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Anesthésie du patient ambulatoire

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Encyclopédie Médico-Chirurgicale 36-635-A-10<br />

<strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong><br />

J Langloy¨s<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Résumé. – En France, 27 % des anesthésies sont pratiquées en <strong>ambulatoire</strong> et 55 % de ces anesthésies le<br />

sont à l’occasion d’actes chirurgicaux. La sélection des <strong>patient</strong>s par l’opérateur et par l’anesthésiste, lors de la<br />

consultation préanesthésique, est primordiale.<br />

Il n’y a pas de technique anesthésique particulière en <strong>ambulatoire</strong> ; toutefois, les techniques que l’on doit<br />

privilégier sont celles qui permettent une récupération rapide des principales fonctions vitales et un minimum<br />

d’effets secondaires. La surveillance postinterventionnelle, d’abord en salle de surveillance<br />

postinterventionnelle, puis en salle de repos, doit être attentive. En l’absence de complication, la sortie ne sera<br />

autorisée qu’après accord de l’opérateur et/ou de l’anesthésiste. Les consignes postinterventionnelles devront<br />

être parfaitement comprises par le <strong>patient</strong> et son entourage qui doivent pouvoir, 24 heures sur 24, contacter<br />

un praticien <strong>du</strong> centre en cas de problème. Une législation précise régit le fonctionnement de toute structure<br />

de chirurgie et/ou anesthésie <strong>ambulatoire</strong>s.<br />

© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.<br />

Mots-clés : anesthésie <strong>ambulatoire</strong>, sélection des <strong>patient</strong>s, prémédication, type d’anesthésie, salle de<br />

surveillance postinterventionnelle, douleur, décharge, complications postopératoires, admission<br />

non prévue.<br />

L’anesthésie <strong>ambulatoire</strong> (AA) est une anesthésie pratiquée<br />

habituellement, en dehors de toute urgence, par un anesthésisteréanimateur<br />

chez un <strong>patient</strong> qui doit bénéficier soit d’un acte<br />

chirurgical, soit d’une endoscopie, soit d’un acte médical nécessitant<br />

une anesthésie et qui va rester moins de 12 heures (décret n° 92-1102<br />

<strong>du</strong> 2 octobre 1992, Journal officiel, 8 octobre 1992 : 13991) dans la<br />

structure de soins dans laquelle il aura été admis, avant de retourner<br />

à son domicile.<br />

L’anesthésie-chirurgie <strong>ambulatoire</strong> est officiellement autorisée depuis<br />

la loi hospitalière <strong>du</strong> 31 juillet 1991 et les décrets d’application<br />

d’octobre 1992. L’article R 712-2-1 <strong>du</strong> code de la santé publique nous<br />

indique que « les structures pratiquant l’anesthésie ou la chirurgie<br />

<strong>ambulatoire</strong> permettent d’effectuer, dans des conditions qui<br />

autorisent le <strong>patient</strong> à rejoindre sa résidence le jour même, des actes<br />

médicaux ou chirurgicaux nécessitant une anesthésie ou le recours<br />

au secteur opératoire ». L’article R 712-2-3 <strong>du</strong> décret n° 92-1101 <strong>du</strong><br />

2 octobre 1992 (Journal officiel, 8 octobre 1992 : 13990) nous précise<br />

que la capacité de ces structures est exprimée en place, une place<br />

pouvant accueillir un maximum de 365 <strong>patient</strong>s par an.<br />

L’anesthésie-chirurgie <strong>ambulatoire</strong> peut se pratiquer dans différents<br />

types de structures : soit des structures intégrées à des services<br />

d’hospitalisation existants, soit dans des structures séparées (fig 1)<br />

ou satellites des structures hospitalières conventionnelles, soit enfin<br />

dans des centres indépendants, à distance de toute structure de soins<br />

avec hospitalisation, mais cependant rattachés par convention à une<br />

Joël Langloy¨s : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier, service d’anesthésie-réanimation,<br />

hôpital Bicêtre, 78, rue <strong>du</strong> Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bicêtre cedex, France.<br />

consultation<br />

d’anesthésie<br />

accueil secrétariat<br />

attente<br />

famille<br />

préparation,<br />

vestiaires<br />

attente et<br />

repos<br />

sanitaires<br />

sanitaires<br />

36-635-A-10<br />

in<strong>du</strong>ction<br />

bloc op<br />

réveil<br />

( SSPI )<br />

1 Schéma <strong>du</strong> centre séparé et circuit <strong>patient</strong> (flèches) [56] .<br />

Bloc op : bloc opératoire ; SSPI : salle de surveillance postinterventionnelle.<br />

structure hospitalière existante. Depuis 1995, on ne crée plus de<br />

centres <strong>ambulatoire</strong>s indépendants en France. Nous ne parlerons pas<br />

ici de l’office based anesthesia alias l’« anesthésie pratiquée au<br />

cabinet » qui commence à se développer outre-Atlantique pour des<br />

raisons essentiellement économiques car, à l’heure actuelle, rien ne<br />

permet de penser que ce type d’approche de l’AA puisse être<br />

autorisé en France dans un proche avenir.<br />

Les AA représentent 27 % de l’ensemble des anesthésies pratiquées<br />

en France. L’AA couvre un champ plus vaste que la seule chirurgie<br />

<strong>ambulatoire</strong>. En effet, l’enquête nationale réalisée en 1996 en France<br />

par la société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) et<br />

l’institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a<br />

Toute référence à cet article doit porter la mention : Langloy¨s J. <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong>. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation,<br />

36-635-A-10, 2000, 12 p.


36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

Tableau I. – Sélection des interventions (États-Unis) d’après<br />

Wetchler [111] .<br />

1970 1990<br />

- Durée inférieure à 90 minutes oui non<br />

- Faible pourcentage de complications postopératoires oui oui<br />

- Pas de nécessité de transfusion oui non<br />

Mais aussi :<br />

- Chirurgien rapide et habile oui non<br />

- Pas un lieu d’enseignement oui non<br />

montré que la chirurgie n’était impliquée que dans 55 % des AA,<br />

37 % des AA concernant les endoscopies digestives [59] .<br />

Malgré un encouragement certain par les pouvoirs publics,<br />

l’anesthésie-chirurgie <strong>ambulatoire</strong> a encore <strong>du</strong> mal à se développer<br />

en France, alors que certains de nos partenaires européens ou nordaméricains<br />

en sont déjà à pratiquer 50 à 60 % de leurs actes en<br />

<strong>ambulatoire</strong>.<br />

Période préopératoire<br />

SÉLECTION DES INTERVENTIONS ET DES PATIENTS<br />

En <strong>ambulatoire</strong>, la sélection des <strong>patient</strong>s est primordiale. Cette<br />

sélection, proposée dans un premier temps par l’opérateur, doit être<br />

confirmée par l’anesthésiste-réanimateur.<br />

Sélection des interventions<br />

Avant de parler de la sélection des <strong>patient</strong>s, il faut dire quelques<br />

mots de la sélection des interventions. La liste des interventions<br />

possibles en <strong>ambulatoire</strong> serait trop longue à dresser ici. Medicare,<br />

aux États-Unis, en a recensé plus de 2 500. En France, il n’existe pas<br />

de liste officielle d’actes pouvant être réalisés en <strong>ambulatoire</strong>, les<br />

organismes responsables se refusant actuellement à édicter une telle<br />

liste qui ne pourrait être valable ni pour tous les centres, ni pour<br />

tous les praticiens, ni pour tous les <strong>patient</strong>s. En règle générale, on<br />

peut dire que l’on pratique habituellement en <strong>ambulatoire</strong> une<br />

chirurgie pas trop longue, pas trop hémorragique, avec des suites<br />

peu douloureuses et un faible pourcentage de complications. Dans<br />

les pays anglo-saxons [111] , le seul impératif qui persiste actuellement<br />

est le faible taux de complications postopératoires (tableau I).<br />

En fait, c’est le <strong>patient</strong> et son environnement plutôt que l’acte luimême<br />

qui autorisent la prise en charge en <strong>ambulatoire</strong>.<br />

Sélection des <strong>patient</strong>s<br />

Les <strong>patient</strong>s doivent être ASA I, II ou III stabilisé par un traitement<br />

adéquat. Les âges extrêmes ne sont pas des contre-indications à<br />

l’<strong>ambulatoire</strong>, cependant il est habituellement admis que les enfants<br />

de moins de 6 mois ne devraient pas pouvoir bénéficier de ce type<br />

de prise en charge en raison des problèmes respiratoires qui peuvent<br />

exister avant cet âge, surtout si ce sont d’anciens prématurés [10, 44] .<br />

Le sujet âgé est un très bon candidat pour l’<strong>ambulatoire</strong> [53] .<br />

Cependant chez le vieillard, qui supporte mal les hospitalisations<br />

avec des risques plus fréquents de complications intercurrentes, on<br />

pratiquera des actes simples ne nécessitant que peu de soins<br />

postopératoires.<br />

Il ne faut pas oublier un certain nombre de critères d’ordre<br />

socioculturel (conditions de logement, ascenseur, téléphone, distance<br />

séparant l’hôpital <strong>du</strong> domicile, etc) qui sont d’une grande<br />

importance dans l’acceptation ou le refus d’une procé<strong>du</strong>re<br />

<strong>ambulatoire</strong>. Ces critères sont plus difficiles à évaluer que les critères<br />

purement médicaux.<br />

Le tableau II résume les grands principes qui sont actuellement<br />

admis par la plupart des équipes, tant européennes que nordaméricaines,<br />

pour qu’un <strong>patient</strong> puisse être opéré en <strong>ambulatoire</strong><br />

sous anesthésie. Ces grands principes s’ajoutent et complètent ce qui<br />

a été dit pour ce qui concerne les indications ou contre-indications<br />

purement chirurgicales (cf supra).<br />

2<br />

Tableau II. – Grands principes pour qu’un <strong>patient</strong> puisse bénéficier<br />

d’une anesthésie pour chirurgie <strong>ambulatoire</strong>.<br />

- Il doit être ASA 1, 2, ou 3 stabilisé<br />

- En principe, pas d’enfant en dessous de 6 mois<br />

- Le grand âge n’est pas une contre-indication<br />

- L’urgence n’est pas une contre-indication (avec certaines restrictions)<br />

- Le <strong>patient</strong> doit être accompagné pour le retour au domicile<br />

- Il doit pouvoir être surveillé par un proche la nuit suivant l’intervention<br />

- Il doit avoir le téléphone<br />

- Il doit habiter à moins de 1 heure de transport <strong>du</strong> centre (1)<br />

- Un bon niveau de compréhension est indispensable<br />

Ceci pourrait correspondre à une distance d’environ 30 km. Cependant, dans certains pays à faible densité<br />

hospitalière, on accepte des distances plus importantes. Par exemple, au Canada, la distance limite acceptée est de<br />

100 km.<br />

ASA : American Society of Anesthesiologists.<br />

Tableau III. – Contre-indications formelles à l’<strong>ambulatoire</strong> d’après<br />

Korttila [53] .<br />

- Patient ne désirant pas l’anesthésie <strong>ambulatoire</strong> et souhaitant être hospitalisé<br />

- Patient ASA 3 ou 4 non équilibré<br />

- Patient à antécédent ou risque d’hyperthermie maligne (HTM)<br />

- Patient présentant une obésité morbide accompagnée de problèmes cardiaques ou<br />

respiratoires<br />

- Patient sous IMAO non sélectif (Marsilidt)<br />

- Patient drogué ou alcoolique<br />

- Enfant à risques : ex-prématuré et enfant présentant une infection pulmonaire<br />

- Patient non accompagné ou vivant seul<br />

IMAO : inhibiteur de la monoamine oxydase ; ASA : American Society of Anesthesiologists.<br />

