Télécharger - SNUipp-FSU des Hauts de Seine

n°198
DEC.
JANVIER
FÉVRIER
2011
1,37€
SOMMAIRE
3 ÉDITORIAL
J’ai rêvé d’une autre
école…
4 DIRECTION
EPEP ou E2P ? Rien
de nouveau à l’horizon !
5 FONCTIONNEMENT
Travailler en équipe ?
Chiche !
BULLETIN TRIMESTRIEL DES INSTITUTEURS PROFESSEURS DES ECOLES ET P.E.G.C. DES HAUTS-DE-SEINE
BRAVO !
Pour l’école, les services publics,
l’emploi, les salaires, on continue !
TOUS ENSEMBLE !
6 ASH
De l’intégration à
l’inclusion, les CLIS et
UPI changent de nom
7 ÉCOLE
Budget 2011 :
Aïe, aïe, aïe !
8 DETTE
Satanée dette !
9 SOCIÉTÉ
Politique sécuritaire
10-11 FORMATION
Dure réalité de la mise
en place de la réforme
12-13 RYTHMES SCOLAIRES
Gare au simplisme !
14 FSU
Campagne Services Publics
3, bis rue Waldeck Rochet - 92000 NANTERRE Tél. 01 47 24 16 40 - Fax 01 47 25 52 49 Courriel : snu92@snuipp.fr http://92.snuipp.fr
15 SYNDICALISME
MobilisationS au menu
16 DOSSIER DU SNU
Retraite : mère de 3 enfants
17 ÉCOLE ÉMANCIPÉE
Pas fatigué(e)s, pas
dégoûté(e)s, toujours
déterminé(e)s !

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL
Céline Potvin
Pascal Houdu (adjoint)
TRÉSORERIE/FICHIER
Anne Guignon
Eric Racofier
SECTEUR ADMINISTRATIF
Anne Guignon
Pascal Houdu
Charlotte Boeuf
Eric Racofier
Sophie Verbrugghe
FORMATION - PÉDAGOGIE
Charlotte Boeuf
Patrick Pelloux
Céline Potvin
DÉBUT DE CARRIÈRE
Pascal Houdu
Stéphane Koper
Sabine Mazars
Armelle Pertus
Élisa Raducanu
SOCIAL - LAÏCITÉ
Stéphane Koper
DIRECTION D’ÉCOLE
Eric Racofier
Edmond Philippart
Patrick Rabineau
ASH
Nathalie Hayi
Céline Potvin
Catherine Sceaux
Christel Vergniol
COMMUNICATION
Jacky Lizé
SUIVI DES SOUS-SECTIONS
Patrick Rabineau
Stéphane Koper
Pascal Houdu
LIAISON AVEC LE NATIONAL
Pascal Houdu
Céline Potvin
RETRAITÉS - PROTECTION SOCIALE
Anne-Marie François
Anne-Marie Mossant
Gérard Le Corre
Yolande Traimond
AVS- EVS, ASSISTANTS D’ÉDUCATION
Jacky Lizé
Charlotte Boeuf
Patrick Rabineau
Bureau départemental
Permanences Section du SNU 92
3, bis rue Waldeck Rochet
92000 NANTERRE
Tél : 01 47 24 16 40
Fax : 01 47 25 52 49
Courriel : snu92@snuipp.fr
http://92.snuipp.fr
C.C.P. PARIS 19.929.50F
Caisse de solidarité
C.C.P. : PARIS 22.002.40W
LE TRAVAIL ENSEIGNANT - Le visible et l’invisible
Les coordinateurs de cet ouvrage sont Yves Baunay, Marylène Cahouet,
Gérard Grosse, Michelle Olivier, Daniel Rallet.
Le travail enseignant est peu visible. Il n’en est pas moins réel et pénible.
Ce livre veut donner à voir l’invisible, souligner les tensions et les évolutions. Il veut le faire en
croisant, avec le regard et l’analyse de chercheurs, la parole et les témoignages d’enseignants
et de militants rencontrés pour certains lors des stages et des forums animés par le Chantier
Travail de l’Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire (FSU).
Mais ce dévoilement n’a pas pour finalité la déploration. Il ne vise
pas non plus à placer les enseignants dans un quelconque classement
des métiers les plus pénibles ou les moins reconnus. Il
est indissociable de la volonté de transformer ce travail que l’on
rend visible.
Le transformer, parce que derrière ce travail, il y a des hommes
et des femmes, de la souffrance parfois qui dévore le reste de
l’existence mais aussi des satisfactions qui l’illuminent.
Il est urgent de faire du travail réel un objet non seulement
d’analyse mais de revendications et de luttes, comme le montrent
les expériences syndicales de réappropriation du travail.
Ce livre est le fruit de l’activité du Chantier Travail de l’Institut
de recherches de la FSU. La postface est de Bernadette
Groison, secrétaire générale de la FSU.
Editions Syllepse - 8€ : Contacter la section
La délégation du personnel :
ça ne s’improvise pas.
Vous êtes de plus en plus nombreux à nous solliciter sur des problèmes particuliers et
à nous faire confiance quant à leur traitement.
Vos délégués du personnel, sont toutes et tous instituteur(trice) ou PE
chargés de classe ou de direction et n’ont pas toutes et tous, loin de là, de
décharge syndicale.
Pour exercer un mandat de délégué du personnel, nous avons besoin de temps pour
préparer les dossiers, les traiter et assurer leur suivi.
Le travail paritaire est une très lourde tâche que nous nous appliquons à effectuer au mieux,
mais qui nécessite également un minimum de formation des commissaires paritaires.
Permanence : lundi matin, mardi, mercredi, jeudi et vendredi
de 9h00 à 17h00, (le lundi après-midi est consacré au travail interne
de la délégation du personnel).
N o 198 - 1 er trimestre 2011 - Prix 1,37 €
Secrétaire de rédaction de SNU 92 : Jacky Lizé Directeur de publication : Jacky Lizé
Réalisation : ID-industry - Tél : 01 69 36 98 98 Imprimeur : Celer - 91550 Paray-Vieille-Poste
Commission Paritaire n o 1108 S 06748 Dépôt légal : 4 e trimestre 2008 ISSN 1252 0586

VOS DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL SNUIPP 92
Vous pouvez les joindre directement au 01 47 24 16 40 ou par mel snu92@snuipp.fr
N’hésitez pas à les contacter
pour solliciter leur
intervention, leurs conseils.
Céline Potvin
Eric Racofier
Jacky Lizé
Pascal Houdu
Charlotte Boeuf
Aurélie Her
Nathalie Hayi
Charlotte
Boeuf
Anne
Guignon
Catherine
Sceaux
Pascal
Houdu
Sophie
Verbrugghe
Stéphane
Koper
Éric
Racofier
Patrick
Pelloux
Nathalie
Hayi
Comité technique paritaire
CTPD
départemental
Carte scolaire
n Titulaires n Suppléants
Faites leur parvenir
le double de vos démarches
administratives.
CDEN
Jacky Lizé
Céline Potvin
Pascal Houdu
Charlotte Boeuf
Christel Vergniol
Aline Becker
Comité départemental
de l’Éducation national
Rencontrez-les lors des
demi-journées d’information
syndicale.
CDAS
Patrick Rabineau
Jacky Lizé
CHS
Martine Bussat
Comité départemental
Action sociale
Comité hygiène
sécurité
Jacky
Lizé
Armelle
Pertus
Stéphanie
Duffour
Edmond
Philippart
Céline
Potvin
Christel
Vergniol
Aline
Becker
Prenez rendez-vous
pour une réunion dans
votre école.
CDF Comité départemental
de formation
Céline Potvin
Christel Vergniol
Pascal Houdu
Patrick Pelloux
Stéphanie Duffour

