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Discours de M PUEL - 47.2 kOctets - PDF - CA Bourges

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Monsieur le Préfet,<br />

Le tribunal est sensible à votre présence à cette audience solennelle <strong>de</strong> rentrée et vous en<br />

remercie vivement.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil Général, Sénateur <strong>de</strong> l’INDRE,<br />

Monsieur le Ministre,<br />

Monsieur le Maire-Adjoint <strong>de</strong> CHATEAUROUX,<br />

Mesdames et Messieurs les élus,<br />

C’est un grand plaisir pour nous que vous honoriez <strong>de</strong> votre venue cette manifestation<br />

qui constitue l’un <strong>de</strong>s temps forts <strong>de</strong> la vie judiciaire dans ce département.<br />

Nous savons votre attachement à cette juridiction et au bon fonctionnement <strong>de</strong><br />

l’Institution judiciaire. Le soutien très actif que Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt du Conseil Général et<br />

Monsieur le Ministre, vous apportez au CDAD <strong>de</strong> l’Indre en est l’un <strong>de</strong>s exemples.<br />

Monsieur le Sénateur Maire <strong>de</strong> CHATEAUROUX, qui est représenté par Monsieur Jean<br />

LACORRE, Maire-Adjoint, m’a fait part <strong>de</strong> son regret <strong>de</strong> ne pouvoir être cette année avec nous,<br />

étant retenu à cette heure par une cérémonie en l’honneur du soldat Harouna DIOP, soldat du 517<br />

ème , mort au combat en Afghanistan le 13 janvier 2010.<br />

Monsieur le Premier Prési<strong>de</strong>nt et Monsieur le Procureur Général,<br />

Je vous exprime ma reconnaissance, d’abord, pour le soutien efficace que vous apportez<br />

à cette juridiction par les renforts que vous nous avez fournis en magistrats et fonctionnaires<br />

placés et en vacataires, mais aussi, pour être parvenu, dans un contexte budgétaire contraint, à<br />

obtenir <strong>de</strong> la Chancellerie le maintien <strong>de</strong> tous les postes <strong>de</strong> magistrats dans la <strong>de</strong>rnière circulaire<br />

<strong>de</strong> localisation <strong>de</strong>s emplois. Même s’il est vrai que ce tribunal se trouve dans une configuration<br />

particulière, marquée par <strong>de</strong>s besoins importants en matière d’application <strong>de</strong>s peines, je mesure<br />

pleinement la force <strong>de</strong> votre engagement pour réussir à stopper, espérons le durablement, le<br />

mouvement <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong> postes ayant affecté le tribunal au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années avec<br />

la perte <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux emplois <strong>de</strong> juges.<br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Cour d’Assises , cher Etienne,<br />

Nous sommes heureux que tu puisses partager ces instants avec nous.<br />

1


Monsieur le Bâtonnier GUIET, Mesdames et Messieurs les Avocats,<br />

Je tiens à vous féliciter chaleureusement Monsieur le Bâtonnier GUIET, pour votre<br />

élection. Je suis convaincu <strong>de</strong> pouvoir poursuivre efficacement avec vous, les relations<br />

constructives et harmonieuses entretenues avec votre prédécesseur, Madame le Bâtonnier<br />

GORGEON.<br />

Le bâtonnât <strong>de</strong> Maître GORGEON a été marqué par d’importantes avancées en matière<br />

<strong>de</strong> communication électronique civile, qui n’auraient pu voir le jour sans l’implication et les<br />

compétences <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux délégataires RPVA, dont Madame le Bâtonnier, vous avez su vous<br />

entourer, Maître PATUREAU <strong>de</strong> MIRAND et Maître BRIZIOU-HENNERON.<br />