Les contre-indications formelles à l’<strong>ambulatoire</strong> admises par la<br />

plupart des praticiens sont peu nombreuses ; elles sont rappelées<br />

dans le tableau III. Cependant, on considère maintenant que les<br />

<strong>patient</strong>s à risque d’hyperthermie maligne (HTM) peuvent, avec<br />

certaines précautions, être opérés en <strong>ambulatoire</strong> [105] .Ilenestde<br />

même pour les <strong>patient</strong>s sous inhibiteur de la monoamine oxydase<br />

(IMAO), même non sélectifs, qui peuvent être acceptés en<br />

<strong>ambulatoire</strong> si l’on évite d’utiliser certains agents au cours de<br />

l’anesthésie [110] . Enfin, il faut dire un mot des <strong>patient</strong>s porteurs d’un<br />

syndrome d’apnée obstructive <strong>du</strong> sommeil (SAOS) qui ne devraient<br />

être acceptés en <strong>ambulatoire</strong> que pour des anesthésies locales<br />

chirurgicales pures. Toute sédation, sous quelque forme que ce soit,<br />

est contre-indiquée en <strong>ambulatoire</strong> pour ce type de <strong>patient</strong>.<br />

Certaines pathologies, parfois très handicapantes, ne sont pas a<br />

priori des contre-indications à l’<strong>ambulatoire</strong>. Par exemple, chez le<br />

<strong>patient</strong> diabétique, on essaiera de programmer l’intervention tôt<br />

dans la matinée afin de pouvoir reprendre rapidement une<br />

alimentation orale et de vérifier l’absence de vomissement ou<br />

d’hyperglycémie importante avant sa sortie [106] . Pour l’asthmatique,<br />

les avis sont partagés et chaque cas particulier doit être envisagé.<br />

Cependant, il est préférable de ne pas accepter en <strong>ambulatoire</strong> un<br />

<strong>patient</strong> asthmatique qui doit bénéficier d’une intervention sous<br />

anesthésie générale avec intubation trachéale. Le handicapé mental,<br />

en le sortant le moins possible de son cadre de vie habituel, doit<br />

pouvoir profiter aussi de l’AA [46] . La présence d’un parent (ou de<br />

l’accompagnant) doit pouvoir être autorisée jusqu’à l’in<strong>du</strong>ction de<br />

l’anesthésie et dès le réveil. À l’inverse, les alcooliques et les drogués<br />

qui risquent de développer un syndrome d’abstinence après<br />

l’anesthésie ne sont pas de bons candidats à l’<strong>ambulatoire</strong> d’autant<br />

plus que leurs conditions de vie, parfois précaires ou marginales, ne<br />

favorisent pas un bon suivi postinterventionnel.<br />

CONSULTATION D’ANESTHÉSIE<br />

La consultation d’anesthésie est obligatoire depuis le décret <strong>du</strong><br />

5 décembre 1994 et elle doit être pratiquée plusieurs jours avant<br />

l’intervention, sauf en cas d’urgence (cette circonstance est rare en<br />

chirurgie <strong>ambulatoire</strong>). Cette consultation d’anesthésie doit<br />

permettre de confirmer le bien-fondé <strong>du</strong> choix <strong>ambulatoire</strong> fait par<br />

l’opérateur. Comme toute consultation, elle doit comporter un<br />

interrogatoire, un examen clinique, la prescription éventuelle<br />

d’examens préopératoires et la remise obligatoire d’un document<br />

d’informations et de recommandations.


<strong>Anesthésie</strong>-Réanimation <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> 36-635-A-10<br />

Tableau IV. – Bilan préopératoire standard.<br />

- Hb ou hématocrite pour tous, ou au moins chez la femme<br />

- ECG si plus de 40-50 ans (1) ou problème cardiaque<br />

- RxP si plus de 50 à 60 ans ou si problème cardiaque ou pulmonaire datant de<br />

moins de 6 mois<br />

- Ionogramme sanguin si diabète, HTA ou insuffisance rénale<br />

- Groupe et RAI + hémostase si intervention hémorragique ou si ALR (pas toutes)<br />

ASA 1 à moins de 40 ans :<br />

- Homme : rien<br />

- femme : Hb ± test de grossesse<br />

(1) Ou au-dessus de 60 ans pour certains [34] .<br />

Hb : dosage de l’hémoglobine ; ECG : électrocardiogramme ; HTA : hypertension artérielle ; RAI : recherche<br />

d’agglutinines irrégulières ; ALR : anesthésie locorégionale; ASA : American Society of Anesthesiologists ; RxP :<br />

radiographie pulmonaire.<br />

Tableau V. – Références médicales opposables (RMO) sur les examens<br />

préopératoires (Journal officiel, 29 mars 1997, p 4937 et 4944).<br />

RMO Intitulé IG-IM (1) IF (2)<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

Il n’y a pas lieu de faire un ECG avant l’âge de<br />

40 ans chez l’homme.<br />

Il n’y a pas lieu de faire un ECG avant l’âge de<br />

50 ans chez la femme.<br />

Il n’y a pas lieu de faire une radiographie<br />

thoracique.<br />

Il n’y a pas lieu de demander un dosage <strong>du</strong><br />

cholestérol et des triglycérides.<br />

Il n’y a pas lieu de demander un dosage des<br />

phosphatases alcalines, des gamma-glutamyltranspeptidases,<br />

<strong>du</strong> protéinogramme (électrophorèse).<br />

Il n’y a pas lieu de demander unionogramme,<br />

ou une natrémie, et/ou une kaliémie, et/ou<br />

une réserve alcaline.<br />

Bilan préopératoire<br />

1 1,25<br />

1 1,25<br />

1 1<br />

1 1<br />

1 1<br />

1 1<br />

7 Il n’y a pas lieu de demander une fibrinémie. 1 1<br />

8<br />

9<br />

Il n’y a pas lieu de demander un dosage de<br />

l’antithrombine III.<br />

Il n’y a pas lieu de répéter les examens jugés<br />

nécessaires, s’ils ont déjà été effectués dans les<br />

3 mois précédents.<br />

1 1,25<br />

1 1,25<br />

ECG : électrocardiogramme.<br />

(1) Indice de gravité ou d’inutilité médicale (IG-IM) : l’indice 1 correspond à des actes dont l’indication médicale<br />

n’est pas observée et pour lesquels le nombre de cas de non-respect ne saurait excéder 6, l’indice 1,5 correspond à<br />

des prescriptions à risque iatrogène pour lesquels le nombre de cas de non-respect ne saurait excéder 1.<br />

(2) Incidence financière (IF) : l’indice 1 montre que l’incidence financière est faible, l’indice 1,25 que l’acte est onéreux.<br />

Il existe aussi un indice d’importance numérique : <strong>du</strong>rant la période d’observation d’un médecin (2 mois), on<br />

applique le coefficient 0,5 si les anomalies constatées sont rares, 1 si elles sont nombreuses et 1,5 si elles sont<br />

fréquentes. Les sanctions financières sont calculées à partir de ces trois critères.<br />

Les <strong>patient</strong>s étant le plus souvent ASA I ou II et l’intervention peu<br />

délabrante, le bilan biologique sera souvent inutile si l’interrogatoire<br />

et l’examen clinique ne révèlent rien d’anormal en dehors de ce qui<br />

justifie l’intervention. Le tableau IV donnera une idée de ce que peut<br />

être un bilan préopératoire standard pour un <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong>.<br />

Certains vont encore plus loin et estiment que l’électrocardiogramme<br />

(ECG) est inutile en dessous de 60 ans, sauf en cas de problème<br />

cardiaque [34] , et que le dosage de l’hémoglobine est inutile si<br />

l’intervention n’est pas potentiellement hémorragique [35] . On devra<br />

aussi respecter les neuf références médicales opposables (RMO) qui<br />

concernent les examens préopératoires et qui peuvent s’appliquer à<br />

une majorité de <strong>patient</strong>s <strong>ambulatoire</strong>s (tableau V).<br />

Récemment, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation de la<br />

santé (ANAES) a édité des recommandations sur les examens<br />

préopératoires systématiques (« Les examens préopératoires<br />

systématiques. Recommandations et références médicales ». ANAES,<br />

1999 : 15, 17). Ces recommandations qui vont dans le même sens<br />

que les RMO que nous connaissons déjà pourraient aboutir à<br />

l’élaboration de nouvelles RMO sur les examens préopératoires.<br />

Recommandations<br />

Une part essentielle de la consultation d’anesthésie va consister à<br />

donner aux <strong>patient</strong>s des explications sur la con<strong>du</strong>ite à tenir non<br />

Tableau VI. – Facteurs de risque d’inhalation de liquide gastrique.<br />

- Affection gastro-œsophagienne (hernie hiatale)<br />

- Obésité<br />

- Troisième trimestre de grossesse, pré- et post-partum, phase lutéale <strong>du</strong> cycle menstruel<br />

- Intubation difficile prévisible<br />

- Gastroparésie (diabétique)<br />

- Absence de prémédication, stress, anxiété, douleur<br />

- Tabagisme, éthylisme, toxicomanie (opiacés)<br />

seulement avant l’intervention (jeûne, règles hygiénodiététiques,<br />

arrêt <strong>du</strong> tabac, arrêt ou modifications de certaines thérapeutiques,<br />

heure d’arrivée au centre), mais aussi après l’intervention. Ces<br />

dernières recommandations seront rappelées lors de la sortie après<br />

l’intervention et seront assorties d’un document explicatif qui devra<br />

impérativement être lu par le <strong>patient</strong> et/ou son accompagnateur [56] .<br />

On devra aussi fournir un document explicatif sur l’anesthésie ainsi<br />

que la liste des incidents, accidents et complications de l’anesthésie<br />

générale (AG) et de l’anesthésie locorégionale (ALR). Même les<br />

complications rares (graves) devraient être signalées. En effet, un<br />

arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation en date<br />

<strong>du</strong> 7 octobre 1998 va encore plus loin dans le devoir d’informer. Cet<br />

arrêt stipule que le médecin est tenu de fournir au <strong>patient</strong> une<br />

information loyale, claire et appropriée sur les risques graves<br />

afférents aux investigations et soins proposés et qu’il n’en était pas<br />

dispensé par le seul fait que ces risques ne se réaliseraient<br />

qu’exceptionnellement… [81] .<br />

Jeûne préopératoire<br />

La <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> jeûne préopératoire a pu être assouplie depuis quelques<br />

années et certains ont pu affirmer que l’on pouvait absorber des<br />

liquides clairs jusqu’à 3 heures avant l’intervention [15] ou jusqu’à 2<br />

heures [90] . D’autres [84] ont même prouvé qu’en dehors de certaines<br />

pathologies à risque, on pouvait absorber toute l’eau que l’on<br />

souhaitait jusqu’à 2 heures avant l’intervention. Mais cette dernière<br />

attitude peut être dangereuse en cas de mauvaise appréciation <strong>du</strong><br />

risque. Quoi qu’il en soit, en présence de certaines pathologies<br />

comme celles notées dans le tableau VI, il est préférable de conserver<br />

les <strong>du</strong>rées de jeûne habituelles.<br />

Choix de la prémédication<br />

La prémédication comporte schématiquement trois composantes :<br />

– une composante psychologique ;<br />

– une composante pharmacologique ;<br />

– une composante analgésique.<br />

Les traitements en cours qui ne doivent pas être arrêtés seront pris<br />

de préférence au centre, à l’arrivée, en même temps que la<br />

prémédication.<br />

Le contact avec le <strong>patient</strong>, les explications fournies en préopératoire,<br />

la dédramatisation de l’acte qui va être pratiqué et la visite<br />

éventuelle des locaux – en particulier de la salle de surveillance<br />

postinterventionnelle (SSPI) – vont, en diminuant l’anxiété et<br />

l’appréhension <strong>du</strong> <strong>patient</strong>, réaliser la première composante et<br />

permettre le plus souvent un réveil plus calme [47] . Cette approche<br />

non pharmacologique <strong>du</strong> <strong>patient</strong> ne doit pas être négligée chez<br />

l’enfant en âge de comprendre. D’autres moyens (comme, par<br />

exemple, la présence des parents jusqu’à l’in<strong>du</strong>ction de l’anesthésie)<br />

pour mettre en confiance les plus jeunes doivent être utilisés [37] .<br />

La seconde composante est parfois indispensable en raison de<br />

l’anxiété <strong>du</strong> <strong>patient</strong>. A priori, on ne fera pas de prémédication de<br />

principe chez l’enfant en dessous de 1 an et chez l’a<strong>du</strong>lte.<br />

