>, il faudra une<br />

démarche vers Jésus : c'est alors que <strong>la</strong> foi sera en action. Jésus a guéri beaucoup <strong>de</strong><br />

ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, mais combien parmi eux étaient dans <strong>la</strong> Chambre haute ?<br />

L'Esprit était venu vers Samson, mais c'est seulement dans <strong>la</strong> prison <strong>de</strong>s Philistins<br />

qu'il est allé vers l'Esprit.<br />

Beaucoup d'hommes ont été visités par <strong>de</strong>s visions bouleversantes du Ciel, mais<br />

tous ne sont pas allés vers le Seigneur du Ciel.<br />

f) L'ange <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi ne va pas pouvoir rester à Jérusalem :<br />

L'Esprit <strong>de</strong> Christ agitera non pas l'eau, mais les cœurs (même ceux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnier<br />

arrivés).<br />

Le temple va bientôt être détruit. Un cycle nouveau débute.<br />

• Jn. 5:9 “aussitôt cet homme fut guéri, il prit son lit et marcha” :<br />

a) Au triple comman<strong>de</strong>ment (v. 8) répond un triple accomplissement.<br />

b) Il n'était pas question d'abandonner sur p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> couverture. Elle est encore utile, mais<br />

pour un autre usage ! Ce qui était une couche tombale <strong>de</strong>vient un trophée et un lieu <strong>de</strong><br />

vrai repos.<br />

Par contre, le mendiant aveugle <strong>de</strong> Jéricho abandonnera son manteau rapiécé <strong>de</strong><br />

mendiant.<br />

c) Comme ce<strong>la</strong> a été souligné précé<strong>de</strong>mment, cette expérience individuelle était un<br />

message envoyé à <strong>la</strong> collectivité d'Israël. C'est d'ailleurs pour cette raison que Jean re<strong>la</strong>te<br />

ce prodige.<br />

Néanmoins, ce miracle était au bénéfice d'un individu. Dieu ne l'a pas choisi au hasard.<br />

Dieu connaissait parfaitement cet homme, sa vie et toutes ses souffrances.<br />

Dieu a conduit Jésus vers lui seul, <strong>la</strong>issant <strong>de</strong> côté <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s peut-être plus<br />

gravement atteints, ou qui souffraient davantage.<br />

Dieu ne nous ouvre les secrets <strong>de</strong> ses décisions que s'il le juge non dangereux et utile<br />

pour les hommes.<br />

MATTHIEU, MARC,<br />

LUC<br />

JEAN<br />

5<br />

10. C’était un jour <strong>de</strong> sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été<br />

guéri : C’est le sabbat ; il ne t’est pas permis d’emporter ton lit.<br />

11. Il leur répondit : Celui qui m’a guéri m’a dit : Prends ton lit, et marche.<br />

12. Ils lui <strong>de</strong>mandèrent : Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton lit, et<br />

marche ?<br />

13. Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus avait<br />

disparu <strong>de</strong> <strong>la</strong> foule qui était en ce lieu.<br />

14. Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu as été guéri,<br />

ne pèche plus, <strong>de</strong> peur qu’il ne t’arrive quelque chose <strong>de</strong> pire.<br />

15. Cet homme s’en al<strong>la</strong>, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait<br />

guéri.<br />

16. C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses<br />

le jour du sabbat.<br />

14


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

le jour du sabbat.<br />

• Jn. 5:10 “… les Juifs …” :<br />

L’expression désigne, chez Jean, les membres du sanhédrin (Jn. 1:19 ; 2:18 ; 5:15,33) :<br />

ce sont <strong>de</strong>s hommes instruits, intelligents, influents, fiers <strong>de</strong> leur religiosité.<br />

Plusieurs d'entre eux sont plus gravement impotents que cet homme qu'ils condamnent.<br />

Ils savent déjà que l'homme vient d'être guéri miraculeusement, car il doit déjà en<br />

témoigner. Il y a peut-être déjà une petite foule <strong>de</strong> curieux autour <strong>de</strong> lui, et c'est ce qui a<br />

attiré ces Juifs. Ils sont présents en ce lieu renommé pour dispenser leurs enseignements<br />

sur les miracles d'autrefois.<br />

Certains expliquent peut-être que les miracles sont désormais inutiles, qu'Israël n'a<br />

pas besoin <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, et que beaucoup <strong>de</strong> progrès ont été faits <strong>de</strong>puis le retour <strong>de</strong><br />

