2 le pâton - Cannelle
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83<br />
2<br />
Le <strong>pâton</strong><br />
la fermentation<br />
de la pâte au <strong>pâton</strong>
Maintenant que <strong>le</strong>s ingrédients sont pétris,<br />
<strong>le</strong> boulanger n’est pas pour autant prêt à<br />
cuire son pain. Que doit-il faire ?<br />
Attendre… ou plus précisément donner du<br />
temps à la pâte pour fermenter. Cette étape,<br />
pendant laquel<strong>le</strong> il ne se passe en apparence<br />
presque rien, est essentiel<strong>le</strong> pour que <strong>le</strong><br />
pain ressemb<strong>le</strong> à du pain. C’est-à-dire qu’il<br />
soit bien <strong>le</strong>vé et bien alvéolé.<br />
84
2 L E P Â T O N<br />
85<br />
L’action des <strong>le</strong>vures<br />
débute dans <strong>le</strong> pétrin<br />
Le pointage est une<br />
phase passive<br />
pour <strong>le</strong> boulanger<br />
La fermentation :<br />
l’art d’é<strong>le</strong>ver la pâte<br />
principe de la<br />
fermentation :<br />
une histoire<br />
de sucres<br />
et d’enzymes<br />
l<br />
‘action des <strong>le</strong>vures se voit peu à l’œil nu.<br />
El<strong>le</strong> commence dès <strong>le</strong> début du pétrissage<br />
pour se terminer en début de cuisson.<br />
son rô<strong>le</strong> :<br />
mettre <strong>le</strong>s gaz<br />
l<br />
a fermentation apporte à la pâte <strong>le</strong> gaz<br />
carbonique et des arômes. Retenu par <strong>le</strong><br />
réseau glutineux, <strong>le</strong> gaz carbonique lui permet de<br />
prendre du volume. C’est la pousse. La plus<br />
grande partie de la fermentation se dérou<strong>le</strong>, au<br />
cœur de la pâte, dans un milieu privé d’air. La<br />
fermentation de la pâte est de type alcoolique,<br />
avec production d’énergie. El<strong>le</strong> est comparab<strong>le</strong> à<br />
cel<strong>le</strong> qui se produit lors de l’élaboration du vin.<br />
La fermentation est possib<strong>le</strong> à condition que la<br />
pâte ait, bien entendu, un pouvoir fermentatif.<br />
Celui-ci dépend :<br />
- Des sucres préexistant dans la farine (1 à 2 % de<br />
la farine). Ils sont directement utilisab<strong>le</strong>s par la<br />
<strong>le</strong>vure pour la fermentation.<br />
- De la quantité de grains d’amidon endommagés<br />
à la monture. Ils sont plus faci<strong>le</strong>ment transformés<br />
que <strong>le</strong>s grains d’amidon intact.<br />
- Des enzymes qui interviennent dans la fermentation<br />
en dégradant l’amidon. Les sucres issus de<br />
cette dégradation correspondent au maltose. Il<br />
est consommé préférentiel<strong>le</strong>ment au cours de la<br />
fermentation.<br />
- Du sucre directement ajouté dans la fabrication<br />
des viennoiseries.<br />
Les<br />
différents<br />
moments de la<br />
fermentation :une<br />
valse à trois temps<br />
l<br />
Pâtons après division<br />
mécanique<br />
a fermentation est un processus continu qui<br />
se dérou<strong>le</strong> en trois étapes.<br />
- Le premier moment de la<br />
fermentation de la pâte,<br />
en masse, est appelé pointage.<br />
Il correspond à la fabrication de gaz carbonique,<br />
à partir des sucres préexistants. Il est aussi marqué<br />
par l’apparition du maltose, à partir de l’amidon,<br />
et <strong>le</strong> début de son assimilation par la <strong>le</strong>vure.<br />
- Le deuxième temps<br />
est appelé apprêt.<br />
Il correspond à la poussée gazeuse du gaz<br />
carbonique dans <strong>le</strong> <strong>pâton</strong> façonné. Cel<strong>le</strong>-ci<br />
est essentiel<strong>le</strong>ment due à la fermentation du<br />
maltose. La pâte commence à prendre une<br />
structure alvéolée.<br />
- Le dernier moment<br />
se situe en début de cuisson.<br />
La fermentation est activée sous l’effet de la<br />
cha<strong>le</strong>ur. El<strong>le</strong> prend fin lorsque la température<br />
atteint environ 50 0 C. La <strong>le</strong>vure est alors<br />
détruite.<br />
A c t i o n b i o l o g i q u e d e l a l e v u r e : m a n g e r d e s s u c r e s<br />
C’est donc la <strong>le</strong>vure qui produit <strong>le</strong> gaz carbonique. Pour cela, el<strong>le</strong> a besoin d’une nourriture spécia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> glucose.<br />
Lui seul traverse <strong>le</strong>s parois cellulaires de la <strong>le</strong>vure pour être “digéré”. Les sucres préexistants de la farine renferment<br />
du saccharose qui ne peut pas traverser cette “barrière”. Une enzyme spécia<strong>le</strong> externe à la <strong>le</strong>vure, l’invertase,<br />
se charge de <strong>le</strong> transformer, notamment en glucose. Dans <strong>le</strong> cas du maltose, issu de l’amidon dégradé, <strong>le</strong>s choses sont<br />
plus comp<strong>le</strong>xes. Dans un premier temps, une autre enzyme externe, appelée maltoperméase, sert de “passeur” au<br />
maltose. Grâce à el<strong>le</strong>, il se retrouve à l’intérieur de la <strong>le</strong>vure. Une deuxième enzyme, interne cette fois, la maltase,<br />
transforme <strong>le</strong> maltose en glucose. La “nourriture” de la <strong>le</strong>vure est définitivement prête à être “mangée”.
I N G E S T I O N E T C O N S O M M AT I O N<br />
D U M A LT O S E P A R L A L E V U R E<br />
P R É S E N T A T I O N D E L A D É G R A D A T I O N<br />
D E L ’ A M I D O N D A N S L A P Â T E<br />
1<br />
B<br />
Cellu<strong>le</strong> de <strong>le</strong>vure<br />
Paroi de la cellu<strong>le</strong><br />
Maltose intracellulaire<br />
La maltoperméase<br />
permet l’entrée des<br />
maltoses dans la cellu<strong>le</strong><br />
Maltose extracellulaire<br />
Le maltose est coupé<br />
en deux glucoses<br />
par la maltase<br />
Glucose<br />
Par fermentation<br />
<strong>le</strong> glucose donne :<br />
de l’alcool<br />
du CO2 et<br />
on observe un<br />
dégagement de cha<strong>le</strong>ur<br />
A<br />
2<br />
1<br />
mots pour mot<br />
P O U S S E<br />
Expression utilisée pour désigner la fermentation<br />
de la pâte et <strong>le</strong> développement du <strong>pâton</strong>.<br />
P O U V O I R F E R M E N T AT I F<br />
O U F E R M E N T A I R E<br />
Capacité plus ou moins grande d’une pâte à<br />
fermenter.<br />
M A LT O S E<br />
Glucide obtenu par dégradation enzymatique<br />
de l’amidon. Le maltose est formé de deux<br />
molécu<strong>le</strong>s de glucose.<br />
S A C C H A R O S E<br />
C’est <strong>le</strong> sucre du commerce. Il se compose de<br />
deux molécu<strong>le</strong>s, glucose et fructose, liées entre<br />
el<strong>le</strong>s.<br />
I N V E R T A S E<br />
Enzyme de la <strong>le</strong>vure qui dégrade <strong>le</strong> saccharose.<br />
M A LT O P E R M É A S E<br />
Enzyme qui permet au maltose de pénétrer à<br />
l’intérieur d’une cellu<strong>le</strong> de <strong>le</strong>vure.<br />
M A LT A S E<br />
Enzyme interne à la <strong>le</strong>vure qui dégrade <strong>le</strong><br />
maltose en deux molécu<strong>le</strong>s de glucose.<br />
L’amidon est attaqué par<br />
<strong>le</strong>s alpha-amylases qui <strong>le</strong><br />
découpent en petites chaînes.<br />
Détail de la construction d’une<br />
molécu<strong>le</strong> d’amidon :<br />
A<br />
B<br />
2<br />
1 glucose<br />
1 maltose = 2 glucoses<br />
Les petites chaînes formées<br />
à l’étape précédente sont<br />
attaquées à <strong>le</strong>urs extrémités par<br />
<strong>le</strong>s béta-amylases.<br />
Les béta-amylases libèrent du<br />
maltose.<br />
86
2 L E P Â T O N<br />
87<br />
conséquence<br />
d’une trop grande<br />
fermentation :<br />
la perte d’équilibre<br />
l<br />
Pain de seig<strong>le</strong><br />
a qualité d’un pain est affaire d’équilibre.<br />
Ce principe est parfaitement valab<strong>le</strong> pour la<br />
fermentation. Les durées de fermentation doivent<br />
être rigoureusement respectées.<br />
Si l’activité des enzymes est faib<strong>le</strong>, la<br />
fermentation est moins rapide et la<br />
croûte est pâ<strong>le</strong>. Le boulanger compense<br />
alors cette faib<strong>le</strong>sse en incorporant<br />
du malt ou des amylases fongiques.<br />
Mais si <strong>le</strong>s enzymes ont une trop grande<br />
activité, <strong>le</strong>s conséquences sur <strong>le</strong> pain<br />
sont nombreuses et plus diffici<strong>le</strong>s à<br />
corriger. La pâte est collante après <strong>le</strong><br />
pétrissage, <strong>le</strong> pain peu développé, avec<br />
une croûte rouge. Sa mie est visqueuse,<br />
<strong>le</strong>s coups de lame peu marqués.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, si <strong>le</strong> gluten n’est pas<br />
suffisamment résistant, <strong>le</strong> <strong>pâton</strong><br />
devient plat.<br />
Un excès ou un manque de fermentation<br />
sont dus à une température de pâte trop é<strong>le</strong>vée,<br />
ou trop basse, ou encore une durée d’apprêt trop<br />
longue ou trop courte.<br />
Les corrections<br />
à apporter :<br />
diminuer ou augmenter<br />
Le boulanger peut intervenir de plusieurs manières<br />
pour corriger l’excès d’activité enzymatique. Le<br />
premier moyen consiste à réduire la dose de <strong>le</strong>vure.<br />
(Le boulanger peut aussi utiliser des émulsifiants<br />
qui aident la pâte à mieux se structurer). Il a la<br />
possibilité de diminuer l’hydratation de la pâte,<br />
sa température ou <strong>le</strong> temps de fermentation.<br />
Enfin, l’augmentation de température en début<br />
de cuisson réduit l’activité amylasique car <strong>le</strong>s<br />
enzymes sont inactivées plus tôt.<br />
Les méthodes<br />
de fermentation :<br />
p<br />
our mener à bien la fermentation, <strong>le</strong> boulan -<br />
ger a <strong>le</strong> choix entre plusieurs méthodes.<br />
Le direct :<br />
al<strong>le</strong>r au plus simp<strong>le</strong><br />
c<br />
Apprêt des <strong>pâton</strong>s sur couche<br />
’est la plus simp<strong>le</strong> des méthodes de fermentation,<br />
sans préparation préalab<strong>le</strong>.<br />
Une pétrissée<br />
Division et pesée de la pâte
Le boulanger utilise directement la <strong>le</strong>vure, en<br />
proportion de 1 à 3 % du poids de farine. La farine<br />
doit avoir de bonnes qualités plastiques. Les<br />
trois méthodes de pétrissage peuvent être<br />
employées. Le direct est peu adapté aux farines<br />
manquant de force, sauf dans <strong>le</strong> cas d’un pétrissage<br />
à vitesse <strong>le</strong>nte.<br />
<strong>le</strong>s pré-fermentations :<br />
préparer <strong>le</strong> terrain<br />
d<br />
ans ce deuxième type de méthode, <strong>le</strong> boulan -<br />
ger anticipe la fermentation en effectuant<br />
un travail préparatoire.<br />
la pâte fermentée :<br />
savoir mettre de côté<br />
C’est l’une des trois méthodes de pré-fermentation.<br />
Le boulanger met simp<strong>le</strong>ment de côté une partie<br />
de la pâte d’une pétrissée.<br />
Il l’ajoute à une autre pétrissée après un temps<br />
de fermentation variab<strong>le</strong> selon la quantité de pâte et<br />
la température. Pour maîtriser<br />
la fermentation, il la conserve<br />
à une température d’environ<br />
10 0 C, pendant 5 à 12 heures.<br />
Dans certaines régions,<br />
cette méthode est appelée<br />
à tort “travail sur <strong>le</strong>vain”.<br />
- Intérêt<br />
La pâte fermentée apporte<br />
de la force à la pétrissée.<br />
El<strong>le</strong> apporte des arômes qui<br />
se développent lors de la<br />
première fermentation. El<strong>le</strong><br />
donne un pain qui a un aspect et un goût satisfaisants,<br />
plus faci<strong>le</strong> à conserver. Cette méthode<br />
nécessite très peu de préparation. El<strong>le</strong> s’intègre<br />
faci<strong>le</strong>ment dans l’organisation du travail.<br />
- Quand<br />
Si la pâte fermentée a subi un pétrissage très<br />
court, son incorporation se fait en début de<br />
pétrissage de la fournée suivante. Si son pétrissage<br />
a été intensif, <strong>le</strong> boulanger l’incorpore 4 à 5<br />
minutes avant la fin du second pétrissage.<br />
- Comment<br />
Conséquence d’une trop longue<br />
fermentation : pain plat<br />
La quantité de pâte fermentée est de 10 % à 20 %<br />
du poids total de la farine. Si la farine a un W faib<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong> boulanger doit utiliser plus de pâte fermentée.<br />
Plus <strong>le</strong>s pétrissées sont importantes, plus l’apport<br />
de pâte fermentée est proportionnel<strong>le</strong>ment faib<strong>le</strong>.<br />
mots pour mot<br />
A M Y L A S E S F O N G I Q U E S<br />
Enzymes extraites de champignons.<br />
Utilisées comme améliorants, el<strong>le</strong>s favorisent<br />
la fermentation sans “faire rougir” <strong>le</strong>s<br />
pains.<br />
C O U P D E L A M E<br />
Incision faite dans <strong>le</strong> pain pour permettre au<br />
gaz carbonique de s’échapper lors de la cuisson.<br />
On dit aussi grigne ou scarification.<br />
D I R E C T O U T R AVA I L<br />
S U R D I R E C T<br />
La méthode la plus simp<strong>le</strong> de fermentation.<br />
Le boulanger utilise directement la <strong>le</strong>vure.<br />
P É T R I S S É E<br />
Quantité de pâte obtenue lors d’un seul<br />
pétrissage.<br />
F A C T E U R S<br />
I N F L U E N Ç A N T<br />
L ’ A C T I V I T É<br />
F E R M E N T A I R E<br />
- La composition de la farine : la<br />
richesse en sucres préexistants ou en<br />
amidons endommagés favorise un<br />
démarrage plus rapide.<br />
- La quantité de <strong>le</strong>vure<br />
- La température : entre 18 et 45°C,<br />
une élévation de la température de la<br />
pâte de 1°C augmente l’activité fermentaire<br />
de 10%.<br />
- La durée<br />
- La quantité de sel et de sucre. Plus<br />
el<strong>le</strong> est importante, moins la fermentation<br />
est active.<br />
L e l e v a i n - l e v u r e :<br />
A ne surtout pas confondre avec <strong>le</strong> travail<br />
sur <strong>le</strong>vain. Le <strong>le</strong>vain-<strong>le</strong>vure est obtenu à<br />
partir d’un tiers d’eau de coulage de la<br />
pétrissée, de farine et de <strong>le</strong>vure boulangère.<br />
La durée de fermentation est de 10 à<br />
15 heures. Ce type de travail est peu<br />
utilisé actuel<strong>le</strong>ment. Il n’autorise pas<br />
l’appellation pain au <strong>le</strong>vain.<br />
88
2 L E P Â T O N<br />
89<br />
la fermentation sur poolish :<br />
eau et farine à égalité<br />
Cette méthode fut introduite en France au début<br />
du sièc<strong>le</strong>. La poolish se compose à moitié d’eau<br />
et de farine. La dose de <strong>le</strong>vure est de 2 à 20 g par<br />
litre d’eau. Cette quantité tient compte du temps<br />
de fermentation et de la température du local où<br />
el<strong>le</strong> est stockée. Après fermentation, <strong>le</strong> reste de<br />
farine et d’eau est ajouté à la poolish pour la<br />
pétrissée.<br />
- Intérêt<br />
La poolish augmente la force et l’extensibilité de<br />
la pâte. El<strong>le</strong> apporte des arômes qui donnent un<br />
bon goût au pain, sans trop d’acidité. El<strong>le</strong> améliore<br />
<strong>le</strong>s coups de lame. Le pain obtenu présente une<br />
mie longue et bien alvéolée. Il se conserve<br />
mieux. La poolish est un excel<strong>le</strong>nt moyen pour<br />
retarder l’heure du pétrissage car ensuite on<br />
diminue <strong>le</strong> temps de pointage en comparaison de<br />
celui du travail direct.<br />
- Combien<br />
La proportion de poolish dans la pétrissée varie<br />
de la moitié aux 4/5 ème . Dans ce dernier cas, la<br />
quantité d’eau de la poolish est éga<strong>le</strong> au 4/5 ème de<br />
la quantité d’eau de la pétrissée.<br />
- Comment<br />
La poolish doit fermenter dans un endroit tempéré.<br />
En général, el<strong>le</strong> n’est pas salée. Le boulanger l’utilise<br />
lorsqu’el<strong>le</strong> se creuse légèrement en son centre.<br />
Ses propriétés fermentaires sont alors maxima<strong>le</strong>s.<br />
Poolish avant fermentation<br />
Poolish bonne à être utilisé<br />
e x e m p l e d e f a b r i c a t i o n d ’ u n e p o o l i s h d e m o i t i é<br />
quantité tota<strong>le</strong><br />
utilisée<br />
Eau : 10 l<br />
Farine : 15 kg<br />
Sel : 270 g<br />
Levure : 155 g<br />
préparation<br />
de la poolish<br />
Eau : 5 l<br />
Farine : 5 kg<br />
(hydratation 100 %)<br />
Levure : 15 g<br />
Tranche de pain<br />
aux germes<br />
de blé<br />
fermentation<br />
15 à 18 h<br />
à 20-22 0 C<br />
pétrissée<br />
Poolish (10 kg)<br />
Eau : 5 l<br />
Farine : 10 kg<br />
Sel : 270 g<br />
Levure : 140 g<br />
Cette poolish est dite de moitié car par rapport aux 10 litres d’eau utilisés dans ce diagramme, 5 litres sont<br />
nécessaires à la poolish (soit la moitié), l’autre moitié, c’est-à-dire <strong>le</strong>s 5 litres restants sont incorporés lors<br />
de la pétrissée fina<strong>le</strong>.