Consultation interne SNUipp
Inscrits 52 148
Votants 16 580 31,79% (+4,01%)
Blancs, nuls 719
Exprimés 15 861
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Résultats de
la consultation interne
Du 20 septembre au 19 octobre, tous les syndiqués
du SNUipp se sont exprimés en votant pour définir
son orientation pour les 3 années à venir.
Moment essentiel pour la vie et la démocratie
au sein de notre syndicat, il permet à chacun d’exprimer
son point du vue directement. Être syndiqué au SNUipp
c’est aussi définir son orientation !
Inscrits 1655
Votants 441 21,65% (+1,81%)
Blancs, nuls 11
Exprimés 430
AU NIVEAU DÉPARTEMENTAL
Tous les 3 ans, les syndiqués du SNUipp
sont appelés à s’exprimer pour définir
l’orientation du syndicat. Principe fondateur
de notre syndicalisme, cet attachement à
l’expression de ses adhérents est un gage
de démocratie et d’efficacité. A l’heure où le
syndicalisme est attaqué et mis en cause,
accusé de ne pas être représentatif, il est
essentiel de réaffirmer son importance et sa
capacité à représenter, défendre et développer
les droits et intérêts des salariés.
Dans notre département, les résultats de
cette consultation montrent une certaine
stabilité dans l’expression des adhérents
des Hauts de Seine, notamment à l’égard
de la tendance majoritaire dans notre dépar -
tement (Unité Action et sans tendances).
Ces résultats sont une preuve de la
confiance en notre démarche syndicale
basée sur le débat, la confrontation des
points de vue, la construction collective des
actions permettant l’adhésion du plus grand
Unité Action 359 83,49% (-0,04%)
École Émancipée 50 11,63% (+1,28%)
PRSI 3 0,70% (-3,06%)
Émancipation 8 1,86% (+1,39%)
Front Unique 10 2,33% (+0,45%)
AU NIVEAU NATIONAL
nombre à celles-ci, sur la défense de l’intérêt
général avant les intérêts particuliers,
sur notre attachement aux principes d’égalité
et de transparence dans toutes les
opérations administratives.
La récente mobilisation contre la réforme
des retraites a montré qu’il était nécessaire
pour mobiliser de non seulement condamner
et combattre les réformes mais aussi
d’avancer des revendications et des propositions
alternatives.
Confortés dans leur orientation, les militants
départementaux Unité Action et sans
tendances continueront d’agir en ce sens
pour défendre et promouvoir les droits des
fonctionnaires et des salariés en général,
l’Ecole publique et les enseignants, les
Services Publics et les solidarités.
Pour Unité Action et sans tendances :
Céline Potvin et Jacky Lizé
Unité Action 10 587 66,75% (-2,15%)
École Émancipée 4 203 26,50% (+3,31%)
PRSI 193 1,22% (-1,21%)
Émancipation 556 3,51% (+0,54%)
Front Unique 322 2,03% (+0,49%)
3
Edito
J’ai rêvé
d’une autre école…
Depuis plus de deux ans, les ministres
successifs nous imposent une pseudo
réforme de l’école primaire avec comme
objectif affiché de diviser par trois le
nombre d’élèves en grande difficulté.
Cette année voit aussi la mise en place
de la « réforme » de la formation des
maîtres. Réformer pour faire réussir les
élèves ? Mais qui peut croire à une telle
supercherie quand dans le même temps
des dizaines de milliers de postes
d’enseignants sont supprimés ? Mise en
place de l’aide personnalisée et réforme
de la formation des maîtres auront
été autant de moyens pour supprimer
ces postes. Cette année c’est près de
9 000 postes dans le premier degré qui
vont disparaître… Une seule logique
guide notre gouvernement : faire des
économies à tous prix ! Même à celui
de démanteler l’École Publique et de
sacrifier les élèves, et notamment les
plus fragiles.
Et pourtant il n’y a pas de fatalité, l’école
de la réussite existe. Le SNUipp porte
depuis sa création le projet d’une école
ambitieuse, une école qui se donnerait
les moyens de fonctionner autrement
pour permettre à tous les élèves de
réussir. Mais voilà ! Cela exige d’autres
choix budgétaires.
Plus largement, c’est l’avenir des Services
Publics qui est en jeu. La FSU mène une
campagne sur cette question avec le
message : « Le service public, on l’aime,
on le défend ». D’ailleurs, les différents
sondages montrent que les français y
sont attachés, sûrement conscients que
moins de Services Publics n’a comme
conséquence que de renforcer les inégalités
sociales et territoriales dans notre
pays. Nous sommes une fois de plus
devant un choix de société qui engage
toute la population.
Pour inverser cette logique, construisons
ensemble, parents et enseignants, le
rapport de force nécessaire en continuant
par tous les moyens à informer,
débattre et se battre avec l’ensemble de
la population.
Céline Potvin et Pascal Houdu

4
Direction et fonctionnement d’école
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
EPEP ou E2P ...
Rien de nouveau à l’horizon !
Frédéric Reiss, député
du Bas-Rhin a remis au
Premier Ministre, fin septembre,
un rapport intitulé
« Quelle direction pour l’école
du XXI e siècle ? ».
Nous pouvions avoir espoir
d’y lire des propositions innovantes,
hélas, il est dans
le prolongement des
précédentes contributions
concernant le devenir des directeurs
et directrices d’école.
Au SNUIPP 92, nous avons toujours souhaité
présenter cette réflexion autour d’un titre plus
large « direction et fonctionnement d’école ».
Nous pensons que la direction d’école est
l’affaire de l’ensemble de l’équipe pédagogique.
Il est donc indispensable d’engager une
réflexion sérieuse sur l’évolution du fonctionnement
des écoles en revendiquant, notamment,
le renforcement des prérogatives du
conseil des maîtres.
Le rapporteur propose de consolider les
regroupements d’écoles de petites tailles, ce
regroupement serait conditionné à la mise en
œuvre d’un projet éducatif commun : « Un
pacte éducatif entre les services de l’État et
les collectivités permettrait de mieux faire
entrer la commune dans l’école, mieux faire
vivre l’école dans la cité... Les dotations de
l’État et des communes pourraient s’envi -
sager avec des financements supplémentaires
privilégiant l’esprit d’entreprendre et les
bonnes initiatives ».
Il propose aussi de rebaptiser E2P les écoles
de plus de 14 classes qui auraient alors un
Conseil d’Administration présidé par le directeur,
et composé pour un tiers de représentants
des enseignants, un tiers de représentants
de parents et un tiers de représentants de la
municipalité. L’E2P devrait disposer d’un
budget et d’un agent comptable.
Les écoles auraient un contrat
éducatif comportant des indi -
cateurs de performance, ainsi
qu’un pacte éducatif avec les
collectivités locales : « Un
contrat éducatif, incluant le
projet pédagogique porterait sur
l’ensemble des aspects d’intérêts
communs pour la communauté
éducative... »
Les résultats de ces indicateurs
pourraient permettre d’évaluer
les enseignants, d’influer sur
le financement des écoles :
« L’évaluation des enseignants prendrait en
compte la réalisation du projet pédagogique et
plus généralement du contrat éducatif ».
Le rapporteur admet aussi qu'un modèle
unique pour l’ensemble des écoles ne serait
pas souhaitable puisqu’il est nécessaire de
tenir compte des réalités démographiques et
géographiques des écoles.
Le rapporteur reconnaît que le directeur
d’école, présenté comme « un leader pédagogique
», n’occupe plus simplement une fonction
« mais exerce un métier à part entière ». Il
devrait donc être le représentant de l’État
dans l’école en toute circonstance, il faudrait
alors lui proposer un statut juridique ou (et)
un corps spécifique. L’IEN pourrait alors se
concentrer sur les inspections, le recrutement
et la formation des personnels ainsi qu’à la
gestion de la carte scolaire…
Le rapport met aussi en avant une meilleure
gestion des ressources humaines, une gestion
optimale. Nous avons bien compris.
Ce rapport touche donc bien au fonctionnement
de l’école, il est beaucoup plus large
que celui de la direction. Il était important
que le problème de la direction d’école soit
posé, que la spécificité des écoles soit
reconnue. Il est par contre difficile de croire
que ce texte puisse s’inscrire comme il
l’indique dans la réussite de tous les élèves
quand on connaît les effets d’une gestion
optimale des ressources humaines qui
supprime plusieurs milliers de postes enseignants
chaque année. Comment croire aussi
que la réussite des élèves passe par une
évaluation des écoles et des enseignants
selon des critères managériaux, tout en
passant sous silence la formation des
maîtres, le temps de concertation…?
La direction et le fonctionnement de l’école
mérite mieux que cela dont l'objectif principal
serait la réussite de tous les élèves.
Lors de notre dernier congrès, cette question
a été abordée. Le SNUipp rejette le principe
des EPEP et celui d'un directeur qui serait
un supérieur hiérarchique. Cependant il ne
demande pas le statu quo.
Il revendique :
idu temps supplémentaire de décharge
qu'elle que soit la taille des écoles (direction,
travail en équipe),
iune aide pérenne par la création d'emplois
statutaires,
iune remise à plat des missions et responsabilités,
iune formation spécifique et reconnue dont
le contenu intègre la préparation au travail
en équipe centrée sur le projet de la
réussite de tous les élèves ainsi que la
préparation au travail de collaboration avec
les divers partenaires,
iune reconnaissance financière,
ila création d'un outil clair d'aide à la direction
d'école regroupant les références des
textes en vigueur.
D’autre part, au niveau national, le SNUipp a
proposé au mois d’octobre une campagne sur
la question de la direction d’école afin de
sensibiliser parents et administration sur la
charge croissante de travail administrative qui
se fait souvent au détriment de l’aspect
pédagogique de cette fonction. +
Sophie Verbrugghe
Edmond Philippart