Mesdames et Messieurs les Hautes Autorités civiles et militaires,<br />

Nous sommes honorés que vous ayez pris la peine <strong>de</strong> vous déplacer pour nous consacrer<br />

ces instants et que vous renouveliez votre intérêt pour le fonctionnement <strong>de</strong> la Justice et plus<br />

particulièrement <strong>de</strong> ce tribunal<br />

Mesdames et Messieurs,<br />

Permettez moi <strong>de</strong> vous présenter à chacun du fond du coeur mes voeux les plus sincères<br />

et les plus chaleureux pour cette nouvelle année.<br />

Cette audience <strong>de</strong> rentrée va , dans un premier temps, être consacrée à l’accueil <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

nouveaux magistrats, Madame Magalie ARQUIE et Monsieur PEKLE.<br />

Je désigne Monsieur le Vice-Prési<strong>de</strong>nt Jacques SOULARD pour introduire dans cette<br />

salle les nouveaux magistrats.<br />

Monsieur le Procureur <strong>de</strong> la République, vous avez la parole<br />

Chers collègues,<br />

Dans vos parcours très dissemblables, une même qualité ressort <strong>de</strong> vos dossiers<br />

professionnels: votre polyvalence fonctionnelle marquée par une étonnante faculté d’adaptation.<br />

Madame Magalie ARQUIE,<br />

Diplômée <strong>de</strong> l’IEP <strong>de</strong> PARIS ainsi que d’une licence <strong>de</strong> droit privé <strong>de</strong> l’Université<br />

d’ASSAS, vous avez été nommée en premier poste, à la sortie <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong> la Magistrature, en<br />

septembre 2002, Substitut du Procureur <strong>de</strong> la République <strong>de</strong> SENLIS.<br />

2


Dans l’exercice <strong>de</strong> ces fonctions, vous avez participé à une gran<strong>de</strong> première judiciaire,<br />

en 2005, puisque les caméras <strong>de</strong> FRANCE 2 avaient été autorisées à filmer, pour la première fois<br />

en FRANCE, dans le cadre du magasine “à contre-courant” le procès d’un mineur <strong>de</strong>vant le<br />

tribunal pour enfants où vous représentiez le ministère public.<br />

En septembre 2005, vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z à être placée en disponibilité pour une année et allez<br />

étudier à l’université <strong>de</strong> KYOTO, université dans laquelle vous soutiendrez un mémoire <strong>de</strong><br />

recherche sur l’introduction du jury criminel en droit japonais.<br />

Nommée au TGI <strong>de</strong> LIMOGES en septembre 2006, vous exercerez dans cette juridiction<br />

<strong>de</strong>s fonctions variées, notamment celle <strong>de</strong> Juge <strong>de</strong>s Enfants, <strong>de</strong> Juge <strong>de</strong>s Tutelles, <strong>de</strong> Juge aux<br />

Affaires Familiales et <strong>de</strong> Juge d’Instance au tribunal <strong>de</strong> BELLAC.<br />

Les appréciations élogieuses et les qualités relevées par chacun <strong>de</strong>s évaluateurs ayant eu<br />

à se prononcer sur votre activité, vous ont permis d’accé<strong>de</strong>r à ce poste <strong>de</strong> vice-prési<strong>de</strong>nt, en<br />

avancement, où vous aurez la responsabilité <strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nce du Tribunal <strong>de</strong> l’Application <strong>de</strong>s<br />

Peines et du Tribunal Correctionnel, outre le suivi du co-audiencement ainsi que d’une partie <strong>de</strong>s<br />

dossiers du milieu ouvert <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines .<br />

Monsieur PEKLE,<br />

Je me réjouis <strong>de</strong> votre retour. A tout le moins, ma présence ne vous a pas dissuadé <strong>de</strong><br />

revenir parmi nous, mais cette fois-ci, non plus comme juge, mais comme Vice-Prési<strong>de</strong>nt du<br />

premier gra<strong>de</strong>.<br />

Après une carrière d’avocat à GUERET, vous avez intégré sur titres la magistrature en<br />

2003 et avez été nommé, en premier poste, Juge à AURILLAC, en charge du Tribunal d’Instance<br />

<strong>de</strong> MURAT. En 2006, vous avez été nommé juge au siège à CHATEAUROUX. Je conserve le<br />

meilleur souvenir <strong>de</strong> votre passage, ayant regretté à l’époque que vous n’ayez pu réaliser votre<br />

avancement sur le poste <strong>de</strong> Vice-Prési<strong>de</strong>nt du Tribunal d’Instance.<br />

