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LES ARCS - Aspergillus

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<strong>LES</strong> <strong>ARCS</strong><br />

Je m'appelle Isabelle, je suis née en 1967 à Strasbourg et j'ai 35 ans. Je suis porteuse d'une<br />

maladie appelée Hinson Pepys, aspergillose broncho-pulmonaire allergique découverte en<br />

1988 ainsi que des bronchectasies kystiques situées essentiellement au niveau de la lingula, et<br />

accessoirement au niveau du lobe moyen. En 1985, la sérologie pour l'aspergillus fumigatus<br />

était positive, immuno-diffusion : 1 arc, catalase positive, immuno-électrophorèse : 4 arcs,<br />

rast de classe 3. En 1988, pour l'aspergillus flavus : 2 arcs en immuno-diffusion, immuno-<br />

fluorescence et immuno-électrophorèse négatives, sérologie candidosique négative. Pour<br />

l'aspergillus fumigatus, immuno-fluorescence négative, 1 arc en immuno-diffusion, 5 arcs en<br />

immuno-électrophorèse, activité catalase positive. Un traitement par Itraconazole 200mg/jour<br />

pendant un mois a été débuté le 2.08.88. Résultat : 2 prélèvements ont été effectués, à jeun et<br />

4 heures après la prise du médicament. Une sérologie aspergillaire, négative en immunofluorescence,<br />

catalase positive en immuno-diffusion, 1 arc pour aspergillus fumigatus, 1 arc<br />

pour aspergillus flavus en immuno-électrophorèse, 4 arcs pour l'aspergillus fumigatus. C'est<br />

en 1988, que le diagnostic de maladie de Hinson Pepys a été confirmé. En 1996, la sérologie<br />

aspergillaire est positive à 3 arcs en immuno-diffusion, 3 arcs en immuno-électrophorèse avec<br />

activité catalasique et chymotrypsique négative. En 2000, 1 arc en immuno-électrophorèse,<br />

aspergillose dans le sérum : positive. En 2001, sérologie aspergillaire positive, arc de<br />

diffusion 4. J'ai fait une première poussée d'aspergillose à l'âge de 21 ans, deuxième à 29 ans,<br />

troisième à 33 ans, la quatrième à 34 ans. A chaque poussée, ça se traduit par une surinfection<br />

et des moules bronchiques aspergillaires. Je ne sais pas depuis quand j'ai les dilatations des<br />

bronches et je ne sais pas non plus si j'ai eu la coqueluche étant petite. Etant donné que cette<br />

maladie très fréquente autrefois et qui a été responsable de séquelles respiratoires graves<br />

(dilatations des bronches post-coquelucheuse). En outre, chez un sujet à terrain allergique, la<br />

coqueluche peut être le facteur déclenchant d'une maladie asthmatique qui évoluera ensuite<br />

pour son propre compte.<br />

La dilatation des bronches ou bronchectasies, se caractérise par une augmentation permanente<br />

et irréversible du calibre des bronches. Indépendamment de la dilatation, les voies aériennes<br />

supérieures sont souvent le siège d'inflammations : sinusites, rhino-pharyngites, amygdalites.<br />

Autrefois très fréquentes, les dilatations des bronches deviennent plus rares.<br />

Les formes diffuses sont la conséquence d'une infection diffuse, comme la rougeole, la<br />

coqueluche, parfois une tuberculose. Certaines formes de bronchectasies sont d'origine<br />

génétique : mucoviscidose, déficit immunitaire, syndrome d'immobilité des cils bronchiques.<br />

La première question que les médecins me posent en général, c'est : avez-vous eu la<br />

coqueluche ou la tuberculose quand vous étiez petite ?


CHRONOLOGIE<br />

POUMONS<br />

En 1985 :<br />

- Découverte de l'allergie à l'aspergillus et des kystes<br />

au niveau du poumon gauche.<br />

- Pas de traitement prolongé malgré la découverte de<br />

l'allergie et des kystes.<br />

- Pas de suivi médical à cette époque.<br />

3 ans après<br />

En 1988 1er poussée :<br />

- Découverte de la maladie d'Hinson Pepys abpa avec<br />

dilatations des bronches.<br />

- Après la sortie d'hôpital, je suis sous cortisone à<br />

faible dose pendant 2 ans.<br />

- Pas de scanner, pas de sérologie, pas de kiné…<br />

8 ans après<br />

En 1996 2ème poussée :<br />

- Début d'un traitement " Sporanox " 1 an continu<br />

arrêt 6 mois, ainsi que le Serevent, Pulmicort,<br />

Exomuc.<br />

- Kiné 2 fois par semaine " toilette bronchique ".<br />

- Cure thermale.<br />

- Sérologie aspergillaire.<br />

- Contrôle scanner.<br />

3 ans après<br />

En 1999 3ème poussée :<br />

- Toujours sous traitement médical, kiné, cure,<br />

scanner, contrôle de la sérologie...<br />

2 ans après<br />

En 2001 : 4ème poussée :<br />

- Toujours sous traitement médical, kiné, cure,<br />

scanner, contrôle de la sérologie...<br />

SINUS<br />

- 1er poussée en 1988.<br />

- 2ème poussée en 1999.


QUESTIONS<br />

Pour les médecins<br />

(Que je me pose et que l'on m'a posé.)<br />

1)Pourquoi les poussées se rapprochent-elles ? Vous avez remarqué que entre la première et<br />

la deuxième poussée il y a 8 ans et maintenant les poussées se rapprochent c'est 2 ans.<br />

Pourquoi ? Devient-on plus sensible au fil des ans ?<br />

2)Si je fais une poussée pulmonaire, ça ne l'est pas automatiquement pour les sinus,<br />

comment cela se fait-il ?<br />

3)Que pensez-vous des fibroscopies, est-ce un acte médical qui peut apporter encore plus de<br />

microbes ?<br />

4)Je prends le Sporanox 1 an je l'arrête 6 mois. Pendant ces 6 mois où je n'ai aucun<br />

traitement, dois-je prendre de la cortisone pour me " protéger " ?<br />

5)Quand on trouve de l'aspergillus dans les sinus, se peut-il qu'il puisse infecter<br />

systématiquement d'autres organes tel que le poumon ?<br />

6)Je fais une réaction aux tests cutanés à l'aspergillus mais ma sérologie est négative et les<br />

rasts sont modérés. Comment dois-je interpréter ceci ?<br />

Si vous avez les réponses à mes questions, n'hésitez pas, je vous en remercie d'avance.