Direction et fonctionnement d’école
Travailler en équipe ?
Chiche !
Notre administration, de l’échelon
local à l’échelon ministériel,
éprouve la fâcheuse tendance
à restreindre la question et les
problèmes du fonctionnement
de l’école à un simple souci de
pilotage et donc de direction
d’école. Cette question est, il est
vrai, essentielle mais ne saurait
être la seule piste à envisager
pour permettre une réelle transformation
de l’école dans le sens
de la réussite de tous les élèves.
Pour le SNUipp, la problématique
du travail et du fonctionnement
en équipe au sein d’une école
est essentiel et doit se traiter
de façon concomitante avec
les problématiques légitimes
de la direction d’école.
Actuellement, cette préoccupation du travail
d’équipe reste trop souvent cantonnée pour
l’administration à une case (Travailler en
équipe et coopérer avec les parents et les
partenaires de l’école) à remplir en première
page d’un rapport d’inspection. Notre hiérarchie
semble également se préoccuper de cette
dimension lorsqu’une difficulté survient dans
une école. Qui n’a jamais entendu son IEN
conseiller de réfléchir en équipe face à telle
ou telle situation critique sans pour autant
accompagner ladite équipe dans sa réflexion ?
Cette soudaine prise en compte de l’importance
de la réflexion collective est trop souvent
considérée comme un moyen de botter en
touche et non comme essentiel pour faire
évoluer les pratiques et progresser les élèves.
Car, oui, il est essentiel de réfléchir, travailler
et décider collectivement, même quand tout va
bien dans l’école. Le travail et la réflexion
d’équipe ne sont pas l’apanage des écoles
difficiles et/ou situées en éducation prioritaire.
Et ce pour plusieurs raisons.
La richesse de
la réflexion collective
Une bonne idée sera encore meilleure si elle
est enrichie, partagée et portée par tous.
Ce principe, une fois qu’il a été posé devrait
pouvoir trouver sa place dans le quotidien de
la réflexion pédagogique d’une école. Certes,
il n’est pas toujours aisé d’oser proposer aux
autres collègues et de faire part de ses
réflexions. Il est plus difficile encore de faire
part de ses difficultés. Mais accepter de les
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
exposer peut permettre d’une part de les
partager et ainsi de se sentir moins seuls face
à celles-ci mais aussi à tous d’évoluer et de
progresser. Ainsi, réfléchir ensemble peut se
faire à la fois à partir de constats de réussite,
de difficultés ou d’échecs, l’essentiel étant de
ne pas juger ou se sentir jugés. L’un des avantages
de la réflexion et du travail collectif est
justement de permettre à tous de se sentir
impliqués dans cette dynamique. Le repli sur
soi favorise malheureusement la crainte de
l’autre ou du « simple » regard des autres, dans
une école comme dans la société…
Le partage
des responsabilités
Le constat de l’accumulation des tâches et du
temps insuffisant est très largement partagée
dans notre profession quelle que soit la fonction,
et à juste titre ! Pour autant, il est
essentiel qu’au sein d’une école, une réflexion
sur le partage des tâches et des responsa -
bilités de chacun existe. Cette répartition
n’est pas nécessairement synonyme d’alourdissement
de son emploi du temps, bien au
contraire. Chaque collègue a des compétences
spécifiques qu’il est essentiel d’utiliser
au mieux pour l’ensemble de l’équipe.
L’échange de services peut aussi se faire pour
le fonctionnement de l’école.
Oui mais…
Encore faut-il pour cela avoir la possibilité
de travailler et réfléchir collectivement efficacement
!
C’e st pourquoi le SNUipp revendique :
idu temps de décharge supplémentaire pour
les directeurs,
iplus de temps pour les équipes afin de
pouvoir se réunir (sans courir constamment
contre le temps qui va toujours plus vite
que nous !),
iplus de maîtres que de classes pour
permettre la mise en place de dispositif
innovant et collectif.
La meilleure réponse, à la volonté de l’administration
d’isoler, d’individualiser et de
personnaliser les carrières, les pratiques ou la
réflexion est de réaffirmer notre attachement
à la dimension collective de notre métier.
« Tous ensemble ! » peut être un (très beau)
slogan scandé dans les manifestations mais
aussi rester une réalité de notre métier et du
fonctionnement de l’école primaire ! +
Jacky Lizé
5

6
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Cette loi dépasse la logique d’intégration qui
prévalait depuis 1975 et selon laquelle on intégrait
l’élève handicapé lorsque son aptitude le
permettait. Il s’agissait de l’aider à s’adapter à
ce nouvel environnement auquel il n’appartenait
pas au départ, de par sa différence.
Aujourd’hui, on considère que l’enfant n’est pas
porteur d’un handicap, mais d’un trouble qui
altère ses fonctions et induit une limitation
d’activité et/ou une restriction sociale. Le handicap
est donc une construction sociale. On cherche
à réduire cet écart pour pouvoir permettre à
l’enfant d’accéder à une participation sociale
identique à tous les autres. Dans cette logique
d’inclusion, c’est alors l’environnement qu’il
faut adapter pour que l’élève ait accès aux
mêmes savoirs que les autres, qu’il soit inclus.
Il était donc nécessaire de revoir les textes
pour que les dispositifs d’intégration qu’étaient
les CLIS et les UPI soient mis en conformité
avec la loi de 2005 ; qu’ils deviennent des
dispositifs d’inclusion et changent donc de
noms en devenant les Classes pour l’Inclusion
Scolaire (CLIS) dans le primaire, et les Unités
Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS)
dans le second degré.
iCirculaire sur les CLIS
Lors des discussions avec le ministère, le
SNUipp y a fait préciser :
le rôle des enseignants spécialisés itinérants
dans la scolarisation des élèves en
situation de handicap ;
la nécessité de consultation des instances
paritaires pour l'établissement de la carte
des CLIS ;
la possibilité de réduire sensiblement l'effectif
des CLIS, « si le projet de la classe ou si
les restrictions d'autonomie des élèves qui
y sont inscrits le justifient » ;
le rôle et la place des AVS-co dans ces dispositifs.
Comme pour les RASED, la question des obligations
de service a fait l'objet également de
discussions, qui ont abouti à garantir un temps
de concertation de 3h00 par semaine pour les
enseignants de CLIS, auquel il convient de
rajouter le temps de participation aux actions
ASH
De l’intégration à l’inclusion,
les CLIS et UPI changent de nom
Avec la loi de février 2005 pour
l'égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté
des personnes handicapées,
la notion de handicap a évolué.
de formation (animation pédagogique). Les
enseignants de CLIS, comme nous le demandions,
ne sont donc pas concernés par les
heures consacrées à l'aide personnalisée.
iCirculaire sur les ULIS
Les ULIS constituent un dispositif collectif au
sein duquel certains élèves handicapés se
voient proposer une organisation pédagogique
adaptée à leurs besoins spécifiques et
permettant la mise en œuvre de leurs projets
personnalisés de scolarisation (PPS). Elles
sont parties intégrantes de l’établissement
scolaire dans lequel elles sont implantées.
Chaque ULIS est dotée d’un coordonnateur
chargé de l’organisation du dispositif et de
l’adaptation de l’enseignement. Cette fonction
est assurée par un enseignant spécialisé du
premier ou du second degré.
Il est noté qu’il est souhaitable que le nombre
d’élèves scolarisés au titre d’une ULIS ne
dépasse pas dix. Pour le SNUipp, cette précision
est un progrès qui devrait permettre de
limiter les tentatives de surcharge des effectifs
telles qu’elles se sont déroulées ces
dernières années. Il faudra cependant veiller
à son application.
Dans le département, le SNUipp 92 continue
de revendiquer notamment la mise en place
de demi-journées départementales pendant
lesquelles tous les enseignants de CLIS ou
d'ULIS seraient libérés de leurs élèves et se
regrouperaient pour pouvoir échanger, s'informer,
confronter leurs expériences, bénéficier
d'un groupe de paroles. Revendication qui n'a
toujours pas été entendue... +
Christel Vergniol