Pour les enfants, la présence des parents jusqu’à la salle de<br />

préanesthésie permet parfois de diminuer l’angoisse et facilite<br />

l’in<strong>du</strong>ction de l’anesthésie [82] . Mais ceci est parfois insuffisant et une<br />

prémédication est souvent nécessaire. Cette prémédication peut se<br />

faire en intramusculaire, intraveineux ou per os, mais aussi en<br />

3


36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

intranasale ou intrarectale. Bien dosée, elle n’allonge pas la <strong>du</strong>rée<br />

<strong>du</strong> réveil [21, 31, 61, 66, 82, 97] . Chez l’enfant de moins de 10 ans, 0,5 à<br />

0,75 mg/kg per os de midazolam (Hypnovelt) donne une bonne<br />

sédation en 30 à 45 minutes, sans pour autant allonger la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong><br />

réveil [31, 37, 82] . La prémédication par le midazolam par voie rectale<br />

(0,3 mg/kg dilué dans 5 mL de sérum salé) permet d’obtenir, en<br />

20 à 30 minutes, un enfant calme et coopérant pour une in<strong>du</strong>ction<br />

au masque [94] . On peut aussi utiliser le midazolam non dilué par<br />

voie nasale : avec une dose de 0,2 mg/kg, l’enfant devient calme en<br />

5 minutes et accepte facilement l’in<strong>du</strong>ction au masque [114] ; la sortie<br />

n’est pas retardée pour autant [21] . Bien que ces différentes voies<br />

soient couramment utilisées partout dans le monde, en France, chez<br />

l’enfant de moins de 15 ans, seule la prémédication par voie rectale<br />

a l’autorisation de mise sur le marché (AMM).<br />

On peut aussi utiliser chez l’enfant la kétamine à la dose de 5 à<br />

10 mg/kg per os. On obtient ainsi une bonne sédation au bout de<br />

20 minutes [2, 102] .<br />

Chez l’a<strong>du</strong>lte, une prémédication sous forme de 5 mg en<br />

intramusculaire de midazolam [97] ou de 0,05 mg/kg en<br />

intraveineux [61] diminue l’anxiété et n’augmente pas la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong><br />

réveil. L’injection titrée de midazolam (1 à 3 mg) juste avant<br />

l’anesthésie est parfois souhaitable, en particulier avant une ALR ou<br />

une endoscopie. À l’inverse, si l’on utilise le midazolam per os, à la<br />

dose de 15 mg, on obtient une sédation trop importante avec réveil<br />

tardif inacceptable en hôpital de jour et, à la dose de 7,5 mg per os,<br />

cette molécule est inefficace [89] . On peut aussi utiliser l’hydroxyzine<br />

(Ataraxt) qui, à la dose de 75 à 100 mg chez l’a<strong>du</strong>lte, aurait pour<br />

effet de diminuer les vomissements postopératoires [41] mais qui,<br />

chez le vieillard, risque de provoquer parfois une sédation excessive.<br />

La prémédication à visée sédative, non souhaitée de principe en<br />

<strong>ambulatoire</strong> – mais parfois indispensable – peut avoir des<br />

conséquences fâcheuses comme la sédation rési<strong>du</strong>elle ou l’amnésie<br />

antérograde. C’est pour ces raisons, entre autres, que les <strong>patient</strong>s<br />

doivent être accompagnés à leur sortie et surveillés par un proche la<br />

nuit qui suit et qu’on leur demande de respecter un certain nombre<br />

de consignes pendant les premières 24 heures (ne pas prendre de<br />

décision importante, ne pas con<strong>du</strong>ire de véhicule, ne pas utiliser<br />

d’instrument potentiellement dangereux, ne pas boire d’alcool…).<br />

Les risques d’inhalation de liquide gastrique étant faibles<br />

(1,7/10 000) [15] , il ne paraît pas licite de prévoir une thérapeutique<br />

antiacide pour tous les <strong>patient</strong>s. Cependant, chez le sujet<br />

<strong>ambulatoire</strong>, souvent non prémédiqué, il a été noté un<br />

ralentissement de la vidange gastrique, surtout si le <strong>patient</strong> poursuit<br />

une activité normale jusqu’au moment de l’intervention. Dans<br />

certaines circonstances ou au cours de certaines pathologies<br />

(tableau VI), les risques d’inhalation sont plus importants, en<br />

particulier chez les <strong>patient</strong>s porteurs d’une hernie hiatale, chez les<br />

grands obèses, au cours <strong>du</strong> troisième trimestre de grossesse ou<br />

lorsqu’une intubation difficile est prévisible. Manchikanti et<br />

Roush [71] ont trouvé que 76 % des <strong>patient</strong>s d’hôpital de jour avaient<br />

un pH gastrique inférieur ou égal à 2,5 et 52 % un volume supérieur<br />

ou égal à 20 mL. Les traitements antiacides habituels peuvent être<br />

utilisés en <strong>ambulatoire</strong> et vont permettre d’agir sur ces deux<br />

facteurs [22] . Le citrate de sodium, donné quelques minutes avant<br />

l’intervention, serait le pro<strong>du</strong>it le plus immédiatement efficace, mais<br />

il n’existe dans le commerce qu’en association avec la cimétidine ou<br />

la ranitidine (Tagamett 200 mg effervescent, Raniplext comprimés<br />

ou granulés effervescents). L’association de deux ou trois molécules<br />

(cimétidine ou ranitidine ± métoclopramide ± citrate de sodium)<br />

préconisée par certains ne s’est pas avérée plus efficace que la<br />

ranitidine seule [15, 70] .<br />

Le risque de survenue de nausées et/ou vomissements après la<br />

chirurgie est majoré chaque fois que l’on utilise des morphiniques<br />

au cours de l’anesthésie ou après l’intervention. Ce risque est<br />

particulièrement important dans certains types de chirurgie. C’est le<br />

cas en particulier des cœlioscopies gynécologiques chez la femme<br />

jeune, surtout s’il existe des antécédents de vomissements<br />

postopératoires lors de précédentes anesthésies. Chez l’enfant, on<br />

sait que certaines interventions comme l’amygdalectomie ou la cure<br />

de strabisme se compliquent, dans 50 à 70 % des cas, de<br />

4<br />

vomissements dans les suites opératoires. Un traitement préventif<br />

sera donc souvent préconisé. Lopez et Mathieu [64] , dans leur métaanalyse,<br />

ont montré que la meilleure prévention se faisait soit avec<br />

<strong>du</strong> dropéridol, soit avec de l’ondansétron et que, pour le dropéridol,<br />

c’était la dose de 20 µg/kg qui avait le meilleur rapport<br />

coût/efficacité dans la prévention des nausées ou vomissements<br />

postopératoires. Le métoclopramide (10 mg en intraveineux avant<br />

l’in<strong>du</strong>ction de l’AG) s’est avéré nettement moins efficace que<br />

l’ondansétron (4 mg en intraveineux donnés au même moment)<br />

pour la prévention des nausées/vomissements postopératoires [88] .<br />

La troisième composante de la prémédication fait appel à des<br />

analgésiques. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)<br />

donnés en prémédication vont avoir un effet bénéfique sur la<br />

douleur postopératoire en diminuant les besoins en antalgiques<br />

majeurs après l’intervention [12, 18, 24, 68] .<br />

Si un vagolytique doit être injecté avant l’in<strong>du</strong>ction, on doit préférer<br />

l’atropine, mais il faut cependant se méfier des effets secondaires<br />

indésirables, surtout chez le vieillard (rétention d’urine, excitabilité,<br />

confusion mentale…). Le glycopyrrolate (Robinult), avec son effet<br />

antisialagogue plus prolongé, entraîne une sécheresse buccale plus<br />

longue que l’atropine : il doit donc être évité, d’autant plus que les<br />

nausées et les vomissements sont plus fréquents en postopératoire<br />

avec le glycopyzzolate qu’avec l’atropine [95] .<br />

Information <strong>du</strong> <strong>patient</strong> et de sa famille<br />

Le choix de la technique anesthésique envisagée est expliqué au<br />

<strong>patient</strong> et/ou à sa famille et leur assentiment est indispensable. La<br />

consultation se termine par le rappel des différentes<br />

recommandations et la remise (si cela n’a pas déjà été fait par<br />

l’opérateur) d’un document expliquant les différentes techniques<br />

utilisables pour l’intervention prévue, avec leurs principaux<br />

avantages et inconvénients et résumant les différentes prescriptions<br />

et recommandations. L’anesthésiste s’efforce de répondre à toutes<br />

les questions pouvant préoccuper le <strong>patient</strong> et/ou sa famille et<br />

s’efforce de les rassurer.<br />

VISITE PRÉANESTHÉSIQUE<br />

Elle a lieu le matin de l’intervention, dès l’arrivée <strong>du</strong> <strong>patient</strong> dans la<br />

structure <strong>ambulatoire</strong>. Elle consiste à vérifier que le <strong>patient</strong> est bien<br />

à jeun, qu’il n’a pas pris de pro<strong>du</strong>it interdit comme, par exemple,<br />

les antiagrégants plaquettaires, qu’il n’y a pas eu de modification<br />

notable de son état clinique, qu’il a bien suivi, à la lettre, les<br />

prescriptions et les recommandations faites lors de la consultation<br />

d’anesthésie et que les examens complémentaires demandés ont bien<br />

été effectués et leurs résultats compatibles avec l’acte prévu. La<br />

prémédication per os (si elle est nécessaire) et la prise éventuelle des<br />

médicaments habituels qui ne doivent pas être arrêtés sont faites à<br />

ce moment-là. Cette visite préanesthésique doit faire l’objet d’un<br />

court rapport sur le dossier médical.<br />

Période opératoire<br />

Quel que soit le type d’anesthésie pratiqué, le <strong>patient</strong> doit bénéficier<br />

de la même surveillance et <strong>du</strong> même monitorage peropératoires que<br />

s’il était hospitalisé.<br />

Quatre types d’anesthésie peuvent être pratiqués en <strong>ambulatoire</strong> :<br />

l’AG, l’ALR, l’anesthésie locale avec ou sans sédation<br />

complémentaire, la sédation avec ou sans analgésie.<br />

ANESTHÉSIE GÉNÉRALE<br />

L’AG reste encore la plus utilisée en AA [59, 77] et l’arrivée sur le<br />

marché de nouveaux agents anesthésiques d’élimination très rapide<br />

ne fait qu’amplifier ce phénomène. Chez l’a<strong>du</strong>lte, on pratique en<br />

général une in<strong>du</strong>ction intraveineuse – le meilleur agent d’in<strong>du</strong>ction<br />

actuel dans cette indication étant le propofol – suivie d’un entretien<br />

soit en intraveineux, soit par inhalation, soit par une combinaison<br />

des deux.