<strong>LES</strong> CONSEILS SUIVANTS<br />

Les personnes porteuses de cette maladie ont beaucoup de contraintes dans la vie quotidienne<br />

aussi bien familiale que professionnelle. Par exemple, pour le travail éviter les lieux comme<br />

hôpitaux, maisons anciennes, entrepôts, endroits humides, travaux dans l'entreprise , la<br />

climatisation. Il faut trouver un endroit compatible avec notre état de santé, en endroit qui soit<br />

sain, propre. Un endroit neuf ou avec très peu d'ancienneté. Ce serait l'idéal. Au niveau<br />

familial, éviter de demeurer dans des habitations anciennes, ne pas aller dans les caves ainsi<br />

que les greniers. Eviter les tapisseries et les murs moisis, les moquettes, les peluches, les<br />

plantes, faire le ménage et laver les rideaux quotidiennement. Eviter tous travaux dans la<br />

maison. Bien nettoyer son réfrigérateur. Eviter de garder des fruits, des légumes trop<br />

longtemps. Ne pas prendre du poivre. Voici d'autres conseils très importants :<br />

* Aérer tous les jours<br />

* Enlever les papiers peints humides, les plantes.<br />

* Utiliser un déshumidificateur dans certaines pièces.<br />

* Les humidificateurs sont une source de moisissures et<br />

leur emploi doit être surveillé et l'appareil nettoyé<br />

régulièrement.<br />

* Ventiler les espaces confinés (salle de bain, cuisine,<br />

buanderie...).<br />

* Eviter de garder des objets renfermés pendant des<br />

longues périodes.<br />

* Dans les toilettes ou la salle de bain : s'assurer que<br />

l'excès d'humidité soit éliminé correctement par un<br />

ventilateur fonctionnel, essuyer les surfaces humides<br />

après la douche, employer une substance fongicide<br />

régulièrement.<br />

* Dans la cuisine : ventiler durant la préparation des<br />

repas, vider les poubelles le plus tôt possible, ne pas<br />

laisser trainer des aliments moisis, vérifier le contenu<br />

du réfligérateur et nettoyage fréquent.<br />

* S'assurer que l'air de la sécheuse soit bien dirigé à<br />

l'extérieur.<br />

* Eviter les promenades en forêt après la pluie ou par<br />

temps de brouillard, éviter de ramasser les feuilles<br />

mortes.<br />

* Pas de moquettes au domicile<br />

* Bien laver les fruits et légumes, et aussi les draps,<br />

couvertures et taies d'oreillers.


ASPERGILLOSE BRONCHO-PULMONAIRE<br />

ALLERGIQUE (ABPA)<br />

Il s'agit d'une maladie allergique rencontrée de façon assez commune chez les patients<br />

asthmatiques : on estime que 20 % des asthmatiques peuvent contracter cette pathologie à un<br />

moment donné de leur vie. L'ABPA est aussi commune chez les patients atteints de<br />

mucoviscidose au sortir de leur adolescence. Les symptômes sont similaires à ceux d'un<br />

asthme classique : épisodes de malaise, toux et sifflements. Certains patients crachent des<br />

bouchons muqueux brunâtres. Le diagnostic repose sur la radiologie, des analyses de sang et<br />

de crachats et des tests cutanés. En absence de traitement, l'ABPA peut aboutir à des<br />

dommages irréversibles du poumon (fibrose).<br />

Le traitement est basé sur l'emploi de corticostéroïdes par aérosols ou per os (prednisolone),<br />

spécialement durant les crises. L'itraconazole (un antifongique administré oralement) est utile<br />

pour réduire la dose de cortisone employé chez les patients qui nécessitent des concentrations<br />

élevées de stéroïdes. En effet, les corticostéroïdes utilisées pendant de nombreuses années ont<br />

des effets secondaires néfastes, tels qu'un gain de poids ou un affaiblissement des os<br />

(ostéoporose). (1)<br />

(1) http://www.aspergillus.man.ac.uk/languages/fremain.htm<br />

Le terrain sur lequel l'ABPA se développe et souvent particulier de par l'importance des<br />

manifestations atopiques associées : Rhinite ou conjonctivite allergique, eczéma atopique,<br />

allergie alimentaire. Une poly sensibilisation vis-à-vis des pneumallergènes habituels<br />

(acariens, graminées) est fréquemment observée. Il est rare que l'asthme soit absent.<br />

La poursuite du contact, lors des poussées successives, entraîne des séquelles importantes :<br />

fibroses, dilatations des bronches, emphysème pulmonaire. (2)<br />

(2) Parue dans MYCOTOP, <strong>Aspergillus</strong>, Aspergillose, Laboratoire Janssen-Cilag.<br />

Actuellement le traitement que je suis pour l'aspergillus est le Sporanox, 1 matin 1 soir,<br />

pendant 1 an, arrêt 6 mois. Pendant le traitement, j'ai eu des maux de tête surtout côté droit.<br />

Toujours localisés au même endroit.<br />

Maintenant, je peux certifier que les maux de tête ne sont pas dus au Sporanox mais au nerf<br />

d'Arnold. Le stress serait en cause.


L'ASPERGILLUS<br />

* Genre de champignons ascomycètes plectomycètes, microscopiques se présentant sous<br />

forme de moisissures. Certaines espèces, fréquentes dans le sol, contaminent les denrées<br />

alimentaires, le fourrage, le foin, la paille... d'autres se développent sur les confitures sur des<br />

graines. Plusieurs sont pathogènes pour l'homme et les animaux.<br />

* Les aspergillus sont des moisissures cosmopolites présentes dans l'atmosphère d'une<br />

manière perannuelle avec des recrudescences automno-hivernales. Ils prolifèrent aussi dans<br />

les lieux humides, dans les climatiseurs et les humidificateurs...<br />

* L'aspergillus flavus est surtout une moisissure d'intérieur, l'aspergillus fumigatus est une<br />

moisissure d'extérieur.<br />

Où se trouve l'aspergillus :<br />

- Les spores aspergillaires sont présentes dans<br />

l'atmosphère, dans l'air ambiant.<br />

- Les filtres contaminés d'air conditionné.<br />

- Il se développe dans le sol.<br />

- Les spores d'aspergillus peuvent se disperser sur<br />

la poussière ou des particules de saleté quand les<br />

planches, les murs, les plafonds sont démolis.<br />

- Pendant les activités de constructions<br />

- Le terreau d'une plante<br />

- Endroits chauds et humides.<br />

- Les faux plafonds<br />

- Le poivre moulu qui est une source de<br />

contamination nosocomiales.<br />

- Eviter les lieux comme caves, greniers.<br />

- Végétaux en décomposition<br />

- Les fientes des pigeons.<br />

L'aspergillus est partout. La présence quasi constante des spores d'aspergillus en suspension<br />

dans l'atmosphère peut rester réduite ou peut être considérable.<br />

Pouvoir pathogène relaté dans la thèse du<br />

Docteur S. BAAZIZ de TUNISIE<br />

Je cite : " La pathologie fongique liée aux aspergillus est de loin la plus fréquente des<br />

mycoses de l'appareil respiratoire, en effet nous sommes constamment exposés à l'inhalation<br />

de spores aspergillaires en suspension dans l'atmosphère (1 à 20 spores /m3), les aspergillus y<br />

représente 1 à 7 % des isolements de moisissures, leur petite taille de l'ordre de 2 à 3 µm leur<br />

permet de pénétrer profondément dans les voies respiratoires et de gagner les espaces<br />

alvéolaires. La thermophilie des espèces qui poussent à des températures supérieures ou<br />

