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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Lycée Lycée Lycée M. M.<br />

M.<br />

Berthelot<br />

Berthelot<br />

__________________<br />

T erm S<br />

__________________<br />

Enseignement<br />

Enseignement<br />

obligatoire<br />

obligatoire<br />

Le massif alpin, une chaîne<br />

de montagne issue de la<br />

collision entre la plaque<br />

européenne et la plaque<br />

africaine<br />

D’après Term S, Bordas 2001.<br />

Convergence Convergence lithosphérique lithosphérique et et ses ses effets<br />

effets<br />

<strong>DOSSIER</strong> 2 - Sommaire Sommaire Sommaire : :<br />

:<br />

I/ Rappels de 1 ères S<br />

La croûte continentale est constituée essentiellement de granitoïdes. Le magmatisme basaltique au niveau du rift<br />

est lié à la remontée de péridotites et à leur fusion partielle. La croûte océanique ainsi générée va alors<br />

s’alourdir, l’océan va s’approfondir. De plus lors de son vieillissement la plaque océanique va être le siège d’un<br />

hydrothermalisme c’est-à-dire une altération des minéraux par hydratation.<br />

II/ La convergence se traduit par la subduction de la plaque océanique<br />

De nombreux indices trahissent la présence d’une zone de subduction : reliefs positif et négatif aux alentours,<br />

activités sismique, magmatique et tectonique, double anomalie thermique. Le trajet de la plaque océanique plus<br />

dense que la plaque chevauchante, qui plonge dans l’asthénosphère, dessine un plan de Bénioff, repérable par<br />

des analyses sismiques.<br />

III/ La subduction s’ac<strong>com</strong>pagne d’un volcanisme et de la mise en place de granitoïdes<br />

C’est au cours de sa longue histoire que la plaque océanique se métamorphise passant des schistes verts aux<br />

schistes bleus puis aux éclogites lors de sa subduction. Ce métamorphise libère de grande quantité d’eau à<br />

l’origine de la fusion partielle de l’asthénosphère sus-jacente à la plaque plongeante. Ce magma en remontant<br />

donnera un volcanisme de surface explosif ou un plutonisme.<br />

IV/ La convergence s’achève avec la collision continentale<br />

La fin de la convergence correspond à l’orogenèse. On retrouve dans les montagnes les traces de l’histoire de<br />

l’océan disparu, séparant initialement les deux continents : océanisation (blocs basculés, failles normales et<br />

sédiments syn et post-rift), fermeture de l’océan (ophiolites), subduction (roches métamorphiques) puis<br />

collision(plis, failles inverses, plis-faillés, chevauchements et charriages). Le relief finira par disparaître par<br />

érosion et un nouveau cycle océanisation-orogénèse prendra naissance.<br />

1<br />

1<br />

Samuel Remérand 2007-2008


2<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Introduction Introduction<br />

Introduction<br />

La dissipation de la chaleur interne du globe est à l’origine de la tectonique des plaques. Les<br />

plaques lithosphériques sont animées de mouvements horizontaux de coulissage, de divergence et de<br />

convergence. Ces mouvements tectoniques sont à l’origine des séismes. Les mouvements de divergence<br />

s’observent au niveau des dorsales océaniques, sur le site d’accrétion des plaques océaniques. Les mouvements<br />

de convergence s’observent au niveau des marges actives dans les zones de subduction et (puis) de collision.<br />

I/ Rappels de 1 ère S<br />

I-1 La croûte océanique est constituée essentiellement de basaltes et gabbros, la croûte<br />

continentale de granitoïdes<br />

Les roches les plus abondantes de la lithosphère sont (Doc. 1):<br />

- les granitoïdes (granite et granodiorite) et les roches métamorphiques, principaux<br />

représentants de la croûte continentale<br />

- les basaltes (et gabbro), constituants essentiels de la croûte océanique<br />

- et les péridotites du manteau supérieur.<br />

La structure des roches indique à quelle vitesse le magma qui donna naissance à cette roche, a<br />

refroidi (Doc. 1):<br />

- un refroidissement très lent donne le temps à tous les cristaux de bien se former, de<br />

« grossir ». Les gros cristaux sont tous jointifs, la structure est dite grenue.<br />

- un refroidissement un peu plus rapide montrent des cristaux tous jointifs mais beaucoup<br />

plus petits, la structure est microgrenue.<br />

- un refroidissement rapide ne laisse le temps qu’à quelques assez gros cristaux de grandir, la<br />

majorité des cristaux restes sous la forme de minuscules cristaux noyés dans un verre<br />

amorphe. La structure est microlithique.<br />

- enfin, un refroidissement ultra rapide ne laisse pas le temps aux cristaux de se former, il<br />

n’apparaît qu’une pâte amorphe ou verre. La structure est vitreuse.<br />

Les granites (Doc. 1) présentent une structure grenue (cristaux jointifs), témoins d’un<br />

refroidissement lent (d’une remontée en surface lente). Les minéraux rencontrés sont : le quartz, les micas noirs<br />

et blancs (respectivement biotite et muscovite) et les feldspaths orthose et plagioclase.<br />

