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C U L T U R E<br />
fierté émue, et le sentiment du devoir<br />
accompli, que le rideau se referma sur cette<br />
première expérience cadurcienne.<br />
DANS L’INTERVALLE, LA TROUPE S’ETAIT<br />
DOTEE D’UN NOM PLUS “PORTEUR”. Élément<br />
indispensable, dans une société<br />
moderne où la communication est d’une<br />
importance capitale! Exit, le Foyer Rural et<br />
place désormais au… <strong>Teatre</strong> <strong>del</strong> <strong>Trastet</strong>.<br />
« <strong>Lo</strong> trastet en langue d’oc, c’est la soupente,<br />
le galetas, c’est-à-dire ce lieu qui<br />
recueille tout ce qui embarrasse et où on<br />
entrepose les choses n’ayant que très peu<br />
d’utilité ou démodées. Mais, qui un jour,<br />
s’avèrent nécessaires, voire indispensables<br />
dans votre quotidien et reviennent ainsi<br />
au goût du jour… », précise le majoral<br />
Delmas non sans une pointe d’humour.<br />
Pour couronner le tout, Alain Creunier,<br />
maître verrier de renom, fit profiter<br />
l’équipe de tout son talent, en se chargeant<br />
de la réalisation des décors. Une touche<br />
artistique qui perdure aujourd’hui encore<br />
et qui ne laisse personne indifférent.<br />
FORT DE L’EXPERIENCE EMMAGASINEE ET<br />
DELIVRE DE SES COMPLEXES, le <strong>Teatre</strong> <strong>del</strong><br />
<strong>Trastet</strong> répondit favorablement aux multiples<br />
sollicitations extérieures. Ainsi, la<br />
troupe eut le plaisir de se produire à Villefranche<br />
de Rouergue, Marvejols, Périgueux,<br />
Aurillac, Nîmes mais aussi dans de<br />
nombreux villages lotois. En 2004, avec<br />
“Purpan o las viradas de l’astrada”, le succès<br />
fut une nouvelle fois au rendez-vous.<br />
Le bouche à oreille fonctionnant à merveille<br />
et la contagion gagnant, c’est à deux<br />
reprises, que le Théâtre de Cahors fit le<br />
plein. Enfin, au mois de décembre 2006, la<br />
pièce “Sens tu fariam” rassembla plus de<br />
1000 personnes à l’occasion de trois représentations,<br />
toujours aussi ardemment<br />
attendues et saluées par tous, comme un<br />
grand événement de famille…<br />
« Je crois qu’on a su faire naître des émotions<br />
et établir une relation forte et unique<br />
avec notre public. J’ai la faiblesse de croire<br />
que l’on rend les gens heureux et cela n’a<br />
rien d’une adhésion de principe! Pour le<br />
public lotois, ces moments au Théâtre de<br />
Cahors constituent comme une forme de<br />
retrouvailles avec la langue, la plénitude<br />
de sa richesse, et sa spontanéité naturelle.<br />
Cette histoire partagée, c’est aussi pour les<br />
acteurs et les spectateurs, une façon d’af-<br />
ficher leur identité et de proclamer au plus<br />
grand nombre, les échos d’une prise de<br />
conscience ainsi que les valeurs de convivialité<br />
que véhicule notre culture. Dans<br />
notre univers de plus en plus global, les<br />
gens sont en quête de repères identitaires,<br />
comme à la recherche du chemin perdu en<br />
eux. La demande sociale, ne saurait être<br />
sous-estimée par les pouvoirs publics.<br />
Aussi, on ne peut se satisfaire pour notre<br />
langue, de quelques dérisoires faveurs<br />
accordées dans l’enseignement, l’audiovisuel<br />
ou la vie publique. Aimer la langue de<br />
sa région et vouloir la transmettre, ce n’est<br />
DIRELOT • N° 177 • AVRIL 2009<br />
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pas trahir la France, mais l’enrichir » précise<br />
Patrick Delmas sans crispation ni animosité,<br />
mais avec un fort accent de détermination.<br />
A QUELQUES JOURS DE CETTE NOUVELLE<br />
ECHEANCE, l’effervescence et l’excitation<br />
gagnent la troupe ou rien ne semble marqué<br />
du signe de l’individualité. Sans cet<br />
esprit de corps et cette amitié rare qui unit<br />
les individus, rien ne serait possible et<br />
envisageable. L’auteur reconnaît pourtant<br />
volontiers, que pour cette nouvelle création,<br />
la gestation fut parfois longue et dif-