Ce début d'année nous a démontré que l'IA a
déjà anticipé certaines de ces recommandations
(poste E non pourvus qui ont été gelés,
suppression des intervenants langues). Nous
devrons donc ensemble être combattif pour
exiger un autre budget.
Extraits des fiches aux recteurs
L’enseignement
des langues vivantes
« L’écart entre le nombre d’emplois délégués
et la consommation est très important de
l’ordre d’un millier d’emplois ; la suppression
de ce volume d’emplois devrait donc être sans
conséquence sur l’enseignement des langues.
Aide aux élèves
en difficulté
« Plusieurs scénarios doivent être examinés :
isuppression des seuls maîtres G (nonremplacement
des départs en retraite et
affectation en classe) et poursuite de la
politique de sédentarisation des maîtres E
dans les écoles où la difficulté scolaire se
manifeste le plus (sans économie) ;
isuppression des maîtres G et des maîtres
E ; pour ces derniers, il convient d’estimer
quel est le besoin de maîtres E maintenus
en « surnuméraires » dans les écoles, voire
dans des structures ad hoc (milieu rural par
exemple) puisqu’il y a l’Aide Personnalisée ;
iun troisième scénario intègre, en plus du
scénario précédent, la mise en extinction
des psychologues scolaires. »
Formation professionnelle
« Il s’agit pour l’académie d’explorer une voie
qui consiste à organiser tout ou partie des
École
Budget 2011 :
Aïe, aïe, aïe !
Des fiches ministérielles
envoyées aux recteurs en juin
dernier pour préparer la carte
scolaire prochaine avaient été
rendues publique en juin dernier.
Le SNUipp 92 avait publié dans
une circulaire aux écoles, des
extraits de celles-ci. Nous faisons
le choix de les republier au
regard du budget annoncé pour
la rentrée 2011 et des
9 000 postes supprimés pour
l'école primaire.
sessions de formation continue en dehors des
pics d’absence (automne et printemps) ou mieux,
en dehors du temps scolaire (mercredi après-midi
et pendant les vacances scolaires). C’est cette
dernière mesure qu’il est proposé d’explorer. »
« Il est probable que la « bonne cible » nationale
est comprise entre les deux » (...)1 CP
entre 89 et 116 enseignants. « Aussi, vous
est-il demandé de procéder à un examen de
l’activité des conseillers pédagogiques et de
leur productivité. »
Remplacement des enseignants
« Une piste d’optimisation du coût en emplois
du remplacement réside dans le recours à des
non titulaires en substitution à des titulaires
pour assurer une part du remplacement, les non
titulaires présentant une ressource plus flexible
dont le rendement est proche de 100%. »
Augmenter les effectifs
dans les classes
« Hors cas ou situations spécifiques, les
études et expériences les plus récentes indiquent
que la diminution des effectifs dans les
classes n’a pas d’effet avéré sur les résultats
des élèves et que les très petites écoles ne
s’avèrent plus toujours performantes.
La réduction ou le maintien de la taille des
classes doit ainsi être réservée aux secteurs
relevant de l’éducation prioritaire et être strictement
accompagnée (pédagogie) et encadrée
(évaluation).
L’augmentation de la taille des classes peut
donc être globalement envisagée sans dégradation
des résultats des élèves. »
« Outre les leviers d’action liés aux modalités
d’affectation des élèves et à l’augmentation des
seuils de création de classes, les fusions
d’écoles ainsi que la mise en place des regroupements
pédagogiques intercommunaux sont de
nature à permettre une répartition plus homogène
et plus cohérente des effectifs tout en
réduisant le nombre de classes nécessaires. »
Scolarisation des enfants
de 2 ans, nombre d’élèves
par classe en maternelle
« L’économie à réaliser devra donc se traduire
par une diminution du taux de scolarisation
des enfants de deux ans. »
« Lorsque la pratique des seuils d’ouverture a
été abandonnée, vous retiendrez les seuils
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
suivants : 27 élèves pour les maternelles
relevant de l’éducation prioritaire, 32 élèves
pour les autres. »
Un rappel :
Dans les Hauts-de-Seine, le seuil d’ouverture
en école maternelle est de 25 en éducation
prioritaire et 30 hors éducation prioritaire.
Éducation prioritaire
«Il y a lieu de s’interroger sur la pertinence des
opérations qui consistent à implanter systématiquement
des postes de soutien ou de coordination
dans les regroupements dans la mesure
où la nouvelle organisation de la semaine
scolaire apporte des solutions nouvelles, en
particulier, en matière d’aide personnalisée. »
Osons revendiquer, ensemble : une école de
la réussite de tous les élèves, une école où
nos conditions de travail correspondent au
respect que notre société devrait avoir pour
ses personnels. C'est tout le sens qu'il faut
donner à l'engagement du SNUipp et de la
FSU auprès d'autres syndicats, de représentants
de ville, des associations de jeunesse
dans « l'appel de Bobigny » aux responsables
politiques, aux citoyens pour préparer l'avenir,
pour contribuer à construire une perspective
éducative globale, pour l'élaboration d'une
loi d'orientation et de programmation pluri -
annuelle indispensable. +
«Compilation» réalisée par Céline Potvin
DERNIÈRE MINUTE
Les 25 du collectif
“l’Education est notre avenir” appelle
à une journée nationale de mobilisation
le samedi 22 janvier
7

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Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Satanée dette !
Au soir des manifestations
massives contre la réforme
des retraites, le gouvernement
par la voix de ses ministres
répétait à longueur d'antenne
qu'il n'y avait là qu'incompréhension
et qu'il suffirait d'un
effort d'explication pour que
tout rentre dans l'ordre.
Dette
Mais qu'est-ce qui justifie cet autisme teinté
d'arrogance et de mépris à l'égard de ceux qui
oseraient aller à l'encontre de cette nécessité
impérieuse de juguler la dette, paramètre
incontournable qui, comme le boulet du prisonnier,
semble indéfiniment peser sur le budget
de la nation ?
Chaque fois qu’un gouvernement veut comprimer
les dépenses sociales, il tire argument du
niveau trop élevé de la dette. Alourdi par la
crise financière et économique, le poids de
l’endettement sert une fois de plus de prétexte
au démantèlement de la protection sociale et
des services publics.
L'argument récurent d'un pays au bord du
gouffre qui laisserait à chaque nouveau né
une dette de 18 000 euros repose sur l’analogie
entre l’État, présumé dépensier et mal
géré, et un ménage, présumé soucieux d’équilibrer
son budget. Une connaissance même
rudimentaire de la comptabilité oblige à ne
pas tenir compte du seul passif. Si l’État doit
de l’argent à ses créanciers, il produit aussi
des richesses durables comme les infrastructures
des administrations publiques. Ainsi, en
2006 (chiffres INSEE 2007), la valeur nette de
leur patrimoine est de 676,6 milliards d’euros.
Autrement dit, chaque berceau reçoit en héritage
11 000 euros de patrimoine public.
Cette dette qui enfle démesurément chaque
jour trouve son origine au début des années
70 quand Giscard d'Estaing (alors ministre de
Pompidou) fait voter la loi sur la Banque de
France dont l'article 25 interdit au Trésor
Public de lui emprunter directement à un taux
d'intérêt nul, comme il en avait jusqu'alors le
droit. Cette loi oblige donc l'État à emprunter
à des entités privées à taux d'intérêts
élevés. Par la suite l’article 104 du traité de
Maastricht, et l’article 123 du traité de
Lisbonne, ont ôté le droit de création monétaire
à la Banque de France.
La dette fin 1979 était de 239 milliards d’euros,
fin 2009 elle s’établissait à 1489 milliards
d’euros, soit une hausse de 1250 milliards en
30 ans, pendant lesquels nous avons payé
1350 milliards d’intérêts !
Cet argent prêté vient donc des banques, elles
le créent ex nihilo (à partir de rien).
En effet 92% de la monnaie étant sous forme
électronique, les banques privées créent de
l'argent en quelques secondes par une simple
écriture.
Maurice Allais (prix Nobel d'économie 1988)
déclarait à ce sujet : "Par essence, la création
monétaire ex nihilo que pratiquent les
banques est semblable, je n'hésite pas à le
dire pour que les gens comprennent bien ce
qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie
par des faux-monnayeurs, si justement réprimée
par la loi. Concrètement elle aboutit aux
mêmes résultats. La seule différence est que
ceux qui en profitent sont différents."
Si la France n'avait pas légué en 1973 son
droit régalien d'émettre la monnaie, les français
n'auraient pas à payer les 43 milliards
d'euros affectés au remboursement des
intérêts de la dette pour 2010. Cette somme
correspond à l'équivalent de ce que rapporte
la totalité de l'impôt sur le revenu et représente
le deuxième poste de dépense de l'État.
Enfin cette dette aurait été totalement
remboursée depuis 2006.
Ces quelques éléments éclairent d'un jour
nouveau la compréhension que l'on peut avoir
sur la problématique de la dette et nous
confirment dans la justesse de nos combats
pour les retraites, les salaires, l'emploi, la
santé et l'éducation. +
Stéphane Koper

La politique sécuritaire
mise en place depuis
2002 sous les gouvernements
Villepin/Chirac
et Fillon/Sarkozy n’est pas
le fruit du hasard.
Cette politique répond
à une idéologie qui se
développe tant en France
qu’en Europe.
C’est sur cette politique que se déploie le
libé ralisme. Cette politique sécuritaire se
construit sur la peur. L’objectif est de réduire
voire d’anéantir la volonté de résister. Depuis
2007, cette politique sécuritaire s’amplifie, se
précise. Dans le même temps la politique anti
sociale du gouvernement Fillon s’accentue. On
comprend mieux alors que les lois sécuritaires
n’ont pas pour objet de combattre la délinquance
mais de masquer le démantèlement
de la protection sociale, de l’hôpital public, de
l’éducation nationale, des services publics.
La politique sécuritaire mise en place par
Fillon/Sarkozy orchestrée par Besson/
Hortefeux et compères répond à l’idéologie
de la classe dirigeante.
Les multiples gardes à vues, le fichage, la
surveillance exacerbée de la population, les
centres de détention pour les étrangers, les
reconduites à la frontière, la promulgation
d’une loi à chaque fait divers, la réduction
des champs d’action des services publics,
l’affaiblissement du corps des fonctionnaires
n’ont qu’un seul objectif : entretenir l’insécurité
sociale.
Société
Politique sécuritaire
Pour cela on n’hésite pas à opposer entre eux
les citoyens :
Les français d’origine contre les français d’origine
étrangère ; les gens du voyage contre les
sédentaires, les salariés contre les chômeurs,
les jeunes contre les vieux, les retraités contre
les actifs ; les valides contre les malades ; les
croyants et les agnostiques pire une religion
qui deviendrait d’État contre d’autres qui ne
le seraient pas en piétinant au passage les
principes de la laïcité de l’État ; les élus laxistes
contre ceux qui seraient efficaces.
Entretenir l’insécurité sociale et économique
par la précarisation, la paupérisation, le
chômage, la concurrence de tous contre
tous, la division et le communautarisme,
dans le but d’amoindrir la potentialité de
résistance sociale.
L’actualité appelle l’histoire. La loi qui vise à
condamner les parents de mineurs délinquants
fait passer de la responsabilité pénale
individuelle à la responsabilité collective.
«On n'avait pas vu ça depuis Vichy. On n'avait
pas vu ça depuis les nazis», déclare Michel
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Rocard, l'ancien Premier ministre socialiste.
C’est le même régime de Vichy qui a déchu
de la nationalité des milliers de citoyens
français au seul motif qu’ils étaient juifs. Il
faudrait beaucoup de naïveté pour se contenter
de l’erreur d’une note administrative comme
seule explication de la stigmatisation des
ROMS cet été.
Notre vigilance et notre résistance de citoyens,
de syndicalistes, s’est exprimée fortement
le 4 septembre 2010. Nous étions des
centaines de milliers partout en France à
exprimer notre opposition à cette idéologie de
la stigmatisation, de la peur sur laquelle se
construit le capitalisme. À exprimer notre
attachement aux valeurs de la république :
l’égalité, la liberté, la fraternité. Une expression
qui s’est manifestée intensément pendant
le conflit social refusant la réforme injuste
des retraites. +
Patrick Rabineau
9

