Les Périostites Tibiales

MERCREDI INFO-SANTE n°2
LES PERIOSTITES TIBIALES
Nous aborderons en temps régulier, différents aspects relatifs aux blessures du sportif. Le but, ici,
est de comprendre la lésion, ses conditions de survenue et son principe de guérison.
Nous garderons néanmoins comme objectif principal, la prévention des blessures.
Les périostites
la périostite est un décollement du périoste de l'os, qui est un tissu conjonctif qui entoure l'os, sauf
au niveau du cartilage. En effet, le périoste est la strate la plus périphérique de l'os, et est donc
soumis aux forces de traction des muscles lors de la réalisation des mouvements. Une périostite
correspond à un syndrome de surmenage micro-traumatique engendré par la pratique sportive. Le
diagnostic de périostite tibiale est retenu essentiellement sur des critères cliniques et sur la notion de
facteurs de risque. Une radiographie peut montrer des appositions périostées par rapport à l'axe du
tibia.
L’évolution redoutée par les spécialistes est la fracture de fatigue. Voici une imagerie caractéristique
d'une pathologie périostée évoluant en fracture de fatigue (chez un jeune basketteur)
source : www.image-echographie.net
Apposition périostée du versant postérieur du Tibia ( ) et trait de fracture horizontal de la
corticale postérieure ( ) associée à des remaniements inflammatoires des parties molles de
voisinage ( )
Quand se blesse t'on ?
Il s'agit d'une lésion de sur-sollicitations, de surmenage.
Cependant des facteurs augmentent le risque de déclarer une périostite. Certains sont intrinsèques,
lié à l'individu et d'autres extrinsèques, lié à l'environnement de l'individu.
- intrinsèques : âge (jeune), sexe (femme), poids (surpoids), taille, masse grasse, antéversion du col
fémoral, genu valgum (en X), pied creux, l'hyperpronation lors de la foulée, laxité articulaire et le

facteur psychologique.
- extrinsèques : type de sport, l'exposition (courir d'un côté de la route), le type de parcours (course
de côte), l'équipement (chaussures inadaptées), la surface (dure), la température, l'humidité.
Thacker et coll, the prevention of shin splints in sport, 2001
D'une manière générale, que faire en cas de blessure?
Comme vu dans l'article n°1, en première intention, il faut toujours respecter l'acronyme
RICE(Rest, Ice, Compression, Elevation)
les signes de la périostite se localisent sur la crête tibiale et la face interne du tibia, en son tiers
moyen. Les douleurs surviennent essentiellement lors de l'activité et sont calmées par le repos.
La consultation médicale sera nécessaire pour établir un diagnostic et permettre la réalisation d'une
imagerie de la lésion.(l'imagerie n'est pas indispensable en cas de périostites sans complication)
Un traitement comportant un repos sportif relatif associé à des mesures locales telles que la
cryothérapie pluriquotidienne, la confection d'une contention, un traitement médical et une
kinésithérapie, permet une évolution jugée favorable. Le délai de la reprise progressive des
activités sportives peut être estimé en moyenne à 20 jours.
Adala et coll, Periostite et sport de haut niveau, 2007
Limitons les facteurs !
Comme déjà évoqué, la prévention reste le maître mot de cet article.
- Des mesures sur les facteurs de risques extrinsèques doivent être indiquées à tous les sportifs,
adaptation de l'entraînement pour éviter le surentraînement, alternance ou amélioration du terrain
d'entraînement afin de varier les duretés de sol. Le choix du matériel doit être en corrélation avec
l'activité choisie, réserver les chaussures ultra légères pour la compétition, celles de trail pour les
sous bois, et ajuster aux mieux les lacets à serrages rapides.
- Les facteurs intrinsèques évoluent, par définition, de manière individuelle. Ainsi le sexe et l'age
entrant en compte, l'idéal sera d'éviter d'accumuler trop de facteurs de risques. Néanmoins
l'antéversion du col fémoral, le genu valgum , l'hyperpronation et le pied creux, pourront être
nuancés, corrigés ou compensés par la confection de semelles orthopédiques, et peuvent être limités
par la pratique d'étirements des chaines musculaires en cause. Comme souvent les étirements
participent à la prévention des lésions.
Paul RUELLAN