Les basaltes (Doc. 1) présentent une structure microlitique, témoin d’un refroidissement en deux<br />

phases, l’une lente permettant la formation des phénocritaux, généralement dans la chambre magmatique, et une<br />

phase plus rapide donnant naissance aux microlites lors de la remontée du magma. Les phénocristaux d’olivine<br />

et de pyroxènes sont noyés dans une pâte, le verre constitué de microlites d’olivine, de pyroxènes et de<br />

feldspaths plagioclases.<br />

Les gabbros (Doc. 1) présentent la même <strong>com</strong>position chimique et minéralogique que les basaltes<br />

mais leur structure est grenue, leur mise en place et donc leur refroidissement ayant été plus lent.<br />

Les péridotites (Doc. 1) présentent une structure grenue, témoins d’une cristallisation lente. Les<br />

minéraux rencontrés sont l’olivine et les pyroxènes.<br />

Une dorsale (Doc. 2) est une zone d’amincissement crustale, bombée, soumise à un régime<br />

d’extension où sont injectés des magmas basaltiques.<br />

Une marge continentale (Doc. 2) est soit :<br />

- active et témoigne d’une zone de subduction,<br />

- passive ou stable, et présente les témoignages d’une zone, autrefois, en extension : failles<br />

normales et sédiments syn et post-rift.<br />

I-2 Le rift, site de production de la lithosphère océanique<br />

Dans l’axe des dorsales, parcouru par un rift (dépression bordée de failles normales témoins d’une<br />

distension) du magma basaltique est injecté (Doc. 3).<br />

2<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 1 : Les roches représentatives des croûtes océanique et continentale, et du manteau.<br />

D’après SVT 1 ère S Bordas et Didier, éditions 2001, modifié Remérand 2002.<br />

3<br />

3<br />

Samuel Remérand 2007-2008


4<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 4 : La dé<strong>com</strong>pression de<br />

l’asthénosphère provoque sa<br />

fusion partielle.<br />

D’après SVT 1 ère S Didier, éditions<br />

2001, modifié Remérand 2002.<br />

Doc.2 : Relief du fond des océans.<br />

D’après SVT 1 ère S Bordas, éditions 2001, modifié Remérand 2002.<br />

Doc. 3 : Le rift : site de production de la lithosphère océanique.<br />

D’après SVT 1 ère S Bordas, éditions 2001, modifié Remérand 2002.<br />

4<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Le magmatisme basaltique est lié à la remontée d’une colonne chaude l’asthénosphère ductile, à<br />

l’aplomb du rift (Doc. 3). Lors de cette ascension, la baisse de pression (Doc. 4) déclenche la fusion partielle<br />

de ce matériel mantellique profond par recoupement du solidus de ces roches. Ainsi, à partir des péridotites<br />

initiales, suite à la fusion partielle et en fonction de la vitesse de refroidissement, on obtient (Doc. 5 et 6):<br />

- des péridotites, résiduelles, à la base,<br />

- un liquide magmatique de <strong>com</strong>position différente de la péridotite hydratée qui lui donna<br />

naissance. Ce liquide magmatique, moins dense, remonte dans la cheminée magmatique et<br />

génère la croûte océanique <strong>com</strong>posée de:<br />

gabbros par cristallisation fractionnée (structure grenue) au-dessus des<br />

péridotites<br />

basaltes en filons (structure microlitique) sur les gabbros<br />

basaltes en forme de coussin (pillow-lavas à structure microlitique) en surface,<br />

au contact de l’eau de mer.<br />

Le matériel asthénosphèrique ductile se transforme ainsi en lithosphère rigide.<br />

Les basaltes (pillow-lavas puis <strong>com</strong>plexes filoniens) et les gabbros (massifs et lités) forment la<br />

croûte océanique. La croûte océanique associée aux péridotites forment la lithosphère océanique. On<br />

rappelle que le Moho constitue une limite chimique entre la croûte océanique (ou continentale) et les<br />

péridotites du manteau supérieur. La lithosphère océanique (ou continentale) rigide présente une limite<br />

thermique (isotherme 1300°C) et mécanique avec l’asthénosphère ductile.<br />

I-3 Le vieillissement de la lithosphère océanique : alourdissement et hydrothermalisme<br />

I-3-1 La lithosphère océanique s’alourdit et l’océan s’approfondit<br />

La jeune croûte océanique, près du rift, constituée de basaltes et gabbros, est encore amincie, chaude<br />

et bombée (Doc. 3).<br />

Au fur et à mesure de la dérive de part et d’autre de la dorsale, la lithosphère rigide nouvellement<br />

formée s’éloigne du domaine chaud, de l’intumescence thermique (à l’origine du panache asthénosphèrique qui<br />

injecte le magma au niveau du rift). En s’éloignant de la ride, l’isotherme 1.300°C qui marque la base de la<br />

lithosphère rigide et donc la frontière avec l’asthénosphère ductile, s’enfonce au sein du manteau supérieur. Cet<br />

enfoncement de l’isotherme 1.300°C, engendre un alourdissement du manteau supérieur par augmentation<br />

de l’épaisseur de la partie inférieure de la lithosphère. Cette dernière s’épaissit en se nourrissant de<br />