10
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
L’IUFM n’existe plus en tant que tel. Les
étudiants passent le concours lors de leur
deuxième année de MASTER. Un MASTER éducation
a été mis en place par les universités,
avec l’organisation de deux stages en respon -
sabilité possibles au cours de l’année. Les
futurs enseignants doivent donc passer les
écrits du concours, faire leur stage, travailler
pour leur MASTER, puis passer les oraux.
Après cette année très lourde, ils se retrouvent
directement sur le terrain.
Cette réforme de la formation des maîtres a déjà
fait couler beaucoup d’encre, tant elle est chargée
de conséquences pour l’École et pour notre
métier. L’ensemble de la communauté éducative
continue à la dénoncer très fortement.
Cette année 2010-2011 est particulière
puisque c’est une année de transition. En effet,
dans le 92, les professeurs des écoles
stagiaires (au nombre de 200) se retrouvent
sur le terrain en même temps que les derniers
sortants de PE2. Il y a donc un phénomène de
surnombre par rapport aux autres années.
Ce phénomène a permis de placer les PES
dans des classes de maîtres d’accueil
temporaire volontaires jusqu’aux vacances
d’automne. À la rentrée 2011, ce phénomène
n’existera plus : les PES devraient être placés
sur des postes classes. Ils se retrouveraient
donc directement en responsabilité.
Comment s’organise la « formation » pour
cette année ?
Formation théorique
12 semaines obligatoires, soient 324h,
découpées comme suit :
pratique accompagnée auprès d’un MAT : 216h
Formation
La dure réalité de la mise en
Cette année est la première
année de la mise en place de
la réforme à tous les niveaux :
professeur des écoles
stagiaires (PES), Master 1 et 2.
« Alternance et temps de formation »
Je suis clairement opposée aux orientations ministérielles actuelles.
Ce qui m’inquiète dans cette conception de la formation c’est la
prédominance de la partie « responsabilité » assimilée comme temps
de formation. Nous savons tous la charge de travail que requiert une
classe à temps plein et le manque de disponibilité qu’il nous reste pour
innover, chercher, lire, s’interroger, échanger sur nos pratiques, travailler
en équipe...
On leur refuse la possibilité de prendre de la distance face à ce métier
difficile et exigeant qu’est le nôtre.
D’abord par la remise en cause de l’alternance terrain et pratique.
54h de stage groupé théorique (pratique et
gestion de classe/apports didactiques, socle
commun, programmes/École maternelle)
18h d’animation pédagogique spécifique (ils
en ont déjà eu 6)
36h de rencontre avec le tuteur (maître
formateur, directeur d’école d’application ou
conseiller pédagogique) qui, pour le moment,
est prévu hors du temps de service.
Formation pratique
Ils seront affectés comme « brigades » dans
des classes à partir du 22 novembre, « dans la
mesure du possible » dans les circonscriptions
dans lesquelles ils étaient depuis la rentrée.
Ceux qui n’auront pas encore de classes
disponibles en novembre seront mis à disposition
des circonscriptions en attendant.
Ils prennent l’intégralité du service du
titulaire qu’ils remplacent y compris l’aide
personnalisée.
« Dans la mesure du possible », ils ne peuvent
pas intervenir sur tous les types de postes :
pas de CP ni de CM2, pas de CLIS ni de CLIN,
pas de postes fractionnés.
Evaluation
Chaque stagiaire est doté d’ un dossier contenant
l’historique de ce qu’il aura effectué
durant l’année. Les tuteurs qui viendront les
voir sur le terrain proposeront des rapports
de stage à l’IEN, qui disposera. La validation
des stagiaires n’est donc plus décidée par
une équipe pluridisciplinaire. En cas de nonvalidation,
ils seront reçus au rectorat.
Le SNUipp a organisé une réunion d’information
syndicale pour les stagiaires au mois
d’octobre. Les stagiaires se trouvent dans
une situation compliquée, avec beaucoup
d’interrogations et très peu d’informations
de la part de l’administration, ce qui attise
leur inquiétude.
Lors de l’audience à l’Inspection académique,
le SNUipp92 a dénoncé: une année très chargée
pour les PES, pas de critère précis d’affectation,
des conditions de stage qui peuvent être
Du côté des formateurs
très différentes d’un stagiaire à l’autre (pas
le même nombre de jours, un ou plusieurs
remplacements différents…), une longue
période en responsabilité qui n’est plus,
comme c’était le cas en PE2, un stage cadré,
avec un début et une fin, des critères d’évaluation
précis et des conditions équivalentes
pour tout le monde.
C'est donc bien une formation au rabais, qui
n’a été pensée qu’en terme d’économies
budgétaires.
Quelles conséquences
sur notre métier ?
Pour les futurs enseignants
Une entrée dans le métier brutale avec un
manque de connaissances pédagogiques,
didactiques et du fonctionnement des écoles.
Une année de M2 très lourde à gérer, avec un
MASTER à valider, un concours à passer, et
éventuellement des stages en responsabilité.
Un manque de rencontres avec ses pairs et
de temps pour réfléchir sur sa pratique.
Pour les écoles et les collègues
Le risque de se retrouver à gérer des
classes qui ont du mal à fonctionner et des
enseignants en difficulté, voire en souffrance.
Risque de rencontrer des problèmes d’organisation,
d’incompréhension entre collègues.
Une formation continue de plus en plus
pauvre, puisque adossée à la formation initiale.
Cette réforme remet en cause notre identité
professionnelle. En considérant qu’enseigner
ne s’apprend pas, les pouvoirs politiques ne
permettent pas aux futurs enseignants de se
construire des outils de réflexion pour réduire
les difficultés des élèves. Le SNUipp continuera
à lutter contre cette réforme inacceptable
et à rappeler ses mandats (recrutement
sous condition de licence, avec deux années
de formation rémunérées comptant pour la
retraite et dispensant un MASTER). +
Elisa Raducanu
Les étudiants (PES) vont entrer brutalement dans le métier avec toutes
les conséquences humaines (du côté des adultes comme des enfants)
que cela peut provoquer.
Ensuite par le temps qui leur est donné pour apprendre leur métier :
les PES sont projetés dans une classe au mois de novembre, quand aux
actuels M2, ils cumulent en une année : stage en responsabilité de
3 semaines, préparation à l’admissibilité du concours et validation
du Master !
Stéphanie Dufour, Maître formateur
à l’école des Provinces Françaises (Nanterre)

