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JOLY & al., 1954

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Avant-propos<br />

SOMMAIRE<br />

1 re PARTIE<br />

Aperçu géographique, par F. <strong>JOLY</strong> 13<br />

2 e PARTIE<br />

Géologie 35<br />

Chapitre 1. Le Primaire, par A. POUEYTO 39<br />

Chapitre II. Les terrains de couverture, par F. <strong>JOLY</strong> 45<br />

3 e PARTIE<br />

Botanique, par Ph. GUINET et Ch. SAVYAGE<br />

Zoologie<br />

4 e PARTIE<br />

73<br />

169<br />

Chapitre 1. Zoologie (à l'exclusion de l'Entomologie), par<br />

J. B. PANOUSE et M. VACHON 171<br />

Chapitre II. Entomologie, par L. KOCHER et A. REYMOND .. 191


AVANT-PROPOS


12 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Cette hamada fut étudiée le long de l'itinéraire Beni Abbes-Oglat Beraber­<br />

Tabelb<strong>al</strong>a, en contournant l'extrémité septentrion<strong>al</strong>e de la Chaîne d'Ougarta<br />

et de l'Erg er Raoui. Après avoir traversé la Hamada de la Daoura, la mission<br />

séjourna une semaine dans la région d'Hasi Chaamba et put faire une<br />

course jusqu'à la pointe nord de l'Erg Iguidi. A travers la partie orient<strong>al</strong>e<br />

de la Hamada du Dra (Hamada de Tinfouchy), elle gagna <strong>al</strong>ors Tagounit<br />

(Coude du Dra) pour renouveler son ravitaillement. Elle toucha ensuite<br />

Tinfouchy, puis traversa de nouveau la Hamada du Dra pour venir séjourner<br />

quelques jours au Kheneg Bou Mrheirfa (Couloir de Bou Mrheirfa)<br />

d'où elle fit une pointe jusqu'à l'Erg Zemoul. Enfin, à travers la partie occident<strong>al</strong>e<br />

de la Hamada du Dra (Hamada de Tindouf), elle atteignit le Merk<strong>al</strong>a<br />

et l'Oued Dra, d'où elle regagna Rabat par Foum el Hassane et Agadir.<br />

La mission était de retour à Rabat le 13 mars.<br />

La mission a permis de faire la liaison entre les régions récemment<br />

cartographiées des hamada du Guir et de la Daoura, et les régions encore<br />

m<strong>al</strong> connues de la Hamada du Dra. Les résultats géologiques ont conduit<br />

à préciser quelques points de la stratigraphie du Primaire de la basse Daoura<br />

et à reconnaître de nouveaux affleurements, dont certains fossilifères, sur<br />

la Hamada du Dra. Ils ont aussi contribué à la connaissance des limites du<br />

Primaire et des formations hamadiennes.<br />

L'année était particulièrement favorable pour l'étude de la végétation.<br />

La mission a permis d'abord d'établir une liste de la flore phanérogamique,<br />

ensuite d'étudier les groupements caractéristiques de divers types<br />

de station (hamada, kreb, bord d'oued, erg, etc.), et enfin de suivre l'évolution<br />

floristique le long de l'itinéraire. Les limites de répartition de nombreuses<br />

espèces ont pu être précisées, ce qui permet de définir quelques<br />

grands ensembles phytogéographiques entre Beni Abbes et Tindouf.<br />

Au point de vue zoologique, la mission n'a pas apporté tous les résultats<br />

que l'on pouvait espérer; elle a cependant permis de capturer un<br />

certain nombre d'espèces sahariennes ou présahariennes qui manquaient<br />

dans les collections de l'Institut Scientifique et de préciser la répartition<br />

biogéographique de quelques formes. En outre, les récoltes entomologiques<br />

ont eu le double intérêt: 1°, de raccorder les régions déjà inventoriées de<br />

Beni Abbes, de l'Erg er Raoui et de la Daoura, aux régions m<strong>al</strong> connues<br />

des abords de l'Erg Iguidi et du Dra; 2°, s'effectuant dans une zone impluvée<br />

en octobre et où l'effet des eaux était partout sensible, de récolter une<br />

faune exceptionnelle tant en qu<strong>al</strong>ité qu'en quantité.<br />

Cette mission a, enfin, inauguré une fructueuse collaboration sur le<br />

terrain entre les services de recherche scientifique du Maroc et d'Algérie,<br />

collaboration qui mériterait d'être poursuivie au profit de tous.


PREMIERE PARTlE<br />

APERÇU GÉOGRAPHIQUE<br />

par F. <strong>JOLY</strong>


16 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

topes de la zone saharienne se trouvent, en effet, déjà représentés dans<br />

le Présahara, et de nombreuses espèces sahariennes figurent déjà dans les<br />

relevés présahariens. Il arrive cependant un moment où la proportion des<br />

espèces sahariennes surpasse celle des autres. On pourra peut-être un jour<br />

tracer sur une carte une sorte de frontière statistique de ce genre: sans<br />

être rigoureusement semblable, îl serait surprenant qu'elle différât beaucoup<br />

de celles que d'autres phénomènes permettent de définir.<br />

Sur le plan morphologique, par contre, le contraste est éclatant. Presque<br />

partout, le vieux socle saharien disparaît sous une couverture sédimentaire<br />

plus récente et subhorizont<strong>al</strong>e. C'est le domaine des grandes<br />

hamada: hamada crétacée (Kem-Kem), hamada oligocènes (Hamada de<br />

Boudenib et Hamada Boulaouaïche) et hamada pontico-villafranchiennes<br />

(Hamada du Guir, de la Daoura et du Dra). Ces hamada introduisent un<br />

paysage aux horizons démesurés, sans accidents notables, marqué par la<br />

conformité des structures tranquilles et la conformité des processus désertiques<br />

du modelé. Toutèfois, la monotonie de ces grandes étendues n'est<br />

réelle qu'à l'échelle de quelques journées de marche à pied. Elle est déjà<br />

moins sensible, quoique encore indéniable, au cours d'un raid en automobile.<br />

D'tIn point de vue plus à la mesure des distances, qui sont grandes,<br />

on serait surpris de la variété offerte par les formes. Sur les plateaux, ou<br />

hamada, viennent s'<strong>al</strong>longer les langues de sable des erg,. çà et là, le socle<br />

primaire affleure, dégagé de sa couverture ou n'ayant jamais été recouvert:<br />

<strong>al</strong>ors se dressent les reliefs noirs et décharnés des jebel,. de profondes<br />

v<strong>al</strong>lées, enfin, creusent dans les plateaux des rainures vigoureuses. Cette<br />

diversité en grand suffit à multiplier les situations loc<strong>al</strong>es et, par là, les<br />

aspects du paysage et les conditions de vie des plantes, des animaux et des<br />

hommes.<br />

Or tout cet ensemble se trouve limité vers le Nord, au-dessus du socle<br />

ancien relevé par le pli de fond anti-atlasique, par un abrupt topographique<br />

fondament<strong>al</strong>: le kreb. Haut de 250 à 300 m, quelquefois davantage, le<br />

kreb est le rebord des grandes hamada. C'est une corniche bien nette de<br />

c<strong>al</strong>caires (tantôt crétacés, tantôt tertiaires) couronnant des pentes de grès.<br />

Le kreb peut être plus ou moins important, plus ou moins découpé, plus<br />

ou moins disposé en rebord de plateau, en cuesta, voire en escarpement<br />

de faille; il est toujours présent et domine le pays présaharien, beaucoup<br />

plus morcelé, des rides et des massifs app<strong>al</strong>achiens. Nulle part, en Afrique<br />

du Nord, n'existe un accident aussi parfait ni aussi continu entre Présahara<br />

et Sahara. Il a, sur le plan géographique, la v<strong>al</strong>eur qu'a, en géologie, le<br />

grand accident sud-atlasien séparant le domaine atlasique du domaine<br />

saharien. Même en considérant que les processus du modelé désertique<br />

sont encore actifs plus au Nord ; même ensachant que les dunes conti-


APERÇU GÉOGRAPHIQUE 17<br />

nent<strong>al</strong>es - une des manifestations les plus typiquement désertiques ­<br />

le débordent quelque peu [<strong>JOLY</strong>, 1952], il paraît légitime de placer sur le<br />

kreb la limite nord tangible du Sahara dans le Sud marocain.<br />

Il y a, par surcroît, d'autres faits qui viennent justifier le tracé de<br />

cette limite. Au Nord du kreb, dans le Présahara, on peut encore compter<br />

sur l'utilisation plus ou moins régulière des eaux de crue venues des montagnes<br />

marocaines. Ces eaux de crue sont captées par toute une série<br />

d'ouvrages au bénéfice des cultures des sédentaires. Elles sont même favorables<br />

aux nomades en inondant les emplacements de cultures temporaires<br />

des mader, en <strong>al</strong>imentant les nappes phréatiques que vont chercher les puits<br />

et en revivifiant les pâtures des lits d'oueds. Mais au Sud du kreb, ces crues<br />

lointaines n'arrivent qu'exceptionnellement, par l'intermédiaire du réseau<br />

de la Daoura et de la Saoura. Toutes les autres crues ne sont que des crues<br />

loc<strong>al</strong>es, souvent brut<strong>al</strong>es, mais éphémères. La quasi tot<strong>al</strong>ité de l'eau est<br />

demandée aux puits et, sauf sur la Saoura, ce Nil en miniature (E. F. GAU­<br />

TIER) où se succèdent les seules grandes p<strong>al</strong>meraies, la culture sédentaire<br />

disparaît. Ainsi s'affirme, au Sud du kreb, la prépondérance de la vie<br />

nomade. Les pasteurs nomades y poussent leurs troupeaux de chèvres, de<br />

moutons et de chameaux sur les pâturages des v<strong>al</strong>lées, des jebel et des erg.<br />

Au centre, dans les Kem-Kem et sur la moyenne Daoura, évoluent les Ait<br />

Khebbache, Berbères Aït Atta [<strong>JOLY</strong>, 1951 <strong>al</strong> A l'Ouest, ce sont les Tekna<br />

[MONTEIL, 1948] du bas Dra et les Arib du Mhamid qui se rejoignent sur<br />

l'Oued Zemoul et sur la Hamada du Dra. A l'Est, les Aït Bourk gravissent<br />

la Hamada du Guir où ils confinent avec les Doui Menia d'Algérie.<br />

Enfin, dans toute l'aire, plus ou moins loin et en plus ou moins grand<br />

nombre selon les années, circulent les Regueïbat, les plus purs nomades<br />

chameliers de tout le Sahara [CAPOT-REY, 1942].<br />

Le pays saharien en arrière du kreb peut être divisé en plusieurs<br />

unités que la mission a successivement parcourues ou frôlées. Ces unités<br />

se distinguent par des caractères propres qui sont précisément l'élément<br />

essentiel de la diversité à laquelle il était fait <strong>al</strong>lusion plus haut. Nous étudierons<br />

donc :<br />

1. Les Kem-Kem Sobti<br />

2. La Hamada du Guir<br />

3. L'Erg er Raoui<br />

4. La Hamada de la Daoura<br />

5. La Basse Daoura et l'extrémité nord de l'Erg Iguidi<br />

6. La Hamada du Dra, à laquelle nous joindrons la description du<br />

haut Zemoul (Couloir de Bou Mrheirfa) et des environs de Tinfouchy.


18 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

II -- LES KEM-KEM SOBTI<br />

La mission n'a fait qu'effleurer les Kem-Kem, entre Taouz et Oglat<br />

Beraber. Encore est-ce dans leur secteur le moins caractéristique. Ce secteur<br />

n'a pas de nom: dans un autre ouvrage je propose de l'appeler les<br />

Kem-Kem Sobti.<br />

La piste venant de Taouz gravit le kreb des Kem-Kem au lieu dit Bou<br />

Tarit. C'est un rebord de plateau taillé dans les assises du Crétacé moyen<br />

(cf. ci-dessous, p. 46). Une corniche c<strong>al</strong>caire y surmonte un versant moins<br />

abrupt déblayé dans les grès rouges infra-cénomaniens, et couvert d'éboulis.<br />

De nombreux ravins descendant vers l'Oued Taouz ou vers l'Oued<br />

Kseir, ont, en avant du kreb, isolé plusieurs buttes de dimensions variées.<br />

La base du kreb et des buttes se prolonge vers le bas pays par de grands<br />

glacis d'érosion qui tranchent successivement les grès et leur soubassement<br />

primaire. Vers le haut, la série crétacée est surmontée de grès et de c<strong>al</strong>caires<br />

plus récents, sans doute oligocènes (cf. ci-dessous, p. 51).<br />

En arrière du kreb, un chevelu de v<strong>al</strong>lées s'oriente vers l'Oued Sobti.<br />

Au voisinage de la piste, le réseau est très dense et mord profondément la<br />

couverture tertiaire et même le Crétacé. Presque en haut des versants, on<br />

voit la d<strong>al</strong>le cénomano-turonienne dessiner un replat que dominent, un<br />

peu en arrière, des pentes gréseuses dans l'Oligocène, couronnées par une<br />

corniche c<strong>al</strong>caire, parfois organisées autour de petites buttes isolées. Cette<br />

topographie se poursuit vers le Sud, sur un peu plus de 10 km. Toutefois,<br />

la piste elle-même est tracée sur une surface topographique continue où il<br />

est délicat de distinguer les divers affleurements. Sur le Tertiaire du Bou<br />

Tarit, cependant, s'ét<strong>al</strong>e un reg blanc anguleux à éléments fins, <strong>al</strong>ors qu'à<br />

J2 ou 13 km plus au Sud on passe au contraire sur un reg plus grossier<br />

et plus noir, jonché de nombreux silex, et qui entoure des pointements<br />

de la d<strong>al</strong>le crétacée. Puis on atteint la d<strong>al</strong>le elle-même qui se relève légèrement<br />

vers l'Ouest, au-dessus de la boutonnière primaire de l'Oued Taouz.<br />

Le Tertiaire paraît ainsi se terminer en biseau sur le Cénomano-Turonien.<br />

Cette disposition, bien visible sur les photographies, aériennes [I.G.N.,<br />

1948, miss. Maroc 351, ph. 139] suggère l'existence d'une surface d'érosion<br />

nivelant à la fois l'Oligocène et le Crétacé. Il est raisonnable de penser que<br />

c'est sur cette surface que se sont déposées les formations gréseuses de la<br />

Hamada du Guir.<br />

Plus à l'Est, en effet, au-delà des dunes qui marquent les environs<br />

d'Hasi Sobti, on aperçoit un kreb continu et assez découpé, avec des buttes<br />

témoins. Une de ces buttes, très caractéristique, est le Chapeau de Gen-


20 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

hamada se retrouvent à l'Est de la Saoura, notamment à Beni Abbes, dans<br />

le soubassement du Grand Erg.<br />

L'intérêt essentiel du secteur parcouru par la mission vient du contact<br />

des formations tertiaires et quaternaires de la Hamada du Guir avec les<br />

terrains primaires du système app<strong>al</strong>achien d'Ougarta.<br />

En face de Beni Abbes (pl. 1 b), où elle est épaisse d'une vingtaine<br />

de mètres, on voit la hamada reposer sur le Primaire arasé, parfois par<br />

l'intermédiaire d'un conglomérat. Vers l'Ouest, sur plus de 50 km, on ne<br />

quitte pas sa surface jusqu'à la tête nord du Jebel Zerhamra. Sauf au voisinage<br />

du kreb, qu'entaillent des ravins, il est difficile d'y repérer un réseau<br />

hydrographique hiérarchisé et cohérent. Par contre, de nombreuses daya,<br />

souvent de plus d'un kilomètre de diamètre, parsèment la région. Le fond<br />

de ces daya est recouvert d'un sol argilo-sableux assez profond, entouré<br />

vers les bords par des auréoles concentriques de reg anguleux à éléments<br />

de plus en plus grossiers. On passe ainsi au reg de dislocation physicochimique<br />

de la d<strong>al</strong>le c<strong>al</strong>caire silicifiée qui forme la surface du plateau, reg<br />

à grandes plaques anguleuses et à cailloux vermiculés par la dissolution<br />

chimique. En dehors des daya, toute cette partie orient<strong>al</strong>e de la hamada<br />

est très dénudée. Elle est presque plane et paraît, dans l'ensemble, s'incliner<br />

légèrement vers le Sud-Est, en direction de la Saoura.<br />

Autour de la tête nord du Jebel Zerhamra et tout le long du flanc<br />

ncrd-est du lebel Reboub se creuse une sorte de grande dépression périphérique.<br />

Le reg, jusque là riche en fragments de meulière, témoins des niveaux<br />

élevés de la série hamadienne (cf. ci-dessous, p. 56), fait place à un reg<br />

presque exclusivement composé de cailloux de c<strong>al</strong>caire silicifié, sans meulière,<br />

recouvrant des formations siliceuses sablonneuses ou gréseuses. Ce<br />

reg rappelle, par sa position topographique en contre-bas du niveau de la<br />

hamada meuliérisée, la « perite hamada » des dépressions fermées de la<br />

Chaine d'Ougarta [DRESCH, <strong>JOLY</strong> et RAYNAL, 1951]. Ce niveau quaternaire<br />

est tantôt dominé par une esquisse de kreb taillé dans les c<strong>al</strong>caires<br />

de la d<strong>al</strong>le hamadienne, tantôt relié à la surface princip<strong>al</strong>e du plateau<br />

par un glacis en pente douce. De multiples dépressions ou daya en partie<br />

ensablées y entretiennent des taches de végétation dense parmi un peuplement<br />

diffus très abondant de « champignons de Bou Amama » (Anabasis<br />

aretioïdes).<br />

Aux approches du lebel Reboub, la surface du reg s'enrichit en gros<br />

g<strong>al</strong>ets primaires très émoussés, voire même franchement roulés. Un peu<br />

au-dessus, le plateau hamadien à fragments meuliérisés vient reposer direc-


22 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

IV - L'ERG ER RAOUl<br />

La mission a seulement contourné l'Erg er Raoui par le Nord et ne<br />

l'a touché qu'autour d'Oglat Beraber, à Hasi el Hameïda et à Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Cet erg mériterait d'être beaucoup mieux connu; or les renseignements<br />

qu'on a sur lui sont rares. Certains d'entre nous cependant [A. POUEYTO ;<br />

A. REYMOND, 1948], l'avaient déjà parcouru; et, à l'occasion d'une tournée<br />

précédente j'avais moi-même entrevu son extrémité méridion<strong>al</strong>e dans les<br />

parages de la Sebkha Melah. Au surplus, les feuilles récentes du 1:200 000<br />

saharien de l'Institut Géographique Nation<strong>al</strong> (Oglat Beraber, Tabelb<strong>al</strong>a,<br />

Ougarta et Kerzaz) nous en donnent une bonne image cartographique.<br />

C'est pourquoi j'en tenterai une esquisse d'ensemble. C'est d'ailleurs un<br />

erg accueillant, d'accès facile, et de tous temps très fréquenté, surtout dans<br />

sa partie centr<strong>al</strong>e, comme en témoignent les innombrables vestiges préhistoriques<br />

et les campements nomades des pasteurs d'Ougarta, voire même<br />

des Regueïbat.<br />

L'Erg er Raoui s'<strong>al</strong>longe du Nord-Ouest au Sud-Est sur plus de 250 km<br />

depuis Oglat Beraber jusqu'à l'Oued Messaoud, avec une largeur de moins<br />

de 40 et souvent moins de 20 km. Il se c<strong>al</strong>que sur une longue dépression<br />

topographique qui fait communiquer la basse v<strong>al</strong>lée de l'Oued Larhmane<br />

avec l'Oued Messaoud par un étroit couloir synclin<strong>al</strong> séparant le Kah<strong>al</strong><br />

de Tabelb<strong>al</strong>a des autres chaînons du système d'Ougarta.<br />

On peut y reconnaître trois secteurs différents :<br />

a) D'Qg/at Beraber à Feguiguira, l'erg est d'abord mince et sinueux, puis<br />

s'ét<strong>al</strong>e. Il occupe manifestement la basse v<strong>al</strong>lée de l'Oued Larhmane (Oued<br />

Beraber), et une zone d'épandage' de plusieurs petits oueds venus de la<br />

hamada, creusées dans les rhyolites.<br />

L'erg, dans tout ce secteur, est nettement en contre-bas du niveau de<br />

la Hamada du Guir qu'on voit venir mourir en biseau sur les reliefs rhyolitiques,<br />

et dont il est presque toujours séparé par une sorte de dépression<br />

périphérique. Il n'y a guère qu'au Nord, près d'Oglat Beraber que le doute<br />

est permis; là, les dunes reposent tantôt sur les rhyolites, tantôt sur un<br />

c<strong>al</strong>caire violacé fortement encroûté dont il est difficile de dire s'il se raccorde<br />

au niveau du plateau ou s'il représente l'affleurement du niveau<br />

« petite hamada ». J'ai dit plus haut que l'observation du terrain est délicate,<br />

et le secours de la carte est très faible.A l'Hasi el Hameïda, par contre,<br />

on voit l'erg recouvrir un c<strong>al</strong>caire grumeleux, vers 680 m, emboîté dans<br />

de petits gour constitués par une formation sableuse couronnée de c<strong>al</strong>caires<br />

gréseux, eux-mêmes en contre-bas des niveaux rhyolitiques et meuliérisés


24 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

el Amri, bien qu'il se soit de nouveau considérablement rétréci. Il s'élargit,<br />

au contraire, plus à l'Est, mais devient beaucoup plus sec et les puits sont<br />

plus rares.<br />

c) A l'Est d'Oguilet Mohammed, l'erg s'ét<strong>al</strong>e largement sur des c<strong>al</strong>caires<br />

encroûtés de « petite hamada » qui recouvrent des crêtes ordoviciennes et<br />

cambriennes nivelées. En même temps il se disloque et se résout en longs<br />

bras (dra) orientés du SO au NE, isolés par des gassi de reg.<br />

La sécheresse est extrême, les puits très espacés et les pâturages sont<br />

déficients. Les bras d'erg assurent au Nord et à l'Est une liaison lâche avec<br />

l'Erg el Atchane de Kerzaz et avec le Grand Erg, et au Sud avec l'Erg Chech.<br />

Mais au Sud-Ouest, le Kah<strong>al</strong> forme partout une barrière infranchie de jebel<br />

entre l'Erg er Raoui et la masse des dunes de l'Erg Atimine et de l'Erg el<br />

Atchane' de Tabelb<strong>al</strong>a qui font déjà partie de la masse de l'Erg Iguidi.<br />

v - LA HAMADA DE LA DAOURA<br />

On peut faire commencer la Hamada de la Daoura à l'Est du Saheb<br />

el Oust, sur la crête rhyolitique qui s'avance au Nord-Est vers Hasi el<br />

Hameïda. Elle affecte la forme d'une sorte de triangle dont la base s'appuie,<br />

sur 120 km, au Nord sur l'Erg er Raoui, au centre sur la terminaison périsynclin<strong>al</strong>e<br />

du Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a, au Sud sur l'Erg el Atchane. Le côté nord<br />

du triangle est le kreb NE-SW qu'on peut suivre sur près de 100 km depuis<br />

le Saheb el Oust jusqu'à la basse Daoura, interrompu seulement par les<br />

crêtes primaires du Jebel Drissa. Sur le côté sud, la hamada se termine en<br />

biseau sur les affleurements rhyolitiques et primaires qui précèdent vers le<br />

Nord le Jebel Bet Tajine.<br />

La mission a d'abord parcouru le vaste reg sablonneux à éléments<br />

très fins qui s'incline vers l'Erg er Raoui entre l'Hasi Azrar et la tête du<br />

Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a; puis elle s'est engagée sur la piste qui conduit de<br />

Tabelb<strong>al</strong>a au Mahjez.<br />

Cette piste du Mahjez traverse selon la hauteur le triangle de la<br />

Hamada de la Daoura. On y retrouve un reg fin ensablé et jonché de petits<br />

cailloutis primaires très émoussés et de débris plus grossiers de croûte et<br />

de meulière. Il semble qu'il y ait, tout autour du Kah<strong>al</strong> vers lequel s'incline<br />

la hamada et dans toute la pointe sud qui longe l'Erg el Atchane, une zone<br />

d'épandage, aménagée sur les points bas de la surface hamadienne, formée<br />

de cailloutis venus des crêtes primaires voisines et même des crêtes lointaines<br />

comme le Saheb el Oust et les D<strong>al</strong>aat Chachra. Ce reg passe insensiblement,<br />

vers l'Ouest, à un reg anguleux de dislocation de la d<strong>al</strong>le encroûtée


26 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

dépression d'Rasi Chaamba. La Daoura s'y perd en un réseau diffus de<br />

t<strong>al</strong>wegs plus ou moins enfoncés dans le limon avant de se p::nrsuivre vers<br />

le Sud à travers un foum ensablé que franchissent seulement les piUS fortes<br />

crues. Ordinairement, le Mahjez peut être considéré comme l'épandage fin<strong>al</strong><br />

des crues de la Daoura. Pluies et crues y entretiennent, sous des bosquets<br />

de Tamarix (pl. VIII, a), une végétation suffisante, en période d'acheb,<br />

pour en faire un pâturage recherché par les Aït Khebbache et surtout les<br />

Arib. Les crues de l'hiver 1950-1951 avaient pourtant été assez importantes<br />

pour le dépasser; en février 1951, il restait encore une grande<br />

mare peuplée de flamants roses, qui bouchait la piste nord Tabelb<strong>al</strong>a­<br />

Zegdou (pl. III, b).<br />

Au Sud du Mahjez, la Daoura se continue par un chen<strong>al</strong> (pl. Ill, c)<br />

qu'empruntent les crues exceptionnelles qui ont assez de force pour déblayer<br />

le passage ensablé. Là commence la Basse Daoura qui se faufile à travers<br />

un pays' de rides primaires, branche occident<strong>al</strong>e de la Chaîne d'Ougarta.<br />

On peut y distinguer trois secteurs :<br />

a) Du Mahjez à Ras el Ma, la Daoura traverse perpendiculairement un<br />

vaste synclin<strong>al</strong> ordovicien (cf. ci-dessous, p. 41) d'orientation NW-SE dont<br />

l'axe passe environ à une dizaine de kilomètres au Sud du Mahjez. De part<br />

et d'autre de cet axe, l'Ordovicien se relève et ses bancs quartzitiques forment<br />

des rides en relief au-dessus de glacis taillés dans les grès feuilletés ou<br />

schisteux interc<strong>al</strong>aires.<br />

Entre l'Rasi Mahjez et l'axe synclin<strong>al</strong>, la Daoura franchit plusieurs<br />

de ces crêtes app<strong>al</strong>achiennes dissymétriques à flanc sud en pente douce, et<br />

elle s'élargit, après chacune d'elles, en zones d'épandage que des glacis<br />

raccordent aux reliefs voisins. Un dE; ces épandages forme la cuvette d'Rasi<br />

Chaamba ; un autre, très ensablé, occupe l'emplacement même de l'axe<br />

synclin<strong>al</strong>.<br />

Au Sud, les mêmes rides se retrouvent en ordre inverse, en pente<br />

douce vers le Nord. Des replis y ajoutent les gour primaires très plats de<br />

la Gara Rouïa; vers l'Ouest, les gour tertiaires témoins de la Hamada<br />

du Dra viennent reposer dessus, .tandis qu'à l'Est elles disparaissent en<br />

partie sous les formations de la Hamada de la Daoura. La Daoura traverse<br />

encore cet ensemble en une succession de foum ensablés et de dilatations<br />

dans les dépressions monoclin<strong>al</strong>es qui séparent les rides.<br />

b) De Ras el Ma à l'Oued Ethel, la Daoura occupe dans l'ensemble un tracé<br />

longitudin<strong>al</strong> dont le flanc nord surtout forme un relief élevé: les jebel Naïjat<br />

et Bet Tajine. Au Sud s'ét<strong>al</strong>e, à perte de vue, un plateau qui se termine<br />

sur l'oued par une corniche basse recouvrant le Primaire. Ce plateau se


APERÇU GÉOGRAPHIQUE 27<br />

raccorde, en direction de l'Ouest, avec la haute surface de la Hamada du<br />

Dra, mais il est difficile de dire si c'est bien le même niveau ou si c'est un<br />

niveau légèrement emboîté (qu'on pourrait interpréter comme l'équiv<strong>al</strong>ent<br />

de la « petite hamada ») relié par des pentes douces au plateau supérieur.<br />

Plus au Sud, la ride monoclin<strong>al</strong>e sensiblement W-E du lebel Aïch el Guettar<br />

émerge de cette surface. La v<strong>al</strong>lée elle-même est large et limoneuse, et les<br />

chenaux de crue le disputent aux dunes qui tantôt les occupent, tantôt les<br />

longent en chapelets de grosses pyramides reliées par des siouf, et tantôt<br />

les traversent et les obturent.<br />

c) L'Oued Ethel. Une dernière percée épigénique à travers le prolongement<br />

orient<strong>al</strong> du lebel Aïch el Guettar fait passer la Daoura sur le flanc méridion<strong>al</strong><br />

de cette ride primaire. La Daoura prend <strong>al</strong>ors le nom d'Oued Ethel<br />

(l'oued des Tamarix) et devient prisonnière de l'erg (pl. IV, a).<br />

L'extrémité septentrion<strong>al</strong>e de l'Erg 19uidi, dont la masse princip<strong>al</strong>e<br />

occupe les dépreSSIOns entre la Chaîne d'Ougarta et le massif ancien des<br />

Eglab-Yetti, vient en effet mourir sur le revers sud de la ride du lebel Aïch<br />

el Guettar. Vers l'Ouest, l'erg se disloque en une série de bras, <strong>al</strong>longés<br />

du NE au SW, séparés par des gassi de hama::a (hamada du Dra ou « petite<br />

hamada» ?). Mais vers l'Est il rejoint, par une succession de massifs très<br />

épais, l'Erg el Atchane de Tabelb<strong>al</strong>a et l'Erg Chech. C'est à travers ces<br />

massifs imposants que la Daoura-Ethel se poursuit vers le Sud. Ici, les crues<br />

d'amont ne parviennent jamais, par:Üt-il, et les seuls écoulements, dont<br />

les traces sont visibles entre les barrages dunaires, ont une origine et unc<br />

extension loc<strong>al</strong>es. On suit loin encore, cependant, le tracé de la v<strong>al</strong>lée<br />

j<strong>al</strong>onné par des taches limoneuses ombragées de Tamarix et séparées par<br />

des bras d'erg.<br />

Au début, sous les dunes, apparaissent encore des rides primaires<br />

monoclin<strong>al</strong>es. Puis les rives rocheuses s'évanouissent complètement sous<br />

l'accumulation des sables. On entre là dans une toute autre région que la<br />

mission n'a pas abordée.<br />

VII - LA HAMADA DU DRA. LE SYNCLINAL DE TINDOUF<br />

ET L'ANTICLINAL DU ZEMOUL: LE COULOIR DE BOU MRHEIRFA<br />

Sur la rive droite de la Daoura, au Sud-Ouest d'Hasi Chaamba, les<br />

Gour Aït Amar (580 m), taillés dans une formation gréseuse horizont<strong>al</strong>e<br />

couronnée de c<strong>al</strong>caires silicifiés, annoncent la Hamada du Dra ré<strong>al</strong>isée<br />

sur les formations tertiaires qui recouvrent le Primaire du flanc méridion<strong>al</strong><br />

de la chaîne anti-atlasique.


28 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

C'est le lieutenant PIGEOT [1929] qui a donné le premier le nom de<br />

Hamada du Dra au plateau qui s'<strong>al</strong>longe d'Est en Ouest en:«:; 1:;


APERÇU GÉOGRAPHIQUE 29<br />

schistes ou de grès ordoviciens, à un chapeau de c<strong>al</strong>caire blanc silicifié<br />

(pl. IV, b) <strong>al</strong>ors que les grands creux du relief primaire admettent, sous<br />

une d<strong>al</strong>le hamadienne termin<strong>al</strong>e, une certaine puissance de remplissage<br />

gréseux. On peut penser que, comme sur le pourtour de la Chaîne d'Ougarta,<br />

quelques-unes des rides primaires émergeaient complètement de la surface<br />

hamadienne. Ainsi les longues crêtes d'orientation E-W ou ESE-WNW du<br />

lebel Meremda, des Gouirat Aniti (celles-ci peut-être rhyolitiques ?) et<br />

de l'Adhim Filou.<br />

Plus à l'Ouest, le paysage se modifie peu à peu. La surface hamadienne<br />

silicifiée et encroûtée devient continue et les petits oueds et les daya se<br />

font de plus en plus nombreux. On retrouve des formes déjà décrites de<br />

la Hamada du Guir, mais l'aspect g6nér<strong>al</strong> en est très différent en raison de<br />

la physionomie du tapis végét<strong>al</strong>. La hamada reste très pauvre (pl. IV, c),<br />

mais les daya et les oueds entretiennent des îlots ou de longues rues de<br />

végétation dense qu'ombragent des gommiers et prennent une <strong>al</strong>lure de<br />

savanes-g<strong>al</strong>eries inconnue plus à l'Est (pl. VIII, b et c).<br />

Aux approches du kreb nord, en arrière du ravin d'Hasi el Beïda<br />

(pl. V, a), on voit le sommet de la série hamadienne se diviser en au moins<br />

deux niveaux principaux de c<strong>al</strong>caires silicifiés séparés par des grès (cf. cidessous,<br />

p. 65). Cette disposition a conduit le ravinement à tailler un déd<strong>al</strong>e<br />

de gour et de dépressions aux dépens du niveau c<strong>al</strong>caire supérieur. Ce caractère<br />

topographique paraît dominer tout le kreb nord et se retrouver dans<br />

toute la péninsule de terrains de couverture qui, à l'Ouest d'Igma, s'avance<br />

vers l'WNW entre Zemoul et Dra.<br />

Ce sont des faits an<strong>al</strong>ogues que l'on peut observer autour de Tinfouchy<br />

(cf. ci-dessous, p. 65), au point de convergence de plusieurs ravins entamant<br />

le kreb sud. Ici, ce kreb est bien marqué au-dessus d'un demi-anticlin<strong>al</strong><br />

dévonien, prolongement orient<strong>al</strong> de l'anticlin<strong>al</strong> du Zemoul. On le suit<br />

(le même vers l'Ouest au-dessus du Carbonifère du synclin<strong>al</strong> de Tindouf,<br />

jusllu'au Khorb el Ethel. Mais vers l'Est, les limites de la Hamada du Dra<br />

méridion<strong>al</strong>e sont bien plus m<strong>al</strong> connues faute d'itinéraires. Il y a bien, à<br />

vue, continuité entre le secteur nord (Gour Aït Amar-Meremda) et le soubassement<br />

de l'Erg Iguidi ; il ne s'agit pourtant que d'une continuité topographillue<br />

formant un vaste plan incliné vers le Sud: on ne saurait, sans<br />

étude plus précise du terrain, en déduire une continuité des niveaux stratigraphiques.<br />

B - Le couloir de Bou Mrheirfa<br />

Les réseaux hydrographiques de l'Oued Zemoul, de l'Oued Oum el<br />

Assel et du Khorb el Ethel éventrent en son milieu la Hamada du Dra. A<br />

. .


30 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

la faveur de ce découpage extrême, le soubassement primaire apparaît en<br />

fenêtre, montrant un long anticlin<strong>al</strong> dévonien orienté d'Ouest en Est (anticlin<strong>al</strong><br />

du Zemoul) et bordé vers le Sud par les couches carbonifères monoclin<strong>al</strong>es,<br />

à pendage méridion<strong>al</strong>, du flanc nord du synclin<strong>al</strong> de Tindouf.<br />

Les oueds, manifestement surimposés, sont dans l'ensemble inadaptés<br />

à cette structure profonde. Les affluents du haut Zemoul occupent tantôt<br />

de longues dépressions monoclin<strong>al</strong>es app<strong>al</strong>achiennes dans les grès, les<br />

c<strong>al</strong>caires et les schistes dévoniens ou carbonifères (pl. V, c); tantôt ils<br />

traversent par des foum étroits (pl. VI, a) les barres doléritiques interstratifiées<br />

dans le Dévonien ou les quartzites du Strunien (cf. ci-dessous, p. 43),<br />

sur lesquelles viennent, en discordance, reposer les grès et les c<strong>al</strong>caires<br />

hamadiens. Plus en av<strong>al</strong>, l'anticlin<strong>al</strong> évidé se dilate davantage, drainé par<br />

l'Oued Zemoul que d'immenses glacis relient aux crêtes monoclin<strong>al</strong>es<br />

voisines. On retrouve là des formes communes dans la Chaîne d'Ougarta :<br />

il n'y manq'.le même pas le petit erg (Erg Zemoul) <strong>al</strong>longé en amande au<br />

centre de la cuvette topographique.<br />

L'Oum el Assel et le Khorb el Ethel se dirigent, de leur côté, directement<br />

vers le Sud, s'élargissant au passage des niveaux les plus tendres,<br />

s'étranglant au passage des barres les plus dures, et s'encaissant étroitement<br />

dans les lambeaux de hamada. Vers l'amont, l'Oued Khorb el Ethel<br />

et ses affluents, tel l'Oued Becibissa, ont taillé dans la hamada la petite<br />

boutonnière de Tarf Mohammed entourée de bons points d'eau comme<br />

celui d'Igma (pl. V, b). Vers l'av<strong>al</strong>, l'oued débouche dans la grande dépression,<br />

structur<strong>al</strong>ement partie du synclin<strong>al</strong> de Tindouf, qu'on peut suivre<br />

vers l'Est jusqu'à Tinfouchy.<br />

C - La Hamada de Tindouf<br />

Il Y a, entre la Hamada de Tindouf et la Hamada de Tinfouchy, une<br />

continuité de formes et de structure qui souligne l'unité de la Hamada du<br />

Dra.<br />

Sur toute la bordure du Couloir de Bou Mrheirfa, de la même façon<br />

que dans la région d'Igma, il semble qu'à la faveur d'un léger relèvement<br />

en direction de l'axe anticlin<strong>al</strong> du Zemoul, le banc c<strong>al</strong>caire supérieur de<br />

la série hamadienne ait été érodé. Longtemps encore vers l'Ouest, on doit<br />

rouler soit sur les c<strong>al</strong>caires silicifiés inférieurs, soit sur les grès interc<strong>al</strong>aires<br />

plus ou moins désagrégés et pulvérulents.· Le niveau supérieur ne<br />

reparaîtrait ainsi que dans le kreb minuscule que masquent en partie les<br />

dunes de l'Arigat Assabaï, petit erg dont les siouf et les barkhanes mobiles<br />

courent sur la hamada à une trentaine de kilomètres du rebord de la dépression<br />

primaire (pl. VI, b). Ce serait dans ces parages qu'on atteindrait le


32 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ture crétacés des Kem-Kem et tertiaires de la Hamada du Dra. L'Oued<br />

Dra, surimposé, recoupe par des foum étroits et sauvages les arêtes de<br />

quartzites des « 1er et 2 e Bani », s'élargissant entre deux dans les schistes<br />

et les grès plus tendres du Ktaoua.<br />

Au Sud du 2 e Bani que, plus à l'Est, l'Oued Mird franchit ég<strong>al</strong>ement<br />

en cluse, commence avec le Mhamid une vaste dépression monoclin<strong>al</strong>e<br />

ouverte dans le Gothlandien et le Dévonien et occupée en majeure partie<br />

par les épandages d'oueds endunés, limoneux ou caillouteux, parsemés de<br />

daya et de cuvettes fermées comme la Daya Arhbaro où se jette l'Oued<br />

Mird ou comme l'Iriqui où se perd le Dra.<br />

C - Les pays du Dra au pied du Merk<strong>al</strong>a<br />

Ils sont aussi constitués par de longues dépressions monoclin<strong>al</strong>es app<strong>al</strong>achiennes,<br />

orientées SW-NE par<strong>al</strong>lèlement à la chaîne de l'Anti-Atlas et<br />

séparées par des rides de roches dures que le Dra ou ses affluents traversent<br />

en gorges épigéniques.<br />

Tout au Nord, la retombée sud de l'Anti-Atlas est marquée par les<br />

replis compliqués de l'Ordovicien du Bani et du Dévonien d'entre Foum<br />

el Hassane et le Dra. Au Sud du Dra dont les mader de limon fin s'ét<strong>al</strong>ent<br />

sur plus de 10 kilomètres de large, se dresse la ride strunienne du lebel<br />

Tazout, première crête monoclin<strong>al</strong>e du synclin<strong>al</strong> de Tindouf. Peu en arrière,<br />

au-delà d'une dépression déblayée dans les schistes et les grès du Carbonifère,<br />

s'élève la longue cuesta rigide du lebel Ouarkziz taillée dans les<br />

c<strong>al</strong>caires sombres du Viséen. Enfin s'ouvre la Betana, pays accidenté<br />

sculpté dans le Westph<strong>al</strong>ien au pied même de l'abrupt du kreb du Merk<strong>al</strong>a.


BIBLIOGRAPHIE<br />

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à l'Ouest de Tabe1b<strong>al</strong>a et du Sud de l'Oued Dra (Sahara occident<strong>al</strong>).<br />

Rev. Géogr. phys. et Géol. dyn., Paris, vol. 2, fasc. 4,<br />

pp. 253-263, 1 carte h. t. au 1: 1 000000.


DEUXIEME PARTIE<br />

GÉOLOGIE<br />

par F. <strong>JOLY</strong> et A. POUEYTO


Les hamada sud-marocaines sont constituées par la couverture secondaire,<br />

tertiaire et quaternaire du socle saharien p<strong>al</strong>éozoïque. Le Primaire<br />

est bien développé au Sud-Est, dans la Chaîne d'Ougarta où il n'a été que<br />

partiellement ou même jamais recouvert, et dans le Sud-Ouest et l'Ouest,<br />

dans le Synclin<strong>al</strong> de Tindouf et dans l'Anti-Atlas. Mais le long de l'itinéraire,<br />

il n'apparaît guère qu'à la faveur de l'érosion: dans la Moyenne et la Basse<br />

Daoura, dans le Couloir de Bou Mrheirfa entre les hamada de Tinfouchy<br />

et de Tindouf, et sur le Dra au pied du Merk<strong>al</strong>a.


CHAPITRE PREMIER<br />

Le Primaire<br />

par A. POUEYTO<br />

Le but géologique que nous nous étions proposé était une rapide<br />

reconnaissance des terrains primaires m<strong>al</strong> connus qui s'étendent le long<br />

de la bordure nord des hamada sud-marocaines entre les Chaînes d'Ougarta<br />

à l'Est et la partie méridion<strong>al</strong>e de l'Anti-Atlas à l'Ouest.<br />

La diversité des disciplines figurant au programme de la mission<br />

imposait un horaire et un itinéraire qui, tout en tenant compte au maximum<br />

des désirs de chacun, ne nous permettait pas de faire une étude géologique<br />

régulière des régions parcourues. Seuls, des séjours prolongés dans la<br />

Basse Daoura et dans le Couloir de Bou Mrheirfa nous ont donné l'occasion<br />

de préciser les connaissances que l'on avait jusqu'à ce jour des formations<br />

p<strong>al</strong>éozoïques que nous y avons rencontrées.<br />

Les monts de la Daoura qui dominent la région d'Hasi Chaamba, un<br />

des bassins d'épandage de l'Oued Daoura, et s'ennoient à la périphérie<br />

sous les dépôts néogènes des hamada environnantes assurent la liaison<br />

entre les Chaînes d'Ougarta et celles de l'Anti-Atlas.<br />

Le Couloir de Bou Mrheirfa, enserré entre les hamada de Tinfouchy<br />

et de Tindouf et débouchant à l'Ouest sur la v<strong>al</strong>lée du Dra, est le prolongement<br />

des chaînes connues du Tazout et de l'Ouarkziz qui constituent<br />

le flanc nord du synclin<strong>al</strong> de Tindouf.<br />

1 - HISTORIQUE DES RECHERCHES<br />

C'est en avril 1925 que le Groupe Mobile Méhariste de la Saoura,<br />

commandé par le capitaine REssoT, parcourait pour la première fois la<br />

Hamada du Dra jusqu'<strong>al</strong>ors inexplorée. N. MENcHIKoFF qui participait


40<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

à cette mission en ramenait de nombreuses observations géologiques dont<br />

une étude des terrains primaires au Sud de l'Oued Dra [N. MENCHIKOFF,<br />

1926, 1927, 1930, 1935]. Dans les monts de la Daoura, il reconnaissait<br />

'les faciès cambro-ordoviciens de l'Ougarta, sans toutefois trouver de fossiles<br />

pour confirmer l'âge de ces formations.<br />

ED. ROCH, en 1932, recueillait dans cette même région des Orthis<br />

du Caradoc d'Angleterre [ED. ROCH, 1933].<br />

Ce n'est qu'en 1948 que G. CHOUBERT [G. CHOUBERT, 1948] donnait<br />

une coupe du Tazout dont nons avons eu l'occasion d'étudier le prolon­<br />

gement orient<strong>al</strong> dans le Couloir de Bou Mrheirfa.<br />

En 1950 enfin, P. GEVIN [communie. or<strong>al</strong>e], ramassait des Graptolites<br />

à quelques kilomètres au Nord de l'Hasi Chaamba.<br />

II - ITINERAIRE DE BENI ABBES A HASI CHAAMBA<br />

Les quatre-vingts premiers kilomètres sur la piste de Beni Abbes à<br />

Tabelb<strong>al</strong>a ne présentent pas pour nous un grand intérêt, le parcours étant<br />

entièrement situé sur la hamada, et ce n'est qu'en arrivant au Jebel Rebouh<br />

que nous rencontrons les premiers affleurements primaires.<br />

Le Jebel Reboub qui, à la pointe nord des Chaînes d'Ougarta, constitue<br />

le flanc nord de l'anticlin<strong>al</strong> du Jebel Guettara [H. ALIMEN, etc., 1952,<br />

p. 8] apparaît comme une succession de quartzites plus ou moins grossiers.<br />

Il serait difficile de situer ces niveaux dans la série stratigraphique si l'on<br />

ne pouvait les comparer à des formations identiques qui les prolongent<br />

vers le Sud-Est. Au niveau du Kheneg et Tlaïa en effet, à 50 km plus au<br />

Sud-Est, ces quartzites que l'on a suivis jusque là sans discontinuité, viennent<br />

au-dessus de schistes à C<strong>al</strong>ymenidés attribués au Llandeilo [A.<br />

POUEYTO, in H. ALIMEN, etc., 1952, p. 31]. La grande homogénéité de<br />

faciès que l'on observe dans les Chaînes d'Ougarta permet d'assimiler Je<br />

Jebel Reboub aux quartzites supérieurs des grès d'Ougarta considérés<br />

jusqu'à ce jour comme ordoviciens.<br />

La rapidité avec laquelle s'est effectué le trajet entre le Jebel Reboub<br />

et l'Hasi Chaamba ne nous a pas permis d'étudier les quelques affleurements<br />

primaires rencontrés. Ceux-ci ont d'ailleurs fait l'objet de publications<br />

antérieures [H. AUMFN, etc., 1952; N. MFNCHIKOFF, 1930],


GÉOLOGIE - LB PRIMAIRE<br />

III - LA BASSE DAOURA<br />

A une centaine de kilomètres à l'Ouest de Tabelb<strong>al</strong>a, l'Oued Daoura,<br />

affouillant les terrains horizontaux néogènes de la Hamada de la Daoura,<br />

y a créé un vaste bassin d'épandage dans lequel affleure une puissante<br />

série gréseuse, plissée, imparfaitement pénéplanée et reprise par l'érosion<br />

qui, en s'attaquant aux terrains les plus tendres, a modelé cette masse en<br />

une suite de crêtes monoclin<strong>al</strong>es séparées par des dépressions (teija). Ces<br />

plis s'ét<strong>al</strong>ent vers le Nord-Ouest en un large éventail connu sous le nom de<br />

Faisceau de la Daaura.<br />

Le plissement ayant une orientation génér<strong>al</strong>e NW-SE, notre coupe<br />

sera située entre le lebel Drissa au Nord-Est et le lebel Aïch el Guettar<br />

au Sud-Ouest.<br />

La crête du lebel Drissa prise à la hauteur du Beïd er Ras, sur la piste<br />

de Tabelb<strong>al</strong>a à Zegdou, plonge légèrement vers le Sud-Ouest. Nous avons<br />

pu y relever de bas en haut:<br />

1. des grès quartzitiques rouges lie de VIn ;<br />

2. des quartzites de plus en plus grossiers au fur et à mesure que l'on<br />

s'élève dans la série;<br />

3. des quartzites à Tigillites <strong>al</strong>ternant avec de petits lits gréseux.<br />

Par leur faciès, ces niveaux semblent appartenir à la partie inférieure<br />

des grès d'Ougarta, considérés comme cambriens par comparaison avec<br />

des niveaux identiques de l'Anti-Atlas, et du fait de leur position par<br />

rapport aux niveaux ordoviciens sus-jacents. Une interruption due au<br />

recouvrement de ces grès par des dépôts sub-actuels empêche de voir le<br />

passage aux horizons supérieurs.<br />

Au Nord-Ouest de l'Hasi Mahjez, un îlot de Primaire (cote 551) dans<br />

le lit de la Daoura assure la liaison entre les formations à Tigillites et les<br />

crêtes sup:rieures. Il est constitué de schistes gréseux verts à miches quartzitiques,<br />

surmontés de quartzites massifs. Ces faciès qui reviennent fréquemment<br />

dans la série ordovicienne de l'Ougarta et de l'Anti-Atlas nc<br />

sauraient donc donner aucune indication quant au niveau auquel ils appartiennent.<br />

Vient ensuite une série de grès et de quartzites formant la crête topographique<br />

qui sépare la dépression du Mahjez de celle d'Hasi Chaamha.<br />

J'ai pu distinguer là de bas en haut:<br />

1. des grès ct des quartzites lie de vin comportant des miches de<br />

41


42 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

quartzites à passées d'oolithes ferrugineuses, avec Lingules, C<strong>al</strong>yménidés<br />

et Dichograptus cf. octobrachiatus :<br />

2. des grès schisteux verts;<br />

3. des grès blancs ou verdâtres <strong>al</strong>ternant avec des bancs de quartzites<br />

massifs à Synhom<strong>al</strong>onotus cf. Tristani BRONGNIART et S. cf. attenuatus<br />

GIGOUT.<br />

Si, partant de la précédente crête, on suit le lit de la Daoura vers le<br />

Sud, on rencontre successivement quatre affleurements gréseux et quartzitiques<br />

dont seul le dernier a fourni quelques Orthis et des Tigillites.<br />

Le pendage, qui se fait toujours vers le Sud-Ouest, atteint ici 8 ou 10 degrés.<br />

Six kilomètres plus au Sud-Ouest environ, les couches se redressent,<br />

constituant un synclin<strong>al</strong>, et plongent maintenant vers le Nord-Est.<br />

La rapidité avec laquelle nous avons parcouru cette coupe ne nous<br />

a pas permis de retrouver les gisements fossilifères du Mahjez; mais, sur<br />

la crête qui borde vers le Nord la Gara Houïa, nous avons rencontré, dans<br />

les quartzites du sommet, quelques pygidiums de grands Asaphidés, fréquents<br />

dans les quartzites terminaux des Chaînes d'Ougarta, ainsi qu'une<br />

belle faune d'Orthis.<br />

Si l'on peut attribuer un âge ordovicien à cette série, il est difficile, dans<br />

l'état actuel de nos connaissances, d'y reconnaître les classiques subdivisions<br />

européennes. Seules, les couches à Dichograptidés et celles à C<strong>al</strong>yménidés<br />

pourront représenter respectivement l'Arenig et le Llandeilo. Il<br />

n'est pas impossible que le sommet de la série représente le Caradoc, ce<br />

niveau étant défini dans la région proche de l'Oued Mird par une riche<br />

faune de Trilobites; mais rien ici ne vient corroborer cette hypothèse.<br />

IV - ITINERAIRE D'HASI CHAAMBA A BOU MRHEIRFA<br />

Sign<strong>al</strong>ons seulement le lebel Meremda et l'Adhim Filou dont on ne<br />

saurait préciser l'âge, les fossiles faisant défaut. Leur faciès gréso-quartzitique<br />

permet seulement de les situer dans le complexe cambro-ordovicien.<br />

V - COULOIR DE BOU MRHEIRFA<br />

Ainsi qu'il a été dit plus haut, N. MENCHIKOFF [1930] et G. CHOUBERT<br />

[1948] ont donné des études géologiques détaillées des chaînes du Tazout<br />

et de l'Ouarkziz qui constituent, au Sud de l'Oued Dra, le flanc nord du


GÉOLOGIE - LE PRIMAIRE 43<br />

synclin<strong>al</strong> de Tindouf. Nous nous bornerons donc à donner ici une coupe<br />

stratigraphique que nous avons eu l'occasion de faire entre l'Oued Bou<br />

Mrheirfa, au Nord, et l'Oum el Assel, au Sud:<br />

1. Les premiers affleurements primaires apparaissent sur la rive<br />

droite de l'Oued Bou Mrheirfa, sous les dépôts hamadiens. Ils sont<br />

constitués de grès micacés d'un rouge foncé et pendent faiblement<br />

vers le Nord. Ils sont traversés de si1Js doléritiques qui affleurent<br />

sur la rive gauche de l'oued. A quelques kilomètres plus au Sud,<br />

le pendage s'inverse et se fait maintenant vers le Sud. Les grès se<br />

poursuivent jusqu'à la base de la crête passant par le Kheneg<br />

Lejouad. Ils nous ont fourni: Spirifer Verneuili MURCH., Schellwienella<br />

cf. crenistria PHILL. et Chonetes sp. qui sont attribués<br />

au Dévonien supérieur.<br />

2. Les grès et quartzites qui font suite à cette sene appartiennent,<br />

d'après N. MENCHIKOFF [1930] et G. CHOUBERT [1948] au Strunien.<br />

Nous y avons trouvé: Leptaena rhomboïd<strong>al</strong>is WILCK., Spirifer<br />

tornacensis de KON., Sp. Verneuili MURCH., Schellwienella cf.<br />

crenistria PHILL. [déterm. de J. FOLLOT].<br />

3. Le Tournaisien est représenté par des <strong>al</strong>ternances de schistes, de<br />

grès et de c<strong>al</strong>caires à Sp. tornacensis de KON. et Athyris lamellosa<br />

LÉv.<br />

4. Vient ensuite, au-dessus d'un banc de c<strong>al</strong>caire bleuté à débris de<br />

Crinoïdes, la série des c<strong>al</strong>caires à Productus et à polypiers: Productus<br />

hemisphaericus Sow., Pro giganteus MART., Cyathophyllum<br />

Murchisoni M. E. et H., Cyathophyllum sp., qui rangent ces<br />

niveaux dans le Viséen.<br />

La partie supérieure de cette série p<strong>al</strong>éozoïque disparaît sous la Hamada<br />

de Tindouf.


BIBLIOGRAPHIS<br />

ALIMEN (H.), LE MAITRE (D.), MENCHIKOFF (N.), PETTER (G.) et POUEYTO<br />

(A.), 1952 - Les Chaînes d'üugarta et la Saoura. Congr. géol.<br />

intern., Alger, Monogr. rég., 1re série, Algérie, n° 15, 1 bruch.,<br />

119 p., 26 fig., 7 pl. et 1 tabl. h. 1.<br />

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C. R. somm. Soc. géol. Fr., Paris, pp. 99-101.<br />

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1927 - Sur quelques roches éruptives du Sahara nord-occident<strong>al</strong>.<br />

C. R. Congr. Soc. Sav., Paris 1927, pp. 81-82.<br />

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vol. 3, pp. 103-247, 15 fig., 8 pl., 1 carte au 1:1000000.<br />

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ROCH (Ed.), 1933 - Itinéraire géologique de Bou-Denib au M'Hammid<br />

(Sud marocain). Bull. Soc. géol. Fr., Paris, 5 e série, 1. 3, pp.<br />

245-258, 3 fig.


CHAPITRE DEUXIEME<br />

Les terrains de couverture<br />

par F. <strong>JOLY</strong><br />

Les séries de couverture qui masquent le socle ancien sont essentiellement,<br />

mis à part l'épisode marin, d'ailleurs loc<strong>al</strong>isé, du Cénomano-Turonien,<br />

des séries continent<strong>al</strong>es. Les régions où se trouvent maintenant les<br />

hamada ont, depuis la surrection de la chaîne hercynienne, puis des chaînes<br />

atlasiques, joué le rôle de bassins de sédimentation dans lesquels se sont<br />

accumulés les débris enlevés par l'érosion sur les montagnes voisines. Les<br />

déformations successives ont seulement déplacé, au cours des temps anciens,<br />

les zones de plus épaisse sédimentation jusqu'à la génér<strong>al</strong>isation du phénomène<br />

de remblaiement qu'on observe à partir de la seconde moitié du<br />

Tertiaire. Par<strong>al</strong>lèlement, ces déformations à grand rayon de courbure ont<br />

entraîné des reprises d'érosion pouvant <strong>al</strong>ler jusqu'à l'élaboration de surfaces<br />

d'aplanissement, mordant sur les dépôts sédimentaires antérieurs, et qui<br />

se recoupent sous des angles ordinairement si petits que, topographiquement,<br />

on passe souvent sans accident de relief de l'une à l'autre des<br />

séries.<br />

Pour les séries post-turoniennes, cette disposition, jointe au fait que<br />

des conditions an<strong>al</strong>ogues de dépôt et des conditions parfois identiques de<br />

transformations lithologiques récentes donnent aux roches de même naturc,<br />

mais d'âges différents, des aspects très voisins, jointe aussi à la rareté désespérante<br />

des fossiles ou même à leur absence, rend des plus délicates une<br />

interprétation stratigraphique correcte. En règle génér<strong>al</strong>e, l'arsen<strong>al</strong> classique<br />

des arguments du géologue fait défaut et force est de faire appel à un<br />

faisceau de faits pétrographiques, tectoniques et morphologiques pour<br />

substituer aux preuves p<strong>al</strong>éontologiques déficientes une présomption de<br />

vraisemblance.<br />

Dans ces conditions, l'étude stratigraphique des hamada est constamment<br />

menacée du bouleversement que peut apporter une découverte


46 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

fortuite. Il ne peut donc s'agir ici que de présenter les faits d'observation<br />

relevés au cours de la mission, et de ne risquer d'interprétation que dans<br />

la mesure où il est bien entendu que, mis à part deux ou trois points bien<br />

établis, il convient de tenir ces interprétations pour des hypothèses de travail,<br />

susceptibles d'être révisées à tout moment.<br />

1 - LE CRETACE<br />

Le long de l'itinéraire, le Crétacé certain n'affleure que sur la bordure<br />

nord-ouest des Kem-Kem Sobti.<br />

A - La coupe du Bou Tarit<br />

Tout à fait au Nord, à l'endroit où la piste de Taouz à Zegdou grimpe<br />

sur le plateau, le kreb de Bou Tarit a fourni la première coupe décrite<br />

du Crétacé des Kem-Kem. Selon L. CLARIOND [1933], on distingue de bas<br />

en haut:<br />

1. des grès tendres, blancs et roses, sur 120 m d'épaisseur ;<br />

2. des grès c<strong>al</strong>careux à cristaux de c<strong>al</strong>cite et mouches de manganèse,<br />

donnant par <strong>al</strong>tération des boules atteignant parfois la grosseur du<br />

poing; 3 m; une de ces boules a fourni Dorocidaris taouzensis<br />

LAMBERT, qui pourrait être <strong>al</strong>bien ;<br />

3. des c<strong>al</strong>caires, sur 40 m, très fossilifères à la base, avec en abondance<br />

Exogyra flabellata et, plus dispersés, Trachycardium Mermeti, T.<br />

subproductum, T. cf. productum, Pycnodonta vois. P. Flicki, Aporrhaïs<br />

Dutrugei, Strombus (?) incertus, Neolobites Vibrayanus, etc. ;<br />

le banc supérieur enferme en son milieu des rognons de silex en<br />

grande quantité; la couche termin<strong>al</strong>e est bourrée de coquilles ou<br />

de moules de Nerinea Requieni.<br />

En ré<strong>al</strong>ité, entre les grès 2 et les c<strong>al</strong>caires 3, il existe aussi, mais souvent<br />

masqué par les éboulis, un épais niveau marneux où G. CHOUBERT,<br />

en 1938, a recueilli plusieurs dents de Ceratodus africanus et des écailles<br />

de Ganoïdes.<br />

Ainsi complétée, la coupe du Crétacé de Bou Tarit se retrouve, à des<br />

variations de puissances près, tout au long du kreb des Kem-Kem depuis<br />

l'extrémité orient<strong>al</strong>e du golfe de l'Oued Kseïr (Moungar Nebech) jusque<br />

sur l'Oued Mird, à l'Est du coude du Dra. On y reconnaît partout la même<br />

succession de trois termes essentiels:<br />

1. une formation gréseuse, génér<strong>al</strong>ement épaisse;


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 47<br />

2. des couches de passage marneuses, parfois même gypseuses, puis<br />

.marno-c<strong>al</strong>caires ou c<strong>al</strong>co-gréseuses ;<br />

3. un puissant complexe c<strong>al</strong>caire, la « d<strong>al</strong>le », formant corniche.<br />

B - Les grès inférieurs. L'lnfra-Cénomanien [ciC] (1)<br />

Les grès inférieurs sont une formation détritique <strong>al</strong>luvi<strong>al</strong>e continent<strong>al</strong>e<br />

à éléments quartzeux. Jaunes ou rouges, à stratification entrecroisée,<br />

et de faciès variable depuis des bancs très tendres jusqu'à des passes très<br />

dures extrêmement cohérentes, ils ont une épaisseur moyenne de l'ordre<br />

de 100 à 150 m. Mais cette épaisseur peut varier notablement, comme<br />

l'avaient déjà remarqué N. MENCHIKOFF [1930] et L. CLARIOND [1933],<br />

en fonction de l'ennoiement d'un relief antérieur, différencié dans le Primaire:<br />

c'est ainsi qu'à l'Ouest même de la piste suivie par la mission, dans<br />

le golfe p<strong>al</strong>éozoïque dégagé par l'Oued Taouz, L. CLARIOND a pu voir les<br />

grès inférieurs fossiliser les flancs du Jebel Aroudane.<br />

Jusqu'en 1948, ces grès n'avaient fourni aucun fossile. Depuis, R.<br />

LAVOCA T [1948, a] a repéré et exploité sur le pourtour des Kem-Kem<br />

plusieurs gisements de Vertébrés qui ont livré des dents d'Onchopristis ou<br />

Poisson-scie, de Ceratodus, de Crocodiliens et de Dinosauriens carnassiers<br />

[1949 a, b], et des ossements souvent bien conservés de Dinosauriens<br />

Sauropodes et Théropodes [1949 b, 1951 a, 1952]. Cette faune indique<br />

en gros un Crétacé inférieur élevé ou un Crétacé moyen avec presque sûrcment<br />

l'Albicn ct peut-être la base du Cénomanien.<br />

Mais il est impossible de préciser l'âge exact du début de cctte formation<br />

qui repose toujours en discordance sur des affleurements primaires.<br />

Par contre, elle est partout recouverte par le Cénomanien daté. On peut<br />

donc qu<strong>al</strong>ifier les grès par le terme volontairement vague d'Infra-Cénomanien.<br />

C - Les couches de passage. Le Cénomanien inférieur [cM]<br />

Les grès infra-cénomaniens sont surmontés par une formation lagunaire<br />

qui peut atteindre plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur. Ce sont<br />

essentiel1ement des grès c<strong>al</strong>careux, des marnes rouges ou bigarrées, plus<br />

rarement vertes ou blanches, comprenant parfois des dépôts gypseux, avec<br />

(1) Les lettres entre crochets rappellent la notation de la carte géologique du<br />

Maroc au 1:500000, f. Hammada du Guir.