égales à 45°c explique la prépondérance des affections broncho-pulmonaires à aspergillus<br />

fumigatus. Dans les conditions physiologiques normales, les spores inhalées même en grande


quantité sont rapidement éliminées en 24 h ou plus grâce au pouvoir d'épuration remarquable<br />

de l'appareil respiratoire. "<br />

L'ASPERGILLOSE<br />

* Maladie pulmonaire due à la présence dans les poumons de champignons microscopiques<br />

aspergillus fumigatus ou aspergillus Niger. La symptomatologie de cette maladie évoque celle<br />

de la tuberculose pulmonaire (toux, hémoptysie, amaigrissement, fatigue, fièvre). Seul<br />

l'examen microscopique des expectorations permet de les distinguer.<br />

* L'aspergillose pulmonaire, une maladie de l'appareil respiratoire, est provoquée par la<br />

respiration des spores des moisissures de type <strong>Aspergillus</strong>. Celles-ci peuvent proliférer dans<br />

les conduits d'aération (climatiseurs, humidificateurs) et sont redoutées dans certains services<br />

hospitaliers où l'on soigne des cancéreux.<br />

Conséquence<br />

Sur un terrain atopique, une allergie de type 1 sera responsable d'un asthme aspergillaire ; une<br />

allergie de type 3 sera responsable d'une aspergillose broncho-pulmonaire allergique ou<br />

maladie de Hinson Pepys.<br />

Une inhalation massive d'allergène est source d'une allergie de type 4 et sera responsable<br />

d'une alvéolite allergique extrinsèque ou pneumopathie d'hypersensibilité (PHS) pouvant<br />

évoluer vers la fibrose. (4)<br />

(4) http://www.med.univ-rennes1.fr/cerf/edicerf/THORAX/01_.html


RECAPITULATIF DE MON ENFANCE<br />

Pourquoi et comment suis-je devenue allergique à l'aspergillus ?<br />

Etant bébé, je faisais bronchites sur bronchites et j'ai commencé avec l'asthme à partir de 10<br />

ans approximativement. Les crises étaient dues aux pollens et à la poussière. J'ai consulté un<br />

premier pneumologue où j'ai commencé la désensibilisation pour la poussière et le pollen.<br />

Petite, nous vivions dans un appartement au-dessus d'une école et je me promenais souvent<br />

dans le grenier, c'était le toit de l'école, il était très grand et il y avait énormément de<br />

poussières. Nous avions aussi beaucoup d'animaux qui sortait un peu de l'ordinaire, serpents,<br />

perroquet, souris, iguanes… Les animaux normaux étaient chiens, chats, hamsters. Mes<br />

parents avaient acheté une vieille maison à la campagne pour le week-end. Une maison à<br />

restaurer. Je me souviens que dans la salle à manger il y avait des lambris d'où on voyait les<br />

champignons sortir. La maison était humide.<br />

Comme je le disais au début, les crises d'asthmes ont commencé à l'âge de 10 ans. Peu de<br />

temps après, mes parents ont divorcé. Ma mère, moi ainsi que mon frère, nous sommes allés<br />

vivre dans un appartement. Au début, il n'y avait pas d'animaux., le chat est venu deux ans<br />

plus tard. Après ça, mon allergie a augmenté, c'était aux poils de chats. C'est pour cette raison,<br />

que nous avions du le faire piquer. C'était également, aux squames de cheval ainsi que les<br />

produits laitiers et les œufs. Pour les aliments, les symptômes étaient l'urticaire. J'ai fait un<br />

œdème de Quincke avec l'Aspégic et une sorte de zona, plaques d'ampoules avec le Fervex.<br />

En 1985, après une crise d'asthme et en raison de la suspicion radiographique de<br />

bronchectasies et de la relative sévérité de l'asthme, les médecins on fait une recherche<br />

aspergillose allergique, conclusion : sérologie positive pour l'aspergillus fumigatus.<br />

J'ai commencé à travailler en 1987 dans une entreprise, répartition pharmaceutique. C'est un<br />

entrepôt qui stocke les médicaments et qui les distribue aux pharmaciens. Il y a également<br />

énormément de poussière (1g de poussières = 1,5 millions de germes). Par ailleurs, des<br />

travaux de rénovation ainsi que l'installation de la climatisation ont été effectués dans les<br />

années passées. J'ai demandé que des analyses se fassent dans cette entreprise pour évaluer la<br />

quantité d'aspergillus.<br />

Mon mari et moi-même, nous habitions dans une maison avec poutres. Après mon<br />

hospitalisation de 1988 et la découverte de la maladie, nous avions dû déménager.<br />

L'aspergillus pouvait se trouver dans les poutres.<br />

Ma grand-mère maternelle qui était italienne, possédait une maison dans un village ancien, en<br />

Italie dans les Dolomites. Une maison qui est assez vieille. On y passait les vacances là-bas.


DESCRIPTION DES POUSSEES<br />

1er poussée d'aspergillose :<br />

Je l'ai faite en 1988 après que le Dispensaire de Strasbourg ait remarqué une tache au poumon<br />

côté gauche. Opacité juxta-hilaire gauche. Suite à ça, mon 2ème pneumologue, dont je ne<br />

citerais pas le nom, m'avait envoyée à l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg début juin 1988.<br />

Je précise que je n'avais pas de fièvre et aucune douleur. Le 9 juin 1988, j'ai subi une<br />

bronchofibroscopie, conclusion : côté gauche, présence d'un bouchon muqueux obstruant<br />

complètement l'orifice de la lingula . Il existe de véritables moules intra-bronchiques qui se<br />

prolongent dans les deux sous-orifices postérieurs. Ceci est donc très fortement évoquateur<br />

d'une aspergillose broncho-pulmonaire allergique.15 jours après mon hospitalisation, je suis<br />

sortie pour le week-end. Je suis retournée d'urgence à l'hôpital pour un syndrome pseudogrippal<br />

avec douleur basi-thoracique gauche. Sur la radiographie : opacité inhomogène de la<br />

lingula avec réaction pleurale du tiers inférieur de l'hémithorax gauche. Réaction pleurale<br />

liquidienne. L'évolution est favorable sous traitement : Solupred 20mg/jour, puis 35mg/jour à<br />

doses dégressives jusqu'à 20mg/jour. Rovamycine 4cp/jour. Péflacine 2cp/jour. Ventoline 4<br />