<strong>le</strong> matériel :<br />
<strong>le</strong> parisien<br />
s<br />
i l’action biologique de la <strong>le</strong>vure paraît<br />
comp<strong>le</strong>xe, <strong>le</strong> matériel utilisé par <strong>le</strong> boulanger<br />
est beaucoup plus simp<strong>le</strong>.<br />
Le parisien est un meub<strong>le</strong> qui permet de faire<br />
reposer <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s sur des planches ou des<br />
gril<strong>le</strong>s. Dans l’idéal, <strong>le</strong> chargement d’un nombre<br />
entier de gril<strong>le</strong>s correspond à celui du tapis<br />
enfourneur.<br />
Le parisien est de préférence hermétique afin<br />
que <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s soient à l’abri de l’air et qu’ainsi<br />
il ne croûtent pas. S’ils sont en bois, l’humidité<br />
est plus naturel<strong>le</strong>ment régulée.<br />
Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> boulanger dispose d’un enfourneur<br />
à tapis, <strong>le</strong> parisien peut être remplacé par des<br />
armoires à couches automatiques, plates ou<br />
alvéolées.<br />
Armoire de fermentation<br />
mots pour mot<br />
P O O L I S H<br />
Mélange d’eau et de farine à quantité éga<strong>le</strong>.<br />
Une fois fermentée, la poolish est introduite<br />
dans la pétrissée.<br />
P A R I S I E N<br />
Meub<strong>le</strong> où <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s sont déposés pendant<br />
l’apprêt. C’est aussi <strong>le</strong> nom d’un pain de 400 g.<br />
C O U C H E<br />
Toi<strong>le</strong>, en général en lin, sur laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> <strong>pâton</strong><br />
repose pendant l’apprêt.<br />
Pâton<br />
Parisien<br />
90
2 L E P Â T O N<br />
91<br />
Rafraîchi<br />
d’un <strong>le</strong>vain<br />
<strong>le</strong> <strong>le</strong>vain :<br />
une fermentation<br />
dans la tradition<br />
l<br />
a fermentation au <strong>le</strong>vain est utilisée depuis<br />
des sièc<strong>le</strong>s par <strong>le</strong>s boulangers. Cette méthode<br />
contraignante demande au boulanger un grand<br />
savoir-faire et une attention extrême.<br />
définition :<br />
naturel<strong>le</strong>ment vôtre<br />
l<br />
e <strong>le</strong>vain est une pâte particulière qui ne<br />
comprend pas plus de 0,2 % de <strong>le</strong>vure boulangère<br />
ajoutée volontairement dans la pétrissée<br />
fina<strong>le</strong>. La fermentation se fait à partir des <strong>le</strong>vures<br />
sauvages et des bactéries présentes dans <strong>le</strong>s<br />
matières premières utilisées ou dans l’air ambiant<br />
du fournil. El<strong>le</strong>s favorisent une fermentation acide.<br />
influences sur <strong>le</strong> pain :<br />
avant tout,<br />
une histoire de goût<br />
u<br />
n pain au <strong>le</strong>vain a un goût et une odeur<br />
caractéristiques. La pousse de la pâte est<br />
plus faib<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> d’une pâte à la <strong>le</strong>vure. El<strong>le</strong><br />
est aussi plus <strong>le</strong>nte.<br />
Le pain au <strong>le</strong>vain se conserve mieux qu’un pain<br />
classique. Sa texture est plus dense, sa croûte<br />
plus épaisse. Sa mie est irrégulière et plus élastique.<br />
Il rassit moins vite. Contrairement à une idée<br />
reçue, <strong>le</strong> pain au <strong>le</strong>vain n’est pas très recommandé<br />
pour <strong>le</strong>s plats en sauce. En effet, il absorbe mal<br />
<strong>le</strong>s liquides. Enfin, un pain au <strong>le</strong>vain possède une<br />
meil<strong>le</strong>ure va<strong>le</strong>ur nutritionnel<strong>le</strong>. Il possède moins<br />
d’acide phytique. Cet acide limite sur <strong>le</strong> plan<br />
digestif l’absorption des minéraux.<br />
mode de fabrication :<br />
du <strong>le</strong>vain-chef au<br />
<strong>le</strong>vain tout point<br />
q<br />
uand <strong>le</strong> boulanger dispose d’un <strong>le</strong>vainchef,<br />
la fabrication du <strong>le</strong>vain est une suite<br />
logique d’étapes qu’il doit scrupu<strong>le</strong>usement<br />
respecter.<br />
Dans un premier temps, il prélève d’une pétrissée<br />
un morceau de pâte appelé <strong>le</strong>vain-chef. Dans <strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>vain-chef, la fermentation dure environ 12 heures.<br />
Le boulanger procède ensuite à un seul rafraîchi.<br />
Cette opération consiste à incorporer, par pétrissage,<br />
de l’eau et de la farine au <strong>le</strong>vain-chef. Le rafraîchi<br />
multiplie <strong>le</strong>s ferments, développe l’acidité et<br />
donne de la force au <strong>le</strong>vain. La fermentation<br />
dure entre 12 et 15 heures. Le boulanger obtient<br />
alors <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain tout point qui sert à ensemencer<br />
la pâte.<br />
Auparavant, cette méthode s’effectuait avec<br />
plusieurs rafraîchis.<br />
fabrication<br />
avec starter :<br />
<strong>le</strong> <strong>le</strong>vain en un<br />
l<br />
Préparation pour faire un <strong>le</strong>vain à partir de fruits<br />
e boulanger peut simplifier l’élaboration du<br />
<strong>le</strong>vain en utilisant des starters. Ce sont<br />
des cultures sé<strong>le</strong>ctionnées contenant des bactéries<br />
et des <strong>le</strong>vures diverses. Les starters permettent<br />
de fabriquer du <strong>le</strong>vain tout point en une seu<strong>le</strong><br />
étape, d’une durée de 18 à 24 heures. Les <strong>le</strong>vains<br />
présentent un pouvoir fermentatif plus constant.<br />
Il existe deux types de starters.<br />
- Les starters bactériens contiennent uniquement<br />
des bactéries acidifiantes. Ils contribuent à l’acidification<br />
de la pâte et à l’apport d’arômes.<br />
Comme ils n’ont pas d’activité fermentative, un<br />
apport de <strong>le</strong>vure boulangère est indispensab<strong>le</strong>.<br />
On ne peut pas utiliser l’appelation «pain au<br />
<strong>le</strong>vain».<br />
- Les starters mixtes comprennent à la fois des<br />
bactéries et des <strong>le</strong>vures, spécia<strong>le</strong>ment sé<strong>le</strong>ctionnées.<br />
L’ajout de <strong>le</strong>vure boulangère dans la pétrissée<br />
fina<strong>le</strong> est facultatif, car ils ont une activité<br />
fermentative.<br />
Les starters sont soit liquides, soit en poudre.<br />
- Les starters liquides ont une durée de conservation<br />
limitée car ils sont très riches en eau.<br />
- Les starters en poudre se réhydratent très<br />
faci<strong>le</strong>ment. Leur activité fermentative est stab<strong>le</strong><br />
dans <strong>le</strong> temps.<br />
Il ne faut pas confondre starters mixtes et <strong>le</strong>vains<br />
déshydratés. Ces derniers n’ont aucune activité<br />
fermentative. Ce sont des <strong>le</strong>vains renforçateurs<br />
d’arômes, appelés aussi <strong>le</strong>vains secs aromatiques.<br />
Ils sont utilisés directement au pétrissage pour<br />
<strong>le</strong>ur seul pouvoir aromatique é<strong>le</strong>vé. Leur dose<br />
d’incorporation dans la pâte est de 1 à 3 % du<br />
poids de farine. Le boulanger ajoute obligatoirement<br />
de la <strong>le</strong>vure pour faire <strong>le</strong>ver la pâte. Ce type de <strong>le</strong>vain<br />
ne donne pas droit à l’appellation pain au <strong>le</strong>vain.
L e l e v a i n<br />
D’après <strong>le</strong> décret du 13 septembre 1993, “<strong>le</strong> <strong>le</strong>vain est<br />
une pâte composée de farine de blé et de seig<strong>le</strong>, ou de<br />
l’un seu<strong>le</strong>ment de ces deux ingrédients, d’eau potab<strong>le</strong>,<br />
éventuel<strong>le</strong>ment additionnée de sel, et soumise à une<br />
fermentation naturel<strong>le</strong> acidifiante, dont la fonction est<br />
d’assurer la <strong>le</strong>vée de la pâte.<br />
Le <strong>le</strong>vain renferme une micro-flore acidifiante constituée<br />
essentiel<strong>le</strong>ment de bactéries lactiques et de <strong>le</strong>vures.<br />
Toutefois l’addition de <strong>le</strong>vures de panification est admise<br />
dans la pâte destinée à la dernière phase du pétrissage,<br />
à la dose maxima<strong>le</strong> de 0,2 p. 100 par rapport au poids de<br />
farine mise en œuvre à ce stade.”<br />
D’autre part, “peuvent être mis en vente ou vendus sous<br />
la dénomination de : “pain au <strong>le</strong>vain” <strong>le</strong>s pains fabriqués<br />
à partir du <strong>le</strong>vain défini précédemment et présentant<br />
un potentiel hydrogène (pH) maximal de 4,3 et une<br />
teneur en acide acétique endogène de la mie d’au moins<br />
900 parties par million”.<br />
Cette définition s’applique donc aux seuls pains portant<br />
la mention : “pain de tradition française au <strong>le</strong>vain”,<br />
définie dans <strong>le</strong> précédent décret. Pour <strong>le</strong>s autres pains<br />
au <strong>le</strong>vain, il n’y a pas de définition officiel<strong>le</strong> mais <strong>le</strong><br />
boulanger doit respecter <strong>le</strong>s usages de fabrication<br />
décrits plus haut, sans devoir respecter précisément des<br />
critères, comme <strong>le</strong> pH.<br />
petite histoire<br />
du <strong>le</strong>vain<br />
d<br />
epuis toujours, <strong>le</strong>vain et pain<br />
font bon ménage. D’après plusieurs<br />
témoignages écrits, on sait<br />
que <strong>le</strong>s Baby loniens, <strong>le</strong>s Egyptiens et<br />
<strong>le</strong>s Hébreux utilisaient <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain.<br />
C’était il y a plus de 5000 ans.<br />
Plus près de nous, l’histoire du<br />
<strong>le</strong>vain se rattache à une légende. Un<br />
boulanger égyptien avait fabriqué<br />
une pâte à base de farine, de céra<strong>le</strong>s<br />
et d’eau. Et cette pâte, il la mit de<br />
côté et l’oublia plusieurs heures.<br />
Résultat : el<strong>le</strong> fut naturel<strong>le</strong>ment<br />
ensemencée par des bactéries et des<br />
<strong>le</strong>vures sauvages.<br />
Lorsqu’il la retrouva, il eut l’idée de<br />
la mélanger au reste de sa pâte. Il fit<br />
cuire <strong>le</strong> tout. Le goût et la texture du<br />
pain ainsi fabriqué lui plurent.<br />
Le premier pain au <strong>le</strong>vain était né.<br />
mots pour mot<br />
A C I D E P H Y T I Q U E<br />
Acide qui limite l’absorption des minéraux,<br />
notamment <strong>le</strong> calcium, par l’organisme. Il est<br />
détruit dans <strong>le</strong>s panifications sur <strong>le</strong>vain.<br />
L E VA I N - C H E F<br />
Morceau de pâte pré<strong>le</strong>vé d’une pétrissée qui<br />
sert à la fabrication d’un <strong>le</strong>vain tout point.<br />
R A F R A Î C H I<br />
Action qui consiste à rajouter de l’eau ou de la<br />
farine à une culture initia<strong>le</strong>. Le rafraîchi permet<br />
<strong>le</strong> développement de la flore bactérienne et<br />
<strong>le</strong>vurienne du <strong>le</strong>vain.<br />
F E R M E N T<br />
Substance capab<strong>le</strong> de provoquer une fermentation.<br />
L E VA I N T O U T P O I N T<br />
Levain obtenu à partir d’un <strong>le</strong>vain-chef après un<br />
ou plusieurs rafraîchis et qui sert à ensemencer<br />
la pétrissée fina<strong>le</strong>.<br />
S T A R T E R<br />
Préparation industriel<strong>le</strong>, en poudre ou liquide, de<br />
<strong>le</strong>vures et de bactéries sauvages sé<strong>le</strong>ctionnées.<br />
Un starter permet d’obtenir un <strong>le</strong>vain en une<br />
seu<strong>le</strong> opération.<br />
c o m m e n t o b t e n i r<br />
u n l e v a i n - c h e f ?<br />
Pour obtenir un <strong>le</strong>vain-chef, <strong>le</strong> boulanger laisse fermenter<br />
un mélange de farine de seig<strong>le</strong> et d’eau, additionné<br />
ou non de miel. Cette première fermentation a<br />
pour but de sé<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures et bactéries présentes<br />
dans la farine. Il peut aussi partir d’une eau de coulage<br />
dans laquel<strong>le</strong> il a fait macérer pendant plusieurs<br />
jours des fruits (pommes, raisins secs…).<br />
A partir de cette première fermentation, <strong>le</strong> boulanger<br />
réalise plusieurs rafraîchis, (en général trois) sur plusieurs<br />
jours consécutifs. A chaque rafraîchi, <strong>le</strong> boulanger pétrit<br />
une fraction de son <strong>le</strong>vain avec de l’eau et de la farine.<br />
Le <strong>le</strong>vain est alors suffisamment actif : il s’agit du <strong>le</strong>vainchef<br />
qui peut servir à l’ensemencement des pétrissées.<br />
On réalise un tout dernier rafraîchi afin d’obtenir une<br />
quantité suffisante de <strong>le</strong>vain tout point.<br />
Un exemp<strong>le</strong> d’élaboration d’un <strong>le</strong>vain est donné dans <strong>le</strong><br />
tab<strong>le</strong>au page 99.<br />
92
2 L E P Â T O N<br />
93<br />
<strong>le</strong> matériel<br />
pour <strong>le</strong>vain liquide :<br />
une fabrication<br />
sous contrô<strong>le</strong><br />
l<br />
e démarrage de la fermentation du <strong>le</strong>vain et<br />
sa stabilité sont diffici<strong>le</strong>s à contrô<strong>le</strong>r. C’est<br />
pourquoi <strong>le</strong>s chercheurs et <strong>le</strong>s industriels se sont<br />
penchés sur la question pour mettre au point un<br />
matériel adapté. Les Al<strong>le</strong>mands ont été <strong>le</strong>s premiers<br />
à concevoir ce type de matériel.<br />
Depuis longtemps, <strong>le</strong>s boulangers de ce pays utilisent<br />
<strong>le</strong> <strong>le</strong>vain pour fabriquer des pains dont <strong>le</strong>s<br />
consommateurs sont friands.<br />
En France, plusieurs marques commercialisent<br />
des fermenteurs. Un fermenteur se compose de<br />
quatre éléments principaux. Disposé dans une<br />
cuve en acier inoxydab<strong>le</strong>, un système d’agitation<br />
assure <strong>le</strong> mélange homogène du <strong>le</strong>vain. Il facilite<br />
aussi <strong>le</strong> nettoyage des parois de la cuve.<br />
Un système contrôlé de réchauffage et de refroidissement<br />
permet de maîtriser la température et<br />
la conservation au froid du <strong>le</strong>vain. Une vanne de<br />
soutirage laisse écou<strong>le</strong>r <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain liquide selon la<br />
quantité voulue par <strong>le</strong> boulanger.<br />
Le boulanger peut pré<strong>le</strong>ver jusqu’à 48 kg par jour<br />
de <strong>le</strong>vain sur <strong>le</strong>s 60 kg que renferme la cuve. Une<br />
jauge indique la quantité de produit contenu<br />
dans la cuve.<br />
CES SUBSTANCES<br />
QUI FAVORISENT<br />
L’ÉLABORATION DU LEVAIN<br />
Le boulanger peut incorporer des céréa<strong>le</strong>s<br />
germées, comme <strong>le</strong> malt de froment ou de<br />
seig<strong>le</strong>, des fruits secs et du miel, des eaux de<br />
trempage de gros sons ou des poudres de lait<br />
pour élaborer un <strong>le</strong>vain-chef.<br />
Ces substances apportent des sucres nécessaires<br />
à la fermentation, fournissent des bactéries,<br />
des enzymes et des <strong>le</strong>vures spécifiques.<br />
On peut aussi utiliser du <strong>le</strong>vain liquide conditionné<br />
dans un emballage qui permet une<br />
conservation de 6 semaines à 4oC. On bénéficie<br />
alors de la soup<strong>le</strong>sse du <strong>le</strong>vain liquide sans avoir<br />
à investir dans un matériel lourd.<br />
Ce matériel doit être soigneusement et régulièrement<br />
nettoyé pour éviter la prolifération de bactéries<br />