48 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

des interc<strong>al</strong>ations de grès friables à stratification entrecroisée. Vers le haut,<br />

des marno-c<strong>al</strong>caires ou des c<strong>al</strong>caires marneux, interc<strong>al</strong>és dans les marnes,<br />

font la transition avec la base de la « d<strong>al</strong>le » hamadiennc.<br />

Les fossiles sont rares et à peu près uniquement représentés par les<br />

trouvailles de G. CHOUBERT au Bou Tarit [1948 a, p. 311J et par des dents<br />

éparses d'Onchopristis. Peut-être faut-il y rattacher le niveau à Dorocidaris<br />

taouzensis sign<strong>al</strong>é par L. CLARIOND [1933].<br />

Ces formations sont ordinairement rapportées au sommet de l'Albien,<br />

ou plutôt à la base du Cénomanien. Elles précèdent de peu la brut<strong>al</strong>e invasion<br />

de la mer cénomanienne.<br />

D - La « d<strong>al</strong>le )} hamadienne. Le Cénomano-Turonien [cT]<br />

La série mésocrétaeée des Kem-Kem se termine par une formation<br />

c<strong>al</strong>caire marine, de 30 à 40 m d'épaisseur, dont la stratigraphie de détail<br />

paraît assez complexe. C'est cette formation qui constitue partout la corniche<br />

du kreb ou rebord du plateau, et toute la surface des Kem-Kem ou<br />

Hamada inférieure, profondément entamée par un dense réseau d'oueds.<br />

La base de cette « d<strong>al</strong>le » renferme un niveau c<strong>al</strong>caire crayeux à<br />

lumachelles, très fossilifère et très littor<strong>al</strong>, à huîtres, strombes, polypiers,<br />

rudistes, avec Exogyra flabellata et Strombus incertus, surmontant une<br />

barre c<strong>al</strong>caire qui a fourni, au Bou Tarit, Neolobites Vibrayanus et plusieurs<br />

oursins, dont Dorocidaris taouzensis [G. CHOUBERT, 1948 a]. Ces<br />

faunes indiquent un âge franchement cénomanien.<br />

Plus haut viennent des c<strong>al</strong>caires à silex, des c<strong>al</strong>caires compacts, des<br />

c<strong>al</strong>caires plus ou moins lités, et de nouveau des c<strong>al</strong>caires à rognons de silex<br />

portant de nombreuses empreintes de Nérinéidés parmi lesquels Nerinea<br />

Requieni. Ces c<strong>al</strong>caires représentent le Turonien certain, ou tout au moins<br />

une grande partie de cet étage.<br />

La distinction du Cénomanien et du Turonien étant souvent difficile<br />

et parfois impossible, c'est en définitive l'expression de Cénomano-Turonien<br />

qui convient encore le mieux pour désigner la série marine des Kem-Kem.<br />

E - Le Crétacé des Kem-Kem Sobti<br />

Les Kem-Kem Sobti sont limités au Nord par le kreb du Bou Tarit<br />

qui se poursuit vers l'Est, dans le Moungar Nebech, en diminuant d'épaisseur<br />

jusqu'à se fondre dans le grand kreb de la Hamada du Guir au fond<br />

du golfe de l'Oued Kseïr.<br />

A l'Ouest, ils dominent l'Oued Taouz par un kreb rectiligne peut-être<br />

orienté par un accident tectonique, faille ou flexure NW-SE, <strong>al</strong>igné sur


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 49<br />

les accidents profonds du socle primaire (1) (orientation ougartienne). De<br />

ce côté aussi, l'épaisseur diminue rapidement vers le Sud au fur et à mesure<br />

que, d'une part, l'<strong>al</strong>titude absolue du plateau s'abaisse (900 m au Bou Tarit;<br />

800 m environ sur le par<strong>al</strong>lèle d'Hasi Sobti) et que, d'autre part, le niveau<br />

du Primaire s'élève dans la boutonnière. En même temps, les grès inférieurs<br />

s'amincissent sur le flanc nord-orient<strong>al</strong> du lebel Aroudane et finissent<br />

même par disparaître. Dans le Sud du golfe de l'Oued Taouz, on ne trouve<br />

plus, sous la « d<strong>al</strong>le », que des c<strong>al</strong>caires marneux surmontant des marnes<br />

rouges et renfermant les fossiles habituels du Cénomanien. Il semble que,<br />

par<strong>al</strong>lèlement, l'accident cassant fait place à un relèvement de style souple du<br />

Crétacé sur le Primaire selon un axe de même orientation (NNW-SSE ou<br />

N-S) que celui de l'accident anticlin<strong>al</strong> crétacé de l'Oued Amri, à l'Ouest<br />

d'Hasi Zerzour. Le Crétacé se referme enfin en une terminaison périclin<strong>al</strong>e<br />

que les oueds traversent par de petites percées conséquentes.<br />

Sur le plateau lui-même, le long de la piste automobile, le Crétacé<br />

est recouvert dans sa partie septentrion<strong>al</strong>e par des formations que j'attribue<br />

au Tertiaire (cf. ci-dessous, p. 51). Ce n'est qu'à 12 ou 13 kilomètres du<br />

kreb que l'on retrouve un reg noir, parsemé de silex, entourant des pointements<br />

de la « d<strong>al</strong>le» cénomano-turonienne. Des affleurements de la « d<strong>al</strong>le»<br />

sont, par contre, bien visibles sur le flanc des v<strong>al</strong>lées qui, descendant vers<br />

l'Oued Sobti ou l'Oued Taouz, entaillent le Moungar Bou Tarit. Plus au<br />

Sud, sur la piste d'Oglat Beraber, on roule encore longtemps sur la « d<strong>al</strong>le»<br />

à Nérinéidés; mais peu à peu les reliefs, d'ailleurs très émoussés, s'empâtent<br />

dans une formation gréso-gypseuse qui marque la limite méridion<strong>al</strong>e,<br />

assez floue, des affleurements crétacés.<br />

F - Le problème du Crétacé supérieur [cs]<br />

En s'appuyant sur des arguments p<strong>al</strong>éontologiques, R. LAVOCAT<br />

[1951, b] a cru pouvoir démontrer l'existence, dans le Sud des Kem-Kcm<br />

(région de Zcgdou et de Tizi-n-Daguine), de couches attribuables au Turonien<br />

supérieur et au Sénonien. Il ne peut être question d'aborder ici la<br />

discussion du fond de ce problème qui se pose assez loin de notre itinéraire.<br />

Cependant, de sa solution dépend l'attribution ou non au « Crétacé supérieur»<br />

des formations gréso-gypseuses qui ferment au Nord la zone d'épandage<br />

du Mahjez et, par voie de continuité, les couches de base des hamada<br />

de la Daoura et du Dra. J'inclinerais plutôt à croire que le « Crétacé supérieur»,<br />

s'il existe, se loc<strong>al</strong>ise dans les cuvettes de Zegdou et de Tizin-Daguine<br />

et qu'il est recouvert, sur les bordures, par une série gréseuse<br />

(1) D'après la carte de L. CLARIOND [1944], au pied du Bou Tarit, le Carbonifère<br />

viendrait au contact du Silurien dans la v<strong>al</strong>lée de l'Oued Zoua hou Zid. Mais l'auteur<br />

ne marque pas de faille.


50 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ou grésa-gypseuse plus récente à laquelle je rattache les couches qui, sur<br />

la Daoura, empâtent un relief app<strong>al</strong>achien taillé dans le Primaire (cf.<br />

ci-dessous, pp. 61-64).<br />

Je ne pense pas, en conséquence, qu'il y ait lieu de faire ici, jusqu'à<br />

nouvel avis, état d'un Crétacé supérieur (Sénonien) le long de l'itinéraire<br />

suivi par la mission. Le Crétad y disparaît avec la « d<strong>al</strong>le» dnomanoturonienne.<br />

II - LE TERTIAIRE<br />

Les grandes hamada ou hamada supérieures (Hamada du Guir, Hamada<br />

de la Daoura et Hamada du Dra) viennent recouvrir en discordance,<br />

tantôt le Crétacé, tantôt directement le Primaire. On a longtemps admis<br />

qu'il s'agissait d'une seule et unique série à laquelle on hésitait à donner un<br />

âge précis. N. MENCHIKOFF [1930], pour la Hamada du Dra, avait adopté<br />

le Crétacé. La Carte Géologique du Maroc au 1:500 000, édition 1936,<br />

figure les hamada sous le signe volontairement peu précis du « terrain des<br />

gour» employé par G. B. M. FLAMAND [1911] et préfiguration de l' « Oligo­<br />

Miocène». L. CLARIOND [1944], génér<strong>al</strong>isa le terme d'« Oligo-Miocène »<br />

pour toute la Hamada du Guir représentée sur sa carte. Un fait capit<strong>al</strong>,<br />

cependant, paraît avoir été reconnu de bonne heure: la continuité stratigraphique<br />

des trois grandes hamada.<br />

En ré<strong>al</strong>ité, on s'aperçut très vite, dans la région de Boudenib et de<br />

Meridja, que la Hamada du Guir était plus composite qu'on ne l'imaginait.<br />

Dès 1906, le lieutenant POIRMEUR figurait sur une carte, en contre-bas de<br />

la Hamada du Guir, un entablement oligocène qu'il appelait le « premier<br />

étage des Gour du Guir » et qu'il prolongeait vers l'Est dans la Hamada<br />

de Béchar ou Hamada Oum es Seba. Beaucoup plus tard, entre 1923 et<br />

1943, les travaux de F. DAGUIN, N. MENCHIKOFF et L. CLARIOND amenèrent<br />

à découvrir près de Meridja, au-dessus du Primaire et du Crétacé,<br />

l'existence de deux séries continent<strong>al</strong>es rouges terminées chacune par des<br />

c<strong>al</strong>caires lacustres fossilifères. Les fossiles - des Gastéropodes étudiés<br />

par P. JODOT - permirent de distinguer un étage inférieur éocène, visible<br />

seulement entre Meridja et BSchar: la hamada à Ceratodes,. et un étage<br />

supSrieur oligocène: la hamada à Clavator. C'est cet étage à Clavator<br />

qui, comme l'ont montré depuis J. HINDERMEYER [1950] et R. LAVOCAT<br />

[195 l, b], constitue la hamada interc<strong>al</strong>aire de Boudenib, surmontée par<br />

la grande Hamada du Guir.<br />

La cuvette de sédimentation oligocène de la Hamada de Boudenib ne<br />

dépasse pas, vers le Sud, le Tizi-n-Taggourt. Au-delà, la grande hamada<br />

seule, « oligo-miocène » ou « pontienne » [G. CHOUBERT, 1945), recouvre


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 5l<br />

le Crétacé du Bin el Khorbine et d'Hasi Beraber, puis le Primaire du seuil<br />

de Merheimine, puis de nouveau le Crétacé des Kem-kem Sobti. Mais<br />

plus à l'Ouest, au Sud de Taouz, la série hamadienne post-crétacée se dédouble<br />

à nouveau [F. <strong>JOLY</strong>, 1950], isolant au-dessous de la Hamada du Guir<br />

une nouvelle hamada interc<strong>al</strong>aire: la Hamada Boulaouaïche.<br />

Ainsi se trouvent posés, en ce qui concerne la région visitée par la<br />

mission: d'une part, le problème de la distinction de deux séries tertiaires<br />

et, d'autre part, le problème de la continuité de ces deux séries vers le Sud,<br />

sur la basse Daoura, et vers l'Ouest, sous la Hamada du Dra.<br />

A - La série tertiaire inférieure ou série de Boulaouaïche.<br />

L'Oligocène continent<strong>al</strong> [oC et oCI]<br />

L. CLARIOND [1933] arrêtait la série du Bou Tarit à la « d<strong>al</strong>le» turonienne<br />

à Nérinéidés. Mais je ne crois pas qu'ainsi la coupe soit complète.<br />

On trouve en effet, après le dernier grand coude en épingle à cheveux de<br />

la piste, à une vingtaine de mètres en contre-bas du plateau, et sur la « d<strong>al</strong>le»<br />

cénomano-turonienne :<br />

1. 10 à 15 m de grès roses, tendres, coupés à peu près en leur milieu<br />

par une barre de silex amorphe, jaune, op<strong>al</strong>in;<br />

2. un banc de c<strong>al</strong>caires lacustres blancs, plus ou moins silicifiés, de<br />

4 à 5 m d'épaisseur, qui forme l'entablement du plateau.<br />

Or, lorsqu'on a vu, au-delà du golfe de l'Oued Taouz, les Iferdane<br />

el Hamama et la Hamada Boulaouaïche, on est conduit à conclure à l'identité<br />

de ces termes supérieurs de la coupe du Bou Tarit et des couches de<br />

la série tertiaire inférieure, ou série de Boulaouaïche, qui ont les mêmes<br />

faciès et la même position sur la « d<strong>al</strong>le » crétacée.<br />

Je ne saurais insister longuement sur des faits qui se présentent en<br />

dehors de l'itinéraire de la mission, mais il faut bien rappeler que la Hamada<br />

Boulaouaïche, découverte en 1949 [F. <strong>JOLY</strong> et R. LAVOCAT, 1949; F.<br />

<strong>JOLY</strong>, 1950] et cartographiée depuis à l'échelle du 1:200000 [1. G. N.,<br />

J":152], a fourni à R. LAVOCAT [1949, b] le premier gisement fossilifère<br />

connu des hamada tertiaires au Sud du Tafil<strong>al</strong>t. Ces fossiles, étudiés par<br />

P. JODOT [in litt. et 1952], ont été rapportés au genre terrestre Limicolaria,<br />

espèce nouvelle L. kem-kemensis, d'âge « aquitanien, un peu élevé ». Une<br />

difficulté, d'ordre surtout cartographique, vient de la place qu'il convient<br />

d'assigner à l'Aquitanien parmi les systèmes du Tertiaire. P. JODOT, sui·<br />

vant E. HAUG, range l'Aquitanien dans le Néogène inférieur. C'est pourquoi<br />

la 1rp édition de la feuille géologique au 1:500 000 Hamada du Guir<br />

[1950] a donné à la Hamada Boulaouaïche la teinte jaune du Miocène


52 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

continent<strong>al</strong>, mC. Par contre, les géologues du Maroc, suivant en cela<br />

M. GIGNOUX, ont tendance à mettre l'Aquitanien dans l'Oligocène. Je considère<br />

donc les c<strong>al</strong>caires lacustres de Boulaouaïche et, par voie de conséquence,<br />

ceux du sommet du Bou Tarit comme datés de la fin de l'Oligocène,<br />

d'un Aquitanien peut-être un peu plus récent que celui de la Hamada de<br />

Boudenib. C'est l'interprétation qui figure sur la carte géologique du Nord­<br />

Ouest de l'Afrique au 1:2000000 publiée à l'occasion du Congrès d'Alger<br />

[1952].<br />

Les couches sous-jacentes au c<strong>al</strong>caire lacustre sont, au Bou Tarit<br />

comme à Boulaouaïche, essentiellement des grès. On les voit reposer sur<br />

la « d<strong>al</strong>le» crétacée et plus à l'Ouest, sur l'Oued Amri, recouvrir en discordance<br />

un pli anticlin<strong>al</strong> très marqué de cette « d<strong>al</strong>le ». Aucune discordance<br />

interne n'interrompt la série qu'on peut considérer comme appartenant<br />

toute entière au même cycle oligocène de sédimentation: l'Oligocène<br />

continent<strong>al</strong> oC, et oCI. En outre, vers le haut, la série paraît être tranchée<br />

par une surface d'érosion qui la stparerait de la série supérieure ou série<br />

hamadienne.<br />

Vers le Sud, la forme topographique de la Hamada Boulaouaïche disparaît,<br />

mais les couches inférieures se poursuivent dans le kreb occident<strong>al</strong><br />

de la Hamada du Guir au moins jusqu'au Ben Sour et au BraI, sous un<br />

faciès gypso-marneux dont la coloration plus pâle tranche sur le rouge des<br />

grès de la série supérieure. 11 semble qu'on perde ensuite leur trace au<br />

fond du golfe qui s'ouvre à l'Est du Jebel Ben Sour, dans la région de<br />

l'Oued Tilemsi.<br />

En arrière du Bou Tarit, le long du kreb de l'Oued Taouz et le long<br />

des hautes v<strong>al</strong>lées, l'Oligocène est taillé en buttes ou en croupes surmontant<br />

la « d<strong>al</strong>le» cénomano-turonienne (1). Cette disposition se voit encore,<br />

vers le Sud, sur une douzaine de kilomètres de part et d'autre de la piste de<br />

Taouz à Oglat Beraber. Mais, sur la piste elle-même, il est plus difficile<br />

de distinguer les affleurements qui se fondent en une même surface topographique.<br />

On peut considérer qu'on est encore sur l'Oligocène tant qu'on<br />

roule sur le reg blanc anguleux à éléments fins qui fait place, vers le kilomètre<br />

12 ou 13 (cf. ci-dessus, p. 18) au reg noir à silex entourant des pointements<br />

de « d<strong>al</strong>le» cénomano-turonienne.<br />

Faut-il encore rapporter à l'Oligocène les formations gréso-gypseuses<br />

qui limitent au Sud le Crétacé sur la piste d'Oglat Beraber ? L'ensemble<br />

est dominé, par places, par des fragments de kreb et par des buttes gréseuses,<br />

comme les Gour Kaïmat, couronnées de c<strong>al</strong>caires blancs plus ou moins<br />

(1) Ces huttes sont l'équiv<strong>al</strong>ent de celles qu'on voit en face. de l'autre côté du<br />

golfe de l'O\led Taouz, 5ur le Moungar el Hamama.


54 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

p<strong>al</strong>éontologiquement stérile, incline à beaucoup de prudence. Tout en<br />

admettant que le terme de Pontien puisse être le meilleur dans le Nord<br />

où les choses sont relativement claires, le terme de Miocène continent<strong>al</strong><br />

semble être encore, pour le moment et la région, le terme à employer.<br />

C - Les c<strong>al</strong>caires lacustres terminaux. Pliocène ou<br />

Villafranchien ? [p VCll<br />

Les c<strong>al</strong>caires lacustres qui couronnent la Hamada du Guir forment en<br />

ré<strong>al</strong>ité une « d<strong>al</strong>le » beaucoup moins continue et bien moins homogène<br />

que, sur la hamada inférieure, la « d<strong>al</strong>le» cénomano-turonienne. Il s'agit<br />

davantage d'un complexe où l'on peut, sur une épaisseur de l'ordre de 10<br />

à 30 m (et qui descend souvent en-dessous de 10 m dans le Sud), reconnaître<br />

essentiellement [J. HINDERMEYER, 1950] :<br />

1. des c<strong>al</strong>caires lacustres (2 à 5 m), d'ailleurs discontinus et passant<br />

latér<strong>al</strong>ement à des poudingues ou à des grès;<br />

2. des grès fins, sableux, rouges, avec de nombreuses interc<strong>al</strong>ations<br />

lenticulaires de c<strong>al</strong>caires lacustres, fréquemment terminés par un<br />

banc (3-4 m), qui paraît plus constant, de c<strong>al</strong>caire lacustre à silex.<br />

3. de nouveau des grès fins sableux, rouge vif.<br />

L'ensemble constitue un cycle sédimentaire unique, sans discordances<br />

internes même dans les régions où la série est déformée, mais discordant,<br />

par contre, sur le Miocène continent<strong>al</strong> (Pontien) au moins dans le secteur<br />

nord-ouest de la Hamada du Guir, à Bir Telbidat [J. HINDERMEYER, 1950,<br />

p. 133 et pl. Il<br />

Cette série termin<strong>al</strong>e continent<strong>al</strong>e de la Hamada du Guir n'a pas, jusqu'à<br />

présent, fourni de documents p<strong>al</strong>éontologiques. En accord avec la<br />

géologie des séries comparables d'Algérie, on l'a d'abord rangée dans le<br />

Pliocène sur la foi d'une Limnea Bouilleti trouvée par G. B. M. FLAMAND<br />

près du Chott Rharbi. Puis G. CHOUBERT [1945] a suggéré que les dépôts<br />

lacustres pouvaient être attribués au Pliocène ancien et les grès supérieurs<br />

au Villafranchien, <strong>al</strong>ors considéré comme terme fin<strong>al</strong> du Tertiaire. La<br />

recommandation du Congrès Internation<strong>al</strong> de Géologie de Londres, en<br />

1948, de placer le Villafranchien dans le Quaternaire, est venue troubler<br />

sur le plan théorique cette nomenclature stratigraphique hamadienne.<br />

Si l'unité de la série est bien un fait acquis, il devient, en effet, rationnel de la<br />

placer toute entière dans le Villafranchien ou Quaternaire ancien [G.<br />

CHOUBERT, 1950], ou toute entière dans le Pliocène.


56<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Sur les Kem-Kem Sobti, j'ai dit plus haut (cf. ci-dessus, pp. 52-53) que<br />

les choses étaient moins nettes. Il y a un hiatus difficile à interpréter entre<br />

le kreb de la Gara Herraza-Hasi Sobti et le kreb du Ben Sour. Je crois<br />

pourtant raisonnable d'admettre que les Gour Kaïmat sont encore un témoin<br />

de la série hamadienne, et qu'on retrouve celle-ci dans les couches supérieures<br />

(grès rouges et d<strong>al</strong>le silicifiée) du Ben Sour.<br />

La mission a touché, à Beni Abbes, le kreb orient<strong>al</strong> de la Hamada du<br />

Guir, qui domine d'une cinquantaine de mètres en cet endroit le cours<br />

de la Saoura et qui se retrouve, à l'Est, dans le grand golfe de hamada qui<br />

échancre l'erg. Depuis G. B. M. FLAMAND [1911], les géologues <strong>al</strong>gériens<br />

se sont peu intéressés au « terrain des gour» de ces régions. La plupart<br />

ont admis un âge tertiaire récent, « pliocène » ou « miocène continent<strong>al</strong> ».<br />

et se sont orientés soit vers l'étude passionnante du Primaire sous-jacent<br />

[N. MENCHIKOFF ; A. POUEYTO ; Mill' D. Le MAITRE; Mme G. PETTER],<br />

soit vers celle des très belles terrasses quaternaires [R. CAPOT-REY, 1941<br />

l. LETOURNEUR, 1943; H. SCHOELLER, 1945; Mlle H. ALIMEN).<br />

Depuis notre mission, Mlle H. ALIMEN [1952], a cependant donné<br />

un précieux résumé de ces formations :<br />

]. en bas, sur le Primaire (Dévonien) redressé et <strong>al</strong>téré, des sables<br />

ou des grès argileux blancs, à grains de quartz en grande partie<br />

éolisés, empâtant les reliefs résiduels de la surface du Primaire, et<br />

reposant parfois sur un banc conglomératique qui peut, au contact<br />

des reliefs anciens, envahir le niveau en tout ou en partie; c'est<br />

la torba, épaisse d'une vingtaine de mètres dans la région de Beni<br />

Abbes, mais qui s'amincit rapidement vers le Sud;<br />

2. un niveau meuliérisé de 2-3 m ;<br />

3. une « d<strong>al</strong>le » silicifiée, composée de grès et de c<strong>al</strong>caires gréseux<br />

avec des bancs plus ou moins continus de meulières qui rappellent<br />

les meulières des c<strong>al</strong>caires de Brie et de Beauce du Bassin Parisien.<br />

Cette d<strong>al</strong>le est transgressive sur les crêtes primaires ennoyées comme<br />

c'est le cas notamment, sur la piste de Beni Abbes à Oglat Beraber,<br />

à la tête du lebel Reboub ;<br />

4. la d<strong>al</strong>le supporte loc<strong>al</strong>ement des grès tuffacés ou des sables et des<br />

grès avec lentilles c<strong>al</strong>caires ou conglomératiques.<br />

On peut assimiler la torba à la série hamadienne, miocène continent<strong>al</strong>e,<br />

décrite ci-dessus. Les couches à meulières et à silex seraient <strong>al</strong>ors l'équiv<strong>al</strong>ent<br />

du c<strong>al</strong>caire lacustre; et la dernière formation, décrite par H. SCHOEL­<br />

LER [1945] sous le nom de « formation des sables et grès de Mazzer »,<br />

pourrait être l'homologue des grès qui, dans le Nord, recouvrent les c<strong>al</strong>caires


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 57<br />

lacustres. Les niveaux 2, 3 et 4 représenteraient ainsi le « Plia-Villafranchien<br />

», c'est à dire vraisemblablement le Pliocène et le début du Villafranchien.<br />

Si cette interprétation est exacte, on doit en déduire un<br />

amincissement vers le Sud-Est de la série détritique miocène d'ailleurs bien<br />

moins grossière, qui venait empâter, dans la chaîne d'Ougarta, une esquisse<br />

de relief app<strong>al</strong>achien. Au « Plia-Villafranchien », le régime lacustre y<br />

aurait eu, au contraire, une plus grande constance et une plus grande extension<br />

que dans le Nord ainsi qu'une large prédominance sur le régime<br />

détritique, au moins dans tout le secteur encadré par Beni Abbes, le lebel<br />

Ben Sour., Merheimine et Abadla.<br />

C'est en effet dans ce secteur de hamada que la « d<strong>al</strong>le » de c<strong>al</strong>caire<br />

lacustre paraît être la plus épaisse et la plus continue. Elle affleure partout<br />

et constitue la surface même du plateau qu'on peut assimiler pratiquement<br />

à la surface structur<strong>al</strong>e de la d<strong>al</strong>le. Cette assimilation n'est cependant qu'un<br />

schéma, et le détail montrerait à coup sûr que la surface s'établit tantôt<br />

sur l'un ou l'autre des termes attribués ci-dessus au « Plio-Villafranchien».<br />

Ainsi s'expliquerait la variété relative des paysages de hamada depuis les<br />

plateaux c<strong>al</strong>caires nus parsemés d'innombrables daya de la partie centr<strong>al</strong>e<br />

et méridion<strong>al</strong>e, jusqu'aux grandes v<strong>al</strong>lées presque encaissées et à corniche<br />

du versant orient<strong>al</strong> à la latitude d'Abadla, et jusqu'aux landes à Anabasis<br />

et A rtemisia des plateaux gréseux du Nord et du Nord-Ouest.<br />

Le même paysage et les mêmes éléments structuraux se retrouvent<br />

à l'Ouest d'Oglat Beraber, sur le plateau en arrière du kreb du Ben Sour.<br />

Les choses se compliquent un peu à rOuest d'Hasi el Hameïda où la table<br />

hamadienne domine la pointe nord de l'Erg er Raoui. Les barres meuliérisées<br />

et de c<strong>al</strong>caires silicifiés paraissent ici multiples; mais l'importance des<br />

croûtes superficielles, tant sur les formations hamadiennes que sur les dépôts<br />

plus récents qui y sont emboîtés, rendent les distinctions de détail impossibles<br />

à qui ne fait que passer. Le plateau est en outre légèrement ondulé<br />

selon des axes « ougartiens » et découpé par de nombreux ravins qui convergent<br />

vers l'erg. Enfin, à la hauteur d'Hasi el Hameïda, un affleurement<br />

de rhyolites pointe à travers le Tertiaire qui l'empâte, et s'élève même un<br />

peu au-dessus du plateau. La topographie de hamada disparaît parmi un<br />

déd<strong>al</strong>e de buttes les unes c<strong>al</strong>caires, les autres rhyolitiques: on peut admettre<br />

que cette zone, au relief confus, constitue la limite, vers le Sud, de<br />

la grande Hamada du Guir.<br />

E - Le problème de la continuité vers le Sud et vers l'Ouest.<br />

Les hamada de la Daoura et du Dra<br />

La continuité topographique des grandes hamada vers le Sud et vers<br />

l'Ouest est d'une telle évidence qu'elle n'a jamais été mise sérieusement


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 59<br />

Est-ce bien partout le même étage stratigraphique ? On est tenté de<br />

le croire devant l'identité des faciès et des formes. Cependant on sait que<br />

dans le Sahara espagnol, la Hamada du Dra, m<strong>al</strong>gré la continuité topographique,<br />

est formée de Crétacé fossilifère [INST. DE EST. AFR., 1949] ce qui<br />

avait conduit, par extension et en l'absence de documents p<strong>al</strong>éontologiques,<br />

N. MENCHIKOFF [1930] à admettre pour l'ensemble un âge crétacé: Partant<br />

au contraire des hamada du Guir et de la Daoura, G. CHOUBERT [1945]<br />

admettait un âge pontico-pliocène. La découverte par R. LAVOCAT [1950],<br />

dans les bancs silicifiés de la « d<strong>al</strong>le » de la région du Merk<strong>al</strong>a, de Gastéropodes<br />

attribués par P. lODOT [1950] au Plaisancien probable vient renforcer<br />

cette opinion et justifier, cartographiquement, la réunion de toutes<br />

les hamada sous le signe du « Plio-Villafranchien » (pV). Il reste à découvrir<br />

où et comment la Hamada du Dra tertiaire vient recouvrir, à l'Ouest,<br />

la Hamada du Dra crétacée.<br />

b. Le kreb des Gour Mohani.<br />

Les Gour Mohani sont un groupe de buttes du kreb nord de la Hamada<br />

de la Daoura. Ils offrent, sur 15-20 m d'<strong>al</strong>titude relative, la coupe suivante,<br />

de bas en haut:<br />

1. des gypses et marnes gypseuses dont on ne voit pas la base, sur<br />

4-5 m;<br />

2. cette formation gypseuse est couronnée par un banc peu épais de<br />

c<strong>al</strong>caires ou de grès plus résistants dessinant un petit entablement<br />

topographique;<br />

3. 12 à 15 m de grès tendres, plus ou moins gypseux à la base, et<br />

entrecoupés aux 2/3 de l'épaisseur par un banc gréseux plus dur<br />

qui tend ég<strong>al</strong>ement à donner une rupture de pente sur les versants;<br />

4. une corniche de c<strong>al</strong>caires lacustres silicifiés qui a pu disparaître par<br />

érosion sur certains des gour.<br />

Cctte coupe se retrouve dans le kreb proprement dit de la Hamada<br />

de la Daoura au Sud des gour et on peut la suivre vers l'Ouest jusqu'à la<br />

crête primaire du lebel Drissa. La corniche 4 n'est pas toujours présente,<br />

en partie enlevée par l'érosion et parfois remplacée par une croûte c<strong>al</strong>caire<br />

moulant une surface gréseuse; les c<strong>al</strong>caires silicifiés sont génér<strong>al</strong>ement plus<br />

en arrière, vers le Sud; mais, vers l'Ouest, ces c<strong>al</strong>caires viennent directement<br />

au contact du Primaire. Par contre les gypses de base, et même le<br />

banc 2, ont plus de continuité; l'épaisseur diminue rapidement vers<br />

l'Ouest et l'on voit, sous les gypses, pointer en deux ou trois endroits des<br />

affleurements rhyolitiques.


Gf:OLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 61<br />

Miocène continent<strong>al</strong> (m Cl les couches à Limicolaria et la série hamadienne.<br />

c. La Basse Daoura.<br />

A l'Ouest de la ride primaire Jebel Drissa-Beïd er Ras, la série de<br />

couverture qui masque les rides anciennes est largement entaillée par la<br />

basse Daoura.<br />

Au Nord du Mahjez s'étend jusqu'à Tizi-n-Daguine un vaste plateau<br />

en losange, d'une vingtaine de kilomètres de côté. Sa surface, qui se tient<br />

uniformément autour de 580 m d'<strong>al</strong>titude, est seulement dominée par deux<br />

pointements primaires: l'un au Sud-Est, les Chabet el Ouber, dans l'axe<br />

du Jebel Drissa, l'autre au Nord, le Jebel Deroua. Ces pointements sont<br />

empâtés dans une formation gréso-gypseuse que recouvre un reg continu<br />

à gros g<strong>al</strong>ets roulés de Primaire. Au Nord d'Hasi Mahjez, la coupe en est<br />

la suivante, de bas en haut (coupe Al :<br />

1. schistes primaires en pendage vers le Sud ;<br />

2. série gypseuse d'une dizaine de mètres d'épaisseur ;<br />

3. c<strong>al</strong>caire blanc silicifié, un peu en contre-bas du plateau à g<strong>al</strong>ets<br />

roulés.<br />

Le versant sud du Mahjez est occupé par la ride ordovicienne qui le<br />

s5parc de la dépression d'Hasi Chaamba; mais au Sud-Est, entre cette ride<br />

et le Jebel Drissa, on peut relever d'autres coupes de la série de couverture.<br />

Au lieu-dit Chib er Ras (coupe Bl :<br />

1. grès sur 20-25 m, gypseux au moins à la base, dans lesquels des<br />

ravins ont façonné des versants partiellement recouverts d'éboulis<br />

encroûtés;<br />

2. un banc de c<strong>al</strong>caires silicifiés ou de grès durs, l ou 2 m ;<br />

3. un banc gréseux tendre, peu épais;<br />

4. une d<strong>al</strong>le de c<strong>al</strong>caires meuliérisés, culminant vers 580 m, et encroûtés.<br />

Au point du kreb où la piste de Tabelb<strong>al</strong>a à Zegdou descend vers le<br />

Mahjez (cote 577 du 1:200000 saharien, feuille Hassi Chaamba) (coupe<br />

Cl:<br />

1. argiles et marnes rouges, sur une épaisseur incontrÔlable;<br />

2. banc de grès quartzitiques de 4-5 m ;<br />

3. grès blancs tendres, peu épais, 1-2 m;<br />

4. c<strong>al</strong>caire lacustre silicifié, 1-1,5 m ;<br />

5. banc meuliérisé recouvert d'un reg encroûté à débris de meulière.


62 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

En arrière de la crête ordovicienne du Mahjez s'ouvre une dépression<br />

entre Hasi Chaamba et la Gara Houïa. Cette dépression est encadrée à<br />

l'Est et à l'Ouest par des kreb et des buttes taillés dans la série de couverture.<br />

Voici quelques faits ou coupes remarquables.<br />

Entre Hasi Chaamba et le kreb de la rive est (cote 581 de la carte),<br />

la plupart des creux entre les rides primaires sont occupés par un remplissage<br />

gréso-gypseux recoupé, vers 540-545 m, par une surface parfois meuliérisée,<br />

parfois j<strong>al</strong>onnée de gros g<strong>al</strong>ets primaires, qui tronque ég<strong>al</strong>ement<br />

le Primaire encaissant. Un lambeau de ce remplissage, isolé en butte immédiatement<br />

au Sud-Est de l'issue méridion<strong>al</strong>e du foum de la Daoura, en<br />

amont de l'Hasi Chaamba, donne la coupe suivante, de bas en haut<br />

(coupe D), sur 15-20 m :<br />

1. schistes primaires à pendage sud;<br />

2. grès blancs tendres plus ou moins gypseux;<br />

3. grès durs quartzitiques ;<br />

4. grès blancs tendres;<br />

5. banc meuliérisé culminant vers 550 m.<br />

En outre, sur les rides primaires nivelées, transgresse une autre série<br />

gréseuse couronnée de meulières et de c<strong>al</strong>caires silicifiés, s'élevant jusqu'à<br />

580 m.<br />

Dans la région de la Gara Houïa, à l'Ouest de cette gara qui est un<br />

repli synclin<strong>al</strong> ordovicien en inversion de relief, de petits gour subsistent<br />

dans les creux du relief app<strong>al</strong>achien. On y observe (coupe E), de bas en<br />

haut :<br />

1. schistes primaires à pendage nord ;<br />

2. marnes ou grès gypseux;<br />

3. grès avec banc de conglomérat à gros g<strong>al</strong>ets primaires.<br />

A l'Est de la Gara Houïa, d'autre gour donnent la même coupe, sauf<br />

que le niveau 3 est dans l'ensemble plus c<strong>al</strong>caire: c<strong>al</strong>caires blancs grumeleux,<br />

plus ou moins conglomératiques.<br />

Au Nord du foum que domine la Gara Houïa, à l'Est immédiat de la<br />

gara cotée 578 sur la carte du Sahara au 1:200000 (feuille Hassi Chaamba)<br />

et sur la rive droite de la Daoura, deux petits gour montrent la coupe suivante<br />

(coupe F) :<br />

1. grès marneux blancs, plus ou moins gypseux, base invisible;


GéOLOGIE - lES TERRAINS DE COUVERTURE 63<br />

2. 0,5 à 1 m de conglomérat à gros g<strong>al</strong>ets primaires roulés;<br />

3. 1,5 à 2 m de grès quartzitiques très durs, compacts au sommet,<br />

mieux lités à la base, avec g<strong>al</strong>ets primaires isolés;<br />

4. grès blancs cohérents, mais très diaclasés, sur 1 m.<br />

Comme à l'Est d'Hasi Chaamba, une autre série, plus élevée, transgresse<br />

loc<strong>al</strong>ement sur les rides primaires et sur les formations de remplissage<br />

des creux. La gara 578 donne une coupe complète de tout l'ensemble<br />

(coupe Gl. sur 55-60 m :<br />

1. formation gréso-gypseuse violacée;<br />

2. conglomérat m<strong>al</strong> consolidé à très gros éléments primaires très roulés,<br />

3 m;<br />

3. grès durs quartzitiques, 2-3 m ;<br />

4. grès blancs ou ocre, très friables, à stratification entrecroisée, 3 m ;<br />

5. niveau de grès plus durs et plus grossiers, à racines, 3-4 m ;<br />

6. grès tendres, 2-3 m ;<br />

7. niveau cong1omératique à petits cailloux, 1 m;<br />

8. grès tendres, 15-20 m ;<br />

9. grès durs quartzitiques, 1 m ;<br />

10. grès durs, conglomératiques, 15 m ;<br />

11. c<strong>al</strong>caire lacustre silicifié, meuIiérisé en surface et encroûté.<br />

Cette coupe se retrouve dans les gour Aït Amar et même plus au<br />

Nord-Ouest, sur la piste de Tinfouchy. Mais il n'y a plus que les niveaux<br />

supérieurs, tran:>gressifs sur le Primaire, voire même, en maints endroits, le<br />

seul c<strong>al</strong>caire lacustre termin<strong>al</strong> (pl IV, b).<br />

Au Sud des rides de Ras el Ma, sur la rive droite de la Daoura, des<br />

formations de couverture viennent encore empâter les rides primaires et<br />

s'appuyer sur le Jebel Aïch el Guettar. On peut y reconnaître, de bas en<br />

haut (coupe Hl :<br />

I. schistes primaires à pendage vers le Nord;<br />

2. grès plus ou moins marneux, 4-5 m, passant à des c<strong>al</strong>caires marneux;<br />

3. c<strong>al</strong>caires meuliérisés et encroutés (3 m) formant un entablement<br />

recouvert de cailloutis et blocs de Primaire ;


64 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

4. grès durs conglom;?ratiques, 2-3 m ;<br />

5. grès tendres encroûtés couvert d'un reg à cailloutis roulés, 2-3 m.<br />

Que peut-ont déduire de ces coupes 7 Peu de certitudes, mais quelques<br />

présomptions, surtout si l'on compare les faits déjà connus. On retrouve,<br />

par exemple la superposition de deux groupes stratigraphiques qui dénotent<br />

des conditions de sédimentation différentes; soit, de bas en haut:<br />

1 - a. une série princip<strong>al</strong>ement gypseuse ou gréso-gypseuse, plus rarement<br />

gréseuse ou marneuse, remplissant les creux d'un relief<br />

app<strong>al</strong>achien taillé dans le Primaire (coupes A, 2; B, base de 1 ;<br />

D, 2; E, 2; F, 1 ; G, 1 ; H, 2) ;<br />

b. vers le haut de cette série, des niveaux plus discontinus qui paraissent<br />

sensibles aux influences loc<strong>al</strong>es, mais qui suggèrent une plus<br />

grande humidité et une érosion plus active: niveaux c<strong>al</strong>caires<br />

(A, 3 ; H, 3), gréseux (D, 3,4 ; F, 3, 4 ; G, 3, 4, 5, 6 ; H, 4, 5),<br />

ou même franchement conglomératiques (E, 3 ; F,2; G, 2, 7) ;<br />

ces niveaux semblent recoupés par une surface, en partie redégagée,<br />

légèrement inclinée vers le Sud (autour de 550 m au Mahjez,<br />

de 540 m sur la basse Daoura), et qui nivèle une grande partie<br />

des rides primaires entre Hasi Chaamba et Ras el Ma ;<br />

2 - a. une série princip<strong>al</strong>ement gréseuse, plus rarement marneuse, disposée<br />

sur cette surface, et reposant tantôt sur la série l, tantôt<br />

directement sur le Primaire (coupes B, sommet de 1 ; C, 1 ; G,<br />

8,9, 10) ;<br />

b. un couronnement continu, vers 580 m, formé d'un ou plusieurs<br />

niveaux gréseux (B, 2, 3 ; C, 2, 3) et terminé par des c<strong>al</strong>caires<br />

lacustres silicifiés ou meuliérisés (B, 4; C, 4, 5; G, 11).<br />

L'ensemble rappelle donc étrangement ce qui a été dit du kreb occident<strong>al</strong><br />

de la Hamada du Guir et du kreb des Gour Mohani - Ces ressemblances<br />

sont-elles le seul fait du hasard 7 Si l'on estime que non, on peut<br />

<strong>al</strong>ors risquer la chronologie suivante: 2 b serait le complexe « plio-villafranchien<br />

(p V Cl) ; 2 a, le Miocène continent<strong>al</strong> (m Cl; 1 a et b qui, par<br />

le plateau au Nord du Mahjez, viennent d'une part dans une position an<strong>al</strong>ogue<br />

aux gypses du Nord des Gour Mohani, d'autre part recouvrir (7) le<br />

« Crétacé supérieur» de Tizi-n-Daguine, seraient l'équiv<strong>al</strong>ent des couches<br />

à Limicolaria (0 Cl.<br />

d. La Hamada du Dra.<br />

La mission a touché le kreb septentrion<strong>al</strong> de la Hamada de Tinfouchy<br />

à Hasi el Beïda, et le kreb méridion<strong>al</strong> à Tinfouchy.


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 65<br />

A Hasi el Beïda on trouve, de bas en haut (coupe Al:<br />

1. Primaire presque horizont<strong>al</strong>, ou à léger pendage vers le Sud commençant<br />

immédiatement au Sud de la daya Arhbaro, épandage fin<strong>al</strong><br />

de l'Oued Mird ;<br />

2. une puissante série de gypses ou grès gypseux passant à des grès<br />

tendres;<br />

3. un premier niveau de c<strong>al</strong>caires silicifiés formant une corniche avec<br />

gour en av<strong>al</strong> du puits ;<br />

4. 15 à 20 m de grès francs, blancs à la cassure, plus durs au sommet<br />

qu'à la base = niveau du puits;<br />

5. épaisse corniche de c<strong>al</strong>caire meuliérisé ou silicifié (4-5 m), la meuliérisation<br />

se présentant surtout en surface ou dans les diaclases,<br />

mais parfois aussi par bancs entiers; cette corniche forme le couronnement<br />

princip<strong>al</strong> du kreb ;<br />

6. en arrière du kreb, un niveau gréseux recoupé par la surface topographique<br />

de la hamada;<br />

7. d<strong>al</strong>le termin<strong>al</strong>e de c<strong>al</strong>caire silicifié et encroûté dans laquelle s'enfoncent<br />

les grands oueds qui s'orientent vers le Sud.<br />

A Tinfouchy, la coupe est la suivante (coupe B) :<br />

1. Primaire ;<br />

2. un remplissage gypso-gréseux des creux du relief app<strong>al</strong>achien taillé<br />

dans le Primaire ;<br />

3. un banc de c<strong>al</strong>caire lacustre, silicifié, transgressant loc<strong>al</strong>ement sur<br />

les crêtes primaires arasées ;<br />

4. grès roses, 15-20 m, plus tendres et plus blancs à la base;<br />

5. nouveau banc c<strong>al</strong>caire, meuliérisé en surface, formant le couronnement<br />

du kreb au-dessus du poste de Tinfouchy.<br />

Dans le couloir de Bou Mrheirfa, le Primaire de l'anticlin<strong>al</strong> de l'Oued<br />

Zemoul s'élève très haut dans la série hamadienne, en sorte que les coupes<br />

ne montrent qu'une couverture peu épaisse, essentiellement gréseuse et couronnée<br />

par une d<strong>al</strong>le c<strong>al</strong>caire silicifiée. Vers l'Ouest cependant, le long de la<br />

piste qui va d'Igma à Tindouf, en arrière du kreb de l'Oued Oum el Assel,<br />

on retrouve, comme en arrière d'Hasi el Beïda, un niveau gréseux recoupé<br />

par la surface topographique de la hamada, puis un niveau de c<strong>al</strong>caire<br />

silicifié encroûté supérieur formant un petit kreb dans la région de l'Arigat


GÉOLOGIE - LES TERRAINS DE COUVERTURE 67<br />

de l'anticlin<strong>al</strong> de l'Oued Zemoul, et peut-être aussi le versant sud de la<br />

Hamada de Tindouf à l'Ouest de cet anticlin<strong>al</strong>] ».<br />

La deuxième zone paraît comprendre la région du couloir de Bou<br />

Mrheirfa (anticlin<strong>al</strong> du Zemoul) et le kreb nord de la Hamada de Tindouf<br />

(kreb au Sud de l'Ouarkziz).<br />

La découverte par R. LAVOCAT [1950], dans le niveau 4 du Merk<strong>al</strong>a,<br />

de Gastéropodes attribués par P. JODOT [1950] au Pliocène, range les<br />

niveaux supérieurs (D, 4, 5, 6; B, 5; A, 5, 6, 7) dans le « Plio-Villafranchien<br />

» (p V Cl). Les grès et marnes (?) sous-jacents (D, 3 et 2 (?) ;<br />

C, 3 et 2 (?); B, 4 ; A, 4) représentent <strong>al</strong>ors le Miocène continent<strong>al</strong><br />

(m Cl. Quant à la série inférieure (A, 2, 3 ; B, 2, 3 ; C, 1 (?), elle rappelle<br />

singulièrement la série inférieure des hamada du Guir et de la Daoura ;<br />

peut-elle lui être assimilée sous l'étiquette d'Oligocène continent<strong>al</strong> (0 Cl ?<br />

F - Conclusions sur le Tertiaire<br />

L'étude stratigraphique des sédiments de couverture post-turoniens<br />

se heurte à de nombreuses difficultés dont la princip<strong>al</strong>e est la rareté des<br />

points fossilifères connus. De même l'argument important des discordances,<br />

précieux dans les régions peu éloignées de l'Atlas, perd beaucoup de sa<br />

v<strong>al</strong>eur dans les régions méridion<strong>al</strong>es. Là, les mouvements récents ont été<br />

faibles ou nuls, et m<strong>al</strong>gré cela, les arguments <strong>al</strong>timétriques doivent être<br />

maniés avec prudence en raison du recoupement possible des séries par<br />

des surfaces d'aplanissement anciennes sous des angles assez petits pour<br />

rendre ,le long d'une coupe, les discordances imperceptibles, mais suffisants,<br />

à l'échelle des distances, pour avoir de réels effets. On en est donc réduit<br />

à établir, à l'aide de multiples coupes loé<strong>al</strong>es, des coupes région<strong>al</strong>es comparables<br />

entre elles et permettant de reconstituer les systèmes (ou cycles)<br />

p<strong>al</strong>éogéographiques anciens (étages) et leur succession.<br />

Dans la région au Nord du seuil de Merheimine, un faisceau suffisant<br />

d'arguments de toutes sortes a été réuni pour qu'on puisse considérer comme<br />

acquise la superposition d'une hamada néogène (Miocène continent<strong>al</strong> couronné<br />

de Plio-Villafranchien discordant), la Hamada du Guir, à une<br />

hamada éogène (Oligocène. continent<strong>al</strong>), la Hamada de Boudenib. Il<br />

en est de même au Sud de Taouz où la Hamada du Guir vient recouvrir la<br />

Hamada Boulaouaïche fossilifère.<br />

Ailleurs on reste, jusqu'à présent, dans le domaine des conjectures.<br />

Une comparaison des coupes région<strong>al</strong>es, telle que celle que j'ai tentée<br />

ci-dessus, met tout de même en v<strong>al</strong>eur certaines présomptions qui suggèrent<br />

la superposition de trois systèmes p<strong>al</strong>éogéographiques :


68<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

1. un système remarquable par l'abondance d'une sédimentation de<br />

chott ou de sebkha, princip<strong>al</strong>ement gypseuse ou marneuse, empâtant<br />

les creux d'un relief qu'elle fossilise et passant, vers les rides<br />

qui en émergeaient, à une sédimentation plus grossière, conglomêratique<br />

ou gréseuse; ce système se termine par une phase plus<br />

humide qui se traduit tantôt par une véritable sédimentation lacustre,<br />

tantôt par une prédominance des faciès détritiques.<br />

2. un système essentiellement détritique, caractérisé par une sédimentation<br />

gréseuse rouge;<br />

3. un système termin<strong>al</strong> montrant une <strong>al</strong>ternance de phases princip<strong>al</strong>ement<br />

lacustres et de phases détritiques à sédimentation gréseuse.<br />

La permanence de cette superposition depuis le Ben Sour jusqu'au<br />

Merk<strong>al</strong>a permet de douter qu'elle soit uniquement fortuite. Le système 3,<br />

notamment, est manifestement continu dans les kreb des trois hamada supérieures;<br />

la convergence des indications de la tectonique dans le Nord de la<br />

Hamada du Guir, et de la p<strong>al</strong>éontologie dans l'Ouest de la Hamada du<br />

Dra justifie son attribution au « Plia-Villafranchien» (p V Cl). Le système<br />

2 sous-jacent, qu<strong>al</strong>ifié de Miocène continent<strong>al</strong> (m C) a, lui aussi une extension<br />

génér<strong>al</strong>e. Le doute peut subsister, par contre, pour le système 1.<br />

Dans la région centr<strong>al</strong>e (moyenne Daoura), les faciès sont tels que toute<br />

confusion est possible: venant de Zegdou ou de Tizi-n-Daguine, on peut<br />

être tenté d'étendre aux hamada le « Crétacé supérieur »; venant des<br />

hamada, il paraît naturel d'étendre le Tertiaire sur le Tizi-n-Daguine. On<br />

pourrait parler de cycle néocrétacé-éogène. Même si l'on admet que la<br />

série est tertiaire, le choix est délicat entre Eogène et Néogène. On sait que<br />

dans le Nord. l'Eogène est essentiellement détritique et que des niveaux<br />

gypseux n'apparaissent loc<strong>al</strong>ement qu'à la base de la hamada supérieure<br />

[G. CHOUBERT, 1945; J. HINDERMEYER, 1950]. On peut être tenté de<br />

faire du système 1 la base du système 2. Toutefois, entre Ben Sour et<br />

Boulaouaïche, on peut suivre, le long du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada<br />

du Guir, dans la région de la Gara Mesboua, le passage latér<strong>al</strong> des couches<br />

gypseuses de base du Ben Sour (système 1) aux formations, datées par les<br />

Limicolaria, de la Hamada Boulaouaïche [F. <strong>JOLY</strong>, 1950]. C'est la raison<br />

pour laquelle j'ai cru devoir l'assimiler à l'Oligocène continent<strong>al</strong> (0 Cl.<br />

Il n'en reste pas moins que 0 C. m C et p V Cl ne sont encore, sur<br />

la plus grande partie du territoire étudié, que des étiquettes commodes.<br />

Une étude plus détaillée, étayée par de bonnes cartes, par des recherches<br />

granulométriques et morphométriques systématiques sur les sédiments et,<br />

qui sait? par de nouvelles découvertes p<strong>al</strong>éontologiques, permettra seule<br />

de conclure.


BIBLIOGRAPHIE<br />

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GÉOLOGIE - BIBLIOGRAPHIE 71<br />

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1:2 000 000; feuille Maroc-Algérie Ouest. Congr. géol. intern.,<br />

Alger.


TRüISIEME PARTIE<br />

BOTANIOUE<br />

par Ph. GUINET et Ch. SAUVAGE


A notre connaissance c'est la première fois qu'une miSSIOn scientifique<br />

entreprend l'étude botanique systématique des hamada sud-marocaines.<br />

On en avait sans doute une idée génér<strong>al</strong>e, car de nombreux militaires<br />

y avaient fait des récoltes au hasard, en génér<strong>al</strong>, des loisirs que leur<br />

laissaient des missions effectuées dans un tout autre but et souvent dans<br />

des conditions très dures. Ce n'est qu'en 1935 que les Dr R. MAIRE et E.<br />

WILCZEK traversèrent la Hamada du Dra de Merk<strong>al</strong>a à Tindouf et depuis<br />

cette date cette voie classique fut pratiquement la seule à être parcourue et<br />

étudiée. Toutefois en 1949, le lieutenant DESIRÉ avait adressé à l'un de<br />

nous une collection de plantes ré<strong>al</strong>isant un petit inventaire de la Hamada<br />

du Dra, princip<strong>al</strong>ement aux environs du puits d'Oum el Assel [SAUVAGE,<br />

1952, b]. Mais jamais encore la liaison Beni Abbes-Tindouf, pourtant<br />

ban<strong>al</strong>e pour bien d'autres, n'avait été faite par des botanistes. Or, à priori,<br />

cet itinéraire devait permettre des observations intéressantes à de nombreux<br />

points de vue. Dans la partie occident<strong>al</strong>e, le Bani, les kreb sud et nord<br />

de la Hamada du Dra, et, dans la partie orient<strong>al</strong>e, le coude du Dra, la<br />

Daoura, la Saoura ainsi que de grands erg, créent des accidents orientés<br />

sensiblement ENE-WSW pour les premiers et nord-sud pour les seconds.<br />

Comme certains au moins de ces accidents constituent de véritables barrières,<br />

il est évident que cette disposition topographique est suffisamment<br />

favorable à la région des hamada sud-marocaines pour qu'on y trouve la<br />

limite méridion<strong>al</strong>e de plantes méditerranéennes et celle septentrion<strong>al</strong>e de<br />

plantes sahariennes et surtout tropic<strong>al</strong>es, la limite occident<strong>al</strong>e de plantes<br />

saharo-sindiennes et celle orient<strong>al</strong>e d'endémiques du Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

Sans vouloir a priori que des limites floristiques importantes traversent ou<br />

bordent cette région, du moins doit-on s'attendre à ce que l'inventaire de<br />

sa flore apporte à la connaissance des problèmes phytogéographiques des<br />

précisions importantes.<br />

C'est pourquoi, compte tenu aussi du temps limité dont nous disposions,<br />

la mission botanique s'est fixée comme premier objectif cet inventaire<br />

floristique, sachant que de cette liste seule découlerait déjà des conclusions<br />

importantes. C'est ce qui justifie l'importance donnée ici au cat<strong>al</strong>ogue<br />

des plantes récoltées ou observées.<br />

Il est utile de souligner que les notes d'itinéraires furent d'inég<strong>al</strong>e<br />

v<strong>al</strong>eur. L'état de la végétation n'est pas resté le même pendant toute la<br />

mission. En trois semaines, la floraison fait de sérieux progrès, surtout au


BOTANIQUE 77<br />

a. Classification: les familles et les genres sont énumérés dans l'ordre du<br />

Cat<strong>al</strong>ogue des plantes du Maroc d'E. JAHANDIEZ et R. MAIRE [1931<br />

à 1934J, mais pour des raisons de commodité, les espèces ont été classées<br />

par ordre <strong>al</strong>phabétique. Sauf exception, la nomenclature est cellc dc<br />

cc cat<strong>al</strong>ogue, ce qui nous a permis de ne citer que la synonymie la plus<br />

importante; les références bibliographiques n'ont été données que lorsqu'elles<br />

n'existent pas dans cet ouvrage ou son supplément par L. EMBER­<br />

GER et R. MAIRE [1941].<br />

b. Type biologique: Pour chaque espèce, nous avons cru utile de faire<br />

suivre le nom scientifique du type biologique (en abrégé (1) et caractères<br />

gras) d'une part et de la description sommaire de l'habitat. Ces observations<br />

correspondent uniquement à la région étudiée ici. La distinction<br />

entre chaméphytes et nanophanérophytes s'est souvent avérée délicate<br />

et comme le propose HAGERUP [1930], nous n'avons pas respecté la limite<br />

traditionnelle de 25 cm.<br />

c. Stations: Pour faciliter l'énoncé des stations ou de la répartition dans<br />

la région parcourue, nous nous sommes servis des grandes régions géographiques<br />

définies précédemment par F. <strong>JOLY</strong>, c'est à dire, dans l'ordre<br />

sensiblement suivi par la mission: O. Ziz - Hamada du Guir (2) ­<br />

Erg er Raoui - Hamada de la Daoura - Basse Daoura - Erg /guidi ­<br />

Hamada du Dra - Coude du Dra - Couloir de Bou Mrheirfa - Moyen<br />

Dra (3). Les stations n'ont été précisées que lorsque l'espèce correspondante<br />

nous a paru rare. Les nombres entre parenthèses donnent la référence<br />

de l'échantillon récolté.<br />

d. Eléments géographiques: La classification, que l'on peut faire à la suite<br />

d'EIG [1931, 1932] en éléments, groupes de liaison et groupes plurirégionaux<br />

permet de comprendre la signification biogéographique de la<br />

flore étudiée. Cette classification est d'une part délicate (et souvent subjective),<br />

d'autre part soumise à variation au fur et à mesure que la répartition<br />

est mieux connue; aussi avons-nous cru nécessaire de préciser<br />

pour chaque espèce la catégorie dans laquelle nous la classons. Voici<br />

ces catégories avec leur abréviation et leur signification.<br />

1 0<br />

Eléments.<br />

M élément méditerranéen, au sens de Th. MONOD [1939] ;<br />

(1) Ph: phanérophyte; NPh: nanophanérophyte; Ch: chaméphyte; H: hémicryptophyte;<br />

G: géophyte; Th: thérophyte ; (1) : liane; (p): parasite.<br />

(2) Nous y incluons les récoltes. peu nombreuses du reste. faites dans les Kem­<br />

Kcm Sohti.<br />

(3) Cette dernière appellation, adoptée ici pour <strong>al</strong>léger les énumérations du cat<strong>al</strong>ogue.<br />

correspond au « pays du Dra au pied du Merk<strong>al</strong>a » décrit par F. <strong>JOLY</strong>.


78 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

S élément saharo-sindien, au sens d'EIG et comprenant les souséléments<br />

suivants:<br />

Ss sous-élément omni-saharo-sindien d'ErG;<br />

Sm sous-élément saharo-sindien méditerranéen de MONOD.<br />

(groupe d'espèces n'existant que dans la moitié septentrion<strong>al</strong>e<br />

de la région saharo-sindienne (1)) ;<br />

Sw sous-élément saharo-sindien occident<strong>al</strong> d'EIG ;<br />

D élément soudano-deccanien, au sens d'ErG.<br />

Lorsqu'il y a irradiation (ou pénétration) dans un domaine voisin<br />

nous avons indiqué: avec irrad.... (M, ou S, ou D).<br />

2° Groupes de liaison.<br />

Lms groupe de liaison méditerranéen - saharo-sindien ;<br />

Lsd groupe de liaison saharo-sindien - soudano-deccanien.<br />

3" Groupe plurirégion<strong>al</strong> : P<br />

Comme le fait ErG, les endémiques sont inclus dans les éléments<br />

ou groupes auxquels ils appartiennent.<br />

c. A ire géographique: Il était inutile de reproduire la répartition géographique<br />

de toutes les espèces, cette indication existant déjà le plus souvent<br />

dans le Cat<strong>al</strong>ogue du Maroc. L'élément géographique en donne du reste<br />

une idée génér<strong>al</strong>e. Pour les plantes sahariennes, nous avons toujours<br />

ajouté une précision, celle de la limite orient<strong>al</strong>e. Mais par contre nous<br />

avons cru nécessaire de citer la répartition complète lorsqu'il s'agissait<br />

de plantes peu connues (en particulier les espèces nouvelles pour le Maroc),<br />

ou encore pour toutes les espèces appartenant au sous-élément Sw,<br />

que nous désirions étudier particulièrement ici.<br />

Ce cat<strong>al</strong>ogue apporte quelques nouveautés à la tiore marocaine<br />

(8 espèces et 4 variétés), plus fréquemment des précisions sur les limites<br />

d'aires de répartition. Enfin cette liste comporte la description d'une<br />

espèce et de trois variétés nouvelles, dont les types sont déposés dans<br />

les herbiers de l'Institut scientifique chérifien, à Rabat, et du Centre de<br />

recherches sahariennes, à Beni Abbes.<br />

(1) Certaines peuvent pourtant atteindre la Mauritanie par Ic ZCll111lour ct<br />

l'Adrar.


BOTANIQUE<br />

GNETACEAE<br />

1. Ephedra <strong>al</strong>ata Dec. ssp aienda (Stapf) Trabut - NPh.<br />

Caractéristique des terrains sableux.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber (64) - Erg er Raoui: Hasi el<br />

Hameïda - Hamada du Dra: Oued Oum el Assel (U. DÉSIRÉ).<br />

Elem. géogr. : Sw - Aire géogr. : Zemmour. Seguiet el Hamra. Sud<br />

marocain orient<strong>al</strong>. Sahara <strong>al</strong>gérien. Tunisie. Libye. Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

2. Ephedra fraqilis Desf. ssp. Cossonii (Stapf) Maire - Ch.<br />

Rocailles.<br />

Coude du Dra: Sommet du 1. Meggag (371) - Hamada du Dra:<br />

oued au N d'Oum el Assel (490) ; oued à 90 km E de l'O. el Ma (516).<br />

Notons que cette plante existe en station isolée à la Guelta du Zemmour<br />

(MORALÈS AGACINO, RUNGS et ZOLOTAREVSKY, n° 115).<br />

Elém. géogr. : M.<br />

3. Ephedra Rollandii Maire, contr. 2183 et 3097 - Ch (1).<br />

Rochers.<br />

Coude du Dra: Versant nord du J. Meggag (372 bis) - Couloir de<br />

Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa (450); Kh. Lejouad.<br />

Ces loc<strong>al</strong>ités constituent la limite orient<strong>al</strong>e actuellement connue de<br />

cette espèce.<br />

Elem. géogr.: Sw - Aire géogr.: endémique du Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

Adrar. Kedia Ijil. Sahara espagnol: Guelb Lask; Guelta du<br />

Zemmour. Zemmour orient<strong>al</strong>. Hank. Sud marocain: env. de Foum<br />

el Hassane et de Goulimine; haute v<strong>al</strong>lée du Nfis.<br />

GRAMINEAE<br />

4. Lasiurus hirsutus (Forssk.) Boiss. - H.<br />

Principaux oueds sableux.<br />

Çà et là (116).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Asie désertique).<br />

5. Chrysopoqon Aucheri (Boiss.) Stapf var. chrysopus (Coss.) Maire<br />

et Weiller - Andropogon A licheri Boiss. var chrysoplis (Coss.) Rackel-H.<br />

79


BOTANIQUE S3<br />

21. Danthonia Forssk<strong>al</strong>ii (Vahl) R. Br. - Asthenatherlllll Forssk<strong>al</strong>ii<br />

(Vahl) Nevski - Th ou H.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Çà et là (178; 206; 411 ; 467); non observé sur les hamada du<br />

Guir et de la Daoura.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Iran), avc irrad. D.<br />

22. Danthonia fraqilis Ph. Guinet et Sauvage, C. R. Soc. sc. nat. Maroc,<br />

1951, n° 6, p. 73 et 74 - Asthenatherum fragilis (Ph. Guinet et<br />

Sauv.) Monod, in litt. - H - Pl. IX, b.<br />

Caractéristique des erg et des grosses accumulations sableuses.<br />

Erg er Raoui : Hasi el Hameïda (95) - Hamada du Dra: au pied<br />

de la gara 578 (243) - Erg 1guidi: en bordure contre le J. Aïch el<br />

Guettar.<br />

Diagnose: Culmi erecti, 0,50-0,80(1,20) m <strong>al</strong>ti, in superioribus nodls<br />

praecipue in vivo fragilis. Vaginae foliorum inferiorum pilis brevissimis<br />

saepius adpressis retrorsis abunde paeditis. Panicula elongata, usque<br />

ad 20 cm longa. Glumae glabrae scabridulae. Lemma floris inferioris<br />

4-6 mm longa (cum arista). Arista 2,5-3 mm longa, in tertia superiore<br />

parte lemmae exsurgens.<br />

Cette plante remarquable paraît avoir une répartition an<strong>al</strong>ogue à celle<br />

de Crot<strong>al</strong>aria Vi<strong>al</strong>attei.<br />

OBS.: Depuis que nous avons décrit cette espèce, nous avons pu<br />

étudier, grâce à l'amabilité de M. le professeur HUMBERT, quelques<br />

échantillons de Danthonia Forssk<strong>al</strong>ii, provenant en particulier d'Egypte<br />

et dont certains au moins appartiennent au var. arundinacea (Del.) V.<br />

et G. Tackholm. Les glumes sont souvent très peu pubescentes et<br />

même parfois glabres. C'est donc un caractère qui perd de sa v<strong>al</strong>eur<br />

dans la diagnose différentielle que nous avons donnée par ailleurs.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: endémique saharien connu actuellement<br />

des stations indiquées ci-dessus. Récemment Th. MONOD (in<br />

litt.) nous l'a sign<strong>al</strong>ée des dunes de Chinguetti en Mauritanie sept.<br />

23. Pappophorum brachystachyum Jaub. et Spach - Enneapogol1<br />

brachystachyum (Jaub. et Spach) Stapf - Th.<br />

Rocailles.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa (437).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. D.<br />

24. Phragmites communis Trin. var. isiacus (Del.) Coss. et Durieu - G.<br />

Lieux humides.