Babylone !<br />

Contrairement à ce qui se passera lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison <strong>de</strong> l'aveugle <strong>de</strong> Siloé, ils ne<br />

mettent pas en doute les faits, et ne jugent pas utile <strong>de</strong> mener une enquête sur <strong>la</strong> guérison<br />

proprement dite.<br />

Depuis 38 ans, il était connu sous les portiques <strong>de</strong> <strong>Béthesda</strong>, et les témoins ne<br />

manquaient pas ! Même son grabat témoignait !<br />

• Jn. 5:10 “… c'est le sabbat … pas permis d'emporter ton lit” :<br />

a) En <strong>de</strong>mandant à l'homme guéri d'emporter son vieux grabat “un jour <strong>de</strong> sabbat”,<br />

Jésus prophétisait <strong>la</strong> fin d'un repos rituel qui n'était que l'ombre d'un Sabbat d'une nature<br />

bien supérieure.<br />

Héb. 4:6-11 “(6) Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que<br />

ceux à qui d'abord <strong>la</strong> promesse a été faite (les Hébreux morts dans le désert <strong>de</strong><br />

l'Exo<strong>de</strong>) n'y sont pas entrés à cause <strong>de</strong> leur désobéissance, (7) Dieu fixe <strong>de</strong> nouveau<br />

un jour -aujourd'hui- en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus<br />

haut : Aujourd'hui, si vous enten<strong>de</strong>z sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs. (8) Car, si<br />

Josué (c'est aussi le nom <strong>de</strong> Jésus, le nouveau Josué) leur eût donné le repos (le<br />

pays <strong>de</strong> Canaan et <strong>la</strong> Jérusalem géographique ne sont que <strong>de</strong>s ombres <strong>de</strong> <strong>la</strong> sphère<br />

<strong>de</strong> l'Esprit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jérusalem céleste), il ne parlerait pas après ce<strong>la</strong> d'un autre jour.<br />

(9) Il y a donc un repos <strong>de</strong> sabbat réservé au peuple <strong>de</strong> Dieu (<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> résurrection<br />

du Fils <strong>de</strong> Dieu). (10) Car celui qui entre dans le repos <strong>de</strong> Dieu (le repos offert par<br />

Dieu, et qui est l'union du céleste et du terrestre) se repose <strong>de</strong> ses œuvres, comme<br />

Dieu s'est reposé <strong>de</strong>s siennes (en se recueil<strong>la</strong>nt en lui-même, là où tout est déjà<br />

accompli). (11) Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos (l'assurance<br />

expérimentale d'être agréé par l'Esprit), afin que personne ne tombe en donnant le<br />

même exemple <strong>de</strong> désobéissance.”<br />

Refuser d'entrer dans ce Sabbat nouveau, c'est ne pas respecter le 4 e comman<strong>de</strong>ment du<br />

Décalogue.<br />

Ex. 20:8-9 “(8) Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. (9) Tu<br />

travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. (10) Mais le septième jour est le<br />

jour du repos <strong>de</strong> l’Eternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage …”<br />

Ex. 31:13 “Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur : Vous ne manquerez pas<br />

d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos <strong>de</strong>scendants, un<br />

signe auquel on connaîtra que je suis l'Éternel qui vous sanctifie.”<br />

b) En accusant directement l'impotent guéri, ces théologiens accusaient indirectement<br />

15


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

Jésus qui lui avait ordonné d'emporter son lit !<br />

L'indignation <strong>de</strong> ces “Juifs” est d’autant plus scandaleuse qu’ils n’avaient rien pu faire<br />

pour cet homme pendant 38 ans. Il faut un cuir épais pour ne pas être bouleversé par un<br />

miracle tout frais !<br />

Ces religieux ne voient pas, ou ne veulent pas voir, que Jésus apporte à ses brebis le<br />

vrai repos le jour même du repos qui commémore une délivrance (fête <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pâque),<br />

dans <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix (Jérusalem), dans <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> Miséricor<strong>de</strong> (<strong>Béthesda</strong>).<br />