indésirab<strong>le</strong>s. Il présente un réel intérêt dans <strong>le</strong><br />
cas d’une utilisation régulière.<br />
Fermenteur pour <strong>le</strong>vain
E l a b o r a t i o n d ’ u n l e v a i n n a t u r e l s e l o n l a m é t h o d e f r a n ç a i s e<br />
Cultures<br />
Farine de seig<strong>le</strong><br />
T 170<br />
Levain<br />
Farine de blé T 55<br />
Eau<br />
Consistance<br />
Temps de<br />
fermentation<br />
Chef<br />
500 g<br />
600 g<br />
20 à 25 °C<br />
liquide<br />
24 heures<br />
à température<br />
ambiante (2)<br />
Rafraîchi 1<br />
1000 g (1)<br />
1000 g<br />
300 g<br />
5 à 10 °C<br />
ferme<br />
18 heures<br />
à température<br />
ambiante (2)<br />
Rafraîchi 2<br />
1500 g (1)<br />
1500 g<br />
750 g<br />
5 à 10 °C<br />
ferme<br />
12 heures<br />
à température<br />
ambiante (2)<br />
(1) A chaque étape de l’élaboration, on ne reprend qu’une fraction de la pâte précédente.<br />
(2) Avant la fermentation, la surface des <strong>le</strong>vains doit être humidifiée pour éviter <strong>le</strong> croûtage.<br />
CHEF<br />
Rafraîchi 3<br />
2500 g (1)<br />
2500 g<br />
1200 g<br />
5 à 10 °C<br />
ferme<br />
8 heures<br />
à température<br />
ambiante (2) )<br />
s c h é m a d e f a b r i c a t i o n s u r l e v a i n e n d e u x é t a p e s<br />
6 H 6 H 6 H<br />
LEVAIN CHEF<br />
Le chef est pré<strong>le</strong>vé<br />
sur la pétrissée<br />
précédente<br />
PREMIER<br />
RAFRAÎCHI<br />
LEVAIN<br />
DE 1 RE<br />
LEVAIN DE 1 RE<br />
Chef 1 Kg<br />
Eau 1,3 L<br />
Farine 2,7 Kg<br />
DEUXIÈME<br />
RAFRAÎCHI<br />
LEVAIN<br />
TOUT POINT<br />
LEVAIN EAU FARINE<br />
LEVAIN TOUT POINT<br />
Levain 1 re 5 Kg<br />
Eau 4,3 L<br />
Farine 8,7 Kg<br />
PÉTRISSÉE<br />
Rafraîchi 4<br />
<strong>le</strong>vain tout point<br />
3500 g (1)<br />
3500 g<br />
1700 g<br />
5 à 10°C<br />
ferme<br />
24 heures<br />
+6 à+8 °C (2)<br />
PÉTRISSÉE<br />
Levain tout point 18 Kg<br />
Eau = 32 L<br />
Farine = 50 Kg<br />
Total = 100 Kg<br />
94
2 L E P Â T O N<br />
95<br />
FARINE 100 %<br />
EAU 67 %<br />
SEL 1,8 %<br />
LEVURE 1,5 %<br />
TEMPÉRATURE<br />
DE BASE (T.B.)<br />
58 °C<br />
<strong>le</strong>s techniques<br />
de fermentation<br />
différée :<br />
savoir prendre<br />
son temps<br />
p<br />
our pouvoir vendre son pain très tôt, <strong>le</strong><br />
boulanger a dû pendant longtemps travail<strong>le</strong>r<br />
la nuit. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> pain frais du matin pouvait<br />
se transformer selon <strong>le</strong>s circonstances en pain<br />
mou ou en pain sec, au cours de la<br />
journée.<br />
Avec <strong>le</strong> temps, <strong>le</strong>s consommations et<br />
<strong>le</strong>s consommateurs ont changé.<br />
Aujourd’hui, il faut naturel<strong>le</strong>ment<br />
que <strong>le</strong> pain soit bon, mais aussi qu’il<br />
soit frais, quel<strong>le</strong> que soit l’heure de<br />
la journée.<br />
Heureusement pour <strong>le</strong> boulanger, <strong>le</strong>s<br />
techniques ont évolué. El<strong>le</strong>s lui<br />
apportent un nouveau confort dans<br />
<strong>le</strong> travail. Et <strong>le</strong>s consommateurs sont satisfaisaits.<br />
A condition que <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de fabrication soient<br />
scrupu<strong>le</strong>usement respectées.<br />
la pousse contrôlée :<br />
ra<strong>le</strong>ntir ou accélérer<br />
c<br />
’est la première des techniques de fermentation<br />
différée à avoir été pratiquée par <strong>le</strong>s<br />
boulangers. El<strong>le</strong> consiste à maîtriser la fermentation<br />
en ra<strong>le</strong>ntissant ou en accélérant l’activité des<br />
ferments dans la pâte. Ainsi la cuisson du pain<br />
peut être retardée de 15 à 72 heures selon la<br />
méthode employée.<br />
<strong>le</strong>s types de pousse<br />
contrôlée :<br />
quatre changements<br />
de vitesse<br />
i<br />
l existe quatre méthodes de pousse contrôlée :<br />
<strong>le</strong> pointage retardé, la pousse <strong>le</strong>nte, la pousse<br />
avec blocage et <strong>le</strong> prépoussé bloqué.<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e<br />
Pâte douce<br />
T 0 . de pâte 23 o C<br />
Pour ces trois dernières méthodes, <strong>le</strong> boulanger peut<br />
être amené à utiliser des additifs comme l’acide<br />
ascorbique. Dans ce cas, <strong>le</strong> pain ne peut pas<br />
recevoir l’appellation “pain de tradition française”.<br />
Le pointage retardé<br />
l e p o i n t a g e r e t a r d é<br />
POINTAGE EN<br />
BACS<br />
15 à 20 h<br />
6 o C<br />
DIVISION DES<br />
BACS<br />
pas de<br />
boulage<br />
DÉTENTE<br />
30 min<br />
Cette méthode a l’avantage de simplifier l’organisation<br />
du travail et de garantir une bonne qualité<br />
des pains. El<strong>le</strong> se caractérise par un pointage<br />
très long, de 15 à 20 heures, à 6 0C. La pâte pétrie<br />
l’après-midi est ainsi cuite <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain matin.<br />
En revanche, <strong>le</strong> pointage retardé n’est pas une<br />
méthode de dépannage. Toute la pâte pétrie doit<br />
être cuite, même si cette cuisson est étalée sur la<br />
journée. Le boulanger utilise alors plusieurs bacs<br />
et sort la pâte à différentes heures. Il doit aussi<br />
s’équiper d’enceintes réfrigérées qui occupent<br />
une place importante dans <strong>le</strong> fournil.<br />
Dans <strong>le</strong> cas du pointage retardé, <strong>le</strong> boulanger<br />
effectue un pétrissage amélioré de 10 à 14 minutes.<br />
La température en fin de pétrissage est de 23 0C, au<br />
maximum. Il fabrique une pâte douce qu’il transfère<br />
dans des bacs contenant environ 8 kg chacun.<br />
Pour éviter <strong>le</strong> croûtage, <strong>le</strong> boulanger recouvre la<br />
pâte d’un film plastique.<br />
S’il utilise moins de <strong>le</strong>vure, <strong>le</strong> pointage est plus long<br />
(24 à 48 heures), à température moins basse (8 à<br />
10 0C). Avant la poursuite du travail, <strong>le</strong> boulanger<br />
peut remonter la pâte en température. La détente<br />
est alors réduite à 10 minutes.<br />
FAÇONNAGE APPRÊT<br />
1 h à 1 h30<br />
CUISSON<br />
(baguette)<br />
20 min<br />
260 o C
La pousse <strong>le</strong>nte<br />
Dans cette méthode, la fermentation différée<br />
concerne l’apprêt des <strong>pâton</strong>s qui s’opère <strong>le</strong>ntement<br />
et régulièrement, entre 10 0C et 12 0C. Selon la<br />
dose de <strong>le</strong>vure utilisée et la température de la<br />
chambre, la durée de pousse varie. El<strong>le</strong> ne doit<br />
cependant pas dépasser 18 heures.<br />
L’intérêt de la pousse <strong>le</strong>nte réside surtout dans la<br />
liberté laissée au boulanger pour la mise au four.<br />
Il peut anticiper ou retarder <strong>le</strong> moment de mise au<br />
four de quelques heures. Compte tenu de la <strong>le</strong>nteur<br />
de la fermentation, il n’y a pas de conséquence<br />
sur la qualité du pain. par ail<strong>le</strong>urs la consommation<br />
d’énergie est moins importante qu’avec la pousse<br />
avec bloquage.<br />
mots pour mot<br />
D É T E N T E<br />
Période de la fermentation comprise entre la<br />
division et <strong>le</strong> façonnage.<br />
A P P R Ê T<br />
Période de la fermentation comprise entre <strong>le</strong><br />
façonnage et la mise au four.<br />
P U S T U L E<br />
Petit soulèvement anormal de la pâte à la surface,<br />
lors de la cuisson. Il est souvent provoqué par<br />
un excès d’humidité à un endroit du pain.<br />
FA Ç O N N A G E<br />
Opération qui consiste à donner <strong>le</strong>ur forme<br />
définitive aux <strong>pâton</strong>s.<br />
FARINE 100 %<br />
EAU 61 %<br />
SEL 1,8 %<br />
LEVURE 1,5 %<br />
AMÉLIORANT *<br />
0,3 À 1 %<br />
TEMPÉRATURE DE<br />
BASE (T.B.) 56 °C<br />
l a p o u s s e c o n t r ô l é e l e n t e<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e<br />
Pâte ferme<br />
T 0 de pâte 23 o C<br />
POINTAGE<br />
15 min<br />
DIVISION<br />
BOULAGE<br />
TRÈS LÉGER<br />
DÉTENTE<br />
20 min<br />
* On trouve des améliorants plus ou moins concentrés : certains sont spécifiques à la pousse contrôlée.<br />
Leur dose d’emploi dépendra donc de <strong>le</strong>ur concentration.<br />
LE LEVAIN ET LA RUÉE VERS L’OR,<br />
HISTOIRE DU SOURDOUGH BREAD<br />
CALIFORNIEN<br />
1846, un homme trouve une pépite d’or dans <strong>le</strong> lit d’un<br />
f<strong>le</strong>uve à 500 km de San Francisco. C’est <strong>le</strong> début de la ruée<br />
vers l’or, qui va entraîner la migration de plus d’un million<br />
de personnes.<br />
Les chercheurs d’or sont essentiel<strong>le</strong>ment des hommes alors<br />
que <strong>le</strong> pain était fait traditionnel<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s femmes. De<br />
plus, <strong>le</strong>s conditions climatiques empêchaient de conserver de<br />
la <strong>le</strong>vure. Que faire sans pain ?<br />
Les chercheurs se sont donc mis à transporter un morceau de<br />
pâte dans un sac de cuir pendu à <strong>le</strong>ur ceinture, qu’il déposait<br />
<strong>le</strong> soir dans <strong>le</strong>ur lit pour <strong>le</strong> conserver à bonne température :<br />
c’est l’amorce du <strong>le</strong>vain.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, l’atmosphère à San Francisco était riche d’une<br />
<strong>le</strong>vure la Saccharomyces Exiguus et d’une bactérie lactique<br />
Lactobacillus San Francisco. La première se développe en<br />
milieu acide et ne consomme pas <strong>le</strong> maltose ; la seconde<br />
consomme <strong>le</strong> maltose et acidifie <strong>le</strong> milieu dans <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong> se<br />
trouve. Ces deux organismes complémentaires vont favoriser<br />
la culture d’un <strong>le</strong>vain spécifique. Les chercheurs d’or pétrissent<br />
eux mêmes la pâte avec ce <strong>le</strong>vain et la cuisent dans de grosses<br />
marmites en fonte recouvertes de braises.<br />
Le sourdough bread, <strong>le</strong> pain des chercheurs d’or, était né,<br />
fruit de la rencontre de conditions de vie diffici<strong>le</strong>s et d’un<br />
environnement biologique favorab<strong>le</strong>. Aujourd’hui, ce pain<br />
est toujours fabriqué en Californie, mais on utilise des ferments<br />
de culture sans attendre un ensemencement naturel, la<br />
qualité de l’air a changé !<br />
FAÇONNAGE FERMENTATION<br />
EN PÂTONS<br />
Pousse <strong>le</strong>nte<br />
16 h<br />
10 o C<br />
CUISSON<br />
(baguette)<br />
25 min<br />
250 o C<br />
96
2 L E P Â T O N<br />
97<br />
FARINE 100 %<br />
EAU 61 %<br />
SEL 1,8 %<br />
LEVURE 2 %<br />
AMÉLIORANT<br />
0,3 % À 1 %<br />
(selon <strong>le</strong> produit<br />
utilisé)<br />
T.B. 56 °C<br />
FARINE 100 %<br />
EAU 60 %<br />
LEVURE 2 %<br />
SEL 1,8 %<br />
AMÉLIORANT<br />
0,4 % À 1,2 %<br />
(selon <strong>le</strong> produit<br />
utilisé)<br />
T.B. 48 °C<br />
la pousse<br />
avec blocage<br />
Cette fois, la pousse des <strong>pâton</strong>s est tota<strong>le</strong>ment<br />
bloquée à basse température, pendant 24 à 48<br />
heures. L’apprêt est réalisé quelques heures<br />
avant la mise au four, en programmant la<br />
réchauffe de l’enceinte de fermentation.<br />
Contrairement à la méthode précédente, <strong>le</strong> boulanger<br />
détermine l’horaire de cuisson à l’avance.<br />
Dans <strong>le</strong> cas d’un pousse avec blocage, mais aussi<br />
d’une pousse <strong>le</strong>nte, <strong>le</strong> boulanger s’abstient de<br />
fabriquer des pâtes douces. Les <strong>pâton</strong>s pourraient<br />
s’affaisser et des pustu<strong>le</strong>s (voir p. 96) se<br />
former sur <strong>le</strong> dessus. Le pétrissage doit permettre<br />
un bon développement du réseau glutineux.<br />
Chaque pétrissée doit être suffisamment petite<br />
pour éviter un départ en fermentation pendant<br />
<strong>le</strong>s opérations de pesage, détente et façonnage.<br />
La température fina<strong>le</strong> de la pâte ne doit pas<br />
excéder 23 0C. Le boulanger réalise un pointage<br />
d’environ 15 minutes. Il emploie l’acide ascorbique<br />
pour <strong>le</strong>s longues durées. Pour limiter l’apparition de<br />
pustu<strong>le</strong>s, il ajoute des émulsifiants comme <strong>le</strong> E 471.<br />
<strong>le</strong> prépoussé bloqué<br />
Cette technique est apparue récemment. El<strong>le</strong><br />
offre la possibilité au boulanger de proposer à<br />
ses clients du pain chaud, très rapidement.<br />
A la différence des deux méthodes précédentes,<br />
<strong>le</strong> boulanger démarre l’apprêt des <strong>pâton</strong>s, à 25 0C. Aux 3/4, l’apprêt est bloqué à une température de<br />
4 0C, pendant 12 à 20 heures. En fonction de la<br />
demande, <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s sont sortis, lamés puis cuits,<br />
30 minutes plus tard.<br />
Cette méthode exige des <strong>pâton</strong>s très tolérants. La<br />
pâte doit être ferme, est enrichie en améliorant.<br />
matières premières :<br />
<strong>le</strong>s ingrédients<br />
sous contrô<strong>le</strong><br />
l<br />
es méthodes de fermentation différée exigent<br />
du boulanger une grande rigueur dans <strong>le</strong><br />
contrô<strong>le</strong> des ingrédients. Il utilise une farine ayant<br />
un W supérieur à 240. Cette farine est équilibrée<br />
sur <strong>le</strong> plan enzymatique.<br />
La <strong>le</strong>vure est fraîche. (El<strong>le</strong> est conservée à environ<br />
4 0C). L’utilisation d’acide ascorbique, qui apporte un<br />
renfort uti<strong>le</strong> au gluten, est pratiquement<br />
indispensab<strong>le</strong>, à l’exception du pointage retardé<br />
et de la pousse <strong>le</strong>nte sur une douzaine d’heures.<br />
l a p o u s s e c o n t r ô l é e b l o q u é e<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e<br />
Pâte ferme<br />
T 0 de pâte 23 o C<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e<br />
Pâte ferme<br />
T 0 de pâte<br />
21 / 22 o C<br />
POINTAGE<br />
15 min<br />
l e p r é - p o u s s é b l o q u é<br />
POINTAGE<br />
10 min<br />
DIVISION<br />
BOULAGE<br />
TRÈS LÉGER<br />
DIVISION<br />
BOULAGE<br />
DÉTENTE<br />
20 min<br />
DÉTENTE<br />
10 mn<br />
FAÇONNAGE<br />
FAÇONNAGE<br />
ÂPPRÊT<br />
1 h<br />
25 o C<br />
3/4 de l’apprêt<br />
habituel<br />
BLOCAGE DES<br />
PÂTONS<br />
24 à<br />
48 h<br />
4 oC FERMENTATION<br />
RÉCHAUFFE<br />
DES PÂTONS<br />
5 h<br />
16 oC SCARIFICATION<br />
SURGÉLATION<br />
- 18 o C<br />
STOCKAGE<br />
EN SACS - 18 o C<br />
BLOCAGE<br />
12 à 20 h / 4 o C<br />
SCARIFICATION<br />
CUISSON<br />
(baguette)<br />
25 min<br />
250 o C<br />
CUISSON<br />
(baguette)<br />
25 min<br />
240 o C<br />
CUISSON<br />
(baguette)<br />
25 min<br />
240 o C
matériel :<br />
la chambre<br />
de pousse contrôlée<br />
l<br />
a chambre de pousse contrôlée assure<br />
trois fonctions : la production de froid,<br />
la production de cha<strong>le</strong>ur, la régulation de<br />
l’hygrométrie. A l’intérieur de la chambre, l’eau<br />
est présente sous forme atomisée, c’est-à-dire en<br />
minuscu<strong>le</strong>s goutte<strong>le</strong>ttes, alors que dans un four,<br />
pour faire de la buée, el<strong>le</strong> est vaporisée.<br />
La chambre est équipée de compartiments ou<br />
de chariots. El<strong>le</strong> peut être cloisonnée. Chaque<br />
compartiment est régulé automatiquement.<br />
Le groupe frigorifique de la chambre de pousse<br />