84 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: source d'Igma (432).<br />

Elém. g6ogr.: P.<br />

25. Cutandia memphitica (Spreng.) Benth. - Th.<br />

Terrains sableux.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber (77).<br />

Elém. gSogr.: M. Quelques stations sahariennes connues: Tindouf;<br />

entre Beni Abbes et Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

26. Aeluropus litor<strong>al</strong>is (Gouan) ParI. ssp. vulgaris (Coss.) Maire var.<br />

intermedius Coss. - H.<br />

Berges des chenaux dans les zones argileuses d'épandage des grands<br />

oueds.<br />

Basse Daoura: Hasi Chaamba (182) - Moyen Dra: mader (556).<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S.<br />

27. Schismus barbatus (L.) TheIl. - Th.<br />

Terrains sablonneux.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

28. Bromus squarrosus L. var. typicus Pospich<strong>al</strong> - Th.<br />

Basse Daoura : Lieux humides dans un oued près d'Hasi Mahjez (142)<br />

(J. VINOT det.).<br />

La spontanéité de cette plante paraît douteuse.<br />

CYPERACEAE<br />

29. Cyperus conglomeratus 'Rottb. - H.<br />

Caractéristique des erg.<br />

Erg er Raoui : Hasi el Hameïda (92) - Erg Iguidi : en bordure contre<br />

le J. Aïch el Guettar.<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

30. Scirpus maritimus L. - G.<br />

Zones argileuses d'épandage des grands oueds.<br />

Basse Daoura: Hasi Chaamba; Hasi Mahjez (199).<br />

Dans cette dernière loc<strong>al</strong>ité, cette plante forme de vastes et denses<br />

peuplements entre les bosquets de Tamarix (pl. VIII, a).<br />

Elém. géogr.: P,


31. Phoenix dactylifera L. - Ph.<br />

BOTANIQUE<br />

PALMAE<br />

En dehors des p<strong>al</strong>meraies actuellement cultivées, cette espèce a été<br />

notée autour des points d'eau suivants:<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda - Couloir de Bou Mrheirfa: Tgma.<br />

JUNCACEAE<br />

32. Juncus bufonius L. ssp. eu-bufonius Briq. - Th.<br />

Lieux humides.<br />

Coude du Dra: Mhamid (344); Tagounit (361) - Couloir de Bou<br />

Mrheirfa: source d'Tgma (427).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

33. Juncus maritimus Lam. - G.<br />

Lieux humides s<strong>al</strong>és.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Source d'Tgma (425).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

LTLTACEAE<br />

34. Androcymbium gramineum (Cav.) Mc Bride - G.<br />

Terrains sablonneux ou rocailleux.<br />

Un peu partout, notamment sur la hamada. L'échantillon 282, récolté<br />

près de Ras el Ma appartient au var. Saharae Maire.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

35. Asphodelus refractus Boiss. - Th.<br />

Daya et lits d'oueds sableux.<br />

Très commun (108; 290); plus rare que l'espèce suivante sur la<br />

Hamada du Dra.<br />

Elém. gtogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

36. Asphodelus tenuifolius Cav. - Th.<br />

Daya et lits d'oueds sableux.<br />

Très commun; plus rare que le précédent sur la Hamada du Guir;<br />

non observé sur la Hamada de la Daol..lra.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

85


86 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

37. Urginea noctiflora Batt. et Trab. var. helicophylla Maire - U. noctiflora<br />

Batt. et Trab. s. str. - G.<br />

Terrains rocailleux.<br />

Çà et là - Hamada du Guir: J. Reboub; Oglat Beraber - Hamada<br />

de la Daoura: kreb près d'Hasi Mahjez - Basse Daoura: environs<br />

d'Hasi Mahjez - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa.<br />

Nous n'avons reconnu cette plante, qui fleurit en été, qu'à ses feuilles<br />

très caractéristiques roulées en tire-bouchon.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Zemmour. Sud marocain. Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien occid. - Var. aurantiaca: Maroc aride.<br />

38. Dipcadi serotinum (L.) Medik. - G.<br />

Rocailles ensablées.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa (449).<br />

Cette station constitue la limite méridion<strong>al</strong>e actuellement connue de<br />

cette plante.<br />

Elém. géogr.: M.<br />

39. Battandiera amaena (Batt.) Maire - G - Pl. IX, c.<br />

Terrains sablonneux sur la hamada et rocailles ensablées.<br />

Un peu partout (56; 135; 511); non observé sur la Hamada de<br />

la Daoura; très abondant dans certaines régions sablonneuses de<br />

la Hamada du Dra à l'W d'Oum el Assel.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong>. Saoura.<br />

40. Asparagus <strong>al</strong>tissimus Munby var. foeniculaceus (Lowe) Maire ­<br />

Ch (I).<br />

Eboulis du kreb.<br />

Hamada du Dra: kreb d'Hasi Beïda (403) et d'Igma.<br />

Ces stations j<strong>al</strong>onnent la limite orient<strong>al</strong>e de cette espèce à cette latitude.<br />

Elém. géogr. :. M. avec irrad. S; en particulier var. asperulus Maire :<br />

Kedia Ijil. Sahara espagnol. Zemmour.<br />

AMARYLLIDACEAE<br />

41 . Pancratium trianthum Herb. - G.<br />

Fissurés ensablées des rochers.<br />

Un peu partout.<br />

Elém. géogr.: Lsd.


BOTANIQUE<br />

URTICACEAE<br />

42. Forssk<strong>al</strong>ea tenacissima L. - Th.<br />

Eboulis et oueds rocailleux.<br />

Çà et là; manque sur la hamada proprement dite, qui ne ré<strong>al</strong>ise pas<br />

ses exigences écologiques.<br />

L'exemplaire récolté près d'Hasi Mahjez (201) appartient au type de<br />

l'espèce.<br />

Elém. géogr.: Sm, avec irrad. M.<br />

POLYGONACEAE<br />

43. Emex spinosus (L.) Campd. - Th.<br />

Lieux sablonneux, princip<strong>al</strong>ement dans les lits d'oueds.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber - Basse Daoura: oued près d'Hasi<br />

Mahjez; H. Chaamba - Couloir de Bou Mrheirfa: rocailles du<br />

Kheneg Bou Mrheirfa - Hamada du Dra: O. Oum el Asse!.<br />

Bien que ces stations soient situées près des lieux fréquentés, cette<br />

plante paraît spontanée (ou au moins subspontanée) dans cette région.<br />

Elém. géogr.: P.<br />

44. Rumex cyprius Murb. ssp. conjungens Sam. - Th.<br />

Rocailles et erg rocailleux.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (122); foum près de Ras<br />

el Ma - Hamada du Dra: oued rocailleux de l'extrémité orient<strong>al</strong>e ­<br />

Coude du Dra: J. Meggag (373).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain (très rare). Sahara<br />

centr.<br />

45. Rumex simpliciflorus Murb. - Th.<br />

Rocailles et oueds rocailleux.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez - Coude du Dra: oued au<br />

N d'Hasi Beïda (387).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

46. Rumex vesicarius L. - Th.<br />

Rocailles et oueds rocailleux.<br />

Un peu partout (37; 130); non observé sur la Hamada de la Daoura.<br />

Elém. géogr.: Lms, avec irrad. D.<br />

87


88 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

47. C<strong>al</strong>ligonum azel Maire, contr. 1328 - NPh.<br />

Caractéristique de l'erg.<br />

Erg er Raoui: environs d'Hasi el Hameïda (90).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Erg er Raoui. Grand Erg Occid.<br />

Grand Erg Orient<strong>al</strong>, le long de Gassi Touil. Fezzan.<br />

48. C<strong>al</strong>ligonum comosum L'Herit. - NPh.<br />

Erg et grands oueds sableux.<br />

O. Ziz, près de Mfis - Hamada du Guir: Oglat Beraber (65 ; 68)­<br />

Basse Daoura: Hasi Chaamba (187) - Hamada du Dra: Oum el<br />

Assel; dunes au N de l'Arigat Assabaï - Couloir de Bou Mrheirfa :<br />

O. Zemoul, près de l'Erg Zemoul (500).<br />

La détermination des C<strong>al</strong>ligonum, qui étaient assez souvent sans fleurs,<br />

ni fruits, a été faite par la coupe anatomique d'après les caractères<br />

donnés par CORT! [1942, p. 77 et tav. VII]; les stations où aucun<br />

échantillon n'a été réco1té doivent être confirmées.<br />

Elém. géogr.: S (jusqu'à l'Afghanistan).<br />

CHENOPODIACEAE<br />

49. Beta patellaris Moq. var. eu-patellaris Maire - Th.<br />

Berges sablonneuses humides.<br />

Basse Daoura: oued près d'Hasi Mahjez (151).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

50. Chenopodium mur<strong>al</strong>e L. - Th.<br />

Berges sablonneuses humides.<br />

Coude du Dra: Mhamid (352) - Hamada du Dra: Oued Oum el<br />

Assel (U. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

51. Atriplex dimorphostegia Kar. et Kir. - Th.<br />

Berges sablonneuses humides.<br />

Coude du Dra: Mhamid (351)<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'au Turkestan).<br />

52. Atriplex H<strong>al</strong>imus L. - Ch.<br />

Berges sablonneuses et zones d'épandage.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez; H. Chaamba.<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S.


90<br />

58. S<strong>al</strong>sola Sieberi PresI. - Ch.<br />

Rocailles et oueds rocailleux.<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINFS<br />

Basse Daoura CI 20 et 239 bis) - Hamada du Dra: dépression de<br />

l'Oued Naga.<br />

L'échantillon 239 bis appartient au var. glomerata Maire, contr. 3468<br />

et provient du pied de la gara 578.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie) (le var. endémique du Sahara<br />

occident<strong>al</strong>).<br />

59. S<strong>al</strong>sola cf. spinescens Moq. - Ch.<br />

Sables superficiels.<br />

Hamada de la Daoura: Meksem Draa (103); Beïd er Ras - Basse<br />

Daoura: J. Aïch el Guettar (283).<br />

Les échantillons récoltés ne présentent ni fleurs ni fruits, permettant<br />

une détermination sûre. Les rameaux épineux sont plus robustes et<br />

moins effilés que dans S. spinescens typique. Il s'agit peut-être d'une<br />

forme épineuse du S. vermiculata var. microphylla (Cav.) Moq (= S.<br />

brevifolia Desf.).<br />

Elém. géogr.: ? -Sm pour S. spinescens.<br />

60. S<strong>al</strong>sola tetragona Delile; cf. Maire, contr. 3467 - S. Pachoi Volk.<br />

et Asch. - non S. tetrandra Forssk. - Ch.<br />

Zones d'épandage et oueds sableux, mais en dehors des lieux humides;<br />

rochers ensablés.<br />

Basse Daoura (127) - Couloir de Bou Mrheirfa: environs du Kheneg<br />

Bou Mrheirfa - Hamada du Dra: Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ) ;<br />

dépression de l'Oued Naga.<br />

Cette plante forme dans la basse Daoura au S de Ras el Ma de vastes<br />

peuplements.<br />

Elém. géogr. : Sm - Aire géogr.: m<strong>al</strong> connue à cause de la confusion<br />

avec S. tetrandra Forssk. jusqu'à la contr. 3467 de R. MAIRE<br />

[1943]. Au Sahara occident<strong>al</strong> existe dans les régions suivantes: Sahara<br />

espagnol. Zemmour. Yetti. Sud marocain.<br />

61. S<strong>al</strong>sola vermiculata L. var. villosa (Del.) Moq. - Ch.<br />

Zones d'épandage et oueds sablonneux humides.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (133; 136; H. Chaamba<br />

(181 bis) - Moyen Dra: mader (555 bis) - Hamada du Dra:<br />

Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ).


Elém. géogr.: Lms.<br />

BOTANIQUE 91<br />

62. H<strong>al</strong>oxylon scoparium Pomel - H<strong>al</strong>oxylon tamariscifolium (L.) Pau<br />

sub Caroxylo, pp. (1)<br />

Reg et rocailles; plus rarement daya et oued sablonneux.<br />

Un peu partout, jamais en peuplements importants.<br />

Elém. géogr.: (?) Sm, avec irrad. M.<br />

63. Anabasis aretioides (Coss. et Dur.) Coss. et Moq. - Fredolia are­<br />

, tioides Coss. et Dur., in Bunge - Ch.<br />

Terrains plats ou peu inclinés, compacts; fuit le sable et les zones<br />

d'épandage.<br />

Hamada du Guir: un peu partout; absent des zones rocailleuses<br />

et des lits d'oueds; forme des peuplements importants, mais jamais<br />

denses - Hamada de la Daoura: mêmes remarques - Hamada du<br />

Dra: dans la partie orient<strong>al</strong>e, souvent loc<strong>al</strong>isé au bord des petits oueds<br />

ou sur le pourtour des daya; on retrouve les peuplements diffus à<br />

60 km à l'E d'O. el Ma; atteint les environs de Merk<strong>al</strong>a - Descend<br />

de la hamada sur les terrains primaires, en particulier entre Oum el<br />

Assel et Kheneg Bou Mrheirfa.<br />

Une station remarquable existe dans le J. Bani, au N d'Aouinet Torkoz<br />

(601), où cette plante est réduite à quelques pousses <strong>al</strong>longées à<br />

la manière de Cornulaca monacantha et par conséquent très différentes<br />

de l'aspect norm<strong>al</strong>, rappelant les formes obtenues en culture à<br />

Alger par Ch. KILLIAN [1940, p. 429].<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr. : J. Bani (très rare: voir plus<br />

haut) - Depuis la Hamada du Dra (où il ne paraît pas dépasser la<br />

frontière du Sahara espagnol) jusqu'à Biskra. Synclin<strong>al</strong> de Tindouf<br />

(jusqu'aux environs de Daiet el Aam au Sud) ; çà et là sur les hamada<br />

au N du Yetty jusqu'aux environs d'Aouinet Legraa (GÉVIN). Hamada<br />

Tounassine. Entre les cordons dunaires du Ouahila. Manque aux Eglab<br />

(GÉVIN), mais se retrouve au Kah<strong>al</strong> Morra (U. DÉSIRÉ). Quelques<br />

stations isolées au N de Taoudenni: Kreb ej Jmel; Oum el Ksi (U.<br />

DÉSIRÉ). Ne dépasse pas le Grand Erg Occident<strong>al</strong> au S et au SE.<br />

64. Cornulaca monacantha Delile - Ch.<br />

Erg et grosses accumulations sableuses; plus rarement dans les oueds<br />

sableux.<br />

(1) Au sujet de la nomenclature très confuse de cette plante, voir aussi CORTI<br />

[1942, p. 93].


LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Basse Daoura: çà et là (179) - Erg 19uidi: en bordure contre le<br />

J. Aïch el Guettar (255) - Hamada du Dra: Oum el Assel (476) ­<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: v<strong>al</strong>lée de l'O. Bou Mrheirfa (501).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Iran).<br />

65. Aizoon canariense L. - Th.<br />

Rocailles ensablées.<br />

ATZOACEAE<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (341) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg<br />

Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

66. Mesembryanthemum nodiflorum L. - Th.<br />

Coude du Dra: à l'E. de Tagounit (359).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

CARYOPHYLLACEAE<br />

67. Spergula s<strong>al</strong>ina (Presl.) Dietr. - Th.<br />

Berges humides.<br />

Coude du Dra: Mhamid (350).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

68. Polycarpaea akkensis (Coss.) Pax - P. akkensis Maire, contr. 979<br />

et 1206 - H.<br />

Rochers.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa : Kheneg Bou Mrheirfa (448) ; Kh. Lejouad.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: endémique du Sahara occident<strong>al</strong><br />

sept.: depuis les environs de Foum el Hassane jusqu'au J. Erfoud<br />

et depuis le J. Bani jusqu'à la Seguiet el Hamra.<br />

69. Polycarpaea confusa Maire, contr. 3534 bis et Sah. occ., fasc. 8,<br />

p. 295 - P. prostrata Dec., non Alsine prostrata Forssk. - Th.<br />

Daya sablonneuses de la hamada.<br />

Hamada du Guir (49) - Hamada de la Daoura (163, 163 bis et<br />

163 ter) - Hamada du Dra (320; 520).


BOTANIQUE 93<br />

La plupart des échantillons appartiennent au var. genuina Maire.<br />

Dans une daya près du Beïd er Ras, le var. brevipes Maire existe<br />

(163 bis) côte à côte avec le type et mélangé à des pieds présentant<br />

des caractères intermédiaires (163 ter).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à la Mésopotamie ?), avec irrad. D.<br />

70. Polycarpaea repens (Forssk.) Asch. et Schw. - Polycarpaea fragilis<br />

Del. - Ch (1).<br />

Erg et zones sableuses.<br />

Erg er Raoui: Hasi el Hameïda (93) - Couloir de Bou Mrheirfa:<br />

Erg Zemoul (498).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. D.<br />

71. Gymnocarpos decander Forssk. - Ch.<br />

Rocailles et oueds sablonneux.<br />

Assez fréquent.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'au Beloutchistan).<br />

72. Paronychia arabica (L.) De. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux, parfois sur le reg.<br />

Assez fréquent (149; 159; 303; 314).<br />

Les échantillons 149 et 159 appartiennent au var. macrathera Maire;<br />

les deux autres au var. breviseta (Asch.) TheIl.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie).<br />

73. Herniaria lenticulata L. non Forssk. - Th.<br />

Berges humides des grands oueds.<br />

O. Ziz, près du Mfis (34) - Coude du Dra: Mhamid (349) ; Tagounit<br />

(360).<br />

Elém. géogr.: M.<br />

74. Scleroceph<strong>al</strong>us arabicus Boiss. - Th.<br />

Rocailles et oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: çà et là entre sa bordure orient<strong>al</strong>e et Tinfouchy<br />

(286; 320); O. Oum el Assel- Coude du Dra: J. Meggag (367) ;<br />

oued au N d'Hasi Beïda - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou<br />

Mrheirfa.<br />

(1) Voir à ce sujet CORT! [1942, p. 101].


94 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

L'échantillon 367 appartient au var. leianthus (Murb.) Maire, Sah.<br />

centr. ; les autres au var. typicus Maire, lac. cit.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Iran); descend jusqu'à la Mauritanie<br />

occident<strong>al</strong>e.<br />

75. Pteranthus dichotomus Forssk. var. echinatus (Desf.) Maire - Th.<br />

Rocailles et oueds sablonneux.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (220) - Hamada du Dra,<br />

près de sa bordure orient<strong>al</strong>e (285) ; ég<strong>al</strong>ement à l'Oued Oum el Assel<br />

(Lt. DÉSIRÉ) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

76. Silene setacea Vivo ssp. eu-setacea Maire, contr. 1199 - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (299) - Coude<br />

du Dra: O. au N. d'Hasi Beïda.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

77. Silene villosa Forssk. - Th.<br />

Lieux sableux.<br />

Erg er Raoui: Hasi el Hameïda (89) - Hamada du Dra: daya<br />

entre Tinfouchy et Zegdou (301); kreb à Oum el Assel (478) -<br />

Coude du Dra: Mhamid (353 bis).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie).<br />

MENISPERMACEAE<br />

n. Cocculus pendulus (Forst.) Diels - NPh (1).<br />

Lits d'oued.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (339) - Hamada du Dra: ravin descendant<br />

du kreb à Igma (422); Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ) ­<br />

Zemoul: Kheneg Lejouad (496).<br />

Elém. géogr.: Lsd - Aire géogr.: Adrar. Hank. Sahara espagnol.<br />

Sah. marocain. Sah. centr. Egypte. P<strong>al</strong>estine. Arabie. Iran. Afghanistan.<br />

Inde - Iles du Cap vert. Sénégambie. Mauritanie. Soudan (1).<br />

Nubie. Abyssinie. Som<strong>al</strong>ie. Sokotra.<br />

(1) Pour HAGERUP [1930], atteint partiellement sa limite méridion<strong>al</strong>e vers Tombouctou.


79. Lepidium sativum L. - Th.<br />

Mader.<br />

BOTANIQUE<br />

CRUCIFERAE<br />

Moyen Dra: mader au nord d'Oum el Assel (551), vraisemblablement<br />

introduit avec les cultures.<br />

80. Coronopus lepidioides (Coss. et Dur.) O. Kuntze - Th.<br />

Zones argileuses d'épandage et berges humides.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (141; 196); H. Chaamba.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sahara, du Maroc à la 'Tunisie<br />

et au Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

81. Savignya parviflora (Del.) Webb - Th.<br />

Lieux sablonneux de la hamada.<br />

Hamada du Guir et Hamada de la Daoura: commun et parfois en<br />

véritables peuplements - Hamada du Dra: çà et là dans la partie<br />

orient<strong>al</strong>e et centr<strong>al</strong>e jusqu'au N d'Arigat Assabaï.<br />

Il s'agit vraisemblablement toujours du ssp. longistyla (Boiss. et Reut.)<br />

Maire (83).<br />

Dans la Basse Daoura, sur des rochers à l'Ouest de Ras el Ma, nous<br />

avons récolté des exemplaires (272) à silicules suborbiculaires: var.<br />

orhiculata nov. var. (a typo, var. eu-longistyla nov. nom. recedit silicl/la<br />

sl/horhiculata, 6 X 8 mm, nec 6 >( Il mm).<br />

Elém. géogr.: ssp. longistyla: Sw (l'esp. s. 1.: Sm) - Aire géogr. :<br />

ssp. longistyla: Sahara <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>. Sahara sept. jusqu'au<br />

Fezzan - ssp. aegyptiacu: du Sahara centr<strong>al</strong> à l'Afghanistan.<br />

82. Schouwia purpurea (Forssk.) Schweinf. ssp. Schimperi (Jaub. et<br />

Spach) Muschl. - S. Schimperi Jaub. et Spach, Ill. fl. or., III, p. 145­<br />

Th - Pl. X, a.<br />

Lits d'oued sablonneux.<br />

rnud" du Dra: cà et là entre le Dra et l'O. Mird, parfois en peuple­<br />

Lors de notre passage, un de ces peuplements hébergeait une forte<br />

colonie de sauterelles (Schistocerca gregaria) en période d'accouplement.<br />

Cette belle crucifère avait été déjà observée ces dernières années<br />

par M. GÉVIN qui avait omis de la sign<strong>al</strong>er, ne sachant pas qu'elle était<br />

encore inconnue pour la flore marocaine. C'est la loc<strong>al</strong>ité la plus septentrion<strong>al</strong>e<br />

actuellement connue dans cette partie de son aire.<br />

95


96 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. D - Aire géogr. :<br />

Au Sahara occident<strong>al</strong>: Tagant. Aouker. Mauritanie sept. (Adrar,<br />

Kedia Tizegraf; Hank) - Çà et là au Sahara <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong><br />

(Aouinet Legraa; Bou Garfa; Tindouf). Entre le Tadmaït et El<br />

Golea.<br />

83. Zilla macroptera Cosson - NPh.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Çà et là (325; 451 ; 468).<br />

A l'O. Oum el Assel, d'où provient le dernier échantillon, à côté de<br />

la forme typique à fleurs violacées, se trouvait une forme à fleurs blanches,<br />

paraissant plus tardive (f. <strong>al</strong>biflora nov. f.).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Env. de Tindouf (rare). Kah<strong>al</strong><br />

de Tabelb<strong>al</strong>a. Sud marocain. Sahara sept. et centr<strong>al</strong>.<br />

84. Eruca vesicaria (L.) Cav. ssp. sativa (Mill.) TheIl. var. aurea (BaU.)<br />

Maire - Th.<br />

Eboulis sableux.<br />

Coude du Dra: Versant nord du J. Meggag et des reliefs voisins, en<br />

peuplements (380).<br />

Elém. géogr.: P. - var. aurea: Sahara OCC., sept. et centr<strong>al</strong>.<br />

85. Diplotaxis Pitardiana Maire - Th.<br />

Lieux sablonneux.<br />

Fréquent à l'E du méridien d'Hasi Beïda (39); à l'W, observé seulement<br />

à Oum el Assel.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Du Hank et du Zemmour au Sah.<br />

<strong>al</strong>g. occident<strong>al</strong>.<br />

86. Diplotaxis virgata (Cav.) DC. - Th.<br />

Lieux sablonneux dans les lits d'oued ou les rochers.<br />

O. Ziz, près du Mfis (24; 35) - Couloir de Bou Mrheirfa: Igma<br />

(433) ; Kheneg (440) et O. (495) Bou Mrheirfa - Hamada du Dra:<br />

Oued Oum el Assel (Lt. DÉsIRÉ).<br />

Les deux premiers et le dernier échantillons appartiennent au var.<br />

platystylos Willk. Ceux de l'O. Ziz présentent toutefois une pilosité<br />

remarquable sur les tiges jusqu'aux pédoncules.<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. Sm.<br />

87. Brassica sp. - Th.<br />

Lits sablonneux des grands oueds.<br />

O. Ziz, près du Mfis (32).


98 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

92. Morettia canescens Boiss. - Th.<br />

Rocailles et oueds plus ou moins sablonneux.<br />

Fréquent (73).<br />

Le seul échantillon récolté appartient au var. typica Maire.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. D.<br />

93. Farsetia aegyptiaca Turra - Ch.<br />

Rocailles et sables superficiels.<br />

Çà et là (59 et 78).<br />

Les deux variétés ov<strong>al</strong>is (Boiss.) Coss. et oblongata (Pres!.) Fournier<br />

sont représentées, et souvent côte à côte.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Inde).<br />

94. Farsetia Hamiltonii Royle - Ch.<br />

Rochers et sables superficiels.<br />

Assez fréquent (376).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Inde); descend au moins jusqu'à la<br />

latitude de Choum (au N de Atar).<br />

95. Matthiola livida (Delile) DC. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: Gour Aït Amar (247) et et oued au NW (278) ;<br />

daya entre Zegdou et Tinfouchy (304); Oum el Assel (Lt. DÉsIRÉ) ­<br />

Coude du Dra: HasiBeïda (394).<br />

Les trois premiers échantillons appartiennent au var. incisa (Conti)<br />

Maire et le dernier au var. Mairei Sauv. [1952, a, p. 127].<br />

Près du kreb de Tinfouchy, nous avons récolté des échantillons (317)<br />

remarquables par leur robustesse et correspondant peut-être à une<br />

variété nouvelle.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à la P<strong>al</strong>estine), avec irrad. M; descend<br />

jusqu'au Zemmour orient<strong>al</strong> où il est rare: Tourassine.<br />

96. Matthiola maroccana Cosson - Th.<br />

Rocailles, daya et oueds sablonneux.<br />

O. Ziz, près du Mfis - Hamada du Guir: environs de Beni Abbes;<br />

Oglat Beraber - Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez; H.<br />

Chaamba (188: var. puberula Maire, contr. 2187) - Coude du Dra:<br />

Hasi Beïda - Hamada du Dra: Oum el Assel (Lt. DÉsIRÉ); daya<br />

à l'E d'O. el Ma.


BOTANIQUE 99<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: De l'Adrar de Mauritanie au Sud<br />

marocain (au S du Haut Atlas) et à la Hamada du Guir; Sahara<br />

centr<strong>al</strong>.<br />

97. Moricandia arvensis (L.) DC. ssp. eu-arvensis Maire var. robusta<br />

B<strong>al</strong>t., FI. an<strong>al</strong>. synopt., 1902, p. 34. - Th.<br />

Terrains gypseux.<br />

Moyen Dra : Oum el Achar (536).<br />

Celte variété connue seulement d'Afrique du Nord (Tunis, Sud <strong>al</strong>gérien)<br />

n'avait pas été encore sign<strong>al</strong>ée au Maroc.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

98. Moricandia arvensis (L.) De. suffruticosa (Desf.) Maire - Ch.<br />

Rocailles.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda - Hamada du Dra: kreb à Hasi Beïda<br />

(399) et dans la région d'lgma (421); Oued Oum el Assel (Lt.<br />

DÉSIRÉ) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa.<br />

L'échantillon 399 appartient au type de la sous-espèce (var. eu-suffruficosa<br />

Maire) et le 421 au var. dubia Maire, contr. 1370.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

99. Moricandia Foleyi B<strong>al</strong>t. - Th - Pl. X, b.<br />

Rocailles et oueds sablonneux.<br />

O. Ziz, près du Mfis (27) et à Bou Tarit, au SE de Taouz.<br />

Plante nouvelle pour le Maroc.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud <strong>al</strong>gérien occid. (Saoura,<br />

Zousfana, jusqu'à l'O. Namous).<br />

100. Foleyola Billotii Maire - NPh - Pl. vm, c.<br />

Principaux oueds sablonneux.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda - Hamada du Dra: abondant dans les<br />

principauxoueds entre Tinfouchy et H. Beïda (327) ; Igma ; O. Oum<br />

el Assel; O. el Ma (529).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain. Monts d'Ougarta<br />

CAPPARIDACEAE<br />

101. Cleome amblyocarpa Barr. et Murb. - Th.<br />

Rocailles.<br />

Moyen Drq: Oum el Achar (539).


BOTANIQUE 101<br />

Mrheirfa - Moyen Dra: commun aux abords du J. Bani, près Foum<br />

el Hassane.<br />

Elém. géogr.: 5w, avec irrad. D ? - Aire géogr.: Du Tagant et<br />

de l'Adrar de Mauritanie au Sud marocain. Sahara septentrion<strong>al</strong>.<br />

Hoggar. Tibesti. Aïr. Soudan - var. Garamantum Maire: Hoggar.<br />

Tibesti - var. glabrescens Maire: Hoggar. Hank.<br />

ROSACEAE<br />

108. Neurada procumbens L. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Très fréquent (224; 225; 514; 515).<br />

On trouve souvent en mélange les var. orbicularis Del. et pentagona<br />

Del.<br />

Elém. géogr.: 5s (jusqu'à l'Inde), avec irrad. D.<br />

LEGUMINOSAE<br />

108 bis. Faidherbia <strong>al</strong>bida (Del.) Chev., in Rev. bot. appl., 1934, p.<br />

875 - Acacia <strong>al</strong>bida Del. - Ph.<br />

CHEIK ABIDINE avait sign<strong>al</strong>é par ses récoltes cette espèce dans l'O.<br />

Zemoul [SAUVAGE, 1948, p. 74]. Nos informateurs indigènes ont<br />

paru en ignorer l'existence dans la partie que nous avons explorée.<br />

Cette très intéressante espèce est peut-être loc<strong>al</strong>isée plus près du Dra.<br />

109. Acacia RaddianaSavi - A. fasciculata G. et P. - A. tortitis<br />

Hayne (1) - Ph.<br />

Daya et oueds non argileux; plus rarement dans les rocailles. Commun.<br />

Beaucoup plus abondant sur la Hamada du Dra, où il j<strong>al</strong>onne<br />

fidèlement le réseau hydrographique, que sur les Hamada du Guir et<br />

de la Daoura.<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

110. Acacia 5ey<strong>al</strong> Delile - Ph - Pl. XI, a.<br />

Oueds sablonneux.<br />

(l) NoUS' avons gardé la nomenclature du Cat<strong>al</strong>o[!ue du Maroc, qui est celle<br />

adoptée par A. AUBRÉVILLE [19501, m<strong>al</strong>gré les travaux de G. ROBERTY [1948]. La<br />

question de ces Acacia n'a pas été suffisamment étudiée au Maroc. Sign<strong>al</strong>ons en particulier<br />

que cette espèce est dans le Sud marocain à fleurs jaunes <strong>al</strong>ors qu'AUBRÉVILLE<br />

la donne à « houles blanches ».


102 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Lejouad (434) : O. Bou Mrheirfa<br />

(491).<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

Ill. Lotononis dichotoma (Del.) Boiss. - Amphinomia dichotoma (Del.)<br />

Font-Quer et Rothm., Brot., IX, 1940, p. 149 - Th.<br />

Daya et, plus rarement oueds sablonneux.<br />

Fréquent (50; 114; 166; 291 bis; 329).<br />

Elém. géogr.: Ss. avec irrad. D.<br />

112. Crot<strong>al</strong>aria Saharae Cosson - Ch.<br />

Daya et oueds sablonneux; en bordure d'erg.<br />

Assez fréquent (513); plus commun sur la Hamada du Dra.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sah. occid., sept. et centr<strong>al</strong>, jusqu'au<br />

Fezzan.<br />

113. Crot<strong>al</strong>aria Vi<strong>al</strong>attei Batt. - Ch ou NPh - Pl. XI, b.<br />

Contact du sable et du rocher.<br />

Hamada de la Daoura: Meksem el Abiod (100); Meksem Draa<br />

(104) - Erg Iguidi, en bordure contre le J. Aïch el Guettar (257) ­<br />

Hamada du Dra: pied de la Gara 578 (237).<br />

Cette plante mériterait d'être cultivée tant pour son feuillage argenté<br />

que pour sa floraison abondante. Sans être une plante d'erg, elle résiste<br />

bien à l'ensablement en <strong>al</strong>longeant sa tige princip<strong>al</strong>e et ses rameaux.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Endémique saharien à aire très<br />

réduite: bordure de l'Erg el Atchane, en contact avec le Kah<strong>al</strong> de<br />

Tabelb<strong>al</strong>a aux environs de ce poste; bordure de l'Erg Iguidi avec<br />

le J. Aïch el Guettar; flanc ensablé de l'extrémité orient<strong>al</strong>e de la<br />

Hamada du Dra (Gara 578).<br />

114. Lupinus pilosus Murr. var. Luthereaui Maire - Th.<br />

Rocailles.<br />

Moyen Dra: environs de Foum el Hassane, au pied du J. Bani, où<br />

il est abondant sur la piste d'Assa (570).<br />

Elém. géogr.: M.. avec irrad. S - La variété, endémique du Sahara<br />

occident<strong>al</strong>, çà et là depuis l'Adrar de Mauritanie jusqu'au Sud marocain.<br />

115. Genista Saharae Cosson et Durieu - NPh.<br />

Erg et grosses accumulations sableuses.<br />

Erg Iguidi, en bordure contre le J. Guettar - Basse Daoura : J. Guet-


BOTANIQUE 103<br />

tar (260) - Hamada du Dra: dunes au N d'Arigat Assabaï (504) ;<br />

Arigat Assabaï (U. DÉSIRÉ).<br />

L'ensemble des deux dernières stations constitue la limite occident<strong>al</strong>e<br />

de son aire.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Du Sud marocain orient<strong>al</strong> au<br />

Sud tunisien. Au Sahara occident<strong>al</strong>, descend jusqu'à Aouinet Legraa.<br />

] ] 6. Genista uniflora (Jaub. et Spach) Briq. - Ch.<br />

Daya et rochers ensablés.<br />

Hamada du Guir: environs de Beni Abbes (48); J. Reboub (54) ­<br />

Hamada du Dra: daya entre Zegdou et Tinfouchy.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à la P<strong>al</strong>estine).<br />

] 17. Retama monosperma (L.) Boiss. ssp. eu-monosperma Maire ­<br />

NPh.<br />

Grands oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: oued au S d'Hasi Beïda (407).<br />

OBS.: A partir de cette station, nous avons fréquemment observé<br />

dans les principaux oueds traversés des Retama le plus souvent fleuris<br />

(à fleurs blanches) (408 ; 463; 486; 493; 528). II s'agit peut-être<br />

de la même espèce. Mais en l'absence de fruits, nous ne pensons pas<br />

qu'il soit possible de donner un nom spécifique.<br />

Elém. géogr.: M.<br />

118. Retama Raetam (Forssk.) Webb - NPh.<br />

Erg et grosses accumulations sableuses.<br />

Hamada de la Daoura: entre Hasi el Hameïda et Meksem Draa (96) ;<br />

Meksem Draa - Basse Daoura: foum près de Ras el Ma - Erg<br />

19uidi en bordure contre le J. Aïch el Guettar (259).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

119. Ononis sp. - Th.<br />

Berges humides des grands oueds.<br />

Coude du Dra : Mhamid (356: échantillon non fleuri et indéterminable).<br />

120. Trigonella anguina Delile - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux; zones d'épandage.<br />

Çà et là (139; 168; 300); non observé sur la Hamada du Guir.


BOTANIQUE 105<br />

Lask (Sah.esp.) jusqu'aux Sud marocain, Sud tunisien et Sahara<br />

centr<strong>al</strong>.<br />

126. Psor<strong>al</strong>ea plicata Del. - H.<br />

Epandages sablonneux des grands oueds.<br />

Hamada du Dra.<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

127. Astraq<strong>al</strong>us akkensis Coss. var. Ceardii Maire - H.<br />

Oueds sableux.<br />

Basse Daoura: oued au S d'Hasi Chaamba (119) - Hamada du Dra:<br />

O. el Ma (524).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sah. espagnol. Zemmour. Sud<br />

marocain. Sah. <strong>al</strong>gérien occ. Sahara centr<strong>al</strong> (var. Uzzararum).<br />

128. Astraq<strong>al</strong>us corruqatus BertoI. var. tenuiruqis (Boiss.) Coss. et<br />

Kr<strong>al</strong>.-Th.<br />

Berges sablonneuses humides.<br />

Coude du Dra: Mhamid (357).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Afghanistan).<br />

129. Astraq<strong>al</strong>us qombiformis Pomel var. oranensis Maire - H.<br />

Sables et épandages sablonneux.<br />

Hamada du Dra (249; 410; 462; 475; 509), parfois en peuplements<br />

(Oum el Assel) - Coude du Dra: à l'E du Mhamid (358).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain au Sud tunisien.<br />

130. Astraq<strong>al</strong>us qyzensis Del. - Th.<br />

Epandages sablonneux.<br />

O. Ziz, près du Mfis (26 et 31) - Basse Daoura: environs d'Hasi<br />

Chaamba (226).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

13 J. Astraq<strong>al</strong>us mareoticus Delile - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Assez fréquent (7 J ; 81; 106; 275; 331).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Egypte).<br />

132. Astraq<strong>al</strong>us pseudotriqonus Batt. et Trabut - H.<br />

Epandages sablonneux.<br />

Coude du Dra: à l'E du Mhamid (381).


106 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Cette plante nouvelle pour le Maroc, atteint à cette station sa limite<br />

septentrion<strong>al</strong>e.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Egypte) - Répart. géogr.: Mauritanie.<br />

Hank. Oum el Assel auN de l'Erg Chech. Sud de l'Erg Iguidi. Hoggar.<br />

Tibesti. Fezzan. Désert Libyque. Egypte.<br />

133. Astrag<strong>al</strong>us sinaicus Boiss. - Th.<br />

Epandages sablonneux et bordure d'erg.<br />

O. Ziz, près du Mfis (28) - Erg er Raoui: Hasi el Hameïda (94).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à J'Arabie), avec irrad. M.<br />

134. Astrag<strong>al</strong>us sp. - H.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: oued entre Tinfouchy et Hasi Beïda (332).<br />

Il s'agit d'une espèce du groupe gombiformis, indéterminable par<br />

absence de fruits.<br />

135. Hippocrepis multisiliquosa L. ssp. confusa (Pau) Maire. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux: rochers ensablés.<br />

Çà et là (47 ; 291 ; 369; 444; 563); non observé sur la Hamada<br />

de la Daoura.<br />

Les variétés suivantes ont été récoltées:<br />

var. banica Maire - Hamada du Guir: environs de Beni Abbes<br />

,47) - Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (291).<br />

var. austro-oranensis Maire - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg<br />

Bou Mrheirfa (444: subvar. trachycarpa Maire) - Moyen<br />

Dra: O. Icht (563: subvar. leiocarpa Maire).<br />

Elém. géogr.: M. avec irrad. S.<br />

GERANIACEAE<br />

136. Monsonia heliotropioides (Cav.) Boiss., emend. nobis - H.<br />

Daya et oueds sablonneux; reg fins.<br />

Fréquent sur les Hamada du Guir et de la Daoura (111 ; 231 ; 232) ;<br />

sur la Hamada du Dra (245 ; 245 bis; 252 ; 311 et 311 bis), observé<br />

seulement à l'E. du méridien de Tinfouchy - Coude du Dra: pied<br />

du J. Meggag (374).<br />

Se présente sous deux variétés :<br />

var. eu-heliotropioides nom. nov. - M. heliotropioides (Cav.)<br />

Boiss. s. str.


BOTANIQUE 107<br />

Hamada de la Daoura: daya au SE d'Hasi Chaamba (232) ­<br />

Basse Daoura: Oued au S d'Ho Chaamba (207) - Hamada du<br />

Dra: Gour Aït Amar (245 bis); daya à 30 km NE de Tinfouchy<br />

(311) - Coude du Dra: pied du J. Meggag (374).<br />

var. nivea (Dec.) comb. nov. - M. nivea (Dec.) J. Gay (les autres<br />

échantillons, sauf 111).<br />

Les deux variétés semblent avoir la même écologie et nous les avons<br />

rencontrées à plusieurs reprises côte à côte. Par ailleurs l'échantillon<br />

111 provenant d'une daya à l'W de l'Erg el Atchane, présente des<br />

caractères intermédiaires entre ceux de Monsonia nivea et de M. heliotropioides.<br />

Ce sont ces raisons qui nous font considérer que ces deux<br />

espèces doivent être ramenées sous le même binôme (nous avons choisi<br />

le plus ancien). Notons que KNUTH [1912, p. 294] avait déjà remarqué<br />

qu'un échantillon de M. heliotropioides récolté par SCHWEINFURTH<br />

en Egypte ressemblait beaucoup à M. nivea.<br />

Les deux variétés, lorsqu'elles sont typiques se distinguent de la façon<br />

suivante. Dans les deux cas, toute la plante est recouverte d'un indument<br />

soyeux appliqué. Mais dans le var. eu-heliotropioides, cet indument<br />

est doublé (sauf sur la face supérieure des feuilles et sur les pédicelles)<br />

de nombreux poils longs (jusqu'à 2 mm) et hirsutes.<br />

Elém. géogr. : Ss (jusqu'à l'Inde).<br />

137. Erodium glaucophyllum (L.) L'Herit. - G.<br />

Daya et oueds sablonneux; reg fins.<br />

Fréquent et parfois abondant sur les hamada (62 ; 86 ; 246 ; 296 bis;<br />

.306).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

138. Erodium guttatum (Desf.) Willd. - H.<br />

Dépressions sablonneuses sur hamada.<br />

Hamada du Dra: au S d'Ho Beïda (334).<br />

Elém. géogr.: Mu avec irrad. S.<br />

139. Erodium triangulare (Forssk.) Muschl. ssp. Bovei (Del.) Jah. et<br />

Maire- Th.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: environs d'!gma (417); O. Oum el Assel (465).<br />

Elém. géogr.: Lms.


144. Fagonia Kahirina Boiss. - Th.<br />

Rocailles ensablées.<br />

BOTANIQUE 109<br />

Basse Daoura: foum dans les terrains primaires près de Ras el Ma<br />

(253).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. D.<br />

145. Fagonia latifolia Del. - Th - Pl. XII, b.<br />

Oueds rocailleux du kreb et au pied de la hamada.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (336) - Hamada du Dra: kreb d'Ho<br />

Beïda ; kreb de Merk<strong>al</strong>a (532).<br />

Plante nouvelle pour le Maroc, remarquable par sa puissance de végétation,<br />

et qui atteint le J. Bani où l'un de nous l'a récoltée au N d'Aouinet<br />

Torkoz (599).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Egypte) - Aire géogr.: Mauritanie<br />

occident<strong>al</strong>e. Kedia Ijil (var. glabrescens Maire). Sahara espagnol.<br />

Zemmour (var. dubia Maire). Sahara septentrion<strong>al</strong>. Egypte.<br />

146. Fagonia longispina Batt. - Th.<br />

Rocailles.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (I21) - Hamada du Dra :<br />

Gara 578 (220) ; kreb d'Hasi Beïda (400) - Coude du Dra: H. Beïda<br />

(337) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou MrMheirfa (446) ;<br />

Kh. Lejouad.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Hank. Zemmour. Sud marocain.<br />

Sah. <strong>al</strong>gérien occid.<br />

147. Fagonia zilloides Humbert - Ch.<br />

Grands oueds sablonneux.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber - Hamada du Dra: environs de<br />

l'O. Oum el Assel (453).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Env. de Smara. Zemmour. Sud<br />

marocain. Monts d'Ougarta.<br />

148. Seetzenia africana R. Br. - S. orient<strong>al</strong>is Dec. - Th.<br />

Reg et oueds sablonneux; rocailles ensablées.<br />

Basse Daoura: au pied de la Gara 578 (238); environs de Ras el<br />

Ma (273) - Hamada du Dra: çà et là dans les environs des Gour<br />

Aït Amar; O. Oum el Achar (538).<br />

Elém. géogr. : Ss (jusqu'à l'Inde).<br />

149. Zygophyllum <strong>al</strong>bum L. - Ch,.


110 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Epandages :trgileux s<strong>al</strong>és.<br />

Hamada de la Daoura: Tabelb<strong>al</strong>a (99) - Basse Daoura: environs<br />

d'Hasi Mahjez (148) et d'Ho Chaamba (186).<br />

La détermination de l'échantillon 148 qui est dépourvu de fruits est<br />

douteuse.<br />

Plante nouvelle pour la flore marocaine.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie), avec irrad. M - Aire géogr. :<br />

Sign<strong>al</strong>é dans l'Adrar de Mauritanie, dans le Hank et çà et là au Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien occid., mais toujours de détermination douteuse. Sahara centr<strong>al</strong><br />

et sept. Cyrénaïque. Tripolitaine plus Marmarique. Chypre. Cilicie.<br />

P<strong>al</strong>estine. Arabie. Erythrée.<br />

150. Zygophyllum gaetulum Emb. et Maire - Ch.<br />

Epandages argileux ou sableux parfois s<strong>al</strong>és; rocailles ensablées.<br />

Basse Daoura: au S d'Hasi Chaamba (209: var. dolichocarpum<br />

Maire) - Hamada du Dra: Tinfouchy (322: var. eu-gaetulum<br />

Maire, contr. 1531) - Couloir de Bou Mrheirfa: 19ma (431 : id.)­<br />

Coude du Dra: à l'E du Mhamid et de Tagounit; Hasi Beïda.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Seguiet el Hamra ct env. de<br />

Smara. Zemmour (?) Aouinet Legraa. Sud marocain. Descend le long<br />

de la côte atlantique jusque vers le Cap Juby.<br />

OB5.: Ces deux dernières espèces ont donc leur' aire de répartition<br />

en contact dans la Basse Daoura.<br />

151. Nitraria retusa (Forssk.) Asch. - NPh.<br />

Abords des points d'cau et berges argileuses des grands oueds.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (389) - Couloir de Bou Mrheirfa: Igma<br />

(423) - Moyen Dra: mader (553).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à la Mésopotamie; descend jusqu'à la<br />

Mauritanie).<br />

152. Tribulus terrester L. - Th.<br />

Rocailles ensablées.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa - Hamada du Dra :<br />

Oued Oum el Assel (U. DÉSIRÉ).<br />

Il semble que notre mission soit passée trop tôt pour se rendre compte<br />

de l'abondance et de la répartition de cette espèce.<br />

Elém. géogr.: P.


BOTANIQUE<br />

RUTACEAE<br />

153. Haplophyllum vermiculare Hand. Mazz. - H ?<br />

Rocailles ensablées par des oueds.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez - Coude du Dra: à l'E de<br />

Tagounit - Hamada du Dra: Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

EUPHORBIACEAE<br />

Les échantillons de cette famille ont été étudiés par M. J. VINDT qui<br />

qui nous a déterminé les sous-espèces et variétés.<br />

154. Andrachne telephioides L. - H.<br />

Oueds sablonneux et zones d'épandage.<br />

Dra moyen: oued près Oum el Achar (545); mader au S d'leht<br />

(558).<br />

Elém. géogr.: Lms. avec irrad. D.<br />

155. Euphorbia c<strong>al</strong>yptrata Coss. et Durieu var. involucrata Batt. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux; ·rocailles ensablées.<br />

Fréquent (483).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sahara occident<strong>al</strong> depuis l'Adrar<br />

de Mauritanie et le Tagant. Sahara centr<strong>al</strong> et septentrion<strong>al</strong> - var.<br />

irivolucrata: répartition de l'espèce, sauf le Sahara septentrion<strong>al</strong>.<br />

156. Euphorbia dracunculoides Lam. ssp. Flamandi (Batt.) Maire<br />

Th 2?<br />

Rocailles ensablées et zones d'épandage.<br />

Hamada du Dra: kreb près Igma (418) - Moyen Dra: mader (552).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain et <strong>al</strong>gérien. Sahara<br />

centr<strong>al</strong>.<br />

157. Euphorbia granulatci Forssk. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Hamada du Guir,. environs de Beni Abbes - Hamada du Dra: O.<br />

el Ma (527: var. hirtula (J. Gay) Theil. subvar. subnuda (Maire)<br />

Vindt) - Moyen Dra: O. Icht (564: var. hirtula (J. Gay) Theil.<br />

subvar. genuina (Maire) Vindt).<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

III


112 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

158. Euphorbia Guyoniana Boiss. et Reut. - H.<br />

Caractéristique des petites accumulations sableuses.<br />

Assez fréquent (l02; 413; 482); non observé sur la Hamada du<br />

Guir.<br />

Elém. géogr. : Sw - Aire géogr.: Du Sud marocain à la Tripolitaine.<br />

Dans le Sahara occident<strong>al</strong>, atteint Aouinet Legraa. TadmaÏt.<br />

159. Euphorbia retusa Forssk. - Th.<br />

Daya sablonneuses et rocailles ensablées.<br />

Hamada du Guir: environs de Beni Abbes - Hamada de la Daoura :<br />

daya au SE d'Hasi Chaamba (228 bis) - Hamada du Dra: kreb à<br />

H. Beïda; Oum el Assel (480).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie).<br />

ANACARDIACEAE<br />

160. Rhus tripartitum (Ucria) R. et Sch. - NPh et Ph.<br />

Daya sablonneuses; oueds sablonneux ou rocailleux; parfois rochers<br />

du kreb.<br />

Hamada du Guir: daya entre J. Reboub et Oglat Beraber - Basse<br />

Daoura: oued au S d'Ho Chaamba - Hamada du Dra: apparaît aux<br />

environs de Tinfouchy et Hasi Beïda (405) ; de plus en plus fréquent<br />

vers l'ouest, dans les daya, les oueds et sur le kreb - Coude du Dra:<br />

Hasi Beïda.<br />

Elém. géogr.: Lms (descend jusu'à la Kedia Ijil et le Zemmoul).<br />

CELASTRACEAE<br />

161. Gymnosporia seneg<strong>al</strong>ensis (Lam.) Loesener var angustifolia Engler<br />

- NPh.·<br />

Rochers.<br />

Hamada du Dra: kreb à Hasi Beïda (404).<br />

Elém. géogr.: Lsd. avec irrad. M.<br />

RHAMNACEAE<br />

162. Ziziphus Lotus (L.) Lam. ssp. eu-Lotus Maire - NPh.<br />

Buttes dans le lit des grands oueds; rarement dans les daya sablonneuses.


BOTANIQUE 113<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg<br />

Bou Mrheirfa; Kh. Lejouad - Hamada du Dra: O. Oum el Assel ;<br />

Oued à 90 km E d'O. el Ma (518) ; daya à 65 km E d'O el Ma.<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S (jusqu'au 24"30' lat N au Sahara<br />

espagnol).<br />

163. Althaea Ludwigii L. - Th.<br />

Zones d'épandage argileux.<br />

MALVACEAE<br />

Basse Daoura: H. Mahjez (197) - Moyen Dra: mader au Sud<br />

d'leht (550).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'au Beloutchistan).<br />

164. M<strong>al</strong>va parviflora L. - Th.<br />

Zones d'épandage sablonneux.<br />

O. Ziz, près du Mfis.<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S.<br />

FRANKENIACEAE<br />

165. Frankenia pulverulenta L. - Th.<br />

Zones d'épandages argileux s<strong>al</strong>és; lieux humides.<br />

Basse Daoura: oued aux environs d'Ho Mahjez (147) ; H. Chaamba<br />

(185) - Coude du Dra: Tagounit.<br />

Les échantillons récoltés appartiennent au type de l'espèce, ssp. eupulverulenta<br />

Sauvage, annol. 395.<br />

Elém. géogr.: P.<br />

TAMARICACEAE<br />

166. Tamarix aphylla (L.) Karst - Ph.<br />

Lits des grands oueds et grandes zones d'épandage.<br />

O. Ziz, près du Mfis - Hamada du Dra: Tinfouchy - Coude du<br />

Dra, au S et au SE du Mhamid (très abondant) - Couloir de Bou<br />

Mrheirfa: Kheneg Lejouad; O. Bou Mrheirfa (494); O. Zemoul<br />

près de l'Erg Zemoul.<br />

Elém. géogr.: S8 (jusqu'à l'Inde), aveç irrad. D et M.


BOTANIQUE 115<br />

172. Helianthemum ellipticum (Desf.) Pers. - Ch.<br />

Rocailles ensablées.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa (447).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Iran).<br />

173. Helianthemum getulum Pomel - Ch.<br />

Daya sablonneuses.<br />

Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (296 et 315) ;<br />

Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong> et Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien.<br />

174. Helianthemum Lippii (L.) Pers. - Ch.<br />

Lieux sablonneux dans les daya, les oueds et les rocailles.<br />

Fréquent et parfois abondant.<br />

La variété la plus commune est le var. sessiliflorum (Desf.) Murb. (1)<br />

(57 ; 110; 263 ; 295 ; 506). Çà et là aussi le var. intricatum Murb. :<br />

Oglat Beraber (75); reg entre Tinfouchy et Zegdou (309).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Iran), avec irrad. M.<br />

UMBELLIFERAE<br />

175. Eryngium ilicifolium Lam. - Th.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: oued entre Tinfouchy et Hasi Beïda (328); kreb<br />

près Igma.<br />

Elém. géogr.: M.; atteint l'O. Agouidir, au Sahara espagnol.<br />

176. Helosciadium nodiflorum (L.) Koch - Th ?<br />

Berges humides limoneuses.<br />

Coude du Dra: Mhamid (346).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

177. Pituranthos Battandieri Maire - H.<br />

Daya et oueds sablonneux, parfois dans les rocailles.<br />

Hamada du Guir: rare entre Beni Abbes et Oglat Beraber - Hamada<br />

de la Daoura: daya près Beïd er Ras (165) - Hamada du Dra:<br />

çà et là à l'E de l'Oued el Ma (519).<br />

Les échantillons récoltés appartiennent au ssp. leptactis Maire.<br />

(1) La plupart de nos échantillons ont l'extrémité intérieure des sép<strong>al</strong>e,· un peu<br />

poilue. . .


118 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Les arganiers du site classique de Merk<strong>al</strong>a étaient en fruit à notre<br />

passage (10 mars) et contrastaient par leur feuillage vigoureux avec<br />

les Acacia et Rhus qui dans cette partie de la hamada étaient assez<br />

fréquemment secs ou morts.<br />

Elém. géogr.: M (endémique du Sud marocain, au sens large; quelques<br />

stations relictes dans le reste du Maroc, jusque dans les Triffa ;<br />

atteindrait la Seguiet el Hamra aux environs de Meseïd).<br />

186. Nerium 01eander L. - NPh.<br />

Oueds rocailleux.<br />

APOCYNACEAE<br />

Hamada du Dra: kreb d'Igma (429).<br />

Elém. géogr.: M. avec irrad. S.<br />

ASCLEPIADACEAE<br />

187. Periploca laevigata Ait. - NPh (1).<br />

Rochers et oueds rocailleux.<br />

Hamada du Dra: kreb d'Hasi Beïda (402) et d'Igma; oued rocail­<br />

leux au N d'Oum el Assel.<br />

Elém. géogr.: Lms; atteint au sud le Zemmoul, le Zemmour et<br />

Aouinet Legraa.<br />

188. Pergularia tomentosa L. - Ch (parfois 1).<br />

Oueds sablonneux ou rocailleux.<br />

Fréquent (326) ; non observé sur les Hamada du Guir et de la Daoura.<br />

L'échantillon récolté appartient au type de l'espèce (var. eu-tomentosa<br />

Maire).<br />

Elém. géogr.: 5s (jusqu'au Beloutchistan), avec irrad. D.<br />

189. C<strong>al</strong>otropis procera Willd. - Ph.<br />

Bords des grands oueds.<br />

Coude du Dra: oued se jetant dans la Daya Arhbaro - Moyen Dra:<br />

mader.<br />

Elém. géogr.: D. avec irrad. S.<br />

189 bis. Leptadenia pyrotechnica (Forssk.) Dec.<br />

Nous n'avons pas retrouvé dans l'Oued Zemoulla station découverte


BOTANIQUE 1] 9<br />

par CHEIKH ABlDINE [SAUVAGE, 1948, p. 73]; elle est peut-être<br />

beaucoup plus près de l'Oued Dra.<br />

190. Cressa cretica L. - G.<br />

Epandages argileux.<br />

CONVOLVULACEAE<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (195).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

] 91. Convolvulus fatmensis Kunze - Th - Pl. XI, c.<br />

Epandages argileux.<br />

Moyen Dra: mader (549).<br />

Elém. géogr.: Ss. avec irrad. D.<br />

] 92. Convolvulus supinus Coss. et Kr<strong>al</strong> - G.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Assez fréquent (279; 461; 484); non observé sur la Hamada de<br />

la Daoura.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain. Sahara septentrion<strong>al</strong><br />

et centr<strong>al</strong>. Fezzan.<br />

193. Convolvulus Trabutianus Schweinf. et Muschl. - Ch.<br />

Oueds rocailleux ou parfois sablonneux.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (395) - Hamada du Dra: Oued rocailleux<br />

au N d'Oum el Assel; O. el Ma.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Seguiet el Hamra. Zemmour.<br />

Sud marocain (au S du Haut Atlas). Sahara <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>.<br />

BORAGINACEAE<br />

194. Heliotropium undulatum Vahl - Ch.<br />

Oueds sablonneux.<br />

- ssp. eu-undulatum Maire<br />

var. persicum (Lam.) Maire - Hamada du Guir: Oglat Beraber<br />

(74).<br />

var. maroccanum (Lehm.) B<strong>al</strong>I - Hamada du Dra: Oued à<br />

170 km NE de Tinfouchy (28]); O. Oum el Assel (464).<br />

- ssp. erosum (Lehm.) Maire


120 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

var. Kr<strong>al</strong>ikii (Pamel) Maire - Hamada du Dra: O. el Ma<br />

(526 bis).<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

195. Trichodesma africanum (L.) R. Br. - Th.<br />

Rochers; rocailles, parfois ensablées.<br />

Basse Daoura: J. Aïch el Guettar (268) - Hamada du Dra: Gara<br />

578 (212; 219; 241) ; kreb près d'Igma (417 bis) ; Oum el Assel<br />

(485) - Couloir de Bou Mrheirfa: O. Bou Mrheirfa (492).<br />

Plante nouvelle pour la flore marocaine.<br />

Elém. géogr.: Lsd - Aire géogr.: Iles du Cap Vert. Mauritanie.<br />

Adrar. Hank. Sahara espagnol (Neggyr). Zemmour. Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

(Fezzan compris). Aïr. Tibesti. Afrique trop. et austr. Egypte. Arabie<br />

Iran. Inde occid.<br />

196. Trichodesma c<strong>al</strong>caratum Cosson - Ch.<br />

Rochers et rocailles; daya et oueds sablonneux sur la Hamada du<br />

Dra occident<strong>al</strong>e.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (123) - Coude du Dra:<br />

Hasi Beïda (338 ; 393) ; J. Meggag (378) - Hamada du Dra: kreb<br />

près d'Igma; oued et daya à l'E de l'O. el Ma - Couloir de Bou<br />

Mrheirfa: Kheneg Lejouad.<br />

L'échantillon 338 est remarquable par l'absence presque complète<br />

de la pilosité double, caractéristique de cette espèce et en particulier<br />

qui permet de la distinguer de la précédente sans le secours des caractères<br />

floraux. Voici la diagnose de cette variété nouvelle:<br />

var. homotricha nov. var.: a typo (var. eu-c<strong>al</strong>caratum nov. nom.)<br />

recedit indumento homotricho praeter c<strong>al</strong>ycem pedicellumque.<br />

Elém. géogr.: Ew - Aire géogr.: Mauritanie occident<strong>al</strong>e. Sahara<br />

espagnol. Kedia Ijil. Zemmour. Hank. Sud marocain jusqu'à Figuig.<br />

Hamada de Tindouf. Monts d'Ougarta.<br />

197. Eliz<strong>al</strong>dia violacea (Desf.) Johnst ssp. multicolor (Kunze) Maire ­<br />

Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Assez fréquent (175; 293; 298); non observé à l'W du méridien<br />

d'Hasi Beïda.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

198. Moltkia ciliata (Forssk.) Maire - Ch.<br />

Erg.


122 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain, bassins du Guir<br />

et du Rheris - L'espèce s. 1.: Lms.<br />

204. Lavandula stricta Del. var. Humbertii (Maire et Wilczek) Chaytor ­<br />

Ch.<br />

Rocailles.<br />

Moyen Dra: Oum el Achar (535; 5.IJ.3).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Egypte) - La variété spéci<strong>al</strong>e au Sud<br />

marocain.<br />

205. Marrubium deserti De Noé - Ch.<br />

Terrains sablonneux.<br />

Hamada de la Daoura: daya au SE d'Hasi Chaamba - Hamada du<br />

Dra: çà et là (456).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: du Zemmour au Sud marocain,<br />

à la Tripolitaine et au Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

206. S<strong>al</strong>via aegyptiaca L. - Ch.<br />

Reg et rocailles fines.<br />

Hamada du Dra: au S d'Hasi Beïda - Moyen Dra: Oum el Achar<br />

(542).<br />

Elém. géogr.: Ss, avec irrad. M. et D.<br />

207. S<strong>al</strong>via pseudo-Jaminiana Chev<strong>al</strong>l. - Ch - Pl. XII, c.<br />

Grands oueds sablonneux.<br />

Hamada du Guir: O. Sobti (44) ; Oglat Beraber.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong> et Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien.<br />

SOLANACEAE<br />

208. Lycium intricatum Boiss. - NPh.<br />

Ravins du kreb et oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: kreb aux environs d'Igma (420: var. angustifolium<br />

Maire; Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ); dépression de l'Oued Naga ­<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: O. Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S (jusqu'en Mauritanie).<br />

209. Hyoscyamus muticus L. ssp. f<strong>al</strong>ezlez (Cosson) Maire - H.<br />

Oueds importants et lieux humides.<br />

Coude du Dra: Tagounit.


BOTANIQUE 123<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Mauritanie. Sahara espagnol<br />

(rare). Hank. Sud marocain. Erg er Raoui. Sahara sept. et centr<strong>al</strong>.<br />

210. Withania adpressa (Coss.) Batt. - NPh.<br />

Rochers.<br />

Moyen Dra: Oum el Achar.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain. Sahara <strong>al</strong>gérien<br />

occident<strong>al</strong>: Monts d'Ougarta.<br />

211 . Datura Stramonium L. - Th.<br />

Berges humides des seguia.<br />

Coude du Dra: Mhamid (345), probablement subspontané.<br />

SCROPHULARIACEAE<br />

212. Linaria aegyptiaca (L.) Dum.-Cours. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Fréquent. Les échantillons récoltés appartiennent aux deux sousespèces<br />

suivantes :<br />

ssp. eu-aegyptiaca Maire, 3° contr. FI. Sah. occ., Bull. Soc.<br />

hist. nat. Afr. Nord, XVI, 1925, p. 95 - Hamada de la Daoura :<br />

daya près du Beïd er Ras (167).<br />

ssp. Battandieri Maire var. typica Maire - Hamada du Guir :<br />

environs de Beni Abbes (46) - Hamada du Dra: environs de<br />

Tinfouchy (318); Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ) - Coude<br />

du Dra: oued au N d'Hasi Beïda (388).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie) - ssp. Battandieri: Sw ­<br />

Aire géogr.: ssp. Battandieri: Mauritanie. Sah. espagnol. Zemmour.<br />

Sud marocain. Sahara <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>. Sahara centr<strong>al</strong> (le type,<br />

var. micromerioides (Batt. et Trab.) Maire et var. dolichopoda Maire).<br />

Tibesti (le type et var. micromerioides).<br />

213. Linaria Peltieri Batt. - Th.<br />

Sables superficiels.<br />

Hamada du Dra: kreb à Oum el Assel (483 bis) - Moyen Dra:<br />

O. Icht (561).<br />

Elém. géogr. : Sw - Aire géogr.: depuis Assa jusqu'à la Saoura.<br />

214. Linaria sagittata (Poiret) Steud. - H.<br />

Rocailles et oueds sablonneux.<br />

Moyen Dra: Oum el Achar (537; 540).