Formation
place de la réforme
Il est indéniable que les maîtres formateurs, compte tenu des fonctions
de formation et d’accompagnement qu’ ils occupent envers les
étudiants et les stagiaires, doivent avoir la place qui leur revient dans
la recherche, donc dans un travail d’équipe. Ça n’existe pas. Seul le
travail en coopération avec les différents formateurs permet réellement
des avancées pour la formation, et ce quelle qu’elle soit.
L’enseignant de génie, travaillant seul, et ayant réponse à tous les
problèmes.
Qu’en est il actuellement ?
Sans être une nostalgique du passé, ni une anti- réformiste, on peut
faire le constat que cette rentrée 2010 ne permet plus aux collègues
de travailler en équipe comme, nous pouvions le faire avec notamment
les professeurs d’IUFM. Même si « ces dernières années » cette coopération
s’avérait de plus en plus difficile compte tenu des heures qui
étaient imparties à chacun.
Je n’évoquerai pas non plus, quand débutante Maitre Formateur nous
faisions cours avec les professeurs à l’École Normale……
Pourquoi cette dégradation dans cette situation ?
Les maîtres formateurs ne dépendent plus de l’IUFM comme les
années précédentes, mais ils « exercent l’ensemble de leurs activités
de formateur sous l’autorité de l’IA ».
Formation continue : Attention ! Rien ne va plus !
Avec la réforme de la formation initiale et la disparition des PE2,
c'est non seulement l'entrée dans le métier qui a profondément
régressé, mais également la formation continue.
En effet, depuis plusieurs années maintenant, la formation continue
était essentiellement adossée à la formation initiale, les stages
longs étant remplacés par des PE2 en stage en responsabilité. Cela
ne représentait certes pas la meilleure organisation possible mais
permettait tout de même un nombre de départs en stage assez
conséquent. Ce dispositif n'existant plus, les stages longs sont à
présent remplacés par des étudiants préparant le concours de
professeurs des écoles (M2), et leur volume a également fortement
diminué. En effet, le nombre de recrutements est en baisse et une
grande partie des étudiants se verra confier en stage la classe d'un
T1 bénéficiant de la fin de sa formation initiale. Les stages de 2 ou
3 semaines, permettant un véritable recul sur sa pratique de classe
et un réel approfondissement du thème choisi risquent de bientôt
devenir lettre morte, sans même parler de l'hésitation d'un grand
nombre d'enseignants à laisser sa classe à un étudiant pas encore
recruté (et qui ne le sera d'ailleurs peut-être pas...). De plus, comme
tous les ans, un grand nombre de collègues qui « n'offrent pas de
classe à support M2 » (sic) sont de fait écartés du peu de stages
longs qu'il reste.
Subsistent quelques stages courts à remplacement par des brigades
: quelques stages RRS (mais certains prévus en octobre reportés
du fait d'une pénurie d'enseignants devant les classes) ou stages
sur le handicap. On voit également se développer de plus en plus
des stages non remplacés, en dehors des heures scolaires.
Les quelques stages à public « ordinaire » restant sont des stages
de 2 à 4 jours. Dès lors, l'essentiel de la formation continue est
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Plus question dans ce cadre de faire partie d’une équipe pluriprofessionnelle
au sein de l’IUFM. Comme c’était le cas quand le MF
était maître de stage et suivait les collègues stagiaires tout au long
de l’année dans le cadre d’une équipe réunissant plusieurs types
de formateurs.
De plus la réorganisation de la semaine scolaire a eu des conséquences
également sur le temps réservé à la formation. C’est d’ailleurs le cas
pour tous les collègues qui ont de plus en plus de difficulté pour
travailler ensemble.
La conception du maître formateur s’est toujours avérée pour moi
comme une richesse, en travaillant avec mes pairs, en confrontant nos
différents points de vue, en les reconsidérant. On ne peut pas perdre
cette culture au nom des économies, de la dégradation des services
publics, de l’école à deux vitesses. Et tout comme la notion d’équipe
est indispensable pour travailler ensemble, c’est collectivement que
nous devons continuer de revendiquer une formation de qualité.
Sylviane Maillet, Maître Formateur
à École La Rotonde (Puteaux)
renvoyée aux circonscriptions ce qui se traduit le plus souvent par
des conférences sur le temps des animations pédagogiques,
conférences en général imposées sur le temps du mercredi matin
et à public désigné. Il devient extrêmement difficile de pouvoir
participer à un stage s'il ne correspond pas au cycle dans lequel
l'enseignant a sa classe.
Nous sommes bien loin de l'esprit initial de la formation continue,
qui doit permettre à chaque enseignant d'améliorer sa pratique
quotidienne de classe, de pousser sa réflexion sur certains sujets
qu'il maîtrise plus ou moins bien, mais aussi de se préparer à un
éventuel changement de cycle, voire « simplement » (et les guillemets
sont de rigueur) de vouloir étendre sa connaissance du
développement de l'enfant en se penchant sur ce que l'élève
apprend avant et après un niveau de classe donné.
Le SNUipp a toujours revendiqué une formation continue de qualité
pour tous les enseignants, quel que soit leur fonction et leur niveau
de classe, grâce notamment à un apport de la recherche en
sciences de l'éducation, et il a toujours oeuvré pour cela.
L'Université d'Automne du SNUipp-FSU s'est d'ailleurs tenue au
début des vacances de la Toussaint pour la 10 e année consécutive.
Comme tous les ans, les divers aspects du métier ont été abordés
lors des différents ateliers, avec en point d'orgue une pleinière sur
l'éducation contre le racisme avec la présence de Lilian Thuram,
président de la Fondation Lilian Thuram contre le racisme. Le
Fenêtres sur Cour spécial Université d'Automne vient de paraître, et
chacun est invité à aller le lire et le relire, même si on peut quelque
peu regretter que le syndicat soit le seul à proposer un apport pour
le métier de qualité...
Charlotte Boeuf
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Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Le ministère a lancé une conférence
nationale sur les rythmes
scolaires au mois de juin faisant
suite au rapport de l'Académie de
médecine dénonçant les méfaits
de la semaine de quatre jours,
imposée par Xavier Darcos en
2008. Ce rapport rejoint les
demandes de la principale fédération
de parents d'élèves, la FCPE.
Outre la méthodologie employée
par le ministère, qui laisse finalement
peu de place à une réelle
consultation des enseignants, la
question des rythmes scolaires
est posée à un moment où
l'école, les collectivités territoriales
subissent des coupes
franches dans les moyens qui
leur sont alloués. Comment ne
pas s'interroger sur les objectifs
de cette consultation ?
L'insistance de Luc Chatel sur
l'année scolaire « trop courte » au
regard des autres pays européens
et la semaine « trop chargée »
ne viserait-elle pas à installer
l'idée qu'il faudrait réduire
le nombre d'heures de cours
et donc des postes ?
De plus cette consultation se
place dans un contexte d'expérimentation
dans le second degré
de cours le matin des matières
dites « intellectuelles » et l'aprèsmidi
considérées comme annexe.
Le risque est grand de
les hiérarchiser ainsi en matière
plus ou moins fondamentale,
voire d'envoyer certaines comme
le sport, la musique,
les arts plastiques en dehors
du champ de l'école.
Rythmes scolaires
Rythmes scolaires : Gare
Les rythmes scolaires, d'accord… mais pour quoi ?
Pour le SNUipp, la réflexion sur les rythmes scolaires doit avoir lieu dans le sens de la
démocratisation du système scolaire. Or, il ne faut pas oublier que si l'aménagement du
temps scolaire est un des facteurs de cette démocratisation, il n'est pas le seul comme
certains voudraient nous le faire croire !
On ne peut réduire le débat en terme quantitatif. La question doit aussi être posée en
terme de qualité des situations d'apprentissages proposées et le rapport qu'ont les élèves
avec ces apprentissages.
C'est d'ailleurs ce que disent entre autres, les enseignants interrogés dans le cadre de
l'étude Cau-Bareille sur la pénibilité de notre métier. Pour les enseignants en maternelle,
les évolutions institutionnelles en termes de programme (écriture, pré-lecture...) et les
nouveaux modes d'évaluation des élèves ne vont pas dans le sens du respect des rythmes
physiologiques et neurologiques des élèves. Ces demandes sont donc ressenties comme
une remise en cause de leur savoir faire spécifique.
Pour les enseignants en élémentaire, la charge de travail demandé est aussi croissante.
Cette élévation étant liée selon eux à deux facteurs : à la diversité des enseignements,
ainsi qu'à la gestion au sein de la classe des élèves en difficulté. Finalement l'institution
en demande plus, sans allouer les moyens nécessaires et l'on perd donc en qualité, en
particulier pour les enfants les plus fragiles.
Les rythmes scolaires, d'accord… mais pour qui ?
Comme le disent nombre de chercheurs (Lelièvre, Lecompte-Lambert, Montagner entre
autre) la réflexion sur l'aménagement du rythme scolaire devrait prendre en compte les
besoins des enfants selon leur âge. En effet, notre école fonctionne sur le même rythme
pour des enfants de 2 à 11 ans. Or pour ne prendre qu'un exemple frappant, les
enseignants subissent de plus en plus d’injonctions pour que les enfants dès la moyenne
section ne fassent plus la sieste, sous prétexte qu'ils ne sont pas à l'école pour dormir
mais pour travailler, que c'est donc considéré comme une perte de temps ! Pourtant ce
besoin physiologique est réel pour bon nombre d'entre eux et est nécessaire à leur
développement intellectuel.
En dehors de la question de l'âge, la fatigue des élèves dont il est beaucoup question
et dont l'école est communément rendue responsable, est aussi une conséquence des
conditions de vie des familles, du rythme imposé aux enfants par le quotidien et des
horaires de travail des parents.