contrôlée est installée de préférence à l’extérieur<br />
du fournil, dans un espace ventilé.<br />
Chambre<br />
de pousse<br />
contrôlée<br />
c h a m b r e d e p o u s s e<br />
F l u x p r i n c i p a l<br />
F l u x<br />
s eco n d a i re s<br />
Unité de traitement<br />
de l’air e n c i rc u i t fe r m é<br />
Plan de montée<br />
de charge<br />
F E R M E N T A T I O N D I F F É R É E : D É F A U T S E T C A U S E S<br />
D É F A U T S C A U S E S<br />
pain plat<br />
■ Manque de force de la pâte<br />
- Farine faib<strong>le</strong><br />
- Excès d’hydratation<br />
- Oubli de l’acide ascorbique ou de l’améliorant<br />
■ Excès de fermentation avant l’enfournement<br />
- Température de pousse trop é<strong>le</strong>vée<br />
- Durée de pousse trop^ importante<br />
croûte cloquée<br />
■ Excès de fermentation avant <strong>le</strong> blocage<br />
- Pétrissée trop importante<br />
- Pâte trop^ douce<br />
- Pâte trop^ chaude<br />
- Excès de pointage<br />
- Température de chambre trop é<strong>le</strong>vée au chargement<br />
- Durée de descente en température trop importante<br />
■ Excès d’humidité<br />
- Pâte trop douce<br />
- Hygrométrie trop é<strong>le</strong>vée<br />
- Excès de buée à l’enfournement<br />
C h a r i o t<br />
98
2 L E P Â T O N<br />
99<br />
La boulangerie<br />
au féminin<br />
FARINE 100 %<br />
EAU 60 %<br />
LEVURE 2,5 %<br />
SEL 1,8 %<br />
AMÉLIORANT<br />
0,4 % À 1,2 %<br />
(selon <strong>le</strong> produit<br />
utilisé)<br />
T.B. 50 °C<br />
la surgélation :<br />
<strong>le</strong> coup du froid<br />
l<br />
e métier de boulanger consiste à cuire,<br />
donc à chauffer. Pourtant, <strong>le</strong> froid peut<br />
aussi aider <strong>le</strong> boulanger dans son travail.<br />
Historiquement, <strong>le</strong>s méthodes de surgélation ont<br />
été appliquées en premier à la viennoiserie et à<br />
la pâtisserie. Mais depuis quelques années, <strong>le</strong><br />
boulanger <strong>le</strong>s utilise pour différer la fermentation<br />
de certains pains.<br />
Pour lui, c’est l’occasion de gérer sa production<br />
sur plusieurs jours, voire quelques semaines.<br />
C’est aussi la possibilité de pétrir de plus grandes<br />
quantités de pâte et de pouvoir la conserver.<br />
Ceci est intéressant particulièrement pour la<br />
fabrication de pains spéciaux. Le boulanger peut<br />
répondre rapidement à une demande faib<strong>le</strong> mais<br />
régulière de pain. Il faut néanmoins noter que<br />
ces méthodes peuvent produire un pain d’une<br />
qualité médiocre si <strong>le</strong>s schémas de production ne<br />
sont pas bien respectés.<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e .<br />
Pâte ferme<br />
T 0 de pâte 21/22 o C<br />
<strong>le</strong>s différents types<br />
de surgélation<br />
o<br />
O n d i s t i n g u e q u a t r e m é t h o d e s d e<br />
s u r g é l a t i o n .<br />
Le cru façonné surgelé<br />
l e c r u f a ç o n n é s u r g e l é<br />
POINTAGE<br />
10 min<br />
DIVISION<br />
BOULAGE<br />
LÉGER<br />
DÉTENTE<br />
10 min<br />
FAÇONNAGE<br />
Façonnage manuel<br />
C’est la première méthode de surgélation de pâte à<br />
avoir été employée. La pâte est pétrie, divisée<br />
et façonnée. Le <strong>pâton</strong> est alors surgelé pendant<br />
plusieurs semaines. Cette méthode concerne surtout<br />
<strong>le</strong>s terminaux de cuisson, approvisionnés en<br />
<strong>pâton</strong>s crus surgelés. Avant d’être cuits, ceux-ci<br />
doivent être décongelés correctement. Il est<br />
indispensab<strong>le</strong> d’apprécier l’apprêt au plus juste.<br />
Bien souvent, ce temps d’apprêt n’est pas respecté<br />
car la production de pain chaud impose de faire<br />
au plus vite. Les industriels renforcent alors <strong>le</strong>s<br />
doses de <strong>le</strong>vure. L’effet négatif sur <strong>le</strong> goût est<br />
immédiat.<br />
Cette méthode est fortement déconseillée à un<br />
artisan boulanger, surtout au-delà de deux<br />
semaines de stockage. Le pain n’est pas beau et<br />
sans saveur.<br />
SURGÉLATION<br />
- 18 o C<br />
STOCKAGE<br />
EN SACS<br />
- 18 o C<br />
DÉCONGÉLATION<br />
5 à 6 h à 10 o C<br />
APPRÊT<br />
1h30/2h<br />
à 25 oC ou 1 h<br />
à 28 oC CUISSON<br />
( baguette )<br />
25 min<br />
240 o C
FARINE 100 %<br />
EAU 60 %<br />
LEVURE 2,5 %<br />
SEL 1,8 %<br />
AMÉLIORANT<br />
0,4 % À 1,2 %<br />
(selon <strong>le</strong> produit<br />
utilisé)<br />
T.B. 50 °C<br />
PÉTRISSAGE<br />
AMÉLIORÉ<br />
2 à 3 min en 1 re<br />
10 à 14 min en 2 e<br />
Pâte ferme<br />
T 0 de pâte<br />
21/22 o C<br />
Le cru boulé surgelé<br />
Cette méthode donne de biens meil<strong>le</strong>urs résultats.<br />
En effet, <strong>le</strong> façonnage s’effectue après la décongélation<br />
du <strong>pâton</strong> qui a été seu<strong>le</strong>ment boulé. Ceci<br />
permet de réorganiser <strong>le</strong> réseau glutineux et de<br />
redonner de la force aux <strong>pâton</strong>s. Le <strong>pâton</strong> cru<br />
boulé a aussi <strong>le</strong> temps de pointer légèrement<br />
lorsqu’il décongè<strong>le</strong>. Ce début de fermentation<br />
développe quelques arômes. Si <strong>le</strong> boulanger pétrit<br />
une pâte pas trop ferme, moins intensément, il<br />
peut fabriquer un pain de bonne qualité.<br />
Le cru boulé surgelé est particulièrement recommandé<br />
pour <strong>le</strong>s pains aromatiques. Une seu<strong>le</strong><br />
pétrissée suffit pour l’approvisionnement du<br />
magasin pendant plusieurs jours. A noter qu’il<br />
faut compter 6 à 8 heures entre <strong>le</strong> début de la<br />
décongélation et la cuisson. Un handicap sérieux<br />
pour fabriquer du pain chaud rapidement.<br />
Le prépoussé surgelé ou prét<br />
à cuire<br />
Pour <strong>le</strong> boulanger, c’est une méthode adaptée à<br />
une forte demande imprévue. Comme pour <strong>le</strong><br />
prépoussé classique, l’apprêt est bloqué aux 3/4.<br />
Les <strong>pâton</strong>s sont alors immédiatement surgelés.<br />
Pour la cuisson, <strong>le</strong> <strong>pâton</strong> est introduit directement<br />
dans <strong>le</strong> four sans avoir été décongelé.<br />
C’est un gain de temps précieux.<br />
Pour autant, <strong>le</strong> résultat peut être<br />
médiocre. Le pain présente souvent<br />
des traces blanches sur la mie.<br />
C’est <strong>le</strong> signe de sa déshydratation.<br />
Le précuit surgelé<br />
( v o i r p a g e 1 5 0 )<br />
La disponibilité est encore plus grande<br />
puisqu’il suffit de terminer la cuisson faite<br />
au 3/4 avant la congélation. Cette méthode est<br />
plutôt adaptée aux petites pièces. El<strong>le</strong> est surtout<br />
utilisée en hôtel<strong>le</strong>rie.<br />
l e c r u b o u l é s u r g e l é<br />
POINTAGE<br />
10 min<br />
DIVISION<br />
BOULAGE<br />
LÉGER<br />
DÉTENTE<br />
10 min<br />
Pâtons en cru boulé surgelé<br />
SURGÉLATION<br />
- 18 o C<br />
STOCKAGE<br />
EN SACS<br />
- 18 o C<br />
Banneton à couronne<br />
DÉCONGÉLATION<br />
6 à 8 h de 4 à 7 o C<br />
FAÇONNAGE<br />
APPRÊT<br />
1h30 à 25 o C<br />
CUISSON<br />
( baguette )<br />
25 min<br />
240 o C<br />
Depuis la loi du 25 mai 1998, il<br />
n’est pas possib<strong>le</strong> d ’utiliser<br />
l ’a p p e l l a t i o n d e b o u l a n g e r<br />
et l’enseigne commercia<strong>le</strong> de<br />
boulangerie si l’on utilise la<br />
congélation des produits au<br />
stade de la production ou de<br />
la vente.<br />
100
101<br />
2 L E P Â T O N<br />
Influences du froid :<br />
attention, fragi<strong>le</strong> !<br />
l<br />
e froid a une influence plus ou moins visib<strong>le</strong><br />
sur la pâte et sur <strong>le</strong> pain.<br />
Sur la <strong>le</strong>vure<br />
La première de ces influences<br />
concerne la <strong>le</strong>vure. A très<br />
basse température, une <strong>le</strong>vure<br />
ne meurt pas. Des scientifiques<br />
ont même redonné vie à des<br />
<strong>le</strong>vures sauvages enfermées<br />
dans la glace depuis plus de<br />
3000 ans.<br />
La <strong>le</strong>vure boulangère continue<br />
à consommer ses sucres de<br />
réserve et à produire de l’alcool<br />
même à basse température.<br />
On observe d’ail<strong>le</strong>urs que ce<br />
phénomène est néfaste à <strong>le</strong>ur<br />
bonne conservation et limite<br />
<strong>le</strong>ur activité au redémarrage de la fermentation<br />
du <strong>pâton</strong>.<br />
Le boulanger doit veil<strong>le</strong>r à obtenir en fin de<br />
pétrissage des pâtes assez froides. Il doit aussi<br />
limiter <strong>le</strong> pointage au maximum. Ces deux actions<br />
freinent <strong>le</strong> départ en fermentation de la <strong>le</strong>vure.<br />
En effet, si la fermentation commence avant la<br />
congélation, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>vure sont<br />
endommagées.<br />
Enfin, la <strong>le</strong>vure boulangère pressée peut être utilisée<br />
norma<strong>le</strong>ment et il n’est donc pas nécessaire de<br />
renforcer <strong>le</strong>s doses pour la fabrication de la<br />
pâte, dans <strong>le</strong> cas d’un stockage de courte durée.<br />
Sur la pâte<br />
Congélation de <strong>pâton</strong>s crus emballés<br />
L’influence du froid sur la pâte est en revanche<br />
plus profonde. Les cristaux de glace dessèchent<br />
la pâte et endommagent <strong>le</strong> réseau glutineux. Le<br />
boulanger a intérêt à bien pétrir sa pâte avec un<br />
pétrissage intensif. Le réseau glutineux sera plus<br />
développé. Il emprisonnera plus de gaz carbonique.<br />
En ajoutant de l’acide ascorbique, il renforcera<br />
éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> réseau glutineux.<br />
Sur <strong>le</strong> pain<br />
La principa<strong>le</strong> conséquence de la surgélation sur<br />
<strong>le</strong> pain est <strong>le</strong> dessèchement. L’air du surgélateur<br />
se charge de l’humidité que contient <strong>le</strong> pain. Cela<br />
se traduit par des cerc<strong>le</strong>s concentriques autour<br />
de la mie et par la séparation<br />
de la croûte et de la mie. Il<br />
ne faut pas confondre ce<br />
phénomène avec l’écaillage<br />
observé dans <strong>le</strong> cas d’un<br />
pétrissage intensifié.<br />
Dans <strong>le</strong> premier cas, c’est<br />
toute la croûte qui se détache.<br />
Dans <strong>le</strong> second, seu<strong>le</strong>s des<br />
petites particu<strong>le</strong>s de la croûte,<br />
fine et fragi<strong>le</strong>, se séparent du<br />
pain.<br />
Pour remédier en partie au<br />
dessèchement dû à la surgélation,<br />
<strong>le</strong> boulanger doit protéger<br />
<strong>le</strong>s pains en <strong>le</strong>s emballant et en<br />
assurant une bonne rotation<br />
des stocks.<br />
<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s pratiques<br />
de la surgélation<br />
l<br />
a surgélation ne redonnera jamais des qualités<br />
à un produit qui n’en a pas. Mais en respectant<br />
certaines règ<strong>le</strong>s simp<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> ne rend pas mauvais<br />
un produit qui ne l’est pas.<br />
La farine devra avoir une force boulangère et<br />
une va<strong>le</strong>ur fermentative très bonnes.<br />
La <strong>le</strong>vure sera d’une qualité parfaite.<br />
L’eau employée sera plus fraîche que pour une<br />
pâte traditionnel<strong>le</strong>. En fin de pétrissage la pâte<br />
doit être froide et moins hydratée.<br />
Le boulanger pourra ajouter de l’acide ascorbique<br />
pour renforcer <strong>le</strong> gluten. Surge<strong>le</strong>r un produit,<br />
c’est d’abord abaisser <strong>le</strong> plus rapidement possib<strong>le</strong><br />
la température. Le but est de franchir rapidement<br />
<strong>le</strong> point de congélation situé vers -2 0C. Pour éviter <strong>le</strong> dessèchement, <strong>le</strong>s produits seront<br />
emballés.<br />
Le stockage dans <strong>le</strong> surgélateur ne sera pas trop long<br />
pour ne pas augmenter <strong>le</strong> risque de dessèchement.<br />
L’idéal est de ne pas dépasser une semaine.<br />
Enfin, une attention particulière sera apportée à<br />
la rotation des stocks (FIFO*) et à la décongélation.<br />
*FIFO : en anglais First In, First Out (premier<br />
entré, premier sorti)
INFLUENCE DE DIFFÉRENTS<br />
PARAMÈTRES SUR LA VITESSE<br />
DE CONGÉLATION DU PAIN<br />
INFLUENCE DE LA SURCHARGE<br />
ZONE CRITIQUE<br />
Congélateur<br />
surchargé<br />
Bonnes<br />
conditions<br />
INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE<br />
ZONE CRITIQUE<br />
Chambre à - 25 o C<br />
Chambre à - 40 o C<br />
INFLUENCE DU POIDS<br />
ZONE CRITIQUE<br />
Pain de 500 g<br />
Baguette de 250 g<br />
h<br />
h<br />
h<br />
Mise sur couche de bou<strong>le</strong>s de campagne<br />
Le ramassage des gerbes avant <strong>le</strong> battage au XIX e<br />
On peut noter que la vitesse de surgélation diminue autour de 0°C. En effet, à cette<br />
température l’énergie est absorbée par <strong>le</strong> passage de l’eau de l’état liquide à l’état<br />
solide. Quand <strong>le</strong> produit est gelé, la température peut alors continuer à baisser.<br />
102
103<br />
2 L E P Â T O N<br />
la congélation :<br />
des mots<br />
et des principes<br />
l<br />
a congélation désigne <strong>le</strong> changement de<br />
l’eau en glace. El<strong>le</strong> consiste à abaisser et<br />
maintenir un produit à une température négative<br />
pour que l’eau reste à l’état solide.<br />
Le processus de congélation se divise en trois<br />
phases.<br />
- La première est appelée précongélation, avant<br />
la formation des cristaux de glace. L’eau est<br />
refroidie jusqu’au point de cristallisation,<br />
légèrement inférieur à 0 0C. Son état n’est pas<br />
modifié. El<strong>le</strong> reste liquide.<br />
- La congélation proprement dite est la période<br />
pendant laquel<strong>le</strong> l’eau d’un produit est transformée<br />
en glace. A ce stade, la température reste<br />
presque constante.<br />
- Le refroidissement est la dernière phase. La<br />
température s’abaisse alors juqu’à la température<br />
de stockage des produits.<br />
La température de -18 0C sert de référence en<br />
matière de congélation. A ce stade, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures,<br />
<strong>le</strong>s moisissures et <strong>le</strong>s bactéries ne peuvent plus<br />
se multiplier. El<strong>le</strong>s sont comme “endormies”,<br />
sans être tuées. Le but est donc d’atteindre <strong>le</strong><br />
plus rapidement possib<strong>le</strong> cette température. La<br />
Tour réfrigéré<br />
surgélation désigne une congélation qui sera<br />
effectuée dans ce but. A noter aussi que -18 0 C<br />
correspond à 0 0 Farenheit.<br />
Pour être congelé, un produit est mis en contact avec<br />
un milieu froid. Il perd de la cha<strong>le</strong>ur en perdant<br />
ses calories.<br />
La production de froid peut être mécanique.<br />
Un compresseur fait circu<strong>le</strong>r un fluide dans un<br />
serpentin pour capturer <strong>le</strong>s calories. Ce liquide<br />
est dit frigorigène. (voir page 282)<br />
El<strong>le</strong> peut être aussi cryogénique. Le produit est<br />
alors mis en contact direct avec un produit à très<br />
basse température, comme l’azote liquide.<br />
Les congélateurs grand public ne doivent pas<br />
être utilisés par <strong>le</strong> boulanger. Leur vitesse de<br />
congélation n’est pas assez rapide pour que<br />
<strong>le</strong>s produits soient congelés dans de bonnes<br />
conditions.
