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Abcès cérébraux et empyèmes intracrâniens - Psychologie - M ...

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17-485-A-10 <strong>Abcès</strong> <strong>cérébraux</strong> <strong>et</strong> <strong>empyèmes</strong> <strong>intracrâniens</strong> Neurologie<br />

collagène dont l’épaisseur s’accroît progressivement. L’aspect<br />

d’infiltration périvasculaire est moins sévère que dans l’encéphalite<br />

présuppurative. À ce stade, les néovaisseaux ont leur<br />

développement maximal. L’œdème cérébral régresse <strong>et</strong> une gliose<br />

astrocytaire se développe en périphérie.<br />

EMPYÈME SOUS-DURAL<br />

Les <strong>empyèmes</strong> sous-duraux <strong>intracrâniens</strong> réalisent une collection<br />

suppurée extracérébrale située entre dure-mère <strong>et</strong> arachnoïde [2] .Il<br />

est rare que le processus infectieux s’étende directement par<br />

continuité à partir d’une sinusite ou d’une ostéite, formant<br />

progressivement une collection suppurée extradurale, puis sousdurale<br />

cloisonnée [17] : l’infection des veines sous-muqueuses,<br />

dépourvues de valvules, des cavités sinusiennes [11] se transm<strong>et</strong> de<br />

façon rétrograde aux veines sous-durales. C’est dans c<strong>et</strong> espace que<br />

se développe l’infection, alors qu’une réaction méningée tend à la<br />

limiter par la formation de dépôts de fibrine qui contribue à former<br />

des néomembranes [38] puis un encapsulement [2, 17, 20] .Encas<br />

d’intervention, on trouve fréquemment, au voisinage de l’empyème,<br />

une thrombose veineuse, un œdème ou une encéphalite.<br />

EMPYÈME EXTRADURAL<br />

Le mécanisme de développement est proche de celui de l’empyème<br />

sous-dural. L’empyème extradural est en général secondaire à une<br />

infection de l’oreille moyenne ou des sinus de la face [22, 42] , parfois à<br />

une intervention ORL ou neurochirurgicale. Des cas ont été décrits,<br />

avec drainage spontané de la collection par la porte d’entrée ORL [26] .<br />

Diagnostic positif<br />

CIRCONSTANCES DU DIAGNOSTIC<br />

<strong>Abcès</strong> <strong>et</strong> encéphalites présuppuratives<br />

Les manifestations cliniques dépendent de la taille, de la localisation<br />

<strong>et</strong> du nombre de lésions. Certains abcès frontaux peuvent rester<br />

« silencieux » pendant très longtemps <strong>et</strong> avoir un volume important<br />

lorsqu’ils s’expriment. Dans la plupart des cas, la symptomatologie<br />

existe depuis moins de 1 semaine lorsque le diagnostic est posé.<br />

Trois présentations cliniques peuvent être différenciées.<br />

Méningite purulente en apparence isolée<br />

La clinique perm<strong>et</strong> de suspecter l’existence d’un abcès devant une<br />

évolution traînante, malgré une antibiothérapie bien adaptée ou de<br />

discr<strong>et</strong>s signes de focalisation [30] .<br />

Le scanner cérébral révèle alors un p<strong>et</strong>it abcès, souvent<br />

paraventriculaire, secondaire à une dissémination hématogène. Il est<br />

probable que l’abcès est la lésion initiale <strong>et</strong> qu’il ait été responsable<br />

d’une dissémination méningée à l’occasion de son ouverture dans<br />

les voies d’écoulement du liquide céphalorachidien ou dans les<br />

espaces sous-arachnoïdiens. Ce dépistage ne modifie pas les<br />

modalités du traitement antibiotique, mais il oriente vers un<br />

mécanisme septicémique, <strong>et</strong> non pas vers une porte d’entrée locale<br />

ou locorégionale [3, 21] . Parfois, le scanner, recommandé devant toute<br />

méningite purulente autre qu’à méningocoque, révèle un p<strong>et</strong>it abcès<br />

paraventriculaire que ni l’évolution, ni la négativité de l’examen<br />

clinique ne laissaient supposer.<br />

Syndrome tumoral subaigu fébrile<br />

Le tableau clinique associe une hypertension intracrânienne, au<br />

premier plan chez l’enfant, un déficit neurologique focal<br />

d’installation <strong>et</strong> d’aggravation rapides, avec hémiplégie,<br />

hémianopsie latérale homonyme <strong>et</strong> déficits neuropsychologiques <strong>et</strong><br />

des crises épileptiques focales ou généralisées. C’est le scanner<br />

cérébral qui révèle l’abcès cérébral, en précise le siège, <strong>et</strong> le<br />