Les rythmes scolaires, d'accord… mais pas seulement !
Les études des chronobiologistes ont démontré que les conséquences des ruptures
entre le temps scolaire et le temps familial sur l'efficience à apprendre sont d'autant
plus importantes que les élèves pendant ces temps non scolaires n'ont pas d'activités
structurées.
Et si plutôt que de ne parler que des rythmes scolaires, on parlait plutôt des rythmes de
l'enfant. Car cette problématique interroge aussi les temps familiaux, les temps récréatifs,
les temps sportifs, les temps culturels...bref tous les temps passés en dehors de l'école
par les enfants.
Et si au final, le sujet des rythmes scolaires
devaient plutôt être posé en termes
de conditions à réunir pour que les élèves
soient mis en situation de profiter au
mieux du temps passé en classe ?
La vraie question n'est-elle pas celle des
conditions d'enseignement permettant une
alternance des modes de mise en activité des
élèves (alternance de séances en groupe
classe complète, en groupes différenciés, en
petits groupes...), une alternance aussi des
situations d'attention, des situations expérimentales,
des mises en activité réelle, des
prises d'initiatives....
Pour le SNUipp, cela nécessite donc de
repenser l'organisation du système éducatif,
non pas dans le sens de « moins d'école »
Rythmes scolaires
au simplisme !
mais dans celui de « mieux d'école » en
donnant aux écoles les moyens en terme de
structures pour revoir les conditions d'étude
des élèves (effectifs allégés, plus de maîtres
que de classes, locaux adaptés et bien
équipés...), en terme de formation (initiale,
continue et spécialisée) mais aussi en terme
de temps alloué aux équipes.
Enfin, déconnecter la question des rythmes
scolaires du projet global de l'école, de ce
que la société souhaiterait pour les élèves,
futurs citoyens, n'est-ce pas un nouveau
gadget, qui nous aura demandé beaucoup
d'énergie, qui nous aura même parfois divisé
pour finalement aboutir à une enveloppe vide
de sens ? +
Céline Potvin
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
En dehors des CAPD,
point de salut !
Les délégués du personnel sont élus par
l’ensemble de la profession et renouvelé
tous les 3 ans, leur principale vocation
consiste à siéger en CAPD (Commission
Administrative Paritaire départementale).
Au regard des dernières élections professionnelles,
il s’avère que près de 70% des
enseignants font confiance au SNUipp92
pour les représenter. Mais c’est bien
entendu tout au long de l’année et pas
uniquement lors des CAPD que la délégation
du personnel représente les collègues. Ce
que ne semble pas avoir en tête notre
Inspecteur d’Académie.
En effet, depuis un an et demi qu’il a pris
ses fonctions dans notre département, à
plusieurs reprises il a pris des décisions
lourdes de conséquences pour les écoles ou
les personnels sans même en informer la
délégation du personnel. Cette dernière en
avait eu connaissance, soit quand l’administration
avait rendu public l’information ou
encore par des collègues victimes des
mesures prises.
Certes, ces décisions relevaient des compétences
de l’Inspecteur d’Académie et il avait
toute légitimité pour les prendre. Mais en
ignorant les délégués du personnel, c’est
l’ensemble de la profession que l’Inspecteur
d’Académie ignore. Régulièrement lors des
CAPD nous sommes intervenus, notamment
au travers de nos déclarations pour dénoncer
cet état de fait. La réponse de l’Inspec -
teur d’Académie est sans appel pour lui
seule les CAPD sont légitimes pour échanger
et débattre. Mais il faut avoir en tête qu’il n’y
a que quelques CAPD dans l’année et la première
n’a eu lieu que le 14 octobre. En cas
de nécessité, d’autres échanges doivent se
faire en dehors de ces temps institutionnels.
En refusant d’adopter ce fonctionnement,
l’Inspecteur d’Académie se prive de la parole
de la délégation du personnel, c’est à
dire de la voix de toute la profession qu’elle
représente.
Les délégués du personnel
du SNUipp92
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Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Campagne
Services Publics
La FSU a pris la parole en
presse quotidienne pour lancer
un cri d’alarme sur l’état et
l’avenir du Service Public.
Lundi 6 Septembre,
et à la veille d’une journée
nationale de mobilisation
sur les retraites, la FSU a
exprimé, en pleine page, dans
deux quotidiens (Le Monde
et Libération), son inquiétude
sur l’état et l’avenir du
Service Public.
Il est inhabituel, en France, qu’une organisation
syndicale utilise de l’achat media pour
partager ses convictions. Si la première
fédération syndicale (163 500 adhérents)
auprès de quelques 2,5 millions de salariés
de la Fonction Publique d’État, a choisi ce
moyen c’est qu’elle pense que les salariés de
la Fonction Publique d’État sont aujourd’hui le
dernier rempart contre la désagrégation du
Service Public.
Notre employeur, (le gouvernement actuel à
travers l’appareil d’État) ne défend plus ces
valeurs républicaines, il les rétrécit : moins de
moyens, moins d’effectifs, moins d’emploi,
moins de salaires, moins de retraites ! Il est
temps pour nous de dire notre détermination à
défendre la qualité du service public, sur tous
les fronts, au service de tous les publics. « Le
service public, on l’aime, on le défend. » +
Jacky Lizé
FSU
Libération 06/09/2010

MobilisationS
au menu
Cette rentrée scolaire a été
fortement marquée par diverses
actions d’enseignants pour lutter
contre la réforme des retraites
mais aussi plus largement contre
la politique générale du gouvernement.
Les grèves et
les manifestations, ainsi que
les pétitions (papier, internet,
cartes postales, votation
citoyenne…) restent les formes
de mobilisations principales mais
il y en a pour tous les goûts !
La FSU a posé dès la rentrée un préavis de
grève permettant à chacun de se porter
gréviste lors de journées nationales (4 ou 5
grèves en 2 mois !). Chaque matin de grève,
une AG est proposée dans nos communes ou
alentours : il est important que chacun d’entre
nous y soit présent pour décider ensemble
de la suite à donner au mouvement. C’est
dans ce cadre là que dans certaines AG, des
Syndicalisme
collègues ont pu décider de la reconduction du
mouvement de grève au regard de la forte
présence de collègues prêts à s’engager dans
ce type de mouvement. Pus de 100 collègues
du 92 ont été en grève reconductible. Ce fut
l’occasion de débattre avec nos collègues du
primaire mais aussi du secondaire, de mobi -
liser l’opinion (tractages, affichages…), de
participer à des AG interprofessionnelles.
iPour les collègues ne pouvant ou ne
voulant pas se porter grévistes,
pour les parents des manifestations
le samedi ont été
également proposées (3
en 2 mois).
En dehors des temps
forts de ces mouvements,
des actions
locales existent.
Elles ont pour but
de maintenir la
pression mais
aussi de mobiliser
nos collègues et
les parents pour
interpeller les déci -
deurs.
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
iLes Tintamarres pour l’École s’organisent.
Ce sont des actions réunissant dans la rue
collègues, autres professionnels et parents
autour de revendications sur l’école mais
aussi sur les retraites. La présence du plus
grand nombre est indispensable pour une
meilleure visibilité.
iPour faire parvenir l’information aux parents,
des réunions (ex : les nuits des écoles) sont
parfois organisées et des tracts, des lettres
aux parents sont régulièrement écrites. On
peut les trouver sur le site du SNUipp 92.
Dans ce large menu, chacun d’entre nous peut
choisir et sans doute imaginer encore d’autres
formes d’action. Malgré la surdité du gouvernement,
restons mobilisés pour continuer
d’alerter l’opinion publique et faire entendre
les voix citoyennes aux politiques. Toutes nos
mobilisations restent et resteront une marque
indélébile pour le gouvernement.
Il est plus qu’indispensable de continuer dans
ce sens. +
Sophie Martin - Sabine Mazars
RAPPEL DES LIEUX ET HORAIRES
DES TINTAMARRES POUR L’ÉCOLE
MALAKOFF, VANVES : devant le métro
Plateau de Vanves à 18h tous les jeudis
CLICHY : devant la Maison du tourisme,
métro Mairie de Clichy, à 18h15 tous
les jeudis
15

3 enfants + 15 ans de service : partira ? partira pas ?
uniquement si je dépose ma demande avant le
31 décembre pour un départ au plus tard le 1er juillet
2011 au plus tard. Si je retarde mon départ, les
calculs se feront avec les critères 2010 et le taux
de remplacement de ma pension va s’écrouler ;
je devrai travailler plusieurs années de plus pour
retrouver le même taux de remplacement.
Plusieurs cas de figures
pour les derniers bénéficiaires
iCas n°1 : je remplis la double
condition (1) et je suis au 1er janvier
2011 à cinq années ou moins de l’âge
légal de départ
iJe suis PE née en 1959, avec plus de
15 ans de service dont 15 ans institutrice,
trois enfants :
Je peux profiter du départ anticipé et toucher ma
pension immédiatement. Mon année de naissance
me permet de continuer à bénéficier des critères de
calcul 2003.
Dans tous les autres cas, le dispositif disparaît.
La possibilité de départ anticipé sera maintenue uniquement
pour les parents d’un enfant atteint d’une
invalidité égale ou supérieur à 80%. Les parents de
3 enfants entrent désormais dans la règle générale.
Les collègues dans cette situation ne sont pas touchés
par la nouvelle loi et pourront à tout moment
demander à bénéficier de ce dispositif. Le calcul de
la pension se fera en fonction des critères 2003.
Concrètement :
pour 15 ans de service actif (instituteur), il faut
être né(e) avant le 1er janvier 1961 ;
pour 15 ans de service non actif (PE), il faut être
né(e) avant le 1er janvier 1956.
iJ’ai 2 enfants et un 3e qui naîtra en 2011,
je suis PE, j’ai 15 ans de service :
Je remplirai la double condition à la naissance de
mon 3e enfant car il naîtra avant 2012 ; je conserverai
la possibilité de partir en retraite avec le paiement
immédiat de ma pension, les calculs se feront
à partir des critères 2010.
(1) 15 ans de service et 3 enfants.
(2) Il est possible de déposer sa demande de départ et
d’y renoncer par la suite. La seule conséquence peut
être la perte du poste si le renoncement a été annoncé
après l’opération du mouvement départemental.
Quelques exemples
Anne GUIGNON
iJe suis PE, j’ai plus de 15 ans de service,
deux enfants :
Je ne remplis pas la double condition ; je peux malgré
tout partir en retraite (grâce au 15 ans de service)
mais le paiement de ma pension sera différé à
l’année d’ouverture de mes droits, avec les critères
de calcul qui seront en vigueur à ce moment.
iCas n°2 : je remplis uniquement
la double condition (1) avant le
1er juillet 2011
Les collègues dans cette situation pourront conserver
l'année d’ouverture des droits jusqu’ici applicable
seulement s’ils déposent leur demande de
retraite avant le 31/12/2010 pour un départ au
1er juillet 2011 (2). Ils se retrouvent à devoir choisir
entre un départ immédiat avec une pension amputée
ou la poursuite de leur activité qui ne suffira pas
forcément à compenser la baisse drastique conséquente
à la nouvelle loi (jusqu’à - 30 %).
Le scandale du départ
au 1er juillet 2011 !
Jusqu’à présent, les fonctionnaires
parents de trois enfants vivants
et ayant interrompu leur activité
au moins deux mois pour chaque
enfant (congé maternité et/ou
congé parental et/ou d’adoption
et/ou disponibilité) pouvaient
partir en retraite avec paiement
immédiat de leur pension
à condition d’avoir assuré 15 ans
de service. La nouvelle loi prévoit
l’extinction de ce dispositif.
Tout salarié est en droit avant son départ
d’épuiser les congés qui lui sont dûs.
Avec cette contrainte de départ au 1er juillet,
l’état vole purement et simplement deux mois
de salaires aux enseignants.
iCas n°3 : je remplis la double
condition (1) avant le 1er janvier 2012
iJ’ai 3 enfants et je suis née en mars 1956,
j’ai plus de 15 ans de service PE :
Je ne suis pas à 5 années de l’âge légal de départ;
je pourrai bénéficier des critères de calcul 2003
Les collègues dans cette situation auront toujours la
possibilité de partir en retraite avec le versement
immédiat de leur pension mais le calcul se fera cette
fois en fonction des critères 2010.