l’asthénosphère : des parties de plus en plus profondes de l’asthénosphère recoupent la courbe de solidus et<br />

permettent l’apparition de péridotites (Doc. 7).<br />

De plus, au fur et à mesure qu’elle s‘éloigne de l’axe de la dorsale, la croûte se refroidit. Moins<br />

chaude, elle se contracte et donc se densifie, s’alourdit (Doc. 7).<br />

Si seul le manteau supérieur s’épaissit, la croûte restant de 7 à 10 km d’épaisseur, les deux parties<br />

contribuent à l’alourdissement de la lithosphère au court de son vieillissement, la croûte par<br />

refroidissement, le manteau supérieur par enfoncement de l’isotherme 1.300°C et nourrissage au dépens<br />

de l’asthénosphère (Doc. 7). Moins bombée, plus dense, plus lourde et supportant une colonne d’eau et de<br />

sédiments de plus en plus important au fur et à mesure de l’éloignement par rapport à l’axe de la dorsale, la<br />

croûte océanique s’enfonce de plus en plus dans l’asthénosphère sur laquelle elle repose : l’océan<br />

s’approfondit.<br />

Au fils des millénaires, la lithosphère océanique s’alourdit donc et son niveau de « flottaison » sur<br />

l’asthénosphère s’enfonce également, selon le principe d’Archimède. C’est la <strong>com</strong>pensation isostatique.<br />

Lorsque la plaque devient trop lourde elle casse et génère une zone de subduction (Term S).<br />

Les processus magmatiques de la dorsale sont intermittents et brefs (et dispersés le long de la<br />

dorsale, voir peau de zèbre non linéaire) alors que l’extension liée à la divergence est continue. Si la<br />

divergence continue des plaques à l’image d’un double tapis roulant est possible, le moteur principal n’est<br />

pas la poussée à la ride du magma mais bien la traction exercée par la plaque plongeante, qui s’est alourdie<br />

au cours des millénaires, puisque cette traction contribue à 80% au déplacement de la plaque. C’est donc<br />

principalement la plongée de la plaque océanique qui permet l’écartement des deux demi-planchers<br />

océaniques et l’injection de magma dans la fissure, l’accrétion de la croûte océanique (Doc. 8).<br />

5<br />

5<br />

Samuel Remérand 2007-2008


6<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 5 : Les basaltes, gabbros et péridotites sont le résultat de la fusion partielle de l’asthénosphère.<br />

D’après SVT 1 ère S Bordas, éditions 2001, modifié Remérand 2002.<br />

Gabbros<br />

(Grenue)<br />

Péridotites<br />

résiduelles<br />

(Grenue)<br />

Doc. 6 : Le magmatisme au niveau des dorsales océaniques.<br />

Cristallisation<br />

fractionnée<br />

Basaltes (microlithique)<br />

Eruption<br />

Liquide<br />

magmatique<br />

6<br />

Cristallisation<br />

fractionnée<br />

Fusion partielle dans la chambre magmatique<br />

Péridotites asthénosphèriques non différenciées<br />

Matériau ductile<br />

Gabbros<br />

(Grenue)<br />

Péridotites<br />

résiduelles<br />

(Grenue)<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 7 : En vieillissant, la lithosphère océanique se densifie et s’épaissit. S’alourdissant, la lithosphère océanique<br />

s’enfonce dans l’asthénosphère, l’océan s’approfondit.<br />

D’après SVT 1 ère S Didier, éditions 2001, modifié Remérand 2002<br />

Doc. 8 : Le moteur principal de la divergence des plaques est la traction de la plaque plongeante au niveau d’une<br />

zone de subduction, lorsque la plaque est vieille. La poussée à la ride joue pour les jeunes plaques, la subduction<br />

étant absente.<br />

D’après La déformation des continent, Hermann éditeurs des sciences et des arts, éditions 1995, modifié Remérand 2002.<br />

7<br />

Jeune plaque<br />

Vieille plaque<br />

7<br />

Samuel Remérand 2007-2008


8<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

I-3-2 La lithosphère océanique s’altère, se métamorphise<br />

Le métamorphisme est une modification isochimique à l’état solide des minéraux et donc des<br />

roches. Les transformations concernent uniquement l’agencement des atomes les uns par rapport aux autres<br />

c’est-à-dire les réseaux cristallins, la <strong>com</strong>position chimique globale étant conservée. Seules des molécules<br />

d’eau et des radicaux OH peuvent intervenir lors de phénomènes d’hydratation ou de déshydratation.<br />

Peu de temps après sa formation au niveau de la dorsale, la croûte océanique fracturée <strong>com</strong>mence<br />

déjà à se métamorphiser, très lentement. Le contact permanent avec l’eau de mer sus-jacente et l’eau de mer en<br />

circulation à travers la jeune croûte océanique très fracturée entraîne des modifications chimiques importantes<br />

(Doc. 9). L’eau à 2°C et pH basique remonte à 350°C et pH acide, dissolvant sur son passage des métaux (Fe,<br />