C’est donc à MONTLUCON que vous avez obtenu le 1 er gra<strong>de</strong> et c’est avec grand plaisir<br />

que nous vous accueillons à nouveau dans cette juridiction dans laquelle, vous allez reprendre<br />

le service <strong>de</strong> Monsieur GOYON, nommé, après un excellent parcours à CHATEAUROUX, en<br />

détachement dans le corps <strong>de</strong>s conseillers <strong>de</strong> Tribunaux Administratifs et Cours Administratives<br />

d’appel.<br />

Je ne prononcerai pas les paroles rituelles <strong>de</strong> l’installation, puisque vous avez été déjà,<br />

l’un et l’autre, installés officiellement dans vos fonctions. .<br />

Je vous souhaite beaucoup <strong>de</strong> satisfactions dans l’exercice <strong>de</strong> vos nouvelles<br />

responsabilités et vous invite maintenant à nous rejoindre pour occuper la place qui, désormais,<br />

vous revient.<br />

3


Monsieur le Procureur, vous avez la parole.<br />

L’année 2011 a connu <strong>de</strong>s joies et <strong>de</strong>s peines.<br />

Des peines avec la disparition en mai <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> Maître DISSOUBRAY, avocat au<br />

Barreau <strong>de</strong> CHATEAUROUX<br />

Maître Patrick DISSOUBRAY avait prêté serment en 1973 et avait été bâtonnier <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong>s avocats du barreau <strong>de</strong> CHATEAUROUX, en 1999 et 2000.<br />

Aussi efficace au civil qu’au pénal, Maître DISSOUBRAY était un avocat estimé par les<br />

magistrats, pour la finesse <strong>de</strong> son raisonnement, la clarté <strong>de</strong> ses conclusions et sa courtoisie.<br />

décès<br />

Maître DISSOUBRAY m’avait fait part <strong>de</strong> sa maladie, <strong>de</strong> nombreux mois avant son<br />

Jusqu’au bout, Maître DISSOUBRAY a exercé ce métier qu’il aimait tant, en défendant<br />

avec conviction les droits <strong>de</strong> ses clients.<br />

En ce jour d’audience solennelle, nous pensons à Maître DISSOUBRAY et aussi à<br />

Madame Béatrice VIRARD qui nous a quittés en septembre 2011.<br />

Les fonctionnaires et les magistrats avaient été extrêmement touchés d’apprendre, en<br />

septembre 2009, la brutale dégradation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> Madame VIRARD, ce qui l’avait<br />

contraint à arrêter son travail.<br />

Tout en assurant le service <strong>de</strong>s expertises, Madame VIRARD avait la responsabilité <strong>de</strong><br />

la Régie <strong>de</strong> la juridiction. Elle accomplissait ses fonctions avec une compétence remarquable que<br />

chacun ici lui reconnaissait mais surtout avec une attention pour les justiciables, dont j’ai été le<br />

témoin et qui se trouvait marquée par une gran<strong>de</strong> gentillesse pour venir à leur ai<strong>de</strong>.<br />

Nous nous associons à la douleur <strong>de</strong> leurs familles .<br />

Et nous n’oublions pas, en ce jour d’audience solennelle, Madame <strong>CA</strong>UMON et Madame<br />

LECHAUX, fonctionnaires du greffe, qui ne peuvent être parmi nous.<br />

Malgré un contexte rendu délicat par l’absence <strong>de</strong> plusieurs .fonctionnaires et par trois<br />

congés maternité au Siège, la juridiction a réussi à maintenir les résultats <strong>de</strong> ses différentes<br />

activités à un niveau élevé.<br />

La force <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong>s magistrats et <strong>de</strong>s fonctionnaires, leur maîtrise <strong>de</strong>s<br />

contentieux techniques et leurs capacités à s’adapter , nous ont permis <strong>de</strong> traverser cette pério<strong>de</strong><br />

sans qu’il n’en résulte <strong>de</strong> conséquences préjudiciables pour les justiciables.<br />

