Comptes rendus d'audition du 24 mars 1998 au 5 mai 1998
Comptes rendus d'audition du 24 mars 1998 au 5 mai 1998
Comptes rendus d'audition du 24 mars 1998 au 5 mai 1998
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convictions qui reprenaient souvent la propagande ethniste des extrémistes<br />
hutus.<br />
Elle s’est demandé de quels instructeurs et de quels documents<br />
provenaient ces convictions et a suggéré que la mission retrouve les rapports<br />
témoignant d’une version ethniste de l’histoire et de la société rwandaises<br />
qui, à ses yeux, ont influé considérablement sur les décisions prises par les<br />
<strong>au</strong>torités françaises à l’égard <strong>du</strong> Rwanda.<br />
Après avoir remercié l’intervenant pour la qualité de sa<br />
présentation, le Président P<strong>au</strong>l Quilès s’est interrogé sur l’existence de<br />
mouvements en faveur de la suppression de la mention de l’appartenance<br />
ethnique sur les cartes d’identité, véritable menace de mort immédiate, ce qui<br />
<strong>au</strong>rait signifié chez certains la volonté de dépasser l’opposition Hutus-Tutsis.<br />
M. Bernard Cazeneuve a tout d’abord relevé les éléments de<br />
l’<strong>au</strong>dition qui lui paraissaient les plus importants : la construction politique de<br />
l’ethnisme, le mode de répartition géographique des pouvoirs, la formation<br />
d’une conscience nationale. Il a alors demandé pourquoi il n’avait pas été<br />
possible d’organiser le partage <strong>du</strong> pouvoir <strong>au</strong> Rwanda.<br />
M. Bernard Cazeneuve a ensuite demandé si un lien peut être<br />
détecté entre le processus de forte centralisation <strong>du</strong> pouvoir dans la société<br />
rwandaise précoloniale, puis coloniale et la mise en place d’une logique<br />
propice <strong>au</strong> génocide.<br />
M. Guy-Michel Ch<strong>au</strong>ve<strong>au</strong> s’est intéressé <strong>au</strong> rôle des cadres<br />
rwandais expatriés.<br />
M. René Galy-Dejean a souhaité avoir des précisions sur le<br />
rapport démographique entre Hutus et Tutsis et s’est demandé si le<br />
déséquilibre entre ces deux populations constituait un facteur déterminant.<br />
M. Pierre Brana s’est interrogé sur les raisons des massacres entre<br />
Hutus après le coup d’Etat de 1973 et sur l’importance des mariages<br />
interethniques.<br />
M. François Loncle, s’interrogeant sur les profondes différences<br />
d’analyse de la situation historique, sociologique et politique <strong>du</strong> Rwanda que<br />
l’on pouvait constater entre les chercheurs et les responsables politiques<br />
français, a souhaité que les membres de la mission puissent disposer des<br />
notes transmises à ces responsables politiques par l’administration et les<br />
spécialistes chargés de mission <strong>au</strong>près de l’exécutif.