<strong>le</strong> matériel<br />
<strong>le</strong>s enceintes de congélation<br />
Il en existe trois sortes.<br />
Les cellu<strong>le</strong>s de surgélation rapide ont pour seu<strong>le</strong><br />
fonction d’abaisser rapidement la température.<br />
El<strong>le</strong>s sont équipées de sondes qui permettent de<br />
vérifier la température au cœur du produit.<br />
Lorsque cel<strong>le</strong>-ci atteint -18 0C, <strong>le</strong> fonctionnement<br />
de l’enceinte de surgélation rapide est régulée<br />
pour maintenir cette température.<br />
Les conservateurs servent à stocker <strong>le</strong>s produits<br />
qui auront été préalab<strong>le</strong>ment congelés. Ils se<br />
présentent sous forme de bahuts. Il n’est pas<br />
conseillé au boulanger de <strong>le</strong>s utiliser pour surge<strong>le</strong>r.<br />
La descente en température est en effet trop <strong>le</strong>nte.<br />
Les conservateurs surgélateurs assurent <strong>le</strong>s deux<br />
fonctions précédentes. Ce sont des sortes d’armoires<br />
dont certaines parties sont réservées à la<br />
surgélation, d’autres à la conservation.<br />
R a p i d i t é<br />
d e c o n g é l a t i o n<br />
La rapidité de congélation est<br />
exprimée en degré Celsius par<br />
heure. El<strong>le</strong> détermine la durée pour<br />
obtenir la congélation.<br />
El<strong>le</strong> se calcu<strong>le</strong> selon la formu<strong>le</strong><br />
suivante :<br />
Température initia<strong>le</strong> - température<br />
fina<strong>le</strong>/Nombre d’heures de surgélation<br />
A noter qu’une fois la glace formée,<br />
on arrive plus vite à une température<br />
basse, comme cel<strong>le</strong> de -18 0 C.<br />
mots pour mot<br />
C R I S T A L L I S AT I O N<br />
Etape qui marque <strong>le</strong> passage de l’état liquide à<br />
l’état solide. Exemp<strong>le</strong> : lorsque l’eau se transforme<br />
en glace.<br />
FA R E N H E I T<br />
Unité de mesure qui indique la température,<br />
employée notamment dans <strong>le</strong>s pays anglosaxons.<br />
0 ° Farenheit correspond à -17,8 ° Celsius, température<br />
de référence de congélation.<br />
Lorsqu’on connaît la température en degré<br />
Farenheit et qu’on cherche son équiva<strong>le</strong>nt en<br />
degré Celsius, la formu<strong>le</strong> est la suivante :<br />
nombre de ° F - 32 = ° C<br />
1,8<br />
exemp<strong>le</strong> : 86 °F - 32 = 30°C<br />
1,8<br />
Lorsqu’on connaît la température en degré<br />
Celsius et qu’on cherche son équiva<strong>le</strong>nt en<br />
degré Farenheit, la formu<strong>le</strong> est la suivante :<br />
( nombre de ° C x 1,8 ) 32 = ° F<br />
+<br />
exemp<strong>le</strong> : (30°C x 1,8) 32 = 86°F<br />
F L U I D E F R I G O R I G È N E<br />
Substance utilisée dans un circuit frigorifique<br />
pour extraire la cha<strong>le</strong>ur et faire du froid. l’usage<br />
est strictement règ<strong>le</strong>menté pour protéger la<br />
couche d’ozone. (voir page 282)<br />
+<br />
104
105<br />
2 L E P Â T O N<br />
<strong>le</strong>s points à retenir<br />
Principes de la<br />
fermentation<br />
La fermentation commence en début de pétrissage<br />
pour se terminer en début de cuisson.<br />
Son rô<strong>le</strong> est de produire du gaz carbonique dans la<br />
pâte. Il sera ensuite retenu par <strong>le</strong> réseau glutineux.<br />
Le pouvoir fermentatif dépend des sucres de la<br />
farine et des enzymes de la <strong>le</strong>vure.<br />
La fermentation se dérou<strong>le</strong> en trois étapes. La<br />
première est appelée pointage, la deuxième<br />
apprêt et la dernière correspond au début de la<br />
cuisson.<br />
La fermentation doit être parfaitement contrôlée<br />
par <strong>le</strong> boulanger. Un manque ou un excès de fermentation<br />
a des conséquences sur la qualité du<br />
pain. Le boulanger dispose de plusieurs solutions<br />
pour corriger ce manque ou cet excès.<br />
<strong>le</strong>s méthodes<br />
de fermentation<br />
Le boulanger peut suivre plusieurs méthodes<br />
pour mener à bien la fermentation.<br />
Le direct<br />
C’est la plus simp<strong>le</strong> des méthodes. Le boulanger<br />
utilise alors directement la <strong>le</strong>vure.<br />
Les pré-fermentations<br />
Le boulanger anticipe la fermentation en effectuant<br />
un travail préparatoire.<br />
La pâte fermentée<br />
Le boulanger met de côté environ 10 à 20 %<br />
d’une pétrissée qu’il ajoute à la suivante. La<br />
pâte fermentée apporte de la force à la pâte et<br />
permet <strong>le</strong> développement des arômes dans <strong>le</strong><br />
pain.<br />
La poolish<br />
El<strong>le</strong> se compose à moitié d’eau et de farine. El<strong>le</strong><br />
comprend éga<strong>le</strong>ment de la <strong>le</strong>vure, sans être<br />
salée. La poolish augmente la force de la pâte,<br />
favorise <strong>le</strong> développement des arômes. Dans une<br />
pétrissée, el<strong>le</strong> varie en proportion de la moitié<br />
aux 4/5 de la pâte.<br />
Le <strong>le</strong>vain<br />
Le <strong>le</strong>vain est utilisé depuis très longtemps par <strong>le</strong><br />
boulanger. C’est une pâte particulière qui ne<br />
comprend pas de <strong>le</strong>vure. Le <strong>le</strong>vain donne au pain<br />
un goût, une odeur et des qualités spécifiques.<br />
A partir du <strong>le</strong>vain-chef, <strong>le</strong> boulanger fabrique <strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>vain tout point après un ou plusieurs rafraîchis.<br />
Il peut simplifier cette fabrication en employant<br />
un starter. Il existe des starters bactériens ou<br />
des starters mixtes. Ils se présentent sous forme<br />
liquide ou en poudre. Les <strong>le</strong>vains liquides sont<br />
produits dans des matériels appelés fermenteurs.<br />
<strong>le</strong>s techniques<br />
de fermentation<br />
différée<br />
Ces méthodes permettent au boulanger d’avoir<br />
une plus grande soup<strong>le</strong>sse pour planifier son<br />
travail.<br />
La pousse contrôlée<br />
C’est la première des techniques de fermentation<br />
différée à avoir été utilisée. Quatre méthodes<br />
sont possib<strong>le</strong>s.<br />
Le pointage retardé<br />
Il consiste en un pointage très long à 6 0C. Toute<br />
la pâte pétrie l’après-midi est cuite <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain.<br />
La pousse <strong>le</strong>nte<br />
L’apprêt des <strong>pâton</strong>s s’effectue <strong>le</strong>ntement à une<br />
température de 10 0C à 12 0C.
2 L E P Â T O N<br />
<strong>le</strong>s points à retenir<br />
La pousse avec blocage<br />
Cel<strong>le</strong>-ci stoppe tota<strong>le</strong>ment la pousse des <strong>pâton</strong>s<br />
à basse température. L’apprêt est réalisé<br />
quelques heures avant la mise au four programmé<br />
à l’avance par <strong>le</strong> boulanger.<br />
Le pré-poussé<br />
C’est une méthode apparue récemment. Le<br />
boulanger bloque l’apprêt aux 3/4, pendant<br />
12 à 20 heures, à 4 0C. Toutes ces méthodes exigent un contrô<strong>le</strong> rigoureux<br />
des matières premières. L’emploi d’acide ascorbique<br />
est obligatoire, sauf dans <strong>le</strong> cas du pointage<br />
retardé et de la pousse <strong>le</strong>nte d’une douzaine<br />
d’heures.<br />
Le boulanger utilise un matériel appelé chambre<br />
de pousse contrôlée.<br />
la surgélation<br />
La surgélation est une autre façon de différer la<br />
fermentation.<br />
On distingue quatre méthodes de surgélation.<br />
Le cru façonné surgelé<br />
Il consiste à surge<strong>le</strong>r <strong>le</strong> <strong>pâton</strong> une fois façonné.<br />
La décongélation et surtout l’apprêt doivent<br />
être correctement effectués.<br />
Le cru boulé surgelé<br />
Le <strong>pâton</strong> est surgelé après avoir été boulé. Il est<br />
façonné après décongélation. Le cru boulé surgelé<br />
est particulièrement recommandé pour <strong>le</strong>s pains<br />
aromatiques.<br />
Le prépoussé surgelé ou prèt à cuire<br />
Le <strong>pâton</strong> est surgelé aux 3/4 de l’apprêt. Il est<br />
introduit directement dans <strong>le</strong> four, sans décongélation.<br />
Le précuit surgelé<br />
Le <strong>pâton</strong> est cuit partiel<strong>le</strong>ment puis congelé. Il<br />
suffit ensuite de <strong>le</strong> faire passer directement du<br />
congélateur au four.<br />
Influences du froid<br />
La surgélation a une influence directe sur la<br />
<strong>le</strong>vure, la pâte et <strong>le</strong> pain.<br />
A très basse température, la <strong>le</strong>vure continue à<br />
consommer certains sucres. Le boulanger doit<br />
veil<strong>le</strong>r à ce que la fermentation commence <strong>le</strong><br />
moins possib<strong>le</strong> avant la congélation car <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s<br />
de <strong>le</strong>vure seraient endommagées.<br />
A cause du froid, la pâte se dessèche et son<br />
réseau glutineux peut être abîmé.<br />
La conséquence première du froid sur <strong>le</strong> pain est<br />
éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> dessèchement, avec un détachement<br />
de la croûte.<br />
Règ<strong>le</strong>s pratiques<br />
Dans <strong>le</strong> cas de la surgélation, <strong>le</strong> boulanger doit<br />
veil<strong>le</strong>r à la qualité de toutes <strong>le</strong>s matières premières.<br />
Il pensera éga<strong>le</strong>ment à embal<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s produits et<br />
à veil<strong>le</strong>r à la rotation des stocks.<br />
congélation<br />
La congélation se dérou<strong>le</strong> en trois étapes.<br />
La première est appelée pré-congélation. El<strong>le</strong><br />
correspond à la formation des cristaux.<br />
La seconde est la congélation proprement dite.<br />
L’eau est transformée en glace.<br />
Le refroidissement est la dernière étape. Il<br />
marque l’abaissement de la température d’un<br />
produit à la température de stockage.<br />
-18 0C est la température de congélation de<br />
référence. A ce stade, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures, <strong>le</strong>s moisissures<br />
et <strong>le</strong>s bactéries ne se multiplient plus. -18 0C correspondent à 00 Farenheit.<br />
Le matériel<br />
Le boulanger utilise des enceintes de congélation<br />
qui différent des congélateurs grand public. Les<br />
cellu<strong>le</strong>s de surgélation rapide et <strong>le</strong>s congélateurs<br />
surgélateurs permettent de descendre très rapidement<br />
en température. Les congélateurs servent<br />
uniquement à stocker un produit préalab<strong>le</strong>ment<br />
congelé.<br />
106
107<br />
2 L E P Â T O N<br />
Pain de méteil<br />
Le pointage : que<br />
la fermentation<br />
commence<br />
son rô<strong>le</strong><br />
i<br />
De la pâte au <strong>pâton</strong><br />
p<br />
arce que la fermentation est un phénomène long<br />
et caché, on pourrait croire que <strong>le</strong> boulanger<br />
reste simp<strong>le</strong>ment à attendre. Pourtant, à chaque<br />
étape correspondent des gestes et des actions. Dans<br />
cette phase de transition, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du boulanger est<br />
simp<strong>le</strong> mais déterminant. Il transforme la pâte en<br />
<strong>pâton</strong>, juste avant la cuisson. Le pointage, la<br />
division, la détente, <strong>le</strong> façonnage et l’apprêt<br />
sont <strong>le</strong>s différents temps qui rythment cette étape de la<br />
fabrication du pain.<br />
l est aussi appelé piquage. C’est la première<br />
période de la fermentation qui concerne la<br />
pâte en masse. Le pointage se situe entre la fin<br />
du pétrissage et <strong>le</strong> début du pesage. Certains boulangers,<br />
lorsqu’ils par<strong>le</strong>nt de pointage, considèrent<br />
que la détente en fait partie.<br />
Le premier rô<strong>le</strong> du pointage est de donner de la<br />
force à la pâte. Cette prise de force correspond à<br />
une modification du gluten. Au cours du pointage,<br />
celui-ci devient plus tenace, plus élastique et<br />
moins extensib<strong>le</strong>. Le tissu glutineux formé peut<br />
retenir <strong>le</strong> gaz carbonique.<br />
Façonnage et mise sur fi<strong>le</strong>ts automatiques de petits pains<br />
Mise sur couche des baguettes<br />
Le boulanger doit veil<strong>le</strong>r à ce que la pâte ne<br />
prenne pas trop de force. Si c’était <strong>le</strong> cas, la division<br />
et <strong>le</strong> façonnage effectué en machine serait plus<br />
diffici<strong>le</strong>.<br />
Le deuxième rô<strong>le</strong> du pointage est de favoriser <strong>le</strong><br />
développement des arômes du pain. Pour cela,<br />
<strong>le</strong> boulanger doit laisser un temps de pointage<br />
suffisamment long. En fait, il trouve un compromis<br />
entre prise de force et développement des arômes.<br />
Il tient alors compte de trois facteurs principaux :<br />
la température de la pâte, cel<strong>le</strong> du fournil et la<br />
quantité de <strong>le</strong>vure.<br />
En travail sur direct, la durée norma<strong>le</strong> du pointage<br />
est de 45 à 60 minutes. Lorsqu’on utilise la préfermentation<br />
en poolish ou en pâte fermentée,<br />
cette durée est réduite. Dans <strong>le</strong> cas d’un travail
en pousse contrôlée ou en surgélation, <strong>le</strong> pointage<br />
est presque supprimé pour éviter un départ de<br />
fermentation avant refroidissement.<br />
La température de la pâte est de 23 0C. La quantité<br />
de <strong>le</strong>vure est 1,5 % à 2 % du poids total de farine.<br />
quand augmenter<br />
<strong>le</strong> pointage ?<br />
l<br />
e boulanger augmente <strong>le</strong> temps de pointage<br />
dans <strong>le</strong>s circonstances suivantes :<br />
- <strong>le</strong> pétrissage est effectué en vitesse <strong>le</strong>nte (si <strong>le</strong><br />
pétrissage est intensifié, <strong>le</strong> temps de pointage est<br />
au contraire diminué),<br />
- <strong>le</strong>s pétrissées sont petites,<br />
- <strong>le</strong>s quantités de <strong>le</strong>vure sont réduites par rapport<br />
au dosage normal,<br />
- la pâte ne comporte pas d’améliorants,<br />
- la pâte ou l’ambiance de travail est froide,<br />
- la pâte est douce.<br />
<strong>le</strong> matériel :<br />
la cuve et <strong>le</strong>s bacs<br />
l<br />
e pointage s’effectuant en deux temps,<br />
<strong>le</strong> boulanger dispose donc de deux types<br />
de matériels. La première étape du pointage se<br />
dérou<strong>le</strong> en masse, directement dans la cuve du<br />
pétrin qui peut être amovib<strong>le</strong>, ou dans une pâtière.<br />
Puis, une fois pesée en gros <strong>pâton</strong>s, la pâte pointe<br />
une deuxième fois dans des bacs installés près de<br />
la diviseuse. Ils sont en général rectangulaires. A<br />
l’intérieur, la pâte prend la forme du bac avant<br />
de passer dans la diviseuse.<br />
Bac à pâte<br />
Dépôt<br />
de la pâte<br />
en bac<br />
mots pour mot<br />
P O I N T A G E<br />
Première période de la fermentation. Le pointage<br />
commence à la fin du pétrissage pour finir<br />
au début de la division. C’est une fermentation<br />
en masse.<br />
P I Q U A G E<br />
Autre nom donné au pointage.<br />
D I V I S I O N<br />
Action qui consiste à séparer la pâte en <strong>pâton</strong>s<br />
d’un poids déterminé.<br />
Chargement de la façonneuse<br />
Façonnage<br />
manuel<br />
108
109<br />
2 L E P Â T O N<br />
la division<br />
et la détente :<br />
question de<br />
tail<strong>le</strong>s<br />
e<br />
nsuite, <strong>le</strong> boulanger divise la pâte selon <strong>le</strong><br />
poids souhaité du <strong>pâton</strong> et, éventuel<strong>le</strong>ment,<br />
<strong>le</strong> bou<strong>le</strong>. Puis il <strong>le</strong>s laisse “se détendre” avant de<br />
passer au façonnage. Naturel<strong>le</strong>ment,<br />
la fermentation se poursuit pendant ces deux<br />
opérations.<br />
En général, <strong>le</strong> boulage est une simp<strong>le</strong> opération<br />
intermédiaire entre <strong>le</strong> pesage et <strong>le</strong> façonnage. Le<br />