bouffées/jour. Arrêt du Nizoral et de l'Ancotil.<br />

2ème poussée d'aspergillose :<br />

C'était en 1996. J'étais enceinte de mon deuxième enfant. Je suis allée une première fois à<br />

l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg en janvier pour une pleuro-pneumopathie basale droite<br />

abcédée. L'échographie pleurale avait noté un aspect de cavité avec un niveau hydro-aérique :<br />

il existait un petit épanchement liquidien péri-lésionnel modéré. Les prélèvements<br />

bactériologiques et mycologiques ont isolé quelques levures type candida albicans associées à<br />

des colonies d'aspergillus fumigatus également présentes à l'examen direct. Sur le plan<br />

bactériologique, ils ont trouvé de l'haemophilus influenzae sensible. L'évolution est favorable<br />

sous traitement : Claforan 1g x 3/jour. Hospitalisée une deuxième fois en juillet de la même<br />

année pour une surinfection côté gauche et également pour une menace d'accouchement<br />

prématuré à l'Hôpital Civil de Strasbourg. Conclusion, syndrome de Hinson Pepys en poussée<br />

avec pneumopathie lingulaire. Traitement médical à l'hôpital : Solumédrol 2 x 40 mg/jour<br />

ainsi qu'une antibiothérapie de couverture par Claforan 3 x 1g en I.V. sont instaurées.<br />

3ème poussée d'aspergillose :<br />

C'était en 1999. Après mon accouchement, j'avais pris 3 ans de congé parental. Je voulais en<br />

profiter pour me refaire une bonne santé. J'ai consulté un troisième pneumologue Dr Rempp<br />

qui m'a prescrit un traitement de fond, Serevent 2x2 par jour, Pulmicort 2x2 par jour, Exomuc<br />

2 par jour, le Sporanox 1 cpr matin et un le soir. 1 an continu, arrêt 6 mois. Depuis le mois de<br />

novembre 1999; j'ai commencé à faire des aérosols de Mucomyst. J'ai fait 3 ans de séjours en<br />

établissement thermal. Donc, j'ai repris le travail le 12 août 1999. Le 3 septembre de la même<br />

année, l'analyse d'expectoration était positive, aspergillus fumigatus. Début octobre, beaucoup<br />

d'aspergillus est sorti au travail. Au mois de novembre, 2 kystes pleins se sont formés. Suite à<br />

ça, j'ai suivi un traitement médical : Ciflox pendant 3 semaines, Augmentin pendant 15 jours,<br />

en même temps. Arrêt 8 jours, et pendant 10 jours Solupred. Conclusion du traitement<br />

médical : les kystes étaient toujours pleins. Le 18 janvier 2000, Dr Kessler a effectué une


endoscopie sous anesthésie générale. Résultat : obstruction totale de la bronche lingulaire par<br />

des moules bronchiques aspergillaire. Le 20 janvier, douleurs côté gauche, hospitalisée le 23<br />

janvier pour une surinfection à Escherichia coli associée à une colonisation d'aspergillus<br />

fumigatus. Traitement médical à l'hôpital : Claforan 2 g x 3 par jour. Poursuite du traitement<br />

par Sporanox.<br />

4ème Poussée d'aspergillose<br />

Nous sommes le 12 mars 2001 , la sérologie aspergillaire confirme la présence de 3 arcs de<br />

précipitation pour aspergillus fumigatus en électrophorèse. Les cavités kystiques se sont à<br />

nouveau comblées. Suite à l'endoscopie réalisé le 11 avril, je présente une douleur basithoracique<br />

gauche. Hospitalisée et traitée par Claforan 3 x 1g par jour pendant 4 jours et<br />

relayé par Orelox pendant 15 jours.<br />

SERVICE DE PATHOLOGIE PROFESSIONNELLE ET<br />

DE MEDECINE DU TRAVAIL<br />

RESULTAT DU COMPTE RENDU<br />

Je viens de recevoir les résultats du service de pathologie professionnelle. En effet, ils ont<br />

effectué une visite au poste de travail le 3 mai 2000. Conclusion : la température sèche de l'air<br />

mesuré dans l'entrepôt était de 21°8 et la température humide de 18°5 avec donc une<br />

hygrométrie d'environ 75%. J'ai demandé qu'on mesure le taux d'aspergillus. Je constate que<br />

cela n'a pas été fait. Et pour moi, c'est ce qui était le plus important. En ce qui concerne la<br />

poussière, je cite : " nous n'avons pas constaté d'empoussiérage particulier autre que celui qui<br />

est retrouvé dans la plupart des lieux de travail de ce type ". Je me demande s'ils ont regardé<br />

au bon endroit là où les palettes sont entreposées et qui restent toujours fixes. La poussière<br />

s'accumule depuis des années. Le ménage n'est pas fait dans cet endroit. Etant donné que des<br />

travaux de rénovation ont été effectués dans cette entreprise, la poussière s'est déposée sur le<br />

sol. Et là où le ménage n'est pas fait, la poussière y est encore.<br />

J'ai demandé qu'on fasse des analyses pour voir le taux d'aspergillus s'il y a plus ou moins de<br />

spores qu'à l'extérieur. J'ai bien précisé au début de ma biographie qu'on peut trouver<br />

l'aspergillus dans l'atmosphère, dans l'air ambiant. Mais il peut y avoir une concentration<br />

normale ou une forte concentration. Malheureusement et je le redis encore une fois, je n'ai<br />

aucune réponse à ce sujet. Par contre, ils me conseillent d'éviter l'affectation dans la partie<br />

réservée à la réception et à l'ouverture des cartons. Les contrastes de température et les<br />

courants d'air dans ce local peuvent être un facteur aggravant pour un sujet fragile sur le plan<br />

broncho-pulmonaire. Par contre, les travaux aussi bien de réception des appels téléphoniques<br />

que de préparation de commandes sont compatibles avec mon état de santé. Mais ils précisent<br />

bien qu'une surveillance médicale régulière est cependant nécessaire. Et qu'une reconversion<br />

professionnelle à moyen terme sur un emploi de type secrétaire est conseillée, mais il n'existe<br />

actuellement pas d'arguments suffisants sur le plan médical pour contre-indiquer la reprise du<br />

poste de préparatrice de commandes. Le résultat est que j'ai été licenciée pour inaptitude.