4


Si la juridiction retrouve, pour ce qui concerne les magistrats, une situation d’effectifs<br />

normalisée, le greffe <strong>de</strong>meure fragilisée par la vacance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux postes <strong>de</strong> greffiers et d’un poste<br />

<strong>de</strong> greffier en chef, adjoint du directeur <strong>de</strong> greffe, ce qui n’est pas sans effet sur le fonctionnement<br />

au quotidien <strong>de</strong> la juridiction. Les départs, l’été <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong> fonctionnaires aussi compétents que<br />

Madame DOURDET et Madame PARLEBAS, ainsi que l’absence <strong>de</strong> leur remplacement, mettent<br />

inévitablement certains services en gran<strong>de</strong>s difficultés, en particulier au niveau du traitement <strong>de</strong>s<br />

frais <strong>de</strong> justice.<br />

J’en viens maintenant à la présentation, dans ses gran<strong>de</strong>s lignes, pour ne pas abuser <strong>de</strong> vos<br />

instants, <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> la juridiction.<br />

Je ne reviendrai pas sur l’activité correctionnelle dont Monsieur le Procureur <strong>de</strong> la<br />

République vous a entretenu. Celle-ci se maintient à un niveau quantitatif équivalent à celui <strong>de</strong><br />

l’an <strong>de</strong>rnier, et continue <strong>de</strong> se traduire dans la pratique par une réponse diversifiée et équilibrée,<br />

mettant en oeuvre les différentes procédures <strong>de</strong> traitement du contentieux.<br />

S’agissant du Service <strong>de</strong> l’Application <strong>de</strong>s peines, le volume d’activité <strong>de</strong>meure à un<br />

niveau très élevé avec une augmentation significative <strong>de</strong>s résultats du milieu fermé, en particulier<br />

pour ce qui concerne les mesures d’aménagements <strong>de</strong> peines: ainsi , les mesures <strong>de</strong> semi-liberté<br />

et les mesures <strong>de</strong> placement sous surveillance électronique progressent <strong>de</strong> manière notable. Il<br />

en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> l’activité du Tribunal <strong>de</strong> l’Application <strong>de</strong>s Peines.<br />

Pour mesurer l’activité <strong>de</strong> ce service, il faut savoir, et ce n’est là pourtant que l’une <strong>de</strong><br />

leurs nombreuses missions, que mes collègues <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines ont examiné cette<br />

année 1333 dossiers en commission d’application <strong>de</strong>s peines.<br />

Par ailleurs, 2011 a marqué l’aboutissement <strong>de</strong> l’action collective, engagée <strong>de</strong>puis 2008,<br />

dans le traitement <strong>de</strong>s affaires qui étaient en cours dans les <strong>de</strong>ux cabinets d’instruction existant<br />

alors à CHATEAUROUX.<br />

Les <strong>de</strong>ux juges d’instruction suivaient, à cette époque, au total 147 procédures dans leurs<br />

cabinets.<br />

Dans le but d’éviter que le pôle <strong>de</strong> l’instruction <strong>de</strong> la Cour d’Appel <strong>de</strong> BOURGES ne soit<br />

encombré <strong>de</strong> ces affaires, la juridiction s’est organisée pour diminuer significativement le nombre<br />

<strong>de</strong>s affaires en stock, tout en observant les exigences qualitatives.<br />

La <strong>de</strong>uxième étape a consisté à créer, dès 2009 et malgré les difficultés d’effectifs<br />

rencontrées, une audience supplémentaire mensuelle, consacrée spécialement au jugement <strong>de</strong>s<br />

dossiers d’information.<br />

Après trois années d’effort, nous sommes parvenus à juger l’essentiel <strong>de</strong> ces procédures..<br />

5


J’insiste à <strong>de</strong>ssein sur cette réalisation parce qu’elle est exemplaire <strong>de</strong> la force <strong>de</strong><br />

l’engagement collectif qui anime les magistrats, du siège et du parquet, et les fonctionnaires.<br />

Cette action a rendu possible <strong>de</strong>s réorganisations qui se sont avérées indispensables pour<br />

surmonter les écueils rencontrés : C’est ainsi que tout en continuant d’assurer le greffe <strong>de</strong><br />

l’Instruction, Monsieur GUIONNET, a pris la responsabilité du greffe <strong>de</strong> la Cour d’Assises.<br />

