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france darget, muse tourangelle de la belle époque - Académie de ...

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Puis, haletant, fumant, sang<strong>la</strong>nt, tiè<strong>de</strong> et sonore,<br />

Le sourcil menaçant, prêt à bondir encore,<br />

Il gronda quatre jours autour <strong>de</strong> son butin,<br />

Et veil<strong>la</strong> sur les morts, – joignant <strong>la</strong> haine au crime, –<br />

La griffe aux f<strong>la</strong>ncs <strong>de</strong> sa victime,<br />

L’œil terrible et le front hautain… »<br />

137<br />

en novembre <strong>de</strong> cette même année, France <strong>darget</strong> assiste au cimetière<br />

La salle à l’inauguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> stèle sur <strong>la</strong> tombe <strong>de</strong> Léon Brard, peintre,<br />

céramiste, chanteur et compositeur tourangeau, mort dans <strong>la</strong> misère pour avoir<br />

préféré à l’aisance bourgeoise <strong>la</strong> liberté bohème. <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> tombe du pauvre<br />

artiste, après le discours du vieux maître avisseau, s’avance alors France<br />

<strong>darget</strong>, et c’est avec une émotion très vive que <strong>la</strong> foule attentive écoute les<br />

vers <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune fille. Au début <strong>de</strong> son poème, elle compare Léon Brard à<br />

l’alouette <strong>de</strong> l’aube dont le chant triomphal monte avec le soleil. Les autres<br />

oiseaux, tout juste réveillés et <strong>la</strong> regardant fuir si haut, <strong>la</strong> supplient <strong>de</strong> re<strong>de</strong>scendre<br />

avant qu’elle ne se per<strong>de</strong> dans « l’abîme azuré ». en vain.<br />

« Ainsi, Brard, tu vécus, fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> fantaisie,<br />

Libre comme l’oiseau, l’air et <strong>la</strong> poésie ;<br />

Et <strong>de</strong>s voix te disaient : “ Reviens ! tu t’y perdras !<br />

Quitte ce songe vain ! Vis comme tous ! Oublie ! ”<br />

Mais toi, cœur enivré, Brard, tu n’écoutas pas.<br />

Tu vis <strong>la</strong> <strong>muse</strong> en pleurs qui te tendait les bras,<br />

Et mettant dans sa main ton rêve et ta folie<br />

Tu livras ta jeunesse au hasard du chemin.<br />

Qu’en fit-elle, dis-moi, cette céleste main ? »<br />

durant l’année 1903, France <strong>darget</strong> anime <strong>de</strong> sa présence les fêtes <strong>de</strong><br />

bienfaisance et les manifestations culturelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> tours. au théâtre<br />

municipal, lors d’un concert au bénéfice <strong>de</strong>s orphelins, <strong>la</strong> poétesse dit sa<br />

<strong>de</strong>rnière composition au titre plutôt inattendu, Aux Pompiers <strong>de</strong> Tours ! dans<br />

une o<strong>de</strong> bien enlevée, <strong>la</strong> fille du commandant Darget célèbre les soldats du<br />

feu qui ont à lutter contre les dragons, les titans, les chimères, les serpents,<br />

ces monstres « qui roulent <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues d’or sur leurs griffes <strong>de</strong> pourpre ». elle<br />

s’enf<strong>la</strong>mme pour ces combattants qui, « bravant les dards fauves », se jettent

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