124 LES HAMADA SUD-MAROCATNES<br />

Le dernier échantillon appartient au var. linearifolia Batt.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

215. Antirrhinum ramosissimum Coss. et Dur. - Ch.<br />

Daya et grands oueds sablonneux; ravins du kreb.<br />

Hamada du Guir: daya entre J. Reboub et Oglat Beraber - assez<br />

fréquent à l'W de la Basse Daoura (392; 523).<br />

Elém. géogr.: Sw, avec irrad. M - Aire géogr.: Maroc aride.<br />

Sahara espagnol. Kedia Ijil. Zemmour. Sahara sept. et centr<strong>al</strong>.<br />

216. Veronica Anag<strong>al</strong>lis-aquatica L ssp. aquatica (Bemh.) Maire var<br />

elata Hoffm. et Link - Th.<br />

Berges humides des seguia.<br />

Coude du Dra: Mhamid (348).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

OROBANCHACEAE<br />

217. Cistanche Phelipaea (L.) P. Cout. - Th (p).<br />

Lits des grands oueds sablonneux.<br />

O. Ziz, près du Mfis (sur Tamarix aphylla) - Hamada du Dra: O.<br />

Oum el Assel - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Lejouad (sur<br />

T. aphylla).<br />

218. Cistanche violacea (Desf.) Beck - Th (p).<br />

Lits des grands oueds sablonneux.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Zemmour. Du Sud marocain<br />

à la Cyrénaïque. Sah. centr<strong>al</strong> (rare).<br />

219. Orobanche sp. cf. Muteli Schultz - Th (p).<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Dra: O. el Ma (530).<br />

PLANTAGINACEAE<br />

220. Plantago akkensis (Coss.) Murb. ssp. ounifensis (Batt.) Maire ­<br />

Th.<br />

Rocailles ensablées.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (144); environs de Ras el<br />

Ma (254) - Hamada du Dra: Gara 578 (213; 236 ter); Oued


BOTANIQUE 125<br />

Oum el Assel (Lt. DÉsIRÉ) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg<br />

Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Adrar. Hank. Zemmour orient<strong>al</strong>.<br />

Sud marocain orient<strong>al</strong> et Sah. <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>.<br />

221. Plantago amplexicaulis Cav. - Th.<br />

Berges humides des oueds sablonneux.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (140).<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S (jusqu'au Zemmour et la Kedia Ijil).<br />

222. Plantago cHiata Desf. - Th.<br />

Terrains sablonneux.<br />

Fréquent (157; 161; 214).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Inde).<br />

223. Plantago Psyllium L. var. parviflora (Desf.) Batt. - Th.<br />

Rocailles.<br />

Coude du Dra: J. Meggag (368); Hasi Beïda (390) - Couloir de<br />

Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa (445).<br />

Elém. géogr.: M, avec irrad. S (var. parviflora).<br />

RUBIACEAE<br />

224. Gaillonia Reboudiana Cosson et Durieu - Ch.<br />

Oueds rocailleux et ravins du kreb.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda - Hamada du Dra: kreb d'Ho Beïda<br />

(401) et aux environs d'Igma; oued au N d'Oum el Assel; kreb<br />

d'O. el Ma.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: de la Kedia Ijil au Sud marocain,<br />

au Sah. <strong>al</strong>gérien et au Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

CUCURBITACEAE<br />

225. Colocynthis vulgaris Schrad. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Çà et là.<br />

Elém. géogr.: P.<br />

SYNANTHERACEAE<br />

226. Ifloga spicata (Forssk.) Schultz-Bipont. - Th.


126 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Assez fréquent (52; 112; 383).<br />

Elém. géogr.: P.<br />

227. Gymnarhena micrantha Desf. - Th.<br />

Reg fins.<br />

Hamada du Dra: Gour Aït Amar (250).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Afghanistan).<br />

228. Perr<strong>al</strong>deria coronopifolia Cosson ssp. eu-coronopifolia Maire ­<br />

Ch.<br />

Rochers.<br />

var. typica Maire - Basse Daoura: J. Aïch el Guettar (264).<br />

var. Dessignyana (Hochr.) Maire - Hamada du Guir: J. Reboub<br />

(55).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Kedia Ijil. Zemmour. Sah. <strong>al</strong>gérien<br />

et centr<strong>al</strong>.<br />

229. Pulicaria arabica (L.) Casso S. 1. - Th.<br />

Sources.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa: Igma.<br />

Elém. géogr.: M. avec irrad. S (jusqu'au Hank).<br />

230. Pulicaria crispa (Forssk.) Benth. et Hook. - Ch.<br />

Grands oueds sablonneux, parfois argileux.<br />

Hamada du Guir: Oglat Beraber - Basse Daoura: environs d'Hasi<br />

Mahjez et d'Ho Chaamba (180) - Hamada du Dra: O. Oum el Assel.<br />

Elém. géogr.: Lsd.<br />

231. Rhanterium adpressum Coss. et Durieu - Ch.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Observé çà et là (76; 469) depuis le J. Reboub jusqu'au N d'Arigat<br />

Assabaï. Dans le Coude du Dra, Hasi Beïda seulement.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong>. Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien.<br />

232. Anvillea radiata Coss. et Durieu - Ch.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Commun et souvent abondant; forme dans certaines daya des peuplements<br />

homogènes.


BOTANIQUE 127<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr. :. Sahara espagnol. Hank. Zemmour.<br />

Sud marocain. Sah. <strong>al</strong>gérien. Tripolitaine. Sahara centr<strong>al</strong> et<br />

Fezzan (var. austr<strong>al</strong>is seulement).<br />

233. Bubonium graveolens (Forssk.) Maire - Ch.<br />

Daya et oueds sablonneux; rocailles ensablées.<br />

Très commun (115; 284; 452) et souvent abondant; forme dans<br />

certaines daya des peuplements homogènes.<br />

Bien que côtoyant souvent Anvillea radiata, cette espèce a une écologie<br />

un peu différente; elle est moins sensible à l'humidité et accepte des<br />

sols plus argileux. Les deux premiers échantillons appartiennent au<br />

var. villosum (TheIl.) Emb. et Maire qui est de beaucoup le plus<br />

fréquent. Nous n'avons observé le var. scabrum (TheIl.) Emb. et Maire<br />

que dans les environs de 1'0. Oum el Assel (452).<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie).<br />

234. Lifago Dielsii Schweinf. et Muschl. - Niclouxia Saharae Batt. ­<br />

Th.<br />

Daya et oueds sablonneux; rocailles sablonneuses sur la hamada et<br />

au kreb.<br />

Fréquent (97); non observé dans le bassin du Dra et sur la Hamada<br />

du Dra, à partir de 1'0. el Ma et plus à l'Ouest.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong> et Sah.<br />

<strong>al</strong>gérien occid. Descend au Sud jusqu'à Aïn ben Tili et Aïoun Abd<br />

el M<strong>al</strong>ek.<br />

235.0rmenis eriolepis (Cosson) Maire - Th.<br />

Berges sablonneuses.<br />

Coude du Dra: Mhamid (353).<br />

Il semble qu'il s'agisse de pieds issus de graines amenées de l'amont<br />

par les crues du Dra.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain. Monts d'Ougarta.<br />

236. Ormenis lonadioides (Coss.) Maire - Th.<br />

Daya sablonneuses.<br />

Hamada du Guir: entre Beni Abbes et J. Reboub - Hamada de<br />

la Daoura: environs de Beïd er Ras (164) et au SE d'Hasi Chaamba<br />

(230) - Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou; ég<strong>al</strong>ement<br />

à l'Oued Oum el Assel (U. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong>. Sah.<br />

<strong>al</strong>gérien occid.


128<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

237. Matricaria pubescens (Desf.) Schultz-Bipont. ssp. eu-pubescens<br />

Maire - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux; parfois rocailles sablonneuses.<br />

O. Ziz près du Mfis - Hamada du Guir - Coude du Dra: Oued au<br />

N d'Hasi Beïda-Hamada du Dra: Oued Oum el Assel (Lt. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Sw. avec irrad. M. - Aire géogr.: du Sud marocain<br />

à la Libye et du Sahara espagnol au Sah. centr<strong>al</strong>.<br />

238. Chrysanthemum macrocarpum (Coss. et KraI.) ssp. eu-macrocarpum<br />

Maire - Th.<br />

Sables superficiels dans les oueds ou sur les pentes rocailleuses.<br />

var. typicum Maire - var. genuinum Maire, Sah. centr. (ligules<br />

blanches).<br />

Coude du Dra: J. Meggag (365) - Hamada du Dra: kreb à<br />

Oum el Assel (474).<br />

var. aureum ChevaIl. (ligules jaune d'or).<br />

Fréquent (176; 414) et parfois abondant; dans le Coude du<br />

Dra, à Hasi Beïda (342); sur la Hamada du Dra, non observé<br />

à l'W d'Oum el Assel (455).<br />

Elém. géogr.: Sw - KedÜl IjiI. El Hammami. Sud marocain. Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien. Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

239. Brocchia cinerea (Del.) Vis. - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux, parfois dans les rocailles ensablées.<br />

Fréquent (l07), parfois en colonies.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Arabie).<br />

240. Artemisia Herba-<strong>al</strong>ba Asso var. qenuina Batt. - Ch.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Guir: O. Sobti (42).<br />

Elém. géogr.: M.<br />

241. Artemisia judaica L. var. sahariensis ChevaIl. - Ch.<br />

Oueds sablonneux.<br />

Hamada du Guir: O. Sobti à 10 km au N d'Oglat Beraber (43) ;<br />

Oglat Beraber.<br />

Elém. géogr.: Ss - Aire géogr.: le type: Egypte. Arabie - var.<br />

sahariensis: Sahara centr<strong>al</strong>. Tibesti.


242. Senecio flavus (Dec.) Schultz-Bip. -- Th.<br />

Rochers et ravins rocailleux.<br />

BOTANIQUE 12l)<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (202) - Coude du Dra:<br />

J. Meggag (370) - Hamada du Dra: kreb d'Igma - Couloir de<br />

Bou Mrheirfa: Kheneg Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Ss (jusqu'à l'Iran).<br />

243. Senecio massaicus Maire - Th.<br />

Buttes sablonneuses dans les zones d'épandage argileux.<br />

Basse Daoura: Environ d'Hasi Mahjez (146) et d'Ho Chaamba (192).<br />

Elém. géogr. : Sw - Aire géogr.: Sud marocain (rare ou méconnu).<br />

Monts d'Ougarta.<br />

244. Echinops spinosus L. ssp. eu-spinosus Maire - H.<br />

Oueds sablonneux; bordure d'erg et rochers ensablés.<br />

Erg er Raoui: Hasi el Hameïda (91: var. lanuginosus Ph. Guinet,<br />

C. R. Soc. sc. nat. Maroc, 1952, p. 48) - Hamada du Dra: kreb<br />

d'Igma (428: var. chaetoceph<strong>al</strong>us (Pomel) Maire); oued à 90 km<br />

E de l'O. el Ma.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Iran).<br />

245. Atractylis Babelii Hochr. - Th.<br />

Sables superficiels dans les oueds et les rocailles.<br />

Fréquent.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Adrar. Zemmour orient<strong>al</strong>. Kah<strong>al</strong><br />

Marra. Sud marocain et Sah. <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>.<br />

246. Atractylis delicatula Batt. et Chev<strong>al</strong>l. - Ch.<br />

Sables superficiels des daya et des rocailles.<br />

Hamada de la Daoura: kreb près Hasi Mahjez (155) - Hamada du<br />

Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (294).<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain. Sahara sept. et<br />

centr<strong>al</strong>.<br />

247. Atractylis prolifera Boiss. - Th.<br />

Rocailles sablonneuses, parfois daya.<br />

Hamada de la Daoura: kreb près Hasi Mahjez (154) et d'Hasi<br />

Chaamba; daya aux environs de ce dernier kreb - Hamada du Dra:<br />

Oum el Asse!, sur c<strong>al</strong>caires primaires ensablés (470) et au kreb.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Arabie);


]30 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

248. Atractylis serratuloides Sieb. - Ch.<br />

Sables plaqués sur la hamada.<br />

Hamada du Dra: au N d'Arigat Assabaï (505) ; Oued Oum el Assel<br />

(Lt. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à la P<strong>al</strong>estine).<br />

249. Centaurea pungens Pomel - Th ou H.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Çà et là (3] 6; 419); non observé sur les Hamada du Ouir et de la<br />

Daoura et dans le Couloir de Bou Mrheirfa.<br />

Elém. géogr.: Sw, avec irrad. M - Aire géogr.: Mauritanie occid.<br />

Sahara espagnol. Zemmour. Maroc aride. Sahara <strong>al</strong>gérien occid.<br />

Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

250. Stephanochilus omph<strong>al</strong>odes (Coss.) Maire - Th.<br />

Daya et oueds sablonneux.<br />

Fréquent sur la Hamada du Guir (80) - Coude du Dra: oued au N<br />

d'Hasi Beïda (385) - Hamada du Dra: O. Becibissa.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Du Hank et du Sud marocain<br />

orient<strong>al</strong> au Sud tunisien - Sahara sept. et centr<strong>al</strong>.<br />

251. Volutaria leucantha (Coss.) Maire - A mberboa Perr<strong>al</strong>deriana Cosson<br />

- Th.<br />

Ravins et oueds rocailleux.<br />

Coude du Dra: Hasi Beïda (340) ; J. Meggag (377) - Hamada du<br />

Dra: kreb d'Igma: oued rocailleux au N d'Oum el Assel (489).<br />

Sur l'échantillon 377 qui a achevé sa floraison en herbier, les capitules<br />

qui ont ainsi fleuri ont les fleurons extérieurs roses.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: RaU Amane. Zemmour. Seguiet<br />

el Hamra. Sud marocain. Sahara sept. et centr<strong>al</strong>. Tibesti.<br />

252. Carduncellus Duvauxii Batt. - H.<br />

Daya et grands oueds sablonneux.<br />

Çà et là; non observé sur la Hamada de la Daoura.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain et Sahara <strong>al</strong>gérien<br />

occident<strong>al</strong>.<br />

253. Carduncellus erioceph<strong>al</strong>us Boiss. - H.<br />

Rocailles ensablées.<br />

Hamada de la Daoura: kreb près d'Ho Mahjez (162) ; Beïd cr Ras-


BOTANIQUE 131<br />

Basse Daoura et Erg Iguidi au J. Aïch el Guettar (265: var. glabrescens<br />

d'AlI.) - Hamada du Dra: Gara 578.<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à la P<strong>al</strong>estine).<br />

254. Catananche arenaria Cosson et Dur. - Th.<br />

Terrains sablonneux.<br />

Çà et là sur la hamada (85) et au kreb.<br />

Elém. géogr.: Sw, avec irrad. M - Aire géogr.: Sahara espagnol.<br />

Zemmour. Du Maroc aride à la Tripolitaine.<br />

255. Picris coronopifolia (Desf.) OC. - Th.<br />

Terrains sablonneux.<br />

ssp. eu-coronopifolia Maire var. discolor Sauvage, annot. 538 ­<br />

Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (307 bis).<br />

ssp. <strong>al</strong>bida (B<strong>al</strong>i) Maire var. Chev<strong>al</strong>lieri (Batt.) Maire - même loc<strong>al</strong>ité.<br />

ssp. Saharae (Coss.) Maire var. Saharae Maire - Hamada du Dra:<br />

Gara 578 (236 bis); O. Oum el Assel (459).<br />

L'échantillon 211 provenant de la gara 578 n'est pas assez développé<br />

pour déterminer la sous-espèce (mais ssp. <strong>al</strong>bida est exclu).<br />

Elém. géogr.: pour l'espèce s. 1., Lms (descend jusqu'au Zemmour).<br />

256. Tourneuxia variifolia Cosson - Th.<br />

Rocailles sablonneuses, en particulier du kreb; plus rare dans les<br />

daya et les oueds sablonneux.<br />

Fréquent (60; 84; 156; 248; 546; 562); plus abondant à l'E<br />

de la Daoura, au moins sur le kreb.<br />

Les deux types extrêmes dont parle COSSON [1893 à 1897, p. 73-74<br />

et tab. 144] peuvent exister côte à côte dans des conditions écologiques<br />

semblables. Mais ils sont suffisamment tranchés pour qu'on les sépare,<br />

comme TROTTER [1915] a commencé à le faire; il sera intéressant<br />

de vérifier si leurs caractères se maintiennent en culture.<br />

var. homeophylla Trotter, pro f., 1'915, p. 362.<br />

La fig. 1 de COSSON en est la forme extrême, correspondant dans la<br />

diagnose au cas où la feuille est « (nunc) linearia... pinnatifolia ».<br />

Nous la considérons comme le type de l'espèce (COSSON ne choisit pas)<br />

parce qu'il est le plus fréquent (60; 84; 156; 248; 546; 562).<br />

var. bellidifolia nov. var.<br />

La fig. 2 de COSSON en est l'illustration; la feuille, parfois du type


132 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

précédent tout à fait à la base de la plante, est en génér<strong>al</strong> « (nunc)<br />

obovata... integra ».<br />

Les échantillons que nous possédons (84 bis et 156 bis) n'ont pas<br />

en génér<strong>al</strong> les feuilles cordées, mais seulement brusquement atténuées<br />

en un pétiole <strong>al</strong>longé.<br />

Notre type (156 bis) provient du kreb d'Hasi Mahjez.<br />

Elém. géogr.: Sw - Aire géogr.: Sud marocain orient<strong>al</strong>. Sahara<br />

<strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>. Tripolitaine. Fezzan. Descend jusqu'à Aouinet<br />

Legraa et le Tadmaït.<br />

257. Launaea angustifolia (Desf.) Muschler - Th.<br />

Rocailles sablonneuses, en particulier du kreb.<br />

Hamada du Dra: Gara 578 (216); kreb près d'Igma (416) et à<br />

Oum el Assel (477) - Couloir de Bou Mrheirfa: Kheneg Bou<br />

Mrheirfa (439).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'au Sinaï).<br />

258. Launaea arborescens (Batt.) Maire - NPh.<br />

Daya et oueds sablonneux; rochers et ravins rocailleux.<br />

Fréquent.<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

259. Launaea glomerata (Cass.) Hook. f. - Th.<br />

Ravins sablonnèux.<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (131; 134) - Hamada du<br />

Dra: O. Oum el Assel (U. DÉSIRÉ).<br />

Elém. géogr.: Sm (jusqu'à l'Inde); descend dans l'Adrar.<br />

260. Launaea nudicaulis (L.) Hook. f. - Th.<br />

Daya sablonneuses.<br />

Hamada du Dra: daya entre Tinfouchy et Zegdou (289 et 312).<br />

Elém. géogr.: Lms.<br />

261. Launaea resedifolia (L:) O. Kuntze s. l. (1) - Th.<br />

Terrains sablonneux.<br />

Çà et là (266; 280).<br />

ssp. mucronata (Forssk.) Maire<br />

(1) Il s'agit de plantes en rosette ou en boutons, pour lesquelles la sous-espèce<br />

n'es.! pas déterminable et même pour !esquelles on peut hésiter aVec L. C'assilli(1Il(l<br />

M,ure.


BOTANIQUE 133<br />

Basse Daoura: environs d'Hasi Mahjez (125) et d'Ho Chaamba<br />

(189) - Hamada du Dra: O. Oum el Assel (Lt. DÉsIRÉ).<br />

Elém. géogr.: ssp. mucronata: Sm Qusqu'à l'Iran).<br />

262. Launaea sp. - Th.<br />

Rochers ensablés.<br />

Nous avons observé à plusieurs endroits de la Basse Daoura un Launaea<br />

remarquable par ses grandes fleurs (jusqu'à 5 cm. de diamètre).<br />

S'agit-il d'une forme à grandes fleurs du L. Cassiniana, ou du L. angustifolia,<br />

ou d'une autre espèce? Le seul échantillon rapporté (208) est<br />

trop jeune pour en déterminer l'espèce.


]34 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

INDEX ALPHABÉTIQUE<br />

des noms de familles et de genres cités dans le cat<strong>al</strong>ogue<br />

Les noms de familles sont en CAPITALES; les noms de genres admis<br />

sont en bas-de-casse ordinaire, les synonymes en it<strong>al</strong>ique.<br />

Acacia .<br />

Aeluropus .<br />

AIZOACEAE .<br />

Aizoon .<br />

Althaea .<br />

AMARYLLIDACEAE "<br />

Amberboa .<br />

Ammodaucus .<br />

A mphinomia .<br />

Anabasis .<br />

ANACARDIACEAE .<br />

Anastatica .<br />

Andrachne " .<br />

Androcymbium .<br />

A ndropogon .<br />

Antirrhinum .<br />

Anvillea .<br />

APOCYNACEAE .<br />

Argania .<br />

Aristida .<br />

Artemisia .<br />

ASCLEPIADACEAE .<br />

Asparagus .<br />

Asphodelus .<br />

A sthenatherum .<br />

Astraga!us . .<br />

Atractylis .<br />

Atriplex .<br />

Bassia .<br />

Battandiera .<br />

Beta .<br />

BORAGINACEAE .<br />

Brassica .<br />

Brocchia .<br />

I3romlls .<br />

ilubonium .<br />

C<strong>al</strong>ligonum .<br />

C<strong>al</strong>otropis .<br />

CAPPARIDACEAE .<br />

Capsella .<br />

Carduncellus .<br />

PAGES<br />

101<br />

84<br />

92<br />

92<br />

113<br />

86<br />

130<br />

116<br />

102<br />

91<br />

112<br />

97<br />

111<br />

85<br />

79, 80<br />

124<br />

126<br />

1] 8<br />

117<br />

81<br />

]28<br />

118<br />

86<br />

85<br />

83<br />

105<br />

129<br />

88<br />

89<br />

86<br />

88<br />

] 19<br />

96<br />

]28<br />

84<br />

]27<br />

88<br />

118<br />

99<br />

97<br />

]30<br />

CARYOPHYLLACEAE<br />

Catananche .<br />

Caylusea .<br />

CELASTRACEAE .<br />

Cenchrus .<br />

Centaurea .<br />

CHENOPODIACEAE ..<br />

Chenopodium .<br />

Chrysanthemum .<br />

Chrysopogon .<br />

CISTACEAE .<br />

Cistanche .<br />

Cleome .<br />

Cocculus .<br />

Colocynthis .<br />

CONVOLVULACEAE<br />

Convolvulus .<br />

Cornulaca .<br />

Coronopus .<br />

Cressa .<br />

Crotolaria .<br />

CRUCIFERAE .<br />

CUCURBITACEAE .<br />

Cutandia .<br />

Cymbopogon .<br />

CYPERACEAE .<br />

Cyperus .<br />

Danthonia .<br />

D:1tura .<br />

Daucus .<br />

Dipcadi .<br />

Diplotaxis .<br />

Echinops .<br />

Echium .<br />

Eliz<strong>al</strong>dia .<br />

Emex .<br />

Enneapogon .<br />

Ephedra .<br />

Eremophyton .<br />

Erodium .<br />

Eruca .<br />

PAGES<br />

92<br />

131<br />

]00<br />

112<br />

80<br />

]30<br />

88<br />

88<br />

128<br />

79<br />

114<br />

124<br />

99<br />

94<br />

125<br />

119<br />

119<br />

91<br />

95<br />

119<br />

102<br />

95<br />

125<br />

84<br />

80<br />

84<br />

84<br />

83<br />

123<br />

116<br />

86<br />

96<br />

129<br />

121<br />

120<br />

87<br />

83<br />

79<br />

97<br />

107<br />

96


Eryngium .<br />

Euphorbia .<br />

EUPHORBIACEAE .<br />

Fagonia .<br />

Faidherbia .<br />

Farsetia .<br />

Ferula .<br />

Foleyola .<br />

Forssk<strong>al</strong>ea .<br />

Frankenia .<br />

FRANKENIACEAE .<br />

Fredolia .<br />

Gaillonia .<br />

Genista .<br />

GERANIACEAE .<br />

GNETACEAE .<br />

GRAM1NEAE .<br />

Gymnarhena .<br />

Gymnocarpos .<br />

Gymnosporia .<br />

H<strong>al</strong>oxylon .<br />

Haplophyllum .<br />

HeIianthemum .<br />

Heliotropium .<br />

Helosciadium .<br />

Herniaria .<br />

Hippocrepis .<br />

Hyoscyamus .<br />

Iftoga .<br />

JUNCACEAE .<br />

Juncus .<br />

LABIATEAE .<br />

Lasiurus .<br />

Launaea .<br />

Lavandula .<br />

LEGUMINOSAE .<br />

Lepidium .<br />

Leptadenia .<br />

Lifago .<br />

LILIACEAE .<br />

Limoniastrum .<br />

Limonium .<br />

Linaria .<br />

Lotononis .<br />

Lotus .<br />

BOTANIQUE - INDEX ALPHABÉTIQUE<br />

PAGES<br />

115<br />

III<br />

111<br />

108<br />

101<br />

98<br />

116<br />

99<br />

87<br />

113<br />

] ] 3<br />

9]<br />

]25<br />

102<br />

106<br />

79<br />

79<br />

126<br />

93<br />

] ]2<br />

9]<br />

] ] ]<br />

] ]4<br />

] ] 9<br />

] 15<br />

93<br />

106<br />

]22<br />

125<br />

85<br />

85<br />

121<br />

79<br />

132<br />

122<br />

101<br />

95<br />

118<br />

127<br />

85<br />

117<br />

117<br />

123<br />

102<br />

]04<br />

Lupinus<br />

Lycium<br />

Maerua .<br />

M<strong>al</strong>colmia .<br />

M<strong>al</strong>va .<br />

MALVACEAE .<br />

Marrubium .<br />

Matricaria .<br />

Matthio]a .<br />

Medicago .<br />

Megastoma .<br />

MENISPERMACEAE ..<br />

Mesembryanthemum .<br />

Moltkia .<br />

Monsonia .<br />

Morettia .<br />

Moricandia .<br />

Nerium .<br />

Neurada .<br />

Niclouxia .<br />

Nitraria .<br />

Nucularia ' .<br />

Ononis .. , .<br />

Ormenis .<br />

OROBANCHACEAE ..<br />

Orobanche .<br />

PALMAE .<br />

Pancratium .<br />

Panicum .<br />

Pappophorum .<br />

Paronychia .<br />

Pennisetum .<br />

Pergu]aria .<br />

Periploca .<br />

Perr<strong>al</strong>deria .<br />

Ph<strong>al</strong>aris .<br />

Phoenix .<br />

Phragmites .<br />

Picris .<br />

Pituranthos .<br />

PLANTAGINACEAE ..<br />

Plantago .<br />

PLUMBAGINACEAE ..<br />

Polycarpaea .<br />

POLYGONACEAE .<br />

Po]ypogon .<br />

Psor<strong>al</strong>ea .<br />

135<br />

PAGES<br />

102<br />

122<br />

]00<br />

97<br />

113<br />

113<br />

122<br />

128<br />

98<br />

104<br />

12 ]<br />

94<br />

92<br />

]20<br />

106<br />

98<br />

99<br />

1] 8<br />

10]<br />

127<br />

110<br />

89<br />

103<br />

127<br />

124<br />

]24<br />

85<br />

86<br />

80<br />

83<br />

93<br />

80<br />

118<br />

118<br />

126<br />

80<br />

85<br />

83<br />

131<br />

1] 5<br />

124<br />

124<br />

117<br />

92<br />

87<br />

82<br />

lOS


BOTANIQUE 139<br />

Relevé 2 - Hamada du Guir (à l'E du J. Reboub) - 19-II-195l - Surface<br />

16 m 2 ; pente nulle; couverture 15 p. cent; sol sablonneux sans<br />

cailloux en surface (au moins sur 20 cm).<br />

NPh. Zilla macroptera + 1 Th. Ormenis lonadioides + 1<br />

Ch. A nvillea radiata 1 1 Savignya parviflora + l<br />

Bubonium graveolens + 1 Fagonia glutinosa + l<br />

Randonia africana + 1 Ifloga spicata + 1<br />

H. A ristida plumosa + 1<br />

Linaria aegyptiaca + 1<br />

L'extension à 32 m 2 permet de noter en outre Launaea resedifolia,<br />

Paronychia arabica, Matricaria pubescens, Diplotaxis Pitardiana,. plus loin<br />

encore Lifago DielsU. Nous sommes déjà en présence d'une végétation de<br />

daya (voir plus loin).<br />

A nahasis aretioides n'est pas la seule espèce à former des peuplements<br />

purs ou presque purs sur la hamada. Nous avons cité sur sol sablonneux<br />

Battandiera amaena qui pullule sur certaines parties de la'Hamada du Dra.<br />

Fagonia glutinosa peut former de son côté des peuplements parfois suffisamment<br />

denses (couverture jusqu'à 90 p. cent !) et étendus pour donner<br />

au terrain une teinte génér<strong>al</strong>e ocre. Aristida plumosa l'accompagne souvent,<br />

s'isolant ailleurs en colonies pures. Ce caractère ne permet pas toutefois<br />

de parler d'associations réduites aux individus d'une seule espèce. Elles<br />

sont certainement pauvres en espèces; mais il semble bien que les conditions<br />

sévères du climat les réduisent parfois loc<strong>al</strong>ement ou temporairement,<br />

ou les deux à la fois, à des débris monospécifiques.<br />

Notons dans toute la région traversée les faibles fréquence et abondance<br />

d'H<strong>al</strong>oxylon scoparium (remth) si ban<strong>al</strong> au Zemmour ou au pays<br />

Tekna. Le t<strong>al</strong>ha (Acacia Raddiana) n'est jamais en végétation diffuse mais<br />

toujours loc<strong>al</strong>isé, même sur la hamada, le long des oueds ou dans les daya.<br />

A ce point de vue, il matéri<strong>al</strong>ise excellemment le réseau hydrographique,<br />

surtout celui de la Hamada du Dra, sur laquelle le moindre petit oued est<br />

ainsi mis en évidence. Ceci est moins net sur la Hamada du Guir (tout au<br />

moins dans sa partie sud): seules les grandes artères de ce réseau sont<br />

indiquées par quelques arbres.


140 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

B - Les daya sablonneuses<br />

La moindre dépression de la hamada permet aux périodes favorables<br />

le rassemblement des eaux de ruissellement (1); celles-ci y apportent un<br />

sol sablonneux qui s'accumule sous des épaisseurs variant avec l'importance<br />

de la dépression, et qui est mélangé à un peu d'argile. lui donnant<br />

une consistance suffisante pour n'être mobile qu'à la surface. La végétation<br />

favorisée par un sol relativement profond et par une humidité plus grande<br />

est plus riche en individus et en espèces. Nous en avons donné déjà un<br />

exemple précédemment. C'est plus net pour la daya. Le tableau 1 donne<br />

trois relevés (en présence seulement) faits sur la flore tot<strong>al</strong>e aux points<br />

suivants :<br />

Relevé 3: Hamada du Guir, daya près de Beni Abbes - 19-11-1951<br />

couverture: 85 p. cent;<br />

Relevé 4: Hamada de la Daoura, daya près d'Hasi Mahjez - 24-11­<br />

1951 - couverture: 30 à 70 p. cent;<br />

Relevé 5 : Hamada du Dra, daya à 150 km au NE de Tinfouchy<br />

27-11-1951 - couverte d'environ 30 p. cent (pl. VIII, b).<br />

Mais la végétation y est rarement homogène. Souvent elle est constituée<br />

de ceintures successives, ayant chacune leur physionomie et leurs<br />

caractères sociologiques propres. Une étude systématique permettra peutêtre<br />

d'y distinguer des associations. Notons que les ceintures de Bubonium<br />

ou d'Anvillea, qui sont des plantes vivant quelques années, traduisent des<br />

limites d'humidité favorable à leur germination quelques années auparavant<br />

(2). Ces plantes peuvent donc se surimposer comme compagnes à des<br />

groupements d'annuelles ayant une signification écologique un peu différente.<br />

Dans la daya du relevé 4, à titre d'exemple, nous avons observé les<br />

ceintures suivantes (en faisant abstraction des complications apportées par<br />

la présence d'un t<strong>al</strong>ha et d'une petite bosse vers le centre) :<br />

1n sur le reg avoisinant, groupement à Anabasis aretioides avec déjà<br />

Fagonia g/utinosa, Aristida plumosa et Savignya ..<br />

(1) La quantité d'eau ainsi accumulée loc<strong>al</strong>ement est quelquefois très importante.<br />

Le LI. FRÉDÉRIC, chef de peloton méhariste du Touat, nous a précisé que les<br />

60 mm d'eau tombif! en Janvier-Février 1951 sur la partie nord de la Hamada Toumassine,<br />

au Sud de la zone d'épandage de la Daoura, avaient eu pour conséquences<br />

1.50 m de sol mouillé dans certaines daya.<br />

(2) Le plus souvent A nvillea forme un ceinture extérieure à BlIhonillm mais<br />

l'inversion s'observe aussi et s'explique peut-être par ce facteur humidité très variahle<br />

selon les annécf.'.


BOTANIQUE 141<br />

2" une ceinture à Fagonia glutinosa dominant (abondance-dominance<br />

1 à 4, sociabilité 2 à 3) ;<br />

3" une zone centr<strong>al</strong>e à Ormenis lonadioides (abondance-dominance<br />

+ à 3, sociabilité 1 à 3).<br />

Dans cette dernière zone, qui nous paraît la plus typique, VOICI un<br />

relevé particulier :<br />

Relevé 4 bis - Couverture 60 p. cent.<br />

Ch. Bubonium graveolens 1-2<br />

A nvillea radiata + 1<br />

H. A ristida plumosa ssp. eu-plumosa 1-2<br />

Monsonia heliotropioides var. nivea + 1<br />

G. Erodium glaucophyllum +<br />

Th. Ormenis lonadioides 2 2-3<br />

Catananehe arenaria + 1<br />

Lifago Dielsii + 1<br />

Fagonia glutinosa + 1-2<br />

Lotonis diehotoma + 1<br />

Cleome arabica + 1<br />

Eliz<strong>al</strong>dia violaeea ssp. multieolor + 1<br />

Limonium sinuatum ssp. Bonduelli + 1<br />

Asphodelus refraetus + 1<br />

Ormenis lonadioides et Polyearpaea eonfusa sont les plantes les plus<br />

caractéristiques de ce type de stations. C'est pourquoi nous les avons portées<br />

en caractères gras dans les relevés. On notera que le tableau 1 comporte<br />

51 espèces dont le spectre biologique s'établit ainsi (en pourcentage) :<br />

Ph: 2 NPh: 4 Ch: 21 H: 8 G: 4 Th: 61<br />

C - Les principaux oueds sablonneux<br />

La richesse floristique s'accroît lorsqu'on étudie les oueds sablonneux<br />

dont les v<strong>al</strong>lées entaillent plus ou moins profondément la hamada.<br />

D'une part, lors des fortes précipitations, la végétation profite des crues<br />

éphémères, d'autre part les plantes à enracinement profond atteignent sans<br />

difficulté des zones profondes soit constamment gorgées d'eau de sous-


BOTANIQUE 143<br />

Le tableau III réunit deux relevés faits sur des kreb à simple rupture<br />

de pente:<br />

Relevé 12: kreb de la Hamada de la Daoura, près d'Hasi Mahjez ­<br />

22-Il-1951 -- surface étudiée 20 m 2 ; pente 10"; couverture<br />

10 p. cent;<br />

Relevé 13: kreb de la Hamada de la Daoura, près d'Hasi Mahjez ­<br />

24-II-1951 - surface étudiée 40 m 2 ; pente 10 à 15" ; couverture<br />

15 p. cent.<br />

A la différence des précédents tableaux, il s'agit de relevés phytosociologiques<br />

d'un groupement que nous appelons provisoirement association<br />

à Tourneuxia variifolia et Daucus biseriatus, caractérisée essentiellement<br />

par ces deux espèces, dont la première a souvent la sociabilité 2 (1).<br />

Les compagnes les plus fidèles sont Androcymbium gramineum, Atractylis<br />

prolifera, Lifago Dielsii et Echium trygorrhizum. Le sol est toujours caillouteux,<br />

avec une proportion de sable pouvant atteindre 60 p. cent. Si les<br />

plantes qui y vivent ont souvent un beau développement (en particulier<br />

Tourneuxia), le matériel floristique est pauvre (21 espèces pour 2 relevés)<br />

et son spectre biologique (en pourcentage) :<br />

Ph: 0 NPh: 0 Ch: 19 G: 14 Th: 67<br />

rappelle celui des daya.<br />

E - Les rochers ensablés<br />

Soit au bord de la hamada si le kreb est constitué par une f<strong>al</strong>aise plus<br />

ou moins disloquée, soit sur les terrains primaires que l'on découvre sous<br />

la couverture hamadienne à la faveur de l'érosion, on trouve des rochers<br />

ensablés qui forment un milieu caractérisé par une flore acceptant le sable<br />

superficiel, mais ayant besoin de l'arrosage plus important que les dislocations<br />

des roches distribuent électivement le long des fissures et des anfractuosités.<br />

Le tableau IV réunit un ensemble, certainement complexe, de 4 relevés<br />

faits dans ce type de station :<br />

Relevé 14: kreb de la gara 578 -24-II-1951 - Pente 25°; exposition<br />

nord;<br />

Relevé 15: foum dans le Primaire, à l'Ouest de Ras el Ma - 26-II-1951<br />

- Pente 15°; expositions nord-ouest et sud-est;<br />

(1) Toutes les autres espèces vivent par pieds isolés.


144 LES HAMADA SUD-MAROCAE-JES<br />

Relevé 16: J. Aïch el Guettar, en bordure de l'Erg Iguidi - 26-II-1951 ­<br />

Pente 25 0; exposition ouest;<br />

Relevé 17: Kheneg Bou Mrheirfa - 5-III-1951 - Pente 25°; expositions<br />

est et ouest.<br />

Il est intéressant de noter la convergence vers ce type de stations de<br />

plantes de sables (Aristida pungens, M<strong>al</strong>colmia aegyptiaca, Genista Saharae)<br />

et de rochers (Ephedra Rollandii, Polycarpaea akkensis, Lotus Roudairei,<br />

Perr<strong>al</strong>deria). Il en résulte une richesse floristique presque aussi grande que<br />

dans les oueds (75 espèces pour 3 relevés) mais un spectre biologique en<br />

pourcentage différent et se rapprochant plutôt de celui des daya :<br />

Ph: 0 NPh: 1 Ch: 23 H: 9 G: 7 Th: 60<br />

F - Bord d'erg<br />

La miSSiOn n'a qu'à peu d'endroits touché à des erg. A défaut de<br />

nombreux relevés, celui-ci nous paraît très caractéristique:<br />

Relevé 18: bordure de l'Erg Iguidi sur le J. Aïch el Guettar - 26-2-1951<br />

1° Erg proprement dit (mais à quelques dizaines de mètres de sa<br />

bordure) - pente 10° ; exposition sud; surface étudiée: 100 m 2 ;<br />

couverture inférieure à 1 p. cent.<br />

Ch. Cornulaca monacantha +- 3 (1)<br />

H. Aristida pungens +- 1-2 (l)<br />

Danthonia fragilis +- 1-2 (1)<br />

Cyperus conglomeratus +- 2(1)<br />

2° Front d'erg sur rochers; versant au vent; pente 15 à 20° ; surface<br />

étudiée 100 m 2 (3 X 33) ; couverture 10 p. cent.<br />

NPh. Genista Saharae +- 1<br />

Ch. Cornulaca monacantha +- 1-2<br />

Pituranthos chloranthus ssp. intermedius +- 1<br />

Crot<strong>al</strong>aria Saharae +- 1<br />

Fagonia fruticans +- 1<br />

H. Aristida pungens 1 2-3<br />

Danthonia fragilis +- 1<br />

(1) Sociabilité spécifique.


3 0<br />

BOTANIQUE<br />

Aristida plumosa ssp. eu-plumosa<br />

var. seminuda<br />

Carduncellus erioceph<strong>al</strong>us<br />

+ 2<br />

+ 1<br />

145<br />

Quartzites du Primaire avec 60 p. cent de la surface en sable<br />

plaqué - surface étudiée 100 m 2 ; couverture inférieure à 1 p.<br />

cent.<br />

NPh. Retama Raetam<br />

Ch. Cornulaca monocantha<br />

Crot<strong>al</strong>aria Vi<strong>al</strong>attei<br />

Farsetia aegyptiaca<br />

Pituranthos chloranthus ssp. intermedius<br />

H. Aristida pungens<br />

Aristida plumosa ssp. lanuginosa<br />

Th. Fagonia glutinosa<br />

+ 1<br />

+ 1-2<br />

+ 1<br />

+ 1<br />

+ 1<br />

+ 1-2<br />

+ 1<br />

+ 1<br />

G - Caractéristiques des principaux types de stations<br />

Voici les plantes les plus caractéristiques des types de station citées<br />

plus haut, ainsi que de quelques autres.<br />

1 0<br />

Surface de la hamada<br />

Ch. A nabasis aretioides<br />

2 0 Daya sablonneuses<br />

Th. Polycarpaea confusa, Ormenis lonadioides<br />

3 0 Grands oueds sableux ou sablonneux<br />

Ph. Acacia Sey<strong>al</strong><br />

NPh. Foleyola Billotii, Retama monosperma<br />

Ch. Panicum turgidum, Pennisetum dichotomum var. scabrum, Fagonia<br />

zilloides, Heliotropium undulatum, S<strong>al</strong>via pseudo-Jaminiana, Rhanterium<br />

adpressum, Artemisia judaica<br />

H. Lasiurus hirsutus, Astrag<strong>al</strong>us akkensis, Psor<strong>al</strong>ea plicata<br />

(1) En gras, les plantes caractéristiques de ce type de station. Les traits dans<br />

les colonnes des relevés indiquent la présence,


146<br />

4" Rochers<br />

NPh. Withania adpressa<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Ch. Ephedra Rollandii, Cenchrus ciliaris, Polycarpaea akkensis, Lotus<br />

Roudairei, Perr<strong>al</strong>deria coronopifolia<br />

H. Chrysopogon A ucheri<br />

5° Sables (quelquefois erg, en particulier bordure d'erg)<br />

NPh. Ephedra <strong>al</strong>ata ssp. <strong>al</strong>enda, C<strong>al</strong>ligonum comosum, Genista Saharae,<br />

Retama Raetam<br />

Ch. Cornulaca monacantha, Polycarpaea repens, Moltkia ciliata<br />

H. Aristida pungens, Danthonia fragilis<br />

Th. M<strong>al</strong>colmia aegyptiaca<br />

6° Erg<br />

NPh. C<strong>al</strong>ligonum azel<br />

H. Cyperus conglomeratus<br />

7° Epandage argileux<br />

Ph. Tamarix B<strong>al</strong>ansae, T. Boveana, T. M<strong>al</strong>enconiana<br />

Ch. Suaeda mollis, Zygophyllum <strong>al</strong>bum (terrains s<strong>al</strong>és)<br />

H. A eluropus litor<strong>al</strong>is<br />

G. Scirpus maritimus, Cressa cretica<br />

Th. Ph<strong>al</strong>aris minor, Coronopus lepidioides, Convolvulus fatmensis


TYPE<br />

BIOL.<br />

Ph<br />

NPh<br />

Ch<br />

H<br />

G<br />

Th<br />

BOTANIQUE<br />

TABLEAU 1<br />

Daya sablonneuses (1)<br />

NOMS<br />

Acacia Ruddianu<br />

Zi!la macroptera<br />

ILaunaea arborescens<br />

IAnvillea radiata<br />

Bubonium graveolens<br />

A tractylis delicatula<br />

Helianthemum LippU<br />

Helianthemum getulum<br />

Genista uniflora<br />

Crot<strong>al</strong>aria Saharae<br />

H<strong>al</strong>oxylon scoparium<br />

Pituranthos chloranthus ssp. intermedills<br />

Marrubium deserti<br />

Farsetia aegyptiaca<br />

Lotus Jolyi<br />

Aristida plumosa ssp. eu-plumosa<br />

Monsonia heliotropioides var. eu-heliotropioides<br />

Monsonia heliotropioides var. nivea<br />

Erodium glaucophyllum<br />

Convolvulus supinus<br />

Matricaria pubescens ssp. eu-pubescens<br />

Brocchia cinerea<br />

lfloga spicata<br />

Lifago DielsU<br />

Ormenis lonadioides<br />

A tractylis Babelii<br />

Atractylis prolifera<br />

Catananche arenaria<br />

Tourneuxia variifolia<br />

Launaea nudic<strong>al</strong>ilis<br />

Lotonis dichotoma<br />

Hippocrepis multisiliquosa ssop. confusa var. !Janica<br />

Medicago laciniata var. Saharae<br />

Diplotaxis Pitardiana<br />

Matthiola maroccana<br />

Savignya parviflora<br />

Eliz<strong>al</strong>dia violacea ssp. multieulor<br />

Megastoma pusillum<br />

Echium trygorrhizum<br />

Polycarpaea confusa var. qenuina<br />

Paronychia arabica<br />

EUlJhorhia fzranlilata<br />

rYeurada procumbens<br />

Fagonia glutinosa<br />

Limonium sinuatum ssp. Bonduelli<br />

Plantago ciliata<br />

Linaria aegyptiaca ssp. Battandieri var. typica<br />

Asphodelus refractus<br />

Asphodelus tenuifolius<br />

147<br />

REL. 3 REL. 4 REL. 5<br />

(1) En gras, les plantes caractéristiques de ce type de station. Les traits dans<br />

les colonnes des. relevés indiquent la présence.<br />

?


148 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

TYPE<br />

BIOL.<br />

Ph Acacia Raddiana<br />

NPh Vitex agnus-castus<br />

Ziziphus Lotus ssp. eu-Lotus<br />

Rhus tripartitum<br />

C<strong>al</strong>li#ollum comosum<br />

Ephedra lI/ata ssp. lI/enda<br />

Retama monosperma<br />

Retama sp.<br />

LlIunaea arborescens<br />

FoIeyoIa Billolii<br />

Zilla maeroptera<br />

Ch Bubonium graveo/ens<br />

A nvillea radiata<br />

Rhanterium adpressum<br />

Artemisia judaica var. saharien.<br />

sis<br />

Pu/icaria crispa<br />

Pennisetum dichotomum<br />

var. scabrum<br />

Panicum turgidum<br />

1<br />

Ha/oxy/on scoparium<br />

TABLEAU II<br />

Principaux oueds sablonneux (1)<br />

NOMS /ÜL. 6 REL. 7 REL. 8 REL. 9 Rel. Rel. Il<br />

1 Gymnocarpos decllnder<br />

Farsetia Hamiltonii<br />

Farsetia aegyptiacll<br />

RlIndonia a/ricanll<br />

Crota/aria Saharae<br />

Fagonia zilloides<br />

Helianthemum Lippii<br />

Pituranthos ch/oranthus<br />

ssp. intermedius<br />

Heliotropium undulatum<br />

ssp. eu-undulatum<br />

Pergularia tomentosa<br />

Convo/vu/us Trabutillnus<br />

Marrubium deserti<br />

S<strong>al</strong>via pseudo·Jaminiana<br />

Antirrhinum ramosissimum<br />

H Aristida p/umosa<br />

ssp. eu-p/umosa<br />

Cymbopogon Schoenanthus<br />

Aristida pungens<br />

Danthonia Forssk<strong>al</strong>ii<br />

.Astrag<strong>al</strong>us akkensis var.<br />

Ceardii<br />

Astraga/us gombi/ormis<br />

var. oranensis<br />

Psora/ea plicata<br />

Lotus Jo/yi<br />

Cay/usea hexagina<br />

Monsonia heliotropioides<br />

var. nivea<br />

Euphorhia Guyoniana<br />

(1) En gras, les plantes caractéristiques de ce type de station.<br />

(;1) &sp. erosum. - .<br />

-sp.<br />

-(2)


TYPE 1<br />

BIOL.<br />

i<br />

G 1<br />

NOMS<br />

BOTANIQUE<br />

Principaux oueds sablonneux (suite)<br />

1----------<br />

Battandiera<br />

amaena<br />

Erodium glaucophyUum<br />

Convolvulus supinus<br />

Th .Matricaria pubescens ssp.<br />

eu-pubescens<br />

Chrysllnthemum macrocarpum<br />

ssp. eu-macrocarpum var.<br />

aureum<br />

Brocchia cïnerea<br />

lfloga spicata<br />

A tractylis Babelii<br />

Stephanochilus omph<strong>al</strong>odes<br />

Catananc/ze arenaria<br />

Picris coronopifo/ia<br />

ssp. Saharae<br />

L<strong>al</strong>lnaea cf. resedifolia<br />

Matthiola maroccana<br />

M<strong>al</strong>colmia aegyptiaca<br />

ssp. longisiliqlla<br />

Morettia canescens<br />

Eremophyton Chev<strong>al</strong>lieri<br />

Savignya parviflora<br />

A strag<strong>al</strong>us mareoticlls<br />

Lotonis dichotoma<br />

Hippocrepis multisiliquosa<br />

Schismus barbatus<br />

Clltandia memphitica<br />

A ristida A dscensionis<br />

Paronychia arabica<br />

Scleroceph<strong>al</strong>us arabicus<br />

Bassia muricatll<br />

Emex spinoslls<br />

Cleome arabica<br />

Reseda arabica<br />

Nellrada procumbens<br />

Fagonia glutinosa<br />

Euphorbia granulata<br />

Ellphorbia c<strong>al</strong>yptrata<br />

var. involucrata<br />

Erodillm triangulare ssp. Bovei<br />

A mmodaucus leucotrichus<br />

Limonium sinllatum ssp.<br />

BondueUi<br />

Eliz<strong>al</strong>dia violacea ssp.<br />

multicolor<br />

Echillm trygorrhizum<br />

Linaria aegyptiaca<br />

Colocynthis vulgaris<br />

Asphodelus tenuifo/ius<br />

A sphodelus refractus<br />

Th(p) Cistunche Phelipaea<br />

Orobanche cf. Muteli.<br />

Rel.<br />

149<br />

11


152 LES IIAMADA SOD-MAROCAINES<br />

III - ANALYSE FLORISTIQUE<br />

Il est plus intéressant de faire l'an<strong>al</strong>yse floristique sur l'ensemble de<br />

la flore récoltée, quel que soit le type de station, en particulier que ce type<br />

dépende ou non de la hamada. L'an<strong>al</strong>yse porte <strong>al</strong>ors sur un territoire qui<br />

se trouve à chev<strong>al</strong> sur la frontière saharienne du Maroc, depuis la Saoura<br />

jusqu'à la frontière du Sahara espagnol. Nous n'éliminerons que les espèces<br />

qui nous ont semblé manifestement introduites par l'homme et les plantes<br />

dont la détermination n'a pu être suffisamment poussée.<br />

A - Eléments géographiques<br />

Nous avons indiqué en tête du cat<strong>al</strong>ogue la conception que nous avions<br />

adoptée, à la suite de EIG et Th. MONOD princip<strong>al</strong>ement, pour la classification<br />

par éléments géographiques. Le résultat de ce classement est le suivant:<br />

Plantes énumerees: 262; plantes éliminées du classement: 11,<br />

dont 5 considérées comme introduites ou de spontanéité douteuse et 6<br />

indéterminées (S<strong>al</strong>sola, Brassica, Ononis, Astrag<strong>al</strong>us, Orobranche et Launaea<br />

sp.); plantes classées: 251.<br />

1. Eléments:<br />

EISment méditerranéen (M)<br />

Elément saharo-sindiens (S) ..<br />

Elément soudano-deccanien (D)<br />

2. Groupe de liaison:<br />

Groupe de liaison méditerranéensaharo-sindien<br />

(Lms) .<br />

Groupe de liaison saharo-sindien--soudano-deccanien<br />

(Lsd)<br />

3. Groupe plurirégion<strong>al</strong> (P) .<br />

NOMBRE<br />

D'ESPÈCES<br />

25<br />

165 1 (1)<br />

21<br />

17<br />

22<br />

POURCENTAGE<br />

DU TOTAL (251)<br />

10<br />

66<br />

0,04<br />

Ces premiers résultats montrent d'une part la place prépondérante<br />

prise par l'élément saharo-sindien (66 p. cent) et la faible importance,<br />

m<strong>al</strong>gré la proximité de sa région flor<strong>al</strong>e, de l'influence méditerranéenne,<br />

d'autre part l'absence presque tot<strong>al</strong>e d'influence soudano-deccanienne,<br />

(1) C<strong>al</strong>otropis procera. Cette plante est absente des hamada proprement dites<br />

et n'a été rencontrée que dans le bassin du Dra.<br />

8<br />

7<br />

9


154 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Ces considérations nous amènent à discuter la question du Présahara<br />

marocain dont F. <strong>JOLY</strong> [1953] a proposé récemment une définition. Cet<br />

auteur, en se basant sur des considérations physiques et humaines, en particulier<br />

sur l'utilisation agricole des eaux de crue non sahariennes, définit<br />

un pays limité au Nord par le grand accident atlasique des géologues dans<br />

sa partie orient<strong>al</strong>e et par le J. Bani dans sa partie occident<strong>al</strong>e, et qui s'étend<br />

au Sud jusqu'au kreb de la hamada. En outre, toute la région océanique,<br />

caractérisée par Euphorbia Echinus, en est exclue, comme correspondant<br />

à un Présahara atlantique. Or il ne paraît pas, sauf en ce qui concerne l'exclusion<br />

du Présahara atlantique où F. <strong>JOLY</strong> a utilisé un argument floristique,<br />

que ce Présahara marocain, certainement v<strong>al</strong>able dans les domaines envisagés<br />

par cet auteur, réponde aussi à un critère floristique. Sans nul doute,<br />

la végétation, lorsqu'on aborde le Maroc par sa frontière saharienne, montre<br />

une série d'étapes dans le passage de la flore saharienne à la flore méditerranéenne,<br />

et il doit exister un Présahara marocain floristique, caractérisé<br />

par un mélange des deux flores (du point de vue soit de l'importance physionomique,<br />

soit du nombre des espèces, soit de celui des relictes (1). A<br />

notre connaissance, dans la partie occident<strong>al</strong>e, ce mélange existe au Nord<br />

du Bani, où <strong>al</strong>ternent les feija à flore saharienne et les montagnes à flore<br />

méditerranéenne, où l'arganier est maître du relief et le t<strong>al</strong>ha règne dans<br />

les cuvettes. Nous avons vu précédemment que dans la région hamadienne,<br />

l'influence tropic<strong>al</strong>e était faible; mais si minime soit-elle, elle ne s'arrête<br />

pas au kreb, et elle pénètre franchement dans le Maroc. Et même, elle se<br />

renforce dans le bassin du Dra, pour trouver au J. Bani une limite très nette<br />

[SAUVAGE, 1951, bJ. Cela permet d'attribuer à ce bassin, situé au Sud du<br />

Bani, une couleur floristique spéci<strong>al</strong>e et remarquable, tout en le rattachant<br />

au domaine saharien, d'où provient l'essentiel de sa flore. Mais cette particularité<br />

n'a rien de présaharien. Par contre, il n'est pas impossible qu'au<br />

Sud du Sarho, à la faveur du Bani, qui à cet endroit a une direction génér<strong>al</strong>e<br />

Sud-Nord, le Présahara marocain des géographes coïncide avec celui<br />

des botanistes; car grâce à cette disposition topographique, la flore méditerranéenne<br />

des montagnes arides descend très loin vers le Sud pour peutêtre<br />

atteindre la hamada; témoin, Genista Scorpius ssp. myriantha, récolté<br />

par F. <strong>JOLY</strong> en 1950 près du Tizi-n-Tafil<strong>al</strong>t.<br />

2. SAHARA CENTRAL.<br />

L'inventaire très complet fait par R. MAIRE [1933 et 1940] nous permet<br />

d'utiles remarques. 71 espèces (soit 28 p. cent) de notre cat<strong>al</strong>ogue<br />

n'existent pas au Sahara centr<strong>al</strong>. Elles se décomposent ainsi:<br />

(1) Nous employons le terme de relictes de préférence il celui de reliques, à la<br />

suite de la recommandation faite par la Société de biogéographie [CR. somm. Soc.<br />

biog., 1947, n° 204, p. 20, en particulier].


BOTANIQUE 155<br />

Elément méditerranéen (M) 15<br />

Elément saharo-sindien (S) 47<br />

(s.él. omni-saharo-sindien: 0 - s.-él. méditerranéen: 7 - s.-él. occident<strong>al</strong>:<br />

40).<br />

Groupe de liaison méditerranéen - saharo-sindien (Lms) 5<br />

Groupe plurirégion<strong>al</strong> (P) 4<br />

Cette comparaison est importante parce qu'elle montre bien que m<strong>al</strong>gré<br />

la proximité du domaine méditerranéen, qui se traduit par quinze espèces<br />

supplémentaires, la flore de la hamada comporte un stock origin<strong>al</strong><br />

beaucoup plus important de plantes sahariennes. Par contre, étant donné<br />

les affinités tropic<strong>al</strong>es du Sahara centr<strong>al</strong>, on n'est pas étonné de ne trouver<br />

sur les hamada sud-marocaines aucune plante nouvelle de l'élément soudano-deccanien<br />

ou du groupe de liaison Lsd.<br />

3. ZEMMOUR ORIENTAL.<br />

Quoique l'inventaire de cette région [SAUVAGE, 1947 et 1949, a] ne<br />

soit pas aussi complet que celui du Sahara centr<strong>al</strong>, il permet néanmoins<br />

quelques remarques. 130 espèces (soit 52 p. cent) de notre cat<strong>al</strong>ogue manquent<br />

au Zemmour orient<strong>al</strong>. Elles se décomposent ainsi:<br />

Elément méditerranéen (M)<br />

Elément saharo-sindien (S)<br />

(s.él. omni-saharo-sindien: 14 - s.-él. méditerranéen: 22 - s.-él.<br />

occident<strong>al</strong>: 49).<br />

Groupe de liaison méditerranéen - saharo-sindien (Lms) 6·<br />

Groupe de liaison saharo-sindien - soudano-deccanien (Lsd) 4<br />

Groupe plurirégion<strong>al</strong> 14<br />

Cette comparaison souligne la pauvreté floristique du Zemmour, pays<br />

aux grands reg feldspathiques et dont les guelb qui en emmergent ne suffisent<br />

pas à créer la variété écologique, et en particulier édaphique, nécessaire<br />

à une flore riche. Par ailleurs l'importance de l'élément saharo-sindien dans<br />

la flore hamadienne est une fois de plus mise en évidence.<br />

Depuis que l'an<strong>al</strong>yse floristique du Zemmour a été étahlie (1949),<br />

quelques modifications sont survcnues. D'une part, quelqucs espèces nouvelles<br />

nous ont été sign<strong>al</strong>ées (1); d'autre part, la répartition de certaines<br />

(1) Pennisetum setaceum (Forssk.) Chiov. ssp. orient<strong>al</strong>e (WilId.) Maire: Zemmour<br />

[MURAT, in MAIRE, 1949] - C<strong>al</strong>otropis procera WiIld.: contreforts est du<br />

Dheloa [U. DÉSIRÉ et A. REYMOND, 1948; cf. A. REYMOND, Longicornia, l, 1950,<br />

p. 570] -Chrysanthemum coronarium L. var. discolor Oum d'DurY. : Fort Trinquet<br />

[BRUNEAU de MIRÉ, 1948; cf. SAUVAGE, 1951, a].<br />

21<br />

85


156 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

plantes nous est mieux connue; enfin nous avons un peu modifié le mode<br />

de classification (2). Aussi est-il nécessaire de redonner ici l'an<strong>al</strong>yse floristique<br />

du Zemmour, telle que nous la concevons actuellement:<br />

NOMBRE POURCENTAGE [<br />

a) Eléments .-<br />

D'ESPÈCES DU TOTAL (160)1<br />

!<br />

Elément méditerranéen (M) 11 7<br />

Elément saharo-sindien (S) .... 93 58<br />

Elément soudano-deccanien (D) 4 2<br />

b) Groupes de liaison .-<br />

Groupe de liaison méditerranéensaharo-sindien<br />

(Lms) ........ 21 13<br />

Groupe de liaison saharo-sindien-soudano-deccanien<br />

(Lsd) 25 16<br />

c. Groupe plurirégion<strong>al</strong> (P) ...... 6 4<br />

La comparaison avec l'an<strong>al</strong>yse de la flore hamadienne montre que<br />

l'influence méditerranéenne (M + Lms) est sensiblement la même (tout<br />

se passe comme si l'influence océanique au Zemmour compensait l'éloignement<br />

de la région flor<strong>al</strong>e méditerranéenne. Par contre l'influence tropic<strong>al</strong>e<br />

(D + Lsd) est beaucoup plus importante au Zemmour que sur les<br />

hamada sud-marocaines. C'est cette différence essentielle qui influe sur l'importance<br />

relative de la flore saharo-sindienne, bien que cette flore reste<br />

largement prépondérante dans les deux cas.<br />

C - Classement générique de Szymkiewicz<br />

On sait depuis les travaux de SZYMKIEWICZ [1937] l'intérêt de ranger<br />

les genres selon le nombre d'espèces qui les représentent dans une flore<br />

donnée. Voici ce classement pour notre flore hamadienne d'une part, le<br />

Sahara centr<strong>al</strong>, le Zemmour orient<strong>al</strong> et le Maroc d'autre part. Pour faciliter<br />

la comparaison, nous avons porté en gras les genres qui sont cités dans le<br />

classement de la flore hamadienne.<br />

1" Flore des hamada sud-marocaines.<br />

Astrag<strong>al</strong>us et Fagonia (8 espèces), Aristida (7), Launaea (5 ou 6),<br />

Tamarix et Euphorbia (5), S<strong>al</strong>sola (4 ou 5), Helianthemum, Plantago et<br />

A tractylis (4).<br />

(2) En particulier nous avons renoncé, comme EIG, à distinguer un élément<br />

endémique, qui rentre approximativement dans le sous-élément saharo-sindien occident<strong>al</strong>.<br />

-


2" Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

BOTANIQUE 157<br />

Aristida (14 espèces), Astrag<strong>al</strong>us (12), Fagonia et Tamarix (8),<br />

Euphorbia et Launaea (7), Reseda (6), Farsetia, Andropogon (1) et Eragrostis<br />

(5),<br />

3 0<br />

Zemmour orient<strong>al</strong>.<br />

Aristida (9 espèces), Fagonia (6), Euphorbia (6), Launaea (5),<br />

Astrag<strong>al</strong>us (4), Tamarix. 5<strong>al</strong>sola. Ephedra, Andropogon (1), Farsetia et<br />

Lotus (3).<br />

4" Maroc.<br />

Silene (60 espèces), Astrag<strong>al</strong>us et Centaurea (52), Ononis (51), Tri­<br />

Jolium (45), Linaria et Euphorbia (2) (43), Teucrium (39), Helianthemum<br />

et Carex (35), Orobanche (32), Festuca (31), Ranunculus et Vicia (30),<br />

Furnaria (28), Limonium (27) (3), etc.<br />

Les six premiers genres de la flore hamadienne se retrouvent en bonne<br />

place ég<strong>al</strong>ement au Sahara centr<strong>al</strong> et au Zemmour. Au contraire seuls les<br />

genres Astrag<strong>al</strong>us, Euphorbia et Helianthemum ont une importance comparable<br />

dans les flores marocaine et hamadienne, les autres ne se retrouvant<br />

que très loin dans le classement de la flore marocaine. Ce classement<br />

générique donne une synthèse très caractéristique de la flore de chaque pays<br />

et souligne bien les affinités sahariennes de la flore étudiée ici (4).<br />

D - Endémisme<br />

Dans quelle mesure peut-on parler d'endémisme dans la région parcourue?<br />

Autant l'endémisme est facile à définir dans des régions à limites<br />

géographiques très tranchées (île, massif montagneux, bassin), autant il<br />

semble perdre sa v<strong>al</strong>eur lorsqu'on aborde de vastes étendues, où les accidents<br />

topographiques n'ont d'importance que relative et où les jeux de lumière<br />

risquent de séduire l'imagination. Il faut donc essayer de sérier ce problème.<br />

C'est dans ce but que nous avons dans le classement floristique distingué<br />

trois sous-éléments à l'intérieur de l'élément saharo-sindien (165 espèces) (5);<br />

le sous-élément omni-saharo-sindien d'EIG (Ss), dont le nom indique<br />

qu'il est à l'opposé de l'endémisme et qui groupe 42 espèces (25 p. cent)<br />

11) Au sens large.<br />

(2) D'après J. VINDT (ined.).<br />

(3) D'après Ch. SAUVAGE et J. VINDT [1952].<br />

(4) La flore du Tibesti [MAIRE et MONOD, 1950] montre immédiatement par cette<br />

méthode des affinités tropic<strong>al</strong>es très importantes: Aristida (16 espèces), Indigofera (7),<br />

Andropogon (au sens large), Eragrostis et Acacia (6), Faqonia. C/eome et Tephrosia (5).<br />

(5) Pour la symétrie, il eut f<strong>al</strong>lu distinguer en outre un sous-élément saharosindien<br />

méridion<strong>al</strong>. Nous n'en avons pas senti la nécessité dans le classement opéré.