<strong>Anesthésie</strong>-Réanimation <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> 36-635-A-10<br />

Chez l’enfant, l’in<strong>du</strong>ction est, suivant l’âge, soit en intraveineux, soit<br />

au masque, et l’entretien se fait en général par inhalation.<br />

Agents anesthésiques<br />

Anesthésiques intraveineux<br />

Le thiopental (Pentothalt), à la dose de 3à5mg/kg, était encore, il<br />

y a peu de temps, l’agent de référence, à condition de ne pas faire<br />

de réinjections ; cependant, même avec une dose unique, les tests<br />

psychomoteurs restent perturbés pendant au moins 1 heure 30 minutes.<br />

L’étomidate (Hypnomidatet) est intéressant en raison de sa bonne<br />

tolérance cardiovasculaire et il peut être utilisé chez le <strong>patient</strong><br />

allergique car il n’est pas histaminolibérateur. Mais il provoque des<br />

mouvements anormaux (myoclonies dans 50 % des cas), l’injection<br />

est douloureuse (cette douleur peut être diminuée par l’injection<br />

préalable de fentanyl) et il est responsable de nausées et de<br />

vomissements. Pour ces raisons, l’usage de l’étomidate n’est pas<br />

conseillé en <strong>ambulatoire</strong>.<br />

La kétamine (Kétalart) est un mauvais agent pour l’AA (au moins<br />

chez l’a<strong>du</strong>lte) en raison des troubles neuropsychiques qu’elle<br />

provoque au cours <strong>du</strong> réveil.<br />

Le méthohexital (Briétalt) à la dose de 1,5 à 3 mg/kg (une demidose<br />

par rapport au thiopental) permet un sommeil de 3 à<br />

5 minutes, un réveil clinique plus rapide qu’avec le thiopental et<br />

une normalisation des tests psychométriques en 1 heure [67] . Mais,<br />

en plus des douleurs lors de l’injection, il est responsable dans 20 à<br />

30 % des cas de hoquet, de toux – voire de laryngospasme –, de<br />

tremblements et de mouvements anormaux à l’in<strong>du</strong>ction et aussi de<br />

nausées ou vomissements en postopératoire (10-15 %, comme pour<br />

le thiopental). Pour toutes ces raisons, on devra souvent lui préférer<br />

le thiopental, bien qu’avec ce dernier l’on obtienne un réveil un peu<br />

moins rapide.<br />

Le diazépam (Valiumt) et le flunitrazépam (Narcozept), qui étaient<br />

utilisés pour leurs propriétés sédatives dans certaines explorations<br />

endoscopiques, n’ont pas de véritable place en <strong>ambulatoire</strong> car les<br />

performances psychomotrices des <strong>patient</strong>s restent le plus souvent<br />

encore très perturbées 2 heures après l’injection [55] .<br />

Le midazolam est beaucoup plus intéressant que les deux molécules<br />

précédentes et les a largement supplantées dans les mêmes<br />

indications. Cependant, même aux doses purement sédatives (0,05 à<br />

0,15 mg/kg), Roelofse [92] a pu noter des baisses de saturation<br />

artérielle en oxygène (SaO2) qui seraient passées inaperçues en<br />

l’absence de surveillance par un oxymètre de pouls. Utilisé à faibles<br />

doses (0,03 à 0,06 mg/kg), juste avant l’in<strong>du</strong>ction de l’anesthésie,<br />

pour des anesthésies de courte <strong>du</strong>rée associant morphinomimétique<br />

de courte <strong>du</strong>rée d’action et propofol, il permet de diminuer la dose<br />

d’in<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> propofol sans retarder pour autant la sortie <strong>du</strong><br />

<strong>patient</strong> [29] .<br />

Le propofol (Diprivant) est devenu depuis quelques années l’agent<br />

de choix en AA par la qualité <strong>du</strong> réveil qu’il procure. En effet, dès la<br />

90e minute, et pour certains avant la 60e minute, les tests<br />

psychomoteurs se normalisent [58, 67] .<br />

Le propofol présente aussi deux types d’avantages supplémentaires :<br />

– on peut intuber sous propofol sans curare, alors que c’est difficile,<br />

voire impossible, avec le thiopental ou le méthohexital [50] . Le<br />

masque laryngé se place facilement sous propofol alors que c’est<br />

plus difficile sous thiopental seul ;<br />

– il est moins émétisant que les autres anesthésiques [103] et même,<br />

pour certains, il aurait, à dose subhypnotique, un effet direct<br />

antiémétique [9] .<br />

Cependant, ses inconvénients sont de quatre ordres :<br />

– l’injection <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it est douloureuse dans 30 à 40 % des cas. La<br />

douleur est minime si l’on injecte le pro<strong>du</strong>it dans une grosse veine<br />

<strong>du</strong> pli <strong>du</strong> coude [43] . La douleur liée à l’injection peut être très<br />

nettement diminuée en injectant, en même temps que le propofol,<br />

de la lidocaïne. King et al [52] ont prouvé que l’efficacité <strong>du</strong> mélange<br />

lidocaïne/propofol était proportionnelle à la quantité de lidocaïne<br />

et ils préconisent de mélanger 20 mg de lidocaïne à 200 mg de<br />

propofol. Bien que la stabilité de l’émulsion ne soit pas altérée par<br />

ce mélange, il est recommandé d’utiliser rapidement cette<br />

solution [62] ;<br />

– la chute de la pression artérielle s’établit autour de 20 à 30 %, et<br />

parfois plus chez les sujets âgés ou hypovolémiques [108] ;<br />

– son coût n’est pas négligeable et cela doit aussi entrer en ligne de<br />

compte. Cependant, si l’on considère que le <strong>patient</strong>, anesthésié au<br />

propofol va souvent sortir plus tôt de l’unité <strong>ambulatoire</strong>, ce surcoût<br />

peut être compensé par un moindre besoin en surveillance<br />

postanesthésique ;<br />

– enfin, le propofol a été incriminé dans la survenue de convulsions<br />

pouvant se manifester plusieurs heures après l’anesthésie, ce qui<br />

pourrait être fâcheux en <strong>ambulatoire</strong> [108] .<br />

Anesthésiques volatils<br />

L’halothane (Fluothanet) est le plus employé chez l’enfant et reste<br />

indiqué préférentiellement chez l’asthmatique, le bronchitique<br />

chronique, le gros fumeur [41] .<br />

L’enflurane (Ethranet), en raison de ses effets secondaires, n’est pas<br />

préconisé en <strong>ambulatoire</strong>.<br />

L’isoflurane (Forenet) reste encore actuellement très utilisé en<br />

<strong>ambulatoire</strong>, bien qu’il se prête mal à l’in<strong>du</strong>ction au masque en<br />

raison de son odeur âcre. Il reste l’agent de choix en ventilation<br />

spontanée lorsque le choix d’un entretien avec les halogénés a été<br />

décidé.<br />

Le desflurane (Supranet) [83] est très intéressant pour l’hôpital de<br />

jour ; cependant son coût, toujours très élevé, nécessite une<br />

utilisation exclusive en circuit fermé et l’utilisation concomitante de<br />

morphinomimétiques. Il reste cependant environ quatre fois moins<br />

cher que le propofol lorsqu’il est utilisé en entretien de l’anesthésie<br />

avec des débits minimaux (1,5 à 2 L/min) de gaz frais [93, 115] . Cet<br />

agent est tout à fait comparable au propofol quant à la qualité et à la<br />

rapidité <strong>du</strong> réveil. Il peut s’utiliser pour l’in<strong>du</strong>ction (sauf chez<br />

l’enfant), mais il n’est pas recommandé en raison de l’âcreté de la<br />

phase gazeuse. Il s’utilise surtout pour l’entretien de l’anesthésie,<br />

associé ou non au protoxyde d’azote. Son principal avantage en<br />

<strong>ambulatoire</strong> réside dans le fait qu’il possède une très faible solubilité<br />

dans le sang (coefficient de partage sang/gaz : 0,42 contre 1,4 pour<br />

l’isoflurane), similaire à celle <strong>du</strong> protoxyde d’azote [46] . Ainsi, on peut<br />

contrôler facilement la profondeur de l’anesthésie et obtenir un<br />

réveil rapide. Si l’on réalise une prémédication sur table (5 minutes<br />

avant l’anesthésie) avec 1 µg/kg de fentanyl et 0,04 mg/kg de<br />

midazolam, on obtient une in<strong>du</strong>ction et un réveil rapides avec, en<br />

plus, une moindre consommation de desflurane, une meilleure<br />

stabilité hémodynamique et une moindre irritabilité des voies<br />

aériennes supérieures [51] .<br />

Il semble cependant que, comme avec les autres halogénés, les<br />

vomissements soient plus fréquents en postopératoire lorsque l’on<br />

utilise le desflurane que lors des anesthésies au propofol, que le<br />

protoxyde d’azote soit utilisé ou non [33, 45, 60] .<br />

Le sévoflurane (Sevoranet) est le moins irritant des halogénés et<br />

devrait ainsi, dans un proche avenir, remplacer l’halothane. Il<br />

s’utilise à la fois pour l’in<strong>du</strong>ction (enfant mais aussi a<strong>du</strong>lte) et pour<br />

l’entretien de l’anesthésie. Chez l’a<strong>du</strong>lte, lorsque l’entretien de<br />

l’anesthésie est fait avec le sévoflurane, le réveil est aussi rapide que<br />

l’in<strong>du</strong>ction soit faite avec le propofol ou le sévoflurane [33, 98] .Et<br />

même, Wandel et al [109] trouvent un réveil plus rapide lorsque, après<br />

une in<strong>du</strong>ction au propofol/fentanyl, l’entretien est fait avec le<br />

sévoflurane plutôt qu’avec le propofol. Bien qu’avec le sévoflurane<br />

les nausées et les vomissements postopératoires soient plus<br />

fréquents qu’avec le propofol, la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong> n’en est pas<br />

retardée pour autant [33] . Enfin, l’entretien de l’anesthésie avec <strong>du</strong><br />

sévoflurane (comme avec le desflurane) coûte environ deux à trois<br />

fois mois cher que lorsque l’on utilise le propofol à partir <strong>du</strong><br />

moment où l’on utilise des bas débits de gaz frais (1,5-2 L/min) [8] .<br />

Le protoxyde d’azote a été accusé d’être responsable des nausées et<br />

vomissements postopératoires, surtout chez les a<strong>du</strong>ltes et dans<br />

5


36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

certains types de chirurgie, et en particulier la gynécologie [74] . Mais,<br />

plus récemment, ces résultats n’ont pas été confirmés par d’autres<br />

auteurs [101] qui ne trouvent pas de différence significative sur la<br />

fréquence des nausées ou vomissements en postopératoire, que le<br />

protoxyde d’azote ait été utilisé ou non. Chez l’enfant, chez qui les<br />

vomissements postopératoires sont fréquents après AG, il ne semble<br />

pas que l’utilisation <strong>du</strong> protoxyde d’azote majore cette fréquence,<br />

au moins lorsque l’exposition est de courte <strong>du</strong>rée (par exemple lors<br />

d’une myringotomie) [100] . De leur côté, Pandit et al [80] ne trouvent<br />

pas de différence significative dans la survenue des vomissements<br />

après amygdalectomie et adénoïdectomie, que le protoxyde d’azote<br />

ait été utilisé ou non.<br />

Morphinomimétiques<br />

Ils doivent être utilisés avec prudence en <strong>ambulatoire</strong>. L’alfentanil<br />

(Rapifent) est préférable au fentanyl en raison de sa <strong>du</strong>rée d’action<br />

plus courte [112] bien qu’il soit responsable plus souvent de nausées<br />

ou de vomissements [79] .<br />

Le sufentanil (Sufentat), à dose équianalgésique, n’apporte pas<br />

d’avantage particulier par rapport au fentanyl qui reste le pro<strong>du</strong>it<br />

de choix pour les interventions de <strong>du</strong>rée courte ou moyenne<br />