L'ADMINISTRATION<br />

Je suis en maladie depuis le 22 décembre 1999 et je viens de recevoir la visite de l'assistante<br />

sociale justement pour m'expliquer certaines choses. Si mon arrêt de maladie devait se<br />

prolonger au-delà de 6 mois, pour raison médicale reconnue par le médecin-conseil,<br />

l'instruction préalable de mon dossier permettrait d'éviter une interruption dans le versement<br />

de mes indemnités journalières.<br />

* J'ai déposé un dossier à la Cotorep pour faire une demande de reconversion professionnelle<br />

et une reconnaissance de travailleur handicapé. Je me suis présentée à leur réunion du 4 juillet<br />

1999. Les seules propositions : travailler dans un endroit de soudure, faire nourrice agréée,<br />

faire du ménage. Ce sont vraiment des propositions aberrantes. Je dois justement trouver un<br />

travail dans un lieu qui soit propre, pas un lieu où l'on fait de la soudure ou du ménage.<br />

Le résultat est prononcé : la Cotorep m'a reconnue en qualité de travailleur handicapé, classé<br />

en catégorie A du 29.09.2000 au 29.09.2003 pour une durée de 3 ans. Le seul but est de<br />

m'aider dans mes démarches professionnelles. Elles n'ont aucun rapport avec les 3 catégories<br />

(1E-2E-3E) de la pension d'invalidité.<br />

* J'ai également déposé une reconnaissance en maladie professionnelle (tableau 66, affections<br />

respiratoires de mécanismes allergiques) puisqu'en période d'activité je présentais de manière<br />

systématique des épisodes infectieux bronchique. La demande a été déposée à la Sécurité<br />

Sociale de Strasbourg. L'instruction du dossier est en cours et une décision devrait être prise<br />

dans un délai de 3 mois, en application de l'article R 441.10 du Code de la Sécurité Sociale.<br />

J'ai peu d'espoir, mais même si la demande est rejetée, j'aurais quand même une preuve en<br />

main pour plus tard.<br />

Le résultat est prononcé : mon dossier a été éxaminé dans le cadre du 2ème alinéa de l'article<br />

L.461.1 du Code de la Sécurité Sociale, il ne présente pas un caractère professionnel. Est<br />

présumée d'origine professionnelle toute maladie désignée dans un tableau et contractée dans<br />

les conditions mentionnées à ce tableau.<br />

La prolongation d'arrêt de travail se termine le 16 août 2000, le 17 août j'ai rendez-vous avec<br />

la médecine du travail.<br />

Le jour J viens d'arriver, le résultat est le licenciement pour inaptitude. Pour le premier<br />

rendez-vous, la médecine du travail a précisé dans le feuillet "Demande d'examen médical" :<br />

changement de poste indiqué, à revoir dans quinze jours. Pour le deuxième rendez-vous il est<br />

précisé dans avis et observation du médecin de travail : inapte au poste occupé, suite entretien<br />

avec employeur pour un poste compatible dans l'entreprise. Apparemment, il n'y avait aucun<br />

autre poste disponible pour moi. Pour ma santé je pense que c'est la meilleure solution. D'un<br />

côté je me sens soulagée, soulagée que cette histoire se termine enfin. Cela fait 8 mois et demi<br />

que cette histoire dure. 8 mois d'inquiétude, de stress. Mais d'un autre côté, je vais devoir<br />

trouver du travail dans un endroit qui me convienne, un endroit sain et propre. D'autres soucis,<br />

d'autres inquiétudes. Date du licenciement, le 20 septembre 2000.<br />

* Nous sommes le 9 novembre 2000, j'ai déposé auprès de la sécurité sociale de Strasbourg,<br />

une demande de pension d'invalidité 1. Attente de réponse.<br />

Le résultat est prononcé : dans l'immédiat il refuse provisoirement la demande de pension<br />

d'invalidité étant donné que je touche les indemnités journalières et mon état de santé n'étant


pas stabilisé. Je dois reformuler une demande à l'expiration de cette période d'indemnisation.<br />

* Demande d'une pension d'invalidité 1 auprès de la Sécurité Sociale. Attente de réponse.<br />

Le résultat est prononcé : Mme MASSETTE ne présentait pas, à la date du 02/05/02, un état<br />

d'invalidité réduisant au moins des deux tiers sa capacité de travail ou de gain et ne peut donc<br />

pas prétendre au bénéfice d'une pension d'invalidité.<br />

J'ai contesté cette demande au Tribunal du Contentieux de l'Incapacité et ma requête a été<br />

rejetée.<br />

J'ai deux mots à dire sur ce sujet, quand je me suis présentée au Trinubal du contentieux de<br />

l'incapacité, je suis restée 1 mm dans le bureau, on m'a posé des questions, mon âge, mon<br />

adresse, j'ai juste eu le temps de dire que je suis là pour une demande de pension d'invalidité<br />

catégorie 1 et que j'ai été licenciée pour inaptitude. Après, je suis allée dans une autre pièce<br />

avec le médecin conseil qui m'a ausculté. J'y suis restée 5 mm, et ce qui m'a frappé c'était sa<br />

réponse :" Madame vous avez une maladie rare que je ne connais pas." Je me suis dit<br />

comment peut-on définir le degré d'invalidité d'une maladie qu'on ne connait pas. Pour finir,<br />

il m'a simplement dit de trouver un travail dans un bureau, position assise.<br />

Conclusion : il faut avoir un pied sous terre pour avoir quelque chose.<br />

SE POSE LE PROBLEME DU TRAVAIL<br />

Je n'ai pas le droit de travailler dans les hôpitaux, dans les entrepôts, dans les vieilles maisons,<br />

dans les endroits humides. La médecine du travail de l'hôpital Civil de Strasbourg m'a certifié<br />

que la Cotorep m'aiderait à trouver du travail si je le perdais justement. Malheureusement,<br />

depuis mon licenciement du 20 septembre 2000, je n'ai aucune nouvelle de la Cotorep.<br />

Dans le livre Vaincre les allergies du professeur L.F. Perrin, un article sur les maladies<br />

professionnelles avec origine allergique, je cite : "travaux exposant à l'inhalation de particules<br />

microbiennes ou mycéliennes dans les laboratoires de bactériologie et les locaux à caractères<br />

industriels dont l'atmosphère est climatisée ou humidifiée lorsque l'absence de pollution par<br />

micro-organismes du système d'humidification n'est pas établie par des contrôles réguliers.<br />

Tableau 66, affections respiratoires de mécanisme allergique". Alors même dans les<br />

entreprises munies de la climatisation je ne pourrais pas travailler. J'ai retrouvé un autre<br />

article sur Internet du Dr Pierre Auger Spécialiste en médecine du travail, je cite : "une<br />

pathologie tout aussi sérieuse, sinon plus, se dénommant alvéolite allergique extrinsèque peut<br />

être consécutive à l'exposition à des contaminants biologiques (moisissures, bactéries etc.) se<br />

retrouvant dans des systèmes de ventilation mal conçus ou mal entretenus. D'autres maladies<br />

infectieuses seront aussi véhiculées par les systèmes de ventilation, telles les infections<br />

pulmonaires à champignons chez des malades hospitalisés.<br />

EXTRAIT DU LIVRE MYCOTOP <strong>Aspergillus</strong>, Aspergillose Laboratoire Janssen-<br />