boulanger travail<strong>le</strong> <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s pour faciliter <strong>le</strong>ur<br />
passage au façonnage. Il restructure la pâte pour<br />
lui donner plus de ténacité. L’intensité du boulage<br />
varie suivant <strong>le</strong>s caractéristiques de la pâte.<br />
Le boulanger peut aussi profiter du boulage pour<br />
donner une forme définitive aux <strong>pâton</strong>s, comme<br />
dans <strong>le</strong> cas de la fabrication de pains ronds.<br />
La détente vise aussi à mieux faire “passer” <strong>le</strong>s<br />
<strong>pâton</strong>s dans la façonneuse.<br />
Le matériel :<br />
<strong>le</strong>s diviseuses,<br />
la chambre de repos<br />
à balancel<strong>le</strong>s<br />
l<br />
Façonnage manuel / Boulage<br />
e boulanger a <strong>le</strong> choix entre plusieurs<br />
matériels pour diviser et bou<strong>le</strong>r la pâte.<br />
- La diviseuse hydraulique est généra<strong>le</strong>ment<br />
rectangulaire, parfois ronde. Trois accessoires<br />
sont nécessaires :<br />
- une balance de portée de 20 kg,<br />
- une échel<strong>le</strong> à bacs,<br />
- des bacs à pâte.<br />
RAPPORTS DES POIDS DE PÂTE<br />
EN FONCTION DES TYPES DE PAINS<br />
Poids Poids Type<br />
de pâte de pain de produit<br />
650 g 500 g pain<br />
550 g 400 g pain<br />
330 g 250 g bâtard<br />
350 g 250 g baguette<br />
300 g 200 g flûte<br />
150 g 100 g ficel<strong>le</strong><br />
75 g 50 g petit pain<br />
Division et façonnage manuels
o u l e u s e c o n i q u e<br />
G o d e t<br />
d e fa r i n a g e<br />
m o n t é e<br />
d u p â to n<br />
e n t re l e c ô n e<br />
e t l e s ca r te r s<br />
g u i d e s<br />
La diviseuse hydraulique permet de diviser la<br />
pâte en 10 à 24 <strong>pâton</strong>s pour <strong>le</strong> pain courant et au-delà<br />
pour <strong>le</strong>s petits pains. La diviseuse est la principa<strong>le</strong><br />
cause d’émission de poussière dans <strong>le</strong> fournil.<br />
Certaines d’entre-el<strong>le</strong>s sont équipées d’un joint<br />
de couverc<strong>le</strong> qui permet, au moment de la compression<br />
de la pâte, de récupérer la farine avant<br />
qu’el<strong>le</strong> ne s’échappe.<br />
Diviseuse<br />
volumétrique<br />
G o u l o t te<br />
d ’ é va c u a t i o n<br />
d e s p â to n s<br />
i n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
mots pour mot<br />
B O U L A G E<br />
Opération qui consiste à donner une forme<br />
régulière aux <strong>pâton</strong>s, juste après la division.<br />
D I V I S E U S E<br />
Machine qui assure la division des <strong>pâton</strong>s sous<br />
une forme généra<strong>le</strong>ment rectangulaire.<br />
B O U L E U S E<br />
Machine qui assure <strong>le</strong> boulage des <strong>pâton</strong>s.<br />
B A L A N C E L L E<br />
Enceinte dans laquel<strong>le</strong> se déplacent des godets<br />
en feutre où sont disposés <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s afin qu’ils<br />
se détendent entre <strong>le</strong> pesage et <strong>le</strong> façonnage.<br />
M O I S I S S U R E S<br />
Petits champignons filamenteux qui peuvent se<br />
développer dans <strong>le</strong> pain et qui l’abîment.<br />
V e n t e d u p a i n : d e s<br />
p o i d s e t d e s m e s u r e s<br />
La vente du pain s’effectue généra<strong>le</strong>ment à la pièce. Il est<br />
donc important de vérifier <strong>le</strong> poids des <strong>pâton</strong>s afin de<br />
garantir aux consommateurs <strong>le</strong> bon poids des pains.<br />
Certains boulangers vendent éga<strong>le</strong>ment une partie de<br />
<strong>le</strong>ur production au poids. Dans ce cas, <strong>le</strong>s poids unitaires<br />
n’ont aucune importance, chaque pain étant pesé avant<br />
d’être vendu.<br />
Le poids des pains et la précision des balances font l’objet<br />
de contrô<strong>le</strong>s réguliers par la D.G.C.C.R.F. ( Direction<br />
Généra<strong>le</strong> de la Consommation, de la Concurrence et de<br />
la Répression des Fraudes).<br />
La vérification est faite en général sur la moyenne des<br />
poids de 10 pains.<br />
Groupe de façonnage<br />
110
2 L E P Â T O N<br />
Gril<strong>le</strong> de diviseuse<br />
rectangulaire<br />
Gril<strong>le</strong> de diviseuse ronde<br />
111<br />
Diviseuse<br />
bou<strong>le</strong>use à<br />
petits pains<br />
J o i n t d e<br />
co m p re ss i o n<br />
- La diviseuse automatique volumétrique,<br />
appelée improprement peseuse, est particulièrement<br />
adaptée aux boulangers qui ont une production<br />
importante et peu diversifiée. La pâte est déversée<br />
dans une trémie, manuel<strong>le</strong>ment ou mécaniquement.<br />
Cette trémie est soit à l’air libre, soit plus généra<strong>le</strong>ment<br />
maintenue sous une légère pression<br />
afin de faciliter l’évacuation de la pâte. Cel<strong>le</strong>-ci<br />
est aspirée dans un cylindre choisi en fonction<br />
du poids et du volume de <strong>pâton</strong> recherchés.<br />
Ce type d’appareil ne permet pas de diviser des<br />
pâtes avec un pointage long.<br />
- La bou<strong>le</strong>use est une machine ronde, conique<br />
ou rectiligne. El<strong>le</strong> est installée après la diviseuse<br />
volumétrique. El<strong>le</strong> redonne une bonne forme aux<br />
<strong>pâton</strong>s.<br />
- La diviseuse-bou<strong>le</strong>use est une machine complémentaire.<br />
El<strong>le</strong> est particulièrement recommandée<br />
pour <strong>le</strong>s fabrications diversifiées : pains spéciaux,<br />
petits pains, brioches… El<strong>le</strong> comporte des plateaux<br />
de 20 à 36 divisions. El<strong>le</strong> “travail<strong>le</strong>” des <strong>pâton</strong>s de<br />
20 à 200 g. El<strong>le</strong> est particulièrement recommandée<br />
dans la fabrication intensive de petits pains.<br />
- La chambre de repos à balancel<strong>le</strong>s permet<br />
la détente des <strong>pâton</strong>s. El<strong>le</strong> se compose d’une<br />
entrée de balancel<strong>le</strong>, d’un chargement automatique<br />
des godets, d’un système rotatif qui fait tourner <strong>le</strong>s<br />
<strong>pâton</strong>s à l’intérieur des chambres et d’un tapis qui <strong>le</strong>s<br />
transfère jusqu’à la façonneuse. La variation de la<br />
vitesse de rotation permet de modifier la durée de<br />
la détente.<br />
Bou<strong>le</strong>use à bandes<br />
d i v i s e u s e s h y d r a u l i q u e s<br />
Co u tea u x<br />
a b a i ss é s<br />
P l a tea u<br />
Po u ss o i r s<br />
J o i n t d e<br />
co m p re ss i o n<br />
Ta b l ea u d e<br />
r è g l a g e e t d e<br />
co m m a n d e<br />
M /A<br />
V é r i n<br />
G ro u p e<br />
m o te u r<br />
Ci rc u i t<br />
hyd ra u l i q u e<br />
Co u tea u x<br />
O u ve r t u re à c ra n<br />
d e s é c u r i t é<br />
Pour que la chambre à balancel<strong>le</strong>s facilite vraiment<br />
la production, sa capacité doit être supérieure au<br />
nombre de pièces obtenues pour chaque pétrissée.<br />
Plusieurs accessoires sont uti<strong>le</strong>s pour en améliorer<br />
<strong>le</strong>s performances :<br />
- un farineur automatique,<br />
- des résistances qui sèchent <strong>le</strong>s feutres sur <strong>le</strong>squels<br />
<strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s reposent,<br />
- des lampes U.V. anti-moisissures.<br />
Certains constructeurs proposent des balancel<strong>le</strong>s<br />
à température régulée ou des systèmes de détente<br />
différents utilisant <strong>le</strong>s micro-ondes. Il existe aussi<br />
des matériels de même utilité et de plus petite tail<strong>le</strong>,<br />
comme <strong>le</strong> repose-<strong>pâton</strong>s automatique.<br />
b o u l e u s e à b a n d e s<br />
b a n d e s<br />
p â to n<br />
m o te u r s<br />
a n g l e d e<br />
r é g l a g e
Tr é m i e d e<br />
c h a rg e m e n t<br />
d i v i s e u s e s v o l u m é t r i q u e s<br />
Ta p i s d ’ é va c u a t i o n<br />
d e s p â to n s<br />
Ta p i s d ’ é va c u a t i o n<br />
d e s p â to n s<br />
s y s t è m e s d e d i v i s i o n d e s p â t o n s<br />
P â te c r u e<br />
diviseuse volumétrique à couteau<br />
Ac t i o n<br />
d u p i s to n<br />
ve r t i ca l /<br />
admission<br />
d u vo l u m e d e<br />
p â te<br />
Ac t i o n d e l a l a m e<br />
(division)<br />
s y s t è m e s d e d i v i s i o n d e s p â t o n s<br />
diviseuse volumétrique à cylindre rotatif<br />
P â te c r u e<br />
admission d u<br />
vo l u m e d e p â te<br />
d a n s l e c y l i n d re d e<br />
d i v i s i o n<br />
Rotation d u<br />
c y l i n d re d e d i v i s i o n<br />
Tr é m i e d e<br />
c h a rg e m e n t<br />
Eva c u a t i o n<br />
d u p â to n<br />
Ac t i o n d u piston<br />
horizontal/<br />
d é g a g e m e n t d u p â to n<br />
h o r s d u c y l i n d re d e<br />
d i v i s i o n<br />
Eva c u a t i o n<br />
d u p â to n<br />
Po u ss é e d u piston e t<br />
d é g a g e m e n t d u p â to n ve r s<br />
l e ta p i s d ’ é va c u a t i o n .<br />
112
113<br />
2 L E P Â T O N<br />
Réserve de pain pour <strong>le</strong>s troupes en 1914<br />
Façonnage de la baguette<br />
<strong>le</strong> façonnage :<br />
la dernière main<br />
à la pâte<br />
c<br />
’est la dernière fois que <strong>le</strong> boulanger<br />
“travail<strong>le</strong>” la pâte. Le façonnage donne<br />
sa forme définitive au pain. Il permet aussi<br />
de corriger certains défauts.<br />
Dans <strong>le</strong> cas d’un façonnage manuel, chaque<br />
<strong>pâton</strong> est repris un par un par <strong>le</strong> boulanger.<br />
Selon <strong>le</strong> degré de fermentation et la consistance<br />
de la pâte, <strong>le</strong> serrage des <strong>pâton</strong>s est plus ou<br />
moins fort. Si une pâte manque de force, <strong>le</strong> serrage<br />
sera plus important. Le façonnage manuel exige<br />
de la part du boulanger un bon “doigté”. C’est<br />
notamment là qu’on reconnaît l’expérience d’un<br />
boulanger.<br />
Certains pains régionaux, comme <strong>le</strong> pain de<br />
Lodève, ne sont pas façonnés. Ils sont disposés<br />
en bannetons après division.<br />
Ta p i s<br />
<strong>le</strong> matériel :<br />
la façonneuse<br />
a<br />
ujourd’hui, <strong>le</strong> boulanger utilise une façonneuse<br />
pour effectuer automatiquement <strong>le</strong> façonnage.<br />
Cette machine reproduit <strong>le</strong>s étapes du façonnage<br />
manuel.<br />
Dans un premier temps, <strong>le</strong> <strong>pâton</strong> est laminé<br />
entre deux rou<strong>le</strong>aux, c’est-à-dire aplati comme<br />
une ga<strong>le</strong>tte. Le gaz carbonique qu’il contient est<br />
alors expulsé. On peut faire varier la structure de<br />
la mie en fonction de l’écartement des rou<strong>le</strong>aux.<br />
Le <strong>pâton</strong> est ensuite enroulé sur lui-même. C’est<br />
la phase du boudinage. Il est enfin allongé sous<br />
sa forme définitive. La façonneuse doit être<br />
réglée en fonction du type de pâte.<br />
s y s t è m e s d e f a ç o n n a g e d e s p â t o n s<br />
f a ç o n n e u s e o b l i q u e<br />
I n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
Cy l i n d re s<br />
r é ce p te u r s<br />
S o r t i e d e s<br />
p â to n s<br />
Ta p i s<br />
d ’ é va c u a t i o n
Il existe deux sortes de façonneuses. La façonneuse<br />
horizonta<strong>le</strong> est la plus ancienne. El<strong>le</strong> convient<br />
parfaitement aux pâtes qui ont de la force. Le circuit<br />
suivi par <strong>le</strong> <strong>pâton</strong> est long, ce qui pose parfois<br />
dans <strong>le</strong> fournil un problème d’encombrement.<br />
Cependant, compte tenu de la qualité du façonnage,<br />
cette machine rencontre à nouveau un succès<br />
grandissant.<br />
La façonneuse oblique est en revanche plus petite.<br />
El<strong>le</strong> peut être posée sur un repose-<strong>pâton</strong>s, un<br />
soc<strong>le</strong>, ou être suspendue sur un rail.<br />
I n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
Evacuation<br />
du <strong>pâton</strong><br />
I n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
Evacuation<br />
du <strong>pâton</strong><br />
I n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
f a ç o n n a g e d e s p â t o n s<br />
façonneuses horizonta<strong>le</strong>s<br />
f a ç o n n a g e d e s p â t o n s<br />
Evacuation<br />
du <strong>pâton</strong><br />
façonneuses obliques<br />
ang<strong>le</strong> de<br />
réglage<br />
I n t ro d u c t i o n<br />
d e l a p â te<br />
Evacuation<br />
du <strong>pâton</strong><br />
ang<strong>le</strong> de<br />
réglage<br />
ang<strong>le</strong> de<br />
réglage<br />
ang<strong>le</strong> de<br />
réglage<br />
mots pour mot<br />
S E R R A G E<br />
Action qui vise, lors du façonnage, à donner<br />
plus de ténacité à la pâte en la comprimant.<br />
L A M I N A G E<br />
Action qui consiste à aplatir un <strong>pâton</strong> sous<br />
forme de ga<strong>le</strong>tte.<br />
B O U D I N A G E<br />
Action qui consiste à enrou<strong>le</strong>r sur lui-même un<br />
<strong>pâton</strong> laminé pour former une sorte de “boudin”.<br />
P o u r q u o i c h o i s i r<br />
l e f a ç o n n a g e<br />
m a n u e l<br />
Selon <strong>le</strong> façonnage, la qualité du<br />
pain varie. Le façonnage manuel<br />
laisse au boulanger toute liberté<br />
pour jouer sur la forme des pains.<br />
Le pain présente une structure de<br />
mie très irrégulière. Il lui permet<br />
aussi de travail<strong>le</strong>r des pâtes très<br />
douces et de personnaliser sa production.<br />
Le type de pain fabriqué<br />
à partir du façonnage manuel<br />
répond à une demande croissante<br />
des consommateurs.<br />
Façonneuse<br />
sur repose-<strong>pâton</strong>s<br />
114
115<br />
2 L E P Â T O N<br />
l’apprêt :<br />
<strong>le</strong> mot de la fin<br />
s<br />
ituée entre <strong>le</strong> façonnage et la mise au four,<br />
c’est la dernière étape de la fermentation.<br />
L’apprêt s’effectue en <strong>pâton</strong>s. Il est capital pour<br />
donner un bon volume au pain. Il correspond à la<br />
poussée gazeuse. Au cours de l’apprêt, une partie<br />
de l’amidon est transformée en sucres simp<strong>le</strong>s.<br />
Ceux-ci sont alors décomposés en alcool et en<br />
gaz carbonique par <strong>le</strong>s enzymes de la <strong>le</strong>vure.<br />
Pour la réussite de l’apprêt, il est essentiel que la pâte<br />
soit bien structurée, avec suffisamment de force.<br />
Ainsi, <strong>le</strong> réseau glutineux retiendra correctement<br />
<strong>le</strong> gaz carbonique. Pour autant, il ne doit pas être<br />
trop sollicité par un apprêt trop long. Les <strong>pâton</strong>s<br />
risqueraient de retomber à la cuisson.<br />
L’apprêt doit se dérou<strong>le</strong>r dans des bonnes conditions<br />
de température et d’hygrométrie. Il est plus faci<strong>le</strong><br />
de maîtriser ces deux facteurs en réalisant l’apprêt<br />
dans des chambres de pousse contrôlée.<br />
Enfin, selon <strong>le</strong>s méthodes de fabrication,<br />
<strong>le</strong> temps d’apprêt varie sensib<strong>le</strong>ment.<br />
De manière généra<strong>le</strong>, plus <strong>le</strong> temps<br />
de pointage est long, plus <strong>le</strong><br />
temps d’apprêt est court.<br />
A noter que <strong>le</strong> temps de<br />
pointage est prépondérant<br />
car il est calculé en<br />
fonction du type de<br />
pétrissage.<br />
L’apprêt peut se dérou<strong>le</strong>r<br />
sur plusieurs supports :<br />
couches, fi<strong>le</strong>ts, plaques<br />
et bannetons.<br />
Production<br />
et rétention gazeuse :<br />
la différence<br />
Ce sont <strong>le</strong>s deux points essentiels et complémentaires<br />
de la pousse. En effet, pour<br />
que cel<strong>le</strong>-ci se fasse dans de bonnes<br />
conditions, il faut une pâte ayant une<br />
bonne capacité :<br />
n de production de gaz carbonique grâce<br />
aux enzymes et aux ferments,<br />
n de rétention de ce gaz grâce à la qualité<br />
du gluten.<br />
Ces deux fonctions, pourtant différentes,<br />
sont souvent confondues.