(2-3 heures).<br />

Le rémifentanil (Ultivay) est un analgésique puissant qui se<br />

caractérise par une <strong>du</strong>rée d’action très courte (demi-vie<br />

d’élimination :3à10minutes). En effet, son activité morphinique<br />

rési<strong>du</strong>elle ne persiste pas plus de 5à10minutes après l’arrêt de la<br />

perfusion [26, 73] . Son intérêt en <strong>ambulatoire</strong> consiste en sa forte<br />

puissance et sa <strong>du</strong>rée d’action très courte qui en font l’agent de choix<br />

pour des gestes courts – et très douloureux – ne nécessitant pas<br />

d’analgésie postopératoire rési<strong>du</strong>elle.<br />

L’utilisation des morphiniques au cours de l’AA est discutée par<br />

certains [11] qui hésitent à les utiliser pendant l’intervention pour des<br />

actes chirurgicaux courts car ils trouvent que la demande d’analgésie<br />

est la même après l’intervention, que les morphiniques aient été<br />

utilisés ou non. Et en plus, ceux qui ont reçu des morphiniques ont<br />

plus souvent des nausées ou des vomissements.<br />

Autres analgésiques<br />

Les agonistes-antagonistes comme le butorphanol (Stadolt), la<br />

nalbuphine (Nubaint), la dezocine (Dalgant) et la buprénorphine<br />

(Temgésict) doivent être évités en <strong>ambulatoire</strong> en raison de<br />

nombreux inconvénients que l’on peut noter en postopératoire<br />

(sédation, vertiges, nausées ou vomissements). Ces effets<br />

secondaires, bien que le plus souvent minimes, sont plus fréquents<br />

qu’avec les morphinomimétiques.<br />

Les AINS, le paracétamol ou d’autres molécules comme le néfopam<br />

(Acupant) tiennent une place de plus en plus importante dans la<br />

période périopératoire dans le cadre d’une analgésie « balancée ».<br />

Ces pro<strong>du</strong>its vont le plus souvent être prescrits, en pré- ou<br />

peropératoire, afin de mieux contrôler la douleur dès le réveil.<br />

Protection des voies aériennes<br />

Il n’y a pas de contre-indication à l’intubation en <strong>ambulatoire</strong> et cette<br />

intubation peut même être pratiquée sans curare si l’on utilise le<br />

propofol [50] ou le sévoflurane [75] . Le risque de dyspnée après la<br />

sortie n’est pas plus important, que le <strong>patient</strong> ait été intubé ou non.<br />

En principe, les problèmes laryngés apparaissent dans les deux<br />

premières heures postopératoires. L’intubation peut être orotrachéale<br />

mais aussi nasotrachéale en cas de chirurgie maxillofaciale. Pour<br />

l’intubation nasotrachéale, on utilise habituellement des sondes de<br />

petit calibre (n° 6,5 à 7,5 chez l’a<strong>du</strong>lte), mais il semblerait qu’en<br />

utilisant une sonde encore plus petite (n° 6) on ait moins de<br />

complications postopératoires [14] .<br />

Le masque laryngé (ML) et le COPAy [39] ont une place importante<br />

dans le contrôle des voies aériennes supérieures en AA. Ces deux<br />

dispositifs permettent la ventilation spontanée avec possibilité d’une<br />

assistance manuelle douce si nécessaire. Le COPAy, comme le ML,<br />

autorise la ventilation contrôlée chez les <strong>patient</strong>s en décubitus<br />

6<br />

dorsal, à condition que les pressions d’insufflation ne soient pas trop<br />

élevées (< 20 cmH2O) et que l’anesthésie soit stable et suffisamment<br />

profonde [1] . La ventilation contrôlée est plus difficile à réaliser, mais<br />

parfois possible, en décubitus latéral.<br />

En <strong>ambulatoire</strong>, la qualité <strong>du</strong> confort postopératoire est primordiale.<br />

Certains [5, 19] retrouvent moins de douleurs pharyngées en<br />

postopératoire avec le ML qu’après intubation trachéale. À l’inverse,<br />

d’autres, ne trouvent pas de différence significative sur l’incidence<br />

et la sévérité des maux de gorge pendant les 48 premières heures<br />

postopératoires et retrouvent même que la dysphagie est plus<br />

fréquente après intubation trachéale [91] . Les douleurs pharyngées<br />

après ML ont été longtemps ignorées ou sous-estimées dans la<br />

littérature. La grande majorité des travaux récents montre qu’elles<br />

apparaissent dans 15 à 40 % des cas et peuvent <strong>du</strong>rer au moins<br />

48 heures [5, 32, 38, 57] .<br />

Une étude récente comparant le COPAy et le ML en ventilation<br />

spontanée n’a pas montré de supériorité notable de l’un par rapport<br />

à l’autre [38] , cependant il semblerait toutefois que les maux de gorge<br />

soient moins fréquents et moins intenses avec ce nouveau dispositif<br />

qu’avec le ML [1, 30, 38] .<br />

Curares<br />

En chirurgie <strong>ambulatoire</strong>, on utilise souvent le suxaméthonium<br />

(Célocurinet) pour faciliter l’intubation trachéale. Lorsqu’une<br />

curarisation plus prolongée est nécessaire, on utilise des curares non<br />

dépolarisants à <strong>du</strong>rée d’action courte. Certains [104] ont même<br />

proposé l’utilisation de l’atracurium (Tracriumt) àlaplacedela<br />

succinylcholine pour la chirurgie <strong>ambulatoire</strong> afin de diminuer la<br />

fréquence des myalgies lorsque l’utilisation de curare a été ren<strong>du</strong>e<br />

nécessaire pour pratiquer une intubation trachéale. Le mivacurium<br />

(Mivacront) étant le curare non dépolarisant qui a la <strong>du</strong>rée d’action<br />

la plus courte, pourrait être le curare de choix en AA, en permettant<br />

souvent d’éviter l’antagonisation [48] .<br />

Antagonistes<br />

Pour une plus grande sécurité, il faut mieux éviter d’utiliser les<br />

antagonistes en AA [107] . Ding et al [23] avaient montré que si on<br />

laissait les <strong>patient</strong>s se décurariser spontanément après curarisation<br />

par mivacurium, ils avaient moins de nausées ou de vomissements<br />

que si l’on antagonisait le curare par la néostigmine (Prostigminet)<br />

associée à un vagolytique. Cependant, la littérature récente tendrait<br />

à prouver que l’utilisation des antagonistes des curares n’augmente<br />

pas la fréquence des nausées/vomissements en postopératoire [48] .<br />

Ainsi, lorsqu’elle est nécessaire, l’antagonisation des curares reste<br />

toujours souhaitable en respectant les précautions habituelles.<br />

La naloxone (Narcant) n’a pas beaucoup d’indication en AA où l’on<br />

utilise rarement de fortes doses de morphinomimétiques.<br />

Quant au flumazénil (Anexatet), il est à éviter pour deux raisons.<br />

La première est que sa <strong>du</strong>rée d’action étant toujours plus courte que<br />

les agents qu’il doit antagoniser, il existe un réel risque de<br />

resédation. La deuxième est que son utilisation améliore faussement<br />

l’impression de confort <strong>du</strong> <strong>patient</strong> qui pourrait ainsi négliger les<br />

recommandations de prudence et de restriction d’activité demandées<br />

pour les 24 premières heures [4] .<br />

L’AG représente 75 % des anesthésies pratiquées en <strong>ambulatoire</strong> [59] .<br />

Actuellement, deux grands types d’AG sont pratiqués :<br />

– l’anesthésie « balancée » avec le plus souvent une in<strong>du</strong>ction par<br />

voie veineuse (ou par inhalation avec l’halothane et maintenant le<br />

sévoflurane) et un entretien par inhalation associé ou non à des<br />

agents intraveineux. Les nouveaux halogénés permettent un réveil<br />

rapide tout à fait comparable au réveil obtenu après anesthésie<br />

intraveineuse ;<br />

– l’anesthésie totale intraveineuse (TIVA) qui se réalise de plus en<br />

plus souvent dans le cadre d’une anesthésie intraveineuse à objectif<br />

de concentration (AIVOC) est l’autre possibilité qui devrait se<br />

développer au cours des prochaines années [6] . Mais l’AIVOC<br />

implique l’utilisation de seringues préremplies de 50 mL, ce qui


<strong>Anesthésie</strong>-Réanimation <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> 36-635-A-10<br />

Tableau VII. – Avantages et inconvénients de l’anesthésie locorégionale<br />

chez le <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> (d’après Ecoffey [25] ).<br />

Avantages Inconvénients<br />

- Élimination des inconvénients de<br />

l’anesthésie générale : sédation<br />

rési<strong>du</strong>elle moindre, nausées et<br />

vomissements moins fréquents<br />

- Autonomie plus rapide<br />

- Alimentation orale précoce<br />

- Analgésie postopératoire efficace (en<br />

particulier chez le petit enfant)<br />

entraîne un gaspillage et un surcoût important car on a souvent<br />

besoin d’une quantité moins importante et l’on ne peut utiliser la<br />

même seringue pour deux <strong>patient</strong>s.<br />

ANESTHÉSIE LOCORÉGIONALE<br />

L’ALR a tout à fait sa place en AA à condition de bien poser les<br />

indications et de bien connaître les inconvénients et les risques de<br />

certaines techniques [25] . Par exemple, en chirurgie ophtalmologique,<br />

le traitement de la cataracte se fait le plus souvent sous anesthésie<br />

péribulbaire [40] . L’ALR présente des avantages et des inconvénients<br />

sur l’AG (tableau VII). Pour le <strong>patient</strong>, l’ALR n’est intéressante que<br />

lorsqu’elle peut améliorer l’analgésie postopératoire et qu’elle est<br />

rapidement exécutée dans des conditions de confort satisfaisantes.<br />

Pour les actes courts, l’utilisation de l’ALR peut être discutable,<br />

surtout si les délais d’installation sont longs (péri<strong>du</strong>rale, bloc<br />

plexique) et sa <strong>du</strong>rée d’action trop prolongée. Chez l’enfant, l’ALR<br />

sera surtout utile si elle permet une analgésie postopératoire<br />

prolongée sans effet délétère [63] .<br />

Dans certains centres, plus de 70 % des interventions sont pratiquées<br />

sous anesthésie locorégionale [107] .<br />

Pour que l’ALR soit mieux acceptée par le <strong>patient</strong>, il sera parfois<br />

utile de réaliser une sédation [113] , le midazolam et le propofol à doses<br />

infra-anesthésiques sont les deux pro<strong>du</strong>its les plus souvent utilisés<br />

dans cette indication.<br />

Nous ne faisons ici que citer les principales techniques utilisées :<br />

rachianesthésie, péri<strong>du</strong>rale lombaire, caudale, anesthésie locale<br />

intraveineuse, bloc <strong>du</strong> plexus brachial, blocs tronculaires, bloc<br />

péribulbaire [20, 27, 28, 40, 117, 118] .<br />

En dehors <strong>du</strong> fait qu’il est souhaitable d’avoir une bonne expérience<br />

des techniques d’ALR pour pouvoir les utiliser en <strong>ambulatoire</strong> avec<br />

un minimum de risques, la pratique de la rachianesthésie peut<br />

toujours poser quelques problèmes et le <strong>patient</strong> devra, bien enten<strong>du</strong>,<br />

