france darget, muse tourangelle de la belle époque - Académie de ...

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150 dit Le Château d’Amboise, poème de 165 vers à la gloire du guerrier prisonnier abd-el-Kader. après sa défaite, ce grand chef eut, pour la poétesse tourangelle, le destin de napoléon, et amboise fut sa « Sainte-Hélène aux mornes horizons ». en 1909, grand chagrin pour France, toute jeune mère, qui perd son premier enfant mort prématurément au début de l’année. La muse au cœur endeuillé retrouve assez d’énergie pour publier quelques mois plus tard son troisième recueil de poésies, Les Matinales 28 . Le volume s’ouvre sur le beau poème dédié à son fils Christian dont voici les dernières strophes : « … Tu dors maintenant, seul et calme comme un sage, Sur le plateau d’où montent l’if et le fusain. Tu dors, mon bien-aimé, sans peur et sans mirage, Ma robe sur tes yeux, mes cheveux dans ta main… Mais moi qui t’ai donné mon sang, et puis mes larmes, Je veux que vivent, au son de ton nom triste et froid, Le songe de ta forme et l’émoi de tes charmes, Et que le Rêve ami t’accueille, – et c’est pourquoi J’offre à ta tombe, pure entre toutes les tombes, Ces Matinales, où battent mes jeunes ans, Comme les Grecs posaient du lait et des colombes Sur la terre où s’en vont les tout-petits enfants. » L’ouvrage, avec en frontispice son portrait exécuté par une jeune artiste tourangelle, Marie Bureau, propose une vingtaine de pièces, dont les poèmes évoqués dans cette étude (fig. 7). Le livre se clôt sur un magnifique hommage à la Loire, la Loire sauvage, la grande inutile aux lignes toujours neuves, qu’on veut dompter par digues et barrages pour les besoins d’un trafic engendré par les futures usines qui borderaient son cours (allusion au projet de Loire navigable envisagé à l’époque). Alors quand ce funeste dessein verra le jour, 28. Les Matinales, Librairie générale et internationale g. Ficker, paris, 1909.
« Nul ne saura, route banale au long tapage, Quel grand mirage avait, dans ton silence, erré, Et que la Beauté, face auguste qu’on ravage, Pleure, après dix mille ans, sur ton miroir sacré ! » pour Les Matinales, France darget reçoit le prix davaine de l’académie Française. 151 En février 1910, naissance de son second fils, prénommé lui aussi Christian, et qui, lui, se porte bien. Mais Christian savarit ne gardera pas toute sa vie ce nom et ce prénom. devenu adulte, il prendra le pseudonyme de Claude darget et sera le célèbre présentateur des débuts de la télévision. il fondera le premier journal télé en 1949. Les darget-savarit gardent, pendant quelques années, des liens étroits avec la touraine puisqu’ils viennent régulièrement passer les beaux jours, de la saison des fraises à la saison des coings, dans leur résidence des bords du Cher à Véretz… et quand la femme de lettres ne peut être présente aux manifestations littéraires de la capitale tourangelle, ses poésies sont alors mises en Fig. 7 : Les Matinales.
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