Cilag. 4 paragraphes très intéressants :<br />

1) Comme l'a montré une équipe américaine (Lentino J.R. et Coll, 1982), quelques secondes<br />

après la démolition d'un bâtiment par explosifs, les comptages révèlent un chiffre qui atteint<br />

10 000 spores/m3 d'air. Une heure après, les comptages redeviennent nuls.<br />

2) Les comptages de spores d'aspergillus sont extrêmement fluctuants. Ainsi, en période de<br />

travaux de démolition d'un bâtiments dans un hôpital, quelques secondes après l'envol d'un<br />

nuage de poussière, le nombre de spores pouvant être inhalées peut être considérable. Les<br />

prélèvements de surfaces reflètent bien le dépôt des spores après les turbulences. Il faut


craindre tout ce qui contribue à leur remise en suspension : dépose de faux plafonds, travaux<br />

de câblage.<br />

3) Il ne faut pas sous-estimer ces gîtes aspergillaires qui représentent les principales sources<br />

de contamination à l'intérieur des hôpitaux. Par exemple, N. Nolard (Bruxelles) cite le chiffre<br />

de 21 000 spores par gramme de terre d'une plante en pot posée sur la table d'un chevet d'un<br />

patient.<br />

4) Une source imprévisible de contamination aspergillaire : le sachet individuel de poivre.<br />

Pour trois cas d'aspergillose invasives mortelle survenus dans le service d'hématologie d'un<br />

hôpital moderne équipé d'une unité stérile exemplaire (flux laminaire, chambre en pression<br />

positive), l'enquête n'a pas décelé de contamination de l'air ou des surfaces. Finalement, la<br />

source de contamination s'est avérée être le sachet individuel de poivre déposé sur le plateau<br />

repas stérile des patients, chaque sachet contenant 1 à 2 millions de spores vivantes<br />

d'aspergillus fumigatus.<br />

ANTECEDENTS<br />

- Aspergillose pulmonaire depuis l'âge de 21 ans.<br />

- Reflux gastro-oesophagien.<br />

- Tachycardie sans complication.<br />

- Une sorte de zona au Fervex.<br />

- Un oedème de quinck à l'Aspégic.<br />

- Allergie aux poils de chats, chiens, au squame de cheval.<br />

- Une crise de spasmophilie.<br />

- Une scoliose dorsale moyenne dextroconvexe.<br />

- Bronchectasies kystiques de la base gauche<br />

- Sinusite aspergillaire<br />

- Eczéma atopique


IDENTIFICATION DES MOISISSURES<br />

Sur les documents et les surfaces, l'existence de tâches de colorations, de poussières un peu<br />

poudreuses ou de filaments, peuvent être les signes d'une éventuelle contamination mais ne<br />

constituent pas des preuves catégoriques de leur présence ou de leur activité. Pour s'en<br />

assurer, il faut faire des prélèvements, les purifier et les analyser. D'autant plus que ceci est la<br />

seule façon de vérifier si la flore fongique ainsi détectée est active ou pas.<br />

Isolement des contaminants<br />

Quand les prélèvements sont faits au laboratoire, on utilise une anse stérile et on travaille<br />

devant un bec benzène. Pour les réaliser, il faut frotter sur la tâche suspecte et ensemencer les<br />

échantillons prélevés à la surface d'un milieu de culture contenu dans un tube à essai. Les<br />

tubes sont ensuite mis à incuber à 26°C pendant une quinzaine de jours. S'il s'agit<br />

effectivement d'une contamination fongique active, on voit apparaître un développement<br />

mycélien sur le milieu. Si rien n'apparaît, c'est soit qu'il ne s'agit pas de champignon, soit que<br />

la flore présente n'est plus active. La souche ou les souches qui se sont développées sur le<br />

milieu sont repiquées individuellement sur un milieu de culture gélosé, dans une boîte de<br />

pétri. Après quelques jours d'incubation à 26°C, elles sont identifiées au microscope optique.<br />

Quant aux contaminants en suspension dans l'air, ceux-ci sont prélevés à l'aide d'un capteur<br />

d'air. Les spores aspirées se déposent à la surface d'un milieu de culture gélosé contenu dans<br />

une boîte de pétri fixée à l'extrémité de l'appareil. Après 72 heures d'incubation à 26° C, les<br />

colonies développées dans les boîtes sont comptées et identifiées. Le taux de la<br />

biocontamination aérienne est exprimé en nombre d'unité formant colonie par mètre cube.<br />

Dans la thèse du Docteur S. BAAZIZ de Tunisie, j'ai trouvé un paragraphe concernant une<br />

enquête aéromycologique, je cite : " Elle est nécessaire au diagnostic des aspergilloses<br />

allergiques en établissant l'inventaire de la flore fongique présente dans l'environnement du<br />

malade. Des boîtes de pétri contenant une gelose Sabouraud et chloramphénicol sont ouvertes<br />

15 à 30 mn au domicile ou au lieu de travail du patient. Des prélèvements de matériaux,<br />

tapisserie ou autres substances sont parfois nécessaires. Des techniques très élaborées de<br />

biologie moléculaire ont permis de typer des souches d'aspergillus de façon à établir une<br />

relation directe entre une souche pathogène et une souche recueillie dans l'environnement du<br />

malade. "<br />

L'équipe de Respir sur Internet m'a également certifié qu'on peut mesurer le nombre de spores<br />

d'aspergillus dans l'air intérieur et extérieur. Mais il y a très peu de données publiées, sur les<br />

concentrations d'aspergillus dans l'air, dans la littérature scientifique médicale.<br />

Les appareils de captage : les capteurs.<br />

Les compteurs de particules permettent de dénombrer les particules en suspension dans<br />

l'atmosphère en fonction de leur taille. Ils remplacent avantageusement la technique de<br />

captage par sédimentation en boîte de Pétri trop aléatoire. Ils sont particulièrement utiles pour<br />

vérifier le bon fonctionnement des filtres et des systèmes de traitement de l'air. La collection<br />

des spores aspergillaires est réalisée au mieux par impaction ou filtration sur une milieu<br />

solide. La méthode par impaction consiste à aspirer l'air à travers des fentes ou un tamis ou à<br />

le centrifuger grâce à un ventilateur. Les particules sont directement impactées sur le milieu<br />

de culture adéquat. Le volume d'air aspiré étant connu, les résultats sont toujours exprimés en<br />

UFC/m3. Les collecteurs à filtration consistent à aspirer de l'air à travers une ou plusieurs<br />

membranes qui retiennent les particules à leur surface en fonction du diamètre de leurs spores.<br />

Les membranes sont ensuite directement mises en culture.<br />

(1) Parue dans MYCOTOP, <strong>Aspergillus</strong>, Aspergillose, Laboratoire Janssen-Cilag.