être averti des complications potentielles :<br />

– les céphalées, 0 à 27,5 % pour Halpern et Preston [42] , bien qu’elles<br />

deviennent de plus en plus rares si l’on utilise des aiguilles de faible<br />

calibre et atraumatiques, peuvent être très handicapantes pendant<br />

plusieurs jours ;<br />

– les lombalgies, 2à45% [42] , seraient moins fréquentes si on se passe<br />

d’intro<strong>du</strong>cteur et si on fait précéder la ponction d’une anesthésie<br />

locale [65, 86] .<br />

Les risques, bien que très rares, de troubles neurologiques feront<br />

éviter la lidocaïne en intrathécal, même aux faibles concentrations<br />

(2 %) [69] .<br />

ANESTHÉSIE LOCALE<br />

<strong>Anesthésie</strong> locale avec ou sans sédation<br />

- Délai d’installation interférant avec le<br />

déroulement <strong>du</strong> programme opératoire<br />

- Régression lente <strong>du</strong> bloc pour certains<br />

blocs<br />

- Céphalées, rétention d’urine, hypotension<br />

artérielle orthostatique pour les<br />

anesthésies rachidiennes<br />

- Échecs techniques<br />

Parfois, l’anesthésie est faite par le chirurgien sous forme<br />

d’infiltration locale. Si cette anesthésie s’avère insuffisante, elle peut<br />

être complétée par une sédation associée ou non à un analgésique<br />

(par exemple par midazolam/fentanyl à doses filées). Mais<br />

l’utilisation <strong>du</strong> midazolam n’est pas sans risque, en particulier chez<br />

le vieillard chez qui il peut provoquer un état d’agitation et des<br />

troubles mnésiques.<br />

Cette sédation avec ou sans analgésie peut être aussi<br />

particulièrement utile lorsque la réalisation de la chirurgie nécessite<br />

de multiples injections successives d’anesthésique local, comme<br />

parfois lors de la chirurgie plastique. Dans cette indication, on<br />

recherchera plus l’effet analgésique que l’effet sédatif. L’intervention<br />

sur la cataracte se fait de plus en plus souvent sous anesthésie<br />

topique et, comme chaque fois que la coopération <strong>du</strong> <strong>patient</strong> est<br />

nécessaire, une sélection rigoureuse s’impose [40, 78] .<br />

<strong>Anesthésie</strong> locale de complément<br />

Quel que soit le type d’anesthésie choisi (AG ou ALR), il peut être<br />

utile de pratiquer une anesthésie locale de complément pour<br />

améliorer le confort et l’analgésie postopératoires. Cette anesthésie<br />

locale peut être faite, soit avant le geste chirurgical, soit en<br />

peropératoire, soit en fin d’intervention. Il s’agira soit d’infiltration<br />

locale de la plaie opératoire, soit d’un bloc tronculaire de<br />

complément, soit de l’injection d’anesthésique local dans la cavité<br />

péritonéale [76] , soit enfin de l’injection d’un anesthésique local ou<br />

d’un morphinique dans une cavité articulaire après arthroscopie [49] .<br />

SÉDATION AVEC OU SANS ANALGÉSIE<br />

Même si le facteur « douleur » est parfaitement contrôlé par<br />

l’opérateur, l’anxiété <strong>du</strong> <strong>patient</strong> – le plus souvent non prémédiqué –<br />

et/ou l’inconfort de la table d’opération peuvent nécessiter une<br />

sédation de complément. Cette sédation est pratiquée<br />

habituellement avec <strong>du</strong> midazolam ou <strong>du</strong> propofol à faible dose.<br />

Mais il faut se méfier <strong>du</strong> risque de sédation trop poussée si l’on est<br />

amené à multiplier les injections de midazolam. Mieux vaut alors<br />

passer rapidement à l’AG si nécessaire. Ailleurs, le facteur<br />

« douleur » pouvant être - lui aussi - mal contrôlé, un antalgique<br />

(morphinique de courte <strong>du</strong>rée d’action le plus souvent) devra être<br />

rajouté au sédatif. Enfin, on peut citer aussi certains auteurs qui<br />

proposent la sédation [36] ou l’analgésie [116] contrôlée par le <strong>patient</strong>.<br />

ANESTHÉSIE SELON LES SPÉCIALITÉS<br />

Il serait trop long ici de détailler les différents types d’anesthésie<br />

préconisés pour chaque type de spécialité ou d’intervention<br />

(Medicare aux États-Unis en a recensé 2 500 possibles en<br />

<strong>ambulatoire</strong>).<br />

Ceci ne serait valable ni pour toutes les interventions ni pour tous<br />

les praticiens, chacun pouvant choisir, selon ses habitudes et selon<br />

les souhaits <strong>du</strong> <strong>patient</strong>, la technique qui lui paraît la plus appropriée<br />

au geste prévu. En règle générale, en <strong>ambulatoire</strong> encore plus<br />

qu’ailleurs, on ne doit utiliser que des techniques que l’on maîtrise<br />

parfaitement et qui s’accompagnent d’un minimum d’effets<br />

secondaires délétères.<br />

Pour ce qui concerne les endoscopies, le confort de l’opérateur et le<br />

confort et les souhaits des <strong>patient</strong>s, font le plus souvent préférer<br />

l’AG de courte <strong>du</strong>rée. Une sédation légère peut parfois être<br />

suffisante mais lorsqu’il est nécessaire de l’approfondir, plutôt que<br />

de faire appel au midazolam à fortes doses (c’est-à-dire en pratique<br />

à plus de 5 mg en intraveineuse chez un a<strong>du</strong>lte jeune) avec les<br />

risques de sédation persistante en postinterventionnel que l’on<br />

connaît, il est préférable de réaliser une AG.<br />

Période postopératoire<br />

SURVEILLANCE EN SALLE DE SURVEILLANCE<br />

POSTINTERVENTIONNELLE<br />

Le passage par la SSPI est un stade obligatoire à partir <strong>du</strong> moment<br />

où le <strong>patient</strong> a bénéficié d’une anesthésie ou d’une sédation. La<br />

<strong>du</strong>rée de surveillance en SSPI est variable, elle est fonction d’un<br />

certain nombre de paramètres qui sont : le type d’anesthésie, la<br />

<strong>du</strong>rée de l’anesthésie, l’existence ou l’absence de complications<br />

périopératoires. Elle est aussi fonction de la rapidité de récupération<br />

7


36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

Tableau VIII. – Score d’Aldrete modifié (1995) (d’après Aldrete [3] ).<br />

Motricité spontanée ou à la demande<br />

- Bouge les quatre membres 2<br />

- Bouge deux membres 1<br />

- Immobile 0<br />

Respiration<br />

- Peut respirer profondément et tousser 2<br />

- Dyspnée, respiration superficielle ou limitée 1<br />

- Apnée<br />

Pression artérielle (écart par rapport au préopératoire)<br />

0<br />

- 20 mmHg ou moins 2<br />

- 20 à 50 mmHg 1<br />

- 50 mmHg ou plus 0<br />

État de conscience<br />

- Parfaitement réveillé 2<br />

- Se réveille à la demande 1<br />

- Ne répond pas aux ordres simples 0<br />

Saturation en O2 - Saturation supérieure à 92 % à l’air libre 2<br />

- Nécessité d’une oxygénothérapie pour obtenir une saturation supérieure 1<br />

à90%<br />

- Saturation inférieure à 90 %, même sous oxygène 0<br />

Un score supérieur ou égal à 9 est nécessaire pour sortir de la salle de surveillance postinterventionnelle.<br />

Tableau IX. – Propositions de <strong>du</strong>rée de surveillance minimale en salle<br />

de surveillance postinterventionnelle (d’après Langloy¨s [56] ).<br />

- 1 heure si le <strong>patient</strong> a eu des analgésiques centraux ou des antiémétiques<br />

- 1 heure 30 minutes pour un <strong>patient</strong> qui a été intubé<br />

- 1 heure 30 minutes pour un <strong>patient</strong> qui a eu des curares non dépolarisants<br />

- 2 heures après la disparition d’un spasme laryngé<br />

<strong>du</strong> <strong>patient</strong>. La surveillance en SSPI va se faire de quart d’heure en<br />

quart d’heure, en évaluant un certain nombre de paramètres<br />

cliniques qui ont été réunis dans des scores dont le plus connu est<br />

celui d’Aldrete. Ce score, datant de 1970, n’avait pas été mis au<br />

point, à l’époque, pour l’<strong>ambulatoire</strong> ; il a été récemment mis à jour<br />

par son auteur (tableau VIII) [3] . En principe, lorsque le <strong>patient</strong> a<br />

obtenu un score supérieur ou égal à 9, il peut sortir de la SSPI pour<br />

la salle de repos. Il peut être parfois utile de conserver les <strong>patient</strong>s<br />

en SSPI, même si le score souhaité est atteint. Le tableau IX donne<br />

des propositions de <strong>du</strong>rées de surveillance minimales souhaitables<br />

dans certaines circonstances. Ces <strong>du</strong>rées sont données à titre<br />

indicatif, elles n’ont pas valeur de règle et doivent, comme toujours,<br />

être interprétées en fonction <strong>du</strong> contexte.<br />

Après péri<strong>du</strong>rale ou rachianesthésie, il est souhaitable d’attendre<br />

une régression complète des blocs moteur et sympathique avant la<br />

sortie de la SSPI (en tout cas avant la sortie <strong>du</strong> centre).<br />

Lorsque la douleur est présente dès la sortie de la salle d’opération,<br />

il faut très vite la soulager. La douleur doit être calmée le plus vite<br />

possible (donc par voie intraveineuse et non intramusculaire) avec<br />

la dose d’analgésique la plus faible possible (pour éviter tout risque<br />

de surdosage). En effet, si l’on tarde trop, les doses nécessaires seront<br />

plus importantes et une douleur vive persistante peut être<br />

responsable de nausées ou de vomissements.<br />

L’efficacité de l’analgésie peut être appréciée dès le réveil <strong>du</strong> <strong>patient</strong><br />

grâce à un score « douleur-gêne » comme le score mis au point pour<br />

des enfants ayant subi une orchidopexie (tableau X). Si le score<br />

obtenu est égal ou supérieur à 7, il est nécessaire de calmer la<br />

douleur, ce qui peut être fait avec 1-2 µg/kg de fentanyl en<br />

intraveineux [10] .<br />

Compte tenu des nouveaux agents anesthésiques et des nouvelles<br />

techniques qui permettent un réveil plus rapide, certains auteurs<br />

dont Song et al [99] ont suggéré qu’un <strong>patient</strong> complètement réveillé<br />

au bloc opératoire pouvait passer directement en salle de repos, sans<br />

passer par la SSPI. Cet allègement de la surveillance préconisé par<br />

8<br />

Tableau X. – Score « douleur-gêne » (d’après Broadman [10] ).<br />

Pression artérielle<br />

- Plus ou moins 10 % par rapport au préopératoire 0<br />

- Supérieur à 20 % par rapport au préopératoire 1<br />

- Supérieur à 30 % par rapport au préopératoire 2<br />

Pleurs<br />

- Ne pleure pas 0<br />

- Pleure mais se calme si on s’occupe de lui 1<br />

- Pleure même si on s’occupe de lui 2<br />

Mouvements<br />

- Ne bouge pas 0<br />

- Bouge sans arrêt 1<br />

- Essaie de frapper 2<br />

Agitation<br />

- Endormi ou calme 0<br />

- Plus ou moins agité 1<br />

- Agitation difficilement contrôlable 2<br />

Position<br />

- Variable 0<br />

- Couché en « chien de fusil » 1<br />

- Se tient la région de la plaie opératoire 2<br />

Expression de la douleur<br />

- Pas de douleur, endormi 0<br />

- Ne peut localiser sa douleur 1<br />

- Localise sa douleur 2<br />

Au-dessus d’un score de 7, une analgésie est prescrite.<br />

ces auteurs – et dont l’intérêt majeur réside, bien enten<strong>du</strong>, dans<br />

l’économie en personnel réalisée à ce niveau – fait l’objet de<br />

publications de plus en plus nombreuses de la part d’équipes nordaméricaines.<br />