158 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

le sous-élément saharo-sindien méditerranéen de MONOD (Sm), qui<br />

groupe 39 espèces (24 p. cent)<br />

le sous-élément saharo-sindien occident<strong>al</strong> d'EIG (Sw), qui groupe 84<br />

espèces (51 p. cent).<br />

Etant donnée la situation des hamada sud-marocaines, c'est dans<br />

cette dernière liste qu'il convient de rechercher s'il existe un endémisme.<br />

Notons en passant que ces pourcentages ne suffisent pas pour rattacher ces<br />

hamada à ce qu'il est convenu assez vaguement d'appeler Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

En effet la limite du sous-secteur occident<strong>al</strong> est faite pour EIG par l'Erg Libyque,<br />

qui constitue effectivement un obstacle majeur à l'intérieur du Sahara<br />

1 0 Dans ce sous-élément occident<strong>al</strong>, on trouve d'abord un groupe de<br />

25 espèces qui couvrent la plus grande partie de la région délimitée géographiquement<br />

par EIG :<br />

Ephedra <strong>al</strong>ata ssp. <strong>al</strong>enda, Aristida Foëxiana, Nucularia Perrinii,<br />

M<strong>al</strong>colmia aegyptiaca ssp. longisiliqua, Randonia africana, Reseda<br />

villosa, Crot<strong>al</strong>aria Saharae, Lotus Jolyi, L. Roudairei, Astrag<strong>al</strong>us akkensis,<br />

Fagonia isotricha, Euphorbia c<strong>al</strong>yptrata, E. dracunculoides ssp.<br />

Flamandi, Tamarix B<strong>al</strong>ansae, Tamarix Boveana, Pituranthos chloranthus<br />

ssp. intermedius, Megastoma pusillum, Marrubium deserti, Hyoscyamus<br />

muticus ssp. f<strong>al</strong>ezlez, Antirrhinum ramosissimum, Cistanche violacea,<br />

Anvillea radiata, Chrysanthemum macrocarpum ssp. eu-macrocarpum,<br />

Stephanochilus omph<strong>al</strong>odes, Volutaria leucantha.<br />

20 Un deuxième groupe est constitué par 15 espèces dont l'aire géographique<br />

est nettement limitée à l'Est et ne comprend en particulier ni le<br />

Fezzan, ni le Sahara centr<strong>al</strong> (1); en fait, beaucoup d'entre elles n'existent<br />

même pas dans le Sud <strong>al</strong>gérien ou l'atteignent seulement dans sa partie<br />

occident<strong>al</strong>e :<br />

Ephedra Rollandii, Aristida plumosa ssp. lanuginosa, Urginea noctiflora<br />

var. helicophylla, Diplotaxis Pitardiana, Matthiola maroccana *, Fagonia<br />

longispina, F. zilloides, Convolvulus Trabutianus, Trichodesma c<strong>al</strong>caratum,<br />

Plantago akkensis ssp. ounifensis, Gaillonia Reboudiana*, Perr<strong>al</strong>deria<br />

coronopifolia ssp. eu-coronopifolia *, A tractylis Babelii, Centaurea<br />

pungens *, Catananche arenaria.<br />

3 0 A l'opposé un troisième groupe comprend 10 espèces dont l'aire<br />

géographique, nettement limitée à l'Ouest, ne comprend ni le Sahara espagnol,<br />

ni la Mauritanie septentrion<strong>al</strong>e (en particulier le Zemmour) et qui<br />

sont parfois absentes du Sud marocain:<br />

(1) Sauf exceptionnellement pour les espèces marquées d'un astérisque.


1 0<br />

Limites orient<strong>al</strong>es.<br />

BOTANIQUE 161<br />

Un certain nombre d'espèces ne dépassent pas vers l'Est la longitude<br />

des points suivants (l) :<br />

MERKALA<br />

Andropogon Aueheri<br />

var. ehrysopus<br />

Limonium sinuatum<br />

ssp. Beaumieranum<br />

Limoniastrum ifniense Asparagus <strong>al</strong>tissimus<br />

Argania spinosa var. foenieulaceus<br />

Lavandula strieta<br />

var. Humberti<br />

HASI BElDA­<br />

TrNFOUCHY (2)<br />

Ephedra fragilis<br />

ssp. Cossonii<br />

Cenehrus eiliaris*<br />

Stipa retorta<br />

A izoon eanariense<br />

Polycarpaea akkensis<br />

A eacia Sey<strong>al</strong>*<br />

Retama monosperma<br />

Erodium guttatum<br />

iPeriploea laevigata<br />

C<strong>al</strong>otropis procera<br />

Convolvulus Trabutianus<br />

Lycium intrieatum*<br />

Chrysanthemum macroearpum<br />

ssp. eu-maeroearpum<br />

var. typi­<br />

Cl/m<br />

Vdutaria leueantha<br />

O.DAOURA<br />

Zygophyllum gaetulum<br />

Tamarix M<strong>al</strong>eneoniana<br />

Eehium horridum<br />

Plantago akkensis<br />

ssp. ounifensis<br />

Ce tableau renferme 7 espèces de l'élément méditerranéen (Argania,<br />

Ephedra fragUis, Stipa, Asparagus, Retama, Erodium et Lyeïum), 4 espèces<br />

de liaison Lms (Limonium, Aizoon, Periploca et Echium), 1 espèce de<br />

(1) Les aires géographiques que nous donnons pour un certain nombre de ces<br />

espèces montrent que cette limite n'a pas toujours une v<strong>al</strong>eur absolue, et qu'il peut<br />

exister des parcelles d'aire ou des stations plus orient<strong>al</strong>es, mais disjointes de la région<br />

étudiée.<br />

(2) Les plantes marquées d'un astérisque ne dépassent pas vers l'Est le Kheneg<br />

Bou Mrheirfa.


BOTANIQUE 163<br />

ces méditerranéennes ou tropic<strong>al</strong>es (1). Le Chou-fleur du Sahara y est particulièrement<br />

rare et manque même sur de vastes surfaces.<br />

3° La Hamada du Dra occident<strong>al</strong>e ou Hamada de Tindouf, où l'endémisme<br />

saharien nord-occident<strong>al</strong> est encore un peu plus pauvre, mais où<br />

des espèces des éléments méditerranéen et soudano-deccanien apparaissent;<br />

le t<strong>al</strong>ha y est fréquent; Asphodelus tenuifolius commun; par contre Savignya<br />

parviflora et Asphodelus refractus sont rares ou absents. La limite<br />

selon laquelle il faut découper la Hamada du Dra ne peut être précisée<br />

actuellement. Nos tableaux la propose selon la longitude d'Hasi Beïda-Tin­<br />

Fouchy, à cause d'observations faites en ces deux points. Mais il est assez<br />

vraisemblable qu'elle suit le kreb de la hamada d'Hasi Beïda à Tinfouchy<br />

en passant par la région démantelée du Couloir de Bou Mrheirfa; si cette<br />

hypothèse se vérifiait, cette partie orient<strong>al</strong>e de la Hamada du Dra serait<br />

<strong>al</strong>ors la Hamada de Tinfouchy, définie précédemment par F. <strong>JOLY</strong>.<br />

CONCLUSIONS<br />

Résumons les différentes conclusions auxquelles nous sommes arrivés<br />

au cours des chapitres précédents.<br />

La flore des hamada sud-marocaines et des grandes dépressions qui<br />

les entaillent comprend dans l'état actuel de nos connaissances 262 espèces,<br />

dont plus de 250 sont spontanées. C'est donc relativement une flore riche.<br />

Les princip<strong>al</strong>es espèces qui caractérisent le mieux les divers types de<br />

végétation sont: A nabasis aretioides pour la hamada proprement dite,<br />

Polycarpaea repens et Ormenis lonadioides pour les daya sablonneuses,<br />

Foleyola Billotii, Panicum turgidwn, Psor<strong>al</strong>ea plicata, etc. pour les grands<br />

oueds sablonneux, Lotus Roudairei pour les rochers, Genista Saharae,<br />

Cornulaca monacantha, M<strong>al</strong>colmia aegyptiaca sur les sables, C<strong>al</strong>ligonum<br />

azel et Cyperus conglomeratus sur les erg, Tamarix B<strong>al</strong>ansae et Boveana,<br />

Suaeda mollis, Scirpus maritimus, Convolvulus fatmensis sur les épandages<br />

argileux. Les espèces thérophytes prédominent dans les daya, les rocailles<br />

et les rochers ensablés; ailleurs et en particulier dans les grands oueds<br />

sablonneux, ce sont les plantes vivaces qui forment la majorité de la flore.<br />

L'an<strong>al</strong>yse f1oristique, la comparaison avec des pays voisins (Maroc,<br />

Sahara centr<strong>al</strong>, Zemmour) et le classement générique montrent une prépondérance<br />

de l'élément saharo-sindien (66 p. cent), une faible importance<br />

de l'influence méditerranéenne; l'influence tropic<strong>al</strong>e est pratiquement<br />

réduite à 17 espèces de liaison saharo-sindienne - soudano-deccanienne.<br />

(1) En outre aucun oued important ne la traverse.


164 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

On peut parler d'un endémisme saharien nord-occident<strong>al</strong> groupant 26 espèces<br />

limitées au Sud marocain et <strong>al</strong>gérien (exceptionnellement jusqu'à la Libye).<br />

Il existe aussi quelques espèces d'un endémisme plus occident<strong>al</strong>. Mais<br />

seul, Crot<strong>al</strong>aria Vi<strong>al</strong>attei peut être défini comme endémique des régions<br />

parcourues.<br />

Les hamada proprement dites ne sont pas équiv<strong>al</strong>entes floristiquement.<br />

La partie orient<strong>al</strong>e de la Hamada du Dra, limitée nettement à l'Est<br />

par la coupure de la Daoura, plus vaguement à l'Oœst vers la longitude<br />

d'Hasi Beïda-Tinfouchy, constitue une zone pauvre qui sépare nettement<br />

les hamada orient<strong>al</strong>es (Guir et Daoura) riches en endémiques sahariennes<br />

nord-occident<strong>al</strong>es, où abondent Asphodelus refractus et Savignya parviflora,<br />

de la Hamada du Dra occident<strong>al</strong>e (H. de Tindouf) enrichie de plantes, les<br />

unes méditerranéennes ou les autres presque tropic<strong>al</strong>es, et où abondent le<br />

t<strong>al</strong>ha et Asphodelus tenuifolius.<br />

Février 1952.


BIBLIOGRAPHIE (1)<br />

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T. IV, supplément aux 1. 1 à III - Alger.<br />

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» ] 948 - Catâlogo razonado de las plantas deI Sahara espanol<br />

- An. jard. bot. Madrid. VIII, ] 947, p. 357 à 442, 10 pl. ill.<br />

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46 à 48 et p. 88.<br />

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XVII, nn 6, p. 73 et 74.<br />

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HUTCHTNSON (J.) et DALZIH (J.M.), 1927 et 193] - Flora of West tropic<strong>al</strong><br />

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JAHANDIEZ (E.) et MAIRE (R.), ] 931 à 1934 - Cat<strong>al</strong>ogue des plantes du<br />

Maroc - 3 vol., Alger.<br />

(1) L'année qui suit le nom d'auteur est J'année réelle de parution.


166 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

<strong>JOLY</strong> (F.), 1953 - Essai d'une définition du Présahara marocain - Bull.<br />

Soc. roy. de géogr. Egypte, p. 57 à 70, Le Caire, 1951, Vol. 75e anniv. Soc., 1 carte.<br />

KILLIAN (Ch.), 1940 - Anabasis aretioides Coss. et Moq., endémique du<br />

Sud oranais. Bull. Soc. hist. nat. Afr. Nord, XXX, 1939, p. 422<br />

à 436, Alger.<br />

KNUTH (R.), 1912 - Geraniaceae - A. Engler, Das Pflanzenreich, IV,<br />

129,640 p., Leipzig.<br />

MAIRE (R.), 1933 et 1940 - Missions du Hoggar. Etudes sur la flore et<br />

la végétation du Sahara centr<strong>al</strong> -<br />

Nord, n° 3, 2 vol., Alger.<br />

Mém. Soc. hist. nat. Afr.<br />

»<br />

- Contribution à l'étude de la flore du Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

1921 - 1"r fasc.: Plantes récoltées par l'expédition Augieras<br />

dans le Sahara occident<strong>al</strong> (1920-21) - Bull.<br />

1923<br />

1925<br />

1927<br />

1934<br />

1935<br />

1936<br />

1949<br />

1952<br />

Soc. hist. nat. Afr. Nord, XIII, p. 24-26.<br />

2 e fascicule: ibidem, XIV, p. 159-160.<br />

3 e fasc.: ibidem, XVIII, p. 87-97.<br />

4" fasc.: ibidem, XVIII, p. 9-11.<br />

5 e fasc.: ibidem, XXV, p. 10-20.<br />

6 e fasc.: (florule du Zemmour): ibidem, XXVI,<br />

p. 148-162.<br />

7 e fasc.: ibidem, XXVII, p. 344-354.<br />

8 e fasc.: Le Botaniste, ser. XXXIV, fasc. I-VI,<br />

p. 293 à 308.<br />

Contribution à l'étude de la flore de l'Afrique du<br />

Nord. Fasc. 33 - Bull. Soc. hist. nat. Afr. Nord,<br />

XXIV, p. 181 à 193.<br />

1952 - Flore de l'Afrique du Nord. Vol. 1 -<br />

XXXIII, 366 p., Paris.<br />

Encycl. scient.<br />

MAIRE et MONOD (Th.), 1950 - Etudes sur la flore et la végétation du<br />

Tibesti - Mém. I.FA.N., n° 8, Paris.<br />

MONOD (Th.), 1939 - Contributions à l'étude du Sahara occident<strong>al</strong>. II.<br />

Phanérogames -<br />

211.<br />

Publ. comm. et hist. et sc. A .O.F., p. 55 à<br />

» 1952 - Contribution à l'étude du peuplement de la Mauritanie<br />

- Notes botaniques sur l'Adrar (Sahara occident<strong>al</strong>).<br />

Bull. lnst. fr. Afr. noire, XIV, n° 2, p. 405 à 449 (1).<br />

MURBECK (Sv.), 1925 - Plantes du Sahara <strong>al</strong>gérien, récoltées par Th.<br />

Orre - Lunds Univ. Arsskrift, N.F. Avd. 2, Bd. 20, n° 11,<br />

p. 3 à 81.<br />

(1) Ce remarquable travail est paru après cette rédaction, de sorte que nous<br />

n'avons pu l'utiliser comme il eût été souhaitable.


QUATRIEME PARTIE<br />

ZOOLOGIE<br />

Par Jean B. PANOUSE, Max VACHON, Louis KOCHER<br />

et André REYMOND


CHAPITRE l<br />

ZOOLOGIE (à l'exclusion de l'Entomologie)<br />

l - MAMMIFERES/ OI3EAUX/ REPTILES/ BATRACIENS<br />

MYRIAPODES/ CRUSTACÉS/ SOLIF1JGES<br />

par Jean B. PANOUSE<br />

C'est un zoologiste déjà très familiarisé avec la faune des reglOns<br />

nord-sahariennes et capable de reconnaître au premier coup d'œil les animaux<br />

aperçus qui aurait été nécessaire pour donner une idée un peu complète<br />

de la zoologie des pays traversés au cours de cette mission. Je ne puis<br />

prétendre à cette compétence et j'ai eu trop rarement l'occasion de remédier<br />

il mon insuffisance sur le terrain par la chasse à J'affût et le piégeage. Le<br />

rythme de travail de mes camarades natur<strong>al</strong>istes ou géographes s'accommodait<br />

III<strong>al</strong> des arrêts prolongés qui m'auraient été indispensables. André<br />

KAI.FLEICHE, taxidermiste adjoint de l'Institut scientifique chérifien, et<br />

moi-même, nous avons dû nous contenter de chasser les animaux rencontrés<br />

sur le bord des pistes ou ceux que nous faisions lever au cours des reconnaissances<br />

à pied effectuées autour des camps de quelque durée. Il est<br />

évident que de très nombreuses espèces nous ont échappé ou sont restées<br />

hors de notre atteinte: ce dernier cas est en particulier celui des rapaces,<br />

pourtant assez nombreux, mais très méfiants et presque toujours impossihIes<br />

à reconnaître au vol pour un non-spéci<strong>al</strong>iste.<br />

J'ai donc hésité longtemps avant de me décider à ajouter un chapitre<br />

zoologique à ce compte-rendu de mission. A la réflexion, pourtant, il m'est<br />

apparu que l'absence complète de données relatives aux animaux autres<br />

que les insectes apporterait un déséquilibre regrettable à l'ensemble de ce<br />

travail. Comme nous possédons très peu de renseignements zoologiques<br />

sur ces régions, quelques observations éparses v<strong>al</strong>ent mieux que pas d'observations<br />

du tout. Sans me faire beaucoup d'illusions sur son intérêt, j'ai


172 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

donc établi une liste annotée des espèces capturées ou à la rigueur observées<br />

avec certitude au cours de la mission. Je l'ai complétée dans la mesure<br />

du possible par les notes recueillies au cours de séjours précédents dans<br />

la même région (notamment en février-mars 1950). Bien entendu je ne<br />

me suis jamais hasardé à tirer de conclusions biogéographiques des maigres<br />

données en ma possession.<br />

Les déterminations des spécimens récoltés ont été faites ou confirmées<br />

par M. J. DORST, Sous-Directeur et F. PETTER, assistant au laboratoire de<br />

Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum Nation<strong>al</strong> d'Histoire Naturelle<br />

de Paris et M. F. NEMETH, de l'Institut Scientifique Chérifien, pour<br />

les Vertébrés; M. VACHON, Assistant au laboratoire de Zoologie (Vers<br />

et Crustacés) du Muséum pour les Scorpions (1). Je les prie de trouver ici<br />

l'expression de mes vifs remerciements.<br />

(1) Monsieur VACHON m'a communiqué les résultats de l'étude faite sur le<br />

matériel de ces missions sous forme d'une petite note que j'ai insérée in extenso dans<br />

cc travail.


ZOOLOGIE - MAMMIFÈRES<br />

Mammifères<br />

Mellivora capensis leuconota Sclater - Ratel.<br />

En décembre 1948, revenant de Tindouf avec M. Lucien BERLAND,<br />

j'ai aperçu, sur la hamada du Dra à quelques kilomètres au Sud du Merk<strong>al</strong>a,<br />

un Ratel qui courait à une cinquantaine de mètres environ devant ma<br />

camionnette. Il plongea dans son terrier avant que j'aie pu l'atteindre. M<strong>al</strong>gré<br />

un travail de terrassement qui dura près d'une heure, nous n'arrivâmes<br />

pas à le mettre au jour. Le terrier, dont la section était celle d'un gros<br />

terrier de lapin de garenne, s'enfonçait drabord en tournant puis courait<br />

horizont<strong>al</strong>ement 75 cm à 1 mètre au dessous du niveau de la hamada, Bien<br />

que l'espèce soit considérée comme nocturne, cette observation a été faite<br />

aux environs de midi.<br />

Canis aureus Linné - Chac<strong>al</strong>.<br />

Le chac<strong>al</strong> est assez ban<strong>al</strong> dans la région des hamada mais il fréquente<br />

surtout les v<strong>al</strong>lées d'oueds où il a plus de chance de trouver sa nourriture.<br />

Il se montre d'ailleurs assez rarement le jour et on voit surtout ses traces<br />

(notamment dans les zones de sable) ou ses victimes.<br />

Gazella dorcas (Linné) - Gazelle doreas.<br />

La gazelle dorcas est abondante, au moins relativement, dans toute la<br />

zone des hamada que nous avons parcourue. Les troupeaux rencontrés<br />

étaient en génér<strong>al</strong> peu nombreux et comprenaient quelques individus: le<br />

plus important devait se monter à une quinzaine de têtes. Je n'ai pas observé<br />

de toutes jeunes bêtes, de taille très différente de celle des adultes. M<strong>al</strong>gré<br />

la chasse dont elle est l'objet autour des postes, cette gazelle ne semble pas<br />

en voie de régression dans la région: tout au plus peut-elle paraître plus<br />

ou moins commune selon l'époque car elle se déplace suivant l'état des pâturages.<br />

Elle peut sembler ainsi absente de régions où elle était fréquente<br />

quelques mois auparavant.<br />

Gazella dama mhorr (Bennett) - Mohor.<br />

Au cours de la mission 1951, je n'ai pas vu de mohor. L'année précédente<br />

j'en avais aperçu deux individus, probablement une mère et son petit,<br />

au Sud des Gour Mohani, sur la hamada de la Daoura. D'autre part le<br />

capitaine qui commandait en décembre 1948 la compagnie portée de Légion<br />

étrangère stationnée à Foum el Hassane m'a montré deux peaux provenant<br />

d'une chasse effectuée par le Lieutenant DUI'UIS. Trois animaux, deux fcmel-<br />

173


174 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

les et un mâle, avaient été tués ce jour là (mars 1948) au bord du kreb nord<br />

de la hamada du Dra, à moins de 20 km de Merk<strong>al</strong>a. L'espèce existe<br />

donc encore dans les hamada sud-marocaines, mais elle y est très rare. Tout<br />

en étant dans l'ensemble du même avis que HElM de BALSAC [1948], je<br />

pense qu'il est prématuré de rayer complètement Gm;ella dama de l'inventaire<br />

des Mammifères du Maroc, car je suis persuadé que cette belle<br />

Gazelle descend encore de temps à autre de ses hamada pour pâturer soit<br />

dans les mader du Dra, soit dans la dépression de l'Oued Zemoul.<br />

Rongeurs.<br />

La prospection systématique de la région des hamada nord-sahariennes<br />

reste à peu près entièrement à faire en ce qui concerne les rongeurs.<br />

Ce ne sont certes pas mes observations, vraiment très maigres, qui peuvent<br />

faire avancer cette question d'un pas. J'ai même reculé jusqu'ici devant la<br />

difficulté de détermination d'un matériel très pauvre et j'espère qu'un jour<br />

quelqu'un de plus qu<strong>al</strong>ifié que moi-même entreprendra ce travail.<br />

Je sign<strong>al</strong>erai cependant que la hamada elle-même semble héberger<br />

une faune très pauvre en espèces; je n'y ai rencontré qu'une Mérione dont<br />

l'Institut Scientifique possède un exemplaire en <strong>al</strong>cool, capturé sur la hamada<br />

du Guir, en février 1950. Une autre Mérione, prise sur les bords du Dra<br />

en mars 1951 vit encore en captivité à Rabat. (Ce sont des Meriones crassus<br />

Sundev<strong>al</strong>l).<br />

Je m'attendais à rencontrer un certain nombre de Gerboises. Dans<br />

la v<strong>al</strong>lée du Dra, les phares des voitures en font bondir la nuit des populations<br />

entières. Je n'en ai vu ni sur la hamada ni dans le fond des oueds.<br />

Par contre il est arrivé souvent aux voitures de la mission de faire partir des<br />

lièvres: c'est ainsi qu'une femelle pleine, éblouie, a pu être tuée dans<br />

le fond du bassin de l'Oued Zemoul, le 7 mars 1951. Il m'est d'ailleurs<br />

difficile, faute de documents ou de collections suffisantes, de classer cette<br />

forme d'assez grande taille (tête + corps: 44 cm; longueur du crâne:<br />

88 mm).<br />

Enfin les fonds d'oueds sableux avec leurs tamarix dont les racines<br />

enchevêtrées amassent des monticules de terre sont le domaine des meriones<br />

(Meriones lybicus (Licht)) dont les terriers criblent ces buttes.


176 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Les adultes ont un plumage très clair, comme délavé, par rapport<br />

aux exemplaires du Maroc non-saharien qui existent dans les collections<br />

de l'Institut scientifique chérifien.<br />

Milvus migrans (Boddaert) - Milan noir.<br />

J'ai aperçu le Il mars 1951 au-dessus d'Assa (basse v<strong>al</strong>lée du Dra)<br />

un vol d'une centaine de milans noirs. Le lendemain ces oiseaux se<br />

trouvaient plus à l'Ouest, entre Assa et Aouinet Torkoz.<br />

F<strong>al</strong>co naumanni Fleischer - Faucon crécerelette.<br />

L'espèce était assez commune par place, notamment dans les rides<br />

primaires qui bordent intérieurement la dépression du Zemoul vers l'Ouest.<br />

Alectoris barbara (Bonnaterre) - Perdreau de Barbarie.<br />

Le perdreau rouge de Barbarie est très abondant dans tout le Bani<br />

où on le rencontre en compagnies parfois nombreuses.<br />

Chlamydotis undulata (Jacquin) - Outarde houbara.<br />

Cette espèce est assez fréquente, sinon commune dans toutes les régions<br />

des hamada nord-sahariennes. On l'y rencontre par couples ou par petites<br />

bandes. Au cours de la mission) 951 nous en avons tué notamment au Nord<br />

de Tinfouchy.<br />

Cursorius cursor (Latham) - Courvite.<br />

Cette espèce est très largement représentée dans la région parcourue.<br />

On entend son cri caractéristique dans presque tous les fonds d'oued. ElIt<br />

est particulièrement abondante dans la v<strong>al</strong>lée du Dra.<br />

Pterocles coronatus Lichtenstein - Ganga couronné.<br />

L'un de nous a tué un couple de ces oiseaux sur la hamada du Dra,<br />

à 125 km à l'Est d'Oum el Achar. Ces gangas faisaient partie d'une compagnie<br />

comprenant une quinzaine d'individus. J'ai retrouvé cette espèce<br />

en bandes très nombreuses - elles dépassaient la centaine d'oiseaux - en<br />

été dans la basse v<strong>al</strong>lée du Dra (Aouinet Torkoz, juillet-août 1951). On<br />

pouvait notamment les observer le matin de bonne heure venant boire<br />

aux points d'eau.<br />

Pterocles seneg<strong>al</strong>lus (Linné) - Ganga du Sénég<strong>al</strong>.<br />

Un spécimen: Mahjez, 22 février 1951.


Streptopelia turtur (Linné) - Tourterelle.<br />

ZOOLOGIE - OISEAUX 177<br />

La tourterelle est abondante dans toutes les p<strong>al</strong>meraies même de faible<br />

importance. Je l'ai rencontrée notamment dans la v<strong>al</strong>lée du Dra, à Hasi<br />

Beïda et à Hasi Igma.<br />

Carine noctua (Scopoli) [Co n. saharae (Kleinschmidt)] - Chevêche.<br />

Dans toutes les régions parcourues, la chevêche se rencontre assez<br />

fréquement en plein jour. Elle affectionne particulièrement les remblais<br />

de pierre des pistes dans les régions accidentées.<br />

Upupa epops Linné - Huppe.<br />

L'espèce est répandue çà et là dans toute la région parcourue, même<br />

loin des p<strong>al</strong>meraies. Je!'ai observée en 1950 dans les environs du Jebel<br />

Ben Sour et près des Gour Mohani. En 1951, au bord de l'Erg er Raoui<br />

(Hasi el Hameïda) il y avait un couple dans un t<strong>al</strong>ha.<br />

Chersophilus duponti (Vieillot) - Sirli de Dupont.<br />

Hasi Mahjez, 19 mars 1950. Biotope: lit d'oued (Daoura) à végétation<br />

abondante.<br />

G<strong>al</strong>erida cristata macrorhyncha Tristram - Alouette huppée à gros bec.<br />

Hasi Mahjez, 20 mars 1950. Un mâle.<br />

G<strong>al</strong>erida cristata (? arenicola Tristram) - Alouette huppée des sables.<br />

V<strong>al</strong>lée du Dra. Piste de Foum el Hassane à Tindouf. 11 mars 1951.<br />

Plaine à l'Est de Tarjicht, au pied du Jebel Tasga ou Maoum. 12 mars 1951 :<br />

un mâle.<br />

C<strong>al</strong>andrella cinerea hermonensis (Tristram) - Alouette c<strong>al</strong>andrelle.<br />

Un mâle capturé entre Hasi Mahjez et Hasi Chaamba, 19 mars 1950.<br />

Ammomanes deserti <strong>al</strong>geriensis Sharpe - Ammomanes du désert.<br />

Plaine à l'Est de Tarjicht. 12 mars 1951.<br />

Ammomanes phoenicura arenicolor (Sundev<strong>al</strong>l) - Ammomanes à queue<br />

rouge.<br />

L'espèce est très commune dans toute la région des hamada. La mission<br />

en a rapporté des spécimens des loc<strong>al</strong>ités suivantes: Hasi Zerzour,


ZOOLOGIE - OISEAUX 179<br />

à l'Oued Zemoul, un oiseau que je crois être un rouge-gorge. Je l'ai observé<br />

à la jumelle et ai noté sur mon carnet de route: «Oiseau de la taille d'une<br />

mésange. Dessus gris, gorge rouge, dessous blanchâtre, œil rougeâtre,<br />

9 mars 1951 ».<br />

Argya fuIva (Desfontaines) = (Crateropus fulvus Desf.) - Cratérope<br />

fauve.<br />

Cet oiseau est commun dans les v<strong>al</strong>lées d'oued à végétation abondante:<br />

il aime particulièrement les tamarix. Tous les individus que j'ai aperçus au<br />

cours de la mission 1951, notamment dans la v<strong>al</strong>lée de la Daoura près<br />

d'Hasi Mahjez, paraissent adultes. Par contre la plupart des oiseaux que<br />

j'ai observés dans les défilés des tributaires du Dra qui entaillent le Bani,<br />

en juillet - août de la même année étaient des jeunes.<br />

Sylvia cantillans inornata Tschusi - Fauvette passerinette.<br />

Bords de la Daoura au Nord du Meqtae, au Sud du Foum d'Hasi<br />

Oudika, 16 mars 1950. Bords d'oued avec tamarix et nombreux buissons;<br />

fond d'oued au voisinage d'Hasi Tizi-n-Daguine, à l'Est de Zegdou, 22 mars<br />

1950. Volait sur les tamarix.<br />

Sylvia melanoceph<strong>al</strong>a melanoceph<strong>al</strong>a (Omelin) - Fauvette à tête noire.<br />

Hasi Mahjez, 23 février 1951.<br />

Sylvia hortensis hortensis (Ornelin) - Fauvette orphée.<br />

Dépression de l'Oued Zemoul, 7 mars 1951, une femelle.<br />

Phylloscopus bonnelli bonnelli (Vieillot) - Pouillot de Bonnelli.<br />

Bords de la Daoura, au Nord du Meqtae, au Sud du foum d'Hasi<br />

Oudika; région de fonds d'oued avec t<strong>al</strong>ha, 16 mars 1950 - V<strong>al</strong>lée de la<br />

Daoura, un peu en av<strong>al</strong> d'Hasi Chaamba, bois de fersig (Tamarix sp.) 20<br />

mars 1950. Mahbes Bou Aouache, fond d'oued avec nombreux arbres et<br />

buissons, 4 mars 1951.<br />

Phylloscopus collybita collybita (Vieillot) - Pouillot véloce.<br />

Taouz, jardin du poste près du puits, dans les takaout (Tamarix<br />

aphylla) 10 mars 1950.<br />

Motacilla <strong>al</strong>ba Linné - Bergeronnette grise.<br />

Cette espèce est commune près de tous les points d'eau: Hasi Mahjez,<br />

V<strong>al</strong>lée du Dra, Hasi Beïda, Hasi Igma, Zegdou.


ZOOIOGTF - RFPTTI.FS<br />

Reptiles<br />

1fi 1<br />

En ce qui concerne les reptiles, j'ai ajouté à l'indication de mes propres<br />

captures, celles provenant des récoltes de Charles RUNGS et E. MORALES<br />

AGACINO dans l'Ouest du Sahara en 1941-1942. De plus mon camarade<br />

André REYMOND m'a rapporté quelques reptiles de ses missions en mai<br />

1950 (avec P. de MIRÉ) et 1952. Enfin quelques loc<strong>al</strong>ités supplémentaires<br />

ont été fournies par l'étude des collections de l'Institut scientifique chérifien.<br />

Stenodactylus petrii Anderson.<br />

Tindouf: 10 avril 1942; Oued el Kebiat (Sahara Espagnol): ] 5<br />

avril 1942; Villa Cisneros (Rio de Oro): 2 décembre 1941.<br />

Stenodactylus sthenodactylus (Licht) (= guttatus Cuv.) var. mauri·<br />

tanicus Guich.<br />

Bou Denib, ] 5 septembre 1924 (Lieutenant DEDEBANT); Hamada<br />

du Guir, mai] 950; Hamada du Dra, février 1950 ; Embouchure du Dra,<br />

août ] 941 (De LEPINEY et NEMETH); Tindouf, ] 0 avril 1942; Oued el<br />

Kebiat (Sahara espagnol), 15 mai ]942; Villa Cisneros (Rio de Oro),<br />

2 décembre 1941.<br />

Stenodactylus elegans Fitz.<br />

Dans la collection de l'Institut scientifique chérifien existe un exemplaire<br />

de cette espèce capturé à Goulimine en 1939 par VACHON et déterminé<br />

par NEMETH. Les autres loc<strong>al</strong>ités connues pour cette espèce dans<br />

l'Empire Chérifien sont, dans les Hauts Plateaux Orano-marocains, Berguent<br />

et Oglat Sedra (cf. WERNER 193]).<br />

Tropiocolotes tripolitanus Peters<br />

Hasi Belibilia (piste Boudenib - Bou Anane): 7 janvier ] 952<br />

(RuNGs); Hamada du Guir, mai 1950; Hamada du Dra, février ] 951 ;<br />

v<strong>al</strong>lée du Dra (piste Akka-Foum el Hassane) décembre ]948 (PANOUSE) ;<br />

Hamada de Tindouf, avril 1939 (BOULHOL); Amouisserat (Seguiet el<br />

Hamra), 13 novembre 1941; Aoudebdinet (Rio de Oro), 5 décembre<br />

1941.<br />

Saurodactylus mauritanicus Dum. et Bibron.<br />

Cette espèce atteint probablement la zone des Hamada. Les deux<br />

points les plus méridionaux d'où je la connais actuellement sont: lebel


182 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Taïd<strong>al</strong>t, 30 km Est de Goulimine, 4 décembre 1952 (PANOUSE); Souk et<br />

Tleta des Sbouia, 25 km Sud d'Ifni, 28 octobre 1941 (MORALÈS AGACINO).<br />

Tarentola mauritanica (L.)<br />

A ma connaissance aucun spécimen de cette espèce n'a été capturé<br />

dans la zone qu'intéresse cette étude. WERNER [1931] l'a sign<strong>al</strong>é de Debdou<br />

et de Tiznit, et FOLEY de Beni Ounif. Il est possible bien entendu que<br />

Tarentola mauritanica soit rencontré un jour sur les hamada, mais pour<br />

l'instant les captures connues ne dépassent pas le Sud de la V<strong>al</strong>lée du Dra:<br />

Tintazart à la sortie sud du Foum de l'oued Tata, septembre 1924 (Chaouch<br />

AHMED); Bou Izakarne, mars 1951.<br />

Tarentola Del<strong>al</strong>andii (Duméril et Bibron).<br />

Cette espèce a été sign<strong>al</strong>ée de Bir Moghrein par F. ANGEL. Il est possible<br />

que ce soit elle qui remplace la précédente au Sud du Dra. En tous<br />

cas elle atteint ce dernier puisque l'Institut scientifique chérifien la possède<br />

de Tata et aussi d'Aouinet Torkoz, 30 juillet 1951. (PANOUSE).<br />

Ptyodactylus Hasselquisti (Donnd.).<br />

Cette forme qui serait représentée par la variété oudrii Lataste dans<br />

le Sahara marocain, selon WERNER [1931], n'a pas été capturée lors des<br />

missions de l'Institut scientifique.<br />

Aqama bibroni A. Duméri1.<br />

Cet Agame est un des reptiles les plus communs de la région parcourue.<br />

On le rencontre presque partout en soulevant les pierres et il est<br />

fréquent de le voir, queue et tête relevées, traverser en courant les pistes<br />

devant les voitures.<br />

Aqama inermis Reuss.<br />

Cette forme, comme la précédente, est un des lézards les plus communs<br />

de la hamada. Elle semble s'accomoder encore mieux que A. bibroni<br />

des conditions rencontrées dans l'Ouest du Sahara. Dans les collections de<br />

l'Institut scientifique chérifien, des exemplaires de cette espèce proviennent<br />

de: Taouz, novembre 1938 (RICARD) ; bordure nord-ouest des Kem-Kem:<br />

avril 1952 (REYMOND) ; Hamada du Dra, mars 1951 ; Tindouf: 10 avril<br />

1942; Gara Larouïa (Sahara Espagnol): 20 septembre 1942; Tadelhirt<br />

(Sahara Espagnol): 16 mai 1942.


184 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Rana ridibunda perezi Seoane.<br />

Batraciens<br />

Je me réfère, pour nommer la grenouille que l'on rencontre dans les<br />

mares tant soit peu pérennes de la région des hamada et de sa bordure nord,<br />

à la détermination d'AELLEN (1951). Il me semble en effet impossible de<br />

séparer ces formes de celles qu'on rencontre dans le reste du Maroc. A vrai<br />

dire, la grenouille verte paraît assez accidentelle dans cette zone et il est<br />

possible qu'elle y soit amenée par les crues des oueds soit à l'état adulte,<br />

soit sous celui de têtard. Elle est en effet abondante sur toute la bordure<br />

nord du désert: Tafil<strong>al</strong>t, p<strong>al</strong>meraies et v<strong>al</strong>lée du Dra. En juillet 1951 j'ai<br />

pu observer dans le Bani des centaines de grenouille:s tassées autour des<br />

dernières flaques. Il n'est donc pas étonnant qu'elles puissent être entraînées<br />

vers le Sud: mais il est fort peu probable qu'elles puissent d'une manière<br />

norm<strong>al</strong>e et régulière effectuer leur développement complet dans ces régions.<br />

Loc<strong>al</strong>ités (région des Hamada): v<strong>al</strong>lée de la Daoura, près d'Hasi<br />

Oudika; février 1950; Hasi Mahjez, 22 février 1951.<br />

Bufe mauritanicus.<br />

Contrairement à la grenouille le crapaud semble rare sinon absent<br />

dans la zone des Hamada. Je ne l'ai moi-même jamais récolté dans la v<strong>al</strong>lée<br />

du Dra, mais en juillet 1951, il Y en avait de magnifiques spécimens dans<br />

le jardin du poste de Goulimine. Il est d'ailleurs possible que lui aussi soit<br />

entraîné beaucoup plus au Sud par les crues.M. Max RICARD l'a ainsi<br />

ramassé à Taouz lors d'une crue du Ziz (mars 1938).<br />

Myriapodes<br />

Le seul Myriapode recueilli est Otostigmus spinicaudus (Newport) ;<br />

il provient de la Hamada Tounassine au Sud des Gour Aït Amar (28 février<br />

1951).<br />

Crustacés<br />

L'étude des Isopodes terrestres dont M. le Professeur VANDEL a bien<br />

voulu se charger n'est pas encore terminée. Un Amphipode trouvé dans<br />

l'eau du puits d'Igma a été confié pour étude au Professeur RUFFo qui<br />

l'a reconnu comme un Metacrangonyx probablement nouveau. Le genre<br />

n'était jusqu'ici connu que des B<strong>al</strong>éares.


ZOOLOGIE - SOLIFUGES<br />

Solifuges<br />

Les Solifuges du Nord-Ouest du Sahara sont extrêmement m<strong>al</strong> connues.<br />

Très peu de natur<strong>al</strong>istes les ont récoltées et mes captures personnelles<br />

renferment presque uniquement des formes qui s'écartent plus ou moins<br />

des espèces décrites. Leur diagnose et leur discussion systématique sortent<br />

nettement du cadre de ce travail et j'espère pouvoir en traiter prochainement<br />

ailleurs.<br />

Je sign<strong>al</strong>erai simplement que trois espèces appartenant au genre<br />

Biton Karsch ont été ramassées dans la zone qui nous intéresse. Mais l'espèce<br />

la plus abondante est certainement G<strong>al</strong>eodibus olivieri Simon (Hamada<br />

du Guir: mai 1950; Tabelb<strong>al</strong>a; Zegdou: février 1950; Hamada du<br />

Dra: mars 1951. Il y a d'ailleurs d'assez grandes différences de pilosité<br />

entre certains exemplaires, sans que je puisse dire s'il s'agit d'un caractère<br />

variable ou si certains spécimens se sont m<strong>al</strong> conservés en <strong>al</strong>cool (frottés).<br />

ADDENDUM<br />

Pendant l'impression de ce travail, le Professeur RUFFü m'a fait parvenir<br />

un tiré à part de la note (1) où il traitait de l'Amphipode d'Hassi Igma.<br />

Il s'agissait bien d'une nouvelle espèce de Metacrangonyx, M. panousei<br />

Ruffo 1953, d'ailleurs plus voisin d'une autre espèce nouvelle marocaine<br />

M. remyi B<strong>al</strong>azuc et Ruffo décrite dans la même note que de la forme génotypique<br />

M. [ongipes Chevreux trouvée aux B<strong>al</strong>éares. Je prie le Professeur<br />

de bien vouloir trouver ici mes remerciements pour avoir étudié ce crustacé<br />

qu'il a eu l'amabilité de me dédier.<br />

(]) BALAZUC et RUFFO. Due nuove specie deI genere Metacrangonyx Chevreux<br />

(Amphipoda. Gammaridae) delle acque interne deI nord Africa francese. Mem. Mus.<br />

civ. Star. Nat. Verona, IV: 22-23,4 fig. 1953.<br />

185


II - SCORPIONS<br />

par Max VACHON<br />

Androctonus Amoreuxi (Aud. et Savigny).<br />

Aouinet Torkoz (Bas Dra), J. B. PANOUSE coll., VII, 1951. 1 ilJ adulte<br />

de très grande taille (doigts des pinces: 13 mm contre 12 mm chez les<br />

grands spécimens du Sahara orient<strong>al</strong>) ; soies externes des fulcres très nombreuses<br />

et encoche à la base du doigt fixe, très développée, ce qui n'est pas<br />

le cas, en génér<strong>al</strong>.<br />

Kheneg Bou Mrheirfa, 5 mars 1951, A. REYMOND coll. 1 très jeune<br />

spécimen 'i, doigt des pinces ne mesurant que 2,5 mm.<br />

Aïn Tinguelmine (Mouydir nord), A. REYMOND coll. 1 'i im. de grande<br />

taille; doigt des pinces 12 mm.<br />

Tata, fin août 1941. J. de LEPINEY, Ch. RUNGS et Ch. SAUVAGE leg. ;<br />

1 'i im., 2 'i ad., 1 ci; ad., déterminés Prionurus Amoreuxi (Aud.) par<br />

J. de Lepiney et F. Nemeth. Les 'i adultes ont les doigts des pinces atteignant<br />

13 mm.<br />

Androctonus Aeneas C.L.K. s.sp. Liouvillei (P<strong>al</strong>lary).<br />

Foum el Hassane et Tata, J. de LEPINEY, Ch. RUNGS et Ch. SAUVAGE<br />

coll. fin août 1941: 2 ci; ad., 1 'i im. déterminés Prionurus Liouvillei<br />

P<strong>al</strong>lary par J. de Lepiney et F. Nemeth.<br />

Région de Bou Arfa, KopACEWSKY leg. 1 ci; ad. dét. Prionurus Liollvillei<br />

par J. de Lepiney et F. Nemeth. Les 2 spécimens ont 30 et 31 lames<br />

au peigne le nombre maximum sign<strong>al</strong>é pour cette sous-espèce était de 30.<br />

Buthotus Franzwerneri (Birula) s.sp. Gentili (P<strong>al</strong>lary).<br />

Hasi Bou Tazart, Jebel Bani (région d'Aouinet Torkoz, Bas Dra),<br />

J. B. PANOUSE coll. et det. 30 juillet 1951, <strong>al</strong>titude 300-400 m 1 ilJ adulte,<br />

1 ci; im., 1 'i im., et 1 ci; très jeune. Les 2 spécimens ilJ ont 33 et 35 lames<br />

au peigne; jusqu'à présent, le nombre maximum des lames était de 34.<br />

Tata, Dr. DESNOT coll., été 1941. 'i adulte déterminée Hottentota<br />

Franz Werneri Birula par J. de Lepiney et F. Nemeth.


188 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Buthacus leptochelys (H. et E.).<br />

Jebel Reboub (Piste Beni Abbes-Oglat Beraber), J. B. PANOUSE coll.<br />

19 fév. 1951: 2 très jeunes.<br />

Oued Larhmane (l0 km Ouest des Oglat Beraber), J. B. PANOUSE coll.<br />

20-2-1951. 1


OUVRAGES CONSULTÉS<br />

AELLEN, V. 1951 - Contribution à l'herpétologie du Maroc. Bull. Soc.<br />

sei. nat. Maroc, 31: 153-199.<br />

ANGEL, F. 1938 - Liste des Reptiles de Mauritanie recueillis par la Mission<br />

d'Etudes de la Biologie des Acridiens en 1936 et 1937.<br />

Description d'une sous-espèce nouvelle d'Eryx Muelleri. Bull.<br />

Museum, 2e s., 10 (5): 485-487.<br />

BOUET, Dr. 1938 - Nouvelles recherches sur les Cigognes blanches de<br />

l'Afrique du Nord. Densité du peuplement des Cigognes nichant<br />

au Maroc et en Tunisie. Migrations des Cigognes nord-africaines.<br />

Oiseau et Rev. fr. Ornithologie, N.S., 8 (1): 1-26, 2 cartes.<br />

BROLEMANN, H. W. 1932 - Tableaux de détermination des Chilopodes<br />

sign<strong>al</strong>és en Afrique du Nord. Bull. Soc. Hist. nat. Afrique du<br />

Nord, 23 (2): 3 1-64.<br />

DOUMERGUE, F. 1901 - Essai sur la faune herpétologique de l'Oranie.<br />

Bull. Soc. Géogr. et Archéolog. Oran, 19 à 21: 404 pp.<br />

GUIBÉ, J. 1950 - Les lézards de l'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie,<br />

Maroc). Terre et Vie, 1950 (1): 16-38.<br />

HEIM DE BALSAC, H. 1936 - Biogéographie des Mammifères et des<br />

Oiseaux de l'Afrique du Nord., Bull. biol. France Belgique,<br />

Suppl. 21: 446 pp.<br />

1948 - Etat actuel de nos connaissances concernant la faune<br />

des Mammifères du Maroc. Vol. jub. Soc. Sei. nat. Maroc,<br />

1920-1945: 289-303.<br />

HEIM DE BALSAC H. et T. 1949-1951 - Les migrations des Oiseaux dans<br />

l'ouest du continent africain. A lauda, 17-18: 129-143 et 206-221;<br />

19: 19-39,97-112 et 157-171.<br />

PANOUSE, J. B. 1949 - Les migrations des cigognes marocaines. Bull.<br />

Soc. Sei, nat. Maroc, 29: 217-227.


190 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ROEWER, C. Fr. 1932-1934 - Solifugae in Dr. H. G. BRONNS Klassen<br />

und Ordnungen des Tierreichs. 5. Bd. 4. Abt. 4. Buch, Liefg.<br />

1-5: 723 pp.<br />

WERNER, F. 1931 - Ergebnisse einer zoologischen Forschungsreise nach<br />

Marokko. III. Amphibien und Reptilien. Sitz. ber. Akad. Wiss.<br />

Wien, Math.-naturwiss. KI., Abt. 1, 140: 271-318.


CHAPITRE II<br />

ENTOMOLOGIE<br />

par 1. KOCHER et A. REYMOND<br />

1 - CONSIDERATIONS GENERALES<br />

Bien que le travail d'ensemble dont fait partie la présente étude soit<br />

le résultat d'une expédition scientifique bien déterminée, dont les conditions<br />

génér<strong>al</strong>es d'exécution ont été données dans l'avant-propos qui figure en tête<br />

du présent ouvrage, il nous a paru indispensable de faire ég<strong>al</strong>ement état<br />

des autres missions qui l'ont précédée ou suivie, dans la même région ou<br />

dans les régions immédiatement avoisinantes: toutes ces missions forment<br />

en effet un tout dont les différentes parties se complètent et s'éclairent<br />

réciproquement, un tout dont on ne saurait retrancher quelque chose sans<br />

porter atteinte à la v<strong>al</strong>eur de l'ensemble. Ces missions ont été les suivantes:<br />

- A. REYMOND, en mai 1948, au titre du CNRS (Recherche scientifique<br />

saharienne), à l'occasion de la liaison automobile Béchar-Tindouf;<br />

- L. KOCHER, en février 1950, avec la mission organisée par le Service<br />

géologique du Maroc et dirigée par M.G. CHOUBERT, chef du Service<br />

de la Carte, sur la Hamada du Dra, entre Targant et Hasi Beïda ;<br />

- Mission de l'Institut scientifique chérifien (MM. <strong>JOLY</strong>, PANOUSE,<br />

BIDAULT, ANTOINE, de BRETTES, REYMOND), en mars 1950, dans le bassin<br />

de la Daoura, puis entre la Daoura et le coude du Dra en passant par le<br />

poste de Zegdou ;<br />

- Ph. BRUNEAU de MIRÉ et A. REYMOND, en mai-juin 1950, au titre<br />

de l'Office antiacridien, suivant l'itinéraire: Ksar es Souk, Bou Denib,<br />

Colomb Béchar, Beni Abbes, région de la Daoura, Tabelb<strong>al</strong>a, Abadla,<br />

Taouz, Tafil<strong>al</strong>et;<br />

- A. REYMOND, de mars à juin 1952, avec la mission organisée par<br />

le Service géologique du Maroc et dirigée par M. A. POUEYTO, du C.N.


192 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

R.S.; mISSIOn au cours de laquelle ont été prospectées notamment: la<br />

région d'Ougarta, en liaison avec les chercheurs du Centre de recherche<br />

saharienne de Beni Abbes; puis l'itinéraire Oglat Beraber, Tabelb<strong>al</strong>a,<br />

maïder de la Saoura, Tagounit; enfin la région de l'Oued Mird et du coude<br />

du Dra.<br />

En outre nous avons fait état, avec l'aimable autorisation des intéressés,<br />

des récoltes effectuées dans la même région par nos collègues MM. PANOUSE,<br />

chef du laboratoire de zoologie de l'1.S. Ch., et RUNGS, de la Défense des<br />

Végétaux, qui ont exploré notamment, à plusieurs reprises, la région du<br />

bas Dra, le coude du Dra, le Tafil<strong>al</strong>et et ses environs.<br />

C'est l'ensemble de tous ces résultats qui est exprimé dans le cat<strong>al</strong>ogue<br />

donné plus loin et qui a servi de base aux conclusions que nous nous<br />

sommes efforcés d'en tirer; conclusions qui n'ont pas la prétention d'épuiser<br />

les problèmes posés mais qui pourront servir de base pour les missions<br />

complémentaires nécessaires dans cette région, notamment sur le Guir, dans<br />

les Kem-kem et la v<strong>al</strong>lée du Dra.<br />

Dans la présente étude, nous nous sommes limités aux Coléoptères,<br />

mieux connus, plus abondants, plus faciles à capturer et à étudier, en insistant<br />

plus particulièrement sur les terricoles dont la répartition et les peuplements<br />

sont d'un intérêt tout particulier au point de vue biogéographique.<br />

Ce qui sera dit à propos de ces insectes serait probablement v<strong>al</strong>able aussi,<br />

grosso modo, pour ceux des autres ordres, et constituera en tout cas une<br />

base utile pour le jour où l'on sera en mesure de faire pour eux aussi ce<br />

que nous <strong>al</strong>lons nous efforcer de faire ici pour les Coléoptères.<br />

La regIOn prédésertique et désertique parcourue au cours de ces<br />

diverses missions comprend essentiellement les bassins des grands oueds<br />

sud-marocains descendus de l'Atlas (Guir, Daoura et Dra) et les Hamada<br />

qui leur font suite; elle forme approximativement un triangle limité: au<br />

Nord par le lebel Bani, les contreforts du lebel Sarro et les avancées méridion<strong>al</strong>es<br />

du Grand-Atlas orient<strong>al</strong>; à l'Est par l'Oued Guir; au Sud par la<br />

bordure méridion<strong>al</strong>e des Hamada du Guir, de la Daoura et du Dra, qui<br />

viennent se terminer sur les bassins ensablés de l'Erg er Raoui et de l'Erg<br />

Iguidi.<br />

Par le Nord, elle confine à la région méditerranéenne; par l'Est, elle<br />

prend un contact intime avec le Sahara oranais par l'intermédiaire de la<br />

Hamada du Guir et le long de la Saoura; par le Sud, elle pénètre dans<br />

le Sahara centr<strong>al</strong> dont il est impossible de la séparer par une limite naturelle.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 193<br />

C'est donc une zone de transition, d'U1Ie part entre le Nord, méditerranéen,<br />

et le Sud, saharien, d'autre part entre le Sahara oranais à l'Est<br />

et le Sahara atlantique à l'Ouest.<br />

Les caractéristiques géographiques de cette région, du moins pour ce<br />

qui concerne la partie purement saharienne explorée par la mission scientifique<br />

de 1951, ont été exposées d'une façon très claire et complète par<br />

F. <strong>JOLY</strong> dans la première partie du présent travail d'ensemble. Nous n'y<br />

reviendrons donc pas, si ce n'est pour insister quelque peu sur des facteurs<br />

climatiques qui ont, directement ou indirectement, une répercusion considérable<br />

sur le peuplement entomologique de la région.<br />

Le climat de celle-ci est en effet entièrement dominé par le voisinage :<br />

des hauts massifs du Grand Atlas marocain, de l'Anti-Atlas et du Sarro;<br />

de l'Océan Atlantique.<br />

Le Sahara sud-marocain, du fait de ce double voisinage des Atlas et<br />

de l'Atlantique, est une région où les précipitations annuelles, quoique<br />

irrégulières en surface et en quantité, manquent rarement de se produire<br />

chaque année, tant au printemps qu'à l'automne; de ce fait, cette région<br />

est une des moins irrégulièrement arrosées du Sahara occident<strong>al</strong>. Ces pluies<br />

déterminent au niveau des oueds de la contrée, et spéci<strong>al</strong>ement des grands<br />

oueds, un régime de crues périodiques et saisonnières qui aboutissent à<br />

mettre en eau, souvent fort loin dans le désert, le Guir et la Daoura, et<br />

permettent parfois au Dra d'atteindre la mer; les crues du Guir notamment,<br />

qui déterminent à certains de leurs paroxysmes les crues de la Saoura,<br />

sont particulièrement bien connues dans le Sahara sud-oranais. Ces crues<br />

jouent un rôle évident, tant par Je transport direct que par la fertilisation<br />

de larges zones de végétation verte qui entraînent l'extension des formes<br />

méditerranéennes vers le Sud, d'où enrichissement glob<strong>al</strong> de la flore et de<br />

la faune dans cette partie du Sahara, accompagné, ou plutôt suivi, par une<br />

pullulation de la faune déserticole.<br />

Mais ces influences s'atténuent progressivement: du Nord au Sud,<br />

pour celle des massifs montagneux; de l'Ouest à l'Est, pour celle de l'Atlantique.<br />

Il en résulte cette transition génér<strong>al</strong>e mentionnée plus haut, qui reste<br />

sensible m<strong>al</strong>gré la diversité des biotopes qui seront étudiés séparément<br />

plus loin dans un chapitre spéci<strong>al</strong>.<br />

Une autre influence des précipitations atmosphériques sur le peuplement<br />

entomologique de cette région se traduit par le fait que, selon les périodes<br />

de pluviosité ou de sécheresse pouvant s'étendre sur plusieurs années, il<br />

se produit une raréfaction ou un pullulement de la plupart des espèces, avec<br />

des déc<strong>al</strong>ages annuels ou saisonniers pour les différents groupes d'insectes ;<br />

de sorte que des prospections effectuées à plusieurs reprises dans une même


lJ4 LES HAMADA SUD-MARUCAINES<br />

région donnent parfois des résultats complètement différents; nous reviendrons<br />

plus loin sur ce point, mais il était nécessaire de le mettre en lumière<br />

dès le début du présent travail, afin d'éclairer ce qui suivra.<br />

Pour terminer cette brève introduction, il nous reste à remplir<br />

l'agréable devoir d'adresser nos remerciements ch<strong>al</strong>eureux à tous les spéci<strong>al</strong>istes<br />

qui ont eu l'obligeance d'effectuer ou de contrôler les déterminations<br />

des insectes r6coltés, notamment MM. ANTOINE, BRUNEAU de MIRÉ,<br />

CLÉMENT, DESCARPENTRIES, ESPANOL, HOFFMANN, JARRIGE, LEGRUS,<br />

de PEYERIMHOFF, PIC, ROUDIER, THEROND.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE<br />

II - CATALOGUE DES ESPECES RECOLTEES<br />

INDICATIONS PRÉLIMINAIRES:<br />

Chaque nom d'espèce ayant fait l'objet d'une détermination de la<br />

part d'un spéci<strong>al</strong>iste est suivi du nom de celui-ci, entre parenthèses (en<br />

abrégé s'il y a lieu: Ant = ANTOINE, Esp = ESPANOL, Hoffm = HOFF­<br />

MANN, Jarr = JARRIGE, Peyerh = de PEYERIMHOFF).<br />

Les espèces qui n'avaient pas encore été sign<strong>al</strong>ées du Maroc (1) sont<br />

indiquées par la lettre N, en caractères gras, placée après le nom.<br />

Chaque loc<strong>al</strong>ité est suivie de l'initi<strong>al</strong>e du nom du collecteur, indiquée<br />

entre parenthèses: A. = ANTOINE, K. = KOCHER, L = abbé LAVO­<br />

CAT, M. = BRUNEAU de MIRÉ, P. = PANOUSE, R. = REYMOND, Rs. .<br />

RUNGS.<br />

CICINDELlDES<br />

Cicindela {Myriochilel melancholica F - Rissani, sur la vase au bord<br />

de la retenue d'eau du barrage de Sijilmassa (M.-R.).<br />

C. {Lophyr<strong>al</strong> flexuosa F (s. lat.) - Largement répandue dans tout le<br />

Nord du Sahara, notamment dans la région .de Colomb Béchar (M.-R.).<br />

C. {Lophyridi<strong>al</strong> lunulata F - Beni Abbes (R.), Foum Zguid (R.)<br />

CARABlDES<br />

Camp<strong>al</strong>ita Olivieri Dej - Hamada du Dra (K.), coude du Dra (A.), Bou<br />

Tarit, près de Taouz (R.), Hasi Mahjez (R.) ; commun après les<br />

crues de février 1951. Espèce aridicole, rencontrée cependant aussi,<br />

après une pullulation de chenilles processionnaires, dans les cèdraies<br />

de Tamtroucht, dans le Moyen-Atlas orient<strong>al</strong> (R.).<br />

C<strong>al</strong>osoma <strong>al</strong>giricum Gén - Hasi Chaamba (M.-R.) (débris d'élytres, à<br />

deux reprises). C'est le c<strong>al</strong>osome saharien par excellence, sign<strong>al</strong>é par<br />

divers auteurs depuis le Hoggar (de PEYERIMHOFF) jusqu'au Rio de<br />

Oro (MATEU).<br />

(1) La frontière méridion<strong>al</strong>e du Maroc n'étant pas encore officiellement délimitée,<br />

nous nous sommes basés sur celle qui est donnée par la carte administrative<br />

au 1:1000000 de 1951, c'est à dire une ligne droite partant de la frontière du Maroc<br />

méridion<strong>al</strong> espagnol, à l'Ouest de Tindouf, passant par Oum el Assel et aboutissant<br />

au Guir à une quinzaine de km au Nord d'Igli, -<br />

195


[lJ6 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

C. sycophanta L - Un débris d'élytre à Tarhit (M.-R.), sans doute apporté<br />

à l'occasion d'une crue. Espèce p<strong>al</strong>éarctique surtout forestière,<br />

accidentelle au Sahara.<br />

SCARITlDES<br />

Scarites planus Bon - Hasi Mahjez (M.-R.); rives du Dra, en crue,<br />

près d'Oum el Achar (R.).<br />

Dischyrius numidicus Putz (Ant) - Rissani (P.).<br />

D. Thcrondi Puel (Ant) - Zguilma (R), 1 ex.<br />

D. ruficornis Putz (Peyerh) - Zagora (P.).<br />

D. clypeatus Putz (Ant) - Kersaz (R).<br />

SIAGONlDES<br />

Siagona europaea Dej (Ant) - Hasi Mahjez (A., M.-R.), en nombre au<br />

bord des mares provenant de crues; Rissani (R.); rives du Dra en<br />

crue près d'Oum el Achar (R.) ; mares du Guir près d'Abadla (M.-R.).<br />

Espèce septentrion<strong>al</strong>e largement répandue le long des oueds du pré­<br />

Sahara bien que rare dans le reste du Maroc.<br />

Coscinia (Graniger) sp ? (bas<strong>al</strong>is Dej s. sp. ou sp. aff.) (Colas) - Hasi<br />

Mahjez (M. R.) ; crUe du Guir près d'Abadla (M.-R.) ; Erfoud (R).<br />

Différente de C. Semelederi Chd, sign<strong>al</strong>ée de divers points du Sahara<br />

septentrion<strong>al</strong>.<br />

TRECHlDES<br />

Notaphus varius 01 (Peyerh, Ant) - Guclta Kahla (P.), Icht (P.), Rissani<br />

(R.).<br />

Peryphus (Ocydromus) atlanticus Woll (s. sp. megaspilum W<strong>al</strong>k 7)<br />

(Allt) - Aouinet Torkoz (P.), Foum el Hassane (P.), lcht (P.), Bouanane<br />

(R), 19ma (R). Dans ces deux dernières loc<strong>al</strong>ités, la forme<br />

typique est accompagnée par l'aberration sinemaculata Neto (Ant),<br />

décrite du Maroc mais sans loc<strong>al</strong>ité.<br />

P. (O.) Andreae F, s.sp. atlantis Ant (Ant) - Erfoud (ab. p<strong>al</strong>lidior Ant).<br />

P. (Nepha) Alluaudi Ant (Peyerh) - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités de toute la<br />

région saharienne marocaine, depuis Oum el Achar (R) jusqu'à<br />

Erfoud (A.). N'était sign<strong>al</strong>é jusqu'ici que des régions montagneuses du<br />

Marüç méridion<strong>al</strong> et centr<strong>al</strong>.


ZOOLOG[f, - ENTOMOLOGIE 1


198 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ANTHIIDES<br />

Anthia (Thermophila) sexmaculata F (S. lat.) - Loc<strong>al</strong>ités diverses dans<br />

la région de l'Oued Bou Haïara (R.); Erg er Raoui, près d'Oglat<br />

Beraber (R.). Ces exemplaires, comme ceux déjà sign<strong>al</strong>és de Zagora<br />

(KOCHER, ANTOINE) et de Tazzarine (RUNGS), appartiennent pour<br />

la plupart à la variété marginata Latr (= pharaonum Bed). Par contre<br />

ceux de l'Oued Mird (L.) se rattachent plutôt à la forme typique, dont<br />

ils présentent le dessin; cependant leur grande taille et leur tégument<br />

brillant rappellent encore la variété marginata. Dans la région de<br />

l'Oued Bou Haïara, on trouve, avec de nombreux exemplaires de<br />

marginata, quelques individus de 6-maculata s.str. et quelques exemplaires<br />

intermédiaires. Une délimitation nette entre les deux formes<br />

est donc difficile à établir, ainsi que l'a montré MAT EU, dans un récent<br />

travail, d'une façon très documentée (EOS, 1947, p. 124, et pl. 3,<br />

fig. 1); cependant il semble exagéré de ne considérer marginata que<br />

comme une simple aberration, et les remarques biogéographiques<br />

formulées fi ce sujet par BASILEWSKY (1), bien que ne se confirmant<br />

pas au Maroc, méritent d'être prises en considération; d'ailleurs, le<br />

fait que seule la forme marginata est sign<strong>al</strong>ée du Sahara espagnol, par<br />

MATEU lui-même, pour un ensemble de 26 loc<strong>al</strong>ités, dénote une loc<strong>al</strong>isaton<br />

géographique partielle, non négligeable; marginata n'est donc<br />

ni une sous-espèce ni une simple aberration; c'est très exactement<br />

ce que les cat<strong>al</strong>ogues appellent une « variété ».<br />

A. venator F - N - Belibilia, entre Bou Denib et Bouanane (M.-R.),<br />

un élytre (2).<br />

HARPALIDES<br />

Harp<strong>al</strong>us tenebrosus Dej (Ant) - Tagounit (A.).<br />

Eqadroma marqinata Dej - Oued Dra, près d'Oum el Achar (R.), Aouïnet<br />

Torkoz (P.), Igma (P.), Tagounit (A.), Abadla (R.).<br />

Anisodactylus virens Dej. s. sp. Winthemis Dej (Ant) - Hasi Bou Guedjouf,<br />

près d'Aouïnet Torkoz (P.), un exemplaire se rapportant à l'ab.<br />

Bedeli Puel (Ant).<br />

(1) Mémoires de l'Institut français d'Afrique Noire, N° 10: Contribution à<br />

l'étude de l'Aïr, 1950, p. 252 à 254. A noter toutefois que l'auteur, dont la bibliographie<br />

s'arrête en 1938, semble n'avoir pas eu connaissance des travaux publiés depuis<br />

cette date, notamment par les chercheurs marocains et espagnols.<br />

(2) Retrouvé depuis lors au même endroit (5 individus, dont 3 ont été capturés).<br />

Juillet 1953 (R.).


