Supplément Internet - Solaris
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des bons films de SF de 2011), force est d’avouer que c’est un film<br />
qui se déroule dans le registre de la fable plutôt que de la spéculation<br />
rigoureuse. Comme dans Gattaca, le monde inventé est d’abord au<br />
service des idées. Niccol ne perd donc pas trop de temps à expliquer<br />
comment la race humaine en est arrivée à avoir des compteurs dans<br />
leurs avant-bras qui leur indiquent le temps qu’il leur reste à vivre,<br />
ou bien ce qui leur permet de se transférer des secondes de vie: le<br />
film énonce ces règles de base en quatre-vingt-dix secondes et cesse<br />
de s’en préoccuper, préférant explorer les ramifications de son concept.<br />
Le résultat pourra déplaire à ceux qui n’acceptent pas cette prémisse<br />
sans condition, ou qui l’examinent avec trop d’attention.<br />
Mais pour ceux qui sont prêts à faire preuve d’un peu d’indulgen ce,<br />
In Time se laisse regarder avec un certain plaisir nostalgique. C’est<br />
une science-fiction classique aux ficelles narratives visibles, qui explore<br />
toutes les implications d’une prémisse qui place au centre du récit un<br />
homme ordinaire qui remet en question l’ordre établi. L’at mosphère<br />
du film est délibérément anachronique. Le tout a beau se dérouler<br />
des centaines d’années dans le futur, les décors et modes empruntent<br />
librement aux années 1930-1980, soulignant la nature intemporelle<br />
et métaphorique du monde représenté.<br />
Pour le reste, In Time reste un film de SF imaginatif, relati -<br />
vement original par rapport aux standards hollywoodien, socialement<br />
pertinent de par ses revendications populistes, et un autre bon exem ple<br />
du renouveau de la SF cinématographique à budget modeste, dans<br />
la lignée de District 9. Pas de quoi crier au génie, mais un retour<br />
prometteur pour Andrew Niccol, et de quoi bien meubler une soirée<br />
tranquille.<br />
Christian SAUVÉ<br />
Ce cent quatre-vingt-unième numéro numérique de la revue<br />
<strong>Solaris</strong> a été mis en ligne en janvier 2012