Madame BREGAND, tout en exerçant les fonctions <strong>de</strong> juge d’instruction, participe activement<br />

aux services civils et correctionnels<br />

S’agissant <strong>de</strong> l’activité civile du Tribunal <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> Instance, les chiffres issus au 31<br />

décembre 2011 du logiciel WINCI TGI <strong>de</strong> la Chancellerie révèlent une stabilité <strong>de</strong>s résultats,<br />

hormis une légère diminution <strong>de</strong>s affaires nouvelles dont il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’une<br />

tendance susceptible d’être durable: le tribunal a ainsi été saisi en 2011 <strong>de</strong> 2528 affaires contre<br />

2620 en 2010 et 2602 en 2009.<br />

Les affaires terminées (référés compris) se sont élevées cette année à 2614 , soit un niveau<br />

proche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années, au cours <strong>de</strong>squelles il avait été traité respectivement<br />

2676 et 2685 affaires.<br />

La durée <strong>de</strong> jugement qui s‘est améliorée chaque année <strong>de</strong>puis 2008, se maintient à 6<br />

mois comme en 2010: je précise que cette durée <strong>de</strong> traitement est meilleure que celle <strong>de</strong>s<br />

juridictions <strong>de</strong> notre groupe, qui est <strong>de</strong> 6,8 mois et surtout <strong>de</strong> la moyenne nationale <strong>de</strong>s TGI, qui<br />

est <strong>de</strong> 7,1 mois<br />

Quant à l’âge moyen du stock, <strong>de</strong> 12 mois, il se maintient au même niveau qu’à la fin<br />

2010 : il doit être indiqué qu’au niveau national, l’âge moyen du stock est <strong>de</strong> 13 mois et qu’il est,<br />

pour les juridictions <strong>de</strong> notre groupe, <strong>de</strong> 12,4 mois.<br />

Sur ce <strong>de</strong>rnier point, une attention particulière continue à être portée à la mise en état <strong>de</strong>s<br />

affaires et au suivi <strong>de</strong>s dossiers d’expertise, à plus forte raison dans les procédures anciennes pour<br />

s’assurer que le temps soit utilisé avec efficience par les parties.<br />

La chambre <strong>de</strong> la famille, compétente <strong>de</strong>puis novembre 2010 pour connaître <strong>de</strong>s affaires<br />

<strong>de</strong> tutelles concernant les mineurs, continue à s’investir activement dans la médiation où elle<br />

bénéficie <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> Monsieur BAUDOIN, directeur <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong> médiation<br />

familiale “point rencontre”.<br />

La médiation est utilisée <strong>de</strong> manière ciblée par les magistrats <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> la famille,<br />

dès lors que les parties sont en conflit et ne peuvent pas dialoguer. La médiation famille n’a<br />

d’ailleurs pas pour objectif <strong>de</strong> régler les conséquences juridiques <strong>de</strong> la séparation mais <strong>de</strong><br />

permettre aux parents <strong>de</strong> retrouver le dialogue dans l’intérêt <strong>de</strong> leurs enfants.<br />

Une plaquette d’information est distribuée, lors <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong>s Juges aux Affaires<br />

Familiales, pour faire connaître aux parties la possibilité qui leur est offerte d’engager une<br />

médiation.<br />

6


Des réunions ont par ailleurs été organisées par mes collègues avec le barreau et les<br />

médiateurs familiaux pour expliquer la médiation et permettre aux avocats <strong>de</strong> proposer cette<br />

mesure à leurs clients.<br />

Je tiens aussi à souligner les résultats du Bureau d’Ai<strong>de</strong> Juridictionnelle dont le<br />

délai <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> 16 jours, est tout à fait remarquable.<br />