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 199<br />

Bleusea deserticola Bed (de Miré) - N - Hamada du Dra (R.), Ikhf<br />

n'Ouzreg (R), Tabelb<strong>al</strong>a (R.).<br />

Heteracantha depressa BruI (de Miré) - N - lkhf n'Ouzreg (R.).<br />

PTEROSTCHIDES<br />

Abacetus S<strong>al</strong>zmanni Gcrm - Tata (P.), Aouïnet Torkoz (P.), Targant<br />

(K.), Dfeil (K.).<br />

A. Antoinei Straneo - Tagounit (A.).<br />

Sphodrus leucopht<strong>al</strong>mus L (Ant) - Daoura (Joly), Timimoun (R),<br />

Hamada du Dra (R.).<br />

Pristonychus (Sphodroïdes) atlanticus Esc - Erfoud (A.), 1 ex.<br />

Paraderus Wol1astoni Woll (Ant) - Igma (K., R.), Hasi Mahjez (Ant.,<br />

M.-R.), Oued Dra près d'Oum el Achar (R.), crue du Guir à Abadla<br />

(M.-R.). Au Maroc, en dehors des régions sahariennes ou subsahariennes,<br />

n'a été sign<strong>al</strong>é que de Mogador (décrit de Madère).<br />

Anchus ruficornis Gze - Aouïnet Torkoz (P.-R.).<br />

MASOREIDES<br />

Graphopterus serrator Forsk (s. lat.) (Ant) - N'avait été sign<strong>al</strong>é jusqu'ici<br />

du Maroc que sous sa forme Lepelletieri Cast, de la région de la Moulouya.<br />

Au Sahara sud-marocain, se présente sous deux formes, qui<br />

méritent probablement le rang de sous-espèce :<br />

- l'une orient<strong>al</strong>e, se rattachant peut-être à V<strong>al</strong>dani Guer, mais rappelant<br />

surtout mu/tiguttatus 01 d'Egypte: Beni Abbes (R), en nombre;<br />

Hasi el Hameïda (R).<br />

- l'autre occident<strong>al</strong>e, plus proche de Lepelletieri Cast (1): Mhamid<br />

(R.), coude du Dra (R).<br />

Masoreus orient<strong>al</strong>is Dej (Ant) - Ikhf n'Ouzreg (R.), 1 ex. N'avait été<br />

sign<strong>al</strong>é jusqu'ici que du Maroc méridion<strong>al</strong> espagnol.<br />

(1) Décrite depuis lors sous le nom de S.sp. Reymondi Ant. (Rev. fr. d'entom.<br />

1953. p. 12).


200 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

LEBIIDES<br />

Dromius vagepictus Frm (Pécoud) - Oglat Beraber (R.).<br />

D. Mayeti Bed (Ant) - Rissani (M.-R), Ikhf n'Ouzreg (R.). N'avait été<br />

sign<strong>al</strong>é jusqu'ici, au Maroc, que de la zone saharienne espagnole.<br />

D. Alfieri Peyerh (Ant) - Mares résultant d'une crue de l'Oued Ouir,<br />

près d'Abadla (R), 1 exemplaire; Oum Jerane (R), 1 ex.<br />

Syntomus (Metabletus) lateraIis Mots (de Miré) - Coude du Dra (R),<br />

Ikhf n'Ouzreg (R.).<br />

Microlestes corticaIis Duft, s. lat. (Ant) - Hamada du Dra (K.), Hasi<br />

Mahjez (M.-R), crue du Ouir près d'Abadla (M.-R.), Rissani (M.-R).<br />

Ces insectes semblent devoir être rapportés à la forme typique, <strong>al</strong>ors<br />

que dans le Maroc non saharien l'espèce serait représentée par la var.<br />

f<strong>al</strong>sulus Ant.<br />

Apristus subaeneus Chd, s.sp. striatipennis Luc - N - Tagounit (A.),<br />

Cymindis discophora Chd - Mhamid (R.), Hasi bou Haïara (R).<br />

C. laevistriata Luc, s. sp. pseudosutur<strong>al</strong>is Bed - Tata (P.), Oued Dra,<br />

Tinfouchy (R), Tagounit (R.), Oum el Achar (R.), Zegdou (A.).<br />

ZUPRIIDES<br />

Zuphium testaceum Klug (Ant) - Rasi Mahjez (M.-R.), crue du Ouir<br />

près d'Abadla (R.).<br />

Z. varum Vaul (Ant) - Rasi Mahjez (M.-R.) 1 ex.<br />

Z. olens Rossi - Oum el Aleg (R), 1 ex.<br />

BRACHYNIDES<br />

Pheropsophus africanus Dej - Aouïnet Torkoz (P.), avec ab. Schrammi<br />

Ant. Trouvé aussi au Mouydir (Ikniouene et Tin el Gloul) (R), sous<br />

les g<strong>al</strong>ets au bord des guelta. L'espèce, surtout saharienne, remonte<br />

au N le long de la côte au moins jusque dans le Sous (jusqu'à Mogador,<br />

selon BEDEL).<br />

Brachynus (Brachynolomusl Liebkei Csiki, s.sp. occidentaIis Mateu ­<br />

Abadla (M.-R.), en nombre à l'occasion de crues du Ouir. Cette sous-


ZOOLOGIF - FNTOMOTOGTE 201<br />

espèce n'était connue jusqu'ici que d'el Aïoun du Dra, d'où elle est<br />

décrite; nos exemplaires répondent exactement à la description et à<br />

la figure [MATEU, loc. cif. 1947, p. 134-135], sauf que les angles postérieurs<br />

du pronotum sont un peu moins aigus.<br />

Aploa nobilis Dej (Ant) - Hasi Mahjez (M.-R.), en mai 1950, repris en<br />

février 1951 ; Zemmour (R.), Mouydir (R.), etc. Bien que répandu<br />

dans l'ensemble de l'Afrique, est en Afrique du Nord strictement saharien<br />

mais n'a pas encore été trouvé dans la partie marocaine du Sahara.<br />

HALlPlDES<br />

H<strong>al</strong>iplus lineaticollis Marsh - Tata (P.).<br />

H. mucronatus Steph - Task<strong>al</strong>a (NO d'Aouïnet Torkoz) (P.).<br />

DYTfSClDES<br />

Laccophilus hy<strong>al</strong>inus Dej - Beni Ahhes (R.) avec la var. feslaceus Auhé.<br />

Erfoud (A.), Tagounit (R.).<br />

Bidessus minutissimus Germ (Peyerh) - Tata (P.), Akka (P.), Aouïnet<br />

Torkoz (P.). Répandu dans tout le Maroc, mais surtout dans le Sud.<br />

Guignotus pusillus F (Legros) - Aouïnet Torkoz (P.), Hasi Beïda (K.),<br />

Task<strong>al</strong>a (P.), Hasi Mahjez (R.), Beni Abbes (R.), Tabelb<strong>al</strong>a (R.).<br />

Coelambus confluens F - Aouïnet Torkoz (P.), Hasi Mahjez (R.) ; Oum<br />

el Aleg (R.) ; en nombre dans les mares de l'Oued Dra, avec le dessin<br />

élytr<strong>al</strong> souvent plus ou moins effacé; Zguilma (R.), ég<strong>al</strong>ement en<br />

nombre mais avec, au contraire, une tendance au mélanisme, les élytres<br />

arrivant à être presque complètement noirs chez certains individus,<br />

tandis que, chez d'autres, les lignes noires des élytres, bien que confluentes,<br />

sont encore distinctes.<br />

Stictonotus optatus Seidl, s.sp. densatus Peyerh - Task<strong>al</strong>a (P.).<br />

Graptodytes ignotus Muls (Legros) - Hasi Bou Tazert (P.).<br />

Potamonectes Clarki Woll - Bouanane (R.), Akka (P.), Aouïnet Torkoz<br />

(P.).<br />

Meladema coriacea Cast - Bouanane (R.). Espèce méditerranéenne qui<br />

atteint le Sahara centr<strong>al</strong>.<br />

Eretes sticticus L et ab. div. - Taouz (P.-R.), avec ab. griseus F; Dra<br />

près d'Oum el Achar (R.), Hasi Mahjez (R.), Oued Mird (R.). Ubi-


202 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

quiste princip<strong>al</strong>ement subtropic<strong>al</strong> qui, au Maroc, est assez commun<br />

dans le Sud, et notamment en région saharienne, mais rare ailleurs.<br />

L'insecte présente des variations notables, parfois dans une même<br />

loc<strong>al</strong>ité, particulièrement à Hasi Mahjez où l'on trouve notamment<br />

rab. succinctus Klug et des exemplaires de grande taille paraissant se<br />

rapporter à l'ah. helvolus Klug.<br />

GYRINIDES<br />

Aulonogyrus striatus F - Oued Dra près d'Oum el Achar (R.), Hasi<br />

Mahjez (R.).<br />

HYDROPHILIDES<br />

Ochthebius foveolatus Germ (s. lat.) (Peyerh sub « pedicularius Kuw ») ­<br />

Akka (P.), Tata (P.), Aouïnet Torkoz (P.).<br />

Hydraeana testacea Curt (Legros) - Hasi Bou Tazert (P.).<br />

Limnebius pilicauda Guill - Bas Dra: Task<strong>al</strong>a (P.), Bou Tazert (P.).<br />

Helophorus Chobauti Guillb ? - Hasi Mahjez (R.), Daoura près du Jehel<br />

Ben Sour (R.).<br />

H. aquaticus L (s. lat.) - Erfoud (A.).<br />

H. fulgidicollis Mots? - Zguilma (R.).<br />

Hydrochus angustatus Germ (vaL) - Hasi Bou Tazert (P.).<br />

Hydrochus nitidicollis Muls ? - Task<strong>al</strong>a (P.).<br />

Coelostoma hispanicum Kust - Aouïnet Torkoz (P.), Oum Jerane (R.).<br />

Laccobius atroceph<strong>al</strong>us Rtt (s. lat.) - Aouïnet Torkoz (P.).<br />

Helochare13 lividus Forst (vaL) - Task<strong>al</strong>a (P.), 1 ex.<br />

Enochrus politus Küst - Hasi Bou Tazert (P.), coude du Dra (P.).<br />

Berosus affinis Brullé (Peyerh) - Tata (P.), Aouïnet Torkoz (P.).<br />

STAPHYLINIDES<br />

Anthobium sp ? - Lit du Dra près d'Oum el Achar (R.).<br />

Trogophloeus transvers<strong>al</strong>is Woll (Peyerh) - Tcht (P.).


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 203<br />

T. punctipennis Kiesw (Peyerh) - Guelta Zerga (P.). Au Maroc, répandu<br />

surtout dans le Sud.<br />

T. pusillus Grav (s.sp. exilis Woll ?) (Peyerh) - Guelta Zerga (P.). Déjà<br />

sign<strong>al</strong>é du Maroc, mais sans indication de loc<strong>al</strong>ité. Dans nos collections<br />

figure ég<strong>al</strong>ement un exemplaire d'Agadir (Peyerh det.).<br />

T. despectus Bdi (Peyerh) (1) - N - Icht (P.), Guelta Zerga (P.). Espèce<br />

qui n'avait pas encore été sign<strong>al</strong>ée du Maroc, bien que figurant, de<br />

diverses loc<strong>al</strong>ités, dans nos collections: Fès (Peyerh), Sidi Yahia du<br />

Gharb, Bou Znika.<br />

Platystethus cornutus Grav - Foum el Hassane (P.).<br />

Bledius atricapillus Germ (Peyerh) - Zagora (P.). Au Maroc n'a été<br />

sign<strong>al</strong>é jusqu'ici que de Figuig (AuuAun).<br />

B. sp ? - Hasi Mahjez (A.), l ex.<br />

Stenus mendicus Er (Peyerh) - Zagora (P.).<br />

Pinophilus aegyptius Er (Jarr) - Hasi Mahjez (R.).<br />

Achenium aequatum Er, s.sp. transsaharense Koch (Jarr) - Dfeil (K.) ;<br />

crue du Dra, près d'Oum el Achar (R.), Hasi Mahjèz (M.-R).<br />

Leptacinus bathychrus Gyll (Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

Xantholinus (Gyrohypnus) punctulatus Payk (Jarr) - Ben Sour (R.),<br />

l ex.<br />

Gauropterus fulgidus F - Targant (K.), l ex. ; Oum el Aleg (R.), 1 ex.<br />

Neobisnius orbus Kiesw (Peyerh) - Guelta Kahla (P.), Guelta Zerga (P.),<br />

Tata (P.).<br />

Philonthus concinnus Grav (Jarr) - Oglat Beraber (R).<br />

Ph. plagiatus Fauv (Jarr) - N - Oued Beretaïl (P.-R.) ; Jebel Reboub<br />

(R.).<br />

Ph. maritimus Motsch (Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

Heterothops dissimilis Grav ? - Oum el Aleg (R), 1 ex.<br />

Cardiola obscura Grav (Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

F<strong>al</strong>agria desertorum Fauv (Jarr) - Hasi Beïda (K.), Aouïnet Torkoz<br />

(P.), Ben Sour (A.).<br />

(1) Loc<strong>al</strong>isation peu vraisemblable, résultant sans doute d'une confusion avec<br />

T. exiguus Er (= despectus Gglb nac Bdi).


204 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

F. naevula Er (Peyerh) (s. lat.) - Foum el Hassane (P.), Icht (P.), Targant<br />

(K.).<br />

Tachyusa feri<strong>al</strong>is Er - Icht (P.).<br />

Atheta opacicollis Fv (Jarr) - N - Oued Mird (L.) Ben Sour (A.). Déjà<br />

trouvée dans le Sud-marocain, à Beni Tajit (Peyerh det., in car<strong>al</strong>.<br />

OTTN), mais pas encore sign<strong>al</strong>ée du Maroc dans la littérature.<br />

A. (Coprothass<strong>al</strong> sordida Marsh (Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

A. sulcifrons Steph ? - Erfoud (A.).<br />

Aleochara bipustulata L (Jarr) - Hasi el Hameïda (R.), Hasi Zerzour<br />

(A.).<br />

PSELAPHIDES<br />

Ctenistes Staudingeri Schf (Peyerh) - Zagora (P.).<br />

HISTERIDES<br />

Teretrius pulex Frm (Thérond) - N - Oued Mird (L.), 1 ex.<br />

T. acaciae Rtt (Thérond) - N - Oued Mird (L.), 1 ex.<br />

Saprinus ornatus Er - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités: Hasi Beïda (K.), Hasi<br />

Bou Haïara (R.), Oglat Beraber (R), Oued Mird (L.), etc. Au Maroc,<br />

surtout méridion<strong>al</strong>.<br />

S. figuratus Mars, var. sinaïticus W<strong>al</strong>k - Bou Haïara (R.), Zguilma (R.).<br />

S. aerosus Norm et Thér (Thérond) - Oued Beretai'l (P.-R.).<br />

S. aegyptiacus Mars (s.lat.) - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités: Hasi Bou Haïara<br />

(R.), Hasi Beïda (K.), Oued Mird (L.), Tagounit (R), etc., etc. La<br />

plupart des individus paraissent appartenir à la var. Solskyi Rche.<br />

Insecte exclusivement saharien ou subsaharien, bien que sign<strong>al</strong>é de<br />

Rabat (1).<br />

S. sp ? - Hasi Zerzour (A.).<br />

S. moyses Mars (Thérond) - N - Ougarta (R), Jebel Reboub (R.),<br />

Hasi Bou Laadam (P.-R.), Hasi Zerzour (A.), Igma (R.). Chez ce<br />

dernier, m<strong>al</strong>heureusement unique, la ponctuation élytr<strong>al</strong>e est plus stri-<br />

(1) THERY (Bull. Soc. Sc. Nat. Maroc 1921, p. 21); rette loc<strong>al</strong>isation pst à<br />

considérer comme suspecte ou accidentelle; l'insecte en question ne figure plus dans<br />

les collections de 1'1. S. Ch. et n'a jamais été repris dans la région de Rabat.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 205<br />

gueuse et plus étendue (var. nov. ou ab ?). Bien que déjà trouvée à<br />

Zagora par M. RUNGS (Peyerh det.), l'espèce semble n'avoir pas encore<br />

été sign<strong>al</strong>ée du Maroc.<br />

Hypocacculus rubripes Er (Thérond) - Oum el Aleg (R.), 1 ex.<br />

Hypocaccus Fochi Auzat (Thérond) - N - Oum el Achar (R.), Hasi<br />

Tilemsi (A.), Kheneg Mrheirfa (P.-R.), Oum el Assel (P.-R). Selon<br />

de PEYERIMHOFF (in litt.) aurait été déjà trouvé au Maroc pré-saharien,<br />

à Goulmima dans la v<strong>al</strong>lée du Gheris.<br />

H. Schultzei Schm (Thérond) - Hasi Mahjez (R.). N'était sign<strong>al</strong>é jusqu'ici<br />

que de Mogador.<br />

H. Lecomtei Peyerh ? (var. ou <strong>al</strong>f.) (Thérond) - N - Mahjez (P.-R.),<br />

1 ex.<br />

H. syphax Rtt (Thérond) - N - Zemoul (R), Kheneg Mrheirfa (P.-R.),<br />

Mhamid (P.-R), Hasi Tilemsi (A.).<br />

Xenonychus tridens Jacq V<strong>al</strong> (Thérond) - Hasi Mahjez (R), Erg er<br />

Raoui près Hasi Hameïda (R.), Hasi Tilemsi (A.).<br />

Philothis bidens Peyerh (Thérond) - Abadla (R), 1 ex.<br />

Ph. <strong>al</strong>siosus Peyerh (Thérond) - Grand Erg, près Beni Abbes (R.), 1 ex.<br />

Hister bipunctatus Payk - Hasi Mahjez (R).<br />

Att<strong>al</strong>us Panousei Pic - Assa (P.).<br />

MALACHlDES<br />

DASYTlDES<br />

Melyrodasites costatus Pic - Hamada du Dra (K.).<br />

CLERIDES<br />

Tillodenops plaqiatus Frm ? - N - Oum Jerane (R), 1 ex.; Abadla<br />

(R), 1 débris (manquent la tête et le corselet).<br />

Trichodes zaharae Chevr - Hasi Bou Haïara (R.), 1 ex.<br />

T. sp ? (prob. sp. nov.) - Zguilma (R), 1 ex. ; Ikhf-n'Ouzreg (R.), 1 ex.


206 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

CORYNETIDES<br />

Necrobia rufipes Dej - Oued Zemoul (R.), Ougarta (R.).<br />

» var. pilifera Rtt - Tinfouchy (R.), Oued Mird (R).<br />

ELATERIDES<br />

Oophorus (Aeolus) <strong>al</strong>girinus Luc - Ikhf n'Ouzreg (R.), 1 ex.<br />

Aeoloïdes grisescens Germ - N - Abadla (R.), Oum Jerane (R), Jebel<br />

Mrah (R.).<br />

Cardiophorus stoliger Buyss ? - Erfoud (R.), Rissani (R.).<br />

C. sp ? aff. impexus Buyss (Pic) - Hasi Bou Guejouf (P.), 1 ex.<br />

Paracardiophorus dilutus Er - Aouïnet Torkoz (P.), Tagounit (R).<br />

BUPRESTlDES<br />

Julodis aequinocti<strong>al</strong>is 01 (s. lat.) - Oued Itsea (P.-R.), un élytre violetfoncé,<br />

correspondant à la forme typique; Tata (P.), nombreux exemplaires<br />

dont un se rapportant à la forme typique" un à la var. Lucasi<br />

Saund (1) et le reste à la s.sp. deserticola Frm, var. tatae Théry. Ces<br />

3 formes avaient été déjà sign<strong>al</strong>ées de Tata par T'HERY; il est parfois<br />

difficile, pour certains individus, de décider s'il y a lieu de les rattacher<br />

à l'une ou l'autre d'entre elles ou bien plutôt à la s.sp. deserticola<br />

proprement dite.<br />

Cette dernière a été trouvée ég<strong>al</strong>ement en plusieurs endroits,<br />

dans la région de Zguilma et du coude du Dra: Khoua Trik (R.),<br />

Gara Bouflidat (R.), Mhamid (R.), etc. Il semble aussi qu'on doive y<br />

rapporter plusieurs exemplaires de Gara Sba (R.), dans la même région,<br />

m<strong>al</strong>gré qu'ils soient dépourvus de la pulvérulence jaune caractéristique<br />

de cette forme (individus macérés ou frottés ?) ; les fossettes de pubescence<br />

jaunâtre ont tendance à s'effacer, comme d'ailleurs chez la var.<br />

tatae.<br />

Acmaeodera rufomarginata Luc? - Oued Itsea (P.-R), Zguilma (R.).<br />

A. sp ? ou var. du précédent? - Erg Jemel (R), 1 ex.<br />

(1) Sensu THERY ; l'insecte a été décrit comme espèce distincte et figure comme<br />

tel dans le cat<strong>al</strong>ogue WINKLER, mais aucun des caractères invoqués pour le distinguer<br />

d'aequinocti<strong>al</strong>is 01 ne paraît avoir une v<strong>al</strong>eur spécifique réelle.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 207<br />

A. adspersula III (s. lat.) - lebel Reboub, sur la Hamada du Guir (R.).<br />

A. (Ptychomus) poUtus Klug - N - Hasi Beïda (K.), une paire d'élytres<br />

au pied d'un t<strong>al</strong>ha.<br />

Steraspis speciosa Klug (Peyerh) - N - Guelta Tanzida, au SO de Foum<br />

el Hassane (P.), Hamada du Dra (R), Oued el Ma (R), Oum el Assel<br />

(R), Khorb el Ethel (R.), Hasi Beïda (R.), Mhamid (R.). Commun<br />

sur la Hamada du Dra en février-mars 1951.<br />

Cyphosoma lawsoniae Chevr - Hasi Mahjez (M.-R.). Commun en mai<br />

1950 sous les pierres, dans les fissures de l'argile; on le faisait sortir<br />

ég<strong>al</strong>ement des touffes de Cyperus, soit en les piétinant soit en arrosant<br />

le sol, en même temps que les Siagona et divers autres insectes.<br />

Sphenoptera splendens Cast - N - Erfoud (R.), 1 ex.; Hasi Mahjez<br />

(R), Oglat Smar, sur la route d'Abadla à Béchar (M.-R), en nombre<br />

sur Acacia raddiana. Trouvé aussi sur les Tamarix de Ougarta et Igli<br />

(Fr. PIERRE - R.).<br />

S. Theryi Pic - N - Oum lerane (R.), 1 ex.<br />

Anthaxia angustipennis Klug (Peyerh) - kht (P.), lebel Ben Sour (M.­<br />

R.), Hasi Bou Laadam (R), Zguilma (R.), sur les fleurs de Lauraea<br />

et les rameaux verts d'Acacia raddiana.<br />

A. congregata Klg - N - Oued Mird (R.), lkhf n'Ouzreg (R.) (1).<br />

A. glabrifrons Ab - Oued Itsea (P.-R), sur les fleurs de Lauraea.<br />

A. pulex Ab (s. lat.) - N - lebel Ben Sour (M.-R), Tata (P.). Exemplaires<br />

paraissant légèrement différents de la forme typique d'Egypte.<br />

Déjà trouvée dans la région du Dra par M. RUNGS mais pas encore<br />

sign<strong>al</strong>ée du Maroc dans la littérature.<br />

Diplolophotus desertus Klug - N - Jebel Ben Sour (M.-R) ; Ougarta<br />

(Fr. PIERRE).<br />

Agrilus Uturatus Klug - Rissani (M.-R.), Hasi Bou Laadam (M.-R),<br />

lebel Ben Sour (M.-R.), coude du Dra (R.), Gara Sba (R.). Au Maroc,<br />

n'avait été sign<strong>al</strong>é jusqu'ici que de Tanant et Demnat (env. 100 km<br />

E de Marrakech, AU"UAUD coll., THÉRY det.).<br />

Ces 3 dernières espèces obtenues en battant les t<strong>al</strong>ha (Acacia raddiana)<br />

(2).<br />

(1) Déterminée par comparaison avec les exemplaires du Hoggar figurant dans<br />

la collection de PEYERIMHOFF, au Museum de Paris.<br />

(2) Voir le paragraphe: spéci<strong>al</strong> consacré à la faune des t<strong>al</strong>ha.


208<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

A. sp ? (aff. lituratus KIg) - Coude du Dra (R).<br />

A. purpuratus KIg (Descarp) - N - Oued Mird (R.), Ikhf n'Ouzreg (R.).<br />

DRYOPlDES<br />

Dryops sulcipennis Costa (Peyerh) - razzarine (P.), Rissani (R.), Erfoud<br />

(R).<br />

D. ignotus BoIl - Hasi Bou Tazert (P.), 1 ex.<br />

D. gracilis Kar - Task<strong>al</strong>a (P.).<br />

D. sp ? - Task<strong>al</strong>a (P.), peut-être exemplaire petit et anorm<strong>al</strong> du précédent.<br />

HETEROCERIDES<br />

Heterocerus holosericeus Rosh - Guelta Kahla (P.).<br />

H. scutel1aris Guilleb (Peyerh) - Guelta Kahla (P.), Guelta Zerga (P.).<br />

H. Dayremi Peyerh - Hasi Mahjez (R.), Daoura (A.).<br />

H. flavidus Rossi (Peyerh) - Agadir Tissint (P.).<br />

GEORYSSIDES<br />

Georyssus costatus Cast (Peyerh) - Foum Akka (P.).<br />

DERMESTlDES<br />

Dermestes vulpinus F - Tinfouchy (R.).<br />

D. Frischi Kugel- Hasi Bou Haïara (R.)<br />

Attagenus (Telopes) postic<strong>al</strong>is Frm (1) - Tafil<strong>al</strong>et (Rs.), v<strong>al</strong>lée du Guir<br />

(Rs.), Agadir Tissint (P.), ce dernier de petite taille (2 mm %).<br />

A. (T.) eremivagus Peyerh (Pic) - N - Jebel Ben Sour (R.), 1 ex.<br />

A. (T.) uniformis Frm - Ougarta (R.), Agadir Tissint (R.), Tagounit (R).<br />

A. (T.) obtusus Gyll (s. lat.) - Aouïnet Torkoz (P.·-R).<br />

(1) Déterminé par de PEYERIMHOFF « Ait. lynx Muls >", espèce sign<strong>al</strong>ée jusqu'ici<br />

seulement de la Russie du Sud et de l'Asie occident<strong>al</strong>e, <strong>al</strong>ors que postic<strong>al</strong>is Frm est<br />

décrit de Biskra: sans doute cet éminent auteur a-t-il estimé que les 2 espèces, certainement<br />

très voisines, n'en font qu'une, le nom de « lynx» ayant <strong>al</strong>ors priorité.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE<br />

A. (T.) Heydeni Rtt - Coude du Dra (R.), 1 ex.<br />

A. (T.) sp 7 (aff. hirtulus Rosh) - Hasi Zerzour (A.), 1 ex.<br />

Anthrenus minor W<strong>al</strong>l (Peyerh) - Foum Zguid (P.), Tafil<strong>al</strong>et (R.) Oued<br />

Itsea (R.).<br />

BYRRHIDES<br />

Limnichus incanus Kiesw (Peyerh) - Foum Akka (P.).<br />

TEMNOCHlLIDES<br />

Melambia striata 01 - N - Oued Mird (R.), 1 ex. Espèce décrite du<br />

Sénég<strong>al</strong>, sign<strong>al</strong>ée pour la première fois au Nord du Sahara.<br />

CRYPTOPHAGIDES<br />

Cryptophagus distinguendus Strm - Erfoud (A.), 1 ex.<br />

C. sp 7 (var. ou aff. du précédent) - Oued Mird (L.), Hasi Zerzour (A.).<br />

C. sp '? (var. 7) - Hasi Mahjez (A.).<br />

CUCUJIDES<br />

Silvanus (Oryzaephilus) mercator Fauv 7 - lkhf n'Ouzreg (R.), 1 ex.<br />

(importé 7)<br />

PHALACRlDES<br />

Olibrus sp 7 - Mhamid (R.), Kheneg Mrheirfa (R.), Hasi Mahjez (A).<br />

THORICTlDES<br />

Thorictus sp. (aff. angulatus Esc) - Hasi Mahjez (A), 1 ex.<br />

Th. sp 7 - Hasi Mahjez (A), 2 ex. paraissant spécifiquement différents<br />

du précédent, quoique de provenance identique.<br />

MYCETOPHAGIDES<br />

Litargus Leprieuri Pic - Tagounit (Rs.), sur Phoenix daçtyliperda.<br />

209


210<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

COCCINELLIDES<br />

Epilachna chrysomelina F - Igma (K.); Hasi Beïda (K.), en nombre<br />

dans les coloquintes arrachées; trouvée ég<strong>al</strong>ement à Beni Abbes (R.)<br />

et au Mouydir (R.) sur les cucurbitacées cultivées ou sauvages.<br />

Lithophilus sp? (probablement Berlandi Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

L. atlanticus Esc (1) - Hasi Zerzour ,A).<br />

Scymnus (Nephus) bipunctatus Hbst (s. lat.) - El Magrouna, sur le bas<br />

Dra (P.).<br />

Adonia varieqata Gze - Tata (P.), avec ab. 7-notata F et constellata<br />

L; représentée par l'ab. 9-punctata Scop à Hasi Chaamba (R.).<br />

Coccinella ll-punctata L - Rissani (R.).<br />

C. 7-punctata L - Hasi Zerzour (A) ; Oum el Assel (R.), en nombre en<br />

mai 1948; Hamada du Dra (K.), loc<strong>al</strong>ités diverses, en février 1950.<br />

Exochomus nigripennis Er - Oued Itsea (A.) ,1 ex.<br />

LYCTIDES<br />

Lyctus sp ? (africanus Lesne '1) - lebel Ben Sour (R.), 1 ex. défectueux.<br />

BOSTRYCHIDES (2)<br />

Enneadesmus forficula F - Oued Mird (L.), Ben Sour (R., A.), Tissint<br />

(Rs.), Abadla (R.), Aouïnet Torkoz (P.). Se trouve dans tout le Maroc<br />

mais surtout dans le Sud, et dans tout le Sahara.<br />

C<strong>al</strong>opertha truncatula anc - Aouïnet Torkoz (P.).<br />

Sinoxylon seneg<strong>al</strong>ense Karsch - Ben Sour (P.-R.) A, Erfoud (M. R.),<br />

Oued Mird (L.), Tissint (Rs.), Abadla (R.), Aouïnet Torkoz (R.),<br />

Oum .el Aleg (R.).<br />

(1) L'indication « Espagne » donnée pour cet insecte dans le cat<strong>al</strong>ogue JUNK<br />

est erronée: il est décrit d'Aglou, dans le Sous( et n'a jamais été sign<strong>al</strong>é que du Maroc;<br />

toutefois KAPUR (Trans. Roy. entom. soc. London, 1948, p. 300) le met en synonymie<br />

de deserticola WoU, décrit des Canaries; ne connaissant pas ce dernier, je ne peux en<br />

juger. Les insectes dont il s'agit ici paraissent identiques à un cotype d'EsCALERA<br />

figurant dans nos coUections mais un peu défraîchi et immature.<br />

(2) Sur les Il espèces de cette famille qui ont été déjà sign<strong>al</strong>ées du Sahara maro·<br />

cain (zone française ou espagnole), 4 seulement ont été trouvées au cours de nos missions<br />

; ceci prouve que la présente liste d'insectes, si importante soit-eUe, est encore loin<br />

de représenter la tot<strong>al</strong>ité des coléoptères de cette région, du moins pour ce qui concerne<br />

les insectes arboricoles dont la vie à l'état d'imago est génér<strong>al</strong>ement très brève.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 211<br />

S. ceratoniae L - Oued Mird (R), Oum Jerane (R.), Bou Haïara (R.),<br />

coude du Dra (R.).<br />

ANOBlIDES<br />

Xystrophorus Vaulogeri Pic (Pic) - N - Rissani (M.-R.), Oglat Beraber<br />

(M.-R).<br />

PTINIDES<br />

Ptinus diversicollis Pic (Pic) - Hasi bou Tazert, près d'Aouïnet Torkoz<br />

(P.). La description ne comportant pas d'indication de loc<strong>al</strong>ité, M.<br />

PIC a bien voulu me préciser que le type provient d'Agadir.<br />

OEDEMERIDES<br />

Sessinia (Ananca) fuscostrigata Frm (Pic) - N - Oglat Beraber<br />

(R.) (1).<br />

ANTHICIDES<br />

Formicomus coeruleipennis Laf (Peyerh) - Tata (P.), Rissani (R.) ;<br />

>/ var. cyanopterus Laf (Peyerh) - Foum el Hassane (P.).<br />

La forme typique et la variété sc trouvent dans tout le Maroc<br />

mais surtout dans le Sud.<br />

Lept<strong>al</strong>eus truncatulus Frm (Peyerh) - N - Foum el Hassane (P.), Aouïnet<br />

Torkoz (P.).<br />

Anthicus ophth<strong>al</strong>micus Rottbg (Pic) - N - Rissani (R.), bas Dra (P.).<br />

A. tristis Schm, var. Truquii Dbr - Oum el Aleg (R.), 1 ex.<br />

A. sp ? - Hasi Mahjez (A.), 1 ex.<br />

A. sp ? - Hasi Mahjez (A.), 1 ex.; n'a aucun rapport avec le précédent<br />

bien que trouvé au même endroit.<br />

A. sp ? - Erg Jemel (R.), Beni Abbes (R).<br />

A. transvers<strong>al</strong>is Villa (Peyerh) - Foum el Hassane (p.), Rissani (R),<br />

Tagounit (A.), Hasi Mahjez (A.).<br />

(1) L'indication« Chine» du cat<strong>al</strong>ogue WINKLER est erronée: l'insecte est décrit<br />

du Souf. qui n'est pas en Chine mais dans le Sud-Algérien.


214 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

châtre. Les antennes sont, chez tous les exemplaires, noires ou d'un<br />

brun très foncé.<br />

C. (L.) rufulus Frm - N - Erg Belfelfoul (R), une longue série relativement<br />

homogène; Foum Tineslem (R.), Erg Jemel (R), Kersaz (R.),<br />

Foum et Tlaïa (R), Khoua Trik (R.), Hamada du Dra (R.).<br />

Meloe caelatus Rche - Hamada du Dra (K.), Daoura (R), Tazzarine<br />

(A), Hasi Zerzour (A).<br />

Sitaris sp. ? (prob. nov.) - Foum Tineslem (R.), 1 ex.<br />

Stenoria picicollis Esch (Pic) - N - Ben Sour (R), Ousada (P.-R).<br />

C'est à tort semble-t-il que picicollis est donné au cat<strong>al</strong>ogue WINKLER<br />

comme une simple aberration: au Maroc, apic<strong>al</strong>is n'a été sign<strong>al</strong>é que<br />

de l'Atlas, <strong>al</strong>ors l'insecte dont il s'agit est authentiquement déserticole.<br />

MORDELLIDES<br />

Anthobates Defarguesi Ab (Peyerh) - N - Agadir Tissint (P.), Ksar<br />

es Souk (Rs.).<br />

A. spissicornis Peyerh (Peyerh) - Zagora (P.), 1 ex.<br />

ALLECULIDES<br />

Heliotaurus angusticollis Muls (s. lat.) (Pic) - Jebel Bani (R), Oued<br />

Itsea (R.), Hasi Zerzour (A), Alnif (A), basse Daoura (R.). La teinte<br />

est dans l'ensemble bleu-verdâtre, au lieu de bleu-violet foncé comme<br />

chez les exemplaires typiques, et la ponctuation est plus fine et plus<br />

dense.<br />

H. sp ? - Foum et Tlaïa (R.), 1 ex.; Foum Tineslem (R), 1 ex., très<br />

abimé.<br />

Mycetocharina sp. ? - Gara Sba (R), 1 ex.<br />

TENEBRIONIDES (J)<br />

Foleya brevicornis Peyerh - Grand Erg Occident<strong>al</strong> près de Beni Abbes<br />

(R), Erg er Raoui (Fr. PIERRE et R).<br />

Leptonychus sp. div. - Une révision systématique de l'ensemble du genre<br />

(1) Voir plus loin le paragraphe consacré spéci<strong>al</strong>ement à cette famille; voir<br />

aussi le récerit travail d'EsPANoL (Bull. Soc. sc. nat. Maroc II-51, p. 287) à qui l'étude<br />

des Ténébrionides recueillis par nous au Sahara avait été confiée.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 215<br />

paraît nécessaire pour assurer la détermination correcte de ces insectes<br />

(2). Le genre n'a pas encore été sign<strong>al</strong>é du Maroc, mais un individu,<br />

provenant de Figuig, existe dans la collection du Service région<strong>al</strong> de<br />

la Défense des végéaux à Oujda, sous le nom de rufipennis Guér.<br />

Parmi les insectes récoltés par M. REYMOND, on trouve au moins 3<br />

espèces, qui sont les suivantes (1) :<br />

L. rufipennis Guér. - Hasi Mahjez (P.-R).<br />

L. curvicornis Peyerh - Dunes d'Ammes (R), Beni Abbes (R).<br />

L. sabuIicola Chob - Erg er Raoui (R).<br />

Arthrodeis sp ? - lebel Reboub, sur la Hamada du Guir (R.).<br />

Erodius exilipes Luc - Hamada du Dra (K.), Oued Beretaïl (P.-R),<br />

Zegdou (P.-R), Oglat Beraber (M.-R), Mhamid (R.), Hasi Hameïda<br />

(R.), Mahjez (R.), Daoura (R); Grand Erg Occ., près Beni Abbes<br />

(R.). Ces derniers sont beaucoup plus grands que ceux du Sud-Marocain.<br />

E. bicostatus Sol (s. lat.) - Bou Laadam (P.-R.), Tagounit (L.), etc. (2).<br />

E. dentifer Peyerh - Hasi Hameïda (R.).<br />

E. graniventris Peyerh - Grand Erg Occident<strong>al</strong> près de Beni Abbes (R.).<br />

E. graniventris var. Chouberti Kocher (3) - Mhamid (K., P.-R), coude<br />

du Dra (A.).<br />

E. antennarius Vaul s. sp. deserticola Vaul - Ougarta (R.).<br />

E. singularis Peyerh - N - Oum el Assel (P.-R), Hamada du Dra (R.).<br />

Oglat Beraber (R).<br />

Zophosis mozabita Frm (s. lat.) - Dra près d'Oum el Achar (R), Dfeil<br />

(K.) Aouïnet Torkoz (P.); les exemplaires (uniques) de ces 2 dernières<br />

loc<strong>al</strong>ités paraissent se rapporter à la var. Théryi Koch, bien que<br />

celle-ci n'ait été sign<strong>al</strong>ée jusqu'ici que de loc<strong>al</strong>ités plus septentrion<strong>al</strong>es<br />

et plus élevées (Telouet, Tinerhir).<br />

Z. minuta F (s. lat.) - lebel Hèche (R.), 1 ex.<br />

(1) Tel est aussi l'avis d'EsPANOL à qui ces insectes ont été soumis; notre<br />

collègue Franklin PIERRE vient de se charger de ce travail, pour lequel le matériel<br />

dont nous disposions lui a été confié.<br />

(2) Détermination effectuée au Museum d'après la collection de PEYERIMHOFF.<br />

(3) cf. Notes sur les Erodius marocains. KOCHER. Bull. sc. nat. Maroc 1950,<br />

p. 19R.


216 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Z. approximata Deyr (S. lat. ; var. Beraudi Peyerh ?) - Grand Erg Occident<strong>al</strong><br />

près de Beni Abbes (R.) (1).<br />

Z. plana F. (s. lat.) - N - Oum el Assel (P.-R.) (2).<br />

Z. carinata Sol, s. sp. Ghilianii Deyr (Esp) - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités du<br />

Sahara <strong>al</strong>géro-marocain ; insecte très variable de taille et d'aspect; en<br />

particulier on trouve, parfois dans une même loc<strong>al</strong>ité, des insectes plus<br />

grands, aux élytres séparément arrondis à l'extrémité, et d'autre plus<br />

petits, aux élytres arrondis conjointement à l'extrémité. La systématique<br />

de l'espèce a certainement besoin d'être mise au point.<br />

Z. carinata (s. lat., aff. susicus Esc) - Oum Jerane (R.), 1 ex.<br />

Z. sp ? (Esp) - Oglat Beraber (R.), 1 ex. entrant dans le 4" groupe de Reitter<br />

[Best. Tab. N° 77, 1916, p. 89].<br />

Cyphostethe saharensis Mars - Erfoud (R.) et diverses loc<strong>al</strong>ités du<br />

Sahara oranais. Aouïnet Torkoz (P.), un exemplaire plus petit (Esp.<br />

det.), plus clair, plus fortement ponctué, peut-être immature ou m<strong>al</strong><br />

venu.<br />

C. ferruginea Mars - Erfoud (R.) et diverses loc<strong>al</strong>ités du Sahara oranais.<br />

Trichosphaena Perraudieri Mars - N - Erfoud (R.), Oglat Beraber (R.),<br />

Ben Sour (R.).<br />

Herlesa semiopaca Peyerh (Esp) - N - Oued Zerzour (P.-R.), Oued<br />

Itsea (P.-R.), Erfoud (P.-R.), Hasi Tizi n'Daguine (P.-R.), Hasi Tamerzaït<br />

(P.-R.). Décrit comme Tentyronota [Bull. Soc. ent. Fr. 1916 p.<br />

83], mais la loc<strong>al</strong>ité marocaine donnte par l'auteur a été reconnue<br />

ensuite par lui-même comme erronée [-id- 1921, p. 233, nota 1] ;<br />

l'insecte est donc nouveau pour le Maroc.<br />

H. cavifrons Frm (Esp) - Mahjez (P.-R.).<br />

Mesostena angustata F - Hamada du Dra (K.), Hasi Beïda (K.), Tagounit<br />

(R.), Erfoud (R.), Taouz (R.). Dans ces deux dernières loc<strong>al</strong>ités<br />

on trouve aussi l'ab. politipennis Frm.<br />

Hiontisoma occident<strong>al</strong>is Frm, s. sp. grandis Esp - Hasi Zegdou (R.),<br />

Hasi Bou Laadam (R.).<br />

(1) Déterminé d'après le tableau dichotomique de PEYERIMHOFF (in litL), à<br />

défaut de l'insecte que nous ne connaissons pas en nature. Selon le même auteur<br />

(in litt.) serait à rattacher spécifiquement à Z. plana F ; m<strong>al</strong>heureusement, les indications<br />

du tableau en question au sujet de Beraudi ne concordent pas avec la description.<br />

(2) Déterminé de même façon que le précédent, mais paraissant intermédiaire<br />

avec l'espèce suivante dont certains exemplaires proviennent de la même loc<strong>al</strong>ité.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 217<br />

Oterophloeus scuticollis Frm (Esp) - Oglat Beraber (R.). Décrit comme<br />

Tentyria, du Sul-<strong>al</strong>gérien.<br />

Scelosodis laticollis Chob (Esp) - Oglat Beraber (R.); Ben Sour (R.),<br />

Zemoul (R.).<br />

Tentyria lonqicollis Luc (Esp) - Hasi Hameïda (R.).<br />

T. seneq<strong>al</strong>ensis Sol (hircipes Peyerh) (Ant, Esp) - Hasi Bou Laadam (R.),<br />

Hasi Beïda (K.), Hasi Tamerzaït (R.), basse Daoura (R), Ben Sour<br />

(P.-R.). Espèce décrite du Sénég<strong>al</strong>, redécrite du Sahara oranais sous<br />

le nom de hircipes Peyerh (1), trouvée depuis lors à Tindouf (KOCH ER)<br />

et au Sahara espagnol (ESPANOL), sign<strong>al</strong>ée ici pour la première fois<br />

du Maroc saharien. M<strong>al</strong>gré son nom, doit être considérée, du fait de<br />

ses affinités, non comme un insecte soudanais mais comme une espèce<br />

d'origine saharo-sindienne atteignant le Sénég<strong>al</strong>.<br />

Micipsa princeps Peyerh, s. sp. occident<strong>al</strong>is Esp - Zegdou (R) Mahjez<br />

(R.), Hasi Chaamba (P.-R.), Mhamid (P.-R), Oglat Beraber (R),<br />

Hasi Beïda (K.), Hamada du Dra (K.). L'auteur rattache avec doute<br />

à la même sous-espèce deux exemplaires de grande taille (14 et<br />

16 % mm), m<strong>al</strong>heureusement en très mauvais état (trouvés morts),<br />

l'un du Mahjez (P.-R.), l'autre de Tagounit (R).<br />

Cimipsa Peyerimhoffi Théry, var. hamadense Kocher - Hamada du<br />

Dra (K.), Bani orient<strong>al</strong> (A.).<br />

C. Reymondi Kocher - Hasi Beïda (R.), Tagounit (R.), Hasi Zerzour (A.).<br />

Tentyronota rotundicollis Kr - Se trouve à peu près partout, aussi bien<br />

en zone saharienne que dans le pré-Sahara, et toujours aussi variable,<br />

en particulier en ce qui concerne la taille qui va de 18 mm (loc. div.,<br />

Ant. det.) à 8 mm chez 1 ex. de Merk<strong>al</strong>a (K.) (Esp. det.).<br />

Paracirta Peyerimhoffi Esp. s. sp. daourensis Esp - Ben Sour (P.-R.).<br />

Oxycara Gastoni Rtt (= trapezicollis Chob = Chohauti Geb) (Esp) ­<br />

Nombreuses loc<strong>al</strong>ités.<br />

O. becharensis Chob (Esp) - lebel Reboub, sur la Hamada du Guir (R.).<br />

O. Lavocati Esp - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités.<br />

Ammoqiton Peltieri Peyerh s. sp. Jolyi Esp - Basse Daoura (Joly, R.),<br />

Oum el Assel (P.-R.), Mahjez el Abiod (R.).<br />

(1) La loc<strong>al</strong>ité de Taraudant. sign<strong>al</strong>ée primitivement. a été reconnue erronée<br />

(de PEYERIMIIOf'I', BIIII. Soc. en/. Fr. 1921, p. 233, nota 1).


218 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Adesmia biskrensis Luc. s. sp. asperrima Peyerh (Esp) (1) - Hasi Zerzour<br />

(A., R), Targant (K.). Sign<strong>al</strong>ée aussi du pré-Sahara; remonte<br />

vers le Nord jusqu'à l'Anti-Atlas.<br />

A. dilatata KgI, var. getula Peyerh (Peyerh) - Nombreuses loc<strong>al</strong>ités:<br />

Guelta Zerga (P.), coude du Dra (Rs.), avec ab. vermiculata Peyerh,<br />

etc.<br />

A. met<strong>al</strong>lica Klug (s. lat.) (2) - Coude du Dra (Rs.), Rissani (Rs.), entre<br />

Ksar es-Souk et Bou Denib (Rs). Espèce pré-saharienne, qui, au<br />

Maroc, atteint le Sahara sans y pénétrer. Dans la région de Ksar es­<br />

Souk on passe, avec diverses transitions, de la s. sp. atlantica Esc<br />

(Ouest) à la s. sp. mediocostata Koch (Est).<br />

Adelostoma sulcatum Dup, s. sp. crassicornis Peyerh (Esp) - Oued<br />

Itsea (P.-R), Oued Zerzour (P.-R), Bouanane (R.), lebel Bani (R.).<br />

Remplace en région saharienne la forme typique, dont la loc<strong>al</strong>ité la<br />

plus méridion<strong>al</strong>e constatée jusqu'ici est Goulimine.<br />

Akis Heydeni Haag, var. susicus Esc - Aouïnet Torkoz (P.).<br />

Scaurus puncticollis Sol, s. sp. getula Peyerh (Esp) -- Daoura (R.) lebel<br />

Hèche (R).<br />

S. punctatus F, var. variolosus WoU - Aouïnet Tor'koz (P.).<br />

Leucolaephus liliputanus Luc - N --Oum el Assel (P.-R.).<br />

Storthocnemis Dufouri Peyerh (Esp) (3) - Hasi Bou Laadam (P.-R).<br />

S. Antoinei Esp - Zegdou (A.), Ousada (P.-R), Daoura (R), Erg Iguidi<br />

(R).<br />

S. Patrizii Grid (Esp) - Mahjez (P.-R.) - Trois exemplaires trouvés<br />

morts (l mutilé, 2 à l'état de débris).<br />

Prionotheca coronata 01 - Oum el Assel (R.), Taouz (A., R.), Erfoud<br />

(R.), Bouanane (R.), Tagounit (R).<br />

Ocnera hispida Fors - Taouz (A., M.-R), Daoura (P.-R.), Aouïnet<br />

Torkoz (P.).<br />

(1) Décrite comme s. sp. de montana, rattachée à hiskrensis par KOCH (EOS,<br />

t. XXV, p. 141).<br />

(2) Au sujet de la systématique intérieure de l'espèce et de sa répartition géographique,<br />

voir:<br />

KOCH, Milt. Münch. entom. Ces. 1940, p. 275 à 280.<br />

KocHER, Trav. /nst. scient. chérif. N° 7, 1951, p. 62.<br />

(3) Décrit comme s. sp. de Steckeri Karsch : b. sp. selon GRIDELLI et ESPANOL.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 219<br />

o. maroccana Schuster (Peyerh) - Aouïnet n'Aït Oussa (P.). Décrit du<br />

Maroc sans indication de loc<strong>al</strong>ité. Insecte parfois difficile à distinguer<br />

du précédent avec lequel il cohabite dans certaines loc<strong>al</strong>ités, notamment<br />

à Tata (THÉRY, in coll. 1. S. Ch.).<br />

Thriptera maroccana Théry (Esp) - lebel Bani (R.), Tagounit (R.), Hamada<br />

du Dra (K.), Gour Mohani (P.-R.) et Ras Beïda (R.) dans la<br />

région de la Daoura, Abadla (R). Espèce surtout marocaine, décrite<br />

de Tata, mais qui atteint le massif montagneux de Kersaz-Ougarta,<br />

au Sud de Beni Abbes.<br />

Pimelia subquadrata Strm, s. sp. V<strong>al</strong>dani Guér - Taouz (A., R) ;<br />

Hamada du Dra (K.), Hasi Zerzour (R), Hamada du Guir (R.).<br />

P. angulata F, s. sp. antiaegypta Koch - Tagounit (R.), Mhamid (R).<br />

P. angulata s. sp. expiata Peyerh - Très commune dans tout le Sahara<br />

<strong>al</strong>géro-marocain, y compris l'extrémité N de l'Erg Iguidi (R); franchement<br />

saharienne, <strong>al</strong>ors que antiaegypta est plutôt présaharienne.<br />

Le passage entre les 2 formes se fait dans la région du coude du Dra<br />

où la discrimination est parfois difficile à faire.<br />

P. interstiti<strong>al</strong>is Sol - Oued Zerzour (P.-R), lebel Bani (R), Hamada du<br />

Dra (P.-R.), Tinfouchy (R), piste entre Tazzarine et Erfoud (P.-R.).<br />

P. grandis Klug, s. sp. Latastei Serv - Très commune dans le Sahara<br />

<strong>al</strong>géro-marocain et le pré-Sahara, parfois avec la var. echidniformis<br />

Koch.<br />

P. gibba F, s. sp. simplicior Esc (Esp) - Aouïnet Torkoz (P.).<br />

P. Mor<strong>al</strong>esi Esp (Ant) - lebel Bani (R.). Peut-être à rattacher à l'espèce<br />

précédente.<br />

Blaps gigas L (Esp) - Tata (P.); Rissani (R.).<br />

B. Vi<strong>al</strong>attei Peyerh (Esp) - Basse Daoura (Joly), Oum Jerane (R.), Hasi<br />

Beïda (K.), Erfoud (A., R).<br />

B. Strauchi Reich (Esp) - N - Tabclb<strong>al</strong>a (R.), Hamada du Dra (R).<br />

Dilamus planicollis Frm (Esp) - Oum el Achar (R).<br />

Pachypterus mauritanicus Luc (Esp) - Hasi Mahjez (R), Oued Beretaïl<br />

(P.-R.), Oglat Beraber (R).<br />

Scleron sulcatum Bdi, s. sp. saharense Peyerh (Esp) - Hasi Mahjez<br />

(R.), Hasi Bou Laadam (R), Dfeil (K.). Bien que saharien, remonte<br />

jusqu'à Goulimine (Peyerh, in coll. I.S. Ch.) et Ouarzazate (Esp).


220 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

S. armatum W<strong>al</strong>t - Dfeil (K.), 1 ex.<br />

Eurycaulus Reymondi Esp - Zegdou (A.), Oued Beretaïl (P.-R), Hasi<br />

Bou Laadam (R), Oued Zemoul (R.).<br />

Anemia pilosa Tourn - Hasi Mahjez (R), Oglat Beraber (R), Erfoud<br />

(R), en nombre, Abadla (R.).<br />

A sardoa Gené (Esp) - Jebel Bani (P.-R.), Erfoud (A.).<br />

A. brevicollis Woll (Esp) - Hasi Mahjez (A.), Erfoud (R.), Oglat Beraber<br />

(R.), Zemoul (R).<br />

Gonoceph<strong>al</strong>um setulosum F<strong>al</strong>d (Esp, Peyerh, Ant) -- Nombreuses loc<strong>al</strong>ités<br />

de tout le Sahara <strong>al</strong>géro-marocain, aimÜ que du Maroc méridion<strong>al</strong>.<br />

G. perplexum Luc (Esp) - Oued Zerzour (P.-R.).<br />

G. rusticum 01, var. patruele Er - Bas Dra (Rs.), Aouïnet Torkoz (P.).<br />

G. soricinum Rche - Dfeil (K.), une dizaine d'individus, avec une larve;<br />

Aouïnet Torkoz (P.). Rare dans l'ensemble du Maroc, plus fréquent<br />

dans le Sud.<br />

Opatroïdes punctulatus BruI (Esp) - Hasi Mahjez (R.), Gour Mohani<br />

(R.), Hasi Bou Laadam (M.-R.), Oum el Achar (R), Aouïnet Torkoz<br />

(P.).<br />

Perithrix qranidorsis Frm (Esp) - Ben Sour (Joly), Oglat Beraber (R).<br />

Un des sabulicoles les plus différenciés et les plus caractéristiques de<br />

la faune des erg du Nord du Sahara: Erg Orient<strong>al</strong>, Erg Occident<strong>al</strong>,<br />

Erg Raoui (Fr. Pierre, R.).<br />

Amphitrix Esp (Peyerh in litt.) Peyerimhoffi Esp (== minut<strong>al</strong>is Peyerh<br />

in litt.) (Esp) - Oglat Beraber (R.), Mahjez el Abiod (R), Erg er<br />

Raoui (Fr Pierre, R), Erg Iguidi (Joly), v<strong>al</strong>lée de la Saoura près de<br />

Beni Abbes (R.), Grand Erg Occident<strong>al</strong> (R.).<br />

Caedius auriculatus Chob (Esp) - Mhamid (P.-R.), Hasi Chaamba (P.-<br />

R), Taouz (R.), Erg er Raoui (P.-R).<br />

Clitobius oblonqiusculus Frm (Esp) - Aouïnet Torkoz (P.-R).<br />

Latheticus oryzae Wat (Esp) - Oued Mird (L.).<br />

Tribolium confusum Duv - Tagounit (R) ; probablement importé accidentellement<br />

avec les provisions de l'expédition.<br />

Alphitobus diaperinus Panz ? - Existe dans tout le Maroc, atteint le<br />

Sahara: Tata (Théry), Figuig (Alluaud), etc.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 221<br />

Cataphronetis fossoria Woll (Esp) - Hasi Mahjez (M.), Oglat Beraber<br />

(R.).<br />

C. sp ? - Ikhf n'Ouzreg (R), l x.<br />

Belopus (C<strong>al</strong>car) elonqatus Hbst (Esp) - Hasi Mahjez (M.), Dra près<br />

d'Oum el Achar (R.).<br />

B. Reymondi Ant - Erfoud (R.), Oglat Beraber (R.).<br />

B. Chappuisi Peyerh ? (Esp) - Hasi Mahjez (R.); légèrement différent<br />

de la description; peut-être à rapporter plutôt à l'espèce précédente.<br />

Tenebrio molitor L _. Aouïnet Torkoz (P.), certainement importation<br />

accidentelle.<br />

HYBOSORIDES<br />

Hybosorus Illiqeri Rche - Rissani (R.).<br />

TROGIDES<br />

Glaresis Haudlirschi Rtt - N - Oglat Beraber (R), Ben Sour (A.), Hasi<br />

Mahjez (A.).<br />

SCARABAElDES<br />

Scarabaeus sacel' L - Erfoud (P.-R.).<br />

S. janssensianus Auber - Hasi Mahjez (R.), 1 ex.<br />

Gymnopleurus coriarius Hbst - Taouz (P.-R.).<br />

Oniticellus p<strong>al</strong>lens 01 (Peyerh) - Tata (P.).<br />

Aphodius (Erytus) sitiphoïdes d'Orb (Clément) - Hasi Mahjez (R) ;<br />

Abadla (R.), Oglat Beraber (R.). N'avait été sign<strong>al</strong>é jusqu'ici au Maroc<br />

que de la zone méridion<strong>al</strong>e espagnole (territoire du Dra).<br />

A. (E.) opacus Rtt - N - Hasi Bou Haïara (R), 1 ex. (déterminé au<br />

Museum in coll. Peyerh.). Plusieurs exemplaires d'autres loc<strong>al</strong>ités<br />

semblent pouvoir se rapporter à la même espèce.<br />

A. (Bodilus) Wollastoni Har (Peyerh) - Nombreuses loc<strong>al</strong>isations: lebel<br />

Bani, Hamada du Dra, Daoura, etc.<br />

A. (Ni<strong>al</strong>us) lividus 01 (Peyerh), ab. div. - Foum el Hassane (P.), Oued<br />

Beretaïl (R.), Task<strong>al</strong>a (P.), Aouïnet Torkoz (P.).


224<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Hypoeschrus strigosus Gyll (= Tibestia D<strong>al</strong>loniiPeyerh) - ,N - Hasi<br />

Bou Haïara (R.) ; Ben Sour (M.-R.), Douifa, entre Abadla et Béchar<br />

(M.), sur Acacia raddiana,. vient aussi aux lumières.<br />

Tetropiopsis numidica Chob, s. sp. Guldei Chob - Oued Mird (R.), 1 ex.<br />

Eremoceras Surcoufi Peyerh - N - Erg er Raoui (Fr. Pierre, R).<br />

Titoceres jaspideus Serv - Oum Jerane (R), Oued Mird (R.), Bou Haïara<br />

(R.).<br />

Crossotus Heimschi Peyerh - Ben Sour (M.) et Douifa (M.), sur les t<strong>al</strong>ha ;<br />

Oum Jerane (R.), Hasi Bou Haïara (R.), Ikhf n'Ouzreg.<br />

CHRYSOMELIDES<br />

Labidostomis sp (nov. 7) aff. Embergeri Théry - Oglat Beraber (R.),<br />

1 ex.<br />

Antipa fasciata Lef (1) - Rissani (P.-R.), sur les tamarix,. Oum Jerane<br />

(R.).<br />

» var. infasciata Kocher - Agued<strong>al</strong> de la Saoura, près de Beni Abbes<br />

(Fr. Pierre, R), au vol et in copula,. Erfoud (R.).<br />

A. sp. 7 (forme du précédent ou sp. nov. aff.) - Oum Jerane (R), en nombre.<br />

Macrocoma Leprieuri Lef (Peyerh) - Foum el Hassane (P.), Tata (P.),<br />

Erfoud (R.), Aouïnet Torkoz (P.), coude du Dra (R.).<br />

M. sp 7 (occident<strong>al</strong>is Esc, s. lat., ou sp. nov. aff.) - Hamada du Dra (R.),<br />

1 ex.<br />

M. Bolivari Esc, s. sp. ou sp. aff. 7 - Kersaz (R.), Erg Belfelfoul (R.).<br />

Entomoscelis cornea Ab - Erg Jemel (R.), 1 ex.<br />

Diorhabda elongata Brullé - Rissani (M.-R.).<br />

Luperus nigritarsis Gze (Peyerh), var. ? (2) - Guetta Zerga (P.).<br />

Aphthona sp. 7 (immature) - Oum el Asse! (R.), 1 ex.<br />

(1) Mise à tort en synonymie, dans les cat<strong>al</strong>ogues, avec: A. Puykulli Lac, notablement<br />

différente (KOCHER, Comptes-rendus de la Soc. des sc. nut. du Maroc 1952,<br />

n" 7, p. 117).<br />

(2) Cette espèce est très répandue au Maroc, sous diverses formes dont l'une<br />

ou l'autre sera peut-être à ériger par la suite en espèce distincte. Un matériel plus<br />

abondant est indispensable pour permettre de trancher la question.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 225<br />

Chaetocnema tars<strong>al</strong>is Woll (Peyerh) - Zagora (P.), 1 ex.<br />

Psylliodes hospes Woll (Hoffm) - Oued Mird (L.), 1 ex.<br />

Ischyronota Brisouti Rtt (s. lat.) - N - Oued Itsea (P.), 1 ex. légèrement<br />

différent de ceux de Biskra, vus au Museum in coll. BEDEL et DEMAI­<br />

SON, et de ceux de Melilla vus à Melilla in coll. PARDO.<br />

BRUCHIDES<br />

Caryoborus p<strong>al</strong>lidus 01 - Oglat Beraber (P.), Ben Sour (R.).<br />

Pachymerus acaciae Gyll- N - Erfoud (R.).<br />

Bruchus (Bruchidius) AuriviIlii Blanc (Hoffm) - Tata (P.), Aouïnet<br />

Torkoz (P.), Hasi Bou Guejouf (P.), sur arganier.<br />

Urodon sp. ? - Hasi Mahjez (P.-R), 1 ex.<br />

CURCULIONIDES<br />

Apion (Onychapion) tamarisci Gyll - Oued Dra (K.). Se trouve dans<br />

tout le Maroc mais surtout au Sud, accompagnant les Tamarix.<br />

A. PoupiIlieri Wenck - Igma (K.). Même observation que pour le précédent.<br />

Brachycerus c<strong>al</strong>losus Schh (Hoffm) - Embouchure du Dra (P.), 1 ex.<br />

Sitona Formaneki Rtt (Peyerh) - Oum el Achar (P.), 1 ex.<br />

S. aemulus Hoffm (Hoffm) - Mader Bou Ziane (R) (l), 1 ex.<br />

Tanymecus submaculatus Chevr (Hoffm) - Tagounit (A.), 1 ex., Hasi<br />

Bou Haïara (R), 1 ex.<br />

Phacephorus nubeculosus Frm (Hoffm, Roudier) - Dfeil (K.), Zegdou<br />

(R.), Hasi Mahjez (A.), Tagounit (A.), Bou Haïara (R.), Ikhf n'Ouzreg<br />

(R.).<br />

Lixus anguinus L, var. (Hoffm) - Oued Itsea (R.), Mhamid (R.), Taouz<br />

(R.), Oum el Assel (R.). Les exemplaires sont en génér<strong>al</strong> plus petits<br />

que ceux du Nord du Maroc, avec la ponctuation du corselet plus<br />

uniforme, les gros points ressortant moins par rapport à la microponctuation.<br />

(1) Loc<strong>al</strong>ité donnée avec quelque doute, 91,1 fait que l'insecte est décrit d'Ifrane ;<br />

il n'a pas été repris depuis sa description,


226 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

L. nubïanus Cap (Hoffm) - Bou Haïara (R.), 1 ex.<br />

Conorrhynchus (Temnorrhïnus) brevirostris Gyll (Roudier) - N ­<br />

Tagounit (R., A.), Oum Jerane (R.), Beni Abbes (R.). Existe aussi<br />

d'Oujda in coll. BLETüN mais n'a pas encore été sign<strong>al</strong>é du Maroc<br />

dans la littérature.<br />

C. conicirostris 01 - Bou Haïara (R.).<br />

Porocleonus candidus 01- Nord de Zguilma (R).<br />

Gonocleonus insignis Desbr (s. lat.) - Tata (P.).<br />

Ammocleonus hieropgyphicus01- Mhamid (R.), Tagounit (R.), Zemoul<br />

(R), Taouz (R., A), Hasi Mahjez (A.). Saharien, a cependant été<br />

trouvé aussi à Ouarzaazte (A.).<br />

Picnodactylus tomentosus Fahrs - Hamada du Dra (K.), Bouanane (R.),<br />

Hasi Bou Laadam (R.), Tagounit (R.), Zemoul (R.).<br />

Xanthoprochilus cinctiventris Fahrs, var. MarmoUani Bris (Hoffm) ­<br />

Gour Mohani, région de la Saoura (P.-R.).<br />

Cylindropterus Luxeri Chevr (Hoffm) - Zerzour (P.-R, A.), Oued el Ma<br />

(R.).<br />

Cleonus (s. lat.) sp. '! - Foum et Tlaïa (R.), 1 ex.<br />

Geranorrhinus pusillus Motsch - Igma (K.), sur Tamarix.<br />

Smicronyx KiesenweUeri Tourn - Hasi Bou Tazert (P.). Tout le Maroc<br />

mais surtout au Sud, accompagnant les Tamarix, comme l'espèce pré­<br />

·cédente.<br />

Sharpia rubida Rosh (= gracilenta Frm) (Roudier) - Ousada (P.),<br />

Mahjez (R).<br />

Rhytidoderes (Ilemania) Tocquevillei Peyerh (Peyerh) - Foum el Hassane<br />

(P.), Hamada du Dra (K.).<br />

Rh. (s. str.) plicatus 01 - Ikhf n'Ouzreg (R), 1 ex.<br />

Phytonomus isabellinus Boh (Roudier) - Erfoud (R), Hasi Zerzour (A.),<br />

Zegdou (A), lebel Bani (A), Zguilma (R), Gara Sba (R.).<br />

Ph. parvithorax Dbr (Roudier) - Tinfouchy (R).<br />

Coniatus repandus F - Oued Dra (K.), Hasi Mahjez (R). Tout le Maroc,<br />

accompagnant les Tamarix.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 227<br />

C. tamarisci Germ - Aouïnet Torkoz (P.). Même observation que pour<br />

le précédent.<br />

Gronops Jekeli AH (Roudier) - Basse Daoura (R.), Kheneg Mrheirfa (P.­<br />

R), Mader Bou Ziane (R.), Zguilma (R).<br />

Rhytirrhinus elongatus Dbr (Hoffm, Roudier) - Nombreuses loc<strong>al</strong>isations<br />

de tout le Sahara <strong>al</strong>géro-marocain, y compris l'Erg Iguidi (R).<br />

Rh. sp. ? - Basse Daoura, Kheneg Mrheirfa (R.).<br />

Ceuthorrhynchus farsetiarum Peyerh (Roudier) - N - Mahjez (P.-R),<br />

Oued Itsea (P.-R.).<br />

Nanophyes inconspicuus Bris (Hoffm) - Igma (K.), en battant les Tamarix.<br />

N. tetrastigma Aubé - Dra près d'Oum el Achar (K.), Hasi Mahjez (A.).<br />

Existe dans tout le Maroc, surtout au Sud, accompagnant les Tamarix.<br />

N. sp. ? - Hasi Mahjez (A.), 1 ex.<br />

TABLEAU RECAPITULATIF DES ESPECES<br />

AVEC INDICATION DE LEUR HABITAT<br />

Signification des abréviations :<br />

U Ubiquistes (européens, p<strong>al</strong>éarctiques ou mondiaux).<br />

M Méditerranéens « larges» (insectes de la zone tempérée chaude).<br />

MM Méditerranéens <strong>al</strong>géro-marocains.<br />

S Steppicoles, aridicoles, subsahariens.<br />

SS Déserticoles sahariens d'affinités méditerranéennes.<br />

SSS Déserticoles sahariens d'affinités soudanaises.<br />

D Douteux. A noter qu'en pareil cas le doute résulte le plus souvent<br />

d'une incertitude de détermination, due au fait qu'il s'agit <strong>al</strong>ors<br />

presque toujours d'insectes déserticoles inconnus jusqu'ici dans<br />

les zones tempérées du Maroc; leur identification augmenterait<br />

donc notablement le nombre des espèces sahariennes (catégories<br />

SS ou SSS).


