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Sauvetage des oiseaux
de proie en Abitibi
par Dre Audrey Marquis, vétérinaire
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Nous avons tous, un jour ou l’autre, fait l’expérience d’une observation d’oiseau de proie. Que ce soit une crécerelle qui quitte
son fil électrique au passage d’une voiture, un émerillon qui chasse aux mangeoires ou un pygargue qui plane paresseusement
dans une thermale. Ces oiseaux font partie plus que jamais du paysage abitibien.
Qu’advient-il si, au détour d’un chemin, un de ces chasseurs du ciel est retrouvé blessé ou malade?
Hé bien, sachez que le Québec peut s’enorgueillir d’avoir un des réseaux les mieux développés pour soigner, réhabiliter
et relâcher avec succès nos oiseaux de proie en détresse. L’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie, ou
UQROP, fondée par le Dr Guy Fitzgérald (originaire d’Amos) en 1989, recueille et soigne plus de 300 oiseaux de proie par
année, ce qui en fait un des 5 plus grands centres de réhabilitation d’oiseaux de proie en Amérique du Nord. L’UQROP a mis
en place un réseau d’intervenants couvrant tout le territoire de la province et permettant de leur acheminer les patients ailés
pour qu’ils soient soignés et réhabilités par une équipe spécialisée. De plus, étant située sur le site de la Faculté de médecine
vétérinaire de l’Université de Montréal, la clinique pour oiseaux de proie de l’UQROP a également accès aux équipements de
pointe et aux spécialistes de multiples domaines comme l’ophtalmologie ou la chirurgie orthopédique. Finalement, l’UQROP
possède 9 volières d’entraînement pour procéder à la réhabilitation des oiseaux avant la relâche, dont la plus grande mesure
100’x30’x22.
La première étape pour un oiseau mal en point est évidemment la
capture. L’animal peut être capturé par l’observateur qui l’a trouvé
ou encore par un agent de la faune. Il est primordial dans de telles
circonstances de se protéger contre les armes naturelles de l’oiseau en
portant des gants de cuir de type gants de soudeur et des manches
longues pour éviter d’être happé par une serre car la pression exercée
par un oiseau comme un grand-duc ou une Buse à queue rousse est
phénoménale. Il est possible de recouvrir l’oiseau d’une couverture ou
d’une serviette. Par la suite, l’oiseau sera installé dans une boîte de
plastique type Rubbermaid ou une boîte de carton, bien ventilée et
au fond recouvert de papier. Il est important de mettre cette boîte
dans une pièce sombre et silencieuse, afin de diminuer le stress de la
capture et permettre à l’oiseau de récupérer. Il faut également noter
que les cages en grillage ne sont pas appropriées pour les oiseaux de
proie et ce même pour quelques minutes car elles endommagent trop
leur plumage et peut retarder la relâche jusqu’ après la mue. Il n’est
pas nécessaire et peut même être dangereux de nourrir ou d’abreuver
l’oiseau captif.
La seconde étape de son rétablissement est le signalement de
l’animal. Au Québec, il est illégal de détenir un oiseau de proie en
captivité, et même mort, sans les permis appropriés; l’animal trouvé
doit donc être signalé aux agents de la faune, soit par la personne
qui l’a trouvé ou par le vétérinaire qui le prend en charge. Par la suite,
l’oiseau sera examiné par un vétérinaire et devra recevoir les premiers
soins. Cette étape peut être réalisée par tout vétérinaire expérimenté
avec les oiseaux de proie. En Abitibi, la Clinique vétérinaire Marquis
de Rouyn-Noranda fait office de point de chute pour l’UQROP; étant
Couple de Harfangs des neiges en réhabilitation
dans l’immense volière d’entraînement de l’UQROP
photo : UQROP
Jeune faucon gerfaut dans son nid de fortune.
photo : UQROP