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Actes du Colloque international<br />

l’expansion punique dans la Méditerranée occi<strong>de</strong>ntale, lui a<br />

livré une première guerre (264-241), lui arrachant plusieurs<br />

<strong>de</strong> ses colonies en Europe. Une <strong>de</strong>uxième guerre (218-201) la<br />

priva du reste <strong>de</strong> ses possessions. C’est alors au tour <strong>de</strong>s<br />

Berbères, menés par Massinissa, <strong>de</strong> s’emparer <strong>de</strong> territoires<br />

puniques, d’abord le long <strong>de</strong> la Petite Syrte, en Tripolitaine,<br />

puis en Tunisie <strong>ce</strong>ntrale et dans la région <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Plaines,<br />

pourvoyeuse <strong>de</strong> céréales. C’est alors que les Carthaginois<br />

prennent la décision <strong>de</strong> reconquérir leurs territoires. Rome,<br />

considérant qu’il s’agit d’un casus belli et, résolue à en finir<br />

avec la cité punique, lui déclare <strong>de</strong> nouveau la guerre (150).<br />

Défaits, les Carthaginois refusent <strong>de</strong> se rendre. Ils subissent un<br />

long siège <strong>de</strong> trois ans et leur ville prise est entièrement<br />

détruite et la population qui a échappé au massacre est réduite<br />

en esclavage et dispersée (printemps 146).<br />

La fin <strong>de</strong> Carthage ne signifie pas la fin <strong>de</strong> la langue<br />

punique qui a continué à être utilisée dans les anciens<br />

territoires carthaginois. Déjà, au temps <strong>de</strong> Massinissa,<br />

pourtant en guerre constante contre les Carthaginois, elle a été<br />

élevée au rang <strong>de</strong> langue officielle dans le royaume numi<strong>de</strong>.<br />

Elle a dû gar<strong>de</strong>r un <strong>ce</strong>rtain statut, après la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong><br />

Carthage : ainsi, la dédica<strong>ce</strong> du mausolée <strong>de</strong> Massinissa à<br />

Dougga est rédigée en libyque et en punique (H. BASSET, 1921,<br />

p. 343, J. B CHABOT, 1940, p. 3-4). Mais l’usage du punique a<br />

dû être restreint et <strong>de</strong> toutes façons, la masse <strong>de</strong>s Berbères, qui<br />

vivaient hors <strong>de</strong> Carthage, n’a pas subi son influen<strong>ce</strong> au point<br />

<strong>de</strong> se puniciser.<br />

La survivan<strong>ce</strong> du punique durant la pério<strong>de</strong> romaine a<br />

suscité, dans la secon<strong>de</strong> moitié du 20ième siècle, une<br />

polémique parmi les historiens français. S’appuyant sur <strong>de</strong>s<br />

écrits <strong>de</strong> Saint Augustin où il est question <strong>de</strong> langue punique, S.<br />

GSELL (1913-1928 tome VI, p.111) et E.F. GAUTIER (1952, p.<br />

146) ont soutenu que la langue <strong>de</strong> Carthage s’est maintenue<br />

jusqu’à la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> romaine. Cette idée a été contestée<br />

par Ch. COURTOIS (1950) qui a montré que Saint Augustin<br />

employait punicus et lingua punica pour désigner le berbère.<br />

On a pensé que la question était tranchée mais la polémique a<br />

repris avec la découverte d’inscriptions puniques tardives. Ch.<br />

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