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 229<br />

Le tableau ci-contre appelle quelques remarques:<br />

D'abord l'importance prépondérante des Ténébrionides qui, sur 143<br />

espèces proprement nord-sahariennes, atteignent le nombre de 56, soit une<br />

proportion de près de 40 % ; ce fait n'a rien de surprenant puisqu'il a été<br />

déjà constaté dans les autres régions sahariennes; il mérite cependant d'être<br />

rappelé car c'est lui qui donne à la faune coléoptérologique saharienne son<br />

caractère dominant. A côté de ces insectes, essentiellement terricoles et<br />

souvent sabulicoles, la faune proprement saharienne est constituée surtout<br />

par les sabulicoles et par les commensaux du t<strong>al</strong>ha (Acacia raddiana) qui<br />

feront plus loin l'objet de paragraphes particuliers.<br />

Il y a lieu de noter aussi les affinités presque exclusivement méditerranéennes<br />

de la faune considérée: <strong>al</strong>ors que, dans le Rio de Oro, les remontées<br />

d'origine sénég<strong>al</strong>o-soudanaise sont encore nombreuses, elles se réduisent<br />

au Sahara marocain à un chiffre qui, même si l'on doit y ajouter par la<br />

suite une notable partie du nombre des « douteux », n'atteindra probablement<br />

pas la proportion de 5 % du tot<strong>al</strong> (actuellement: 2 %). Il ne faut<br />

d'ailleurs pas donner plus d'importance qu'il ne convient à cette distinction<br />

entre sahariens méditerranéens et saharo-soudanais; si elle est commode<br />

dans l'ensemble, elle ne représente néanmoins qu'une approximation et<br />

pourrait même, si elle était prise trop à la lettre, donner une idée peu exacte<br />

de la façon dont s'est probablement effectué le peuplement de la région.<br />

A noter ég<strong>al</strong>ement le petit nombre d'ubiquistes: le chiffre de 31<br />

qui ne paraît guère susceptible d'être augmenté par la suite, ne représente<br />

en effet qu'environt 7 % du tot<strong>al</strong>. Une fois de plus on peut constater la<br />

remarquable puissance d'adaptation des Coccinellides dont 4 sur 8 SOilt<br />

nettement ubiquistes.


III - OBSERVATION SUR LES TENEBRIONIDES EN FONCTION<br />

DE LEUR INTERET BIOGEOGRAPHIQUE<br />

Dans un travail récent (l) de PEYERIMHOFF a fait ressortir nettement<br />

le fait que, pour la définition d'un territoire biogéographique, ce sont presque<br />

toujours les facteurs biologiques (animaux ou végétaux) qui l'emportent<br />

sur les facteurs purement géographiques (physiques, climatiques, etc.) et<br />

qui constituent à cet égard « le moyen qui se montre le plus rapide, le plus<br />

commode et le plus sûr ». Parmi les insectes, comme l'a rappelé encore<br />

récemment le Professeur BERNARD (2), les Ténébrionides aptères jouent à<br />

cet égard un rôle prépondérant, du fait de leur caractère strictement terricole,<br />

qu'il s'agisse d'espèces à vaste répartition saharienne comme la Prionotheca<br />

coronata, ou de genres fractionnés en espèces ou sous-espèces plus<br />

ou moins loc<strong>al</strong>isées, comme les Erodius, les Cimipsa, etc.<br />

Tel est notamment le cas pour ce qui concerne la fixation de la limite<br />

Nord du Sahara, au sujet de laquelle les spéci<strong>al</strong>istes des questions sahariennes<br />

sont conduits à émettre des opinions assez notablement différentes selon<br />

le point de vue auquel ils se placent. Pour l'entomologiste, cette ligne doit<br />

être évidemment celle qui est atteinte d'une façon courante par des espèces<br />

ou des groupes d'espèces largement répandus dans l'ensemble du Sahara,<br />

notamment par les espèces aptères caractéristiques des zones désertiques,<br />

qui sont pour la plupart des Ténébrionides; et à partir de laquelle, en sens<br />

inverse, les espèces et groupes d'espèces méditerranéens disparaissent.<br />

Pour de PEYERIMHOFF (3), dans la partie occident<strong>al</strong>e du Sahara, cette<br />

ligne est marquée par « la frontière méridion<strong>al</strong>e du territoire d'Ifni, les<br />

tombées de l'Anti-Atlas et du Dj. Sarro, etc. ». En ré<strong>al</strong>ité, les résultats<br />

acquis à l'occasion des dernières missions permettent de fixer cette limite<br />

un peu plus au Sud, c'est à dire à la chaîne du Bani: <strong>al</strong>ors que dans la<br />

région de l'Oued Noun (Foum Assaka, Goulimine, etc.) ce sont encore les<br />

éléments méditerranéens qui l'emportent de beaucoup, à Aouinet Torkoz,<br />

qui n'est qu'à 50 km plus au Sud, les éléments sahariens sont déjà nettement<br />

prédominants; et plus à l'Est, où le Bani constitue un obstacle plus<br />

sérieux, au fur et à mesure que les influences atlantiques s'atténuent, la<br />

différenciation devient plus caractérisée: de nombreuses espèces répandues<br />

dans une grande partie du Maroc se trouvent encore, concurremment<br />

avec des espèces nettement sahariennes, dans les « Foum » (cluses) du Bani<br />

(Foum el Hassane, Akka, Tata, Agadir Tissint, Foum Zguid) par lesquels<br />

s'écoulent (quant ils coulent) les oueds du versant sud de l'Anti-Atlas, mais<br />

on ne les retrouve pas plus au Sud; et inversement les espèces vraiment<br />

sahariennes ne se retrouvent que très exceptionnellement au Nord du Bani.<br />

(1) \0C'. cit., 1948. p. 71 (2) loc. cit.. 19SI, p. 74. (3) 10c. cit.. 1948. p. 74.


232 tES l-IAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Plus à l'Est, la limite Nord du Sahara est beaucoup moins nette,<br />

d'autant plus que la région est encore m<strong>al</strong> connue. On peut estimer grosso<br />

modo que cette limite passe par les derniers contreforts sud-orientaux de<br />

l'Anti-Atlas à l'Ouest de Zagora, la région de Tazzarine avec le pied des<br />

pentes sud-orient<strong>al</strong>es du Sarro, le Tafil<strong>al</strong>et, Bou Denib et Bou Arfa. Encore<br />

faut-il noter que dans le Tafil<strong>al</strong>et où, comme il a été dit plus haut, les influences<br />

nordiques se font encore sentir par l'intermédiaire des deux grandes<br />

v<strong>al</strong>lées du Ziz et du Gheris, descendant directement du Grand-Atlas orient<strong>al</strong>,<br />

on trouve de nombreuses espèces méditerranéennes, mais celles-ci ne<br />

s'étendent pas plus au Sud; tandis qu'en dehors de ces v<strong>al</strong>lées, notamment<br />

sur la Hamada du Ziz, on constate la présence fréquente d'espèces nettement<br />

sahariennes qui remontent vers le Nord jusqu'au pied de l'Atlas. Une<br />

constatation an<strong>al</strong>ogue peut d'ailleurs se faire dans la région du coude du<br />

Dra, mais sur une plus faible échelle et d'une façon moins nette.<br />

On peut considérer comme ténébrionides proprement sahariens ceux<br />

appartenant aux genres suivants, dont aucun représentant n'a été rencontré<br />

en dehors de la région saharienne telle qu'elle a été délinie ci-dessus: Leptonychus<br />

Chevr ; -=--- Erodius du groupe exilipes Luc (s. g. Dimeriseis sensu<br />

REITTER); - Cyphostethe Mars; - Trichosphaena Rtt; - Herlesa<br />

Rtt ; - Scelosodis Sol; - Cimipsa Peyerh ; - Paracirta Esp ; - Ammogiton<br />

Peyerh ; - Leucolaephus Luc; - Storthocnemis Karsch ; - Prionotheca<br />

Sol; - Thriptera Sol; - Eurycaulus Fairm ; - Perithrix Fairm ;<br />

- Amphitrix Esp (PEYERH. in litt.) ; - Caedius Muls.<br />

• Par contre des genres abondamment répandus au Maroc, jusque dans<br />

les régions subsahariennes, atteignent vers le Sud, sans les dépasser, la région<br />

du bas Dra (Aouïnet Torkoz), le Bani, le Tafil<strong>al</strong>et, la région de Bou Denib :<br />

Pachychilina Rtt, atteint le Sarro ;<br />

Tentyromorpha Esc, atteint la région de Goulimine ;<br />

Pachychila Esch et Stenosis Hbst, atteignent l'enclave d'Ifni, l'Anti-Atlas<br />

et le Sarro ;<br />

A lphasida Esc, atteint le bas Dra ;<br />

Morica Sol, atteint la région de Goulimine et le Sarro.<br />

Pimelia, s.g. Amblyptera Sol, atteint l'embouchure du Dra.<br />

Hoplariobius Rtt (s. lat.), atteint le Ziz moyen et le Sarro ;<br />

Melambius Muls, atteint le Sarro ;<br />

Ph<strong>al</strong>eria Latr, atteint l'enclave d'Ifni.<br />

En outre plusieurs genres importants (Litoborus, Crypticus, etc.) ne<br />

dépassent vers le Sud la limite ci-dessus que dans la région du littor<strong>al</strong> atlantique,<br />

où le caractère désertique de la région est évidemment faussé par le<br />

contact de l'Océan.


IV - LES PRINCIPAUX BIOTOPES DU SAHARA SUD-MAROCAIN<br />

ET LES ELEMENTS LES PLUS CARACTERISTIQUES DE LEUR<br />

FAUNE ENTOMOLOGIQUE<br />

Les régions sahariennes et présahariennes définies dans la description<br />

géographique de F. <strong>JOLY</strong> (voir plus haut) opposent au point de vue biogéographique<br />

deux grands ensembles:<br />

1" L'auréole externe des grandes étendues tabulaires des plateaux<br />

hamadiens (Hamada du Dra, Hamada de la Daoura, Hamada du Guir).<br />

2° La région présaharienne des oueds marocains descendus de l'Atlas<br />

et dont les principaux sont le Dra, la Daoura et le Guir jusqu'à son confluent<br />

avec le grand couloir de l'Oued Saoura qui limite la région à l'Est en la<br />

séparant des sables du Grand Erg Occident<strong>al</strong>.<br />

Mais à l'intérieur de ces deux grands ensembles s'imposent quelques<br />

milieux secondaires dans la région, mais dont les peuplements sont caractéristiques<br />

de divers facies de cette partie du désert. Ce sont:<br />

les hamada;<br />

les jebel qui les bordent ou s'articulent avec elles et dont la flore et<br />

la faune sont très enrichies par rapport à celles des plateaux;<br />

les sables, qu'il s'agisse: IOdes apophyses des grands ergs sahariens<br />

tels que l'Erg er Raoui, qui leur sont dans l'ensemble extérieurs et dont la<br />

faune et là flore sont absolument spéci<strong>al</strong>es, ou 2 0 des petites extensions<br />

sableuses éparses à l'intérieur des v<strong>al</strong>lées présahariennes et dont la faune,<br />

distincte de celle des grands ergs, est ahsolument caractéristique de ce facies<br />

particulier;<br />

les v<strong>al</strong>lées présahariennes; à l'intérieur de celles-ci une an<strong>al</strong>yse spéci<strong>al</strong>e<br />

doit être faite<br />

- de la faune des champs d'épandage argileux ou Mader qui j<strong>al</strong>onnent<br />

ou terminent les cours des grands oueds présahariens ;<br />

- et du peuplement des Acacia Raddiana (taIlla) qui constituent le<br />

végét<strong>al</strong> le plus génér<strong>al</strong>ement répandu sur toute cette partie du désert et dont<br />

la faune de xylophages et espèces associées est caractéristique.<br />

A - Les hamada<br />

Parcourues maintes fois à chacun de nos passages dans la région, les<br />

hamada se sign<strong>al</strong>ent essentiellement:


234 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

a) par leur monotonie,<br />

b) par leur pauvreté relative.<br />

La faune y est éparse, composée essentiellement d'éléments sahariens<br />

appartenant princip<strong>al</strong>ement à la faune aptère des ténébrionides.<br />

A vrai dire nous n'avons jamais rencontré sur les hamada sud-marocaines<br />

une faune qui leur soit propre, mais au contraiire on n'y rencontre<br />

aucune espèce anim<strong>al</strong>e, quelle qu'elle soit, qu'on ne puisse rencontrer ailleurs<br />

et dans des densités autrement considérables.<br />

Dans le détail, la faune des hamada se caractérise par la recherche<br />

des abris locaux, soit blocs de pierre (faune lapidicole) et feutrage du<br />

champignon de BOll Amama (Anabasis arietoïdes), et la condensation à<br />

leur niveau.<br />

Les Cicindèles sont absentes des plateaux hamadiens au climat beaucoup<br />

trop aride pour permettre la vie de leurs larves.<br />

Les Carabiques y sont rares, limités aux formes ailées qui ne les abordent<br />

qu'à la suite des pullulations d'insectes phytophages, consécutives<br />

aux périodes de pluie. Tels sont: C<strong>al</strong>osoma Olivieri Dej, Cymindis laevistriata<br />

Luc subsp. pseudosatur<strong>al</strong>is Bed, et le rarissime Bleusea deserticola<br />

Bed, récolté lors d'une chasse de nuit dans une daya au Sud du Jebel Meranda<br />

en fin avril 1952. L'A nthia sexmaculata F, commune dans les oueds<br />

et les sables, est rare dans la région hamadienne où elle se confine dans les<br />

oueds (Oued Becibissa, Hamada de Tinfouchy, mars 1952). Mais les éléments<br />

fonciers de la faune des hamada sont les Ténébrionides lapidicoles<br />

et aptères composés en génér<strong>al</strong> d'ubiquistes sahariens banaux et qui, s'ils<br />

arrivent à vivre sur les hamada, n'y sont aucunement spéci<strong>al</strong>isés et se rencontrent<br />

en beaucoup plus grand nombre dans des régions moins austères,<br />

notamment dans les grands oueds de la région et les p<strong>al</strong>meraies qui s'y<br />

<strong>al</strong>ignent.<br />

Tels sont: Mesostena angustata F, ubiquiste sahariien qui abonde sous<br />

les pierres de toutes les hamada sahariennes mais se rencontre en très grande<br />

.abondance autour des p<strong>al</strong>meraies de la Saoura, du Gourara, du Touat et<br />

du Tidikelt et se retrouve aussi bien au Mouydir et au Hoggar que dans<br />

le Zemmour de Mauritanie. Tels sont encore: Ocnera hispida Forsk,<br />

Pimelia subquadrata Strm s.sp. Vahlani Guér, P. grandis Klug s. sp.<br />

Latastei Serv, Blaps Vi<strong>al</strong>attei Peyerh.<br />

Les éléments phytophages ou floricoles de la faune se rencontrent dans<br />

les daya à végétation temporaire, caractérisée ou non par la présence éparse<br />

des t<strong>al</strong>ha (Acacia Raddiana), où se rencontrent à la saison diverses espèces


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 235<br />

de xylophages qui leur sont propres (Bostrychides soudanais, Agrilus) ou<br />

le grand Steraspis speciosa Klug largement répandu sur toute la région de<br />

Tabelb<strong>al</strong>a et Ougarta, jusqu'aux environs de Tindouf et même dans les<br />

districts marocains de l'Oued Zemoul. C'est le « kramfous » vert de Tabelh<strong>al</strong>a,<br />

désigné sous ce nom par les militaires du début de la pénétration<br />

française dans ces contrées. Et pas plus que les autres espèces sign<strong>al</strong>ées<br />

plus haut, cet insecte ne peut à aucun titre être considéré comme une spéci<strong>al</strong>ité<br />

de la faune hamadienne.<br />

Les autres phytophages sont rares sur la hamada et représentés par<br />

un petit nombre d'espèces, princip<strong>al</strong>ement curculionides, parmi lesquels<br />

les plus fréquemment rencontrés sont:<br />

Lixus anguinlls L, commun sur toutes les espèces de Crucifères, notamment<br />

Eremophyton Chev<strong>al</strong>lieri où il suit les extensions de ces plantes suivant<br />

les vicissitudes du régime des pluies dans la région; Rhytidoderes (llemania)<br />

Tocqllevillei Peyerh, Phytonomus isabellinus Boh et parvithorax<br />

Dbr, raugiés sous des plantes d'espèces diverses: Neurada procumbens<br />

ou Zygophyllum,o tous insectes largement répandus dans les facies arides du<br />

Sahara septentrion<strong>al</strong> depuis Timimoun, le lebel Hèche ou les hamada sudmarocaines.<br />

Ces insectes, qui ne manquent pratiquement nulle part où persiste un<br />

reste de végétation, marquent à quel point certaines formes vivantes sont<br />

susceptibles de s·accrocher et de vivre en présence des conditions apparemment<br />

les plus défavorables à la présence de la vie.<br />

Il importe de sign<strong>al</strong>er que si dans leur ensemble les hamada sont pauvres,<br />

deux facies particuliers qui se présentent à leur niveau sont susceptibles<br />

de se montrer beaucoup plus riches:<br />

J" les oueds secondaires qui les parcourent ou les entaillent: Oued<br />

Zerzour dans la hamada du Guir entre les Kem-kem et les Oglat Beraber,<br />

Oued Becibissa à l'Ouest de Tinfouchy dans la hamada du Dra; le moindre<br />

relief en creux où peut s'accumuler une nappe souterraine même précaire,<br />

ou bien l'accumulation de sables éoliens, suffisent pour créer des conditions<br />

d'enrichissement considérable de la flore ct consécutivement de la faune<br />

au cœur de la hamada en apparence la plus aride et la plus pauvre.<br />

2" Il en va ainsi des faibles reliefs montagneux, lebel Reboub (Hamada<br />

du Guir), Beïd er Ras (Hamada de la Daoura). Par le fait des pentes qu'ils<br />

présentent, le moindre relief est un lieu de reprise, même séparée par de<br />

longs espaces de temps, de l'érosion active. L'eau y a déchiré le sol de lacis<br />

de th<strong>al</strong>wegs torrentiels, le sable s'est accumulé sur les versants abrités, les<br />

blocs de pierre isolés par l'érosion y abondent, les ahris s'y sont multipliés


236 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

pour la faune et celle-ci n'a eu garde de négliger leur appoint. C'est ég<strong>al</strong>ement<br />

le cas génér<strong>al</strong>isé du kreb.<br />

B. - Les jebel<br />

Les jebel se sign<strong>al</strong>ent par une tendance à l'enrichissement de la faune<br />

par rapport aux hamada qu'ils avoisinent (chaînes d'Abadla, Ougarta et<br />

Kerzaz) ou qui les entourent (lebel Reboub, Hamada du Ouir, et Beïd el'<br />

Ras, Hamada de la Daoura).<br />

Les espèces vivant sur les hamada ne manquent jamais, mais sont au<br />

contraire beaucoup plus abondantes dans les v<strong>al</strong>lées et sous les blocs de<br />

pierre des jebel du Sahara nord.<br />

Comme la végétation y est d'autre part beaucoup plus variée en<br />

espèces et beaucoup plus dense en peuplement, les phytophages peuvent<br />

s'y rencontrer en abondance ainsi que les divers floricoles parmi lesquels<br />

les Méloïdes se sont trouvés très nombreux lors de notre dernière mission<br />

en avril 1952.<br />

Les Ténébrionides y sont représentés par nombre d'espèces plus rares<br />

ou absentes des pierres des hamada voisines. Tels sont: Micipsa princeps<br />

Peyerh, s.sp. occident<strong>al</strong>is, Oxycara Gastoni Rtt, O. bechariensis Chob,<br />

(lebel Reboub), Triptera maroccana Théry, Gonoceph<strong>al</strong>um setulosum F<strong>al</strong>d.<br />

Ces lapidicoles, beaucoup plus communs dans les v<strong>al</strong>lées et les reliefs<br />

pierreux du présahara marocain, signent les affinités évidentes qu'il y a<br />

entre la faune des massifs montagneux de la rive droite du Ouir et de l'Oued<br />

Saoura avec les peuplements du présahara marocain qui a du se trouver<br />

en continuité climatique et biologique avec ces districts lors des périodes<br />

humides dont l'existence, à une période subhistorique précédant de peu la<br />

période actuelle, est acquise par les arguments de faune, de flore et la richesse<br />

des gisements d'industrie humaine, tant dans l'Oued Saoura que dans la<br />

région de Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Une place à part doit être faite pour les massifs plus importants situés<br />

sur la bordure des hamada aux frontières des régions marocaines et oranaises.<br />

Tels sont au Nord les collines primaires situées sur la rive gauche du Ouir<br />

entre Abadla et Béchar, et plus au Sud l'important ensemble montagneux<br />

compris entre l'Oued Saoura et l'Erg Iguidi, vaste triangle de chaînes dévoniennes,<br />

siluriennes et cambriennes comprenant comme reliefs principaux<br />

les chaînes de Kerzaz, d'Ougarta et du Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Recevant des pluies notables presque chaque hiver, ces chaînes constituent<br />

aux frontières des régions marocaines et oranaises des rappels bota-


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 237<br />

niques et faunistiques dont les affinités avec le Maroc sont évidentes. Nous<br />

y avons récolté notamment Micipsa princeps, Thriptera maroccana, espèces<br />

répandues au présahara marocain et qui ne dépassent cette région montagneuse<br />

ni vers l'Est oranais ni vers les districts méridionaux du Sahara<br />

centr<strong>al</strong>.<br />

Au point de vue floristique, le botaniste Ph. GUINET considère cette<br />

région comme la limite d'extension des éléments marocains occidentaux;<br />

le contraste est tot<strong>al</strong>, la frontière évidente d'une rive à l'autre de l'Oued<br />

Saoura entre Tarhit et Kerzaz, entre les sables oranais du Grand Erg à l'Est<br />

et les régions de jebel et de hamada noires où les affinités et les homogenéités<br />

jouent de façon constante et massive de Tindouf à Beni Abbes, oueds,<br />

jebel et hamada n'apportant que des nuances à la compacité du peuplement.<br />

C - Faune des sables<br />

C'est au niveau des hamada sud-marocaines que viennent mourir<br />

une des formations les plus caractéristiques des régions proprement désertiques<br />

du Sahara : les grands erg, les grands massifs de sables éoliens accumulés<br />

en hautes dunes et qui impriment au Sahara septentrion<strong>al</strong> un de ses<br />

aspects et un de ses milieux les plus caractéristiques.<br />

Si plus à l'Est les dunes de l'Erg lybique viennent mourir sur les côtes<br />

même des Syrtes méditerranéennes, si au Sahara oranais le grand Erg<br />

occident<strong>al</strong> atteint au Nord de Béchar et d'El Golea et jusque vers le 31 0<br />

par<strong>al</strong>lèle la base même des glacis de l'Atlas saharien, à partir de Béni Abbes<br />

la limite des grandes accumulations éoliennes s'infléchit profondément vers<br />

le Sud et les erg, qui sont au Sahara lybique et <strong>al</strong>gérien un des facies majeurs<br />

du grand désert, sont exclus dans leur ensemble du Sahara marocain où<br />

ils ne forment plus que des extensions secondaires, comme la pointe Nord<br />

de l'Erg er Raoui entre Tabelb<strong>al</strong>a et Oglat Beraber, ou extérieurs à la région,<br />

comme l'Erg Iguidi au Sud des hamada du Dra et de la Daoura.<br />

C'est la même hamada, entièrement recouverte à l'Est de Beni Abbes<br />

par les sables du Grand Erg occident<strong>al</strong>, qui se trouve dénudée et débarassée<br />

des grands dunes éoliennes entre l'Atlantique et la v<strong>al</strong>lée de l'Oued Saoura.<br />

C'est même le contraste entre la zone des erg et celle des hamada pierreuses<br />

et dénudées qui offre le caractère majeur qui oppose le Sahara marocain<br />

aux sables <strong>al</strong>gériens qui l'entourent à l'Est et au Sud.<br />

Mais s'il est refoulé sur son pourtour méridion<strong>al</strong>, l'erg n'est pas pour<br />

itutant absent de la surface des hamada sud-marocaines.


238 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

L'Erg er Raoui y pousse vers le Nord une pointe de cent cinquante<br />

kilomètres et nous y avons trouvé depuis 1947 à 1952 tous les éléments<br />

de peuplement caractéristiques du Grand Erg occident<strong>al</strong> et notamment les<br />

ténébrionides psammicoles endémiques de l'Erg occident<strong>al</strong>: Erodius dentifer<br />

Peyerh, Foleya brevicornis Peyerh, Perithrix granidorsis Peyerh et<br />

Amphitrix Peyerimhoffi Esp, tous sign<strong>al</strong>és par M. de PEYERIMHOFF comme<br />

des endémiques caractéristiques de la faune de l'Erg occident<strong>al</strong>. Lors de<br />

la mission dont le génér<strong>al</strong> QUENARD, commandant le territoire d'Aïn Sefra,<br />

et le C.N.R.S. le chargèrent en mars-avril 1952 entre Tabelb<strong>al</strong>a et Boubout,<br />

notre collègue et ami Franklin PIERRE a retrouvé certains de ces endémiques<br />

(Perithrix et Amphitrix) dans les solitudes de l'Erg Iguidi, comme ils<br />

avaient été sign<strong>al</strong>és de l'Erg orient<strong>al</strong> (Peyerh. 1928)" ce qui tend à faire<br />

conclure provisoirement, et avant de pouvoir entrer dans le détail des peuplements<br />

si originaux et encore si m<strong>al</strong> connus des grands erg, à une foncière<br />

homogénéité des peuplements de ce facies majeur du Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

L'Erg Iguidi, exclu de la région, l'Erg er Raoui, réduit à leur niveau à<br />

une étroite enclave, les hamada marocaines, se situent-- et c'est l'essentiel à<br />

dire à ce sujet - en dehors du grand phénomène d'ensablement qui s'avère<br />

au contraire primordi<strong>al</strong> pour des parties voisines du Sahara.<br />

Cela ne veut pas dire, loin de là, que le facies sableux éolien soit tot<strong>al</strong>ement<br />

exclu de cette région naturelle. Mais les extensions sableuses n'y<br />

ont plus qu'un caractère secondaire. Aux grands sables du Sahara <strong>al</strong>gérien<br />

s'opposent les petites extensions sableuses largement répandues sur le Sahara<br />

sud-marocain.<br />

Ce sont d'abord, dans la région des chaînes d'Ougarta, les petits erg<br />

secondaires de dimensions réduites échelonnés entre la Saoura et l'Erg er<br />

Raoui. Tels sont l'Erg Atchane entre la Saoura et Ougarta ; l'Erg Jemel avec<br />

ses sites, aussi classiques que célèbres, de dévonien fossilifères, au sud d'Ougarta;<br />

l'Erg Belfelfoul et l'Erg Chebbi, enclavés dans des dépressions des<br />

chaînes d'Ougarta.<br />

A part l'Erg Chebbi, les trois autres ont reçu notre visite, l'Erg Atchane<br />

en mai 1946, les deux autres avec la mission géologique de M. POUEYTO<br />

en avril 1952.<br />

Leur faune s'y est rencontrée très pauvre, plus riche en phytophages<br />

et floricoles qu'en psammicoles vrais, les endémiques caractéristiques des<br />

grands erg voisins y faisant défaut, ce qui apparaît lié avec leur faible<br />

extension et leur peu de richesse végét<strong>al</strong>e, ce qui pourrait dépendre de<br />

la précocité de la nappe phréatique indispensable au maintien de la faune<br />

des radicicoles qui par ailleurs n'a peut-être jamais eu même l'occasion de<br />

les coloniser.


ZOOLOGIE - EN [OMOLOGlE 239<br />

Des erg secondaires du même type, mais encore plus réduits en surface<br />

ct en volume, existent encore au voisinage des hamada sud-marocaines, Ce<br />

sont: l'Erg Chebbi, entre Erfoud et Taouz, en contre-bas de la Hamada du<br />

Ciuir ; les Erg Mrhiti et Jerboïa entre la Daoura et le poste de Zegdou, dont<br />

la faune ne nous est pas connue faute d'avoir pu encore les visiter.<br />

L'Erg Zemoul a reçu notre visite lors de la mission des Hamada en<br />

mars 1951 et sa faune nous est apparue des plus pauvres en raison de<br />

l'extraordinaire sécheresse qui régnait à son niveau à cette date et qui avait<br />

réduit à la mort (ou au moins à ses apparences) même la flore arborée de<br />

ce district. Des ethel, évidemment plus que centenaires, portaient tous les<br />

signes de la dessiccation pour des raisons qui nous échappent d'autant plus<br />

qJle des districts très voisins avaient été, de toute évidence, récemment arroses,<br />

Bon exemple des difficultés qu'offre une enquête biologique en milieu<br />

désertique et de la nécessité absolue de visites successives à des saisons, des<br />

périodes et surtout des années différentes.<br />

L'an<strong>al</strong>yse de la faune sabulicole doit donc être traitée en deux parties<br />

distinctes:<br />

l. LA FAUNE DES ERG SAHARIENS.<br />

Celle-ci, nous l'avons vu, est dans son ensemble presque entièrement<br />

extérieure à la région que nous traitons ici (1), Mais comme par sa corne NW<br />

l'Erg er Raoui pénètre sur près de 100 km en coin profond entre la Hamada<br />

du Guir au NE et celle de la Daoura au SW, il n'est pas inutile d'en donner<br />

un résumé des éléments les plus caractéristiques:<br />

a) la faune des erg est une des faunes les plus origin<strong>al</strong>es des peuplements<br />

du Sahara septentrion<strong>al</strong>. Les éléments qu'on y rencontre leur sont<br />

propres et les vrais endémiques ne se rencontrent pas en dehors de leurs<br />

limites.<br />

b) 11 n'y a pas de différence apparente foncière entre les erg de cette<br />

partie du désert: les endémiques les plus caractéristiques du Grand<br />

Erg occident<strong>al</strong> ont tous été retrouvés dans l'Erg er Raoui, et déjà une partie<br />

d'entre eux dans l'Erg Iguidi qui lui fait suite au SW. Comme l'Erg 19uidi,<br />

m<strong>al</strong>gré les récoltes du Capitaine FLY SAINTE MARIE en 1928 et la mission<br />

de Franklin PIERRE en 1952, n'a encore été visité que très partiellement, il<br />

est prématuré de publier des résultats d'ensemble, et encore plus des conclusions<br />

définitives à son sujet. La publication des résultats de Franklin PIERRE<br />

sera à coup sûr extrêmement instructive à son endroit.<br />

(1) Elle a fait l'objet d'études précédentes sign<strong>al</strong>ées dans la bibliographie<br />

[F. PIERRE et A. REYMOND, 1948 ; A, REYMOND, 1950 a].


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 241<br />

et qui, m<strong>al</strong>gré la présence de sa plante nourricière, C<strong>al</strong>ligonum articulatum<br />

au présahara marocain, n'a encore jamais été sign<strong>al</strong>é en région marocaine.<br />

Mais comme le lulodis aristidis, il n'est pas exclu qu'on I:y rencontre quelque<br />

jour, ce qui serait pour notre faune la plus belle des acquisitions.<br />

Ainsi limitée aux grands sables des erg sahariens, une faune spéci<strong>al</strong>e<br />

abondante à leur niveau semble y avoir loc<strong>al</strong>isé et limité ses extensions.<br />

Les sables, beaucoup plus réduits en surface et en importance et<br />

cependant partout présents dans les oueds du Sud marocain, avaient jusquïci<br />

échappé à toute enquête. C'est sur eux qu'ont insisté nos recherches des<br />

missions 1950-1951-1952 et leur faune mérite une rapide an<strong>al</strong>yse.<br />

2. LA FAUNE DES SABLES DU PRÉSAHARA MAROCAIN.<br />

Les sables sont largement répandus dans la région présaharienne du<br />

Maroc, tant autour des oasis du Tafil<strong>al</strong>t, de Taouz, du coude du Dra<br />

(Zagora, Tagounit et le Mhamid), qu'en bancs de sables fpars dans les<br />

fonds d'oueds: Oum Jerane sur l'Oued Tarhb<strong>al</strong>t, dunes de Hasi Bou<br />

HaÏara, d'une dizaine de mètres de hauteur sur une quinzaine de km de long,<br />

sables de la v<strong>al</strong>lée de la Daoura, placage de versants sous le vent à Hasi<br />

Mahjez et Chaamba; voire parfois sous la forme de petits erg organisés<br />

tels que l'Erg Chebbi entre Erfoud et Taouz, Erg Mrhiti et Jerboia entre<br />

la moyenne Daoura et la cuvette de Zegdou, Erg Zemoul au centre de<br />

l'anticlin<strong>al</strong> primaire érodé du même nom.<br />

Nous n'avons aucun renseignement sur la faune des petits erg du<br />

Sud marocain, que personne n'a visité au point de vue entomologique à<br />

part l'Erg Zemoul, atteint rapidement en mars 1951 au cours de la mission<br />

des hamada et où, en dehors de la ban<strong>al</strong>e Pimelia expiata Peyerh, nous<br />

n'avons rencontré nulle faune en raison de la sécheresse extrême qui affectait<br />

cette v<strong>al</strong>lée, mais les petites dunes et les bancs de sable de cette partie<br />

du désert nous sont dans l'ensemble connus grâce aux recherches systématiques<br />

effectuées à leur niveau depuis 1950, tant avec M. de MIRÉ<br />

qu'avec les diverses missions de l'Institut scientifique chérifien.<br />

Les considérations suivantes sont, semble-t-il, v<strong>al</strong>ables à leur niveau:<br />

a) les endémiques de l'erg sont en grande majorité exclus des sables<br />

du présahara sud-marocain. Tout au plus quelques-uns d'entre eux ont été<br />

retrouvés par unités isolées dans les parties les plus voisines des erg sahariens,<br />

à savoir les sables de la basse Daoura. On ne les a jamais rencontrés<br />

jusqu'ici ni plus au Nord ni plus à l'Ouest.<br />

D'ailleurs certains de ces endémiques, Foleya, Erodius, Perithrix et<br />

Amphitrix, semblent avoir besoin pour vivre de puissantes extensions


242 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

sableuses avec végétation dense, nécessitant la permanence absolue de la<br />

nappe phréatique de l'erg.<br />

De telles conditions ne sont évidemment pas celles des bancs de sables<br />

des v<strong>al</strong>lées sud-marocaines.<br />

b) les formes ailées sont évidement beaucoup main étroitement fixées<br />

à leur milieu que les formes aptères, et l'ensemble des Scarabaeides ailés a<br />

largement diffusé au-delà des limites de l'erg.<br />

Ainsi le trogide Glaresis Haudlirschi Rtt n'est nullement limité aux<br />

erg mais a largement diffusé sur les sables de la basse Daoura.<br />

Il en est de même du Cetonine Thyreogonia costata Luc, bien<br />

connu de l'Erg occident<strong>al</strong>, retrouvé au Ben Sour avec M. BRUNEAU de MIRÉ<br />

en mai 1950, et qui s'est révélé commun sur les Drinn (Aristida pungens)<br />

dans les dunes de sables du Bou Haïara (mission POUEYTO, avril-mai 1952).<br />

Mais les éremiques Dicranoplia deserticola Luc et Enoplotarsus deserticola<br />

Luc, pas plus que les xylophages caractéristiques, Julodis aristidis<br />

Luc et Eremoceras Surcoufi Peyerh, n'ont jamais été rencontrés hors des<br />

limites du Sahara proprement dit.<br />

c) Le caractère de beaucoup le plus origin<strong>al</strong>, et sur lequel il faut insister<br />

ici, des sables du présahara, est l'existence à leur niveau d'endémiques qui<br />

leur sont propres, qui les caractérisent absolument, et qui sont absolument<br />

distincts de ceux des grands erg.<br />

Ce· sont encore deux ténébrionides radicicoles à savoir: Caedius<br />

auriculatus Chob et Eurycaulus Reymondi Esp. Le premier a été trouvé sur<br />

les sables de la Daoura, de Taouz et Hasi Chaamba, et ég<strong>al</strong>ement dans les<br />

dunes du Dra, dans l'oasis du Mhamid. Le second a été rencontré dans les<br />

bancs de sable des oueds du Zegdou, sur la basse Daoura à Hasi Bou<br />

Laadam, et dans les buttes de sable à Tamarix de la v<strong>al</strong>lée de l'Oued<br />

Zemoul.<br />

Ces deux endémiques des sables du présahara marocain signent à eux<br />

deux la continuité de la faune des sables de cette partie du désert.<br />

Il ne semble pas actuellement y avoir une faune distincte des sables<br />

de la Daoura et de ceux de l'Oued Dra, mais la contigüité des v<strong>al</strong>lées a<br />

au contraire assuré depuis longtemps la continuité de la faune.<br />

D - Les v<strong>al</strong>lées présahariennes<br />

En opposition avec la compacité d'ensemble et la monotonie des principaux<br />

milieux sahariens, plateaux et sables, hamada et erg, le présahara


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 243<br />

marocain est au contraire caractérisé par l'immense diversité et la complexité<br />

de ses milieux partout imbriqués l'un dans l'autre.<br />

Une vue d'ensemble, dans l'ignorance encore trop grande où nous<br />

sommes des Kem-kem, des petits erg qui les entourent, des v<strong>al</strong>lées du Guir<br />

et du Dra, nous interdisent d'en donner ici une description de détail.<br />

On y trouve des p<strong>al</strong>meraies comme au Tafil<strong>al</strong>t ou au coude du Dra,<br />

entre Zagora et le Mhamid, des plateaux disséqués comme aux Kem-kem<br />

ou sur le plateau du lebel Mrah près de Bou Haïara, des crêtes montagneuses<br />

comme le Bani ou le lebel Ouarkziz au Sud du Dra, de vastes<br />

épandages argileux comme ceux du Guir près d'Abadla, de la Daoura à<br />

Hasi Mahjez, du Dra dans la vaste région des Mader qui va du Mhamid<br />

jusqu'à Oum el Achar; et si nous avons des vues partielles de tous ces<br />

milieux, des détails capitaux nous manquent à coup sûr.<br />

Ce qu'il est essentiel de noter dans les grandes lignes c'est ceci :<br />

l 0 H Y a une homogénéité évidente entre la faune des trois v<strong>al</strong>lées<br />

marocaines, et toute espèce rencontrée sur l'Oued Dra a des chances de<br />

se retrouver sur la Daoura et sur l'Oued Guir. Nous en donnerons des<br />

exemples frappants tant en ce qui concerne la faune des Mader que celle<br />

du t<strong>al</strong>ha.<br />

2° Au présahara marocain comme en région aride en génér<strong>al</strong>, et cela<br />

s'est révélé aussi vrai au Sahara que dans le désert de Gobi par exemple,<br />

les crêtes sont pauvres, les glacis de piedmont sont pauvres en génér<strong>al</strong>, la<br />

vie avec l'eau se collecte aux points bas.<br />

H y a peu de surprise faunistique à attendre sur les crêtes désolées<br />

du lebel Ouarkziz ou les plateaux des Kem-Kem. Toute la faune avec la<br />

flore s'est concentrée dans les v<strong>al</strong>lées, dans les sables, dans les Mader,<br />

et c'est sur ces faunes qu'il convient d'attirer toute l'attention. La liste des<br />

insectes qui est l'apport essentiel de cette étude est là-dessus explicite au<br />

maximum.<br />

Sur 434 espèces citées, 150 environ sont en région saharienne, erg<br />

ou hamada, au Sud de leur kreb nord. Tout le reste, toute la variété de la<br />

faune, est en région présaharienne, et dans cette faune, plus même que dans<br />

les grands erg, la densité en individus des populations présahariennes èst<br />

incomparablement plus grande que dans les peuplements désertiques, ce<br />

qui bien entendu est facile à comprendre.<br />

Le Sahara est un désert, le bassin des oueds une steppe fréquemment<br />

arrosée. Et cela suffit de toute évidence pour opposer les deux milieux.<br />

Dans ces conditions et sans vouloir nous lancer ici dans une an<strong>al</strong>yse


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 245<br />

1948, mars et mai 1950, février 1951, avril 1952; le Mader du Dra près<br />

de Oum el Achar en juillet 1948 et mars 1951.<br />

A nm premiers passages, ces mader étaient secs et ne se sign<strong>al</strong>aient<br />

pas par une richesse de faune bien différente de cette qu'on rencontrait sur<br />

les facies sableux ou à végétation de la région. Il s'agissait à leur niveau<br />

de nuances de faune mais nullement d'une réelle opposition.<br />

Il en <strong>al</strong>lait tout autrement après les grandes pluies ou les crues, mettant<br />

en eau de vastes surfaces, et laissant subsister après les retraits de long<br />

chenaux pleins d'eau et des mares nombreuses. U".e recherche systématique<br />

fut <strong>al</strong>ors entreprise d'abord sous l'impulsion et à l'exemple de notre ami et<br />

compagnon de route M. BRUNEAU de MIRÉ en mai-juin 1950, et ensuite<br />

lors de mes passages successifs dans la région.<br />

Ces recherches ont consisté :<br />

1n en chasses de nuit systématiques à la lumière qui nous ont donné<br />

toujours une riche faune de nocturnes surtout ailés.<br />

2" dans un inventaire génér<strong>al</strong>isé des faunes lapidicoles, notamment<br />

dans la cuvette du Mahjez ;<br />

3" par l'inondation systématique et le piétinement des bords des<br />

mares et chenaux, soit en aspergeant les berges à la main, après être entrés<br />

dans les collecteurs d'eau, soit par l'inondation au seau de larges plages<br />

autour des laisses;<br />

4" la récolte systématique des aquatiques au filet troubleau tant en<br />

surface (gyrins) que dans la profondeur des mares (Eretes et dytiscides<br />

divers).<br />

La poursuite de ces recherches a abouti à la récolte d'une faune<br />

remarquablement riche et constante et dont les constituants principaux sont<br />

les suivants:<br />

a) Les Carnivores.<br />

Le C<strong>al</strong>osoma Olivieri Dej, répandu sur tout le Sahara marocain après<br />

la période de pluie commencée en mai et octobre 1950, s'est trouvé constamment<br />

commun sous les pierres du Mahjez. Sa fréquence tenait sans<br />

doute à la pullulation de chenilles de noctuelles consécutives à cette période<br />

de pluie.<br />

Scarites planus Bon, Hasi Mahjez et rives du Dra en crue près de Oum<br />

el Achar.<br />

Siagona europea Dej, Dra, Daoura, Ouir, sortant en nombre des fis-


246 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

sures artificiellement inondées dans les épandages argileux de ces oueds.<br />

Cette espèce n'est pas cependant spéci<strong>al</strong>e aux mader car elle s'est présentée<br />

fréquente aux chasses de nuit, tant à Tagounit sur le Dra qu'à Ikhf n'Ouzreg<br />

sur l'Oued Mird. Cette espèce est liée au voisinage de l'eau douce et nullement<br />

au caractère argileux des <strong>al</strong>luvions.<br />

Coscinia (Graniger) bas<strong>al</strong>is Dej, Hasi Mahjez, Guir (Abadla), Tafil<strong>al</strong>t<br />

(Erfoud), ég<strong>al</strong>ement aux bords des eaux.<br />

Apotomus rufithorax Pecch, mader du Guir, DaoiIra, Dra.<br />

Chlaenius spoliatus Rossi, crue du Dra à Oum el Achar, largement<br />

rtpandu sur toute la région et fréquent dans les chasses de nuit.<br />

Egadroma marginata Dej, crue du Dra et Abadla.<br />

Paraderus Wollastoni Woll, largement répandu sur tout le Sahara centr<strong>al</strong><br />

et occident<strong>al</strong> auprès des moindres flaques d'eau, Mouydir, Hoggar,<br />

puits d'Igma (Hamada du Dra), il devient fréquent à l'occasion des crues<br />

dans les mader des trois oueds.<br />

Microlestes cortic<strong>al</strong>is Duft, en abondance aux bords des flaques d'eau<br />

des mader des trois oueds; il abonde dans les chasses de nuit.<br />

Zuphium testaceum Klug, Mahjez et Abadla, et Zuphium varum au<br />

Mahjez, de préférence dans les racines des tamarix près de l'eau et lors des<br />

chasses de nuit.<br />

Brachinus Liebkei Csiki, s. sp. occident<strong>al</strong>is Mateu, sous un amas de<br />

branches et un fond de panier au bord du chen<strong>al</strong> en eau de l'Oued Guir près<br />

d'Abadla. II est remarquable que cette espèce du bas Dra se retrouve sur<br />

le mader le plus orient<strong>al</strong> du présahara marocain.<br />

Aploa nobilis Dej, sous les pierres et aux chasses de nuit près des mares,<br />

avril 1950, et dans toute la cuvette du Mahjez en février 1951. C'est l'élément<br />

le plus saharien de cette faune et il est franchement plus commun<br />

au Sénég<strong>al</strong> et au Soudan qu'au Sahara, d'où ses citations sont éparses. On<br />

le connaît ég<strong>al</strong>ement d'El Aïoun du Dra dans les récoltes de M. Ch RUNGs,<br />

atteignant ainsi en deux points le présahara marocain.<br />

Les Dytiscides sont nombreux dans nos récoltes des flaques d'inondation<br />

des mader, mais la vaste distribution de ces aquatiques ailés et la facilité<br />

de leurs déplacements ne donne qu'une v<strong>al</strong>eur d'indication à leur présence<br />

dans les mares temporaires: absents aux périodes de sécheresse,<br />

nombreux dès l'inst<strong>al</strong>lation de la crue, tels Erettes sticticus qui semble en<br />

région saharienne voyager d'une collection d'eau à une autre au hasard des<br />

crues et des vols de nuit.


248 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

taille et aussi nombreux en individus que variés en espèces et en groupes:<br />

trous ronds des scolytides, ov<strong>al</strong>aires des buprestides, trous de grandes dimensions<br />

des divers capricornes.<br />

3° Sign<strong>al</strong>ée çà et là de tous les points les plus variés du Sahara, [Massifs<br />

centraux du Tibesti (TILHO, DALLONI, de MIRÉ), du Hoggar (de PEYER­<br />

IMHOFF), du Sahel soudanais (de MIRÉ), de l'Iguidi centr<strong>al</strong>, de Mauritanie<br />

(Charles RUNOs), du Dra (RUNOS et PANOUSE)], la faune si riche, si spéci<strong>al</strong>e,<br />

si parlante du t<strong>al</strong>ha n'a encore fait, à notre connaissance, l'objet d'aucun<br />

essai de groupement d'ensemble; et quand cette an<strong>al</strong>yse aura été poursuivie<br />

pour quelques arbres et quelques végétaux, la biogéographie du grand désert<br />

ne laissera plus beaucoup d'inconnu à l'inventaire des faunisticiens; il<br />

s'agira d'étudier <strong>al</strong>ors la foule des petits phytophages des divers groupes<br />

et les études des entomologistes se boucleront enfin avec l'an<strong>al</strong>yse des botanistes<br />

et des phytogéographes, déjà si avancée au Sahara.<br />

La faune du t<strong>al</strong>ha a été étudiée d'abord par notre ami M. BRUNEAU<br />

de MIRÉ au cours de ses diverses missions dans le Sahara occident<strong>al</strong> et méridion<strong>al</strong><br />

et c'est lui qui nous a initiés en cette matière. Ayant eu l'heureuse<br />

fortune de l'accompagner en tournée acridiologique dans le Sahara marocain<br />

en mai-juin 1950, nous séjournâmes quatre jours dans la forêt de t<strong>al</strong>ha<br />

du Ben Sour et, au cours de chasses diverses poursuivies de jour et de nuit,<br />

nous capturâmes un nombre élevé de buprestides de ce végét<strong>al</strong>: Anthaxia<br />

ct Agrilus, et deux longicornes: Hypoeschrus strigosus Gyl = Tibestia<br />

D<strong>al</strong>lonii Peyerh et Crossotus Heimschi Peyerh, retrouvé ensuite par M.<br />

BRUNEAU de MIRÉ dans les t<strong>al</strong>ha de Douirfa entre Abadla et Béchar, ce qui<br />

signe l'extension occident<strong>al</strong>e de ces formes jusque sur les confins immédiats<br />

du Sahara oranais.<br />

Au cours de ces chasses, M. BRUNEAU de MIRÉ nous raconta avoir<br />

effectué ses premières récoltes de longicornes du t<strong>al</strong>ha en Mauritanie à l'occasion<br />

de la construction d'une zeriba, hutte temporaire de nomades par<br />

laquelle les Sahariens s'abritent des excès solaires durant la sieste. La<br />

nuit venue, M. de MIRÉ fut tiré de son sommeil par le combat furieux<br />

que les Titoceres se livraient sur les troncs coupés. Nous eûmes enfin<br />

l'occasion d'essayer sa méthode lors des deux mois et demi de pistes<br />

fortunées accomplies avec M. et Mme POUEYTO en mission géologique dans<br />

le Sud. La mission géologique et les points fixes qu'elle entraîne en pleine<br />

nature est en effet l'occasion la plus favorable qui s'offre pour une étude<br />

de faune au Sahara. La compréhension et l'amabilité de nos compagnons<br />

n'a fait que porter à son maximum le rendement de ces séjours.<br />

Au cours de trois séjours au présahara marocain d'avril à fin mai 1952,<br />

nous séjournâmes pulsieurs semaines à Hasi Bou Haïara, Ikhf n'üuzreg et


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 249<br />

Oum Jerane, points distants les uns des autres d'une centaine de km chacun,<br />

et qui, bien que les t<strong>al</strong>ha fussent abondants dans les trois sites, offraient<br />

chacun des biotopes très différents: forêt de t<strong>al</strong>ha non loin d'un petit erg,<br />

Hasi Bou Haïara; forêt de t<strong>al</strong>ha dans une gorge, lkhf n'Ouzreg; forêt de<br />

t<strong>al</strong>ha au bord d'un oued à Tamarix, Oum Jerane.<br />

Les premières récoltes furent la venue fortuite aux lumières d'Hypoeschrus<br />

strigosus, Titoceres jaspideus et celle de Crossotus Heimschi sur la<br />

toile de tente au matin en fin avril 1952. Ces captures chaudement accueillies<br />

entraînèrent de notre part une réaction convenable, et tant à la serpe qu'à<br />

la scie, de grosses branches de t<strong>al</strong>ha fraîchement coupées furent disposées<br />

contre ces arbres: M. de MIRÉ avait, en effet, insisté sur l'attrait que le bois<br />

en train de mourir exerce sur les xylophages au moment de la reproduction.<br />

Cette expérience, couronnée de succès à Bou Haïara, fut systématiquement<br />

reprise à Ikhf n'Ouzreg et Oum Jerane.<br />

Les résultats furent plus de 130 Titoceres jaspideus et 10 Crossotus<br />

Heimschi pris en quelques nuits autour de ces trois points. De raretés occasonnelles<br />

au Maroc, les longicornes de l'Acacia deviennent désormais des<br />

constituants normaux de la faune sud-marocaine et que l'on doit attendre<br />

partout où le biotope existe, c'est-à-dire, la forêt dense et ancienne à vieux<br />

arhres t<strong>al</strong>ha. Car bien entendu on ne peut espérer trouver le peuplement<br />

intégr<strong>al</strong> du t<strong>al</strong>ha que dans les zones où cet arbre forme des peuplements<br />

suffisamment denses et anciens pour garder sa population foncière. Les<br />

peuplements épars ou les peuplements de jeunes arbres ne peuvent qu'avoir<br />

perdu, ou pas encore acquis la biocènose des adultes.<br />

Mais les cerambycides ne furent pas les seuls insectes récoltés au<br />

cours de ces chasses; et si de nuit c'est à eux et aux Scolytes que se limitaient<br />

les captures des xylophages renconrtés sur le bois, de jour et à<br />

défaut de longicornes une faune de diurnes abondait sur les bois.<br />

Furent, en effet, récoltés sur les branches abattues et dressées contre<br />

les troncs des gros arbres au cours du mois de mai 1952, tant à Ikhf<br />

n'Ouzreg qu'à Oum Jerane, les phytophages et xylophages suivants: Anthaxia<br />

angustipennis Klug, ég<strong>al</strong>ement au Ben Sour avec B. de MIRÉ, A nthaxia<br />

congregata Klug, A. pulex Ab, en battant les t<strong>al</strong>ha au lever du soleil (M.<br />

de MIRÉ, Ben Sour), Agrilus lituratus Klug, Agrilus purpuratus Klug; les<br />

Bostrychides Enneadesmus forficula F, Sinoxylon seneg<strong>al</strong>ense Karsch, S.<br />

ceratoniaeL ; et le chrysomelide Antipa fasciata Lef, volant en nombre sur<br />

les t<strong>al</strong>ha au pied de la Gara Mimoun et dont un grand nombre d'exemplaires<br />

fut pris au vol ou in copula sur le feuillage de cet arbre.


250 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Il résulte de ces récoltes :<br />

1° que l'Acacia Raddiana présente dans le Sud-marocain un bon nombre<br />

d'insectes qui lui sont inféodés et qui vivent à ses dépens, et que ces<br />

formes paraissent dans le Sud-marocain presque aussi largement répandues<br />

que l'arbre lui-même.<br />

2° Que de nombreux éléments de cette faune sont les mêmes que<br />

l'on connaît de Mauritanie ou du Sahel méridion<strong>al</strong> et qu'il semble que<br />

dans un passé géologique récent (par exemple le dernier pluvi<strong>al</strong>) le t<strong>al</strong>ha<br />

ait en quelque façon entraîné avec lui de nombreux éléments de sa biocénose<br />

du Sud du Sahara jusqu'au Sud-marocain.<br />

3° Que les listes que nous publions anticipent en quelque façon sur<br />

le travail à venir et que l'on peut prévoir, tant sur la forêt de t<strong>al</strong>ha de l'Oued<br />

el Ma (Hamada du Dra) que sur les beaux boisements des v<strong>al</strong>lées oranaises<br />

d'Ougarta et de Zerhamra, l'extension des résultats déjà acquis au Sahara<br />

marocain pour le secteur de l'Oued Mird, du Bou Haïara et du Ben Sour,<br />

ou de la région de Béchar Abadla. C'est une homogénéité de peuplement<br />

qu'il faut prévoir et toute la faune déjà acquise sur une partie du territoire<br />

est à chercher sur tout l'ensemble. Les différences, s'il yen a, n'apparaîtront<br />

qu'à l'inventaire.<br />

4° Que par contre il faut se montrer beaucoup plus prudent sur les<br />

conclusions à prévoir pour les Acacia d'au-delà de la Saoura et que les<br />

peuplements décimés et relictes du Tademaït ne nous donneront sans doute<br />

qu'une image très appauvrie de la biocénose de cet arbre.<br />

Dans ces conditions, et en attirant l'attention sur le fait que le Steraspis<br />

speciosa KI, commun en région désertique, semble très rare en région présaharienne,<br />

et que d'autre part le grand prionien du t<strong>al</strong>ha, Macrotoma<br />

p<strong>al</strong>mata F, a été trouvé deux fois à l'état de débris dans de très vieux arbres<br />

très attaqués sur la Hamada du Dra (dans un oued au Sud d'Hasi Beïda,<br />

et à Oum Jerane en région présaharienne), quels que soient les résultats déjà<br />

acquis sur la faune de l'Acacia, l'étude de la biocénose de cet arbre est encore<br />

loin d'être achevée et mérite d'être poursuivie.<br />

C'est ainsi, par des approximations successives, que nous arriverons<br />

progressivement à une connaissance plus grande des régions jusqu'ici si m<strong>al</strong><br />

connues du désert sud-marocain.


v - LES SAISONS ET LA FAUNE<br />

Quoique réparties sur une période de 5 années, de 1948 à 1952, et<br />

couvrant une durée tot<strong>al</strong>e d'environ 6 mois de présence et de récoltes, nos<br />

investigations se sont en ré<strong>al</strong>ité limitées à des inventaires de la faune printanière<br />

et nos mois de présence sur le terrain s'échelonnent régulièrement<br />

de février à juin. Cette période est assurément la plus favorable aux éclosions<br />

en masse de la faune des coléoptères et, dans tous nos séjours précédents<br />

au Sahara septentrion<strong>al</strong> depuis 1946, le mois de février montrait une<br />

faune surtout riche en ténébrionides terricoles pour s'enrichir progressivement<br />

en insectes des autres groupes, avril et mai marquant régulièrement<br />

l'épanouissement de la faune diurne.<br />

Mais la faune saharienne est loin de se limiter à cette éclosion progressive<br />

de la faune vern<strong>al</strong>e; et à partir de juin, si la majeure partie de<br />

l'activité de la vie se situe pendant la nuit, les mois les plus chauds de l'année,<br />

ceux du cœur de l'été, juillet, août et septembre, voient certaines formes<br />

estiv<strong>al</strong>es attendre cette période pour pouvoir être norm<strong>al</strong>ement rencontrées<br />

à l'état d'imago.<br />

Tels sont entre autres le grand insecte carnassier, Anthia venator F<br />

qu'on n'a quelque chance de rencontrer en août, de nuit à la recherche de<br />

sa proie, que pendant les mois les plus chauds de l'année. Tels sont d'autre<br />

part un certain nombre des plus gros prioniens : Polyarthron, Macrotoma,<br />

A canthophorus, dont la période d'activité à l'état imaginaI se limite à la<br />

même période.<br />

Sauf à l'état de débris, ces insectes ne figurent pas dans nos récoltes<br />

et nous ne les avons jusqu'ici jamais capturés vivants dans le Sud-marocain.<br />

Mais il est hors de doute que des chasses systématiques à la saison la plus<br />

chaude doivent permettre de les retrouver, et peut-être en nombre sur de<br />

vastes territoires de la région. C'est ainsi que nous avons récolté Anthia<br />

venator F à Hasi Belibilia, entre Boudenib et Bouanane, à l'extrême<br />

limite nord du présahara marocain. Le regretté C. ALLuAuD le considérait<br />

comme probable à Figuig à cause de sa capture sign<strong>al</strong>ée de Beni Ounif.<br />

Mais l'insecte a toutes les chances de se trouver en plus grand nombre<br />

dans les districts méridionaux de la région étudiée, soit sur la Daoura, soit<br />

dans la v<strong>al</strong>lée du Dra, s'il manque sur la hamada à cause de l'austérité<br />

excessive du milieu.<br />

Ainsi en va-t-il des prioniens de la saison chaude: Polyarthron pectinicornis<br />

Frm, déjà capturé à Zagora et à Taouz, non sign<strong>al</strong>é du Tafil<strong>al</strong>t <strong>al</strong>ors<br />

qu'il est si répandu dans toutes les p<strong>al</strong>meraies sahariennes; Macrotoma


252 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

p<strong>al</strong>mata F, capturé par nous à l'état de débris dans des arbres littér<strong>al</strong>ement<br />

criblés de ses g<strong>al</strong>eries larvaires tant dans un oued au Sud d'Hasi Beïda sur la<br />

Hamada du Dra, qu'à Oum Jerane au Nord de la région présaharienne,<br />

et sa diffusion dans la région sud-marocaine ne se limite certes pas à ces<br />

deux points.<br />

Si elle est moins certaine que celle de ces deux espèces, la présence<br />

d'Acanthophorus arabicus Thorns, le géant des cerambycides sahariens, est<br />

pourtant plus que probable, car nous avons relevé des dégâts de très grandes<br />

dimensions et qui ne semblent guère appartenir à d'autres qu'à lui, sur de<br />

très vieux ethel (Tamarix aphylla) de l'Oued Zemoul, au Sud du Dra, et<br />

de Zguilma sur l'Oued Mird, où nous avons trouvé dans une loge nymph<strong>al</strong>e<br />

des débris sternaux de grande taille et qui semblent être ceux de cette<br />

espèce.<br />

S'il ne nous est permis pour l'instant d'affirmer sa présence, nous<br />

pouvons la sign<strong>al</strong>er comme des plus probables, et la capture de cet insecte<br />

vivant serait sans nul doute une des plus magnifiques acquisitions pour la<br />

faune du Sud-marocain.<br />

Enfin nous manquons de données sur la vie désertique pendant les<br />

mois d'automne et d'hiver, tout en prévoyant, là comme dans les régions<br />

sahariennes voisines, une nouvelle phase d'activité de la faune foncière<br />

d'octobre à décembre, le mois de janvier étant comme dans l'ensemble du<br />

Sahara septentrion<strong>al</strong> celui de la moindre fréquence des insectes et comme<br />

une période de diapause de la vie en génér<strong>al</strong>.<br />

Encore restera-t-il à éliminer ou à établir que, au Sahara septentrion<strong>al</strong><br />

comme en Asie centr<strong>al</strong>e, certaines formes particulières ne se sign<strong>al</strong>ent que<br />

par des apparitions limitées à la saison la plus froide et qui signeraient<br />

la possibilité d'existence d'une faune hiém<strong>al</strong>e, telle qu'elle a été sign<strong>al</strong>ée<br />

par SEMENOV et JAKOBLEFF dans le Turkestan chinois et le Turkestan<br />

russe.<br />

On voit donc, par ce bref rappel de nos ignorances actuelles, que nous<br />

sommes loin d'avoir épuisé tous les aspects de la question, et qu'il reste<br />

encore bien de nombreuses et belles découvertes à faire pour ceux qui<br />

auront, comme nous l'avons eu, le privilège précie:ux de poursuivre ces<br />

recherches.