Il faut savoir que cette pratique existe, mais elle n’est<br />

pas recommandable en France.<br />

SURVEILLANCE EN SALLE DE REPOS<br />

À la sortie de la SSPI, le <strong>patient</strong> va passer quelque temps dans une<br />

salle de repos avant de sortir <strong>du</strong> centre [72] . Dans cette salle de repos<br />

– où la famille est admise –, on pourra faire effectuer aux <strong>patient</strong>s<br />

un ou plusieurs tests de réveil. Ces tests [56] ont pour but de mieux<br />

apprécier le niveau de récupération après une AG ou une sédation.<br />

Ils devront être pratiqués, à la fois avant et après l’anesthésie, dans<br />

des conditions si possible identiques, le <strong>patient</strong> étant son propre<br />

témoin.<br />

Durée de surveillance avant la sortie<br />

La <strong>du</strong>rée pendant laquelle les <strong>patient</strong>s vont rester sous surveillance<br />

médicale après une AA est très variable. En pratique, un <strong>patient</strong> qui<br />

est réveillé, qui peut s’alimenter, qui n’a pas mal et qui peut marcher<br />

après une AG peut sortir. S’il a eu une péri<strong>du</strong>rale ou une<br />

rachianesthésie, en plus des critères précédents, le <strong>patient</strong> doit<br />

pouvoir uriner sans problème. En fait, depuis plusieurs années, on a<br />

essayé de simplifier les différents scores en éliminant certaines<br />

obligations que l’on s’était créées pour améliorer la sécurité mais<br />

qui avaient pour conséquence de retarder la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong>. C’est<br />

ainsi que, dans les derniers scores préconisés par certains auteurs<br />

(tableau XI), on ne demande plus aux <strong>patient</strong>s ni d’avoir bu ou<br />

mangé ni d’avoir uriné pour pouvoir sortir <strong>du</strong> centre [16] . L’auteur<br />

fait cependant remarquer que la ré<strong>du</strong>ction de la <strong>du</strong>rée de<br />

surveillance dans le secteur <strong>ambulatoire</strong> autorisée par ces nouveaux<br />

scores doit se faire avec discernement, que le bon sens et le sens<br />

clinique ne doivent pas être oubliés dans cette démarche et rappelle<br />

que, si le <strong>patient</strong> peut en toute sécurité rentrer chez lui en étant<br />

accompagné, il n’est pas pour autant « apte à la rue ».<br />

Critères de sortie<br />

Pour que le <strong>patient</strong> soit jugé « apte à la rue «, il faut qu’il satisfasse à<br />

d’autres items (tableau XII) en plus de ceux qui ont permis sa sortie


<strong>Anesthésie</strong>-Réanimation <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> 36-635-A-10<br />

Tableau XI. – Nouveaux critères de sortie après anesthésie <strong>ambulatoire</strong><br />

(d’après Chung [16] ).<br />

Constantes vitales (température, pouls, respiration)<br />

- Variation inférieure à 20 % par rapport au préopératoire 2<br />

- Variation comprise entre 20 et 40 % 1<br />

- Variation supérieure à 40 % 0<br />

Déambulation<br />

- Démarche assurée, sans vertige 2<br />

- Marche possible avec assistance 1<br />

- Démarche non assurée, vertiges 0<br />

Nausées et/ou vomissements<br />

- Minimes 2<br />

- Modérés 1<br />

- Sévères 0<br />

Douleurs<br />

- Minimes 2<br />

- Modérés 1<br />

- Sévères 0<br />

Saignement chirurgical<br />

- Minime 2<br />

- Modéré 1<br />

- Sévère 0<br />

Pour sortir <strong>du</strong> centre, le <strong>patient</strong> doit avoir un score supérieur ou égal à 9.<br />

Tableau XII. – Critères de sortie <strong>du</strong> centre après anesthésie<br />

<strong>ambulatoire</strong>.<br />

10 au score d’Aldrete +<br />

- Stabilité des constantes vitales (températures, pouls, respiration), depuis au moins<br />

1 heure<br />

- Bonne orientation<br />

- Peut s’asseoir, se mettre debout, marcher et s’habiller seul<br />

- Absence de nausée ou de vomissement<br />

- Absence de vertige ou de céphalée<br />

- Peut boire et manger<br />

- Urine spontanément<br />

- Pas de douleur ou de saignement importants<br />

+ un accompagnateur responsable<br />

de SSPI. La sortie <strong>du</strong> centre ne se fera qu’après autorisation<br />

médicale. Bien que la loi française n’exige qu’une seule signature<br />

pour la sortie des <strong>patient</strong>s (décret n° 92-1102 <strong>du</strong> 2 octobre 1992,<br />

Journal officiel, 8 octobre 1992 : 13991), la plupart des équipes<br />

françaises, en accord avec ce qui se pratique depuis longtemps dans<br />

les pays anglo-saxons [54, 72] , préconisent une double signature<br />

médicale avant la sortie : celle de l’opérateur (qui aura vérifié<br />

l’absence de complication locale) ou de tout praticien qu’il aura<br />

désigné à cet effet, et celle de l’anesthésiste ayant pratiqué<br />

l’anesthésie ou de l’un de ses collègues. De toute façon, quelles que<br />

soient les modalités de sorties préconisées par la structure<br />

<strong>ambulatoire</strong>, celles-ci doivent être clairement définies au niveau <strong>du</strong><br />

« règlement intérieur » dont l’existence est ren<strong>du</strong>e obligatoire par le<br />

décret n° 92-1102 <strong>du</strong> 2 octobre 1992.<br />

HOSPITALISATION NON PROGRAMMÉE<br />

Les complications pouvant retarder ou empêcher la sortie <strong>du</strong> centre<br />

sont le plus souvent banales (douleurs ou vomissements persistant<br />

malgré le traitement) mais peuvent être très variées et parfois plus<br />

graves. Une structure <strong>ambulatoire</strong> ne pouvant pas, selon la loi, être<br />

ouverte plus de 12 h/j toute complication (même minime) qui va<br />

empêcher la sortie avant l’heure de fermeture <strong>du</strong> centre va entraîner<br />

de fait l’hospitalisation non programmée <strong>du</strong> <strong>patient</strong>. Lorsque ces<br />

complications, même banales, surviennent au domicile, elles<br />

peuvent aussi parfois nécessiter la réadmission <strong>du</strong> <strong>patient</strong> [17] .<br />

Les hospitalisations non programmées se situent entre 0,26 et 2,6 %<br />

selon les équipes et selon la chirurgie pratiquée [85] . C’est en<br />

gynécologie, et en particulier pour les cœlioscopies, et en urologie<br />

(pour des raisons multiples incluant âge, pathologies diverses,<br />

chirurgie plus importante que prévue) que l’on trouve la plus forte<br />

proportion d’admissions non programmées [7] .<br />

La plupart des complications ne sont pas spécifiques de l’anesthésie<br />

et leur gravité ressentie est augmentée par l’anxiété et par le fait<br />

qu’elles peuvent survenir au domicile. C’est pourquoi l’information<br />

<strong>du</strong> <strong>patient</strong> ou de son accompagnant sur tout ce qui peut se passer<br />

en postopératoire est primordiale pour minimiser l’importance de<br />

beaucoup de complications mineures.<br />

On distingue schématiquement trois types de complications : les<br />

complications plutôt en rapport avec le geste chirurgical, les<br />

complications plutôt en rapport avec les techniques et les pro<strong>du</strong>its<br />

anesthésiques et enfin les complications d’ordre médical, c’est-àdire<br />

en rapport avec les pathologies des <strong>patient</strong>s et leur traitement.<br />

Complications chirurgicales<br />

Elles représentent 60 à 70 % des complications majeures que l’on<br />

retrouve en <strong>ambulatoire</strong>. Elles vont parfois retarder ou empêcher la<br />

sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong> ou se manifester après sa sortie et justifier une<br />

hospitalisation. Il s’agit le plus souvent d’hémorragies, de<br />

perforations de viscères creux ou d’infections. Elles surviennent soit<br />

en peropératoire, soit en postopératoire immédiat mais, le plus<br />

souvent, ces complications ou les signes les faisant suspecter<br />

surviennent après la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong>.<br />

Complications anesthésiques<br />

Comme pour les complications chirurgicales, elles ne sont pas<br />

spécifiques de l’AA mais vont pouvoir, même lorsqu’elles sont<br />

mineures, retarder ou empêcher la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong>. Elles peuvent<br />

être majeures et non spécifiques et responsables <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> <strong>patient</strong><br />

(hypoventilation, arrêt cardiaque, inhalation de liquide gastrique)<br />

mais sont le plus souvent mineures. Les plus fréquentes sont : les<br />

vertiges, les étourdissements, les nausées et vomissements, les<br />

céphalées, l’agitation, les myalgies, les maux de gorge, les<br />

lombalgies, les paresthésies, la rétention d’urine, la somnolence<br />

persistante et la fatigue générale.<br />

Parmi ces complications mineures, les nausées/vomissements sont<br />

fréquents (environ dans 30 % des cas). Les vomissements, lorsqu’ils<br />

ne sont pas jugulés par un traitement précoce et efficace, vont être<br />

responsables d’un grand nombre de retards de sortie ou<br />

d’hospitalisations non programmées. Parfois même, ils peuvent ne<br />

survenir qu’après le retour au domicile [13] . Le traitement des<br />

nausées/vomissements fait appel aux mêmes molécules que celles<br />

utilisées en prémédication. Le dropéridol est probablement le<br />

pro<strong>du</strong>it de référence par son rapport coût/efficacité. Récemment,<br />

une nouvelle forme de présentation (ampoule de 1 mL contenant<br />

2,5 mg de principe actif) a eu l’AMM pour cette indication. Parmi<br />

les sétrons, seul l’ondansétron a l’AMM pour le traitement des<br />

nausées et vomissements postopératoires de l’a<strong>du</strong>lte et de l’enfant.<br />

Chez l’a<strong>du</strong>lte, l’ondansétron est efficace, même aux doses faibles<br />

(1 mg), pour traiter les nausées/vomissements en postopératoire [96] .<br />

La prévention et/ou le traitement de la douleur postopératoire<br />

doivent être au premier plan de nos préoccupations et plusieurs<br />

techniques s’offrent à nous pour mener à bien cet objectif [87] .<br />

Lorsque la douleur apparaît en postopératoire, elle doit être traitée<br />

précocement de manière efficace. Le traitement rapide et efficace de<br />

la douleur postopératoire est primordial en <strong>ambulatoire</strong> car il va<br />

conditionner la qualité des suites et la satisfaction <strong>du</strong> <strong>patient</strong>. Cette<br />

douleur est parfois de courte <strong>du</strong>rée. L’intensité de la douleur<br />

postopératoire peut être prévisible et l’on doit s’efforcer d’anticiper<br />

les besoins des <strong>patient</strong>s en postopératoire.<br />

Complications médicales<br />

Elles sont en général non spécifiques de l’<strong>ambulatoire</strong> et concernent<br />

en particulier le <strong>patient</strong> cardiaque, l’insuffisant respiratoire ou le<br />

diabétique. Elles peuvent aussi être en rapport avec des problèmes<br />

d’interférences médicamenteuses.<br />

9


36-635-A-10 <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> <strong>Anesthésie</strong>-Réanimation<br />