INTERNET<br />

Mon mari et moi-même avons créé ce site dans le seul but de faire connaître mon cas et de<br />

rechercher des personnes présentant cette même pathologie pour discuter ou échanger des<br />

informations. C'est une maladie rare, avec beaucoup de contraintes. Si je pose des questions<br />

aux médecins, ils ne savent pas ou ne veulent pas me répondre. C'est pourquoi, j'ai fait ces<br />

recherches via Internet. Je me suis inscrite sur plusieurs moteurs de recherches. Les mots clés<br />

sont Hinson Pepys, abpa, aspergillus, aspergillose, champignons, asthme, dilatations des<br />

bronches. Un médecin de Tunisie Dr Baaziz, m'a envoyé sa thèse sur l'aspergillus et je l'en<br />

remercie. J ai également reçu des messages de quelques personnes qui sont porteuses de la<br />

maladie d'Hinson Pepys ou autres, abpa, aspergillose du sinus, aspergillose bronchique,<br />

sinusite fongique allergique, aspergillose pulmonaire non invasive...<br />

L'emphysème et la fibrose, par le Dr GALICHET, pneumologue :<br />

Toute réaction inflammatoire est responsable d'une synthèse de fibrine par les cellules de<br />

l'interstitium pulmonaire. Une fibrose est la conséquence d'une cicatrisation hypertrophique.<br />

C'est une polymérisation de la fibrine. Chaque réaction de fibrose est responsable d'une<br />

rétraction du parenchyme sous jasent (tissu pulmonaire) donc la formation de bulles<br />

d'emphysème en est une conséquence directe. On parle alors d'emphysème par rétraction.<br />

Le champignon se développe non seulement dans les poumons mais aussi dans les sinus. Le<br />

but du traitement par Sporanox est de diminuer le portage de l'aspergillus. Les corticoïdes<br />

permettent eux de diminuer l'inflammation bronchique donc de diminuer la formation de<br />

fibrine donc de la fibrose donc de l'emphysème.<br />

RADIESTHESISTE<br />

Après avoir eu un e-mail d'une personne me disant qu'elle avait des problèmes de circulation,<br />

cette personne est allée voir un radiesthésiste qui lui a dit qu'elle était atteinte d'aspergillose et<br />

que soit disant ce magnétiseur l'avait guérie. Il fallait attendre plusieurs jours. Cela fait un<br />

mois et je n'ai toujours pas eu de nouvelles. Après ce message, j'ai envoyé des e-mails à<br />

plusieurs magnétiseurs. Deux réponses me sont parvenues, un de Paris qui dit qu'il peut faire<br />

quelque chose pour moi, un autre guérisseur me disant ceci, je cite "je pense que le<br />

magnétisme et thérapie alternative peuvent avoir un effet curatif là où la médecine<br />

traditionnelle ne parvient pas à en avoir. Je pense qu'il faudrait dans un premier temps que<br />

vous situez approximativement la période durant laquelle vous avez contracté ce champignon<br />

qui a évolué en aspergillose. Nos défenses immunitaires sont suffisamment puissantes pour<br />

éviter que nous tombions malade. Seuls un stress important, un choc émotionnel, un<br />

événement traumatisant psychologique peuvent diminuer ce taux de défenses et font que l'on<br />

tombe malade ". Effectivement, ce magnétiseur a peut-être raison mais dans mon cas je suis<br />

allergique à l'aspergillus. Peut-on réellement guérir cette allergie avec la méthode des mains ?<br />

Je suis sceptique. Je lui ai envoyé ma réponse par Internet et quelques jours plus tard, ce<br />

magnétiseur m'a répondu en me disant qu'il faisait un travail à distance concernant ma<br />

maladie. Etant donné que j'ai refait une poussée d'aspergillose, je peux certifier que ce<br />

magnétiseur n'a pas réussi. Je me suis adressée à un autre magnétiseur que j'ai vu à la télé "<br />

par courrier ". J'ai reçu sa réponse toujours par courrier. J'attends de voir.


<strong>LES</strong> SINUS<br />

* L'aspergillus peut également être dans les sinus, on appelle cela, sinusite aspergillaire ou<br />

sinusite fongique allergique. Cette maladie est localisée au niveau des sinus. Son installation<br />

et développement sont similaires à ceux décrits pour l'aspergillome. Si le champignon s'est<br />

installé de façon profonde dans les sinus au niveau du crâne une intervention chirurgicale<br />

associée à un traitement antifongique est alors nécessaire.<br />

* L'aspergillus est un champignon opportuniste qui ne peut se développer dans un sinus qu'à<br />

la faveur de conditions locales favorisantes : sinusite bactérienne chronique, altération de la<br />

muqueuse du sinus, présence de corps étrangers (eugénate d'origine dentaire).Fumigatus est le<br />

plus souvent responsable sous nos climats, flavus par contamination iatrogène ou en climat<br />

tropical est également fréquent. L'atteinte est en règle unilatérale, le sinus maxillaire est le<br />

plus souvent atteint, toutes les autres cavités aériennes peuvent être concernées. On retrouve<br />

au niveau du sinus l'éventail du pouvoir pathogène de ce champignon : colonisation avec<br />

organisation en un aspergillome, sensibilisation locale : sinusite allergique et formes<br />

invasives.<br />

En ce qui concerne les sinus, une première opération a été faite en 1988. Il existait une<br />

sinusite maxillaire bilatérale ainsi qu'une aspergillose sphénoïdale (une intervention de<br />

Caldwell-Luc n'a été pratiquée qu'à gauche),. En 1999, résection ethmoïdale gauche,<br />

nombreux fragments mesurant 3 cm en amas. Résection du sinus frontal gauche, nombreux<br />

fragments mesurant 1 cm en amas. Conclusion, inflammation chronique et subaiguë intense<br />

avec aspergillose. En ce qui concerne la culture 1999, les médecins n'ont pas jugé nécessaire<br />

de la faire. Pour la culture de 1988, j'ai fais une démarche auprès de l'hôpital Civil de<br />

Strasbourg en O.R.L mais pour le moment je n'ai encore rien. Actuellement, après cette<br />

nouvelle cure chirurgicale, l'évolution est tout à fait satisfaisante, avec un méat sinusien<br />

gauche perméable, un canal naso-frontal ouvert sans écoulement purulent ni congestion.<br />

GLOSSAIRE<br />

*Mucoviscidose : maladie génétique. Les glandes à mucus<br />

sécrètent un liquide adondant et trop visqueux pour être<br />

expectoré normalement. Les infections pulmonaires sont<br />

alors très fréquentes, mais aussi pancréatiques et<br />

intestinales.<br />

*Fibrose : transformation en tissu fibreux inerte, de tissus<br />

vivants qui avaient des fonctions spécifiques (muscles,<br />

tissus pulmonaires ou rénal…)<br />

*Atopique : qui relève de l'allergie<br />

*Poly : multiple<br />

*Bronchectasie : dilatation des bronches<br />

*Les globules blancs éosinophiles : sont impliqués dans les<br />

réponses allergiques<br />

*IgE : immunoglobulines E<br />

*Endo-bronchique : à l'intérieur des bronches<br />

*Hémoptysie : évacuation de sang par la bronche, en<br />

provenance des voies respiratoires, ou d'organe voisin<br />

qui s'y est abouché.