Mn, Zn et Cu) et le soufre présents à l’état de traces dans les basaltes. En débouchant dans l’eau de mer froide, le<br />

fluide hydrothermal donne des fumeurs noirs, cheminées sulfurées et polymétalliques issues de la précipitation<br />

des <strong>com</strong>posés dissous au contact de l’eau de mer froide à pH basique. Au cours de cette circulation<br />

hydrothermale, des plagioclases constitutifs des basaltes sont en partie transformés en argiles, des pyroxènes et<br />

de l’olivine présents dans les gabbros et péridotites sont remplacés par de la serpentine. Ces nouveaux<br />

minéraux, argiles et serpentine, sont hydratés. Cet hydrothermalisme est donc à l’origine d’une altération<br />

des minéraux de la lithosphère océanique par hydratation.<br />

Doc. 9 : En vieillissant, la lithosphère océanique s’altère avec l’eau de mer.<br />

D’après SVT 1 ère S Didier, éditions 2001, modifié Remérand 2002<br />

L’hydrothermalisme (Doc. 10) est à l’origine des premières phases de métamorphisme de la croûte<br />

océanique au niveau des gabbros avec l’apparition de la hornblende verte (famille des amphiboles,<br />

minéraux hydratés) au dépend de quelques minéraux de pyroxènes essentiellement. Ce métamorphisme de<br />

faciès à amphibolites est réalisé à température moins élevée, entre 600 et 900°C, et faible pression.<br />

Quelques millions d’années plus tard, la croûte océanique refroidie poursuit son métamorphisme<br />

mais cette fois à basse température et faible pression. Les métagabbros à hornblende de faciès à<br />

amphibolites voient l’apparition de nouveaux minéraux plus hydratés <strong>com</strong>me la chlorite (verte) et l’actinote<br />

(autre amphibole) toujours au dépend des pyroxènes essentiellement (Doc. 10). Les métagabbros à<br />

hornblende de faciès à amphibolites donnent naissance à des métagabbros à chlorite-actinote de faciès<br />

schistes verts<br />

C’est une croûte océanique très hydratée avec des roches à faciès schistes verts qui subduit.<br />

8<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 10 : La lithosphère océanique se modifie au cours de son histoire, ses minéraux s’hydratent en surface à<br />

basse pression et faible température (puis à basse pression et faible température lors de la subduction).<br />

Remérand 2002<br />

Métagabbro à actinote-chlorite<br />

de faciès schistes verts<br />

Métagabbro à hornblende<br />

de faciès à amphibolites<br />

Hydrothermalisme<br />

9<br />

Gabbro<br />

9<br />

Samuel Remérand 2007-2008


10<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

II/ La convergence se traduit par la subduction de la plaque océanique<br />

L’accrétion est continue et le volume de la Terre est constant. La formation de plancher océanique doit<br />

être automatiquement <strong>com</strong>pensé par la disparition de matériel lithosphérique au niveau des marges actives.<br />

II-1 Les marqueurs de la subduction<br />

L’analyse topographique des marges actives révèle la présence de reliefs négatif et positif (Doc. 11).<br />

A l’approche de la zone de subduction, la plaine abyssale dessine une fosse (relief négatif) bordée, au-delà,<br />

d’une chaîne volcanique (relief positif) continentale (Cordillère des Andes) ou océanique (arcs insulaires des<br />

Antilles, des îles Bonin, Tonga ou Mariannes).<br />

On distingue alors deux types de zones de subduction (Doc. 11):<br />

- la lithosphère océanique disparaît sous la lithosphère continentale, c’est une subduction<br />

océan-continent ou marge continentale active <strong>com</strong>me sous la Cordillère des Andes,<br />

- la lithosphère océanique plonge sous une autre plaque océanique, plus jeune car moins dense,<br />

c’est une subduction océan-océan ac<strong>com</strong>pagnée d’une guirlande d’îles et de nombreux<br />

volcans actifs. On parle d’arcs insulaires actifs <strong>com</strong>me aux Antilles, aux îles Tonga, Bonin<br />

et Mariannes. Un bassin arrière-arc sépare la guirlande d’îles volcaniques du continent : Mer<br />

des Caraïbes aux Antilles, Mer du Japon entre l’archipel japonais et la Chine.<br />

Les zones de subduction sont marquées par une activité géologique intense, d’où le terme de marge<br />

active et une double anomalie thermique (Doc. 12):<br />

- l’activité sismique est intense (3/4 de l’énergie sismique globale est dissipée dans ces<br />

zones). Les foyers sismiques sont <strong>com</strong>pris entre 100 et 700 km de profondeur,<br />

- l’activité tectonique <strong>com</strong>pressive est attestée par des plis, des failles inverses, des<br />

chevauchements et parfois des prismes d’accrétion (rabotage du fond sédimentaire de<br />

l’océan qui forme de véritables chaînes de montagne sous-marine parfois émergées),<br />

- l’activité magmatique est très importante avec du plutonisme en profondeur (formation de<br />

granitoïdes) et du volcanisme explosif en surface (volcans gris),<br />

- enfin, les mesures de flux de chaleur montrant au niveau de la zone de subduction des<br />

valeurs plus faibles que le flux moyen (anomalie négative) et au contraire plus fort à<br />

l’aplomb des volcans (anomalie positive) s’expliquent par l’enfoncement d’une plaque<br />

océanique froide dans le manteau chaud et une remontée de magma chaud vers la surface.<br />