En effet, l’un <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> qualité, retenus par la Chancellerie dans l’évaluation <strong>de</strong><br />

la performance <strong>de</strong>s juridictions, fixe à 60 jours le délai maximum <strong>de</strong> réponse aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

d’ai<strong>de</strong> juridictionnelle.<br />

Le BAJ <strong>de</strong> CHÂTEAUROUX remplit donc parfaitement cet objectif et il le doit pour<br />

beaucoup à l’efficacité <strong>de</strong> Madame RIGOLET qui en assure seule la charge, alors que les besoins<br />

estimés pour ce service par le logiciel OUTILGREFF sont <strong>de</strong> 2 emplois <strong>de</strong> fonctionnaires à temps<br />

plein.<br />

Quant au Tribunal d’Instance, les résultats montrent une activité très soutenue. Je me<br />

limiterai là aussi aux chiffres les plus significatifs:<br />

Le stock <strong>de</strong>s affaires civiles en cours a diminué <strong>de</strong> façon notable grâce à un effort<br />

important <strong>de</strong>s juges d’instance qui ont terminé 663 affaires en 2011 contre 509 en 2010, soit une<br />

augmentation <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong> l’activité juridictionnelle. La réduction <strong>de</strong> ce stock est d’autant plus<br />

méritoire qu’elle s’est accompagnée, cette année, d’une augmentation <strong>de</strong>s affaires nouvelles.<br />

L’accroissement du volume <strong>de</strong>s contentieux, dans la plupart <strong>de</strong>s services, rend plus que<br />

jamais nécessaire l’optimisation <strong>de</strong>s moyens humains et la mise en oeuvre <strong>de</strong>s possibilités<br />

permettant <strong>de</strong> recentrer la mission du juge..<br />

A la suite <strong>de</strong>s préconisations du rapport GUINCHARD, plusieurs réformes législatives<br />

ont instauré <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong>s litiges bien en amont <strong>de</strong> l’intervention du Juge, dont<br />

le champ <strong>de</strong> la mission s’est trouvé d’autant limité;<br />

La “déjudiciarisation”, officiellement lancée en 2007 par le Ministre du budget dans le<br />

cadre <strong>de</strong> la révision générale <strong>de</strong>s politiques publiques, s’est notamment traduite par la<br />

consécration d’un principe dit <strong>de</strong> “subsidiarité”en vertu duquel le juge ne doit être saisi qu’en<br />

ultime recours .<br />

Ce principe se retrouve consacré dans <strong>de</strong>s domaines aussi différents que le suren<strong>de</strong>ttement<br />

<strong>de</strong>s ménages , le droit <strong>de</strong>s majeurs protégés, ou l’assistance éducative.<br />

Ainsi, la réforme du suren<strong>de</strong>ttement a renforcé le caractère administratif <strong>de</strong> la procédure<br />

<strong>de</strong>vant les commissions <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement, dont la charge revient à la Banque <strong>de</strong> FRANCE. Le<br />

juge d’instance n’intervient qu’en cas <strong>de</strong> recours contre les décisions <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong><br />

suren<strong>de</strong>ttement ou en cas d’atteinte aux droits <strong>de</strong>s créanciers. Pour autant, malgré cette évolution<br />

très heureuse, l’activité du Tribunal d’Instance <strong>de</strong> CHATEAUROUX a connu un accroissement<br />

significatif <strong>de</strong>s affaires nouvelles, <strong>de</strong> 38% par rapport à l’année 2010.<br />

7


Dans le même temps, le nombre <strong>de</strong> décisions rendues a augmenté <strong>de</strong> 36%.<br />

S’agissant <strong>de</strong>s majeurs protégés, la loi du 5 mars 2007 a marqué une rupture avec<br />

un trop grand systématisme dans l’ouverture <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> tutelle ou curatelle, en séparant ces<br />

mesures <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s simples mesures d’accompagnement social personnalisé,<br />

