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MAQ PETIT BULLETIN_GRENOBLE - Le Petit bulletin

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P11 — LE <strong>PETIT</strong> <strong>BULLETIN</strong> N°658 — DU 14.03 AU 20.03.12<br />

THÉÂTRE - DANSE<br />

— THÉÂTRE —<br />

Duris sort<br />

du bois<br />

D’UN TEXTE DE KOLTÈS, TORTUEUX ET<br />

RUDE, ROMAIN DURIS FAIT UN SPECTACLE<br />

PUISSANT GRÂCE À SON TALENT PLUS<br />

GRAND ENCORE QU’IMAGINÉ. POUR SA<br />

PREMIÈRE APPARITION AU THÉÂTRE, IL<br />

PROUVE QU’IL A TOUTE SA PLACE SUR LES<br />

PLANCHES. NADJA POBEL<br />

Il ne s’agit pas de faire d’Une nuit juste avant les<br />

forêts un référendum pour ou contre Duris (d’autres<br />

grands noms l’accompagnent sur l’affiche : mise en<br />

scène co-signée par Patrice Chéreau et texte de<br />

Bernard-Marie Koltès) mais après 1h30 de spectacle,<br />

force est de constater que le comédien, depuis peu au<br />

Miroir, mon<br />

beau miroir !<br />

— THÉÂTRE — Avant que l’épilogue ne soit<br />

énoncé, la blanche Ophélie, inanimée, se reflète<br />

dans un miroir incliné et tremblant. L’eau semble<br />

la recouvrir doucement. Elle apparaît enfin paisible.<br />

Cette scène est simple, sans fioriture et déchirante.<br />

Quand il travaillait dans un cabinet de notaire, William<br />

Shakespeare aurait participé à une enquête afin d’élucider<br />

comment une jeune fille était morte, par accident<br />

ou par suicide. Elle s’appelait Katherine Hamlet<br />

nous dit le narrateur. Belle anecdote qui boucle la<br />

boucle de ce spectacle à la fois construit et déconstruit<br />

comme un jeu de lego. <strong>Le</strong> metteur en scène et acteur<br />

Philippe Mangenot voulait, depuis sa rencontre en<br />

2006 avec l’intournable traducteur André Markowicz,<br />

faire entendre la langue du dramaturge anglais en en<br />

donnant «une lecture linéaire et systémique». Pour la<br />

linéarité, tout le récit est balayé dans le premier quart<br />

d’heure : le roi du Danemark est mort, son frère a<br />

DR<br />

théâtre (exception faite d’un balbutiement dans<br />

Grande École de Jean-Marie Besset en 1995), emporte<br />

tous les suffrages. Il est fait pour ça. Il faut<br />

dire que Romain Duris a bien grandi depuis le succès<br />

dont il a très tôt auréolé et sur lequel il a surfé presque<br />

malgré lui après les films de Cédric Klapisch (<strong>Le</strong> Péril<br />

jeune, L’Auberge espagnole, <strong>Le</strong>s Poupées russes mais<br />

aussi le très réussi Paris). Et puis en un jour béni pour<br />

le cinéma, l’immense Jacques Audiard en a fait une<br />

petite frappe mélomane qui refuse de suivre le chemin<br />

tracé par son magouilleur de père dans De battre mon<br />

cœur s’est arrêté. Quand Patrice Chéreau l’appelle pour<br />

incarner un paumé, gageons que c‘est à ce film-là qu’il<br />

pense : un homme pris dans les flots peu amènes de<br />

l’existence mais qui a encore tant de choses à nous<br />

dire et à quémander. Avant de le mettre en scène au<br />

théâtre, il en fait d’ailleurs un amoureux désemparé<br />

dans Persécution. Un grand interprète dans un film<br />

mineur. Duris peut porter quasiment à lui seul un film.<br />

Il en fait de même avec La Nuit juste avant les forêts.<br />

LE GARÇON SOUS LE PONT<br />

Ce récit de Bernard-Marie Koltès est une phrase longue<br />

de soixante-trois pages d’un homme ivre qui prône,<br />

avec un mélange de tendresse et de colère voire de<br />

désespoir mêlés, «la défense des loulous pas bien<br />

forts» et la création d’un «syndicat à échelle internationale».<br />

Il cherche en fait à passer une nuit avec<br />

un humain, pour briser sa solitude. Dans un espace de<br />

jeu presque continuellement resserré aux quelques<br />

centimètres carrés d’un lit d’hôpital sous une lumière<br />

blanche qui ne laisse aucun échappatoire, Duris se<br />

contorsionne, rampe, tente de se lever mais n’y arrive<br />

jamais ; trempé jusqu’aux os, il halète, râle, tremble,<br />

s’énerve. Variant constamment son jeu, il fait ressentir<br />

physiquement le poids de l’isolement de manière plus<br />

forte encore que Koltès ne le dit en mots. Modeste<br />

face à ce projet théâtral, Romain Duris se met entièrement<br />

au service du texte et en ressort magnifié. Qu’on<br />

se le dise, cet acteur-là est un grand.<br />

> La Nuit juste avant les forêts<br />

Au Théâtre national populaire<br />

Jusqu’au samedi 17 mars<br />

pris sa place sur le trône et épousé sa veuve mais<br />

Hamlet, fils du défunt, et amoureux de la belle Ophélie,<br />

cherche à se débarrasser de son oncle assassin. Mille<br />

fois ressassée, cette histoire est toujours une source<br />

inépuisable de mises en scène (à commencer par la<br />

récente, tonitruante et attachante version de Vincent<br />

Macaigne, Au moins j’aurais laissé un beau cadavre).<br />

Dans la deuxième partie de sa création, Philippe<br />

Mangenot choisit donc d’évoquer, via des séquences<br />

du texte, le pouvoir, les fantômes, Ophélie et réduit de<br />

4h à 1h40 la durée de la pièce. Parfois décousu, le<br />

spectacle n’en est pas moins fort car aucun élément<br />

de décor, derrière lequel les personnages pourraient se<br />

dérober, n’encombre le plateau. Au contraire, avec un<br />

miroir sans tain et l’utilisation de la vidéo, les héros<br />

shakespeariens (qui sont joués tour à tour par les<br />

hommes et femmes de la troupe) sont traqués pour<br />

que leurs masques tombent et que l’illusion s’évapore.<br />

<strong>Le</strong> théâtre, lui, se revigore alors. NP<br />

> Hamlet, or a piece of him...<br />

Au Théâtre de l’Iris, jusqu’au dimanche 18 mars<br />

© Emile Zeizig<br />

l<br />

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