II-2 La naissance d’une zone de subduction<br />

La lithosphère océanique au fur et à mesure de son vieillissement s’épaissit, s’alourdit et se modifie<br />

par hydrothermalisme (Doc. 7 et 8).<br />

Le plongeon réalisé par la plaque océanique n’est que le résultat d’une modification lente, au<br />

cours du temps, de ces caractéristiques. Lorsqu’une marge passive devient trop lourde par l’accumulation<br />

de sédiments et surtout suite à un épaississement trop important de la lithosphère océanique (la croûte reste de<br />

même épaisseur, c’est la <strong>com</strong>posante mantellique qui s’épaissit), cette dernière cède sous le poids et s’enfonce<br />

sous un continent ou sous une autre plaque océanique plus jeune: elle devient une marge active, une zone<br />

de subduction (Doc.13). Après 25 M.a., la lithosphère océanique est plus lourde que l’asthénosphère qui la<br />

supporte mais ne génère pas aussitôt une zone de subduction. En effet, la rigidité intrinsèque de la<br />

lithosphère océanique et les deux flotteurs que sont les continents (le granite est moins dense que le<br />

basalte) de part et d’autre de la dorsale, retardent la fracture et le plongeon de la lithosphère.<br />

La répartition des foyers sismiques matérialise le plongeon de la plaque océanique rigide et<br />

froide dans l’asthénosphère ductile et chaude selon un plan incliné appelé plan de Bénioff-Wadati dont<br />

l’angle varie avec l’âge de la plaque (Doc. 14).<br />

Les séismes sont le résultat du frottement de deux plaques l’une contre l’autre. Plus les frottements sont<br />

importants et plus les séismes sont puissants. Aussi, plus la plaque océanique est vieille, plus elle est dense et<br />

donc plonge rapidement, limitant du même coup les frottements. Par contre, un plancher océanique jeune subduit<br />

difficilement et engendre des tremblements de terre de fortes magnitudes. Au Japon, la plaque Pacifique, la plus<br />

âgée sur le globe avec 180 millions d’années, subduit dans le nord et ne provoque que des séismes de<br />

relativement « faibles » magnitudes. Par contre dans le sud, la plaque Philippine, très jeune, est à l’origine des<br />

plus grands séismes enregistrés au Japon.<br />

10<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 11 : Deux types de zones de<br />

subduction : les marges<br />

continentales actives et les arcs<br />

insulaires actifs<br />

D’après SVT Term. S, éditions Hatier<br />

2002, modifié Remérand 2002<br />

Les fosses<br />

constituent<br />

des anomalies négatives<br />

(- 5 000 m à – 11 000 m)<br />

Les chaînes montagneuses<br />

volcaniques et les arcs<br />

insulaires volcaniques<br />

constituent<br />

des anomalies positives<br />

(+ 7 000 m dans les Andes)<br />

Doc. 12 : Les zones de subduction présentent une activité géologique intense et une double anomalie thermique<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier 2002, modifié Remérand 2002<br />

11<br />

11<br />

Samuel Remérand 2007-2008


12<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 13 : La vieille plaque océanique alourdit finit par céder sous son propre poids et génère une zone de<br />

subduction (ici intra-océanique)<br />

D’après SVT Term. S, éditions Belin 2002, modifié Remérand 2002<br />

12<br />

Les flotteurs que sont les continents,<br />

formés essentiellement de granite<br />

moins dense que le basalte, et la<br />

rigidité intrinsèque de la plaque<br />

océanique expliquent que, malgré<br />

l’augmentation de densité, la croûte<br />

océanique ne cède pas sous son poids<br />

juste après 25 M.a.<br />

Doc. 14 : Les séismes répartis le long du plan de Bénioff marque la zone de frottements entre la plaque<br />

plongeante et la plaque chevauchante. L’intensité des séismes dépend de l’inclinaison du plan de Bénioff.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier 2002, modifié Remérand 2002<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

La présence de la plaque plongeante froide et donc rigide est prouvée par l’enregistrement de<br />

séismes profonds. Au-delà de 700 km, la « trace sismique » de la plaque disparaît, mais certains travaux<br />

tendent à montrer que les matériaux atteindraient l’interface manteau-noyau avant de fondre<br />

<strong>com</strong>plètement.<br />

III/ La subduction s’ac<strong>com</strong>pagne d’un volcanisme et de la mise en place de granitoïdes<br />

Les zones de subduction sont le siège d’un important magmatisme caractérisé par des éruptions<br />

volcaniques explosives et la mise en place en profondeur de granitoïdes (granite et granodiorite) appelées<br />

plutons (du Dieu des enfers romain Pluton, d’où plutonisme).<br />

III-1 La croûte océanique poursuit son métamorphisme lors de la subduction<br />

Lors de la plongée de la plaque océanique, les conditions de pression, essentiellement, et de<br />

température sont modifiées. Les conditions de stabilité des minéraux du faciès schistes verts disparaissent,<br />

de nouveaux minéraux apparaissent (Doc. 10) :<br />

- d’abord la glaucophane, nouvelle amphibole (minéral hydraté) caractéristique des<br />

schistes bleus, puis plus en profondeur la jadéite, pyroxène anhydre (déshydraté !!),<br />