Tableau XIII. – Principales causes d’admissions non programmées<br />

(d’après Haberer [41] ).<br />

Chirurgicales<br />

Anesthésiques<br />

Médicales<br />

Sociales<br />

ID : insulinodépendant.<br />

Autres causes d’hospitalisations non programmées<br />

Parmi les principales causes d’hospitalisation non programmées<br />

(tableau XIII), d’autres facteurs peuvent être incriminés sans pour<br />

autant être en rapport avec une véritable complication. Ces<br />

hospitalisations non programmées sont parfois <strong>du</strong>es soit à l’horaire<br />

tardif de l’anesthésie, soit à une <strong>du</strong>rée d’intervention mal évaluée,<br />

tout cela concourant à un réveil insuffisant au moment de la<br />

fermeture <strong>du</strong> centre.<br />

Des problèmes d’ordre social peuvent aussi être responsables<br />

d’hospitalisation non programmée. En premier lieu, le <strong>patient</strong> peut<br />

refuser la sortie au moment où on la lui propose. Il peut s’agir aussi<br />

de l’absence d’accompagnant ou de l’absence de possibilité de<br />

surveillance au domicile pendant la nuit suivante.<br />

Enfin, les <strong>patient</strong>s peuvent être réadmis après leur sortie en raison<br />

d’une complication survenue au domicile.<br />

CONSIGNES POSTOPÉRATOIRES<br />

Avant le retour au domicile, le <strong>patient</strong> et/ou l’accompagnateur<br />

responsable reçoivent des consignes orales et écrites. Ces consignes<br />

sont variables selon le type de pathologie et d’anesthésie et doivent<br />

être bien comprises <strong>du</strong> <strong>patient</strong> et/ou de son entourage. Quoi qu’il<br />

en soit, il faut bien expliquer au <strong>patient</strong> que pendant les premières<br />

24 heures, quelques complications, parfois mineures, peuvent<br />

survenir : douleurs, nausées, vomissements, vertiges, étourdissements,<br />

fatigue, myalgies, céphalées, somnolence. En principe, tout<br />

devrait rentrer dans l’ordre au bout de 24 à 48 heures, mais ces<br />

signes peuvent aussi persister plusieurs jours [57] .<br />

Permanence téléphonique<br />

L’opéré, ou un de ses proches, doit pouvoir contacter à tout moment,<br />

24 heures sur 24, un chirurgien et/ou un anesthésiste à un numéro<br />

de téléphone noté sur la feuille de consignes. Il peut aussi contacter<br />

son médecin traitant, encore faut-il que celui-ci soit au courant de<br />

l’intervention et qu’il ait tous les éléments nécessaires pour pouvoir<br />

traiter efficacement une complication postopératoire.<br />

Rôle <strong>du</strong> médecin traitant<br />

Le médecin traitant doit pouvoir disposer, dès la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong>,<br />

d’un compte ren<strong>du</strong> détaillé de l’intervention avec les incidents qui<br />

ont pu se pro<strong>du</strong>ire, les risques qui peuvent exister, tous ces éléments<br />

lui permettant de poursuivre les soins à la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong> en toute<br />

connaissance de cause (ce compte ren<strong>du</strong> destiné au médecin traitant<br />

doit être donné au <strong>patient</strong> à sa sortie). Mais cette participation <strong>du</strong><br />

médecin traitant aux soins postopératoires n’est pas toujours<br />

souhaitée ni par les opérateurs qui préfèrent souvent assumer seuls<br />

les suites opératoires, ni par les médecins traitants eux-mêmes qui<br />

peuvent se sentir incompétents car non formés à ce type de soins<br />

particulier.<br />

10<br />

Chirurgie plus importante, biopsie positive,<br />

complications peropératoires (saignement, perforation),<br />

fin de l’acte trop tardive<br />

Nausées, vomissements importants, somnolence prolongée,<br />

céphalées postrachianesthésie<br />

Pathologies préexistantes : diabète ID mal équilibré, complications<br />

périopératoires : troubles <strong>du</strong> rythme, insuffisance coronarienne<br />

Demande <strong>du</strong> <strong>patient</strong>, <strong>du</strong> chirurgien ; absence d’accompagnant<br />

ou absence de personne au domicile la nuit suivante<br />

Suivi postopératoire<br />

La surveillance <strong>du</strong> <strong>patient</strong> ne s’arrête pas à la sortie <strong>du</strong> centre. Il est<br />

habituel de téléphoner le lendemain au domicile <strong>du</strong> <strong>patient</strong> pour<br />

vérifier l’absence de complication. En cas de problème ou de<br />

complication, l’infirmière, qui va pratiquer cet appel, pourra donner<br />

des conseils au <strong>patient</strong>. Si cela dépasse ses compétences, un médecin<br />

ou un chirurgien doit pouvoir être disponible pour donner les<br />

conseils appropriés nécessaires. De toute façon, dans la majorité des<br />

cas, le <strong>patient</strong> doit être revu à la consultation de l’opérateur (le<br />

rendez-vous ayant été pris avant sa sortie).<br />

Mais il ne faudrait pas sous-estimer la <strong>du</strong>rée de l’inconfort<br />

postopératoire et croire que, passé les 24 premières heures, il n’y a<br />

plus de problèmes. Des études de plus en plus nombreuses montrent<br />

que, même plusieurs jours après une intervention chirurgicale, un<br />

certain nombre de <strong>patient</strong>s restent encore très handicapés [17, 57] .<br />

Responsabilité en anesthésie/chirurgie<br />

<strong>ambulatoire</strong><br />

En <strong>ambulatoire</strong> comme ailleurs, les règles médicales habituelles de<br />

la pratique courante s’imposent aux praticiens. Ces différentes règles<br />

se retrouvent dans le nouveau code de déontologie, dans le nouveau<br />

code pénal, dans le code civil et dans le code de la santé publique.<br />

Mais la responsabilité n’est pas seulement médicale ou paramédicale<br />

et le directeur de l’établissement pourrait être mis en cause en cas<br />

de manquement à ses obligations, non seulement vis-à-vis <strong>du</strong> décret<br />

n° 94-1050 <strong>du</strong> 5 décembre 1994 sur la pratique de l’anesthésie dans<br />

les établissements de santé, mais aussi de l’arrêté <strong>du</strong> 7 janvier 1993<br />

relatif aux caractéristiques <strong>du</strong> secteur opératoire, en particulier pour<br />

les structures pratiquant l’anesthésie ou la chirurgie <strong>ambulatoire</strong>.<br />

Conclusion<br />

L’AA est très développée dans de nombreux pays anglo-saxons ou<br />

européens où 50 à 60 % de toute la chirurgie faite sous anesthésie se<br />

pratique en <strong>ambulatoire</strong>. En France, selon l’enquête récente<br />

SFAR/INSERM [59] , on ne retrouve que 27 % des anesthésies faites<br />

selon un mode <strong>ambulatoire</strong> et seulement 20 % de cette activité se fait<br />

dans le secteur public contre 80 % dans le secteur privé. En 1998, la<br />

chirurgie <strong>ambulatoire</strong> a été promue au rang de priorité de la politique<br />

d’organisation des soins hospitaliers par les institutionnels. Bien qu’il<br />

n’ait pas été encore prouvé de façon formelle que cette pratique soit<br />

toujours économiquement rentable, elle peut s’inscrire dans le cadre<br />

d’une maîtrise médicalisée des dépenses de santé. Par ailleurs, il existe<br />

une demande de plus en plus fréquente de la part des <strong>patient</strong>s et il faut<br />

en tenir compte. L’anesthésie et la chirurgie <strong>ambulatoire</strong>s devraient se<br />

développer dans les prochaines années avec la poursuite <strong>du</strong> programme<br />

de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nombre de lits dans les structures hospitalières et grâce<br />

aux processus incitatifs mis en place progressivement par les pouvoirs<br />

publics dans deux directions : valorisation en points ISA des actes<br />

pratiqués en <strong>ambulatoire</strong> et allègement <strong>du</strong> taux de change, c’est-à-dire<br />

diminution <strong>du</strong> nombre de lits devant être fermés pour compenser<br />

l’ouverture de places d’<strong>ambulatoire</strong>, pour ceux qui s’engagent à<br />

pratiquer une chirurgie <strong>ambulatoire</strong> substitutive (arrêté <strong>du</strong> 31 mai<br />

1999 portant application de l’article D 712-13-1 <strong>du</strong> code de la santé<br />

publique et relatif à l’engagement souscrit à l’occasion d’une demande<br />

d’autorisation de création ou de renouvellement d’autorisation de<br />

structure d’anesthésie ou de chirurgie <strong>ambulatoire</strong>s, Journal officiel,<br />

2 juin 1999 : 8114-8116 ; décret n° 99-444 <strong>du</strong> 31 mai 1999 relatif aux<br />

conditions de création de places d’anesthésie ou de chirurgie<br />

<strong>ambulatoire</strong>s et modifiant le code de la santé publique (troisième partie :<br />

Décrets), Journal officiel, 2 juin 1999 : 8111-8112).


<strong>Anesthésie</strong>-Réanimation <strong>Anesthésie</strong> <strong>du</strong> <strong>patient</strong> <strong>ambulatoire</strong> 36-635-A-10<br />

L’AA en 10 points<br />

– Pour être admis en <strong>ambulatoire</strong>, les <strong>patient</strong>s doivent être ASA 1, 2 ou 3 mais stabilisé.<br />

– En dehors de la classe ASA, un certain nombre de critères d’ordre socioculturel (condition de logement, ascenseur, téléphone, distance<br />

séparant l’hôpital <strong>du</strong> domicile, etc) sont d’une grande importance dans l’acceptation ou le refus d’une intervention sous AA.<br />

– Une part essentielle de la consultation d’anesthésie va consister à donner au <strong>patient</strong> et à son entourage tous les conseils, informations et<br />

explications nécessaires pour que l’intervention et les suites se passent dans les meilleures conditions possibles. Des documents spécifiques<br />

rappelleront toutes ces recommandations.<br />

– Il n’y a pas de technique anesthésique particulière en <strong>ambulatoire</strong> ; cependant, on doit privilégier les techniques qui permettent une<br />

récupération rapide des principales fonctions vitales et un minimum d’effets secondaires.<br />

– Quel que soit le type d’anesthésie pratiqué, le <strong>patient</strong> doit bénéficier de la même surveillance et <strong>du</strong> même monitorage (tant au bloc<br />

opératoire qu’en SSPI) que s’il était hospitalisé.<br />

– La <strong>du</strong>rée de surveillance avant la sortie est très variable et dépend de multiples facteurs (intervention, type d’anesthésie, etc). Il n’y a pas<br />

de <strong>du</strong>rée minimale légale à respecter entre la fin de l’intervention et l’heure de sortie <strong>du</strong> centre.<br />

– Les modalités de sortie doivent être clairement définies au niveau <strong>du</strong> « règlement intérieur » de la structure. L’autorisation de sortie sera<br />

donnée par un des médecins de la structure lorsqu’il aura jugé que le <strong>patient</strong> peut en toute sécurité rentrer chez lui. Cependant, il ne<br />

pourra sortir que s’il est accompagné (par un proche ou une tierce personne) et il est impératif qu’un a<strong>du</strong>lte responsable soit près de lui la<br />

nuit suivante.<br />

– En cas de complication (quelle qu’en soit la nature) empêchant la sortie <strong>du</strong> <strong>patient</strong> avant l’heure de fermeture <strong>du</strong> centre, le <strong>patient</strong> devra<br />

être hospitalisé.<br />

– Un certain nombre de documents (comptes ren<strong>du</strong>s opératoire et anesthésique, recommandations et consignes spécifiques, ordonnances,<br />

courrier pour le médecin traitant) sera remis au <strong>patient</strong> (ou à son accompagnateur) au moment de la sortie. Toutes les explications<br />

nécessaires seront données à ce moment-là.<br />

– En cas de problème après la sortie, le <strong>patient</strong> doit disposer d’un numéro de téléphone où il peut contacter à tout moment un praticien<br />

susceptible de traiter les complications qui pourraient éventuellement survenir.<br />

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