différencie d’une encéphalite présuppurative.<br />

2<br />

Syndrome tumoral isolé<br />

Le patient présente une symptomatologie évocatrice d’une tumeur<br />

cérébrale, associant en quelques semaines des crises épileptiques<br />

généralisées ou focalisées, un déficit neurologique focal s’aggravant<br />

progressivement, des signes d’hypertension intracrânienne, sans<br />

altération de l’état général, <strong>et</strong> pendant longtemps sans fièvre ni<br />

syndrome inflammatoire. Le scanner révèle alors une image ronde,<br />

unique, difficile à différencier d’un astrocytome ou une métastase<br />

kystique. Sauf cas particuliers, c’est une indication à une ponction<br />

diagnostique [30] .<br />

Déficit focal brutal<br />

Un abcès cérébral révélé par un déficit neurologique focal brutal a<br />

été rapporté. Une hypothèse plausible est celle d’une endocardite<br />

infectieuse, avec un abcès se développant précocement dans<br />

l’infarctus. L’autre hypothèse est celle d’une surinfection précoce à<br />

l’occasion d’une bactériémie d’un infarctus initial [40] .<br />

Empyèmes sous-duraux<br />

Les manifestations cliniques initiales d’un empyème sous-dural<br />

peuvent être difficilement différenciées de celles d’une sinusite ou<br />

d’une thrombose veineuse corticale.<br />

Le début est souvent progressif sur une quinzaine de jours. Les<br />

premiers signes sont des céphalées <strong>et</strong> une fièvre survenant alors<br />

qu’une antibiothérapie pour infection ORL est déjà prescrite dans la<br />

plupart des cas [20, 21] . Le début est souvent difficile à préciser, car les<br />

céphalées <strong>et</strong> la fièvre peuvent s’expliquer aussi par une sinusite,<br />

porte d’entrée la plus fréquente. Un œdème palpébral unilatéral<br />

peut aussi être observé [20, 31] .<br />

Sur ce tableau à bas bruit survient, après 1 ou 2 semaines, un déficit<br />

neurologique focal brutal ou rapide, accompagné de signes<br />

d’atteinte corticale : crises épileptiques focales ou généralisées <strong>et</strong><br />

troubles des fonctions supérieures [21] , hypertension intracrânienne<br />

avec un syndrome infectieux modéré. C<strong>et</strong>te aggravation brutale est<br />

généralement le témoin d’une thrombophlébite corticale.<br />

Empyèmes extraduraux<br />

Contrairement aux <strong>empyèmes</strong> sous-duraux, ils évoluent<br />

insidieusement, parfois même sans fièvre, leur symptomatologie se<br />

limitant à quelques céphalées <strong>et</strong> un minimum de signes<br />

neurologiques dans les suites d’une infection ou d’une chirurgie<br />

ORL. Les antibiotiques à faibles doses atténuent la symptomatologie<br />

<strong>et</strong> masquent la gravité de ces <strong>empyèmes</strong>, sans pour autant prévenir<br />

une décompensation rapide [22, 42] .<br />

IMAGERIE CÉRÉBRALE<br />

Une nouvelle approche diagnostique <strong>et</strong> évolutive a été permise par<br />

l’imagerie moderne : scanner, IRM, tomographie d’émission<br />

monophotonique ou de positons, spectroscopie [5] , perm<strong>et</strong>tant une<br />

approche non invasive. Dans la plupart des cas, le contexte clinique<br />

amène à réaliser un scanner cérébral avec injection intraveineuse de<br />

produit de contraste comme examen de dépistage des suppurations<br />

intracrâniennes. L’IRM, moins disponible en urgence, n’a pas<br />

totalement remplacé le scanner pour le diagnostic initial, mais<br />

devient l’examen de choix pour le suivi [10] . Elle n’expose pas au<br />

risque d’allergie, n’irradie pas, <strong>et</strong> est plus performante que le<br />

scanner pour les lésions de la fosse postérieure <strong>et</strong> les thromboses<br />

veineuses associées [10] .<br />

L’imagerie perm<strong>et</strong> de différencier le type de lésion focale.<br />

Encéphalite présuppurative<br />

Au stade précoce de l’encéphalite, le scanner révèle une zone<br />

d’hypodensité mal définie, étendue, avec un eff<strong>et</strong> de masse. Il peut<br />

exister une prise de contraste au sein de c<strong>et</strong>te hypodensité ou à sa<br />

périphérie. Lors de l’évolution de c<strong>et</strong>te encéphalite, un anneau de<br />

contraste apparaît autour d’une hypodensité <strong>et</strong> se renforce. Dans

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