- enfin, encore plus tard et plus en profondeur, la jadéite associée à du grenat, minéraux<br />

anhydres spécifiques des éclogites sont ac<strong>com</strong>pagnés par du quartz.<br />

Le processus de métamorphisme à haute pression et basse température à l’origine des éclogites<br />

libère ainsi de grandes quantités d’eau.<br />

III-1 Le magmatisme de subduction fabrique de la croûte continentale<br />

Si la croûte océanique est formée essentiellement de basaltes, la croûte continentale est presque<br />

exclusivement constituée de granitoïdes (les roches sédimentaires sont anecdotiques).<br />

Malgré des variations dans l’angle du plan de Benioff, les volcans se trouvent toujours à l’aplomb<br />

d’une zone où le toit de la lithosphère subductée est à 120-180 km de profondeur par rapport au fond<br />

océanique.<br />

A 120-180 kms, l’eau, libérée par la déshydratation des schistes bleus lors de la formation des<br />

éclogites, remonte dans le manteau et fait fondre partiellement les péridotites sus-jacentes qui forment la<br />

base de la plaque plongeante. C’est l’apport d’eau qui permet la fusion partielle des péridotites à cette<br />

pression en abaissant la courbe de solidus des péridotites sous les 1000°C (Doc. 15). En effet, à cette<br />

profondeur, le géotherme ne recouperait pas la courbe de solidus d’une péridotite sèche, par contre la courbe de<br />

solidus d’une péridotite hydratée recoupe le géotherme. Les magmas chauds ainsi produits, fluides et moins<br />

denses, montent.<br />

Certains magmas forment des diapirs qui arrivent difficilement en surface où ils donnent naissance à<br />

un volcanisme explosif andésitique (dérive de la Cordillère des Andes) avec andésites et rhyolites à structure<br />

microlitique. D’autres magmas moins chauds et beaucoup trop riche en silice sont donc très visqueux et<br />

n’atteignent jamais la surface. Ces magmas cristallisent lentement en profondeur et forment des plutons<br />

granodioritiques (granites et diorites à structure grenue), mis à jour beaucoup plus tard par l’érosion (Doc.<br />

16) <strong>com</strong>me au chaos de Boussignoux.<br />

Lors de sa remontée, le magma peut échanger des éléments chimiques avec les roches qu’il traverse.<br />

Suivant la nature de la croûte traversée, océanique ou continentale, les magmas diffèrent.<br />

Ce sont ces plutons granodioritiques qui forment de la croûte continentale. Si la dorsale crée de<br />

la croûte océanique, la zone de subduction, quant à elle, joue deux rôles : faire disparaître cette croûte<br />

océanique et former de la croûte continentale. (Doc. 17).<br />

IV/ La convergence s’achève avec la collision continentale<br />

La convergence avec son processus de subduction conduit progressivement à la disparition du<br />

plancher océanique. Les continents, anciennement séparés par l’océan, s’affrontent alors. La collision génère une<br />

chaîne de montagne dont les Alpes franco-italiennes en sont un bon exemple.<br />

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Samuel Remérand 2007-2008


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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 15 : L’eau permet aux péridotites, hydratées, de recouper la courbe de solidus et d’amorcer une fusion<br />

partielle à l’origine d’un magma qui cristallisera en profondeur ou en surface : des roches plutoniques ou<br />

volcaniques prendront naissance.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Hatier 2002, modifié Remérand 2002<br />

Doc. 16 : La subduction de la lithosphère océanique génère de la croûte continentale.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier 2002, modifié Remérand 2002<br />

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Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Dans le massif alpin, massif montagneux le plus élevé d’Europe, on retrouve de nombreux<br />

témoignages de l’histoire passée de la mise en place de cette chaîne de montagne de collision.<br />

IV-1 Des traces de l’ouverture de l’océan alpin<br />

Dans la partie ouest de l’arc alpin, dans le massif de Belledonne, on retrouve des blocs basculés<br />

(Doc. 17) et des failles normales, témoins d’une phase en distension lointaine, datée de – 190 Ma. Ces<br />

structures correspondent à une marge continentale passive. A cette époque la croûte continentale en s’étirant,<br />

s’était alors peu à peu amincie pour finalement se fracturer et donner naissance à un rift continental (l’équivalent<br />

du rift est-africain) dans lequel s’engouffre la mer avant de former un véritable océan.<br />

Des sédiments anté-rift (datés de -245 à -200 Ma), syn-rift (-200 à -155 Ma), et post-rift (-155 à -<br />

135 Ma), caractéristiques des marges passives apparaissent à travers toutes les Alpes, dans les zones<br />

dauphinoise, briançonnaise et liguro-piémontaise (Doc. 18). On retrouve aussi bien des sédiments de plaine<br />

côtière, de plate-forme continentale, de talus continental que des sédiments de plancher océanique retraçant<br />

le processus d’océanisation et l’approfondissement progressif de l’océan.<br />

Dans la zone interne de l’arc alpin, dans le massif du Chenaillet, des roches à l’aspect de « peau de<br />

serpent », des ophiolites (ophio = serpent, lithos = pierre), ont été décrites (Doc. 19). Elles sont constituées de la<br />

succession de coussins basaltiques, gabbro et péridotites serpentinisées. Les ophiolites sont âgées de – 150 à –<br />