2 L E P Â T O N<br />
<strong>le</strong>s points à retenir<br />
Le pointage<br />
C’est la première étape de la fermentation, en<br />
masse. Le pointage se situe entre la fin du<br />
pétrissage et <strong>le</strong> début de la division. Son rô<strong>le</strong> est<br />
doub<strong>le</strong> : donner de la force à la pâte et permettre<br />
<strong>le</strong> développement des arômes. La pâte pointe<br />
dans la cuve du pétrin, puis dans des bacs.<br />
La division<br />
et la détente<br />
Après <strong>le</strong> pointage, <strong>le</strong> boulanger divise la pâte en<br />
<strong>pâton</strong>s. Eventuel<strong>le</strong>ment, il bou<strong>le</strong> ensuite <strong>le</strong>s<br />
<strong>pâton</strong>s pour donner plus de ténacité à la pâte et<br />
faciliter <strong>le</strong> façonnage.<br />
Il existe plusieurs sortes de diviseuses pour<br />
réaliser ces opérations.<br />
Les <strong>pâton</strong>s sont ensuite “mis au repos” pour la<br />
phase de détente. Cel<strong>le</strong>-ci s’effectue en général<br />
dans une chambre de repos à balancel<strong>le</strong>s.<br />
Le façonnage<br />
Il donne sa forme définitive au pain et permet<br />
de corriger certains défauts. Il se pratique<br />
manuel<strong>le</strong>ment ou avec l’aide de machines. Il<br />
existe des façonneuses horizonta<strong>le</strong>s ou obliques.<br />
A l’intérieur, la pâte est laminée, enroulée puis<br />
allongée.<br />
L’apprêt<br />
C’est la dernière étape de la fermentation avant<br />
la mise au four. El<strong>le</strong> donne <strong>le</strong> volume au pain.<br />
L’apprêt doit se dérou<strong>le</strong>r dans de bonnes conditions<br />
de température et d’hygrométrie.<br />
Le temps de l’apprêt dépend :<br />
- de la température,<br />
- de la dose de <strong>le</strong>vure,<br />
- de la méthode de pétrissage,<br />
- du temps de pointage.<br />
116
117<br />
2 L E P Â T O N<br />
Pour en savoir plus<br />
défauts des pÂtes<br />
Une bonne pâte doit avoir un certain nombre de<br />
qualités :<br />
- el<strong>le</strong> doit être douce au toucher, soup<strong>le</strong>, maniab<strong>le</strong>,<br />
- el<strong>le</strong> doit avoir une certaine force, un bon<br />
rendement et une bonne tolérance.<br />
la pÂte<br />
a un excès de force<br />
Caractéristiques :<br />
C’est une pâte très tenace qui déchire faci<strong>le</strong>ment<br />
lors des manipulations. La pousse est ronde et<br />
<strong>le</strong>nte.<br />
Causes :<br />
- Farine trop forte (par excès de gluten, de<br />
plancher)<br />
- Farine peu diastasique<br />
- Excès d’acide ascorbique<br />
- Excès de pâte fermentée<br />
- Pâte trop ferme<br />
- Pâte trop chaude<br />
- Excès de pointage<br />
- Rabat non justifié<br />
- Excès de serrage<br />
Remèdes :<br />
- Diminuer ou supprimer <strong>le</strong>s améliorants<br />
- Augmenter l’hydratation<br />
- Diminuer la température de l’eau de coulage<br />
- Pratiquer l’autolyse<br />
- Diminuer <strong>le</strong> pointage<br />
- Diminuer <strong>le</strong>s serrages<br />
- Augmenter <strong>le</strong> temps de détente<br />
- Augmenter l’apprêt<br />
- Abaisser la température du four<br />
- Mettre plus de buée à l’enfournement<br />
Mais souvent el<strong>le</strong>s présentent de petits défauts.<br />
On peut heureusement y remédier.<br />
Pour cela, il faut bien observer son comportement<br />
afin de déterminer <strong>le</strong>s causes.<br />
Quels sont ces défauts ? Les voici exposés, du<br />
plus fréquent au moins fréquent.<br />
.................................................................................................................................................<br />
la pâte manque de force<br />
Caractéristiques :<br />
La pâte est trop extensib<strong>le</strong> avec une tendance au<br />
collage. La pousse est plate et rapide.<br />
Causes :<br />
- Farine trop fraîche<br />
- Farine de blé germé<br />
- Farine faib<strong>le</strong> avec notamment un P/L bas<br />
- Excès d’eau<br />
- Oubli du sel<br />
- Oubli de l’acide ascorbique<br />
- Oubli de la pâte fermentée<br />
- Autolyse trop longue<br />
- Pâte trop froide<br />
- Manque de pointage<br />
- Manque de serrage<br />
Remèdes :<br />
- Pétrir une pâte plus ferme<br />
- Cou<strong>le</strong>r une eau à tempé≥rature plus ≥é<strong>le</strong>v≥ée<br />
- Augmenter la dose d’acide ascorbique<br />
- Augmenter la quantit≥é de pâte ferment≥ée<br />
- Supprimer l’autolyse<br />
- Donner plus de pointage<br />
- Bou<strong>le</strong>r et fa≤çonner serré≥<br />
- Diminuer l’appr∏êt<br />
- Cuire dans un four vif avec une scarification<br />
l≥èg∑ère<br />
- Diminuer la bu≥ée à l’enfournement
2 L E P Â T O N<br />
la pâte est trop ferme<br />
Caractéristiques :<br />
El<strong>le</strong> est dure au toucher. El<strong>le</strong> se travail<strong>le</strong> diffici<strong>le</strong>ment<br />
; el<strong>le</strong> a tendance à se d≥échirer. La pousse<br />
est <strong>le</strong>nte et ronde avec des risques de croûΩtage.<br />
Causes :<br />
- Pourcentage d’hydratation faib<strong>le</strong><br />
- Erreur de pes≥ées (farine et eau)<br />
- Farine plus s∑èche<br />
- Farine avec un taux d’extraction ≥é<strong>le</strong>v≥é<br />
- Farine trop forte (par excè∑s de gluten, de<br />
plancher)<br />
Remèdes :<br />
- Bassiner<br />
- Diminuer <strong>le</strong> pointage<br />
- Supprimer <strong>le</strong> boulage<br />
- Travail<strong>le</strong>r sans f<strong>le</strong>urage<br />
- Dé≥poser <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s à l’envers sur des couches<br />
humides<br />
- Couvrir la pâte avec un film plastique<br />
- Enfourner avec un appr∏êt maximum<br />
- Mettre plus de bu≥ée à l’enfournement et<br />
diminuer <strong>le</strong> temps de cuisson<br />
La pâte est trop mol<strong>le</strong><br />
Caractéristiques :<br />
La pâte est soup<strong>le</strong>, diffici<strong>le</strong> à manipu<strong>le</strong>r et pose<br />
des probl∑èmes de collage dans <strong>le</strong> mat≥ériel.<br />
El<strong>le</strong> a tendance à s’é≥ta<strong>le</strong>r.<br />
Causes :<br />
- Pourcentage d’hydratation trop ≥é<strong>le</strong>v≥é<br />
- Erreur de pes≥ées (farine et eau)<br />
- Farine plus humide<br />
- Farine faib<strong>le</strong> (par manque de gluten, de<br />
plancher)<br />
- Oubli du sel<br />
- Exc∑ès de p≥étrissage<br />
Remèdes :<br />
- Contre-fraser<br />
- Augmenter <strong>le</strong> pointage<br />
- Donner un rabat<br />
- Bou<strong>le</strong>r serrer<br />
- Diminuer l’apprê∏t<br />
- Ouvrir <strong>le</strong>s chambres de pousse pour favoriser<br />
<strong>le</strong> s≥échage<br />
- Diminuer la bu≥ée à l’enfournement et augmenter<br />
la température et la durée de cuisson<br />
- Évacuer la buée en cours de cuisson<br />
118
119<br />
2 L E P Â T O N<br />
la pâte est croûtée<br />
Caractéristiques :<br />
La surface de la pâte est sèche. El<strong>le</strong> forme une<br />
pellicu<strong>le</strong> plus ou moins épaisse de cou<strong>le</strong>ur terne.<br />
Causes :<br />
- Pâte trop ferme<br />
- Pâte trop chaude<br />
- Excès de f<strong>le</strong>urage<br />
- Couches trop sèches<br />
- Courants d’air dans <strong>le</strong> fournil<br />
- Hygrométrie trop faib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> fournil<br />
Remèdes :<br />
- Couvrir <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s avec une feuil<strong>le</strong> de plastique<br />
(attention au risque de collage)<br />
- Humidifier la surface du <strong>pâton</strong><br />
- Augmenter l’hygrométrie de la chambre de<br />
pousse<br />
- Mettre plus de buée à l’enfournement<br />
La pâte est collante<br />
Caractéristiques :<br />
La pâte “rend de l’eau” et présente un aspect<br />
brillant.<br />
Causes :<br />
- Farine trop fraîche<br />
- Farine de mauvaise qualité<br />
- Manque de sel<br />
- Excès d’eau au pétrissage<br />
- Excès d’autolyse<br />
- Pâte trop froide<br />
- Manque de force<br />
- Fournil trop humide<br />
Remèdes :<br />
- F<strong>le</strong>urer<br />
- Déposer <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s sur couches sèches<br />
- Ouvrir <strong>le</strong>s chambres de pousse pour faciliter <strong>le</strong><br />
séchage<br />
- Diminuer la buée à l’enfournement
2 L E P Â T O N<br />
La pâte relâche<br />
Caractéristiques :<br />
La pâte semb<strong>le</strong> correcte, mais perd bruta<strong>le</strong>ment sa<br />
force, sa tenue. Cela peut se produire à plusieurs<br />
stades.<br />
Relâchement au pétrissage :<br />
- Sur-pétrissage<br />
- Farine faib<strong>le</strong><br />
- Farine fraîche<br />
- Oubli du sel<br />
Relâchement au pointage :<br />
- Excès de fermentation<br />
Relâchement à l’apprêt :<br />
- Excès de fermentation<br />
Relâchement au four :<br />
- Exc∑ès d’appr∏êt<br />
- Manipulation trop bruta<strong>le</strong><br />
- Coupe trop profonde<br />
- Four pas assez chaud<br />
Remèdes :<br />
- Eviter tout excè∑s (dur≥ée de fermentation,<br />
manipulation, temp≥érature de fermentation...)<br />
La pâte est jeune<br />
Caractéristiques :<br />
La fermentation est insuffisante. Le volume du<br />
<strong>pâton</strong> est faib<strong>le</strong> malgré une durée norma<strong>le</strong> d’apprêt.<br />
Causes :<br />
- Levure de mauvaise qualité ou en quantité<br />
insuffisante<br />
- Excès de sel<br />
- Farine peu diastasique<br />
- Pâte trop ferme<br />
- Excès de force<br />
- Pâte croûtée<br />
- Pâte ou local trop froids<br />
Remèdes :<br />
- Augmenter <strong>le</strong>s températures de pâte<br />
- Augmenter l’hydratation de la pâte<br />
- Vérifier la qualité et la quantité de <strong>le</strong>vure<br />
- Incorporer du malt ou des amylases fongiques<br />
- Augmenter la température du local<br />
120
121<br />
2 L E P Â T O N<br />
la pâte est courte<br />
Caractéristiques :<br />
El<strong>le</strong> se déchire très vite et n’a aucune soup<strong>le</strong>sse.<br />
Causes :<br />
- Farine courte (excès de ténacité dû au gluten)<br />
- Pâte trop ferme<br />
- Excès d’acidité (de la farine, de la pâte<br />
fermentée ou du <strong>le</strong>vain)<br />
- Manque de pétrissage<br />
- Excès de force de la pâte<br />
Remèdes :<br />
- Pétrir une pâte plus douce<br />
- Utiliser une autre qualité de farine<br />
- Utiliser une pâte fermentée jeune pour diminuer<br />
l’acidité<br />
- Rafraîchir <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain pour diminuer l’acidité<br />
- Pratiquer l’autolyse<br />
Remarque :<br />
Au cours du travail, un défaut peut apparaître et<br />
ce défaut peut engendrer d’autres difficultés.<br />
Par exemp<strong>le</strong> : on pétrit une pâte trop ferme, qui<br />
risque de devenir trop chaude en fin de pétrissage,<br />
ce qui pourra entraîner une pâte qui aura trop<br />
de force et <strong>le</strong>s <strong>pâton</strong>s seront susceptib<strong>le</strong>s de<br />
croûter.<br />
Il convient donc d’analyser avec minutie son<br />
travail à tous <strong>le</strong>s stades de la fabrication. Dès<br />
qu’un défaut apparaît, il faut y remédier et ne<br />
pas attendre que <strong>le</strong>s problèmes se cumu<strong>le</strong>nt.
2 L E P Â T O N<br />
Pour en savoir plus<br />
Paramètres influençant l’élaboration du <strong>le</strong>vain<br />
M a t i è r e s<br />
p r e m i è r e s<br />
F a r i n e<br />
Un taux d’extraction é<strong>le</strong>vé favorise<br />
la production de gaz carbonique<br />
mais a un effet négatif sur la rétention<br />
gazeuse, et donc <strong>le</strong> volume du pain.<br />
La farine de meu<strong>le</strong> favorise la fermentation.<br />
Teneur en seig<strong>le</strong><br />
Le seig<strong>le</strong> a un effet négatif sur <strong>le</strong><br />
volume du pain à cause de son faib<strong>le</strong><br />
taux en gluten.Par contre, il favorise<br />
<strong>le</strong> démarrage du <strong>le</strong>vain.<br />
Teneur en sel<br />
Le sel freine la multiplication des<br />
ferments.<br />
Il limite l’activité protéolytique* des<br />
bactéries lactiques.<br />
Qualité de l’eau<br />
Le chlore freine l’activité des<br />
ferments.<br />
f a b r i c a t i o n<br />
d u l e v a i n<br />
Hydratation<br />
Le <strong>le</strong>vain liquide (100% eau) favorise<br />
la production d’acide lactique : <strong>le</strong><br />
pain a plus de volume et un goût<br />
moins acide.<br />
Le <strong>le</strong>vain ferme favorise la production<br />
d’acide acétique : <strong>le</strong> pain a un goût<br />
plus acide.<br />
T e m p é r a t u r e s<br />
Quand el<strong>le</strong>s sont é<strong>le</strong>vées, la production<br />
d’acide lactique et l’activité bactérienne<br />
augmentent.<br />
- Un <strong>le</strong>vain stocké à température<br />
ambiante nécessite un rafraîchi toutes<br />
<strong>le</strong>s 8 à 10 heures.<br />
- A une température supérieure à 0 0C, la pâte mère se conserve plusieurs<br />
jours :<br />
- pour 24 heures de conservation,<br />
prévoir 5 heures à 28 0C et 19 heures<br />
à 10 0C, - pour 72 heures de conservation,<br />
prévoir 3 heures à 28 0C et 69 heures<br />
à 10 0C, - A une température inférieure à 0 0C, la poussée est stoppée.<br />
- D’autres combinaisons temps-température<br />
sont bien sûr possib<strong>le</strong>s.<br />
* Protéolytique : se dit d’une activité enzymatique qui dégrade <strong>le</strong>s protéines.<br />
fabrication<br />
d u p a i n<br />
Hydratation<br />
Quand l’hydratation augmente,<br />
l’activité microbienne est favorisée :<br />
<strong>le</strong> volume des pains augmente.<br />
Températures<br />
En fin de pétrissage, la température<br />
de pâte la plus favorab<strong>le</strong> au développement<br />
des pains est d’environ<br />
26 0 C.<br />
A c i d i t é d u<br />
l e v a i n<br />
La croissance des <strong>le</strong>vures favorise<br />
l’augmentation de l’acide lactique.<br />
Oxygénation<br />
El<strong>le</strong> favorise la production d’acide acétique<br />
et de précurseurs aromatiques :<br />
c’est <strong>le</strong> cas lorsque <strong>le</strong> boulanger<br />
rabat la pâte.<br />
122
123<br />
2 L E P Â T O N<br />
Pour en savoir plus<br />
Manque<br />
d’acidité<br />
Manque<br />
de force<br />
Pains<br />
peu<br />
aromatiques<br />
Excès<br />
d’acidité<br />
Pains<br />
trop<br />
agressifs<br />
sur <strong>le</strong> plan<br />
gustatif<br />
Manque<br />
de<br />
développement<br />
des<br />
pains<br />
Manque<br />
de force<br />
du <strong>le</strong>vain<br />
d é f a u t s d e s l e v a i n s e t d e s p a i n s<br />
c a u s e s e t r e m è d e s<br />
c a u s e s<br />
n Levains trop jeunes.<br />
n Manque de fermentation<br />
(durée ou activité).<br />
n Rafraîchis trop rapprochés dans<br />
<strong>le</strong> temps.<br />
n Quantité trop faib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>vain par<br />
rapport à la masse fina<strong>le</strong>.<br />
n Liquéfaction de la pâte.<br />
n Levains trop anciens.<br />
n Périodes de fermentation trop<br />
importantes entre <strong>le</strong>s rafraîchis ou<br />
température trop é<strong>le</strong>vée.<br />
n Quantité de <strong>le</strong>vain trop grande par<br />
rapport à la masse de la pâte.<br />
n Trop forte activité bactérienne.<br />
n Manque d’activité fermentative<br />
n Manque de <strong>le</strong>vure permettant <strong>le</strong><br />
dégagement de gaz carbonique.<br />
n Excès d’acidité qui contrarie l’activité<br />
des <strong>le</strong>vures.<br />
n Pénalisation par <strong>le</strong> froid :<br />
- Durée de stockage trop longue<br />
Température trop basse de stockage<br />
n Manque d’acidité .<br />
n Pâtes trop fraîches en fin de pétrissage.<br />
n Quantité de <strong>le</strong>vain trop faib<strong>le</strong> par rapport<br />
à la masse de pâte.<br />
r e m è d e s<br />
n Prolonger la période de maturation.<br />
n Laisser fermenter dans une ambiance<br />
plus humide, à température plus é<strong>le</strong>vée.<br />
n Incorporer des farines de type plus<br />
é<strong>le</strong>vé (T80 par exemp<strong>le</strong>).<br />
n Utiliser une eau pas trop chlorée.<br />
n Espacer <strong>le</strong>s rafraîchis : toutes <strong>le</strong>s<br />
8 à 10 heures par exemp<strong>le</strong>.<br />
n Augmenter <strong>le</strong>s doses de <strong>le</strong>vain :<br />
40 % à 50% par exemp<strong>le</strong>.<br />
n Redémarrer un <strong>le</strong>vain-chef pour fabriquer<br />
un nouveau <strong>le</strong>vain.<br />
n Limiter <strong>le</strong>s périodes de maturation<br />
entre deux rafraîchis ou abaisser la température.<br />
n Diminuer la dose de <strong>le</strong>vain : 30 % par<br />
exemp<strong>le</strong>.<br />
n Ajouter du sel pour ra<strong>le</strong>ntir la<br />
fermentation.<br />
n Incorporer de la <strong>le</strong>vure boulangère<br />
dans la pétrissée fina<strong>le</strong> : 0,2 % du poids<br />
de farine maximum pour conserver l’appellation<br />
“pain au <strong>le</strong>vain”.<br />
n Obtenir des pâtes plus chaudes ou plus<br />
soup<strong>le</strong>s en fin de pétrissage.<br />
n Limiter dans <strong>le</strong> temps <strong>le</strong> stockage au<br />
froid.<br />
n Ne pas utiliser <strong>le</strong> froid négatif pour<br />
conserver <strong>le</strong> <strong>le</strong>vain sur une trop grande<br />
période.<br />
n Laisser davantage de pointage et donner<br />
plus de rabat.<br />
n Cou<strong>le</strong>r l’eau plus chaude en début de<br />
pétrissage.<br />
n Augmenter la dose de <strong>le</strong>vain.