Les magistrats du tribunal d’instance <strong>de</strong> CHATEAUROUX sont ainsi<br />

particulièrement vigilants dans l’application <strong>de</strong> cette réforme : plus d’un quart <strong>de</strong>s requêtes en<br />

ouverture d’un régime <strong>de</strong> protection sont ainsi rejetées, soit parce que l’exigence d’une réelle<br />

atteinte <strong>de</strong>s facultés mentales n’est pas remplie, soit parce qu’il existe d’autres possibilités <strong>de</strong><br />

protéger la personne, par exemple en recourant à la représentation entre époux, dans le cadre d’un<br />

mandat ou d’une habilitation par justice. Mais en pareil cas, le rejet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ouverture<br />

d’une mesure <strong>de</strong> protection est accompagné d’un travail préalable d’explication <strong>de</strong> mes collègues<br />

auprès <strong>de</strong>s familles.<br />

On aurait pu espérer que la mise en oeuvre <strong>de</strong> ces principes <strong>de</strong> subsidiarité et <strong>de</strong><br />

nécessité <strong>de</strong> l’ouverture d’une mesure <strong>de</strong> protection, aurait conduit à une diminution <strong>de</strong> l’activité<br />

du service <strong>de</strong>s tutelles.<br />

Il n’en est rien. Malgré ces filtrages et un taux important <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

nouvelles, les jugements d’ouverture <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protection augmentent <strong>de</strong> façon significative,<br />

<strong>de</strong> 331 en 2010 à 464 en 2011<br />

Les renouvellements <strong>de</strong> mesures concernant les majeurs protégés connaissent,<br />

elles aussi, une très nette progression: 815 renouvellements contre 188 en 2010.<br />

Dans le domaine <strong>de</strong> l’assistance éducative, la qualité du partenariat existant entre<br />

les juges <strong>de</strong>s enfants et le Conseil Général <strong>de</strong> l’INDRE, a permis <strong>de</strong> coordonner au mieux les<br />

rôles complémentaires <strong>de</strong> chacun dans l’application <strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 2007. Les juges<br />

<strong>de</strong>s enfants n’interviennent qu’en cas <strong>de</strong> réticences <strong>de</strong>s parents à l’action <strong>de</strong> soutien éducatif mise<br />

en oeuvre au niveau du Conseil Général.<br />

Malgré ce recentrage <strong>de</strong>s juges <strong>de</strong>s enfants sur leur coeur <strong>de</strong> métier, le nombre <strong>de</strong><br />

mineurs dont ils assurent le suivi, est en augmentation.<br />

Je ne retracerai pas fidèlement l’activité <strong>de</strong> la juridiction si je passais sous silence les<br />

conséquences <strong>de</strong> la loi sur le contrôle <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> soins psychiatriques sans consentement,<br />

entrée en application le 1 er août <strong>de</strong>rnier.<br />

L’ancienne législation qui figurait à l’article L 337 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé Publique,<br />

prévoyait qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s quinze jours, l’hospitalisation psychiatrique d’une personne, sans son<br />

consentement, pouvait être maintenue pour une durée maximale d’un mois au vu d’un certificat<br />

médical circonstancié indiquant que les conditions <strong>de</strong> l’hospitalisation se trouvaient toujours<br />

réunies.<br />

8


Une justiciable <strong>de</strong>vait soulever la question prioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité quant à cette<br />

disposition législative <strong>de</strong>vant le Conseil d’Etat, lequel décidait <strong>de</strong> la transmettre au Conseil<br />

Constitutionnel.<br />

Les Sages du Palais Royal ont considéré que cette disposition qui permettait <strong>de</strong> maintenir<br />

en hospitalisation non consentie un patient au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> quinze jours sur simple avis médical,<br />

s’analysait comme une atteinte à la liberté individuelle que l’article 66 <strong>de</strong> la Constitution place<br />

sous la protection <strong>de</strong> l’autorité judiciaire.<br />

La nouvelle législation soumet donc à une autorisation juridictionnelle préalable le<br />

maintien d’une personne en hospitalisation non consentie, au-<strong>de</strong>là d’un délai <strong>de</strong> quinze jours.<br />

Au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> du 1 er août au 31 décembre 2011, 75 décisions ont été rendues par<br />

le juge <strong>de</strong>s libertés.<br />

La qualité du partenariat, instauré en juillet <strong>de</strong>rnier, avec les responsables <strong>de</strong> l’Agence<br />

Régionale <strong>de</strong> Santé, ceux <strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong> GIREUGNE, et les psychiatres <strong>de</strong> cet établissement, a<br />

permis à chacun <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la réforme d’être prêt pour appliquer la loi dès le 1 er août 2011.<br />