VI - EFFETS DE L'IRREGULARITE DU REGIME DES PLUIES<br />

SUR LA FAUNE ET LA FLORE<br />

Du fait de la double proximité des Atlas au Nord, de l'Atlantique à<br />

l'Ouest, la région du Sud-marocain jouit dans l'ensemble d'un climat plus<br />

humide et de pluies plus fréquentes que le Sahara sud-oranais ou le Sahara<br />

centr<strong>al</strong> qui lui font suite à l'Est et au Sud. Le Présahara des grands oueds,<br />

outre les pluies saisonnières d'automne et d'hiver qui n'y manquent presque<br />

jamais, bénéficie de la large influence des crues périodiques des grands oueds<br />

qui n'y font pour ainsi dire jamais défaut une ou deux fois par an.<br />

Mais les hamada subissent dtjà les conséquences d'un climat beaucoup<br />

plus aride et les précipitations peuvent y faire défaut pendant de longs<br />

mOIs.<br />

11 en résulte des périodes <strong>al</strong>ternatives d'humidité relative ou de sécheresse<br />

agggravée qui ne laissent pas d'avoir des conséquences évidentes sur<br />

la flore et la faune, A de longues périodes de sécheresse comme il en existe<br />

sur toute la région des hamada de Beni Abbès à Tindouf de 1945 à 1948,<br />

font suite au contraire des périodes de pluie génér<strong>al</strong>isées, peu prolongées<br />

mais intenses qui ont pour effet d'arroser puissamment toute la région.<br />

Des ptriodes de réelle humidité font donc suite à des périodes arides;<br />

et pour celui qui traverse le Sahara occident<strong>al</strong> à deux de ces périodes<br />

différentes, on ne reconnaît plus son désert. C'est ce qui nous est arrivé<br />

lorsqu'en 1951 et 1952 nous avons traversé des régiorrs parcourues en 1948<br />

ou au début de 1950. Les montagnes de Kerzaz, d'Ougarta, de Tabelb<strong>al</strong>a,<br />

étaient couvertes de végétation dense de Reseda villosa et de Limonium<br />

Bonduelli, qui rappelaient le Bani près de Zagora et Tagounit plus que<br />

les jebel sahariens. Il n'était pas jusqu'à la hamada du Dra, à 15 km 0 d'Hasi<br />

Chaamba, qui, couverte de pâturages à « nsé » (A ristida plumosa), donnait<br />

l'aspect d'une steppe beaucoup plus que d'un désert, tandis que les sables de<br />

la région génér<strong>al</strong>ement si aride sise entre Bouanane et Colomb Béchar était<br />

un tapis de fleurs étendu comme un drapeau. Le même fait nous avait<br />

été sign<strong>al</strong>é en 1947 à Tabelb<strong>al</strong>a par le chef de poste du moment, M. l'adjudant<br />

HANS, qui avait observé en 1944, à la suite d'une pluie de 40 mm,<br />

que le Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a était comme revêtu d'un tapis multicolore de<br />

fleurs et de buissons épanouis.<br />

On saisit de suite les conséquences de pluies aussi exceptionnelles et<br />

aussi génér<strong>al</strong>isées que celle d'octobre 1950, dont nos collègues DRESCH<br />

et <strong>JOLY</strong> ont saisi le phénomène aux crues de la Saoura entre Kerzaz et<br />

Foum el Kheneg, et où, ce qui ne se produit pour ainsi dire jamais de


254 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

mémoire d'homme, les trois oueds sahariens ont forcé ensemble la limite<br />

sableuse de leur champ d'épandage, la Saoura coulant jusqu'à la Sebkha<br />

Melah et dans l'Oued Messaoud, la Daoura forçant le foum du Mahjez<br />

jusqu'à ennoyer la cuvette du Chaamba, le Dra coulant jusqu'à la mer.<br />

Comme des pluies se sont succédées sur toute cette partie du Sahara<br />

en 1951, la région marquait en 1952 un enrichissement incroyable de<br />

sa flore et de sa faune, ce que nos récoltes ont traduit, spéci<strong>al</strong>ement en floricoles.<br />

En effet, en cas de pluies génér<strong>al</strong>isées sur une partie du désert, les<br />

bénéficiaires successifs sont dans l'ordre:<br />

1" la flore;<br />

2° les phytophages ailés, papillons entre autres, puis leurs chenilles;<br />

3° les carnivores qui accourent ou pullulent sur la provende accrue;<br />

4° les terricoles polyphages en génér<strong>al</strong>, qui profitent de l'humidité<br />

génér<strong>al</strong>e accrue ;<br />

5° les floricoles et parmi eux les hyménoptères et les apides butineurs;<br />

6° leurs parasites, c'est-à-dire les méloïdes, rares ou absents de nos<br />

premières iécoltes, surabondants dans les dernières avec quantité<br />

de formes jamais rencontrées jusque là.<br />

L'effet de ces pluies s'échelonne ainsi sur plusieurs années, le retour<br />

des périodes sèches entraînant la dégradation en ordre inverse de l'enrichissement<br />

provisoire et la faune saharienne se réduisant <strong>al</strong>ors derechef à<br />

sa population ban<strong>al</strong>e de ténébrionides érémiques.


1. CE QUI RESTE A FAIRE.<br />

CONCLUSION<br />

Il s'en faut de beaucoup m<strong>al</strong>heureusement que nous puissions considérer<br />

comme achevé cet inventaire et cette étude du pré-sahara marocain.<br />

Si dans l'ensemble nous pouvons considérer que la monotonie hamadienne<br />

ne pourra guère nous apprendre du nouveau sur ce que nous<br />

savons d'elle, l'oasis de Tindouf et la forêt de t<strong>al</strong>ha de l'Oued el Ma peuvent<br />

encore nous apporter des éléments qui nous échappent, mais ce sont là<br />

des soucis de détail.<br />

Autrement importants sont, dans l'ordre:<br />

a) A l'Ouest l'étude des mader du Dra que nous ignorons tot<strong>al</strong>ement:<br />

entre le Mhamid et Foum el Hassane, notre connaissance de la région se<br />

borne aux oasis du Bani, Foum Zguid, Agadir Tissint, Tata, Akka et les<br />

pistes qui les unissent, ce qui est à tout point de vue insuffisant. Le grand<br />

épandage s<strong>al</strong>é de l'Iriqui doit à coup sûr nous donner, lors de son remplissage<br />

et de son dessèchement consécutif, une faune dont nous ignorons tout.<br />

b) Il en va de même de l'Erg Zemoul et de la v<strong>al</strong>lée de l'Oued du même<br />

nom, que nous n'avons fait qu'entrevoir en mars 1951 à une saison défavorable.<br />

c) Au centre de la région, les inconnues faunistiques abondent encore,<br />

c'est-à-dire essentiellement les plateaux hamadiens des Kem-kem, les v<strong>al</strong>lées<br />

qui les dissèquent, et les petits erg qui en dépendent, Erg Chebbi, Erg<br />

Mrhiti et Jerboïa, et la faune de sabulicoles qui y habitent ou qui y manquent<br />

et sur laquelle nous ne savons rien.<br />

d) A l'Est enfin, les collines du Guir entre Bou-Denib, Abadla et<br />

Bechar, frontière entre le Maroc et les régions présahariennes de l'Oranie,<br />

frontière où le contact des faunes peut nous donner tout à coup des conclusions<br />

inattendues sur les relations biologiques entre les provinces sahariennes,<br />

liées à des changements progressifs de facip.s et de climat.<br />

e) Parmi les régions mieux connues, l'inventaire des oasis du Tafil<strong>al</strong>t,<br />

des v<strong>al</strong>lées du Rheris et du Ziz, aux diverses saisons, n'est pas même ébau-


256 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ché et nous renseignerait à la fois: d'une part sur l'extension des influences<br />

septentrion<strong>al</strong>es en région présaharienne par les v<strong>al</strong>lées d'oueds, d'autre<br />

part sur ce que peut avoir apporté de saharien, au Nord, la création artificielle<br />

des p<strong>al</strong>meraies du Tafil<strong>al</strong>t.<br />

f) Enfin, à l'opposé, le Dra inférieur, pourtant déjà visité fréquemment<br />

par des chercheurs compétents et habiles, laisse planer de nombreuses<br />

question sans réponse sur la faune des sables de la Plage blanche ou sur les<br />

influences du Sahara atlantique espagnol sur la v<strong>al</strong>lée du Dra maritime.<br />

g) A l'extrême enfin, l'Atlas orient<strong>al</strong>, ou Atlas saharien marocain, n'a<br />

jamais été visité par aucun entomologiste, et la frontière du présahara et<br />

des plateaux de l'Orient<strong>al</strong> reste entièrement à dégager. A l'ampleur de ce<br />

qui reste à faire, on juge de la modicité de ce qui est fait, si nouveau puisset-il<br />

paraître.<br />

2. VUE D'ENSEMBLE.<br />

Devons-nous pour autant nous interdire de résumer et de conclure ?<br />

Pratiquement ignoré il y a 10 ans, le Sahara sud-marocain commence<br />

déjà à s'éclairer dans ses grandes lignes. 11 y a peu d'années, notre vue du<br />

Maroc s'arrêtait aux Atlas. Nous ne savions rien du Maroc du Sud. Ce<br />

Maroc, peu à peu, nous avons commencé à le déchiffrer, appris à nous y<br />

conduire.<br />

Aux massifs montagneux du Grand Atlas et à leur flore et leur faune<br />

de haute montagne font suite vers le Sud les plissements de l'Anti Atlas,<br />

du Siroua et du Sarrho, d'où les voyageurs nous ont apporté les éléments<br />

d'une faune septentrion<strong>al</strong>e surtout oroméditerranéenne. Entre l'Anti Atlas,<br />

l'Atlas occident<strong>al</strong> et l'Atlantique, l'enclave du Sous montre le mélange d'éléments<br />

macaronésiens à des relictes soudanaises assez nombreuses.<br />

Tout ceci est déjà acquis, presque classique.<br />

Le Présahara, objet de nos recherches et de notre étude, commence<br />

au Bani, s'ét<strong>al</strong>e vers l'Est pour s'articuler sur le Guir avec la région sudoranaise,<br />

à laquelle il mélange sa faune dans les collines d'Abadla, entre<br />

ce point et Colomb Béchar.<br />

Le monde des sables, le monde des grands erg, reste extérieur à notre<br />

région avec laquelle il s'affronte d'un bout à l'autre de la Saoura, grand<br />

erg sur une rive, hamada sud-marocaine sur l'autre.<br />

Et de Beni Abbès à Tindouf, de Boudenib à Taouz et au Merk<strong>al</strong>a, le<br />

mur du kreb de la hamada sépare la riche variété des v<strong>al</strong>lées présahariennes<br />

de la monotone compacité des plateaux de cailloux noirs.


ZOOLOGIE - ENTOMOLOGIE 257<br />

Au Sud des hamada, les sables pratiquement inexplorés de l'Iguidi<br />

cernent le massif granitique des Eglab et la f<strong>al</strong>aise du Hank j<strong>al</strong>onnée de<br />

points d'eau, par où s'expliqueront peut-être les connexions actuelles et<br />

anciennes entre le Nord et le Sud du grand désert. Avec la retombée sud<br />

du plateau des hamada marocaines s'arrête le connu, et l'inconnu commence.<br />

Derrière la frontière imp<strong>al</strong>pable des hamada sud-marocaines, le grand<br />

désert est commencé.<br />

Laboratoire d'entomologie<br />

de l'Institut scientifique chérifien.<br />

Décembre 1952.


BIBL!OGRAPHIE<br />

ANTOINE (M.), 1942 - Adephaga terrestres du Maroc saharien. Bull. Soc.<br />

sc. nat. Maroc, p. 150.<br />

BERNARD (F.), 1951. - Types de répartition de faune terrestre nordafricaine.<br />

C.R. somm. Soc. Biogéographie, p. 74.<br />

ESPANOL-COLL (Fr.), 1951. - Missions sahariennes de l'I. S. Ch. : Col.<br />

Ténébrionides. Bull. Soc. sc. nat. Maroc, p. 287.<br />

'1 1952. - Mas Tenebrionidos deI Sahara espafiol. EOS, p. 71.<br />

FURüN (R.), 1951. - Les grandes lignes de la P<strong>al</strong>éographie de la Berbérie<br />

et du Sahara: leur sens biogéographique. C. R. Soc. Biogéographie,<br />

p. 46.<br />

GRlDELLI (E.), 1952. - Contribution à l'étude du peuplement de la Mauritanie:<br />

Coléoptères Ténébrionides. Bull. Inst. fr. Afr. noire, t.<br />

XIV, N° 1, p. 60.<br />

KüCHER (L.), 1950. - Notes sur les Erodius marocains. Bull. Soc. sc. nat.<br />

Maroc, p. 195.<br />

>1 1951. - Note sur le genre Cimipsa Peyerh. Bull. Soc. sc. nat.<br />

Maroc, p. 125.<br />

MATEU-SANPERE (J.), 1947. - Contribuciôn <strong>al</strong> estudio de los Carabidos<br />

deI Sahara espafiol. EOS, p. 103.<br />

» 1950. - Escarabeidos de Ifni y deI Sahara espafiol. EOS, p. 271.<br />

PEYERIMHOFF (P. de), 1931. - Mission scientifique du Hoggar: Coléoptères.<br />

Mémoire N° 2, Soc. hist. nat. Afr. du Nord.<br />

» 1938. - Physionomie de la faune entomologique (Coléoptères)<br />

au Sahara. Mémoire N° VI, Soc. Biogéographie, p. 179.<br />

» 1941. - Matériaux pour un cat<strong>al</strong>ogue des coléoptères sahariens.<br />

Bull. Soc. hist. nat. Afr. du Nord, p. 7.<br />

» 1943. - Matériaux pour un cat<strong>al</strong>ogue des coléoptères sahariens<br />

(descriptions). Loc. cit. p. 7.<br />

» 1944. - Coléoptères du Sahara marocain et du Sahara occident<strong>al</strong>.<br />

Bull. Soc. sc. nat. Maroc, p. 90.<br />

» 1948. - Mission scientifique du Fezzan: Coléoptères. Mémoire<br />

N° 5, Inst. rech. sahar. Alger, notamment Chapitre V : « Remar-


260 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

ques sur les limites et les divisions géographiques du Sahara et<br />

réflexions sur l'origine de sa faune» (p. 71 et suivantes).<br />

PIERRE (F.) et REYMOND (A.), 1948. - Premiers résultats d'un voyage<br />

de reconnaissance dans l'Erg er Raoui. C. R. somm. Soc. Biogéographie,<br />

p. 118.<br />

REYMOND (A.), 1946. - Premiers résultats d'un séjour à Beni Abbès et<br />

d'un voyage dans le Grand Erg occident<strong>al</strong>, de février à août 1946.<br />

C. R. somm. Soc. Biogéographie, p. 58.<br />

» 1949 a) Du Mouydir au Zemmour (Notes de voyage et de biogéographie<br />

saharienne). C. R. somm. Soc. Biogéographie, p. 11.<br />

b) Les biotopes principaux du Sahara Nord. Revue géogr. marocaine,<br />

T. l. (nouvelle série), p. 27.<br />

. » 1950. - a) Premiers résultats d'un voyage dans le Grand Erg<br />

occident<strong>al</strong> et de recherches dans la région de Beni Abbès et de<br />

la v<strong>al</strong>lée de la Saoura. Bull. Soc. sc. nat. Maroc, p. 49.<br />

b) Notes ethologiques et de captures sur quelques buprestides<br />

sahariens. L'Entomologiste, p. 104.<br />

c) Notes de captures et observations ethologiques sur quelques<br />

Cerambycides sahariens. Longicornia (LEPESME), p. 563.<br />

» 1952. - Insectes de divers ordres récoltés au Sahara centr<strong>al</strong> au<br />

cours d'une mission de la Recherche scientifique en 1947-48.<br />

Bull. Soc. sc. nat. Maroc, p. 77.<br />

SCORTECCI (G.), 1940. - Biologia sahariana. Edizioni della Most,ra d'Oltremare,<br />

Napoli.<br />

SEURAT (L. G.), 1931. - Etudes zoologiques sur le Sahara centraL Mission<br />

au Hoggar, février à mai 1928. Mém. Soc. hist. nat. Afr. du Nord.


Glossaire des termes arabes et berbères employés<br />

dans le texte<br />

<strong>al</strong>enda - Nom vernaculaire de Ephedra <strong>al</strong>ata, ssp. <strong>al</strong>enda.<br />

A<br />

D<br />

daya - Cuvette naturelle fermée, oÙ les eaux peuvent s'accumuler temporairement.<br />

dra - Bras d'erg.<br />

drinn - Nom vernaculaire d'A ristida pungens.<br />

erg - Massif de dunes.<br />

ethel - Nom vernaculaire de Tamarix aphylla.<br />

jeij - Couloir sableux interdunaire.<br />

E<br />

F<br />

jeija - Ouverture, couloir, dépression topographique <strong>al</strong>longée entre deux<br />

crêtes en relief.<br />

jer.l'ig -- Nom vernaculaire de Tamarix M<strong>al</strong>enconiana ou d'espèces très<br />

voisines, du groupe de T. g<strong>al</strong>lica.<br />

j01ll1l -- Bouche, gorge étroite percée à travers une arête montagneuse.<br />

G<br />

Rassi - Couloir interdunaire au fond duquel apparaît le soubassement<br />

rocheux.<br />

gl/elh - Sommet arrondi, génér<strong>al</strong>ement isolé.


262 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

hamada - Plateau désertique, d6nudé et pierreux.<br />

H<br />

J<br />

jebel - Mont, montagne. Sol accidenté ou rocheux par opposition au reg<br />

et à l'erg.<br />

K<br />

kreb - Rebord de plateau désertique, constitué par une corniche de roche<br />

dure surmontant une assise de roche plus tendre formant une pente<br />

plus douce.<br />

mader - Cf.: maïder.<br />

maïder - Cône de déjection ou zone d'épandage d'<strong>al</strong>luvions fines.<br />

oglat - Mare plus ou moins permanente le long du cours d'un oued.<br />

orhoud - Gros massif dunaire à l'intérieur d'un erg.<br />

oued - Cours d'eau temporaire. Le mot désigne aussi la crue.<br />

seguia - Can<strong>al</strong>, rigole d'irrigation.<br />

siouf (sing.: si!) - Forme dunaire recourbée en lame de sabre.<br />

takaout - Nom vernaculaire de Tamarix aphylla.<br />

t<strong>al</strong>ha - Nom vernaculaire de Acacia Raddiana.<br />

M<br />

o<br />

s<br />

T


Index des noms géographiques<br />

Les lettres et les chiffres qui figurent après chaque nom correspondent<br />

aux lettres et aux chiffres inscrits dans les cadres de la carte et du carton<br />

hors texte. Ils permettent de repérer la zone où est situé le nom cherché.<br />

Les lettres majuscules renvoient à la carte; les lettres minuscules au<br />

carton.<br />

A<br />

A badla - A, 8 - Ksour et poste du Sahara oranais, sur l'Oued Guir<br />

(Algérie).<br />

Adhim Filou - C, 5 - Crête primaire, sur la piste Hasi Chaamba-Tinfouchy.<br />

Adrar - d, 2 - Haut plateau primaire du Sahara occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Agadir - b, 3 - Ville et port du littor<strong>al</strong> atlantique marocain méridion<strong>al</strong>.<br />

Agadir Tissint - b, 3 - Un des foum du Bani.<br />

Aïn Ben Tili - c, 3 - Point d'eau du Sahara nord-occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Aïn Tinguelmine - c, 5 - Point d'eau du Mouydir septentrion<strong>al</strong> (Algérie).<br />

Aïoun Abd el M<strong>al</strong>ek - c, 3 - Point d'eau à l'extrémité sud-occident<strong>al</strong>e<br />

de l'Erg 19uidi (Mauritanie).<br />

A kka - C, 2 - Ksour et poste du lebel Bani centr<strong>al</strong>.<br />

Ammes (dunes d') - C, 9 - Ammes est un ksar de la Saoura, au Sud de<br />

Beni Abbes (Algérie).<br />

A lnif - b, 4 - Loc<strong>al</strong>ité au Sud-Est du Sarhro.<br />

Anti-Atlas - C, 2 - Nom donné aux montagnes de roches anciennes<br />

qui s'étendent, du SW au NE, entre la région d'Ifni, sur l'Atlantique,<br />

et l'Ougnat. Il comprend: l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>, le Siroua, l'Anti­<br />

Atlas centr<strong>al</strong>, le lebel Sarhro et le lebel Ougnat.<br />

A ouïnet Legraa - c, 3 - Point d'eau du Sahara nord-occident<strong>al</strong> (Algérie).


264 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Aoui'net n'AÏ[ Oussa - b, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du bas Dra, à l'Est d'El Aïoun.<br />

Aoui'net Torkoz - D, 1 - Un des foum du Bani occident<strong>al</strong>, à l'Ouest<br />

d'Assa.<br />

Aouker - hors carte - Région au Sud d'Atar (Mauritanie).<br />

Arigat Assabai' - D, 4 ---' Petit erg de la Hamada de Tindouf.<br />

Assa - D, 1 - Ksar et p<strong>al</strong>meraie des Aït Oussa, sur le bas Dra, cercle<br />

de Goulimine.<br />

Atar- d, 2 - Ville et chef lieu de cercle du Sahara occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Bani - Cf.: lebel Bani.<br />

Basse Daoura - Partie du cours de la Daoura en av<strong>al</strong> du Mahjez.<br />

Béchar - Cf.: Colomb-Béchar.<br />

B<br />

Bei'd er Ras - C, 6-7 - Sommet de la crête primaire qui traverse du Nord<br />

au Sud la Hamada de la Daoura à l'Est du Mahjez.<br />

Belibilia - A, 7 - Loc<strong>al</strong>ité sur la piste de Boudenib à Bouanane.<br />

Beni Abbes - B, 8 - Poste, ksour et p<strong>al</strong>meraie sur la Saoura, au pied<br />

du Grand Erg (Algérie).<br />

Beni Ounif - b, 4 - Loc<strong>al</strong>ité de la frontière <strong>al</strong>géro-marocaine, près de<br />

Figuig.<br />

Beni Tajit - b, 4 - Loc<strong>al</strong>ité sur l'Oued Aït Aïssa, au Sud de T<strong>al</strong>sint<br />

(Haut Atlas orient<strong>al</strong>).<br />

Ben Sour - Cf.: lebel Ben Sour.<br />

Berguent - a, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du Maroc orient<strong>al</strong>, à la tête de l'Oued Zao<br />

Betana - D, 2 - Dépression monoclin<strong>al</strong>e au pied du Merk<strong>al</strong>a, entre le<br />

kreb de la hamada et l'Ouarkziz.<br />

Bin el Khorbine - A, 6 - 7 - Rebord de la hamada crétacée de Meski<br />

au-dessus du Primaire du Tfil<strong>al</strong>t.<br />

Bir Moghrein .. C, 3 - Fort Trinquet; poste du Sahara nord-occident<strong>al</strong><br />

(Mauritanie).<br />

Biskra - a, 5 --:- Loc<strong>al</strong>ité du Sahara septentrion<strong>al</strong> (Algérie).


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES<br />

Bouanane A, 7- 8 - Loc<strong>al</strong>ité de la bordure du Haut Atlas orient<strong>al</strong>.<br />

Bou Arfa - b, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du Maroc orient<strong>al</strong>, au Nord du Tamlelt<br />

(Jebel Bou Arfa). Mines de manganèse.<br />

Boubout - c, 4 - Puits au Sud de l'Erg Iguidi, aux confins des Eglab<br />

(Algérie).<br />

Boudenib - A, 7 - Bureau de cercle du territoire du Tafil<strong>al</strong>t, sur l'Oued<br />

Guir.<br />

Bou Garfa - c, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara.nord-occident<strong>al</strong>, au Sud de Tindouf<br />

(Algérie).<br />

Bou /zakarn - C, l - Poste de l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>, cercle de Goulimme.<br />

Boum<strong>al</strong>ne - b, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du sillon sud-atlasique, chef-lieu du cercle<br />

du Dades.<br />

Bou Tarit - B, 7 - Lieudit et passage du kreb de la hamada inférieure,<br />

à 13 km au Sud-Est de Taouz.<br />

c<br />

Chabet el Ouber - C, 6 - Pointement primaire du plateau au Nord du<br />

Mahjez.<br />

ChaÎne d'Ougarta - C, 8 - 9 - Ensemble de rides primaires du Sahara<br />

occident<strong>al</strong>, à l'Ouest de la Saoura.<br />

Chapeau de Gendarme - B, 7 - Cf.: Gara Herraza.<br />

Chef<strong>al</strong>' el Ahmar - C, 8 - 9 - Lieudit du kreb orient<strong>al</strong> de la Hamada du<br />

Guir, au Sud de Beni Abbes, au-dessus de la Saoura.<br />

Chegga - c, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara nord-occident<strong>al</strong> (Soudan).<br />

Chib cr Ras - C, 6 - Lieudit du kreb nord de la Hamada de la Daoura,<br />

au-dessus de la Daoura.<br />

ChinRuetti - d, 2 -Loc<strong>al</strong>ité du Sahara occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Choutn - d, 2 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Colomh-Bêchar - A, 8 - Ville et centre administratif du Sahara septentrion<strong>al</strong><br />

(Algérie).<br />

Col Robert - C, 7 - Passage sur la piste d'Oglat Beraber à Tabelb<strong>al</strong>a,<br />

près d'Hasi Azrar.<br />

265


266 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Coude du Dra - Changement de direction de NW-SE en E-W du Dra<br />

entre le Ktaoua et le Mhamid.<br />

Couloir de Bou Mrheirfa - C - D, 3 - 4 - Dépression avec affleurements<br />

primaires entre les hamada de Tinfouchy et de Tindouf.<br />

D<br />

Daïet el Aam - c, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara nord-occident<strong>al</strong> sur la piste<br />

de Tindouf à Bir Moghrein (Mauritanie).<br />

D<strong>al</strong>aat Chachra - C, 6 - 7 - Crête de roches anciennes en contre-bas<br />

du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada du Guir, au Sud du Ben Sour.<br />

Daoura - Cf.: Hamada de la Daoura, Oued Daoura, Sebkha ed Daoura.<br />

Daya A rhbaro - C, 5 - Zone d'épandage de l'Oued Mird au Sud du Coude<br />

du Dra.<br />

Debdou - a, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du Maroc orient<strong>al</strong>.<br />

Demnat - b, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Haut Atlas centr<strong>al</strong>.<br />

DfeU - Voir Dfeilt.<br />

DfeUt - D, 3 - Lieudit du kreb nord de la Hamada du Dra au-dessus<br />

de l'Oued Zemoul (environ 7°30' de longitude Ouest).<br />

Douifa - A, 8 - Loc<strong>al</strong>ité au Nord-Est d'Abadla sur l'Oued Béchar<br />

(Algérie).<br />

Dra - Cf.: Hamada du Dra, Oued Dra.<br />

Eglab - c, 4 - Massif ancien du Sahara nord-occident<strong>al</strong> (Algérie).<br />

E<br />

El Aïoun du Dra - b, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Maroc sud-occident<strong>al</strong>; cercle de<br />

Goulimine.<br />

El Golea - b, 5 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara centr<strong>al</strong> (Algérie).<br />

El Hammami - c, 2 - 3 - Erg du Sahara occident<strong>al</strong>, à l'Est de Fort<br />

Gouraud.<br />

El Magrouna - b, 3 - El Mgrounat. Loc<strong>al</strong>ité du bas Dra.<br />

Erfoud - A, 6 - Chef-lieu de cercle du Territoire du Tafil<strong>al</strong>t; dans la<br />

p<strong>al</strong>meraie du Tizimi, sur l'Oued Ziz.


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES 267<br />

Erg A timine - D, 8 - Erg du Sahara nord-occident<strong>al</strong>, au Nord de l'Iguidi<br />

(Algérie).<br />

Erg Belfelfoul - C, 8 - Erg de la Chaîne d'Ougarta (Algérie).<br />

Erg Chebbi - A, 6 - 7 - Petit erg du Tafil<strong>al</strong>t, au Nord de Taouz.<br />

Erg Chebbi - C, 8 - Erg de la Chaîne d'Ougarta (Algérie).<br />

Erg Chech - D, 9 ; c, 4 - Grand erg du Sahara centr<strong>al</strong> occident<strong>al</strong> (Algérie).<br />

Erg el Atchane - C, 7 - Dépendance septentrion<strong>al</strong>e de l'Erg Iguidi, à<br />

l'Ouest du Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Erg el Atchane - C, 9 - Erg de la Chaîne d'Ougarta, dans la région de<br />

Kerzaz (Algérie).<br />

Erg er Raoui - C, 7 - 8 - 9 - Erg du Sahara nord-occident<strong>al</strong>, <strong>al</strong>longé du<br />

Nord-Ouest au Sud-Est entre la Hamada de la Daoura et la Chaîne<br />

d'Ougarta (Algérie).<br />

Erg 19uidi - D, 6 - 7 - 8 - Grand erg du Sahara nord-occident<strong>al</strong>; avancée<br />

vers le Nord-Ouest du grand Erg occident<strong>al</strong> (Algérie).<br />

Erg Jemel- C, 8 - Erg de la Chaîne d'Ougarta (Algérie).<br />

Er? Jerboïa - C, 6 - Petit erg de cuvette, au Sud-Est des Kem-Kem.<br />

Er? Mrhiti - C, 6 - Petit erg au Sud-Est des Kem-Kem, sur la rive droite<br />

de la Daoura, face au Jebel Ben Sour.<br />

Erg Zemoul - C, 3 - Petit erg de la v<strong>al</strong>lée de l'Oued Zemoul, inséré dans<br />

la Hamada du Dra au Sud de Tata.<br />

Feguiguira - C, 7 - Puits dans l'Erg er Raoui.<br />

Fès - a, 4 - Ville du Maroc septentrion<strong>al</strong>.<br />

Figuig - b, 4 - Ksour et oasis des confins <strong>al</strong>géro-marocains.<br />

F<br />

Foum Assaka - b, 3 - Embouchure de l'Oued Assaka, au Nord-Ouest<br />

de Goulimine.<br />

Foum el Hassane - C - D, 2 - Un des principàux foum du Bani occident<strong>al</strong>.<br />

Foum el Kheneg - b, 4 - Etroiture du cours de la Saoura, au Sud de Kerzaz<br />

(Algérie).<br />

Foum Tineslem - C, 8 - Passage à travers les rides de la Chaîne d'Ougarta,<br />

entre l'Erg Belfelfoul et l'Erg Jemel (Algérie).<br />

Foum Zguid - b, 3':- Le plus orient<strong>al</strong> des foum du Bani.


268 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Gara Bou TUdat - B, 6 - Un des gour du Khoua Trik.<br />

G<br />

Gara Dermchane - A, 7 - Promontoire, à l'Est de la Hamada du Guir,<br />

au-dessus de la Hamada de Boudenib.<br />

Gara Herraza - B, 7 - Butte témoin avancée de la Hamada du Guir, sur<br />

les Kem-Kem Sobti, au Nord de l'Hasi Sobti.<br />

Gara Houïa - C, 6 - Gara de Primaire, sur la basse Daoura, entre Hasi<br />

Chaamba et Ras el Ma.<br />

Gara Larouïa - non portée sur la carte - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara espagnol.<br />

Gara Mimoun - b, 4 - Un des accidents du revers du Jebel Bani, au<br />

NW du Bou Haïara.<br />

Gara Mesboua - B, 7 - Butte témoin du kreb de la Hamada du Ouir sur<br />

les Kem-Kem Irijd<strong>al</strong>en, au Nord du Jebel Ben Sour.<br />

Gara Seba - B, 6 - Gara isolée à l'Angle Nord-Ouest des Kem-Kem Ait<br />

Terhla. - Chute SW des Kem-Kem.<br />

Gara 578 - C, 6 - Point coté de la basse Daoura, au Sud d'Hasi<br />

Chaamba.<br />

Garat Khadem - C, 5 - Buttes témoins de la Hamada du Dra sur les<br />

Kem-Kem occidentaux.<br />

Gassi Touil - b, 6 - Région de passage dans le Grand Erg orient<strong>al</strong><br />

(Algérie).<br />

Glih Zegdou - C, 6 - Butte témoin de la Hamada du Dra au-dessus de<br />

Zegdou.<br />

Gouirat Aniti - C, 6 - Crête isolée sur la Hamada de Tinfouchy, au<br />

Nord du Jebel Aïch el Guettar.<br />

Gouirat el A zib - C, 6 - Buttes témoins de la Hamada du Dra au Sud­<br />

Ouest de l'Ousada.<br />

Goulimine - h, 3 - Ksour et chef-lieu de cercle du Sud-Ouest marocain.<br />

Goulmina - A, 6 - Ksar, p<strong>al</strong>meraie et chef-lieu de cercle du Territoire<br />

du Tafil<strong>al</strong>t, sur la route de Ksar es Souk à RoumaIne.<br />

Gour Aït Amar - C, 6 - Groupe de gour témoins de la Hamada du Dra,<br />

sur la basse Daoura, à l'Ouest d'Hasi Chaamba.<br />

Gourara - b, 4 - 5 - Groupe de p<strong>al</strong>meraies du Sahara nord-occident<strong>al</strong>.<br />

(Algérie).


INDEX DES NOMS GEOGRAPIIlQUES 269<br />

GOllr IdergwlC - C, 5 - Buttes témoins de la Hamada du Dra au Sud­<br />

Ouest de l'Ousada.<br />

GOllr Kaïmat - H, 7 - Groupe de gour, témoins probables de la Hamada<br />

du Guir sur les Kem-Kem Sobti, entre les pistes de Taouz à Zegdou<br />

et de Taouz à Oglat Beraber.<br />

GOllr Mohani - C, 7 - Groupe de gour de la bordure septentrion<strong>al</strong>e de<br />

la Hamada de la Daoura.<br />

GOllr S<strong>al</strong>a - C - B, 7 - Gour du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada du Guir<br />

au Sud du Ben Sour et du BraI.<br />

Grand Erg - C - B, 9 - Grand Erg occident<strong>al</strong>. Un des deux grands<br />

massifs dunaires du Sahara septentrion<strong>al</strong> (Algérie); se limite, à l'W,<br />

au sillon de la Saoura.<br />

Grand Erg orient<strong>al</strong> - b, 5 - 6 - Un des deux grands massifs dunaires<br />

du Sahara septentrion<strong>al</strong> (Algérie-Tunisie).<br />

Guelb Lask - c, 2 - Loc<strong>al</strong>ité du Rio de Oro.<br />

Guelta du Zemmour - c, 2 - 3 - Point d'eau permanent du Sahara<br />

occident<strong>al</strong> (Sahara espagnol).<br />

Guelta Kahla - b - c, 3 - Une des guelta du bas Dra.<br />

Guelta Tanzida - D, 2 - Une des guelta du bas Dra.<br />

Guelta Zerga - b, 3 - Une des guelta du bas Dra.<br />

H<br />

Hamada Boulaouaïche - B, 6 - 7 - Hamada interc<strong>al</strong>aire entrc les Kem­<br />

Kem et la hamada du Guir, au sud de Taouz.<br />

Hamada de Boudenib - A, 7 - Hamada interc<strong>al</strong>aire entre la Hamada<br />

du Guir et le plateau crétacé de Temassint, à l'Ouest, et la v<strong>al</strong>lée du<br />

Guir, au Nord et à l'Est.<br />

Hamada de la Daoura - C, 6 - 7 - Grande hamada du Sud-Est marocain<br />

; à l'Est de la Daoura, entre la Daoura et l'Erg er Raoui.<br />

Hamada de Meridja - A, 8 - Plateau éocène interc<strong>al</strong>aire entre la Hamada<br />

de Boudenib et la v<strong>al</strong>lée du Guir à l'Est de Meridja (Algérie).<br />

Hamada de Tindouf - D, "2 - 3 - Partie occident<strong>al</strong>e de la Hamada du<br />

Dra.<br />

Hamada du Dra - C - D, 3 - 5 - Grande hamada du Maroc saharien<br />

occident<strong>al</strong>, au Sud de l'Oued Dra.


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES 271<br />

Hasi Tiberbatine - A, 7 - Puits du Sahara <strong>al</strong>gérien occident<strong>al</strong>, au pied<br />

du kreb orient<strong>al</strong> de la Hamada du Guir, au Sud-Ouest de Meridja.<br />

Hasi Tilemsi - B, 7 - Puits à l'Est du Ben Sour.<br />

Hasi Tizi n'Daguine - C, 6 - Puits dans la dépression de Tizi n'Daguine<br />

au Sud des Kem-Kem.<br />

Hasi Zerzour - B, 6 - 7 - Puits sur l'Oued Zerzour, au Sud de Taouz.<br />

Hasi Zguilma - C, 7 - 8 - Puits dans l'Erg er Raoui, 30 km à l'Est de<br />

Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Hasi Zguilma - B, 5 - Puits au Nord-Ouest du kreb des Kem-Kem<br />

(affluent du Mird).<br />

Hasi Zguilma - c, 3 - Puits sur la Hamada du Dra, au Nord de Tindouf.<br />

Hasi Zrirat - B, 7 - Puits de la bordure occident<strong>al</strong>e de l'Erg er Raoui.<br />

Huggar - c, 5 - Massif montagneux du Sahara centr<strong>al</strong> (Algérie).<br />

1<br />

/cht - C, 2 - Ksar sur un foum du Bani, à l'Est de Foum el Hassanc.<br />

Ijerdane el Hamama - B, 6 - Groupe de buttes témoins de la Hamada<br />

Boulaouaïche sur le Moungar el Hamama.<br />

Ijni - b, 3 - Territoire et ville espagnols du Sud-Ouest marocain.<br />

Igli - B, 8 - Ksar de la Saoura, au confluent de l'Oued Guir et de l'Oued<br />

Zousfana (Algérie).<br />

Igma - C, 4 - Point d'eau du kreb méridion<strong>al</strong> de la Hamada de Tinfouchy<br />

dans le Couloir de Bou Mrheirfa.<br />

Ikhj n'Ouzreg - B, 5 - Ksar de l'Oued Mird, près de Zguilma.<br />

Ikniouene - c, 5 - Loc<strong>al</strong>ité du Mouydir, Sahara centr<strong>al</strong> (Algérie).<br />

Iriqui - C, 4 - Grande zone d'épandage du Dra moyen, en av<strong>al</strong> du Mhamid.<br />

J<br />

lebel Ai'ch el Guettar - 0 - C, 6 - Ride primaire entre la basse Daoura et<br />

l'Erg Iguidi.<br />

.lebel Antar - A, 9 - Chaînon de l'Atlas saharien (Algérie).


272 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

lebel Aroudane - B, 7 - Crête primaire NW-SE, au SE de Taouz.<br />

lebel Bani - c, 2 - Longue crête (ou série de crêtes) monoclin<strong>al</strong>e qui flanque<br />

au Sud l'Anti-Atlas. Il porte ce nom depuis le bas Dra jusqu'au<br />

Sarhro, et se poursuit par des accidents monoclinaux, de Tazzarine<br />

à Alnif.<br />

lebel Ben Sour - B, 6 - Extrémité sud-occident<strong>al</strong>e de l'avancée de la<br />

Hamada du Guir sur les Kem-Kem Irijd<strong>al</strong>en.<br />

lebel Bet Tajine - C - D, 6 - 7 - Crête primaire bordant au Sud la Hamada<br />

de la Daoura.<br />

lebel Br<strong>al</strong>- B, 6 - 7 - Butte témoin de la Hamada du Guir en avant du<br />

Jebel Ben Sour.<br />

lebel Deroua - C, 6 - Pointement primaire au Sud-Est de Tizi n'Daguine.<br />

lebel Drissa - C, 6 - Crête primaire partageant la Hamada de la Daoura.<br />

lebel Guettara - B, 7 - Croupe rhyolitique au Nord-Ouest de la Chaîne<br />

d'Ougarta.<br />

lebel Beche - b, 4 - Un des chaînons de la Chaîne d'Ougarta au Sud­<br />

Est de Kerzaz (Algérie).<br />

lebel Meggag - C, 5 - Jebel de la région du Coude du Dra, au SE de<br />

Tagounit.<br />

lebel Meremda - C, 5 - 6 - Crête primaire du rebord nord de la Hamada<br />

de Tinfouchy, au-dessus de la cuvette de Zegdou.<br />

lebel Mrah - b, 4 - Revers du Jebel Bani, à l'Ouest du haut Bou Haïara.<br />

lebel Naïjat - C, 6 - Crête primaire dominant la rive gauche de l'Oued<br />

Ethel (basse Daoura).<br />

lebel Ouarkziz - D, 1 - 2 - Ride carbonifère bordant le Dra au Sud,<br />

en avant de la Hamada.<br />

lebel Reboub - B, 7 - 8 - Crête de la Chaîne d'Ougarta septentrion<strong>al</strong>e,<br />

sur la piste Oglat Beraber-Beni Abbes.<br />

lebel Sarhro - b, 4 - Partie orient<strong>al</strong>e de l'Anti-Atlas, à l'Est du Dra.<br />

lebel Taïd<strong>al</strong>t - D, 1 - Dans le Sud-Ouest marocain. Un des chaînons<br />

du Jebel Bani occident<strong>al</strong> à l'Est de Goulimine.<br />

lebel Tasga ou Maoum - C, 1 - Un des chaînons du Jebel Bani occident<strong>al</strong>,<br />

au Sud de Tarjicht.


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES 273<br />

lebel Tazout - C - D, 2 - Ride strunienne bordant le Dra, au Sud, en<br />

avant de l'Ouarkziz.<br />

lebel Zerhamra - B, 8 - Un des chaînons de la Chaîne d'Ougarta.<br />

K<br />

Kem-Kem - B, 6 - Nom donné aux plateaux c<strong>al</strong>caires dénudés, éventrés<br />

par de multiples ravins et de profondes v<strong>al</strong>lées, qui s'étendent de part<br />

et d'autre du cours supérieur de l'Oued Daoura.<br />

Kem-Kem Irijd<strong>al</strong>en - B, 6 - Partie orient<strong>al</strong>e des Kem-Kem; à l'Est de<br />

la Oaoura.<br />

Kem-Kem Sobti - B, 7 - Région comprise entre le golfe primaire de<br />

Taouz à l'Ouest, et le rebord de la Hamada du Guir à l'Est et au Sud.<br />

Kheneg Bou Mrheirfa - D; 4 - Un des foum du Couloir de Bou Mrheirfa,<br />

entre Hamada de Tinfouchy et Hamada de Tindouf.<br />

Kheneg (ou foum) et Tlai"a - C, 8 - Un des foum des chaînons septentrionaux<br />

de la Chaîne d'Ougarta.<br />

Kheneg Lejouad - D, 4 - Un des foum du Couloir de bou Mrheirfa, en<br />

av<strong>al</strong> de Bou Mrheirfa.<br />

Kerzaz - C, 9 - Ksar de la Saoura, en av<strong>al</strong> de Beni Abbes (Algérie).<br />

Khoua Trik - B, 6 - Dépression d'érosion au pied du kreb occident<strong>al</strong> des<br />

Kem-Kem.<br />

Ksar es Souk - A, 6 - Chef-lieu du Territoire du Tafilait, sur l'Oued Ziz.<br />

Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a - C - D, 7 - 9 - Crête occident<strong>al</strong>e de la Chaîne<br />

d'Ougarta, à l'Ouest de l'Erg er Raoui, à l'Est de l'Erg el Atchane.<br />

Ktauua - C, 5 - P<strong>al</strong>meraie du Dra, autour de Tagounit.<br />

M<br />

Mahbes Bou Aouache - C, 5 - Loc<strong>al</strong>ité de la Hamada de Tinfouchy,<br />

sur la piste d'Hasi Beïda à Igma.<br />

Mahjez - C, 6 - Une des zones d'épandage de la moyenne Daoura.<br />

Mahjez el Abiod - C, 7 - Extrémité septentrion<strong>al</strong>e de la dépression de<br />

Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Marrakech - b, 3 - Ville du Maroc atlantique méridion<strong>al</strong>.


274 LES HAMAUA SUU-MAROCAINES<br />

Maïder - B, 6 - Epandage de l'Oued Regg et du Bou Haïara.<br />

Mefis - A, 7 - Mines de plomb, à une quinzaine de km au Nord dc<br />

Taouz, sur des filons traversant le Primaire de la rive gauche de l'Oued<br />

Ziz.<br />

Meksem Draa - C, 7 - Foum du Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a, sur la piste d'Oglat<br />

Beraber à Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Meksem el Abiod - cf.: Mahjez el Abiod.<br />

Meqta - C, 7 - Partie de la Hamada de la Daoura avoisinant l'extrémité<br />

septentrion<strong>al</strong>e du Kah<strong>al</strong> de Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

Merheimine - A, 7 - Poste abandonné du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada<br />

du Guir au Nord du golfe de l'Oued Kseïr.<br />

M eridja - A, 8 - Ville et poste du Sahara nord occident<strong>al</strong>, un peu à l'Ouest<br />

de la v<strong>al</strong>lée du Guir (Algérie).<br />

Merk<strong>al</strong>a - D, 2 - Lieudit du kreb septentrion<strong>al</strong> de la Hamada de Tindouf<br />

au-dessus du bas Dra, sur la piste de Tindouf.<br />

Meseïd - c, 2 - Loc<strong>al</strong>ité de la Seguiet el Hamra (Sahara espagnol).<br />

Mfis - Cf.: Mefis.<br />

Mhamid - C, 5 - Grande oasis du Sud marocain, la dernière du Dra<br />

moyen. Bureau de Tagounit, cercle de Zagora. P<strong>al</strong>meraie irriguée par<br />

puits et par dérivation des eaux de crue du Dra.<br />

Mogador - b, 3 - Ville et port de la côte atlantique du Maroc.<br />

Monts d'Ougarta - Cf.: Chaîne d'Ougarta.<br />

Moungar Bou Tarit - B, 7 - Cf.: Bou Tarit. Promontoire des Kem­<br />

Kem Sobti, entre l'Oued Taouz et l'Oued Nebech.<br />

Moungar el Hamama - B, 6 - 7 - Promontoire du kreb lrijd<strong>al</strong>en, entre<br />

l'Oued Ouzina et l'Oued Taouz.<br />

Moungar Nebech - B, 7 - Promontoire du kreb de la hamada inférieure<br />

au Sud-Est de Taouz, entre l'Oued Nebech et l'Oued Kseïr.<br />

Mouydir - c, 5 - Région du Sahara centr<strong>al</strong>, au Nord du Hoggar (Algérie).<br />

Moyen Dra - Pays du Dra entre le Coude du Dra et le Merk<strong>al</strong>a.<br />

N<br />

Neggyr - c, 2 - Région du Sahara espagnol, à l'Est de Villa CisnerQs.


276 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

formé par la conjonction du Ziz et du Rheris. Se perd, au delà des<br />

Kem-Kem, dans un chapelet de zones d'épandage.<br />

Oued el Kebiat - c, 3 - Oued de l'Est de la Seguiet el Hamra (Sahara<br />

espagnol).<br />

Oued el Ma - D, 2 - Un des oueds de la Hamada de Tindouf coulant du<br />

Nord au Sud vers le synclin<strong>al</strong> de Tindouf.<br />

Oued ltsea - B, 6 - Oued des Kem-Kem Irijd<strong>al</strong>en, issu de la partie méridion<strong>al</strong>e<br />

de la Hamada Boulaouaïche, et affluent de l'Oued Bou Atmane.<br />

Oued Khorb el Ethel- D, 4 - Oued du Couloir de Bou Mrheirfa, coulant<br />

vers le synclin<strong>al</strong> de Tindouf.<br />

Oued Ethel - D, 6 - Nom de la basse Daoura aux approches de l'Erg<br />

Iguidi.<br />

Oued Guir - A, 8 - Grand oued présaharien, issu du Haut-Atlas orient<strong>al</strong>,<br />

coulant ensuite en Algérie; conflue avec la Zousfana dans la<br />

région d'Igli pour former l'Oued Saoura.<br />

Oued lcht - D, 2 - Oued du Sud de l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>, traversant<br />

le Bani à !cht.<br />

Oued Kseir - B, 7 - Oued de la région de Taouz, affluent du Ziz, draine<br />

tout le front septentrion<strong>al</strong> des Kem-Kem Sobti.<br />

Oued Larhmane - B, 7 - Oued des Kem-Kem Sobti formé par la confluence<br />

des oueds Sobti et Zerzour.<br />

Oued Maïder - c, 2 - Oued et région du Sahara atlantique, 26" Lat. N ;<br />

Sahara espagnol.<br />

Oued Massa - b, 3 - Oued du Maroc sud-occidenta1, au Nord de Tiznit.<br />

Oued Messaoud - c - b, 4 - Branche méridion<strong>al</strong>e de la basse Saoura vers<br />

le Touat, après le passage du Foum Kheneg.<br />

Oued Mird - C, 5 - Oued du Maroc présaharien sud-orient<strong>al</strong>, issu<br />

du Jebel Bani dans la région du Tizi n'Tafil<strong>al</strong>t, à l'Est de Zagora, se<br />

perd dans une daya au pied de la Hamada du Dra.<br />

Oued Naga - D, 3 - Oued du versant méridion<strong>al</strong> de la Hamada de Tindouf.<br />

Oued Nfis - b, 3 - Oued du massif centr<strong>al</strong> du Haut-Atlas. Draine la<br />

région des Goundafa vers le Haouz.


INDEX DES .NOMS GÉOGRAPHIQUES 277<br />

Oued Oum el Assel - D, 4 - Oued de la Hamada de Tindouf coulant<br />

vers le synclin<strong>al</strong> de Tindouf.<br />

Oued Rheris - A, 6 - Grand oued issu du Haut-Atlas. Conflue avec<br />

le Ziz au Sud du Tafil<strong>al</strong>t, pour former la Daoura.<br />

Oued Saoura - C, 9 __ Oued du Sahara <strong>al</strong>gérien, formé du Guir et de la<br />

Zousfana. Coule entre le Grand Erg et la Hamada du Guir et la Chaîne<br />

d'Ougarta.<br />

Oued Sobti - B, 7 - Oued des Kem-Kem Sobti, né sur le Moungar Bou<br />

Tarit et orienté du NW au SE. Conflue, au Sud de l'Hasi Sobti, avec<br />

l'Oued Zerzour pour former l'Oued Sobti-Zerzour (ou Oued Larhmane)<br />

qui, au-delà d'Oglat Beraber, se perd dans l'Erg er Raoui.<br />

Oued Taouz - B, 7 - Affluent de l'Oued Ziz qu'il rejoint près des ksour<br />

de Taouz. Issu du massif primaire de Zerzour.<br />

Oued Tarhb<strong>al</strong>t - b, 4 - Oued issu du Sarhro, et affluent du Maïder.<br />

Oued Tata - C, 3 - Oued du versant méridion<strong>al</strong> de l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>.<br />

Oued Tilemsi - B, 7 - Oued du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada du Guir<br />

à l'Est du Ben Sour.<br />

Oued Zemoul - C, 3 - Oued du Couloir de Bou Mrheirfa occident<strong>al</strong>,<br />

entre Hamada de Tinfouchy et Hamada de Tindouf.<br />

Oued Zerzour - B, 7 - Une des branches de l'Oued Larhmane, au Sud<br />

de Taouz.<br />

Oued Ziz - B, 6 - Grand oued du Maroc sud-orient<strong>al</strong>, issu du Haut­<br />

Atlas orient<strong>al</strong>. Conflue avec l'Oued Rheris au Sud du Tafil<strong>al</strong>t pour<br />

former l'Oued Daoura.<br />

Oued Zoua Bou Zid - non porté sur la carte - Petit affluent de l'Oued<br />

Taouz.<br />

Oued Zousfana - A, 9 - Oued issu de l'Atlas saharien. Conflue avec le<br />

Guir au Nord d'Igli pour donner la Saoura.<br />

Ougartu - Cf.: Chaîne d'Ougarta, Monts d'Ougarta.<br />

Oum el Achar - D, 2 -- Passage de l'Ouarkziz, au Nord du Merk<strong>al</strong>a.<br />

Oum el Aleg - b, 4 - Puits de la rtgion du Dra moyen, à l'Est de l'Iriqui.<br />

Oum el Assel- D, 4 - Puits sur l'Oued Oum el Assel.<br />

Oum er Rhajim - D, 3 - Puits du Couloir de Bou Mrheirfa.


278<br />

LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Oum Jerane - b, 4 - Puits sur l'Oued Tarhb<strong>al</strong>t.<br />

Ousada - C, 6 - Massif de grès silurien à l'Ouest de Zegdou.<br />

p<br />

Plage Blanche - b, 3 - Plage endunée, sor le littor<strong>al</strong> atlantique du Maroc,<br />

au Sud d'Ifni.<br />

R<br />

Rail Amane - c, 3 - Région du Sahara occident<strong>al</strong>, au Sud-Est de Bir<br />

Moghrein (Mauritanie).<br />

Ras el Ma - C, 6 - Un des épandages de la basse Daoura au Sud de l'Hasi<br />

Chaamba.<br />

Rio de Oro - c, 2 - Zone saharienne d'influence espagnole dans le Sahar


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES<br />

T<br />

Tabelb<strong>al</strong>a - C, 7 - Poste du Sahara nord-occident<strong>al</strong>, en bordure de l'Erg<br />

er Raoui (Algérie).<br />

Tadelhirt - c, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara occident<strong>al</strong> (Sahara espagnol).<br />

Tademaït - c - b, 5 - Plateau du Sahara septentrion<strong>al</strong> au Sud-Est du<br />

Grand Erg (Algérie).<br />

Tatilait - A, 6 - Grande oasis et p<strong>al</strong>meraie sur l'oued Ziz et en bordure<br />

du Rheris. Nombreux ksour. Centre administratif: Rissani.<br />

Tagant - hors carte - Région du Sahara occident<strong>al</strong>, au Sud de l'Adrar<br />

(Mauritanie).<br />

Tagounit - C, 5 - Loc<strong>al</strong>ité et poste de la région du coude du Dra en bordure<br />

de la p<strong>al</strong>meraie du Ktaoua.<br />

Tamtroucht - b, 4 - Moyen Atlas orient<strong>al</strong>.<br />

Taoudeni - c, 4 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara occident<strong>al</strong> (Soudan).<br />

Taouz - B, 6 - Petite oasis avec ksour Ait Khebbache, sur l'Oued Ziz<br />

et l'Oued Taouz, au pied du kreb septentrion<strong>al</strong> des Kem-Kem.<br />

Tart Mohammed - D - C, 4 - Lieudit du Couloir de Bou Mrheirfa, au<br />

Sud d'Igma.<br />

Targant - D, 2 - Puits du kreb nord de la Hamada du Dra, à l'Ouest du<br />

Merk<strong>al</strong>a.<br />

Tarhit - B, 8 - Ksar de la Zousfana, en av<strong>al</strong> de Béchar (Alg6rie).<br />

Tarjicht - C, 1 - Loc<strong>al</strong>ité de l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>.<br />

Task<strong>al</strong>a - b, 3 - Lieudit à l'Ouest d'Aouïnet Torkoz.<br />

Tata - C, 3 - Loc<strong>al</strong>ité de l'Anti-Atlas occident<strong>al</strong>, sur l'un des foum du<br />

Bani.<br />

TaZOllt - Cf.: lebel Tazout.<br />

Tazzarine - b, 3 - 4 - Ksour et p<strong>al</strong>meraie au Sud du Sarhro.<br />

Telouet - b, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du Haut Atlas centr<strong>al</strong>.<br />

Tiherbatine - Cf.: Hasi Tiberbatine.<br />

Tihesti - hors carte - Région du Sahara centr<strong>al</strong> sud-orient<strong>al</strong> (Tchad).<br />

279


280 LES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Tidikelt - c, 5 - Groupe d'oasis du Sahara centr<strong>al</strong>, au Nord-Ouest du<br />

Mouydir (Algérie).<br />

Timimoun - b, 5 - Loc<strong>al</strong>ité du Sahara nord-occident<strong>al</strong>, au Sud-Est du<br />

Grand Erg (Algérie).<br />

Tindouf - c, 3 - Oasis et poste du Sahara occident<strong>al</strong> (Algérie).<br />

Tin el Gloul - c, 5 - Tin Djeloulet. Loc<strong>al</strong>ité du Mouydir, Sahara centr<strong>al</strong><br />

(Algérie).<br />

Tinerhir - b, 4 - P<strong>al</strong>meraie et ksour du Todra, au pied du Haut Atlas<br />

Tizi n'Tafilait - h, 4 - Passage du Bani sur la piste de Zagora à Tazzarine.<br />

Tizi n'Taggourt - A, 7 - Passage du kreb nord-occident<strong>al</strong> de la Hamada<br />

du Guir permettant d'accéder à cette hamada lorsqu'on vient de la<br />

v<strong>al</strong>lée du Ziz.<br />

linfouchy - D, 5 - Poste du versant sud de la Hamada du Dra.<br />

Tintazart - C, 3 - Loc<strong>al</strong>ité du lebel Bani, à la sortie de l'Oued Tata.<br />

Tizimi - A, 6 - P<strong>al</strong>meraie d'Erfoud.<br />

Tizi n'Daguine - Cf.: Sebkha Tizi n'Daguine.<br />

Toumiat - C, 7 - Butte témoin du kreb occident<strong>al</strong> de la Hamada du Guir<br />

au Nord des Gour Mohani.<br />

Touat - c, 4 - 5 - Groupe d'oasis du Sahara nord-occident<strong>al</strong>, au Sud<br />

du Grand Erg (Algérie).<br />

Villa Cisneros - c, 2 - Ville et port du Rio de Oro (Sahara espagnol).<br />

v<br />

y<br />

Yetti - c, 3 - Massif crist<strong>al</strong>lin du Sahara nord-occident<strong>al</strong> (Mauritanie).<br />

Zagora - b, 3 - 4 - Chef-lieu de cercle, sur le Dra.<br />

Zegdou - C, 6 - Puits et ancien poste, au Sud des Kem-Kem.<br />

z<br />

Zemmoul - c, 2 - Région du Sahara atlantique, au Sud de Villa Cisneros<br />

(Sahara espagnol).


INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES 281<br />

Zemmour - c, 2 - 3 - Région du Sahara occident<strong>al</strong> au Sud de la Seguiet<br />

el Hamra (Sahara espagnol et Mauritanie).<br />

Zemoul- Cf.: Oued Zemoul.<br />

Zerhamra - Loc<strong>al</strong>ité de la Chaîne d'Ougarta (Algérie),<br />

Zguilma - Cf.: Hasi Zguilma.<br />

Zousfana - Cf.: Oued Zousfana.


TABLE DES PLANCHES-PHOTOS HORS TEXTE<br />

Planche 1<br />

a) Vue de la Hamada du Ouir.<br />

b) P<strong>al</strong>meraie de Beni Abbes.<br />

Planche II<br />

a) Bordure occident<strong>al</strong>e de l'Erg er Raoui.<br />

b) Une vue de la Hamada de la Daoura.<br />

Planche III<br />

a) Vue génér<strong>al</strong>e du Mahjez.<br />

b) Vue de la partie inondée du Mahjez (22 février 1951).<br />

c) Foum de la Daoura au Sud du Mahjez.<br />

Planche IV<br />

a) Vue de la basse Daoura et de l'Erg Iguidi.<br />

b) Un chapeau de c<strong>al</strong>caire tertiaire reposant sur le Primaire.<br />

c) Vue de la Hamada de Tinfouchy.<br />

Planche V<br />

a) V<strong>al</strong>lée d'Hasi el Beïda.<br />

b) Igma.<br />

c) Dépression de Bou Mrheirfa.<br />

Planche VI<br />

a) Foum Lejouad.<br />

h) L'Arigat Assabaï.<br />

Planche VII<br />

a) Panorama du kreb méridion<strong>al</strong> de la Hamada de Tindouf.<br />

h) Panorama pris du Merk<strong>al</strong>a vers le Nord.<br />

Planche VIII<br />

a) Bosquets de Tamarix au Mahjez.<br />

h) Daya sur la Hamada de Tinfouchy.<br />

c) Oued au Sud d'Hasi Beïda sur la Hamada de Tinfouchy.


288<br />

Oiseaux<br />

Reptiles<br />

L ES HAMADA SUD-MAROCAINES<br />

Batraciens .<br />

Myriapodes<br />

Crustacés .<br />

Solifuges .<br />

Il - Scorpions, par Max VACHON .<br />

Ouvrages consultés .<br />

Chapitre II - Entomologie, par L. KOCHER et A. REYMOND .<br />

1 - Considérations génér<strong>al</strong>es .<br />

Il - Cat<strong>al</strong>ogue des espèces récoltées .<br />

Tableau récapitulatif des espèces, avec indication de leur<br />

habitat .<br />

III - Observations sur les Ténébrionides en fonction de leur<br />

intérêt biogéographique .<br />

IV - Les principaux biotopes du Sahara sud-marocain et les<br />

éléments les plus caractéristiques de leur faune entomologique<br />

; .<br />

A - Les hamada .<br />

B - Les jebel .<br />

C - Faune des sables .<br />

1. La faune des erg sahariens .<br />

2. La faune des sables du Présahara marocain ..<br />

D - Les v<strong>al</strong>lées présahariennes .<br />

1. La faune des mader .<br />

2. La faune du t<strong>al</strong>ha .<br />

V - Les saisons et la faune .<br />

VI - Effets de l'irrégularité du régime des pluies sur la faune<br />

et la flore .<br />

PAGES<br />

175<br />

181<br />

184<br />

184<br />

184<br />

185<br />

187<br />

189<br />

191<br />

191<br />

195<br />

227<br />

231<br />

233<br />

233<br />

236<br />

237<br />

23


Conclusions<br />

TABLE DES MATIÈRES<br />

1. Ce qui reste à faire .<br />

2. Vue d'ensemble .<br />

289<br />

PAGES<br />

255<br />

255<br />

256<br />

Bibliographie 259<br />

Glossaire des termes arabes et berbères employés dans le texte. . .. 261<br />

Index des noms géographiques 263<br />

Table des planches photos hors texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 283<br />

Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 285


ACHEVÉ D'IMPRIMER<br />

SUR LES PHESSES DES « EDITIONS INTEHNATIüNALES ",<br />

Il, AVENCE DE RABAT A TANGEH,<br />

LE 30 AVHIL 19;;4


Trav. 1. S. C., Sér. gén. n° 'Z, <strong>1954</strong> Pl. VIn<br />

a<br />

b<br />

c<br />

a - Le Mahjez; les bosquets de Tamarix et la végétation de Scirpus maritimus<br />

dans la vase craquelée.<br />

b - Daya sur la Hamada de Tinfouchy au NE de ce poste. T<strong>al</strong>ha de toutes tailles<br />

et de tous âges<br />

c - Oued au Sud d'Hasi Beïda sur la Hamada de Tlnfouchy. Au centre Foleyola<br />

Billotii eu fh:urs et à droite, un peu plus loiu, Retama l/Ionosperma,. dans le<br />

fond, quelques t<strong>al</strong>ha; au premier plan Rhanterium adpressum, Arphodelus<br />

tenuifolius, etc.<br />

Andrt Bury imp. Paris


Trav. I. S. C., Sér. gén. no C2, <strong>1954</strong> Pl. XI<br />

a<br />

b<br />

c<br />

André Barry imp. Paris<br />

a - Acacia Sey<strong>al</strong> Del. - O. Bou Mrheirfa.<br />

b - Crot<strong>al</strong>aria Vi<strong>al</strong>aitei Batt. Environs de Tabelb<strong>al</strong>a.<br />

c - Convolvulus f<strong>al</strong>mensis Kun7.e. Poot du Dra.<br />

(Le piquet fiché à côté .des plantes mesure 10 cm)


Trav. 1. S. C., Ser. gen. n° S1, <strong>1954</strong> Pl. XliI<br />

a<br />

b<br />

a - Dégâts de Macrotoma p<strong>al</strong>mata F. sur un tronc de t<strong>al</strong>ha (Acacia Raddiana) à<br />

la naissance des grosses branches. Entre Hasi Beïda et Igma. 2 mars 19) 1.<br />

b - Un ethel (Tamarix apbylla) en état de mort apparente par sécheresse dans le<br />

.bassin sableux de l'Oued Zemoul. A la base du tronc, des g<strong>al</strong>eries et loges<br />

nymph<strong>al</strong>es semblent dues à l'attaque de l'Acantbophorus at'abicus Thorns. Col.<br />

Cerambycidae Prionini. 7 mars 1951.<br />

Andté Bucy imp. Puis

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