Ce miracle faisait partie <strong>de</strong>s “signes <strong>de</strong>s temps” que les rabbins auraient dû savoir<br />

déchiffrer (Mt. 16:3).<br />

c) Pour ces religieux, les symboles rituels importent plus que <strong>la</strong> Réalité que ceux-ci<br />

représentent. Le rituel par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> l'amour <strong>de</strong> l'Eternel est plus important que sa<br />

manifestation !<br />

Ces religieux accusent cet homme <strong>de</strong> porter son lit. Ils voient le grabat, et ne voient<br />

pas les jambes !<br />

Ils s’appuient charnellement, et sans intelligence spirituelle, sur le Décalogue et sur Jér.<br />

17:21 “Ainsi parle l'Éternel : Prenez gar<strong>de</strong> à vos âmes ; ne portez point <strong>de</strong> far<strong>de</strong>au le<br />

jour du sabbat, et n'en introduisez point par les portes <strong>de</strong> Jérusalem.”<br />

Leur interprétation <strong>de</strong>s Ecritures est superficielle et fautive. En effet, l'infirmité <strong>de</strong><br />

cet homme était précisément un vrai “far<strong>de</strong>au” !<br />

Le Verbe qui avait écrit <strong>la</strong> Loi vient <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> guérir en ce jour <strong>de</strong><br />

sabbat ! C'est ainsi que le Verbe explique <strong>la</strong> Bible !<br />

La guérison prouvait que l'ordre <strong>de</strong> porter le lit était juste.<br />

d) La puissance du mensonge dans l'humanité déchue, et manifestée dans ce tribunal<br />

improvisé, est terrifiante.<br />

Pas plus ici que lors <strong>de</strong> l'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong>s épis <strong>de</strong> blé froissés par les disciples un jour <strong>de</strong><br />

sabbat (Mt. 12:1-8, voir étu<strong>de</strong> n° 42), Jésus ne viole jamais <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> Moïse. Au contraire,<br />

il l'applique et l'accomplit. Ce qu'il détruit, c'est <strong>la</strong> fausse interprétation, et donc <strong>la</strong> fausse<br />

application.<br />

• Jn. 5:11 “celui qui m'a guéri m'a dit …” :<br />

a) L'ancien infirme emploie une forme emphatique non dénuée d'ironie : “celui-là même<br />

qui m'a guéri”.<br />

Cet homme guéri refuse d'engager un débat avec ses accusateurs manifestement<br />

aveugles et mesquins.<br />

Heureusement, cet homme n'avait pas dit à Jésus : “C’est le sabbat, je ne bouge pas !”<br />

Qu'auraient fait ces Juifs s'ils avaient été à sa p<strong>la</strong>ce ? Selon eux, l'homme guéri aurait dû<br />

:<br />

- rester sur p<strong>la</strong>ce à côté <strong>de</strong> son mate<strong>la</strong>s, en attendant <strong>la</strong> fin du sabbat,<br />

- partir en abandonnant son mate<strong>la</strong>s aux voleurs,<br />

- ne pas repartir chez lui en louant l'Eternel et en brandissant un témoignage à <strong>la</strong><br />

gloire <strong>de</strong> Dieu !<br />

Ce n'est pas ce genre <strong>de</strong> choses que <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> Moïse interdisait !<br />

b) C’est un défi énergique qu'il <strong>la</strong>nce aux discoureurs ! Jésus a parlé peu et le ma<strong>la</strong><strong>de</strong><br />

a été guéri. Ces théologiens accusent savamment, mais ne guérissent personne.<br />

C'est du bon sens et <strong>de</strong> <strong>la</strong> droiture face à <strong>la</strong> sottise et à l'hypocrisie.<br />

16


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

c) L’aveugle <strong>de</strong> Siloé (signe parallèle n° 6) répondra avec le même à-propos aux<br />

religieux orgueilleux :<br />

Jn. 9:25,30,33 “S’il est un pécheur, je ne sais ; je sais une chose, c’est que j’étais<br />

aveugle et que maintenant je vois … Il est étonnant que vous ne sachiez d’où il est,<br />

et cependant il m’a ouvert les yeux … Si cet homme ne venait pas <strong>de</strong> Dieu, il ne<br />

pourrait rien faire.”<br />

Pour l'ancien impotent, le pouvoir <strong>de</strong> Jésus <strong>de</strong> guérir mis en œuvre <strong>de</strong> façon dirigée,<br />

précise et prévue, prouvait son droit <strong>de</strong> donner un ordre scandaleux pour les<br />

théologiens ! C'était trop tard pour lui démontrer le contraire !<br />

Dans <strong>la</strong> longue dispute qui s’ensuivra avec les Juifs, Jésus i<strong>de</strong>ntifiera ses œuvres<br />

avec l’activité même <strong>de</strong> son Père (Jn. 5 :17,18), et il affirmera : “Je ne puis rien<br />

faire, moi, <strong>de</strong> moi-même ... car je ne cherche pas ma volonté mais <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong><br />