80 Ma. Ces roches sont les vestiges de l’ancien plancher de l’océan alpin, écaillées, raclées puis obductées<br />

c’est-à-dire charriées sur le continent lors de la collision continentale.<br />

IV-2 Des traces de la fermeture de l’océan alpin<br />

La subduction se caractérise notamment par l’apparition de roches métamorphiques de haute<br />

pression (1 GPA) -basse température (500°C) : schistes bleus à glaucophane et éclogites à jadéite et grenat.<br />

A la faveur d’une remontée rapide de matériel profond, la présence de schistes bleus et d’éclogites<br />

(plus ou moins altérés car ramenés en surface et donc hors de leurs conditions de stabilité) témoignent d’une<br />

ancienne zone de subduction et donc de la fermeture d’un océan (Doc. 20).<br />

IV-3 Des preuves de la collision continentale<br />

La présence de plis et de failles inverses caractérisent les zones de <strong>com</strong>pression et prouvent la<br />

convergence (Doc. 21).<br />

Les chevauchements et nappes de charriage (Massifs de la Dent Blanche et du Cervin, Doc. 22)<br />

correspondent au déplacement de lambeaux de croûte ou de lithosphère de grande taille sur plusieurs km<br />

ou dizaines de km. Sous l’effet de la convergence, les roches se fracturent et glissent sur des couches plus<br />

plastiques (généralement du gypse ou des argiles du Trias –200 Ma). Ces structures sont d’excellents témoins<br />

de la collision continentale et du raccourcissement des croûtes continentales en présence.<br />

L’analyse sismique (Doc. 22) montre que le Moho atteint 50 km sous les Alpes (contre 30 km dans<br />

les bassins sédimentaires ou 10 sous le plancher océanique). Ce sur-épaississement crustal, nommé racine<br />

crustale, s’explique par le raccourcissement de la croûte continentale et les chevauchements qui ont pour<br />

effet immédiat d’épaissir la lithosphère continentale dans la zone de collision et ainsi de générer les reliefs.<br />

A la manière d’un iceberg, la partie immergée de la montagne est beaucoup plus importante que la partie visible,<br />

d’où la racine crustale profonde. Raccourcissement et chevauchements génèrent des frottements à l’origine des<br />

séismes enregistrés, encore de nos jours dans les Alpes par exemple.<br />

IV-4 Le devenir de la chaîne alpine<br />

Toutes les roches de surface sont soumises en permanence à l’altération et à l’érosion, c’est-àdire<br />

à leur destruction mécanique et chimique. Les produits de démantèlement sont transportés et déposés dans<br />

les bassins sédimentaires et au fond des océans. Cette érosion est d’autant plus intense que les reliefs sont<br />

marqués. Les montagnes sont donc le siège d’une intense érosion.<br />

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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 17 : Les blocs basculés<br />

et les failles normales<br />

témoignent d’une région<br />

anciennement en distension.<br />

D’après SVT Term. S, éditions<br />

Didier 2002, modifié Remérand<br />

2002<br />

Doc. 18 : Les sédiments syn et post-rift attestent de la présence d’une ancienne marge passive et<br />

retracent le processus d’océanisation.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier et Belin 2002, modifié Remérand 2002<br />

Ammonites,<br />

céphalopodes<br />

fossiles des<br />

hauts fonds<br />

marins<br />

16<br />

Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 19 : Les ophiolites sont des lambeaux<br />

de plancher océanique transportés sur les<br />

reliefs. Ils témoignent de l’emplacement<br />

d’un ancien océan, aujourd’hui disparu.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Hatier 2002, modifié<br />

Remérand 2002<br />

17<br />

Doc. 20 : Les schistes bleus et éclogites retrouvés<br />

dans les Alpes attestent de la présence d’une<br />

ancienne zone de subduction.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Bordas 2002, modifié<br />

Remérand 2002<br />

17<br />

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18<br />

Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 21 : Plis, failles inverses, plis-faillés, chevauchement et nappes de charriages sont des<br />

structures caractéristiques d’une région soumise à un régime de <strong>com</strong>pression.<br />

D’après SVT 1 ère S éditions Hatier 1993 et SVT Term. S, éditions Hatier 2002, modifié Remérand 2002<br />

Un chevauchement de grande amplitude<br />

(10 à 100 km) est un charriage<br />

18<br />

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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

Doc. 22 : La racine crustale observée par analyse sismique s’explique par un raccourcissement<br />

de la croûte continentale doublé d’un surépaississement du aux chevauchements.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier 2002, modifié Remérand 2002<br />

Doc. 23 : La topographie des chaînes de<br />

montagne dépend de 3 paramètres :<br />

surrection, érosion et ré-ajustement<br />

isostatique. L’histoire d’une montagne<br />

s’achevant par la pénéplanation.<br />

D’après SVT Term. S, éditions Didier 2002,<br />

modifié Remérand 2002<br />

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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