2 L E P Â T O N<br />
Pour en savoir plus<br />
<strong>le</strong> <strong>le</strong>vain :<br />
Aspects scientifiques<br />
Microbiologie<br />
Au sens large, <strong>le</strong> mot “<strong>le</strong>vain” désigne un milieu<br />
préfermenté composé d’une flore de bactéries<br />
actives et/ou de <strong>le</strong>vures. Il sert à ensemencer la<br />
fabrication fina<strong>le</strong>. Il apporte des ferments actifs<br />
et des composés aromatiques.<br />
La flore microbienne des <strong>le</strong>vains de panification<br />
est issue d’une sé<strong>le</strong>ction naturel<strong>le</strong> de la flore<br />
microbienne de la farine et des autres matières<br />
premières utilisées pour sa fabrication. Cel<strong>le</strong>-ci<br />
dépend des conditions de culture et de conservation<br />
du blé, des caractéristiques de la farine<br />
et du milieu.<br />
La flore du <strong>le</strong>vain est composée de <strong>le</strong>vures sauvages<br />
et de bactéries. La fermentation est plus<br />
<strong>le</strong>nte qu’avec <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures boulangères.<br />
Un <strong>le</strong>vain actif et équilibré comporte deux sortes<br />
de bactéries. Les bactéries hétérofermentaires<br />
produisent de l’acide lactique, de l’acide acétique et<br />
du gaz carbonique en cours de fermentation. Les<br />
bactéries homofermentaires produisent seu<strong>le</strong>ment<br />
de l’acide lactique.<br />
La flore des <strong>le</strong>vains jeunes, obtenus avec un<br />
petit nombre de rafraîchis, est surtout homofermentaire.<br />
La flore des <strong>le</strong>vains plus âgés devient<br />
majoritairement hétérofermentaire lorsque <strong>le</strong><br />
nombre de rafraîchis augmente.<br />
acidité du <strong>le</strong>vain en fonction de<br />
la température et de l’hydratation<br />
Un <strong>le</strong>vain froid et ferme<br />
favorise la production<br />
d’acide acétique.<br />
Un <strong>le</strong>vain tiéde et liquide<br />
favorise la production<br />
d’acide lactique.<br />
<strong>le</strong>vain<br />
froid<br />
acide<br />
acétique<br />
<strong>le</strong>vain liquide<br />
<strong>le</strong>vain ferme<br />
Aspects aromatiques<br />
L’arôme du pain a plusieurs origines. La diversité de<br />
la flore du <strong>le</strong>vain lui donne un goût caractéristique.<br />
Celui-ci est dû principa<strong>le</strong>ment à la production<br />
des acides lactiques et acétiques et des autres<br />
composés aromatiques.<br />
Le pétrissage <strong>le</strong>nt et <strong>le</strong>s temps de fermentation<br />
longs utilisés pour fabriquer un pain au<br />
<strong>le</strong>vain favorisent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> développement<br />
d’arômes caractéristiques. Ils sont renforcés par<br />
l’emploi de farines plus riches en fibres.<br />
La qualité aromatique du pain au <strong>le</strong>vain dépend du<br />
pH acide de la pâte et aussi du quotient fermentaire.<br />
C’est <strong>le</strong> rapport entre acide lactique et acide<br />
acétique. Pour <strong>le</strong> pain au <strong>le</strong>vain de froment, il<br />
doit se situer entre 4 et 10.<br />
Intérêt nutritionnel<br />
Un pain au <strong>le</strong>vain contient peu d’acide phytique.<br />
Sa va<strong>le</strong>ur nutritionnel<strong>le</strong> est donc plus grande. En<br />
effet, l’acide phytique, présent naturel<strong>le</strong>ment<br />
dans <strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s, limite l’absorption des sels<br />
minéraux en se combinant notamment avec <strong>le</strong><br />
calcium.<br />
Une enzyme, la phytase, dégrade et neutralise<br />
l’acide phytique. Plusieurs facteurs influencent<br />
l’activité de la phytase :<br />
- L’acidité du <strong>le</strong>vain ajouté à la pâte. Lorsque<br />
son pH est compris entre 4,1 et 4,5, l’activité de<br />
la phytase est maxima<strong>le</strong>.<br />
-žL’augmentation du temps<br />
acide<br />
lactique<br />
<strong>le</strong>vain<br />
tiéde<br />
de fermentation.<br />
- L’augmentation de la<br />
température. Cel<strong>le</strong>-ci doit<br />
être néanmoins inférieure<br />
à 55 0 C, température à<br />
laquel<strong>le</strong> l’action de la<br />
phytase est inhibée.<br />
124
125<br />
2 L E P Â T O N<br />
calculs professionnels<br />
q u a n t i t é d e p â t e o b t e n u e a v e c 1 k g d e f a r i n e<br />
e n f o n c t i o n d u t a u x d ’ h y d r a t a t i o n<br />
Farine 1 Kg 1 Kg 1 Kg 1 Kg 1 Kg 1 Kg 1 Kg 1 Kg<br />
Hydratation<br />
de la farine<br />
58% 59% 60% 61% 62% 63% 64% 65%<br />
Eau en litres 0,58 0,59 0,6 0,61 0,62 0,63 0,64 0,65<br />
Sel en kg 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018 0,018<br />
Levure en kg 0,015 0,015 0,015 0,015 0,015 0,015 0,015 0,015<br />
Pâte<br />
fermentée en kg<br />
0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2<br />
Poids de pâte 1,813 1,823 1,833 1,843 1,853 1,863 1,873 1,883<br />
Méthode élaborée<br />
Cette méthode permet d'obtenir de façon précise<br />
la quantité d'ingrédients pour une quantite de<br />
pâte et un taux d'hydratation donnés tout en<br />
tenant compte d'un apport de pâte fermentée.<br />
Pour réaliser une pétrissée de 50 pains de 0,400<br />
kg pesés à 0,550 kg en pâte, il faut établir en<br />
premier quel<strong>le</strong> est la quantité de pâte nécessaire<br />
pour réaliser la commande.<br />
Quantité de pâte :<br />
50 pains X 0,550 kg pièce = 27,500 kg<br />
Ensuite, il faut décider du pourcentage d'hydratation<br />
envisagé afin de connaître <strong>le</strong> coefficient<br />
du rendement de fabrication. L'hydratation choisie<br />
est par exemp<strong>le</strong> de 62 %.<br />
On peut maintenant déterminer la masse des<br />
différents ingrédients à l'aide du tab<strong>le</strong>au.<br />
Quantité de farine :<br />
27,500 kg / 1,853 = 14,840 kg<br />
Quantité d'eau :<br />
14,840 X 0,62 = 9,2 litres d'eau<br />
Quantité de sel :<br />
14,840 X 0,018 = 0,267 kg<br />
Quantité de <strong>le</strong>vure :<br />
14,840 X 0,015 = 0,223 kg<br />
Quantité de pâte fermentée :<br />
14,840 X 0,2 = 2,970 kg<br />
On peut vérifier <strong>le</strong>s calculs en additionnant <strong>le</strong>s<br />
masses d'ingrédients<br />
Méthode rapide<br />
Cette dernière ne tient pas compte du poids de<br />
tous <strong>le</strong>s ingrédients, el<strong>le</strong> est moins précise mais<br />
plus rapide<br />
On prend comme hypothèse un taux d'hydratation<br />
de 60 %, soit pour 160 Kg de pâte, l'utilisation<br />
de 60 litres d'eau et de 100 Kg de farine.<br />
Quantité d'eau :<br />
Quantité de pâte X 60 = quantité d'eau<br />
160<br />
Quantité de farine :<br />
Quantité de pâte X 100 = quantité de farine<br />
160<br />
en simplifiant<br />
Quantité de pâte X 3 = quantité d'eau<br />
8<br />
Quantité de pâte X 5 = quantité de farine<br />
8<br />
Exemp<strong>le</strong> :<br />
Quantité d'eau : 27,500 Kg X 3 = 10,300 litres<br />
8<br />
Quantité de farine : 27,500 Kg X 5 = 17,200 Kg<br />
8<br />
Quantité de sel : 17,200 Kg X 0,018 Kg = 0,310 Kg<br />
Quantité de <strong>le</strong>vure : 17,200 Kg X 0,015 Kg = 0,260 Kg
2 L E P Â T O N<br />
rendement<br />
Le rendement est la quantité de pain exprimée<br />
en kg obtenue à partir de 100kg de farine. Ainsi,<br />
un quintal de farine transformé en pains de<br />
400g cuits donnera environ 117kg de pain. La<br />
même quantité transformée en baguettes de<br />
250g cuites donnera 115kg de pain.<br />
La formu<strong>le</strong> de calcul est la suivante :<br />
Poids de pain obtenu x 100 = % rendement<br />
Poids de farine utilisée<br />
(pétrissage + f<strong>le</strong>urage)<br />
Le rendement est un élément non négligeab<strong>le</strong> de<br />
la rentabilité car plus il est é<strong>le</strong>vé, plus <strong>le</strong> chiffre<br />
d’affaires sera important pour un même coût<br />
d’achat de farine.<br />
Plusieurs éléments influent sur <strong>le</strong> rendement :<br />
- L’humidité, la force et <strong>le</strong> type de farine : plus<br />
la première est base et la deuxième et <strong>le</strong> troisième<br />
é<strong>le</strong>vés, plus <strong>le</strong> rendement augmente.<br />
- L’hydratation : el<strong>le</strong> dépend en partie des deux<br />
éléments précités. Si l’on met plus d’eau, <strong>le</strong><br />
rendement augmente.<br />
- La tail<strong>le</strong> des pièces et <strong>le</strong> degré de cuisson : plus<br />
<strong>le</strong>s pièces sont petites et plus la cuisson est<br />
importante, plus <strong>le</strong> rendement baisse en raison<br />
des pertes d’eau.<br />
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2 L E P Â T O N<br />
Comment <strong>le</strong>s sucres et l’amidon<br />
se transforment-ils en dioxyde de carbone(co2)<br />
et en alcool lors de la fermentation?<br />
c<br />
ommençons par une expérience simp<strong>le</strong>.<br />
Dans un large plat, plaçons un peu d’eau<br />
tiède, dissolvons une cuil<strong>le</strong>rée d’un sucre (utilisez<br />
par exemp<strong>le</strong> du glucose, que vous vous procurerez<br />
en pharmacie, sous la forme d’une poudre blanche)<br />
et ajoutons une pincée de <strong>le</strong>vure : après<br />
quelques minutes, des bul<strong>le</strong>s apparaissent dans<br />
<strong>le</strong> liquide. Goûtons <strong>le</strong> liquide après une heure<br />
environ : la saveur sucrée s’est atténuée. Nous<br />
concluons que la <strong>le</strong>vure a consommé <strong>le</strong><br />
glucose pendant qu’el<strong>le</strong> produisait <strong>le</strong> gaz<br />
qui formait <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s.<br />
Quel est ce gaz ? Si nous refaisons l’expérience<br />
dans un tube à essai où nous adaptons<br />
un bouchon percé muni d’un petit tube de<br />
verre afin de faire barboter <strong>le</strong> gaz dans de<br />
l’eau de chaux (voir la figure ci-contre), nous<br />
observons que l’eau de chaux se troub<strong>le</strong> :<br />
c’est la preuve que <strong>le</strong> gaz dégagé par <strong>le</strong>s<br />
<strong>le</strong>vures est du dioxyde de carbone (CO2),<br />
anciennement nommé gaz carbonique.<br />
La <strong>le</strong>vure a ainsi effectué une fermentation ;<br />
comme cel<strong>le</strong>-ci a eu lieu en présence d’air,<br />
on dit que la fermentation était aérobie.<br />
Refaisons maintenant l’expérience dans<br />
un récipient clos, sans contact avec l’air.<br />
Nous observons encore la fermentation, qui se<br />
manifeste par la même formation de bul<strong>le</strong>s ;<br />
toutefois, en fin de réaction, <strong>le</strong> liquide est<br />
alcoolisé. Cette fois, la <strong>le</strong>vure a consommé <strong>le</strong><br />
glucose pour former l’alcool éthylique et du<br />
dioxyde de carbone.<br />
Cette fermentation “anaérobie” est cel<strong>le</strong> qui est<br />
utilisée par tous <strong>le</strong>s vignerons pour faire du vin<br />
à partir de jus de raisin. Son équation chimique<br />
globa<strong>le</strong> a été écrite par <strong>le</strong> chimiste français<br />
Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850) :<br />
sucre alcool éthylique + dioxyde de carbone.<br />
Dans la pâte à pain, cette fermentation a lieu,<br />
ainsi que d’autres, mais el<strong>le</strong> fait suite à d’autres<br />
transformations, car <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures (nous parlons<br />
ici de <strong>le</strong>vures biologiques, <strong>le</strong>s cellu<strong>le</strong>s vivantes<br />
Saccharomyces cerevisiaë) ne sont pas capab<strong>le</strong>s<br />
de fermenter <strong>le</strong>s grosses molécu<strong>le</strong>s de l’amidon,<br />
dans la farine.<br />
Il faut d’abord que des “molécu<strong>le</strong>s-ouvriers”, <strong>le</strong>s<br />
molécu<strong>le</strong>s de protéines nommées enzymes amy-<br />
lases, tronçonnent <strong>le</strong>s grosses molécu<strong>le</strong>s de l’amidon<br />
afin de former de petites molécu<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s<br />
que <strong>le</strong> maltose (un sucre) assimilab<strong>le</strong>s par <strong>le</strong>s<br />
<strong>le</strong>vures.<br />
Hervé THIS
2 L E P Â T O N<br />
Pourquoi <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s de dioxyde de carbone<br />
formées au cours de la fermentation<br />
restent-el<strong>le</strong>s piégées dans la pâte ?<br />
Qu’est-ce que <strong>le</strong> gluten ?<br />
p<br />
ersonne ne devrait exercer <strong>le</strong> beau métier<br />
de boulanger s’il n’a un jour joué avec<br />
du gluten : c’est si important, pour la confection<br />
du pain, et c’est si simp<strong>le</strong> !<br />
Pour préparer du gluten, on procède de la façon<br />
suivante : dans une terrine, on met de la farine<br />
(40 grammes, par exemp<strong>le</strong>) et moitié moins<br />
d’eau ; on travail<strong>le</strong> du bout des doigts jusqu’à ce<br />
que la pâte formée devienne ferme. Puis on malaxe<br />
doucement cette pâte sous un petit fi<strong>le</strong>t d’eau :<br />
un lait blanc est éliminé (récupérons-<strong>le</strong> dans<br />
une grande bassine).<br />
Quand l’eau qui cou<strong>le</strong> reste parfaitement claire,<br />
on n’a plus dans la main qu’une masse élastique,<br />
jaune pâ<strong>le</strong> : c’est <strong>le</strong> gluten, composé entièrement<br />
de protéines (amusez-vous à <strong>le</strong> cuire, par exemp<strong>le</strong>,<br />
ou bien à <strong>le</strong> sécher à l’étuve et à <strong>le</strong> remettre<br />
dans de la farine à partir de laquel<strong>le</strong> vous faites du<br />
pain, afin d’observer expérimenta<strong>le</strong>ment l’effet<br />
d’une proportion supplémentaire de gluten).<br />
Quand <strong>le</strong> lait blanc a reposé un moment, on voit<br />
une fine poudre, au fond du récipient : c’est<br />
l’amidon presque pur, sans protéines.<br />
Ainsi démontre-t-on que la farine est composée<br />
d’amidon, et de gluten.<br />
Une analyse plus poussée que cette séparation<br />
simp<strong>le</strong> montre que la farine contient quatre<br />
types de protéines : <strong>le</strong>s globulines et albumines<br />
(15 à 20 pour cent), qui sont solub<strong>le</strong>s dans l’eau ;<br />
<strong>le</strong>s gliadines (10 à 45 pour cent) qui sont solub<strong>le</strong>s<br />
dans l’alcool ; et <strong>le</strong>s gluténines, qui sont insolub<strong>le</strong>s.<br />
Les gliadines et <strong>le</strong>s gluténines sont des protéines de<br />
réserve : el<strong>le</strong>s renferment du soufre, du carbone<br />
et de l’azote qui servent au développement du<br />
grain, quand il germe. Les albumines et <strong>le</strong>s globulines<br />
sont des protéines actives : ce sont <strong>le</strong>s<br />
ouvriers qui assurent la germination.<br />
Le gluten, lui, est composé des gliadines et des<br />
gluténines. Comme nous l’avons vu, <strong>le</strong> gluten<br />
s’établit lors du pétrissage, et il est fondamental,<br />
en boulangerie, car il tient la pâte en une masse<br />
ferme, l’empêche de s’écraser en une ga<strong>le</strong>tte<br />
mol<strong>le</strong>, lors du pointage ou de l’apprêt, et retient<br />
<strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s de dioxyde de carbone, quand la pâte<br />
lève.<br />
Pourquoi <strong>le</strong> réseau élastique de gluten s’établit-il ?<br />
Parce que <strong>le</strong>s gluténines sont des molécu<strong>le</strong>s qui<br />
contiennent des groupes chimiques nommés thiols,<br />
composés d’un atome de soufre lié à un atome<br />
d’hydrogène. Dans certaines conditions, deux<br />
groupes thiols se lient par une liaison chimique<br />
nommée pont disulfure, entre deux atomes de<br />
soufre. Quand ces liaisons s’établissent entre<br />
deux protéines voisines, ces protéines se lient ;<br />
ainsi, de proche en proche, un réseau s’établit,<br />
qui piège <strong>le</strong>s grains d’amidon, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures et <strong>le</strong>s<br />
gaz qu’el<strong>le</strong>s dégagent.<br />
Bou<strong>le</strong> de gluten après séchage<br />
Hervé THIS<br />
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