Celui qui m’a envoyé” (v. 30).<br />

• Jn. 5:12 “qui est l'homme qui t'a dit …” :<br />

Ils évitent <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r : “Qui t’a guéri ?”<br />

Comment un “homme” se permet-il <strong>de</strong> bafouer <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> “Dieu” !<br />

C'est une enquête policière. Ils cherchent un coupable au lieu <strong>de</strong> chercher <strong>la</strong> vérité.<br />

Face à l’aveugle guéri à Siloé, quand ils ne pourront plus nier ouvertement les faits, ils<br />

s'enfonceront plus loin dans <strong>la</strong> nuit, et ils attribueront alors le miracle à Satan.<br />

• Jn. 5:13 “… celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus avait<br />

disparu <strong>de</strong> <strong>la</strong> foule” :<br />

a) Il y avait là d'autres ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, mais aussi les accompagnateurs, et aussi ceux qui<br />

venaient tout simplement puiser <strong>de</strong> l'eau.<br />

Ce jour-là, et en cet endroit, Jésus n'a pas guéri d'autres ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, et il s'est esquivé<br />

rapi<strong>de</strong>ment, ce qui a empêché qu'il ne soit immédiatement interrogé par l'homme guéri,<br />

et abordé par les Juifs.<br />

b) Jésus applique le principe <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce qui l'incite à éviter le plus possible toute<br />

publicité tapageuse avant l'heure : Jésus a encore beaucoup <strong>de</strong> choses à enseigner, et aussi<br />

à accomplir pour servir <strong>de</strong> témoignages aux générations futures.<br />

Une course contre <strong>la</strong> montre est déjà engagée avec Satan, qui voudrait l'éliminer le<br />

plus vite possible, éviter l'accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> témoignages en faveur <strong>de</strong> Dieu, et il a besoin<br />

<strong>de</strong>s hommes pour ce<strong>la</strong>.<br />

De même, Jésus <strong>de</strong>vra disparaître plus tard <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue <strong>de</strong>s hommes après avoir<br />

achevé son œuvre <strong>de</strong> restauration sur <strong>la</strong> Croix. Les élus auront alors à affronter seuls<br />

les clercs !<br />

c) Le fait qu’un seul infirme a été guéri en ce lieu <strong>de</strong> Miséricor<strong>de</strong>, annonce que seul un<br />

petit troupeau sera sauvé en Israël. La prescience <strong>de</strong> Dieu connaît chaque brebis <strong>de</strong> ce<br />

petit reste.<br />

C'est pour eux que le Messie a été envoyé, même s'il en appelle beaucoup plus, même<br />

s'il voudrait que tous acceptent son message.<br />

• Jn. 5:14 “Jésus le trouva dans le temple …” :<br />

Cet homme n'était pas frivole. C'est dans l'atmosphère spirituelle du temple que le<br />

croyant peut rencontrer Jésus.<br />

Tout lieu, visible ou non, où rési<strong>de</strong> <strong>la</strong> Shékinah est un temple.<br />

17


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

a) De même, après avoir quitté le mon<strong>de</strong>, Jésus retrouvera les élus juifs dans <strong>la</strong><br />

Chambre haute, et le Saint-Esprit commencera à les enseigner dans le Temple Nouveau<br />

qu'ils formeront désormais, à <strong>la</strong> fois sur terre et au Ciel.<br />

La grâce, qui est désormais manifestée par le don <strong>de</strong> l'Esprit, conduit toujours les élus au<br />