*Spore : corpuscule de reproduction de moisissure ou de<br />

bactérie<br />

*Maladie d'Hinson-Pepys : aspergillose broncho-<br />

pulmonaire allergique ressemblant à l'asthme.<br />

*Alvéolite : inflammation des alvéoles pulmonaires<br />

*Nosocomial : relevant d'une infection ou d'une maladie<br />

contractée à l'hôpital<br />

*Fongicide et antifongique : qui tue les champignons ou<br />

évite leur prolifération<br />

*Nécrose : arrêt des phénomènes physiologique vitaux,<br />

d'où souffrance et mort des cellules ou des tissus<br />

*Otomycoses : mycose qui touche les oreilles<br />

*Kératite : inflammation de la cornée, à la surface<br />

antérieure de l'œil.<br />

Je remercie le Docteur BITTAR pour son aimable<br />

participation.<br />

<strong>LES</strong> DIFFERENTES PATHOLOGIES PROVOQUEES PAR LA MALADIE<br />

Chez l'homme on distinguera :<br />

* Les aspergilloses immuno-allergiques<br />

-L'asthme bronchique, chez le sujet atopique<br />

-L 'aspergillose bronchique-pulmonaire allergique<br />

(ABPA) ou maladie de Hinson Pepys.<br />

-L'alvéolite allergique extrinsèque chez les sujets non<br />

atopiques, mais exposés à l'inhalation massive et répétée<br />

de spores.<br />

* L'aspergillome pulmonaire<br />

* L'aspergillose pleurale<br />

* L'aspergillose pulmonaire chronique nécrosante<br />

* La bronchite aspergillaire muco-membraneuse<br />

* L'aspergillose pulmonaire invasive chez les sujets<br />

immunodéprimés<br />

- les aspergilloses viscérales autres que pulmonaires :<br />

cérébrale, digestive, osseuse, rénale, cardiaque, cutanée,<br />

hépato-splénique<br />

* Les aspergilloses des sinus<br />

* Les otomycoses aspergillaires<br />

* Les kératites aspergillaires.<br />

Parue dans MYCOTOP, <strong>Aspergillus</strong>, Aspergillose, Laboratoire Janssen-Cilag


LOGEMENT<br />

Nous habitons un appartement social * qui a plus de 35 ans. Il y a un faux plafond, des<br />

bouches d'aération que nous avons obstruées étant donné que le système de chauffage a<br />

changé. Avant nous étions chauffés au fioul, maintenant, c'est au gaz. Beaucoup plus sain.<br />

Nous avons également une cave bien entendu. Mais je n'y vais jamais. Il y a énormément de<br />

moisissures. Certains locataires pensant bien faire l'arrosent au jet pour la nettoyer. La<br />

chambre de mon fils donne sur le toit de l'autre immeuble. Le toit est recouvert de mousse<br />

verte, de moisissure. En hiver ça va mais en été quand j'aère la chambre nous avons des<br />

odeurs désagréables.<br />

En apprenant que l'office construisait 6 appartements dans une autre commune<br />

GAMBSHEIM, nous avons fait une demande pour avoir un logement neuf. Mon<br />

pneumologue m'a établi un certificat médical en disant ceci : " son état de santé exige qu'elle<br />

soit logée dans des appartements neufs, non humides ou tout au plus dans des appartements<br />

n'ayant que peu d'ancienneté. " Avec le certificat médical, j'ai joint également l'article que<br />

j'avais écrit pour l'association AMIRA concernant la maladie. J'ai présenté le tout à l'office.<br />

Nous avons attendu plus d'un an. Le dossier est passé en commission début novembre 2002,<br />

j'ai appelé début décembre. La réponse est non, nous n'avons pas le droit au logement neuf<br />

parce que nous n'avons pas tous les critères. Je lui ai demandé quels critères, je n'ai eu aucune<br />

réponse. La moindre des politesses aurait été de nous contacter après la commission même si<br />

c'était négatif.<br />

Suite à cela, nous avons eu une invitation à un entretien pour discuter. On nous a précisé que<br />

les habitations de GAMBSHEIM étaient réservées aux habitants de cette commune. Chose<br />

que je comprends. Alors, pourquoi ne l'a-t-on pas précisé dès le départ ? On nous a également<br />

proposé un logement neuf dans une autre commune. Mais si c'est la même chose qu'à<br />

Gambsheim, c'est-à-dire que les habitations sont réservées aux habitants de la commune. Que<br />

doit-on penser de tout cela, qu'on nous mène en bateau.<br />

Suite à cela, nous avons visité un appartement privé récent, très bel appartement. Mais le<br />

problème c'est qu'il n'y avait pas de fenêtre dans la salle de bain ni dans les toilettes.<br />

Seulement une sorte de soufflerie pour évacuer l'humidité. J'ai demandé à Mr Jean-Paul<br />

Debeaupuis ingénieur de recherches à l'INSERM (Institut National de la Santé et de la<br />

Recherche Médicale) ce qu'il en pensait, voici sa réponse : " Si la soufflerie n'est pas bonne<br />

on peut probablement trouver des spores d'<strong>Aspergillus</strong>. Ils s'y accumulent des fibres, des<br />

poussières, des déchets de toutes sortes. <strong>Aspergillus</strong> fumigatus n'est pas typiquement une<br />

moisissure d'intérieur (comme Stachybotrys) mais il est capable de pousser à peu près partout.<br />

A. fumigatus pousse très vite surtout s'il a chaud. Même très chaud. A 50°C il pousse encore.<br />

A 10°C il pousse un peu mais pas très bien. Entre 25°C et 40°C c'est ce qu'il préfère. Donc, un<br />

peu de crasse pour l'aider à se nourrir, une température agréable, un peu de courant d'air pour<br />

disperser ses conidies… Par contre, si la soufflerie est bonne dans la salle de bain, il peut y<br />

avoir de l'aspergillus mais les spores seront chassées vers l'extérieur. La concentration sera<br />

faible. "<br />

Si vous désirez plus de renseignements allez sur le site www.pasteur.fr cliquez recherches<br />

puis départements de recherches.<br />

ensuite structure et dynamique des génomes et enfin cliquez sur OUI<br />

la première unité <strong>Aspergillus</strong>.<br />

Un peu difficile à atteindre mais on s'y fait.<br />

* Je n'ai pas eu l'autorisation de mettre le nom du propriétaire c'est pourquoi j'ai mis<br />

"appartement social".

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