16 mai 2010 : Première Communion Journée <strong>de</strong> préparation Concert <strong>de</strong> Mona Jaou<strong>en</strong> à “ Bon Secours “ Messe <strong>de</strong> première communion
LA JOURNÉE D’UN RECTEUR A QUÉVEN….EN 1900 Les lignes qui suiv<strong>en</strong>t sont largem<strong>en</strong>t inspirées du témoignage <strong>de</strong> l’abbé Jean-Pierre Laudrin qui officia comme vicaire à Quév<strong>en</strong> <strong>de</strong> 1949 à 1959 avant qu’il ne revi<strong>en</strong>ne y finir ses jours <strong>en</strong> 1990. Mais rev<strong>en</strong>ons <strong>en</strong> 1897, année où l’abbé Plunian est installé comme recteur <strong>de</strong> notre paroisse. Il est 5 heures du matin. C’est l’heure du lever. A la lumière <strong>de</strong> sa lampe à pétrole, l’abbé fait une rapi<strong>de</strong> toilette, s’habille et comm<strong>en</strong>ce à réciter la première partie <strong>de</strong> son bréviaire, le livre <strong>de</strong> prières dont il ne se sépare jamais. Rédigé <strong>en</strong> latin pour marquer l’unicité <strong>de</strong> l’Eglise catholique, ce recueil comporte pour chaque journée six parties différ<strong>en</strong>tes à réciter, <strong>en</strong> principe toutes les trois heures, chaque partie correspondant à l’office <strong>de</strong>s moines : matines, lau<strong>de</strong>s, tierce, sexte, none, vêpres. Un peu avant six heures, l’abbé sort du presbytère pour se r<strong>en</strong>dre à l’église. Le be<strong>de</strong>au l’y att<strong>en</strong>d, qui a déjà ouvert les portes du bâtim<strong>en</strong>t et s’apprête, à six heures tapantes, à sonner l’Angélus. En même temps que le curé (appelé recteur <strong>en</strong> Bretagne), arriv<strong>en</strong>t à la sacristie M. le vicaire, ce prêtre qui, à une époque où les vocations sont <strong>en</strong>core nombreuses, exerce à Quév<strong>en</strong> sous l’autorité du recteur, et un jeune garçon qui fera office <strong>de</strong> « servant <strong>de</strong> messe ».En effet, le vicaire se prépare à célébrer la première messe tandis que l’abbé Plunian, <strong>de</strong> son côté,, revêtu d’un surplis et d’une étole noire, comm<strong>en</strong>ce à réciter, parfois à chanter, les « services » ; ceux-ci consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> prières prises dans la liturgie <strong>de</strong>s défunts .Ces prières ont été recommandées et payées par les familles lors <strong>de</strong>s obsèques d’un <strong>de</strong>s leurs. A six heures et <strong>de</strong>mie, les rôles s’invers<strong>en</strong>t : M. le recteur dit la messe et le vicaire récite les services. A sept heures, tous <strong>de</strong>ux r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t au presbytère pour pr<strong>en</strong>dre le petit déjeuner et jeter un coup d’œil au « Nouvelliste du Morbihan » qui vi<strong>en</strong>t d’arriver. A huit heures, recteur et vicaire se partag<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du catéchisme à l’école privée. Le jeudi –alors jour <strong>de</strong> congé scolaire- est réservé aux <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> l’école publique, soit à l’église, soit à la chapelle St-Eloi. L’emploi du temps du reste <strong>de</strong> la matinée est variable. A neuf heures et <strong>de</strong>mie ou dix heures, il peut y avoir un <strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t, un service anniversaire ou un mariage. Cette fin <strong>de</strong> matinée peut aussi être parfois un mom<strong>en</strong>t privilégié pour rédiger le sermon du dimanche suivant, approfondir <strong>de</strong>s questions religieuses ou tout simplem<strong>en</strong>t lire le journal « La Croix » L’abbé Laudrin, se retrouve <strong>en</strong> partie dans la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la journée d’un prêtre <strong>en</strong> 1900. Mais cette photo où il est pris dans les années cinquante, ici <strong>en</strong> compagnie <strong>de</strong> jeunes paroissi<strong>en</strong>s à Rome, atteste <strong>de</strong>s bouleversem<strong>en</strong>ts alors <strong>en</strong> cours dans l’Eglise. 10 Arrive l’heure du déjeuner. Signalons à cet égard que tous les lundis midi, les prêtres du doy<strong>en</strong>né (paroisses du canton) se retrouv<strong>en</strong>t pour un repas pris <strong>en</strong> commun dans l’une ou l’autre <strong>de</strong>s paroisses, à tour <strong>de</strong> rôle. Pour se r<strong>en</strong>dre à Gestel et Pont- Scorff, pas <strong>de</strong> problème, nos clercs y vont à pied. Et pour rejoindre Caudan, Gui<strong>de</strong>l ou Cléguer, M. l’abbé attelle sa jum<strong>en</strong>t au char à bancs. Ce repas est suivi d’une traditionnelle partie <strong>de</strong> cartes : « trois sept « ou « coinchée » avant <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir à Quév<strong>en</strong> <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> soirée. Les autres jours <strong>de</strong> la semaine, les occupations <strong>de</strong> l’aprèsmidi sont assez variées.Parfois, elles sont profanes, tel le jardinage, et la taille <strong>de</strong>s arbres fruitiers est tout un art, dans lequel excellait du reste l’abbé Laudrin que les Quév<strong>en</strong>ois croisai<strong>en</strong>t par ailleurs, il y a quelques années, du côté <strong>de</strong> Rugdual, récitant son bréviaire. Mais les occupations religieuses sont bi<strong>en</strong> sûr ess<strong>en</strong>tielles. Et un <strong>de</strong>s soucis importants <strong>de</strong>s prêtres, au début du XX ème siècle, est la visite à domicile <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s. Il s’agit <strong>de</strong> bi<strong>en</strong> les préparer à la mort, <strong>en</strong> particulier <strong>de</strong> leur administrer les « <strong>de</strong>rniers sacrem<strong>en</strong>ts » : viatique et extrême-onction…Et lorsque survi<strong>en</strong>t la mort, la veille <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> soirée, le prêtre va prési<strong>de</strong>r dans la maison du défunt la veillée <strong>de</strong> prières que l’on appelle « placebo », du nom du premier mot <strong>de</strong>s vêpres <strong>de</strong>s défunts Assez souv<strong>en</strong>t dans l’année, à la tombée <strong>de</strong> la nuit, il y avait <strong>en</strong>core <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> prière : <strong>en</strong> mai, c’est le mois <strong>de</strong> Marie ; <strong>en</strong> octobre le mois du Rosaire ; <strong>en</strong> novembre, le mois <strong>de</strong>s défunts. Après le dîner, il n’est pas rare que M. le recteur et son vicaire soi<strong>en</strong>t invités chez l’un ou l’autre <strong>de</strong> leurs paroissi<strong>en</strong>s à taper le carton ou à passer une <strong>de</strong> ces mémorables soirées hivernales avec dégustation <strong>de</strong> châtaignes grillées et d’un grog au « lagout chistr ». Il est bi<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>t que la <strong>de</strong>scription qui vi<strong>en</strong>t d’être faite, sous contrôle <strong>de</strong> notre ami Jean-Pierre Laudrin, ne correspond <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> à ce que vit aujourd’hui notre clergé paroissial. N’est-ce pas, Armel ? Mais… « Autres temps, autres mœurs ». Jean Le Bihan et Pierre Le Gal