Temple, là où <strong>la</strong> Parole est offerte dans <strong>la</strong> Shékinah.<br />

b) Une fois <strong>de</strong> plus, c'est Jésus qui trouve l'homme. Jésus se fait alors connaître à cet<br />

homme encore ignorant, dans le temple. Il se fait connaître comme Celui qui ne soigne<br />

pas que les corps, mais surtout les âmes.<br />

Après l’effusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pentecôte, les croyants pourront connaître Christ, même<br />

sans l’avoir vu dans <strong>la</strong> chair, car c'est lui qui viendra à eux par ses paroles vivifiées<br />

par l'Onction.<br />

• Jn. 5:14 “tu as été guéri, ne pèche (gr. : "hamartano" = s’éloigner du bon chemin)<br />

plus, …” :<br />

a) C'est là une exhortation solennelle donnée par Celui qui a prouvé qu'il en avait le<br />

droit et <strong>la</strong> puissance !<br />

Cet ordre implique que cet homme était pécheur, et ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> façon habituelle, ce qui<br />

rend sa guérison encore plus étonnante pour un légaliste.<br />

Cet ordre est donc un appel, non seulement à <strong>la</strong> repentance, mais surtout à <strong>la</strong><br />

consécration.<br />

C'est exactement ce que Jean-Baptiste et Jésus prêchaient à <strong>la</strong> nation d'Israël, alors<br />

qu'un nouveau cycle al<strong>la</strong>it débuter.<br />

b) Là où les meilleurs théologiens auraient dit : “Ne pèche plus et tu seras guéri”, Jésus<br />

dit : “Puisque tu as été guéri, ne pèche plus”. Les apôtres traduiront après <strong>la</strong> Pentecôte :<br />

“Puisque vous avez été scellés <strong>de</strong> l'Esprit, suivez-le.”<br />

Si les hommes piétinent sur p<strong>la</strong>ce sur <strong>la</strong> vieille manne déjà sans vie, Dieu va <strong>de</strong> l'avant,<br />

accompagné par <strong>la</strong> minorité <strong>de</strong> ceux qui suivent <strong>la</strong> Shékinah.<br />

En effet, Israël, un peuple se réc<strong>la</strong>mant <strong>de</strong> l'Eternel, était coupable <strong>de</strong><br />

désobéissance, <strong>de</strong> méchanceté, <strong>de</strong> révolte, d’incrédulité. Les disciples eux-mêmes<br />

étaient animés par <strong>de</strong>s ambitions charnelles. Jacques et Jean ont souhaité <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>ges samaritains. Pierre a renié le Maître, et les autres disciples se<br />

sont enfuis.<br />

.<br />

Cependant, les disciples étaient déjà purs, “guéris”, comme l'impotent, au contact <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Parole faite chair. Jésus leur avait dit : “Suivez-moi”, comme il avait dit à l'infirme :<br />

“Marche.” Mais ils n'étaient pas encore convertis.<br />

Suivre Jésus n’était pas suffisant. L'exemple tragique <strong>de</strong> Judas le prouve. Il fal<strong>la</strong>it aussi<br />

un abandon du cœur qui vaut fiançailles. C'est une mise à part, ce que <strong>la</strong> Bible appelle<br />

<strong>la</strong> sanctification qui rejette l'idée même d'infidélité.<br />

c) C'est ce<strong>la</strong> que Jésus cherchait en Israël, car l'Eternel leur <strong>de</strong>mandait plus qu'il<br />

n'avait été <strong>de</strong>mandé aux générations précé<strong>de</strong>ntes. Il leur <strong>de</strong>mandait plus car il leur<br />

avait été plus donné, et parce qu'ils al<strong>la</strong>ient recevoir encore plus.<br />

De même, il est <strong>de</strong>mandé encore plus à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière génération <strong>de</strong> l'église chrétienne,<br />

car elle a beaucoup reçu, et parce qu'elle va pénétrer dans une sphère encore plus<br />

glorieuse. Le comman<strong>de</strong>ment est le même : “N’attristez pas le Saint-Esprit”.<br />

18


Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

• Jn. 5:14 “… <strong>de</strong> peur qu'il ne t'arrive quelque chose <strong>de</strong> pire” :<br />

a) L'avertissement révèle à l'ancien infirme dont le corps vient d'être guéri, l'existence<br />

d'un danger réel. Un état “pire” que 38 ans d'infirmités n'est sans doute rien d'autre que<br />