24 juin, 7 septembre,
23 septembre, 12 octobre,
19 octobre, 28 octobre et même
les samedis (le 2 octobre,
le 16 octobre et le 6 novembre).
Depuis le mois de juin,
la température montait autour
de la réforme des retraites.
Non content de supprimer
des postes dans la Fonction
Publique, de geler le salaire
des fonctionnaires et de faire
toujours plus de cadeaux
aux patrons, le gouvernement
nous expliquait que ce
dur labeur allait continuer plus
longtemps en allongeant
la durée légale du départ
à la retraite..
Le niveau de contestation atteint a balayé tous
les pronostics mais aussi tous les schémas
qui étaient ceux des salariés depuis 1995:
il faut qu'un secteur parte en reconductible,
soit la locomotive qui entraîne les autres. Rien
de tout cela, même si les raffineries ont donné
le ton. En réalité, c'est un nombre conséquent
de grévistes dans différents secteurs (profs,
postiers, cheminots, communaux, parfois du
privé) qui a décidé à partir du 12 octobre, de
partir en grève reconductible, même minoritaire,
avec l'idée que toutes ces minorités
regroupées constitueraient la fameuse locomotive.
Du nombre impressionnant de
grévistes et de manifestants sur les journées
appelées par l'intersyndicale à la visibilité des
actions de blocage de l'économie en passant
par le maintien d'un climat de contestation
sociale entretenu par les grévistes en reconductible
et la jeunesses scolarisée, on
pourrait presque dire qu'il ne manquait pas
grand-chose pour gagner.
Malgré une reprise de confiance dans l'acte
de faire grève, il a manqué durant ce mouvement
la constitution significative de cadres
d'auto-organisation, d'AG interprofessionnelles
qui seraient réellement des structures
École émancipée
regroupant différents secteurs, différents
syndicats et où les salariés discutent et décident
de la construction de leur grève, au-delà
de leur appartenance, ou non, syndicale et
de leur profession.
Bien que la grève générale ne se décrète pas,
il a bien sûr manqué une impulsion nationale,
à partir du 12 octobre, de l'intersyndicale, qui
aurait dû appeler à la grève reconductible,
soutenant par là les secteurs qui partaient et
donnant confiance à ceux qui hésitaient.
Dans notre secteur, la grève reconductible a
été très minoritaire, même si les taux de grève
étaient très forts durant les grosses journées.
Pourtant, ceux et celles qui l'ont menée,
notamment dans notre département, ont
commencé à prendre des réflexes communs
d'organisation d'AG, de cortège départe -
mental en manif, intégrant tous les secteurs
et les syndicats, de caisse de grève...
Tous ces éléments sont précieux tant en
termes de construction de mouvement que
dans les rapports de confiance qu'entre -
tiendront par la suite, l'ensemble de ces
salarié(e)s.
Revue du SNU92 - N° 198 - Décembre. Janvier. Février 2011
Pas fatigué(e)s, pas dégoûté(e)s,
toujours déterminé(e)s !
Alors que la loi vient d'être promulguée, une
prochaine journée de mobilisation se prépare
déjà le 23.
Parce que nous ne baissons pas les bras,
parce que le budget voté cette année sera
celui de l'austérité et des sacrifices pour
l'ensemble des salariés, nous devons nous
saisir de ce contexte de colère pour faire de
cette date à venir celle du second souffle
donné au mouvement de septembre-octobre:
Nous n'avons pas gagné sur les retraites mais
nous ne sommes pas défaits, les luttes sont
devant nous ! +
Armelle PERTUS
17

Divers par nos origines, nos convictions personnelles, nos pratiques
professionnelles, nous nous retrouvons, avec le Snuipp et ses 55 000
adhérents (instituteurs, professeurs d’école et PEGC) au sein de la
Fédération Syndicale Unitaire, avec les 200 000 personnels de l’Éducation,
de la Recherche et de la Culture qu’elle rassemble.
Dans notre département, le SNUipp est l’organisation syndicale la plus
représentative des personnels avec ses 9 élus sur 10 siégeant en CAPD
et en CTP.
Se syndiquer, se resyndiquer, c’est se donner, sur le plan départemental
et national, la possibilité d’être informé; c’est aussi renforcer le poids et
la crédibilité de notre syndicat pour qu'ensemble, dans les multiples
démarches auprès de l’Administration, les pouvoirs publics et dans les
organismes où nous sommes les élus, nous fassions entendre notre voix.
Ensemble, nous exigeons une transparence dans les décisions de l’administration,
un respect des textes, une information claire envers l’ensemble
des collègues (CAPDP, mouvement, priorité, changement d’échelon,
Instituteurs
PE
PE hors classe
Retraité à partir de
Disponibilité
Temps partiel 50%
Pour les autres temps partiels
au prorata de la quotité
Etudiants en Master
PES
AE, EVS, AVS…
SYNDIQUEZ-VOUS
VOTRE COTISATION 2010/2011
74
97
97
Budget, Services Publics, Intégration, Protection sociale, retraites…).
Devant une volonté sans limite du gouvernement de casser les solidarités
collectives en privilégiant l’individualisation des fonctions, des carrières et
des rémunérations, il nous faut réagir collectivement. Notre poids compte
encore aujourd’hui.
Dans le SNUipp, une commune volonté nous rassemble : contribuer à la
réussite des élèves qui nous sont confiés Se donner les moyens d’agir,
de réagir c’est adhérer à nos valeurs d’équité et de transparence mais
aussi participer financièrement, c’est permettre de continuer à vous
répondre au téléphone, par mail, d’éviter l’isolement et la réponse unique,
vous donner des outils, d’organiser des réunions, de faire encore respecter
le droit syndical, d’être présents et visibles dans les manifestations.
Notre détermination à défendre l’École publique et ses enseignants est
sans faille, alors rejoignez-nous !! Nous n’avons aucun financement de
l’état, c’est notre solidarité qui finance notre syndicat.
108 130
130 137 147 157 170
178 217
Réseau, CLIS, Ensei. référent
Conseiller pédagogique, FM
Directeur 2/4 classes
Directeur 5/9 classes
Directeur 10 classes et +
Directeur SEGPA
Directeur EREA/ERDP
Eric Racofier
Bulletin d’adhésion
(à retourner au SNU-Ipp 92 - 3, bis W. Rochet - 92000 Nanterre)
Nom (M/Mme/Melle) ....................................................................................................................................
MODE DE RÉGLEMENT
.............................................................................................................................................................................. Chèque
Nom patronymique
................................................. Date de naissance .........................................
Prénoms ..........................................................................................................................................................
Adresse personnelle .................................................................................................................................
Prélèvement automatique
..............................................................................................................................................................................
N° de téléphone ..........................................................................................................................................
N.B. Si vous choisissez le mode
Mail (en donnant mon mail, je recevrai les circulaires en version électronique)
de règlement par prélèvement,
.............................................................................................................................................................................. ne pas oublier de complèter les
Etablissement d’exercice ........................................................................................................................
Commune .......................................................................................................................................................
Situation administrative ...........................................................................................................................
coupons ci-après accompagnés
d’un relevé d’identité bancaire
Echelon .................................................. Montant de la cotisation : ............................................... ou postale.
Chèque(s) libellé(s) à l’ordre de SNU - Ipp 92 ..............................................................................
Je me syndique au SNU- Ipp 92/FSU, afin de contribuer à la défense des intérêts matériels et moraux des personnels, actifs et retraités,
au développement du service public d’éducation, au maintien de l’unité de la profession.
Le SNU- Ipp 92 pourra utiliser les renseignements ci-dessus pour m’adresser les publications éditées par le syndicat.
J’accepte de fournir au SNU- Ipp 92 les informations nécessaires à l’examen de ma carrière. Je lui demande de me communiquer les
informations professionnelles et de gestion de carrière auxquelles il a accès à l’occasion des commissions paritaires, et l’autorise à faire
figurer ces informations dans des fichiers et des traitements automatisés dans les conditions fixées par les articles 26 et 27 de la loi du
6. 01. 78. Cette autorisation est révocable par moi-même dans les conditions que le droit d’accès en m’adressant au SNU- Ipp 92.
Rendez-vous sur le site
92.snuipp.fr
pour télécharger un
bulletin d’adhésion avec
Date Signature
prélèvement automatique.
+ 8
+ 8
+ 7
+ 11
+ 14
+ 14
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