En ce domaine aussi, je tiens à rendre hommage à la capacité d’adaptation <strong>de</strong>s fonctionnaires du<br />

greffe. Et à celle <strong>de</strong>s avocats du barreau <strong>de</strong> CHATEAUROUX qui se sont organisés, en plein été,<br />

pour assister les personnes hospitalisées.<br />

Même si le taux <strong>de</strong> mainlevée reste très faible, puisque seulement trois décisions ont été<br />

rendues en ce sens par le juge <strong>de</strong>s libertés, la nouvelle législation a au moins le mérite <strong>de</strong> faire<br />

pénétrer les principes <strong>de</strong> la constitution dans le secteur <strong>de</strong> la psychiatrie.<br />

Il ne s’agit nullement d’une défiance envers les psychiatres mais plus simplement du<br />

rappel, à l’initiative du Conseil Constitutionnel, que toute atteinte aux libertés individuelles et<br />

aux droits <strong>de</strong> la personne doit être contrôlée par le juge.<br />

Depuis le 1 er mars 2010, la question prioritaire <strong>de</strong> constitutionnalité s’est en effet imposée<br />

dans notre Droit. En ouvrant au justiciable, dans le nouvel article 61-1 <strong>de</strong> la Constitution, le droit<br />

<strong>de</strong> soulever <strong>de</strong>vant son juge la question <strong>de</strong> la constitutionnalité <strong>de</strong> la loi applicable au litige<br />

auquel il est partie, la réforme constitutionnelle qui crée pour la première fois un contrôle à<br />

posteriori <strong>de</strong> constitutionnalité, est une garantie pour les droits fondamentaux. C’est bien grâce<br />

à la QPC qu’il a été mis fin à certaines injustices: la décision du Conseil Constitutionnel du 28<br />

mai 2010, sur la cristallisation <strong>de</strong>s pensions militaires qui a considéré contraire à l’article 6 <strong>de</strong><br />

la Déclaration <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’Homme et donc à la Constitution, l’application d’un montant<br />

différentié <strong>de</strong>s pensions militaires <strong>de</strong>s combattants pour la France, selon qu’ils sont français ou<br />

ressortissants d’un pays <strong>de</strong> l’ancien Empire Colonial Français, en est l’un <strong>de</strong>s meilleurs exemples.<br />

Pour autant et même si le Conseil Constitutionnel se montre attentif à différer dans le<br />

temps les effets <strong>de</strong> ses décisions pour permettre à chacun et en particulier au législateur <strong>de</strong><br />

prendre les mesures qui répondront aux exigences constitutionnelles, la question prioritaire <strong>de</strong><br />

constitutionnalité ajoute une cause supplémentaire d’instabilité <strong>de</strong> la Règle <strong>de</strong> Droit.<br />

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Voici quarante ans, le Doyen <strong>CA</strong>RBONNIER faisait déjà le constat “qu’il y avait trop<br />

<strong>de</strong> droit”.<br />

L’étudiant d’alors, sommé <strong>de</strong> révérer la suprématie <strong>de</strong> la loi nationale, mesurait<br />

pourtant son impuissance à dominer un ensemble <strong>de</strong> règles perturbées par les réformes.<br />

Mais que dire aujourd’hui, dans un système où les lois <strong>de</strong> plus en plus abondantes,<br />

souvent difficiles à connaître et à manier, affligées d’ajustements incessants, et passées au crible<br />

<strong>de</strong> la Cour Européenne <strong>de</strong> STRASBOURG, créent une insécurité juridique et <strong>de</strong>viennent une<br />

difficulté majeure pour ceux qui sont chargés <strong>de</strong> les appliquer.<br />

Peut on oser espérer, dans cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> voeux, que notre Droit soit moins instable<br />

et donc plus sûr et plus efficace.<br />

Le tribunal donne acte à Monsieur le Procureur <strong>de</strong> la République <strong>de</strong> ses réquisitions,<br />

déclare close l’année judiciaire 2011 et ouverte l’année judiciaire 2012.<br />

Monsieur le Procureur, avez vous d’autres réquisitions?<br />

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