<strong>la</strong> séparation définitive d'avec Dieu.<br />

C'est aussi une façon <strong>de</strong> dire que l'infirmité <strong>de</strong> l'homme venait d'un droit que le Mal<br />

avait obtenu dans son corps. Le Serpent a acquis ce droit en E<strong>de</strong>n, et l'entretient<br />

soigneusement par <strong>la</strong> séduction.<br />

b) Cet enseignement sur le danger du retour <strong>de</strong> l'emprise <strong>de</strong>s ténèbres a été développé<br />

ailleurs par Jésus :<br />

Mt. 12:43-45 “(43) Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par <strong>de</strong>s<br />

lieux ari<strong>de</strong>s, cherchant du repos, et il n'en trouve point. (44) Alors il dit : Je<br />

retournerai dans ma maison d'où je suis sorti ; et, quand il arrive, il <strong>la</strong> trouve vi<strong>de</strong>,<br />

ba<strong>la</strong>yée et ornée. (45) Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus<br />

méchants que lui ; ils entrent dans <strong>la</strong> maison, s'y établissent, et <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

condition <strong>de</strong> cet homme est pire que <strong>la</strong> première. Il en sera <strong>de</strong> même pour cette<br />

génération méchante.”<br />

c) L'avertissement est adressé indirectement à <strong>la</strong> nation d'Israël : même si Israël a été<br />

guéri <strong>de</strong> <strong>la</strong> griffe <strong>de</strong> Babylone, il connaîtra un sort pire que lors <strong>de</strong> l'exil s'il refuse le<br />

Sceau <strong>de</strong> l'heure.<br />

d) Il est possible <strong>de</strong> connaître <strong>la</strong> vérité, d’en profiter, puis <strong>de</strong> s’en détourner. Ce<strong>la</strong><br />

prouve que “<strong>la</strong> maison est vi<strong>de</strong>”, que le Saint-Esprit n'en a encore jamais reçu<br />

définitivement les clefs.<br />

Le Sceau <strong>de</strong> Dieu n'ayant pas encore été apposé (Héb. 6:10, 26-29), il ne monte pas <strong>la</strong><br />

gar<strong>de</strong> à l'intérieur. Dès lors, <strong>la</strong> porte est ouverte aux loups, aux faux bergers, à un ennemi<br />

furieux d'avoir été évincé un temps !<br />

Mais le vrai enfant <strong>de</strong> Dieu sait que Jésus a dit : “Nul ne les ravira <strong>de</strong> ma main”. Un<br />

enfant <strong>de</strong> Dieu veut entendre ses paroles, veut croire ses paroles, et veut gar<strong>de</strong>r ses<br />

paroles.<br />

Jean 14:21 “Celui qui a mes comman<strong>de</strong>ments et qui les gar<strong>de</strong>, c’est celui-là qui<br />

m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé <strong>de</strong> mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me<br />

manifesterai à lui.”<br />

Héb. 12:25 “Prenez gar<strong>de</strong> que vous ne refusiez pas Celui qui parle.”<br />

• Jn. 5:15 “… annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri”<br />

Par cette déc<strong>la</strong>ration, cet homme ne trahit pas Jésus par veulerie.<br />

Il veut au contraire l'honorer, ce qui était prendre parti, donnant ainsi raison à Dieu qui<br />

l'avait choisi pour accomplir ce signe.<br />

Sa réponse ne manque pas d'ironie et révèle ce qu'il pensait <strong>de</strong> ces hommes. Ils lui<br />

avaient <strong>de</strong>mandé : “Quel homme t'a dit <strong>de</strong> violer le sabbat ?” Il répond : “Voici le nom <strong>de</strong><br />

l'homme qui m'a guéri miraculeusement !”<br />

• Jn. 5:16 “les Juifs poursuivaient Jésus …” (gr. : "dioko" = poursuivre pour nuire,<br />

pour persécuter) :<br />

Jésus avait raison <strong>de</strong> retar<strong>de</strong>r le plus possible l'accroissement <strong>de</strong> sa notoriété.<br />

La mort <strong>de</strong> Jean-Baptiste sur le champ <strong>de</strong> bataille ouvre une nouvelle phase dans le<br />

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

ministère <strong>de</strong> Jésus : l'opposition contre Jésus va <strong>de</strong>venir désormais <strong>de</strong> plus en plus<br />

violente.<br />

Le contenu <strong>de</strong> son enseignement va <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus en plus c<strong>la</strong>ir. Le prix à payer sera <strong>la</strong><br />

mort.<br />

• Jn. 5:16 “… parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat” :<br />

Pour ces Juifs, <strong>la</strong> manifestation <strong>de</strong> <strong>la</strong> grâce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> Dieu vio<strong>la</strong>it le sabbat !<br />