La lithosphère « flotte » sur l’asthénosphère. Si on érode les montagnes, ces dernières moins lourdes<br />

vont remonter, lentement. La <strong>com</strong>pensation isostatique contrecarre l’érosion. C’est ainsi que des roches<br />

plutoniques sont mises à jour.<br />

La topographie des chaînes de montagne dépend donc de 3 facteurs (Doc. 23) :<br />

- la surrection liée aux contraintes tectoniques de <strong>com</strong>pression,<br />

- l’érosion<br />

- le ré-équilibrage isostatique.<br />

A l’heure actuelle, dans les Alpes, le bilan est tel que l’altitude de la chaîne augmente de 1 cm par<br />

siècle. Lorsque la collision aura cessé, l’érosion prédominera et la chaîne de montagne et sa racine crustale<br />

disparaîtront progressivement conduisant à sa pénéplanation. La lithosphère continentale retrouvera<br />

ainsi son épaisseur initiale.<br />

Conclusion<br />

La genèse d’un océan au sein d’une plaque continentale, la disparition de ce même océan dans une<br />

zone de subduction, le rapprochement et finalement la collision de deux plaques continentales amenant la<br />

surrection d’une chaîne de montagne inexorablement érodée, décrit le cycle des plaques lithosphériques.<br />

Ainsi, la Terre évolue par des grands cycles successifs d’ouverture puis de fermeture d’océan (cycle de<br />

Wilson ou cycle des super-continents) associés à des phases orogéniques (formation puis destruction des<br />

chaînes de montagne).<br />

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Samuel Remérand 2007-2008


Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />

<strong>DOSSIER</strong> 2 ––––Convergence Convergence lithosphérique lithosphérique et et ses ses effets<br />

effets effets----<br />

Résumé<br />

1Les zones de subduction, marges continentales actives et arcs insulaires actifs,<br />

sont caractérisées des reliefs négatif et positif importants, par une activité sismique,<br />

tectonique et magmatique intense ainsi qu’une double anomalie thermique.<br />

2Une plaque océanique s’alourdit au cours de son histoire. Lorsqu’elle n’arrive<br />

plus à flotter sur l’asthénosphère, elle cède sous son propre poids et s’enfonce alors<br />

irrémédiablement dans le manteau : une zone de subduction est née.<br />

3 La plaque plongeante frotte sous la plaque chevauchante générant des séismes.<br />

L’enregistrement de ces tremblements de terre décrit une inclinaison appelée plan de<br />

Bénioff dont l’angle varie en fonction de l’âge de la plaque plongeante.<br />

4 Le plancher océanique au cours de sa longue histoire subit des transformations<br />

isochimiques à l’état solide. Ce métamorphisme est caractérisé par des phénomènes<br />

d’hydratation-déshydratation à faible température mais à pression variable.<br />

5 Les schistes verts sont repérables par la transformation des plagioclases et<br />

pyroxènes des gabbros en hornblende puis en actinote et chlorite. Lors de la subduction,<br />

seule la pression varie beaucoup, mais les conditions de stabilité des minéraux étant<br />

changées, les réseaux cristallins se modifient et de nouveaux minéraux apparaissent : la<br />

glaucophane (amphibole, hydratée) associée ou non à la jadéite dans les schistes bleus,<br />

jadéite et grenat (minéraux anhydres) dans les éclogites.<br />

6 La déshydratation des minéraux lors de la subduction libère une grande quantité<br />

d’eau qui abaisse la courbe de solidus des péridotites sus-jacentes à la plaque plongeante.<br />

Un magma est généré, chaud et moins dense ce magma monte. Le magma soit atteint<br />

péniblement la surface et engendre un volcanisme andésitique explosif (andésite, rhyolite)<br />

soit le magma beaucoup trop visqueux car riche en silice forme des bulles ou diapirs en<br />

profondeur à l’origine des plutons de granites et granodiorites à structure grenue.<br />

7 Ce sont ces plutons granodioritiques qui forment de la croûte continentale. La<br />

zone de subduction est donc une zone de disparition de croûte océanique et de création de<br />

croûte continentale.<br />

8 La convergence s’achève avec la collision continentale et donc la mise en place de<br />

reliefs montagneux au sein desquels on retrouve des traces de toute l’histoire des plaques<br />

en présence : océanisation (blocs basculés, failles normales et sédiments syn et post-rift<br />

avec une sédimentation de plaine côtière, de plate-forme continentale, de talus continental<br />

et enfin de pleine mer), fermeture de l’océan (ophiolites = morceaux de plancher<br />

océanique obductés), subduction (schistes bleus et éclogites) et enfin collision (plis, failles<br />

inverses, plis-faillés, chevauchements et charriages ainsi qu’une racine crustale).<br />

9 La chaîne de montagne finira par disparaître, sa topographie dépendant de 3<br />

paramètres : le mécanisme de surrection (les phénomènes de <strong>com</strong>pression), l’érosion et la<br />

<strong>com</strong>pensation isostatique. La chaîne de montagne pénéplanée servira de point de départ à<br />

une nouvelle océanisation, un nouveau cycle débutera alimentant le cycle des supercontinents.<br />

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