Pour eux, Jésus ne pouvait être qu'un “anti-Messie”, ce qui veut dire un “anti-Oint”, un<br />

“anti-Christ” !<br />

Cette accusation <strong>de</strong> vio<strong>la</strong>tion du sabbat a été souvent <strong>la</strong>ncée contre Jésus : lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

traversée d’un champ (Mt. 12:2), lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison <strong>de</strong> l’homme à <strong>la</strong> main sèche (Mat.<br />

12:10), etc.<br />

Mt. 12:1-8 “(1) En ce temps-là, Jésus traversa <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> blé un jour <strong>de</strong><br />

sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher <strong>de</strong>s épis et à manger.<br />

(2) Les pharisiens, voyant ce<strong>la</strong>, lui dirent : Voici, tes disciples font ce qu'il n'est<br />

pas permis <strong>de</strong> faire pendant le sabbat. (3) Mais Jésus leur répondit : N'avez-vous<br />

pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui; (4)<br />

comment il entra dans <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> Dieu, et mangea les pains <strong>de</strong> proposition, qu'il<br />

ne lui était pas permis <strong>de</strong> manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, et qui<br />

étaient réservés aux sacrificateurs seuls ? (5) Ou, n'avez-vous pas lu dans <strong>la</strong> loi que,<br />

les jours <strong>de</strong> sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se<br />

rendre coupables ? (6) Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose <strong>de</strong> plus grand que<br />

le temple. (7) Si vous saviez ce que signifie : Je prends p<strong>la</strong>isir à <strong>la</strong> miséricor<strong>de</strong>, et<br />

non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné <strong>de</strong>s innocents. (8) Car le Fils <strong>de</strong><br />

l'homme est maître du sabbat.” (= Mc. 2:23-28).<br />

Mt. 12:9-14 “(9) Étant parti <strong>de</strong> là, Jésus entra dans <strong>la</strong> synagogue. (10) Et voici, il<br />

s'y trouvait un homme qui avait <strong>la</strong> main sèche. Ils <strong>de</strong>mandèrent à Jésus : Est-il<br />

permis <strong>de</strong> faire une guérison les jours <strong>de</strong> sabbat ? C'était afin <strong>de</strong> pouvoir<br />

l'accuser. (11) Il leur répondit : Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle<br />

tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne <strong>la</strong> saisira pour l'en retirer ? (12)<br />

Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis ! Il est donc permis <strong>de</strong> faire<br />

du bien les jours <strong>de</strong> sabbat. (13) Alors il dit à l'homme : Étends ta main. Il l'étendit,<br />

et elle <strong>de</strong>vint saine comme l'autre. (14) Les pharisiens sortirent, et ils se<br />

consultèrent sur les moyens <strong>de</strong> le faire périr.”<br />

Lc. 13:11-16 “(11) Et voici, il y avait là une femme possédée d'un esprit qui <strong>la</strong><br />

rendait infirme <strong>de</strong>puis dix-huit ans ; elle était courbée, et ne pouvait pas du tout se<br />

redresser. (12) Lorsqu'il <strong>la</strong> vit, Jésus lui adressa <strong>la</strong> parole, et lui dit : Femme, tu es<br />

délivrée <strong>de</strong> ton infirmité. (13) Et il lui imposa les mains. A l'instant elle se redressa,<br />

et glorifia Dieu. (14) Mais le chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> synagogue, indigné <strong>de</strong> ce que Jésus avait<br />

opéré cette guérison un jour <strong>de</strong> sabbat, dit à <strong>la</strong> foule : Il y a six jours pour travailler<br />

; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. (15)<br />

Hypocrites ! lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun <strong>de</strong> vous, le jour du sabbat,<br />

ne détache pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? (16) Et<br />

cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée <strong>de</strong>puis dix-huit<br />

ans, ne fal<strong>la</strong>it-il pas <strong>la</strong> délivrer <strong>de</strong> cette chaîne le jour du sabbat ?”<br />

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Les quatre Evangiles, par D.C.<br />

Photo du site (extraite <strong>de</strong> Wikipedia)<br />

Les photos actuelles sont trompeuses : les accumu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> matériaux qui se sont<br />

produites au cours <strong>de</strong>s siècles font croire à tort que <strong>la</strong> <strong>piscine</strong> était encaissée.<br />

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